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ENQUÊTE CONJONCTURELLE ANNUELLE 2009 - 2010

Enquête conjoncturelle 2009-2010

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Enquête conjoncturelle 2009-2010

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Page 1: Enquête conjoncturelle 2009-2010

ENQUÊTE CONJONCTURELLE ANNUELLE 2009 - 2010

Page 2: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Les chefs d’entreprises et les indépendants construisent leur réussite sur l’amour de leur métier et le génie qui leur est propre. Ils consacrent le meilleur de leur temps et toute leur énergie à leur profession. Ils souhaitent un minimum de charges administratives.

Le choix du partenaire bancaire est essentiel.

La BCGE occupe ce rôle déterminant auprès de milliers de compagnies, d’études, de cabinets, de bureaux depuis des générations.

La BCGE décharge les femmes et les hommes clefs des soucis et des travaux fi nanciers. Elle y parvient grâce à son team de conseillers spécialisés PME et indépendants et par des solutions innovatrices et économiques.

La Banque Cantonale de Genève au service de votre gestion du temps.

“De génération en génération,

nous accompagnons les entrepreneurs

vers le succès.”

depuis 1816

Financement &trésorerie

Prévoyance &succession

Stratégiesfi nancières

Johan Bernard Alexander KroonDirecteur général Grand public et réseaux

François KirchhoffDirecteur PME et indépendants

Genève Zürich Lausanne Lugano Lyon Annecy Paris

www.bcge.ch/entreprises +41 (0)58 211 21 00

Page 3: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Edito

Commentaires généraux

Assurances et gestion des risques

Automobiles

Banques, sociétés financières

Bâtiment, génie civil, bureaux d’architectes

Chimie, pharmacie, parfumerie, cosmétiques

Conseils économiques, juridiques, commerciaux, scientifiques

Culture, loisirs et événementiel

Energie, environnement

Grands magasins, commerces spécialisés

Horlogerie, bijouterie

Immobilier, courtage, régies

Sommaire

Siège de la Chambre:4, bd du Théâtre | 1204 Genève

Adresse postale: Case postale 5039 | 1211 Genève 11

Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 918 91 00E-mail: [email protected]

Site internet: www.ccig.ch

Editeur:Chambre de commerce,

d’industrie et des services de Genève

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Sommaire

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Médias, édition, arts graphiques

Métallurgie, machines, mécatronique, électronique

Négoce international

Ressources humaines

Santé

Technologies de l’information et de la communication

Tourisme, hôtellerie, restauration

Transports et logistique

Viticulture et commerce de vin

Autres secteurs

Résultats globaux

Les membres ont la parole

Opinion

IMPRESSUM

Publiée par la Chambre de commerce,d’industrie et des services de Genève

Responsable de l’enquête:Philippe Meyer

Rédaction:Philippe Meyer

Coordination et relecture:Morgane Le Lostec

Saisie des données:Hélène Glass, Rachel Locatelli

Renseignements/commandes:[email protected]

Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 819 91 00

Sources:Notre enquête conjoncturelle

se base sur 773 questionnaires reçus en janvier et février 2010.

Opinion:Michel Juvet, Banque Bordier & Cie

Interviews:Pierre-Henri Badel, Vincent Gillioz, Odile Habel, Levi-Sergio Mutemba,

Didier Planche

Nos remerciements vont à:Banque Nationale Suisse – BCGE –

Credit Suisse – OCSTAT – seco – UBS

Reproduction autorisée (à l’exception des illustrations et photos) avec indication

des sources.

Photo de couverture:Didier Jordan, photographe, Genève

Impression:SRO-Kundig SA, Châtelaine

Concept, édition:Roland Ray, Promoédition SA

Graphisme, mise en page:Atelier Promoédition

Production:Maryse Avidor

Conseiller éditorial:Olivier Vacherand

Coordination:Viviane Cattin

Régie publicitaire:Promoguide SA

Tirage en 3300 exemplairesAvril 2010

Page 6: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 7: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Jacques Jeanneratdirecteur

L’année 2009 a été contrastée pour l’économie genevoise. Certaines entreprises

et certains secteurs économiques ont souffert, d’autres beaucoup moins. Mais

finalement, en comparaison internationale, l’année 2009 s’est relativement bien

passée à Genève. Les perspectives pour 2010 sont, elles aussi, contrastées. Ce

sont des éléments que vous retrouverez tout au long de notre Enquête conjoncturelle.

Selon les estimations trimestrielles du produit intérieur brut (PIB) du canton,

l’économie genevoise confirme son redressement opéré dès le deuxième trimestre

2009. Le rythme de croissance du PIB enregistré au quatrième trimestre 2009

est identique à celui du troisième trimestre (+1,1% en termes réels). En glissement

annuel, la hausse observée au quatrième trimestre 2009 s’établit à 1%. La reprise

de la croissance de l’économie genevoise semble donc se confirmer.

Toutefois, pour reprendre une progression significative, l’économie genevoise se

doit d’évoluer dans un climat de confiance. Or, on peut regretter le rôle des

médias dans la crise économique, qui a débuté dans la seconde partie de 2008.

En effet, nombre d’interventions médiatiques ont peint le diable sur la muraille,

influençant du même coup la consommation, tant des ménages que des entreprises.

Confiance – c’est bien le principe qui doit guider les acteurs de l’économie

genevoise. Les entrepreneurs de notre canton savent prendre leurs responsabilités.

Il faut simplement qu’ils puissent évoluer avec des conditions cadre optimales

(fiscalité, tarifs de l’énergie, circulation, desserte aérienne, aménagement

du territoire, etc.) Les collaborateurs de la CCIG s’y emploient chaque jour.

Ils sont à votre disposition.

Bonne lecture!

5Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

Edito

Page 8: Enquête conjoncturelle 2009-2010

PréambuleLa crise a duré plusieurs mois. Mais certaines économies émergentes ne sontjamais entrées en récession, comme l’Inde ou la Chine, lesquelles ont affichédes taux de croissance de l’ordre de 8 à 10% en 2009. Elles ont soutenu l’éco-nomie mondiale pendant la crise et l’économie suisse en particulier, quiexporte de plus en plus à destination de ces marchés. Cette crise démontreque les marchés asiatiques, mais aussi sud-américains sont les véritables pour-voyeurs de croissance de demain.

En SuisseLa Suisse a mieux traversé la crise que la plupart des autres économies del’OCDE. L’industrie d’exportation a subi un recul moins prononcé que cheznos principaux partenaires commerciaux voisins. Les industries pharmaceu-tique, horlogère, alimentaire et des machines ont soutenu la comparaison. Etla demande intérieure a été plus résiliente. Ainsi, malgré un secteur bancairepénalisé par une triple crise (subprime, fraude UBS et re-réglementation) etles attaques fiscales des grandes puissances, notre PIB s’est nettement mieuxcomporté que celui de la zone euro.

Notre taux de chômage est de 4,4% (décembre 2009), contre 10% aux Etats-Unis ou dans la zone euro. Parmi les jeunes, le taux de chômage est de 5,4%en Suisse, 24% en France, 21% dans la zone euro. En moyenne, un Suisse tra-vaille 1880 heures par an contre 1560 heures pour un Français, ce qui repré-sente un écart de 6 semaines par an.

Le Suisse figure toujours au sommet des classements de compétitivité. Notreliberté économique s’est même accrue en 2009 (6e mondiale).

Dans de nombreuses sociétés, notamment dans l’industrie des machines oula chimie, les carnets de commandes se garnissent à nouveau. Les investisse-ments des entreprises redémarrent. Les stocks sont reconstitués. Ce rebonds’accompagne de l’impulsion des multiples plans de relance en vigueur auxEtats-Unis, en Europe et en Chine.

La Suisse devrait sortir doucement de cette période de mauvaise conjoncture.Si elle a moins accusé le coup que d’autres pays industrialisés, elle va égale-ment signer un retour à des croissances molles et non pas à un rebond. C’estune des caractéristiques de notre économie.

Cette enquête démontre aussi qu’on assiste à une double évolution: des entre-prises qui retrouvent la croissance, mais aussi des entreprises, particulièrementfragilisées par la crise, qui continuent de licencier parce qu’elles manquentencore de perspectives.

A GenèveEn 2010, l’économie genevoise devrait croître à un rythme modéré. Trois sec-teurs devraient toutefois permettre à l’économie du canton de réamorcer unecroissance: le commerce, la santé et la chimie.

Entrée plus vite que le reste du pays dans la crise, l’économie genevoise enest ressortie également plus rapidement. Le recul de l’économie a duré quatretrimestres. Du deuxième de l’année 2008 au premier de l’année 2009, celui-ci ayant constitué le paroxysme de la crise. Du deuxième au quatrième trimes-tre 2009, la progression réalisée s’est élevée à moins de 1%.

Les ménages ont vraisemblablement été moins enclins à restreindre leurconsommation en réaction à la progression du taux de chômage. En effet,partant d’un niveau élevé, en comparaison nationale, l’augmentation relativedu nombre de chômeurs a été plus faible que dans le reste du pays. Le tauxde chômage est passé de 5,5% à 7,2%, soit une hausse de 1,7. Cette hausseest plus faible que la moyenne suisse.

Le taux d’épargne élevé, en comparaison internationale, à Genève et dans lereste de la Suisse, laisse aussi une marge de manœuvre aux ménages. Enpériode conjoncturelle difficile, ils peuvent temporairement consommer une

6 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

Commentaires généraux

Conjoncture mondiale, suisse et genevoise

Philippe Meyermembre de la direction

Page 9: Enquête conjoncturelle 2009-2010

petite partie de leur épargne pour maintenir le niveau de leurs dépenses. Ceprocessus n’altère que modérément le total de l’épargne disponible. En effet,grâce aux contributions obligatoires au deuxième pilier, une grande part decette fortune est bloquée.

Les cotisants n’ont qu’une connaissance imprécise de la situation exacte del’évolution de la fortune de leur caisse de pension et ne sont pas enclins àmodifier leurs habitudes de consommation en fonction de l’évolution de cettedernière. Quand elle décline, sous l’effet des reculs des marchés boursiers, lesassurés ne restreignent pas leur consommation en conséquence. A l’inverse,quand les marchés reprennent, ils n’augmentent pas leurs dépenses. Ainsi,un des relais qui, dans d’autres pays, lie la consommation aux mouvementsboursiers récents, est atténué en Suisse.

Le secteur du commerce devrait progresser en 2010. Compte tenu de sonpoids important, ce secteur sera le premier contributeur à la croissance totale.Le commerce est un des deux secteurs qui a le mieux traversé la crise enn’enregistrant aucun recul depuis 1996; en 2009, il était même en croissance.

Pour 2010, la finance enregistrera une croissance modérée. Cette brancheconserve un poids considérable à Genève, malgré la crise financière.

La construction devrait enregistrer un recul, après une brève période favorablequi a duré de 2008 à 2009. Elle a donc joué, pendant cette période cruciale,un rôle stabilisateur sur la conjoncture grâce à la forte demande dans ledomaine du logement ainsi qu’aux grands chantiers de génie civil. Sur uneperspective à long terme, la construction reste un des secteurs les plus diffi-ciles. De 1992 à 2009, sa valeur ajoutée n’a quasiment pas progressé.

Neuf des vingt groupes de branches recensés devraient afficher des reculs en2010. Une proportion élevée qui contribue naturellement aux sentimentspessimistes de plusieurs chefs d’entreprises.

Le recul attendu le plus important est celui des services aux entreprises. Cesecteur est celui dont l’impact négatif a été le plus significatif sur l’ensemblede la conjoncture, car il évolue selon la même dynamique que celle des sous-traitants. Pour faire appel aux sociétés de services, pour se lancer dans desdépenses impliquant des adaptations informatiques, les entreprises ont besoind’avoir retrouvé un niveau de confiance élevé. Il ne devrait malheureusementpas être encore suffisamment important en 2010 pour empêcher un reculsupplémentaire du secteur.

Indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTATL’indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTAT de l’économie genevoise est un indi-cateur conjoncturel synthétique, construit sur la base de l’évolution relativede 10 séries statistiques cantonales (6 mensuelles et 4 trimestrielles) dont laparticularité est d’anticiper l’évolution conjoncturelle avec un décalage dedeux à trois trimestres.

Les données relatives au mois de décembre 2009 donnent lieu à une trèsnette hausse de l’indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTAT. L’hypothèse d’unereprise de l’économie genevoise actuellement en cours, que l’indicateur a anti-cipé de deux à trois trimestres à partir de mai 2009, est ainsi clairementconfortée.

On précisera que les valeurs les plus récentes de l’indicateur LEA-PICTET-OCSTAT ont été calculées sur la base de ses composantes mensuelles et

trimestrielles, à l’exception du taux d’occupation des lits dans l’hôtellerie, sériepour laquelle la valeur de décembre est manquante. Par ailleurs, les deuxdernières valeurs du taux de change genevois sont basées sur des donnéesprovisoires. Enfin, les données du volume des bâtiments mis en chantier ontété révisées sur l’ensemble de l’année. Au cours de la dernière période observée(le mois de décembre ou le quatrième trimestre 2009), les composantesdisponibles de l’indicateur LEA-PICTET-OCSTAT enregistrent une évolutionfavorable à l’économie genevoise, à la seule exception des perspectives duchiffre d’affaires dans le commerce de détail.

A propos de l’Enquête conjoncturelle genevoiseComme chaque année, l’enquête a été adressée début janvier 2010 àl’ensemble des 2023 membres de la CCIG, avec une particularité cette année,l’enquête a été menée en ligne. Le taux de retour à fin février s’élevait à prèsde 40% avec quelques disparités en fonction des secteurs. Les services repré-sentent plus de la moitié des réponses reçues (57%) contre 13% pourl’industrie et 16% pour les commerces. A noter également que la moitié desréponses proviennent de petites entreprises de moins de 10 employés et 80%de moins de 50 salariés.

En ce qui concerne le pourcentage du chiffre d’affaires réalisé en Suisse ou àl’étranger, il est intéressant de constater que les deux catégories les plusimportantes sont d’abord les entreprises purement locales ne travaillant pasà l’international (56%) et, au contraire, celles qui réalisent leur chiffre d’affairespresque totalement à l’étranger (15%).

D’une manière générale, à l’inverse de l’année 2008 évaluée positivepar les entreprises malgré un dernier trimestre difficile, 2009 fut incon-testablement une année jugée difficile, voire très difficile. Le chiffred’affaires des entreprises interrogées est resté stable pour 33% d’entreelles, mais a diminué pour les 35% restantes. 32% des entreprises(contre 52% l’an passé) ont malgré tout réussi à augmenter leur chiffred’affaires. Si l’on ajoute à cela les statistiques concernant la rentabilité,on constate le même type d’évolution: une rentabilité maintenue enéquilibre pour 39% d’entre elles, une diminution pour 33% des entre-prises interrogées et 30% d’augmentation. Les entreprises ont globa-lement maintenu leurs effectifs, mais le solde recrutements (18%) /diminutions (21%) est négatif. En 2010, les entreprises souhaitentd’ailleurs stabiliser, voire augmenter, leurs effectifs (24%).

Ce sont les prévisions pour 2010 qui enregistrent un fort changement: 47%des entreprises interrogées (versus 23% en 2008) estiment que leur chiffred’affaires 2010 sera en hausse et 11% seulement (versus 36% en 2008)le voient en diminution. Les prévisions de rentabilité pour 2010 suivent lamême tendance: 42% les voient positives contre 10% négatives.

7Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

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Source: LEA-PICTET-OCSTAT

Page 10: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Pierre Brunel est directeur général

de Gras Savoye (Suisse) SA.

Entré au service de l’entreprise en 2004,

il travaillait auparavant pour la société de courtage

Gesminor, reprise depuis par le

groupe français.

Quels ont été, l’année dernière, lesfaits marquants concernant le secteurde l’assurance, courtage compris? Globalement, les compagnies d’assurances et lessociétés de courtage ont enregistré une baissesignificative des primes encaissées en 2009.Cette diminution provient surtout de l’industriede l’exportation qui a connu une chute de sonvolume d’affaires de l’ordre de 30%. Le secteura, par ailleurs, procédé à de nombreux licencie-ments. En revanche, les sinistres en assurancesde personnes ont été plus nombreux en 2009. Ils’agit de la conséquence directe de la crise éco-nomique. Celle-ci a engendré plus de pressiondans les entreprises, donc davantage de maladieset d’accidents de la part des collaborateurs. 2009a donc été marqué par une diminution des primesencaissées, mais par une augmentation des sinis-tres enregistrés.

Qu’en est-il de l’assurance-vie? En règle générale, l’assurance-vie se porte plutôtbien en période de crise, car elle draine unepartie de l’épargne existante. Les épargnants laconsidèrent, en effet, comme une sécurité financièreet une garantie de revenus, même modestes.

