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Ecole Supérieure des Affaires
Marc R. FIEVET - Comptabilité générale & droit comptable – tome I chapitre I
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CHAPITRE I : LE BILAN ET LES OPERATIONS PATRIMONIALES
Section 1 : création de l’entreprise
LES RESSOURCES DE L’ENTREPRISE – LE CAPITAL1
Pour créer et faire fonctionner une entreprise, il faut des moyens humains, matériels, financiers. Ces
derniers constituent un préalable indispensable à tout démarrage d’activités ; mais d’où viennent-ils ? Deux
solutions sont possibles :
soit ils sont mis à disposition de l’entreprise par son (ses) propriétaire(s), qui risque(nt) son (leur) propre
patrimoine dans l’aventure ; on parle alors de CAPITAL (qui constitue donc une sorte de dette de
l’entreprise envers ses propriétaires) ou encore plus largement de FONDS PROPRES ;
soit ils sont empruntés à des tiers, souvent une banque ; il s’agit d’une dette bien réelle, normalement
assortie d’échéances précises et bien sûr d’intérêts ; on parle alors de FONDS DE TIERS ou
EMPRUNTES.
Notez déjà que dans certains types de sociétés (par ailleurs les plus courantes), le législateur a fixé un
capital minimum :
SA : 61.500 € (article 439 CSoc)2 ;
SPRL : 18.550 € (article 214 CSoc) ;
SCRL : 18.550 € (article 390 CSoc).
Toutefois, les entrepreneurs débutants peuvent opter pour la SPRL-S (starter) au capital plus réduit (
cours de comptabilité et droit des sociétés).
Ce capital apporté par les associés ne consiste pas nécessairement en de l’argent ; il peut s’agir
d’éléments de patrimoine susceptibles d’évaluation économique ; citons à titre d’exemples un bâtiment,
un véhicule, du matériel, du mobilier un stock de matières premières ou de marchandises, … on parle alors
d’apports en nature, par opposition à l’apport en numéraire. Il est à noter que dans un tel cas, le code des
sociétés prévoit dans les trois sociétés susmentionnées l’intervention d’un réviseur d’entreprises pour
évaluer ces apports en nature (respectivement articles 444, 219 et 395).
NOTION DE BILAN
a) Voyons cela. Je crée une SPRL unipersonnelle en apportant un capital de 18.550 €. Pour cela, j’ouvre à
la banque un compte courant au nom de ma société, et y transfère les 18.550 € venant de mon patrimoine
privé. Nous pouvons maintenant établir le BILAN, c’est-à-dire la situation patrimoniale de cette SPRL au
moment de sa création, que nous représenterons comme suit (point de vue COMPTABLE) :
1 Les notions relatives au capital seront plus longuement développées au chapitre I du Tome II.
2 Le code des sociétés est disponible en ligne sur www.droitbelge.be
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Marc R. FIEVET - Comptabilité générale & droit comptable – tome I chapitre I
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ACTIF PASSIF
BANQUE (valeurs disponibles) 18.550 CAPITAL 18.550
TOTAL 18.550 TOTAL 18.550
Le bilan est un tableau à double entrée ; par convention le côté gauche est appelé ACTIF et le côté droit
PASSIF34 :
Au PASSIF, on inscrit ce que l’entreprise DOIT ; le capital étant une forme de dette y figure donc, et
en première place ;
A l’ACTIF, on inscrit ce que l’entreprise A (ici, 18.550 € matérialisés sous forme d’un avoir en
compte bancaire), et ce qu’on lui DOIT (créances).
Schématiquement (point de vue juridique) :
ACTIF PASSIF
AVOIRS ET CREANCES CAPITAL ET DETTES
Une autre manière de considérer le bilan, c’est de parler en termes de ressources et d’utilisation de
celles-ci :
les RESSOURCES d’une entreprise peuvent, nous l’avons vu, provenir :
des associés (FONDS PROPRES, dont CAPITAL) ;
de tiers (FONDS DE TIERS ou DETTES) ;
elles s’inscriront donc au PASSIF ;
l’ACTIF nous indiquera alors sous quelles formes les ressources sont employées (dans notre
exemple, argent déposé sur un compte bancaire) – point de vue ECONOMIQUE.
