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Jean-Bernard Boyabé: sa vision de la crise p.4 Mai 2009 Le Délit d’initié Transac EDHEC Numéro 7 EDITO L e CAC est remonté mais la crise ne fait que commencer. Depuis peu, l’économie fait état d’éléments positifs et la récession a laissé le pas aux interrogations sur une sortie de crise. Mais à ne pas s’y tromper l’inversion de la tendance laisse perplexe. Le retour de la consommation des ménages, la hausse des prix du logement et des carnets de commande aux Etats-Unis présagent d’une sortie de crise rapide outre-Atlantique. En Europe au contraire, cette crise moins violente sera sans doute beaucoup plus durable. Face à la crise le dernier Délit prend le parti de l’humour et de la dérision. Bonne lecture ! Green Business: un modèle qui s’essoufle? Depuis que le concept de développement durable a été dé- fini dans le rapport Brundtland(1987), aucune période n’a été aussi prolifique en termes d’idées et de battage média- tique pour réconcilier économie, éthique sociale et écolo- gique, que ces dix dernières années. Un emballement pour le « tout vert » parfois indigeste et qui ne recèle pas que des solutions miracles aux maux qui s’abattent sur la Terre. Dans le sillage de celui de développement durable, prônant un respect glo- bal de l’environnement et des hommes, le concept de Green Business a émergé pour proposer une autre vision de l’économie ; une écono- mie respec- tueuse de l’en- vironnement et de l’Homme, une économie cyclique et non plus linéaire . Il a fallu sensibi- liser l’opinion publique, à grands renforts de confé- rences, de protocoles et de spots publicitaires. Mais il semble aujourd’hui que l’on se focalise uniquement sur le marketing, la commu- nication, plutôt que sur le fond des problèmes, com- me si le mot vert était un anesthésiant pour le consom- mateur en mal d’éthi- que, et que la sim- ple évo- cation du green business se suffisait en elle-mê- me. Cette surenchère du vert est symptomatique ?

Délit d'Initié n°7

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Délit d'Initié n°7 Finance, EDHEC, Transaction, Transac

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Page 1: Délit d'Initié n°7

Jean-Bernard Boyabé:sa vision de la crise p.4

Mai 2009

Le Délit d’initié

Transac EDHEC

Numéro 7

EDITO

Le CAC est remonté mais la crise ne fait que commencer.

Depuis peu, l’économie fait état d’éléments positifs et la récession a laissé le pas aux interrogations sur une sortie de crise. Mais à ne pas s’y tromper l’inversion de la tendance laisse perplexe. Le retour de la consommation des ménages, la hausse des prix du logement et des carnets de commande aux Etats-Unis présagent d’une sortie de crise rapide outre-Atlantique. En Europe au contraire, cette crise moins violente sera sans doute beaucoup plus durable. Face à la crise le dernier Délit prend le parti de l’humour et de la dérision. Bonne lecture !

Green Business: un modèle qui s’essoufle?

Depuis que le concept de développement durable a été dé-fini dans le rapport Brundtland(1987), aucune période n’a été aussi prolifique en termes d’idées et de battage média-tique pour réconcilier économie, éthique sociale et écolo-gique, que ces dix dernières années. Un emballement pour le « tout vert » parfois indigeste et qui ne recèle pas que des solutions miracles aux maux qui s’abattent sur la Terre.

Dans le sillage de celui de développement durable, prônant un respect glo-bal de l’environnement et des hommes, le concept de Green Business a émergé pour proposer une autre vision de l’économie ; une écono-mie respec-tueuse de l’en-v i r o n n e m e n t et de l’Homme, une économie cyclique et non plus linéaire . Il a fallu sensibi-liser l’opinion publique, à grands renforts de confé-rences, de protocoles et de spots publicitaires. Mais il

semble aujourd’hui que l’on se focalise uniquement sur le marketing, la commu-nication, plutôt que sur le fond des problèmes, com-me si le mot vert était un

anesthésiant pour le consom-

mateur en mal d ’ é t h i -q u e , et que la sim-ple évo-

cation du green business se suffisait en elle-mê-me. Cette surenchère du vert est symptomatique

?