Comment devraient évoluer lesaf faires du secteur pour l’année encours? Cette année, la situation des compagnies d’assu-rances et des sociétés de courtage devrait s’amé-liorer en fonction de la reprise économique, àcommencer par celle du secteur de l’exportationqui est le véritable poumon de l’économie suisseet romande. Cependant, si le volume des primesencaissées devait continuer à diminuer et lessinistres en assurances de personnes à augmenter,les assureurs pourraient rehausser le taux des

primes et ce, à la demande des réassureurs puis -qu’ils assument conjointement les coûts dessinistres. Dans ce cas de figure, les grands assu-reurs auraient toujours la possibilité de négocierles primes à la baisse, en se montrant plus sélectifsà l’égard de leurs clients, c’est-à-dire en choisis-sant plutôt les «bons risques».

Quelle tendance pourrait se dessi-ner cette année? Je constate que de plus en plus de sociétés fran-çaises de tous secteurs s’implantent sur lemarché suisse – proche, donc plus facile à gérer– et notamment francophone, en tout cas celuide la Suisse romande. Cette tendance devrait sepoursuivre, car elle leur permet de tester l’efficacitéet le potentiel d’une implantation à l’étranger.Dans un tout autre registre, les compagniesd’assu rances pourraient être davantage exposéesau risque de terrorisme, qui est latent.

Quels sont les principaux avantagesdes compagnies d’assurances suisses?Elles ont une forte capacité à souscrire desrisques élevés, surtout dans le secteur des entre-prises. D’ailleurs des assurances européennes lessollicitent souvent pour travailler ensemble dansce domaine. De plus, les compagnies suisses sontprofessionnelles, saines sur le plan financier etinnovatrices à l’international.

Propos recueillis par Didier Planche

8 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Les sinistres

en assurances de personnes ont augmentéà cause de la crise économique!»

Assurances et gestion des risques

© DR

Page 11: Enquête conjoncturelle 2009-2010

9Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

23 réponses dont 22 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

• CA en légère hausse, augmentation prévue pour 2010

• Croissance de la rentabilité enhausse, légère augmentation prévue pour 2010

• Hausse des investissements

• Effectifs en augmentation, tendance qui s’accentuera en 2010

Dans l’ensemble, la branche,composée principalement de

PME opérant sur le marché national,a réalisé de solides résultats opérationnels en 2009. Le vieillissement de la population etla demande croissante de sécuritéfinancière sont des enjeux majeurspour les assureurs. Le secteur s’appuie, d’une part, sur le besoinélevé de sécurité de la part de la population suisse, et, d’autre part,sur le rôle important des assurancesnon-vie (qui couvrent directementles dommages). En 2009, la demande en produits deprévoyance liés au marché des capitaux a été particulièrement affectée par la crise boursière. Le secteur s’est caractérisé notamment par un durcissement desprimes et des pertes liées aux produits financiers.2010 s’annonce plutôt bien pour lesecteur avec des perspectives de volumes d’affaires positives pourl’ensemble des sondés, une rentabilité positive pour plus dela moitié et des prévisions d’embauches et d’investissementsen hausse.

Page 12: Enquête conjoncturelle 2009-2010

M U L T I M E D I A

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Page 13: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Agé de 34 ans, SalvatoreMandrà est le nouveaupartenaire et directeur deFacchinetti Automobiles,à Meyrin, concession BMW. Economiste d’entreprise deformation, il a dirigé laconcession BMW d’Emil Freyà Crissier après avoir étéBusiness Manager pour laSuisse romande et le Tessinchez Mazda.

Les économistes sont très partagésquant à l’évolution du marché. Qu’enest-il de votre secteur? Concernant les voitures du segment premium, lenombre d’immatriculations a reculé en 2009, maisil convient de nuancer cette tendance en fonctiondes marques. A l’exception de quelques acheteursappartenant souvent à des secteurs d’activités enpleine croissance, la majorité de nos clients a plutôteu tendance à se montrer raisonnable, en descen-dant en gamme ou en se limitant à certains choixd’options. Cette prudence se justifie auprès de nosclients, qui, en période de crise, ne souhaitent pasêtre pris pour des provocateurs. Ce n’est pas pourautant qu’ils abandonneront leurs ambitions deconduire des automobiles qui diffusent de l’émotion.

Avez-vous pris des mesures pouradapter votre modèle d’affaires enfonction de l’évolution du marché?Quand le marché est tendu, les entreprises ontl’habitude d’agir sur les prix. Nous n’avons pasvoulu jouer cette carte, mais plutôt celle demieux accompagner le client, de le soigner et,ainsi, de trouver la solution qui convient à sonbesoin réel. Cela ne suffit pas toujours, maissouvent, c’est l’élément qui fait la différence.

Les restructurations ont-elles éténombreuses ces dernières annéesdans votre secteur d’activité? Depuis quelques années, les marges ont telle-ment baissé qu’il devient plus difficile de travaillersans avoir une gestion extrêmement performante.Ceux qui n’ont pas su s’adapter sont en train dedisparaître ou ont déjà disparu. Au cours de cesprochaines années, on verra émerger plusieursgrands groupes de distribution appliquant desméthodes de gestion très pointues.

Quelles sont les perspectives sur lemarché pour 2010? On s’attend à ce que le marché croisse globa -lement de 5 à 6% en 2010. La progression dusegment premium concernera principalement lesvéhicules d’entrée de gamme.

Quelles sont les principales évolu-tions que l’on constate sur votremarché?A mon avis, on va assister à des regroupementsde concessions. Le choix du client deviendramoins émotionnel, en raison de la diminution deson pouvoir d’achat. Les marques vont accentuerleur collaboration et centraliser leurs achats pourgagner en efficacité. Sur le plan technique, on nedevrait par contre pas assister à de grandes révo-lutions.

Quelles sont les perspectives entermes d’emploi dans votre secteur? Les voitures deviennent toujours plus complexeset les équipements de diagnostic et de réparationplus pointus; cela exige un personnel plus com-pétent, en particulier dans le secteur électro-nique. A ce jour, les mécatroniciens formés à cestechniques ne sont pas légion; ils seront donctrès recherchés dans les années à venir et n’au-ront pas de peine à trouver du travail.

Propos recueillis par Pierre-Henri Badel

11Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

«On s’attend à ce que

le marché croisse globalement de 5 à 6% en 2010.»

Automobiles

© DR

Page 14: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Nouveau M{zd{ CX-7

Prédateur urbain

Authentique Crossover, le Mazda CX-7 marie élégance

sportive et confort de SUV. Très à l’aise dans la jungle urbaine, il ré-

vèle toute la force de son tempérament dès qu’il sort des sentiers battus. Grâce aux

quatre roues motrices équipées d’un système actif de répartition du couple, vous êtes parés pour l’aventure,

quelle que soit la météo. Sa silhouette athlétique, au pare-brise incliné et à la ceinture de caisse marquée, laisse deviner

ses multiples talents. La noblesse de son habitacle annonce d’emblée la couleur : vous prenez place dans un véhicule d’exception. Le nouveau

moteur 2.2 l Turbodiesel Commonrail (173 ch/400 Nm) affiche une performance de pointe dans sa catégorie : 7,5 l/100 km. En motorisation essence DISI Turbo de

2,3 l (260 ch/380 Nm) il révèle pleinement son tempérament sportif. Nouveau Mazda CX-7 à partir de CHF 42 900.—. Essayez-le, pour voir. www.m{zd{.ch

Catégorie de rendement énergétique C – F, consommation mixte 7,5 – 10,2 l/100 km, émissions de CO2 199 – 243 g/km (moyenne de toutes les voitures neuves 204 g/km).

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Page 15: Enquête conjoncturelle 2009-2010

13Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

10 réponses dont 2 en Commerce de gros, 5 en Commerce de détail, 1 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

• CA en chute libre,mais stabilisation

prévue pour 2010 • Rentabilité en chute libre, mais retour de lacroissance prévu

pour 2010 • Investissements stables• Beaucoup de licencie-ments en 2009, mais

légère reprise de l’embauche en 2010

Les membres de ce secteur sontdes entreprises de taille

moyenne à grande, la plupart sontdes entreprises locales, même siquelques grands groupes internationaux y figurent également. Le marché des voitures neuves achuté de 10% à Genève en 2009. Il est soumis à des cycles prononcés età un potentiel limité de demandes.De fait, l’achat d’une automobileest, dans de nombreux ménages, lebien de consommation le plus coûteux.Comme il peut être reporté, laconjoncture joue un rôle crucial. Le marché est toutefois moins sinistréqu’ailleurs en Europe. Contrairementaux pays voisins, les ventes de véhicules neufs n’ont pas été artificiellement stimulées par desmesures incitatives de primes à lacasse sur véhicules anciens. Ainsi, le potentiel d’achat de tous ceux quiont, en 2009, différé leurs acquisitions demeure intact. Le ralentissement temporaire desventes de voitures neuves a induitun besoin accru en réparations.Celles-ci sont davantage tributairesde l’âge et de l’état du parc automobile que de l’évolution économique. Intenses en main-d’œuvrelocale, elles représentent un tiers dubénéfice d’un garage.Le secteur de l’automobile est encore, à ce jour, caractérisé par dessurcapacités. Il règne une forteconcurrence sur les prix, dont pâtissentles marges. La demande en voituresneuves se transforme: ce sont lespetites voitures qui ont désormais levent en poupe. 2010 s’annoncesous de meilleurs auspices avec unecroissance recouvrée, des perspectivesde rentabilité, une stabilisation desinvestissements et des recrutementspossibles.

Automobiles

Page 16: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Jacques Mechelany est leCEO de Bank of China(Suisse) SA depuis son ouverture en décembre2008. Il est également

Chairman de BOC (Suisse)Fund Management SA.

Précédemment, il était l’undes associés de la BanqueHeritage à Genève et CEO

de sa filiale de gestion institutionnelle, Heritage

Fund Management SA.

La crise financière a-t-elle laissé degraves séquelles au secteur bancairesuisse en 2009?Bien sûr, cette crise financière, la plus grave depuisla grande dépression des années 1930, a touchéde plein fouet les établissements bancaires de taillemondiale comme l’UBS. On peut d’ailleurs se poserla question de savoir si de tels établissements nesont pas surdimensionnés par rapport à la taille del’économie et de la population helvétiques, quiauraient à supporter la charge de leur sauvetageen cas de problèmes. Dans une moindre mesure,cette crise financière a aussi des répercussions surles affaires des banques privées qui gèrent lesactifs de particuliers et d’institutionnels suisses etinternationaux, notamment à cause de la chute desmarchés financiers et, pour certaines d’entre elles,de placements trop risqués. L’une des autres consé-quences de la crise financière est la perte deconfiance des clients vis-à-vis de leurs banquiers.

Le secteur a été marqué par lesattaques contre le secret bancaire etson corollaire, l’obstination fiscale,d’une poignée de pays de l’UE à l’en-contre de la Suisse. Selon vous, vont-elles davantage nuire aux banqueshelvétiques cette année?Dans cette affaire, il s’agit à la base d’un rapportde force avec des pays qui peinent à supporter lesatouts concurrentiels de la place financière suisse,de même que la stabilité, la neutralité et le fonc-tionnement démocratique du système politique dela Confédération, soit autant de raisons qui incitentles investisseurs à placer leurs actifs dans lesbanques suisses. En ce qui concerne le secretbancaire et malgré les attaques dont il fait l’objet,il faut relever que la confidentialité, qui constitueson essence même, autrement dit, le respect de

la sphère privée, est restée intacte. Quant auxquestions fiscales à régler avec l’UE, qu’il s’agissede la convention de double imposition ou de la fis-calité de l’épargne, je fais confiance aux autoritéssuisses pour trouver les meilleures solutions per-mettant de préserver la place financière et sesbanques.

Quel est leur principal enjeu en 2010?Les banques suisses doivent impérativement res-taurer la confiance avec leurs clients, toutes ori-gines et catégories confondues, continuer à offrirdes services de qualité et à réaliser des perfor-mances appréciables. Elles doivent égalementconcentrer tous leurs efforts sur la préservation desatouts de la place financière suisse, tout en favo-risant son essor et en assurant sa pérennité contrevents et marées.

Toujours en 2010, la place financièresuisse, et plus particulièrement gene-voise, va-t-elle encore s’agrandir avecla création ou la venue de nouvellesenseignes de gestion de fortune?L’implantation de Bank of China (Suisse) SAconfirme bien la tendance de croissance desimplantat ions et des créat ions d’enseignesbancaires à Genève. Compte tenu de la créationd’énormes richesses dans le monde, en particulieren Chine, la place financière suisse et celle deGenève remplissent ainsi parfaitement leur rôled’accueillir et de gérer les actifs des particuliers etdes institutionnels suisses et internationaux. Ellespeuvent donc bénéficier du potentiel gigantesquede la masse sous gestion existante et à venir.

Propos recueillis par Didier Planche

14 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«L’implantation de Bank of China (Suisse) SA

confirme bien la tendance de croissancedes implantations et des créations d’enseignes bancaires à Genève.»

Banques, sociétés financières

© DR

Page 17: Enquête conjoncturelle 2009-2010

15Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

54 réponses dont 1 en Commerce de détail, 1 en Négoce, 51 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

• CA et rentabilité enchute libre, stabilisationprévue pour 2010

• Investissements en légère augmentationen 2010

• Effectifs stables, légèreaugmentation prévuepour 2010

Le secteur bancaire suisse com-prend un vaste éventail d’offres.

Suite à la crise financière, lesclients sont devenus beaucoupplus prudents et recherchent,avant tout, des produits simples ettransparents. Le secteur bancairesuisse peut être divisé en deuxtypes d’acteurs: les instituts àorientation mondiale dans le domaine de la gestion de fortuneet de la banque d’investissementd’une part, et un grand nombrede petites banques à orientationnationale, concentrées sur lesaffaires de crédit, d’autre part. Le secteur genevois est caractérisépar l’excellent niveau de formationde ses collaborateurs ainsi que parde solides perspectives de revenusen Asie et au Proche-Orient. L’insécurité politique tout commela sur-réglementation représententles principaux risques à peser surle secteur. L’année 2009 s’est donc avéréetrès contrastée selon les typesd’établissements et leurs activités.Pour la moitié des répondants,l’année 2009 fut difficile, voiretrès difficile, pour l’autre moitié,elle fut stable à très bonne. Le secteur a été mis à mal cetteannée par les attaques contre lesecret bancaire et la perte deconfiance des consommateursdans certains établissements. La chute semble néanmoins stabilisée, même s’il est encoreprématuré pour parler de reprise.Les principales préoccupationspour l’année à venir se portentdésormais vers l’amélioration desconditions cadre suisses et unmeilleur soutien de la part des politiques.

Page 18: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Tarramo Broennimann estpropriétaire et cofondateur du

bureau d’architectesGroup 8 Architectes associés.

Né en 1971, à Sydney, il possède une formation decoordinateur de projets deconstruction durable et un

diplôme d’architecte de l’Institut d’architecture de

l’Université de Genève (IAUG).Il a aussi enseigné à l’EPFL et à l’IAUG.

Les économistes sont actuellement trèspartagés. Certains évoquent des signesde reprise, alors que d’autres fontpreuve de beaucoup de prudence dansleurs prévisions. Qu’en est-il dans votresecteur?2009 a été une année où plusieurs chantiers importantsont démarré, tant en ce qui concerne les nouveauxprojets que les travaux de rénovation. Il faut reconnaîtreque les projets sont nombreux sur l’ensemble du cantonde Genève.

Avez-vous, malgré tout, été touchés parla crise économique et financière en2009? Les acteurs de ce marché sont aussi nombreux que lesprojets; il nous faut donc être sans cesse compétitifs afinde décrocher des mandats, notamment en participantà des concours. Malgré l’envie du gouvernement deréaliser massivement des logements à Genève, lesproblèmes que nous rencontrons sont surtout liés à ladifficulté de voir aboutir ces projets.

Quelles mesures faudrait-il adopterpour dépasser ces blocages?Il s’agit d’un problème de management de projets. Il estimpératif de trouver la bonne articulation entre les pro-fessionnels et la population. La concertation et la collé-gialité doivent être utilisées comme un moteur du projetet non comme un frein. Mais il est vrai qu’à Genève il ya toujours un problème qui surgit quand il s’agit depasser à l’acte.

Avez-vous pris des mesures pouradapter votre modèle d’affaires enfonction de l’évolution du marché?Nous avons essayé de développer nos activités en Asie,en particulier en ouvrant un bureau à Hanoi, mais éga-lement en participant à des voyages d’affaires en Chine

et à des concours à Singapour. Dans le cadre de l’un deces projets, pour un immeuble de 1000 logements à Sin-gapour, nous avons d’ailleurs été les lauréats.

