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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FORMATION GENERALE MEMOIRE DE MAITRISE LA PLACE DE L’APICULTURE DANS LA CONSERVATION DE LA FORET DE MANOMBO FARAFANGANA Présenté par RABEMANANJARA Beby Holinirina le 24 Octobre 2014 Sous la direction de Madame Ravoniarijaona VOLOLONIRAINY Maître de Conférences

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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

FORMATION GENERALE

MEMOIRE DE MAITRISE

LA PLACE DE L’APICULTURE DANS LA

CONSERVATION DE LA FORET DE MANOMBO

FARAFANGANA

Présenté par

RABEMANANJARA Beby Holinirina

le 24 Octobre 2014

Sous la direction de

Madame Ravoniarijaona VOLOLONIRAINY

Maître de Conférences

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MEMOIRE DE MAITRISE

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

FORMATION GENERALE

LA PLACE DE L’APICULTURE DANS LA FORET

DE MANOMBO FARAFANGANA

Présenté par

RABEMANANJARA Beby Holinirina

le 24 Octobre 2014

Membres du jury

Président du jury : Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Titulaire

Examinateur : Monsieur Gabriel RABEARIMANANA, Maître de Conférences

Rapporteur : Madame Ravoniarijaona VOLOLONIRAINY, Maître de Conférences

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i

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire n’a pu être réalisé sans l’inestimable contribution de plusieurs

personnes à qui nous adressons nos vifs remerciements.

Ainsi, nous tenons à exprimer nos sincères reconnaissances à :

- Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur titulaire au Département de

Géographie qui a bien voulu de présider ce mémoire. Veuillez trouver ici l’expression

de nos profonds respects et notre profonde gratitude,

- Monsieur Gabriel RABEARIMANANA qui a bien voulu accepter de juger ce

travail et d’y apporter des critiques constructives. Qu’il soit assuré de notre

reconnaissance et de nos remerciements,

- Madame Ravoniarijaona VOLOLONIRAINY, Maître de Conférences au

Département de Géographie, qui a bien voulu nous encadrer malgré ses nombreuses

occupations. Vous avez sacrifié une grande partie de votre temps pour nous conseiller

et nous guider pendant l’élaboration du présent travail. Nos sincères remerciements,

- Monsieur RALAINASOLO Fidimalala Bruno, coordinateur du projet Durrell à

Manombo, pour leurs soutiens ainsi que leurs conseils sur la conduite de la présente

recherche,

- Toute la population de Manombo et spécialement aux trois guides qui nous ont aidé

pendant les travaux de terrain. Tous nos remerciements,

- Notre famille et tous nos amis qui nous ont encouragé et aidé tout le long de la

réalisation de ce travail,

- Tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la réalisation de ce mémoire.

MERCI A TOUS!!!

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ii

RESUME

La conservation de la forêt doit mettre en relation la protection durable au

développement de la population locale par la participation de cette dernière. L’apiculture est

une activité à la fois conservatrice de la forêt par le biais de la pollinisation des abeilles que

génératrice des revenus pour la population locale qui répond au concept de développement

durable, cependant cette activité reste encore peu pratiquée. La forêt de Manombo, un des

vestiges de forêts denses humides de Madagascar est un écosystème riche biologiquement

mais fragile face aux pressions anthropiques. La question qui se pose est : la pratique de

l’apiculture permet-elle à la population locale de Manombo de gérer durablement les

ressources forestières afin de conserver la forêt et d’améliorer la vie économique de la

population riveraine? Des documentations, des enquêtes sociales et économiques auprès des

ménages apiculteurs et des entretiens avec les responsables de la forêt ont été effectuées afin

d’obtenir les éléments de réponse par rapport à la problématique posée. L’inventaire

floristique sur un transect de 3km permet d’identifier les plantes mellifères et son abondance

d’un hectare.

La forêt de Manombo abrite des potentielles en ressources apicoles telles que des

abeilles à l’état sauvage faciles à élever, des ressources en nourriture très diversifiées et

abondantes. Les abeilles permettent la pollinisation d’une trentaine d’espèces floristiques

dans la forêt, 4 espèces des arbres fruitiers et 3 espèces des arbres de plantation, ce qui

représente 27,25% des espèces qui composent la réserve forestière et 19,87 % de celle de la

forêt classée. L’apiculture dans la zone forestière de Manombo est pratiquée comme activité

complémentaire par 11,5% de la population locale. Cette activité contribue jusqu’à 15,41 %

des budgets globaux des ménages apiculteurs. Les principaux obstacles qui limitent le

développement de cette activité dans la zone sont surtout l’insuffisance des matériels et des

formations, ainsi que le vol de miel et de ruches pendant la période de récolte. La pratique de

l’apiculture dans la zone forestière de Manombo est une alternative à la gestion durable des

ressources forestières.

Mots clés : Forêt de Manombo, gestion durable, conservation, apiculture, plante

mellifère, développement local.

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iii

SUMMARY

The conservation of the forest should connect the sustainable protection with the

development of the local people by the participation of the latter. The beekeeping is at the

same time a forest stimulating conservation by means of the bees pollinisation and alternative

sources of the incomes so that the local people answers the concept of the sustainable

development. However, this activity remains a little bit practiced. The Manombo forest, one

of the vestiges ofdense and wet forests of Madagascar is an ecosystem rich biologically but

fragile towards the people pressures. The question is: does the practice of beekeeping allow

the local people of Manombo to manage lastingly the forest resources, to improve the

economic living ofthe bordering population and to preserve the forest? Documentations,

social and economic investigations to the beekeepers households and interviews with the

forest coordinators were carried out in order to obtain the brief replies compared to the

problems. The floristic inventory in the course of a transect of 3km makes it possible to

identify the honey plants and its abundance of one hectare.

The forest of Manombo shelters the potential ones in beekeeping resources such as

bees in a wild state easy to raise, resources food very diversified and abundant. Bees allow

the pollinisation of about 30 species of the trees of plantation, which accounts for 2,25% of

the species that make the forest reserve and 19,87% of the classified forest's. The beekeeping

in the forest area of Manombo is practiced like additional and complementary activity by

11,5% of the local people. This activity contributes up to 15,41% of the total budgets of the

beekeepers households. The principal obstacles which limit the development of this activity

in the area are especially the insufficiency of materials and formations, as well as the honey

and hives theft during the period of harvest. The practice of the beekeeping in the forest area

of Manombo is an alternative to the sustainable management of the forest resources.

Key words: Manombo forest, sustainable management, conservation, beekeeping, honey

plant, local development

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iv

SOMMAIRE REMERCIEMENTS ..............................................................................................................................................................i

RESUME ................................................................................................................................................................................ ii

SUMMARY ............................................................................................................................................................................ ii

SOMMAIRE ......................................................................................................................................................................... iv

LISTE DES ILLUSTRATIONS ........................................................................................................................................ vi

INTRODUCTION ................................................................................................................................................................ 1

Première partie : LA FORET DE MANOMBO : UNE RESSOURCE FAVORABLE

POUR LA PRATIQUE APICOLE ................................................................................................................... 8

Chapitre I : Les ressources apicoles dans la forêt de Manombo ............................................................ 10

I. 1. Les disponibilités en ressources naturelles pour la pratique de l'apiculture .............. 10

I.2. Les acteurs innovateurs à la pratique de l'apiculture ............................................................ 16

Chapitre II : L'importance des pratiques apicoles traditionnelles ....................................................... 19

II.1. La diversité des pratiques apicoles locales ................................................................................. 19

II. 2. L’apiculture : une activité secondaire .......................................................................................... 24

Deuxième partie : LES APPORTS BENEFIQUES DE LA PRATIQUE DE

L’APICULTURE DANS LA ZONE FORESTIERE DE MANOMBO ................................... 27

Chapitre III: L'apiculture: productrice des produits utiles et source de revenu complémentaire

.......................................................................................................................................................................................... 28

III.1. Les usages locaux des produits apicoles .......................................................................................... 28

III.2. La vente des produits apicoles : source de revenus complémentaires ........................... 31

Chapitre IV : L’apiculture : facteur de préservation des diversités biologiques ............................. 37

IV.1. L’abeille : un agent pollinisateur par excellence ...................................................................... 37

IV-2- L’enruchement des abeilles maintient la raréfaction des colonies ...................................... 43

Troisième partie : LA PRECARITE DE L’ACTIVITE APICOLE DANS LA FORET DE

MANOMBO .................................................................................................................................................................. 45

Chapitre V : Les contraintes d’ordre écologique et anthropique .......................................................... 46

V.1. La destruction des ruches et la disparition des colonies par des fortes pluies ................. 46

V.2. La saisonnalité de la floraison des essences mellifères limite les produits apicoles .... 48

V.3. Diminution des espèces mellifères par la déforestation ............................................................. 48

V.4. Les ennemis et prédateurs des abeilles dans la région de Manombo ................................... 50

Chapitre VI : Le contexte local : un facteur limitant le développement de l’activité apicole ..... 52

VI.1. L’insécurité décourage la population locale à investir dans l’activité apicole ................. 52

VII.2. Amélioration technique limitée par l’absence de formations et de matériels ................ 52

VI.3. La varroase : une maladie des abeilles redoutable ..................................................................... 55

Page 8: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

v

VI.4. L’apiculture face à l’invasion acridienne .......................................................................................... 56

VI.5. Perspective pour le développement de l’apiculture dans la zone forestière de

Manombo ................................................................................................................................................................. 57

CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................................................... 59

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vi

LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les enquêtes ménages effectuées ............................................................................ 4

Tableau 2 : Cadre opératoire de la recherche............................................................................. 7

Tableau 3: Le nombre d’apiculteurs par villages ..................................................................... 16

Tableau 4 : Evaluation des quatre pratiques apicoles .............................................................. 23

Tableau 5 : Le calendrier apicole de Manombo ....................................................................... 26

Tableau 6 : calendrier de nourriture des habitants de Manombo ............................................. 33

Tableau 7: Les rendements moyens du miel ............................................................................ 34

Tableau 8 : Les revenus dérivés de la vente des produits apicoles .......................................... 36

Tableau 9 : Comparaison du budget familial entre ménage apiculteur et ménage non

apiculteur.................................................................................................................................. 36

Tableau 10 : Les plantations et les cultures dans les villages .................................................. 40

Tableau 11 : Liste des plantes mellifères selon les villageois ................................................. 41

Tableau 12: L’utilisation des plantes méllifères par la population locale ............................... 42

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation de la forêt de Manombo ........................................................................ 5

Figure 2 : Les sites d’observations............................................................................................. 6

Figure 3 : Formation végétale de la forêt de Manombo........................................................... 13

Figure 4 : Hydrographie de la forêt de Manombo ................................................................... 15

Figure 5 : Le nombre de ruches par paysan ............................................................................. 24

Figure 6 : Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Réserve spéciale ............... 39

Figure 7 : Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Forêt classée ..................... 39

Figure 8 : Courbe pluviométrique 2008-2010 de Farafangana ................................................ 47

LISTE DES PLANCHES ET PHOTOGRAPHIES

Planches 1 : Les variétés des ruches traditionnelles dans la zone forestière de

Manombo……………………………………………………………………………………………………………………….20

Photo 1 : Ruche faite en tronc de Ravenala madagascariensis creusé……………………....20 Photo 2 : Ruche en tronc de Ravenala madagascariensis mais en situation aérienne………20 Photo 3 : Ruche en Pandanus sp. ............................................................................................20 Photo 4 : Ruche placée dans une cavité rocheuse…………………………………………....20

Planches 2 : Variétés des ruches améliorées………………………………………………21

Photo 5 : Ruche en caisse à barrettes………………………………………………………...21 Photo 6 : Ruche en tronc de Ravenela madagascariensis à barrettes……………………….21 Photo 7 : Ruche en caisse du projet DURRELL……………………………………………...21 Photo 8 : Gelée royale………………………………………………………………………...31

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vii

Planche 3: Quelques exemples de nourriture t de villageois pendant la période de

soudure………………………………………………………………………………………32

Photo 9 : Fruit de Typhonoderum lyndleyanum ou « Via »………………………………….32 Photo 10 : Tubercules de Dicoa sp. ou « Bodoa »…………………………………………...32 Photo 11 : Fruit d’Artocarpus heterophyllus………………………………………………...32 Photo 12 : Une ruche à barrettes détruite par les fortes pluies……………………………….47

Planche 4 : La déforestation dans la forêt de manombo…………………………………49

Photo 13 : Des arbres coupés puis brûlés pour gagner plus de terrain dans la forêt classée...49 Photo 14 : Zone de culture sur brûlis à proximité de la forêt classée………………………..49 Photo 15 : Humbertia madagascariensis coupé, dans la forêt classée………………………49

Planche 5 : Quelques exemples des ennemis et prédateurs des abeilles………………...51

Photo 16 : Merops supercilisious ou « Kirioky »…………………………………………….51 Photo 17 : Dicrirus forficatus ou « Drongo »………………………………………………...51 Photo 18 : Scolopendre ou « trambo »……………………………………………………......51 Photo 19 : Exemple de ruche à cadre………………………………………………………....53 Photo 20 : Ruche abritée sous un toit en tôle………………………………………………....53 Photo 21 : Une ruche abrité sous un toit en Ravenala………………………………………..53 Photo 22 : Le village de Morafeno…………………………………………………………...55

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viii

GLOSSAIRE

Alvéole : Compartiment hexagonal en cire qui est l’unité de base du rayon

Ampanjaka : l’homme le plus âgé dans le village et traité comme un roi

Butineuse : Abeille ouvrière qui récolte le nectar, le pollen, l’eau et la propolis pour la

colonie

Brèches : Fragments de rayon de cire retirés de la ruche

Colonie : Unité familiale, comprenant une reine jusqu’à quelques centaines de faux bourdons

et jusqu’à environ 80 000 abeilles ouvrières

Couvain : œufs et larves d’abeilles se développant dans les rayons à couvain

Désertion : pour une colonie d’abeille, le fait de quitter la ruche dans laquelle elle avait été

installée

Enruchement : le fait d’élever une colonie d’abeilles dans une ruche

Essaims : Colonies d’abeille

Nectar : liquide sucré riche en eau secrété par des plantes, habituellement dans les fleurs, que

les abeilles récoltent et convertissent en miel

Plantes mellifères : toutes les plantes qui produisent des substances récoltés par les insectes

butineurs transformées ensuite en miel

Pollen : Substance finement poudreuse récolté par les abeilles sur les étamines des fleurs,

mise en réserve et utilisée pour nourrir le couvain

Rayon operculé : rayon de miel dont les cellules ont été scellées par un opercule de cire

Ruche : lieu dans lequel une colonie d’abeilles s’établit naturellement ou dans lequel elle est

installée par un apiculteur

Sakave : période de soudure

Varroase : maladie des abeilles due à l’acarien Varroa jacobsoni

Vaky voninkazobe : floraison des grands arbres dans la forêt.

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ix

ACRONYMES

ANGAP Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

CITE Centre d’Information Technique et Economique

CSIR Conseil Scientifique et Industriel de la Recherche

CTA Centre Technique de Coopération Agricole

FAO Food and Agriculture Organisation

FC Forêts Classée

FIDA Fonds International de Développement Agricole

FTM Foiben-Taosaritanin’i Madagasikara

MNP Madagascar National Parks

ONE Office Nationale de L’Environnement

ONG Organisation Non Gouvernementale

ONU Organisation des Nations Unies

ORIMPAKA ORImbato MPAmpiroborobo ny Kojakojan’Ala

PFNL Produits Forestières Non Ligneux

PNAE Programme National d’Action Environnementale

PPRR Programme de Promotion de Revenu Rurale

RS Réserve Spéciale

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1

INTRODUCTION

Contexte général et choix du sujet

Les forêts sont des sources de nourriture, de refuge, de combustibles et médicaments

pour de nombreuses populations. Ainsi, 350 millions de personnes dans le monde vivent dans

l'espace forestier (FAO, 2008 in Vololonirainy, 2010), 1,2 milliard de personnes dans les

pays en voie de développement dépendent des systèmes d'exploitation agro forestiers

(Banque mondiale, 2004 in Vololonirainy, 2010) et 60 millions des peuples autochtones

dépendent presque entièrement des forêts (FAO, 2011).

Malgré ces rôles économiques, sociaux et écologiques, la déforestation s’effectue

actuellement de manière alarmante. Depuis quelques années, elle s'est accélérée surtout dans

les zones tropicales et les pays du Sud. Les forêts tropicales sont plus touchées par ce

problème, entre 2000 et 2010, l’Amérique du Sud et l’Afrique ont perdu respectivement 4

millions et 3,4 millions d'hectares par an (Garric, 2010). A Madagascar, en 1950, la forêt

primaire couvrait encore 25% de la superficie totale et pour réduire à 16% en 2002 (Ministère

de l'environnement, 2002).

Cette situation préoccupante justifie l’orientation des stratégies de la nouvelle

politique forestière, définie en 1992, sur la nécessité de la participation des populations

locales dans la gestion des ressources forestières. Malgré l'adoption de la nouvelle politique

forestière, le lien entre protection durable et développement local n'est pas encore identifié

dans notre pays (Toilier et Serpantie, 2006, in Vololonirainy, 2010). Par contre, la forêt

possède encore un potentiel économique insuffisamment mise en valeur. Il s'agit des Produits

Forestiers Non Ligneux (PFNL). (Paupert, 2005).

En 1991, le département des forêts de la FAO a lancé un programme pour promouvoir

et valoriser les PFNL. Ce programme s’est fixé trois objectifs différents : la gestion durable

des forêts, la conservation de la diversité biologique et l'amélioration de la sécurité

alimentaire. Par définition, les PFNL sont "des biens d'origines biologiques autres que le

bois, ou des services dérivés des forêts". (FAO, 1995). On peut classer les PFNL en deux

catégories: les produits végétaux (aliments, fourrage, matière première pour produits

médicinaux et aromatiques...) et les produits animaux (animaux vivants, viande de chasse,

miel sauvage et cire d'abeille...). Les produits apicoles sont classés parmi les produits

animaux des PFNL.

