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ANALYSE DE LA
GOUVERNANCE DU
SECTEUR AGRICULTURE
EN RD CONGO
RAPPORT FINAL
Juin 2011
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
2
Le présent rapport, établi pour le compte de la CTB – Agence belge pour le
développement, ne reflète pas nécessairement les idées de celle-ci.
Il n’engage que ses auteurs.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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SIGLES ET ACRONYMES
AAPV Appui à l’Amélioration de la Production Végétale
AEPA Alimentation en Eau Potable et Assainissement
AFEK Appui à la Fourniture de l'Electricité à la ville de Kisangani
AGR Activités Génératrices de Revenus
ALLIPAM Alliance Paysanne de Maniema
APEFE Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger
ASS Appui au Secteur Semencier
BAD Banque Africaine de Développement
BDD Bureau Diocésain de Développement
CARG Conseil Agricole et Rural de Gestion
CDF Franc Congolais (mai 2011 : 1 EUR = 1.300 CDF)
CDI Centre de Développement Intégral
CDL Comité de Développement Local
CDMT Cadre des Dépenses à Moyen Terme
CDV Comité de Développement Villageois
CEDEF Convention sur l’Elimination des toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes
CGIAR Consultative Group on International Agricultural Research
CLD Comité Local de Développement
CNONG Conseil National des ONG
COOPEC Coopératives d’Epargne et de Crédit
COPACO Confédération des Producteurs Agricoles du Congo
COPADEM Coopérative de Production Agricole pour le Développement de Maniema
COPEMECO Confédération des Petites et Moyennes Entreprises Congolaises
COPROSEM Conseil Provincial de Semences
COSOP Country Strategies and Opportunities Paper
CPPD Conseil Provincial de Planification et de Développement
CRONG Coordination Régionale des ONG
CSC Cahier Spécial des Charges
CTB Coopération Technique Belge
CTRAP Comité Technique de la Réforme de l’Administration Publique
CVD Comité Villageois de Développement
DAPP Direction de l’Analyse, de la Planification et de la Prospective
DG D Direction Générale pour le Développement
DGRAD Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales
DR Développement Rural
DRP Directions des Recettes de la Province
DSCRP Document Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté
ENA Ecole Nationale de l’Administration
ESA Etude du Secteur Agricole
ETD Entités Territoriales Décentralisées
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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FAO Food and Agriculture Organisation of the United Nations
FBSA Fonds Belge pour la Sécurité Alimentaire
FEC Fédération des Entreprises du Congo
FED Fonds Européen pour le Développement
FIDA Fonds International pour le Développement et l’Agriculture
FLEGT Forest Law Enforcement Governance and Trade
FOPAKO Force Paysanne du Kongo central
GT 15 Groupe Thématique 15 (sur l’agriculture et le développement rural)
GTZ Geselschaft für Technische Zusammenarbeit
IDH Indicateur pour le Développement Humain
IMF Institution de Micro-Finance
INADES Institut Africain pour le Développement Economique et Social
INERA Institut d’Etudes et de Recherches Agronomiques
IFPRI International Food Policy Research Institute
ISCO Impreza Servisi Coodinati (ONG italienne)
ISEA Institut Supérieur des Etudes Agronomiques
LFW Fédération Luthérienne Mondiale
MAPE Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage
NEPAD New Partnership for Africa’s Development
OCDE Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non-Gouvernementale
OP Organisation Paysanne
OSC Organisations de la Société Civile
PACEBCO Projet d’Appui à la Conservation des Ecosystèmes du Bassin du Congo
PAIDECO Programme d’Appui aux Initiatives de Développement Communautaire
PAP Plan d’Actions Prioritaires
PARRSA Projet d’Appui à la Réhabilitation et la Relance du Secteur Agricole
PARSAR Projet d’Appui à la Réhabilitation du Secteur Agricole et Rural
PDAP Plan de Développement Agricole Provincial
PDDAA Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
PGAI Plate-forme pour la Gestion de l’Aide et des Investissements
PIB Produit Intérieur Brut
PIC Programme Indicatif de Coopération
PIRAM Programme Intégré de Réhabilitation de l’Agriculture dans la Province du Maniema
PNAE Plan National d’Action Environnementale
PNB Produit National Brut
PNIA Plan National d’Investissement Agricole
PNSA Plan National pour la Sécurité Alimentaire
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPP Purchasing Power Parity
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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PRAPE Programme de Réhabilitation de l’Agriculture dans la Province de l’Equateur
PRAPO Programme de Réhabilitation de l’Agriculture en Province Orientale
PREFED Programme Régional de Formation et d’Echanges pour le Développement
PREPICO Programme de Réhabilitation et d’Entretien des Pistes en RD Congo
PRESAR Projet de Réhabilitation du Secteur Agricole et Rural
PRODAP Programme régional d’aménagement intégré du lac Tanganyika
PTF Partenaires Techniques et Financiers
PUR Plan d’actions d’Urgence et de Réhabilitation
RDC République Démocratique du Congo
REDD Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation
SENASEM Service National des Semences
SNV Service National de Vulgarisation
SoCiKa Société Civile du Kasaï
SWOT Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats
UCAG Unité Conjointe d’Appui à la Gestion
UNAP Unité Nationale d’Appui aux projets PAIDECO
UPKA Union des Producteurs de Kasongo
UPLP Union Paysanne de Lutte contre la Pauvreté
USAID United States Agency for International Development
USD Dollar des Etats Unis (mai 2011 : 1 EUR = 1,43 USD)
UWAKI Union des femmes paysannes de Kindu
VERT Volontaires pour les Ecosystèmes Recyclés Toujours
VIC Vlaams Internationaal Centrum
VSF Vétérinaires Sans Frontières
VVOB Vlaamse Vereniging voor Opleidingen in het Buitenland
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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TABLE DES MATIERES
Sigles et acronymes .................................................................................................. 3
Table des matières ................................................................................................... 6
Liste des tableaux ..................................................................................................... 8
Liste des schémas ..................................................................................................... 8
Liste des encadrés .................................................................................................... 8
1. RÉSUMÉ ......................................................................................................... 9
2. INTRODUCTION .............................................................................................. 13
2.1. Mise en contexte de l’étude .......................................................................... 13
2.2. Objectifs de l’étude ....................................................................................... 15
2.3. Concept de la gouvernance ........................................................................... 16
2.4. Méthodologie de l’étude ............................................................................... 17
2.5. Acquis et limites du concept et de l’organisation de l’étude ........................ 19
3. LES POLITIQUES ET STRATÉGIES DU SECTEUR AGRICULTURE .................................. 21
3.1. Eléments du contexte politique et économique ........................................... 21
3.2. Les stratégies de développement et du secteur de l’agriculture .................. 26
3.3. De la politique aux programmes structurants .............................................. 30
3.4. Les politiques thématiques et de secteurs connexes .................................... 31
3.5. Le climat entrepreneurial .............................................................................. 35
4. ANALYSE INSTITUTIONNELLE ET ORGANISATIONNELLE ........................................ 37
4.1. Les acteurs clés .............................................................................................. 37
4.2. Le ministère chargé de l’Agriculture ............................................................. 41
4.3. Le Conseil Agricole et Rural de Gestion ......................................................... 44
4.4. Autres eléments d’analyse ............................................................................ 46
5. LES MODES ACTUELS DE GESTION .................................................................... 50
5.1. Mécanismes de planification ......................................................................... 50
5.2. Gestion financière .......................................................................................... 53
5.3. Modes de gestion des ressources humaines ................................................. 57
5.4. Mécanismes de suivi ...................................................................................... 61
6. LES PROGRAMMES ET MÉCANISMES D’APPUI ..................................................... 62
6.1. Les programmes opérationnels..................................................................... 62
6.2. Les programmes d’appui au renforcement de la gouvernance .................... 65
6.3. Leçons retenues ............................................................................................. 66
6.4. Les mécanismes de concertation et de dialogue politique ........................... 67
6.5. Alignement et harmonisation ....................................................................... 68
7. ELÉMENTS STRATÉGIQUES POUR UN RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE........... 70
7.1. Les défis majeurs ........................................................................................... 70
7.2. Les facteurs et dynamiques de changement ................................................. 73
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
7
7.3. Les opportunités et les risques pour le PIC .................................................... 78
7.4. L’intégration des thèmes transversaux ........................................................ 81
8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ............................................................ 83
8.1. Conclusions .................................................................................................... 83
8.2. Recommandations relatives au montage de mise en œuvre du PIC ............. 85
8.3. Recommandations opérationnelles pour les interventions .......................... 92
8.4. Recommandations pour la concertation et le dialogue politique ................ 97
9. ANNEXES ..................................................................................................... 99
9.1. Termes de référence de l’étude ..................................................................... 99
9.2. Déroulement de la mission ............................................................................ 105
9.3. Personnes rencontrées .................................................................................. 121
9.4. Documents consultés .................................................................................... 139
9.5. PV des ateliers d’analyse ............................................................................... 145
9.6. PV de l’atelier de restitution locale ............................................................... 176
9.7. PV de la réunion de restitution finale ............................................................ 184
9.8. Découpage administratif dans les zones de concentration du PIC ............... 187
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Acquis et limites du déroulement de l’étude ...................................................................... 20
Tableau 2 : Données socio-économiques ................................................................................................ 22
Tableau 3 : Paramètres dans les 4 provinces de concentration ............................................................. 22
Tableau 4 : Compétences des provinces liées à l’agriculture (Constitution, Articles 202 et 203) ......... 24
Tableau 5 : Les paliers de décentralisation et de déconcentration ........................................................ 25
Tableau 6 : Classement de la RDC dans le rapport « Doing business » de la Banque mondiale ............. 36
Tableau 7 : Les acteurs clés du secteur de l’agriculture ........................................................................ 40
Tableau 8 : Domaines de chevauchement entre MAPE et Ministère du Développement rural ............ 46
Tableau 9 : Evolution de la part du secteur agricole dans les dépenses publiques (x million CDF) ...... 53
Tableau 10 : Les effectifs du MAPE .........................................................................................................57
Tableau 11 : Les axes de la réforme de la Fonction publique ................................................................. 60
Tableau 12 : Principaux projets dans le secteur agricole dans les 4 zones de concentration du PIC ..... 65
Tableau 13 : Les défis du cadre légal, politique et socio-économique .................................................... 71
Tableau 14 : Les défis relatifs aux parties prenantes .............................................................................. 72
Tableau 15 : Les défis relatifs aux modes de gestion ..............................................................................73
Tableau 16 : L’intégration des thèmes transversaux ............................................................................. 82
Tableau 17 : Avantages comparatifs des 4 provinces ............................................................................ 90
Tableau 18 : Calendrier général de l’étude ........................................................................................... 106
Tableau 19 : Déroulement détaillé des rencontres ............................................................................... 120
Tableau 20 : Personnes rencontrées..................................................................................................... 138
Tableau 21 : Découpage administratif .................................................................................................. 187
LISTE DES SCHEMAS
Schéma 1 : Les trois dimensions de la gouvernance ............................................................................... 17
Schéma 2 : La chaîne de planification en RD Congo .............................................................................. 50
Schéma 3 : Les dimensions d’un programme ........................................................................................ 79
LISTE DES ENCADRES
Encadré 1 : Les 10 principes de l’OCDE pour l’engagement dans les Etats fragiles ................................. 23
Encadré 2 : Extrait de la Note de politique agricole ...............................................................................73
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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1. RESUME
1.1. Context et objet de l’étude
Fin 2009, les partenaires congolais et belges ont signé le nouveau Programme Indicatif de
Coopération (PIC), qui encadre les actions de développement de 2010 à 2013. Le PIC 2010-2013
compte investir un budget de 300 à 400 M d’€, principalement dans les secteurs i) de l’agriculture,
ii) des pistes et bacs, et iii) de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. La
partie belge et la partie congolaise ont convenu d’ailleurs que la réalisation des objectifs en
matière de la reconstruction de l’Etat et de la bonne gouvernance est importante pour verrouiller
le progrès en matière de développement. C’est ainsi que le renforcement de la gouvernance dans
les trois secteurs de concentration est inscrit comme un objectif spécifique. Avant de lancer les
programmes sectoriels, une étude sur la gouvernance est donc menée pour chacun des secteurs.
Le présent rapport présente l’état des lieux, les analyses et recommandations relatifs à la
gouvernance dans le secteur de l’agriculture.
Le programme de relance de l’agriculture, préconisé par le PIC 2010-2013, compte réaliser des
actions concrètes dans quatre zones de concentration : la totalité de la Province du Kasaï Oriental,
deux districts dans la Province de Bandundu, le district de la Tshopo en Province Orientale et le
Sud de la Province de Maniema. Une approche programmatique devrait permettre d’appuyer le
développement des politiques et stratégies nationales, ainsi que du cadre institutionnel. Le
programme d’appui dans le secteur des pistes et bacs se concrétisera dans les mêmes zones de
concentration et viendra en appui à la relance de l’agriculture.
La présente étude a analysé la gouvernance du secteur par rapport à quatre dimensions :
� La gouvernance du cadre politico-institutionnel, législatif, juridique et socio-économique ;
� La gouvernance institutionnelle et organisationnelle des acteurs principaux du secteur,
tant de la sphère publique, associative et privée ;
� Les mécanismes et outils de gestion ;
� Les mécanismes de coordination et d’articulation.
L’analyse concerne d’abord le niveau local (secteur et territoire) et le niveau intermédiaire
(district et province). Les différentes zones de concentration du PIC ont fait l’objet d’une visite
d’au moins une semaine et plus de 400 personnes ont été interviewées. Des ateliers d’analyse
participative dans chacune des zones et au niveau national ont permis d’enrichir les constats et
recommandations.
1.2. Constats et analyses
La RDC dispose d’un potentiel agricole énorme, grâce à ses conditions climatologiques et
hydrologiques et la disponibilité de plus de 80 millions d’hectares de terres cultivables, dont
moins de 15% sont aujourd’hui mises en valeur. L’agriculture occupe plus de 75% des Congolais,
mais la performance a connu une détérioration depuis déjà 30 ans, caractérisée par une chute
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
10
libre des exportations de produits agricoles et une baisse de la production vivrière avec près de
20%, résultant en une situation d’insécurité alimentaire et monétaire qui touche aujourd’hui plus
de 70% de la population.
La relance de l’agriculture est aujourd’hui freinée par la faible gouvernance du secteur, qui est une
contrainte essentielle pour dépasser le niveau de l’agriculture de subsistance et la gestion de la
précarité et des conflits. Les dynamiques et pratiques actuelles ne sécurisent pas les investisseurs,
les producteurs ou les commerçants ; elles rendent difficiles l’accès aux intrants, au capital, aux
compétences techniques et conseils et aux marchés. Dans ce contexte, le métier de l’agriculture
(et ses métiers connexes) n’attire pas les jeunes ou les plus dynamiques, et ceux qui sont
contraints de l’appliquer évitent de prendre des risques, limitent leur production aux besoins du
marché local et n’investissent pas dans une croissance durable de leur activité.
Cette faible gouvernance est liée, entre autres, à :
a. Des facteurs juridiques et politiques : un cadre législatif encore incomplet, un portage
politique très partiel des réformes et de la priorisation affichée du secteur, un
chevauchement des attributions entre ministères et entre le niveau central et le niveau
décentralisé, une démarche de décentralisation qui est encore très timide, une faible
application des textes réglementaires…
b. Des services publics qui ne sont pas à même d’offrir un encadrement adéquat au monde
rural, dû, d’une part, à l’absence totale d’une politique ou praxis de valorisation des
ressources humaines, d’équipement ou de moyens de fonctionnement, mais, d’autre
part, encore renforcé par une érosion des valeurs dans plusieurs services, ainsi que par
l’ambiguïté de leur rôle comme régulateur, encadreur, mais aussi percepteur de taxes.
c. La généralisation des tracasseries, taxes et impôts, de façon arbitraire, par une multitude
de services qui ne semblent soumis à aucun règlement précis et connu, ni à un contrôle
adéquat ou un régime disciplinaire.
d. La faible structuration du monde paysan et de la société civile en général.
Les engagements de l’Etat, ainsi que des bailleurs, pour renforcer cette gouvernance sont encore
disparates, peu concertés et faiblement soutenus dans leur mise en œuvre. Les dispositifs
d’harmonisation et d’alignement sont peu fonctionnels, tant au niveau national que provincial.
Quelques dynamiques ou opportunités de changement commencent à se mettre en place, mais
elles sont encore très fragiles. On pense entre autres à la génèse des CARG, à l’adoption récente
du Code agricole ou à l’exercice de programmation dans le cadre du PDDAA.
Transformer ce système de gouvernance, qui est aujourd’hui un frein pour l’agriculture, vers une
culture et une praxis de gouvernance qui impulsent et encadrent l’agriculture, est donc un défi
majeur et une condition essentielle pour une relance durable et équitable du secteur.
1.3. Recommandations
Afin de maximiser les chances pour un impact visible et durable en matière de gouvernance, le
programme de relance agricole devra se construire sur les 10 principes suivants :
i. Un ancrage stratégique des projets au niveau de la province, y compris un appui
institutionnel des acteurs clés au niveau provincial.
ii. La responsabilisation du niveau secteur/chefferie pour le portage des actions de terrain.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
11
iii. Le niveau territoire est complémentaire dans le sens qu’il offre un espace intéressant pour la
coordination des acteurs et pour mener les débats d’orientation peuvant guider les acteurs
locaux, harmoniser les approches et inspirer des décideurs.
iv. Le niveau central est complémentaire dans le sens i) que la transformation en matière de
gouvernance doit être acceptée, sinon appuyée, par l’administration et par le pouvoir
politique central, et ii) que l’administration centrale doit progressivement recentrer sa
mission sur ses fonctions régaliennes, de régulation, de coordination et de gestion des
connaissances.
v. Assurer la synergie entre le secteur agricole et le secteur pistes & bacs.
vi. S’inscrire dans la durée sur la base d’une feuille de route qui précise les engagements des
différentes parties en matière de gouvernance, avec des indicateurs de performance.
vii. Concentrer les ressources financières et humaines afin de constituer une base solide pour
impulser la transformation. Ceci implique qu’une transformation profonde des systèmes et
pratiques de gouvernance ne pourra pas démarrer de façon simultanée et avec les mêmes
ambitions dans les quatre zones de concentration.
viii. Renforcer le service public (central et provincial) sur ses tâches au lieu de créer des pôles
isolées de fonctionnalité au sein du service, ou encore, de déresponsabiliser le secteur public
en déléguant les tâches d’encadrement et de gestion du patrimoine public aux acteurs privés
et communautaires. Cette stratégie demande une recherche active d’alliés auprès de
bailleurs et PTF qui peuvent, par leur avantage comparatif, contribuer à la remise en
fonctionnalité des services de l’agriculture.
ix. Inclure les acteurs non-étatiques dans les mécanismes de pilotage des projets.
x. Prévoir les instruments pour un appui institutionnel complémentaire aux organisations
paysannes en respectant leur autonomie.
Dans les provinces où la coopération belge veut jouer un rôle clé dans la transformation de la
gouvernance, quatre objectifs complémentaires doivent être recherchés :
a. Rendre performants les services déconcentrés et décentralisés chargés de l’agriculture et
du développement rural. Ceci comprend le renforcement des services du niveau central,
de la province et des ETD sur leurs propres rôles régaliens et le transfert effectif de
responsabilités et moyens vers le niveau approprié.
b. Créer un climat entrepreneurial qui est sécurisant et qui impulse et encadre la production
agricole dans une logique de marché.
c. Mettre en place et rendre fonctionnels les mécanismes d’orientation et de suivi qui
permettent de mobiliser et d’encadrer les acteurs autour de stratégies concertées et
cohérentes.
d. Structurer le monde paysan de sorte à ce qu’il puisse apporter une contribution à
l’actualisation, à la mise en œuvre et au suivi des stratégies et programmes du secteur.
En attendant que les projets provinciaux intégrés, qui comportent donc une dimension
importante de transformation des systèmes et des mécanismes de gouvernance, peuvent
démarrer dans l’ensemble des quatre provinces concernées par le PIC 2010-2013, il est
recommandé de consolider les acquis dans l’organisation de la filière semencière et dans
l’organisation des CARG sur l’ensemble des 4 zones de concentration.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
12
Ces actions concrètes au niveau décentralisé et déconcentré devront être soutenues par un
engagement pro-actif au niveau national pour renforcer les mécanismes de concertation et
d’harmonisation, ainsi que de dialogue politique avec le Gouvernement.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
13
2. INTRODUCTION
2.1. MISE EN CONTEXTE DE L’ETUDE
En décembre 2009, les partenaires congolais et belges ont signé le nouveau Programme Indicatif
de Coopération (PIC), qui encadre les actions de développement de 2010 à 2013. Un budget de
300 millions d’euros est programmé sur quatre ans ; une augmentation significative par rapport
au budget du PIC précédent (195 M €). La partie belge et la partie congolaise ont convenu
d’ailleurs que la réalisation des objectifs en matière de la reconstruction de l’Etat et de la bonne
gouvernance est importante pour verrouiller le progrès en matière de développement. Les
objectifs spécifiques fixés par le Gouvernement congolais portent entre autres sur le processus
électoral, le climat entrepreneurial et la performance des institutions. Afin d’amplifier l’impact
positif de ces évolutions, la Belgique envisage une augmentation supplémentaire de 100 M € pour
la période 2012-13, après une évaluation avant fin 2011.
Le PIC 2010-2013 constitue une nouvelle phase dans la coopération belgo-congolaise, avec une
priorisation tant sectorielle que géographique, ainsi qu’une évolution vers une approche
programmatique. La coopération est concentrée sur trois secteurs : l’agriculture, les pistes &
bacs, et l’enseignement technique & la formation professionnelle. Une forte synergie est
recherchée, notamment entre les deux premiers (sous-)secteurs, qui seront mis en œuvre dans
les mêmes zones de concentration : le Sud de la Province du Maniema, la Province du Kasaï
Oriental, ainsi que les Districts de la Tshopo (Province Orientale) et du Kwilu et Kwango (Province
de Bandundu)1.
D’une part, les évolutions en matière de la reconstruction de l’Etat et de la bonne gouvernance
sont donc considérées comme des conditions gagnantes pour un meilleur impact des projets de
développement. D’autre part, la gouvernance est considérée comme un objectif transversal du
PIC et comme un thème central dans la conception, la mise en œuvre et le suivi de toutes les
interventions pour les trois secteurs retenus. Il est attendu que la concentration géographique,
couplée avec des appuis sélectifs au niveau de la gouvernance et du renforcement des capacités,
permettra d’obtenir un impact mesurable dans le renforcement de l’Etat.
Cet accent sur la reconstruction de l’Etat est conforme aux engagements de l’OCDE pour l’appui
de la coopération internationale dans des Etats fragiles et des situations précaires, dont un des
dix principes est de « faire du renforcement de l’Etat l’objectif fondamental » (voir Enacdré 1, page
23).
1 Notons que la concentration géographique était basée sur l’hypothèse du nouveau découpage des provinces, conformément à la Constitution adoptée en 2006. Les actuels districts sont appelés à devenir des provinces, dotées de la personnalité juridique [Ministère de la Décentralisation, 2009]. Toutefois, un calendrier pour la mise en œuvre de cette réorganisation n’est pas encore retenu. Tout laisse prévoir que le découpage actuel, avec les 10 provinces + la Ville de Kinshasa, restera encore en vigueur pendant la durée du PIC 2010-2013 – hypothèse que nous avons d’ailleurs retenue pour l’étude.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
14
Le programme de relance agricole du PIC 2010-13 s’articule autour des trois résultats suivants :
1. Augmentation de la productivité des exploitants agricoles ruraux pour passer d’une
agriculture de subsistance à une agriculture de marché avec l’appui à un nombre de filières
limité ;
2. Amélioration de la transformation et la commercialisation des produits des exploitations
familiales ;
3. Amélioration durable de la gouvernance du secteur agricole dans les zones de
concentration.
L’accent du PIC 2010-2013 est mis sur la mise en œuvre de projets présentant des réalisations
concrètes dans les territoires et districts ciblés. Toutefois, le PIC souhaite que l’amorce d’une
approche programme se dégage avec des supports pour la formulation des politiques nationales,
accompagnés par des actions qui appuient et concrétisent les politiques développées. Les
interventions au niveau national seront ciblées sur les facteurs essentiels pouvant influencer la
faisabilité, l’efficacité, l’efficience, l’impact et la durabilité des interventions au niveau local et
intermédiaire. L’ensemble est renforcé par un engagement dans le dialogue politique et par la
recherche de synergies entre les différents instruments de la coopération belge, ainsi qu’avec
d’autres intervenants.
Rappelons que les projets agricoles en cours de la coopération belgo-congolaise sont :
� Appui à l'Amélioration de la Production Végétale (AAPV), en partenariat avec l’Institut
Nationale d'Etudes et de Recherches Agronomiques (INERA) (février 2010 à juin 2012 –
budget de 3,7 M €);
� Appui au Secteur Semencier (ASS), en partenariat avec le Ministère de l'Agriculture, de la
Pêche et de l’Elevage (MAPE), et plus particulièrement avec son service spécialisé
SENASEM (juillet 2007 à juin 2012 – budget de 6 M €);
� Appui à la mise en œuvre du plan de restructuration des services centraux et régionaux du
MAPE (mai 2008 à août 2010 ; extension, centrée sur la Tshopo de janvier 2011 à mi-2012 –
budget de 3,1 M €) ;
� Pêche et Aquaculture au Katanga (5 M € jusque mi-2012).
D’autres projets agricoles ou d’appui au développement rural sont mis en œuvre par des ONG
ou institutions spécialisées (telle que la FAO ou le FIDA) avec une subvention consistante du
Gouvernement belge. Ils représentent une enveloppe de plus de 40 M € [Houben, 2011].
Durant les mois de février-mars 2011, un nouveau projet a été formulé à charge du PIC 2010-2013 :
« Unité Conjointe d’Appui à la Gestion » avec trois différentes composantes, dont une qui porte
sur l’agriculture. L’objectif du projet consiste à renforcer les capacités du MAPE et des entités
provinciales compétentes dans les zones de concentration pour permettre une mise en œuvre et
un suivi efficaces du PIC 2010-2013, tout en responsabilisant le MAPE [CTB & MAPE, 2011].
L’identification d’un autre projet vient d’être conclue entre les parties belge et congolaise,
notamment pour la relance agricole dans les districts de Kwilu et Kwango. La formulation de ce
projet est prévue pour le troisième trimestre de 2011.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
15
Une étude sur la gouvernance dans le secteur pistes & bacs démarre le 9 juin 2011. Un des
consultants chargé de cette étude similaire a participé à une rencontre et aux ateliers de
restitution à Kinshasa et à Bruxelles. Une étude sur les aspects genre dans les trois secteurs est
programmée pour le dernier trimestre de 2011.
2.2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
Dans le PIC 2010-13, les parties congolaise et belge ont convenu d’intégrer les principes de
gouvernance dans les programmes sectoriels. A cet effet, les Dossiers Techniques et Financiers
devront comprendre une analyse solide des éléments de la gouvernance, y compris des capacités
des acteurs concernés, en vue de leur renforcement, ainsi qu’une analyse des risques et des effets
négatifs potentiels sur les dynamiques existantes dans le secteur. L’évolution de la gouvernance
du secteur doit pouvoir être suivie au travers d’indicateurs en s’appuyant sur une étude de base.
Cette analyse se veut donc une étude préparatoire à la formulation des interventions à financer
par le PIC 2010-13. Elle devra ainsi permettre de mieux comprendre le cadre politico-institutionnel,
ainsi que les défis, besoins et créneaux pour rendre la relance agricole opérationnelle au travers
de la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes.
L’analyse comporte 4 dimensions :
� Le cadre politico-institutionnel, législatif, juridique et socio-économique ;
� Le rôle, le mandat et les capacités des acteurs, tant de la sphère publique, associative que
privée ;
� Les mécanismes et les outils de programmation, de budgétisation, de gestion des
ressources (patrimoniale, techniques, humaines, financières), de suivi et évaluation ;
� Les mécanismes de coordination et d’articulation entre le niveau local, intermédiaire et
national ; entre le secteur agricole et les secteurs connexes ; entre les différents types
d’acteurs.
Il s’agit donc d’interpréter le concept de la gouvernance dans son sens large, et d’analyser aussi
bien les systèmes (politiques, administratifs, économiques), les institutions et les instruments ou
modes de gestion.
Une dimension transversale du PIC porte sur la décentralisation. La Constitution prévoit
effectivement un transfert d'importantes compétences au profit des provinces, en particulier
dans le secteur agricole. Le rôle du gouvernement central doit, par voie de conséquence, se
traduire par un processus de restructuration du Ministère en charge de l’agriculture pour tenir
compte de son nouveau rôle.
Pour ces raisons, l’analyse concerne d’abord le niveau local (secteur et territoire) et le niveau
intermédiaire (district et province) et se réalise dans les différentes zones de concentration du
PIC. Le niveau national/central est également pris en compte dans la mesure où les acteurs et
facteurs nationaux et centraux influencent les dynamiques, les comportements et les marges de
manœuvre au niveau local et intermédiaire.
L’exercice ne se limite pas à une description analytique, mais est complété par :
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
16
� Une proposition de créneaux et de stratégies pour améliorer la gouvernance du secteur
aux trois niveaux, en articulation avec les domaines d’intervention du PIC et en synergie
avec les autres intervenants dans le secteur.
� Une proposition des thématiques et points d’attention relatifs à la gouvernance, pouvant
faire l’objet de réflexions dans le cadre du dialogue politique entre les deux
Gouvernements.
� Une analyse des conditions gagnantes et des hypothèses en matière de gouvernance pour
l’opérationnalisation de la composante Agriculture dans le PIC 2010-13. Dans cette
optique, il convient également d’apprécier les conditions pour évoluer vers une approche
programmatique, telle que souhaitée par le PIC. Cette analyse devra tenir compte des
formulations et identifications déjà réalisées ou convenues pour l’opérationnalisation du
PIC (projet UCAG déjà formulé ; projet dans le Bandundu en phase d’identification).
Les Termes de référence de l’étude sont repris en Annexe 9.1.
2.3. CONCEPT DE LA GOUVERNANCE
La notion de la gouvernance renvoie à l’organisation de l’action collective, la façon dont les
gouvernements et autres organisations sociales interagissent, de leurs relations avec les citoyens
et à la façon dont sont prises les décisions. La gouvernance est ainsi un processus par lequel la
société ou une organisation prend ses décisions importantes, détermine qui elle fait participer au
processus et comment elle assure la responsabilité [Graham et. al. 2003].
Le concept de la gouvernance peut s’appliquer dans l’espace mondial, national ou local et
comporte alors l’ensemble des acteurs et dynamiques ayant une influence sur l’action collective.
La gouvernance peut aussi être plutôt thématique, comme « la gouvernance démocratique »
[PNUD, 2009] ou encore « la gouvernance économique ». Une autre dimension de la gouvernance
comporte les dynamiques d’orientation, de gestion et de positionnement au sein d’une institution
ou d’une association de la sphère publique, communautaire ou privée. On parle alors de « la
gouvernance institutionnelle » ou de « la gouvernance d’entreprises » quand il s’agit d’opérateurs
économiques.
Une meilleure compréhension et une amélioration de la gouvernance sont de plus en plus
envisagées comme une condition vitale pour la réalisation des objectifs de développement
humain et de la réduction de la pauvreté [PNUD, 2009 et al.]. C’est ainsi que plusieurs
organisations internationales, telles que le PNUD, l’OCDE, l’UE ou la Banque mondiale ont
développé des critères, des mécanismes et des indicateurs d’évaluation de la gouvernance.
Un de ces dispositifs est le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs, qui fait parti du
processus NEPAD, et qui prévoit des contrôles périodiques portant sur les politiques et les
pratiques dans les quatre domaines suivants : démocratie & gouvernance politique, gouvernance
& gestion économiques, gouvernance institutionnelle, développement socio-économique
[www.aprm-international.org].
La sensibilité au genre peut être considérée comme un aspect transversal le long de l’analyse. Elle
invite à apprécier les systèmes et cadres de gouvernance, les pratiques institutionnelles et
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
17
organisationnelles, ainsi que les outils sur leur genre-spécificité : tiennent-ils comptent des
intérêts et des obstacles genre-spécifiques, permettent-ils la collecte et l’analyse de données
genre-spécifiques… [voir aussi www.unifem.org/materials].
Dans le cadre de cette étude, nous analysons la gouvernance par rapport à trois dimensions :
Schéma 1 : Les trois dimensions de la gouvernance
2.4. METHODOLOGIE DE L’ETUDE
La méthodologie de l’étude a été détaillée par les consultants dans un Aide-mémoire de
démarrage, validé par la CTB. Ce document reprécise et rend opérationnels les termes de
référence de l’étude, dont copie est reprise en Annexe 9.1. Pour optimiser les chances de réussite
du PIC 2010-2013, les parties prenantes ont été associées aux différentes analyses et propositions
et un des résultats recherchés par l’étude est donc aussi cette appropriation des stratégies et
approches d’intervention, développées et proposées par les consultants, ensemble avec les
acteurs locaux.
La méthodologie repose ainsi sur :
� Une étude approfondie des documents existants relatifs au cadre politique et législatif du
secteur de l’agriculture, aux expériences et analyses des différentes parties prenantes et
aux recherches et réflexions des personnes et institutions ressources portant sur les
différentes dimensions de la gouvernance dans le secteur en RD Congo. Une liste des
documents consultés est jointe en Annexe 9.4.
� Des interviews et séances de travail à Kinshasa avec des représentants des ministères
chargés de l’agriculture, du développement rural, ainsi que de la fonction publique, avec
les bailleurs et agences de développement principaux dans le secteur, ainsi qu’avec
quelques personnes clés des acteurs non-étatiques.
Cadres politique, législatif,
juridique, économique,
social, culturel
Acteurs: cinq principes de bonne
gouvernance (légitimité, orientation,
rendement, responsabilisation,
équité) et analyse des capacités Outils et modes de gestion:
planification, suivi, évaluation,
gestion des ressources financières,
humaines et techniques...
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
18
� Des rencontres et séances de travail dans chacune des zones de concentration du PIC
2010-13, avec des acteurs de la sphère publique, communautaire, privée et de la
coopération internationale, tant du niveau provincial, district, territoire que local (secteur,
chefferie ou commune). Plus de 400 personnes ont ainsi été interviewées, réparties sur 6
districts et une quinzaine de territoires ou villes.
� A la fin de chaque mission dans une des 4 zones ciblées par le PIC, un atelier d’analyse a
été organisé avec des représentants des différentes parties prenantes. Les PV de ces
ateliers sont repris en Annexe 9.5.
� Un atelier de restitution a réuni à Kinshasa à la fin de la mission en RD Congo, des
représentants des différents partenaires au niveau national pour un enrichissement des
premiers constats, analyses et recommandations. Le PV de cette réunion se trouve en
Annexe 9.6.
� Afin de s’assurer d’un dialogue continu avec les commanditaires, trois briefings auprès du
siège de la CTB et de la DGD ont été organisés :
− Un premier avant le démarrage de l’étude, sur la base d’un Aide-mémoire de
démarrage ;
− Un deuxième au mi-chemin après les missions de terrain dans la province Orientale
et la province de Bandundu, et ceci sur la base d’un Aide-mémoire intermédiaire ;
− Un briefing final sur la base du Rapport provisoire.
L’Annexe 9.2 présente les détails de déroulement de la mission et l’Annexe 9.3. énumère
l’ensemble des personnes rencontrées et interviewées.
L’étude a mobilisé deux consultants principaux : Stef LAMBRECHT, chef de mission, et Joseph
KAYEMBE BUTAMBA. Ils ont été appuyés par Patrick STOOP et Corina DHAENE (appui
méthodologique et feedback sur les analyses et documents), ainsi que par 3 cadres supérieurs du
MAPE pendant les visites dans les provinces et territoires (Patrick MAKALA NZENGU, Gabriel
KOMBOZI et Benoît NZAJI LUPELEKESE).
Lors des ateliers et séances de travail, deux outils méthodologiques ont systématiquement été
utilisés (voir aussi les PV des ateliers en Annexe 9.5.) :
1) Les analyses SWOT ont permis de mettre en exergue les forces, faiblesses, opportunités et
menaces par rapport à une gouvernance adéquate du secteur agricole. Ces quatre critères ont été
étudiés pour chaque dimension et aspect de la gouvernance (dimension politique, dimension
institutionnelle, dimension technique, dimension socio-organisationnelle et relationnelle…) et
ceci au niveau local et intermédiaire d’une part et, d’autre part, au niveau national.
2) L’analyse de la gouvernance des institutions et associations a été conduite en se basant sur les
grappes de critères proposées par le PNUD et le Centre d’Oslo pour la gouvernance [2007] :
1. Légitimité – voix et droit de parole
2. Orientation – direction – vision stratégique
3. Performance – rendement – efficacité – efficience – réactivité
4. Redevabilité – responsabilisation – transparence
5. Equité – impartialité – état de droit
6. Durabilité – préservation du patrimoine.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
19
Dans les rencontres avec les acteurs individuels, nous avons aussi essayé de structurer l’analyse
de leurs capacités en fonction de 5 grappes de compétences (capability to commit and act, to
deliver, to relate, to adapt and self-renew, to maintain consistency), mais cet exercice était souvent
trop ambitieux face aux dynamiques et capacités des interlocuteurs au niveau local.
Ces trois outils méthodologiques (analyse SWOT, les critères d’analyse de la gouvernance
institutionnelle, la grille d’analyse des capacités), ont été complétés par deux « lunettes »
d’appréciation et de systématisation des données. Il s’agit d’une part des lunettes « construction
d’Etat dans les Etats fragiles », développées par l’OCDE [OCDE, 2011] et qui met l’accent sur les
moteurs de la bonne et de la mauvaise gouvernance. D’autre part, la logique d’analyse
développée par Leftwich [2006] et opérationnalisée pour les programmes de la coopération
internationale par Moncrieffe et Luttrell [2005] nous a inspiré pour déterminer les facteurs de
changement et d’incitation.
2.5. ACQUIS ET LIMITES DU CONCEPT ET DE L’ORGANISATION DE L’ETUDE
Il était initialement prévu de programmer l’étude sur la gouvernance du secteur dans le premier
semestre du PIC, donc en 2010, afin de pouvoir orienter les identifications et formulations des
nouveaux projets en tenant compte des choix stratégiques issus de cette étude. Maintenant que
l’organisation de l’étude a connu un retard important, les parties congolaise et belge ont déjà
retenu certaines orientations importantes pour la mise en œuvre du PIC, parmi lesquelles on
compte :
� La mise en place d’une Unité Conjointe d’Appui à la Gestion, logée au sein du MAPE à
Kinshasa, avec comme objectif de renforcer les capacités institutionnelles du ministère
central et des ministères provinciaux pour le suivi et la gestion des projets de la
coopération belgo-congolaise. Ce projet, pour un coût global de 7,3 M € et une durée de
48 mois, opte pour un ancrage auprès du Secrétaire Général du MAPE, un renforcement
des structures déconcentrées du ministère et de leur relation avec les directions centrales,
ainsi que la consolidation du principe de détachement subventionné, par lequel certains
cadres du ministère sont pris en charge par le budget du PIC.
� L’identification d’un premier projet d’appui à la relance agricole pour les districts du Kwilu
et du Kwango (province du Bandundu), pour un budget de 15 à 20 M € et dont les grandes
lignes ont été retenues lors d’un atelier organisé dans la troisième semaine du mois de mai
2011.
Il est aussi à noter que la concentration géographique retenue dans le PIC 2010-13 partait de
l’hypothèse que le nouveau découpage en 25 provinces, plus la Ville de Kinshasa, serait
opérationnel après les élections prévues pour 2011. C’est ainsi que les zones de concentration ne
coïncident pas avec les provinces actuelles. Puisque le Gouvernement de la RD Congo a décidé en
février 2011 de maintenir (provisoirement) l’état d’aujourd’hui, la question du périmètre
d’intervention et de l’ancrage des projets de la coopération belgo-congolaise se pose sous un
autre angle.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
20
Quant au déroulement de l’étude, les acquis et limites suivants ont influencé les travaux et les
résultats :
Acquis Limites
Participation active de quelques cadres du MAPE aux visites et rencontres dans les provinces
Disponibilité limitée de données – surtout quand il s’agit des ressources humaines et financières
Très grande disponibilité des autorités provinciales et territoriales
Souvent, il existe un décalage important entre les textes, les discours et la réalité
Très grand engouement des acteurs de la société civile pour entrer en débat sur les défis de la gouvernance
Disponibilité réduite de certains bailleurs
Appui logistique des équipes de la CTB dans les quatre provinces et à Kinshasa
Contraintes importantes pour les déplacements, dues à l’étendue de la zone d’étude (20 fois la Belgique), les vols irréguliers vers la province du Maniema, l’état des routes et la non-coïncidence des chefs-lieux2
Bonne alimentation en documents, notamment par l’Ambassade et la DGD
Tracasseries causées par les services de migration (au Kasaï Oriental)
Tableau 1 : Acquis et limites du déroulement de l’étude
2 En RD Congo, il arrive souvent que les administrations des différents niveaux de déconcentration/ décentralisation sont situées dans d’autres localités. Le chef-lieu de la Province Orientale est la ville de Kisangani, située dans le District de la Tshopo. Mais le chef-lieu de ce district est Yangambi, situé dans le Territoire d’Isangi, dont le chef-lieu est situé à environ 3 heures de Yangambi.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
21
3. LES POLITIQUES ET STRATEGIES DU SECTEUR AGRICULTURE
3.1. ELEMENTS DU CONTEXTE POLITIQUE ET ECONOMIQUE
3.1.1. DONNEES DE BASE
Données démographiques et administratives Nombre Unité
- Superficie - Couvert par la forêt (2005a)
2.345.409
58,9
km2
%
- Population totale (recensement 1984) - Estimation population 2010 (b) - Population rurale [Tecsult, 2009]
26.673.000
70,9 million
66
hab
hab
%
- Niveaux de décentralisation - n
ombre de provinces - se
cteurs, chefferies, villes, communes
2 10 + 1 854
Indicateurs de développement
- IDH (2010b) - Rang – sur 168 pays (168ième = Zimbabwe) - Indicateur d’inégalité de genre (2010b) - Rang – sur 138 pays (138ième = Yemen)
0,239
167ième
0,814
137ième
- Revenu par capita – PPP estimation (2010c) 328 USD
- Espérance de vie (2010b) 48,0 ans
- Population en dessous de 1,25 USD/jour (2006a) 59,2 %
- Population en dessous du seuil de pauvreté (2006d) 71 %
- Malnutrition chez les moins de 5 ans (2007a) 31,4 %
- Mortalité avant l’âge de 5 ans (2009a) 19,86 %
- Alphabétisme chez les 15 à 24 ans (2008a) 65,3 %
Données économiques et de production agro-pastorale
- Croissance économique (2010d) 6 %
- Terre cultivable (d) 2,86 %
- Surface irriguée (d) 110 km2
- % des ressources en eau utilisées (d) 0,03 %
- dont, pour l’agriculture (d) 31 %
- Part de l’agriculture dans le PNB (d) 37,4 %
- Production alimentaire annuelle [Tecsult, 2009] 20 millions tonnes
- Revenus de l’Etat (d) 700 millions USD
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
22
Tableau 2 : Données socio-économiques
Sources : a : www.mdgs.un.org b : www.hdr.undp.org
c : www.imf.org d : www.cia.gov
3.1.2. CONTEXTE POLITIQUE ET SOCIAL
La République Démocratique du Congo ressent encore fortement les séquelles d’une longue
période de gestion économique et politique malsaine, suivie d’une décennie de conflits armés qui
ont coûté la vie à probablement plus de 5 millions d’habitants. En octobre 2009, le pays comptait
encore 2,1 millions de déplacés internes et 329.000 refugiés, principalement dans les pays voisins
[Ministère de l’Agriculture & FAO, 2010]. Le revenu par capita a baissé de façon substantielle, de
360 USD en 1960 à seulement 120 USD en l’an 2005 [ibid.]. Plus de 70% de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté et la Banque mondiale estime que 75% des Congolais sont sous-
alimentés, avec 20% – ou 16 millions d’habitants – confrontés à des déficits chroniques. L’accès
aux services de base compte parmi les plus faibles de tous les pays subsahariens et la presque
totalité des indicateurs des OMD ont reculé entre 1990 et 2004. En 2009, la RDC était classée
182ième sur 183 pays d’après l’indice du projet Doing Business de la Banque mondiale et dernière des
84 pays pour l’Indice de la faim dans le monde [Ragasa et al. 2010].
Avec une superficie qui équivaut 77 fois la Belgique, un niveau d’intégration économique encore
faible et une répartition très inégale des ressources naturelles, il n’est pas étonnant que les
différences entre les provinces soient importantes.
Province Population 2010
Densité en 2010
(hab./km2)
PIB par capita3 % de la population en
pauvreté4
Rang provincial de
l’IDH3
Bandundu 8.768.000 29,6 env. 130 USD 89 8ième
Orientale 7.407.000 14,7 env. 460 USD 76 10ième
Maniema 2.027.000 15,3 env. 510 USD 59 6ième
Kasaï Oriental 6.470.000 37,4 env. 140 USD 62 3ième
RD Congo 70.978.000 30,3 328 USD 71
Tableau 3 : Paramètres dans les 4 provinces de concentration
Ces décennies de mauvaise gouvernance et de conflits ont mené l’Etat dans une situation de
fragilité, caractérisée par i) un contexte institutionnel en situation de fargilité, ii) une absence de
services publics, iii) un cadre institutionnel et législatif qui n’est plus approprié aux défis actuels,
iv) une application très partielle des lois et réglements et v) une économie insuffisamment
régulée, intégrée et soutenue.
C’est dans ce contexte que les autorités congolaises entreprennent maintenant une série de
réformes et de chantiers qui visent à reconstruire le capital social et physique du pays, ainsi que le
développement économique et la lutte contre la pauvreté.
3 Calculé sur base des données de Tecsult [2009]. 4 Source: DSCRP
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
23
Le processus de normalisation de la vie politique s’est consolidé depuis quelques années, par
l’organisation du référendum constitutionnel en décembre 2005 et des élections libres et
transparentes en 2006. Ces dernières ont abouti à la mise en place des institutions
démocratiques, à savoir le Président de la République, les Assemblées (nationale et provinciales),
le Sénat et les Gouvernements (central et provinciaux). Le calendrier pour le renouvellement de
ces mandats a été promulgué le 30 avril 2011 :
- Elections présidentielles et des députés nationaux 28 novembre 2011
- Elections des députés nationaux 25 mars 2012
- Sénateurs 4 juillet 2012
- Gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces 21 juillet 2012
Ce nouveau cadre institutionnel a aussi permis le lancement des réformes économiques et de
l’administration publique, ainsi que la reprise de la coopération structurelle marquée par des
appuis divers de la Communauté internationale aux activités de reconstruction du pays. Mais la
réforme des principales institutions – la police, l’armée, les tribunaux, l’administration publique,
les entreprises d’Etat, les autorités locales, le fisc – ne fait que commencer, tout comme les
efforts visant à amener le gouvernement à dialoguer avec les citoyens. L’objectif n’est pas
simplement une « reconstruction après crise », mais l’édification d’une Nation : il s’agit de mettre
en place, souvent pour la toute première fois, des institutions qui servent véritablement les
intérêts des citoyens congolais.
Encadré 1 : Les 10 principes de l’OCDE pour l’engagement dans les Etats fragiles
3.1.3. DECENTRALISATION ET DECONCENTRATION
La Constitution prévoit un transfert d'importantes compétences au profit des provinces, en
particulier dans le secteur agricole. Du fait qu'elle se traduit par un transfert du pouvoir
décisionnel et des fonctions opérationnelles aux niveaux intermédiaire et local, la décentralisation
pourrait offrir un ancrage institutionnel adéquat susceptible de promouvoir la relance du secteur
agricole en fonction des potentialités de chaque province. En même temps, la décentralisation
Les 10 principes de l’OCDE pour l’engagement international dans les Etats fragiles et les
situations précaires:
1) Prendre le contexte comme point de départ.
2) Ne pas nuire.
3) Faire du renforcement de l’Etat l’objectif fondamental.
4) Accorder la priorité à la prévention.
5) Reconnaître qu’il existe des liens entre les objectifs politiques, sécuritaires et de
développement.
6) Promouvoir la non-discrimination comme fondement de sociétés stables et sans exclus.
7) S’aligner sur les priorités locales d’une manière différente selon le contexte.
8) S’accorder sur des mécanismes concrets de coordination de l’action des acteurs
internationaux.
9) Agir vite, mais rester engagé assez longtemps pour avoir des chances de réussite.
10) Eviter de créer des poches d’exclusion.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
24
crée un espace pour le déploiement des actions des autres acteurs (organisations d'agriculteurs,
OSC) et crée des opportunités pour une meilleure redevabilité du pouvoir vis-à-vis des parties
prenantes locales.
Compétence concurrente du pouvoir central et des provinces
Compétence exclusive des provinces
Les statistiques et recensements La fonction publique provinciale et locale
La recherche scientifique et technologique L’exécution du droit coutumier
Les droits fonciers et miniers, l’aménagement du territoire, le régime des eaux et forêts
L’élaboration et l’exécution des programmes agricoles et forestiers
La protection de l’environnement L’application de la législation nationale
concernant l’agriculture, la forêt, la chasse et la pêche
La réglementation sur les régimes agricoles et forestiers, l’élevage, les denrées alimentaires d’origine animale et végétale
L’affectation du personnel agricole et vétérinaire conformément au statut des agents de carrière des services publics de l’Etat
L’initiative des projets, programmes et accords de coopération économique, culturelle, scientifique et sociale internationale
L’organisation et le contrôle des campagnes agricoles ; la fixation des prix des produits agricoles
Tableau 4 : Compétences des provinces liées à l’agriculture (Constitution, Articles 202 et 203)
Le Ministère en charge de l’agriculture est un des quatre ministères pilotes, identifiés par la
Fonction publique pour amorcer le processus de décentralisation. La réforme du MAPE, initiée
depuis 2005, s’inscrit dans cette logique et la mise en place de Conseils Agricoles et Ruraux de
Gestion (CARG) avec leurs coordinations au niveau des districts et provinces crée un cadre de
concertation entre les partenaires publics, privés et de la profession agricole pour la coordination
et le développement du secteur.
Force est cependant de constater que le transfert des compétences et des ressources envers les
11 provinces actuelles reste très partiel. Les gouvernements provinciaux ont étés installés depuis
2006, mais les responsabilités pour les services provinciaux du MAPE n’ont pas encore été
(formellement) transférées au pouvoir provincial. Chaque province dispose d’un ministre, chargé
de l’agriculture (quelques-fois, mais pas toujours, en association avec le développement rural),
mais sa capacité de pilotage des services déconcentrés du MAPE est assez variable.
Le Gouvernement vient d’ailleurs de reporter sine die la suite du processus de provincialisation,
qui devrait, conformément à la Constitution, installer 26 provinces au détriment du niveau de
district.
En principe, les provinces se voient rétrocédées 40% des taxes et impôts collectés par l’Etat
central sur leur territoire, mais ce principe n’est pas encore appliqué. Il semble d’ailleurs que
seules les provinces du Katanga, du Bas-Congo et la Ville province de Kinshasa, où l’assiette fiscale
est plus importante, pourraient tirer profit de ce principe. D’autres sources mentionnent que seul
un tiers de ces 40% est aujourd’hui rétrocédé. La majeure partie des rétrocessions actuelles
concerne d’ailleurs des investissements sous maîtrise d’ouvrage du Gouvernement central,
réalisés pour le compte, et quelques-fois en concertation, avec le Gouvernement provincial.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
25
Il existe ainsi une situation ambiguë au niveau des provinces, avec, d’une part, un Ministère
provincial sans administration et avec un budget dérisoire, et, d’autre part, les structures
déconcentrées du MAPE qui répondent toujours aux directions centrales, basées à Kinshasa. En
principe, l’administration déconcentrée est aussi « mise à la disposition » du Gouvernement
provincial, mais cette double tutelle prête à des confusions, sinon des conflits. Notons qu’il
n’existe aujourd’hui aucune loi qui organise la fonction publique provinciale.
Entité décentralisée Entité déconcentrée Commentaires
Provinces (10 + la Ville de Kinshasa)
Provinces
Districts (25) L’ancienne province du Kivu est déjà scindée en 3 nouvelles provinces (Nord et Sud Kivu et Maniema) qui n’ont plus de districts
Territoires (144)
Entités Territoriales Décentralisées (ETD) :
- Villes (20)
- Communes (97)
- Secteurs (476)
- Chefferies (261)
Villes – communes – secteurs – chefferies
Pour les ETD, les organes délibérants ne sont pas encore installés
Quartier
Groupement
Le secteur est un ensemble de villages, ayant un chef élu à leur tête ; le chef de la chefferie est désigné selon la coutume
Tableau 5 : Les paliers de décentralisation et de déconcentration
Un tableau récapitulatif des entités administratives dans les quatre zones de concentration du PIC
2010-2013 est joint en Annexe 9.8.
La situation des ETD est aussi confuse aujourd’hui. Leur collège exécutif est installé et présidé
respectivement par un maire (ville), un bourgemestre (commune), chef de secteur ou chef de
chefferie. Mais les organes délibérants ne sont pas encore installés et le collège exécutif n’est pas
issu d’un processus électoral. Les villes et communes ont des compétences limitées quant au
secteur de l’agriculture. Elles se limitent à la gestion de quelques aspects connexes, tels que la
gestion des marchés, le partenariat avec les ONG ou l’entretien des voies. Les secteurs et
chefferies par contre sont chargés de l’organisation des campagnes agricoles et de la promotion
de l’élevage et de la pêche.
La loi organique N° 08/016 du 7 octobre 2008 sur les ETD confie au conseil communal la
compétence d’organiser la mise en œuvre des impôts, taxes et droits communaux ; cette
attribution n’est pas précisée pour les autres ETD.
La première élection pour les organes délibérants au niveau des ETD est programmée pour le 5
février 2013.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
26
3.2. LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ET DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE
3.2.1. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE
La RDC dispose d’un potentiel agricole considérable, avec une superficie cultivable estimée à
quelque 75 millions d’hectares, dont moins de 10 millions d’hectares seraient consacrés aux
cultures et aux pâturages, soit environ 1,5 ha par ménage agricole [Tecsult, 2009]. Le potentiel
d’irrigation est estimé à environ 4 millions d’hectares [Makala, vers 2009]. Il existe donc des
opportunités pour une croissance importante de la production agricole dans la mesure où des
politiques et actions de développement ouvriront la voie à une meilleure exploitation de ce
potentiel.
La production alimentaire annuelle n’atteint pas 20 millions de tonnes pour une demande totale
de 25 millions de tonnes; le déficit est comblé par des importations. D’une manière générale,
depuis le début de l’indépendance, le taux de croissance annuelle moyenne de la production
vivrière (2%) est resté inférieur à celui de la croissance démographique (3,3 %) [MAPE, 2009]. Dans
la période la plus conflictueuse (1996 à 2002), la production des principales cultures a même
connu une réduction annuelle moyenne de 2,8% [Makala, vers 2009].
L’agriculture occupe plus de 70% de la population active, mais elle ne contribue que pour 35% à
40% au PIB, ce qui dénote une productivité nettement inférieure à celle des autres secteurs de
l’économie. Les cultures de rente, depuis les années 70, sont en régression continue, privant le
pays d’importantes recettes d’exportations et de matières premières pour les entreprises locales.
