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Avril à Juin 2015 N° 104 Spring Bluegrass Weekend 30 avril au 3 mai Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association SOMMAIRE 02 & 03: News 04: « Mes débuts » par Eric Kristy 05: Tut Taylor, 1923-2015 par Ph. Bony 06 & 07: Paul Hébert, l’interview par Nicolas Guibout 08: Festival et stage de la Roche par Pierre Bastide 09: Festival de Craponne et Alison Brown 10 & 11: Martin Story par F. Robert: 12 & 13: Tabla mandoline par B. Bouillon 14: 20th Sorefingers Week par D. Guillot 15: Doyle Lawson à Buhl par F. Robert 16: L’interview: Dan Crary par J. Barby 17: SPGBMA par Jean-Luc Leroux 18: John Renbourn 1945 - 2015 19: Groupes, Luthiers , Adhésion 20: Calendrier Correctif : Un manque de rigueur nous a fait commettre plusieurs erreurs dans le numéro précédent que nous voulons corriger: - Page 3: ce n'est pas Long Road qui organise le Festival "Autour du Banjo" à Saint Gervasy les 13 & 14 juin 2015, mais l'Association "Faï Tira", sous la hou- lette de Patrice Corbalan et de la super dynamique Marie-Ange ! Plus d'infos sur: http://banjo30.free.fr/index.html - Page 4: Bluegrass en Drôme est à Cru- pies (Drôme), et non à Gap (Hautes Al- pes). Autre Correctif : Les 2 photos de la cou- verture du dernier numéro de « The Blue- grass Times », le numéro 103 (le violo- niste et la mandoliniste) ainsi que les 3 photos du haut de la page 7 sont de Pa- trick Vergnaud. Nous présentons toutes nos excuses aux intéressés pour ces oublis ou ces confu- sions. SPRING BLUEGRASS WEEK END: Jamais deux sans trois ! Malgré la quinzaine de participants seulement lors de la deuxième édition de l'an passé, nous remettons la gomme (ou le couvert...) le 30 Avril pour offrir dès le lendemain du...MUGUET à la trentaine de musi- ciens annoncée, venue des quatre coins de la France ! Très appréciable, une forte participa- tion de la région Lyonnaise, affutés et prêts à se coucher très tard comme vécu lors du dernier WINTER ! Pour le traditionnel concert du Same- di, s'est proposé très genti- ment Watson Bridge !! Isabelle Groll & Jean Paul Delon, vocaux, guita- res, ils seront rejoints par Flo Chapuis à la contrebasse et Dorian Ricaux à la mandoline que l'on ne présente plus, Un bel aperçu de leur concert pré- vu quinze jours après, le Samedi 16 Mai à 20h00 à Voorthuizen pour l'EWOB, rien que ça !! Se joindront à eux ensuite, les boeuf- feurs du moment pour une partie de la nuit qui compléteront une... sacrée soirée (!) à la bonne franquette, au cabaret rebaptisé pour l'occasion et initialement "La Chouette" ! A si- gnaler la visite dès le début de l'un de nos luthiers "maison" Jean Paul Ale- man !! Jean-François Tronelle Affiche de Jeff Blanc Watson Bridge (Isabelle, Jean-Paul, Flo et Dorian)

Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association · coins de la France ! Très appréciable, une forte participa-tion de la région Lyonnaise, affutés et prêts à se

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Page 1: Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association · coins de la France ! Très appréciable, une forte participa-tion de la région Lyonnaise, affutés et prêts à se

Avril à Juin 2015

N° 104

Spring Bluegrass

Weekend

30 avril au 3 mai

Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association

SOMMAIRE

02 & 03: News 04: « Mes débuts » par Eric Kristy 05: Tut Taylor, 1923-2015 par Ph. Bony 06 & 07: Paul Hébert, l’interview par Nicolas Guibout 08: Festival et stage de la Roche par Pierre Bastide 09: Festival de Craponne et Alison Brown 10 & 11: Martin Story par F. Robert: 12 & 13: Tabla mandoline par B. Bouillon 14: 20th Sorefingers Week par D. Guillot 15: Doyle Lawson à Buhl par F. Robert 16: L’interview: Dan Crary par J. Barby 17: SPGBMA par Jean-Luc Leroux 18: John Renbourn 1945 - 2015 19: Groupes, Luthiers , Adhésion 20: Calendrier

Correctif: Un manque de rigueur nous a fait commettre plusieurs erreurs dans le numéro précédent que nous voulons corriger: - Page 3: ce n'est pas Long Road qui organise le Festival "Autour du Banjo" à Saint Gervasy les 13 & 14 juin 2015, mais l'Association "Faï Tira", sous la hou-lette de Patrice Corbalan et de la super dynamique Marie-Ange ! Plus d'infos sur: http://banjo30.free.fr/index.html - Page 4: Bluegrass en Drôme est à Cru-pies (Drôme), et non à Gap (Hautes Al-pes).

Autre Correctif : Les 2 photos de la cou-verture du dernier numéro de « The Blue-grass Times », le numéro 103 (le violo-niste et la mandoliniste) ainsi que les 3 photos du haut de la page 7 sont de Pa-trick Vergnaud.

Nous présentons toutes nos excuses aux intéressés pour ces oublis ou ces confu-sions.

SPRING BLUEGRASS WEEK END: Jamais deux sans trois !

Malgré la quinzaine de participants seulement lors de la deuxième édition de l'an passé, nous remettons la gomme (ou le couvert...) le 30 Avril pour offrir dès le lendemain du...MUGUET à la trentaine de musi-ciens annoncée, venue des quatre coins de la France !

Très appréciable, une forte participa-tion de la région Lyonnaise, affutés et prêts à se coucher très tard comme vécu lors du dernier WINTER !

Pour le traditionnel concert du Same-di, s'est proposé très genti-ment Watson Bridge !! Isabelle Groll & Jean Paul Delon, vocaux, guita-res, ils seront rejoints par Flo Chapuis à la contrebasse et Dorian Ricaux à la mandoline que l'on ne présente plus, Un bel aperçu de leur concert pré-vu quinze jours après, le Samedi 16 Mai à 20h00 à Voorthuizen pour l'EWOB, rien que ça !!

Se joindront à eux ensuite, les boeuf-feurs du moment pour une partie de la nuit qui compléteront une... sacrée soirée (!) à la bonne franquette, au cabaret rebaptisé pour l'occasion et initialement "La Chouette" ! A si-gnaler la visite dès le début de l'un de nos luthiers "maison" Jean Paul Ale-man !!

Jean-François Tronelle

Affiche de Jeff Blanc

Watson Bridge (Isabelle, Jean-Paul,

Flo et Dorian)

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NEWS

The bluegrass Times

Journal bimestriel de : France Bluegrass Musique

Association

5 rue Massenet

03700 Bellerive sur Allier

http://www.france-bluegrass.org

Bureau

Président : Jeff Tronelle

[email protected]

Secrétaire : Ch. Constantin

[email protected]

Trésorier: Nicolas Guibout

[email protected]

Webmaster : Jean Lacote

[email protected]

Directeur de publication :

François Robert

[email protected]

Rédaction / conception

D Guillot et F Robert Abonnements :

Nicolas Guibout 2491 CD 925 L’orée des Bois 73200 GRIGNON

Ont participé à ce numéro:

Jean Barby Pierre Bastide Philippe Bony Bernard Bouillon André Derennes EBMA Nicolas Guibout Dominique Guillot Eric Kristy Jean-Luc Leroux Mary-Lou Gérard Miech Mik Renaud Gilles Rézard François Robert Robert Rott Jean-François Tronelle En espérant n’avoir oublié personnne...

Le journal décline toute responsabilité en cas de perte et de détérioration des documents qui lui sont confiés. Les informations données par le journal ne dispensent pas les lecteurs de compléter et d’adapter cette documentation à leur propre usage. Elles n’engagent pas la responsabilité de FBMA et de sa rédac-tion. Les citations des marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont données à titre d’information, sans but publicitaire. Les prix des produits sont indicatifs et peu-vent être sujets à variation. Les opinions exprimées dans The Bluegrass Times par les auteurs des articles, ne sont pas nécessairement celles de FBMA.

A vos agendas ...

Le WINTER est annoncé du 6 au 11 No-vembre, offrant deux jours (Lundi et Mar-di) de pont pour ceux qui peuvent !!

Distribution des prix @

Après Mick Larie en 2013, Jean Marie Redon vient d'être élu "European Blue-grass Pioneer" par la commission spé-ciale, présidé par Martino Coppo. Une belle reconnaissance de sa contribution au développement du Bluegrass en France et en Europe (info de Christo-pher).

Des nouvelles de EBMA

EBMA accueillent des nouveaux mem-bres au conseil d’administration: Eugene O'Brien, Richard, Ciferský et Stu Vin-cent, qui, avec Susie Bowe, Chris Kee-nan et Martino Coppo dirigeront cette association pour l'année à venir. Rienk Janssen continuera à aider à l'administration des adhésions, et Ange-lika Torrie continuera le magazine « Bluegrass Europe ».

Le courrier des lecteurs

Help ! Bonjour J’ai une question, s’il vous plait: J’ai un banjo 5 et 4 cordes. Je voudrais changer sur le 4 cordes pour jouer comme sur une mandoline. Sol Ré La Mi. Etant don-né que les cordes de mandolines ne sont pas assez longues comment faire ? Mer-ci de la réponse. Merci d’écrire au journal qui publiera les solutions que vous lui proposez, car je n’ai pas Internet.

René du 79

Une lettre anonyme. Qui se cache der-rière Zorro ?

Posté du 39831A. C’est le code ROC de la poste. Après recherche, cette lettre anonyme a été postée de Mauguio dans l’Hérault. Une idée?

Le Band Bluegrass SPA avec Lelou, Le Chat, Lecocq et Loiseau. Cocorico (Nicolas Guibout)

Vends:

Une pedal steel guitar «Sierra Royali-ty» - Valise Cush Case (made in usa) - Pédale de volume Goodrich Model 120 Le tout en superbe état ! L'ensemble: 1500€ Un ampli Peavey Session 400 Limited (210W): 220€, dossier photos complet sur demande, pas d'expédition. [email protected]

L'association BLUEGRASS 64 organise-ra sa 1ère rencontre BLUEGRASS en BEARN, les 23, 24 et 25 mai 2015, à LAGOR (64).

[email protected] 07 86 35 64 54

Les 8ème rencontres de steel-guitar de Charlieu (42) auront lieu le samedi 25 et dimanche 26 avril 2015 avec possibilité d’arriver sur place le vendredi 24 avril.

WE "Bluegrass en Béarn", organisé par les Foggy Hills et quelques autres mem-bres de Bluegrass en Gascogne à , du 23 au 25 mai (Pentecôte) à Mourenx (64). Contact: Page Facebook de "Bluegrass en Béarn" ou Louis: [email protected]

Il est prévu le 3ème WE de Rencontres Bluegrass en Drôme, les 19 & 20 sep-tembre 2015

Weekend de Musique Tradition-nelle: 2

ème édition les 17, 18 et 19

avril 2015 A St Brieuc de Mauron (Morbihan), un weekend de jams Old-time, Bluegrass, Jug band, Cajun. Entrée gratuite. Ateliers de perfectionnement instruments et chants. Facebook : TradAmerican Musique Wee-kend (avec le support du café Vagabond et de Justetcordes.com)

Les 13 & 14 juin : Festival autour du Banjo à Saint Gervasy (30)

Vendredi 12 juin 2014

Alison Brown

Samedi 14 juin 2014

Bluegrass d’oc Plouche (violon et banjolélé) Philippe Sala et Mme Sala Three-Cotton Bluesers (Bluesy/Frenchie R)

Long Road (bluegrass) Conte musical "Les aventures de Tom Sawyers" par Catherine Caillaud, Jean-Marc Andrès (bj), Fred Vilain (G) Los Papitos (Jazz) Apple Trees (bluegrass et old time) Les Jazz’Pirateurs (fanfare new-orléans) Blue Quitach (Bluegrass) Hot Jam Stompers (jazz) Paul Bishop et Hobo Pionneers

Dimanche 15 juin 2014

Apple Trees (Animation Gospel) Marc Dalmasso and son (banjo classique)

Gérard Le Gall (bj old time et clawhammer)

Gilles Rézard (banjo) Dixie Picks (Bluegrass) Conte musical (Voir samedi 14) Machrisca (Jazz Manouche) Donegal (musique irlandaise) Bana’n Jug (Musique Années 1900) Distiland Jazz Band (New Orléans) Cisco & Co (Irish, Américan, French music)

Site : http://banjo30.free.fr.

(Voir aussi p:9)

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NEWS

Ils enregistrent @

André Derennes a participé à un enre-gistrement de 6 titres (écoutables sur Reverb Nation) et de 2 clips (visibles sur You Tube, Face Book) avec Two Days Revival. Il y a aussi des vidéos de concert de Two Days Revival sur You Tube ... Avec Clodius et les "Oh Ma Lunette" (chanson française coun-try - rock - swing), Clodius nommant ça de la "Country Plouc", André a aussi enregistré un 6 titres (compos + une reprise), et ils vont faire un clip bientôt.

