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Demande de subvention au Conseil Régional Association Djangon Barani, septembre 2012 FICHE PROJET: Créer un enclos d’embouche bovine et un potager pédagogiques pour renforcer la scolarisation primaire et sensibiliser à l’agroécologie le village de Barani (Burkina Faso) 1.Le lieu d’implantation et l’historique du projet: Lieu d’implantation : Le territoire d’intervention de notre association est la commune rurale de Barani (province d e la Kossi, région Boucle du Mouhoun), situé au Nord-Nord-Ouest du Burkina Faso, à la frontière avec le Mali (falaise de Bandiagara et pays dogon). A ux confins des zones sahélienne et soudano-sahélienne, ce territoire rassemble plus de 50 000 personnes très durement touchées par les changements climatiques (accroissement de la violence des précipitations en saison des pluies et rallongement ou exacerbation de la saison sèche) . Vivant d’activités agricoles autarciques, les populations sont extrêmement vulnérables à ces aléas. Les besoins de toutes sortes y sont immenses, ce que révèle l’ensemble des indicateurs démographiques ou de développement locaux. En outre, la population est très dispersée sur ce vaste territoire, le village éponyme, Barani, n’accueillant que 10% de la population par ailleurs répartie en 7 villages de plus de 2 000 habitants, 17 hameaux entre 1 000 et 2 000 habitants et autant de campements de moins de 1 000 âmes. Difficile d’accès, notamment en saison des pluies, du fait de sa position marginale par rapport aux grands axes de circulation du pays, la commune rurale de Barani est quasiment vierge de toute action d’aide au développement et les facilités offertes par l’Etat burkinabé n’y parviennent que difficilement. Enfin, la dispersion de l’habitat accroit la fragilité des populations et pose le 1

FICHE PROJET: - Coopération et solidarité … · Web viewselon un prévisionnel établi en fonction de l’avancée des travaux et des différentes tranches du projet. Des visites

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

FICHE PROJET:

Créer un enclos d’embouche bovine et un potager pédagogiques pour renforcer la scolarisation primaire et sensibiliser à l’agroécologie le

village de Barani (Burkina Faso)

1. Le lieu d’implantation et l’historique du projet:

Lieu d’implantation :

Le territoire d’intervention de notre association est la commune rurale de Barani (province de la Kossi, région Boucle du Mouhoun), situé au Nord-Nord-Ouest du Burkina Faso, à la frontière avec le Mali (falaise de Bandiagara et pays dogon). Aux confins des zones sahélienne et soudano-sahélienne, ce territoire rassemble plus de 50 000 personnes très durement touchées par les changements climatiques (accroissement de la violence des précipitations en saison des pluies et rallongement ou exacerbation de la saison sèche). Vivant d’activités agricoles autarciques, les populations sont extrêmement vulnérables à ces aléas. Les besoins de toutes sortes y sont immenses, ce que révèle l’ensemble des indicateurs démographiques ou de développement locaux. En outre, la population est très dispersée sur ce vaste territoire, le village éponyme, Barani, n’accueillant que 10% de la population par ailleurs répartie en 7 villages de plus de 2 000 habitants, 17 hameaux entre 1 000 et 2 000 habitants et autant de campements de moins de 1 000 âmes.Difficile d’accès, notamment en saison des pluies, du fait de sa position marginale par rapport aux grands axes de circulation du pays, la commune rurale de Barani est quasiment vierge de toute action d’aide au développement et les facilités offertes par l’Etat burkinabé n’y parviennent que difficilement. Enfin, la dispersion de l’habitat accroit la fragilité des populations et pose le problème de l’organisation de l’aide. Pour ne donner qu’un exemple, moins de la moitié des femmes accouchent aujourd’hui au dispensaire de Barani (par ailleurs dépourvu d’équipement médical) en raison de son éloignement géographique et culturel, d’où des taux de mortalité infantile et maternel considérables.Localisé en pays Peul mais d’une grande diversité ethnique (bobo, bwaba, dogon…), le territoire connaît cependant une gouvernance efficace en raison de la superposition de l’ancien système de la chefferie Peul et des structures politiques locales, municipales notamment. Enfin, ce territoire démuni bénéficie paradoxalement d’une renommée internationale par le biais d’un festival hippique réputé, le FECHIBA, qui accueille depuis plus de 10 ans des centaines de festivaliers venus célébrer et promouvoir le cheval et la tradition hippique du Sahel. L’existence de ce festival répond au souci de préserver une tradition encore entretenue par les Peuls de cette région. Cette manifestation est bien évidemment porteuse de potentialités pour l’aide au développement.

Cette commune rurale connaît encore des taux de scolarisation parmi les plus bas du Burkina Faso en raison de son isolement et de sa pauvreté mais aussi des caractéristiques culturelles des familles qui ne voient pas en l’école primaire un facteur de développement pour leurs enfants, et notamment pour leurs filles. En effet, la

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Morgane, 03/09/12,
répétition
Morgane, 03/09/12,
C'est peut être le moment de faire référence, même de façon rapide, aux lois de décentralisation effectives
Morgane, 03/09/12,
TB : cela démontre la pertinence avérée du projet
Morgane, 03/09/12,
pourrais-tu donner un ou deux exemples? l'indicateur de développement local est très intéressant...

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chefferie peule de Barani, pour des raisons historiques remontant aux étapes de la colonisation, pour des raisons politiques et géographiques contemporaines, est restée très traditionnelle et solidement ancrée dans une vision du monde qui privilégie l’élevage bovin au détriment des cultures vivrières (l’absence de cultures de contre-saison était, jusqu’à la création du jardin des femmes par notre association, avant tout d’ordre culturel), la possession ou la garde de troupeaux à l’instruction scolaire. De surcroit, dans cette société, la place des femmes et des jeunes filles est tout à la fois privilégiée (la femme peule ne travaille pas sauf si la misère l’y accule) et très inféodée au pouvoir masculin et aux tâches domestiques et maternelles. L’école est ainsi vue au mieux comme une concurrente qui prive les concessions familiales d’une force de travail, au pire comme une institution qui déstructure l’ordre traditionnel. Enfin, immense pauvreté de la plupart des familles et sous-équipement scolaire achèvent de noircir le tableau : l’école reste donc financièrement et culturellement inaccessible pour la majorité des enfants de moins de 10 ans. La philosophie du projet présenté est ainsi de s’appuyer sur les fondements culturels des populations (l’élevage bovin dominant en pays peul) pour rapprocher les familles des institutions scolaires. La création d’un enclos d’embouche bovine à l’intérieur de l’enceinte scolaire, la mise en culture d’un jardin potager de saison sèche amendé par les fumures animales et conduit en agroécologie, les bénéfices engendrés et investis dans une cantine endogène, fourniront autant d’actions concrètes pour tisser de nouveaux liens entre les communautés rurales et leurs écoles primaires. Enfin, ce projet s’appuie sur une dynamique partenariale entre les représentants de l’institution scolaire (Inspection académique, équipe pédagogique), les représentants des familles (Associations des Mères Éducatrices, Association des parents d’élèves), les groupements de femmes engagés dans l’agroécologie et les cultures vivrières, les cercles de l’élevage (association des éleveurs, services vétérinaires), les autorités administratives (mairie, services décentralisés de l’État) et coutumières.

Ce projet a pour lieu d’implantation l’école primaire de Barani qui compte six classes, et accueille aujourd’hui 465 enfants. Le choix de ce lieu, central dans la commune, permet ainsi une bonne visibilité du projet par la population locale. En outre, dans la mesure où il s’agit de la plus grande école de tout le département de Barani, ce projet a l’ambition de servir de modèle pour les 25 autres écoles villageoises.

