8
ISSN 1282-6553 N°82 F édération S yndicale U nitaire VAR SOMMAIRE 2017 juillet, août, septembre. Trimestriel N° 82 Directrice de la publication Maryvonne GUIGONNET N° de commission paritaire : 0917 S 05032 Marim,1 rue Mansard 83000 Toulon 83 p 2 : mobilisation contre la précarité ; brèves sur l’actualité. p 3 : entretien avec Tino ; brèves sur l’actualité. p 4 : la rentrée à pôle emploi ; action des retraité-es. p 5 : mobilisons-nous pour le service public ; hommage à F. Nadiras. p 6 : «La Sociale» ; des identitaires indésirables. p 7 : constructions des lycées : pour un vrai dialogue ; mineurs isolés. p 8 : billet d’humeur. L’île aux esclaves. Lorsqu’Iphicrate, riche athénien, et son valet Arlequin font naufrage sur l’île des esclaves, tous deux ne voient pas les choses de la même façon : l’un a des raisons de s’inquiéter et l’autre de se ré- jouir car dans ce lieu, tous les rôles sont inversés. Un jeu de miroir tragico-comique se joue alors... Quelle drôle d’expérience vivons-nous aussi depuis l’élection prési- dentielle ! On nous annonçait la mise en place d’une politique qui ne se revendiquerait ni de gauche, ni de droite ; une augmentation du pouvoir d’achat ; de la grandeur et de l’unité nationale, … et au final, on est face à un homme méprisant qui considèrent celles et ceux qui ont manifesté contre la loi travail comme des «fainéants ». Les annonces et décisions prises par le gouvernement durant l’été sont guidées par l’austérité mettant à mal les soli- darités, s’attaquant brutalement aux droits sociaux : réduction des dépenses publiques, suppressions de contrats aidés, baisse des APL, prévision de 120 000 suppressions d’emplois de fonctionnaires (dont 70 000 dans la seule FPT), réforme du Code du travail sans réel débat démocratique... Et que dire du peu de considération pour les cinq millions d’agent-es de la Fonction publique que nous sommes ? Pour les retraité-es ? Non seulement, il n’y a aucune perspective pour ces catégories de voir augmenter leur pouvoir d’achat mais, en plus, ce dernier risque de baisser. Gel du point d’indice, rétablissement de la journée de carence, augmentation de la CSG sans garantie d’amélioration du pouvoir d’achat et toujours avec la menace d’une possible remise en cause du calendrier des mesures : la rentrée ne se présente pas vraiment sous les meilleurs auspices. Dé- cidément Jupiter n’aime pas les fonctionnaires qui coûtent trop cher et les retraité-es qui ne « travaillent pas ». Il y a loin de la coupe aux lèvres entre les discours du candidat et les actes du président. Oui, effectivement, les or- donnances sur la loi travail étaient annoncées et ce n’était pas vraiment bon signe mais beaucoup ont cru aux pro- messes d’une hausse du pouvoir d’achat pour toutes et tous, d’un renouvellement des pratiques politiques, d’une écoute sans parti-pris de l’ensemble des citoyen-nes. Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple, 5 euros en moins sur les APL ce n’est pas grand-chose mais, qu’en revanche, l’ISF est un impôt trop lourd que les personnes les plus aisées ne peu- vent plus supporter. Cruelle vision d’un modèle inversé où celui qui devait incarner le renouveau applique de vieilles recettes et protège les plus nantis d’entre nous. Il faut que cesse la politique d’austérité, que nous brisions les chaînes d’une société encore inégalitaire et si peu soli- daire. Des manifestations du 12 septembre, en passant par le rassemblement des retraité-es le 28 jusqu’à l’action des agents du service public le 10 octobre, il nous faut continuer à remettre en cause une société qui ne reconnaît pas suf- fisamment les besoins de tous ses membres. Sans utopie, l’Histoire n’avance pas et c’est bien aux travers d’actions, de réflexions, de revendications que nous construisons un idéal partagé et donc un rêve qui devient possible. Maryvonne Guigonnet, secrétaire départementale de la FSU du Var. page1_sept2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:31 Page 1

ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

ISSN 1282-6553

N°82Fédération Syndicale Unitaire VAR

SOMMAIRE

2017juillet, août, septembre.

Trimestriel N° 82Directrice de la publicationMaryvonne GUIGONNETN° de commission paritaire :

0917 S 05032Marim,1 rue Mansard

83000 Toulon

83

p 2 : mobilisation contre la précarité ; brèves sur l’actualité.p 3 : entretien avec Tino ; brèves sur l’actualité.p 4 : la rentrée à pôle emploi ; action des retraité-es.p 5 : mobilisons-nous pour le service public ; hommage à F. Nadiras.p 6 : «La Sociale» ; des identitaires indésirables.p 7 : constructions des lycées : pour un vrai dialogue ; mineurs isolés.p 8 : billet d’humeur.

L’île aux esclaves.Lorsqu’Iphicrate, riche athénien, et son valet Arlequin font

naufrage sur l’île des esclaves, tous deux ne voient pas les choses dela même façon : l’un a des raisons de s’inquiéter et l’autre de se ré-jouir car dans ce lieu, tous les rôles sont inversés. Un jeu de miroirtragico-comique se joue alors...Quelle drôle d’expérience vivons-nous aussi depuis l’élection prési-dentielle ! On nous annonçait la mise en place d’une politique quine se revendiquerait ni de gauche, ni de droite ; une augmentationdu pouvoir d’achat ; de la grandeur et de l’unité nationale, … et aufinal, on est face à un homme méprisant qui considèrent celles etceux qui ont manifesté contre la loi travail comme des «fainéants ».