Gilles Rézard : Quelques nouvel-les des temps à venir.

- Quelques-uns de mes élèves cher-chent un banjo. Ca va de 300 - 400 euros à 2500 - 2800 maxi. - Il y a toujours de mon côté un Nech-ville Nextar à 3200 € et un Prucha Dia-mond Point à 3480 € (photos sur de-mande). - Une classe de jam bluegrass est pré-vue pour le weekend end du 11 - 12 juillet (infos sur mon site dans quelques jours). - La carte de France du bluegrass est de plus en plus peuplée : 343 musiciens et de nombreuses rencontres ! Voilà pour l’essentielR

Mary, Jean-Luc et Stéphane (du groupe Mary-Lou et des Hoboes), sont sur le point de décoller vers de nou-veaux horizons : ils font une tournée en trio en Floride, puis un enregistrement en duo à travers 10 états du Sud Est, en collaboration avec leurs amis artistes américains ! Même si la Bretagne a sorti sa météo estivale pour tenter de les retenir !

Mardi Grass à Strasbourg ! Les jam sessions de bluegrass « en appartement » qui avaient été lan-cées par Robert Rott il y a deux ans se déroulent depuis octobre dernier dans un lieu fixe, le restaurant-bar Le Tivoli. S’y rencontrent tous les mardis soirs en moyenne une dizaine de musiciens de la région de Strasbourg, tant du côté alsacien qu’allemand. Outre Robert (banjo), les piliers du Mardi Grass sont Joël Espesset (mandoline), Alain Kempf (basse), Pascal Spitz (guitare), Heiner Raulff (dobro, banjo, guitare), Sepp Lüber (chant, guitare). On y croise parfois Rebecca Bowen (chant), Jean-Paul Distel (dobro, guitare), Laurence Gondet (basse), Jean-Paul Puccio (banjo), Théo Sauer (banjo, dobro)R Les jammers strasbourgeois accueil-lent volontiers les bluegrasseux de passage et invitent les instrumentistes de la région à participer. Faites pas-ser le message !

Tous les mardis à partir de 19 heures, sauf contrordre (vérifier sur Facebook ou par mail) Le Tivoli – 71 rue Boecklin – Strasbourg Contacts : facebook.com/MardiGrassStras-bourg / [email protected]

Du changement dans Les Nashville Winds. Le groupe est en pleine refor-mation. Actuellement, c’est : Céline Puybareau (chant, guitare), et Eric Sel (contrebasse), Loïc Amiot (claviers), Arnaud Ambroise (chant, guitare, harmonica) et Mik Renaud (chant, guitare, mandoline). Il manque le banjo et le violon. Ils reviennent ainsi à quelque chose de plus folk/américana.

Virton

- 23 et 24 mai Hamawe Roots Festival avec Tribute to Johnny Cash. - Les Aperiokosques : chaque diman-che de juillet et août à Virton - 31 octobre et 1er novembre : Weekend international de musique acoustique

Merlefest du 23 au 26 avril

Avec cette année: Marshall Tucker Band, Béla Fleck, Blue Highway, Willie Watson, The Krüger Brothers, The Spinney Brothers, The Black Cadillacs, Dwightt Yoakan, Brushy Rides, The Avett Brothers, North Mississippi All-stars, Abigail Washburn, The Black Lillies, The Ragbirds ...

Quelle est la différence entre un chanteur bluegrass et un terroriste ? On peut négocier avec un terroriste.

Comment fait-on chanter en Blue-grass deux chanteurs à l’unisson ? On en descend un.

Je continue toujours le collectage des groupes bluegrass français. Merci de lui faire savoir les creations, les changements de personnelsR Et même les disparitions R Parmi les derniers groupes Bluegrass nés en France...

BLUEGRASS INFLUENCE: José Barrois (guitare, mandoline), Nathalie Belleval (chant), Bernard Feral (basse), Franck De-fieu (banjo)

BRONCO: Christophe Constantin (chant, mandoline), Arnaud Lacombe (chant lead, guitare), Benoit Rotger (chant, contrebasse), Laurent Amelineau (banjo), Simon Padiou (violon)

FRANCO-AMERICANA: Pierre Bastide (chant, dobro), Bruce Harvey (chant, contre-basse, mandocello), Elisha Burchefield (chant, mandoline)

HARLAN: Claire Nivard (chant, guitare) Guilllaume Leriche (banjo 5 cordes)

THE STRINGS FELLOWS: Paul Rodriguez (chant lead, guitare), Jean-Marie Daviaud (chœurs, mandoline), Jean Darbois (violon), Bertrand Coquegniot (chœurs, banjo), Bob Anthonioz (basse)

TWO DAYS REVIVAL: Yves Savariaud (chant, guitare), Ness Beaudenon (chant, contrebasse), André Derennes (banjo), Char-ly Foucault (percussions)

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Eric Kristy: “Mes débuts” Episode 2

Avant de fréquenter Centre américain et autre TMS folk Center dans les an-nées 70 (ce que je vous narrais dans un précédent numéro et vous narrerai plus en détail dans un prochain), il y eu les pré-débuts, les prémisses musi-caux, les balbutiementsR

Gilbert Caranhac et moi étions Scouts de France à Paris (mais attention, scouts modernes, chemise rouge et jean en velours côtelé !), et à partir de 1965, notre oreille fut titillée par certai-nes chansons qu'on entendait en bou-cle sur Europe N°1, Radio-Luxembourg et Paris-Inter : "La poupée qui fait non", "Et moi, et moi, et moi", "Les élucubra-tions"R Très vite, nous avons voulu, désiré ardemment, nous payer des guitares "sèches". Evidemment, nous n'y connaissions rien, il n'y avait pas Internet pour nous mâcher le boulot, et surtout, nous n'avions pas un rond.

Nous avons acheté nos premières gui-tares dans un magasin de pianos bou-levard Port-Royal, près des Gobelins. Ces guitares de forme classique, avec un cordier en métal et des cordes acier Argentine, coûtaient environ 100 francs. Elles ne valaient pas plus, même en comptant la magnifique housse en toile cirée écossaise comprise dans le prix ! Mais nous étions fous de joie, nous avions NOS grattes !!! Très vite, nous avons appris les trois accords néces-saires à tout virtuose, grâce à une ma-gnifique méthode parue chez Marabout Flash, qui devait s'appeler "J'apprends la guitare". Avec trois accords basiques et un mineur en rab, on fait le tour du

monde de la variété, du rock et de la pop, et rapidement, les chansons yéyé n'avaient plus de secrets pour nous. Nous chantions Antoine, Dutronc, Pol-nareff, BéartR Les doigts dans le nez, ou presque.

Les choses se sont vite gâtées lorsque nous avons commencé à vouloir jouer les chansons d'Hugues Aufray, grande vedette de l'époque, des "Troubadours", sortes de "Peter, Paul & Mary" français, de Graeme Allwright et surtout, malheur de malheur, de Geor-ges Brassens ! Nos doigts souffraient sur les manches mal foutus de nos guitares en contreplaqué, les barrés creusaient nos phalanges, les enchaî-nements des accords étaient doulou-reux, les frettes étaient coupantes comme des rasoirs, mais peu à peu (rappelons que nous étions alors jeu-nes et fous), nous apprîmes. Le seul moyen d'apprendre les accords d'une chanson à une époque où les tablatu-res n'existaient pas, c'était de se procu-

rer les fameuses partitions éditées par les Editeurs musicaux, des feuillets en mauvais papier qu'on trouvait en pile chez tous les marchands d'instruments de musique. Et ces magasins pullu-laient ! Pasdeloup (ancienne Maison Couillé), boulevard Saint-Michel, Wei-ler, rue Gay-Lussac, tenu par un type tout rouge et très méchant qui savait qu'on lui piquait des trucs dès qu'on entrait dans sa boutique mais ne nous

a jamais chopés, "Disques et Musique" boulevard Montparnasse, et Paul Beus-cher à la Bastille, bien sûr. Un jour, il nous parut impossible (et pas classe du tout) de continuer à jouer sur nos guita-res ridicules, d'autant plus que nous avions appris à reconnaître, sur les pochettes des disques que nous véné-rions, les célèbres marques américai-nes, Gibson et Martin en particulier,

quasiment introuvables à Paris et sur-tout inabordables. Gilbert s'acheta d'occasion une guitare Bell, format jumbo, et moi, une magnifi-que JMS (sous-marque de Framus) en contreplaqué sunburst avec manche vissé. C'était gros, c'était très lourd, très moche et ça avait un tout petit son, mais je n'étais pas capable de juger moi-même de ces défauts ! Je ne voyais que des qualités à ce monstre. Ainsi équipés, on pouvait commencer à se la péter grave, ce dont nous ne nous

privâmes pas. Dans les surboums des années 68-69, nous obtenions un cer-tain succès avec nos arpèges à quatre doigts, le picking restant pour nous un mystère insondable R Mais bien vite, insatiables que nous étions, ces mer-veilleux instruments ne nous suffisaient plus. Il fallait mieux, encore mieux, tou-jours mieux ! Gilbert se procura une (un ?) autoharpe d'occasion, de fabrica-tion allemande, je crois, pour chanter Aufray et Allwright, tandis que je reven-dais (à perte !) ma JMS chérie pour acquérir une Yamaki Deluxe, copie plutôt honnête de la Martin D-28. Dans les mois qui suivirent, Gilbert acheta à un certain Jean-Marie Astoux (dont nous parlerons bientôt) un dobro tout métal de chez Paul BeuscherR Entre temps, nous avions découvert, chez Joseph Gibert ou Raoul Vidal, des disques des New Lost City Ramblers, des Country Gentlemen et de Flatt & Scruggs, grâce à la bande originale du film "Bonnie & Clyde". Quelques jours plus tard, j'allais entendre pour la pre-mière fois, le cœur battant, le souffle court et la sueur au front, mon premier disque de Doc Watson, "Doc Watson in Nashville"R Autant dire qu'on allait rapidement passer aux choses très très sérieusesR (à suivre)

Eric Kristy, mars 2015

New Lost City Ramblers

Flatt &Scruggs

The Country Gentlemen

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TUT TAYLOR « FRERE TUT » 1923 - 2015 Par Philippe Bony

La première chose qui m’a frappé quand j’ai eu entre les mains ce disque, " Friar Tut " (photo 1), mon premier contact avec la musique de Tut Taylor, c’est, au verso de la pochette, la large place utilisée pour dater les vieilles guitares Martin grâce à des colonnes de numéros de série.

Plus tard, j’ai appris qu’en plus de son métier de peintre en lettres, Robert Arthur (Tut) Taylor, né en 1923, gagnait sa vie comme marchand d’instru-ments usagés. Le marché du vintage n’était pas alors ce qu’il est devenu, mais beaucoup de musiciens étaient déjà à la recherche d’instruments des âges d’or (avant-guerre pour la plupart) des maisons Martin ou Gib-son. C’est ainsi qu’il est pendant plusieurs décennies le dépositaire d’un instrument mythique. Parmi les très convoitées mandolines construi-tes par Gibson entre 1922 et 1924, et signées par leur ingénieur acousti-cien Lloyd Loar* (compter aujourd-’hui au moins 175 000$), il n’existe qu’un seul et unique exemplaire d’une A5, c'est-à-dire pour faire court une A avec des ouies et un manche rallongé comme la F5.

Au début des années soixante, à Decatur en Géorgie, Tut achète cet instrument, ainsi qu’une F5 à la veuve du Dr Griffith, un directeur d’école de musique, qui l’avait com-mandé à Gibson pour sa femme, celle-ci se plaignant que les " pointes " de l’instrument la bles-saient R Tut laisse entendre pendant un moment à Sam Bush qu’il pourra l’acquérir, mais ça ne se fait pas. Suite à des problèmes d’argent, Tut vend finalement la A5 en 1974 et j’ignore qui possède aujourd’hui cet instrument mais il est abondamment documenté : chercher à " Mrs. Griffith Loar ". Bien sûr, cette A5 a maintenant été copiée par de nombreux luthiers ou manufac-tures (penser à la Nugget de Tim O’Brien), y compris Gibson.

Etabli à Nashville à la fin des années soixante, Tut ouvre GTR, une boutique d’instruments neufs et vintage, cofon-dée avec Randy Wood, luthier de Nashville, et George Gruhn, expert en instruments, nommée ainsi d’après leur trois prénoms. Outre le marché vintage, ils font fabriquer au Japon des banjos sous licence " GTR " comme celui-ci, vendu chez Charle l’an dernier (photo 2). Tut revend ses parts quelque temps plus tard (la boutique devient alors le célèbre " Gruhn’s Guitars ") et monte sa propre affaire, " The Old Time Picking

Parlor " qui devient un passage obligé pour les musiciens bluegrass dans les années soixante-dix, avec des invités comme Sam Bush, Clarence White, John Hartford ou Bob Dylan qui vien-nent jammer ou écouter de la musique. Et c’est ainsi que Norman Blake (guitare, mandoline, vocaux), Vassar Clements (violon, alto, violoncelle, vo-caux), Randy Scruggs (basse, vocaux) et Tut (dobro®, vocaux) forment le groupe qui crée avec John Hartford (banjo, guitare, violon, vocaux) l’album assez expérimental " John Hartford Aero-plain ", qui marque les esprits en 1971 et contribue à créer ce que l’on nommera plus tard " Newgrass ". Le producteur de l’album n’est autre que David Bromberg (un original aussi !), et John Hartford lui a donné pour consi-gne de laisser les magnétos tourner en permanence R

Le disque (photo 3) se vend fort peu et entraine la résiliation du contrat avec Warner Bros, mais devient rapidement un album culte parmi les fans de John Hartford et les musiciens. La fraicheur des enregistrements mais surtout l’écri-ture caustique, drôle ou malicieuse de John, le mariage entre tradition et culture hippie expliquent cela, même si aujourd’hui cette nouveauté est un peu difficile à percevoir. Des titres comme " Vamp in the Middle " ou " Steam Po-wered Aeroplane " seront régulièrement joués sur scène ou enregistrés par Sam Bush et NewGrass Revival.