La Car Industry US à l’agonie p.2

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A la une d’une récupération et d’un détournement économique et politique des valeurs du green business.

De Toyota avec sa Prius à moteur hybride à Yahoo avec Worldofgood.com qui sensibilise les consommateurs à l’impact écologique de leurs achats, tout le monde se met au vert, du moins en apparence, pas par souci de l ’environnement, mais bien pour satisfaire la conscience coupable de l’acheteur et donc être compétitif sur le marché. Il ne faut pas perdre de vue que ce green business reste de la couleur d’un célèbre billet. Existe-t-il un vrai green business ? Si oui, on ne le voit pas. Belle initiative que de proposer des moteurs hybrides, mais qu’en est-il du mode de fabrication des moteurs et de la production d’électricité ? Idem pour les sites « éco », mais les

serveurs internet consomment toujours autant d’énergie. On parle également beaucoup de « biocarburants », et les gens sont tellement euphoriques que l’on puisse rouler au rhum, qu’ils en oublient les problématiques sous-jacentes comme l’exploitation abusive et détournée des

surfaces destinées à l’origine à l’agriculture nourricière.

Toutes ces constatations, ces questionnements remettent en cause la légitimité du green business, car il est resté à l’état de concept, sauf pour de rares entreprises du commerce équitable, et les buts qui étaient visés ont été remplacés

par les moyens, de belles opérations de communication, mais pas vraiment d’avancées significatives.

Pour faire face à cette vague de superficialité et de lassitude, on évoque aujourd’hui la création et l’avènement d’un

« Blue Business », qui intégrerait d’une part une nouvelle constante, l’attention à la gestion de l’eau, et d’autre part, les produits « verts » dans la consommation quotidienne (Adam

Werbach) pour que les consommateurs n’aient plus à choisir entre produits bon marché, produits disponibles, et produits de consommation responsable.

Paul Lamy

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A la une

What’s up Detroit ?Depuis des mois, ce sont des carcasses neuves qui viennent s’aligner sur les parkings d’une Amérique exsangue et meurtrie par la crise comme si c’était la fin d’un rêve, d’un symbole de liberté que représente l’automobile. L’anathème est lancé, le cinéma et la littérature qui ont tant montré cet « american way of life » seront peut être les derniers témoins de ces belles cylindrées empruntant ces routes immenses et désertes que l’on connait.

L’industrie avait déjà connu une crise en 1980, une crise de la sidérurgie cette fois-ci. Les « Big Three » ont été alors pour la première fois confrontées à la mondialisation. La crise du pétrole en 1979, la progression du constructeur japonais Toyota et les délocalisations ne furent que les prémices de l’effondrement d’une économie trop attachée à des conceptions surannées et conservatrice d’une Amérique reclue qui

manque de vision et d’ouverture. « Ce qui est bon pour le pays est bon pour General Motors, et ce qui est bon pour GM est bon pour le pays» : voici ce que déclarait Charles Wilson, en 1952, alors qu’il était auditionné par le Sénat pour devenir le Secrétaire à la Défense du président Eisenhower.

« Le green business doit évoluer, pour prendre en compte à la fois les intérêts de la planète et des consom-mateurs, et surtout se porter sur le fond de la question, et non seulement sur la forme. Si les entreprises ne le font pas par philosophie, qu’elles le fassent au moins pour assurer leur avenir à long terme. » (Jean Dubearnes)

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A la une A la une

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Wilson était alors le grand patron de General Motors, qui faisait battre le cœur de la région de Detroit , le cœur de la production industrielle des Etats-Unis. Pour lui, il n’y avait pas de différence entre le bien être de la firme et celui de tout le pays, tant le sort de l’économie nationale et le sort de tout le monde ouvrier étaient liés à celui de GM.Aujourd’hui, GM n’a plus rien à envier. Elle ne possède plus que 25% de part de marché (50% auparavant), affiche prés de 300 milliards de dettes et 30,9 milliards de perte sur l’année 2008. En Europe, elle veut se séparer de Saab et d’Opel. Aux Etats-Unis elle a demandé plus de 20 milliards de dollars pour éviter la cessation de paiement. Aussi violente soit elle, la crise actuelle n’est que l’aboutissement d’un long processus de déclin d’entreprises pilotées par un management arrogant et autiste. GMAC, la société de service financier et de crédit automobile en services financiers de GM, a

ainsi fait perdre à sa société mère près de 8 milliards de dollar en deux ans à cause des subprimes. Ce fleuron de l’industrie était devenu une réelle société financière, investie dans l’immobilier et les produits spéculatifs, elle en tirait jusqu’à 30% de ses bénéfices. Face à cette hémorragie, le gouvernement américain aura pour défis de recréer une industrie cohérente, dynamique et porteuse d’innovations notamment en terme écologique.