Historique du projet :

L’association Djangon Barani a été créée en septembre 2010 afin de soutenir le village de Barani dans son développement et bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance officielle auprès de l’Ambassade de France à Ouagadougou. En outre, les démarches d’autorisation d’intervenir sont en cours au Ministère de l’Administration Territoriale de la Décentralisation et de la Sécurité du Burkina Faso. Des partenariats entre l’association et les diverses structures de développement local ont été mis en œuvre afin d’identifier les secteurs prioritaires et de hiérarchiser les aides. Cette réflexion participative s’est effectuée avec l’ensemble des partenaires locaux et avec le concours de chercheurs des Universités d’Orléans et de Tours engagés avec notre association dans des programmes de recherche (RADICEL-K, BARANI, BIOSOL). Les priorités retenues par l’association et les actions effectuées intéressent deux champs principaux, l’éducation avec une aide à l’école primaire de Barani et au CEG, l’agriculture avec la création d’un jardin maraîcher écologique cultivé par les groupements de femmes (voir

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Morgane, 03/09/12,
c'est à dire?

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notre site : www.djangon-barani.com). Le projet présenté opère une symbiose entre ces deux piliers du développement.

Le projet d’embouche bovine, initié en 2011 par Monsieur Loungué, directeur de l’école primaire alors en place, et par son équipe pédagogique, s’inscrit dans cette logique (cf. courriers du 25 février 2011 en annexe 1). L’arrivé de Monsieur Soubeiga à la tête de l’établissement en septembre 2011 n’a pas remis en cause le projet porté par l’ensemble des enseignants et largement soutenu par les élèves et les parents d’élèves (cf. courrier du 8 novembre 2011 en annexe 1). Ce projet, jugé par l’équipe pédagogique le plus à même de rapprocher culturellement les familles de l’école, est appuyée par l’Inspection Pédagogique de la circonscription scolaire de Barani. Outre ses bienfaits culturels, les enseignants estiment que ce projet fournira des matériaux pédagogiques extrêmement riches qui pourront être exploités des petites classes (CP1 et CP2) jusqu’au CM2. Enfin, le directeur de l’école, contraint par un budget très limité, espère que les bénéfices opérés à l’issue de l’année scolaire (achat des jeunes veaux en octobre, revente en juin) permettront d’auto-financer la cantine endogène qui fournit souvent le seul repas quotidien aux enfants. Ces dimensions à la fois pédagogiques et financières sont des éléments importants de la conception du projet.

Le projet de jardin pédagogique, très largement répandu dans les écoles primaires du Burkina Faso, est né de la réussite du jardin des groupements de femmes que Djangon Barani a créé en novembre 2011. Désireuses de pouvoir bénéficier de légumes frais facilement et à moindre coût, les femmes des deux groupements constitués dans le village nous avaient fait part de leur désir d’avoir un jardin potager. Cette initiative représentait un défi tant technique, le maraîchage de contre-saison étant alors inexistant à Barani, que culturel pour ces populations d’éleveurs peuls ; le succès, d’autant plus louable, a généré une dynamique sociale au sein des partenaires burkinabè et entre eux et notre association. Nous avons pu apprécier ces succès lors de notre séjour sur place en février 2012. La distribution de légumes aux autorités locales a renforcé la crédibilité de l’association auprès de la population et de ses représentants. Sur la base de cette expérience réussie, l’équipe pédagogique a envisagé de créer un nouveau jardin potager dans l’enceinte de l’école primaire, jardin dont les fosses fumières seront alimentées par les déjections des jeunes veaux présents dans l’enclos d’embouche.

Le projet de formation des équipes enseignantes, des parents d’élèves (AME, APE…) et des groupements de femmes aux techniques agroécologiques est issu de l’expérience du jardin maraîcher mise en place par Djangon Barani en 2011. Les cultures de contre-saison ayant été jusque là inexistantes, les savoirs locaux sont limités en matière de maraîchage et la demande de formation est forte. En outre, la rareté de la ressource en eau, la pauvreté des sols (essentiellement sableux), l’irrégularité interannuelle des pluies issue du changement climatique, encouragent à promouvoir des techniques agroécologiques, dites d’intensification écologique, seules à même d’assurer une développement rural durable. Cette formation sera assurée par une association Burkinabè, l’AVAPAS (Association pour la Vulgarisation et l’Appui aux Producteurs Agroécologistes du Sahel), dirigée par Sylvain Korogo, disciple de Pierre Rhabi. Elle s’inscrit dans la dynamique insufflée par le programme BIOSOL (voir paragraphe suivant : éléments de faisabilité du projet), financé par la région Centre, confié à l’Université d’Orléans, dont Djangon Barani est partenaire.

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Cette formation sera complétée par une formation en informatique plus particulièrement destinée à l’équipe enseignante qui a été dotée par Djangon Barani d’ordinateurs performants. Cette formation, dispensée par une entreprise de Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi distant d’une soixantaine de kilomètres, permettra tout à la fois d’assurer la gestion quotidienne de l’école, de la cantine et de créer des outils pédagogiques en rapport avec le projet d’embouche et de jardin maraîcher. Là encore, la demande locale est forte.

Ce projet s’inscrit donc dans une réflexion sur l’aide au développement du village de Barani solidement mûrie, élaborée de manière participative avec les partenaires burkinabè (locaux et nationaux) de Djangon Barani et étayée par des travaux scientifiques conduits par les Université d’Orléans et de Tours. Il est également issu de la réunion du Groupe Burkina Faso du 30 mai 2012 consacré à l’éducation dans ce pays à laquelle Djangon Barani a activement participé ( cf compte-rendu : www.centraider.org/dyn/agenda_centraider/reunions_geographiques/burkina_faso/2012/cr-reunion-education-30mai2012.pdf).

2. Objectifs et impacts du projet et l’impact :

L’objectif global du projet est bien d’assurer un développement durable du territoire de Barani en s’appuyant de manière concomitante sur la scolarisation des jeunes enfants et l’auto-suffisance alimentaire. Son originalité provient, d’une part, d’une stratégie plaçant l’innovation agricole au cœur du monde scolaire afin qu’elle puisse être diffusée et, d’autre part, d’un choix d’actions culturellement en phase avec les communautés rurales traditionnelles. Cette ambition se décline en objectifs élémentaires : (i) accroître les taux de scolarisation en primaire notamment chez les filles, (ii) assurer la pérennité de la scolarisation des enfants, (iii) poursuivre et diffuser l’expérience agroécologique permettant une moindre vulnérabilité alimentaire au changement climatique et (iv) rapprocher les familles villageoises du monde de l’école en impliquant les parents d’élèves dans le projet. L’implication des parents d’élèves, de l’Association des Mères Éducatrices, des autorités administratives et coutumières, des autorités pédagogiques (Inspection, École primaire…) et plus généralement de l’ensemble de nos partenaires associatifs, est en effet essentielle dans ce projet car elle permettra la diffusion d’un modèle éducatif et rural et assurera l’autonomie financière de l’école primaire et le bon fonctionnement d’une cantine endogène.

Les impacts du projet sont déclinés selon les types d’acteurs évoluant à différentes échelles.

À l’échelle de l’école primaire, du village et de la commune de Barani :

Faire de l’école primaire un lieu d’enseignement référent Permettre aux enseignants de compléter leur formation Renforcer la capacité d’autofinancement de l’école avec pour principal

bénéficiaire la cantine endogène Accroitre la participation des élèves à la vie de l’école Éviter que les élèves abandonnent l’école en cours d’année scolaire surtout en

période de difficultés alimentaires

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Renforcer l’implication des parents d’élèves dans la vie scolaire Améliorer le quotidien des familles du village par la diversification de

l’alimentation Stimuler le développement du village de Barani au travers de sa jeunesse Accroître les taux de scolarisation, notamment des jeunes filles, en développant

une activité, l’embouche bovine, culturellement en phase avec les populations peules.

Élaborer une expérience-modèle susceptible d’être diffusée au sein des 25 autres écoles villageoises de Barani

Au niveau de la province de la Kossi et de la région de la Boucle du Mouhoun :

Permettre à la commune rurale de Barani de renforcer sa position en matière d’enseignement et de formation et relayer l’expérience via l’Inspection pédagogique du département de Barani et de la province de la Kossi

Lutter contre la très grande mobilité des enseignants qui, souvent en début de carrière dans ce district isolé du Burkina Faso, n’y reste pas suffisamment pour nouer des liens avec les familles.

