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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE DE THIES DEPARTEMENT GENIE ELECTROMECANIQUE DEPARTEMENT GENIE CIVIL DESTINE AUX ELEVES INGENIEURS DE CONCEPTION PREPARE PAR : Mame Baba SEYE ANNEE ACADEMIQUE 2003- 2004

Cours de français

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE DE THIES

DEPARTEMENT GENIE ELECTROMECANIQUE

DEPARTEMENT GENIE CIVIL

DESTINE AUX ELEVES INGENIEURS DE CONCEPTION

PREPARE PAR : Mame Baba SEYE

ANNEE ACADEMIQUE 2003- 2004

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à, de

Les compléments d’appartenance sont introduits par de ou par à selon la nature du complément.

De avec les noms

Quand le complément est un nom ou un pronom, autre qu’un pronom personnel, la préposition est de.

Les affaires de Madeleine sont rangées.

Il faut tenir compte de l’avis de la secrétaire et de ceux qui la soutiennent.

On entend fréquemment la préposition à au lieu de de, sans doute par analogie avec la construction verbale (Les affaires sont à Madeleine). Cet emploi n’est pas admis par le meilleur usage et mieux vaut l’éviter dans un style soigné.

Le beau-frère de sa sœur est le père d’Antoine (et non le beau-frère à sa sœur est le père à Antoine).

À avec les pronoms

Quand le complément est un pronom personnel, on emploie à.

C’est une habitude à elle et vous ne la changerez pas.

On emploie également la préposition à pour introduire un complément qui sert à rappeler, à renforcer un déterminant possessif précédemment exprimé.

Il ne se contentera jamais de leur langue de bois à tous ces officiels. (à tous ces officiels renforce le déterminant leur qui montre déjà le lien d’appartenance entre la langue de bois et tous ces officiels).

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à l’instar de, à l’insu de, à l’issue de

À l’instar de : comme

La locution à l’instar de signifie « comme ».

Leur société a développé ce nouveau produit à l’instar de ses concurrents.

On emploie à l’instar quand on peut le remplacer par à la manière de.

Ils prenaient le thé tous les jours à 5h, à la manière de nos voisins les Anglais.

Instar n’est jamais utilisé seul. La locution est une adaptation de la locution latine ad instar de même sens.

À l’insu de : en cachant à

La locution à l’insu de signifie « sans que cela soit su ».

Ne prenez aucune décision à l’insu du responsable.

À l’insu de est en quelque sorte le contraire de au vu et au su de, locution dans laquelle su (participe passé de savoir) est à rapprocher de insu.

Insu, tout comme instar, n’est jamais employé seul.

À l’issue de : à la fin de

Une décision devra être prise à l’issue de la réunion.

On retiendra que issue et fin sont synonymes.

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affleurer, effleurer

Affleurer : sortir de la surface

Affleurer signifie « sortir de la surface de l’eau, du sol, etc. ». Il s’emploie sans complément d’objet.

On voyait au loin les icebergs affleurer.

On pourra retenir que affleurer commence par la même lettre que apparaître qui est en quelque sorte un synonyme.

Effleurer : frôler

Effleurer signifie « toucher à peine, toucher légèrement ». Il s’emploie toujours avec un complément d’objet direct.

Elle sentit soudain une main effleurer son bras. (son bras est complément d’objet de effleurer).

Effleurer s’emploie également dans un contexte abstrait pour signifier « aborder, envisager superficiellement ».

La question fut juste effleurée au cours de la réunion. Cela ne m’a pas effleuré l’esprit (ou cela ne m’a pas effleuré).

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L’analyse grammaticale

Analyse de la phrase

L’analyse au niveau de la proposition fait apparaître différents groupes qui constituent le sujet, les compléments d’objet, les compléments circonstanciels, les compléments d’agent ou l’attribut. Ces groupes sont appelés constituants de la phrase. � On repère facilement les constituants dans les phrases simples.

La secrétaire rédige le rapport. Cette phrase se compose de trois constituants : le verbe (rédige), le sujet (la secrétaire) et un complément d’objet (le rapport).

� L’analyse peut paraître plus délicate pour les phrases complexes, mais elle se fait de la même façon.

Le jury qui sera chargé de la sélection retiendra deux projets susceptibles de répondre très précisément à l’ensemble de nos besoins.

Cette phrase se compose également de trois constituants :

– un verbe : retiendra

– un sujet : Le jury qui sera chargé de la sélection

– un complément d’objet direct : deux projets susceptibles de répondre très précisément à l’ensemble de nos besoins.

Pour s’assurer de l’analyse d’une phrase complexe, on peut réduire les différents constituants à leur forme la plus simple.

Le jury retiendra deux projets. (retiendra : verbe ; Le jury : sujet ; deux projets : complément d’objet direct)

Analyse des constituants

Chacun des constituants de la phrase se compose d’un noyau qui peut avoir lui-même des compléments. Ces compléments se rattachent au noyau.

� Ainsi dans la phrase exemple, on peut analyser le sujet :

jury : noyau du sujet (tout comme le verbe retiendra est le noyau de la phrase).

Le : déterminant du nom noyau jury. qui sera chargé de la sélection : complément du nom noyau jury.

� Le complément d’objet, lui, s’analyse ainsi :

projets : noyau du complément d’objet.

susceptibles de répondre très précisément à l’ensemble de nos besoins : épithète du nom noyau projets.

� On peut à nouveau analyser les constituants :

de répondre très précisément à l’ensemble de nos besoins : complément de l’adjectif susceptibles. très précisément : complément circonstanciel du verbe répondre.

à l’ensemble de nos besoins : complément d’objet indirect du verbe répondre. très : complément de l’adverbe précis

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L’attribut

Reconnaître l’attribut

L’attribut exprime une qualité, une manière d’être, etc. qui se rapporte au sujet ou au complément d’objet direct (COD). L’attribut se construit le plus souvent sans préposition .

Anne est infirmière. (infirmière est attribut du sujet Anne). La direction a trouvé ce projet trop audacieux. (audacieux est attribut du COD projet).

L’attribut du sujet est rattaché au sujet par un verbe d’état tel que être, demeurer, sembler, paraître, etc. L’attribut du COD s’emploie avec des verbes qui expriment un jugement, un changement d’état, etc. tels que considérer, croire, trouver, élire, nommer...

On veillera à ne pas confondre l’attribut et le COD qui se construisent tous les deux sans préposition et qui peuvent souvent répondre tous les deux à la question qui ? ou que ?

Contrairement à l’attribut, le COD ne représente pas la même personne ou la même chose que le sujet.

Anne est infirmière au collège (Anne et l’infirmière sont la même personne).

Anne a rencontré l’infirmière au collège (Anne et l’infirmière sont des personnes différentes).

L’attribut, contrairement à l’épithète, ne peut pas être supprimé.

Les dossiers verts contiennent les factures (on peut dire Les dossiers contiennent les factures ; vert est épithète).

Les dossiers qui contiennent les factures sont verts. (On ne dira pas °Les dossiers qui contiennent les factures sont ; verts est attribut).

Nature de l’attribut

L’attribut du sujet ou du COD peut être :

un adjectif Gilberte était très contente de son voyage aux Canaries.

un nom On a nommé Geneviève responsable de la bibliothèque.

un pronom Quels sont leurs projets pour cet été ? S’ils ne sont pas satisfaits aujourd’hui, espérons qu’ils le soient demain.

un infinitif L’important est de bien faire.

une proposition L’important est que chacun fasse bien son travail.

Selon sa nature, l’attribut s’accorde différemment avec le terme auquel il se rapporte.

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ce que, qu’est-ce que

Veillez à ne pas confondre les deux tournures servant à interroger : ce que et qu’est-ce que.

Ce que dans l’interrogation indirecte

Ce que est la tournure utilisée dans l’interrogative indirecte : la question n’est pas posée directement, mais elle est rapportée. La tournure introduit la proposition subordonnée dépendant d’un verbe tel que demander, ignorer, savoir…

Je ne sais pas ce qu’il attend de cette rencontre. (et non je ne sais pas qu’est-ce qu’il attend).

Elle nous a demandé ce que nous voulions boire.

Si l’interrogation indirecte fait partie d’une phrase déclarative (voir les deux exemples ci-dessus), il n’y a pas de point d’interrogation.

Elle sait ce que je veux. (la phrase dans laquelle est incluse l’interrogation indirecte ce que je veux est une phrase déclarative. Ce n’est pas une question ; elle ne se termine donc pas par un point d’interrogation).

Sait-elle ce que je veux ? (la phrase dans laquelle est incluse l’interrogation indirecte ce que je veux est une phrase interrogative. C’est une question ; elle se termine donc par un point d’interrogation).

Qu’est-ce que dans l’interrogation directe

Qu’est-ce que est la tournure servant à introduire une question posée directement. La phrase se termine alors par un point d’interrogation.

Qu’est-ce qu’il attend de cette rencontre ?

Qu’est-ce vous voulez boire ?

Dans un style plus soutenu, on préfère employer que.

Qu’attend-il de cette rencontre ?

Que voulez-vous boire ?

De même, on réservera les tournures telles que où est-ce que, quand est-ce que, qui est-ce qui… à l’interrogation directe et on se gardera de les employer dans l’interrogation indirecte.

J’ignore où aura lieu la réunion. (et non j’ignore où est-ce que la réunion aura lieu : il s’agit d’une interrogation indirecte dépendant du verbe ignorer).

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Le complément circonstanciel

Reconnaître le complément circonstanciel

Le complément circonstanciel se rattache au verbe et apporte une précision sur les circonstances (lieu, temps, manière, but, etc.) dans lesquelles s’est déroulée l’action. Le complément circonstanciel est relativement mobile dans la proposition et il peut être supprimé sans nuire à la correction de la phrase ni profondément à son sens.

La direction répondra demain à nos questions dans la salle de réunion.

La direction répondra à nos questions. Le complément circonstanciel répond à une question du type où ? quand ? comment ? pourquoi ? avec quoi ? avec qui ?, etc.

Lorsque le complément circonstanciel est un nom, il est le plus souvent introduit par une préposition. Les adverbes, eux, complètent le verbe sans préposition.

Nous partirons après le dîner. (la préposition après introduit le nom complément le dîner).

Nous partirons demain. (l’adverbe complément demain n’est pas introduit par une préposition).

Certains noms ne sont pas introduits par une préposition.

Nous partirons ce soir.

On veillera à ne pas confondre le COD et le complément circonstanciel quand ce dernier n’est pas introduit par une préposition.

La pièce mesure trois mètres de long. (Combien mesure-t-elle ? trois mètres = complément circonstanciel).

Le couturier mesure la longueur des manches. (Qu’est-ce que le couturier mesure ? la longueur des manches = complément d’objet direct).

On répartit traditionnellement les compléments circonstanciels en différentes catégories selon le type d’information qu’ils véhiculent (lieu, temps, manière, but, etc.). Le nombre de catégories varie selon les grammairiens. Ces classements restent toujours aléatoires.

Nature du complément circonstanciel

Le complément circonstanciel peut être :

un adverbe Nous partirons demain.

un nom Nous partirons après le dîner. Nous partirons ce soir.

un pronom Nous partirons avec lui.

une proposition Nous partirons quand il sera là.

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Le complément d’agent

Reconnaître le complément d’agent

Le complément d’agent se rapporte au verbe. Il ne s’emploie que dans une proposition à la voix passive. Il désigne l’être ou la chose qui est l’auteur de l’action exprimée par le verbe. À la voix active, le complément d’agent devient sujet.

Un courrier vous a été adressé par nos services. (= ce sont nos services qui ont adressé le courrier).

Le complément d’agent est généralement introduit par la préposition par, parfois par de.

La réponse nous a été donnée par le comité d’entreprise.

L’ancien professeur était estimé aussi bien de ses collègues que de ses étudiants.

Nature du complément d’agent

Le complément d’agent peut être :

un nom Cette tournure est employée par les juristes. Cette tournure est employée par les spécialistes en droit.

un pronom Cet envoi sera suivi d’un autre.

On parle de complément d’agent parce que ce complément désigne « l’agent » de l’action, celui qui « agit ».

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Le complément d’objet

Reconnaître le complément d’objet

Le complément d’objet dépend du verbe de la proposition. Il sert à désigner l’être ou la chose sur laquelle porte l’action exprimée par le verbe.

La direction organisera une rencontre dans une semaine.

Le complément d’objet se distingue du complément circonstanciel par le fait que sa place est généralement fixe et qu’il ne peut pas être supprimé :

– on peut déplacer dans une semaine et dire : Dans une semaine, la direction organisera une rencontre.

– on peut supprimer dans une semaine et dire : La direction organisera une rencontre.

– mais on ne dira pas : °Une rencontre la direction organisera dans une semaine, ni °La direction organisera dans une semaine.

Selon la façon dont le complément d’objet est relié au verbe, on distingue trois types de complément d’objet : le complément d’objet direct, le complément d’objet second et le complément d’objet indirect.

Le complément d’objet direct (COD)

Le complément d’objet direct dépend d’un verbe transitif direct. Il lui est directement relié, sans préposition. Il répond à la question qui est-ce que ? qu’est que ?

Le service de maintenance a rédigé ce rapport à la demande du directeur. (Qu'est-ce qu'a rédigé le service de maintenance ?)

Lorsqu’il est possible de tourner la phrase à la voix passive, c’est le COD qui devient le sujet de la phrase passive.

Ce rapport a été rédigé par le service de maintenance à la demande du directeur.

Le complément d’objet second (COS)

Le complément d’objet second est un complément d’objet employé avec un verbe transitif direct en même temps qu’un COD. Il est introduit par une préposition.

Nous aiderons le stagiaire à prendre sa décision (le stagiaire est COD du verbe aiderons, et à prendre une décision est le COS).

Le COS est introduit par une préposition, sauf s’il s’agit d’un pronom placé devant le verbe.

Il a remercié ses collègues de leur action.

Il en a remercié ses collègues.

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Le complément d’objet indirect (COI)

Le complément d’objet indirect dépend d’un verbe transitif indirect. Il est relié au verbe par la préposition avec laquelle se construit ce verbe. Il répond à la question à qui, à quoi, de qui, de quoi, etc. selon la préposition que demande la construction du verbe.

Le syndicat n’a pas adhéré aux propositions du gouvernement. (à quoi le syndicat n’a-t-il pas adhéré ?)

Il est important de bien savoir reconnaître les compléments d’objet pour employer le pronom qui convient (ce qu’il dit et ce dont il parle) ou faire correctement les accords du participe passé.

La construction avec ou sans préposition concerne essentiellement les noms et groupes nominaux. En effet, les pronoms personnels placés avant le verbe ne sont jamais introduits par une préposition, même s’ils sont COI ou COS. De même, certains infinitifs COD se construisent avec une préposition et certaines proposition COI sans préposition.

Elle n’acceptera pas de travailler dans ces conditions. (Qu’est-ce qu’elle n’acceptera pas ? de travailler... est COD de acceptera)

Ces immeubles lui appartiennent. (À qui appartiennent ces immeubles ? lui est COI de appartiennent).

Nous doutons qu’il accepte ces conditions. (De quoi doutons-nous ? qu’il accepte... est COI de doutons).

Ce qui est important, c’est d’envisager la construction du verbe : accepter quelque chose, appartenir à quelqu’un, douter de quelque chose, etc.

On veillera à ne pas confondre le COD et l’attribut.

Nature du complément d’objet

Le complément d’objet peut être

un nom Nous étudierons votre dossier. Nous étudierons le dossier que vous nous avez laissé.

un pronom De qui parlez-vous ?

un infinitif Elle ne renoncera pas à obtenir gain de cause.

une proposition Nous attendrons que le dossier soit enregistré.

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affliger, infliger

Affliger quelqu’un

Affliger signifie « causer une douleur, notamment une douleur morale ». Il a pour complément d’objet direct des noms animés.

Son triste sort nous afflige. Une telle conduite ne peut qu’affliger son entourage.

Infliger quelque chose à quelqu’un

Infliger signifie « faire subir un châtiment à quelqu’un ». Il a pour complément d’objet direct (COD) un nom qui exprime le châtiment et pour objet second (COS) un nom de personne introduit par la préposition à.

On le soupçonnait d’infliger de mauvais traitements à ses enfants. (de mauvais traitements = COD et à ses enfants = COS).

Lorsque l’objet second est un pronom, il n’est pas introduit par à.

Il leur inflige de mauvais traitements.

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agonir, agoniser

Agonir : insulter

Agonir quelqu’un c’est l’injurier, formuler des insultes à son encontre. Agonir se construit toujours avec un complément qui désigne la personne qui se fait injurier.

Le chauffard a agoni d’injures le pauvre piéton.

Agonir est un verbe du 2e groupe : il se conjugue sur le modèle de finir.

Agoniser : mourir

Agoniser signifie « être à l'agonie, s’éteindre ». Il s’emploie à propos d’une personne proche de la mort.

Elle l’imaginait agonisant dans sa voiture accidentée.

Agoniser s’emploie également au sens figuré dans le sens de « décliner, s’effondrer ».

L’empire industriel du grand-père agonisait lentement.

La finale en -iser se retrouve dans l’adjectif agonisant.

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attention, intention

Attention : soin

Attention a plusieurs sens :

� « action de concentrer son esprit sur un objet, sur un fait ».

L’attention des stagiaires était maintenue durant toute la session. J’attire votre attention sur ce point.

� « prévenance, soins attentifs envers autrui ».

Il a toujours fait preuve d’une grande attention à mon égard.

On trouve attention dans plusieurs locutions :

Faire attention à : « prendre garde de »

Avec attention : « avec concentration, avec application »

À l’attention de : formule administrative figurant en haut d’une lettre ou sur une enveloppe pour en désigner le destinataire.

Intention : but

Intention s’emploie au sens général de « acte de la volonté par lequel on se fixe un but ». Selon les contextes, il a pour synonymes : préméditation, but, dessein, arrière-pensée, volonté, objectif, etc.

Avoir de bonnes, de mauvaises intentions. Il nous expose ses intentions dans le document qu’il vous a remis.

On trouve intention dans plusieurs locutions :

Avoir l’intention de : « avoir le projet de »

Dans l’intention de : « en vue de »

À l’intention de…, à son intention : « pour »

Le directeur a prononcé un discours à l’intention des nouveaux arrivés.

L’usage veut que l’on emploie à l’attention de pour le destinataire d’une lettre, d’un document. Mais à l’intention de pourrait également convenir puisque la locution signifie « pour ».

On veillera de même à ne pas confondre les adjectifs attentionné « plein d’attention » et intentionné, qui ne s’emploie que précédé de bien ou mal au sens de « avec de bonnes, de mauvaises intentions ».

Je l’ai toujours connue très attentionnée à l’égard de ses proches.

Une personne bien intentionnée avait rapporté mon portefeuille au commissariat.

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bribes, bride

Bribes : petits morceaux

Bribes signifie « fragments, petits morceaux ». Il s’emploie à propos de souvenirs, de conversations…

Il n’avait entendu que quelques bribes de la conversation. Heureusement, il lui restait des bribes d’anglais.

Aujourd’hui, bribes s’emploie le plus souvent au pluriel.

Bribe a sans doute pour origine un radical onomatopéique. Il n’a donné lieu à aucun dérivé ni composé : il est seul dans sa famille.

Bride : courroie

La bride est la pièce de harnais qui sert à diriger le cheval et par extension, la bride désigne une courroie qui sert de lien.

Le cavalier marchait à côté de son cheval en le tenant par la bride.

Bride entre dans de nombreuses expressions notamment pour évoquer de plus ou moins grandes entraves à la liberté.

Tenir en bride : « refréner, maintenir »

Lâcher la bride à quelqu’un : « lui laisser plus de liberté »

Avoir la bride sur le cou : « rester libre d’agir »

À bride abattue : « sans aucune retenue, très vite »

Bride a donné lieu aux verbes brider et débrider dans lesquels on retrouve bien la notion de lien.

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collision, collusion

Collision : accident

La collision, c’est le choc provoqué par deux corps qui se rencontrent. On emploie collision essentiellement à propos de moyen de transport.

Collision entre deux trains, deux voitures. Le train est entré en collision avec la voiture.

Collusion : entente

Une collusion, c’est le fait de s’entendre secrètement dans le but de nuire à quelqu’un. Collusion a pour synonymes complicité, connivence.

Nous dénoncerons cette collusion.

D’un point de vue étymologie, collusion est à rapprocher de ludique dans lequel on retrouve le u. Collusion vient du latin colludere, lui-même composé de cum « avec » et ludere « jouer ».

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compréhensible, compréhensif

Un écrit, une attitude compréhensible

Compréhensible signifie « qui peut se comprendre facilement ». Il s’emploie essentiellement pour qualifier des textes, des paroles ou des attitudes que l’on comprend, que l’on admet sans difficulté.

Nous avons évité le jargon pour que notre texte soit compréhensible par tous.

Quand on connaît son passé, sa réaction est tout à fait compréhensible.

Le sens de compréhensible se retrouve facilement grâce au suffixe -ible qui signifie « qui peut être » (déductible = « qui peut être déduit », lisible : « qui peut être lu », etc.).

Une personne compréhensive

Compréhensif signifie « qui peut facilement comprendre ». Il s’emploie à propos de personnes et a pour synonymes tolérant, bienveillant, indulgent, etc.

Elle s’est montrée toujours compréhensive à son égard sans pour autant accepter n’importe quoi.

On veillera à bien distinguer également les dérivés incompréhensible « que l’on ne peut pas comprendre » et incompréhensif (plus rare) « qui ne veut pas comprendre ».

Seuls quelques initiés parvenaient à déchiffrer son écriture incompréhensible.

Un être intolérant et incompréhensif.

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conjecture, conjoncture

Conjecture : hypothèse

Conjecture signifie « opinion fondée sur des apparences ».

C’est une simple conjecture sur laquelle on ne peut s’appuyer sérieusement.

Conjecture est souvent pris en mauvaise part pour évoquer l’inutilité de ces suppositions, notamment dans l’expression se perdre en conjectures. Ses synonymes hypothèse, supposition, présomption ne sont pas marqués, eux, par cette nuance dépréciative.

Conjoncture : situation

Conjoncture signifie « situation résultant d’un concours de circonstance » et plus largement « situation à un certain moment ».

L’entreprise avait su tirer profit de la conjoncture.

La conjoncture actuelle ne nous permet pas d’espérer de meilleurs résultats.

On veillera également à ne pas confondre les adjectifs dérivés conjectural « qui est fondé sur des conjectures » et conjoncturel « lié à la conjoncture ».

Il avait fondé sa théorie sur des hypothèses purement conjecturales.

Des mesures conjoncturelles avaient résolu le problème.

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consommer, consumer

Consommer : utiliser

Consommer quelque chose c’est en faire usage jusqu’à sa disparition complète. Consommer s’emploie plus particulièrement à propos de denrées alimentaires et de sources d’énergie.

Consommer du pain, de la viande…

Un moteur qui consomme peu d’essence.

Consumer : brûler

Consumer signifie « détruire entièrement par le feu ». Consumer est plus fréquent au participe passé ou en tournure pronominale.

La cigarette, entièrement consumée, pendait à ses lèvres.

La mèche se consume peu à peu.

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décerner, discerner

Décerner un prix, une récompense

Décerner signifie « accorder, donner à titre de récompense ».

On lui décernera la médaille du travail.

Le jury a décerné le prix d’excellence à un jeune violoniste.

Discerner un bruit, une différence

Discerner quelque chose, c’est le percevoir distinctement par les sens ou, de façon plus abstraite, par l’esprit.

Bien qu’il fasse encore nuit, je discerne au loin la silhouette d’une grande bâtisse. Nous pouvons discerner finalement plusieurs questions dans ce problème. Comment discerner le vrai du faux dans toute cette affaire ?

On retrouve le préfixe dis- dans le synonyme distinguer.

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dénudé, dénué

Dénudé : nu

Dénudé signifie « qui a été mis à nu, dépouillé ». Il s’emploie à propos de noms concrets.

Des épaules dénudées. L’ampoule pendait au bout d’un fil de cuivre dénudé.

On peut s’assurer que l’on a bien affaire à l’adjectif dénudé lorsqu’il correspond effectivement au verbe dénuder.

Des épaules qu’on dénude.

On dénude le fil de cuivre.

Dénué de : dépourvu de

Dénué signifie « qui manque de, qui est dépourvu de ». Cet adjectif ne peut s’employer seul : il est toujours suivi d’un complément introduit par de.

Je vous déconseille ce film dénué de tout intérêt. La jeune fille n’était pas dénuée de charme.

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désintéressement, désintérêt

Désintéressement : altruisme

Le désintéressement, c’est l’attitude d’une personne qui se détache de ses propres intérêts et qui agit pour le bien d’autrui.

Désintéressement et générosité vont de pair. Tous appréciaient chez lui son entier désintéressement.

Désintéressement appartient au registre soutenu. C’est un terme plutôt rare.

Désintérêt : ennui

Le désintérêt, c’est l’attitude d’une personne qui a perdu de l’intérêt pour quelque chose.

Nous ne nous expliquons pas son désintérêt pour toutes ces questions.

Désintéressement correspond à l’adjectif désintéressé (son geste était parfaitement désintéressé), alors que désintérêt correspond au verbe pronominal se désintéresser.

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différencier, différer

Différencier : séparer

Différencier signifie « établir une différence, faire apparaître une différence ». Il a pour synonymes distinguer, séparer.

Nous devons différencier ces deux espèces bien qu’elles présentent plusieurs points communs. C’est ce qui différencie la question A de la question B.

Différencier s’emploie également en tournure pronominale.

La question A se différencie de la question B sur plusieurs points.

On s’assure que l’on a affaire au verbe différencier en vérifiant qu’il s’agit bien d’une question de différence.

Différer quelque chose : reporter

Quand il est construit avec un complément d’objet direct, différer, signifie « remettre à plus tard, reporter dans le temps ».

Les avocats ont réussi à différer le jugement pour avoir un délai supplémentaire de réflexion.

Différer de quelque chose : diverger

Quand il est construit avec un complément d’objet indirect (COI), introduit par de, différer signifie « être différent de ».

Mon opinion diffère de la sienne. (de la sienne est COI de diffère). La situation aujourd’hui diffère totalement de celle d’hier. (de celle d’hier est COI de diffère).

Ainsi se différencier et différer de sont synonymes.

A se différencie de B ou A diffère de B.

Page 24: Cours de français

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dissolu, dissous

Dissolu : débauché

Dissolu est un adjectif qui signifie « propre aux personnes qui vivent dans la débauche » ou « qui mène une vie de débauché ».

Il avait mené dans sa jeunesse une vie dissolue.

Elle combattait les mœurs dissolues de ce milieu.

Dissolu se rapporte parfois à un nom de personne.

Elle ne voulait plus fréquenter ce grossier personnage dissolu.

Dissous : disparu

Dissous est le participe passé du verbe dissoudre. Il s’emploie souvent comme adjectif.

L’arôme dissous dans le lait parfume légèrement la boisson.

On procédera au renouvellement de l’assemblée dissoute.

L’adjectif s’écrit avec un s au masculin, bien qu’il prenne un t au féminin. Par souci de cohérence, les Rectifications de l’orthographe de 1990 proposent que l’on écrive maintenant dissout.

Parmi les trois verbes en -soudre, seul résoudre a un participe passé en -olu (résolu) : absoudre et dissoudre ont un participe passé en -ous, -oute (absous, absoute ; dissous, dissoute).

Page 25: Cours de français

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effraction, infraction

Effraction d’une serrure

Une effraction, c’est le fait de détruire un système de fermeture, de clôture afin de pénétrer dans un lieu pour y commettre un délit.

Aucune effraction n’ayant été constatée, l’assurance a refusé d’indemniser la victime. Vol avec effraction.

Infraction à la loi

Une infraction, c’est le fait de manquer à un règlement, à une loi.

Toute infraction au règlement sera sévèrement punie. Être en infraction.

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élucider, éluder

Élucider : résoudre

Élucider signifie « rendre clair ce qui est énigmatique, ce qui présente des difficultés ».

Tous ces indices avaient permis d’élucider le mystère. Le concours consistait à élucider trois énigmes.

Élucider est construit sur le radical lucid- qui évoque la clarté, la lumière et que l’on retrouve lucide, lucidité. Les expressions synonymes font elles aussi appel à la notion de clarté, de lumière : tirer au clair, faire la lumière sur.

Éluder : esquiver

Éluder signifie « éviter avec adresse pour se soustraire à ».

Il a toujours fait preuve d’une grande habileté pour éluder toutes les questions compromettantes.

Éluder est construit sur le radical lud- qui évoque le jeu et que l’on retrouve dans ludique. Éluder signifiait en premier lieu « se jouer de, tromper ».

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émigré, immigré

Émigré : expatrié

Un émigré est une personne qui sort de son pays, qui le quitte pour vivre dans un autre pays.

Les émigrés avaient embarqué clandestinement au port de leur ville.

Immigré : accueilli

Un immigré est une personne qui est accueillie par un pays qui n’est pas son pays d’origine et où elle compte s’installer.

La naturalisation est accordée aux immigrés sous certaines conditions.

Le préfixe é- de émigré est à rapprocher de ex-, qui signifie « à l’extérieur », l’émigré étant celui qui « migre à l’extérieur ». Le préfixe im- de immigré se rapproche lui de in-, qui signifie « à l’intérieur », l’immigré étant celui qui « migre à l’intérieur ». Ainsi une même personne est à la fois émigrée (vue de son pays d’origine) et immigrée (vue du pays d’accueil).

On établira les mêmes distinctions pour les dérivés émigrer/immigrer et émigrant/immigrant.

Il voulait émigrer, mais pour aller où ?

La loi favorise-t-elle réellement ceux qui veulent immigrer ? (immigrer est plus rare).

Page 28: Cours de français

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éminent, imminent

Éminent : supérieur

Éminent signifie « qui se distingue par sa supériorité ». Il peut avoir pour synonymes remarquable, extraordinaire, supérieur, exceptionnel, très important, etc.

Il avait soumis son projet à différents hommes politiques et autres éminentes personnalités.

Le é de éminent est à rapprocher de ex- qui signifie « à l’extérieur, hors de ». Ce qui est éminent, c’est ce qui se trouve hors du commun.

Imminent : immédiat

Imminent signifie « qui va se produire très prochainement ». Il ne s’emploie qu’à propos de noms d’action et ne qualifie donc jamais une personne.

Nous attendons une réponse imminente.

Le im- de imminent se retrouve dans son synonyme immédiat.

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empire, emprise

Bien que empire et emprise aient tous les deux plusieurs sens distincts, ils sont synonymes quand ils signifient « influence intellectuelle ou morale, ascendant ».

Quelle est la véritable emprise des médias sur l’opinion des jeunes ?

Ces doctrines avaient pris à l’époque beaucoup d’empire sur les jeunes.

On dit cependant dans ce sens plus couramment sous l’empire de que sous l’emprise de.

Il avait proféré ces paroles sous l’empire de la colère.

Page 30: Cours de français

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enduire, induire

Enduire une surface

Enduire une surface, c’est la recouvrir d’une matière plus ou moins liquide.

Enduire un mur de peinture.

Enduire le papier de colle.

Enduire a le plus souvent pour complément d’objet direct un nom désignant une surface. Il s’emploie rarement avec des noms d’êtres animés.

Induire une personne en erreur

Induire était utilisé autrefois dans le sens de « amener ». Aujourd’hui, il n’est employé avec ce sens que dans la locution induire quelqu’un en erreur, « le conduire à une erreur, l’amener à se tromper ».

C’est cet indice qui nous a induits en erreur : nous n’avons pas su l’interpréter correctement.

Page 31: Cours de français

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éruption, irruption

Éruption : éjection, apparition

Une éruption est l’apparition soudaine de quelque chose. Éruption s’emploie plus particulièrement à propos de lésions cutanées, de poussée dentaire ou de volcans.

La varicelle se caractérise par l’éruption de petits boutons rouges. L’éruption du volcan n’a fait heureusement aucune victime.

Éruption s’emploie également au sens figuré à propos d’un sentiment.

Une éruption de joie, de colère.

Irruption : envahissement

Une irruption, c’est une entrée brusque et soudaine dans un lieu (le plus souvent d’un grand nombre de personnes).

Le cri provoqua l’irruption des forces armées dans la salle du meeting.

Irruption est surtout employé dans l’expression faire irruption.

Il fit irruption au moment où personne ne s’y attendait.

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esquisser, esquiver

Esquisser : ébaucher

Esquisser quelque chose, c’est le représenter de façon sommaire, sans entrer dans le détail. On emploie esquisser le plus souvent à propos d’œuvres artistiques.

L’artiste esquissa le portrait de la vedette. Après avoir esquissé le thème de sa sonate, le compositeur la développe.

Esquisser s’emploie également au sens figuré à propos de gestes.

Il esquissa un geste pour signaler son refus.

Esquiver : fuir

Esquiver signifie « éviter adroitement (quelque chose de désagréable) ».

Son agilité surprenante lui permettait d’esquiver tous les coups de son adversaire. C’est une question à laquelle il ne veut pas répondre et qu’il esquive régulièrement.

On emploie également le verbe pronominal s’esquiver qui signifie « partir sans le faire savoir ».

Il s’esquiva à la fin du repas.

On distinguera de même les noms esquisse, « ébauche » et esquive (terme de sport).

Elle nous présenta quelques esquisses de son œuvre.

L’escrime vous enseigne les techniques de l’esquive.

Page 33: Cours de français

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évoquer, invoquer

Évoquer : rappeler

Évoquer signifie « rappeler (un fait passé) » ou « faire allusion à ».

Il avait de nombreuses fois évoqué cette période de sa vie.

Nous avions déjà évoqué le problème lors de notre dernière rencontre.

Il peut avoir pour synonymes selon les contextes éveiller, susciter, se souvenir, suggérer.

Invoquer : prier, prétexter

� Invoquer signifie « appeler (une divinité, un saint) à son aide ».

Tante Marie invoquait les saints pour tous les événements importants de sa vie.

� Invoquer s’emploie également dans un domaine plus large au sens de « en appeler à, recourir à, prétexter ».

Nous invoquions l’heure tardive pour lever la séance. Nous apprécions la pertinence des arguments invoqués.

On veillera de même à bien distinguer les dérivés évocation et invocation.

La simple évocation de ce moment de sa vie lui redonnait du courage.

L’invocation des dieux était soumise à un ensemble de rites très précis.

Page 34: Cours de français

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falloir, valoir

Falloir : obligation

Falloir est un verbe impersonnel : il ne se conjugue qu’à la troisième personne du singulier. Il signifie « être obligatoire ».

Il faut travailler pour réussir. Je vous avais prévenu qu’il fallait beaucoup de patience.

Valoir : valeur

Valoir est un verbe qui signifie « avoir la valeur de ». Il se conjugue à toutes les personnes.

Je ne sais pas combien vaut leur maison. Vous valez mieux que tous ces chenapans.

Valoir s’emploie en tournure impersonnelle dans l’expression il vaut mieux qui signifie « il est préférable de ». L’expression peut être proche par le sens de il faut. Cependant on se gardera de confondre les deux tournures.

Il vaut mieux envisager une solution de secours ou il faut envisager une solution de secours (mais pas il faut mieux envisager…).

On peut retenir que mieux ne peut s’employer qu’avec un verbe exprimant une valeur.

Page 35: Cours de français

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infecter, infester

Infecter : contaminer

� Infecter signifie « contaminer, corrompre ». Il s’emploie surtout dans un contexte médical, à propos d’une plaie.

Des microbes ont infecté la plaie.

� Infecter est surtout courant comme verbe pronominal ou au participe passé.

La plaie s’est rapidement infectée.

Une plaie infectée.

Infester : envahir

Infester signifie « envahir en grand nombre ». Il s’emploie surtout à propos d’animaux et de plantes.

Les moustiques infestent la Camargue.

Page 36: Cours de français

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méritant, méritoire

Méritant et méritoire sont deux adjectifs qui ont le même sens « qui a du mérite, qui est digne d’éloges ». Mais le premier ne qualifie que des noms animés (noms de personnes) et le second que des noms inanimés (actes, ouvrages…).

Les élèves les plus méritants ont reçu les félicitations du conseil de classe. Les professeurs doivent encourager ces efforts méritoires.

Page 37: Cours de français

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paraphrase, périphrase

Paraphrase : redite

Une paraphrase, c’est le fait de dire avec d’autres mots, d’autres termes ce qui est dit dans un texte, un paragraphe. Paraphrase a pour synonyme redite. Il a une valeur plutôt négative.

Vous n’avez pas fait un commentaire du texte, mais simplement une paraphrase.

Dans un emploi plus didactique, moins courant, paraphrase n’a pas cette valeur dépréciative. Il signifie « développement explicatif, commentaire ».

L’Opéra de quat’sous de Kurt Weil est une paraphrase d’un opéra du XVIIe siècle.

Périphrase : expression

Une périphrase, c’est le fait d’exprimer par plusieurs mots ce qui pourrait être dit en un seul mot.

Dans un dictionnaire, les définitions des mots sont des périphrases.

Périphrase, contrairement à paraphrase, n’a pas de valeur négative.

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partial, impartial, partiel

Partial et impartial

Partial signifie « qui se range du côté de quelqu’un ou de quelque chose, qui est injuste, subjectif ». Il a pour contraire impartial qui signifie donc « qui est juste, objectif ».

L’arbitre impartial était apprécié de tous les joueurs. Ce jugement partial avait été remis en cause par l’accusé.

Impartial a un sens positif bien qu’il soit formé avec un préfixe négatif (im-). C’est sans doute pour cela qu’il est souvent confondu avec partial. On peut s’assurer du sens de impartial en le décomposant im + partial : « qui ne prend pas parti ».

On veillera de même à bien distinguer les dérivés partialité et impartialité, partialement et impartialement.

L’impartialité est une qualité requise lorsqu’on est arbitre.

L’affaire ayant été jugée partialement, l’accusé a fait appel.

Partiel : en partie

Partiel signifie « qui ne constitue qu’une partie, qui n’est pas entier ».

Des élections partielles auront lieu le week-end prochain.

Alors que partial et impartial s’appliquent aussi bien à des noms animés (personnes) qu’à des noms inanimés (jugement…), partiel lui ne peut qualifier que des noms de choses.

Page 39: Cours de français

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perpétrer, perpétuer

Perpétrer : commettre

Perpétrer signifie « commettre, exécuter (un acte criminel) ».

Qui dénoncera ce génocide perpétré depuis tant d’années ?

Il fut condamné pour les crimes qu’il avait perpétrés.

Perpétuer : faire durer

Perpétuer signifie « faire durer très longtemps ». Il a pour synonymes éterniser, immortaliser.

Depuis des siècles, on perpétue la coutume du « poisson d’avril » dans les pays d’Europe.

Le u de perpétuer se retrouve dans l’adjectif perpétuel, « éternel, continuel ».

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personnaliser, personnifier

Personnaliser un produit

Personnaliser signifie « rendre personnel, attribuer afin de mieux adapter des caractères particuliers à ».

Vous personnaliserez votre ordinateur pour vos opérations les plus courantes. L’agence de voyages propose des circuits personnalisés : les clients composent eux-mêmes leur séjour.

Personnifier une notion

Personnifier signifie « donner les caractères humains à ».

Marianne personnifie la République française.

Les auteurs personnifient le mal en la personne du diable.

Personnifier est également employé dans le sens de « avoir en soi les caractères propres à ».

Il vous dira toujours ce qu’il pense : il est la franchise personnifiée.

On veillera de même à bien distinguer les dérivés personnalisation et personnification.

L’agence vous propose la personnalisation de votre séjour.

Il est la personnification même de la franchise.

Page 41: Cours de français

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prodige, prodigue

Veillez à ne pas confondre le nom masculin prodige et l’adjectif prodigue.

Le nom prodige

Un prodige est un événement à caractère magique, miraculeux.

Tout le monde le croyait condamné : sa guérison tient du prodige. Il fait des prodiges avec trois fois rien.

Prodige désigne notamment une personne particulièrement douée. Il s’emploie fréquemment en apposition dans l’expression un enfant prodige.

Mozart était un enfant prodige.

L’adjectif prodigue

Prodigue est un adjectif qui qualifie les personnes qui dépensent exagérément. Il s’emploie également au figuré dans le sens de « qui donne abondamment ».

L’héritier prodigue a dilapidé la fortune de ses parents.

Lui, qui d’habitude ne manifeste jamais sa satisfaction, avait été prodigue de compliments.

Prodigue s’emploie notamment dans l’expression (le retour de) l’enfant prodigue par allusion à la parabole de l’Évangile dans laquelle on fête le retour de l’enfant qui avait quitté la maison depuis longtemps. On veillera alors à ne pas confondre l’expression avec enfant prodige, « enfant doué ».

Page 42: Cours de français

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prolongation, prolongement

Prolongation dans le temps

La prolongation, c’est le fait de prolonger, de poursuivre dans le temps.

Il a obtenu la prolongation de son contrat pour une durée de six mois.

Prolongation est notamment employé dans la langue des sports à propos de la durée supplémentaire d’un match pour départager les équipes.

Prolongement dans l’espace

Le prolongement, c’est le fait de prolonger, de rendre plus long, plus grand dans l’espace.

La municipalité a décidé le prolongement de la voie piétonne.

Prolongement s’emploie également dans un contexte plus abstrait comme synonyme de continuation.

Ces exercices constituent un prolongement intéressant du cours.

Page 43: Cours de français

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subvenir, survenir

Subvenir à : fournir à

Subvenir à signifie « fournir sous forme d’argent, de don en nature, ce qui est nécessaire à ». Subvenir est aujourd’hui surtout fréquent dans l’expression subvenir aux besoins de.

L’association aide les SDF à subvenir à leurs propres besoins.

On retrouve le préfixe sub- dans le nom subvention qui désigne bien ce don d’argent ou en nature.

Survenir : arriver

Survenir signifie « arriver à l’improviste, arriver brusquement ».

La mort est survenue au moment où l’on s’y attendait le moins.

Avec l’arrivée de la nouvelle direction sont survenus de nombreux changements dans l’entreprise.

On retrouve le préfixe sur- dans le nom survenue, synonyme de arrivée, venue.

Page 44: Cours de français

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tendre, tenter

Veillez à ne pas confondre tendre à et tenter de qui peuvent être proches par le sens mais qui sont de construction différente.

Quelque chose tend à Tendre à qui signifie au sens général « aller vers, évoluer de façon à », peut également s’employer au sens de « conduire à, avoir pour but ».

Les chiffres de l’année remontent, ce qui tend à prouver que l’entreprise connaît un nouvel essor. (et non ce qui tente de prouver…).

Dans ce sens tendre est toujours employé avec un complément introduit par à et avec un nom inanimé pour sujet.

Quelqu’un tente de

Tenter qui signifie « essayer, tâcher » peut se construire avec un infinitif introduit par de.

Il a tenté de nous convaincre en nous montrant le bien-fondé de son projet.

Tenter a généralement un nom animé pour sujet.

Page 45: Cours de français

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tenu, ténu

Tenu : obligé

Tenu est le participe passé du verbe tenir. Il s’emploie comme adjectif dans plusieurs sens.

� Être tenu de signifie « être obligé de ».

Nous étions tenus de remettre notre rapport à la fin du mois.

� Bien, (mal) tenu s’emploie à propos de lieux, de dossiers… dont on s’occupe correctement (ou non).

Elle veillait à ce que ses invités soient reçus dans une maison bien tenue.

� Une note tenue en musique est une note que l’on fait durer.

Ténu : faible

Ténu est un adjectif qui signifie « très fin, très léger, à peine perceptible ».

L’intimidation la faisait parler d’une voix ténue.

Il s’agit d’une différence très ténue dont nous pouvons ne pas tenir compte.

Ainsi lorsqu’on dit qu’il existe des liens ténus entre deux groupes, cela signifie que les liens ne sont pas très forts, qu’ils n’existent presque pas (et non le contraire).

Page 46: Cours de français

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vénéneux, venimeux

Veillez à ne pas confondre les deux adjectifs de sens proche « qui contient du poison » mais qui ne qualifient pas les mêmes noms.

Champignon vénéneux

Vénéneux s’emploie avec des noms de plantes (notamment les noms de champignons). Les plantes vénéneuses contiennent un poison plus ou moins toxique.

La planche des champignons vénéneux ne présente pas que les champignons mortels.

Serpent venimeux

Venimeux s’emploie avec des noms d’animaux (notamment les noms de serpents) qui sécrètent une substance toxique en mordant.

Le cobra est un serpent venimeux.

Dans l’adjectif venimeux, on retrouve le nom de la substance toxique : venin.

Page 47: Cours de français

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Accord de l’adjectif

L’adjectif se rapporte à un seul nom

L’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte, qu’il soit adjectif épithète ou adjectif attribut. Cet accord marque la cohésion du groupe.

