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1 ER SEMESTRE 2019 ENTREPRISES ET HUMANITAIRES, AU CHEVET DU MONDE ? 08 MEERSENS 30 L'INDUSTRIE, MOTEUR DE TRANSFORMATIONS 38 SOUS LES FRAISES S'INSTALLE SUR NOS TOITS 46 MIRAGE FESTIVAL 60 MUSÉE GUIMET 79 BUSINESS & GOOD NEWS #11

BUSINESS & GOOD NEWS #11 · durable et solidaire 54 Conjoncture immobilière 56 Mirage Festival 60 laMezz, création en résidence collective 68 Appart & Sens, l'immobilier éthique

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1 E R S E M E S T R E 2019

E N T R E P R I S E S E T H U M A N I TA I R E S, AU C H E V E T D U M O N D E ? 08 — M E E R S E N S 30 L' I N D U S T R I E, M OT E U R D E T R A N S F O R M AT I O N S 38 — S O U S L E S F R A I S E S S ' I N S TA L L E

S U R N O S TO I T S 46 — M I R AG E F E S T I VA L 60 — M U S É E G U I M E T 79

B U S I N E S S & G O O D N E W S # 1 1

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ONLYLYON

PARC DE LA TÊTE D’OR, DMKF PHOTOGRAPHES

TRACEZVOTREPROPREROUTECHOISISSEZ LYON, ONLY LYON

ON NE VIT QU’UNE FOISVIVRE, C’EST FAIRE DES CHOIX, MAIS SANS RENONCEROUBLIEZ LA DEMI-MESURE, LES À-PEU-PRÈS, LES ENTRE-DEUX.

NE FAITES AUCUN COMPROMIS, TRACEZ VOTRE PROPRE ROUTE,CHOISISSEZ DE VIVRE PLEINEMENT VOS VIES, TOUTES VOS VIES. CHOISISSEZ LYON, ONLY LYON.

OnlyLyon_AP_Sept2018-Vert-Manifesto-GB-FR.indd 3 15/10/2018 16:03

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édito

La RSE est morte, vive la RSE ? La loi PACTE, propulsant la responsabilité sociétale des entreprises sur le devant de la scène, laisserait penser que le sujet est émergent. Or, il ne l’est pas. Depuis les années 60 qui l’ont vu apparaître, la RSE occupe une place grandissante dans la stratégie de développement des grands groupes et des PME. Quoi de plus normal, à l’heure où les défis sociaux et environnementaux challengent nos territoires et leur capacité à proposer des modèles durables ?

Dans la métropole de Lyon, de nombreux acteurs ont saisi cet enjeu à bras-le-corps. À l’image du secteur industriel, auquel nous consacrons le dossier de ce magazine. Agriculture urbaine, gestion des risques, création d’équipements à destination des personnes en situation de handicap… tous les secteurs d’activité voient fleurir des entreprises innovantes dont les initiateurs sont plus que jamais soucieux du bénéfice social et environnemental de leur activité. Un signal fort de cette capacité à s’engager collectivement est la récente création de l’Entreprise des Possibles par Alain Mérieux, suivi par 17 grandes entreprises du territoire.

La solidarité est inscrite dans notre ADN métropolitain. Plus qu’une trace mémorielle liée à l’histoire humaniste et engagée de Lyon, elle est une dynamique qui sait se réinventer. Un élan qui anime l’ensemble du territoire et rayonne au-delà de nos frontières. L’action du Centre international de recherche sur le cancer, qui rejoindra bientôt son nouveau siège au cœur du Biodistrict Lyon Gerland, en est un bon exemple. L’activité des nombreux acteurs historiques de l’humanitaire et de l’aide au développement présents sur le territoire aussi. À leurs côtés, les entreprises avancent sur le chemin de la solidarité internationale. Une collaboration qui n’est pas sans enjeux ni limites. Et sans sens des responsabilités.

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P e r f o r m a n c e sC o n v e r s a t i o n

Entreprises et humanitaires, au chevet du monde ?

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13.07.La Fondation HCL : « Humaniser plus encore l’hôpital »

14

La R & D, territoire de conquête

16Troops digitalise le contrat de travail

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Réconcilier handicap moteur et activité physique

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Lyon, capitale du smart tourism 2019

22Les atouts du prototypage

24

Un campus pour les têtes chercheuses du cerveau

26H7, l'ambition multi-échelle

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T e r r i t o i r e s A f f i n i t é s

Lyon toujours plus attractive

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Bandaï Namco Entertainment s'épanouit à Vaise-Industrie

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Sous les fraises s'installe sur nos toits

46Gerland : le CIRC intègre le Biodistrict

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La Confluence : inviter les matériaux naturels au bureau

50

La Part-Dieu réinvente ses pieds d'immeuble

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L'Autre - Soie, une réhabilitation durable et solidaire

54

Conjoncture immobilière

56

Mirage Festival

60

laMezz, création en résidence collective

68

Appart & Sens, l'immobilier éthique

70

À la rencontre des Ambassadeurs OnlyLyon

72

Football féminin : Lyon décroche la Coupe

74

Isabelle Bertolotti : Lyon, les rencontres et les cultures

76

Douglas Mbiandou

78

Musée Guimet

79Illustration Laho

82

43. 67.

Meersens, la box lyonnaise qui surveille notre environnement

30

Okeenea, feu vert pour l’international

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Curiosité(s)

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Construct Lab : le BTP mise sur les start up

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D o s s i e r

37.L'industrie, moteur de transformations

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crédits

contacts

Grand Lyon - La Métropole Délégation Développement Économique, Emploi et Savoirs+33 (0)4 37 91 29 68www.economie.grandlyon.com

Aderly Agence pour le développement économique de la région lyonnaise+33 (0)4 72 40 57 50www.aderly.fr

Lyon Tourisme & Congrès+33 (0)4 72 77 69 69www.lyon-france.com

OnlyLyon+33 (0)4 72 40 57 59www.onlylyon.com

staff

Directeur de la publicationOlivier Nys

Rédacteur en chefQuentin Bardinet

Coordination Anne-Laure Mignard Pascale Tilloy-Lambert

Conception/RédactionIn medias res

Direction de création Extra l'agence

Éditeur de la publicationGrand Lyon – La Métropole

ImpressionOTT ImprimeursParc d’activités Les Pins67319 Wasselonne CEDEX

Imprimé sur papier Olin Rough Brut extra blanc 200 g/m2 (couverture). Edixion Offset blanc - 100 g/m2 (intérieur).

THE ONLY N° 11 ISSN 2646-3857

8-12 © Olivier Chassignole14-15 © Erik Lucatero, Lotte Meijer, M-T-ElgassierLorene Farugia - Unsplash16 © Chris Liverani, Louis Reed, Chuttersnap - Unsplash20 © Ravier Bollard- Studio Erick Saillet22-23 © Oscar Ramirez, Mitchell Henderson - Unsplash24 © Éric Soudan - Alpaca Productions26-27 © Chabanne + partenaires

Couverture : Mirage Festival Bee Agency © AnneMarie Maes Recherches écologiques inspirées de l’écosystème des ruches. Installation présentée dans le cadre du Mirage Festival 2019

28 -29 © Vurpas 30 © Meersens 32 © Okeenea33 © Félix Ledru34-35 © Chris Barbalis - Unsplash36 © Saad Salim - Unsplash38-39 © Dimitri Vaccinium - Unsplash, Renaud Truck, Max Larochelle, Franck V, Fleur Treuniet - Unsplash 40-41 © Samuel Zeller46-47 © Sous les Fraises48-49 © Ouroboros 50 © Tod Seitz - Unsplash 52-53 © Gaëtan Clément61-66 © Mirage Festival 68-69 © Atelier laMezz70-71 © Jese Bowser - Unsplash, Nicolas Villon72-73 © Illustration Extra l'agence74-75 © S. Guiochon - Le Progrès76 © Tony Yaël78 © monportraitpro.fr79 © Olivier Chassignole80-81 © Ateliers d'architectes Pierre Hebbelinck& Hart Berteloot AAT82-83 © Illustration Laho

Collectionnez-les tous !Téléchargez sur www.economie.grandlyon.comou abonnez-vous sur simple demande à : [email protected]

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conver-sation

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Entreprises et humanitaires, au chevet du monde ?

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Entreprises et humanitaires, au chevet du monde ?

L’humanitaire et les entreprises : quelles collaborations possibles ?

Armelle Renaudin Ensemble, nous pouvons co-construire des actions qui ont du sens. Nos enjeux sont communs et nos savoir-faire complémentaires. Nous, ONG, pouvons être source d’innovation et les entreprises sources de changement d’échelle. Le groupe L’Occitane, par exemple, trouve son beurre de karité au Burkina Faso. Il a souhaité accompagner ses productrices afin de leur assurer un revenu à l’année, ce que ne permet pas la production de beurre de karité. Ils ont fait appel à nous : nous aidons ces productrices à accéder à l’épargne et à développer une deuxième activité généra-trice de revenus. Nous sommes de véritables partenaires de L’Occitane (nous pouvons aussi être prestataires, comme avec le groupe L’Oréal), et cela ne relève ni de la charité ni de la communication. Je ne suis pas sûre qu’ONG et entreprises travaillaient ainsi ensemble il y a 30 ans.

Jean-Baptiste Richardier L’intervention humanitaire, notamment dans le cadre des conflits, est rendue néces-saire par la dislocation d’un certain nombre de marqueurs : le tissu économique, les références sociales, les traditions et les accords internationaux autour desquels s’organise une société. L’humanitaire vient signer l'échec d’une situation normale. Dans cette acception de l’humanitaire et de son aire de jeux, la place du monde entrepreneurial, grandissante, doit être questionnée et discutée. Nous devons intégrer en effet ce qui différencie de manière singulière l’univers des acteurs de l’humanitaire traditionnel et le monde de l’entre-prise. Les ONG ont appris à faire de l’excédent pour garantir leur autonomie et leur objet, tandis que la fonction sociale de l’entreprise est de faire du profit.

Sylvain Tillon C’est la définition même de l’entreprise !

Jean-Baptiste Richardier C’est vrai. Toutefois, envisager de faire du profit dans un environnement humanitaire entraîne immédiatement des problèmes éthiques complexes et soulève des questions d’impartialité. Les acteurs de l’aide doivent être exigeants dans les partenariats qu’ils nouent afin d’éviter le piège habituel des compromis. Il en va diffé-remment, bien sûr, pour des projets dits « de développement ».

AR Oui, cela doit se faire de manière très cadrée et doit être validé de façon impartiale pour préserver les droits de chacun.

JBR Une condition essentielle est effectivement que les relations soient contractualisées et permettent à chacun de garder son identité propre, son libre - arbitre et sa valeur ajoutée, ce qui n’est pas toujours évident…

ST Rapprocher entreprise et ONG n’est pas si simple. Chez Tilkee, on peut aider les ONG à trouver des financements. Nous voulions même leur offrir, chaque année, de notre temps. Nous n’avons jamais réussi à identifier une association prête à nous rencontrer, à parler avec nous. Nous avons pourtant créé un outil génial pour optimiser le fundraising et nous sommes prêts à offrir son usage pour une belle cause ! Pourtant, nous n’avons pas réussi à aller jusqu’au bout de notre démarche… Il n’est pas si simple de parvenir à s’engager quand on est une entreprise. On ressent un peu de méfiance des asso-ciations qui se demandent pourquoi on propose ça.

Sylvain Tillon, serial entrepreneur, vient de lever 3,5 millions d’euros pour son entreprise Tilkee qui édite un logiciel d’intelligence artificielle d’aide à la vente. Armelle Renaudin

a co-fondé Entrepreneurs du Monde, ONG spécialisée dans la microfinance, l’accès à l’énergie et l’appui à la création de TPE locales en soutien aux populations défavorisées. Jean-Baptiste Richardier co-initiateur de la revue Alternatives

Humanitaires est aussi co-fondateur de Handicap International, qui s’est hissée au premier plan des grandes ONG et qui emploie 3 200 collaborateurs dans plus de 50 pays.

Réunir ces trois entrepreneurs pour parler des défis de l’humanitaire et de la place de l’entreprise dans la solidarité internationale était à coup sûr inédit. Pari tenu, tout

y est passé : l’éthique, l’avenir, la révolution digitale et le fertile terreau lyonnais.

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JBR Les ONG ont un atout déterminant par rapport aux entreprises : elles ont la capacité et l’habitude de s’inscrire dans le temps long. Chercher à comprendre une communauté, l’observer, dialoguer, s’enrichir de tout ce qui existe et préexiste à leur arrivée. Au contraire, le monde de l’entreprise aura une posture beaucoup plus productiviste, et donc disqualifiante, des pratiques insuffisamment efficientes ou rentables. L’intérêt du rapprochement des deux est d’essayer de trouver la voie médiane qui permette aux entreprises d’apprivoiser ce rythme particulier du temps long propre à la solidarité, et aux ONG de s’enrichir d’un certain nombre de savoir-faire ciselés par l’entreprise.

ST Nous devons dissocier dans notre analyse, comme dans la façon d’approcher les entreprises : le grand groupe avec des actionnaires et la PME régionale ou familiale, qui va certes générer des profits mais qui va aussi choisir sa productivité, le sens de sa démarche, la façon dont elle veut investir son temps. Pourquoi une grande entreprise s’engagerait-elle dans une démarche de financement d’ONG à part via une fon-dation qui permet de défiscaliser ? Je ne vois pas son intérêt si ce n’est pour faire des profits. Au contraire, les PME peuvent être plus investies, plus alignées avec l’intérêt du dirigeant.

Face au monde contemporain, entreprises et humanitaires peuvent-ils s’offrir le luxe de ne pas collaborer ?

AR C’est dans l’intérêt urgent de tous de collaborer : nous sommes face à un enjeu de survie de l’humanité.

JBR La situation va devenir très pénible avec le changement climatique : les conflits liés à l’eau et aux ressources, leur cortège d’irrésistibles migrations… Il va falloir se préparer ! Aujourd’hui, on n’est pas à la hauteur du défi à venir.

AR Longtemps, ce qui a motivé tous les acteurs, c’était l’empathie, la solidarité, l’engagement. Mais là, c’est la survie de nous tous. L’UE panique pour quelques migrants à ses portes… Comment réagira-t-elle quand 150 millions ou 1 milliard de déplacés (selon les estimations conservatrices, ou non, de l’ONU) se présenteront parce qu’on n’aura pas tenu l’objectif des 2 degrés ? Il va falloir s’adapter ensemble. Notre avenir, au Nord et au Sud, est complètement lié. Aujourd’hui, nous avons intérêt à la fois à être inquiets ensemble et à construire ensemble, avec les forces vives locales et non pas à la place de. Faisons preuve d’humilité : nous limiterons le ras-le-bol, notamment celui qui s’exprime à l’égard des entreprises d’ailleurs.

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ST Il y a l’approche macro et micro. L’entreprise n’est qu’un véhicule au service de l’homme. Les décideurs doivent changer ainsi que les mentalités.

JBR Je suis d’accord avec tout ça. Mais nous devons changer fondamentalement de paradigme pour tenter de dépasser la fracture entre les pays riches et pauvres, fondée sur les révolutions industrielles qui ont offert aux grandes puissances un avantage déterminant par rapport aux pays les plus démunis. Nous partageons le même bateau ; pourtant, l’aveuglement général est de croire qu’en s’ins-tallant solidement en première classe, on ne coulera pas avec le Titanic. La « bunkerisation » des nations les plus riches les amène à organiser un apartheid global, en construisant des murs érigés de miradors, et demain des nids de mitrailleuses. Mais les plus déshérités ne renonceront jamais à essayer de franchir les frontières ou à prendre la mer. Il n’y a donc pas d’autre solution qu’un meilleur partage des richesses. C’est dans ce contexte que les grandes entreprises, qui structurent l’offre et la demande, doivent se réinterroger sur leurs pra-tiques, leur responsabilité et au fond leur véritable intérêt. Il est possible effectivement qu’en la matière, les PME soient un terrain d’expérimentation pour susciter une approche col-lective plus vertueuse et moins vertigineuse. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas d’autre choix raisonnable que de déve-lopper et entretenir des formes d’alliance plus équitables.

Il se dit, dans le milieu de la solidarité internationale comme dans celui de l’entrepreneuriat, que les approches françaises et anglo-saxonnes sont très différentes. Pour le pire ou pour le meilleur ?

ST Aux États-Unis, on peut tester plus vite qu’en Europe. Mais on investit du temps dans une relation qui peut disparaître, d’un coup, sans raison ou presque. Alors qu’en Europe, il faut certes plus de temps mais la relation est aussi plus solide. Nous apprécions, chez Tilkee, ce fonctionnement européen. Il nous donne l’impression de mieux construire économiquement et socialement. On fait tout pour que les clients restent fidèles : c’est notre état d’esprit.

