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Le Bièvre Tome 25 - Année 2011 LPO Coordination Rhône-Alpes LPO Rhône-Alpes Programme régional en faveur de la faune sauvage Bilan 2011

Bievre 25 web - LPO Auvergne-Rhône-Alpes · Imprimé sur papier recyclé 100 % avec des encres à base végétale. ISSN 0223-7741. Le Bièvre Tome 25 - Année 2011 ... riods 2003-2008

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Le BièvreTome 25 - Année 2011

LPO Coordination Rhône-Alpes

LPO Rhône-Alpes

Programme régional enfaveur de la faune sauvage

Bilan 2011

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Le Bièvre

Revue éditée par la LPO Rhône-Alpes - LPO coordination Rhône-Alpes

Directrice de publication : Marie-Paule de Thiersant

Rédacteur en chef : Cyrille Deliry

Comité de lecture : Daniel Ariagno, Stéphane Aulagnier, Julien Cornut, Marie-Paule de Thiersant, Cyrille Deliry, Rémi Fonters, Christine Garin, Julien Girard-Claudon, Gérard Goujon, Olivier Iborra, Gérard Issartel, Bram Piot, Stéphane Vincent

Relectures : Anne-Marie Trahin, Françoise Frossard, Marlène Ratel, Isabelle Déceneux.

Traduction anglaise : Jonathan Jack

Mise en page : Pascale Bellier

Photo de couverture : Chevêche d’Athéna © Wolfgang Fischer

Impression : Imprimerie Notre-DameImprimé sur papier recyclé 100 % avec des encres à base végétale.

ISSN 0223-7741

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Le BièvreTome 25 - Année 2011

LPO Coordination Rhône-Alpes LPO Rhône-Alpes

Maison Rhodanienne de l’Environnement32 rue Sainte Hélène 69002 LYON

Tél : 0472771984 - Fax : [email protected]

http://rhone-alpes.lpo.fr/ ISSN 0223-7741

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Le N°1 du Bièvre a été édité en 1979 par le CORA . Depuis cette date sont parus 24 nu-méros aux sommaires plus riches les uns que les autres.

Ce numéro 25, année 2011, est publié par la LPO Rhône-Alpes. Cette revue scientifi-que sera publiée annuellement. Elle traitera de tout sujet ou thème qui rentrent dans le champ des statuts de la LPO Rhône-Alpes :

« Agir pour l’oiseau, la faune sauvage, la na-ture et l’homme et lutter contre le déclin de la biodiversité par la connaissance, la protec-tion, l’éducation et la mobilisation en région Rhône-Alpes »

Toutes structures, associations de protec-tion de la nature et de l’environnent, ges-tionnaires d’espaces naturels, parcs naturels régionaux, parcs nationaux, établissement publics, collectivités et toutes personnes pri-vées, qui souhaitent apporter leurs contribu-tions à l’amélioration des connaissances ou présenter des travaux et des expériences de gestion ou évoquer des observations, seront les bienvenues pour que vive encore long-temps la revue.

Le Comité de rédaction

Photo : Mulot Sp. © Wolfgang FischerPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhottttttttttoooootttttttttttttt : Mulot Sp. © Wolfgang Fischer

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Edito

Marie-Paule de Thiersant

présidente de la LPO Rhône-Alpes

La région Rhône-Alpes est située au carrefour de trois zones biogéographiques : méditerranéenne, continentale et alpine. La biodiversité de cette ré-gion est remarquable. La LPO Rhône-Alpes (CORA Faune Sauvage) met en œuvre depuis plus de 50 ans des programmes d’actions pour l’étude et la protection des espèces et des milieux de Rhône-Alpes.

Ce numéro 25 du Bièvre présente le résultat de plu-sieurs de ces actions et expertises à la fin de l’an-née 2011. Ces actions s’inscrivent dans la Stratégie Nationale de la Biodiversité et sa déclinaison ré-gionale. Elles contribuent aux politiques publiques environnementales que sont :

- La Stratégie de Création des Aires Protégées (SCAP).- Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique ou Trame Verte et Bleue (SRCE).- Le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE).- Le Plan Régional de l’Agriculture Durable (PRAD).- Les Plans Nationaux d’Actions en faveur des es-pèces menacées (PNA).- Ou encore l’Atlas de la biodiversité des commu-nes (ABC).

Toutes ces expertises ne pourraient être mobili-sées :

- sans l’apport des 8 sites internet de recueil des observations naturalistes visionature gérés par le CORA Ain et les LPO Ardèche, Drôme, Isère, Loi-re, Rhône, Savoie et Haute-Savoie (par exemple : www.faune-ain.org),- sans l’investissement des salariés et des nom-breux bénévoles,- sans le soutien de tous nos partenaires publics et privés.

Je tenais à les remercier et leur dire que la biodiver-sité de Rhône-Alpes a encore besoin de tous.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

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Résumé : Le milan royal est l’une des espè-ces qui a fait l’objet d’une attention particu-lière au cours des deux derniers observa-toires régionaux de la faune sauvage initiés et coordonnés par le CORA Faune Sauvage en 2003-2008 puis en 2009-2012. Ces pro-grammes ont permis de faire grandement progresser les connaissances sur le statut de cette espèce dans notre région tant en reproduction qu’en migration et en hiverna-ge. Après avoir connu une forte baisse, les effectifs reproducteurs semblent revenus au niveau connu à la fin des années 1990, mais la distribution régionale s’est modifiée. Deux dortoirs hivernaux en Ardèche et dans la Loire accueillent régulièrement entre 60 et 100 oiseaux. Les effectifs migrateurs, quant à eux, sont en constante augmentation.

1.. Directeur de la LPO Loire - [email protected]

Abstract : The Red Kite is one of the spe-cies which were particularly closely followed in the last two regional wildlife studies ini-tiated and coordinated by the CORA Faune Sauvage (Rhone-Alpes Wildlife) in the pe-riods 2003-2008 and 2009-2012. These two studies enabled considerable progress in the knowledge of the status of the species in our region to be made, both concerning its reproduction and its migration, as well as its wintering status. After experiencing a major decline, the number of breeding pairs seems to have returned to its level at the end of the 1990s, but its regional distribution has chan-ged. Two winter roosts in the Ardèche and Loire departments regularly contain between 60 and 100 birds, while the number of pas-sage migrants is steadily increasing.

Le Milan royal en région Rhône-Alpes :

bilan de suivi 2003-2011

Sébastien TEYSSIER, LPO LOIRE 1

Photo : Milan royal, Col de l’Escrinet, Ardèche © LPO ArdèchePhotot : Milan royal Col de l’Escrinet, Ardèche © LPO Ardèche

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Le Milan royal en région Rhône-Alpes : bilan de suivi 2003 -2011

Contexte

Répartition mondialeLe milan royal, Milvus milvus, est une es-pèce de rapace dont la population mondiale est localisée sur le continent européen, la moitié de la population se reproduisant en Allemagne. L’Allemagne, la France et l’Espa-gne abritent, à elles trois, environ 70 % des couples nicheurs. Si l’on ajoute la Suède, le Royaume-Uni et la Suisse, on obtient pour ces 6 pays environ 90 % de la population mondiale. Les dernières estimations des ef-fectifs (2008) ont fourni une fourchette de 20 700 à 24 900 couples.

Répartition nationaleLa répartition du milan royal est hétérogène et se décompose en cinq foyers principaux que sont l’ensemble du piémont pyrénéen, le Massif Central, la chaîne jurassienne, les plai-nes et régions collinéennes du nord-est et la Corse.

En 2008, la population nicheuse française est estimée à 2 700 couples tandis que l’hi-vernage dans notre pays concerne environ 5 100 à 5 300 individus (hivers 2007, 2008 et 2009).

Au milieu des années 1990, les naturalistes constatent un effondrement des populations de milan royal, Milvus milvus, en France et en Europe (Teyssier 1998, Patrimonio in Rocamo-ra 1999, Mionnet 2002, Thiollay et Bretagno-le 2004). En 1999, la LPO alerte le Ministère en charge de l’environnement sur le statut cri-tique de cette espèce. Se met alors en place un groupe de travail qui proposera la mise œuvre d’un Plan National de restauration. Celui-ci a été rédigé par la LPO et validé par le Conseil National de Protection de la Nature en 2002 (Mionnet et al. 2002). Il était prévu pour la période 2003-2007 et avait pour ob-jectif général de stopper le déclin des effectifs français et de restaurer les populations.

Achevé en 2007, ce plan a fait l’objet d’un bi-lan et d’une évaluation (David 2009). Au vu des conclusions, la mise en place d’un second plan d’actions a été actée par le Ministère. Sa rédaction est actuellement en cours. Ce plan national a par la suite été décliné localement à travers des programmes opérationnels ré-gionaux. C’est notamment le cas du program-me « Massif Central », coordonné par la LPO Auvergne qui porte sur la période 2009-2012 et qui concerne 8 départements et 4 régions.

C’est dans le cadre de ces différents pro-grammes, que le CORA Faune Sauvage s’est investi dans la conservation de cette espèce en l’intégrant dans l’observatoire régional de la faune sauvage (2003-2007 puis 2008-2012) soutenu par la Région Rhône-Alpes et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et du Loge-ment (DREAL Rhône-Alpes).

Les actions mises en œuvre en Rhône-Alpes sont la déclinaison de ce qui est préconisé dans le Plan National de restauration et le programme Massif Central. Elles portent sur les trois thématiques suivantes :

- Connaissance : suivi de la reproduction, de l’hivernage et de la migration.- Conservation : mise en place de placettes d’alimentation hivernales, création de pla-cettes « éleveur », protection des zones de reproduction.- Sensibilisation et communication : création de documents de sensibilisation (notamment pour les agriculteurs et les élus), réalisation d’un film, programmes pédagogiques.

Le présent article fait le bilan du volet « connaissance » sur la période 2003-2011 en région Rhône-Alpes.

MéthodePour le recensement des couples nicheurs, en fonction des années et des moyens al-loués, entre 10 et 30 jours de terrain par dé-partement faisant l’objet d’un suivi ont été consacrés à la recherche des couples et au suivi du succès de reproduction.

Deux cas pouvaient se présenter :

1- On connaissait au préalable les zones de reproduction de l’espèce. Dans ce cas, 3 à 4 visites de ces secteurs étaient réalisées dans la saison : la première en février-mars au moment des parades et de la construction des aires , une seconde en avril pour vérifier l’occupation des nids, une troisième fin mai-début juin pour connaitre le nombre de jeu-nes dans les nids et une quatrième visite a parfois été réalisée fin juin-début juillet pour vérifier l’envol des jeunes.

2- On ne connaissait pas avec précision les secteurs de nidification. Dans ce cas les prospections étaient ciblées dans les zones a priori favorables ou sur les secteurs où des observations printanières de l’espèce avaient été faites par le passé afin de confir-mer ou pas la reproduction et le cas échéant de localiser l’aire.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Pour les départements qui participent au programme de baguage et de marquage alaire (Ardèche et Loire), des visites supplé-mentaires ont eu lieu après l’éclosion des jeunes pour connaître avec précision l’âge des poussins car ces opérations nécessitent d’intervenir à un âge très précis (entre 30 et 40 jours après la naissance)

En plus de ces prospections de terrain, une analyse des données collectées par les diffé-rents observateurs et centralisées dans les bases de données locales était effectuée. Chaque département réalisait une note de synthèse annuelle qui était transmise au coordinateur régional, chargé de rédiger la synthèse régionale.

Les prospections et synthèses départemen-tales ont été réalisées par les sections CORA ou LPO à l’exception du département de l’Ain où elles ont été réalisées par la FRAPNA Ain.

Pour l’hivernage, la méthodologie est expli-quée plus loin dans l’article.

Reproduction

Connaissances antérieuresLe milan royal n’a jamais fait l’objet d’inven-taires ou de recensements spécifiques. Les informations que l’on a à notre disposition sont donc issues d’enquêtes plus généralis-tes sur l’ensemble de l’avifaune (atlas) ou sur des groupes d’espèces (rapaces).

Les principales sources bibliographiques qui nous apportent des connaissances quant aux effectifs et à la distribution de l’espèce dans notre région sont :

- CORA. 1977. Les oiseaux nicheurs rhônal-pins. CORA 353 p.

- FIR-UNAO 1983. Estimation des effectifs ni-cheurs diurnes et non rupestres en France. FIR, 178p.

- CORA . 2003. Les oiseaux nicheurs de Rhô-ne-Alpes. CORA 360p.

- J.M. Thiollay, V.Bretagnolle. 2004. Rapa-ces nicheurs de France. Ed. Delacahaux et Niestlé 176p.

EffectifsCes quatre inventaires nous donnent une vi-sion assez juste de l’évolution dans le temps des effectifs régionaux du milan royal même si elles n’utilisaient pas la même méthodo-logie : enquête par carrés échantillons, in-

ventaires exhaustifs, enquête à « dires d’ex-perts »,… Le milan royal était assez rare et localisé jusqu’à la fin des années 1970 puis il connut une expansion géographique et un accroissement de ses effectifs des années 1980 au début des années 1990 avant de connaître un nouveau déclin à partir du mi-lieu des années 1990. Avec le recul, les ef-fectifs annoncés dans l’Atlas Rhône-Alpes 2003 semblent toutefois un peu optimistes.

Tableau 1 : Evolution du nombre de couples de milans royaux en région Rhône-Alpes à travers les différents inventaires régionaux et nationaux.

Distribution

Atlas des oiseaux nicheurs rhônalpins 1977

Atlas des oiseaux nicheurs de Rhône-Alpes 2003

SourcesAtlas des oiseaux nicheurs

rhônalpins

Enquête FIR/

UNAO

Atlas des oiseaux

nicheurs de Rhône-Alpes

Rapaces nicheurs de

France

Années 1977 1977-1982 1995-1999 2000-2002

Effectifs20

couples50 à 60 couples 50 couples 30 couples

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Le Milan royal en région Rhône-Alpes : bilan de suivi 2003 -2011

Le premier atlas des oiseaux nicheurs rhônal-pins de 1977 annonce une vingtaine de cou-ples pour la région, presque exclusivement cantonnés au sud-est du département de la Loire (Gorges amont de la Loire et Monts du Forez).

En 1983, l’enquête FIR/UNAO annonce une fourchette comprise entre 50 et 60 couples pour Rhône-Alpes avec la répartition dé-partementale suivante (données de 1979 à 1982) : - Loire : 37. - Isère : 1 à 3. - Ain : 8. - Drôme : 2 à 5.

Cette évolution rapide même si elle est à interpréter avec prudence (car les effectifs annoncés dans ces deux ouvrages ne sont que des estimations) semble tout de même confirmer que dans les années 1970 et 80 le milan royal a connu une période d’évolu-tion favorable tant en termes d’effectifs que d’aire de répartition.Le nouvel Atlas des oiseaux nicheurs de Rhône-Alpes, paru en 2003, donne une es-timation de 50 couples répartis sur 3 dé-partements abritant chacun environ 15 à 20 couples : l’Ain, l’Ardèche et la Loire.

Départements prospectésLors des premières années de ce suivi, les efforts de prospection ont porté d’abord es-sentiellement sur les deux départements qui étaient connus pour abriter la majeure partie de la population du milan royal en Rhône-Al-pes, à savoir l’Ain et la Loire. La Haute-Savoie a également été prospectée du fait de forts soupçons de nidification de l’espèce dans ce département au début des années 2000 et du fort dynamisme des populations suisses frontalières. Suite aux recherches infructueu-ses dans ce département, le suivi n’a pas été reconduit entre 2006 et 2009. Ce n’est qu’à partir de 2010 qu’il a de nouveau repris suite à la découverte de nouveaux indices de nidi-fication probants en 2008 et 2009. De même dans l’Ain, suite aux inventaires réalisés en-tre 2003 et 2006 qui ont malheureusement conclu à la disparition en tant que nicheur du milan royal dans ce département, il n’y a pas eu de prospections après 2007. Cela nous a permis de consacrer les moyens humains et financiers à des recherches dans les dépar-tements où des observations éparses mais régulières laissaient penser que quelques couples pouvaient s’y reproduire à savoir la Drôme, l’Isère et le Rhône. Ce n’est égale-ment qu’à partir de 2007 que l’Ardèche a fait l’objet de recherches plus importantes

suite à la confirmation de l’existence d’une population sur le nord du département (Haut Vivarais) et sur le plateau à l’ouest près des sources de la Loire

Tableau 2 : départements ayant fait l’objet de prospections « milan royal » au cours des observatoires 2003-2007 et 2008-2012

RésultatsEffectifs et distribution :

Tableau 3 : Nombre de couples de milans royaux recensés en région Rhône-Alpes entre 2003 et 2011

Le tableau ci-dessus représente le nombre de couples connus et localisés et non pas les effectifs reproducteurs totaux. En effet, tous les départements n’ont pu être inventoriés simultanément et avec le même effort de prospection. On peut toutefois en tirer les

Années 2003 2004 2005

Départe-ments

Ain, Loire, Haute-Savoie

Ain, Loire, Haute-Savoie

Ain, Loire, Haute-Savoie

Années 2003 2004 2005 2006 2007

Ain 1 0 0-4 2 ?

Ardèche 0-1 4-7

Drôme 0-1 0-1 1-2 ? 2-3?

Isère 0-1 0-1 0-1 ? 0-1 ?

Loire 8-13 8-13 7-12 7-10 8-13

Rhône 0-1 ? 1 ?

Haute-Savoie 0-1 0

Total Rhône-Alpes 9-16 8-15 8-20 12-17 12-20

2006 2007 2008 2009

Ain, LoireArdèche,

Drôme, Isère, Loire, Rhône

Ardèche, Drôme, Loire

Ardèche, Drôme, Loire

2010 2011

Ardèche, Loire, Haute-Savoie

Ardèche, Loire, Haute-Savoie

2008 2009 2010 2011

0-1

5-10 6-12 10-15 17-22

1 0-1 0-1

12-17 13-20 19-22 21-27

3-8 8-13

18-28 19-33 32-47 46-62

Années

Ain

Ardèche

Drôme

Isère

Loire

Rhône

Haute-Savoie

Total Rhône-Alpes

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

enseignements suivants :

- La population régionale peut être estimée à une fourchette de 50 à 60 couples environ en 2011.- Seuls trois départements abritent aujourd’hui une population nicheuse de mi-lan royal : l’Ardèche, la Loire et la Haute-Sa-voie.- Le milan royal ne niche peut-être plus dans l’Ain alors qu’il s’agissait d’un « bastion his-torique » de l’espèce en Rhône-Alpes.- L’espèce ne niche pas dans le Rhône et la Savoie.- L’Isère et la Drôme n’accueillent pas de po-pulation de milans royaux, tout au plus un ou deux couples isolés de temps à autre.- Malgré les observations récurrentes depuis le début des années 2000, ce n’est qu’à par-tir de 2010 que la preuve de reproduction est apportée en Haute-Savoie, avec trois ni-difications certaines.- L’évolution constatée en Ardèche relève plus d’une meilleure connaissance que d’un véritable accroissement de la population

(F.VEAU, comm.pers.). Même si nous avons peu d’informations entre la période d’enquê-te du précédent atlas régional (1995-1999) et 2007, année où des prospections plus sys-tématiques ont été entreprises, tout laisse à penser que les populations de milan royal se sont maintenues dans cette période.- Par contre, les populations du département de la Loire semblent réellement en augmen-tation ces dernières années, après avoir connu un déclin entre les années 1990 et le milieu des années 2000. En effet, l’accrois-sement du nombre de couples connus dans ce département depuis 2007 correspond à la découverte de nouveaux couples dans des secteurs déjà très bien prospectés lors des années précédentes.

Succès de reproduction

Depuis 2005, un effort particulier a été ap-porté pour obtenir des informations sur le succès de reproduction dans les deux dépar-tements, Loire et Ardèche qui ont fait l’objet d’un suivi plus complet.

Années 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011Totaux

2003-2011

Ardèche

Nombre de couples nicheurs suivis 5 6 8 11 30

Nombre de couples «producteurs» 4 5 6 10 25

Taux d’échec 20% 17% 25% 9% 17%

Nombre de jeunes 6 13 11 18 48

Nombre de jeunes/couple nicheur 1,2 2,17 1,38 1,64 1,60

Nombre de jeunes/couple «producteur» 1,5 2,6 1,83 1,8 1,92

Loire

Nombre de couples nicheurs suivis 3 3 8 12 12 13 17 68

Nombre de couples «producteurs» 2 3 6 5 9 9 12 46

Taux d’échec 33,3% 0,0% 25,0% 58,3% 25,0% 30,8% 29,4% 32,4%

Nombre de jeunes 5 7 15 15 15 22 27 106

Nombre de jeunes/couple nicheur 1,67 2,33 1,88 1,25 1,25 1,69 1,59 1,56

Nombre de jeunes/couples

«producteurs»2,5 2,33 2,5 3 1,67 2,44 2,25 2,30

Total Rhône-Alpes

Nombre de couples nicheurs suivis 3 3 8 17 18 21 28 98

Nombre de couples «producteurs» 2 3 6 9 14 15 22 71

Taux d’échec 33,3% 0,0% 25,0% 47,1% 22,2% 28,6% 21,4% 27,6%

Nombre de jeunes 5 7 15 21 28 33 45 154

Nombre de jeunes/couple nicheur 1,67 2,33 1,88 1,24 1,56 1,57 1,61 1,57

Nombre de jeunes/couple «producteur» 2,5 2,33 2,5 2,33 2 2,20 2,05 2,17

Tableau 4 : Taux de reproduction en Ardèche et dans la Loire

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Le Milan royal en région Rhône-Alpes : bilan de suivi 2003 -2011

On peut constater de fortes disparités entre les années et les départements dans les taux de reproduction. Si l’on exclue l’année 2008 qui fut, à cause notamment d’un printemps très pluvieux, particulièrement mauvaise pour la reproduction du milan royal (mais également pour d’autres rapaces comme les busards, Circus, et le circaëte, Circaetus gallicus), certaines tendances se dégagent néanmoins :- les taux d’échec sont assez élevés dans la Loire (entre 25 et 30%) mais plus faibles en Ardèche (entre 10 et 25%),- a contrario le nombre de jeunes produits à l’envol par les couples réussissant leur re-production est supérieur dans la Loire : 2,3 contre 1,9 en Ardèche,- les deux facteurs se « compensent » glo-balement pour arriver à un taux de repro-duction global (nombre de jeunes /couple nicheur) à peu près équivalent (1,6 et 1,56),- si l’on compare ces chiffres avec les moyen-nes nationales : 1,21 en 2010 (n= 370), 1,08 en 2009 (n=327), 1,32 en 2008 (n=227) et 1,23 en 2007 (n=237), on constate que les taux de reproduction en Rhône-Alpes sont large-ment supérieurs même si ces moyennes na-tionales recouvrent des situations régionales très différentes. (source : Rapaces de France, cahiers de surveillance 2007 à 2010).

Migration

Il ne s’agit pas ici de quantifier le nombre de milans royaux qui transitent par notre région lors des deux passages migratoires mais d’essayer, à travers l’analyse des effec-tifs comptabilisés sur les sites rhônalpins de suivi de la migration, de connaitre les ten-dances d’évolution.

Sites suivisSix sites de migration ont été suivis avec plus ou moins de régularité en Rhône-Alpes. Trois concernent la migration prénuptiale : le Col de l’Escrinet en Ardèche, Le Hucel en Hau-te-Savoie et le Belvédère de Pierre-Aiguille dans la Drôme. Trois autres concernent la migration postnuptiale : Les Conches dans l’Ain, le col de Baracuchet dans la Loire et Fort l’Ecluse à la limite de l’Ain et de la Hau-te-Savoie.Etant donné la régularité du suivi et l’im-portance des effectifs recensés, nous nous sommes limités à l’analyse des résultats de Fort l’Ecluse et Baracuchet pour la migration d’automne et du Hucel et de l’Escrinet pour la migration de printemps.

Résultats

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Même si sur ces sites le temps de suivi n’a pas toujours été strictement identique d’une année sur l’autre, les périodes de pleine mi-gration du milan royal ont globalement tou-jours été « couvertes » de manière identique. Les tendances qui se dégagent sont donc fia-bles. Elles sont également très claires : les effectifs migratoires sont en augmentation régulière sur tous les sites pour la période considérée.

Les effectifs comptabilisés, sans commune mesure avec les effectifs nicheurs rhônalpins, et leur constante augmentation semblent in-diquer que les milans royaux transitant par notre région sont issus de populations dont la dynamique est positive comme c’est le cas en Suisse ou dans certaines régions d’Alle-magne (Aebischer 2009).

Hivernage

Connaissances antérieuresAvant la mise en œuvre de ce suivi, seuls trois dortoirs étaient « historiquement » connus dans notre région (Terrot et Coquillard 1983, Rimbert 1999, Blache, com.pers) :

Loire :

- 1 à Roche-la-Molière depuis les années 1970 qui comptait entre 50 à 70 oiseaux jusqu’à la fin des années 80 et seulement une vingtaine à la fin des années 1990.- 1 à Saint-André-le-Puy depuis 1983 qui comptait une quinzaine d’oiseaux et qui a disparu au début des années 1990.

Drôme :

- 1 à Chabeuil au début des années 80 qui comptait une quinzaine d’oiseaux. On n’a plus d’informations concernant ce dortoir depuis au moins une vingtaine d’années.

Sites suivisDeux dortoirs ont fait l’objet de comptages ré-guliers dans le cadre de ce programme : celui de Roche-la-Molière dans la Loire et celui de Grospierre en Ardèche.

Le premier était suivi depuis 1999 dans le cadre de l’expérimentation d’une placette d’alimen-tation hivernale pour le milan royal. Ce dortoir accueillait en moyenne une trentaine d’oiseaux dans les années 1970 et une cinquantaine en moyenne (avec des maximum de 70) au milieu des années 1980 (Terrot et Coquillard 1983, Rimbert 1999).

Le second fut suivi régulièrement à partir de l’hiver 2004-2005, période qui suivit sa dé-

couverte.

Ces deux dortoirs se situent sur des centres d’enfouissement de déchets ménagers, ce qui est souvent le cas des dortoirs hiver-naux de milans royaux qui trouvent là une ressource alimentaire facilement accessible faute d’être toujours de qualité !

Des comptages hebdomadaires ont été réa-lisés sur ces deux sites au minimum entre début octobre et fin février et au maximum entre fin septembre et début mars.

RésultatsMéthode

Les dortoirs font l’objet d’un comptage heb-domadaire au minimum entre la semaine 40 (début octobre) et la semaine 10 (début mars). Les comptages consistent en un dé-nombrement en fin de journée (jusqu’à la tombée de la nuit) des oiseaux qui se regrou-pent en dortoirs pour passer la nuit.

Les graphiques indiquent la moyenne par saison de ces comptages hebdomadaires ainsi que l’effectif maximum au cours de cha-que saison de comptage.

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Le Milan royal en région Rhône-Alpes : bilan de suivi 2003 -2011

Les effectifs moyens sont très stables sur le site ardéchois, entre 60 et 70 individus avec des effectifs maximum pouvant aller jusqu’à 120 oiseaux.

Dans la Loire par contre on peut constater que l’accroissement est très important à par-tir de l’hiver 2008-2009. Si pendant de nom-breuses années les effectifs étaient très fai-bles avec moins de 10 oiseaux en moyenne et un maximum n’excédant jamais 40 individus lors des passages migratoires, à partir de cette saison ils ont très fortement augmenté pour atteindre plus de 50 oiseaux en moyen-ne avec un maximum dépassant la centaine d’individus. S’il est difficile de totalement cerner les raisons de cette rapide évolution depuis 4 ans, deux facteurs peuvent appor-ter des éléments d’explication :

- depuis 1999, une placette d’alimentation hivernale pour les milans royaux a été mise en place sur ce site et cette opération com-mence peut-être à « porter ses fruits »,- en 2007 une décharge située à Rosières en Haute-Loire, à 40 km à vol d’oiseau de Roche-la-Molière et sur laquelle se trouvait également un dortoir d’environ une centaine d’individus, a fermé entrainant la disparition du dortoir. Peut-être qu’un certain nombre d’oiseaux se sont reportés sur le site ligé-rien.Cette tendance devra néanmoins être confir-mée dans les années à venir car la saison 2011-2012 semble marquer une diminution de la fréquentation du dortoir même si elle reste très nettement supérieure à la moyen-ne 2000-2008.Depuis 2007 en France et en Suisse, un comptage simultané des dortoirs connus de milans royaux a lieu chaque année à la mi-janvier. Ces comptages montrent sur cette période, une stabilité des effectifs sur le pié-mont pyrénéen (environ 3000 oiseaux) une diminution dans le Massif Central (de 2 000 à 1 500 oiseaux) et une augmentation en Suisse.

Conclusion

Les deux observatoires successifs de la fau-ne sauvage (2003-2007 puis 2008-2012) ont permis de très largement faire progresser la connaissance sur le milan royal en Rhône-Al-pes.On estime aujourd’hui que la population ré-gionale de cette espèce est comprise entre 50 à 60 couples. Cette apparente stabilité dans le temps, si on se réfère à l’enquête FIR/UNAO de 1983 et l’atlas régional de 2003, cache en fait des évolutions très contrastées dans le temps et dans l’espace.Les effectifs ont certainement connu un mini-mum entre la fin des années 1990 et le milieu des années 2000 à une époque où l’espèce ne nichait peut-être déjà plus dans le dépar-tement de l’Ain, pas encore en Haute-Savoie et où les effectifs de la Loire étaient au plus bas. Les effectifs régionaux ne devaient pro-bablement pas excéder 30 couples à ce mo-ment là. La distribution a aussi sensiblement évolué avec donc la disparition de l’espèce en tant que nicheur dans l’Ain et l’installation d’une population en Haute-Savoie. Cette dernière était attendue au regard du dynamisme de la population helvète voisine. Il est par contre surprenant de constater que cette expansion n’ait pas également bénéficié au département de l’Ain, notamment dans le secteur du pays de Gex, tout aussi proche des noyaux suisses.La population ardéchoise semble quant à elle connaitre une certaine stabilité même si nous n’avons aucune information sur son évolution entre 1998 et 2007. S’est-elle glo-balement maintenue pendant cette période ou a-t-elle, comme dans la Loire, connu une diminution puis un nouvel accroissement ? Ces évolutions très différentes entre les dé-partements est par contre difficile à expli-quer car il n’y a pas de cause évidente qui pourrait justifier de telles disparités. Des raisons sont sans doute à rechercher dans l’évolution des paysages et des pratiques agricoles, la disponibilité en ressources ali-mentaires, les causes de mortalité des adul-tes ou encore le taux de survie des jeunes.La région Rhône Alpes abrite également deux dortoirs hivernaux qui regroupent en-tre 100 et 200 oiseaux soit environ 2 à 4 % de la population hivernante en France. Ces deux dortoirs sont associés à la présence de décharges ; leur pérennité est donc sans

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doute étroitement liée à l’avenir et la gestion de ces sites d’enfouissement de déchets mé-nagers.

Concernant la migration, les effectifs dénom-brés sur les différents sites de suivis rhônal-pins en augmentation depuis 10 ans, voire 20 pour certains, démontrent que notre région constitue une voie de passage majeure pour des oiseaux en provenance de régions plus septentrionales et qui vont hiverner sur le piémont pyrénéen et en Espagne.

Enfin, les différents programmes menés en Rhône-Alpes sur le milan royal ont également permis de tester des mesures de conserva-tion expérimentales comme la création de placettes d’alimentation ou de récolter des données sur la biologie de l’espèce à travers le programme de baguage et de marquage coloré coordonnés par le Muséum national d’Histoire naturelle. Ces actions feront l’ob-jet de bilans et de publications spécifiques ultérieurement.

