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Académie d’Orléans –Tours Université François-Rabelais
FACULTE DE MEDECINE DE TOURS Année 2015 N°
Thèse
pour le
DOCTORAT EN MEDECINE
Diplôme d’Etat
Par
Perray Clémence Née le 09 mars 1988 à Nantes
Présentée et soutenue publiquement le 03 juillet 2015
TITRE
Lien entre le polymorphisme génétique de l’UGT1A1 et le phénotype colique des patients atteints d’un cancer colorectal sporadique
Jury Président de Jury : Monsieur le Professeur Etienne Dorval Membres du jury : Monsieur le Professeur Thierry Lecomte
Monsieur le Professeur Serge Guyetant Monsieur le Professeur Jean-Christophe Pagès Madame le Docteur Driffa Moussata Madame le Docteur Chantal Barin
2
Thèse 2013. – 20014.
D O C T O R A T e n M E D E C I N E
Diplôme d’Etat
D.E.S. de hépatogastroentérologie Présentée et Soutenue le 03 juillet 2015 Dépôt de sujet de thèse, proposition de jury,
NOM : PERRAY Prénoms : Clémence Date de naissance : 09 mars 1988 Nationalité : Française Lieu de naissance : Nantes 44 Domicile : Tours Téléphone : 0630379693 Directeur de Thèse :Monsieur le Professeur Thierry Lecomte Titre de la Thèse : Lien entre le polymorphime génétique de l’UGT1A1 et le phénotype colique des patients atteints d’un cancer colorectal sporadique
JURY Président : Monsieur le Professeur Etienne Dorval Membres : Monsieur le Professeur Thierry Lecomte
Monsieur le Professeur Serge Guyetant Monsieur le Professeur Jean-Christophe Pagès Madame le Docteur Driffa Moussata Madame le Docteur Chantal Barin
Avis du Directeur de Thèse Avis du Directeur de l’U.F.R. à Tours, le Signature Signature
3
RESUME TITRE : Lien entre le polymorphisme génétique de l’UGT1A1 et le phénotype colique des patients atteints d’un cancer colorectal sporadique INTRODUCTION : Le processus de détoxication de l’organime repose sur l’action coordonnée d’enzymes de biotransformation et de transporteurs. L’UDP-glucurososyltransférase 1A1 (UGT1A1) est une enzyme clé de la biotransformation de substrats dont des procarcinogènes impliqués dans le développement de cancers. Le polymorphisme de la région promotrice, lié à la répétition des paires de base (TA), est impliqué dans la modulation de l’activité transcriptionnelle de l’UGT1A1. L’allèle sauvage, (TA)6 (UGT1A1*1) a une expression normale tandis qu’elle diminue avec l’augmentation de la répétition des TA. Notre hypothèse était que la présence d’un ou deux allèle(s) possédant sept répétitions TA (TA)7, UGT1A1*28, pourrait avoir une influence sur la survenue des lésions précancéreuses coliques et/ou les caractéristiques des cancers colorectaux. PATIENTS ET METHODE : Etaient inclus tous les patients traités pour un cancer colorectal au CHRU de Tours, entre janvier 2009 et décembre 2013, ayant bénéficié d’un génotypage de l’UGT1A1. Les données concernant les caractéristiques du cancer et des polypes associés étaient recueillies rétrospectivement. RESULTATS : 292 patients ont été inclus dont 23 homozygotes *28/*28 (7,9%), 137 homozygotes *1/*1 (46,9%) et 132 hétérozygotes (45,2%). Il n’existait pas de différence significative concernant les caractéristiques phénotypiques coliques chez les porteurs d’un ou deux allèle(s) UGT1A1*28 en comparaison aux porteurs de l’allèle commun. Il existait un nombre plus important de patient sous Aspirine chez les patients homozygotes *28/*28 que dans l’autre groupe avec respectivement 7/23 (30,4%) et 22/269 (8,2%), p= 0,001. CONCLUSION : Le phénotype colique des patients porteurs de l’allèle UGT1A1*28 n’était pas différents des autres patients, mais l’aspirine pourrait ne pas avoir d’effet protecteur vis-à-vis du cancer colorectal dans ce sous-groupe.
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Vu, le Directeur de Thèse
Vu, le Doyen de la Faculté de médecine de TOURS
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Faculté de Médecine – 10, boulevard Tonnellé – CS 73223 – 37032 TOURS Cedex 1 – Tél : 02.47.36.66.00 – www.med.univ-tours.fr 1
19 janvier 2015
UNIVERSITE FRANCOIS RABELAIS
FFAACCUULLTTEE DDEE MMEEDDEECCIINNEE DDEE TTOOUURRSS
DOYEN
Professeur Patrice DIOT
VICE-DOYEN Professeur Henri MARRET
ASSESSEURS
Professeur Denis ANGOULVANT, Pédagogie Professeur Mathias BUCHLER, Relations internationales
Professeur Hubert LARDY, Moyens – relations avec l’Université Professeur Anne-Marie LEHR-DRYLEWICZ, Médecine générale
Professeur François MAILLOT, Formation Médicale Continue Professeur Philippe ROINGEARD, Recherche
SECRETAIRE GENERALE Madame Fanny BOBLETER
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DOYENS HONORAIRES
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PROFESSEURS EMERITES
Professeur Alain AUTRET Professeur Catherine BARTHELEMY Professeur Jean-Claude BESNARD
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PROFESSEURS HONORAIRES
MM. Ph. ANTHONIOZ - A. AUDURIER – Ph. BAGROS - G. BALLON – P.BARDOS - J. BARSOTTI A. BENATRE - Ch. BERGER –J. BRIZON - Mme M. BROCHIER - Ph. BURDIN - L. CASTELLANI
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MORAINE - J.P. MUH - J. MURAT - Ph. RAYNAUD – JC. ROLLAND – Ch. ROSSAZZA - Ph. ROULEAU - A. SAINDELLE - J.J. SANTINI - D. SAUVAGE – J. THOUVENOT - B. TOUMIEUX - J. WEILL.
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Gynécologie et Obstétrique BONNARD Christian ............................ Chirurgie infantile BONNET Pierre ................................... Physiologie Mme BONNET-BRILHAULT Frédérique ...... Physiologie MM. BOUGNOUX Philippe .......................... Cancérologie ; Radiothérapie BRILHAULT Jean ................................ Chirurgie orthopédique et traumatologique BRUNEREAU Laurent ......................... Radiologie et Imagerie médicale BRUYERE Franck ................................ Urologie BUCHLER Matthias ............................. Néphrologie CALAIS Gilles ...................................... Cancérologie ; Radiothérapie CAMUS Vincent ................................... Psychiatrie d’adultes CHANDENIER Jacques ....................... Parasitologie et Mycologie CHANTEPIE Alain ............................... Pédiatrie COLOMBAT Philippe ........................... Hématologie ; Transfusion CONSTANS Thierry ............................. Médecine interne ; Gériatrie et Biologie du vieillissement CORCIA Philippe ................................. Neurologie COSNAY Pierre ................................... Cardiologie COTTIER Jean-Philippe ...................... Radiologie et Imagerie médicale COUET Charles ................................... Nutrition DANQUECHIN DORVAL Etienne ........ Gastroentérologie ; Hépatologie DE LA LANDE DE CALAN Loïc ........... Chirurgie digestive DE TOFFOL Bertrand .......................... Neurologie DEQUIN Pierre-François ..................... Thérapeutique ; médecine d’urgence DESTRIEUX Christophe ...................... Anatomie DIOT Patrice ........................................ Pneumologie DU BOUEXIC de PINIEUX Gonzague . Anatomie & Cytologie pathologiques DUMONT Pascal ................................. Chirurgie thoracique et cardiovasculaire EL HAGE Wissam ............................... Psychiatrie adultes FAUCHIER Laurent ............................. 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MM. PIVER Eric ........................................... Biochimie et biologie moléculaire ROUMY Jérôme................................... Biophysique et médecine nucléaire in vitro Mme SAINT-MARTIN Pauline ...................... Médecine légale et Droit de la santé MM. SAMIMI Mahtab ................................... Dermatologie TERNANT David .................................. Pharmacologie – toxicologie Mme VALENTIN-DOMELIER Anne-Sophie .. Bactériologie – virologie ; hygiène hospitalière M. VOURC’H Patrick................................. Biochimie et Biologie moléculaire MAITRES DE CONFERENCES Mme ESNARD Annick ................................. Biologie cellulaire M. LEMOINE Maël .................................... Philosophie Mme MONJAUZE Cécile .............................. Sciences du langage - Orthophonie M. PATIENT Romuald .............................. Biologie cellulaire MAITRE DE CONFERENCES ASSOCIE Mmes HUAS Caroline ..................................... Médecine Générale RENOUX-JACQUET Cécile ................ Médecine Générale CHERCHEURS INSERM - CNRS - INRA M. BOUAKAZ Ayache ............................... Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 930 Mmes BRUNEAU Nicole ................................ Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930 CHALON Sylvie .................................... Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 930 MM. CHARBONNEAU Michel ...................... Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292 COURTY Yves ..................................... Chargé de Recherche CNRS – UMR INSERM 1100 GAUDRAY Patrick ............................... Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292 GILOT Philippe .................................... Chargé de Recherche INRA – UMR INRA 1282 GOUILLEUX Fabrice ........................... Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292 Mmes GOMOT Marie ..................................... Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930 GRANDIN Nathalie .............................. Chargée de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292 HEUZE-VOURCH Nathalie .................. Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930 MM. KORKMAZ Brice .................................. Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100 LAUMONNIER Frédéric ....................... Chargé de Recherche INSERM - UMR INSERM 930 LE PAPE Alain ..................................... Directeur de Recherche CNRS – UMR INSERM 1100 Mme MARTINEAU Joëlle ............................. Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930 MM. MAZURIER Frédéric ............................ Directeur de Recherche INSERM – UMR CNRS 7292 MEUNIER Jean-Christophe ................. Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 966 RAOUL William .................................... Chargé de Recherche INSERM – UMR CNRS 7292 Mme RIO Pascale ......................................... Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 1069 M. SI TAHAR Mustapha ............................ Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100 CHARGES D’ENSEIGNEMENT Pour la Faculté de Médecine Mme BIRMELE Béatrice ............................... Praticien Hospitalier (éthique médicale) M. BOULAIN Thierry ................................. Praticien Hospitalier (CSCT) Mme CRINIERE Lise .................................... Praticien Hospitalier (endocrinologie) M. GAROT Denis ...................................... Praticien Hospitalier (sémiologie) Mmes MAGNAN Julie ..................................... Praticien Hospitalier (sémiologie) MERCIER Emmanuelle ....................... Praticien Hospitalier (CSCT) Pour l’Ecole d’Orthophonie Mme DELORE Claire ................................... Orthophoniste MM. GOUIN Jean-Marie .............................. Praticien Hospitalier MONDON Karl ..................................... Praticien Hospitalier Mme PERRIER Danièle ................................ Orthophoniste Pour l’Ecole d’Orthoptie Mme LALA Emmanuelle ............................... Praticien Hospitalier M. MAJZOUB Samuel............................... Praticien Hospitalier
9
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette Faculté, de mes chers condisciples
et selon la tradition d’Hippocrate, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur
et de la probité dans l’exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent, et n’exigerai jamais un salaire au-‐‑dessus de mon travail.
Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira
les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres,
je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime
si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères
si j’y manque.
10
Partie 1 : Mise au point sur les enzymes du métabolismes des
xénobiotques
1. Enzymes du métabolisme des xénobiotiques (EMX)
1.1. Principes généraux
Les xénobiotiques représentent les composés ne faisant pas partie des constituants
naturels des organismes1. Les médicaments, les substances alimentaires ou les polluants
respiratoires sont des exemples de xénobiotiques auxquels l’organisme humain est exposé2. Il
existe une variabilité d’exposition aux xénobiotiques entre les individus, du fait de leur
environnement, leur régime alimentaire, leurs expositions aux différentes thérapeutiques. Les
xénobiotiques étant par définition des substances étrangères à l’organisme, celui-ci va mettre
en œuvre une succession de réactions visant à les éliminer. Ce processus de détoxication,
principalement opéré par le foie, repose sur l’action coordonnée d’enzymes de
biotransformation et de transporteurs exprimés par les membranes des hépatocytes. Les
enzymes du métabolisme des xénobiotiques, sont classées en deux principaux groupes
catalysant respectivement les réactions dites de phase I et de phase II1,3,4. Depuis quelques
années, une 3ème phase, correspondant aux processus d’influx et d’efflux cellulaires a été
proposée.
1.2. Les phases I, II et III
Les réactions de phase I et de phase II ne sont pas obligatoires, certains xénobiotiques
étant éliminés sans biotransformation et, quand elles existent, ne se réalisent pas toujours dans
l’ordre. Ainsi, il est possible qu’une réaction de phase II ait lieu avant une réaction de phase I,
de même qu’il est aussi possible qu’il n’y ait pas de phase II1.
1.2.1. La phase I
Les réactions de la phase I sont des réactions de fonctionnalisation.
Ce sont principalement les mono-oxygénases à cytochrome P450 (CYPs) qui catalysent ces
réactions. Elles représentent en effet 70 à 80% des enzymes de la phase I. Les CYPs sont
11
classés en familles, désignées par des chiffres, elles-mêmes divisées en sous-familles désignés
par des lettres, puis en isoformes désignées par un chiffre (ex. CYP2D6). Les CYPs réalisent
toutes des oxydations, mais chaque famille et sous groupe métabolise préférentiellement
certains substrats.
Les bioactivations assurées par ces enzymes transforment les xénobiotiques en
métabolites intermédiaires, souvent à caractère électrophile.
Tableau 1 Les enzymes de phase I et leurs réactions
Réactions Enzymes
Oxydation
-Hydroxylation, Epoxydation N-
et S- oxydation
-Déshydrogénation
Mono-oxygénases à cytochrome P450
Mono oxygénases à FAD
Déshydrogénases
Réduction Réductases
Hydrolyse Estérases, Amidases, Imidases, Epoxyde hydrolases
Décarboxylation Décarboxylases
Dé-méthylation Mono-oxygénases à cyt P450
1.2.2. La phase II
Les réactions de la phase II sont des réactions de conjugaison 3.
Les différentes réactions de conjugaison sont représentées dans le tableau 2, ainsi que
les enzymes qui les effectuent. Les métabolites résultants de ces réactions sont généralement
plus hydrosolubles, ce qui facilite leur excrétion urinaires ou ont une affinité supérieure pour
les transporteurs hépatocytaires, ce qui permet leur excrétion biliaire.
Tableau 2 Les enzymes de phase II et leurs réactions
Réactions Enzymes
12
Glucuronoconjugaison UDP-Glucuronosyl transférases (UGTs)
Sulfoconjugaison Sulfotransférases (SULTs)
Acétylation N-Acétyltransférases (NATs)
Mercaptoconjugaison Glutathion S-Transférases (GSTs)
Méthylation Méthyltransférases
Conjugaison acides aminés N-Acétyltransférases
Les enzymes de phase II sont généralement cytosoliques et sont exprimées au niveau
hépatique ainsi que dans de nombreux tissus périphériques.
1.2.3. La phase III
La phase III est assurée par des transporteurs membranaires. Au niveau du foie, ils
permettent d’importer les xenobiotiques dans la cellule hépatique, étape préalable à leur
métabolisme, puis d’excréter les métabolites créés à partir des réactions de phases I et/ou II.
Des protéines de la famille des SLC (Solute Carrier), exprimées au pôle sinusoïdal des
hépatocytes sont impliquées dans l’influx intracellulaire. La glycoprotéine P (Pgp) ou les
MRPs (multidrug related protein) sont des exemples de transporteurs d’efflux exprimés au
pôle canaliculaire des hépatocytes.
Des transporteurs étant également présents au niveau d’autres tissus, notamment des
tubules rénaux, les métabolites formés par le foie et non éliminés par voie biliaire peuvent être
sécrétés dans les urines. Notons que l’intervention des transporteurs n’est pas non plus une
étape obligatoire (comme pour les phases I et II) et que certains médicaments ou métabolites
sont éliminés directement dans l’urine après filtration glomérulaire (si suffisamment
hydrosolubles).
1.2.4. Schématisation
13
1.3. Les carcinogènes activés par les XME
Le rôle premier des enzymes du métabolisme des xénobiotiques est d’éliminer les
substances potentiellement dangereuses pour l’organisme. Or dans certains cas, les
métabolites sont plus actifs que les molécules dont ils proviennent, en particulier dans le cas
des cancérogènes chimiques.
Près de trois-quarts des carcinogènes proviennent de la transformation de
procarcinogènes par les enzymes du métabolisme des xénobiotiques5.
Les procarcinogènes sont des xénobiotiques dont les métabolites acquièrent un pouvoir
carcinogène, après transformation, en particulier par formation d’époxydes.
Ce sont principalement les réactions de phase I (oxydation) qui sont responsables de la
transformation des substances procarcinogènes, mais la modification de l’activité d’un
OH + H20
H 02
CYP
UGT GST SULT
noyau
O-sulfo, Glutathion, Glucuronyl conjugaison
MDR SLC
Phase III Transport
Phase II Conjugaison
Phase I Fonctionnalisation
Xénobiotique
14
enzyme de phase II peut, en empêchant la conjugaison et donc l’élimination des métabolites
réactifs, être elle aussi délétère. (Figure 1)
Puisque ces enzymes peuvent activer ou inactiver certains xénobiotiques
procarcinogènes, leur polymorphisme génétique devient un facteur de susceptibilité de cancer.
Ils ne peuvent toutefois pas être seuls pris en comptes, puisqu’il existe de multiples variations
interindividuelles dans le métabolisme des substances cancérogènes, notamment le degré et le
temps d’exposition à ces substances.
1.4. Le polymorphisme des enzymes de phase I et II
Les gènes codant pour les enzymes de biotransformation sont à différencier des
oncogènes. Ils sont, parfois, des gènes de susceptibilité.
De nombreuses enzymes de phase I et II sont codées par des gènes polymorphes, c’est à
dire qu’il existe au moins deux allèles pour un gène donné (l’un d’entre eux sera considéré
Figure 1 Biotransformation des xénobiotiques, d'après Enzymes du métabolisme des cancérogènes chimiques et polymorphismes génétiques, rédigé par le groupe d'experts INSERM
15
comme l’allèle de référence *1). Le nombre d’allèles pour un même gène est très variable, de
2 à plus de cinquante (pour l’enzyme CYP2D6, par exemple)6.
1.5. Les variations environnementales des EMX
L’activité de ces enzymes peut varier en fonction de leur environnement, puisqu’elles
sont fréquemment inductibles ou répressibles. De nombreux médicaments, mais également
des substances de l’environnement sont capables d’interférer avec l’enzyme et de moduler
ainsi le métabolisme d’autres xénobiotiques. Ainsi chez un même individu, la capacité
métabolique peut être largement modulée aussi bien quantitativement que qualitativement, par
des composés endo- ou xénobiotiques7.
2. Les enzymes du métabolisme des xénobiotiques et le cancer colorectal
2.1. Introduction
En 2012, le cancer colorectal (CCR) se situe au troisième rang de l’ensemble des
cancers incidents chez l’homme, au deuxième rang chez la femme. Il représente 12% de
l’ensemble des cancers incidents, tous sexes confondus8.