Eviter l’exode rural et la désertification de la région

Au niveau national :

Participer à l’accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le Développement

Réduire l’extrême pauvreté et la faim Assurer l’éducation primaire pour tous Promouvoir l’égalité des sexes

Poursuivre les programmes et politiques du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation burkinabé (MENA)

Education Pour Tous (EPT) Programme de Développement Stratégique de l’Education de

Base (PDSEB) Programme zéro fille à la maison

Ce projet s’impose comme un véritable projet de développement pour l’école et le village de Barani. Djangon Barani souhaite jouer un rôle de levier dans sa mise en place, ardemment souhaité par les différents acteurs, à travers la mise à disposition de fonds et de connaissances, la création d’un réseau et la diffusion de l’expérience. Ce projet est destiné à être autonome dans un temps assez court. On peut espérer que grâce à la solidité des structures porteuses, le jardin et l’embouche fonctionneront sans notre appui dans un délai de deux ans et apporteront les revenus nécessaires au fonctionnement de l’école et de la cantine endogène et que, par ailleurs, les formations à l’informatique et à l’agroécologie permettront d’autres évolutions.

Le graphe des objectifs et partenariats du projet (annexe 2) synthétise notre volonté de mettre en oeuvre une démarche participative et intégrée de l’aide au développement.

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3. Les éléments de faisabilité du projet (diagnostic de faisabilité, expertise en lien avec l’action prévue, cohérence avec des programmes locaux ou nationaux)

Les éléments de faisabilité et de cohérence du projet relèvent à la fois (i) d’un partenariat étroit avec les programmes de recherche conduits par les universités d’Orléans, Tours et le CNRS (programmes BIOSOL, BARANI et RADICEL-K), d’un partenariat avec les partenaires burkinabè établi aux niveaux local, régional et national et (iii) de l’inscription du projet dans les objectifs des programmes de développements nationaux et internationaux.

Programme BIOSOL :

Les volets « jardin potager » et « embouche » de notre projet s’appuient sur le programme de recherche BIOSOL, porté par les Universités d’Orléans et de Tours, financé par le Conseil régional de la région Centre, auquel nous sommes associés (voir annexe). D’une durée de 3 ans, de 2012 à 2014, ce programme concerne trois communes de régions différentes du Burkina Faso : Mahon et Bandougou dans le Kénédougou, Sampieri dans la Tapoa et Barani. Le référent du programme Biosol pour Djangon Barani est Bertrand Sajaloli (Université d’Orléans), co-responable du projet avec Mikael Motelica (ISTO CNRS), par ailleurs tous deux membres actifs de notre association.Le programme BIOSOL a pour objectif de promouvoir de nouvelles connaissances éco-agronomiques innovantes, dites d'intensification écologique, qui puissent apporter des réponses fiables pour assurer un développement environnemental et socio-économique durable dans différentes régions du Burkina Faso. Il s'inscrit dans le souci présent et mondial de « nourrir la planète » de façon durable et d'en réduire les contrastes de pauvreté par l'utilisation de techniques agricoles performantes, endogènes et autocentrées. Il tente ainsi d'apporter une réponse aux défis multiples, régionaux et locaux, du changement climatique en zone sahélo-soudanienne (désertification, perte de fertilité des sols, paupérisation, insuffisance alimentaire, migrations forcées...). Son originalité provient de l'étroite collaboration entre sciences biophysiques (laboratoire ISTO-CNRS-, association Passerelles), sciences humaines (laboratoire CEDETE-université d’Orléans-, laboratoire CITERES-université de Tours, Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage) et acteurs de l'aide au développement français (Centraider, association Loos N' Gourma, association Djangon Barani) et burkinabè (Association pour la Vulgarisation et l’Appui aux Producteurs Agroécologistes du Sahel –AVAPAS- et autorités locales). De la mise au point scientifique des techniques de l'intensification écologique à leur adoption et utilisation autonome par les paysans locaux, c'est en effet toute la chaîne des transferts de compétence que se propose de réaliser le programme BIOSOL. Une série d'études sera ainsi conduite simultanément sur (i) les techniques agro-écologiques elles-mêmes, sur (ii) le bilan de celles déjà utilisées par certaines communautés villageoises formées par l'AVAPAS à Sampieri par exemple, sur (iii) les modalités ethnoculturelles d'adoption de ces techniques par les sociétés rurales, sur (iv) la formation des paysans à ces pratiques (en insistant sur le volet formation de formateurs-paysans pour diffuser les bienfaits de la méthode sans instituer de dépendance institutionnelle ou technique), et, enfin, sur (v) la mise au point d'indicateurs agro-socio-économiques de suivi des expériences réalisées.

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Sur un plan biophysique, les buts du projet sont d’accroître les connaissances scientifiques, techniques mais aussi opérationnelles des techniques biophysiques traditionnelles et innovantes appliquées tant au plan agronomique que de lutte pour la préservation des ressources naturelles. L’étude de l’aggradation des sols, augmentation de la stabilité structurale, de la matière organique, de la biodiversité avec économie d’intrants et baisse de la pollution et de l’érosion sera privilégiée. Sur un plan géographique et ethno-géographique, le but est d’évaluer les conditions socioculturelles d'adoption de ces techniques agro-écologiques par les communautés rurales. L'étude systémique des paysages agraires et des sociétés rurales sera privilégiée afin d'établir les stratégies d'adhésion sociale à l'intensification écologique. Une attention particulière sera portée au fonctionnement du socio système (pratiques de l'exercice des pouvoirs et contre-pouvoirs sur le groupe et l'espace, identification des conflits d'usages et de leurs modes de résolution, repérage des fractures culturelles ou ethniques et des arrangements ou parentèles) afin d'identifier les leviers d'intervention. Sur un plan opérationnel, les conditions de diffusion de ces pratiques au sein des communautés villageoises du Burkina Faso (formation) et des instances administratives concernées (sensibilisation/ communication) seront prioritaires.

Ces trois plans inscrivent résolument le projet BIOSOL dans une logique interdisciplinaire de recherche-action et de collaboration Nord-Sud.

Les participants au programme sont :

1. Institut des Sciences de la terre d’Orléans (ISTO) : UMR6113 CNRS Université d’Orléans

2. Centre d’Etude sur les Territoires et l’Environnement (CEDETE) : UA 1210 Université d’Orléans

3. Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES) : UMR Université de Tours

4. Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois (ENSNP ) 5. CENTRAIDER : Réseau régional au service de la coopération internationale

en région Centre 6. Djangon Barani : Association affiliée au réseau CENTRAIDER intervenant au

Burkina Faso 7. Loos n’Gourma : Association affiliée au réseau LIANES (région Nord-Pas de

Calais) conduisant une expérience d’agroécologie depuis 10 ans au Burkina Faso

8. Passerelles : Association pour l’étude et la diffusion des recherches agroécologiques

9. AVAPAS : Association pour la Vulgarisation et l’Appui aux Producteurs Agroécologiques au Sahel (partenaire du programme au Burkina Faso)

Notre participation à ce programme nous permettra de mieux connaitre le fonctionnement local de l’agriculture, les ambitions et réticences des agriculteurs concernés et d’établir une collaboration durable avec l’association burkinabé AVAPAS pour étendre les objectifs du programme de l’agroécologie vers le maraichage. Inversement, Djangon Barani renforce les contacts entre chercheures et partenaires locaux et facilite la diffusion de l’innovation technique à Barani.

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Ce programme BIOSOL a été précédé du programme BARANI (voir site de l’association), financé par les Universités d’Orléans et de Tours qui a permis d’élaborer une stratégie concertée et participative d’aide au développement de la commune de Barani. Tous deux prolongent le programme RADICEL-K (également financé par la région Centre) davantage axé sur les aspects linguistiques et culturels du développement.