Page 14: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

2

Le terme apiculture désigne à la fois l'élevage des abeilles et l'exploitation des produits (miel,

gelée royale, pollen et cire). C'est une activité pratiquée depuis la plus haute Antiquité et elle

serait originaire de Proche-Orient (Encarta, 2007). L'apiculture est un secteur promoteur de

l'économie agricole, tant par le rôle joué par les populations d'abeilles dans la pollinisation

que dans la production des produits apicoles. D'après Gester en 2012, la liste des plantes à

fleurs pollinisées par les abeilles représente environ 170 000 espèces, dont celle des 40 000

ne peuvent se réaliser sans l’intervention des abeilles. Le rôle des abeilles dans la

conservation et le développement de la population est encore peu connu et ainsi mal apprécié

dans les programmes et les activités du développement local. Cependant, l'apiculture joue un

rôle important aussi bien dans la reforestation par le biais de la pollinisation que dans

l’amélioration du niveau de vie des populations locales. La pratique de l'apiculture permet

d’assurer à la fois la conservation de la forêt et le développement de la population riveraine.

Ces rôles et fonction de l'apiculture orientent et justifient le choix de notre thème de

recherche qui s'intitule « La place de l'apiculture dans la conservation de la forêt de

Manombo Farafangana ». La forêt de Manombo est choisie comme site de recherche en

tant que dernier vestige de la forêt dense humide du Sud-est de Madagascar.

Problématique de la recherche

La pratique de l'apiculture permet-elle à la population locale de gérer durablement les

ressources forestières afin de conserver la forêt et d’améliorer la vie économique de la

population riveraine?

La démarche de la recherche

Notre démarche se divise en trois phases : d’abord, la phase préliminaire, puis, la phase

exploratoire, ensuite, la phase de terrain et enfin, la phase de travail après terrain

La phase préliminaire

D’abord, la recherche bibliographique consiste à prendre connaissance des travaux antérieurs

relatifs au thème et à la zone de recherche. Cette phase est primordiale car elle permet de

situer clairement le travail de recherche par rapport à des acquis antérieurs.

Des ouvrages ont été consultés dans des différents centres de documentations à Antananarivo

et dans le centre de documentation de la MNP de Manombo. Des sites internet concernant le

thème et la zone de recherche ont aussi consultés. Cette phase de documentation nous a

fourni des connaissances favorisant l’élaboration de la problématique et des hypothèses de

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3

travail d’une part et d’autre part elle a permis d’acquérir des données sur la zone de

recherche.

Les hypothèses suivantes ont été avancées :

H1- Les produits apicoles fournissent un aliment de forte valeur et une source de revenu sans

endommager l’environnement pour la population locale.

H2- La pratique de l’apiculture est un moyen pour sensibiliser la population riveraine en

matière de protection de l’environnement.

La phase exploratoire

Cette phase correspond à une reconnaissance de terrain qui a pour objectif d’informer les

responsables locaux et la population à propos de la recherche effectuer d’une part et d’autre

part de vérifier l’hypothèse de travail, de tester le questionnaire préétabli et de choisir les sites

d’observations et d’inventaire floristiques. Cette phase qui a précédé les travaux de terrain

proprement dit a duré pendant une semaine.

La phase de terrain proprement dit

La phase de terrain comprend les enquêtes auprès des villageois et des entretiens avec les

gestionnaires de la forêt et les responsables administratifs, ainsi que l’inventaire des espèces

mellifères dans la réserve spéciale et dans la forêt classée. D’abord, les enquêtes auprès des

ménages ont été réalisées avec des questionnaires préétablies pour analyser les pratiques

apicoles existantes, analyser l’apport de l’apiculture dans la vie économique, sanitaire,

culturelle et sociale de la population locale et de déterminer les contraintes liées au

développement de la pratique de l’apiculture dans la zone. Les entretiens avec les

gestionnaires ont permis de dégager les différentes règles d’accès et usages des ressources.

Nous avons enquêtés 47 ménages dans 6 villages du fokontany de Manombo (figure 2) ainsi

que 2 responsables de la forêt avec le chef fokontany et les Apanjaka de chaque village. Au

total 57 individus sont enquêtés. Le nombre total des ménages dans les villages enquêtés est

estimé à 147 en 2013 (cahier de recensement fokontany, 2013), la taille moyenne d’un

ménage est de l’ordre de 7 à 8 personnes. Le taux d’échantillonnage des ménages enquêtés

représente 31,9. Ce taux est représentatif en raison de similarité de cas dans chaque village.

Ensuite, concernant l’inventaire des espèces mellifères, nous avons identifié les plantes

visitées par les abeilles sur une tranche de route de 3 km à vol d’oiseaux et puis déterminé

l’abondance des plantes mellifères dans un hectare (Annexe IIb). L’identification se fait à

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4

partir des documentations, des enquêtes et d’observation directe. Le travail sur terrain a duré

25 jours.

Tableau 1 : Les enquêtes ménages effectuées

Villages / hameaux

Enquêtés

Nombre total des ménages

Nombre des

ménages enquêtés

Taux d’échantillonnage

par rapport au nombre total des ménages enquêtés

Taille de ménage

Ampamoaza 11 4 36,3 8

Ampanarena 9 4 44,4 7

Analameloka 8 8 100 7 Manombo 96 15 15,6 7 à 8

Morafeno 5 5 100 8

Sahamahintsy 18 9 50 7 à 8 TOTAL 147 47 31,9 7 Source: Enquêtes, 2013

La phase de dépouillement et interprétation des données

Cette phase consiste à analyser et interpréter les données collectées sur terrain à l’aide du

logiciel Excel, les résultats des enquêtes et des inventaires des espèces mellifères nous ont

permis de répondre à la problématique posée et d’établir un plan de rédaction en trois parties

différentes :

La première partie décrit les conditions favorables offertes par la forêt de Manombo

pour la pratique apicole,

La deuxième partie analyse les apports bénéfiques de la pratique de l’apiculture dans

la région de Manombo.

Malgré les avantages apportés par la pratique de l’apiculture, cette activité présente

des contraintes et des limites qui feront l’objet de la troisième partie.

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Présentation de la zone de recherche

La forêt de Manombo se localise dans le Sud

d'Ankarana Miraihina, du district de Farafangana et

se situe entre la latitude 23°02' S et la longitude 47°44' E. La forêt de Manombo couvre une

superficie de 15 000 ha divisée en deux parties: la forêt classée occupe 11

Réserve Spéciale avec une superficie de 4 000 ha (figure 1). Cette dernière est en

en deux parcelles (parcelle I et parcelle II) par la RN 12 qui relie Farafangana et

Vangaindrano. La parcelle I couvre une superficie de 2 800 ha et celle de la parcelle II est de

1 200 ha. Située entre 0m et 137, la zone de Manombo bénéficie

alizés et caractérisée par un climat humide et chaud.

Figure 1 : Localisation de la forêt de Manombo

5

Présentation de la zone de recherche

La forêt de Manombo se localise dans le Sud-est de Madagascar, Commune rurale

d'Ankarana Miraihina, du district de Farafangana et de la région d’Atsimo Atsinanana.

entre la latitude 23°02' S et la longitude 47°44' E. La forêt de Manombo couvre une

superficie de 15 000 ha divisée en deux parties: la forêt classée occupe 11

Réserve Spéciale avec une superficie de 4 000 ha (figure 1). Cette dernière est en

en deux parcelles (parcelle I et parcelle II) par la RN 12 qui relie Farafangana et

Vangaindrano. La parcelle I couvre une superficie de 2 800 ha et celle de la parcelle II est de

Située entre 0m et 137, la zone de Manombo bénéficie des pluies orographiques des

alizés et caractérisée par un climat humide et chaud.

: Localisation de la forêt de Manombo

est de Madagascar, Commune rurale

la région d’Atsimo Atsinanana. Elle

entre la latitude 23°02' S et la longitude 47°44' E. La forêt de Manombo couvre une

superficie de 15 000 ha divisée en deux parties: la forêt classée occupe 11 000 ha et la

Réserve Spéciale avec une superficie de 4 000 ha (figure 1). Cette dernière est encore séparée

en deux parcelles (parcelle I et parcelle II) par la RN 12 qui relie Farafangana et

Vangaindrano. La parcelle I couvre une superficie de 2 800 ha et celle de la parcelle II est de

pluies orographiques des

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6

, 2014

Figure 2: Localisation des sites d’observation

Page 19: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

7

Tableau 2 : Cadre opératoire de la recherche

Problématique Hypothèses de recherche

Variables à verifier Moyens

La pratique de

l'apiculture permet-

elle à la population

locale de gérer

durablement les

ressources

forestières afin de

conserver la forêt,

d’améliorer la vie

économique de la

population

riveraine?

H1- Les produits

apicoles fournissent

un aliment de forte

valeur et une source

de revenu sans

endommager

l’environnement

pour la population

locale.

analyser les pratiques apicoles existantes

analyser l’apport de l’apiculture dans la vie économique, sanitaire, culturelle et sociale de la population locale

déterminer les contraintes liées au développement de cette activité dans la zone

Enquêtes

H2- La pratique de

l’apiculture est un

moyen pour

sensibiliser la

population riveraine

en matière de

protection de

l’environnement.

Identifier les

plantes préférées

des abeilles dans la

forêt et déterminer

son abondance

Evaluer l’usage de

ces espèces

mellifères par la

population

riveraine locale

Inventaire floristique

Enquêtes

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8

PREMIERE PARTIE

LA FORET DE MANOMBO : UNE

RESSOURCE FAVORABLE

POUR LA PRATIQUE APICOLE

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9

La forêt demeure la principale ressource de la population de Manombo. La chasse au

miel garantit des revenus constants. Cette activité est adoptée par tous les villageois dès leur

plus jeune âge. Depuis lors, le miel est considéré comme une source d’alimentation et

d’argent rapide. Cette chasse porte préjudice à la forêt de Manombo, car les techniques

utilisées risquent d’engendrer des incendies forestiers.

La forêt de Manombo est classée Aire Protégée (Réserve Spéciale et Forêt Classée)

selon le décret nº 62-637 du 05 décembre 1962, modifié au 31 janvier 1967 par le décret nº

67-051 (CSRI et ORIMPAKA, 1996). Depuis ce classement, L'ANGAP1 (ancienne

appellation de la MNP2), organisme en charge de la gestion de la Réserve spéciale, a fermé

les portes de la forêt à toutes exploitations de quelle nature qu’elles soient. Malgré cette

restriction, les riverains n’ont jamais cessé d’exploiter cette ressource pour en extraire du bois

de chauffe, du bois de construction ou pour la chasse.

Les missions de répression lancées par les gestionnaires restent pourtant en vigueur.

Les avertissements verbaux et les pénalités sont infligés aux exploitants illicites. Les

chasseurs de miel se font alors de plus en plus rares. La population s’appauvrit de jour en

jour. Pour pallier au manque à gagner, les villageois sont conviés à pratiquer l’apiculture

traditionnelle.

Une première formation en la matière est octroyée en 2007 par le biais du projet Tany

Maitso. Cette initiative a permis l’amélioration des techniques traditionnelles et attise la

convoitise de plus en plus d’apiculteurs. La limitation de la chasse sauvage compte parmi les

plus importants objectifs de ce projet. Il est toutefois difficile d’établir des statistiques

chiffrées.

Aujourd'hui, 11,5 %3 de la population locale, toutes catégories sociales confondues,

pratique l'apiculture traditionnelle. Les apiculteurs « héritiers » et ceux qui ont suivi des

formations techniques spécifiques en sont les plus grands protagonistes. Par ailleurs, des

associations soutiennent les apiculteurs. La forêt de Manombo dispose en effet des ressources

nécessaires pour la pratique de cette activité, même si celle-ci reste secondaire.

1ANGAP= Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

2 MNP= Madagascar National Parks

3 Enquêtes, 2013

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10

CHAPITRE I : LES RESSOURCES APICOLES DANS LA FORET DE MANOMBO

Il est possible de pratiquer l’apiculture partout dans le monde. Mais encore faut-il

disposer de toutes les conditions et ressources nécessaires pour son optimisation. Ces

conditions et ces ressources varient selon les régions. Madagascar est notamment riche de

zones à haute potentialité que l’on classe en trois catégories.

Les Hautes Terres : Manjakandriana, axe sud d’Ambositra Fianarantsoa ;

La côte Est : de Maroantsetra à Taolagnaro ;

Le Nord-ouest : Befandriana Nord, Antsohihy, Mahajanga, Morondava.4

Manombo se trouve sur la Côte Est. Cette zone abonde en ressources apicoles

naturelles et attire de nombreux acteurs dans le domaine.

I. 1. Les disponibilités en ressources naturelles pour la pratique de l'apiculture

Les conditions nécessaires pour la pratique de l’apiculture dépendent des stocks en plantes à

fleurs d’abeilles et en eau. Les espèces d’abeilles qui y vivent importent également.

I .1.1. Les colonies d'abeilles sauvages

Dans le domaine de l’apiculture, les races européennes Apis mellifera sont

généralement utilisées. Ces espèces d’abeilles proviennent d’Afrique et du Moyen-Orient. À

Madagascar, les apiculteurs élèvent pour la plupart des Apis mellifera var unicolor. Cette

espèce endémique à Madagascar a été introduite aux îles Mascareignes5 au XVIIe siècle.

Elles colonisent n’importe quel milieu sur la grande île, et ce, quel que soit le climat, sec ou

humide, en altitude ou en plaine. Mais les caractéristiques de leur lieu d’implantation

influence leur comportement. Les abeilles des Hautes Terres sont peu agressives. Elles sont

sédentaires et travailleuses. Les abeilles des côtes sont quant à elles assez agressives et

paresseuses6.

Ces insectes vivent en colonie et en liberté. Une seule reine domine des milliers

d'ouvriers et quelques certaines de mâles. Cette reine est l’unique pondeuse qui assure la

4 Synthèse filière apicole, Région Analanjirofo, 2007

5Étude de la filière apiculture en vue du développement de l’exportation, CITE 2004. 6Étude de la filière apiculture en vue du développement de l’exportation, CITE 2004.

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11

multiplication des espèces. Ce mode de vie sociale qui classifie l'abeille Apis mellifica dans la

famille des APIDAE et le genre Apis (Annexe Ia).

Dans la forêt de Manombo, ces types d’abeilles abondent. À l’état sauvage, elles sont

très faciles à capturer et à mettre en ruche.

Ces colonies ont un grand besoin en plantes mellifères pour satisfaire leurs besoins

vitaux. La forêt de Manombo est également riche en plantes mellifères.

I.1.2. La forêt de Manombo : riche en plantes mellifères

Il n’y a pas de miel sans fleurs. La forêt joue ainsi un rôle majeur dans le maintien du

cycle de vie des abeilles. Celle de Manombo dispose des ressources floristiques assurant

l’alimentation des abeilles. Une colonie consomme en général 60 kg de miel et 20 kg de

pollen par an. Il faut en outre 4 kg de nectar pour donner 1 kg de miel. Les abeilles

consomment 10 kg de miel et 1 kg de pollen pour produire 1 kg de cire (Ramarovololona,

2004). L'abondance des matières premières, en particulier, des nectars et des pollens influe

obligatoirement sur la production.

La forêt de Manombo, comprenant une Réserve spéciale et une forêt classée (figure 3),

héberge les ressources floristiques répondant aux besoins vitaux des abeilles.

D’après Perrier de la Bathie (1921), la flore de l’est de Madagascar est une « Flore du

vent de la région orientale ». Le climat est ici influencé par l’étendue de la forêt dense

humide de basse altitude composée de Myristiaceae et d’Anthostema selon la distinction

d’Humbert (1965) dans sa carte de la végétation. Faramalala (1981) classe par ailleurs cette

forêt parmi les zones éco floristiques orientales de basse altitude entre 0 et 800m. Cette

formation arborerescente est composée par Humbertia madagascariensis ou Fatsinakoho qui

vivent exclusivement en forêt jusqu’à la limite de Fort-Dauphin. (CSRI et ORIMPAKA,

1996). Produisant une essence très parfumée et solide, cette plante porte également des fleurs

exceptionnelles, constituant l’une des nourritures de base des abeilles.

Dans la forêt de Manombo, 296 espèces végétales très diversifiées (CSRI et

ORIMPAKA, 1996) sont dénombrées dont 90% sont endémiques à Madagascar. Parmi ces

296 espèces, 28 ont été identifiées comme plantes mellifères. Elles couvrent 27.25% de la

forêt dans la Parcelle I de la Réserve et 19.87% de la forêt classée (Inventaire, 2013). Les

principaux écosystèmes de cette forêt sont:

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Les formations primaires constituées par :

La forêt dense humide de plaine sur sol ferralitique que l’on rencontre dans la Parcelle

I. Cette forêt est caractérisée par la présence de l’Humbertia madagascariensis.

La forêt littorale Afzelia bijuga qui occupe les sables et dunes côtières de la parcelle

II. Cette forêt est dégradée en majeure partie.

Les marécages occupent les dépressions sablonneuses côtières et se présentent sous

différents faciès. Entièrement herbacées, elles sont composées de Cyperaceae. Sous

forme de savane marécageuse, elles peuvent s’associer avec des espèces arbustives

comme le pandanus rollotii et/ou le Ravenala madagascariensis. Ces dernières

constituent non seulement une nourriture de qualité pour les abeilles, mais elles

peuvent également servir de ruches traditionnelles. Les marécages peuvent également

être colonisés par une forêt de Ravenala madagascariensis et d’Anthostema

madagascariensis en spécimens très serrés.

Les formations secondaires

Les formations secondaires de la forêt de Manombo sont prédominées par le

Harungana madagascariensis, le Psidium sp,le Ravenala madagascariensis le Macaranga

obovata etle Weinmannia rodoxylum. Ces types de plantes sont notamment les préférées des

abeilles. D’autres variétés telles que Strychnos spinosa et Psidium guyava peuvent y être

observées.

