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A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE C.C AMICHEL Recherches sur les conduites possĂ©dant des rĂ©servoirs d’air Annales de la facultĂ© des sciences de Toulouse 3 e sĂ©rie, tome 10 (1918), p. 221-259 <http://www.numdam.org/item?id=AFST_1918_3_10__221_0> © UniversitĂ© Paul Sabatier, 1918, tous droits rĂ©servĂ©s. L’accĂšs aux archives de la revue « Annales de la facultĂ© des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions gĂ©nĂ©rales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tĂ©matique est constitutive d’une infraction pĂ©nale. Toute copie ou impression de ce ïŹ- chier doit contenir la prĂ©sente mention de copyright. Article numĂ©risĂ© dans le cadre du programme NumĂ©risation de documents anciens mathĂ©matiques http://www.numdam.org/

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ANNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE TOULOUSE

C. CAMICHELRecherches sur les conduites possĂ©dant des rĂ©servoirs d’airAnnales de la facultĂ© des sciences de Toulouse 3e sĂ©rie, tome 10 (1918), p. 221-259<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1918_3_10__221_0>

© Université Paul Sabatier, 1918, tous droits réservés.

L’accĂšs aux archives de la revue « Annales de la facultĂ© des sciences de Toulouse »(http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions gĂ©nĂ©rales d’utilisa-tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys-tĂ©matique est constitutive d’une infraction pĂ©nale. Toute copie ou impression de ce fi-chier doit contenir la prĂ©sente mention de copyright.

Article numérisé dans le cadre du programmeNumérisation de documents anciens mathématiques

http://www.numdam.org/

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RECHERCHES

SUR LES

CONDUITES POSSÉDANT DES RÉSERVOIRS D’AIR(I)

PAR M. C. CAMICHEL.

~ . Les recherches qui vont ĂȘtre rĂ©sumĂ©es ont eu lieu tout au dĂ©but du travail sur

,les coups de bĂ©lier, fait en collaboration avec MM. Eydoux et Gariel (~). Bien qu’elles ,

soient dĂ©jĂ  anciennes, je crois’ nĂ©cessaire de les publier, car elles montrent d’une

façon prĂ©cise les mĂ©thodes qui ont Ă©tĂ© suivies au cours de ce travail; leur but a Ă©tĂ©de prĂ©parer ces mĂ©thodes plutĂŽt que d’étudier complĂštement le problĂšme des rĂ©ser-voirs d’air.

’

. Au moment oĂč nous avons commencĂ© nos recherches, MM. Joukowski, Allievi

et de Sparre avaient donné des coups de bélier une théorie à peu prÚs complÚte,mais les vérifications expérimentales manquaient. Les essais que Joukowski, avaitfait exécuter à Pétrograd étaient peu nombreux et ses graphiques présentaient des

. perturbations trĂšs grandes; des expĂ©riences plus rĂ©centes donnaient avec calcul desdiffĂ©rences de 30 0/0. D’ailleurs les conduites industrielles prĂ©sentaient ,des anoma-lies curieuses, qui avaient conduit Ă  admettre une vitesse de propagation de l’onde ,

augmentant avec la pression.’ Dans les premiĂšres expĂ©riences que j’ai effectuĂ©es Ă  l’Institut Ă©lectrotechnique de~Toulouse,~ j’ai d’abord employĂ© une conduite de 300 millimĂštres de diamĂštre, 5 mil-limĂštres d’épaisseur et de 3o mĂštres de longueur. Cette conduite alimente trois tur-bines. En plaçant Ă  son extrĂ©mitĂ© aval un indicateur Crosby j’ai obtenu comme gra-phique de fermeture brusque des courbes arrondies, comme par exemple

~

IE - 1 6 , ~f9~ ~)

trÚs différentes de celles que la théorie permettait de prévoir. ,

’

(’) Ce travail a Ă©tĂ© fait grĂące Ă  des subventions du MinistĂšre des Travaux Publics, de laSociĂ©tĂ© Hydrotechnique de France et de la Direciion des recherches scientifiques et indus-trielles du MinistĂšre de l’Instruction Publique.

’

. (’’) C. Camichel, D. Eydoux et M. Gariel, Étude thĂ©orique et expĂ©rimentale des coups debĂ©lier.

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222

La pĂ©riode de la conduite ainsi dĂ©terminĂ©e ne correspond nullement Ă  la valeur4L, L dĂ©signant la longueur de la conduite et a la vit sse de propagation de l’onde,elle est beaucoup plus considĂ©rable. Les courbes de surpression varient d’ailleurs.-d’une expĂ©rienee Ă  l’autre, et se modifient profondĂ©ment, quand on fait dĂ©biter la.conduite entre deux essais, mais elles ne donnent jamais la pĂ©riode thĂ©orique.

FIG. I . - JE- 16. Courbe des surpressions Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’une conduitepossĂ©dant,plusieurs poches d’air.

Comme la conduite a une portion horizontale assez longue et qu’elle possĂšde.quatre robinets vannes, il Ă©tait naturel de penser que l’augmentation de pĂ©riode et.la complexitĂ© des courbes de surpression provenaient de poches d’air situĂ©es dans laconduite. ,

L’étude des conduites munies de rĂ©servoirs d’air m’a montrĂ© que cette hypo-thĂšse Ă©tait exacte. J’ai pu en dĂ©duire les conditions dans lesquelles il fallait se placer .

pour obtenir une conduite bien dĂ©finie (voir Publications de l’Institut Ă©lectrotech-nique, t. I, p. i4). _

AprĂšs avoir obtenu une conduite entiĂšrement purgĂ©e, il m’a Ă©tĂ© possible d’intro-duire dans celle-ci des volumes d’air bien dĂ©terminĂ©s, en des points Ă©galement biendĂ©terminĂ©s.