Traversez donc l’Amérique au volant d’une vielle Oldsmobile pendant qu’il en est encore temps ! Sur la route 66, vous aurez peut être l’occasion de rencontrer des personnages aussi folkloriques que ce bon Stuntman Mike (Boulevard de la mort) symbole d’une forme dépassée du capitalisme qui disparait parce qu’elle a cessé d’être désirable.

Armand Boissier

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Interview Interview

Transac: Depuis des années, des gé-nérations de 1A ont noté votre grand pessimisme du CAC40. D’où vous vient cette conviction que le CAC ne vaut pas grand-chose ? L’an dernier, vous annonciez 3500 points, et il tour-ne autour des 3000 en ce moment.

J.-B. Boyabe : Je me suis toujours fié aux fondamentaux de l’Economie. J’ai toujours pensé que la finance, et c’est connu en Economie, est au ser-vice de l’économie réelle. Je ne voyais pas de raison pour expliquer que la finance surperforme à ce point l’éco-nomie réelle. L’écart entre la crois-sance des indices et le secteur réel était exorbitant. D’où l’idée d’une su-révaluation des valeurs financières.

A partir de votre maîtrise des fondamentaux macroécono-miques, de quoi faudrait-il prendre compte pour réus-sir en bourse en ce moment ? J.-B. B. : Je ne suis pas financier, je ne suis pas prévisionniste, mais en tant qu’économiste, je me tournerais

vers desvaleurs qui ont prouvé leur

solidité depuis des années. Certes l’automobile va très mal (cf.article précédent), mais il y a des secteurs bien plus résistants comme l’énergie avec des valeurs comme Air Liquide, ou même certaines valeurs bancaires qui font preuve d’une bonne gestion. Je pense que l’on va très vite retrou-ver un équilibre sur les marchés.

Vous essayez-vous vous-même aux investissements boursiers ?

J.-B. B. : Oui, j’ai tenté, à l’époque où j’étais encore naïf, il y a plusieurs années déjà mais c’était plutôt hasar-deux. Il y a des personnes qui sont spécialisés dans ces investissements, je pense qu’il faut se tourner vers eux.

il y a des personnes qui s’en mordent les doigts pourtant…

J.-B. B. : C’est vrai qu’à l’époque il y avait des pseudo-analystes qui pro-posaient des performances mirobo-lantes. Mais il y avait déjà des pro-fessionnels prudents qui proposaient des investissements sur le long-ter

me car ce n’est que de cette façon que

l’on peut être gagnant à coup sûr.

Avez-vous des idées d’investissements pour 2009 ?

J.-B. B : Heu… non. Pour moi, il y a en-core des purges à-venir, et tout est en-core trop flou sur le marché des actions.

Comment voyez-vous l’issue de la crise ?

J.-B. B. : A mon sens, tout va dépen-dre des plans de relance. Ceux-ci, tels qu’ils sont présentés semblent appro-priés car c’est avant tout une crise de la demande, demande de crédit, deman-de d’investissement. S’ils sont menés efficacement, on peut espérer une sortie rapide de la crise d’ici fin 2009, début 2010. On a pris conscience qu’il y avait des dérives sur les marchés fi-nanciers, et qu’il y avait un manque de régulations, même s’il y avait de la réglementation. On est en train de faire évoluer ces données ce qui me rend optimiste sur le moyen terme.

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En ces temps d’incertitude, Transac est allé pour vous à la rencontre de Jean-Bernard Boyabé, gourou des Edhec 1 en macro-économie

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Interview Interview

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PFIZER DANS LA TOURMENTE

Le capitalisme aujourd’hui c’est : privatiser les gains et so-cialiser les pertes ? Etes-vous d’accord avec cette formule ?