Et puis, nous y voilà, l’année suivante, en 1972, sort le disque " Friar Tut " (jeu

de mots avec " frère Tuck " personnage de Robin des bois, lié au surnom mais aussi à l’embonpoint de Tut !). Les mu-siciens sont Tut Taylor, son fils David, Norman Blake à nouveau, et Sam Bush. C’est un disque personnel, es-sentiellement instrumental, et, sur les dix-sept plages, presque toutes sont signées par Tut. Je connaissais déjà le morceau " Oasis " grâce à mon collè-gue dobroïste de Bluegrass Matinée, Denis Blanchard, qui le jouait, mais mon préféré, aujourd’hui encore, reste " Southern Filibuster ". Tut Taylor est

un original, et un amateur dans le meilleur sens du terme. Ses enre-gistrements n’obéissent pas à une logique commerciale, et sa techni-que de dobro® estR très particu-lière, à la main gauche (prise en main de la barre) comme à la main droite (un plectre ou flat pick à la place des onglets), d’où son surnom de " Flat Picking Dobro Man ". Il nommera un autre album " Dobrolic Plectral Society " !

Il est récompensé en 1995 d’un Grammy Award du meilleur album bluegrass pour avoir coproduit avec Jerry Douglas l’album (indispensable) " The Great Dobro Sessions ", et, avant sa disparition le 9 avril dernier, il peut entendre l’album hommage qui lui est consa-cré, à l’instigation du même Jerry " Flux " Douglas, qui s’est réservé le morceau titre (comme quoi je ne suis pas le seul à aimer) " Southern

Filibuster : a Tribute to Tut Taylor ", sorti en 2010, avec Jerry bien sûr, mais aussi Billy Cardine, Michael Witcher, Orville Johnson, Curtis Burch, Rob Ic-kes, Cindy Cashdollar, Mike Auldridge, Ferrel Stowe, Randy Kohrs, Phil Lead-better, Andy Hall, Megan Lovell et Ivan Rosenberg.

Il y aurait encore beaucoup à dire au-tour du personnage de Tut Taylor, par exemple à propos des instruments, ou des nombreux enregistrements (dont certains encore inédits), comme ceux avec Clarence WhiteR D’autres s’en chargeront peut-être, ici ou sur le fo-rum. Si des erreurs ou des approxima-tions étaient relevées, merci de me le faire savoir,

Philippe Bony .

* voir l’article de Dominique Guillot dans le Blue-grass Times n°103

Photo 2

Photo 1

Photo 3

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Paul Hébert, L’interview Par Nicolas Guibout.

Avant de retracer les grandes lignes de l’interview de Paul Hébert que j’ai eu la chance de faire par téléphone, il me semble utile de vous parler de l’Acadie, car Paul, est Acadien. L’Acadie historique, colonie de la Nou-velle-France est créée en 1604 par Samuel de Champlain par ailleurs créateur du Québec..

Elle s’étend principalement sur une partie des territoires actuels du Nou-veau Brunswick, l’ile du Prince Edouard, et de la nouvelle Ecosse. Ces territoires sont conquis par la Grande Bretagne en 1713. Les Aca-diens sont chassés de chez eux entre 1755 et 1763 avant assimila-tion de la population restée sur place. (C’est ce que l’on appelle le « Grand Dérangement », déporta-tion des Acadiens vers les colonies françaises plus au sud).

30% des néo-brunswikois sont au-jourd’hui encore francophones. On retrouve aussi des colonies Aca-diennes dans d’autres régions du Canada et des USA notamment dans le Maine et dans le comté d’A-roostook. Et oui on parle encore le Français a Frenchville. On compte environ 500 000 Acadiens dans la région nord-est américaine. Les Cajuns, ou « Cadiens » que l’on trouve en Louisiane, sont bien sûr descendants des Acadiens déportés par les Anglais.

Paul Hébert l’acadien ! Paul né le 26 Juillet 1971 est origi-naire de Rogersville au Nouveau Brunswick au Canada. Paul fait du Bluegrass, et du Bluegrass en Fran-çais ! Le journal l’Acadie Nouvelle l’a surnommé le roi du Bluegrass en 2007.

Pas si facile de contacter ce Monsieur. Paul est un artiste discret et même en le recherchant activement sur la toile, on trouve vraiment peu d’informations concernant sa carrière musicale, ses activités, ses projets, les musiciens qui l’entourent ... Voilà déjà un bon moment que j’ai essayé de rentrer en contact avec Paul et chercher à le joindre re-lève d’abord de l’enquête policièreREtait-il seulement encore dans le cir-cuit ? Le mystère était entierR Car mes premières tentatives datent de Novem-bre 2013 !! Et c’est après plusieurs es-sais infructueux que j’ai pu enfin avoir un retour positif ce 26 Avril 2015, un contact mail puis Paul qui me donne directement son numéro de téléphone et m’invite à le contacter ce que j’ai fait avec enthousiasme.

Je tiens donc en préambule à remercier chaleureusement Paul d’avoir bien vou-lu m’accorder cet entretien téléphoni-que. Mais il me faut aussi remercier Denis Roy, organisateur du Rogersville Bluegrass Festival au Nouveau Bruns-wick, qui m’a permis d’atteindre enfin ce but fixé depuis deux ans en me transmettant son mail personnel.

Paul est un garçon charmant, préve-nant et l’avoir enfin au téléphone est un bonheur que je n’ai pas boudé loin s’en

faut. Il s’exprime dans un français im-peccable avec toutefois cet accent des « maritimes » très doux à l’oreille, rien à voir avec l’accent Québécois. L’in-fluence anglophone y est ici plus pro-noncée et joue sans doute dans la ré-ussite de l’utilisation de langue fran-

çaise dans son bluegrass. Les expres-sions, les tournures de phrases ne nous ont pas très habituelles mais nous avons la même langue, malgré les 5000 km de distance et 5 heures de décalage horaire. Je vous passe les politesses d’usage pour arriver à l’essentiel : la découverte d’un artiste au grand talent qui a su marier sa culture francophone avec la musique du Kentucky.

Nicolas Guibout: Paul, es-tu Aca-dien ? Paul Hébert: Ah oui Monsieur ! NG: Vous avez réalisé deux albums, « Les Ravages du Temps » en 2001 et Les « Pauvres Riches » en 2007.

Un nouvel opus est-il en prépara-tion ? PH: Pas tout de suite, c’est sûr que j’aimerais bien ça là, mais Rje ne sais pas, peut être que d’ici deux ansR j’ai les chansons pour faire un album mais ces temps-ci je ne joue pas beaucoup. Mes enfants ont 11 et 9 ans, ils ont besoin de moi. Ça fait que je suis pas mal occupé. NG: Vous êtes déjà venu jouer en France, notamment au Festival Interceltique en 2011 et ça ne s’est pas trop su dans le petit milieu bluegrass Français ce qui est dommage vu l’intérêt que l’on vous porte ici. Avez-vous en projet de revenir en Europe ? PH: J’aimerais bien ça ! On en a même discuté avec ma gérante (ndlr: agent) hier après-midi. Moi j’ai adoré aller en France et ça a été une belle expérience chaque fois que j’y suis allé. J’aimerais revenir dans un contexte plus spécifique, un festival Bluegrass comme celui de La Roche sur Foron par exemple, Il semble que vous ayez plein de festival par chez vous ! NG: Le problème principal reste les coûts de voyage pour venir dans les festivals les festivals en France et en Europe, les billets d’avions et la résidence sur place coutent cher.

PH: C’est ça qu’est difficile, pour nous pour venir en France, surtout si on n’y va pas pour longtemps, l’idéal est de trouver une série de concerts dans une période assez longue. Ça serait bien ça, ça serait très bien. NG: Du Bluegrass chanté en Fran-çais, même en France on n’a pas trop l’habitude, certains s’y sont essayés et s’y essaient encore par-fois mais il n’est pas évident de ré-ussir le parfait mélange que vous avez su faire. PH: Je vous remercie. NG: Quel sont les musiciens qui vous accompagnent habituelle-ment ? (Paul me met en pause quelque ins-tantRil m’explique que sa bien-aimée est en train de le rejoindre). (R PH: Vous jouez de la musique vous autres ? NG: Oui du banjo et de la guitare R échanges personnel avec Paul PH: Ah c’est bien ! NG: J’aime beaucoup ta chanson le printemps. PH : A ben merci ! Celui qui a écrit cette chanson-là, c’est un de mes amis qui s’appelle Denis Richard, il est très bon, très sympathique, très bon musi-cien.

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Paul Hébert, L’interview Par Nicolas Guibout.

NG: A comme Hert Leblanc, Laurie LeblancA.. PH: Oui je connais très bien Hert Le-blanc, j’ai joué sur presque tous ses albums, c’est moi qui fait les « back-vocals ». Uniquement en studio, je ne jouais pas avec lui en live.

NG: Tu vis uniquement de la musi-que ou as-tu une activité profession-nelle parallèle ? (Nous sommes passés en mode tutoie-ment) PH: La musique est pour moi un passe-temps, je ne fais pas ça plein temps du tout, j’ai un emploi à 40 heures par se-maine, et puis je fais ça à côté, tu sais.

NG: Tu fais quoi comme job ? PH: Je travaille pour une compagnie pharmaceutique. J’aurais pu quitter mon emploi à plein temps, mais bon tu sais c’est difficile avec des enfants à la maison, tu as des enfants ? Alors on s’comprend bien, comme ça ! J’ai un petit garçon de 11 ans et une petite fille de 9 ans. Ca fait que tout de suite, je joue pas beaucoup de musique, les enfants nous tiennent occupés après le travail. En 2007, quand j’ai sorti mon album, mon dernier album, j’avais du temps pour faire des choses. J’aurais pu quitter mon emploi, pour faire ça à plein temps mais bonR

NG: On te sait multi instrumentiste, guitare et mandoline ? PH: Je joue plus de mandoline, je suis plus guitare en accompagnement. Sur mes albums, je ne joue pas de guitare ou de mandoline. J’avais joué de la mandoline sur mon premier album, mais dans le second dernier album, je me suis concentré sur la voix en m’en-tourant de gens à qui je fais confiance. J’ai eu la chance de travailler avec de grands américains qu’ont accepté de participer à l’album « les pauvres ri-ches ». J’avais Sammy Shelor du Lone-some River Band au banjo, très sympa le monsieur et c’est l’un des grands du banjo bluegrass actuel aux USA. J’ai eu la chance de le rencontrer il y a quel-ques années, je lui ai téléphoné, il jouait pas loin, je lui ai demandé pour une participation sur mon album, un couple de jour après avoir fait son show, il est venu enregistrer l’album ce qu’il a fait les deux jours suivants. (Ndlr : Sammy Shelor, meilleur banjo Bluegrass à l’IBMA en 2001).

NG: Sur quelle Mandoline tu joues ? PH: J’ai une mandoline qui a été faite par un très très bon luthier de Hallifax et qui s’appelle Paul Josey, il est origi-naire de la Nouvelle Ecosse. Si tu connais des gens qui cherchent une très très bonne mandoline à un bon prix... Je pense qu’il fait les meilleures mandolines que j’ai entendues à ce jour. Je suis en train de regarder pour acheter une guitare, mais je ne sais pas encore ce que je veux acheter, j’es-saye, je regarde,... PH: Je vois aussi qu’au festival à La Roche, chaque année d’importants groupes de bluegrass américains sont programmés, des groupes des Etats Unis comme Blue Highway. Est-ce que vous faites des collaborations avec eux ?

NG: Les groupes américains passent d’abord au festival de Craponne puis à La Roche, deux festivals qui ont lieu à une semaine d’intervalle. PH: Moi je pensais, peut-être dans un futur proche, que ça serait possible de jouer là- Bas mais avec un groupe recruté sur place car je ne pourrai pas venir avec les musiciens d’ici.

NG: Beaucoup de bons musiciens d’ici seraient dans doute ravi de jouer avec toi. PH: Je suis très chanceux tout de suite, j’ai de très bons musiciens avec moi. Mais c’est inimaginable de traverser l’atlantique ensemble juste pour un ou deux concerts. J’aimerais ça de venir en France, j’aimerais ça dans le futur, pouvoir y aller pour deux trois semaines puis jouer plusieurs shows. Je n’ai ja-mais pu y aller dans un contexte de « Bluegrass Festivals ». J’ai flashé sur La Roche, c’est très très bien whaouw !