ACTIF PASSIF
EMPLOI DES RESSOURCES RESSOURCES
TOTAL EMPLOIS = TOTAL RESSOURCES
Nous dégageons là un PRINCIPE FONDAMENTAL de la comptabilité :
DANS LE BILAN, ACTIF = PASSIF
3 Nous utiliserons toujours les mêmes codes couleur : brun oranger pour le passif, bleu pour l’actif.
4 Il s’agit bien d’une convention ; dans les comptabilités anglo-saxonnes, le passif se trouve à gauche et l’actif à droite.
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Cette égalité est logique : toute ressource « entrée » au passif est forcément « utilisée » à
l’actif ; 1 € de fonds propres (capital) ou de fonds de tiers (dettes) amené dans l’entreprise
est « transformé » en matériel, en stock ou en argent disponible, c’est- à- dire en actif !
b) Modifions quelque peu notre exemple ; au lieu d’apporter 18.550 € en liquide, j’apporte un véhicule
d’une valeur estimée à 12.000 €, et seulement 6.550 € en numéraire. Notre bilan de départ sera :
ACTIF PASSIF
MATERIEL ROULANT 12.000 CAPITAL 18.550
BANQUE (valeurs disponibles) 6.550
TOTAL 18.550 TOTAL 18.550
Notez que le terme « matériel roulant » signifie ici que l’entreprise est propriétaire d’un véhicule dont la
valeur à la date du bilan est estimée à 12.000 € (voyez plus loin la notion de règles d’évaluation).
c) Modifions encore notre exemple : j’apporte 18.550 € en numéraire, et emprunte auprès de la banque
6000 €, également versés sur le compte bancaire de la SPRL. Traduction bilantaire :
ACTIF PASSIF
BANQUE (valeurs disponibles) 24.550 CAPITAL 18.550
DETTES BANCAIRES 6.000
TOTAL 24.550 TOTAL 24.550
Les documents bilantaires légaux que les entreprises doivent établir ( modèle plus loin) ne sont pas
présentés sous forme de tableau, mais sous forme de pages, la page « Actif » précède donc la page
« Passif ».
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Section 2 : structure du bilan
SCHEMA LEGAL DU BILAN
Dans les bilans que nous venons d’élaborer, nous avons utilisé des termes tels que « matériel roulant »,
« banque » (à l’actif), et « capital », « dettes bancaires » (au passif). D’où viennent ces termes ? Lesquels
utiliser à bon escient ?
Le problème est réglé par l’AR/CSoc, qui dans sa section II (III), sous-section I ère, article 88 (92), impose
un schéma de bilan (respectivement complet et abrégé), qui comporte dix postes principaux à l’actif et
dix au passif (cette « égalité » étant un pur hasard !). Ces postes principaux sont numérotés en chiffres
romains, et sont, pour certains, subdivisés en sous-postes répertoriés par des lettres majuscules, eux-
mêmes pouvant être subdivisés en sous-postes numérotés en chiffres arabes, puis en lettres minuscules
(donc du type I.A.1.a))
Nous présentons ici les postes les plus fréquemment utilisés dans les PME (nous verrons tous les autres
au fil du cours).