Les annonces et décisions prises par le gouvernement durant l’été sont guidées par l’austérité mettant à mal les soli-darités, s’attaquant brutalement aux droits sociaux : réduction des dépenses publiques, suppressions de contratsaidés, baisse des APL, prévision de 120 000 suppressions d’emplois de fonctionnaires (dont 70 000 dans la seule FPT),réforme du Code du travail sans réel débat démocratique...Et que dire du peu de considération pour les cinq millions d’agent-es de la Fonction publique que nous sommes ?Pour les retraité-es ? Non seulement, il n’y a aucune perspective pour ces catégories de voir augmenter leur pouvoird’achat mais, en plus, ce dernier risque de baisser. Gel du point d’indice, rétablissement de la journée de carence,augmentation de la CSG sans garantie d’amélioration du pouvoir d’achat et toujours avec la menace d’une possibleremise en cause du calendrier des mesures : la rentrée ne se présente pas vraiment sous les meilleurs auspices. Dé-cidément Jupiter n’aime pas les fonctionnaires qui coûtent trop cher et les retraité-es qui ne « travaillent pas ».Il y a loin de la coupe aux lèvres entre les discours du candidat et les actes du président. Oui, effectivement, les or-donnances sur la loi travail étaient annoncées et ce n’était pas vraiment bon signe mais beaucoup ont cru aux pro-messes d’une hausse du pouvoir d’achat pour toutes et tous, d’un renouvellement des pratiques politiques, d’uneécoute sans parti-pris de l’ensemble des citoyen-nes. Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face àun personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple, 5 euros en moins sur les APLce n’est pas grand-chose mais, qu’en revanche, l’ISF est un impôt trop lourd que les personnes les plus aisées ne peu-vent plus supporter. Cruelle vision d’un modèle inversé où celui qui devait incarner le renouveau applique de vieillesrecettes et protège les plus nantis d’entre nous.Il faut que cesse la politique d’austérité, que nous brisions les chaînes d’une société encore inégalitaire et si peu soli-daire. Des manifestations du 12 septembre, en passant par le rassemblement des retraité-es le 28 jusqu’à l’action desagents du service public le 10 octobre, il nous faut continuer à remettre en cause une société qui ne reconnaît pas suf-fisamment les besoins de tous ses membres. Sans utopie, l’Histoire n’avance pas et c’est bien aux travers d’actions,de réflexions, de revendications que nous construisons un idéal partagé et donc un rêve qui devient possible.Maryvonne Guigonnet, secrétaire départementale de la FSU du Var.

page1_sept2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:31 Page 1

Page 2: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

Revue FSU N°82, Septembre 2017.2

Les contrats aidés.Le gouvernement a décidé la réduction impor-tante des contrats aidés, et ce, en plein mois deJuillet. Cette décision inadmissible compromet lebon le fonctionnement des établissements sco-laires et menace la survie de très nombreusesassociations. En effet, ce sont un tiers des emploisaidés qui sont touchés, soit environ 23000 per-sonnes en France. Nous avons été informés par lesservices de la DASEN que 312 C.U.I. œuvrantdans le champ de l’Education Nationale neseraient pas renouvelés dans notre département.La politique gouvernementale à l’œuvre s’inscritdans le cadre d’une austérité budgétaire que nouscondamnons.Or ces personnels assurent des missions qui sontdevenues indispensables dans les établissementsscolaires (auxiliaires de vie scolaire -AVS-, aide àla direction entretien, cantine, secrétariat, infor-matique, sécurité etc...) et dans le monde associa-tif. Ainsi, ce sont les fonctions de services publicsqui sont fragilisées au détriment des usagers etdes personnels.Nous dénonçons la brutalité avec laquelle ces col-lègues précaires ont appris le non renouvellementde leurs contrats (parfois par hasard), les condam-nant de nouveau au chômage, sans solution etsans accompagnement. Nous revendiquons le droit au réemploi, le droit àla rémunération sur la base d'un contrat de travailà temps plein, le droit à une véritable formation, ledroit à des conditions permettant que les contratsen emplois aidés facilitent des parcours d'inser-tion, etc. Nous demandons dans l’immédiat lemaintien et le réemploi de tous les contrats aidés,la transformation des contrats aidés en emploisstatutaires sur certaines missions (administra-tives, aides aux enfants en situation de handicap)ainsi qu’un véritable plan de financement publicdu monde associatif.

Fin des plans de titularisation ?La FSU milite pour obtenir un nouveau plan detitularisation alors que le « Sauvadet », très insa-tisfaisant, arrive à échéance en mars 2018. Inscritdans la loi du 12 mars 2012, dite « loi Sauvadet »,

ce dispositif de recrutement réservé aux contrac-tuel-les avait pour ambition de résorber la préca-rité des enseignant-es, CPE, Co-Psy du seconddegré en formation initiale, ainsi qu’en FormationContinue des Adultes, GRETA, et Mission deLutte contre le Décrochage Scolaire. Cette annéeencore, les résultats du recrutement réservé, catas-trophiques, révèlent l’insuffisance du dispositif etdes mesures prises pour en pallier les carences,laissant la majorité des non titulaires en état deprécarité, (au moins 1212 postes restant non pour-vus au concours réservé ou examen professionna-lisé en 2017 pour 2250 postes offerts, soit 53, 87 %des postes offerts). En cause, les conditions tou-jours trop restrictives pour entrer dans le disposi-tif Sauvadet qui ont entraîné la radiation de 800candidats pour non éligibilité, ainsi que l’insuffi-sance de la préparation aux épreuves, faute demoyens alloués à cette formation ! Nous œuvronspour un dispositif beaucoup moins restrictif quela loi de Sauvadet et une amélioration de la prépa-ration aux épreuves du concours réservé. Nouscontinuons d’agir sur l’identification des besoinsen formation et demandons au ministère un vraiplan de titularisation comprenant des dispositionsparticulières pour la titularisation des CDI et desCDD les plus vieux et l’accès aux concours réser-vés sur la base d’un seul critère : 4 années d’an-cienneté à la date de clôture des inscriptions.

