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Étudiants engagés dans l'humanitaire / VOYAGE Étudier en Tchétchénie / FOCUS www.contrepoint.info Numéro 14 - Mai 2009 La mobilisation se radicalise / FACOSPHÈRE Les étudiants et la CRISE Ne peut être vendu. Ne pas jeter sur la voie publique

Contrepoint n°14

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Les étudiants et la crise

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Page 1: Contrepoint n°14

Étudiants engagés

dans l'humanitaire /

VOYAGE

Étudier en

Tchétchénie /

FOCUS

www.contrepoint.info

Numéro 14 - Mai 2009

La mobilisation

se radicalise /

FACOSPHÈRE

Les étudiants et la CRISE

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PAROLES D’ÉTUDIANTS /4 / Charles Bret, spécialité : Junior Entreprise

ÉCHO DES FACS /5 / Petite sélection des bons plans du mois...

FACOSPHÈRE / 6 / Mobilisation universitaire : entre vacances et manifestations, le mouvement se radicalise 7 / Normale Sup' dans la rue

CONSCIENCE LIBRE /8 / Les étudiants et la crise

FOCUS /10 / Les open-bar ne couleront plus à � ot11 / Étudier en Tchétchénie : quand s’o� re l’opportunité de partir…

VOYAGE /12 / Jeunes sans frontières : la parenthèse humanitaire

CULTURE /13 / Évaluations : le nouvel instrument de Big Brother ?13 / Kreyol Factory

MODE /14 / La mode comme un art

TEST /15 / As-tu con� ance en l’avenir ?

Mai 2009 / Numéro 14Mai 2009 / Numéro 14

SOMMAIRE

ÉDITORIALÉtudier et s'engager

Alors que la crise s'inscrit durablement dans le paysage social et économique, la mobilisation estudiantine contre la réforme des universités semble s'essou� er. Pourtant loin de modérer ses exigences, le mouvement tend à se radicaliser avec l'approche de la période estivale synonyme de partiels et de validation. Slogans et revendications ont changé de ton. Sont désormais revendiquées la validation universitaire pour tous ainsi que l'annulation des examens. Or Valérie Pécresse et nombre de présidents d'Université ne l'entendent pas de cette oreille. Sur la table des négociations, le réajustement des programmes et la simpli� cation des examens semblent être la solution optimum aux desiderata des parties. Les uns arguant de la nécessité de sauvegarder la valeur des diplômes, les autres défendant le droit du monde étudiant à défendre ses intérêts sans être pris en otage par la sanction des examens.

En outre, la joute entre mondes universitaire et politique trouve un écho dans les grandes écoles. Le blocage de Sciences Po et les mobilisations observées à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm en sont des exemples probants.

Au delà des problématiques franco-françaises, des étudiants s'engagent dans l'action humanitaire durant leur cursus. On peut y voir une autre façon de participer à l'action politique, ce sont les idéaux de Justice et de dignité humaine qui sont défendues. En� n, un mois après l’annonce de la � n des « opérations antiterroristes » en Tchétchénie, l’espoir est revigoré pour certains étudiants de pouvoir étudier sereinement dans cette ancienne république soviétique martyre, pour un jour y dispenser un enseignement libre, éthéré de toute idéologie. Là encore, l'acte est militant.

Hadrien Santos, rédacteur en chef

Directeur de publication : Nicolas Gosset Rédacteur en chef : Hadrien Santos Rédacteur en chef adjoint : Jean-Michel Onillon Secrétaire de rédaction : Fanny Griessmer Maquettiste : Mickaël Robin Rédacteurs : Thibault Appell, Mathilde Barret, Manel Ben Boubaker,

Amanda Breuer Riveira, Nicolas Decressac, Leïla Dijoux, Adeline Farge, Marie Gagne, Suzelle Gaube, Sylvain Gosset, Fanny Griessmer, Fanette Hourt, Quentin Legouy, Aude Letendre, Thomas Mossino, Jean-Michel Onillon, Romain Poujaud Imprimeur : Clerc SAS, 5, rue de la Brasserie. 18200 Saint Amand

Montrond

Contrepoint dépend de la Presse 2.0, association loi 1901

Contrepoint remercie tout particulièrement Paris I, Paris III, Paris IV, Paris VI, Paris VII, Animafac, la Maison des initia-tives étudiantes, TéléSorbonne, la Mairie de Paris et RadiocampusParis

www.contrepoint.info

Contrepoint, le média é[email protected]

Remerciements

Couverture : © Simon Naouri

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Charles Bret, spécialité : Junior Entreprise

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Charles Bret, PAROLES

d’étudiants

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Président de la confédération nationale des juniors entreprises (CNJE), Charles Bret nous relate son expérience « passionnante et enrichissante » au sein de cette association.

Des étudiants de l’école supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) lancèrent en 1967 le concept révolutionnaire de juniors entreprises (JE). Deux années plus tard, la CNJE vu le jour. Cette dernière regroupe actuellement 137 structures et fédère la vie et le développement des Juniors Entreprises, au sein de di� érentes écoles et universités. L’éventail des métiers proposé est impressionnant : de l’urbanisme à la production audiovisuelle en passant par le développement durable. Il y en a pour tous les goûts ! Charles Bret dénicha sa JE de prédilection, spécialisée dans l’étude de marché, à l’école supérieure de commerce de Toulouse. Premier inscrit d’une promotion de 350 élèves, dès le départ cet étudiant entrepreneur donne le ton.

D'enquêteur à Président

D’abord enquêteur, puis chef de projet et en� n président, Charles Bret rentre au conseil d’administration au bout d’un an. Ce premier contact lui permettra de progresser et de se lancer au niveau national. Suite à une année passionnante, il décide de se présenter à la présidence de la CNJE. « Je ne cherchais pas de stage. Toutefois, j‘avais envie de consacrer une année à ce mouvement qui m’avait captivé. L’expérience est beaucoup plus intéressante : plus de responsabilités et d’autonomie », explique-t-il.Il prend donc le contre-pied de ses camarades

de promotion et se lance dans la voie associative. Cette véritable « formation » lui permet d’évoluer aux côtés de personnes avec lesquelles il n’aurait pu entrer en contact en tant que stagiaire : des directeurs d’entreprises, des ministres ou encore des présidents universitaires. Lors du congrès d'été, la CNJE recrute sa nouvelle équipe. Après plusieurs week-ends de formation à Paris, Charles est élu président par l’ensemble des membres de la confédération. Ce choix validé par le conseil des présidents le 14 juin 2008, il prend son poste le 1er juillet. Commence alors une expérience unique pour Charles, qui monte sur Paris a� n d’honorer son nouveau poste. Ne pouvant renouveler son mandat et devant reprendre son master l’année suivante, c’est du côté de l’Espagne que son parcours a de grande chance de se poursuivre. Il s’ouvre donc sur l’Europe et sur la Confédération européenne des JE (JADE). « Quand on donne autant de temps et d’énergie pour une cause qui nous passionne cela ne s’arrête pas du jour au lendemain », déclare-t-il.

Charles, une Junior Entreprise ça sert à quoi ?