ACTIF PASSIF
III. IMMOBILISATION CORPORELLES
VI. STOCKS
VII. CREANCES AUN AN AU PLUS
IX. VALEURS DISPONIBLES
I. CAPITAL
IV. RESERVES
V. BENEFICE (PERTE -) REPORTE(E)
VIII. DETTES A PLUS D’UN AN
IX. DETTES A UN AN AU PLUS
COMMENTAIRES SUR LES DIFFERENTS POSTES
a) Le poste A.III. Immobilisations corporelles5 comprend toutes les immobilisations détenues par
l’entreprise, soit en pleine propriété, soit sur base d’autres droits comme la location -financement ( leasing),
le droit d’emphytéose ou encore de superficie ( cours de droit). Il est divisé en six postes :
A. Terrains & constructions
B. Installations, machines, outillage (que nous noterons IMO)
C. Mobilier & matériel roulant
D. Location -financement & autres droits similaires
E. Autres immobilisations corporelles
F. Immobilisations en cours et acomptes versés
b) Le poste A.VI. Stocks reprend l’ensemble des stocks détenus par l’entreprise : approvisionnements
(matières premières et consommables), en-cours de fabrication, produits finis, marchandises, et également
les commandes en cours d’exécution.
5 Nous utiliserons cette notation : A.III = rubrique III de l’actif, P.VIII = rubrique VIII du passif
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c) Le poste A.VII. Créances à un an au plus comprend l’ensemble des créances dont l’entreprise dispose
sur ses clients et ses autres débiteurs, et dont le terme initial est d’un an au plus ; il est subdivisé en deux
sous-postes :
A. Créances commerciales (clients)
B. Autres créances (autres débiteurs)
d) Le poste A.IX. Valeurs disponibles reprend les montants disponibles sur les comptes courants
bancaires et en caisse.
e) Le poste P.IV. Réserves reprend les montants des bénéfices non distribués qui ont été placés en
réserve, sur décision de l’organe ad hoc (Assemblée Générale en société). Notamment, les SA, SCA,
SPRL et SCRL sont tenues par la loi (CSoc, respectivement articles 616, 657, 319, 428) de constituer un
fonds de réserve (dite LEGALE) par prélèvement de 5% sur le bénéfice net annuel, et ce jusqu’au moment
où le fonds atteint 10% du capital social. Il existe également des réserves disponibles et indisponibles.
f) Le poste P.V. Bénéfice reporté (perte reportée -) reprend le montant du bénéfice non distribué et qui
n’est pas porté en réserve. En cas de perte, on peut également décider de la reporter, affectée du signe
moins. Réserves et bénéfice reporté constitue une prolongation du capital et sont d’ailleurs classés parmi
les fonds propres.
g) Le poste P.VIII. Dettes à plus d’un an reprend l’ensemble des dettes dont le terme contractuel est
supérieur à une année. L’importance de ce poste nécessite une subdivision précise :
A. Dette financières
B. Dettes commerciales
C. Acomptes reçus sur commandes
D. Autres dettes
h) Le poste P.IX. Dettes à un an au plus comprend les dettes dont le terme initial n’est pas supérieur à
une année, ou encore les dettes ou parties de dettes initialement à plus d’un an et qui échoient dans
l’année. Il fait également l’objet d’une subdivision détaillée :
A. Dettes à plus d’un an échéant dans l’année
B. Dettes financières
C. Dettes commerciales (fournisseurs)
D. Acomptes reçus sur commandes
E. Dettes fiscales, salariales et sociales
F. Autres dettes
Vous voici déjà nanti d’une bonne dose de terminologie comptable, à MAITRISER absolument, sinon vous ne comprendrez pas la suite du cours.
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L’AR/CSoc prévoit également en sa section II (schéma complet ; III, pour le schéma abrégé), sous-section
III, respectivement aux articles 91 et 94, une annexe au bilan. Celle-ci contient un ensemble
d’informations complémentaires intéressantes ; citons entre autres : un état détaillé des immobilisations, un
état du capital, un état des dettes, des indications concernant le personnel, un bilan social (cfr infra).
