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Le Plan Besson dans nos facs : L’avis des syndicats et de la fage / CONSCIENCE LIBRE La pagaille dans nos universités / FOCUS www.contrepoint.info Numéro 11 - Janvier 2009 Gainsbourg ou Depardon ? / CULTURE Madrid / VOYAGE La rentrée numérique Ne peut être vendu. Ne pas jeter sur la voie publique

Contrepoint n°11

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La rentrée numérique

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Page 1: Contrepoint n°11

Le Plan Besson dans nos facs :

L’avis des syndicats et de la fage /

CONSCIENCE LIBRE

La pagaille dans

nos universités /

FOCUS

www.contrepoint.info

Numéro 11 - Janvier 2009

Gainsbourg ou

Depardon ? /

CULTURE

Madrid /VOYAGE La rentrée

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PAROLES D’ÉTUDIANTS /4 / « Les Invisibles : confessions sur la précarité étudiante »

ÉCHO DES FACS /5 / Paris VIII fête ses quarante ans !5 / La plus vieille université de Paris a ENFIN un BDE5 / Un nouveau réseau social envahit Paris VIII !5 / ISEFAC : Ventre a� amé n’a pas d’oreilles

FACOSPHÈRE /6 / Le numérique dans nos universités6 / Henri Isaac

CONSCIENCE LIBRE /8 / Réaction mitigée des syndicats étudiants et de la FAGE

FOCUS /10 / Pagaille dans l’université11 / La fonction des universités

VOYAGE /12 / Madrid, découvrir l’autre ville espagnole

CULTURE /13 / L’immigration non choisie, une maladie pour nos Terres13 / « Gainsbourg 2008 », la Décadence s’installe à la Cité de la Musique

MODE /14 / La mode et les étudiants

TEST /15 / Stressé, Fêtard ou Flemmard ? Quel étudiant es-tu ?

Janvier 2009 / Numéro 11

PAROLES D’ÉTUDIANTS /

Janvier 2009 / Numéro 11SOMMAIRE

ÉDITORIALL'Université entre crise et opportunités

« Cela fait quarante ans que nous avons renoncé à une

réforme de l'enseignement supérieur, ce secteur sera pour

moi une priorité absolue », avait lancé Nicolas Sarkozy

lors de la campagne présidentielle. Si l'on nous assène

désormais avec la crise économique, la crise de l'en-

seignement supérieur reste d'actualité. Producteur de

compétences et de connaissances nouvelles, réservoir

des forces vives nécessaires au tissu économique, l'en-

seignement supérieur reste un levier indispensable pour

la réussite économique et culturelle. Le gouvernement

a posé un premier jalon dans le sens d'une modernisa-

tion du système universitaire, il y a dix-huit mois, avec

la loi de liberté et responsabilité des universités (LRU).

Le deuxième jalon concerne la numérisation des uni-

versités présentée cet été dans le Plan numérique 2012

d'Eric Besson. Censé correspondre à une demande du

marché du travail, ce plan veut également contribuer à

rendre l'Université plus simple et plus rapide tant pour

les enseignants que pour les étudiants.

Entre les débats encore en gestation suscités par cette

réforme, les relents de contestation dus à l'application

progressive de la loi Pécresse, l'Université cherche son

chemin. Remous et réformes, progressisme et conserva-

tisme, aspirations d'une jeunesse inquiète de son deve-

nir, seront à coup sûr l'apanage de cette année 2009.

Hadrien Santos, rédacteur en chef

Directeur de publication : Hadrien Santos Rédacteur en chef : Hadrien Santos Rédacteur en chef adjoint : Jean-Michel Onillon Secrétaire de rédaction : Fanny Griessmer Maquettiste : Mickaël Robin Rédacteurs : Jérémy Bilinski, Manel Ben Boubaker, Nicolas

Decressac, Camille Dolques, Marie-Laurence Fleitour, Nicolas Gosset, Fanny Griessmer, Khadija Jebrani, Jean-Philippe Louis, Mathilde Mien, Romain Poujaud, Juliette Rousseau.

Imprimeur : Clerc SAS, 5, rue de la Brasserie. 18200 Saint Amand Montrond

Contrepoint dépend de la Presse 2.0, association loi 1901

Contrepoint remercie tout particulièrement le Paris I, Paris IV, Animafac, la Maison des initiatives étudiantes, Télé-Sorbonne, la Marie de Paris et RadiocampusParis

www.contrepoint.info

Contrepoint, le média é[email protected]

Remerciements

Note aux lecteurs

Bonne année 2009 à tous ! Cela faisait six mois que Contrepoint n’avait pas

sorti de numéro papier, c’est désormais chose faite. Au-delà de la charte graphique, c’est le

magazine qui a été repensé dans son intégralité. L’équipe a été remaniée, les ambitions éga-

lement. La volonté du magazine Contrepoint reste néanmoins la même : servir aux étudiants

l’actualité qui les concerne avec un point de vue non pas objectif mais « multipartisan », car

nous croyons que c’est en croisant diff érentes subjectivités que se profi le une once de vérité.

Libre au lecteur de façonner son opinion.

Les rubriques ont été actualisées. Si nous gardons la classifi cation « Facosphère », « Focus » -

pour l’apport d’informations concrètes - et « Conscience libre » - pour la mise en perspec-

tive par le débat -, le newsmag fait le pari d’apporter de l’information plus légère mais tout

aussi proche des étudiants. Nous tiendrons notamment, à partir de ce numéro, une rubrique

consacrée à la mode chez les étudiants. Nous prenons beaucoup de plaisir à l’écrire et nous

espérons que vous en aurez à la lire. Car la particularité de Contrepoint, s’il elle est d’être un

journal indépendant qui doit son existence à des sources de subventions diverses - garan-

tissant ainsi sa libre parole -, est aussi et surtout d’être conduit et produit par des étudiants,

pour des étudiants.

Mais Contrepoint n’est pas seulement le magazine étudiant, c’est en eff et aussi un site web

d’information (www.contrepoint.info), une émission de radio toutes les 2 semaines sur Radio

Campus Paris (93.9 fm) et une émission de télévision (en partenariat avec TéléSorbonne).

Et parce qu’il est indépendant, parce qu’il s’est diversifi é sur tous les supports médiatiques, et

qu’il est fait est lu uniquement par des étudiants : Contrepoint est le média étudiant.

Hadrien Santos, rédacteur en chef

Page 3: Contrepoint n°11

Paroles d’étudiants« Les Invisibles : confessions sur la précarité étudiante »

(Cité Universitaire Jean Zay à Antony - Bâtiment D)

4 5Contrepoint Janvier 2009

Paroles d’étudiantsPAROLES

d’étudiants

« 100 000 étudiants vivent sous le seuil de pauvreté ! », le chi� re est lâché. Les scènes politique et syndicale, relayée par les médias, reprennent ce chi� re depuis que Jean-François Dauriac, alors directeur du CROUS de l’Acadé-mie de Créteil, a proposé cette éva-luation de la pauvreté étudiante dans son rapport datant de 2000.Ce rapport controversé a néanmoins lancé de nouvelles études sur la préca-rité étudiante. L’Observatoire de la Vie Étudiante parle ainsi, en octobre 2006, de 45 000 étudiants en situation de grande pauvreté et 225 000 dans des situations � nancières di� ciles.