Certains facteurs de risque de cancer colorectal sont bien connus comme les antécédents
familiaux au premier degré de CCR, l’indice de masse corporelle (IMC), le tabac, et la
consommation de viande rouge9. La grande majorité des CCR sont sporadiques (70 – 80%) et
l’âge est le premier facteur de risque. Une petite partie est en rapport avec des causes
héréditaires (polypose adénomateuse familiale, syndrome de Lynch, polypose liée au gène
MYH)10 .
La plupart des CCR se développe à partir des adénomes (séquence adénome-
carcinome), suite à une accumulation de modifications génétiques et épigénétiques conduisant
à la transformation de la muqueuse colique normale en adénome puis en cancer.
La carcinogénèse du cancer colorectal implique plusieurs voies, dont trois principales.
La voie de l’instabilité microsatellitaire (IMS) est impliquée dans le syndrome de Lynch mais
également dans 15 à 20% des CCR sporadiques. La voie de l’instabilité chromosomique
caractérisée par des pertes alléliques qui engendrent une accumulation de mutations
conduisant à l’activation d’oncogènes (KRAS) et à l’inactivation de gènes suppresseurs de
tumeur (APC, TP53..)11. Enfin, les promoteurs de nombreux gènes sont riches en cytosine et
16
guanine dinucléotides (ilôts CpG) et la méthylation des résidus cytosine dans ces ilots est un
phénomène fréquent, qui provoque des altérations de la structure chromosomique et la
suppression de l’expression de ces gènes. Les cancers colorectaux avec le phénotype CIMP
(CpG island methylator phenotype) sont caractérisés par une perte d’expression des gènes
suppresseurs de tumeurs, épigénétique, sans mutation.12
2.2. Carcinogénèse colorectale et EMXs.
Les enzymes du métabolisme des xénobiotiques peuvent métaboliser des substances
exogènes, et peuvent notamment activer ou inactiver certaines substances cancérigènes. La
plupart de ces enzymes de phase I et II ont de multiples polymorphismes génétiques. Or ces
polymorphismes peuvent modifier l’activité des enzymes, en l’augmentant ou la réduisant,
provoquant alors une modification des voies métaboliques des substances procarcinogènes.
Le statut métabolique du patient pourrait ainsi constituer un terrain propice ou
défavorable à la progression du cancer13,14.
Le développement du cancer colorectal est déterminé par de complexes interactions
entre polymorphisme génétique et facteurs environnementaux (ingestion de viande rouge et
tabac, contenant des substances inductrices de l’activité de certains CYPs, sont reconnus
comme des facteurs de risque).
Plusieurs études se sont intéressées à la relation entre le polymorphisme des enzymes du
métabolisme et le risque de cancer colorectal, avec des résultats discordants14.
2.3. Enzymes de phase I
2.3.1. CYP 450
Une étude espagnole a étudié l’influence de l’allèle CYP2C8*3 sur le risque de
développer un cancer colorectal, en comparant des patients atteints d’un CCR à des patients
contrôles indemnes. Les résultats ne retrouvaient pas d’effet de l’allèle CYP2C8*3 (OR pour
les porteurs de l’allèle 0,50, IC95 %(0.16–1.59; p=0.233). Il n’y avait pas non plus de
différence selon le site de la tumeur.15
17
A contrario, une autre étude a retrouvé une association significative entre le fait de
posséder l’allèle CYP2E1c2 et d’avoir un cancer colorectal (OR :1,91, IC95% 1,05-3,52).
L’allèle CYP1A1*2A (remplaçant une Ile par une Val et correspondant au génotype mutant
Mspl) était aussi sureprésenté dans la population avec un cancer colorectal (0R :1,57, IC 95%
0,90-2,74). Chez les porteurs de l’association combinée de ces deux allèles, ainsi qu’un
troisième allèle de l’enzyme de phase II Glutathion S-tranférase M1, il y avait un risque
augmenté de cancer colorectal (OR : 4,62, IC 95% 1,23-25,68)16.
L’allèle CYP2E1c2 n’était pas significativement associé au cancer colorectal dans cette
autre étude sur une population d’Hawai. Elle avait par contre pu mettre en évidence que
l’homozygotie pour le génotype mutant Mspl de CYP1A1 était significativement associé avec
le cancer colorectal chez les japonais (p=0,008) et les Hawaiiens (p<0,001). L’association
n’était pas retrouvée dans les populations caucasiennes17, mais la fréquence de l’allèle dans la
population caucasienne étudiée n’était que de 9%, contre 12% dans le Maryland, ou 14% en
Norvège dans d’autres études18,19.
2.4. Enzymes de phase II
Les N-Acetyltransferases 1 et 2 (NAT1 et NAT2), enzymes de phase II, sont toutes les
deux impliquées dans le métabolisme des amines hétérocycliques aromatiques (AHA)20. Ces
composés sont majoritairement présents dans la fumée de cigarette et dans la viande cuite et
sont, comme on l’a vu, de puissants inducteurs enzymatiques (et donc, activateurs de voies
pro-toxicantes).
Les gluthathiones S-transferases ont de multiples substrats, dont des produits du stress
oxydatif et des xénobiotiques, incluant des carcinogènes environnementaux.
Ces enzymes de conjugaison NAT et GST sont donc essentielles à la protection contre
les substances toxiques
Les études analysant l’association entre l’exposition à ces amines hétérocycliques
aromatiques, le polymorphisme des enzymes du métabolisme des xénobiotiques, en
particulier certaines N-acetyltransférases (NAT), et le risque de CCR et/ou de polypes sont
nombreuses, mais les résultats sont là aussi contradictoires.
2.4.1. Risque de cancer colorectal
18
Une étude a évalué les effets du génotype de NAT1 et NAT2 sur le risque de CCR, en
association avec l’exposition au tabac et à la consommation de viande cuite. Le risque de
CCR était associé au tabagisme actif supérieur à 30 paquet-année [odds ratio (OR), 1.4; (95%
IC), 0.9-2.2] mais non modifié par le génotype de NAT1 ou NAT2. La consommation
fréquente de viande rouge cuite, augmentait le risque de CCR dans le groupe de patients ayant
une activité NAT2 (fast élevée ?? à vérifier acetylators) ou chez les porteurs de l’allèle
NAT1*10 (OR, 2.6; 95% CI, 1.1-6.1)21.
2.4.2. Risque d’adénome colique
Une étude a étudié le lien entre ces pro-carcinogènes, le polymorphisme de plusieurs
enzymes du métabolisme (NAT1 et NAT2, mais aussi SULT1A1, SULT1A2, CYP1A1 et
EPHX1) et le risque de polypes colorectaux. Les individus avec le génotype 638AA de
SULT1A1 et des phénotypes rapides/intermédiaires de NAT2 avaient un risque 3,5 fois plus
élevé d’avoir des polypes hyperplasiques en comparaison aux individus avec un génotype
638GG de SULT1A1 et des phénotypes lents de NAT1 et NAT2 (IC95% 1,2-10,3)22.
Une étude cas-témoins américaine a inclus 1002 cas avec des polypes (adénomes,
hyperplasiques ou les deux) et 1493 contrôles sans polypes, et a évalué l’association entre le
risque de polypes colorectaux, l’exposition à des carcinogènes de la viande et le
polymorphisme d’enzymes impliquées dans le métabolisme des AHA (NAT1, NAT2,
CYP1A2 et AhR). Il n’y avait pas d’association retrouvée entre aucun des 14 polymorphismes
étudiés et le risque de polype23. Il y avait toutefois des interactions retrouvées entre l’ingestion
de viande et les génotypes de AhR, NAT1 et NAT2, qui étaient significatives uniquement
dans le sous-groupe des patients avec adénomes et polypes hyperplasiques.
Une autre étude a analysé le lien entre l’ingestion de viande (et donc des mutagènes de
la viande : AHA, hydrocarbures aromatiques polycycliques et composés N-nitroso), plus de
300 polymorphismes nucléotidiques (SNP) de 18 enzymes du métabolisme des xénobiotiques
et les adénomes avancés d’une part (1205 cas et 1387 contrôles) et le cancer colorectal d’autre
part (370 cas et 401 contrôles). Une interaction était retrouvée entre l’ingestion de 2-amino-
3,8-dimethylimidazo (4,5-f) quinoxaline (MeIQx) et le polymorphisme rs6586714 dans
l’étude des adénomes (p=0,001). Les individus ayant un génotype GG avaient un risque
augmenté de 43% d’avoir un adénome (IC95% 1,11-1,85 p=0,07) s’ils ingéraient des MeIQx,
alors que l’inverse était observé chez les porteurs du variant A (OR=0,50 IC 95% 0,30-
19
0,84)24. Dans cette étude, le polymorphisme nucléotidique des gènes de l’UGT1A, EPHX1 et
NAT1 était associé avec le risque d’adénomes (n = 11 SNPs) et le risque de cancer colorectal
(n=20 SNPs) p<0,05. Après ajustement sur les variables (age, ethnie, sexe), les résultats
n’étaient pas significatifs.
Dans une autre étude ayant également étudié le lien entre l’ingestion de composés
mutagènes contenus dans la viande et le polymorphisme de plusieurs enzymes supposées
impliquées dans leur métabolisme, il n’y avait pas de lien significatif avec les adénomes
coliques.25
3. L’UDP-glucuronosyltransférase 1A1 (UGT1A1)
3.1. Famille des UDP-glucuronosyltransférases : caractéristiques générales
Les UDP-glucuronosyltransférases (UGTs) sont des enzymes de phase II. Elles
catalysent la conjugaison d’acide glucuronique, à partir d’acide UDP-glucuronique, à des
substrats liposolubles26 (figure 2)
Figure 2: Exemple de glucuronoconjugaison d'amide aromatique
Ce sont des enzymes membranaires, ancrées dans le réticulum endoplasmique. Elles
sont principalement retrouvées dans le foie, mais également dans l’intestin, le rein, la peau et
les muqueuses.27 Il est important de préciser que leur taux est également corrélé à l’âge, le
sexe, l’imprégnation hormonale, les facteurs génétiques et les expositions à l’environnement.