La chemise verte contient les factures. (l’adjectif épithète verte est au féminin singulier comme le nom chemise). La chemise qui contient les factures est verte. (l’adjectif attribut verte est au féminin singulier comme le nom sujet chemise). Cette situation n’a rien d’habituel. (l’adjectif épithète habituel est au masculin singulier comme le pronom rien auquel il se rapporte). Ils restent prudents. (l’adjectif attribut prudents est au masculin pluriel comme le pronom sujet ils).

L’attribut du complément d’objet direct (COD) s’accorde avec le nom ou pronom objet direct.

Je trouve ces délais trop contraignants. (l’adjectif attribut contraignants est au masculin pluriel comme le nom COD délais).

Les participes passés employés comme adjectifs et les formes en -ant issues des participes présents suivent les mêmes règles d’accord.

La chemise rangée dans le tiroir gauche contient les factures. (rangé est l’adjectif issu du participe passé du verbe ranger).

Cochez d’une croix la case correspondante. (correspondant est l’adjectif issu du participe présent du verbe correspondre).

Un adjectif peut parfois se rapporter non pas à un nom, mais à un verbe ou à un autre adjectif. Il a alors la même valeur qu’un adverbe et il suit des règles d’accord spécifiques.

Cette option vous reviendra bien moins cher. (l’adjectif cher se rapporte au verbe reviendra ; il reste au masculin singulier).

L’attribut du sujet s’accorde même s’il précède le sujet. C’est souvent le cas de rare pour lequel on ne doit pas oublier de faire les accords.

Rares sont ceux qui y sont parvenus sans erreur.

L’attribut du COD employé avec la restriction ne... que reste invariable s’il précède le COD.

Je ne trouve de contraignant à cette solution que les délais.

En fait, le véritable COD est sous-entendu : je ne trouve rien de contraignant à cette solution que les délais.

Certains noms servant à exprimer une couleur ont la valeur d’un adjectif. Mais il n’y a pas toujours accord.

Les vestes marron.

Page 48: Cours de français

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L’adjectif employé avec plusieurs noms coordonnés

L’adjectif qui se rapporte à plusieurs noms coordonnés par une conjonction telle que et, ou se met au pluriel. Il est au masculin si l’un au moins des termes est au masculin.

Mon grand-père et ma grand-mère maternels. (grand-père est masculin, donc maternels est au masculin).

Sa tante et sa grand-mère maternelles. (les deux noms sont féminins donc maternelles est au féminin).

Il est possible, afin de ne pas répéter un nom au singulier, de l’exprimer une seule fois, mais au pluriel. Dans ce cas, les adjectifs, qui se seraient employés avec chacun des noms au singulier restent au singulier.

Mes grands-mères maternelle et paternelle (=ma grand-mère maternelle et ma grand-mère paternelle).

Page 49: Cours de français

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Accord de l’adjectif à valeur adverbiale

Certains adjectifs peuvent se rapporter non pas à un nom, mais à un verbe ou à un autre adjectif. Ils ont alors la même valeur qu’un adverbe et suivent des règles d’accord particulières.

L’adjectif employé avec un verbe

Lorsque l’adjectif se rapporte au verbe, il ne reçoit aucune marque de genre ni de nombre.

Les intervenants ne parlaient pas assez fort. Les différentes locations de la société lui coûtent cher.

On peut avoir parfois le choix entre l’accord ou non selon que l’on considère que l’adjectif porte sur le nom (accord) ou sur le verbe (pas d’accord).

Catherine se tient droite. (droite est adjectif, attribut du sujet Catherine).

Catherine se tient droit. (droit se rapporte au verbe se tient : se tenir droit).

L’adjectif employé avec un autre adjectif

L’emploi de l’adjectif avec un autre adjectif est réservé à quelques expressions. Dans ce cas, l’adjectif prend les mêmes marques de genre et de nombre que celui auquel il se rapporte.

Des fleurs fraîches écloses.

La porte grande ouverte.

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Accord de l’adjectif de couleur

Les adjectifs simples

Les adjectifs de couleur tels que blanc, noir, vert, jaune, bleu, etc. s’accordent en genre et en nombre avec le nom auquel ils se rapportent.

La secrétaire a commandé des stylos rouges et des stylos verts.

L’adjectif châtain prend un s au pluriel, mais sa forme au féminin est plus hésitante : on trouve châtain ou châtaine.

Elle est châtain (ou châtaine).

Les noms de couleur

Certains noms désignent des minéraux, des végétaux, etc. Ces noms restent invariables lorsqu’ils sont employés avec une valeur d’adjectif pour exprimer une couleur.

Elle portait des collants marine.

Les chemises champagne contiennent les factures et les chemises cerise les avis d’échéance.

Marron et orange sont dans ce cas : ils ne s’accordent jamais lorsqu’ils servent à exprimer la couleur.

Des lacets marron, des sous-chemises marron. Il avait choisi des bordures orange pour son graphique.

L’invariabilité en genre, plus évidente (on ne dit pas°maronne), doit rappeler l’invariabilité en nombre.

Les noms rose, écarlate et vermeil sont des noms qui ont acquis le statut d’adjectif : ils s’accordent en genre et en nombre.

Vous ne remplirez que les imprimés roses.

Les tissus écarlates étaient très prisés au XVIIIe siècle.

Les adjectifs et les noms composés

Lorsqu’une couleur est exprimée par deux termes ou plus, ces termes restent invariables, qu’il s’agisse de noms ou d’adjectifs.

Des motifs rouge foncé apparaissent sur le dessin. Les mots en caractères bleu-vert sont définis dans le lexique.

Page 51: Cours de français

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Accord de l’attribut

Le fait que l’attribut soit en liaison avec un nom ou un pronom implique des règles d’accord. Celles-ci varient selon la nature de l’attribut.

L’adjectif attribut

L’adjectif attribut s’accorde toujours en genre et en nombre avec le terme auquel il se rapporte.

Elle est très heureuse en Bretagne. Ils sont très heureux en Bretagne.

Quand l’adjectif se rapporte à plusieurs noms ou pronoms, il peut suivre des règles d’accord particulières.

Le directeur et la secrétaire sont satisfaits de la réunion.

Le nom attribut

Lorsque l’attribut est un nom , il s’agit plus d’une concordance de genre et de nombre que d’un véritable accord.

� On respecte la concordance du genre lorsqu’il s’agit de noms animés variables en genre.

Elle est couturière. (le nom couturière est du féminin comme le sujet elle). Elle est agent immobilier (le nom agent n’a pas de féminin).

La question du chômage est un problème de notre société. (question et problème sont deux noms inanimés : il n’y a pas de concordance entre les genres).

� On respecte la concordance du nombre celle du nombre lorsque le sens s’y prête.

La France et l’Allemagne sont des États européens.

Les Yvelines sont un département de la Région parisienne.

Le pronom attribut

Lorsque l’attribut est un pronom , il y a accord en genre et en nombre si le pronom est variable.

Quels sont leurs projets pour cet été ? (le pronom attribut quels est au masculin pluriel comme le nom projets auquel il se rapporte). Quelles sont leurs intentions ? (le pronom attribut quelles est au féminin pluriel comme le nom intentions auquel il se rapporte).

Vous serez quatre à la prochaine séance. (le pronom attribut quatre est invariable)

Lorsque l’attribut est le pronom personnel le représentant un autre terme, il n’y a pas d’accord.

Elle est très motivée et elle le restera si nous savons l’intéresser (le, qui représente motivée, est au masculin singulier bien qu’il se rapporte à un pronom féminin).

Page 52: Cours de français

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L’adverbe attribut

Lorsque l’attribut est un adverbe , il n’y a pas d’accord puisque l’adverbe est invariable.

Ils sont ensemble depuis plusieurs années.

Les vacances sont déjà loin.

Page 53: Cours de français

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Accord du participe passé avec avoir

Le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire avoir ne se s’accorde jamais avec le sujet : il est invariable si aucun complément d’objet direct (COD) ne le précède.

Les enfants ont joué toute l’après-midi. Ils auraient réussi s’ils avaient suivi nos conseils.

Le participe s’accorde en genre et en nombre avec le COD qui le précède.

Ils ont suivi les conseils qu’elle leur avait donnés.

Le COD précède le participe passé si :

c’est un pronom relatif J’ai fait quelques propositions que la direction a acceptées. (le pronom relatif COD que précède le participe acceptées).

c’est un pronom personnel J’ai fait quelques propositions et la direction les a acceptées. (le pronom personnel les précède le participe acceptées).

la question ou l’exclamation portent sur le COD

Quelles propositions la direction a-t-elle acceptées ? Je ne sais pas quelles propositions la direction a acceptées.

Que d’espoirs nous avions nourris !

Le pronom relatif que n’a pas de forme particulière selon son genre ou son nombre. Il transmet cependant les marques de genre et de nombre de son antécédent au participe passé qui s’accorde avec lui.

L’homme que j’ai vu (que porte les marques de masculin singulier de son antécédent homme. Le participe passé vu est donc au masculin singulier).

La femme que j’ai vue (que porte les marques de féminin singulier de son antécédent femme. Le participe passé vue est donc au féminin singulier).

Il faut connaître le genre des pronoms personnels pour faire correctement les accords.

Il l’a reconduit à la porte. Il nous a reconduits à la porte. (l’, nous représentent des êtres de sexe masculin.)

Il l’a reconduite à la porte. Il nous a reconduites à la porte. (l’, nous représentent des êtres de sexe féminin.)

Le participe passé des verbes tels que peser, coûter, mesurer, valoir, etc. ne s’accorde jamais avec le complément circonstanciel qui exprime la mesure (le complément répond à la question combien ?).

Le piano ne vaut plus les 15 000 F qu’il a coûté autrefois (combien a-t-il coûté ? qu’ est complément circonstanciel, le participe reste donc au masculin singulier).

Mais il s’accorde avec son COD (le COD répond à la question que ? Qu’est-ce que ?).

La récompense que nous a value ce travail. (que nous a valu ce travail ? que est COD de value qui se met donc au féminin singulier).

Quand le COD est le pronom en, le participe est toujours au masculin singulier, quels que soient le nombre et le genre du nom que représente en.

Page 54: Cours de français

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Des ennuis, nous n’en avons jamais eu.

Quand l’ représente une proposition, le participe reste au masculin singulier. Ne pas confondre avec l’ qui représente un nom.

Cette solution est meilleure que nous l’avions imaginé. (l’ représente la proposition cette solution est meilleure ; donc imaginé qui s’accorde avec l’ reste au masculin singulier.)

Cette solution est meilleure. C’est lui qui l’a imaginée. (l’ représente le nom solution ; donc imaginée, qui s’accorde avec l’, est au féminin singulier.)

Le participe passé des verbes impersonnels est toujours invariable.

Encore quelques personnes hésitantes qu’il aurait suffi de rassurer !

Voir aussi Accord du participe passé suivi d’un infinitif.

Page 55: Cours de français

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Accord du participe passé conjugué avec être

Le participe passé d’un verbe conjugué avec l’auxiliaire être s’accorde en genre et en nombre avec son sujet.

Les invités sont partis dans l’après-midi. (le participe passé partis se met au masculin pluriel comme le sujet les invités).

Les poires seront vendues à prix coûtant.

Quand le sujet est un pronom personnel de la 1re ou 2e personne, il faut définir son genre pour accorder correctement le participe.

Nous sommes arrivés en retard. (nous représente des êtres de sexe masculin.) Nous sommes arrivées en retard. (nous représente des êtres de sexe féminin.)

Bien que les verbes pronominaux se conjuguent avec être, ils suivent une autre règle pour l’accord de leur participe passé. Voir Accord du participe passé des verbes pronominaux.

Page 56: Cours de français

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Accord du participe passé des verbes pronominaux

Bien qu’ils soient conjugués avec l’auxiliaire être, les verbes pronominaux n’accordent pas systématiquement leur participe passé avec leur sujet. Ils suivent différentes règles selon la fonction du pronom réfléchi.

Le pronom n’a pas de fonction

Si le pronom n’a pas de fonction propre, l’accord se fait avec le sujet. C’est le cas pour les verbes qui n’existent qu’à la forme pronominale (appelés verbes essentiellement pronominaux ) et pour les pronominaux passifs.

Ils se sont souvenus de cette histoire. (se souvenir s’emploie toujours avec un pronom réfléchi.) Les mots se sont écrits sans accent jusqu’au XVIe siècle. (= ont été écrits.)

Le pronom a une fonction

Le pronom des verbes pronominaux réfléchis (il se lave) et réciproques (ils se téléphonent) a une fonction qu’il faut analyser pour faire les bons accords. En effet, pour ces verbes, l’accord se fait comme si le verbe était conjugué avec l’auxiliaire avoir (voir accord du participe passé avec avoir).

Il convient donc de savoir si le pronom réfléchi est COD ou non pour savoir si le participe s’accorde avec ce pronom ou non.

EXEMPLES ANALYSES ET EXPLICATIONS

Ils se sont lavés. « les enfants ont lavé eux » se est COD de lavé et il est placé avant le participe : lavés est au masculin pluriel comme se (mis pour ils).

Elles se sont donné trois jours pour réfléchir.

« elles ont donné trois jours à elles » se n’est pas COD ; trois jours est COD, mais il est placé après le participe : donné ne s’accorde pas.

Voici la maison qu’ils se sont construite.

« la maison qu’ils ont construite à eux » se n’est pas COD ; qu’ est le COD du verbe et il est placé avant le participe : construite est au féminin singulier comme qu’ mis pour la maison.

Différentes monarchies se sont succédé.

« les monarchies ont succédé à elles-mêmes » se n’est pas COD ; il n’y a aucun COD : succédé ne s’accorde pas.

Page 57: Cours de français

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Accord du participe passé sans auxiliaire

Le participe passé à valeur d’adjectif

Le participe passé employé sans auxiliaire équivaut à un adjectif : il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

Nous n’étudierons que les lettres reçues avant le 30 avril. (le participe passé reçues est du féminin pluriel comme le nom lettres auquel il se rapporte).

La chemise rangée dans le tiroir gauche contient les factures. Je, soussignée Gilberte Dupin, atteste que... (le participe passé soussignée est du féminin singulier comme le pronom je, qui désigne Gilberte Dupin).

Le participe passé à valeur de préposition

Certains participes passés s’emploient devant un nom et servent en quelque sorte à l’introduire : ils ont alors la valeur d’une préposition et sont invariables.

Vu les circonstances, nous acceptons de reporter nos délais. Leurs filles sont toutes mariées, excepté Françoise. Approuvé la suppression de trois lignes.

C’est le cas de : approuvé attendu certifié ci-annexé ci-inclus ci-joint

compris entendu étant donné excepté non compris

ôté passé supposé vu y compris

Lorsque ces participes sont placés après le nom, ils retrouvent leur valeur d’adjectif et s’accordent avec ce nom.

Nos prix s’entendent TVA incluse.

Les documents ci-joints vous donneront tous les renseignements utiles.

Les participes fait, lu et approuvé sont également invariables lorsqu’ils se rapportent à l’ensemble d’un document au bas duquel ils figurent.

Lu et approuvé le 30 avril 2000.

Fait à Lille le 25 mai 1954.

Page 58: Cours de français

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Accord du participe passé suivi d’un infinitif

Lorsqu’un participe passé est suivi d’un infinitif (j’aurais aimé partir), il faut se demander si le complément qui précède le participe passé est complément d’objet direct (COD) de l’infinitif ou non.

Le complément est COD de l’infinitif

Dans ce cas, le COD ne rapporte pas au participe passé qui ne s’accorde donc pas.

EXEMPLES ANALYSES ET EXPLICATIONS

Quelles œuvres auriez-vous préféré entendre ? Quelles œuvres est COD de entendre, il ne commande pas l’accord de préféré.

C’est une symphonie que nous avons déjà entendu jouer plusieurs fois.

que, mis pour symphonie, est COD de jouer, il ne commande pas l’accord de entendu.

Elle s’est laissé prendre au piège. s’, qui représente elle, est COD de prendre au piège, il ne commande pas l’accord de laissé.

Quand les verbes ci-dessous sont construits avec un infinitif, le COD est toujours celui de l’infinitif. Leur participe passé ne s’accorde donc jamais.

aimer croire demander devoir dire

faire interdire penser permettre pouvoir

préférer refuser souhaiter vouloir etc.

Nous vous envoyons les projets que nous avons choisi de subventionner.

Quelles scènes a-t-il voulu revoir ?

Notez que le participe passé de faire est toujours invariable quand il est suivi d’un infinitif, même quand il est pronominal.

Elles se sont fait construire une maison dans leur région.

Les malfaiteurs se sont fait arrêter à la frontière.

Sans infinitif, ces participes s’accordent.

Ce sont les projets que nous avons choisis. (choisis s’accorde avec le COD projets qui le précède).

Le complément n’est pas COD de l’infinitif

Ce cas ne se présente qu’avec quelques verbes, tels que laisser, voir, regarder, écouter, entendre, sentir, etc. qui peuvent se construire avec des infinitifs dont le sujet est exprimé. Quand ce sujet exprimé est placé avant le participe passé, la règle veut que l’on accorde ce dernier avec le sujet de l’infinitif.

Page 59: Cours de français

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EXEMPLE ANALYSES ET EXPLICATIONS

Cette pianiste nous l’avons déjà entendue jouer plusieurs fois.

Le sujet exprimé de jouer est le pronom l’, mis pour pianiste : le participe passé entendue s’accorde donc avec ce pronom.

Elles se sont laissées tomber. Le sujet exprimé de tomber est le pronom se mis pour elles : le participe passé laissées s’accorde donc avec ce pronom.

Cette règle (au demeurant seulement graphique, puisque qu’à l’oral aucune différence ne se fait entendre pour ces verbes) est discutable. En effet cela revient à considérer que ce complément est COD du participe puisqu’il en commande l’accord. Il semble alors pour le moins curieux de dire que dans la symphonie que j’ai entendu jouer, c’est l’infinitif et son complément qui sont le COD de entendu alors que dans la pianiste que j’ai entendue jouer, c’est seulement pianiste qui est COD. Quelle est alors la fonction de jouer ?

Les Rectifications de l’orthographe proposées en 1990 préconisent l’invariabilité de laissé lorsqu’il est suivi d’un infinitif.

Elles se sont laissé tomber.

Je les ai laissé partir

Page 60: Cours de français

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Accord du verbe avec plusieurs sujets coordonnés

Le verbe se met au pluriel

Le verbe qui a plusieurs sujets coordonnés se met généralement au pluriel, même si chacun des sujets est au singulier.

Pour une fois, la majorité et l’opposition étaient d’accord. Une photo ou un schéma viendront éclairer le texte.

Il se met toujours au pluriel si l’un au moins des sujets est au pluriel.

Les bonnes manières et l’audace ne font pas toujours bon ménage. Ni ses sœurs ni son frère ne seront là.

Si dans le sujet les personnes sont différentes, le verbe est toujours au pluriel et il est de la plus petite des personnes exprimées.

Françoise et moi avons passé nos vacances en Périgord. (1re personne, moi, plus petite que 3e personne, Françoise ; le verbe est donc à la 1re personne du pluriel).

Geneviève et toi étiez déjà au courant. (2e personne, toi, plus petite que 3e personne, Geneviève ; le verbe est donc à la 2e personne du pluriel).

Le verbe se met au singulier

� Le verbe reste au singulier si le second terme sert à désigner d’une autre façon le premier terme.

La marjolaine, ou origan, parfumera délicatement vos pizzas. (marjolaine et origan sont deux façons de désigner la même plante).

Le jeune concertiste, et professeur au conservatoire, interprétera ce soir des œuvres de Chopin. (le jeune concertiste et professeur au conservatoire sont deux façons de désigner la même personne).

� Le verbe reste généralement au singulier si les sujets au singulier s’excluent mutuellement.

C’est la persévérance et non l’orgueil qui vous fera parvenir à vos fins.

Il peut y avoir coordination même si les conjonctions et, ou ne sont pas exprimées. Les mêmes règles s’appliquent.

Son frère, sa sœur, son mari étaient là. (verbe au pluriel avec plusieurs sujets au singulier).

Un rappel, une simple mise au point suffirait à leur rafraîchir la mémoire. (on peut considérer rappel et mise au point comme désignant la même réalité).

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Page 61: Cours de français

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Accord du verbe avec un seul sujet

Le verbe s’accorde en nombre et en personne avec son sujet.

Elle travaillait à Paris.

Arnaud et Sylvie ont acheté une maison en Charente.

Qui es-tu ?

Mais il arrive que cette règle ne soit pas suivie, notamment quand le sujet, bien que singulier, a un sens pluriel.

Le verbe a pour sujet un nom collectif

Lorsque le verbe a pour sujet un nom collectif singulier (foule, multitude, tas, etc.) accompagné de son complément, le verbe se met au singulier ou au pluriel selon le sens.

La multitude des couleurs donnait un air de fête à l’assemblée. (C’est la multitude qui donne un air de fête). Une foule de questions lui venaient à l’esprit. (Ce sont les questions qui viennent à l’esprit).

Ce cas s’observe pour les noms en -aine (dizaine, centaine, etc.) ou pour des noms tels que :

tas foule

multitude infinité

majorité poignée

Souvent on a le choix.

Une multitude d’insectes ont envahi la prairie (ou a envahi).

L’accord se fera toujours avec le complément si le nom collectif est pris au sens figuré ou s’il est employé sans déterminant.

Un tas d’idées intéressantes ont surgi lors de la réunion. (tas est pris au sens figuré, le verbe s’accorde donc avec le complément pluriel idées).

Nombre de questions ont trouvé réponse au cours de la réunion. (nombre n’est suivi d’aucun déterminant, le verbe s’accorde donc avec le complément pluriel questions).

Le verbe a pour sujet un nom introduit par une locution indéfinie

Lorsqu’un nom sujet est déterminé par une locution telle que la plupart, beaucoup de, bien des, peu de, assez de, trop de, tant de, combien de, le verbe est du même nombre que ce nom.

Beaucoup de persévérance sera nécessaire pour mener à bien cette tâche. (le verbe s’accorde avec le nom persévérance déterminé par beaucoup). Beaucoup de points sont à l’ordre du jour de la réunion. (le verbe s’accorde avec le nom points déterminé par beaucoup).

La plupart de ses collègues ont déjà participé à une session de formation.

Page 62: Cours de français

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Les locutions peuvent s’employer sans complément s’il s’agit d’un nom au pluriel. Le verbe se met alors au pluriel.

Les étudiants de nos écoles se préparent aux concours. La plupart souhaitent entrer dans l’Administration. (sous-entendu la plupart des étudiants).

Le sujet contient une indication de nombre Quand le sujet est un nom de fraction suivi d’un complément, le verbe s’accorde généralement avec ce nom et non avec le complément.

Nous espérons que les deux tiers de la salle au moins seront remplis. (le verbe s’accorde avec le nom de fraction les deux tiers). La moitié des Français a répondu oui au référendum. (le verbe s’accorde avec le nom de fraction la moitié).

L’accord avec le complément est parfois possible.

La moitié des Français ne sont pas favorables à ce mouvement de protestation.

Avec millier, million, milliard, le verbe se met au pluriel.

Un million de visiteurs sont attendus à l’exposition.

Le verbe se met au pluriel quand le sujet est introduit par plus d’un. Il se met au singulier quand le sujet est introduit par moins de deux.

Plus d’un a obtenu gain de cause.

Moins de deux mois suffiront pour le projet.

Page 63: Cours de français

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soit

On utilise soit, subjonctif du verbe être, pour formuler une hypothèse. Pour l’accord, on a le choix : � ����������soit reste invariable (il est considéré comme une préposition) � ����������ou il s’accorde avec le nom qui suit s’il est son sujet.

Soit deux triangles isocèles (soit perd sa valeur de verbe et reste invariable).

Soient deux triangles isocèles (soient s’accorde avec son sujet deux triangles isocèles).

Page 64: Cours de français

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vive

Vive, subjonctif du verbe vivre, peut introduire des exclamations exprimant l’enthousiasme. Le plus souvent, vive est invariable car on considère qu’il a perdu sa valeur de verbe.

Vive les mariés ! (vive est au singulier, même si la phrase équivaut à que les mariés vivent !).

L’accord reste possible.

Vivent les mariés !

Page 65: Cours de français

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Accord des formes en -ant

Veillez à ne pas confondre les participes présents et les adjectifs verbaux : ce sont deux formes qui ont la même terminaison en -ant.

Le participe présent

Le participe présent est une forme de la conjugaison du verbe à un mode impersonnel. Il est invariable.

On reconnaît le participe présent au fait qu’il exprime une action et se comporte comme un verbe : il peut recevoir des compléments, et notamment des compléments d’objet. Il peut être complété par un adverbe. Dans ce cas, l’adverbe suit le participe présent.

Ils vécurent à Paris les trois premières années suivant leur mariage.

Vous cocherez d’une croix la case correspondant précisément à votre choix.

On peut se rappeler que le verbe au participe présent est invariable tout comme l’est le verbe à l’infinitif, qui est un autre mode impersonnel.

C’est la forme du participe présent qui sert à former le gérondif qui lui aussi est invariable.

Vous pouvez modifier l’aspect de votre texte en choisissant une autre police de caractères.

L’adjectif verbal

L’adjectif verbal est un adjectif formé sur le participe présent d’un verbe. Il se comporte comme un adjectif et s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

On reconnaît l’adjectif verbal au fait qu’il exprime une qualité. Il peut avoir pour complément un adverbe qui le précède.

Mettez la réponse correcte dans la case correspondante. L’année suivante, il partait en Afrique. Elle apparut plus resplendissante encore.

Contrairement au participe présent, l’adjectif verbal peut toujours être remplacé par un autre adjectif.

Dans l’exemple L’année suivante, il partait en Afrique, suivante est bien adjectif car on peut dire : L’année prochaine, il partait en Afrique.

Dans l’exemple Ils vécurent à Paris les trois premières années suivant leur mariage, suivant n’est pas adjectif verbal car on ne dira pas °les trois premières années prochaines leur mariage.

Certains adjectifs verbaux se distinguent du participe présent par l’orthographe.

Leurs ambitions différant des nôtres, nous avons rédigé deux projets. (participe présent invariable).

Ils nous ont exposé leurs ambitions différentes des nôtres. (adjectif qui s’accorde).

Page 66: Cours de français

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avoir l’air

Il faut voir dans quel sens est employée l’expression avoir l’air pour pouvoir accorder correctement l’adjectif qui suit.

Avoir l’air signifie « sembler, paraître »

Quand avoir l’air signifie « sembler, paraître », il s’agit d’une locution verbale de même type que les verbes d’état être, sembler, demeurer, etc. L’adjectif est attribut du sujet avec lequel il s’accorde.

Les stagiaires ont eu l’air ravis de recevoir ce document. (l’adjectif ravis s’accorde avec le sujet stagiaires).

Je me fie à ces rapports qui ont l’air vraiment complets.

Avoir l’air signifie « avoir la mine, l’apparence »

Quand avoir l’air signifie « avoir la mine, l’apparence », l’expression se compose du verbe avoir suivi d’un complément d’objet direct l’air. L’adjectif est épithète de air avec lequel il s’accorde en genre et en nombre.

Les stagiaires avaient l’air ravi de ceux qui ont réussi. (= « ils ont le même air ravi que ceux qui... » : ravi s’accorde avec le nom air dont il est épithète).

Dans ce sens, avoir l’air s’applique le plus souvent aux noms animés.

Page 67: Cours de français

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aucun

Aucun est un déterminant et un pronom indéfinis exprimant la quantité nulle. Il est donc au singulier. Le nom qui accompagne le déterminant se met au singulier.

La secrétaire n’a malheureusement pu obtenir aucun renseignement. (le nom renseignement déterminé par aucun est au singulier).

Nous souhaitions voir des représentants de la mairie à cette réunion, mais aucun ne s’est déplacé.

Certains noms ne connaissent pas d’emploi au singulier. Dans ce cas, le déterminant aucun prend la marque du pluriel.

Nous ne vous compterons aucuns frais supplémentaires. (frais s’emploie toujours au pluriel).

Le verbe dont le sujet est un nom déterminé par aucun ou le pronom aucun est toujours au singulier.

Aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue. (et non n’ont obtenu).

Le verbe se met au pluriel si le nom ne connaît pas d’emploi singulier.

Aucuns frais supplémentaires ne vous seront facturés.

La langue littéraire utilise la locution d’aucuns qui signifie « quelques personnes, certains » et qui se met toujours au pluriel.

D’aucuns jugeront la démarche inutile.

Page 68: Cours de français

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autre

Entre autres

On écrit toujours autres au pluriel dans l’expression entre autres qui signifie « entre ces plusieurs choses ».

Nous avons abordé plusieurs questions, entre autres celle du suivi du planning.

Nous autres

Quand il est employé avec les pronoms personnels nous et vous, autre s’accorde avec ce pronom. Il se met donc au pluriel.

Partez les premiers, nous autres vous rattraperons en chemin.

Nous autres, vous autres sont utilisés pour renforcer nous et vous quand on veut nettement distinguer ceux qui parlent et ceux à qui on s’adresse. On évitera d’employer la tournure eux autres qui, elle, est familière.

Que faisiez-vous, vous autres pendant que nous, nous travaillions ?

Que faisaient-ils, eux, pendant que nous, nous travaillions ? (et non pas eux autres).

c’est, ce sont

Dans la tournure c’est, le verbe être se met à la 3e personne du pluriel si le sujet logique est un nom pluriel.

Ce sont des problèmes que nous avons déjà rencontrés. (le pluriel de sont est commandé par le sujet pluriel problèmes).

On pensera à faire l’accord au pluriel à l’écrit, même s’il ne s’entend pas à l’oral.

C’étaient des choix astucieux.

Il faut que ce soient des raisons valables.

C’est peut rester au singulier :

– lorsque le sujet logique est le pronom eux ou ceux.

C’est eux qui vous recevront (ou ce sont eux qui vous recevront).

– lorsqu’il y a plusieurs sujets coordonnés dont le premier est au singulier.

C’est Catherine et Alain qui sont allés le chercher. (ou ce sont Catherine et Alain qui sont allés le chercher.

Page 69: Cours de français

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cent

Les déterminants cardinaux sont en principe invariables. Mais cent se met au pluriel dans certains cas.

Cent au pluriel

Cent se met au pluriel quand il est multiplié sans être suivi d’un autre déterminant cardinal.

Plus de quatre cents personnes sont attendues à l’exposition. (= 4 x100)

C’est un livre de trois cents pages.

Ils ont mis en vente trois cents billets de tombola.

Million est un nom, pas un déterminant. Il n’empêche donc pas le pluriel de cent.

Il y a cinq cents millions d’années.

Cent au singulier

� Cent ne prend jamais la marque du pluriel s’il est suivi d’un déterminant cardinal ou s’il n’est pas multiplié.

Cela vous peut vous coûter cent francs (cent n’est pas multiplié). Mille cent francs (= 1 000 + 100, cent n’est pas multiplié).

Les cent jours de Napoléon à Sainte-Hélène. (cent n’est pas multiplié). Environ quatre cent cinquante personnes. (cent est suivi du déterminant numéral cinquante).

� Cent peut être employé dans le sens de « centième », quand il s’emploie par exemple à propos de numéro, de page, d’années… Dans ce cas, il reste toujours au singulier.

C’est le numéro deux cent qui a gagné le gros lot. (= c’est le deux centième numéro…)

Le chapitre commence page trois cent.

Dans les années dix-huit cent.

Page 70: Cours de français

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chacun, chaque

Chaque est un déterminant indéfini et chacun est le pronom qui lui correspond. Ils servent à désigner un seul élément pris isolément dans un tout : ils restent donc toujours au singulier.

Nous attendons de nombreux visiteurs. Chacun recevra une brochure. Chacune de nos agences reste ouverte jusqu’à 20 h.

Il part chaque matin à huit heures.

Le verbe dont le sujet est un nom déterminé par chaque ou le pronom chacun est toujours au singulier.

Chacun des candidats devra adresser sa profession de foi avant lundi. (et non devront adresser : le verbe a pour sujet chacun et non candidats).

Page 71: Cours de français

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de + singulier ou pluriel

La préposition de introduit souvent un nom employé sans article. Il est alors difficile de trouver le nombre de ce nom : faut-il le mettre au singulier ou au pluriel : obligation de résultats ou obligation de résultat ?

Il faut décomposer l’expression d’après son sens pour essayer de faire apparaître le déterminant.

Un instant de bonheur (= un instant qui procure le bonheur).

Un carte de vœux (= une carte faite pour les vœux).

Le nom se met toujours au singulier s’il s’agit d’un nom non comptable.

Des champs de blé s’étendaient sans fin. (blé est un nom non comptable).

Sur la table, il n’y avait plus que deux verres d’eau. (eau est un nom non comptable).

On peut avoir le choix entre les deux nombres quand le singulier a la même valeur qu’un pluriel (on l’appelle singulier collectif).

De la compote de pommes (= faite avec des pommes) ou de la compote de pomme (= faite avec de la pomme).

Page 72: Cours de français

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demi

Demi prend les marques de nombre (singulier/pluriel) et de genre (masculin/féminin) dans certains cas.

Et demi

Dans la locution à valeur d’adjectif et demi, demi prend les marques du féminin s’il se rapporte à un nom féminin, mais il reste toujours au singulier.

Le rapport tient sur une page et demie.

Il a dû attendre plus de deux ans et demi sa mutation.

Les grammaires et dictionnaires autorisent les deux façons d’écrire : midi, minuit et demie ou midi, minuit et demi.

À demi

Quand demi est dans la locution à demi, à valeur d’adverbe, il est toujours invariable.

La victime à demi consciente put rejoindre son domicile. On devinait la résidence à demi cachée par les arbres du parc.

Dans les noms composés

Demi- est un élément qui se rattache à un nom pour former un nom composé. Il est toujours invariable et est lié au nom qui le suit par un trait d’union.

Les deux premiers enfants donnent droit à une demi-part, les enfants suivants, à une part entière.

Cela ne devrait pas vous prendre plus d’une demi-heure.

Demi- comme élément de composition est invariable comme le sont mi- et semi-.

La langue littéraire utilise l’élément demi- avec des adjectifs. L’usage courant emploie plutôt mi-.

La végétation demi-endormie se réveille avec les premiers rayons du printemps.

Demi n’est suivi d’un trait d’union que s’il est élément de composition.

Une demi-heure, mais une heure et demie.

Une demi-bouteille, mais une bouteille à demi pleine.

Demi s’emploie également comme nom pour désigner une bière, une baguette, une demi-heure… Il prend alors la marque du pluriel et se met au féminin ou au masculin selon ce qu’il désigne.

L’horloge sonne les demies. (féminin, car il s’agit d’heures)

Ils ont bu chacun deux demis. (masculin, car il s’agit de verre de

Page 73: Cours de français

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Des plus, « très »

L’adjectif qui suit la locution des plus prise dans le sens de « très » se met toujours au pluriel. Il prend la marque de genre du nom auquel il se rapporte.

La période que nous venons de vivre a été des plus mouvementées. (mouvementées est au féminin comme le nom période auquel il se rapporte).

Nous avons entre nos mains un rapport des plus intéressants sur la question. (intéressants est au masculin comme le nom rapport auquel il se rapporte).

Page 74: Cours de français

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de + singulier ou pluriel

La préposition de introduit souvent un nom employé sans article. Il est alors difficile de trouver le nombre de ce nom : faut-il le mettre au singulier ou au pluriel : obligation de résultats ou obligation de résultat ?

Il faut décomposer l’expression d’après son sens pour essayer de faire apparaître le déterminant.

Un instant de bonheur (= un instant qui procure le bonheur).

Un carte de vœux (= une carte faite pour les vœux).

Le nom se met toujours au singulier s’il s’agit d’un nom non comptable.

Des champs de blé s’étendaient sans fin. (blé est un nom non comptable).

Sur la table, il n’y avait plus que deux verres d’eau. (eau est un nom non comptable).

On peut avoir le choix entre les deux nombres quand le singulier a la même valeur qu’un pluriel (on l’appelle singulier collectif).

De la compote de pommes (= faite avec des pommes) ou de la compote de pomme (= faite avec de la pomme).

Page 75: Cours de français

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en + singulier ou pluriel

La préposition en introduit souvent un nom employé sans article. Il est alors difficile de savoir s’il faut mettre le nom au singulier ou au pluriel.

Il faut décomposer l’expression d’après son sens pour essayer de faire apparaître le déterminant.

Un compte en banque (= un compte à la banque). Les arbres sont en fleurs (= sont avec des fleurs).

Du sucre en poudre (= qui se présente sous la forme de la poudre). Du sucre en morceaux (= qui se présente sous la forme des morceaux).

Le nom se met toujours au singulier s’il s’agit d’un nom non comptable.

Une montre en or. (or est un nom non comptable, il reste au singulier).

Page 76: Cours de français

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ensemble

Ensemble est un adverbe qui, comme tous les adverbes, reste invariable.

Sabine et Alain viendront ensemble, mais ils repartiront séparément.

Même lorsqu’il est employé avec une valeur d’ adjectif, il reste invariable.

Ils sont ensemble depuis de longues années.

Quand on voit les deux jumelles ensemble, on ne saurait les distinguer.

On veillera à ne pas confondre ensemble adverbe et ensemble nom, qui lui s’écrit avec s s’il est au pluriel.

Ces groupes doivent constituer des ensembles à géométrie variable.

Page 77: Cours de français

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Les noms de jour et de mois

Les noms de jour et de mois sont des noms, qui tout comme les autres noms ont un pluriel.

Nous recevons le public tous les lundis sauf en période de vacances scolaires.

Catherine et Alain passent leurs dimanches à la campagne. Nous avons déjà eu des juins plus ensoleillés.

Matin et soir restent eux au singulier quand ils sont apposés à un nom de jour.

Accueil du public : tous les lundis matin.

Les noms de mois sont rarement employés au pluriel. On préfère généralement la tournure avec des mois de… Dans ce cas, le nom du mois reste au singulier.

Nous avons déjà connu des mois de juin plus ensoleillés.

Page 78: Cours de français

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ledit, ladite

On écrit en un seul mot le déterminant ledit, composé avec l’article le et le participe passé dit. Tout comme les autres déterminants, il se place avant un nom.

Le différend porte sur ledit contrat. (et non le dit contrat).

Ledit varie en genre et en nombre : ladite, lesdits, lesdites.

Ladite somme est à régler avant la fin du mois.

Quand le participe dit est employé avec un autre déterminant que l’article (c’est plus rare), on les écrit également en un seul mot.

Il voulait me présenter une amie, mais sadite amie n’est pas venue.

Les articles le et les se contractant avec les prépositions à et de, on écrira audit, auxdit(e)s, dudit, desdit(e)s.

Les termes dudit contrat prêtaient à confusion.

On ne confondra pas ledit avec le dit, qui est le verbe dire au présent employé avec le pronom complément le.

S’il le dit, ce doit être vrai.

Page 79: Cours de français

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lequel

Lequel est un pronom qui a toujours un antécédent. On met le pronom au féminin ou au masculin selon le genre de son antécédent. On le met au singulier ou au pluriel selon le sens de la phrase.

Vous avez à choisir une seule de ces options. Laquelle prenez-vous ? (laquelle est du féminin comme l’antécédent options ; le sens exige le singulier).

Vous pouvez choisir plusieurs options. Lesquelles prenez-vous ?

Tout comme l’article le, il se contracte avec les prépositions de et à en duquel et auquel.

Singulier Pluriel

Masculin Féminin Masculin Féminin

Formes simples lequel laquelle lesquels lesquelles

+ à auquel à laquelle auxquels auxquelles

+ de duquel de laquelle desquels desquelles

Il nous explique les solutions auxquelles il a pensé.

Le poste à propos duquel ils se sont entretenus l’intéresse vivement.

Lequel, auquel, duquel sont des mots composés qui s’écrivent toujours en un seul mot, comme vinaigre (= vin + aigre), par exemple. Mais contrairement à la plupart des mots composés pour lesquels les marques de genre et de nombre sont portées seulement par le dernier élément (des vinaigres, et non des vinsaigres), les deux composants de lequel, auquel et duquel varient.

C’est un point du dossier auquel nous nous sommes particulièrement sensibles.

Ce sont des points du dossier auxquels nous nous sommes particulièrement sensibles. (et non auquels).

Page 80: Cours de français

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leur, leurs

Veillez à ne pas confondre le déterminant leur et le pronom leur.

Le pronom : leur

Le pronom est généralement placé devant un verbe et équivaut à à eux, à elles. Il s’écrit toujours leur, il n’a pas d’autre forme.

Ils voulaient leur expliquer les difficultés. (= ils voulaient expliquer à eux, à elles les difficultés).

Demandez-leur s’ils viendront.

On peut s’assurer que l’on a bien affaire au pronom leur si on peut le remplacer par le pronom lui.

Ils voulaient lui expliquer les difficultés.

Demandez-lui s’il viendra.

Le déterminant : leur, leurs

Le déterminant possessif leur s’emploie lorsqu’il y a plusieurs possesseurs.

Anne a passé plusieurs jours chez ses parents (Anne : un seul possesseur).

Anne et Sabine ont passé plusieurs jours chez leurs parents (Anne et Sabine : plusieurs possesseurs).

Si leur équivaut à le ou à la, il est au singulier et s’écrit leur (masculin ou féminin).

Ils portaient un chapeau sur leur tête nue. (sur la tête)

Si leur équivaut à les, il est au pluriel et s’écrit leurs (masculin ou féminin).

La joie brillait dans leurs yeux. (dans les yeux).

Les déterminants leur et leurs ne peuvent jamais être remplacés par lui.

Page 81: Cours de français

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maint

Maint qui signifie « plusieurs, un grand nombre de » se met le plus souvent au pluriel et est suivi d’un nom au pluriel.

Nous avons recommencé à maintes reprises. Après maintes hésitations, il finit par accepter.

Maint appartient au registre soutenu. Dans l’usage courant, on utilise plutôt plusieurs, beaucoup de…

On trouve parfois maint au singulier, avec le même sens.

Après mainte hésitation, il finit par accepter.

Page 82: Cours de français

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même

Même s’accorde ou est invariable selon ses emplois.

Même adjectif

Même qui signifie « semblable, identique », est adjectif et s’accorde avec le nom auquel il se rapporte. Le plus souvent, il précède ce nom.

Les sœurs ont souvent les mêmes expressions. Nous avons réalisé exactement les mêmes chiffres que l’année dernière.

Même, adjectif, se place après le nom quand il sert de renforcement. On l’emploie notamment après le démonstratif composé celui-là.

Les proportions mêmes de la pièce semblent réduites. Ce sont les résultats de l’année, ceux-là mêmes dont il était question précédemment.

Même dans un pronom

� Même s’emploie avec l’article le pour former le pronom le même variable en genre et en nombre.

Elle a beaucoup changé. Ce n’est plus la même. Elles ont beaucoup changé. Ce ne sont plus les mêmes.

� Même s’emploie dans les pronoms composés (moi-même, nous-mêmes…) avec une valeur de renforcement. Il se met au pluriel quand le pronom est au pluriel.

Nous devons déposer nous-mêmes la demande de subventions.

Elles-mêmes n’auraient pas vu la différence.

Quand même est employé avec un vous de politesse ou un nous de modestie, même reste au singulier.

Vous devez venir retirer vous-même votre passeport.

Même se rattache au pronom par un trait d’union. C’est le seul cas où même s’écrit avec un trait d’union.

Même adverbe

� Même qui sert à marquer un renchérissement, une gradation est un adverbe : il est invariable.

Nous avons tout vendu, même les articles non soldés. Cela ne coûte même pas cent francs.

� On écrit toujours même au singulier dans les locutions suivantes :

Page 83: Cours de français

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à même de même de même que

même si quand même tout de même

Page 84: Cours de français

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nous, vous (accord au singulier)

Nous et vous sont les pronoms personnels respectivement de la 1re et de la 2e personne du pluriel. Les termes qui s’accordent avec ces pronoms sont au pluriel.

Nous nous sommes efforcés de répondre à vos questions. (nous = un ensemble de personnes).

Mais si nous et vous renvoient à une seule personne (nous de modestie ou de majesté et vous de politesse), les adjectifs et participes passés se mettent au singulier. Ils seront au masculin ou au féminin selon le sexe de la personne.

Nous nous sommes efforcée de donner des explications dans un langage clair. (l’auteur de cette phrase est une femme).

« Que vous êtes joli, que vous me semblez beau » (dit le renard au corbeau, Fables de Jean de La Fontaine).

Le nous de modestie s’emploie essentiellement lorsque le locuteur ne veut pas se mettre trop en avant en utilisant je. C’est un mode d’expression réservé aux essais, aux préfaces, etc.

Les termes qui s’accordent avec on suivent la même règle lorsque on n’a pas une valeur indéfinie.