NG: Parlons de ta guitare PH: Tout de suite, j’en ai pas du tout (rires). Je suis en train de magasiner. J’avais une vielle Martin de 57, et puis je l’ai vendu, parce que, c’était une bonne guitare mais elle ne correspon-dait pas ça que je voulais. Tout de suite je suis en train de regarder vers plu-sieurs luthiers mais je rêve toujours d’avoir une vielle Martin. J’en ai essayé une il y a trois semaines, une D28 de 44, mais il faudrait que je vende ma voiture et la voiture de mon épouse pour acheter ça. (RiresR)

J’ai aussi regardé le travail de Wayne Henderson, ses guitares sont très bien mais, holà il les donne pas ! J’ai pas eu la chance d’en essayer directement mais un de mes amis en a essayé une l’année passée, le monsieur voulais la vendre 12 000 dollars Américain ! Il était impressionné par le son, c’est une très bonne guitare, mais d’après lui ça vaut pas 12 000 dollars !

NG: Les musiciens qui t’accompa-gnes habituellement? PH: Y a moi à la mandoline lorsque je dois en jouer. En fait j’ai plusieurs scé-narios car j’ai été chanceux d’avoir un mandoliniste de talent sur mon dernier Album, un monsieur qui s’appelle Ray Legere, qui est un des meilleurs man-

dolinistes au monde pour moi. (ndlr : Ray Legere est un sideman reconnu, multi instrumentiste canadien violoniste, il est aussi pédagogue et a réalisé des méthodes)

Dernièrement c’est moi qui joue de la mandoline lorsque l’on fait des shows. Je ne me considère pas comme un grand mandoliniste, je peux m’arranger, faire des petites choses, mais je ne suis pas un très grand mandoliniste. Je me considère comme un chanteur avant tout. Je suis capable de « picker » un peu mais c’est pas mon fort. Ici je joue avec des jeunes musiciens, qui sont tous incroyables. Je ne suis pas mal-chanceux de pouvoir jouer avec ces gars que je joue avec là. Très bon mu-siciens ! Tous de par chez moi. Ce sont de jeunes musiciens qui sont plein de vie, si tu veux.

NG : Et là les choses se précipitent un peu dans notre conservation qui a duré plus d’une heure: PH: M’excuse Nicolas mais je dois être obligé de te laisse aller. Je vous rejoin-drais la semaine prochaine ! Je suis désolé, il faut que j’aille chercher ma petite fill

Merci beaucoup à une prochaine en France peut-être ! Okay et bonne journée à toi.

A ce jour il n’a pas été possible d’avoir la suiteR Il est comme ça Paul, introu-vableR Mais qui sait dans le prochain Bluegrass Time auront nous la chance de récupérer la fin de l’interview, on s’est parfois un peu égaré dans l’infor-mel et le pittoresque de la langue du Nouveau Brunswick que j’ai essayé de préserver au mieux dans ce lignes R histoire de vous faire vivre le momentR Gageons que nous pourrons l’applaudir dans notre beau pays et avis aux pros, musiciens et organisateurs d’événe-ments pour lui proposer quelque chose allant dans ce sens pendant une pé-riode d’été R 2016 ?

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FESTIVAL DE LA ROCHE SUR FORON 2015

La Roche Bluegrass Festival 2015

10ème édition !!!! Du 30 Juillet au 02 Août Cette année le festival fête ses 10 ans !!!!!!!!!! Une programmation extraordi-naire pour cette occasion :

Mercredi 29 juillet, 19h00 - 22h00 Centreville La Roche: Festival "OFF" Des groupes jouent sur les terrasses des bars et des res-taurants.

Jeudi 30 juillet, 19h00 - 00h30 Scène Principale du Festival - Groupes Stagiaires L'ouver-ture désormais traditionnelle du festival avec des groupes formés lors du stage. - Blackjack (CZE) Vainqueurs 2011 - Kreni (CZE) Vainqueurs 2009 - The Hickory Project (USA)

Vendredi 31 juillet, 19h00 - 00h30 Scène Principale du Festival Concerts surprises afin de fêter notre 10ème avec Monsieur le Maire de La Roche-sur-Foron et d'autres représen-tants publics. - The Jumper Cables (CZE) Vain-queurs 2014 - Sons of Navarone (BEL) Vainqueurs 2012

- Frank Solivan & Dirty Kitchen (USA) Actuel Groupe Instrumental de l'Année (IBMA) Samedi 1 août, midi - 15h00

Espace Vivendi "Concerts du Midi" L'espace VIP est ouvert à tous pour les concerts du midi - Red Herring (HOL) - Kids on Bluegrass (USA) Master class

Samedi 1 août, 15h45 - 00h30 Scène Principale du Festival - Oak (FRA) Coup de Cœur 2014 - Springfield (FRA): Le premier groupe français à monter sur le podium du

concours avec une 3ème place méritée en 2014. - East West (SLO/CZE) Vainqueurs 2013 - Monogram (CZE) Vainqueurs 2008

- G-runs ‘n Roses (CZE) Vain-queurs 2010 - Acoustic Trading Co. (USA) - Lonesome River Band (USA)

Dimanche 2 août midi – 15h00 Espace Vivendi "Concerts du Midi" L’espace VIP est ouvert à tous pour les concerts du midi - Cheerful Diligence (RUS) - Mart O’Pickers (FRA) - Stone Bones & Bad Spag-hetti (POR)

Dimanche 2 août, 15h45 - 00h30 Scène Principale du

Festival - Kids on Bluegrass (USA) - MideandoString Quintet (ITA) Coup de cœur 2008 - Le Chat mort (SWE) Coup de cœur 2012 - Holy Water (HOL) Coup de cœur 2010 - Bluegrass Stuff (ITA) Vainqueurs 2006 Kralik’s Rowdy Rascals (CZE) Vain-queurs 2007

Une nouvelle approche d'un stage de BluegrassR

Oser improviser et taper le boeuf ! Du 28 au 30 juillet à La Roche sur Fo-ron, Haute Savoie. Le stage 2015 sera animé par des musi-ciens américains et français autour des musiciens de Hickory Project (USA). An-thony Hannigan (mandoline), Cole-man Smith (violon), Mark Morris (guitare) et Ed Lick (banjo) animent depuis des années des stages aux USA, et Mathilde Cousin et Mary Re-ynaud pour le chant, Pierre-Yves Lechat pour le banjo, Do-rian Ricaux pour la guitare, Raphael Maillet pour le violon, Jimmy Josse pour la guitare bluegrass d’accompa-gnement débutant/intermédiaire et Pierre Bastide pour le dobro et les slow jams co-animeront cette édition. Tous sont expérimentés en matière de stage, d'atelier, de pédagogie musicale, de cours de musique et d'improvisation. La musique étant un langage universel, les cours seront compréhensibles par tous.

L’objectif du stage est toujours le même : se libérer des partitions afin de participer aux bœufs, quel que soit son

niveau. Pour cela les ateliers techni-ques permettront de faire le point sur ses connaissances et de progresser afin de pouvoir participer aux nombreu-ses jams qui se tiendront pendant ces trois jours dans une atmosphère sym-

pathique et cordiale. Les matinées se-ront consacrées au travail instrumental ou vocal principal. Les après-midi vous pourrez choisir entre travail instrumen-tal ou vocal complémentaire, slow jam ou band Laboratories permettant à cha-cun d’expérimenter la vie trépidante d'un Groupe Musical de Bluegrass : • Comment et pourquoi créer un groupe ? • Faire un répertoire ? • Comment et pourquoi répéter ? • Etre en scèneR • R Les Band Labs ouvriront le 10 ème La

Roche Bluegrass Festival sur la grande scène. Vous trouverez tous les rensei-gnements complémentaires sur ce grand évènement en vous rendant à ce stage est ouvert aux personnes ayant

acquis des notions de leur instrument : à l’aise avec les accords de base et capables de jouer ou de chanter quelques thèmes et mélodies du bluegrass. Le prix du stage est de 140€ pour les trois jours. L'hébergement en pension complète de 75€. Tous les ren-seignements se trou-vent sur le site du Fes-tival. Mais, dépêchez-vous pour vous ins-crire, aux dernières nouvelles, il y aurait

déjà 75 inscrits sur 100 places dispo-nibles.

www.larochebluegrass.fr www.larocheblugrass.com www.larochebluegrassworkshop.wordpress.com Vous pouvez me contacter à [email protected] pour plus d’infor-mations. Pierre Bastide organise le stage pour Roch’évènements avec l'ap-pui logistique d'Isabelle Brando. Nous vous attendons...

Pierre Bastide

LA ROCHE 2015 La Formation

Lonesome River Band

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FESTIVAL DE CRAPONNE-SUR-ARZON 2015

Vendredi 24 juillet

Les Rivets Sauvages (F) En ouverture du 28e Festival.

Morand Cajun Band (F) Accordéoniste reconnu comme un des spécialistes Européens Cajun et Zyde-co.

Rockin' Bonnie and The Mighty Ropers (I) Rockabilly, Hillbilly Boogie, Hon-ky Tonk ou Western Swing.

Della Mae (USA) Aussi talentueuses vocalement qu'avec leurs instruments acousti-ques (guitare, violon, mandoline, contrebasse, etc.), Della Mae démontrent que l'on peut être moderne tout en restant les pieds bien plantés dans la tradition. première fois en France.

LiveWire (USA) LiveWire a connu la consécra-tion dès le 1er album « Livin’ » paru fin 2012. En exclusivité et pour la première fois en France .

Samedi 25 juillet

Liane Edwards (USA/F) Originaire de Caroline-du-Nord, cette auteure, compositrice et interprète à la voix envoutante se partage entre France et USA.

Wheels Fargo and the Nighingale Groupe original, composé de musiciens

renommés de la scène Rockabilly ita-lienne. En exclusivité en France.

Sarah Gayle Meech (USA) Un Honky Tonk énergique, revitalisé et d'excellente qualité. En exclusivité et pour la première fois en France.

Micky & The Motorcars (USA)

Un des meilleurs groupes texans de ces dix dernières années ! En exclusivité et pour la première fois en France.

Matt Hillyer (USA) Guitariste chanteur du groupe d'Eleven

Hundred Springs, et du groupe de roc-kabilly Matt The Cat Trio, Matt Hillyer. En exclusivité et pour la première fois en France.

Dimanche 26 juillet

M. Soul (CAN) Auteur compositeur et interprète cana-

dien, il crée le show « Wanted Man, a tribute to Johnny Cash » en hommage à l'homme en noir.

4 Wheel Drive (NL/B/D) Ils font partie de l'élite du blue-grass européen. En exclusivité.

Larkin Poe (USA) Megan et Rebecca Lowell (EX Lovell Sisters) ont débuté en ac-coustique et ont joué au Merle-Fest. A découvrir absolument !

Craig Morgan (USA) Craig Morgan est l'un des artistes les plus réputés de Nashville et son parcours est passé par War-ner et Sony BMG. Pour la pre-mière fois en France.

Linda Gail Lewis (USA) La sœur du grand Jerry Lee Le-wis, a enregistré de nombreux albums, en solo et avec la partici-

pation de Stephen Ackles, Van Morri-son et tant d'autres.! En exclusivité. Festival Off: Roots 66, Back West, The Muddy Hill Boys, The Bartenders

Alison Brown se produira le vendredi 12 juin à St Gervasy (dans le Gard) dans le cadre du festival du banjo. Il s’agit du 3e du nom et se déroulera entre le 12 et le 14 juin. C’est la fête du banjo dans tous ses états jazz, bluegrass, celtic, R pour en savoir plus aller à: http://banjo30.free.fr/index.html ou rensei-gnez-vous au: 06 03 79 16 61. L’affiche est alléchante et variée et je vous invite à voir les détails sur leur site.

Née il y a 52 printemps Alison Brown est originaire du Connecticut. Banjoïste, guitariste, elle a joué avec les plus grands musiciens de la planète blue-grass et du jazz. Récompensée plu-sieurs fois par des Grammy Awards on l’a souvent comparée à Belà Fleck car son jeu unique ressemble à ces formes hybrides chères à son ainé de quelques annéesR Comme lui elle s’est essayée avec succès au jazz, au rock, au new-grass, R Comme lui Alison peut être considérée comme une touche à tout surdouée. Elle a rejoint Union Station à la demande d’Alison Kraus dès 1987, a

été sacrée meilleure banjoïste de l’an-née 1991 à l’IBMA et a eu l’occasion de croiser la route de nombreux artistes, Vistor Wooten, Russ Barenberg, Darol Anger, Sam Bush, Bobby Hicks (de jolies vidéos sur You tube!) R Elle fonde son propre groupe (Quartet) en 2005 avec lequel elle tourne toujours régulièrement. Les Albums d’Alison Brown sont distribués chez Vanguard & Compass Records. Elle a réalisé une douzaine d’albums sous son nom. Elle habite Nashville, est marié et mère de deux enfants. Dominique Guillot

ALISON BROWN EN FRANCE A SAINT GERVASY

Megan et Rebecca Lowell

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MARTIN STORY Par François Robert

L’histoire de Martin Depuis plus d’un siècle et demi, l’entre-prise de Guitare Martin ne cesse de produire des instruments acoustiques reconnus pour être les meilleurs au monde. Chaque génération successive a su faire prospérer cette société. L’en-treprise s’est adaptée aux change-ments dans la conception des produits, des systèmes de distribution et des méthodes de fabrication.