Après avoir lu quelques articles sur les JE, Charles Bret est immédiatement séduit par ce concept qui donne la possibilité aux étudiants de gérer leurs propres business de A à Z. Il se laisse prendre au jeu et supervise une

association comme il le ferait avec une véritable entreprise, en la développant et la pérennisant. Pour ces étudiants issus d’écoles de commerces, d’ingénieurs ou encore d’uni-

versités, c’est un enrichissement à la fois personnel et professionnel. Grâce au côté associatif, les étudiants se font les dents : « Livrés à eux-mêmes, les étudiants sont amenés

à gérer une équipe de dix à trente personnes. Les aspects humains sont forts et on apprend les mécanismes du monde de l’entreprise ».Les JE présentent un d’autres avantages pour les étudiants. La qualité du travail fournie s’apparente à celle réalisée par les entreprises. Le plus vient alors du côté novateur que les étudiants peuvent apporter à une problématique. Les JE sont de plus des associations loi 1901, à but non lucratif. Tout le béné� ce sert donc à la gestion et au développement de l’association. Grâce au statut dérogatoire, leurs charges sont amoindries et � xées à deux fois le SMIC horaire, ce qui représente un attrait non négligeable pour les entreprises.Les JE peuvent apporter des aides concrètes aux entreprises qui traversent la crise. Par exemple, en période de réduction budgétaire, elles favorisent les investissements. Ainsi, dans un contexte économique di� cile, elles apparaissent comme une solution alternative en proposant des prestations alliant qualité et moindre coût.L’expérience au sein d’une Junior Entreprise est donc bien plus qu’une simple ligne sur le CV. L’investissement, l’autonomie, la professionnalisation et l’échange sont des mots d’ordre pour ces juniors-entrepreneurs.

Adeline Farge & Thomas Mossino

Les JE peuvent apporter des aides concrètesaux entreprises qui traversent la crise.

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RQPetite sélection des bons plans du mois...

5Contrepoint Mai 2009

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Petite sélection www.contrepoint.info ÉCHO des facs

Le printemps sous le signe international

Le 16 mai 2009 sera marqué par la fête de la cité universitaire! Cette soirée en plein air attend entre 5000 et 20000 personnes et cette année la Turquie est à l'honneur.Cette fête sera également l'occasion de rendre hommage à André Honnorat, le fondateur de la cité universitaire. Une double thématique donc pour cette fête cosmopolite, l'occasion de développer les relations internationales dans à l'intérieur de Paris.

Renseignement : www.aircup.org

Du court et en numérique !

CINE FAC lance la 5è édition de son Festival des Nouveaux Cinémas. Venez découvrir du 12 au 21 juin des courts métrages numériques venus du monde entier. Au programme, fi ction, clip ou documentaire, à retrouver gratuitement dans Paris.

Plus d’infos sur www.nouveaucine.com

Des volontaires contre l’isolement

Pour lutter contre l'isolement des personnes âgées la Mairie de Paris propose des contrats de volontaires civils. Un salaire de 660 euros/mois pour 28 heures de travail hebdomadaire.

Candidatures jusqu’au 16 mai. Plus d'informations sur www.paris.fr

Libres comme l'art

Le festival de la culture étudiante aura lieu le 27 juin à la Belleviloise. De 9h à 5h du matin redécouvrez ce lieu mythique autour de thèmes comme le cinéma, le spectacle vivant, l’art plastique, et la musique pour pimenté l’ensemble d’une ambiance festive.

www.librescommelart.com

Festival Sciences sur Seine

« Paris vous offre un grand bain de sciences » du 26 au 31 mai. Retrouvez une combinaison de temps fort qui vous ferons découvrir plusieurs domaines : la nuit noir de la science, le 10e salon de la culture et des jeux mathématiques, la journée d'astronomie, et la nuit du film scientifique.

Programme sur www.paris.fr

Page réalisée par Leïla Dijoux & Thomas Mossino

Retrouvez toute l’actualité étudiante en direct sur www.contrepoint.info et sur Radio Campus Paris 93.9 le jeudi de 19h à 20h.

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Les journées nationales de manifestations universitaires du mois de mars ont prouvé que la mobilisation étudiante ne faiblissait pas, bien au contraire. Les quelques concessions faites par le gouvernement ne seraient qu’un « saupoudrage », une stratégie que refuse en bloc la communauté enseignante et étudiante. Entre ces rares annonces d'un côté et les dé� lés de l'autre, le silence radio demeure au Ministère, pendant que la radicalisation semble s'installer dans nos facultés.

Le 27 février dernier, le Premier Ministre François Fillon a tenté de faire baisser la tension en déclarant qu’« aucune suppression d’emploi d’enseignant-chercheur ne sera e� ectuée en 2010 et 2011 ». Mais cette retouche a été jugée largement insu� sante et n’a pas freiné la journée nationale de manifestations du 5 mars. Le lendemain, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse et quelques syndicats d’université (Sgen-CFDT, Sup’Recherche-Unsa, AutonomeSup et FO) se sont réunis pour organiser la réécriture du décret sur le statut des enseignants-chercheurs. Boycottée par le Snesup-FSU, principal syndicat de l’enseignement supérieur, et le collectif Sauvons l’université, la réunion a été interprétée comme un semblant de recul du gouvernement pour mieux faire passer l’ensemble des réformes.

Les maternelles dans la rue !

La mobilisation s’est élargie. Les enseignants du primaire et du secondaire ont rejoint la contestation universitaire le 11 mars pour la manifestation baptisée « De la maternelle à l’université ». L’inquiétude est forte face à la réforme de mastérisation des concours, tant pour les étudiants qui se destinent à l'enseignement, de peur que

le recrutement devienne élitiste, que pour les professeurs des écoles qui craignent une chute de la qualité des enseignements due à la suppression du stage e� ectué jusqu'alors à l'IUFM. Le 20 mars, le ministre de l'Éducation Nationale a répondu à l'appel en proposant de repousser à 2011 cette réforme. Mais cette proposition a du mal à calmer la grogne car d'une part la réforme n'a pas été révisée dans son contenu, et d'autre part si « les concours seront maintenus dans leur état actuel pour la session 2010 », les candidats devront tout de même posséder le niveau master pour s'y présenter.

L’essou� ement escompté par le gouvernement radicalise le mouvement

De chaque bord, on attend que l’autre craque. Le gouvernement ne réagit pas, ou très peu, sans doute dans l’espoir que le mouvement s’essou� e. Mais l’e� et est apparemment inverse. La détermination dynamisée par l'importante manifestation nationale intersyndicale du 19 mars s’est transformée en radicalisation, en témoigne le nombre croissant de blocages des universités, qui a atteint la trentaine. « On n’arrêtera pas le mouvement tant que tous les décrets n’auront

pas été retirés et qu’il n’y aura pas une mise en place d’une nouvelle loi qui abrogerait la LRU » a déclaré Maxime Lonlas, vice-président étudiant de l'université Paris-IV Sorbonne.

Les revendications ne se limitent donc plus aux retraits du décret sur le statut des enseignants-chercheurs, de la mastérisation des concours et du contrat doctoral unique ainsi qu'à l'arrêt du d é m a n t è l e m e n t des organismes de recherche et des

suppressions de poste, mais atteint le retrait total de la LRU (loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités).

Des universitaires trop exigeants ?