Appui et élaboration du projet en concertation avec les partenaires locaux :

Ayant conscience que la plupart des échecs d’aide au développement proviennent moins de la pertinence technique des solutions proposées que de leur irrecevabilité sociale, la démarche engagée s’est d’abord appuyée sur une très large concertation de nos partenaires locaux lors de multiples réunions, sous l’égide du maire de Barani, représentant officiel de notre association. C’est cette démarche qui a permis la création réussie du jardin des femmes et qui a abouti à la conception de ce projet. Ce projet a d’abord, et bien entendu, l’aval du maire de Barani, M. Boukary Sidibé, qui met à disposition de l’école primaire et du projet un forage équipé d’une pompe à eau. Il a également l’appui du chef coutumier, M. Sally Sidibé, dont le fils, Hampaté, est président de l’Association des parents d’Élèves (APE) et également président du Groupement des Éleveurs. Cet appui coutumier est essentiel sur un plan culturel. Il est aussi conforté par le désir des AME (Associations des Mères Éducatrices), présidée par Assita Sidibé, de se doter d’un jardin maraîcher dont les revenus alimenteront les caisses de l’école primaire. Sur un plan technique, ce projet est épaulé par les services vétérinaires de la commune rurale et par l’ensemble des services décentralisés de l’État (Préfet de Barani, service de l’environnement, service de l’agriculture). Les deux groupements de femmes impliqués dans le jardin maraîcher déjà existant (groupement Sababou Lobo et groupement Benkadi) sont enthousiastes à l’idée de prêter leur concours au jardin potager inclus dans le projet et de bénéficier d’une aide technique et de formation. Enfin, ce projet, en grande partie conçu par l’équipe pédagogique de l’école primaire de Barani, en accord avec l’Inspection Pédagogique, est bien sûr chaudement attendu par les enseignants.Cette phase de concertation s’est tenue de notre première mission à Barani en février 2011 jusqu’à la dernière en mars 2012. Les courriers que nous joignons à notre dossier (annexe 1) attestent de la volonté et de la détermination des autorités et populations locales à être motrices de leur développement. L’engagement requis par ce projet issu de l’initiative locale est ici assuré.

Cohérence avec des programmes locaux ou nationaux

Cette cohérence s’établit tant au niveau international (programme Education pour tous de l’UNESCO) qu’au niveau national burkinabè (réseau des AME et programme Activités Pratiques de Production). Enfin, au niveau régional français, ce projet s’inscrit dans les objectifs de CENTRAIDER et de la commission Burkina Faso qui a d’ores et déjà organisé deux réunions consacrées à l’agroécologie et à l’éducation au pays des Hommes Intègres.

Programme Éducation Pour Tous de l’UNESCO :

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

Notre projet s’inscrit dans la continuité des objectifs du programme en question. Les objectifs de ce programme sont les suivants :

développer et améliorer sous toutes ses formes, la protection et l’éducation de la petite enfance et notamment les enfants les plus vulnérables et défavorisés ;

faire en sorte que d’ici l’an 2015, tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficultés et ceux appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme ;

répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assumant un accès équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l’acquisition de connaissances ainsi que de compétences nécessaires à la vie courante ;

améliorer de 50% les niveaux d’alphabétisation des adultes et notamment des femmes d’ici 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d’éducation de Base et d’éducation permanente ;

éliminer les inégalités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici 2005 et instaurer l’égalité dans ce domaine en 2015 en veillant notamment à assurer aux filles un accès équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite ;

améliorer sous tous ces aspects, la qualité de l’éducation dans des soucis d’excellence de façon à obtenir pour tous des résultats reconnus et quantifiables, notamment en ce qui concerne la lecture, l’écriture et le calcul ainsi que les compétences indispensables à la vie courante.

Programme Activités Pratiques de Production

Ce programme éducatif, animé par le Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, est destiné à préparer l’enfant à participer à la vie économique de sa communauté. Facteurs de promotion du développement et appuis au développement, ces activités pratiques de production placent l’école dans la vie en proposant une initiation à ce qui peut être deviendra une activité lucrative d’avenir, particulièrement pour ceux qui n’auront pas la chance de poursuivre leur scolarité.

Programme « Zéro fille à la maison »

Ce programme éducatif, lancé par le Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, est destiné à encourager la scolarisation des jeunes filles. Depuis Ouagadougou, il est animé notamment par Mme Aoua Sidibé qui appuie et est associé au projet.

4. La nature et la portée de la participation des bénéficiaires (élaboration et conduite du projet)

De manière extrêmement synthétique afin d’accroître la cohérence de la présentation, la nature et la portée du projet sont développées sous forme de listes descriptives.

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Nature et portée de la participation des bénéficiaires :

o Nature de la participation des élèves : Initiation aux techniques d’élevage (théorie et pratique) Initiation au maraichage Initiation aux Activités Pratiques de Production (A.P.P) Apport en main d’œuvre pour de menus travaux

o Nature de la participation des enseignants : Initiation aux techniques d’élevage (théorie et pratique) Formation à l’agroécologie Création et gestion d’Activités Pratiques de Production (A.P.P) Participation aux cours théoriques et pratiques d’informatique

(initiation et perfectionnement)

o Nature de la participation du directeur d’école : Encadrement de l’équipe pédagogique pour les différentes

activités Aide aux AME pour la gestion du jardin Aide aux APE pour la gestion de l’embouche Participation aux cours théoriques et pratiques d’informatique

o Nature de la participation de l’association des parents d’élèves APE : Enseignement des techniques d’élevage Main d’œuvre pour les travaux de construction du magasin de

foin, de l’enclos et du hangar. Gestion du budget de la cantine Surveillance et suivi des animaux d’embouche

o Nature de la participation de l’association des mères éducatrices AME : Participation aux cours donnés par l’AVAPAS Diffusion des techniques de maraichage Entretien du jardin potager Gestion des fonds dégagés par la vente des légumes

o Nature de la participation des groupements de femmes Benkadi et Sababou Lobo :

Participation aux cours donnés par l’AVAPAS Diffusion des techniques de maraichage Entretien du jardin des femmes Gestion des fonds dégagés par la vente de leurs légumes Aide et conseil à la création du potager pédagogique

o Portée de la participation des élèves : Prise de responsabilités Goût de l’effort Transmission des savoirs traditionnels et intégration culturelle

de l’agroécologie Acquisition des notions de gestion, de planification, etc.

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

o Portée de la participation des enseignants : Diversification de leurs activités Utilisation des savoirs acquis comme support pédagogique pour

l’enseignement d’autres matières Renforcement des notions de gestion, de planification, etc. Renforcement de leurs compétences

o Portée participation du directeur d’école : Diversification des tâches Approche originale pour inculquer savoirs et valeurs aux élèves Responsabiliser davantage ces derniers, les impliquer plus dans

la vie de leur école Renforcement des liens avec les parents d’élèves et la

communauté de Barani

o Portée participation de l’association des parents d’élèves : Implication plus prononcée au sein de l’école Transmission des savoirs traditionnels dans un cadre officiel Renforcement des liens avec le personnel enseignant Facilités pour sensibiliser les parents à la nécessité de scolariser

leurs enfants

o Portée participation de l’association des mères éducatrices : Implication plus prononcée au sein de l’école Renforcement des liens avec le personnel enseignant Facilités pour sensibiliser les parents a la nécessité de scolariser

leurs enfants Transmission des savoirs dans un cadre officiel

o Portée de la participation des groupements de femmes Création de liens avec l’école Transmission des savoirs dans un cadre officiel Facilités pour diffuser les connaissances en agroécologie

5. La répartition des compétences et des missions entre les différents intervenants

Djangon Barani : apport de fonds, suivi financier (comité de gestion), réunions acteurs pour les bilans lors de nos voyages, concertation et prise de décisions

Maire de Barani, correspondant local officiel de l’association : supervision des projets, gestion des fonds (comité de gestion), coordination locale

Directeur école : supervision des projets, gestion des fonds (comité de gestion), coordination avec APE et AME

Enseignants : suivi des projets, conseils aux élèves Élèves : exécutants pour les projets embouche et jardin potager Entreprises locales : formation en informatique, construction du magasin,

réparation de la pompe

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

Communauté de Barani : main d’œuvre pour la construction du magasin de foin, de l’enclos et du hangar

Association des parents d’élèves : enseignement des techniques d’élevage et participation au comité de gestion

Association AVAPAS : enseignement des techniques d’agroécologie Association des Mères Éducatrices : gestion technique et financière du jardin

potager et participation au comité de gestion Groupements de femmes Sababou Lobo et Benkadi impliqués dans

l’expérience agroécologique en cours : diffusion des techniques de jardinage Services vétérinaires : suivi sanitaire des animaux d’embouche Groupement des éleveurs : aide à la gestion de l’embouche pour l’achat et la

vente des animaux Chefferie coutumière : soutien et appui.