Dans l’action.La FSU s’inscrit dans une semaine contre la pré-carité du 2 au 6 octobre qui se déclinera au traversd’actions décentralisées sachant que le mercredi 8novembre un rassemblement sur ce thème auralieu à Paris. Dans ce cadre, la FSU du Var appelleà un rassemblement mercredi 4 octobre à 14 h 30devant la Préfecture du Var. Une demande d’au-dience a été demandée auprès de M. le Préfet. N’oublions pas la grève du 10 octobre à l'appel del'intersyndicale de la Fonction Publique contre lapolitique économique du gouvernement et seschoix vis à vis des fonctionnaires (jour de carence,gel du point d'indice, suppression des contratsaidés....) : soyons toutes et tous dans l’action !

Clément KERIEN

Mobilisons nous contre la précarité !

Pour préserver le bon fonctionnement des établissements scolaires, des collectivitéspubliques et des associations : non au plan de licenciement massif des contrats aidés,

oui à l’amélioration des parours d’insertion et à la transformation en emplois statutaires pour certaines missions !

Dans l’actualité

La Cour des comptesapprouve laredistributionDans son rapport annuel sur lescomptes de la Sécurité sociale, laCour des comptes relève uneamélioration « fragile ». Son défi-cit s’est établi à 7,8 milliards d’eu-ros en 2016, contre 10,8 milliardsen 2015. Fait plutôt rare pour êtresouligné, elle délivre un satisfecitaux réformes de la politique fami-liale menées depuis 2012. :«Désormais, la presque totalitédes prestations familiales sontattribuées ou modulées en fonc-tion des ressources, ce qui consti-tue une mutation historique.» Des «transferts massifs» entre lesménages les plus aisés et lesménages les plus pauvres ontdonc eu lieu. Les principauxbénéficiaires sont les famillesmonoparentales et les couplesavec enfants situé-es dans le pre-mier quintile de revenus.

L’alternance, la voie d’excellence ?Une étude sur l’université deRennes 1 du Centre d’études etde recherches sur les qualifica-tions (Céreq) montre que lesdiplômé-es de master, passé-espar l’alternance, s’insèrent plusvite dans l’emploi que ceux ayantemprunté une voie classique.Cependant, ils et elles sont moinsnombreux-ses par la suite à obte-nir un poste de cadre (55 % contre73 % des diplômé-es de la voieclassique). Pour tenter d’expli-quer les écarts observés, l’étudecite le rôle des effets de spécialitéde master ou les différences demobilité vers les bassins d’emploioù se concentrent davantaged’emplois qualifiés.

pages centrales_septembre2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:38 Page 2

Page 3: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

Revue FSU N°82, Septembre 2017. 3

Tino BRUN, militant de la FSUPropos reccuellis par Geneviève CLERC.

L’idée de cet entretien est venue lors d’une mani-festation en 2016 contre la loi travail (déjà !).Conduisant le véhicule de la FSU, les collègues meprésentent Tino, militant de toujours, qui veutmanifester, mais en voiture, car ses jambes ne leportent plus avec assez de vigueur pour suivre lecortège à pied. Tino aura 97 ans le 11 octobre ! Siles jambes sont fatiguées, les pensées et la vervesont alertes. Les nombreuses manifestations de2016 nous ont permis d’avoir des conversationspassionnantes sur le syndicalisme et les manifes-tations à Toulon. Cet article n’a pas de prétentionshistoriques, c’est un récit à travers ses souvenirsde militant et comme il le dit : « J’ai connu la dili-gence, qui emmenait les passagers de Toulon endirection de Solliès- Pont et Le Spoutnik ! » Issu d’un milieu modeste, Tino avait 5 frères etsœurs. Alors que son père et deux de ses frèrestravaillaient à l’arsenal, amoureux de la lecture etbon élève, il est devenu instituteur. Avant laguerre, la CGT syndiquait dans tous les secteurs,le syndicalisme était très unitaire. Les enseignant-es menaient cependant, leurs pro-pres combats et même au sein d’une organisationplus vaste ils avaient leur indépendance. Ce n’estqu’après la seconde guerre mondiale que le pay-sage syndical s’est diversifié, puis en 1993 que laFSU a été créée.

Mémoire des manifestations locales !Pour Tino, les souvenirs de manifestations remon-tent à 1934 ! Tino était très jeune, mais avec sescamarades, ils étaient chargés par les ouvrier-essyndicalistes de l’Arsenal de jeter des billes d’aciersous les sabots des chevaux, pour empêcher lesgardes mobiles de se lancer à l’assaut des manifes-tants. Les mouvements sociaux de la ville étaientétroitement liés avec ceux de l’Arsenal. Le Var élit,en 1935, son premier député communiste, JeanBartoli, grâce à un front républicain. L’oppositionà l’extrême droite était très virulente dans ledépartement. Les manifestations de 1936 ont éténombreuses et violentes. Tino voit un changementmajeur entre 1934 et aujourd’hui concernant lanature de la confrontation entre manifestant-es etforce de l’ordre. Cette confrontation était beau-coup plus violente, manifester était encore « illégi-time », un acte révolutionnaire. Il se souvient decamarades blessés à coups de matraques. Depuis1968, la manifestation est devenue un moyen d’ex-pression et la police lui parait avoir davantage unrôle de canalisation. L’évolution des moyens de transport a aussiconsidérablement modifié l’organisation desmanifestations. Avant la guerre et jusqu’auxannées 60, il était difficile de déplacer les gens en

masse. Les manifestations n’étaient pas centrali-sées. Les syndicalistes s’organisaient dans les vil-lages, et les militant-es se répartissaient le terri-toire. Un véhicule déposait un-e militant-e danschacun des villages, afin d’aider la section localeet le/la récupérait le soir. Notamment pour lesmanifestations du premier Mai à Barjols, Bormes,Cogolin … de très nombreuses communes dudépartement, rassemblaient les militant-es des vil-lages environnants. Ce n’est qu’avec l’ère de lavoiture individuelle que les manifestations ontété, souvent, centralisées à Toulon et àDraguignan.