Les recettes d’exportation agricoles ont décliné dramatiquement, passant de 334 millions USD en
1995, à 4,3 millions USD en 2003 [Tecsult, 2009].
Pratiquée dans les petites exploitations familiales mettant annuellement en culture moins de
deux hectares, l’agriculture est peu performante, rudimentaire dans ses équipements et matériels
et accédant faiblement aux intrants agricoles modernes (semences saines, engrais et pesticides),
aux technologies et aux financements.
On estime le cheptel total à 7 millions de têtes, 11% de bovins, 74% de petits ruminants et 15% de
porcins. Depuis les années 70, le cheptel a aussi régressé en effectif, de 30% et, en production, de
20%. Les données statistiques disponibles (mais d’une fiabilité réduite) font état d’une production
nationale estimée en 2001 à 70.000 tonnes de viande. Celle-ci ne permettrait qu’un apport moyen
de 1,3 kg per capita par an, contre une norme (FAO/OMS) de 13 kg [Ministère de l’Agriculture &
FAO, 2010].
La RDC, avec ses 40 km de frontière maritime, le fleuve Congo et ses affluents, les lacs, rivières et
autres cours d’eau, dispose de potentialités halieutiques estimées à 707.000 de tonnes de
poissons par an. Ce potentiel est largement sous exploité et la production actuelle est estimée à
220.000 tonnes, ce qui correspond à une disponibilité moyenne annuelle de 5,2 kg par capita
[ibid.].
La moyenne nationale indique un déficit calorique de 20% et de 42% en protéines [Makala, vers
2009].
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
27
L’évolution de la part du secteur agricole dans les dépenses publiques en RDC présente une
moyenne de 1,6% pour les huit dernières années (en excluant le chiffre de 3,8% en 2009 qui paraît
invraisemblable) – [Ministère de l’Agriculture, 2010].
3.2.2. L’AGRICULTURE DANS LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
Le « Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté » (DSCRP) constitue le
cadre de référence pour le développement économique et social de la RD Congo. Le DSCRP1
couvre la période 2006 – 2009 et a été prolongé d’une période transitoire pour 2010. La Stratégie
repose sur les quatre piliers suivants :
1. Reconstruire l’État (stratégies institutionnelles).
2. Améliorer la gouvernance économique (décentralisation, stabilisation et croissance pro-
pauvre).
3. Reconstruire les secteurs clés et les villes : l’agriculture et le monde rural, le secteur de
l’éducation, le secteur de la santé, les infrastructures de transport, le secteur de l’énergie et
de l’eau, le secteur des mines, le secteur privé, l’emploi, le secteur bancaire et micro
finance, le secteur de la culture, des communications et des nouvelles technologies, la lutte
contre la pauvreté urbaine, etc.
4. Appuyer la dynamique communautaire et les groupes vulnérables.
Même si le Gouvernement mentionne l’agriculture comme un des axes prioritaires, le DSCRP1 ne
consacre qu’une seule page à ce secteur, qui occupe cependant 70% à 90% de la population active
et dont la contribution au PIB balance entre 35 et 40%.
Le DSCRP2 est actuellement en préparation et couvrira la période 2011 – 2015. La version
provisoire qui circule aujourd’hui limite le paragraphe « Secteur agricole et rural » également à
une page (sur un total de plus de 100 pages). Pour redynamiser la structure productive du monde
rural, axée sur une production agro-industrielle moderne et sur le renforcement des petits
exploitants, les priorités suivantes sont envisagées :
- Relance des services d’appui en s’appuyant sur les structures communautaires ;
- Mise en place et gestion d’infrastructures de stockage et de commercialisation ;
- Création d’un Fonds de Développement Agricole pour améliorer l’accès au financement ;
- Renforcement de la sécurité foncière, entre autres pour permettre les exploitations
extensives ;
- Appui à la structuration du monde rural, entre autres aux CARG ;
- Renforcement des capacités institutionnelles aux niveaux central et provincial ;
- Prise en compte de la dimension environnementale ;
- Reconstitution du cheptel, amélioration génétique, protection sanitaire et encadrement
des éleveurs et pêcheurs.
Le DSCRP est décliné, d’une part, en Plan d’Actions Prioritaires (PAP), et, d’autre part en DSCRP
provinciaux. La rédaction de ces derniers a été confiée à des ONG, avec l’appui financier du PNUD,
et le travail semble peu professionnel. Les rédacteurs ont souvent copié de phrases, sinon de
paragraphes entières, d’autres documents : celui du Bandundu argumente certains choix
stratégiques sur la base des données de la Province Orientale ou de la Province du Katanga. Les
DSCRP provinciaux et les PAP ne semblent pas être considérés comme un référentiel pour les
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
28
ministères ou services concernés par l’agriculture et le développement rural. D’autres provinces
ont préféré leur propre démarche pour la définition de leur stratégie de développement. C’est
ainsi que le Kasaï Oriental par exemple dispose d’un Plan Directeur 2008-2015, à côté de son PAP
2011-2015.
3.2.3. LA POLITIQUE SECTORIELLE
Les choix stratégiques de la politique sectorielle actuelle ont déjà été avancés à l’occasion de la
Table Ronde sur l’agriculture, tenue en mars 2004 à Kinshasa. Le Gouvernement s’y engage entre
autres i) à allouer, au plus tard en 2009, 10% de son budget à l’agriculture ; ii) à réactualiser le Plan
directeur du secteur agricole et rural ; iii) à restructurer les services du Ministère de l’Agriculture
en tenant compte des rôles et responsabilités des différents acteurs du secteur et de la
décentralisation ; iv) à créer un contexte sécuritaire, légal et fiscal incitatif pour le développement
d’une agriculture commerciale forte et compétitive.
En avril 2009, une Note de Politique Agricole a été formulée par le MAPE. Elle a été élargie en
décembre 2009 pour constituer la Note de Politique Agricole et du Développement rural. Cette
Note a été suivie par un document de Stratégie sectorielle de l’agriculture et du développement
rural, formulé en mars 2010.
Les objectifs recherchés portent sur :
� L’amélioration de l’accès aux marchés et de la valeur ajoutée des productions agricoles ;
� L’amélioration de la productivité du secteur agricole: production vivrière, horticole et
légumière, halieutique et d’élevage ;
� La promotion des systèmes financiers décentralisés qui s’adaptent à la nature des activités
du secteur agricole ;
� Le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des institutions publiques
et privées d’appui à la production agricole ;
� Appuyer l'organisation du monde rural en structures autogérées ;
� Appuyer la promotion des technologies appropriées en vue de réduire la pénibilité et
accroître le revenu des familles rurales ;
� Appuyer la promotion de la culture (changement des mentalités) ;
� Améliorer l'accès aux services sociaux de base (eau potable, sante, éducation) ;
� Améliorer les infrastructures socio-économiques de base.
Parmi les stratégies prioritaires, on note :
� Renforcer les capacités institutionnelles et des ressources humaines;
� Renforcer la bonne gouvernance ; la mauvaise gouvernance constituant un obstacle
fondamental au développement global de la République Démocratique du Congo et
surtout au développement du secteur agricole ;
� Supprimer les entraves artificielles au commerce intérieur tout au long de la chaîne
alimentaire pour rattacher les petits exploitants aux marchés; il s’agit de la suppression
des obstacles administratifs au transport et au commerce des facteurs de production et
des produits agricoles ;
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
29
� En vue de sécuriser la fonction semencière et attirer les investissements dans le secteur
agricole, il convient d’accélérer l’adoption, dans les meilleurs délais, de la Loi semencière
et le Projet de loi portant Code Agricole ;
� Finaliser l’élaboration du cadre de dépenses à moyen terme pour ce secteur, de façon à
doter le Gouvernement d’un outil de programmation budgétaire à actionner à partir de
l’exercice 2010. Cet outil permettra ainsi au Gouvernement d’opérer des alignements
budgétaires qui prennent en compte la déclaration de Maputo, à savoir consacrer 10 % du
budget de l’Etat au secteur agricole.
� Appuyer le programme de décentralisation du gouvernement… Pour ce faire, une
concertation et un échange d’information entre les principaux acteurs du secteur
devraient s’opérer au sein des conseils agricoles provinciaux qui seront installés dans le
cadre de la décentralisation.
La Loi sur les Principes Fondamentaux relatifs au Secteur Agricole (le Code agricole) doit
maintenant offrir un cadre légal pour la mise en œuvre de cette politique et garantir une base
juridique pour les différents acteurs engagés dans le secteur. Le projet de Loi a été adopté par le
Sénat en avril 2010 et vise à :
� Favoriser la mise en valeur durable des potentialités et de l'espace agricole intégrant les
aspects sociaux et environnementaux ;
� Stimuler la production agricole par l'instauration d'un régime douanier et fiscal particulier
dans le but d'atteindre, entre autres, l'autosuffisance alimentaire ;
� Relancer les exportations des produits agricoles afin de générer des ressources
importantes pour les investissements ;
� Promouvoir l’industrie locale de transformation des produits agricoles ;
� Attirer de nouvelles technologies d'énergie renouvelable ;
� Impliquer la province, l'entité territoriale décentralisée et l'exploitant agricole dans la
promotion et la mise en œuvre du développement agricole.
Début mai 2011, la Loi a été débattue à l’Assemblée Nationale. Quelques amendements ont été
approuvés et une commission paritaire est maintenant chargée de la mise en cohérence du texte,
approuvé par le Sénat, avec les compléments apportés par les Députés, avant de pouvoir
soumettre la Loi au Président de la République pour sa promulgation.
La Loi confirme le rôle clé des gouvernements provinciaux dans l’élaboration et dans la mise en
œuvre de leur programme agricole, pendant que les compétences du Gouvernement central se
limitent à la définition de la politique nationale et à la coordination et le suivi des programmes
provinciaux.
La Loi prévoit d’ailleurs la création, dans chaque province, d’un conseil rural provincial composé
des différents acteurs engagés dans l’agriculture et le développement, et qui peut avoir des
structures correspondantes au niveau de chaque territoire. Le mandat, la composition et le
fonctionnement de ces conseils sont inspirés sur le concept des CARG d’aujourd’hui. Même si le
terme « CARG » n’est pas repris dans la Loi elle-même, son importance est soulignée dans l’Exposé
des motifs de la Loi. Au niveau de chaque secteur, un comité foncier est à mettre en place.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
30
3.3. DE LA POLITIQUE AUX PROGRAMMES STRUCTURANTS
Afin de rendre opérationnelle la politique du secteur, la RDC a élaboré les dernières années
quelques Plans nationaux et provinciaux.
Un Plan National pour la Sécurité Alimentaire a été formulé en 2010 avec l’appui de la FAO. Il est
décliné en 6 sous-programmes qui comptent 59 volets ou résultats, mais qui n’intègrent pas de
façon exhaustive les cultures de rente (cultures dites « pérennes ») :
� Sous-programme 1 : Intensification durable de la production des cultures vivrières
� Sous-programme 2 : Diversification des sources d’alimentation et de revenus
� Sous-programme 3 : Développement de l’agriculture urbaine et périurbaine
� Sous-programme 4 : Réduction des pertes et valorisation des produits agricoles
� Sous-programme 5 : Gestion de la vulnérabilité alimentaire
� Sous-programme 6 : Renforcement institutionnel
Le coût global des actions pour la première phase de 5 ans (2012-2016) est évalué à 945 millions
d’USD. La mise en œuvre du programme se fera au niveau provincial.
Parallèlement à ces efforts, le Gouvernement réalise depuis 2008 une « Etude du secteur
agricole », avec le soutien financier de la BAD. S’inscrivant dans le cadre de la décentralisation,
l’étude du secteur agricole avait couvert 8 provinces, mais avec l’accord intervenu par la suite
avec le Gouvernement, cette étude s’étend actuellement aux 3 autres provinces (Province
Orientale, Nord Kivu et Sud Kivu). Cet exercice a débouché également en 2010 sur la confection
de Plans de Développement Agricole Provinciaux (PDAP) assortie des fiches sommaires de projets
pour les huit provinces initiales en un premier temps ; il sera étendu aux 3 autres provinces non
prises en compte dans la première étude. C’est ainsi que la Province du Bandundu dispose
actuellement de deux plans directeur sectoriels : le premier date de 2008 et son élaboration a été
appuyée par l’UE, la CTB et la FAO ; le deuxième date d’avril 2011 et s’inscrit dans le projet « Etude
du secteur agricole », financé par la BAD. La hiérarchie des contraintes, les axes stratégiques et les
projets prioritaires des deux plans ne sont pas toujours en phase.
Depuis juin 2010, la RD Congo s’est engagée dans le processus PDDAA (Programme Détaillé de
Développement de l’Agriculture Africaine), le programme pour l’agriculture du NEPAD (Union
Africaine). Le PDDAA est fondé sur 4 piliers fondamentaux et 1 pilier transversal :
� Pilier I : Accroître de façon durable les superficies cultivées et desservies par des systèmes
fiables de maîtrise de l’eau ;
� Pilier II : Améliorer les infrastructures rurales et les capacités commerciales d’accès au
marché ;
� Pilier III : Augmenter l’approvisionnement en produits alimentaires et réduire la famine ;
� Pilier IV : Améliorer la recherche agronomique ainsi que l’adoption et la diffusion des
technologies ;
� Pilier transversal : Bonne gouvernance et renforcement des capacités à tous les niveaux
des piliers fondamentaux tant au niveau national que provincial.
Le PDDAA vise entre autres à réaliser une croissance agricole d’au moins 6%/an et une
augmentation progressive des investissements publics dans l’agriculture jusqu’à au moins 10% du
budget de l’Etat.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
31
Le démarrage du processus PDDAA a connu un retard important, mais fin mars 2011, l’analyse
sectorielle des documents stratégiques semblait suffisamment avancée pour procéder à la
deuxième phase, qui consiste en une démarche d’engagement consensuel de l’ensemble des
parties prenantes.
Le 17 mars 2011, la « Charte PDDAA » a été signée pour confirmer l’engagement de l’ensemble des
acteurs. Ceci doit permettre d’élaborer maintenant un Plan d’Investissement Agricole, susceptible
de mobiliser de fonds auprès du Global Agriculture and Food Security Programme (un trust-fund
multi-bailleurs, logé à la Banque mondiale).
La Charte est signée, entre autres, au nom de la société civile, du secteur privé et par
« l’organisation des producteurs agricoles ». La représentativité des signataires reste à vérifier et
les mécanismes de large consultation, telle que prévue dans la démarche PDDAA, n’ont
certainement pas pu être mis en place avant la signature.
Les observations ci-dessus mettent en exergue : que le cadre de référence politique et
stratégique du secteur est confus ; que les initiatives et énergies d’orientation politique et de
planification stratégique sont éparpillées et peu coordonnées ; que le portage politique des
différents documents n’est que partiel et que l’implication des acteurs provinciaux, locaux et non-
étatiques dans leur élaboration est encore marginale.
Les PTF et les cadres supérieurs des directions stratégiques du MAPE espèrent que le PDDAA et
son Plan d’Investissement Agricole permettront maintenant de mettre en cohérence l’ensemble
des stratégies et plans pour devenir une référence pour les choix stratégiques et en matière de
programmation. Mais il n’est pas exclus que l’exercice soit d’abord perçu comme une démarche
hâtive pour la mobilisation de fonds supplémentaires, et non pas pour une dynamisation de
l’ensemble des parties prenantes autour d’une vision cohérente, appropriée et portée
politiquement.
3.4. LES POLITIQUES THEMATIQUES ET DE SECTEURS CONNEXES
3.4.1. ENVIRONNEMENT
Le Plan National d’Action Environnementale (PNAE) a été élaboré en 1997 en vue de s’aligner sur
les objectifs de l’Agenda 21. Il met en exergue la problématique de la dégradation physique des
terres en milieu rural et urbain due principalement à la pression démographique, à l’érosion et aux
mauvaises pratiques culturales, la déforestation, l’exploitation forestière illégale, le braconnage
intensif et l’exploitation minière sauvage dans certaines aires protégées. Le PNAE propose huit
paniers d’actions et de stratégies à même de remédier à la situation sinon d’en atténuer les
effets : i) développement institutionnel, ii) gestion des ressources en eau ; iii) gestion des
ressources en terre ; iv) pollution de l’air et de l’atmosphère ; v) gestion de l’environnement
urbain ; vi) écosystèmes naturels ; vii) patrimoine culturel et historique ; viii) calamités naturelles.
Cependant le PNAE doit être revu en vue d’intégrer les exigences de mise en œuvre de nouveaux
accords multilatéraux sur l’environnement qui ont été adoptés après son élaboration et ratifiés
par la RDC (Convention et Protocole de Bâle, Convention POPs, Convention de Rotterdam,
Convention Ramsar zur les zones humides, Protocole de Kyoto et la Convention cadre des Nations
Unies sur les Changements climatiques, Protocole de Cartagena sur la prévention des risques
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
32
biotechnologiques) ainsi que de grandes orientations permettant la prise en compte des effets
des travaux d’infrastructures et les activités de transport sur l’environnement [Doucouré, 2009].
Bien que prévue par l’article 122 de la Constitution du 18 février 2006, la RDC ne dispose pas
encore d’une Loi cadre fixant les principes fondamentaux concernant la protection de
l’environnement.
Depuis 2009, la RD Congo fait partie du processus REDD, qui vise à réduire les émissions de gaz à
effet de serre liées à la déforestation et la dégradation de la forêt. Fin 2009, le Ministère en
charge de l’Environnement a mis en place une Coordination nationale REDD et un « Plan de
préparation à la REDD » a été présenté au programme REDD des Nations unies. Les six pilliers de
la stratégie REDD en RDC sont alors :
� Renforcer les capacités de l’Etat pour orienter et contrôler la transformation du pays dans
le sens de la REDD, et instaurer des institutions et un système de gouvernance crédible.
� Inscrire la stratégie nationale REDD+ dans la logique de décentralisation en coordonnant,
en outillant, en accompagnant et en contrôlant les efforts de planification stratégique
déclinés à l’échelle provinciale.
� Dégager des réductions d’émissions effectives en responsabilisant les acteurs les plus à
même de valoriser et d’opérer un contrôle sur les terres forestières.
� Renforcer les capacités diplomatiques de la RDC et adopter une posture engagée et
inclusive.
� Mobiliser les bailleurs internationaux autour d’un programme ambitieux en sécurisant les
conditions de crédibilité, d’efficacité et de bonne gouvernance.
� Engager le pays dans une transformation en profondeur vers un système global où la
préservation de la forêt répond à un arbitrage naturel pour tous les acteurs en droit et en
capacité de l’exploiter.
Depuis lors, quelques projets pilotes intégrés commencent à être mis en place, souvent dans un
partenariat entre les acteurs publics, privés et communautaires.
L’objectif stratégique est d’arriver, avant 2013, à une vision nationale concertée et ambitieuse,
caractérisée par trois éléments fondamentaux :
� Une stratégie nationale pour 2030 et le plan de marché associé.
� Un pays outillé et prêt à s’engager dans le système REDD+ international.
� Des programmes éclaireurs.
Rappellons que la forêt du bassin du Congo est la deuxième forêt tropicale dans le monde,
pendant que les pratiques actuelles de l’agriculture sont une des causes principales de la
dégradation de la forêt – qui serait, sur le plan mondial, responsable pour 20% des émissions de
gaz à effet de serre [www.un-redd.org].
3.4.2. GENRE
La RDC a ratifié la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard
des Femmes (CEDEF) de 1981. Par ailleurs, la RDC dispose de différents instruments et textes
nationaux qui consacrent ou visent à améliorer les droits de la femme. Il s’agit principalement de
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
33
la Constitution qui stipule, en son article 14, que « les pouvoirs publics veillent à l’élimination de
toute forme de discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de
ses droits. Ils prennent toutes les mesures appropriées pour assurer le total épanouissement et la
pleine participation de la femme au développement de la nation. Ils prennent des mesures pour
lutter contre toute forme de violences faites à la femme dans la vie publique et dans la vie
privée ». Selon ce même article, la femme a droit à une représentation équitable au sein des
institutions nationales, provinciales et locales. L’État garantit la mise en œuvre de la parité
homme-femme dans lesdites institutions.
Toutefois, le droit coutumier et certains textes juridiques du droit moderne, notamment le Code
de la Famille, sont en contradiction avec les principes d’égalité des droits des hommes et des
femmes stipulés par la Constitution et la CEDEF. C’est ainsi que l’accès à la terre est très limité
pour les femmes. Elles ne peuvent pas ouvrir des comptes ou engager des prêts sans le
consentement de leur mari. Les femmes sont cependant les premiers producteurs agricoles en
RDC et on estime qu’elles sont responsables pour 70% des revenus domestiques [Hamilton, 2010].
La RDC dispose depuis 2004 d’un projet de stratégie nationale d’intégration du genre dans les
politiques et programmes de développement. Il identifie des objectifs stratégiques et des
interventions prioritaires qui font référence aux domaines d’actions prioritaires de la plateforme
de Beijing de 1995. Dans le domaine prioritaire « Économie, pauvreté et accès aux services de base
», les mesures suivantes sont proposées pour améliorer la situation des femmes dans
l’agriculture:
� Amener le gouvernement à faire des réformes agraires et foncières en tenant compte des
besoins des hommes et des femmes.
� Créer des institutions de micro finance appropriées aux secteurs dans lesquels se trouvent
les femmes.
� Vulgariser et appuyer l’acquisition de technologies appropriées afin d’alléger les tâches
des femmes.
� Renforcer les capacités de la femme (formation, encadrement, information,
sensibilisation, structuration des organisations).
� Créer des infrastructures de stockage et de conservation des produits pour les femmes
productrices et améliorer les moyens d’évacuation.
Malheureusement, le document de politique n’a pas encore été adopté et les mesures prioritaires
identifiées sont restées sans suite. L’actuel programme d’actions du Ministère du Genre, de la
Famille et de l’Enfant vise à améliorer la situation socio-économique et juridique de la femme. Ce
programme compte dix objectifs spécifiques et un ensemble d’objectifs stratégiques dont les
suivants qui intéressent spécifiquement les femmes dans l’agriculture :
� Le plaidoyer auprès des autres ministères sur la prise en compte du genre pour
l’amélioration des techniques de production chez les femmes ;
� Le renforcement des capacités des femmes rurales ;
� L’appui aux structures d’encadrement agricole.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
34
3.4.3. LE FONCIER
La gestion des terres est régie par la Loi n°73-021 du 20 juillet 1973 telle que modifiée et complétée
par la Loi n°80-008 du 18 juillet 1980 portant régime général des biens, régime foncier et
immobilier et régime des sûretés.
Cette Loi consacre que le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat.
Dans les conditions prévues par cette Loi, les terres du domaine privé de l’Etat peuvent faire
l’objet d’une concession perpétuelle, d’une concession ordinaire ou d’une servitude foncière. Aux
termes de la présente loi, la concession est le contrat par lequel l’Etat reconnaît à une collectivité,
à une personne physique ou à une personne morale de droit privé ou public, un droit de
jouissance sur un fonds aux conditions et modalités prévues par cette loi et ses mesures
d’exécution.
La Loi foncière prévoit que les terres occupées par les communautés locales deviennent des
terres domaniales. Ces terres sont celles que ces communautés habitent, cultivent ou exploitent
d’une manière quelconque – individuellement ou collectivement – conformément aux coutumes
et usages locaux [Doucouré, 2009].
En réalité, outre les terres distribuées par l’État sous forme des concessions agricoles, forestières
ou industrielles ainsi que les réserves, les aires protégées et les terrains compris entre les limites
des centres urbains et extra-coutumiers (villes et cités), toutes les autres terres restent régies
selon le régime foncier coutumier. Autrement dit, dans les milieux ruraux, hormis les chefs-lieux
des territoires, la terre est gérée par le chef coutumier (clan, tribu, village); le groupe (clan,
village) se partage l’espace et les ménages l’exploitent. C’est ainsi que malgré l’abondance des
terres agricoles, leur distribution reste inégale en raison d’un droit foncier marqué par les
coutumes qui confèrent aux chefs traditionnels la propriété de vastes domaines, aux limites
souvent imprécises, dont la mise en valeur se fait d’une manière aléatoire par des tierces
personnes, sous forme de métayage.
Par ailleurs, l’application de la Loi sur le régime foncier en milieu rural, et plus particulièrement sur
les terres à vocation agricole et pastorale, est loin d’être effective en raisons entre autres de : (i)
la mauvaise connaissance de la Loi par les populations suite à l’insuffisance de sa vulgarisation ;
(ii) la dualité entre d’une part, la Loi foncière et, d’autre part, la coutume en matière de terres ; (iii)
l’absence de dispositions de la Loi foncière sur le sort des terres acquises avant la promulgation
de cette Loi, notamment en vertu de la coutume. Toutes ces défaillances mises ensemble se
traduisent par la persistance des conflits de compétence entre l’État et l’autorité coutumière sur
l’octroi des terres [Tecsult 2009].
La femme a, au regard de la Loi foncière, les mêmes droits et devoirs que les hommes. Mais, en
milieu rural, ces droits ne sont pas toujours automatiquement octroyés. Ceci est lié à un manque
de vulgarisation de la Loi, la prépondérance des lois coutumières et des pratiques socio-culturelles
traditionnelles, les discriminations genre-spécifiques du Code de la famille (notamment en
matière de contractualisation) et du faible niveau d’organisation des femmes en milieu rural.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
35
3.4.4. CODE FORESTIER
Le Code forestier date du 29 août 2002 et exprime une volonté d’exercer une meilleure gestion du
patrimoine forestier. Le Code forestier traite du défrichement et des problèmes d’érosion qui y
sont liés en cas notamment d’infrastructures routières ou de colonisation agricole induite par la
route créée ou réhabilitée. Le Code interdit « tous actes de déboisement des zones exposées au
risque d’érosion et d’inondation ; tout déboisement sur une distance de 50 mètres de part et
d’autre des cours d’eau et dans un rayon de 100 mètres autour de leurs sources ». En outre le
Code précise : « tout déboisement doit être compensé par un reboisement équivalent en qualité
et en superficie au couvert forestier initial (…) et exige l’obtention d’un permis de déboisement
pour une superficie supérieure à 2 ha ».
3.5. LE CLIMAT ENTREPRENEURIAL
Le contrat social entre le Gouvernement et ses gouvernés est très fragile en RDC. D’une part,
l’Etat est fort financé par la coopération internationale et les paiements par les compagnies
étrangères, pendant que la contribution des congolais au budget de l’Etat ne dépasse pas les 50%
[Hamilton, 2010]. Mais, et ce qui est encore plus problématique, la gouvernance de la contribution
des contribuables est extrêmement faible, sinon malsaine. Depuis 2003, le Gouvernement s’est
engagé dans un programme de modernisation des taxes, mais les évolutions sont lentes.
La nouvelle autonomie des provinces résulte en une multiplication de services de recettes et de
taxes. La DGRAD (Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales) s’occupe des
taxes, permis et certificats de l’Etat central. La DRP (Direction des Recettes de la Province) est
chargée des taxes provinciales mais utilise les agents des services déconcentrés (« services
d’assiette ») pour le constat des droits et pour la liquidation des recettes. En Province Orientale, il
existe ainsi 24 différentes taxes provinciales sur les activités d’agriculture, d’élevage et de pêche,
qui se chevauchent souvent avec les taxes imposées par la DGRAD. Les agents de terrain du
MAPE sont ainsi quelques-fois considérés comme une prolongation d’un système de taxation.
Aussi les ETD commencent à percevoir une série de taxes administratives, et puisque l’activité
agricole et de petite agro-industrie est responsable pour la presque totalité de la production et
des transactions en milieu rural, ces taxes locales sont pour la plus grande partie aussi orientées
sur ce secteur. Il s’agit alors de « carte de planteur », de « carte d’éleveur » ou de « taxe vélo-
pousse », de montants limités (500 à 3.000 Francs Congolais), mais souvent sans quittance, et
sans aucun lien avec l’appui de la Collectivité locale à l’épanouissement de l’agriculture.
Le flou qui existe sur les objets et montants des taxes, permis et certificats, ensemble avec la
multitude d’agents et de services impliqués sans aucun mécanisme de transparence ou de
reddition de compte contribue à une image d’un Etat prédateur qui organise même le flou pour
permettre à une multitude de fonctionnaires et/ou responsables politiques d’y trouver leurs
intérêts. Le processus de décentralisation tel qu’organisé aujourd’hui a encore renforcé cette
image. Le concept même d’impôts pour permettre d’organiser des services publics a ainsi perdu
son sens et tout acte d’un service gouvernemental qui est accompagné d’un paiement par le
citoyen est considéré comme « tracasserie ». Augmenter sa production, entrer dans une logique
de marché extra-villageois ou optimaliser sa commercialisation implique donc pour l’agriculteur
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
36
qu’il s’expose à des pressions, à des risques et à des actes qu’il considère injustes et qui peuvent
même l’empêcher de tirer profit de ses efforts. En d’autres mots, au lieu de fournir un système
intégré de support et d’incitations au développement agricole, le système de régulation et de
taxation actuel constitue un ensemble d’entraves au développement agricole et manque toute
vision d’un environnement favorable à un développement économique basée sur l’agriculture et
sur une économie para-agricole.
L’accès au crédit est très limité dans l‘ensemble de l‘économie congolaise. Le système bancaire
comprend moins d‘une dizaine de banques commerciales dont les agences sont situées
uniquement à Kinshasa et dans les grandes villes. On estime qu‘actuellement, qu’il n‘y a pas plus
de 300.000 comptes bancaires sur l’ensemble du pays [Banque mondiale, 2010]. Il existe en outre
un nombre grandissant de coopératives d‘épargne et de crédit (COOPEC). De nombreuses
COOPEC ont cependant d‘importants problèmes de gestion et une situation financière très
fragile. Seulement 90 COOPEC ont pour l‘instant été accréditées par la Banque Centrale du Congo
[ibid.]. Finalement, il existe de nombreuses initiatives de microcrédit initiées par des ONG ou des
projets de développement, de couverture en général très limitée et dont la viabilité est douteuse.
Les activités des banques et des COOPEC concernent d’ailleurs essentiellement la collecte
d‘épargne et le crédit à très court terme. Aucune de ces institutions n‘offre de prêts à moyen
terme.
Le nouveau Code agricole prévoit la création de deux nouvelles institutions : (i) une Caisse
Nationale de Développement Agricole alimentée par des fonds budgétaires, pour accorder des
crédits a moyen et long terme à un taux subventionné pour les exploitations commerciales ; et (ii)
des Fonds Provinciaux de Développement Agricole, alimentés par les ressources budgétaires de la
province, pour accorder de crédits subventionnés (2%/an) aux petits exploitants. L‘expérience
passée de la RDC avec le crédit agricole n‘a cependant pas été positive et ces nouvelles
institutions devront faire preuve d‘une extrême transparence et rigueur dans leur gestion pour
être efficaces dans leur appui au développement agricole [Banque mondiale, 2010].
Tableau 6 : Classement de la RDC dans le rapport « Doing business » de la Banque mondiale
2011 2010 Amélioration
Doing Business – Classement global
(sur 183 pays) 175 179 4
Démarer une entreprise 146 155 9
Autorisations de construire 81 139 58
Enregistrement de propriétés 118 125 7
Accès au crédit 168 167 -1
Protection des investisseurs 154 153 -1
Paiement de taxes 163 158 -5
Commerce transfrontalier 172 165 -7
Forcer le respect des contrats 172 173 1
Fermer une entreprise 155 152 -3
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
37
4. ANALYSE INSTITUTIONNELLE ET ORGANISATIONNELLE
4.1. LES ACTEURS CLES
INSTITUTION ATTRIBUTIONS ACQUIS DEFIS
Niveau central
Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage
� Agriculture, pêche, aquaculture, élevage et sylviculture
� Impulser, accompagner et réguler la production agricole
� Encadrement des associations agricoles et opérateurs agro-alimentaires
� Quelques services spécialisés opérationnels
� Début de réforme
� Plateforme de communication opérationnelle
� Volonté d’entrer en partenariat (CARG)
� Faible portage politique de la réforme
� Opérationnalisation de la réforme sur le terrain
� Personnel vieillissant, démotivé, laissé pour compte
� Equipement inexistant
� Absence de stratégie genre
Ministère du
Développeme
nt rural
� Impulser le développement rural
� Infrastructures et équipements socio-économiques ruraux
� Encadrement des associations
� Sensibilisation et vulgarisation
� Quelques services spécialisés opérationnels dans certaines régions
� Démarre maintenant avec une analyse institutionnelle
� La transversalité du ministère peut être un atout
� Chevauchements avec le MAPE (horticulture, pisciculture, associations paysannes…)
� Personnel vieillissant, démotivé et laissé pour compte
INERA
(Ministère de la
Recherche
Scientifique et
de la
Technologie)
� Recherche agricole appliquée
� Mise au point de techniques culturales et de matériel génétique
� Formation des producteurs
� Différents centres de recherche avec leurs infrastructures et terrains
� Programme Prioritaire de Recherche sur 5 ans
� Personnel scientifique limité
� Equipement non-approprié
� Chevauchement avec MAPE (formation) et avec SENASEM et agromultiplicateurs (semences)
Ministère de
la Fonction
publique
� Gestionnaire des agents de l’Etat : influence les recrutements, gère le processus devant maîtriser les effectifs, actualise le statut
� Pilote la réforme de l’administration publique
� Politique claire et cohérente en matière de réforme
� Implication de différents ministères au travers de la Commission Interministérielle de Pilotage et le Comité Technique
� Mise en œuvre très lente et partielle de la réforme
� Incapacité de maîtriser les effectifs et incohérence entre la politique et la praxis
� La Commission et le Comité sont peu fonctionnels
Groupe
Thématique
15
� Plateforme de coordination et de dialogue entre Gouvernement et les PTF engagés dans
� 6 réunions entre juin 2009 et mars 2010
� Amorce
� Régularité des réunions
� Qualité du dialogue � Faible
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
38
l’agriculture et/ou le développement rural
d’inventarisation des projets en cours
harmonisation entre bailleurs
Fédérations
professionnell
es
� Défense des intérêts � Interface entre les
membres et l’Etat, les PTF et autres
� Faciliter l’échange et la formation
� Fonctionnel au niveau des entreprises (FEC, COPEMECO)
� Amorce de structuration des OP et des journalistes agro
� Risque de récupération politique
� Exercice complexe de représentativité et de légitimité
CNONG � Défense des intérêts des ONG
� Force de proposition � Veille citoyenne
� Repose sur des structures dans chaque province
� Partenariat consolidé avec des ONG du Nord
� Risque de se substituer aux fédérations des OP
Organes du Gouvernement central Organes de la société civile
Organes décentralisés Dispositifs multi-acteurs
INSTITUTION ATTRIBUTIONS ACQUIS DEFIS
Niveau provincial et district
Ministère
provincial de
l’agriculture
� Définir et mettre en œuvre le programme agricole de la province
� Coordonner et impulser le développement agricole
� Le Code agricole prévoit d’attributions importantes : mettre en place un cadastre agricole, agréer les opérateurs…
� Légitimité du Ministre
� Participation aux mécanismes de concertation
� Intégration des compétences enivronnement et développement rural au sein du même ministère (sauf Province Orientale)
� Plans sectoriels provinciaux
� Le transfert des compétences et des ressources humaines et financières n’a pas eu lieu
� Budget dérisoire � Cabinet de taille
réduite � Mise en cohérence
de la dynamique décentralisée et déconcentrée
� Portage très limité du Plan
Inspection
provinciale de
l’agriculture
et inspection
de district
� Coordination des services normatifs et spécialisés (inspection provinciale)
� Appui aux inspections de territoire
� Consolidation des rapports
� Longue expérience des cadres supérieurs
� Niveau de formation adéquat pour les inspecteurs
� Bonne maîtrise des tâches récurrentes
� Parfois, collaboration ad hoc avec des projets et/ou ONG
� Absence totale de moyens logistiques et bureautiques
� Absence de procédures, de mécanismes ou d’outils
� Capacité limitée pour une politique territorialisée et dynamique
� Ambiguïté entre déconcentration et décentralisation
SENASEM � Promouvoir l’utilisation et organiser l’accès à des semences améliorées
� Certifier les semences améliorées
� Relative autonomie
� Appui de la Belgique dans les provinces ciblées par le PIC
� Début de partenariat public-privé
� Plan d’entreprise reste à formuler
� La Loi semencière n’est pas encore adoptée
� Forte dépendance de projets
COPROSEM
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
39
Inspection
provinciale du
développeme
nt rural
Et inspection
de district
� Coordination des services normatifs et spécialisés (inspection provinciale)
� Appui aux inspections de territoire
� Coordination des associations
� Consolidation des rapports
� Longue expérience des cadres supérieurs
� Inventaire et procédure de reconnaissance pour les coopératives et associations
� Chevauchement avec les services du MAPE et du Plan
� Absence totale de moyens et de mécanismes de gestion
� Les services spécialisés ne sont pas présents dans toutes les provinces
Conseil
consultatif
provincial
� Appuyer les CARG des territoires
� Faciliter l’échange des expériences
� Coordonner les interventions des différents acteurs au niveau provincial
� Réunions fréquentes et constructives en Province Orientale et Kasaï Oriental
� Coordonnateurs CARG actifs dans ces deux provinces
� Pas encore opérationnel dans le Bandundu et Maniema
� Risque de récupération politique
� Risque de confusion du mandat du coordonnateur et de ses relations avec les CARG et avec le Ministre provincial
� Faible harmonisation entre les intervenants
Fédérations
professionnelles
� Interlocuteur entre les OP et les services étatiques, PTF et ONG
� Défense des intérêts
� Courroie d’information
� Exemples de fortes fédérations d’OP dans certaines provinces (Kivu)
� Amorce de fédération au niveau district (Kabinda) et de la province de Maniema
� Légitimité et application des principes de bonne gouvernance
� Dualité entre défense d’intérêts et AGR propres
CRONG � Représenter les ONG auprès de l’Etat et des PTF et défendre leurs intérêts
� Renforcer les capacités des ONG
� Appui de longue date des ONG européennes
� Secrétariat professionnel
� Volonté de concertation
� Bonne articulation avec le CNONG
� Substitution aux OP � Dépendance de
bailleurs � Opportunisme de
certaines ONG � Conflit interne en
Province Orientale
INSTITUTION ATTRIBUTIONS ACQUIS DEFIS
Niveau territoire et local
Administrateu
r du territoire
� Coordonner l’ensemble des services déconcentrés et les programmes de développement
� Présider les CARG-territoire
� Assurer la sécurité et la bonne gouvernance
� A le pouvoir pour atténuer les risques des tracasseries
� A le pouvoir pour une coordination efficace des interventions étatiques et autres
� Tout dépend de la personnalité de l’administrateur et les mécanismes d’équilibrage de pouvoir et de redevabilité font défaut
� Dépend des projets et des ristournes sur les taxes locales pour son fonctionnement
Conseil
communal, de
secteur ou de
� Organiser les campagnes agricoles
� Gestion des
� Proximité des agriculteurs
� Légitimité
� Les organes délibérants n’ont pas encore été installés
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
40
chefferie marchés et supervision de la commercialisation
� Espace d’articulation entre le pouvoir administratif et le pouvoir coutumier
� Absence d’un cadre organique pour la fonction publique décentralisée
Inspection de
territoire
pour
l’agriculture
� Coordonner et impulser l’ensemble des agents et moniteurs (inspecteur)
� Appui technique aux producteurs
� Régulation des activités agricoles
� Service « d’assiette » pour les taxes, permis et certificats relatifs à l’agriculture
� Proximité de terrain des équipes (souvent +100 salariés), avec des services dans les secteurs et des agents dans les villages, hameaux et quartiers
� Agents expérimentés
� Agents du milieu avec une capacité d’influence considérable
� Aucun budget de fonctionnement (� recours à des activités rémunératrices, en conflit avec le rôle régulateur et en concurrence avec les paysans)
� La grande majorité du personnel sous contrat est « retraitable » (jusqu’à 90% dans certains territoires)
Inspection de
territoire du
développeme
nt rural
� Coordonner et impulser l’ensemble des agents et moniteurs (inspecteur)
� Appui technique pour la gestion des infrastructures de base
� Sensibilisation de la population
� Présence dans les villages et hameaux
� Agents expérimentés
� Agents du milieu
� Voir inspection pour l’agriculture
� Chevauchement avec les tâches des agents de l’agriculture
Conseil
Agricole et
Rural de
Gestion
� Coordination des activités agricoles et de développement rural
� Impulser la collaboration entre les acteurs
� Stimuler et accompagner l’organisation paysanne
� Observatoire de la fiscalité
� Installé dans presque tous les territoires, plusieurs villes et quelques secteurs/chefferies
� Montage multi-acteur
� Plateforme de concertation pour des choix stratégiques et opérationnels
� Permet de donner une guidance aux agents des services déconcentrés
� Permet de gérer les conflits
� Permet de rétablir la confiance
� Une dynamique plein d’espoir peut s’y développer si les leaders sont engagés
� Peut atténuer les risques de tracasseries
� Le mandat et les tâches ne sont pas bien circonscrits et/ou pas toujours bien compris
� Le fonctionnement dépend du patronage par un projet
� L’engagement des membres est très variable
� La circulation d’information est difficile et très partielle
� Se voient confiées des tâches de gestion et veulent s’engager dans des activités productives, au détriment de leur rôle de concertation, conseil, veille
� Chevauchement avec les CLD, CVD, CDV etc.
Organisations
paysannes
� Mutualisation des compétences et des moyens
� Force de revendication
� Quelques initiatives prometteuses qui semblent durer
� Dans les zones du PIC, l’organisation des OP est souvent restée au niveau micro
� L’appui externe est concentré sur un nombre limité d’associations
� Souvent faible gouvernance
Tableau 7 : Les acteurs clés du secteur de l’agriculture
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
41
4.2. LE MINISTERE CHARGE DE L’AGRICULTURE
4.2.1. ATTRIBUTIONS
Le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage est régi par le Décret n° 03/27 du 16
Septembre 2003 et par l’Ordonnance n°008/074 du 24 décembre 2008 fixant les attributions du
Ministère. Selon ce texte, il a pour missions spécifiques :
� Production agricole et autosuffisance alimentaire ;
� Planification des objectifs nationaux de production dans les domaines de l’agriculture, de la
pêche, de la pisciculture, de la sylviculture et de l’élevage ;
� Agrément et contrôle des dispensaires, cliniques et pharmacies vétérinaires ;
� Encadrement des associations agricoles ;
� Élaboration et définition de la politique nationale en matière d’agriculture, de pêche et
d’élevage ;
� Conception, exécution, suivi et évaluation des programmes et projets de développement
agricole ;
� Promotion des coopératives agricoles ;
� Promotion des produits de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage destinés non seulement à
l’alimentation intérieure et à l’industrie nationale mais aussi à l’exportation ;
� Surveillance zoo-sanitaire et la gestion de la quarantaine animale et végétale à l’intérieur du
pays et aux postes frontaliers et mise à jour permanente des mesures réglementaires y
relatives ;
� Orientation et appui des opérateurs économiques tant nationaux qu’étrangers intéressés à
investir dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage vers les sites à hautes
potentialités de production, de manière à minimiser les coûts d’exploitation ;
� Collecte, analyse et publication des données statistiques d’agriculture, de pêche et d’élevage,
sous forme d’annuaire.
4.2.2. ORGANISATION
Le Ministère comprend :
− Le Cabinet du Ministre.
− Le Secrétariat Général.
− Les Directions Normatives qui sont au nombre de 7 :
• Direction des Services Généraux
• Direction de la Production et de la Protection des Végétaux
• Direction de la Production et de la Santé Animales
• Direction des Pêches
• Direction de l’Inspection
• Direction de l’Analyse, de la Planification et de la Perspective
• Direction des Marchés, Prix et Crédits de campagne.
− Les Services Nationaux qui sont au nombre de 9 :
• SNSA : Service National des Statistiques Agricoles
• SENASEM : Service National des Semences
• SENADEP : Service National de Développement et de Promotion de la Pêche
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
42
• SENAQUA : Service National de Développement de l’Aquaculture
• SENAMA : Service National de Mécanisation Agricole
• PNR : Programme National Riz
• SNV : Service National de Vulgarisation
• SENAFIC : Service National des Fertilisants et Intrants Connexes
• SENIVEL : Service National des Intrants Vétérinaires et d’Elevage.
Les services déconcentrés du MAPE sont composés de :
- Les services « normatifs » qui sont structurés de façon hiérarchique : province – district –
territoire – secteur/chefferie. Les Inspections provinciales sont régies par l’ordonnance n° 82-
027 du 19 mars 1982. Elles ont pour mission essentielle de participer à la définition des
politiques et stratégies agricoles, de suivre leur application ; de contrôler et réglementer les
activités agricoles et de coordonner les activités des structures du Ministère de l ‘Agriculture.
Il existe au niveau du pays 11 Inspections provinciales avec, en théorie, les cadres suivants :
• Au niveau provincial : un inspecteur provincial et 7 bureaux ;
• Au niveau du district ou de la ville : un inspecteur du district et 5 cellules ;
• Au niveau du territoire ou de la commune : un inspecteur du territoire et 4 sous
cellules ;
• Au niveau du secteur : un agronome du secteur, un vétérinaire du secteur, un chargé
des pêches ;
• Au niveau du groupement : un moniteur agricole, un vétérinaire recenseur.
- Les services « spécialisés » qui répondent à la fois à l’Inspecteur provincial et à leur direction
centrale spécifique à Kinshasa. Notons cependant que les services spécialisés ne sont pas
présents sur l’ensemble des provinces et, là où ils sont fonctionnels, leur périmètre
d’intervention ne couvre pas toujours l’ensemble des districts et territoires.
L’articulation entre les services normatifs de niveau sous-provincial et les services spécialisés du
MAPE est très faible, sinon inexistante.
4.2.3. LA REFORME DU MAPE
La restructuration du MAPE, déjà conçue en 2005 avec le support du FAO, est toujours en
chantier. Elle comprend les axes suivants :
a) Recentrer les services publics sur les fonctions normatives et régaliennes et renforcer leur
performance tant au niveau central qu’au niveau provincial et local.
b) Désengagement des activités marchandes (activités de type industriel ou commercial) et
privatisation progressive des services spécialisés du MAPE ; ainsi que la reconversion du
personnel actuel du MAPE qui ne pourrait plus être employé dans les nouveaux services du
MAPE (services restructurés afin de prendre en charge efficacement leurs fonctions
régaliennes).
c) Le renforcement de la société civile (y inclus des associations paysannes et/ou de
producteurs agricoles) et des acteurs privés du secteur agricole et rural dans un nouveau
partenariat avec les acteurs de l’Etat. Tout comme le premier axe, ce troisième axe s’inscrit
dans un esprit de décentralisation telle que prévue par la nouvelle Constitution de 2006.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
43
La vision d’un Ministère de l’Agriculture performant et recentré sur son rôle régalien existe sur
papier, mais les anciennes structures persistent encore à côté de certaines nouvelles structures
pilotes déjà mises en place (comme les SENASEM et COPROSEM dans certaines provinces). Par
ailleurs, le désengagement des fonctions non prioritaires du MAPE doit encore réellement
démarrer. Le Code agricole vient d’être débattu dans l’Assemblée Nationale et la Loi semencière
n’est pas encore adoptée. L’adaptation du cadre organique avec une revalorisation, diminution et
reconversion des ressources humaines n’a pas encore décollé.
En outre, le MAPE est confronté à une situation ambiguë entre déconcentration et
décentralisation. En procédant à la répartition des compétences entre le pouvoir central et les
structures provinciales, la Constitution de la RDC adoptée en 2006 a ouvert la voie à une réforme
institutionnelle profonde dans tous les domaines de la vie nationale. Dans le secteur agricole, en
particulier, la mission du pouvoir central, en particulier à travers le Ministère de l’Agriculture, de la
Pêche et de l’Elevage, est désormais limitée à un rôle d‘orientation, de réglementation et de
coordination tandis que les activités opérationnelles relèvent en principe de la compétence des
structures décentralisées. Cette répartition des rôles doit encore se traduire par une
réorganisation de l‘architecture institutionnelle du secteur agricole et par un transfert, tant des
responsabilités de mise en œuvre que des structures et des capacités institutionnelles et
humaines y afférentes, aux autorités provinciales, et, dans un deuxième temps dans une certaine
mesure aussi aux autorités locales (les ETD - Entités Territoriales Décentralisées : villes,
communes, secteurs et chefferies). Même si le MAPE est considéré depuis 2008 comme un des 4
ministères pilotes pour démarrer cette décentralisation, cette volonté reste au stade de
l’affichage.
Rappelons que la coopération belgo-congolaise a aussi appuyé cette réforme dans les provinces
du Maniema et dans le Bas-Congo, cette deuxième province n’étant pas retenue dans le nouveau
PIC. Pendant la phase transitoire (2011 à mi-2012), la réforme sera aussi accompagnée dans le
District de la Tshopo, mais cette composante n’avait pas encore démarré sur le terrain lors de
notre passage. Le projet « Appui à la mise en œuvre du plan de restructuration des services
centraux et régionaux du Ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Elevage en RDC » s’est
essentiellement concentrée sur les CARG ou « Conseil Agricole et Rural de Gestion », et en
moindre mesure sur la réorganisation du MAPE au niveau central et provincial.
Sur le terrain, on constate effectivement la genèse des CARG, avec un succès variable, et la
réorganisation de la filière semencière. Le contenu global de la réforme n’est cependant pas
maîtrisé par les acteurs du terrain dans les districts et territoires visités.
Il est à craindre que le portage politique de la vision de la réforme ne soit que très partiel. Sans un
appui et une pression soutenus par les bailleurs clés du secteur, les dynamiques internes ne
permettront probablement pas de faire des avancées durables.
Notons aussi qu’une réforme, telle que prévue sur papier, risque de diminuer de façon
significative les opportunités financières pour les intéressés, puisqu’elle prévoit un
désengagement des activités productives (là où les employés arrivent aujourd’hui à valoriser les
actifs de l’Etat dans l’intérêt de leur service, sinon en leur propre intérêt) et un assainissement du
cadre de personnel (là où certains employés les mieux placés tirent aujourd’hui un profit
important de l’absence totale de pratiques de gouvernance).
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
44
4.3. LE CONSEIL AGRICOLE ET RURAL DE GESTION
Depuis octobre 2008, le MAPE met en place des structures de concertation au niveau des
territoires et des provinces : le Conseil Agricole et Rural de Gestion (CARG). Suite aux expériences
prometteuses de certaines ONG, telle que CDI-Bwamanda à Idiofa, les CARG commencent aussi à
voir le jour au niveau des secteurs et chefferies. Le Code agricole reconnaît ces dispositifs et leur
donne une base légale pour leur fonctionnement et pour l’implication des agents d’Etat.
Les CARG ont comme objectif de faciliter toutes les opérations qui concourent au développement
de l’agriculture et du monde rural [CTB & MAPE, vers 2009]:
- Renforcer l’organisation des structures paysannes ;
- Défendre les intérêts des paysans ;
- Renforcer la concertation entre les organisations paysannes ;
- Diffuser les informations utiles à la prise de décision (choix d'activités, prix et marché) ;
- Contribuer à la promotion du leadership paysan ;
- Mettre en place, suivre et évaluer un plan de développement agricole constitué des
projets répondant aux préoccupations locales ;
- Associer les bailleurs de fonds à la clarification des actions de développement du monde
agricole rural ;
- Etablir l'harmonie et la synergie des actions sur le terrain ;
- Rétablir la confiance entre le secteur public et le secteur privé.
Les CARG sont composés de représentants de l’Etat (un tiers des membres) et de la société civile
(deux tiers). C’est l’autorité politique qui préside les réunions, pendant qu’un représentant de la
société civile est nommé coordinateur. La participation est bénévole et chaque CARG dispose – en
théorie – de son autonomie.
Le concept des CARG est très prometteur et là où les leaders de la société civile trouvent des
interlocuteurs ouverts et dynamiques dans la personne de l’administrateur et des inspecteurs du
territoire, ces plateformes de coordination permettent de créer une dynamique partenariale très
intéressante. Les rôles d’observatoire de la fiscalité (y compris la lutte contre les tracasseries) et
de guidance des services déconcentrés sont délicats mais cruciaux ; les expériences de plusieurs
CARG, comme par exemple celui de Bulungu (District du Kwango), montrent que ces rôles
peuvent être effectifs. Plusieurs CARG, notamment dans le Bandundu et dans le Kasaï Oriental,
ont élaboré un plan de développement pour leur territoire et disposent aujourd’hui d’une
connaissance assez précise des acteurs, des défis et des dynamiques de développement.
La démarche de mise en place des CARG semble cependant avoir été conduite dans la
précipitation, sans analyse approfondie des conditions gagnantes pour leur réussite et avec des
lignes de communication qui ne sont pas en phase avec l’ampleur des défis. Après les premiers
succès, surtout dans le Bas-Congo, on a voulu généraliser ce concept sur l’ensemble du pays, mais
en misant beaucoup plus sur la quantité que sur la qualité. C’est ainsi que les CARG dans les
différents territoires de la Tshopo sont peu fonctionnels ; celui d’Isangi (qui est cependant le plus
proche de la ville de Kisangani) est mal informé. Des cas similaires nous ont été rapportés d’autres
provinces. Selon Ragasa et al. [2010], la faible participation des membres aux réunions, le manque
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
45
d’engagement et d’encouragement de la part des responsables gouvernementaux, ainsi que
l’insuffisance de moyens de fonctionnement entravent le bon fonctionnement des CARG.
Dans la pratique, la démarcation de leurs tâches et domaines d’intervention reste d’ailleurs à
préciser. Il existe effectivement des risques que les CARG assument un rôle de gestionnaire de
projet ou de producteur agricole, au détriment de son rôle de concertation, coordination et
conseil du secteur agricole et rural local. Tous les débats des CARG rencontrés dans le Kasaï
Oriental sont maintenant depuis plusieurs mois monopolisés par la gestion des tracteurs, offerts
par le Gouvernement dans le cadre de l’appui à la mécanisation. Il aurait été plus judicieux de
programmer la mise en place des CARG en fonction des moyens disponibles pour un
accompagnement adéquat et de prioriser les territoires où une alliance avec une structure d’appui
(comme l’ONG italienne ISCO dans le Kwilu et le Kwango) aurait permis d’évoluer
progressivement vers des CARG responsables et à la hauteur de leurs tâches et des attentes.
Le concept même de la concertation et du pilotage multi-acteur au niveau local est cependant
tellement crucial, que la structuration des CARG et leur accompagnement dans cette phase de
décollage et d’appropriation mérite d’être soutenus. Rappellons d’ailleurs que les PTF, par leur
déclaration d’engagement sur le PDDAA, se sont engagés « à soutenir activement, dans les
différentes régions où nous intervenons, les CARG (Conseils agricoles ruraux de gestion), cadres de
concertation entre entités étatiques et non étatiques, dont nous reconnaissons pleinement le
potentiel pour une décentralisation effective de l’agriculture, adaptée aux caractéristiques et besoins
locaux, y compris dans le cadre du PDDAA ».
Un Conseil Consultatif Provincial5 est fonctionnel dans la province Orientale et du Kasaï Oriental.