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13

Figure 3 : Formation végétale de la forêt de Manombo

ière

2014

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14

I.1.3. L'eau, une ressource indispensable pour les abeilles

L'eau est une ressource indispensable pour l’abeille. Elle agit comme un dissolvant

pendant les réactions qui se produisent à l'intérieur de son organisme. L’eau fait également

office de thermorégulateur à l’intérieur de la ruche et rafraîchit l’habitat des abeilles pendant

les périodes de forte chaleur.

Chaque abeille peut transporter 25 mg d'eau par voyage. Elles doivent par ailleurs

apporter 75 % de l'humidité relative au micro climat du couvain, laquelle est nécessaire pour

hydrater des larves chaque jour (Fert, 2009). Les abeilles ne sont pas toujours sélectives

lorsqu’il s’agit de récolter de l’eau. Elles peuvent trouver leur besoin à la source d’un marigot

boueux, d’une rivière ou d’une flaque d'eau. La présence de deux cours d'eau qui traversent la

forêt de Manombo facilite la recherche des abeilles. D'une part, la Takoandra et ses affluents

(l'Ankaranifatsy et la Sanalaotra) arrosent la parcelle I et la partie nord-ouest de la forêt

classée au sud du village de Manombo. D'autre part, la Menatsimba et ses tentacules, dont la

Sahafia et la Fataka délimitent la partie sud de la Parcelle II (Figure 4

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Figure 4 : Hydrographie de la forêt de Manombo

Coursd’eau

2014

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I.2. Les acteurs innovateurs à la pratique de l'apiculture

La présence d’acteurs compétents redynamise l'apiculture dans la région de Manombo.

En effet, ce secteur ne peut être développé sans le capital humain. Les acteurs qui participent

visiblement à cette activité sont les populations locales, les ONG7 et les associations qui

œuvrent pour la conservation de la forêt. Les collecteurs des produits se font rares, car le miel

est vendu localement.

I. 2. 1. Des paysans compétents dans l'activité apicole

La majorité des habitants de Manombo est composée des Antesaka mais quelques

immigrants Betsileo y vivent également. Le nombre de population est estimé à 1800 habitants

en 2013 (cahier de recensement fokontany, 2013). Le fokontany est formé par 11 villages :

Ampanarena, Ampamoaza, Manombo, Analameloka, Namahora, Sahamahintsy, Marovary,

Vohilava, Morafeno, Andrafia, Antavibe, Ankazotsararavy, Bemelo, Mandovia. Dans chaque

village a au moins un apiculteur. Les villages de Manombo et Morafeno font l’objet de vol.

(Tableau 3)

L'apiculture ne constitue pas l’activité principale des habitants, le nombre d’apiculteurs

reste faible et représente 11,5 % seulement des ménages des villages enquêtés sont

apiculteurs. (Tableau 3)

Tableau 3: Le nombre d’apiculteurs par villages

Villages enquêtés Nombre de ménages

Nombre des apiculteurs

Pourcentage des apiculteurs

Ampamoaza 11 4 36,3

Ampanarena 9 3 33,3

Analameloka 8 3 37,5

Manombo 96 1 1,04

Morafeno 5 1 20 Sahamahintsy 18 5 27,7

TOTAL 147 17 11,5 Source : Enquêtes, 2013

7 Organisme non gouvernemental

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On peut classer ces apiculteurs en trois catégories :

- Les paysans qui pratiquent l'apiculture par « héritage »

- Les paysans qui ont des formations en techniques apicoles

- Les cueilleurs de miel

Les Paysans qui pratiquent l'apiculture par « héritage »

Ces paysans perpétuent les traditions de l’apiculture de générations en générations. Ils sont

également constitués d’anciens cueilleurs de miel. Les techniques et les matériels apicoles

utilisés restent rudimentaires. Ces paysans n’ont suivi aucune formation. Ces catégories

représentent la moitié des apiculteurs enquêtés.

Les paysans qui ont des formations en techniques apicoles

En 2007, le projet Tany Maitso a octroyé une formation en technique apicole améliorée car

les techniques restent encore traditionnelles. La sensibilisation a été opérée dans le but

d’inciter la population locale à améliorer leurs techniques apicoles. Les apiculteurs formés

représentent 47,3% des populations (Enquêtes, 2013).

Les cueilleurs de miel

Il est difficile d’identifier le nombre de cueilleurs de miel, à cause des sanctions sévères en

cas d’effraction. Ces paysans sont cueilleurs de miel depuis des générations.

I.2.2. Les ONG et les associations : éléments incitateurs à l'activité apicole

Nombreux sont les projets initiés dans le secteur du développement social et la conservation

de la forêt de Manombo. Ces organismes ont également contribué au développement de

l’apiculture. Il s’agit en l’occurrence du projet DURRELL et du projet Tany Maitso.

a. Le projet DURRELL

Le programme Madagascar Durrell Wildlife Conservation Trust gère le un portefeuille

spécifique pour la réalisation des projets de conservation. Il accorde une place de choix au

programme de renforcement des capacités et des institutions promouvant la gestion durable

des ressources naturelles et contribue à la conservation de la biodiversité. Dans la pratique, le

projet Durrell se focalise surtout sur le suivi écologique participatif tout en considérant le

mode de vie et la culture de la population locale.

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Durrell Madagascar met en place son projet de conservation de la forêt de Manombo en

2004. En 2011, l’organisme se lance dans la promotion de l’apiculture auprès des villageois.

Le projet a distribué 200 ruches en caisses dans 18 villages autour de la forêt, dont 8 sont

inclus dans le fokontany de Manombo.

b. Le projet Tany Maitso

Le projet Tany Maitso, travaille avec les villageois de Manombo depuis 2000.Il est

nommé projet Dôdô auparavant et devenu projet Tany Maitso en 2007. Il a surtout sensibilisé

la population au reboisement, action jamais entreprise auparavant. Le reboisement est ensuite

devenu un des moteurs de reconstitution de la végétation des collines dégradées. Cette

activité a largement contribué à la reconstitution du sol pour l’amélioration de l’agriculture.

Les plantes repiquées pour le reboisement sont l’Acacia sp.et l’Eucalyptus robusta.

En 2007, les séances de sensibilisation de Tany Maitso s’orientent vers la société et

l’économie. Des formations ont été données en vue d'améliorer les techniques apicoles. Ce

projet a notamment permis à la population de Manombo de connaître et d’utiliser les ruches à

barrettes ou ruche Top-bar. Dans ce contexte, le projet Tany Maitso travaille avec 10 villages

situés à l’est de la forêt, dont 9 sont inclus dans le fokontany de Manombo.

Malgré les formations et les aides apportées par les projets dans l’activité apicole, la

pratique traditionnelle reste encore prédominante.

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CHAPITRE II : L'IMPORTANCE DES PRATIQUES APICOLES TRADITIONNELLES

L’apiculture traditionnelle consiste à récolter le miel dans les ruches en forêt. Les villageois

attendent ainsi la période de ramassage sans entretenir les ruches dérobées. Ces ruches

« sauvages » sont constituées de troncs d'arbres creusés naturellement ou par les apiculteurs

dans les cavités rocheuses. Ces ruches peuvent par ailleurs être améliorées.

II.1. La diversité des pratiques apicoles locales

Dans la région de Manombo, il suffit de posséder une ruche pour démarrer l’apiculture.

Les habitants ne prennent pas réellement en compte la qualité ou les normes requises pour

son entretien. Seul le miel produit importe. Or, ils sont bien conscients que le taux de

rendement et la qualité du miel dépendent également du traitement de la ruche.

La plupart des ruches utilisées par les villageois sont des ruches traditionnelles simples

(en tronc d'arbre creusé) ou des ruches traditionnelles améliorées (en barrettes ou Top-Bar).

Quelques apiculteurs utilisent néanmoins les ruches en caisse proposées par le projet

DURRELL. Ainsi, outre la cueillette (api cueillette), trois différents types de pratiques

apicoles sont distingués.

II.1.1 L'api cueillette :

Cette activité consiste à la recherche d’essaims sauvages et à en extraire le miel. Cette

pratique est strictement interdite dans la forêt de Manombo surtout dans la Réserve spéciale.

Les villageois extraient le miel en projetant de la fumée produite à partir de feuilles

d'arbre brûlées ou de vieux tissus pour engourdir ou éloigner les abeilles. Ils retirent ensuite

le miel à la main ou avec un couteau. Cette technique non maîtrisée peut provoquer un

incendie.

II.1.2 L'apiculture traditionnelle simple

Cette technique est aussi appelée "Toho-draza ''. Ici, la ruche est nichée dans un tronc

d'arbre creusé naturellement ou par la population elle-même. Les arbres les plus utilisés sont

le Ravenala madagascariensis ou fontsy et le Pandanus sp ou Tsirika. Ces ruches peuvent

également être suspendues sur des branches ou placées à même le sol ou encore sur un

support. Parfois, elles sont placées dans une cavité rocheuse (Photo 1, 2, 3, 4). Elles sont

ensuite laissées à l’abandon le temps d’attendre la période de récolte pour en extraire le miel.

43 % des ruches utilisées sont encore traditionnelles et simples.

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Pour l'apiculture traditionnelle simple, la technique de récolte est similaire à celle de la

chasse au miel. Elle consiste également à enfumer le lieu d’extraction pour éloigner les abeilles.

L'extraction du miel est aussi effectuée à l'aide d'un couteau ou à l

que même le miel immature soit enlevé, car les villageois ne peuvent pas vérifier son état.

20

l'apiculture traditionnelle simple, la technique de récolte est similaire à celle de la

chasse au miel. Elle consiste également à enfumer le lieu d’extraction pour éloigner les abeilles.

L'extraction du miel est aussi effectuée à l'aide d'un couteau ou à la main. Dans ce cas, il se peut

que même le miel immature soit enlevé, car les villageois ne peuvent pas vérifier son état.

Planche 1 : Les variétés de

ruches traditionnelles dans la

zone forestière de Manombo

Photo 1 : ruche faite en tronc de Ravenala madagascariensiscreusé par l’apiculteur et en situation aérienne

Photo 2 : ruche en tronc de Ravenala madagascariensis mais en situation terrestre

Photo 3 : ruche en Pandanus sp.

Photo 4 : ruche placée dans une cavité rocheuse

Source : Auteur, 2013

l'apiculture traditionnelle simple, la technique de récolte est similaire à celle de la

chasse au miel. Elle consiste également à enfumer le lieu d’extraction pour éloigner les abeilles.

a main. Dans ce cas, il se peut

que même le miel immature soit enlevé, car les villageois ne peuvent pas vérifier son état.

: Les variétés de

ruches traditionnelles dans la

zone forestière de Manombo

: ruche faite en tronc Ravenala madagascariensis

creusé par l’apiculteur et en

: ruche en tronc de Ravenala madagascariensis mais en situation terrestre

Pandanus

: ruche placée dans

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II. 1. 3 L'apiculture traditionnelle améliorée

Cette technique consiste en l’utilisation

barrettes ou aux simples baguettes mobiles. Celles

abeilles pour tisser le miel. Les habitants de Manombo ont commencé à utiliser cette méthode

depuis la sensibilisation octroyée p

des personnes enquêtées utilisent cette technique qualifiée de Top

Outre Tany Maitso, le projet Durrell a également proposé cette technique d’élevage. Les

caisses sont constituées de planches en bois fournies par les associations membres du projet.

13 % des ruches utilisées par les villageois sont des ruches en caisse (Enquêtes, 2013).

21

L'apiculture traditionnelle améliorée :

Cette technique consiste en l’utilisation de caisses disposées parallèlement aux

barrettes ou aux simples baguettes mobiles. Celles-ci offrent le support nécessaire aux

abeilles pour tisser le miel. Les habitants de Manombo ont commencé à utiliser cette méthode

depuis la sensibilisation octroyée par Tany Maitso en 2007. Maintenant, on estime que 44

des personnes enquêtées utilisent cette technique qualifiée de Top-bar (Enquêtes, 2013).

Outre Tany Maitso, le projet Durrell a également proposé cette technique d’élevage. Les

de planches en bois fournies par les associations membres du projet.

% des ruches utilisées par les villageois sont des ruches en caisse (Enquêtes, 2013).

Planche 2 : Variétés des ruches

améliorées

Photo 5 : Ruche en caisse à barrettes

Photo 6 : Ruche en tronc de Ravenala madagasacriensis barrettes

Photo 7 : Ruche en caisse du projet DURRELL

Source : Auteur, 2013

de caisses disposées parallèlement aux

ci offrent le support nécessaire aux

abeilles pour tisser le miel. Les habitants de Manombo ont commencé à utiliser cette méthode

ar Tany Maitso en 2007. Maintenant, on estime que 44 %

bar (Enquêtes, 2013).

Outre Tany Maitso, le projet Durrell a également proposé cette technique d’élevage. Les

de planches en bois fournies par les associations membres du projet.

% des ruches utilisées par les villageois sont des ruches en caisse (Enquêtes, 2013).

: Variétés des ruches

: Ruche en caisse à

: Ruche en tronc de Ravenala madagasacriensis à

: Ruche en caisse du

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Les techniques restent encore traditionnelles, mais l'utilisation des ruches à barrettes ou

Top-bar (toho-bar) facilite l'extraction du miel. La mise en place des barrettes facilite la

vérification de la maturité du miel. Les apiculteurs peuvent donc visiter régulièrement leurs

ruches. Pour extraire le miel, il suffit simplement de soulever la barrette et arracher le miel en

brèches.

La qualité et la quantité du miel produit dépendent des modes et techniques appliquées.

Les techniques traditionnelles simples comportent de nombreuses contraintes par rapport à

ceux des techniques améliorées (tableau 3). Concernant les techniques simples, les moyens et

les ruches utilisés compliquent la manipulation des colonies, ainsi que la vérification de la

maturité du miel lors de période de récolte. Elles favorisent également une difficulté aux

abeilles à remplir la ruche en raison de sa forme. Ces obstacles perturbent les colonies. Par

conséquent, les rendements ne sont pas satisfaisants car d’une part, les produits de la ruche

sont faibles et d’autre part, la qualité n’est pas bonne c'est-à-dire que le miel contient

beaucoup d’eau et se conserve difficilement.

Par contre, l’adoption des ruches à barrettes améliore le rendement et la qualité du miel.

En effet, les techniques facilitent la vérification de la maturité du miel et les paysans de

Manombo manipulent aisément les colonies. En outre, par rapport à celle de l’apiculture

traditionnelle simple, les techniques améliorées demandent un investissement conséquent et

les apiculteurs sont également victimes de vol. De ce fait, beaucoup de paysans préfèrent

pratiquer les ruches simples ne nécessitant aucun investissement. C’est pourquoi, la pratique

locale reste prédominante.

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Tableau 4 : Evaluation des quatre pratiques apicoles

Avantages Contraintes Api cueillette Pas besoin

d'investissement Pas d'entretien Un moyen rapide d'obtenir de l'argent

Par hasard Interdite dans la Réserve Faible rendement Les techniques peuvent endommager la forêt et la colonie d’abeilles

Apiculture traditionnelle Pas besoin d’investissement et d'entretien

Faible rendements La ruche n'est pas durable Il est difficile d'enlever les plaques operculées afin de vérifier la maturité. Les ruches sont peu entretenues et victimes de parasites. Les techniques de récolte utilisées perturbent les colonies La colonie perd du temps à reconstituer les plaques une fois la récolte est passée Les reines peuvent être tuées lors des manipulations Le miel est récolté trop tôt

Apiculture améliorée à ruche en caisse

Rendement élevé Visite plus facile des abeilles La colonie est en sécurité des ennemies La pureté de miel est assurée La reconstitution des plaques est rapide

Nécessite d'investissement pour les matériaux de construction de ruche : planche, marteau, clous.... Les ruches sont faciles à voler

Apiculture améliorée à ruche en caisse Top bar

Meilleur rendement La visite des rayons est très facile On peut savoir la maturité du miel On peut extraire le miel uniquement à sa maturité On peut partager les essaims La reconstitution des plaques est très rapide

Nécessite d'investissement pour les matériaux Les caisses sont volées facilement

Source : Auteur, 2014

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Malgré les différentes techniques adoptées par les paysans et l’amélioration apportée par les

ONG, l’activité est encore secondaire.

II. 2. L’apiculture : une activité secondaire

A Manombo, l'apiculture demeure une activité d'appoint. Le nombre de ruches utilisées est

faible. Les paysans ne les visitent pas régulièrement. Le rendement dépend de la période de

floraison.

II. 2. 1. L’insuffisance de ruches utilisées par les apiculteurs

L’exploitation apicole peut être une source de revenu principale lorsqu’un apiculteur

utilise au moins 10 à 20 ruches. En effet, le rendement est considérable parce que plus les

ruches sont nombreuses, plus le rendement est élevé et apporte ainsi des revenus importants

pour l’exploitant, ce qui peut satisfaire les besoins annuels des ménages apiculteurs8. Par

contre, lorsque les ruches utilisées sont insuffisantes c'est-à-dire moins de dix, le rendement

est moyen voire même faible. Donc, les revenus restent complémentaires. Dans la région de

Manombo,parmi les villageois enquêtés, aucun ne dispose d’une dizaine de ruches. Un

paysan dispose d’un maximum de 5 ruches représentant 15.79 % des apiculteurs (figure 5).

Ceux qui ont recours à une seule ruche représentent 31.58 % des apiculteurs (figure 5). Ce

qui signifie que, les ruches utilisées par le paysan restent insuffisantes pour que l’apiculture

soit une activité principale.

Figure 5 : Le nombre de ruches par paysan Source : Enquêtes, 2013

8 Dans la région d’Analamanga, la filière apicole concerne 20 à 70 % du revenu des ménages (Gazetin’ny Nosy,

2013 )

0

5

10

15

20

25

30

35

1 2 3 4 5

Effectifs %

Nombre de ruche

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25

II. 2. 2. L’apiculture : une activité saisonnière

A Manombo, cette activité comprend trois activités principales : l’essaimage, les visites de

ruches et la récolte.

L’essaimage

L’essaimage consiste à poser la ruche dans un endroit non investi par les colonies d’abeilles.

Ces ruches se trouvent dans la forêt ou au cœur des champs de culture. La population utilise

des produits “attire-essaim” pour capturer les colonies. La cire d'abeille associée à de la

citronnelle est à cet effet placée dans la ruche ou sur une caisse déposée à l’endroit repéré.

