RBCONNAISSANCE PEDOLOGIQUE

DE LA REGION Dl3 KANKOSSA (MAURITANIE)

EN VUE DE L'EXTENSION DES PAU.iBWS

CENTRB DE PEDOLOGIE de U N N - DAKAR

L

-.

.-

L a présente étude nous a é t é demandde pa r l e Service 4 du Génie Rural de l\iiAURITANIE, dans l e but de d é f i n i r que l les

é t a i e n t , du poin t de vue sols, l e s p o s s i b i l i t é s de l a région da KAI"K0SS.A en ce qui concerne l e s palmeraies. C ' e s t , en e f f e t , & KANKOSSR que l ' I n s t i t u t Français "de Recherches F r u i t i è r e s Outre-&fer (I.P.A.C. ) a i n s t a l l é , depuis p lus i eu r s années, sa s t a t i o n expckimentale du palmier-dat t ier , I1 e s t donc judicieux d 'envisager dans un programme 'd ' implantat ion de palmeraies, des zones proches de c e t t e s t a t i o n , Cet te proximité

' a d ' a i l l e u r s grandement f a c i l i t é no t r e t r a v a i l , t a n t du point de vue matér ie l que p a r l a documentation qui a ét6 t r è s o b l i - geamment mise à not re d ispos i t ion ,

3

3

--

Nous ne reprendrons p a s i c i une dtude d d t a i l l é e d e s condi t ions exigées par l a cu l tu re du palmier-dat t ier en NAURI-

' TANTE, pour l a q u e l l e nous nous ré fèrerons l a brochure de P. W N I % R (1). D'autre p a r t , R., KAIGNIEN a e f fec tué en 1955

, l ' é t u d e pédologiquc de l a S ta t ion expérimentale ( 2 ) , Enfin l e s rappor t s de l ' e m e t du s o l ont é t é é t u d i e s en d é t a i l pa r F, LEFEVRE ( 3 ) 0

-

Notre t ravai l se résume donc & dégager de ces d i f f é - r e n t s travaux, les condi t ions qui para issent l e s plus favorables au palmier-dat t ier dans c e t t e région e t &, reconnaî t re dans les a len tours immédiats l e s zones s a t i s f a i s a n t B ces condi t ions, L a zone à prospecter se l i m i t a i t en f a i t d'elle-idme vers l ' o u e s t e t l ' e s t par le r e l i e f dunaire qui 'borde l a v a l l é e

- !i

u du Karakoro ,

C 'es t donc l a v a l l é e seule qu i a été étudide depuis AGKAXINE: au Sud jusqu'8 une dis tance de 20 km environ au nord de l a S ta t ion expérimentale,

X

X X

- 2 -

Nous n'aborderons évidement pas l e s conditions climatiques, qui nlcntrcnt pas en jeu ici, retenons simplement quc la Station expérimentale se trouve par l 5 O 55 ' de latitude Nord å 100 km environ au Sud de KIFFA. Le climat est de caraa- tère tropical sahélien et la hauteur de pluie atteint 4 8 , 500 mm (juillet , août , septembre)

I.- L'EAU.

Le palmier-dattier exige une nappe phréatique dont le niveau peut varier dans certaines limites 8. partir de la I

surface du s o l . T r o p proche, cllc est la cause dans le s o l , de phénomènes d'cngorgement, et amkno d e s conditions d'anaé- robiose peu propices au développcmcnt vég6tatif. Trop profonde e l l e e s t difficilement atteinte par l e s racines ct le palmier est insuffisamment approvisionné en eau.

On cstinic (1) que l e s conclitions idéales sont com- prises entre 1 et 3 mètres de profondeur, I1 c s t toutcfois possible dlenvisager l'établissemont de palmcraies lorsque la nappe e s t au-delà de 3 mGtrcs, 8. condition dc pouvoir irriguer, Cependant, l'irrigation des jeunes plants étant de toutes façons indispcnsnblc, celle-ci sera nécessaire d'autant moins longtemps que la nappc sera moins profonde; des mesums montrent qu'au bout de 6 mois, les racines atteignent une profondeur maximwv de 93 cm avec un maximum de densité entre 40 et 50 cm, A un an, la moyenne des maxima observés est de 1,20 m (3). Il convient donc d'envisager unc irrigation de trois 8. cinq années pour une profondeur de nappe oscillant autour de 3 mktres.