JBR Le New Public Management à l’anglo-saxonne est malheureusement de plus en plus répandu dans notre environnement professionnel, consistant à assurer un ratio coût et efficacité optimal. Structurée par des normes enva-hissantes, la culture des évaluations, consécutive à celle du résultat, est en passe de devenir une véritable obsession. D’où la multiplication des contrôles. Lorsque j’ai quitté ma fonction de DG chez Handicap International, sur 380 projets nous devions subir annuellement 130 à 140 audits financiers indépendants ! Cela coûte cher en ressources dédiées qui ne font rien d’autre et cette surenchère d’audits est délétère

car elle nuit à l’agilité, à l’adaptabilité et à l’innovation des ONG face à des contextes humanitaires changeants. La prise en compte des besoins réels des bénéficiaires, et de leurs compétences, s’estompe au profit d’une redevabilité trop ascendante.

ST La culture du résultat à l’anglo-saxonne doit être com-pliquée pour vous en effet, car les résultats de votre action sont par nature peu visibles à court terme.

La révolution digitale engage-t-elle la solidarité aussi sûrement que le monde entrepreneurial ?

AR Nous en profitons vraiment ! Dans les pays où nous agissons, les populations sont passées très rapidement au portable. Même dans les zones très reculées, on peut s’ap-puyer sur ces nouvelles technologies. Pour innover avec eux. Aux Philippines, grâce aux technologies cumulées du téléphone et du photovoltaïque, nous équipons des familles des bidonvilles d’installations photovoltaïques ; nous recueillons chez eux régulièrement une part du paiement de l’installation (l’équivalent de 2-3 jours de leur ancien budget d’éclairage par lampe de poche ou bougie). Ce paiement déclenche l’envoi sur leur smartphone d’un code pour activer le boîtier et disposer ainsi de l’énergie solaire. Nous mettons aussi en place des smart grids au Cambodge. Les habitants de villages isolés disposent ainsi de mini-centrales pour nourrir en électricité propre tout le village. C’est le type d’innovation que nous n’au-rions pas développé en France où il n’y a pas ces besoins et c’est un dispositif que nous allons pouvoir dupliquer dans d’autres pays.

ST Ces nouveaux supports comme les téléphones vous donnent plus de liberté notamment, car ils permettent d’en-voyer facilement des SMS. Vous parvenez à vous servir de ces systèmes de communication sans difficulté ? Sans méfiance ?

JBR D’une manière globale, la révolution technologique est en marche et rien ne l’arrêtera. Mais nous devons pourtant garder à l’esprit que l’innovation n’est pas sys-tématiquement associée au progrès et qu’elle peut aussi laisser beaucoup de gens derrière elle. Parmi les dangers de la révolution numérique, il y a le fait qu’elle se révèle pire que la domination inhérente à l’expertise, en produisant une double disqualification : celle des savoir-faire pré-existants, mais aussi celle de la maîtrise des nouveaux outils et de l’innovation permanente qu’ils suscitent. Enfin, les bénéfices incontestables des ruptures technologiques ne doivent pas nous faire oublier les mérites de la frugalité. La première science des communautés pauvres est de savoir vivre avec peu et de se débrouiller avec pas grand-chose.

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ST J’aime le côté contre-pouvoir des nouvelles technologies mais je partage vos inquiétudes sur les dangers du manque d’éducation à ce sujet et sur les risques d’un usage qui laisse des traces sur internet. Je m’étonne de ne voir aucune crainte ou peu de la plupart des gens qui revendiquent de n’avoir rien à cacher. Demain dans un système plus totalitaire on pourrait contrôler les déplacements et imaginer des sanctions ! Ces nouveaux outils sont ultra ergonomiques et on ne lit plus la notice… Pourtant on y apprend beaucoup.

JBR Une technologie appropriée signifie qu’elle est adaptée à un contexte. Un projet qui me touche plus directement est un projet pilote mis en œuvre par Handicap International : l’impression 3D de prothèses. En pratique, cette technologie représente un bouleversement de la chaîne de production traditionnelle et des modalités d’intervention des donneurs d’ordre que sont les prothésistes, dont le nombre est, c’est vrai, notoirement insuffisant. Si nous ne sommes pas très vigilants, cela pourrait se faire au détriment des formations patiemment mises en œuvre durant des décennies pour faire émerger des professionnels reconnus, car prescripteurs de soins auprès de leur communauté. La présence par écran interposé de pro-thésistes expérimentés risque d’introduire des malentendus auprès d’acteurs locaux qui deviendront dépendants de compétences éloignées, et soumis aux caprices des réseaux. De tels projets nécessitent en effet des réseaux de grande capacité et fiables, dont la couverture est très loin d’être suf-fisante. Et quand on voit ce qu’il en est, encore aujourd’hui, dans un pays comme la France, nous devons rester vigilants à ne pas décourager ce qui fonctionne malgré tout, par une promesse intenable. Alors oui pour ces nouvelles solutions, mais avec lucidité sur leur appropriation au contexte.

Et Lyon : le territoire a-t-il sa part de responsabilité dans vos aventures ? Ou n’est-ce que le fruit du hasard ?

AR Notre siège était dans le Poitou et nous avons décidé de le déplacer à Lyon pour nous rapprocher de partenaires tech-niques et financiers stratégiques. Les bonnes étoiles nous ont fait choisir Lyon, ce que nous n’avons jamais eu à regretter ! Nous nous sentons vraiment bien dans ce terreau d’huma-nisme et d’entrepreneuriat. Ici, pas besoin de longs discours pour expliquer notre positionnement. La Ville nous a permis de faire une grande soirée de présentation à 300 têtes de réseau, autant des ONG que des entreprises et des collectivités. Elle soutient aussi notre action au Burkina Faso, dans le cadre de la coopération décentralisée, et notre premier programme en France, destiné à soutenir l’entrepreneuriat des réfugiés sta-tutaires en Auvergne-Rhône-Alpes.

ST Ici ce n’est pas Paris, on est moins dans cette recherche de l’entreprise américaine. Nous avons plus de temps pour faire des choses sans ce stress que je ressens plus à Paris tout en étant proche de la capitale. C’est un bon mix entre la grande métropole très dynamique et la ville verte, sportive et plus lente. Cette relative lenteur pourrait apparaître comme un inconvénient alors que pour nous c’est un sacré avantage d’être un peu moins dans les radars parisiens. Nos collabo-rateurs sont fidèles car ils ont choisi de vivre à Lyon. Et ils viennent du monde entier : deux anglais, deux allemands, un espagnol, un colombien... et bientôt un serbe ! Je suis amoureux de cette ville depuis 15 ans. Tout s’y fait à pied. C’est d’ailleurs aussi une vraie demande des collaborateurs, qui choisissent des entreprises conscientes de leur impact environnemental.

JBR Nous avons installé Handicap International hier, puis aujourd’hui Alternatives Humanitaires, à Lyon car nous sommes lyonnais. Etre basé à Lyon, c’est une chance et une exigence ! Il faut être à la hauteur de la réputation et de l’his-torique d’humanisme de cette belle cité. Cet historique suscite effectivement une disponibilité à la réflexion sur des responsa-bilités qui dépassent les frontières du territoire, parfois même en contradiction avec les mandats des collectivités locales. Charles Mérieux a été bien sûr l’architecte emblématique, l’ar-tisan et le facilitateur d’une pépinière d’initiatives soucieuses de solidarité internationale, à commencer par la création de Bioforce, qui forme des générations d’acteurs humanitaires. N’oublions pas que Lyon a toujours été une ville de « faiseurs » plus qu’un haut lieu de la noblesse et tardivement une ville universitaire. Ville d’innovation sociale aussi à l’image des canuts. Le tissu industriel y a été précoce et malgré le repli sur soi que l’on attribue volontiers aux Lyonnais, l’art du com-merce et un corps social très entreprenant ont façonné un esprit aventureux et au fond ouvert sur le monde. Ce goût pour l’aventure entrepreneuriale a sans doute été un ferment profitable aux ONG qui ont choisi de s’implanter ici. Est-ce que cela a été déterminant ou bien devons-nous une certaine réussite à notre mérite propre ? Il faut quoi qu’il en soit savoir rester modeste... Philippe Dujardin, le politologue que nous avions convié chez Handicap International pour nous aider à réfléchir sur nous-mêmes, nous avait dit : « à Lyon on pense avec ses mains. Vous Handicap International, vous vous ins-crivez bien dans cette tradition, alors n’ayez aucun complexe face aux entreprises ».

12 Conversation

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perfor-mances

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Née en 2013, la Fondation des Hospices civils de Lyon (HCL) a été reconnue d’utilité publique en avril 2017. « La Fondation a été créée par le centre hospitalo-universitaire (CHU) pour agir dans tous les domaines liés à son activité d’hôpital de recours et de spécialités. Elle est au service de tous les patients, sans distinction de pathologie ni de tranche d’âge, précise Sophie Merigot, déléguée générale de la Fondation. Notre structure vise à humaniser plus encore l’hôpital, pour mieux accompagner les patients et leurs proches et accélérer la recherche et l’innovation médicale. »

La Fondation finance la recherche clinique et l’innovation en équipements dernière génération par le biais de collectes de fonds auprès de particuliers et d’entreprises qui souhaitent s’impliquer sur leur territoire au profit de la santé. Elle s’inscrit aussi dans une logique collaborative avec d’autres laboratoires, dont certains sont des mécènes et soutiens.

La pointe de la technologie au bénéfice des patientsL’un des projets récemment financés est un logiciel de géolocalisation et de navigation robotisée (250 000 €) utilisé dans le tout nouveau bloc opératoire de l’hôpital cardiologique, pour des interventions chirurgicales dans des cas de pathologies sévères de l’aorte. La visualisation en 3D de l’anatomie du patient permet des opérations plus précises, plus rapides et moins invasives.

Une autre réalisation de la fondation rendue possible par les fonds privés collectés est le dispositif Nanostring (360 000 €). Installé sur la plateforme Biogénet à l’hôpital Lyon Sud, il permet d’analyser plus de 800 anomalies génétiques sur des échantillons de tumeurs même dégradés, tout en s’adaptant aux patients et types de tumeurs. Une innovation qui permet un gain de temps majeur et une personnalisation du traitement pour renforcer les chances de guérison.

Contribuer à améliorer la prise en charge des patients en faisant avancer la recherche est un des volets de la mission de la Fondation HCL. Son fil rouge : l’innovation, engendrant un bénéfice direct et concret pour les patients des HCL.

La Fondation HCL

Du sport pour les enfants hospitalisés

C’est prouvé : l’activité physique améliore la tolérance voire l’efficacité des traitements médicamenteux - à condition que les patients bénéficient d’un encadrement adapté à leur pathologie. Au cœur de l’Hôpital Femme Mère Enfant, le Pavillon des enfants répondra à ce besoin : il accueillera des séances de sport destinées aux enfants et adolescents hospitalisés pour des maladies chroniques. La Fondation finance la construction de ce bâtiment à hauteur de 280 000 €.

« Humaniser plus encore l’hôpital »

14 Performances

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L’équipe

La Fondation est présidée par Bruno Lacroix, ancien chef d’entreprise qui a été notamment à la tête du CESER (Conseil économique, social et environnemental régional) Auvergne-Rhône-Alpes ; Sophie Merigot, déléguée générale de la fondation, juriste d’entreprise et avocate d’affaires ; des médecins et professionnels du secteur, cautions scientifiques aux projets développés dans ce cadre, dont le Pr Jean-Michel Dubernard (HCL, hôpital Édouard-Herriot), Alain Mérieux, président de l’Institut Mérieux et de la fondation du même nom, Florence Agostino-Etchetto, directrice générale de Lyonbiopôle, ou encore le Pr Martine Laville (HCL).

Préserver et dynamiser le moteur économiqueLa mise en avant des travaux et recherches des médecins des HCL est un autre objectif de la Fondation. Une ambition notamment concrétisée par le biais d’un appel à projets à destination des jeunes chercheurs des HCL (un à trois sont financés chaque année à hauteur de 30 000 à 40 000 €). « Il y a une véritable excellence médicale au sein des HCL. On vient de loin pour se faire soigner ici, pour nombre de pathologies. Il s’agit d’un véritable moteur économique pour l’ensemble de la région, explique Sophie Merigot. Soutenir les projets de la Fondation, c’est préserver et contribuer à ce moteur d’excellence. » Le 2e CHU de France compte 30 000 employés, dont 23 000 équivalents temps plein et 5 000 médecins.

Nouveaux horizons prometteursEn 2019, la Fondation cherche notamment à financer un microscope confocal* destiné à la neurochirurgie (objectif de collecte de 350 000 €). Une première en Europe. Un autre grand projet est celui de la « Station H », un campus dédié aux projets médico-techniques, et qui réunira en un même lieu, au sein de l’hôpital Édouard-Herriot, des équipes médicales hospitalo-universitaires, des industriels et des chercheurs universitaires ingénieurs**.

www.fondationhcl.fr

En 2017, la Fondation HCL

a collecté 1,075 million d’euros. 90  % étaient consacrés

au financement des projets au bénéfice des patients,

et 10  % au fonctionnement et à la recherche

de fonds.

* Le faisceau de lumière blanche du microscope optique est remplacé par un faisceau laser, ce qui permet notamment de mieux contrôler la profondeur de champ.

** Afin de réaliser ce dernier projet, la Fondation HCL a collecté à ce jour 38 000 € et espère réunir 140 000 € pour l’aménagement de la Station H.

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Territoire de conquêteLa

R & D

r d

Recherche et développement

16 Performances

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Lyon n’a plus à prouver son attractivité, avec 116 entreprises arrivées sur le territoire en 2018, permettant la création de 2 553 emplois à l’horizon 2021. L’implantation d’unités consacrées à la recherche et développement est un autre exemple de cette attractivité. Dans l’Est lyonnais, à Saint-Priest, le groupe allemand Boehringer Ingelheim a par exemple inauguré en octobre son centre de R & D monde dédié aux vaccins aviaires, investissant ainsi 65 millions d’euros. Ehang, entreprise chinoise spécialisée dans les drones-taxis et drones commerciaux, a également porté son dévolu sur la métropole lyonnaise pour y installer son centre de R & D européen d’ici 2021, avec une cinquantaine d’emplois à la clé. La Chine est le 6e investisseur étranger dans la métropole de Lyon, qui compte 23 entreprises à capitaux chinois. Les pays les plus présents dans la région demeurent les États-Unis, l’Allemagne et l’Italie.

Les atouts ? Diversité et complémentarité

Cette attractivité du territoire en termes de recherche et développement s’appuie sur plusieurs atouts. Parmi eux, un solide écosystème de recherche académique composé des universités et d’une dizaine d’écoles publiques et privées qui savent travailler ensemble. La preuve avec le Laboratoire de tribologie et dynamique des systèmes (LTDS) qui regroupe Centrale Lyon, l’ENISE (École nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne), l’ENTPE (École nationale des travaux publics de l’État) et l’Université de Lyon. Autre avantage, la présence d’un écosystème de transfert de technologie très dynamique, notamment grâce à des incubateurs aux spécificités variées (Axel’One ; Pulsalys, SATT de Lyon - Saint-Étienne…). Très souvent, les produits imaginés et conçus par des laboratoires de recherche, voire par des start-up incubées, sont repris par les industriels, y compris dans des domaines très pointus. Cette diversité d’activités et ces passerelles entre l’innovation et la recherche et développement constituent la richesse du territoire.

La Vallée de la Chimie, terreau fertileEn complément de la recherche et développement menée dans les laboratoires des écoles d’ingénieurs et de l’Université, 20 % s’effectuent directement au sein des sites industriels, essentiellement dans la Vallée de la Chimie. Ici, près de 2 000 chercheurs œuvrent au sein des entreprises et des centres de recherche, comme l’Institut français du pétrole énergies nouvelles (IFPEN), ELKEM Silicones, qui va construire son campus R & D à Saint-Fons, Total, Arkema. Sans oublier le groupe belge Solvay qui dispose d’un centre de R & D, également à Saint-Fons. Pour ce dernier, la nomination en mars 2019 d’Ilham Kadri au poste de présidente du comité exécutif et CEO du groupe aura notamment pour conséquence l’arrivée d’équipes parisiennes - près de 1 000 personnes sur le territoire. Selon les estimations, le taux d’emploi en R & D de la Vallée de la Chimie devrait ainsi passer de 20 à 25 %.

Deux questions à

Christophe Changenetdirecteur du pôle

recherche de l’ECAM Lyon

La métropole lyonnaise continue de séduire des entreprises de tous horizons et conforte sa place de territoire industriel avec la présence de 6 486 établissements dans le secteur. Une dynamique qui fait la part belle à la recherche et développement.

Quels sont les facteurs qui expliquent

l’attractivité de Lyon ? « L’ingénierie est très déve-loppée dans la métropole.

Elle représente le premier site français, devant Paris. C’est

une vraie force de frappe estampillée lyonnaise.