J.-B. B. : C’est vrai que c’était un peu la tendance jusqu’à aujourd’hui. Mais on a un peu trop tendance à réduire le capitalisme à ses dérives, le capitalisme n’est pas mort. Il faut simplement le réencadrer un peu

Pensez-vous que cette crise sera marquée par l’émergence d’autres entités économiques ?

J.-B. B. : Il y a une petite redis-tribution des cartes qui s’opèrent grâce à la mondialisation. Mais cette crise ne va pas provoquer un renversement des pôles. Le Nord ne va pas encore perdre sa place.

Dans un contexte de marchés erratiques comme aujourd’hui, que pensez-vous d’outils comme la superstition, les gris-gris, le vaudou qui per-mettent de jouer sur le sort ?

J.-B. B. : Je vais vous surprendre, mais peut-être que le gri-gri sera l’avenir de la finance. Les choses sont devenues tellement irrationnelles et imprévisibles, que cela permettra de réduire le hasard, l’aléa en bourse. En ce moment, cela vaut surement plus que l’analyse graphique. En tant qu’africain, cela me ferait rire.

Interview menée par David Laroque

« Acquérir et licencier. » Voilà la devise de Pfizer, groupe pharmaceutique américain leader dans le monde, probablement connu par les quinquagénaires qui n’ont pas pu louper le logo qui orne leurs boîtes de Lipitor, un anticholestérol, ou encore de viagra (35 millions d’utilisateurs) qui ont fait la renommée du groupe.

En effet, le 7 février 2008, la direction de la filiale française de Pfizer, dirigée par Louis Couillard (no comment) annonce le licenciement de 110 chercheurs du site de Amboise. Mais l’intervention de Christine Lagarde et de Hervé Novelli, ministre de l’Economie et des Finances et surtout la promesse d’une aide financière étatique et régionale ont poussé Pfizer à investir 130 millions d’euros sur le site de Pocé-sur-Cisse à Amboise ainsi que favoriser la création de 440 emplois, sans pour autant remettre en question le caractère définitif des licenciements antérieurs. Pocé-

sur- Cisse doit accueillir la fabrication de poudres inhalables pour les maladies respiratoires et servira de plateforme pour les essais médicamenteux. Néanmoins, le groupe n’a pas hésité à déclaré son intention de supprimer 700 emplois d’ici la fin de l’année, chiffre qui donne le sentiment à beaucoup de salariés français que lutter pour leur emploi au sein du groupe est cause perdue.Leur indignation est attisée par la récente acquisition du groupeWyeth, américain lui aussi, pour la coquette somme de 68 milliards d’euros. Cette petite opération

devrait permettre à Pfizer de réaliser un chiffre d’affaire de l’ordre de 70 milliards de dollars.Pour cela, Pfizer n’a pas lésiné sur les moyens et offre une grosse prime aux actionnaires de Wyeth. Soulignons que cette acquisition revêt un caractère stratégique puisque Pfizer vise à diversifier son portefeuille de produits et se prémunir contre l’extinction des brevets qui couvrent ses produits. Plus particulièrement, Pfizer vient de perdre le brevet qui protégeait le Lipitor, produit phare du groupe. Acquérir Wyeth constitue également un moyen pour le groupe de maintenir un certain niveau de recherche-développement.qui a perdu des parts de marché conséquents face à la concurrence des génériques, est également menacé.

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Investissement : formation défensive

Le Club

Lexique

Quoiqu’il en soit, ne nous y trompons pas, cette vague d’acquisitions touche tout le secteur pharmaceutique: Crucell, spécialiste des vaccins est convoité par Sanofi Aventis. Quant à Schering-Plough, Aussi étonnant que cela puisse paraître, certains analystes s’accordent à dire que la faiblesse des valeurs pharmaceutiques s’explique en partie par l’arrivée au pouvoir des Démocrates aux USA et plus particulièrement d’Obama. En effet, ce dernier, en promettant une couverture santé plus efficace, va probablement accroître le volume de médicaments consommés aux USA mais réduire les prix. Ainsi, même les industries pharmaceutiques vont sans doute voir leurs ventes en volume bondir, il n’en demeure pas moins qu’en valeur les progressions seront plus timides. Sans oublier la réticence des autorités à délivrer de manière plus souple des autorisations pour commercialiser les médicaments nouveaux.