Plus d’un an après la mise en vigueur de la LRU, loi mère des réformes contestées, le monde universitaire veut revenir sur son ensemble, pour la remplacer par une nouvelle loi qui résulterait d’une véritable concertation. Cette volonté se retrouve d'ailleurs davantage chez les étudiants que chez les enseignants, plus partagés. Quand certains trouvent logique de scier le tronc de l’arbre, d’autres préfèrent s’attaquer aux branches, pour « limiter les dégâts », comme Marie, étudiante en deuxième année de Lettres modernes à la Sorbonne Nouvelle (Paris III) qui pense que « c’est déjà une lutte féroce pour faire retirer quelques décrets, et c’est pas gagné, alors revenir sur la totalité de la LRU, ça relève du fantasme ! ». Déterminés ou défaitistes quant à la révision totale de la LRU, tous restent cependant motivés pour poursuivre la grève tant que le gouvernement n’aura pas o� ert de réponse satisfaisante par rapport aux premières revendications, et ce malgré les inquiétudes grandissantes face aux problèmes que posent l’évaluation et de la validation du semestre.

Aude Letendre & Quentin Legouy

Mobilisation universitaire : entre vacances et manifestations, le mouvement se radicalise

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Mobilisation universitaire :FACOSPHÈ

RE

On n’arrêtera pas le mouvement tant que tous les décrets n’auront pas été retirés !

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Rarement mobilisée et souvent considérée comme lieu fermé, Normale Sup’ reste l’objet d’envie et de désarroi pour nombre d’universi-taires. Symbole d’un système hybride de grandes écoles élitistes liées à une forte intervention étatique (les instances dirigeantes de l‘ENS sont nommées par le ministère), ce vase clos de privilèges s’est pourtant lancé dans une mobilisation sans précédent à l’occasion de la lutte contre les lois et décrets découlant de la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (LRU).

Tout d’abord, il faut dire que Normale Sup’ est très concernée par les réformes en cours. Composée d’enseignants-chercheurs et d’élèves destinés à ce type de carrière (plus de trois quarts d’entre eux deviennent enseignants-chercheurs) elle est donc au centre des mises en cause gouvernementales. Réductions de postes, chute de la qualité du statut, contraintes de rendement dans la recherche, a� aiblissement des moyens dans l’accomplissement de la mission de service public de l’université… Nombreux sont les motifs de protestation, auxquels est venu s’ajouter récemment le projet de loi de 92 députés UMP pré� gurant l’augmentation radicale des frais d’inscription en fac.

Mobilisée mais divisée

Jean-Pierre Lefebvre, Professeur de Lettres Allemandes et de Philosophie en poste depuis 1970 et syndiqué au Snesup (Syndicat National de l‘Enseignement Supérieur), souligne toutefois des disparités dans l’appréciation de la situation entre les di� érentes composantes de l’ENS d’Ulm. En e� et, si les départements de Lettres, Sciences Humaines, ou encore Mathématiques sont les plus durement touchés par les politiques menées depuis une

dizaine d’années (à la suite du lancement du processus de Bologne en 1999 notamment), ceux de Chimie et de Physique se trouvent dans une situation bien meilleure. Naturellement très coûteux dans leur fonctionnement et les investissements qu’ils nécessitent, ces départements sont très demandeurs de fonds privés. Ensuite, conscients de travailler au sein d’un lieu d’excellence, leurs membres estiment pouvoir tirer pro� t des projets de législation, notamment concernant la réforme de l’allocation des moyens. Il s’agit là d’un bon exemple de la situation ambivalente de Normale Sup’. Mais l’agitation et les débats qui en naissent font sou� er un air nouveau.

Des actions originales

Ce qui frappe, c’est la di� érence qui sépare les mouvements de 2006 (CPE) et 2007 (LRU) de celui qui se déroule actuellement. Bien plus conséquent, le mouvement a été initié, et est porté par les enseignants-chercheurs, rejoints peu après par une bonne partie des élèves. Les moyens d’actions sont assez diversi� és, à l’image de ce qui peut se dérouler dans les universités, comme les cours alternatifs, les mises en scène, parmi les-quelles une fausse cérémonie d’enterrement de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche appelant à la mise en place d’un rapport de force avec le gouvernement ou encore une kermesse dans la « Cour aux Ernests », ou des lectures (la Princesse de Clèves a, d’ailleurs, un franc succès depuis quelque temps). Mr Lefebvre nous a dit sentir la collégialité se renforcer à l’occasion d’une prise de conscience de l’orientation des réformes issues de - ou faisant suite à - la LRU. De nouveaux liens se créent et une ré� exion idéologique se met en place avec au centre la question de l’orientation et de la mission du supérieur et, plus largement, du service public. En� n, n’oublions pas la place délicate qu’occupent les B.I.A.T.O.S.S. et les personnels de bibliothèque, symboles d’une

libéralisation du fonctionnement de l’école et, pour ces derniers, à la fois très impliqués et objets d’une solidarité inhabituelle pour le milieu.

La perspective d’une possible victoire donne pour beaucoup l’espoir d’un in� échissement politique réel, ainsi que d’une meilleure concertation avec les particules élémentaires du Supérieur, à savoir profes-seurs, chercheurs, personnels, étudiants…

Leïla Dijoux & Thibault Appell

Normale Sup' dans la rue

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www.contrepoint.info

E m m a n u e l

est étudiant à

l’Ecole Normale

S u p é r i e u r e

Ulm. Pour lui,

la mobilisation

de l’ENS est

essentielle et

idéologique.

« Ce n’est pas parce que notre situation

est meilleure que celle de la plupart des

étudiants, qu’elle est bonne. » Il déclare

que ses principales raisons de

protestation sont le désir d’une

démocratisation de l’enseignement et

une amélioration des conditions de vie

et d’études des étudiants. « Nous devons

dépasser la précarité de l’enseignement et

la vie étudiante. La manifestation doit être

le symbole d’une révolution pédagogique. »

Emmanuel se dit concerné par la réforme.

« Même si nous sommes les seuls à avoir

une situation convenable pour faire des

études, nous ne sommes pas vraiment

privilégiés. » Pour lui, comme pour ses

camarades de l’ENS et ses professeurs, la

réforme représente un véritable danger :

« Il est essentiel de se mobiliser en nombre

pour défendre un enseignement d’une

précarisation qui creuserait davantage les

inégalités. »

Contrepoint Mai 2009

Page 8: Contrepoint n°14

Les étudiants et la crise

8

Les étudiants et la criseCONSCIENC

E LIBRE

Je crise, tu crises, il/elle crise… Un coup d’œil en direction des plus grands médias su� t pour a� rmer que le mot « crise » se cuisine à toutes les sauces. Banques, traders, immobilier, plans de relance, bourse, subprime…tout cela semble si loin de nous. Et pourtant…Alors que pour des centaines d’étudiants, « études » riment avec « incertitude » et « amphi » avec « budget riquiqui », la crise, loin d’arrondir les angles, accentuerait un peu plus chaque jour les di� cultés de la vie estudiantine. Comment les étudiants perçoivent-ils cette crise ? Contrepoint est allé à leur rencontre pour prendre la température.

« Oyez oyez » ! Un vent de tempête sou� e sur notre bonne vieille planète ! Comme la guerre, la crise est, nous dit-on, totale. Quatre-vingt ans après la crise de 1929, on nous inonde de prédictions aussi alarmantes les unes que les autres. Nous autres étudiants, aujourd’hui impassibles devant notre écran de télévision, notre tasse de chocolat chaud à la main, que faisions-nous il y a trois ans alors que la crise n’apparaissait sur aucun de nos écrans de contrôle ? Il se trouve que nous étions au même endroit, dans la même position, avec la même tasse de chocolat fumante, et les mêmes soucis en tête !