Ne rien dire, ne rien voir, ne rien entendre : la précarité sous un voile d’ignorance

Derrière les chiff res, des histoires de vie passées sous silence et que l’on refuse d’en-tendre ou même de voir. Les « invisibles » sont ces milliers d’étudiants qui suivent des études supérieures et connaissent des conditions de vie diffi ciles ; soit parce qu’ils vivent dans des logements insalubres, soit parce que la solida-rité familiale ne fonctionne pas et qu’ils sont obligés de travailler. Toutes les universités françaises sont concernées. Ces étudiants sont semblables aux autres étudiants, mais ne par-tagent pas les mêmes chances de réussite. La précarité étudiante a mille visages, autant de déclinaisons que d’étudiants concernés, mais au fi nal, souvent les mêmes obstacles, les mê-mes épreuves à traverser.

s’exclame Perrine, 23 ans, en master 2 de psy-chologie. Perrine se rend à tous ses cours, cumule deux stages et deux emplois. Le

week-end, elle s’occupe de la location de té-léviseurs dans la proche banlieue parisienne, et en semaine, elle donne des cours de sou-tien scolaire en mathématiques et en français. A tout cela, il faut ajouter la rédaction de son mémoire. Elle touche des allocations d’étude et de logement et ses parents lui versent une petite somme chaque mois. Pourtant, elle dé-clare gênée qu’elle est endettée. Elle avoue demander régulièrement de l’argent à un ami proche, ne parvenant pas à boucler les fi ns de mois. Perrine n’a pas le droit à une bourse et doit faire face à un seuil de dépenses qui aug-mente d’année en année. « Mais c’est la der-nière année! Alors je me dis que tout ça sera bientôt terminé... », lâche-t-elle, lassée. Perrine illustre une tendance mise en lumière par l’INSEE, dans son étude de juillet 2008, sur le cumul emploi et études. Ainsi de 1996 à 2006, la part des étudiants de l’enseigne-ment supérieur exerçant une activité profes-sionnelle, serait passée de 11% à 19,2%. Dans le même temps, des organisations syndicales et des mouvements associatifs présentent ce cumul comme l’une des causes d’échec à l’uni-vesité. Les étudiants étrangers : premiers touchés

Parmi les situations les plus précaires, celle des étudiants étrangers. Ils sont confrontés diff éremment à la précarité étudiante, selon l’aire géograhique. Certains étudiants afri-cains, par exemple, perçoivent peu ou pas d’aides de leurs états. Aymar, 28 ans, en thèse d’histoire, note que les aides du « Gabon sont insuffi santes » et dans le même temps, il ne re-çoit aucune aide de sa famille. Il donne donc des cours particuliers plusieurs parfois par se-maine et limite ses dépenses vestimentaires et ses loisirs. Samba, 22 ans, étudiante en master 1 de droit, occupe un poste d’équipière dans la restauration rapide, pour payer son logement, son alimentation et aider sa mère restée à Ma-dagascar. Et puis, il y a les étudiants comme Elyes, 36 ans, originaire de Tunisie, qui partage la condition de vie de l’étudiant, à laquelle s’additionnent les complications liées à son parcours person-nel. Elyes a suivi ses études de médecine en Tunisie. Il a voulu se perfectionner en France,

où il a rencontré sa femme. Il n’est jamais re-parti. Alors, il a dû recommencer à zéro, son diplôme n’étant pas reconnu en France. Il évoque les années de perdues, les moments d’épuisement - de 2005 à 2006, il a enchaîné les gardes de nuit comme simple infi rmier avec les journées de cours - mais également le décalage culturel et générationnel observé sur les bancs de la faculté de médecine. Il conti-nue d’avancer malgré l’incertitude de parvenir à son objectif.

Le doute et l’impossibilité de prévoir se retrouvent dans chacune des confessions re-cueillies. Pourtant, aucun signe d’abattement ne se fait sentir. Finalement, leurs discours s’apparentent à un mélange de résignation (« C’est normal » - Samba), de détermination (« Je veux terminer ce que j’ai commencé » – Perrine) et d’humilité (« On ne souff re pas » – Aymar).

Nicolas Decressac

Je veux me reposer !

www.contrepoint.infowww.contrepoint.info ÉCHO des facs

La plus vieille université de Paris a ENFIN un BDE

Thoeria-Praxis, association qui a pour but de promouvoir la médiation et la ré� exion culturelle, s'est installée dans les bureaux de Paris IV avec EOLE (Espèce d'Organisme de Liaison des Etudiants), le BDE. Au pro-gramme, soirées/concerts, ciné club, dé-bats étudiants, services entre étudiants et cours de théâtre (entre autres).

Pour plus d'infos: www.theoriapraxis.orgFanette Hourt

Paris VIII fête ses quarante ans !

L’université Paris VIII fête ses quarante ans le 13 janvier 2009. L’occasion d’insu� er une nouvelle dynamique et une visibilité plus grande à cette faculté souvent mal considérée par le reste du monde univer-sitaire. Il s’agit de revisiter les principes fondateurs du Centre Universitaire Expéri-mental de Vincennes à la lumière de la si-tuation actuelle de Paris VIII et des enjeux de son développement futur.

Jean-Philippe Louis

Un nouveau réseau social envahit Paris VIII !

Après Facebook, MySpace ou Adopteun-mec, voici venir un nouveau réseau social : clubuniversités.com. Ce site de partage vient d’être créé spécialement pour les étudiants d’universités. Paris VIII serait-elle actionnaire de la plate-forme ? Devant les murs de l’université placardés d’a� -ches, les étudiants restent perplexes. Avec une interface repoussante et un manque cruel d’inscription, ce club des universités a bien du mal à décoller. Au contraire des a� ches de Paris VIII.

Romain Poujaud

ISEFAC : Ventre a� amé n’a pas d’oreilles

Les 450 élèves de l’Isefac en savent quel-que chose… Heureusement, une cafétéria voit le jour dans les locaux de la rue Cha-brol dès aujourd’hui. Les étudiants y trou-veront un distributeur de fruits et de sand-wichs et pas moins de 4 micro-ondes. Bien pensé et convivial, ce lieu est situé dans la cour facilitant ainsi les allers et venues en-tre pauses café et cigarette. Un bon moyen de favoriser les rencontres et de donner du cœur à l’ouvrage aux étudiants en com-munication…

Yuki Martin

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Bâtir une université

6 7Contrepoint Janvier 2009

Bâtir une université FACOSPHÈ

RE www.contrepoint.info

Eric Besson, secrétaire d'Etat au Développement de l'économie numérique, a présenté en début d'année son Plan numérique 2012. Au total, 154 mesures ont été éla-borées pour que la France rattrape son retard en matière de numérique. Au sein de ce projet, neuf dispositions sont exclusivement consacrées aux universités. Au programme, campus virtuels, formations en ligne, et bibliothèques nu-mériques.