En Ă©tudiant les conduites Ă  caractĂ©ristiques variables bien purgĂ©es j’ai pu recher--cher la cause de la pĂ©riode apparente que prĂ©sentent celles-ci et l’expliquer en

appliquant les formules de M. de Sparre. _

Enfin, l’emploi de conduites bien dĂ©finies m’a permis d’étudier les mĂ©thodes quiont Ă©tĂ© ultĂ©rieurement employĂ©es dans diverses recherches et en particulier Ă  Soulom :

MĂ©thode de la d.Ă©pression brusque ; ’

Analyse d’une conduite par le robinet tournant ; ’

Clapet automatique, etc..

Le travail qui va suivre contient les paragraphes suivants :

. VĂ©rification expĂ©rimentale des formules de M. Rateau, relatives Ă  une con-duite munie Ă  son extrĂ©mitĂ© aval d’une poche d’air d’un volume tel que la com-pressibllitĂ© de l’eau et la dilatation de l’enveloppe soient nĂ©gligeables.

Extension des formules de M. Rateau au cas de n poches d’air; cas de deux

poches d’air, dont l’une situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© aval. ’ °

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Calcul des grands coups de bĂ©lier dans les conduites munies d’une poche.d’air Ă  leur extrĂ©mitĂ© aval.

Application simultanée des équations de MM. Allievi et Rùteau.

Équations permettant d’étudier les conduites munies de poches d’air dans le ’

cas oĂč le volume de celles-ci ne permet pas de nĂ©gliger la dilatation de la con- .

,

’

duite et la compressibilitĂ© de l’eau.

Enfin, quelques indications sur le remplissage des conduites, l’enregistreurde purge, le fonctionnement des ventouses employĂ©es pour l’expulsion de l’airet les accidents que celles-ci sont susceptibles de provoquer.

~

~

v. . Conduite munie d’un rĂ©servoir d’air Ă  son extrĂ©mitĂ© aval.Formules de M. Rateau..

Rappelons la dĂ©monstration des formules de M. RĂąteau. Supposons que le vo-lume de la poche d’air permette de nĂ©gliger la dĂ©formation de l’enveloppe et la

. compressibilitĂ© de l’eau. ’

.

Soit Li, la longueur de la conduite ( fig. 2), H~ la hauteur de chute, P la pressionatmosphĂ©rique, HI(I +z) la pression au temps t Ă  l’extrĂ©mitĂ© B de la conduite; S sasection, v la vitesse de l’eau au temps t; cette vitesse est supposĂ©e la mĂȘme surtoute la longueur de la conduite, elle est comptĂ©e positivement d’amont en aval. ,

DĂ©signons par h la distance verticale du niveau de l’eau dans le rĂ©servoir amont etdu plan passant par l’extrĂ©mitĂ© amont de la conduite.

Considérons la colonne liquide comprise entre deux sections droites de la con-

duite voisines de A et de B. La masse de cette colonne Le travail des pres- .

sions pendant le temps est : , .

le travail de la pesanteur est :

On a donc :

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.L’équation de continuitĂ© est :

enfin en supposant les compressions et dilatations adiabatiques, on a :

. FIG. 2. - SchĂ©ma d’une conduite possĂ©dant une poche d’air Ă  son extrĂ©mitĂ© aval.

Dans le cas oĂč les coups de bĂ©lier sont assez faibles pour que H,z soit nĂ©gli-

geable vis-à-vis de H~ + P, on.déduit de ces équations la période T des oscillations ;

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En désignant par v0 la valeur initiale de la vitesse, on a

Telles sont les formules de NI. Rateau (’); il suppose ,~ =1, c’est le cas le plusfrĂ©quent dans la pratique. Si les compressions et dilatations se font lentement, si le .

réservoir est métallique, ,, est assez voisin de i; au contraire, quand les phénomÚnes

sont rapides et que le réservoir est en verre, y se rapproche = I,4I.

. J’ai montrĂ© que la formule (ĂŻ) donne lieu Ă  une remarque importante. Dansl’établissement de cette formule, rien n’indique que la section infĂ©rieure se trouve

’

en B Ă  l’extrĂ©mitĂ© aval ; la formule (i) est donc applicable en tous les points de laconduite et montre que la surpression Ht z est rĂ©partie linĂ©airement sur la longueur

de la conduite, puisque ~U est constant Ă  un instant donnĂ© d’un bout Ă  l’autre de

celle-ci.

~

’

.

2. Vérifications expérimentales. - Répartition linéaire des surpressions.

Dans la portion verticale de la conduite de 300, qui était nécessairement bien

purgĂ©e d’air, j’ai placĂ© trois manomĂštres Bourdon, qui Ă©taient lus en mĂȘme tempspar divers observateurs. Les Ă©longations de ces manomĂštres ont Ă©tĂ© trouvĂ©es propor-

. tionnelles Ă  leurs distances Ă  l’origine de la conduite. C’était une confirmation de

l’hypothĂšse de la prĂ©sence de pochĂ©s d’air dans la conduite... Cette vĂ©rification Ă©tait incomplĂšte; j’ai pensĂ© qu’il Ă©tait nĂ©cessaire de faire uneĂ©tude expĂ©rimentale plus soignĂ©e des formules de M. RĂąteau. En effet, les quantitĂ©squi interviennent dans ces formules n’ont pas la mĂȘme signification dans le calculet dans l’application pratique qu’on peut en faire ; en ce qui concerne la pression, .

il n’y a aucune difficultĂ©, la pression est bien dĂ©finie dans les conduites employĂ©es .

qui ont un faible diamĂštre (p. ex. 3cm) vis-Ă -vis de la charge (p. ex. 12 m. 5o d’eau);il n’en serait pas de mĂȘme si les conduites Ă©taient trĂšs larges et soumises Ă  descharges trĂšs faibles. En ce qui concerne la vitesse, celle qu’on dĂ©termine dans les ap-plications pratiques est la vitesse moyenne provenant de la mesure du dĂ©bi t ; la vitessevraie varie, au contraire, aux divers points de la conduite; nulle Ă  la paroi, elle aug-mente jusqu’au centre de la conduite. L’hypothĂšse de l’égalitĂ© des vitesses en tous

. (’) Rateau, Revue de MĂ©canique, mai I900.

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les, points de la conduite n’est donc pas conforme Ă  la rĂ©alitĂ©. La formule de M. Rateaus’applique-t-elle Ă  la vitesse moyenne ? L’expĂ©rience seule permet de s’en assurer.