Moral

Parmi les ruines du système � nancier, ces traders déprimés et ces Français qui songent de nouveau à planquer leurs économies sous le matelas, nous, étudiants, � irtons - ou plutôt cohabitons - toujours avec précarité, dépendance et job payé au lance-pierres.Et le moral des troupes dans tout ça ? Fin 2007, une enquête révélait que les étudiants français étaient les plus déprimés du monde. Comme pour nous en convaincre, Le monde du 9 mars 2009 titrait encore « Les 16-25 ans, génération qui a perdu foi en l'avenir ». Pour le sociologue Olivier Galland dont les ré� exions vont nourrir une commission de concertation

– lancée par Martin Hirsh, haut commissaire à la jeunesse, elle doit aboutir à une nouvelle politique faisant la promotion de l’autonomie – le constat est sans appel : « Les jeunes Français n’ont con� ance ni dans les autres ni dans la société ». La faute à la crise ?Entre chômage, pauvreté (la génération des 16-25 ans connaît actuellement le plus fort taux de pauvreté de la population) et crise du système éducatif, la coupe semble être pleine.Pourtant à en croire une étude lancée par le ministère de l'Enseignement supérieur � n février 2008, nous n’étions ni inquiets ni pessimistes. Le climat se serait donc dégradé depuis l’an dernier. 72% des étudiants se disaient optimistes pour leur avenir, optimistes et même con� ants. Les jeunes allaient donc bien. C'est la première fois que le gouvernement lançait une telle enquête. Les enquêtes se suivent et ne se ressemblent pas.

Médias

À moins d’avoir vécu ces derniers mois sur une autre planète, il est di� cile d’imaginer que vous n’ayez pas été informé de la crise. Cette crise qui plonge l’économie dans un marasme sans précédent, qui plombe les chi� res du chômage, réduit à néant les plans sur la comète que nous osions faire jusqu’à présent. Comment pourrions-nous échapper au discours anxiogène qui tourne en boucle ? « Les médias en font leur choux gras. Ils nous dressent le scénario d’un mauvais � lm catastrophe et créent une véritable psychose. Il y a les méchants, les � nanciers, mais on cherche encore les héros » nous con� e, inspiré, Sébastien, 22 ans, licencié en audiovisuel. Thomas, en L2 d’histoire de l’art est plus incisif « Ils nous rebattent les oreilles avec cette histoire. Ça me saoule tellement que je ne regarde plus le 20 heures et zappe les pages éco des journaux. J’essaie pas de fuir, c’est juste que je trouve inutile de faire paniquer tout le monde ». La presse, le quatrième pouvoir dit-on.

Alimentation

Caramels, bonbons et chocolat… Quand on vous dit « crise », vous tendez naturellement à vouloir protéger vos petits plaisirs gustatifs

envers et contre tout. Vous restreindre ? Pas question, même si le discounter du coin est devenu votre meilleur ami. « Je ne suis pas prête à sacri� er mon pain au chocolat du matin, encore moins mon Nutella », défend Florence, 21 ans, étudiante en 3ème année de médecine. « Par contre, je fais des e� orts pour essayer de ne pas faire exploser mon budget alimentation. Je m’accorde quelques douceurs mais adopte un régime pâtes, pommes de terre, riz le reste du temps en faisant l’impasse sur la viande et les légumes. Pas très équilibré je sais, mais on a que le bon temps qu’on se donne. Alors non, j’ai pas la sensation de sou� rir de la crise de ce côté là ».Delphine, 22 ans, étudiante en lettres avoue, quant à elle, agir au coup par coup « pour ce qui est des restaurants, j’évite. Bien sûr, il y a des fois où je me vois di� cilement refuser, donc il arrive que je fasse des entorses à mon principe. Si je sors, dans ce cas, j’évite de sortir boire un verre pendant toute la semaine qui suit ». La vie est une a� aire de compromis.

Sorties

Que serait la vie étudiante sans les sorties ? Elles demeurent incontournables et consti-tuent, bien évidemment, un poste de dépenses à part entière.« Comme toute étudiante je fais ga� e à mon budget, pour ce qui est des sorties je fais en sorte de choisir le plan le moins cher » lance Camille, en L2 d’histoire. Pour Dinis, 21ans en BTS comptabilité « c’est un cercle vicieux. Comme on a pas beaucoup de sous, on limite nos sorties, alors le moral c’est pas trop ça, donc on a moins envie de bosser et donc encore moins de sous ». Qui a dit que l’argent ne faisait pas le bonheur ?

Ressources

Merci Papa, merci Maman… Voici un refrain que beaucoup d'entre nous pourraient bien entonner. Quand certains galèrent pour payer leur loyer en enchaînant petit boulot sur petit boulot, d'autres, par choix ou par obligation, n'ont pas encore pris leur envol. Ce qui pose, il va sans dire, la question de l'autonomie et du désormais très fameux « phénomène

Page 9: Contrepoint n°14

Tanguy ». « Je vis toute seule mais mes parents m'aident, ajoute Camille. Je bosse un peu à côté. Je faisais du baby-sitting mais la mère qui m'employait a été licenciée ». Claire, 21 ans en Lettres modernes compte beaucoup : « Je suis boursière donc je n'ai pas eu de frais de scolarité mais si je n'avais pas de bourse, j'aurais eu du mal à joindre les deux bouts car nous devons acheter beaucoup de livres et cela coûte cher. Venant de la zone 5, le prix de la carte imaginaire est très élevé, ma mère m'aide mais nous sommes une famille nombreuse et je dois subvenir à mes besoins autant que je le peux ». Florian, parti en Allemagne pour son M1 de droit-allemand ne considère pas sou� rir de la crise : « J'aurais du commencer par là. En France, je vivais chez mes parents. C'est ma première confrontation à une vie en solitaire ici, et mes parents m'aident encore ». Famille, je vous aime.

Avenir

Boule de cristal, marc de café,... il existe bien des méthodes pour lire son avenir. Seulement avec tout ce qu'on entend en ce moment, on préfère ne pas trop s'y projeter. Au delà d'une envie claire et somme toute raisonnable de ne pas savoir, l'inquiétude est palpable.Vouloir monter une a� aire relève déjà en temps normal du parcours du combattant. Que dire lorsque l’on sait que le contexte � nancier n’est pas vraiment porteur et que la perspective de décrocher des � nancements n’est guère encourageante ? Virginie en Master 2 Entrepreneuriat, préfère reporter son projet, « ce n'est pas le moment », résume-t-elle. Camille, quant à elle, avoue ne pas avoir du tout con� ance étant donné le peu de débouchés qu'o� re sa � lière, Histoire. À

l'instar de Marie en L3 d'Eco/Gestion qui nous con� e avoir « d'autres inquiétudes que la crise en ce moment » et se « concentrer sur [ses] études » avant de conclure ainsi : « Dans deux ans, on verra ».Florian, lui, s'auto-analyse : « Je vis actuellement une crise de foie plus qu'une crise de foi pour une raison assez simple : j'ai toujours été myope quant à mon avenir. Je vis au jour le jour, ce qui me rend relativement inconscient, En Allemagne, je ne vis aucune crise estudiantine de pleine fouet comme en France ». En� n, Sébastien � nit en nous con� ant ce que beaucoup d'entre nous ont peut-être entendu il y a quelques mois : « J’ai pas réellement conscience de l’impact que la crise pouvait avoir dans ma vie de tous les jours jusqu’à ce que ma mère lance à Noël : “Pro� tons de pouvoir encore nous faire des cadeaux cette année, ce sera peut-être la dernière…” ».