On est restées jusqu’à la fin. (on représente plusieurs femmes).

Page 85: Cours de français

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nouveau

Nouveau peut s’employer avec un participe passé au sens de « nouvellement ». Nouveau s’accorde comme un véritable adjectif quand le participe passé est employé comme nom.

Les nouveaux arrivés se sont rapidement habitués à notre rythme. (= les personnes nouvellement arrivées…). Allons féliciter les nouveaux mariés. (= les personnes nouvellement mariées).

Seul nouveau-né échappe à la règle, car bien que né soit employé comme nom, nouveau est invariable et s’écrit toujours avec un trait d’union.

Il y a en moyenne 25 nouveau-nés par semaine dans cette maternité.

Leur petite nouveau-née est restée quelques jours en couveuse.

La langue littéraire emploie parfois nouveau avec un participe pris comme adjectif. Dans ce cas, nouveau reste invariable et est suivi d’un trait d’union.

Une amie nouveau-arrivée dans la région est venue lui rendre visite.

Page 86: Cours de français

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nu

L’usage veut que l’on laisse nu invariable dans les locutions adverbiales nu-tête et nu-pieds.

Elle aime marcher nu-pieds sur le sable chaud des plages. On le voit rarement sortir nu-tête : il porte toujours un chapeau.

Quand nu suit pieds ou tête, l’accord se fait normalement.

Elle aime marcher pieds nus sur le sable chaud des plages.

On le voit rarement sortir tête nue : il porte toujours un chapeau.

Nu s’accorde également normalement dans nue propriété.

Page 87: Cours de français

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on (accord au féminin et au pluriel)

On indéfini

Quand le pronom on a sa valeur indéfinie (il ne désigne personne en particulier), il donne ses marques de masculin singulier aux adjectifs et participes qui s’accordent avec lui.

On ne peut jamais être sûr de rien.

On personnel

Quand on a la valeur d’un pronom personnel (on représente des personnes particulières, il peut être remplacé par je, tu, nous, vous), les accords peuvent se faire au masculin ou au féminin et au singulier ou au pluriel selon le genre et le nombre des personnes désignées par on.

On s’est rencontrées au festival (on mis pour nous représentant deux femmes). Alors on est toujours aussi mignonne ? (on mis pour tu représentant une petite fille).

On évite généralement d’employer on à valeur personnelle dans les écrits soignés. Cet emploi n’est d’ailleurs fréquent que lorsqu’il est mis pour nous. Les autres personnes sont beaucoup moins souvent utilisées.

Page 88: Cours de français

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plein

Pour accorder correctement plein, il faut savoir avec quelle valeur il est employé.

Plein signifie « rempli »

Quand plein signifie « rempli », il est adjectif et il s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte.

Il parlait avec les yeux pleins de larmes. J’ai toujours connu leur maison pleine d’amis.

Plein est un adjectif qui présente la particularité de pouvoir se placer avant le nom et son déterminant (en général, les adjectifs se placent après le déterminant). Dans ce cas, plein reste invariable.

Il parlait avec des larmes plein les yeux.

Il y avait toujours des amis plein la maison.

Plein signifie « beaucoup »

Quand il signifie « beaucoup, très », plein a la même valeur qu’un adverbe : il est invariable.

Il y a plein de touristes à Paris en été.

Nous avons reçu plein de lettres très intéressantes.

La langue soutenue refuse d’employer plein avec la valeur de beaucoup et préférera donc écrire il y a beaucoup de touristes à Paris en été.

L’expression tout plein est familière. On pourra lui préférer les équivalents très, beaucoup selon les emplois.

Ils ont beaucoup d’ennuis (et non ils ont tout plein d’ennuis).

Ils sont très mignons (et non ils sont mignons tout plein).

Page 89: Cours de français

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possible

Veillez à bien distinguer les différents emplois de possible avec un superlatif (le plus, le moins) ou un comparatif (aussi, autant) pour savoir comment l’accorder.

Avec le plus, le moins

Quand possible sert de renforcement au superlatif le plus… ou le moins…, il reste au singulier même s’il suit un nom au pluriel.

Nous devons convaincre le plus de clients possible. (possible sert de renforcement à le plus, il est au singulier, même s’il suit le nom pluriel clients).

Réunissez le plus possible d’informations.

On peut s’assurer que possible se rapporte à le plus…, le moins…, et pas au nom pluriel, en le déplaçant.

Nous devons convaincre le plus possible de clients.

Si possible s’emploie sans superlatif, l’accord se fait normalement avec le nom auquel il se rapporte.

Réunissez toutes les informations possibles. (possibles s’accorde avec le nom informations auquel il se rapporte).

Si possible ne sert pas de renforcement au superlatif, mais qu’il est bien pris dans son sens premier, c’est-à-dire dans le sens de « qui peut exister, qui est réalisable », possible se rapporte au nom et s’accorde avec celui-ci.

C’est leur service qui a fourni le plus de projets possibles. (= le plus de projets réalisables).

Avec les plus, les moins

Quand possible sert de renforcement à les plus…, les moins… il se met toujours au pluriel.

Choisissez des teintes les plus vives possibles.

Possible varie de la même façon avec les superlatifs les meilleurs, les pires…

Nous devons réunir les meilleures conditions possibles pour mener à bien le projet.

Avec autant, aussi Possible est invariable lorsqu’il est complément d’un comparatif avec aussi, autant, même s’il accompagne un adjectif est au pluriel.

Vous compléterez le formulaire en donnant des informations aussi précises que possible.

Page 90: Cours de français

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En fait possible ne se rattache pas au nom au pluriel, mais il se rattache à une tournure impersonnelle sous-entendue.

Des informations aussi précises qu’il est possible.

Page 91: Cours de français

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quel

Quel est déterminant interrogatif et exclamatif : il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

Quelles réponses apportez-vous à nos attentes ? (quelles est au féminin pluriel comme le nom réponses).

J’ignore de quels moyens il dispose. (quels est au masculin pluriel comme le nom moyens).

Quelle curieuse façon d’envisager l’avenir ! (quelle est au féminin singulier comme le nom façon).

Quel présente la particularité de pouvoir occuper la fonction d’attribut. Veillez à ne pas oublier de l’accorder même s’il est éloigné du nom auquel il se rapporte.

Quelles sont les réponses possibles ? (quelles s’accorde avec réponses).

Je ne sais pas quels ont été les résultats obtenus.

Quel est également attribut dans la locution quel que suivie du verbe être au subjonctif.

Quelle que soit votre décision, prévenez-nous rapidement.

Quel s’accorde également en genre et en nombre dans les locutions n’importe quel, je ne sais quel qui ont la même valeur qu’un déterminant.

Il m’a vaguement parlé de je ne sais quelle opération immobilière dans le quartier.

Veillez à ne pas confondre quel et qu’elle qui est mis pour que élidé suivi du pronom elle.

Sais-tu qu’elle est maintenant traductrice au parlement européen ? (et non quelle est maintenant secrétaire).

Page 92: Cours de français

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quel que + être

Quel est attribut dans la locution quel que suivie du verbe être au subjonctif : quel s’accorde en genre et en nombre avec le sujet de être.

Quelles que soient les raisons qu’il invoque, il doit nous les expliquer.

Nous viendrons quelle que soit l’heure à laquelle vous nous convoquerez.

Veillez alors à ne pas l’écrire en un seul mot.

Quels que soient ses projets (et non quelque soient ses projets).

Page 93: Cours de français

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quelqu’un

Quelqu’un est un pronom composé, formé de quelque et de un. Au singulier, le e de quelque s’élide : il est remplacé par une apostrophe.

Mais au pluriel, il n’y a pas d’élision et le pronom composé s’écrit avec un trait d’union.

Parmi ces amis, quelques-uns sont déjà venus. Il avait plusieurs idées ; il nous en a exposé quelques-unes.

Page 94: Cours de français

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quelque

Selon le sens qu’il a, quelque s’écrit au singulier ou au pluriel

Quelques : plusieurs

Quelques qui signifie « plusieurs » est un déterminant : il s’emploie avec des noms au pluriel et prend lui-même la marque du pluriel s.

Il ne nous reste plus que quelques petits problèmes à résoudre. Vous recevrez votre commande dans quelques jours.

Quelques signifiant « plusieurs » peut lui-même être précédé d’un autre déterminant.

La direction a tenu compte de mes quelques remarques. (le déterminant mes précède quelques).

Nous avons mis par écrit les quelques idées que nous avions eues. (le déterminant les précède quelques).

Quelque : un certain

Quelque qui signifie « un certain, un quelconque » est déterminant : il s’emploie avec des noms au singulier et reste lui-même toujours au singulier.

Si vous avez quelque hésitation, n’hésitez pas à venir nous trouver.

On écrit bien au singulier quelque temps qui signifie « un certain temps ». °Quelques temps signifierait « plusieurs temps ».

Nous avons déjà évoqué cette possibilité il y a quelque temps.

Quelque au singulier appartient au registre soutenu sauf pour certaines locutions très courantes : quelque chose, quelque part, quelque peu, quelque temps et en quelque sorte.

Page 95: Cours de français

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sans suivi d’un nom au singulier ou au pluriel

� La préposition sans introduit souvent un nom employé sans article. Il est alors difficile de savoir s’il faut mettre le nom au singulier ou au pluriel.

C’est le sens, la logique qui détermine le nombre et non pas une règle précise. Remplacer sans par avec permet de faire apparaître le déterminant .

Il est sans emploi depuis deux mois (avec un emploi : on mettra donc emploi au singulier).

Un crédit sans intérêts (avec des intérêts : on mettra donc intérêts au pluriel).

Le nom se met toujours au singulier s’il s’agit d’un nom non comptable.

Sans eau, la plante a fini par sécher.

� Dans la plupart des locutions adverbiales et adjectivales, sans est suivi d’un nom au singulier.

sans commentaire sans condition sans connaissance sans défense

sans douleur sans doute sans encombre sans façon

sans faute sans précédent sans regret

Vous pouvez signer sans crainte.

Venez sans faute demain à dix heures.

Page 96: Cours de français

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soi-disant

Soi-disant est un adjectif composé invariable : il ne prend aucune marque de féminin ni de pluriel.

Méfiez-vous de cette soi-disant amie. Les soi-disant responsables de l’incident ont finalement été reconnus innocents.

Veillez à bien écrire soi sans t. Il s’agit du pronom soi (cf. toi, moi) et non du verbe être au subjonctif : soi-disant signifie « qui se dit… ; qui dit soi… ».

Leur soi-disant conseiller ne savait pas les orienter (et non leur soit-disant…).

Page 97: Cours de français

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tel

Tel s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

De tels propos nous scandalisent. Les grévistes refusent de travailler dans de telles conditions.

Quand tel est attribut, il faut veiller à bien faire les accords, même si tel ne se trouve pas dans l’entourage immédiat du nom ou du pronom auquel il se rapporte.

Telle sera la situation dans notre ville demain si nous n’agissons pas maintenant. (tel s’accorde avec le nom situation dont il est attribut). Nous vous rapportons ses propos tels qu’il nous les a tenus. (tels s’accorde avec le nom propos dont il est attribut).

Dans rien de tel, tel est épithète de rien (cf. rien de neuf) : il reste toujours au masculin singulier.

Il n’y a rien de tel qu’une bonne explication pour repartir sur des bases saines.

Tel que peut en quelque sorte introduire un exemple ou une comparaison. Tel doit s’accorder avec le nom auquel il se rapporte, c’est-à-dire avec le nom qui le précède et non avec les noms ou les pronoms qu’il introduit.

Vous pourrez découvrir des compositeurs tels que Mozart, Haydn, etc.

Des occasions telles que celle qui se présente aujourd’hui sont rares.

Veillez à bien employer la locution tel quel et non tel que dans le sens « sans modification, pareil ».

Nous avons retranscrit ses notes telles quelles.

Page 98: Cours de français

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tel

Tel s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

De tels propos nous scandalisent. Les grévistes refusent de travailler dans de telles conditions.

Quand tel est attribut, il faut veiller à bien faire les accords, même si tel ne se trouve pas dans l’entourage immédiat du nom ou du pronom auquel il se rapporte.

Telle sera la situation dans notre ville demain si nous n’agissons pas maintenant. (tel s’accorde avec le nom situation dont il est attribut). Nous vous rapportons ses propos tels qu’il nous les a tenus. (tels s’accorde avec le nom propos dont il est attribut).

Dans rien de tel, tel est épithète de rien (cf. rien de neuf) : il reste toujours au masculin singulier.

Il n’y a rien de tel qu’une bonne explication pour repartir sur des bases saines.

Tel que peut en quelque sorte introduire un exemple ou une comparaison. Tel doit s’accorder avec le nom auquel il se rapporte, c’est-à-dire avec le nom qui le précède et non avec les noms ou les pronoms qu’il introduit.

Vous pourrez découvrir des compositeurs tels que Mozart, Haydn, etc.

Des occasions telles que celle qui se présente aujourd’hui sont rares.

Veillez à bien employer la locution tel quel et non tel que dans le sens « sans modification, pareil ».

Nous avons retranscrit ses notes telles quelles.

Page 99: Cours de français

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témoin

L’usage veut que témoin reste invariable dans l’expression prendre à témoin.

Il avait pris ses collègues à témoin de l’injustice dont il se sentait victime.

Témoin est invariable car il est pris dans son sens premier, à savoir « témoignage ». Ce sens n’étant plus connu aujourd’hui, on prend souvent témoin dans le sens de « personne qui témoigne », ce qui explique que certains auteurs font parfois l’accord.

Page 100: Cours de français

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tout

Pour pouvoir accorder correctement tout, il faut savoir s’il est adverbe, déterminant, adjectif ou pronom.

Tout adverbe

Tout est adverbe quand il est devant un adjectif, un autre adverbe ou une locution adverbiale. Il signifie selon les cas « complètement, entièrement, tout à fait… ».

Il est revenu tout bronzé de ses vacances.

Nous nous intéresserons tout particulièrement à la seconde moitié du XIXe

siècle.

Dans ce cas, tout, comme les autres adverbes est invariable.

C’est la classe politique tout entière qui doit s’engager sur ce sujet. (et non pas toute entière).

Ils sont revenus tout bronzés de leurs vacances.

Je suis tout aussi consciente que vous des différents problèmes. (et non pas toute aussi consciente).

Cependant, si tout précède un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré, tout prend les mêmes marques de genre et de nombre que cet adjectif.

Elle est revenue toute bronzée de ses vacances.

Tout adjectif et déterminant

� Quand tout se rapporte à un nom ou un pronom, il est adjectif ou déterminant et il doit s’accorder en genre et en nombre avec ce nom. Selon ses emplois, tout précède :

– un autre déterminant

Nous vous communiquerons toutes nos remarques sur le sujet. – un nom

En tout état de cause, vous serez prévenus les premiers.

C’est à tous égards celui qui nous convient le mieux. – un pronom

Nous répondrons à tous ceux qui nous ont écrit.

� Quand tout précède directement un nom, l’ensemble se met le plus souvent au singulier. On met le pluriel dans quelques expressions figées :

à tous crins à tous égards à tous vents à toutes jambes de tous côtés de toutes pièces de toutes sortes

en tous points en toutes lettres être à toutes mains toutes choses égales par ailleurs toutes proportions gardées toutes voiles dehors

Page 101: Cours de français

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Tout pronom

� Le pronom singulier tout est invariable en genre. Il n’a pas d’antécédent.

Tout nous paraît beaucoup plus clair maintenant.

Je suis entièrement d’accord avec tout ce qui vient d’être dit.

� Le pronom pluriel varie en genre selon le genre de son antécédent : tous ou toutes.

Elle voulait voir Geneviève, Sabine et Anne. Toutes ont répondu à son appel. Ses amis devaient être prévenus. Il leur a envoyé un mot à tous.

On veillera en particulier à ne pas confondre le pronom et l’adverbe dans des phrases telles que :

Les ordinateurs sont tous neufs. (= tous les ordinateurs sont neufs).

Les ordinateurs sont tout neufs. (= les ordinateurs sont entièrement neufs).

Page 102: Cours de français

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un

Un, déterminant cardinal, s’accorde en genre avec le nom qu’il détermine. Il est toujours au singulier.

Il lui reste une commande à passer. (une est au féminin comme commande). Le chapitre comprend trente et une pages. (une est au féminin comme page).

Mais si un est employé dans le sens ordinal (premier, vingt et unième…, à propos d’un numéro, d’une année, d’une page…), il reste invariable.

Page un (= première page) Vous trouverez les renseignements page trente et un. (= trente et unième page, donc pas page trente et une).

L’année mille neuf cent quatre-vingt-un. (et non l’année mille neuf cent quatre-vingt-une).

Dans les indications de type vingt et un mille, trente et un mille…, un est invariable, car il ne se rapporte pas directement au nom qui le suit. Il fait partie de toute l’indication numérique.

L’usine fabrique trente et un mille voitures par semestre (et non trente et une mille voitures).

Page 103: Cours de français

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vingt

Les déterminants cardinaux sont en principe invariables. Mais vingt se met au pluriel dans certains cas.

Vingt au pluriel

Vingt se met au pluriel dans quatre-vingts (il est multiplié par quatre) s’il n’est pas suivi d’un autre déterminant numéral.

Plus de quatre-vingts personnes sont attendues à l’exposition. (= 4 x 20)

Ils ont mis en vente quatre-vingts billets de tombola.

Million est un nom, pas un déterminant. Il n’empêche donc pas le pluriel de vingt.

Il y a quatre-vingts millions d’années.

Quatre-vingt peut être employé dans le sens ordinal de « quatre-vingtième » (à propos d’un numéro, d’une page, d’une année…). Dans ce cas, il reste toujours au singulier.

C’est le numéro quatre-vingt qui a gagné le gros lot. (= c’est le quatre-vingtième numéro…)

Le chapitre 9 commence page quatre-vingt. Dans les années quatre-vingt.

Vingt au singulier

Vingt ne prend jamais la marque du pluriel s’il est suivi d’un déterminant numéral ou s’il n’est pas multiplié.

Cela vous peut vous coûter entre vingt francs et mille vingt francs. (1020 = 1000 + 20, donc vingt n’est pas multiplié). Environ quatre-vingt-dix personnes sont venues à l’exposition (et non quatre-vingts-dix, car vingt est suivi du déterminant dix).

Les vingt premiers jours du mois.

Page 104: Cours de français

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aller : je suis allé, j’ai été

Aux temps composés, on remplace souvent le verbe aller par le verbe être.

Geneviève est allée le voir ou Geneviève a été le voir.

La langue soignée préfère employer aller quand il s’agit du verbe pris au sens premier, c’est-à-dire quand il y a idée de mouvement.

Je suis allé à Paris (plutôt que j’ai été à Paris).

Quand aller est pris au sens figuré, le remplacement par être semble s’imposer.

Ça va bien aujourd’hui, mais ç’a déjà été mieux. (on ne dirait guère c’est allé déjà mieux).

Page 105: Cours de français

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autant, aussi

Aussi et autant servent tous les deux à exprimer une comparaison ou un degré d’intensité, mais selon le terme auquel ils s’appliquent, on emploie l’un ou l’autre.

Autant

On emploie autant avec les verbes.

Il travaille autant qu’autrefois.

Aussi

On emploie aussi avec les adjectifs, les adverbes.

Elle est toujours aussi belle.

Il travaille aussi bien qu’autrefois.

C’est parce que le participe est à la fois adjectif et verbe que l’on peut employer aussi ou autant.

Il était tout aussi embarrassé que nous.

Il était tout autant embarrassé que nous.

Si le participe n’a pas valeur d’adjectif, seul autant est possible.

Cette question l’avait autant embarrassé que la première. (et non l’avait aussi embarrassé que la première).

Page 106: Cours de français

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chacun, chaque

Chaque est un déterminant : il doit donc précéder un nom. S’il n’y a pas de nom à déterminer, il faut employer le pronom chacun.

Le représentant a apporté plusieurs modèles et nous a montré un échantillon de chacun. (et non un échantillon de chaque).

Page 107: Cours de français

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de introduisant une épithète

Quand il se rapporte à certains types de pronoms, l’adjectif ou le participe passé épithète est introduit par la préposition de. C’est le cas lorsqu’il s’agit :

– d’un pronom indéfini tel que rien, tout, personne, quelqu’un, quelque chose, autre chose… ;

Vous n’apprendrez rien de nouveau avec lui. – des pronoms démonstratifs ceci, cela ou ça ;

Sa démarche a au moins cela d’intéressant. – des pronoms interrogatifs quoi et que.

Quoi de neuf, docteur ?

On emploie facultativement ce de introducteur lorsque l’adjectif ou le participe se rapporte à un nom qui occupe la fonction de sujet logique dans des tournures impersonnelles telles que : il y a, il reste….

Tout est tombé, mais heureusement, il n’y a eu aucun verre de cassé. (ou aucun verre cassé).

Il nous reste trois chambres de libres (ou trois chambres libres).

De est le plus souvent mis, si l’adjectif ou le participe se rapporte à en.

Il nous en reste trois de libres.

Page 108: Cours de français

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de ce que, que

Les verbes et locutions verbales dont le complément est un nom introduit par de peuvent avoir pour complément une proposition introduite par de ce que au lieu de la simple conjonction que.

Elle s’étonne de son absence. (de introduit le nom complément de s’étonne). Elle s’étonne qu’il soit absent. (que introduit la proposition complément de s’étonne). Elle s’étonne de ce qu’il soit absent. (de ce que introduit la proposition complément de s’étonne).

De ce que

On emploie toujours de ce que quand la proposition exprime une cause et que le verbe de la principale est employé avec un complément d’objet direct.

La direction a félicité l’équipe commerciale de ce que les chiffres de vente aient atteint de tels résultats. (féliciter est ici construit avec un COD : l’équipe commerciale. La proposition complément exprime elle la cause, la raison pour laquelle la direction a félicité l’équipe).

On peut mettre en évidence la valeur causale de la proposition en remplaçant de ce que par parce que.

La direction les a félicités parce que leurs chiffres ont atteint de bons résultats.

Elle s’étonne parce qu’il est absent.

Lorsque le COD est le pronom réfléchi, on peut avoir le choix (voir plus haut l’exemple de s’étonner).

Il se plaint de ce que personne ne l’écoute (se plaindre est un verbe pronominal dans lequel le pronom se est COD : il se plaint = « il plaint soi » ; on peut donc dire il se plaint que personne ne l’écoute).

Profiter se construit toujours avec une proposition introduite par de ce que.

Je profite de ce que vous soyez tous réunis (et non je profite que vous soyez tous réunis).

Que

Lorsque la proposition n’a pas de valeur de causale (on ne peut pas utiliser parce que), on emploie généralement que.

Je me souviens de son arrivée.

Je me souviens qu’il est arrivé le premier.

C’est notamment le cas des verbes suivants :

apercevoir (s’) aviser (s’) douter

persuader (se) souvenir (se)

Nous nous sommes aperçus qu’il fallait plus de temps pour mener le projet à terme.

Page 109: Cours de français

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de nobiliaire

La particule de placée devant les noms de famille marque le plus souvent l’origine. Elle n’apparaît que lorsque le nom est précédé d’un prénom ou d’un titre (monsieur, madame, marquis, abbé, général…)

Jean de La Fontaine.

Le marquis de Sade. Madame de Sévigné.

Lorsque le nom est employé sans prénom ou sans titre, le de n’est pas maintenu.

La Fontaine est également connu pour ses contes licencieux. (et non De La Fontaine est connu…).

Mais de est maintenu par usage devant certains noms d’une seule syllabe et devant certains noms de famille commençant par une voyelle.

De Gaulle a rassemblé les résistants autour de lui.

Il dévorait les récits de d’Artagnan.

On écrit généralement cette particule avec une minuscule. Toutefois, si elle est précédée de la préposition de, la majuscule permet de distinguer les deux de.

Les mémoires de Charles de Gaulle.

Les mémoires de De Gaulle.

La particule n’est généralement pas prise en compte dans le classement alphabétique : de Gaulle sera classé sous G plutôt que sous D.

Page 110: Cours de français

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de, en

Le complément qui donne une indication sur la matière, la composition, etc. peut être introduit par de ou par en.

Une boîte en fer (ou une boîte de fer). Un bracelet en or (ou un bracelet d’or).

Au sens figuré, on emploie de préférence de, sauf dans l’expression en or.

Un cœur de pierre, une patte de velours.

Un cœur en or.

Page 111: Cours de français

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de ou par pour le complément d’agent

C’est le plus souvent la préposition par qui introduit le complément d’agent.

L’orgue a été restauré par l’un des plus grands facteurs de l’époque. Ce rapport avait été demandé par la direction.

Quand le verbe n’est pas du domaine du concret, mais plutôt de l’abstrait (sentiment, qualité…), on peut avoir le choix entre par et de.

Il est estimé de tous ses collègues (ou il est estimé par tous ses collègues).

La construction avec de a une allure plus littéraire.

On emploie toujours de lorsque le verbe est employé au sens figuré.

Elle fut prise d’un élan de joie (mais on aura au sens propre : la ville fut prise par l’ennemi).

Page 112: Cours de français

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de, pour

Avec remercier, féliciter, complimenter

Les compléments de remercier, féliciter, complimenter peuvent être introduits par de ou par pour.

Nous vous remercions pour l’accueil que vous nous avez réservé (ou de l’accueil que vous…). Le directeur a félicité le service de ses résultats (ou pour ses résultats).

Lorsque le complément est un infinitif, de semble l’emporter.

Nous vous remercions de nous avoir répondu aussi rapidement.

Avec des compléments de lieu

Les compléments de lieu exprimant la destination peuvent être introduits par de. Cependant, de servant également à introduire les compléments exprimant la provenance, on peut utiliser pour afin d’éviter toute ambiguïté.

Le train de Marseille part à 8 h 05 (peut être compris comme « le train venant de Marseille » ou comme « le train se rendant à Marseille ». Afin de lever l’ambiguïté, on dira le train pour Marseille).

Page 113: Cours de français

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début

Le nom début entre dans la locution au début de qui a la valeur d’une préposition : elle introduit un nom.

Cette croyance était encore bien implantée au début du siècle.

La locution au début que introduisant des propositions n’est pas enregistrée dans les dictionnaires. Elle tend pourtant à se répandre, tout du moins à l’oral.

Au début qu’il travaillait, il gagnait peu d’argent.

Pour les constructions avec un nom d’année ou de mois (début janvier), voir Les noms de mois, d’années en construction directe .

Page 114: Cours de français

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dont

Dont est le pronom relatif qui équivaut à de + antécédent dans la relative.

Il connaît l’homme dont nous avons parlé. (homme est l’antécédent de dont : « nous avons parlé de l’homme »).

Dont et le possessif

Lorsque dans une relative, l’emploi de dont permet d’identifier le possesseur, il est inutile d’employer le déterminant possessif.

C’est un problème dont il ne faut pas sous-estimer l’importance. (= il ne faut pas sous-estimer l’importance du problème. On ne dira donc pas dont il ne faut pas sous-estimer son importance : dont et son seraient redondants).

Dont et en

Il est inutile d’utiliser dans une relative le pronom en qui renverrait au même terme que dont.

Je vous renvoie aux questions dont on a déjà parlé. (et non dont on en a déjà parlé).

C’est quelque chose dont il a envie. (et non dont il en a envie).

Dont et que

Dont a la valeur d’un complément introduit par de. C’est donc le pronom relatif qu’il faut utiliser pour tous les verbes ou locutions verbales construisant leur complément avec de.

C’est un problème dont nous avons conscience. (et non c’est un problème que nous avons conscience, car avoir conscience construit ses compléments avec de : avoir conscience de quelque chose).

C’est un vieux souvenir qu’il ne se rappelle plus très bien. (et non pas dont il se rappelle, car on dit se rappeler quelque chose, et non pas se rappeler de quelque chose).

Page 115: Cours de français

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des, de

L’article des est, dans l’usage soutenu, remplacé par de lorsque le nom qu’il détermine est précédé d’un adjectif épithète.

L’entreprise recrute de jeunes diplômés. (plutôt que recrute des jeunes diplômés).

Ces renseignements contituent de précieuses informations pour nous.

Si l’épithète avait suivi le nom, le problème ne se serait pas posé.

Ces renseignements sont des informations précieuses pour nous.

Lorsque l’épithète et le nom forment une sorte de nom composé, on maintient des.

Ce sont des jeunes filles pleines d’enthousiasme. (jeune fille a le même statut qu’un mot composé même s’il n’y a pas de trait d’union).

Page 116: Cours de français

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en, dans, à

Souvent, on peut hésiter entre les prépositions en, dans et à pour introduire un complément. En introduit un nom sans déterminant, ressenti en quelque sorte comme une expression, alors que à ou dans introduisent des compléments déterminés.

Je l’ai trouvé en forme aujourd’hui. (être en forme est une expression figée).

Je l’ai trouvé dans une forme éblouissante aujourd’hui. (forme est précédé d’un déterminant et est complété par un adjectif).

Une montre en or. (or est employé sans déterminant).

On n’emploie pas en devant les articles définis le, les ni devant les pronoms lequel, lesquels et lesquelles.

Nous avons confiance dans les progrès techniques (et non nous avons confiance en les progrès techniques).

Les progrès auxquels nous croyons (et non en lesquels).

En revanche, on peut trouver en devant l’article féminin la ou l’article élidé l’ dans des expressions figées.

En l’occurrence, en l’honneur de, en la circonstance…

Page 117: Cours de français

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au ou en avec des noms de pays

Selon qu’ils sont masculins ou féminins, qu’ils commencent par une voyelle ou une consonne, les noms de pays sont introduits par au ou par en.

Au

On emploie au avec les noms masculins qui commencent par une consonne.

Un séjour au Brésil. Le niveau de vie au Danemark est l’un des plus élevés du monde.

On emploie aux avec les noms de pays qui s’emploient toujours au pluriel.

Il vit aux États-Unis depuis plusieurs années.

La rencontre aura lieu aux Pays-Bas.

En

On emploie en avec tous les noms féminins et les noms masculins qui commencent par une voyelle.

La rencontre aura lieu en Hollande. Il a vécu plusieurs années en France avant de s’installer en Iran.

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et, ou

Les deux conjonctions de coordination et et ou servent à relier deux mots ou groupes de mots de même fonction : et marque l’addition, ou le choix.

Nous prendrons l’option A et l’option D. Vous pouvez choisir un séjour d’une semaine ou deux.

La coordination permet de ne pas répéter certains termes. Veillez donc à ce que chacun des groupes coordonnés puisse fonctionner correctement avec les termes ainsi omis.

Le formateur nous explique et nous montre comment faire un tableau. (correspond à « le formateur nous explique comment faire un tableau et il nous montre comment faire un tableau. »)

Mais on ne peut pas avoir Le formateur nous explique et nous demande de faire un tableau car on ne peut avoir °Le formateur nous explique de faire un tableau.

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d’ici à…

Dans l’expression d’ici à…, servant à exprimer la durée entre le point de départ et le point d’arrivée, la préposition à peut être omise.

Il nous reste encore trois jours d’ici à notre prochaine rencontre (ou d’ici notre prochaine rencontre).

Nous vous rappellerons d’ici quelques jours (ou d’ici à quelques jours).

La préposition à est toujours omise dans d’ici là et d’ici peu.

J’espère que d’ici là nous aurons trouvé une solution.

Nous vous rappellerons d’ici peu.

On a également le choix entre d’ici à ce que et d’ici que.

D’ici à ce qu’il refuse, il n’y a pas loin. (ou d’ici qu’il refuse).

Page 120: Cours de français

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jamais

Selon que la négation porte sur le verbe ou non, jamais s’emploie avec ou sans ne.

Ne… jamais

Quand la négation porte sur le verbe, jamais s’emploie toujours avec ne.

Ils n’ont jamais douté de la réussite de l’entreprise. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Au lieu de ne, on peut avoir sans.

Il entreprend tout sans jamais douter.

Jamais

Quand la négation porte sur un autre terme, jamais s’emploie seul.

Je l’ai toujours connu en forme, jamais fatigué.

Jamais s’emploie également sans ne avec une valeur positive. Il signifie alors « en un temps quelconque, un jour ».

A-t-on jamais donné meilleure explication ?

Page 121: Cours de français

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jusque

Jusque se construit le plus souvent avec la préposition à.

Nous devrons prendre des mesures provisoires jusqu’à son retour. La réunion a duré jusqu’à huit heures.

Quand jusque précède alors, ici, là et où, la préposition à n’est jamais présente.

Jusqu’où irons-nous ? (et non jusqu’à où…).

L’entreprise avait connu jusque-là de très bons résultats. (et non jusqu’à là…).

Remarquez le trait d’union entre jusque et là.

Jusque peut être suivi d’une autre préposition que à, mais dans ce cas à disparaît.

Il l’a accompagnée jusque chez elle (et non jusqu’à chez elle).

Page 122: Cours de français

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le, dans les comparaisons

Dans les compléments de comparaison, on reprend souvent la proposition où est exprimé ce qui est comparé (plus, moins, autant…) par le pronom neutre le.

Il fait plus froid qu’on le dit. (on le dit = on dit qu’il fait froid).

Cette reprise n’est pas toujours obligatoire.

La réalisation du projet aura été beaucoup plus facile que je le pensais (ou que je pensais).

Page 123: Cours de français

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le, la, les, attributs

Le pronom neutre le

Le pronom le peut occuper la fonction d’attribut du sujet.

Elle est aujourd’hui infirmière, mais elle ne l’a pas toujours été. (l’ est mis pour infirmière ; il est attribut du sujet elle). Lui qui était admiratif devant ce personnage l’est-il toujours ? (l’ est mis pour admiratif ; il est attribut du sujet il).

Nous sommes en vacances la première semaine, vous le serez la 2e. (le est mis pour en vacances ; il est attribut du sujet vous).

Il s’agit du pronom neutre le ayant une valeur voisine de cela. Ainsi quels que soient le genre et le nombre du terme qu’il représente, le gardera cette forme.

Elles sont aujourd’hui infirmières, mais elles ne l’ont pas toujours été.

Le pronom variable le, la, les

Pour représenter un nom déterminé par l’article défini (le, la, les), par le possessif (mon…) ou par le démonstratif (ce…), les grammaires préconisent l’emploi du pronom variable le, la, les et non pas le pronom neutre.

Il est actuellement le responsable du service. Souhaitons qu’il le reste. (le est mis pour le responsable).

Il faut alors accorder le pronom avec son antécédent. Cette règle est suivie dans la langue écrite soignée, mais l’usage courant préfère utiliser le pronom neutre le, donc sans variation.

Elle est actuellement la responsable du service. Souhaitons qu’elle le reste (ou, moins courant qu’elle la reste).

Page 124: Cours de français

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malgré

Malgré est une préposition et en tant que telle, elle introduit un nom ou un pronom.

Le projet a pu être mené à son terme malgré les difficultés rencontrées. L’ensemble de l’opération a été approuvé. Il faudra malgré tout revoir certains points.

Tout comme de nombreuses prépositions (avant, après, pendant…), malgré s’emploie avec que dans une locution conjonctive introduisant des subordonnées au subjonctif.

Le projet a pu être mené à son terme malgré qu’il y ait eu quelques difficultés.

Assez curieusement, cette locution est considérée comme incorrecte par les grammairiens, les dictionnaires et même par un certain nombre de locuteurs. À noter que malgré que peut toujours être remplacée par bien que ou quoique.

Le projet a pu être mené à son terme bien qu’il y ait eu quelques difficultés.

Page 125: Cours de français

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matin, soir, midi

Matin et soir sont souvent employés comme complément d’adverbes tels que demain, hier, avant-hier ou de noms de jour de la semaine.

Ils vous remettront leur projet demain matin. La boutique est fermée tous les lundis soir.

En fait, la préposition à est sous-entendue et la construction complète (possible également) est demain au matin, hier au soir, tout comme on dit le 20 au matin, la veille au soir.

Avec après-midi, la préposition à n’est jamais possible.

Ils sont partis hier après-midi.

Page 126: Cours de français

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meilleur

Lorsqu’on veut exprimer un degré de supériorité pour l’adjectif bon, on utilise l’adjectif meilleur, alors que pour les autres adjectifs, on fait précéder l’adjectif de l’adverbe plus.

Plus chaud c’est, meilleur c’est. (et non plus bon c’est).

Même dans les expressions figées, bon est remplacé par meilleur.

Il est en meilleure santé qu’il y a deux mois. (et non il est en plus bonne santé…).

Dans ce cas, il est inutile d’employer bon.

Même avec la meilleure volonté, je ne pourrai obtenir ce que vous demandez. (et non même avec la meilleure bonne volonté).

Meilleur contenant lui-même une indication de degré, il n’est pas possible de le faire précéder d’une autre indication de degré (aussi, plus, moins…).

C’est aussi bon sans sucre ou c’est meilleur sans sucre. (et non C’est aussi meilleur sans sucre).

Page 127: Cours de français

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mieux

Lorsqu’on veut exprimer un degré de supériorité pour l’adverbe bien, on utilise l’adverbe mieux, alors que pour les autres adverbes, on fait précéder l’adjectif de l’adverbe plus.

Plus vite nous agirons, mieux ce sera (et non plus bien c’est).

Mieux contenant lui-même une indication de degré, il n’est pas possible de le faire précéder d’une autre indication de degré (aussi, plus, moins…).

Il aurait aussi bien fait de ne rien dire ou Il aurait mieux fait de ne rien dire (et non il aurait aussi mieux fait de ne rien dire).

Page 128: Cours de français

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mille

Mille, tout comme les autres déterminants cardinaux est invariable : il ne prend jamais de s.

Une mosaïque aux mille couleurs. Un chiffre d’affaires de quarante-cinq mille francs.

Veillez à ne pas confondre l’expression mille un qui correspond exactement au nombre 1 001 et mille et un qui signifie « un grand nombre de, beaucoup ».

Il en a vendu mille un exemplaires. (= 1 001)

Il avait mille et une raisons de se plaindre. (= beaucoup)

Page 129: Cours de français

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La mise en relief

Pour insister sur un groupe de mots, pour le mettre en relief, on peut utiliser la tournure c’est… qui (pour la fonction de sujet) et c’est… que (pour les autres fonctions).

C’est le service de documentation qui nous prépare les revues de presse. (= le service de documentation nous prépare…)

C’est par souci d’économie que nous n’avons pas adopté cette solution. (= nous n’avons pas adopté cette solution par souci d’économie).

Veillez à bien accorder en personne le verbe lorsque le sujet est un pronom de la 1re ou 2e personne.

C’est toi qui as demandé ce rapport. (et non c’est toi qui a demandé… : qui, sujet de as demandé est de la même personne que son antécédent toi).

C’est nous qui avons demandé ce rapport. (et non c’est nous qui ont demandé ce rapport : qui, sujet de avons demandé est de la même personne que son antécédent nous).

Page 130: Cours de français

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ne explétif

On appelle ne explétif l’adverbe ne que l’on utilise sans que sa présence soit obligatoire. Ce ne explétif n’a pas de sens négatif ; il est à distinguer de la négation ne… pas.

Je l’ai prévenu avant qu’il ne soit trop tard ou avant qu’il soit trop tard.

Ne apparaît dans des subordonnées qui dépendent d’une principale avec un certain type de verbes ou de locutions verbales ou qui sont introduites par certaines locutions.

Dans des subordonnées de comparaison

Dans les propositions subordonnées de comparaison, on emploie ne seulement si on exprime une inégalité (différence, supériorité ou infériorité).

Les manifestants étaient plus nombreux qu’on ne l’a prétendu. C’est beaucoup moins difficile que je ne l’avais imaginé.

Ainsi, on peut employer ne quand la principale contient un terme tel que :

autre autrement davantage meilleur

mieux moindre moins pire

pis plus plutôt

Lorsque la comparaison est de l’ordre de l’égalité (aussi, autant…), on ne peut pas employer ne sauf si la principale est négative (on se retrouve en fait dans le cas de l’inégalité).

Les dégâts sont aussi importants que s’il s’était agi d’un cyclone. (et non que s’il ne s’était agi… : la principale n’exprime pas une inégalité).

Les dégâts ne sont pas aussi importants qu’on l’avait imaginé. (ou qu’on ne l’avait imaginé : la principale contient une négation).

Dans les subordonnées introduites par avant que, à moins que, sans que

� Les subordonnées introduites par avant que et à moins que contiennent souvent le ne explétif, que la principale soit négative ou non.

Agissons avant qu’il ne soit trop tard. Nous n’interviendrons pas dans cette affaire à moins qu’on ne nous le demande.

� Les subordonnées introduites par sans que peuvent contenir ne seulement si la principale est négative.

Il n’a pas voulu tout changer sans qu’on ne lui ait expliqué les raisons de ces choix. Il a tout changé sans qu’on lui ait expliqué les raisons de ces choix. (et non sans qu’on ne lui ait expliqué).

Page 131: Cours de français

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Dans les subordonnées dépendant d’un verbe ou une locution exprimant la crainte

Quand la subordonnée dépend d’une principale contenant un verbe ou une locution exprimant la crainte et que cette principale n’est pas négative, on emploie souvent le ne explétif.

Je crains qu’il ne soit trop tard.

Il nous a rappelé le rendez-vous de peur que nous ne l’ayons oublié.

On emploie ne dans des subordonnées dépendant de :

appréhender avoir peur craindre

redouter trembler

de crainte que de peur que, etc.

Si la principale est négative, on n’emploie pas ne.

Ne craignez-vous pas que le pouvoir d’achat diminue ? (et non que le pouvoir ne d’achat diminue).

Page 132: Cours de français

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ne… que…

La tournure ne… que… sert à marquer la restriction. Ne se place avant le verbe de la proposition et que se place devant le terme sur lequel porte la restriction.

Nos critiques ne portent que sur la forme du rapport.

Veillez à ne pas employer que seul. Contrairement aux synonymes seulement, juste…, la restriction est toujours marquée par deux termes : que et ne (ou parfois de rien).

Ces explications ne sont-elles utiles qu’aux débutants ? ou Ces explications sont-elles utiles seulement aux débutants ? (et non Ces explications sont-elles utiles qu’aux débutants ?).

Lorsqu’on peut placer ne devant le verbe, on emploie rien.

Nous serons tous les deux, rien que toi et moi.

Rien qu’un moment d’inattention a suffi à provoquer la catastrophe.

Page 133: Cours de français

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ni

Lorsqu’on veut coordonner deux mots ou groupes de mots à l’intérieur d’une proposition négative pour marquer l’idée d’addition, on n’utilise pas et, mais ni.

Il a demandé l’avis de ses collègues et de ses supérieurs. (il n’y a pas de négation, on coordonne par et).

Il n’a pas demandé l’avis de ses collègues ni de ses supérieurs. (et non Il n’a pas demandé l’avis de ses collègues et de ses supérieurs).

Il est possible de faire précéder chacun des termes coordonnés par ni. Dans ce cas, la négation se construit sans pas.

Il ne sera là ni lundi ni mardi. (ou Il ne sera pas là lundi ni mardi, et non Il ne sera pas là ni lundi ni mardi).

Ni peut également coordonner des verbes. Dans ce cas, la négation ne se répète devant chacun des verbes.

Il ne veut ni ne peut comprendre.

Veillez à ne pas employer et avec ni.

Il ne sera pas là lundi ni mardi. (et non Il ne sera pas là lundi et ni mardi).

Ni peut être employé dans une phrase non négative à la place de et sans.

Il avait appris à regarder le passé sans remords ni regrets. (ou et sans regrets).

Page 134: Cours de français

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on

On est un pronom qui peut prendre diverses valeurs.

On indéfini

� On est indéfini quand il évoque l’homme en général, comme dans les proverbes par exemple, ou lorsqu’il est mis pour quelqu’un.

On n’apprécie que ce qu’on connaît bien. (= « les hommes en général n’apprécient que ce qu’ils connaissent bien »).

Dans ce milieu, on se remet rarement en question : les gens sont trop individualistes. Je crois qu’on lui a posé déjà la question. (= que quelqu’un lui a posé la question).

� On ne peut occuper que la fonction de sujet. Pour les compléments, on utilise le pronom vous à valeur indéfinie ou soi s’il s’agit du pronom réfléchi.

On ne sait jamais ce qui peut vous arriver. (= « les hommes en général ne savent jamais ce qui peut leur arriver ») On a toujours besoin d’un plus petit que soi. (soi est le pronom réfléchi complément qui renvoie à la même personne que on).

Les déterminants possessifs se rapportant à on indéfini sont de la 3e personne (son, sa, ses).

On ne voit jamais ses propres défauts.

Les accords se font à la 3e personne du singulier.

On n’est jamais sûr de rien.

On mis pour nous

On est souvent employé à la place de nous, notamment dans la conversation courante.

Ce soir, on va au cinéma. (= nous allons au cinéma). On sera en réunion toute l’après-midi. (= nous serons en réunion toute l’après-midi).