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CORA FS. 2009 Observatoire Régional de la faune sauvage, volet 1 Action 9, Suivi des dortoirs de milan royal en Rhône-Alpes, Bi-lan 2008-2009. 7 p.

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Le Milan royal en région Rhône-Alpes : bilan de suivi 2003 -2011

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Annexe

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1Résumé : Les trois premières années de suivi par points d’écoutes printaniers de l’avifaune des roselières de Rhône-Alpes ont livré leurs premiers résultats. 62 passages ont été réali-sés chaque année, cumulant 44 898 individus dénombrés.

Sur 154 espèces d’oiseaux différentes notées en roselières, 53 sont typiques des zones humi-des (soit 35 %). Les autres sont représentatives de la diversité des milieux de Rhône-Alpes qui jouxtent les sites étudiés. Sur la totalité des es-pèces citées, 53 ont un statut de conservation défavorable en liste rouge régionale (statuts EN, CR, VU, et DD) soit 35 %. La durée d’ana-lyse de trois ans est encore trop courte pour dégager des tendances temporelles d’évolu-tion réellement significatives. Les premiers chif-fres permettent cependant de s’inquiéter plus particulièrement de l’évolution négative pour six espèces de zones humides en liste rouge : le blongios nain (CR), le héron pourpré (EN), le bruant des roseaux, le busard des roseaux, le martin-pêcheur d’Europe et le phragmite des joncs (VU).

8 des 31 roselières sont des sites situés autour du fleuve Rhône (gérées par la Compagnie Nationale du Rhône : CNR). Elles contribuent pour 22,9 % des données, 17,4 % des individus dénombrés. 8 espèces n’ont pas été observées en sites CNR, et 9 espèces n’ont été observées que là, incluant probablement des migrateurs. Le blongios nain ou le héron pourpré y sont plus rares et il y a peu de différences pour les trois rousserolles, le héron cendré ou la galli-nule poule d’eau.

1.. [email protected]

Ce suivi STOC-EPS sera poursuivi chaque prin-temps dans les mêmes sites régionaux. Ce pro-gramme régional de la LPO Coordination Rhô-ne-Alpes avec le réseau de bénévoles assurant une grande partie des suivis STOC est amené à être renforcé au cours des prochaines années. Des tendances temporelles fiables pourront ainsi être évaluées d’ici quelques années de recul supplémentaires.

Abstract : Reedmarsh birds of the Rhone-Al-pes region were monitored by spring counts over a period of three years. First results ap-pear here. 62 bird counts were carried out an-nually, giving a total of 44,898 birds counted. Among the 154 species of birds observed in reedbeds, 53 (35 %) are typical wetland spe-cies. Other species represent the diversity of the habitats surrounding reedbeds in the Rhone-Alpes region. 53 (35 %) of all species recorded are in a poor state of conservation.The three-year monitoring period is too short to attest significant trends. However the first results seem to show negative trends in 6 wetland species: Little Bittern, Purple He-ron, Reed Bunting, Marsh Harrier, European Kingfisher and Sedge Warbler.

8 of the 31 reedbeds are located along the Rhône river. This monitoring programme is to be continued each spring at the same sites. Volunteers play a major rôle in this program-me, fostered by the regional section of the French LPO (equivalent to the British RSPB). This programme is to be reinforced over the coming years.

Suivi temporel de l’avifaune des roselières

en Rhône-Alpes

Christian ROLLAND, LPO RHÔNE-ALPES 1

Photo 1 : Bruant des roseaux © LPO Rhône-AlpesPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhotttttttttto 1o 1o 1o 1o 1o 1o 1o 1o 1o 1ttttttttttttt : Bruant des roseaux © LPO Rhône-Alpes

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Suivi temporel de l’avifaune des roselières en Rhône-Alpes

Introduction

Les roselièresLes roselières sont des formations végétales dominées par les roseaux communs Phrag-mites australis, ou plus généralement par de grandes espèces émergentes ou amphibies (Massettes Typha, Scirpe lacustre Scirpus lacustris, Marisque Cladium mariscus, Joncs sp. Juncus). Ce milieu de transition entre la terre et l’eau peut couvrir de vastes éten-dues peu profondes.Les roselières jouent plusieurs rôles essen-tiels, tant biologiques [FOUQUE & COMBAZ, 2004] que physiques (régulation hydrologi-que, épuration de l’eau, rétention de sédi-ments et de nutriments, amortissement de la houle par exemple). Ce milieu fragile offre un habitat et un abri spécialisés pour de nom-breuses espèces de flore et de faune rares et vulnérables. Enfin, les roselières participent à l’attrait paysager des rives.Parmi les vertébrés terrestres des roseliè-res, on soulignera la présence d’amphibiens protégés (tritons sp) et d’oiseaux de zones humides tels que le héron pourpré (Ardea purpurea), le butor étoilé (Botaurus stella-ris), le blongios nain (Ixobrychus minutus), ou encore la lusciniole à moustaches (Acro-cephalus melanopogon). Les autres groupes taxonomiques, poissons, insectes, inverté-brés, papillons (Noctuelle des roselières Arenostola phragmitidis, etc.) et libellules comptent également de nombreuses espè-ces sensibles [MIQUET & FAVRE, 2007].

Situation nationaleL’ONCFS a piloté un inventaire national des roselières de plus de 1 ha (0,5 ha pour les ro-selières fluviales). Leur superficie en France (pays de 547 000 km2) atteint 54 000 ha, dont 70 % sont des phragmitaies, soit en-viron un millième de la superficie totale du pays. Les trois principales régions à roseliè-res sont les Pays-de-Loire (18 000 ha), Pro-vence-Alpes-Côte-d’Azur (14 300 ha) et Lan-guedoc-Roussillon (7 500 ha) qui totalisent 74 % des roselières de France [LE BARZ, MI-CHAS, FOUQUE, 2008].Rhône-Alpes occupe la 5ème position natio-nale après la Bretagne. On y trouve notam-ment les étangs de la Dombes et de la plaine du Forez, les roselières fluviales du Rhône et les pourtours des grands lacs alpins. Les 414 sites qui y ont été répertoriés couvrent 1 811 ha.

La Dombes (367 ha de roselières) représente la 18ème roselière française et la 1ère de Rhône-Alpes [LE BARZ, MICHAS, FOUQUE, 2009], l’Isle Crémieu arrive ensuite en 31ème position (147 ha). Rhône-Alpes occupe ainsi une pla-ce non négligeable dans la conservation des roselières françaises.

La régression générale des zones humidesCes milieux humides sont assez menacés. Ainsi, le SILA [2011] estime que la superficie de la roselière du Lac d’Annecy est passée d’une centaine d’hectares au début du XXème à 10,5 hectares aujourd’hui.Sur l’ensemble des lacs profonds périalpins et jurassiens, les roselières ont régressé en moyenne de plus de 50 % en un demi-siècle [MIQUET & FAVRE, 2007] :- En 2006, seuls 3,6 % des 195 km de rives du Léman abritent encore une frange de ro-selière aquatique.- Le Lac d’Annecy a connu une perte de 94 % de la surface des roselières, et des 2/3 du linéaire de berges au cours du XXème siècle.- Au Lac du Bourget, la diminution atteint 50 à 60 % de la surface de roselières entre 1950 et 2000.- Le long du Rhône, il y a régression de rose-lières par atterrissement de lônes, aménage-ments hydrauliques divers, mais aussi quel-ques apparitions comme dans la retenue de Chautagne.Faible superficie résiduelle, tendance à la ré-gression et habitat très spécialisé pour l’avi-faune sont les trois raisons majeures qui ont conduit à la mise en place d’un programme de suivi régional.

Objectifs du suiviDans ce contexte de milieux écologiquement riches mais fragiles et abritant une faune menacée, un programme régional de suivi de l’avifaune chanteuse a été mis en place dès 2008 par la LPO Rhône-Alpes (CORA Faune Sauvage) en roselières. En effet, les autres suivis ornithologiques déjà existants ne permettent pas d’évaluer correctement l’avifaune des roselières :- Les dénombrements d’oiseaux d’eau hiver-nants (Wetlands International) sont réalisés uniquement en janvier et ne ciblent que les oiseaux hivernants.- Les suivis STOC-EPS reposent sur des car-rés à tirage aléatoire, donc situés dans tous types de milieux généralement non spéciali-sés [JIGUET, JULLIARD, 2006].

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Matériel et méthodes

Le protocoleLe protocole retenu est une adaptation à minima du protocole national STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs [VIGINA-TURE, 2012]) : points d’écoute de 5 minutes, mais au lieu d’un tirage aléatoire, les points sont choisis spécifiquement en roselières ou, pour des raisons évidentes d’accessibilité ou de taille des sites, en bordure immédiate. Ce protocole doit permettre d’estimer la locali-sation, la richesse et l’abondance des pas-sereaux paludicoles ainsi que les variations temporelles de leurs effectifs. Des résultats sur d’autres groupes sont également présen-tés.

Chaque site comporte une dizaine de points suffisamment espacés pour éviter les dou-bles comptages. Les points fixes sont dispo-sés selon la configuration spatiale du site. Le même observateur y réalise deux passages chaque printemps pour détecter toutes les espèces présentes (dont les dates d’arrivée et de chant sont échelonnées dans le temps). Les résultats sont saisis avec le logiciel FEPS [SAXRUB, 2012], et analysés avec les logi-ciels EXCEL, TRIM [2012].

Les sites en Rhône-AlpesLe programme a débuté au printemps 2008 avec un total de 31 sites périodiquement suivis par 13 observateurs ornithologues du réseau CORA & LPO.

Les roselières Dombistes ne font pas partie du dispositif en raison des difficultés d’accès (nombreuses propriétés privées).

Résultats

Lots de données analysésAprès 3 années de suivi (2008-2010), com-portant 2 passages par an sur 31 sites, 182 lots de données ont pu être effectivement analysés, produisant :

- 16 900 citations (une citation correspond à une espèce notée dans un site élémentaire de suivi).- 44 472 individus (cumul du nombre d’oi-seaux dénombrés, tous sites confondus).

Résultats bruts154 espèces différentes ont été enregistrées. 53 d’entre elles sont des espèces typiques de zones humides (ZH; soit 35 % du total) et 51 ont un statut de conservation défavora-ble en liste rouge (EN, CR, VU, DD) soit 35 % d’entre elles.

Figure 1 : Localisation régionale des points suivis, en vert, et en rouge les sites du fleuve Rhône (CNR).

Photo 2 : Blongios nain © LPO Rhône-Alpes

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Suivi temporel de l’avifaune des roselières en Rhône-Alpes

Nom Français ZH Liste rouge Sites Citations Individus

Accenteur mouchet 1 1 1

Aigrette garzette x 15 41 99

Alouette des champs VU 12 42 48

Alouette lulu VU 2 3 3

Autour des palombes 4 5 7

Bécassine des marais x CR 3 3 6

Bergeronnette des ruisseaux x 2 2 2

Bergeronnette grise 21 79 92

Bergeronnette printanière 5 18 26

Bihoreau gris x VU 10 51 91

Blongios nain x CR 11 19 21

Bondrée apivore 5 7 8

Bouscarle de Cetti x 17 309 430

Bruant des roseaux x VU 17 74 105

Bruant jaune VU 4 22 24

Bruant proyer EN 2 20 31

Bruant zizi 16 35 40

Busard des roseaux x VU 8 17 20

Buse variable 24 65 69

Caille des blés VU 3 5 6

Canard chipeau x CR 8 80 297

Canard colvert x 31 481 1 770

Canard mandarin x 1 1 3

Canard souchet x CR 2 4 13

Chardonneret élégant 22 90 149

Chevalier aboyeur x 6 7 16

Chevalier culblanc x 4 4 5

Chevalier gambette x 2 2 2

Chevalier guignette x EN 11 14 20

Chevalier sylvain x 3 3 8

Choucas des tours 11 28 234

Chouette hulotte 6 9 11

Cigogne blanche x VU 1 1 1

Circaète Jean-le-blanc 1 1 1

Cisticole des joncs x 6 8 9

Corbeau freux 13 69 386

Corneille noire 31 654 1 297

Coucou gris 29 504 635

Courlis cendré VU 5 17 30

Courlis corlieu 1 1 2

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Cygne de Bewick x 1 1 1

Cygne noir x 1 1 2

Cygne tuberculé x 24 183 610

Echasse blanche x EN 4 8 18

Epervier d’Europe 10 14 15

Étourneau sansonnet 26 225 3 963

Faisan de Colchide 19 82 86

Faucon crécerelle 13 37 38

Faucon hobereau 13 21 24

Faucon pèlerin VU 1 1 1

Fauvette à tête noire 31 1 059 1 990

Fauvette babillarde 1 1 1

Fauvette des jardins 12 25 26

Fauvette grisette 16 128 188

Fauvette mélanocéphale 1 1 1

Fauvette passerinette 1 1 1

Foulque macroule x 26 641 2 364

Fuligule milouin x EN 11 152 875

Fuligule morillon x EN 6 31 137

Gallinule poule-d’eau x 30 191 240

Geai des chênes 27 115 146

Gobemouche gris 3 3 3

Gobemouche noir VU 1 1 1

Goéland leucophée x 20 170 294

Grand Corbeau 5 8 9

Grand Cormoran x 11 29 67

Grand Gravelot x 1 1 1

Grande Aigrette x 8 21 26

Grèbe à cou noir x 3 8 26

Grèbe castagneux x 14 140 237

Grèbe huppé x 21 196 854

Grimpereau des jardins 29 176 191

Grive draine 8 12 19

Grive musicienne 27 191 221

Grosbec casse-noyaux 3 6 7

Guêpier d’Europe VU 7 19 82

Guifette moustac x EN 5 32 182

Guifette noire x RE 2 2 5

Harle bièvre x 4 11 17

Héron cendré x 29 322 754

Héron garde-boeufs x 5 22 124

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Suivi temporel de l’avifaune des roselières en Rhône-Alpes

Héron pourpré x EN 19 84 124

Hirondelle de fenêtre VU 18 31 226

Hirondelle de rivage x EN 7 22 112

Hirondelle de rochers 1 5 9

Hirondelle rustique EN 28 146 1 332

Huppe fasciée EN 3 4 4

Hypolaïs polyglotte 27 191 251

Linotte mélodieuse 2 2 2

Locustelle luscinioïde CR 3 11 12

Locustelle tachetée CR 15 55 73

Loriot d’Europe 29 299 351

Marouette ponctuée x CR 1 2 2

Martinet à ventre blanc 3 3 7

Martinet noir 27 181 1 632

Martin-pêcheur d’Europe x VU 19 45 49

Merle noir 31 831 1 394

Mésange à longue queue 24 86 194

Mésange bleue 31 528 724

Mésange charbonnière 31 628 980

Mésange huppée 1 1 1

Mésange nonnette 8 17 20

Milan noir 28 284 453

Milan royal CR 1 1 1

Moineau domestique 16 65 250

Moineau friquet VU 1 1 2

Mouette rieuse 14 155 6 553

Nette rousse x VU 15 135 687

Oedicnème criard VU 1 1 1

Perdrix rouge RE 2 3 5

Petit Gravelot x 3 3 5

Phragmite des joncs x VU 6 25 40

Pic cendré CR 1 1 1

Pic épeiche 31 218 236

Pic épeichette 9 16 19

Pic noir 8 15 15

Pic vert 30 220 252

Pie bavarde 22 87 121

Pie-grièche écorcheur 10 18 25

Pigeon biset 3 6 32

Pigeon colombin VU 6 10 15

Pigeon ramier 31 659 1 016

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Pinson des arbres 31 580 832

Pipit des arbres 1 1 1

Pouillot de Bonelli 2 2 2

Pouillot fitis 22 87 109

Pouillot siffleur EN 1 1 1

Pouillot véloce 29 506 668

Râle d’eau x VU 17 68 89

Roitelet à triple bandeau 7 9 9

Roitelet huppé 2 2 2

Rossignol philomèle 31 816 1 510

Rossignol progné 1 1 1

Rougegorge familier 29 263 311

Rougequeue à front blanc 7 9 10

Rougequeue noir 15 36 41

Rousserolle effarvate x 31 912 1 839

Rousserolle turdoïde x EN 17 204 303

Rousserolle verderolle x VU 8 24 24

Sarcelle d’été x CR 2 4 5

Sarcelle d’hiver x CR 1 1 2

Serin cini 19 54 60

Sittelle torchepot 18 69 81

Sterne pierregarin x EN 1 6 16

Tadorne de Belon x VU 2 2 6

Tarier des prés VU 5 19 36

Tarier pâtre 13 44 64

Tarin des aulnes DD 1 1 15

Torcol fourmilier VU 3 4 4

Tourterelle des bois 27 228 285

Tourterelle turque 22 101 120

Troglodyte mignon 29 510 664

Vanneau huppé EN 5 49 124

Verdier d’Europe 25 108 145

Total 53 51 1 846 16 900 44 472

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Suivi temporel de l’avifaune des roselières en Rhône-Alpes

Remarques sur les espèces présentesSi l’on retrouve bien dans le tableau ci-des-sus les espèces attendues des zones hu-mides, de nombreuses autres ne sont pas spécialement associées à cet habitat, voire normalement associées à des milieux totale-ment différents. À ceci plusieurs explications possibles :- la taille relativement réduite des sites,- une majorité de points d’écoute en lisière de roselière, donc sous influence directe du milieu environnant (rappelons que toutes les espèces sont notées dans un rayon de 150 m autour du point d ‘écoute)- la grande variété des milieux de Rhône-Al-pes.Les premiers bilans ci-dessous regroupent toutes les espèces rencontrées, de zones humides et autres. Ceci se justifie pour l’ins-tant par le peu d’années d’étude accumu-lées, mais il deviendra très intéressant par la suite de voir l’évolution de ces espèces non apparentées aux zones humides, notamment par rapport à leur évolution enregistrée par le STOC standard.

Bilan par rapport à la liste rouge régionaleLes espèces observées en roselières ont été comparées à la liste rouge des vertébrés de Rhône-Alpes [DE THIERSANT, DELIRY, 2008].

Ainsi, 12,8 % des individus observés en rose-lières appartiennent à des espèces ayant un statut particulièrement défavorable en liste rouge régionale.

Les tendances d’évolution par espèce sur trois ans en roselières

La période de suivi de trois ans permet de dégager des premières tendances, qui res-tent à confirmer. Elles ont été calculées selon le protocole d’analyse STOC et les es-pèces avec moins de 10 individus observés (nombre cumulé) en 3 ans sont écartées de l’analyse.Le bilan provisoire des espèces [détails dans ROLLAND, 2010] selon leur catégorie en liste rouge est le suivant :

Les espèces figurant dans ce tableau sont les nicheuses en roselière ou dans les mi-lieux associés (zones humides).

Le butour étoilé, le blongios nain et le hé-ron pourpré ont récemment fait l’objet d’une étude régionale menée par la LPO Rhône-Al-pes [FAURE, 2010].

Le butor étoilé, héron des vastes roseliè-res inondées, est en déclin national de 35 à 45 % (1970-2000) mais cette espèce au chant nocturne n’a pas été contactée par no-tre protocole diurne.

La situation des deux autres hérons, le blon-gios nain et le héron pourpré, a également tendance à s’aggraver en Rhône-Alpes [FAU-RE, 2010]. La plupart des observations ré-gionales de blongios ont été faites dans des roselières de plus d’ 1 ha, ce qui souligne la nécessité de préserver de grandes étendues de roselières.

Les roselières du fleuve Rhône8 sites parmi 31 sont situés sur le fleuve Rhône (concession CNR). Ils représentent près de 23 % des données. Sur 3 ans, on y a dénombré un cumul de 6 807 individus sur un total de 39 083 soit 17,4 %.

Parmi les 154 espèces d’oiseaux observées aux cours de cette étude des roselières, tous sites confondus, on dénombre 117 espèces sur les sites CNR, soit 75 % du total.

Un comparatif des abondances a été réalisé entre les sites CNR (roselières fluviales du Rhône) et les autres types de roselières. Si le nombre d’individus par espèce dépasse 17 % dans les sites CNR c’est que cette espèce y est plus représentée qu’ailleurs.

Roselières CR EN VU

Evolution positive Canard chipeau Chevalier guignette Bihoreau gris

Canard souchet Echasse blanche Courlis cendré

Fuligule milouin Rousserolle verderolle

Fuligule morillon

Evolution négative Blongios nain Bruant proyer Bruant des roseaux

Héron pourpré Busard des roseaux

Phragmite des joncsTableau 2 : Evolution sur 3 ans des espèces de roselières, compte tenu de leur statut en Liste Rouge régionale.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Discussion

La richesse en espèces dans les roselières est 35 % supérieure à celle des sites aléa-toires du STOC régional. Il est encore trop tôt pour estimer dans quelle mesure les es-pèces non spécifiquement apparentées aux roselières peuvent tirer profit de ce milieu ou sont simplement observées dans leur habitat naturel proche (forestier, agricole etc.).

Parmi les 54 espèces typiques de zones hu-mides, on note la présence de plusieurs pas-sereaux paludicoles, comme observé en la Loire-Atlantique par exemple [ONCFS, GIP, LOIRE-ESTUAIRE, 2007].

Les exigences écologiques des passereaux paludicoles en termes d’hydrologie, de structure végétale et de disponibilités ali-mentaires sont assez variées. L’importance des roselières hautes à phragmites diffère selon les espèces d’oiseaux.

Certains sont strictement inféodés aux rose-lières (héron pourpré, butor étoilé et certains passereaux comme la locustelle luscinoïde, les rousserolles effarvatte et turdoïde).

D’autres espèces paludicoles utilisent par-tiellement les roselières durant leur cycle biologique :

- comme halte migratoire vers leur site de reproduction ou d’hivernage (phragmite des joncs). La majorité des limicoles observés lors des suivis étaient probablement en mi-gration,- en hivernage (busard Saint-Martin),- pour la nidification (grèbe huppé, râle

d’eau, foulque macroule et canards),- comme zone refuge tout au long de l’an-née.

Une analyse plus détaillée fait ressortir des différences selon le type de roselières. On remarquera que 8 espèces caractéristiques des roselières ou zones humides n’ont pas été observées en sites CNR (roselières flu-viales) et qu’à l’inverse 9 espèces n’ont été observées que là. Parmi ces 9 espèces, il est probable que l’emplacement géographique des roselières explique leur présence. En ef-fet, pour le chevalier guignette et la locustel-le tachetée, il s’agissait très probablement de migrateurs.

Il n’y a pas de différences significatives pour ce qui concerne les trois rousserolles (ver-derolle, effarvate, turdoïde) et la gallinule poule d’eau : la présence de grands roseaux leur suffit probablement. De la même maniè-re dans l’estuaire de la Loire, la rousserolle effarvatte est présente dans les roselières hautes [GIP LOIRE-ESTUAIRE, 2009].

En revanche, le courlis cendré, les échasses, les deux gravelots (grand et petit), les deux sarcelles (été, hiver) n’ont pas été trouvés sur les roselières fluviales, dans le cadre de ce programme mais ceci s’explique proba-blement par la nature des milieux environ-nants les roselières en question. En effet le courlis cendrés et l’échasse ne nichent pas en roselière.

Certaines espèces exigeantes quant à la taille et aux caractéristiques de la roselière sont plus rares en sites CNR comme le blon-

Pas observé en sites CNR Moins fréquent CNR Equivalent Plus fréquent

en site CNR

Busard des roseaux Blongios nain Bécassine des marais Chevalier guignette

Canard mandarin Bruant des roseaux Bihoreau gris Cisticole des joncs

Canard souchet Canard chipeau Canard colvert Aigrette garzette

Echasse blanche Foulque macroule Gallinule poule-d’eau Bouscarle de Cetti

Grèbe à cou noir Fuligule milouin Rousserolle effarvatte Locustelle tachetée

Locustelle luscinioïde Fuligule morillon Rousserolle turdoïde Grèbe huppé

Marouette ponctuée Grande Aigrette Rousserolle verderolle Tadorne de Belon

Sarcelle d’été Grèbe castagneux Cygne tuberculé

Héron pourpré Harle bièvre

Nette rousse

Phragmite des joncs

Râle d’eau

Tableau 3 :Comparaison de la fréquence des espèces ZH en fonction de la localisation des roselières.

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Suivi temporel de l’avifaune des roselières en Rhône-Alpes

gios nain, le héron pourpré. Nos résultats rejoignent donc ceux de Poitou-Charentes, où la taille trop petite des roselières est dé-favorable à la nidification du butor étoilé ou du blongios nain [THOMAS, 2008].

Conclusions

Les menaces pesant sur les roselières sont nombreuses comme le drainage, l’envahis-sement par des ligneux (atterrissement), les aménagements fluviaux... [MIQUET & FAVRE, 2007]. Les roselières sont très peu repré-sentées dans les réserves naturelles et les réserves nationales de chasse et de faune sauvage. Par contre, elles sont bien repré-sentées dans les PNR, les zones Ramsar et les zones Natura 2000 [Fouque & Michas in CURTET 2007]. En Rhône-Alpes, ces milieux font l’objet de programmes de restauration ponctuellement [CURTET, 2007].Parmi les biais de cette étude on notera l’ab-sence des grandes roselières « Dombistes » et le nombre relativement réduit de sites suivis. Le suivi, réalisé par des chargés d’étu-des, avec des déplacements a en effet un coût annuel élevé. Le protocole d’écoute des chants le matin limite la détection des espè-ces comme le butor étoilé, voire le blongios, au chant essentiellement nocturne. La typologie des descripteurs de milieux du protocole STOC manque de finesse en roselières et mériterait des critères complé-mentaires (hauteur et densité de végétation, niveau d’eau, eau courante ou stagnante, changements de niveau d’eau durant le cy-cle biologique, dérangements, présence de zones non végétalisées, taille maximale des zones en roseaux...).Un troisième passage au printemps permet-trait d’analyser les changements de phénolo-gie des oiseaux paludicoles (dates d’arrivée des migrateurs, début des chants...) comme c’est déjà le cas pour le suivi STOC général. Signalons que des opérations de baguage d’oiseaux en roselières (rémiz, bruant des roseaux, etc...) sont également réalisées en Rhône-Alpes et mériteraient une publication des résultats.Ce suivi présente des points forts. Il apporte des connaissances sur l’avifaune d’un type de milieu peu suivi, difficile à analyser dans le cadre d’un protocole STOC généraliste. Il pointe des espèces communes et donc bien représentées par le suivi STOC aléatoire, mais en lien avec un type de milieux spéci-

fique (les roselières) dans lequel leurs ten-dances d’évolution peuvent différer de celles observées dans le reste de leur habitat.Ce suivi requiert plusieurs années complé-mentaires pour pouvoir dégager des tendan-ces temporelles d’évolution significatives, idéalement une dizaine d’années. Une sy-nergie avec d’autres protocoles apparentés serait souhaitable (ONCFS, suivis de végéta-tion).Nos premiers résultats permettent d’ores et déjà de repérer une liste d’espèces plus sensibles, et de souligner l’influence de la diversité écologique des sites.

Remerciements

A Gérard GOUJON, coordinateur régio-nal STOC-EPS Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, pour sa participation à l’écriture de cet article.Nous tenons à remercier les 13 ornithologues qui ont participé aux suivis ornithologiques des roselières: ARLAUD C., BIROT-COLOMB X., COFFRE H., D’ADAMO C., DALLARD R., DELCOURT G., FONTERS R., MOVIA A., QUESADA R., REY D., RIBATTO E., VEAU F., VERICEL E.

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le Bièvre - Tome25 - Année 2011

1Résumé : En Europe les oiseaux des champs ont diminué de 40 % en 30 ans (1970-1999). Dans ce contexte, un programme pionnier de Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs (SHOC) a été initié et testé en Rhône-Alpes de 1999 à 2005 (LPO Drôme) avant d’être étendu à la France entière dans le cadre de Vigie-Nature en 2008. Il détecte 76 espèces en Rhône-Alpes, principalement l’alouette des champs, les pinsons du nord et des ar-bres, l’étourneau sansonnet, la linotte mé-lodieuse, et des corvidés. Les alouettes hi-vernent davantage dans le sud de la région, avec une prédilection pour les céréales d’hi-ver et les sols nus.Ces résultats viennent compléter les indi-cateurs standardisés par espèces et par groupes fournis par le suivi printanier STOC-EPS (Suivi Temporel des Oiseaux Communs, avec plus de 130 observateurs en Rhône-Al-pes). La vingtaine d’espèces du groupe des oiseaux des champs présente un déclin mar-qué (-25 % entre 1989 et 2009) en France, Rhône-Alpes est moins touchée (-10 %) mais suivie depuis moins longtemps. A l’inverse, les espèces généralistes et de milieu bâti sont en progression. Ce sont principalement les oiseaux granivores qui reculent, aussi bien en Rhône-Alpes qu’en PACA par exem-ple. La poursuite des suivis STOC et SHOC offrira une vision plus précise des tendances d’évolution temporelle des espèces, et la possibilité de subdiviser les analyses par ty-pes de milieux pour mieux appréhender les causes de ces changements.

1.. [email protected]

Abstract : Farmland birds declined in Eu-rope by 40 % during the 30 year period 1970-1999. In this context, a new program was launched in the Rhone-Alps region (by the LPO Drôme ) for monitoring farmland birds in winter (SHOC) (tests during 1999-2005). It was extended to the whole country after 2008 (Vigie-Nature). 76 species were observed in the Rhone-Alps, mainly Skylarks, Chaffinch and Brambling, Starlings, Linnets, and corvids. The Skylark was more often ob-served in the southern part of the region, es-pecially on fields covered by winter cereals and bare ground.These winter results complete the spring monitoring program called STOC-EPS (with more than 130 observers in the Rhone-Alps region). Standardized trend indicators were calculated by species and by groups. The group of farmland birds (twenty species) showed a marked decline (-25 % between 1989 and 2009) in France, whereas Rhone-Alps was less affected (-10 %). In contrast, more generalist species were increasing.Seed-eating birds seemed to be less affect-ed, as observed in the neighbouring PACA region (the Provence Alpes Côte d’Azur Re-gion.In the coming years, STOC and SHOC pro-grams will provide a better understanding of trends over time for most farmland bird species. Subdividing the analysis by habitats may lead to a greater understanding of why some farmland bird populations are declin-ing.

Suivi temporel des tendances d’évolution de l’avifaune des milieux agricoles en Rhône-Alpes

Christian ROLLAND, LPO RHÔNE-ALPES 1

Photo : Alouette des champs © J. FouargePhoPhoPhoPhoPhottttott : Alouette des champs © J. Fouarge

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Introduction

Le contexte national

Le Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Echantillonnage Ponctuel Simple (STOC EPS) est un programme de suivi national de l’avifaune, répété chaque printemps, qui est piloté par le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Le Centre de Recherches par le Baguage des Populations d’Oiseaux (CRBPO) en assure la coordination dans le cadre du dispositif «Vigie-nature».Le STOC a été initié dès 1989, puis relancé en 2001 [JIGUET et JULLIARD 2006]. La mise en commun des données de type STOC au niveau européen permet de développer des analyses à l’échelle européenne des tendan-ces d’évolution des populations d’oiseaux, notamment en relation avec les effets du réchauffement climatique et l’évolution des milieux. Ce programme est décliné en Rhô-ne-Alpes avec actuellement plus de 130 ob-servateurs. Il permet de calculer les indica-teurs standardisés de tendances d’évolution temporelle par espèce (JIGUET 2010). Le Mu-séum National d’Histoire Naturelle de Paris a en effet regroupé les oiseaux suivis avec le programme STOC selon 4 grands types de milieux fréquentés : les espèces généralis-tes, les espèces de milieu bâti, les oiseaux forestiers, et les espèces de milieu agricole, pour permettre des analyses par groupes avec des indicateurs synthétiques [JIGUET 2008].En France, l’avifaune des milieux agricoles est en évolution globalement défavorable, à cause de facteurs multiples : le remembre-ment, la destruction des haies, les monocul-tures intensives, la suppression des mares, l’usage immodéré de pesticides et insectici-des, la fauche mécanique trop précoce ou encore l’urbanisation qui réduit inexorable-ment les surfaces favorables aux oiseaux des champs en sont probablement les princi-paux responsables.