Finalement, les jeunes ne trahissent pas le vieil adage : l'avenir leur ap-partient. Indépendant ou chez papa maman, on

préfère faire la politique de l’autruche et croiser les doigts en espérant passer à travers les gouttes. Bien sûr il ne faut pas oublier ceux qui galèrent vraiment et qui, faute de soutien � nancier rament en guettant la moindre accalmie. Selon un sondage IFOP, réalisé courant février auprès d'un échantillon représentatif de 1013 étudiants, 59 % a� rment de façon surprenante qu'ils ont un « bon » moral général (voire très bon pour 13 %). Comment près de 60 % des étudiants peuvent-ils garder le moral, alors qu'ils sont 47 % à penser que la situation économique va encore s'aggraver ? Une seule explication : la crise, c’est pour les autres.

Fanny Griessmer & Mathilde Barret

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www.contrepoint.info

je ne vis aucune crise

jours jusqu’à ce que ma mère

Contrepoint Mai 2009

Page 10: Contrepoint n°14

Alors que la loi Bachelot portant sur l’hôpital a été adoptée par le Parlement, le volet relatif au problème d’alcoolisation des jeunes fait débat. Célèbres depuis des années, les open-bars viennent d’être interdits dans un amendement voté par les députés début mars. Une interdiction qui suscite des réactions diverses dans le monde estudiantin.

« Un verre ça va, deux verres bonjour les dégâts ». Roselyne Bachelot a fait de l’alcoolisme chez les jeunes son cheval de bataille. Depuis son entrée au gouvernement, la ministre de la santé et des sports, souhaitait contrer le phénomène de "binge drinking", période de « défonce » par consommation rapide et importante d'alcool. La mesure phare du texte de loi touche en premier lieu les étudiants. Les open-bars, soirées de consommation de boissons alcoolisées illimitées en échange d'un forfait d'une dizaine d'euros, sont désormais abrogés.

Véritable beuverie pour les uns, soirée amusante pour d’autres, l’open-bar a toujours eu un statut à part. Cette interdiction touche particulièrement les BDE d’universités ou écoles privées, friands de ces soirées : « Lors de nos soirées sans open bar nous sommes en dé� cit, les étudiants ne viennent pas si on ne leur propose pas soit un open bar soit des tarifs très réduits.» déclare Jean Amanieu, Président du BDE de l'ESRA, école supérieur de réalisation audiovisuel le. N é a n m o i n s , il juge cette

mesure utile : « Sur un point de vue personnel, je ne trouve pas que l'interdiction soit une mauvaise chose. La plupart des problèmes rencontrés avec nos étudiants pendant nos soirées sont liés principalement à l'alcool».

Comas éthyliques et accidents liés à l’alcool

Roselyne Bachelot justi� e l’arrêt des open-bars et l’interdiction totale de vente d’alcool aux mineurs par « l'augmentation de 50% entre 2004 et 2007, des hospitalisations pour ivresse chez les 15-24 ans ». Selon l’INSERM, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, près d’un jeune sur deux de 16 ans déclare avoir déjà été ivre au cours de sa vie et près d’un tiers au cours de l’année 2008. Ils sont 4 sur 10 à déclarer avoir bu plus de 5 verres en une même occasion au cours des 30 derniers jours. Une aggravation qui n’a pas laissé insensibles les politiques et le monde médical.

Mais cet amendement réduira t-il vraiment le problème de l'alcool chez les jeunes ?

Pour notre président de BDE la réponse est claire : « Je ne pense franchement pas que cela va changer quelque chose pour le consommateur. La seule di� érence, c’est qu'il boira chez lui en petit comité, et c’est à ce moment que le danger

est le plus important». D’autres étudiants estiment que cette interdiction est une bonne chose pour les étudiants et pour les soirées en général : « Les jeunes doivent se modérer eux-mêmes. Ils boivent plus qu’auparavant et beaucoup d’étudiants deviennent violents quand ils sont ivres, a� rme Jonathan, étudiant en Master hypermédia à Paris VIII. Cette interdiction peut modérer certains jeunes dans leur débit de boisson, les soirées n’en seront que plus agréables».

Les soirées étudiantes changeront de formule

Faute d’open-bar, les jeunes peuvent se tourner vers d’autres formules. Un apéro à la maison pour une limitation de boisson une fois arrivés sur les lieux. Ou bien des soirées à thème avec des tarifs au rabais : « Nous commençons à utiliser d'autre système de soirées comme des coproductions avec d'autre écoles, ce qui nous permet d'avoir une sécurité supplémentaire et un coût réduit » ajoute Jean Amanieu. Les happy hours, un verre gratuit pour un verre consommé, sont une autre solution pour passer une bonne soirée en buvant modérément.

La ministre l’a rappelé, depuis le début des années 2000, les abus de boisson des jeunes sont en net progression. L’IREB, l’Institut de Recherche Scienti� que sur les Boissons, montre que 80% des garçons de 20-22 ans ont déjà été saouls. Les garçons consomment trois fois plus de boissons que les � lles. Et 48% des � lles de 13-24 ans déclarent avoir déjà été ivres. Roselyne Bachelot a choisi l’interdiction plutôt que la modération. Elle devra maintenant être vigilante sur un éventuel tra� c d’alcool généré par cette loi et éviter la contrebande. Les prochains mois et les futurs chi� res donneront raison ou tort à la ministre.

Romain Poujaud

Les open-bar ne couleront plus à � ot

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Les open-bar ne couleront FOCUS

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Quand un pays est dans une situation instable, que les études sont rendues di� ciles et que le contexte sociopolitique laisse peu d’espace de liberté, nombre d’étudiants peuvent rêver d’aller étudier ailleurs… Mais pour combien d’entre eux ce rêve devient-il réalité ? Pour quelques rares étudiants tchétchènes ce choix s’est présenté.

Études sans frontières, une association créée en 2003, a élaboré un programme d’aide aux étudiants tchétchènes. En sept ans, elle a permis à vingt et un étudiants de continuer leurs études à l’étranger. Pour Thomas Dalisson, un des responsables de l’association, le choix de la Tchétchénie s’est fait pour des raisons pratiques, « les membres actifs de l’association avaient des liens sociaux, des contacts déjà établis ». Les étudiants retenus doivent présenter un projet qu’ils souhaitent concrétiser à leur retour en Tchétchénie. La sélection se fait d’avantage sur le parcours personnel, la motivation et la capacité à l’expatriation. Sont bien sûr pris en compte le dossier scolaire et l’investissement. Mais comme dit Thomas Dalisson, « étudier en Tchétchénie est déjà un acte courageux, presque militant ». Le plus di� cile pour ces étudiants semblent d’être informé de l’existence de ce programme. Par sécurité, tout est o� cieux… ce qui ne facilite pas la clarté de la pré-sélection opérée par le correspondant local.

Aujourd’hui, Larisa et Milana sont les deux dernières étudiantes en France à béné� cier de ce programme qui ne sera pas reconduit pour des raisons � nancières. Toutes deux logées à la Cité Universitaire Internationale, elles béné� cient des droits étudiants et ont un visa étudiant long séjour.