On ne peut occuper que la fonction de sujet. Quand il a la valeur de la 1re personne du pluriel, on emploie nous pour les compléments.

On comprend que des efforts nous soient demandés.

Cependant, dans le style soutenu on évitera si possible d’utiliser les deux types de pronoms et on privilégiera nous.

Nous comprenons parfaitement que des efforts nous soient demandés.

Les déterminants possessifs qui se rapportent à on mis pour nous sont de la 1re personne (notre, nos).

On a passé notre après-midi à répondre aux questions.

Page 135: Cours de français

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Les adjectifs et participes s’accordant avec nous sont au pluriel et du genre correspondant au sexe des personnes désignées par on

On s’est rencontrés l’année dernière (nous nous sommes rencontrés).

On est parfois précédé de l’article élidé l’.

Cela marche si l’on est patient.

Page 136: Cours de français

� ����

on, l’on

On trouve parfois le pronom on précédé de l’article élidé l’.

Pour éviter deux voyelles orales

L’article l’ sert à éviter le rapprochement à l’oral de deux voyelles, plus particulièrement quand on suit et, ou, où, pourquoi, qui, quoi, si.

Si l’on tient compte de tous les avis, il est possible de satisfaire tout le monde. C’est un endroit où l’on se sent très bien.

Pour éviter le son "con"

L’article se place devant on si ce dernier suit que et ses composés lorsque, puisque, quoique pour éviter le son <!--[k����]-->"con"

Quoi que l’on en dise, les résultats ne sont pas si mauvais. (mieux que quoi qu’on en dise). Il est difficile de s’arrêter lorsque l’on a commencé jeune. (mieux que lorsqu’on a commencé).

L’article est plus fréquent encore si le mot qui suit on commence lui-même par le son "con"<!--[k�]-->.

Puisque l’on compare deux situations différentes… (mieux que puisqu’on compare).

On n’emploiera pas l’ si le mot qui suit commence par l.

Si on lit ce texte à voix haute… (et non si l’on lit ce texte…).

La présence de l’article l’ devant on n’a rien d’obligatoire et elle est plus fréquente dans l’usage soutenu que dans le registre courant. Il s’agit d’une trace de l’ancien français : on était un nom, qui signifiait « homme » et on le faisait précéder, tout comme les autres noms, de l’article.

Page 137: Cours de français

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pareil

Pareil est un adjectif et il doit s’employer en tant que tel, c’est-à-dire qu’il doit se rapporter à un nom ou à pronom.

Une pareille attitude est admirable. (l’adjectif pareil se rapporte au nom attitude).

Ses frères sont très vifs. Elle est pareille. (l’adjectif pareille se rapporte au pronom elle).

Veillez à ne pas employer pareil à la place de l’adverbe pareillement ou un équivalent tel que de la même façon, de même.

Nous sommes du même avis : nous pensons pareillement sauf sur un point. (et non nous pensons pareil).

Sa sœur lui ressemble beaucoup, d’autant plus qu’elle s’habille souvent de la même façon (et non elle s’habille pareil).

Page 138: Cours de français

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La place du sujet

Le plus souvent, le sujet précède le verbe.

Nous arriverons avant le repas de midi. (le sujet nous précède le verbe arriverons). Le rapport de la commission sera étudié par les hauts fonctionnaires. (le sujet le rapport de la commission précède le verbe sera étudié).

Mais il se peut que le sujet suive le verbe, soit de façon obligatoire, soit de façon facultative.

Le sujet suit obligatoirement le verbe

� Dans les incises, le sujet suit toujours le verbe.

Je ne suis pas d’accord, annonça le responsable.

Il aurait fallu, paraît-il, le prévenir plus tôt.

� Lorsque le sujet est un pronom personnel, ce ou on, il se place après le verbe dans l’interrogation directe.

Assisterez-vous à la prochaine réunion ? Où allons-nous ?

� Si le sujet n’est pas un pronom personnel, ce ou on, il suit le verbe lorsque la question porte sur l’attribut ou sur le complément d’objet direct (COD). L’attribut ou le COD est placé en tête de phrase, devant le verbe.

Que deviennent vos amis ? (la question porte sur l’attribut que ; le sujet vos amis est placé après le verbe : il est inversé).

Quelle attitude adopteront les dirigeants ? (la question porte sur le COD quelle attitude ; le sujet les dirigeants est inversé).

Le sujet suit de façon facultative le verbe

� Si le sujet est un pronom personnel, ce ou on, il se place après le verbe lorsque la proposition commence par :

ainsi aussi sans doute et encore

peut-être au moins du moins encore moins

pour le moins tout au moins tout au plus à plus forte raison

Sans doute avez-vous remarqué l’augmentation de notre capital. (ou moins courant Sans doute vous avez remarqué…).

� Dans des relatives, si le sujet est autre que le pronom personnel, ce ou on.

Voici les renseignements dont ont besoin les experts pour leur étude. (ou dont les experts ont besoin).

� Dans la langue littéraire, on peut trouver les sujets inversés lorsque la phrase commence par un complément circonstanciel.

Avec les premiers rayons du soleil se mirent à chanter les oiseaux.

Page 139: Cours de français

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Même s’il suit le verbe, il est nécessaire de bien accorder le verbe avec le sujet.

Ainsi que le montrent de façon précise les enquêtes menées à ce sujet… (et non ainsi que le montre).

Page 140: Cours de français

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La place de la négation

Selon que la négation porte sur un verbe conjugué ou sur un infinitif, la négation ne… pas se place différemment par rapport au verbe.

Avec un verbe qui n’est pas à l’infinitif

À un temps simple, la négation encadre le verbe ; à un temps composé, elle encadre l’auxiliaire.

Elle ne croit pas que cette démarche soit utile. (le verbe conjugué croit est encadré par ne … pas).

Elle n’aurait jamais fait une chose pareille. N’ayant plus rien à perdre, ils ont tenté le coup.

La négation ne précède toujours les pronoms personnels qui sont placés avant le verbe.

Nous n’avons pas à donner notre avis puisqu’on ne nous le demande pas.

Avec un verbe conjugué, les deux éléments de la négation ne peuvent jamais se suivre : ils sont toujours séparés par le verbe ou l’auxiliaire.

Il m’a donné un plan pour que je ne me perde pas (et non pour ne pas que je me perde).

Avec verbe à l’infinitif

La négation forme un seul bloc et se place devant le verbe à l’infinitif.

J’ai pris un plan pour ne pas me perdre. Ils ont décidé de ne pas intervenir. Une fois de plus, il parlait pour ne rien dire.

On veillera à ne pas oublier que la négation est composée de deux termes.

Il plaçait ses économies pour ne pas perdre d’argent (et non pour pas perdre d’argent).

Page 141: Cours de français

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La place du pronom personnel à l’impératif

Les pronoms personnels se placent généralement devant le verbe conjugué (il la lui donne), mais ce n’est pas toujours le cas quand le verbe auquel ils se rapportent est à l’ impératif.

À l’impératif non négatif

À l’impératif non négatif, les pronoms suivent le verbe. Ils y sont rattachés par un trait d’union.

Les délégués veulent nous voir. Recevons-les aujourd’hui. Souvenez-vous-en.

S’il y a plusieurs pronoms, le pronom complément d’objet direct (COD) suit immédiatement le verbe, les autres pronoms se placent après,

J’ai besoin d’un délai supplémentaire, accordez-le-moi (le est le COD, moi n’est pas le COD : on ne dira donc pas accordez-moi-le).

sauf si le COD est en, qui occupe toujours la deuxième place.

Donne-m’en. (et non donne-moi-z-en).

À l’impératif négatif

Si le verbe est à l’impératif négatif (avec ne… pas), les pronoms retrouvent leur place devant le verbe.

Les délégués veulent nous voir. Ne les recevrons pas aujourd’hui.

Ne me le donne pas maintenant.

Page 142: Cours de français

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Le sujet de l’infinitif

Quand un infinitif dépend d’un autre verbe, son sujet peut être exprimé. On peut alors hésiter entre deux constructions :

– soit le sujet est construit directement sans préposition (les pronoms sujets prennent la forme le, la, les).

Il fait réfléchir les stagiaires sur ce problème. Il les fait réfléchir. (les stagiaires est sujet de l’infinitif réfléchir : « les stagiaires réfléchissent »).

– soit le sujet est construit indirectement avec une préposition qui l’introduit (les pronoms sujets prennent la forme lui, leur).

Il fait recommencer l’exercice aux stagiaires. Il leur fait recommencer l’exercice. (les stagiaires est sujet de l’infinitif recommencer : « les stagiaires recommencent l’exercice »).

Aux 1re et 2e personnes, le problème ne se pose pas : on aura toujours me, te, nous et vous, ces formes servant à tous les cas.

Il nous fera réfléchir. Il nous fera recommencer l’exercice.

Sujet d’un infinitif employé sans objet direct ou d’un infinitif pronominal

Si l’infinitif est employé sans complément d’objet direct (COD), ou s’il est pronominal, le sujet se construit directement, sans préposition.

J’ai très souvent entendu chanter ce chœur. Je l’ai très souvent entendu chanter. (ce chœur est sujet de chanter employé sans COD).

J’ai fait se rencontrer nos deux voisins. Je les ai fait se rencontrer. (le sujet du verbe pronominal se rencontrer est construit directement).

Il l’a fait changer d’avis. (et non pas il lui a fait changer d’avis : changer n’a pas de COD).

Sujet d’un infinitif employé avec un COD

Si l’infinitif est employé avec un COD, le sujet se construit le plus souvent directement, mais il peut également se construire indirectement.

Nous avions déjà entendu le député prononcer ce discours (ou, moins fréquent Nous avions déjà entendu prononcer ce discours au député. L’infinitif prononcer est construit avec un COD : ce discours). Nous l’avions déjà entendu prononcer ce discours (ou, moins fréquent Nous lui avions déjà entendu prononcer ce discours.)

Quand l’infinitif dépend de faire, on n’a plus le choix et la construction indirecte s’impose.

Nous ferons adopter cette solution aux responsables.

Nous leur ferons adopter cette solution.

Page 143: Cours de français

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Si le COD de l’infinitif est également un pronom que l’on place avant le verbe dont dépend l’infinitif, on utilise obligatoirement la construction indirecte.

Je n’ai pas inventé cette phrase : je la leur ai souvent entendu dire. (la = COD de dire, leur sujet de dire).

Cependant, cette construction se rencontre rarement, et on préfère tourner autrement la phrase, notamment en plaçant le COD devant l’infinitif.

Je n’ai pas inventé cette phrase : je les ai souvent entendus la dire.

Page 144: Cours de français

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quiconque

Quiconque est soit un pronom relatif, soit un pronom indéfini. Il appartient au registre soutenu.

Quiconque, pronom relatif

Quiconque, pronom relatif n’a pas d’antécédent et signifie « toute personne qui, qui que ce soit qui ».

Il propose cela à quiconque partage cette opinion.

Quiconque occupe toujours la fonction de sujet dans la proposition relative qu’il introduit. Il est donc inutile de le reprendre par le pronom sujet qui.

Nous enverrons la documentation à quiconque nous en aura fait la demande. (et non à quiconque qui nous en aura fait la demande).

Lorsque la relative introduite par quiconque est elle-même sujet, il est inutile de reprendre ce sujet par le pronom sujet il.

Quiconque en aura fait la demande recevra une documentation (et non Quiconque en aura fait la demande, il recevra…).

Quiconque, pronom indéterminé

Quiconque peut ne pas introduire de proposition. Dans ce cas, il a la même valeur qu’un pronom indéfini. Il signifie « n’importe qui, personne ».

Quiconque peut faire appel à cette instance judiciaire. Il n’autorisait quiconque à parler de cette affaire. (= il n’autorisait personne à parler de cette affaire)

Page 145: Cours de français

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Le renforcement du comparatif

On exprime les degrés de comparaison au moyen d’adverbes tels que plus ou moins qui se placent devant le terme sur lequel porte la comparaison.

Il fait plus chaud aujourd’hui ; hier, il faisait moins chaud.

Ces adverbes peuvent eux-mêmes être précédés d’adverbes, qu’on appelle renforcement, car ils permettent d’insister sur le degré de comparaison.

Il a fait bien plus chaud aujourd’hui qu’hier (ou il a fait beaucoup plus chaud, autrement plus chaud…).

Selon le degré d’intensité que l’on veut exprimer, on utilise les adverbes suivants :

autrement beaucoup bien

encore énormément infiniment

tellement un peu, etc.

L’usage préfère ne pas utiliser beaucoup pour renforcer meilleur ou pire bien qu’il s’agisse de comparatifs.

C’est bien meilleur ainsi. (plus fréquent que c’est beaucoup meilleur…).

Il est également possible de renforcer le comparatif d’égalité avec tout.

Il fait tout aussi beau qu’hier.

L’adverbe de renforcement utilisé à la forme négative est guère.

Il ne fait guère plus chaud qu’hier.

Page 146: Cours de français

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si, conjonction

Si est une conjonction de subordination qui introduit deux types de subordonnées.

Si de condition

Si introduit des propositions subordonnées exprimant la condition nécessaire pour que se réalise l’action exprimée dans la principale .

Si vous en avez l’occasion, passez nous voir. Nous reporterions la réunion si le directeur devait être absent.

Le temps de la subordonnée introduite par si dépend de celui de la principale et la subordonnée n’est jamais au futur ni au conditionnel.

Si j’étais riche (et non si je serais riche).

Lorsque deux subordonnées de condition sont coordonnées, la seconde est généralement introduite par que.

Si vous en avez l’occasion et que cela vous fait plaisir, passez nous voir.

Si d’interrogation

Si introduit des propositions subordonnées interrogative indirecte . Ces subordonnées correspondent à des interrogations directes portant sur le verbe (interrogations totales) auxquelles on répond par oui ou par non.

Je me demande si elle sera là pour la cérémonie. (Sera-t-elle là pour la cérémonie ?). L’important est de savoir si les responsables ont de véritables ambitions. (Les responsables ont-ils de véritables ambitions ?).

Quel que soit le si auquel on a affaire, on l’élide toujours devant le pronom il ou ils.

Nous reporterions la réunion s’il devait être absent.

Je me demande s’ils seront là pour la cérémonie.

Veillez à ne pas confondre si conjonction et si adverbe servant à marquer l’intensité ou à répondre par l’affirmative.

Elle est si déterminée qu’on ne pourrait le lui refuser.

– Tu ne viens pas ? – Si.

Page 147: Cours de français

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tellement

Veillez à bien utiliser tellement avec la construction qui lui convient. On a le choix entre deux types de constructions.

� Soit tellement est dans la principale qui exprime la cause. Il appelle alors une subordonnée qui exprime la conséquence et qui est introduite par que :

Le projet était tellement bien monté qu’il fut adopté immédiatement. (la cause, placée en premier, est :le projet était bien monté ; la conséquence introduite par que est : il fut adopté immédiatement)

� Soit on place en premier la conséquence ; dans ce cas, tellement se trouve juste devant la proposition exprimant la cause. Il n’y a plus de lien de subordination entre la cause et la conséquence.

Le projet fut adopté immédiatement tellement il était bien monté.

On se gardera de mélanger les deux constructions.

J’aime ça tellement c’est bon ou C’est tellement bon que j’aime ça. (mais non J’aime ça tellement que c’est bon).

Page 148: Cours de français

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y, pronom

Y = à + antécédent

Le pronom y est le plus souvent l’équivalent d’un complément introduit par la préposition à.

Il est passé à la poste. ���� Il y est passé.

L’entreprise gagnerait à déployer ses activités. ���� L’entreprise y gagnerait.

Y peut également représenter un complément de lieu introduit par une autre préposition.

Il est allé chez le médecin. ���� Il y est allé.

Place du pronom

Y vient toujours après les autres pronoms compléments.

Il les y conduira.

Elle préfère ne pas s’y fier. Nous ne nous y attarderons pas.

Même à l’impératif, cet ordre est respecté.

Conduisez-les-y. (et non conduisez-y-les).

Attardons-nous-y un instant.

Les pronoms des premières personnes du singulier (me, te) s’élident devant y.

Fie-t’y (et non pas fie-toi-z-y).

À l’impératif quoique les tournures avec y soient tout à fait correctes, on préfère utiliser des constructions avec à.

Fie-toi à cela.

Où et y

Le pronom relatif où représente également un complément introduit par à. On évitera donc les redondances avec où et y quand ils représentent le même terme.

C’est la ville où ils ont habité pendant plusieurs années (et non où ils y ont habité).

Page 149: Cours de français

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espèce

Espèce est un nom féminin. Le déterminant qui le précède, notamment l’article, est donc également au féminin.

Il s’agit d’une espèce d’arbres fruitiers très résistante. Il étudia avec intérêt cette espèce inconnue.

Espèce est souvent employé dans la locution espèce de dans le sens de « sorte de, certain, quelconque ». Le déterminant qui se rapporte à espèce reste au féminin, même si le nom qui suit est masculin.

Les enfants devaient s’asseoir sur une espèce de banc (et non pas un espèce de banc : une est déterminant de espèce, donc féminin et non pas déterminant de banc).

Cette espèce de curieux voulait tout savoir. (et non pas cet espèce de curieux).

Page 150: Cours de français

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chose

Chose est un nom féminin. Le déterminant qui le précède, notamment l’article, et les adjectifs ou participes qui s’y rapportent sont donc au féminin.

C’est une chose très amusante. (une et amusante sont au féminin).

Cependant, chose sert à former les locutions pronominales indéfinies quelque chose et autre chose. Les termes qui se rapportent à quelque chose ou autre chose sont au masculin singulier.

Il sort quelque chose de sa poche et le tend à l’enfant. (et non et la tend… : le est le pronom masculin singulier qui représente le pronom quelque chose). Il y a quelque chose que vous n’avez pas encore dit. (et non quelque chose que vous n’avez pas encore dite :

Voici autre chose de plus amusant. (amusant est au masculin).

Les pronoms autre chose et quelque chose sont des pronoms neutres. Le genre neutre (qui n’existe en français que pour certains pronoms) se manifeste sous la forme du masculin singulier.

Page 151: Cours de français

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La phrase

Une phrase est une unité qui a sa propre autonomie syntaxique : elle ne dépend d’un point de vue grammatical d’aucune autre unité.

a) Nous vous communiquerons tous les détails nécessaires à la constitution du dossier. b) Viens et regarde. c) c)�������Après plusieurs jours passés à la campagne, il est venu

nous rejoindre dans le chalet que nous avaient prêté mes parents.

À l’écrit, la phrase se reconnaît par ses limites : à gauche, une majuscule et à droite, un point. Le point peut être remplacé par un autre signe de ponctuation (point d’interrogation, d’exclamation, point-virgule…).

Phrase simple et phrase complexe

On appelle phrase simple une phrase qui comporte une seule proposition et phrase complexe une phrase qui en comporte plusieurs. La phrase (a) est une phrase simple, les phrases (b) et (c) sont des phrases complexes.

Dans la phrase (b), les deux propositions sont coordonnées par et. On peut alors considérer qu’il s’agit en fait de deux phrases simples et réserver l’appellation de phrase complexe aux phrases de type (c) contenant une ou plusieurs propositions subordonnées.

Phrase verbale et phrase averbale

On appelle phrase averbale une phrase qui ne contient pas de verbe principal.

Attention à la marche ! Bienheureux les pauvres en esprit.

Une phrase averbale peut contenir un verbe, mais c’est le verbe d’une proposition subordonnée.

Bienheureux celui qui connaît une telle expérience. (connaît est le verbe de la proposition subordonnée relative qui connaît une telle expérience ; la phrase pourrait se réduire à bienheureux celui-là).

Page 152: Cours de français

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La proposition

La proposition contient un verbe à un mode personnel

La proposition est un constituant de la phrase . Elle se compose d’un sujet et d’un groupe verbal. Le groupe verbal a pour noyau un verbe conjugué à un mode personnel (indicatif, subjonctif, conditionnel et impératif).

Dans son article, le journaliste résume brièvement l’histoire puis il explique comment l’auteur décrit une période de sa vie qui l’a profondément marqué quand il vivait à Paris. Dans cette phrase, on compte cinq verbes accompagnés de leur sujet : le journaliste résume ; il explique ; l’auteur décrit ; qui a marqué ; il vivait. Ces cinq verbes forment le noyau de cinq propositions.

Dans une phrase, il y a donc autant de propositions qu’il y a de verbes conjugués à un mode personnel.

À l’impératif, le sujet n’est pas exprimé, mais il est contenu dans les terminaisons du verbe.

Résumons l’affaire (-ons est la terminaison de la 1re personne du pluriel).

Tous les mots d’une même proposition ont une fonction par rapport à un mot de cette proposition. Ainsi, dans notre exemple, à Paris a une fonction dans la proposition quand il vivait à Paris et ne peut être complément de résume ou décrit…

Selon les liens qu’elles ont entre elles, les propositions ont des statuts différents et sont appelées proposition indépendante, proposition principale ou proposition subordonnée. Il existe aussi les propositions incidentes.

Je pars demain. (proposition indépendante)

Je partirai quand j’aurai terminé. (je partirai : proposition principale ; quand j’aurai terminé : proposition subordonnée).

Page 153: Cours de français

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L’apostrophe

Les termes mis en apostrophe n’ont pas de véritable lien avec les autres constituants de la proposition. Ils servent à appeler quelqu’un.

Chers clients, vous avez su nous accorder votre confiance. Dis-nous, toi qui connais bien le sujet, ce que tu penses de la question.

L’apostrophe peut être introduite par ô.

Ô amis de toujours, écoutez-moi !

Page 154: Cours de français

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L’apposition

Lorsqu’un nom vient en compléter un autre, on parle d’apposition.

Son frère, avocat à la cour, a plaidé notre cause.

Souvent l’apposition est entre virgules, mais il existe d’autres cas d’apposition.

Reconnaître une apposition

L’apposition se rattache à un nom auquel elle apporte un complément d’information sur une qualité ou sur la nature. Elle peut être reliée à ce nom soit directement, soit par la préposition de. L’apposition désigne la même réalité que le nom auquel elle se rapporte.

La société recrute deux ingénieurs stagiaires. La ville de Paris est la capitale de la France.

Souvent, l’apposition est détachée du nom auquel elle se rapporte : soit elle en est séparée par des virgules, soit elle se trouve en tête de phrase.

Geneviève, l’aînée de la famille, s’est beaucoup occupée de ses petites sœurs. (l’apposition l’aînée de la famille est séparée du nom Geneviève auquel elle se rapporte).

Nouvelle habitude alimentaire, le végétarisme gagne chaque année de nouveaux adeptes. (L’apposition nouvelle habitude alimentaire qui se rapporte au nom végétarisme est placée en tête de phrase).

L’apposition peut également se rapporter à un pronom.

Enfant, elle aimait déjà la musique. (enfant est un nom apposé au pronom elle).

On veillera à ne pas confondre l’apposition et le complément du nom introduit par de.

La ville de Paris (apposition : il y a identité entre la ville et Paris).

Les habitants de Paris (complément du nom : il n’y a pas identité).

Nature de l’apposition

L’apposition peut être :

un nom Christiane, la benjamine, habite à Versailles.

un pronom Vous devez remplir vous-mêmes la dernière page.

une proposition Avec de tels chiffres, l’espoir que nos bénéfices augmentent est permis.

un infinitif L’idée de partir plusieurs jours ensemble l’enchantait.

Page 155: Cours de français

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Le complément

On appelle complément un mot ou un groupe de mots qui est dans la dépendance d’un autre terme. Ce terme est le noyau du groupe qu’il forme avec son complément.

Nous serons très heureux de vous accueillir parmi nous. heureux est le noyau du groupe « très heureux de vous accueillir parmi nous ». Ce groupe est lui-même un constituant de la proposition « Nous serons très heureux… »

très : complément de l’adjectif heureux.

de vous accueillir parmi nous : complément de l’adjectif heureux.

Le lien de dépendance est le plus souvent marqué par l’emploi d’une préposition, d’une conjonction ou d’un pronom relatif.

content de lui (lui, complément de l’adjectif content est introduit par la préposition de).

content que tu sois là (tu sois là, complément de l’adjectif content est introduit par la conjonction que).

On peut avoir ainsi des compléments :

du nom Les factures de l’année dernière (de l’année dernière est complément du nom factures).

de l’ adjectif Les factures antérieures à l’année en cours (à l’année en cours est complément de l’adjectif antérieures).

de l’ adverbe Parallèlement à cette étude (à cette étude est complément de l’adverbe parallèlement).

du pronom Ceux qui ont gagné. (qui ont gagné est complément du pronom ceux).

de la préposition Il est arrivé juste avant moi. (juste est complément de la préposition avant).

de la conjonction de subordination Il est arrivé juste avant que je ne parte. (juste est complément de la conjonction avant que).

de l’ interjection Hourra pour les mariés ! (pour les mariés est complément de l’interjection hourra).

Les compléments du verbe portent des noms différents selon la façon dont ils se rattachent au verbe : complément d’objet, complément circonstanciel, etc. En revanche, les compléments au sein d’un constituant ne portent pas de noms spécifiques. On les appelle parfois expansions.

Page 156: Cours de français

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Le sujet

Reconnaître le sujet

Le sujet dépend du verbe dont il détermine la personne et le nombre.

Pour trouver le sujet, on pose la question : qui est-ce qui ? ou qu’est-ce qui ?

Cette question sera abordée au cours de la prochaine séance. (Qu’est-ce qui sera abordé ? : « cette question »).

Le sujet précède souvent le verbe, mais pas toujours. (voir Place du sujet ).

Nous pouvons constater une augmentation comme le montrent ces statistiques. (ces statistiques est sujet du verbe montrent, qui se met donc à la 3e personne du pluriel).

Les verbes impersonnels ou employés en tournure impersonnelle ont toujours le pronom il pour sujet. Ce sujet est appelé sujet apparent ou sujet grammatical car c’est lui qui donne au verbe sa personne et son nombre, c’est-à-dire la 3e personne du singulier. Il peut y avoir un second sujet, appelé sujet logique qui exprime ce dont il est question, mais qui ne commande pas l’accord du verbe.

Il leur est arrivé de fâcheux incidents. (de fâcheux incidents est le sujet logique du verbe est arrivé ; il est le sujet apparent).

Nature du sujet

La fonction de sujet peut être occupée par :

un nom Sa demande a été satisfaite. Notre demande de subventions a été satisfaite.

un pronom Elle a été satisfaite.

un infinitif Chanter est pour elle un grand plaisir.

une proposition Qu’elle ait refusé ces conditions ne m’étonne pas vraiment.

On parle de sujet parce que ce constituant désigne ce dont on parle, c’est le thème de ce qu’on dit. Il s’agit en fait, plus du « sujet » de la phrase que du « sujet du verbe ».

Les résultats nous parviendront dans la journée. (Les résultats, sujet du verbe parviendront est ce dont on parle, c’est le thème de la phrase).

Le sujet peut représenter ce qui fait l’action désignée par le verbe, mais pas toujours.

Le logiciel s’est très bien vendu (ce n’est pas le logiciel qui a vendu).

Page 157: Cours de français

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L’ellipse

L’ellipse est le fait d’omettre un ou plusieurs termes sans que cela nuise à la clarté de la phrase. Ainsi dans le style télégraphique, il y a souvent ellipse du sujet.

Pensons vous rendre visite dans la journée.

Dans un style courant, les ellipses ont lieu pour éviter des répétitions.

Les enfants courent dans la forêt et ramassent des marrons. (ici, il y a ellipse du sujet les enfants qui n’est pas répété devant le deuxième verbe ramassent).

Il faut parfois rétablir les éléments sous-entendus pour faire les bons accords.

Les ventes ont été meilleures que prévu (= qu’il avait été prévu).

Page 158: Cours de français

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L’épithète

Reconnaître une épithète

L’épithète se rattache à un nom auquel elle est le plus souvent liée directement, sans préposition. Elle le suit ou le précède immédiatement. L’épithète peut être supprimée sans nuire à la correction de la phrase ni en modifier profondément le sens. Elle donne un supplément d’information.

La chemise verte contient toutes les pièces du dossier. (l’épithète verte apporte une précision sur la couleur de la chemise).

L’épithète peut être séparée du nom auquel elle se rapporte par une virgule ou se trouver en tête de phrase. Dans ce cas, on l’appelle épithète détachée.

Plus ravissante que jamais, la jeune comédienne fut acclamée par le public.

La jeune comédienne, plus ravissante que jamais, fut acclamée par le public.

Dans certains cas, notamment lorsqu’elle se rapporte à un pronom, l’épithète est introduite par la préposition de.

Il n’y a rien de plus beau. (l’épithète beau se rattache au pronom rien).

Reste-t-il encore une place de libre ? (libre est épithète de place).

Nature de l’épithète

L’épithète est un adjectif.

La chemise verte contient toutes les pièces relatives au dossier. (l’adjectif verte est épithète du nom chemise ; le groupe relatives au dossier, dont le noyau est l’adjectif relatives, est épithète du nom pièces).

Les participes passés et les formes en -ant issues des participes présents sont considérés comme des adjectifs et peuvent être épithètes.

Les problèmes rencontrés ont été rapidement résolus. (rencontrés est un participe passé qui pourrait être remplacé par un adjectif tel que récents…)

Cette expérience enrichissante est à renouveler. (enrichissante vient du participe présent et pourrait être remplacé par un adjectif tel que nouvelle).

Page 159: Cours de français

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Les fonctions

La fonction d’un mot ou d’un groupe de mots est le rôle qu’il occupe par rapport à un autre mot ou groupe de mots. Ainsi on dira d’un mot qu’il est le sujet du verbe x, le complément du nom y, etc.

Le rapport dans le dossier vert concerne la décision qui a été prise par le juge.

On distingue :

– les fonctions au sein de la proposition ;

« le rapport dans le dossier vert » : sujet du verbe concerne.

« par le juge » : complément d’agent du verbe a été prise.

– les fonctions au sein d’un constituant de la proposition.

« vert » : épithète du nom dossier.

« dans le dossier vert » : complément du nom rapport.

Les fonctions au sein de la proposition

le sujet Catherine travaille dans l’immobilier. (Catherine est sujet du verbe travaille).

le complément d’objet (CO) Christiane connaît parfaitement l’histoire de l’art. (l’histoire de l’art est CO du verbe connaît).

l’attribut Anne est infirmière. (Infirmière est attribut du sujet Anne).

le complément circonstanciel

Sabine arrivera la semaine prochaine. (La semaine prochaine est complément circonstanciel du verbe arrivera).

le complément d’agent Le cousin sera reçu par Arnaud et Sylvie. (par Arnaud et Sylvie est complément d’agent du verbe sera reçu).

Les fonctions au sein d’un constituant

l’épithète Geneviève est leur sœur aînée. (aînée est épithète du nom sœur).

l’apposition Françoise, leur sœur cadette, a vécu longtemps à Paris. (leur sœur cadette est apposition du nom Françoise).

le complément Gilberte et Francis sont très fiers de leurs petits-enfants. (de leurs petits enfants est complément de l’adjectif fier).

Page 160: Cours de français

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Les propositions indépendante, principale et subordonnée

Soit la phrase :

Dans son article, le journaliste résume brièvement l’histoire, puis il explique comment l’auteur décrit une période de sa vie qui l’a profondément marqué quand il vivait à Paris.

Cette phrase comporte plusieurs propositions qui ont des statuts différents.

La proposition indépendante

Une proposition qui n’est pas dans un lien de dépendance avec une autre proposition est appelée proposition indépendante.

« Dans son article, le journaliste résume brièvement l’histoire » est une proposition ; cette proposition ne dépend d’aucune autre proposition ; elle ne contient aucun terme dont dépendrait une autre proposition : c’est une proposition indépendante.

La proposition principale

Une proposition qui contient un terme dont dépend une autre proposition est appelée proposition principale.

« il explique » est une proposition principale car elle contient le verbe explique dont dépend la proposition « comment l’auteur décrit une période de sa vie ».

La proposition subordonnée

� Une proposition qui a une fonction par rapport à un mot d’une autre proposition est appelée proposition subordonnée.

« qui l’a profondément marqué » est une proposition qui dépend du nom vie : c’est donc une proposition subordonnée.

� Selon le terme qui les introduit, on distingue :

les propositions relatives, introduites par un pronom relatif qui l’a profondément marqué

les propositions conjonctives, introduites par une conjonction quand il vivait à Paris

les propositions interrogatives indirectes introduites soit par la conjonction si, soit par un terme interrogatif

comment l’auteur décrit une période de sa vie

Page 161: Cours de français

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Une proposition n’est dite principale ou subordonnée que par rapport à une autre proposition. Ainsi, une proposition peut être subordonnée par rapport à une proposition A tout en étant principale par rapport à une proposition B.

« comment l’auteur décrit une période de sa vie » est une proposition subordonnée, complément de explique, mais c’est aussi une proposition principale par rapport aux subordonnées « qui l’a profondément marqué » et « quand il vivait à Paris ».

Page 162: Cours de français

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La proposition conjonctive

Définition

La proposition conjonctive est une subordonnée introduite par une conjonction de subordination (que, lorsque, puisque, quoique, comme, si et quand) ou par une locution conjonctive (parce que, bien que…).

Nous avons exigé qu’il soit présent à notre prochaine rencontre. Ils donneront une réponse quand ils auront étudié la question.

Nous obtiendrons gain de cause parce que nous avons raison.

La conjonction de subordination (contrairement au pronom relatif) ne représente jamais aucun autre mot de la phrase et n’a aucune fonction dans la proposition. Elle sert seulement à marquer qu’il existe un lien de dépendance entre une proposition et un terme de la proposition principale, tout comme la préposition sert à marquer un lien de dépendance entre deux groupes de mots.

La souris a peur du chat.

La souris a peur que le chat ne la mange.

Les conjonctions autre que que apportent une information de sens.

J’étudierai le projet quand j’aurai toutes les pièces en mains (valeur temporelle).

J’étudierai le projet si j’ai toutes les pièces en mains (valeur conditionnelle).

J’étudierai le projet puisque j’ai toutes les pièces en mains (valeur causale).

Les fonctions de la conjonctive

Une subordonnée conjonctive peut occuper de nombreuses fonctions soit au niveau de la phrase, soit au niveau des constituants.

La conjonctive peut être :

sujet a) Qu’il ait oublié notre rendez-vous ne m’étonne pas.

complément d’objet direct (COD) b) J’espère qu’il n’oubliera pas notre rendez-vous.

complément d’objet indirect (COI)

c) Je m'étonne qu'il ait accepté ces conditions.

d) Je m'attendais à ce qu'il refuse.

complément circonstanciel e) Nous vous répondrons quand nous aurons étudié le dossier. f) Il n’a pas répondu parce qu’il ne comprenait pas la question. g) Il faisait plus chaud qu’on l’avait annoncé.

complément du nom h) Nous avons émis l'idée qu'un nouveau produit pouvait être créé.

complément de l’adjectif i) Ses parents étaient très fiers qu'elle ait réussi.

Page 163: Cours de français

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On notera que les propositions complément d’objet indirect, contrairement aux noms COI, ne sont pas toujours introduites par une préposition.

Pour retrouver la fonction d’une proposition, on a souvent intérêt à réduire la phrase et à remplacer la proposition, quand c’est possible, par un pronom (cela) ou un adverbe.

a) Cela ne m’étonne pas.

b) J’espère cela.

c) Je m’étonne de cela. d) Je m’attendais à cela.

e) Nous vous répondrons plus tard.

f) Il n’a pas répondu à cause de cela. g) Il faisait plus chaud que cela.

h) Il avait émis l’idée de cela. i) Ses parents étaient très fiers de cela.

Page 164: Cours de français

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La proposition incidente

On appelle proposition incidente une proposition qui n’est pas coordonnée et qui n’a aucun lien de dépendance avec un membre de la phrase dans laquelle elle se trouve intégrée.

Il faudra, soit dit en passant, être beaucoup plus vigilant.

La proposition incidente joue en quelque sorte le rôle d’une parenthèse.

On utilise notamment la proposition incidente pour indiquer que l’on rapporte les paroles de quelqu’un. Ce type de proposition est appelé incise.

Il fallait, expliquait-elle, revoir l’organisation de la structure.

La proposition incidente peut se trouver au début, au milieu ou à la fin de la phrase.

À ce qu’il paraît, le directeur a proposé sa démission.

Le directeur a, paraît-il, proposé sa démission.

Il faudrait envisager d’autres possibilités, rétorqua-t-il.

Page 165: Cours de français

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La proposition interrogative indirecte

La proposition interrogative indirecte est une subordonnée introduite soit par la conjonction si, soit par un terme interrogatif : pronom (qui, que, quoi, lequel), déterminant (quel) ou adverbe (comment, pourquoi, où, quand, combien).

Dis-moi s’il est heureux et ce qu’il compte faire.

J’ignore qui il a rencontré. Personne ne comprend comment elle a pu obtenir ces renseignements.

Je me demande quelle sera sa réaction.

Les subordonnées interrogatives dépendent d’un verbe qui contient dans son sens une question (demander) ou une valeur négative (ignorer, ne pas savoir…).

Sur le même principe, il existe des propositions subordonnées exclamatives indirectes.

Observez comme il a fait des progrès.

Vous savez à quel point il est attaché à ce projet.

Page 166: Cours de français

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La proposition relative

La proposition relative est une subordonnée introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, quiconque).

a) a)�����C’est le bureau dans lequel il a toujours travaillé. b) b)�����Vous compléterez le dossier que vous avez reçu.

c) c)������Je l’aperçois qui arrive en toute hâte. d) d)�����Qui veut voyager loin ménage sa monture.

e) e)�����Embrassez qui vous voudrez.

La proposition relative est généralement complément de l'antécédent du pronom relatif. a) La proposition dans lequel il a toujours travaillé est complément du nom antécédent bureau (tout

comme le serait du directeur dans une phrase telle que C’est le bureau du directeur ). b) La proposition que vous avez reçu est complément du nom antécédent dossier. c) La proposition qui arrive en tout hâte est complément du pronom antécédent l’. Quand le pronom relatif n’a pas d’antécédent, la relative est sujet (d) ou complément (e) du verbe de la principale.

Le pronom relatif, contrairement à la conjonction de subordination, a toujours une fonction dans la relative.

a) a)�����������������lequel : complément circonstanciel du verbe a travaillé.

b) b)�����������������que : complément d’objet direct du verbe avez reçu.

c) c)�����������������qui : sujet du verbe arrive.

d) d)�����������������qui : sujet du verbe veut voyager.

e) e)�����������������qui : complément d’objet direct du verbe voudrez.

Le verbe de la relative peut être à l’infinitif. Dans ce cas, le sujet n’est pas exprimé.

Il répertorie les organismes à qui adresser une demande de subventions.

La proposition relative peut ne pas comporter de verbe, notamment avec dont et voici, voilà. C’est un statut particulier puisque normalement toute proposition se compose d’un sujet et d’un verbe.

Aliette a eu neuf enfants dont huit filles.

L’homme que voici est notre nouveau directeur.

Page 167: Cours de français

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Les parties du discours — Généralités

Les mots qui composent le discours sont regroupés par catégories selon les caractéristiques qu’ils ont en commun. Ces différentes catégories s’appellent les parties du discours.

On distingue traditionnellement :

les noms chien, table, beauté, espoir, Sabine…

les déterminants le, mon, chaque…

les adjectifs beau, vert, traditionnel, municipal…

les pronoms je, il, chacun, qui…

les verbes être, chanter, espérer, grandir, vouloir…

les adverbes bien, grandement, pas…

les prépositions à, de, dans, par, pour, sur…

les conjonctions de subordination que, comme, quand…

les conjonctions de coordination et, ou, mais…

les interjections ouf !, hélas !…

Par ailleurs, il existe des expressions figées qui présentent les mêmes caractéristiques que les mots d’une partie du discours. On appelle ces expressions des locutions.

N’importe qui est une locution pronominale. Parce que est une locution conjonctive. Rendre visite est une locution verbale.

Les critères servant au classement des parties du discours sont : – des critères de variabilité : les mots d’une classe varient-ils ? comment varient-ils ? en fonction de quoi varient-ils ? – des critères syntaxiques : quelle fonction les mots d’une classe peuvent-ils avoir dans la phrase ? – des critères de sens : quel type d’information apportent les mots d’une classe ?

Les frontières entre les différentes parties du discours ne sont pas toujours nettement délimitées : – certains mots peuvent appartenir à deux catégories différentes : tout peut être déterminant ou pronom ; – certains mots peuvent occuper une fonction qui est réservée à une autre catégorie (loin, adverbe s’emploie comme attribut : elle est loin) ; – certains mots ont changé de catégorie : manoir était autrefois un verbe, etc.

Page 168: Cours de français

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Le nom ou substantif

Le nom (appelé aussi substantif) est un mot variable en nombre, qui a en lui un genre (masculin ou féminin).

Il est le plus souvent accompagné d’un déterminant et il peut avoir de nombreuses fonctions dans la phrase :

sujet L’enfant joue.

objet J’observais l’enfant.

attribut Ce n’est encore qu’un enfant.

apposition Françoise, tout enfant, aimait déjà le chant.

complément circonstanciel Je voyagerai avec l’enfant.

complément d’un autre terme Les parents de l’enfant sont là ; ils sont fiers de leur enfant.

Les noms qui désignent des êtres vivants (et plus spécialement des êtres humains) sont souvent variables en genre.

un instituteur, une institutrice – un partenaire, une partenaire.

Noms communs et noms propres

Un nom commun est un nom que l’on utilise pour nommer tous les éléments d’un même ensemble. Le nom commun a une définition. Le nom propre, lui, ne sert à nommer qu’un seul élément (un lieu, une personne…) et il n’a pas de définition.

Les noms propres s’écrivent avec une majuscule. Contrairement aux noms communs, ils s’emploient dans de nombreux cas sans déterminant.

Catherine est arrivée. (le nom propre Catherine s’emploie sans déterminant). La secrétaire est arrivée. (la est le déterminant, article, qui accompagne le nom secrétaire).

Page 169: Cours de français

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Noms animés et noms inanimés

Un nom animé désigne un être humain, un animal, une divinité… par opposition au nom inanimé qui désigne un objet, une qualité, une action…

Certains termes, par exemple, ne s’emploient qu’avec des noms animés, d’autres qu’avec des noms inanimés : ainsi l’adjectif imminent ne qualifie que des noms inanimés, jamais des personnes.

Une réponse imminente (mais pas un imminent spécialiste).

Noms comptables et noms non comptables

Un nom comptable est un nom qui désigne quelque chose qui peut être dénombré, compté, par opposition aux non-comptables.

nuage, feuille, fourchette : sont des noms comptables (deux nuages, trois feuilles, cinq fourchettes). blé, lait, sable, pluie : sont des noms non comptables.

Ainsi, on peut dire J’ai vu deux nuages, mais on ne dira pas °J’ai vu deux pluies.

Selon leur sens ou leur emploi, certains noms peuvent être non comptables ou comptables.

Veau est un nom comptable quand il désigne l’animal (les veaux sont dans l’étable) et un non-comptable quand il désigne la viande ou le cuir (Achète un kilo de veau chez le boucher).

On emploie parfois dénombrable pour comptable et indénombrable pour non-comptable.

Noms collectifs

Un nom collectif est un nom qui, tout en s’employant au singulier, désigne un ensemble composé de plusieurs éléments.

foule, dizaine, chênaie, bétail, clientèle…

Il peut se poser des problèmes d’accord quand un nom collectif est accompagné d’un complément désignant les éléments qui le composent.

Une foule de touristes envahit la place (ou envahissent).

Page 170: Cours de français

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Le déterminant — Définition

Le déterminant est un mot qui précède un nom et qui permet à ce nom d’être utilisé dans une phrase.

Les dossiers sont rangés dans cette armoire. (et non °Dossiers sont rangés dans armoire : les et cette sont des déterminants).

La plupart des déterminants reçoivent les marques de genre (masculin, féminin) et de nombre (singulier, pluriel) du nom qu’ils déterminent.

Si vous voulez connaître les programmes de cette soirée, appelez nos hôtesses. (les : masculin pluriel comme programmes ; cette : féminin singulier comme soirée ; nos : féminin pluriel comme hôtesses.)

On classe les déterminants en différentes catégories selon les informations qu'ils apportent : les articles, les déterminants possessifs, les déterminants démonstratifs…

On prend soin aujourd’hui de distinguer les déterminants (que l’on appelait autrefois adjectif possessif, adjectif démonstratif…) des adjectifs (que l’on appelait adjectif qualificatif) : les adjectifs peuvent être supprimés, ils peuvent se placer après le nom, on peut employer plusieurs adjectifs. Les déterminants n’ont pas ces caractéristiques.�

Le dossier vert est rangé dans la grande armoire. (On peut dire Le dossier est rangé dans l’armoire, mais pas °dossier vert est rangé dans grande armoire).