Quelles sont les principales évolutionsque l’on constate sur votre marché?La définition des périmètres d’aménagement coordonnéd’agglomération (PACA) a permis de relancer le débatsur le territoire. Cela donne de l’air à la réflexion pourpenser l’espace métropolitain de manière beaucoup plusvaste. On pense désormais Genève en tant que centrede toute une région. A ce titre, le canton a un rôle àjouer et doit se donner les moyens de l’incarner.

La conséquence de tout cela n’est-ellepas que la périphérie se développe audétriment du centre-ville? C’est un risque, mais il faut reconnaître la nécessité deconstruire des villes compactes, ce qui demande beau-coup plus de temps de planification que si l’on construitdans des zones vierges. Il faut surtout créer les condi-tions d’une ville plus durable. La réalisation des garesdu CEVA et la construction des quartiers attenants vontprofondément modifier le paysage urbain de la ville.

Comment les plans de développementse répercutent-ils sur l’industrie de laconstruction? Dans le secteur du bâtiment, la demande existe, maiselle est dimensionnée en fonction de la réalisation desprojets en cours. Et, dans ce domaine, il faut bien êtreconscients que des projets imaginés il y a une dizained’années se réalisent aujourd’hui. Compte tenu de l’ac-croissement démographique, cette dynamique ne va pass’essouffler.

Propos recueillis par Pierre-Henri Badel

16 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«La réalisation des gares du CEVA

et la construction des quartiers attenants vont profondément modifier

le paysage urbain de la ville.»

Bâtiment, génie civil, bureaux d’architectes

© Pierre-Henri Badel

Page 19: Enquête conjoncturelle 2009-2010

17Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

77 réponses dont 29 en Production, 2 en Commerce de gros, 7 en Commerce de détail, 35 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en Autres

• CA stable • Rentabilité constante,légère hausse prévueen 2010

• Investissements enhausse

• Effectifs en augmentation, stabilisation prévue pour 2010

Malgré une légère dégradationen 2009, la situation des

affaires dans le secteur est toujoursjugée satisfaisante. Cette branche apu bénéficier des planifications d’infrastructures et de transports dusecteur public dont, entre autres, laligne de tram Cornavin – Bernex,ainsi que de diverses constructionset rénovations d’établissements scolaires. Les bureaux d’architectes se développent essentiellement autourde projets de construction de logements, mais également grâce àcertains projets de transformation.Les tendances à l’efficience énergé-tique ou à l’utilisation de matériauxdurables dynamisent la demande etleur offrent un potentiel de spéciali-sation supplémentaire. Les bureauxd’ingénieurs, quant à eux, sont davantage tributaires des projets denouvelles constructions. Si les appréciations, bien que moinspositives que celles émises l’anpassé, sont globalement toujourssatisfaisantes, les chefs d’entreprisessont pessimistes pour l’avenir. Dans le gros œuvre, la situation,bien que bonne, se détériore. Le volume des commandes est considéré comme suffisant. Enrevanche, les perspectives d’entréesde commandes pour 2010 sontmaussades. Dans le second œuvre, même si lasituation demeure stable, les entrepreneurs restent mitigés. Le volume de commandes est jugé insuffisant et le chiffre d’affaires légèrement inférieur à celui enregistrél’an passé. Comme dans le gros œuvre,les perspectives d’entrées de com-mandes pour 2010 sont pessimistes.

Page 20: Enquête conjoncturelle 2009-2010

www.banque-finance.ch

Faire partie des init iés,

Agir en véritables partenaires,

Comprendre les règles du jeu,

Evaluer les risques & les opportunités,

Décrypter les stratégies des acteurs,

Suivre et analyser les évolutions des métiers,

du marché, des produits

et des solutions bancaires.

Gagnez en performance!

L E M A G A Z I N E D E L A P L A C E F I N A N C I E R E S U I S S E

©dr

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Page 21: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Jesus Martin-Garcia estdirecteur d’Eclosion SA,une plateforme fondée en2004 et permettant auxchercheurs de valider lesapplications commercialesde leurs découvertes scientifiques et, en cas de succès, de lancer leur entreprise. Précédemment,il a cofondé LeShop SA, unsite d’achat en lignede produits de grandeconsommation.

Comment ont évolué les industries chi-mique et pharmaceutique en 2009? L’évolution a été différente selon les secteurs. L’industriechimique, qui fabrique et conçoit des biens et des ser-vices s’intégrant dans d’autres produits industriels oude consommation, a été frappée par la forte diminutionde la demande au niveau international. Toutefois, unegrande partie de la branche chimique suisse et en par-ticulier genevoise, a un peu moins souffert que celle dureste de l’Europe, essentiellement grâce à la hautevaleur ajoutée de ses produits. Pour sa part, l’industriebiopharmaceutique ou des sciences de la vie, qui produitdes médicaments, n’a souffert que d’effets indirects dela crise car la demande de remèdes thérapeutiques restetrès stable par nature. La pression sur le prix des médi-caments s’est cependant renforcée. Cette tendance vase poursuivre et aura des répercussions importantes àlong terme sur les principaux marchés, comme parexemple, les Etats-Unis. La crise a aussi affecté les plusjeunes sociétés du secteur qui dépendent du finance-ment externe pour continuer leur croissance. Beaucoupd’entre elles ont donc été contraintes de ralentir leursactivités pour s’adapter au manque de liquidités sur lesmarchés des capitaux.

Les innovations de ces deux industriesont-elles été affectées? Les périodes difficiles ont un impact sur tous les postesdes entreprises, y compris les dépenses de R&D. Maisles sociétés suisses des secteurs de la chimie et dessciences de la vie se différencient par leur haut degréd’innovation. Elles ont ainsi continué à consacrer unpourcentage important de leur chiffre d’affaires à l’in-novation et aux programmes de recherche. En Suisse eten particulier sur l’Arc lémanique, nous avons égale-ment la chance de compter de grands centres derecherche académique de niveau mondial, qui ont ren-forcé leurs efforts de formation et de recherche poursoutenir notre compétitivité à long terme.

Quelles sont leurs perspectives de crois-sance? Excellentes, en raison de leur fort potentiel d’innovationet de leur haute valeur ajoutée. Dans un environnementde plus en plus compétitif, seule l’innovation permet uneréelle différenciation des produits et des services. Lessociétés suisses de la chimie et des sciences de la vieont une longue tradition dans ce domaine. Elles saventd’ailleurs que cette tradition représente leur fer de lancepour l’avenir. Par exemple dans la branche biopharma,la pression sur le coût des médicaments et le dévelop-pement rapide de génériques exigent de proposer desproduits réellement novateurs. Le dynamisme de larecherche publique et privée dans le domaine dessciences de la vie positionne idéalement la Suisse etl’Arc lémanique pour développer ces thérapies du futur.

Propos recueillis par Didier Planche

19Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

«Les industries chimique

et pharmaceutique suisses sont très compétitives grâce à

leur haute capacité d’innovation.»

Chimie, pharmacie, parfumerie, cosmétiques

© DR

Page 22: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 23: Enquête conjoncturelle 2009-2010

21Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

Chimie, pharmacie, parfumerie, cosmétiques

24 réponses dont 8 en Production, 6 en Commerce de gros, 2 en Commerce de détail, 2 en Négoce, 3 en Services(conseil, gestion, etc.), 3 en Autres

• CA et rentabilité stables, bonnes prévisions pour 2010 • Investissements identiques • Effectifs en baisse, stabilisation prévuepour 2010

Le secteur est composé d’unlarge éventail d’entreprises, de

la start-up à la multinationale, cequi explique des résultats 2009 trèscontrastés. Les industries chimiqueet pharmaceutique sont fortementconcentrées. Les établissementscomptent, en moyenne, quatre foisplus d’employés que dans le restede l’industrie. Les acteurs genevoisdu secteur bénéficient d’un cluster àla pointe de la recherche internationale,d’une forte productivité et d’expor-tations géographiquement très diversifiées. Du fait d’un développement tournéessentiellement à l’international,l’effondrement de l’économie mondiale a frappé ce secteur. Néan-moins, l’industrie pharmaceutiqueprésente des fluctuations nettementinférieures à celles de la chimie. Eneffet, elle répond à une demande enmatière de santé publique, riche eninnovations. La chimie, quant à elle,fournit d’autres branches industrielleset dépend donc essentiellement deleur production. Moins riche entechnologie de pointe, elle est soumise à davantage de pressionsur les prix. Ces deux secteurs onttoutefois de bons pronostics decroissance pour 2010, lesinvestissements devraient rester stables et les exportations vers lesmarchés asiatiques se poursuivre.

Page 24: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Jean-François Pissettaz, expert comptable diplômé et

réviseur, a racheté la Fiduciaire de la Corraterie,

dont il est président, en 1994.Spécialisée dans la comptabilité,

la révision, le conseil fiscal et les relations entre la Franceet la Suisse pour une clientèlede particuliers et d’entreprises,

la Fiduciaire de la Corraterieest membre de

la Chambre fiduciaire.

Quels ont été les faits marquantsdans votre secteur d’activité l’annéedernière, en relation avec l’évolu-tion économique dépréciée? Les clients des secteurs de l’ industrie et de lafinance, surtout du trading, ont connu un durcis-sement de leurs affaires et une baisse de leurrentabilité en 2009. Ils ont davantage fait appelaux fiduciaires, aux conseil lers fiscaux et auxcabinets de conseil en général pour renforcerl’optimisation de leur gestion, revoir leur fisca-lité et rendre plus efficiente l’organisation deleurs entreprises. Notre secteur d’activité s’estplutôt développé pour répondre aux besoins decette situation nouvelle et incertaine.

Comment devraient se comporterles affaires de ce même secteur en2010 et quelles préoccupations pour -raient caractériser cet exercice? Notre secteur d’activité va certainement mul-tiplier les conseils, tout particulièrement dansla perspect ive de rachats et de fusions d’en-treprises. Les sociétés dotées de solides fondspropres, qui projettent de réaliser des écono-mies d’échelle ou de se développer, vont trèscertainement acquérir d’autres sociétés ciblesaffaiblies par la crise. Elles auront donc besoinde consei ls avisés et d’ informations précisespour réussir ces opérations. De même, le nom -bre de transmissions devrait croître. En effet,du fa i t de la conjoncture, des chefs d’entre-prises pourraient envisager de remettre leurssociétés plus vite qu’i ls ne l’avaient envisagé.Notre act iv i té devra i t donc cont inuer à pro-gresser en 2010. Cette orientation de l’écono-mie, axée sur le regroupement des entreprises,correspond aussi à l’évolution du tissu écono-mique.

Sur quelle problématique techniqueparticulière votre secteur pourrait-ilse concentrer cette année? En 2009, notre secteur d’activité s’est essentiel-lement focalisé sur les aspects juridiques de larévision. Nous avons ainsi passé le cap de lamise en application de la nouvelle Loi sur la révi-sion. Désormais, nous allons être confrontésdirectement à la problématique de la responsa-bil ité des administrateurs, des dirigeants, desréviseurs et de tous les professionnels l iés deprès ou de loin à la question de la sécurité finan-cière, visant à protéger les investisseurs, lesactionnaires et les créanciers. I l s’agit là d’unsujet délicat à aborder, qui concerne une fouled’acteurs économiques et financiers et nécessitedes réponses précises pour chacune des interro-gations et incertitudes.

Propos recueillis par Didier Planche

22 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Le mouvement des fusions

et acquisitions d’entreprises devrait nettements’intensifier cette année.»

Conseils économiques, juridiques, commerciaux, scientifiques

© Philippe Claret – Eco des Pays de Savoie

Page 25: Enquête conjoncturelle 2009-2010

23Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

101 réponses dont 1 en Négoce, 99 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

• CA et rentabilitéconstants

• Investissements enhausse

• Embauche en 2009, stabilisation en 2010

Dans les branches de conseilsaux entreprises, la situation est

satisfaisante (pour 72% des sondés)et devrait le rester en 2010. La branche se caractérise par de petits établissements et par uneforte pression concurrentielle. La complexité et la mondialisationde l’économie multiplient les demandes en conseils juridiques,fiscaux et en gestion de la part desentreprises. Ainsi, le nombre d’avocatsne cesse d’augmenter. La tendanceà l’externalisation, à laquelle ontrecours de nombreuses entreprises,devrait assurer au secteur une progression constante dans lesannées à venir.

Page 26: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Né en 1973, Patrick Mengelt est licencié en

Lettres. Il se consacre, dès1999, aux activités de voyageset de rédaction de guides sur

le Venezuela, les Maldives et laSuisse, avant de rejoindre, en2001, le groupe de tourisme

MCI. Deux ans plus tard, il fonde, avec Jeanne Catala,

la société Vitalis Events, spécialisée dans la

communication et la gestionévénementielles.

Comment votre secteur d’activité a-t-iltraversé l’exercice 2009? Il est clair que cela n’a pas été une année faste, com-parée à 2008 qui, il faut le rappeler, a été une annéeexceptionnelle. Il y a donc un effet de base. Ainsi,compte tenu de la précarité de la situation économiquedans le monde et, dans une moindre mesure, en Suisse,les performances ont été globalement satisfaisantes etnous n’avons pas eu à subir de grands bouleverse-ments.

Qu’est-ce qui explique cette résilience? Je pense que, paradoxalement, la taille modeste desentreprises dans notre secteur joue un rôle. «Too smallto fail», pourrait-on dire avec ironie. En effet, les PMEne sont pas exposées aux contraintes particulièrementfortes des actionnaires en temps difficiles. La naturemême de notre clientèle essentiellement pharmaceu-tique, une valeur défensive quand les valeurs boursièresse dégradent, a constitué plus qu’une simple bouée desauvetage.

Quel modèle d’affaires s’avère le plusefficace pour survivre et gagner desparts de marché? Chaque entreprise a sa culture, sa philosophie. Cela dit,nous observons une collaboration directe entre leprestataire et ses différents partenaires. Certains pres-tataires délèguent entièrement la prise en charge decertaines tâches connexes. D’autres privilégient lacollaboration approfondie, dans la mesure où il n’y arien qu’un partenaire puisse proposer sans que le pres-tataire n’ait, au préalable, testé les produits. Le but estde s’assurer que le client obtienne ce qui lui a étépromis. Et il n’y a pas de meilleure façon de le fairequ’en vérifiant par soi-même. C’est pourquoi, dans lecadre d’événements organisés par nos clients et tenusà l’étranger, nous sommes constamment amenés àvoyager afin de tester les différentes prestations.

Au fond, c’est bien la confiance du client qui assurel’avenir de toute société.

Quels ont été les segments les plusaffectés par la crise, s’il en est? Les voyages incentives. Mais, là encore, on ne peut pasparler de sinistre. Il s’agit d’une baisse marquée de l’ac-tivité dans ce segment. Pour le reste, je dois vous direque la récession a eu des effets limités.

Comment appréhendez-vous l’avenir àcourte et moyenne échéances? D’un œil plutôt optimiste. La technologie continued’étendre son influence sur tous les aspects de l’entre-prise, dans la mesure où elle permet de répondre à denouvelles attentes des clients. Nous sommes, parexemple, en passe d’inaugurer un système en ligne oùles clients pourront suivre l’actualité des événements,conférences, tours de table et congrès en temps réel. Ils’agit avant tout de réduire les coûts et le temps liésaux saisies et vérifications, et d’éviter des redondances,c’est-à-dire d’organiser des conférences dont lesthèmes viennent d’être traités par une autre organisa-tion ou filiale. Autrement dit, c’est mieux qu’Excel etsurtout moins coûteux.

Quelles sont les perspectives pour 2010? Pour ma part, elles semblent relativement bonnes. Sil’exercice en cours fait autant ou mieux que 2009, celanous convient. La plupart des entreprises, en particulierles grandes, se focalisent trop sur les bénéfices à courtterme plutôt que sur la pérennisation de l’activité, cequi est le plus important.

Propos recueillis par Levi-Sergio Mutemba

24 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«La plupart des entreprises se focalisent trop

sur les bénéfices à court terme plutôt que sur la pérennisation de l’activité,

ce qui est le plus important.»

Culture, loisirs et événementiel

© DR

Page 27: Enquête conjoncturelle 2009-2010

25Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

5 réponses dont 1 en Production, 2 en Commerce de détail, 2 en Services (conseil, gestion, etc.)

• CA en chute libre pour la moitié des répondants, stabilisation prévuepour 2010

• Rentabilité stable • Investissements identiques • Effectifs stables

Ce secteur est essentiellementcomposé d’entreprises qui

travaillent localement, un tiers d’entreelles réalisent cependant la majoritéde leur chiffre d’affaires à l’étranger. 2009 a été une année contrastée,mais, pour la moitié des répondants,elle a été catastrophique. Dansl’événementiel, les séminaires demotivation sont en chute libre, plustouchés encore que les voyagesincentives. Les grandes sociétés ontcontinué à faire appel aux prestatairesde ces services, mais ce sont leshôteliers qui ont le plus pâti de cettebaisse. La concurrence en Suisse estmoins forte qu’en France dans labranche. Les sociétés qui ont enrichileurs prestations par des conseilss’en sont mieux sorties que cellesqui sont restées concentrées sur lemétier d’organisation même, quielles, ont perdu jusqu’à 50% de leurCA. Les entreprises restent trèsprudentes quant aux perspectives2010 et tablent davantage sur unestabilisation des affaires que sur unevéritable reprise.