En 2006, une université sur cinq ne disposait pas de réseau sans fi l Internet selon le ministère de l'Enseignement supérieur. La priorité du gouvernement est d'étendre la couverture wifi des campus d'ici 2012, en particulier dans les universités retenues pour l'opération Campus. Cette disposition suppose que les étudiants soient tous équipés en ordinateurs portables... Ce qui est loin d'être le cas. Selon le rapport rendu cette année par Henri Isaac, ils n'étaient que 30 % en novembre 2007. Et l'accès aux ordinateurs dans les salles informatiques est encore aujourd'hui assez limité, malgré les progrès réalisés.

Des salles de cours aux campus virtuels

L'action principale de Plan numérique est de « développer les ser-vices numériques pour tous les étudiants, enseignants-chercheurs et personnels des universités ». Pour cela, il est prévu d'achever le déploiement des campus virtuels qui donnent accès aux services de base de l’université comme l'inscription en ligne, le bureau virtuel, les informations sur l’orientation et l'accès aux ressources pédagogiques.

Dans chaque faculté, ces sites web mettront également à la disposi-tion des étudiants des ressources pédagogiques, cours, plans, banques d'exercices... Même les élections étudiantes pourraient devenir électro-niques ce qui sonnerait le glas du vote à main levée lors des assemblées générales.

Selon le projet, il serait donc possible d'accéder chez soi à tous les do-cuments pédagogiques en format numérique. Les cours seraient ainsi enregistrés, fi lmés, et mis en ligne. Il sera possible de les télécharger en podcasts, ou en Vidéo à la Demande (VOD). Les cours sont déjà dispo-nibles en podcast dans plusieurs universités fer de lance, comme Louis Pasteur à Strasbourg. Il s'agit maintenant d'étendre ces mesures à la France entière.

“100 % des documents pédagogiques pour 100 % des étudiants“

Pouvoir réécouter un cours mal compris ou s'entraîner avec des exer-cices en ligne serait un avantage non négligeable pour mieux réussir ses examens. L'accès à ces documents gratuits permettrait d'éviter l'achat de polycopiés ou de livres hors de prix. Par ailleurs, la diff usion de cours et de conférences sur Internet pourrait concourir, selon le gou-vernement, à la promotion de la culture et de la langue française.

Mais qui s'occupera de cette mise en ligne de documents et de cours ? Si ce sont les professeurs, ceux-ci devront être mis à niveau. Une formation aux Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Education (TICE) est prévue pour enseignants-chercheurs. Se-lon Marcel Spector, directeur stratégie de l’UMVF (Université médicale virtuelle francophone),

numérique

Pour lui, « les étudiants sont "natifs" du numérique, pas les professeurs, qui doivent s'adapter mais ne sont pas toujours formés ou effi caces. Ce choc culturel a deux conséquences : soit les profs sont réticents, soit ils produisent des "essais-erreurs" ». Cette formation pourrait remédier à ces diffi cultés. Mais à quel prix ? La mise en place d'un vrai outil péda-gogique parallèle numérisé coûte cher : plateforme technique, équi-pement, logiciels et formations. Pour l'instant, la question reste sans réponse.

Si ce projet parvenait à être réalisé, ce serait un bon moyen pour les étu-diants salariés de concilier études et travail. Une bibliothèque numéri-que pourrait voir le jour, leur permettant de consulter revues, livres, ou articles depuis chez soi. Ce campus virtuel serait un complément utile pour ceux qui suivent les cours. A condition de ne rester qu'un complé-ment et de ne pas remplacer les cours en amphis. Car l'université doit être avant tout un lieu d'échange et de rencontre avec les professeurs et les autres étudiants.

Ce plan numérique est présenté comme « la solution » aux diffi cultés de l'université française. Mais le véritable problème de l'université reste le manque de moyens. Entre les mesures annoncées et les réalisations, les diff érences peuvent être importantes. Et quand les caisses sont vides, les grands Plans risquent souvent de ne rester que des projets.

Marie-Laurence Fleitour

Henri Isaac Henri Isaac, Docteur en Scien-ces de Gestion, a remis en jan-vier 2008, à Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, un rapport concernant l’uni-versité numérique.

Maitre de conférences à l’uni-versité Paris-Dauphine, il a formulé dans son rapport divers recom-mandations qu’Eric Besson a prises

en compte lors de l’élaboration de son plan. Il se félicite d’ailleurs, que la majorité de ses directives ait été retenue.Cependant, Henri Isaac regrette l’absence claire de lignes directrices. Ainsi, il aurait trouvé plus pertinent d’établir une quinzaine de mesures (au lieu des 154 prévues).De plus, le principal défi de ce plan reste le challenge fi nancier. En eff et, il semblerait qu’actuellement il n’y ait pas de fi nancements clairement identifi és concernant les mesures préconisées. « Il est primordial de

ne pas investir uniquement dans du matériel informatique, il faut aussi miser sur les hommes et les femmes qui font les universités aujourd’hui ». Il est nécessaire de former le person-nel administratif et les enseignants aux nouveaux outils informatiques.Ce plan risque donc de donner lieu à une réelle transformation des pro-cessus pédagogiques et administra-tifs, « c’est un véritable enjeu qu’il ne faut pas négliger ! ».

Mathilde MIEN

l’université n’est pas prête pour le numérique.

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FACOSPHÈRE est aussi sur Internet !

Retrouvez sur cette rubrique toute l’actualité des universités au jour le jour.

Sur www.contrepoint.info retrouvez également l’actualité étudiante en vidéos ainsi que les podcasts des émissions radiophoniques made in Contrepoint !

Le média étudiant

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Réaction mitigée des syndicats

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Contrepoint Janvier 2009

Réaction mitigée des syndicats CONSCIENC

E LIBRE

Le syndicat s’est prononcé en faveur du plan France numérique 2012. Sébastien Bordmann responsable de la communi-cation internet de l’Union internationale interuniversitaire (UNI) et membre actif, a accepté de répondre à nos questions. Il se dit très optimiste à l’idée du plan nu-mérique.

L’UNI estime que l’université numérique est une formidable évolution. Selon Sébas-tien Bordmann, le plan d’Eric Besson permet de nationaliser l’installation du numérique dans l’enseignement supérieur et d’off rir aux étudiants un service de qualité. « Il s’agit de se mettre au niveau des autres pays, comme les Etats Uni. », déclare-t-il.Le syndicat étudiant estime que l’université numérique est une formidable évolution et qu’elle constitue un véritable complément à l’université classique « C’est un plus pour l’étu-diant d’aujourd’hui et non une substitution »

Démarche démocratique et dé� s à relever pour l’enseignement supérieur.