Le contexte local

En Rhône-Alpes, une liste rouge régionale de la faune sauvage a été dressée [DE THIER-SANT, DELIRY 2008] faisant ressortir les es-pèces à surveiller. Trois espèces emblémati-ques des milieux agricoles sont en déclin: la perdrix grise (qui consomme des végétaux), la linotte mélodieuse (granivore), et l’alouet-te des champs (insectivore).Entre 1996 et 2001, l’alouette des champs a

reculé de -40 % en Rhône-Alpes. Ce constat a motivé la création d’un protocole régional spécifique de Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs : le SHOC. L’alouette hivernante a servi d’espèce sentinelle. Dès 1999, la LPO Drôme a démarré un programme pilote pour tester jusqu’en 2005 la méthodologie. En 2008 ce protocole a été étendu nationale-ment (CRBPO, Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, Vigie Nature 2008).Nous présentons ici les premiers résultats du programme hivernal SHOC, dans sa pha-se de test en Rhône-Alpes, et du STOC-EPS réalisé au printemps, en mettant l’accent sur les espèces agricoles (coord. C. ROLLAND, G. GOUJON).

Matériel et méthodes

Le programme SHOC (Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs) dénombre les passe-reaux hivernants sur des transects répartis dans les 8 départements de Rhône-Alpes, en zone agricole de 5 km de rayon, avec cultu-re de céréales d’hiver (blé, orge, avoine...). On étudie 5 parcelles de plus de 300 m de diagonale et espacées d’un kilomètre, avec passage matinal en décembre et janvier. Des transects de comptage sont parcourus à pieds en diagonale sur ces parcelles. La ty-pologie des milieux agricoles de ce program-me SHOC distingue 6 classes : les prairies cultivées ou non, le mixage prairie/cultures, les grandes cultures, les vergers et les autres cultures. D’autres subdivisions détaillent la présence de haies, arbres, pâtures, céréales, maïs, tournesol, colza, cultures à racines, riz, cours de fermes, sol nu...Au printemps, l’avifaune chanteuse est sui-vie par le protocole national STOC-EPS (Suivi Temporel des Oiseaux Communs, par Echan-tillonnages Progressifs Simples). Le protoco-le consiste à noter, lors de deux visites ma-tinales annuelles espacées, tous les oiseaux détectés à vue et au chant pendant 5 minu-tes sur 10 points répartis selon les grands types de milieux naturels présents dans des carrés d’échantillonnage de 2 x 2 km tirés au sort sur une grille nationale.Les écoutes sont réalisées entre le 1er avril et le 8 mai, puis entre le 9 mai et le 15 juin. Le logiciel de statistiques TRIM (TRends & In-dices for Monitoring) [PANNEKOEK et VAN STRIEN 2000] permet de calculer et évaluer les tendances de variation temporelles par espèces (considéré comme significatif si p >

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Suivi temporel des tendances d’évolution de l’avifaune des milieux agricoles en Rhône-Alpes

0,05). [JIGUET et CRBPO 2005] de manière standardisée pour permettre les comparai-sons entre sites et espèces. Environ 132 per-sonnes en Rhône-Alpes participent au suivi STOC (2009).

Le Muséum a réparti 66 espèces principales du protocole STOC en quatre groupes selon leur biologie : oiseaux des milieux agricoles, oiseaux forestiers, espèces de milieux bâtis, et généralistes. Le groupe des espèces “agri-coles” comporte les vanneau huppé, buse variable, faucon crécerelle, perdrix rouge, perdrix grise, caille des blés, huppe fasciée, alouette des champs, alouette lulu, pipit farlouse, bergeronnette printanière, fau-vette grisette, tarier pâtre, tarier des prés, pie-grièche écorcheur, corbeau freux, linotte mélodieuse, bruant jaune, bruant zizi, bruant proyer.

Résultats

Le programme SHOC a détecté en Rhône-Alpes 76 espèces d’oiseaux des champs en hiver, les principales étant l’alouette des champs, les pinsons du nord et des arbres, l’étourneau sansonnet et la linotte mélodieu-se, puis les corvidés (corbeau freux, corneille noire, choucas des tours). On a pu constater qu’il y a davantage d’alouettes hivernantes au sud de Rhône-Alpes et mettre en éviden-ce l’attractivité des céréales d’hiver et des sols nus, tandis que les chaumes n’ont pas d’effet significatif pour cette espèce.

Les haies, chemins, routes, habitations sont des éléments de paysage corrélés avec l’abondance d’alouettes, à l’inverse des par-celles enherbées, forêts, arbres isolés, et cours d’eau [BLACHE 2008].

Le programme STOC détecte en Rhône-Alpes de 27 à 68 espèces différentes par carré (48 en moyenne) tous types de milieux confondus. 13 espèces augmentent signifi-cativement en région Rhône-Alpes tandis que 8 présentent des baisses significatives [GOUJON 2009].

A l’échelle nationale les espèces agricoles sont le plus en déclin, -25 % entre 1989 et 2009.

Figure 1 : Evolution des effectifs des espèces déterminées grâce au STOC-EPS national [JIGUET 2010].

On fait le même constat en Europe avec -40 % des espèces agricoles (farmland spe-cies) entre 1970 et 1999.

Nos résultats régionaux ne sont disponibles que sur un pas de temps plus court.

Figure 3 : Evolution en pourcentage des groupes d’espèces d’oiseaux selon leur type d’habitat en région Rhône-Alpes sur la période 2001-2009 [ROLLAND 2010].

A l’échelle régionale, les oiseaux des milieux bâtis et anthropisés où les espèces généra-listes sont les seules à progresser, tandis

Figure 2 : courbes d’évolution en région Europe sur la période 1970-1999 [ROLLAND 2010].

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

que les oiseaux forestiers et agricoles subis-sent un léger recul.

Si on détaille espèce par espèce, les tendan-ces d’évolution sont relativement conformes aux différentes échelles spatiales. Ces com-paraisons sont à pondérer par le fait qu’en Rhône-Alpes nous avons moins de recul dans les suivis :

- Alouette des champs, stabilité (?) en Rhô-ne-Alpes, mais recul global en France et en Europe.- Alouette lulu, augmentation non significa-tive en Rhône-Alpes, pourrait remonter vers le nord avec le réchauffement du climat.- Bruant jaune, stable en Rhône-Alpes depuis 2001 mais baisse nationale et européenne.- Bruant zizi augmentation statistiquement significative en Rhône-Alpes depuis 2001, comme en France et en Europe.- Bruant proyer, déclin à surveiller en Rhône-Alpes comme ailleurs, son écologie thermo-phile devrait pourtant lui profiter en cas de réchauffement.- Buse variable, stabilité régionale.- Faucon crécerelle, en augmentation statis-tiquement significative en Rhône-Alpes. - Tarier pâtre, en déclin en Rhône-Alpes statistiquement significatif, et équilibre in-certain en France et en Europe [détails dans GOUJON 2009].- Tarier des prés, en déclin en Rhône-Alpes, non statistiquement significatif, et lent dé-clin en France et en Europe. C’est une es-pèce au maximum thermique faible comme le bruant jaune, il est assez nettement localisé en France.

L’analyse des tendances par régime alimen-taire permet de faire ressortir un déclin plus marqué des espèces granivores.

Figure 4 : Pourcentage d’évolution des cortèges d’oiseaux des champs selon leur

type, de régime alimentaire.

Discussion

En région PACA, le groupe des espèces agri-coles a baissé de -43 % (2001-2008), bien plus vite que les autres groupes. Ce sont également les espèces granivores les plus touchées (-21 %) [VINCENT-MARTIN 2009].

Conclusions

L’évolution des populations d’oiseaux agri-coles est préoccupante en France comme en Rhône-Alpes, même si notre région présente des résultats moins inquiétants qu’ailleurs (en PACA par exemple).

Le cortège des espèces agricoles mérite donc d’être suivi de près. Des analyses com-plémentaires seraient utiles pour subdiviser les observations par sous-types de milieux, par habitats, par zones géographiques et pouvoir ainsi mieux interpréter les tendan-ces d’évolution des espèces.

Le suivi STOC-EPS accumule chaque prin-temps des observations supplémentaires et permet d’obtenir de précieux indicateurs de l’évolution des populations d’oiseaux à long terme. La participation de nombreux ornitho-logues bénévoles à ce programme en est un pilier essentiel.

Les années à venir offriront une meilleure base statistique pour mieux évaluer les ten-dances temporelles.

Remerciements

A Gérard GOUJON, coordinateur régio-nal STOC-EPS Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, pour sa participation à l’écriture de cet article.

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Suivi temporel des tendances d’évolution de l’avifaune des milieux agricoles en Rhône-Alpes

Bibliographie

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DE THIERSANT Marie-Paule, DELIRY Cyrille (coord.) (2008a). Liste Rouge des Vertébrés Terrestres de la région Rhône-Alpes. - CORA Faune Sauvage, Région Rhône-Alpes : 209 pp.

EUROPEAN BIRD CENSUS COUNCIL (EBCC) (2011).

«monitoring software and methods» http://www.ebcc.info/trim.html

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GOUJON Gérard (2009). Suivi temporel des oiseaux communs 2001 - 2009 . STOC Rhône Alpes. Rapport PDF 69 p.

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JIGUET Frédérique (2008). Les résultats nationaux du programme STOC de 1989 à 2007.

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JIGUET F (2010). Les résultats nationaux du programme STOC de 1989 à 2009. www2.mnhn.fr/vigie-nature

MUSEUM NATIONAL HISTOIRE NATURELLE MNHN (2011) Les résultats du suivi STOC-EPS en France, Vigie Nature

http://vigienature.mnhn.fr/page/r-sultats-par-esp-ces

PANNEKOEK Jeroen , VAN STRIEN Arco (2000). TRIM-3 Manual. TRends & Indices for Monitoring data. Statistics Netherlands, PO Box 4000, 2270 JM Voorburg. [email protected]

ROLLAND Christian (2010). Suivis temporels de l’avifaune des milieux agricoles. Program-mes SHOC et STOC. Observatoire Régional de la faune sauvage. Volet 1 Actions 1 et 7. Communication au 5èmes Rencontres Natura-listes. Biodiversité et Espaces Agricoles 9-10 octobre 2010 organisées par la FRAPNA à Villeurbanne.

VINCENT-MARTIN Nicolas (2009). Bilan du programme STOC-EPS en région PACA : tendances, statuts des espèces et les indi-cateurs de biodiversité pour la période 2001 – 2008. Ed. CEEP (Conservatoire Etudes des Ecosystèmes de Provence - Alpes du Sud), 14 p.

(période 2001 – 2007. Faune de Provence, Vol. 24-25).

http://www.ego-design.fr/ceep/images/3_programmes/STOC01_08.pdf

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1Résumé : Un programme de science participa-tive a été initié par le CORA Faune Sauvage en 2008 : le suivi participatif de la petite faune des jardins. Ce dispositif grand public, inspiré du Gar-den Birdwatch [GARDEN BIRD WATCH, 2012], est proposé en région Rhône-Alpes à tous les publics, particuliers ou scolaires. Il permet de recueillir toute l’année des informations sur l’utilisation des jardins par la faune sauvage vertébrée ainsi qu’une sensibilisation à l’éco-citoyenneté.Un site internet spécifique explique le protocole de suivi, enregistre les données saisies dans une base de données, et fournit des fiches illustrées d’aide à l’identification des espèces, ainsi que des conseils pour son jardin (mangeoires, nichoirs).Le protocole consiste, après inscription gratuite, à compter les oiseaux et petits animaux sauvages qui fréquentent son jardin tout au long de l’année. Certains observateurs privilégient la période hiver-nale. Une synthèse des observations est restituée en temps réel avec le classement des espèces les plus fréquentes, des diagrammes de phénologie saisonnière d’observation, des cartes de réparti-tion régionale, ainsi que des tableaux de compta-ges par espèce.Après 3 ans, le bilan est largement concluant, puis-que de janvier 2009 à octobre 2011 ce programme a mobilisé 383 observateurs enregistrés (70 % en Rhône-Alpes et 30 % en dehors de notre région) et collecté 5 136 descripteurs de jardins (superfi-cie, végétation, présence de mangeoires ou de ni-choirs...). La biodiversité des jardins s’avère riche, avec 145 espèces d’oiseaux, 28 mammifères, 15 amphibiens et 12 reptiles. Le record de diversité dans un seul jardin est de 92 espèces vues dont 68 oiseaux.Le verdier d’Europe, le moineau domestique, le chardonneret élégant, la mésange charbonnière et le pinson des arbres occupent les 5 premières places du palmarès des oiseaux les plus dénom-brés. Les oiseaux hivernants comme les pinsons du nord, les tarins des aulnes, et les gros-becs casse noyaux sont également très bien représentés.L’analyse de la phénologie montre comment les jardins sont utilisés comme habitat par la faune sauvage, selon les espèces et les saisons. Ce programme pionnier initié en Rhône-Alpes est maintenant relayé par un programme national LPO/Muséum National d’Histoire Naturelle de Pa-ris : Observatoire des oiseaux des jardins

1.. [email protected]

Abstract : In 2008, the CORA Faune-Sauvage launched a scientific programme in which ordinary citizens could participate, entitled «Monitoring small fauna in your garden». This programme, in-spired by the British Trust for Ornithology’s Big Garden Birdwatch is open to people of all ages in the Rhone-Alpes region. It aims to gather informa-tion on how small vertebrates use gardens as their habitat, and to make people aware of the need to protect nature. A website devoted to this pro-gramme explains methods of counting and gath-ers records in a database. Illustrated web pages help people identify species and give advice on making gardens more attractive to fauna (such as installing nest boxes and bird feeders).The method consists in recording all birds and small wild animals in one’s own garden through-out the year. A synthesis of records is given in real time, with the ranking of the most common spe-cies in order of importance, diagrams of seasonal variations, regional distribution maps, and tables of species counts.After three years, the results are very positive, since over the period from January 2009 to Oc-tober 2011 the programme involved 383 record-ers (70 % from Rhône-Alpes and 30 % from the rest of France). It collected 5,136 garden descrip-tors (area, vegetation, and the presence of bird-feeders or nest boxes). A total of 212,135 data were collected, with 53,116 individual animals and birds counted (an average of four individuals per group) and 12,000 to 16,000 data were collected monthly in winter. Gardens have a rich biodiver-sity, with 145 different species of birds, 28 mam-mals, 15 amphibians and 12 reptiles. The highest biodiversity in a single garden was 92 species (68 birds).The European Greenfinch, House Sparrow, Gold-finch, Great Tit, Chaffinch and Blue Tit were the six most numerous birds. Wintering birds, such as the Brambling, Siskin and Hawfinch were also present in good numbers.Analysing the 25 commonest species has re-vealed how gardens are used as wildlife habitats, depending on the species and the season. The precise dates of influxes of wintering birds were noted. This pioneering programme initiated by the CORA in the Rhône-Alpes region is now relayed through a national programme (sponsored by the French LPO) which it has inspired.

Suivi participatif de la petite faune des jardins en Rhône-Alpes

Christian ROLLAND, LPO RHÔNE-ALPES 1

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Suivi participatif de la petite faune des jardins en Rhône-Alpes

Introduction

Le contexte généralOn appelle « sciences participatives » des programmes de recherche qui associent des scientifiques professionnels avec une partici-pation bénévole de citoyens amateurs. Des éco-volontaires peuvent ainsi contribuer à l’avancée des connaissances en contribuant à des programmes d’inventaires, par exem-ple en astronomie, en sciences naturelles... Très populaire dans les pays anglo-saxons depuis un siècle, cette pratique tend à se développer en France, en particulier avec l’essor d’internet : repérages d’étoiles, suivis de faune, relevés botaniques, suivis de phé-nologie de végétation, relevés de climat …

Nos jardins constituent un espace d’habitat important pour la faune et sa conservation en tant que substituts de milieux agricoles ou forestiers [CANNON, 1999]. Leur utilité écologique est souvent sous-évaluée, mais elle est manifeste : disponibilité de nourri-ture et de sites de nidification [BLAND et al 2004, HARRISON et al 2010, ROBINSON et al 2010]).

Depuis 1900, l’Amérique du Nord a initié le « Christmas bird count » (fondation Audu-bon), un dénombrement annuel d’oiseaux, réalisé 15 jours après Noël, avec actuelle-ment 50 000 citoyens participants. D’autres suivis ornithologiques ont été ensuite mis en place, le Breeding bird survey en 1965 (U.S. Geological Survey) puis le Projet Fee-derWatch (1970) pour suivre l’avifaune des mangeoires. Ce dernier a été généralisé, en 1988, à tout le territoire des Etats-Unis.

Le modèle du « Big Garden Birdwatch » En 1979, les ornithologues britanniques de la RSPB (Royal Society for the Protection of Birds) lançaient le Big Garden Birdwatch. Ce programme impliquant la participation du grand public consiste à noter un jour par an (le 28 janvier) pendant une heure d’observa-tion le nombre maximal d’oiseaux de chaque espèce fréquentant son jardin (à l’exception des espèces qui le survolent) [RSPB, 2012]. Ce dispositif fournit un instantané quantitatif de l’avifaune des jardins du pays. Le succès de ce programme est phénoménal, avec ac-tuellement 9 203 727 oiseaux dénombrés, 592 475 participants au programme (en 2011), 70 espèces suivies, dans 285 440 jar-dins, à travers tout le Royaume-Uni [RSPB,

2012]. Il est le plus grand programme mon-dial de ce type.

La LPO Coordination Rhône-Alpes (CORA Faune Sauvage) s’est donc largement inspi-rée de ce Big Garden Birdwatch pour lancer, dès 2008, son propre programme participa-tif de suivi de la petite faune des jardins. Il vient compléter des protocoles nationaux tels que le programme Wetlands Internatio-nal (dénombrement des oiseaux d’eau hi-vernants, depuis 1967), ou le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), davantage destinés à des naturalistes expérimentés.

Ces programmes participatifs permettent de suivre à faible coût de vastes surfaces grâce à l’implication bénévole, chose irréaliste avec des professionnels, ainsi que de sensibiliser le grand public à la protection de la nature.

Matériel et méthodes

Un site internet participatif dédié à l’en-quête régionale sur la petite faune sauvage des jardins a été lancé à l’automne 2008 en Rhône-Alpes, région pionnière sur ce pro-gramme en France [CORA FS., 2012]. On s’y inscrit gratuitement, puis on décrit son jar-din (surface, mangeoires, nichoirs, végétaux présents). Il est possible d’appliquer le pro-tocole de comptage dans son jardin, sur un balcon, dans une cour d’école, ou dans un parc public.

Le site internet présente le programme de suivi et permet la saisie en ligne de ses ob-servations. Il présente pour chaque espèce une aide illustrée à l’identification avec les photos des mâles, femelles et jeunes, une écoute du cri ou du chant et un texte de description de l’animal dans son habitat (comportement, migration, reproduction, ali-mentation...). Des conseils sur les nichoirs et mangeoires, l’aménagement de son jardin, ainsi que des suggestions de lectures ou de

Photo 1 : Rouge-gorge © LPO Ardèche

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sites à visiter, complètent ce site internet [ROLLAND, 2009].Le protocole, volontairement simple, consis-te à noter tout au long de l’année la petite faune de son jardin, tous les oiseaux mais aussi les autres petits vertébrés terrestres (reptiles, amphibiens, petits mammifères). On compte le nombre maximum d’individus observés de chaque espèce, avec une saisie dans un simple formulaire. La liste d’espèces proposée est restreinte, mais elle peut être complétée par des espèces supplémentaires pour les observateurs plus expérimentés. Chaque observateur dispose ainsi de son carnet d’observation individuel en ligne, qu’il peut éditer ou exporter vers un tableur.Une synthèse régionale est restituée en temps réel avec les données des 15 derniers jours, les tendances temporelles et la phé-nologie saisonnière des espèces.Le réseau de participants a été recruté par une campagne de communication (affiches, dépliants, posters, conférences, animations auprès de scolaires et communiqués de presse). Une information est également faite lors de la vente de graines de tournesol pour le nourrissage des oiseaux en hiver.

Résultats

La participation du public au programmeEntre janvier 2009 et octobre 2011, 383 participants se sont inscrits au suivi, dont 13 écoles. 238 participants ont déjà trans-mis des observations : 70 % proviennent de Rhône-Alpes et 30 % de 55 autres départe-ments. Le suivi est réalisé durant toute l’an-née, avec un net pic hivernal (période des mangeoires).

La biodiversité des jardinsLe total atteint 52 197 espèces contactées, avec 212 249 individus dénombrés (octobre 2011). 200 espèces de vertébrés terrestres sauvages ont été observées au moins une fois dans les jardins.

Nombre d’espèces en jardins

145 Oiseaux

28 Mammifères

15 Amphibiens

12 Reptiles

Nombre d’espèces par groupe faunistique

Les espèces les plus observées Les 5 premières espèces représentent à elles seules 51,2 % des comptages, les 10 premiè-res 71,6 % et les 30 premières comptent pour 93,7 % du total des individus observés.

Ordre Espèce %

1 Verdier d’Europe 14,3

2 Moineau domestique 13,83 Chardonneret élégant 8,74 Mésange charbonnière 7,95 Pinson des arbres 6,66 Mésange bleue 5,57 Merle noir 4,58 Tourterelle turque 3,99 Pinson du Nord 3,710 Tarin des aulnes 2,911 Étourneau sansonnet 2,812 Pie bavarde 1,913 Rougegorge familier 1,814 Pigeon ramier 1,715 Corneille noire 1,416 Grosbec casse-noyaux 1,317 Geai des chênes 1,118 Fauvette à tête noire 1,119 Sittelle torchepot 1,120 Accenteur mouchet 1

Les vingt espèces les plus fréquemment ob-servéesLe nourrissage aux mangeoires explique la présence particulièrement forte de verdiers, chardonnerets et mésanges charbonnières. Les hivernants comme les pinsons du nord, les tarins des aulnes, les gros-becs sont éga-lement très bien représentés.

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Suivi participatif de la petite faune des jardins en Rhône-Alpes

Typologie des jardins suivis Près de 89 % des jardins sont en rez-de-chaussée, 10 % sur des balcons. Quelques cours d’écoles et potagers font aussi l’objet de suivi.Les mangeoires : La mangeoire suspendue (hors de portée des chats) est le type le plus employé (dans 54 % des cas), ou sous forme de plateau (20 %). 22 % des mangeoires res-tent toute l’année, le reste n’est mis en place qu’en hiver.Le type de nourriture : Les graines de tourne-sol sont de loin les plus utilisées (dans 32 % des mangeoires), suivies de graines diverses (29 %). La graisse est moins utilisée.Les nichoirs : 40 % des jardins suivis sont équipés de nichoirs. Il peut y en avoir jusqu’à 6 dans un même jardin. La proportion de nichoirs installés pour passereaux est plus importante que pour les rapaces nocturnes par exemple.

Phénologie des principales espèces d’oiseaux des jardins

Le nombre de données par espèces et par mois évolue de manière similaire pour la majorité des espèces. Les graphiques ci-des-sous sont ceux des cinq espèces les plus ob-servées. Discussion

Commentaires des phénologies des 5 premières espèces

(1) Le verdier d’Europe, L’essentiel des ob-servations provient de la période hivernale. Ceci s’explique par l’attrait de l’espèce pour les mangeoires et par l’arrivée massive d’in-dividus hivernants.(2) Les moineaux domestiques sont signalés en toute saison, ce qui reflète bien le carac-tère anthropophile de cette espèce, très liée au milieu bâti. Facile à identifier par tous, le moineau est une espèce presque emblé-matique de ce type de suivi : tous peuvent contribuer à son suivi. On notera un regain d’activité significatif en mai / juin, que l’on peut attribuer à la reproduction de cette es-pèce [CHAMBERLAIN et al., 2007].(3) Le chardonneret élégant, phénologie d’observation similaire à celle du verdier.(4) La mésange charbonnière continue d’uti-liser les jardins en été. C’est l’oiseau typique des jardins, connu de tous les observateurs, qui nous a servi d’emblème au suivi.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

(5) Le pinson des arbres, cette espèce grani-vore présente le même cadre d’observation que les deux granivores précédemment ci-tés.

Autres espèces intéressantesAu printemps, le rouge-queue noir prend le relais des autres espèces dans les jardins et devient une espèce largement observée. Son comportement est assez original car il occu-pe ostensiblement le terrain en été, quand les autres oiseaux des jardins se cachent da-vantage.On s’étonnera quand même du faible nom-bre d’individus observés pour ce passereau commun, capable de vivre du niveau de la mer jusqu’en haute montagne.Très sédentaire, le troglodyte mignon est toujours présent dans les jardins, en toute saison, mais toujours en petit nombre, bien caché dans les feuillages et buissons au ras du sol. Cette espèce très commune nous pa-raît être sensiblement sous-observée. Il est facile de manquer un minuscule et rapide troglodyte terne, marron foncé, au ras du sol. Noté à vue plus qu’au chant, il n’est pas repéré par de nombreux observateurs mal-gré son chant puissant mais peu connu.L’écureuil roux est le mammifère forestier le mieux connu du grand public et il est tou-jours reconnu et noté quand il est présent. On ne note aucune régularité manifeste dans ses visites de jardins : il profite de cet habitat tout au long de l’année. Un animal présent dans un jardin tend à y revenir régulière-ment, son domaine vital est assez stable.

Quelle validité peuvent avoir ces résultats ?

La première interrogation de ce type de suivi porte sur la compétence des observateurs à identifier les espèces. L’utilisation de photos est un atout évident pour la validation des données et permet aux validateurs2 d’aider régulièrement les observateurs. Les 10 principales espèces du classement sont les verdier d’Europe, moineau domes-tique, chardonneret élégant, mésange char-bonnière, pinson des arbres, mésange bleue, merle noir, tourterelle turque, pinson du Nord et tarin des aulnes.En comparaison, le Big Garden BirdWatch des jardins britanniques comporte le moi-neau domestique, l’étourneau sansonnet et la mésange bleue dans le trio de tête, puis les merle noir, pinson des arbres, tourte-relle turque, chardonneret élégant, mésange charbonnière, rouge-gorge familier, et pi-geon ramier. [RSPB, 2012].Notre suivi fait donc mieux ressortir les hi-vernants tels que le tarin des aulnes, intéres-sant à suivre dans un contexte de réchauffe-ment climatique, ou le pinson du nord (rare certaines années : 2001, 2005, 2007 dans le suivi du RSPB [2012]. Les bons hivers à grive litorne et grive mauvis (comme 1996, 1997) semblent se raréfier en Grande-Bretagne, les résultats français sont donc très attendus pour comparaison [RSPB, 2012].

Conclusions

Les sciences participatives connaissent actuellement un essor sans précédent en France. Notre programme original permet de multiples types d’analyse des résultats. En s’inspirant du programme britannique, on peut citer par exemple :- Comment les caractéristiques de l’habitat influencent l’utilisation des jardins par les oiseaux communs [CHAMBERLAIN et al., 2004].- Avec ce dispositif, on peut étudier l’utilisa-tion du milieu urbain par le moineau domesti-que (espèce qui décline en Grande Bretagne) [CHAMBERLAIN et al., 2007].- La présence de nourriture aux mangeoires en attirant certaines espèces crée cependant un biais qu’il faudra également quantifier.

2 - Les Validateurs sont les personnes mandatées, par la structure gestion-naire de la base de données faunistiques, pour vérifier et valider chacune des données transmises.

Photo 2 : Ecureuil roux © Wolfgang Fischer

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Suivi participatif de la petite faune des jardins en Rhône-Alpes

Notre dénombrement de la faune des jardins en Rhône-Alpes a fortement suscité l’intérêt du grand public. Il a permis de récolter de nombreuses données de qualité et a fourni des indicateurs fiables sur la faune de proxi-mité. Ce programme pilote a été élargi à la France entière, à l’instar du protocole bri-tannique. La LPO France a en effet lancé (en avril 2012) un suivi national des oiseaux des jardins [LPO FRANCE, 2012] avec transmis-sion en ligne des observations d’oiseaux de son jardin. On indique la date et la durée de comptage, avec 2 dates phare : le dernier week-end de janvier pour les oiseaux hiver-nants et le dernier week-end de mai pour les nicheurs, mais en se limitant aux oiseaux posés dans le jardin. 20 espèces classiques et 32 moins communes sont proposées à la saisie. La validité statistique des résultats sera ainsi renforcée par cette extension à l’échelle na-tionale. D’ici quelques années, les premières tendances temporelles pourront être déga-gées.Ce protocole vient compléter le dispositif [Vigie-Nature, 2012] du Muséum de Paris qui comprend actuellement un observatoi-re de la Biodiversité des Jardins (Papillons des Jardins [NOE CONSERVATION, 2011], Escargots), un Suivi Temporel des Rhopa-locères de France (STERF), un programme STOC (Oiseaux Communs), un programme Vigie-Flore, des suivis de chauves-souris, ou encore un Suivi Photographique des Insec-tes Pollinisateurs (SPIPOLL). D’autres or-ganismes pilotent le programme Phénoclim [CREA, 2012], l’observatoire rapaces (LPO), ou encore le réseau « Migraction »...

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le Bièvre -Tome 25 - Année 2011

1Résumé : L’observatoire de la chouette chevêche Athene noctua a débuté en 2003. Il a pour but d’acquérir des connaissances sur le statut démographique de l’espèce en Rhône-Alpes. L’étude est basée sur le suivi de mâles chanteurs, par la méthode de la repasse pour évaluer les densités de mâles chanteurs par kilomètre carré et les tendan-ces des populations.En 2010, année du bilan, on peut résumer la situation ainsi :- Des densités très hétérogènes qui varient entre 4,3 mâles chanteurs/km2 pour la plus élevée dans la Drôme, vallée du Rhône à 0,1 pour les densités les plus faibles dans la Loi-re et l’Ardèche proche du Massif central.- Pour les tendances, la situation est tout aussi contrastée avec une forte progression de l’espèce en Drôme, Ardèche et une ré-gression importante en Savoie, Haute-Savoie et Loire.Il s’agit de poursuivre cette étude et de met-tre en œuvre des actions de conservation qui peuvent passer par la mise en place d’un « contrat de biodiversité » proposé par le Conseil Régional Rhône-Alpes.

1- Sébastien Blache, coordinateur régional chevêche d’Athéna, [email protected] ; Marie-Paule de Thiersant, présidente de la LPO Rhône-Alpes, [email protected].

Abstract : A detailed study of the Little Owl Athene noctua began in 2003. Its aim was to gain a knowledge of the status of this spe-cies in the Rhône-Alpes region. The study is based on the monitoring of singing males us-ing the method of playing back recordings of its song in the field, in order to calculate the densities of singing males and any popula-tion changes.In 2010, the year when the results of the study were published, the situation can be summarised as follows:- A wide variety of densities, ranging from 4.3 singing males per sq. km. in the Rhône valley in the Drôme department, to 0.1 in the Loire and Ardèche departments bordering on the Massif Central.- As for changes in the population, the situa-tion is just as contrasting, with large increases in the species in the Drôme and Ardèche de-partments and major declines in the Savoie, Haute-Savoie and Loire departments.The plan is to pursue this study and imple-ment conservation measures which may in-clude setting up a “Biodiversity Contract”, as proposed by the Rhône-Alpes Regional Council.