Larisa se sait privilégiée

Fort charisme et grande am-bition, cette jeune � lle de vingt ans ne mâche pas ses mots. Etudiante à Sciences Po depuis un an et demi, elle envisage un double master. Après un stage obligatoire à l’étranger elle compte intégrer la très réputée université moscovite, Mgimo, obtenir un master et revenir un an à Paris pour avoir son équivalence à Sciences Po. Larisa aimerait s'engager en politique pour défendre les droits des femmes tchétchènes. Pour cela, Larisa ne voit guère d’autres solutions que d’obtenir un poste au ministère de l’éducation ou de la culture. Un des seuls moyens d’avoir su� samment de pouvoir et de l’in� uence pour mener à bien son projet. Larisa a un parcours privilégié. Issue d’une famille très aisée, elle a pu contrairement à la plupart des tchétchènes vivre ses années de collège et lycée à Moscou et travailler dans des conditions plus décentes. Elle choisit ensuite l’économie qu’elle étudie un an en Sibérie. C’est grâce à sa tante vivant en France qu’elle a entendu parler d’Etudes sans frontières.

Milana, une autre réalité

Tout aussi déterminée, Milana, vingt-quatre ans, suit des études de sociologie à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Peut-être moins exubérante, cette jeune femme semble plus soucieuse du poids des mots… Sa famille vivant à Grozny ne béné� cie pas de la même protection que celle de Larisa. Milana est née et a toujours vécu à Grozny. Elle a connu les deux guerres, celle de 1994-1996

puis deux ans plus tard, celle de 1998-2001, bien plus désastreuse. Et c’est avec beaucoup de courage, de pudeur et d’analyse que Milana nous raconte ses conditions d’études (les deux guerres ont couvert sa scolarité du primaire

au lycée). En 2001, la d e u x i è m e guerre est officiellement � nie. La Tchétchénie exsangue voit encore des perquisitions de soldats russes et certains en-

lèvements restent encore inexpliqués… Mais peu à peu l’université de Grozny se reconstruit. En 2001, Milana rentrait en première année d'Histoire, les livres de langues manquaient et les fenêtres n’avaient pas été remplacées. Sans chau� age, l’encre des stylos gelait… Aujourd’hui les conditions d’études se sont nettement améliorées, l'université s'est équipée de livres et de matériel informatique. La littérature tchétchène est au programme, l’histoire aussi, même si les quinze dernières années sont passées sous silence...

Une matière n’existe pas en Russie, la sociologie. L’Union Soviétique estimait cette discipline bourgeoise. De retour à Grozny, Milana veut faire reconnaître cette discipline et l’enseigner. Elle souligne l’importance primordiale pour le peuple tchétchène de connaître son histoire et de ré� échir sur l’évolution de la société. Elle espère concrétiser son projet dès son retour, ces cinq années d’études en Histoire lui ont permis d’établir de solides contacts avec les professeurs de l’université de Grozny.

Larisa et Milana ont toutes deux le désir de voir un jour leur pays devenir un peu plus démocratique, plus respectueux des libertés fondamentales. Elles espèrent voir la gangrène de la corruption disparaître, ce qui pour Milana n’est pas irréalisable. L’université de Grozny pourrait bien amorcer le mouvement…

Suzelle Gaube & Marie Gagne

Étudier en Tchétchénie : quand s’o� re l’opportunité de partir…

Étudier en Tchétchénie est déjà un acte courageux, presque militant

Contrepoint Mai 2009

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L'humanitaire, un rêve que beaucoup partagent mais que peu accomplis-sent. Et puisque partir à l'étranger ne signi� e pas nécessairement étudier dans un autre pays, des étudiants décident de se lancer dans l'aventure. Si cette solution ne permet pas de valider une année d'étude, elle est tout aussi enrichissante pour l'avenir professionnel, linguistique et personnel.

Environ 2 000 volontaires français partent chaque année en mission à l’étranger. Si le travail ne manque pas dans les associations humanitaires, les perspectives d’emploi stable et rémunéré restent toutefois limitées. Les étudiants se cantonnent au bénévolat et nombre d'entre eux n'hésitent pas à fonder des associations au sein de leurs écoles pour pouvoir partir. Mais la majorité passe par des associations déjà existantes ou par des organisations non gouvernementales (ONG), exigeantes dans leur recrutement. Un moyen e� cace de parvenir à décrocher une mission est d'avoir des connaissances dans le domaine. Les candidatures par Internet sont nombreuses. Mais l'engagement doit être sérieux et déterminé, les ONG ou les associations font donc un premier tri. Il ne faut pas hésiter à se rendre sur le terrain et à prospecter sur place avant de lancer la procédure de candidature.

Mille questions pour une seule destination

La préparation est déjà à elle seule tout un voyage. Les jeunes qui partent en mission à l'étranger décident soit de passer par un organisme spécialisé soit d'utiliser leurs propres moyens. En fonction de son bagage personnel et linguistique, il reste à faire le choix de la zone géographique. Étape primordiale, puisqu'il faut en passer par toutes les étapes administratives. Une partie des étudiants qui

se lancent dans l’aventure sont issus d'écoles de commerce et d'Instituts d'Etudes Politiques (IEP). En e� et, ce sont des cursus qui ménagent plusieurs mois aux élèves pour qu'ils puissent partir à l'étranger dans le cadre de stages ou de parcours universitaires. Par ailleurs, les a s s o c i a t i o n s et ONG accordent du crédit à ces futurs gestionnaires. C'est ainsi que, naturellement, le choix de Verena, élève à l'IEP d'Aix-en-Provence, s'est tournée vers cette aventure hors-norme. D'après elle, c'est « un métier hors des cadres habituels, permettant de voyager, rencontrer des gens et avoir l'impression de rétablir un peu d'équilibre ». Son rêve est de partir au Cambodge, son pays natal. Il y a aussi les âmes solitaires qui partent à la recherche d'eux-mêmes, comme Gabrielle partie au Sénégal au sein de l'ONG Enda Santé et de l'association Empire des enfants (structure d'accueil pour enfants de la rue).

Voyage au centre de soi-même...

L'humanitaire est avant tout une expérience humaine. Lorsque l'on demande à Verena ce qu'est l'humanitaire aujourd'hui, elle répond : « Il y a deux types d'humanitaire, le développement et l'urgence. Dans l'urgence, on répond à un problème de sécurité humaine. La coopération internationale y est souvent de mise ainsi que l'action rapide... Le dévelop-pement me tente beaucoup plus, c'est plus complexe. Il s'agit d'agir avec les gens sur place et d'avoir la vision la plus globale possible. » Un investissement de poids est donc de rigueur.

Au-delà d'une simple expérience, c'est un questionnement sur soi et les autres. Pour Gabrielle c'est un retour en arrière, sur son histoire personnelle, � lle d'un réfugié politique en France et dont la mère « a toujours hébergé

et aidé des réfugiés ». Gabrielle comprend que ce voyage au bout d'elle-même l'a transformée en profondeur « j'ai évolué, en

six mois j'ai changé de l'intérieur [...]. Ca m'a permis de con� rmer ce que je veux faire dans la vie. J'ai gagné aussi en persévérance... D i s o n s ,

que j'ai appris à ne pas reculer devant une situation que j'estimais di� cile, et qu'il y avait toujours moyen de se débrouiller avec peu ».Cependant, attention à l'angélisme. L'humanitaire n'est pas toujours l'apanage de la Justice et du Bien, comme beaucoup de gens ont tendance à le penser. En e� et, « il y a énormément de choses négatives dans l'humanitaire qu'il faut prévoir. Et aujourd'hui il y a une multitude d'ONG, près de 15 000. J'ai une petite tendance à considérer ça comme une autre forme de colonisation ».