À titre d’exemple, le pôle universitaire lyonnais est

leader au niveau national dans le domaine des transmissions mécaniques par engrenages. »

Quels sont les lieux et domaines de la recherche

et du développement ?« On peut citer l’Institut Carnot Ingénierie@Lyon qui fédère les compétences et les moyens de

13 laboratoires de recherche (d’établissements comme

l’INSA Lyon, l’École centrale de Lyon, l’Université Lyon 1 ou encore l’ECAM Lyon) et

d’un centre technique (CTIPC) pour sourcer l’innovation

dans les entreprises. Au-delà de ce centre de référence

en ingénierie, les piliers forts de Lyon sont la chimie et la

pharmaceutique. »

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Troops est une marketplace, c’est-à-dire un logiciel en ligne destiné à mettre en relation des vendeurs et des acheteurs, développé dans le domaine des ressources humaines. Il met en relation des actifs qui offrent leurs compétences et des structures qui souhaitent embaucher. Sa spécificité ? Être proposé en marque blanche* aux secteurs qui ont fréquemment recours aux contrats courts, comme les maisons de retraite, l’événementiel, l’hôtellerie-restauration, ou encore les groupes d’intérim. Ces derniers peuvent ainsi, une fois le logiciel paramétré, générer un contrat de travail et gérer les démarches administratives associées en moins de 2 minutes.

Trois ans de développementÀ l’initiative de Troops, Émilie Legoff, co-fondatrice de D2L Group. Cette entre-preneuse a cherché à simplifier les process RH pour sa société qui gère 3 500 CDI et 12 000 intérimaires détachés chaque jour auprès d’autres entreprises. Son expérience lui permet de maîtriser tous les enjeux et contraintes d’un recrutement. « Troops apporte une sécurité juridique : la mission ne peut pas démarrer tant que le contrat n’est pas signé. Cela protège à la fois le salarié et l’employeur », explique-t-elle. Après une réflexion lancée en 2016 et 3 ans

de développement, Troops a signé ses pre-miers contrats fin 2018.

Dynamique locale et ambition internationale

Le succès de cet outil de digitalisation du contrat de travail ne se fait pas attendre : Émilie Legoff estime que Troops générera dès 2019 un volume d’affaires d’un demi-milliard d’euros. L’ambition de sa créatrice est désormais de faire de Troops une marketplace centrale, adaptée à tout type de demande : « Aujourd’hui, il existe autant de contrats de travail que d’entre-prises. Nous travaillons avec des juristes en droit social pour tendre vers plus d’unifor-misation. » Si, à terme, Troops pourrait s’at-taquer à des marchés comme l’Australie ou la Chine (pour délivrer des autorisations de travail à distance), Émilie Legoff reste viscé-ralement attachée à Lyon. « L’écosystème lyonnais de start up est aussi animé qu’à Paris, il y a un réseau très efficace d’incuba-teurs, de banques… » Troops va rejoindre H7 à Confluence, au cœur de la communauté Lyon French Tech.

http://troops.pro

* L’entreprise reprend le logiciel à son compte sans citer Troops.

Troops digitalise le contrat de travailGénérer un contrat de travail en quelques clics, en ligne ou depuis un smartphone, c’est ce que propose Troops à ses clients. Cette jeune pousse entend révolutionner le recrutement, en s’appuyant sur le digital pour simplifier les démarches administratives.

www.troops.pro

Création en

2016 mise sur le marché

fin 2018

20 collaborateurs

Volume d’affaires prévisionnel

en 2019 :

500 millions d’euros

Performances

Troops, mode d’emploi

•Les candidats, connus ou non

de l’employeur, téléchargent une seule et unique fois sur le site tous

les documents administratifs nécessaires à la génération d’un

contrat de travail.

•L’employeur saisit une offre

de mission. Celle-ci est envoyée par notification sur le smartphone des candidats, présélectionnés ou non.

•En cliquant sur « Accepter la

mission », les candidats signent leur contrat de travail.

• La déclaration unique d’embauche

est générée, puis toutes les démarches administratives

suivantes sont automatisées (saisie des heures, paie, documents

de fin de mission...).

18 Performances

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29/30/31 MARS 2019 LYON

QUAIS DU POLAR

LITTÉRATURECINÉMASÉRIE TVENQUÊTE URBAINE

FESTIVAL INTERNATIONAL

 15e

ÉDITION

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Réconcilier handicap moteur et activité physique

20 Performances

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En octobre dernier était inaugurée à Lyon la première salle de sport dédiée au handicap moteur : SPORT (Stimulating People & Organizing Recreational Therapies). À l’origine de ce concept unique en France, Vance Bergeron, 55 ans, tétraplégique et directeur de recherche CNRS au laboratoire de physique de l’ENS de Lyon.

Quel est votre parcours ?Américain d’origine, je suis titulaire d’un diplôme d'in-génieur de l'université Virginia Tech et d’un doctorat en physique-chimie de l'Université de Berkeley. Je suis venu en France en 1993 à l’occasion d’un échange universitaire et je suis tombé amoureux de ma future femme et de la ville de Lyon. Je suis donc resté en France où je me suis marié et je suis devenu directeur de recherche à l’ENS de Lyon, spécialisé dans la matière molle. Passionné de sport, je pratiquais assidûment le cyclisme et c’est en me rendant comme chaque jour au travail en vélo que j’ai été victime d’un grave accident en 2013. Après 2 ans d’hos-pitalisation et de rééducation, je suis resté tétraplégique incomplet. J’ai repris le travail et totalement réorienté ma recherche vers la rééducation neurologique, en particulier la stimulation électrique musculaire. Soutenu par l’ENS et en collaboration avec des laboratoires internationaux de pointe, j’ai lancé à Lyon un centre de recherche trans-versale autour des thérapies de rééducation neurologique.

Vous avez parallèlement créé une association…En 2015, avec des amis tétraplégiques sportifs rencontrés lors de ma longue rééducation à l'hôpital Henry-Gabrielle à Lyon et avec le soutien de proches et de notre encadrement médical, nous avons créé l’association ANTS (Advanced Neuro-rehabilitation TherapieS). Celle-ci a pour objectif d'offrir aux handicapés moteurs un programme innovant de rééducation, combinant l'entraînement sportif avec les plus récentes technologies disponibles. ANTS veut créer le lien manquant entre la recherche et la commu-nauté des personnes en situation de handicap moteur. Son principal objectif est de leur rendre accessible l’acti-vité physique, très difficile à maintenir quotidiennement en dehors du milieu hospitalier. Cet exercice est pourtant indispensable car il permet de réduire l’apparition de maladies secondaires dues à l’immobilité, et d’améliorer la condition physique et psychologique de ces personnes.

Quelles ont été vos premières actions ?Nous partagions tous une même passion pour le sport et les défis, et, parmi nos différents projets, ANTS s’est

engagée sur le premier Cybathlon qui s’est déroulé à Zurich en octobre 2016. L’équipe lyonnaise, composée uniquement de tétraplégiques, a participé à deux compétitions : la course de vélo à stimulation électrique (FES cycling), et le challenge BCI (interfaces cerveau/machine). Nous nous sommes entraînés plus d’un an en laboratoire à l’ENS de Lyon, en développant nos propres technologies. L’un de nos membres a d’ailleurs obtenu la médaille de bronze en vélo à stimulation électrique. Ce qui vous a conduit à mettre au point ce projet de salle. Quels en sont les objectifs ?La salle SPORT, conçue et initiée à Lyon, est un dispositif unique. Cet équipement permettra aux personnes en situation de handicap moteur de pratiquer une activité physique régulière et répondra à 2 conséquences du han-dicap moteur que sont la baisse de la qualité de vie, pro-voquée par les maladies secondaires dues à la paralysie, et la marginalisation sociale.Hébergée à l’ENS à Lyon Gerland, dans un vaste espace convivial, cette salle est une opportunité d’accéder aux der-nières avancées technologiques, permettant notamment de gagner en autonomie. C’est également la possibilité de fréquenter une salle de sport, comme tout le monde, entre amis. Certains équipements proposés ont recours à la stimulation électrique. Ils permettent, en déclenchant des contractions musculaires, de mettre en mouvement les membres paralysés, favorisant ainsi la circulation sanguine tout en recréant de la masse musculaire. La salle est ouverte à tous les handicapés moteurs, sur abonnement. Cette innovation lyonnaise pourrait ensuite essaimer dans d’autres villes. www.ants-asso.com

Réconcilier handicap moteur et activité physique

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Deuxième ville de France pour l’accueil d’événements internationaux, Lyon est une métropole attractive au plan touristique. Pas moins de 6,5 millions de visiteurs arpentent ses rues chaque année. « L’explosion du tourisme constitue un phénomène mondial, explique Jean-Michel Daclin, président d’OnlyLyon tourisme et congrès. Le tourisme urbain s’accompagne néanmoins d’un rejet par la population locale, qui souffre de l’explosion des loyers et de l’encombrement des centres-villes. » Ce constat a poussé l’Europe à promouvoir une approche raisonnée de l’activité touristique et à créer le label Tourisme intelligent, avec le parrainage de la Commission européenne.

L’aéroport, un atout

grandissant

AÉROPORT INTERNATIONAL

LYON-SAINT-EXUPÉRY

3terminaux

28 nouvelles lignes

128 destinations

11millions

de voyageurs en 2018

En novembre dernier, Lyon a reçu, aux côtés d’Helsinki,

le premier titre de European Capital of Smart Tourism 2019

(capitale européenne du tourisme intelligent).

À quoi correspond ce nouveau label européen et qu’est-ce

qui a permis à Lyon de faire la différence ? Réponses.

Lyon, capitale

du smart tourism

2019

Le développement de l'aéroport se poursuit

avec, en 2019, l'ouverture de 6 nouvelles lignes :

Tanger, Beyrouth, Dubrovnik, Prague,

Split et Valence.

22 Performances

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57 500 abonnés Instagram) et le large réseau d’ambassadeurs OnlyLyon (25 000 à travers le monde) permettent également à la ville de rayonner à l'international et font d’elle un modèle du genre. Si la fête des Lumières n’est plus à présenter, Lyon a aussi su mettre en avant son héritage culturel grâce à ses murs peints, et à la création du label de qualité Bouchons lyonnais. Elle n’oublie pas son rôle de capitale de la gastronomie, avec la création de l’agenda en ligne « C’est Lyon qui régale », qui liste tous les événements ayant trait au sujet. De quoi motiver les touristes à explorer les nombreux lieux et animations liés à la gastronomie proposés par la ville.

Quatre critères déterminantsLyon avait déjà reçu en 2016 le titre de « meilleure destination européenne de week-end » lors des World Travel Awards. En 2018, elle avait également remporté l'Access City Award, décerné par la Commission européenne aux villes les plus accessibles, en matière de handicap notamment. L’accessibilité est l’un des 4 critères qui ont permis à Lyon d’être sélectionnée parmi 10 villes européennes (dont Nantes) puis élue aux côtés d’Helsinki. Trois autres ont été décisifs : le développement durable, le numérique et la dimension culturelle et créative. Les efforts de Lyon en matière de tou-risme intelligent ne sont pas nouveaux et s’appuient sur la marque OnlyLyon, créée en 2007, pour développer la notoriété et l’attractivité du territoire. Parmi les expériences innovantes menées, celle des Lyon City Greeters : des Lyonnais experts d’un sujet accueillent des touristes pour leur faire partager leurs centres d’intérêt, leurs quartiers, leurs lieux de prédilection. Une initiative créative pour lutter contre le tourisme de masse. « Nous travaillons également sur le tourisme individuel, la signalétique et les animations qui permettent aux touristes de sortir des quartiers les plus fréquentés, surtout le quartier Saint-Jean. », commente Jean-Michel Daclin.

Proposer des expériences variéesLa création d’un fichier digital réunissant toutes les données utiles aux touristes, permet à Lyon de se distinguer au plan numérique. Tout comme la LyonCityCard, qui donne accès à 23 musées. Il s’agit de faciliter l’expérience de chaque touriste. Le dynamisme sur les réseaux sociaux (1,6 million d’abonnés Facebook et

Retrouvez l'ensemble du travail d'Oscar Ramirez, photographe indépendant, ambassadeur OnlyLyon et amoureux de la ville et de son architecture, sur les comptes Instagram oscar.minaya69 et OnlyLyon.

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La réalisation de prototypes s'est imposée comme une étape incontournable du processus de la création

d'entreprise. Présenter, dès le début de l'élaboration de

son projet entrepreneurial, un objet ou un produit concret

– même imparfait – est un moyen de confronter au plus

vite son idée à ses futurs utilisateurs et investisseurs.

Il existe de nombreux fablabs dans la métropole, spécialisés

ou généralistes, pour réaliser ces prototypes.

C'est une conséquence directe de la démocratisation des imprimantes 3D et des découpes laser : « Avec la multiplication des fablabs dans la métropole, il existe désormais de nombreux moyens de fabrication rapides à portée du grand public. Le prototypage s'est imposé comme un nouveau standard dans le processus de la création d'entreprise », rapporte Nicolas Baudlet, chargé de prototypage au sein de BEELYS, le pôle entrepreneuriat de l’Université de Lyon, spécialisé dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs du territoire. Matérialiser de manière concrète un produit ou un objet, même dans une première version incomplète et non définitive, présente de nom-breux atouts. « Tout d'abord, le prototype permet une meilleure com-préhension du projet de l'entrepreneur par les partenaires potentiels. Quand il s’agit d’accompagner un pitch, lors de recherche d'associés ou de financements, tous les interlocuteurs préfèrent voir une maquette que simplement “ écouter ” une idée. Cela apporte de la crédibilité au discours », poursuit Nicolas Baudlet.

Les atouts du prototypage

Création d'entreprise

U N E A I D E A U P R O T O T Y P A G E P O U R L E S É T U D I A N T S E N T R E P R E N E U R S

La Métropole de Lyon a créé un fonds d'aide au prototypage à destination des étudiants entrepreneurs pour accompagner le développement technique de leurs projets. L'objectif est de faciliter le passage de l'idée à la création grâce à une participation à hauteur de 30 % de la somme totale (cette subvention est plafonnée à 10 000 €).

24 Performances

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Sainte-Foy-lès-Lyon

La Mulatière

Écully

9e4e

6e1er

2e

7e

5e 3e

8e

Villeurbanne

Vaulx-en-Velin

Brignais

Saint-Priest

B

C

D

E

FG

HIJ

K

L M

A

Lyon

Limiter le risque d'échec

Le prototype est également l'outil qui permet de se confronter, pour la 1ère fois, à ses futurs clients/utilisateurs. Même si le prototype présenté est une maquette « bricolée » sans toutes ses fonctionnalités, le porteur de projet peut vérifier s’il va ou non dans la bonne direction en réalisant des tests uti-lisateurs. En clair, il limite le risque d'échec en corrigeant ses erreurs. « 15 à 20 utilisateurs suffisent généralement à détecter la majorité des problèmes », souligne Nicolas Baudlet, qui conseille de ne pas attendre avant de lancer les premiers tests : « Le prototypage s'inscrit dans un projet global. Il est nécessaire de s'imposer des jalons pour confronter rapidement ses hypo-thèses afin de les valider sans s'épuiser physiquement ou financièrement. »Outil central du processus d'idéation d'un projet, le prototypage se décline, tout au long du projet entrepreneurial, en différentes versions et sous différentes formes, jusqu'aux versions pré-industrielles. « Il ne faut pas craindre de multiplier les versions. Je prends souvent l'exemple de l'inventeur James Dyson qui a réalisé plus de 5 000 prototypes de son aspirateur », conclut Nicolas Baudlet.

Les atouts du prototypage

C O M M E N T T O T E M I G O A T R O U V É L A B O N N E F O R M U L E G R Â C E A U P R O T O T Y P A G E

Ingénieur diplômé de l'INSA en 2017, Antonin Fauret est le créateur de Totemigo, un outil ludo-éducatif qui permet d'accélérer la rééducation des enfants atteints de troubles de la prononciation. Pour aboutir à la commercialisation de son produit, il a réalisé pas moins d'une cinquantaine de prototypes. « Au début, le Totemigo consistait en un bloc brut imprimé en 3D sur lequel je collais des mots avec du scotch », se remémore-t-il. Avec ces premières ébauches, cet étudiant entrepreneur est allé à la rencontre de ses futurs utilisateurs (parents, orthophonistes, enseignants). « Au total, j'ai testé mon produit auprès d'une centaine de personnes. Cela m'a évité de faire des erreurs. Par exemple, mon côté ingénieur voulait ajouter de la musique, des lumières qui s'allument… Ce sont les utilisateurs qui m'ont dit que ce n'était pas utile », rapporte-t-il. Puis ce sont ces mêmes prototypes qui ont été déterminants pour faire connaître son innovation via une page Facebook. Au point que les 600 premiers exemplaires produits ont été très rapidement en rupture de stock.