L’histoire commence le 31 Janvier 1796, à Markneukirchen, en Allemagne, avec la naissance de Christian Frede-rick Martin, fils d’une longue lignée d’é-bénistes. Christian Frederick com-mence le métier à l’âge de 15 ans. Puis il quitte sa ville natale et se rend à Vienne pour apprendre le métier avec Johann Stauffer, un luthier de renom.

Le jeune Martin est un apprenti doué, il est nommé contremaître de la boutique Stauffer peu de temps après son arri-vée. Après son mariage et la nais-sance d’un fils, il retourne dans son pays natal pour ouvrir sa pro-pre boutique. Peu de temps après le lancement de son entreprise à Markneukirchen, Martin se trouve pris dans un conflit entre les ébé-nistes et la confrérie des luthiers violon. Ces derniers cherchant à limiter la concurrence, veulent in-terdire aux ébénistes de produire des instruments de musique. Comme il devient difficile de tra-vailler en Allemagne, Christian Frederick Martin prend la décision d’émigrer aux États-Unis et le 9 septembre 1833, il quitte son pays natal pour New-York.

A New-York, il s’installe au 196 Hudson Street dans le Lower West Side. La première entreprise Mar-tin est bien loin de la société ac-tuelle qui dispose de 78000 m² d’usine avec près de 500 em-ployés. Sa vitrine modeste abrite une production limitée de guitares dans l’arrière-salle, ainsi qu’un magasin de détail vendant de tout, du cornet à la partition. Afin d’augmen-ter les ventes de son magasin, Chris-tian Frederick Martin conclue des ac-cords de distribution avec de nombreux enseignants, importateurs et grossis-tes, comme Henry Schatz, et John Coupa. Par conséquent, un certain nombre de guitares Martin fabriquées avant 1840 sont étiquetés «Martin & Schatz » et « Martin & Coupa. »

Le troc est courant dans le commerce de détail à cette époque. Souvent, des biens liés à la musique sont échangés contre une caisse de vin ou des vête-ments pour enfants. Lower East Side est un environnement hostile, bien dif-férent de la campagne de Saxe. Henry Schatz déménage en 1836 vers la Pennsylvanie où il fit l’acquisition d’un terrain de 2500 m² près de Nazareth. Quand la femme de Christian Frederick Martin visite Schatz, elle a un coup de cœur pour cette campagne tranquille. Elle incite son mari à rejoindre Naza-reth, ce qu’il fait en 1838. Il vend son magasin à un autre marchand de musi-

que (Ludecus et Wolter) et achète un terrain de 8 hectares à la périphérie de Nazareth. Les années suivantes furent une période de développement impor-tante pour la Société « C. F. Martin & Company guitar makers ». En plus des produits vendus par Ludecus et Wolter, à New-York, de nombreuses expédi-tions sont faites par les services des postes dans les centres commerciaux (comme Boston, Philadelphie, Nash-ville, Pittsburgh, St. Louis, ...).

Le début des guitares Martin sont des produits artisanaux, réalisés un par un, avec peu de standardisation. Jusqu’au milieu des années 1840, les guitares Martin sont caractérisées par une tête qui a toutes les mécaniques sur le même côté. Cette conception qui venait de Johann Stauffer est rapidement abandonnée par Martin. Leo Fender ressuscitera ce concept en 1948 avec sa guitare Telecaster. Une autre carac-téristique du début des guitares Martin

est d’avoir un manche réglable. Une vis montée à l’arrière du talon du manche est étendue sur toute la longueur du manche. Dans la partie supérieure de la queue d’aronde, il y a une pièce de bois autour duquel le manche peut pi-voter vers le haut et vers le bas. Avec les cordes attachées, le manche peut être réglé via une clé horloge insérée dans le talon. Mais ce dispositif est compliqué et Martin abandonne cet ajustement du manche. Les années 1850 ont également vu une autre inno-vation majeure: le système de barrages en « X ». Encore en usage aujourd’hui sur toutes les guitares à cordes d’acier Martin, le système de barrage en « X » est en grande partie responsable du son caractérisé par des aigus brillantes et des basses puissantes.

Christian Frederick Martin Sr. décède le 16 février 1873. Christian Frederick Jr, 48 ans (né en Allemagne) lui succède. La société emploie plus d’une dou-zaine d’artisans. Le volume de fabrica-

tion des guitares a augmenté et une nouvelle usine est nécessaire. En 1859, une usine est construite à l’angle de la rue Main et du Nord de Nazareth. Après avoir subi de nombreux agran-dissements, l’usine de North Street est encore utilisée aujourd’hui comme un lieu de stockage et d’expédition pour les cordes et les accessoires, ainsi qu’un lieu de rencontre des luthiers, un magasin de pièces détachées pour la fabrication et la réparation des instru-ments. Au cours des années qui sui-vent, les affaires de la société Martin montent et descendent avec les cycles économiques. En 1888, Christian Fre-derick Martin Jr. décède subitement, laissant l’entreprise à son fils âgé de 22 ans, Frank Henry. À l’époque, Zoebisch & Sons, une entreprise d’import basée à New York, est le distributeur exclusif pour les guitares Martin. Mais l’activité principale de Zoebisch & Sons est la distribution d’instruments pour les fan-

fares et les orchestres, et Frank Martin estime qu’il ne consacre pas assez d’efforts pour pro-mouvoir ses guitares, ni propo-ser de nouveaux produits, en particulier la mandoline.

Pendant les années 1890, avec l’immigration massive des Ita-liens aux États-Unis, la mando-line devient de plus en plus po-pulaire. Frank Martin décide de mettre fin à l’accord de distribu-tion, malgré le lien d’amitié qui existait entre les 2 familles. Mar-tin assume la distribution de ses propres produits, et la mandoline connait alors un essor considé-rable. En 1898, par exemple, l’entreprise produit 113 mandoli-nes et 220 guitares. Les ventes sont réalisées par des annonces dans les journaux locaux et grâce aux déplacements de Frank Martin entre le nord de l’État de New-York et la zone de la Nouvelle-Angleterre. Frank Martin décide d’investir dans une éducation pour ses deux

fils, plutôt que dans une force élargie de ventes pour la société, car il estime qu’une bonne éducation est le meilleur intérêt pour la société sur le long terme. Ainsi, Christian Frederick Martin III s’inscrit à l’Université de Princeton en 1912 et y est rejoint l’année suivante par son frère, Herbert Keller Martin. Après sa formation universitaire, Chris-tian Frederick reprend la fabrication des guitares.

Une nouvelle guitare, la « Dreadnought » est conçue par Frank Martin et Harry Hunt, directeur de Chas. H. Ditson Co., un détaillant de musique de premier plan. Les Dread-noughts, vendues sous le nom « Oliver Ditson & Co., Boston, New-York. », ne sont pas très bien reçus, car les basses sont trop omniprésentes. La Société Ditson ferme ses portes dans les an-nées 1920, et en 1931, Martin incor-pore la Dreadnought dans sa gamme de guitares.

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MARTIN STORY Par François Robert

Les années 1920 sont des années de plein essor pour la Société Martin, grâce au ukulélé. Pourtant, les premiers ukulélés Martin ne sont pas bien reçus car ils sont faits un peu comme une guitare, avec trop de barrages. Le son est plat et terne. Reconnaissant cette lacune Martin réduit la quantité de bar-rages en acajou et il gagne rapidement de grandes parts du marché. La de-mande est telle que Martin est obligé de doubler la capacité de l’usine de North Street avec une aile supplémen-taire et une augmentation de la main d’œuvre. La production de guitare s’é-lève en 1920 à 1361 unités, et sans doute 2 fois plus de ukulélés.

En structurant l’organisation de l’entre-prise, Frank Henry Martin nomme Christian Frederick Martin comme su-perviseur de la fabrication et Herbert Keller Martin comme assistant des ven-tes. Herbert Keller Martin décéde subi-tement après quelques jours de mala-die en 1927. Avec la disparition de son frère, Christian Frédéric s’implique dans la politique commerciale de l’entreprise et effectue de nombreux voyages à travers le pays.

Au cours de la décennie des années 20, les ventes des instruments Martin FC augmentent chaque année, et en 1928, la production annuelle s’élève à 5215 unités, plus de 4 fois la production de 1920. Avec la crise de 1929, les ventes de guitares sont de plus en plus difficiles et sont divisés par 2. A cette épo-que, Martin réduit son propre salaire et l’activité sur une semaine de trois jours. Il invente le manche à 14 fret-tes (le “modèle Orchestra”). La société se diversifie éga-lement pour produire des pièces pour violon et même quelques bijoux en bois, dans un effort pour garder les ouvriers occupés. Toute-fois, l’entreprise ne poursuit aucun de ces domaines sauf le manche « 14 frettes » qui est si bien reçu que Martin étend cette caractéristique à tous les modèles de sa gamme.

Frank Henry Martin décède à l’âge de 81 ans en 1948, et Christian Frederick Martin III assume la présidence de l’entreprise, qui continue à jouir d’une reconnaissance mondiale pour ses guitares de qualité. La prospérité d’a-près-guerre, couplée avec un intérêt croissant pour les guitares et la musi-que folk, ont fait des années 1948-1970 une ère sans précédent de croissance pour Christian Frederick Martin. La de-mande de guitares Martin augmente à un rythme beaucoup plus grand que la capacité de production, et donc dans les débuts des années 60 la société impose un délai pouvant aller jusqu’à trois ans pour une guitare Martin.

Ainsi, Christian Frederick Martin III, avec l’aide de son fils, Frank Herbert Martin, qui rejoint la société en 1955,

prennent la décision de construire une nouvelle usine plus grande. En 1964, l’usine de North Street, avec ses multi-ples étages et de nombreux ajouts, n’était plus adéquate pour le service à la demande pour les produits de l’entre-prise. Les méthodes de production de la nouvelle usine Martin de la rue Syca-more évoluent à partir de méthodes utilisées dans North Street. Le savoir-faire artisanal a été et demeure la mar-

que des guitares Martin. Cependant, avec la disposition efficace de l’immeu-ble d’un seul étage, Martin réussit à améliorer le flux des matériaux et des fabrications en cours et donc d’aug-menter progressivement la production sans sacrifier la qualité.

Sous la direction de Frank Herbert Mar-tin, qui succède à son père, Christian Frederick Martin III, en tant que prési-dent en 1970, commence une période d’acquisition. En 1970, la société achète les œuvres de renom Banjo

Vega de Boston. Quelques mois plus tard, elle acquit la « Fibes Drum Com-pany », fabricants d’un tambour unique en fibre de verre. L’année 1970 vit en-core une autre acquisition, celle de la Société de cordes Darco, propriété de John D’Addario, et James D’Addario. Un autre ajout au début des années 70 fut la « A. B. Herman Carlson Levin Company of Sweden ». Levin fit une variété de guitares classiques ainsi que des guitares cordes acier. Dans les années suivantes, Vega, Levin et Fibes furent vendus, mais la fabrication des cordes Martin et Darco demeurent une partie intégrante de la société.

Christian Frederick Martin IV, est né le 8 Juillet 1955. Il fréquente l’université de Boston, avec spécialisation en éco-nomie. Pendant son temps libre, il contribue à l’atelier de réparation de guitare de « Westwood Music » à l’ouest de Los Angeles, ce qui lui donne un bon aperçu de la vente au détail et de l’industrie de la musique. Il contribue à l’invention du jeu de 6 cordes dans un packaging. En 1972 et 1973, il devint plus actif dans l’entreprise R Il travaille également dans la salle des machines de découpe des manches de guitares à la scie à ruban. Au cours de l’été 1973, Chris apprend toutes les opérations et aide à la l’élaboration d’une guitare D-28S. Chris rejoint la « Martin Guitar Company » en 1978. Chris travaille dans différents services, apprenant comment l’entreprise fonctionne de bas en haut. En 1985, il est nommé vice-président du marketing. Après la mort de son grand-père, Christian Frederick Martin III, le 15 Juin 1986, Christian Frederick Martin IV fut nommé prési-dent du conseil et chef de la direction.

Sous la gestion de Chris, l’usine de la rue Sycamore est agrandie, la guitare de voyage « Backpacker » est intro-duite, et le programme de guitare en édition limitée est élargi pour inclure des modèles de signatures d’artistes importants comme Gene Autry, Eric Clapton, et Marty Stuart ainsi que des collaborations uniques comme la 1996

« MTV Unplugged » une guitare modèle MTV-1. Peut-être la plus auda-cieuse nouvelle direction de Chris fut le développe-ment et l’introduction de la technologie brevetée de guitares « X Series ». Grâce à l’utilisation de pro-cédés innovants associés à la fabrication assistée par ordinateur, les modèles « série X » offrent une gui-tare acoustique à prix abor-dable sans compromis sur le son ou la lutherie.