6.[5.] Les actions prévues détaillées

Ces informations sont synthétisées dans un chronogramme joint en annexe 3. Les lignes suivantes en détaillent le déroulement.

o 1ère phase :

construction de l’enclos, du hangar, du magasin de stockage et des fosses fumières :

commencement : novembre 2012 durée : 5 mois acteurs impliqués : entreprise locale, parents d’élèves,

communauté de Barani (cf. 2nde lettre) et Maire de Barani en tant que correspondant local de Djangon Barani

modernisation du jardin des femmes existant (amélioration de la pompe, création des buses et d’un réservoir, création des fosses fumières)

commencement : novembre 2012 durée : 2 mois acteurs impliqués : entreprise locale, groupements de

femmes, communauté de Barani et Maire de Barani en tant que correspondant local de Djangon Barani, AVAPAS

Une première évaluation participative aura lieu en mars 2013 lors de la mission de Djangon Barani

o 2ème phase :

formation instituteurs et directeur à l’informatique : commencement : mars 2013 durée : 50 heures sur 3 mois acteurs impliqués : prestataire local, directeur de l’école,

équipe pédagogique formation AME et groupement de femmes au maraîchage

commencement : janvier 2013

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

durée : 12 mois (en 4 sessions e formation) acteurs impliqués : Association AVAPAS, AME,

groupement Benkadi, groupement Sababou Lobo, équipe pédagogique

Deux évaluations participatives auront lieu en mars 2013 et en novembre 2013 lors des deux missions de Djangon Barani pour dresser le bilan des formations

o 3ème phase :

achat des animaux : commencement : octobre 2013 durée : 1 mois acteurs impliqués : Maire de Barani, APE, groupement

des éleveurs, services vétérinaires création du jardin des AME :

commencement : octobre 2013 durée : 1 mois pour la mise en œuvre, 8 mois de

fonctionnement acteurs impliqués : AVAPAS, AME, directeur de

l’école, élèves de l’école, Maire de Barani et groupements de femmes

Une évaluation participative aura lieu en novembre 2013 lors de la mission de Djangon Barani

o 4ème phase :

Diffusion de l’expérience et sensibilisation au Burkina Faso commencement : février 2013 durée : 1 an acteurs impliqués : Tous les partenaires sous l’égide du

maire de Barani + les organisateur du FECHIBA, Ambassade de France (SCAC), CENTRAIDER

Communication du projet en région Centre : commencement : novembre 2013 durée : jusqu’à la fin du projet en avril 2014 acteurs impliqués : CENTRAIDER

Création d’une exposition mobile en région Centre commencement : mars 2014 (inauguration de

l’exposition à Ligny-le-Ribault (Loiret) durée : 2 mois acteurs impliqués : CENTRAIDER

Cette phase de communication sera précédée, en février 2014, par une troisième et dernière évaluation globale du projet qui impliquera l’ensemble des partenaires français et burkinabè et qui aura lieu lors de la troisième mission de Djangon Barani au village et lors d’une réunion en région Centre (CENTRAIDER, Service de Coopération décentralisée du Conseil régional, partenaires du programme BIOSOL…).

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

7.[6.] Les ressources humaines mobilisées (nombre et qualité)

Le projet s’appuie en priorité sur les ressources humaines et les compétences techniques locales afin de renforcer le développement des entreprises innovantes du département de Barani, de la Province de la Kossi et du Burkina Faso. En région Centre, le projet s’appuie d’une part sur le réseau de CENTRAIDER, avec qui elle connaît des échanges réguliers dans le cadre du programme BIOSOL et, d’autre part, sur les établissements de recherche de la région Centre (Université d’Orléans et de Tours). La liste ci-dessous détaille les partenaires locaux engagés dans le projet.

Entreprise de formation à l’informatique (à Nouna) : 1 formateur Directeur de l’école de Barani et équipe pédagogique : 7 personnes Entreprise de construction : 4 personnes Entreprise de petite hydraulique : 4 personnes AVAPAS : 2 à 4 formateurs Association des Parents d’Elèves (APE) : une centaine de familles et un

bureau de 7 personnes Association des Mères Educatrices (AME) : idem Groupement Sababou Lobo : 25 femmes Groupement Benkadi : 40 femmes Services vétérinaires de la commune rurale de Barani Inspection pédagogique de Barani, mairie de Barani, préfet du département de

Barani, services décentralisés de l’État (Service des eaux et forêts et de l’environnement, Service de l’agriculture…), autorités coutumières… sont associés dans le cadre des Comités de pilotage et de gestion des différentes actions du projet.

8.[7.] L’organisation et la gestion des fonds

L’organisation des fonds

Le projet (annexe 4), dont le coût total s’élève à 20 211 €, montre un plan de financement globalement réparti entre l’apport de Djangon Barani ( 5 211 €), les demandes opérées auprès du Conseil Régional de la région Centre (7 500 €), de l’Agence des micro-projets (3 500 €) et de la fondation Addax et Oryx (3 250 €). Il est équilibré grâce à une contribution de la communauté villageoise de Barani (750 €) qui apparaît faible en regard des autres montants en jeu mais est considérable vis-à-vis des ressources de ce territoire burkinabè.

Dans le détail, le financement de Djangon Barani se répartit en deux ensembles distincts. Une partie représente les coûts des trois missions nécessaires au bon déroulement du projet qui, de fait, sont acquittés par les membres impliqués de l’association et sont portés aux budgets annuels (voir bilan financier 2011 et budget prévisionnel 2012) à la rubrique « renoncement à remboursement ». L’autre partie est issue des ressources propres de l’association (3 922 € de provision, voir budget prévisionnel 2012) et se répartit entre un investissement in situ (1 000 €) et le financement d’une partie des actions de communication et de diffusion du projet en

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

région Centre (656 €). Au total, la part d’auto-financement s’élève à 25,8% du projet. En outre, les provisions issues de l’exercice 2012 n’étant que partiellement engagées dans le projet (42%), Djangon Barani dispose d’une marge d’intervention non négligeable en cas de dépenses imprévues.

Les deux bailleurs sollicités (Agence des micros-projets et fondation Addax et Oryx), à parts équivalentes, ont été choisies en fonction de leurs cibles d’actions et des possibilités qu’a Djangon Barani d’obtenir des financements. L’annexe 4 contient les deux dossiers de demandes de subvention.

La contribution de la communauté de Barani est décrite en détail dans la lettre d’appui de l’actuel directeur de l’école primaire de Barani. D’un montant de 750 € environ, elle consiste en apports de matériaux (eau, sable, blocs de pierre…) à hauteur de 300 000 Francs CFA et de main d’œuvre pour la construction du magasin de foin, de l’enclos et du hangar (200 000 F CFA). A ces sommes s’ajoutent l’aide des services techniques de la mairie de Barani dont le montant n’a pas été estimé.

Au total, la subvention demandée au Conseil régional est de 7 500 €, soit 37% du coût total du projet.