Dans la Province du Bandundu, le Conseil a été installé, mais il ne semble pas fonctionnel. Dans le
Maniema, son installation se fait encore attendre. Leur rôle consiste, d’une part, en un appui aux
CARG de territoire (et de ville), et, d’autre part, en la concertation entre l’ensemble des acteurs
concernés par l’agriculture et le développement rural au niveau provincial. Cette plateforme, qui a
le potentiel de mobiliser des professionnels de haut niveau et représentatifs, crée un cadre
intéressant pour approfondir certaines thématiques spécifiques à la province, pour harmoniser les
approches et préparer certains choix stratégiques, voir politiques. Les expériences dans le Kasaï
Oriental et dans la Province Orientale sont encore timides, et mettent en exergue le rôle clé que le
Ministre provincial peut y jouer.
Les Conseils provinciaux sont animés par un coordonnateur provincial, désigné par la société civile
et (partiellement) pris en charge par des projets de la coopération belge. Leur relation, d’une part
avec les coordonnateurs des CARG de territoire, et, d’autre part avec le Ministre provincial, n’est
pas toujours bien comprise. On y voit souvent une relation hiérarchique ou au moins de
redevabilité, ce qui porte atteinte au principe de l’autonomie.
5 Dans les documents vulgarisés par le MAPE, la nomination Conseil Consultatif Provincial est utilisée le plus souvent. Les acteurs locaux parlent plutôt du “CARG provincial” et le terme qui est retenu dans le Code agricole est le “Conseil rural provincial”.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
46
4.4. AUTRES ELEMENTS D’ANALYSE
A côté du MAPE et des CARG, considérés comme des acteurs pivot pour la gouvernance du
secteur, une série d’autres institutions publiques, privées et communautaires est engagée dans le
développement et la gestion de l’agriculture, avec des capacités et des relations variables. Parmi
les défis et opportunités importants de ce cadre organisationnel et relationnel, nous retenons les
éléments suivants :
i. Le chevauchement des attributions et la multitude de services étatiques impliqués dans
certaines tâches est un frein pour la bonne collaboration entre les différents services et pour
un accompagnement adéquat dans la structuration du monde rural et dans l’appui technique.
Attribution MAPE Attribution Min. Développement rural
Encadrement des associations agricoles Organisation et encadrement des paysans dans des coopératives et associations Promotion des coopératives agricoles
Planification et promotion dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de la pisciculture
Promotion et le soutien de la pêche en milieu rural
Horticulture urbaine et peri-urbaine
Collecte, analyse et publication des données statistiques d’agriculture, de pêche et d’élevage
Données statistiques sur la commercialisation des produits agricoles
Pilote la mise en place des CARG Pilote la mise en place de Comités Locaux de
Développement
Tableau 8 : Domaines de chevauchement entre MAPE et Ministère du Développement rural
ii. En fonction du bailleur et du ministère partenaire, les approches de structuration du monde
rural sont différentes. Pour le MAPE, les Comités Locaux de Développement, installés par le
Ministère du Développement rural, font partie du CARG qui a un mandat plus large. Pour le
Ministère du Développement rural, les CARG se limitent aux affaires agricoles et sont
membres des CLD. En fonction du programme d’accompagnement, on voit apparaître les
CLD, mais aussi des Comités de Développement Local, des Comités Villageois de
Développement et des Comités de Développement Villageois, quelques-fois dans les mêmes
territoires. Dans certaines zones, la présence active des églises protestantes ou catholiques a
fait émerger des Comités de Développement Paroissial ou des Comités Paroissaux de
Développement. Les acteurs locaux perçoivent ces structures de coordination alors en
premier lieu comme la courroie de transmission entre le niveau local et le bailleur qui a mis en
place la structure.
iii. Les secteurs/chefferies et les communes utilisent les agents du MAPE pour le constat des
droits et pour la liquidation des taxes liées à l’agriculture. La combinaison des rôles d’appui
technique et de « service d’assiette », confiés aux agents de terrain du MAPE confond les
paysans et est une entrave significative pour le rétablissement de la confiance dans les
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
47
services publics. Souvent, les agents ne disposent d’ailleurs pas des outils administratifs
nécessaires pour garantir la transparence.
iv. Grâce à l’appui de la coopération belgo-congolaise, la filière semencière commence à être
organisée. La production des semences est progressivement transférée aux
agromultiplicateurs privés (ou organisés en coopérative), ce qui permet au SENASEM de
mieux jouer son rôle de contrôle et de certification. La collaboration avec l’INERA permet de
maintenir un matériel végétal de qualité – même si son implication dans la production à
grande échelle de semences peut mener à des conflits d’intérêts. Le COPROSEM peut
contribuer à une meilleure organisation de la filière. Tout le montage est basé sur un
partenariat public-privé où le secteur privé s’occupe de la production et de la
commercialisation des semences, pendant que le secteur public garantit les conditions
nécessaires pour un marché performant (régulation, certification, appui technique, appui à la
coordination des parties prenantes). L’organisation de cette filière apporte une réelle plus-
value, même si elle dépendra encore pendant de longues années d’un appui externe sur le
plan technique, d’animation de ce partenariat et d’appui financier (pour le fonctionnement
des SENASEM et COPROSEM, ainsi que pour l’achat et pour organiser la distribution des
semences).
v. Les institutions de la recherche sont faiblement connectées aux organes chargés de la
définition des politiques ou aux plateformes de plaidoyer [Ragasa et al. 2010]. Les recherches
menées par les universités semblent effectuées de manière isolée. Les recherches financées
par les bailleurs sont souvent réalisées par des consultants externes, avec une interaction
minimale avec les centres de recherche congolais ou avec les fonctionnaires du ministère
concerné. Selon Ragasa et al. [2010], le pays compte seulement 13 masters actifs dans la
recherche agro-économique et de développement rural – ce qui est particulièrement peu en
comparaison avec d’autres pays africains ; le Malawi, avec une population de 13 millions
d’habitants dispose, par exemple, de 50 chercheurs pour le secteur.
vi. L‘INERA a bénéficié depuis 2004 de l‘appui de l‘Union Européenne et de la Belgique pour
réhabiliter partiellement les 12 centres et stations de l‘INERA et les rendre capables de
satisfaire la demande des producteurs en matériel végétal amélioré. Cet appui finance aussi
les études préliminaires à la relance du système national de recherche agricole en RDC. Dans
ce cadre, un audit physique et organisationnel de l‘INERA a été entrepris récemment
[Pinagnnaud et Tshamala, 2009]. Il a mis en évidence les graves difficultés et
dysfonctionnements de l‘Institut : (i) la plupart des stations ont été pillées et très peu
d‘investissements ont été réalisés au cours des quinze dernières années ; (ii) aucune des
stations n‘a reçu de financement du gouvernement au cours de ces 10 dernières années et le
fonctionnement des stations se fait uniquement à partir des ressources mises à disposition
par les partenaires et des ressources générées (semences) par les activités propres aux
stations ; (iii) le personnel est pléthorique : plus de 3.100 personnes (plus environ 1.600
supplémentaires « en attente de la retraite »), dont seulement 390 chercheurs (12%), le reste
étant du personnel administratif et subalterne, peu qualifie (aucun scientifique de niveau
doctorat, 10 seulement au niveau master), vieillissant et très démotivé ; (iv) une
vision/stratégie scientifique inexistante ; (v) très peu d‘ articulation avec les autres structures
d‘appui au secteur agricole (semences, conseil) ; et (vi) une gestion administrative
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
48
défaillante, des systèmes d‘ information et de contrôle interne inexistants et une gestion
financière opaque (comptes financiers inexistants).
vii. La RDC dispose d’un dense réseau de radios rurales qui sont souvent très populaires. Elles
sont exploitées par des ONG, des églises, des projets, des groupes de jeunes ou des petites
entreprises informelles. Les organismes d’appui à l’agriculture et au développement rural les
utilisent fréquemment avec des messages de sensibilisation, des informations sur les
marchés ou la convocation ou compte rendu de réunions.
De date plus récente est la création de l’Association des Journalistes pour l’Agriculture au
Congo. Elle est associée à la démarche de plaidoyer des organisations paysannes.
viii. Depuis 2007, une dynamique intéressante de structuration paysanne est à noter au niveau
national. Avec l’appui méthodologique et financier de quelques ONG belges, les mouvements
paysans des provinces des Kivu et du Bas-Congo forment maintenant le moteur d’une
démarche de structuration dans l’ensemble des provinces, et d’échange et de coalition au
niveau national. Les ONG belges qui appuient cette dynamique se retrouvent dans la coalition
Agricongo, administrée en RDC par l’ONG TRIAS. Agricongo a entre autres appuyé une cellule
de plaidoyer multi-acteur (OP, ONG, MAPE) pour agender le Code agricole à l’Assemblée
Nationale et pour assurer un positionnement adéquat des Députés. Malheureusement, les
partenaires locaux de ces ONG belges ne sont presque pas actifs dans les zones de
concentration du PIC 2010-2013. Agricongo a présenté, sur la ligne de financement
« Synergie » de la coopération belge, un projet d’appui au plaidoyer et à la structuration
paysanne, qui cible les provinces de concentration des ONG membres, mais sans inclure des
actions précises pour une meilleure structuration du monde paysan dans les 4 zones du PIC
2010-2013 [Agricongo, 2010].
Une autre dynamique, plus syndicaliste, peut être perçue au sein de la Confédération des
Producteurs Agricoles du Congo (COPACO), qui existe d’ailleurs déjà depuis 1998 [Van Hoof
et Kuyengila, 2010].
C’est un représentant de COPACO qui a endossé la Charte du PDDAA au nom de
« l’Organisation des Producteurs Agricoles ». Au lendemain de la signature, un Conseil
National des Producteurs Agricoles du Congo a été mis en place par COPACO et les
fédérations paysannes appuyées par Agricongo afin de pouvoir harmoniser les contributions
et les messages du monde paysan, notamment par rapport au Code agricole (ainsi que la Loi
sémencière et la Loi foncière qui doivent suivre) et par rapport à la démarche du PDDAA.
ix. Chaque territoire en RDC connaît des dizaines d’ONG, dont la grande majorité se déclare
active dans l’agriculture et le développement rural. Il s’agit souvent de quelques jeunes qui
mènent une activité commune, qui se présentent comme prestataires pour la mise en œuvre
d’un micro-projet ou d’une activité dans le cadre d’un projet, et qui sont « engagés dans
l’encadrement des producteurs agricoles » –- ce qui implique le plus souvent qu’ils espèrent
trouver un financement pour valoriser leurs services.
Dans les plus grandes villes, on trouve quelques ONG mieux structurées, avec une vision plus
claire sur leur rôle et leurs capacités. Elles ne trouvent pas souvent leur légitimité dans une
vie associative participative et redevable, mais plutôt dans leur performance (perçue) et/ou
leur capacité de mobiliser des partenariats, notamment avec des ONG européennes ou avec
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
49
des projets. Quelques-unes disposent de capacités certes pour un accompagnement
visionnaire des organisations paysannes et/ou pour impulser un plaidoyer.
Dans chaque province, les ONG sont fédérées dans un Conseil Régional des ONG. Ces CRONG
sont de façon générale assez bien structurés, avec un bureau professionnel et des moyens de
fonctionnement. Le problème de représentativité et du leadership se pose quelques-fois,
comme maintenant avec le CRONG de la Province Orientale où l’équipe du bureau n’a pas
voulu se soumettre aux élections après leur mandat de 4 ans en 2008, ou le CRONG du Kasaï
Oriental qui se voit terminé le partenariat de longue date avec l’ONG belge Broederlijk Delen.
Les 11 CRONG sont fédérés dans le CNONG, qui est reconnu au niveau national comme un
interlocuteur valable pour l’ensemble des ONG congolaises.
x. Le Kasaï Oriental connaît d’ailleurs une autre plateforme de la société civile, qui regroupe les
ONG, organisations des producteurs agricoles, bureaux de développement des églises et
autres associations : SoCiKa. Ce modèle existe aussi dans la majorité des territoires, et
certains bureaux semblent assez actifs.
xi. Il n’existe pas une base fiable des données sur les IMF et les coopératives d’épargne et de
crédit en RD Congo permettant d’en fixer avec exactitude le nombre. Beaucoup parmi ces
institutions fonctionnent d’ailleurs dans l’informel ou sont liées à un projet de durée limitée.
On observe du point de vue de la ventilation provinciale une prédominance des opérateurs
de Micro-finance dans les provinces de l’Est de la RD Congo – Sud et Nord Kivu, deux entités
administratives qui ont une longue tradition et une base solide et forte en matière
d’organisation coopérative. Le secteur de la micro-finance en RD Congo est encore
embryonnaire, mais compte tenu des besoins existants et de la faible couverture des services
bancaires conventionnels, il y a lieu de croire qu’il présenterait un grand potentiel de
progression dans l’avenir [Tecsult, 2009]. On note une absence manifeste d’institutions
financières spécialisées, capables de prendre en charge les problèmes spécifiques du
financement du secteur agricole.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
50
5. LES MODES ACTUELS DE GESTION
5.1. MECANISMES DE PLANIFICATION
5.1.1. LA CHAINE DE PLANIFICATION GENERALE
La planification du développement en RD Congo suit une logique séquentielle, sectorielle et
géographique, selon le schéma ci-dessous [Gouvernement de la RD Congo ; 2011] :
Chaîne de
planification
Outils et instruments
National Secteur Province Horizon
Long terme
(25 ans)
Moyen terme (5 ans)
3
ans glissant
Annuel
ETUDE NATIONALE PROSPECTIVE (RDC VISION 2035) Vision
Planification stratégique DSCRP
Stratégies sectorielles DSCRP
provinciaux
Budget de l’État
Cadrage macroéconomique
CDMT central
PAP central
Planification opérationnelle
PAP/CDMT ministériels
PAP/CDMT provinciaux
Plans de Travail Annuel
Budgets
provinces
Schéma 2 : La chaîne de planification en RD Congo Source : DSCRP2 – Draft 3 – page 12
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
51
5.1.2. LA PROGRAMMATION SECTORIELLE
Comme déjà mentionné au chapitre 3, la RD Congo dispose d’une série de documents de
programmation pour le domaine de l’agriculture, mais leur cohérence n’est pas optimale et leur
contenu n’est pas maîtrisé au niveau des structures déconcentrées ou décentralisées. Chacun des
bailleurs pilote ou appuie la réalisation d’une série d’études mais il n’existe pas un dispositif de
coordination ou un mécanisme de mise en cohérence de ces études. Elles semblent plutôt
considérées comme une initiative du bailleur que comme un outil de programmation approprié et
aligné. La Note de politique agricole d’avril 2009 par exemple, décrit en détails les différents
projets appuyés par la FAO – chef de file pour l’appui à l’élaboration de la Note – mais reste
beaucoup plus discrète sur les autres programmes structurants dans le secteur.
Dans le cadre du PDDAA, et avec l’appui de l’USAID, la Direction de l’Analyse, de la Planification et
de la Perspective du MAPE prépare actuellement un Programme National d’Investissements
Agricoles. Les directions centrales du Ministère, ainsi que les PTF, espèrent que ce Programme
puisse fournir un cadre de référence unique pour l’ensemble des acteurs. Le Programme devra
également permettre la mise en place d’un dispositif de suivi pour un monitoring et une
actualisation régulière du Programme. USAID envisage à cette fin un appui à la mise en place de
ce dispositif, qui devra obligatoirement inclure les actions menées par le niveau provincial, ainsi
que par les services du développement rural.
Les différents axes de la Stratégie sectorielle de l’agriculture et de développement rural sont
déclinés en programmes, l’objectif étant de construire là-dessus un CDMT pour la période 2011 –
2013, toujours en phase d’élaboration. Cet exercice est cependant confronté à des problèmes
importants :
� La Loi des finances 2011 est déjà approuvée mais ne tient pas compte du CDMT Agriculture
et Développement rural.
� Agriculture et Développement rural forment deux ministères séparés qui nécessitent donc
chacun leur CDMT.
� Le CDMT n’est pas construit selon les axes retenus dans la Stratégie sectorielle.
� Les cadres du MAPE ne maîtrisent pas encore le mécanisme de CDMT et la nomenclature
mène à des confusions.
Avec l’appui technique et financier de la BAD, des plans provinciaux de l’agriculture sont
actuellement en phase de finalisation. Cette démarche est la deuxième phase du projet « Etude du
Secteur Agricole » (ESA), déjà démarré en 2008. Dans les deux Kivu et la Province Orientale,
l’élaboration des plans a démarré tardivement – elles n’étaient pas inscrites dans le programme
initial, dû à la situation d’insécurité lors de la formulation du projet ESA. Dans les autres 8
provinces, les plans existent mais ils doivent encore être validés dans plusieurs provinces. Ils ne
s’alignent pas forcément sur les autres documents de programmation déjà élaborés sur l’initiative
des Gouvernements provinciaux, tel que le Plan Directeur de la Province du Kasaï Oriental ou le
Plan Provincial de Développement Agricole dans la Province de Bandundu.
Les CARG dans les Districts du Kwilu et du Kwango, ainsi que dans la Province du Kasaï Oriental
ont ou sont en train de développer un Plan de Développement du Territoire. L’approche est très
participative et structurée selon les bassins de production. Dans le Kwilu et le Kwango, la
démarche est appuyée sur le plan méthodologique et financier par l’ONG italienne ISCO (avec un
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
52
cofinancement de l’UE sur la ligne de la sécurité alimentaire). Les résultats sont probants. Le
CARG de Bulungu par exemple vient d’inviter l’ensemble des intervenants pour leur proposer le
Plan et pour évoluer progressivement vers une harmonisation des approches et, en deuxième
phase, vers une programmation concertée. Dans une vision de décentralisation et de partenariat
entre les différents types d’acteurs, les CARG peuvent jouer un rôle important dans cette
programmation : élaboration de plans, harmonisation et alignement des interventions, veille
citoyenne sur les actions des services gouvernementaux et priorisation consultative de leur
programme, gestion des conflits… Cette première génération de plans participatifs permet
certainement de procéder à un diagnostic intéressant des défis et des perceptions. Les
propositions et priorités sont plutôt de type « shopping liste » et aucun des plans que nous avons
pu consulter ne propose des engagements concrets des acteurs locaux, traduits dans un plan
d’entreprise. Ceci est particulièrement dommage puisqu’une série des blocages ou freins pour le
développement du secteur pourraient être gérés par une collaboration active entre les acteurs
locaux.
5.1.3. LA PLANIFICATION DES ACTEURS
Les inspections provinciales, de districts et de territoires planifient leurs activités
d’accompagnement en fonction du calendrier cultural des agriculteurs. Puisque les tâches se
limitent à l’appui technique et à la taxation de la production et de la commercialisation,
l’ensemble des tâches a un caractère purement répétitif. Dans le District de la Tshopo,
l’Inspecteur a tenté entre 2004 et 2008, d’enrichir cette programmation au travers des rencontres
semestrielles avec l’ensemble de ses inspecteurs de territoire, mais cette bonne pratique ne
semble pas être généralisée et les rencontres n’ont plus lieu depuis 2009, les inspecteurs étant
fatigués de couvrir les frais avec leurs moyens personnels. L’Inspecteur provincial dans le Kasaï
Oriental s’efforce à élaborer, à fréquence mensuelle, un Ordre de marche, qu’il communique à ses
collaborateurs et qui programme les activités principales et les visites de suivi auprès des districts
et territoires.
Selon le dynamisme du Ministre provincial, il arrive que l’ensemble des services concernés par
l’agriculture et le développement rural (services normatifs et spécialisés) se retrouvent pour une
mise en synergie de leur programme. Dans le Kasaï Oriental, ces réunions se tiennent à fréquence
semestrielle et mobilisent également les services de l’environnement. A d’autres occasions, les
agences de développement actives dans la Province sont également convoquées.
Les inspections provinciales et de district (ou ville) du MAPE, ainsi que celles du Développement
rural disposent selon leur organigramme d’un Bureau d’Etudes et de Planification, chargé de
coordonner la planification et de proposer au niveau central et aux bailleurs des projets
d’investissement prioritaire. Les quelques projets que nous avons pu consulter sont irréalistes et
faiblement développés. A notre connaissance, aucun des bureaux dans les provinces, districts et
villes visités n’a déjà pu réaliser un de ses projets et le personnel du Bureau s’occupe aujourd’hui
d’autres tâches.
Les SENASEM qui sont appuyés par la coopération belgo-congolaise disposent d’un plan d’action
qui inclut l’ensemble des tâches et actions financées par la partie belge et leur programme
(officiel) correspond donc aux activités prévues dans le projet. Il est cependant complété par
certaines actions qui sont instruites par le bureau central de Kinshasa, ou par des initiatives
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
53
propres, comme à Kisangani, où le directeur organise une série d’activités génératrices de
revenus, pour couvrir le fonctionnement du service.
L’INERA dispose d’un plan quinquennal qui présente l’ensemble des thèmes de recherche
prioritaires et leur répartition entre les centres de recherche et les antennes. Cette liste n’est
cependant pas traduite en un programme opérationnel proprement dit.
La grande majorité des ONG locales rencontrées ne dispose pas d’un plan annuel ou d’autres
outils de planification, outre éventuellement la planification physique et financière des activités
dans le cadre d’un projet subventionné.
5.2. GESTION FINANCIERE
5.2.1. BUDGET ET DEPENSES PUBLIQUES
L’évolution de la part du secteur agricole dans les dépenses publiques en RDC présente une
moyenne de 1,6% pour la période de 2002 – 2008 [Ministère de l’Agriculture, 2010].
Années 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Total secteur
agricole (1) 1.478 8.056 5.899 10.760 16.423 14.660 30.869
Budget exécuté
par le MAPE 9.698 10.199 21.552
Rémunérations
MAPE
(salaires et primes)
4.279 3.579 8.476
Total dépenses du
Gouvernement (2) 183.729 322.358 449.579 737.653 1.018.429 870.070 1.381.423
%(1)/(2) 0,8 2,5 1,3 1,5 1,6 1,7 2,2
Tableau 9 : Evolution de la part du secteur agricole dans les dépenses publiques (x million CDF)
Après une augmentation importante en 2009, due au programme d’achats des tracteurs, le
budget exécuté par le MAPE en 2010 a chuté de nouveau vers un montant de 13,8 milliards de CDF
[MAPE, 2011]. Les prévisions pour 2011 dans le cadre de la programmation des dépenses à moyen
terme restent désespérément autour de 1,7% du budget de l’Etat ; ce qui est loin de l’objectif de la
déclaration de Maputo reprise dans les engagements du Gouvernement lors de la Déclaration de
la Table Ronde sur l’agriculture en RDC, organisée à Kinshasa du 19 au 20 mars 2004.
Chaque année, l’Administration indique, à travers les prévisions budgétaires établies par chacune
de ses composantes, les montants dont elle a besoin pour remplir ses missions. Cependant, la Loi
budgétaire promulguée chaque année ne tient jamais compte de ces besoins exprimés. Pire,
l’exécution des dépenses courantes et des dépenses en capital est toujours loin de correspondre
à ce qui avait été retenu par la même Loi budgétaire. Généralement, l’Administration publique se
voit affecter chaque année des montants significativement inférieurs à ses besoins. Cette
affectation est théorique par surcroît, car elle subit encore des coupes sombres drastiques avant
et pendant son exécution. Dans la Province Orientale et du Kasaï Oriental, les Ministres chargés
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
54
de l’Agriculture estiment que moins de 10% de leur budget alloué est effectivement réalisé. Pour la
période 2006-2009, le budget de fonctionnement alloué aux différents services du MAPE a été en
moyenne de 31% du budget sollicité – malgré la modestie du budget proposé (environ 100 EUR par
employé et par an en moyenne) [Ministère de l’Agriculture, 2010]. Aucune information n’a pu être
trouvée sur le budget réellement exécuté.
La RDC ne dispose pas d’un mécanisme fonctionnel permettant de comptabiliser les contributions
des projets financés par la coopération internationale. La plupart de ces projets sont mis en
œuvre selon une forme de régie ou de soustraitance gérée par l’agence de financement. Il existe
une banque de données auprès du Ministère du Plan, la Plate-forme pour la Gestion de l’Aide et
des Investissements (PGAI), mais elle n’est pas opérationnelle6. Sous l’impulsion de la Délégation
de l’UE, un inventaire des projets de la coopération internationale dans l’agriculture et la sécurité
alimentaire est en construction.
Il n’existe pas de données relatives aux investissements privés dans le secteur de l’agriculture.
5.2.2. MODES OPERATOIRES DE GESTION FINANCIERE AUPRES DES SERVICES PUBLICS
Les noyaux des services publics qui sont encore fonctionnels sont inscrits dans des projets de la
coopération internationale. Le mode de gestion est alors de type « projet » en suivant les
procédures du bailleur. Les investissements et les frais de fonctionnement sont directement pris
en charge par l’agence de développement. Le personnel du service public est affecté, à temps
plein ou à temps partiel, au projet, qui paie alors une « prime de performance » mensuelle. La
Direction de l’Analyse, de la Planification et de la Prospective arrive ainsi à faire fonctionner une
équipe de 8 à 12 personnes, sur un total d’environ 50. Le plus souvent, la « prime de
performance » dépasse de loin le salaire de la fonction publique7 et elle est payée directement par
l’agence de développement au fonctionnaire concerné. Il n’existe aucune harmonisation de ces
primes entre les différents bailleurs, et même pas entre les différents projets de la coopération
belgo-congolaise. Il est tout évident que certains cadres figurent sur différentes listes de prime,
pendant que d’autres ne profitent d’aucun complément de leur salaire.
D’autres projets, tel que le PRAPO en Province Orientale, fonctionnent avec leurs équipes
propres. Souvent, ils fournissent quelques équipements ou une petite prime aux inspecteurs dans
leur zone d’intervention leur permettant de suivre les activités et afin de les motiver à participer
aux ateliers, réflexions et formations.
Dans d’autres cas, les projets ou agences de développement concluent des contrats de prestation
avec un service spécifique, par exemple pour la réalisation d’une étude, pour organiser une
formation pour les agriculteurs ou organisations paysannes ou pour la production de sémences
améliorées. Ces contrats, ainsi que les paiements, sont le plus souvent traités avec l’inspecteur du
6 Rappellons que le PIC 2010-2013 prévoit un appui de la Belgique au renforcement des capacités de la PGAI et de la liaison de celle-ci avec les différents ministères et provinces. Toutefois, le système semble fort complexe et les ministères et bailleurs ne l’alimentent pas avec leurs données. 7 Dans le cadre du projet UCAG, par exemple, les primes mensuelles pour les cadres supérieurs sont de 1.000 à 1.160 EUR, pendant que leur salaire de base est de de 70 à 80 EUR, majoré d’une “prime de la profession agricole” de 150 à 220 EUR/mois.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
55
niveau concerné (territoire, ville, district ou province) ou avec le directeur du service spécialisé au
niveau local (SENASEM, INERA…).
A l’exception de l’inspection de l’environnement du Territoire d’Isangi et le centre de recherche
de l’INERA à Yangambi8, aucun des services déconcentrés visités par la mission dispose d’un
budget, d’une comptabilité ou d’un compte d’exploitation. En principe, les services déconcentrés
doivent déposer leur budget annuel à leur chef hiérarchique, mais, depuis déjà plusieurs années,
aucune dotation ne leur est parvenue par leur ministère de tutelle ou autre structure de
gouvernement et ils ont en conséquence arrêté l’exercice budgétaire. Comme il n’y a pas de
revenus officiels, il ne doit pas y avoir une comptabilité ou un compte d’exploitation.
Les tâches financières officielles des services déconcentrés (normatifs ou spécialisés) se limitent
donc à la paie des employés et elles sont généralement assumées par la personne chargée du
personnel. Il existe un système généralisé de détournements quant à ces paiements. Les
anomalies ne se limitent pas au détournement de fonds publics, mais également au vol d’une
partie des droits dus aux collègues subalternes. Les mécanismes incluent :
- La « mécanisation » de personnes fictives, des membres de la famille ou des proches qui
n’exécutent aucune tâche dans le service ;
- La non-déclaration de décès ou d’indisponibilité de personnel – jusqu’à même la
modification de l’année de naissance pour les plus vieux, afin d’éviter qu’on se pose des
questions sur la fonctionnalité de la personne ;
- Des différences importantes entre le listing des personnes rémunérées avec leur salaire
officiel et la fiche de paie signée par l’employé lors du paiement – ce n’est que dans la
Province du Kasaï Oriental que cette pratique n’est pas de mise ;
- Un système très flou de « primes » où les employés du terrain ne connaissent pas leurs
droits et ne reçoivent généralement pas la totalité de la prime due.
Ces flux sont difficiles à chiffrer et les « gagnants » ne peuvent pas être identifiés, mais il est
généralement reconnu que toute une filière profite de ces pratiques, qui semblent d’ailleurs
exister depuis de longues dates.
Les services déconcentrés ne reçoivent aucun budget de fonctionnement et doivent donc se
débrouiller « avec les moyens du bord ». Selon les cas, ceci implique l’utilisation des actifs du
service pour des activités génératrices de revenus (production agricole sur les champs de l’Etat,
vente des poissons et des alevins des bassins de l’Etat, jardin potager, « petits cadeaux » offerts
par les paysans pour les services rendus…). Ces revenus complètent les ristournes de 5 à 10% sur
les taxes imposées et que la DGRAD, la DRP ou les autorités des ETD rétrocèdent au service
« d’assiette ». Cette pratique de rétrocession n’est d’ailleurs pas généralisée, et les services du
MAPE dans la Province du Kasaï Oriental ne semblent pas en profiter.
Certains services reçoivent une petite dotation occasionnelle ou régulière de la part d’un PTF ; le
plus souvent ces montants doivent être justifiés par des factures ou reçus confirmant les
dépenses. D’autres services reçoivent de temps à autre un équipement dans le cadre d’un projet.
Aucun service ne semble disposer d’un inventaire de ses actifs.
8 L’inspection de l’environnement présente un compte d’exploitation dans son rapport annuel. Le centre de recherche de l’INERA envoie à fréquence mensuelle, un tableau récapitulatif des revenus et des dépenses à sa direction centrale.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
56
Plusieurs services disposent cependant d’autres revenus : une ristourne des taxes, la vente de la
production sur les champs du service, certains prestations « gratifiées »… Aucun service n’a pu
nous montrer des traces écrites relatives à la gestion de ces revenus, qui restent de toutes les
façons modestes. La « valorisation » des biens de l’Etat au profit des services déconcentrés, et
probablement encore plus souvent des intérêts personnels, est argumentée par le manque de
dotations pour le fonctionnement et par le niveau très bas des salaires.
5.2.3. LA GESTION FINANCIERE AUPRES DES STRUCTURES ASSOCIATIVES
Les CARG dans les Districts du Kwilu et du Kwango sont financièrement appuyés par l’ONG ISCO
dans le cadre d’un programme sur la ligne de la sécurité alimentaire de la Commission
Européenne, qui s’achève d’ailleurs dans les prochains mois. Ces appuis consistent en la dotation
de quelques équipements, la réalisation d’études financées directement par ISCO (les plans de
développement au niveau du territoire) et un petit budget mensuel pour le fonctionnement (de
100 EUR à Masimanimba jusqu’à 400 EUR à Bulungu).
Dans le District de la Tshopo, les CARG qui fonctionnent encore dépendent de la bonne volonté
de leurs membres et de leurs petites cotisations propres pour le fonctionnement. Un mécanisme
d’appui de la part du PAIDECO-Tshopo pour le fonctionnement n’a pas pu se concrétiser dû à une
mésentente entre le PAIDECO et le consultant du MAPE qui a accompagné la mise en place des
CARG.
Les CARG dans le Kasaï Oriental ont reçu un petit fonds de démarrage dans le cadre du projet
d’appui à la restructuration du MAPE de la coopération belgo-congolaise (200 USD). Ils ont
ensuite pu financer une partie de leurs frais de fonctionnement par la mise en location des
tracteurs fournis par le Gouvernement. Maintenant que cette gestion est récupérée par le niveau
provincial, les perspectives de continuïté ne sont pas très probantes.
Dans le cadre d’un projet d’appui à la mécanisation de l’agriculture, chaque territoire a
effectivement reçu un nombre de tracteurs du Gouvernement central. Il était prévu que les CARG
soient chargés de leur gestion, mais aucun des CARG rencontrés n’a déjà développé un règlement
de gestion. Dans certaines provinces, tel que le Kasaï Oriental, les CARG ont déjà démarré la
location, mais il existe un flou total quant à l’utilisation des contributions de location. Les
utilisateurs paient effectivement une contribution pour l’amortissement (souvent de 22 USD/ha),
mais les questions de la propriété et des responsabilités pour l’entretien et le renouvellement
restent à résoudre. Les tracteurs sont d’ailleurs largement sous-utilisés ; à Isangi – en zone
forestière où les travaux sont essentiellement manuels – personne ne les a utilisés jusqu’à présent
et ils sont déjà sur place depuis près d’un an.
Les associations, coopératives et organisations des producteurs agricoles gèrent souvent un
fonds commun, composé des contributions des membres ou des bénéfices des AGR. Les
contributions sont variables mais limitées : de 2.000 à 10.000 CDF comme fonds de démarrage ou
droit d’adhésion, et éventuellement encore 500 à 2.000 CDF comme cotisation annuelle. Une
majorité de ces associations tient un livre de caisse ; une minorité dispose d’un mécanisme de
contrôle et rares sont les associations qui ont un compte en banque.
On rencontre les mêmes pratiques au sein des ONG très locales, qui sont de taille réduite et dont
les activités se chevauchent avec les activités des coopératives ou d’organisations paysannes. Les
ONG qui sont plus structurées, ainsi que les organisations faîtières des mouvements paysans,
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
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poursuivent, en principe, des pratiques plus professionnelles pour la gestion de leurs fonds – qui
sont pour la plus grande partie alimentés par des subventions d’ONG du Nord ou de projets de
cooopération internationale. Force est cependant de constater que plusieurs de ces organisations
n’arrivent pas à répondre aux exigences de transparence et de reddition de comptes imposées
par leurs partenaires.
5.3. MODES DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
5.3.1. CARACTERISTIQUES DES RESSOURCES HUMAINES DES SERVICES MAPE
Le nombre d’effectifs au sein du MAPE reste inconnu. Le dernier recensement effectué par le
Ministère date de 2004. Depuis lors, le Ministère de la Fonction publique a approuvé (sinon initié)
le recrutement de plusieurs centaines de nouveaux fonctionnaires, malgré le moratoire décrété
en 2005. Le nombre exact de ces nouveaux recrutés, la procédure suivie ou les dynamiques qui
mènent à leur engagement sont inconnus. Selon nos interlocuteurs, il s’agit probablement de
1.000 à 1.500 personnes – y compris des mineurs ou des personnes résidant à l’étranger.
Administration centrale et
services nationaux
Bandundu Province Orientale
Kasaï Oriental
Maniema RD Congo
Cadres supérieurs
667 15 78 36 5 1.265
Cadres moyens
713 164 69 85 23 1.768
Agents d’exécution
1.075 3.341 750 589 301 11.245
Personnel de soutien
287 786 519 454 123 4.506
Total
2.742
4.306
1.416
1.164
452
18.784
Retraitable9 865 1.323 642 683 82 6.974
Tableau 10 : Les effectifs du MAPE
Le niveau central compte près de 15% du personnel réparti entre :
� les directions normatives : 20% � les services nationaux : 60% � les centres agricoles : 20%.
Le Ministère de la Fonction publique a lancé depuis début 2005 une campagne de recensement
qui devrait aboutir à une meilleure maîtrise des effectifs. Sur le terrain, cette campagne a été
perçue comme un levier idéal pour présenter de « nouvelles unités » – des personnes qui n’étaient
pas encore au service, mais qui se sont proposées, ou qui ont été proposées pour regagner
9 Le nombre d’effectifs est basé sur le recensement de 2004, réalisé par le MAPE [MAPE & FAO, 2005]. Le nombre de retraitables nous a été fourni par la Direction des Services Généraux du MAPE, suite à un travail récent d’inventarisation.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
58
l’administration. Le nombre exact de ces « nouvelles unités » est inconnu, mais il s’agit de
plusieurs miliers de personnes. Une petite minorité a été « mécanisée » depuis 2005 et est donc
formellement reconnue et payée comme fonctionnaire. Déjà avant 2005, le phénomène de
« nouvelles unités » était déjà connu et nous avons rencontré des agents qui sont en fonction
depuis plus de 15 ans sans aucun salaire ou rémunération, parfois même avec une responsabilité
importante, telle que Inspecteur de territoire, et recevant donc des instructions formelles, mais
sans aucun lien contractuel, rémunération ou reconnaissance officielle.
La première tentative de recensement n’ayant pas abouti en 2005-2006, un nouvel exercice a été
entrepris fin 2009-2010 sur la base des données biométriques. Ces données semblent maintenant
exister pour 8 provinces, mais les résultats ne sont pas encore rendus public. Dans le Kasaï
Oriental, près de 350 statutaires ont raté le recensement et ne sont plus payés depuis. Des cas
similaires, mais à une échelle plus réduite, nous ont été rapportés dans les autres provinces.
Malgré cette politique particulière de recrutement, il existe certainement des statutaires plus
jeunes qui ont pu être « mécanisés » durant même les dernières années. Il semble que l’Inspecteur
de province ou de district, ainsi que les coordonnateurs des services spécialisés peuvent faire
valoir leur autorité et leurs relations pour ces cas de figure. Ce traitement exceptionnel n’est
certainement pas le résultat d’une procédure de gestion de ressources humaines transparente
priorisant le recrutement des candidats les mieux qualifiés et avec les compétences qui font le
plus défaut. Des anecdotes d’étudiants ou même d’écoliers recrutés selon cette procédure nous
sont parvenues à plusieurs reprises.
Le personnel est vieillisant, masculin et démotivé.
Selon une Ordonnance qui date encore de l’époque de Mobutu, un fonctionnaire a droit à la
retraite à l’âge de 55 ans ou après une carrière de 30 ans. Une prime qui équivaut 8 à 12 ans de
salaire leur est mise en perspective. Mais cette Ordonnance n’est pas appliquée. Dans le cadre de
la réforme de la Fonction publique (voir § 5.3.4.), on envisage maintenant la retraite à 65 ans.
Plusieurs services visités par la mission comptent une grande majorité de cadres « retraitables »
selon l’ancienne Ordonnance, ou proche de la retraite selon la nouvelle interprétation. Le
Territoire d’Isangi par exemple peut compter sur un agent de 53 ans, deux agents de 59 ans et 17
agents qui dépassent l’âge de 60 ans (le moins jeune a 72 ans sur le compteur).
Il est rare de trouver une femme dans les services déconcentrés. Le District de Tshilenge n’en
compte aucune sur un effectif de 240 agents. Dans les autres districts visités, le nombre est situé
entre 1 et 4 ; sans distinction, elles font partie du personnel administratif. Avec l’appui de la
Banque mondiale, le MAPE recrute actuellement 550 jeunes cadres pour renforcer les services
déconcentrés. Dans la Province du Kasaï Oriental, aucune femme, répondant aux critères, ne s’est
présentée. Cette situation est fort déplorable si l’on connaît le rôle crucial que la femme joue dans
la production agricole et dans la transformation des produits agricoles.
La répartition géographique du personnel est très inégale ; pour toute la Province Orientale, on
compte aujourd’hui 1027 statutaires (1 agent pour 7.300 personnes, en prédominance rurales),
pendant que l’inspection MAPE de la seule ville de Kikwit par exemple (en Province de Bandundu)
dispose déjà de 277 à 294 agents (1 agent pour 1.000 citadins). Le Territoire de Lubao dispose de
12 agents, pendant que le Territoire de Gandajika, dans le même District de Kabinda en a 248.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
59
Rappellons que les nouveaux recrutements, ainsi que les mutations, sont (en principe)
strictement limités depuis 2005, en attendant une meilleure maîtrise des effectifs.
Notons encore que le profil des cadres au sein de certaines ONG, et parfois aussi auprès des
structures de pilotage des organisations paysannes, est tout à fait différent, avec souvent des
jeunes, parfois aussi des femmes, bien qualifiés et formés, connectés sur le monde.
5.3.2. REMUNERATION ET MOTIVATION
Les salaires sont dérisoires et basés exclusivement sur le diplôme de l’agent. Dans les districts et
territoires, les salaires mensuels varient de 35.000 à 55.000 Francs congolais (30 à 45 EUR). Les
directeurs de service au niveau central reçoivent 69.000 Francs et le Secrétaire Général du MAPE
a un salaire de 79.000 Francs. Le paiement des salaires n’est d’ailleurs pas régulier, et les retards
sont souvent d’un à trois mois.
En plus de ces salaires, les « professionnels » reçoivent une prime, qui varie de 6 à 25 EUR
(province) ou de 100 à 200 EUR (Kinshasa) par mois pour les diplômés de l’agriculture (à partir
d’un diplôme d’études secondaires dans un métier de l’agriculture) et jusqu’à 600 EUR/mois pour
les médecins vétérinaires. Le paiement de ces primes pour les agents de postes plus isolés se fait
dans un brouillard énorme, source de grande frustration.
En principe, le paiement des salaires et primes se fait sur la base d’un listing, envoyé par le
Ministère du Budget à la Division Provinciale de la Fonction publique. Ce sont les agents payeurs
de chaque service qui donnent ensuite le salaire en cash à chaque fonctionnaire individuel dans le
siège du service (niveau central, chef-lieu de la province, du district ou du territoire). La liquidation
ne se fait cependant pas toujours sur la base du listing. Toute la chaîne de paiement et de
justification fait l’objet de plusieurs dysfonctionnements et il est généralement reconnu que les
agents de terrain ne reçoivent pas toujours la totalité de leur salaire et/ou prime. Les mutations
ou décès ne sont pas bien enrégistrés et il arrive qu’un agent doit se débrouiller pour récupérer
son salaire dans un autre territoire, voir même un(e) autre district ou province.
5.3.3. GUIDANCE ET SUIVI
Aucun des services rencontrés ne dispose d’un mécanisme de gestion des ressources humaines
proprement dit. Dans les meilleurs cas, le responsable du personnel dispose d’une chemise avec
quelques copies de documents, tels qu’un certificat d’études ou une lettre de réaffectation. Il
existe une description des fonctions principales des différents services, mais rares sont les
inspections qui en ont une copie. Une description des tâches pour les agents individuels n’existe
pas. Il n’y a aucun mécanisme de suivi des agents et la seule mesure d’encouragement ou de
correction – qui est d’ailleurs appliquée uniquement dans des cas exceptionnels – est la mutation
à un autre service ou dans une autre zone.
Les services ne disposent le plus souvent d’aucun équipement. Tous les services déconcentrés
confondus du Territoire d’Isangi partagent une seule machine à écrire. L’inspecteur du District de
la Tshopo visite les territoires avec sa bicyclette personnelle – avec des distances jusqu’à 300 km.
Les bâtiments de l’inspection du District de Kenge risquent de s’effondrer et les quelques chaises
de bureau semblent être récupérées d’une décharge. Quelques services ont été dotés d’un
bâtiment, d’un équipement informatique ou d’un moyen de déplacement, le plus souvent dans le
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
60
cadre d’un projet. Depuis quelques mois, le Gouvernement a commencé à distribuer des motos
pour les Inspecteurs de province, de district et de territoire. Aucun moyen de fonctionnement
n’est cependant accordé.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que 30 à 50% du staff n’est pas fonctionnel et que la
fonctionnalité des autres est le plus souvent limitée. Malgré cet environnement malsain et
décourageant, nous avons quelques-fois été impressionnés par l’inventivité, la rigueur ou même
l’enthousiasme d’individus qui continuent à exercer leur métier et leur fonction publique.
5.3.4. LA REFORME DE LA FONCTION PUBLIQUE
Depuis 2003 déjà, le Gouvernement de la RDC s’est lancé dans un programme de réforme de la
Fonction publique qui se veut « intégrale », et qui vise alors des réformes profondes au niveau des
ressources humaines, mais aussi des structures et des mécanismes.
La réforme s’articule autour de 8 axes :
Axe Avancements début 2011
Revue du cadre juridique Il existe un avant-projet de statut des agents de l’Etat
Il existe un avant-projet de Loi organique pour les services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD
Il existe un avant-projet de textes relatifs au régime de protection sociale et au régime des pensions
Rationalisation des missions, structures, des emplois et des effectifs
Certains ministères, tels que le MAPE et le Ministère du Plan, commencent à redéfinir leurs missions et leurs structures organiques – mais la mise en œuvre n’a pas encore vraiment décollé
Maîtrise des effectifs et de la masse salariale
Recensement biométrique presque achevé
Mise à la retraite démarré pour le Ministère de l’Environnement
Nouvelle procédure de paie élaborée et pratiquée par quelques ministères
Valorisation des ressources humaines
Etude sur la politique salariale
Programme de réorganisation de l’ENA
Promotion de l’éthique Elaboration d’un Code éthique
Mise en place de l’Observatoire Congolais de l’Ethique Professionnelle
Appui à la décentralisation administrative
Démarche définie pour l’identification des effectifs qui seront transférés et pour les mécanismes de transferts financiers
Promotion des nouvelles technologies
Peu de résultats concrets
Communication Peu de résultats concrets
Tableau 11 : Les axes de la réforme de la Fonction publique
Le tableau montre que les avancés, plus de 7 ans après le démarrage, sont plutôt timides.
Le Comité Technique de la Réforme, qui réunit les représentants des différents ministères et les
bailleurs concernés par la réforme, ne se réunit plus depuis 2 ans et le Comité Interministériel de
Pilotage n’est pas très fonctionnel non plus.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
61
5.4. MECANISMES DE SUIVI
La Direction de l’Analyse, de la Planification et de la Prospective (DAPP) du MAPE dispose d’une
Division de Suivi-évaluation et de la Coopération, dotée de trois collaborateurs. Faute de moyens,
les cadres se limitent à participer aux commissions et réunions portant sur la préparation et la
gestion des projets de la coopération internationale. Les activités en matière de suivi sont limitées
au strict minimum. Les activités d’évaluation sont, sans exception, pilotées par les agences de
développement dans le cadre de leurs programmes et projets. La DAPP ne dispose pas d’un
inventaire de ces études, d’un mécanisme de capitalisation ou d’une culture de dissémination des
leçons retenues.
En théorie, il existe un système structuré de rapportage au sein du MAPE, en partant des secteurs,
chefferies et quartier, en passant par le territoire, ensuite le district ou la ville, pour arriver au
niveau de la province. A chaque niveau, les rapports des services subalternes sont consolidés
avant acheminement au niveau supérieur. La fréquence théorique est mensuelle, semestrielle (ce
qui correspond à la durée de la campagne agricole) et annuelle. Pour chaque fréquence, il existe
un canevas exhaustif. Dans la pratique, ce sont seulement les rapports annuels qui sont encore
élaborés de façon plus au moins systématique. Certains services n’ont pas de papier ou de
machine à écrire et leur rapport ne parvient donc pas ; d’autres arrivent à fournir des données très
détaillées, de façon manuscrite, et quelques-fois même avec des analyses intéressantes.
Nous n’avons pas pu trouver des mécanismes de suivi du patrimoine, des finances ou actifs, ou
des ressources humaines. Le suivi administratif et l’archivage sont limités au strict minimum dans
les services déconcentrés.
Les CARG et les dispositifs de concertation au niveau des provinces offrent un cadre intéressant
pour le suivi des programmes des différents intervenants. Leur fonctionnement est cependant de
date récente et leurs activités se sont jusqu’à présent plutôt concentrées sur la planification et,
pour bon nombre de CARG, sur la gestion des tracteurs.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
62
6. LES PROGRAMMES ET MECANISMES D’APPUI
6.1. Les programmes opérationnels
La RDC ne dispose pas d’un inventaire ou d’un système de suivi qui intègre l’ensemble des projets
et programmes de la coopération internationale. La PGIA, gérée par le Ministère du Plan n’est pas
opérationnelle, due à i) la complexité du système, ii) les capacités limitées au niveau du Ministère
du Plan, et iii) un approvisionnement quasi inexistant de la part des ministères et des bailleurs. La
Division du Suivi-évaluation et de la Coopération du MAPE dispose de quelques données
fragmentées sur certains projets. L’ESA n’a pas pu dresser un bilan des interventions dans le
secteur et se limite à quelques références tres partielles. Sur l’initiative de la Délégation de l’UE en
RDC, un tableau excel est actuellement en cours d’élaboration pour lister les différentes actions
dans le domaine de l’agriculture et du développement rural. Le tableau comprend maintenant
(mi-mai 2011) les données complètes de l’UE, de la Belgique, de l’USAID et probablement de la
coopération suédoise et japonnaise. Sont aussi intégrées quelques projets de la Banque mondiale,
de la FAO et de la coopération néerlandaise.
Le Plan d’Actions d’Urgence et de Réhabilitation (PUR) 2011-2012, financé par la FAO se développe
sur les trois axes suivants :
� La réponse à l’urgence par la fourniture d’intrants de production aux ménages affectés
par la crise dont 45-60 % de familles d’enfants malnutris en vue de promouvoir leur
autonomie alimentaire ;
� La réhabilitation transitoire des infrastructures indispensables à l’auto-prise en charge
dans l’utilisation des moyens de production du matériel végétal ;
� La coordination des acteurs humanitaires intervenant dans le domaine de la sécurité
alimentaire et le développement des synergies entre ces acteurs.
La FAO réalise encore une série de projets spécifiques, financés par l’UE, la Belgique, le PNUD ou
d’autres bailleurs. Il s’agit entre autres (i) du projet de relance de l’agriculture dans les zones
périphériques de 6 villes, dont Mbuji-mayi, Kindu et Kisangani (financé par l’UE), (ii) du projet
d’appui à l’horticulture urbaine et péri-urbaine qui est actif à Kisangani (financé par la Belgique) et
(iii) du projet de développement de la foresterie communautaire qui est actif au Kasaï Oriental
(financé par la Belgique).
L’Union Européenne (UE) a inscrit 3 domaines prioritaires dans le Programme Indicatif National
du 10ième FED: la santé, les infrastructures et la gouvernance. L’UE a financé une cinquantaine de
projets relatifs à la relance agricole et la sécurité alimentaire pour un montant global de plus de
110 M EUR, depuis sa reprise de coopération en 2002. Les axes prioritaires d’activité sont relatifs à
l’augmentation de la production vivrière mais surtout au développement de filières d’évacuation
des productions vers les marchés. Comme autres axes centraux de la stratégie d’intervention de
l’UE, on trouve également le renforcement des organisations paysannes et de leur fédération,
l’implication progressive des agents des services administratifs décentralisés en charge de
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
63
l’agriculture, ainsi que le support aux bassins d’approvisionnement de la capitale de Kinshasa. Des
projets financés par des fonds FED post urgence sont également actifs en matière de sécurité
alimentaire à l’Est du pays. La réhabilitation des infrastructures routières est aussi un secteur de
concentration du FED qui contribue à la résolution des problèmes de transport des produits
agricoles.
La Banque Mondiale vient de lancer le Projet d’Appui à la Réhabilitation et à la Relance du Secteur
Agricole (PARRSA) pour un montant de 120 millions de dollars EU et qui va couvrir 3 districts dans
la province de l’Equateur et le Pool Malebo (dans la proximité de Kinshasa). Le PARRSA vise
notamment la relance de la production agricole à travers les filières vivrières, la réhabilitation des
pistes de déserte agricole et des marchés, la reforme des filières industrielles qui sont par terre
pour le moment. Pour l'exécution du programme, la Banque table sur le développement des
partenariats public-privé-organisations paysannes. Notamment pour les fonctions: recherche et
vulgarisation agricole, production semencière, approvisionnement en intrants, et pour la
commercialisation des produits agricoles vers les grandes villes (Kinshasa et Bangui). Le projet
compte également une composante de renforcement des capacités auprès du MAPE et du
Ministère du Développement rural (5,44 M USD).
La Banque Africaine de Développement (BAD) est engagé dans deux projets importants : le
Projet d’Appui à la Réhabilitation du Secteur Agricole (PARSAR) qui couvre les provinces du Bas-
Congo et du Bandundu et le Projet de Réhabilitation du Secteur Agricole (PRESAR) couvrant trois
provinces (les deux Kasaï et le Katanga). Elle a financé également dans les sous-secteurs de
l’environnement et de la pêche deux projets régionaux auxquels participe la RDC, à savoir : le
Projet d’Appui à l’Aménagement Intégré du lac Tanganyika (PRODAP) et le Projet d’Appui à la
Conservation des Ecosystèmes du Bassin du Congo (PACEBCO).
Les activités du FIDA en RDC s’exécutent à travers le COSOP10. Dans le cadre du 1er COSOP, trois
programmes sont actuellement mis en œuvre: le Programme de Réhabilitation de l’Agriculture
dans la Province de l’Equateur (PRAPE 2005-2010), le Programme de Réhabilitation de
l’Agriculture dans la Province Orientale (PRAPO 2007-2014) , le Programme Intégré de
Réhabilitation de l’Agriculture dans la Province de Maniema (PIRAM 2010-2019).
En dehors de l’aide bilatérale directe (voir § 2.1.), la Belgique finance des projets agricoles, via
entre autres, le canal multilatéral (FAO, CGIAR) et surtout le Fonds Belge de Sécurité Alimentaire
(FBSA) qui recourt à des partenariats pour la mise en œuvre des projets : FIDA pour PRAPE et
PRAPO, la CTB au Kasaï Occidental, ainsi que les ONG belges TRIAS (District de Mai-Ndombe),
Vredeseilanden, VSF et VIC (Nord-Kivu) et CDI-Bwamanda (Equateur). Différentes ONG belges
appuient des partenaires congolais et des actions dans le domaine de l’agriculture, notamment
dans le cadre de leur plan triennal subventionné par le gouvernement belge. Seule l’ONG Caritas
soutient, sur cette ligne de cofinancement, des actions dans les zones de concentration du PIC
2010-2013, notamment dans le territoire de Popokabaka (District de Kwilu). La coopération
indirecte à travers les universités et institutions scientifiques est peu centrée sur le domaine
agricole. Par contre, les associations d’assistance technique des Communautés flamande et
10 Country Strategies and Opportunities Paper
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
64
francophone (VVOB et APEFE) sont fort engagées, respectivement dans l’assistance aux
producteurs agricoles et dans l’appui aux écoles techniques agricoles.
L’USAID lance prochainement un grand programme de 32 M USD pour le développement agricole
dans le cadre de l’appui à la croissance économique au niveau des provinces du Bas-Congo, de
Kinshasa et de Bandundu. D’autres projets, de taille plus limitée sont concentrés dans la Province
de l’Equateur, le District de l’Ituri et le District de Tanganika.
La Coopération suédoise vient de démarrer, en collaboration avec le PNUD, un programme
d’appui au secteur de la microfinance, qui veut s’étendre sur toute la République.