II,- LES SOLS, -~-

Lo palmier peut se cultiver sur des s o l s de types variés, ïnais d'a-prhs Po &TUNIER ' I l C s llzeillcurcs dattes se récoltent sur s o l s sableuxll; une tcxturz argileuse provoque- rait une baisse de production tant en quantite qu'en qualité,

1

Ceci peut slexpliqucr en fonction précisément des exigences de la plante vis-à-vis do l'eau. Un s o l sableux,

- 3 -

pcrïméablc, où l'eau cisculc vite, cst plus facilemcnt pros- pccté par le système radiculairc, qu'un s o l lourd, compact et où l c s mouvements de 1'ca-u sont lents,

Du point de vue chimique, la nécessité de s o l s sableux, cntraînc forcément une pauvrcté marquée en élémcnts mingrzux, vis-&-vis desquels IC palmier doit sc montrer peu exigcant. Par ailleurs, il tolère d'assez fortes teneurs cn s e l s (3 ?i 4 $ de chlorures de Sodium et Kagn6siu.m) , & condi- tion toutefois de pouvoir apportor dc fortes quantités d'eau, et d'établir un système de drainage efficace. Il serait, par contrc, scnsible au carbonate de sodium.

En matièrc de comparaison, nous donnons ci-après les caract6ristiques physico-chimiques d e s s o l s de la station exi3érirncntale -(Tableau I)

1kI.- LZS SURFACES DE PLANTATION,

Lorsque l'irrigation est ngcessaire, il importe évidement de grouper au maximum les plantations, et par 18. m6me de rechercher les surfaces importantes.

Par contre, le mode d'utilisation cnvisagé permet dans le cas de nappe proche do considérer comme valables de très petites superficies.

En effet, on pout considérer que l'entretien et l'exploitation de 100 palmiers procurent 8. uno famille une occupation et un revenu suffisants, Plantés 8. l'écartcment normal de 7 m x 7 m, ces 100 pal3iiers n'occupent pas plus d'un demi-hectare, On peut ainsi retenir des zones de fai- bles superficies, m&ne pour une implantation groupée.

c

! Carac tér i s t iques physico-chimiques des sols de l a

S t a t i o n du Pa lx ie r -Dat t ie r h K A N K O S S A

l o ) GrznulomBtrie - d 'ayrks R, B X t G N I Z N ( 2 ) .

Sables f i n s $

-

2 O ) L'eau du s o l - d 'après F, LEFSVR3.

H u m i d i t 6 équivalente $ Poin t ie f l é t r i s semen t $ P c rni 6 zbi 1 it 6 Poros i t é $

(K )

I 1 9 6 3 I Densité apparente I 3 O ) Les c a r a c t 6 r i s t i q u e s chiniques - d6temiin8es au cours de

c c t t e Btude. Les c h i f f r e s rcprhsentcnt l e s moyennes de 27 p a r c e l l e s (1 6chant i l lon de chaque g a r c e l l c é t an t cons t i t ué d'une v ingta ine do pr8lèvements O - 40 cm).

I Niatikrc organique o/oo : 1,5

Carbone o/oo I Azote o/oo : 0,85 : 0,08

C/U :10,6

Matières humiques o/oo : 0 9 5

Complexe adsorbant en m,é,q. / l o o g \

Capacité d'&change: 6 , 5 Somm des bases : 1 , 6 Chaux : 1 9 2

Potasse 2 0 , l Soude 0 , O l 8. O,O$

Magnésie 093

pH de Y 9 2 à 8 , 2

- 4 -

I,- L'EAU,

LIQ1ément caractéristique de la région est B. ce point dc vue constitué par la présence de la mare permanente de KMYKOSSA, non seulonent parce qu'ellc influe sur le niveau &.la nappe phréatique, mais aussi parce qu'elle peut permet- t r e , l e cas Qchéant, l'irrigation par pompage de superficics importantes, oÙ la nappc se trouverait trop basse,

De nombreux sondages effectués dlune part par llI.P,A.C, dans IC voisinage de la station, et d'autre part au cours de cette étude, ont permis de constater que le niveau de la nappe phréatique est très variable : - à un moment donné, suivant les endroits (mgme rapprochés)' - au même endroit, suivant l'époque de l'année, A l'époque 8. laquelle s'est effectuée cette étude (mois de septembre), la nappe Qta5t encore 8. son niveau bas, En effet, ses variations, qui suivent celles de la mare, sont retardees par rapport 8. celles-ci, ce qui logiquement en- traîne une amplitude moindrd dans les fluctuations du niveau, D'après les observations de F, LEFEVRE ( 3 ) , pour les années 1952 - 53 - 54, la mare est ?i son niveau le plus bas entre juillet et septembre; elle atteint rapidement son niveau le plus haut (en octobre) et la variation est de l'ordre de 2,50 m - celle dc la nappe serait d'environ un mètre. On pcut en conclure quc lors d e s sondages effectués au cours de cettc étudqune nappe trouvée au-dessous de 4 mètres risquait d'6tre trop basse; c'est donc 8. cette profondeur quc nous avons limité la, descente de la sonde.