La chevêche d’Athéna, bilan de 8 années de suivi en région Rhône-Alpes (2003-2010)

Sébastien BLACHE, LPO DRÔME, Marie-Paule DE THIERSANT, LPO RHÔNE-ALPES 1

Photo 1 : Chevêche d’Athéna © Alain GagnePhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhoPhotttttttooottttt 1 1 1 1 1 1 : Chevêche d’Athéna © Alain Gagne

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Objectifs de l’étude

L’observatoire régional de la chouette che-vêche Athene noctua a été mis en place en 2003 sous la responsabilité de Sébastien Blache (LPO Drôme/CORA Faune Sauvage) pour l’ensemble de la région Rhône-Alpes, sauf le département de l’Ain, qui a démarré l’étude à partir de 2006. Il s’inscrit dans une démarche d’acquisition des connaissances sur le statut démographique de l’espèce en Rhône-Alpes.Considérée comme l’un des rapaces noctur-nes les plus communs en France, la chevêche restait mal connue en Rhône-Alpes. Néan-moins l’atlas régional des oiseaux nicheurs (CORA 2003) révèle que l’espèce est en fort déclin. La Liste Rouge des Vertébrés Terres-tres de la région Rhône-Alpes (de Thiersant et Deliry 2008) confirme une baisse des ef-fectifs, puisque l’espèce est classée dans la catégorie vulnérable.

Description de l’espèce et méthodes de suivi

De l’ordre des Strigiformes, la chouette che-vêche ou chevêche d’Athéna est un rapace nocturne de petite taille, sédentaire Elle ap-partient à la famille des Strigidés qui compte 25 genres et 188 espèces. Elle est distri-buée sur une grande partie du Paléarctique, du Bassin Méditerranéen à la Chine. Elle a été introduite en Angleterre et en Nouvelle Zélande.En Rhône-Alpes, l’espèce est présente sur l’ensemble des départements (Blache et al., 2003) mais n’occupe pas la totalité des ter-ritoires. Elle est cantonnée dans les milieux ouverts assez diversifiés, plutôt à vocation agricole et ne s’élève guère au-delà de 900 mètres d’altitude (CORA 2003).Le suivi de la population de chevêches pré-senté dans cette publication est basé sur la méthode de la repasse. 3 transects de 10 points (suivi de 2008 à 2010) et un qua-dra de 30 km2 (suivi de 2003 à 2010) répété deux fois entre la mi-février et le début du mois d’avril ont été suivis par département L’indicateur retenu est le nombre de mâles chanteurs entendus.

Figure 1 : Carte de localisation des zones d’étude régionale.

Résultats et discussion

Densité de mâles chanteursLes densités varient entre 4,3 mâles chan-teurs/km2 pour la plus élevée à 0,1 pour les densités les plus faibles.Le département de la Drôme, en particulier la vallée du Rhône, connaît les densités les plus élevées. La majorité des départements a une densité comprise entre 1 et 1,5 mâles chanteurs/km2.Les départements alpins de la Savoie et de la Haute-Savoie ont une densité globale faible.De telles variations sont sans doute à met-tre en parallèle avec l’habitat et le degré d’ouverture du paysage.

Tendance des populationsL’observatoire régional permet aujourd’hui une meilleure compréhension des tendan-ces. Les résultats montrent que l’espèce est en progression dans le sud (Ardèche et Drôme), stable dans la partie centrale et en régression dans les départements alpins (Sa-voie et Haute-Savoie) ainsi que dans le Mas-sif Central.

Figure 2 : Carte des tendances.

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La chevêche d’Athéna : bilan de 8 années de suivi en région Rhône-Alpes (2003-2010)

Les causes d’augmentation sont encore mal connues, alors que de nombreux travaux ont permis d’identifier les mécanismes de régres-sion parmi lesquels on peut citer :- La destruction de l’habitat,- l’appauvrissement en proies des territoires et les différentes pollutions,- la mortalité des jeunes et des adultes due à l’impact du trafic routier,- les changements climatiques,- les poteaux téléphoniques creux et abreu-voirs,- la fragmentation des populations.

Avenir pour la chevêche en Rhône-Alpes

Les résultats de l’étude menée dans le cadre de l’observatoire régional ont montré une si-tuation régionale très hétérogène et contras-tée avec :- Une densité élevée ainsi qu’une forte pro-gression de l’espèce en Ardèche et en Drôme.- Une densité moyenne et une stagnation des tendances des populations en Isère, Ain et Rhône.- Des densités très faibles et une baisse impor-tante avec disparition des territoires occupés dans les départements de la Savoie, Haute-Sa-voie et Loire.Il convient de poursuivre l’étude et de met-tre en œuvre un plan d’actions pour trou-ver des solutions favorables à l’espèce. Il n’existe pas de plan d’actions national pour la chevêche d’Athéna. L’outil développé par le Conseil Régional Rhône-Alpes : « contrat de biodiversité » permettrait d’aller dans ce sens en poursuivant les axes suivants :- Réaliser une étude sur les relations habitat /espèce et continuer l’acquisition des connais-sances sur l’espèce.- Poursuivre l’observatoire en adaptant le pro-tocole à l’ensemble des rapaces nocturnes communs.- Continuer dans les régions de faible densité et/ou où l’espèce est en régression à favoriser la nidification (entretien des vieux arbres, pose de nichoirs, restauration du bâti…).- Après une étude de faisabilité, envisager le renforcement de population dans les sites où l’espèce est en grande difficulté.- Mettre en place une campagne de sensibi-lisation destinée aux élus, agriculteurs, so-cioprofessionnels, mais aussi aux scolaires notamment des filaires agricoles/paysages/espaces verts.La chevêche doit rester l’ambassadrice de

la nature ordinaire. A nous, de nous montrer capable de relever ce défit dans les années à venir.

Exemple d’une situation prometteuse sur la commune de St-Paul-de-Varces (38)

Les plus anciennes observations connues de la chevêche sur la commune de St Paul de Varces remontent au début des années 1980. (com.pers. M. Gaduel). Fin des années 1990, 5 à 6 mâles chanteurs sont encore ré-pertoriés. S’ensuit une période sans aucune observation jusqu’en fin 2003.En 2004, un mâle chanteur est contacté en avril aux Gauthiers, puis deux individus au pont des Blachières. Toujours la même année, à la mi-novembre, les 3 premiers ni-choirs sont posés sur la commune. La situation en 2012, est la suivante :- huit nichoirs ont été posés sur la commune, en associant étroitement les propriétaires.- 2 couples nicheurs dans des nichoirs et 1 couple nicheur dans un saule.D’autres chevêches sont présentes sur les communes proches de Varces Allières et Ris-set et Claix. La population la plus importante de la plaine de Reymure (communes de Var-ces Allières et Risset et Vif) est, quant à elle, distante de 2 kilomètres et séparée par la montagne d’Uriol.

Bibliographie

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Photo 2 : La construction des nichoirs et leur pose, et le suivi des chevêches sont effectués par les adhérents de St-Paul-de-Varces Nature avec la LPO Isère © Wolfgang Fischer.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Présentation

Le phragmite des joncs (Acrocephalus schoe-nobaenus) est un oiseau qui se reproduit dans le quart Nord-Ouest de la France et surtout dans les pays nordiques de l’Europe y compris le Royaume-Uni. Sa principale voie de migration est la façade Atlantique. Un pe-tit nombre passe tout de même par la vallée du Rhône. Cet oiseau est très discret. Les ob-servations visuelles ne sont pas nombreuses et ce sont surtout les captures pour le ba-guage qui mettent en évidence sa présence.

Protocole

Les séances de baguage ont eu lieu dans le nord Drôme, essentiellement dans la rose-lière située à Châteauneuf-sur-Isère, au lieu-dit « les Îles », sur la rive gauche de l’Isère. Quelques sessions ont également été effec-tuées plus en amont, rive droite cette fois-ci, à Romans-sur-Isère, au lieu-dit « les quatre Piliers » mais uniquement fin septembre. Les premières captures de phragmites des joncs ont été faites en 2006. Durant les an-nées 2006 et 2007, je n’y suis pas allé as-sidûment. Cela dit, ces deux saisons m’ont permis de mettre en évidence ce passage. Il est bien plus important que ce qu’on pou-vait supposer. Il est régulier d’attraper plus

de 20 individus par session de baguage. Le maximum journalier a été de 30 oiseaux cap-turés le 1er août 2011. Tout ceci m’a donc in-cité à intervenir plus régulièrement. Le nom-bre de captures effectuées (environ 700), les quatre années suivantes, a été au dessus de mes espérances, surtout en 2011. Pour des raisons professionnelles, seul le passage estival, a pu être cerné correcte-ment. De plus, pour pouvoir capturer les oiseaux, il ne faut ni vent ni pluie. C’est donc la météo qui a imposé le rythme et le nombre de sessions.La repasse a été utilisée deux heures avant le lever du soleil (enregistrements mixés de phragmite des joncs, rousserolles effarvatte et turdoïde, gorgebleue à miroir).

Dates de passage

Après la reproduction, les premiers phrag-mites des joncs sont capturés début juillet, date la plus précoce : 4 juillet 2011 (semaine 28). Ce sont d’abord les jeunes de l’année qui sont observés. Pour ces oiseaux, il n’est pas facile de différencier la migration post-nuptiale et la dispersion. En effet, un jeune phragmite capturé et bagué le 4 août 2008 à Châteauneuf-sur-Isère, a été retrouvé 4 jours plus tard en Côte d’Or, à 235 km plus au nord. Le passage, ou du moins la présence de jeunes oiseaux, continue jusqu’à fin sep-tembre, date la plus tardive : 02 octobre 2011 (semaine 40). Le passage est le plus dense durant tout le mois d’août (semaine 31 à 34), atteignant le maximum vers le 15 août.Ils sont suivis par leurs parents, dans la se-conde moitié du mois de juillet, date la plus précoce : 19 juillet 2009 et 2010 (semaine 30). Le passage des adultes est plus con-centré que pour les jeunes. Il s’étale sur un bon mois, date la plus tardive : 27 août 2009 (semaine 35). Comme pour les jeunes, le gros du passage est au mois d’août, atteignant son maximum à la mi-août.

Note : Phragmite des joncs, passage post-nuptial dans le Nord Drôme

Laurent CARRIER, CRBPO 1

Photo 1 : Phragmite des joncs © Laurent Carrier

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Note : Phragmite des joncs, passage postnuptial en Nord Drôme

Age ratio

Le nombre de jeunes capturés lors du pas-sage postnuptial est donc largement su-périeur au nombre d’adultes. En six années leur pourcentage est de 90 % (n=747).

Ce pourcentage est à peu près stable d’une année sur l’autre, puisqu’il varie entre 84 % (année 2009) et 93 % (année 2011). Cela dit, pour les années 2008 à 2011, le test G, nous permet d’affirmer que la différence en-tre ces années est significative (G(3)=8,826 ; P=0,032). Les variations de ces pourcenta-ges ne sont donc pas liées à des fluctuations d’échantillonnage mais ils peuvent être la résultante du taux de réussite de la repro-duction. Ainsi, la reproduction aurait donc été très bonne en 2008 et surtout 2011, les années 2006 et 2007 n’étant pas significa-tives avec un faible nombre de captures.

Durée de séjour

Les stationnements dans la roselière de Châteauneuf-sur-Isère sont de courte du-rée. Pour la plupart, ils ne dépassent pas 24 heures. Sur 747 oiseaux capturés, seuls 8 ont été retrouvés le ou les jours suivants : 5 ont été retrouvés le lendemain ; les autres sont toujours présents 2, 3 et 4 jours plus tard. Tous étaient de jeunes oiseaux sauf un adulte qui a été rattrapé 2 jours après avoir été bagué, sur le même site.

Voie de migration

Très peu d’oiseaux ayant été bagués sur un autre site ont été rattrapés dans la Drôme. Seulement 6 étaient déjà porteurs d’une ba-gue, tous d’un centre de baguage étranger. Quatre d’entre eux l’ont été en Belgique, un au Luxembourg et le dernier en Hollande. Tous étaient des oiseaux de l’année. On ne peut pas affirmer qu’ils aient été bagués sur leurs lieux de naissance ou sur un lieu de passage. Ceci nous donne tout de même de précieux renseignements sur le couloir de migration emprunté par les phragmites des joncs: Ils arrivent donc plein nord. J’ai le retour de quatre d’entre eux : Le premier avait été bagué 6 jours auparavant au Lu-xembourg, à une distance de 525 km ; les trois autres en Belgique: 18 jours à 652 km, 6 jours à 700 km et 8 jours à 683 km.

Remerciements

Je tiens particulièrement à remercier la Com-pagnie Nationale du Rhône qui m’a autorisé l’accès à la roselière de Châteauneuf-sur-Isère afin de procéder à mes opérations de capture et donc de finaliser cette étude.

Je remercie également toutes les personnes, qui sont venues m’aider durant ces opéra-tions de baguage, n’hésitant pas à se lever à 4 heures du matin pour monter les filets de captures, sortir les oiseaux des filets ou tout simplement faire le secrétariat : METAIS Rémi, ROTSAERT Philippe, LAVAL Benoit, CREMILLIEUX Lionel, RENOUS Nicolas, BE-LIGNE Léa, RUESCH Guillaume, DURON Quiterie, …

Figure 1 :Nombre de captures hebdomadaires de phragmites des joncs, suivant les âges. En abscisse, le numéro de la semaine.

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Total

Adultes 0 % 15 % 9 % 16 % 12 % 7 % 10 %

Jeunes 100 % 85 % 91 % 84 % 88 % 93 % 90 %

Nombre de captures 8 33 129 160 115 302 747

Intervalle de confiance au seuil de 0,95

±17,4 % ± 8,8% ± 7,9 % ± 9,3 % ± 5,8 %

Figure 2 : Pourcentages des différentes classes d’âge des phragmites des joncs par année.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

1Résumé : Les micromammifères (espèces plus petites que l’écureuil et autres que les chauves-souris) forment un groupe riche de 33 espèces en Rhône-Alpes, avec 12 insectivores et 21 rongeurs, soit un tiers des espèces de mammifères sauva-ges. Bien que très abondants, ils sont encore lar-gement méconnus. Un programme d’amélioration des connaissances sur leur répartition spatiale a donc été initié en 2008 au CORA. Il est principa-lement basé sur des récoltes et analyses de pelo-tes de réjection de rapaces nocturnes, complété par du piégeage occasionnel ou des observations directes. L’analyse de la bibliographie régionale a permis de dresser un premier bilan des connais-sances, consultable en ligne, avec une liste d’es-pèces présentes par département. Chaque espèce a fait l’objet d’une fiche de synthèse sur internet, avec une ébauche de sa carte de distribution ré-gionale et une brève monographie.Une clé d’identification des espèces présentes en région a été réalisée en synthétisant l’ensemble des critères morphologiques connus. Disponible sur internet, elle permet d’identifier les crânes et les mandibules de micromammifères trouvés en pelotes de réjection.Les pelotes sont récoltées au cours de prospec-tions et apportées par nos adhérents naturalistes. Des séances de formation à la dissection de pe-lotes et des conférences sur les micromammifères ont été mises en place pour développer un réseau régional de naturalistes avec des relais départe-mentaux, pour échanger sur les méthodes, parta-ger les résultats et valider les identifications.La saisie de données en ligne (sur le site du CORA Faune Sauvage puis Visionature) nous permet de collecter des données de micromammifères géo-référencées et validées, illustrées par des photos. Un forum de discussion public a été développé sur internet (micromam.free.fr) pour faciliter les contacts entre naturalistes, échanger des avis sur des identifications, proposer des clés en ligne illustrées de macro-photographies. Des bilans d’analyses de lots de pelotes y sont également présentés. Les espèces les plus citées par nos observateurs sont la musaraigne musette, la taupe d’Europe, le mulot sylvestre, le campagnol des champs, le rat musqué, la musaraigne carrelet, le rat surmulot, les campagnols agreste et roussâtre. Le groupe complexe des musaraignes reste mal connu, alors que Rhône-Alpes abrite les 10 espèces françaises.Le fichier régional des pelotes d’effraie compor-tant 32 762 proies a été informatisé. Il comporte majoritairement des rongeurs (51,8 % du total des micromammifères), des musaraignes (33 %) et des muridés (14 %). Un premier bilan de l’abondance 1.. [email protected]

relative des espèces proies a ainsi pu être établi. Les 10 proies que l’on retrouve le plus dans les pe-lotes d’effraie sont le campagnol des champs, la crocidure musette, les mulots sp., la musaraigne carrelet, le campagnol agreste, la souris grise, les campagnols provençaux, souterrain, roussâtre, et le rat des moissons.A l’avenir, d’autres protocoles sont envisagés, comme la recherche de taupinières (pour la taupe et le campagnol terrestre), des nids et de noiset-tes caractéristiques rongées par le muscardin, ain-si que des analyses génétiques et des recherches de cadavres de micromammifères par récolte de bouteilles abandonnées dans la nature (pièges à faune). Une clé d’identification « en main » des mi-cromammifères de France vient d’être publiée par la Société Française d’Etudes et de Protection des Mammifères (SFEPM).

Abstract : Small mammals form a highly diverse group of 33 species in the Rhone-Alpes region, with 12 rodents and 21 insectivores. This corre-sponds to one-third of the species of wild mam-mals in the region. Though abundant, they are still largely unknown. Therefore a programme to improve our knowledge of their distribution was launched by the CORA (Rhone-Alpes Wildlife) in 2008. It is mainly based on collecting and dissect-ing owl pellets, complemented by some trapping and direct observation. An analysis of the regional literature on the Internet has led to an initial eval-uation of our knowledge. Each mammal species has a web page with a draft regional distribution map and accompanying text.A regional key to species identification has been produced, bringing together all known morpho-logical criteria. Available on the Internet, it en-ables skulls and manibles found in owl pellets to be identified.Training sessions for dissecting owl pellets and lectures were organised with a view to setting up a regional network of naturalists. Although 23,000 small mammal data were collected, this consti-tutes a mere 1.5 % of the total of fauna records.A web forum has been created to promote discus-sions among naturalists with a view to species identification.Further studies covering new areas of research are envisgaed for the future.

Programme régional d’atlas des micro-

mammifères de Rhône-Alpes

Christian ROLLAND, LPO RHÔNE-ALPES 1

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Programme régional d’atlas des micromammifères de Rhône-Alpes

Introduction

Les micromammifères terrestres concernés par cette étude sont des « insectivores » et rongeurs de taille inférieure à celle du rat musqué. Nous considérons ici par conven-tion toutes les petites espèces sauvages, à l’exclusion des écureuils, hérissons ou petits mustélidés.Certaines espèces sont protégées par la loi (muscardin, crossopes, campagnol amphibie) et ont besoin d’être prises en compte dans les inventaires naturalistes. Plusieurs micro-mammifères peuvent d’ailleurs être utilisés comme des indicateurs biologiques (crosso-pes pour les cours d’eau de bonne qualité).Bien que méconnus, les micromammifères jouent un rôle écologique considérable, en tant que proies de nombreux carnivores (renard, belette, hermine...), et de rapaces (buse, busards, faucon crécerelle, toutes les chouettes et hiboux) tous protégés par la loi.Leur impact économique peut être signi-ficatif, comme dans le cas du campagnol des champs, ravageur agricole pendant ses cycles de forte pullulation. Mais certaines techniques de régulation de ces espèces, comme la bromadiolone sont très néfastes pour la faune qui les consomme.La Liste Rouge de Rhône-Alpes [DE THIER-SANT & DELIRY, 2008] qui dresse le bilan des connaissances sur toutes les espèces de vertébrés terrestres a permis d’identifier un manque général de connaissances sur les micromammifères. Leur répartition régio-nale est encore largement méconnue, tout comme les effectifs des populations ou leur évolution temporelle. En effet, les espèces de micromammifères sont nombreuses, sou-vent proches morphologiquement, difficiles à observer et à identifier [MACDONALD & BARRETT, 1995], la plupart étant discrètes, fouisseuses ou nocturnes. L’amélioration des connaissances sur la répartition géographi-que de ces espèces s’avère donc une priorité régionale [ROLLAND, 2011].

Matériel et méthodes

Le programme initié en Rhône-Alpes en 2008 consiste à renforcer le réseau régional de naturalistes formés à l’identification des micromammifères. Plusieurs outils sont mis en place, notamment une clé régionale de détermination comportant des macro-photos

de référence, des conférences et des soirées de détermination de pelotes, ou encore la création d’un forum internet de discussion thématique. L’objectif est de réaliser une synthèse des connaissances de distribution spatiale par espèce.Six méthodes d’inventaire ont été combinées, avec principalement l’analyse de pelotes de réjection de rapaces nocturnes, plus occa-sionnellement le piégeage et l’observation directe, la récolte d’individus trouvés morts. L’analyse de la bibliographie régionale et l’in-formatisation des données anciennes (fichier pelotes) viennent compléter les résultats.

Résultats

Une biodiversité régionale particulièrement riche

La biodiversité est particulièrement élevée en Rhône-Alpes avec plus de 33 espèces de micromammifères actuellement connues (12 Soricimorphes et 21 Rongeurs [LE LOUARN & QUERE, 2003]). Selon la Liste rouge ré-gionale [DE THIERSANT & DELIRY, 2008] le statut de conservation des populations est le suivant :

Photo 1 : Campagnol sp. © Daniel de Sousa

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

n Espèce Nom scientifique Menaces en région

1 Crocidure leucode Crocidura leucodon Aire très limitée en Rhône-Alpes et effectifs vraisemblablement faibles

2 Crocidure musette Crocidura russula Espèce assez bien représentée dans la région

3 Crocidure des jardins Crocidura suaveolens Répartition réduite et stations très disséminées, plus ou moins en limite septentrionale

4 Crossope de Miller Neomys anomalusPopulations vraisemblablement très faibles, aire très morcelée, peu notée mais peu recherchée, espèce encore mal connue.

5 Crossope aquatique Neomys fodiens Bien répartie, mais en déclin à cause de la fra-gilité des zones humides

6 Musaraigne alpine Sorex alpinus De découverte trop récente, mal connue, ne peut être évaluée

7 Musaraigne carrelet Sorex araneus Evolution inconnue

8 Musaraigne couronnée Sorex coronatus Evolution inconnue

9 Musaraigne du Valais Sorex antinorii Récemment découverte en Vanoise

10 Musaraigne pygmée Sorex minutus Evolution inconnue

11 Pachyure étrusque Suncus etruscus Limite nord (à préciser) en Rhône-Alpes : Ardèche et Drôme

12 Taupe d’Europe Talpa europaea Evolution inconnue

13 Mulot alpestre Apodemus alpicolaRéserve de la Grande Sassière, confirmé géné-tiquement à Chichilianne (38, NOBLET), Ecrins (YOCCOZ) ?

14 Mulot à collier Apodemus flavicollis Evolution inconnue

15 Mulot sylvestre Apodemus sylvaticus Evolution inconnue

16 Campagnol amphibie Arvicola sapidus Très menacé,

17 Campagnol fouisseur Arvicola sherman Evolution inconnue

18 Campagnol des neiges Chionomys nivalis Evolution inconnue

19 Campagnol roussâtre Clethrionomys glareolus Evolution inconnue

20 Campagnol agreste Microtus agrestis Evolution inconnue

21 Campagnol des champs Microtus arvalis Diminution locale importante (38) par diminution des prairies

22 Campagnol provençal Microtus duodecimcostatus Espèce localisée dans le sud de la région

23 Campagnol de Fatio Microtus multiplex Aire de répartition particulièrement limitée, très peu connue

24 Campagnol souterrain Microtus subterraneus Faible risque

25 Souris grise occidentale Mus musculus domesticus Evolution inconnue

26 Souris d’Afrique du Nord Mus spretusStrictement méditerranéenne et thermophile, seulement en Ardèche Sud «calcaire» et Sud Drôme jusqu’aux Ramières

27 Rat des moissons Micromys minutus Evolution inconnue

28 Rat musqué Ondatra zibethicus En augmentation, progresse (espèce originaire d’Afrique du Nord)

29 Rat surmulot (Surmulot) Rattus norvegicus Evolution inconnue

30 Rat noir Rattus rattus Déclin face à l’arrivée du rat surmulot, subsiste au sud 07 et 26

31 Lérot Eliomys quercinus Evolution inconnue

32 Loir gris Glis glis Evolution inconnue

33 Muscardin Muscardinus avellanarius Evolution inconnue

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Programme régional d’atlas des micromammifères de Rhône-Alpes

Une bibliographie assez variée mais avec de grosses lacunes

La bibliographie régionale a fait l’objet d’une compilation disponible en ligne [ROL-LAND 2008; FORUM MICROMAMMIFERES RHONE-ALPES, 2012]. La revue Le Bièvre a jusqu’ici consacré seulement 12 articles aux micromammifères, notamment une clé de détermination [EROME & AULAGNIER, 1982] et une étude du régime alimentaire de la chouette hulotte. Ont également été analy-sés :- Des études de sites : le Marais de Lavours (01), la Dombes (01) [FAYARD, 1974], la Plaine du Forez (42), le Diois (26), le Haut-Dauphiné [PNE & CRAVE, 1995], les départements de l’Ardèche (07) [FAYARD & EROME, 1976; FAUGIER, ISSARTEL, JACOB, 1989; NOBLET, 2006], de la Loire (42) [AULAGNIER et al. 1983], de l’Ain (01) [FAYARD et al 1979] et du Rhône (69) [ARIAGNO, 1980; ARIAGNO et al., 1981], de la Haute-Savoie (74) [TABER-LET, 1982].- Des études d’espèces, portant sur le cam-pagnol des neiges, la musaraigne alpine [DESMET, 1981], la crossope de Miller, les soricidés [FAUGIER, 2012].Les travaux d’étudiants se sont par contre révélés difficiles à inventorier.

Analyses des pelotesUne clé régionale des restes osseux a été réalisée en faisant la synthèse de clés exis-tantes. Elle est consultable en ligne [FORUM MICROMAMMIFERES RHONE-ALPES, 2012] et régulièrement mise à jour avec de nouvel-les micro-photographies ou de nouveaux cri-tères d’identification. Un maximum de critè-res par espèce y est proposé pour permettre les recoupements.Les pelotes sont ramassées par des bénévo-les, le Groupe Chiroptères Rhône-Alpes lors de prospections de bâtiments, ou encore récoltées dans des nichoirs à chevêche ou effraie, puis collectées par les huit sections départementales LPO/CORA. Des soirées de formation à la détermination des restes osseux de micromammifères ont ensuite été organisées en région pour les adhérents des sections départementales CORA/LPO.

Utilisation des nouveaux outils informatiques

Une saisie en ligneHuit sites internet départementaux [VISIO-NATURE, 2012] permettent de saisir en ligne

les observations de faune et de les illustrer de photos pour valider les données.En avril 2011, en moyenne 612 données avaient été envoyées par observateur (2 590 inscrits sur 8 départements), soit plus d’un million et demi de données reçues en ligne dont presque 24 000 de mammifères. Ces derniers ne représentent cependant que 1,5 % du total, et les micromammifères res-tent les espèces les moins renseignées. Des carnets d’archives individuels restent toute-fois à saisir.Les espèces les plus souvent notées par les naturalistes (hormis les écureuils et hérissons) sont les crocidure musette, taupe d’Europe, mulot sylvestre, campagnol des champs, rat musqué, musaraigne carrelet, rat surmulot, campagnols agreste et roussâtre...Les multiples espèces de musaraignes sont assez mal connues, ce groupe étant complexe avec 10 espèces en Rhône-Alpes (toutes les espèces présentes en France) : crocidure musette, musaraigne pygmée, musaraigne carrelet, crocidure leucode, musaraigne alpine, musaraigne couronnée, musaraigne des jardins, crossope aquatique, crossope de Miller et pachyure étrusque.

Un forum de discussionLa difficulté d’identifier les espèces nous a conduit en 2010 à créer un forum de discus-sion sur internet consacré aux micromam-mifères et à leur identification [ROLLAND, 2010].Il présente des clés de détermination en li-gne (illustrées de dessins et de macro-pho-tographies sous loupe binoculaire de crânes et de mandibules), des protocoles méthodo-logiques, des résultats d’analyses de lots de pelotes et des références bibliographiques. Une rubrique d’aide à l’identification permet aux naturalistes d’échanger leurs expérien-ces et de valider collégialement les observa-tions d’espèces difficiles à identifier.

Fichier régional des pelotesLe fichier régional d’analyse de lots de pelo-tes a été informatisé et cartographié. Il com-porte 258 lots de pelotes, avec 2 312 don-nées d’espèces identifiées par localité, pour un total de 55 515 proies analysées (soit en moyenne 215 proies par lot de pelotes étu-dié).

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(*) Les données de Sorex antérieures aux années 1990 ne faisaient pas le distinguo entre Sorex araneus et Sorex coronatus. Par conséquent le décompte de 5590 proies de « musaraigne carrelet « (Sorex araneus) comporte en réalité un mélange prob-able de musaraigne carrelet et de musaraigne couronnée. On ne connaît pas encore grand chose de la répartition de S. araneus reposant sur des preuves génétiques solides en Rhône-Alpes.

Famille Nom scientifique Nom français Nbre proies

Taupe Talpa europea Taupe d’Europe 116

Sorex minutus Musaraigne pygmée 388

Sorex araneus Musaraigne carrelet (*) 5 590

Sore araneus / coronatus Musaraigne carrelet ou couronnée 58

Neomys fodiens Crossope aquatique 217

Insectivores Neomys anomalus Crossope de Miller 4

Musaraignes Neomys sp Neomys sp 1

Crocidura leucodon Crocidure leucode 26

Crocidura suaveolens Crocidure des jardins 84

Suncus etruscus Musaraigne étrusque 51

Crocidura sp Crocidure sp 3

Crocidura russula Crocidure musette 11 173

Eliomys quercinus Lérot 65

Gliridés Glis glis Loir gris 6

Muscardinus avellanarius Muscardin 29

Clethrionomys glareolus Campagnol roussâtre 718

Arvicola terrestris Campagnol terrestre 189

Arvicola sapidus Campagnol amphibie 46

Microtus subterraneus Campagnol souterrain 682

Microtus duodecimcostatus Campagnol provençal 522

Campagnols Microtus multiplex Campagnol de Fatio 124

Rongeurs Microtus pyrenaicus Campagnol de Gerbe 5

Microtus sp Campagnol sp (Microtus) 10

Microtus agrestis Campagnol agreste 3 020

Microtus arvalis Campagnol des champs 24 525

Chionomys nivalis Campagnol des neiges 6

Indet Arvicola sp 11

Rat des moissons Micromys minutus Rat des moissons 783

Apodemus flavicolis Mulot à collier roux 1

Mulots Apodemus sylvaticus Mulot sylvestre 0

Apodemus sp Mulot sp 5 612

Rattus norvegigus Rat surmulot 123

Rats Rattus rattus Rat noir 66

Rattus sp Rat noir 46

Mus musculus domesticus Souris grise 994

Souris Mus sp Souris sp 126

Mus spretus Souris d’Afrique du Nord 95

TOTAL 55 515

Tableau 2 : Analyses de pelotes de réjection de rapaces nocturnes en Rhône-Alpes (bilan 2011). 37 espèces ou groupes d’espèces sont représentés.

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Programme régional d’atlas des micromammifères de Rhône-Alpes

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Le bilan départemental par espècesSelon l’atlas des mammifères de Rhône- Alpes et nos données actuelles (certainement incomplètes), on connaît la présence départe-mentale des espèces suivantes (1 = présence).

Les données à vérifier ou à confirmer appa-raissent en orange. Les erreurs probables ou les observations très isolées n’ont pas été reprises. Ce tableau de synthèse permet de repérer les espèces à rechercher plus parti-culièrement.