Cette opération se déroule durant le mois de septembre (tableau 5) car les essaims migrent

vers la forêt pour profiter de leur floraison en cette saison, c’est le début de la floraison. Cette

activité est nécessaire pour ceux qui veulent démarrer l’apiculture. Autrement dit, c’est

l’activité primordiale de l’élevage d’abeille. Les paysans profitent ce moment pour piéger des

colonies à nidifier. Parfois, ils ont toujours réussi l’opération grâce à l’abondance des

colonies dans la forêt. Cette action ne prend pas beaucoup de temps car il suffit juste de poser

la ruche et attendre une semaine après pour que les colonies soient bien installées, puis on la

récupère. De ce fait, les villageois peuvent faire ses activités agricoles sans interactions.

Les visites de ruches

Les visites de ruches sont nécessaires pour contrôler leur état et d’en prendre soin. Les

apiculteurs doivent en effet surveiller l’état des couvains et des provisions. Cette action se

passe pendant le mois d’octobre jusqu’en novembre (tableau 5) parce que, les plaques

commencent à être en maturité durant ces mois et c’est aussi la période de récolte. Donc, ils

inspectent essentiellement leurs ruches pour vérifier la maturité du miel afin de récolter les

plaques operculées et voir s’il y en a des ennemies qui profitent les provisions des colonies

comme les fourmis. Les paysans font cette action le matin avant d’aller travailler au champ

pour bien organiser les deux activités.

La récolte

La période de récolte débute avec la période de floraison de la forêt de Manombo. « Lorsque

la grande floraison est là, le miel est mature » selon les villageois. Cette période coïncide

également avec la période agricole et de soudure pendant laquelle la population a besoin de

plus amples sources d’alimentation. L'exploitation du miel est donc liée aux besoins de

chaque famille. Elle complète les besoins en nourriture des ménages apiculteurs. Cette

opération commence en octobre où le miel commence sa maturité et s'achève en mars où les

plantes mellifères en floraison diminuent et la forte pluie perturbe aussi l’activité durant ce

Page 38: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

26

mois. La période de forte production se situe en novembre et en décembre car la plupart des

plantes mellifères fleurissent en abondance. L’extraction du miel ne dure que 3 heures

maximum dans une semaine, donc, elle n’a pas d’impact sur le calendrier agricole même s’il

y a une saturation entre le calendrier apicole et le calendrier agricole.

Tableau 5 : Le calendrier apicole de Manombo

Mois

Activités

J F M A M J J A S O N D

Essaimage

Visite des ruches

Récolte

Forte productivité

Source: Auteur, 2013

Conclusion partielle de la première partie

L'apiculture est une activité qui requiert d’importantes ressources et une grande disponibilité

humaine. Manombo offre un environnement apicole favorable. Les colonies d'abeilles

mellifères locales Apis mellifica var unicolor y vivent en effet en grand nombre et en liberté.

Les villageois les mettent facilement en ruche après leur capture. La forêt de Manombo abrite

également une grande variété de plantes mellifères naturelles et secondaires qui demeurent

les niches de prédilection des abeilles. La présence des deux rivières de Takoandra et de

Menatsimba et leurs affluents satisfait en outre les besoins en eau des abeilles. L’activité est

incitée par le projet Tany maitso et le projet DURRELL.

Les techniques apicoles pratiquées par les villageois et la saisonnalité de l’activité

caractérisent la faiblesse de l’apiculture dans la région de Manombo. Ainsi, cette activité ne

peut pas être, en ce moment, une source de revenu principal pour la population locale. Par

contre, le fait que la récolte des produits apicoles tombe bien pendant la période de soudure

assure les besoins en nourriture des ménages apicoles.

L’analyse de l’environnement apicole dans la région de Manombo nous permet

d’évaluer les apports sociaux, économiques et environnementaux de cette activité.

Page 39: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

27

DEUXIEME PARTIE

LES APPORTS BENEFIQUES DE

LA PRATIQUE DE L’APICULTURE

DANS LA ZONE FORESTIERE DE

MANOMBO

Page 40: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

28

La pratique de l’apiculture dans la zone forestière joue un rôle social, économique et

environnemental. C’est avant tout une activité productrice des produits alimentaire pour la

population locale et génératrice de revenu monétaire. Cette activité est aussi un facteur de

préservation des diversités biologique grâce au rôle pollinisateur des abeilles et permet de

contrôler la raréfaction des colonies.

CHAPITRE III: L'APICULTURE: PRODUCTRICE DES PRODUITS UTILES ET

SOURCE DE REVENU COMPLEMENTAIRE

L'apiculture fournit des produits nécessaires à la vie quotidienne l’homme tels que le miel, la

cire, la gelée royale, le pollen et la propolis mais les produits apicoles les plus utilisés par la

population de Manombo sont le miel et la cire. La vente de ces produits procure également de

revenu complémentaire appréciable pour la population locale.

III.1. Les usages locaux des produits apicoles

La population de Manombo exploite le miel et les abeilles comme produit nutritif,

thérapeutique et cosmétique.

III.1.1. Le miel : un produit nutritif et thérapeutique

Le miel est le principal produit de la ruche. Il est fabriqué par les abeilles et leur sert

de nourriture. C'est un élément sucré et visqueux. Généralement, le miel est le résultat de

l'action d'une enzyme fournie par l'abeille sur le nectar qu'elle a préalablement butiné sur une

fleur. S'en suit une autre série de réactions chimiques à l'intérieur de la ruche pour donner le

miel que les abeilles déposent dans les alvéoles9.

La majorité de la population riveraine de Manombo utilise le miel surtout comme

produit pharmaceutique. Les apiculteurs l’utilisent en guise de remplacement du sucre. Il peut

être mélangé avec du café ou du manioc. Parfois, les enfants mangent aussi les brèches pour

leur goûter. Ainsi, un ménage consomme entre 0.25 à 1 litre de miel par an seulement pour

leur médicaments (enquêtes, 2013). En effet, le miel a se riche et vertus en tant qu’ aliment

riche et énergétique, il contient 335kcal/100g (Andriamarovololona, 2003), des vitamines

(B1, B2, B3, B5, B6, et C), en plus petite quantité de vitamine A, B8, B9, D et K , des acides

organiques et des sels minéraux composés de plus d’une trentaine d’éléments10. Ce produit

9santé.journaldesfemmes.com, 2013.

10 Les divers constituants du miel sont détaillés dans l’annexe Ib

Page 41: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

29

tient donc, une place importante dans la nourriture de la population locale car il peut

remplacer le sucre à cause des apports énergiques que le sucre important.

Grâce aux facteurs antibiotiques regroupés sous le nom de l’inhibine, le miel tient une

place déterminante dans la vie sanitaire de la population locale. Chaque ménage stock

quelques centilitres de miel pour soigner certains maladies comme la toux ou les maux de

gorge en le mélangeant avec de l'eau chaude. Il permet également de faire un massage

thérapeutique, calmer la douleur causée par les vaccins et les piqûres. Enfin, il contribue au

traitement des plaies et des brûlures. A ces effets, l’utilisation du miel comme produit

médicinal résout en moitié l’absence des médicaments dans la zone ainsi que son

éloignement du centre de santé de base11.

Par ailleurs, le miel a un rôle important dans les rites et cérémonies traditionnelles

malgaches, au même titre que les alcools et les bœufs qui sont sacrifiés pendant ces

cérémonies.

Les villageois de Manombo exploitent aussi la cire d'abeille pour des raisons

cosmétiques.

III.1.2. La cire d'abeille: un produit cosmétique

La cire d'abeille est le second produit exploité par les apiculteurs. C'est une sécrétion

de l'abeille ouvrière, utilisée comme matériau de construction des rayons de la ruche12. Elle

est composée essentiellement de matières organiques basiques comme l’atome de carbone,

l’hydrogène et l'oxygène13. Elle est généralement de couleur blanchâtre transparente (photo

12) mais elle devient jaune après avoir été manipulée. Une abeille ouvrière produit six

écailles de cire toutes les 12 heures et il faut environ un million d'écailles de cire pour

produire 1 kg de cire d'abeille. Les abeilles qui produisent de la cire ont besoin de beaucoup

de nourriture, ils consomment environ 8 kg de miel pour 1 kg de cire14 donc elles doivent

recourir à plusieurs essences floristiques pour subvenir ces besoins.

La cire d'abeille a beaucoup d'utilisation. En général, les apiculteurs l' exploitent pour

fabriquer des produits de beauté (environ 40% du commerce mondial de ce produit est utilisé

pour l’industrie cosmétique, principalement de la cire d’abeille de première classe qui n’a pas 11

Le CSB I est implanté respectivement au chef-lieu de commune (Ankarana) constitué d’un dispensaire et d’une maternité. 12

PPRR- Programme de Promotion des Revenus Ruraux. (2007) 13

sante.journaldesfemmes.com/pratique/bien-être/3422/connaître les produits-de-l'apiculture.html 14

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, 2010

Page 42: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

30

été surchauffée, très pure et sans propolis)15, pour des préparations pharmaceutiques, pour la

fabrication de bougies et d’éléments de décoration, pour traiter les voitures, les meubles, les

chaussures ou certains cuirs… De ce fait, dans certains cas, la cire d'abeille est considérée

plus précieuse que le miel. Par contre, dans les villages de Manombo, les apiculteurs

exploitent peu ce produit apicole. Ce sont les femmes qui valorisent mieux ce dernier à des

fins cosmétiques. Elles le mélangent avec de l'huile de noix de coco pour rendre les cheveux

plus doux et pour les faire pousser. Aussi, les apiculteurs l’utilisent pour attirer les essaims de

colonie dans une ruche vide. Donc chaque apiculteur doit conserver un petit morceau.

Préparation de la cire d'abeille

La cire d'abeille est une substance solide à température ambiante. Elle devient

cassante lorsque la température descend en dessous de 18°C et se ramollit rapidement.

Lorsque la température atteint environ 35-40°C, la cire devient flexible. Pour avoir un

morceau de ce produit, les paysans récupèrent d'abord manuellement les résidus des brèches

mangés par les enfants ou des résidus d'extraction du miel. Puis, ils lavent les brèches avec de

l'eau pour dissoudre le pollen. Les brèches sont ensuite bouillies pendant 20mn dans des

récipients remplis d'eau : une petite cocotte, un « kapôka »16 ou encore une assiette. Après

quelques heures, la cire d'abeille prend la forme du récipient et on la laisse refroidir pour

récupérer la cire qui surnage.

Pour la préparation de la cire avec l'huile de noix de coco, les femmes fondent la cire

une deuxième fois dans une petite cocotte, puis mélangent le tout. Bref, les villageois de

Manombo exploitent ce produit de façon traditionnel.

III.1.3. Le pollen, la propolis et la gelée royale: des produits apicoles non valorisés par

les villageois.

Ces trois sous-produits ont aussi leur importance dans l'apiculture mais la population de

Manombo ignore leur existence et ne les exploiter pas.

- Le pollen, contient des vitamines B, des protéines et des oligo-éléments (Fe, Cu et S)

- La propolis, une substance prélevée par les abeilles au niveau des bourgeons. Elles

s'en servent pour consolider les ruches ou pour boucher les trous. La propolis dispose

également des vertus antibiotiques. Elle est très collante et difficile à extraire ce qui

15

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, 2010 16

Un gobelet

Page 43: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

31

rend la récolte très faible. D’ailleurs, la ruche n’en produit pas beaucoup et stocke peu

(quelques centaines de grammes par an). Comme la cire, la propolis entre dans la

composition de produits de traitement du bois et de vernis elle est surtout très prisée

pour ses usages médicinaux. Parmi ses qualités, elle permet de soulager les maux de

gorge, le rhume, les angines et sert contre l’infection ou encore de cicatrisant

- La gelée royale : est sécrétée par des glandes que possèdent les abeilles ouvrières et

serre à nourrir les jeunes larves durant les premiers jours. Cette sécrétion a une

couleur blanchâtre se rapprochant de la nacre. C'est un produit très prisé par l'homme

et, du coup, il coûte plus cher que les autres produits issus de la ruche. C’est une

substance nécessaire à la croissance. Elle est très riche en vitamines et en sels

minéraux, utile en pharmacie. Chaque ruche en contient quelques millilitres. (photo 8)

Photo 8: gelée royale, www.apiservices.com, 2012

Riche en substance nutritive, énergétique, thérapeutique et cosmétique, les produits apicoles

occupent une place importante dans la vie sanitaire et sociale de la population riveraine de

Manombo. Néanmoins, l’exploitation de ces produits ne se limite pas uniquement à ces

formes d’utilisation mais les villageois l’exploitent aussi pour des raisons économiques.

III.2. La vente des produits apicoles : source de revenus complémentaires

Pendant la période de soudure ou « Sakave », les paysans cherchent à subvenir à leurs

besoins quotidiens. Au cours de saison agricole et pluvieuse, la population subit des crises de

nourriture. Les fruits de Typhonodorum lyndleyanum « via » (photo 9), le manioc, les

bananes, les patates douces, Discoa sp. « Bodoa » (photo 10), Artocarpus heterophyllus ou

Apaly, (photo 11) et Tacca pinnatifida ou « Tavolo » sont les plus consommés. C’est aussi la

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période de récolte des produits apicoles durant laquelle la production est considérable et la

vente du miel et de la cire d’abeille

produits apicoles peuvent parfaitement subvenir aux besoins des ménages apiculteurs durant

la période de soudure.

32

période de récolte des produits apicoles durant laquelle la production est considérable et la

vente du miel et de la cire d’abeille sont rentables. Ainsi, les revenus issus de la vente des

produits apicoles peuvent parfaitement subvenir aux besoins des ménages apiculteurs durant

Planche 5 : Quelques

exemples de nourriture

des villageois de

Manombo pendant la

période de soudure

Photo 15 : Tubercules de

Discoa sp.ou Bodoa

Photo 16 : Fruit de

Typhonodorum

lyndleyanum ou Via

Photo 17 : Fruit d’

Artocarpus heterophyllus

ou Apaly

Source : Auteur, 2013

Planche 3 : Quelques

exemples de

nourriture des

villageois de

Manombo pendan

période de soudure

Photo 9 : Fruit de Typhonodorum lyndleyanum ou « Via »

Photo 10 : Tubercules de Discoa sp. ou « Bodoa »

Photo 11 : Fruit d’Artocarpus heterophyllus

Source : Auteur, 2013

période de récolte des produits apicoles durant laquelle la production est considérable et la

sont rentables. Ainsi, les revenus issus de la vente des

produits apicoles peuvent parfaitement subvenir aux besoins des ménages apiculteurs durant

: Quelques

exemples de nourriture

des villageois de

Manombo pendant la

période de soudure

: Tubercules de

ou Bodoa

: Fruit de

ou Via

: Fruit d’

Artocarpus heterophyllus

: Auteur, 2013

: Quelques

Manombo pendant la

période de soudure

: Fruit de

ou

: Tubercules Discoa sp. ou

: Fruit

: Auteur, 2013

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33

III .2.1. La production locale des produits apicoles

La période de production s’étend entre le mois d’Octobre et le mois de Mars, et c’est au mois

de Novembre et de Décembre que la productivité est très importante (tableau 6). Dans la

région de Manombo, un apiculteur peut effectuer un à cinq récoltes par ruche par an. Pendant

la forte production, il peut réaliser deux récoltes dans un mois puisque la production est

élevée et les abeilles peuvent remplir rapidement les vides que les apiculteurs ont collectés.

Le miel issu de cette nouvelle production est ainsi d’excellente qualité.

Tableau 6 : calendrier de nourriture des habitants de Manombo

Mois M J J A S O N D J F M A

Période SAISON DE PRODUCTION PERIODE DE SOUDURE

Nourriture RIZ RIZ+MANIOC VIA-TAVOLO-IGNAMES-MANIOC

Production de miel

Source : Auteur, 2013

La production moyenne annuelle de miel

Dans les villages de Manombo, la totalité de la production moyenne annuelle de miel est

estimée à 618 kg dont la production moyenne par apiculteur est de 32 Kg/an (enquêtes,

2013). Par rapport à la production moyenne nationale elle est très faible. Dans la ville de

Manakara, à titre de référence, les apiculteurs produisent 39 743 kg/an dont le nombre de

ruches varie entre 15 et 88 ruches (Dehalais, 2012).

Les rendements du miel dépendent du type et de la qualité des ruches utilisées. D’abord, les

ruches traditionnelles ont le plus faible rendement, de 2 à 3 litres par ruche par récolte et de 4

à 5 litres par ruche par récolte pendant la forte production. Ensuite, les ruches en caisse

peuvent produire en moyenne 5 à 6 litres/ruche/récolte et elles peuvent atteindre 7 litres

pendant la forte production. Enfin, la ruche qui a le rendement moyen le plus élevé est la

ruche Top bar. La productivité moyenne par ruche par récolte est de 6 à 7 litres mais elle peut

atteindre jusqu’à 8 à 10 litres pendant la forte production. (Tableau 7)

Les ruches traditionnelles ont un faible rendement à cause de sa forme en rayon fixe qui

complique son remplissage par les abeilles. La production est ainsi limitée car les abeilles

Page 46: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

34

prennent beaucoup de temps à construire les rayons. Par ailleurs, les ruches Top bar sont

souvent très grandes pour avoir une forte productivité en miel. Les barrettes placées au-

dessus de la ruche aident les abeilles à construire facilement les rayons.

Les rendements moyens par apiculteur par an

Les rendements du miel par apiculteur par an dépendent essentiellement du nombre et du type

de ruche utilisée par l’apiculteur. Ils varient entre 12 et 40 kg (tableau 7). Un apiculteur

pourra produire jusqu’à 56 kg de miel par an s’il dispose de 4 ou 5 ruches traditionnelles et

d’une ruche top bar. Ces productivités sont suffisantes pour les apiculteurs au niveau local

La production de la cire

La production de la cire d’abeille est faible par rapport à celle du miel. Elle représente

généralement de 2 à 2,5 % de la production du miel. Si les apiculteurs de Manombo

valorisent mieux la cire d’abeille, la production de cette dernière pourra atteindre jusqu’à

12,36 kg/an. Mais les villageois n’exploitent que quelque produit dont la production qui est

estimée à 0,5 kg par apiculteur par an.