Page 28: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 29: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Comment votre secteur d’activités’est-il comporté en 2009? Globalement, nous pouvons dire que l’année2009 a été assez bonne, surtout si l’on considèrela crise dont nous sortons à peine. La frilosité àlaquelle nous avons fait face en 2008 a cédé laplace à une nouvelle dynamique. Par ailleurs, lesentreprises sont soumises à une pression gran-dissante, tant réglementaire qu’environnementale.Elles sont donc d’une certaine façon obligées derecourir à des cabinets spécialisés. La mise enconformité des produits chimiques aux normeseuropéennes (REACH) est un des meilleurs exem-ples de cette situation. Les sociétés qui recourentaux services de cabinets environnementauxrecherchent par ailleurs généralement un seulinterlocuteur pour prendre en charge l’ensemblede leur problématique: de l’analyse des cycles devie à la communication, en passant par lesaspects légaux et la vulgarisation. Les entreprisesde notre secteur d’activité qui sont à même defournir un service très pointu et qui sont égalementdotées d’une grande pluridisciplinarité s’en sont,dès lors, certainement le mieux sorties.

À quoi faut-il s’attendre pour 2010? Cela va dépendre, en partie, de l’évolution de lalégislation. La question de l’implantation descontraintes européennes en matière de subs-tances chimiques en Suisse est actuellement enconsultation. Quelle que soit l’issue des débats,les entreprises qui souhaitent exporter leurs pro-duits vers les pays de l’UE devront se plier à cescontraintes et faire appel à des prestataires deservices spécialisés si elles veulent rester compé-titives. Cette réglementation va donc générer dutravail pour les bureaux à même d’offrir uneréponse appropriée. Je pense donc que le secteurest appelé à se développer pour pouvoir répondre

à la demande croissante. La question de la for-mation et de l’information va également prendreplus d’importance pour représenter une part sen-sible des activités potentiellement intéressantesde ce domaine.

Considérez-vous le contexte politico-éco nomique comme favorable ausec teur? Certainement! Cependant, la Suisse, qui a laréputation d’être avant-gardiste en matière delégislation environnementale et globalement dedéveloppement durable, ne doit pas se reposersur ses lauriers. Des concepts comme la sociétéà 2000 watts font partie des objectifs de plu-sieurs cantons, et c’est tout à fait positif. Maisles autres pays avancent également vite et s’il ya un leadership en la matière, il faut rester proac-tif pour le conserver. En ce sens, je pense que lepouvoir politique devrait davantage favoriser lamise en réseau des entreprises d’un secteurcomme le nôtre. Un site regroupant les différentsacteurs de l’économie de l’environnement pour-rait, par exemple, être développé et l’Etat a unrôle à jouer dans un tel projet, qui permettraitd’encourager la complémentarité et amélioreraitla visibilité des compétences.

Propos recueillis par Vincent Gillioz

27Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

«La frilosité à laquelle

nous avons fait face en 2008 a cédé la place à une nouvelle

dynamique.»

Energie, environnement

Directeur et fondateur deScience & Environnement(Sàrl), Erwan Saouter a créésa start-up en 2007, afin de seconsacrer à plein-temps à desdossiers liés à l’environnementet au développement durable. Avec plus de dix ansd’expérience auprès d’organismes de recherche publique en France et enAmérique du Nord, Erwan Saouter détient également un solide bagagedans l’économie privée, acquischez Procter & Gamble où ilest resté treize ans.

© DR

Page 30: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 31: Enquête conjoncturelle 2009-2010

29Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

Energie, environnement

21 réponses dont 3 en Production, 3 en Commerce de gros, 3 en Commerce de détail, 8 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en Autres

• CA stable • Rentabilité trèscontrastée selon les

secteurs • Investissements et effectifs stables

Le secteur, englobant beaucoupde métiers différents, est composé

principalement d’entreprises de taillemoyenne opérant sur un marchélocal mais concentré (9 employés dusecteur sur 10 travaillent dans l’approvisionnement d’électricité). La marche des affaires des fournisseursd’énergie dépend principalement dela consommation et de l’évolutiondes prix de l’électricité et du gaz. L’année 2009 fut plutôt bonne (67% des répondants) pour ce secteur, qui bénéficie de la modedes cleantech et pour lequel uncluster a été officiellement créé. Les principes post-Copenhague, àsavoir réduire la consommationélectrique et développer les énergies renouvelables, se font sentir danstous les secteurs d’activités avec debonnes perspectives pour les acteursqui sauront apporter une réelle valeur ajoutée à leurs services dansle futur. Globalement, le secteur pourrait également être l’un desgrands bénéficiaires des plans derelance économique mis en placepar les politiques.

Page 32: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Daniel Mori est président de Visilab SA. Titulaire

d’une licence en Scienceséconomiques et sociales de

l’Université de Genève, il a suivi un programme

«post-grade» en gestiond’entreprise à Los Angeles.Son MBA avec mention en

poche, il intègre l’entreprise familiale

Pharmacie Principale, quidécide de se développer

dans le domaine de l’optique. C’est ainsi quenaît en 1988 l’enseigne

Visilab.

Comment a évolué le secteur de l’op-tique en 2009?Le secteur a été moyennement touché par la crise.Il a enregistré un recul de 5%, ce qui peut êtreconsidéré comme une bonne performance dans lecontexte économique actuel. Le marché a bienrésisté, car il est moins touché par les fluctuationsconjoncturelles. L’achat de lunettes répond à unbesoin. Aujourd’hui en Suisse, 65% des personnesont besoin de lunettes et avec le vieillissement dela population, à moyen et long termes, le marché vaencore se développer. Le marché des lunettes deprotection au sein des entreprises, auparavant frag-menté, offre aussi des perspectives de développe-ment intéressantes.

Qu’en est-il de la concurrence? Il y a dix ans, la concurrence de la France voisineétait très forte, mais la tendance s’est inversée avecl’élargissement de l’offre produits dans les maga-sins en Suisse à des prix compétitifs. Par contre, lemarché en Suisse romande est devenu très concur-rentiel. Il s’agit principalement de chaînes fran-çaises qui s’y sont installées. Mais la concurrenceest saine, car elle ne s’exprime pas par une pressionexacerbée sur les prix qui pourrait déséquilibrer lemarché. Le secteur reste rentable. En Suisse aléma-nique, la concurrence est également forte avecnotamment la présence de grands groupes alle-mands.

Et l’emploi? L’année dernière, l’emploi est resté stable, mais lesecteur est globalement porteur, notamment pourl’emploi des jeunes. C’est un métier qui a été oubliéces dernières années, bien qu’il permette de concilierplusieurs aspects comme la technique, la mode etla relation clientèle, tout en offrant d’intéressantesopportunités de carrières grâce, entre autres, à la

formation continue. Après le CFC d’opticien, lesjeunes peuvent poursuivre leurs études dans uneHES afin d’obtenir leur maîtrise d’opticien.

Le mode de consommation des clientsa-t-il changé avec la crise?De manière générale nous avons assisté, au coursdes cinq dernières années, à une accélération durythme de renouvellement des lunettes. En 2009,avec la crise, le comportement des clients s’estquelque peu modifié. Maintenant, ils se contententsouvent de ne changer que leurs verres, alors qu’au-paravant ils en profitaient aussi pour choisir unenouvelle monture. Par ailleurs, le marché deslunettes de soleil se développe très nettement.

Selon vous, quelles sont les stratégiesentrepreneuriales à mettre en œuvredans la conjoncture actuelle? Je crois que l’avenir passe vraiment par l’innova-tion, autant sur le plan technique – avec l’utilisationde la technologie de pointe – qu’au niveau des ser-vices dont les clients sont demandeurs. Nous avonspar exemple lancé, il y a un an, webglasses, un siteInternet qui permet d’essayer ses lunettes on-lineet qui remporte un vrai succès. Nous avons égale-ment mis en place le nouveau service Visilab-at-Work, qui accompagne les entreprises dans leurdémarche de protection visuelle auprès de leurs col-laborateurs.

Quelles sont les perspectives pourl’avenir? Je suis confiant, car les signes de reprise sont bienréels, mais je pense aussi qu’il convient de resterprudent.

Propos recueillis par Odile Habel

30 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«L’avenir passe par l’innovation,

autant sur le plan technique qu’au niveaudes services aux clients.»

Grands magasins, commerces spécialisés

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Page 33: Enquête conjoncturelle 2009-2010

• CA en baisse, mais stabilisation prévuepour 2010

• Rentabilité stable • Investissements à labaisse

• Effectifs à la baisse en2009, mais fin de

l’hémorragie en 2010

Le secteur du commerce de détail,composé des grands magasins,

des hypermarchés, supermarchés etde magasins spécialisés, constituel’une des plus importantes branchesde l’économie genevoise. Les secteursalimentaire et non alimentaire sont àdistinguer. Dans l’alimentaire, deuxfournisseurs locaux dominent le marché. Dans le non-alimentaire, lesfournisseurs étrangers sont plusimportants et les discounters mieuxétablis. La marche des affaires dans le commerce de détail est toujours jugéeinsatisfaisante. La fréquentation deces magasins continue de se replieret le chiffre d’affaires de s’effriter(année difficile pour 56% des répondants). Quant au bénéfice, il accuse un fort recul. Même si le climat de consommationse réchauffe un peu, la dispositiondes ménages à engager des dépensesimportantes semble reportée. L’appréciation positive que les ménages portent sur la situationéconomique à venir devrait se traduireplutôt par un surcroît d’épargne quepar une hausse de la consommation.Dans ce contexte, la branche vise àse stabiliser en 2010.

31Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

34 réponses dont 1 en Commerce de gros, 30 en Commerce de détail, 2 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

Page 34: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Administrateur-délégué de Piaget SA depuis

décembre 1999, Philippe Léopold-Metzger est

diplômé de la Kellog School ofBusiness de Chicago et au

bénéfice d’un MBA. Il commence sa carrière en

1979 comme chef de produitchez American Cyanamid. En 1981, il rejoint Cartier à

Paris et ne quittera plus la famille élargie

Cartier-Vendôme-Richemont.En 1996, il s’installe en Asie,

comme directeur général de Cartier-Asie Pacifique,avant d’être nommé à la

tête de Piaget.

Comment devrait évoluer le secteur del’horlogerie en 2010?Les perspectives semblent positives, même s’il est nécessairede rester prudent. La situation est très différente d’une régiondu monde à l’autre. En Asie on assiste à un fort développe-ment en Chine, bien sûr, mais également en Corée. Le déve-loppement est bon au Moyen-Orient avec, notamment, AbuDhabi, Qatar et Bahreïn. L’Amérique du Sud et l’Amériquecentrale représentent aussi des marchés prometteurs, mêmesi les situations sont parfois compliquées en raison des droitsd’entrée sur les marchandises. En revanche, la situationéconomique reste beaucoup plus délicate en Europe et auxEtats-Unis, malgré des signes de reprise enregistrés chez lesdétaillants. Au Japon, le marché ne devrait pas reprendre demanière significative au cours des prochains mois.

La reprise passe-t-elle par le développe-ment de nouveaux produits horlogers?Dans ce type de situation, les clients vont baisser de gammelors de leurs achats. En réalité, toutes les études montrent qu’àlong terme, le marché du luxe va continuer à être porteur. Aucours des dernières années, nous avons assisté à une décul-pabilisation du luxe, même aux Etats-Unis où traditionnelle-ment, on n’investit pas sur l’apparence mais plutôt sur samaison et les études de ses enfants. En ce qui concerne lesproduits, je ne crois pas à une adaptation en fonction dumarché. Je suis convaincu qu’une marque a toujours intérêtà se concentrer sur ce qui constitue son ADN. Si je prendsl’exemple de Piaget, nous avons misé sur ce qui a fait notreréputation, c’est-à-dire les montres en or, serties ou non, etles montres extraplates. Nous n’avons pas sorti de montresen acier, malgré la tendance.

Les habitudes de consommation ont-elles changé?Les clients se concentrent sur les marques qui ont une vraielégitimité horlogère. Parallèlement, ils recherchent un excellentrapport qualité-prix. C’est surtout le cas dans les pays anglo-saxons. Au Japon, les clients choisissent des modèles à des

prix moins élevés qu’avant la crise. Le prix moyen a baissé,même si le volume est resté le même. Ces dernières années,nous avons assisté à un emballement des prix, avec des excès.L’important aujourd’hui est d’avoir des prix cohérents, mêmesi les prix des produits intrinsèques grimpent en raison de lahausse de l’or. Je constate aussi que les difficultés écono-miques poussent les clients à se recentrer sur des valeurssûres, notamment en termes de design. Ces dernières années,la tendance était aux montres «engins» alors qu’aujourd’hui,on assiste au grand retour du classique. Dans ces conditions,il sera plus difficile pour les marques plus «fun» de s’imposersur le marché.

Et l’emploi?Les horlogers devraient se montrer prudents en débutd’année, mais l’embauche devrait repartir. Elle se fera d’abordpar le biais de l’engagement de temporaires. Malgré deslicenciements dans le secteur l’année dernière, l’horlogeriecontinue d’offrir des perspectives intéressantes en matièred’emploi. Nous ne sommes pas dans une situation compa-rable à celle des années 70. Les filières de formation ne sevident pas. Les métiers de l’horlogerie n’ont pas été déva-lorisés et les salaires restent très intéressants. A l’étranger, lademande est forte pour des horlogers, notamment pour leservice après-vente.

L’horlogerie suisse doit-elle craindreune concurrence étrangère?Non, même dans le milieu de gamme. Par contre, je suisconvaincu de l’importance de renforcer les exigences pour leSwiss Made. L’objectif devrait viser le 100% suisse.

Les recettes du succès pour l’avenir?La créativité, l’internalisation de la production, la qualité et lecontrôle de la distribution. Mais l’important est de ne pas créerde rupture avec l’identité de la marque. Je ne crois pas que lesuccès soit dans la diversification. Il est préférable de s’amé-liorer, d’être meilleur dans ce qui est notre métier de base.

Propos recueillis par Odile Habel

32 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Le marché du luxe

continuera à être porteur à long terme.»

Horlogerie, bijouterie

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Page 35: Enquête conjoncturelle 2009-2010

33Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

26 réponses dont 7 en Production, 5 en Commerce de gros, 9 en Commerce de détail, 1 en Négoce, 4 en Autres

• CA en chute libre, maisprévisions pour 2010 à lalégère reprise

• Rentabilité et investissements stables • Effectifs en baisse, maisstabilisation prévuepour 2010

95%de la productionhorlogère suisse est

destinée à l’exportation. Elle dépendpresque exclusivement de la demandemondiale en montres de luxe. Biensde consommation durable, les acheteurs habituels se sont montrésfrileux dans leurs achats et d’autantplus face à un franc fort. Ce recul aprovoqué un effondrement des commandes dès l’automne 2008(baisse de 22% des exportations en2009). Le recours au chômage partiels’est généralisé et les licenciementsse sont étendus. Ainsi, 40% des entreprises horlogères sondées ontréduit leurs effectifs en 2009. Parallèlement, durant les dernièresannées de haute conjoncture(jusqu’à l’automne 2008), de nombreuses marques ont surfé surla vague du succès sans disposerd’un savoir-faire et d’une traditionsuffisants. Un grand nombre d’entreelles risquent de disparaître rapidement. L’industrie horlogère aurait ainsisouffert de la plus forte récessionenregistrée depuis la crise qu’elle aconnue dans les années 70. Les marchés d’exportation les plustouchés par la crise ont été lesEtats-Unis et la Russie, qui se sontlittéralement écroulés. Un frémissement de reprise esttoutefois perceptible par le secteur,qui se montre prudent pour 2010.

Page 36: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 37: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Martin Dunning, directeurde SPG Intercity Geneva SA,a créé la société en 2000.Filiale du groupe immobi-lier SPG, elle est spécialiséedans l’assistance et la représentation de clientsétrangers désireux de s’implanter en Suisse. Auparavant, il a travaillépour la SPG et l’entreprisegénérale Steiner.