BEL AIR CAMP 11 avenue du Bel-Air, 69100 Villeurbanne

LA MYNE 1 rue du Luizet, 69100 Villeurbanne

YOUFACTORY - PÔLE PIXEL 50 rue Antoine Primat, 69100 Villeurbanne

MAKERSPACE CONFLUENCE INSTITUT 23 rue Paul Montrochet, 69002 Lyon

FABLAB LACASSAGNE Bibliothèque municipale de Lyon Bibliothèque du 3e Lacassagne, 69003 Lyon

LES PRINCIPAUX FABLABS DE LA MÉTROPOLE

FABLAB CESI 19 avenue Guy de Collongue, 69134 Écully

FABLAB ECAM 40 montée Saint-Barthélémy, Lyon 5e

FABLAB ECL (École centrale de Lyon) 36 avenue Guy de Collongue, 69134 Écully

MAKERS'LAB ET FABLAB' IDEA EM LYON 23 avenue Guy de Collongue, 69130 Écully

FOL (Fabrique des objets libres) 36 bd Édouard Herriot, 69800 Saint-Priest

ATTOM 287 rue Thimonnier, 69530 Brignais

ACKLAB – ENSAL 3 rue Maurice Audin, 69120 Vaulx-en-Velin

FABLAB ASTECH (Fabrique de l'innovation Université de Lyon Beelys) 28-30 avenue Gaston Berger, 69100 Villeurbanne

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Les 14 équipes de recherche du Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL) sont désormais regroupées au sein du NeuroCampus, depuis début 2019. Les 400 chercheurs disposent notamment d’un nouveau bâtiment construit par la Métropole de Lyon au cœur du centre hospitalier Le Vinatier. Un nouvel outil pour faire rayonner la recherche biomédicale lyonnaise sur le cerveau.

Elles étaient auparavant dispersées sur les différents sites universitaires et hospitaliers de l’agglomération lyonnaise. Depuis le début de l’année 2019, les 14 équipes du Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL) sont désormais regroupées sur un site baptisé NeuroCampus, à Bron, au cœur du Pôle hospitalier Est de Lyon. Huit de ces équipes ont intégré en janvier 2019 un bâtiment de près de 7 000 m 2, construit au sein du Centre Hospitalier Le Vinatier par la Métropole de Lyon, maître d’ouvrage du projet NeuroCampus de Lyon*. Situé à l’épicentre d’un pôle hospitalier de premier ordre en neurologie (Hôpital neurologique), neuro-pédiatrie (Hôpital femme-mère-enfant) et psychiatrie (Le Vinatier), ce nouveau bâtiment va devenir un élément majeur du rayonnement international de la recherche biomédicale lyonnaise en neurosciences.

« Une opportunité extraordinaire »

« Ce site est caractérisé par une concentration exceptionnelle de compétences médicales sur les pathologies cérébrales et mentales. Les équipes, qui ont déjà pour la plupart des interactions avec les services cliniques, vont pouvoir mener sur un même "neurocampus" des recherches fondamentales, jusqu’à leur application clinique auprès des patients. C’est une opportunité extraordinaire et assez rare en France »,

souligne François Jourdan, professeur émérite de neurosciences à

l’Université Lyon 1 et co porteur depuis 2007

du projet NeuroCampus de Lyon avec

Olivier Bertrand, directeur du CRNL.

26 Performances

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Le nouveau bâtiment comporte une partie réhabilitée de 2 000 m2 et 5 000 m2 de locaux neufs, occupés par les laboratoires de 8 équipes de recherche, des plateaux techniques mutualisés, un amphithéâtre (thèses, ateliers scientifiques, conférences publiques), la cellule de valorisation du CRNL (collaborations industrielles, diffusions commerciales), et ses services administratifs. Des surfaces sont prévues pour accueillir de nouvelles équipes ou des start-up. Les 6 autres équipes du CRNL sont déjà présentes sur le site hospitalier Est, dans des locaux des HCL, à proximité immédiate de l’INSERM, du Vinatier ou de la fondation IDEE. Les chercheurs bénéficient également sur place de nombreuses ressources dédiées au cerveau : la plate-forme d’imagerie multi-modale (CERMEP), la fondation NeuroDis, ou le centre de ressources biologiques NeuroBiotec…

Le cerveau sous toutes ses coutures

« En facilitant la mutualisation de leurs compétences et la synergie de leurs actions, le regroupement des équipes du CRNL va leur donner encore plus d’efficacité et de visibilité nationale et internationale…»,

estime François Jourdan.

Avec la cancérologie et l’infectiologie, les neurosciences sont un domaine d’excel-lence de la recherche biomédicale lyon-naise. Le CNRL est aujourd’hui le 2e centre de recherche en neurosciences de France par sa taille (400 personnes environ), der-rière L’Institut du cerveau et de la moelle épinière de Paris. Ses équipes travaillent sur des fonctions très diverses du cerveau et sur les pathologies qui les affectent : percep-tions sensorielles (audition, olfaction, vision, douleur), sommeil et états de vigilance, fonctions cognitives (mémoire, attention….), états mentaux et troubles psychiatriques, épilepsie, troubles du neuro-dévelop-pement, handicaps sensoriels et cognitifs, et nouvelles thérapies (neurostimulation, interfaces cerveau-ordinateur).

* Le bâtiment a été cofinancé dans le cadre de 2 CPER par l’État, la Métropole de Lyon et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Comment ça marche  ?

La mBox fonctionne grâce à l'insertion de petites capsules nommées mSens : des capteurs environnementaux spécialisés dans la détection d'un danger spécifique. Quelques secondes plus tard, les résultats, basés sur les standards de l'OMS, sont envoyés sur le smartphone de l'utilisateur.

Le principe

Le boîtier connecté mBox, destiné au grand public, permet à l'utilisateur de vérifier que son environnement immédiat (air, eau, nourriture…) est sain et sans danger pour la santé.

Une innovation récompensée

Cette invention lyonnaise a été récompensée en début d'année d'un Innovation Award au CES de Las Vegas, le plus grand rendez-vous mondial dédié aux nouvelles technologies.

Meersensla box lyonnaise qui surveille notre environnementLa start up Meersens a développé un innovant boîtier connecté qui permet aux utilisateurs de détecter les risques pour la santé dans leur environnement immédiat. Une solution que ses inventeurs présentent, avant tout, comme un outil préventif.

30 Performances

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C'est lorsque Morane Rey-Huet vivait en Chine avec sa famille, dans une précédente vie professionnelle (de 2007 à 2012), que l'idée de Meersens lui est venue. Père de jeunes enfants au moment où éclate un scandale de lait frelaté dans le pays, il regrette de ne pas avoir à disposition des outils lui permettant de mesurer la bonne qualité des produits qui garnissent ses étagères. Cet ingénieur, Lyonnais d'origine, décide alors de plancher sur sa propre solution, qu'il conçoit comme une « sentinelle de la santé » - d'où le nom de Meersens tiré du mot meerkat, suricate en français, en référence à cet animal surnommé la « sentinelle du désert ».C’est le point de départ de la création de ce petit boîtier connecté portatif, qui permet d'évaluer son exposition aux dangers pour la santé à travers l'analyse de son environnement immédiat : présence de particules fines dans l'air, d'ondes électromagnétiques, rayons UV, traces de gluten dans les aliments, qualité de l'eau… « Notre innovation permet de reprendre le contrôle sur ce que l'on respire, ce que l'on boit, ce que l'on mange », exposent les co-fondateurs.

Prévention des risquesCommercialisée depuis quelques semaines, la box est proposée avec une gamme de 6 capsules détectrices de risques (composés organiques volatils, CO2, particules fines, UV, EMR, bruit). Une offre amenée à rapidement s'étoffer. « Nous réfléchissons également à proposer l'analyse des métaux lourds, des pesticides… La mBox pourrait avoir des centaines d'applications, nous allons donc mettre à contribution notre communauté pour définir quels capteurs développer en priorité, en fonction de ses attentes », détaillent Morane Rey-Huet et Louis Stockreisser.

Et, si le concept de Meersens peut paraître anxiogène en pointant des dangers sanitaires partout autour de nous, ses fondateurs présentent leur solution comme un outil préventif : « Le problème de notre environnement ne se résoudra pas en pratiquant la politique de l'autruche. Surtout, nous ne laissons pas l'utilisateur seul avec les résultats de ses analyses, mais nous lui proposerons, via notre application, des bonnes pratiques et des solutions concrètes à adopter. Nous nous inscrivons dans un processus positif de prévention des risques. » Pour la 1re année de commercialisation, Meersens, qui s'est appuyé sur l'écosystème lyonnais pour développer sa solution, espère écouler environ un millier d'exemplaires de sa box en visant prioritairement les marchés français et américains, où la start up va ouvrir une filiale dès cette année.

https://meersens.com

Les fondateurs

Morane Rey-Huet (40 ans) et Louis Stockreisser (30 ans) sont tous les 2 ingénieurs formés à l'Institut polytechnique de Grenoble.

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Okeenea Feu vert pour l’international

32 Performances

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Il était une fois, Okeenea……une entreprise lyonnaise pionnière en matière d’accessibilité puisqu’elle a eu, dès 1993, l’idée de faire parler les feux piétons à la demande des usagers aveugles ou malvoyants. Depuis, ces mêmes feux ont évolué et se déclenchent via une télécommande ou un smartphone. Ils sont au nombre de 200 000 dans toute la France. L’entreprise produit aussi des systèmes de guidages au sol, de signalétiques adaptées, de rampes pour personnes à mobilité réduite. Objectif : améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap en France, mais aussi à l’international, avec une quinzaine de pays clients dont la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, la Belgique, le Canada… et bientôt, les États-Unis.

Trois questions à Sylvain Denoncin, président d’Okeenea

Qu’est-ce que le Call for Inovations ? Un concours d’innovations organisé par la Ville de New York et ouvert à tous, auquel nous avons présenté notre projet conçu avec une entreprise française d’infor-mation voyageurs en temps réel : Connecthings. Sur les 45 entreprises participantes, 43 étaient nord-américaines, 1 turque et 1 française : nous ! Nous avons été auditionnés par des responsables de la voirie, de la mission acces-sibilité de la Ville, et par des associations de personnes handicapées.

Qu’est-ce qui a fait la différence pour Okeenea ? Ce qui a plu, c’est d’abord le fait que notre système se déclenche sur demande grâce à une appli smartphone gra-tuite dédiée aux personnes malvoyantes. Mais aussi notre centrage fort sur l’usager et ses besoins, pas uniquement

sur la technologie, a contrario d’un bon nombre d’entre-prises. Les multiples fonctions que permet notre feu sonore connecté, par exemple la mise en connexion du système avec toute la data disponible dans une ville, notamment les transports en commun, a également emporté l’adhésion. La Ville de New York défend un projet « zéro mort » pour limiter le nombre de décès de piétons, de cyclistes ou d’automobi-listes en ville en travaillant sur l’amélioration des infrastruc-tures, l’information en temps réel et disponible pour tout le monde. Notre projet tombait à pic.

Quels sont les projets à venir ? Nous attendons le feu vert des services de la Ville de New York : ils ne s’attendaient pas à voir un Français gagner et cela demande quelques ajustements juridiques ! Nous aimerions tester cela à côté de chez nous, à Lyon, l’une des villes les plus accessibles d’Europe. Nous sommes en lien avec la Métropole de Lyon (notamment au sein de la communauté d’entrepreneurs lyonnais Pépites), la Ville de Lyon, mais aussi le Tube à expérimentations urbaines (TUBÁ). Cet écosystème dynamique nous plaît bien, et c’est aussi ici que nous avons envie de continuer à grandir.

www.okeenea.com

Spécialisée en accessibilité urbaine, l’entreprise Okeenea a remporté fin 2018 le Call for Innovations lancé par le département des transports de la Ville de New York. Un appel à projets innovants pour améliorer la mobilité des personnes en situation de handicap dans la ville la plus peuplée des États-Unis. Petite histoire du feu sonore lyonnais qui pourrait bien transformer la ville outre-Atlantique.

Okeenea Feu vert pour l’international

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500 traboules

Dans le Vieux-Lyon, ces passages

piétons qui traversent les

cours d’immeubles permettent de se

rendre d’une rue à une autre.

3 245couverts

servis en une seule journée : c’est le

record établi à la Brasserie Georges

le 8 décembre 2012, pendant la

Fête des Lumières.

1RE

mondialeEn 1998, la première

greffe de la main a été réalisée

à l’hôpital Édouard- Herriot de Lyon.

1862C’est la date à laquelle le bateau-mouche a été inventé dans les ateliers de La Mouche, à Lyon 7e… et non à Paris !

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40 000 €de pourboires ont été donnés aux chauffeurs Uber de Lyon pendant la nuit du 31 décembre 2018.

10  h de marcheC’est le temps qu’a mis un jeune Lyonnais pour effectuer un parcours de 46 km dont le tracé dessine un lion sur GPS.

http://figurerunning.com/blog/how-to

25 opérations de fouilles archéologiquesont été menées sur le site de l’Hôtel-Dieu entre 2011 et 2017.

Sources : Marie France, Le Progrès, Tribune de Lyon

1 œuvre

invisible au Musée

des beaux-arts

L’artiste l’a enterrée dans le jardin

en 1987.

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Né en septembre 2018 à Lyon, Construct Lab veut trouver des réponses aux problé-matiques récurrentes des professionnels du BTP. Pour cela, l’association, portée par sa présidente Amélie Cuiller, directrice de la PME Cuiller frères (Rouen), et Renaud Sornin, PDG de la société Attestation légale, s’appuie sur une formule inno-vante : le startup studio. Ni incubateur, ni accélérateur, il favorise la création de start up répondant à des besoins soulevés par les adhérents. Car aujourd’hui, si plusieurs acteurs français de la construction font parties des leaders du marché à l’interna-tional, le secteur a besoin d’innover et de se digitaliser pour maintenir son niveau d’excellence.

Une méthode collaborative

Le secteur du bâtiment se compose de multiples structures de tailles différentes et regroupe des métiers divers. Pour autant, cette disparité n’empêche pas les problèmes communs. Par exemple, la gestion des marchés et des « bons de com-mande » a permis la rencontre des 2 créa-teurs de l’association et a donné naissance à la plateforme Nexxio. Construct Lab veut donc fédérer une communauté en proposant un mode de travail collabo-ratif s’appuyant sur la digitalisation. Pour répondre aux problématiques soulevées, pas de comité de sélection : « Quand on reçoit un problème, on demande qui est intéressé et prêt à en discuter. Si personne ne veut se mettre autour de la table, alors c’est que c’est un mauvais problème », explique Renaud Sornin. Ainsi, la question des comptes prorata, comptes bancaires communs à tous les acteurs d’un chantier, a fait l’unanimité et se trouve désormais au centre de l’attention des adhérents de l’association.

Construct Lab : le BTP mise sur les start up

Un modèle peu risqué

La première réunion portant sur un pro-blème identifié doit conduire à dessiner les contours de la solution envisagée et construire son modèle économique. À la suite de celle-ci, quelques membres s’en-gagent à investir des fonds et du temps pour la développer. Ils recrutent ensuite les porteurs de projet, généralement un business developer et un ingénieur. Avec cette méthode, qui consiste à créer l’offre en partant de la demande, l’association limite les risques pour les investisseurs. En effet, après 10 à 18 mois, le prototype qui voit le jour a déjà des clients, qui l'ont eux-mêmes testé tout au long de son développement. La start up peut ensuite réaliser une levée de fonds et rejoindre un incubateur. Construct Lab compte déjà une qua-rantaine de membres, PME ou majors issues de toute la France. Elle en espère une centaine d’ ici juin 2019, date à laquelle se tiendra son 1er rassemblement pour imaginer ensemble l’avenir de la construction française.

Les professionnels du bâtiment se dotent à leur tour d’un

laboratoire d’idées : Construct Lab. Fondée sur un principe

collaboratif, l’association a pour objectif de créer les start up

capables de répondre aux grandes problématiques du secteur.

36 Performances

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L’INDUSTRIE, MOTEUR

DE TRANSFOR- MATIONS

38 Dossier

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Tout est parti de la soie et de son tissage, source de l’ADN industriel lyonnais. Depuis le 16e siècle, la filière textile s’est structurée autour de valeurs clés : forte capacité d’innovation, création de réseaux financiers et com-merciaux, formations adaptées, travail en réseau avec les auto-rités locales. Autant de spéci-ficités qui se sont transmises sur plusieurs générations, de la révo-lution industrielle au big bang digital.À la fin du 18e siècle, l’industrie textile lyonnaise prend son envol avec la méca-nisation introduite par le métier Jacquard et le développement de la teinture, naturelle puis chimique. Ces 2 innovations, intimement liées, vont donner naissance à plusieurs filières d’excellence (méca-nique, chimie, santé…) et façonner le territoire, des usines de l’Est lyonnais à la Vallée de la Chimie. Il n’y a qu’à remonter le parcours des grandes lignées indus-trielles locales pour s’en rendre compte. Marius Berliet était le fils d’un canut de la Croix-Rousse. Devenu ouvrier tisseur à son tour, ce passionné de mécanique améliore les machines de l’atelier familial avant de fabriquer sa première voiture en 1895. Vingt ans plus tard, il achète 400 ha de terrain à Vénissieux, où se trouvent encore les usines Renault Trucks.