Tableau 7: Les rendements moyens du miel

Types de ruche Rendements moyens en Litre/ruche/récolte

Forte production en Litre/ruche/récolte

Rendements moyens en Kg/ruche/an

Ruche traditionnelle

2 à 3

4 à 5

12 à 15

Ruche en caisse

5 à 6

7

30

Ruche Top bar

6 à 7

8 à 10

40

Source : Enquêtes, 2013

Page 47: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

35

III.2.2. La vente du miel et de la cire d'abeille: une activité rémunératrice

La plupart des produits apicoles exploités par les villageois de Manombo est destinée au

marché pour compléter les besoins financiers des ménages. Le miel est vendu au marché

local, soit au marché de Manombo tous les samedis, soit au marché de Marompanahy tous les

mercredis ou bien à Farafangana lorsque la production est satisfaisante, c'est-à-dire

supérieure ou égale à 10 litres. Par contre, la cire d’abeille est collectée par des personnes qui

font le « vadi-varotra » ou échange. Cette opération consiste à acheter des produits à des prix

très bas pour ensuite les vendre plus chers dans les chefs-lieux comme Farafangana et

Vangaindrano pour réaliser un bénéfice. L’argent obtenu servira à acheter des produits de

première nécessité (PPN) en ville pour les vendre ensuite sur le marché local et ainsi de suite.

Le prix du litre du miel varie selon le lieu de vente. Au sein des villages, il est vendu à 2500

ariary le litre, 3000 ariary sur le marché local et 4000 ariary sur le marché régional. Lorsque

la récolte est bonne (supérieure ou égale à 5 litres), toute la production sera vendue en liquide

dans une bouteille plastique. Par contre, si celle-ci est insuffisante, entre 2 à 3 litres, le miel

sera vendu en brèche ou et en détails entre 100 à 200 ariary le morceau et le miel en fluide

sera vendu à 100 ariary la cuillère à soupe. À Farafangana, la cire d’abeille est de 7000 ariary

le kilo. A Manombo, la production locale est assez faible et le morceau est vendu à 1500

ariary. Si les apiculteurs de Manombo exploitent toute la cire d’abeille provenant du miel

extraite, celle-ci peut régénérer des revenus importants pour eux.

Les revenus moyens annuels de la vente du miel et de la cire d’abeille

Le bénéfice annuel des produits apicoles varie de 9000 à 271 000 ariary par apiculteur

(tableau 8). Les acheteurs sont constitués parfois des passagers de la RN12 et la population

locale. Cette vente de produits apicoles représente en moyenne 15,41 % des revenus annuels

des ménages apiculteurs (tableau 9). La plupart des recettes apicoles est parfois destinée à

l’achat des fournitures scolaires, des ustensiles de cuisines et des effets vestimentaires. Par

contre, si les rendements sont élevés, les apiculteurs auront plus d’argent pour acheter des

animaux à élever comme le sanglier17 et d’autres produits comme des appareils électroniques.

Dans la plupart du temps, la vente de ruche avec les essaims permet de faire quelques

économies d’environ 20 000 à 40 000 Ariary. Cette somme sera nécessaire pendant la période

de soudure.

17

A Manombo, le sanglier est considéré comme élevage de porc (photo 18)

Page 48: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

36

Tableau 8 : Les revenus dérivés de la vente des produits apicoles

Revenus en ariary/an Miel Cire d’abeille TOTAL

Revenus moyens 98 000 3000 111 000

Revenus minimum 7500 1500 9000

Revenus maximum 264 000 7000 271 000

Source: Auteur, 2013

Tableau 9 : Comparaison du budget familial entre ménage apiculteur et ménage non apiculteur

Revenus moyens

annuels (Ariary)

Dépenses moyennes

annuelle (Ariary)

Epargne

moyenne

annuelle

Ménage apiculteur* 720 000 662400 57600

Ménage non

apiculteur

700 800 662400 38400

*15,41% de la vente des produits apicoles sont comptabilisé sur le revenu des ménages

apiculteurs

Source : Auteur, 2013

Les produits issus de l’apiculture dans les villages de Manombo contribuent de manière

significative à satisfaire les besoins quotidiens des ménages (nourriture, médicaments,…) et à

réaliser des revenus complémentaires puisque les revenus des paysans sont limités. Elle

participe également à la préservation des diversités biologiques.

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37

CHAPITRE IV : L’APICULTURE : FACTEUR DE PRESERVATION DES DIVERSITES

BIOLOGIQUES

L’apiculture est souvent considérée comme une simple activité agricole mais au final, elle

permet de conserver les diversités biologiques. Primo, elle participe à la régénération et la

préservation de la forêt par le biais de la pollinisation des abeilles. Secundo, l’apiculture

contribue à la multiplication des colonies des abeilles dans une ruche. Tercio, elle concourt à

la sensibilisation de la population locale dans la protection de la forêt.

IV.1. L’abeille : un agent pollinisateur par excellence

La reproduction végétale repose sur le transfert du pollen des anthères (partie mâle de la

fleur) aux stigmates (partie femelle de la fleur), soit sur la même plante, soit sur des plantes

différentes qui peuvent se trouver à une certaine distance l’une de l’autre. Plusieurs espèces

d'insectes visitent les fleurs pour y récolter le nectar et le pollen. Bien souvent, certains

insectes transportent des grains de pollen, contribuant ainsi à la pollinisation. Les abeilles

mellifères sont des insectes pollinisateurs extrêmement efficaces pour les raisons suivantes:

elles ont le corps couvert de poils où des milliers de grains de pollen s’y fixent

facilement quand elles parcourent la fleur ;

elles ne visitent qu'une seule variété végétale à leur sortie de la ruche. Normalement,

une abeille mellifère peut visiter jusqu’à 50 à 1 000 fleurs de cette même variété en un

seul voyage d’un quatre heures18.

elles butinent sans cesse, non seulement pour récolter la nourriture nécessaire à leurs

propres besoins, mais aussi pour répondre aux besoins quotidiens en nectar et en

pollen de la colonie.

On estime que 80 pour cent des plantes à fleurs sont entomophiles, c’est-à-dire qu’elles

dépendent plus ou moins de la pollinisation des insectes pour se reproduire. Il a été même

estimé que la moitié des pollinisateurs des plantes tropicales sont des abeilles (Bradbear,

2010).

18

Nicola Bradbear, 2010, Le rôle des abeilles dans le développement durable, Manuel sur la récolte, la transformation et la commercialisation des produits et services dérivés les abeilles. ONU Pour l’alimentation et l’agriculture

Page 50: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

38

Dans la forêt de Manombo, plusieurs essences floristiques sont visitées par les abeilles

mellifères qu’elles soient dans la grande forêt ou dans les plantations.

IV.1.1. Les plantes visitées par les abeilles

Les fleurs visitées par les abeilles dans la zone de Manombo sont très diversifiées. On peut

les catégoriser en deux types de végétations :

- Les végétations naturelles

- Les plantations et les cultures

Les végétations naturelles

Les végétations naturelles sont les composantes de la grande forêt. La plupart des plantes

visitées par les abeilles proviennent de la forêt naturelle. Ces espèces sont identifiées à partir

de la bibliographie, des enquêtes menées auprès des villageois et des observations directes.

La majorité des plantes visitées par les abeilles sont des plantes endémiques de Madagascar.

Les abeilles visitent différentes familles de plantes dans la forêt de Manombo pour

s’approvisionner (Annexe IIa). Cela signifie que beaucoup d’espèces floristiques dépendent

de la pollinisation des abeilles. Elles préfèrent tant bien les végétations primaires que les

végétations secondaires. On trouve les mêmes espèces dans la réserve spéciale et dans la forêt

classée, sauf pour quelques-unes. Dans la majorité des cas, les végétations secondaires dans

la forêt classée sont les plus visitées par les abeilles que celles dans la réserve spéciale.

(Figure 6, 7). Cela est expliqué par l’abondance des végétations secondaire dû à la

dégradation massive de la forêt classée.

Page 51: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

Figure 6 : Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Réserve spécialeSource: Inventaire, 2013

Figure 7 : Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Forêt classéeSource : Inventaire, 2013

Les plantations et les cultures dans les villages aident les abeilles à compléter leurs besoins en

nourriture lorsque les fleurs dans la grande forêt sont insuffisantes pendant la période en

dehors de la grande floraison.

26%

33%

39

: Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Réserve spéciale

: Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Forêt classée

Les plantations et les cultures dans les villages aident les abeilles à compléter leurs besoins en

nourriture lorsque les fleurs dans la grande forêt sont insuffisantes pendant la période en

74%

Proportion des plantes visitées dans la formation primaire

Proportion des plantes visitées dans la formation secondaire

67%

Proportion des plantes visitées dans la formation primaire

Proportion des plantes visitées dans la formation secondaire

: Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Réserve spéciale

: Proportion des plantes visitées par les abeilles dans la Forêt classée

Les plantations et les cultures dans les villages aident les abeilles à compléter leurs besoins en

nourriture lorsque les fleurs dans la grande forêt sont insuffisantes pendant la période en

visitées dans la formation

visitées dans la formation

visitées dans la formation

visitées dans la formation

Page 52: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

40

Les plantations et les cultures

Les arbres fruitiers, cultivés par les paysans autour des villages pour clôture, sont les préférés

des abeilles. Parmi ces arbres, on peut citer les manguiers, les bananiers et les letchis. Par

ailleurs, la plantation de caféier est une activité très répandue. La récolte est destinée à être

commercialisée. Les abeilles jouent aussi un rôle important dans l’amélioration de la qualité

et la quantité des cultures. Les rendements dérivés par la pollinisation des abeilles sont

difficiles à identifier mais on peut constater la baisse des productivités lorsque les colonies

diminuent. Les villageois de Manombo constatent que cette culture dépend aussi de la

pollinisation des abeilles. Concernant les espèces reboisées, les Eucalyptus et les Acacia sont

identifiés comme mellifère dans cette zone. Entre autres, l'abondance des zones reboisées en

Grevillea sp.dans la région constitue une véritable source de nourriture pour les abeilles.

Tableau 10 : Les plantations et les cultures dans les villages

Plantes mellifères Noms scientifiques FAMILLE

Caféier Coffea arabica RUBIACEAE

Bananier Musa sp. MUSACEAE

Manguier Mangifera indica ANACARDIACEAE

Letchis Litchi chinensis SAPINDACEAE

Eucalyptus Eucalyptus sp. MYRTACEAE

Grevillea Grevillea sp. PROTEACEAE

Acacia Acacia sp. FABACEAE Source : Inventaire, 2013

IV.1.2. L’identification des plantes mellifères par la population locale

La qualité et le goût de miel varient selon les environnantes et l’appellation du miel est en

fonction de l’abondance des plantes mellifères. La population de Manombo connaît bien les

fleurs qui fournissent les principales nourritures des abeilles par la couleur et l’odeur du miel.

Le miel se différencie selon les noms de ces plantes à Manombo. On peut citer ainsi 6

variétés de miel : le miel « fatsinakoho », le miel « fontsy », le miel « grevillia » le miel

« haronga » du mois de Janvier et février et le miel eucalyptus. D’après les villageois, le miel

« fatsinakoho » est le plus délicieux car il possède une odeur très parfumée. Par ailleurs, le

miel eucalyptus est le plus demandé à Madagascar. Pourtant, il n’est pas très apprécié par les

villageois de Manombo à cause de son goût.

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41

Tableau 11 : Liste des plantes mellifères selon les villageois

Plantes mellifères Floraison Pollen Nectar

Fatsinakoho Octobre-Novembre + +

Haronga Janvier-février + +

Hazondrano Octobre-Novembre + +

Mokaragna Septembre-Octobre + +

Ravinala ou Fontsy Octobre-Novembre + +

Grevillia Août-Septembre + +

Kinininy Avril-Mai + +

Litchi Chinensis Août-Septembre + +

Rotra + +

Source: Enquêtes, 2013

Ces plantes ne sont pas seulement sources de nourritures pour les abeilles mais elles ont aussi

leur importance au niveau local. Ainsi, les apiculteurs les protègent à cause de leur activité

mais aussi pour la collecte des bois morts lors de la période de floraison. Par contre,

beaucoup des paysans ne pratiquent pas l’apiculture et ne comprennent pas l’importance de

ces espèces pour l’activité apicole. La population riveraine de Manombo utilise les bois

forestiers pour la construction de case traditionnelle, la fabrication de pont ou de pirogue. Elle

s’en sert également comme bois de chauffe. Le bois le plus utilisé est le fameux bois

d’Humbertia ou « fatsinankoho » (tableau 12). Les ménages utilisent ainsi presque toutes les

espèces forestières. L’amélioration de l’apiculture permet ainsi d’assurer la régénération de

ces plantes et la conservation de la forêt, en fait cette activité se pratique en équilibre parfait

avec la forêt naturelle. La dégradation ou la disparition de cette dernière remet en cause la

conservation des colonies d’abeilles car l’insuffisance de leur nourriture les incite à migrer

vers d’autres endroits ou à les faire disparaître facilement. Nicher ces colonies dans une ruche

est donc une meilleur option pour les protéger.

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42

Tableau 12: L’utilisation des plantes méllifères par la population locale

Noms Case traditionnelle Bois de chauffe/charbon

Bois de Charpente

Autres*

Ambilazo +

Ambora + + + Arongampanihy + Croton sp. Fatsinankoho + + + + Foto + + + Fotsakara + + + Hafotra + +

Hafotrafotsy Hafotra mena Haronga + + +

Hazomamy Hazondrano + Lalona + + +

Mokaragna + + + Rara + + + Ravinala +

Rehiaka Rotra + + Taimbarika + + +

Tamenaka + Tsirika

Vahamainty

Valotra + + + Varongy + + + Vatsila +

Vatsilambato + Voasingiry + Kininina +

Grevillia + + Acacia + + *médicaments, pont, pirogue Source: Enquêtes, 2013

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43

IV-2- L’enruchement des abeilles maintient la raréfaction des colonies

L’Apis mellifica var unicolor est une abeille à la fois domestique et sauvage. Lorsqu’elle

n’est pas nichée dans une ruche, elle nidifie dans la nature. Elle peut nidifier dans des cavités

d’arbres, dans des rochers ou suspendue sur les arbres. Une colonie comporte une seule reine.

La perte de cette dernière peut causer une disparition pour toute la colonie. La reine d’une

colonie dans la nature, notamment celle qui est suspendue sur un arbre, n’est pas vraiment en

sécurité. Par ailleurs, les abeilles qui nichent dans les cavités rocheuses devront partager leur

abri avec d’autres insectes prédateurs qui pourront profiter de leur nourriture. D’autre part,

Manombo est une zone favorable aux cyclones souvent accompagnés de vents d’une extrême

violence et d’averses durant la période pluvieuse. Les fortes pluies peuvent détruire la

nourriture des colonies ainsi que leur abris, voire même les tuer. En outre, les feux de la

culture sur brûlis tuent aussi les abeilles qui vivent dans les brousses et les savanes. Les

techniques de chasse que nous avons décrites antérieurement détruisent l’essaim pour

récupérer la totalité du miel, tuent ainsi un grand nombre d’abeilles.

Par contre, l’élevage des colonies protège les abeilles contre les chasseurs de miel et d’autres

prédateurs. Leurs ruches leur permettent de se protéger contre les fortes pluies. L’apiculture

permet ainsi d’aider les abeilles à se multiplier car leur reine y est bien entretenue, sauf si les

apiculteurs font de mauvaises manipulations pendant la récolte. En plus, les visites de ruche

permettent d’éviter les autres insectes de profiter des couvains ou du miel.

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44

Conclusion partielle de la deuxième partie

L’apiculture est une activité en phase de développement, mais sa pratique dans la zone de

Manombo contribue à la protection de la forêt. Le miel est le produit le plus exploité. Son

rôle en tant que produit thérapeutique est limité mais rend service à la population locale. En

outre, la vente des produits apicoles constitue jusqu’à 15,41 % des revenus moyens annuels

des apiculteurs leur permettant de s’investir dans les outils agricoles et d’intensifier ainsi leur

système agricole. La moitié des produits de la ruche sont encore méconnue alors qu’ils

présentent une valeur plus intéressante. Par contre, on peut dire que l’apiculture est une

activité qui peut apporter une amélioration de la population riveraine de Manombo.

De plus, les colonies d’abeilles jouent un rôle essentiel comme allié de l’homme dans la

préservation de son environnement parce qu’elle conserve l’agent pollinisateur des cultures et

des flores endémiques dans la forêt. C’est par l’adoption de la technique de nidification de

ces colonies dans une ruche que la population locale assure ce rôle. Ainsi, les colonies

d’abeilles garantissent la pollinisation d’environ 34 espèces floristiques dans la forêt de

Manombo qui sont les plus utilisées par les ménages.

L’abeille est certainement l’insecte le plus utile, non seulement pour l’homme mais aussi

pour la nature notamment pour la flore dans la forêt de Manombo. Malgré les divers

avantages engendrés par l’adoption de cette pratique, son développement en tant qu’activité

économique reste précaire à l’échelle locale.

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45

TROISIEME PARTIE

LA PRECARITE DE L’ACTIVITE

APICOLE DANS LA FORET DE

MANOMBO

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46

L’apiculture est une activité rémunératrice mais elle reste fragile. Dans la forêt de Manombo,

plusieurs facteurs limitent le développement de cette activité. A savoir les contraintes d’ordre

écologique et anthropique, puis le contexte local.

CHAPITRE V : LES CONTRAINTES D’ORDRE ECOLOGIQUE ET ANTHROPIQUE

Les conditions climatiques dans la région de Manombo et l’activité principale de la

population locale ont des impacts destructifs sur le développement de l’activité apicole.

D’abord, les ruches sont détruites et les colonies disparaissent à cause des fortes pluies

pendant la saison pluvieuse. Puis, des ennemies et des prédateurs ravagent les ruches et

mangent les abeilles. Ensuite, la saisonnalité de la floraison des essences mellifères limite les

produits apicoles. Et enfin, les ressources mellifères diminuent à cause de la déforestation.