Le nom précédé du déterminant perd ainsi son simple statut de mot du dictionnaire (chien) en le renvoyant à une réalité du monde (un chien, le chien). C’est pourquoi, le plus souvent, le nom propre, qui par sa nature renvoie seul à une réalité du monde, n’a pas besoin de déterminant dans une phrase.

Catherine est arrivée. (Le nom propre Catherine s’emploie sans déterminant).

La secrétaire est arrivée. (Le nom commun secrétaire est employé avec un déterminant le).

Page 171: Cours de français

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Les différentes catégories de déterminants

Selon le type d’informations qu’ils apportent, on distingue :

les articles le, la, les, un, une, du, de la

les déterminants démonstratifs, qui localisent (dans l’espace ou le temps) ce, cet, cette, ces

les déterminants possessifs, qui renseignent sur le possesseur mon, ton, son…

les déterminants cardinaux, qui renseignent sur le nombre un, deux, trois…

les déterminants indéfinis, qui notent le caractère indéterminé aucun, plusieurs, quelque, tout…

les déterminants interrogatifs, qui indiquent que la question porte sur le nom quel

les déterminants exclamatifs, qui indiquent que l’exclamation porte sur le nom quel

Les déterminants cardinaux et quelques déterminants indéfinis ne varient ni en genre ni en nombre.

Les quatre amis se sont connus à Paris ; les quatre amies.

Il y a plusieurs années ; il y a plusieurs mois.

En plus de varier en genre et en nombre, les déterminants possessifs varient en personne.

Mon livre, son livre, notre livre.

Les langues littéraire et juridique emploient également le déterminant relatif lequel (laquelle, lesquels, auquel…). Ce déterminant est resté seulement courant dans la locution auquel cas.

Nous vous accordons un délai, lequel délai ne pourra être prolongé davantage. (lequel détermine délai).

À ces déterminants correspondent des pronoms qui peuvent avoir la même forme ou non.

Certains points ont été évoqués au cours de la réunion. (certains est un déterminant indéfini qui détermine points).

Parmi les points évoqués, certains avaient été déjà résolus. (certains est un pronom, mis pour points).

J’étudierai d’abord ses questions ensuite les vôtres. (ses est un déterminant possessif qui détermine questions ; les vôtres est un pronom mis pour questions).

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L’article

C’est le plus neutre des déterminants, les autres déterminants apportant des précisions (de possession, de localisation, de nombre …).

On distingue :

l’article défini le, la, les

l’article indéfini un, une, des

l’article partitif du, de la, de l’

Les noms non comptables sont déterminés par l’article partitif (du, de la) et non par l’article indéfini.

L’éleveur achète un veau (= un animal, nom comptable : un article indéfini).

Le cuisinier achète du veau (= de la viande, nom non comptable : du article partitif).

Devant les prépositions de et à, les articles le et les se contractent en du, des, au et aux.

C’est l’ami des enfants (pour °de les enfants).

Nous transmettrons le dossier au directeur (pour °à le directeur).

On veillera ainsi à ne pas confondre du, de la, articles partitifs, et les articles définis précédés de la préposition de.

Il mange du veau et de la purée. (du et de la : articles partitifs)

Il nous présente le projet du maire et de la municipalité. (du : article contracté, de la : préposition suivie de l’article défini).

De même on distinguera bien le, la, les, articles de le, la, les, pronoms.

Il voit le rivage (le = déterminant).

Il le voit. (le = pronom).

Page 173: Cours de français

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L’adjectif

L’adjectif est un mot qui se rapporte toujours à un nom ou à un pronom avec lequel il s’ accorde en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel).

Un nouveau directeur. (l’adjectif nouveau est au masculin singulier comme le nom directeur).

Elles sont brunes. (brunes est au féminin pluriel comme le pronom elles).

L’adjectif apporte des informations sur la chose ou l’être désignés par le nom ou le pronom auquel il se rapporte.

Tous les billets sont gagnants. Tous les billets verts sont gagnants.

L’adjectif peut être attribut ou épithète.

La chemise bleue contient les factures. (bleue est épithète du nom chemise).

La chemise qui contient les factures est bleue. (bleue est attribut du nom chemise).

L’adjectif peut être lui-même complété : – par un adverbe : moins chaud (l’adverbe moins complète l’adjectif chaud) ; – par un nom ou un pronom : fier de son fils, fier de lui (le nom fils, le pronom lui sont compléments de l’adjectif fier) ; – par une proposition : fier qu’il ait réussi (la proposition qu’il ait réussi est complément de l’adjectif fier).

L’adjectif peut être également complété par un pronom, mais seulement s’il est attribut.

Nous vous en serons toujours reconnaissants. (le pronom en, mis pour de cela, est complément de l’adjectif attribut reconnaissants : nous vous serons reconnaissants de cela).

Page 174: Cours de français

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Les modes

On distingue :

– quatre modes personnels pour lesquels le verbe se conjugue en personne ;

– et trois modes impersonnels pour lesquels il n’y a pas de conjugaison en personne.

Les modes personnels

Les quatre modes personnels sont :

l’indicatif (mode de l’affirmation, du réel) Je sais qu’elle part aujourd’hui.

le subjonctif (mode du doute, du possible) Je doute qu’elle parte aujourd’hui.

le conditionnel (mode de l’irréel) Elle partirait aujourd’hui.

l’impératif (mode de l’ordre) Ne pars pas aujourd’hui.

Les modes n’ont pas toujours ce rapport si étroit avec le sens :

– le doute, le possible peuvent être marqués par l’indicatif (je crois qu’elle part aujourd’hui),

– le subjonctif peut marquer un ordre (Qu’elle parte aujourd’hui), etc.

Ce sont souvent des critères syntaxiques qui régissent l’emploi de tel ou tel mode.

Si j’étais riche (indicatif et non pas conditionnel si je serais riche, même s’il s’agit de l’irréel).

Les modes impersonnels

Les trois modes impersonnels sont :

l’infinitif Elle aime chanter.

le participe Un chasseur sachant chasser sans son chien

le gérondif Il fumait le cigare en travaillant.

Page 175: Cours de français

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Les temps

Selon leur formation, on distingue les temps simples et les temps composés.

Les temps simples

Un verbe conjugué à un temps simple est constitué d'un seul terme formé avec le radical du verbe qui reçoit les marques de mode, de temps, de personne et de nombre.

Chaque mode compte un ou plusieurs temps simples :

Indicatif

présent (je chante) futur (je chanterai) imparfait (je chantais) passé simple (je chantai)

Subjonctif présent (que je chante) imparfait (que je chantasse)

Conditionnel présent (je chanterais)

Impératif présent (chante)

Infinitif présent (chanter)

Participe présent (chantant) passé (chanté)

Gérondif présent (en chantant)

Les temps composés

Un verbe conjugué à un temps composé est formé de deux termes : le verbe au participe passé et l’auxiliaire être ou avoir conjugué à un temps simple du mode. C’est l’auxiliaire qui porte ainsi les marques de mode, de temps, de personne et de nombre.

Chaque mode compte un ou plusieurs temps composés :

Indicatif

passé composé (j’ai chanté) futur antérieur (j’aurai chanté) plus-que-parfait (j’avais chanté) passé antérieur (j’eus chanté)

Subjonctif passé (que j’aie chanté) imparfait (que j’eusse chanté)

Conditionnel passé 1re forme (j’aurais chanté) passé 2e forme (j’eus chanté)

Page 176: Cours de français

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Impératif passé (aie chanté)

Infinitif passé (avoir chanté)

Participe passé composé (ayant chanté)

Gérondif passé (en ayant chanté)

Pour conjuguer correctement un verbe à un temps composé, il faut connaître le participe passé du verbe et savoir à quel temps simple du mode se conjugue l’auxiliaire.

Page 177: Cours de français

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La conjugaison

Le verbe est un mot variable : il se présente sous différentes formes selon le mode, le temps, la personne et le nombre auxquels il est employé.

On distingue les formes simples (sers, servira, servaient, servant) des formes composées (aura servi, avoir servi) où le verbe est conjugué avec un auxiliaire.

Chaque forme simple se compose d’un radical auquel on ajoute une désinence.

������������������������������������������������������� – le 1er groupe : les verbes dont l’infinitif se termine par -er ;

– le 2e groupe : les verbes dont l’infinitif se termine par -ir et dont le participe présent est en -issant ;

– le 3e groupe : tous les autres verbes.

Les verbes aller, être et avoir sont des verbes dont la conjugaison présente de nombreuses particularités : ils n’appartiennent à aucun groupe.

Le radical Le radical est la partie qui porte le sens du verbe. Certains verbes présentent des radicaux très différents au cours de leur conjugaison, mais la plupart des verbes ont des radicaux constants.

Ser- et serv- sont des radicaux utilisés dans la conjugaison de servir. Sai-, sav-, sach-, saur- sont les radicaux utilisés dans la conjugaison de savoir.

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Seuls quelques verbes du 3e groupe changent de radicaux sans suivre de règles précises, ce qui pourrait rendre leur conjugaison délicate. Mais ces modifications sont généralement connues des francophones (voir plus haut, l’exemple de savoir) et les hésitations ne subsistent que pour les verbes employés rarement.

La désinence La désinence est la partie qui, ajoutée au radical, porte les marques de mode, de temps, de nombre et de personne.

-ait est la désinence qui sert à marquer la troisième personne du singulier de l’imparfait de l’indicatif ou du présent du conditionnel (il aimait, il aimerait).

Contrairement aux radicaux, les désinences présentent peu d'irrégularités. Elles varient selon les groupes aux présent de l'indicatif et de l'impératif, mais sont les mêmes pour tous les verbes de tous les groupes au conditionnel ou au subjonctif par exemple. La difficulté est surtout à l'écrit dans la

Page 178: Cours de français

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mesure où les désinences sont parfois muettes (je conclus) ou contiennent des lettres muettes (ils concluaient).

Il existe des verbes qui n’ont pas de forme pour certains temps ou certaines personnes : on les appelle verbes défectifs. Ainsi, le verbe clore n’a pas de forme pour le passé simple ni pour l’imparfait de l’indicatif ou du subjonctif.

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Les verbes selon leur sens

Les verbes d’action et les verbes d’état

On appelle verbe d’action un verbe qui exprime une action, que cette action soit faite ou soit subie (donner, recevoir, chanter, courir, tomber…).

On appelle verbe d’état un verbe qui sert à exprimer une manière d’être : il met en relation un sujet et son attribut.

Elle est infirmière. (être est le verbe d’état mettant en relation l’attribut infirmière et le sujet elle).

Les principaux verbes d’état sont : demeurer, devenir, être, sembler, paraître, rester.

Elle deviendra infirmière.

Les verbes auxiliaires et les semi-auxiliaires

� On appelle auxiliaires les verbes être et avoir qui se vident de leur sens et qui, associés au participe passé, servent à la conjugaison des temps composés.

Elle a quatre enfants (a = verbe qui signifie « posséder »).

Elle a habité à Paris (a = auxiliaire servant à former le passé composé de habiter).

� On appelle semi-auxiliaires des verbes qui se vident également de leur sens et qui se construisent avec un infinitif pour apporter une nuance de temps ou d’aspect.

Ainsi aller + infinitif sert à exprimer l’imminence de l’action (futur proche), se mettre à + infinitif sert, lui, à marquer le point de départ de l’action (aspect inchoatif).

Nous allons partir dans moins d’une heure (= « nous partirons dans moins d’une heure »).

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Les constructions du verbe

Les verbes transitifs

Les verbes transitifs se construisent avec un complément d’objet (CO). Quand ce complément n’est pas introduit par une préposition, le verbe est appelé transitif direct. Quand le complément est introduit par une préposition, le verbe est appelé transitif indirect.

Le formateur explique la répartition des groupes. (pas de préposition pour introduire le CO « la répartition des groupes » : expliquer est un verbe transitif direct).

Le formateur parle de la répartition des groupes. (La préposition de introduit le CO « la répartition des groupes » : parler est un verbe transitif indirect).

Pour savoir si un verbe est transitif direct ou transitif indirect, il faut regarder sa construction avec un nom. En effet, les verbes transitifs directs peuvent se construire avec un infinitif introduit par à ou de : ils n’en sont pas moins pour autant transitifs directs et les verbes transitifs indirects peuvent se construire avec une proposition qui n’est pas introduite par une préposition : ils n’en sont pas moins pour autant transitifs indirects.

Le rappel des références nous évitera de perdre du temps. (éviter une chose : objet sans préposition, donc verbe transitif direct).

Je doute qu’il accepte de telles conditions. (douter d’une chose : objet introduit par la préposition de, donc verbe transitif indirect).

Les verbes transitifs peuvent se construire sans complément d’objet. On dit alors qu’ils sont en emploi absolu.

Abondance de biens ne nuit pas.

Les verbes intransitifs

Les verbes intransitifs n’ont jamais de complément d’objet. Ils ne s’emploient qu’avec des compléments circonstanciels.

Il partira demain avant l’aube.

Pour la différence entre complément d’objet indirect et complément circonstanciel, voir Le complément circonstanciel.

Les verbes impersonnels

On appelle verbe impersonnel un verbe qui ne se conjugue qu’avec le pronom sujet il, ce pronom ne représentant rien.

Il pleut et il neige. (on n’aura pas °Je pleus et je neige).

Il lui en faut davantage pour la décourager.

Page 181: Cours de français

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Certains verbes s’emploient aussi dans une tournure impersonnelle avec pour sujet grammatical il.

Il arrive rarement que le courrier se perde. (arriver en tournure impersonnelle : il ne représente rien et on ne pourrait avoir °j’arrive rarement que le courrier se perde).

Il arrive demain (arriver est employé ici en tournure personnelle : il représente une personne, on pourrait dire Paul arrive demain).

Le pronom il est appelé sujet apparent. Le sujet logique est parfois exprimé, mais il n’a aucun effet sur l’accord du verbe.

Il reste trois cas à étudier. (et non pas il restent trois cas à étudier, même si trois cas est le sujet logique et que la phrase équivaut à Trois cas restent à étudier.)

Page 182: Cours de français

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Les voix

On distingue trois voix selon lesquelles un même verbe peut être employé différemment.

La voix active

Le sujet désigne celui qui fait l’action et le complément désigne celui qui en est le bénéficiaire.

La mère lave l’enfant. (c’est la mère, sujet, qui fait l’action et c’est l’enfant, le complément, qui en est le bénéficiaire).

La voix passive

Le sujet désigne le bénéficiaire de l’action et le complément désigne celui qui fait l’action.

L’enfant est lavé par sa mère. (c’est toujours la mère qui fait l’action, mais sa mère n’est plus sujet, mais complément ; c’est toujours l’enfant qui en est le bénéficiaire, mais l’enfant n’est plus complément, mais il est sujet).

D’un point de vue formel, la voix passive se marque par l’emploi de l’auxiliaire être.

Attention à ne pas confondre un verbe au passif et un verbe au passé composé conjugué avec l’auxiliaire être.

L’enfant est tombé (passé composé : valeur temporelle ; on pourrait dire l’enfant tomba).

L’enfant est lavé par sa mère (passif, le passé composé de laver serait formé avec avoir : a lavé ; on ne pourrait pas dire °l’enfant lava par sa mère).

La voix pronominale

Le sujet est à la fois celui qui fait l’action et celui qui en est le bénéficiaire.

L’enfant se lave. (Le pronom se désigne la même personne que le nom sujet enfant. S’il s’était agi d’une personne différente, on aurait eu : l’enfant le lave).

D’un point de vue formel, la voix pronominale se marque par l’emploi du pronom réfléchi (pronom de la même personne que le sujet).

Les distinctions de sens entre les différentes voix ne sont pas toujours très nettes. En effet, dans une phrase telle que le sommet de la montagne se voit de loin, il paraît difficile de dire que le sommet est à la fois celui qui fait l’action de voir et celui qui en est le bénéficiaire. De même, il est difficile de dire que dans le malade a subi une intervention chirurgicale, le malade est celui qui fait l’action. En revanche, les distinctions formelles sont facilement repérables ; elles permettent de savoir clairement à quelle voix est le verbe.

Page 183: Cours de français

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Les verbes pronominaux

On appelle verbe pronominal un verbe qui se construit avec un pronom complément de la même personne que le sujet, appelé pronom réfléchi.

a) Je m’habitue à cette nouvelle organisation. b) Nous nous rencontrerons la semaine prochaine.

c) Cette tournure s’emploie au sens figuré. d) Vous vous abstiendrez de tout commentaire. e) T’es-tu rapidement aperçu de ton erreur ?

On distingue :

les pronominaux réfléchis l’action est exercée par le sujet sur lui-même (exemple a : « j’habitue moi à cette organisation »)

les pronominaux réciproques l’action est exercée sur chacun des sujets (exemple b : « je rencontrerai lui et il me rencontrera »)

les pronominaux passifs ils sont l’équivalent d’une tournure passive (exemple c : « cette tournure est employée au sens figuré »)

les verbes essentiellement pronominaux

ils s’emploient toujours avec un pronom réfléchi (exemple d : le verbe abstenir ne se rencontre jamais sans pronom)

On range parmi les verbes essentiellement pronominaux les verbes qui connaissent un emploi sans pronom réfléchi mais dont le sens est différent.

J’aperçois une silhouette au loin. (ici, il s’agit du verbe apercevoir, construit sans pronom réfléchi. Il signifie « distinguer »).

Je m’aperçois seulement maintenant de mon oubli (ici, il s’agit du verbe s’apercevoir, construit avec le pronom réfléchi se et qui signifie « se rendre compte, prendre conscience »).

Le pronom réfléchi dans les pronominaux passifs et les verbes essentiellement pronominaux n’a pas de fonction grammaticale par rapport au verbe, contrairement au pronom des réfléchis et des réciproques qui peut être complément d’objet direct ou complément d’objet indirect .

Ils se sont abstenus lors du vote (s’ fait partie intégrante du verbe, il n’a aucune fonction par rapport à abstenir).

Ils se sont acheté une maison à la campagne. (se est complément d’objet indirect du verbe acheter = « ils ont acheté à eux une maison… »)

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L’adverbe

L’adverbe est un mot invariable qui apporte une information supplémentaire au mot ou au groupe auquel il se rapporte.

Elle comprend vite. (L’adverbe vite apporte un complément d’information au verbe comprendre).

Le temps sera plutôt ensoleillé aujourd’hui. (L’adverbe plutôt apporte un complément d’information au participe ensoleillé).

L’adverbe se rapporte le plus souvent à :

un verbe Il comprend vite.

un adjectif Le gâteau est très chaud. Des parents particulièrement heureux.

un autre adverbe Vous serez bien mieux ainsi.

une phrase ou une proposition Décidément, vous n’avez pas de chance avec cette voiture.

On compte aujourd’hui à peu près autant de façons de classer les adverbes qu’il y a de grammaires : la grammaire de l’Académie répertorie six classes (manière, temps et lieu, quantité, affirmation et doute, négation, interrogation), Bescherelle en répertorie sept (manière, quantité [ou intensité], temps, lieu, affirmation, négation, doute), etc. Ces classements restent toujours aléatoires.

Certains adjectifs sont employés avec une valeur d’adverbe : en général, ils ne s’accordent pas s’ils se rapportent à un verbe (mais l’accord peut être possible) et ils s’accordent s’ils se rapportent à un adjectif (ce dernier cas se rencontre dans quelques expressions figées).

Pour entretenir correctement votre pelouse, tondez-la ras. (L’adjectif ras se rapporte au verbe tondre : il reste au masculin singulier).

Il avait laissé les portes grandes ouvertes avant de partir. (L’adjectif grand se rapporte à l’adjectif ouvertes : il prend les mêmes marques de genre et de nombre que cet adjectif).

Elle se tient droit (ou elle se tient droite).

Traditionnellement, on classe parmi les adverbes les mots qui à eux seuls jouent le rôle d’une phrase : oui, merci, si, bravo… Le grammairien André Goosse préfère ne pas inclure ces termes dans la classe des adverbes. Il les rapproche des interjections , qui, elles aussi, forment une phrase à elles seules et il crée ainsi une nouvelle classe : le mot-phrase.

Page 185: Cours de français

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La préposition

La préposition est un mot invariable qui sert à introduire un nom, un pronom, un infinitif ou une proposition relative.

Les dossiers sur la question. (de introduit le nom question). Vous pourrez vous adresser à lui. (à introduit le pronom lui).

Ce questionnaire servira à connaître l’avis des utilisateurs. (à introduit l’infinitif connaître).

Je vais vous indiquer l’endroit par où vous devez passer. (par introduit la proposition où vous devez passer).

La préposition apporte dans certains cas des informations liées au sens.

Le dossier est sur le bureau. (renseigne sur le lieu) Le dossier porte sur la question de l’immigration (pas de sens particulier).

Tout comme la conjonction de subordination, la préposition fait partie des mots qui n’ont pas de fonction grammaticale au sein de la phrase : elle n’est complément d’aucun autre terme. Elle sert à marquer le lien de dépendance entre le mot qu’elle introduit et le terme auquel se rattache ce mot.

Les stagiaires de l’entreprise sont formés ici. (Dans cette phrase, seule la préposition de n'a pas de fonction. Elle marque le lien de dépendance entre entreprise et stagiaires. Les autres mots ont tous une fonction par rapport à un autre terme de la phrase : stagiaires est le sujet du verbe, ici est complément circonstanciel, entreprise est complément du nom stagiaires, etc.)

Page 186: Cours de français

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La conjonction de subordination

La conjonction de subordination est un mot invariable qui sert à introduire une proposition subordonnée.

Ses parents sont très fiers qu’il ait réussi le concours. (La conjonction qu’ introduit la proposition il ait réussi.)

Les conjonctions à proprement parler sont : que, comme, lorsque, puisque, quand, quoique et si. Il existe par ailleurs de nombreuses locutions conjonctives : avant que, parce que, au cas où…

Tout comme la préposition, la conjonction de subordination fait partie des mots qui n’ont pas de fonction grammaticale au sein de la phrase : elle n’est complément d’aucun autre terme. Elle sert à marquer le lien de dépendance entre la proposition qu’elle introduit et le terme auquel se rattache ce mot.

Il passera vous voir quand il sera revenu. (Dans cette phrase, seule la conjonction quand n'a pas de fonction. Elle marque le lien de dépendance entre le verbe passera et la proposition. Les autres mots ont tous une fonction par rapport à un autre terme de la phrase : il est le sujet du verbe passera, vous est complément du verbe voir, etc.)

Page 187: Cours de français

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La conjonction de coordination

La conjonction de coordination est un mot invariable qui sert à unir deux mots ou deux groupes de mots en établissant entre eux un lien logique (addition, choix, cause, opposition…).

Il n’est pas là, mais il va bientôt arriver.

Les conjonctions de coordination sont : mais, ou, et, or, ni, car, soit, voire.

On classe aujourd’hui donc parmi les adverbes car, contrairement aux conjonctions qui sont toujours entre les termes qu’elles unissent, donc peut occuper différentes places dans la proposition.

La situation se dégrade. J’ai donc décidé de prendre des mesures (ou Donc j’ai décidé de prendre des mesures).

Les conjonctions de coordination n’ont pas de fonction grammaticale dans la phrase. Mais contrairement à la conjonction de subordination qui elle aussi sert à unir deux termes, la conjonction de coordination ne marque aucun lien de dépendance entre les deux termes qui sont de même fonction.

Ils ont vu les amis de Bernard. (Bernard est complément de amis).

Ils ont vu Bernard et ses amis. (Bernard et amis sont tous les deux COD de ont vu).

Page 188: Cours de français

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L’interjection

On regroupe dans la classe des interjections les termes qui :

– permettent l’expression d’un sentiment (soulagement, agacement, surprise…)

Ouf ! le travail est terminé. Je n’avais, hélas !, plus rien à lui dire.

– reproduisent un bruit (on les appelle les onomatopées).

Il mit un pied sur la glace et boum !

L’interjection est un terme autonome qui n’a pas de fonction au sein de la phrase. Il peut jouer à lui seul le rôle d’une phrase. Ainsi le grammairien André Goosse réunit les interjections avec certains mots, classés traditionnellement comme adverbes , tels que merci, bravo, oui… au sein d’une même classe, celle des mots-phrases.

Page 189: Cours de français

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La locution

On répartit les mots en différentes catégories qu’on appelle parties du discours. Mais il existe des expressions qui forment une unité de sens, dont les mots sont fixes et que l’on peut analyser comme un mot simple. Selon la valeur qu’elles ont, on appelle ces expressions locution adjective, locution prépositive, locution conjonctive…

locution nominale pomme de terre, Moyen Âge…

locution déterminative n’importe quel…

locution adjective en amande, comme il faut…

locution pronominale quelque chose…

locution verbale savoir gré, rendre visite…

locution adverbiale en vain, tout à coup…

locution prépositive en cas de, afin de…

locution conjonctive dès que, au cas où…

locution interjective tonnerre de Brest ! à vos souhaits…

Page 190: Cours de français

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a, à

Veillez à ne pas confondre la forme a du verbe avoir et la préposition à.

La forme verbale a

A s’écrit sans accent quand il s’agit de la troisième personne du singulier du verbe avoir au présent de l’indicatif.

Il a plus d’un tour dans son sac.

On utilise a notamment pour former le passé composé.

Notre service a envoyé la commande en juin.

On reconnaît qu’on a affaire au verbe en changeant de personne ou de temps.

Ils ont plus d’un tour dans leur sac.

Notre service avait envoyé la commande en juin.

La préposition à

À s’écrit avec un accent grave quand il s’agit de la préposition. Elle introduit le plus souvent un nom, un pronom ou un infinitif.

Une machine à café.

Il ne vous reste plus qu’à envoyer votre commande.

À ne peut pas être remplacé par une forme verbale de type ont, avait…

Page 191: Cours de français

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affaire, à faire

Veillez à ne pas confondre le nom féminin affaire et l’expression à faire quand ils sont précédés du verbe avoir.

Le nom féminin affaire

Le nom s’écrit en un seul mot dans la locution avoir affaire à quelqu’un, à quelque chose qui signifie « être en rapport avec, être confronté à ».

Nous n’avons pas encore eu affaire au directeur.

Cette fois, vous aurez affaire à une question plus délicate.

L’expression à faire

À faire écrit en deux mots signifie « qui doit être fait ».

C’est un problème que vous aurez à faire pour demain.

On écrit donc selon le sens avoir affaire à quelque chose ou avoir à faire quelque chose. Mais on ne peut jamais avoir deux fois la préposition : avoir à faire à quelque chose.

Page 192: Cours de français

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aie, aies, ait, est, et

Veillez à ne pas confondre les formes aie, aies, ait du verbe avoir avec est du verbe être, ni avec la conjonction et.

Les formes verbales de avoir : aie, aies, ait

On écrit aie, aies ou ait quand il s’agit du verbe avoir au présent du subjonctif (les trois premières personnes).

Il faudrait que j’aie toutes les réponses avant lundi.

Je souhaite que tu n’aies que des réussites. L’avez-vous vu avant qu’il n’ait rencontré le directeur ?

On reconnaît qu’on a affaire au verbe avoir en changeant de personne ou de mode.

L’avez-vous vu avant que nous ayons rencontré le directeur ? (on ne dirait pas °avant que nous soyons rencontré)

La forme verbale de être : est

On écrit est quand il s’agit de la 3e personne du singulier du verbe être au présent de l’indicatif.

Je ne sais pas s’il est déjà là. On utilise est notamment pour former le passé composé et le passif.

Elle est arrivée ce matin.

Est-il averti de notre rencontre ?

On reconnaît qu’on a affaire au verbe être en changeant de personne ou de temps.

Je ne sais pas s’il était déjà là.

Sont-elles arrivées ce matin ?

La conjonction et

On écrit et sans s quand il s’agit de la conjonction servant à coordonner deux mots ou deux groupes de mots pour marquer une idée d’ajout.

Geneviève et Françoise sont venues me voir.

On peut éventuellement mettre ou à la place de et, en gardant une phrase grammaticalement correcte, mais on ne peut pas remplacer et par une forme verbale telle que sont, était…

Page 193: Cours de français

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air, aire, ère

Veillez à ne pas confondre le nom masculin air et les deux noms féminins aire et ère.

Un air

Air a plusieurs sens : « atmosphère », « mine, allure » et « mélodie ». Il est masculin et s’écrit sans e final.

L’air pur de la montagne. Un air réjoui.

Une aire

Aire a plusieurs sens précis, mais désigne en général une surface plane. C’est un nom féminin qui se termine par un e.

Une aire de repos, une aire de jeux. L’aire d’un rapace (= son nid).

Une ère

Ère s’emploie dans le sens de « époque ». C’est un terme surtout utilisé dans le vocabulaire de la géologie pour désigner les différentes époques de formation de la Terre.

L’ère industrielle.

L’ère quaternaire.

Page 194: Cours de français

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amande, amende

Une amande : un fruit

Amande s’écrit avec un a quand il désigne le fruit de l’amandier ou la graine contenue dans un noyau. On le rencontre dans la locution en amande.

Pâte d’amande. Lait d’amande douce. Avoir les yeux en amande.

Le nom du fruit que l’on peut manger s’écrit avec un a comme le verbe manger.

Une amende : une contravention

Amende s’écrit avec un e quand il désigne la sanction pécuniaire.

Payer une amende de 75 F.

Page 195: Cours de français

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ancre, encre

Une ancre : terme de marine

Ancre s’écrit avec un a quand il désigne l’appareil servant à fixer, immobiliser un bateau.

Jeter, mouiller, lever l’ancre.

De l’encre : un liquide coloré

Encre s’écrit avec un e quand il désigne le liquide coloré servant à écrire.

Encre bleue, rouge, indélébile. Tache d’encre. Encre s’emploie dans des locutions figurées : une nuit d’encre ; se faire un sang d’encre ; une aventure qui a fait couler beaucoup d’encre.

D’un point de vue étymologique, encre est à rapprocher de encaustique, qui s’écrit lui aussi avec en-.

Il faut faire la même distinction pour les dérivés :

– ancrer, ancrage, de la même famille que ancre ;

– encrer, encrage, encreur, de la même famille que encre.

L’ancrage d’un bateau et l’encrage d’une feuille.

Un souvenir ancré dans la mémoire (fixé).

Un tampon encreur.

Page 196: Cours de français

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auspices, hospice

Les auspices : présage, influence

Le nom masculin auspices ne s’emploie qu’au pluriel et le plus souvent dans les locutions sous d’heureux auspices, sous de fâcheux auspices qui signifient « dans de bonnes conditions », « dans de mauvaises conditions » ou sous les auspices de quelqu’un, « sous l’influence de quelqu’un ». Ces locutions appartiennent au registre littéraire.

Leur entreprise avait vu le jour sous les meilleurs auspices.

Un hospice : un établissement

Un hospice est un établissement où sont accueillies les personnes âgées. On employait autrefois hospice également à propos des orphelinats.

Elle allait à l’hospice rendre visite à sa grand-mère.

Hospice est de la même famille que hospitalier, hôpital.

Page 197: Cours de français

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bai, baie

Veillez à ne pas confondre l’adjectif bai et le nom féminin baie.

L’adjectif bai

Bai est un adjectif de couleur employé à propos d’un cheval de robe rouge brun. Il prend un e au féminin : baie.

Un cheval bai, une jument baie.

Le nom féminin baie

Il existe trois noms féminins baie de sens différent : la baie, « le golfe, la crique » ; la baie, « la porte, la fenêtre » et la baie, « le fruit ».

La baie de Douarnenez. Une baie vitrée.

Un églantier couverts de baies.

Page 198: Cours de français

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balade, ballade

Une balade : une promenade

Balade ne prend qu’un seul l quand il signifie « promenade ». C’est un dérivé du verbe se balader qui lui aussi s’écrit avec un seul l.

Ils sont partis en balade.

Balade et se balader sont des termes familiers qu’il vaut mieux remplacer dans un texte soigné par un équivalent tel que promenade, sortie, randonnée… ou se promener, flâner…

Baladeur s’écrit également avec un seul l : c’est l’appareil qui permet d’écouter de la musique tout en marchant, tout en se « baladant ».

Une ballade : une poésie

Ballade s’écrit avec -ll- quand il désigne un poème ou un morceau de musique.

Odes et Ballades est un recueil de poèmes de Victor Hugo. La Ballade slave pour piano de Claude Debussy.

Ballade, lui, n’a pas de dérivés.

Page 199: Cours de français

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ban, banc

Le ban : dans quelques locutions

Ban est un terme peu employé sauf dans quelques locutions :

– publier les bans : « faire l’annonce publique de son mariage ».

– un ban pour… : formule lancée pour inviter l’assistance à ovationner quelqu’un.

– inviter le ban et l’arrière-ban : « inviter tout le monde ».

– mettre quelqu’un au ban de la société : « le tenir à l’écart par le mépris ».

L’adjectif banal, beaucoup plus courant, est un dérivé en -al du nom ban.

Un banc : un siège, un amas

Banc, écrit avec un c, désigne un siège, un appareil de mesure ou encore un amas.

Les bancs de l’école, d’un tribunal. Le banc d’essai pour tester les moteurs.

Un banc de poissons, un banc de sable.

On veillera ainsi à ne pas confondre les deux expressions : mettre au ban de la société (voir ci-dessus) et se trouver au banc des accusés qui signifie « être mis en accusation ». L'adjectif bancal est lui un dérivé en -al du nom banc.

Page 200: Cours de français

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ça, çà, sa

Veillez à ne pas confondre le pronom ça, l’ adverbe çà et le possessif sa.

Le pronom ça

On écrit ça le pronom que l’on peut remplacer par cela dont il est la contraction.

Tout ça lui appartient. 3 000 F ! Rien que ça !

Ça est très fréquent à l’oral. Cependant, dans la langue écrite soignée, on lui préférera cela.

Tout cela lui appartient.

Ça comme cela ne prend pas d’accent sur le a.

L’adverbe çà

En dehors de l’expression çà et là qui signifie « par-ci, par-là », cet adverbe ne se rencontre guère.

Ils pouvaient obtenir çà et là quelques subventions.

Le possessif sa

Sa, écrit avec un s, est un déterminant : il se place devant un nom.

Nous avons enregistré sa version des faits. Il avait écrit cette lettre de sa plus belle plume.

On peut s’assurer que l’on a affaire au possessif sa s’il est possible de le remplacer par un autre déterminant (la, ma, ses…).

Nous avons enregistré ma version des faits.

Page 201: Cours de français

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cahot, chaos

Un cahot : une secousse

On écrit cahot quand on a affaire au nom qui désigne la secousse, le saut dû aux inégalités de la chaussée.

Les cahots de la route l’empêchaient de s’endormir.

Cahot s’écrit avec un t final : il est dérivé du verbe cahoter.

Les dérivés de cahot sont : cahotement, cahoteux et cahotant, mais l’adjectif cahotique n’existe pas (voir chaotique ci-dessous).

Un chaos : un désordre

On écrit chaos quand on a affaire au nom qui désigne le désordre, la confusion, un grand bouleversement.

Dans sa chambre régnait le plus grand chaos. Il devait mettre un peu d’ordre dans le chaos de ses idées.

Le seul dérivé de chaos est chaotique.

Chaos est un terme qui vient de la mythologie grecque : il désigne la confusion qui régnait avant l’organisation des éléments pour former le monde. Comme dans de nombreux mots d’origine grecque, on a gardé le groupe ch.

Page 202: Cours de français

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cane, canne

Une cane : la femelle du canard

Cane ne prend qu’un seul n quand il désigne l’oiseau.

Manger des œufs de cane.

Penser à canard qui lui aussi s’écrit avec un seul n.

Une canne : une tige, un bâton

Canne s’écrit avec -nn- quand il désigne la tige de certains végétaux ou le bâton servant d’appui pour marcher.

Des cannes de bambou. Canne à sucre ; sucre de canne.

Une canne à pêche. Après son opération, il a dû marcher avec une canne.

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ce, se

Veillez à ne pas confondre le démonstratif ce et le pronom personnel se.

Le démonstratif ce

Ce est soit un pronom démonstratif qui s’emploie avec être (ce sont, ce sera…) ou avec un pronom relatif (ce que, ce dont…), soit un déterminant démonstratif qui se place avant un nom.

Ce sont des questions qu’il faudra résoudre avant ce soir. Est-ce possible ? Dites-nous ce que vous en pensez.

Le pronom ce s’emploie également dans quelques autres constructions : ce me semble (littéraire : « me semble-t-il »), ce faisant, sur ce, et ce (pour reprendre une proposition).

Il me faut une réponse et ce avant lundi.

Le pronom personnel se

Se est le pronom personnel de la 3e personne que l’on utilise quand il représente le même être ou la même chose que le sujet du verbe. C’est pourquoi on l’appelle pronom réfléchi. Il précède toujours le verbe auquel il se rapporte.

Il se lave (il lave lui-même).

S’ils ne peuvent se voir, ils se téléphoneront.

Pour s’assurer que l’on doit écrire se, on peut changer de personne. Se est alors remplacé par me, te, nous ou vous.

Si nous ne pouvons nous voir, nous nous téléphonerons.

Il faut faire la même distinction entre c’ (pronom démonstratif élidé devant les formes de être qui commencent par e) et s’ (pronom réfléchi élidé devant un verbe qui commence par une voyelle ou un h muet).

Prenez cette direction, c’est la plus courte.

Il voulait prendre cette direction, mais il s’est trompé.

Page 204: Cours de français

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censé, sensé

Censé : supposé

On écrit censé avec un c dans l’expression être censé faire quelque chose qui signifie « être supposé le faire ». Censé est toujours suivi d’un infinitif.

Nul n’est censé ignorer la loi. Ils étaient censés m’envoyer leur devis aujourd’hui. Leur devis était censé arriver aujourd’hui.

On peut s’assurer que l’on doit écrire censé si on peut le remplacer par supposé.

Sensé : réfléchi

On écrit sensé avec un s quand il s’agit de l’adjectif qui signifie « qui a du bon sens, qui est réfléchi ».

Un homme sensé n’aurait pas agi ainsi. Ces paroles sensées me rassurent.

Sensé s’écrit avec un s initial tout comme sens dont il est dérivé.

Page 205: Cours de français

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cep, cèpe

Un cep : un pied de vigne

On écrit cep sans accent ni e final quand il s’agit du pied de vigne.

Après les vendanges, on procède à la taille des ceps.

Un cèpe : un champignon

On écrit cèpe avec un accent grave et un e final quand il s’agit du champignon.

Une omelette aux cèpes.

Page 206: Cours de français

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ces, ses

Veillez à ne pas confondre le déterminant démonstratif ces et le déterminant possessif ses.

Le démonstratif ces

Ces est le déterminant démonstratif ce, cette au pluriel.

Ces services ne sont plus proposés par la société.

Le possessif ses

Ses est le déterminant possessif son, sa au pluriel.

Il est venu avec ses enfants.

Pour s’assurer que l’on a affaire au démonstratif ou au possessif, on met le groupe nominal au singulier.

Ce service n’est plus proposé par la société.

Il est venu avec son enfant.

Dans une phrase telle que Anne a évoqué quelques problèmes, mais le directeur n’a pas voulu répondre à ces questions, on aurait pu tout aussi bien écrire ses questions sans considérer qu’une solution est fausse et l’autre bonne. Simplement, le sens n’est pas tout à fait le même.

Page 207: Cours de français

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cession, session

Une cession : un don

On écrit cession avec un c initial quand il s’agit du terme juridique signifiant « action de céder un bien ».

La cession de l’immeuble fera l’objet d’un acte notarié.

Le c est celui de céder, verbe de la même famille que cession.

Une session : une séance

On écrit session avec un s initial quand il signifie « période au cours de laquelle une assemblée, un jury… siège ».

Les sessions d’un tribunal, du Parlement.

Les étudiants ayant échoué à la session de juin seront convoqués à celle de septembre.

D’un point de vue étymologique, session est à rapprocher de seoir, asseoir qui s’écrivent également avec s.

Page 208: Cours de français

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ou, où

Veillez à ne pas confondre la conjonction ou et l’adverbe et pronom où.

La conjonction ou

On écrit ou, sans accent, la conjonction qui relie deux mots ou deux groupes de mots pour indiquer un choix.

Venez lundi ou mardi.

On peut s’assurer que l’on a affaire à la conjonction ou quand on peut la remplacer par et : le sens sera différent, mais la phrase restera grammaticalement correcte.

Venez lundi et mardi.

On peut également remplacer ou par ou bien.

Venez lundi ou bien mardi.

Le pronom et adverbe où

On écrit où avec un accent grave quand il s’agit du pronom relatif ou de l’adverbe interrogatif qui servent généralement à l’expression du lieu.

Notez l’adresse où vous souhaitez être livré.

Où en est-il dans ses recherches ?

Où ne peut jamais être remplacé par et.

Page 209: Cours de français

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pain, pin

Le pain : l’aliment

On écrit avec ain le nom qui désigne l’aliment à base de farine, d’eau et de levain.

Achète trois pains et deux baguettes.

Du pain aux noix, aux six céréales ; du pain d’épices…

Par analogie, pain peut désigner différentes compositions.

Un pain de légumes, de poisson

Un pain de glace ; un pain de sucre. Il a reçu un pain (« un coup », familier).

On retrouve le a du groupe ain dans panifier, « transformer en pain », panification, termes de la même famille.

Le pin : l’arbre

On écrit avec in le nom de l’arbre.

Les grandes forêts de pins dans les Landes. Une pomme de pin.

On retrouve le i du groupe in dans le dérivé pinède.

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Page 210: Cours de français

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pair, paire

Veillez à ne pas confondre le nom masculin pair et le nom féminin paire.

Le pair : le collègue

On écrit pair sans e le nom masculin qui désigne une personne qui exerce le même type d’activité.

Il espère une certaine reconnaissance de ses pairs.

Ce nom s’emploie essentiellement dans des expressions sans déterminant, ce qui rend le genre difficilement reconnaissable.

– hors pair « sans comparaison possible, excellent »

– aller, marcher de pair « avoir des points communs, aller ensemble »

– jeune fille au pair « qui travaille en échange de son logement et de sa nourriture ».

Nous devons nous placer comme concurrents hors pair sur le marché. Le talent seul n’est rien. Il va de pair avec le travail.

La paire : le couple

On écrit paire avec un e quand il désigne un couple de deux objets ou personnes qui sont semblables.

Une paire de chaussettes ; une paire de gants.

Les expressions dans lesquelles est employé paire font apparaître nettement le genre : faire la paire…

Page 211: Cours de français

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palais, palet

Le palais : le château, le haut de la bouche

On écrit avec -ais le nom qui désigne le château et celui qui désigne la paroi supérieure de la bouche.

Le palais de l’Élysée où demeure le président de la République. Elle s’est brûlé le palais en buvant son thé.

On retrouve le a de la finale -ais dans les adjectifs de la même famille palatin ou palatal.

Le palet : le disque

On écrit avec -et le nom de l’objet en forme de disque utilisé dans certains jeux. Palet est également le nom d’un biscuit.

Le hockey sur glace se joue avec un palet.

Palet est le diminutif du nom pale formé avec le suffixe -et (cf. garçon/garçonnet).

Page 212: Cours de français

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panser, penser

Panser : soigner

On écrit avec an le verbe qui signifie au sens propre comme au sens figuré « soigner ».�

Les cavaliers pansent leurs chevaux.�Peu à peu, le temps avait fini par panser les plaies de son cœur.�

Penser : réfléchir

On écrit avec en le verbe qui signifie « réfléchir, concevoir, imaginer… ».�Pensez à ce que vous allez dire avant de parler.�Il pense qu’il faut opter pour cette solution.

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par, part

Veillez à ne pas confondre la préposition par et le nom féminin part.

La préposition par

On écrit sans t final la préposition par qui introduit le plus souvent un nom ou un pronom.

Le conseil d’administration se réunit une fois par trimestre.

C’est notamment la préposition par que l’on doit employer dans la locution de par qui signifie « du fait de ».

Il saura de par son expérience vous apporter de précieux conseils.

Le nom féminin part

On écrit avec un t final le nom féminin de la même famille que partie et que l’on trouve dans un grand nombre d’expressions.

à part entière avoir part à d’autre part de la part de de part en part de part et d’autre de toute(s) part(s)

en bonne, en mauvaise part faire part de quelque chose à quelqu’un (mis) à part nulle part prendre part à quelque part

Page 214: Cours de français

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parce que, par ce que

La conjonction parce que

On écrit en deux mots la conjonction parce que servant à introduire une proposition qui donne une cause, une explication, qui répond à la question pourquoi ?

Il est très étonné parce qu’il ne s’attendait pas à cela (Pourquoi est-il étonné ?)

On peut s’assurer que l’on a affaire à la conjonction en deux mots quand on peut mettre car à la place.

Il est très étonné car il ne s’attendait pas à cela.

