FLÉCHER LE QE DE LA BCE VERS LA TRANSITION VERTE : UN « GREEN QE » POUR RECONSTRUIRE L’EUROPE

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  • 8/19/2019 FLÉCHER LE QE DE LA BCE VERS LA TRANSITION VERTE : UN « GREEN QE » POUR RECONSTRUIRE L’EUROPE

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    Communiqué de presse - 12 mars 2016

    FLÉCHER LE QE DE LA BCE VERS LA TRANSITION VERTE :UN « GREEN QE » POUR RECONSTRUIRE L’EUROPE

    A rebours de la stratégie de Mario Draghi et en soutien à la campagne euro-péenne en cours « QE for people », Chroniques de l’anthropocène (re)pro-

    pose un Green QE : un plan de financement de la transition écologique parcréation monétaire. Le green QE est souhaitable, faisable et urgent.

    Le 10 mars 2016, devant l’imminence d’une grave déflation en Europe, Mario Draghi et les gouverneurs de la BanqueCentrale Européenne ont renforcé leur programme de Quantitative Easing (ou assouplissement quantitatif). Il s’agit d’une

    « politique monétaire non-conventionnelle », qui consiste à créer de la monnaie pour acheter des titres de créance engrande quantité (en l’occurrence 80 milliards d’€ par mois) et ainsi favoriser la croissance des crédits bancaires, ce qui estcensé relancer la croissance de l’économie réelle.

    De très nombreuses voix ont déjà critiqué ces politiques monétaires : en effet, dans un contexte d’abondance de liquiditéet de déflation, les banques ne peuvent prêter, faute de projets à financer : les acteurs privés thésaurisent ou remboursentleurs dettes existantes sans s’endetter plus du fait de l’absence de perspectives et les acteurs publics, ne peuvent lancerde projets à cause de la règle d’or des 3% de déficit public du pacte de stabilité. Pire : ne pouvant pas prêter à l’économieréelle, les banques utilisent ces liquidités sur les marchés financiers, augmentant ainsi la pression spéculatrice sur desmarchés comme les matières premières ou alimentaires, alimentant de nouvelles bulles ou décuplant les instrumentsfinanciers « à effet de levier » dont la dangerosité n’est plus à démontrer.Ce programme est donc inutile mais également dangereux.

    Plusieurs projets de QE alternatifs proposent de financer directement l’économie réelle et non pas via les prêts auxbanques. Ils sont recensés par l’ONG anglaise Positive Money. La plus intéressante de ces propositions est à nos yeux celledu Green QE de Victor Anderson, étude commandée par l’eurodéputée Molley Scott Cato, qui rejoint presque parfaite-ment nos propositions de 2009 et 2011 d’un plan de financement de la transition par création monétaire, développéeslors de la campagne « Financer l’avenir » de la FNH. Nous pensons qu’il est urgent de lancer ce grand plan de financement de la transition écologique en fléchant et enlimitant le QE actuel aux projets verts des entreprises et des collectivités publiques sans que les dépenses correspon-dantes soient comptabilisées dans les « déficits publics standards » mais isolés de manière explicite, sorties du carcanMaastrichtien et bien sûr encadrées selon des règles précises. Un tel Green QE permettrait un choc de relance de l’emploi(non délocalisable), une réduction du risque financier systémique, un retour à une inflation limitée (tout à fait maîtrisablevia les politiques monétaires conventionnelles) et une relégitimation politique du projet européen par des usages moins

    financiarisés des outils de gouvernance.

    Créer de la monnaie pour financer la transition écologique à hauteur de centaines de milliards d’Euros : un tel Green QEest faisable techniquement, légalement et politiquement.

    L’équipe des Chroniques de l’anthropocène : Alain Grandjean, Gaël Giraud, Pablo Grandjean, Mireille Martini

    Pour en savoir plus :- le texte de notre appel pour un Green QE :

    https://alaingrandjean.fr/2016/03/11/bce-flecher-qe-bce-vers-la-transition-ecologique-green-qe-europe/  - la documentation sur la page « Campagne Green QE » :https://alaingrandjean.fr/green-qe/

    Contact presse : Pablo Grandjean, 0671911594, [email protected]