V.1. La destruction des ruches et la disparition des colonies par des fortes pluies

La région de Manombo est une région soumise à des cyclones chaque année. Pendant la

saison humide, les précipitations sont très fortes et celles-ci dépassent la normale lorsqu’un

cyclone traverse la région. Le mois de Mars est le mois le plus arrosé avec 336, 6 mm de

hauteur (moyenne normale) et les précipitations peuvent atteindre 789,2 mm de hauteur

pendant la période cyclonique (figure 8). Les ruches traditionnelles ne sont pas très

résistantes pour supporter cette forte pluie. D’ailleurs, presque la majorité des ruches, qu’elles

soient traditionnelles ou améliorées, n’ont pas d’abri pour se protéger contre cette contrainte.

De ce fait, les ruches sont détruites (photo 12) et les produits sont endommagés. L’eau

s’introduit dans la ruche et mouille les ailes des ouvrières qui, par conséquent, ne peuvent

plus prendre leur vol pour approvisionner toute la colonie. Si la situation persiste, cette

dernière sera affaiblie. Ainsi, la pluie empêche les ouvriers de collecter des nourritures. De

surcroît, la présence de l’eau qui change la composition du miel, et peut ainsi perturber

l’alimentation de la colonie. Toutes ces situations conduisent les abeilles à trouver d’autres

abris plus sûrs pour se nidifier et la récolte des produits apicoles s’achèvent ainsi. Ces

derniers sont limités aussi par la saisonnalité des essences mellifères.

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Figure 8 : Courbe pluviométrique 2008 Source : Service météorologique, Aéroport de Farafangana

Photo 12 : Une ruche à barrettes détruite par les fortes pluies,Cliché de l’auteur, 2013

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

J A S O

Hau

teu

r e

n m

m

47

: Courbe pluviométrique 2008-2010 de Farafangana : Service météorologique, Aéroport de Farafangana

à barrettes détruite par les fortes pluies,

O N D J F M A M J

Normale

2008/2009

2009/2010

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48

V.2. La saisonnalité de la floraison des essences mellifères limite les produits apicoles

La plupart des espèces préférées des abeilles fleurissent pendant le mois de Septembre

jusqu’au mois de Décembre. Durant cette période, il est facile pour les abeilles de remplir les

vides récoltés par les apiculteurs parce que les nourritures sont abondantes. Pendant la

période hors floraison de mars en Août par contre, la floraison des espèces préférées des

abeilles est insuffisante. Les abeilles ont en effet des difficultés à remplir leur ruche en une

courte période. Par conséquent, le miel servira seulement à subvenir aux besoins en

nourriture des colonies. Il est impossible alors de récolter les produits pendant cette période.

Parfois, le goût du miel est amer parce que c’est aussi la période de floraison de manioc. Les

abeilles sont donc obligées de butiner ces fleurs afin de compléter les besoins alimentaires de

la colonie. En somme, la récolte des produits apicoles est limitée seulement pendant la grande

période de floraison appelée localement : « Vaky voninkazobe ».Mais la plus grande menace

de ces espèces est sa diminution due à la déforestation.

V.3. Diminution des espèces mellifères par la déforestation

L’activité principale des paysans de Manombo est la culture sur brûlis. Ils coupent les arbres

avant de mettre le feu pour gagner plus de terrain. De plus, les habitants de Sahamahintsy et

d’Analameloka qui vivent près de la forêt classée pratiquent le charbonnage comme que

source de revenu monétaire principal. Pour réaliser cette activité, les villageois utilisent le

fameux arbre Humbertia madagascariensis ou Fatsinakoho. Ce dernier est aussi très utile

pour la construction de pirogue, un moyen de transport fluvial très utilisé dans la région. En

effet, beaucoup d’Humbertia sont abattus dans la forêt. Les feux non contrôlés par les

paysans provoquent également des incendies de la forêt et diminuent les espèces préférées

des abeilles. De plus, les feux étourdissent les abeilles pendant leur approvisionnement.

Cette situation est une menace pour les abeilles car elle peut les faire disparaître hâtivement.

Ainsi, des ennemis et des prédateurs perturbent les colonies.

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49

Planche 4 : la déforestation

dans la forêt de Manombo

Photo 13 : des arbres coupés puis brûlés pour gagner plus de terrain dans la forêt classée

Photo 14 : zone de culture sur brûlis à proximité de la forêt classée

Photo 15 : Humbertia madagascariensis dans la forêt classée

Source: Auteur, 2013

la déforestation

dans la forêt de Manombo

: des arbres coupés puis brûlés pour gagner plus de terrain dans la forêt classée

zone de culture sur brûlis à proximité de la forêt

Humbertia madagascariensis coupé dans la forêt classée

Source: Auteur, 2013

Page 62: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

50

V.4. Les ennemis et prédateurs des abeilles dans la région de Manombo

Le nombre des ennemis et prédateurs des abeilles à Madagascar sont nombreux, mais les

principaux facteurs dans la forêt de Manombo sont : les insectes, les oiseaux, les fausses

teignes, les scolopendres et les araignées.

Les insectes : le « Bambara », un insecte du type hanneton qui se nourritdu miel. Les

fourmis, occupent la ruche et obligent les abeilles à se migrer. Elles sont aussi

friandes de miel et s’attaquent aux larves et aux nymphes des abeilles. Par ailleurs,

elles constituent de redoutables ennemis pour les apiculteurs dans zonede Manombo.

Les oiseaux tels que le Merops supercilisiousou « kirioky » et « Railovy » ou

Dicrurusforficatus mangent les abeilles butineuses.

Les fausses teignes, nuisent au développement des couvains. Ce sont des petits

papillons du soir et ne s’attaquent qu’à la cire. Les colonies fortes peuvent se défendre

contre ces prédateurs, mais les colonies plus faibles n’ont guère le choix que

d’abandonner leur ruche. Ces insectes s’attaquent souvent pendant la période de

disette où les colonies sont affaiblies et disparaissent à cause du manque de nourriture.

Les scolopendres ou « trambo » dérobent les abeilles adultes.

Les araignées à cause de leurs toiles étirées entre les arbres constituent un véritable

piège pour les butineuses qui dans leur vol, se font prendre dans ces filets où elles

sont immobilisées et deviennent des proies faciles. Parfois, au moment de

l’essaimage, certaines reines se font piéger dans ces toiles condamnant ainsi leurs

colonies à disparaître.

Ces contraintes qu’ils soient d’ordre écologique ou anthropique sont des obstacles pour le

développement de l’apiculture dans la zone mais le problème le plus décourageant des

villageois est le contexte local.

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51

Planche 5 : Quelques

exemples des ennemis et

prédateurs des abeilles

Photo 16 : Merops supercilisious ou “Kirioky”

Photo 17: Dicrurus forficatus ou“Drongo”

Photo 18: scolopendre ou « trambo »

Source : Auteur, 2013

: Quelques

exemples des ennemis et

prédateurs des abeilles

Merops ou “Kirioky”

Dicrurus forficatus

scolopendre ou

: Auteur, 2013

Page 64: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

52

CHAPITRE VI : LE CONTEXTE LOCAL : UN FACTEUR LIMITANT LE

DEVELOPPEMENT DE L’ACTIVITE APICOLE

Dans la région de Manombo, même les paysans qui ne pratiquent pas l’apiculture savent bien

l’apport bénéfique de cette activité sur leurs revenus. Par contre, l’absence des formations et

des matériels limitent leur compétence envers cette activité. De ce fait, pour profiter des

bienfaits des produits apicoles, au lieu de prendre le risque à collecter du miel dans la forêt,

ils volent les ruches et le miel des apiculteurs des villages.

VI.1. L’insécurité décourage la population locale à investir dans l’activité apicole

Pendant la période de récolte, les inquiétudes des apiculteurs se font sentir lorsqu’ils vont

profiter de leur récolte ou au contraire ce sont les voleurs qui vont bénéficier de leurs

produits. Parfois, si les malfaiteurs n’emportent pas les miels avec les colonies et la ruche, ils

détruisent cette dernière pour pouvoir récupérer le miel. Cette situation décourage totalement

les victimes à investir de nouveau dans l’activité car les ruches ne sont pas faciles à acquérir.

Ce ne sont pas seulement les cibles qui sont découragées mais tous les villageois. Ils n’ont

plus l’initiative de se lancer dans l’activité comme le cas du village de Manombo situé près

de la route nationale n°12 qui est souvent victime de vols. La même situation s’était produite

après la sensibilisation du projet Tany maitso. Après que les villageois se sont initiés à

l’activité, leurs ruches et leurs productions ont été volées quelques années plus tard. Le projet

Durrell a voulu les aider à relancer leur activité en distribuant des ruches en caisse mais ils

ont refusé l’offre. En plus, l’absence de formations et de matériels apicoles limite

l’amélioration technique de cette activité.

VI.2. Amélioration technique limitée par l’absence de formations et de matériels

L’apiculture est une activité facile à pratiquer, mais pour avoir un bon rendement il faut et se

professionnaliser par le biais de la formation et l’amélioration des équipements. Les ruches

traditionnelles utilisées sont de mauvaise qualité et limitent les produits apicoles. Les paysans

n’ont pas le moyen d’acquérir des ruches modernes comme les ruches à cadre mobiles de

type Langstroth ou Dadant (photo 19) dont les rendements d’une récolte est deux fois plus

que celle des ruches traditionnelles. De plus, la structuration protège les colonies contre les

prédateurs et les fortes précipitations. Certains apiculteurs sont conscients que leurs ruches ne

peuvent pas résister aux aléas climatiques mais faute de moyens comme pour la construction

des ruches modernes, ils continuent d’utiliser les anciens matériels. Pour résoudre ce

Page 65: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

problème ils ont ainsi placé des toits

l’absence des associations d’apiculteurs limite l’a

Photo 19 : exemple de ruche à cadre

Source : forum.hardware.fr

Photo 20: ruche en caisse top bar abritée sous un toit en tôle toit en Ravenala

Cliché de l’auteur, 2013

53

blème ils ont ainsi placé des toits pour abriter les ruches (photo20, 21). Il est constaté que

l’absence des associations d’apiculteurs limite l’accès au partage des techniques.

: exemple de ruche à cadre

ruche en caisse top bar Photo 21 : une ruche abritée sous un

abritée sous un toit en tôle toit en Ravenala

). Il est constaté que

ccès au partage des techniques.

britée sous un

Page 66: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

54

Ensuite, pendant la récolte, le manque de savoir-faire en matière de manipulation des abeilles

décime presque la moitié de la colonie, voire même la reine. La peur des piqûres d’abeilles

est aussi un obstacle pour les paysans dans la pratique de l’apiculture. L’utilisation d’un

enfumoir et des vêtements de protection est loin d’être pratiquée parce que, d’une part, les

paysans ont du mal à en fabriquer, et d’autre part, ils n’ont pas les moyens d’en acheter.

Donc, ils brûlent de vieux tissus ou des feuilles d’arbres morts pour se protéger des piqûres ce

qui risque de faire disparaitre les plus jeunes abeilles.

Entre autres, l’emplacement des ruches doit être bien choisi. Il est possible que ces dernières

soient inondées par la pluie. En effet, l’humidité est un facteur qui peut provoquer des

moisissures, des champignons et des pourritures, ainsi que des maladies pouvant tuer les

abeilles. D’autre part, elle facilite l’entrer des ennemis dans la ruche comme les fourmis. En

général les ruches sont placées à même le sol, sans support ni protection ou à n’importe quel

endroit.

Par ailleurs, quand les colonies se multiplient, la ruche devient assez petite pour elles. Donc,

il faut les séparer ou les élargir en adaptant une autre. Malheureusement, les paysans n’ont

pas les moyens d’acheter d’autre ruche puisque leur revenu ne leur permet pas. De ce fait, les

abeilles font un essaimage naturel et cherchent un autre abri assez grand pour se nidifier.

Enfin, nous avons constaté que certains paysans ne savent pas comment traiter les ruches.

Souvent ils les comparent aux bétails alors que les abeilles sont des insectes propres qui

aiment vivre dans des endroits calmes et sains. Dans certains villages de Manombo, les

paysans n’arrivent pas à nidifier les abeilles à coté de leur habitat à cause de la saleté de

l’endroit. Ainsi, s’ils veulent élever des colonies, ils devront placer les ruches loin du village

mais les apiculteurs risquent de perdre leurs produits ou même leurs ruches comme ce qui

était arrivé au village de Morafeno,

Page 67: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

Photo 22 : Le village de Morafeno,

Cliché de l’auteur, 2013

Ce sont les problèmes que les apiculteurs de Manombo rencontrent dans la zone. Concernant

la situation nationale, la varroase est une maladie redoutable

De plus, l’invasion acridienne qui préoccupe la totalité des agriculteurs ont aussi des impacts

sur l’activité apicole. Heureusement que ces deux situations n’ont pas encore affectées la

zone de Manombo.

VI.3. La varroase : une mala

Beaucoup de recherches ont prouvé que Madagascar est indemne aux maladies contagieuses

des abeilles. Mais depuis l’année 2010, on a identifié l’apparition de la varroase à

Antananarivo et elle s’est répandue rapidement dans la

certaines régions périphériques. La varroase est une maladie menaçant l’apiculture transmise

par un acarien visible à l’œil nu qui s’agrippe sur les abeilles. Cette maladie peut provoquer

des déformations, un affaiblissement gén

également la principale cause d’infections virales des colonies. Originaire d’Asie, cette

maladie touche toutes les espèces d

leur comportement en fonction du parasite et ont développé un équilibre en leur présence

(Dehalais, 2012). La varroase contamine les essaims et se prolifère rapidement, provoquant

ainsi une baisse notable de production. Plusieurs régions de Madagascar ont été infectées par

cette maladie, surtout la région d’Antananarivo. La varroase a en effet causé une importance

55

: Le village de Morafeno,

Ce sont les problèmes que les apiculteurs de Manombo rencontrent dans la zone. Concernant

la situation nationale, la varroase est une maladie redoutable pour les apiculteurs malgaches.

, l’invasion acridienne qui préoccupe la totalité des agriculteurs ont aussi des impacts

sur l’activité apicole. Heureusement que ces deux situations n’ont pas encore affectées la

: une maladie des abeilles redoutable

Beaucoup de recherches ont prouvé que Madagascar est indemne aux maladies contagieuses

des abeilles. Mais depuis l’année 2010, on a identifié l’apparition de la varroase à

Antananarivo et elle s’est répandue rapidement dans la région d’Analamanga et dans

certaines régions périphériques. La varroase est une maladie menaçant l’apiculture transmise

par un acarien visible à l’œil nu qui s’agrippe sur les abeilles. Cette maladie peut provoquer

des déformations, un affaiblissement général et une perte de poids des abeilles. Elle est

également la principale cause d’infections virales des colonies. Originaire d’Asie, cette

maladie touche toutes les espèces d’abeilles dans ce continent. Cependant,

fonction du parasite et ont développé un équilibre en leur présence

(Dehalais, 2012). La varroase contamine les essaims et se prolifère rapidement, provoquant

ainsi une baisse notable de production. Plusieurs régions de Madagascar ont été infectées par

tte maladie, surtout la région d’Antananarivo. La varroase a en effet causé une importance

Ce sont les problèmes que les apiculteurs de Manombo rencontrent dans la zone. Concernant

apiculteurs malgaches.

, l’invasion acridienne qui préoccupe la totalité des agriculteurs ont aussi des impacts

sur l’activité apicole. Heureusement que ces deux situations n’ont pas encore affectées la

Beaucoup de recherches ont prouvé que Madagascar est indemne aux maladies contagieuses

des abeilles. Mais depuis l’année 2010, on a identifié l’apparition de la varroase à

région d’Analamanga et dans

certaines régions périphériques. La varroase est une maladie menaçant l’apiculture transmise

par un acarien visible à l’œil nu qui s’agrippe sur les abeilles. Cette maladie peut provoquer

éral et une perte de poids des abeilles. Elle est

également la principale cause d’infections virales des colonies. Originaire d’Asie, cette

’abeilles dans ce continent. Cependant, elles ont su adapté

fonction du parasite et ont développé un équilibre en leur présence

(Dehalais, 2012). La varroase contamine les essaims et se prolifère rapidement, provoquant

ainsi une baisse notable de production. Plusieurs régions de Madagascar ont été infectées par

tte maladie, surtout la région d’Antananarivo. La varroase a en effet causé une importance

Page 68: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

56

chute de la production de ruche au niveau nationale. Heureusement, la région de Manombo

n’est pas encore touchée par ce fléau. D’ailleurs, les habitants ignorent même son existence.

Cette année, des produits ont été mis en vente sur le marché pour lutter contre cette maladie.

Il s’agit de l’ « Apiguard19 » et de l’ « Apistan20 » lancés par la société Agrivet. Il est

constaté qu’aucun résidu du produit n’a été observé sur la production mielleuse après son

application dans les ruches infectées par la varroase. De plus, les payants ont affirmé que ce

type de produit est facile à utiliser21et efficace. Mais le problème qui se pose est de savoir si

ces produits sont à la portée des simples apiculteurs, c’est-à-dire les apiculteurs qui

investissent peu dans l’activité si on se réfère aux apiculteurs de Manombo. Malgré cette

solution on peut dire que la « varroase » reste encore un ennemi redoutable de l’apiculture à

Madagascar.

VI.4. L’apiculture face à l’invasion acridienne

Les criquets migratoires sont des espèces les plus redoutables dans sa phase grégaire à cause

de leur pluralité en effectif. L’invasion acridienne a affecté la sécurité alimentaire et les

sources de revenus de près de 13 millions d’habitants en 201322, soit près de 60% de la

population de l’île. D’après le ministère de l’Agriculture, la lutte contre les criquets a été

incomplète en raison des fonds insuffisants. Si les besoins étaient estimés à 13 millions de

dollar, seuls 3 millions de dollars ont été rassemblés et utilisés. Concernant son impact sur

l’apiculture, les insecticides de traitement des criquets ont eu des effets secondaires sur les

abeilles et les plantes butinées. Par exemple, l’Eucalyptus ont vu leurs feuilles et fleurs se

noircir, notamment dans les régions du Sud et de L’Est de Madagascar. Les paysans avancent

que les maladies de l’Eucalyptus entraînent celles des abeilles23. Autrement dit, les pesticides

tuent également les abeilles et défavorise le secteur apicole. Dans la région de Manombo, ce

phénomène acridien a ravagé les plantations et la riziculture en 1998 mais depuis ce temps,

les criquets ne sont plus passés dans cette zone.