Le complément par ce que

On écrit en trois mots la préposition par suivie du pronom ce et de que qui introduit une proposition relative répondant à la question par quoi ?

Il est très étonné par ce qu’il a entendu. (Par quoi est-il étonné ?)

On peut s’assurer que l’on a affaire à par ce que si on peut mettre par cela à la place.

Il est très étonné par cela.

Page 215: Cours de français

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parti, partie

Veillez à ne pas confondre le nom masculin un parti et le nom féminin une partie.

Un parti

On écrit sans e final le nom masculin parti qui signifie « solution choisie » ou « regroupement de personne ».

C’est par stratégie, qu’ils ont d’abord pris le parti de leurs adversaires.

Le parti compte plusieurs milliers de militants.

Parti entre dans des expressions où il est employé sans déterminant, ce qui le rend plus difficilement reconnaissable : prendre parti pour, contre quelqu’un et tirer parti de, « tirer bénéfice de ».

Nos concurrents cherchent à tirer parti de la situation.

Prendre parti a donné lieu à un parti pris, qui met le genre masculin en évidence.

Dans l’expression tirer parti de, on peut ajouter un adjectif, ce qui peut faire réapparaître le déterminant.

Il a su tirer un grand parti de la situation.

Une partie

On écrit le nom féminin partie avec un e final, marque du féminin. Ce nom désigne, au sens général, un élément d’un tout.

Le responsable présentera une partie de son projet.

Tout comme parti, on trouve partie dans un certain nombre d’expressions où le genre n’est pas mis en évidence.

avoir partie liée avec quelqu’un, « avoir des projets avec lui » en partie être juge et partie

faire partie de prendre quelqu’un à partie, « s’en prendre à lui » tout ou partie

On peut mettre le genre en évidence en qualifiant partie : en grande partie, faire partie intégrante…

Page 216: Cours de français

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pâte, patte

La pâte : la matière

On écrit avec un accent circonflexe et un seul t le nom qui désigne la substance, la matière généralement malléable.

Pâte à pain ; pâte à crêpe ; pâte feuilletée ; pâte brisée. Carton-pâte ; pâte à papier ; pâte à modeler. Les Italiens sont les grands spécialistes des pâtes.

On emploie pâte au sens figuré dans l’expression c’est une bonne pâte, utilisée à propos de personnes peu difficiles, de tempérament généreux. Il s’agit d’une expression familière à éviter dans le style soigné.

L’accent circonflexe est une trace du s tombé (on écrivait autrefois paste) et que l’on retrouve en italien : pasta.

La patte : le membre

On écrit sans accent et avec tt le nom féminin qui désigne le membre d’un animal ou par analogie ce qui y ressemble.

Leur chien boite d’une patte. La veste se ferme par des pressions sur une patte.

Une patte-d’oie.

Dans certains cas, patte désigne la jambe inférieure chez l’homme ou une grosse main. Ces emplois sont généralement familiers.

Montrer patte blanche ; un coup de patte, « un coup de main habile » ; retomber sur ses pattes.

Tu vas tout casser avec tes grosses pattes.

Page 217: Cours de français

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pâté, pâtée

Veillez à ne pas confondre le nom masculin un pâté et le nom féminin une pâtée.

Un pâté

On écrit sans e muet le nom masculin qui désigne le bloc (de charcuterie, de sable, de maisons…).

Le pâté impérial, spécialité de la cuisine chinoise.

Le siège social de la société occupe tout le pâté de maison.

Une pâtée

On écrit pâtée, avec un e muet (marque du féminin), le nom féminin qui désigne la nourriture que l’on donne aux chiens et aux chats.

C’est une nouvelle marque de pâtée pour chiens.

Page 218: Cours de français

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pause, pose

La pause : l’arrêt

On écrit avec au le nom synonyme de interruption, arrêt…

Faire une pause d’un quart d’heure pour se détendre.

La pose : le fait de poser

On écrit avec o le nom dérivé du verbe poser qui désigne soit l’action de poser quelque chose, soit l’attitude, la position que l’on adopte.

Pour l’achat de tout autoradio dans notre magasin, nous vous en offrons la pose.

Le modèle devait garder la pose pendant plus d’une heure. Une pellicule de 36 poses.

Page 219: Cours de français

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peut être, peut-être

Sachez reconnaître les cas où peut et être doivent être reliés par un trait d’union.

La forme verbale peut être

On écrit peut être sans trait d’union quand il s’agit du verbe être précédé de l’auxiliaire pouvoir conjugué. Le tout forme le verbe, noyau de la phrase ou de la proposition.

Si elle peut être légèrement en avance, ce sera mieux.

Ce peut être l’une ou l’autre hypothèse.

On peut s’assurer que l’on a affaire à la forme verbale en changeant de temps ou de personne.

Si elles peuvent être légèrement en avance, ce sera mieux.

Ce pourrait être l’une ou l’autre hypothèse.

L’adverbe peut-être

On écrit avec un trait d’union l’adverbe peut-être qui forme ainsi un adverbe composé (tout comme grand-père est un nom composé).

Elle sera peut-être en avance.

Nous retiendrons peut-être la première hypothèse.

On peut s’assurer que l’on a affaire à l’adverbe lorsqu’on peut le remplacer par sans doute. Dans peut-être, peut n’est jamais remplaçable par pouvait, peuvent…

Page 220: Cours de français

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pic, pique

Le pic

Il existe plusieurs noms masculins s’écrivant pic. Un pic, c’est un oiseau, un outil ou une pointe.

Le pic épeiche est un oiseau des zones tempérées. Prends ce pic pour casser la glace. Les alpinistes gravissent le pic du Midi.

Nos ventes ont atteint un pic que nous souhaitons dépasser l’année prochaine.

La pique

Il existe également deux noms féminins s’écrivant -que : pique, « objet pointu » et pique, « remarque blessante ».

Les piques des violoncelles ne sont apparues qu’au XIXe siècle. Cette pique inattendue l’avait profondément vexé.

Aux cartes, le nom de la couleur pique est du masculin, bien qu’il vienne du féminin pique (nom de l’arme symbolisée sur les cartes).

Il n’avait plus que du pique dans son jeu.

Page 221: Cours de français

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plan, plant

Le plan : la surface, le dessin, le projet

On écrit sans t final le nom plan qui a de nombreux sens et de nombreux emplois : « surface », « représentation graphique », « projet »…

Au premier plan, vous apercevez la forêt. L’architecte doit remettre ses plans lundi. Le plan d’actions se déroulera en trois temps.

L’expression laisser quelque chose en plan, qui s’emploie au sens de « abandonner », appartient au registre familier.

Le féminin de l’adjectif correspondant met en évidence la finale en an : plane.

Le plant : la plantation

On écrit avec un t final plant, dérivé du verbe planter, qui désigne un ensemble de plantes.

Repiquez vos plants de tomates au printemps en pleine terre.

Pour ne pas oublier le t, pensez à plantation, planter, qui sont de la même famille.

Page 222: Cours de français

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plus tôt, plutôt

Plus tôt

On écrit plus tôt en deux mots lorsqu’il s’agit d’une question de temps : l’adverbe tôt est précédé d’un autre adverbe : plus, ce qui signifie « plus en avance, moins tard ».

Il aurait fallu le convoquer plus tôt. Nous enverrons la commande plus tôt que prévu.

On peut s’assurer que l’on doit bien écrire deux mots s’il est possible de mettre plus tard à la place.

Il aurait fallu le convoquer plus tard.

Nous enverrons la commande plus tard que prévu.

L’adverbe plutôt

On écrit en un seul mot l’adverbe plutôt qui indique une idée de préférence.

Je choisirais plutôt la seconde option.

Plutôt sert à introduire le complément dans une comparaison.

Nous enverrons la commande par fax plutôt que par courrier.

On peut parfois employer plus tôt et plutôt sans que la phrase soit incorrecte, mais les deux phrases obtenues n’ont pas le même sens.

Il faut recevoir le directeur plus tôt que son adjoint (l’adjoint sera reçu, mais plus tard).

Il faut recevoir le directeur plutôt que son adjoint (l’adjoint ne sera pas reçu).

Page 223: Cours de français

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poing, point

Le poing : la main fermée

On écrit avec un g final muet le nom poing qui désigne une main dont les doigts sont repliés sur eux-mêmes.

Les manifestants scandaient leurs slogans en levant le poing.

Poing entre dans plusieurs expressions dont certaines ont un sens figuré.

dormir à poings fermés les poings sur les hanches

pieds et poings liés taper du poing sur la table

On retrouve le g final dans poignet, poignard.

Le point : l’endroit, le moment précis

On écrit avec un t final le nom point dont les emplois sont très nombreux et très courants.

On met un point à la fin de chaque phrase. Le comité souhaite revenir sur ce point.

On emploie point dans un grand nombre d’expressions.

à point à point nommé à tel point que au point de au point que en tout point être au point

faire le point le point de croix le point de tige le point faible de le point mort marquer un point

sur le point de un point d’appui un point d’attache un point d’orgue un point de détail un point de vue

Page 224: Cours de français

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porc, port

Le porc : le cochon

On écrit avec un c le nom de l’animal.

Les Bretons sont les premiers producteurs de porcs.

On retrouve le c dans les dérivés porcherie, porcelet.

Le port : aire pour les bateaux ; action de porter

Il existe deux noms masculins s’écrivant avec un t final : port, « zone pour les bateaux » et port « action de porter ».

Le port d’Amsterdam chanté par Jacques Brel. Les frais de port sont à payer en plus.

On retrouve le t dans le dérivé portuaire et dans le verbe porter.

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Page 225: Cours de français

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près, prêt

Veillez à ne pas confondre les locutions près de, formée avec la préposition près, et prêt à, avec l’adjectif prêt.

Près de

La locution près de, qui introduit un infinitif, indique que l’action est imminente, que sa réalisation est proche. La locution est fréquente en tournure négative.

Il n’est pas près de retravailler avec eux !

Près est une préposition : il est donc invariable.

Elles ne sont pas près de retravailler avec eux !

Prêt à

La locution prêt à qui se construit le plus souvent avec un infinitif signifie « préparé à, disposé à ».

Est-il prêt à partir ?

Nous sommes prêts à vous accorder un entretien. Être prêt à tout.

Prêt est un adjectif : il s’accorde donc en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

Sont-elles prêtes à partir ?

Les deux locutions peuvent parfois s’employer l’une à la place de l’autre, mais il ne faut pas mélanger les constructions.

Elle n’est pas prête à recommencer ou elle n’est pas près de recommencer (mais non : elle n’est pas prête de recommencer).

Page 226: Cours de français

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quand, quant

Veillez à ne pas confondre l’adverbe et conjonction quand et la locution quant à.

L’adverbe et conjonction quand

On écrit avec un d final quand qui introduit une question ou une subordonnée de temps.

Quand ma commande sera-t-elle livrée ?

Nous vous préviendrons quand votre commande sera arrivée.

La locution quant à

On écrit avec un t final quant à qui a la valeur d’une préposition. Cette locution introduit des noms ou des infinitifs et est employée dans le sens de « en ce qui concerne ».

Quant à votre commande, elle n’est pas encore arrivée. Nous avons été satisfaits de l’expérience, mais quant à la renouveler immédiatement, nous devons y réfléchir.

Page 227: Cours de français

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quel, qu’elle(s)

Veillez à ne pas confondre le déterminant quel et le pronom personnel elle(s) précédé de que, dont le e est élidé.

Le déterminant quel

On écrit en un seul mot le déterminant quel qui détermine un nom sur lequel porte une question ou une exclamation. Il se place avant le nom.

Quel diplôme préparez-vous ?

Dites-nous quel diplôme vous préparez. Quelle joie de le revoir enfin !

Quel porte les marques de genre et de nombre du nom qu’il détermine et peut donc s’écrire quel, quelle, quels, quelles. Il est également employé dans les locutions quel et je ne sais quel.

Nous ne pouvons accepter n’importe quelles conditions de travail.

Quel peut être séparé du nom auquel il se rapporte par un verbe d’état : il est alors attribut, et s’accorde toujours avec le nom.

Il ne sait pas quelles seront les conséquences de sa décision.

Quel est également attribut dans la locution quel que (à ne pas confondre avec quelque).

Le pronom qu’elle(s)

On écrit en deux mots le pronom sujet elle précédé de que.

Elle vous présentera le projet qu’elle souhaite réaliser. Il prend ces décisions, mais il ignore qu’elles sont lourdes de conséquences.

Arnaud n’est pas plus grand qu’elle.

On peut s’assurer que l’on a affaire au groupe qu’elle(s) si on peut le remplacer par qu’il(s) ou que lui, qu’eux.

Elle vous présentera le projet qu’il souhaite réaliser.

Il semble ignorer qu’ils auront de graves conséquences.

Arnaud n’est pas plus grand que lui.

Page 228: Cours de français

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raisonner, résonner

Raisonner : réfléchir

On écrit avec ai le verbe raisonner qui signifie « utiliser sa raison pour réfléchir, penser ».

La société devrait raisonner davantage en termes d’image de marque.

Quand il est construit avec un complément d’objet direct, il signifie « faire réfléchir, amener à la raison ».

Il aurait fallu raisonner Christiane pour qu’elle accepte.

On retrouve ai dans le nom raison dont le verbe est dérivé.

Résonner : retentir

On écrit avec é le verbe résonner qui signifie « renvoyer le son ».

L’orchestre apprécie l’acoustique de la salle qui résonne bien. L’écho fait résonner nos voix.

On l’emploie également au sens figuré.

Sa tête résonnait encore de toutes les acclamations de la soirée.

Page 229: Cours de français

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reine, rêne, renne

La reine : la femme

On écrit reine, avec ei, le nom de la femme qui est à la tête de la monarchie ou qui est l’épouse du roi.

La reine Élisabeth II d’Angleterre.

Reine connaît plusieurs emplois métaphoriques ou figurés.

Chez les insectes, il y a souvent une reine.

L’association œuvre pour une société où la tolérance serait reine.

Des bouchées à la reine.

Le groupe ei est le pendant du groupe oi de roi.

La rêne : la bride

On écrit rêne, avec un ê, le nom féminin qui désigne la pièce de harnais servant à guider l’animal. Rêne est le plus souvent employé au pluriel.

Le cavalier tient les rênes d’une main ferme.

Le renne : le mammifère

On écrit renne, avec nn, le nom du mammifère ruminant des régions froides.

Les grands troupeaux de rennes en Scandinavie.

Page 230: Cours de français

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repaire, repère

Le repaire : le refuge

On écrit avec ai le nom qui désigne le refuge qu’il s’agisse de celui d’un animal ou de celui de malfaiteurs.

Les endroits rocheux sont réputés être des repaires de serpents. Les malfaiteurs ont été surpris dans leur repaire.

Le repère : la marque

On écrit avec è le nom synonyme de marque, jalon ou, au sens figuré, synonyme de référence.

Ces arbres au carrefour vous serviront de repère. L’enfant a besoin de repères pour construire sa personnalité.

Repère est beaucoup plus fréquent que repaire.

À l’origine, repère et repaire sont le même mot qui signifie « retour chez soi, chez le père ». (cf. rapatrier). La distinction dans l’écriture s’est faite au XVIIIe siècle pour marquer les deux sens différents du mot.

Page 231: Cours de français

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ressortir

Il existe deux verbes ressortir. Veillez à ne pas confondre ni leur conjugaison, ni leur construction.

Ressortir de : sortir à nouveau

Ressortir est un composé de sortir et signifie « sortir de nouveau » ou, au sens figuré, « faire apparaître ». Ressortir se conjugue et se construit comme sortir.

Une fois qu’il est rentré, il ne veut plus ressortir de chez lui. Il ressort de notre réunion que nous devons rencontrer tous nos partenaires.

Ressortir à : dépendre de

Ressortir est un verbe dérivé du nom ressort, « compétence ». Il signifie « dépendre de, relever de, être du ressort de ». C’est un verbe du 2e groupe, qui se conjugue comme finir, et qui se construit toujours avec un complément introduit par à.

L’affaire en cours ressortit à la cour d’assise. Ils refusaient tout ce qui ressortissait à la raison.

Ressortir à est un verbe du registre soutenu. Ses synonymes dépendre de, se rattacher à… sont plus courants.

Page 232: Cours de français

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roder, rôder

Roder : mettre au point

On écrit sans accent circonflexe le verbe qui signifie « mettre progressivement au point ».

Le mécanicien rode le moteur de la voiture. Dès qu’elle sera rodée, l’équipe de travail sera très efficace.

Rôder : errer

On écrit avec un accent circonflexe le verbe qui signifie « errer ».

Les malfaiteurs rôdaient autour de la maison.

Page 233: Cours de français

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sain, saint, sein, seing

L’adjectif sain

On écrit avec ain l’adjectif qui signifie « en bonne santé, salubre » et au sens figuré « sans danger, normal ».

L’air sain de la montagne lui fera le plus grand bien. Ils sont sortis sains et saufs de l’accident. Les comptes de l’entreprise sont très sains.

On peut s’assurer que l’on a affaire à l’adjectif sain en le mettant au féminin.

L’atmosphère saine de la montagne lui fera le plus grand bien.

On retrouve le a du groupe ain dans sanitaire qui est de la même famille.

L’adjectif et nom saint

On écrit avec aint l’adjectif qui signifie « vertueux, que l’on vénère pour ses mérites et ses vertus » ou « qui est sacré ».

Les philosophes étudient les textes de saint Augustin. Il faut être un saint pour le supporter toute la journée. Les lieux saints.

On peut s’assurer que l’on a affaire à saint en le mettant au féminin.

Il faut être une sainte pour le supporter toute la journée.

On retrouve le a du groupe aint dans sanctifier qui est de la même famille.

Le nom sein

On écrit avec ein le nom qui désigne le buste, la poitrine.

La jeune mère donnait le sein à son bébé.

Le groupe ei est le pendant du i que l’on retrouve dans sinuosité, qui est de la même famille étymologique : sein vient du latin sinus, qui signifie « courbure, pli ».

Le nom seing

On écrit avec eing le nom synonyme de signature qui ne s’emploie aujourd’hui plus que dans les locutions sous seing privé et blanc-seing.

Les actes sous seing privé s’opposent aux actes authentiques.

Le blanc-seing permet de rédiger ultérieurement le document.

Page 234: Cours de français

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Le groupe ei est le pendant de i que l’on retrouve dans signer (à noter également le g commun aux deux mots).

Page 235: Cours de français

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satire, satyre

Veillez à ne pas confondre le nom féminin la satire et le nom masculin le satyre.

La satire : le pamphlet

On écrit avec un i le nom de l’ouvrage qui vise à attaquer, critiquer.

Les Satires de Boileau. Le journaliste, dans sa satire, s’en prend aux prétendus philosophes.

Le satyre : l’exhibitionniste

Le satyre : l’exhibitionniste

On écrit avec y le nom de la divinité de la mythologie grecque ou de l’homme qui entreprend les femmes de façon obscène.

Elle avait toujours vu en lui un affreux satyre.

Les satyres étaient dans la mythologie grecque des divinités à corps mi-humain, mi-chèvre.

On distinguera de même les dérivés � ����������satirique, « relatif à la satire » ;

� ����������et satyrique, que l’on emploie essentiellement à propos de poèmes ou de pièces et qui signifie « qui a pour origine le culte de Dyonisos ».

Le journaliste avait rédigé un article satirique sur le sujet.

Les drames satyriques appartiennent à la tragicomédie grecque.

Page 236: Cours de français

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sceau, seau

Le sceau : le cachet

On écrit sceau, avec un c, le nom qui désigne le cachet que l’on appose pour garantir l’authenticité d’un document. On emploie également sceau au sens figuré.

Le roi apposait son sceau sur ses lettres. Le garde des Sceaux, « le ministre de la Justice ».

Sa venue devait rester sous le sceau du secret.

On retrouve le c dans sceller, « fermer » qui est de la même famille.

Le seau : le récipient

On écrit sans c le nom qui désigne le récipient.

L’écuyer donne un seau d’avoine au cheval. Madeleine faisait des pâtés de sable avec son seau et sa pelle.

Page 237: Cours de français

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sceptique, septique

Sceptique : incrédule

On écrit sceptique, avec un c, l’adjectif qui signifie « incrédule, qui doute ». Sceptique s’emploie également comme nom.

Malgré tous les arguments avancés, il est resté sceptique. Les sceptiques examinent avec attention ce que l’on leur soumet.

D’un point de vue étymologique, sceptique est à rapprocher de l’élément -scope (télescope) qui signifie « examiner, regarder » et dans lequel le c est mis en évidence par la prononciation.

Septique : infectieux

On écrit septique, sans c, l’adjectif qui signifie « infectieux, qui porte des germes pathogènes ».

Une embolie septique. Une fosse septique, « une fosse dans laquelle les matières sont transformées par l’action de microbes »

Septique ne s’emploie jamais pour qualifier une personne.

Page 238: Cours de français

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serein, serin

Veillez à ne pas confondre l’adjectif serein et le nom masculin serin.

L’adjectif serein

On écrit avec ein l’adjectif qui signifie : « calme, pur, paisible ».

Il restait serein alors que tout s’agitait autour de lui.

On retrouve le e du groupe ei dans le nom sérénité.

On peut s’assurer de la finale en ein en mettant l’adjectif au féminin.

Elle restait sereine…

Le nom le serin

On écrit serin, avec in, le nom de l’oiseau.

Les serins de la concierge pépient dès les premiers rayons.

Le i de la finale in est mis en évidence dans le verbe dérivé seriner.

Page 239: Cours de français

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si tôt, sitôt

Si tôt

On écrit si tôt en deux mots lorsqu’il s’agit de l’adverbe tôt précédé d’un autre adverbe : si, ce qui signifie « aussi tôt ».

Je ne pensais pas qu’il viendrait si tôt.

On peut s’assurer que l’on doit bien écrire deux mots s’il est possible de mettre si tard à la place.

Je ne pensais pas qu’il viendrait si tard.

L’adverbe sitôt

On écrit en un seul mot l’adverbe sitôt que l’on emploie en locution : sitôt après, « aussitôt », pas de sitôt, sitôt que….

Mettez les fleurs dans un vase sitôt après les avoir cueillies. Une aventure que vous n’oublierez pas de sitôt.

Prévenez-le sitôt que vous aurez pris votre décision.

Sitôt appartient au registre soutenu. Aussitôt qui peut occuper les mêmes emplois (sauf dans de sitôt) est plus courant.

Mettez les fleurs dans un vase aussitôt après les avoir cueillies.

Prévenez-le aussitôt que vous aurez pris votre décision.

Page 240: Cours de français

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soi, soit

Veillez à ne pas confondre soi, le pronom et soit qui est une forme du verbe être ou la conjonction.

Le pronom soi

On écrit sans t final le pronom réfléchi de la 3e personne du singulier soi, tout comme moi, toi. Il est employé comme complément ou attribut qui désigne la même personne que le sujet.

On a toujours besoin d’un plus petit que soi.

On emploie également soi quand le sujet n’est pas exprimé.

Il faut apprendre à rester maître de soi.

Soi entre dans quelques locutions :

aller de soi ; en soi ; soi-même ; soi-disant.

Soi-disant est invariable.

Je n’ai rien compris à ses soi-disant explications.

Le verbe soit

Soit, avec un t final, est la 3e personne du singulier du verbe être au présent de l’indicatif.

Il faut qu’il soit là pour la prochaine réunion.

Lorsque le sujet est au pluriel, on écrit : soient.

Il faut qu’ils soient là pour la prochaine réunion.

Voir certains cas d’accord au singulier.

On peut s’assurer que l’on a bien affaire au verbe en changeant de personne.

Il faut que vous soyez là pour la prochaine réunion.

La conjonction soit

On écrit également avec un t final la conjonction soit qui marque l’alternative ou l’affirmation.

Vous pouvez choisir soit l’option A, soit l’option B.

Il accepte, soit. Mais à quelles conditions ?

Page 241: Cours de français

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sol, sole

Veillez à ne pas confondre le nom masculin le sol et le nom féminin la sole.

Le sol

On écrit sans e final le nom masculin qui désigne la surface (de la Terre, d’une pièce…).

C’est une plante qui exige un sol riche en potassium. Notre boutique vous offre un grand choix dans les revêtements de sol.

Sol est également le nom de la cinquième note de la gamme de do.

La clef de sol.

La sole

On écrit avec un e final, marque du féminin, les deux noms féminins : la sole, « partie de sabot » et la sole, « poisson ».

Le fer à cheval est posé sur la sole. Plat du jour : filet de sole au beurre blanc.

On ne confondra pas ces termes avec le nom masculin saule, que l’on prononce, dans la plupart des régions, avec un +�, comme dans pôle.

Alfred de Musset voulait reposer à l’ombre d’un saule.

Le saule pleureur.

Page 242: Cours de français

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son, sont

Veillez à ne pas confondre le possessif son et la forme sont du verbe être.

Le déterminant possessif son

On écrit sans t final le déterminant possessif son (tout comme mon, ton). Il détermine un nom masculin devant lequel il se place.

La commission devra étudier son rapport.

S’il est immédiatement suivi d’un mot commençant par une voyelle ou par un h muet, son peut déterminer un nom féminin.

Le directeur a rangé ces dossiers dans son armoire.

On peut s’assurer que l’on a bien affaire au déterminant son en changeant de personne ou de nombre.

La commission aura à étudier ton rapport.

Le directeur a rangé ces dossiers dans ses armoires.

Le verbe sont

Sont, avec un t final, est la 3e personne du pluriel du verbe être au présent de l’indicatif.

Les enfants sont heureux d’être en vacances.

Sont sert notamment à former les formes du passé composé et du passif.

Les dossiers sont arrivés avant la fin de la semaine. Les maires sont élus par le conseil municipal.

On peut s’assurer que l’on a bien affaire au verbe en changeant de personnes ou de temps.

Nous sommes heureux…

Les maires seront élus…

Page 243: Cours de français

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sur, sûr

On distingue la préposition de l’adjectif par un accent circonflexe.

La préposition sur

On écrit sans accent circonflexe la préposition sur.

Le dossier est resté sur son bureau. Le bulletin d’information vous propose un point sur la circulation.

On peut s’assurer que l’on a bien affaire à la préposition sur si on peut la remplacer par sous ou par une autre préposition.

Le dossier est resté sous son bureau.

Le bulletin d’information vous propose un point de la circulation.

L’adjectif sûr

On écrit avec un accent circonflexe l’adjectif sûr qui signifie « certain ».

Est-il sûr d’accepter ces conditions ?

Investir dans notre société est un placement sûr.

Bien sûr ; de source sûre.

On reconnaît qu’on a affaire à l’adjectif s’il est possible de le remplacer par un autre adjectif (certain, assuré, faible…).

Les Rectifications de l’orthographe de 1990, qui prévoient de façon générale la suppression de l’accent circonflexe sur les u et les i, le maintiennent dans l’adjectif sûr pour éviter toute confusion avec la préposition ou avec l’autre adjectif, moins courant, sur, « acide ».

L’accent circonflexe se retrouve dans les dérivés : sûreté et sûrement. Mais les Rectifications de l’orthographe de 1990 autorisent au même titre que les autres mots avec û les graphies sans accent : sureté, surement.

Page 244: Cours de français

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tache, tâche

La tache : la marque

On écrit sans accent circonflexe le nom féminin tache qui désigne la trace laissée par une souillure, une coloration, une pigmentation… Tache s’emploie également au sens figuré.

Des taches de sang avaient mis les enquêteurs sur la piste. Un tissu sombre avec des taches claires.

Des taches de rousseur. Cet échec faisait tache dans son parcours jusqu’alors sans faute.

La tâche : le travail

On écrit avec un accent circonflexe le nom féminin tâche pris dans le sens « travail, besogne à accomplir ».

Elle accomplit cette nouvelle tâche avec beaucoup d’application.

Travailler à la tâche.

On veillera de même à distinguer les deux verbes dérivés tacher, « salir » et tâcher de, « s’efforcer de, faire en sorte que ».

Il a taché sa chemise en mangeant des spaghettis à la bolognaise.

Il tâchera de passer dans l’après-midi.

Page 245: Cours de français

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tant, temps

Veillez à ne pas confondre l’adverbe tant et le nom masculin temps utilisés dans de nombreuses locutions.

L’adverbe tant

Tant est un adverbe servant à marquer l’intensité (il a tant travaillé), la quantité (cela vous coûtera tant), la comparaison (ce n’est pas tant le mal que la peur qui le retient), la durée (tant qu’il fait beau, il est heureux). On le trouve dans de nombreuses locutions :

tant… que…, « tellement… que » Il a tant crié qu’il n’a plus de voix.

tant de… que…, « tellement de… que » Il a tant de facilités qu’il a peu d’efforts à fournir.

tant et si bien que, « de sorte que » Il a longtemps hésité, tant et si bien qu’il était trop tard quand il a donné sa réponse.

tant et plus, « en abondance, plus qu’il ne faut » Des ouvrages sur la question, il en avait tant et plus.

tant de, « une grande quantité de » Nous l’avons répété tant de fois.

tant s’en faut, « loin de là » Il ne manque pas de finesse, tant s’en faut.

(un) tant soit peu, « un peu » Pour mener à bien cette tâche, il faut être tant soit peu soigneux.

tant que, « autant que » Rien ne blesse tant que l’indifférence.

si tant est que, « à supposer que » Nous étudierons sa demande, si tant est qu’il l’ait effectivement formulée.

en tant que, « considéré comme » À lui de se comporter en tant qu’adulte.

tant bien que mal, « avec peine » Il a obtenu tant bien que mal son diplôme.

tant pis, « malheureusement » tant mieux, « heureusement » Tant mieux s’il est reçu à son examen.

tant qu’à…, « puisque… » Tant qu’à rester ici, autant s’occuper sainement.

tant que…, « aussi longtemps que » Nous l’épaulerons tant qu’il en éprouvera le besoin.

jusqu’à tant que, « jusqu’à ce que » Nous l’épaulerons jusqu’à tant qu’il n’ait plus besoin de nous.

Le nom le temps

Le nom masculin temps entre dans des locutions telles que :

Page 246: Cours de français

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à temps, « à l’heure, au bon moment » Ils sont arrivés à temps pour assister à son départ.

en même temps, « au même moment » Ne parlez pas tous en même temps.

entre-temps, « pendant ce temps-là » Vous pourrez entre-temps réfléchir à la question.

de temps à autre, de temps en temps, « parfois »

Il venait nous rendre visite de temps à autre.

de tout temps, « depuis toujours » Ils ont eu de tout temps beaucoup d’amis.

il est temps de, « c’est le moment de » Il est temps de partir si tu veux arriver à l’heure.

Page 247: Cours de français

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teinter, tinter

Teinter : colorer

On écrit avec ein le verbe qui signifie « colorer, couvrir d’une teinte ». Le verbe s’emploie surtout au participe passé.

Sous l’émotion, ses joues se teintèrent de rose. Des reflets teintés de roux.

On retrouve le groupe ei dans des termes de la même famille : teindre, teinture…

Tinter : résonner

On écrit avec in le verbe qui signifie « résonner, faire résonner ».

Il fit tinter la clochette pour l’appeler.

Page 248: Cours de français

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tome, tomme

Veillez à ne pas confondre le nom masculin le tome et le nom féminin la tomme.

Le tome : le volume On écrit avec un seul m le nom masculin qui désigne la division d’un ouvrage.

Une œuvre en trois tomes.

La tomme : le fromage On écrit avec mm le nom féminin qui désigne le fromage à pâte pressée.

Il a acheté de la tomme de Savoie.

Page 249: Cours de français

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trait, attrait

Veillez à ne pas confondre le nom attrait et la locution verbale avoir trait à.

La locution verbale avoir trait à

On écrit en deux mots la locution avoir trait qui se construit avec un complément introduit par à et qui signifie « se rapporter à, concerner ».

Cette étude a trait aux mouvements sociaux de 68.

On peut s’assurer que l’on a affaire à la locution verbale en changeant de temps.

Cette étude avait trait aux mouvements sociaux de 68.

Le français actuel ne connaît pas de verbe *attraire.

Le nom un attrait

On écrit en un mot le nom masculin attrait qui signifie « charme » ou « attirance ».

C’est un projet qui ne manque pas d’attrait. Il éprouve beaucoup d’attrait pour la musique de la Renaissance.

Page 250: Cours de français

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tribu, tribut

Veillez à ne pas confondre le nom féminin la tribu et le nom masculin le tribut.

Le nom féminin tribu

On écrit sans aucune lettre finale le nom féminin tribu qui désigne un groupe de personnes.

L’ethnologue étudie les rites des tribus de l’Afrique noire.

Tribu, bien que nom féminin, s’écrit sans e final.

Le nom masculin tribut

On écrit avec un t final muet le nom masculin tribut qui signifie « contribution » au sens propre comme au sens figuré.

Les vaincus devaient payer un tribut aux vainqueurs. Ces efforts sont le juste tribut qu’il faut payer pour réussir.

On retrouve le t final dans l’adjectif tributaire, « qui dépend de » et qui à l’origine signifiait « qui doit payer un tribut ».

Page 251: Cours de français

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vanter, venter

Vanter : célébrer

On écrit avec an le verbe qui signifie « louer, parler favorablement de, célébrer ». On emploie couramment le verbe pronominal se vanter.

La publicité vante les mérites du produit. C’est un orgueilleux qui ne cesse de se vanter.

On trouve le a du groupe an dans vanité qui est de la même famille.

Venter : faire du vent

On écrit avec en le verbe impersonnel qui signifie « faire du vent ».

Qu’il pleuve ou qu’il vente, il fait un quart d’heure de vélo tous les jours.

Page 252: Cours de français

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ver, verre, vers, vert

Le ver : l’animal

On écrit ver, juste en trois lettres, le nom de l’animal.

Un ver de terre, un ver luisant, les vers à soie.

Le verre : la substance vitreuse

On écrit verre, avec rr, le nom masculin qui désigne la substance vitreuse transparente et par extension des objets fabriqués avec cette substance.

Du verre coloré pour la fabrication des bouteilles. Des verres de lunettes.

Un service de douze verres à pied.

Le vers : la phrase poétique

On écrit avec un s final muet le nom qui désigne la suite de mots constituant une unité rythmique dans un poème.

Un vers de douze pieds est un alexandrin.

On retrouve le s final dans le dérivé versification, « technique du vers ».

On écrit aussi vers la préposition qui signifie « en direction de, aux alentours de ».

Il se dirigeait vers Marseille.

Le colis sera livré vers midi.

Le vert : la couleur

On écrit avec un t final le nom de la couleur et l’adjectif correspondant.

Le vert s’obtient en mélangeant du bleu et du jaune.

Les sapins verts se détachaient sur le blanc de la neige.

Le féminin verte met en évidence le t.

Page 253: Cours de français

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vice, vis

Veillez à ne pas confondre le nom masculin vice et le nom féminin vis.

Le vice : le défaut

On écrit vice, avec c, le nom masculin synonyme de défaut.

Les vices de fabrication sont couverts par la garantie. Je ne lui connais pas un seul vice.

On retrouve le c dans les adjectifs vicieux et vicié.

La vis : la pièce

On écrit vis, avec s, le nom féminin qui désigne la pièce qui sert aux assemblages.

Les vis, les écrous et les boulons.

Le pas de vis.

On retrouve le s dans les verbes dérivés visser, dévisser.

Page 254: Cours de français

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voie, voix

La voie : le chemin

On écrit avec un e final muet le nom féminin voie synonyme de chemin, employé au sens propre comme au sens figuré.

Les voies de communication ; autoroute à trois voies ; les voies de chemin de fer ; quai 4, voie A ; voies sur berges ; voies navigables ; la voie lactée.

Ces perspectives nous ouvrent de nouvelles voies. Être sur la bonne voie.

Par voie de conséquence, tout a dû être refait.

On écrit voie dans les locutions voie de fait, « acte de violence » et en voie de.

Les pays en voie de développement ; animaux en voie d’extinction.

La voix : le son

On écrit avec un x final le nom féminin désignant l’ensemble des sons émis par les cordes vocales et, par extension, la parole.

La cantatrice mettait beaucoup d’émotion dans sa voix. Parler à voix basse ; rester sans voix ; de vive voix. Obtenir la majorité des voix aux élections.

Il a écouté la voix de la raison.

Page 255: Cours de français

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voir, voire

Veillez à ne pas confondre le verbe voir et la conjonction voire.

Le verbe voir

On écrit sans e final le verbe voir à l’infinitif.

Il faut le voir pour le croire. Nous avons demandé à voir les documents avant d’en débattre.

On peut s’assurer que l’on a affaire au verbe si on peut le remplacer par un autre verbe.

Il faut le vivre pour le croire.

Nous avons demandé à étudier les documents avant d’en débattre.

La conjonction voire

On écrit avec un e final la conjonction voire qui sert à unir deux mots ou deux groupes de mots avec une idée de gradation.

Il faudra deux mois, voire trois, pour mener à bien l’opération.

On peut s’assurer que l’on a affaire à la conjonction si on peut la remplacer par et même.

Il faudra deux mois, et même trois, pour mener à bien l’opération.

Voire est souvent accompagné de même. Cette construction est parfois critiquée, bien qu’elle soit en usage depuis plusieurs siècles.

Il faudra deux mois, voire même trois, pour mener à bien l’opération.

Page 256: Cours de français

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maître, mètre

Le maître : la personne

On écrit maître avec ai quand il s’agit du nom de la personne.

Le maître d’école ; le maître d’un chien ; le maître de maison ; le maître d’hôtel ; le maître de ballet. Le maître d’œuvre d’un chantier. Il resta maître de la situation ; il sut se rendre maître de la situation.

Depuis qu’il a suivi une formation, il est passé maître en la matière.

Maître peut parfois s’employer à propos de choses. Il signifie alors « le plus important ».

Le maître-cylindre ; le maître-mot

Les Rectifications de l’orthographe de 1990 admettent la suppression de l’accent circonflexe quand il porte sur un i ; on acceptera donc les graphies maitre, maitresse…

Le mètre : l’unité de mesure

On écrit mètre avec un e accent grave quand il s’agit de l’unité de mesure de longueur, ou de versification.

La pièce mesure trois mètres de large et quatre mètres de long. Sa superficie est de douze mètres carrés.

Un mètre ruban ; un mètre pliant ; le mètre étalon. Dans la poésie grecque, le mètre compte deux pieds.

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Page 257: Cours de français

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mâle, malle

Veillez à ne pas confondre le nom masculin mâle et le nom féminin malle.

Le nom masculin mâle

On écrit avec un accent circonflexe et un seul l le nom mâle qui désigne les êtres vivants de sexe masculin.

L’accouplement du mâle et de la femelle.

L’accent circonflexe est une trace de l’ancien s aujourd’hui tombé, mais que l’on retrouve dans masculin, de même famille étymologique (cf. forêt, forestier).

Le nom féminin malle

On écrit sans accent et avec ll le nom féminin qui désigne le coffre.

Ils avaient oublié une malle dans le déménagement.

Page 258: Cours de français

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martyr, martyre

Le martyr : la personne

Martyr sans e désigne la personne qui souffre.

Les premiers martyrs chrétiens ont été persécutés par les Romains.

Le reportage dénonçait avec véhémence la souffrance de ces enfants martyrs.

Martyr a une forme féminine (une martyre) que l’on emploie à propos d’une femme. On le trouve rarement.

Sainte Blandine, la martyre que les Romains avaient jetée aux lions.

Le martyre : la souffrance

On écrit martyre avec un e quand il s’agit non d’une personne, mais de la souffrance, de la peine endurée.

Le martyre de sainte Blandine est le sujet de nombreux tableaux.

Sa maladie fut un long martyre.

Page 259: Cours de français

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mite, mythe

Veillez à ne pas confondre le nom féminin mite et le nom masculin mythe.

La mite : l’insecte

On écrit tout simplement avec un i et sans h le nom de l’insecte qui se nourrit de laine.

Des boules de naphtaline contre les mites.

Le mythe : la légende

On écrit avec y et un h le nom désignant les légendes, les récits imaginaires…

Le mythe d’Icare, fils de Dédale. Tout cela n’a jamais existé : ce n’est qu’un mythe, une pure invention de son imagination.

Mythe est un nom qui vient du grec dont on transcrit généralement l’upsilon par y et le thêta par th.

Page 260: Cours de français

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moi, mois

Veillez à ne pas confondre le pronom moi et le nom masculin mois.

Le pronom moi

On écrit moi, sans s, le pronom de la 1re personne du singulier (cf. toi, soi).

C’est à moi de répondre. écris-moi ce que tu en penses.

On peut s’assurer que l’on a affaire au pronom quand on peut le remplacer par un pronom d’une autre personne.

C’est à toi de répondre.

Écris-nous ce que tu en penses.

Le nom mois

On écrit avec un s le nom qui désigne la division de l’année.

Janvier est le premier mois de l’année civile. Sabine est née au mois de juin.

On retrouve le s de mois dans mensuel.

Page 261: Cours de français

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on, ont

Veillez à ne pas confondre le pronom on et la forme ont du verbe avoir.

Le pronom on

On écrit sans t le pronom indéfini on. Il occupe toujours la place de sujet.

Si on vous en parle, faites-le moi savoir.

On peut s’assurer que l’on a affaire au pronom quand on peut le remplacer par un autre pronom.

Si elle vous en parle, faites-le moi savoir.

La forme verbale ont

On écrit ont avec un t quand il s’agit de la 3e personne du pluriel du verbe avoir au présent de l’indicatif.

Dans la famille, elles ont toutes le même air.

Ont sert notamment dans les formes du passé composé.

Je suis sûr qu’ils n’ont rien vu.

On peut s’assurer que l’on a affaire au verbe en changeant de temps ou de personne.

Dans la famille, elles avaient toutes le même air.

Je suis sûr qu’il n’a rien vu.

Page 262: Cours de français

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maire, mer, mère

Le maire : l’officier municipal

On écrit avec ai le nom masculin qui désigne le premier officier municipal.

Le maire est élu par le conseil municipal.

Nous espérons la participation du maire à l’inauguration.

On retrouve le a de maire dans majeur qui appartient à la même famille étymologique.

La mer : l’océan

On écrit sans e final le nom féminin qui désigne l’étendue d’eau.

La mer Méditerranée.

La mère : la femme

On écrit avec un e final le nom qui désigne au sens général la femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants.

Le collège exige une autorisation de la mère ou du père.

Par extension, mère a de nombreux sens qui recouvrent plus ou moins l’idée de filiation.

L’oisiveté est mère de tous les vices (proverbe).

Le siège social de la société mère est en province.

Page 263: Cours de français

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mai, mais, mes, mets

Ne pas confondez pas les noms mai et mets, la conjonction mais et le possessif mes.

Le nom mai

On écrit sans s final le nom du mois.

Les 31 jours du mois de mai. Nous avons eu cette année un mai ensoleillé.

Puisque c’est un nom, mai peut prendre la marque du pluriel. Mais son emploi reste rare au pluriel.

Le poète chante les mais fleuris de sa campagne.

Il existe également un nom féminin maie, peu courant, qui désigne un meuble dans lequel on pétrissait le pain.

Nous avons trouvé une belle maie chez le brocanteur.

La conjonction mais

On écrit avec un s final la conjonction qui marque l’opposition.

Je l’ai appelé, mais cela ne répondait pas chez lui.

Le déterminant mes

Mes est le déterminant possessif mon, ma au pluriel. Il se place avant le nom qu’il détermine.

Je vous ferai part de mes remarques.

On peut s’assurer qu’il s’agit du déterminant mes si on peut changer la personne ou le nombre.

Je vous ferai part de ma remarque, de ses remarques.

Le nom mets

On écrit mets le nom qui désigne le plat de nourriture.

Le pot-au-feu est un mets que l’on apprécie en hiver.

Page 264: Cours de français

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lacer, lasser

Lacer : attacher

On écrit lacer avec un c quand il signifie « lier avec un lacet ».

Lacer ses chaussures.

On retrouve le c dans lacet, mais également dans entrelacs, entrelacer et enlacer qui sont de la même famille étymologique.

Lasser : ennuyer

On écrit lasser avec ss quand il signifie « rendre las, fatiguer, ennuyer ».

Il persévère sans jamais se lasser.

Le s est celui que l’on retrouve dans hélas, lassitude…

Veillez de même à bien distinguer les contraires délacer, « dénouer » et délasser « faire cesser l’état de lassitude ».

Elle délaçait son corset avec rapidité et agilité.

Françoise aimait cette musique qui la délassait.

Page 265: Cours de français

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la, là

Veillez à ne pas confondre la, article ou pronom féminin, et l’adverbe là.

L’article et le pronom la

La s’écrit sans accent quand il s’agit de l’article féminin (il se place avant le nom qu’il détermine) ou du pronom féminin (il remplace un nom féminin).