Relativement Ă  la poche d’air en contact avec l’eau, les phĂ©nomĂšnes ne sont pasnon plus bien dĂ©finis, et le concours de l’expĂ©rience est Ă©galement indispensable.

La vĂ©rification par l’expĂ©rience des formules de M. Rateau a Ă©tĂ© tout Ă  fait satis-faisante.

Je citerai le tableau suivant relatif aux périodes T : :

IE-37; le graphique de l’une des expĂ©riences IE-37-7 est reprĂ©sentĂ© ( fig. 3).

I

La figure § reprĂ©sente le dessin des poches d’air employĂ©es.La formule (4) montre que la pĂ©riode d’oscillations est proportionnelle, toutes

choses Ă©gales d’ailleurs, Ă  la racine carrĂ©e du volume d’air, ou Ă  la racine carrĂ©e dela longueur h de la poche d’air, si celle-ci est cylindrique; on le vĂ©rifie facilement,citons les expĂ©riences IE-36, IE-37 , IE-38, faites sur la mĂȘme conduite IE de

33 millimÚtres de diamÚtre intérieur.

,

Dans la figure 5, on a portĂ© en abscisses des quantitĂ©s proportionnelles Ă  la ra-cine carrĂ©e de la longueur h de la poche d’air, qui Ă©tait cylindrique; en ordonnĂ©es,on a marquĂ© les valeurs correspondantes de la pĂ©riode T. Le courbe obtenue estune droite passant par l’origine. ~

Les points marquĂ©s d’une croix se rapportent Ă  l’expĂ©rience IE-37 ; on voit queparmi ces points, 1 , 2, 3, sont notablement en dehors de la droite, sur laquelle se

placent les autres points; cela tient à la valeur du coup de bélier, qui est trop forte

pour que les formules précédentes soient rigoureusement applicables; pour les

points 1 , 2, 3, marquĂ©s d’une croix, n’est pas nĂ©gligeable vis-Ă -vis de Hi + Pdans la formule (3); on le vĂ©rifie facilement en mesurant la valeur de la surpres-

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,

FIG. 4. - Dessin reprĂ©sentant une’

des poches d’air employĂ©es.Echelle: 1 /3.

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~

FIG. 5. - Expériences : IE-3 ~ et 38. Vérification de la formule (4).

’

sion ; d’ailleurs les diagrammes correspondants ont la forme caractĂ©ristique des

grands coups de bélier. (Voir plus loin flg. La série IE-38, pour laquelle les coups de bélier étaient plus faibles, a donné

une série de valeurs satisfaisant à la formule (4) et marquées sur la figure (5) par .

des croix entourées de petits cercles.Les tableaux suivants résument les expériences IE-37 et IE-38.

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IE-37 ( fig. 5) points marquĂ©s d’une croix.

Les lectures de la longueur de la chambre d’air Ă©taient faites avant et aprĂšs le

coup de bélier. °

La concordance des formules de M. Rateau en ce qui concerne la vitesse peuts’expliquer de la façon suivante :

’ ’

. Dans le régime de Poiseuille, la répartition des vitesses u dans un tube cylindri-que de rayon R est représentée par une parabole

’

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r dĂ©signant la distance du point considĂ©rĂ© Ă  l’axe du tube, et ri le rayon du tube. LerĂ©gime hydraulique, au contraire, est caractĂ©risĂ© par une variation beaucoup plusrapide de la vitesse au voisinage de la paroi, et une uniformisation des vitesses dansla section du tube.

,

. FIG. 6. - Répartition des vitesses dans le régime hydraulique.Tube de verre de 4 Cm x 1~~~. Vitesse maximum om,64.

La figure 6 reprĂ©sente la rĂ©partition des vitesses entre deux plaques parallĂšles,dans le rĂ©gime hydraulique; les abscisses sont les distances Ă  l’une des parois, lesordonnĂ©es les vitesses. D’ailleurs les perturbations qui accompagnent le rĂ©gime hy-draulique et mĂȘme le rĂ©gime de Poiseuille dans les conduites usuelles ont pour effetde simplifier le phĂ©nomĂšne en Ă©galisant les vitesses dans la section droite de celles-ci.

Pour terminer, je citerai une expĂ©rience montrant, d’une façon plus prĂ©cise queplus haut (p. 4), la rĂ©partition linĂ©aire des surpressions. On peut remarquer que laformule (i) est vraie mĂȘme si le coup de bĂ©lier H1z n’est pas nĂ©gligeable vis-Ă -vis.de Ht f P; c’est le cas de l’expĂ©rience suivante, qui a Ă©tĂ© faite sur une conduite deio5 m. 2( de longueur en fer, 5 millimĂštres d’épaisseur amont; au premier tiersamont la pression statique Ă©tait de 10 m. 80 et Ă .l’extrĂ©mitĂ© aval de i5 m. 95 ( fig. 7;expĂ©rience : IE-i34-i6). ,

Les pressions relevées sur les deux graphiques sont indiquées dans le tableausuivant :

Le rapport des pressions a été pris égal an rapport des ordonnées correspon-dantes ; les deux manomÚtres employés dans cette expérience donnaient t trÚs sensi-

blement les mĂȘmes dĂ©viations, sous l’influence des mĂȘmes pressions; on a d’ailleurs .

procĂ©dĂ© dans chaque cas Ă  une vĂ©rification de ces appareils; par exemple sous l’in-

fluĂ©nce de la pression de 1 5 m. g5 d’eau la dĂ©viation du manomĂštre placĂ© Ă  l’extrĂ©-

mité’ de la conduite Ă©tait 23 mm. 7 ; le manomĂštre placĂ© au premier tiers, sous

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l’influence de la pression de 10 m. 80, donnait une dĂ©viation de 16 mm. o. Onavait :

On pourrait citer beaucoup d’autres expĂ©riences analogues mettant en Ă©videncecette rĂ©partition linĂ©aire, qui prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt au point de vue technique.