LE BILAN, UNE APPROCHE FINANCIERE
Nous avons vu ci-dessus que le bilan pouvait être lu selon différentes approches : comptable, éconmique,
juridique. La présentation structurée du bilan respecte deux critères qui permettent également une lecture
« financière » :
à l’actif, les postes sont présentés selon un critère de liquidité croissante6 ; nous y distinguons :
les ACTIFS IMMOBILISES, éléments durablement affectés à l’activité de l’entreprise, qui ne sont
donc pas « liquides » ;
les ACTIFS CIRCULANTS, éléments du cycle d’exploitation (stocks, créances, valeurs
disponibles) ; les uns sont du liquide (valeurs disponibles), les autres le deviendront bientôt ;
au passif, les postes sont présentés selon un critère d’exigibilité croissante : nous y distinguons :
les CAPITAUX PERMANENTS, qui comprennent les FONDS PROPRES (capital, réserves,…) et
les DETTES A PLUS D’UN AN ; ces fonds ne sont en effet pas exigibles « demain » ;
les DETTES A COURT TERME (à un an au plus) dont l’exigibilité est proche.
Schématiquement (point de vue FINANCIER) :
ACTIF PASSIF
ACTIFS IMMOBILISES FONDS PROPRES
DETTES A PLUS D’UN AN
ACTIFS CIRCULANTS DETTES A UN AN AU PLUS
6 Liquidité signifie CASH, argent liquide disponible ; le quasi-liquide est de l’argent disponible bientôt, telle une créance qui
arrive à terme.
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Section 3 : évolution et signification du bilan
OPERATIONS MODIFIANT LE BILAN
a) Reprenons notre premier exemple : création d’une SPRL par apport personnel de l’associé d’un capital
de 18.500 € placé sur un compte courant bancaire. Le bilan de départ est :
BILAN 1
ACTIF PASSIF
IX. Valeurs disponibles 18.550 Capital 18.550
TOTAL 18.550 TOTAL 18.550
Prenez dès à présent l’habitude d’utiliser la terminologie légale et de présenter vos bilans de manière
structurée, conformément au modèle officiel.
b) Supposons que notre société acquiert maintenant du matériel pour 5.000 € et du mobilier pour 3.050 €,
en payant le fournisseur au comptant par un virement bancaire (pour l’instant, nous ferons abstraction de la
TVA). Le nouveau bilan se présente comme suit :
BILAN 2
ACTIF PASSIF
III. Immobilisations corporelles
B. IMO C. Mobilier
8.050
5.000 3.050
I. Capital 18.550
IX. Valeurs disponibles 10.550
TOTAL 18.550 TOTAL 18.550
Nous constatons :
que le total du bilan est resté inchangé ; cela est dû au fait que les ressources de l’entreprise
(passif) n’ont pas été modifiées ;
que la structure de l’actif a changé : diminution du montant en banque, apparition des
immobilisations à leur valeur d’acquisition.
Schématisons l’évolution entre les bilans 1 et 2 :
ACTIF PASSIF
III. de 0 à 8.050 + 8.050 INCHANGE (car pas de nouvelles
ressources)
IX. de 18.550 à 10.500 - 8.050
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c) Supposons maintenant que notre société obtienne de son banquier un prêt de 12.000 € sur 4 ans, pour
l’achat d’un véhicule. Après cette double opération (prêt + achat), le bilan se présentera comme suit :
BILAN 3
ACTIF PASSIF
III. Immobilisations corporelles
B. IMO C. Mobilier & matériel roulant
20.050
5.000 15.050
I. Capital 18.550
IX. Valeurs disponibles 10.550 VIII. Dettes à plus d’un an
A. Dettes financières
12.000
12.000
TOTAL 30.550 TOTAL 18.550
Schématisons l’évolution entre les bilans 2 et 3 :
ACTIF PASSIF
III. de 8.050 à 20.050 + 12.000 I. inchangé
IX. inchangé VIII. de 0 à 12.000 + 12.000
Nous constatons ici que le total du bilan a augmenté, puisque notre entreprise bénéficie d’une
ressource supplémentaire, en l’occurrence un prêt bancaire inscrit au passif. L’actif a augmenté
simultanément de 12.000 € d’immobilisations.