La Société Martin Guitar est en plein essor sous la direction de Chris, dont le style de gestion est amical et personnel, tout en étant ferme et direct. Chris voyage beaucoup dans le monde entier afin de rester

au courant des tendances du marché. Christian Frederick Martin a formalisé sa politique écologique de longue date en 1990. Ce programme adopte l’utili-sation des matériaux traditionnels et naturels encourageant l’introduction de rendement durable, et les essences de bois alternatifs. L’adhésion inébranlable de Martin aux normes élevées d’excel-lence musicale, mélangé avec une di-rection expérimentée, a largement contribué à la longévité remarquable de l’entreprise. Les méthodes de marke-ting et le mix de produits ont changé au fil des ans, mais l’attitude de la société envers la fabrication de guitares n’a jamais varié.

Guitare de Clarence White et Tony Rice

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TABLATURE MANDOLINE Par Bernard Bouillon

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TABLATURE MANDOLINE Par Bernard Bouillon

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20TH SOREFINGERS WEEK par Dominique Guillot

Sorefingers 2015, Chipping Norton, Oxfordshire. Kingham Hill SchoolR

C’était la 20e Ca devait se fêter assurément et la fête fut totale. Je ne suis pas encore tout à fait remis moi qui pourtant suis devenu un habitué et qui ne m’étonne plus d’entendre les autochtones m’appeler par mon petit nom. Je ne peux bien sûr pas laisser le privilège qui est le mien de travailler à ce journal sans une fois de plus vous faire bisquer avec mes aventures anglaises. Comment exprimer mon état d’après Sorefingers sans passer pour un idolâ-tre attardé ? C’était mon 7e ! Et chaque fois c’est une sensation identique. In-commensurable ! Unique ! Superbe ! Magique !! L’impression si agréable de rendre visite à la famille ! Bref, je vais arrêter là les superlatifs car malgré mes pamoisons annuelles je n’arrive pas hélas à convaincre mes camarades français pour oser cette traversée de la manche. Et pourtant, quel casting dans le tuto-rat ! Au banjo Trischka et Luberecki, à la mandoline Compton et Ben Winship,

à la guitare, Greer et Lowell, au violon Bluegrass Jim Van Cleeve de Mountain

Heart ! Si, si celui qui a tourné avec Tony Rice ! Au fiddle, Bruce Mols-ky, ceux qui connaissent savent de quoi je parleR et puis y a les filles (Y en a et je ferai bientôt un article sur les filles dans le bluegrass !) Missy Raines à la Double Bass (Prononcer

« Dobeul » basse) et encore Kathy Kal-lick au chant et au songwriting, au fid-

del Rachel Edy et Bonny Phipps à l’au-toharpeR Bref un workshop d’une se-maine, bluegrass et old time mené à fond la caisse entre 9h et 3h du matin. Et ce pendant 5 longs jours (et nuit !). Et puis je n’oublie pas les concerts, 8 au total 7 avec les profs un avec les stagiaires (the famous scratch bands !!) où 20 groupes d’élèves proposent 40 titres pour deux heures d’un spectacle total où les plus forts partagent la scène avec les plus faibles le tout dans la joie et la bonne humeur. Je ne vous dirai pas non plus combien il est impressionnant de voir et d’enten-dre Mike Compton expliquer le style Monroe et surtout le jouer avec une telle perfection qu’il pourrait l’enseigner à R Bill lui-même ! Je passerai sous silence les séances nocturnes et néanmoins sabbatiques de 25 fiddles dans le pub qui envoient la sauce old time jusqu’à l’hypnose, le tout mené par les profs eux-mêmes emportés qu’ils sont dans la tourmente et le vacarme.

Je passe aussi sur la bouffe et les pe-tits déjeuners pantagruéliques qui vous font manger sans faim, et rien non plus sur cette bière chaude appelée Hooky qui semble tout droit sortie d’une vessie bovine (et oui j’habite la frontière belge et là ça ne supporte pas la comparai-son). En fait je ne vous raconterai rien. On était 5 français (dont Claude Robin et Eric Deneve) au milieu de 360 stagiai-res, (Même les belges étaient plus nombreux que nous !), alors si vous voulez en savoir plus sur le secteur de ceux qui font de la musique bleue une seule solution: allez y on s’y verra ! Les profs annoncés l’an prochain sont du même gabarit, mais comme je vous l’ai dit R je ne le dirai pas ! Quant à moi j’ai déjà réservé, même si le cours actuel de la Livre sterling frise l’indécenceR Il n’est pas question pour moi de rater ça. D’ailleurs pour faire des économies vous pouvez adopter la

stratégie camping mais à condition d’avoir le matos adéquat car en dehors d’un équi-pement extrême y a des ris-ques très sérieux d’enge-lure, d’ef-fets se-condaires du type Hyberna-tusR Mais je dis ça je

dis rien bien sûr ! Que les courageux lèvent de doigt, je suis partant et j’ai toujours 3 places de libre dans ma car-riole au départ de Calais !

Bruce Molski

Mike Campton

Rachel Eddy & John Lowell

Alice Coleman & David Grier

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BUHL & DOYLE LAWSON par François Robert

Doyle Lawson est né dans le Tennes-see à Ford Town le 20 avril 1944. Il déménage à Sneedville (Tennessee) en 1954, époque où il découvre la mu-sique. Il grandit en fréquentant le Grand Ole Opry le samedi soir et est inspiré par Bill Monroe et The Blue Grass Boys. Doyle commence la mandoline à 11 ans quand son père emprunte un instrument à Willis Bird, un ami de la famille. C’est un autodidacte: il apprend en écoutant des disques ou la radio ou en regardant parfois des spectacles télévisés. Son amour pour la musique s’intensifie et il décide d’apprendre la guitare et le banjo. En 1963, à 18 ans, il part à Nashville pour jouer du banjo avec Jimmy Martin et The Sunny Mountain Boys. En 1966, à Lexington dans le Kentucky, il rejoint J.D. Crowe et The Kentucky Mountain Boys (plus tard The New South). En 1969, Doyle retourne jouer de la man-doline avec Jimmy Martin pendant 6 mois, puis il retourne jouer avec J.D. Crowe jusqu’en août 1971.

Le 1er septembre 1971, il intègre une formation prestigieuse: The Country Gentlemen. Il restera dans ce groupe pendant presque 8 ans, jusqu’en mars 1979. A cette époque, il préfère repren-dre sa liberté pour jouer son propre son et en avril 1979, il forme son groupe qu’il appelle Doyle Lawson and Foxfire, groupe qui change de nom rapidement et devient Doyle Lawson and Quicksil-ver. La critique est élogieuse: « Nul depuis la fin du grand Bill Monroe ne mêle à la fois bluegrass et musique gospel ».

En 1981, leur disque « Rock My Soul » est acclamé par la critique. En 1989, leur chanson « Little Mountain Church House » est classée « chanson de l’année » dans le palmarès IBMA et en 1996, « There’s a Light Guiding Me » a été nominé pour un Grammy. En 1998 Doyle Lawson and Quicksilver devient le 1er groupe bluegrass à jouer à la National Quartet Convention. On retrouve le groupe au Canada (Ontario) en juin 2011 au Tottenham Bluegrass Festival. Doyle Lawson and Quicksilver assurent les chœurs sur la chanson « Dazzling Blue » dans l’album « So Beautiful or So What » de Paul Simon, sorti en 2011.

Doyle Lawson a été intronisé dans l’In-ternational Bluegrass Music Hall of Fame en 2012. Forçat du travail, il a réalisé plus de 40 albums depuis 1977 et effectue plus de 60 concerts par an. Doyle Lawson attend beaucoup de son groupe et il a souvent de nombreuses nominations aux Awards. Chaque an-née, Doyle Lawson accueille le Festival Quicksilver à Denton en Caroline du Nord. Cette année, ce festival a lieu le 7, 8 et 9 mai. Une quinzaine de grou-pes doivent s’y produire.

Doyle Lawson a un fils, Robbie et deux filles Suzi et Kristi. Kristi vient de don-ner naissance à son premier petit-fils, Spencer, en juillet 2007.

Doyle Lawson and Quiikcksil-ver sera à Bühl le samedi 16 mai avec également le groupe Growling Old Men (Allemagne, USA), Milk Drive (USA) et Rawhide (Belgique). La veille, on aura entendu New Step in Grass (F) et Dunderhead (Suède).

Composition du groupe à l’origine Terry Baucom (chant, banjo) Doyle Lawson (chant, man-doline) Jimmy Haley (chant, gui-tare) Lou Reid (Vocal, basse)

Composition du groupe actuel Stephen Burwell (violon) Joe Dean (banjo) Doyle Lawson (chant, man-doline) Dustin Pyrtle (chant, gui-tare) Josh Swift (chant, dobro) Eli Johnston (vocal, basse)

Les labels de ses dis-ques :County, Sugar Hill, Brentwood, Koch, Music Mill, Crossroads, Rounder, Hori-zon, Mountain Home. A noter qu’il apparait sur 4 disques de compila-tion : The Gospel Collection 1 (Sugar Hill), A School of Bluegrass (Crossroads), Once and for Always/The News Is Out (Sugar Hill), Best of the Sugar Hill Years (Sugar Hill).

Growlig Old Men

Milk Drive Rawhide

New Step In Grass

Dunderhead

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L’interview: Dan Crary Par Jean Barby

Jean: Hello Dan ! Heureux de te re-voir et de t'entendre ! Dix ans déjà sont passés depuis nôtre dernière rencontre au Kaufman Kamp ou tu étais un des instructeurs. Pourrais-tu nous résumer ce qui s'est passé pour toi pendant ces dix années ? Dan: Et bien ces dix années ont été une période assez remarquable et plu-tôt bien remplie. En premier lieu nous avons finalisé le projet qui me tenait tant à cœur en terminant le tournage du film "The primal twang" http://www.primaltwang.com/, et cela restera certainement la tâche la plus difficile que j'ai eu à mener dans ma vie! J'ai pas-sé un Phd, j'ai enre-gistré bon nombre de disques, me suis ren-du dans de nombreux pays, mais ce n'est vraiment rien compa-ré à l'énergie dépen-sée pour ce projet. Le résultat me plaît, mais c'est vraiment le fruit d'un grand investisse-ment personnel. Il a fallu s'occuper de la promotion ainsi que de tous ces aspects commerciaux qui sont chronophages par excellence, mais c'est maintenant bouclé. En ce qui concerne mes activités musica-les, j'ai tourné en trio avec Steve Spurgin à la basse et au chant et le jeune Martin à la mandoline, ce dernier nous a hélas quitté pour re-prendre ses études et c'est Bill Evans qui le remplace, donc au banjo. Nous préparons nôtre tournée 2015 et c'est beaucoup de travail et de répéti-tions. J'ai également consacré une partie de mon temps à aider mon épouse Laree dans la rédac-tion de son livre et cela m'a ramené à l'époque où j'étais professeur à l'Uni-versité de Fullerton à Los Angeles. Il y a eu aussi l'enregistre-ment de mon dernier CD "Perfect Storm", dont je pense qu'il est l'un des plus aboutis et des plus représentatifs de ma musique. Un nou-veau CD est égale-ment en chantier.

Jean: Super, tu continues à être productif pour notre plus grand bonheur! Comme tu le sais, les rangs de nos héros se sont particulièrement éclaircis ces der-niers temps, Earl Scruggs, Doc Wat-son, Doug Dillard, Joe Carr. Mais en même temps émerge une jeune gé-nération pleine de talent et de culot,

je pense à Chris Thile et à toute la bande des "Punch Brothers". Quel est ton sentiment ? Dan: C'est drôle que tu me poses cette question maintenant car, il n'y pas très longtemps j'ai vu un film intitulé "Another day" qui retrace la vie des années 60 à New-York dans le Green-wich Village et dont le principal acteur représenté est Dave Van Rock. Pour revenir au Bluegrass, je pense que de nombreux musiciens essaient d'être en phase avec des changements de plus en plus rapides mais que, justement la musique Bluegrass a tendance à s'op-

poser à ces changements ce qui en-traîne une baisse des ventes de CD. Ces jeunes musiciens sont tous extra-ordinaires et pétris de talent. Ils peu-vent tout aussi bien jouer des breaks

fabuleux sur des morceaux traditionnels mais explorent avec bonheur des styles et des rythmes d'autres horizons musi-caux. Je ne peux que suggérer aux musiciens de Bluegrass d'aller voir ail-leurs, d'écouter d'autres musiques, d'épouser d'autres cultures, de sortir de leur prison. C'est ce qu'avait fait Doc

Watson lorsqu'il avait enregistré son disque avec Flatt et Scruggs "Stricly instrumental".