Du point de vue qualitatif, dcs analyses d'eau de la nappe, sur la Station, ont montré que la tencur en sel est faible. Dcux prélèvements cependant que nous avons effectués dans des trous dlcau du secteur Sud (voir croquis) révèlent une eau très chai-g6e (voir tableau no 2). Mais ce fait, lié 8. la prkscnce d'efflorescences obscrvécs sur l e s rives de la mare, 8. un niveau donné, pourrait 8tre ra-ttaché selon XAIGNIEN (2) à la prgscncc d'un conglomérat dolomito-schisteux qui a-pparaîtrait sous formc dc lcntillcs. I1 ne semble pas que

n

TABLEAU No 2.- Analyses d'eau - Secteur Sud (Laboratoire des Mines DAKAR)

( v o i r croquis).

E'ch. I Echo II Echo I Echo II

Sulfates o o o o p o o a o o o e o o o e .

Carbonates a . 0 . ~ 0 0 . . 0 0 0 6 e . 0 0

T o - t a l anions . e ., o o e o o o o o

Calcium

Potassium o O . . O o O . O O ~ O a . O O O

honium O ~ O . O . O O O O O O O O O . O . O

Total cations o o o ; o o o o . . o ' o o o a o e

m

23 640 I I Extrait sec O O 1 O O O O . O . m o O O O . O 760

1 1 2

53 .494 1 012 44,O

38 O O

I 55,O I Total cations o o o ; o o o o . . o ' o o o a o e

m

I 760 Extrait sec O O 1 O O O O . O . m o O O O . O

222

22,4 nd nd nd nd O O

I .

L..

I-- - 5 -

ces lcntillcs soicnt très étendues, mais on cn rcncontrc 3 divers endroits (Sondages portant la mention Na), Ellcs pcu- vent être préjudiciables au développement des palmiers dans la mesure o h l'horizon d'altération constitue un horizon argileux imperméable, c o m e nous l'avons constaté B certains endroits

A signaler 6galemcnt qu'il est quelquefois impossible d'atteindre la nappe B cause dc la présencc d'horizons finement sableux, pulvérulents, qui s'écroulent et obstruent le sondage,

D'une façon générale, la nappe est plus proche de la surface dans le secteur Sud (tout au moins entre la station expérimcntalc ct l'oued Riarrhlée) que dans l e secteur nord 2.

Ellc s'abaisse sensiblement près de la mare de Kaoré,

II.- --__ LES SOLS (fig, 2 )

Leur origine a ét6 Btudi6c par R, MAIGNIEN (2) qui, d'après l'examen d c s courbcs granulométriqucs, a mis en évi- dence le rôle do l'alluvionncment fluviatile dans la formation dcs s o l s qui nous intércsscnt,

Nous avons donc affaire 8. l'ancienne vallée d Kara- (+Y $ koro comblée par dcs sables essentiellement quartzeux , d ' o Ù une grande homogénéité dans la nature de la roche-mhrn?

a) -- Lcs s o l s formés sous l'action du climat seul - Ce sont l e s s o l s zonaux. I l s sont rcpréscnt6s dans cette r6gion par 12s s o l s brun-rougc subarides caractérisés csscntiel- lement par une légère individualisation du fer, Celle-ci se manifeste dans la teinte du s o l ct par quelques petites taches, rouges ou brunes, tr&s legèrcment indurées (Des- cription do profil en annexe). Dans la région prospect&,

(+ ) I1 arrive d9ailleurs de retrouver dans les zones basses des s o l s complexes, o$ l'on decouvre vers 1,30 m - 1960 ïq un ancien horizon de surface, riche en matière organique (Sondages no 9 secteur Sud et 38 secteur Nord 2).

3 i

1 L v

- 6 -

c'est le typc dc s o l qui occupc I C s plus grandes superficies,, Du fait qu'un cxccllent drainage cst néccssaire son évolu- tion, on le rcncontrc sur l e s parties (relativcmcnt) hautes telles guc l c s duncs aplaties, ICs surfaces un peu plus élevées entrc I C s lits d'oued temporaires, ctc,.. '

La végétation herbacée y est constituée cssenticllcmcnt-par des Andropogonées et dcs AristidBes; on y trouvc également dcs Eragrostis, Cenchrus biflorus, HyparrhQnia dissoluta ,... les Acacia vercck, Gymnosporia senegalcnsis, Zieyphus jujuba, se rcncontrent le plus fréqucm-ent parmi les arbustcs,

Lcurs propriétés physico-chimiques en font des s o l s très sableux, pauvrcs en colloïdes (Argilc 2 8. 3 Natière organique 2,1 pour mille). 11s ont, de cc fait, une très faiblc capacité d'Qch,mge pour l e s bases; leur pauvrcté chimique est compensée par dc bonnes propriétés physiques ce qui est plus important pour la culture du palmier, Dans ces s o l s , la nappe est généralement plus basse que dans les autres types du fait de lcur position topographique,

b) L e s s o l s formés sous l'action de l'eau.