’

3. Fermetures lentes.

’

Les Ă©quations sont faciles Ă  Ă©crire, en dĂ©signant par c la surface par laquellel’eau s’écoule, multipliĂ©e par le coefficient de contraction supposĂ© constant, on a ..

. les Ă©quations suivantes : ~ - _

avec les relations :

On prendra le plus généralement une loi de fermeture linéaire :

Fie. 8. - SchĂ©ma de l’extrĂ©mitĂ© aval d’une conduite munie d’une poche d’air.

4. Conduite possĂ©dant deux poches d’air.

Prenons une conduite possĂ©dant deux poches d’air, dont l’une est situĂ©e Ă  l’extrĂ©-mitĂ© aval.

. Les notations sont indiquées dans la figure 9 : A est le réservoir de mise en

charge; les deux poches d’air sont en C et D.

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Les Ă©quations reliant les volumes : U, et U~ des deux poches aux pressions cor-

respondantes + H2(I + Z2) sont :

FIG. 9. - Conduite munie de deux poches d’air. (Figure dĂ©fectueuse; les longueurs H1 et H!1 ’

sont les distances verticales du niveau A et des plans horizontaux passant par C et D.)

d’oĂč :

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Les équations de continuité sont, en désignant par v1 la vitesse dans le premiertronçon et par v2 la vitesse dans le second tronçon :

~

d’oĂč l’on dĂ©duit : /

en posant :

et nĂ©gligeant H1z1 vis-Ă -vis de Hi + P, et de Hg + P.L’équation des forces vives appliquĂ©e Ă  la portion BC de conduite nous donne :

ou : O O

Cette équation est applicable, quelle que soit la position point C qui limite à sapartie inférieure la colonne liquide sur le premier tronçon de la conduite; il en

résulte, comme précédemment, que la surpression se répartit linéairement le longde ce premier tronçon.

ConsidĂ©rons le tronçon CD, dans lequel la vitesse est vt; on obtient de mĂȘme :

ou :

MĂȘme remarque que pour le premier tronçon ; cette Ă©quation montre que lasurpression se rĂ©partit linĂ©airement le long de ce deuxiĂšme tronçon. La rĂ©partitiondes surpressions se fait comme celle des potentiels dans des conducteurs homogĂšneset de section constante placĂ©s en sĂ©rie et traversĂ©s par le mĂȘme courant.

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En Ă©liminant et v~ entre les Ă©quations (8), (9), (10) et (11), on obtient :

Ă©quation qui ne change pas quand on permute les deux tronçons; l’équation sera identique Ă  la prĂ©cĂ©dente.

J’ai calculĂ© les pĂ©riodes donnĂ©es par cette Ă©quation, dans le cas particulier sui-vant :

,

J’ai obtenu les valeurs suivantes]pour les deux pĂ©riodes Tl et T~ : : ’

Courbes reprĂ©sentatives des pĂ©riodes d’une conduite munie de deux poches d’air.

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FIG. 10. - PĂ©riodes dans une conduite munie de deux poches d’air.

5. ExpĂ©riences sur une conduite comprenant deux poches d’air.

Expériences : : IE-49-5, IE-49-4 (fig. 11 et fig. 12).

. En employant deux poches d’air, on obtient des graphiques mettant en Ă©vidence. deux pĂ©riodes dont les valeurs concordent avec les formules des Ă©quations indiquĂ©es

plus haut.Voici quelques chiffres :

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Les deux périodes observées étaient : ,

.

Remarque. - Pour dĂ©terminer expĂ©rimentalement les diverses pĂ©riodes d’une-conduite, on peut munir celle-ci, Ă  son extrĂ©mitĂ©, d’un petit robinet qui est entraĂźnĂ©

par un moteur dont on fait varier lentement la vitesse; les diverses rĂ©sonances sontalors mises en Ă©vidence avec la plus grande nĂ©ttetĂ©, comme pour les conduites pur-gĂ©es d’air (voir fig. 74, tome I) ; les petites pĂ©riodes s’amortissent plus rapidementet disparaissent au bout d’un certain temps.

6. Augmentation de la pĂ©riode apparente d’une conduite sous l’influence

~

d’une poche d’air situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© aval.

Je citerai un seul exemple de ce fait. Dans l’expĂ©rience : l’alterna-

teur actionné par la turbine alimentée par la conduite P3 C) était en réparation ;il était donc impossible de charger la turbine et de purger la conduite, le graphiquede fermeture f3) donnait une période apparente de 18,76, bien supérieure à la

pĂ©riode (apparente) Is,36 qui correspond Ă  la conduite entiĂšrement purgĂ©e (tome I,.,p. 242). ’~

7. AttĂ©nuation des coups de bĂ©lier par les rĂ©servoirs d’air (2).

On peut rĂ©duire les coups de bĂ©lier dans une conduite au moyen d’un rĂ©servoir ’

d’air placĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de celle-ci.Prenons par exemple une conduite dans laquelle

(1) Recherches faites en collaboration avec M. Eydoux, à l’Usine de Soulom.

(2) Camichel et Eydoux, Revue générale des Sciences, 1 5 nov.

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Prenons un réservoir ayant comme section seize fois la section de la conduite et

comme longueur 4 mĂštres; le rapport des coups de bĂ©lier qui se produisent, touteschoses Ă©gales d’ailleurs, quand le rĂ©servoir d’air existe et quand il est supprimĂ© est

’

Ă©videmment : -

en prenant P = 10. ,

En reliant ce rĂ©servoir d’air Ă  la conduite par une tubulure Ă©tablie dans des

conditions que M. de Sparre 1’) a indiquĂ©es, on peut rĂ©duire de moitiĂ© le volumede ce rĂ©servoir d’air tout en obtenant la mĂȘme rĂ©duction du coup de bĂ©lier.

. L’emploi des rĂ©servoirs a en outre, pour la protection des conduites, l’avantagede donner une rĂ©partition linĂ©aire des pressions, ce qui est particuliĂšrement avan-

tageux dans le cas oĂč les fermetures sont trĂšs rapides. Dans ce cas, le coup de bĂ©lierse transmet intĂ©gralement jusqu’au sommet de la conduite ; les rĂ©servoirs d’air

permettront donc de protĂ©ger les parties hautes des conduites.L’emploi des rĂ©servoirs d’air Ă©vite toute’ perte d’eau. ,

.