Elles réalisent la glucuronoconjugaison de substances endogènes (bilirubine, acides
biliaires, thyroxine, stéroïdes…) et de xénobiotiques (acides carboxyliques, phénols, alcool
aromatiques, et de très nombreux médicaments). De nombreux substrats différents peuvent
être métabolisés par une de ces enzymes, et seulement très peu ont des substrats spécifiques.
20
On notera par exemple que l’UGT1A1 est la seule isoforme à assurer la glucuronoconjugaison
de la bilirubine.
Il y a 15 différentes UGTs connues chez l’humain. Elles sont réparties en deux
familles : UGT1 et UGT2. Chez l’humain, la famille des UGT1 est composée de 9 iso
enzymes : UGT1A1 et UGT1A3 à UGT1A1028.
Le locus de l’UGT1A est situé sur le chromosome 2-q37
3.2. Tissus / Localisation
L’UGT1A1 est l’isoforme la plus présente dans le foie.
Elle est également retrouvée dans :
- Les voies biliaires
- Le tractus digestif dont le colon et l’estomac.
3.3. Substrats
Les substrats de l’UGT1A1 sont multiples. La bilirubine est un substrat que seule
l’UGT1A1 peut glucuroconjuguer. La morphine, l’oestradiol et tous les acides trans-
rétinoïques sont également catalysés par l’UGT1A1.
3.4. Variabilité interindividuelle de l’expression de l’UGT1A1
3.4.1. Le polymorphisme génétique
Les isoformes des enzymes sont codées dans le locus de l’UGT1A ; il consiste en 4
exons partagés (exons 2-5) et un exon unique (exon 1) qui contient le domaine de liaison au
substrat. Les polymorphismes nucléotidiques des 4 exons communs seront partagés par toutes
les isoenzymes tandis que ceux de l’exon 1 seront spécifiques à chaque isoforme 29,30. (Figure
3A)
Il existe plus de 60 polymorphismes génétiques du gène UGT1A1.31
Le variant *28 est l’insertion d’une paire supplémentaire de bases thymine-adenine
(TA) dans le promoteur. Cette insertion affecte la TATA-box en amont du site responsable de
la liaison avec le facteur de transcription IId (TFIId), qui joue un rôle important dans
21
l’initiation de la transcription. Ce polymorphisme est associé à une variation du niveau
d’’activité de l’enzyme, inversement proportionnelle au nombre de répétitions (TA). L’allèle
sauvage comporte 6 répétitions ((TA)6). Les homozygotes pour l’allèle qui possède la
répétition de 7 TA (allèle UGT1A1*28 ; (TA)7 ) ont une réduction de 70% de l’expression du
gène en comparaison avec ceux possédant l’allèle (TA)6 32
(Figure 3B).
Figure 3 : Structure du gène et mutations fonctionnelles de UGT1A1 (d' après Perera et al.) (A) Structure du gène (B) Boites représentant les exons 1 à 5. La répétition de Thymine-adénine (TA) dans la région promotrice est montrée pour chaque mutation, ainsi que le changement dans la fonction.
Le variant *28 est le variant fonctionnel le plus fréquent chez les Caucasiens, chez qui
la répartition des génotypes varie entre 8 % et 20 % pour les sujets homozygotes *28/*28,
entre 40 % et 50 % pour les hétérozygotes et entre 30 % et 50 % pour les sujets non porteurs
du variant *2831.
22
3.4.2. Les substances inductrices
Outre les facteurs génétiques précédemment décrits, l’expression de l’UGT1A1 peut
être modifiée selon l’exposition des patients à certaines substances. Ainsi, une étude a
examiné l’expression et l’induction de l’UGT1A1 de greffon de foie humain et de leurs
hépatocytes en culture33. Les trois donneurs avec le taux le plus élevé d’ARNm codant pour
l’UGT1A1 avait un antécédent d’exposition au phénobarbital. Les hépatocytes isolés exposés
à la phenytoine montraient une baisse de leur taux d’ARNm lors de la culture. Au contraire,
les hépatocytes traités pendant 48 heures avec du phénobarbital, de l’oltipraz et surtout du 3-
methylcholanthrene avaient une élévation de leur taux d’ARNm codant pour UGT1A1.
La Chrysine est un composé chimique de la famille des flavones (elle-même sous
famille des flavinoides) naturellement présent dans certaines plantes et composés
alimentaires. Une étude a montré qu’un prétraitement de cellules Caco-2 (cellules épithéliales
coliques) par de la chrysine permettait d’augmenter l’expression et l’activité de l’UGT1A1.
Elle retrouvait en effet l’augmentation de l’expression de l’ARNm de l’UGT1A1 en Northern
Blot. L’induction de l’UGT1A1 dans les cellules Caco-2 permettait d’augmenter 10 fois la
glucuronoconjugaison de la N-hydroxy-Phlp, un carcinogène du colon.34
3.5. Implications en pathologie
La bilirubine est un composé extrêmement hydrophobe et est principalement liée à
l’albumine. Ce caractère hydrophobe explique les étapes nécessaires à son élimination du
corps humain. Ainsi, un problème lors de son transport ou de sa conjugaison aboutira à une
saturation des liaisons à l’albumine et donc à son accumulation. Seulement 5% de la
bilirubine est glucuronoconjuguée, devenant ainsi hydrosoluble. La glucuroconjugaison de la
bilirubine par l’UGT1A1 est donc une étape essentielle à son métabolisme puis à son
excrétion biliaire35,36.
Seule l’UGT1A1 est impliquée dans les hyper bilirubinémies non-conjuguées
héréditaires37 .
Chez l’humain, il existe trois formes d’hyper bilirubinémies non conjuguées
héréditaires : la maladie de Gilbert, le syndrome de Crigler-Najjar de type I et le syndrome de
Crigler-Najjar de type II.
23
3.5.1. Maladie de Gilbert
Cette pathologie bénigne a été pour la première fois décrite par Gilbert en 1909,
caractérisée par la présence d’une hyper bilirubinémie non conjuguée fluctuante chez l’adulte
jeune, dans un contexte de stress, infection etc.. Il n’y a pas de traitement nécessaire.
L’activité de l’UGT1A1 est réduite de 60-70% par rapport à un individu sain.
La maladie de Gilbert résulte dans la majorité des cas du polymorphisme de la région
promotrice du gène38.
3.5.2. Syndromes de Crigler-Najjar type I et type II
Le syndrome de Crigler-Najjar de type I est lié à un déficit complet de la
glucuroconjugaison de la bilirubine et se traduit par un taux indétectable de bilirubine
conjuguée dans les sécrétions biliaires duodénales.
Le syndrome de Crigler-Najjar de type II est caractérisé par des taux bas de bilirubine
glucuroconjuguée dans les sécrétions biliaires ainsi qu’une réponse au traitement par
phénobarbital.
Le premier nécessitera une transplantation hépatique tandis que le deuxième répondra à
des traitements d’induction (phénobarbital, photothérapie).
Ces deux syndromes sont dus à des allèles mutants de l’UGT1A1(mutations en région
codante) ou au polymorphisme de la région promotrice de l’UGT1A139.
3.6. Métabolisme de l’irinotécan
L’irinotécan est un des médicaments utilisés dans le traitement du cancer colorectal
métastatique, en association avec du 5-fluoruracile (5-FU) +/- une thérapie ciblée
(bevacizumab ou cetuximab)40.
L’irinotécan est en fait une pro-drogue : son activité thérapeutique est en effet obtenu
par le biais de son métabolite le 7-ethyl-10-hydroxycamptothecan (SN-38) ; qui est un
inhibiteur de la topo-isomérase I41. L’accumulation de SN-38 (évaluée par l’aire sous la
courbe (AUC) de la concentration plasmatique de SN-38) est corrélée à la neutropénie induite
par le traitement par irinotecan. Or la principale voie de métabolisation du SN-38 est assurée
via sa glucuronoconjugaison par l’UGT1A142.
24
L’apparition d’effets secondaires graves (neutropénie, diarrhées grade IV) lors d’un
traitement par irinotecan chez les patients homozygotes pour le variant *28 pousse certaines
équipes à proposer des stratégies de génotypage pré-thérapeutiques afin d’adapter les doses
d’irinotécan selon le polymorphisme des patients.31 (Figure 4)
Figure 4 D'après Boyer et al, Arbre décisionnel d’aide à la prescription d’irinotécan
4. Le cancer colorectal et le polymorphisme de l’UGT1A1
Comme nous l’avons précédemment dit, il existe de nombreux facteurs de risque au
cancer colorectal tels que la consommation de viande, la sédentarité et l’obésité. La génétique
participe aussi en jouant un rôle important dans la prédisposition, l’initiation et la progression
du CCR.
Les enzymes du métabolisme des xénobiotiques permettent de débarrasser l’organisme
de certains carcinogènes, contenus notamment dans le tabac et l’alimentation.
Le 2-amino-1-methyl-6-phenylimidazo(4,5-b)pyridine (PhIP) est un carcinogène
notamment impliqué dans le développement des cancers du côlon, sein et prostate43,44,45 et
peut être métabolisé par l’UGT1A1.
Mais l’implication des enzymes de phase II, dont les UGTs et en particulier l’UGT1A1,
dans la carcinogénèse et comme facteurs de risque de CCR reste controversée, puisque les
résultats dans la littérature sont parfois contradictoires.