Loan Pung

La spirale baissière due à la bulle Internet était depuis bien longtemps oubliée, peut-être un peu trop. La crise financière amorcée fin 2007 aux Etats-Unis contamina l’Europe courant 2008 entraînant celle-ci dans une annus horribilis pour les épargnants. Cette crise que nous vivons actuellement est définitivement une crise de confiance, résultat de la faillite de certaines banques d’affaires. La faillite du système bancaire évitée par les garanties et les crédits accordés par les Etats n’a pas pour autant ramené la confiance dans les places financières internationales. La propagation à l’économie réelle, la baisse du cours des matières premières, la baisse de l’inflation accroissent l’incertitude sur les placements à réaliser en cette année 2009. La sécurité du placement devient alors une variable toute aussi importante que son rendement.

Dans ce cadre, certains placements font bien mieux que résister à la crise, comme les fonds obligataires moins sensibles au risque que les actions. Comme son nom l’indique, ces fonds sont composés d’obligations, ils sont très sensibles à la hausse ou à

la baisse des taux d’intérêts. Toute hausse du taux d’intérêt entraîne la baisse de la valeur des obligations donc la valeur des parts de ces fonds. Comme la reprise ne semble pas poindre le bout de son nez, les taux devraient rester bas au moins encore cette année et favoriser ces fonds.

Par exemple, dans cette année particulièrement difficile où le CAC a perdu pratiquement la moitié de sa valeur, les fonds investis en obligations sur les emprunts de l’Etat américain à long terme ont grimpé de 10,21%, +8,48% pour les fonds des emprunts d’Etats des pays de la zone euro à long terme. Les fonds obligataires rémunèrent différemment le risque de crédit comme par exemple les fonds flexibles composés d’obligations de 3 natures : emprunts d’Etat, obligations d’entreprises et obligations à haut rendement, la rémunération de ce type de fonds devrait être comprise entre 5 et 10% en 2009. Pour les investisseurs dont l’aversion au risque est maximum, il existe des fonds dits en euros dont le dépôt initial est garanti et assuré de progresser chaque année mais de manière plus

modeste.Cependant le rendement de ces fonds en euros diminue, il est alors tentant de se tourner vers les obligations d’entreprises qui servent un rendement nettement supérieur mais dont le risque de défaut est estimé à l’heure actuelle à 30%.Pourquoi ne pas profiter de ce risque de crédit très bien rémunéré?

En effet des grands groupes comme Michelin, BMW, HSBC offrent des rémunérations supplémentaires de 2 à 5% par rapport à celles des emprunts d’état, ce qui peut amener la rémunération jusqu’à 9 ou même 10%. Obligations d’un grand groupe ne veut pas pour autant dire sécurité et notation AA non plus, en effet AIG est passé de AA à A- en moins de 6 mois, ce qui veut dire que les notations d’entreprises ne sont valables qu’à l’achat et seulement à ce moment là.

Si les obligations ne sont pas assez rémunératrices ou pas assez sures, il reste la possibilité de se positionner sur les trackers qui ont pour sous-jacents les indices obligataires très élevés sur le long terme à l’heure actuelle:

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Le ClubLa crise qui continue encore à souffler sur la planète économique aura rendu le pilotage du club d’investissement diffi-cile. A ce jour les pertes sont d’environ 12% malgré nos gains de 140€ sur un short selling d’EADS. Nous avons donc décidé de changer de cap en investissant principalement sur des produits dérivés.

Au lieu d’acheter directement des actions sur les marchés nous pre-nons position sur les titres au tra-vers de warrants et de turbos.

Le principe est très simple. Pour les warrants il s’agit tout simplement d’options émises par les banques. On distingue les call et les put. Nous avons décidé d’acheter un warrant (F142Z) call sur technip qui affiche d’ores et

déjà de belles perspectives de hausse à court terme. Graphiquement tech-nip s’inscrit dans un canal haussier qui devrait conduire le titre vers les 30€.