Le plan de financement du projet (annexe 4) décrit avec détail les charges d’exploitation, systématiquement assorties de devis obtenus auprès des entreprises et partenaires burkinabè. L’objectif est en effet, tant au niveau des formations dispensées que des travaux de gros œuvres prévus, de faire appel à des entreprises locales afin de contribuer à leur rayonnement.

La gestion des fonds

Pour l’ensemble des volets (embouche, jardin potager de l’école, enseignement informatique, formation à l’agroécologie et renforcement du jardin des groupements de femmes), les fonds seront versés à partir du compte bancaire français de Djangon Barani selon un prévisionnel établi en fonction de l’avancée des travaux et des différentes tranches du projet. Des visites régulières sur le terrain permettront de suivre la bonne marche du projet. Un comité de gestion, composé d’un représentant du bureau de l’association, du représentant local de Djangon Barani, du directeur de l’école, de représentants démocratiquement élus des APE, des AME et des enseignants, sera chargé de surveiller la bonne gestion des fonds. La création de ce comité de gestion précèdera toute transaction financière. Localement, les fonds seront réceptionnés à Nouna, chef lieu de province, par notre représentant, monsieur le Maire de Barani, qui aura procuration sur le compte local de Djangon Barani ouvert à la banque ECOBANK.

Les bénéfices attendus, générés par l’embouche et le jardin, seront gérés par les APE pour la vente des animaux et par les AME pour la vente des légumes, tout ceci avec l’aide et sous l’égide du comité de gestion de l’école, du directeur de l’école et du Maire de Barani. Chacune de ces associations est dotée d’un trésorier et a déjà dans ses prérogatives la gestion des cotisations APE ou des revenus des activités génératrices de revenus ainsi que le budget de la cantine endogène.

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

L’objectif étant l’autonomie des acteurs locaux, l’association veillera tout particulièrement à la bonne marche de ces organes de gestion. Par ailleurs, Djangon Barani assurera un strict contrôle des fonds grâce aux échanges réguliers que nous avons avec les bénéficiaires par téléphone, par courrier électronique depuis la mairie de Barani ou lors de nos deux visites annuelles. Ces déplacements réguliers sont indispensables au suivi du projet afin de rencontrer les acteurs, d’échanger avec ces derniers, de nous concerter et de donner, si nécessaire, une nouvelle impulsion à chacune de nos actions.

9.[8.] Les résultats attendus sur place et en Région Centre

(présenter quelques indicateurs pertinents)

Les résultats attendus sont systématiquement assortis de la création d’indicateurs de suivi afin d’évaluer la réussite du projet et, si difficulté ou surprise, d’infléchir les stratégies mises en place. Ces indicateurs guideront les trois phases d’évaluation prévues dans le projet (voir chronogramme, annexe 3).

Renforcer le pouvoir d’attractivité de l’école :

Augmenter les taux de scolarisation

Dans cette région du Burkina Faso, les taux de scolarisation en primaire sont encore faibles et en dessous des moyennes nationales. Dans la province de la Kossi, le taux net de scolarisation en primaire est de 36% alors que la moyenne nationale est estimée à 50%, et dans une commune rurale comme Barani, les statistiques fournies par l’Inspection académique indiquent qu’il ne dépasse pas 25%. En outre, le taux de scolarisation, et plus encore les taux de succès des filles, est toujours en deçà de celui des garçons (les taux d’admission en sixièmes sont de 16 % pour les garçons et de seulement 8% pour les filles). L’ambition de notre projet est de réduire ces inégalités en rendant l’école plus attractive. L’implication des parents d’élèves, mais aussi de toute la communauté (groupement des éleveurs et groupements des femmes), dans les activités scolaires et la transmission des savoirs traditionnels par l’intermédiaire de l’école sont un levier majeur pour atteindre cet objectif. En rapprochant l’école du modèle de société et des activités traditionnelles peules, on peut espérer que les parents considéreront l’école d’un meilleur œil et ainsi scolariseront plus facilement leurs enfants. Cet objectif sera évalué grâce à des indicateurs spécifiques fournis par les statistiques de l’Inspection académique de Barani et de l’Ecole de Barani.

Contribuer à la baisse de l’absentéisme en renforçant la cantine endogène

Par ailleurs, le projet vise à assurer l’autonomie financière de l’école et tout particulièrement de la cantine endogène. Les deux dotations annuelles en nourriture de l’État burkinabé ainsi que la collecte de mil effectuée auprès des familles à la rentrée scolaire ne parviennent pas à assurer un fonctionnement annuel de ce service. Rappelons aussi que Djangon Barani a fourni en février 2011 et février 2012, en secours alimentaire, une tonne de mil afin de nourrir les 459 élèves pendant un mois supplémentaire. Les bénéfices dégagés par la vente des légumes du jardin peuvent être estimés à 135 000 FCFA (200€) pour l’année, au minimum, au vu de l’expérience du

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

jardin des groupements de femmes. Pour l’embouche, les bénéfices annuels peuvent être estimés à 350 000 FCA (535€) (voir détail des calculs dans chapitre 11 : mode d’évaluation envisagé). La somme de ces deux ressources complémentaires (485 800 FCFA) permettrait de doubler le budget propre de fonctionnement de l’école (1 000 FCFA par élève et par an de cotisation APE soit 459 000FCFA) et d’assurer 2 à 3 mois de fonctionnement supplémentaire de la cantine. Dans une zone où les élèves viennent parfois de loin et où, en période de soudure, les familles ne font bien souvent qu’un seul repas par jour, l’existence d’une cantine au sein de l’école primaire est un argument de poids pour la scolarisation des enfants et aussi un remède à un absentéisme fort à certaines périodes de l’année. De plus le fonctionnement autonome de la cantine dégagerait Djangon Barani de la nécessité du secours d’urgence alimentaire qui n’est pas dans les objectifs de l’association (qui sont d’aide au développement et non pas d’aide caritative) mais reste néanmoins aujourd’hui difficile à éviter. L’indicateur d’absentéisme sera fourni par les statistiques fournies par l’école de Barani.

Diversifier et renforcer les compétences de l’équipe pédagogique :

La maitrise par les enseignants de l’outil informatique leur permettra un gain de temps précieux dans leurs obligations administratives puisque aujourd’hui l’ensemble de la gestion des élèves (liste d’appel, saisie des notes, moyennes des résultats obtenus…) est effectuée à la main. Rappelons que Djangon Barani a fourni, en novembre 2011, à l’école primaire récemment électrifiée, un ordinateur de bureau équipé de logiciels ainsi qu’une imprimante, le tout à disposition dans un bureau spécialement aménagé. Aujourd’hui sous-employé, une large utilisation de cet ordinateur, aussi utile pour la gestion du jardin et de l’embouche, sera un indicateur pertinent de l’implication des instituteurs. Par ailleurs la formation à l’agroécologie et au maraîchage sera bien évidemment ouverte aux enseignants qui le désirent, élargissant ainsi leur champ de compétences. Le bénéfice tiré de ces formations est professionnel mais aussi personnel et directement utilisable dans la vie familiale ce qui pourrait être, pour ces fonctionnaires bien souvent en poste très loin de leur région natale, une motivation à prolonger leur présence dans la commune au delà des trois années d’engagement minimal et ainsi assurer une plus grande stabilité des projets éducatifs.Ces formations sont perçues comme des outils de fidélisation des équipes pédagogiques au territoire de Barani qui, en raison de son isolement, souffre d’une très grande mobilité des équipes enseignantes, le plus souvent en tout début de carrière.