Naissance d’un folklore ! Tino évoque aussi l’évolution de l’ambiance dansles manifestations. Après la seconde guerre mon-diale, les chants révolutionnaires ont fait leurapparition, les grands classiques tels queL’Internationale, Le chant des Canuts, etc maisaussi des chansons plus populaires ou triviales.En 1968 est apparue la pratique du Sitting, actionnon violente de résistance, et des chants composéspour les circonstances (« Si tu savais où ... ! » Tinochantonne et sourit avec malice !). Et c’est aussi lapériode où les manifestant-es se transforment en«homme-sandwich» en portant des pancartes auxslogans parfois très cocasses. Il aurait voulu avoirle temps et l’énergie d’en faire une étude, voireune thèse, tant il est friand des mots et de l’espritdont beaucoup témoignent. Il se souvient d’uned’entre elles, qu’il trouve savoureuse, vue lorsd’une manifestation à Paris pour dénoncer leniveau de rémunération des enseignant-es : «Nedites pas à ma mère que je suis enseignant, elle mecroit éboueur !» Puis est venu le temps des cor-tèges bruyants, avec l’introduction des trom-pettes, des tambours, cymbales, sifflets, porte-voixet sonos !Tout cela, Tino le raconte avec humour, enthou-siasme et émotion parfois ! En principe, Tino seralà le 10 octobre ! S’il pouvait ranger cette manifes-tation parmi ses beaux souvenirs de lutte, ce seraitun chouette cadeau à la veille de son anniversaire!

Dans l’actualitésuite

Chères études...Selon une étude de l’Unef

publiée le 20 août, le coût de larentrée universitaire 2017 seraiten hausse de 2, 09%. Alors que

les APL vont diminuer à la ren-trée prochaine, cette augmenta-tion, qui représente le triple del’inflation (0,7%), serait liée à la

hausse des prix des loyers (1,68%en moyenne) et des transports en

commun, les deux dépenses lesplus onéreuses des étudiants. Lesyndicat avait déjà annoncé des

hausses de 1,1% en 2015, puis de1,23% en 2016, à chaque fois bien

plus soutenues que la progres-sion des prix à la consommation

en général.

La finesse du MEDEF

Celle-ci se vérifie une fois encoreà travers son slogan «Si l’école

faisait son travail, j’aurais du travail !» qui est

adossé à son Manifeste pourl’éducation publié le 14 juin. Le

service de presse du Medef adéclaré à France Info que les

enseignants ne devaient pas leprendre pour eux (ben non pour-

quoi ?) mais comme une néces-sité de réformer l’école. Devant

la levée de boucliers, le Medef arépondu en tweetant son slogand'un hashtag «ma blague nulle»

pour tenter de désamorcer un peu sa provoc.

Benoit CASALS

pages centrales_septembre2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:38 Page 3

Page 4: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

4

L’année dernière à cette époque j’avais intitulé macontribution à ce journal : «Interrogation(s) derentrée», cette année avec lucidité et sans drama-turgie je lui donne le titre : «La rentrée de tous lesdangers». Que s’est il passé depuis ?

Tou-tes connecté-es : vraiment ?Après la fermeture des agences au public l’aprèsmidi, la numérisation s’est accentuée et pénètrepratiquement tous nos actes professionnels. Il enest de même pour les demandeurs d’emploi :certes la numérisation permet à celles et ceux quihabitent loin de leur agence d’accéder à nos ser-vices mais les personnes qui n’ont pas deconnexion ou qui sont mal à l’aise avec le numé-rique se retrouvent en grande difficulté.

Les contrats aidés.Ces contrats limités à 12 mois (24 pour les publicsles plus en difficulté), la plupart à temps partiel,servent parfois de marche-pied vers un emploiplus durable. Ils redonnent à celles et ceux qui enbénéficient une dignité sociale et une utilité recon-nue par tou-tes. A Pôle Emploi leur implication etleur travail étaient appréciés. Leur diminutiondrastique aura des conséquences néfastes sur lefonctionnement des services.

Nouvelle convention.Au 1er Octobre la mise en place de la nouvelleconvention d’assurance chômage d’une durée detrois ans a été signée entre l’Etat (qui finance lebudget de fonctionnement de Pole Emploi) etl’UNEDIC. Elle fixe tout ce qui touche aux indem-nités chômage et aux aides à l’embauche destinéesaux employeurs. Elle va réduire sensiblement lenombre de jours d’indemnisation : l’allocationchômage (calculée sur le salaire mensuel brut)était versée tous les jours du mois (samedi etdimanche compris), dorénavant on les soustrairadu calcul. Ainsi, une personne de moins de 50 ansqui avait droit à 720 jours d’indemnisation sur 23mois n’aura droit qu’à 530 jours. Cette mesure vaaccentuer la précarisation des chômeurs.