La voie humanitaire ne doit rien au hasard, c'est une mission qui demande de nombreux sacri� ces. Pour autant, le don de soi à l'Autre agira comme une véritable récompense !

Nicolas Decressac & Fanette Hourt

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Jeunes sans frontières : la parenthèse humanitaire

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Jeunes sans frontières :VOYAGE

Au-delà d'une simple expérience, c'est un questionnement sur soi et les autres

Gabrielle volontaire à Enda Santé et Empire des enfants au Sénégal.

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Évaluations : le nouvel instrument de Big Brother ?

Kreyol Factory

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Évaluations :CULTURE

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Dans un dossier intitulé « L’idéologie de l’évaluation, la grande imposture », le professeur Yves Charles Zarka dénonce le danger de l’évaluation du savoir.

« La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force », « Big Brother vous regarde » selon George Orwell. Certaines universités sont en grève et le gouvernement ne comprend pas pourquoi aucun compromis n’a été trouvé. Les enseignant-chercheurs refusent le projet de loi de Valérie Pécresse, la ministre de l’enseignement supérieur sur l’autonomie des universités et la mise en place d’une stratégie de l’évaluation.

Mais il faut croire que ce terme d’évaluation semble bien plus dangereux qu’il n’y paraît. Dans la revue Cités Nº 37, parue le 11 mars dernier, Yves Charles Zarka, professeur de philosophie à Paris Descartes et ses collaborateurs dénoncent la réelle menace de

chi� rer et de gouverner « sur tous les secteurs d’activités, sur tous les ordres de la société ». Le pouvoir politique cherche à exercer son emprise sur tous les savoirs. Les inquiétudes sont nombreuses et les protestations sont plus fortes que jamais. Il y a de quoi, car si nous sommes privés de notre liberté d’expression et de transmettre le savoir, nous retournerons sous le régime d’une dictature. Tous les labeurs et protestations fournis par les anciennes générations, telles que les soixante-huitards lors du mouvement du 22 mars 1968, auront été vains.

L’auteur dé� nit le terme d’évaluation et le présente comme l'« une des plus grandes impostures de la dernière décennie ». « Le pouvoir s’intéresse au savoir », mais sur quels critères reposent les valeurs d’une évaluation ? Nous sommes réduits à des grilles statistiques où l’anormalité est condamnée au plus haut degré. On comprend par la suite comment fonctionne ce système d’évaluation despotique, et pour quelles raisons son

expansion n’a pas de limite, car on peut « s’amuser » à tout évaluer. Sa « transparence », c'est-à-dire sa véritable nature, cache un dispositif d’oppression, d’asservissement, qui nous inspecte sans que nous nous en rendions compte. Un lustre d’objectivité couvre un caractère de subjectivité. Pour évaluer un spécialiste en astrophysique par exemple, un audit diplômé en comptabilité et gestion ne pourra faire l’a� aire. La société cherche à normaliser ce qui doit être un critère d’excellence. On constate l’aberration que l’on cherche à accréditer en transformant les universités en entreprises, mais nous ne devons pas oublier ceux pourquoi elles ont été conçues.

Sylvain GossetL'idéologie de l'évaluation,Dossier d’Yves Charles ZarkaRevue Cités, Presse Universitaire de France, paru le 11mars 2009 (180 pages), 15 €

En a� rmant que « L’année 2009 sera celle de la saison créole », Le parc de la Villette ne pensait pas autant surfer sur l’actualité. Et pourtant, la mobilisation en outre-mer passée, les états généraux lancés, c’est au tour de la Kreyol Factory de démarrer.

Depuis le 07 avril au jusqu’au 5 juillet, le parc de la Villette choisit en e� et de s’attaquer à la question de l’identité en outre-mer. Avec un programme riche en rencontres artistiques en tout genre, Kreyol Factory, c’est l’occasion de se confronter aux cultures caribéennes, haïtiennes, mais aussi martiniquaise et guadeloupéenne. La Kreyol Factory, c’est tout d’abord une exposition d’art contemporain regroupant soixante artistes d’outre-mer. Raymond Sarti, scénographe de cette exposition tout en métissage, s’est inspiré d’une citation d’Aimé Césaire pour construire le parcours autour des nombreux artistes créoles : « … le monde n’est pas blanc, le monde est constitué de noirs, de marrons, et de beiges… »

A� n de mieux comprendre comment l’identité créole s’est constituée, cette exposition met en avant di� érents thèmes récurrents comme le passé esclavagiste, le fantasme de l’Afrique, l’in� uence des pays colonisateurs et celle des Etats-Unis, grande puissance voisine. Et cette exposition impressionne par la diversité des œuvres regroupées, tant celles-ci mettent en avant les mêmes blessures profondes pour des

artistes qui posent pourtant un regard di� érent sur le monde.

En marge de cette exposition, La Villette propose également la Mizik Factory… Ou comment découvrir la culture créole en musique. Bien loin des éternels Zouk Machine, le Parc de la Villette programme pour l’occasion trois week-ends musicaux. Le prochain aura lieu du 15 au 17 mai et proposera entre autre du Rock et du Jazz Vaudou avec le saxophoniste haïtien Thurgot THEODAT et la chanteuse dominicaine Xiomara FORTUNA. Les artistes français ne manqueront pas à l’appel ce week-end là, avec notamment la présence le samedi soir du groupe réunionnais Salem Tradition.

Avant de découvrir ces artistes en concert à la villette… Hop ! Un tour sur leurs Myspace :

http://www.myspace.com/thurgottheodathttp://www.myspace.com/xiomarafortunavhttp://www.myspace.com/salemtradition

Et pour plus d’infos sur la saison créole du Parc de la Villette, rendez-vous sur :

http://www.kreyolfactory.com

Jean-Michel Onillon

Contrepoint Mai 2009

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La mode comme un artMODE www.contrepoint.info

Manel Ben Boubaker

Ce mois-ci, changement de programme. Nous n'avons pas rencontré plusieurs personnes, mais UNE personne, et pas des moindres. Rebecca Le Go� , 24 ans, n'est pas une victime de la mode, mais une créatrice en herbe. Étudiante en histoire, sa passion est tout autre. Elle imagine, dessine, crée et customise sans arrêt. La mode n'est plus un style, c'est son art, sa forme d'expression. Portrait.

Sourire pétillant, rire éclatant, Rebecca respire la joie de vivre. D'emblée, elle n'hésite pas à parler, à se con� er surtout. Ses aspirations, ses doutes, tout y passe. Sauf les regrets. Sa devise est d'ailleurs « ni regrets, ni remords », un leitmotiv pour celle dont les réussites, les échecs et les bifurcations ont un sens.