Jean: Tu es toujours fidèle à Taylor en ce qui concerne tes Guitares, mais nous avons aussi vu apparaître de merveilleux instruments et de fabuleux luthiers ces dernières an-nées, quel est ton opinion sur ce vaste sujet ? Dan: Je pense que nous vivons vrai-ment l'âge d'or de la guitare acoustique. Comme tu le sais j'anime toujours des ateliers de guitare pour Taylor et bien souvent les gens me posent la question

suivante:" A quelle épo-que furent construites les meilleures guitares acous-tiques ?" Ma réponse est toujours la même, et je réponds que cette guitare est en cours de construc-tion dans une usine d'ins-truments ou dans un ate-lier de luthier et que son prix tournera autour de 3000 $ ! Il y a aujourd'hui de nom-breuses guitares qui coû-tent encore moins cher que cela et qui sont tout aussi performantes que ce que l'on a connu jusqu'à présent, y compris les mythiques instruments des années 20 ! Certaines études faites par des luthiers ont donné des résultats hors du com-

mun et toute cette connaissance rejaillit sur ce qu'est la guitare aujourd'hui: l'instrument de masse le plus répandu dans le Monde ! Tu peux aller n’ im-

porte où sur cette Terre, faire un bœuf, et tu trou-veras toujours quelqu'un avec qui jouer "Wildwood flowers" Et on doit beaucoup à Doc Watson pour ça. Beaucoup de gens sont en désaccord avec la politique que mène mon pays et au cours de mes voyages j'ai pu mesurer l'hostilité des individus vis à vis de ce dernier. Mais quand arrive le temps des jams ou des concerts, cette hostilité se dissipe et disparaît. Il n'y a plus de frontières lorsque la magie de la Musique fait son œuvre, et cette Musique "Populaire" possède sa magie bien à elle.

Jean: Mille mercis Dan pour avoir consacrer de ton précieux temps

à cette interview destinée aux amis de la FBMA! Tu penses passer par la France un de ces jours ? Dan: Hélas ce n'est pas prévu, mais "Merci" (en Français dans le texte) à toi Jean et a Big Hello à tous les lecteurs ! Cheers my man.

Interview réalisée via skype par Jean Barby

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SPGBMA Par Jean-Luc Leroux

SPGBMA, (prononcez« SPIGMA » : Society for the Preservation of Blue-grass Music of America) ouvre ses por-tes le 5 Février 2015 à 9h, début des hostilités avec comme d’habitude un afflux très disparate devant les portes du Sheraton à Nashville. Depuis le dé-part du festival IBMA à Raleigh en Ca-roline du Nord, Le SPGBMA reste l’évé-nement majeur de l’année pour la musi-que Bluegrass avec 4 jours pleins de concerts et de Jam sessions dans tous les recoins du Sheraton. Ce festival est dédié à une musique bien plus traditio-naliste que celle qui est jouée aux IB-MA Days, avec beaucoup de groupes formés autour de la famille (le papa à la basse, la maman à la guitare, ou le contraire, et les enfants ou cousins aux instruments annexes, banjo, violon, mandoline). Peu de dobro dans ce fes-tival, cet instrument n’étant pas considéré comme un instrument de Bluegrass par les purs traditionalistes ... Et c’est bien dommage, mais bon ... On va faire avec, ou plutôt sans R Il est à remarquer que com-parer à il y a deux ans, la population de ce festival a plutôt rajeuni, les salles de Jams sont remplies à moitié par des gamins (- de 30 ans ... Lol) oui je sais R ceci étant je n’ai jamais vu autant de Jammers concentrés sur un aussi petit endroit (pour peu que le Sheraton de Nash-ville soit considéré comme un « petit » endroit R) Cf. la photo qui vous indique là où il faut jammer R Ca Jam dans tous les coins, les couloirs, les escaliers, les lobbies, les chambres, les toilettes (si, si.. les toilettes !!, c’est là qu’on sent bien que le bluegrass vient de la campa-gneR bon OK, je sors.. !!), c’est juste incroyable, on ne peut pas ouvrir une porte sans y trouver derrière des Jam-meurs fous ... Jusque dans les ascen-seursR sont fous ces RicainsR J’y ai rencontré aussi pas mal de copains, et aussi beaucoup de gros-ses pointures comme Lorraine Jordan, Russel Moore, et mes copains de Grascal, dont le bas-siste est le p’tit copain de l’ancienne Executive Director de L’IBMA, Nan-cy Cardell Eros qui a eu la gentillesse de venir m’accompagner à la basse dans un concert dans le Viva Nashvegas ShowR au cours de ce festival (CF. Photo). J’y ai aussi rencontré Tom Nechville, le fabricant de banjo le plus atypique que je connaisse, les derniers participants au festival de La Roche savent de quoi je

parle R J’ai aussi rencontre l’équipe de Bluegrass Today avec John Lawless et la responsable du Bluegrass Museum

de Owensboro ou j’ai été convié à jouer pour déposer une « French Touch » dans ce monde exclusivement améri-cainR je dois d’ailleurs dire que je n’ai pas rencontré beaucoup « d’étrangers » démontrant encore si il

en était besoin que ce festival est Amé-

ricano Américain ... plus Rootie que jamais. Bien sûr je n’oublie les Workshops, et je voudrais signaler que les organisa-teurs pratiquent un tarif raisonnable R très abordable donc) pour des soirées bien rempliesR Cf. le programme. Ce festival a lieu traditionnellement la pre-mière semaine de Février et est ensuite suivi de petits festivals satellites tout au long de l’année dans tout le paysR En ce qui me concerne j’ai adoré et je ne manquerai pas le prochainR Je vais ranger mon stylo pour l’instant et je vous donne rendez-vous début mars pour le festival « WINTERGRASS » situé à Seattle ou je serai et dont je ne manquerais pas de vous relater quel-ques évènements, sentiments et odeursR. Odeurs Bluegrass bien sûr. A la ProchaineR. Geronimoooooooo R

Le Programme Thursday Bluegrass Gospel Farm Hands – The Marksmen – Fret High – Eddie & Martha Adcock - Bamablu-Grace – Mountain Faith – Buck & Company – Canaan’s Crossing. Friday Bluegrass Showcase Farm Hands – Larry Stephenson Band – Lorraine Jordan & Carolina Road - Buck & Company – Ronnie Reno – Grasstowne – Nothin’ Fancy - Chris Jones & the Night Drivers* – Jeanette Williams Band - Bluegrass Martins – Russell Moore and IIIrd Tyme Out - Flatt Lonesome – Cornfields & Crossroads – Dick Kimmell. * Tribute to the late Dixie Hall with special guests.

Saturday Bluegrass Showcase Farm Hands – Larry Stephenson Band – Melvin Goines & Windy Mountain - James King Band – Special Consesus – Jimmy Bowen & Sante Fe - Rarely Herd – Lorraine Jordan & Carolina

Road – Gentlemen of Bluegrass - Big Country Bluegrass Band – Bull Harman & Bull’s Eye – Grasstowne - Barefoot Nellie & Co – Fret High – Bluegrass Martins - Michael Cleveland & Flamekeeper – Johnny Williams and Friends - Lori King & Junction 63 – Flatt Lonesome. Sunday Bluegrass & Gospel Showcase The Punches Family Bluegrass – Barefoot Nellie & Co. - Jeanette Williams Band - Mac Wiseman - Rhonda Vincent and the Rage – Rarely Herd – Marty Raybon and Full Circle – Grascals – Randy

Waller and the Country Gentleman.

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JOHN RENBOURN 1944 - 2015 par François Robert

John Renbourn n’était pas un artiste bluegrass mais un guitariste talentueux et fin chanteur, personnalité réputée et appréciée du folk britannique. Sa dispa-rition laisse un grand vide, après le décès de Davy Graham (2008), de John Martyn (2009) et Bert Jansch (2011).

Il a été retrouvé mort à la suite d’une crise cardiaque, jeudi 26 mars à son domicile dans la ville d’Hawick (Ecosse). Il devait participer à un concert à Glasgow et ses musiciens, inquiets de son absence, avaient alerté la police. Il était âgé de 70 ans

Né à Marylebone (nord de Londres) le 8 août 1944, John Renbourn a d’abord étudié la guitare classique. Il en gardera un intérêt marqué et une connaissance du ré-pertoire médiéval, de la Re-naissance et de la musique baroque. A la fin des années 1950, en parallèle à ses étu-des classiques, il découvre les différentes formes de musiques traditionnelles américaines, le folk, le blue-grass, le blues et le Gospel. Pendant ses études au King-ston College of Art de Lon-dres, Renbourn fit briève-ment partie d’un groupe de Rhythm and Blues. Il voyage un peu partout en Grande-Bretagne, en Espagne et en France. Il fait la connais-sance du guitariste Mac MacLeod, et fait ses premières tournées avec lui entre 1961 et 1964, et quelques enre-gistrements. Renbourn rejoignit la chanteuse Blues et Gospel Dorris Hen-derson en tant qu’accompagnateur à la guitare. De leur collaboration naquirent 2 albums « There You Go » (1965) et « Watch The Stars » (1967).

Il rencontre aussi, en 1963, le guitariste écossais Bert Jansch, qui vient d’Edim-bourg, avec qui il va jouer en particulier dans différents clubs londoniens (The Troubadour, ou Les Cousins) devenu le point de rencontre des guitaristes et singers-songwriters (auteur-compositeur, souvent interprètes) de l’époque. Ensemble ils créèrent un duo au style particulièrement original qui fut l’acte de naissance du folk baroque, et leur premier album « Bert and John » (1966), tient de l’expérimenta-tion. Renbourn a sorti plusieurs albums sur le label Transatlantic. Dans les 2 premiers, « John Renbourn » et « Another Monday », il déploie l’idée d’un blues-folk où la guitare, intégrale-ment soliste, oppose des contrepoints syncopées sur des harmonies com-plexes. Les 2 suivants, « Sir John Alot » et « Lady and the Unicorn » mar-quent un tournant dans son style. Tout en conservant un certain « swing » issu du blues, il y incorpore des composi-tions fortement marquées par la musi-que pour luth de l’époque élisabé-thaine, voire par la polyphonie médié-vale. Certaines de ces compositions

intègrent d’autres instrumentistes, comme le flûtiste et multi-instrumentiste Tony Roberts et le percussionniste Ter-ry Cox.

Alors que la Grande-Bretagne est en pleine période psyché, John Renbourn et Bert Jansch vont rassembler divers musiciens avec qui ils sont en contact pour former le groupe Pentangle. La chanteuse de mélodies anglaises tradi-tionnelles Jacqui Mc Shee, avec sa voix pure, le contrebassiste Danny Thomp-son et le batteur Terry Cox. Le groupe connut un très grand succès, sillonnant

l’Amérique en 1968 du Carnegie Hall au Newport Folk Festival. La formation se veut la somme de diverses influen-ces de ses membres: du folk, du jazz, du blues, de la musique ancienne et on peut entendre de plus en plus le travail des harmonies vocales. Le groupe en-registre plusieurs disques : « Sweet Child » (Transatlantic Records en 1968), « Basket of Light » (Transatlantic Records en 1969), ou « Solomon’s Seal » (Reprise Records en 1972). Après une dernière tournée, Pentangle se sépare au début de l’année 1973. Le groupe connaîtra quelques renaissances au milieu des années 1980 pour quelques concerts mais pas de disques. Sous sa forme originale, Pentangle reviendra briève-ment en 2008-2011

Après Pentangle, Renbourn va enregis-trer plusieurs albums en solo comme « Faro Annie » ou « The Lost Ta-pes » (enregistré en 1972, mais à cause de la disparition des bandes, n’est publié qu’en 2004). Avec « The Hermit » (1976) s’ouvre une nouvelle époque dans sa trajectoire musicale: il s’affirme comme essentiellement instru-mentiste, arrangeur et compositeur et ne chante qu’exceptionnellement. Il utiliser les possibilités offertes par la scordatura (manière de s'accorder en s’écartant de l’accord usuel) pour ap-profondir encore sa recherche instru-mentale; les airs traditionnels, anglais, irlandais ou écossais qu’il arrange de-viennent prétextes à des sophistica-tions et à des développements d’une

grande virtuosité. On retrouve ces ar-rangements dans « The Black Bal-loon » (1979) ou « The Nine Mai-dens » (1986).

Parallèlement, se fonde le John Ren-bourn Group, autour de John Ren-bourn, Tony Roberts et Jacqui Mc Shee, une petite formation qui donnera naissance à 2 albums où le chant re-trouve une place importante (« A Maid in Bedlam (1977), « The Enchanted Garden » (1980)). Dans le même temps Renbourn se voit collaborer avec le guitariste américain Stefan Grossman,

et plusieurs albums naissent de cette rencontre « Live In » (1978), « John Renbourn and Stefan Grossman » (1978), « Keeper of the Vine » (1982), « The Three Kingdoms » (1986), « Snap A Little Owl » (1997). Il publie plusieurs recueils de parti-tions et d’études sur la guitare. Son public, moins important que celui de Pentangle, est constitué autant de simples amateurs de folk que d’érudits et de spécialis-tes. Renbourn mêle ses composi-tions à des airs traditionnels et intensifie son approche de la musique ancienne. En 1995 il publie une « Complete Anthology of Medieval and Renaissance Music for the Guitar ».

Ce qui l’amène, en 1982 à retour-ner à l’université pour obtenir en 3 ans l’équivalent d’un master en composition et orchestration. Dans le même temps, il perfec-

tionne aussi sa pratique du sitar. En 1987-1988, Renbourn forme un groupe éphémère Ship of Fools avec Tony Roberts, avec la chanteuse et multi-instrumentiste Maggie Boyle et le guita-riste Steve Tilston. A partir des années 1990, Renbourn intensifie son activité d’enseignant tout en continuant les concerts (avec Tokio Uchida ou Woody Mann ou Robin Williamson). Il se concentre sur la composition de musi-que de cinéma (exemple: le film Driving Lessons).