Zone Programme/projet Commentaires
Kwilu & Kwango
USAID : Food ProductionProcessing and Marketing Activity
Prévu pour démarrer mi-2011
CDI-Bwamanda : Développement agricole à Idiofa
Financé par l’UE (nov. 2010 – oct. 2014)
Appui aux CARG de secteur
BAD : PARSAR 30 M USD pour le Bandundu et le Bas-Congo
VVOB : Appui aux écoles d’agriculture
Financé par la Belgique (2008-2013)
CTB : ASS & AAPV Jusque mi 2012
Secours Catholique : Développement agricole de Bulungu
Financé par l’UE (nov. 2010 – juil. 2014)
ISCO : Relance agricole en province de Bandundu + Sécurité alimentaire dans le Sud du Bandundu
Financé par l’UE (jusque février 2012)
HSS : Production vivrière à Gungu Financé par l’UE (jusque mars 2012)
Caritas internationale à Popokabaka Programme triennal en cofinancement avec la DG D
Kasaï Oriental FAO : Agriculture dans la zone périphérique de Mbuji-mayi
Financé par l’UE (jusque fin 2011)
FAO : Développement de la foresterie communautaire
Cofinancé par la Belgique
BAD : PRESAR 35 M USD pour les deux Kasaï et le Katanga
CTB : ASS & AAPV Jusque mi 2012
COOPI : Sécurité alimentaire à Tshilenge
Financé par l’UE (jusqu’en août 2011)
Sud Maniema FIDA : PIRAM Cofinancé par le FBSA (2010-2019)
Tshopo FAO : Agriculture dans la zone périphérique de Kisangani
Financé par l’UE (jusque fin 2011)
FAO : Horticulture à Kisangani Cofinancé par la Belgique
FAO : Aide alimentaire
FIDA : PRAPO Cofinancé par le FBSA (2007-2014)
CGIAR : Agroforesterie Cofinancé par la Belgique (2009-2012)
CTB : Appui à la décentralisation des Jusque mi 2012
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
65
services agricoles
CTB : ASS & AAPV
LWF : Sécurité alimentaire et développement durable à Kubago
Tableau 12 : Principaux projets dans le secteur agricole dans les 4 zones de concentration du PIC
6.2. Les programmes d’appui au renforcement de la gouvernance
La BAD finance depuis 2008 une étude exhaustive sur le secteur agricole (ESA). La réalisation de
l’étude est confiée à un consortium de bureaux d’études, et elle se déroule en trois phases:
� Un Bilan diagnostique du secteur qui propose les orientations stratégiques. Ce document a
été finalisé en juillet 2009, mais il n’y a pas encore eu de validation formelle des orientations
stratégiques ou d’intégration de ces orientations dans un programme structurant pour le
secteur.
� La confection de Plans directeurs de Développement Agricole des Provinces (PDAP).
Initialement prévu pour 8 provinces, l’exercice a été élargi sur l’ensemble du pays. Le PDAP
pour la Province du Bandundu a été finalisé en avril 2011. Les PDAP pour les trois autres
provinces du PIC 2010-2013 ne sont pas encore finalisés.
� Dans une troisième phase, le bureau d’études est censé réaliser une étude de faisabilité pour
une « opération prioritaire » par province, décidée par le Gouvernement provincial.
L’ensemble de ces opérations prioritaires formera alors le Programme de Développement du
Secteur Agricole. Parallèlement, une analyse approfondie des contraintes environnementales
et sociales, ainsi qu’un « profil genre » seront élaborés.
USAID finance un programme d’appui stratégique qui est mis en œuvre par IFPRI pour un
montant de 2,1 M USD. Il s’agit entre autres de l’accompagnement du processus PDDAA et de la
mise à disposition d’une expertise pour la confection du Plan National d’Investissements
Agricoles. C’est dans ce même cadre que USAID a réalisé récemment des études sur les défis
institutionnels et de capacités dans le secteur [Ragasa et al. 2010] et un diagnostic sur les
réformes commerciales, juridiques et institutionnelles [Hamilton, 2010]. Un nouveau projet pour
le renforcement des capacités et la mise en réseau régional de la recherche dans le secteur de
l’agriculture est en préparation. Il envisage entre autres la mise en place d’un dispositif de suivi-
évaluation pour le secteur, en relation d’ailleurs avec les instituts de recherche.
La FAO appuie le Gouvernement dans l’élaboration de ses politiques et stratégies. Le PNSA a été
finalisé en décembre 2010. Le Programme de Mécanisation Agricole est actuellement dans sa
version finale, mais doit encore être validé. La FAO soutient également la définition d’une Note de
Politique Forestière.
La Réforme de l’Administration Publique a été appuyée depuis 2004 par un groupe de PTF sous le
leadership de la Banque mondiale, avec entre autres le PNUD, la Belgique, la France et l’Afrique
du Sud. Depuis quelques années, l’enthousiasme est beaucoup plus discret et certains bailleurs se
concentrent plutôt sur un secteur ou ministère précis (comme la Belgique avec le MAPE, l’UE avec
le Ministère en charge de l’Environnement, ou la France avec son appui à l’ENA). La Banque
mondiale continue par contre avec un appui plus structurel, notamment au travers d’un projet de
« Governance Capacity Enhancement », qui inclut une composante d’appui à la mise à la retraite.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
66
Cette démarche délicate sera menée par ministère. Un premier exercice est maintenant en cours
dans le Ministère chargé de l’Environnement, avec l’appui de l’UE d’ailleurs. Le MAPE semble être
en deuxième position et la Direction des Services Généraux du Ministère prépare actuellement les
listes des retraitables. Le coût de l’action si situe autour de 2.000 à 4.000 EUR par retraité.
L’appui de la Belgique au renforcement des capacités institutionnelles et des acteurs du secteur
agricole comprend :
� Le projet d’appui à la décentralisation des services agricoles et d’amélioration de la
gouvernance – programme de la Tshopo, qui fournit un appui aux services centraux du MAPE
(125.000 EUR sur 18 mois) et aux acteurs déconcentrés et décentralisés dans le District de la
Tshopo (500.000 EUR sur 18 mois).
� Le projet UCAG (budget de 7,3 M EUR sur 48 mois) qui compte renforcer les capacités des
services centraux en matière de coordination et de gestion des projets, ainsi que les capacités
des services déconcentrés et des ministères provinciaux dans les 4 zones de concentration du
PIC 2010-2013.
� Le renforcement des organisations de la société civile, au travers leur partenariat avec des
ONG belges (souvent, mais pas toujours, avec des subventions du Gouvernement belge),
sinon avec un soutien direct de l’Ambassade de Belgique en RDC. Ce premier mécanisme
concerne l’ensemble du pays, avec toutefois des concentrations dans l’Equateur, le Bas-
Congo et les deux Kivu. Le deuxième mécanisme est limité aux 4 zones de concentration du
PIC 2010-2013. Notons dans ce cadre aussi l’appui des ONG belges au plaidoyer agricole et à la
structuration de la société civile, d’une part au travers de l’alliance Agricongo (organisations
paysannes), d’autre part en partenariat avec 11.11.11 (CNONG).
6.3. Leçons retenues
Une lecture des rapports d’évaluation et de recherche, listés en Annexe 9.4., nous permet
d’ajouter sinon de voir confirmées les leçons suivantes:
i. Il y a une absence quasi-totale de coordination entre les différents acteurs dans une même
zone et domaine d'intervention. En plus : les différentes catégories d'acteurs n'interagissent
pas : les universités coopèrent entre elles mais pas avec les organisations paysannes bien
structurées; certaines ONG renforcent plutôt des ONGD intermédiaires que les OP dans leurs
relations avec le secteur privé et public; certains projets de développement identifient leurs
propres représentants paysans plutôt que d'entrer en dialogue avec les paysans organisés;
d’autres projets trouvent les OP pas suffisamment inclusives et créent de nouvelles
structures villageoises. [Van Hoof, 2010. Ragasa et al. 2010].
ii. Le concept des CARG est adéquat. L’approche choisie pour entamer la mise en place des
CARG au niveau des territoires (« attaquer le serpent par le milieu ») est efficace. Le concept
de CARG suscite beaucoup d’enthousiasme et d’adhésion tant au niveau des membres de
CARG ou des organismes / associations y représentés, qu’au niveau d’autres bailleurs de
fonds et/ou ONG internationales. Très vite, quelques-uns des CARG ont réussi à avoir un
premier effet positif pour le développement agricole et rural local. [Stoop, 2009. Ragasa,
2010. Agricongo, 2010].
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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iii. La multitude des services d’impôts, les tracasseries administratives et les taxations arbitraires
n’augmentent pas seulement les coûts de production et de transaction des produits agricoles
[Gouvernement de la Province de Bandundu, 2008], mais elles forment un frein réel sur les
investissements des agriculteurs, jusqu’au point qu’ils préfèrent de produire moins, de
commercialiser leurs produits uniquement sur le marché local ou qu’ils refusent même
d’utiliser de nouveaux équipements leur fournis dans le cadre de projets [Hamilton, 2010.
Tecsult, 2009 et autres].
iv. Le cadre institutionnel est mal organisé et mal défini, se traduisant par une fonction publique
pléthorique et par la dispersion des activités du secteur agricole à travers plusieurs
ministères, impliquant des dédoublements d’attributions, en plus de l’absence d’une
politique agricole mobilisatrice et l’incohérence entre les projets et programmes agricoles
entrepris sur le terrain. L’activité de vulgarisation agricole se caractérise d’ailleurs par une
multiplicité d’intervenants, une diversité des méthodologies d’approche et de langage et une
sous capitalisation des résultats de la recherche. [Tecsult, 2009 et autres].
v. Appuyer le processus de décentralisation est un travail de longue halaine et les progrès sont
lents. Les autorités provinciales ont du mal à s’imaginer leur rôle et leur relation par rapport
aux ETD. Même si les organes délibérants au niveau des ETD ne sont pas encore installés, il
est pertinent et faisable de renforcer les capacités des autorités locales et d’instaurer
progressivement les mécanismes et les outils de participation, de transparence et de
reddition de comptes. [Majerowicz, 2010 et autres].
vi. Le régime foncier balance entre le juridique et le traditionnel, excluant par endroit tout
étranger au clan et à la tribu pour la mise en valeur des terres, entrainant un problème pour
l’accès à des terres notamment dans certaines régions où la pression démographique devient
importante. Les conflits de pouvoir coutumier handicapent la mise en valeur de certaines
portions de terre. [Tecsult, 2009 et autres].
6.4. Les mécanismes de concertation et de dialogue politique
Au niveau national, la coordination entre bailleurs et la concertation avec le Gouvernement sont
organisées selon des Groupes Thématiques. Quinze GT ont ainsi été installés début 2008 sous
l’impulsion du Ministère du Plan. Les GT sont présidés par le représentant du Ministère technique
compétent en la matière et un des PTF – quelques-fois par tour de rôle – assume le co-secrétariat.
Le Groupe Thématique “Agriculture et Développement rural”, le GT 15, est présidé par le
représentant du MAPE, en concertation avec le Ministère du Développement rural. L’Ambassade
de Belgique a été désignée comme co-secrétaire du Groupe, ce qui revient essentiellement à
faciliter l’organisation pratique des réunions et la prise en charge des frais y relatifs. Entre juin
2009 et mars 2010, le GT 15 (autrefois appelé GT 8) s’est réuni à 6 reprises. Les premières réunions
portaient surtout sur le mandat et l’organisation du Groupe. Les trois dernières réunions ont servi
de plate-forme d’échanges, respectivement sur le projet PARRSA, sur le DSCRP et sur la Note de
Politique Agricole et de Développement rural. Nous n’avons pas pu trouver des comptes-rendus
de ces réunions. Trois sous-groupes ont été créés : production agricole, monde agricole,
infrastructures rurales. Depuis plus d’un an, le GT 15 et/ou ses sous-groupes ne se réunissent plus,
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
68
même si les bailleurs et les représentants des deux ministères concernés se retrouvent parfois
dans des rencontres, notamment dans le cadre du processus PDDAA.
Il semble que d’autres Groupes Thématiques sont plus dynamiques, comme celui de
l’environnement (appuyé par la GTZ et le PNUD), mais, de façon générale, le mécanisme des GT
ne semble pas très efficace ou porté par les ministères techniques. Il est possible que les
modalités de leur fonctionnement ne sont pas optimales (nombre trop important de participants
– jusqu’à 100 pour le GT 15, répartition non claire des rôles entre le ministère qui préside et le
bailleur qui assume le co-secrétariat, absence d’une assistance technique de haut niveau pour
animer le réseau et/ou de synergie avec des coordinateurs du GT au sein des ministères
concernés…). D’autre part, les bailleurs et les ministères ne semblent pas forcément donner la
priorité à la concertation et au dialogue multi-acteurs.
La concertation et le dialogue relatifs au programme de réforme de la Fonction publique sont
logés au sein du Comité Technique de la Réforme de l’Administration Publique. Ce Comité est
appelé à réunir, à fréquence mensuelle, une vingtaine de représentants des bailleurs et des
ministères clés pour accompagner le suivi de la réforme, sur la base d’une feuille de route,
appelée “cadre stratégique et plan d’actions prioritaires”, développée avec l’appui du PNUD. Le
Comité ne s’est plus réuni depuis environ 2 ans.
Au niveau des provinces, les pratiques de la concertation et de dialogue sont variables.
Dans le Kasaï Oriental, le Ministre réunit, 2 ou 3 fois par année, l’ensemble des parties prenantes
du secteur de l’agriculture, du développement rural et de l’environnement. D’autres réunions de
concertation sont organisées en plus petit comité, avec les inspecteurs provinciaux, les membres
du cabinet ministériel et le coordonnateur provincial des CARG.
Dans la Province Orientale, un Conseil consultatif sur l’agriculture a été installé depuis début 2010.
Avec le retour de l’actuel Ministre provincial de l’Agriculture, ce conseil est redynamisé et débate
tant des questions de stratégies que des aspects de gestion, comme les modalités de distribution
et de gestion des tracteurs, mis à disposition par le Gouvernement central. Il existe également un
“Cluster” sur la sécurité alimentaire, présidé par la FAO. Il s’agit plutôt d’une plateforme des
organisations d’aide humanitaire qui suit et qui coordonne les interventions en fonction des crises
alimentaires. L’inspecteur provincial du MAPE participe aux réunions.
La province du Bandundu dispose également d’un Conseil consultatif, mais il n’est pas
opérationnel. Fin 2008 et en avril 2010, le Ministre provincial a réuni l’ensemble des parties
concernées par l’agriculture pour une Table Ronde.
Dans la province du Maniema, il a été crée le Conseil Provincial de Planification et de
Développement (CPPD) qui selon les textes est un cadre de planification, coordination, suivi et
évaluation. Cette structure n’est pas fonctionnelle ; elle n’a tenu q’une réunion il y a 4 ans à la
signature de l’arrêté de création.
6.5. Alignement et harmonisation
En fonction des descriptions présentées en § 3.3. et dans les paragraphes précédents, on peut
constater que :
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
69
� La RD Congo dispose d’une série de documents stratégiques et de programmation du
secteur au niveau national et, depuis peu, au niveau des provinces et de quelques
territoires. Ces documents sont élaborés par des consultants externes et leur
appropriation et portage par les administrations ou par les autorités politiques n’est que
partiel. La cohérence entre les différents documents et entre les différents niveaux
(national – provincial – territorial) reste faible. La qualité des programmes est très variable
et leur diffusion et promotion auprès des parties prenantes est limitée.
� Au niveau national et au niveau provincial, les gouvernements respectifs ont installé une
série d’organes de pilotage, de coordination, de conseils consultatifs ou de suivi, ayant
comme mission d’impliquer les bailleurs et agences techniques de coopération dans la
mise en œuvre des stratégies et programmes et de coordonner leurs actions. Toutefois,
l’effectivité de ces dispositifs est encore fragile et leur animation ou pilotage n’est pas
optimale. Quelques exemples, tel que le Groupe Thématique sur l’environnement ou la
coordination provinciale sur l’agriculture et le développement rural au Kasaï Oriental
mettent en exergue comment le rôle catalyseur du responsable politique et de son
assistance technique sont des facteurs clés pour l’effectivité de ces instruments.
� Dans ces conditions, les efforts d’alignement et d’harmonisation restent toutefois très
timides.
� Néanmoins, les organes et/ou structures de concertation existantes pourraient être
valorisés pour : une meilleure coordination des interventions, un meilleur alignement sur
des objectifs consensuels et appropriés et une meilleure harmonisation des approches.
� Rappellons d’ailleurs que les principes d’alignement et d’harmonisation ont été adoptés
depuis 2005 par la RDC et l’ensemble des bailleurs importants (Déclaration de Paris). La
coordination entre les acteurs de la communauté internationales figure parmi les 10
principes fondamentaux d’intervention dans des Etats fragiles, selon un engagement des
membres de l’OCDE adopté en 2005.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
70
7. ELEMENTS STRATEGIQUES POUR UN RENFORCEMENT DE LA
GOUVERNANCE
7.1. Les défis majeurs
7.1.1. CADRE LEGAL, POLITIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE
Défis Commentaires
Niveau central
Modicité et non-exécution du budget réservé à l’agriculture
Le budget reste en-dessous de 2% des ressources publiques
Le budget pour le fonctionnement des services n’est pas exécuté
Cadre juridique incomplet Loi semencière, Code foncier, promulgation du Code agricole, statut des OP
Faible synergie entre le Code agricole et les autres codes, notamment sur le foncier
Lenteur dans la mise en œuvre de la réforme de l’administration publique
Démarrée en 2004, les résultats et le portage politique restent faibles
Lenteur dans la mise en œuvre de la réforme du MAPE
Les résultats sont limités à la mise en place des CARG, de la DPAA et la plate-forme de communication
Centre de gravité décisionnelle en-dehors de l’influence des acteurs du secteur agricole
Les décisions sont fort politisées et les engagements faiblement respectés [Ragasa et al. 2010]
Niveau des provinces
Transfert des moyens très partiel envers les autorités provinciales
Rétrocession budgétaire très partielle
Le transfert des compétences et des ressources humaines est toujours en attente
Absence de loi organique pour les services publics provinciaux et décentralisés
Ambiguïté entre dynamique de décentralisation et de déconcentration
Niveau local
Absence d’organes délibérants au niveau des ETD
Légitimité, mécanismes de participation et de reddition de compte faiblement développés
Dualisme entre le droit positif et le droit coutumier
Résultant en des conflits fonciers et la non équite des genres
Multitude de services de taxation, sans transparence ou reddition de comptes
Résultant en des tracasseries, incertitudes et découragement d’initiatives et d’investissements
Vulgarisation insuffisante des cadres Résultant en des tracasseries, décisions
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
71
réglementaires arbitraires et impunité
Circulation difficile des informations Faible connaissance des droits et devoirs
Tableau 13 : Les défis du cadre légal, politique et socio-économique
7.1.2. CAPACITES ET RELATIONS DES PRINCIPALES PARTIES PRENANTES
Défis Commentaires
Services publics
Chevauchement des attributions entre MAPE et Ministère du Développement rural
Résultant en des tensions et conflits dans certains districts et territoires
Faible application des textes réglementaires Décisions arbitraires et impunité
Culture de performance ou de gestion axée sur les résultats faiblement développée
Pas de cahier des charges précis et approprié
Pas de plan d’entreprise par service avec des objectifs et indicateurs à atteindre
Absence d’incitation pour la performance
Absence de mécanismes de suivi et évaluation
Absence totale d’une politique de valorisation des ressources humaines, basée sur la performance
Absence quasi-totale d’équipement et de moyens techniques
Dépendance totale de bailleurs occasionnels ou du débrouillardisme des agents
Absence de stratégies ou d’actions genre-sensibles
Faible valorisation des compétences des femmes et respect de leur rôle dans le secteur
Société civile
Faible structuration des organisations paysannes
Souvent limité au niveau du village, quelques-fois faîtières encore fragiles au niveau secteur
Démarcation inachevée entre les rôles des OP et des ONG
Certaines ONG sont engagées dans des activités des OP ou parlent en leur nom
Politisation et instrumentalisation des ONG et des OP
Les OP et ONG sont embarquées dans des stratégies « projets » au lieu de développer une réelle dynamique associative
Pratiques de bonne gouvernance appliquées de façon très variable
Gestion financière peu transparente, faible légitimité ou praxis centrée sur les résultats, faible niveau de reddition de comptes
Secteur privé
Faible volonté d’investir dans le secteur Le cadre légal et la praxis sont peu sécurisants
Faible organisation des services en amont et en aval de la production agricole
L’accès aux intrants, la transformation et l’optimisation des marchés sont peu soutenus
Absence d’opérateurs de crédit agricole Quelques COOPEC mais en situation difficile
Bailleurs et intervenants
Faible coordination et harmonisation des approches
Pas de plate-forme structurée de concertation
Forte dépendance des stratégies et décisions des sièges outre-mer
Pas de mécanisme de partage des savoirs Partage limité des études et des leçons
Approches divergentes en matière d’organisations villageoises et paysannes
Chaque bailleur crée sa propre interface communautaire, absence de régulation
Collaboration et coordination multi-acteur
Le GT 15 est peu fonctionnel et n’offre pas un Fréquence limitée des réunions et absence de
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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cadre de dialogue réflexions en profondeur sur les stratégies
Appropriation partielle par les CARG de leur rôle et des priorités
Priorisent les activités productives ou de gestion des moyens de production (tracteurs)
Tableau 14 : Les défis relatifs aux parties prenantes
7.1.3. MODES DE GESTION AUPRES DES SERVICES PUBLICS
Défis Commentaires
Planification et suivi
Cadre de programmation disparate Différents plans nationaux et plans provinciaux co-existent, mais leur cohérence, leur dissémination et leur portage sont faibles
Il n’existe pas de plans d’entreprise pour les services et pour la plupart des ONG et OP
Les plans sont trop généraux, sinon limités aux actions d’un projet spécifique d’un bailleur
Absence d’un dispositif et des mécanismes adéquats de suivi et évaluation
Le suivi se limite à l’élaboration et la transmission des rapports annuels
La division suivi-évaluation du MAPE n’est pas fonctionnelle
La PGAI du Ministère du Plan n’est pas opérationnelle
Le CDMT est faiblement maîtrisé et peu cohérent avec les plans directeurs
Maîtrise très partielle de l’outil ; incohérence avec la Loi des finances ; nomenclature et structure incohérentes avec la politique sectorielle
Gestion des ressources financières et patrimoniale
Absence totale d’outils de gestion financière dans les services déconcentrés
Il n’existe pas de budget, pas de comptabilité, pas de comptes d’exploitation ou d’inventaire du patrimoine
Aucune transparence dans la chaîne des recettes et des dépenses, outre les frais du personnel
Les recettes occasionnelles des services ou de ses agents ne sont pas comptabilisées et leur utilisation n’est pas transparente (exception faite pour l’INERA)
Détournements importants dans la chaîne de paiement des salaires et primes
Multitude d’acteurs impliqués, sans transparence
Gestion des ressources humaines
Personnel vieillisant, à plus de 95% masculin et démotivé
Il n’existe pas de plan de mise à la retraite et, officiellement, on attend une maîtrise de l’effectif avant de recruter
Les salaires sont dérisoires (30 à 70 EUR/mois)
Praxis de recrutement inappropriée Recrutements politisés et népotisme
Pas de cahier des charges ou profil de poste Profils pas toujours adaptés
Absentéisme Dans plusieurs services, on rapporte plus de 75% d’absents en moyenne
Absence d’outils de guidance, de motivation et de correction
Erosion des valeurs dans plusieurs services
Pratique de détachements et de primes de Cette pratique crée une double loyauté, crée
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
73
performance appliquée par les bailleurs deux types de fonctionnaires au sein du même service et est une entrave importante pour la réforme du statut de l’agent public et pour une valorisation endogène du service public
Tableau 15 : Les défis relatifs aux modes de gestion
7.2. Les facteurs et dynamiques de changement
Les parties concernées par le développement du secteur agricole en RD Congo reconnaissent que
la faible gouvernance est aujourd’hui un “obstacle fondamental” pour la relance du secteur [Voir
entre autres le DSCRP2 ou la Note de politique agricole]. Depuis le retour de la paix et de la
stabilité politique et économique, quelques initiatives ont été prises pour inverser la tendance.
D’autres dynamiques sont d’ordre socioculturel ou économique.
Le positionnement et le contenu des interventions dans le cadre de la coopération belge en RD
Congo devront s’inspirer sur des principes d’action permettant de soutenir ces facteurs et
dynamiques de changement vers des bonnes pratiques de gouvernance, sinon d’atténuer les
risques de ralentissement.
Pour les facteurs et dynamiques importants de changement, nous développons ci-dessous
quelques éléments pouvant influencer ces facteurs et dynamiques, ce qui permet de retenir
certains principes de base pour l’opérationnalisation du PIC 2010-2013 et pour le positionnement
plus général de la coopération belge en RD Congo.
Encadré 2 : Extrait de la Note de politique agricole
1. Une volonté pour mettre en synergie les instruments de programmation
Constats: Introduction du mécanisme de CDMT
Signature de la Charte du PDDAA par l’ensemble des parties
Elaboration du PNIA
Engouement de la part de la DAPP du MAPE
Déclaration d’engagement des PTF (17 mars 2011)
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• Volonté des fédérations paysannes à
participer au processus
• Appui technique et financier de la
coopération internationale,
• Maîtrise limitée du mécanisme CDMT
par les cadres du MAPE
• Culture de programmation
individualisée par bailleur
La bonne gouvernance – élaboration et mise en oeuvre de politiques publiques saines et de mesures destinées à assurer l’efficacité, la transparence et la responsabilité – est un problème trans-sectoriel qui touche chaque aspect du développement national. L’importance de la bonne gouvernance pour le développement économique est largement reconnue depuis une décennie. La mauvaise gouvernance est un obstacle fondamental pour le développement global non seulement de la RDC, mais aussi et surtout du secteur agricole. [Note de politique agricole, page 21]
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
74
particulièrement USAID
• Caractère régional, voire continental
du processus – appuyé par le NEPAD
• Exécution partielle des budgets
• Le portage politique du processus par
les centres décisionnels reste à
confirmer
Principes de l’action : Contribuer à l’élaboration du PNIA. Faciliter la participation de la
société civile et des gouvernements provinciaux au processus. Aligner les interventions sur le
PNIA et sur le CDMT. Revitaliser le GT 15. Appuyer la communication et la transparence
relatives à la démarche.
2. Une volonté affichée pour compléter le cadre juridique
Constats: Adoption du Code agricole par l’Assemblée (3 mai 2011)
Projet de Loi organique pour la Fonction publique, y compris des provinces et ETD
Projet de Loi semencière
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• Plaidoyer par les fédérations
paysannes
• Plaidoyer par les CARG auprès de leurs
députés
• Expériences positives dans
l’organisation de la filière semencière
• Appui de la Banque mondiale à la
réforme de la Fonction publique
• Faible intérêt des parlementaires
• Prédominance des questions
électorales dans les Chambres
• Mobilisation limitée des organes de
pilotage des réformes
• Impact budgétaire important de la
réforme de la Fonction publique
• Pratique des bailleurs en matière de
primes pour les agents de l’Etat
Principe de l’action : Appuyer la vulgarisation des Codes et projets de loi. Plaidoyer pour le
traitement des lois dans les organes délibérants (au travers du GT 15, auprès des
parlemantaires, au travers des gouvernements provinciaux). Assistance technique à la DAPP
et à la Cellule de la réforme auprès du MAPE. Appuyer la mise en œuvre et le monitoring du
Code agricole. Coordonner les engagements sur la Fonction publique avec la Banque
mondiale.
3. Un engagement politique pour prioriser davantage le secteur agricole
Constats: Engagement de Maputo (10% du budget public pour l’agriculture)
Confirmation dans la Charte du PDDAA
Note de Politique Agricole et de Développement rural
Importance donnée à l’agriculture dans le DSCRP
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• Elaboration du PNIA comme cadre de
référence pour les engagements
• Faible influence des acteurs de
l’agriculture sur le budget de l’Etat
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
75
• Adoption et application du CDMT
• Engagement de l’USAID pour la mise
en place d’un dispositif de suivi
• Structuration progressive des OP
• Transfert limité des moyens aux
provinces
• Politisation et instrumentalisation des
OP
Principe de l’action : Concentrer le plaidoyer des bailleurs sur ce message clé. Vulgarisation de
la Charte, de la Note Politique et du DSCRP auprès des Assemblées provinciales et nationales.
Assistance technique pour l’élaboration et le suivi du CDMT au niveau du MAPE et dans les
provinces de concentration. Appuyer la dynamisation du GT 15. Appuyer l’élaboration du
PNIA et encourager une participation des gouvernements provinciaux, des fédérations
paysannes et des opérateurs privés. Appuyer le renforcement de la force de proposition et
de revendication des fédérations paysannes.
4. La responsabilisation progressive des provinces et la décentralisation
Constats: Le Code agricole confirme les compétences des provinces pour l’agriculture
L’accélération de la décentralisation est inscrite comme une priorité dans le
DSCRP2
Les gouvernements provinciaux commencent à s’engager
Effectivité des dialogues multi-acteur dans les provinces et dans quelques
secteurs, chefferies et communes
Amorce de collaboration pragmatique entre le Ministère provincial et les services
déconcentrés
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• Le secteur agriculture est parmi les
premiers secteurs à être transférés
• Projet de Loi organique pour la
fonction publique des provinces et ETD
• Confirmation du calendrier électoral
• Elections des organes délibérants des
ETD en février 2013
• Complexité du calendrier électoral et
risque de confusion
• Transfert limité des moyens
• Retard dans la mise en œuvre des
réformes
Principe de l’action : Appuyer les provinces et les ETD dans l’élaboration de leurs plans.
Plaidoyer des CARG et de la société civile pour mettre l’agriculture sur l’agenda des
campagnes électorales. Appuyer les plate-formes de concertation multi-acteur.
Renforcement des compétences des décideurs au niveau provincial et des ETD. Appuyer la
mise en place des mécanismes adéquats de gouvernance financière au niveau des provinces
et ETD. Appuyer la réorganisation des services déconcentrés et leur migration vers des
services décentralisés.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
76
5. Une volonté affichée pour la réforme de l’administration publique
Constats: Cadre stratégique et plan d’actions prioritaires pour la réforme validés depuis
2003, mais une mise en œuvre très timide
Réconfirmation de la priorité de cette réforme dans le nouveau DSCRP2
Accord sur la feuille de route pour la mise à la retraite dans certains ministères, en
commançant par le Ministère de l’Environnement
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• Appui de la Banque mondiale
• Existence d’un Code d’éthique
professionnelle
• Le vieillissement des cadres supérieurs
atteint un tel niveau qu’une réforme
devient incontournable
• Portage politique très partiel de la
réforme
• Impact budgétaire important
• Dispositifs de pilotage peu
opérationnels
Principe de l’action : Mettre en synergie les actions avec la Banque mondiale pour la mise à la
retraite des agents du MAPE. Appuyer la redynamisation du Comité technique d’appui à la
réforme. Assistance technique à la cellule de la réforme au sein du MAPE. Elaborer une feuille
de route consensuel et contraignant pour la mise en œuvre de la réforme dans les provinces.
Vulgarisation du Code d’éthique professionnelle auprès des services déconcentrés et
décentralisés et application rigoureuse dans les projets.
6. Amorce de dialogue entre le secteur public et ses clients-partenaires
Constats: Le MAPE a installé les CARG dans presque tous les territoires
Les Conseils consultatifs provinciaux sont le plus souvent fonctionnels
Le principe des Conseils et CARG est retenu dans le Code agricole qui forme ainsi la
base légale et opérationnelle pour leur fonctionnement
Les COPROSEM commencent à être fonctionnels
Plusieurs ONG appuient la mise en place de CARG au niveau des secteurs et
chefferies
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• La plate-forme de communication au
sein du MAPE
• Consensus entre les bailleurs sur
l’importance de ces dispositifs de
dialogue
• L’existence des radios rurales
• Engouement des ONG et des OP, et
engagement de leurs fédérations
• Maîtrise partielle par les membres du
CARG de leur rôle
• Ces dispositifs de dialogue dépendent
de l’appui technique et financier des
bailleurs
• Chevauchement avec les organes de
concertation mis en place par les
Ministères du Plan et du
Développement rural
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
77
Principe de l’action : Appuyer les Conseils provinciaux et les CARG dans leur fonctionnement.
Associer les Conseils provinciaux dans le pilotage des projets et les CARG de secteur/chefferie
dans la planification et le suivi des actions de terrain. Appuyer la plate-forme de
communication. Collaborer avec les radios locales pour une visibilité et transparence de
fonctionnement des CARG, COPROSEM et Conseils provinciaux. Appuyer les échanges et la
capitalisation des bonnes pratiques et des leçons de ces dispositifs de dialogue.
7. Amorce de structuration du monde paysan
Constats: Des fédérations provinciales commencent à se mettre en place, mais pas encore
dans les provinces concernées par le PIC 2010-2013
Rapprochement entre les différentes structures faîtières dans un Cadre de
concertation nationale
Plaidoyer effectif des fédérations pour l’adoption du Code agricole et le PDDAA
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• Appui explicite et soutenu par un
consortium d’ONG belges (Agricongo)
• Volonté du MAPE à donner l’espace au
dialogue avec des structures
représentatives
• Existence de radios locales et d’une
association de journalistes agricoles
• Les approches d’appui à l’organisation
communautaire sont très variables en
fonction du bailleur
• Il n’existe pas un statut approprié pour
les organisations paysannes
• Risque de récupération politique
• Les ONG ont tendance à se substituer
aux OP et à parler en leur nom
Principe de l’action : Appuyer la collaboration entre OP dans les zones de concentration.
Faciliter les échanges avec les fédérations plus structurées d’autres provinces. Développer
des synergies avec l’engagement d’Agricongo. Appuyer le renforcement des capacités
organisationnelles et la gouvernance interne des OP et de leurs fédérations. Mettre en valeur
les lignes complémentaires de financement pour renforcer les capacités de revendication des
fédérations. Veiller à la participation et à la représentativité des OP dans les mécanismes de
pilotage et de suivi.
8. Volonté affichée des bailleurs pour la concertation
Constats: Début de mapping des interventions des bailleurs dans l’agriculture
Engagement du Ministère du Plan et de la Belgique pour rendre opérationnel la
PGAI
Déclaration d’engagement dans le cadre du processus PDDAA
Eléments d’incitation Eléments de ralentissement
• Existence du GT 15
• Engagement de certains ministres
provinciaux pour structurer cette
• Ouverture au dialogue limité de la part
des ministères concernés
• Risque de précipitation et d’espace de
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
78
concertation
• Elaboration du PNIA
participation limitée dans l’élaboration
du PNIA
Principe de l’action : Appuyer la redynamisation du GT 15 et garantir une assistance technique
adéquate et proactive. Participer à l’élaboration du PNIA et veiller à l’implication des
gouvernements provinciaux et des acteurs de la société civile. Appuyer les plate-formes de
concertation au niveau des provinces de concentration.
7.3. Les opportunités et les risques pour le PIC
Certains facteurs et dynamiques internes à la coopération belge en RD Congo ou spécifiques au
contenu ou à l’opérationnalisation du PIC 2010-2013 peuvent influencer la contribution de la
coopération belgo-congolaise au renforcement durable de la gouvernance dans le secteur
agricole. On pense alors à:
1. La concentration géographique
Le PIC 2010 – 2013 imlique une concentration géographique sur 4 zones diverses, caractérisées
cependant par leur faible organisation du monde paysan, y inclus le jeu d’équilibre de pouvoirs et
de veille citoyenne, et par l’absence de programmes consistants des ONG belges en matière
d’appui aux organisations paysannes. Pour 3 zones, la priorisation géographique concerne
d’ailleurs seulement une partie d’une province ; seule la Province du Kasaï Oriental est concernée
dans sa globalité par le PIC 2010-2013. Au moment de la signature du PIC, il était encore prévu que
les districts actuels allaient devenir des provinces, à autonomie de gestion et avec leurs propres
organes délibérants et gouvernements. L’arrêt sine die de l’installation de ces nouvelles
provinces, telle que prévue dans le Constitution, est un facteur de complexité supplémentaire.
Pour un portage politique suffisant des réformes, il est cependant crucial de créer une dynamique
auprès des centres décisionnels, qui sont donc le Gouverneur, le Ministre provincial chargé de
l’agriculture et l’Assemblée provinciale.
2. La cohérence et la mise en synergie des programmes/projets
La coopération belge en RDC mène une série de projets, au travers d’instruments financiers et
d’opérateurs divers, qui n’appliquent pas toujours les mêmes principes et qui ne cherchent pas
forcément la mise en synergie. On constate ainsi des approches différentes en matière
d’organisation communautaire ou de collaboration avec des services étatiques, par exemple
entre les projets mis en œuvre par la CTB, par le FIDA/FBSA, la FAO ou par les ONG dans la même
région, et financés par le même bailleur. Même les différents projets de la CTB se positionnent
quelques-fois différemment, en fonction du ministère partenaire ou des préférences de l’équipe
de formulation. C’est ainsi par exemple que le PAIDECO-Tshopo et le projet d’appui à la réforme
du MAPE n’ont pas pu trouver un consensus pour l’appui aux CARG dans le district.
Si une harmonisation entre l’ensemble des PTF est encore difficile, il devra être possible de définir
un minimum de guidelines en matière de gouvernance pour l’ensemble des projets et
programmes qui sont financés par la coopération belge. On pense alors aux principes de
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
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concertation, à une ligne de conduite dans la collaboration avec les services publics, à l’application
d’une éthique de tolérance zéro.
3. Une concordance entre les projets, les modalités de pilotage et de mise en oeuvre, le réseau
relationnel, les messages politiques…
Le PIC 2010-2013 veut s’inscrire dans une approche programmatique qui permet la mis en
cohérence entre les différents instruments et méthodes de coopération, ainsi que les différents
projets thématiques ou géographiques. Rappellons que cette approche programmatique suppose
un renforcement de la performance et des impacts puisque les différentes méthodes, telles que
l’assistance technique, le plaidoyer et dialogue ou l’appui financier, concourrent aux mêmes
objectifs, comme présenté dans le schéma ci-dessous.
Les partenaires belges et congolais ont convenu d’inscrire la gouvernance comme un thème
central dans cette approche programmatique. Ceci invite à pousser cette logique de bonne
gouvernance plus loin dans l’architecture des projets, dans les mécanismes de pilotage et de suivi
des projets et du PIC, et dans les messages politiques relatifs au partenariat en matière de
développement, et, pourquoi pas, dans le dialogue bilatéral et le positionnement des deux pays
dans des débats internationaux.
Schéma 3 : Les dimensions d’un programme
4. La présence sur le terrain
Les équipes des projets de la CTB sont fort présentes sur le terrain. Les projets PAIDECO ont tracé
le chemin quant aux mécanismes de concertation locale et de programmation participative. Leurs
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
80
appuis aux gouvernements provinciaux et aux autorités locales sont fort appréciés et ont jeté les
bases pour un partenariat avec les structures décentralisées. Les projets d’eau et de routes ont
une très grande visibilité.
Cette présence, la connaissance des dynamiques de pouvoir dans les provinces, ainsi que les
bonnes relations avec les autorités dans les provinces et les villes peuvent être mises au profit
pour assumer un rôle central dans l’accompagnement des réformes et comme facilitateur pour
une harmonisation et mobilisation des différents intervenants.
5. Les expériences avec les acteurs du secteur agricole
La coopération belge a été le premier partenaire à soutenir la mise en œuvre de la réforme du
MAPE, y compris l’installation à échelle des CARG. Aujourd’hui, cet appui aux CARG et au Conseil
provincial est encore opérationnel dans le District de la Tshopo. L’appui à la réforme dans la filière
semencière et la redynamisation de plusieurs centres de recherche de l’INERA est également une
matérialisation appréciée de l’engagement belge pour le secteur de l’agriculture. Si ces projets se
sont intéressés pour une actualisation des rôles et des relations des acteurs, d’autres principes de
bonne gouvernance ont été moins prononcés (comme par exemple l’assainissement des
pratiques de gestion des ressources humaines et financières).
Les bonnes relations développées avec les acteurs du secteur et une bonne compréhension des
relations internes et des facteurs et acteurs de changement, peuvent maintenant être valorisées
pour proposer et accompagner des réformes en profondeur.
6. Les engagements déjà pris pour l’opérationnalisation du PIC 2010-2013
Une partie non-négligeable du budget et des leviers de changement prévus par le PIC 2010-2013
sont déjà entérinés dans des projets (trois prolongements de projet jusque mi-2012, le projet
UCAG) ou dans des engagements ou attentes (le projet à Bandundu11, la prolongation de l’appui à
la filière semencière et à l’INERA12). Ces engagements ne sont pas forcément en phase avec les
défis en matière de gouvernance, entre autres quand il s’agit de la reconnaisance des
compétences des gouvernements provinciaux ou des réformes qui s’imposent en matière de la
gestion des ressources humaines. Il conviendra de faire évoluer ces projets et engagements pour
s’aligner progressivement sur les engagements et stratégies en matière de gouvernance que la
coopération belgo-congolaise décide de soutenir.
7. Les outils d’appui complémentaires
La coopération belge dispose encore d’autres outils d’appui financier en dehors du PIC 2010-2013
qui peuvent soutenir le secteur de l’agriculture et/ou la structuration du monde rural. Il s’agit
entre autres du Fonds Belge pour la Sécurité Alimentaire, la ligne « synergie » qui est réservée aux
ONG belges et leurs partenaires, le VVOB et l’APEFE, le cofinancement des partenariats
interuniversitaires et des ONG (même si ces instruments doivent tenir compte de l’autonomie des
initiateurs), l’appui aux initiatives des acteurs non-étatiques congolais.
11 Rappellons que l’atelier d’identification pour ce projet a eu lieu en mai 2011. 12 La consolidation de cet engagement est attendu par tous les acteurs en tenant compte des démarrages récents de l’appui au centre de recherche à Yangambi et au SENASEM de la Province Orientale.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
81
Un débat ouvert avec ces partenaires et une orientation intelligente de ces instruments financiers
permettra éventuellement de soutenir des actions complémentaires – surtout en faveur des
institutions communautaires, de formation, de recherche et de plaidoyer.
8. Le rôle dans le GT 15
Dès sa création, l’Ambassade de Belgique a été désignée comme co-secrétaire du GT 15. Ce rôle a
été jusqu’à présent assumé de façon assez discrète, argumentant que le leadership des ministères
concernés doit être encouragé. Une animation plus active, avec l’assistance technique des UCAG
qui seront installées auprès des MAPE et Ministère du Développement rural, pourrait contribuer à
la redynamisation de cette plate-forme. Une meilleure concertation entre les bailleurs peut aussi
être visée, même si les ministères concernés sont hésitants sur cette matière. Le Fonds des
Etudes et des Expertises du PIC 2010-2013 offre par exemple un outil intéressant pour soutenir des
études conjointes avec d’autres PTF.
7.4. L’intégration des thèmes transversaux
Thème Facteurs de changement et Mécanismes d’incitation
Opportunités pour le PIC 2010-2013
Egalité des droits et des chances entre hommes et femmes
Présence de femmes dans les organes décisionnels de la société civile
Participation accrue des femmes aux études d’agronomie
Existence d’associations de femmes dans les secteurs et territoires
Intégration de la dimension genre dans les modes de gestion des services publics déconcentrés et décentralisés (indicateurs, recrutement, données désagrégées…)
Associer davantage des OP et CARG au pilotage, à la mise en œuvre et au suivi
Gestion durable de l’environnement
Dynamique de programmation multi-acteur au sein des CARG
Les plans de développement de territoire et de province peuvent proposer des stratégies territorialisées
Les CARG du Bandundu développent leurs compétences en matière de gestion des ressources naturelles
Intégrer la dimension environnementale dans les plans de développement
Promotion d’une gestion rationnelle et durable des terres et forêts
Promotion de techniques adaptées
Respect des droits de l’enfant
Créer des synergies avec la composante « formation professionnelle » du PIC 2010-2013
Performance accrue du secteur agricole qui peut contribuer à de meilleures conditions de vies et de nouvelles opportunités d’épanouissement pour les enfants
Economie sociale
La réforme du MAPE vise entre autres à laisser les fonctions
Créer des synergies et des opportunités pour une économie
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
82
« marchandes » aux opérateurs privés et associatifs
sociale via le support aux OP (y inclus des coopératives et des chaines de valeur intégrée) et via l’amélioration du clima entrepreneurial au profit des acteurs du secteur agricole et/ou para-agricole
VIH/SIDA Inscrit comme axe prioritaire dans le DSCRP2
Intégrer la dimension VIH/SIDA dans les plans de développement
Tableau 16 : L’intégration des thèmes transversaux
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
83
8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
8.1. Conclusions
ii. La RDC dispose d’un potentiel agricole énorme, grâce à ses conditions climatologiques et
hydrologiques et la disponibilité de plus de 80 millions d’hectares de terres cultivables, dont
moins de 15% sont aujourd’hui mises en valeur. L’agriculture occupe plus de 75% des
Congolais, mais la performance a connu une détérioration depuis déjà 30 ans, caractérisée
par une chute libre des exportations de produits agricoles et une baisse de la production
vivrière avec près de 20%, résultant en une situation d’insécurité alimentaire et monétaire qui
touche aujourd’hui plus de 70% de la population.
iii. Depuis le retour à la paix et une certaine stabilisation politique et économique durant les
dernières années, le secteur de l’agriculture montre quelques tentatives de reprise. Le
Gouvernement essaie d’impulser cette dynamique, notamment au travers d’une actualisation
progressive du cadre législatif (Code agricole, Loi semencière, Code foncier…), ainsi que de la
recherche de partenariats avec des opérateurs privés et associatifs. La communauté
internationale appuie cette relance avec des programmes régionaux ou sous-sectoriels.
iv. Force est cependant de constater qu’une réelle relance de l’agriculture est aujourd’hui
freinée par la faible gouvernance du secteur, qui est une contrainte essentielle pour
dépasser le niveau de l’agriculture de subsistance et la gestion de la précarité et des conflits.
Les dynamiques et pratiques actuelles ne sécurisent pas les investisseurs, les producteurs ou
les commerçants ; elles rendent difficiles l’accès aux intrants, au capital, aux compétences
techniques et conseils et aux marchés. Dans ce contexte, le métier de l’agriculture (et ses
métiers connexes) n’attire pas les jeunes ou les plus dynamiques, et ceux qui sont contraints
de l’appliquer évitent de prendre des risques, limitent leur production aux besoins du marché
local et n’investissent pas dans une croissance durable de leur activité.
v. Cette faible gouvernance est liée, entre autres, à :
a. Des facteurs juridiques et politiques : un cadre législatif encore incomplet, un
portage politique très partiel des réformes et de la priorisation affichée du
secteur, un chevauchement des attributions entre ministères et entre le niveau
central et le niveau décentralisé, une démarche de décentralisation qui est encore
très timide, une faible application des textes réglementaires…
b. Des services publics qui ne sont pas à même d’offrir un encadrement adéquat au
monde rural, dû, d’une part, à l’absence totale d’une politique ou praxis de
valorisation des ressources humaines, d’équipement ou de moyens de
fonctionnement, mais, d’autre part, encore renforcé par une érosion des valeurs
dans plusieurs services, ainsi que par l’ambiguïté de leur rôle comme régulateur,
encadreur, mais aussi percepteur de taxes.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
84
c. La généralisation des tracasseries, taxes et impôts, de façon arbitraire, par une
multitude de services qui ne semblent soumis à aucun règlement précis et connu,
ni à un contrôle adéquat ou un régime disciplinaire.
d. La faible structuration du monde paysan et de la société civile en général.
vi. Les engagements de l’Etat, ainsi que des bailleurs, pour renforcer cette gouvernance sont
encore disparates, peu concertés et faiblement soutenus dans leur mise en œuvre. Les
dispositifs d’harmonisation et d’alignement sont peu fonctionnels, tant au niveau national
que provincial.
vii. Quelques dynamiques ou opportunités de changement commencent à se mettre en place,
mais elles sont encore très fragiles. On peut noter :
a. Les premiers résultats en matière de réforme de la fonction publique, encore
fortement soutenue par la Banque mondiale ;
b. Les CARG dans les territoires et les secteurs/chefferies et communes, ainsi que les
Conseils consultatifs au niveau des provinces ;
c. L’adoption récente du Code agricole ;
d. La démarche de programmation dans le cadre du PDDAA ;
e. Le début de fédération des organisations paysannes.
viii. Quelques expériences à l’échelle d’un territoire (par exemple ISCO) ou de quelques secteurs
(par exemple CDI-Bwamanda), sinon sur un thème précis (par exemple la filière semencière
appuyée par la CTB), ont mis en exergue certaines conditions gagnantes pour une meilleure
gouvernance. Elles incluent : une assistance technique de proximité, la mobilisation de
l’ensemble des parties prenantes (y compris les PTF), un travail de plaidoyer soutenu auprès
du (des) niveau(x) de gouvernance pertinent(s), l’adéquation entre les moyens mobilisés et
le périmètre d’intervention, l’inclusion des organisations de la société civile dans les
mécanismes de pilotage et de suivi.
Par contre, ces expériences butent aussi contre les limites de leur échelle : elles ne
permettent pas d’instaurer une autre dynamique ou culture au sein de l’hiérarchie du service
public, elles n’ont pas le poids ou le levier pour interagir sur les blocages politiques, législatifs
ou institutionnels et elles risquent de créer des îlots ou même de consolider de mauvaises
pratiques.
ix. Transformer ce système de gouvernance, qui est aujourd’hui un frein pour l’agriculture,
vers une culture et une praxis de gouvernance qui impulsent et encadrent l’agriculture, est
donc un défis majeur et une condition essentielle pour une relance durable et équitable du
secteur.
x. Le cadre de la coopération belge en RDC offre certains atouts qui permettent de soutenir la
volonté du Gouvernement congolais, ainsi que de la société civile congolaise, pour renforcer
de façon soutenue et profonde la gouvernance dans ce secteur, prioritaire pour au moins 3
quarts des Congolais et 90% des pauvres en RDC. Ces atouts incluent :
a. La concentration du PIC 2010-2013 sur les secteurs de l’agriculture et pistes & bacs,
intimement liés, avec des enveloppes budgétaires consistantes (190 M € pour les
deux confondus) et avec une attention particulière pour la gouvernance de ces
deux secteurs.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
85
b. La concentration géographique – même s’il aurait été plus judicieux de pouvoir
travailler sur des provinces entières, pendant que le PIC 2010-2013 ne cible qu’une
partie des provinces actuelles du Bandundu, du Maniema et Orientale, en plus de
l’entière province du Kasaï Oriental.
c. La volonté de la partie belge de consolider ces choix sectoriels et géographiques
dans les prochains PIC.
d. Les expériences et leçons retenues des projets précédents et en cours dans le
domaine de l’agriculture.
e. Les instruments complémentaires du PIC, notamment le Fonds d’Etudes et
d’Expertise et le programme des bourses, pour un budget global de 20 M € ; ainsi
que l’accent mis sur la bonne gouvernance dans les projets en coopération
déléguée (enveloppe de 80 M €) – et qui pourraient renforcer les partenariats,
enrichir les visions et les compétences en matière de gouvernance dans
l’agriculture.
f. Les lignes de financement complémentaires au PIC et qui pourraient être
mobilisées pour le renforcement des organisations paysannes (appui aux acteurs
non-étatiques congolais, ligne de synergie pour le cofinancement des actions des
ONG belges) et pour le renforcement des capacités (appui aux programmes
interuniversitaires, de l’APEFE et de la VVOB).
g. La présence d’une équipe d’Attachés auprès de l’Ambassade, disponible pour
appuyer le dialogue entre bailleurs et avec le Gouvernement.
xi. Œuvrer sur le renforcement de la gouvernance nécessitera cependant un engagement
programmatique et en profondeur qui :
a. Impacte les différentes dimensions de la problématique, y compris les blocages
systémiques, tels que le cadre institutionnel et organisationnel, l’environnement
entrepreneurial, les mécanismes d’orientation et de suivi, ainsi que les
dynamiques de contre-pouvoir citoyen.
b. Dans un partenariat à long terme qui est suffisamment rassurant pour les porteurs
du changement.
c. Mobilise différents acteurs et différents instruments en fonction de leur
spécificités, particulièrement pour les actions qui sont délicates à intégrer dans le
cadre d’une coopération bi-gouvernementale.
d. Veille sur une parfaite concordance entre l’architecture du programme, les actions
entreprises et appuyées, les messages dans le dialogue, les partenariats et leurs
mécanismes de gestion, ainsi que les comportements des parties prenantes.
8.2. Recommandations relatives au montage de mise en œuvre du PIC
8.2.1. CONDITIONS GAGNANTES
Afin de maximiser les chances pour un impact visible et durable en matière de gouvernance, le
programme de relance agricole appuyé par la coopération belge devra se construire sur les choix
stratégiques suivants :
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
86
xi. Un ancrage « stratégique » des projets au niveau de la province. L’agriculture est une
compétence du Gouvernement provincial qui doit progressivement orienter et gérer le
secteur, notamment au travers : i) des décisions politiques (les Edits provinciaux), ii) de la
guidance d’une administration performante, et iii) de la coordination et du suivi des
intervenants. C’est finalement ce Gouvernement provincial qui est redevable pour le secteur
de l’agriculture face à l’Assemblée provinciale et à la population. L’ancrage des projets du PIC
2010-2013 doit encourager cette transformation.
Ceci implique :
a. Que les dispositifs de pilotage et de gestion stratégique des projets sont localisés au
niveau de la Province, et présidés par un délégué du Gouvernement provincial.
b. Qu’une assistance technique de haute qualité accompagne les dynamiques de
programmation, d’orientation, de coordination et de suivi auprès des responsables
du niveau provincial : le Ministre provincial et son cabinet, l’administration provinciale
chargée de l’agriculture, les commissions et comités sectoriels du niveau provincial.
c. Que les appuis institutionnels aux acteurs de l’agriculture doivent couvrir l’ensemble
du territoire de la province, pour éviter qu’il y ait des déséquilibres dans la même
circonscription politique et administrative13.
d. Qu’on s’assure du portage politique du trajet de la transformation recherchée en
matière de gouvernance (voir aussi point vi).
xii. La responsabilisation du niveau secteur/chefferie pour le portage des actions de terrain. La
Constitution donne aux secteurs et chefferies une autonomie de gestion et y prévoit des
mécanismes de reddition de compte. Le Code agricole concède des attributions à ces ETD. La
proximité entre les acteurs du niveau du secteur/chefferie crée les conditions pour une
dynamique partenariale. Les problèmes fonciers et des taxes locales doivent être gérés à ce
niveau. Les interventions du PIC doivent soutenir cette responsabilisation, par exemple au
travers d’un appui aux CARG de secteur et chefferie, de l’implication des autorités de secteur
et chefferie dans les formations, de la mise en place au niveau secteur/chefferie d’un
dispositif local de planification et de suivi pour les actions de terrain…
xiii. Le niveau territoire est complémentaire dans le sens qu’il offre un espace intéressant pour la
coordination des acteurs et des projets et pour mener les débats d’orientation qui peuvent
ainsi guider les acteurs locaux, harmoniser les approches et inspirer des décideurs politiques
et leurs administrations.
xiv. Le niveau central est complémentaire dans le sens i) que la transformation en matière de
gouvernance doit être acceptée, sinon appuyée, par l’administration et par le pouvoir
politique central, et ii) que l’administration centrale doit progressivement recentrer sa
mission sur ses fonctions régaliennes, de régulation, de coordination et de gestion des
connaissances. Le « projet UCAG » prévoit déjà les moyens nécessaires pour appuyer ces
fonctions et pour permettre aux services centraux d’accompagner la transformation. En §
13 Les actions de terrain ne doivent pas forcément couvrir l’ensemble de la province, mais une transformation des systèmes et pratiques de gouvernance demande une institution publique forte (politique et administrative), ainsi qu’un contre-pouvoir citoyen avec une force et une position de proposition et de revendication qui sont “en phase” avec ce centre politique et administratif – qui est donc le niveau provincial pour l’agriculture en RD Congo.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
87
8.3.3. nous proposons quelques recommandations spécifiques afin d’aligner davantage le
projet UCAG sur les objectifs en matière de gouvernance, tels que développés dans cette
étude.
xv. Assurer la synergie entre le secteur agricole et le secteur pistes & bacs. Dans 3 des 4
provinces ciblées par le PIC 2010-2013, le même ministère provincial est chargé des deux
secteurs, les plans de développement concernent les deux secteurs, les CARG et cadres de
concertation portent sur les deux secteurs, et, sur le terrain, les interventions sur les pistes et
bacs viennent en appui à la relance de l’agriculture. Les blocages en matière de gouvernance
sont d’ailleurs souvent intersectoriels : les taxes et tracasseries, les chevauchements
d’attributions, la non-fonctionnalité du service public. Ceci implique pour le PIC 2010-2013 : i)
que les deux secteurs doivent se concentrer sur les mêmes provinces/zones prioritaires, ii)
que l’ensemble du secteur « développement rural » doit être concerné par les appuis
institutionnels au niveau des provinces et zones prioritaires si l’on veut créer une dynamique
portée par les responsables politiques et de l’administration, iii) que les approches et outils
d’intervention doivent être harmonisés entre les deux secteurs, et iv) que le dispositif de
pilotage et de suivi au niveau des provinces et au niveau des secteurs/chefferies doit être bi-
sectoriel.
xvi. S’inscrire dans la durée sur la base d’une feuille de route qui précise les engagements des
différentes parties en matière de gouvernance, avec des indicateurs de performance. La
transformation vers une gouvernance adéquate prendra son temps et connaîtra ses
perdants. Il est crucial qu’il existe dès le démarrage un consensus entre les décideurs sur le
chemin à suivre, sur les engagements mutuels, sur les résultats (intermédiaires) à atteindre.