Les ordonnances sur la loi travail.Avec un code du travail détricoté de ce qu’il avaitde protecteur pour les salarié-es, beaucoup dechoses vont évoluer négativement. Les indemni-tés de licenciement sont limitées (elles étaientpour le MEDEF un frein à l’embauche : interdit derire !!), l’inversion des normes est réalisée (l’ac-cord d’entreprise primera sur l’accord de Branche,laissant aux employeurs la liberté d’organiser ledialogue social)... La fusion des instances repré-

sentatives du personnel (le CHSCT -qui veille auxconditions d ‘hygiène de sécurité et de travail- etle Comité d’entreprise -qui donne son avis sur lapolitique sociale et économique de l’entreprise etgère les activités sociales et culturelles du person-nel) entraîne la création du Comité Economique etSocial. Cela limitera profondément la défense dessalarié-es et le dialogue social dans l’entreprise.Nous avons manifesté contre ses ordonnances les12 et 21 septembre dans une intersyndicale quidoit encore se renforcer

Le Projet de réforme de l’assurance chômage. Aujourd’hui le système est géré paritairement parles représentant-es des salarié-es et desemployeurs, l’état finançant le budget de fonction-nement (salaires, charges et tout ce qui rentre dansce chapitre financier). Le projet prévoit d’étatisertout le système : adieu le paritarisme qui avec sesimperfections s’efforçait de gérer au mieux dansl’intérêt de tous, l’assurance chômage. Il serafinancé par l’impôt (CSG par exemple) et non pluspar les cotisations sociales. Si le système d’alloca-tions s’ouvrira à tous les salarié-es mais aussi auxartisans, auto entrepreneurs, professions libérales,il reste encore à définir sur quelles bases finan-cières seront calculées les allocations.

Austérité lourde de conséquences à Pôle emploi.Bruno LE MAIRE a très clairement annoncé ladiminution du budget consacré au service publicà l’emploi et prévoit de faire une économie de 3milliards d’euros durant la mandature. Selon sesdéclarations, il y aura des licenciements à PôleEmploi. La situation est ubuesque ! Un servicechargé d’aider les gens à trouver un travail se metà licencier une partie de son personnel et on parlede plusieurs milliers d’agents. Pôle Emploicompte aujourd’hui 54 000 salarié-es . Une exter-nalisation de nos services et prestations est à l’or-dre du jour, elle s’accomplit déjà depuis quelquesannées et elle va s’accentuer. Le personnel qui a «la tête dans le guidon» découvre avec appréhen-sion et colère ce qui arrive. Un «économiste atterré», lors d’une émission,présageait que nous allions vivre en France cesprochaines années ce que la Grande Bretagneavait vécu sous Margaret Thatcher. Puissent lesaugures se tromper !

Raphaël SERRANO

Pôle emploiLa rentrée de tous les dangers.

Revue FSU N°82, Septembre 2017.

Jeudi 28 septembre, lesretraité-e-s dans la rue.

Plus de 12 000 retraité-e-s sesont exprimé-e-s dans uneenquête lancée par les organisa-tions du groupe des neuf et80% indiquent que leur situa-tion financière s’est dégradée. En augmentant de 1,7 pointleur CSG, sans aucune compen-sation, le gouvernement vadiminuer les pensions de 8 mil-lions de retraité.e.s !

Pour lui, il s’agit d’un « effortpour les jeunes générations ».Les retraité.e.s n’ont pasattendu pour faire preuve desolidarité et une nouvellebaisse de leur pouvoir d’achatréduira l’aide qu’ils apportentdéjà aux jeunes générations. L’annonce d’une « augmenta-tion » des pensions de 0,8 % au1er octobre, qui ne relève quede l’application de la loi, a étéaussitôt suivie de l’annonce dugel des pensions en 2018 !

Dans notre même enquête,84% des retraité-e-s considé-raient que les politiquesmenées avaient négligé ouignoré leur situation.

La place des retraité-es dans lasociété sera au cœur du col-loque du mardi 17 octobre de9h à 12 h à la FOL de Toulon(salle de l’Hélice), avec le socio-logue Bernard ENNUYER,organisé par les organisationsvaroises du groupe des neuf.

Gilberte MANDON

pages centrales_septembre2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:38 Page 4

Page 5: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

Revue FSU N°82, Septembre 2017. 5

Mobilisons-nous pour un service Public de qualité

partout et pour tous !

Militant des Droits de l’Homme,

François NADIRAS nous a quittés

Mathématicien, professeur declasse préparatoire depuis 1971 aulycée Dumont d’Urville, FrançoisNadiras était un militant infatiga-

ble. Ecologiste conséquent, c’est envélo qu’il venait au lycée et plus

tard, retraité, manifester, mêmefrappé par la maladie.

Nommé à ses débuts dans lesAntilles, il en était revenu révolté

contre les inégalités coloniales quiimprègnent encore notre société.Militant à Amnesty, il savait que

rendre public le nom des tortion-naires, des auteurs de crimes

contre l’humanité pouvait être effi-cace.

Actif avec son épouse, Elisabeth, àla LDH de Toulon, il défendait les

élèves menacées d’expulsion, lestravailleurs, les sans-papiers, les

migrants, les victimes et les descen-dants de victimes de la colonisa-tion. Inlassable, il organisait leur

soutien, leur trouvait des avocats,agissait, écrivait, manifestait. Ses

écrits, son journal en ligne, appuyéssur de solides travaux historiques

démontaient inlassablement, lesmensonges, les omissions des«légendes dorées» coloniales.Respectueux et à l’écoute, sa

rigueur dans la démarche ne cédaitrien aux facilités et aux confor-

mismes.A son épouse, à ses enfants, les

militants FSU du Var présententleurs condoléances attristées. Ses

combats n’auront pas été vains, ilscontinueront à éclairer les nôtres.

Jean Pierre ANDRAU

Dans tous les propos des minis-tres et/ou communicants dugouvernement, un sujet revientcomme un leitmotiv lancinant :la baisse des dépensespubliques avec comme corol-laire une remise en cause desmissions actuelles de l’État etdes collectivités locales. Depuis l’arrivée du nouveaugouvernement, les mesuresnégatives s’accumulent pour lesagent-es de la Fonctionpublique: gel de la valeur dupoint d’indice, rétablissementde la journée de carence, pers-pective de 120 000 suppressionsd’emplois sur les 3 versants dela Fonction publique, ... Pour laFSU, face à l'évolution crois-sante des besoins, les agents nepeuvent pas faire mieux avecmoins ! De plus, contrairement à l’enga-gement pris par EmmanuelMacron dans le cadre de sa cam-pagne présidentielle à savoir«augmenter le pouvoir d’achatdes salarié-es du public commedu privé», la hausse de la Csg,ainsi que toutes les mesuresnégatives décrites plus hautvont impacter fortement et dansle mauvais sens, le pouvoird’achat de plus de 5,4 millionsd’agent-es public-ques. Et lesservices publics en seront fragi-lisés ! C’est inacceptable, la FSUle dénonce et le combat avecforce.