L’union internationale interuniversitaire voit en l’université numérique un défi à relever pour l’enseignement supérieur. Ainsi, le syn-dicat estime que l’université doit maintenant relever les défi s du numérique en aidant les étudiants à maîtriser ces nouveaux outils afi n qu’ils deviennent acteurs de leur apprentis-sage. Sébastien Bordmann précise qu’il ne s’agit pas de remplacer l’université classique mais de la moderniser. Selon lui, l’idée de la mise en ligne des cours est de faciliter l’accès aux connaissances : « Le projet d’Éric Besson est une démarche démocratique. Il s’agit de per-fectionner le système actuel et d’élargir l’off re éducative. C’est un plus »Pour le syndicat, l’université numérique est un moyen de démocratiser l’accès aux études supérieures, car ils off rent aux personnes en diffi cultés d’accéder plus facilement aux for-mations.

Former les étudiants et les enseignants, c’est des meilleures chances de réussite.

Pour l’UNI, former les étudiants au numéri-que est essentiel. Sébastien Bordmann insiste sur le fait que le numérique est incontourna-ble quelque soit le domaine de formation. « Le plan numérique des universités va permettre aux étudiants d’être compétents et ainsi de répondre aux exigences des employeurs », souligne-t-il. Pour l’uni le but est de former de futurs actifs compétents, en adaptant leurs profi ls aux critères du marché du travail. Le syndicat estime qu’il incombe à l’Enseigne-ment supérieur de former aux mieux les actifs de demain. L’UNI accueille le plan numérique des universités comme une réforme de bon sens. « De même qu’il est logique de former les étudiants aux nouvelles technologies, il est logique de former aussi les enseignants. Ainsi éduquer au bon usage du numérique permet de fortifi er l’environnement pédagogique de l’étudiant et de lui off rir de meilleurs chances de réussite » conclut Sébastien Bordmann.

Khadija Jebrani

Jean-Baptiste Prévost, président de l’Union nationale des étudiants de Fran-ce, doute que le plan numérique propo-sé par Eric Besson, secrétaire d’Etat en charge du développement de l’économie numérique, soit une solution aux problè-mes de l’Université française.

Pour le président de l’Unef, sous l’aspect esthétique d’une nouvelle réforme, le gouver-nement feint de traiter les véritables maux de l’Université. Or « Le problème de fond, c’est le manque de moyens ».

Un projet qui ne répond pas aux exigences des étudiants

Jean-Baptiste Prévost reconnait au plan présenté par Eric Besson la volonté de résor-ber la fracture numérique que subissent les étudiants, le manque d’accès à Internet étant une cause non-négligeable de l’échec univer-sitaire. Néanmoins, selon lui, le plan manque d’ambition « Par un système de prêts dont le montant s’élèverait à moins de 200 millions d’euros pour l’Etat, les étudiants en master et les plus modestes pourraient se voir prêter un ordinateur portable», et le président de l’Unef d’observer que les mesures relatives au numé-rique prises par les gouvernements successifs

n’ont fait qu’accentuer les inégalités : « L’opéra-tion du portable à un euro par jour de 2004 ne résorbait pas la fracture numérique : ce sont es étudiants qui en avaient les moyens qui ont acheté un portable par ce dispositif. »

Le rôle incontournable de l’informatique à pondérer

Jean-Baptiste Prévost conçoit que l’informa-tique soit un support indispensable dans la conduite d’études supérieures. Mais il avertit cependant que

L’Université ne saurait faire fi du facteur hu-main qui constitue un élément essentiel dans la transmission des savoirs. Or, selon lui, devant le manque de moyens alloués à l’université « la tentation existe de tout numériser. L’outil informatique doit être développé comme un outil pédagogique, un complément des en-seignements, mais en aucun cas il ne devra les remplacer ».

Un apriori positif

Le président de l’Unef admet que la maî-trise de l’outil numérique soit un préalable indispensable à l’intégration sur le marché de l’emploi. L’idée du plan numérique présenté par Eric Besson n’est en soi pas mauvaise, bien au contraire « Si la formation au numérique permet de créer des emplois qualifi és, il faut l’encourager». « L’université numérique a son rôle à jouer, mais elle ne suffi t pas.» Voilà le constat fi nal du président de l’Unef., traduisant le manque de réforme globale et volontariste de la part du gouvernement à l’égard du monde étudiant.

Camille Dolques & Hadrien Santos

Un apriori positif

L’Uni : un avis très favorable SUD étudiant dénonce le manque de moyens du plan

Plan numérique, l’Unef sceptique

l’informatique n’est qu’un outil, pas une fin en soi.

Nous avons rencontré Renaud Bé-cot, un des porte-paroles du syndicat étudiant SUD. Bien qu’il juge di� cile de se prononcer sur un projet dont on ne connait encore les e� ets, le syndi-caliste note déjà un écart important entre les déclarations d’intention et les moyens qui sont prévus.

le risque est la tendance à l’inégalité entre les facultés

Sud, syndicat étudiant de gauche, est sceptique sur les propositions d’Eric Bes-son. Le syndicat n’est pas contre l’idée d’un développement du numérique au sein des universités. Au contraire, beaucoup de comi-tés locaux de Sud ont demandé des mesures allant dans ce sens, comme l’ouverture de salles informatiques aux étudiants sur des plages horaires larges. Pour autant, parler de « progrès pour les universités n’est pas la bonne lecture, ce n’est ni positif ni négatif en soi, déclare le porte-parole. La question qui se pose réellement est ce qui va être fait : c’est donc surtout une question de moyens et de leur utilisation ». Or, sur l’application de pro-positions qualifi ées « d’encore très fl oues », Renaud Bécot reste dubitatif et met en avant

la question de l’inégalité face au numérique. « Le risque est la tendance à l’inégalité entre les facultés ». Le syndicaliste note deux choses essentielles. Tout d’abord, le rapport suppose, selon lui, que tous les étudiants soient équipés. Il cite le rapport Isaac de novembre 2007 qui parle de seulement 30% d’étudiants équipés en ordinateurs portables. Ensuite, il retient que « dans les faits, il y a peu d’accès aux ordinateurs et aux connections wifi dans les universités ». Il insiste aussi sur une inégalité plus générale : celle qui existe entre les facultés. En eff et, le porte-parole précise qu’avec la LRU (Loi Re-lative aux libertés et responsabilités des uni-versités), les universités ont le droit de choisir aujourd’hui comment mettre en place les pré-conisations des gouvernements. Or, « pour la mise en œuvre du plan Besson, il n’y aura pas de problème pour les universités qui ont les moyens et dont les étudiants viennent des classes aisées. Pour les universités plus pauvres, comme certaines de province, l’application des mesures sera plus diffi cile à mettre en place ».

Au delà des questions matérielles et fi nanciè-res, Sud, est critique sur l’aspect pédagogique et met en avant les dérives possibles. Pour le syndicat, « il faut la présence des enseignants-chercheurs pour assurer la qualité des for-mations » prévient Renaud Bécot. Si l’accès à des outils numériques semblent tout à fait pertinent, ces derniers «ne doivent pas rem-placer la présence physique d’un professeur, avec un cours vivant » ajoute-t-il. Il n’hésite pas d’ailleurs à faire le lien entre le rapport Besson et la logique des réformes en cours comme la LRU, le plan licence, l’Opération Campus, ou les suppressions de postes, qui selon lui, ne vont pas dans le sens de l’amé-lioration de la vie étudiante. Pour lui, « il faut voir les logiques qu’il y a derrière le plan nu-mérique, les choix pédagogiques qui sont fait ». Il souhaite enfi n qu’on « laisse le libre choix aux professeurs et aux étudiants d’utiliser ou non les outils numériques », garantie qui ne semble pas faire partie du plan selon lui.