SYNTHESE DES MODIFICATIONS BILANTAIRES
Les modifications bilantaires sont donc de deux ordres :
soit il n’y a pas de modification du total, ce qui signifie aucune modification du montant des
ressources ; dans ce cas, les changements sont internes soit à l’actif (cas le plus fréquent), soit au
passif ;
soit il y a modification du total, parce que les ressources augmentent ou diminuent, auquel cas un ou
plusieurs postes d’actif évoluent dans le même sens, conséquence du mécanisme « ressources =
emplois ».
Nous allons donc schématiser ces modifications en 4 cas (2 sans augmentation des ressources, 2 avec) à
la page suivante. Dès que vous avez assimilé ces mécanismes, vous avez fait un grand pas dans la
compréhension du fonctionnement d’une comptabilité.
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CAS 1 : PAS de ressources nouvelles ; modifications internes à l’actif
Exemple : un client paie sa facture, préalablement enregistrée en créance :
A.VII. Créance (-) ► A.IX. disponible (+)
ACTIF PASSIF
VII. Créances à un an au plus INCHANGE (car pas de nouvelles
ressources)
IX. Valeurs disponibles -
CAS 2 : PAS de ressources nouvelles ; modifications internes au passif
Exemple : une dette à long terme arrivant bientôt à échéance est transférée en dette à court terme :
P.VIII. Dettes à plus d’un an (-) ► P.IX. dettes à un an au plus (+)
ACTIF PASSIF
INCHANGE (pas d’opération) VIII. Dettes à plus d’un an
IX. Dettes à un an au plus
CAS 3 : ressources nouvelles : modifications ACTIF + PASSIF
Exemple : J’emprunte auprès de mon banquier, qui verse la somme sur le compte bancaire.
A.IX. Disponible (+) ► P.VIII. dettes à plus d’un an (+)
ACTIF PASSIF
IX. Valeurs disponibles VIII. Dettes à plus d’un an
CAS 4 : diminution des ressources : modifications ACTIF + PASSIF
Exemple : Je paie par virement la facture d’un fournisseur préalablement enregistrée en dettes.
A.IX. Disponible (-) ► P.IX. dettes à un an au plus (-)
ACTIF PASSIF
IX. Valeurs disponibles IX. Dettes à un an au plus
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DU BILAN INITIAL (D’OUVERTURE) AU BILAN FINAL
Chaque opération pratiquée par l’entreprise (achat, vente, paiement,…) va entraîner une
modification du patrimoine, et donc du bilan ; il est de ce fait indispensable de mettre en place un
système efficace de suivi des différents postes du bilan (et aussi du compte de résultat) tout au long de
l’année ; c’est là l’objet de la comptabilité en partie double (système de comptes).
1/1/N1 31/12/N1
Bilan initial bilan final
OPERATIONS
enregistrées dans les COMPTES
Notez qu’un exercice comptable (laps de temps qui sépare deux bilans) dure en principe un an, mais ne
coÏncide pas nécessairement avec l’année civile. L’entreprise peut ainsi décider que son exercice va du
01/10 au 30/09. Toutefois, la plupart des entreprises optent pour l’année civile, notamment pour éviter de
devoir rédiger la déclaration fiscale (qui correspond aux revenus d’une année civile) à partir de deux
exercices comptables partiels. Lors de la création d’une entreprise, le premier bilan peut couvrir une
période non égale à 12 mois. Par exemple, si je crée une société le 10/09/N1, le premier pourra être établi
au 31/12/N2, donc, presque 16 mois (Avis CNC 2010/10 et art. 15§3 Csoc)7.
Notez encore que :
les comptes annuels doivent être libellés en euro (article 22 AR/CSoc) ; l’article 70 précise en outre
que l’on utilise les montants en euro sans décimales dans le schéma abrégé (mais les décimales sont
utilisées dans la comptabilité journalière), et les montants en milliers d’euros dans le schéma complet.
le bilan d’ouverture d’un exercice DOIT correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent (bilan
au 01/01/N2 = bilan au 31/12/N1, article 26 §2 AR/Csoc).