C'est pourquoi la FSU a déjàdemandé un audit de la Courdes comptes pour mesurer lesdépenses nécessaires pouraffronter les enjeux permettantplus de progrès pour toutes ettous. Elle demande aussi augouvernement d'organiser un«Grenelle de l'action publique»qui pourrait se décliner selon 3axes : · les missions dévolues à laFonction publique· le rôle assigné aux agents · la programmation budgétairepour réaliser ces objectifs inté-grant la question d'une néces-saire réforme fiscale et de lalutte contre la fraude fiscale.

Pour faire entendre ces pro-fonds désaccords la FSU avec lesautres organisations syndicalesappellent toutes et tous à lagrève, aux manifestations ourassemblements le mardi 10octobre, date choisie par leministre pour la tenue d’un ren-dez-vous salarial.La FSU exige une véritablenégociation salariale qui abou-tisse à une réelle reconnaissancedu travail, des missions et del’engagement professionnel des

agent-es. L’augmentation dupouvoir d’achat, la revalorisa-tion des carrières, le non réta-blissement de la journée decarence et des moyens à la hau-teur des enjeux sont devenusessentiels !

L’automne sera aussi marquépar l’organisation « d’Assises dela Fonction publique » au coursdesquelles le gouvernemententend « consulter » les person-nels sur les améliorations possi-bles du service public. Difficilede croire aux bonnes intentionsd’un gouvernement qui, pourl’instant, n’envisage les fonc-tionnaires que comme un coût etnon comme un investissement.Il nous faudra donc défendrenos métiers pour exiger leurreconnaissance.

Enfin, la FSU souligne que lerapport de force instauré face augouvernement dépendra del’implication des salarié-es de laFonction Publique dans toutesles actions mises en place.ENSEMBLE nous sommes plusforts !

Cédric TURCO

pages centrales_septembre2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:38 Page 5

Page 6: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

Des échanges constructifs lors du débat

Sylvie revient sur les propos du médecin hépato-logue de l’hôpital Bichat, qui montre concrète-ment les incidences des politiques menées sur lavie des patients mais aussi sur ceux qui travaillent(les soignants).

Yves exprime sa colère car on se fait tout grigno-ter : on passe du rêve, dans la première partie dufilm, à toutes les remises en cause de nos acquis(ou de nos conquis) : santé, retraite. Il insiste surl’importance de montrer ce film aux jeunes géné-rations, dans les lycées par exemple.

Serge dit l’intérêt du film de faire comprendre lerôle de la Sécu avec ses 4 branches (la maladie, lavieillesse/retraites, la famille, les accidents de tra-vail et maladies professionnelles). Elles sontaujourd’hui séparées !

Christiane souligne l’engagement et l’enthou-siasme de Jolfred FREGONARA (96 ans dans lefilm) qui a conquis le public des jeunes en forma-tion à l’école de la Sécu et leur a donné la «gnaque» (comme ils le disent dans le film).

Pour Pascal, ce film montre la force du mouve-ment ouvrier capable de s’organiser. C’est un bonsupport pour des formations, il aborde le fond,

l’histoire et l’actualité.

Ghislaine pointe le rôle négatif des médias ets’étonne qu’une responsable de l’Ecole Nationalede la Sécu à St Etienne puisse ignorer le rôled’Ambroise Croizat.Frédéric PIERRU précise que l’offensive néolibé-rale qui se profile ne peut se développer qu’avecl’assentiment de l’opinion publique… D’où lesenjeux médiatiques. Il souligne l’incompétence denombreux journalistes qui interviennent dans lesmédias sur la Sécu en mettant en avant « l’explo-sion des dépenses de santé ». Pourtant, en France,la progression est inférieure à la moyenne despays de l’OCDE…

Joelle dit que ceux qui sont nés avec la Sécu pen-sent qu’elle sera toujours là !Ne devrait-on pas présenter le montant des soinsreçus pour justement montrer le rôle de la Sécu ?Frédéric PIERRU précise qu’une dualité s’est déjàest installée entre les ALD (affections de longuedurée) prises en charge à 100% et les autres soinsde moins en moins remboursés. Un chiffre estdonné : les dépenses de santé s’élèvent à 215 mil-liards d’euros par an et 75% de cette somme estconsommée par 10% des patients. C’est l’équiva-lent de 11% du PIB, le deuxième poste après lesretraites.

Michel FORTUNA

Revue FSU N°82, Septembre 2017.6

La sociale, avec Frédéric PIERRULe 20 septembre, projection du film La Sociale, de Gilles Perret, au Pradet, à l’initiativede la FSU, de la CGT et de Solidaires. Frédéric PIERRU, sociologue a animé le débat.

Les identitaires indésirables enMéditerranée

L’errance du navire raciste anti-migrants, le C-Star au cours del’été 2017 pourrait sembler ridi-cule si elle n’avait pris place aucœur de l’immense tragédie quia couté des milliers de vieshumaines.

Les militants d’extrême droiteaffiliés au mouvement racisteGénération identitaire, convain-cus d’un «complot mondialiste»avaient pour objectif depatrouiller pour « défendre » lecontinent européen en «contrô-lant» les ONG secourant desmigrants au large de la Libye ,trouver des preuves de « traficsd’êtres humains » et renvoyerles migrants sur les côtes deLibye ,au mépris de tout huma-nisme et de toutes les conven-tions maritimes .