En licence 3 d'histoire à Paris IV, rien

ne la destine vers la mode. Pourtant, elle sera styliste-modéliste, elle le sait. Passionnée, sa détermination fait sa force. Depuis l'âge de cinq ans, les vêtements sont au cœur de sa vie : « je prenais les fringues de ma mère et je collais des trucs dessus, je les peignais » nous raconte-t-elle. Pourtant, à la � n du lycée, elle rentre en fac d'histoire, a� n de devenir institutrice. Si elle adore ses études, sa passion première l'a rattrapée : « � nalement, je préfère manger des pâtes et faire ce que j'aime ». Comment se réorienter ? Pour Rebecca, ce sera une école de mode pour « apprendre les bases techniques du métier, nouer des contacts

dans le milieu et pour avoir une reconnaissance sociale. Je viens d'une famille d'ouvriers et pour moi, c'est très important ! Mais, cela a un coût, alors pour l'instant, j'essaie d'économiser » nous con� e-t-elle avec le sourire.

Quand une modeuse cache une créatrice

Pour autant, elle n'abandonne pas son rêve. Sa passion l'habite chaque jour, en tant que consommatrice tout d'abord. Depuis toute petite, elle écume les friperies de Barbès, les H&M et consorts, et même les poubelles dans les quartiers riches de Paris ! Une fois, elle y a trouvé une paire de chaussures Dior à sa taille. Et ses bottes du jour, elle les a achetées dans une brocante, pour la modique somme de cinq euros. Sa philosophie : consommer moins pour s'habiller mieux. Elle customise

aussi ses propres vêtements, moins par souci de recyclage que pour assouvir sa passion, la création. Elle crée aussi ses propres pièces, « car trouver la bonne taille reste di� cile ».

Ce travail sur-mesure prend du temps, et faute de technique su� sante, elle le fait avant tout pour elle-même. « L'année dernière, ne trouvant pas un bon sarrouel,

j'ai décidé d'en coudre un à partir de vieux rideaux et de tissus africains ». Son style est plutôt excentrique, et ses in� uences viennent de loin, de la cour royale sous Louis XIV à l'époque victorienne car pour elle, « il y avait à ces moments-là un goût du détail et un sens du spectacle ».

Ses bijoux, sa petite entreprise...

Depuis le début de l'année scolaire, elle crée des bijoux. Une lubie devenue une nouvelle passion. Pour cette � lle qui trouve l'inspiration la nuit, cette passion lui prend énormément de temps, notamment sur ses heures de sommeil. Le collier qu'elle porte est l'une de ses œuvres. Le coût des matériaux est de 25 euros, « car je fais de la qualité, j'utilise des pierres semi-précieuse, du bois, de la résine » déclare-t-elle. C'est un travail artisanal, ré� exif aussi. « Faire un collier, c'est le penser » clame-t-elle. Elle crée des parures de bijoux, qu'elle vend autour d'elle, pour � nancer l'école de mode. En moins de six mois, elle a une soixantaine de créations à son actif. Elle souhaite développer son « business » en créant un compte MySpace et en distribuant des � yers. Moins pour gagner de l'argent, car elle a peu de marge, que pour faire ressortir la personnalité de ses clients à travers ses bijoux. En un mot, les rendre heureux, et l'être aussi.

Pour contacter Rebecca : Rebecca-LeGo� @yahoo.fr ou via Facebook : Rebecca Le Go�

Je préfère manger des pâtes et faire ce que j'aime.

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Réponds aux questions et découvre qui tu es

1. Pour toi, Barack Obama c’est :A… « Yes we can » B… La � n du racisme et de la guerre à travers

le mondeC… Le nouveau président des Etats-Unis, non ?D… Un destin à la JFK

2. La vie c’est : A… « En vérité, le chemin importe peu, la volon-

té d'arriver su� t à tout », Albert CamusB… « Le projet est le brouillon de l’avenir »,

Jules RenardC… « L'idée de l'avenir est plus féconde que

l'avenir lui-même », Henri Bergson D… « … comme une tartine de merde… on en

mange un petit bout tous les jours », ma grand-mère

3. Dans 10 ans tu t’imagines :A… Une vie bien rangée, et dans tes petits

souliersB… Au bras d’un canon sur le tapis rouge de

Cannes, aveuglé(e) par les � ashes des photographes

C… Nulle part… Vivre le moment présent c’est le plus important

D… Sous un pont…

4. Tu rencontres une bombe lors d’une soirée :

A… Avec de la chance et un peu de bagout tu pourrais avoir son numéro

B… C’est du tout-cru !C… Tu te lances, tu verras bienD… C’est mort !

5. L’heure des partiels de fi n d’année a sonné :

A… Tu n’as loupé aucun cours et tu fais des � ches. Ça devrait le faire.

B… Les doigts dans le nezC… Comme tous les ans en faitD… C’est la cata…, tu vas retaper c’est sûr.

6. Selon toi la fi n de la crise c’est :A… Pour 2010 c’est Trichet qui l’a dit.B… Pour demain avec un peu de chanceC… Peu importe, tu ne te sens pas concernéD… Vu comme c’est parti, quand**************

7. Sur ton baladeur MP3 tu écoutes en boucle :

A… « Let the sun shine », HairB… « C’est la fête”, Michel FugainC… « Tu veux ou tu veux pas », Marcel ZaniniD… « Il est mort le soleil », Nicoletta

8. On t’invite à une soirée où tu ne connais quasiment personne :

A… C’est l’occasion de rencontrer de nouvelles têtes

B… Tu comptes bien mettre l’ambiance et repartir avec tout un tas de numéros

C… Tant qu’il y a à boire et de quoi manger…D… Tu n’y vas pas

9. C’est le week-end, tu as 2 dissertations et un exposé à rendre plus un exposé à préparer :

A… À chaque chose su� t sa peineB… Une bonne dose de caféine et tu vas

enchaîner tout ça d’une main de maître. Tu penses même aller au ciné dimanche après-midi.

C… Une habitude, tu t’y mets toujours à la dernière minute.

D… Mission impossible

10. Le matin, le réveil sonne :A… L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. B… 1, 2,3 Partez ! Tu sors du lit comme un

diable de sa boîte.C… Quand faut y aller, faut y aller.D… Tu te roules dans ta couette façon maki.

11. Si tu devais choisir l’un des tomes de la fameuse série de Stephenie Meyer :

A… RévélationB… FascinationC… TentationD… Hésitation

12. Petit (e) tu voulais être :A… MédecinB… Star/ Dieu /le Maître du mondeC… Tout le temps en vacancesD… Ou plutôt ne pas être constamment le

dernier

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As-tu con� ance en l’avenir ?

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As-tu con� ance en l’avenir ?

TEST

D… tu es pessimiste :Fataliste, tu vois toujours le verre à moitié vide. Si tu fais tomber ta tartine, forcément ce sera du mauvais côté. Poisse, poisse tu as. Poisse poisse tu garderas. Détends-toi, sache qu’avoir la guigne ça n’existe pas

B… tu es idéaliste :Ambitieux, tu espères atteindre des som-mets et faire un carton dans tout ce que tu entreprends. Attention, tout comme Icare, tu pourrais bien te brûler les ailes à trop vouloir approcher le soleil !

C… tu es je m’en foutiste :Détaché, tu t’intéresses peu à ce que la vie te réserve. Se projeter dans l’avenir ? Quel inté-rêt ? Advienne que pourra, de toute façon rien ne sert de prédire, il faut réagir à point. C’est peut-être toi qui as raison en � n de compte, au moins tu ne risques pas d’être déçu(e).

Si tu as une majorité de : ...........

Contrepoint Mai 2009

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