. Les rĂ©servoirs d’air ont divers inconvĂ©nients, parmi lesquels il convient de citerla nĂ©cessitĂ© de renouveler l’air qui se dissout rapidement sous des pressions Ă©levĂ©es.En outre, les oscillations dont nous venons de parler sont un obstacle au rĂ©glagedes turbines ; elles exposent Ă  de dangereuses rĂ©sonances et produisent parfois le

phénomÚne connu sous le nom de pompage. Les variations de pression rythmiquesqui prennent naissance ainsi sont trÚs nuisibles pour les conduites.

~

. 8. Calcul des grands coups de bĂ©lier dans les conduites munies d’un rĂ©servoir° d’air Ă  leur extrĂ©mitĂ© aval (2).

L’approximation faite page 5 et consistant Ă  nĂ©gliger la surpression Hiz vis-a-vis de H,+ P est souvent tout Ă  fait inadmissible; c’est le cas des grands coups de bĂ©lierqui se produisent dans les presses Ă  obus munies de rĂ©servoirs d’air. On peut dansce cas faire le calcul de la façon suivante :

Prenons une conduite munie Ă  sa partie infĂ©rieure d’un rĂ©servoir d’air, de volumesuffisant pour qu’on puisse nĂ©gliger la compressibilitĂ© de l’eau et la variation devolume de la conduite. Étudions le cas d’une fermeture de trĂšs courte durĂ©e.

e) De Sparre, Houille blanche, octobre I g t I .

’

(2) C. Camichel, Revue gĂ©nĂ©rale de l’ÉlectricitĂ©, mai r .

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En désignant par :

L la longueur de la conduite en mĂštres;S la section de la conduite en mĂštres carrĂ©s ;v la vitesse de en mĂštres par seconde ;H la pression statique en mĂštres d’eau Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la conduite; .

. y = H(i + ~) + P la pression en mĂštres d’eau, au temps t, Ă  l’extrĂ©mitĂ© aval dela conduite ;

’

P la pression atmosphĂ©rique en mĂštres d’eau ;U le volume de l’air en mĂštres cubes Ă  la pression y;Do le volume initial Ă  la pression y~ = H + P ; .

’

y le rapport des chaleurs spécifiques des gaz C et c.

On a les Ă©quations suivantes, en supposant que l’air se comprime adiabatique-ment :

’

L’élimination de z, U, v entre les quatre Ă©quations prĂ©cĂ©dentes donne :

En posant :

on obtient :

d’oĂč l’on dĂ©duit :

avec

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En Ă©crivant que o, l’équation permet de dĂ©terminer le maximum et le

minimum de pression. ’

Cette équation admet deux racines qui résolvent la question. En outre, en rem-

plaçant y par y~ dans la relation (18), on obtient le coeflicient angulaire de la

tangente Ă  l’origine Ă  la courbe de surpression. En prenant la dĂ©rivĂ©e du secondmembre de l’équation (18) et en Ă©galant Ă  zĂ©ro, on obtient l’ordonnĂ©e du pointd’inflexion de la mĂȘme courbe. Enfin on construit cette courbe par points par le

procĂ©dĂ© suivant : ’

. Appelons F (y) le second membre de l’équation (18), on a :

qui donne le temps t par une planimétrie.En appelant yn la pression maximum et y~ la pression minimum, la période T

sera donnée par la formule :

La courbe représentant 1 ayant des branches asymptotiques pour y == ymm

et y = VM , , on se contente de faire la planimétrie entre les limites ym + E et yx - E ;E étant trÚs petit.

On peut ensuite faire le mĂȘme calcul en prenant une compression isotherme.Nous appellerons A’ la nouvelle constante : .

on obtient facilement l’équation suivante :

et

. La question se rĂ©sout de la mĂȘme façon pour la valeur maximum et minimumde la pression, pour la construction par points de la courbe de surpression et pourla dĂ©termination a priori de lĂ  pĂ©riode.

Quand Hz est faible vis-Ă -vis de yo, les formules prĂ©cĂ©dentes se simplifient ;on a, dans le cas d’une compression adiabatique :

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En développant en série et négligeant les termes à partir du troisiÚme ordre,on obtient la formule de Rùteau : .

de mĂȘme, dans le cas des compressions isothermes, on peut Ă©crire :

qui donne, toujours avec les mĂȘmes approximations, la mĂȘme formule de M. RĂąteau

avecY==t. ~

~

"

EXPÉRIENCES IE-I39-4 ET - L’expĂ©rience vĂ©rine d’une façon trĂšs satis-faisante les formules prĂ©cĂ©dentes. Les expĂ©riences ont portĂ©e en particulier, sur uneconduite dans laquelle on a : .,

’

Quand les coups de bĂ©lier sont petits, la courbe de surpression est de formesinusoĂŻdale. Au contraire, quand les coups de bĂ©lier deviennent considĂ©rables,c’est-Ă -dire lorsque Hz n’est plus nĂ©gligeable vis-Ă -vis de yo, les courbes obtenues,comme le montrent les figures i4 et 15, ont des portions positives beaucoup pluspointues que les portions nĂ©gatives, c’est-Ă -dire situĂ©es au-dessous de la ligne depression statique; la surpression et la dĂ©pression deviennent donc trĂšs inĂ©gales.L’équation rend compte complĂštement de cette forme; exemple : expĂ©rience IE-139-4.La fonction F (y) est rĂ©elle pour les valeurs de y comprises entre 18,2 m et 37,2 mdans le cas de la compression adiabatique, et entre les valeurs 19,3 m et 35,2 mdans le cas de la compression isotherme. On trouve les rĂ©sultats suivants :

Pour cette expérience, la valeur de Vu est : 0,224 m et Do = 490 cm3 à la pres-sion de 735 mm de mercure.