Manel Ben Boubaker

Les univers numériques ne doivent pas rempla-cer les cours en amphis.

Claire Guichet, nouvellement élue pré-sidente de la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE), se déclare favorable au projet France Numérique 2012 lancé par Éric Besson mais n'oublie pas de formuler quelques réserves.

Suite aux éléments avancés dans le projet d'une université numérique, la FAGE par la voix de sa présidente, estime que « tous les outils qui vien-nent accompagner le dispositif sont bons, à par-tir du moment où, ils viennent en complément ». Les propositions gouvernementales doivent être considérées comme un ensemble d'options aux maux chroniques du système universitaire

et devront faire face à un certain conservatisme (notamment dans l'appropriation de l'outil nu-mérique par les enseignants-chercheurs en ter-mes de temps à y investir et de contenu à y off rir).

Un projet « alternatif » : la question du main-tien du lien social

Les emplois du temps universitaires sont par-fois vécus comme une contrainte, en cas de ma-ladie, d'handicap ou de salarisation. La numérisa-tion off re de nouvelles possibilités aux étudiants concernés, mais elle doit être raisonnée : « ça ne doit pas remplacer un cours, avec des ensei-gnants-chercheurs, qui sont les seules garanties à l'heure actuelle de la qualité de nos diplômes », précise Claire Guichet. Elle envisage l'université numérique, comme un mode de communication alternatif pour l'université réelle (complément aux cours en amont et en aval, espaces de travail et démarche collaborative pour les étudiants, etc.). L'université française c'est avant tout « des relations humaines ». Le numérique ne doit donc pas menacer les missions de l'Université, à savoir la transmission de savoirs et la construction de soi, en vissant les étudiants devant leur écran.

Après l'annonce médiatique : assurer la réussite des perspectives ouvertes

La mise en oeuvre d'un tel projet suscite de nombreuses interrogations et au premier rang, on trouve celle du coût. La mise en place d'un vrai outil pédagogique parallèle numérisé coûte cher, non seulement pour « la plateforme tech-nique, mais derrière c'est aussi la question de l'équipement, de la formation des personnels et des enseignants-chercheurs, des logiciels », nous explique-t-elle. Si le projet d'Éric Besson prépare l'université de demain et la rend plus accessible, le fi nancement doit suivre pour évi-ter la « gadgétisation » des mesures annoncées.Dans ce sens, la présidente de la FAGE insiste sur l'importance de « l'assurance-qualité ». Une fois le projet d'université numérique en place sur les campus, le dispositif devra être évalué par les étudiants. L'université numérique doit être un espace dynamique, nourri par une ré-fl éxion commune (entre étudiants et ensei-gnants) sur l'accès et le partage des savoirs.

Nicolas Decressac

La FAGE : « Oui ! » pour le numérique à dimension humaine

étudiants et de la FAGE

Page 6: Contrepoint n°11

Pagaille dans l’université

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La fonction des universités

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www.contrepoint.info

Contrepoint Janvier 2009

Pagaille dans l’universitéFOCUS

À quelques jours des vacances de Noël, parmi les 116 Instituts Univer-sitaires de Technologie (IUT) que compte l'Hexagone, un grand nombre restait encore mobilisé contre la mise en application de la loi Libertés et Res-ponsabilités des Universités (LRU).Ce type de mobilisation estudiantine à coup d’assemblées générales et de blocages ne date pas d’aujourd’hui. Un phénomène croissant, à l’échelle tout autant nationale qu’internatio-nale, semble se dessiner quarante ans après les célèbres contestations étu-diantes de mai 68.

Depuis 5 ans, le monde universitaire est ré-gulièrement secoué par des mouvements so-ciaux. En 2004, l'application de la réforme LMD mobilise une vingtaine d'universités françaises pendant un mois. Moins de 2 ans plus tard, au printemps 2006, le Contrat Première embau-che et la méthode employée par le gouverne-ment Villepin (l'utilisation du 49-3 qui consiste en l’adoption d’un texte sans vote) entraînent un fort mouvement de contestation. Le texte est retiré et ce mouvement contribue à la dé-crédibilisation du premier ministre de l'épo-que. Plus récemment la LRU, une des premiè-res lois adoptées sous "l'ère Sarkozy" suscite un important mouvement à l'automne 2007. Cri-tiquée par certaines organisations et associa-tions étudiantes, ainsi que par une large part du personnel des universités, le mouvement aboutit à des négociations entre l'UNEF et Va-lérie Pécresse. Un 6ème échelon de bourse est créé et le mouvement disparait rapidement.A la fi n de l'année dernière, un mouvement de grogne traverse les IUT. Craignant une forte diminution de leurs moyens fi nanciers, étudiants et directeurs des IUT manifestent depuis déjà quelques semaines dans plusieurs villes françaises. La LRU met fi n à la dotation spécifi que des IUT. Maintenant, chaque uni-versité décide du budget alloué aux IUT qui lui sont rattachés. Malgré des propos qui se veu-lent rassurants : « Les IUT sont notre priorité », la ministre peine à endiguer un mouvement organisé au niveau national. Par ailleurs, la ré-forme des concours porte en elle les germes de nouvelles diffi cultés pour le ministère de l’Enseignement supérieur.

D’autres mouvements à venir

Quel avenir donc, pour les mouvements étudiants en France ? La LRU renforce le pou-voir des grands syndicats, plus aptes à négo-cier avec le gouvernement. Les initiatives de rapprochements entre monde universitaire et entreprise se multiplient (Opération Phénix, création de l'agence La Manu, campus des métiers à Bobigny...). Et avec la multiplication des classements d'université, tout laisse à croi-re que le monde de l'Enseignement supérieur, après s'être massivement démocratisé dans le dernier quart du XXème siècle, va devenir un véritable lieu de formation professionnelle.Il est nécessaire de noter en s’appuyant sur les quatre dernières années que les étudiants en général se mobilisent de manière plus impor-tante pour des questions d’ordre sociales et nettement moins pour des questions d’ordre universitaire. En eff et, la précarité étudiante s’accroit de manière signifi cative et le système d’aide mis à leur disposition ne répond plus aux besoins des étudiants. Le pouvoir d’achat des étudiants chute considérablement alors que les frais d’inscription augmentent d’année en année, que les prix des loyers fl ambent et que le coût de la vie est en hausse. La crise fo-mentera-t-elle un soulèvement au printemps 2009 ?