Lorsque, pour une raison quelconque, l e drainage n'est pas libre, quc l'eau stagne, en provoquant dcs fluctuations de faibles amplitudes et des cngorgcments, l'action du climat devient très secondaire et l'on a alors affairc B des s o l s très caract éri stique s appelé s Sols Hydromorphe s o

I l s SC situent dans l e s légères d6prcssions 06 l'eau a ten- dancc à s'accumuler ct o h la nappe remonte beaucoup plus près de la surface. Les s o l s dc cc typc que nous avons pu observer subissaient surtout uns hydromorphic de profondeur, car la texturn, ct la structure de surfacc n'étaicnt pas caractéris- tiques des s o l s h engorgement temporaire de surfacc, Dsautre part, on rcncontre toujours e n profondeur un horizon gleycux gris bleut6 avcc taches rouille caractiristiquex des phénomènes d'oxydo-réduction, On doit également noter que ces s o l s renferment toujours, soit B un niveau donné, soit sur l'en- semble de l o u r profil, une quantit6 de soude plus ou moins forte.

Dans tous I C s cas, le Sodium est 1'élémcn-t le plus important du complexe et il peut atteindre 60 m.é.q./100 g (Sondage no 9 ) . La quantité de chlorurcs ct de sulfatcs n'est pas suffisante pour guc tout cc Sodium soit en solution o La majeure partie

...

. i

TABLEAU N O 3.- Carac té r i s t iqucs physico-chimiques des 3 types de s o l de c e t t e rggioh .

Sols brun- r ouge

2 à 3 l à 3 5 8. 20

8 0 8. 90

6 , 8 à 7,2 t r a c e s

S o l s bruns

3 8 6 l à 6

20 8. 30 6 0 & 70

396 291 o, 1 2

079

490 2 , 7 o9 7 0, 25

o à 2

6 , 8 B 8 , O t r a c e s

S o l s Hy-aromorphe s

6 8. 1 3 2 à 3

2 0 à 30 60 8. 80

573 3 9 1 o, 2 0

194

10 : . 3

1 , 5 8. 2 , O 0 9 6 5

O 8. 30

- 7 -

est fixéc sur IC complexe colloPdal qui est important 8. ce niveau (30 $ d'Argile).

On doit donc rattacher I C s zones hydromorphcs rencontrées h la prBsence, & une profondeur assez faible, de lentilles de schistes dolomitiqucs, dont l'alt6ration cn créant dcs zones argileuses, rend le sous-sol impermGable, e t entrave considé- rablemcnt le drainage.

On a rcncontré ces lcntilles h une profondcur plus importantc, et suffisantc alors pour ne pas nodifier l'évolution du s o l : S o l brun rouge caractéristique avec simplement vers 3 ou 4 m un horizon argileux foncé (généralement mauve ou vert) possh- dant une tencur en sodium assez Qlcvée.

Ces s o l s hydromorphes sont donc aussi des s o l s salés, La végé- tation y est quelquefois absente par plages. On y rencontre Vitiver Vitiveria sp0 et Balanites aegyptiaca, en bordure on trouve toujours des peuplcments de Hyphaene Thebaïca (downs).

I1 est Bvident quc ces s o l s , h causc surtout de la proximité de la nappe phdatique qui remonte parfois & 50 cm de la surface du s o l , et aussi de leurs propriétés physiques (mau- vaise structure horizons argilcux imperméables) nc peuvent convenir & la culture du palmier-dattier,

c) Les s o l s intermédiaires,

Xntrc I C s s o l s brun-rouge, Bvoluarit sous l'action du climat et les s o l s hydromorphes, soumis h l'influence dirccte de la nappe, il se form des s o l s d'un type intermédiaire qui, du fait de sa position topographique en bas de pente, subit un drainage moindre que l e s s o l s brun-rouge, sans toutefois que les rcmontées soient aussi importantes que dans les d6pres- sions, I1 y a en quelque sorte un équilibre entre les deux actions qui en fait des s o l s bruns.