Le graphique des surpressions est représenté figure i4.On voit donc que la compression est comprise entre une isotherme et une adia-

batique ; avec des rĂ©servoirs d’air Ă  parois mĂ©talliques et des pĂ©riodes assez longues,elle se rapproche davantage de l’isotherme que de l’adiabatique.

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Autre exemple de la mĂȘme sĂ©rie : ExpĂ©rience (fig. 15), v0 = 0,I90 m,

U~ = 720 cm3 Ă  la pression de 735 mm de mercure.

La courbe représentant les surpressions obtenues est reproduite figure 15.

On trouve, pour l’expĂ©rience IE-13g-!~ :

PĂ©riode isotherme : 0,278 s ;PĂ©riode adiabatique : o,330 s ; ...

’ La pĂ©riode observĂ©e est : 0,300 s.

Pour dĂ©terminer la surpression maximum yM produite par une fermeture ins-’

tantanĂ©e du distributeur dans une conduite munie d’un rĂ©servoir d’air Ă  son extrĂ©-

mitĂ© aval, on fera donc usage des Ă©quations (18) et (20) ; l’équation (18) donneraune limite supĂ©rieure et l’équation (20) une limite infĂ©rieure de la surpressioncherchĂ©e.

’

Remanque. - Les phĂ©nomĂšnes de rĂ©sonance produits paf le fonctionnement d’un

clapet automatique (fig. 19) dans une conduite munie d’une poche d’air donnent descourbes de surpressions analogues aux prĂ©cĂ©dentes. On remarquera sur la figure 16 : .

10 le coup de bĂ©lier produit dans la conduite purgĂ©e d’air, en fermant Ă  la main le

clapet et le maintenant fermĂ© ; 2° le coup de bĂ©lier produit dans les mĂȘmes condi-tions, quand on crĂ©e dans la conduite une poche d’air de 378 cm3 (mesurĂ©e Ă  la

pression de 10 m, d’eau), et enfin le phĂ©nomĂšne de rĂ©sonance obtenu en abandon-nant le clapet Ă  lui-mĂȘme (expĂ©rience : IE-123-3). La. figure 17 donne un autre

exemple de phénomÚne de résonance (expérience :

On trouvera dans un important mĂ©moire de M. A. Foch (1); qui paraĂźtra pro-chainement, l’étude de ces phĂ©nomĂšnes de rĂ©sonances.

Le dispositif employé pour les phénomÚnes de résonance ressemble au bélierordinaire ; il en diffÚre néanmoins par la présence de la soupape S et du tube T quicommunique avec le réservoir supérieur B. :

Il en résulte un fonctionnement tout à fait différent : quand la soupape S est

fermĂ©e, la conduite peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une conduite entiĂšrement purgĂ©e

(i) A. Foch, C. R. Académie des Sciences, t. p. 687 (I9Ig). ,

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munie d’un clapet automatique; quand la soupape S est ouverte, l’ensemble estassimilable Ă  une conduite munie d’un clapet automatique et d’un rĂ©servoir d’airdans lequel la pression varie peu Ă  cause de sa communication permanente avec lebassin supĂ©rieur B.

’

FIG. 18. - SchĂ©ma d’un bĂ©lier hydraulique.

FIG. 19. - PhénomÚnes de résonance : Clapet automatique dans une conduite.

.

possĂ©dant une poche d’air Ă  son extrĂ©mitĂ© aval.

9. Application simultanée des équations de MM. Allievi et Rateau.

. Au dĂ©but des recherches en collaboration avec M. Eydoux, j’ai songĂ© Ă  appliquer°

simultanĂ©ment les Ă©quations d’Allievi et de Rateau au phĂ©nomĂšne de l’oscillationen masse.

’

ConsidĂ©rons une poche d’air situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’une conduite de longueur 1 ;a dĂ©signant la vitesse de propagation de l’onde, Yo la pression initiale Ă  l’extrĂ©mitĂ©

aval, considĂ©rons des intervalles de temps Ă©gaux Ă  2~; a soient y~ et v k la pression etla vitesse Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la conduite Ă  la fin du ke intervalle. Les Ă©quations d’Allievi

sont : ,

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,d’oĂč, en Ă©liminant Fk et Fk+, entre ces quatre Ă©quations :

Prenons un graphique de surpression IE-io6-3. Partons d’un point pour lequella vitesse est connue, par exemple d’un point correspondant au maximum d’élonga-tion (point d’abscisse 4, 5 dans la figure 20 et numĂ©rotĂ© 1 dans la figure 21) ; la for-mule prĂ©cĂ©dente permet de calculer de proche en proche les valeurs de la vitesse v.

D’autre part, la formule de Rateau .

permet en chaque point de déterminer la direction de la tangente. La figure 2ï

montre que les tangentes ainsi obtenues se placent trùs bien sur la courbe des°’

vitesses. .

M. Eydoux a utilisĂ© un procĂ©dĂ© de calcul analogue dans l’étude du fonctionne-ment des accumulateurs hydrauliques.

Conduite de 80mm de diamĂštre intĂ©rieur; longueur : 2==ii5~,75; volume d’air

Je citerai un autre exemple :

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FIG. 20. - Courbe des surpressions qui a servi aux constructions indiquées figure ai. .

Fie. 21. - Application simultanée des formules de MM. Allievi et Rateau.

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FIG. 22. - Application simultanée des formules de MM. Allievi et Rateau. On voit queles tangentes calculées se placent trÚs bien sur la courbe des vitesses.