25
4.1. Le polymorphisme génétique : un facteur de risque ?
Ainsi une étude a cherché à déterminer quels polymorphismes génétiques des enzymes
du métabolisme prédisposaient au développement d’un CCR. Ils ont pour cela comparé deux
groupes : un groupe de 371 patients avec un CCR sporadique et un groupe contrôle de 415
patients sains. Tous les patients étaient génotypés pour les polymorphismes de certaines UDP-
glucuronoyltransférases (UGT1A1, UGT1A6, UGT1A7 et UGT1A8) et de certaines
glutathione S-transférases (GSTA1, GSTM1, GSTP1 et GSTT1). Les variants de l’UGT1A6
et de l’UGT1A7 étaient significativement associés au CCR, après ajustement sur l’âge et le
sexe, avec respectivement un OR=1,5 (IC95% 1,03-2,3) et OR=2,4 (IC95% 1,3-4,6) tandis
qu’il n’avait pas été retrouvé d’association entre le CCR et les autres polymorphismes
génétiques46. Concernant l’UGT1A1, l’association avec le CCR n’était pas significative
(OR=1,2 (IC95% 0,83-1,8)).
Cette même étude a par ailleurs évalué la localisation du cancer et son stade en fonction
des variants génétiques. Les variants de l’UGT1A6 étaient associés à des CCR proximaux
(OR ajustés = 2,1, IC 95% 1,1-4,1) tandis que les variants de l’UGT1A7 étaient associés aux
CCR distaux (OR ajustés = 3,0, IC95% 1,5-6,2). En régression logistique après ajustement sur
l’âge et le sexe, les variants de l’UGT1A6 étaient associés à des cancers plus avancés (Stade
C et D de la classification de Dukes) avec un OR à 2,0 (IC95% 1,2-3,2).
Une étude de Stassburg et al s’est plus particulièrement intéressée aux variants de
l’UGT1A7 en comparant ses différents polymorphismes chez 78 patients avec un CCR et 241
patients contrôles sains. Les homozygotes pour l’allèle sauvage représentaient 20% des
contrôles et seulement 9% des patients avec un CCR sporadique (OR=0,39, IC95% 0,17-
0,92). Il existe par ailleurs une association significative entre la présence de l’allèle
UGT1A7*3 et le CCR (OR=2,75, IC95% 1,6-4,71, p<0,001)47 (figure 4).
L’association retrouvée entre l’allèle UGT1A7*3 et le CCR étaient plus forte dans cette
étude que dans celle de Van der Logt et al. En effet, l’étude n’avait pu mettre en évidence
qu’une association faible, non significative (OR=1.2, 95% CI 0.91-1.6)46.
26
Figure 5 d'après Strassburg et al
Dans l’étude de Tang et al48 comparant 268 patients avec un CCR et 441 contrôles
sains, il était également montré que porter le génotype UGT1A7*1/*3, l’allèle UGT1A7*3 et
le variant-211 de UGT1A1 était un facteur de risque de CCR avec respectivement un OR à
1,97 (p<0,001), 1,91 (p<0,001) et 2,03 (p<0,001) en régression logistique. Il existait par
ailleurs un risque majoré chez les patients porteurs à la fois de l’allèle UGT1A7*3 et de
l’allèle variant-211 UGT1A1 (OR=2,34). De plus, le risque de développer des métastases était
majoré chez les porteurs de l’allèle UGT1A7*3 (OR=4,90 ; p<0,001) ainsi que chez ceux
possédant le variant-211 UGT1A1 (0R=4,89 ; p<0,001). Ces résultats étaient également
significatifs en analyse multivariée.
Toutefois, ces résultats sont à prendre avec précaution dans la mesure où cette étude est
réalisée à partir d’une population taÏwanaise, qui diffère de la population caucasienne par la
fréquence de ces allèles.
27
Certaines études ont également étudié les variants de différentes isoformes de l’UGT1A
à travers le prisme du métabolisme des amines hétérocycliques aromatiques alimentaires
(AHA) ou des hydrocarbones aromatiques polycycliques (HAP)
C’est le cas de l’étude de Girard et al49, qui a étudié l’association entre les
polymorphismes génétiques de UGT1A1 et UGT1A9 et le CCR. Ils ont également recherché
si les variations génétiques retrouvées modifiaient l’association entre le CCR et l’exposition
aux AHA et HAP alimentaires. En mesurant le polymorphisme de l’UGT1A1 en position -53
(UGT1A1*28), -3156 (G>A), -3279 (T>G) et de UGT1A9-253 (T>A) ils n’ont pas trouvé
d’association avec le CCR. Les génotypes UGT1A1*28 et UGT1A1-3156 modifiaient
l’association entre l’exposition aux benzo(a)pyrene (BaP) alimentaire et le cancer colorectal
(p=0,02 et p=0,03 respectivement). L’association la plus forte était observée pour ceux dont
l’exposition aux BaP était inférieure à 7,7ng/jour à la fois pour les UGT1A1*28/*28 (OR=1,8,
IC95% 1,1-2,9) et les 3156AA (OR=1,7, IC95% 1,0-3,0), en comparaison aux génotypes
haut/intermédiaires exposés aux même quantité de BaP. Ces résultats suggèrent que les
variants des UGTs modifient l’association entre l’exposition aux HAP provenant des viandes
ingérées et le cancer colorectal, par leur capacité à éliminer ces carcinogènes alimentaires.
Une autre étude, macédonienne, s’est plus particulièrement intéressée à l’allèle
UGT1A1*28. Leur hypothèse était que l’allèle UGT1A1*28 était associé à un plus haut
risque de cancer colorectal, compte tenu de la baisse d’activité enzymatique provoquée50. Ils
ont donc comparé un groupe de 168 patients avec un cancer colorectal sporadique prouvé
histologiquement à un groupe de 96 patients sans histoire personnelle de cancer colorectal.
L’étude a montré qu’il existait une plus haute fréquence de l’allèle UGT1A1*28 que de
l’allèle sauvage UGT1A1*1 chez les patients avec un cancer colorectal que chez les contrôles
(OR= 1.55, IC95% = 1.07–2.26, p= 0.021). Le nombre de patients homozygotes ou
hétérozygotes avec au moins un allèle UGT1A1*28 était plus important que le nombre
d’homozygotes sauvages UGT1A1*1/*1 dans le groupes des patients avec un CCR que chez
les contrôles (OR = 2.0, IC95% = 1.19–3.34, P = 0.007). Toutefois après stratification sur le
sexe, l’allèle UGT1A1*28 n’était un facteur de risque de CCR que chez les hommes.
4.2. L’expression tissulaire : un facteur protecteur ?
Stassburg et al ont montré en 1999 qu’il existait une différence d’expression du gène de
l’UGT1A entre le foie et le colon. En effet, en étudiant le taux d’ARNm, de la protéine, de
28
l’activité catalytique de tissus hépatiques et coliques normaux (par PCR, Western blot et
immunofluorescence indirecte) ils ont montré qu’il existait une différence d’activité de
glucuroconjugaison entre le foie et le colon. Cela suggérait que l’activité de l’enzyme au
niveau des tissus pouvait être régulée par la présence d’isoformes individuelles, ou par la
modulation de l’expression des gènes au sein même des tissus51.
Une équipe a par ailleurs retrouvé une différence d’expression des UGTs entre tissus
sains et tissus tumoraux. Ils ont en effet étudié par immunohistochimie la présence des UGTs
en utilisant un anticorps dirigé vers toutes les isoformes de l’UGT1A. Les UGTs étaient
fortement exprimées à la surface de la muqueuse colique normale. L’expression
cytoplasmique était faible ou dispersée au niveau des adénomes en dysplasie de bas grade
(n=5/5) et au niveau de 2 des 11 carcinomes. L’expression était nulle au niveau des adénomes
en dysplasie de haut grade (n=5/5), des carcinomes (n=9/11) des métastases ganglionnaires et
hépatiques52. Ces résultats pourraient suggérer que l’expression des UGTs peut protéger les
tissus des carcinogènes (notamment alimentaires).
5. Conclusion
29
Références de la mise au point
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médicale (INSERM). Enzymes du métabolisme des cancérogènes chimiques et
polymorphismes génétiques.
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33
Partie 2 : Article original : Lien entre le polymorphisme génétique de
l’UGT1A1 et le phénotype colique des patients atteints d’un cancer
colorectal sporadique
1. Introduction
Le cancer colorectal (CCR) est en France le 3ème et 2ème cancer le plus fréquent
respectivement chez l’homme et la femme. Avec plus de 42000 nouveaux cas, il représente
12% de l’ensemble des cancers incidents, tous sexes confondus en 20131. Certains facteurs de
risque de cancer colorectal sont bien connus comme l’âge, les antécédents familiaux au
premier degré de CCR, l’indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25kg/m2, le tabac, et la
consommation de viande rouge2. La grande majorité des CCR est sporadique (70 – 80%), et
une petite partie est en rapport avec des causes héréditaires (polypose adénomateuse familiale
(PAF), syndrome de Lynch, polypose MUTYH).
Les xénobiotiques sont des substances exogènes qui pénètrent dans l’organisme. Les
médicaments, mais aussi les constituants alimentaires ou respiratoires environnementaux, sont
des exemples de xénobiotiques. L’organisme va mettre en œuvre une succession de réactions
visant à les éliminer. Ce processus de détoxication, principalement opéré par le foie, repose
sur l’action coordonnée d’enzymes de biotransformation et de transporteurs exprimés par les
membranes des hépatocytes. Les enzymes de phases I, principalement des mono-oxygénases à
cytochrome P450, assurent des réactions de fonctionnalisation tandis que les enzymes de
phase II réalisent les réactions de conjugaison.