Une feuille de route pareille pourrait faire partie d’une Convention de partenariat avec le
Gouvernement provincial, validée par l’Assemblée provinciale et par le Ministère central. Ceci
réquirt d’ailleurs une approche en une concientisation de bonne gouvernance provinciale qui
dépasse le secteur agricole et le secteur pistes & bacs et qui impliquent notamment tous les
responsables politiques et tous les cabinets ministériels au niveau de la province concernée.
xvii. Concentrer les ressources financières et humaines afin de constituer une base solide pour
impulser la transformation. Accompagner et impulser cette transformation profonde dans
les deux secteurs et dans 4 provinces peut difficilement se concrétiser de façon simultanée si
l’on considère i) l’enveloppe financière disponible (180 M € ou 7,5 €/habitant des 4 provinces),
ii) les ressources humaines disponibles et mobilisables, iii) le caractère plutôt expérimental de
cette transformation – qui n’est d’ailleurs pas forcément accélérée par les pouvoirs centraux,
et iv) la nécessité de rendre visible à assez court terme une amélioration de la situation sur le
terrain si l’on veut se rassurer d’un portage politique, administratif et civique pour les
changements. Même si le PIC 2010-2013 a retenu 4 différentes zones de concentration, une
transformation profonde des systèmes de gouvernance dans les secteurs de l’agriculture et
pistes & bacs ne pourra pas être réalisée de façon simultanée et avec le même rythme. Une
approche séquentielle est indiquée, tout en restant présent dans les 4 zones, mais avec des
ambitions variables dans le temps.
xviii. Renforcer le service public (central et provincial) sur ses tâches au lieu de créer des pôles
isolées de fonctionnalité au sein du service, ou encore, de déresponsabiliser le secteur public
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
88
en déléguant les tâches d’encadrement et de gestion du patrimoine public aux acteurs privés
et communautaires. Ceci implique que i) le système d’encouragement personnalisé qui est
actuellement appliqué par plusieurs PTF, y compris la CTB, doit évoluer vers un appui au
service public14, ii) que l’accompagnement technique des agriculteurs doit passer par les
agents de ce service et donc iii) que l’assistance technique fournie par les projets de la
coopération belgo-congolaise se concentre sur le renforcement des capacités des institutions
et associations au lieu de se substituer à leur rôle. Il est évident que ceci suppose une remise
en fonctionnalité du service public, y compris donc une transformation radicale dans la
politique de recrutement, de guidance, de rémunération et de contrôle, voire d’éthique et de
discipline. La feuille de route, mentionnée au point vi., doit déterminer un chemin réaliste
pour le renforcement et la responsabilisation du service public.
xix. Inclure les acteurs non-étatiques dans les mécanismes de pilotage des projets. Au niveau du
secteur/chefferie, il s’agira de confier au CARG les rôles de planification et de suivi du projet.
Au niveau provincial, le Conseil Consultatif Provincial peut être intimement associé à la SMCL.
xx. Prévoir les instruments pour un appui institutionnel complémentaire aux organisations
paysannes en respectant leur autonomie. Dans le cadre des projets financés par le PIC 2010-
2013, des actions de renforcement de capacités doivent être prévues au profit des acteurs de
la société civile, en particulier des OP et des organisations de femmes. Des moyens
complémentaires doivent cependant être mobilisés pour permettre aux structures faîtières
des OP de construire un réel contre-pouvoir et une force de revendication au niveau
provincial et national. Ces actions peuvent difficilement être encadrées, voire contrôlées, par
le pouvoir public. On pense par exemple au lobbying politique pour l’optimisation et
l’adoption de la Loi semencière, des décrets d’application pour le Code agricole ou la mise en
synergie du Code minier et du Code forestier avec le Code agricole. On pense par exemple
aussi à l’élaboration d’un système interne de labelisation des OP par rapport à leurs systèmes
et pratiques de gouvernance. L’Ambassade de la Belgique peut offrir ces instruments
complémentaires au travers d’autres lignes de (co)financement.
8.2.2. APPUYER UNE TRANSFORMATION EN PROFONDEUR
Dans les provinces où la coopération belge veut jouer un rôle clé dans la transformation de la
gouvernance (dans les secteurs de l’agriculture et du développement rural), quatre objectifs
complémentaires doivent être recherchés :
1. Rendre performants les services déconcentrés et décentralisés chargés de
l’agriculture et du développement rural. Ceci comprend le renforcement des
services du niveau central, de la province et des ETD sur leurs propres rôles
régaliens et le transfert effectif de responsabilités et moyens vers le niveau
approprié.
2. Créer un climat entrepreneurial qui est sécurisant et qui impulse et encadre la
production agricole dans une logique de marché.
14 Comme nous l’avons vu, les salaires des fonctionnaires sont dérisoires (moins de 80 EUR/mois pour les cadres supérieurs), pendant qu’une toute petite minorité reçoit une (sinon plusieurs) “prime de performance” dans le cadre d’un projet de la coopération internationale qui peut dépasser 1.000 EUR/mois.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
89
3. Mettre en place et rendre fonctionnels les mécanismes d’orientation et de suivi
qui permettent de mobiliser et d’encadrer les acteurs autour de stratégies
concertées et cohérentes.
4. Structurer le monde paysan de sorte à ce qu’il puisse apporter une contribution à
l’actualisation, à la mise en œuvre et au suivi des stratégies et programmes du
secteur.
Si l’on veut réussir dans ces objectifs, certains « seuils » doivent être franchis pour se rassurer
d’une adhésion adéquate au processus de transformation de la part des leaders politiques, des
autres intervenants, ainsi que des responsables des services publics et des personnes influentes
dans la société civile, dans le secteur privé et auprès des pouvoirs locaux. Ces seuils incluent :
� Une présence sur le terrain dans une majorité de territoires et de secteurs/chefferies.
� Des actions d’appui institutionnel et/ou organisationnel qui touchent la majorité des
acteurs influents dans les secteurs de l’agriculture et du développement rural.
� Des instruments permettant à la grande majorité, sinon la totalité des services publics
d’agriculture et de développement rural de se retrouver une place et de s’imaginer un
futur.
� Un engagement qui s’inscrit dans la durée et qui comporte au moins une année de
préparation, 6 ans de mise en œuvre et 3 ans de consolidation.
� Une assistance technique de proximité, très visible pendant les premières années pour
construire la confiance, et avec des compétences très diverses sur le plan agronomique,
institutionnel et socio-économique ; par ailleurs, cette assistance technique doit travailler
en parfaite synergie avec l’assistance technique en matières des pistes & bacs.
� Un réseau relationnel, une force d’analyse et de conseil technique convainquante et un
respect mutuel qui légitiment la co-responsabilité de la part des responsables provinciales
et de la coopération belgo-congolaise dans le processus de transformation au niveau de la
province.
� Une acceptation, sinon un appui, de la part des responsables au niveau central, pour
tester et développer progressivement cette transformation avec un ancrage provincial.
� Des synergies et collaborations avec d’autres intervenants qui, de par leurs avantages
comparatifs, peuvent mieux accompagner certains volets (on pense par exemple à la
Banque mondiale pour accompagner la mise à la retraite ou à des ONG belges ou
internationales pour renforcer la capacité de revendication de la mouvance paysanne).
Il est donc fortement recommandé de viser, dans une première étape, une (ou éventuellement
deux) provinces pour y lancer un programme consistant de transformation profonde des
systèmes de gouvernance du secteur agricole (et pistes & bacs). Ce « programme provincial
intégré » doit alors être considéré comme une démarche pilote, pouvant être élargie
progressivement aux autres districts et provinces en tenant compte des enseignements et au
rythme de l’appropriation par les partenaires congolais au niveau provincial et central.
En fonction de l’analyse suivante, le Kasaï Oriental, et, en moindre mesure, la Province du
Bandundu ou le Maniema, semblent les mieux placées pour s’engager dans cette transformation
en profondeur des systèmes et mécanismes de gouvernance. Le portage politique, ainsi que la
mise en œuvre et le suivi des transformations institutionnelles et systémiques dans la Province
Orientale risquent d’être beaucoup plus compliqués, du fait que le PIC 2010-2013 prévoit
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
90
uniquement d’intervenir sur un seul district (sur les 4 districts + la Ville de Kisangani qui
n’appartient donc pas au District de la Tshopo), qui a d’ailleurs la même superficie que la totalité
de la Province du Kasaï Oriental.
Province Avantages Inconvénients
Bandundu Identification déjà lancée
Réseau routier en assez bon état
Proximité des marchés urbains
CARG fonctionnels
Service MAPE pléthorique
Forte politisation
Le PIC ne couvre que 2 des 4 districts
Kasaï Oriental Entièrement couverte par le PIC
Présence composante « formation » du PIC 2010-2013
Ministre engagé et professionnel
Dynamiques de collaboration
Retour vers l’agriculture après l’effondrement de l’activité minière
Réseau routier en mauvais état
Maniema Taille relativement réduite de la province (2 M habitants)
Présence d’OP plus structurées
Présence projet d’appui à la réforme du MAPE (jusqu’en août 2010)
Difficile d’accès et problèmes d’écoulement qui nécessitent des axes routiers interprovinciaux
Le PIC ne couvre que la partie Sud, pendant que le chef-lieu est dans le Nord
Orientale Présence projet d’appui à la réforme du MAPE (début 2011 à juillet 2012)
Présence composante « formation » du PIC 2010-2013
Présence PAIDECO
Présence de projets d’ONG et de coopération interuniversitaire
Enorme étendue de la province
Le PIC ne couvre qu’un seul district (sur les 4) et les actions de terrain vont donc se limiter à cet espace, ce qui rend très difficile le portage politique pour une transformation de la gouvernance, ainsi que son suivi
Deux ministères séparés
CARG peu fonctionnels
Réseau routier faiblement développé
Tableau 17 : Avantages comparatifs des 4 provinces
Puisque l’identification d’un projet pour les districts du Kwilu et du Kwango (Province de
Bandundu) est déjà avancée, nous recommandons :
� De considérer dès maintenant un ancrage de ce projet au niveau provincial.
� De limiter la formulation détaillée des actions à entreprendre à une première phase, de
maximum deux ans.
� Pendant cette première phase, les résultats précis et la feuille de route pour une
transformation de la gouvernance dans le secteur, peuvent être développés avec
l’ensemble des parties prennantes, aboutisant à un large engagement politique.
� Cette feuille de route devra ensuite former la base pour mener le processus de
transformation de la gouvernance durant la deuxième phase du projet et, sous réserve
d’une évaluation positive, pour un prolongement consistant dans le prochain PIC.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
91
� Ces deux phases peuvent bien être intégrées dans un seul DTF et Convention Spécifique
pour éviter des retards administratifs ou même une rupture dans les actions.
Pour la prépartion d’un projet provincial intégré dans une deuxième province, de préférence le
Kasaï Oriental, il est conseillé de préparer le terrain dès maintenant au travers de i) l’élaboration
d’une feuille de route, ii) des négociations avec les décideurs au niveau provincial et central, iii) la
recherche et la négociation de synergies, entre autres avec la Banque mondiale (réforme de la
Fonction publique), la BAD (projet PRESAR) et éventuellement Broederlijk Delen (appui aux
organisations paysannes).
8.2.3. CONSOLIDER LES EXPERTISES ET LA POSITION DANS LE SECTEUR SEMENCIER ET LES CARG
En attendant que les projets provinciaux intégrés, qui comportent donc une dimension
importante de transformation des systèmes et des mécanismes de gouvernance, peuvent
démarrer dans l’ensemble des quatre provinces concernées par le PIC 2010-2013, il est
recommandé de consolider les acquis dans l’organisation de la filière semencière et dans
l’organisation des CARG. Il s’agit de deux thématiques dans lesquels la coopération belge a
développé une expertise importante ainsi qu’un réseau relationnel performant. C’est grâce à
l’engagement des dernières années que la filière semencière commence à se restructurer, que les
centres de recherche de l’INERA se remettent en fonction et que les opérateurs intermédiaires
(ONG, programmes de développement) trouvent les semences nécessaires pour appuyer la
relance du secteur. Les deux thématiques s’inscrivent aussi dans le programme global de la
réforme du MAPE, avec le développement de partenariats entre le secteur public, le secteur privé
et le monde associatif et le retrait progressif du MAPE des services « marchands ». Un
engagement auprès des CARG permettra d’ailleurs de préparer le terrain pour une transformation
de la gouvernance au travers, entre autres, i) l’élaboration de plans de développement au niveau
territoire, ii) les réflexions et actions locales contre les tracasseries, iii) la coordination des
programmes de formation pour les acteurs locaux.
Ces deux composantes peuvent ainsi couvrir l’ensemble des 4 zones de concentration du PIC
2010-2013, ce qui permet i) d’honorer les engagements du PIC et ii) d’assurer une présence dans
les provinces qui ne bénéficient pas encore d’un programme provincial intégré, afin de préparer
progressivement le terrain pour un engagement en profondeur.
Pour la filière semencière, il semble indiqué de formuler un projet séparé, afin de pouvoir intégrer
le niveau central du SENASEM, ainsi que l’INERA. Pour l’appui aux CARG dans les deux zones
résiduelles, il semble plus pertinent d’intégrer ça dans le projet UCAG. Des recommandations plus
opérationnelles sont proposées en § 8.3.2. et 8.3.3.
Dans une approche programmatique, ces composantes « filière semencière » et « CARG » doivent
être bien articulées avec les autres projets du PIC 2010-2013, notamment le projet UCAG et le(s)
projet(s) provincial(aux) intégré(s) – ce qui implique un fil conducteur et un point focal
thématique et un autre géographique. Le premier ayant comme rôle de développer et de
coordonner la thématique au niveau national et dans les 4 provinces ; le deuxième ayant comme
objectif de garantir la cohérence au niveau de la province.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
92
8.3. Recommandations opérationnelles pour les interventions
8.3.1. LES PROJETS PROVINCIAUX INTEGRES D’APPUI A LA TRANSFORMATION DU SECTEUR
AGRICOLE
Quant à leur contenu, les projets provinciaux intégrés devront inclure 4 composantes relatives à
la gouvernance. Nous proposons ci-dessous quelques paniers d’activités par composante, telles
que ressorties des ateliers provinciaux et de nos rencontres, et enrichies par l’atelier d’analyse au
niveau national (voir l’Annexe 9.5. et 9.6. pour les PV de ces ateliers) :
A. Rendre performants les services déconcentrés et décentralisés
� Appuyer la redéfinition des attributions, tâches, ainsi que les lignes de communication et de
redevabilité des différents services et cadres responsables. Cet appui doit concerner le staff
du Cabinet ministériel de la province, ainsi que des services déconcentrés et décentralisés. Il
est dans ce contexte envisageable de mettre en place un seul service provincial d’agriculture
et de développement rural, qui devra assumer progressivement les tâches actuellement
confiées aux inspections provinciales et leurs entités déconcentrées.
� Appuyer à la fois le transfert progressif des attributions, des compétences et des moyens aux
provinces et le recentrage du service public sur ses rôles régaliens ; avec une démarcation
claire entre les missions centrales, provinciales et locales.
� Développer des principes et des outils pour une gestion adéquate des ressources humaines,
en respectant les principes de l’égalité des chances.
� Développer et mettre en œuvre des systèmes de gestion de performance du service public
(plannification / suivi / évaluation, y inclus transparance sur les standards de qualité et
résultats à atteindre) ; avec un rôle des parties prenantes qui, au sein des CARG, définissent
leurs attentes vis-à-vis du service public, fournissent du feedback et contribuent au
évaluations périodiques.
� Développer les outils pour une gestion adéquate des ressources matérielles et financières.
� Appuyer le renouvellement du personnel: retraite accompagnée, définition de cahier des
charges et profils correspondants, recrutements, plan de formation…
� Equiper les services clés qui réunissent les conditions gagnantes pour évoluer vers un service
performant et responsable.
� Assurer un appui technique de proximité auprès de ces services.
� Appuyer le Cabinet ministériel dans son rôle de pilotage et de coordination.
� Responsabiliser progressivement ces services dans la gestion des projets.
B. Améliorer le climat entrepreneurial
� Appuyer la mise en place d’un système de fiscalité adéquat:
- Clarification des rôles des différents services impliqués et une harmonisation de
leurs actions en évoluant vers un mécanisme de « guichet unique » ;
- La mise en place d’un mécanisme de traçabilité des taxes perçues ;
- Une nomenclature et des tarifs clairs, transparents et qui sont connus par les
intéressés ;
- Séparation claire entre services / agents qui doive fournir un appui technique et/ou
rendere des services au opérateurs du secteur agricole et les services / agents qui
ont un rôle dans le système de fiscalité ;
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
93
- Une meilleure compréhension de l’impact de certaines taxes sur la production et
sur la passation d’une agriculture de subsistance vers une agriculture de marché ;
- Une sensibilisation des producteurs et commerçants sur le système, sur ces tarifs
et l’assiette fiscale, sur la pertinence des taxes et sur leur utilisation ;
- Une lutte concertée contre la corruption et les réelles tracasseries, avec un
mécanisme de veille citoyenne et/ou de défense publique.
� Renforcer la sécurisation du foncier conformément au Code agricole : mise en place des
Commissions foncières locales, cartographie d’aptitudes des sols et cartographie des
concessions attribuées, appuyer la préparation d’un cadastre agricole…
� Stimuler le débat sur l’articulation entre l’agriculture et la gouvernance de l’environnement,
plus spécifiquement dans les zones forestières ; et vulgarisation des principes de base du
Plan de Préparation à la REDD.
� Mettre en place un dispositif d’appui administratif et de conseils entrepreneurials aux
opérateurs agricoles dans les chefs-lieux de district.
� Stimuler les réflexions sur les mécanismes de concurrence déloyale.
� Vulgariser le Code de la famille et stimuler les droits d’accès légitime de la femme à la terre.
� Expliciter et rendre visible la volonté des parties belge et congolaise de lutter contre toute
corruption et l’adoption d’une approche de tolérance zéro.
C. Renforcer les mécanismes d’orientation et de suivi
� Vulgariser les lois et les cadres réglementaires relatifs au secteur.
� Développer des plans sectoriels au niveau du territoire et éventuellement du
secteur/chefferie. Veiller à une intégration adéquate des thèmes transversaux dans les plans
sectoriels, particulièrement les aspects environnementaux et d’équité de genre.
� Promouvoir les plans provinciaux et les compléter avec des plans d’entreprise pour les
acteurs principaux.
� Co-animer, sous le pilotage du Ministère provincial, des tables de concertation sectorielle et
appuyer le Conseil consultatif provincial15.
� Appuyer les CARG au niveau secteur et territoire, notamment dans leurs fonctions de
concertation, de mobilisation et d’interface.
� Appuyer la plateforme de communication au niveau des provinces et renforcer la percolation
jusqu’au niveau des secteurs et chefferies.
� Réaliser des études et débats inclusifs sur les thèmes délicats au niveau local et provincial
(par ex. dualisme des droits fonciers ; harmonisation des dispositifs de concertation locale ;
agriculture et environnement ; préparation à la REDD ; droits coutumiers, Code de la famille
et égalité des chances par rapport au genre…).
� Stimuler les réflexions sur les (autres) leviers principales pour l’amélioration du climat
entrepreneurial pour les opérateurs du secteur agricole et para-agricole et, tout en
impliquant les parties prenantes, notamment au sein des CARG, les intégrer dans le plans de
développement provincial / locale.
15 Le Code agricole parle plutôt du Conseil rural provincial, pendant que le terme utilisé aujourd’hui est le Conseil consultatif provincial.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
94
D. Appuyer la structuration du monde paysan
� Organiser des formations pour les organisations paysannes au niveau local sur les pratiques
de gouvernance, avec une attention particulière pour les intérêts de genre et pour la
transparance et la redevabilité (vis-à-vis des membres et des parties prenantes).
� Appuyer la fédération des organisations paysannes au niveau du secteur, du territoire, de la
province et au niveau national, notamment pour leur propre développement institutionnel.
� Appuyer les initiatives de dialogue entre les structures faîtières des OP, la communauté des
bailleurs et l’Etat (gouvernement et assemblées).
� Appuyer les échanges inter-provinciaux entre les organisations paysannes.
� Stimuler la mise en place d’un environnement administratif et légal favorable à la sécurisation
et à la régulation incitative des ONG, des OP et des dispositifs locaux de concertation de la
société civile.
� Faire participer des représentants de la société civile, et en particulier les OP, aux
mécanismes de pilotage, de suivi et d’évaluation des projets et du PIC.
8.3.2. L’APPUI AU SECTEUR SEMENCIER
Les projets d’Appui au Secteur Semencier et d’Appui à l’Amélioration de la Production Végétale
prennent fin en juin 2012. Etant donné l’importance de la filière semencière et de l’amélioration du
matériel végétal, ces engagements méritent d’être continués. Pour une meilleure gouvernance du
projet et de la filière, nous recommandons de :
i. Intégrer les deux composantes dans un seul projet. Ceci permettra de créer des synergies,
d’harmoniser les approches et de mieux démarquer les attributions et les tâches des
différents acteurs.
ii. Associer davantage les universités à la composante de recherche et d’amélioration du
matériel végétal. Si les centres de l’INERA arrivent aujourd’hui à intéresser quelques
étudiants et à les accompagner dans leur recherche, ce lien peut encore être renforcé et
élargi aux domaines plus opérationnels de la recherche agricole, centrée sur l’amélioration du
matériel végétal [Ragasa et al., 2010]. Une collaboration avec les universités et centres de
recherche en Belgique permettrait de garantir un input scientifique de qualité.
iii. Aligner davantage le rôle et le fonctionnement du COPROSEM sur les attributions du Conseil
consultatif provincial. Le Conseil provincial doit évoluer dans son rôle de coordination et
d’harmonisation. Le COPROSEM peut ainsi devenir une commission spécialisée du Conseil
provincial, auquel il rend compte. Ceci permettra également de donner plus de visibilité au
COPROSEM et de mobiliser davantage d’acteurs autour de la filière.
iv. Clarifier les relations hiérarchiques et opérationnelles du SENASEM par rapport à
l’administration et au Gouvernement provinciaux. Le rôle du SENASEM évolue vers un rôle de
régulateur et de certification. Il est alors important de clarifier sa future position puisque
cette compétence fait probablement partie des compétences concurrentes entre le
Gouvernement central et les provinces (voir Tableau 4, page 24).
v. Démarquer de façon claire les tâches de l’INERA, du SENASEM, des fermes de production
semencière (qui sont aujourd’hui gérées par le SENASEM) et les opérateurs privés et
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
95
communautaires engagés dans la production et la commercialisation de semences (et de
boutures de manioc) améliorées. Il est important que les pratiques de concurrence déloyale
et de conflits d’intérêt disparaissent à relativement court terme pour permettre aux
différents acteurs d’évoluer dans leur rôle.
8.3.3. L’APPUI AUX CARG
La coopération belge a été fortement impliquée dans la conceptualisation et dans le décollage
des CARG, notamment dans le cadre du projet d’appui à la réforme du MAPE, mais également au
travers de l’engagement de plusieurs ONG belges et de la visibilité donnée aux CARG par
l’Ambassade. Les attentes sont importantes et les autres PTF réfèrent à l’engagement belge dans
ce domaine pour orienter leur appui. Ces expériences et cette position sont un atout pour
accompagner la consolidation du concept et du fonctionnement des CARG.
Au niveau national et provincial, un débat s’impose toutefois par rapport aux :
� Rôles et attributions des CARG de territoire. Les CARG ont une mission de coordination,
d’harmonisation, de gestion des conflits, de veille et d’interface avec les intervenants
externes. Il est dangereux de leur confier des tâches opérationnelles ou la gestion des
moyens de production. Il n’est pas concevable qu’ils s’engagent dans des activités
productives ou qu’ils se substituent au rôle que jouent leurs membres.
� Relations entre les différents niveaux des CARG (province, territoire, secteur/chefferie).
� Relations entre les CARG d’une part, et, d’autre part l’administration et le Ministère
provincial.
� Modes de fonctionnement, surtout quant à la prise en charge de leurs frais de
fonctionnement.
La coopération belgo-congolaise est bien placée pour appuyer ces réflexions au niveau national (à
travers le projet UCAG), dans les 4 provinces de concentration du PIC 2010-2013 et dans le
dialogue avec les autres PTF et avec le Gouvernement.
Au niveau des territoires et des secteurs/chefferies, un accompagnement est nécessaire pour :
� La mise en place et le décollage des CARG au niveau des secteurs et chefferies.
� Une meilleure compréhension et maîtrise des rôles par les membres.
� Stimuler et veiller à une participation équilibrée de l’ensemble des acteurs concernés, y
compris les autorités, mais également les femmes et les groupes déshérités.
� Contribution pour la prise en charge du fonctionnement.
� Appui technique et financier pour la conduite de certaines activités faisant partie des
attributions des CARG : plans de développement du territoire, plans d’action au niveau du
secteur/chefferie, mise en place des commissions foncières, études spécifiques sur les
potentialités ou sur certains défis majeurs de la localité…
Dans les provinces où l’on décide de s’engager dans un projet provincial intégré, cet
accompagnement sera intégré dans le projet. Un accompagnement plus léger dans les autres
provinces pourra être inscrit dans les tâches de l’UCAG, ou, pour le District de la Tshopo, être
intégré dans les activités du PAIDECO. Au travers de la ligne de financement en appui aux acteurs
non-étatiques congolais, l’Ambassade pourra éventuellement identifier un partenaire pour cet
accompagnement.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
96
8.3.4. LE PROJET UCAG
Le projet UCAG inclut déjà une composante d’appui aux structures déconcentrées du MAPE
(budget de 1,9 M €) et aux Ministères provinciaux (650.000 €). Des budgets consistants sont
prévus pour le renforcement des capacités, pour des études complémentaires et pour la
promotion des thèmes transversaux, y compris l’équité de genre et la bonne gouvernance. Pour
optimiser la contribution du projet UCAG aux objectifs en matière de renforcement de la
gouvernance, nous recommandons de :
i. Intégrer dans le cahier des charges de l’équipe UCAG :
a. Un appui technique pour l’animation du GT 15 et de la coordination entre les PTF
actifs dans le secteur de l’agriculture et du développement rural.
b. Un appui technique pour le pilotage du débat relatif aux CARG, pour faciliter les
échanges entre les CARG des différentes provinces et pour capitaliser et
disséminer les leçons et les meilleures pratiques des CARG.
c. La préparation d’un projet provincial intégré dans une deuxième province (de
préférence le Kasaï Oriental) conformément aux recommandations développées
en § 8.2.2. et 8.3.1.
ii. Transférer progressivement le centre de gravité de l’UCAG envers les provinces :
a. Loger une partie de l’équipe UCAG dans les provinces où un projet provincial
intégré est mis en œuvre.
b. Associer le Ministère provincial dans la planification, la priorisation, la mise en
œuvre et le suivi de la composante C2 : « Les capacités des structures
déconcentrées du Ministère sont renforcées dans différents domaines liés à la
gestion opérationnelle et financière des programmes et des projets de
développement ».
c. Inscrire explicitement dans les termes de référence de l’évaluation à mi-parcours
l’évaluation de l’opportunité, des conditions gagnantes et des modalités de mise
en œuvre pour une responsabilisation accrue du niveau provincial dans le
pilotage et dans la mise en œuvre du projet UCAG.
iii. Intégrer la gouvernance comme une dimension et un objectif essentiels du projet :
a. Réserver une partie consistante du budget, relatif aux études, formations et
thèmes transversaux, à la dimension de la gouvernance.
b. Lors de l’étude de base, des indicateurs spécifiques relatifs à la gouvernance
doivent être identifiés et les valeurs intermédiaires et finales recherchées
doivent être définies.
c. Dans la programmation et le rapportage annuel, une rubrique spécifique doit être
consacrée aux objectifs en matière de gouvernance.
iv. Développer une réelle culture de bonne gouvernance, d’éthique professionnelle et de lutte
contre les antivaleurs au sein de l’équipe UCAG, de veiller à l’application de cette culture avec
une tolérance zéro et de rendre visible cette praxis. A cette fin, il sera nécessaire d’élaborer
et de faire appliquer un vade-mecum sur les procédures et les comportements des agents
faisant partie de l’UCAG. Ce vade-mecum devra bien sûr être inspiré sur le Code d’éthique
professionnelle de la Fonction publique, tout en rendant plus opérationnels les principes de
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
97
base du Code, en fonction du secteur, ainsi que des tâches, responsabilités et position des
membres de l’UCAG. L’UCAG devra également veiller à l’application de ces principes et de
ces règles par l’ensemble des collaborateurs engagés dans le cadre des projets du secteur
agricole appuyés par la coopération belgo-congolaise.
8.4. Recommandations pour la concertation et le dialogue politique
Les défis en matière de gouvernance dans le secteur de l’agriculture sont énormes et demandent
des stratégies concertées de l’ensemble des partenaires sur la base de référentiels qui sont
politiquement et techniquement acceptés par la partie congolaise, et qui sont formulés en
concertation avec les différents niveaux de gouvernement et avec les leaders des agriculteurs
eux-mêmes.
Ceci demande :
i. Un cadre de concertation actif au niveau national auquel participent les PTF et le
Gouvernement. L’animation du GT 15 doit être renforcée à cet effet. La partie belge peut y
jouer un rôle important, d’une part au travers d’un appui technique fourni par les UCAG
logées respectivement auprès du MAPE et du Ministère de Développement rural, et, d’autre
part, au travers du rôle de co-secrétariat confié à l’Ambassade. L’Ambassade a d’ailleurs tout
intérêt à assumer ce rôle de façon pro-active pour inciter les Ministères chargés de
l’Agriculture et du Développement rural à dynamiser réellement ce Groupe thématique.
ii. Un dialogue franc avec le Gouvernement, ce qui nécessite des positions harmonisées de la
part des PTF, surtout quant aux grandes questions de la gouvernance. Les messages clés
portent probablement sur :
a. Le décollage réel de la réforme du MAPE.
b. L’engagement du Gouvernement à réserver 10% de son budget pour le secteur
agricole et développement rural.
c. La conduite du processus PDDAA et l’adoption de son PNIA comme référentiel
pour l’ensemble des interventions et des intervenants.
d. La restructuration des services déconcentrés et la responsabilisation des provinces
et des entités territoriales décentralisées.
e. La lutte contre les tracasseries et les antivaleurs.
iii. Un noyau fort des PTF, des responsables de l’administration et du pouvoir politique pour
coordonner et impulser les engagements dans la réforme du MAPE. La coopération belgo-
congolaise, la Banque mondiale et son projet PARRSA, ensemble avec la FAO semblent les
parties les mieux placées pour stimuler ce noyau.
iv. Un cadre de concertation actif au niveau provincial, sous le leadership du Ministère
provincial, mais avec une animation effective (par exemple par un PTF présent dans la
province et reconnu par l’ensemble des parties), et auquel sont associées les forces vives de
la société civile engagées dans l’agriculture. Les projets provinciaux intégrés dont question
en § 8.2.2. doivent avoir l’ambition de co-animer ces plate-formes.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
98
v. Des stratégies harmonisées par rapport aux approches de structuration du monde rural, pour
éviter qu’il existe une multitude de dispositifs de concertation au niveau local (CLD, CDL,
CARG, CVD, CDV…) et pour permettre aux acteurs locaux de s’approprier progressivement le
leadership de cette coordination locale.
vi. L’élaboration, de façon participative, des plans de relance agricole au niveau des territoires et
des provinces qui pourront devenir des référentiels pour l’ensemble des intervenants et qui
permettront aux cadres de concertation locale de s’approprier progressivement les
démarches de planification, de priorisation et de suivi sur leur territoire. Ces plans locaux
doivent être complétés par des stratégies spécifiques au niveau district et province relatives
aux thématiques prioritaires pour leur territoire (comme par exemple pour une agriculture
respectueuse de l’environnement dans les zones frontalières à la forêt dans le District de la
Tshopo, ou pour la sécurisation foncière dans le District de Kwilu).
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
99
9. ANNEXES
9.1. TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE
1. Introduction
Le PIC 2010 – 2013 signé en décembre 2009 prévoit un programme de relance agricole avec les 3 résultats attendus suivants :
1. Augmentation de la productivité des exploitants agricoles ruraux pour passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture de marché avec l’appui à un nombre de filières limité ;
2. Amélioration de la transformation et la commercialisation des produits des exploitations familiales ;
3. Amélioration durable de la gouvernance du secteur agricole dans les zones de concentration
Ce programme de relance agricole devra porter principalement sur un appui aux provinces, districts et territoires, l’aspect « décentralisation » étant un point important de ce PIC. Cependant, avant l’approbation du programme de relance agricole, il a été convenu de procéder à un certain nombre d’études préalables, dont cette « Analyse Gouvernance du secteur Agriculture »
Le PIC prévoit également une autre étude préalable sur le secteur « Pistes et Bacs ». L’interdépendance avec l’ « Agriculture » est évidente puisque les zones d’interventions pour les deux secteurs retenus dans le PIC sont identiques et le ministère de tutelle au niveau de provinces est le même pour les deux secteurs : le Ministère Provincial de l’Agriculture et du Développement Rural.
2. Objectifs de l’étude
Analyse de la gouvernance du secteur « Agriculture ».
Dans un contexte où il apparaît essentiel de tenir compte de problématiques de gouvernance considérées comme incontournables, il est aujourd’hui fondamental d’élargir les approches d’aide à cette dimension.
La notion de « gouvernance » recouvre la notion de capacité des acteurs (organisations) dans un cadre institutionnel donné (les règles et modes de faire) à jouer leur rôle et à assumer leur mandat et assurer leurs missions.
La notion de gouvernance renvoie à la notion d’action publique concertée entre tous les acteurs d’une société, ceci dans le respect d’éléments considérés comme étant essentiels pour l’efficacité et la durabilité de l’action publique : la reconnaissance des acteurs et de leurs rôles, un cadre juridique et réglementaire adapté et appliqué, la participation de tous les acteurs aux processus de prise de décision (notamment en matière de politique de développement et, enfin, la légitimité des dirigeants et des organisations dans leurs rôles respectifs et leurs responsabilités.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
100
La présente étude concernant le secteur « Agriculture » veut se focaliser sur l’analyse :
• du cadre politique, législatif, juridique et socio-économique du secteur « Agriculture »
• de la gestion du secteur « agriculture » (planification, suivi, budgétisation)
• des rôles, mandats et capacités des différents acteurs clés du secteur (Administration, organisations paysannes et opérateurs privés) à jouer leur rôle dans le secteur « Agriculture »
• de la coordination et des relations de principales parties prenantes du secteur agricole, y inclus les autres ministères clefs comme le Développement rural, Plan, MECNT (niveau national, provincial, district, terroir)
Une telle analyse permettra de mieux connaître les forces et les faiblesses de la gouvernance du secteur agricole, d’identifier en conséquence les besoins d’appui et de renforcement de ces acteurs d’une manière directement cohérente avec leur(s) rôle(s) ainsi que de mieux définir les éléments d’une approche stratégique qui soit réellement opérante au milieu rural.
La mission fera des propositions pour le champ de l’intervention belge dans le domaine de l´amélioration de la gouvernance du secteur agricole, à savoir : SWOT et cadre logique, objectifs global et spécifique, principaux résultats intermédiaires à atteindre en tenant compte des leçons apprises des interventions précédentes dans le domaine du secteur « Agriculture » et des autres intervenants dans le même secteur et dans le secteur « Pistes et bacs ».
Certaines propositions seront affinées en concertation entre les Parties congolaise et belge dans la future Fiche d’Identification relative au « Programme de relance agricole » et les modalités d’exécution seront définies dans le futur Dossier Technique et Financier.
3. Zones à étudier
Les zones géographiques ciblées pour les actions en province correspondant aux Provinces, districts et territoires des zones du PIC:
- Les districts du Kwilu et du Kwango (Bandundu) ;
- Le district de la Tshopo (Province Orientale) ;
- Le Sud de la Province du Maniema ;
- Les districts de Kabinda, du Sankuru et de Tshilenge (toute la Province Kasaï Oriental).
Dans son rôle de coordination et de lien avec le groupe thématique 15, l’analyse du rôle du MAPE dans des futures interventions belges sera réalisée à Kinshasa.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
101
4. Résultats et tâches de l’étude
L’analyse gouvernance doit permettre de proposer 4 résultats:
4.1. Descriptif de l´analyse des facteurs (cadre légal, politique, socio-économique… ) qui influencent la mise en œuvre du programme agriculture du PIC
1. Au niveau Central :
Points d´ attention :
- Projet de loi portant sur les principes fondamentaux relatifs au secteur agricole (adopté par le Sénat avril 2010) avec création du Conseil Consultatif National;
- Nouveau Cadre organique du ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage agréé par l’Arrêté ministériel du Ministre de la fonction publique et la Note de politique agricole et de développement rural ( décembre 2009)
- Les éléments de gouvernance suite à la restructuration du ministère, la revitalisation de la direction d’analyse, prospective, planification. Le travail des experts des ministères de l’Agriculture et du développement rural, en relation avec le groupe thématique 15
- La coordination nationale des organisations paysannes, les institutions ayant en charge la planification, la formation et l’encadrement des producteurs, ainsi que la vulgarisation de nouvelles techniques et technologies
- La politique et plans agricoles en lien avec les DSCRP, les OMD
- La modicité (au niveau central) et la non-exécution du budget réservé au secteur agricole ;
- L’insuffisance de synergie entre les institutions de recherches (l’INERA notamment), de vulgarisation, d’encadrement et les associations paysannes, entre les ministères de l’Agriculture, du Développement rural, du Plan, de la Recherche scientifique et de l’Environnement ;
- Le Comité de pilotage MinAgri/MinDevRur qui suivra les interventions concernant le développement agricole et rural.
2. Au niveau des provinces et des districts (futures provinces)
- Conseil consultatif provincial de l’agriculture
- Conseils Agricoles Ruraux de Gestion (CARG) dans les districts
- La coopération interministérielle et le rôle du CPOD (Comité Provincial d’Orientation du Développement)
- La dynamique des plans agricoles provinciaux, comme le Plan de la province de Bandundu, et la mise en œuvre de programmes de planification territoriale mis en œuvre par ISCO UE, dans le Kwilu et le Kwango
- La dynamique communautaire et ses faiblesses comme la politisation des mouvements associatifs.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
102
- Les ressources (limitées) des opérateurs économiques provinciaux et un environnement macro-économique et institutionnel peu favorable à la réalisation de leurs activités.
- La planification peu concertée des interventions des certains ONGD, opportunisme, le saupoudrage des interventions et non-adéquation.
- La gestion des organisations paysannes, la gestion d’un vrai leadership ou d’un esprit individualiste, l’esprit d’entreprenariat, l’utilisation des moyens (rudimentaires) de production (houe, machette), le manque d’esprit d’innovation ayant pour conséquence la faible productivité.
- Les tracasseries de tout genre induisant une démotivation des producteurs agricoles et des intermédiaires commerciaux.
3.Au niveau des territoires
- Conseils Agricoles Ruraux de Gestion dans les territoires, secteurs et chefferies
- Le vieillissement du personnel d’encadrement à différents niveaux ;
- L’ignorance des textes existants et des procédures, aboutissant à une exploitation des espaces non couverts par des titres fonciers, ayant des limites mal définies, ce qui constitue la source des conflits postérieurs ou de remise en question des conventions contractées.
4.2. Descriptif de l’ « état des lieux » des modes de gestion actuels, au plan administratif, budgétaire, comptable et financier
Analyser la Gestion administrative et patrimoniale au niveau national et local: administration du personnel (effectif, paie, formation,…) ; immobilier (inventaire, maintenance, ), gestion des stocks, procédures administratives,..
Analyser la Planification et le Suivi du secteur au niveau national et local
Analyser la Gestion budgétaire : la préparation budgétaire et le contrôle de l’exécution budgétaire.
Analyser la Gestion comptable : budget et contrôle, comptabilité centrale, l’élaboration des Etats financiers (EFI), bilan et tableau de formation du résultat, les processus de traitement, tant sur les sites provinciaux, qu’au niveau central, le manuel des procédures
Analyser la Gestion financière (trésorerie) : la chaîne de la dépense, l’élaboration de prévisions de trésorerie, la gestion des comptes bancaires (pas tous) ouverts au nom de MAPE, la gestion de la caisse, des projets de partenariat, lorsque ceux-ci : i) génèrent des transactions financières impliquant directement un service MAPE (SENASEM par exemple), l’ordonnancement, le contrôle budgétaire. Contrôles ex-post par des institutions indépendantes (e.g. audits de la Cour des Comptes)
4.3. Analyse des capacités (mandats, rôles, ..) et relations des principales parties prenantes (« stakeholder ») du secteur agricole au niveau national et local : CARG, les organisations paysannes, acteurs non étatiques et les opérateurs privé
Inventorier des différents parties prenantes : publics et privés dans le secteur à différents niveaux (Provincial, district, territoire)
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Analyse du rôle, du mandat et des capacités des différents parties prenantes : publics, privés, acteurs non étatiques et leurs performances à différents niveaux (Provincial, district, territoire en annexe) afin de mettre en œuvre le programme agriculture du PIC
Analyse des interventions des bailleurs de fonds : leur coordination et leur complémentarité, existence ou absence de concertation structurée et régulière entre bailleurs/projets de coopération et avec l’Etat congolais
4.4. Dégager des pistes pour améliorer la performance de la gouvernance agricole, notamment pour permettre aux acteurs impliqués dans les zones de concentration de mieux cerner leurs rôles respectifs (au niveau district et terroir) de maître d’ouvrage du programme agriculture du PIC
Sur base d´une analyse des forces et des faiblesses, menaces et opportunités de la gouvernance du secteur agriculture pour la mise en œuvre du PIC :
1.Au niveau national (liste non exhaustive) :
- le problème d’approvisionnement en intrants et du circuit de commercialisation ;
- Les réglementations de la taxation, de la fiscalité et de la parafiscalité en vue de faciliter l’accès aux services financiers, aux intrants agricoles, à l’information sur le marché et les prix ;
- Diffusion et interprétation des textes et mise en application ;
- Gestion du capital foncier dans un cadre garantissant sa productivité par des politiques foncières et d’aménagement des terres agro-pastorales qui sécurisent les investissements, la protection des ressources naturelles ;
2.Au niveau des provinces et des districts -futures provinces- (liste non exhaustive) :
- Comment élaborer le plan d’aménagement de la province et le plan provincial de développement agricole ;
- CARG et autres structures de concertation émanant directement des acteurs locaux de développement.
- Relation possibles des CARG avec le programme REDD du développement rural, relations CARG avec les organismes spécialisés dans la conservation AWF WWF,…. Programmes agricoles, agro-forestiers et énergétiques, les statistiques agricoles fiables, plans de développement agricoles provinciaux ;
- Comment organiser des structures paysannes qui sécurisent la défense des intérêts des producteurs, des opérateurs économiques et de tous les acteurs de développement du monde rural ;
- Comment définir avec les instances élues, les modalités pratiques des perceptions de taxes et celles des sanctions en cas d’abus ;
- Edition, diffusion de la règlementation officielle, organiser des séminaires de formation sur l’interprétation et l’application des règlements. Ces séminaires réunissent les autorités, les services techniques, les OP, les organisations villageoises. Les montants et l’assiette des taxes légales sont clairement établis ;
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
104
- Equipement et encadrement des agents des services techniques. Désaffectation des forces militaire, de la police et services non indispensables le long des axes de commercialisation ;
- Appuyer les radios rurales pour diffuser largement l’information sur les tracasseries et les taxes légales et illégales, ainsi que sur les innovations technologiques, lien de ces radios rurales avec les CARGs.
3.Au niveau des territoires (liste non exhaustive)
- Comment soutenir l’initiative des Conseils agricoles ruraux de gestion implantés dans les x territoires et renforcer les comités de Lutte Anti-tracasseries dans chaque territoire. Leur donner des moyens d’autofinancement (plantations des cultures de rente et pérenne, équipements de transformation des produits agricoles, « membership fee ») ;
- Comment améliorer la diffusion des informations et clarifier le rôle des CARG comme plate forme de concertation, d’observation, de dénonciation, d’accusation, de plaidoyer et de défense des victimes de tracasserie et d’abus ;
- Comment favoriser les échanges et séances d’explication des codes, d’information des contribuables et de dénonciation des refus de payer les taxes, ainsi que des arrangements liés ;
- Comment financer et appuyer l’organisation collective des marchés publics d’intérêt provincial et local.
5. Méthodologie de l’étude
Méthode à proposer par le consultant dans son offre (30% des points) :
• La mission se fera en étroite collaboration avec le MAPE
• Le consultant définira une méthode de travail pour associer les partenaires congolais au niveau central et décentralisé pour réaliser l’appropriation nécessaire. Dans ce cadre, une attention particulière sera également portée sur l’implication du secteur privé et de la société civile.
• Répartition des tâches entre consultants
• Outils de collecte et analyse utilisés
• Utilisation des données existantes au MAPE et au sein des Bailleurs de Fonds
• Approche participative à démontrer
• Restitution et validation des résultats sur le terrain
• Chronogramme (visites de terrain, étapes, milestones)
• Liste des partenaires cruciaux à contacter à Kinshasa et dans les zones ciblées.
6. Rédaction du rapport
- Aide-mémoire: rédigé sur base des constatations relevées durant l’analyse du secteur et qui sera présenté lors d’un atelier de restitution à Kinshasa;
- Rapport final : prenant en compte tous les éléments de l’analyse du secteur et les recommandations émises lors de la restitution de l’aide mémoire. Voir en
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
105
annexe la structure du rapport. Une série d’annexes complétera le rapport (non exhaustif, à préciser éventuellement dans l’offre du consultant).
- Tous les documents collectés dans le cadre de la mission seront fournis à la CTB.
- La CTB se chargera de la diffusion du rapport final aux différentes parties impliquées.
9.2. DEROULEMENT DE LA MISSION
9.2.1. CALENDRIER GENERAL
Semaine Lieu Actions
8 21/2 - 27/2
2011 Belgique (SL)
Analyse documentaire
Rédaction Aide-mémoire de démarrage
Briefing de démarrage CTB et DG D sièges
9 28/2 – 1/3 Kinshasa
Briefing auprès de la CTB et de l’Ambassade
Rencontres avec les Ministères
Rencontre avec les bailleurs
2/3 – 6/3 Province Bandundu Rencontres avec les parties prenantes au niveau des Districts du Kwilu et du Kwango, de la Ville de Kikwit et du Territoire de Bulungu 10
7/3 – 9/3 Province Bandundu
10/3 – 13/3 District Tshopo Rencontres avec les parties prenantes au niveau de la Province Orientale, du District de la Tshopo et du Territoire d’Isangi
11
14/3 – 16/3 District Tshopo
17/3 – 18/3 Kinshasa Rencontres avec CTB, Ambassade, MAPE, les ONG
belges et les partenaires de la coopération interuniversitaire
12 21/3 – 27/3 Belgique Rédaction Aide-mémoire intermédiaire
13 28/3 – 3/4 Belgique Rédaction Aide-mémoire intermédiaire
14 4/4 – 10/4 p.m.
15 11/4 – 17/4 Province Maniema (JKB)
Rencontres avec les parties provinciales
16 18/4 – 24/4 District Kasongo (JKB)
Belgique (SL)
Rencontres avec les parties locales
Briefing intermédiaire CTB et DG D sièges
17 25/4 – 1/5 Kinshasa Rencontres avec parties prenantes au niveau national
18 2/5 – 4/5 Kinshasa Rencontres avec parties prenantes au niveau national
5/5 – 8/5 Kasaï Oriental Rencontres avec les parties provinciales et locales
19
9/5 – 12/5 Kasaï Oriental Rencontres avec les parties provinciales et locales
13/5 – 15/5 Kinshasa Rencontres avec les ministères clés
Préparation atelier de restitution
20 16/5 – 17/5 Kinshasa
Atelier national de restitution
Rédaction rapport provisoire
18/5 – 22/5 Belgique Rédaction rapport provisoire
21 23/5 – 29/5 Belgique Rédaction rapport provisoire
22 30/5 – 5/6 Belgique Finalisation du rapport provisoire
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
106
23 6/6 – 12/6 Belgique Debriefing CTB, DG D sièges et Cabinet du Ministre
Analyse du rapport par les commanditaires
24 13/6 – 19/6 Belgique Intégration remarques
Dépôt du rapport final
Tableau 18 : Calendrier général de l’étude
Date Endroit Actions et thèmes débattus Personnes impliquées Mardi 22 février
CTB – Bruxelles (SL) Briefing Conseiller géo – chargé de la RD Congo
Coordinatrice cellule agriculture
Conseiller géo de la DG D – chargé de la RD Congo
Dimanche 27 février
Vol international
(SL)
Lundi 28 février
CTB – Représentation Mise en contexte
Organisation de la mission
Chargé de programme Eau et Agriculture
CTB – UNAP Processus de décentralisation
Expériences des PAIDECO
Coordonnateur UNAP
Ambassade de Belgique
Attentes spécifiques de l’étude
Dialogue politique
Attaché de coopération internationale
MAPE Attentes spécifiques
Organisation de la mission
Directeur Chef des Services Généraux
Coordonnateur de la Cellule de la Réforme
CTB – Représentation Formulation des projets Unité Conjointe d’Appui à la Gestion des projets
Consultants chargés de la formulation du projet UCAG
Mardi 1 mars
Ambassade de Belgique
Présentation de la démarche
Complémentarité avec les études d’autres partenaires
Démarche PDDAA
Dialogue politique
Représentants des bailleurs engagés dans le secteur de l’agriculture
MAPE Mécanismes de programmation
Documents de référence
Mécanismes de suivi
Directeur de l’Analyse, de la Planification et de la Prospective
CTB – Représentation Organisation pratique des missions de terrain
Chargé de programme Eau et Agriculture, Secrétaire, Comptable
Ministère du Développement rural
Organisation du ministère
Réformes du ministère
Coordination avec MAPE
Secrétaire Général
Directeur des Services Généraux
Mercredi 2 mars
Voyage Kinshasa – Kikwit
Jeudi 3 mars
CTB – Kikwit Organisation de la mission
MAPE
Ville de Kikwit
Organisation pratique des rencontres, des visites et de l’atelier
Organisation de l’inspection urbaine du MAPE
Inspecteur urbain de l’agriculture, pêche et élevage de Kikwit
Mairie de Kikwit Présentation des civilités au Maire
Contexte de la mission et organisation à Kikwit
Organisation et budget de la Mairie
Maire de Kikwit
Inspecteur urbain de l’agriculture pêche et élevage
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
107
PAIDECO Kikwit Relations et expérience avec
la société civile, le développement rural et l’agriculture
Stratégie de formulation du Plan de développement de Kikwit
Modalités pratiques pour l’atelier
Chef de projet PAIDECO Kikwit
PAIDECO Kikwit Relations et expériences de PAIDECO avec les CARG
Organisation des producteurs
Conseillère en développement économique local de PAIDECO
Inspection urbaine du Développement rural de Kikwit
Mission et organisation de l’inspection
Mécanisme de programmation et de planification
Suivi et gestion du personnel
Chef de bureau urbain du Développement rural
Vendredi 04 mars
Voyage Kikwit-Bulungu
Bureau du District de Kwilu à Bulungu
Présentation des civilités au Commissaire de district
Contexte de la mission à Bulungu
Contexte géographique et agricole
Organisation des services : effectif du personnel, mécanismes de planification, mécanismes d’harmonisation pour la cohérence, la complémentarité et la gestion des conflits
Commissaire de district de Kwilu
Inspecteur de district du MAPE
Inspecteur de territoire du MAPE
Chef de bureau du Plan
Inspecteur de district du Développement rural
Chef de bureau Genre, famille et enfants du district
Secrétaire de district de Développement rural
Atelier avec cadres et acteurs du secteur agricole du District de Kwilu et du Territoire de Bulungu au centre culturel BUL NKAY à Bulungu
Les acteurs agricoles du district : mécanismes de fonctionnement, relations, problèmes en matière de gestion, facteurs de blocages, les dynamiques locales, etc.