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10. Équations dans le cas des petites poches d’air. ,

Pour calculer les surpressions dans le cas de petites poches d’air, il est nĂ©ces-

saire de tenir compte de la compressibilitĂ© de l’eau et de la dĂ©formation de l’enve-

loppe.Supposons que la conduite possĂšde une petite poche d’air Ă  son extrĂ©mitĂ© aval:

Les Ă©quations sont les suivantes :

et enfin :

on en déduit :

oĂč l’on remplace v par sa valeur tirĂ©e des premiĂšres Ă©quations, il vient :

d’oĂč l’on tire :

formule qui permet de calculer 1 en fonction de y et de construire la premiĂšre por-tion de la couche de surpression pour :

Pour le deuxiĂšme intervalle :

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on procĂšde de mĂȘme; appelons Y~ la valeur de y pour 1 = 2014, nous avons :

d’oĂč:

F~ est connu. ’

’

On obtient, comme précédemment en remplaçant v par sa valeur dans :

les variables sont séparées; on calculera la courbe de surpression correspondant audeuxiÚme intervalle par la formule :

et ainsi de suite. ’

. Connaissant les valeurs des fonctions F pour les divers intervalles, on pourracalculer la répartition des pressions le long de la conduite. ,

Dans le travail auquel j’ai dĂ©jĂ  fait allusion, M. Foch a fait l’étude complĂšte des~ conduites munies de petites poches d’air et a mis en Ă©vidence des rĂ©sultats d’un

~

trĂšs grand intĂ©rĂȘt. ~° ’

11. . Applications diverses. ’

Remplissage des conduites.

Dans les conduites de basse chute, il se produit parfois, au moment du remplis-sage, des oscillations en masse susceptibles de provoquer des pressions élevées ;ces oscillations peuvent provenir du déplacement des grandes bulles existant dansla conduite. .

’

D’une façon.gĂ©nĂ©rale, il convient de faire arriver l’eau avec le maximum de len-teur compatible avec les conditions de l’installation et d’attendre que la purge dela conduite soit complĂšte pour mettre en marche les turbines, la prĂ©sence de bullesd’air Ă©tant susceptible de provoquer des phĂ©nomĂšnes de rĂ©sonanĂ©e dangereux.

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La vidange d’une poche d’air peut provoquer des pressions Ă©levĂ©es; l’expĂ©riencesuivante le montre : on ouvre le robinet d’une poche d’air situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© avalde la conduite de 80 millimĂštres ( fig. 23) ; l’écoulement de l’air produit dans laconduite un coup de bĂ©lier d’ouverture qui s’amortit rapidement. La vitesse de l’eaudans la conduite a une valeur sensiblement constante vo. Au moment oĂč l’air estcomplĂštement Ă©vacuĂ©, la vitesse de l’eau dans la conduite dĂ©croĂźt brusquement jus-qu’à une valeur trĂšs faible; tout se passe comme dans le cas d’une fermeture de

trÚs courte durée. La surpression est trÚs sensiblement égale à av0 g, elle peut dépas-ser beaucoup la pression statique.

Un accident de ce genre peut se produire quand un rĂ©servoir d’air branchĂ© surune conduite en charge est fĂȘlĂ© par accident.

~

Clapet automatique enregistreur de purge. ’

On peut se rendre compte de l’état d’une conduite par l’examen des diagrammesde fermeture, par la mĂ©thode de la dĂ©pression brusque, etc., comme je l’ai indiquĂ©,mais il est plus simple dans la pratique d’employer un clapet automatique _

susceptible de donner, par son fonctionnement, que des variations de pression trĂšsrĂ©duites; on y arrive facilement en munissant le clapet Ă  sa partie infĂ©rieure d’unemasse assez lourde pour qu’il ’s’ouvre dĂšs que la pression devient lĂ©gĂšrement infĂ©-rieure Ă  la pression statique. Un tachymĂštre actionnĂ© par le mouvement alternatifdu clapet indique directement l’état de la conduite. La pĂ©riode de la conduite entiĂš-rement purgĂ©e est calculĂ©e a priori, ou bien dĂ©terminĂ©e par l’expĂ©rience. La figure 25indique le graphique des variations de pression indiquĂ©es par l’appareil.

Emploi des ventouses pour la purge des conduites.

On emploie souvent pour Ă©liminer les bulles d’air qui se produisent dans lesconduites des appareils appelĂ©s ventouses. La figure 26 reprĂ©sente le schĂ©ma d’une ’ventouse de la maison d’Aubrives de Villerupt. Lc fonctionnement de ces appareilsest trĂšs simple : quand une bulle entraĂźnĂ©e par le mouvement de l’eau dans la con-duite arrive en regard de la cloche A, l’air monte vers la partie supĂ©rieure de cettecloche et remplit la chambre H. Le clapet B tombe et dĂ©masque l’orifice C. L’airsous pression est Ă©vacuĂ© par la tubulure D, ce qui provoque un mouvement ascen-dant de l’eau dans la cloche A et une certaine vitesse dans la conduite.

= Au moment oĂč l’eau arrive au sommet de la cloche A, sa vitesse varie dans un- intervalle de temps trĂšs court dans un rapport sensiblement Ă©gal au rapport des

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FIG. 24. - Clapet automatique enregistreur de purge.

FIG. 25. - Diagramme des variations de pression provoquĂ©es par l’enregistreurde purge ; expĂ©rience : IE -160-1.

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surfaces de la section de la cloche A et de la section de la tubulure E; pour les dimen-

sions indiquĂ©es sur la figure 26 ce rapport est Ă©gal Ă  1 , les pertes de charge sontnĂ©gligĂ©es. De pareilles variations de vitesse provoquent des surpressions Ă©levĂ©es.susceptibles d’entraĂźner des ruptures de la conduite.

. FIG. 26. - Ventouse.

Dans une Ă©tude faite en collaboration avec M. l’ingĂ©nieur Espaignol, nous avonsattĂ©nuĂ© trĂšs notablement ces surpressions, en ajoutant au bas de la tubulure E untube percĂ© de trous," comme le montre la figure 27 : la diminution de la vitesse del’eau se produit d’une façon progressive, car les trous par lesquels l’air peut sortirsont fermĂ©s Ă  mesure que l’eau monte dans la cloche. La loi de variation de la

vitesse de l’eau dans la conduite peut ĂȘtre modifiĂ©e Ă  volontĂ© en changeant le

progresseur et la disposition des trous. percĂ©s dans le tube. Tout se passe donccomme si la conduite Ă©tait munie d’un distributeur dont la vitesse de fermeture estvariable Ă  volontĂ©.