01 07 26 38 42 69 73 74

Ecureuil Sciurus vulgaris 1 1 1 1 1 1 1 1

Loir Glis glis 1 1 1 1 1 1 1 1

Lérot Eliomys quercinus 1 1 1 1 1 1 1 1

Muscardin Muscardinus avellanarius 1 1 1 1 1 1 1 1

Hamster d’Europe Cricetus cricetus

Campagnol amphibie Arvicola sapidus 1 1 1 1 1 1 ? ?

Campagnol terrestre Arvicola terrestris 1 1 1 1 1 1 1 1

Campagnol des neiges Chionomys nivalis ? 1 1 1 1 0 1 1

Campagnol roussâtre Myodes glareolus 1 1 1 1 1 1 1 1

Campagnol agreste Microtus agrestis 1 1 1 1 1 1 1 1

Campagnol des champs Microtus arvalis 1 1 0 1 1 1 1 1

Campagnol de Cabrera Microtus cabrerae

Campagnol provençal Microtus duodecimcostatus 0 1 1 1 0 1 0 0

Campagnol de Gerbe Microtus gerbei/pyrenaicus 1

Campagnol basque Microtus lusitanicus

Campagnol de Fatio Microtus multiplex ? 1 1 1 1 1 1 1

Campagnol de Savi Microtus savii

Campagnol souterrain Microtus subterraneus 1 1 1 0 1 1 0 1

Mulot alpestre Apodemus alpicola

Mulot à collier Apodemus flavicollis 1 1 1 1 1 1 1 1

Mulot sylvestre Apodemus sylvaticus 1 1 1 1 1 1 1 1

Rat des moissons Micromys minutus 1 1 1 1 1 1

Souris domestique Mus musculus 1 1 1 1 1 1 1 1

Souris d’Afrique du Nord Mus spretus 0 1 1 0 0 0 0 0

Rat noir Rattus rattus 1 1 1 1 1 1 1 1

Rat surmulot Rattus norvegicus 1 1 1 1 1 1 1 1

Rat musqué Ondatra zibethicus 1 1 1 1 1 1 1 0

Hérisson d’Europe Erinaceus europaeus 1 1 1 1 1 1 1 1

Hérisson d’Algérie Erinaceus algirus

Crocidure musette Crocidura russula 1 1 1 1 1 1 1 1

Crocidure des jardins Crocidura suaveolens 1 1 1 1 1 1 ? ?

Crocidure leucode Crocidura leucodon 1 0 0 1 1 1 1 0

Pachyure étrusque Suncus etruscus 0 1 1 0 0 1 0 0

Crossope de Miller Neomys anomalus 1 0 1 0 1 1 1 1

Crossope aquatique Neomys fodiens 1 1 1 1 1 1 1 1

Musaraigne pygmée Sorex minutus 1 1 1 1 1 1 1 1

Musaraigne alpine Sorex alpinus 1 1 1

Musaraigne carrelet Sorex araneus 0 0 1 1 1 1

Musaraigne couronnée Sorex coronatus 1 1 1 1 1 1 1 1

Taupe d’Europe Talpa europaea 1 1 1 1 1 1 1 1Musaraigne carrelet/

couronnée Sorex araneus / coronatus 1 1 1 1 1 1 1

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Discussion

Bilan quantitatif de l’analyse des pelotesL’analyse de lots de pelotes apporte le plus d’informations, malgré l’inconvénient d’une certaine redondance des informations, avec de nombreuses proies appartenant à une même espèce dans un même lot. Les espè-ces trouvées dans les pelotes d’effraie sont ici regroupées en 8 catégories :

Proportions de proies de l’effraie des clo-chers par groupe de micromammifères en Rhône-Alpes.

Les campagnols représentent plus de la moi-tié des proies de l’effraie en Rhône-Alpes (53,8 %) suivis des musaraignes (31,7%). Le campagnol des champs est la proie la plus consommée, comme il a été observé précédemment dans de nombreuses autres études portant sur le régime alimentaire de l’effraie.

Les gliridés, espèces relativement grosses et présentes dans les arbres ou buissons, sont très peu consommés. La récolte de pelotes s’avère donc peu efficace pour échantillonner ces espèces et d’autres protocoles d’études s’avèrent nécessaires pour mieux étudier la répartition des loirs, lérots, et muscardins.

Groupe d’autres espèces TOTALChiroptères 10

Oiseaux 257

Batraciens 15

Insectes 74Autres 25

Proies totales 55 896

Les autres types de proies de la chouette effraie.

Les autres proies sont assez rares, avec seulement une dizaine de chiroptères (sur 55 896 proies), beaucoup plus d’oiseaux

(essentiellement de petits passereaux), quel-ques batraciens, des insectes (leur importan-ce est sous-estimée car les petits débris sont rarement identifiés) et quelques mammifères plus gros (une belette).

Les souris sont également sous-échantillon-nées par la méthode des pelotes. Des pié-geages en maisons et caves apporteraient beaucoup plus d’informations sur leur répar-tition.

Ces chiffres d’abondance relative des es-pèces de micromammifères en Rhône-Alpes sont à nuancer car l’effraie des clochers chasse essentiellement en milieu ouvert et bien dégagé, donc elle capture peu le cam-pagnol roussâtre (plus forestier), ou encore les gliridés. Elle ne chasse pas dans les bâti-ments (donc peu de rats et souris attrapés), et elle sélectionne les proies les plus abon-dantes localement et les plus faciles à cap-turer. De plus les milieux d’altitude (plus de 800 m) ne sont pas fréquentés par l’effraie.

On retrouve donc des pelotes non dégradées par des intempéries, dans des sites situés en zones agricoles ouvertes (granges, greniers, clochers...). L’effraie des clochers présente également l’avantage parmi les rapaces noc-turnes de consommer le plus large spectre de proies différentes et de régurgiter des restes peu métabolisés, laissant des crânes souvent entiers, contrairement aux autres rapaces.

Les pelotes d’autres rapaces nocturnesDes pelotes de hibou moyen-duc sont éga-lement trouvées, puisque ce nocturne se regroupe dans des dortoirs boisés faciles à localiser à partir des cris nocturnes des jeu-nes. Toutefois, ses pelotes se dégradent fa-cilement en plein air au pied des arbres sous l’effet de la pluie. Le hibou moyen-duc pré-sente toutefois l’intérêt de nicher en monta-gne à des altitudes plus élevées que l’effraie, donc ses pelotes fournissent des informa-tions précieuses en montagne. La chouette hulotte produit également des pelotes, mais elles sont assez difficiles à trouver.

Les pelotes de grand-duc d’Europe contien-nent peu de micromammifères mais plutôt des grosses proies (hérisson, lapin...). Les nids de petites chouettes de montagne, es-pèces rares et cavernicoles, sont quand à eux localisés dans des arbres creux en forêt donc trop difficiles à prospecter. Quand aux rapaces diurnes, ils produisent des pelotes trop digérées pour être facilement exploita-bles.

Groupe Nombre de proies Pourcentage

Taupe d’Europe 116 0,2

Musaraignes 17 595 31,7

Gliridés 100 0,2

Campagnols 29 858 53.8

Rat des moissons 783 1,4

Mulots 5 613 10.1

Rats 235 0.4

Souris 1 215 2.2

TOTAL 55 515 100,0

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Programme régional d’atlas des micromammifères de Rhône-Alpes

Conclusions et perspectives

Un premier bilanUne re-mobilisation du réseau naturaliste régional sur les micromammifères était deve-nue nécessaire, compte tenu du manque de connaissances sur ces espèces et de la rare-té des observateurs. L’utilisation de métho-des simples et éprouvées pour combler les principales lacunes des connaissances sur la répartition des micromammifères a dans un premier temps été privilégiée.- L’analyse de la bibliographie ancienne a permis de faire le point sur l’état des connais-sances, les limites régionales de répartition, les espèces non revues.- Cet état des lieux est disponible en ligne sur internet, pour permettre à tous de connaître les lacunes à combler et de redoubler d’at-tention à certaines espèces.- Une nouvelle clé d’identification des os contenus dans les pelotes de rapaces a été réalisée. Elle groupe de façon synthétique les critères de détermination efficaces ac-tuellement connus. Nous avons fait le choix de l’illustrer abondamment de dessins et schémas, afin de vulgariser pour un large pu-blic, et de rendre compréhensibles des infor-mations assez techniques pouvant sembler parfois austères.- Un forum internet public facilite les contacts entre membres du réseau régional micro-mammifères et même au-delà.

Réalisation d’un atlas des mammifères de Rhône-alpes

Le précédent atlas national des mammifè-res [FAYARD, 1984] et l’Atlas des mammi-fères sauvages de Rhône-Alpes [GRILLO, & al, FRAPNA 1997) méritent une mise à jour complète. Dans ce contexte, de nombreuses régions ont entrepris une réactualisation des connaissances. Plusieurs atlas régionaux des mammifères (cartographié par maille 5x5 km ou par communes) sont en cours de réalisation partout en France, par exemple en Bretagne [GMB, 2012], en Midi-Pyrénées [NATURE MIDI PYRENEES, 2012], en Aqui-taine [LPO AQUITAINE, 2012], en Vendée [LES NATURALISTES VENDEENS, 2012], en Poitou-Charentes [POITOU - CHARENTES NATURE, 2011], en région PACA [LPO PACA, 2012] en Mayenne [MAYENNE NATURE EN-VIRONNEMENT, 2003] ou encore en Alsace [ODONAT, 2012], etc.

En Rhône-Alpes un portail régional internet de restitution des données naturalistes est en réflexion. Le développement d’outils de saisie en ligne (sites départementaux Visio-nature) facilite la récolte des observations de faune sauvage, mais ne règle cependant pas les difficultés liées à l’identification des espèces. L’objectif à terme est de publier un nouvel atlas des mammifères de Rhône-Al-pes.

La plupart des espèces sont adaptées à un milieu précis [MISTROT, 2012]. L’analyse d’un nombre élevé de pelotes de réjection permet d’évaluer la diversité des espèces d’une ré-gion (par exemple INDELICATO, 2000 dans le Limousin) et de préciser les facteurs éco-logiques à l’origine de leur distribution spa-tiale. Nos analyses de pelotes pourront donc être étudiées par croisement avec d’autres informations sur les types de milieux pour pouvoir extrapoler les connaissances sur de nouvelles zones à prospecter.

Perspectives futuresDe nouveaux protocoles simples sont à ex-périmenter, comme l’inventaire des taupiniè-res (de taupe et de campagnol fouisseur), la récolte de bouteilles vides, pièges involon-taires de petits animaux [LUGRIS, 2009], ou encore la recherche de nids et de noisettes rongées par le muscardin [GROUPE MAMO-LOGIQUE BRETON, 2012]. Le campagnol amphibie fait également l’objet d’un proto-cole de recherche national [GROUPE CAM-PAGNOL AMPHIBIE 2012]. Des méthodes d’identification des émissions ultra-sonores mériteraient aussi des développements tech-niques et des clés acoustiques de référence.

Photo 2 : Campagnol amphibie, Isère © Rémi Fonters

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Limites de distribution en Rhône Alpes : approche génétique

Une des caractéristiques de la région Rhône-Alpes importante pour les micromammifères (et d’autres espèces) est le fait qu’elle consti-tue une limite de répartition pour beaucoup d’espèces [GRILLO et al. 1997]. Par exemple la crocidure leucode (Crocidura leucodon) est en limite occidentale de répartition, la souris d’Afrique du Nord (Mus spretus) y est en limite septentrionale, tout comme la cro-cidure des jardins (Crocidura suaveolens), la pachyure étrusque (Suncus etruscus), le cam-pagnol provençal (Microtus duodecimcosta-tus)., ce qui peut expliquer la distribution localisée ou la rareté d’une espèce.Avec les évolutions climatiques possibles, ces limites peuvent être amenées à changer et ceci pourrait faire l’objet de suivis spécifi-ques, à condition d’avoir d’abord une bonne connaissance de la distribution actuelle. Compte-tenu de la situation de Rhône-Alpes et de son intérêt en terme biogéographique, il y a tout un travail à faire pour affiner ces limites de distribution.En termes de développements futurs, des analyses génétiques s’avèrent nécessaires pour établir la répartition régionale des deux Sorex (araneus/coronatus), les critères morphologiques étant controversés. Il sera également nécessaire de préciser le statut et la répartition d’espèces mal connues comme la crossope de Miller (Neomys anomalus), la musaraigne du Valais (Sorex antinorii), la musaraigne alpine (Sorex alpinus), le mu-lot alpestre (Apodemus alpicola) [YOCCOZ, 1992] avec une approche génétique [REUTER et al., 2002, 2005; VOGEL et al. 1991].

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Programme régional d’atlas des micromammifères de Rhône-Alpes

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FORUM MICROMAMMIFERES EN RHONE-ALPES 2012 - Centre Ornithologique Rhône Alpes (CORA Faune Sauvage). Admin. C. ROLLAND.

http://micromam.free.fr/

GRILLO X., ARIAGNO D., AULAGNIER S., CHOISY J.P., FAUGIER C., DESMET J.F., HYT-TE G., ISSARTEL G., NOBLET J.F., ROLAN-DEZ J.L., VEILLET B. 1997 - Atlas des mammi-fères sauvages de Rhône-Alpes. 304 p. ISBN 2-912552-00-1.

GROUPE CAMPAGNOL AMPHIBIE 2012 - SFEPM.

http://fr.dir.groups.yahoo.com/group/cam-pagnolamphibie/messages?o=1

GROUPE MAMMOLOGIQUE BRETON. 2012 - Atlas des mammifères terrestres de Breta-gne. Répartition, évolution des populations, enjeux de conservation. G.M.B.

http://www.gmb.asso.fr/Atlas.html

http://www.gmb.asso.fr/les_micro.html

GROUPE MAMMOLOGIQUE NORMAND 2004 - Les mammifères sauvages de Nor-mandie. Statut et répartition. Nouv. Ed. re-vue et augmentée GMN (Epaignes), 306 pp

http://www.gmn.asso.fr/index.php?post/At-las-des-Mammif%C3%A8res-sauvages-de-Normandie

INDELICATO N. 2000 - Aspects biogéogra-phiques de la distribution des micromam-mifères dans le Limousin (France). Annales Scientifiques du Limousin 11 : 61-79.

http://nathalie.indelicato.pagesperso-oran-ge.fr/mflaspects.pdf

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LES NATURALISTES VENDEENS 2012 - Réa-lisation d’un atlas des mammifères sauvages de Vendée.

http://www.naturalistes-vendeens.org/at-lasmammiferes/index.html

LPO AQUITAINE 2012 - Atlas des mammifè-res sauvages d’Aquitaine.

http://www.faune-aquitaine.org/index.php?m_id=1188&item=24

LPO PACA 2012 - Atlas des mammifères sau-vages de PACA (2010-2015).

http://paca.lpo.fr/protection/mammiferes/atlasmammiferespaca

http://www.faune-paca.org/index.php?m_id=20024

LUGRIUS L. 2009 - Test de méthodes de re-censement des mammifères sauvages dans la région Ile-de-France en vue de l’élabora-tion d’un atlas. Stage de fin d’étude / Master CRE (2008-2009). Ed : Association des Na-turalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau, 65 pages, PDF.

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ODONAT 2012 - Atlas de répartition de la faune sauvage d’Alsace. Mammifères (2006-2010). ODONAT Office des Données natura-listes d’Alsace.

http://www.odonat-alsace.org/atlas-mam-miferes-alsace.php

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Le programme : www.museum-grenoble.fr/ images/pdf/8e_rencontre_patrimoine.pdf

ROLLAND C. 2011 - Micromammifères : syn-thèse 2008-2010. Observatoire Régional de la faune sauvage. Volet 1 Action 14. Rapport CORA Faune Sauvage. 24 p.

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YOCCOZ N. G. 1992 - Présence de mulot (Apodemus alpicola ou flavicollis) en milieu alpin. Mammalia 56(3): 488-491.

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1Résumé : Cette étude consiste en une mise à jour de la répartition actuelle des in-sectivores de la région Rhône-Alpes. Pour chaque espèce il est précisé sa répartition dans le monde, en France métropolitaine et dans chaque département de la région Rhône-Alpes. Les anciens atlas nationaux et régionaux de répartition des mammifères sauvages de France, ainsi que les anciennes publications sur la faune sauvage sont er-ronés en ce qui concerne certains Soricidés en particulier pour les trois espèces jumel-les Sorex araneus, Sorex coronatus et Sorex antinorii longtemps confondues, il est donc utile aujourd’hui de faire le point sur la ré-partition exacte de ces trois musaraignes.

Abstract : This study consists of an update of the current distribution of insectivora in the Rhône-Alpes region. The distribution of each species throughout the world, in mainland France and each department of the Rhône-Alpes region is specified. Former national and regional atlases of wild mam-mals in France as well as former publications on the subject are erroneous as far as cer-tain shrews are concerned, particularly the three closely-related species Sorex araneus, Sorex coronatus and Sorex antinorii which for a long time were wrongly identified. It is therefore now useful to make a new overall assessment of the exact distribution of these three species of shrews.

Eléments sur la répartition des insectivores

(Soricomorphes) de la région Rhône-Alpes

Erinaceidés, Soricidés, Talpidés

Charles FAUGIER

Photo 1 : Pachyure étrusque, Ardèche © Charles Faugier

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Introduction

La recherche des micromammifères (insecti-vores, rongeurs) afin d’établir leur répartition en France métropolitaine a vraiment débuté par le lancement de l’atlas des mammifères sauvages de France paru en 1984 sous la direction d’Armand Fayard président de la SFEPM qui est née en 1977 autour du projet de réalisation de cet atlas. Plus tard, en 1997 a été publié l’atlas des mammifères sauvages de Rhône-Alpes travail coordonné par Xavier Grillot apportant de très nombreuses et nou-velles données sur les mammifères de cette région. Depuis, les recherches se sont pour-suivies. Ainsi, il est donc intéressant d’éta-blir pour la région Rhône-Alpes une première synthèse concernant la répartition des insec-tivores.

Les lieux précis d’observations ne seront pas stipulés dans certains départements concer-nant quatre espèces communes : le hérisson, la musaraigne musette, la musaraigne pyg-mée et la taupe.

A part le desman des Pyrénées Galemys py-renaicus, tous les insectivores de la France métropolitaine sont représentés dans la ré-gion Rhône-Alpes. Cela s’explique par l’hé-térogénéité des départements. Cependant, quatre espèces, la musaraigne des jardins Crocidura suaveolens, la musaraigne leu-code Crocidura leucodon, la pachyure étrus-que Suncus etruscus et la musaraigne du Valais Sorex antinorii trouvent ici la limite de leur aire biogéographique.

ErinacéomorphesLes Erinaceidés

Représenté actuellement en France métro-politaine comme la seule espèce indigène, le hérisson d’Europe est l’insectivore le plus fa-cile à déterminer dans la nature par sa taille et son aspect général.

On n’a jamais noté la présence en Rhône-Alpes du hérisson d’Algérie Atelerix algirus originaire d’Afrique du nord qui pouvait se rencontrer en France métropolitaine sur les côtes méditerranéenne dans le Var avec 3 observations, aux Lecques une femelle met-tant bas deux jeunes (Siepi,1909), à Bormes (Heim de Balzac) et à Hyères, dans les Py-rénées-Orientales et en Charente-Maritime à La Rochelle (Saint-Girons 1969) s’agissant vraisemblablement d’introduction de cette espèce, car depuis très longtemps aucune

observation de cet animal n’a été faite en métropole. Il occupe actuellement les Ba-léares, les îles Canaries, l’est de la péninsule ibérique et l’Afrique du Nord.

Le hérisson d’Europe Erinaceus europaeus occupe toute l’Europe occidentale jusqu’à 65° de latitude Nord en Scandinavie. Sa li-mite orientale débute de l’Adriatique au ni-veau de Trieste, traverse l’Autriche et suit l’Oder jusqu’à la Baltique. Puis partant de la Dunna en Russie, il étend son aire de répar-tition en direction du nord-est sur une bande se prolongeant jusqu’en Sibérie. (A l’est de l’Allemagne jusqu’au nord de l’Italie le hé-risson européen Erinaceus europaeus coha-bite avec le hérisson des Balkans Erinaceus roumanicus sur une bande d’environ 200 km de large). La Grande-Bretagne ainsi que la plupart des îles méditerranéennes sont oc-cupées par l’espèce E. europaeus.

Le hérisson d’Europe est donc présent en Rhône-Alpes, mais l’on constate un impor-tant déclin de cette espèce dans cette région comme en de nombreuses autres régions de France. Cela est lié à l’intensification de l’agriculture, l’arasement des haies et des bosquets isolés et surtout à l’augmentation du réseau routier.

Dans l’Ain, le hérisson n’est plus très com-mun bien qu’il soit présent sur l’ensemble du département, en particulier en Dombes, en Bresse, plus rare en Bugey et Haut-Jura.

Il est présent sur l’ensemble du département de l’Ardèche particulièrement au-dessous de 1 000 mètres (Penel, Faugier, 1984, Faugier, 2007).

Dans la Drôme, il est surtout présent tout au long de la vallée du Rhône, près de l’en-clave du Vaucluse, dans le Valentinois, et les Baronnies. Il est signalé également près des sources de la Drôme et semble absent du Vercors.

On le trouve sur l’ensemble du département de l’Isère jusqu’à 1 010 mètres d’altitude en Chartreuse.

Il est très présent sur l’ensemble de la Loire avec une légère augmentation au sud du dé-partement.

Il est présent dans tout le département du Rhône.

En Savoie, il est présent sur l’ensemble du département. Il pénètre en altitude dans les vallées de la Maurienne, et de la Taren-taise (Séez-en-Tarentaise, les Allues, Bourg-Saint-Maurice et Sainte-Foy-en-Tarentaise),

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Eléments sur la répartition des insectivores (Soricomorphes) de la région Rhône-Alpes

à l’intérieur du massif des Bauges et dans le Beaufortin, (Miquet et Martinot).

En Haute-Savoie, l’espèce est largement répandue dans les bosquets, les bois de feuillus, les milieux semi-ouverts et les plai-nes.

SoricomorphesLes Soricidés (Musaraignes)

La détermination des Soricidés est en géné-ral très délicate surtout en ce qui concerne certaines espèces : en particulier la musarai-gne musette Crocidura russula que l’on peut confondre avec la musaraigne des jardins Crocidura suaveolens, la musaraigne aqua-tique Neomys fodiens que l’on peut confon-dre avec la musaraigne de Miller Neomys anomalus, (cependant quelques détails mor-phologiques permettent de distinguer ces quatre espèces) mais plus encore les trois espèces du genre Sorex que sont la musa-raigne carrelet Sorex araneus ,la musaraigne couronnée Sorex coronatus (ces deux espè-ces peuvent être identifiées par de subtiles caractères mandibulaires) et la musaraigne du Valais Sorex antinorrii dont les chromoso-mes diffèrent. C’est surtout par le caryotype et par des caractères génétiques que l’on peut différencier cette dernière espèce des deux autres. Etant donné la difficulté extrê-me d’identifier la musaraigne du Valais, nous nous sommes basés uniquement sur les don-nées publiées par Lugon-Moulin, notamment dans la vallée de Chamonix pour délimiter son aire de répartition. Jusqu’à preuve du contraire, toute autre musaraigne du groupe araneus en dehors de cette aire restreinte est attribuée à S.araneus au sens strict, ou à S.coronatus.

La détermination des Soricidés de la région Rhône-Alpes a été effectuée principalement

par l’analyse des ossements récoltés dans les pelotes de réjection de rapaces noctur-nes (chouettes effraie et hulotte), de cada-vres, trouvés surtout dans des bouteilles abandonnées sur les routes, ou rapportés par des chats ainsi que par le piégeage. La liste de tous les insectivores de France dé-posée au Muséum d’histoire naturelle de Genève que m’a aimablement communiquée Manuel Ruédi conservateur des mammifères et oiseaux ainsi que les données des col-lections du muséum de Grenoble que m’a aimablement transmise Philippe Candegabe conservateur du département des mammi-fères a permis d’augmenter les données en Rhône-Alpes.

La région Rhône-Alpes possède les 11 espè-ces de Soricidés propres à la France métro-politaine.

Genre Crocidura.La musaraigne musette Crocidura russula est incontestablement la plus répandue du genre dans la région Rhône-Alpes. L’aire de répartition de cette espèce s’étend sur l’Eu-rope atlantique et méditerranéenne occiden-tale à l’exclusion de la Grande-Bretagne. Sa limite orientale passe par Brême, Dresde et le lac de Constance. Plus au sud, l’espèce s’arrête aux contreforts occidentaux des Al-pes. La musaraigne musette est présente en Afrique du Nord, on la trouve au Maroc et au nord ouest de l’Algérie, à l’est de l’Algérie en Tunisie, en Libye, en Sardaigne et à Ibiza où une espèce jumelle récemment séparée Crocidura ichnusae remplace C.russula. En Rhône-Alpes, la présence de la musaraigne musette augmente du nord vers le sud et sa rareté est remarquée en haute altitude.

Son habitat est très varié mais on la trouve surtout en terrain sec, découvert, dans les prairies, broussailles, jardins, garrigues, cultures en terrasses, murets.

Dans l’Ain, elle est localisée à l’étage colli-néen. Elle est bien présente en Bresse, dans le Revermont, dans le Haut et Bas Bugey et en Dombes (Fayard, Rolandez, Roncin 1979), dans le marais de Lavours (Darinot et al. 2004). En Dombes le résultat d’analyse de pelotes sur 14 communes mentionne 983 in-dividus (Aulagnier et al. 1980).

En Ardèche, elle est présente sur l’ensemble du département (Penel, Faugier, 1984 Fau-gier, 2007). Espèce trouvée dans 1 315 pelo-tes de réjection.

Photo 2 : Hérisson, Isère © Wolfgang Fischer

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Dans la Drôme, elle est surtout présente à l’ouest du département, du sud jusqu’à la hauteur de Valence, près de l’enclave du Vaucluse, dans le Diois (Aulagnier, Brunet-Lecomte, 1982), aux environs de Crest à Mirabel-et-Blacons (Aulagnier et al., 1982) plus au sud à Grignan et dans les Baronnies à Mevouillon.

En Isère, elle est connue sur presque tout le département sauf dans l’Oisans et rare dans le Vercors (Fayard, 1981). Une donnée cepen-dant plus récente à Lans-en-Vercors en 2003 (Veillet).

Peu de données concernent la Loire, bien qu’elle semble présente sur l’ensemble du département. Elle est fréquente dans le massif du Forez, un résultat d’analyse de pe-lotes sur 12 communes de ce secteur men-tionne 911 individus (Aulagnier et al. 1980). Une seule donnée près de Roanne à Perreux. Dans le massif du Pilat, elle fréquente sur-tout le versant rhôdanien (Fayard, 1975). Une donnée est signalée à l’extrême sud du département à Caloire.

Dans le département du Rhône, elle est par-tout présente avec une préférence pour les milieux ouverts.

Pourcentage de la musaraigne musette contenue dans les pelotes d’effraies en fonc-tion des districts naturels. (Ariagno. 1981)

- Monts du Beaujolais : 15,9. - Monts du Lyonnais : 19,5. - Val de Saône : 9,7. - Vallée du Rhône : 29,8. - Est Lyonnais : 40,4.

En Savoie, elle a été trouvée en Tarentaise à Villaroger (Martinot), en Grésivaudan à Notre-Dame-des-Millières, en Tarentaise en amont de Moutiers à Brides-les-Bains et en Basse Maurienne (Argentière), à Ecole dans le massif des Bauges et à Saint-Sulpice aux portes du massif de la Chartreuse, sur le pla-teau de la Leysse à Saint-Jean-d’Arvey.

En Haute-Savoie, elle est signalée plusieurs fois en Haut-Giffre à moyenne altitude entre 600 et 850 mètres sur les communes de Taninges, Verchaix, Samöens et Sixt-Fer-à-Cheval ( Desmet, 1975,1989). Signalée éga-lement à Boissy-Frangy, Thonon-les-Bains, Etrembières, Monnetier-Mornex, Mijouet, Peillonex.

La musaraigne des jardins Crocidura suaveo-lens est une espèce peu connue, très sem-blable à la musaraigne musette ; il est fort difficile de la différencier de cette dernière (si ce n’est que par de petites différences morphologiques comme la forme des pré-molaires en particulier) surtout pour les in-dividus de Corse qui ont la même taille. Par l’analyse des pelotes de réjection de rapa-ces, il est extrêmement rare de trouver des restes de cette crocidure par comparaison avec des restes d’autres musaraignes (-4 %), (dans l’Ain 4 individus sur 3 334 proies re-censées). L’aire de répartition de cette mu-saraigne s’étend sur une grande partie de l’Eurasie. En Europe continentale, elle occu-pe la région méditerranéenne à l’exception du sud de la péninsule ibérique. L’espèce est présente sur les bords de la Mer Noire et de la Mer Caspienne, en Turquie et en Israël, elle s’étend jusqu’en Corée et au Vietnam du nord.

En France son aire de répartition est dis-continue et difficilement interprétable pour le moment. On la trouve particulièrement dans le sud du pays et en Corse. Son habi-tat est assez variable, terres cultivées, bois clairs, garrigues, vignobles en terrasses. Elle apprécie les endroits chauds et souvent se rapproche des habitations.

Dans l’Ain, aucune citation précise n’existe, si ce n’est quelques observations douteuses en Bresse à Saint-Laurent-sur-Saône (Crou-zier, 2008) en Dombes à Villars-lès-Dombes (Gemenez, 2008), Saint-André-de-Corcy et Birieux (I.N.R.A) où elle est rare et sans dou-te accidentelle (Fayard et al 1979) et dans le Bugey à Lhuis en 1995.

En Ardèche, elle n’est présente que sur 4 communes, à Aubenas et Ucel-en-Cévenne, sous les contreforts du Coiron à Alissas, et plus récemment en 2009 à Les Vans en Basse-Ardèche. (Penel, Faugier,1984. Faugier,2007).

Dans la Drôme, elle a été observée en basse Vallée du Rhône, à Allan et Suze-la-Rousse, près de l’enclave du Vaucluse en 1950 à Vin-sobres, (Saint-Girons) aux environs de Crest à Mirabel-et-Blacons (Aulagnier et al, 1980) et Chabrillan. Une donnée dans le Diois (Aulagnier, Brunet-Lecomte, 1982). Elle a été observée plus récemment à Rousset-les-Vi-gnes et Le Pègue.

En Isère, une observation est connue dans la région de Moirans en Voironnais Chartreuse (Serra-Tosio,1972), une autre à Chantesse Grésivaudan (Heim de Balsac 1966).

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Eléments sur la répartition des insectivores (Soricomorphes) de la région Rhône-Alpes

Dans le Rhône, elle est citée à l’extrême sud du département (versant méridional du Pilat) (Saint-Girons, Vesco,1974). Plus récemment en 2007, une détermination de cette espè-ce a été faite par analyse de pelotes à Ta-luyers (landes de Montagny), également une capture en 1996 à L’Ile du Beurre commune de Tupin-et-Semons. Une donnée existe au nord-est de Lyon à Vaux-en-Velin.

Elle semble absente de la Loire, Savoie et Haute Savoie.

La crocidure leucode ou musaraigne bico-lore Crocidura leucodon présente une aire de répartition englobant une grande partie du centre et du sud-est de l’Europe ainsi que du Proche-Orient. L’espèce est absente à l’ouest d’une ligne passant de Gênes à la Bretagne. Au nord la limite de son aire s’ar-rête au nord de la Pologne. Sa biologie est peu connue. On la trouve très rarement dans les pelotes de réjection.

Elle est relativement facile à déterminer par sa morphologie externe, grâce à ses grandes dimensions et sa couleur nettement bico-lore.