Comment a évolué le secteur immobi-lier l’année dernière, toutes activitésconfondues? En 2009, ce secteur n’a guère ressenti les répercussionsnégatives de la crise, en tout cas moins que l’activitéimmobilière dans les pays voisins, par exemple. Lesaffaires ont donc été aussi bonnes que les années pré-cédentes. Il faut dire qu’échaudées par les difficultés dusecteur immobilier dans les années 1990, les banquesont instauré une couverture plutôt astreignante desrisques liés aux acquisitions et aux projets immobiliers.Aussi, le secteur n’a pas connu de difficultés ni d’assè-chement du financement pour l’acquisition de biensimmobiliers privés ou professionnels, compte tenu jus-tement des mesures mises en place avant la crise. En2009, l’activité de gérance s’est bien comportée, grâceaux nombreux mouvements de locataires qui ontcherché des logements convenant mieux à leur situationpersonnelle. En ce qui concerne l’immobilier commercial,des entreprises ont déménagé pour rationaliser leursurface d’activité, donc pour réaliser des économies,alors que d’autres ont regroupé leurs activités sous unmême toit pour améliorer leur rentabilité.

Comment devraient évoluer les affairesdu secteur en 2010 pour les mêmes caté-gories?A priori, l’exercice en cours devrait être aussi positif quele précédent, malgré les regroupements d’entreprisessur des sites communs, qui pourraient engendrer unecertaine diminution de la demande en immobiliercommercial. En revanche, les caisses de pension et lesinstitutionnels, qui sont aujourd’hui très bien dotésfinancièrement, vont revenir sur le marché immobilierpour y réaliser des acquisitions, alors que cette catégoried’investisseurs s’est plutôt abstenue en 2009, d’où unfaible volume de transactions. Dès lors, le marché immo-bilier sera dynamisé en 2010.

A quelles principales difficultés lesecteur immobilier est-il aujourd’huiconfronté? Il doit réussir à mieux répondre à la demande tant enlogements qu’en surfaces commerciales, mais la situa-tion diffère bien sûr d’une région à l’autre. Les possibilitéssont ainsi meilleures à Zurich qu’à Genève ou Lausanne,qui ont des niveaux de stocks différents. Les délais deconstruction doivent aussi être réduits, car ils traînentencore trop en longueur. Et puis, la suite des effetsde la crise et les attaques contre le secret bancairepourraient enrayer l’évolution des implantationsd’entreprises internationales, une activité en fortdéveloppement.

Comment évolue Genève en matièreimmobilière?Elle doit concentrer ses efforts dans la construction delogements, en parallèle à celle de surfaces de bureaux.Genève a aussi besoin de logements pour tous les col-laborateurs des nouvelles entreprises qui s’y sontimplantées. A défaut, ils s’installent dans le canton deVaud ou en France voisine, d’où une perte économiquepour Genève.

Propos recueillis par Didier Planche

35Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

«Les caisses de pension et

les institutionnels vont de nouveau investirsur le marché immobilier.»

Immobilier, courtage, régies

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Page 38: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 39: Enquête conjoncturelle 2009-2010

• CA stable • Rentabilité en hausse,prudence dans les

prévisions 2010 • Investissements en augmentation • Effectifs inchangés

Le secteur immobilier comportequelques très grandes sociétés

et de nombreuses petites entreprisesopérant localement. Il s’agit d’unsecteur fragmenté (courtage, location,promotion immobilière, gérance, etc.)A Genève, le courtage bénéficie del’implantation de collaborateursexpatriés hautement qualifiés. Les loyers d’habitation à la hausseont un effet positif sur les margesdu secteur lorsque le taux devacance est faible, voire pratiquementnul comme à Genève. Dans la promotion et le courtage, les prixde vente devraient continuer debaisser, du fait d’une demande insuffisante. Dans les services immobiliers, lesanticipations sont plutôt maussades.Néanmoins, la marche des affairesest bonne, malgré des résultatsd’exploitation toujours en repli, cependant moins marqués que l’anpassé. Les perspectives pour 2010restent médiocres. Si le secteur a vu l’avènement de larégion de la Côte comme point forten 2009, il prédit qu’il faudra ajouterGenève à celle-ci en 2010. A Genève spécifiquement se poseun problème d’offres. La PromotionEconomique du canton peine à trouverdes surfaces commerciales impor-tantes, qui font défaut. Résultat: degrands groupes internationaux s’installent ailleurs, avec le manqueà gagner financier que cela implique.

37Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

37 réponses dont 2 en Négoce, 31 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en Autres

Immobilier, courtage, régies

Page 40: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Antoine de Raemy est directeur de One FM. Il est arrivé à la tête de la radio

après avoir travaillé dans lecommerce et la distribution auniveau international. Il a dû sebattre comme un lion fin 2008pour sauver la concession quele Département fédéral de la

communication lui avait, dansun premier temps refusée,

puis finalement accordée suiteà la pression populaire.

Dans quelle mesure la crise a-t-elletouché le secteur des médias en 2009? La crise financière a naturellement aussi touché lapresse et les médias électroniques. A l’exception dequelques organisations institutionnelles, nos clientslocaux n’ont pas réduit sensiblement leurs achatspublicitaires. Par contre il y a eu une forte réductionde la publicité au niveau national. L’un dans l’autre,on peut donc estimer la baisse à environ 15%. Laradio est toutefois le média qui a le moins souffertdu retrait de la publicité que l’on peut estimer, glo-balement, entre 10 et 15%.

Comment avez-vous réagi? Nous avons décidé de ne pas licencier et d’intensifiernos activités pour améliorer encore notre visibi-lité et cela malgré les difficultés rencontrées. Tousles médias n’ont pas adopté la même stratégie…

Les économistes sont actuellementtrès partagés. Certains annoncent ledébut de la reprise. Qu’en est-il effec-tivement dans votre secteur? Depuis le mois de novembre 2009, nous avonsressenti un léger mieux et en ce début 2010 onconstate un redémarrage. Celui-ci nous ouvre desperspectives. Nous pouvons donc espérer un retourà des chiffres qui nous permettront à nouveau detravailler correctement.

Est-ce un phénomène qui touchetous les médias? La radio est un média extrêmement rapide etpeu onéreux en termes de publicité. Le marchéa été très réactif et on constate que nous avonspu attirer de nouveaux clients. Jusqu’ici pas oupeu habitués à la publicité radio, i ls ont étéséduits par l’attractivité et l’interactivité de cesupport.

Quels ont été les événements ayantmarqué l’année 2009? L’année 2009 a été chahutée par des changementsdans notre programme qui accorde désormais uneplace majoritaire à l’information. L’autre événementconcerne le fait que LFM a obtenu une concessionpour la région genevoise, lui permettant ainsi derenforcer son audience de ce côté du lac. Pour lereste et dans la mesure où cette nouvelle conces-sion a été accordée aux radios locales il y a un an,le paysage radiophonique genevois va rester assezfigé dans les prochaines années.

Quels défis devrez-vous relever dansles années à venir? La crise a entraîné une baisse des tarifs publici-taires. A ce jour, nous ne nous sommes pas engagésdans une guerre des prix car si on s’y lance, il n’y aplus ensuite moyen de reculer. Nous ne voulons pasjouer cette carte, préférant miser sur la qualité.

Et sur le plan technique? L’Etat nous pousse à nous engager dans la diffusionnumérique. Nos studios sont déjà entièrementnumérisés, mais cette mesure nous obligerait àtransformer nos émetteurs, ce qui impliqueraitd’importants investissements. Pour mener à bien ceprojet, les stations devront se regrouper et investirensemble.

Propos recueillis par Pierre-Henri Badel

38 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«La crise a entraîné une baisse des tarifs publicitaires.»

Médias, édition, arts graphiques

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Page 41: Enquête conjoncturelle 2009-2010

• CA contrasté, prudence dans les prévisions 2010 • Rentabilité stable • Investissements inférieurs • Effectifs en baisse, stabilisation prévuepour 2010

Le terme média recouvre ici tousles professionnels de la presse

écrite, de l’impression et de l’édition(imprimeries, maisons d’édition dejournaux et de livres), de la radio, dela télévision, du Web et des artsgraphiques. La demande en produits d’impressionet d’édition est fortement liée auxbudgets publicitaires. Les dépensesdes ménages en articles de presseviennent s’y ajouter. Le repli del’impression s’explique avant toutpar la pression sur les prix exercéepar les clients et l’augmentation descoûts de production. En effet, lescontenus gratuits en ligne concurrencent les supports écritspayants. Les entreprises insèrent deplus en plus leurs annonces directement sur Internet (gain detemps, d’argent et optimisation dela cible recherchée). L’impressionn’ayant guère profité de la bonneconjoncture, le secteur reste donc enrécession. Depuis plusieurs années, les technologies numériques gagnentdu terrain, modifiant profondémentles habitudes de consommation(écoute de radios sur le Web, télévision haute définition) et le fonctionnement du secteur. Ce processus de numérisation tendà imposer de nouveaux modèles dedéveloppement commerciaux. Le paysage publicitaire doit désormais compter avec la publicitéen ligne, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Les dépenses de consommationrelatives à ces plateformes (numériques et mobiles) ont unlarge potentiel de croissance.

39Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

54 réponses dont 16 en Production, 1 en Commerce de gros, 30 en Services (conseil, gestion, etc.), 7 en Autres

Page 42: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Audrey Schmidtest associée de

Quest Partners, société spécialisée dans la prise de

participations dans des PMEsuisses. Elle est également

présidente du conseil d’administration de Freri

Industries SA, active dans lamécanique de précision.

Le secteur industriel a été globalementtrès touché par la crise économique etfinancière. Comment ce phénomènes’est-il concrétisé dans votre secteurd’activité? Alors qu’en 2008, la crise semblait encore éloignée etne touchait que très peu l’industrie genevoise, elle s’estbrutalement concrétisée à partir de début 2009 par desannulations de commandes qui ont atteint jusqu’à70%. Comme les clients finaux avaient constitué beau-coup de stocks pendant les années de forte croissance(2007-2008), ils ont vécu sur leurs réserves dans lecourant 2009 et le niveau de commandes s’en est par-ticulièrement ressenti.

Quels sont les marchés qui ont le plussouffert? D’un point de vue général, presque tous les marchés ontsouffert dans l’industrie. Certains secteurs ont mieuxrésisté que d’autres, comme le domaine médical ou lesentreprises qui bénéficiaient de commandes à longterme pour des projets d’infrastructures. A contrario, lesentreprises les plus touchées sont sûrement celles dontle produit final représente un investissement nécessitantun financement, comme c’est le cas sur le marché de lamachine-outil. N’ayant plus de commandes, les entre-prises ont en effet totalement cessé d’investir dans denouveaux outils de production.

Quelles mesures les entreprises ont-elles prises pour adapter leur modèled’affaires dans une telle situation? Les entreprises ont dû se restructurer, que ce soit finan-cièrement ou opérationnellement. Il a fallu apprendre àtravailler dans un marché où les prix sont devenus plustendus et la réactivité demandée accrue. De nombreusesentreprises ont eu recours au chômage partiel, ce qui apermis de conserver de précieux savoir-faire. Pour ce quiest de l’entreprise Freri, nous avons profité de cette

période pour renforcer nos efforts commerciaux, qui ontdébouché sur des commandes – lesquelles ont pallié labaisse de nos clients – et surtout sur des prises decontacts pour le futur. Fait intéressant, cette crise asuscité une forte solidarité entre les entreprises. Elles sesont soutenues en s’échangeant des affaires et mêmeparfois des employés. Les associations professionnelles,comme l’Union industrielle genevoise, ont été un lieud’échange privilégié et fructueux. La Fondation d’aideaux entreprises a permis de soutenir des entreprises endifficulté et de leur apporter un ballon d’oxygène bien-venu, car les banques, en période de crise, ont cessé deles financer.

Comment évaluez-vous la situationaujourd’hui?Il est difficile de savoir si l’on assiste à une véritablereprise. La visibilité du marché ne dépasse pas le trèscourt terme, car plus aucun client ne fait de prévisionsdans ses commandes. Les entreprises ne sont pasencore dans une dynamique de reconstitution desstocks, les commandes qui nous arrivent sont ponc-tuelles et destinées à combler des besoins immédiats.Les entreprises travaillent à flux tendu. De ce fait, quandcela va repartir, ce sera très brusquement et les sous-traitants qui auront survécu à cette crise n’auront pasla capacité d’honorer toutes les commandes dans lesdélais voulus.

Propos recueillis par Pierre-Henri Badel

40 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Cette crise a suscité

une forte solidarité entre les entreprises.»

Métallurgie, machines, mécatronique, électronique

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Page 43: Enquête conjoncturelle 2009-2010

• CA et rentabilité enchute libre, stabilisationprévue pour 2010

• Investissements en diminution • Effectifs en forte baisse,consolidation en 2010

La marche des affaires dansl’industrie genevoise est toujours

jugée mauvaise, mais les prévisionsindiquent une amélioration pour2010. Les industriels, dont l’activité estfortement orientée vers l’étranger etqui ont procédé à d’importantsredimensionnements, estiment queles effectifs vont encore diminuer en2010. Mais, dans l’ensemble, si lesindustriels jugent toujours leursaffaires particulièrement mauvaises,leurs perspectives 2010 gagnent en optimisme. Le degré d’utilisation de la capacitétechnique de production continuede se replier. Néanmoins, la baissede la production tend à s’affaiblir.Les entrées de commandes demeurent en diminution, mais lerecul est moins marqué que l’anpassé. Les carnets de commandessont jugés trop peu remplis par lesindustriels et la durée assurée deproduction s’est encore réduite. Les industriels prévoient une stabilisation des entrées de commandes et de la production. Du côté des entreprises exportatrices,des réductions de personnels sonttoujours envisagées. En 2010, la marche des affairesdevrait s’améliorer, le secteur restetrès contrasté face à la crise: ainsi,les industries actives dans les projetsd’infrastructures ou de transports devraient bénéficier des politiquesanticycliques menées par le politique,alors que d’autres, tels les sous-traitants dans l’automobile, se retrouvent dans une situation trèscritique.

41Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

32 réponses dont 20 en Production, 3 en Commerce de gros, 3 en Commerce de détail, 6 en Services (conseil, gestion,

etc.)

Page 44: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 45: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Christophe Renard, Executive Vice-President deCotecna, est en charge du développement et du marketingde la division institutionnelleau sein de l’entreprise, des activités d’innovation qui s’inscrivent dans le développement de nouveaux produits et services.Il est entré au service de Cotecna en mai 2005, aprèsdix-huit années d’expérience professionnelle,dont onze dans le domaine dumarketing et de la certification.

Les activités de négoce internatio-nal, hors trading, ont-elles fléchi en2009? Effectivement, les transactions commerciales avecles pays qui exportent des matières premières, desproduits de base et autres commodités ont assezmal évolué l’année dernière à cause du ralentisse-ment du commerce mondial, engendré par la criseéconomique et financière. Comme la demande àl’exportation a baissé, le volume d’affaires a luiaussi suivi cette tendance. En 2009, la diminutiondes activités a également concerné Cotecna, dontla mission principale consiste à inspecter les trans-actions entre un acheteur et un vendeur.

Les transactions commerciales seront-elles meilleures cette année?De fait, elles devraient s’améliorer avec la repriseéconomique qui semble se confirmer cette année.Toutefois, les transactions commerciales n’attein-dront certainement pas les très bons niveaux enre-gistrés en 2008, une excellente année. De plus, ilfaut savoir qu’indépendamment de la conjonctureéconomique, le volume d’affaires avec chaquepays-client fluctue aussi selon l’évolution desfilières, comme l’agriculture par exemple, maiségalement en fonction des instabilités politiques,des guerres, des pandémies et des catastrophesenvironnementales. En 2010, nous mettrons l’ac-cent sur l’acquisition de nouveaux marchés etcontrats pour atteindre et même dépasser lesrésultats de 2008, notre année de référence.

Comment voyez-vous l’évolution descours du pétrole, des produits agri-coles et des métaux de base, commel’or, en 2010?Les cours du pétrole sont difficiles à prévoir dansl’incertitude qui règne tant sur la solidité de la

reprise économique mondiale que sur certainsaspects géopolitiques. Les matières premièresagricoles, el les, n’ont pas réellement souffertdu ralentissement de la demande et leurs coursdépendent plus des conditions d’offres particu-lières à chacune. Par exemple, les prix du sucre ontrécemment connu une hausse spectaculaire alorsque ceux du blé ont beaucoup baissé durant lamême période. Cotecna n’est pas active dans ledomaine des métaux précieux mais, en ce quiconcerne les autres minerais et l’acier, nous avonsle sentiment d’une activité soutenue.

La place genevoise va-t-elle encorerenforcer son leadership dans lenégoce international?Sur le plan mondial, Genève occupe déjà une posi-tion enviable dans l’activité de négoce internatio-nal. Le dynamisme du secteur bancaire et financierfavorise bien sûr la création de nouvelles sociétésde trading, de même que l’implantation de socié-tés étrangères spécialisées dans ce domaine. Lenombre de spécialistes du trading va encore aug-menter à Genève.