Mécanismes de fonctionnement, activités, intérêts, différents niveau et légitimité démocratique des CARG et relations avec les bailleurs
Mécanisme de conception, élaboration et mise en œuvre du Plan de développement agricole du Territoire de Bulungu
Répartition des attributions entre district, territoire et cellule et entre agriculture et développement rural
Attentes spécifiques des acteurs
Commissaire de district de Kwilu
Commissaire de territoire de Bulungu
Représentants des institutions publiques (ministères)
Délégués du CARG de Bulungu
Représentants des ONG
Représentants des associations des planteurs et éleveurs
Déléguée de l’Association des femmes pour le développement intégré de Bulungu
Représentants des PPV et CDD Kwilu et Bulungu
Rencontre avec les représentants des institutions : MAPE, Plan, Développement rural, Environnement
Mécanismes de gestion :
Effectifs du personnel, planification, programmation, budgétisation, attributions des tâches et moyens matériels en place
Inspecteur MAPE du District de Kwilu
Inspecteur MAPE du Territoire de Bulungu
Inspecteur de District du Développement rural
Chef de bureau du Plan
Coordinateur de l’Environnement
Inspecteur du territoire du Développement rural
Voyage Bulungu - Kikwit
Samedi 05 mars
Inspection urbaine MAPE Kikwit
Mécanisme de gestion financière, gestion du personnel, planification,
Inspecteur urbain MAPE
Chef du personnel et comptable
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
108
programmation, rapportage et attribution des tâches
Responsable Cellule études et planification
SENASEM
COPROSEM
ASS
Mission, structure et activités ; gestion du personnel ; planification
Appui de la CTB au secteur semencier par le biais du projet ASS
Ancrage et organisation de l’appui-conseil au secteur agricole
COPROSEM : création et existence légale ; activités, fonctionnement et relations avec les CARG
Coordonnateur provincial SENASEM
Chef de projet ASS
Président et vice-président COPROSEM
Dimanche 06 mars
Salle de réunion de PAIDECO Kikwit
Préparation de l’atelier du lundi 7 mars 2011
Equipe de mission d’étude de la gouvernance du secteur agricole
Lundi 07 mars
Salle de réunion de PAIDECO Kikwit
Atelier d’analyse sur la gouvernance dans le secteur de l’agriculture :
- Contexte et objectifs de l’analyse ;
- Analyse SWOT en carrefours et en plénière
- Pistes d’amélioration en carrefours et en plénière
Délégués des institutions, des bailleurs et de acteurs non étatiques de la Ville de Kikwit, du Territoire de Bulungu et du District de Kwilu, soit un total de 22 personnes
Salle de réunion de PAIDECO Kikwit
Fonctionnement des CARG
Défis et acquis
Coordonnateur CARG de la Ville de Kikwit (et coordonnateur adjoint de la coordination au niveau du District)
Mardi 08 mars
Voyage Kikwit -Kenge
Bureau de l’inspection MAPE du District de Kwango à Kenge
Mécanismes de fonctionnement, de planification, de budgétisation et de gestion des ressources humaines
Plate-forme de concertation
Relations avec les CARG
Relations avec les bailleurs
Représentants des institutions en place à Kenge : MAPE district et territoire, Développement rural, Environnement, Plan district, ASS, SENASEM, COPROSEM, ISEA-Kenge
Voyage Kenge-Kinshasa
Mercredi 09 mars
Vol Kinshasa-Kisangani
Bureau du Coordonnateur provincial du SENASEM
Présentation du contexte de la mission dans la Province Orientale
Organisation pratique de la mission
Coordonnateur provincial de SENASEM et Inspecteur provincial MAPE par intérim
Jeudi 10 mars
Bureau PAIDECO Kisangani
Organisation logistique de la mission
Equipe PAIDECO
Cabinet du Ministre provincial de l’Agriculture, Affaires foncières, Urbanisme et Habitat
Contexte et objectifs de la mission
Délimitation des attributions entre Ministère de l’Agriculture et celui du Développement rural
Relation avec l’inspection provinciale de l’agriculture
Cadre de concertation et CARG
Programme de développement agricole provincial
Instruments de budgétisation et de gestion financière
Ministre provincial de l’Agriculture, Affaires foncières, Urbanisme et Habitat
Coordonnateur provincial de SENASEM et Inspecteur provincial MAPE par intérim
Bureau PAIDECO Kisangani
Modalités pratiques des déplacements et organisation de l’atelier d’analyse
Equipe PAIDECO
CTB/AFEK Visite de courtoisie Assistant technique AFEK
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
109
Bureau SENASEM Kisangani
Mission, attribution et fonctionnement
Gestion et maîtrise du personnel
Collaboration avec les agrimultiplicateurs
Mécanismes de suivi des antennes
Relations avec COPROSEM
Coordonnateur provincial de SENASEM
Responsable adjoint de l’administration et des finances
Services généraux de l’Inspection provinciale MAPE
Attributions
Gestion du personnel
Mécanisme de paie et de gestion de la comptabilité
Chef de bureau Services généraux de l’Inspection du MAPE pour la Province Orientale
Vendredi 11 mars
Ministère provincial des Finances
Budget des dépenses et recettes de la composante agriculture, pêche et élevage de la Province
Chaîne de la dépense
Modalités d’acquittement des salaires
Ministre provincial des Finances et Economie
Conseiller principal du Ministre
Conseiller administratif du Ministre
Fédération Luthérienne Mondiale
Objectifs, activités et approches
Relations avec les autres acteurs du secteur de l’agriculture
Cadre de concertation provinciale
Défis majeurs du secteur de l’agriculture de la Province Orientale
Administrateur financier
Projet manager LWF/Kubagu
FAO : Coordination technique régionale Nord (Kisangani, Ituri et Kindu)
(JKB)
Mission, objectifs et activités
Mécanismes de planification et d’alignement
Relations avec les autres acteurs et avec les CARG
Défis majeurs de l’agriculture
Coordonnateur régional Nord
Coordonnateur technique
Chargé de la sécurité alimentaire
Chargé du suivi-évaluation
Chargé des programmes et projets
Service National de Vulgarisation
(JKB)
Mission et organisation
Effectif du personnel
Relations avec les autres acteurs du secteur et avec les CARG
Coordonnateur provincial SNV
CRONG
(SL)
Organisation et actions du CRONG
Mécanismes de concertation de la société civile
Engagement dans les CARG
Défis en matière de gouvernance
Secrétaire Exécutif
Chargé de programme
Bureau Diocésain de Développement
(SL)
Organisations paysannes et engagement du BDD
Articulation société civile et services d’Etat
Engagement dans les CARG
Mécanismes de concertation
Directeur Caritas
Coordonnateur BDD
Projet PRAPO
(SL)
Objectifs, activités et approches
Structuration du monde rural
Engagement dans la gouvernance
Chef de l’Antenne Kisangani
Samedi 12 mars
Inspection provinciale du Développement rural
Service d’études et planification
Mission et activités
Organisation et fonctionnement
Gestion du personnel
Démarcation des attributions entre DR, MAPE, Plan et autres Mécanisme de planification et de
Inspecteur provincial du Développement rural
Chef de bureau des services généraux du Développement rural
Chef de bureau d’études, planification, coopératives et organisations
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
110
suivi ; réalisations paysannes
PAIDECO – Tshopo Point sur les préparatifs du voyage à Isangi et de l’atelier du 16 mars 2011
Processus d’implantation et modalités d’appui des CARG
Valeur ajoutée des CARG
Créneaux pour améliorer la gouvernance dans le secteur
Chef de projet PAIDECO- Tshopo
Conseiller en planification
Conseiller en développent économique local
Hôtel Les Chalets (SL) Organisations paysannes
Organisation des agronomes
Défis en matière de gouvernance
Coordinatrice du Réseau des Femmes Ingénieurs Agronomes du Congo
Dimanche 13 mars
Voyage Kisangani-Yangambi
Inspection MAPE du District de la Tshopo
Gestion du personnel
Mécanisme de suivi des activités dans les territoires de la Tshopo
Relations avec les autres acteurs
Inspecteur de district MAPE
INADES
(SL)
Structuration du monde paysan
Approches de sensibilisation
CARG, CVD et autres
Stagiaire formateur dans le projet PRAPO
INERA
(SL)
Actions menées par l’INERA à Yangambi
Visites et rencontres à organiser pour mardi 15 mars
Directeur du Centre de Recherche de Yangambi
Coordonnateur des activités de recherche
PRAPO
(JKB)
Objectifs et activités
Mécanismes d’appui aux agriculteurs et en matière de restructuration du monde paysan
Collaboration avec les institutions et autres acteurs du secteur agricole
Valeur ajoutée des CARG
Coordonnateur national du PRAPO et ses collaborateurs, soit une équipe de 7 personnes
Voyage Yangambi – Isangi
Résidence de l’Administrateur du Territoire à Isangi
Présentation des civilités
Objet, mise en contexte et organisation de la mission
Administrateur du Territoire d’Isangi
Inspecteur de territoire MAPE
Lundi 14 mars
Bureau de l’Administrateur du Territoire d’Isangi
Genèse du CARG dans le territoire Attributions et fonctionnement Valeur ajoutée, forces et faiblesses
Modalités de collaboration entre le CARG et d’autres modèles de restructuration paysanne locale comme : le CDL, CVD, OPA, OPP, Unions, Fédérations, etc.
Une délégation du CARG du Territoire d’Isangi forte de 7 personnes, sous la conduite de l’Administrateur du Territoire d’Isangi
Inspection territoriale MAPE
Organisation
Gestion du personnel
Modalités de paiement des salaires
Valeur ajoutée des CARG
Collaboration avec les autres acteurs du secteur agricole (SENASEM, SNV, PAIDECO, PRAPO)
Recettes secrétées
Inspecteur territorial MAPE avec deux chefs de cellules
Inspection territoriale du Développement rural
Attributions et activités
Effectif du personnel ; organisation
Relations avec les autres institutions
Deux animateurs du Développement rural
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
111
Réunion avec les associations paysannes
Présentation de chaque association Collaboration entre associations et services d’Etat
Problématique des tracasseries
Relations avec le CARG
Les choix et priorités pour améliorer la production agricole et l’encadrement des associations
Représentants de 4 associations paysannes et d’une ONG toutes basées à Isangi
Bureau territorial de l’Environnement
Organisation
Effectif du personnel
Recettes générées
Relations avec les autres institutions
Mécanisme de rapportage et de planification
Implication dans le CARG
Superviseur territorial de l’environnement
Mardi 15 mars
Caritas Isangi, au Couvent de la Congrégation des Filles de la Sagesse
Collaboration avec les bailleurs
Organisation de la vie associative dans le territoire
Activités de Caritas /Isangi
Relation entre le BDD et Caritas
Relations avec le CARG
Problématique des tracasseries Valeur ajoutée du CARG territorial
Voyage Isangi – Yangambi
Inspection MAPE du District de la Tshopo
Les rapports annuels et des réunions de concertation
Précision sur le non paiement des primes professionnelles du Territoire d’Isangi
Inspecteur MAPE District de la Tshopo
Direction du Centre de Recherche de l’INERA / Yangambi
Organigramme et personnel
Budgétisation
Planification et programmation
Appui de la CTB à l’INERA
Ressources financières internes
Mécanismes de production des semences et relation avec PRAPO
Relations avec les institutions
Collaboration avec l’université
Visite de terrain du projet d’appui semencier au KM 5
Directeur du Centre de Recherche
Chef de la Division administrative et financière
Coordonnateur des Recherches
Chef de Division intendance et agroforesterie
Délégué syndical principal du Centre de Recherche Yangambi
Voyage Yangambi - Kisangani
Mercredi 16 mars
Salle de réunion de l’hôtel Palm Beach
Atelier d’analyse de la gouvernance du secteur agricole en RDC, district de la Tshopo
- Partie 1 : analyse SWOT
- Partie 2 : pistes d’amélioration
Délégués du Gouvernement provincial et des institutions provinciales
Représentants des bailleurs opérant dans la Province Orientale
Délégués des Acteurs Non Etatiques installés à Kisangani
Hôtel Les Chalets
(SL)
Défis de gouvernance
La gestion des finances publiques en RD Congo, les salaires
Consultant international chargé de la formulation du projet UCAG
Jeudi 17 mars
Vol Kisangani – Kinshasa
CTB – Représentation Restitution verbale de la mission dans le Bandundu et la Tshopo
Chargé de programme Eau et Agriculture à la CTB
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
112
Programmation et préparatifs de la deuxième partie de la mission
Echange de documents
Vendredi 18 mars
MAPE Programmation des missions au Maniema et Kasaï Oriental
Recommandations sur les CARG
Compléments d’information
Délégués du MAPE
Ambassade de Belgique
Echange avec les ONG belges opérant en RDC
Représentants des ONG belges et des universités partenaires d’universités belges
Attachés à la coopération
Ex-AT du projet d’appui à la réforme du MAPE
Vol international de Kinshasa à Bruxelles (SL)
Mercredi 13 avril
Voyage Kinshasa – Kindu (JKB)
Inspection provinciale du MAPE pour le Maniema (JKB)
Présentation des civilités
Programmation contacts de la mission à Kindu et Kasongo
Inspecteur provincial
Responsable Services généraux
Coordonateur provincial des CARG
Pojet AEPA/CTB/Kindu (JKB)
Programmation déplacements pour Kasongo
Appui logistique à la mission à Kindu
Chef de projet adjoint
Jeudi 14 avril
Ministère provincial de l’Agriculture et du Développement rural (JKB)
Mise en contexte
Ministre provincial de l’Agriculture et du Développement rural
Division provinciale de l’Environnement
(JKB)
Attributions, activités, réalisations, structures, personnel, modalités de paiement, fonctionnement, relations avec la Province, les CARG, autres Institutions et ANE, planification, budgétisation
Chef de Division provinciale de l’Environnement
Inspection provinciale du Développement rural
(JKB)
Gestion du personnel, les attributions, les mécanismes de concertation, planification, budgétisation, les relations avec les bailleurs, les CARG et autres Institutions, la problématique de la structuration du monde rural
Inspection provinciale du Développement rural
Chef de bureau du Développement rural
FAO/Kindu
(JKB)
Mandat, activités, approche, cadre de concertation, mécanisme de structuration du monde rural, harmonisation et alignement, attentes spécifiques envers le PIC
Chef de Sous –bureau de la FAO/Kindu
Chargé de programme
PIRAM
(JKB)
Mandat, domaines et zones d’intervention, collaboration, concertation, harmonisation avec les autres acteurs sectoriels, attentes spécifiques et synergie avec PIC
Staff PIRAM : Coordonateur, Responsable de Relance de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Responsable des Infrastructures et Voies de desserte agricole, Responsable des Services Sociaux de base, Responsable Suivi et Evaluation
Vendredi 15 avril
Siège ACE-Europe
(SL)
Brainstorming consultants Consultant de backstopping
Directrice ACE-Europe
Christian AID
(JKB)
Mandat, interventions, approche par filière, structuration du monde rural, mécanisme d’alignement, de
Coordonnateur
Finance et Administratif Officer
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
113
concertation et d’harmonisation, dimension équité, genre et bonne gouvernance, synergie avec PIC
PNUD
(JKB)
Interventions, cadres de concertation, mécanisme de planification, problématique de la structuration du monde rural
Chef d’Antenne PNUD/Maniema
Expert chargé du Relèvement et Développement communautaire
Expert en Réintégration
CRONG/Maniema
(JKB)
Organisation du monde rural et sa participation au dialogue, au développement et à la gouvernance du secteur agricole, contraintes, défis et attentes spécifiques, relations avec les bailleurs, cadre de concertation, relations avec les CARG, organisation, planification, programmation, budgétisation et contrôle financier
Secrétaire exécutif CRONG/Maniema
Animateur chargé des Commissions thématiques CRONG/Maniema
UWAKI – Maniema (JKB)
Domaines et zones d’intervention, dimension genre, structures et organisation, mécanisme de planification, budgétisation et de gestion financière et comptable, contraintes et défis, partenariat et synergie, relations avec les institutions et les CARG, attentes spécifiques et synergie avec PIC
Staff UWAKI : Chef de programme, Assistant administratif et financier, Assistant technique, Secrétaire exécutive, Secrétaire caissière, Animatrices (2)
Un Consultant hollandais de Synergie en mission de formation
GIZ/Kindu
(JKB)
Interventions, collaborations, cadre de concertation, attentes spécifiques avec PIC et défis
Conseiller technique GIZ/REMAKI
Responsable de la Microfinance/Rendement économique
Samedi 16 avril
Chefferie de Bangengele (JKB)
(Territoire de Mpangi)
Entretien avec les acteurs locaux sur : l’organisation administrative, les ressources, la planification, la budgétisation, le fonctionnement, les défis spécifiques et les moyens
Secrétaire Administratif de la Chefferie
Président de la Société Civile de Bangengele
Superviseur de l’Environnement
Commis Classeur/Educateur
UPEKA/Kindu
(JKB)
Activités, mécanisme de structuration du monde rural, planification, programmation et suivi des activités, relations avec les bailleurs, les institutions et le CARG, concertation et harmonisation avec les autres acteurs, ambition et défis
Animateur principal
Assistant au programme Paix et Développement
Responsable financier
Chargé de programmes
SENASEM/Kindu
(JKB)
Attributions, fonctionnement, relations avec les institutions provinciales, situation du personnel, problématique du contrôle et de la certification de semences, planification et budgétisation, concertation harmonisation, défis et attentes spécifiques
Coordonateur provincial du SENASEM
Dimanche 17 avril
Division provinciale du Plan pour le Maniema (JKB)
Attributions, planification et budgétisation, problématique de la mise en œuvre du CDMT, cadre de coordination et de concertation , relations avec le Ministre provincial des Finances, Plan et Budget, problématique de la décentralisation, relations avec les bailleurs, les
Chef de Division provinciale du Plan
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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institutions et le CARG
Inspection provinciale du MAPE pour le Maniema
(JKB)
Planification, budgétisation, coordination des activités, gestion du personnel, fonctionnement, relations avec le gouvernement provincial, les institutions, les bailleurs et le CARG, problématique de la décentralisation
Lundi 18 avril
CTB – Bruxelles
(SL)
Debriefing intermédiaire sur base de l’Aide-mémoire intermédiaire
Débat sur les scénarii pour l’opérationnalisation du PIC sur base d’une présentation powerpoint
Coordinatrice cellule agriculture
Experts cellule gouvernance
Conseiller géo de la DG D – chargé de la RD Congo
Consultants ACE-Europe
Comité Consultatif Provincial du Maniema
(JKB)
Installation du Comité Consultatif Provincial
Rôle et mission du CARG
Portage politique du CARG
Attentes spécifique envers le PIC
Coordonateur provincial des CARG
Ministère provincial de l’Agriculture et du Développement rural (JKB)
Poursuite des entretiens Ministre provincial de l’Agriculture et du Développement rural.
Inspecteur provincial du MAPE
Voyage Kindu – Goma (JKB)
Mardi 19 avril
Goma
(JKB)
Annulation du vol sur Kasongo
Mercredi 20 avril
Goma
(JKB)
Attente
Jeudi 21 avril
Voyage Goma – Kasongo (JKB)
CTB /PREPICO Kasongo
(JKB)
Disponibilisation de la logistique
Préparation de l’atelier d’analyse
Chef de projet PREPICO
Comptable projet PREPICO
Inspection MAPE du Territoire de Kasongo (JKB)
Mise en contexte
Programmation des rencontres avec les acteurs locaux
Inspecteur MAPE Territoire de Kasongo
Bureau de territoire de Kasongo
(JKB)
Présentation des civilités et mise en contexte
Administrateur de territoire ai
Inspecteur MAPE du territoire
Vendredi 22 avril
CTB /PREPICO Kasongo
(JKB)
Préparation du budget de l’atelier d’analyse
Comptable projet PREPICO
Bureau du territoire de Kasongo
(JKB)
Défis de développement du Territoire de Kasongo
Planification et budgétisation
Problématique de la centralisation
Administrateur du territoire ai
Inspecteur MAPE du territoire
Association VERT (JKB)
Interventions, réalisation zone d’intervention concertation avec les autres acteurs
Planification, contrainte et défis
Ambition et attentes
Président du Conseil d’administration des Volontaires pour les Ecosystèmes Recyclés Toujours (VERT)
Société civile de Kasongo
(JKB)
Intervention, réalisation planification, budgétisation, relation avec les autres acteurs
Défis et attentes, relation avec le CARG, problématique de la gestion
Présidente de la société civile Kasongo
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
115
des tracteurs
Union Paysanne de Kasongo (UPKA) sprl
(JKB)
Interventions
Problématique de la restructuration des paysans
Contraintes et attentes
Chef d’antenne UPKA Sud Maniema
Superviseur technique
Union Paysanne de Lutte contre la Pauvreté (UPLP)
(JKB)
Activités, relations avec les autres acteurs, difficultés et contraintes, structuration du monde rural
Ir agronome Consultant agricole
Secrétaire
Permanente administrative
Coopérative de Production Agricole pour le Développement de Maniema (COPADEM)
Radio Sauti ya Mkazi (La voix du paysan)
Mandat et intervention, réalisation, concertation synergie, planification de budgétisation et comptabilité, contraintes et difficultés, dimension genre, radio communautaire
Coordonnateur
Assistant technique
Comptable
Assistant technique
Assistant radio
MAMAN AMKA (Femmes réveillez-vous)
(JKB)
Genèse de l’association, composition, interventions, relations avec les autres acteurs, programmation, budgétisation, gestion financière, contraintes et attentes spécifiques, synergie avec les autres associations, relations avec le CARG
Présidente du Conseil d’administration
Agronome superviseur
MWANA DAMU MWENYI BUSARA (Le génie de l’être)
Origine, interventions, réalisations, dimension genre, fonctionnement
Staff de l’association : présidente, secrétaire permanent, six animatrices
Groupe MODILO wa MALEMBA
(JKB)
Activités, problématique de la commercialisation et de la rentabilité de la transformation des produits agricoles, dialogues politiques
Administrateur Général du Groupe
Représentant du Club Hawj
Agronome du groupe
Samedi 23 avril
CARG Territoire de Kasongo
(JKB)
Genèse et évolution du CARG
Mécanisme de constitution du Bureau du CARG
Réalisations principales
Fonctionnement et difficultés
Treize membres du CARG territorial
dont : Administrateur du territoire ai,
Coordonnateur et Secrétaire du CARG,
10 membres
Secteur de Mamba-Kasenga
(JKB)
Défis spécifiques, planification, budgétisation, dimensions décentralisation et déconcentration, valeur ajoutée du CARG, mécanisme de gestion financière
Chef de secteur ai, receveur-
comptable, secrétaire, agronome de
secteur
Inspection territoriale de l’environnement (JKB)
Cadre organique, situation du personnel, mécanisme de paie, réalisations, taxes, fonctionnement, relations avec les institutions
Superviseur de l’environnement
territorial, chef de cellule
assainissement
Inspection territoriale du Développement rural
(JKB)
Situation du personnel, mécanisme de paie, relations avec la province et les secteurs, fonctionnement, mécanisme de planification et de budgétisation, gestion comptable et du patrimoine, cadres de concertation, attentes spécifiques
Inspecteur territorial du
développement rural
Chef de cellule développement
communautaire
Inspection territoriale du MAPE
Organisation, situation du personnel, mécanisme de paie, fonctionnement, coordination et
Inspecteur de territoire du MAPE
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
116
(JKB) suivi, relations avec la hiérarchie, planification et budgétisation, relations avec les associations et les institutions, défis et contraintes, attentes spécifiques par rapport au PIC 2010-13
Dimanche 24 avril Pâques
Procure (JKB) Préparation de l’atelier d’analyse du 25 avril
Lundi 25 avril
Salle de réunion Maman ROSANA
Kasongo (JKB)
Tenu de l’atelier d’analyse SWOT et de formulation de pistes d’amélioration
Animateurs
27 représentants des acteurs locaux
Mardi 26 avril
Vol international (SL)
Alliance Paysanne de Maniema (ALLIPAM) (JKB)
Organisation du syndicat paysan de Kasongo
Chargé des finances et administration d’ALLIPAM
Annulation du vol retour Kasongo –Goma (JKB)
Comptable PREPICO/Kasongo
PAM/Goma
Mercredi 27 avril
CTB – Représentation (SL)
Briefing Chargé de programme Eau et Agriculture
CTB – Représentation (SL)
Réforme dans le Ministère de l’Environnement
Facilitateur FLEGT auprès du Ministère de l’Environnement
USAID
(SL)
Programmes de USAID dans l’agriculture
Appui USAID au PDDAA
Alignement et harmonisation
Chef d’équipe de la croissance économique
Chargé des entreprises privées
MAPE
(SL)
Programme de la mission en Kasaï Oriental
Directeur des Services généraux
Caritas – Kasongo (JKB)
Organisation, interventions du secteur agricole, stratégie et mécanismes d’intervention, planification et budgétisation
Coordonnateur Caritas développement
Directeur du BDD/Kasongo
Jeudi 28 avril
Ambassade de Belgique (SL)
Briefing intermédiaire Attaché de coopération internationale
CTB – Représentation (SL)
Réforme au MAPE
CARG
Structuration du monde rural
Ex-AT international auprès du projet d’appui à la réforme du MAPE
MAPE (SL) Dispositifs et mécanismes de suivi Chef division suivi-évaluation
Voyage Kasongo – Goma (JKB)
Vendredi 29 avril
CTB – Représentation (SL)
Engagement d’ISCO dans la province de Bandundu
CARG
Représentant ISCO
PREFED
(SL)
Structuration du monde rural
Priorités des organisations paysannes par rapport à la gouvernance
Présidente provinciale FOPAKO
Secrétaire permanent FOPAKO
Directeur exécutif PREFED
Conseiller en développement PREFED
CDI-Bwamanda
(SL)
Programme CDI en province de Bandundu
Expériences avec les CARG
Défis de terrain en matière de gouvernance
Chef de projet à Idiofa
Voyage Goma – Kinshasa (JKB)
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
117
Samedi 30 avril
Hôtel Briefing entre les consultants
Dimanche 1 mai
Hôtel Lecture des documents
Canevas du rapport
Lundi 2 mai (jour férié)
Ministère de la Fonction publique
Réforme de l’administration publique
Etat des lieux
Gestion des ressources humaines
Secrétaire permanent du Comité Technique de la Réforme de l’Administration Publique
Secrétaire permanent adjoint
Hôtel Lecture et rapportage
Invitations et liste des invités pour l’atelier de restitution finale
Mardi 3 mai
CTB – Représentation Finalisation des invitations
TRIAS Alliance Agri-Congo
Structuration des organisations paysannes et appui des ONG belges
Coordinateur régional en RD Congo
Restaurant
(SL)
Code agricole
Plans provinciaux pour l’agriculture
Expert du MAPE, chargé de la coordination des plans provinciaux
FAO Projets du FAO
Mécanismes de planification et d’alignement
Harmonisation
Réforme du MAPE
Assistant – Programme de la FAO en RD Congo
Expert international en appui à la programmation
Ministère de la Fonction publique
Attendre pour les documents promis
Mercredi 4 mai
11.11.11
(SL)
Engagement des ONG belges
Dialogue politique
Expériences avec les CARG
Représentant
Banque mondiale Appui de la Banque aux réformes de l’administration publique
Alignement et harmonisation
Tracasseries et taxes locales
Spécialiste sénior des transports
MAPE Gestion des ressources humaines Chef de la division administrative
Ministère de la Fonction publique
Attendre pour les documents promis
Délégation de l’UE Engagement de l’UE dans la sécurité alimentaire
Expériences en Bandundu et avec les CARG
GT 15 et inventaire des projets dans la sécurité alimentaire
Gestionnaire de projets sécurité alimentaire
Jeudi
5 mai
Voyage Kinshasa – Mbuji-Mayi
CTB – Projet Eau Présentation des civilités et contexte de la mission
Organisation logistique
Chef de projet ai
Coordonnateur provincial de CARG
Inspection provinciale du MAPE
Programme des rencontres
Organisation de l’atelier
Programmation de la rencontre avec le ministre provincial de l’agriculture, développement rural et environnement
Inspecteur provincial de l’agriculture, pèche et élevage
Coordonnateur provincial de CARG
Inspection provinciale du MAPE
Articulation avec le niveau national et provincial, relations avec le
Inspecteur provincial du développement rural
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
118
ministre provincial
Situation du personnel, budgétisation, mécanisme de paie de salaire, articulation avec les services spécialisés, collaboration avec les organisations paysannes, relation avec le CARG
Inspecteur provincial de l’agriculture, pèche et élevage
Coordonnateur provincial de CARG
Bureau CARG provincial
Tâches et modes de fonctionnement du coordonnateur
Coordonnateur provincial de CARG
Vendredi
6 mai
CTB – Projet Eau
(JKB)
Prise en charge du véhicule pour les déplacements locaux
Finalisation du texte des invitations à l’atelier d’analyse du 11 mai 2011
Chef de projet Eau ai
Secrétaire de direction CTB-Mbuji-mayi
CARG provincial
(SL)
Fonctionnalité des CARG
Réseau relationnel
Coordonnateur provincial du CARG
FAO provincial Interventions de la FAO
Organisations paysannes
Mécanisme de concertation
Relation avec le CARG
Coordonnateur provincial de la FAO
Coordonnateur régional FAO
Ministère provincial de l’Agriculture, Développement rural, Environnement et Tourisme
Mise en contexte
Mécanisme de concertation et de planification
Vision sur l’organisation des inspections du Ministère
Attentes spécifiques du PIC 2010-2013.
Le ministre provincial de l’agriculture, développement rural, environnement et tourisme
Conseiller technique du ministre
Inspecteur provincial de l’agriculture, pèche et élevage
Directeur Services généraux MAPE
Voyage Mbuji-Mayi – Miabi
Voyage interrompu après 15 minutes de déplacement, la mission ayant été empêchée par des agents de la DGM de passer une barrière érigée sur la route à la sortie de la ville de Mbuji-Mayi.
Hôtel
(SL)
Organisation du CARG à Miabi
Organisations paysannes
Coordonnateur CARG de Miabi
Samedi
7 mai
Voyage Mbuji-Mayi –Tshilenge
Bureau territoire de Tshilenge
Mise en contexte
Entretien avec les acteurs du district et territoire de Tshilenge présents sur le lieu
Visite de courtoisie aux représentants des CARG des secteurs participant à un atelier de formation
Administrateur du territoire et adjoint
Inspecteur du district MAPE
Inspecteur du territoire MAPE
Coordonateur de CARG du territoire Inspecteur territorial du Développement rural
Superviseur de l’environnement Territoire de Tshilenge
Centralisateur MAPE-District
Chef de cellule protection végétale District de Tshilenge
Représentants des paysans
Voyage Tshilenge – Gandajika
Bureau Territoire de Gandajika
Présentation des civilités et mise en contexte à l’Administrateur
Administrateur du territoire de Gandajika
Résidence inspecteur MAPE Territoire de Gandajika
Mise en contexte et entretien avec les acteurs locaux
Inspecteur de territoire MAPE
12 représentants des ONG locales
Chef de station TPI Territoire de Gandajika
Centre de recherche INERA Gandajika
Fonctionnement INERA
Défis en matière de gouvernance
Directeur du centre de recherche et
Directeur du projet APV
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
119
Dimanche
8 mai
Voyage Gandajika –Kabinda
Résidence du Commissaire du District de Kabinda
Présentation des civilités et contexte de la mission
Commissaire de District de Kabinda
Procure de Kabinda Programmation rencontre du 9 mai Inspecteur MAPE District de Kabinda
Lundi
9 mai
Salle polyvalente du Territoire de Kabinda
Entretien avec les acteurs locaux sur : personnel, attribution MAPE et Développement rural, organisations paysannes, ONG, problématique des taxes, épargne et crédit, gestion de conflits fonciers, problématique de la commercialisation des produits agricoles, historique, fonctionnement et rôle du CARG
99 représentants des institutions, parmi lesquels : l’Administrateur du territoire adjoint, Chef de cité de Kabinda, Inspecteur de district MAPE,
Inspecteur de territoire Développement rural, des associations et organisation paysannes, des ONG, de la COOPEC Kabinda, Caritas, Institution et établissement d’enseignement agricole
Voyage Kabinda-Gandajika
Mardi 10 mai 2011
Voyage Gandajika-Luputa
Bureau Territoire de Luilu
Présentation des civilités et mise en contexte
Organisation de la rencontre avec les acteurs locaux
Administrateur du territoire adjoint
Inspecteur MAPE Territoire de Luilu
Salle de réunion de l’église de Jésus-Christ des Saints de Derniers Jours
Rôle, situation du personnel, fonctionnement des institutions MAPE, Développement rural et Environnement, mission et mécanisme de gestion financière des ONG, situation du CARG
Inspecteur MAPE territoire et ses agents
Inspecteur Développement rural territoire
Superviseur Environnement territoire
16 représentants des ONG
Délègues des associations
Voyage Luputa-Muene Ditu
Mairie de Muene Ditu Présentation des civilités et mise en contexte
Organisation de la rencontre avec les acteurs locaux
Maire de la Ville de Muene Ditu
Membres du CARG urbain
Salle de réunion de l’ONG ADMIR
Situation dans les institutions (Développement rural et MAPE) et dans le CARG urbain
Plan de développement de la Ville
Problématique de la gestion des tracteurs
30 représentants des institutions (Mairie, MAPE, Développement rural), du CARG, des ONG, des associations et des autres acteurs non étatiques
Voyage Muene Ditu - Mbuji Mayi
Mercredi
11 mai
Salle polyvalente 1 de la Caritas Mbuji Mayi
Tenue de l’atelier d’analyse SWOT et de la formulation de piste d’amélioration de la gouvernance
24 représentants des acteurs de la ville et de certains territoires les plus proches
Jeudi
12 mai
Voyage Mbuji-mayi – Kinshasa
Vendredi 13 mai
Représentation CTB Kinshasa
Restitution verbale de la mission au Kasaï Oriental
Finalisation du programme de l’atelier de restitution et de validation de l’analyse nationale
Chef de programme agriculture et eau
Responsable communication externe à la CTB
Samedi
14 mai
Hôtel Belle Vie Présentation Powerpoint pour l’atelier de restitution
Rédaction du rapport
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
120
Dimanche 15 mai
Hôtel Belle Vie Finalisation du texte sur l’atelier de restitution du 16 mai 2011
Lundi
16 mai
CTB- représentation Mise au point des documents sur l’atelier de restitution
Chef de programme agriculture et eau
Responsable communication externe Secrétaire au Programme
Cercle Elaïs Tenu de l’atelier de restitution Représentants des acteurs sectoriels installés à Kinshasa
Mardi
17 mai
Hôtel Belle Vie Harmonisation sur la suite des travaux entre consultants
Rédaction du rapport
Voyage du consultant international pour Bruxelles (SL)
Lundi 30 mai
Siège ACE-Europe (SL) Brainstorming consultants (SL) Consultant de backstopping
Directrice ACE-Europe
Jeudi 9 juin
CTB – siège Restitution (SL) Voir PV en Annexe 9.7.
SL = Stef Lambrecht
JKB = Joseph Kayembe Butamba
Tableau 19 : Déroulement détaillé des rencontres
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
121
9.3. PERSONNES RENCONTREES
Nom Structure Fonction
Belgique
CHARLIER Jean-Christophe Cabinet du Ministre Chargé de la gouvernance
DENIS Marc DGD – D1 Directeur
DE BOECK Patrick DGD – D1 Expert infrastructure
NIERYNCK Eddy DG D – D1 Chargé des dossiers RD Congo
MICHIELS Carl CTB-Siège Président Comité de direction
LUXEN Jean-Pierre CTB-Siège Directeur Expertise Sectorielle et
Thématique
VAN WAEYENBERGE Sofie CTB-Siège Coordonnateur cellule agriculture
COUVREUR Yves CTB-Siège Conseiller agriculture RD Congo
VAN BELLE Sara CTB-Siège Expert cellule gouvernance
ELEGEERT Joris CTB-Siège Expert cellule gouvernance
Kinshasa
WAUTERS Evert CTB-Représentation Chargé de programme Eau et
Agriculture
DIONNE Yvan CTB-PAIDECO Coordonnateur de l’Unité
Nationale d’Appui PAIDECO
DONNAY Françoise Ambassade de Belgique Attaché de Coopération
internationale
BOREUX Guy Ambassade de Belgique Attaché de Coopération
internationale
DE CLERCQ Dick Ambassade de Belgique Ministre-Conseiller de la
Coopération au Développement
MAKALA NZENGU Patrick MAPE Directeur/Chef des Services
Généraux
Coordonnateur de la Cellule de la
Réforme du MAPE
KAMBOZI Gabriel MAPE Directeur/Coordonnateur du
Service national d’aquaculture
(SENAQUA)
LUMBA NVUEMBA Augustin MAPE Chargé de l’appui juridique à la
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
122
Cellule de Réforme
MAGDALIJNS Christophe Consultant international, chargé
de la formulation du projet UCAG
VERGE Michel Consultant international, chargé
de la formulation du projet UCAG
MARTALUS Brian USAID Croissance économique
GUEYE Ndiaga FAO Représentant résident
TIVEAU Daniel Ambassade de Suède 1er Secrétaire
NGELEKA Augustin USAID Expert
DOSSOU Alexandre K. Banque mondiale Spécialiste transport
HIRSCH Joseph USAID Chef d’équipe de la Croissance
économique
NSAMBA Elodie PNUD Expert national
WASIKAMA Charles PNUD Chargé de programme
environnement
VAUTHIER Pierre FAO Planification et sécurité
alimentaire
SARRACO Philippe UE Attaché développement
HOUBEN Patrick UE Gestionnaire de projets sécurité
alimentaire
MAMPUYA LUVUANGU
Christophe
MAPE Directeur direction d’analyse,
planification et perspectives
KALAMBAYI wa KABONGO
Albert Léon
Ministère du Développement
rural
Secrétaire général
KALONGA BANTU Albert Ministère du Développement
rural
Directeur Chef de services
généraux
MOKILI Jeannot CDI Bwamanda Directeur de Relations publiques
NTOTO M’VUBU Roger UNIKIN /Programme GRAP Professeur/Chercheur
KINKELA SAVY Charles UNIKIN /Projet GRAP 3A Professeur/Chercheur
VAN MAELE Benoît 11.11.11 Représentant en RD Congo
ELUMBU Michelle ONG Présidente
NOTERMAN Jean -Pierre Ambassade de Belgique Attaché assistant de coopération
HUART Alain Expert indépendant
KAPUYA Alphonse TRIAS Coordonnateur régional
PIANA Nathalie Ambassade de Belgique Stagiaire
BAUNENS Dominique FAO /FORCOM/Kinshasa CTP
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
123
NARANJO Eric USAID Chargé des entreprises privées
HEUSE Emmanuel CTB – Ministère de
l’Environnement,
Conservation de la nature et
Tourisme
Facilitateur FLEGT
PIERROT Nkole PREFED Conseiller en développement
KUYENGILA Ernest PREFED Directeur Exécutif
NZUZI MUAKA Espérance FOPAKO Présidente
MUSIMBA BASILIEKI Materne CTRAP – Secrétariat
Permanent
Secrétaire permanent adjoint,
chargé de l’administration et des
finances
MUSAFIRI Bwato CTRAP – Secrétariat
Permanent
Secrétaire permanent
ACKERMANS Jean-Marc CDI-Bwamanda Responsable du projet à Idiofa
BAKAMBANA NGANA Albert MAPE Chef division suivi et évaluation
RODRIGUEZ Marc ISCO Représentant
OSIT Paulin MAPE Coordinateur des plans
provinciaux
NAPA KWIDIOTAM Fulgence MAPE Chef de la division administrative
NGATE François FAO Assistant/Programme FAO en
RDC
SOW Youssou FAO Consultant international, chargé
de l’appui à la planification
Districts de Kwilu et Kwango
MATIA Stanis CTB-PAIDECO Chef de projet PAIDECO Kikwit
MAYINDOMBE Jean-Marie CTB-PREPICO Ir Résident PREPICO V2
NKI AZIL MAKIONG Jean
Bavon
MAPE, ville de Kikwit Inspecteur urbain de l’Agriculture,
pêche et élevage
KIYUNGU KAMBIDI Ciril Mairie de Kikwit Maire de Kikwit
MUYA Fidèle CTB-PAIDECO Conseillère en développement
économique local
MAWONDA MBALA-MBONGA
Floribert
Développement rural, ville de
Kikwit
Chef de bureau urbain du
développement rural
TSHIBUYI District de Kwilu Commissaire de district
RITETE TANDEL Félicien Inspection MAPE, district de
Kwilu
Inspecteur de district MAPE
BIBA NONO KAMBEMBO Jean Inspection MAPE, territoire Inspecteur du territoire MAPE
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
124
Pierre de Bulungu
NDOMBE KASHITA Joseph Plan, district de Kwilu Chef de bureau du Plan du district
KAWADIKO Célestin Développement rural, district
de Kwilu
Chef de bureau du
développement rural du district
NSIMI Gentille Service de genre, famille et
enfants, district de Kwilu
Chef de bureau genre, famille et
enfants du district
GIZEMA Innocent Développement rural, district
de Kwilu
Secrétaire de district du
développement rural
MAWIKA Jean Octave CARG, territoire de Bulungu Coordonnateur CARG
PERE-PERE Valéry Environnement, district de
Kwilu
Coordonnateur de
l’environnement de district
NZAMA BULA BULA Edon Développement rural,
territoire de Bulungu
Inspecteur du Développement
rural territoire
EFANIENE Anne Marie Association des femmes pour
le développement intégré de
Bulungu
Présidente
MBORANDA Jonas ONG OVCAR Président
KAMINAR NSIEMPIE Floribert ONG SENDRI Chef de SENDRI
NGWOLO NKWE MFUM ONG ISJ Chef d’antenne
MUSITU-MBALA Jérémie ONG FRUD Représentant
MALEMA MUTOMBO
Bénérose
ONG PROPADC Président
MATAMBWELE BIKUBA ONG ASDK Président
MINDANDA Noël Territoire de Bulungu Secrétaire de territoire
KAVULA KIPASA Sylvain CARG de Bulungu Membre
ZIKUDUKA Innocent ONG CIFDH (Droits de
l’homme)
Coordonnateur-adjoint
MAKAYA Félicien Association des planteurs et
éleveurs de Bulungu
Promoteur
MUBANGI NTOTO Léonard ONG APEDE Chef d’antenne
MENGA MEKO Anselme ONG PACE-DI Coordonnateur –adjoint
LAVELA LABWE Didier Territoire de Bulungu Administrateur du territoire
Président du CARG territorial
LONGIN LUSASI Bernard Cité de Bulungu Chef de cité
MITERE ATANDEL Félicien MAPE – District de Kwilu Agent
MINDANDA Noël Bureau du territoire /Bulungu Secrétaire
KASONGO UVUNGU Emra MAPE, territoire de Bulungu Agent
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
125
MAFUTA Emra MAPE, territoire de Bulungu Agent
BETE EKINAWA MAPE, territoire de Bulungu Agent
LUKETO KIKALA MAPE, territoire de Bulungu Agent
KIMPITHO Chargé de PPV, territoire de
Bulungu
Responsable territorial
KIMPORO MAPE, district de Kwilu Agent
KINDEMBA District de Kwilu CDD a.i.
IMPITI KAYAMBA Denis CRONG du Bandundu Secrétaire exécutif
MUSASA MONDO Division du Plan, ville de
Kikwit
Chef de bureau
ITUMBA KIPULU Luiz Ferme agricole La Volonté Administrateur propriétaire
MANIANGA Robert COPEMECO Secrétaire exécutif
BOY MUKE Romain ONG AIPD Animateur
KIPEPE Boniface Projet ASS Inspecteur semencier
KIFOTO PANZI Espérant ONG AIPE Assistant technique
KUSUNIEBA Alphonsine CARG, ville de Kikwit Coordinatrice adjointe
TIARINA Jacques CARG du district de Kwilu Coordonnateur adjoint
MAKOMBO KAYEMBE Aimé CTB-ASS Expert semencier
FALANGA KHANDULA Jean E. COPROSEM Vice président
KWENGE Alain CTB-PREPICO Ingénieur
MBOMA Didier ISCO Responsable Innovation
technique
MWANGA Fernand PARSAR /Bandundu/Kikwit Encadreur
Dr KASONGO MANGOMBO
David
MAPE, district de Kwango Inspecteur de district
MAYOMBE Henri Constant ECNET, district de Kwango Coordonnateur de district
KUSOBOKILA MITONDO
Fulbert
Plan, district de Kwango Chef de bureau de district
LONO MUKONSO SENASEM-Kenge Chef d’antenne
Ir ITUMBA MUTUNU ISEA – KENGE Chef du personnel
Ir ATUKAMULA ZENGA Serge COPROSEM/Kenge Président
TETA NAKATUA Fidèle MAPE, territoire de Kenge Inspecteur de territoire
District de la Tshopo
BOKANA BATANYAMI
Christophe
SENASEM Coordonnateur provincial
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
126
BUHEDI Liliane SENASEM Responsable adjoint de
l’Administration et finances
LOKAKE OSUMAKA Jean Marie SENAQUA Coordonnateur provincial
Ir ESUKA ALFANI Jean-Claude Ministère de l’Agriculture
Province Orientale
Ministre provincial de
l’Agriculture, Affaires foncières,
Urbanisme et Habitat
ABEDI Michel CTB-PAIDECO Logisticien
ALITA Godefroid CTB-PAIDECO Conseiller en planification
KUTUKWENDA Victoire CTB-PAIDECO Conseiller en développement
économie local
ILUNGA Michel CTB-PAIDECO Conseiller en maîtrise d’ouvrage
KABASELE Félicien CTB-PAIDECO Conseiller en communication
OKUNDJI WEMBONGO Inspection MAPE, province
Orientale
Chef de bureau des Services
généraux
ANDROZO MUNGONGO Roger Ministère des Finances et
Economie
Ministre provincial des Finances
et Economie
BILO BUNDRO Michel Ministère des Finances et
Economie
Conseiller Administratif
MALIVO KAGABA Jeannot Ministère des Finances et
Economie
Conseiller Principal
NGOY FALAY Marcel Fédération luthérienne
mondiale (LWF)
Ir. Agronome Project Manager à
Kubagu
SAKINA Angèle Fédération luthérienne
mondiale
Administrateur financier
LOBELA BIN LOFETOLA Victor SNV Coordonnateur principal
LUKADI Bonaventure FAO/Coordination Technique
Régionale Nord
Chef de sous-bureau
KANDOLE Jean-Pierre FAO/Coordination Technique
Régionale Nord
Coordonnateur régional Nord
LOKANDA Michel FAO/Coordination Technique
Régionale Nord
Chargé de la sécurité alimentaire
ANGONGOLO Valentin FAO/Coordination Technique
Régionale Nord
Chargé du suivi-évaluation
KIBAYA Augustin FAO/Coordination Technique
Régionale Nord
Chargé des programmes et
projets
AZELITO PAYO-SAKA Florentin-
Richard
Inspection provinciale,
Développement Rural
Inspecteur provincial du
Développement Rural
METESO BOLEMA Eliezer Inspection provinciale DR Chef de bureau des Services
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
127
Généraux du DR
TABORA LOFO Inspection provinciale DR Chef de bureau d’Etudes et
Planification, Coopérative et
Organisation Paysanne
NYEMBA Jean CTB-PAIDECO Chef de projet PAIDECO-Tshopo
BULUBULU Jean Damas PRAPO /Yangambi Coordonnateur national
LELO MAKUALA Eulalie PRAPO /Yangambi Responsable Animation et
Formation
MOHASI MUSAMBO Philémon PRAPO /Yangambi Assistant de Direction
MOKILI LILALA Bienvenu PRAPO /Yangambi Responsable de Suivi-Evaluation
BILONGO ODILE NYANSENGE PRAPO /Yangambi Responsable Services sociaux de
base
LOSEMBE FIYO Félix PRAPO /Yangambi Assistant en économie
halieutique
ITEKU Serge PRAPO/Yangambi Stagiaire INADES
BASSAY BA-LOMBA François MAPE, Inspection de district
de la Tshopo
Inspecteur de district
MAKANDA MWAMBA LUBSU Territoire d’Isangi Administrateur de Territoire
d’Isangi et Coordonateur du
CARG territorial
ESSALA Damien CARG /Isangi Secrétaire exécutif
BOTSHAKA NAONDO CARG /Isangi Membre et Inspecteur de
territoire MAPE
SISIMI Bibiche CARG /Isangi Membre
ITEKU Françoise CARG /Isangi Membre
KOY NGEMBE Jean CARG/Isangi Membre et représentant des
Ecoles Techniques Agricoles
KATENGA David CARG /Isangi Rapporteur
FELA KELEKI Inspection MAPE territoire
d’Isangi
Superviseur agricole
BALESU KITAMBO Inspection MAPE territoire
d’Isangi
Chef de cellule agronomie
LIKULA LITETE Inspection développement
rural territoire d’Isangi
Animateur
IMESELI KABANGO Inspection développement
rural territoire d’Isangi
Animateur
BOLENDE MUNYAPALA ABMA (association)/Isangi Président
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
128
BATIBOBUBELA Leonard AJDY (association)/Isangi Président
BANGALA YANGO Salomon ADEJEYA (association)/Isangi Président intérimaire
BAYELO LIKINDE ADP (association)/Isangi Président
GETUMBE Papy GOVA (association)/Isangi Représentant
LIKAU Gilbert Environnement /Territoire
d’Isangi
Superviseur de l’environnement
Sœur BOFOE Marie-Madeleine Congrégation des Filles de la
Sagesse, CARITAS territoire
d’Isangi
Sœur Supérieure de la
Congrégation, Coordonnateur
CARITAS et Trésorière CARG
territoire d’Isangi
KASONGO KASON Centre de recherche INERA
/Yangambi
Directeur du Centre de recherche
BANTODISA David Centre de recherche INERA
/Yangambi
Coordonnateur de recherche
KELEKELE LOUNDO Centre de recherche INERA
/Yangambi
Délégué Syndical Principal
AGBUNGA KAMANGO Centre de recherche INERA
/Yangambi
Chef de Division administrative et
financière
MUREFU KATSUVA Centre de recherche INERA
/Yangambi
Chef de Division intendance et
foresterie
SHAMBA Faustin Division provinciale du Plan Chef de Bureau du Plan
MITOKO Rider CRONG de la Province
Orientale
Chargé de programme
Abbé Pascal KEBIKA BDD de Kisangani Animateur
KAKEU Jean Benoit UPD /Kisangani
NYALU Agnès GAVANAT/Kisangani Présidente
AZAMA NAFITA CSDFC/Kisangani Chef de programme
LOSIMBA LOLIKOKE PRAPO/Kisangani Chef d’antenne
MONGANDJOLO MONGA Coordination provinciale de
l’environnement
Chef de bureau de la
conservation de nature
LIKOMBE Freddy Ministère de la Agriculture de
la Province Orientale
Conseiller juridique
KOIMO BOUWETOMBO ONG ACET Président
ISAOTUA Léonard ASPEWALU , Association des
pêcheurs de la Province
Orientale
Président ASPEWALU et
Représentant des pêcheurs
Province du Kasaï Oriental
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
129
TSHIPANZA MUKENDI Isidore CARG provincial Coordonnateur
MBIYA KALOMBAYI Donatien Inspection provinciale MAPE Inspecteur provincial
MPOYI MUAMBA Albert Inspection provincial
développement rural
Inspecteur provincial
TSHIKUNA Jean CTB /projet Eau Mbuji-Mayi Chef de projet adjoint
MUSWAMBA MPOYI André CTB /projet Eau Mbuji-Mayi Secrétaire CTB/MBM
TSHILEO Shambuyi Anaclet Ministère provincial de
l’Agriculture,
Développement rural,
Environnement et Tourisme
Ministre
KABEMBA MAYOMBO
Edouard
FAO /Mbuji-Mayi Chef de sous bureau FAO et
Coordonnateur provincial
MUTOMBO TANGANIK Israël FAO /Mbuji-Mayi Coordonnateur régional
MBIKAYI Felicien CRONG – Kasaï Oriental Secrétaire permanent
MUSUASUA Maurice CARG – Miabi Coordonnateur
Territoire de Tshilenge
EZUNGU Emile Territoire de Tshilenge Administrateur de territoire
YONDO MUKANGA Dovel Territoire de Tshilenge Administrateur de territoire
adjoint POLAD
MULAJA MBUEBUE Inspection district MAPE Inspecteur de district
KULOLA LUPANZULA Inspection territoire MAPE Inspecteur de territoire
KABANGU NGOY Inspection Développement
rural /territoire de Tshilenge
Inspecteur de térritoire
KABEYA Pierre CARG /territoire de Tshilenge Coordonateur CARG territoire
MBIKAYI Vincent de Paul Cellule PPV /MAPE territoire Chef de cellule PPV
KANYINDA TSHIBANGU MAPE territoire Centralisateur
KANGOKA MAPU KAKONGOLA Inspection environnement Superviseur de l’environnement
KABUYA KATAMBA Antoine Organisation paysanne Représentant des paysans/
cultivateurs
Territoire de Gandajika
Territoire de Gandajika Administrateur de territoire
KAMBOWA KAJA Inspection MAPE/territoire Inspecteur de territoire
NDAYA Sylvie ONG ADIGA Représentant
TSHISWAKA M. ONG AMEKOR Gérant commerciale
YAMBA MAYI ONGD FADAN Représentant
MBOLELA François TPI Chef de station
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
130
MUSAMPA MULUMBA Alidor ONG UPROPAN Représentant
KALONJI MULAMBIDI Jean ONG GAD Représentant
MULENGA TSHIMANGA Albert ONG BSTR Représentant
KAYOKA NTUMBA A. Institut technique agricole
MAMINU
Préfet
BAYAYA Angèle ONG Chargé du genre
BALOJI Tharcisse ONG PRODI Agronome
NSANGUDIA Augustin Programme de
développement DIEMI
MUKENYI (PRODIM)
Représentant
MPOE K. Marcel Fondation Edouard ES.