En France métropolitaine son aire de ré-partition s’étend surtout au nord des cours moyen et inférieur de la Loire. Elle englobe une petite partie du Massif Central et des Alpes. Elle est absente ou extrêmement rare dans toute la partie sud-ouest et sud-est de la métropole. C’est une espèce que l’on ren-contre rarement. Les quelques données sur cette espèce proviennent en grande partie de l’analyse de pelotes de réjection de ra-paces fréquentant particulièrement les mi-lieux humides et couverts. La forêt à divers étages de végétation, le paysage de bocage humide sont des lieux qu’elle affectionne. Les rares données de cette espèce en région Rhône-Alpes proviennent des départements de l’Ain, de l’Isère, de la Loire, du Rhône et de la Savoie

Dans l’Ain, elle a été signalée il y a long-temps dans le massif du Jura, dans le Bas et Haut-Bugey (Prémeyzel, Massigneux, Champ-fromier), et en Dombes à Saint-An-dré-le-Bouchoux Romans (Aulagnier et al,1980) et Saint-Marcel-en-Dombes au lieu dit le Bouchu récolté par Brunet-Lecomte (Mein comm pers).

En Isère, l’espèce est citée à Chasse-sur-Rhône (2 crânes sur 690 proies) (Saint-Gi-rons 1964), et en Oisans à Ornon et Venosc (collection du muséum de Grenoble).

Dans la Loire, quelques crânes de cette es-pèce ont été identifiés à proximité de l’Eco-pole du Forez prélevés dans des pelotes de chouette effraie sur la commune de Saint-Just-Saint-Rambert (Bonin, 1996). Une dé-termination est probable à Bussy-Albieux (Aulagnier et al., 1980).

Dans le Rhône, elle est signalée dans 14 communes : dans le Beaujolais à Vauxre-nard, Le Perron, Liergues, et Aigueperse, (Ariagno, Pascal, Hytte) aux Crêts de l’Azer-gues à Claveissoles, Verney, Ternand et Val-sonne, (Ariagno, Hytte), dans la vallée de la Vauxonne à Saint-Etienne-des-Oullières, dans le val d’Ardières à Saint-Jean-d’Ardiè-res, (Aulagnier) sur la rive gauche du Gier à Chateau (Salaün), à l’ouest des Monts du Lyonnais à Grezieu-le-Marche et un individu dans la Vallée de la Saône (Ariagno, 1981), une autre observation dans l’est lyonnais à Simandres (Fayard et al. 1979). Une récente observation a été faite au sud du départe-ment à Millery en 2011.

En Savoie en 1977, un crâne provenant d’une pelote de réjection a été identifié comme étant une musaraigne bicolore sur la com-mune de Notre-Dame-des-Millières (Grési-vaudan) (Bethmond).

Jusqu’à ce jour elle semble absente de l’Ar-dèche, de la Drôme et de la Haute-Savoie...

Genre SuncusLa musaraigne étrusque ou pachyure étrus-que Suncus etruscus est la seule musaraigne reconnaissable facilement à vue par sa très petite taille (bien que les jeunes crocidures lorsqu’elles s’émancipent ont la même taille) et ses oreilles très particulières, (c’est l’un des plus petits mammifères du monde). Elle est présente en Asie mineure, Caucase, Turk-menistan, Tajikistan, sud ouest de la Chine et la partie sud de l’Europe. En France métro-politaine elle n’est signalée que dans le sud du pays. Elle affectionne les lieux chauds, rocailleux et herbeux en particulier les mu-rets, les ruines. Comme l’indique la plupart des ouvrages, elle n’est pas forcément liée au biotope du chêne vert.

En Rhône-Alpes, aucun signalement n’a été fait dans l’Ain, l’Isère, le Savoie et la Haute Savoie.

En Ardèche elle est relativement commune, sa présence est signalée en Basse-Ardèche sur 12 communes, dans la vallée du Rhône au sud à Saint-Montan, au nord à Tournon et

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Champagne, dans les Cévennes sur 5 com-munes et dans les Boutières sur 2 commu-nes, (Penel, Faugier, 1984, Faugier, 2007).

Dans la Drôme elle est signalée au nord de Valence, dans le Diois à Saint Roman et Barzac (Heim de Balsac, Beaufort, 1966 ) (Aulagnier, Brunet-Lecomte, 1982), à Mira-bel-et-Blacons (Aulagnier et al., 1982) et je l’ai trouvée à Grignan près de l’enclave du Vaucluse.

Dans l’extrémité sud de la Loire elle n’est connue que sur deux communes près du Pi-lat à Saint Appolinard (Saint-Girons, Vesco, 1974), et Saint-Pierre-de-Bœuf.

Une donnée ancienne concerne le Rhône, à Saint Cyr-au-Mont-d’or (découverte de deux mandibules (Mein, 1974).

Genre Sorex.La musaraigne carrelet Sorex araneus est présente en Europe occidentale de la Grèce au nord de la Finlande, elle est absente de l’Irlande et du Pays de Galles. Au sud du continent elle est beaucoup plus rare, (Italie, Grèce, nord ouest de l’Espagne.). La musa-raigne carrelet est la seule espèce présente en plaine en Angleterre. En France métropo-litaine elle est considérée comme une espè-ce rare, on la trouve surtout en altitude (Py-rénées, Massif Central, Alpes mais aussi en Alsace, Ardennes et dans les Basses Alpes) (Hausser, 1978). Elle est absente des régions méditerranéennes.

C’est une espèce qui fréquente les milieux humides, à végétation dense, les forêts et les bois humides, les prairies et les landes.

La difficulté de détermination de cette es-pèce, souvent confondue avec la musaraigne couronnée découverte seulement en 1968 (bien que la première description de cette musaraigne remonte à 1828 dans le Maine-et-Loire), ne permet pas de préciser si elle est présente en Ardèche et dans la Drôme. Il ne faut pas trop se fier aux publications an-ciennes, citant cette espèce en Rhône-Alpes puisqu’elle était confondue avec la musarai-gne couronnée qui n’était pas connue alors. La carte de répartition de cette espèce dans l’Atlas des mammifères de France datant de 1984 est probablement erronée (Fayard, 1984). L’atlas des mammifères d’Europe de A.J. Mitchell et al. semble plus d’actualité. La musaraigne carrelet parait plutôt confi-née aux zones de montagne aux climats rudes, mais aussi en plaine (Alsace), tandis

que la musaraigne couronnée occupe les secteurs de basse et moyenne altitudes au climat tempéré. Les rares zones de sympatrie des deux espèces sont confinées aux zones marécageuses (Neet, 1989).

Dans l’Ain, l’espèce est connue à Lavours, Champfromier, Crozet (col) et la sous-espèce Sorex araneus tetragonurus, Echenevex (Co-lombier de Gex) et Lelex (collection muséum Genève).

En Isère aucune citation n’est certaine ; les spécimens de la collection du muséum de Grenoble mentionnés Sorex araneus ne sont pas sûrs, ainsi que les citations en Chartreu-se, dans les vallées du Rhône, de l’Isère et dans l’Oisans (Crave, 1995).

Dans la Loire, l’espèce n’est représentée qu’à l’extrême sud-est du département, en 2005 à Véranne (Cret de la Botte) à 1 385 m d’altitude.

Dans le Rhône aucune citation n’existe si ce n’est quelques crânes provenant du Haut-Beaujolais qui pourraient appartenir à S.araneus d’après les critères morphologi-ques indiqués.

En Savoie, elle est signalée au nord-est à Beaufort-sur-Doron et au sud à Saint-Martin-de Belleville, et à Pralognan-la-Vanoise (Col-lection de muséum de Genève).

En Haute-Savoie, les données de cette es-pèce concernent le bassin de Giffre où elle est fréquemment observée en altitude entre 800 et 2 300 mètres d’altitude. Plus bas, entre 600 et 800 m le manque d’analyses ADN ou mesures crâniennes réalisées à ce jour ne permet pas encore de distinguer les deux espèces que sont Sorex araneus et So-rex coronatus.

Des spécimens de collection du muséum de Genève proviennent de Praz-de-Lys, Tanin-ges, Lucinges, les Alberts, Mégève (Mont Arbois Rochebrune), Archamps (sommet de Salèves) pour la sous-espèce Sorex araneus tetragonurus, les Houches (col de Voza), Praz-sur-Arly, Chamonix-Mont-Blanc (le La-vancher), Arâches-la-Frasse pour la sous-es-pèce Sorex araneus araneus.

Elle n’a pas été identifiée avec certitude en Ardèche et en Drôme.

La Musaraigne couronnée Sorex coronatus est une espèce strictement européenne, elle est présente de l’Espagne et de l’extrémité nord ouest de l’Italie au Pays-Bas. Originaire des Landes, son aire de répartition en France

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Eléments sur la répartition des insectivores (Soricomorphes) de la région Rhône-Alpes

métropolitaine englobe tout le pays à l’ex-ception du pourtour méditerranéen du nord et du nord-est. Contrairement à la musarai-gne carrelet, elle est considérée comme une espèce commune qui préfère les habitats moins froids et plus secs.

Dans l’Ain, une donnée est signalée à La-vours (les Longes) (collection Muséum Ge-nève), ainsi qu’à Saint Jean-de-Thurigneux.

En Ardèche, exceptée la partie sud du dépar-tement elle est connue dans les Cévennes, les Boutières, le Haut-Vivarais et la Vallée du Rhône ; elle semble beaucoup plus rare en Montagne, (Penel.Faugier, 1984 ; Faugier, 2007).

Dans la Drôme, une seule donnée est connue : un cadavre récolté en 2002 non loin de la vallée du Rhône dans la plaine de Grane.

Dans l’Isère une donnée est signalée à Châ-bons au nord du département, une autre dans l’Oisans (Crave, 1995) (3 captures).

Dans le Rhône elle serait présente sur l’en-semble du département (Aulagnier, 1983, Ariagno, 1981), notamment à Alix, Franche-ville, Meyzieux, Mornant, Rontalon et Saint-Nizier-d’Azergues.

En Haute-Savoie, elle est connue de Bossy-Frangy, Seyssel (Rivière des Usses), Sciez, Saint-Jean-de-Tholor, Mieussy (marais d’An-than), Viuz en Sallaz (marais de Tattes), Saint-jean-d’Aulps, Lucinges, La Tour (collection du muséum de Genève).

Aucune donnée n’est certaine en Savoie.

La musaraigne pygmée Sorex minutus a une aire de répartition très vaste qui s’étend du nord de l’Espagne jusqu’au lac Baïkal en Si-bérie. C’est l’une des deux seules musarai-gnes, avec la musaraigne musette, à avoir colonisé l’Irlande. En France métropolitaine elle occupe l’ensemble du pays à l’exception du pourtour méditerranéen et de la Corse, ne convenant pas à cette espèce très sensible aux milieux trop arides et trop sèches. Elle affectionne les milieux humides, ouverts, parfois boisés, les régions marécageuses et la proximité des cours d’eau. Elle ne craint pas l’altitude.

Dans l’Ain cette musaraigne est inféodée aux milieux fermés et humides. Sa présence est confirmée sur plusieurs communes : en Dombes (Ariagno, Bussy, 1971), à Chalamont, Villars-les-Dombes, Dompierre, Birieux, et Neyron, le résultat d’analyse de pelotes de

ce secteur sur 13 communes représente 53 individus (Aulagnier et al.,1980). En Bugey (Ariagno, 1976), en Bresse à Attignat (1 crâ-ne en 2007), à Cras-sur-Reyssouze (2007), Saint-André-sur Vieux-Jonc, Simandre-sur-Suran, Neuville-les-Dames dans le Rever-mont au sein du parc régional du Haut-Jura à Confort et Champfromier (Fayard, Rolandez, Roncin, 1979), et le 3 novembre 2011 une observation à Bellegarde-sur-Valserine à la frontière de la Haute-Savoie, à Collonges et au marais de Lavours près du Rhône (Darinot et al., 2004).

En Ardèche, on note peu d’observations de cette espèce ; elle est absente au sud du département mais présente dans le Haut Vivarais (Annonay, Vinzieux), en montagne (le Béage) en Cévennes (Jaujac et Ucel) et à l’extrême sud des Boutières (Coux), (Penel, Faugier, 1984. Faugier, 2007).

Dans la Drôme nous n’avons que peu de don-nées ; elle a été trouvée sur les hauts pla-teaux du Vercors vers 1 000 mètres d’altitude à Saint-Agnan-en-Vercors, où elle montrerait une densité assez élevée comparativement à la musaraigne carrelet (Ariagno, Delage, 1970).

Elle est signalée sur l’ensemble du dépar-tement de l’Isère (130 communes) (Noblet, 1984) ; elle a été trouvée dans la localité de l’Isle Crémieu à Sermérieu (Brunet-Lecomte, 1993), vers le nord du département dans le val du Dauphiné à Saint-Victor-de-Cessieu, Torchefelon, Doissin, Montrevel, dans le Voironnais à Charavines, Saint-Aupre, Saint-Etienne-de-Crossey, Méribel-les-Echelles, Chirens, Saint-Pierre-de-Chartreuse, dans le Bièvre Valloire à Apprieu, dans l’Oisans et aux Portes des Alpes à Lieudieu, au pied du Mont de la Pale à Saint Guillaume, une seule donnée provient de Matheysine au Perier.

Dans la Loire elle serait présente sur l’en-semble du département, mais plus spécia-lement dans les secteurs d’altitude comme le Mont Pilat sur les communes de Sainte-Croix-en-Forez, le Valla-en-Gier et Veruvre). Dans cette région, elle a été trouvée à 1 100 mètres d’altitude ((Fayard, 1975 ), dans les Monts et plaines du Forez (Gorges amont), à (Saint-Just-Saint Rambert, Caloira) et les Monts du Lyonnais ( Aulagnier, 1983 ).

Dans le Rhône, en 1981, Ariagno ne signa-le pas la présence de cette espèce, mais aujourd’hui, après de nouvelles recherches elle semble présente sur l’ensemble du dé-partement (Vallée de la Saône, Vallée du

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Rhône, les Monts du Beaujolais, les Monts du Lyonnais, l’Est Lyonnais et le Pilat). Une observation a été faite dans l’ouest lyonnais en basse altitude à Francheville aux portes de Lyon (milieu humide et frais) (Ariagno).

En Savoie, cette espèce a été observée en Rhône-Bourget à basse altitude à Chindrieux et dans le Grésivaudan en Maurienne à 2000 mètres d’altitude (Martinot) et en Vanoise également en haute altitude à Croix Rousse et à Pralognan , et à Saint-Jean-d’Arvey (Pla-teau de la Leysse (collection du muséum de Genève), en Tarentaise à Saint-Genest-Mali-faux

En Haute-Savoie, la musaraigne pygmée est présente dans le Haut-Giffre (Samoëns) dans les zones humides et boisées, en altitude en-tre 600 et 1500 mètres d’altitude au moins (Desmet, 1989), également en haute vallée de l’Arve sur 3 sites d’altitude (Catzeflis, 1980), Chamonix-Mont-Blanc (Montrac) et Saint-Gervais, à Sciez et à Vallorcine (collec-tion muséum Genève).

La musaraigne du Valais Sorex antinorii d’abord considérée comme une sous-es-pèce, puis déterminée comme une espèce à part entière par une analyse chromosomique et génétique très proche de la musaraigne carrelet, (le premier caryotype publié a été établi d’après un individu provenant de Ré-chy dans le Valais en Suisse (Hausser et al., 1985). C’est une espèce jumelle de cette der-nière, proche de celle-ci par son aspect et sa biologie. On la trouve dans les lieux humides pourvus d’une bonne couverture végétale (bordures de ruisseaux, landes alpines ou forêts) surtout en altitude. .Elle nage bien comme les autres musaraignes.

Les seules observations sur cette espèce de musaraigne concernent le département de la Haute-Savoie où elle occupe la haute vallée de l’Arve jusqu’au torrent de la Griaz, aux Houches où elle cohabite avec la musaraigne carrelet. Des spécimens de collection du mu-séum de Genève proviennent de Chamonix-Mont-Blanc (Le Planet, Montroc, les Praz, Argentières, la Flégère) et de Vallorcine.

La musaraigne alpine Sorex alpinus espèce de grande taille strictement européenne. Sa population principale se trouve dans l’arc al-pin et redescend dans les montagnes de l’ex Yougoslavie jusqu’à la frontière albanaise. Une deuxième population occupe l’ensemble des Carpates. Quelques populations isolées

sont notées au sud de l’Allemagne et dans l’ouest de l’ex-Yougoslavie. Elle est égale-ment présente dans les Alpes françaises mais pas spécialement liée au milieu alpin puisqu’on l’a trouvée en basse altitude. Elle affectionne les milieux humides, les prairies d’alpage.

En France on ignore tout ou presque de sa répartition ainsi que ses effectifs passés et actuels. Elle n’est connue avec certitude que dans les massifs du Jura et des Alpes.

Dans l’Ain en 2008 récolte d’un cadavre sur la commune du Petit-Abergement au lieu dit Creux Tupin (Ariagno) très à l’ouest du département dans une forêt du Bugey (Aria-gno, 2007) et au col de Crozet.

Dans l’Isère, une donnée très ancienne en Grande Chartreuse (Locard 1888) Beaucoup plus récemment, une donnée du massif de Belledonne à 1 370 mètres d’altitude (Mi-quet).

En Savoie l’espèce a été observée en 1990 en Tarentaise à 1 260 mètres d’altitude (Mi-quet 1990), un cadavre a été récolté à Pra-lognan (sa détermination reste à confirmer) (Martinot), et en 1990, une observation en sapinière humide à 1 260 mètres (Tournier, Miquet). En 1989 observation de 5 musarai-gnes alpines à Tignes dont 2 capturées à l’in-térieur d’une maison à 1 820 mètres d’altitu-de, aux Allues récolte d’un cadavre sur une lande à myrtilles et genévriers nains. Pour l’instant elle semble absente de la vallée de la Maurienne.

En Haute-Savoie on la trouve dans les mi-lieux forestiers mixtes humides au sol pier-reux et moussu et zones ouvertes types prai-ries grasses de montagne avec présence de lapiaz ou non. Une très ancienne observation à Chamonix (Miller, 1912), plus récemment une observation de cette espèce à Argentiè-res (Mont Blanc) (Catzeflis, 1980). En 1984, et en 1978, Desmet trouve un cadavre de cet animal à Samoëns. Il retrouve cette espèce dans ce même secteur en 1981, 1989, 1990. D’autres observations à Sixt-Fer-à-Che-val, Verchaix, entre 1 000 et 1 900 mètres (Desmet) Egalement notée en Chablais vers Bellevaux, Chamonix, Vallorcine et dans la vallée de l’Arve et au Reposoir au col de la Colombière.

Des spécimens de collection du muséum de Genève proviennent du Reposoir (Col de Co-lombière), le Praz-de-Lys, Taninges.

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Eléments sur la répartition des insectivores (Soricomorphes) de la région Rhône-Alpes

Genre Crossope.La musaraigne aquatique Neomys fodiens est une espèce paléarctique présente dans presque toute l’Europe à partir du nord de l’Espagne et de la Grèce, elle est absente en Irlande.

En France métropolitaine elle couvre l’en-semble du pays sans être très abondante, depuis le niveau de la mer jusqu’à plus de 2 000 mètres d’altitude. Elle est absente de Corse.

Le milieu de prédilection de cette espèce est constitué de berges des eaux courantes et stagnantes, des canalisations souterrai-nes ou autres, des prairies humides, mais on peut la trouver également assez loin des points d’eau.

Cette espèce pourrait être menacée par la destruction de son habitat et la disparition des proies, conséquence de la pollution de l’eau. L’évolution de son habitat laisse pen-ser qu’elle a dû régresser depuis quelques années.

Espèce protégée, elle est présente sur l’en-semble des départements de Rhône-Alpes mais en nette régression depuis quelques années (Ariagno, 2010).

Dans l’Ain, elle colonise les milieux aqua-tiques de la Dombes (Villars-les-Dombes, Chalamont, Lapeyrouse, Rance, Saint-Mauri-ce-de-Beynost, Sandrans, Birieux, Neuville-les-Dames Pont-d’Ain,). Le résultat d’analyse de pelotes sur 10 communes de ce secteur mentionne 19 individus (Aulagnier et al., 1980), de la Bresse (Malafretaz) du Rever-mont (Simandre-sur-Suran) du Bas et Haut Bugey (Fayard, 1979), du Haut-Jura (Massi-gneux-de-Rives, Champfromier) et de l’ex-trême sud du département (Prémeyzel).

En Ardèche, on la trouve dans le Haut-Viva-rais (Bassin du Doux) (Ladet, 1994 ; Cochet, 1995), près de la vallée du Rhône à Rompon, dans la Cévenne sur 4 communes (Aubenas, Ucel, Prades Montpezat-sous-Bauzon et une donnée en Basse-Ardèche à Gravières, (Fau-gier, 2007). Espèce trouvée dans 23 pelotes de rejection.

Dans la Drôme, sa présence est signalée dans le Tricastin à Grignan, en basse vallée du Rhône, à Grane un individu trouvé dans le ventre d’une truite, sur les hauts plateaux du Vercors (Ariagno, Delage, 1970) (Lus-la-Croix-Haute). En Valentinois à Labaume-Cor-nillane tuée par un chat, au Chaffal et dans les Baronnies à Lachau.

En Isère elle est connue dans le Bas-Dauphi-né (marais du Grand-Lemps), l’Oisans avec 10 observations, les environs de Grenoble à Meylan, dans le Grésivaudan à Crolles, dans la Bièvre Valloire à Gillonnnay, le Grand-Lemps, aux Portes des Alpes à Montcarra, en Voironnais à Chirens, en Chartreuse à Saint-Laurent-du-Pont, en Val du Dauphiné à Saint Victor-de-Cessieu, en Matheysine à Saint-Théoffrey, dans le massif de Belledon-ne à Allevard, au pied du Sénépy à La Motte-Saint-Martin.

Dans la Loire, elle semble assez rare, une observation dans la plaine de Roanne, au nord du département à Mably et une autre donnée non loin du Pilat au sud du départe-ment à Saint Régis-du-Coin et Graix. Cepen-dant elle semble plus commune en Forez. Une analyse de pelotes sur 5 communes de ce secteur mentionne 27 individus, dont 18 à Bussy-Albieux (Aulagnier et al.,1980).

Elle est présente sur l’ensemble du départe-ment du Rhône, signalée sur 34 communes, elle semblait en régression dans les monts du Lyonnais et du Beaujolais, mais depuis elle a été retrouvée dans plusieurs secteurs de cette région grâce à l’amélioration de la qualité des cours d’eau depuis 20 à 30 ans (Ariagno, 1976).

En Savoie, sa présence est confirmée en Grésivaudan (Albertville), en Rhône-Bourget (Saint Sulpice), en Bauges, en haute altitude en Tarentaise (Séez, Peisey-Nancroix) et en Maurienne (Villarodin-Bourget, Valloire). Des spécimens de collection du muséum de Ge-nève proviennent de Saint-Jean-d’Arvey et du muséum de Grenoble, d’Ecole.

En Haute-Savoie, elle a été observée dans le Haut-Giffre à Samoëns, Taninges, Verchaix, Sixt, entre 700 et 1 600 mètres, dans la val-lée de l’Arve (Bas et Haut Chablais) et en for-te altitude à Montroc-le-Plane (Mont Blanc) à 1 380 mètres d’altitude. Des spécimens de collection du Muséum de Genève provien-nent de Bossy-Frangy, Mégève, Les Contami-nes-Montjoie, Clarafond, Reyvroz, Thônes (la Vacherie), Viuz-en-Sallaz.

La musaraigne de Miller Néomys ano-malus ressemble fortement à la musa-raigne aquatique. Quelques auteurs ont divisé Neomys anomalus en deux sous-es-pèces N.a.anomalus figurant en Espagne et N.a.milleri pour le reste de l’Europe. Elle est présente en Europe continentale et en Asie Mineure. Son aire de répartition passe du ni-

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veau de la mer jusqu’à 2 100 mètres. A l’ex-ception d’une donnée dans les Ardennes et en Bretagne, on la trouve au centre et au sud mais surtout au Sud-Est de la France On la rencontre à proximité des points d’eau, des rivières, dans les marais. Contrairement à la musaraigne aquatique, elle peut se trouver loin des rivières occupant davantage l’habi-tat terrestre.

Dans l’Ain elle a été signalée à Champfromier en Crêt du Jura et au marais de Lavours (Da-rinot et al., 2004) trouvée dans des pelotes de réjection d’effraie.

Une seule observation pour l’Ardèche en Cé-venne en altitude faite par Noblet en 2009 sur la commune de Borne.

Dans la Drôme, elle est signalée en Diois (Aulagnier, Brunet-Lecomte, 1985) à Mira-bel-les Blacons.

En Isère elle est connue à Chambarand (No-blet), ainsi que dans l’Isle Crémieu en 2002 à la Bâtie-Montgascon.

Dans la Loire, elle est signalée dans le massif du Pilat (Aulagnier, 1983).

Dans le Rhône, une seule donnée de 1991 par la récolte d’un crâne déterminé par Bru-net-Lecomte à partir de mesures micrométri-ques de la hauteur mandibulaire au nord du Beaujolais à Saint-Igny-de-Vers.

En Savoie elle est notée au nord et au sud du lac du Bourget (Miquet, 1994), et à Saint-Jean-d’Arvey

En Haute-Savoie, elle est relativement com-mune .L’espèce a été observée dans le Bas-Chablais à Argentières (Taberlet, 1982) (Cat-zeflis, 1980), capturée dans des habitations à Samoëns. Elle semble relativement com-mune dans les forêts humides du Haut-Gif-fre, à Taninges, Verchaix, entre 600 et 1 600 mètres d’altitude (Desmet com.pers.). Des spécimens des collections du muséum de Genève de la sous-espèce Neomis anomalus milleri proviennent de Bossy, Frangy et de la sous-espèce Neomis anomalus anomalus à Ville-en-Sallaz, Chamonix-Mont-Blanc Ar-mentières.

Les Talpidés.

On rencontre rarement les talpidés, car les taupes passent une grande partie de leur vie sous terre. On peut parfois confondre les monticules de terre émergeants des taupi-nières avec les monticules de terre que font certains campagnols (campagnol souterrain, campagnol provençal).

La taupe aveugle Talpa caeca a été trouvée dans des gisements préhistoriques des Pyré-nées Atlantiques et de la Haute-Marne, dans les gisements du Lot et de l’Hérault, elle semble toujours présente dans les Alpes-Ma-ritimes. Dans la région Rhône-Alpes, elle est connue par une seule capture très ancienne datant de 1940 effectuée à Gresse-en-Vercors dans le département de l’Isère par Heim de Balsac, mais elle a été ramenée depuis à une variété de l’espèce Talpa eurpaea. Un exem-plaire naturalisé se trouvant au muséum de Grenoble date de 1908. Si la détermination de cette taupe est correcte, la provenance est curieuse, il peut s’agir d’une confusion avec le lieu où le spécimen a été acquis. Cette espèce ne doit donc plus figurer sur la liste des insectivores de cette région.

La taupe d’Europe Talpa europea en Europe son territoire s’étend du nord de l’Espagne, de l’Italie et de la Grèce au sud de la Suède et de la Finlande, elle est absente de la Nor-vège, du Pays de Galles et de l’Irlande. On la trouve sur l’ensemble de la France métro-politaine sauf en Corse. En Rhône-Alpes elle est présente sur l’ensemble de la région.

Dans l’Ain, elle est répandue partout où le sol et le milieu végétal lui conviennent (Dom-bes, Bresse, Bugey et même Haut-Jura. Au Reculet (Thoiry) a été trouvée la sous-espèce Talpa europaeus cinera (collection muséum Genève), et dans le marais de Lavours.

En Ardèche, son aire de répartition couvre presque tout le département, cependant elle reste très rare en Basse-Ardèche région cal-caire où le substrat lui convient mal (2 don-nées à Lagorce et Saint-Marcel-d’Ardèche), (Penel, Faugier, 1984. Faugier, 2007).

Il en est de même dans la Drôme où elle sem-ble bien présente surtout dans l’est du dé-partement du nord au sud. Elle a été signa-lée également en Vercors au plateau d’Ambel ainsi que dans le Diois et Haut-Diois à Boult.

Elle semble présente sur l’ensemble des départements de l’Isère, de la Loire et du Rhône.

En Savoie, elle a été observée surtout en altitude en Tarentaise à Sainte-Foy-Taren-taise à 1 950 mètres, à Villaroger, à Bourg-Saint-Maurice et à Tignes, en Maurienne à Vallombrun à 2 300 mètres, à Lanslevillard, à Albens, dans le Grésivaudan à Notre-Da-me-des-Millières, dans les Bauges à Jarsy et dans de nombreux secteurs de la Savoie jusqu’à 2 000 mètres d’altitude. Trouvée également à Champagny-en-Vanc, Saint-

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Eléments sur la répartition des insectivores (Soricomorphes) de la région Rhône-Alpes

Jean-d’Arvey, La Motte-en-Bauges, en Vanoi-se à Pralognan-la-Vanoise où la sous-espèce Talpa europea cinera a été récoltée.

En Haute-Savoie, elle est présente égale-ment en altitude dans les bois et prairies de la vallée du Haut-Giffre (Desmet,1975), dans les prairies d’altitude de Samöens et de Sixt à 1 900 mètres et en Bornes-Aravis à 1 470 mètres (Freydier). Trouvée également à Saint-Jean-d’Aulps, Callonges-sous-Salève, Lucinges, Arbusigny, le Grand-Bornand, Bos-sy-Frangy, Mégève (Mont d’Arbois),. La sous-espèce Talpa européa cinera a été trouvée à Salève (collection muséum Genève).

Conclusion.

Il est intéressant de remarquer l’absence d’observation en Drôme et Ardèche de la crocidure leucode Crocidura leucodon. Cette espèce devrait occuper au moins la partie nord de ces deux départements car elle a été trouvée à l’extrême sud du Rhône et de la Loire, il en serait de même mais avec moins de certitude pour la musaraigne car-relet Sorex araneus car elle a tout de même été signalée sur deux sites à l’extrême sud de la Loire. La montagne ardéchoise au nord-ouest du département représenterait, il me semble, un biotope propice à cette espèce. Il faut remarquer également les rares données de la musaraigne pygmée Sorex minutus en Ardèche où elle devrait être beaucoup plus présente, cela peut s’expliquer par le petit nombre de naturalistes dans ce département s’intéressant aux insectivores ce qui expli-que le manque de données de cette petite musaraigne. Il faut également reconnaître la diminution importante ces dernières années des lieux de nidification de la chouette ef-fraie Tyto alba précieuse auxiliaire des natu-ralistes, facilitant par leurs pelotes de rejec-tion la récolte des ossements d’insectivores en particulier des soricidés fournissant la majorité des récoltes pour identification.

Livre rouge. Soricidés.

Musaraigne leucode Crocidura leucodon : En grave danger.

Crocidure des jardins. Crocidura suaveo-lens : Espèce vulnérable.

Crossope de Miller Néomis anomalus : Es-pèce vulnérable ;

Crossope aquatique Neomis fodiens : Espèce quasi menacée.

Remerciements.