19

Gel à utiliser dans la ruche pour traiter la varroase 20

Un puissant acaricide très peu toxique pour l’abeille 21

http:/www.midi-madagasikara.mg/economie/2014/02/19/apiculture-des-produits-pour-lutter-la-varroase/ 22

www.lemonde.fr 23

www.cci.mg 03.09.2014, la vérité

Page 69: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

57

VI.5. Perspective pour le développement de l’apiculture dans la zone forestière de

Manombo

Face aux contraintes qui limitent le développement de l’apiculture dans cette zone,

l’amélioration des plantes mellifères et des pratiques apicoles existantes ainsi que le

développement de la commercialisation des produits apicoles sont nécessaires.

L’amélioration des pratiques apicoles existantes

L’amélioration des pratiques apicoles existantes dans la région de Manombo exige la

professionnalisation des matériels et techniques utilisées en tenant compte des faits suivants :

Afin d’augmenter la production et d’éviter la perturbation des ennemies et prédateurs

l’utilisation des ruches à cadres est une condition préalable. Elle permet également de

faciliter l’exploitation des autres produits comme la cire et le pollen. Mais,

l’utilisation des ruches à barrettes est plutôt conseillée pour les débutants.

La présence d’un organisme d’appui aux apiculteurs peut les aider à s’investir dans

les achats des matériels modernes ou dans l’extension de leur exploitation.

Les formations des apiculteurs pour la fabrication des ruches modernes doivent être

développées pour améliorer le savoir-faire des acteurs locaux.

Le choix de l’emplacement des ruches ainsi que l’entretien des essaims feront

également l’objet de cette formation sur l’état des apiculteurs de la zone forestière de

Manombo.

Le regroupement des apiculteurs en association est indispensable afin de s’échanger

des techniques et formations sur l’apiculture et de renforcer leur capacité

organisationnelle

Cette amélioration technique doit être suivi par le développement de la commercialisation des

produits apicoles pour que cette pratique soit rentable économiquement et viable

écologiquement.

Le développement de la commercialisation des produits apicoles

Nous avons constaté que la variation du prix du miel et de la cire à l’échelle régionale

constitue un facteur inhibiteur au développement de la pratique apicole. En effet le miel se

vend moins cher au niveau de la zone productrice qu’à l’échelle locale. L’ouverture des

marchés locaux pour les produits apicoles sera un moyen incitateur pour améliorer aussi bien

la quantité que la qualité.

Page 70: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

58

Cette opération doit s’accompagner par le maintien de la nourriture des abeilles

L’amélioration des plantes mellifères dans la zone

Ces diverses pistes d’action doivent baser sur l’enrichissement des espèces mellifères comme

l’Eucalyptus et l’Acacia en augmentant la surface de reboisement. Ainsi, la quantité de ces

produits s’améliore. Pour mettre en pratique ces suggestions, la mise en place d’une pépinière

des espèces mellifères identifiées pour maintenir la nourriture des abeilles ainsi que les

espèces utilisées par la population locale est nécessaire. La culture des arbres fruitiers

mellifères est à promouvoir comme litchi chinensis, citrus sp. car, d’une part, elle fournit des

nourritures pour les abeilles et d’autre part, améliore la qualité et la variété des produits

apicoles mise en vente.

Conclusion partielle de la troisième partie

L’apiculture dans la zone forestière de Manombo se heurte à des nombreux problèmes qui

empêchent le développement de l’activité. Ces obstacles affectent à la fois les colonies

d’abeilles et la production de miel. De ce fait, certains apiculteurs cherchent à s’adapter à la

situation mais l’insuffisance des infrastructures et des formations concernant l’apiculture

ainsi que le vol de miel et de ruches limitent, par conséquent, l’amélioration technique de

l’activité dans la zone. Ces situations s’avèrent les principaux blocages pour que l’apiculture

puisse être une principale source de revenu pour la population locale de Manombo. Par

contre, l’absence des ennemies redoutées par les apiculteurs mondiales comme la varroase et

l’invasion acridienne est un avantage pour le développement de l’activité apicole dans la forêt

de Manombo.

Page 71: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

59

CONCLUSION GENERALE

En conclusion, L'apiculture détient une place importante dans la conservation de la forêt.

Elle est à la fois génératrice d'argent pour les apiculteurs que conservatrice des ressources

forestières par le biais de la pollinisation.

La forêt de Manombo, dernier vestige de la forêt dense humide du Sud-est de Madagascar,

abrite un large potentiel de ressources apicoles qui favorise la pratique de l’apiculture.

L’existence des plantes mellifères diversifiées et abondantes comble les besoins en nourriture

des abeilles d'une part et d'autre part, l'abondance des colonies facilite la capture des

essaims.

Cependant, l’exploitation de ces potentialités floristiques reste insuffisante. La pratique de

l’apiculture dans la zone forestière de Manombo demeure encore secondaire. Les pratiques

apicoles existantes démontrent des rendements et des revenus insatisfaisants des produits de

la ruche. Cette situation est engendrée par l’insuffisance en nombre et la mauvaise qualité des

ruches et aussi la faible technicité des paysans sur le développement de l’activité.

L’amélioration technique par le projet Tany Maitso a apporté un changement significatif de la

quantité des produits par rapport à celle de la technique traditionnelle. Par contre, ces

techniques améliorées demandent un investissement conséquent ce qui découragent la

population locale et limitent le développement de l’activité dans la zone.

Malgré cela, la vente des produits apicoles fournit des revenus complémentaires pour la

population. Elle assure ainsi les besoins nécessaires pendant la période de soudure. De plus,

le miel contribue également à l’amélioration de la vie sanitaire de la population locale. De

surcroît, l’apiculture est un moyen pour sensibiliser la population riveraine à diminuer la

chasse au miel dans la forêt. Par ailleurs, le bon entretien des essaims assure le maintien et la

régénération de la forêt. Par conséquent, l'apiculture permet de maintenir la pollinisation des

plantes dont la plupart sont très utilisées par la population locale comme bois de chauffe ou

bois de construction.

La pratique de l'apiculture permet donc à la population locale de gérer durablement les

ressources forestières, d'améliorer la vie économique de la population riveraine et de

conserver la forêt. Les fonctions de l'activité apicole répondent également à la problématique

internationale du "paradigme intégrateur". Elle est fondée sur la participation des acteurs

Page 72: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

60

locaux dans le mode de gestion des espaces protégés dont l'objectif est le développement

durable des territoires.

La pratique de l'apiculture doit être ainsi, renforcée dans le programme de la protection et de

la conservation de la forêt, en tenant compte du contexte local et des faits suivants :

Moderniser la pratique apicole existante en investissant à des matériels et

équipements accompagnés de formations afin d’améliorer les rendements des produits

apicoles.

Fonder une association pour les apiculteurs pour qu’ils puissent s’échanger des

connaissances sur les techniques apicoles.

Reboiser des essences mellifères qui fleurissent le mois d’Avril jusqu’au mois d’Août

pour que la récolte soit continue et que les colonies ne soient plus affaiblies par le

manque de nourriture, à l’exemple de l’eucalyptus.

Page 73: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

61

LISTE BIBLIOGRAPHIQUE

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65

ANNEXES

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ANNEXE I

L’abeille et l’activité

apicole

Ia. Classification de l’Apis mellifica

Ib. Nombre de ruche par paysan

Ic. Les constituants divers du miel

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Annexe Ia: Classification de l’Apis mellifica

Règne Animal

Division Eumétazoaires Plusieurs types de cellules,

tissus

Embranchements Arthropodes Squelette externe articulé

Classe Hexapodes Insectes

Ordre Hyménoptères Pièces buccales broyeuses ou

lécheuses suceuses.

Deux paires d'ailes

membraneuses.

Groupe Apocrites Etranglement entre abdomen

et thorax

Sous ordre Aculéates Femelle porte aiguillon

Super famille Apoïdae Abeilles des zoologistes

solitaires ou sociales se

nourrissent de nectar ou de

pollen.

Famille Apidae Abeilles solitaires où sociles

à langue longue

Genre Apis Abeilles sociales

Espèce Mellifica Europe, Afrique, Nouveau

monde.

Race (variété) Unicolor Madagascar

Source: Atlas biologique in VILLIERS, 1982.

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Annexe Ib : Nombre de ruche par paysan

Nombre de ruche

1 2 3 4 5

Effectifs en %

31.58 10.52 15.79 26.32 15.79

Source : enquêtes, 2013

Annexe Ic : Les constituants divers du miel

Composition Moyenne %

Eau 18

Fructose 38

Glucose 35

Saccharose 2

Maltose 2

Sucres supérieurs 1.5

Indéterminé 3

PH 3

Sels minéraux 0.1 à 0.2

Cendres 0.1

Acides organiques 0.3

Bactéricides, Inhibine 0 .00002

Source:santé.journaldesfemmes.com, 2013.

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69

ANNEXE II

Résultats de l’inventaire floristique

IIa- Liste des fleurs visitées par les abeilles dans la forêt

naturelle

IIb- Liste globale des espèces floristiques dans la forêt de

Manombo

IIc- Quelques exemples des espèces mellifères dans la

zone forestière de Manombo

IId- Fiche d’inventaire floristique

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Annexe IIa : Les fleurs visitées par les abeilles dans la forêt naturelle

Noms vernaculaires

Noms scientifiques FAMILLE Type de végétations

% en ha

RS FC

Ambilazo Macphersonia graciles SAPINDACEAE Primaire 0.07 0.3

Ambora Tambourissa MONIMIACEAE Secondaire 1.99 0.63

Arongampanihy Psorospermum revolutum

CLUSIACEAE Primaire 0.14 0.06

Croton Sp. Primaire 0.03 -

Fandramana Apholia theaformis FLACOURTIACEAE Primaire 0.29 0.2

Fantsinakoho Humbertia madagascariensis

CONVOLVULACEAE Primaire 0.1 0.1

Foto Schizolaena cauliflora CHLAENACEAE Primaire 0.52 -

Fotsakara Noronhia sp.2 OLEACEAE Primaire 1.19 1.7

Hafotra Nesogordonia qff. Crassipes

STERCULIACEAE Primaire 3.03 0.33

Hafotrafotsy Grewia sp. STERCULIACEAE Primaire 1.38 3.69

Hafotra Mena Dombeya sp1 STERCULIACEAE Secondaire 1.16 1.07

Haronga Harongana madagascariensis

HYPERICACEAE Secondaire 0.11 0.33

Hazomamy Apodytes bebile ICACINACEAE Primaire − 0.03

Hazondrano Mascarenhasia arborescens

APOCINACEAE Primaire 0.52 0.57

Lalona Weinmannia rodoxylum

CUNNONIACEAE Secondaire 0.14 0.06

Mokaragna Macaranga obovata EUPHORBIACEAE Secondaire 5.84 2.89

Rara Bronchonneura rara MYRISTICACEAE Primaire 3.03 1.58

Ravinala Ravenala madagascariensis

STRELITZIACEAE Secondaire 0.03 1.88

Rehiaka Crysophyllum madagascariensis

SAPOTACEAE Primaire 0.71 0.06

Rotra Syzigiumsp. MYRTACEAE Secondaire 1.04 0.16

Taimbarika Cleistanthussp. EUPHORBIACEAE Primaire 0.94 0.5

Tamenaka Manistipulatamenaka CRYSOBALANACEAE Primaire 0.34 0.13

Tsirika Pandanus rollotii PANDANACEAE Secondaire − 1.27

Vahamainty Agelaeapentagyna Secondaire − 0.06

Valotra Breoniachinense RUBIACEAE Primaire 1.04 0.8

Varongy Ocoteasp. LAURACEAE Primaire 2.32 1.21

Vatsila Policiassp. ARALIACEAE Primaire 0.48 0.03

Vatsilambato Scheffleravantsilana (Baker)

ARALIACEAE Primaire 0.74 0.2

Voasingiry Primaire 0.07 0.03

TOTAL 27.2 19.8

RS : Réserve Spéciale FC : Forêt Classée Source : Inventaire, 2013

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Annexe IIb : Liste globale des espèces floristiques dans la forêt de Manombo

Noms vernaculaires

Noms scientifiques FAMILLE Abondance en ha (FC)

% (FC)

Abondance en ha (RS)

% (RS)

Aboladitra Sterculita tavia STERCULIACEACE 2 0,06 18 0,67

Ambihotra 1 0,03

Ambilazo Macphersonia graciles

SAPINDACEACE 9 0,3 2 0,07

Ambora Tambourissa MONIMIACEAE 19 0,63 53 1,98

Amota 1 0,03

Ampalimaraha Ficus socoroïdes MORACEAE 10 0,33 13 0,48

Andrareza Trema orientalis UlMACEAE 4 0,13

Andrimena Pachytrophe dimepate

MORACEAE 19 0,63 4 0,14

Angoto Memecylon sp.2 MELASTOMATACEAE

2 0,06 3 0,11

Anivo Dypsis sp. ARECACEAE 2 0,06 1 0,03

Anthostema sp. 1 0,03

Apanga 39 1,31 2 0,07

Arongampanihy Psorospermum revolutum

CLUSIACEAE

2 0,06 1 0,03

Astrotrichilia elliotii 1 0,03

Baby Anthostema madagasariensis Baiil

EUPHORBIACEAE

256 8,6 17 0,63

Beilschmieda sp. 2 0,07

Belakevo Craterispermum laurianum

RUBIACEAE

60 2,01 14 0,52

Blotia oblongifolia 2 0,07

Bremeiria sp. 1 0,03

Casearcia sp. 4 0,14

Claoxylon sp. 3 0,11

Croton sp. 1 0,03

Bobokaomby 1 0,03

Dikana Allophylus macrocarpus

SAPINDACEAE

5 0,16 1 0,03

Drypetes madagascariensis

1 0,03

Ditsaka Symphonia louvelii CLUSIACEAE 32 1,07 4 0,14

Fanagnara Dracaena sp1 LILIACEAE 1 0,03

Fandemy 10 0,33 7 0,26

Fandramana Apholia theaformis FLACOURTIACEAE

6 0,2 8 0,29

Fandrehitrafo Faucherea sp1 SAPOTACEAE 19 0,63 2 0,07

Fandrianakanga Phyllanthus erythroxyloides

EUPHORBIACEAE

1 0,03 3 0,11

Fatsinakoho Humbertia madagascariensis

CONVOLVULACEAE 3 0,1 1 0,03

Fitoravina Vepris fitoravina RUTACEAE 5 0,16 2 0,07

Fotsakara Noronhia sp.2 OLEACEAE 32 1,07 32 1,19

Fotsikahitra Canthium sp. RUBIACEAE 33 1,1 28 1,04

Fotsinana Cinnamosma macrocarpa

CANNELACEAE

1 0,03 3 0,11

Fotsinavimena 1 0,03

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72

Fotsivavy Xylopia sp. ANONACEAE 2 0,06 8 0,29

Fotsivony Scolopia sp. SALICACEAE 6 0,22

Hafotra Nesogordonia qff. Crassipes

STERCULIACEAE

13 0,43 81 3,03

Hafotra fotsy Grewia sp. STERCULIACEAE 110 3,69 37 1,38

Hafotra mena Dombeya sp1 STERCULIACEAE 32 1,07 31 1,16

Halapo Hibiscus sp1 MALAVACEAE 1 0,03 10 0,37

Hapany 1 0,03 6 0,22

Haraseha Ficus socoroïdes MORACEAE 1 0,03 17 0,63

Haronga Harongana madagascariensis

HYPERICACEAE

10 0,33 3 0,11

Hasina Dracaena DRACAENACEAE 58 1,95 241 9,03

Haziny Rheedia aphanophlebia

CLUSIACEAE 18 0,6 19 0,71

Hazofotsy Weilandia elegans EUPHORBIACEAE

13 0,43 85 3,18

Hazominty Diospyros heptostylis

EBENACEAE

41 1,37 154 5,77

Hazokoaky Abrus madagascariensis

FABACEAE 4 0,14

Hazomamy Apodytes bebile ICACINACEAE 1 0,03

Hazomasy Anisophyllea fallax RHIZOPHORACEAE

6 0,2 16 0,59

Hazombato Campilospermum obtusifolium

OCHNACEAE

4 0,13

Hazondambo Gaethnera sp. RUBIACEAE 18 0,6 12 0,44

Hazondrano Mascarenhasia arborescens

APOCINACEAE

17 0,57 14 0,52

Hazondranoa Tambourissa religiosa

MONIMIACEAE

100 3,36 111 4,87

Hazoseha Foetidia sp. LECITHYDACEAE 119 4,49

Hazotavolo Ravensara acuminata

LAURACEAE

4 0,13 1 0,03

Hazotrandraka 4 0,13

Hirihiry 1 0,03

Hitsimbohitra Intsia sp. FABACEAE 35 1,17

Hovitra Dypsis prinatofrons ARECACEAE

10 0,33 3 0,11

Hyperacanthus 1 0,03

Isolona sp. 1 0,03

Kabokala Cabucala sp. SAPOTACEAE 26 0,87 9 0,33

Kalavelo Suregata sp. EUPHORBIACEAE 23 0,77 62 2,32

Kimba Mammea sp1 CLUSIACEAE 5 0,18

Lalona weinmannia rodoxylum

CUNNONIACEAE

2 0,06 4 0,14

Lalotsivoatoa 1 0,03

Lambina 5 0,16

Lendemy Anthocleista longifolia

LOGANIACEAE

17 0,57 3 0,11

Lomotra Apidostemom humbertianum

LAURACEAE

1 0,03

Longitra 3 0,1

Maimboloha Pittosporum ochosiaefolium

PITTOSPORACEAE

9 0,3 5 0,18

Malanivony Campilospermum obtusifolium

OCHNACEAE

6 0,2 36 1,34

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73

Mandranofotsy 1 0,03

Mangidibe Dypsis nauseosa ARECACEAE 22 0,73 4 0,14

Mangidivita 3 0,1

Manivala 1 0,03

Maranitratany Coffea sp1 RUBIACEAE 30 1 8 0,29

Marimbody Macphersonia gracilis

SAMPINDACEAE 9 0,3 5 0,18

Maronono Astrocassine sp. CELASTRACEAE 6 0,2 5 0,18

Menahihy Erythroxylum corymbosum

ERYTHROXYLACEAE

77 2,58 69 2,56

Mokaragna Macaranga obovata EUPHORBIACEAE 86 2,89 156 5,84

Monongy Zanhtoxylon thouarsii

RUTACEAE

8 0,26 12 0,44

Nato Labramia louvelii Aubrev.