(FMLBE)
Représentant
KASANGANA Elie Union des organisations
paysanne du territoire de
Gandajika (UOPTN)
Directeur du noyau de
coordination
Territoire de Kabinda
KALENGA LUKASU Inspection MAPE, district de
Kabinda
Inspecteur de district
KOLOMONI KITENGE
Christophe(Rév. Père)
APEDE Chargé du social
PANGA Jeannot RADEP /UNILO Ingénieur
KABONGO Dominique CARITAS Développement Chargé des projets
MUANA NGONGO Cellule développement rural Chef de cellule
KALONDA NKOLOMONYI Willy Institut agricole LUBO Préfet
MASANGO TSHITAMBALA Services généraux MAPE Chargé de l’administration
KABWEMA Antoine Association BALOLE-BAMPE Président
KABANGA Martin UMK V/Président
MUKONKOLE NGOY ONG AGRISA Membre
NGUBA Jacob Fondation femme plus Secrétaire
MUZUNGU TSHOMBA Joseph CAGE (COOPEC) Trésorier
KAPAMBA LUMANU COOPAKAKA Président
KANUMBI NDIATA PPV /district Centralisateur
LUMPUNGU KASONGO PSA /district Vétérinaire
KANGOLO KASONGO GVODKA Coordonateur
MBENGIE David COAGRIFOKA Coordonateur
NKONGOLO MUTEBA P. ACEV Membre
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
131
Cyprien
KALEMBO N. KABOBO Oscar OPEDEV/ONG Coordonateur
KABANGU MUTUALE Charles Inspection agricole territoire Technicien
KABANGIE KITENGE Jean Inspection agricole territoire Technicien
MUABILUA SUNGULA Philips PTB Superviseur
NTAMBUE Delphin Agent vétérinaire Vétérinaire cité
KALOMBO KIBAMBE Agriculteur indépendant Agent de l’Etat
LUPONGO KAZADI Fonctionnaire de l’Etat TPI Agent mécanicien
KAMPANGALA TAMBUE SoCiKa Conseiller
NSONUWE KITENGU JEAN AFK Coordonnateur
NSAPU BILOLO T. ACP Président
KALONDA MPANYA AGEDS Agronome
NSUNGULA -NGOIE Inspection agricole Chef de bureau pêche
NGOYI DIEUDONNE ONGD AGMISA Superviseur
MFUABANA KASONGO
KINYOMA
BATCO Premier V/Président
NGOYI BUANGA TPBV Chef de brigade
DIOBO DIOBO Groupement Tshipakula Agronome
MILAMBU MATENTA Agronome de Lukate Agronome
MALANGO TSHULU APEDE ONG Chef d’antenne
MALANGO TSHULU OSADER ONG Coordonateur provincial
MUIMBI JEAN Société civile Membre
BABA NZUMBA JESHAJ AKAPE Coordonateur
KISONGA TSHINGA FONSDEU Membre
YANGOYI KINKUMBA UPAD Coordinateur
KAWOMBA MAKAWOS UPAD Caissier
MUTAMBA Wilson ECSA Président
NGOYI Alex ALTDKA Chargé des projets
MASOSUA MUTAMBA GP KATEYA Président
ILUNGA MALANGU MAPE Services généraux
KIKANKIE NGOYI PSA – MAPE – District Chargé de quarantaine
KASAMBA NYEMBUE UPAD Agronome
KABESA MUNANGA UPAD Président
KALANDA MBAYO UPAD Agronome enqueteur
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
132
NSOMUE KAPILA SENASEM Inspecteur
MATEMBU LUBANDA ASEA Vice-présidente
KASHIMATE Béatrice Territoire A.T.A ECOFIDE
TSHIKUAKUA NSAPO Crispin SoCiKa SEGEA
MUTAMBA NGOY KIDIADIA
Victor
Institut Technique Agricole et
vétérinaires
IPPAS
BAKAMBE TSHIBAMBE MAPE – District Chef de bureau
NKIMA MAKASI Inspection DR /district Chef de cellule organisation
paysanne
MBUKULA LUKOMBE Inspection DR /territoire Inspecteur DR territoire
MULABA KITENGE Gustave Inspection MAPE Chef de cellule statistique
MUABILO KABUNDI Inspection MAPE Chef de cellule PSA
LUBANDA LUABANDA MPC /district Cellule MPC district
NDJIBU Jean Paul ADPL Président
MPIKULE Tonton RTV Journaliste
NTAMBWE NDJIBU Faustin Association agricole EEM Secrétaire
KALENGA MISENGE Edmond Association agricole FKM Président
NGOMBE SANGA Marie Association agricole FKM Vice-président
NGOYI KIBAMBE Hilaire Poste sentinelle /FAO Superviseur
KIKUDI KIVULU KAUMBU Sprl FDK – Ferme de
développement KAKASU
Secrétaire
MUJAMA KASONGO FDK Superviseur
LUMANDE KASUMBULA Fonction publique Vérificateur ordonnance
KAYEYE J Jean Jules Institut BUMUNE Professeur
BASABUKA EPANDU Love Ministère de genre, famille et
enfant
Chef de service territoire
KAPONGO NTAMBUE Alfred Développement rural
territoire
Agent
KITENGIE Elgismu MAPE-district Agent
NGOIE MUTAMBA Joujou Cité de Kabinda Chef de cité
KABUAYA KATEKESHA
Stéphane
APIMABU Conseiller
SHEKA KITENGE Rose Inspection du DR/district Commis
MIKITSHI NKOE Jacqueline Inspection du DR/district Commis
LUMBILA MUENGI Technicien agricole de
territoire
Statisticien
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
133
MUTAMBA YANKENDA AGRI /Cité Statisticien
MBUWA MUTAMBA MAPE de secteur Agronome de secteur
KAMBO Martin (Pasteur) Section Kabinda Président BATCO
MALELA KALONDA MAPE de secteur Vétérinaire secteur
MUTAMBA K. Berger UPAD Secrétaire
NSONYI KASONGO Abraham UPAD Président du conseil
d’administration
KIBAMBE KAPENGA AVODIK Agronome
NGOY KYALA Richard PDD BADIBAM Président
KITENGIE KAMBE Placide MUILADEV KIKANG Président
TSHIKUDI MAHELE AADK Président
KABEMBA N. Henry ACPS Président
MULANDE LUBAMBI ACPS Président
LOTY NGONGHO Edouard ADILU Coordonnateur
KASONGO KIBAMBE Jean PROMOVA Président
Territoire de Luilu /Luputa
ILUNGA Nestor INSPAGRI PPV
MUSHIYA Marie Josée CEDIP Coordonatrice
NTANGA Marie Environnement Secrétaire
KAMBA Edo Eglise EJCSDJ Conseiller de l’église de jeune
SHIMATA TSHIBANDA Nestor EJCSDJ Représentant
LUBAMB’A CILOMB Pascal Agriculture Conseiller privé en agriculture
NDAYA Monique CERDI /OND Secrétaire
TSHIBANDA BULULU Albin Inspection développement
rural
Inspecteur
TSHIBANGU KUDIA KUA
BULUNGU Jean
PROPAGRI Encadreur
ILUNGA NKASHAMA Léonard SEVE Mobilisateur
TSHAM’A MUBAL Léonard GEDER Secrétaire
TSHIBANGU MUKISHI Martin GEDER Superviseur
KALABELA NTAMBA
Dominique
CEPRDD Consultant technique
MUKUNA MATANDAL Félicien ONG PADECO Coordonnateur
BASU Israël ONG DIPADELIS Coordonnateur
KALOMBO YAKIBAMBE ADEMAR Coordonnateur
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
134
KASEKA Bernadette ONG PADECO Animateur
TSHINGANGU ILUNGA
Philomène
AFDL Représentant
KANGWEJI KAZADI SIDH Président
MUTONJI MUTSHIMUANA ONG GARDRES Agronome
BINGIL Babel Benjamin ONG UTDCR Représentant
NZENGU NZENGU Justin ONG PADECO Animateur
SUALEH MYHEMBA CREDIS Représentant
MUSASA MUANDA Jacques PRODEMUD Représentant
ILUNGA ILUNGA Elie CPFP Représentant
SHIMATU Yabiphar Association Représentant
KADIATA ILUNGA Berlin ONG ADRK /Luilu Représentant
TSHIAMA BENENE François ONG AMI. DEV. Représentant
TSHIBANGU Samy ANR Cité Luputa Secrétaire
Ville de Mwene Ditu
KABULU Jacques Mairie Chef de bureau
ILUNGA Jean Bosco Développement rural Chef de bureau
TSHIMANGA Joseph CARG urbain Membre du CARG
TSHIYANU Timothée CARG urbain Membre du CARG
KALONJI Riscard Presse Journaliste
RODA KABAMBA ASSODIM ACP
MANYONGA Marie UFD Membre du CARG
KABEYA MABIMBA Victor UAMMAF Membre du CARG
MUKENDI MEJI Marcel CEDAGO Membre du CARG
MUTOMBO Denis ONG CENAGRI Membre du CARG
MULOMBO MISENGA André MAPE – Inspection urbaine Membre du CARG
MUKADI Augustin MAPE – Inspection urbaine Membre du CARG
NSABUA TSHUBANGU MAPE – Inspection urbaine Membre du CARG
MUANGA Rose ADMIR Membre du CARG
NGOYI KATUNGA François O.P /SPDCO Représentant
KAZADI Lucie AMULUT Représentant
MBOMBO Charlotte Représentant
BIJIMBA Rodolphe CEPSD Représentant
NTUMBA Clémence ADIMIR Représentant
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
135
LYDIE Suzanne CEIT-PDJ Représentant
TSHIALA Nicole REFOS Représentant
MULANGA Jeannette PFP Représentant
MUKENDI Josué COOGEAK Représentant
TSHUZUBU Norbert COOGEAK Représentant
KAMBALA Michel COOGEAK Représentant
TSHIBANDA Tarquin CARG urbain Secrétaire
MIKITSHI Brigitte CARG urbain Coordonnatrice
KAB’Abdoulah Coordon Représentant
LWENY MAMBO CEFOP /DH Représentant
NTUMBA KASHIMBA CEFOL /DH Représentant
SUL’A YAND Martin MAPE – Inspection urbaine Représentant
Province du Maniema
Dr NTUMBA POYO Joseph Inspection provinciale MAPE Inspecteur Provincial
KOPI BANANGOLA Augustin Inspection provinciale MAPE Chef des Services généraux
ISSA RAJABO Inspection provinciale MAPE Secrétaire administratif
MUGALU Denys CARG et CRONG Coordonnateur provincial CARG
AKILIMALI Célestin Projet AEPA/CTB/Kindu Chef de projet adjoint
Sœur Justine KASSA Congrégation des sœurs de
notre dame de bon conseil
Gestionnaire
KAPILA Raphaël Gouvernement provincial Ministre provincial de l’Agriculture
et du Développement rural
TSHALA KETSHOTA Jean Bosco Inspection provinciale de
l’environnement
Chef de division provincial
LUNGI KAWE Inspection provinciale du
développement rural
Inspecteur provincial
KAZADI Benjamin FAO Chef de sous bureau FAO /Kindu
SUDI AMSINI Luc FAO Chef de programme FAO/Kindu
KAPUNGA Nathalie PIRAM Responsable suivi et évaluation
ASSUMANI Françoise PIRAM Responsable services sociaux de
base
MUMBIM AYIR Floribert PIRAM Responsable des infrastructures
et voies de desserte agricole
LINDJI KABEMBA Noël PIRAM Responsable de relance de
l’agriculture, pêche et élevage
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
136
BAHANDI ALIMASI Célestin PIRAM Coordonnateur du PIRAM
BUSHIRI Pascal Christian Aid Coordonnateur
SHABANI Serge Christian Aid Finance & administrative officer
LUNJWUIRE Charles PNUD Expert chargé du relèvement et
développement communautaire
BABER ABDOU Dicko PNUD Chef d’antenne
KASOLO Daniel PNUD Expert en réintégration
TSHIBANGU Jean Pierre CRONG Animateur chargé des
commissions thématiques
KIKODI MATENDA Richard UWAKI Chef de programme
MASHAKA OKEMBE Raymond UWAKI Assistant administratif et financier
ILUNGA Didier UWAKI Assistant technique (juriste)
KADY KASAKARUME UWAKI Secrétaire exécutive
MISENGA Agnes UWAKI Animatrice
MAMBA Jeanne UWAKI Animatrice
BUSHIRI MWADAWA UWAKI Secrétaire caissière
VAN GROEN Dick UWAKI/Synergie (Hollande) Consultant international UWAKI
en mission à Kindu
ABDOULAYE ZONO GIZ Conseiller technique
KAZADI Pascal GIZ Responsable de la microfinance
LUAMBO RAMAZANI Baudouin Chefferie de BANGENGELE Secrétaire administratif de la
chefferie
OMBA YANI Glulain Chefferie de BANGENGELE Président société civile de la
chefferie
LUHEMBWE NYUNDU Albert Chefferie de BANGENGELE Superviseur de l’environnement
SHAMBUA Béatrice Chefferie de BANGENGELE Commis classeur / indicateur
YUMAINI ISSAKA Moubarak Union de producteurs de
Kasongo (UPKA)
Animateur principal
MPALA Odette UPKA Assistante au programme paix et
développement
BWANA Pascal UPKA Responsable financier
AMURANI Aruna UPKA Chargé de programmes
MENDJE OKOKO SENASEM Coordonnateur provincial
MWANIA MANKUNKU
Philémon
Division provinciale du plan Chef de division
BAVOIT Jérôme CTB projet AEPA /Maniema Coordonnateur
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
137
Territoire de Kasongo
OTOKO EHATA Edo Inspection territoriale MAPE Inspecteur de territoire
NKALI KALAMBO Bertin Territoire de Kasongo Administrateur de territoire ai
ALY IBN IDI W’ALIMASI Volontaires pour les
Ecosystèmes Recyclés
Toujours (VERT)
Président du Conseil
d’administration
SAFI RAMAZANI Thérèse Société civile de Kasongo Présidente
ABIBU NDARABU Alphonse UPKA Sud Maniema Chef d’antenne
AMURANI SAIDI UPKA Superviseur technique
YABALA YABALA Union paysanne de lutte
contre la pauvreté (UPLP)
Consultant agricole
SALUMU LUKWESA Ali UPLP Secrétaire
MUNDEBA TOSHA UPLP Permanent administratif
SHABANI Modeste Coopérative Paysanne de
Production Agricole pour le
Développement de Maniema
(COOPADEM)
Radio Sauti ya Mkaazi
Coordonnateur COPADEM
Coordonnateur du CARG
territorial
PANDAMITI Nadine Eugénie COOPADEM Comptable
RAMAZANI AMISI MAGNE COOPADEM Assistant technique
KASIMU KALENGA COOPADEM Technicien radio
ABASI AMADI KASANGA COOPADEM Technicien radio
MUGENI Agathe MAMAN AMKA asbl (Femmes
réveillez-vous)
Présidente du Conseil
d’administration
MBIMA NGONDO MAMAN AMKA asbl Agronome superviseur
RITE AMNAZO Aimée MWANA DAMU MWANYI
BUSARA (Le génie de l’être)
MMB
Présidente
ABDALA Georgette MMB Animatrice
MAZYAMBO FATUMA DARIA MMB Animatrice
RASHIDI KYALU Ange MMB Animatrice
MWAZIBANTU Georgette MMB Animatrice
OKITAMBOYO Ambroise MMB Animatrice
El hadji MUDILO WA
MALEMBA
Groupe MUDILO
WAMALEMBA
Administrateur directeur général
Issa RAMAZANI MWAMBUTSA Groupe MUDILO
WAMALEMBA
Représentant de l’association Hajj
Club international
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
138
MUSSA MADUA KASSIMU Groupe MUDILO
WAMALEMBA
Agronome
ABIBU NDARABU Alphonse CARG Territoire de Kasongo Coordonnateur UPKA
KAWAYA RADJABU CARG Territoire de Kasongo Coordonnateur ADIC
SAFI RAMAZANI Thérèse CARG Territoire de Kasongo SOCIMA /Kasongo
TABU Victoire CARG Territoire de Kasongo Coordonnatrice
SENGAWALI ZAKUANI Justin CARG Territoire de Kasongo Société savante /CIDEP
MUKWAMBA OMARI WA KING CARG Territoire de Kasongo Président AJD
RAMAZANI AMISI CARG Territoire de Kasongo COOPADEM
NGOY ABEDI CARG Territoire de Kasongo Superviseur ECN
MASIBU MAHAMUDU CARG Territoire de Kasongo SOCIMA
AMADI ZAHARA Diamant Secteur MAMBA KASENGA Chef de secteur ai
SHOMARI KAWAYA Secteur MAMBA KASENGA Receveur comptable M/K
NDAZABU BIN DJUMA Secteur MAMBA KASENGA Secrétaire
KATEKE MULOZI Secteur MAMBA KASENGA Agronome de secteur
NGOY ABEDI Inspection territoriale de
l’environnement
Superviseur ECN /territoire
KANUT MUGO Roger Inspection territoriale de
l’environnement
Chef de cellule ASS O3
KALUME MUKINDJE Adrien Inspection territoriale de
développement rural
Inspecteur territorial de
développement rural
AMURI BIN ABEDI Inspection territoriale de
développement rural
Chef de cellule développement
communautaire
Abbé Michel CARITAS développement Coordonnateur
RAMAZANI David CARITAS développement Directeur Bureau Diocésain de
Développement
HERADI SUDI MUTANGALA Alliance Paysanne de
Maniema (ALLIPAM)
Chargé des finances et
administration
Tableau 20 : Personnes rencontrées
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
139
9.4. DOCUMENTS CONSULTES
ADE. 2009. Evaluation de la Note stratégique « Agriculture et sécurité alimentaire » de la
Coopération belge. DGD ; Bruxelles ; septembre.
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nationale en RD Congo. Kinshasa ; octobre.
Anonymus. 2007. Cadre stratégique de la réforme de la fonction publique en République
Démocratique du Congo. n.n. ; Kinshasa.
Anonymus. 2010. Programme de relance agricole 2010-2013 ; Période de transition 2010-2011 : Note de
réflexion. Ambassade de Belgique ; Kinshasa ; septembre.
Bakanseka, I. & B. Bonge Gibende. 2009. Rapport de mission conjointe préparatoire de collecte de
données pour l’élaboration du PIC 2010 – 2013 pour les districts de Kwango et Kwilu dans la Province
de Bandundu. Ambassade de Belgique ; Kinshasa ; novembre.
Banque mondiale. 2008. Project appraisal document on a proposed grant to the Democratic
Republic of Congo for a governance capacity enhancement project. Washington ; March.
Banque mondiale. 2010. PARRSA-RDC : Project appraisal document. Washington ; March.
Banque mondiale. 2010. Etude Diagnostique d’Intégration du Commerce – Version préliminaire.
Washington ; juin.
Banque mondiale. 2010. Restructuring paper on a proposed project restructuring of governance
capacity enhancement project grant to the Democratic Republic of Congo. Washington ; October.
C2G Conseil. 2010. Projet de renforcement des capacités de gouvernance. Etude pour la création
et/ou le renforcement des Directions des Etudes et Planification (DEP) et des Directions
Administratives et Financières (DAF) des ministères impliqués dans le processus de décentralisation
en République Démocratique du Congo. Rapport provisoire – Phase 2. Paris ; novembre.
CIDEP/Kikwit. 2010. Analyse institutionnelle des Ministères provinciaux de Intérieur, décentralisation
et ordre public, de Plan, budget et finances, de Infrastructures, travaux publics et reconstruction, de
Agriculture et développement rural. CTB ; Kikwit ; décembre.
Commission mixte de développement entre le Royaume de Belgique et la République
Démocratique du Congo. 2009. Programme Indicatif de Coopération 2010-2013. Bruxelles ;
décembre.
Commission mixte de coopération au développement entre le Royaume de Belgique et la
République Démocratique du Congo. 2009. PV de la Commission mixte de coopération au
développement entre le Royaume de Belgique et la République Démocratique du Congo. Bruxelles ;
décembre.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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CTB & MAPE. 2010. Avenant DTF – Appui à la mise en œuvre du plan de restructuration des services
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CTB & MAPE. vers 2010. « Projet du Code agricole ». Dans : La voix du Congo profond. Kinshasa.
CTB & MAPE. 2011. Dossier Technique et Financier : Mise en place d’une unité conjointe d’appui à la
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CTB & MiniDeR. 2011. Dossier Technique et Financier : Mise en place d’une unité conjointe d’appui à la
gestion au sein du MiniDeR et renforcement institutionnel de ce ministère. Version provisoire.
Bruxelles ; mai.
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l’Amélioration de la Production Végétale – Phase II. Bruxelles.
CTB & Ministère de la recherche Scientifique. 2010. Avenant au DTF – Appui à l’Amélioration de la
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Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
144
possibilités de synergies dans le secteur agricole. Coalition contre la faim des ONG belges ;
Bruxelles ; mai.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
145
9.5. PV DES ATELIERS D’ANALYSE
9.5.1. ATELIER POUR LE DISTRICT DU KWILU – TENU A KIKWIT, LE 7 MARS 2011
Le 07 mars 2011, s’est tenu à Kikwit, Province de Bandundu (RDC), dans la salle de réunion de
PAIDECO/CTB, l’atelier d’analyse dans le cadre de l’étude sur l’analyse de la gouvernance du
secteur de l’agriculture en RDC, réalisée pour le compte de la CTB.
Cet atelier a été organisé grâce au concours financier et technique de PAIDECO/CTB Kikwit,
agissant pour compte de la représentation de la CTB/Kinshasa.
Objectif de l’atelier
En conformité avec la méthodologie de l’étude définie par le Consultant ACE Europe, l’atelier avait
pour objectif d’amener les participants à :
(i) Une meilleure compréhension des dynamiques et blocages en matière de gouvernance du secteur de l’agriculture par le biais d’une analyse SWOT à trois niveaux suivants : - Systèmes politico-administratif et économique ; - Différentes institutions et organisations ; - Concertation, synergie, harmonisation, etc.
(ii) La formulation d’une proposition concertée de stratégies et actions d’amélioration à trois niveaux ci-après : - Stratégies et systèmes ; - Institutions – gouvernement ; - Institutions privées, associatives, PTF, communautaires, etc.
Participants
Ont pris part à cet atelier 22 délégués des différents horizons suivants :
- Les représentants des institutions publiques du District de Kwilu, du Territoire de Bulungu et de la ville de Kikwit (Agriculture, Développement rural, Environnement, Plan, Mairie de Kikwit) ;
- Les représentants des bailleurs opérant dans la Province de Bandundu et installés à Kikwit (PAIDECO, ASS, PREPICO, ISCO, PARSAR) ;
- Les représentants des ONG et autres acteurs non étatiques (CRONGD, CARG, COPROSEM, AIPD).
La liste des présences est donnée à la fin de ce PV.
Animateurs de l’atelier
L’atelier a été animé par :
- Monsieur Stef LAMBRECHT, consultant international, ACE Europe ; - Monsieur KAYEMBE BUTAMBA Joseph, consultant national, ACE Europe ; - Monsieur MAKALA Patrick, Directeur des Services généraux MAPE/Kinshasa.
Déroulement de l’atelier
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
146
L’atelier a été placé sous la présidence de Monsieur le Maire de Kikwit. Il s’est déroulé de 9h00’ à
16h00’. En l’absence de Monsieur le Maire de Kikwit empêché pour raison d’un deuil familial, son
délégué a ouvert et clôturé officiellement les travaux de l’atelier. Après un tour de table dédié à la
présentation des participants et un bref mot d’introduction du Directeur MAKALA, les travaux de
l’atelier ont commencé par la mise en contexte et l’exposé sur l’atelier d’analyse présentés par le
Consultant international. Cette présentation a été appuyée par la projection des diapositives
Power Point qui avaient été préparées à cet effet.
Les participants ont été informés des éléments essentiels sur : le Programme Indicatif de
Coopération belgo-congolaise (PIC 2010-2013), le Programme de relance agricole, l’étude de la
gouvernance du secteur de l’agriculture en RDC et les résultats attendus de cette étude.
Ils ont reçu ensuite des précisions utiles sur les objectifs de l’atelier et le déroulement de celui-ci
qui comporte deux parties : l’atelier partie 1 consacré à l’analyse SWOT et l’atelier partie 2 réservé
à la formulation des pistes d’amélioration.
Pour les travaux proprement-dits, les participants ont été repartis en trois groupes. Lors de
l’analyse SWOT, chaque groupe a procédé à une analyse des forces, faiblesses, opportunités et
menaces à chacun des trois niveaux suivants :
- Systèmes politico-administratif et économique ; - Différentes institutions et organisations ; - Concertation, synergie, harmonisation, etc.
Pour l’atelier partie 2, pistes d’amélioration, les groupes ont été recomposés à effet de réunir
dans le groupe 1 les participants habitués à la formulation des stratégies. Chaque groupe devrait
formuler des pistes d’amélioration propres au cadre qui lui avait été attribué comme suit :
- Groupe 1 : pistes d’amélioration au niveau des stratégies et systèmes ; - Groupe 2 : pistes d’amélioration au niveau des Institutions – gouvernements ; - Groupe 3 : pistes d’amélioration au niveau des institutions privées, associatives, PTF,
communautaires, etc.
Sur la base du support écrit reprenant l’exposé enrichi des exemples sur l’analyse attendue et
avec l’appui des animateurs à raison d’un animateur par groupe, les participants ont procédé à
l’analyse SWOT de 10h45’ à 13h15’, avec une pause de 15 minutes, et à la formulation des pistes
d’amélioration de 13h15’ à 16h00’. Avant la fin de chaque période impartie, tout groupe a eu 5
minutes pour restituer à la plénière, sans débats, les résultats de ses analyses qui ont été
consignés par écrit.
Pour des raisons évidentes, le temps d’analyse a été écourté pour permettre aux participants de
s’atteler aux éléments essentiels et ne pas procéder à une analyse complète et exhaustive du
sujet.
Les résultats de l’atelier
Au terme de ces travaux d’analyse SWOT et de formulation des pistes d’amélioration, l’atelier
propose les résultats suivants.
1. Atelier partie 1 : l’analyse SWOT :
Groupe 1
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
147
- A – Systèmes politico-administratif et économique o Forces
� Définition claires des attributions des inspections MAPE et du MINIDER ; � Présence d’institutions de formation agricole au niveau secondaire,
supérieur et universitaire ; � Existence de documents de référence sur la programmation agricole et
provinciale ; � Présence d’une station de recherche agronomique ; � Existence de la loi sur le découpage territorial en 26 provinces.
o Faiblesses � Non application des instructions de services conduisant à un
chevauchement des attributions ; � Manque de programmation ; � Absence de statistiques fiables ; � Nombre insuffisant de personnel d’encadrement ; � Manque de textes juridiques (code agricole, Loi de pêche, loi semencier,
Loi foncier, etc.) ; � Faible niveau des cadres formés ; � Absence de moyens de fonctionnement ; � Non application des documents de références sur la programmation ; � Manque de mise à niveau des chercheurs ; � Equipement de recherche agronomique insuffisant et désuet ; � Manque de frais de fonctionnement pour la station de recherche
agronomique. o Menaces
� Indisponibilité des textes sur la décentralisation ; � Tracasserie administratives et policières.
o Opportunités � Effectivité du découpage territorial.
- B – Institutions o Forces
� Existence d’institution de recherche ; � Existence d’un Comité de Lutte Anti Tracasserie (CLAT).
o Faiblesses � Eloignement physique entre entité du MAPE ; � Absence de proximité des agents des services du MAPE ; � Insuffisance des équipements de recherche agronomique.
- C – Concertation, synergie, harmonisation, etc. o Forces
� Existences des ONGD ; � Existence de cadres e concertation Public – Privé : CARG, COPROSEM.
o Faiblesses � Manque de coordination avec les autres services techniques (MINIPLAN,
MAPE, MINIDER) ; � Manque de moyens logistiques ; � Déviation de la mission des CARG ; � Manque de synergie entre CARG et COPROSEM ;
o Opportunités � Emergence des OP, CVD, etc.
o Menaces � Absence des textes juridiques régissant la création des CARG et du
COPROSEM
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
148
Groupe 2
- A – Systèmes politico-administratif et économique o Forces
� Attribution des ministères et service spécialisés ; � Compétence des agents et fonctionnaires ; � Code agricole.
o Faiblesses � Manque de motivation ; � Attributions non bien réparties entre MAPE et MINIDER ; � Commercialisation non organisée ; � Revenu agricole faible par habitant ; � Manque de budget agricole ; � Insuffisance de marchés ruraux.
- B – Institutions o Forces
� Mariage société civile et Etat (CARG) ; � Election des membres dans la partie société civile (CARG) ; � Implication du monde rural dans les CARG ; � Organisations paysannes.
o Faiblesses � Insuffisance de moyens pour réunir les membres de CARG ; � Abus de pouvoir des autorités politiques dans les CARG ; � Manque de documents de base (Statuts, RI) chez les OP.
o Opportunités � Cadre de concertation où même un simple paysan peut s’exprimer ;
o Menaces � Risque de bloquer le bon fonctionnement des CARG par les autorités ; � Conflits fonciers (organisations paysannes et fermiers).
- C – Outils de gestion o Forces
� Existence de différents documents comptables ; � Existence d’engagements (Arrêté ministériel et commissions
d’affectation). o Faiblesses
� Inexistence de listings des primes ; � Statistiques agricoles non fiables.
Groupe 3
- A Systèmes politico-administratif et économique o Forces
� Organisation administrative des services agricoles ; � Priorité accordée à l’agriculture ; � Existence d’un Plan agricole dans la province de Bandundu.
o Faiblesses � Absence des lois agricoles ; � Analyse et conception de la situation agricole non participative ; � Tracasseries administratives ;
o Opportunités
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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� Présence des partenaires dans la Province. o Menaces
� Acceptation des programmes non concertés des partenaires ; - B – Institutions
o Forces � Existence des services d’accompagnement de l’Etat, des organisations
communautaires et des privés engagés; � Structuration du monde rural.
o Faiblesses � Manque de planification des actions ; � Disfonctionnement des services et autres structures ; � Chevauchement des attributions des certaines Institutions et services
publics ; � Manque d’appui aux opérateurs agricoles privés.
o Opportunités � Appui des bailleurs au secteur agricole
o Menaces � Tracasserie administratives et policières.
- C – Concertation, synergie, harmonisation, etc. o Forces
� Présence des cadres de concertations (CARG, COPROSEM, etc.) ; o Faiblesses
� Manque de cadre permanent de concertation pour les partenaires internationaux;
� Cadre de concertation dépendant de bailleurs; � Manque d’appropriation des projets par la base.
2. Atelier partie 2 : les pistes d’amélioration :
Groupe 1 : Stratégies et systèmes
- Stratégies : - Appui à l’identification et la structuration des ménages agricoles, P.I., O.P.B.,
O.S.V, etc. - Mettre en place un cadre de concertation inter CTB, inter bailleurs (qui fait quoi et
où ?) ; - Appui à l’élaboration du plan quinquennal par rapport aux aires de développement
agricole de la province de Bandundu : i. Nord de Bandundu : cultures pérennes et pêche ;
ii. Au centre : cultures vivrières ; iii. Au Sud : élevages, haricot, pomme de terre et autre cultures ;
- Relancer les institutions de microfinance et crédit ; - Renforcer les actions de la structure mixte de concertation locale.
- Pour optimiser les systèmes du secteur : - Renforcer la capacité du système de collecte des données statistiques ; - Appuyer la mise en place d’un groupe de suivi des changements climatiques et les
influences sur le calendrier agricole ; - Revisiter le plan agricole et doter la province d’une politique agricole provinciale.
- Dialogue avec les PTF et avec le gouvernement : - Plaidoyer sur les lois devant régir les secteurs agricoles et rural ; - Plaidoyer sur le respect des engagements du gouvernement en matière de budget
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
150
réservé à l’agriculture (10% du budget) ; - Mise en lace d’un système de financement de l’agriculture.
Groupe 2 : Institutions – gouvernements
1) Légitimité – droit de parole : - Financer l’expertise en matière de textes légaux et réglementaires ; - Faire un plaidoyer auprès du gouvernement et autres bailleurs pour demander
l’application des textes légaux ; - Appuyer l’opérationnalité du cadre de concertation du conseil consultatif ; - Appuyer la vulgarisation (information, communication) de tous les textes légaux.
2) Orientation –vision stratégique – direction : - Appuyer la formation sur les outils de planification, budgétisation, etc. - Apporter un appui institutionnel des services étatiques ‘agriculture,
développement rural) ; - Appuyer l’établissement des plans concerté des développements des districts,
territoires, etc. - Appuyer la mise en place des outils de gestion (collecte des données statistiques).
3) Performance –rendement – effectivité – efficience : - Appuyer la formulation et la mise en œuvre des projets porteurs et à caractère
durable ; - Instaurer le système permanent de suivi – évaluation ; - Aider le gouvernement à recruter un personnel de qualité et motivé ; - Appuyer les services en équipements appropriés.
4) Redevabilité – responsabilisation – transparence : - Promouvoir l’esprit d’initiative et de créativité ; - Promouvoir la répartition claire des tâches et des moyens au niveau des services
et institutions du secteur agricole et rural. 5) Equité – impartialité – Etat de droit :
- Appliquer avec justice le droit ; - Appuyer l’instauration d’u véritable Etat de droit (le respect des devoirs, et
obligations mais aussi les droits des agents). 6) Durabilité – préservation du patrimoine :
- Mettre l’accent sur la déclaration de Paris sur le « transfert des connaissances » ; - Définir clairement l’après projet ; - Mettre en place les outils pour renforcer la technicité, l’expérience et la
compétence des cadres locaux.
Groupe 3 : Institutions privées, associatives, PTF, communautaires, etc.
1) Structuration du monde rural (CARG, CDV, OP …) : - Apporter des appuis matériels, techniques et financiers aux cadres de
concertation existantes, aux structures d’accompagnement et aux structures de base ;
2) Harmonisation et alignement (sur les stratégies et approches de l’Etat/provinces) : - Faciliter la mise en place des cadres de concertation permanents entre bailleurs et
le gouvernement provincial ; - Accompagner la mise en œuvre de la politique agricole établie.
3) Relations entre acteurs gouvernementaux et autres parties prenantes : - Accompagner le gouvernement à structurer sa politique des taxes afin de
permettre une bonne évolution de petits producteurs agricoles et ruraux ; - Orienter le paiement des taxes vers un guichet unique.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
151
4) Bonne gouvernance au sein de nos propres associations : - En matière de légitimité, renforcer la tenue des assemblées générales ; - Apporter un appui technique aux associations.
Après la restitution des pistes d’amélioration présentée par le dernier groupe de travail, le
Consultant international a remercié tous les délégués pour leur participation assidue à cet atelier
d’analyse sur la gouvernance du secteur de l’agriculture tenu à Kikwit et dont les travaux furent
clôturés à 16 heures.
Liste des présences
Numéro Noms, post-noms et
prénoms
Structures Fonctions
1 Impiti Kayamba Denis CRONGD/Bandundu Secrétaire Exécutif
2 Musasa Mondo Plan/Kikwit Chef de bureau
3 Itumba Kipulu Luiz Ferme agricole « La
Volonté »
Administrateur propriétaire
4 Manianga Robert COPEMECO/Kikwit Secrétaire exécutif
5 By-Muke Romain AIPE Animateur
6 Lipepe Boniface Délégué chef ASS/Kikwit Inspecteur semencier
7 Kifoto – Panzi Espérant AIPE Assistant technologie
8 Kusunieka Alphonsine CARG/Kikwit Coordinatrice Adjointe
9 Tiarina Jacques CARG/Kwilu Coordonateur Adjoint
10 Makombo Kayembe
Aimé
CTB/ASS Expert semencier
11 Mawonda Mbala-
Mbonga
Développement
Rural/Kikwit
Chef de bureau
12 Pere – Pere Kisinga Environnement/Kwilu Chef de bureau
13 Mawika Jean Octave CARG/Bulungu Coordonnateur
14 Muya Fidèle CTB/PAIDECO/Kikwit Conseillère développement
économique local
15 Falanga Khandula Jean
E.
COPROSEM Vice-président
16 Ndombe Kashita Joseph Plan/Kwilu Chef de bureau
17 Mitere Tandel Félicien Inspection MAPE/Kwilu Inspecteur de district MAPE
18 Biba Nono Kambembo Inspection MAPE/Bulungu Inspecteur de territoire MAPE
19 Kwenge Alain CTB/PREPICO Ingénieur résident entretien
20 Mboma Didier ISCO/PAB Responsable innovation
technique /Kwilu
21 Mwanga Fernand PARSAR/Bandundu Encadreur
22 Nki Azil Makiong Jean
Bavon
Inspection MAPE/Kikwit Inspecteur urbain MAPE
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
152
9.5.2. ATELIER POUR LE DISTRICT DE LA TSHOPO – TENU A KISANGANI, LE 16 MARS 2011
Le 16 mars 2011, s’est tenu à Kisangani, Province Orientale (RDC), dans la salle de réunion de Palm
Beach Hôtel, l’atelier d’analyse dans le cadre de l’étude sur l’analyse de la gouvernance du secteur
de l’agriculture en RDC, réalisée pour le compte de la CTB.
Cet atelier a été organisé grâce au concours financier et technique de PAIDECO/CTB Kisangani,
agissant pour compte de la représentation de la CTB/Kinshasa.
Objectif de l’atelier
En conformité avec la méthodologie de l’étude définie par le Consultant ACE Europe, l’atelier avait
pour objectif d’amener les participants à :
(i) Une meilleure compréhension des dynamiques et blocages en matière de gouvernance du secteur de l’agriculture par le biais d’une analyse SWOT aux trois niveaux suivants : - Systèmes politico-administratif et économique ; - Différentes institutions et organisations ; - Concertation, synergie, harmonisation, etc.
(ii) La formulation d’une proposition concertée de stratégies et actions d’amélioration aux trois niveaux ci-après : - Stratégies et systèmes ; - Institutions – gouvernement ; - Institutions privées, associatives, PTF, communautaires, etc.
Participants
Ont pris part à cet atelier 18 délégués des différents horizons suivants :
- Les représentants des Institutions publiques provinciales (Agriculture, Développement rural, Environnement, Plan) ;
- Les représentants des bailleurs opérant dans la Province Orientale et installés à Kisangani (PAIDECO, FAO, LWF, PRAPO) ;
- Les représentants des ONG et autres acteurs non étatiques (CRONGD, BDD, CSDFC, ACET, ASPEWALU).
La liste des présences est jointe à la fin du PV.
Animateurs de l’atelier
L’atelier a été animé par :
- Monsieur Stef LAMBRECHT, consultant international, ACE Europe ; - Monsieur KAYEMBE BUTAMBA Joseph, consultant national, ACE Europe ; - Monsieur KOMBOZI Gabriel, Directeur SENAQUA - MAPE/Kinshasa.
Déroulement de l’atelier
L’atelier a été placé sous la présidence de Monsieur le Ministre provincial de l’Agriculture qui a été
représenté par son Conseiller juridique. En raison de la distribution tardive des invitations, les
travaux ont démarré à 10h15’, au lieu de 09h initialement prévu, et se sont terminés à 16h00’. Ils
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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ont été ouverts et clôturés officiellement respectivement par Messieurs l’Inspecteur provincial du
MAPE ad intérim et le Conseiller juridique de Monsieur le Ministre provincial de l’Agriculture.
Après un tour de table dédié à la présentation des participants et un bref mot d’introduction du
Directeur KOMBOZI, les travaux de l’atelier ont commencé par la mise en contexte et l’exposé sur
l’atelier d’analyse présentés par le Consultant international. Cette présentation a été appuyée par
la projection des diapositives Power Point qui avaient été préparées à cet effet.
Les participants ont été informés des éléments essentiels sur : le Programme Indicatif de
Coopération belgo-congolaise (PIC 2010-2013), le Programme de relance agricole, l’étude de la
gouvernance du secteur de l’agriculture en RDC et les résultats attendus de cette étude.
Ils ont reçu ensuite des précisions utiles sur les objectifs de l’atelier et le déroulement de celui-ci
qui comporte deux parties : l’atelier partie 1 consacré à l’analyse SWOT et l’atelier partie 2 réservé
à la formulation des pistes d’amélioration.
Pour les deux ateliers, les participants ont été repartis en trois groupes comme suit :
Groupe 1 : Stratégies et systèmes ;
Groupe 2 : Institutions – gouvernements
Groupe 3 : institutions privées, associatives, PTF, communautaires…
Chaque groupe devrait procéder :
1) à l’analyse SWOT (une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces) de sa composante
à chacun des trois niveaux suivants :
- Systèmes politico-administratif et économique ; - Différentes institutions et organisations ; - Concertation, synergie, harmonisation, etc.
2) et formuler lors de l’atelier partie 2 des pistes d’amélioration en rapport avec cette analyse.
Sur la base du support écrit reprenant l’exposé enrichi des exemples sur l’analyse attendue et
avec l’appui des animateurs à raison d’un animateur par groupe, les participants ont procédé à
l’analyse SWOT de 10h45’ à 13h30’, avec une pause de 13h30’ à 14h15’, et à la formulation des
pistes d’amélioration de 14h15’ à 16h00’. Avant la fin de chaque période impartie, tout groupe a eu
5 minutes pour restituer à la plénière, sans débats, les résultats de ses analyses qui ont été
consignés par écrit.
Pour des raisons évidentes, le temps d’analyse a été écourté pour permettre aux participants de
s’atteler aux éléments essentiels et ne pas procéder à une analyse complète et exhaustive du
sujet.
Les résultats de l’atelier
Au terme de ces travaux d’analyse SWOT et de formulation des pistes d’amélioration, l’atelier
propose les résultats suivants.
1. Atelier partie 1 : l’analyse SWOT :
Groupe 1 : stratégies et systèmes
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ACE Europe - Rapport final – version définitive
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- 1 Systèmes politico-administratif et économique o Forces
� Bonne structuration du ministère de l’Agriculture du sommet à la base justifiée par :
• La maîtrise des attributions par les cadres et agents dans la structure ;
• L’existence d’un organigramme détaillé à tous les niveaux ; • L’existence des documents (textes, lois, règlements pour la
gestion, PAP, etc.) � Existence de la réglementation économique : budget, financement des
projets et programmes provinciaux, nationaux, bilatéraux et multilatéraux, lois, arrêtés ministériels, etc.
� Signatures de différents accords de coopérations bilatérales avec les bailleurs de fonds pour le développement de l’agriculture et promulgation de la loi budgétaire dans laquelle se retrouve la par de l’agriculture.
o Faiblesses � Disparité et sous qualification dans les affectations des cadres et agents à
tous les niveaux (insuffisance au niveau de la base et pléthore en province) ;
� Conflits de compétence entre ministères parallèles (Agriculture, Développement rural, Environnement) ;
� Conflits de compétence entre le Ministère provincial de l’Agriculture et l’inspection provinciale de l’Agriculture ;
� Très faible budget alloué à l’Agriculture et non exécutoire (au plan national) ;
� Non respect des engagements mutuels des contractants (bailleurs de fonds et gouvernement).
- 2 Mécanisme de concertation, synergie, harmonisation, etc. o Forces
� Existences de structuration des associations paysannes (dynamique communautaire) : CARG, ILD, CLD, ONGD, OPP, OPA, GP, CVD, OP, etc. ;
o Faiblesses � Absence de synergie, d’harmonisation et de concertation entre les
structures. o Opportunités
� Province à vocation agricole ; � Existence des ressources humaines ; � Possibilités d’accès entre les bassins de production et les centres de
consommation (routes, voies fluviales et ferroviaires, aéroport, etc.) ; � Existences des institutions de recherche et de formation des cadres du
secteur agricole (IFA, ISEA, INERA, Faculté des sciences) ; � Existence des services des opérateurs agricoles, ONG internationales et
nationales, coopératives, associations. o Menaces
� Vieillissement du personnel ; � Chevauchement et duplication des attributions et actions entre les
services ; � Désengagement des autorités administratives et politiques (impunité,
manque de suivi et autres antivaleurs.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
155
Groupe 2 : institutions - gouvernements
o Forces � Ressources humaines expérimentées ; � Présence des agents auprès de la base ; � Existence des infrastructures (bâtiments).
o Faiblesses � Vieillissement du personnel ; � Vétusté des infrastructures ; � Insuffisance des équipements et obsolescence des matériels de bureau ; � Irrégularité des agents ; � Irrégularité des transmissions des rapports périodiques ; � Absence de plan d’action, de budget ; � Manque de coordination et d’intégration des programmes de
développement entre les partenaires ; � Non respect des cadres organiques.
o Opportunités � Reforme des ministères ; � Existence des textes légaux ; � Présence de bailleurs de fonds (FAO, CICR, PRAPO, etc.).
o Menaces � Absence de frais de fonctionnement ; � Manque de mobilité des agents ; � Salaires insuffisants ; � Primes non motivantes ; � Absence d’avantages sociaux ; � Non paiement des nouvelles unités ; � Carence d’information sur les cadres organiques et les attributions des
institutions ; � Cadres organiques non adaptés aux réalités des institutions ; � Irrégularité des paies ; � Non transparence dans le système de paie ; � Insuffisances de renforcement des capacités des agents ;
Groupe 3 : Institutions privées, associatives, PTF, communautaires, etc. :
- 1) La gouvernance des acteurs non étatiques o Forces
� L’Etat accorde la liberté aux ONG et associations d’exercer librement leurs activités conformément aux lois de la République ;
� La sécurité assurée dans le district de la Tshopo ; � L’implication de l’Etat dans les activités des ONG sur terrain.
o Faiblesses � Démotivation des agents de l’Etat due à une faible et irrégulière
rémunération avec comme conséquences : • Les tracasseries (multiplicité des taxes, etc.) ; • La mauvaise gouvernance ; • Des détournements des deniers publics ;
� Tracasseries policières ;
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� Malgré l’implication de l’Etat en matière de sécurité et de liberté, les ONG et associations sont abandonnées à elles-mêmes.
o Opportunités � La Loi 004/2001 qui gère les ASBL. ; � Les ressources foncières, humaines et financières disponibles ; � Enthousiasme de la population cible (communautés de base).
o Menaces � Lenteur dans le financement par les bailleurs ; � Inadaptation des approches.
- 2) Mécanisme de mise en synergie, harmonisation, etc. o Forces
� Gestion fiable et efficace ; � Collaboration parfaite entre les membres ; � Compétence du personnel des ONG et associations ; � Conscience professionnelle des animateurs ; � Rapportage assuré.
o Faiblesses � Chevauchement des activités sur terrain ; � Plusieurs approches différentes/divergentes (souvent taillées par les
bailleurs). o Opportunités
� Disponibilité des ressources humaines et financières. o Menaces
� Retard des financements par rapport aux chronogrammes des activités ; � Non respect des accords entre les bailleurs et les ONG.
2. Atelier partie 2 : les pistes d’amélioration :
Groupe 1 : Stratégies et systèmes
- Faire un plaidoyer auprès du gouvernement central pour la mise à la retraite et le rajeunissement du personnel administratif de l’Etat ainsi que des rémunérations conséquentes ;
- La mise en place d’un cadre permanent de concertation interministérielle tant au niveau provincial que national ;
- Appui institutionnel au secteur étatique et privé en matériel et équipement ; - Appui au processus de la décentralisation ; - Plaidoyer auprès du gouvernement pour un budget conséquent à allouer à l’agriculture et
l’accompagner dans son exécution ; - Soutenir la mise en place d’une caisse de solidarité pour le crédit agricole ; - Restructuration et opérationnalisation du CARG ; - Faire un plaidoyer pour la promulgation et la vulgarisation du code agricole ; - Appuyer la vulgarisation de la foncière ; - Mettre en place des greniers communautaires et doter les futures ETD des machines de
transformation des produits agricoles.
Groupe 2 : Institutions – gouvernements
1) Légitimité – droit de parole : que le programme belge : a. Accompagne les ministères de l’Agriculture et Développement rural à harmoniser
les cadres organiques et attributions et à disponibiliser les textes légaux à tous les niveaux.
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2) Orientation –vision stratégique – direction : que le programme belge : - Aide le ministère de l’Agriculture à mettre en place un plan de développement ; - Appuie la mise en place des outils de planification et de gestion comptable et
financière de districts et territoires. 3) Performance –rendement – effectivité – efficience :
- Apporter un appui institutionnel pour : • Le renforcement des capacités managériales des responsables ; • L’amélioration des matériels roulants et moyens financiers ; • L’assainissement du personnel en partenariat avec le gouvernement et les
autres bailleurs. 4) Redevabilité – responsabilisation – transparence :
- La mise en place d’un système de contrôle performant. 5) Equité – impartialité – Etat de droit :
- 6) Durabilité – préservation du patrimoine :
- Apporter un appui en matière de construction, réhabilitation et maintenance des bâtiments.
Groupe 3 : Institutions privées, associatives, PTF, communautaires, etc.
1) Structuration du monde rural (CARG, CDV, OP …) : - Que la CTB apporte un appui technique et financier à la restructuration du monde
rural à travers les ONG et ONGD locales sous la supervision de l’Etat ; - Que la CTB mette à la disposition des ONG sélectionnées l’expérience acquise en
matière de la restructuration du monde rural. 2) Harmonisation et alignement (sur les stratégies et approches de l’Etat/provinces) :
- Que la CTB appui l’Etat dans l’élaboration d’une ligne de conduite visant l’harmonisation des stratégies et approches de développement dans le monde rural.
3) Relations entre acteurs gouvernementaux et autres parties prenantes : - Que la CTB fasse un plaidoyer auprès de l’Etat congolais en faveur de l’adoption et
la vulgarisation du Code agricole en partenariat avec les ONG et ONGD. 4) Bonne gouvernance au sein de nos propres associations :
- Que la CTB fasse un plaidoyer auprès de l’Etat pour faciliter l’obtention des documents juridiques des associations ;
- Que la CTB encourage les ONGD à améliorer la gouvernance interne, à pérenniser les activités sur terrain et à orienter leurs actions/projets vers l’auto-prise en charge.
Après la restitution des pistes d’amélioration présentée par le dernier groupe de travail, le
Consultant international a remercié tous les délégués pour leur participation assidue à cet atelier
d’analyse sur la gouvernance du secteur de l’agriculture tenu à Kisangani et dont les travaux
furent clôturés à 16 heures.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
158
Liste des présences
Numéro Noms, post-noms et
prénoms
Structures Fonctions
1 Kutukwenda Victoire CTB/PAIDECO Tshopo Conseiller développement
économique local
2 Shamba Division provinciale du Plan Chef de bureau
3 Buledi Liliane SENASEM Responsable Administratif
et Financier
4 Mitoko Rider CRONGD Chargé de programme
5 Mateso Aliézer Division provinciale du
développement rural
Chef de bureau des Services
généraux
6 Lokadi Bonaventure FAO/Coopération Technique
Régionale (TCEO)
Chef de sous-bureau
7 Abbé Kebika Pascal BDD/Kisangani Animateur
8 Kakeu Jean Benoit UPD/Kisangani
9 Nyalu Agnès GAVANAT Présidente
10 Azama Natifa CSDFC Chef de programme
11 Ngoy Falay Marcel LWF Project manager
LWF/Kubagu
12 Lokake Osumaka SENAQUA/P.O. Coordonnateur Provincial
13 Losimba Lo Likoke PRAPO Chef d’antenne
14 Mongadjolo Monga Coordination provinciale de
l’environnement
Chef de bureau de
conservation de la nature
15 Likombe Freddy Ministère provincial de
l’Agriculture
Conseiller juridique
16 Bokana Christophe SENASEM/Inspection
provinciale MAPE
Inspecteur provincial ai
MAPE et Coordonateur du
SENASEM
17 Koimo Bouwetombo ACET Président
18 Isaotua Léonard ASPEWALU/Association des
pécheurs de la Province
Orientale
Président ASPEWALU et
représentant des pêcheurs
de la P.O.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
159
9.5.3. ATELIER POUR LE SUD DE LA PROVINCE DU MANIEMA – TENU A KASONGO, LE 25 AVRIL
2011
Le 25 avril 2011, s’est tenu à Kasongo, Province de Maniema (RDC), dans la salle de réunion de
Maman ROSANA, paroisse Ngene, l’atelier d’analyse dans le cadre de l’étude sur l’analyse de la
gouvernance du secteur de l’agriculture en RDC financée par la CTB.
Cet atelier a été organisé grâce au concours financier et technique de PREPICO/CTB-Kasongo,
agissant pour compte de la représentation de la CTB/Kinshasa.
Objectif de l’atelier
En conformité avec la méthodologie de l’étude définie par le Consultant ACE - Europe, l’atelier
avait pour objectif d’amener les participants à :
(i) Une meilleure compréhension des dynamiques et blocages en matière de gouvernance du secteur de l’agriculture par le biais d’une analyse SWOT à trois niveaux suivants : - Systèmes politico-administratif et économique ; - Différentes institutions et organisations ; - Concertation, synergie, harmonisation, etc.
(ii) La formulation d’une proposition concertée de stratégies et actions d’amélioration à trois niveaux ci-après : - Stratégies et systèmes ; - Institutions – gouvernement ; - Institutions privées, associatives, PTF, communautaires, etc.
Participants
Ont pris part à cet atelier 27 délégués des différents horizons suivants :
- Les représentants des Institutions publiques du territoire de Kasongo (Agriculture, Développement rural, Environnement) ;
- Les représentants de la société civile et de confession religieuse. - Les représentants des ONG et associations.
La liste des présences est donnée à la fin de ce PV.
Animateurs de l’atelier
L’atelier a été animé par :
- Monsieur KAYEMBE BUTAMBA Joseph, consultant national, ACE – Europe ; - Monsieur NZAJI Benoit, Coordonnateur adjoint, MAPE/Kinshasa.
Déroulement de l’atelier
L’atelier a été placé sous la présidence de Monsieur le l’Administrateur du Territoire de Kasongo.
Il s’est déroulé de 9h00 à 18h10. Monsieur l’Administrateur du Territoire ai a ouvert et clôturé
officiellement les travaux de l’atelier.
Les travaux se sont déroulés comme suit :
- Mot de bienvenue présentation du programme par l’inspecteur du territoire du MAPE.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
160
- Ouverture officielle de l’atelier par Monsieur l’Administrateur du Territoire ;
- Mot d’introduction du Coordonnateur adjoint du SNV.
- Présentation des participants ;
- Introduction de l’atelier par le Consultant national.
Dans son mot d’ouverture, l’Administrateur du Territoire a insisté sur l’importance de la
décentralisation comme mode de développement des entités locales, le rôle du CARG comme
cadre de concertation locale et l’opportunité de l’atelier pour les participants et les Associations
de participer à la mise en oeuvre du PIC.
Après un bref mot d’introduction du Coordonnateur adjoint du SVV, et un tour de table dédié à la
présentation des participants, les travaux de l’atelier ont commencé par la mise en contexte et
l’exposé sur l’atelier d’analyse présentés par le Consultant national. Cette présentation a été
appuyée par la projection des diapositives Power Point qui avaient été préparées à cet effet.
Compte tenu du niveau de certains participants, le support écrit des dites diapositives a été
disponiisé à chaque assistant.
Les participants ont été informés des éléments essentiels sur : le Programme Indicatif de
Coopération belgo-congolaise (PIC 2010-2013), le Programme de relance agricole, le concept de
« gouvernance », l’étude de la gouvernance du secteur de l’agriculture en RDC et les résultats
attendus de cette étude.
Ils ont reçu ensuite des précisions utiles sur les objectifs de l’atelier et le déroulement de celui-ci
qui comporte deux parties : l’atelier partie 1 consacré à l’analyse SWOT et l’atelier partie 2 réservé
à la formulation des pistes d’amélioration.
Pour les travaux proprement-dits, les participants ont été repartis en trois groupes. Lors de
l’analyse SWOT, chaque groupe a procédé à une analyse des forces, faiblesses, opportunités et
menaces à chacun des trois niveaux suivants :
- Groupe 1 : Systèmes politico-administratif et économique ; - Groupe 2 : Différentes institutions et organisations ; - Groupe 3 : Concertation, synergie, harmonisation, etc.
Pour l’atelier partie 2, pistes d’amélioration, chaque groupe devrait formuler des pistes
d’amélioration propres au cadre qui lui avait été attribué comme suit :
- Groupe 1 : pistes d’amélioration au niveau des stratégies et systèmes ; - Groupe 2 : pistes d’amélioration au niveau des Institutions – gouvernements ; - Groupe 3 : pistes d’amélioration au niveau des institutions privées, associatives, PTF,
communautaires, etc.
Sur la base du support écrit reprenant l’exposé enrichi des exemples sur l’analyse attendue et
avec l’appui des animateurs, les participants ont procédé à l’analyse SWOT de 10h50 à 14h00. Une
pause déjeuner est intervenue de 14h00 à 14h45. La reprise des travaux a été consacrée à la
restitution, groupe par groupe, suivie des débats et de la validation par la plénière.
L’atelier partie 2 s’est poursuivie de 16h15 à 18h10 minutes. Les pistes d’amélioration proposées
ont également été restituées à la plénière pour débats et validation.
Pour manifester l’importance qu’il attache à l’atelier, l’Administrateur du Territoire a assisté à la
dernière restitution de l’atelier 1 et à tous les travaux de l’atelier 2.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
161
Pour des raisons évidentes, le temps d’analyse a été écourté pour permettre aux participants de
s’atteler aux éléments essentiels et ne pas procéder à une analyse complète et exhaustive du
sujet. Mais en tenant compte du niveau de quelques participants, beaucoup de temps a été
consacré aux travaux de l’analyse SWOT, ce qui a facilité la formulation des pistes d’amélioration.
Les résultats de l’atelier
Au terme de ses travaux d’analyse SWOT et de formulation des pistes d’amélioration, l’atelier
propose les résultats suivants.
1. Atelier partie 1 : l’analyse SWOT :
Groupe 1 : Systèmes politico-administratif et économique
o Forces � Présence des textes qui clarifient les tâches de différents services de
tutelle ; � Existence d’un édit provincial sur le secteur agricole.
o Faiblesses � Le slogan agriculture priorité des priorités n’a pas été mis en œuvre ; � Faiblesse dans la réglementation des financements des bailleurs de fonds ; � La loi semencière n’est pas encore votée par l’Assemblée Nationale ni
promulguée par le chef d’Etat ; � La non vulgarisation des lois phytosanitaires.
o Opportunités � Présence d’une note de politique agricole et de développement rural ; � Disponibilité immense des terres arables ; � Une loi semencière en cours d’élaboration.
o Menaces � Non respect de critères d’affectation du personnel des services publics de
l’Etat ; � Accord de partenariat avec le gouvernement central qui ne prend pas en
compte les réalités /besoins de la base ; � Non respect de la législation relative à la gestion durable de
l’environnement (Code forestière) ; � Violation des textes régissant les attributions aux différents niveaux par la
hiérarchie et par les politiciens.