Daniel Ariagno, Stéphane Aulagnier, Phi-lippe Candegabe, Xavier Chaix, Sabine Cou-vent, Fabrice Darinot, Jean-François Desmet, Frédérick Dorez, Jean-Michel Faton, Armand Fayard, Rolande Fayolle, Alain Ladet, Patrice Brunet-Lecomte, Anne Lerouge, L.P.O. Ain, L.P.O Ardèche, L.P.O Drôme, L.P.O. Isère, L.P.O. Loire, L.P.O. Rhône, L.P.O. Savoie, L.P.O. Haute-Savoie, Roger Mathieu, Hervé Penel, Jean-Francois Noblet, Georges Olio-so, Manuel Ruédi, Jörg Schleicher, Bruno Veillet .ainsi que le Muséum d’Histoire Na-turelle de Genève et de Grenoble qui m’ont aimablement communiqué la liste des col-lections d’insectivores en provenance de la région Rhône-Alpes dont une grande partie est inédite.

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1Résumé : Rares et menacées, la barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus Schreber, 1774) et le murin de Bechstein (Myotis bechsteinii Kuhl, 1817) sont deux espèces de chauves-souris forestières et arboricoles. Peu d’informations sur leur biologie étaient disponibles en Rhône-Alpes alors qu’une bonne connaissance de leur écologie est indispensable pour orienter au mieux les pra-tiques de gestion forestière. L’objectif de la pré-sente étude était de caractériser les gîtes et ter-rains de chasse des deux espèces dans différents milieux de Rhône-Alpes : avant-pays savoyard, vallée du Jabron dans la Drôme et massif de la Chartreuse mais aucune chauve-souris ciblée n’a été capturée sur ce site. Seuls les résultats obte-nus sur les gîtes utilisés, les distances entre les gîtes et les terrains de chasse, les surfaces des domaines vitaux, les tailles de colonies et le ryth-me d’activité des espèces sont ici présentés.Afin de mener à bien cette étude, la technique de la radiotélémétrie a été utilisée. 75 chauves-sou-ris ont été équipées d’émetteur et 1 137 journées hommes de travail ont été nécessaires pour me-ner à bien cette étude.La quasi-totalité des gîtes identifiés était située dans le bâti pour la barbastelle et dans des trous de pics pour le murin de Bechstein.Pour la barbastelle, la surface des domaines vi-taux est plus importante en Drôme qu’en Savoie et il semble en être de même pour les distances entre les gîtes et les terrains de chasse. Dans ce second cas, la différence n’est cependant pas si-gnificative. En Drôme la distance parcourue pour

1- Julien Girard-Claudon, Coordinateur de la déclinaison régionale du PNA en Rhône-Alpes, LPO Rhône-Alpes, [email protected]

rejoindre les terrains de chasse semble diminuer au cours de la saison alors qu’elle varie peu en Savoie. Des résultats similaires sont obtenus pour le murin de Bechstein. Ces résultats semblent in-diquer que les habitats de Savoie sont plus favo-rables à ces espèces que ceux de la Drôme.Ces données ont été valorisées dans un cahier technique publié dans la collection du CREN « Chauves-souris et gestion forestière ».

Abstract : The rare and threatened Barabas-telle and Bechstein’s Bat are two species of forest and tree-dwelling bats. Little information on their biology has been available in the Rhone-Alpes region, yet a good knowledge of their ecology is essential to make forest management as favour-able as possible for these species. The aim of the present study was to find the resting places and feeding areas of the two species in different envi-ronments of the region.In order to carry out this study in the best pos-sible conditions, radio-tracking was used.

For the Barbastelle, the resting places were vir-tually all in buildings, while the Bechstein’s Bat used woodpecker holes.

Territories are essentielly the same for the two species in the Drôme and Savoie departments. The results seem to show that the habitats in the Savoie department are more favourable for these species than those in the Drôme.

These data are presented in a technical guide-book entitled «Bats in Forest Management».

Bilan de quatre années d’étude de deux

espèces de chauves-souris forestières

La Barbastelle d’Europe et le Murin de Bechstein

Julien GIRARD-CLAUDON1

Photo 1 : Barbastelle équipée d’un émetteur © Robin Letscher

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Introduction

La barbastelle d’Europe (Barbastella barbas-tellus Schreber, 1774) et le murin de Bechs-tein (Myotis bechsteinii Kuhl, 1817) sont deux espèces de chauves-souris forestières et arboricoles. Toutes deux sont inscrites aux annexes II et IV de la Directive « Habitats Faune-Flore » et respectivement classées « En Danger » et « En grave danger » sur la liste rouge des vertébrés terrestres de la ré-gion Rhône-Alpes (De Thiersant M.P. & Deliry C., 2008). Ainsi elles font partie des espèces prioritaires du plan d’actions en faveur des chiroptères en Rhône-Alpes (Vincent, 2007) et il est nécessaire que des mesures de pro-tection soient rapidement mises en place.

La définition de mesures de protection effi-caces nécessite de bonnes connaissances de la biologie des espèces et ce, tout au long de leur cycle annuel. Ce dernier peut sché-matiquement être scindé en deux grandes périodes chez les chauves-souris :

- la période « hivernale » au cours de laquelle les chauves-souris sont en léthargie,- La période « estivale », période d’activité (transit, reproduction etc.).

Au cours de la période hivernale, il est né-cessaire de garantir la tranquillité de leurs gîtes d’hibernation. Au cours de la période estivale, deux composantes sont à prendre en compte : il s’agit d’une part des gîtes et d’autre part des habitats de chasse exploi-tés par ces deux espèces.

Les connaissances actuelles indiquent que les barbastelles affectionnent les arbres à fissures (écorces décollées, fissures…) alors que les murins de Bechstein préfèrent les ca-vités de pic. Pour les terrains de chasse, les barbastelles chassent sur des milieux d’inter-face alors que le murin de Bechstein préfère exploiter les peuplements forestiers strati-fiés. Les informations bibliographiques exis-tantes sont cependant partielles et aucune ne provient de la région Rhône-Alpes. Il est ainsi délicat de donner des éléments précis pour orienter la gestion des forêts en faveur de ces espèces. C’est dans ce contexte que s’inscrit la présente étude dont les objec-tifs sont d’une part d’identifier les gîtes de la barbastelle et du murin de Bechstein et d’autre part de déterminer et de caractériser leurs habitats de chasse et ce, dans diffé-rents milieux de la région Rhône-Alpes. En complément, de nombreuses informations sur la biologie des espèces ont été collec-

tées. Le présent article valorise les résultats obtenus sur les gîtes utilisés, les distances entre les gîtes et les terrains de chasse, les surfaces des domaines vitaux, les tailles des colonies et le rythme d’activité des espèces. Les résultats concernant la caractérisation des terrains de chasse ne sont pas présen-tés ici. Actuellement en cours d’analyse, ils feront l’objet d’une autre publication.

Matériel et méthode

Méthodologie utiliséeLa méthode utilisée pour obtenir les informa-tions recherchées est celle de la télémétrie. Elle consiste à équiper les chauves-souris d’un microémetteur radio (collé sur le dos à l’aide d’une colle chirurgicale) qui permettra ensuite sa localisation grâce à la distribution sur le terrain de plusieurs équipes disposant d’antennes réceptrices. La localisation re-pose sur le principe de la triangulation d’azi-muts synchrones.

Les chauves-souris équipées ont été suivies la nuit pour identifier les terrains de chasse et la journée pour localiser les gîtes.

Photo 2 : repérage d’un gîte de murin de Bechstein grâce à la télémétrie © Yoann Peyrard

Sites d’étudeTrois sites d’étude ont été sélectionnés afin d’avoir des informations complémentaires provenant de milieux différents :

- L’avant-pays savoyard (Savoie) : altitude moyenne comprise entre 500 et 600 mè-tres, - La vallée du Jabron (Drôme) : altitude moyenne comprise entre 350 et 450 mètres, en limite nord de la zone méditerranéenne. - Le massif de la Chartreuse (Isère – Savoie) : zone de montagne dont l’altitude est supé-rieure à 800 mètres.

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Bilan de quatre années d’étude de deux espèces de chauves-souris forestières

En parallèle des opérations ponctuelles ont permis de localiser des gîtes dans différents secteurs de la région Rhône-Alpes, les résul-tats présentés ici intègrent ces informations.

Périodes d’étudeAu cours des quatre années de suivi les pé-riodes ont été alternées en fonction des sites afin d’obtenir des informations sur toute la période estivale.

Avant-pays savoyard

Vallée du Jabron Chartreuse

2007 25 juin au 8 juillet -

2008 23 mai au 1er juin

1er au 9 août

2009 17 au 25 juillet

15 au 23 mai

2010 - 11 au 19 juin 16 au 24 juillet

Tableau 1 : Période d’étude en fonction des sites et des années

Moyens humainsAu cours des quatre années de suivi, ce pro-gramme a fait l’objet de 1 137 journées hom-me de travail dont le détail par site et par année est donné dans le tableau ci-dessous. Les temps correspondant aux recherches ponctuelles de gîtes n’ont pas été calculés.

Avant-pays savoyard

Vallée du Jabron Chartreuse

2007 269 -

2008 200 130

2009 156 138

2010 - 128 116

Tableau 2: Journées homme par site et par année

Nombre de chauves-souris suivies75 chauves-souris ont été équipées, mais 51 ont pu êtres suivies de manière convenable (détail dans le tableau ci-contre).

Murin de Bechstein

Barbastelle d’Europe

Site Mâle Femelle Mâle Femelle

Vallée du Jabron 2 11 1 7

Avant-pays savoyard 0 8 5 17

Tableau 3 : Nombre de chauves-souris équipées en fonction du sexe et de l’espèce

Résultats - discussion

En Chartreuse, aucune femelle reproductrice n’a été attrapée, ainsi seules les données collectées en Drôme et en Savoie sont ex-ploitées pour les parties concernant les dis-tances entre gîtes et terrains de chasse ou encore les surfaces des domaines vitaux.

GîtesLes gîtes utilisés par la barbastelle d’Europe

Photo 3 : Colonie de reproduction de barbastelle derrière un bardage © Yoann Peyrard

60 gîtes de reproduction ont été identifiés correspondant à 31 « groupes » différents (un groupe pouvant utiliser plusieurs gîtes).

La quasi-totalité des gîtes utilisés est située dans des bâtiments. Au sein de ceux-ci les barbastelles utilisent majoritairement des volets, du bardage ou la volige des toitures (n=58). Les doubles poutres sont également régulièrement utilisées (n=11). Dans trois cas, le gîte précis n’a pas pu être identifié en raison de l’impossibilité d’accéder au bâti-ment.

Deux autres gîtes sont connus : un situé dans une corniche d’un pont enjambant une riviè-re, un autre en falaise. Pour ce second gîte, aucune observation n’a pu être faite, nous n’avons donc pas la certitude qu’il y avait un groupe de reproduction, mais une femelle al-laitante y était cependant présente.

Les groupes de reproduction utilisent un ré-seau de gîtes qui peut être important. Ainsi, en Drôme sur un total de trois semaines de suivi, 16 gîtes ont pu être identifiés pour un même groupe.

Tous ces gîtes présentent les mêmes caracté-ristiques que celles citées dans la bibliogra-phie : des gîtes de faible volume s’apparen-

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

tant à des écorces décollées. La bibliographie rapporte plusieurs cas de gîtes de mises bas situées dans le bâti mais ceci pouvait être dû à une détection plus aisée que dans des ar-bres. Dans la présente étude, la majorité des gîtes identifiés l’a été grâce à la technique du radiopistage, il n’y a donc pas de biais liés à la détectabilité, on peut alors estimer qu’en Rhône-Alpes, la majorité des gîtes de mise-bas se situe dans le bâti.

A contrario, les gîtes fréquentés par les fe-melles nullipares et les mâles sont différents (écorce décollée, arbre mort, cave etc.).

Graphique 1 : Les gîtes utilisés par la barbastelle d’Europe en Rhône-Alpes

Photo 4 : Exemple de gîte utilisé par un mâle de barbastelle en Chartreuse © Julien Cornut

Les gîtes utilisés par le murin de Bechstein

75 gîtes de reproduction ont été localisés, correspondant au moins à 28 groupes de re-production.

Photo 5 : Gîte utilisé par une colonie de mise bas de murin de Bechstein en Bresse © Julien Girard-Claudon

La majorité des gîtes connus est située en gî-tes artificiels. Ceci est dû à un biais lié à une étude réalisée par Christian Prévost sur la forêt de Franclens, dans laquelle il a installé de très nombreux nichoirs.

L’essentiel des gîtes identifiés dans le cadre du radiopistage étaient des cavités de pics (27 sur 29) mais tous étaient situés dans des feuillus vivants. En complément, deux gîtes sont connus dans le bâti.

Un mâle suivi dans la Drôme a utilisé deux gîtes situés dans des chênes verts de moins de vingt centimètres de diamètre et à moins d’un mètre du sol !

Photo 6 : Gîte utilisé par un mâle de murin de Bechstein dans la Drôme © Yoann Peyrard

Ces résultats sont similaires à ceux existants dans la bibliographie.

Graphique 2 : Les gîtes utilisés par le murin de Bechstein en Rhône-Alpes

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Bilan de quatre années d’étude de deux espèces de chauves-souris forestières

Distance gîte-terrains de chasse et surface des domaines vitaux

Pour 51 chauves-souris, le nombre de locali-sations était suffisant pour pouvoir détermi-ner la surface des domaines vitaux.

Barbastelle d’Europe

Graphique 3 : Comparaison des distributions des surfaces des domaines vitaux en Drôme et en Savoie pour la barbastelle

Les barbastelles ont un domaine vital moyen de 12,2 ± 16 km2 avec un maximal de 86,0 km2 et parcourent en moyenne 2,8 ± 3,6 km pour rejoindre leurs terrains de chasse. Elles peu-vent parfois aller chasser particulièrement loin : un individu a rejoint un terrain de chas-se situé à plus de 22 km.

Graphique 4 : Distance gîte-terrains de chasse et surface des domaines vitaux”, avec la légende “Comparaison des distribu-tions des distances entre gîte et terrains de chasse en Drôme et en Savoie pour la barbastelle

Les graphiques représentent les distribu-tions des distances entre gîte et terrains de chasse des barbastelles en Savoie et en Drôme. Elles ne sont pas significativement différentes entre la Drôme et la Savoie (test de Wilcoxon, W = 101, p-value = 0.5577) alors que la surface des domaines vitaux est signi-ficativement plus grande en Drôme (Test de Wilcoxon: W = 141, p-value = 0.01158).

Le graphique ci-après représente l’évolution de la distance moyenne parcourue par cha-que barbastelle pour rejoindre son terrain de chasse. On peut constater que cette dis-tance est sensiblement la même en Savoie tout au long de la saison alors qu’elle dimi-nue pour la Drôme.

Graphique 5 : Distance parcourue par les barbastelles en fonc-tion des semaines d’étude en Drôme (Dieulefit) et Savoie

Murin de Bechstein

Les murins de Bechstein ont un domaine vital plus petit que celui des barbastelles (1,9 ± 1,5 km2, max=6,2 km2) et s’éloignent beaucoup moins de leurs gîtes pour chasser (1,3 ± 0,9 km, max= 3,9 km).

Graphique 6 : Comparaison des distributions des surfaces des domaines vitaux en Drôme et en Savoie pour le murin de Bechstein

Les graphiques représentent les distribu-tions des distances entre gîte et terrains de chasse des murins de Bechstein en Savoie et en Drôme. Elles ne sont pas significativement différentes entre la Drôme et la Savoie (test de Wilcoxon, W = 63, p-value = 0.4558) alors que les surfaces des domaines vitaux sont significativement plus grande en Drôme (test de Wilcoxon W = 87, p-value = 0.00994).

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

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Graphique 7 : Comparaison des distributions des distances entre gîte et terrains de chasse en Drôme et en Savoie pour le murin de Bechstein

Le graphique ci-après représente l’évolution de la distance moyenne parcourue par cha-que murin de Bechstein pour rejoindre son terrain de chasse. Pour la Savoie, aucune tendance ne se dégage en raison d’un trop faible échantillonnage. En Drôme, il n’y a pas de tendance évidente mais il semblerait qu’elle diminue au cours de la saison.

Graphique 8 : Distance parcourue par les murin de Bechstein en fonction des semaines d’étude en Drôme (Dieulefit) et Savoie

De manière générale, on constate que les deux espèces chassent plus loin en Drôme qu’en Savoie et que leurs domaines vitaux y sont également plus importants. Ceci peut s’expliquer par le fait que les habitats pré-sents en Savoie seraient plus favorables que ceux de la Drôme ce qui permettrait aux chauves-souris de trouver une ressource ali-mentaire suffisante en allant chasser moins loin. En complément les populations des deux espèces sont plus importantes en Sa-voie, ce qui semble confirmer que la ressour-ce alimentaire n’est pas un facteur limitant.

Taille des colonies – effectif régionalBarbastelle d’Europe

L’effectif moyen des groupes de reproduction est de 24 adultes (n=31) avec un maximum de 85 et l’effectif régional minimum est de 1 200 adultes.

Murin de Bechstein

L’effectif moyen des groupes de reproduc-tion est de 32 individus (n=28). Le maximum observé est de 155 adultes pour un groupe installé dans un bâtiment en Drôme.

L’effectif régional minimum est de 1000 adul-tes.

Pour les deux espèces les tailles moyennes des colonies sont conformes à celles dispo-nibles dans la bibliographie. Les effectifs ré-gionaux réels sont probablement nettement supérieurs en raison des secteurs où des recherches de gîte par télémétrie n’ont pas encore été conduites.

Rythme d’activitéPour estimer les heures moyennes de sortie de gîte par espèce, toutes les chauves-sou-ris ont été considérées (y compris celles pour lesquelles on ne disposait pas de suffisam-ment de données de localisation pour les analyses suivantes). Les barbastelles (n=26) sortaient du gîte 35,8 ± 7,8 minutes après le coucher du soleil. Les heures de sortie sont assez constantes entre les années et les si-tes. Les murins de Bechstein (n=23) sortaient du gîte 50 ± 18 minutes après le coucher du soleil. Cette fois-ci au contraire, les heures étaient beaucoup plus fluctuantes : les chau-ves-souris suivies en 2009 sont sorties plus d’une demi-heure plus tard. Les données sont trop peu nombreuses pour affirmer un changement de comportement cette année-là.

Graphique 9 : Répartition des heures de sortie des barbas-telles, en minutes après le coucher du soleil

Graphique 10 : Répartition des heures de sortie des murins de Bechstein, en minutes après le coucher du soleil

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Bilan de quatre années d’étude de deux espèces de chauves-souris forestières

Conclusion

Les connaissances sur ces deux espèces ont été grandement améliorées notamment grâ-ce à l’important volet d’étude qui leur était consacré dans le plan régional d’actions en faveur des chiroptères. Ainsi de nombreuses informations ont été collectées sur les gîtes et les terrains de chasse mais aussi sur la répar-tition ou encore les rythmes d’activités.

Les données concernant les terrains de chas-se, non présentées ici, feront l’objet d’une pu-blication ultérieure mais elles ont déjà permis la réalisation du cahier technique « chauves-souris et gestion forestière » publié par le Conservatoire d’Espaces Naturels de Rhône-Alpes (Vuinée L., Girard-Claudon J., Vincent S., 2011).

Au vu des premiers résultats et des connais-sances actuelles, la gestion forestière doit né-cessairement prendre en compte ces espèces menacées. En outre et malgré les nombreuses études dont elles font actuellement l’objet, les chauves-souris forestières sont encore méconnues. L’amélioration des connaissances sur leur biologie est un élément indispensable pour évaluer au mieux l’incidence de l’exploi-tation forestière sur leur population.

Remerciements

Nous tenons à remercier l’ensemble de nos partenaires financiers et technique : Région Rhône-Alpes, DREAL Rhône-Alpes, le pro-gramme LEADER, le Département de la Drôme et le Parc naturel régional de Charteuse, l’of-fice national des forêts, ainsi que l’ensemble des bénévoles et salariés de la LPO Drôme et du CORA Faune Sauvage sans qui cette étu-de n’aurait pu être réalisée et qui n’ont pas compté leurs heures de travail nocturne !

Merci également à Christian Prévost pour tout son travail et la mise à disposition de ses don-nées.

Bibliographie

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

1Résumé : Le réseau CORA-LPO inventorie les sites d’écrasement d’amphibiens en Rhône-Alpes depuis des années : 1996 pour l’Isère précurseur dans ce domaine, jusqu’à 2011 pour l’Ain. Ce tra-vail d’enquête a permis de recenser 505 sites sur lesquels les batraciens sont écrasés par les voitu-res lorsqu’ils rejoignent leurs lieux de reproduc-tion, ou en reviennent.Les informations recueillies sur le terrain permet-tent de tenir à jour une hiérarchisation des prio-rités d’actions. Là où les écrasements touchent des espèces patrimoniales et/ou des effectifs importants, des dispositifs de sauvetage sont mis en place. Des solutions plus pérennes sont aussi étudiées avec les pouvoirs publics gestionnaires des routes. En 2011, sept passages à faune étaient à l’étude. Des mesures moins coûteuses sont aussi mises en œuvre lorsqu’elles sont efficaces, comme des déviations temporaires ou des mares de substitution.

1- Rémi Fonters, LPO Isère, [email protected] ; Véronique Le Bret LPO Rhône-Alpes, [email protected]

Abstract : Since many years, the CORA-LPO network have monitored the amphibians crossing road sites in the Rhône-Alpes region: from 1996 in Isere department and 2011 in Ain department. This work has allowed monitoring 505 sites where batrachians are killed by cars when they go or come back from their breeding areas. The informa-tion collected is updated and allow determining the priority of actions. Measures to save amphi-bians are implemented on sites where patrimonial species or numerous amphibians are massacred. Long term solutions are also studied by working with the local authorities in charge of the road sections. In 2011, the installation of seven tunnels under the road been studied to help amphibians crossing to the other side. Cheapest measures are also implemented when they are effectives like temporary deviation of roads or substitution of ponds.

Recensement des sites d’écrasement

d’amphibiens en Rhône-Alpes

Vers une protection durable des populations menacées ?

Rémi FONTERS, LPO Isère, Véronique Le BRET, LPO Rhône-Alpes1

Photo 1 : Crapaud commun © Romain Chazal

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Recensement des sites d’écrasement d’amphibiens en Rhône-Alpes

Introduction

Toutes les espèces d’amphibiens sont proté-gées par l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007. Certaines espèces (triton crêté, triton ponctué) ont un statut de conservation plus défavorable que d’autres (grenouille agile, salamandre tachetée). Parmi les causes de régression des populations, les mortalités dues aux écrasements lors des migrations prénuptiales et postnuptiales sont malheu-reusement bien connues, autant des natura-listes, des automobilistes que des pouvoirs publics en charge de la sécurité routière.Depuis 2008 à l’échelle régionale, une en-quête a été réalisée pour cartographier les tronçons de route concernés par la problé-matique des écrasements d’amphibiens, et pour hiérarchiser les priorités d’intervention sur ces sites. Les sites les plus prioritaires sont ceux :- où périssent des espèces rares et menacées (liste rouge régionale)- dont la pérennité des populations locales d’amphibiens est menacée- présentant des écrasements importants en terme d’effectifs, quelles que soient les es-pèces concernées.En 2011, au-delà des panneaux de signali-sation et des barrières de protection, des efforts particuliers ont été réalisés pour ac-compagner les pouvoirs publics vers un amé-nagement durable des sites prioritaires pour la protection des populations d’amphibiens.

Matériel et méthodes

Une enquête de plus en plus efficaceChaque délégation CORA ou LPO départe-mentale mène annuellement une enquête auprès de différents publics (communes, ré-seau naturaliste…) susceptibles de connaître des sites d’écrasements d’amphibiens sur les routes. Dans l’Ain, le travail de caractérisation des sites d’écrasement a commencé en 2011. Des envois par courrier électronique ont été réa-lisés directement en ciblant des naturalistes en fonction de leur lieu de résidence et des secteurs où ils prospectent régulièrement. Une liste de 17 sites potentiels d’écrasement a été établie sur carte 1/25 000 à partir des outils numériques disponibles, avec les infor-mateurs potentiels. Ces sites sont répartis de façon uniforme sur le territoire départemen-

tal. Un appel à contribution a été également lancé sur le site Faune-Ain (www.faune-ain.org). Enfin, pour le grand public, un commu-niqué a été envoyé à la presse locale.En Isère, les premières enquêtes sur les sites d’écrasements remontent à 1996. Depuis, la collecte de nouvelles informations se fait chaque année. Ceci explique en partie le grand nombre de sites connus dans ce dé-partement.La LPO Loire, quant à elle, a lancé dès 2008 l’enquête « Fréquence Grenouille » en en-voyant à toutes les communes de la Loire, à l’ONEMA et à l’ONCFS un courrier de de-mande d’information. En retour de cette en-quête, la LPO Loire n’a reçu que 9 réponses et seulement de la part de bénévoles de la LPO et de l’ONCFS. Aucune réponse n’a été reçue de la part des municipalités.Pour les autres départements, l’essentiel du recensement a eu lieu depuis 2008 via diver-ses modalités d’enquêtes. Par exemple, la LPO Haute-Savoie lançait un appel « Aidez la LPO à recenser et cartographier les sites d’écrasement des amphibiens en Haute-Sa-voie » par différents canaux.Cette enquête, si elle doit toujours être coor-donnée et animée régulièrement, sera sans doute de plus en plus permanente grâce à l’outil VisioNature et notamment à son mo-dule « mortalité ».

Hiérarchisation des sites par ordre de priorités d’actions

Depuis 2008, tous les sites connus en Rhô-ne-Alpes font l’objet de relevés précis.En considérant particulièrement trois critè-res :- L’abondance des écrasements (évalua-tion de la viabilité des populations locales d’amphibiens). Lors des visites dites « d’ex-pertise », en regardant les composantes du paysage (zones boisées, zones humides, obs-tacles, etc.) mais aussi quand cela est pos-sible le succès de reproduction (importance des adultes dans l’eau et/ou des pontes et/ou des têtards), il s’agit d’évaluer le pourcen-tage de la population totale d’amphibiens du site qui est contraint à traverser la route. Ainsi, plus le pourcentage estimé est élevé, plus le site est prioritaire.- La pérennité des milieux vitaux pour les amphibiens (les zones humides, les forêts et les corridors reliant ces deux milieux). Sur la base des documents d’urbanisme notam-ment, il s’agit de vérifier si les milieux consti-

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

tuant le domaine vital des amphibiens (zones humides de reproduction, zones forestières d’hibernation et zones intermédiaires de mi-gration) sont pérennisés (ou susceptibles de l’être) à moyen terme. Plus ces milieux sem-blent compromis, plus il est urgent d’inter-venir.- Les espèces concernées par ces écrase-ments. Certaines espèces sont plus rares que d’autres, et leur conservation s’avère donc prioritaire (voir les listes rouges et Natura 2000). Ainsi, certains sites d’écrase-ment peuvent sembler peu impactants pour le peuplement d’amphibiens global, mais la simple présence d’une espèce prioritaire suf-fit à le mettre en priorité maximale.C’est la compilation de ces informations qui détermine la priorité d’action.Les codes de priorité sont :Priorité 1 :

Sites pour lesquels les écrasements sont si importants qu’ils mettent en péril la péren-nité des populations à court terme.C’est-à-dire des sites sur lesquels une large majorité (estimation de 60 à 100 %) du peu-plement total des amphibiens de la zone humide est contrainte à traverser la route pour se reproduire et/ou présentant un ris-que important de dégradation (comblement, fragmentation par l’urbanisation, etc.) et/ou accueillant des espèces prioritaires.Actions prévues dès l’année n+1 : protection du site par barrières de capture, suivi et ex-pertise des migrations. Premiers contacts avec les collectivités locales pour mettre en place de mesures de pérennisation des mi-lieux (PLU notamment).Priorité 2 :

Sites pour lesquels les écrasements sont très importants et pourraient mettre en péril la pérennité des populations locales d’am-phibiens à moyen terme.C’est-à-dire des sites sur lesquels une part assez importante (estimation de 30 à 60 %) du peuplement total des amphibiens de la zone humide traverse la route mais pour lesquels les populations globales du site ne semblent pas encore en voie d’extinction.Actions prévues dès l’année n+1 : suivi et expertise des migrations, compléments d’in-formation pour les sites mal connus suite à l’enquête.Priorité 3 :

Sites pour lesquels les écrasements sont assez peu importants et ne semblent pas

mettre en péril la pérennité des populations d’amphibiens à long terme.C’est-à-dire des sites sur lesquels une part assez faible (estimation de 0 à 30 %) du peu-plement total des amphibiens de la zone hu-mide traverse la route.Actions prévues dès l’année n+1 : suivi et expertise des migrations, compléments d’in-formation pour les sites mal connus suite à l’enquête.Priorité 4 :

Sites pour lesquels il semblerait que les écrasements soient ponctuels et ne consti-tuant donc pas nécessairement un site de migration véritable (erratisme…).Les différents sites d’écrasement connus ont tous de nouveau été évalués en 2011 pour définir les priorités d’action à l’échelle de la région.Un questionnaire a été envoyé à toutes les délégations CORA/LPO de Rhône-Alpes pour avoir une vision la plus complète pos-sible de chaque site d’écrasement. Ce sont en effet ces associations (via les groupes herpétologiques locaux) qui, dans chaque département, compilent et/ou coordonnent les différentes actions départementales en faveur des amphibiens. Les réponses aux questionnaires permettent de définir les sites où des protections durables peuvent être installées, avec le concours des pou-voirs publics, et le degré de faisabilité à plus ou moins long terme.

Résultats

Carte : Cartographie des sites recensés, par ordre de priorité

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Recensement des sites d’écrasement d’amphibiens en Rhône-Alpes

L’ensemble de la région Rhône-Alpes est concernée par les écrasements d’amphibiens lors de leurs déplacements printaniers. En 2011, les différentes enquêtes dans les huit départements ont permis de recenser 505 sites d’écrasements dans la région (27 dans l’Ain, 29 en Ardèche, 9 en Drôme, 228 en Isère, 18 en Loire, 47 dans le Rhône, 56 en Savoie et 91 en Haute-Savoie).Il apparaît de très nettes disparités entre les départements. Ces différences sont non seu-lement dues à des régimes de circulations routières différentes (il y a moins de véhicu-les dans les Baronnies que dans la vallée du Grésivaudan), mais également à la définition même d’un site d’écrasement. Par exemple, en Isère tout site où un amphi-bien a été écrasé pendant la période printa-nière est considéré comme site d’écrasement (c’est d’ailleurs sur cette base que l’opéra-tion régionale a été calée initialement), et la priorité est définie en aval (sur une échelle de 1 (prioritaire) à 4 (pas prioritaire)). Par contre, en Drôme par exemple, n’est consi-déré comme site d’écrasement qu’un site où il y a eu répétition d’écrasements (donc, une analyse a priori). Avec cette méthode, tous les sites en priorité 4 et la majeure partie des sites en priorités 3 ne sont pas référencés dans la Drôme.Ainsi, il y a un biais méthodologique lié au fait que 45 % des sites répertoriés le sont en Isère (voir annexe).

Les différents sites d’écrasement ont tous été géo-référencés et sont disponibles sur une couche SIG, qui a été transmise au Conseil Régional et à la DREAL. Ces points de conflit identifiés sur les routes de la région pourront servir d’éléments de base dans le schéma ré-gional de cohérence écologique (SRCE).