SAPOTACEAE

23 0,77 47 1,76

Ocotea cf cryptocarioides

1 0,03

Olea sp. 1 0,03

Polyathia sp. 1 0,03

Ramalany Anthirea borbonica RUBIACEAE

1 0,03

Ramanopaky 5 0,18

Ramy Canarium madagascariensis

BURSERACEAE

16 0,53

Rara Bronchonneura rara

MYRISTICACEAE

47 1,58 81 3,03

Ravinala Ravenala madagascariensis

STRELITZIACEAE

56 1,88 1 0,03

Rehiaka Crysophyllum madagascariensis

SAPOTACEAE

2 0,06 19 0,71

Resojo Physena madagascariensis

PYSENACEAE

1 0,03

Retsirika Phyllarthron madagascariensis

SARCOLAENACEAE

6 0,2 1

Retsara 1 0,03

Robavy Polyathia oligosperma

ANONACEAE

20 0,67 2 0,07

Rotra Syzigium sp. MYRTACEAE 5 0,5 28 1,04

Rotra fotsy Eugenia sp. MYRTACEAE 26 0,87 37 1,38

Rotra mena Eugenia oliganthea MYRTACEAE

26 0,87 7 0,26

Saka Belischimiedia LAURACEAE 130 4,37

Saldinia oblongifolia

2 0,06

Samanta Cerbera manghas APOCINACEAE 24 0,8 8 0,29

Sambalahy Albizia gumifera FABACEAE 6 0,2 3 0,11

Sanira Filicium decipiens SAPINDACEAE 86 2,89 120 4,49

Sanira fotsy Macphersonia madagascariensis

SAPINDACEAE

Sary Potameia sp1 LAURACEAE 2 0,06

Sebo Omphalea biglandulosa

EUPHORBIACEAE

3 0,1 2 0,07

Stephanodaphne sp. 2 0,07

Taimbarika Cleistanthus sp. EUPHORBIACEAE 15 0,5 25 0,93

Tamenaka Manistipula CRYSOBALANACEA 4 0,06 9 0,33

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74

tamenaka E

Tanatana Cecropia peltata CECROPIACEAE 296 9,95 155 5,8

Tandria 32 1,07 16 0,59

Tarata Rhus taratana ANACARDIACEAE 17 0,57 6 0,22

Tavia Sterculia tavia STERCULIACEAE 5 0,16 28 1,04

Tavolo Ravensara sp1 PROTEACEAE 2 0,06 2 0,07

Tendrikazo Syderoxilun beguei SAPOTACEAE 1 0,03 3 0,11

Tomizo Memecylon sp.1 MELASTOMATACEAE

15 0,5 22 0,82

Tongotrakohofotsy

Ludia sp. FLACOURTIACEAE 10 0,33 3 0,11

Tsatoky 3 0,1 10 0,37

Tsilaitra Noronhia sp.1 OLEACEAE

16 0,53 14 0,52

Tsilanitafika 1 0,03 2 0,07

Tsiramy Michronychia tsiramiramy

ANACARDIACEAE

13 0,43 22 0,82

Tsirika Pandanus sp. PANDANACEAE 38 1,27 10 0,37

Vahy 2 0,06

Vakatomboka 1 0,03

Valodrano 1 0,03

Valotra Breonia chinense RUBIACEAE 24 0,8 28 1,04

Vandremba 2 0,06 19 0,71

Varahotra Dypsis gracilis ARECACEAE 105 3,53 94 3,52

Variotra Cynometra cloiselii Drake

FABACEAE

46 1,54 6 0,22

Varikanda Oncostemon botryoïdes

MYRCINACEAE

21 0,7 3 0,11

Varingotra 1 0,03

Varongy Ocotea sp. LAURACEAE 36 1,21 62 2,32

Vatoamalo Voatamalao sp. EUPHORBIACEAE 2 0,06 9 0,33

Voatrotrokala Clidemia hirta MELASTOMATACEAE

3 0,1

Vatsila Policias sp. ARALIACEAE 17 0,56 13 0,48

Vatsilambato Schefflera vantsilana (Baker)

ARALIACEAE

6 0,2 20 0,74

Vimboa 4 0,13 5 0,18

Vitagno 3 0,1

Voapaka Uapaca louvelii Denis

EUPHORBIACEAE

99 3,32 33 1,23

Voaraoka 1 0,03

Voasingiry 1 0,03 2 0,07

Vonitra Vonitra thouarsiana

ARECACEAE

226 7,59 62 2,32

Vonoa Hibiscus sp2 MALAVACEAE 7 0,23 2 0,07

Zambo Grisillea sp. ICACINACEAE 5 0,16

TOTAL 2974 2668 Source: Inventaire, 2013

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Annexe IIc : Quelques exemples des plantes mellifères dans la zone forestière de

Manombo

75

: Quelques exemples des plantes mellifères dans la zone forestière de

Planche a : Exemples des

plantes mellifères dans la forêt

de Manombo

Photo a1: Noronhia sp. Fotsakara

Photo a2 : Humbertia madagascariensis ou Fatsinakoho

Photo a3 : Voasingiry

Photo a4: Macaragna obovata ou Mokaragna

Source : Auteur, 2013

: Quelques exemples des plantes mellifères dans la zone forestière de

Exemples des

plantes mellifères dans la forêt

Noronhia sp. ou

: Humbertia madagascariensis ou

: Voasingiry

Macaragna obovata

: Auteur, 2013

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Planche b : Les arbres de

reboisement et plante

envahissante préférés par les

abeilles

Photo b1: Grevillea sp.

Photo b2: Eucalyptus sp.

Photo b3: Acacia sp.

Photo b4: Coffea arabica

Source : Auteur, 2013

: Les arbres de

reboisement et plante

envahissante préférés par les

Grevillea sp.

Eucalyptus sp.

Acacia sp.

offea arabica

: Auteur, 2013

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77

Annexe IId : Fiche d’inventaire floristique

Nom des plantes Période de floraison Caractéristiques

Vernaculaire Scientifique J F M A M J J A S O N D Endémique Introduite

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ANNEXE III

Liste des

questionnaires

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79

I- POUR LES APICULTEURS

Renseignements généraux et le niveau de vie

Nom et prénoms:

Village:

Fokontany:

Ethnie:

Sexe:

Niveau d'études:

Nombre de personnes qui composent le ménage:

Nombre d'enfants à charge:

Nombre d'enfants scolarisés:

Revenu moyen par jour/ mois:

Dépenses par jour/mois:

Les matériels et techniques utilisés pour l'exploitation des produits apicoles

- Depuis quand avez-vous pratiqué l'apiculture? Quelles sont les raisons?

- Combien de ruches possédez-vous? Quels types?

- Comment vous avez obtenu ces ruches?

- Comment récoltez-vous les produits apicoles? Quelles sont les techniques et les matériels utilisés?

- D'où viennent les matériels que vous utilisez?

Héritage

Achat

Un projet/ une organisation

La communauté

Autres

- Qui vous a donné des formations sur les techniques ?

Héritage

un projet/ une organisation

La communauté

Autres

Le calendrier apicole

- Comment organisez-vous vos activités apicoles?

Activités Janv Fevr Mars Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Essaimage

Visite de ruche

Récolte

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80

- Quels sont vos souhaits?

Objectifs:

Analyser les pratiques apicoles existantes

A propos de la productivité

- Quelle est la quantité de production que vous récoltez par mois /an?

- Dans quelle saison avez- vous une forte production?

-Y-a-t il une différence entre le miel selon la saison? par exemple, le goût, la couleur,...?lequel a la

bonne qualité?

- Dans quelle mesure utilisez-vous le miel?

Aliment

Rituelle

Médicament

A vendre

Si à vendre

Où?

Quand?

le jour du marché tous les jours

Quantité?

Combien?

Y a t-il des problèmes? par exemple, pas de bénéfice? autres à préciser?

- Il y en a des produits apicoles autres que le miel? si oui, lesquels?

- Dans quelle mesure les utilisez-vous?

Aliment

Rituelle

Médicament

A vendre

Si à vendre

Où?

Quand?

Le jour du marché tous les jours

Quantité?

Combien?

Y a t-il des problèmes? par exemple, pas de bénéfice? autres à préciser?

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81

- Y-a-t-il des produits à conserver? Comment? pour quelle raison?

- Pour vous, l'apiculture est-elle une activité

o Principale

o secondaire

- Si principale, pratiquez-vous d'autres activités? Pourquoi?

-Si secondaire, quelle est votre activité principale?

- Récoltez-vous du miel dans la forêt?

Oui Non Abandon

- Pourquoi?

- Qu'est-ce l'apiculture a changé dans votre vie?

Objectifs

Identifier l'usage des produits apicoles par la population locale

Analyser l'apport de l'apiculture dans la vie économique, sanitaire, nutritionnelle et sociale de

la population locale.

Nutrition et disponibilité alimentaire

- Quel est votre aliment de base en dehors de la période de soudure

riz maïs manioc patate autres

Matin midi soir

- En temps normal (sans facteur de variation) votre production agricole vous suffit-elle?

Oui Non.

- Dans les périodes où les productions sont insuffisantes, comment faites-vous?

- Est-ce que l'apiculture vous aiderait à nourrir votre famille pendant la période de soudure?

Objectifs

Evaluer l'apport de l'apiculture dans la vie nutritionnelle de la population locale

Plantes mellifères:

- Quelles sont les plantes les plus fréquemment visitées par les abeilles?

Noms des plantes Période de floraison

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- Comment les sauvegardez-vous?

- quels sont vos souhaits?

Objectifs

Identifier les plantes mellifères dans cette zone

Quelles sont les problèmes de l'apiculture?

o difficulté des techniques

o Insuffisance des matériels

o Insécurité sociale

o Maladies et ennemies des abeilles

o Autres

Quels sont vos souhaits?

Objectifs

Déterminer les contraintes à l'apiculture

III- POUR LES NON APICULTEURS

Renseignements généraux et niveau de vie

Nom et prénoms:

Village:

Fokontany:

Ethnie:

Sexe:

Niveau d'études:

Nombre de personnes qui composent le ménage:

Nombre d'enfants à charge:

Nombre d'enfants scolarisés:

Revenus par mois:

-Pourquoi vous ne pratiquez pas l'apiculture?

manque de connaissance sur les techniques

pas rentable

autres

- Pourquoi vous ne faîtes pas de la collecte de miel dans la forêt?

ne sait pas chasser

c'est interdit

cela détruit la forêt

autres

- Quelle est votre activité principale?

Page 95: FARAFANGANA - biblio.univ-antananarivo.mg

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- Quels sont vos souhaits?

Nutrition et disponibilité alimentaire

- Quel est votre aliment de base en dehors de la période de soudure

riz maïs manioc patate autres

Matin midi soir

- En temps normal (sans facteur de variation) votre production agricole vous suffit-elle?

Oui Non

- Dans les périodes où les productions sont insuffisantes, comment faites-vous?

Utilisation des produits apicoles

- Utilisez-vous du miel ou d'autres produits apicoles?

Si non? Pourquoi?

- Si oui, pourquoi faire?

Aliment médicament rites autres (à préciser)

- Quantité du miel utilisés/semaine/mois/an?

- Que représente le miel pour vous?

Argent aliment médicament autres

- Quels sont vos souhaits?

Objectif

Identifier l'usage des produits apicoles par la population locale

Analyser l'apport de l'apiculture dans la vie économique, sanitaire, nutritionnelle et sociale de

la population locale.

- D'après vous l'apiculture est-elle rentable?

Oui Non

Si non, pour quelles raisons?

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………..i

RESUME……………………………………………………………………………………...ii

SUMMARY…………………………………………………………………………………..iii

SOMMAIRE………………………………………………………………………………….iv

LISTE DES ILLUSTRATIONS……………………………………………………………...vi

LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………………….vi

LISTE DES FIGURES………………………………………………………………………..vi

LISTES DES PLANCHES ET PHOTOGRAPHIES…………………………………………vi

INTRODUCTION……………………………………………………………………………..1

Présentation de la zone de recherche…………………………………………………………..5

Première Partie : LA FORET DE MANOMBO : FAVORABLE POUR LA PRATIQUE

DE L’APICULTURE………………………………………………………………………..8

Chapitre I : Les ressources apicoles dans la forêt de Manombo……................................10

I.1. Les disponibilités en ressources naturelles pour la pratique de l’apiculture………..........10

I.1.1. Les colonies d’abeilles sauvages………………………………………........................10

I.1.2. La forêt de Manombo : riche en plantes mellifères……………………………............11

I.1.3. L'eau une ressource indispensable pour les abeilles.......................................................14

I.2. Les acteurs innovateurs à la pratique de l’apiculture……………………………............16

I.2.1. Des paysans compétents dans l’activité apicole.………………………………............16

I.2.2. Les ONG et les associations : éléments incitateurs à l’activité apicole………..............17

Chapitre II : L’importance des pratiques apicoles traditionnelles………………………19

II.1. La diversité des pratiques apicoles locales……………………………………………...19

II.1.1.L’api cueillette…………………………………………………………………………19

II.1.2. L’apiculture traditionnelle simple……………………………………………………..19

II.1.3. L’apiculture traditionnelle améliorée…………………………………………………21

II.2. L’apiculture : une activité secondaire…………………………………………………..24

II.2.1.L’insuffisance de ruches utilisées par les apiculteurs………………….........................24

II.2.2. L’apiculture : une activité saisonnière………………………………………………...25

Conclusion partielle de la première partie……………………………………………………26

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85

Deuxième partie : LES APPORTS BENEFIQUE DE LA PRATIQUE DE L’APICULTURE

DANS LA ZONE FORESTIERE DE MANOMBO ………………………………………...27

Chapitre III : L’apiculture : productrice des produits utiles et source de source de revenu

complémentaire......................................................................................................................28

III.1. Les usages locaux des produits apicoles.........................................................................28

III.1.1. Le miel: un produit nutritif et thérapeutique................................................................28

III.1.2. La cire d'abeille: un produit cosmétique......................................................................29

III.1.3. Le pollen, la propolis et la gelée royale: des produits apicoles non valorisés par les

villageois..................................................................................................................................30

III.2. La vente des produits apicoles: source de revenus complémentaires.............................31

III.2.1. La production locale des produits apicoles..................................................................33

La production moyenne annuelle du miel....................................................................33

Les rendements moyens par apiculteur par an.............................................................34

La production de la cire...............................................................................................34

III.2.2. La vente du miel et de la cire d'abeille: une activité rémunératrice.............................35

Les revenus moyens annuels de la vente du miel et de la cire d'abeille.......................35

Chapitre IV: L'apiculture: facteur de préservation des diversités biologiques........................37

IV.1. L'abeille: un agent pollinisateur par excellence..............................................................37

IV.1.1. Les plantes visitées par les abeilles..............................................................................38

IV.1.2. L'identification des plantes mellifères par la population locale...................................40

IV.2. L'enruchement des abeilles maintient la raréfaction des colonies..................................43

Conclusion partielle de la deuxième partie..............................................................................44

Troisième partie: LA PRECARITE DE L'ACTIVITE APICOLE DANS LA FORET DE

MANOMBO............................................................................................................................45

Chapitre V: Les contraintes d'ordre écologique et anthropique...............................................46

V.1. La destruction des ruches et la disparition des colonies par des fortes pluies..................46

V.2. La saisonnalité de la floraison des essences mellifères limite les produits apicoles........48

V.3. Diminution des espèces mellifères par la déforestation...................................................48

V.4. Les ennemis et prédateurs des abeilles dans la région de Manombo...............................50

Chapitre VI: Le contexte local: un facteur limitant le développement de l'activité.................52

VI.1. L'insécurité décourage la population locale à investir dans l'activité apicole.................52

VI.2. Amélioration technique limitée par l'absence de formations et de matériels..................52

VI.3. La varroase: une maladie des abeilles redoutable...........................................................55

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86

VI.4. L'apiculture face à l'invasion acridienne.........................................................................56

VI.5. Perspective pour le développement de l'apiculture dans la zone forestière de

Manombo.................................................................................................................................57

L'amélioration des pratiques apicoles existantes.......................................................57

Le développement de la commercialisation des produits apicoles............................58

L'amélioration des plantes mellifères dans la zone...................................................58

Conclusion partielle de la troisième partie..............................................................................58

CONCLUSION GENERALE.................................................................................................59

LISTE BIBLIOGRAPHIQUE.................................................................................................61

ANNEXES...............................................................................................................................63

Annexe I: L'abeille et l'activité apicole....................................................................................64

Ia. Classification de l'Apis mellifica.........................................................................................65

Ib. Nombre de ruche par paysan..............................................................................................68

Ic. Les constituants divers du miel...........................................................................................68

Annexe II: Résultats de l'inventaire floristique........................................................................69

IIa. Liste des fleurs visitées par les abeilles dans la forêt naturelle.........................................70

IIb. Liste globale des espèces floristiques dans la forêt de Manombo.....................................71

IIc. Quelques exemples des plantes mellifères dans la zone forestières de Manombo...........75

IId. Fiche d'inventaire floristique.............................................................................................77

Annexe III : Liste des questionnaires.......................................................................................78