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_

Un autre procĂ©dĂ© susceptible d’amĂ©liorer le fonctionnement des ventouses etd’éviter les ruptures de conduites consiste Ă  subdiviser celles-ci en divers tronçonsen les munissant, aux points les plus Ă©levĂ©s, de chambre d’eau ou de cheminĂ©es

d’équilibre de grand diamĂštre. On rĂ©duit ainsi l’énergie accumulĂ©e dans la massed’eau en mouvement au moment de la sortie de l’air C)..

’

°

5.

FIG. a~. - Ventouse munie d’un tube destinĂ© Ă  l’attĂ©nuation des coups de bĂ©lier.

A cet Ă©gard, on peut dire qu’une grosse_ bulle situĂ©e dans une conduite est sus-ceptible de protĂ©ger celle-ci en faisant l’omce de chambre d’eau et produisant unvĂ©ritable sectionnement de la conduite. A condition que le volume de cette bulle

soit assez considĂ©rable, la pression y reste sensiblement constante et les rĂ©flexionss’y produisent avec changement de signe comme sur une chambre d’eau; les sur-pressions n’atteignent pas les portions de la conduite situĂ©es au delĂ .

(1) Pour l’étude des cheminĂ©es d’équilibre, consulter le MĂ©moire de M. D. Eydoux, Lesmouvements de l’eau et les coups’de bĂ©lier dans les cheminĂ©es d’équilibre

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12. Remarque sur l’emploi des indicateurs; ; influence du tube de commu-nication reliant le manomùtre à la conduite.

En vue de l’emploi des indicateurs et du choix du tube mettant la conduite encommunication avec celui-ci, on peut faire la remarque suivante (’) :

FIG. 28. - SchĂ©ma d’une conduite munie d’un indicateur.

ConsidĂ©rons un manomĂštre M, branchĂ© sur une conduite C par l’intermĂ©diaire

d’un tube de longueur L et de section S, . Le manomùtre, quel qu’il soit, indi-

cateur, manomÚtres genre Bourdon, plaque métallique mince analogue à celles

employĂ©es dans les baromĂštres anĂ©roĂŻdes, enregistre les variations de pression, parune dĂ©formation, qui provoque dans le tube de communication un mouvement enmasse de l’eau. Soit y + H la pression en M, la pression au temps t sera H(i + z) + y,y la pression dans la conduite C au point oĂč se trouve le tube de communication.

(*) Tous les systĂšmes Ă©lastiques sont Ă©videmment susceptibles de provoquer des oscilla-tions dans les conduites et; si leur importance est assez grande, des oscillations en masse.Dans les conduites Ă©tudiĂ©es, j’ai Ă©vitĂ© d’employer des joints Ă©lastiques. Dans une conduitede 100 mĂštres de long Ă  joints de caoutchouc installĂ©e Ă  l’usine Ă  gaz de Toulouse, la fer-meture du robinet situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© aval provoquait des dĂ©placements de l’extrĂ©mitĂ©atteignant 25 centimĂštres d’amplitude. La conduite de 80 millimĂštres de l’Institut Ă©lectro-technique Ă©tait formĂ©e de tronçons rĂ©unis entre eux par des raccords Ă  vis sans interposi-tion de joints de caoutchouc.

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Le thĂ©orĂšme des forces vives donne, en dĂ©signant par v la vitesse de l’eau dans le:.

tube,

ou

,

La variation de pression Hdz entraßne, par suite du déplacement du piston de

l’indicateur, une variation de volume qui lui est proportionnelle; en appelant k lerapport de proportionnalitĂ©, on a : ,"

d’oĂč :

La pĂ©riode r de l’oscillation en masse qui va prendre naissance sera :

En dĂ©signant par va la valeur de la vitesse v Ă  l’époque zĂ©ro, oĂč Hz est nul, on a :

d’oĂč :

On pourra employer l’une ou l’autre de ces formules. Donnons un exemple : .

Prenons un indicateur à ressort extérieur (fig. 3 du tome I) donnant une dévia-tion du style de 60 millimÚtres pour une augmentation de pression de atmosphÚre ;le piston de cet indicateur a 2 centimÚtres de diamÚtre. Quand le style se déplacede 6 centimÚtres, le piston se déplace de i centimÚtre seulement. On a :

Voici une expĂ©rience IE-138-g ( fig. 29) : : ’

L = 15 m. 3, d p I I mm diamÚtre du tube de communication.H = 4 m. ~o, ~ correspond à un débit de i35o~ en 8oB

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259Nous ~ ;ons :

on trouve o»,46.

va est donné par la focmule :

et

Comme sur le diagramme : IE-i38-g, 27 mm. 2 correspondent à 4 m. 7 de pres-sion, et que la surpression A est mesurée par 2 r m. 5, on a :

on a exagéré, à dessein, les perturbations dans les expériences précédentes.

MATIÈRES CONTENUES DANS CE MÉMOIRE,

Pages.

1. Conduite munie d’un rĂ©servoir d’air Ă  son extrĂ©mitĂ© aval. Formules de M. Rateau. 223

2. Vérifications expérimentales; répartition linéaire des surpressions.............. 225

3. Fermetures lentes........................................................... 232

4. Conduite possĂ©dant deux poches d’air ..... : . , ....... , ... , ... _ .... , , , .. , . , , ... 232

5. ExpĂ©riences sur une conduite possĂ©dant deux poches d’air..................... 2366. Augmentation de la pĂ©riode apparente d’une conduite sous l’influence d’une poche

d’air situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© aval.............................................. 238 ’

7. AttĂ©nuation des coups de bĂ©lier par les rĂ©servoirs d’air........................ 2388. Calcul des grands coups de bĂ©lier dans les conduites munies d’un rĂ©servoir d’air

à leur extrémité aval; phénomÚnes de résonance ...... , .................... , 2399. Application simultanée des équations de MM. Allievi et Rùteau................. 246

10. Équations dans le cas de petites poches d’air..., ...................... , ...... 250ii. Applications diverses; remplissage des conduites; clapet automatique enregistreur

de purge; emploi des ventouses pour la purge des conduites................. 25 1

i2. Remarque sur l’emploi des indicateurs ; influence du tube de communication re-liant le manomùtre à la conduite.......................................... 256 .