En ce qui concerne les turbos le prin-cipe est le même : nous distinguons les turbos long pour jouer la hausse et les turbos short pour jouer la baisse. Le prix d’un turbo se calcule de la façon suivante : (Cours du sous jacent – bar-rière désactivante) / parité.

La barrière désactivante est aussi ap-pelée niveau de financement par cer-taines banques. Lors de séances de Day trading nous investissons sur des tur-bos avec une barrière désactivante très proche du cours du sous jacent afin que le levier soit à son niveau maximum.

Lorsque nous investissons à moyen terme avec des night gap les barrières sont plus larges afin de ne pas subir les effets d’ouverture des marchés. Actuel-lement nous misons sur une baisse du cac 40 à très court terme avec le turbo F270B.

Avec cette nouvelle stratégie d’in-vestissement nous espérons an-nuler nos pertes en peu de temps.

Patrick Wattiau

LexiqueMartingale : En théorie des jeux, c’est une technique qui permet d’aug-menter les chances de gain, tout en res-pectant les règles du jeu. Cependant, l’espérance de gain n’augmente pas en utilisant cette technique car si l’on perd moins souvent, la martingale rend le montant des pertes plus important. On utilise ce mot en bourse pour dési-gner une « technique miracle » qui per-mettrait de gagner à tous les coups…

Option : C’est un produit dérivé qui donne le droit d’acheter ou de vendre un actif financier à un prix fixé, pendant un délai de temps donné, ou à une date fixée.

Scalping : C’est une technique de trading qui consiste à opérer de façon très rapide afin de profiter de la moin-dre variation des cours. Les « scalpers » effectuent de très nombreuses transac-tions, avec des positions et des effets de levier très importants pour obtenir un gain élevé à partir de faibles marges. Les scalpers ferment toutes leurs positions dans un laps de temps très court (de quelques secondes à quelques minutes).

Track Record : Résultats financiers d´un capital-investisseur ou expérience professionnelle d’un entrepreneur, et, notamment les performances déjà réalisées.

Tunnel : Contrat d’option grâce auquel le preneur et le vendeur se mettent d’ac-cord afin que le cours variable d’un actif financier ou d’un indice ne tombe pas sous un «plancher» (floor) minimum et ne passe pas au-dessus d’un «plafond» (cap). Les tunnels peuvent faire bénéfi-cier d’un fort effet de levier et permet-tent de ne pas perdre plus que le capital investi. Par exemple si vous achetez un tunnel sur le CAC 40, en estimant que le CAC reste entre 3000 et 3500 points, tant que le CAC reste dans cet intervalle, vous gagnez. En revanche, il suffit que le CAC passe ne serait-ce que 1 minute à 2999 ou 3501 points et vous perdez automatiquement tout le capital investi.

3% pour les USA, autour de 3,8% pour la France et l’Allemagne. On peut par exemple citer le tracker lyxor ETF EuroMTS 7-10Y, qui a une parfaite représentativité du marché obligataire euro (vingtaine de titres) et qui comme son nom l’indique est composée d’obligations d’une durée de vie de 7 à 10 ans. Sur les 6 derniers mois, sa performance est de 7%, peu d’actifs dans la même période

peuvent prétendre à une telle hausse.

Enfin, si la baisse du marché des actions ne vous refroidit pas, la gestion sectorielle sur les valeurs défensives est une possibilité. Des secteurs comme la santé ou les biens de consommation non cycliques sont attrayants à court terme, des secteurs comme la construction ou les infrastructures sont également

à surveiller avec les politiques de relance annoncées. Si aucune de ces solutions ne convient, il reste la possibilité risquée d’aller négocier dans une agence un compte à terme avantageux ou de bénéficier des offres proposées au taux de 6% par certaines banques comme HSBC ou ING.

Marc Primot

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En vrac..«Il ne suffit pas d’avoir des actions en bourse, encore faut-il

avoir des bourses en action.» Frédéric Dard

«l’inflation, c’est comme la pâte dentifrice : une fois sortie du tube, il est impossi-ble de l’y faire rentrer.» Otto Pöhl «Il y a deux cas dans lesquels un homme ne devrait pas spéculer en Bourse : quand il n’en a pas les moyens et quand il en a.» Mark Twain