Propos recueillis par Didier Planche

43Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

«Le nombre de spécialistes du tradingva encore augmenter à Genève.»

Négoce international

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Page 46: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 47: Enquête conjoncturelle 2009-2010

45Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

38 réponses dont 1 en Production, 8 en Commerce de gros, 22 en Négoce, 6 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en Autres

Négoce international • CA, rentabilité, investissements et effectifs stables

Par définition, ce secteur estexclusivement international.

L'activité consiste à acheter desmatières premières comme lescéréales, le sucre, le coton, le pétroleou le gaz en vue de les revendre àdes tiers. Une forte augmentation del’activité de négoce international aété observée en 2009 à Genève. La hausse du pétrole suivie de lahausse du dollar ont engendré unvolume d’affaires élevé. Si les producteurs souffrent du marchéà la baisse, c’est moins le cas destraders. Genève, fidèle à son histoire,conservera ainsi son statut de carrefour mondial du négoce dansles années à venir. Les filiales des compagnies américaines se sont en effet concen-trées ici lors des années 40 ou 50.Durant la Guerre Froide, Genèveoffrait une place neutre pour établirdes relations d’affaires et accéléraitles procédures administratives pourle commerce avec les pays de l’Est. A cette période, l'importance stratégique croissante du Moyen-Orient semble également avoir jouéun rôle. Genève a toujours été l’unedes destinations privilégiées des investisseurs moyen-orientaux. Dansles années 60, les grands marchandségyptiens de coton voulant fuirl’Egypte de Nasser, ont déplacé leursactivités à Genève. Avec la premièrecrise pétrolière (1973-1974), un certain nombre de négociants en pétrole ont fait de même. Dans les années 1990, c’est au tour des sociétés russes d’ouvrir des bureaux àGenève. Ainsi, selon la «Geneva Trading andShipping Association (GTSA)», Genève est aujourd’hui la plaquetournante pour plus de 30% ducommerce mondial de céréales et deblé, 25% du négoce mondial du pétrole, dont 75% du pétrole russe.

Page 48: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Pascal Savoyea fondé ASK SA

«La haute couture de l’emploi» en juillet 1988.Cette société genevoise,

active dans le domaine du recrutement fixe et

temporaire, s’est spécialiséedans le secteur de la banque,

de la finance et des multinationales.

Comment a évolué le marché de l’em-ploi fixe et temporaire en Suisse en2009 et, en particulier, celui du secteurde la banque?Globalement, le marché de l’emploi fixe et temporaire,toutes professions confondues, a fortement souffertl’année dernière, à cause d’une nette baisse de l’em-bauche, provoquée par la crise financière. Dans le seulsecteur bancaire que vous évoquez, les mandats ontdiminué de quelque 40%, le recrutement de nouveauxcollaborateurs ayant été littéralement asséché. Depuis1988, date de création de ma société, je n’ai jamais étéconfronté à une situation aussi difficile dans le domainede l’emploi, qu’il soit fixe ou temporaire.

Quelles ont été les professions les plustouchées?Dans le secteur bancaire, toutes les professions liées àla gestion de fortune et au back-office ont été violem-ment prétéritées. En ce qui concerne les multinationales,ce sont les métiers de trading qui ont enregistré unesituation difficile. Sur un plan plus général, les métiersde l’horlogerie ont connu une cassure nette de l’em-bauche, suivis de tous ceux relevant de la sous-traitanceet, dans une moindre mesure, des métiers de laconstruction et de la grande distribution. En revanche,l’activité de shipping a continué à progresser, grâce àdes contrats réguliers à long terme portant sur de grosvolumes à acheminer.

Quelles sont les tendances actuelles dumarché et ses perspectives? Le marché de l’emploi fixe et temporaire connaît uneréelle embellie depuis le début de l’année 2010, enraison d’une certaine reprise de l’économie et de lameilleure tenue des marchés financiers. Des clients detous les secteurs d’activités, qui avaient stoppé ouannulé leur recrutement en 2009, nous ont à nouveaucontactés, ainsi que nos concurrents, pour leur trouver

rapidement et en nombre de nouveaux collaborateurs.Mais certaines entreprises, et non des moindres, ont dela peine à redécoller et ne pratiquent donc aucuneembauche. Néanmoins, l’évolution du marché de l’em-ploi me semble désormais durable et non le fruit d’unsimple feu de paille, même si le temporaire a plus depeine que le fixe. Autrement dit, nos clients donnentl’impression d’avoir retrouvé une vision d’avenir.

Quels types de difficultés rencontrevotre secteur d’activité?Le marché de l’emploi peine toujours à trouver les profilsexacts qui correspondent aux postes précis recherchéspar les clients. Cette difficulté vient de la tendanceactuelle du recrutement, qui se focalise davantage surla personnalité et les aptitudes psychologiques ducollaborateur, au-delà de ses compétences profession-nelles. De même, nous sommes de plus en plus amenésà rechercher des postulants en dehors des frontièreshelvétiques. Le secteur de l’informatique illustre parfai-tement ce cas de figure, car le marché suisse manquesingulièrement de spécialistes dans le secteur desnouvelles technologies.

Propos recueillis par Didier Planche

46 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«La tendance actuelle du recrutement

se focalise davantage sur la personnalitéet les aptitudes psychologiques

du collaborateur.»

Ressources humaines

© DR

Page 49: Enquête conjoncturelle 2009-2010

47Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

29 réponses dont 27 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

• CA en très forte baisse,mais prévisions

positives pour 2010 • Chute de la rentabilité,stabilisation pour 2010

• Investissements enhausse en 2010

• Effectifs réduits en 2009,augmentés en 2010

L’année 2009 a été trèscontrastée selon les acteursde la branche; elle fut jugée difficilepour la moitié des répondants. Cesecteur a subi directement l’impactde la crise économique; la chutedes affaires entamée en 2008semble toutefois terminée. Les placements d’intérimaires onten effet chuté de 35% durant 2009en Suisse et, outre les réductionsd’effectifs et la gelée des engagements, la branche a égalementsubi des réductions de budgets. Ence début 2010, une légère croissancese fait sentir et une timide reprisesemble prendre le dessus, mais ils’agit d’une vision réactive sur lecourt terme, car des transformationsimportantes sont encore prévuesau sein des entreprises en 2010. La tendance est à l’offre depackage «gestion des ressourceshumaines» afin de leur permettrede se concentrer sur leur cœur demétier. De même, les acteurs quis’en sortent le mieux en période decrise sont ceux qui offrent un service personnalisé à leurs clients.

Page 50: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Directeur général de l’Hôpital de la Tour depuisavril 1982, James B. Bissell

bénéfice d’une formation acquise sur les bancs des

universités de Pennsylvanieet du Michigan dans le

domaine de l’administration et de la santé publique.

Dans quelle mesure le secteur de lasanté a-t-il été touché par la crise éco-nomique?Le secteur de la santé est sans doute celui qui a été lemoins touché par la crise économique. En dépit de cettesituation privilégiée, nous préférons pourtant que laconjoncture soit bonne. Pour ne citer qu’un exemple, endépit de la bonne marche de l’hôpital, cette crise a eneffet repoussé la construction de l’extension de notresite, et cela uniquement en raison de la frilosité desinvestisseurs.

Malgré cet impact sur les investisse-ments, votre secteur s’en sort donc bienet ses fondamentaux restent solides… Effectivement. Les acteurs de la santé sont naturelle-ment très satisfaits d’avoir bien résisté à cette crise éco-nomique. Nous bénéficions d’une croissance des affairesdans les services de santé en raison de l’augmentationde la démographie que l’on connaît à Genève. Actuel-lement, dans le canton, une personne sur dix travailledans le secteur de la santé. Ce dernier contribue doncde manière importante à la bonne marche de l’écono-mie de l’ensemble de la collectivité.

Comment ressentez-vous la pressionsur les coûts de la santé? Ce mouvement a commencé il y a quinze ans déjà. Ils’agit donc d’une tendance lourde, à laquelle nousdevons constamment nous adapter.

Les attaques contre le secteur de lasanté, en raison de l’augmentation desprimes d’assurance, vous touchent-elle? La Suisse est le pays où le système de santé est le meil-leur du monde. La qualité des soins est excellente et lemontant des cotisations aux assurances-maladie reste,malgré tout, raisonnable.

Que pourrait-on faire pour réduire lescoûts? On pourrait réaliser des économies en réduisant letemps passé par les patients dans les services de soinsaigus. C’est malheureusement difficile, car on manquede lits entre ce service et le retour à domicile. On devraitpouvoir raccourcir les durées d’hospitalisation desmalades, par exemple après les accouchements. Chaqueminute de moins en secteur hospitalier réduit aussi lesrisques d’infection, et donc les coûts qui y sont liés. Onpourrait assurément aussi réaliser des économies dansles trente derniers jours des patients très âgés en fin devie, mais il s’agit là d’un sujet délicat. Les trois princi-paux acteurs de la santé devraient, par ailleurs, aussiaméliorer encore leur collaboration pour tendre vers cesobjectifs.

Va-t-on assister à des fusions et regrou-pements dans ce secteur?Ce n’est pas d’actualité. A Genève, le secteur privé esttrès bien implanté et collabore parfaitement avec lesecteur public. Dans ce domaine, l’équilibre me paraîtexemplaire et ne pas nécessiter d’adaptation.

Quelles sont les perspectives dans votresecteur?Les perspectives pour 2010 sont excellentes. Dans le casde l’Hôpital de la Tour, nous prévoyons de doubler nossurfaces de soins et d’hébergement et de créer un centrede médecine du sport le seul de Suisse romande, unsecteur en pleine extension.

Propos recueillis par Pierre-Henri Badel

48 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«La Suisse est le pays où

le système de santé est le meilleur du monde.»

Santé

© Pierre-Henri Badel

Page 51: Enquête conjoncturelle 2009-2010

49Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

20 réponses dont 1 en Production, 2 en Commerce de gros, 2 en Commerce de détail, 1 en Négoce, 9 en Services(conseil, gestion, etc.), 5 en Autres

• CA, rentabilité et investissements stables • Effectifs en forte croissance en 2009, prévision à la haussepour 2010

Dans sa grande majorité, le sec-teur de la santé est représenté

par des PME. Toutefois, un quart desrépondants se classent parmi lesprincipaux employeurs du canton. Le secteur comprend les hôpitaux,les maisons de soins et EMS ainsique les cabinets médicaux. Le secteur de la santé croît en permanence. Le vieillissement de lapopulation contribue à augmenter lenombre de patients âgés. Les progrèsde la médecine élargissent les possibilités de traitement et de fait,alimentent le volume de prestationspar patient, d’où une demande desoins en constante augmentation.En dépit des franchises, les patientsexigent des prestations médicalesde haute qualité. Les prestataires nepouvant se différencier par le prix, laconcurrence se joue sur la qualité,l’équipement et l’offre de prestations.La récession n’a guère d’influencesur cette branche, pour laquelle lademande devrait continuer à croîtreau cours des prochaines années.

Page 52: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 53: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Carlos Moreira est présidentet CEO de Wisekey SA, société qu’il a créée en 1999.Ancien expert en télécommunications, sécurité et réseaux auprès del’ONU, il bénéficie de plus de vingt ans d’expériencedans les systèmes d’information destinés auxgrandes multinationales.

Les économistes sont actuellementtrès partagés quant à l’évolution de laconjoncture économique. Certainssignes de reprise apparaissent, alorsque certains secteurs sont encore forte-ment touchés par la crise. Qu’en est-ilglobalement dans l’informatique? Toutes les sociétés de services professionnels ontété touchées par la crise économique, car laplupart des entreprises ont sensiblement réduitleurs dépenses dans l’informatique.

Votre société a-t-elle été touchée par lacrise économique? Le secteur de la sécurité, dans lequel noussommes actifs, n’a pas été affecté par la crisefinancière. A l’inverse, on peut même dire que cemarché a explosé. En effet, c’est en période decrise que les entreprises ont le plus besoin desécurité informatique.

Avez-vous pris des mesures pouradapter votre modèle d’affaires enfonction de l’évolution du marché? Quand nous avons vu arriver cette vague de fond,nous avons vivement réagi. Mais, au fil du temps,nous avons remarqué qu’il n’y avait aucuneraison de s’en préoccuper, au contraire. Commeles banques ont licencié, nous avons pu engagerdu personnel hautement qualifié à des conditionscorrespondant à leurs compétences. Parallèle-ment, nous avons aussi pu beaucoup investirdans la recherche. La crise nous a donc été profitable.

Les restructurations ont-elles éténombreuses dans votre secteur? Les mouvements auxquels nous avons assistéauraient eu lieu de toute manière, un jour oul’autre. La crise n’a fait que les accélérer. Les restruc -

turations correspondent aussi souvent à deschangements de génération parmi les cadres. Ilest indispensable de passer régulièrement d’unmodèle d’affaires à un autre.

Quelles sont les principales évolu-tions que l’on constate sur votremarché? Dans toute pér iode d’ incert i tude et de cr ise,la sécurité gagne en importance. Dans notresecteur, cela concerne surtout la sécurité d’accès,en particulier lors de grands événements, dans lalutte contre les contrefaçons et la sécurisationdes échanges sur les téléphones portables.

Quelles sont les perspectives d’em-ploi dans votre secteur?Le canton de Genève doit devenir un importantacteur spécialisé dans les centres de données. Ilen a la vocation en raison de la sécurité, de laprotection de la sphère privée, du sérieux et dela qualité du travail fourni. Cette activité pourraitreceler un fort potentiel d’emplois pour unemain-d’œuvre qualifiée dans un large éventail demétiers de l’informatique. A ce titre, il faudraitaussi que les entrepreneurs et les entreprises quise créent soient mieux soutenus et accompagnés.Cela permettrait de réduire fortement le taux dechômage dans le canton.

Propos recueillis par Pierre-Henri Badel

51Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

«Le canton de Genève doit devenir

un important acteur spécialisé dans les centres de données.»

Technologies de l’information et de la communication

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Page 54: Enquête conjoncturelle 2009-2010

53Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

43 réponses dont 2 en Production, 1 en Commerce de gros, 1 en Commerce de détail, 1 en Négoce, 36 en Services(conseil, gestion, etc.), 2 en Autres

Technologies de l’information et de la communication

• CA stable, mais prévisions en forte augmentation pour 2010 • Rentabilité stable,hausse prévue

pour 2010 • Investissements en hausse • Effectifs en hausse en 2009 et en 2010 également

Les technologies de l’informationet de la communication (TIC)

regroupent l’informatique, Internetet les télécommunications. La branche des télécommunications(téléphonie fixe, mobile et Internet)est fortement tributaire de laconsommation privée et donc durevenu disponible. Objet de différentesphases de consolidation, dont ladernière en date est l’acquisition deSunrise par Orange, elle se caractérisepar une forte pression sur les prix etun suréquipement, notamment pourla téléphonie mobile. C’est ainsi quele nombre d’abonnements mobilesen Suisse surpasse le nombre d’habitants. Même si les prix desabonnements ont chuté, ils sont encore relativement élevés par rapportau reste de l’Europe. Face à cettesaturation, la mise en place et l’extension d’un réseau à fibres optiques pour les ménages devraientdurant les prochaines années, accroître les investissements et laconcurrence sur le dernier kilomètre. Au niveau des services informatiques,les besoins s’accélèrent dans presquetous les secteurs, les exigencescroissantes envers la sécurité desdonnées et l’e-commerce dynamisentl’emploi dans ce secteur fortementexternalisé. La Suisse figure parmiles pays ayant les dépenses informatiques par habitant les plusélevées au monde. Par nature, cette branche est uneindustrie de biens de consommation;dépendante des cycles conjoncturels,elle a donc vécu une croissancemoins importante mais sommetoute positive. Pour 60% des sondés,l’année 2009 fut bonne, voire trèsbonne; l’année 2010 devrait voircette évolution se confirmer.

Page 55: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Christian Marich est directeur du Crowne Plaza

Hôtel à Genève. Auparavant,il a été pendant dix ans à la

tête du Beau-Rivage Palace àLausanne. En 2003, il crée,

avec Jean-Jacques Gauer duLausanne Palace et le

banquier genevois René de Picciotto, Majestic

Management Consulting,dont il est le président. Il estégalement administrateur-

délégué du cinq étoiles Chalet RoyAlp.

Quel bilan tirez-vous de l’année 2009? Cela a été la résistance! Le début d’exercice a étéparticulièrement difficile avant que les choses ne senormalisent à partir du second semestre. L’annéeécoulée a également suscité un immense effort d’anti-cipation face à des situations imprévisibles. De fait, lesséjours hôteliers sont littéralement passés de plusieursjours, voire deux semaines, à pratiquement une seulenuit. Toutefois, et c’est encourageant, nous n’avons paseu recours à des licenciements dans des conditions éco-nomiques pourtant plus qu’incertaines.