Bloquée dans le canal de Suezpour des formalités, puis àChypre , puis en Tunisie par lessyndicats et des pêcheurs oppo-sés au « bateau du racisme » ,bloquée par une avarie moteurmalgré l’aide proposée parl’ONG allemande Sea-Eye « aubateau nazi » et enfin à Maltepar ordre du gouvernement, lamission « Defend Europe » s’estsoldée par un échec tandis queles ONG poursuivent la leur :sauver des vies !

Coline ROZEROT

Ce film apporte un éclairagebienvenu sur la création de laSécu et les conditions dans les-quelles elle a pu voir le jour :Libération, programme duCNR, rapport de force syndicalet politique qui n’est pas celuid’aujourd’hui…Ambroise CROIZAT, ministrecommuniste du Travail, etPierre LAROQUE, haut fonc-tionnaire gaulliste, ont accompliun travail considérable sur unetrès courte période. Sans oublierles militants sur le terrain sansqui cette histoire n’aurait pas pus’écrire.Depuis, bien des remises encause ont eu lieu et le pro-gramme libéral de Macronrisque d’amplifier les régres-sions tant sur le volet santé quesur celui des retraites.

pages centrales_septembre2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:38 Page 6

Page 7: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

Revue FSU N°82, Septembre 2017. 7

La FSU PACA (Richard Ghis etMagali Bailleul) a été reçue à larégion le 20 juillet par le conseil-ler régional en charge deslycées, Maurice Battin, etDamien Denisot membre ducabinet du président en chargedes questions d’éducation, deformation et d’apprentissage. Pour nous, il est absolumentnécessaire d’avoir sur les ques-tions de construction ou deréhabilitation un véritable dia-logue avec les personnels et lesusagers. Cette concertation doitse traduire par un PlanPluriannuel d’Investissement,qui pour l’heure fait toujoursdéfaut, et qui doit prendre encompte les équipements spor-tifs. Découvrir, par voie depresse, l’annonce de nouvellesconstructions n’est pas pournous une méthode de travailsatisfaisante. Pour le départe-ment du Var, aucun échange n’aeu lieu et pourtant les deux pré-sidents (Estrosi puis Muselier)ont communiqué sur laconstruction de deux nouveauxlycées : un à Fayence et un dansle centre var.

Un lycée dans l’Est-Var ?La FSU se pose beaucoup dequestions sur la pertinence d’unlycée sur l’Est Var (Fayence) auvu du nombre de collègesconcernés (2) et des prévisionsd’effectifs données par le conseildépartemental du Var en CDEN(cette zone serait stable du pointde vue démographique avec

1200 collégiens, dont 600 élèvesde troisième). Le risque peutêtre grand d’un lycée «rabou-gri» quant à l’offre de formation.La région prévoit un lycée poly-valent et technique. On peutcomprendre qu’il puisse y avoirune sorte de confort pour deslycéens qui doivent se déplacerlonguement. Cependant, en toutétat de cause, une réflexionapprofondie doit être menée surla sectorisation de ce futur lycéecar toutes les études montrentqu’il faut une taille critique del’ordre d’un millier de lycéenspour avoir une offre de forma-tion pertinente pour les élèves. Et au centre ?Sur le centre Var, la démogra-phie est beaucoup plus dyna-mique et l’offre de formation estinsuffisante. Nous avons rap-pelé la nécessité de choisir unlieu en pensant à la mobilité, àl’hébergement et aux moyens detransport. Trois lieux sont pro-posés par la région (Le Cannetdes Maures, Le Luc, Gonfaron),qui envisage la constructiond’une cité scolaire (collège,lycée, Section d’EnseignementProfessionnelle) avec le conseildépartemental qui a visiblementconstaté des besoins à termedans cette zone. L’expériencedes cités scolaires nous laisseperplexe et, ce qui est certain,c’est que nous sommes opposésà toute construction d’un éta-blissement qui serait réaliséepar le biais d’un Partenariat

Public Privé.

Des incidences multiples.Nous avons voulu aussi aborderles conséquences de la construc-tion de cette future cité scolairesur la reconstruction du lycéeGolf Hôtel de Hyères, la régionsouhaitant mener ces projets deconcert. Si cette hypothèse detravail devenait réalité, il estindispensable pour la FSUd’examiner avec finesse lerecrutement actuel du publicélève dans les différentes forma-tions du LP Golf Hôtel. On nepeut pas imaginer déplacer desdizaines d’élèves d’un lieu versun autre : on ne gère pas de lamême manière des formationsavec un recrutement départe-mental et des formations avecun recrutement local.

D’autres constructions possibles ?On peut légitimement sedemander si toutes les évolu-tions démographiques ont étéexaminées. Il s’agit de considé-rer non seulement la démogra-phie actuelle mais aussi celle àvenir. Dans notre département,certaines mairies s’engagentdans de nouvelles construc-tions. La FSU plaide pourqu’une étude sérieuse soit com-mandée avant d’investir descentaines de millions d’euros.

Richard GHIS

Constructions de lycéesPour un vrai dialogue.

Inquiétude pour lesmineurs isolé-es

En mars, le Collectif Migrants 83s’inquiétait de la situation des

mineur-es non- accompagné-esdans le Var et avait écrit au

Président du ConseilDépartemental. Aucune réponse à

ce courrier. Le collectif a égalementtrouvé porte close lorsqu’il est allé

chercher des réponses le 1er juinau Conseil Départemental. Depuis,

la situation s’est encore aggravée.Les Conseils départementaux ontl’obligation légale de prendre en

charge les mineur-es non accompa-gné-es. Combien sont-ils/elles

dans le Var ? Plusieurs centaines ?Bien souvent le Conseil

Départemental tarde anormale-ment à répondre à leur demande

de prise en charge, permettantainsi à l’administration

d’économiser des moyens. Tropsouvent, ces jeunes sont à la rue,

ou au mieux en hôtel, mais laissé-es à eux-mêmes, sans accompagne-

ment, sans perspective, exclu-esdes circuits de formation,

dépourvu-es d’encadrementadulte. Ils et elles deviennent desproies pour les réseaux (prostitu-

tion, drogue, délinquance). Le col-lectif Migrants 83 a donné une

conférence de presse le 15 septem-bre pour alerter l’opinion.