Les mouvements étudiants à l'étranger

Regardons ce qu'il se passe en dehors de nos frontières. Les mouvements étudiants se font de plus en plus nombreux et virulents. Au

début du mois dernier, des émeutes en Grèce entraînent la destruction de plusieurs centai-nes de commerces. Au-delà du prétexte clai-rement revendiqué - la mort d'un adolescent - les jeunes étudiants manifeste surtout leur peur de l'avenir, dénoncent les pratiques d'un gouvernement qu'ils jugent corrompu et inca-pable de répondre à leurs aspirations. En Iran, pays muselé par une théocratie, les étudiants de l'université de Téhéran sont en pointe dans le combat pour l'obtention de libertés élargies. Des dizaines d'entre eux n'hésitent d'ailleurs pas à prendre le risque de passer plusieurs an-nées en prison…Un exemple à suivre en France ? Certainement pas, mais l'Iran, la Grèce, et d’autres comme le Mexique et la Corée du Sud, montrent que les combats de la jeunesse dans le monde sont complexes et multiples.

On constate aujourd’hui que de nouvelles for-mes d’activisme, plus réactives, spontanées, et sorties d’un giron syndical dit « vertical » font leur apparition un peu partout dans le monde. Du fi l à retordre pour des gouvernements qui devront s'adapter à ces nouveaux modes de contestations.Récemment, Nicolas Sarkozy a préféré repor-ter la réforme de Darcos sur le lycée, face à des « bambins » obstinés organisés sur Facebook.N’oublions pas que dans deux ans ce sont ces mêmes « bambins » qui manifesteront dans les facs…

Nicolas Gosset & Fanny Griessmer

Depuis la LRU, le système universi-taire français a pris conscience de la nécessité de répondre aux nouvelles exigences de la société, quitte à créer un paradoxe avec ses objectifs.

« La véritable université de nos jours est une collection de livres » disait Thomas Carlyle, écri-vain et historien écossais. Cette phrase enlevée de son contexte met en exergue une question qui revient dans notre système actuel, à sa-voir : à quoi servent encore nos universités ? L'article L123-3 du code de l'éducation pré-

voit six missions à l'Enseignement supérieur : la formation initiale et continue, la recher-che scientifi que et technique, l'orientation et l'insertion professionnelle, la diff usion de la culture et l'information scientifi que et techni-que, la participation à la construction de l'Es-pace européen de l'Enseignement supérieur et de la recherche. L'altruisme de l'université est un principe qui ne peut aucunement être remis en cause. Les pouvoirs publics étudient un moyen de concilier transmission de savoir avec exigences d'insertion professionnelle. Entre-temps, la mondialisation progresse, le chômage augmente.

Culture ou professionnalisation ?

La situation actuelle des jeunes (Le taux de chômage des 15-24 ans est passé de 18,1% à 19,3% au troisième trimestre 2008) ne justifi e plus la garantie d'une insertion professionnel-le par l'université.Basée sur des valeurs nobles, l'Université doit maintenant assurer un rôle d'insertion profes-sionnelle. Le débat est relancé avec le rapport du Bureau d'aide à l'insertion professionnelle (BAIP) remis le 8 octobre 2008. L'expertise menée par Jean-Michel Uhaldeborde, ancien président de l'université de Pau et Thomas

Chaudron, ancien président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), exhorte les universités à mettre en place un bureau d'aide à l'insertion, rendu obligatoire par la loi sur l'autonomie.Sur le site de la Confé-rence des Présidents d’Université (CPU), Simone Bonnafous, Présidente de la Com-mission Pédagogie et Formation continue, souligne qu'on ne peut « qu'être d'ac-

cord avec l'idée que la garantie de l'insertion professionnelle soit un objectif hors de por-tée des universités, mais que les universités contribuant au développement de l'économie de la connaissance, se doivent de développer les compétences et les facultés d'adaptation de ses étudiants ».

Des contenus plus proches de l’entreprise

Les fi lières proposées dans l'Enseignement supérieur sont souvent, on le sait très théori-ques. En ce sens les diplômes professionnels apportent un contenu susceptible de se rap-procher des exigences des entreprises. Or se-lon Alain Renaut, « on ne peut pas les multi-plier à l'infi ni parce qu'il y aurait un très gros

défi cit par rapport aux fi nalités de l'université à savoir élever le niveau général de connais-sance ». Il propose d'introduire des « signaux déchiff rables » par les recruteurs publics ou privés, grâce à des modules ou des stages, dans les fi lières qui n’ont pas vocation à pro-fessionnaliser.

J’ai fait la Fac, et alors ?

Les étudiants ont également pris conscience de cette glaise dans laquelle s'est empêtrée la fac. Le 6 novembre dernier, Julie Coudry lance la Manu avec pour but de tisser des liens entre Entreprise et Université. Auparavant l'ancien-ne syndicaliste a utilisé le réseau social Face-book pour lancer le groupe

À travers ces initiatives et l'application de la loi LRU, l'Enseignement supérieur ne peut se res-treindre à ses responsabilités précédentes.Malgré les discours rassurants de Valérie Pé-cresse, insérer professionnellement un nom-bre d'étudiants qui ne cesse d'accroître (on re-cense aujourd'hui 1 300 000 étudiants) est un véritable défi . Les défenseurs de la sélection à l'entrée de l'université utilisent l'argument du nombre exponentiel d'étudiants pour justifi er la nécessité de mettre en place un système calqué sur les écoles.Depuis le 1er Janvier 2009, vingt universités sont devenues autonomes dont Paris V, VI et VII. Elles bénéfi cient ainsi de compétences élargies. D'ici à 2012, les quatre-vingt-cinq universités françaises seront autonomes. Mais cette prévision est sujet aux retours qui pour-ront être faits durant ce premier pilote de loi LRU.

Jean-Philippe Louis

Affi che durant les manifestations anti-LRU

J'ai fait la Fac, les employeurs savent pas ce qu'ils ratent .

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Contrepoint Janvier 2009

Madrid,découvrir l’autre ville espagnole

L’immigration non choisie, une maladie pour nos Terres

« Gainsbourg 2008 », la Décadence s’installe à la Cité de la Musique

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Madrid,www.contrepoint.info

L’immigration non choisie, L’immigration non choisie, L une maladie pour nos Terres

VOYAGE CULTURE

La capitale espagnole, longtemps restée dans l'ombre de Barcelone, semble quitter son état d'assoupissement et déploie son charme cosmopolite. Les étudiants sont nom-breux à y faire une année d'Erasmus, préférant la douce folie madrilène à l'extravagance de la belle Catalane.

Tapas, � amenco et...

Au-delà des images de carte postale, Madrid est une ville frémissante, à l'image de la Gran Via, artère principale où les théâtres, cinémas et res-taurants drainent les Madrilènes, de tous âges, en quête d'animation ; puis elle off re un visage plus touchant si l'on rejoint les ruelles animées autour de la plaza Mayor. A la tombée de la nuit, il suffi t de se promener dans le quartier du Lavapiès, « pour ses petits bars associatifs » et fi nir dans les clubs de Chueca et de Malasana, pour être saisi par les délices de la cité rebelle.

Pour le calme, choisissez d’arpenter les allées de l’élégant parc El Re-tiro, celles du Prado (où plus de 3000 tableaux sont exposés) ou encore le Centre de Arte Reina Sofi a (où Dali côtoie Bacon et Picasso) ; pour l’eff ervescence, le Rastro (immense marché aux puces), la Latina et ses terrasses ou encore le Retiro, le dimanche quand les madrilènes se ras-semblent « pour écouter les percussionnistes et danser ».