Ces s o l s bruns sont caractérisés par un profil homogène oh la couleur bi-une de surface, dÛc & une tencur en matière organiquc légerelvent plus importante, s'attgnue progressivc- ment pour devenir bcigc et passer au blanc de la roche-mère. On ne rencontre pas l'horizon de coulcur caractéristique des s o l s brun-rouge. Hormis cette différcnce dans la nature dc l'évolution, les propriétés physico-chimiques sont très voi-

- 8 -

sines : l e s s o l s bruns contiennent un peu plus d'argile, un peu moins de sables, et sont mieux pourvus cn bases, L'avan- tage le plus sérieux pour la culturc du palmier réside dans la présence de la nappe 8. moihdre profondeur, conséquence de la p o s i tion topographique o

En résum6

Du fait de leurs propriétés t r è s semblables et dc leur enche- vgtremcnt, il n'est pas possible de dissocier l e s s o l s bruns des sols brun-rouge dans le choix des zones d'implantation, Par contre, l e s zones hydromorphes sont 8. Qliminer,

III o - LES SUPERFICIES. En l'absence de lever topographique, il n'est évi-

dement pas possible de drcsscr une carte des surfaces utili- sables. I1 ne semble pas d'ailleurs que ce soit une n6cessit6, compte-tenu du but recherché ct de l'incertitude qui subsiste 5 certains endroits sur la profondeur de la nappe.

Nous avons donc représentg au mieux l e s sondages et les renseignements qu'ils ont pu fournir, sur des croquis effcctu6s par Fe LEP3VRE d'aprks les photos aériennes de la région.

La région prospectée a ét6 divisée en 3 sectcurs par raqport 5 la Station exp4rimcntalc :

- Secteur Nord 1 - Sur la rive ouest. - Secteur Nord 2 - Sur la rive est. - Le scctcur Sud, représenté sur 2 croquis :

Sud 1, Entrc la Stztion et l'Gued Niarrhlée Sud 2. Entre l ' & e d Niarrhl.de et Agmamine.

1 0 ) Le Secteur Nord 1 (voir croquis).

Il occupe la rive ouest de la mare de KANKOSSA sur une longueur d'enviroh 5 km et. se termine au sud en face de la Station I . P , A . C , par une zone hydromorphe,

En dehors de cctte zonc facilement rcconnaissable sur le terrain, l'utilisation de ce secteur sera limit& vers l'ouest, en avant des dunes par des bancs schisteux &. faible profondeur (Sondages 50 et 58).

/'

o

, I

SXCTEUII NORD I

N O ond.

48

49

50

57

58

59

-

-

Type s 01

Br R

Br

. r g i l c

Br R

Br. R

H

C a M g S T v c1 PH A srl, o/oo k ----------------- ?rof C N MO MHfC -------) K N a ------

cm l o / o o o/oo o/oo o/oo mo e , g. TÕD g

0-40 1-0-80 0-40

1.0-80 18 O

0-40

0-40

- 795 -

+ La Nagnésie e s t indosable 8. causc de l'excès de Soude,

I

- 9 -

Ainsi l e p r o f i l no 50 comprend :

O brun un peu rougi sableux, f r i a b l e humide au-dclà de 5 cm.

'" s ' é c l a i r c i t pour devenir bcige moins humide - le sable devient plus co l l an t du f a i t d 'un pcu d ' a r g i l c d ispcrsée .

g r i s - t ache té de bleu - a rg i l eux e t co l l an t o

g r i s foncé - sec - débr i s de roche sch is teuse a l t é r é e adh&re t r è s fortement l a sonde.

I 2 O

16*

18 O

A l ' a n a l y s e , l ' a r g i l e de profondeur se révèle comme t r è s r i che en Sodium échangeable (pr6s de 1 $) e t l e pH e s t v o i s i n de 9,O.

Le sondage no 58 révè le 8. 3 mètres de profondeur, un niveau d ' a l t g r a t i o n couleur brun-chocolat (ph tan i t e s ) t r&s hwnide.

Dans l a zone Sud de ce sec t eu r , l a nappe e s t proche de l a surface (1 m au sondage no 59). On l a trouve dc plus en plus profond&." au fur e t 8. mesure que l ' o n remonte v e r s IC nord ( 4 , 2 0 m au sondage no 57).

I1 semble donc que le secteur s o i t u t i l i s a b l e sur tou te sa longueur e t su r une l a r g e u r de 300 8. 600 m 8. pa r t i r de l a mare. A. cause de l a profohdeur de l a nappc, l a zonc Sud p a r a î t plus i n t b e s s a n t e .

2 0 ) Le Secteur Nord 2,

I1 débute 8. 4 km environ au nord de l a S t a t i o n -._ I . F , A . C . , sur l a r i v e ;$st de l a marco I1 e s t t r a v e r s é

dans l e sens lóng i tud ina l par l a p i s t e KIFFA-KAYBS e t s ' é tend au maximum & 1 O00 m de chaquc côté. Cette d i s - tance v8 en diminuant aux extr&ïnit6s n o r d e t sud,

Le s ec t eu r comprend 2 zones hydromorphes, l ' u n e au sud (sondage no 39) , l ' a u t r e v e r s l ' e s t (sondages no 36 e t 3 7 ) 0 Ces zones sont de f a i b l e s étendues e t reconnaissablcs 8. l a présence dc downs en bordure (Hy- phacne Thebaïca ILm-tins) de Balan i tes Aegyptiaca ( D e l ) e t de Coiabretum aculeatum. Au Nord, on rctrouve (sondage no 43) des sols bruns, m a i s w e c un horizon plus arg i leux vers 1,20 m assez r fchc en Sodium (-pH 9 , 2 ) . On rencontre égalemont des bancs de jaspcs en profondeur ( a 3,50 m sondage no 29)

YI CLI7e

de

033 J !

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Bond.