Les différentes guitares: Dans les 1ers enregistrements, Ren-bourn utilisait une guitare Scarth. Fabri-quée en Angleterre, en érable, un en-semble cordier et chevalet flottant, et avec une table bombée pourvue d’une ouïe arrondie. Au milieu des années 1960, il fait l’acquisition d’une Gibson J-50. Il l’utilisera jusqu’au milieu des an-nées 1970 avec une guitare semi-acoustique, une Gibson ES-335. Au milieu des années 1970, il fait l’ac-quisition d’une Guild D-55 rouge qu’il emploiera avec ces collaborations avec Stefan Grossman. Vers la fin de la même décennie, il voit la guitare Fran-klin de Grossman et commence à utili-ser une guitare Franklin OM, se basant sur le style des guitares Martin OM, fabriquées par Nick Kukich, fondateur de la Franklin guitar company. Ren-bourn a continué avec la même guitare et autres instruments de style OM, ceux que fabriquait Ralph Bown en 1985.

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Groupes et Luthiers

- Jean-Paul Aleman : 63490 Condat-les-Montboissier Tél : 04 73 72 18 67 [email protected]

- Guitares Beuzon Allée de Fontbonne, route d’Arles, Villevielle BP 62019 30252 Sommières Cedex Tél: 04 66 80 30 72

www.guitaresbeuzon.com [email protected]

- Lutherie Celtic (Ile de France) Tél : 01 60 23 03 63 6 cours de Verdun 77100 Meaux

- Hervé Coufleau (Saône-et-Loire) Tél : 03 85 36 95 80 www.coufleauguitars.com

- Jean Domengie (Ile de France) Tél: 01 30 51 29 57 8 rue du Mesnil St Denis 78310 Coignieres

- Eric Stefanelli, fabriquant de banjo 3 rue Bonne Aide 21460 Courcelles Fremoy [email protected] Tél: 00 33 (0) 380 96 31 18

- Philippe Fromont CH - 2325 Les Planchettes Tél: 032 913 60 81 www.philippefromontluthier.com

- Pierre Lajugée (Alsace) Tél : 03 88 89 62 39 7 rue des Roseaux 67340 Ingwiller

- François Migeon (Vichy) Tél: 04 70 98 73 66 www.luthier-guitare.com

- Patrick Penaud (Vienne) 32 bis rue Armand Caillard, 86170 Neu-ville en Poitou (Cordes pincées: banjo, guitare, basseR).

- Patrick Perrichon – lutherie violon, 11 rue pêcherie 26100 Ro-mans (Isère) Tél: 04 75 70 34 59 [email protected]

- Rémi Petiteau Luthier en guitare, fabrications sur mesures, répa-rations, La verge au Moine, 03160 Saint-Aubin-Le-Monial http://guitares-to.fr Tél: 06 77 23 58 36

- Eric Stefanelli, fabriquant de banjo 3 rue Bonne Aide 21460 Courcelles Fremoy [email protected] Tél: 00 33 (0) 380 96 31 18

Bulletin d’adhésion à F.B.M.A.

A renvoyer à Nicolas Guibout 2491 CD 925, L’orée des Bois 73200 GRIGNON – avec un chèque de 25,00 € à l’ordre de France Bluegrass Musique Association (abonnement et adhésion à FBMA pour un an) ou via Paypal R

NOM:RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR Prénom: RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR.

Adresse : RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR.......................................

Téléphone : RRRRRRRRRRRRRR..RRRRRRR Email RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR

Instrument(s) RRRRRRRRRRRRRRRRRRR Groupe(s) RRRRRRRRRRRRRRRR Signature

Abdoumens - http://www.aegc-bluegrass.org/abdoumen.htm Acoustic 4 - [email protected]

Acoustic River - [email protected] Banjomaniacs - [email protected] Bluegrass Burger - [email protected] Bluegrass Deluxe - [email protected] Bluegrass 43 - [email protected] Blue Side of Town - www.bluesideoftown.de Bluegrass Speedway - [email protected] Blue Quitach - [email protected] Blue Railroad Train - [email protected] Bronco -

Cabine 12 - [email protected] Cactus Pickers - www.cactuspickers.com Camel Ride – [email protected] Detour - [email protected] Dvoràk Bluegrass Quartet - [email protected] Ellis Island – [email protected] Fabulous All Strings Band - [email protected] Field and Thompson - [email protected] Gilles Rézard Duo - [email protected] Grasstics - [email protected] Grassy Point - www.myspace.com/fredsimonquartet Howlin’Fox - http://.howlin-fox.com Jack Danielle’s String Band - [email protected] Joey’s Band - [email protected] Just’in - [email protected] La Bluegrass Compagnie - [email protected] Lampridic - [email protected] Last Echo - [email protected] Les Vieux de la Old (Old Time) - [email protected] Little Creek - http://www.littlecreek.fr Lonesome Day - [email protected] Longroad - http://longroad.e-monsite.com/ Lysaa Country Band - http://www.lysaa62.fr/ Lyon Bg Revival - myspace.com/lyon-bluegrass-revival

Mart O’Pickers - facebook.com/martopickers

Mary Lou - [email protected] Melting Potes - [email protected] Nashville Airplane - [email protected] Nashville Winds - [email protected]

New Step in Grass - [email protected] Nobody’s Business - [email protected] Oak - [email protected] [email protected] On a r’trouvé les clés - [email protected] Paris Bluegrass Band - [email protected] Percy Copley & the Hillbilly Hiccups - [email protected] Prime Time Bluegrass - [email protected]

Red Barn - [email protected] Roots 66 - http://roots-66.com Rosewood Bg Music - http://rosewood.neuf.fr/index.htm Signé Bluegrass - [email protected] Sous la Lune - http://bluegrass-sous-la-lune.over-blog.com/

Springfield - www.springfieldbluegrassband.fr Swingrass - [email protected] Tante Agathe’s - [email protected] Tennessee Stud - www.tennesseestud.com The After Grant Project - https://theaftergrantproject.bandpage.com The Old West Ramblers - [email protected] The Usual Suspects - [email protected] Tony D & the Old Jims - [email protected] Turquoise Bluegrass Band - [email protected]

Wondergrass - [email protected] Watson Bridge – [email protected]

Page 20: Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association · coins de la France ! Très appréciable, une forte participa-tion de la région Lyonnaise, affutés et prêts à se

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Calendrier Avril

04 Tony D and The Old Jim’s, Le Mus’ik à Langres (52) 10 Thierry Lecocq Station, Chalet des Cascades à Cernay (78) 10 au 26 Lonesome Day, Voyage en Alsace (67 & 68) 11 Cactus Pickers à Maure-de-Bretagne (35) 11 On a r’trouvé les clés, au Thillot (88) 11 Chapeau de Paille, 20h Studio 5, 5 avenue Didier à La- Varenne-Saint-Maur (94) Sur réservation Tél : 06 82 13 22 81

16 Acoustic Boulevard, 21h,MFR de Doucier (39) 17 Thierry Lecocq à Reims (51) 25 Acoustic 4, Restaurant de l’Estuaire, Etauliers (33)

Mai

02 Watson Bridge (avec Dorian Ricaux, mando & Florence

Chapuis, basse), Centre Omnisports, 21h à Vichy (03) 02 Cactus Pickers à Jaleyrac (15) 03 The Muddy Hill Bands, « Rockabilly May Day », Popering (Belgique) 09 Acoustic 4, Château de la Grave, Journées portes ouver- -tes des vins Côtes du Bourg, Bourg-sur-Gironde (33) 09 Gilles Rézard, 21h, Soirée autour de Brocéliande, Cha- -pelle de Dormange (71) 12 Sweet Bluegrass Band, 20h30 au « Chat Noir », Nantes (44) 15 Jean-Paul Distel, Thierry Lecocq & Laurence Gondé,

New Step In Grass à Bühl (Allemagne) 16 Watson bridge, formule quartet (avec Dorian Ricaux, mandoline, et Florence Chapuis, basse) 20h, EWOB à Voorthuizen (Pays-Bas) 22 Acoustic Boulevard, Home Concert en Alsace 23 Jay & Thierry Lecocq à Albertville (73) 23 Lonesome Day, 20h30, Centre équestre de la Maison Neuve à Acigné (35) 23 Long Road de 10h30 à 18h, Animation, Marché des Po- -tiers, Parc de La Baume à Dieulefit (26) 23 Acoustic 4, Rest. Le Plaisance, Bourg-sur-Gironde (33) 23 The Muddy Hill Bands, « Festival American », Cany- Barville (76) 23 Acoustic Boulevard, « Spring Bluegrass Festval », Willi sau (Suisse) 24 Last Echo, 14h à 17h, Fun Car Show, Illzach (68) 25 Acoustic Boulevard, « Big Bear Festival », Zuidlaren (Pays-Bas) 29 Lonesome Day en duo, 20h30, Le Breuil-en-Bessin (14) 30 Lonesome Day en duo, 20h30, Salle Saint-Exupéry, Ver- sur-Mer (14) 30 Tony D and The Old Jim’s, Le Leonz café-concert à Lons le Saunier (39) 30 Springfield, Péniche Anako, Bassin de la Villette, face au 61 quai de la Seine, 75019 Paris métro Riquet, Stalingrad au Jaurès

31 Un Jour Ensemble, 15h, Grange à Dîme, Graye-sur-Mer (14) 31 The Muddy Hill Bands, 17h, « Crêperie Rougemare », Rouen (76)

Juin

05 Blue Quitach, 21h, O’Flayerty’s, Nîmes (30) 05 Acoustic 4, Crèche des Douves, Bordeaux (33) 06 Mart O’Pickers, Festival Agri’coolture à Niederhausber gen (67) 07 Acoustic 4, Exposition de l’Association les Peintres comme à Montmartre, Andernos (33) 12 Acoustic 4, Fête de fin d’année au Foyer Occupationnel,

Braud (33) 12 Alison Brown, Festival « Autour du Banjo » à Saint Ger vasy (30) 13 & 14 Long Road, Bluegrass d’oc, Long Road, Apple

Trees, Blue Quitach, Dixie Picks, Gilles Rézard, Marc

Dalmasso, Gérard Le Gall, Festival « Autour du Banjo » à Saint Gervasy (30) http://banjo30.free.fr

19 Acoustic 4, Rest. Le Plaisance, Bourg-sur-Gironde (33) 20 Acoustic 4 Fête de la musique à Salleboeuf (33) 20 Roots 66, à Beddes (18) 20 Two Days Revival à Saint-hilaire-Saint-Florent (49) 20 Last Echo, sous réserve, UIffholtz (68) 20 On a r’trouvé les clés, Fondation Schneider, Wattwiller (68) 20 Acoustic 4, Fête de la musique, Salleboeuf (33) 20 Lysaa Country Band, Après-midi, Galerie marchande du magasin Auchan, Douai (59) 20 Bluegrassproject, 16h30, Vitry-en-Artois (62) 21 Lonesome Day, 14h30, Fête de la musique, Remungol (56) 21 Long Road, 14h à 19h, Fort de Feyzin, dans le cadre de l’évènement « Le Fort en Ballade » à Feyzin (69) 21 Blue Quitach, 21h, Salle des Fêtes, Fête de la musique, Bouillargues (30) 21 Clodius et «Oh ma Lunette» à St Jean la Poterie (56) 21 Just’in, Sur les quais à partir de 18h, Fête de la musique, Le Tréport (76) 21 On a r’trouvé les clés, 21h, Fête de la musique, Cernay (68) 21 Lysaa Country Band, 18h à 20h, Beuvry-la-Forêt (59) 21 Bluegrassproject, 17h, Salle des fêtes, Récourt (62) 27 Two Days Revival, Concert presque privé à Montsoreau (49) 27 The Muddy Hill Bands, « Low Bluegrass Country Festi -val », Oelegem (Belgique) 30 Springfield, 20h30 festival de bluegrass près d’Anvers (Belgique) 28 Clodius et «Oh ma Lunette» à St Jean la Poterie (56)

Concert Sanseverino

Avril

17 Espace Julien Green, Andresy (78) 29 Radiant, Caluire et Cuire (69) 30 Espace Patrick Fabre, Vaison-la-Romaine (84)

Mai

12 Théâtre de Verre, Châteaubriant (44) 13 L’Accordéon Le Grand Sud, Wazemmes, Lille (59) 23 Théâtre du Cloître, Bellac (87) 24 Festival D 32, L’Aiguillon sur Vie (85) 29 Centre Alain Estève, Meung-sur-Loire (45) 30 Centre culturel Jean l’Hôte, Neuves-Maisons (54)

Juin 27Festival des Horizons, St Avertin (37) 20 Plein air, Marseille (13) 21 Plein air, St Chamond (42)

Juillet

09 Les Nuits du Château, Gréoux-les-Bains (04) 12 Festival, Laon (02) 19 Festival, Sanary sur Mer (83)

Septembre

04 Gron (89) 17 Parc de la Bégraisière, St Herblain (44)

Novembre

07 La Croisée des Arts, Saint Maximin (83) 09 Casino de Paris, Paris (75)