Détour étudiant

Madrid est une aventure, à la portée du budget étudiant. Surtout, ne pas hésiter à quitter les sentiers battus, à la recherche des bons plans.Les musées proposent des tarifs étudiants. S’il est conseillé d’avoir la

carte ISIC, votre carte d’étudiant française era suffi sante.Pour l’hébergement, il y a de nombreuses auberges de jeunesse (comp-ter 20/25 euros la nuit) ou pour les plus téméraires, le couchsurfi ng (www.couchsurfi ng.com). Madrid compte six bars pour 100 habitants (soit plus que partout ailleurs dans le monde), la première partie de soirée est donc assurée. On trouve toutes les ambiances pour tous les prix. Petit conseil : le Che-rokee (station Tribunal), rapport qualité-prix imbattable : 50cl = 5euros (mélange d’alcools forts et de jus de fruits). Autrement, il y a toujours les ‘’botellons’’(ce qui revient à acheter de l’alcool pour le boire dans un endroit animé entre amis). Côté clubs, même diversité, à vous de choisir selon vos moyens.L’expérience madrilène n’attend plus que vous...

Nicolas Decressac

La ville recèle tous les ingré-dients pour s’adapter à votre

humeur, à vos envies.

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La fondation Cartier pour l’art contemporain accueille jusqu’au 15 mars 2009 l’exposition « Terre natale, Ailleurs commence ici ». Paul Virilio, urbaniste et essayiste français, s’est associé à Raymond Depardon, photo-graphe, cinéaste et journaliste. Le duo nous présente une exposition réaliste sur le thème de l’immigration non choisie.

Dans une première installation cinéma-tographique, Raymond Depardon donne la parole aux populations reculées du Chili, d’Ethiopie et autres ethnies vivant en marge de la mondialisation. Chaque représentant des cultures menacées dispose de quelques minutes de fi lm pour parler dans sa langue na-tale. Par leur visage et leur façon de s’exprimer, ces personnes racontent leur histoire atypique mais expriment aussi leur colère face à la me-nace qui pèse sur leur existence.

La métropole comme une « outre-ville »

Le photographe français utilise la petite salle de la Fondation pour mettre en scène l’his-toire de sept grandes villes, contraintes à la globalisation et à la réduction des distances. Sous la forme d’un journal de bord fi lmé sans dialogue, un court-métrage fait apparaître la métropole comme « une outre-ville » : dyna-mique, rapide mais aussi dangereuse et me-naçante.Paul Virilio prend le relais et s’empare du sous-sol du lieu d’exposition. « Le sédentaire, c’est celui qui est partout chez lui, avec le porta-ble, l’ordinateur […] C’est lui le sédentaire. Par contre, le nomade, c’est celui qui n’est nulle part chez lui » annonce l’essayiste français dans un discours de bienvenue. Ces paroles complètent la série de reportages suspendue au plafond de la grande salle. Ces images tour-nées par des journalistes, diff usées en boucle sur une dizaine d’écrans, montrent les consé-quences de l’accélération des mouvements migratoires.

Les cartes multimédia plus fortes que les images

Ces constats, énoncés dans les installations, sont traduites de façon dynamique dans la dernière salle de l’exposition. Pour interpré-ter ces donnés, Paul Virilio a conçu un écran à 360° où se succèdent cartes, textes et trajec-toires. Le visiteur est au cœur de l’installation, entouré par les données dynamiques du pour-quoi des migrations forcées. Des informations essentielles à l’heure où on estime que

Informations pratiques :Terre natale, Ailleurs commence iciHoraires d’ouverture : Du mardi au samedi de 12h à 18h, le dimanche de 10h à 18h, fermeture le lundi.Tarifs: De 6,50 à 4,50 eurosPour plus d’informations : http://fondation.cartier.com ; 01 42 18 56 50

Romain Poujaud

Dans la vie moderne, il y a tout un langage à inventer. Un langage autant musical que de mots. Tout un monde à créer, tout est à faire :

En ces longues et mornes journées d’hiver, où les après-midi de grisaille succèdent aux matinées pluvieuses, rien de mieux qu’un bon plan de sor-tie culturelle à prix étudiant pour se booster le moral. Jusqu’au 1er Mars 2009, la Cité de la Musique accueille l’exposition « Gainsbourg 2008 »: une rétrospective de l’œuvre de Serge Gainsbourg mais surtout l’occasion de re découvrir l’univers foisonnant de l’artiste.

Une porte ouverte sur l’univers artistique de Gainsbourg

L’exposition, conçue comme une entrée dans l’univers artistique de Serge Gainsbourg, plonge le visiteur dans une ambiance presque onirique. Photographies, vidéos, œuvres d’art et partitions manuscrites nous emmènent dans un jeu de va-et-vient. En fond sonore, une bande créée à partir de textes de Gains-

bourg, lus par divers artistes qui l’ont connu ou inspiré (Jane Birkin, Catherine Deneuve, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, etc.). Les diff érentes périodes créatives qu’a connues l’artiste s’inscrivent dans l’espace en suivant un ordre chronologique qui donne à voir la ri-chesse, la complexité mais aussi les diff érents cheminements de l’itinéraire de «l’homme à la tête de chou».

Un artiste aussi talentueux qu’inattendu

« La chanson c’est mon coté métier, le ci-néma et les bouquins, c’est mon coté artiste » : Serge Gainsbourg fut un touche-à-tout ta-lentueux : la musique, vagabondant du jazz au reggae, mélant rythmes contemporains et grande littérature (il mit notamment Bau-delaire en musique), la littérature, le cinéma avec des fi lms comme Charlotte for Ever ou Stan the fl asher. Au fi l de l’exposition on re-trouve le personnage public, provocateur, au travers notamment d’extraits d’émissions télé-visées ; mais on rencontre aussi un homme à la sensibilité esthétique toujours renouvelée,

comme en atteste la diversité de ses produc-tions artistiques. Ses rencontres féminines et l’inspiration qu’elles suscitèrent chez lui se lisent en fi ligrane : Brigitte Bardot, Bambou, Jane Birkin bien sûr, et leur fi lle Charlotte.

une pensée à l’image de l’œuvre de son auteur.

Informations pratiques :Gainsbourg 2008Horaires d’ouverture : Du mardi au samedi de 12h à 18h, le dimanche de 10h à 18h, fermeture le lundi.Tarifs : de 4 € à 8 €, selon réductionPour plus d’informations : www.cite-musique.fr ; 01 44 84 45 00

Juliette Rousseau

plus de 200 millions de per-sonnes seront forcées de se déplacer d’ici 2050.