26-28

27 :

38 ~

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36

-

37

Type s o l

Br R

Br

Br

3r-Hyd

H .

Br R.

Br R

Br R

H

K

I I s3crEU-R NORD 2

0-40 40-80 0-40 40-80 0-40 6 0-8 O 0-40 4 0-8 O

0-40 40-80 0-40 40-80

0-40 40-80

0-40 40-80 0-20

40-80 80-120 180 250 0-40 8 0-1 O0 120

+ La NagnEsie e s t indosable & cause de l .Pexcks de soude,

- 10 -

.

.I

c

Par a i l l e u r s , IC Sccteur N o r d 2 coiiiportc un rgseau de dépressions qui le t r ave r sen t du Sud-Oucst au Mord-Ouest. Ces dépressions sont cons t i tuées de sols bruns qui, de ce f a i t , occupent une supe r f i c i e p lus importante guc dms l e s a u t r e s sec tcurs ,

I c i encore, l a nsppc c s t proche dans l a p a r t i e Sud

Flus au Bord e t ve r s l e ccntre (sondzgcs no 30 - 33 - 34) , il e s t impossible de descendre au de là d'une cer ta ina profondeur, 8. cause de bancs de sable blanc t r è s f i n , sec , pulvérulent qu i obstrue l e sondage; l a profondeur de ce banc de sable v a r i e de 1 , 2 0 (no 31) 8. 3 , 2 0 m (no 34).

( 3 mètres en moyenne au niveau des sondages 38 c t 4 1 ) *

I1 e s t poss ib le qu 'au de là de ce niveau, on puisse t rouver l ' e a u ; l ' i r r i g a t i o n des jeunes palmeraies peut pemncttrc alors aux r s c i n c s de f r a n c h i r c e t t e zone jusqu'h l a nappe. Seuls des sondages systgmatiqucs permettront de

t rancher l a quest ion. I1 e s t donc assez d i f f i c i l c de déterminer avec p r i c i s i o n l a surface valable , Nous pensons cependant q u ' i l e s t poss ib lc de compter su r 300 hcctares ,

3*) Le Secteur Sud (Secteurs Sud 1 e t 2 des croquis) ,

I1 s 'Qtend, l e long de l a r i v e Ouest de la mare, depuis l a S ta t ion I,P,A, C. au Nord, jusqu 'à AGMAI!IINE au Sud. % t r e AGlCI.ïIN23 e t l ' & e d Niarrhlée, il e s t l i m i t é à l ' e s t pa r l a p i s t e de S2LIBABY; au nord de c e t oued pa r l a p i s t e de KIFBA,

a ) au sud dc l 'Oued Niarrhlée jusqu'8. AGMAMINE, une grande p a r t i e des sols e s t 8. carac tè re hydromorphe avec un engorgement temporaire de surface dont l a durée e s t fonc t ion du- nivean de l a mare.

Dans l a zone de sols bruns e t brun-rouge, l a nappe e s t d S j 8 profonde 8. 25 m de l a l i m i t e des sols hydromorphos ( 4 m au sondage no 53).

E l l e n ' a pas é t 6 t rouvie a i l l e u r s . Par contre , au sondage no 24 , le s o l de type brun rouge en surface devient argi lo-sableux, c o l l a n t , avec dcs taches carau- t é r i s t i q u e s de phénomènes de réduct ion, On note , en out re , une augmentation sens ib lc dc l a teneur en Sodium Gchangeable

I1 ne seinblc donc pas a p r i o r i que c e t t c zonc s o i t d'un grand &&%;erst. I F. . x

L

.-

N O Sond.

-

2-3

24 - .

5q

5 5

Tme S o l

€332 '

Br R

SECTEUR S U D 2

v

Y

I 1

-

Br R

Br R

9 1 O, O6 199 097 !O-8 O 9 8 0903 1 7 4 09 2

0-40 99 O, O 3 196 o93 LO-80 9 8 0,05 1 9 4 093 i

0942 0927 0 9 5 1 2,18

0,34 0907 O,2l 0909 0917 6,26

O,O6 0,Ol 0,06 0,02

0,06 0902

O,O$ 0,02

- I -

- 11 -

b) A u Sud d'AG&IMIINE, une zone dlenviron 20 ha a é t é rcconnuc, Lcs sols de typc brun rouge sont caracté- r i s é s par une ce r t a ine pauvreté chimique, m a i s l a nappe e s t proche (sondages no 54 c t 5 5 ) 0

e ) Entre l ' o u e d Niarrhlee e t l a S ta t ion I , F . A . C , l e . Secteur Sud 1 ( v o i r croquis) comprend un c e r t a i n

nombre de zones hydroivorphes assez bien dél imitées sur l e t e r r a i n .