Des filières et des hommesEn 1895 encore, les frères Lumière inventent le cinéma en mettant à profit leur formation à l’école technique et méca-nique de La Martinière, fondée en 1827 par la Ville de Lyon pour accompagner l’essor du tissage. Ils créeront ensuite deux usines à Monplaisir puis à Saint-Fons.C’est encore un soyeux, Joseph-Alphonse Henry, qui lance dès 1880 le projet de la première usine hydroélec-trique de France, à Cusset, en regroupant d’autres indus-triels et des banques. Il s’agit de fournir de l’énergie aux usines chimiques et textiles qui s’étendent à Villeurbanne, Décines… Cette innovation marque aussi le début d’une filière locale de production d’énergie.La prospère famille de teinturiers Gillet, qui dès la fin du 19e se diversifie avec les textiles artificiels, participe à la création de l’École centrale de Lyon et de l’École de chimie industrielle, toujours en activité. Un des 1ers élèves de cette dernière se nomme Marcel Mérieux, fondateur en 1897 de l’institut biologique Mérieux, devenu Sanofi-Pasteur.

L’épopée de l’industrie à Lyon suit un long fil qui ne s’est jamais rompu.

Des manufacturiers de la soie de la Renaissance qui confectionnaient les étoffes royales dans leurs ateliers du

Vieux-Lyon jusqu’aux matériaux de demain imaginés dans le futur centre

d’innovation et de technologie de Solvay à Saint-Fons, Lyon a su

construire un écosystème industriel cohérent, prospère et durable.

Et toujours en mouvement.

L’INDUSTRIE, MOTEUR

DE TRANSFOR- MATIONS

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MOTEUR DE TRANSFORMATIONS L’IN

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IE, Les déplacements, « poids lourds » de l’industrie localeLes transports et la logistique sont un secteur clé avec 15 317 emplois. Volvo Renault Trucks, dont le siège mondial est situé à Saint-Priest, emploie pas moins d’un tiers des salariés du secteur (5 300). Les nouvelles formes de mobilité sont un vecteur fort d’innovation. Exemple : la navette autonome Navly, créée par Navya et exploitée depuis 2016 par Keolis, avec le soutien de la Métropole de Lyon et du Sytral, dans le quartier de La Confluence.

La chimie, fleuron lyonnaisLa Vallée de la Chimie demeure un symbole fort de l’activité industrielle du territoire. Elle regroupe 6 500 emplois directs dans les domaines la pétro-chimie, du recyclage, du traitement des eaux et gaz industriels. Avec « l’Appel des 30 ! », 30 partenaires publics et privés, sous l’égide de la Métropole de Lyon, construisent le futur industriel, environnemental et économique du secteur. La Vallée de la Chimie produit aujourd’hui 49 % des énergies renouvelables et de récupération de la métropole de Lyon dont 55 % de la production d’élec-tricité hydraulique et 15 % de la production d’électricité photovoltaïque.

Le numérique, la nouvelle révolution industrielleDepuis les années 1970-80, Lyon a pris la vague de la révolution informatique pour assurer la mutation du modèle industriel local, en faisant le choix de technopôles (Gerland, La Doua, Lyon-Ouest) pour développer des techno-logies de pointe. Après l’arrivée d’entreprises électroniques et informatiques (IBM, Alcatel…), une filière se crée, rendue visible par de grandes aventures comme celle d’Infogrames (jeux vidéo) et de Cegid (logiciels professionnels). Ces 2 fleurons du numérique s’installent à Vaise, dans le quartier de l’Industrie, qui devient le laboratoire de la nouvelle économie. Grâce à l’arrivée d’internet puis du haut débit, voit la naissance de nouvelles filières autour du web et des services numériques, accompagnées par des aides à la création, une politique d’ouverture des données publiques menée par la Métropole. Lyon est aujourd’hui le 2e pôle numérique de France, totalisant 32 000 emplois, soit une croissance de 16 % depuis 2014. Un dynamisme récompensé en 2015 par la labellisation French Tech (thématique : « objets connectés, robotique, manufacturing »). Cette nouvelle filière vient épauler et accompagner la mutation de la ville, dans son habitat (smart city), dans ses transports, ses emplois et son industrie.

Sanofi, une histoire lyonnaise Le groupe mondial Sanofi est également l’héritier de Rhône-Poulenc, fleuron local et international de la chimie, né en partie des activités de l’empire Gillet (Rhodiaceta) et de la Société chimique des usines du Rhône. Installée à Saint-Fons, cette dernière, spécialisée dans la teinture puis les médicaments, le textile artificiel et les produits chimiques a ouvert la voie à l’industriali-sation de la Vallée de la Chimie à la fin du 19e siècle. Elle y fabriquera des explosifs lors de la 1re Guerre mondiale, une activité qui donnera un coup d’accélérateur à cette industrie locale, éloignée du front, et sera source de diversification des activités. Cette diversification historique permettra à Lyon d’af-ficher une certaine résistance lors des crises majeures du 20e siècle, qui furent fatales à des territoires mono-industriels.

Les grandes filières industrielles d’aujourd’huiAujourd’hui, l’industrie représente sur le territoire de la métropole 75 000 emplois dans 6 500 établissements industriels. Elle peut toujours s’appuyer sur un écosystème complet, du conseil au transport, de l’ingénierie à la R & D, de la supply chain à la formation, de l’aide à l’innovation à la commercialisation. Avec 40 % des emplois et 57 % de la richesse créée, l’industrie et la « sphère productive » sont les premiers contributeurs à la création de valeur sur le territoire. Les filières historiques existent toujours et s’inventent un nouvel avenir grâce à la révolution numé-rique et a prise en compte des enjeux environnementaux.

À la pointe de la santéSanté et biotech sont les 2 secteurs industriels majeurs du territoire avec plus de 41 000 emplois, notamment au sein de l’industrie pharmaceutique et de la santé humaine. Au Biodistrict de Gerland se côtoient grands groupes pharmaceutiques (Aguettant, Boehringer Ingelheim, Sanofi Pasteur…), PME, start up et laboratoires, comme la plateforme d’innovation Accinov, l’Institut de génomique fonctionnelle de Lyon…

40 Dossier

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MOTEUR DE TRANSFORMATIONS Des talents à portée de mainCette transformation numérique a déjà ses formations. Le site universitaire lyonnais dispose depuis longtemps de multiples formations relatives aux métiers de l’industrie. Du DUT jusqu’aux formations d’ingénieurs, en passant par les licences professionnelles, le territoire permet aux étudiants de tous les niveaux d’accéder à un enseignement de qualité et porteur d’une forte employabilité. Les salariés peuvent également trouver au sein des établis-sements une offre de formation continue leur permettant d’évoluer dans leur carrière, en cohérence avec les nouveaux enjeux de l’industrie du futur. L’IUT de l’Université Claude-Bernard Lyon 1, Polytech ou encore l’École cen-trale de Lyon sont ainsi en 1re ligne dans la formation des futurs talents du secteur industriel. Par ailleurs, plusieurs organismes liés aux branches pro-fessionnelles dispensent des formations pour les futurs collaborateurs de l’industrie. Le territoire compte notamment l’Institut des ressources indus-trielles (IRI), créé en 1961, qui forme chaque année du CAP au BTS, environ 1 300 apprentis et 4 400 salariés en formation continue. Labellisée Disrupt’ Campus, l’Université de Lyon a également lancé son diplôme universitaire transformation numérique en février 2017.

En route vers l’industrie 4.0L’écosystème lyonnais est désormais prêt pour la 4e révolution industrielle, celle de la digitalisation de l’appareil de production. Basée sur de nouvelles techno-logies (internet des objets, big data, réalité augmentée…), cette industrie du futur offre de nouvelles façons de produire au plus près de la demande et apporte une réponse aux enjeux environnementaux. Des objets connectés aux lignes de production agiles, l’enjeu est de taille. Toujours grâce à son écosystème performant, la Métropole de Lyon entend développer son attractivité pour capter des projets industriels innovants. Et accompagner les industries locales à réussir leur mutation digitale. Elle travaille notamment à la création de nouveaux espaces industriels, mieux

adaptés et plus proches des villes, au rapprochement entre les industries et les acteurs du digital, à l’accompagnement des start up pour passer de l’idée au produit, et au dévelop-pement des compétences. Quatre sites majeurs ont déjà été labellisés « Vitrine de l’industrie du futur » pour leur engagement dans un pro-cessus de transformation organisationnelle et digitale : le technicentre SNCF à Vénissieux, Air Liquide (Saint-Priest), Framatome (Lyon) et Gravotech (Rillieux-la-Pape).

Un centre de référence numériqueParmi les compétences que le territoire peut mettre au service des industries, il y a la cybersécurité et la protection des données. Le territoire lyonnais bénéficie en effet d’une spécificité unique en Europe : dispose de l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière avec la coexistence de fabricants, opérateurs, intégrateurs, éditeurs de logiciels et clients finaux. La présence de Siemens et Schneider, (qui représentent 80-85 % de la part de marché des automates en France) conforte cet avantage. L’industrie du numérique aura aussi bientôt son centre de référence avec H7 dans le quartier de La Confluence. Sur un ancien site industriel de 5 000 m², la Métropole accompagne le nouveau lieu totem de Lyon French Tech, qui hébergera une centaine de start up du numérique et des services ressources.

Un site pour l’industrie du futur à VénissieuxLa Métropole apporte également son soutien à des struc-tures novatrices comme la Ruche industrielle. Composée de cadres de Bosch Rexroth, Volvo Renault Trucks, SNCF, EDF, Aldes, Vicat, Insavalor, elle accompagne, grâce à l'innovation collaborative, le développement d’entre-prises industrielles innovantes. La Ruche Industrielle doit s’installer sur un site pilote à Vénissieux, développé sur les 11 ha libérés par le départ de Bosch Diesel. Cet espace dédié à l’industrie du futur réunira un écosystème complet permettant de faciliter le passage à l’échelle supérieure d’entreprises très innovantes, de la start up à la primo-in-dustrialisation. Une 1re expérimentation concluante s’est déroulée avec l’installation de la start up Boostheat (solu-tions thermiques) qui a pu bénéficier de l’engagement de la Métropole et d’autres partenaires institutionnels et industriels pour accéder à la primo-industrialisation.

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Source : ADERLY

963 emplois liés à des entreprises à capitaux étrangers (soit 38 %).

Forte attractivité :

116entreprises

implantées (+ 12,5 %)

dont

12 centres

de R & D.

Avec

44 %d’implantations

étrangères,Lyon s’impose

dans la compétition internationale.

Lyon toujours

plus attractive

Des projets porteurs d’emploi :

2 553emploisattendus à 3 ans (+ 18 %)dont 893 dans le numérique et 330 dans l’industrie.

en 2018

Chine et Allemagne

sont les deux

1ers pays investisseurs

sur la région de Lyon avec 7 implantations chacun,

suivis des États-Unis (5), du Canada, de l’Italie

et de la Suisse (4 implantations chacun).

L’ADERLY a accompagné

l’implantation de

22 entreprises du secteur

de l’industrie (contre 15 en 2017)

avec

330 emplois programmés

à 3 ans.

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Bandai Namco Entertainment

s’épanouit à Vaise IndustrieDéjà implanté dans le 9e arrondissement, l'éditeur de jeux vidéo a choisi la ZAC

de l'Industrie pour installer son futur siège européen. Un choix dicté par la recherche d'un environnement agréable afin de proposer aux collaborateurs de

Bandai Namco Entertainment un espace de travail en phase avec leurs attentes et attirer ses futurs talents.

Bandai Namco Entertainment réaffirme son attachement au quartier Vaise-Industrie. À la recherche de plus d'espace pour héberger ses 150 collaborateurs de 30 natio-nalités différentes, l'éditeur de jeux vidéo, déjà installé dans le bâtiment Dockside de la rue des Docks, a choisi le cœur de la ZAC de l'Industrie pour implanter son siège européen. Un nouveau bâtiment dont la construction est prévue au printemps, destiné à accompagner la crois-sance du groupe (il pourra accueillir jusqu'à 250 collabo-rateurs). Le choix du quartier Vaise Industrie répond à un objectif prioritaire pour l'éditeur à l'origine de nombreuses success-story (PacMan, Tekken…) : bénéficier du meilleur environnement possible pour accueillir les talents inter-nationaux. « Au-delà d’un simple déménagement, notre ambition était de proposer à nos collaborateurs actuels et futurs talents un espace de travail en phase avec leurs attentes. Jeunes, souvent urbains, adeptes de la mobilité, ultra connectés et avec des profils internationaux, ils ont des critères précis quant à leur environnement de travail. La performance des équipes passe aujourd’hui aussi par la qualité du lieu proposé », souligne Hervé Hoerdt, senior VP marketing & digital au sein du groupe.

Une implantation stratégiqueDes critères du bien-être au travail réunis au sein du quartier Vaise Industrie. Bien desservi par les axes de circulation permettant de rejoindre rapidement le centre-ville, le quartier bénéficie de la proximité des col-lines boisées de Rochecardon et des rives de la Saône. Un cheminement piéton relie les principaux espaces publics du quartier (le parvis, le square et le parc des Trembles) en traversant différentes ambiances paysa-gères. Des atouts qui ont permis à la ZAC de l'industrie d'attirer nombre d’entreprises de premier plan : Cegid, Electronic Arts, Babolat, Akka Technologies, KPMG…

« Nous travaillons avec des développeurs à travers toute l’Europe dans le but de créer la prochaine génération de franchises Bandai Namco Entertainment. Nous avons pour objectif de développer 50 % de nos nouveaux titres en dehors du Japon. Dans ce but, la décision d’investir à Lyon et dans notre base européenne tombait sous le sens », abonde Naoki Katashima, Président et COO de Bandai Namco Entertainment Europe. Le déménagement du siège européen de Bandai Namco Entertainment marque une étape symbolique de la mutation du quartier. Un nouveau souffle initié au début des années 2000 par la construction des atypiques et audacieuses Péniches de la place Verrazzano. Depuis, les friches des anciennes industries laissent peu à peu la place à des immeubles - de bureaux et d'habitations - au design soigné, pour faire vivre un quartier animé et attractif.

L E P A R C D E S T R E M B L E S , L E P O U M O N V E R T D E V A I S E I N D U S T R I E

Le parc des Trembles, inauguré fin 2017, est le véritable cœur vert du quartier. Cet espace paysagé de 5 000 m² qui longe la Saône, aménagé entre la rue Mangini et le quai Sédallian, est un projet majeur de la dernière phase de transformation du quartier Vaise Industrie. Il offre un espace de respiration aux travailleurs du quartier, mais aussi aux habitants, de plus en plus nombreux, des nouveaux logements du quartier Vaise Industrie.

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Après plusieurs créations de fermes urbaines à Paris, Aubervilliers et Annecy, Sous les fraises et son concept d’agriculture verticale bio sur les toits des villes se développe à Caluire-et-Cuire et bientôt à Saint-Priest, au centre commercial Porte des Alpes. Rencontre avec Yohan Hubert, co-fondateur passionné.

Sous les fraises s’installe sur nos toits

17  FERMES URBAINES DE 300 M²

À + DE 2 000 M² développées en France

par Sous les fraises depuis 2014.

Quand Yohan Hubert fonde avec Laureline Jacquier, une amie architecte, Sous les fraises en 2014, le chef d’entreprise a un lourd passé de « serial cultivateur urbain » derrière lui. Et l’idée chevillée au corps depuis près de 20 ans qu’on peut (et qu’on doit) faire revenir la nature en ville. Il fut l’un des pionniers de l’agriculture urbaine et de la permaculture verticale en France, avec la création de la première exploitation maraîchère de Paris sur les toits des Galeries Lafayette Haussmann. Avec 18 000 plantes, fruits et légumes perchés et cultivés à 50 mètres au-dessus du sol, c’est la plus grande ferme verticale de France.

De Paris à Lyon, la nature reprend sa place

Après Paris et d’autres grandes villes françaises, Sous les fraises vient d’étendre le concept au Jardin perché de Caluire et Cuire en 2018 : 3 500 m² au dernier niveau du parking d’un centre commercial transformés en jardin potager à cultiver. Une dizaine de projets initiés par Sous les fraises devraient encore voir le jour courant 2020 sur le territoire de la métropole de Lyon. C’est ainsi qu’une nouvelle ferme urbaine devrait s’implanter sur

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Sous les fraises : www.souslesfraises.com

Le Jardin perché à Caluire :www.caluire.jardinperche.fr

le toit-terrasse de l’extension du centre commercial Porte des Alpes, dans la droite ligne des ambitions de l’opération Yellow Pulse. Un projet de renouvellement commercial qui s’inscrit dans une démarche d’innovation en matière d’amé-nagement paysager, de mixité des activités et d’efficacité énergétique avec des panneaux photovoltaïques, etc.

Jardins extraordinaires « Avant de lancer cette grande aventure sur les toits de Paris et d’ailleurs, il fallait être certains que les productions ne seraient pas affectées par les pollutions de la ville. Nous avons tenté l’expérience sur une première installation à Grenoble avec des résultats très positifs. Le fait de cultiver nos productions à des dizaines de mètres au-dessus du sol les protège de toute pollution et l’écosystème créé, avec l’apparition d’insectes comme les abeilles, leur permet de se développer de manière totalement harmonieuse. » Sur la ville, au-dessus des pots d’échappement, cette production verticale s’installe sur un support entièrement organique composé de laine de mouton, de chanvre et de terre. Un matelas douillet sur lequel les plantes viennent pousser

et s’épanouir sans pesticides, ni aucun produit chimique. Un système d’irrigation en circuit fermé avec eau du robinet et eaux de pluie complète l’installation. Et ce sont d’infinies variétés de plantes aromatiques, fleurs comestibles, fruits et légumes rares, oubliés ou exotiques, qui peuvent s’y épa-nouir en toute quiétude.