Le bilan d’une entreprise donne donc sa SITUATION PATRIMONIALE à une date précise (par exemple,
le 31/12) ; on peut dire qu’il s’agit d’une PHOTO de l’entreprise à cette date.
L’article III.89 CDEco stipule :
§ 1er. Toute entreprise procède, une fois l'an au moins, avec bonne foi et prudence, aux opérations de relevé, de vérification, d'examen et d'évaluation nécessaires pour établir à la date choisie un inventaire complet de ses avoirs et droits de toute nature, de ses dettes, obligations et engagements de toute nature relatifs à son activité et des moyens propres qui y sont affectés. Les pièces de l'inventaire sont transcrites dans un livre. Les pièces dont le volume rend la transcription difficile sont résumées dans le livre auquel elles sont annexées. § 2. L'inventaire est ordonné de la même manière que le plan comptable de l'entreprise. Le Roi peut prescrire des critères d'évaluation d'inventaire. Ce paragraphe n'est pas applicable aux entreprises visées à l'article III.85.
L’article 92 §1 CSoc précise : chaque année, les gérants ou les administrateurs dressent un inventaire et
établissent les comptes annuels dont la forme et la teneur sont déterminés par le Roi. Ces comptes annuels
comprennent le bilan, le compte de résultats ainsi que l’annexe et forment un tout (…).
7 Les avis de la CNC sont sur www.cnc-cbn.be
ACTIF PASSIF
ACTIF PASSIF
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Sur ces bases légales, toutes les entreprises dressent leur bilan une fois par an, après inventaire. Rien
n’empêche toutefois de tirer des situations bilantaires plus fréquemment, par exemple tous les trimestres.
LECTURE DU BILAN
Etablir un bilan n’est pas simple : comme nous le verrons ultérieurement ce n’est pas seulement un
problème de technique comptable, mais aussi et surtout de droit ; ainsi que le précisent les textes ci-
dessus, il faut mettre la comptabilité en concordance avec les données d’inventaire, lesquelles résultent de
normes et de règles d’évaluation assez complexes. Toutes les opérations patrimoniales de l’entreprise
sont donc comptabilisées dans le respect de ces REGLES D’EVALUATION LEGALES (AR/Csoc). Plusieurs
principes de base sont appliqués, notamment celui de la CONTINUITE DE L’ENTREPRISE (« GOING
CONCERN ») : par exemple, les immobilisés sont comptabilisés en fonction de leur utilité dans l’entreprise,
et non en fonction de leur valeur estimée de revente.
Attention donc : si dans le bilan de l’entreprise figure du matériel informatique d’une valeur de 10.000 €, ce
ne veut pas dire que la revente du matériel procurerait 10.000 € ; la réalité est qu’on en tirerait
probablement beaucoup moins !
Exemple
ACTIF PASSIF
III. Immobilisations corporelles
B. IMO C. Mobilier
24.625
18.500 6.125
I. Capital 25.000
VI. Stocks 6.194 VIII. Dettes à plus d’un an
A. Dettes financières
8.000
8.000
VII. Créances à un an au plus
A. Commerciales
1.976
1.976
IX. Dettes à un an au plus
C. Commerciales E. Fiscales, sociales …
4.079
2.124 1.955
IX. Valeurs disponibles 4.284
TOTAL 37.079 TOTAL 37.079
Interprétation : à la date du 31/12/N :
l’entreprise POSSEDE :
A.III.B&C. : du matériel, des machines, de l’outillage pour 18.500 €, du mobilier pour 6.125 €,
valeurs découlant de l’application des règles d’évaluation prévues par l’AR/CSoc, et non leur valeur
de revente ;
A.VI. :des stocks de matières premières, marchandises pour 6.194 € (en principe : valeur d’achat
HTVA au fournisseur, et NON valeur de vente) ;
A.IX. :4.284 € d’argent en banque et/ou en caisse (du CASH) ;
on lui DOIT : A.VII.A. : des clients lui doivent (« payables bientôt ») 1.976 € ;
P.I. : son CAPITAL est de 25.000 € ;
elle DOIT :
P.VIII.B. : à son banquier : 8.000 €, à rembourser « dans plus d’un an » ;
P.IX.C : à ses fournisseurs, 2.124 €, à payer « bientôt » ;
P.IX.E. : au fisc, et/ou à l’ONSS, et/ou à ses travailleurs, 1.955 €, à payer « bientôt ».