Diffuser le modèle agroécologique

Diffusion au sein du village et de la commune rurale de Barani :

En diffusant le modèle de jardin maraîcher des groupements de femmes via les enfants et l’école, Djangon Barani sensibilisera un nombre accru de familles à la valeur et aux bienfaits des cultures de contre-saison, jusqu’alors inconnues à Barani. Devant le succès de ce premier jardin, largement encouragé par les autorités coutumières locales, nous pouvons espérer le même sort pour le jardin pédagogique. Les enfants initiés très tôt aux techniques agroécologiques de maraîchage seront les vecteurs de leur diffusion

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

et permettront, d’ici quelques années, à la population de Barani de mieux assurer son autosuffisance et d’améliorer son régime alimentaire frugal. Un point important est l’association entre l’élevage, fournisseur de fumures organiques, et le maraîchage. A ce titre, le projet est initiateur de nouvelles pratiques.Par ailleurs, de par sa position de commune principale, l’école primaire de Barani se trouve en tête d’un réseau de 26 autres écoles primaires qui deviendront autant de lieux possibles de diffusion du projet. L’école du village voisin de Karekuy est déjà demandeuse de participer à cette action, les AME nous ayant fait part de leur désir de créer elles aussi un jardin afin de compléter les revenus apportés par leur champ collectif.

Diffusion au sein de la province de Nouna et de la région de la boucle du Mouhoun

La diffusion de l’expérience favorisera l’organisation de manifestations et d’événements grand public (visite de l’enclos d’embouche et du jardin par les responsables communaux et départementaux des différents groupements, administrations et structure ; création d’une fête de l’école de Barani). Sous l’égide du maire et du chef coutumier, Djangon Barani profitera également du FECHIBA pour organiser une visite de l’école (voire une inauguration de l’enclos et du jardin pédagogique conduit en agroécologie par le Ministre présent à ce moment là…).

Diffuser cette expérience d’éducation au développement (EAD) et d’agroécologie au sein du réseau régional (Centraider), national et burkinabè.

Notre adhésion à Centraider et notre participation active au groupe Burkina Faso affirment notre envie d’échanger nos expériences et de les diffuser au sein des réseaux de solidarité internationale. Une première action sera la participation, dans le cadre du programme BIOSOL, au montage d’une session d’agroécologie s’insérant dans l’offre de formation de Centraider. Djangon Barani participe également aux réseaux existants tant en France qu’au Burkina par le biais, notamment de l’Ambassade de France. Le travail en partenariat avec l’association Loos n’Gourma du Nord-Pas de Calais (membre du réseau LIANES) en est une des manifestations : rencontre des membres des deux bureaux en France et visites des sites d’intervention respectifs au Burkina. La prochaine participation à une rencontre franco-burkinabé sur l’agroécologie à Ouagadougou, organisée par Centraider sous l’égide de l’Ambassade et du Ministère des Affaires Étrangères, est également au programme pour février 2013. Elle fournira l’occason d’une première mise en réseau, sur le territoire burkinabè, de tous les acteurs de la solidarité internationale, de la région Centre, de France ou de l’Union Européenne, engagés dans le développement rural durable.L’objectif est de contribuer à la création d’un réseau ouest-africain consacré à l’agroécologie et au développement rural.

10.[9.] Les mesures prises pour viabiliser la structure, le programme

Tout projet de développement nécessite la mise en place d’outils et de structures d’évaluation et de suivi.

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

Mise en place d’un comité de gestion et de suivi :

Le comité de gestion et de suivi du projet aura pour mission de contrôler la bonne exécution des travaux nécessaires à la création de l’enclos d’embouche ainsi qu’à la mise en place du jardin, il veillera également à la bonne utilisation des fonds apportés par Djangon Barani. La création de ce comité obéit aussi bien à une logique de clarté que de responsabilisation des acteurs locaux. Les membres seront élus démocratiquement et monsieur le maire, notre correspondant local, supervisera le processus. Ce Comité de gestion et de suivi sera réuni lors de chacune des phases d’évaluation prévues dans le projet (annexe 3).Par ailleurs, l’école primaire de Barani, comme toutes les écoles du Burkina, possède son propre comité de gestion qui regroupe l’équipe pédagogique, les APE, les AME et les élèves. Ce comité sera en charge de la gestion des fonds générés par le projet aussi bien pour assurer sa pérennité que pour faire fonctionner la cantine. Si Djangon Barani se conserve un droit de regard sur cette gestion, c’est essentiellement dans un but de conseil pour les débuts, il est en effet très important que la population devienne maitresse de son projet.Notre ambition est l’autonomisation des acteurs, école ou groupements de femmes, et notre rôle est de donner l’impulsion aux initiatives locales, d’assurer leur viabilité et leur pérennité pour ensuite tourner notre énergie vers d’autres projets, d’autres besoins exprimés par la population locale.

Collaboration avec des structures locales

L’AVAPAS L’AVAPAS est une ONG burkinabé créée en 1991 par Sylvain Korogo, ancien élève de Pierre Rabhi fondateur de Terre et Humanisme et initiateur de l’agroécologie au Burkina dans les années 1980. L’association est basée à Kanbouincé, près de Ouagadougou, où elle possède un jardin témoin. Son activité principale est la formation, elle est soutenu par un programme de la Banque Mondiale sur les savoirs locaux pour le développement depuis 2001 et travaille avec l’association Loos n’Gourma à Sampiéri depuis 2004. Le travail de l’AVAPAS consiste à former des agriculteurs volontaires à l’agroécologie, à suivre leur travail pendant plusieurs années et à leur apporter le savoir suffisant pour qu’ils deviennent à leur tour formateurs. Le choix de collaborer avec l’AVAPAS, permet donc de valoriser les compétences locales et par là même d’en faciliter la transmission grâce à une plus grande proximité culturelle et géographique et à une très bonne connaissance du milieu. L’engagement des acteurs burkinabés est en ce sens très important, car il permet d’instaurer une continuité dans l’effort et il est culturellement plus viable que le développement de Barani soit assuré par les acteurs locaux.

La formation en informatiquePour assurer la formation à l’informatique demandée par l’équipe pédagogique de l’école primaire, Djangon Barani a choisi de faire appel à une entreprise de proximité. Celle que nous avons rencontrée est basée à Nouna, chef lieu de la province, situé à 60 km de Barani. Faire appel à ces compétences permet de valoriser le tissus entrepreneurial local qu’il est logique de favoriser tant sur un plan économique que sur un plan culturel : déplacements plus faciles et réduction des coûts.

11.[10.] Les modes d’évaluation envisagés

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

Les modes d’évaluation envisagés, que recoupent les quelques indicateurs proposés, épousent étroitement les objectifs poursuivis. Ils seront mis en oeuvre lors des trois phases d’évaluation prévues dans le projet (annexe 3). Dès lors, objectifs et évaluations de notre projet sont triples :

Valoriser l’école au sein d’une société traditionnelle peule qui y est culturellement peu sensible.

Le succès de notre entreprise pourra se mesurer avec les inscriptions enregistrées chaque année à l’école primaire. Si cette année scolaire permet la mise en route du projet, l’année n+1 verra son fonctionnement débuter, on peut espérer constater une évolution en année n+2 et la voir se confirmer en année n+3 et n+4. La collaboration avec les services de l’Inspection Pédagogique nous assure un accès facile à toutes les statistiques. De même, l’évaluation des taux de scolarisation et de succès des jeunes filles, celle de l’absentéisme pourra être effectuée à partir des statistiques, fiables et abondantes, fournies par les institutions scolaires.

Créer un projet générateur de revenus

Le projet d’embouche devrait être rentable dès la fin de la première année de fonctionnement, la vente des animaux couvrant largement les dépenses engagées pour leur entretien. Une première estimation apparaît dans le tableau suivant.

Achat d’un veau = 125 000 FCFAEntretien et soin de l’animal = 37 300 FCFA

Coût total annuel pour 1 veau = 162 300 FCFAPrix de vente estimé après 8 mois = 250 000 FCFA

Bénéfice dégagé par animal = 87 700 FCFACes estimations s’entendent hors grave épizootie évidemment.