Un nouveau modèle économique ?Une production de fruits et légumes bio à destination des particuliers ou des restaurateurs, avec parfois la création de lieux (cafés, restaurants) pour consommer sur place, « c’est aussi un modèle économique de valorisation des productions, de création d’emplois, tout en respectant l’homme et l’environnement », affirme Yohan Hubert. Agronomes, architectes et chercheurs s’intéressent d’ailleurs de plus en plus à cette idée de villes capables de faire pousser de grandes quantités de fruits et légumes permettant l’autosuffisance et la survie d’habitants plus nombreux en zones urbaines.

Permaculture :Manière de concevoir des cultures, des lieux de vie autosuffisants et respectueux de l’environnement.

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En 2021, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) s’installera au cœur du Biodistrict Lyon-Gerland. Une implantation stratégique qui conforte le positionnement de ce quartier comme figure de proue de l’excellence lyonnaise en santé et biotechnologies, et sa dynamique de campus ouvert associant chefs de file mondiaux, PME, start-up et établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

LE CIRC INTÈGRE LE BIO- DISTRICTCIRC 50

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Chercheurs et membres du personnel administratif pourront être accueillis à terme dans le nouveau bâtiment.

Gerland

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Le CIRC, créé en 1965 par l’Assemblée mondiale de la santé, est basé à Lyon depuis 1967. Il occupe depuis 1972, dans le 8e arrondissement, des locaux aujourd’hui devenus trop vétustes pour répondre aux besoins du personnel qu’il accueille : 360 personnes, dont 280 chercheurs de plus de 50 nationalités différentes. En 2021, les équipes rejoindront le Biodistrict Lyon-Gerland dans un nouveau bâtiment. Objectifs : dynamiser la recherche, favoriser la synergie intellectuelle et renforcer l’attractivité du Biodistrict. Mais aussi et surtout permettre au Centre de mener dans de meilleures conditions sa mission de coordination des études internationales sur les causes du cancer, les mécanismes de la cancérogenèse et les stratégies de prévention, et de formation des chercheurs. Avec une attention particulière portée aux régions du monde où cette recherche fait défaut.

Des locaux qui portent l’identité du CIRCAprès la mise à disposition par la Ville de Lyon du terrain nu et dépollué, les travaux, financés par l’État, la Région et la Métropole de Lyon, ont débuté. Depuis février 2019, le CIRC a lancé une campagne d’appel de fonds pour financer la partie équipement. Le concours organisé pour désigner le concepteur-réalisateur du bâtiment s’est soldé par la sélection en décembre 2017 du groupement dirigé par Demathieu Bard, avec les architectes Art & Build,

associés au cabinet lyonnais Unanime architectes, à WSP et àInddigo. L’intention architecturale est de créer un bâtiment symbolique qui rappelle l’image de la cellule du corps humain. Si l’espace au sein du bâtiment a été conçu avec une ambiance intimiste pour favoriser le travail des chercheurs, la transparence est très présente en façade pour symboliser l’ouverture sur le quartier et inviter le public à entrer dans le bâtiment.

« Avec ces nouveaux locaux, nous allons offrir aux chercheurs des espaces et des laboratoires modernes, f lexibles, évolutifs, à l’image de l’institution et de la recherche. Nous allons aussi pouvoir développer et consolider notre biobanque, c’est-à-dire notre réserve d’échantillons biologiques, qui est l’une des plus importantes au monde. Ce nouveau bâtiment va également nous permettre d’étoffer les volets conférence et formation développés par le CIRC. Concernant le partenariat et la connexion avec l’écosystème du Biodistrict, nous sommes déjà en lien entre autres avec l’ENS et l’Institut de génomique fonctionnelle, comme avec l’institut de recherche technologique Bioaster qui peut nous aider dans certaines analyses. L’environnement est favorable à la poursuite et à la mise en œuvre de nouveaux partenariats. »

Elisabeth Françon, administrateur des services intérieurs du CIRC

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INVITER LES MATÉRIAUX NATURELS AU BUREAU

Le site de l’ancien marché de gros se transforme à un rythme soutenu. Tout près du siège de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, côté Rhône, s’érige un bâtiment tertiaire de 2 étages de 1 000 m², L’Orangerie. Il est l’un des 5 bâtiments du programme mixte Ydéal conçu par Clément Vergély Architectes (maîtrise d’ouvrage OGIC). Cette construction a la particularité d’être réalisée en pisé, un matériau de construction connu de longue date mais peu à peu délaissé au profit du béton et du ciment. La terre crue, travaillée ici par le concepteur Nicolas Meunier, répond à des exigences de développement durable fixées par la SPL Lyon Confluence, aménageur du quartier : matériau bio-sourcé, 100 % recyclable, favo-risant un circuit court puisque les terres utilisées sont issues d’un site situé à 30 km de La Confluence. Le pisé a été choisi pour offrir un confort d’usage naturel aux salariés qui rejoindront les lieux ; la qualité de l’hygro-thermie* de ce matériau permet d’assurer des tempéra-tures confortables, été comme hiver. Il sera posé sur un socle en pierres naturelles, et les planchers et structures internes du bâtiment seront en bois.

Le bois, une première

À proximité, autre exemple de conception intégrant une approche bas carbone et l’utilisation de matériaux bio sourcés : un programme mixte de 13 850 m² (dont 4 200 m² de locaux tertiaires et 1 000 m² d’activités arti-sanales et de commerces) composé de 4 bâtiments avec

Réalisation en pisé, structure bois… de nouveaux programmes tertiaires du quartier de La Confluence intègrent matériaux naturels et bio-sourcés. Ces réalisations confortent une dynamique d’aménagement et d’attractivité basée sur le développement durable et la présence affirmée de la nature.

une structure bois. La réalisation de cet ensemble immobilier original, dont la livraison est prévue en 2021, a été confiée au promoteur lyonnais Utei et au spécialiste de la construction bois Woodeum associés aux architectes Hardel et Le Bihan Insolites. Les immeubles, dont un de belle hauteur, intégreront un système de poteaux-poutres, des planchers en bois et des panneaux de bois massif (CLT ou cross laminated timber). Les façades seront quant à elles composées de brique, faïence émaillée et terracotta. Cette réalisation en bois est une pre-mière dans le quartier.

Du logement au bureau et vice-versa

La réversibilité des locaux est développée à La Confluence pour renforcer la capacité d’adaptation du quartier à l’évo-lution de son environnement et aux besoins du territoire. La transformation prévue de l’autoroute A6/A7 en bou-levard urbain permettra notamment de créer des logements dans des espaces aujourd’hui occupés par des bureaux. Ce passage d’un usage à un autre s’effectue plus facilement et à moindre coût si la possibilité de réversibilité est pensée dès la conception des locaux. C’est le cas avec les bâtiments de bureaux Arabesk (Ydéal) sur l’îlot B2 (OGIC) et Work#1 sur l’îlot A1 Sud (Linkcity) réalisés dans le quartier du Marché.

* Température et taux d'humidité de l'air ambiant d'un local

La Confluence

50 Territoires

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UNE SPIRALE POUR REMONTER LE TEMPS ©

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UN ÉQUIPEMENT CULTUREL DE LA MÉTROPOLE DE LYON

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INVITER LES MATÉRIAUX NATURELS AU BUREAU

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UN ÉQUIPEMENT CULTUREL DE LA MÉTROPOLE DE LYON

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ses pieds d’immeuble

La Part-Dieu réinvente

La Part-Dieu se réapproprie ses pieds d'immeuble

Alors que le quartier a été construit dans les années 60 et 70 sur le principe d'un urbanisme de dalles qui a séparé les flux piétons et automobiles, le projet de renouvellement du quartier mise, à l'in-verse, sur une cohabitation pacifiée de tous les modes de transport en redonnant plus de place et d'aisance aux piétons. Un décloisonnement matérialisé par la création de socles actifs, c'est-à-dire l'implantation de loisirs, de services et de commerces dans les étages bas et les

rez-de-chaussée des nouvelles construc-tions. « L'objectif est de rendre le quartier à la fois plus habité, plus ouvert, plus acces-sible et aussi plus actif », indique François Decoster, l'architecte du groupement l'AUC, en charge de la conception du projet Lyon Part-Dieu.

Inscrits au PLU-H*, ces nouveaux espaces de la Part-Dieu ont été pensés avec des volumes généreux pour s'intégrer aux constructions monumentales du quartier,

L'intégration de socles actifs dans les nouveaux programmes immobiliers de la Part-Dieu constitue une pièce maîtresse du renouvellement du quartier. Favoriser le développement de commerces et de services en rez-de-chaussée et premiers étages permet d’améliorer la qualité de vie du quartier. Résultat : des rues et places plus animées et de nouveaux services aux habitants et usagers.

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en imposant une hauteur minimum de 7 m et de larges surfaces vitrées et transparentes. « Ces espaces sont donc très lumineux. Ainsi nos clients ne se sentent pas enfermés : mais qu'ils ont, au contraire, l'impression d'être à l'extérieur tout en étant à l'intérieur », souligne Anaïs Saint-Flour, la responsable du développement de l'enseigne Fruisy, qui s'est installée au pied du parking des halles de Lyon.

15 000 m2 de socles actifs à l'horizon 2030Alors que les premières enseignes (Fruisy, Modjo, le café-restaurant Double 7, Ninkasi…) ont pris possession de ces premiers rez-de-chaussée, le projet prévoit la création de 15 000 m2 de socles actifs à l'horizon 2030. L'enjeu est de proposer une offre différente et complémentaire de celles du centre commercial et des boutiques de la gare SNCF : commerces et services de proximité (boulangeries, épicer ies ) , équip ements (sa l les de sports, crèches…), restaurants… Autant d’implantations sources d’animation et de convivialité pour les rues et places de la Part-Dieu, mais aussi de nouveaux services pour les habitants actuels et futurs (5 000 supplémentaires sont prévus à horizon 2030). « Le quartier est très dynamique, avec de nombreux actifs et de plus en plus de résidents. Cela a été déterminant dans notre décision de nous installer ici, rapporte Cécile Rivoire, la directrice réseau de l'enseigne Ninkasi. Notre emplacement jouit d'une très bonne visibilité, plus de 20 000 personnes passent chaque jour sur le trottoir devant notre vitrine. » Un travail d’accompagnement est éga-lement conduit par la SPL Lyon Part-Dieu auprès des preneurs des cellules commer-ciales afin de travailler sur la qualité des aménagements, des enseignes et des ter-rasses, elles-mêmes implantées sur les rues reconfigurées et végétalisées pour rendre le quartier plus agréable.

D E S E X P É R I M E N T A T I O N S P O U R A M E N E R P L U S D E C O N F O R T

Pour lutter contre le phénomène des îlots de chaleur - l'élévation localisée de la température en milieu urbain -, la Métropole de Lyon mène plusieurs expérimentations qui visent à apporter plus de confort aux usagers du quartier. À la Part-Dieu, cela s’est notamment concrétisé par une table d'expérimentation installée rue Bouchut pour tester plusieurs solutions innovantes de revêtements de sol et de plantations, avec pour but d'améliorer le climat local (plus frais en été et plus chaud en hiver). Les résultats de cette expérimentation ont été déployés sur la nouvelle place de Francfort, qui accueille également un dispositif de gestion alternative des eaux pluviales alimentant 93 arbres (gingko biloba, gleditsia, pin et poirier de Chine…) plantés pour atténuer le côté très « minéral » de la sortie Est de la gare de la Part-Dieu.

* Le plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H) est un outil juridique qui réglemente le droit des sols sur le territoire métropolitain. Il répond à de grands objectifs définis en matière de développement économique, d’habitat et d’environnement.

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moi

nous

toi

Une réhabilitation durable et solidaireUrban Innovative Action (UIA) est un appel à projets qui soutient les expérimentations pour un développement urbain durable dans les métropoles européennes. Il a récom-pensé, sur le territoire lyonnais, Home Silk Road qu’il va soutenir à hauteur de 5 millions d’euros. Porté par la Métropole de Lyon, Est Métropole Habitat, Alynéa, le Centre culturel œcuménique (CCO) de Villeurbanne et la Ville de Villeurbanne, Home Silk Road concerne la réhabilitation de l’ancien foyer de jeunes filles de l’usine TASE. Il prévoit également l’occupation du site par les publics auxquels il s’adresse plus particulièrement : familles monoparentales, étudiants, migrants… C’est au sein du projet global L’Autre Soie, situé dans le quartier de Villeurbanne Les Brosses, sur le territoire du projet urbain de Carré de Soie, que s’intègre Home Silk Road. L’Autre Soie est une démarche innovante de ville inclusive portée par le GIE Est Habitat* et le CCO de Villeurbanne, qui prévoit, sur son site, l’aménagement de 23 500 m², mêlant économie sociale et solidaire, culture et habitat, avec près de 280 logements.

La Commission européenne vient de

désigner Home Silk Road lauréat du 3e appel à

projets Urban Innovative Action (UIA).

Cette récompense salue une initiative de

réaménagement innovant, co-construit avec ses

futurs habitants.

Carré de Soie

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Avant le début des travaux, le site s’animeLes familles logées sur le chantier de Home Silk Road ne seront pas seules à occuper le site de l’Autre Soie. À la suite d'un appel à projets lancé en octobre 2017, 22 structures ont été retenues et sont d’ores et déjà installées. Associations de l’économie sociale et solidaire, des arts de la scène, artistes, structure d’aide à l’insertion, elles forment 4 pôles : Laboratoire de la ville, Ateliers, Arts et culture, Inclusion et ont pour mission de participer à l’accompagnement des habitants et à l’animation du quartier. Le site accueille également un centre d’hébergement d’urgence pour les sans-abris géré par Alynea. Quant au CCO, chargé de l’animation et de la concertation dans le cadre de L’Autre Soie, il a déjà investi les lieux avec la création d’une antenne culturelle et le développement de projets sur le territoire. Une 1re étape qui préfigure son arrivée définitive en 2023 avec sa salle de spectacle La Rayonne. Au-delà de l’expérimentation d’un nouveau processus de rénovation urbaine, cette occupation provisoire permet la production de ressources pour le territoire, tout en répondant à un réel besoin de locaux pour ces associations. Cela en favorisant notamment le développement d’activités solidaires et économiques et en permettant de réduire les coûts de la vacance pour les porteurs du projet.

* Le GIE Est Habitat est un groupement au carrefour du logement et de l’hébergement, réunissant Est Métropole Habitat, Alynea, la fondation Aralis et Rhône Saône Habitat.

L'altérité, c'est quand la différence est notre point commun.

Inclure les futurs habitantsLa particularité de la démarche réside dans l'expérimentation d’une nouvelle manière de penser l’aménagement et les usages de la ville. Notamment en imaginant des actions nouvelles centrées sur l’habiter et le faire-ensemble. Si l’achèvement des travaux d’ha-bitat est prévu à l’horizon 2023, les porteurs du projet ont choisi d’inclure les futurs résidents, dès le démarrage du chantier prévu fin 2020. En plus des personnes et des activités déjà présentes, « une trentaine de familles vont être accueillies sur le site dès le début des travaux afin qu'un travail soit mené avec elles pour l’élaboration du nouveau quartier, du point de vue de l’inclusion sociale et culturelle, mais également de leur insertion économique », explique Martine Chanal qui a porté la réponse à l’appel à projets pour la Métropole de Lyon, en lien avec les autres partenaires. Ces familles seront accueillies dans des habitats modulaires qui pourront ensuite être réutilisés sur d’autres sites en transformation. Un principe qui témoigne de la volonté de conduire une démarche durable : tant écologique, avec la mise en place d’un cycle de réutili-sation et valorisation des déchets du bâtiment sur site, qu'humaine, avec notamment l’occupation temporaire des lieux par des structures associatives.

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2018, année de tous les records !

Baromètre

3,85 % LY O N C E N T R E

TAUX DE VACANCE

4,8 %

E N P É R I P H É R I E (source JLL)

TAUX DE RENDEMENT PRIME

Conjoncture immobilière

6,4 %en moyenne

(4 % intra-muros) (source JLL)

INDICE DU COÛTÀ LA CONSTRUCTION

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Tertiaire Les transactions sont en hausse de 3 %, après une année 2017 déjà record. Gerland et Part-Dieu occupent les deux premières places avec 69 000 m² et 44 000 m² placés. Les perspectives pour 2019 sont excellentes avec de nombreux projets dont l’implantation du Centre international de la recherche sur le cancer à Gerland (10 500 m²).

4 TRANSACTIONSDE + DE 10 000 M2

331 659 m² sur le périmètre CECIM (+ 23 %)

Nouveau record ! (source JLL)

DEMANDE PLACÉE

Les ventes utilisateurs

représentent 30 % de la surface

placée.