Les gènes des enzymes du métabolisme des xénobiotiques sont très polymorphes, c’est
à dire qu’il existe plusieurs allèles pour un gène donné. Ils peuvent en effet présenter des
anomalies de séquences comme des mutations ponctuelles ou SNP (single nucleotide
polymorphism), ainsi que des délétions, des duplications ou des amplifications. Ce
polymorphisme génétique est alors susceptible d’engendrer une modulation de l’expression et
de l’activité enzymatique3.
Les uridine-diphospo-glucuronosyltranférases (UGTs) font partie de ce système,
permettant d’assurer des réactions de conjugaison de substrats endogènes (bilirubine,
hormones stéroïdiennes..) et exogènes à un acide glucuronique, durant la phase II. Ces
34
substrats sont alors transformés en composés hydrophiles afin de faciliter leur excrétion par
les voies biliaires ou urinaires4.
L’UGT1A1, une des 9 isoformes humaines, est une enzyme de phase II principalement
hépatique. Elle a notamment un rôle dans la biotransformation de carcinogènes tels que les
hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) ou le 2-amino-1-methyl-6-
phenylimidazo(4,5-b)pyridine (PhIP) impliqué dans le développement du cancer colorectal,
du sein et de la prostate5. Elle est par ailleurs la seule enzyme de phase II capable de catalyser
la glucuroconjugaison de la bilirubine.
Certains polymorphismes des gènes qui codent pour les UGTs, dont ceux du gène de
l’UGT1A1, peuvent être associés à un risque plus important de cancer colorectal. En effet, une
modification de leur activité enzymatique diminue leur capaciter à éliminer certains
carcinogènes alimentaires tels que les HAP provenant de l’ingestion de viande rouge
notamment6,7.
La séquence adénome-carcinome est bien connue, mais les relations entre les polymorphismes
des enzymes du métabolisme des xénobiotiques et le risque d’adénome colorectal n’ont elles
été que peu étudié. Certaines études se sont intéressées au lien entre polypes (hyperplasiques,
adénomes ou les deux) et polymorphismes des enzymes N-acétyltranférases 1 et 2 (NAT1 et
NAT2), ou sulfotransférases (SULT1A1) sans que les résultats soient significatifs8,9.
L’UGT1A1 présente plus de 60 polymorphismes génétiques différents10. Le variant *28
est l’insertion d’une paire supplémentaire de bases thymine-adenine (TA) dans le promoteur.
Cette insertion affecte la TATA-box en amont du site responsable de la liaison avec le facteur
de transcription IId (TFIId), qui joue un rôle important dans l’initiation de la transcription. Ce
polymorphisme est associé à une variation du niveau d’activité de l’enzyme, inversement
proportionnelle au nombre de répétitions (TA). L’allèle sauvage *1 comporte 6 répétitions
((TA)6). Les homozygotes pour l’allèle qui possède la répétition de 7 TA (allèle UGT1A1*28 ;
(TA)7 ) ont une réduction de 70% de l’expression du gène en comparaison avec ceux
possédant l’allèle (TA)611
.
Notre hypothèse était que la présence d’un ou deux allèle(s) variant(s) UGT1A1*28, en
réduisant l’activité de l’enzyme UGT1A1 et donc l’élimination de substances précancérigènes,
pourrait avoir une influence sur la survenue des lésions précancéreuses coliques et/ou les
caractéristiques des cancers colorectaux .
Le but de notre étude était d’étudier le phénotype colorectal de patients atteints d’un cancer
colorectal sporadique en fonction du polymorphisme génétique de l’UGT1A1.
35
2. Patients & Méthode
Nous avons réalisé une étude observationnelle, monocentrique et rétrospective.
Critères de sélection des patients:
Les patients de l’étude avaient été traités pour un cancer colorectal, initialement ou devenu
métastatique, au CHRU de Tours, France, entre janvier 2009 et décembre 2013.
Génotypage de l’UGT1A1 :
Tous les patients avaient eu un génotypage de l’UDP glucuronosyltransférase 1A1 par
prélèvement sanguin après information et signature d’un consentement écrit. Ce génotypage
était demandé en prévision d’un traitement par irinotécan.
Après extraction de l’ADN des leucocytes sanguins périphériques, réalisation d’une
amplification de la zone d’intérêt (c’est à dire la région promotrice de l’UGT1A1 contenant la
TATAbox) par PCR puis d’une analyse de la taille des fragments fluos par Genescan.
Le polymorphisme de l’UGT1A1 peut être lié au nombre de répétition de paire de bases (TA)
au sein de la TATAbox du gène, mais aussi de mutations au sein de la région promotrice.
Le variant *28, le plus fréquent chez la population caucasienne, était le seul variant étudié
dans notre étude. L’allèle commun, sauvage, UGT1A1*1 représente la répétition de six TA :
((TA)6 TAA). Le variant *28 correspond à un polymorphisme de répétition du dinucléotide
TA au niveau de la TATA box, avec 7 répétitions (allèle (TA)7 TAA), soit une répétition
supplémentaire par rapport à l’allèle commun.
Il était défini trois génotypes différents : les homozygotes de l’allèle commun (TA)6/(TA)6 ,
les homozygotes du variant *28 (TA)7 /(TA)7 et les hétérozygotes (TA)7 / (TA)6. (Figure 1)
Données recueillies :
La base de données fut constituée à partir de la liste de l’ensemble des patients ayant eu une
étude du polymorphisme de l’UGT1A1 au CHRU de Tours durant la période étudiée.
36
Les critères d’exclusions comprenaient les patients n’ayant pas de cancer colorectal, les
patients atteints d’un syndrome de Lynch ou d’une PAF, et les patients avec une double
localisation.
Les données ont été recueillies de façon rétrospective à l’aide du dossier informatisé et/ou du
dossier papier des patients inclus.
Concernant les patients, les données recueillies étaient le sexe, l’âge au diagnostic, l’IMC, les
antécédents familiaux de cancer colorectal, la prise d’aspirine. Le surpoids était défini comme
un IMC supérieur à 25 kg/m2 et l’obésité était définie comme un IMC supérieur à 30 kg/m2.
Les antécédents familiaux comprenaient les antécédents de cancer colorectal chez un parent
au premier degré.
Le phénotype colique des patients était établi à partir des données provenant de la coloscopie
au moment du diagnostic et/ou des coloscopies réalisées dans les cinq ans précédant ou
suivant le diagnostic, ainsi que de l’étude de la pièce opératoire le cas échéant. Ainsi, étaient
recueillies des données concernant la tumeur principale d’une part: son siège, sa taille, sa
description anatomopathologique (différenciation, composante mucineuse, présence emboles
vasculaires et/ou d’engainement périnerveux), le stade TNM et les données de biologie
moléculaire (statut microsatellitaire, KRAS, NRAS, BRAF). D’autre part, les données
concernant les polypes avec leur taille, nombre, description anatomopathologique et leur
localisation proximale ou distale.
Les lésions étaient considérées comme localisées à droite si elles étaient situées entre le
caecum et l’angle gauche, les lésions étaient considérées comme localisées à gauche si elles
étaient situées entre l’angle gauche et la charnière, les lésions à localisation rectale étaient
séparées.
Différents polypes étaient distingués : les adénomes (tubuleux, villeux ou tubulovilleux) selon
leur degré de dysplasie (bas ou haut grade) et les polypes hyperplasiques. Les adénomes
avancés étaient définis comme étant les adénomes dont la taille était ≥ 10mm ou avec une
composante villeuse ou en dysplasie de haut grade.
Analyse statistique :
L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel STATA 9 et ExcelStat. Elle a consisté en la
réalisation de test du Chi 2 et les comparaisons de moyennes par le test de Student. Le seuil de
significativité retenu était un p<0,05.
37
3. Résultats
Patients :
Parmi les 653 patients ayant eu un génotypage de l’UGT1A1 entre janvier 2009 et
décembre 2013 dans le service, 304 ont été pris en charge pour un cancer colorectal. Parmi
ces 304 patients, 12 ont été exclus ( 1 patient avec un cancer avec une composante neuro-
endocrine, 2 patients suivis pour une RCH, et 9 avaient une double localisation colique). Il
n’y avait aucun patient avec un syndrôme de Lynch ou une PAF. (Figure 2)
Au final 292 patients ont été inclus dans l’étude. Les patients étaient majoritairement
des hommes (n=156, 53,4%) et l’âge moyen au diagnostic était de 65,4 ans. Seulement 20,3%
présentaient une obésité avec un IMC supérieur à 30kg/m2 (n=58). La prise d’aspirine n’était
pas fréquente (10%, n = 29). (Tableau 1)
La répartition des génotypes de l’UGT1A1 parmi les patients inclus était la suivante : 7,9%
(n=23) étaient homozygotes pour l’allèle UGT1A1*28 ((TA)7 /(TA)7), 46,9 % (n=137)
étaient homozygotes pour l’allèle commun UGT1A1*1 ((TA)6 /(TA)6 ) et 45,2% (n=132)
étaient hétérozygotes (TA)7 / (TA)6. (Figure 3)
Phénotype colique :
Parmi les 291 patients dont nous disposions du stade de la maladie au diagnostic, 169
étaient d’emblée métastatiques (58,08%). Concernant les maladies localisées, le stade III
représentait presque un tiers des patients (n=85, 29,2%). La localisation du cancer était
proximale dans 31 % des cas et distale dans 69 % des cas. La recheche d’un instabilité des
microsatellites a été réalisé chez 153 patients (79,7%). La tumeur avait un phénotype
moléculaire stable (MSS) dans 91,5% des cas (n=140) et instable (MSI) dans 8,5% des cas
(n=13). Sur ces 13 cas, aucun n’avaient de syndrome de Lynch.