Groupe 2 : Institutions et Organisations
o 1. Forces o a. Institutions
� Présence du personnel qualifié à la tête des services publics (Environnement, Développement rural, MAPE) ;
� Institutions opérationnelles ; � Collaboration avec les organisations et d’autres acteurs.
o b. Organisations � Prise de conscience pour l’autoprise en charge ; � Dynamisme et volontariat des dirigeants et membres des organisations ; � Opérationnalité des associations sur le terrain ; � Existence des structures d’encadrement des populations rurales ; � Existence d’une dynamique communautaire ; � Collaboration avec les institutions, organisations et d’autres acteurs de
développement.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
162
- 2. Faiblesses o a. Institutions
� Mauvais encadrement du personnel ; � Manque des bureaux ; � Sous qualification de certains agents ; � Démotivation des agents ; � Manque d’appui logistique pour la supervision des activités sur terrain
(véhicules, motos, vélos, …) ; � Non accès aux nouvelles technologies de l’information et communication ; � Problèmes d’infrastructure des services ; � Faible motivation et absence de recyclage des agents des services publics.
o b. Organisations � Précarité financière ; � Manque d’appui logistique ; � Insuffisance de formation ; � Non accès aux nouvelles technologies d’information et de
communication ; � Faible collaboration avec les services de tutelle et d’autres organismes
locaux ; � Insuffisance des moyens financiers et techniques ; � Insuffisance des semences améliorées et matériels de reproduction ; � Insuffisance institutionnelle (gestion et planification) ; � Difficulté d’approvisionnement en semences améliorées ; � Difficulté d’écoulement et de transformation des produits agricoles ; � Insuffisance d’outils aratoires ; � Manque des produits phytosanitaires.
- 3. Opportunités o Institutions et organisation
� Présence des ressources humaines en différents domaines au niveau local ; � Arrivée de PIC à Kasongo ; � Présence des organismes internationaux ; � Présences des messageries financières (Soficom, Malu) ; � Présence d’un aéroport et de deux (2) aérodromes ; � Ouverture vers d’autres provinces de consommation des produits
agricoles ; � Présence d’une radio communautaire à Kasongo ; � Présence des vastes savanes pouvant donner accès à la mécanisation de
l’agriculture ; � Présence de CARG dans le Territoire de Kasongo.
- 4. Menaces � Enclavement du Territoire de Kasongo ; � Absence d’électricité ; � Absence des institutions financières (IMF) ; � Perturbation climatique ; � Conflit des terres et de pouvoir ; � Faible encadrement des écoles techniques agricole ; � Bas pris des produits agricoles ; � Non effectivité de la décentralisation ; � Pas de banques et institutions de micro-finance ; � Récupération politique des projets d’intérêt communautaire ; � Non réhabilitation des pistes d’intérêt national, provincial et voies ferriées.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
163
Groupe 3 : Concertation, synergie, harmonisation
o Forces � Présence du CARG dans le milieu ; � Mise en place du dynamisme syndicale ; � Existence d’une structure de coordination de la société civile dans le
Territoire de Kasongo ; � Engagement des associations de travailler avec les institutions et les
bailleurs ; � Présence des ONG locales membres des structures provinciales telles que
CRONG – Maniema. o Faiblesses
� Non application par les services publics du plan d’action défini par le CARG;
� Suspension des réunions inter-agences ; � Insuffisance des moyens financiers et techniques pour mener à bien la
politique de la structuration du monde rural (organisations paysannes) ; � Esprit opportuniste de certaines associations.
o Opportunités � Présence des ONG internationales dans le milieu ; � Présence des cadres dans les domaines spécifiques.
o Menaces � Disfonctionnement du CARG après le départ des ONG internationales ; � Philosophie mal définie par les ONG internationales ou non respect du
protocole entre les ONG internationales et locales pour la pérennisation des activités ;
� Récupération politicienne des associations avec phénomènes « fondation, les amis de… ».
2. Atelier partie 2 : Pistes d’amélioration :
Groupe 1 : Systèmes politico-administratif et économique
- Pistes d’amélioration stratégie du système
Fort de l’expérience des interventions de la coopération belge dans le secteur agricole, le
Territoire de Kasongo fait foi à la relance de l’agriculture à travers le PIC. A titre illustratif, le
paysannat initié à l’époque coloniale a donné des bons résultats en faveur du paysan.
Vers les années 1980, la coopération Belge a appuyé la commercialisation de produits vivriers
(filière maïs et riz) avec PAC (Programme d’Actions Complémentaires à la Culture du Coton) dirigé
par Monsieur Dubois ainsi que la relance du centre semencier de Kisamba avec Monsieur Host.
Pour améliorer le système, le groupe 1 suggère :
a. Que la CTB fasse plaidoyer politique auprès du gouvernement pour :
- Faire de l’agriculture une vraie priorité des priorités et un vrai moteur de développement en :
• Votant et vulgarisation le code agricole, ses mesures d’application, les lois (semencières par exemple), les instructions… ;
• Dotant le pays d’un plan agricole quinquennal.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
164
- Voter des lois claires et précises sur l’affectation des financements des bailleurs et en assurer l’exécution et le suivi ;
- Faire appliquer strictement les textes légaux sans interférence ; - Que le recrutement du personnel des services publics de l’Etat soit ouvert au
grand public et soumis au critères d’instruction, d’expérience et de compétence personnelle. Privilégier le principe « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
b. Au PIC :
- De renforcer les capacités de réalisation du système, d’une part et, d’autre part, accompagner les acteurs non étatiques impliqués dans le projet par une formation permanente, un équipement adéquat et une évaluation périodique ;
- D’appuyer le cadre de concertation déjà existant (CARG) pour son fonctionnement réel ;
- D’appuyer les activités de vulgarisation des textes légaux par les acteurs non étatiques.
- Message clé : - Collaboration étroite, complémentarité et transparente dans l’exécution des
projets entre bailleurs de fonds œuvrant dans un bassin agricole (entre eux) et avec les bénéficiaires au respect strict des textes légaux ;
- Pour une bonne gouvernance dans le secteur agricole, le Gouvernement doit mettre effectivement en place la décentralisation comme mode de gestion des ETD et dépolitiser les affectations du personnel en même temps que les orientations des fonds disponibilisés par les bailleurs.
Groupe 2 Pistes d’amélioration des Institutions et Gouvernement
Pour permettre aux institutions publiques de jouer pleinement leur rôle dans le cadre du PIC 2010-
2013, nous proposons les pistes d’améliorations ci-après :
- La motivation des agents par l’octroi des primes conséquentes ; - Apport d’un appui institutionnel et logistique ; - Doter les institutions des infrastructures et des équipements techniques
conséquents ; - Financement des ateliers de formation et de renforcement des capacités des
institutions et organisations dans les ETD.
Que la coopération Belge fasse le plaidoyer auprès du gouvernement pour :
- La disponibilisation des lois en souffrance ; - L’actualisation des instructions pour le respect des attributions ; - Suspendre la récupération politicienne des actions de développement.
Auprès d’autres bailleurs pour:
- Le respect des institutions techniques à la base ; - La définition de la philosophie facilitant la pérennisation et la durabilité des actions
avec implication du début à la fin des institutions publiques.
Groupe 3 : Pistes d’amélioration des organisations
Recommandations
1) Structuration du monde rural : - Renforcer les capacités techniques et financières du CARG dans le souci de faire du
CARG un véritable cadre de concertation local et le faire ainsi échapper à toute
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
165
forme de récupération politicienne ; - Appui conséquent pour la structuration des organisations locales (ONG,
associations et OP) ; - Appui à la mise en place des CDV et leur formation à travers tous les villages du
Territoire de Kasongo. 2) Harmonisation :
a. Responsabiliser les organisations locales lors de la mise en œuvre des activités sur terrain ;
b. Faciliter, de façon permanente, la concertation entre bailleurs et organisations locales.
3) Relations : a. Appuyer techniquement et financièrement les écoles de technique agricole du
Territoire de Kasongo. 4) Gouvernance :
a. Formations des organisations locales en management ; b. Appui technique et financier conséquent aux organisations locales ; c. Réhabiliter les infrastructures agricoles de base et faciliter l’implantation des
unités de transformation des produits agricoles ; d. Faciliter la création des IMF ; e. Appui technique et financier à la radio communautaire locale ; f. Electrifier le Territoire de Kasongo.
LISTE DES PARTICIPANTS
N° Nom et post-nom Structure et dénomination Sigle Fonction
01 ABIBU NDARABU
Alphonse
UNION PAYSANNE POUR LE
PROGRES DE PANGI, KAILO,
KASONGO, KABAMBARE (UPKA)
UPKA Chef d’antenne
SUD-MNA
02 Ir. MUHOYA
NGOMBE
Bienvenu
ASSOCIATION DES ELEVEURS ET
AGRICULTEUR POUR LA
SECURITE ALIMENTAIRE A
MANIEMA
ASSESAS Agronome
03 Abbé TATA
PONTIEN
Eglise catholique Prêtre
04 RAMAZANI
Michel
RADIO SAUTI YAMKAAJI /KASG Journaliste
05 TARATIBU
Jérôme
GROUPE D’ELEVEURS ET
EDUCATEURS SANITAIRES
GREESA Chargé de
programme
06 MUKALI YUMA MANIEMA DEVELOPPEMENT MADEV Secrétaire
07 MOMAT NGOY
Jean
ASSOCIATION PAYSANNE POUR
LE DEVELOPPEMENT DE KIESHI
A.P.D/KIESHI Coordonnateur
08 ISSA RAMAZANI
MWAMBUTSA
GROUPE MUDILOWA MALEMBA Chargé
logistique
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
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09 LOMAMI
KITENGE
KASONGO MOENDELEO KAM Chargé de
l’agriculture
10 AZIZA ISSIAKA FEMMES CONGOLAISES
MUSULMANE POUR LE
DEVELOPEMENT DU MANIEMA
FECOMUDEMA Coordonatrice
11 AIMEE-RITE
AMNAZO
MWANA DAMU MWENYE
BUSARA
MMB Coordonatrice
12 ABEDI ZAKUANI SOLIDARITE POUR LA LIBERTE DE
DEVELOPPEMENT SOLIDE
SOLID Superviseur
13 NDARABU BIN
DJUMA
COOPERATIVE PAYSANNE
AGRICOLE PECHE ET ELEVAGE
Président du
conseil
d’administration
14 RAMAZANI
DAVID
CARITAS DEVELOP /DIOCESE
KASONGO
Directeur BDD
15 ALY IBN IDI
W’ALIMASI
VOLONTAIRES POUR LES
ECOSYSTEMES RECYCLES
TOUJOURS
VERT asbl Président du
conseil
d’administration
16 AGATHE MUGENI MAMA AMKA Présidente du
C.A
17 KALUMBI
YAHAYA J.P
PRES /FEC KASONGO Président
18 SAFI RAMAZANI
Thérèse
SOCIETE CIVILE DU MANIEMA SOCIMA Présidente
19 KALUME
MUKIDJE Adrien
DEVELOPPEMENT RURAL Inspecteur T.
20 NGOY ABEYI SUPERVISEUR ENVIRONNEMENT Superviseur
21 MODESTE
SHABANI
COOPERATIVE PAYSANNE DE
PRODUCTION AGRICOLE ET
ARTISANALE POUR LE
DEVELOPPEMENT DU MANIEMA
COOPEDEM
asbl
Coordonateur
22 TABUS AMNAZO
Victoire
CORDONATRICE AMBWEBU Coordonatrice
23 DADAH TABANI UNION PAYSANNE DE LUTTE
CONTRE La PAUVRETE AU
MANIEMA
U.P.L.P Coordonatrice
24 ARUNA AKIDA
ARMOUS
GROUPE D’ETUDES D’ACTIONS
ISLAMIQUES POUR LE
GREAID Coordonateur
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ACE Europe - Rapport final – version définitive
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DEVELOPPEMENT
25 KALONDA
JAQUELINE
UWAKI MANIEMA Membre
26 OZAKA EHAZA ITAPEL /KASONGO Inspecteur
agricole
27 HERADI SUDI
MUTANGALA
ALLIANCE PAYSANNE DU
MANIEMA
ALLIPAM Chargé des
finances et
administration
28 SYNDICAT PAYSAN DE KASONGO SYNPA Président
9.5.4. ATELIER POUR LA PROVINCE DU KASAÏ ORIENTAL– TENU A MBUJI-MAYI, LE 11 MAI 2011
Le 11 mai 2011, s’est tenu à Mbuji Mayi, Province du Kasaï Oriental (RDC), dans la salle polyvalente
du Caritas développement, l’atelier d’analyse dans le cadre de l’étude sur l’analyse de la
gouvernance du secteur de l’agriculture en RDC financée par la CTB.
Cet atelier a été organisé grâce au concours financier et technique du Projet EAU/CTB Mbuji Mayi,
agissant pour compte de la représentation de la CTB/Kinshasa.
Objectif de l’atelier
En conformité avec la méthodologie de l’étude définie par le Consultant ACE EUROPE, l’atelier
avait pour objectif d’amener les participants à :
(i) Une meilleure compréhension des dynamiques et blocages en matière de gouvernance du secteur de l’agriculture par le biais d’une analyse SWOT à trois niveaux suivants : - Systèmes politico-administratif et économique ; - Différentes institutions et organisations ; - Concertation, synergie, harmonisation, etc.
(ii) La formulation d’une proposition concertée de stratégies et actions d’amélioration à trois niveaux ci-après : - Stratégies et systèmes ; - Institutions – gouvernement ; - Institutions privées, associatives, PTF, communautaires, etc.
Participants
Ont pris part à cet atelier 22 délégués de différents acteurs locaux suivants :
- Les représentants des Institutions publiques de la province et certains districts et territoire plus proches (Ministère provincial agriculture, Inspections Agriculture, Développement rural, Environnement, Division Plan, services spécialisés de MAPE) ;
- Les représentants des bailleurs opérant dans la Province du Kasaï Oriental et des institutions de recherche agricole (PRESAR, APV, INERA).
- Les représentants des ONG et autres acteurs non étatiques (CRONGD, CARG, CEFIDE, SOCIKOR, ASSOVEUKOR).
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La liste des présences est donnée à l’annexe n°1.
Animateurs de l’atelier
L’atelier a été animé par :
- Monsieur Stef LAMBRECHT, consultant international, ACE EUROPE/CTB ; - Monsieur KAYEMBE BUTAMBA Joseph, consultant national, ACE EUROPE/CTB ; - Monsieur MAKALA Patrick, Directeur des Services généraux MAPE/Kinshasa.
Déroulement de l’atelier
L’atelier a été placé sous la présidence de Son Excellence Monsieur le Ministre provincial de
l’agriculture, développement rural, environnement et tourisme. Il s’est déroulé de 10h 00’ à 16h
30’.
Monsieur le Ministre provincial de l’agriculture, développement rural, environnement et tourisme
a ouvert officiellement les travaux de l’atelier. Dans son mot d’ouverture, le ministre a remercié le
Président de la république pour la paix retrouvée dans le pays et le Gouverneur de Province du
Kasaï Oriental pour son engagement pour le développement de la province et du secteur de
l’agriculture. Il a déploré l’incident de vendredi avec les agents de la DGM qui a empêché la
mission d’atteindre le territoire de Miabi et souhaité une restitution de la mission à l’intérieur de la
Province pour un bon suivi des travaux.
En l’absence du ministre empêché car devant participer à un autre atelier sur la décentralisation,
son Conseiller technique a clôturé officiellement les travaux de l’atelier. Dans son mot de clôture,
il exprimé le vœux de voir les recommandations de l’atelier prises en compte par le PIC et proposé
l’organisation d’une rencontre future pour échanger sur le sujet.
Après un tour de table dédié à la présentation des participants, la présentation du programme
des travaux par le Coordonnateur provincial du CARG et l’allocution du Ministre, les travaux de
l’atelier ont commencé par le mot introductif du Consultant national et la mise en contexte
assortie de quelques éléments de restitution présentés par le Consultant international. Ces
exposés ont été suivis d’une pause café à 10h 45’, qui a permis au ministre de se libérer de la suite
des travaux.
L’exposé sur l’atelier d’analyse présenté par le Consultant international a été appuyé par la
projection des diapositives Power Point qui avaient été préparées à cet effet.
Les participants ont été informés des éléments essentiels sur : le Programme Indicatif de
Coopération belgo-congolaise (PIC 2010-2013), le Programme de relance agricole, l’étude de la
gouvernance du secteur de l’agriculture en RDC et les résultats attendus de cette étude.
Ils ont reçu ensuite des précisions utiles sur les objectifs de l’atelier et le déroulement de celui-ci
qui comporte deux parties : l’atelier partie 1 consacré à l’analyse SWOT et l’atelier partie 2 réservé
à la formulation des pistes d’amélioration. L’annexe n° 2 donne le texte, en Power Point, qui a été
utilisé pour cet atelier.
Pour les travaux proprement-dits, les participants ont été repartis en trois groupes. Lors de
l’analyse SWOT, chaque groupe a procédé à une analyse des forces, faiblesses, opportunités et
menaces à chacun des trois niveaux suivants :
- Groupe 1 : Systèmes politico-administratif et économique ;
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ACE Europe - Rapport final – version définitive
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- Groupe 2 : Différentes institutions et organisations ; - Groupe 3 : Concertation, synergie, harmonisation, etc.
Pour l’atelier partie 2, pistes d’amélioration, chaque groupe a été chargé de formuler des pistes
d’amélioration propres au cadre qui lui avait été attribué comme suit :
- Groupe 1 : Pistes d’amélioration au niveau des stratégies et systèmes ; - Groupe 2 : Pistes d’amélioration au niveau des Institutions – gouvernements ; - Groupe 3 : Pistes d’amélioration au niveau des institutions privées, associatives, PTF,
communautaires, etc.
Sur la base du support écrit reprenant l’exposé enrichi des exemples sur l’analyse attendue et
avec l’appui des animateurs à raison d’un animateur par groupe, les participants ont procédé à
l’analyse SWOT de 11h 15’ à 14h25’, avec une pause déjeuner de 13h 00’ à 13h 45 minutes.
La formulation des pistes d’amélioration est intervenue de 14h20’’ à 16h30’. Avant la fin de chaque
période impartie, tout groupe a restitué à la plénière les résultats de ses analyses consignés par
écrit, pour débats et validation.
Pour des raisons évidentes, le temps d’analyse a été écourté pour permettre aux participants de
s’atteler aux éléments essentiels et ne pas procéder à une analyse complète et exhaustive du
sujet.
Les résultats de l’atelier
Au terme de ses travaux d’analyse SWOT et de formulation des pistes d’amélioration, l’atelier
propose les résultats suivants.
1. Atelier partie 1 : l’analyse SWOT :
Groupe 1 : Systèmes politico-administratif et économique
o Forces � Garantie de la liberté associative ; � Rapprochement entre les gouvernements et les gouvernés ; � Administration de proximité ; � Conception et exécution des projets en tenant compte des besoins de la
base ; � Libre accès aux marches ; � Compétitivité /concurrence loyale.
o Faiblesses � Faible application des textes réglementaires ; � Insuffisance de suivi d’application des textes légaux ; � Problématique des compétences entre différents services étatiques ; � Multiplicité de taxes ; � Mauvaise gestion de la chose publique ; � Absence des organes délibérants dans les ETD ; � Accès difficile au crédit ; � Non respect du profil des gestionnaires ; � Insuffisance de moyens mis à la disposition des gestionnaires ; � Lenteur dans la conception et la promulgation des lois (code agricole, code
forestier ; � Problème de renforcement des capacités des gestionnaires ; � Vieillissement des cadres techniques de l’administration.
o Opportunités
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� Implication et appropriation de l’autorité politique au programme de la relance agricole ;
� Situation de sécurité et paix en province ; � Existence du plan directeur de développement avec un volet planification
agricole ; � Stabilisation du cadre économique dans le secteur agricole ; � Existence des CARG dynamiques dans tous les territoires.
o Menaces � Tracasseries des services de la sécurité à l’égard des partenaires étrangers ; � Conflits des pouvoirs coutumiers et fonciers ; � Insuffisance du maintien en état des pistes rurales ; � Changement climatiques : déforestation, feu de brousse ; � Non respect des engagements du pouvoir public vis-à-vis des partenaires
dans l’exécution des projets ; � Faible sensibilisation de la population aux aspects environnementaux ; � Autorisation de la distillation et commercialisation de l’alcool.
Groupe 2 : Institutions/Organisations
1. Forces o a. Institutions
� Existence des services agricoles et DERU à tous les niveaux ; � Personnel qualifié ; � Répercussion facile des instructions. � Existence du code foncier et adoption du code agricole. �
o b. Organisations � Qualification et dévouement des organisations en place ; � Sens de redevabilité ; � Tenue régulière des documents de gestion pour certaines organisations ; � Existence et application de règles et procédures de gestion et autres
textes réglementaires ; � Audit interne et externes réguliers dans certaines ONG ; � Existence des plans d’action et budgets.
2. Faiblesses o a. Institutions
� Absence de redevabilité ; � Absence de la loi semencière ; � Absence de recyclage du personnel ; � Vieillissement du personnel ; � Personnel démotivé ; � Dualisme entre le droit écrit et coutumier; � Irrégularité des audits et contrôles ; � Faible salaire et irrégulier ; � Détournement des biens publics ; � Impunité ; � Insuffisance et vieillissement des infrastructures; � Manque d’harmonisation de différents codes ; � Absence de NTIC ; � Absence de mesures d’application du Code agricole ; � Absence des frais de fonctionnement et de budget ; � .
o b. Organisations
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
171
� Absences des règles et procédures de gestion et autres textes réglementaires dans certaines organisations ;
� Faible capacité technique dans certaines organisations ; � Faible structuration pour certaines organisations ;
3. Opportunités o a. Institutions et organisation
� Reforme en cours au niveau du MAPE ; � Programme PIC.
4. Menaces o a. Institutions et organisation
� Ingérence et récupération politique ; � Multiplicité des taxes.
Groupe 3 : Concertation, synergie, harmonisation
1. Forces � Existence et fonctionnement des CARG comme plateforme de
concertation entre tous les acteurs du développement dans tous les territoires et la majorité des secteurs ;
� Implication active de tous les acteurs publics et privés dans les CARG ; � Bonne collaboration entre les services de l’agriculture, développement
rural et environnement ; � Existence de plan de développement pour les CARG de certains territoires ; � Existence des structures de regroupement des associations paysannes
dans certains territoires; � Existence d’un comité provincial de pilotage opérationnel comme cadre de
concertation entre les acteurs du développement (publics, prives et bailleurs) ;
� Existence d’un conseil consultatif provincial opérationnel et institué par un arrêté provincial ;
� Existence des structures regroupant les ONGD et autres opérateurs (CRONG, COPEMECO, FOLECO, FEC, FENAPEC,….) ;
� Existence de COPROSEM comme cadre de concertation de tous les acteurs du secteur semencier ;
� Existence de clusters sécurité alimentaire et infrastructures comme cadre de concertation entre les bailleurs, Etat et autres intervenants.
2. Faiblesses � Appropriation très lente de la philosophie du CARG ; � Faiblesse des moyens de fonctionnement à tous les niveaux de CARG, tant
sur le plan financier, logistique, informatique,… ; � Absence de plans de développement pour les CARG de certains territoires ; � Absence d’une structure regroupant les organisations paysannes au niveau
provincial et dans certains territoires. 3. Opportunités
� Implication des autorités politico-administratives de tous les niveaux dans la politique agricole ;
� La volonté des bailleurs d’harmoniser leurs approches et leurs interventions.
4. Menaces � Absence de l’édit reconnaissant le CARG ; � Résistance des bailleurs de réaliser certains recommandations des
institutions publiques (ex : rapports détaillés des activités,…).
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
172
2 Atelier partie 2 : Pistes d’amélioration:
Groupe 1 : Systèmes politico-administratif et économique
- Pistes d’amélioration stratégie du système 1. Appuyer le gouvernement à retraiter les agents ayant atteint l’âge de la
retraite (65 ans) ; 2. Créer un fonds d’appui à l’installation des retraités pour les aider à mettre
en place des fermes agro-pastorales à l’instar du crédit au colonat à l’époque Belge ;
3. Appuyer le gouvernement à la formation technique et professionnelle des nouveaux cadres recrutés ;
4. Appuyer la mise en place d’un fonds de promotion agricole pour servir à l’octroie des crédits agricoles ;
5. Appuyer le gouvernement provincial au maintien et à la conservation de l’environnement par le système agroforestier et de reboisement ;
6. Appuyer le gouvernement à remettre en fonctionnalité le système de maintenance des pistes rurales par le cantonnage manuel ;
7. Appuyer le gouvernement à consolider la décentralisation par la mise en place des organes délibérants pour lutter contre la lenteur dans la promulgation des textes légaux ainsi qu’à la sécurisation de tous les exploitants agricoles face aux conflits fonciers.
- Pour optimiser les systèmes : 1. Appuyer le CARG à structurer le monde rural à tous les niveaux : villages,
groupement, secteur /chefferie, territoire, province afin d’enclencher le développement rural et cela avec l’aide des techniciens Belges.
- Messages :
1. Agriculture : priorité de priorité, que l’agriculture soit une priorité réelle de la population congolaise toute entière ;
� Chaque congolais doit contribuer à nourrir toute la population congolaise ; � Chaque congolais doit fournir la matière première à nos industries locales
de transformation ; � Chaque congolais doit contribuer à faire entrer au pays des divises par
l’exportation de nos excédents agricoles.
Groupe 2 : Institutions/Organisations
1. Légitimité : droit de parole - Initier les séances de plaidoyer auprès des autorités politico-administratives
en vue d’obtenir l’implication des acteurs opérant dans les secteurs de l’agriculture dans l’élaboration des projets et programmes de développement.
2. Orientation- vision stratégique
- Renforcer la capacité du personnel des inspections provinciales de l’agriculture et du développement rural en techniques de planification et collecte des données ;
- Appuyer les services techniques en outils de collecte des données.
3. Performance – rendement -efficacité.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
173
- Définir et appliquer une bonne politique salariale ; - Appuyer les services techniques en équipements, matériels roulants et en
kits informatiques ; - Renforcer la capacité du personnel technique en NTIC pour être efficace et
performant ; - Appuyer les services techniques en frais de fonctionnement, indemnités de
brousse et autres avantages.
4. Rédevabilité – responsabilité.- transparence. - Renforcer la capacité des responsables dans la gestion des ressources
humaines, matérielles et financières.
5. Equite – impartialité – Etat de droit. - Promouvoir la participation de la femme rurale dans les activités de
développement communautaire par l’information, la formation et la sensibilisation.
6. Durabilité – préservation du patrimoine - Sensibiliser, former et informer les bénéficiaires à l’appropriation des acquis
et en appliquer le système de sanction.
Groupe 3 : Concertation, synergie, harmonisation
1. Structuration du monde rural - Appui à la formation des formateurs de membres des Associations sur
l’organisation et la gestion d’une association ; - Appui à la formation sur l’organisation et la gestion des différentes
associations en matière de : * Gestion budgétaire ; * Elaboration du plan de développement ; * Elaboration de projet ; * Leadership paysan ; * Transformation des produits agricole.
- Appui à la vulgarisation et la sensibilisation par l’installation des radios rurales, publications du journal de CARG Kasaï Oriental ;
- Mise en œuvre par priorité du projet PIC sur toute l’étendue de la province.
2. Harmonisation et alignement - Appuyer l’amélioration des plans de développement agricole de tous les
territoires et leurs mises en commun au niveau de la province ; - Faire un plaidoyer auprès des autres bailleurs afin que leurs interventions
respectent ces plans ; - Plaidoyer pour la vulgarisation du code agricole.
3. Relations entre acteurs - Appuyer le bon fonctionnement de différents cadres de concertation - Plaider :
• pour la disponibilisation des textes de lois, notamment de la loi semencière ;
• pour la disparition de la pesanteur politique sur les aspects
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
174
techniques ; - Appuyer la mise en place des structures de traitement, de commercialisation
et de conservation des semences de qualité sur toute l’étendue de la province.
4. Bonne gouvernance de nos institutions - Appui à la formation et à la sensibilisation sur la bonne gouvernance interne ; - Plaider pour les sanctions à l’endroit de ceux qui brillent par la mauvaise
gouvernance
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
175
Liste des présences
LOWANDJI J.L PRESAR Coordonnateur ai
MPOYI KALONJI Léonie Ministère agri, déru, env et
tourisme
Conseiller du ministre
KALONJI Jean Pierre SENASEM Coordonnateur
MULAJA Dominique Inspection APEL District
Tshilenge
Inspecteur APPEL District
MBIKAYI Félicien CRONGD Secrétaire exécutif
KANKOLONGO Philippe IPAPEL/Services généraux Chef de bureau S.G.
BILONDA Léontine CEFIDE Chargée programme
BADIBANGA Jean Pierre COOPI Représentant
MUSUASUA MUKADI Maurice CARG Territoire de MIABI Coordonnateur
TSHINANGA BATUBENGA Inspection APEL territoire de
Miabi
Inspecteur APPEL Territoire
KALALA WA BILONDA Jean Pierre
Division provinciale de
l’Environnement
Coordonnateur Environnement
ILUNGA K. Alidor Inspection provinciale
DERU/Services généraux
Chef de bureau /Sces généraux
/DERU
MPOIE MUAMBA Albert Inspection provinciale DERU Inspecteur provincial DERU
MIKITSHI Brigitte CARG /MUENE DITU (MDT) Coordonnatrice CARG urbain MDT
TSHIBANDA Tarquin CARG/ MDT Secrétaire CARG urbain MDT
MULUMBA Olivier INERA et PRORAMME
APV/CTB –GANDAJIKA
Directeur du Centre de recherche
et du Programme APV/INERA
Gandajika
MAKALA NZENGU Patrick MAPE/Kinshasa Directeur MAPE/KIN
KAMANGA Charles Division provinciale du PAN Chef de Division
NGOYI NTANDA Athanase SOCIKOR Vice Président
MBUYI TSHITENDA MUSANGI CARG Territoire de
LUPATAPATA
Coordonnateur CARG Territoire
MUSWAMBA MPOYI Aidé CTB/Programme Eau Secrétaire CTB Mbuji Mayi
MBIYA KALOMBAYI Inspection provinciale APEL Inspecteur provincial APEL
TSHIPANZA Isidore CARG provincial Coordonnateur provincial CARG
BILONDA TSHIBANGU Thérèse ASSOVEUKOR /Tshilenge Représentante
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
176
9.6. PV DE L’ATELIER DE RESTITUTION LOCALE
Le 16 mai 2011, s’est tenu à Kinshasa, dans la salle de conférence n°2 du Cercle Elaïs, l’atelier de
restitution de l’étude sur « l’analyse de la gouvernance du secteur de l’agriculture en RD Congo »
menée par les consultants de ACE Europe du 27 février au 15 mai 2011.
1. Objectifs de l’atelier de restitution
En conformité avec la méthodologie et le calendrier général de l’étude définis par ACE Europe,
l’atelier de restitution avait pour objectifs :
- Procéder aux échanges et clarifications, entre consultants et participants, sur les constats
et analyses provisoires de l’étude en cours, après l’achèvement des missions sur terrain.
- Permettre aux participants d’enrichir les pistes d’intervention proposées par les
consultants, par rapport :
� Au cadre institutionnel et organisationnel ;
� Au climat entrepreunarial ;
� A l’harmonisation et l’alignement ;
� A la structuration du monde rural.
2. Participants
Ont pris part à cet atelier les délégués des différents acteurs du secteur de l’agriculture, opérant
en RD Congo et installés à Kinshasa, ci-après :
- Les représentants de la DGD /Bruxelles et de l’Ambassade de la Belgique en RDC ;
- Les représentants de la CTB /Kinshasa ;
- Les représentants du Ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage ;
- Les représentants du Ministère du Développement rural ;
- Les représentants du Ministère de la Fonction publique ;
- Les représentants des partenaires et bailleurs internationaux ;
- Les représentants des ONG nationales et internationales ;
- Les représentants des acteurs non étatiques autres que ONG.
La liste des participants est donnée à la fin de ce PV.
Animateurs de l’atelier
La restitution sur le sujet sous examen a été effectuée par :
- Monsieur Stef LAMBRECHT, consultant international, ACE Europe ;
- Monsieur Joseph KAYEMBE BUTAMBA, consultant national, ACE Europe.
Madame Gisèle KAYEMBE, responsable de la communication externe à la CTB /Kinshasa a assurée
la modération et la présentation.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
177
3. Déroulement de l’atelier
L’atelier s’est déroulé de 10h00 à 16h10 en deux séances :
- De 10h00 à 13h00 : première séance consacrée à la restitution, aux échanges
et clarifications. Elle a été suivie d’une pause déjeuner de 13h à 13h50.
- De 13h50 à 16h10 : deuxième séance dédiée à la présentation des choix
stratégiques proposés par les consultants et leur enrichissement par les participants. Cette
séance a été terminée par les conclusions de l’atelier, présentées par les consultants.
Les participants ont suivi, sur la base d’un support écrit distribué à chacun d’eux et de la
projection des diapositives Power Point, les exposés de restitution des consultants sur le sujet.
Les travaux de l’atelier ont été ouverts par Monsieur le Représentant résidant de la CTB /R.D.
Congo qui en a situé le contexte, par rapport au Programme Indicatif de Coopération belgo-
congolaise (PIC 2010-2013), et a accordé, par la suite, la parole aux consultants pour la restitution
de l’étude.
A. Première séance : échanges et clarifications sur les constats et analyses provisoires
A titre d’introduction de l’atelier, le Consultant national a abordé les aspects de l’étude suivants :
- Programme Indicatif de Coopération belgo-congolaise 2010-2013 ;
- Programme de relance agricole ;
- Engagements actuels de la Belgique ;
- Analyse de la gouvernance : dimension dans l’approche programme du PIC, concept et
objectifs de l’étude ;
- Objectifs de l’atelier de restitution ;
- Limites dans la programmation de l’étude ;
- Acquis et limites dans le déroulement de l’étude.
Enchaînant avec la présentation de la restitution, le Consultant international a exposé aux
participants les premiers constats et analyses de l’étude. D’une manière globale, quatre freins
« systémiques » empêchent aujourd’hui une gouvernance adéquate du secteur de l’agriculture :
- La performance et la fonctionnalité très réduites du cadre institutionnel et organisationnel
du secteur public ;
- Le climat entrepreneurial qui décourage l’initiative basée sur la performance loyale ;
- La faiblesse des mécanismes d’orientation et de suivi ;
- L’absence d’un réel contre-pouvoir citoyen.
Il a ensuite développé :
1) Les forces et faiblesses rencontrées pour chacun des cas suivants :
- Cadre juridique, politique et administratif ;
- Gouvernance des institutions /organisations ;
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
178
- Outils et capacités des acteurs ;
- Articulation, coordination, synergie ;
2) Les freins /blocages systématiques au niveau :
- Du cadre institutionnel et organisationnel ;
- De l’environnement entrepreneurial ;
- Des mécanismes d’orientation et de suivi ;
- Des dynamiques de contre-pouvoir citoyen.
3) Les dynamiques de changement.
4) L’architecture du programme (conditions gagnantes).
5) L’harmonisation et le dialogue.
6) Le renforcement de la société paysanne.
A la suite de ces exposés, les échanges et clarifications ont porté sur les points suivants :
- La nécessité d’établir une synergie entre les sous-secteurs agriculture et pistes et bacs du
PIC 2010-1013. A ce titre, une seule étude de la gouvernance dans les deux sous secteurs
aurait été pertinente et suffisante.
- Le faible niveau d’organisation du secteur agricole constaté et l’absence d’un engagement
réel d’amélioration et recommandations détaillées à ce sujet, notamment en ce qui
concerne le budget de l’Etat en faveur de l’agriculture.
- La nécessité de redynamiser le Groupe Thématique 15 (G15) qui doit épingler le rôle de
l’Etat en matière du budget de l’agriculture et faire un plaidoyer pour une finalisation
rapide des lois relatives à la décentralisation.
- L’importance pour la partie belge de faire un plaidoyer auprès de l’Etat pour pérenniser
les actions en faveur du secteur de l’agriculture.
- Pour Mme Donnay, la question du budget de l’agriculture peut être examinée au niveau
général dans le cadre d’un dialogue entre les bailleurs et le gouvernement de la RD
Congo. Elle signale que la Belgique a décidé d’accorder 15% de son budget pour la
coopération au développement au secteur de l’agriculture.
- L’échéance du projet Appui à l’Amélioration de la Production Végétale qui tombe en juillet
2012 et non en 2014.
- La conformité des interventions de la Belgique au système de partage de tâches appliqué
par l’Union Européenne.
- L’applicabilité effective de la recommandation sur la synergie entre les pistes et bacs et
l’agriculture pour le futur du PIC 2010-13. La prise en compte de cet aspect par l’atelier de
Bandundu du 18 mai 2011.
- L’absence de synergie entre le Code agricole et le Code forestier.
- La nécessité pour un ancrage du PIC au niveau des secteurs et groupements, d’une part,
et, d’autre part, au niveau provincial, et pas au niveau du territoire, ni au niveau national.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
179
- L’opportunité offerte par le PDDAA pour aider à augmenter les investissements publics
dans le secteur.
- L’opportunité offerte par le Plan d’investissements agricoles pays (PIAP) à constituer une
plate-forme susceptible de servir à harmoniser les actions des bailleurs.
- La nécessité de trouver des mécanismes de concertation et d’harmonisation des bailleurs
au niveau des pays donateurs pour leur mise en œuvre sur terrain par les
représentations locales.
- Le coût des recommandations proposées par les consultants.
- Le poids des problèmes fonciers.
- Le processus d’amélioration du dialogue politique en cours avec un format réduit.
- La séquence de la gouvernance par rapport aux autres actions du PIC 2010-2013. La mise
en œuvre du PIC 2010-1013 ne peut pas être remise en cause par les défis de la
gouvernance.
- Le niveau d’organisation paysanne (locale, provinciale ou national).
- L’importance de la prise en compte des aspects productifs du paysan.
- La synergie entre l’agriculture et le sous-secteur de l’enseignement technique et
professionnel.
- La nécessité d’analyser les interventions des opérateurs privés en amont
(approvisionnements en intrants) et en aval (transformation et commercialisation des
produits agricoles).
- La correction suivante du texte proposé par les consultants : La gouvernance est une
condition essentielle et pas préalable : correction à apporter à la page 5.
A ces interventions, le Consultant international répond comme suit :
- La synergie entre les pistes et bacs et l’agriculture devrait être de mise, mais nous
regrettons le fait que les études de la gouvernance sur les deux sous-secteurs ne soient
mises ensemble.
- Le Groupe thématique 15 est un cadre approprié des concertations entre bailleurs et le
Gouvernement mais qui pour le moment ne semble pas fonctionnel.
- Nous appuyons une synergie entre le Code forestier et le Code agricole.
- L’ancrage du PIC devrait s’effectuer à deux niveaux :
� Au niveau de la province au plan stratégique ;
� Au niveau des secteurs et chefferies au plan opérationnel.
- Le PDDAA peut certes servir à améliorer les investissements agricoles, mais le processus
de la mise en œuvre devrait être renforcé.
- L’impact financier des recommandations n’a pas été chiffré par les consultants. Il ne s’agit
pas d’une mission de formulation, mais d’une étude plus stratégique – qui devra être
suivie par des formulations par projet, ceux-ci devront alors inclure les exercices
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
180
budgétaires. Toutefois, les consultants tenteront à mettre en exergue les différents
seuils à atteindre afin de pouvoir mettre en œuvre les recommandations.
- En ce qui concerne le poids des problèmes fonciers, nous constatons un dualisme entre le
droit coutumier et le droit administratif sur le foncier. Dans une localité voisine de
Munyengie dans le territoire de Kabinda, nous avons constaté des cases incendies à la
suite d’un conflit foncier avec morts d’hommes ayant apposés deux clans voisins. Mais il
y a aussi nécessité d’une synergie entre les codes forestiers et miniers sur le foncier.
- La gouvernance est un thème transversal qui doit accompagner toutes les actions à
mettre en œuvre dans le cadre du PIC 2010-1013 et dont l’évolution devra être suivie à
l’aide des indicateurs pertinents. Elle ne remet pas en cause le PIC 2010-1013.
- L’organisation paysanne devrait s’opérer au niveau de la base (secteurs et chefferie). Mais
ces organisations devraient être chapeautées par des structures faîtières au niveau des
territoires et provinces.
- Les questions en rapport avec les aspects productifs touchant les paysans seront abordés
lors de la formulation des actions ; mais les consultants restent convaincus que le
renforcement de la gouvernance est essentielle pour permettre au paysan de tirer profit
de sa production.
- Dans le PIC 2010-2013, les zones de concentration des secteurs enseignement technique et
professionnel, d’une part, et agriculture, d’autre part, ne coïncident pas, à deux
exceptions prêts (Kasaï Oriental, et Tshopo).
- La Gouvernance est une condition essentielle et pas préalable. Il s’agît d’un processus
d’articulation où les actions techniques en matière d’agriculture doivent concrétiser les
améliorations en matière de gouvernance et sont complétées par des actions qui visent
directement ce renforcement de la gouvernance (appui institutionnel, formations,
élaboration de cadres de référence et de procédures…)..
B. Deuxième séance : pistes pour le renforcement de la gouvernance
A la reprise de la deuxième séance, le Consultant international a exposé aux participants les pistes
pour le renforcement de la gouvernance proposées par les Consultants. Ces pistes portent sur les
aspects suivants :
- Les choix stratégiques pour les projets ;
- Rendre performants les services de déconcentrés et décentralisés ;
- Améliorer le climat entrepreneurial ;
- Les mécanismes d’orientation et de suivi ;
- La structuration du monde paysan.
Après cet exposé, les interventions des participants ont porté sur les enrichissements suivants :
- La nécessité de poursuivre et pérenniser la réforme du MAPE, et non de partir à zéro, du
fait que les activités proposées ont été opérationnalisées par la réforme du MAPE.
- L’importance de rendre performants les CARG.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
181
- La nécessité de tenir compte des engagements de la Belgique, et de l’Etat congolais et de
l’enveloppe proposée dans le PIC 2010-2013.
- L’opportunité, voire la faisabilité, d’étendre la réforme à l’ensemble des autres secteurs
publics au niveau des provinces de concentration.
- La nécessité d’une approche méthodique pas à pas pour la mise en place de la réforme,
car on ne peut pas raisonner pour réformer toute l’administration publique à la fois.
D’où, nécessiter d’associer d’autres partenaires.
- La nécessité pour l’Etat de porter la réforme de l’administration publique laquelle devrait
provenir du Gouvernement avec des orientations claires, les bailleurs venant en appui.
- L’absence des liens entre la recherche universitaire et les dynamiques décisionnelles.
- Les besoins du gouvernement, pour une gestion adéquate des ressources humaines et
l’égalité des chances.
- La nécessité pour l’Etat de coordonner les problèmes posés à la base et les soumettre aux
bailleurs qui devraient s’impliquer dans leurs résolutions.
- La nécessité de rechercher des bailleurs pour la mise en œuvre de la réforme de la
Fonction publique car l’Etat a déjà levé l’option quant à celle-ci.
- La problématique de lutte contre les tracasseries liées aux taxes :
� Quid de concertation et harmonisation entre bailleurs conduisant deux
programmes anti-tracasserie dans deux provinces différentes ;
� Multiplicité des taxes créées en provinces ;
� Lutte contre l’ignorance des agriculteurs par un appui en formation ;
� Renforcement du rôle de veille des CARG ;
� Diffusion des informations sur les prix à travers les CLAT (Comité de lutte anti-
tracasserie) ;
� La possibilité pour la FAO de diffuser les informations sur les prix en sa possession.
- La problématique de la communication des informations et le volet communication non
ressorti par l’analyse de la gouvernance présentée par les consultants.
- La vulgarisation du Code agricole et des textes réglementaires.
- La possibilité d’intégrer les activités de lutte contre le SIDA pour réduire l’incidence de
cette maladie dans les zones de concentration du PIC 2010-2013.
- L’éventualité d’inclure le cas SIDA dans les plans sectoriels connexes et tenir compte de la
synergie avec les actions des autres bailleurs sur le sujet.
- Quid du niveau d’appui aux CARG : niveau de secteur, territoire au province ?
- Le non partage de la structuration du monde paysan par le gouvernement pour éviter
l’instrumentalisation.
- La dimension genre dans la restructuration du mode rural.
- Quid du contenu du terme « appui » ?
En réponse aux interrogations soulevées, le Consultant international déclare :
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
182
- Il convient de réserver la dénomination CARG au niveau des secteurs et territoires et
distinguer CARG et CCP (Conseil consultatif provincial).
- Le contenu du terme « appui » sera défini avec précision lors de la formulation des actions
et PTF du PIC 2010-2013.
4. Conclusion de l’atelier de restitution
Au terme des deux séances d’échange et d’enrichissement des pistes d’amélioration de la
gouvernance du secteur de l’agriculture en RD Congo, les consultants ont proposé aux
participants en guise de conclusion un consensus dégagé par l’atelier sur les aspects suivants :
Partie 1 : Echanges et clarifications
1. La gouvernance est un facteur essentiel de la relance agricole.
2. Elle constitue un problème et un défi complexe nécessitant des moyens financiers, humains
et une mobilisation politique conséquents.
3. Ce défi complexe demande une position stratégique de la coopération belge.
4. L’atelier dégage un consensus autour de la structuration systémique :
- De la fonction publique ;
- Du climat entrepreneurial ;
- L’organisation de la société civile.
5. L’atelier trouve un consensus autour de la recherche des alliances et l’inscription de celles-ci
dans la durée pour redynamiser le secteur agricole et atteindre un seuil d’efficacité
acceptable.
6. Le PIC 2010-2013 devrait s’inscrire dans la durée avec des engagements des parties prenantes,
sur base de résultats intermédiaires en matière de gouvernance.
7. L’atelier porte des corrections et l’enrichissement du texte sur les aspects ci-après :
- La problématique des ancrages du PIC à trois niveaux :
� Niveau national au plan politique ;
� Niveau de province au plan stratégique ;
� Niveau de secteur et chefferie au plan opérationnel.
- Une réflexion doit être menée sur les stratégies pour renforcer l’égalité des chances
(dimension genre) ;
- La problématique de concertation, d’alignement et d’harmonisation doit être bien
soulignée, mais tout en tenant compte des différents niveaux décisionnels et
d’influence ;
- La synergie sur l’ensemble des instruments financiers de la coopération belge devrait être
de mise ;
- Une réflexion sur la faisabilité des recommandations proposées devrait être menée en
prenant en compte les enveloppes de PIC 2010-2013.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
183
Partie 2 : Pistes d’amélioration et enrichissement
L’atelier enrichit le texte sur les points suivants :
- La poursuite du dialogue politique ;
- L’ancrage de l’architecture du PIC 2010-2013 ;
- La structuration du monde paysan ;
- L’inscription des activités précises au niveau des provinces avec 4 paniers de projets
(même s’il faut ne retenir qu’une province) ;
- La vulgarisation du Code agricole et des textes réglementaires (légaux) ;
- Le renforcement des mécanismes de dialogue entre acteurs du secteur agricole ;
- L’intégration des activités non spécifiques dans les domaines (plans) connexes : SIDA,
droit de l’homme ;
- La recherche des alliances stratégiques sur base des avantages comparatifs au niveau
politique et social ;
- La mise d’un accent particulier sur la gestion financière.
A la fin de la présentation des conclusions de l’atelier par le Consultant international, la
modératrice clôture les travaux de l’atelier et invite les participants à un cocktail dans le jardin du
Cercle Elaïs.
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
ACE Europe - Rapport final – version définitive
184
9.7. PV DE LA REUNION DE RESTITUTION FINALE
1. Mot de bienvenue, ordre du jour, présentation participants.
2. Presentation processus et résultats de ‘l’Étude gouvernance secteur agricole - RDC’.
3. Discussion: analyse et recommandations.
Après la présentation des constats et recommandations de l’étude, les remarques et questions
suivantes ont été formulées :
Par le Cabinet :
• Importance de cette étude démontrant la nécessité de travailler sur la gouvernance pour obtenir des résultats durables dans le secteur du développement rural. Base très utile pour la formulation.
• Favorable à la proposition d’ancrage provincial. Mais est ce suffisant pour adresser les freins systémiques mentionnées (chevauchements, répartitions tâches centrales décentralisés, salaires,…) ?
• L’appui aux Organisations Paysannes est fondamental et devrait être confié aux ONG, mais les ONG belges n’interviennent actuellement pas dans les zones de concentration du PIC ;Il leur a été demandé de se concerter avec la CTB à ce sujet.
• Le système des incitations individuelles est complexe et mérite une réflexion permanente. Existe t’il une alternative ? ;
• L’intervention doit se réaliser dans les 4 provinces, même si l’évolution de l’exécution est graduelle et séquentielle.
• Il faut tenir compte des leçons tirées de l’ancien projet d’appui à la fonction publique.
Par la DGCD :
• L’étude est de qualité, bien construite et utilisable pour l’élaboration des futurs programmes en RDC.
• L’étude est bien élaborée mais très critique, il convient de ménager les sensibilités ; • Les thèmes genre et environnement auraient pu être plus développés davantage. Cependant
la CTB entreprendra d’ici septembre, une importante étude genre spécifique des trois secteurs d’intervention de la coopération belge en RDC, Il est recommandé de faire le lien avec le volet agriculture du Plan de Préparation REDD+ (2010-12) de la RDC
• L’importance de prendre en compte la Gouvernance sous l’angle des Etats Fragiles. • L’intervention doit principalement prendre en compte le niveau décentralisé des provinces et
les districts identifiés dans le PIC 2010-2013, • La fiche d’identification Agriculture dans le Bandundu a devancé les résultats de cette étude.
Ceux-ci devront être pris en compte lors de la formulation, • Maintenir une approche programme et ne pas élaborer des projets séparés, tout appui au
secteur devra être intégré, • Nécessité de renforcer la coordination entre les projets de la coopération belgo-congolaise et
entre ces projets et ceux des autres PTF, • L’objectif est de développer l’agriculture familiale plutôt que la filière semencière,
Analyse de la gouvernance du secteur Agriculture en RD Congo
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• Approbation de la recommandation de l’étude sur le fait que les UCAG interviennent sur la bonne gouvernance mais en cohérence avec le DTF sur l’UGAC du secteur agricole. Les UCAGs devront être un exemple de bonne gouvernance.
• La recherche agronomique est également l’objectif d’autres bailleurs et réseaux internationaux,
• D’une manière générale il faut tenir compte de l’intervention des autres agences de développement comme la Banque Mondiale, l’IFAD, le BAD, la FAO etc.
• L’étude aurait pu intégrer le programme REDD concernant l’environnement.
Par la CTB:
• L’approche programme au niveau provincial et national pourrait être précisée, en tenant compte des thèmes transversaux,
• Est-il envisageable d’avoir une approche verticale, par province, dans le secteur semencier ou la recherche scientifique ?
Pour l’appui à la gouvernance il faut tenir compte des élections en RDC, et de renforcer les
capacités des nouvelles équipes élues pour 4 ans.
ACE Europe a apporté des éléments de précision, notamment sur l’approche séquentielle
d’intervention dans les 4 provinces (il faut être présent dans les 4 zones de concentration, mais
pas nécessairement avec la même intensité), la remise en fonction prioritaire des services publics
(condition préalable à toute ambition d’impact réel dans le secteur) et la mise à la pension des
fonctionnaires (qui devra être assurée par des PTF existants, type BM, PNUD).
4. Conclusions
En conclusion, il est demandé aux consultants de finaliser l’étude en prenant en compte ce qui
suit :
• Tenir compte du fait que cette étude sera transmise aux autorités congolaises, et qu’il faut parfois adoucir le ton, et maintenir l’approche politique d’intervention dans les quatre provinces durant le PIC 2011-2013 et mieux expliquer l’approche séquentielle, tout en gardant l’intervention du PIC dans les 4 provinces,
• Dans l’introduction expliquer le contexte de la RDC comme Etat Fragile, • Vérifier le compte rendu du débriefing à Kinshasa et éliminer les remarques inutiles • Elaborer davantage sur l’approche programmatique, • Mieux argumenter les choix préférentiels des provinces, • Finaliser l’étude pour le 25 juin, en tenant compte des remarques spécifiques de la DGCD-D1.2,
présenté en annexe.
En annexe : les commentaires et remarques spécifiques de la DGCD-D1.2
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5. Présents :
ACE Europe Corina Dhaene (dossierbeheerder)
Stef Lambrecht (hoofdconsultant)
Patrick Stoop (consultant: ondersteuning)
BIEV & IND Marie France Dehon (Etude Gouvernance Education)
Patrick Werquin (Etude Gouvernance Education)
Christophe Magdalijns (Etude Gouvernance Education)
Consultant Luc Grandjean (Etude Gouvernance Pistes & Bacs)
DGD Eddy Nierynck (dossierbeheerder RDC – D1)
Marc Denis (Directeur D1)
Patrick De Boeck (Sectoraal expert infrastructure)
Kabinet O.S. Jean-Christophe Charlier
BTC Carl Michiels (voorzitter van het directiecomité)
Yves Couvreur (expert cel landbouw)
Dominique Morel (expert cel landbouw)
Frederik Van Herzeele (expert infrastructuur) Joris Elegeert (expert cel gouvernance)
Gülten Aka (expert cel gouvernance)
Sophie Waterkeyn (expert cel educatie)
Niels De Block (expert cel educatie)
Saskia Ravesloot (expert gender)
Fabian Clemant ( geografisch raadgever)
Voorzitter Jean-Pierre Luxen (directeur Sectorale en Thematische Expertise)
PV Ann Vermoesen (administratief assistent)
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ACE Europe - Rapport final – version définitive
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9.8. DECOUPAGE ADMINISTRATIF DANS LES ZONES DE CONCENTRATION DU PIC
Province Villes et Districts Communes et territoires
Bandundu Ville de Bandundu (117.197 habitants) 3 communes
Ville de Kikwit (294.210 habitants) 4 communes
District du Kwango (89.974 km2) 5 territoires : Feshi, Kahemba, Kasongo-Lunda, Kenge, Popokabaka
District du Kwilu (78.127 km2) 5 territoires : Bagata, Bulungu, Gungu, Idiofa, Masi-Manimba
District du Mai-Ndombe 4 territoires
District des Plateaux 4 territoires
Kasaï Oriental Ville de Mbuji-mayi (1.213.726 hab.) 5 communes
Ville de Mwene-Ditu (170.786 hab.) 3 communes
District de Kabinda (56.426 km2) 5 territoires : Gandajika, Kabinda, Kamiji, Lubao, Luilu
District de Sankuru (104.323 km2) 6 territoires : Katako-Kombe, Kole, Lodja, Lomela, Lubefu, Lusambo
District de Tshilenge (9.481 km2) 5 territoires : Kabeya-Kamwanga, Katanda, Lupatapata, Miabi, Tshilenge
Orientale Ville de Kisangani (683.000 habitants) 6 communes
District de la Tshopo (197.657 km2) 7 territoires : Bafwasende, Banalia, Basoko, Isangi, Opala, Ubundu, Yahuma
District du Bas-Uele 6 territoires
District du Haut-Uele 6 territoires
District de l’Ituri 5 territoires
Maniema Ville de Kindu (135.534 habitants) 3 communes
Superficie totale de la province : 132.520 km2
7 territoires : Kabambare, Kaïlo, Kasongo, Kibombo, Lubutu, Pangi, Punia
Tableau 21 : Découpage administratif