8 TRANSACTIONSDE + DE 6 000 M2

dont OPTEVEN qui a acquis

7 600 m²C A R R É D E S O I E

(prend in fine l’intégralité du bâtiment développé par Cardinal)

ENGIE

19 588 m²G E R L A N D

URBAN GARDEN

EDF

15 211 m²P A R T - D I E U

TO LYON

10 933 m²G E R L A N DBRICK WALL

BOBSTrassemble

ses activités administratives de support sur

10 285 m²B R O N

616 T R A N S A C T I O N S ,

soit + 3 % par rapport à 2017.

et

57

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Commerce

DEMANDE PLACÉE

465 015 m² sur le périmètre CECIM (+ 13 %).

PRINCIPALES TRANSACTIONS QUI ILLUSTRENT

LE REGAIN INDUSTRIEL DE LA MÉTROPOLE :

Technicentre SNCF

39 920 m² à Vénissieux

Ecodis

29 730 m² à Saint-Priest

Boehringer Ingelheim

12 143 m² à Meyzieu 8 milliards

d’euros de chiffre d’affaires annuel pour les

16 500 commerces et services

Une zone de chalandise de

2 millionsd’habitants

Le marché est en hausse de 9 %. La part du territoire de la métropole reste relativement faible (35 236 m²), la majorité des transactions a lieu dans la périphérie de Lyon (parc industriel de la Plaine de l’Ain, et dans la communauté d’agglomération des Portes de l’Isère).

Logistique

400 047 m² (+ 9 %)

DEMANDE PLACÉE

Locaux d’activité 2018 bat un nouveau record en dépassant celui de 2017. Le Grand Est lyonnais concentre près de 2/3 de la demande placée de l’aire urbaine. Dans les années à venir, ces chiffres devraient se pérenniser au-dessus de 350 000 m².

58 Territoires

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Le marché de l’investissement est dans la moyenne haute avec

1 188 491 920 euros investis, soit + 30,9 % par rapport à 2017. Trois transactions

n’ont pas encore été chiffrées (dont Dockside

à Vaise), représentant un montant sans doute

supérieur à 100 millions d'euros.

1 200 MILLIONS D'EUROS

INVESTIS (+ 30 %)

1 transaction représente à elle seule 22 % du total : l’acquisition par Primonial REIM d’un portefeuille de

9 immeubles auprès de Gecina.

2 investisseurs étrangers parmi les 6 investissements

les plus importants : 1.

l’Allemand Real I.S. : bâtiment Dockside

à Vaise (66 millions d'euros)

2.le Britannique Tristan Capital : acquisition

du Monolithe à Confluence auprès

d’Amundi (millions d'euros).

InvestissementHôtellerie

Un total de + de

18 000chambres (environ 14 200 chambres et 3 900 appartements)

et

270 hôtelset résidences (228 hôtels et 42 résidences)

+ de

5 millions de nuitées en 2018

TAUX D’OCCUPATION

70,5 % En augmentation depuis 4 ans, il atteint presque 100 % à certaines dates (ex : grands événements comme le SIRHA).

Prix moyen :

83,5 € HT Revenu moyen / chambre :

58,9 € HT

5959

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Mirage Festival

Sculptures en réalité augmentée, performances audiovisuelles ou intelligence artificielle détournée : le Mirage Festival explore les interactions entre art

et technologies. Chaque année pendant 5 jours, artistes, ingénieurs et conférenciers se mêlent au cours de ce festival aussi fascinant qu’intriguant. Mathématiciens

confirmés, geeks passionnés ou petits et grands curieux : depuis 2013, 40 000 personnes ont pu découvrir plus de 300 projets venus du monde entier. Immersion en images dans les 6 éditions précédentes.

7e éditiondu 3 — 7 avril 2019

www.miragefestival.com

60 Territoires

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2016 — techno fiction

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2017 — (im)materialités

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62 Territoires

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2018 — expérience des réalités

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2018 — expérience des réalités

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2019 — turbulences

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2019 — turbulences

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affinités67

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laMezz

créationen résidence

collective

Les ateliers de laMezz sont installés au Nord de

la commune de Pierre-Bénite.

Entre résidence et lieu de travail partagé,

l’association promeut la collaboration et la

transversalité entre les créateurs, artistes ou

artisans, qui l’occupent.

68 Affinités

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Concrétiser l’ambitionAidés par le CCO et les Vers solidaires, structures associatives d’accompagnement, ils élaborent leur fonctionnement avant de créer l’association laMezz en 2010. Reste alors à trouver un lieu permettant une modulation des espaces et pouvant accueillir une variété de disciplines. Deux ans seront nécessaires pour trouver les locaux situés à Pierre-Bénite. D’abord 5 puis 15, ils sont aujourd’hui 17 résidents installés, sur 2 étages, dans les 400 m 2 d’ateliers-bureaux. Plasticien, scénographe, designer… tous se sont engagés à être pleinement acteurs de ce projet autogéré, qui ne bénéficie d’aucune subvention. Prenant part à la vie collective du lieu, tous s’investissent également pour faire vivre la transdisciplinarité, un des principes fondateurs de laMezz. Ainsi, si chacun possède un espace défini pour travailler sur ses créations, les nouveaux adhérents sont notamment choisis pour ce qu’ils peuvent apporter aux autres membres du collectif.

Un lieu qui rayonne sur la métropoleAfin de faire connaître le lieu et de pro-mouvoir ses adhérents, laMezz accueille régulièrement les visiteurs. Au sein de l’association, le collectif ZZ Studio est ainsi chargé d’organiser des expo-sitions. Les designers installés dans les locaux animent, eux, les Designers Rooms, pendant lesquels leur travail est présenté au côté de créations de desi-gners extérieurs invités pour l’occasion. De même, chaque année, le début de l’été est l’occasion d’une journée portes ouvertes. Enfin, l’association entretient également des contacts privi légiés avec diverses écoles d’art lyonnaises et accueille, tous les ans, plusieurs stagiaires pour transmettre des savoir-faire mais aussi une façon de travailler.

Aux prémices du projet laMezz, Élodie Monet et Romain de Lagarde, diplômés de l’École nationale supérieure des arts et des techniques du théâtre (ENSATT). Après 3 ans passés au sein de cette école pluridisciplinaire, où tous les savoirs liés à la création théâtrale sont réunis, ils souhaitent prolonger cette expérience en s’installant dans un lieu où différents corps de métiers se côtoient pour faire naître collectivement des projets culturels. Ainsi, ils partent à la recherche d’autres personnes intéressées et publient une annonce sur internet. De là, s'agrègent au projet des candidats d’horizons divers : graphiste, costumière, designer 3D, créateur de mobilier, tous indépendants et désireux de rompre leur solitude.

www.lamezz.fr

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Une agence immobilière collaborative et socialement responsable. C’est le pari relevé (et réussi) de Caroline Liby, fondatrice d’Appart & Sens à Lyon. Rencontre.

Quel est le concept de votre agence ? Appart & Sens est une agence immobilière lyonnaise née en janvier 2017, visant à favoriser la création de liens entre propriétaires et locataires, de manière participative. Nous sommes d’ailleurs la seule agence immobilière française à avoir reçu l’agrément d’entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS). Notre modèle économique repose sur une démarche citoyenne et un fonctionnement sans aucune subvention publique.

Appart & Sens

L’immobilier éthique

Affinités70

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C A R O L I N E L I B Y , F E M M E ( E T C H E F D ’ E N T R E P R I S E ) E N G A G É E

En 2015, Caroline Liby peine à trouver un logement. Elle a pourtant derrière elle un long parcours professionnel dans l’immobilier. Qu'en est-il de celles et ceux qui n'entrent pas dans les cases du locataire idéal ? Elle réfléchit à une manière plus simple et plus humaine de mettre en relation futurs locataires et propriétaires, et participe à l’incubateur d’innovation sociale Alter’Incub de l’URSCOP Auvergne-Rhône-Alpes. Arrivée avec des notes sur une feuille A4, elle repart avec une idée d’entreprise ! Elle a reçu le trophée Femmes en action 2018 dans la catégorie « responsabilité sociétale de l’entreprise », et est lauréate du réseau d’aide aux entrepreneurs France active.

Depuis les débuts de cette toute jeune entreprise, en janvier 2017, 30 logements ont trouvé preneurs mettant d’accord locataires et propriétaires. Après Lyon, Appart & Sens devrait s’implanter prochainement à Paris.

www.appart-sens.fr

Dans quel contexte s’inscrit votre démarche ? Comme dans toutes les grandes villes, dans un contexte de pénurie de logements, on assiste à une augmentation du prix des loyers et à une recrudescence du nombre de personnes qui n’arrivent pas à se loger correctement. Il s’agit de jeunes sans garants, de familles monoparen-tales, de seniors, de personnes discriminées, etc. Ce sont des personnes qui ont bien souvent les ressources nécessaires, mais qui ont besoin qu’on leur donne un coup de pouce et qu’on leur fasse confiance. Les bail-leurs ont quant à eux peur des impayés de loyers, des longues périodes de vacance de leur logement ou de la dégradation de leur bien par des locataires qui n’en prendraient pas soin. Notre rôle ? Les faire se rencontrer pour créer du lien et gommer les préjugés.

Concrètement, ça se passe comment ? Pour répondre à la crainte des impayés, nous avons mis en place une garantie loyers impayés avec Arilim, un courtier en assurances professionnelles, mais aussi une assurance dégradation immobilière. Nous présentons ensuite aux pro-priétaires des dossiers de locataires de manière anonyme, en expliquant ce qu’ils recherchent, leur histoire, et en leur demandant s’ils peuvent ajuster aussi le montant de leur loyer, dans la limite du raisonnable bien sûr, et de ce qu’ils sont prêts à consentir comme effort. Certains vont être plus sensibles à de jeunes locataires qui démarrent, à des familles avec un jeune enfant ou monoparentales. Nous organisons ensuite ces rencontres pour instaurer un vrai climat de confiance. Nous permettons aussi aux locataires qui en ont besoin d’avoir accès à une caution gratuite portée par Action logement (Visale). Votre concept séduit aussi investisseurs et professionnels de l’immobilier…Nous travaillons effectivement de plus en plus avec des promoteurs pour proposer des montages de logements défiscalisés et à bas coût. Nous sommes soutenus par la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), Émergences, qui est une fondation d’entreprises lyonnaises accompagnant des porteurs de projets sur la thématique du « mieux vivre ensemble » (RDI France Active et Union régionale des SCOP Auvergne-Rhône-Alpes), mais aussi par la Ville et la Métropole de Lyon qui nous voient comme un acteur supplémentaire du logement en centre-ville.

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À LA

RENCONTRE DES

AMBASSADEURS ONLYLYON

Sarah MERIGUET HONG KONG

Installée à Hong Kong avec son mari depuis 4 ans, Sarah Meriguet anime avec son binôme, Lucie Marceaux, la commu-nauté OnlyLyon lancée en mai 2018, com-posée aujourd’hui de nombreux expatriés lyonnais, elle a pour objectif d’intégrer à l’avenir des Chinois de Hong Kong. Les entreprises françaises sont nombreuses sur l’île et elles se posent souvent la question de la réimplantation en France. Pour les aider à se réinstaller, de préférence à Lyon, Sarah les conseille, aidée par l’ADERLY (Agence de développement économique de la région lyonnaise), avec qui elle prévoit d’ailleurs d’organiser un événement en 2019.

Leo DENES SYDNEY

Fort de ses 11 années passées en Australie, Leo Denes est devenu le correspondant OnlyLyon à Sydney en juin 2016. Il y a tissé un réseau de 150 ambassadeurs. Fondateur d’Australiance, un site internet qui regroupe services et conseils pour réussir son expatriation en Australie, il est tout aussi motivé pour organiser des événements promouvant Lyon auprès des start up australiennes. Il a ainsi reçu un Award OnlyLyon, pour le remercier de sa contribution à l’implantation de la société Award Force à Lyon, aux côtés de l’ADERLY. Parmi les événements à venir pour les ambassadeurs : l’organisation d’un événement spécial fête des Lumières en juin 2019, en écho au VIVID Sydney, grand festival de lumière, de musique et d’idées organisé tous les ans.

Affinités

Pour animer les communautés à l’étranger, des correspondants OnlyLyon travaillent activement au rayonnement de la métropole à Sao Paulo, Boston,

Montréal, Bruxelles, Londres, Pékin, Sydney, Moscou, Hong Kong… Ces « super ambassadeurs » fédèrent, développent et animent les communautés

lyonnaises dans leur ville. Ils sont le relais des actualités lyonnaises, détectent les opportunités de collaborations internationales économiques, culturelles ou

universitaires pour le territoire, et représentent des appuis indispensables lors des missions OnlyLyon à l’international.

Faire connaître et aimer Lyon partout dans le

monde, voilà le rôle des Ambassadeurs OnlyLyon. Lancé en 2007, le réseau qui compte aujourd’hui 25 000 membres, dont 4 500 à l’international, est devenu un puissant outil de communication

pour Lyon. Zoom sur 5 « super ambassadeurs ».

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Julie-Anne LUTFI BOSTON

Franco-Américaine, Julie-Anne Lutfi a toujours rêvé d’une vie qui combinerait les 2 pays et ses 2 villes de cœur : Lyon, où elle a grandi, et Boston, où elle a fait ses études de droit. Elle est naturellement devenue ambassadrice OnlyLyon et correspondante à Boston auprès de ses 130 membres, en parallèle de ses activités professionnelles. Avocate d’affaires, elle porte la « bonne parole » lyonnaise auprès des Bostoniens depuis 2016, l’année de la signature d’un partenariat entre les 2 villes visant à développer des liens dans les domaines de l’économie, de la culture et de l’urbanisme. Julie-Anne est aussi la personne référente pour les Lyonnais qui veulent s’installer dans la région, notamment les patrons de start up. Elle est impliquée dans le développement du projet Big Booster (programme inter-national d’accélération de start up).

Anne-Sophie LABRUYÈRE LONDRES

La communauté OnlyLyon à Londres a été restructurée tout récemment : un relancement a eu lieu en novembre 2018. Anne-Sophie Labruyère l’anime, aux côtés de François Jarrosson. Elle qui travaille dans le domaine de la gastronomie avec sa société Tastimony, est heureuse de pouvoir valoriser l’attractivité lyonnaise à Londres. La gastronomie tisse des liens forts entre Lyon et Londres. Sur le SIRHA 2019 (Salon international de la restau-ration, de l’hôtellerie et de l’alimentation), Anne-Sophie accompagnera les équipes britanniques sélectionnées pour le Bocuse d’or et la Coupe du monde de la pâtisserie. L’occasion pour elle de leur faire découvrir Lyon ! « Avec le Brexit, il est d’autant plus important que la communauté des ambassadeurs maintienne le lien entre nos 2 pays », affirme-t-elle.

Guillaume DUBUIS MOSCOU

Correspondant OnlyLyon à Moscou depuis juin 2017, Guillaume Dubuis connaît bien la capitale russe où il est installé depuis 25 ans en tant que consultant pour des entreprises françaises. Depuis son arrivée, la communauté OnlyLyon moscovite compte une cinquantaine de membres actifs, un nombre qu’il souhaite faire évoluer en multipliant les événements et en valorisant les activités des sociétés lyonnaises en Russie. Il ambitionne de favoriser les échanges économiques entre Lyon et Moscou. Sa mission : agir en éclaireur en faisant connaître le territoire métropolitain auprès des décideurs économiques pour faciliter le travail des consultants de l’ADERLY et de la CCI Lyon Métropole St-Étienne Roanne. « Je me sens de plus en plus Lyonnais, malgré la distance. Être ambassadeur OnlyLyon me permet d’être en contact avec Lyon et ses acteurs économiques », conclut-il.

« Notre objectif est de conforter la présence de Lyon à l’international en développant les communautés lyonnaises

existantes, et d’en créer de nouvelles à Dubaï, Tokyo et New York. Nous allons aussi redéfinir les missions des

ambassadeurs pour rendre cette communauté toujours plus performante. »

Kristin Mangold, responsable chez OnlyLyon

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« Cette Coupe du monde, c’est historique »Camille Abily, ancienne internationale et milieu de terrain de l’Olympique lyonnais, entraîne à présent l’équipe U15 féminine et préside l’OL fondation. Elle est également ambassadrice de la Coupe du monde à Lyon.

Les premiers billets se sont rapidement vendus. Cela vous a-t-il étonnée ?

Que toutes ces places partent à une telle vitesse, cela a été une belle surprise. C’est une vraie reconnaissance pour notre sport. Avec une équipe lyonnaise performante et une équipe de France qui a ses chances dans cette compétition, il était assez probable que la billetterie marche. Cela montre que le foot féminin est de plus en plus reconnu.

Les Américains se sont rués sur les matches organisés à Lyon avec 14 000 packs vendus. Comment l’expliquez-vous ?

J’ai joué aux États-Unis et je peux dire que les Américains sont des vrais supporters. Ils suivent leur équipe et le soccer est le sport féminin le plus populaire là-bas. En plus, c’est une équipe parmi les plus fortes, qui se voit aller le plus loin possible dans cette Coupe du monde.