Environ, deux tiers des patients chez qui le statut KRAS avait été demandé avaient un
génotype sauvage (n=154, 60,2%). Le BRAF était non-muté dans 92,64 % des cas. (Tableau
2)
38
Parmi les 292 patients inclus, 212 (72,6%) avait eu une exploration complète du colon,
soit au moment du diagnostic par coloscopie complète, ou lors de la chirurgie carcinologique
(pièce opératoire et coloscopie pré ou post opératoire), soit dans les cinq ans précédant ou
suivant le diagnostic. Les patients n’ayant pas eu d’exploration complète présentaient soit une
tumeur non franchissable avec une maladie d’emblée métastatique contre-indiquant le geste
chirurgical, soit étaient décédés avant la réalisation des examens.
La moitié environ (51,9%) des patients avec une exploration colique complète
n’avaient ni polypes hyperplasiques, ni polypes adénomateux.
89 patients avaient des adénomes, dont 51 avaient des critères d’adénomes avancés. Le
nombre moyen d’adénome par patient était de 2,4, avec un maximum de 15 adénomes pour un
patient.
49 patients avaient des polypes hyperplasiques. Le nombre moyen de polypes hyperplasiques
par patient était également de 2,4. (Tableau 3)
Etude selon le polymorphisme de l’UGT1A1 :
Il n’existait pas de différence significative chez les patients homozygotes pour le
variant *28, (TA)7/(TA)7, en comparaison avec les patients hétérozygotes ou homozygotes
pour l’allèle commun, que ce soit au niveau des caractéristiques phénotypiques du cancer ou
des polypes. (Tableau 4)
Il existait une différence significative entre le nombre de patients ayant un traitement par
Aspirine dans le groupe des patients homozygotes (TA)7/(TA)7 et celui du groupe de
patients hétérozygotes (TA)6/(TA)7 ou homozygotes (TA)6/ (TA)6 avec respectivement 7
patients sur 23 (30,4%) et 22 patients sur 269 (8,2%), p=0,001.
Il n’existait pas non plus de différence significative entre le groupe de patients possédant au
moins un allèle UGT1A1*28 et le groupe de patients homozygotes pour l’allèle commun
concernant les caractéristiques phénotypiques du cancer ou des polypes. (Tableau 5)
4. Discussion
Notre étude s’intéressait au phénotype colorectal associé au cancer colorectal
sporadique en fonction du polymorphisme génétique de l’enzyme UGT1A1. Notre hypothèse
était qu’une variation de l’activité enzymatique, liée à ce polymorphisme génétique, pouvait
39
favoriser l’apparition de polypes et/ou modifier leur localisation, leurs caratéristiques. Une
relation entre le génotype du patient et son phénotype colique pourrait nous encourager à
établir des groupes de patients à risque éventuel de polypes et donc à modifier notre stratégie
de surveillance ou de dépistage.
Dans notre étude, nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
patients porteurs de l’allèle variant UGT1A1*28 (homo ou hétérozygotes) et les patients
porteurs de l’allèle commun, tant au niveau des caractéristiques du cancer
(anatomopathologie, stade, données de biologie moléculaire) qu’au niveau des polypes (type,
nombre, localisation).
Nous nous sommes plus particulièrement intéressés à cette enzyme UGT1A1, car cette
enzyme de phase II à de multiples substrats, dont certains procarcinogènes (HAP, APA) .
Elle présente déjà par ailleurs, un intérêt dans la prise en charge thérapeutique du cancer
du colon métastatique. Il a en effet été démontré que la diminution de son activité chez les
patients homozygotes pour le variant *28 était un facteur de risque de toxicité à l’irinotecan.
L’activité thérapeutique de l’irinotecan est obtenu par le biais de son métabolite le 7-
ethyl-10-hydroxycamptothecan (SN-38) ; qui est un inhibiteur de la topo-isomérase I.
L’accumulation de SN-38 est corrélée à la neutropénie induite par le traitement par irinotecan.
Or la principale voie de métabolisation du SN-38 est assurée via sa glucuronoconjugaison par
l’UGT1A1. Une diminution de l’activité de glucuroconjugaison provoque l’accumulation de
SN-38 et favorise les effets secondaires graves (neutropénie, diarrhées de grade 4). Certaines
équipes proposent un génotypage des patients avant l’initiation du traitement, afin d’adapter
les doses d’irinotécan. Ce génotypage est proposé systématiquement aux patients suceptibles
de recevoir une chimiothérapie par irinotécan au CHU de Tours.
L’âge médian au diagnostic de notre population d’étude, composé de tous les patients
traités pour un cancer colorectal métastatique au CHU de Tours sur une période de 4 ans, était
de 65 ans, soit 5 ans de moins que l’âge médian du diagnostic du CCR en France, estimé à
environ 70 ans en 20131. Cette différence était probablement dûe au fait que notre population
d’étude était constituée de patients atteints d’un cancer colorectal métastatique candidats à
une chimiothérapie. La prédominance d’hommes (53,4%) est retrouvée dans la population
française (55%).
40
Par ailleurs, les proportions de patients homozygotes (TA)7/(TA)7 (7,9%), hétérozygotes
(TA)7/(TA)6 (45,2%) et homozygotes (TA)6/(TA)6 (49,6%) dans notre population d’étude
étaient similaires aux proportions retrouvées habituellement dans une population générale
d’origine caucasienne : les génotypes variant entre 8 % et 20 % pour les sujets homozygotes
*28/*28, entre 40 % et 50 % pour les hétérozygotes et entre 30 % et 50 % pour les sujets non
porteurs du variant *2810. Contrairement à l’étude de Bajro et al, qui retrouvait une fréquence
plus importante de l’allèle UGT1A1*28 que de l’allèle UGT1A1*1 chez les patients attients
d’un cancer colorectal que chez les patients du groupe contrôle (OR=1.55, IC95%1.07-2.26,
p= 0.021)12, l’allèle UGT1A1*28 n’est pas plus représenté dans notre population de patients
atteints d’un cancer colorectal, ce qui indique que son influence sur la survenue du cancer
n’est pas retrouvée dans notre étude.
Plusieurs études suggéraient que le polymorphisme génétique des enzymes du
métabolisme des xénobiotiques, notamment celles de phases II dont les UGTs font partie,
pouvait être un facteur de risque de cancer colorectal13,14. Les procarcinogènes sont des
xénobiotiques dont les métabolites acquièrent un pouvoir carcinogène, après transformation,
en particulier par formation d’époxydes. La modification de l’activité d’une enzyme de phase
II peut, en empêchant la conjugaison et donc l’élimination des métabolites réactifs, être
délétère. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou les amines hétérocycliques
sont des exemples de xénobiotiques qui, en s’accumulant du fait d’une diminution de
l’activité enzymatique , pourraient favoriser la carcinogénèse colorectale.
Dans l’étude de Girard et al qui s’est intéressée à l’UGT1A1 et l’UGT1A9, certains
polymorphismes génétiques étaient associés de façon significative à un risque de cancer
colorectal, plus particulièrement en fonction de leur exposition à certains carcinogènes
alimentaires (benzo(a)pyrene (BaP) notamment)6.
Certaines études se sont, elles, intéressées à la survenue de polypes (hyperplasiques ou
adénomes) en fonction de polymorphismes d’enzymes de phases II, les N-acétyl-transférases
et sulfotransférases, avec des résultats contradictoires15.
Dans la littérature, on ne retrouve pas de travail s’intéressant à l’étude du phénotype
colorectal en fonction du polymorphisme de l’UGT1A1 en particulier.
C’est donc la première étude s’intéressant au lien entre le phénotype colorectal et
polymorphisme génétique de l’UGT1A1. Notre hypothèse était que la présence d’un ou deux
41
allèles variant UGT1A1*28, en réduisant l’activité de l’enzyme UGT1A1 et donc l’élimination
de substances précancérigènes, pourrait avoir une influence sur la survenue des lésions
précancéreuses coliques et/ou les caractéristiques du cancer. La mise en évidence d’une telle
différence aurait pu nous amener à modifier nos stratégies de surveillance coloscopique. Notre
étude n’a toutefois pas mis en évidence de différence significative que ce soit chez les hétéro
ou les homozygotes.
La seule différence significative concernait la prise d’Aspirine, beaucoup plus fréquente
chez les patients homozygotes *28/*28. Cette différence pourrait suggérer que chez les
patients homozygotes pour l’allèle variant *28, la prise d’aspirine pourrait ne pas être un
facteur protecteur de cancer colorectal, ou seulement atténuer un risque plus élevé dans cette
population. Certaines études avaient retrouvé des résultats significatifs concernant l’influence
de la prise d’AINS et du polymorphisme de certains gènes d’enzymes de phase II, sur le
risque de cancer colorectal et d’adénomes16. Ainsi dans une étude, les porteurs d’un allèle
variant de CYP2C9 ou les homozygotes pour l’allèle commun de UGT1A6 n’avait pas un
risque réduit d’adénome lorsqu’ils utilisaient de l’aspirine, contrairement aux autres
patients17. De même, dans une autre étude, les homozygotes pour l’allèle UGT2B152
utilisateurs d’aspirine étaient à plus haut risque de CCR (OR 1.71; 95% CI 1.07–2.73)18.
L’absence de population contrôle, sans cancer colorectal, représente le principal point
faible de cette étude, empêchant d’étudier l’influence exacte du polymorphisme de l’UGT1A1
sur la survenue d’adénome et/ou de polypes hyperplasique, ainsi que sont rôle potentiel
comme facteur de risque de CCR.