Nous en reparlerons à la prochaine réunion. Je rédigerai ma lettre et la posterai avant demain.

L’adverbe là

� Là s’écrit avec un accent quand il s’agit de l’adverbe : il a une valeur de lieu ou de temps.

Nous nous sommes rencontrés là. Jusque-là nous n’avions jamais entendu parler de lui.

� Là sert également à former les démonstratifs composés : ce …-là et celui-là…

Ce jour-là, nous étions absents. Je te conseille cette option, ou mieux celle-là.

Le pronom cela, composé de ce et de là, n’a pas gardé l’accent grave.

Page 266: Cours de français

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gré, grès

Le gré : la bonne volonté

Gré, écrit sans s final, n’est aujourd’hui employé que dans quelques locutions :

au gré de quelqu’un, « selon son goût, son désir » bon gré mal gré « que cela plaise ou non ". contre son gré, « contre sa volonté »

de gré ou de force « par tous les moyens » de son (plein) gré, « avec son accord » savoir gré à quelqu’un « lui être reconnaissant »

Il devra de gré ou de force accepter ces conditions. Vous pouvez venir consulter notre catalogue à votre gré.

La préposition malgré est un composé de gré. Elle s’écrit donc également sans s.

Conjuguez bien le verbe savoir dans l’expression savoir gré de quelque chose à quelqu’un et non le verbe être.

Je vous saurais gré de me transmettre le dossier (et non je vous serais gré…).

Le grès : la terre

On écrit grès avec un s le nom qui désigne la matière rocheuse utilisée notamment en poterie.

Son carrelage est en grès émaillé.

On retrouve le s final dans les dérivés gréser, grésoir…

Page 267: Cours de français

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goûter, goutter

Goûter : savourer, essayer

On écrit avec un seul t et un accent circonflexe le verbe goûter qui signifie « savourer » ou « essayer ».

Goûtez la sauce et ajoutez du sel si besoin est. Enfin, elle goûtait les joies du concert.

L’accent circonflexe se retrouve dans le nom goût dont est dérivé goûter ainsi que dans goûteur.

Les Rectifications de l’orthographe de 1990 admettent la suppression de l’accent circonflexe quand il porte sur un u ; on acceptera donc les graphies : gouter, gout, gouteur.

On écrit de même goûter le nom qui désigne la collation que prennent les enfants à 4 heures et qui vient du verbe.

Une bonne tarte aux pommes vous attend pour le goûter.

Goutter : couler goutte à goutte

On écrit avec -tt- le verbe qui signifie « couler goutte à goutte ».

Il a réparé le robinet qui gouttait.

On veillera également à bien distinguer les dérivés dégoûter et dégoutter (plus rare), dégoûtant et dégouttant (plus rare).

Son comportement ignoble me dégoûte profondément.

Elle avait laissé son parapluie dégoutter à l’entrée.

Page 268: Cours de français

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golf, golfe

Le golf : le jeu

On écrit sans e final le nom qui désigne le jeu.

Il se détend en jouant au golf le week-end.

Le golfe : l’anse

On écrit avec un e final le nom qui désigne l’anse, l’avancée de la mer dans les terres.

Le delta du Rhône se jette dans le golfe du Lion.

Golfe est un emprunt à l’italien golfo. Tout comme de nombreux autres termes italiens, la francisation du mot a transformé le o final en e (capriccio/caprice ; soldo/solde…).

Page 269: Cours de français

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glaciaire, glacière

Veillez à ne pas confondre l’adjectif glaciaire et le nom féminin glacière, termes appartenant tous les deux à la famille de glace.

L’adjectif glaciaire

L’adjectif s’écrit avec la finale -aire qui est un suffixe servant à former des adjectifs (humanitaire, bancaire…).

C’est une montagne de formation glaciaire.

Le nom féminin glacière

Le nom féminin s’écrit avec la finale -ière, qui est la forme féminine du suffixe -ier servant à former des substantifs (banquier…).

Tout le pique-nique est prêt dans la glacière.

Page 270: Cours de français

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gène, gêne

Veillez à ne pas confondre le nom masculin gène et le nom féminin gêne.

Le gène : nom masculin

On écrit le nom masculin gène, terme de biologie, avec un accent grave.

Les maladies héréditaires sont transmises par les gènes.

Gène est de la même famille que l’élément -gène qui signifie « qui donne naissance à, qui provoque » que l’on trouve dans électrogène, fumigène…

L’accent grave se transforme en accent aigu dans le dérivé génétique.

La gêne : nom féminin

On écrit gêne, avec un accent circonflexe, le nom féminin qui signifie « malaise, embarras ».

Il éprouvait de la gêne à lui poser ces questions.

C’est un être sans gêne qui vous dérange sans cesse.

L’accent circonflexe est maintenu dans les dérivés : gêner, gênant, gêneur.

Page 271: Cours de français

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for, fort

Le for intérieur

For sans aucune consonne finale muette ne s’emploie que dans l’expression : en (ou dans) mon (ton, etc.) for intérieur qui signifie « au fond de moi-même ».

Il savait dans son for intérieur qu’il fallait renoncer.

Un fort : un château, une personne forte

Dans les autres cas, le nom fort s’écrit avec un t final (qui se fait entendre dans le nom féminin forteresse et dans le féminin de l’adjectif : forte).

Le fort domine la plaine.

Les forts en mathématiques travailleront en petits groupes.

Page 272: Cours de français

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fond, fonds

Le fond : l’arrière

On écrit fond sans s quand il s’agit du synonyme de profondeur, arrière, bas, arrière-plan ou de base, contenu, matière…

Il s’était calé au fond du fauteuil. Le fond et la forme d’un rapport.

Le fonds : le bien

On met un s à fonds quand il s’agit du nom synonyme de bien, propriété, stock, liquidité…

Il possède un important fonds de livres anciens.

Fonds s’emploie au figuré pour parler des ressources d’une personne.

Il est bourru en apparence, mais il a un très bon fonds.

Fonds, employé seul, est moins courant que fond, mais il entre dans des expressions qui, elles, sont courantes.

à fonds perdu le fonds commun de placement le fonds monétaire international (FMI) un appel de fonds

un bailleur de fonds un fonds de commerce un fonds de garantie

Il existe un troisième homophone fonts qui ne s’emploie que dans l’expression les fonts baptismaux qui désigne le bassin du baptême. On retrouve le t dans fontaine qui est de la même famille.

Page 273: Cours de français

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foi, foie, fois

La foi : la croyance

La foi, sans s ni e, c’est le fait de croire, d’avoir confiance.

Les chrétiens expriment leur foi en Dieu.

Foi entre dans plusieurs expressions, qui souvent sont construites sans article, ce qui rend le nom féminin plus difficilement reconnaissable.

avoir foi en avoir la foi faire acte de bonne foi, de mauvaise foi n’avoir ni foi ni loi profession de foi sans foi ni loi

Postez votre réponse avant le 31 mai, le cachet de la poste faisant foi.

Foi est un nom féminin. Pourtant on l’écrit sans e final.

Le foie : l’organe

Le foie, avec e final, c’est l’organe des êtres vivants qui est situé dans l’abdomen.

Il a trop mangé et maintenant, il a mal au foie.

Une terrine de foies de volaille au porto.

Foie est un nom masculin. Pourtant on l’écrit avec un e final, marque du féminin.

Une fois : une occasion

Fois, avec un s final, signifie selon les contextes « occasion, cas, coup, reprise… ».

La prochaine fois, pensez à le prévenir. Trois fois quatre égalent douze.

Fois s’écrit toujours avec un s, même au singulier.

Des fois est fréquent dans l’usage courant. Mais la langue écrite soignée ne l’a pas encore accepté et lui préfère des équivalents tels que parfois, quelquefois.

Page 274: Cours de français

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flan, flanc

Le flan : la crème

On écrit flan sans consonne finale muette quand il s’agit du nom de l’entremets.

Je prendrai un flan aux pruneaux pour le dessert.

Le flanc : le côté

On écrit flanc avec un c final muet le nom qui signifie « partie latérale, côté ».

Le cheval s’est couché sur le flanc. Nous apercevions le village sur le flanc de la colline.

Flanc entre dans plusieurs expressions :

à flanc de être, mettre sur le flanc prêter le flanc à tirer au flanc (familier).

On retrouve le c final sous la forme qu dans les dérivés efflanqué et flanquer dont le sens premier est « garnir sur les flancs ».

Page 275: Cours de français

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faim, fin

La faim : besoin de se nourrir

On écrit le nom féminin avec -aim quand il désigne la sensation que l’on éprouve lorsqu’on a besoin de se nourrir.

La faim l’empêchait de se concentrer sur son travail.

Faim entre dans plusieurs expressions : avoir faim donner faim manger à sa faim. mourir de faim rester sur sa faim, au sens figuré : « rester insatisfait » une faim de loup

Il trouve le dossier incomplet et dit être resté sur sa faim.

On retrouve le a et le m du groupe aim dans affamé, famine…

La fin : le terme

On écrit le nom féminin avec -in quand il signifie « terme, bout, limite » ou « objectif, but ».

Les critiques n’ont pas apprécié la fin du film.

Fin entre dans de nombreuses expressions :

à cette fin en fin de compte fin de série mettre fin à n’avoir ni fin ni cesse (littéraire) prendre fin sans fin toucher à sa fin une fin de non-recevoir (terme juridique) une fin en soi

On retrouve le i du groupe in dans les dérivés finir, final…

Page 276: Cours de français

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exaucer, exhausser

Exaucer : accomplir

On écrit le verbe sans un h et avec c quand il signifie « accomplir, satisfaire ». C’est un verbe du registre soutenu ou du vocabulaire religieux.

Enfin son père avait exaucé sa prière. Seigneur, exauce-nous.

Exhausser : élever

On écrit le verbe avec un h et ss quand il signifie « élever », aussi bien au sens concret qu’au sens abstrait. C’est un verbe assez rare.

La lecture et la réflexion exhaussent les esprits.

Pour s’assurer que l’on doit écrire exhausser avec h et ss, on doit vérifier qu’il y a bien une idée de hauteur dans le sens du verbe.

Page 277: Cours de français

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entrain, en train

Veillez à ne pas confondre le nom entrain et la locution en train.

Le nom entrain

On écrit en un seul mot le nom masculin entrain qui signifie « bonne humeur, vivacité ».

Je l’ai toujours vu travailler avec entrain. Une soirée pleine d’entrain. Ne pas manquer d’entrain.

Contrairement aux noms en général, entrain est souvent employé sans article, sans déterminant. Mais dans ce cas, il est précédé d’une préposition le plus souvent de (d’), avec ou sans.

La locution en train

On écrit en deux mots la locution en train que l’on rencontre notamment dans les expressions être en train de, mettre en train.

Ne le dérangez pas, il est en train de téléphoner. Nous mettons le projet en train, mais nous vous laissons le soin de le poursuivre.

On rencontre aussi l’expression littéraire être en train qui signifie « être en bonne santé physique et/ou morale ».

Il n’est pas très en train en ce moment : il doit avoir des soucis.

Contrairement au nom, la locution en train ne se trouve pas après une préposition.

Page 278: Cours de français

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empreint, emprunt

-�����.�$���� ������"�������/��)����"������������������������ �

L’adjectif empreint ��%������/� ��������������������������������������������������������������� ������ �� ���%*�

�����������������������)���������������� �%��������������� ��������������"���0����1�%����2*�

Un texte empreint d’humour.

On retrouve également ei dans le nom empreinte, plus courant que le verbe.

Le nom emprunt 3��������������/%�������������� �4���/�� �������� ����������/��)����"���'������*�

Vous pouvez rembourser votre emprunt par anticipation.

L’adjectif dérivé de emprunt est emprunté.

��

Page 279: Cours de français

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du, dû

Veillez à ne pas confondre l’article du et le participe passé dû.

Du : de + le

Du sans accent est la forme contractée de de + le.

Pour la plupart des gâteaux, il faut du sucre et de la farine. La secrétaire du directeur s’est absentée.

Le participe passé dû

On écrit dû, participe passé masculin singulier de devoir, avec un accent circonflexe pour le distinguer de la forme contractée du.

La société a dû recruter un nouvel ingénieur.

Au féminin et au pluriel, la confusion possible disparaît. On écrit alors sans accent les formes due, dus et dues.

Somme due : 3 000 F.

On écrit également avec un circonflexe le nom masculin un dû.

Page 280: Cours de français

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différend, différent

Veillez à ne pas confondre le nom différend et l’adjectif différent.

Le nom différend

On écrit le nom un différend avec un d. Il signifie « conflit, désaccord… ».

Un malentendu est à l’origine du différend qui les oppose.

Ce d a été imposé au XVIIIe siècle pour distinguer l’adjectif du nom qui s’écrivaient de la même façon puisqu’il s’agissait d’un même mot (cf. un précédent et la page précédente). Malgré la protestation de plusieurs grammairiens et lexicographes, cette distinction orthographique a été maintenue.

L’adjectif différent

On écrit avec un t l’adjectif qui est le contraire de semblable.

Nous étudierons les différents aspects de la question.

Ne pas confondre non plus l’adjectif différent, qui s’accorde en genre et en nombre comme les autres adjectifs, avec différant, participe présent du verbe différer, et qui est invariable.

Les cas différant selon les personnes, nous envisagerons plusieurs possibilités.

Page 281: Cours de français

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décrépi, décrépit

Un mur décrépi

Décrépi est l’adjectif formé sur le participe passé du verbe décrépir, « retirer le crépi de » : il s’écrit sans consonne finale.

Recrépir une façade décrépie.

Tous les verbes du 2e groupe, auquel appartient décrépir, ont un participe passé qui se termine par -i : fini, franchi…

Un vieillard décrépit

On écrit avec un t final l’adjectif décrépit qui signifie « vieux, usé, dégradé » en parlant d’un être vivant ou d’une construction. Le t se fait entendre au féminin.

« Un lion décrépit, goutteux, n’en pouvant plus » (Jean de La Fontaine).

On est décrépit quand on se trouve dans un état de décrépitude.

Un mur, une façade, une maison… peuvent être à la fois décrépis (sans crépi) et décrépits (dégradés).

Page 282: Cours de français

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davantage, d’avantage

Veillez à ne pas confondre l’adverbe davantage et le groupe d’avantage.

L’adverbe davantage

On écrit en un seul mot l’adverbe davantage qui signifie « plus ».

Nous souhaitons fidéliser davantage notre clientèle. Ils feront davantage de bénéfices s’ils réduisent leurs coûts de production.

Davantage est un adverbe : il est donc invariable et ne prend jamais de s.

Le groupe d’avantage

D’avantage est constitué du nom avantage qui suit la préposition ou l’article de élidé.

L’obtention d’avantages en nature se fera sous certaines conditions.

On peut s’assurer que l’on a bien affaire à d’avantage en deux mots, si on peut le remplacer par de gain(s), de profit(s), d’intérêt(s) ou autres synonymes.

L’obtention de gains en nature se fera sous certaines conditions.

Page 283: Cours de français

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date, datte

La date : le jour

On écrit avec un seul t le nom qui désigne l’indication du jour.

Ce logiciel prévoit l’insertion automatique de la date.

Les dérivés et composés s’écrivent eux aussi avec un seul t : dater, postdater, dateur, horodateur…

La datte : le fruit

On écrit avec -tt- le nom qui désigne le fruit.

Les enfants ont préparé des dattes fourrées pour Noël.

Page 284: Cours de français

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danse, dense

Veillez à ne pas confondre le nom danse et l’adjectif dense.

Le nom danse

Le nom féminin s’écrit avec un a.

Elle est inscrite au conservatoire de danse. Les danses de la Renaissance.

L’adjectif dense

L’adjectif, qui signifie « épais, compact, lourd » s’écrit avec un e.

La population en zone rurale est moins dense.

On retrouve le groupe en dans des mots de la même famille : condenser, condensation.

Page 285: Cours de français

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cygne, signe

Le cygne : l’oiseau

On écrit avec cy- le nom de l’oiseau palmipède.

Les cygnes sur l’étang du parc.

Le chant du cygne.

Le signe : la marque

On écrit avec si- le nom qui désigne d’une façon générale une marque, au sens concret ou abstrait.

Les signes de ponctuation. Faites-nous signe à votre retour.

Page 286: Cours de français

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cour, cours, court

La cour : l’espace, l’assemblée

On écrit le nom féminin sans aucune consonne finale muette.

La cour de récréation ; une cour de ferme, de château.

Côté cour et côté jardin au théâtre. La cour des comptes ; la cour d’assises.

Le cours

Le nom masculin prend un s muet final. Cours a de nombreux sens plus ou moins liés à des notions d’écoulement, de course.

Un cours d’eau ; le cours du Soleil. Le cours d’une monnaie ; cours légal ; ne plus avoir cours ; les cours de la Bourse ; les cours du change. Un cours de français, de chant ; cours du soir ; chargé de cours ; le cours préparatoire, le cours moyen.

Donner libre cours à son imagination. Une affaire qui suit son cours.

Au cours de ; en cours de. Capitaine au long cours.

Le court de tennis

Le nom masculin s’écrit avec un t final quand il désigne le terrain de tennis.

Le court central de Roland-Garros.

On écrit également avec t l’adjectif court, courte, contraire de long.

Page 287: Cours de français

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compte, conte

Le compte : les chiffres

On écrit avec mp le nom en rapport avec les chiffres.

Les comptes de l’entreprise sont très bons.

Votre compte présente un découvert.

Compte entre dans de nombreuses expressions.

à bon compte à ce compte-là compte tenu de demander, rendre des comptes

en fin de compte en ligne de compte

être du loin du compte la cour des comptes laisser pour compte se rendre de compte de tenir compte de tout compte fait un compte à rebours un compte courant un compte joint un compte rendu un règlement de comptes

Le nom compte rendu vient de l’expression rendre compte. On l’écrit en deux mots, sans trait d’union.

Nous joignons au dossier les différents comptes rendus des réunions.

Le comte : le noble

On écrit avec mt le nom qui désigne le titre de noblesse.

Le comte de Monte-Cristo, roman d’Alexandre Dumas.

On retrouve mt dans le nom de la région Franche-Comté.

Le conte : le récit

On écrit avec nt le nom qui désigne le récit, l’histoire.

Les contes et légendes des pays du monde.

On distinguera également les dérivés : � ����������compter, « calculer » et conter, « raconter » ; � ���������compteur, « appareil servant à compter » et conteur « personne qui écrit ou dit des contes ».

Page 288: Cours de français

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coi, quoi

Veillez à ne pas confondre l’adjectif coi et le pronom quoi.

L’adjectif coi

On écrit avec c l’adjectif coi qui ne s’emploie plus que dans les expressions demeurer, se tenir coi, « ne rien dire » et en rester coi, « en rester stupéfait, abasourdi ». Ces locutions appartiennent au registre littéraire.

À l’annonce de la nouvelle, nous en restâmes cois.

Bien que le féminin soit coite, le masculin s’écrit sans t.

Le pronom quoi

On écrit avec qu le pronom qu’il soit relatif ou interrogatif.

À quoi tient sa réussite ?

Ce n’est pas ce à quoi nous nous attendions.

Page 289: Cours de français

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clair, clerc

Veillez à ne pas confondre l’adjectif clair et le nom clerc.

L’adjectif clair

L’adjectif s’écrit avec ai. On le trouve également employé comme nom masculin.

Ses explications étaient très claires. Temps clair aujourd’hui sur toute la France. Elle passe le plus clair de son temps à jouer du violon.

Nous tirerons cette affaire au clair.

Le nom masculin clerc

Le nom s’écrit avec e. Le clerc est un ecclésiastique ou un employé de notaire.

C’est le clerc qui a préparé le dossier de la vente.

Le e de clerc se retrouve dans clergé qui est de la même famille.

Page 290: Cours de français

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chœur, cœur

Un chœur : un ensemble de chanteurs

On écrit chœur avec ch quand on a affaire à l’ensemble constitué par des choristes ou à la partie centrale de l’église.

Le chœur interprétera un cantique de Jean Sébastien Bach. Un chef de chœur ; un enfant de chœur.

On retrouve ch dans chorale qui est de la même famille. Ce groupe de lettres a été maintenu dans de nombreux mots d’origine grecque.

Le cœur : l’organe

On écrit cœur sans h quand il s’agit de l’organe de l’appareil circulatoire, du centre de quelque chose ou du siège des sentiments.

Il a le cœur fragile.

Là est le cœur du problème

Il vous dira tout ce qu’il a sur le cœur.

Cœur entre dans un grand nombre d’expressions. Les plus courantes sont : à cœur ouvert du cœur à l’ouvrage à cœur joie la bouche en cœur (familier) avoir à cœur de faire quelque chose

le cri du cœur

avoir le cœur gros par cœur avoir mal au cœur prendre quelque chose à cœur bourreau des cœurs tenir à cœur de bon cœur un cœur en or de tout cœur

Page 291: Cours de français

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chair, chaire, cher, chère

Veillez à ne pas confondre les noms féminins chair, chaire et chère et l’adjectif cher.

La chair de l’homme, la chair d’un fruit

Le nom féminin qui s’écrit avec ai et sans e final désigne une substance molle.

Des poires à la chair très juteuse.

Chair entre dans plusieurs expressions figées : avoir la chair de poule être bien en chair : « être rondelet »

chair à saucisse les plaisirs de la chair

en chair et en os

Chair est le seul nom féminin avec une finale en -air sans e.

Le a de chair se retrouve dans charcutier.

La chaire d’une église, la chaire d’une université

Le nom féminin chaire, écrit avec ai et e final, a plusieurs sens : « siège, dignité ecclésiastique », « tribune réservée au prédicateur » ou « poste de l’université ».

L’église du village avec sa chaire en bois sculpté. Ce grand professeur est titulaire de la chaire de droit.

Au XVe siècle, le mot chaire s’est altéré dans certaines régions de France et a donné naissance au mot chaise. Pensez qu’une seule lettre distingue ces deux noms.

L’adjectif cher

L’adjectif s’écrit avec un e. Au féminin, il prend un accent et un e final. Il signifie « qui est aimé » ou « qui est coûteux ».

C’est une amie très chère.

Ces investissements ne m’ont pas coûté très cher.

La chère : la nourriture

Le nom féminin écrit avec è ne se rencontre plus guère que dans l’expression littéraire faire bonne chère qui signifie « bien manger ».

Un très bon restaurant où vous ferez bonne chère.

Page 292: Cours de français

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chaîne, chêne

Veillez à ne pas confondre le nom féminin chaîne et le nom masculin chêne.

Une chaîne : nom féminin

Le nom féminin s’écrit avec aî et désigne au sens large un ensemble de maillons reliés entre eux. Chaîne s’emploie au sens propre et au sens figuré.

Une chaîne en or ; la chaîne du puits ; la chaîne d’une bicyclette. Une chaîne de montagnes ; les chaînes de télévision ; une chaîne d’hôtels.

Une chaîne de solidarité ; une chaîne alimentaire. Une réaction en chaîne.

D’un point de vue étymologique, chaîne est à rapprocher de cadenas dans lequel on retrouve le a.

Les Rectifications de l’orthographe de 1990 admettent la suppression de l’accent circonflexe quand il porte sur un i ; on acceptera donc la graphie : chaine.

Un chêne : nom masculin

Le nom masculin s’écrit avec ê et désigne l’arbre qui pousse dans l’hémisphère Nord et le bois qu’on en tire.

Une grande forêt de chênes. Meuble en chêne massif.

Page 293: Cours de français

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cet, cette

Veillez à ne pas confondre ces deux formes du déterminant démonstratif ce.

Le masculin cet

Cet est la forme masculine de ce, que l’on emploie lorsqu’il est placé devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet.

Il a commis involontairement cet acte. J’ai déjà rencontré cet homme quelque part.

Le féminin cette

Cette est la forme féminine de ce, que l’on emploie avec tous les noms féminins.

Cette action est menée dans le cadre d’une restructuration.

Certains noms de personnes sont féminins ou masculins selon le sexe de la personne qu’ils désignent : on écrira donc cet ou cette selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme.

Cet élève sera récompensé. (l’élève est un garçon).

Cette élève sera récompensée. (l’élève est un fille).

Page 294: Cours de français

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Le verbe

� Le verbe est un mot variable en

nombre il sert ils servent

personne je sers il sert

mode je sers je servirais

temps je sers je servais

voix il sert il est servi

L’ensemble des formes que peut prendre le verbe est ce qu’on appelle la conjugaison.

� Le verbe est le noyau de la proposition autour duquel s’articulent les autres membres de la proposition (sujet, complément d’objet, complément circonstanciel). Ces membres s’organisent différemment selon la construction du verbe.

Le projet de notre association étudie les besoins des citoyens. (Le projet de notre association est le sujet du verbe étudie ; les besoins des citoyens est le complément d’objet direct du verbe étudie).

Dans certains cas, le verbe varie en genre (sorti/sortie) : c’est l’ accord du participe passé.

Le stagiaire est revenu. La secrétaire est revenue.

Le verbe exprime une action (courir) ou un état (devenir) tout en situant cette action ou cet état par rapport à un instant donné (le temps). Le nom peut également exprimer une action (la course), mais contrairement au verbe, le nom ne permet pas de situer l’action dans le temps.

Depuis peu, on a également introduit la notion d’aspect qui rend compte de la façon dont l’action exprimée par le verbe est envisagée dans sa durée, son développement, son achèvement…

Il est en train de travailler. (action envisagée dans sa durée : aspect duratif).

Il se met à travailler. (action envisagée selon son point de départ : aspect inchoatif).

Page 295: Cours de français

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Accord de l’adjectif

L’adjectif se rapporte à un seul nom

L’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte, qu’il soit adjectif épithète ou adjectif attribut. Cet accord marque la cohésion du groupe.

La chemise verte contient les factures. (l’adjectif épithète verte est au féminin singulier comme le nom chemise). La chemise qui contient les factures est verte. (l’adjectif attribut verte est au féminin singulier comme le nom sujet chemise). Cette situation n’a rien d’habituel. (l’adjectif épithète habituel est au masculin singulier comme le pronom rien auquel il se rapporte). Ils restent prudents. (l’adjectif attribut prudents est au masculin pluriel comme le pronom sujet ils).

L’attribut du complément d’objet direct (COD) s’accorde avec le nom ou pronom objet direct.

Je trouve ces délais trop contraignants. (l’adjectif attribut contraignants est au masculin pluriel comme le nom COD délais).

Les participes passés employés comme adjectifs et les formes en -ant issues des participes présents suivent les mêmes règles d’accord.

La chemise rangée dans le tiroir gauche contient les factures. (rangé est l’adjectif issu du participe passé du verbe ranger).

Cochez d’une croix la case correspondante. (correspondant est l’adjectif issu du participe présent du verbe correspondre).

Un adjectif peut parfois se rapporter non pas à un nom, mais à un verbe ou à un autre adjectif. Il a alors la même valeur qu’un adverbe et il suit des règles d’accord spécifiques.

Cette option vous reviendra bien moins cher. (l’adjectif cher se rapporte au verbe reviendra ; il reste au masculin singulier).

L’attribut du sujet s’accorde même s’il précède le sujet. C’est souvent le cas de rare pour lequel on ne doit pas oublier de faire les accords.

Rares sont ceux qui y sont parvenus sans erreur.

L’attribut du COD employé avec la restriction ne... que reste invariable s’il précède le COD.

Je ne trouve de contraignant à cette solution que les délais.

En fait, le véritable COD est sous-entendu : je ne trouve rien de contraignant à cette solution que les délais.

Certains noms servant à exprimer une couleur ont la valeur d’un adjectif. Mais il n’y a pas toujours accord.

Les vestes marron.

Page 296: Cours de français

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L’adjectif employé avec plusieurs noms coordonnés

L’adjectif qui se rapporte à plusieurs noms coordonnés par une conjonction telle que et, ou se met au pluriel. Il est au masculin si l’un au moins des termes est au masculin.

Mon grand-père et ma grand-mère maternels. (grand-père est masculin, donc maternels est au masculin).

Sa tante et sa grand-mère maternelles. (les deux noms sont féminins donc maternelles est au féminin).

Il est possible, afin de ne pas répéter un nom au singulier, de l’exprimer une seule fois, mais au pluriel. Dans ce cas, les adjectifs, qui se seraient employés avec chacun des noms au singulier restent au singulier.

Mes grands-mères maternelle et paternelle (=ma grand-mère maternelle et ma grand-mère paternelle).

Page 297: Cours de français

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Accord de l’adjectif à valeur adverbiale

Certains adjectifs peuvent se rapporter non pas à un nom, mais à un verbe ou à un autre adjectif. Ils ont alors la même valeur qu’un adverbe et suivent des règles d’accord particulières.

L’adjectif employé avec un verbe

Lorsque l’adjectif se rapporte au verbe, il ne reçoit aucune marque de genre ni de nombre.

Les intervenants ne parlaient pas assez fort. Les différentes locations de la société lui coûtent cher.

On peut avoir parfois le choix entre l’accord ou non selon que l’on considère que l’adjectif porte sur le nom (accord) ou sur le verbe (pas d’accord).

Catherine se tient droite. (droite est adjectif, attribut du sujet Catherine).

Catherine se tient droit. (droit se rapporte au verbe se tient : se tenir droit).

L’adjectif employé avec un autre adjectif

L’emploi de l’adjectif avec un autre adjectif est réservé à quelques expressions. Dans ce cas, l’adjectif prend les mêmes marques de genre et de nombre que celui auquel il se rapporte.

Des fleurs fraîches écloses.

La porte grande ouverte.

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Accord de l’adjectif de couleur

Les adjectifs simples

Les adjectifs de couleur tels que blanc, noir, vert, jaune, bleu, etc. s’accordent en genre et en nombre avec le nom auquel ils se rapportent.

La secrétaire a commandé des stylos rouges et des stylos verts.

L’adjectif châtain prend un s au pluriel, mais sa forme au féminin est plus hésitante : on trouve châtain ou châtaine.

Elle est châtain (ou châtaine).

Les noms de couleur

Certains noms désignent des minéraux, des végétaux, etc. Ces noms restent invariables lorsqu’ils sont employés avec une valeur d’adjectif pour exprimer une couleur.

Elle portait des collants marine.

Les chemises champagne contiennent les factures et les chemises cerise les avis d’échéance.

Marron et orange sont dans ce cas : ils ne s’accordent jamais lorsqu’ils servent à exprimer la couleur.

Des lacets marron, des sous-chemises marron. Il avait choisi des bordures orange pour son graphique.

L’invariabilité en genre, plus évidente (on ne dit pas°maronne), doit rappeler l’invariabilité en nombre.

Les noms rose, écarlate et vermeil sont des noms qui ont acquis le statut d’adjectif : ils s’accordent en genre et en nombre.

Vous ne remplirez que les imprimés roses.

Les tissus écarlates étaient très prisés au XVIIIe siècle.

Les adjectifs et les noms composés

Lorsqu’une couleur est exprimée par deux termes ou plus, ces termes restent invariables, qu’il s’agisse de noms ou d’adjectifs.

Des motifs rouge foncé apparaissent sur le dessin. Les mots en caractères bleu-vert sont définis dans le lexique.

Page 299: Cours de français

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Accord de l’attribut

Le fait que l’attribut soit en liaison avec un nom ou un pronom implique des règles d’accord. Celles-ci varient selon la nature de l’attribut.

L’adjectif attribut

L’adjectif attribut s’accorde toujours en genre et en nombre avec le terme auquel il se rapporte.

Elle est très heureuse en Bretagne. Ils sont très heureux en Bretagne.

Quand l’adjectif se rapporte à plusieurs noms ou pronoms, il peut suivre des règles d’accord particulières.

Le directeur et la secrétaire sont satisfaits de la réunion.

Le nom attribut

Lorsque l’attribut est un nom , il s’agit plus d’une concordance de genre et de nombre que d’un véritable accord.

� On respecte la concordance du genre lorsqu’il s’agit de noms animés variables en genre.

Elle est couturière. (le nom couturière est du féminin comme le sujet elle). Elle est agent immobilier (le nom agent n’a pas de féminin).

La question du chômage est un problème de notre société. (question et problème sont deux noms inanimés : il n’y a pas de concordance entre les genres).

� On respecte la concordance du nombre celle du nombre lorsque le sens s’y prête.

La France et l’Allemagne sont des États européens.

Les Yvelines sont un département de la Région parisienne.

Le pronom attribut

Lorsque l’attribut est un pronom , il y a accord en genre et en nombre si le pronom est variable.

Quels sont leurs projets pour cet été ? (le pronom attribut quels est au masculin pluriel comme le nom projets auquel il se rapporte). Quelles sont leurs intentions ? (le pronom attribut quelles est au féminin pluriel comme le nom intentions auquel il se rapporte).

Vous serez quatre à la prochaine séance. (le pronom attribut quatre est invariable)

Lorsque l’attribut est le pronom personnel le représentant un autre terme, il n’y a pas d’accord.

Elle est très motivée et elle le restera si nous savons l’intéresser (le, qui représente motivée, est au masculin singulier bien qu’il se rapporte à un pronom féminin).

Page 300: Cours de français

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L’adverbe attribut

Lorsque l’attribut est un adverbe , il n’y a pas d’accord puisque l’adverbe est invariable.

Ils sont ensemble depuis plusieurs années.

Les vacances sont déjà loin.

Page 301: Cours de français

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Accord du participe passé avec avoir

Le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire avoir ne se s’accorde jamais avec le sujet : il est invariable si aucun complément d’objet direct (COD) ne le précède.

Les enfants ont joué toute l’après-midi. Ils auraient réussi s’ils avaient suivi nos conseils.

Le participe s’accorde en genre et en nombre avec le COD qui le précède.

Ils ont suivi les conseils qu’elle leur avait donnés.

Le COD précède le participe passé si :

c’est un pronom relatif J’ai fait quelques propositions que la direction a acceptées. (le pronom relatif COD que précède le participe acceptées).

c’est un pronom personnel J’ai fait quelques propositions et la direction les a acceptées. (le pronom personnel les précède le participe acceptées).

la question ou l’exclamation portent sur le COD

Quelles propositions la direction a-t-elle acceptées ? Je ne sais pas quelles propositions la direction a acceptées.

Que d’espoirs nous avions nourris !

Le pronom relatif que n’a pas de forme particulière selon son genre ou son nombre. Il transmet cependant les marques de genre et de nombre de son antécédent au participe passé qui s’accorde avec lui.

L’homme que j’ai vu (que porte les marques de masculin singulier de son antécédent homme. Le participe passé vu est donc au masculin singulier).

La femme que j’ai vue (que porte les marques de féminin singulier de son antécédent femme. Le participe passé vue est donc au féminin singulier).

Il faut connaître le genre des pronoms personnels pour faire correctement les accords.

Il l’a reconduit à la porte. Il nous a reconduits à la porte. (l’, nous représentent des êtres de sexe masculin.)

Il l’a reconduite à la porte. Il nous a reconduites à la porte. (l’, nous représentent des êtres de sexe féminin.)

Le participe passé des verbes tels que peser, coûter, mesurer, valoir, etc. ne s’accorde jamais avec le complément circonstanciel qui exprime la mesure (le complément répond à la question combien ?).

Le piano ne vaut plus les 15 000 F qu’il a coûté autrefois (combien a-t-il coûté ? qu’ est complément circonstanciel, le participe reste donc au masculin singulier).

Mais il s’accorde avec son COD (le COD répond à la question que ? Qu’est-ce que ?).

La récompense que nous a value ce travail. (que nous a valu ce travail ? que est COD de value qui se met donc au féminin singulier).

Quand le COD est le pronom en, le participe est toujours au masculin singulier, quels que soient le nombre et le genre du nom que représente en.

Page 302: Cours de français

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Des ennuis, nous n’en avons jamais eu.

Quand l’ représente une proposition, le participe reste au masculin singulier. Ne pas confondre avec l’ qui représente un nom.

Cette solution est meilleure que nous l’avions imaginé. (l’ représente la proposition cette solution est meilleure ; donc imaginé qui s’accorde avec l’ reste au masculin singulier.)

Cette solution est meilleure. C’est lui qui l’a imaginée. (l’ représente le nom solution ; donc imaginée, qui s’accorde avec l’, est au féminin singulier.)

Le participe passé des verbes impersonnels est toujours invariable.

Encore quelques personnes hésitantes qu’il aurait suffi de rassurer !

Voir aussi Accord du participe passé suivi d’un infinitif.

Page 303: Cours de français

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Accord du participe passé conjugué avec être

Le participe passé d’un verbe conjugué avec l’auxiliaire être s’accorde en genre et en nombre avec son sujet.

Les invités sont partis dans l’après-midi. (le participe passé partis se met au masculin pluriel comme le sujet les invités).

Les poires seront vendues à prix coûtant.

Quand le sujet est un pronom personnel de la 1re ou 2e personne, il faut définir son genre pour accorder correctement le participe.

Nous sommes arrivés en retard. (nous représente des êtres de sexe masculin.) Nous sommes arrivées en retard. (nous représente des êtres de sexe féminin.)

Bien que les verbes pronominaux se conjuguent avec être, ils suivent une autre règle pour l’accord de leur participe passé. Voir Accord du participe passé des verbes pronominaux.

Page 304: Cours de français

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Accord du participe passé des verbes pronominaux

Bien qu’ils soient conjugués avec l’auxiliaire être, les verbes pronominaux n’accordent pas systématiquement leur participe passé avec leur sujet. Ils suivent différentes règles selon la fonction du pronom réfléchi.

Le pronom n’a pas de fonction

Si le pronom n’a pas de fonction propre, l’accord se fait avec le sujet. C’est le cas pour les verbes qui n’existent qu’à la forme pronominale (appelés verbes essentiellement pronominaux ) et pour les pronominaux passifs.

Ils se sont souvenus de cette histoire. (se souvenir s’emploie toujours avec un pronom réfléchi.) Les mots se sont écrits sans accent jusqu’au XVIe siècle. (= ont été écrits.)

Le pronom a une fonction

Le pronom des verbes pronominaux réfléchis (il se lave) et réciproques (ils se téléphonent) a une fonction qu’il faut analyser pour faire les bons accords. En effet, pour ces verbes, l’accord se fait comme si le verbe était conjugué avec l’auxiliaire avoir (voir accord du participe passé avec avoir).

Il convient donc de savoir si le pronom réfléchi est COD ou non pour savoir si le participe s’accorde avec ce pronom ou non.

EXEMPLES ANALYSES ET EXPLICATIONS

Ils se sont lavés. « les enfants ont lavé eux » se est COD de lavé et il est placé avant le participe : lavés est au masculin pluriel comme se (mis pour ils).

Elles se sont donné trois jours pour réfléchir.

« elles ont donné trois jours à elles » se n’est pas COD ; trois jours est COD, mais il est placé après le participe : donné ne s’accorde pas.

Voici la maison qu’ils se sont construite.

« la maison qu’ils ont construite à eux » se n’est pas COD ; qu’ est le COD du verbe et il est placé avant le participe : construite est au féminin singulier comme qu’ mis pour la maison.

Différentes monarchies se sont succédé.

« les monarchies ont succédé à elles-mêmes » se n’est pas COD ; il n’y a aucun COD : succédé ne s’accorde pas.

Page 305: Cours de français

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Accord du participe passé sans auxiliaire

Le participe passé à valeur d’adjectif

Le participe passé employé sans auxiliaire équivaut à un adjectif : il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

Nous n’étudierons que les lettres reçues avant le 30 avril. (le participe passé reçues est du féminin pluriel comme le nom lettres auquel il se rapporte).

La chemise rangée dans le tiroir gauche contient les factures. Je, soussignée Gilberte Dupin, atteste que... (le participe passé soussignée est du féminin singulier comme le pronom je, qui désigne Gilberte Dupin).

Le participe passé à valeur de préposition

Certains participes passés s’emploient devant un nom et servent en quelque sorte à l’introduire : ils ont alors la valeur d’une préposition et sont invariables.

Vu les circonstances, nous acceptons de reporter nos délais. Leurs filles sont toutes mariées, excepté Françoise. Approuvé la suppression de trois lignes.

C’est le cas de : approuvé attendu certifié ci-annexé ci-inclus ci-joint

compris entendu étant donné excepté non compris

ôté passé supposé vu y compris

Lorsque ces participes sont placés après le nom, ils retrouvent leur valeur d’adjectif et s’accordent avec ce nom.

Nos prix s’entendent TVA incluse.

Les documents ci-joints vous donneront tous les renseignements utiles.

Les participes fait, lu et approuvé sont également invariables lorsqu’ils se rapportent à l’ensemble d’un document au bas duquel ils figurent.

Lu et approuvé le 30 avril 2000.

Fait à Lille le 25 mai 1954.

Page 306: Cours de français

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Accord du participe passé suivi d’un infinitif

Lorsqu’un participe passé est suivi d’un infinitif (j’aurais aimé partir), il faut se demander si le complément qui précède le participe passé est complément d’objet direct (COD) de l’infinitif ou non.

Le complément est COD de l’infinitif

Dans ce cas, le COD ne rapporte pas au participe passé qui ne s’accorde donc pas.

EXEMPLES ANALYSES ET EXPLICATIONS

Quelles œuvres auriez-vous préféré entendre ? Quelles œuvres est COD de entendre, il ne commande pas l’accord de préféré.

C’est une symphonie que nous avons déjà entendu jouer plusieurs fois.

que, mis pour symphonie, est COD de jouer, il ne commande pas l’accord de entendu.

Elle s’est laissé prendre au piège. s’, qui représente elle, est COD de prendre au piège, il ne commande pas l’accord de laissé.

Quand les verbes ci-dessous sont construits avec un infinitif, le COD est toujours celui de l’infinitif. Leur participe passé ne s’accorde donc jamais.

aimer croire demander devoir dire

faire interdire penser permettre pouvoir

préférer refuser souhaiter vouloir etc.

Nous vous envoyons les projets que nous avons choisi de subventionner.

Quelles scènes a-t-il voulu revoir ?

Notez que le participe passé de faire est toujours invariable quand il est suivi d’un infinitif, même quand il est pronominal.

Elles se sont fait construire une maison dans leur région.

Les malfaiteurs se sont fait arrêter à la frontière.

Sans infinitif, ces participes s’accordent.

Ce sont les projets que nous avons choisis. (choisis s’accorde avec le COD projets qui le précède).

Le complément n’est pas COD de l’infinitif

Ce cas ne se présente qu’avec quelques verbes, tels que laisser, voir, regarder, écouter, entendre, sentir, etc. qui peuvent se construire avec des infinitifs dont le sujet est exprimé. Quand ce sujet exprimé est placé avant le participe passé, la règle veut que l’on accorde ce dernier avec le sujet de l’infinitif.

Page 307: Cours de français

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EXEMPLE ANALYSES ET EXPLICATIONS

Cette pianiste nous l’avons déjà entendue jouer plusieurs fois.

Le sujet exprimé de jouer est le pronom l’, mis pour pianiste : le participe passé entendue s’accorde donc avec ce pronom.

Elles se sont laissées tomber. Le sujet exprimé de tomber est le pronom se mis pour elles : le participe passé laissées s’accorde donc avec ce pronom.

Cette règle (au demeurant seulement graphique, puisque qu’à l’oral aucune différence ne se fait entendre pour ces verbes) est discutable. En effet cela revient à considérer que ce complément est COD du participe puisqu’il en commande l’accord. Il semble alors pour le moins curieux de dire que dans la symphonie que j’ai entendu jouer, c’est l’infinitif et son complément qui sont le COD de entendu alors que dans la pianiste que j’ai entendue jouer, c’est seulement pianiste qui est COD. Quelle est alors la fonction de jouer ?

Les Rectifications de l’orthographe proposées en 1990 préconisent l’invariabilité de laissé lorsqu’il est suivi d’un infinitif.

Elles se sont laissé tomber.

Je les ai laissé partir

Page 308: Cours de français

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Accord du verbe avec plusieurs sujets coordonnés

Le verbe se met au pluriel

Le verbe qui a plusieurs sujets coordonnés se met généralement au pluriel, même si chacun des sujets est au singulier.

Pour une fois, la majorité et l’opposition étaient d’accord. Une photo ou un schéma viendront éclairer le texte.

Il se met toujours au pluriel si l’un au moins des sujets est au pluriel.

Les bonnes manières et l’audace ne font pas toujours bon ménage. Ni ses sœurs ni son frère ne seront là.

Si dans le sujet les personnes sont différentes, le verbe est toujours au pluriel et il est de la plus petite des personnes exprimées.

Françoise et moi avons passé nos vacances en Périgord. (1re personne, moi, plus petite que 3e personne, Françoise ; le verbe est donc à la 1re personne du pluriel).

Geneviève et toi étiez déjà au courant. (2e personne, toi, plus petite que 3e personne, Geneviève ; le verbe est donc à la 2e personne du pluriel).

Le verbe se met au singulier

� Le verbe reste au singulier si le second terme sert à désigner d’une autre façon le premier terme.