Qu’attendez-vous de cette Coupe du monde ?Cela devrait susciter des vocations chez les demoiselles et permettre de casser les préjugés de ceux qui pensent que le football n’est pas un sport pour les femmes. Heureusement, ces barrières s’estompent. Personnellement, j’ai eu la chance d’évoluer à Lyon, dans un grand club, une grande ville, où le football féminin est valorisé. Mais il y a encore des endroits en France où il est difficile pour les filles de jouer au football.

LYON DÉCROCHE LA COUPE

En 15 années de carrière, comment avez-vous vu évoluer votre sport ?

C’est vraiment impressionnant. Quand j’ai com- mencé à jouer, on me regardait b i z a r r e m e n t . L e s g e n s n e p e n s a i e n t p a s qu’on pouvait jouer a u f o o t féminin, et encore moins faire une carrière professionnelle. Le gros changement a eu lieu en 2011. I l y a d’abord eu la victoire de l’Olympique lyonnais en Ligue des cham-pions, puis la 4e place de l’équipe de France lors de la Coupe du monde en Allemagne. La Fédération a alors beaucoup communiqué sur cette performance, après l’échec des garçons en 2010. C’est pour moi la naissance du football féminin en France. Huit ans plus tard, accueillir cette Coupe du Monde est historique. On va beaucoup en parler et il y a déjà un vrai intérêt des médias. Si la France gagne et fait le doublé après les garçons en 2018, ce sera immense.

Lyon accueille pour la première fois cet été* les demi-finales et la finale de la Coupe du Monde féminine de football de la FIFA™. Regards croisés sur une discipline en plein essor avec Camille Abily, ancienne internationale de et Anaïs Riehl, jeune joueuse qui rêve de faire carrière.

Football féminin

74 Affinités

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Pourquoi les phases finales se déroulent-elles à Lyon ?

À Lyon, il y a un public qui répond présent et qui sera là au Groupama Stadium. J’y vois une belle recon-naissance pour l’Olympique lyonnais et son président Jean-Michel Aulas, précurseur dans le développement du football féminin. Quinze joueuses de l ’OL sont sélectionnées pour cette Coupe du Monde, dont 8 en équipe de France. Elles auront toutes à cœur de vivre une finale dans leur stade. La compétition va être rude. La France, l’Allemagne, le Japon, les États-Unis, l’Angle-terre sont parmi les favoris, mais il est difficile de faire un pronostic. Le niveau du jeu progresse, devient plus homogène, les matches sont plus serrés.

« Une victoire ferait encore plus connaître notre sport »

Anaïs Riehl, 11 ans, élève en 6e au collège Saint-Bruno, sait déjà ce qu’elle veut faire dans la vie : joueuse de football professionnelle. Inscrite en section sport-études et licenciée au Caluire football féminin depuis 3 ans, cette fan de l’Olympique lyonnais a déjà ses billets pour la Coupe du monde.

Pourquoi as-tu voulu faire du football et as-tu des modèles ?

J’ai toujours aimé les sports collectifs et les sports de ballon. Dans mon club, j’apprécie surtout la bonne ambiance entre les joueuses, faire des passes, et surtout gagner des matches. Les filles font aussi moins de cinéma que les garçons. J’admire particulièrement Amandine Henry, qui joue à l’Olympique lyonnais comme milieu de terrain, le même poste que moi. C’est une joueuse qui récupère bien

les ballons et qui joue en équipe de France. J’aimerais bien avoir la même carrière qu’elle. J’ai aussi beaucoup apprécié Louisa Necib et Camille Abily.

Que t’inspire l’engouement actuel pour le football féminin ?

C’est vrai qu’il y a de plus en plus de clubs dans les tournois, et de filles qui pratiquent le football. Les joueuses de l’Olympique lyonnais sont très fortes et elles donnent envie. Mais nous ne sommes pas encore assez nombreuses. En sport-études, je joue avec les garçons du Football club de la Croix-Rousse. En club, comme il n’y a pas assez d’équipes féminines, on organise des rencontres contre des équipes de garçons. Quand on fait des matches contre eux, ils jouent costaud, plus physique. C’est plus difficile et ce n’est pas toujours très équilibré. Mais nous avons déjà gagné des matches contre des équipes de garçons et surtout, cela nous aide à progresser.

Que va changer cette Coupe du monde ?Je pense que la Coupe du monde féminine de football en France va donner envie à de nombreuses filles de s’inscrire en club. J’espère que l’équipe de France va gagner, c’est une grande équipe avec beaucoup de joueuses de l’OL. C’est sûr qu’une victoire ferait encore plus connaître notre sport.

* Demi-finales : 2 et 3 juillet 2019 Finale : 7 juillet 2019

170 000 personnes attendues à Lyon

pour les demi-finales et la finale de la Coupe du monde.

165 000 licenciées en football féminin en France, soit 7 % des licenciés en football. C’est 3 fois plus qu’en 2011.

Anaïs Riehl, 11 ans, élève en 6e au collège Saint-Bruno, sait déjà ce qu’elle veut faire dans la vie : joueuse de football professionnelle.

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Isabelle Bertolotti Lyon, les rencontres

et les culturesEN 2019,

la Biennale d’art contemporain met l’art

et l’entreprise en dialogue. Pour la 1re fois, les entreprises de la métropole sont invitées par la Biennale à participer

activement au projet artistique et à valoriser leur

savoir-faire à travers des collaborations avec

les artistes invités.

15e Biennale d’art contemporain de Lyon

18 septembre 2019 au 20 janvier 2020

76 Affinités

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Nouvelle et familière« J’ai pris officiellement la direction du MAC en octobre. J’en assurais l’intérim depuis le printemps après avoir travaillé 20 ans au service des expositions. J’ai étudié l’histoire de l’art avec un intérêt marqué pour l’archéologie et la muséologie. L’art contemporain s’est trouvé sur ma route un peu par hasard et m’a tout de suite passionnée. Transdisciplinaire, il touche tous les sujets de société et c’est ce qui me plaît. Il est aussi l’occasion de rencontres avec d’autres cultures. Chine, Amérique du Sud, Russie, Japon : mes voyages m’ont beaucoup e n r i c h i e s u r m a f a ç o n d e penser, de voir le monde et plus particulièrement l’art. »

Un musée et des ambitions« Le MAC devra continuer à apporter des réponses à la question : de quelle manière l’art peut-il s’inscrire dans la ville ? J’aimerais donner plus d’ampleur au projet Veduta mené par la Biennale d’art contemporain. Dans ce dispositif, les habitants de la Métropole de Lyon sont invités à participer à la réalisation d’expositions dans leur quartier à partir d’œuvres de la collection du MAC, ou à accueillir des artistes en résidence et leur permettre de créer de nouvelles œuvres. C’est une formidable occasion de replacer l’artiste au cœur du territoire. En 2019, la Biennale se déplacera de la Sucrière aux usines Fagor-Brandt, dans le 7e arrondissement. »

Tous publics« L’ensemble d’expositions du MAC qui débute le 7 mars a pour objectif de casser l’image élitiste de l’art contemporain : l ’exposit ion Maxwell Alexandre est consacrée à un jeune artiste qui vit dans une favela de Rio, Tal Isaac Hadad nous emmène dans l’univers du chant et du massage et Storytelling raconte toutes les étapes d’une exposition. Elles seront précédées d’un concert de musique électro en janvier et une journée hip-hop en février. Le son sera le fil rouge de cette programmation. L’architecture du musée, avec ses 3 niveaux conçus en plateaux sans cloison préexistante, rend possible toute scénographie ; c’est un outil formidable.

Avec ce programme, j’espère non pas « convaincre absolument » un nouveau public sur tous les projets, nous ne sommes pas là pour imposer des choses, mais surprendre, attiser la curiosité de ceux qui ne pensent pas naturellement à aller au musée, leur donner un choix et qu’ils puissent se dire que c’est aussi pour eux. »

L’étranger et les femmes« J’ai souhaité que nous participions à la Saison Afrique en France en 2020. Ces 54 pays qualifiés d’« émergents » font preuve d’une capacité incroyable à créer des

œuvres qui renouvellent considérablement le paysage artistique. Je suis intéressée par le regard qu’ils portent sur nous. « Nous », ce sont les pays « vieillissants » (Italie, France, Angleterre…), fortement contraints par les questions de patrimoine, d’histoire, de passé. À cette occasion, je suis très heureuse de travailler avec N’goné Fall, commissaire de l’événement. C’est une femme énergique et pleine d’idées. Je veux vraiment inviter plus de femmes au MAC. »

Biennale à vision internationale« En décembre, j’ai rencontré plus d’une vingtaine de directeurs de biennales d’art contemporain répart ies sur l ’ensemble du globe. L’évolution du nombre de biennales dans le monde suit une courbe exponentielle. S’il convient de se distinguer et de rester parmi les meilleures, il est important aussi d’envisager des collaborations, des complémentar i tés . Les Biennales d’Istanbul et de l’Oural se déroulent aux mêmes dates que celle de Lyon : on pourrait imaginer un pont entre les trois. La Biennale de Lyon doit être dans le top 5 à l’international. »

Nature urbaine« Je travaille à Lyon depuis une

trentaine d’années et j’adore cette ville. J’ai longtemps habité en presqu’île, à proximité de la place Bellecour. J’affectionne la place des Célestins, ses quais et son marché, mais aussi la magnifique sculpture de Bartoldi associée à l’œuvre de Daniel Buren sur la place des Terreaux, la déambulation le long des quais de Saône… Mais aujourd’hui, j’ai besoin d’être plus proche de la nature et l’avantage à Lyon, c’est qu’elle est très proche… »

www.mac-lyon.com

Nouvelle directrice du MAC (Musée d’art contemporain) et de la Biennale

d’art contemporain de Lyon, Isabelle Bertolotti n’a pas tardé pour prendre

ses marques dans un milieu et une ville qu’elle connaissait déjà bien.

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Quelques mots sur votre parcours ?Je suis arrivé du Cameroun à l’âge de 6 ans. J’ai fait toutes mes études en région pari-sienne avant d’intégrer l’INSA à Lyon, dont je suis sorti diplômé en 2000. J’ai travaillé dans un grand groupe pendant 6 ans comme développeur d’applications jusqu’à ce qu’un de mes responsables me dise : « Si ma décision ne te convient pas, tu n’as qu’à créer ton entreprise ». Je suis parti pour créer Objis, qui existe maintenant depuis 13 ans et forme des ingénieurs dans les technologies de développement d’applications. Je suis resté à Lyon car j’aime la qualité de vie qu’offre cette ville, loin du métro-boulot-dodo que me renvoyait Paris et dans lequel je savais que je ne pourrais jamais m’épanouir.

Après des études d’ingénieur à l’INSA Lyon et quelques années dans un grand groupe, Douglas Mbiandou crée Objis. Ce centre de formation en informatique devient rapidement le tremplin d’une initiative solidaire : le projet 10 000 Codeurs. Ou comment former la jeunesse africaine au numérique. Le Gouvernement du Mali a décidé d’en faire un partenaire privilégié contre le chômage des jeunes.

Comment est né le projet 10 000 Codeurs ?Un jour, j’ai décidé que l’argent ne serait plus mon leitmotiv et qu’il fallait que je donne du sens à mes actions. J’ai aussi eu envie de me tourner vers mon continent d’origine. Qu’ai-je vu ? 700 millions de jeunes Africains laissés sur le bas-côté et désœuvrés. Des jeunes qui finissent par monter dans des bateaux, avec les conséquences tragiques que l’on connaît. Or, l’industrie du numérique a besoin de compétences et la jeunesse africaine ne demande qu’à être active. La conclusion a été simple : et si je donnais à cette jeunesse les compétences que je donne à mes clients de multinationales ?

De quelle manière se déploie ce projet ?Nous avons mis en œuvre une première phase au Sénégal, en Côte-d’Ivoire et au Cameroun. L’idée était déjà de montrer que sur fonds propres nous serions capables de changer la vie de 100 personnes. Ce que nous avons fait, principalement auprès d’un public de jeunes et de femmes. Nous recrutons des personnes qui ont envie de faire du bénévolat de compétences, et les formons afin qu’ils apprennent à transmettre leurs connaissances. Sur ces 3 pays, nous avons un pôle de 10 forma-teurs. Nous débutons aujourd’hui notre action en Guinée et le Gouvernement du Mali, par l’intermédiaire du Ministre de l'économie numérique et de la commu-nication, Arouna Modibo Touré, a fait le choix de s’engager avec 10 000 Codeurs

pour lutter contre le chômage des jeunes. C’est l’heure de la récolte des fruits de tous nos efforts, c’est merveilleux. Objis a eu un rôle important dans ce projet, comment est-ce conciliable ?Cela demande des efforts, financiers notamment. Depuis que nous finançons ce projet, notre chiffre d’affaires diminue par exemple, alors que nous travaillons pour de grands groupes comme SFR ou Rollex. Mais je suis convaincu que les entreprises doivent avoir un rôle social. Celles qui vont survivre demain sont les entreprises altruistes aujourd’hui. La notion de « tech for good » nous parle et j’ai découvert que l’écosystème lyonnais de la French Tech y est aussi très sensible. J’ai eu plaisir à rencontrer toute cette équipe. Il faut toutefois faire attention dans cette approche car il y a une chose fondamentale à laquelle je n’étais pas assez vigilant au début : la capacité d’écoute. La volonté farouche du donateur de donner lui fait parfois oublier les attentes et besoins de celui qui va recevoir. En écoutant plus et mieux ces jeunes Africains, nous nous sommes rendu compte que beaucoup de profils peuvent accéder aux métiers du numérique : pas uniquement les codeurs, mais aussi les diplômés en littérature par exemple ! Écouter, c’est s’assurer que personne ne passe en dessous des radars.www.objis.com

Douglas Mbiandou

«  Les entreprises qui vont survivre demain sont les entreprises altruistes aujourd’hui   ».

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Voilà près d’un siècle que le musée Guimet fait partie de la mémoire collective des Lyonnais. Un lieu culturel emblématique, bientôt transformé en espace dédié à la danse, qui accueillera également le service archéologique de la Ville de Lyon. Il fonctionnera comme un pôle de création et de production qui viendra compléter l’offre de la Maison de la danse. D’hier à aujourd’hui, retour sur les dates marquantes de ce lieu chargé d’histoire, au cœur du 6e arrondissement de Lyon.

RÉCIT D’UNE MÉTAMORPHOSE

aux Ateliers de la danse— Du musée Guimet «  Les entreprises qui vont

survivre demain sont les entreprises altruistes aujourd’hui   ».

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1879Émile Guimet, industriel lyonnais et grand collectionneur d’art asiatique, décide, de retour d’un de ses voyages, d’ouvrir un institut de recherche et de formation sur les religions comprenant un musée, une bibliothèque et une école de langues. Un lieu totalement inédit pour l’époque et qui portera alors son nom. Il est inauguré par Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts.

1901Le musée Guimet devient une patinoire ! Le bâtiment vient d’être racheté par la Société frigorifique de Lyon qui le transforme en un important complexe de loisirs où les Lyonnais peuvent venir patiner en famille, mais aussi manger, danser, écouter de la musique.

1909 La patinoire ayant fait faillite, la Ville de Lyon rachète ce bâtiment duboulevard des Belges pour y transférer près de 3 000 objets des collections du Muséum d’histoire naturelle. C’est le maire de Lyon, Édouard Herriot, quiréussit à convaincre Émile Guimet d’en reprendre la direction.

Les musées d'art qui ne sont pas scientifiques ne sont pas des musées.

Ӄmile Guimet

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1913Le musée rouvre ses portes.

2021Le site historique du boulevard des Belges va rouvrir ses portes et se transformer en ateliers de la danse. Une première en Europe pour un lieu qui complétera l’offre culturelle de la Maison de la danse. Sur 1 700 m² dédiés à la création, il accueillera des compagnies professionnelles originaires du monde entier, mais aussi des danseurs amateurs et le grand public. Le service archéologique de la Ville de Lyon, qui occupe actuellement l’ancienne École des beaux-arts sur les pentes de la Croix-Rousse, investira le musée Guimet. Coût total du projet : 26 millions d’euros.

2007Dans le cadre du déménagement des collections au futur musée des Confluences, le musée Guimet ferme définitivement ses portes. Depuis 1913, il a présenté d’impressionnantes collections d’antiquités égyptiennes, d’animaux sauvages naturalisés, ou encore un célèbre squelette de mammouth géant, le « Mammouth de Choulans », découvert près de la montée de Choulans en 1859.

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LAHO

Laho travaille dans le domaine des arts visuels, avec le dessin et la peinture comme outils de

prédilection.Les dessins de Laho sont nourris de ses propres rêves et proposent une plongée onirique dans des univers

aux identités libres et libérées,peuplés de créatures étranges.

Inspirée par la sexualité, le désir et le plaisir, Laho ouvre des fenêtres sur des paysages nouveaux, dans où la

psyché est reine.

Elle construit ses images autour de la couleur, en se racontant

des histoires dont elle brouille le scénario, laissant ainsi libre cours à

notre interprétation.C'est une expérience intime mais

inclusive, où l'on est invité à entrer dans l'image, se l'approprier et y

trouver son propre sens.

www.laho.eu

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C E M AG A Z I N E VO U S E S T O F F E RT PA R