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14 15Contrepoint Janvier 2009

Fabrizio Sofi a, jeune homme de 18 ans, en première année aussi, est plein d’entrain lorsqu’il parle de sa passion : « La mode, c’est un cercle vicieux, ça change tout le temps, mais fi nalement, ça revient toujours, mais de manière diff érente. Moi, je n’ai pas de style précis, comme je dis souvent, ça passe du tout au rien. Dès que j’ai de l’argent, je le dépense dans ça, mais je n’en ai pas énormement, alors je cherche de nouvelles idées. J’aime donner à des objets des utilités diff érentes : par exemple, faire d’un bout de tissu léopard une ceinture, ou d’une cravate un collier. Je chine beaucoup chez mes parents ou mes copines. Le jean que je porte est celui d’une amie, et j’ai fait de la robe de chambre de mon père un man-teau. Je vais bien sûr acheter mes fringues dans les magasins basics comme Zara, H&M, et je n’hésite pas d’ailleurs à jeter un coup d’oeil dans le rayon femme, pour les pièces unisexes. »

La mode et les étudiants « Pour ma part, je suis plutôt urban chic… enfi n j’essaye ! »

MODE www.contrepoint.info

Stressé, Fêtard ou Flemmard ? Quel étudiant es-tu ?

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Stressé, Fêtard ou Flemmard ?

TEST

Manel Ben Boubaker (interviews)Fanette Hourt (photos)

Pour la première série de notre nouvelle chronique «La mode et les étudiants», nous nous sommes rendus devant l’école ESMOD, une des plus vieilles écoles de mode de France, qui forment des stylistes, des modélistes et des fashions mana-gers. En e� et, pour parler chi� ons, qui mieux que des passionnés. Trois étudiants, aux styles originaux et décalés, nous font partager leurs bons plans.

Kaila Mithven, étudiante américaine de 17 ans, en première année, a un profi l tout à fait diff érent et un style tape-à-l’oeil : « La mode, ça s’explique pas, ça se fait. Mon style, je le défi nirais comme étant trash chic parisien, un peu à la Amy Winehouse. Il est vrai que j’ai un budget « fringues » élevé, autour de 300/400 euros par mois, je le dépense là-dedans, mais pour moi, c’est important, je ne peux pas mettre la même robe à deux soirées de suite! A Paris, mon quartier, c’est le Marais. J’aime mixer les fripes que j’achète à Frip’star avec des pièces basiques de Zara, Mango, Morgan, H&M pour les accesoires. Ma tenue d’aujourd’hui est très cheap : 50 euros pour mon jean, 100 euros pour ma veste Morgan, et 45 euros pour mes chaussures à talons. »

font partager leurs bons plans.

Kaila Mithven, étudiante américaine de 17 ans, en première année, a un profi l tout

Radouane Braidji, 25 ans, en deuxième année, nous expli-que sa vision de la mode : « On ne peut pas dire la mode, car en réalité, c’est tout un univers, un ensemble de ten-dances qui concentre la société, il y a des modes. Pour ma part, je suis plutôt urban chic, enfi n j’essaye. C’est vrai qu’il faut se serrer la ceinture, mon budget fringues tour-ne autour de 150/200 euros par mois. Mon quartier, c’est le Marais, car c’est là qu’il y a des boutiques tendances, avant-gardistes. Par exemple, la boutique Noir Kennedy, dont les cabines d’essayages sont des cabines téléphoni-ques anglaises. Ma tenue du jour est très griff ée : je porte un pull Sonia Rykiel avec un gilet de la même marque, des chaussures Dior et des lunettes RayBan, un cadeau. Mais mon jean, je l’ai acheté pendant les soldes à 40 euros! ».

1. Dans deux ans, tu t’imagines :a) En CDI, bien au chaud…b) Bien au chaud mais… sous les projecteurs du

dancefl oorc) Bien au chaud mais… sur les bancs de la fac

2. Cinq minutes avant le partiel, tu te demandes :a) Si tu as bien révisé le grand Z du petit 12, sur la

relation entre Judith de Bavière et Louis le Pieux.b) Si t’as pensé aux aspirines. Vue la soirée d’hier…c) Quelle épreuve tu vas passer

3. Tu sors du partiel, première question :a) « Tu as mis quoi à la question B ? »b) « On va s’en jeter un ? »c) Aucune, de toute façon tu es le premier à être sorti

4. Cet été, tu pars :a) Au Centre linguistique de Portsmouth ou à la dé-

couverte du Bauhaus à Weimarb) Au camping de Mimizan plage avec des potes, tous

les soirs ce sera barbecue et apéro prolongéc) dans la Creuse, pas un chat dans les rues, vive le

calme !!!

5. Le matin, c’est :a) Trousse OK, dico OK, code pénal OK, jus d’orange OK.b) Yeux cernés et gueule de boisc) Déjà le midi

6. Dans ton répertoire, tu conserves précieusement :a) Le numéro de ton prof de droit constitutionnelb) Irina (ou Sergueï) le/la joli(e) russe rencontré(e)

dans une soirée Erasmusc) Le numéro de ton pote qui te prend tes cours

quand tu sèches.

7. La carte Imagine’R dézonée le week-end, c’est :a) Extra, toutes les bibliothèques d’Ile de France accessiblesb) Nikel, toutes les soirées franciliennes à portée de trainc) Inutile. La grasse mat’ et la sieste c’est sacré !

8. Le whisky c’est…a) Une eau de vie d’orge malté, parfois additionnée

de seigle, d’avoine ou encore maïs.b) On the rock ou avec du cocac) Un désinfectant quand t’as la fl emme d’aller à la

pharmacie

Si tu as une majorité de :

a) Tu es plutôt stressé…La bibliothèque est ta résidence secondaire. Tu fais une nuit blanche par semaine…mais c’est pour boucler tes exposés. Tu carbures au café et à la barre de céréales. Pour Noël, tu as commandé l’encyclopédie universelle des invertébrés unicellulaires.

b) Tu es plutôt fêtard…Le jeudi c’est Erasmus fever party tour. Tu vis au jour le jour, ton agenda te permet de répertorier sorties et va-cances qui rythment tes semaines. Tu brigues le poste de président du BDE…pour économiser sur le séjour à Barcelone et te constituer un beau CV.

c) Tu es plutôt fl emmardTon QG s’apparente aux places du fond (à côté du radia-teur si possible) Tu demandes un stylo à ton camarade stressé le jour des partiels. Il n’est pas rare que ton prof s’enthousiasme à tort. Tu as ouvert la bouche…oui mais c’était pour bâiller !

Fanny Griessmer et Jérémy Bilinski

9. Ton livre de chevet c’est… a) « La République » de Platonb) « La Bible des cocktails »c) Tu n’as pas de table de chevet

10. Ta philosophie…a) « L’Homme naquit pour travailler, comme l’oiseau

pour voler » Rabelaisb) « Allez viens boire un p’tit coup à la maison… »

Licence IVc) « La question n’est pas de travailler, c’est de faire

croire aux autres qu’on travaille » Tristan Bernard

11. Seul, pour le dîner c’est : a) Du poisson, Maman a toujours dit que c’était bon

pour la mémoireb) Une assiette de pâtes (règle n°1 : ne jamais BOIRE le

ventre vide !)c) Une boîte… et encore il faut l’ouvrir et programmer

le micro-onde.

a : …… b : …… c : ……

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100 portraits de stars pour la liberté de la presse par l’agence H&K pour Reporters sans frontières