L e s sols y sont c a r a c t é r i s é s pa r une f o r t e tencur en Sodium e t l a pr&sence de chlorures (Sondages no 9, 10, 11 e t 19), le p H e s t toujours supérieur 8. 8, p a r f o i s 8. 9. L'eau prélevée dans des trous accuse une f o r t e s a l i n i t é ( v o i r t ab l eau ) o

En dehors de ces sur faces , le Secteur Sud 1 o f f r e l 'avantage d'une nappe proche peu p r è s par tout . Toutefois 8. proximite de l a p i s t e , elle n ' a pas &ti

trouvée. On y a par contre fréquemment rencontré des niveaux rocheux t r è s durs vers 3 , 5 0 m - 4 mètres,

Des sondages s y s t ~ m a t i q u e s e f f ec tués pa r P, LXFEVRF: montrent que l ' e a u se t i e n t rarement au-dessous de 4 mètres permettant a i n s i 1 ' u t i l i s a t i o n maximum des sols bien drainés de ce sec teur (150 8. 200 ha).

N O sond,

1-4 1. 6-7

14-16 ) 17-22 ) 13-15 18-20 )

3 5-12

9-1 0-11.

19

63

60 61

62

-

1-

c o

, t

5 I

SECTEUR S U D 1

T Y P sol

Br R

B r R

Br

Br Br .

Hydr.

Hydro

B r

H H

Br R

Brof . Cm

0-40 40-80

200 0-40 40-80 0-4 O 40-80 0-40 0-40

Ar 0-8 O 0-40

6: 0-8 O 90-130

160-170 0-40

40-80 0-40

40-80 0-40 0-40 4 0-8 O 0-40

0 9 5 0,08 0 , O l 191 0,2 0,2 0904 0 , O l 0,8 092 0,2 0,07 0 , O l 093 o92 0,6 0907 0 , O l 1 9 2 o93 092 0906 0 , O l 1 9 1 o93

596 790

o9 9

65 - 6,6 - 60 - 6 , 7 - 60 - 6 , 9 - 73 - 7 , o - 75 - 6,4 - 81 - 7 , O 0

75 - 7 , O -

La magnesie est indosable à cause de l'excès de soude.

- 12 -

Dans la recherche des surfaces propres ?i l'établis- sement de palmeraies, dans cette région il ne se présente guère de difficultés sur IC plan p6dologique.

Les s o l s hydromorphes sont évidement h rejeter, mai3 ils n'occupent pas dc surfaces trop importantes et l e u r position topographique ainsi que la vég6tation qu'ils suppor- tent permettent de les reconnaître facilement.

En ce qui concerne les deux autres types de sol, leur,utilisation dépend uniquement de la profondeur de la nappe phrBatiyue, Cette question ne peut Etre élucidée que par des sondages syst&matiques, permettant ds6valuer l'ampli- tude des fluctuations et ainsi d'éliminer les zones oÙ la nappe se trouve au-dessous de 3 8. 4 mètres pendant une périoda trop longue (+ 1 o

Il reste cependant certain que le Secteur Sud 1 est celui qui offre a priori le plus de possibilités, du

fait que, d'une façon généralc, la nappe Y est plus proche que dans l e s autres secteurs,

HARN-DAKAR, l e 6 décembre 1958.

F. DUGAIN.

- (+> On pourra par la mgme occasion élinliner les Itaccidentsf1

dûs & la présence de lentilles riches en carbonato de soude e

(1) P. I!BJNI13Ro- Le Palmier-Dattier e t sa cu l tu re en Afrique .

Tropicale Française ( Inst i tut França is d e s Recherches F r u i t i è r e s Outre-Ner) 28me Q d i t i o n

( 2 ) ' R. T5AIGNIEN.- Les S o l s de l a S ta t ion IFAC du Palmier- D a t t i e r 8. KANKCSSA (Naur i tan ie) o

Etude p6dologique - Annales IFAC 1955 no 11

( 3 ) Fe LEFEVRE.- L e s S o l s de l a S t a t i o n IFAC du Palmier- D a t t i e r à XAIYKOSSA (nriauritanie). L'eau e t l e s o l - Annales IFRC 1955 no 13.

'I

5

.