Quel segment de votre métier a plusparticulièrement souffert de la crise?Je dois dire que la restauration a été littéralementsinistrée. C’est une activité cyclique, étroitement liée àla marche des affaires. L’atonie de l’activité résulte dela nécessité pour les cadres et collaborateurs d’entre-prises d’ajuster leurs dépenses et leur train de vie. Parconséquent, nous avons dû innover et trouver des partsde marché complémentaires, susceptibles de compen-ser les pertes récentes. Mais, comme je le soulignaisplus haut, les choses se stabilisent et reprennent peuà peu des couleurs, bien que je reste extrêmementprudent.

Ainsi, selon vous, la crise n’a pas encoredit son dernier mot? J’estime simplement que nous demeurons, pour laplupart des hôteliers, très vulnérables. Nous ne pouvonsni relâcher notre attention ni nous endormir; la vigilanceet la réactivité doivent rester les maîtres mots en cemoment.

En tant qu’acteur majeur de l’hôtellerieà Genève, avez-vous été confronté à desproblèmes de trésorerie directementliés au resserrement du crédit par l’en-semble des banques commerciales?

Par bonheur, non. Notre gestion financière est saine etrepose le moins possible sur le crédit, de sorte que notrefonds de roulement net n’a pas eu à souffrir de la raré-faction du crédit.

Comment se caractérise la clientèlegenevoise? Je pense qu’elle est restée plus ou moins la mêmequ’auparavant. L’hôtellerie genevoise reste alimentéepar exemple, par la proximité d’événements majeurs,comme ceux qui se tiennent à Palexpo et par cellede Cointrin qui représente, si vous me permettezl’expression, un véritable pourvoyeur de clients issus deséquipages de navigation, de passagers en transit ou detouristes permanents. Les raisons climatiques (casde vols bloqués) constituent également, à certainespériodes, des sources récurrentes de revenus. Sansparler, bien entendu, de l’important volume de congrèstenus à Genève. Par conséquent, les manifestationsdiverses et les congrès de 1000 à 2000 personnesrestent d’importants relais de croissance pour notresecteur.

Quel modèle d’affaires est susceptibled’accroître les parts de marché? Il y a deux manières distinctes d’aborder le problème. Ily a ceux qui effectuent une recherche active de clientspotentiels et font eux-mêmes découvrir l’offre à cesderniers. L’autre modèle s’évertue à constituer dessortes de fonds de nuitées que l’opérateur revend surle marché. Internet y joue un grand rôle. Parallèlement,les visions changent. Il y a quelques années encore, leshôteliers mettaient surtout l’accent sur l’émotion, sur lecaractère suggestif du lieu; aujourd’hui, face notammentà l’intensification de la concurrence, l’aspect pratiqueprend de plus en plus de poids dans la réflexion stratégique.

Propos recueillis par Levi-Sergio Mutemba

54 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Les séjours hôteliers sont littéralement

passés de plusieurs jours, voire deux semaines, à pratiquement une seule nuit.»

Tourisme, hôtellerie, restauration

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Page 56: Enquête conjoncturelle 2009-2010

55Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

34 réponses dont 1 en Production, 5 en Commerce de détail, 1 en Négoce, 18 en Services (conseil, gestion, etc.), 9 en Autres

• CA stable • Rentabilité à la hausse,prévisions optimistespour 2010

• Investissementscontrastés

• Effectifs en baisse,mais reprise prévuepour 2010

Le climat de consommation, lechômage et le pouvoir d’achat

sont d’importants facteurs d’influencesur la demande en restauration et en hébergement. Le cours du change ainsique les conditions météorologiquesjouent également un rôle importantpour les clientèles étrangères. En 2009, la récession a provoqué unnet recul des nuitées dans les hôtelssuisses d’environ 10% pour Genève, et des prix à la baisse. Les hôteliersgenevois ont malgré tout su tirer partides différentes manifestations internationales organisées pour compléter leurs pertes. Le tourisme d’affaires et les offres de luxe ont étéparticulièrement touchés. La restauration a,elle aussi, dû essuyer un recul de sonchiffre d’affaires. Le nombre de réservations de voyages de la part de lapopulation résidente suisse, bien queplus stable, a également reculé en 2009,se soldant par une baisse des prix et unrecul du chiffre d’affaires. En 2008,selon l’Office fédéral de la statistique,83,5% des Suisses ont réalisé unvoyage d’une nuitée ou plus et un tiersont réservé leurs vacances en ligne.Ces pratiques, de plus en plus spontanées, constituent un nouveaudéfi pour les agences. Leur pérennitépasse par la vente de produits sur mesure et un conseil individualisé àforte valeur ajoutée en ligne. De fait laclientèle toujours mieux informée parInternet est plus sélective et sensibleaux prix. En 2010, la hausse du chômage et l’incertitude économiquecontinueront de grever la branche. Une reprise n’est pas attendue avant fin2010. Le redressement de l’économiemondiale devrait se traduire, à partir dela seconde moitié de l’année 2010, parune embellie conjoncturelle et par unehausse de la demande touristique enSuisse d’environ 2% en 2011. Pour les restaurateurs, la situation apparaîtmoins critique qu’il y a un an et les perspectives 2010 sont plutôt positives.

Page 57: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 58: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Jean-Marc Odier est le cofondateur d’Odier Excursions SA. Après un apprentissage d’ébéniste etune première expérience dansl’entreprise familiale Ambulances Odier & Fils, Jean-Marc Odier part sac audos à la découverte dumonde. De retour à Genèveen 1983 avec l’énergie et lavolonté d’entreprendre, âgéde 23 ans, il reprend une formation commerciale et crée avec son père, Odier Excursions SA. Il s’investitparallèlement en politique etsiégera huit ans au Conseilmunicipal de Plan-les-Ouateset douze ans au Grand Conseil.

Comment votre secteur a-t-il traversél’année 2009?D’une manière générale, l ’année 2009 a étéplutôt bonne. Notre entreprise n’a, heureuse-ment pas trop souffert des effets de la cr ise.I l faut d i re que nos act iv i tés se répart issentdans différents secteurs comme le transport depersonnes à mobi l i té réduite, les t ransportsscolaires et l’organisation de voyages en auto-cars. B ien que ne produisant que de fa ib lesmarges, les services réguliers présentent l’avan -tage d’assurer une stabi l i té dans le chiffred’affaires. S’agissant des autres activités, el lesse déplo ient sur un marché intér ieur, qui ,contrairement à l’ industrie, les sociétés expor-tatr ices ou le domaine des produits de luxe,n’est pas directement confronté aux aléas dela conjoncture économique internationale.

Cela signifie-t-il que vous ne rencon-trez pas de difficultés?Bien sûr que non! Mais les di f f icultés aux-quelles nous devons faire face depuis quelquesannées sont d’un autre ordre. La concurrenceétrangère est un des aspects qui nous préoccu-pent le plus. Certains grands groupes présentsdans toute l ’Europe ont racheté plusieursentrepr ises locales. I l est di f f ic i le de faire lepoids face à eux. Ce qui nous sauve peut-être,c ’es t que le marché loca l es t re la t i vementrestreint. I l faut donc une connaissance deproximité pour pouvoir tirer son épingle du jeuet un groupe international n’est pas en mesured’ut i l iser aussi bien cette approche. Nousavons d’ail leurs constaté qu’après avoir tentéde conquéri r certains marchés, ces groupescommencent à revoir leur stratégie, le poissonn’étant pas assez gros pour eux.

Quels sont donc les défis de ces pro-chaines années?Je pense que les entreprises locales de ce secteurdoivent se fédérer et renforcer leur collaborationpour être en mesure de perdurer. Le secteur pro-fessionnel du transport de personnes est consti-tué de petites entreprises et notre marché estsaisonnier. Mieux collaborer en réunissant lesplannings d’exploitation permet de trouver dessynergies, d’optimiser le nombre de jours d’ex-ploitation des véhicules, de réduire les coûts etde résister à la concurrence des sociétés nonimplantées sur notre territoire. L’idée n’est pasnouvelle, mais elle est ambitieuse, car elle seheurte à la nécessité d’une évolution fondamen-tale des mentalités. En effet, le transport de per-sonnes doit faire face à l’évolution de son secteursous pression européenne.

Propos recueillis par Vincent Gillioz

57Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

«Les entreprises locales de ce secteur doivent se fédérer et renforcer

leur collaboration pour être en mesure de perdurer.»

Transports et logistique

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Page 59: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 60: Enquête conjoncturelle 2009-2010

59Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

51 réponses dont 2 en Production, 3 en Commerce de gros, 1 en Commerce de détail, 1 en Négoce, 32 en Services(conseil, gestion, etc.), 12 en Autres

Transports et logistique

• CA et rentabilité enchute libre, stabilisationprévue pour 2010

• Investissements en baisse • Effectifs réduits, consolidation en 2010

La demande des entrepriseslogistiques et des transitaires qui

opèrent à l’international est fortementtributaire du volume d’imports/exports. La logistique et les transportssont de plus en plus externalisés. La pression concurrentielle croissanteet l’érosion des marges ont conduità un assainissement du marché etmené à une augmentation de lataille moyenne des entreprises. Suite au recul sur les marchés internationaux, les volumes detransport ont accusé une forte chuteau niveau des transitaires internatio-naux, des entreprises logistiques etdu transport de marchandises. La situation devrait s’améliorerprogressivement dans la branche,suite à la reprise du commerce mondial. Les entreprises de taille modestedoivent également faire face à laconcurrence d’acteurs puissants telsque La Poste, TNT et autres ex-géantspublics, formant une concurrencebiaisée dans le domaine. Les déménagements ont subi unebaisse de 15% en moyenne en2009. Le transport aérien a été particulièrement touché par la crise,avec une chute de 25% en 2009.(Avec quelques pourcents en moins,l’Aéroport International de Genèves’en sort plutôt bien, nettement au-dessus de la moyenne européenne.) Dès novembre, une reprise s’est toutefois fait sentir.

Page 61: Enquête conjoncturelle 2009-2010

Louis Serex est propriétaireexploitant du Domaine desVallières. Issu d’une famille

de vignerons, il obtient, aprèsune formation d’employé de

commerce, un diplôme de viticulteur et crée le domaine

des Vallières en 1983. Conseiller municipal à Satigny,député au Grand Conseil ou

encore président des vignerons de Genève, il est aujourd’hui responsable du

nouveau groupe agricole commerçant de la CCIG.

L’année 2009 a-t-elle été bonne pourvotre secteur d’activité?D’un point de vue du produit, 2009 est incontes-tablement un excellent millésime. Les vins ont unéquilibre parfait entre acidité et sucre. La parfaitematurité des raisins, tant au niveau aromatiqueque phénolique, a permis, pour les cépagesrouges, de faire des extractions et des cuvagesprolongés. Les vins seront de ce fait assez char-pentés, tant par leurs tannins que par leur tauxd’alcool assez élevé. Un point marquant del’année est une certaine précocité de la date dudébut des vendanges. Nous avions d’abord prévude commencer fin septembre, mais les fortes cha-leurs du mois d’août ont accéléré la maturationet nous nous sommes mis à l’ouvrage dix àquinze jours plus tôt. Les conditions climatiquesétaient optimales pour travailler. Matinéesfraîches idéales pour la vendange et la vinifica-tion des blancs et après-midi secs et ensoleillés.Nous avons ainsi pu réaliser l’ensemble sansstress et au meilleur moment pour chaquecépage.

Avec une telle réussite, vous devezêtre comblé et ne rien espérer demieux pour 2010...Si on s’arrête aux conditions climatiques, on nepeut qu’attendre une météo aussi appropriéeen 2010, mais nos projets se situent plutôt auniveau commercial, car produire est une chose,mais encore faut- i l pouvoir vendre dans debonnes condit ions! Pour être mieux intégrédans l’économie locale, nous venons de créerun groupe «agriculture commerçante» au seinde la CCIG. Nos objecti fs les plus urgentsconcernent les possibil ités d’exportation dansla zone dite franche, frontal ière de Genève.Nous allons également nous positionner pour

être systématiquement consultés lors des nou-veaux projets d’aménagement du canton. Noussouhaitons aussi que l’agriculture commerçantesoit prise en compte dans la Constitution genevoise,où elle a été complètement oubliée.

Vous venez d’évoquer vos prioritésau niveau cantonal. Quelles sont-elles à l’échelle nationale? Je crois que la vie des familles agricoles doit êtrerepensée. Il faut pouvoir utiliser de manière plusjudicieuse les espaces, notamment lorsque plu-sieurs enfants reprennent un domaine. Ensuite,les zones spéciales pour les maraîchers fontl’objet de trop de difficultés administratives pourl’aménagement de serres. Au niveau de nos bâti-ments, un réaménagement des volumes desfermes qui ne sont plus utiles pour le stockagedes récoltes suite à la disparition du bétail, doitêtre possible. Globalement, nous faisons face àdes contraintes qui ne sont plus en phase avecnotre situation.

Propos recueillis par Vincent Gillioz

60 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

«Pour être mieux intégré

dans l’économie locale, nous venons de créer un groupe “agriculture commerçante”

au sein de la CCIG.»

Viticulture et commerce de vin

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Page 62: Enquête conjoncturelle 2009-2010

61Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

13 réponses dont 5 en Production, 2 en Commerce de gros, 4 en Commerce de détail, 1 en Services (conseil, gestion,etc.), 1 en Autres

• CA, investissements eteffectifs stables

• Rentabilité à la hausseet prévisions

optimistes pour 2010

La moitié du canton genevois estconsacré à l’espace rural.

Le secteur est caractérisé par une activité majoritairement cantonale;seul un faible nombre d’acteurs sesont lancés dans l’exportation. Il dépend donc fortement de la conjoncture locale. La part desproduits alimentaires dans les dépenses de consommation ne cessede baisser. Seules exceptions: les labels bio, Terre d’Avenir ou produitsde niche. Genève est le troisièmecanton viticole de Suisse. Satigny estla plus grande commune viticole, 12 cépages y sont vinifiés. Le millésime 2009 a bénéficié debonnes conditions de récolte, notamment grâce à une météo clémente. La Suisse compte parmiles plus grands consommateurs devin dans le monde et se place en 5e position au niveau mondial. La Suisse n'étant pas autosuffisante,elle importe une grande quantité devins pour satisfaire la demande(60% de la consommation). Elle tend à développer sa productionà l’exportation. Cependant, outre la conjoncture, lesecteur souffre d’une législationextrêmement contraignante, augmentant encore la quantité detravail mais pas forcément les revenus.Ceux-ci restent peu attractifs parrapport à d’autres secteurs, n’incitant donc pas la relève à s’engager dans ce domaine d’activité.

Page 63: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 64: Enquête conjoncturelle 2009-2010

63Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

Autres secteurs

Quarante-sept entreprises ayantrépondu à notre sondage ne

correspondent à aucun des secteurs figurant dans cette enquête.Leurs réponses, reproduites ci-contre,confirment la tendance générale.

47 réponses dont 7 en Production, 4 en Commerce de gros, 2 en Commerce de détail, 21 en Services (conseil, gestion,etc.), 13 en Autres

Page 65: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 66: Enquête conjoncturelle 2009-2010

65Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

Résultats globaux

65Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

773 réponses dont 103 en Production, 43 en Commerce de gros, 99 en Commerce de détail, 11 en Négoce, 440 en Services (conseil, gestion, etc.), 77 en Autres

Page 67: Enquête conjoncturelle 2009-2010
Page 68: Enquête conjoncturelle 2009-2010

«Vouloir introduire des normes qui n’existent nulle part ailleurs aurait de graves conséquences sur l’emploi,

la valeur ajoutée et les recettes fiscales.»

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Les membres ont la parole | GROUPEMENT DES BANQUIERS PRIVÉS GENEVOIS

Perspectives de la place financière suite aux engagements du Conseil fédéral du 13 mars 2009

Edouard Cuendet est secré-taire général du Groupementdes banquiers privés genevoiset conseiller juridique de l’Association des banquiersprivés suisses. Après avoir obtenu une maturité classiqueau Collège Calvin à Genève,Edouard Cuendet est allé étudier le droit à l’Universitéde Berne. Il a ensuite accompliun stage d’avocat auprès duTribunal de première instancede Genève et de l’Etude Mentha Maystre Morand &Amsler. En juin 1999, EdouardCuendet a rejoint le Groupementdes banquiers privés genevoisen tant que premier secrétaireet l’Association des banquiersprivés suisses en qualité de secrétaire général adjoint.