Le projet de jardin pédagogique dégagera quant à lui des revenus dès le premier mois de fonctionnement, les légumes cultivés étant de préférence les légumes traditionnels à court cycle de végétation. Si l’on se base sur le succès du jardin des groupements de femmes, on peut escompter environ 15 000 FCFA de vente de légumes par mois. Si l’on accorde aux femmes deux années d’expérience avant d’optimiser leur production, Djangon Barani s’engage à les aider en année n+1 pour les semences, le jardin fonctionnera de manière tout à fait autonome en année n+2 et devrait dégager environ 135 000 FCFA de bénéfice.En année n+2 la cantine endogène sera donc en mesure de fonctionner 2 ou 3 mois de plus par an. Les comptes des associations APE et AME, ainsi que ceux du comité de gestion de l’école devront en témoigner de manière fiable.Concernant le jardin des groupements de femmes, sa première année de fonctionnement a permis de dégager un bénéfice de 65 000 FCFA. Créé en novembre 2011, le jardin a commencé à produire seulement en février 2012 suite à quelques lenteurs dans la mise en place, mais après cela la production a été régulière. Déjà organisés, les deux groupements ont mis en place une comptabilité commune pour gérer cet argent que les femmes se redistribuent sous la forme de micro-crédits. La rentabilité de cette activité n’est donc pas à prouver et l’accès à une formation en

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

agroécologie ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail avec une adduction d’eau ne peut qu’augmenter leur rendement.

Diffuser un modèle agroécologique viable

L’intensité de la diffusion de ce mode de culture encore inconnu à Barani est plus difficile à prévoir. Cependant le succès remporté par le jardin des femmes en seulement quelques mois laisse présager un intérêt de la population pour les techniques de maraichage simples et peu onéreuses que propose l’agroécologie. Culturellement éloignés du modèle peul, les jardins sont quasiment inexistants dans la commune aujourd’hui. Aussi, la multiplication des expériences et les demandes des écoles voisines, seront un bon indicateur de réussite du projet. Enfin, les opérations de diffusion de l’expérience au sein des réseaux français et burkinabè pourront aussi être évalués à l’aune des indicateurs habituels : nombre et types de manifestations présentés, de personnes concernés, d’outils de communication élaborés.

Ces trois phases d’évaluation participative (mars 2013, novembre 2013 et février 2014) formeront le socle des rapports d’activité remis à la région Centre. Un premier rapport d’activités et d’état financier intermédiaires sera transmis en juin 2013 ; le rapport final sera déposé en avril 2014 après la phase d’évaluation définitive du projet et les résultats des actions de sensibilisation et de communication en région (voir annexe 3).

12.[11.] Les suites envisagées

Ce projet de Créer un enclos d’embouche bovine et un potager pédagogiques pour renforcer la scolarisation primaire et sensibiliser à l’agroécologie le village de Barani (Burkina Faso) ambitionne d’élaborer un modèle de développement rural participatif et durable. Les suites envisagées portent donc sur les conditions de la transmission du projet vers les 25 autres villages de la commune rurale de Barani, dont les besoins en matière de scolarisation et de lutte contre l’insuffisance alimentaire sont encore plus criants. Les statistiques de l’Inspection académique, celles des services de l’agriculture, sans compter nos propres observations de terrain, révèlent en effet des réalités encore plus poignantes : l’isolement, l’insuffisance des infrastructures conduisant à des taux de scolarisation indigents et à une véritable misère rurale. Toutefois, composés de mosaïques ethnoculturelles différentes (Dogon, Bwaba, Dafing… numériquement plus nombreux que les Peuls), le modèle nécessite de nombreux ajustements et des phases de concertation nombreuses.Des premiers et riches contacts ont d’ores et déjà été noués avec le village voisin de Karekuy où les groupements de femmes, le chef du village et l’équipe enseignante sont intéressés par l’aventure. L’ambition de Djangon Barani reste donc, malgré les difficultés annoncées, de diffuser au sein de toute la commune rurale, cette expérience de développement.

13.[12.] Les actions de sensibilisations à la solidarité internationale prévue en Région Centre

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

Ces actions de sensibilisation en région Centre ont d’ores et déjà été évoquées dans la mesure où elles font partie intégrante du projet en raison de l’implication de Djangon Barani dans le réseau CENTRAIDER et dans le programme de recherche BIOSOL. Rappelons en les jalons principaux :

Participation aux Rencontres de la Coopération Décentralisée et de la Solidarité Internationale de Tours :

La participation régulière de Djangon Barani à ces Rencontres régionales fournit l’occasion de diffuser l’expérience agroécologique et de renforcer le réseau des acteurs de la solidarité internationale engagés dans le développement rural durable.

Participation au groupe Burkina Faso de Centraider :

La participation active de Djangon Barani au groupe Burkina Faso permet d’avoir des échanges très concrets avec les autres associations partenaires et d’approfondir notre réflexion. Lors des prochaines rencontres délocalisées organisées par Centraider à Ouagadougou, avec l’appui de l’Ambassade de France, sur le thème de l’intensification écologique et de l’agroécologie, le projet sera bien évidemment présenté par Djangon Barani et largement diffusé au sein du réseau Centraider et des autres réseaux nationaux et européens.

Création d’une exposition mobile à l’occasion de la semaine de la solidarité internationale 2014 :

À Ligny-le-Ribault, une exposition de photographies, d’artisanat du Burkina et de posters, assortie de conférences consacrés au projet, seront organisés afin de rendre compte de nos actions sur le terrain. Désireux de participer à l’effort d’éducation au développement auquel les acteurs de la solidarité internationale prennent part, nous espérons toucher ainsi un plus vaste public et particulièrement les scolaires. De même, une série de manifestations sera organisée sur le campus de l’Université d’Orléans dans le cadre de la Semaine de la solidarité Internationale de 2013. À l’issue du projet, une exposition mobile de posters et de photographies reflétant l’expérience sera montée et pourra ensuite être diffusée par d’autres associations et acteurs de la solidarité internationale lors des diverses manifestations organisées en région Centre et en France.

Echange entre les écoles de Barani et de Ligny-le-Ribault :

Depuis la naissance de l’association, nous avons mis en place un dispositif d’échanges de courriers entre les élèves de l’école de Ligny-le-Ribault en classe de CM1-CM2 et ceux, volontaires, de l’école de Barani. L’éducation au développement et la sensibilisation passent avant tout par les jeunes générations. Nous souhaitons que les enfants de Ligny-le-Ribault puissent avoir une vision consciente du monde dans lequel ils évoluent et ces échanges de courriers sont un moyen ludique et personnalisé de faire connaissance avec l’autre. Les liens entre le monde rural et l’école aiguiseront cette prise de conscience.

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

Projets collaboratifs avec Centraider dans le cadre du programme BIOSOL :

L’implication conjointe de Centraider et de Djangon Barani dans le programme BIOSOL favorisera les échanges et les réalisations de projets communs. Parmi eux, citons notamment la mission de Elodie Bariteaux, chargée de mission à Centraider, au Burkina Faso en février 2013 à l’occasion des prochaines rencontres décentralisées du groupe Burkina. Une partie de cette mission en commun s’effectuera probablement sur le site de Barani. De même, Djangon Barani sera étroitement associé à l’élaboration de la session de formation à l’agroécologie prévue par Centraider.

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Demande de subvention au Conseil RégionalAssociation Djangon Barani, septembre 2012

Table des Annexes

Annexe 1 : Lettre d’appui des deux directeurs de l’École primaire de Barani et du maire de Barani, représentant légal de Djangon Barani au Burkina Faso.

Annexe 2 : Graphe : Objectifs et partenariats mis en œuvre dans le projet

Annexe 3 : Chronogramme du projet

Annexe 4 : Annexes financières (devis, bilan financier du projet…)

- bilan financier de Djangon Barani en 2011- budget prévisionnel de Djangon Barani en 2012- plan de financement du projet présenté- devis formation informatique- devis formation à l’agroécologie- devis de remplacement de la pompe- devis pour la construction du magasin de stockage- budget estimatif pour l’embouche - budget estimatif pour le jardin des femmes- demande de financement du projet auprès de l’Agence des micro-projets- demande de financement auprès de la fondation Addax et Oryx

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