La marjolaine, ou origan, parfumera délicatement vos pizzas. (marjolaine et origan sont deux façons de désigner la même plante).

Le jeune concertiste, et professeur au conservatoire, interprétera ce soir des œuvres de Chopin. (le jeune concertiste et professeur au conservatoire sont deux façons de désigner la même personne).

� Le verbe reste généralement au singulier si les sujets au singulier s’excluent mutuellement.

C’est la persévérance et non l’orgueil qui vous fera parvenir à vos fins.

Il peut y avoir coordination même si les conjonctions et, ou ne sont pas exprimées. Les mêmes règles s’appliquent.

Son frère, sa sœur, son mari étaient là. (verbe au pluriel avec plusieurs sujets au singulier).

Un rappel, une simple mise au point suffirait à leur rafraîchir la mémoire. (on peut considérer rappel et mise au point comme désignant la même réalité).

Page 309: Cours de français

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Accord du verbe avec un seul sujet

Le verbe s’accorde en nombre et en personne avec son sujet.

Elle travaillait à Paris.

Arnaud et Sylvie ont acheté une maison en Charente.

Qui es-tu ?

Mais il arrive que cette règle ne soit pas suivie, notamment quand le sujet, bien que singulier, a un sens pluriel.

Le verbe a pour sujet un nom collectif

Lorsque le verbe a pour sujet un nom collectif singulier (foule, multitude, tas, etc.) accompagné de son complément, le verbe se met au singulier ou au pluriel selon le sens.

La multitude des couleurs donnait un air de fête à l’assemblée. (C’est la multitude qui donne un air de fête). Une foule de questions lui venaient à l’esprit. (Ce sont les questions qui viennent à l’esprit).

Ce cas s’observe pour les noms en -aine (dizaine, centaine, etc.) ou pour des noms tels que :

tas foule

multitude infinité

majorité poignée

Souvent on a le choix.

Une multitude d’insectes ont envahi la prairie (ou a envahi).

L’accord se fera toujours avec le complément si le nom collectif est pris au sens figuré ou s’il est employé sans déterminant.

Un tas d’idées intéressantes ont surgi lors de la réunion. (tas est pris au sens figuré, le verbe s’accorde donc avec le complément pluriel idées).

Nombre de questions ont trouvé réponse au cours de la réunion. (nombre n’est suivi d’aucun déterminant, le verbe s’accorde donc avec le complément pluriel questions).

Le verbe a pour sujet un nom introduit par une locution indéfinie

Lorsqu’un nom sujet est déterminé par une locution telle que la plupart, beaucoup de, bien des, peu de, assez de, trop de, tant de, combien de, le verbe est du même nombre que ce nom.

Beaucoup de persévérance sera nécessaire pour mener à bien cette tâche. (le verbe s’accorde avec le nom persévérance déterminé par beaucoup). Beaucoup de points sont à l’ordre du jour de la réunion. (le verbe s’accorde avec le nom points déterminé par beaucoup).

La plupart de ses collègues ont déjà participé à une session de formation.

Page 310: Cours de français

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Les locutions peuvent s’employer sans complément s’il s’agit d’un nom au pluriel. Le verbe se met alors au pluriel.

Les étudiants de nos écoles se préparent aux concours. La plupart souhaitent entrer dans l’Administration. (sous-entendu la plupart des étudiants).

Le sujet contient une indication de nombre Quand le sujet est un nom de fraction suivi d’un complément, le verbe s’accorde généralement avec ce nom et non avec le complément.

Nous espérons que les deux tiers de la salle au moins seront remplis. (le verbe s’accorde avec le nom de fraction les deux tiers). La moitié des Français a répondu oui au référendum. (le verbe s’accorde avec le nom de fraction la moitié).

L’accord avec le complément est parfois possible.

La moitié des Français ne sont pas favorables à ce mouvement de protestation.

Avec millier, million, milliard, le verbe se met au pluriel.

Un million de visiteurs sont attendus à l’exposition.

Le verbe se met au pluriel quand le sujet est introduit par plus d’un. Il se met au singulier quand le sujet est introduit par moins de deux.

Plus d’un a obtenu gain de cause.

Moins de deux mois suffiront pour le projet.

Page 311: Cours de français

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Accord des formes en -ant

Veillez à ne pas confondre les participes présents et les adjectifs verbaux : ce sont deux formes qui ont la même terminaison en -ant.

Le participe présent

Le participe présent est une forme de la conjugaison du verbe à un mode impersonnel. Il est invariable.

On reconnaît le participe présent au fait qu’il exprime une action et se comporte comme un verbe : il peut recevoir des compléments, et notamment des compléments d’objet. Il peut être complété par un adverbe. Dans ce cas, l’adverbe suit le participe présent.

Ils vécurent à Paris les trois premières années suivant leur mariage.

Vous cocherez d’une croix la case correspondant précisément à votre choix.

On peut se rappeler que le verbe au participe présent est invariable tout comme l’est le verbe à l’infinitif, qui est un autre mode impersonnel.

C’est la forme du participe présent qui sert à former le gérondif qui lui aussi est invariable.

Vous pouvez modifier l’aspect de votre texte en choisissant une autre police de caractères.

L’adjectif verbal

L’adjectif verbal est un adjectif formé sur le participe présent d’un verbe. Il se comporte comme un adjectif et s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

On reconnaît l’adjectif verbal au fait qu’il exprime une qualité. Il peut avoir pour complément un adverbe qui le précède.

Mettez la réponse correcte dans la case correspondante. L’année suivante, il partait en Afrique. Elle apparut plus resplendissante encore.

Contrairement au participe présent, l’adjectif verbal peut toujours être remplacé par un autre adjectif.

Dans l’exemple L’année suivante, il partait en Afrique, suivante est bien adjectif car on peut dire : L’année prochaine, il partait en Afrique.

Dans l’exemple Ils vécurent à Paris les trois premières années suivant leur mariage, suivant n’est pas adjectif verbal car on ne dira pas °les trois premières années prochaines leur mariage.

Certains adjectifs verbaux se distinguent du participe présent par l’orthographe.

Leurs ambitions différant des nôtres, nous avons rédigé deux projets. (participe présent invariable).

Ils nous ont exposé leurs ambitions différentes des nôtres. (adjectif qui s’accorde).

Page 312: Cours de français

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fût-ce, fusse, fussent

Veillez à ne pas confondre ces trois formes du verbe être qui sont toutes du subjonctif imparfait, mais à des personnes différentes.

Fût-ce

Fût est la 3e personne du singulier. Il s’emploie avec le pronom sujet ce, essentiellement dans l’expression ne fût-ce… équivalente de ne serait-ce.

J’aurais aimé qu’il passe nous voir, ne fût-ce qu’un court instant. (et non ne fusse qu’un instant).

On se souviendra que les formes de l’imparfait du subjonctif sont toutes avec -ss- (que j’aimasse, que nous aimassions, qu’ils aimassent), sauf la 3e personne du singulier (qu’il aimât).

Fusse et fussent

Fusse et fussent sont respectivement les formes de la 1re personne du singulier et de la 3e personne du pluriel. Ces formes s’emploient donc seulement s’il y a le pronom sujet je ou un nom ou pronom au pluriel. Elles appartiennent au registre soutenu, l’imparfait subjonctif n’étant plus fréquemment employé.

Il aurait fallu me prévenir pour que je fusse au courant. Nous ne savions que faire pour qu’ils fussent satisfaits de leur sort.

Page 313: Cours de français

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qui, qu’il

Veillez à ne pas confondre le pronom qui et le groupe qu’il(s), mis pour que élidé suivi du pronom sujet il(s).

Dans les tournures personnelles

On écrit qu’il seulement si le sujet de la proposition qui suit est bien il. Il a écrit à ceux qu’il n’a pas vus depuis longtemps. (il est sujet de la proposition : il n’a pas vu…)

Je ne savais pas qu’il resterait là plusieurs jours. (il est sujet de la proposition : il resterait là…).

On écrira donc

Il a répondu aux lecteurs qui lui ont écrit. (les lecteurs lui ont écrit.)

Je ne savais pas qui resterait là plusieurs jours. (qui restera là ?)

On peut s’assurer qu’il faut écrire qu’il si on peut remplacer qu’il par qu’elle ou par que lui.

Je ne savais pas que lui resterait là plusieurs jours.

mais on ne pourra avoir °Il a répondu aux lecteurs que lui ont écrit. On n’écrira donc pas Il a répondu aux lecteurs qu’il lui ont écrit mais bien Il a répondu aux lecteurs qui lui ont écrit.

Dans les tournures impersonnelles On peut avoir le choix entre qui et qu’il quand le verbe de la proposition subordonnée est un verbe pouvant s’utiliser en tournure impersonnelle.

Je ne comprends pas ce qui leur arrive (ou ce qu’il leur arrive).

Dans l’exemple ci-dessus, la première possibilité équivaut à la proposition cela leur arrive, la seconde équivaut à il leur arrive cela.

Lorsqu’il s’agit d’un verbe qui ne s’emploie qu’en tournure impersonnelle, on écrit toujours qu’il. C’est ce qu’il faut écrire. (et non ce qui faut écrire).

Lorsque le sujet logique du verbe est exprimé, c’est la forme qu’il que l’on utilise.

Sais-tu qu’il leur est arrivé une curieuse aventure ? (et non pas qui leur est arrivé une curieuse aventure qui équivaudrait à °cela leur est arrivé une curieuse aventure).

Page 314: Cours de français

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quoique, quoi que

Veillez à ne pas confondre quoique et quoi que, qui bien que proches par leur sens, ont des constructions différentes dans la phrase.

Quoique, conjonction

Quoique est une conjonction de subordination qui signifie « bien que ». Elle s’écrit toujours en un seul mot.

Quoiqu’elle soit encore très jeune, elle fait preuve d’une grande maturité.

Quoique n’a aucune fonction par rapport à un autre terme de la proposition. Elle a pour seul rôle d’introduire la proposition subordonnée. Si on transforme la subordonnée en indépendante, quoique disparaît (elle est encore très jeune mais elle fait preuve…).

On peut s’assurer que l’on a bien affaire à la conjonction quoique si on peut la remplacer par la conjonction bien que.

Bien qu’elle soit encore très jeune, elle fait preuve d’une grande maturité.

Quoique peut s’employer sans verbe conjugué.

Quoique très jeune, elle fait preuve d’une grande maturité.

Quoi que, pronom

Quoi que est une locution pronominale qui signifie « quelle que soit la chose qui, quelle que soit la chose que ». La locution s’écrit toujours en deux mots.

Quoi que nous décidions, nous devons en tenir informés nos administrés. (= quelle que soit la chose que nous décidions…).

Il voulait obtenir gain de cause, quoi qu’il arrive.

Contrairement à quoique, le pronom quoi que ne sert pas uniquement à introduire la proposition. Il a toujours une fonction. Lorsqu’on transforme la subordonnée en indépendante, on doit remplacer quoi que par quelque chose (nous décidons quelque chose… ; il arrive quelque chose).

On écrit toujours quoi que en deux mots dans les locutions quoi que soit (quand elle signifie « n’importe quoi ») et quoi qu’il en soit.

Vous pouvez lui demander quoi que ce soit, il saura vous répondre.

Page 315: Cours de français

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La concordance des temps

Le phénomène de la concordance des temps impose à une proposition subordonnée un temps qui ne dépend pas du sens, mais qui dépend de celui de la principale. Ce cas s’observe pour les subordonnées de condition introduites par si et pour les subordonnées au subjonctif.

Remarque : Le choix du temps dans un exemple tel que je crois qu’il était là, qu’il est là ou qu’il sera là, dépend du sens et non du temps de la principale. Il ne s’agit donc pas d’un problème de concordance.

Dans les subordonnées de condition introduites par si

Le temps de la subordonnée sera différent selon que la principale est au futur de l’indicatif, au présent du conditionnel ou au conditionnel passé.

PRINCIPALE SUBORDONNÉE EXEMPLE

Futur de l’indicatif Présent de l’indicatif Nos bénéfices augmenteront si nous diminuons les coûts.

Présent du conditionnel Imparfait de l’indicatif Nos bénéfices augmenteraient si nous diminuions les coûts.

Conditionnel passé Plus-que-parfait de l’indicatif Nos bénéfices auraient augmenté si nous avions diminué les coûts.

La subordonnée de condition introduite par si n’est jamais au futur ni au conditionnel.

Cela ne se passera pas ainsi s’il est là. (et non s’il sera là ou s’il serait là).

Quand la subordonnée introduite par si est une interrogative indirecte, la concordance des temps ne joue plus et on peut trouver le futur ou le conditionnel dans la proposition.

Je ne sais pas s’il sera là.

Dans une subordonnée au subjonctif

Le temps de la subordonnée sera différent selon que la principale est à un temps du présent ou à un temps du passé.

PRINCIPALE SUBORDONNÉE AU SUBJONCTIF

EXEMPLE

Présent de l’indicatif ou du conditionnel Présent ou passé Il faut (il faudrait) que l’acteur sache

son texte.

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Il faut (il faudrait) que vous ayez lu le texte au moins une fois.

Imparfait de l’indicatif ou conditionnel passé Imparfait ou plus-que-parfait

Il fallait (il aurait fallu) que l’acteur sût son texte.

Il fallait (il aurait fallu) que vous eussiez lu le texte au moins une fois.

L’emploi de l’imparfait ou du plus-que-parfait du subjonctif est aujourd’hui réservé à la langue soutenue. On emploie plus couramment le présent ou le passé même lorsque la principale est à un temps du passé, surtout si les formes sont peu courantes ou si elles prêtent à sourire.

Il fallait que vous sachiez votre texte. (mieux que il fallait que vous sussiez votre texte).

Page 317: Cours de français

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Le conditionnel

Le conditionnel est à la fois un mode servant à marquer l’irréel et un temps servant à marquer la postériorité.

Le mode

Le conditionnel sert à exprimer :

– un fait soumis à une condition ;

Nos bénéfices augmenteraient si nous diminuions les coûts. – de façon atténuée un souhait, un désir, un regret ;

J’aurais tellement aimé assister à la représentation.

Il voudrait avoir un entretien auprès du directeur. – une hypothèse.

Un nouvel accord serait signé entre les deux parties.

Le temps

Le conditionnel est au passé ce que le futur est au présent : il sert à marquer qu’un fait est postérieur à un autre fait qui se situe dans le passé.

J’espère qu’il sera là. (fait dans le présent).

J’espérais qu’il serait là. (fait dans le passé).

Le conditionnel passé sert de futur antérieur dans le passé.

J’espère qu’il aura réussi son concours. (dans le présent)

J’espérais qu’il aurait réussi son concours. (dans le passé)

Page 318: Cours de français

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avoir ou être aux temps composés

Pour savoir si un verbe se conjugue avec l’auxiliaire avoir ou l’auxiliaire être aux temps composés, il faut connaître sa construction.

Les verbes conjugués avoir

Tous les verbes transitifs non pronominaux se conjuguent avec avoir.

La secrétaire a rangé le projet dans le dossier. Vous auriez pu obtenir un rendez-vous.

Les verbes être et avoir se conjuguent eux-mêmes avec l’auxiliaire avoir aux temps composés.

Nous avons été très heureux de vous accueillir.

Voici les idées qu’ils ont eues en étudiant la question.

Les verbes conjugués avec être

Tous les verbes pronominaux se conjuguent avec être.

Ils se sont trompés, mais ils ont reconnu leur erreur. Ces réflexions, je me les suis faites plus d’une fois.

En plus des verbes pronominaux, un certain nombre de verbes intransitifs qui expriment un mouvement ou un changement d’état se conjuguent avec l’auxiliaire être. Il s’agit de :

accourir advenir aller apparaître arriver décéder descendre

devenir entrer intervenir monter mourir naître partir

parvenir redescendre remonter rentrer repartir ressortir rester

retomber retourner revenir sortir survenir tomber venir

Nous sommes arrivés juste à l’heure. L’auteur est né au début du siècle.

Elle est redescendue parce que je l’ai appelée.

Même lorsqu’ils n’expriment plus un mouvement, parce qu’ils sont pris au sens figuré, ces verbes se conjuguent avec être.

Nous sommes arrivés à faire accepter notre projet. (arriver est pris au sens figuré de « obtenir pour résultat, parvenir »).

Certains de ces verbes intransitifs connaissent également des emplois transitifs. S’ils sont employés dans une construction transitive, ils se conjuguent conformément à ce qui a été dit plus haut avec avoir.

Elle a redescendu toutes ses affaires au rez-de-chaussée. (redescendre est ici transitif : il a pour complément d’objet direct toutes ses affaires).

Apparaître et accourir se conjuguent encore parfois avec avoir, mais cela devient rare.

Page 319: Cours de français

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Dès que les rayons du soleil ont apparu.

Être ou avoir

Certains verbes conjugués normalement avec avoir peuvent également être conjugués avec être. Cela permet d’insister davantage sur l’état (le résultat de l’action) que sur l’action elle-même. C’est le cas des verbes qui expriment un changement d’état tels que

changer crever croître

dégeler diminuer disparaître

divorcer éclater pourrir

rajeunir ressusciter vieillir, etc.

Elle est complètement changée : je la reconnais à peine. Elle a beaucoup changé ces derniers temps.

Page 320: Cours de français

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Le gérondif

Le gérondif est un mode qui se forme avec le participe présent (formes en -ant) précédé de en. Il est employé dans la fonction de complément circonstanciel.

Il parle en dormant (= pendant qu’il dort).

Nous avons appris la nouvelle ce matin en arrivant.

À moins qu’aucune ambiguïté ne soit possible, le sujet du verbe au mode gérondif doit être le même que celui du verbe conjugué dont il est complément.

Vous bénéficierez pleinement du stage en y participant assidûment (plutôt que Le stage sera très bénéfique en y participant assidûment : ce n’est pas le stage qui participe).

Page 321: Cours de français

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hôte, hôtesse

Selon le sens du nom hôte, son féminin n’est pas le même.

L’hôtesse reçoit

Quand il signifie « personne qui accueille », hôte a pour féminin hôtesse.

Je vous recommande cette auberge: l’hôtesse est très accueillante.

Les hôtesses de l’air, les hôtesses d’accueil sont bien des personnes chargées de recevoir.

L’hôte est reçue

Quand il signifie « personne qui reçoit », hôte a la même forme au féminin qu’au masculin.

C’est une hôte charmante, que nous aimons beaucoup recevoir.

Page 322: Cours de français

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L’impératif

L’impératif est un mode personnel servant à exprimer l’ordre. Il se caractérise par le nombre réduit de ses personnes : il n’est conjugué qu’à la 2e personne du singulier et aux deux premières personnes du pluriel. Par ailleurs, le sujet n’est jamais exprimé.

Asseyez-vous.

Prenons le temps d’examiner tous les aspects de la question.

L’impératif n’ayant pas de 3e personne, on emploie le subjonctif pour exprimer un ordre qui concerne des personnes ne participant pas à la conversation.

Que les responsables prennent le temps d’examiner tous les aspects de la question.

Voir aussi Place du pronom personnel à l’impératif.

Page 323: Cours de français

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L’infinitif

Les verbes peuvent avoir pour complément d’objet ou compléments circonstanciels une proposition conjonctive (j’aime qu’il fasse beau) ou un infinitif (j’aime courir).

La proposition conjonctive

On utilise la proposition conjonctive si le sujet de la principale et celui du verbe complément sont différents.

Sabine demande que nous soyons informés. (le sujet du verbe principal est Sabine, alors que celui du verbe de la conjonctive est nous). Je l’ai prévenu avant qu’il ne soit trop tard. (le sujet du verbe principal est je, alors que celui de la conjonctive est il).

L’infinitif

On emploie toujours l’infinitif quand il y a identité entre le sujet non exprimé de l’infinitif et celui de la principale.

Il demande à être informé. (et non Il demande qu’il soit informé).

Prévenez-nous avant de partir. (et non Prévenez-nous avant que vous partiez).

Avec des verbes tels que demander, dire, souhaiter, etc., employés avec un complément d’objet second, on peut trouver l’infinitif lorsque ce complément d’objet est également le sujet (non exprimé) de l’infinitif.

Je demanderai au service de documentation de constituer une revue de presse. (mieux que qu’il constitue une revue de presse).

Avec les verbes voir, regarder, entendre, écouter, sentir, on peut également trouver un infinitif, bien que les sujets soient distincts.

Les stagiaires écoutent très attentivement le formateur donner ses explications. (le sujet du verbe principal est les stagiaires, alors que celui de l’infinitif est le formateur).

Page 324: Cours de français

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Les possessifs

Les possessifs sont des déterminants (mon, ton, son…) ou des pronoms (le mien, le tien, le sien…).

Variation en genre et en nombre

Tout comme les autres déterminants, les possessifs reçoivent les marques de genre et de nombre du nom auquel ils se rapportent. Les pronoms reçoivent ces marques du nom qu’ils représentent.

Son livre ; le sien (son, le sien : masculin singulier comme livre). Ses affaires ; les siennes (ses, les siennes : féminin pluriel comme affaires).

Variation en personne

Les possessifs présentent la particularité de varier également en personne : le possessif prend des formes différentes selon la personne du terme qu’il représente (appelée possesseur).

Ce sont certes tes ambitions, mais nous devons respecter notre programme.

On retrouve ce terme en décomposant :

– « déterminant + nom = article + nom + de + terme représenté »

– « pronom = article + nom + de + terme représenté »

Mon livre, le tien (= « le livre de moi » : 1re personne du singulier). Ton livre, le mien (= « le livre de toi » : 2e personne du singulier).

On veillera ainsi à bien identifier le terme que représente le possessif pour en déterminer la personne.

L’équipe dirigeante nous présentera son programme (et non nous présentera leur programme : le possessif représente l’équipe dirigeante, 3e personne du singulier qui se traduit donc par son et non par leur qui, lui, représente une 3e personne du pluriel).

Page 325: Cours de français

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Le possessif ou l’article

Article à la place du possessif

Lorsque le contexte est suffisamment clair pour montrer les liens d’appartenance (en particulier pour déterminer les noms de partie du corps), on emploie de préférence l’article défini et non le déterminant possessif.

Il a mal à l’estomac (et non il a mal à son estomac). Le cheval dresse les oreilles (et non le cheval dresse ses oreilles).

Ainsi on préférera souvent employer un pronom personnel et un article défini pour marquer les liens de possession, plutôt que le possessif seul.

Il s’est cassé le bras (et non il a cassé son bras). Essuyez-vous les pieds avant d’entrer. (ou Essuyez vos pieds avant d’entrer.)

Possessif à la place de l’article

Le possessif s’impose si le nom est accompagné d’une épithète.

Le cheval dresse ses grandes oreilles. (on ne dirait pas °le cheval dresse les grandes oreilles). Essuyez vos pieds sales avant d’entrer (on ne dirait pas °Essuyez-vous les pieds sales…).

On emploie également le possessif si on veut insister sur un fait ou lever une ambiguïté.

Heureusement, il n’a plus mal à son bras (celui qui lui faisait mal).

Page 326: Cours de français

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Les pronoms personnels

Lorsqu’ils ont un antécédent, les pronoms personnels prennent des formes différentes selon la personne, le genre et le nombre de cet antécédent.

Le ministre a reçu notre lettre ce matin. Nous espérons qu’il la lira avec beaucoup d’attention. (il est de la 3e personne du masculin singulier comme son antécédent le ministre ; la est de la 3e personne du féminin singulier comme son antécédent notre lettre).

La directrice a reçu notre rapport ce matin. Nous espérons qu’elle le lira avec beaucoup d’attention. (elle est de la 3e personne du féminin singulier comme son antécédent directrice ; le est de la 3e personne du masculin singulier comme son antécédent notre rapport).

On veillera ainsi à bien identifier le terme que représente le pronom pour en déterminer le nombre, le genre et la personne.

Les personnes qui ont gagné un lot peuvent venir le retirer jusqu’au Après cette date, elles devront renoncer à leur lot. (et non ils devront renoncer ; le pronom a pour antécédent personnes, 3e personne du féminin pluriel).

Les pronoms personnels réfléchis sont toujours de la même personne que le sujet. Lorsque le sujet n’est pas exprimé (infinitif, participe), on le rétablit pour trouver sa personne, son nombre et son genre.

Ce n’est pas son attitude qui nous empêchera de nous manifester (et non qui nous empêchera de se manifester).

En nous projetant dans le futur, nous pouvons anticiper les problèmes.(et non en se projetant dans le futur, nous pouvons…).

Page 327: Cours de français

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Le genre des noms animés

Les noms d’êtres animés (les êtres humains et quelques animaux domestiques) présentent la particularité de pouvoir s’employer au féminin ou au masculin selon le sexe de l’être qu’ils représentent.

un stagiaire — une stagiaire

un pianiste — une pianiste

un tigre — une tigresse

un ami — une amie

un danseur — une danseuse

un allemand — une allemande

un chien — une chienne

Ainsi que le montrent les exemples ci-dessus, la plupart des noms qui se terminent par -e gardent la même forme au masculin et au féminin. Seul le déterminant (ici l’article un/une) permet de dire s’il s’agit d’un nom féminin ou d’un nom masculin.

Les noms qui ne se terminent pas par -e changent de forme à l’écrit.

Les noms sans féminin

Il existe un certain nombre de noms, notamment des noms de métier, qui ne s’emploient qu’au masculin même lorsqu’ils désignent une femme.

Elle avait été le témoin de l’accident.

Ces noms sont : acquéreur agent agresseur amateur architecte armateur assesseur auteur avocat bâtonnier

cadre censeur chef commissaire conjoint défenseur détective diplomate écrivain�fossoyeur

gourmet imposteur imprimeur ingénieur juge magistrat mannequin médecin peintre

pilote possesseur professeur recteur sculpteur successeur témoin usager vainqueur, etc.

L’usage tend à féminiser certains noms, notamment les noms de métiers : architecte, avocate, conjointe, diplomate, juge…

Cette femme est un architecte de grand talent (ou Cette femme est une architecte…).

Les noms sans masculin

Les noms d’êtres animés qui n’existent qu’au féminin quel que soit le sexe de l’être envisagé sont moins nombreux.

Page 328: Cours de français

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altesse canaille idole

personne recrue sentinelle

star vedette victime, etc.

Veillez à bien faire les accords avec le nom et non pas selon le sexe de la personne ou de l’animal représenté.

Colette est un auteur apprécié par les enfants. (apprécié se met au masculin comme auteur, et non pas au féminin comme Colette).

Les personnes qui ont gagné un lot peuvent venir le retirer jusqu’au Après cette date, elles devront renoncer à leur lot. (et non ils devront renoncer ; le pronom doit être du féminin comme le nom personnes).

Les noms qui n’ont qu’un seul genre sont souvent suivis ou précédés par d’autres termes qui précisent le sexe de l’être en question.

Conservatoire recrute professeur de violon homme ou femme.

Ces femmes amateurs de théâtre contemporain se sont regroupées en association.

Page 329: Cours de français

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Les rectifications de l’orthographe

En octobre 1989, à la suite d’un manifeste publié peu avant par des enseignants et des linguistes en faveur d’une simplification de l’orthographe, le Premier ministre Michel Rocard crée le Conseil supérieur de la langue française et lui demande de rédiger un rapport sur 5 points particuliers : � ����������le trait d’union � ����������le pluriel des noms composés � ����������l’accent circonflexe � ����������le participe passé des verbes pronominaux � ����������diverses anomalies. Le Conseil rend son rapport en juin 1990 et propose d’intervenir sur quatre des cinq points demandés en excluant tout changement dans les règles d’accord du participe passé des verbes pronominaux. Ce rapport est approuvé par le Premier ministre et est publié au Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990. Cependant, ces rectifications ont suscité de vives polémiques en France, alors que les autres pays de la francophonie ont accueilli avec beaucoup plus de sérénité ces rectifications (elles sont d’ailleurs enseignées en Belgique par exemple). Ces rectifications ne bouleversent en aucun cas l’orthographe du français : tout au plus un mot toutes les deux pages est-il touché par ces rectifications. Mais elles tentent d’instaurer une certaine cohérence là où cela faisait défaut. Les formes ainsi préconisées ne peuvent et ne doivent être considérées comme fautives. D’un autre côté, elles n’ont rien d’obligatoire et les formes utilisées jusqu’à présent restent correctes.

Les points sur lesquels porte les rectifications Les rectifications portent sur : � ����������les accents et le tréma � ����������le pluriel des noms composés � ����������le trait d’union dans les numéraux � ����������le trait d’union dans les mots composés � ����������le participe passé de laisser � ����������les anomalies

Quelques pages � Le site de l'APARO (Association pour l'application des recommandations orthographiques) explique « l’essentiel de la nouvelle orthographe » et dresse un bilan de l’application de ces rectifications.

� Dans un article intitulé La réforme de l'orthographe est-elle restée lettre morte ? (septembre 1998), Marie-Éva de Villers explique comment les Rectifications ont été accueillies dans les différents pays de la francophonie et comment les dictionnaires en ont tenu compte.

� Page qui donne des extraits du Rapport du Conseil supérieur de la langue française (mai 1990) et la réponse du Premier ministre

� L'École libératrice n° 19, du 20 février 1988 a rassemblé des arguments pour et contre une réforme de l’orthographe.

� Dans un entretien accordé à Francité, Marc Wilmet, président du Conseil supérieur de la langue française de Belgique explique sa position en ce qui concerne les Rectifications de l’orthographe

Page 330: Cours de français

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� Sur son site, l’Académie française (voir « Questions courantes / Rectifications orthographiques ») rappelle ses différentes prises de position au cours de l’élaboration des Rectifications.

� L'équipe des chercheurs du CNRS d'Ivry propose un site sur les Rectification de l'orthographe dans le cadre de leur réflexion sur la "diversité et la pluralité des ortographes sous les aspects historiques, géographiques et sociaux".

Page 331: Cours de français

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Rectifications de l’orthographe et anomalies

Un certain nombre de mots présentent une anomalie dans leur graphie par rapport aux autres mots de la même famille ou au système orthographique du français. Les Rectifications de l’orthographe de 1990 proposent pour ces mots des graphies plus cohérentes. Les dictionnaires ont déjà enregistré plusieurs de ces rectifications.

ancienne graphie nouvelle graphie cohérence corrigée

absous appas asseoir bonhomie boursoufler chariot combatif dessiller dissous douceâtre eczéma imbécillité joaillier nénuphar oignon persifler prud’homal quincaillier relais vantail

absout appâts assoir bonhommie boursouffler charriot combattif déciller dissout douçâtre exéma imbécilité joailler nénufar ognon persiffler prudhommal quincailler relai ventail

féminin absoute appâter le e ne se prononce pas homme souffler charrette combattre cil féminin dissoute ç et non e pour le son [s] comme exécuter imbécile comme écailler f et non ph pour le son [s] des mots non grecs le i ne se prononce pas siffler prud’homme comme écailler comme balai, délai vent

Page 332: Cours de français

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Rectifications de l’orthographe et pluriel des noms composés

Il existait jusqu’aux Rectifications de l’orthographe de 1990 de nombreuses hésitations en ce qui concerne les noms composés qui posent des problèmes d’orthographe tant au singulier qu’au pluriel. Les noms composés formés d’un verbe ou d’une préposition suivi d’un nom commun prennent les marques du pluriel à la fin du nom commun. Ils prennent ainsi les mêmes marques de pluriel que les noms écrits en un seul mot (des portemanteaux, des entractes).

des abat-jours des ramasse-miettes des après-midis

Ces noms ne prennent la marque du pluriel que s’ils sont au pluriel. Il n’y a ainsi plus d’hésitations sur la graphie d’un grand nombre de noms composés au singulier. Dans certains cas, le singulier pourra paraître contraire à la logique (un sèche-cheveu, même si on sèche plusieurs cheveux ; un tire-fesse, même si les deux fesses sont toujours tirées en même temps), mais on n’oubliera pas que d’autres mots s’écrivent ainsi avec des marques de singulier bien que faisant référence à une notion plurielle : cf. millefeuille, entracte (qui se situe bien entre deux actes !).

un cure-dent

un ramasse-miette

On laisse invariables les noms précédés de l’article et ceux qui prennent une majuscule (des cessez-le-feu, des prie-Dieu).

Page 333: Cours de français

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Rectifications de l’orthographe et accents, trémas

Afin de limiter le nombre d’exceptions dans l’usage des accents et trémas et de rendre leur emploi plus cohérent, les Rectifications de l’orthographe de 1990 préconisent de nouvelles formes. Les anciennes graphies restent correctes.

Accent grave devant e muet

On met un accent grave sur les e qui précèdent les e muets, notamment dans les formes du futur et du conditionnel. On harmonise ainsi l’écriture de ces mots avec la règle appliquée généralement pour les autres mots (règlement, mécène…).

évènement – il succèdera – il protègerait

On maintient l’accent aigu sur : – les préfixes dé- e pré- …) ;

dégeler, prélever – les é en début de mot ;

élevage, épeler – les deux noms médecin et médecine.

Accent aigu sur le e On met un accent aigu sur le e des mots qui en étaient dépourvus jusqu’à maintenant lorsque ce e se prononce [e] ou [�].

asséner – réfréner – sénestre – révolver – placébo – mémento

Accent dans la conjugaison des verbes en -eler et -eter Les verbes en -eler et -eter se conjuguent avec un accent grave pour marquer le son [�� (è). Ils se conjuguent ainsi comme les autres verbes qui présentent un e muet ou un e ouvert dans leur conjugaison (semer, mener, lever…).

il feuillète – il dénivèle – je renouvèle

On maintient la consonne double pour les verbes appeler et jeter ainsi que les verbes de leur famille

il appelle, il jette

Accent circonflexe sur i et u Les voyelles i et u s’écrivent sans accent circonflexe.

la chaine – la boite – il parait la buche – le fut – bruler

On maintient l’accent circonflexe sur : – l’adjectif sûr, le nom jeûne, le participe passé dû et le verbe croître pour éviter des confusions avec leurs homophones sur, jeune, du (article) et les formes du verbe croire ;

– la terminaison des deux premières personnes du pluriel du passé simple ;

Page 334: Cours de français

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nous vîmes, nous fûmes

– la dernière voyelles à la 3e personne du singulier de l’imparfait du subjonctif ;

qu’elle fît, qu’il fût

Le tréma � On écrit avec le tréma sur le u : � ����������les féminins des adjectifs aigüe (et suraigüe), ambigüe, contigüe et exigüe ainsi que le nom

cigüe ; � ����������les noms ambigüité, contigüité et exigüité.

� On met un tréma sur le u de argüer et de gageüre pour signaler que ce u se prononce et que argüer ne doit pas être prononcé comme narguer , ni gageüre comme majeure .

Page 335: Cours de français

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Le féminin des noms de métier

Une vive polémique à propos de la féminisation des noms de métier, fonction, grade et titre a animé les débats ces dernières années. Cette polémique a notamment été soulevée par trois femmes ministres qui ont souhaité qu’on les appelle Madame la ministre, et non plus Madame le ministre (ministre est donné comme nom masculin par les dictionnaires). Le Premier ministre Lionel Jospin a demandé à la Commission générale de terminologie et de néologie (qui dépend de la DGLF) de rédiger un rapport sur la question et rappelé l’existence de la circulaire de 1986 préconisant l’emploi des formes féminines dans les documents officiels : « Il convient de recourir aux appellations féminines pour les noms de métier, de fonction, grade ou titre dès lors qu'il s'agit de termes dont le féminin est par ailleurs d'usage courant (par exemple, la secrétaire, la directrice, la conseillère). Je vous invite à diffuser cette pratique dans les services placés sous votre autorité et à l'appliquer dans les textes soumis à votre signature. » (Circulaire du 6 mars 1998 adressée aux ministres et secrétaires d’État du gouvernement). L’Académie française répond alors vigoureusement à cette prise de position du gouvernement ce qui donne lieu à de nombreux échanges de points de vue (souvent virulents) dans les colonnes de la presse : académiciens, grammairiens, linguistes, journalistes… argumentent tour à tour sur le bien-fondé ou non de cette féminisation.

La féminisation de ces noms de métiers se fait plus ou moins facilement selon les règles de la formation du féminin. – Pour les noms se terminant par -e, le passage au féminin se traduit uniquement par le changement de déterminant (article…).

un peintre � une peintre

un arbitre � une arbitre – La féminisation se fait également naturellement pour la plupart des noms se terminant par une voyelle (autre que e) ou par une consonne (excepté pour les formes se terminant par -eur). Les noms féminins sont alors obtenus selon les principes de la formation des noms féminins.

un magistrat � une magistrate

un écrivain � une écrivaine

Force est de constater un écart entre les formes préconisées et l’usage courant. Si des termes tels que magistrate ou écrivaine se répandent peu à peu dans l’usage, d’autres termes tels que assureuse, pompière… ont plus de mal à s’imposer. Certains noms se prêtent mal à la féminisation : certains noms en -eur, ainsi que médecin, chef, etc. Bien que la forme soit, l’usage hésite à employer la forme féminine préconisée et préfère dans ce cas marquer le féminin uniquement par le déterminant féminin.

une chef – une médecin – une professeur

Circulaires, rapports et règles

���� Circulaire du 6 mars 1998 : circulaire rédigée par le Premier ministre Lionel Jospin à l’adresse des membres du gouvernement leur demandant d’utiliser les formes féminines dans leurs documents officiels et à la Commission générale de terminologie et de néologie de remettre un rapport sur la question. � Résumé des observations et des recommandations de la Commission générale de terminologie et de néologie (octobre 1998) � Rapport sur la féminisation des noms de métier, grade, fonction et titre : document complet remis en octobre 1998 par la Commission générale de terminologie et de néologie.

Page 336: Cours de français

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� Règles rédigées par l'INaLF (Institut national de la langue française) : site présentant les règles que préconise l’INaLF pour former les noms féminins à partir des noms masculins.

Points de vue Sur les pages suivantes, vous trouverez l’avis de différentes personnalités du monde linguistique concernant la question de la féminisation des noms de métier. Académie française (dernier paragraphe). Philippe HAMIEL, linguiste, directeur de l'institut Novexis Anne-Marie HOUDEBINE, professeur de linguistique et de sémiologie à la Sorbonne Henry LANDROIT, chroniqueur à l’hebdomadaire belge La Ligueur Jean-François REVEL, académicien Josette REY, linguiste, codirectrice de la rédaction des dictionnaires Le Robert Marie-Eva DE VILLERS, directrice de la qualité de la communication à l’École des HEC de Montréal Un dossier complet sur le site du CIEP (Centre International d'Études Pédagogiques)

Quelques dates

L’office des affaires francophones d’Ontario propose une page retraçant les principales dates qui ont marqué l’histoire de la féminisation des noms de métier.

Page 337: Cours de français

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La formation du féminin

Les adjectifs et les noms forment généralement leur féminin en ajoutant un e à la forme du masculin.

un commerçant aigri ����une commerçante aigrie

Modification de la finale L’ajout du -e peut s’accompagner de certaines modifications.

-er � -ère chère, conseillère

-f � -ve admirative, veuve

-eux � -euse amoureuse, rebouteuse

-el � -elle annuelle, industrielle

-en � -enne lycéenne, ancienne, chirurgienne

-on � -onne bonne, vigneronne

-et � -ette douillette, cadette

Les noms et adjectifs en -eur � Lorsque le nom ou l’adjectif correspond à un verbe et qu’il n’existe aucun autre nom de la même famille en -tion, -ture, -taire ou -torat, le féminin se marque généralement par la finale -euse.

chercher ���� un chercheur, une chercheuse

tromper ���� trompeur, trompeuse chanter ���� un chanteur, une chanteuse

mentir ���� menteur, menteuse

Certains noms ou adjectifs ne dérivent pas d’un verbe, mais d’un nom. On leur applique la même règle : leur féminin se forme en -euse.

une cascade � un cascadeur, une cascadeuse

� Pour les noms en -teur, les règles sont plus complexes car plusieurs critères peuvent entre en jeu. Le féminin se marque par la finale -trice si la forme du masculin répond à au moins un des trois critères suivants : – il n’existe pas de verbe correspondant à la forme du masculin ; – le masculin ne dérive pas directement du verbe de même sens ; – la famille des dérivés comprend un autre nom en -tion, -ture, -taire ou -torat, le féminin.

un auditeur, une auditrice (il n’existe pas de verbe de la famille de auditeur) un lecteur, une lectrice (lecteur n’est pas dérivé du verbe lire)

un éditeur, une éditrice (il existe un nom en -tion : édition)

Page 338: Cours de français

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� Les noms et adjectifs en -eur (excepté ceux en -teur ; voir ci-dessus) qui ne correspondent à aucun verbe restent généralement au masculin.

un successeur, un ingénieur

Les règles décrites ci-dessus sont celles préconisées officiellement pour former tous les féminins des noms de métier. Si la formation est toujours possible, il convient de constater que les formes féminines ne sont pas toutes établies dans l’usage. Ainsi on trouvera plus couramment une assureur que une assureuse.

un député � une députée

un magistrat � une magistrate

un accordeur � une accordeuse

Lorsqu’il n’existe pas de verbe correspondant, le féminin se marque seulement par le changement du déterminant. Le français du Québec et de Suisse ajoute dans ce cas la marque -e du féminin.

une entrepreneur (ou une entrepreneure)

une ingénieur (ou une ingénieure)

Page 339: Cours de français

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Le pronom

Définition

Le pronom est un mot généralement variable qui peut prendre la place d’un nom. Le pronom peut :

– soit représenter un terme déjà cité. On dit alors traditionnellement que le pronom « remplace » tel nom ou tel terme. Ce terme est appelé antécédent.

Madeleine et José se sont mariés en 1960. Ils ont eu quatre garçons. (le pronom ils remplace Madeleine et José).

Parmi ses amis, certains sont déjà allés lui rendre visite aux États-Unis. (le pronom certains remplace amis).

– soit désigner directement des personnes, des êtres, des choses. Dans ce cas, le pronom n’a pas d’antécédent.

Pendant que tu étais à ton cours, quelqu’un a téléphoné.

On classe les pronoms en différentes catégories selon le type d’indications qu’ils portent en eux : les pronoms personnels, les pronoms indéfinis…

La plupart des pronoms varient en nombre (celui/ceux, tout/tous), en genre (celui/celle, tout/toutes). Certains varient également en personne (le mien/le tien/le sien). Les pronoms personnels et les pronoms relatifs peuvent varier selon leur fonction dans la phrase (me/moi, qui/que).

Il me voit (me est complément d’objet direct).

Il pense à moi (moi est complément d’objet indirect).

Fonction

Le pronom peut occuper les mêmes fonctions que le nom :

sujet Il joue.

objet Anne l’observait.

attribut Heureux, il l’est certainement.

apposition Françoise, elle, aime beaucoup le chant.

complément circonstanciel Gilberte voyagera avec lui.

complément d’un autre terme Les parents de celui-ci sont déjà partis ; ils sont fiers de lui.

Les pronoms peuvent occuper les fonctions du nom, mais contrairement aux noms, ils n’ont pas de définition propre.

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Les différentes catégories de pronoms

Selon le type d’indication qu’ils portent, on classe les pronoms en différentes catégories :

les pronoms personnels, qui correspondent aux trois personnes

je, tu, il…

les pronoms démonstratifs, qui localisent (dans l’espace ou le temps)

ce, cela, ceci, celui, celui-ci, celui-là

les pronoms possessifs, qui renseignent sur le possesseur

le mien, le tien, le sien…

les pronoms indéfinis, qui notent le caractère indéterminé

aucun, quelqu’un, plusieurs, rien, tout…

les pronoms relatifs, servant à mettre en relation un terme et une proposition relative.

qui, que, quoi, dont, où, lequel, quiconque

les pronoms interrogatifs, qui indiquent sur quoi porte la question

qui, que, quoi, lequel

Les pronoms en et y ont un statut particulier car ils ne répondent jamais entièrement aux critères de chacune des catégories. Ainsi, selon les grammairiens ou les dictionnaires, ils sont appelés pronoms adverbiaux, adverbes pronominaux ou pronoms indéfinis. Mais le plus souvent, on les classe parmi les pronoms personnels.

Les pronoms réfléchis sont des pronoms personnels que l’on emploie comme compléments lorsqu’ils désignent la même personne que le sujet. Ils entrent dans la construction des verbes pronominaux.

L’enfant se lave. (se et enfant désignent la même personne).

À ces pronoms correspondent des déterminants qui peuvent avoir la même forme ou non.

Parmi les points évoqués, certains avaient été déjà résolus. (certains est un pronom indéfini, mis pour points).

Certains points ont été évoqués au cours de la réunion. (certains est un déterminant indéfini qui détermine points).

J’étudierai d’abord ses questions ensuite les vôtres. (ses est un déterminant possessif qui détermine questions ; les vôtres est un pronom possessif mis pour questions.)