De plus, l’expression des enzymes du métabolisme des xénobiotiques, en plus d’être
influencée par leur polymorphisme génétique, peut être également modifiée par des facteurs
environnementaux (tabac, régime alimentaire..) et par des médicaments. Ainsi, la notion de
tabagisme, de prise de phénobarbital (inducteur enzymatique)19 et la caractérisation du régime
alimentaire (avec notamment la consommation de viande rouge cuite) sont autant de
potentiels facteurs de confusion non pris en compte.
Enfin, le caractère rétrospectif de cette étude favorise les données manquantes, ce qui
est pourvoyeur de biais.
42
5. Conclusion Notre étude n’a pas permis de mettre en évidence un lien entre le polymorphisme
génétique de l’UGT1A1 et le phénotype colique des patients avec un cancer colorectal, nous
suggérant donc de ne pas modifier notre stratégie de surveillance coloscopique selon le
génotype. Cependant ce premier travail ouvre la voie à d’autres études sur le lien entre le
polymorphisme de cette enzyme et le phénotype colique, afin d’optimiser notre prise en
charge.
De plus, notre étude suggère que la chimioprévention du CCR par aspirine pourrait ne pas
avoir d’intérêt dans des sous-groupes de patients porteurs de certains polymorphismes
génétiques. D’autres études sont nécessaires afin de déterminer plus précisément quels sont
ces sous-groupes.
Enfin, l’étude du polymorphisme génétique de l’UGT1A1 au cours du cancer colorectal
métastatique reste un outil majeur dans la prise en charge thérapeutique de ces patients. En
effet, la toxicité de l’irinotécan, molécule importante dans les schémas de chimiothérapie du
CCR métastatique20, étant majorée chez les homozygotes *28 / *28, le génotypage préalable
permet d’adapater les doses aux patients à risque d’effets secondaires graves.21
43
Figures et Tableaux
Figure 1 Exemples de Genescan pour chaque polymorphisme de UGT1A1
Figure 2. Flow chart de l’étude
653 Genotypages UGT1A1
304 Patients avec Cancer colorectal
292 Patients avec Cancer Colorectal Inclus
349 Cancers autres (Estomac / Pancréas / TNE)
2 RCH 1 tumeur avec composante
neuroendocrine 9 Double localisations
44
Nombre patients %
Sexe
Féminin
Masculin
136
156
46,6
53,4
Age au diagnostic
Moyen
Médian
Min-Max
65,4 ans
65 ans
25-91 ans
Prise d’aspirine 29 10
Antécédents familiaux 32 11,0
BMI (n=286)
≥30
25≥BMI>30
<25
58
90
144
20,3
31,5
48,2
Statut UGT1A1 (n=292)
(TA)7 / (TA)7
(TA)7 / (TA)6
(TA)6 / (TA)6
23
132
137
7,9
45,2
46,9
Tableau 1 : Caractéristiques démographiques des patients
Figure 3. Répartition des génotypes de l'UGT1A1 dans la population d'étude
8%
47%
45%
Répartition
*28/*28
*1 / *28
*1/*1
45
Nombre %
Stade au diagnostic (n=291)
Localisé
Métastatique
Stade I
Stade II
Stade III
Stade IV
122
169
6
31
85
169
41,9
58,1
2
10,7
29,2
58,1
Localisation (n=292)
Proximal
Distal
Colon Gauche
Rectum
90
202
126
76
30,8
43,2
26,0
Différentiation (n=271)
Bien à moyennement différencié
Peu différencié
216
55
79,7
20,3
Composante mucineuse 57 20,65
Instabilité microsatellitaire (n=153)
MSS
MSI
140
13
91,5
8,5
KRAS (n=256)
KRAS sauvage
KRAS muté
154
102
60,2
39,4
BRAF (n=231)
BRAF non muté
BRAF muté
214
17
92,6
7,4
Tableau 2 Phénotype colique : caractéristiques du cancer
46
nombre %
Nombre patients avec exploration complète colon 212
72,6
Pas de polypes/adénomes 110 51,9
Adénomes
Uniquement Proximaux
Uniquement Distaux
Proximaux et Distaux
89
29
35
25
42
32,6
39,3
28,1
Adénomes avancés 51 57,30
Nb moyen d’adénomes 2,4 / patient (1 – 15)
Polypes hyperplasiques
Uniquement Proximaux
Uniquement Distaux
Proximaux et Distaux
49
7
37
5
23,1
14,3
75,5
10,2
Nb moyen de polypes hyperplasiques 2,4 / patient (1 – 8)
Adénomes et/ou Polypes hyperplasiques proximaux 58 27,36
Tableau 3 Phénotype colique : polypes adénomateux et hyperplasiques.
47
(TA)7/(TA)7 (TA)6/(TA)7 + (TA)6/ (TA)6 p
Patients
Sexe féminin
Age
Aspirine
Antécédents familiaux
BMI>25
9 (39,1)
65,3 ans
7 (30,4)
3 (13)
14 (60,9)
127 (47,2)
65,4 ans
22 (8,2)
29 (10,9)
134 (51)
NS
0,001
NS
NS
Phénotype colique
Cancers
Proximaux
Métastatiques
MSS
KRAS non muté
BRAF non muté
Composante mucineuse
6 (26,1)
10 (43,5)
10 (90,9)
9 (42,9)
17 (94,4)
6 (28,6)
84 (31,2)
159 (59,1)
130 (91,5)
145 (61,7)
197 (92,5)
6 (28,6)
NS
NS
NS
NS
NS
NS
Adénomes
Adénomes proximaux
Nb moyen adénome
11 (55)
6 (54,5)
2,8
78 (40,6)
48 (61,5)
2,3
NS
Hyperplasiques
PH proximaux
6 (30)
0 (0)
43 (22 ,4)
12 (27,9)
NS
NS
Adénomes avancés 4 (20) 48 (25) NS
A et/ou PH proximaux 6 (30) 52 (27) NS
Tableau 4 Comparaison des patients homozygotes (TA)7/(TA)7 aux autres patients
48
(TA)7/(TA)7 + (TA)6/(TA)7 (TA)6/(TA)6 P
Patients
Sexe féminin
Age
Aspirine
Antécédents familiaux
67 (43,2)
65,6 ans
19 (12,3)
15 (11,0)
69 (50,3)
65,1 ans
10 (7,35)
17 (11,0)
NS
NS
NS
Phénotype colique
Cancers
Proximaux
Métastatiques
MSS
KRAS non muté
BRAF non muté
Composante mucineuse Bien/moyen différencié
47 (30,3)
85 (62,0)
68 (89,5)
82 (59,9)
114 (91,2)
32 (22,2)
115 (81)
43 (31,3)
84 (54,5)
72 (93,5)
72 (60,5)
100 (94,3)
25 (18,9)
101 (78,3)
NS
Adénomes
Adénomes proximaux
Nb moyen adénome
52 (46,8)
29 (55,8)
2,5
37 (36,6)
25 (67,8)
2,2
NS
Hyperplasiques
PH proximaux
27 (24,3)
7 (25,9)
22 (21,8)
5 (22,7)
NS
Adénomes avancés 31 (27,9) 21 (20,8) NS
A et/ou PH proximaux 33 (29,7) 25 (24,7) NS
Tableau 5 Comparaison des patients possédant le variant *28 aux autres patients
49
Références
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51
Académie d’Orléans – Tours Université François-Rabelais
Faculté de Médecine de TOURS PERRAY Clémence Nombre de pages – 7 tableaux – 8 figures – 1 illustration Résumé : INTRODUCTION : Le processus de détoxication de l’organime repose sur l’action coordonnée d’enzymes de biotransformation et de transporteurs. L’UDP-glucurososyltransférase 1A1 (UGT1A1) est une enzyme clé de la biotransformation de substrats dont des procarcinogènes impliqués dans le développement de cancers. Le polymorphisme de la région promotrice, lié à la répétition des paires de base (TA), est impliqué dans la modulation de l’activité transcriptionnelle de l’UGT1A1. L’allèle sauvage, (TA)6 (UGT1A1*1) a une expression normale tandis qu’elle diminue avec l’augmentation de la répétition des TA. Notre hypothèse était que la présence d’un ou deux allèle(s) possédant sept répétitions TA (TA)7, UGT1A1*28, pourrait avoir une influence sur la survenue des lésions précancéreuses coliques et/ou les caractéristiques des cancers colorectaux. PATIENTS ET METHODE : Etaient inclus tous les patients traités pour un cancer colorectal au CHRU de Tours, entre janvier 2009 et décembre 2013, ayant bénéficié d’un génotypage de l’UGT1A1. Les données concernant les caractéristiques du cancer et des polypes associés étaient recueillies rétrospectivement. RESULTATS : 292 patients ont été inclus dont 23 homozygotes *28/*28 (7,9%), 137 homozygotes *1/*1 (46,9%) et 132 hétérozygotes (45,2%). Il n’existait pas de différence significative concernant les caractéristiques phénotypiques coliques chez les porteurs d’un ou deux allèle(s) UGT1A1*28 en comparaison aux porteurs de l’allèle commun. Il existait un nombre plus important de patient sous Aspirine chez les patients homozygotes *28/*28 que dans l’autre groupe avec respectivement 7/23 (30,4%) et 22/269 (8,2%), p= 0,001. CONCLUSION : Le phénotype colique des patients porteurs de l’allèle UGT1A1*28 n’était pas différents des autres patients, mais l’aspirine pourrait ne pas avoir d’effet protecteur vis-à-vis du cancer colorectal dans ce sous-groupe. Mots clés : - UGT1A1 - polymorphisme génétique - polypes - cancer colorectal Jury : Président : Monsieur le Professeur Etienne Dorval Membres : Monsieur le Professeur Thierry Lecomte Monsieur le Professeur Serge Guyetant Monsieur le Professeur Jean-Christophe Pagès Madame le Docteur Driffa Moussata
Madame le Docteur Chantal Barin
Date de la soutenance : 03 juillet 2015