Cela fait une année que le Conseil fédéral a annoncé savolonté de retirer ses réserves relatives à l’art. 26 du

Modèle de convention fiscale de l’OCDE. Cette décision a étéprise suite aux pressions massives exercées par les grandespuissances économiques réunies au sein du G20. En clair, celasignifie que notre pays acceptera, dans les conventions dedouble imposition (CDI) qu’il signera à l’avenir avec des Etatstiers, d’échanger des informations dans des cas relevant de lasoustraction d’impôts et plus seulement dans des cas d’escro-querie fiscale. Suite à ses engagements du 13 mars 2009, le Conseil fédérala entamé les discussions en vue de la révision des CDI. En l’état,des négociations ont été conduites, entamées ou prévues avecenviron trente Etats. Le Conseil fédéral a publié les cinq premiersMessages en novembre 2009 et le Parlement fédéral en débat-tra durant les sessions de printemps et d’été 2010. Un éventuelréférendum pourra ensuite être lancé.

Informations obtenues illicitementLes vols de données bancaires auprès de banques suisses ontcréé un émoi considérable dans notre pays et ont failli mettreà mal la procédure de ratification de nouvelles CDI, notammentavec la France. Ces déplorables affaires démontrent l’absoluenécessité pour la Suisse de se doter d’une Loi fédérale sur l’en-traide administrative en matière fiscale qui fasse interdiction ànos autorités de collaborer avec l’étranger sur la base dedemandes fondées sur des informations obtenues illicitement. Alors même que la Suisse n’a pas achevé la procédure d’adop-tion des nouvelles CDI, des voix se font entendre pour réclamerune «Weissgeldstrategie», selon laquelle les banques suissesdevraient renoncer à accueillir des fonds lorsque l’honnêtetéfiscale des clients ne pourra pas être prouvée. Or il n’est pasréaliste d’exiger l’obtention d’une telle preuve formelle. Aucunebanque dans le monde n’est soumise à une telle exigence.Vouloir introduire des normes qui n’existent nulle part ailleursaurait de graves conséquences sur l’emploi, la valeur ajoutéeet les recettes fiscales. En Suisse, certains réclament aussi la suppression, sur le planinterne, de la différence entre soustraction et fraude fiscale.

Le moment d’émettre une telle idée est particulièrement malchoisi, car on court le risque de se détourner des questions cen-trales pour la place financière suisse, en particulier les négo-ciations internationales. On ne répétera jamais assez que lesystème fiscal suisse est fondé sur un subtil équilibre entre ledroit du citoyen à la protection de sa sphère privée et la néces-sité pour l’Etat de pouvoir effectuer les contrôles nécessaires.Les autorités ne sont pas démunies dans la mesure où ellesdisposent de plusieurs garde-fous, dont un impôt anticipé à35%, des amendes très fortes infligées aux contrevenants etdes délais de prescription particulièrement longs. Evitonsd’ajouter de la confusion dans un débat déjà complexe!

Respect de la sphère privéeLes développements qui précèdent amènent à la conclusionsuivante: le secret professionnel du banquier est un atoutimportant pour la place financière suisse. Ce secret ne peut passe réduire à son seul volet fiscal. Le respect de la sphère privéefinancière doit être maintenu, au nom de la confiance que lesclients des banques suisses ont accordé, depuis des décennies,à la stabilité et à la fiabilité de nos institutions et de notresystème juridique. Les contours de ce devoir de confidentialitésont toutefois amenés à évoluer, comme ils l’ont été par lepassé. L’élargissement du champ de la coopération internationale enmatière fiscale, conformément aux engagements du Conseilfédéral de mars 2009, constitue une illustration de cette capa-cité d’adaptation. Toutefois, si le secret bancaire tend à perdreun peu de sa vigueur, il faut alors réfléchir à des mesures, eninterne, pour améliorer la compétitivité de la place financière,secteur économique vital pour notre pays. Cela passe notam-ment, par la suppression du droit de timbre d’émission et denégociation qui constitue un handicap majeur pour le déve-loppement de la place financière en comparaison internatio-nale. Il faut avoir le courage d’entreprendre ces réformes avantque d’autres centres financiers ne fassent main basse sur desparts de marchés dans le cadre de ce qu’il faut bien appelerune guerre économique.

Edouard Cuendet

© DR

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«L’Evénement économique d’automne de la CCIG nous donne l’occasion de prouver que notre activité est

ouverte au monde économique.»

69Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

Les membres ont la parole | CENTRE INTERNATIONAL DE CONFÉRENCES GENÈVE

Le CICG cultive «l’esprit de Genève»

Sophie Dubuis est directricedu Centre international deconférences Genève (CICG)et du Centre de conférencesde Varembé (CCV) depuis le1er août 2008. Elle a débuté sacarrière dans l’hôtellerie avantde participer aux débuts del’exploitation de Forum Fribourg en 1999. Avant d’arriver au CICG, elle aété sous-directrice à Palexpo,en charge du lancement denouvelles manifestations. Elleest diplômée de l’Ecole suissede tourisme de Sierre et deHEC Genève.

L ’année 2009 a été une année surprenante etréjouissante! Le Centre international de confé-rences Genève (CICG) a vu son chiffre d’affaires aug-menter et de nombreux projets se réaliser. La mise enplace du plan d’affaires, en 2008, permettait déjà de seprojeter vers un avenir, certes rempli de défis, mais essen-tiellement stimulant. Ce fut également l’occasion de fixernotre mission: accueillir les conférences liées à la Genèveinternationale, en assurant une gestion saine de l’exploi-tation et en travaillant étroitement avec les acteurslocaux. Piloté par la Confédération suisse et l’Etat deGenève, le CICG représente un outil d’accueil fondamen-tal qui se doit d’être intégré dans le monde diplomatiqueet dans la vie économique. Dans un contexte très com-pétitif, nous avons développé une gestion transparente,utilisant systématiquement les outils à disposition pouraméliorer la qualité de service et intensifier la commer-cialisation du centre.

L’esprit de Genève2009 fut également l’année de la 7e conférence minis-térielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).Cet événement hors du commun, durant lequel les aviset philosophies s’entrechoquent, a été une expérienceforte et prouve encore une fois, la qualité de la politiqued’accueil suisse. A la suite de cet événement, PascalLamy, directeur général de l’OMC, déclarait sur son blog:«Nous avons navigué en eaux calmes. Peut-être y a-t-ilbien un “esprit de Genève”. […] Je dois dire que nosamis suisses ont fait un superbe travail pour que tout sedéroule sans heurts sur le plan logistique.» Les 3700délégués, grâce à la qualité de l’accueil genevois (hôtels,aéroport, restaurants, transport, police…) et à la cohé-sion entre les différents partenaires, auront pu échangersereinement sur les questions qui les préoccupent.

Des partenaires performantsAu vu des exigences croissantes de nos clients et dudéveloppement de nos concurrents, nous avons décidé

de travailler avec des partenaires pour lesquels laqualité et la transparence sont des valeurs prioritaires.En 2010, l’accent sera mis sur une redéfinition de nospartenariats. En ce sens, nous avons accueilli, en débutd’année, un nouvel exploitant pour notre service derestauration, le MIP étant géré par l’équipe dynamiquede l’hôtel Crowne Plaza. Si le changement reste parfoisun phénomène mystérieux, nous sommes satisfaits deconstater que de le gérer avec un partenaire profes-sionnel nous permet de traverser au mieux cette tran-sition. Dans un esprit d’amélioration constante, noussommes conscients que la satisfaction de nos clientspasse indubitablement par la qualité de nos parte-naires avec qui nous désirons, aujourd’hui, mettre enplace de solides passerelles.

S’ouvrir aux autresNotre mission première est liée à la Genève inter-nationale et diplomatique. Cependant, nous voulonsgarder un subtil équilibre entre cette dimension etles événements dits «privés», qu’ils soient interna-tionaux, nationaux ou locaux. Ceux-ci représentent20% de notre clientèle et permettent au CICG decompléter favorablement l’offre de Genève. Lacohabitation de ces deux univers est essentielle audéveloppement et au maintien de la position denotre destination dans le tableau du tourismed’affaires. L’Evénement économique d’automne dela CCIG nous donne d’ailleurs l’occasion de prouverque notre activité est ouverte au monde écono-mique. A la lueur des relations que nous entre -tenons avec nos partenaires et nos clients, nousavons toutes les raisons de nous réjouir de pouvoirdessiner l’avenir de Genève et de son tourisme dansun environnement aussi positif. Car, au centre detout ce qui nous anime professionnellement, noussavons que ce qui compte le plus, ce sont les êtreshumains.

Sophie Dubuis

© DR

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Page 72: Enquête conjoncturelle 2009-2010

«Compte tenu de la rareté de l'offre dans l'immobilier de rendement, le nombre de transactions

a diminué d’environ 30% en 2008 par rapport à 2007, tendance confirmée en 2009.»

71Enquête conjoncturelle annuelle 2009 - 2010

Les membres ont la parole | RÉGIE BROLLIET

Le marché immobilierde rendement en Suisse

Françoise Bornert, responsable du service ventesimmeubles au sein de Brolliet SA, a plus de vingt années d’expérience dans l’immobilier de rendementà Genève et en Suisse romande. Licenciée ès sciencespolitiques, elle est égalementmembre de la Chambre suissed’experts en estimation immobilière (CEI).

Marché d’acquéreurs depuis le krachboursier 2001-2002Après une longue traversée du désert dans les années 90due aux excès de crédit des années 80, l’immobilier derendement a regagné la confiance des investisseurs autournant du millénaire, à la faveur des incertitudes géo-politiques (attentats du 11 septembre, guerre en Irak) etfinancières. Un nombre toujours croissant d’investisseursa délaissé la Bourse et donc les actions, pour chercherdes alternatives présentant un profil risque-rendementéquilibré et laissant espérer une plus-value à long terme. La récente crise financière devenue économique a incitéla BNS à adopter une politique expansionniste depuisl’automne 2008. Cette politique, qui a conduit à unebaisse historique des taux d’intérêts hypothécaires, nepourra pas être maintenue indéfiniment sans risque d’in-flation. Le manque de visibilité sur l’évolution de la situa-tion économique soutient l’aversion au risque manifestéepar de nombreux investisseurs. Dans ce contexte, l’immobilier en général et l’immobilierde rendement en particulier, a retrouvé son rôle de valeurrefuge, alors que la plupart des placements financierssubissaient un de leurs plus sévères reculs depuis lesannées 30. Les placements immobiliers offrent en effetdes perspectives intéressantes, tant du point de vue durendement que de la diversification des risques et de laplus-value escomptée. Très peu corrélés avec les actionset les obligations, les actifs immobiliers offrent une trèsgrande stabilité grâce à l’encaissement régulier des loyers.

Envolée des prixLe retour massif des investisseurs vers la pierre a entraînéune hausse substantielle des prix et donc une diminutiondes rendements. Les propriétaires ne sont pas pourautant motivés à vendre, car ils craignent également d’in-vestir dans les marchés financiers. Le marché immobilierde rendement est donc très asséché. Le nombre de trans-actions a diminué d’environ 30% en 2008 par rapportà 2007. La tendance s’est confirmée en 2009.

Les performances des fonds immobiliers témoignentégalement de l’engouement pour les placements finan-ciers basés sur la pierre. Les rendements par rapport auxcours de Bourse ont eu tendance à baisser depuis 2003. Le tableau ci-dessous montre l’évolution des taux decapitalisation utilisés par l’AFC pour déterminer la valeurfiscale des immeubles locatifs dans le cadre du calcul del’impôt immobilier complémentaire et de l’impôt sur lafortune. Il reflète la hausse des prix des immeublesdepuis le début des années 2000.

Rappelons que plus le taux de capitalisationest bas, plus la valeur est élevée.

Toutefois si les périodes de taux d’intérêts bas favorisentles achats immobiliers, elles peuvent engendrer des excèssur les marchés des hypothèques et une envolée desvalorisations de l’immobilier. Il s’agit donc de calculerle rendement net de l’opération hors charge hypothé-caire, sans tenir compte de l’effet de levier que permet-tent d’obtenir les taux bas. Il ne faut pas oublier, eneffet, que lorsque les taux remonteront, la rentabilitédes immeubles diminuera et leur valeur en sera affectée.On est enclin à penser que si les rendements des pla-cements financiers retrouvent une certaine attractivité,le marché pourrait devenir plus liquide. Néanmoins,nous ne saurions augurer d’un retournement à courtterme.

Françoise Bornert

© DR

2000 8,50% 8,50%2002 8,11% 8,27%2004 6,70% 8,24%2006 6,05% 6,99%2008 4,96% 6,75%2009 4,96% 6,37%

Immeubles delogement– de 20 ans

Immeubles delogement+ de 20 ans

Source: Loi en application de la Loi sur l’imposition des personnes physiques (LIPP III) – impôt sur la fortune – D3 13.01

Page 73: Enquête conjoncturelle 2009-2010

L a croissance économique mondiale est de retour. La reprise estimpressionnante aux Etats-Unis et dans les pays émergents, mais peu

spectaculaire en Europe. La Suisse, qui a réussi à traverser cette grandecrise économique en souffrant moins que les autres, renoue égalementavec une croissance appréciable. Pourtant, on a de la peine à se réjouircar les Etats confrontés à leur surendettement semblent trouver lesréponses à leurs problèmes dans des valeurs que l’on croyait oubliées:repli sur les intérêts nationaux et régionaux, protectionnisme sous labelmoral ou éthique, réglementations plus fortes, taxations imaginatives(sur les flux de capitaux ou les bonus), recours à la création d’inflation,etc. Le paradigme économique, né dans les années 80 et qui a façonnéla mondialisation, s’effrite à vue d’œil.

Sur ce nouvel échiquier mondial, la Suisse et le canton de Genève –moins de 1% et respectivement moins de 0,1% du PIB mondial – sem-blent dénués de pouvoir pour influencer la partie en leur faveur. Afin dedéfendre nos pions, trois éléments doivent donc rester gravés dans lesesprits.

Premièrement, notre économie helvétique est fortement dépendante del’évolution de nos marchés extérieurs. Au niveau national ou genevois,les exportations représentent entre 40 et 50% du produit intérieur brut.Autant dire que la valeur de notre monnaie ou la vigueur de la demandeextérieure pour nos produits influencent fortement notre croissance. Mal-heureusement, aucune de ces deux variables n’est entre nos mains.Certes, la Banque nationale suisse tente de freiner l’inévitable renché-rissement du franc suisse, mais dans un monde aux abois, aucune autrebanque centrale ou aucun gouvernement ne se satisfera de l’aider à affai-blir le franc suisse pour stimuler nos exportations. Nous n’avons doncpas d’autres solutions que de continuer à favoriser la diversification denos marchés d’exportations (de ce point de vue, le canton de Genève est

mieux placé que l’économie suisse; les exportations genevoises vers l’UEreprésentent environ 40% du total des exportations, alors qu’au niveaunational, le ratio dépasse les 60%) et, surtout, de maintenir la compéti-tivité et les marges de nos entreprises.

Deuxièmement, si au niveau national, la contribution du secteur financierau produit intérieur brut est déjà importante (environ 14%), elle estdéterminante pour le canton de Genève: environ 25%! Genève ne peutpas se permettre de perdre la guerre de la gestion de fortune et du secretbancaire, sous peine de remettre en question ses créations d’emplois,ses recettes fiscales et ses acquis sociaux (les dépenses par habitant del’administration cantonale dans le secteur de la prévoyance sociale repré-sentent environ 22% des dépenses totales et se situent nettementau-delà de la moyenne suisse et de celle du canton de Zurich).

Enfin, troisièmement, si les équilibres budgétaires suisses ont été relati-vement peu déstabilisés par la crise, grâce à une gestion attentive desdeniers publics, à une flexibilité plus grande des acteurs économiques età de judicieuses décisions de politique monétaire, les pays européenssouffrent de profonds déséquilibres budgétaires et sont avides de recettesfiscales. Ne mimons donc pas les réflexes fiscaux de nos voisins. Rappe-lons, pour Genève, deux chiffres majeurs pour l’équilibre de ses financespubliques et pour sa croissance domestique: 5% des contribuables ramè-nent près de 50% des recettes fiscales totales sur le revenu et 50% desdépenses de consommation sont réalisés par 20% des contribuables lesplus taxés. Ne tarissons pas cette source de revenus avec de mauvaisespolitiques fiscales.

La Suisse et Genève ont traversé la pire crise économique mondialedepuis la Seconde Guerre mondiale avec moins de douleur que le restedu monde. Pourtant, malheureusement, l’avenir ne s’en trouve pas sim-plifié. Les enjeux conjoncturels se sont transformés en enjeux structurelset cela nécessite que nous ne nous trompions pas de cible face auxmenaces envers notre compétitivité.

Michel Juvet

72 Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

Opinion

Réussir la sortie de crise

Michel Juvetmembre du comité de direction et directeur de larecherche de la Banque Bordier & Cie

© François Filliettaz

«Genève ne peut pas se permettre de perdre la guerre de la gestion de fortune

et du secret bancaire.»

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