- 14 -

A N N E X E

DESCRIPTION DE PROFILS _____-_____-_--_--_------_ _-___-________-_--__------

1.- Sol brun rouge (no 26),

CLl

O - Brun un peu g r i s - légkrcment humifère - t ex tu re

5 - Brun - cont ien t encore un peu d'humus - sableux - sableuse - poudreux - sans s t ruc tu re .

s t ruc tu rc p a r t i c u l a i r e - légèrement plus hniidc.

s ' i n d u r e r légèrement en se dess&cliant - tou jours p a r t i c u l a i r c - huiii.de

1 2 0 - l a couleur s ' a t t énue progressivement - c t devient roux un peu beige - quelques taches bruncs - sableux - p a r t i c u l a i r e o

200 - sable jaune tris c l a i r - presque blanc - quelques taches brunes - h u m i d i t 6 notable .

380 - nappe.

40 - Brun rougi - t i r a n t vers l e roux - sableux - tend à

2.- Sol brun (sondage no 3 )

cm O - Gris brun - sableux - sans s t ruc tu re ( s e c - pulv6rulent) 5 - Brun- lismiifère - sableux - s t ruc tu rc -par t iculairc -

40 - la couleur brune s ' a t t é n u e , m a i s sans se t e i n t e r de quelques p e t i t s agr6gats nucif ormes - humidi t4 f z i b l e .

roux, conm dans l e s sols brun-rouge - devient progresp sivement beigc - s3bleux - p a r t i c u l a i r e

150 - sablc f i n - blanc - humide - quelques taches brunes. 3 2 0 -

3* - Sol hydromorphe complexe à cngorgement temporaire de Profondeur (no 9 )

CM

O - En surface quelques mi l l im&trcs de s a b l e beige t r è s c l a i r p r o d u i t de ruissel lement . Pu i s , horizon g r i s marron assez foncé - organique - sablo-argileux - s t r u c t u r e mal d6f i n i c .

- 15 -

4 I 20 - devient beige - sablo-argileux (argile dispers&)

40 - la texture devient sableuse; conleur jaune pâle ,

90 - gris foncé argilo sablcux - organique - structure

particulaire - humide.

un pcu plus fonc6e vers le bas.

cubique ( ? ) l'horizon est compact et sec,

y péiiètre difficilement, On n o t e par endroits des taches bleutées caractéristiques des pliénomhnes de r 6 duct i on.

130 - gris foncé - argileux - colmaté - collant - la sonde

160 - devient plus clair - plus sableux - l'humidit-8

170 - sable gris r o s é assez fin. s'accroît notablement.

nappe phréatique.

(r-

- 16 - A N N E X E

GRRNULOXETRIE, - Néthode In t e rna t iona le - dispers ion au pyro- phosphate - prélèvements 8. l a p ipe t t e .

A $ L $ = Limon ( I I I I comp+.s en t r e 2 c t

= Argile ( p a r t i c u l e s de diamktre inférieur à 2 microns)

20 microns) Sf $ = Sable f i n ( ' 1 11 I S " 20 e t

200 microns) 200 micron: I I tI Sg $ = Sable grossier (

e t 2 "), ',

MATIERE ORGAXIQUXe NO 6 C $ Carbone dos6 p a r la mgthode Walkley. N o/oo Azote t o t a l dosé pa r l a mgthode Kjeldahl.

obtenue en mul t ip l i an t le taux de Carbone p a r 1,73.

HUNIDI TE o

H20 $ H u m i d i t é mesurge 8. l'air au moment des analyses. HE % Huni id i tQ équivalente - Centr i fugat ion 8. 1 O00 g du

s o l s a tu r6 d 'eau - dosage de l I l ' lun i id i t6 r e s t an te .

CAFACITE D 'ECHANGE, T m . Q . q , 100 g 2 P o s s i b i l i t B du s o l 8. f i x e r les bases t e l l q s

que Chaux, Magnésie, Potasse pour l e s n e t t r e 8. l a d i s p o s i t i o n de l a plzlnte, Khthode à 1 'Acétate normal e t ncutre o

SONl!!IE DES BASES. S m 0 6 . q . 100 g : Som" de C a + Ng + X i- Ng.

COEFFICIENT DE SATURATION, v $ = --- SX100

- Ta-' BASES ECHANGï3ABLE S a

( C a , Mg, K9 mo é.q. 100 g ) Chaux, Magndsie, Potasse Qchangeable e x t r a i t e s gar 1'AcBtatc normal e t neut re e t dose'es pa r spectrographie.

- A n o t e r quo 1 m-é.q. Ca = 2 0 mg de C a Mg = 1 2 mg de Ng K = 39 m g dc K.

g Acidi té inesurée à l ' é l c c t r o d e de verre sur pgte de s o l .

c