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Nous pouvons déjà en tirer une sorte d’inéquation bilantaire qui nous montre si A PRIORI la situation
ACTUELLE est saine ou pas8 :
ARGENT 4.284 € + à ENCAISSER bientôt 1.976 € > à PAYER bientôt 4.079 € ► A PRIORI : OK
Concluons : le bilan montre la situation patrimoniale de l’entreprise : ce patrimoine est composé
d’éléments « positifs » (les avoirs et créances) et d’éléments « négatifs » (les dettes). La différence
entre ces deux types d’éléments constitue la « richesse » de l’entreprise (appelée ACTIF NET).
Schématisons cela par une équation patrimoniale :
ACTIF PASSIF
AVOIRS + CREANCES = FONDS PROPRES + DETTES
Et donc : AVOIRS + CREANCES - DETTES = FONDS PROPRES = RICHESSE NETTE La richesse nette correspond à l’ACTIF NET de l’entreprise.
8 L’interprétation du bilan fait l’objet des cours d’analyse de bilan et de gestion financière.
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CHAPITRE I : CONTRÔLE DES ACQUIS UTILISEZ LA TERMINOLOGIE LÉGALE ET LE SCHEMA DE BILAN. 1. Etablissez le bilan à partir des données suivantes : - Machines : 7.500 - Fournisseurs : 900 - Caisse : 700 - Stocks march : 4.100 - Capital : 12.000 - Mobilier : 600
BILAN
ACTIF PASSIF
III. Immobilisations corporelles B. IMO C. Mobilier
VI. Stock IX. Valeurs disponibles
I. Capital IX. Dettes à un an au plus C. Commerciales
TOTAL TOTAL
2. Même exercice - Immeuble : 30.000 - Clients : 1.800 - Capital : 25.000 - Prêt hypothécaire : 22.000 - Stock march : 9.000 - Mobilier : 3.500 - Fournisseurs : 1.200 - Banque Fortis : 750 - Banque ING : 3.150 Note : un prêt hypothécaire est un prêt à long terme (10 à 25 ans) destiné à la construction ou à l’achat d’un immeuble.
BILAN
ACTIF PASSIF
III. Immobilisations corporelles A. Terrains & constr. C. Mobilier
VI. Stock VII. Créances à un an au plus IX. Valeurs disponibles
I. Capital VIII. Dettes à plus d’un an A. Financières
IX. Dettes à un an au plus C. Commerciales
TOTAL TOTAL
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3. Calculez la valeur du capital et établissez le bilan (trouvez vous-même les postes) : - Stock march : 2.245 - Banque : 1.690 - Fournisseurs : 975 - Matériel : 6.190 - Mobilier : 1.960 - Impôts à payer : 1.110
BILAN
ACTIF PASSIF
TOTAL TOTAL
4. Bilan de départ :
ACTIF PASSIF IX. valeurs disponibles 24.550 I. Capital
VIII. Dettes à plus d’un an A. financières
18.550
6.000 6.000
TOTAL 24.550 TOTAL 24.550
Les opérations suivantes ont été effectuées : - achat de matériel pour 6.250 €, paiement à l’aide du disponible ; - achat d’un stock de marchandises pour 940 €, le fournisseur fait crédit ; - remboursement de 625 €, du prêt, à l’aide du disponible. Dressez le nouveau bilan, en montrant les mouvements « emplois - ressources » comme ci-dessus à la section 3, 1 b)
BILAN
ACTIF PASSIF
TOTAL TOTAL
5. Imaginez un nouvel exemple pour chaque situation présentée à la section 3 (les 4 cas de la page 9).