Nationalement, une campagne«Justice pour les jeunes isolé-es» a

été lancée pour dénoncer le sort deces jeunes envers lesquels le

France ne respecte pas ces obligations .

https://blogs.mediapart.fr/mie-justice-jeunes-isoles-etrangers/blog/210917/jus-

tice-pour-les-jeunes-isolees-etrangereresComme tous les jeunes présent-essur notre territoire, quelle que soit

leur situation ou celle de leursparents, les mineur-es non accom-pagné.e.s doivent être scolarisé.e.set avoir accès à des cursus de for-

mation de droit commun, selonnos lois et selon la convention

internationale des droits de l’en-fant. Si vous rencontrez un enfant

ou un jeune en difficultés, contactez : [email protected] ou [email protected](pour étudiant-es)

Développer l’offre de formationPour la FSU, il est indispensable de développer les trois voies deformation : générale, technologique et professionnelle. Nous avonsporté auprès de l’autorité régionale les propositions d’un certainnombre d’établissements qui souhaitent enrichir leur offre de for-mation. Ces nouvelles implantations doivent se distribuer sur leterritoire de façon harmonieuse et sans engendrer des concur-rences entre les établissements. Il est important de poursuivre cetteréflexion dans la fédération et ses syndicats, n’hésitez pas à ycontribuer.

Richard Ghis

pages centrales_septembre2017_Mise en page 1 26/09/2017 10:38 Page 7

Page 8: ISSN 1282-6553 83 · Désormais, les français-es ont surtout l’impression d’être face à un personnage coupé de la réalité du terrain. M. Macron considère que, par exemple,

Bulletin FSU N°82, Septembre 2017.

FSU - Bourse du Travail13, Avenue Amiral Collet, 83000 TOULON Tél : 04.94.93.04.40 Fax : 09.70.60.20.27Email : [email protected] ; site : http://sd83.fsu.fr

Instituteurs, Profs des Ecoles, Pegc SNUippClément KERIEN, Immeuble le Rond point - Avenue P et M Curie, 83160 La ValetteTél. 04.94.20.87.33 Fax 04.94.20.87.34

Enseignement secondaire SNES Dominique QUEYROULET, 208 rue Emile Ollivier, 83000 Toulon Tél./ Fax : 04.94.92.36.77

Education Physique SNEPAmar GUENDOUZ / Gérard PERMINGEAT Tél : 04 93 86 19 52, FSU Var, 13 Av Amiral Collet 83000 Toulon

Lycées professionnels SNUEP Andrée RUGGIERO, FSU Var, 13 Av Amiral Collet 83000 Toulon Tél : 06.79.44.06.81

Agents, Techniciens de labo, Ouvriers et Services agents territoriaux SNUTERNonce BIONDI, [email protected] ;

Enseignement supérieur, SNESUPThierry CHAMPION, [email protected]

SNU POLE EMPLOIRaphaël SERRANO, 06 43 82 85 40FSU Var, 13 av Amiral Collet, 83000 Toulon

Environnement SNEEric SERANTONI tel : 06 83 99 14 84Parc National de Port CrosCastel Ste Claire 83400 Hyères

Personnels de l’administration PénitentiaireSNEPAP Gautier SCHONT Annick KOURIO,SPIP,146 av Maréchal Foch, 83000 Toulon,04 94 92 52 12

Administration scolaire, universitaire, biblio-thèques SNASUB Yves LANGLOIS, [email protected]érie DALMASSO (agents de labo) au 06 11 18 62 29

Technique agricole public SNETAPBrice FAUQUANT, [email protected]

Inspection SNPI Claude FAUVELLE, [email protected]

Protection Judiciaire Jeunesse SNPES - PJJInfirmières conseillères de santé SNICSEquipement (DDE) SNUITAMAssistantes sociales SNUAS FPFSU VAR,13 Av AmiralCollet 83000 Toulon

83

A QUI S’ADRESSER ?Enseignement

ÉducationRechercheCulture

Formation

FSU PACABourse du travail,23 bd Charles Nedelec,13331 Marseille cédex 3

En Marche à l'ombre !Comme un loubard, il est rentré dans l'abattoir de Gad, un soir de septembre 2014, enleur disant que les femmes illettrées qui en plus n'avaient pas le permis, fallait qu'ellesmarchent à l'ombre... Puis en Mai 2016 à Lunel, en plein bras de fer avec un salarié gré-viste en tee-shirt, le voila qui chope le mec par le paletot et qu'il lui lance que la meil-leure façon de se payer un costard, c'est de bosser.En Janvier 2017, appuyé au flipper il s'en prend aux habitants du bassin minier dans leNord, qui picolent et qui fument trop, ça lui fout les glandes quoi !Et la tournée du p'tit Rocky barjot ne s'arrête pas au troquet du coin ! Du kwassa-kwassaqui pêche peu et amène du Comorien aux africains qui auraient 7 à 8 gosses par femme,il y en a pour tout le monde. Enfin, pour les vrais gens, hein, pas ceux qui ne sont quedalle et qu'on croise dans les halls de gare. Arrachez-vous les fainéants cyniques, z'êtespas de ma bande, qu'il crie dans ses santiags.Mais on entend déjà un ancien de la bande crier au fond de la ruelle : casse toi tu pues etmarche à l'ombre Manu !Emmanuel Trigo.

pagefinale_sept2017_Mise en page 1 26/09/2017 09:56 Page 1