Hiérarchisation des sites par département(Se référer au tableau pages 78-80)

Ain

Afin d’identifier d’autres éventuels sites d’écrasement, des transects ont été réalisés notamment en Dombes (en 2010 et 2011). Tous les sites comptabilisant au moins 5 in-dividus morts observés en même temps sont répertoriés. Les nombreux sites (notamment en Dombes) ne comptant que 2 ou 3 indivi-dus ne sont pas pris en compte dans la syn-thèse (les données sont toutefois consignées par ailleurs).Le recensement des sites s’enrichit d’année en année et compte 30 sites fin 2011. Les si-tes se répartissent majoritairement dans le Bugey, le Pays de Gex, la plaine de l’Ain et la Dombes méridionale. Mais l’absence de données en Dombes septentrionale et en Bresse est probablement due à un déficit de prospection.Ardèche

À ce jour, peu de sites ont été identifiés en Ardèche. La relative faible population du département, le réseau d’observateurs re-lativement restreint et l’absence de retour des différentes enquêtes lancées par la LPO Ardèche, n’ont pas permis d’apporter de nouvelles informations par rapport à celles récoltées par le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche.Drôme

Peu de sites ont été identifiés en Drôme. Ce faible nombre s’explique par la définition d’un site d’écrasement dans ce département (cf. plus haut).Isère

Du fait que la collecte d’information ait com-mencé dès 1996 et que la définition d’un site d’écrasement s’entend par « tout site où un amphibien a été écrasé pendant la période printanière », les données sont nombreuses et en 2011 la LPO Isère note 17 sites à équi-per prioritairement.

Photo 2 : Filet de protection © Romain Chazal

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Loire

Peu de sites ont été identifiés dans le dépar-tement de la Loire. Ce faible nombre s’ex-plique d’une part, par la définition d’un site d’écrasement dans ce département (cf. plus haut) et d’autre part, par le réseau d’obser-vateurs relativement restreint.Après deux années sans nouveaux sites ré-pertoriés, en 2011 trois secteurs d’écrase-ment dont deux de priorité 2 nous ont été signalés (via le CPN le Colibri de Maclas). Ces sites sont situés dans les monts du Pi-lat et le PNR a été informé. Ces sites seront à nouveau suivis l’année prochaine et une protection sera peut-être envisagée dans les années à venir, notamment dans le cadre du contrat de territoire.

Si l’action a permis d’identifier différents si-tes d’écrasements dans le département, il manque des moyens techniques et humains pour les suivre et de les protéger.Rhône

Le département du Rhône est concerné par plusieurs sites d’écrasements, dont 4 jugés prioritaires.Savoie

La LPO Savoie a identifié plusieurs sites d’écrasements sur le département, essen-tiellement dans la moitié occidentale.Haute-Savoie

Voir dans le tableau des sites de la Haute-Savoie en priorité 1

1 38 Allevard Lac de la Mirande

D209D525

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseTriton palmé

Triton alpestre

2011

1 38 Bonnefamille Étang des Dames D124

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousse2007

1 38 Chantesse Croix de l’Étang commu-nale

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille roussePélodyte ponctué

Triton palméTriton alpestre

Triton crêté

2011

1 38 Charavines Colletière D50d

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseTriton palmé

Triton alpestreSalamandre tachetée

2011

1 38 Chirens Bavonne D50a

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseGrenouille « verte »

Triton palméTriton alpestre

Triton crêtéSalamandre tachetée

2011

1 38 Chirens / Bilieu Guilletière D50dCrapaud communGrenouille rousse

Triton alpestre2011

Priorité Département Commune Lieu-dit Route Espèces Année1 01 La Burbanche Les Hôpitaux D1504 Crapaud commun 2011

1 01 Farges Les Poses D76

Salamandre tachetéeTriton crêté/crêté

italienTriton alpestre

2010

1 07 St-Pierre-de-Colombie Le village D26

Crapaud communGrenouille verte

Salamandre tachetée2011

1 26 Moras-en-Valloire Le Grand Gabo D121

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseSalamandre tachetée

Triton palméTriton alpestre

Sonneur à ventre jaune ?

2011

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79

Recensement des sites d’écrasement d’amphibiens en Rhône-Alpes

Priorité Département Commune Lieu-dit Route Espèces Année

1 38 Voiron Teissonière communale

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseGrenouille « verte »

Triton palméTriton alpestre

Triton crêtéSalamandre tachetée

2011

1 38 Entre-deux-Guiers Aiguenoire

D102

communale

Crapaud communGrenouille rousse

Triton palméTriton alpestre

2010

1 38 Saint-Laurent-du-Pont

Tourbière de l’Herrétang D520

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseGrenouille « verte »

Triton palméTriton alpestre

Salamandre tachetée

2011

1 38 Merlas Saint-Sixte D49c Crapaud communGrenouille rousse 2007

1 38 Saint-Aupre Rossetière D49 Crapaud commun 2010

1 38 La Combe-de-Lancey Le Mas Lary

D280

D165

communale

Crapaud communGrenouille rousse

Triton alpestreTriton palmé

2011

1 38 Le Grand-Lemps RNN du Grand-Lemps D51b

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseGrenouille « verte »

Triton palméTriton alpestreTriton ponctué

Triton crêté

2010

1 38 Villefontaine Étang de Fal-lavier communale Grenouille agile 2009

1 38 Villefontaine RNR étang de St-Bonnet D36

Crapaud communGrenouille agile

Triton palmé

1 38 Le Cheylas Étangs du Maupas D523

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille « verte »Rainette verteTriton palmé

Triton alpestreSalamandre tachetée

2011

1 38 Notre-Dame-de-l’Osier Le Grand Liens

D201a

D201c

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseGrenouille « verte »

Sonneur à ventre jaunePélodyte ponctué

Triton palméTriton alpestre

Triton crêtéSalamandre tachetée

2011

1 42 Saint-Héand Orlu D54 Crapaud commun 2011

1 42 Renaison Barrage de la Tache D41

Crapaud communGrenouille « verte »Grenouille rousseGrenouille agile

Alyte accoucheurTriton palmé

Triton alpestreSalamandre tachetée

2011

1 42Saint-Hilaire-

Cusson-la-Valmitte

Le bourg D14a

Crapaud communGrenouille rousseGrenouille agile

Alyte accoucheur

2011

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

80

Priorité Département Commune Lieu-dit Route Espèces Année

1 69 Longes Combe Chavanne D19eD28e Crapaud commun 2011

1 69 Saint-Didier-sous-Riverie Les Charpes D63 Crapaud commun 2011

1 69 Tarare Chanellière D8

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseGrenouille « verte »

Triton palméTriton alpestre

Salamandre tachetée

2011

1 69 Yzeron / Vaugneray La Brally D489

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseGrenouille « verte »

Triton palméTriton alpestre

Salamandre tachetée

2011

1 73 Aiguebelle Les Combles D73Crapaud communGrenouille agileTriton alpestre

2011

1 73 Chambéry-le-Vieux Saint-Ombre commu-nale

Crapaud communGrenouille rousse

Triton palméTriton alpestre

2011

1 73 Saint-Sulpice / Cognin Les Molasses D916

Grenouille rousseGrenouille agile

Triton palméTriton alpestre

2011

1 73 Détrier Lac Saint ClairD925

commu-nale

Crapaud commun 2011

1 73 Epersy Les Tronchettes D53 Crapaud commun 2011

1 73 Gilly-sur-Isère Neveau le Bas commu-nale

Crapaud communGrenouille rousse 2009

1 73 Novalaise Col de la Crusille D916

Crapaud communGrenouille agile

Grenouille rousseTriton palmé

Triton alpestreSalamandre tachetée

2011

1 73 Plancherine Col de Tamié D201cCrapaud communGrenouille rousse

Triton alpestre2010

1 73 Saint-Girod La Vieille Eglise D49 Crapaud commun 2008

1 73 La Motte-Servolex Le Tremblay D14 Crapaud communGrenouille rousse 2011

1 73

St-Etienne-de-Cuines /

St-Rémy-de-Maurienne

Verney D74 Crapaud calamite 2009

1 73 Châteauneuf Les Dérouts D202 Grenouille rousseTriton alpestre 2011

1 73 Attignat-Oncin Tannerie D921 Crapaud commun 2009

1 74 Annecy-le-Vieux La Tour commu-nale Crapaud commun 2011

1 74 Bogève Les Lavouets D190bCrapaud communGrenouille rousse

Triton alpestre2011

1 74 Cruseilles Lac des Dronières D15 D17

Crapaud communGrenouille rousseGrenouille agileTriton alpestre

2011

1 74 Doussard Verthier D909a Crapaud communGrenouille rousse 2011

1 74 Poisy / Sillingy Macully commu-nale

Crapaud communGrenouille rousseGrenouille agileTriton alpestre

Salamandre tachetée

2010

1 74 Seyssel Pont de Bassy D992 Grenouille rousse 2011

1 74 Viry La Côte D18D34

Crapaud communGrenouille rousseGrenouille agile

2009

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Recensement des sites d’écrasement d’amphibiens en Rhône-Alpes

Discussion et prospective

L’acquisition de connaissances sur la locali-sation des sites d’écrasement, les espèces et effectifs concernés, ainsi que l’évaluation régulière du niveau de priorité d’actions, doivent se poursuivre. Des améliorations mé-thodologiques sont également à apporter, notamment concernant la définition d’un site d’écrasement (à partir de combien d’indivi-dus ? répétition sur au moins 2 ans ?...).Les sites de priorité 1 et 2 étant suivis annuel-lement, la mesure des critères de priorité est de fait réalisée chaque année. Les sites de priorité 3 sont évalués moins fréquemment mais une veille est indispensable pour re-pérer des changements de situation (aggra-vation, disparition de la population, ou au contraire diminution des menaces…).

Un effort du réseau reste à faire pour res-pecter le cahier des charges d’inventaire et d’analyse des sites d’écrasement, pour permettre des comparaisons entre départe-ments et des synthèses régionales.

Toutefois, les données sont d’ores et déjà suffisantes pour entreprendre des actions concrètes dans chaque département : de la pose de barrières, grâce à l’énergie des bénévoles associatifs, à la construction de passages à faune par les pouvoirs publics, le chemin est plus ou moins long…

Dans l’Ain, quatre sites d’écrasements connus font l’objet de mesures de sauvegarde : bar-rières temporaires à Lent, Brens et Lhuis et un crapauduc à Pollieu. Plusieurs sites importants sont identifiés dans le départe-ment. Ils méritent une attention particulière en termes de protection. Des échanges à ce sujet sont entrepris avec des partenaires lo-caux : contrat de rivière de l’Albarine, contrat de rivière du Séran, Réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura, Réserve naturelle du marais du Lavours, commune de Lagnieu.

Le site de Lagnieu, pour lequel un contact a déjà été établi, sera de nouveau suivi en 2012, dans le but de vérifier l’importance des écrasements. Enfin, ce site de par sa confor-mation pourrait être protégé par une ferme-ture temporaire de la route (secondaire). Cet-te dernière possibilité devra être discutée en concertation avec les acteurs locaux et les services des routes du Conseil Général.

En Ardèche, le site prioritaire de Saint-Pier-re-de-Colombier va être équipé courant 2012 d’un passage à faune pérenne pour les am-phibiens. L’opération est suivie par le Parc

naturel régional des Monts d’Ardèche.

Dans la Drôme, le site de Moras-en-Valloire est suivi et protégé grâce à la LPO qui utilise des barrières-pièges depuis 2010. Les infor-mations sur les migrations des amphibiens (localisations précises des passages, effec-tifs...) sont donc en train d’être récoltées. En parallèle, des démarches auprès du Conseil général de la Drôme et de la commune ont été initiées, mais pour le moment, sans dé-cision concrète de la part des collectivités concernées.

En Isère, les sites de Bonnefamille, Saint-Laurent-du-Pont, Le Grand-Lemps et Villefon-taine (Saint-Bonnet) sont déjà équipés d’un passage à faune sous les routes concernées. De même pour les sites de Voiron et de Mer-las dont des déviations sont mises en place pendant les migrations d’amphibiens.

Un nouveau passage à petite faune est en cours de création sur le site de Charavines. Ce projet de passage à petite faune du lac de Paladru a d’ailleurs été lauréat de l’appel à projet de la Stratégie nationale de la biodi-versité (SNB). Porté par le Conseil général de l’Isère, en association avec la LPO Isère, ce projet vise à intégrer un passage à faune à la chaussée de la RD50d lors de futurs travaux. Ce passage doit permettre aux amphibiens de se rendre sur leur zone de reproduction, au niveau du lac de Paladru. En effet, entre 1999 et 2010, les populations d’amphibiens du lac de Paladru (crapaud commun, gre-nouille rousse, salamandre tachetée, triton alpestre) ont été divisées par deux, passant de 1334 à 666 individus toutes espèces confondues. Le trafic routier de la RD50d menace la viabilité de ces populations, no-tamment en période de reproduction.Ce pro-jet devrait ainsi permettre de sauvegarder et d’augmenter les populations d’amphibiens présentes sur cette zone. Jusqu’à main-tenant, cette mission était assurée par la LPO Isère via des campagnes de sauvetage et l’installation de filets le long de la route pour récupérer les amphibiens et leur faire traverser la route.

Dans la Loire, la majeure partie des sites d’écrasements connus a été définie comme étant de priorité 3. Néanmoins, six sites sont classés en priorité 2 :

Le bois Carré sur la commune de La Fouillouse qui accueille sans doute une population inté-ressante dans un milieu favorable (étangs et boisements humides) menacée par un trafic routier assez important. Le site est à exper-tiser en 2012.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Le Bourg sur la commune de La Chamba est un site de passage important de grenouilles rousses qui est malheureusement sujet au braconnage empêchant une protection éven-tuelle. L’ONCFS effectue des visites de sur-veillance chaque année.La Scierie vers la Batadie sur la commune de La Chambonie est un site de passage impor-tant de grenouilles rousses qui, elles aussi, sont malheureusement sujettes au bracon-nage empêchant une protection éventuelle. L’ONCFS effectue des visites de surveillance chaque année.La Grande Flachère sur la commune de Saint-Marcel-de-Félines est un milieu également très favorable (bois de pente et étang dans une prairie humide) avec une route à forte circulation qui longe la lisière. Le site est à expertiser en 2012.Le Pêcher sur la commune de Chavanay. C’est un site de passage important pour le crapaud commun, il a été régulièrement suivi cette année grâce au CPN le Colibri de Ma-clas. Le PNR des Monts du Pilat a été averti et a installé des panneaux d’information.Choron sur la commune de Saint-Appolinard, est un lieu de passage important pour les crapauds communs sur une route à forte cir-culation. Le site est à expertiser en 2012 et déjà le PNR des Monts du Pilat a été informé de l’existence de ce site d’écrasement.Enfin, les trois sites en priorité 1 font l’objet soit de protection temporaire avec des bar-rières-pièges, soit d’un suivi en période de migration.Dans le Rhône, des passages à faune sem-blent être la solution pérenne pour les sites jugés prioritaires.Pour le site de Longes, les écrasements sont concentrés sur une partie restreinte de la route. Pour Tarare, les discussions avec les collectivités ont déjà commencé, il ne reste plus que la volonté politique pour mettre en place un « crapauduc ». La question se pose pour le site de Saint-Didier-sous-Riverie, où aucune solution ne semble satisfaisante.Pour Yzeron / Vaugneray, des passages à faune ont été créés dans le cadre de mesu-res compensatoires à la construction d’une station d’épuration sur le site. Le suivi de la migration sur ce site est en cours.En Savoie, sur Aiguebelle, site déjà équipé par des barrières-pièges, un passage à faune est en projet et est discuté avec les collecti-vités locales. De même, le site de Chambéry-

le-Vieux (site du conservatoire des espaces naturels), un « crapauduc » est en discussion avec le Conseil général et le CPNS. À noter que sur le site de Novalaise, une mare de substitution a été creusée par l’association locale Patrimoine sauvage et le CPNS pour inciter les amphibiens à ne pas traverser la route.Sur les autres sites, dont la connaissance est récente, il n’y a pas encore eu de discussions sur des solutions pérennes. Les diagnostics de ces sites sont en cours par la LPO Sa-voie.Par contre, sur le site de Gilly-sur-Isère, la population de crapauds communs est en dé-clin alarmant. La question sur la poursuite des efforts de protection est posée.Enfin, en Haute-Savoie, les solutions pour les différents sites ne sont pas les mêmes. Ainsi, pour Annecy-le-Vieux, il faudrait s’orienter vers une nouvelle mare de substitution afin d’empêcher les amphibiens de traverser la route. Pour Bogève, une des deux routes concernées est fermée avec une déviation. Sur Cruseilles, un passage à faune est en cours d’étude. Sur d’autres sites, il manque de la volonté politique pour mettre en place des passages à faune.Sur les sites de priorité 2, il manque encore des connaissances pour pouvoir proposer dès 2012 des solutions concrètes.

Synthèse sur les solutions engagéesLe tableau ci-après récapitule les démarches faites ou en cours par site. Ne figurent pas ici les sites déjà équipés d’un passage à faune, faisant l’objet d’une fermeture de route ou d’une mare de substitution déjà en place.

Photo 2 : Visite des seaux © Romain Chazal

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Recensement des sites d’écrasement d’amphibiens en Rhône-Alpes

Commune RouteAménage-

ments possibles

Commentaires Référent

07 St-Pierre-de-Colom-bier

D26 passage à faune Étude de faisabilité en 2011, pour une mise en œuvre en 2012-2013. Une interrogation se porte sur le coût global de l’équipement.

PNR Monts d’Ardèche

26Moras-en-Valloire

D121 passage à faune Premières démarches auprès du CG26 et de la commune non abouties. LPO26

38Allevard

D209D525 passage à faune

Aménagement non prévu pour le moment car d’autres problèmes importants existent sur les sites de reproduction et d’hivernage qu’il faut d’abord ré-gler. Le CG38 suit l’action.

LPO38

38Chantesse com. passage à faune

déviationDémarches auprès de la commune non abouties. Le CG38 ne participe pas (route communale).

association-ENI

38Chirens D50a passage à faune Site inscrit sur la liste des secteurs à aménager prochainement par le service

des routes (étude de faisabilité en 2012-2013 ?). LPO38

38Voiron com. déviation Après une période équipée de barrière-piège, en principe retour à une dévia-

tion pour 2012, après accord de la mairie.association

CEVC

38La Combe-de-Lancey

com.D280

déviationmare de substi-

tution

Déviation non souhaitée par la mairie. La création d’une mare de substitution semble le plus pérenne. Les démarches auprès des riverains ont commencé. LPO38

38Le Cheylas D523 passage à faune

Aménagement prévu pour l’été 2012. Les études de faisabilité ont été faites dans le cadre d’un programme européen piloté par le CG38. Le passage sera adapté à la rainette verte.

LPO38

38Notre-Dame-de-l’Osier

D201aD201c passage à faune L’aménagement pourrait avoir lieu en 2012, dans le cadre de mesures com-

pensatoires. LPO38

42Renaison D41 passage à faune Les démarches auprès du CG42 sont plutôt prometteuses. Les aménage-

ments ne sont par contre pas prévus à court terme. LPO42

42St-Héand D54 passage à faune Encore peu de recul sur ce site, mais contacts déjà pris avec le CG42. LPO42

69Longes

D28eD19c

passage à faunedéviation

Les démarches n’ont pas encore été faites. Le site est par contre connu du PNR du Pilat. LPO69

69Tarare D8 passage à faune

Les discussions sont en cours avec le CG69 (qui participait jusqu’en 2010), le contrat de rivière et ASF. Une partie des financements est actée. L’étude de faisabilité pourrait être lancée dès 2012.

LPO69

73Aiguebelle D73 passage à faune Un passage à faune est à l’étude en 2011. LPO73

73Cognin/ St-Sulpice

D916 déviationpassage à faune Les démarches ont débuté auprès des communes et du CG73. Patrimoine

sauvage

73Détrier

D925com. passage à faune Une étude est en cours en 2011. L’aménagement porte sur la restauration de

buses existantes pour les amphibiens. LPO73

73Epersy D53 mare de substi-

tution Les démarches sont en cours par le conservatoire. CNPS

73Novalaise D916 passage à faune Les démarches ont débuté auprès de la commune et du CG73. Patrimoine

sauvage

74Annecy-le-Vieux

com. mare de subsitution

La commune souhaite s’investir dans la conservation de la population d’amphibiens, de même que l’ONF. Une mare de substitution est prévue pour 2012.

LPO74

74Cruseilles

D15D17 passage à faune L’étude technique et la recherche de financements sont en cours (contacts

pris avec le CG74). LPO74

74Doussard D909a passage à faune Les démarches ont eu lieu avec la commune et le CG74. Site en lien avec la

RNN du Bout du Lac. Asters

74Poisy/Sillingy

com. passage à faunedéviation Les démarches ont eu lieu avec la commune et le CG74 sans aboutir. LPO74

74Seyssel D992 passage à faune Les démarches ont eu lieu avec la commune et le CG74 sans aboutir. association

Rana

74Viry

D18D34 passage à faune Seules les démarches auprès de la commune ont eu lieu. LPO74

Tabeau : Sites en priorité 1 en cours d’étude

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Conclusion

Les travaux coordonnés par le réseau CORA/LPO en Rhône-Alpes ont permis d’identi-fier, de 1996 à 2011, pas moins de 505 sites d’écrasement d’amphibiens. Plusieurs sites jugés prioritaires sont équipés de barrières-pièges pour protéger les amphibiens lors de leurs migrations printanières, dans plusieurs départements de Rhône-Alpes. Le principe consiste à installer des barrières de capture le long des routes du côté de la zone d’hi-bernation. Ces barrières ont pour but d’in-tercepter les amphibiens avant qu’ils n’accè-dent à la route. Ils sont capturés dans des seaux enterrés, puis relâchés chaque matin de l’autre côté de la chaussée d’où ils peu-vent poursuivre leur migration vers la zone humide. Cette opération se déroule tous les jours durant la période de migration.

De telles actions associatives, si elles doi-vent être saluées, ne peuvent néanmoins ré-pondre durablement aux besoins de protec-tion des populations d’amphibiens. À l’heure où la Stratégie nationale pour la biodiversité met l’accent sur la nécessité de rétablir et conserver les corridors de circulation de la faune sauvage (trames vertes et bleues), il est évident que des solutions pérennes doi-vent être trouvées et mises en œuvre par les pouvoirs publics. Le réseau associatif est tout à fait prêt à accompagner ces actions, comme c’est déjà le cas sur plusieurs sites en cours d’aménagement de passages à pe-tite faune. Il est à souhaiter qu’une solution exemplaire en amène une autre jusqu’à ce que le réseau routier ne soit plus une cause majeure de mortalité pour ces espèces pro-tégées mais fragiles.

Annexe

Part des résultats isérois dans la hiérarchisation régionale des sites

PROPORTIONS DE SITES D’ECRASEMENT PAR CATEGORIE DE PRIORITE

CATEGORIE DE PRIORITE 1 2 3 4

REGION 9,5 % 12,5 % 57,6 % 20,4 %

REGION SANS L’ISERE 11,2 % 17,3 % 38,6 % 32,9 %

Il semble que l’Isère classe peu de sites en priorité 4, au profit de la catégorie 3, afin qu’ils bénéficient d’un suivi plus régulier réévaluant le degré de menace.

Photo 3 : Seau de réception des amphibiens © Romain Chazal

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Le Bièvre - Tome 25 - Année 2011

1Résumé : L’objectif de l’étude était de réaliser une hiérarchisation des sites abritant des espèces de vertébrés terrestres menacées et protégées en Rhône-Alpes. Basée sur l’intérêt biologique des sites et sur les menaces, la hiérarchisation a été conduite sur l’ensemble des données connues au sein du réseau LPO en Rhône-Alpes. Une cinquan-taine de sites a été sélectionnée et pour chacun d’eux une fiche de présentation a été rédigée.

1- Julien Girard-Claudon, [email protected] ; Véronique Le Bret [email protected], LPO Rhône-Alpes.

Abstract : The aim of this study was to place in order of importance sites holding threatened and protected terrestrial vertebrates in the Rho-ne-Alpes region. It is based on the biological in-terest of the sites and the threats to which they are exposed. The study draws on all the data in the Rhone-Alpes regional LPO* network. 50 sites were selected, for each of which a descriptive text has been written.*LPO = Ligue française pour la Protection

des Oiseaux, equivalent to the British RSPB.

Hiérarchisation des sites abritant des espèces

menacées et localisées en Rhône-Alpes

Julien GIRARD-CLAUDON Véronique Le BRET, LPO Rhône-Alpes1

Photo : Lézard ocelé © Rémi Fonters

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

Introduction

En 2008, le CORA Faune Sauvage a publié la « Liste rouge des vertébrés terrestres de Rhône-Alpes » (DE THIERSANT et DELIRY, (coord.) 2008). Ce document présente l’évaluation du degré de menace de tous les vertébrés terrestres. Cette liste a été réalisée de ma-nière exhaustive :- toutes les espèces, même accidentelles, ont été analysées (près de 600 taxons traités),- le maximum de contacts a été pris auprès d’experts ou de structures,- toute la documentation accessible a été examinée. Ainsi ce sont plusieurs dizaines de milliers de données collectées par les centaines de bé-névoles des associations environnementales productrices de données (réseau CORA/LPO et autres APNE) de Rhône-Alpes, les insti-tutions et établissements publics (Région, DREAL, ONCFS, Muséum d’Histoire Naturel-le de Paris etc.)… ainsi que les aménageurs (UNICEM, CNR) qui ont été analysées. La mé-thode et les résultats ont été validés par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN).Ces résultats indiquent que près de la moitié des espèces d’amphibiens, de reptiles et de mammifères est menacée, le tiers des espè-ces d’oiseaux nicheurs, le quart des espèces migratrices et hivernantes. Cette liste rouge permet de connaître les espèces menacées mais ne cible pas les si-tes prioritaires sur lesquels intervenir pour conserver ou rétablir des conditions d’habi-tat favorables. L’objectif de la présente étu-de est de déterminer et hiérarchiser une liste de sites accueillant des espèces menacées et localisées et ne faisant l’objet d’aucune mesure de protection, ou de mesures jugées lacunaires. Elle traite de tous les vertébrés terrestres sauf des chauves-souris. En effet, pour ce groupe le travail a été réalisé dans le cadre du plan d’actions en faveur des chirop-tères en Rhône-Alpes. La problématique des chauves-souris mérite d’être traitée sépa-rément en raison de leur biologie. En effet, elles se rassemblent en période estivale en colonies de mise bas et en période hivernale en colonie d’hivernage. Ce comportement concentre de forts enjeux de conservation sur des sites très ponctuels (grotte, bâtiment privé etc.). En l’état actuel des connaissan-ces, les problématiques liées aux terrains de chasse ne peuvent être abordées à l’échelle

régionale en raison d’un déficit de connais-sance.

Matériel et méthodes

Sélection et hiérarchisation des sitesLa méthode de hiérarchisation des sites est similaire à celle utilisée par VINCENT et IS-SARTEL (2009) pour la hiérarchisation des gîtes à chiroptères de Rhône-Alpes. Les espèces retenues pour ce travail sont les espèces menacées et localisées en Rhô-ne-Alpes. Pour réaliser cette sélection, nos critères de choix ont été les suivants :- Les espèces menacées (catégorie de la liste rouge : en grave danger, en danger, vulné-rable et insuffisamment documentée2) et lo-calisées à l’échelle régionale (moins de dix localités) ;- Les espèces localisées : moins de cinq loca-lités sur le département, quel que soit leur statut de menace.

Nous avons listé l’ensemble des sites ac-cueillants au moins une de ces espèces. Pour chacun de ces sites, les informations suivan-tes ont été collectées :- le nombre moyen d’individus vus sur le site, - le statut de protection du site,- le risque de disparition du site, - les dérangements occasionnés sur le site, - la faisabilité de mise en protection du site. En parallèle, les contours du site ont été tracés sur un logiciel de cartographie afin de simplifier l’analyse géographique. Un pé-rimètre par site et par espèce a été tracé. Ainsi pour chacun des polygones, les infor-mations listées précédemment permettent de calculer différentes notes, regroupées en deux catégories :

A - Les facteurs anthropiquesB - Les facteurs biologiques

A - La note des facteurs anthropiques de conservation (A)

La note des caractéristiques abiotiques (note A) d’un polygone donné a été calculée à par-tir du cumul de quatre indicateurs indépen-dants :

2- Les espèces ayant le statut « Insuffisamment Documentée » ont été sélectionnées car avec la méthodologie employée pour la réalisation de la liste rouge, elles sont a minima dans la catégorie « Vulnérable ».

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Hiérarchisation des sites abritant des espèces menacées et localisées en Rhône-Alpes

Une note du statut réglementaire ou de pro-tection du site (note A1) ;- Une note nous renseignant sur le déran-gement anthropique occasionné sur le site (note A2) ;- Une note nous renseignant sur la proba-bilité de disparition, de destruction du site (note A3) ;- Une note nous renseignant sur la faisabilité de mise en protection du site (note A4).

La note des caractéristiques abiotiques est calculée de la manière suivante :

A = (A1 + A2 + A3 + A4) x 1/4

La valeur de la note a été ramenée à une note sur 10.

Une note A élevée traduit un site nécessitant d’être protégé

Calcul de A1A1 est la valeur affectée au statut de protec-tion d’un site donné. Elle peut prendre qua-tre valeurs. Ainsi, plus le statut de protection du site est fort, moins la valeur de A1 est im-portante. La note maximum est donnée aux sites ne faisant l’objet d’aucune protection. Le tableau ci-après détaille pour chacun des statuts de protection les notes correspon-dantes.

Les statuts de protection ont été élaborés à partir de ceux proposés par le CREN dans « L’état des lieux de la préservation des es-paces naturels remarquables de Rhône-Al-pes » (CLÉMENT et al.).

Calcul de A2La valeur A2 correspond au niveau de déran-gement humain occasionné sur le site, elle peut prendre trois valeurs. Cette note est croissante en fonction de l’intensité du dé-rangement répartie selon trois classes.

Niveau de dérangements Valeur A2

Fort 40

Modéré 20

Faible 10

Tableau 2 : Valeur de la note A2 en fonction du dérangement humain occasionné

Cette variable est par défaut renseignée en « modéré » et elle est majorée ou minorée en fonction du contexte local.

Calcul de A3La note A3 correspond au risque de destruc-tion ou de modification substantielle d’un site. Ainsi, plus le risque est fort plus la va-leur affectée à la note A3 du site est impor-tante.

Le tableau ci-dessous liste les différentes modalités de la variable et les notes corres-pondantes.

Risque de destruction du site Valeur A3

Fort 40

Modéré 20

Faible 10

Tableau 3 : Valeur de A3 en fonction du degré de menace de disparition du site

De même que pour la variable précédente, elle est par défaut renseignée en « modéré » et elle est majorée ou minorée en fonction des sites. Un risque est qualifié de fort lors-que le site est voué de manière certaine à être détruit, ou transformé dans un futur pro-che ou non.

Calcul de A4La note A4 correspond à la faisabilité de mise en protection d’un site. Plus la faisabilité de mise en protection est grande, plus la valeur A4 du site est élevée. Les sites déjà protégés ont été affectés de la note la plus faible. Les sites où la mise en protection est délicate en terme de jeux d’acteurs, en raison d’un contexte politique défavorable ou par la pré-sence de multiples enjeux liés aux espaces

Tableau 1 : Valeur de A1 en fonction du statut de protection du site

Statut de protection

du siteNature de la protection Valeur

A1

Fort

Arrêté préfectoral de protection de biotope, Parc National, Réserves Naturelles Régionale et Nationale, réserve biologique, conservatoire du littoral

1

Modéré

Protection par maîtrise foncière et mesures de protection réglementaires dont l’un des buts est la préservation des espaces naturels remarquables (Forêt de protection, Réserve natio-nale de chasse et de faune sauvage (RNCFS), et sites classés).

10

Faible

Mesures de protection réglementaire n’ayant pas pour objectif la préser-vation des espaces naturels remar-quables, mais dont la réglementation particulière sur un site peut permettre une certaine protection (Captage d’eau, Réserve de chasse et de faune sauvage (RCFS), Réserve de pêche, Monument historique classé, Zone de protection (loi 1930))

20

Néant - 40

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périurbains par exemple, (enjeux paysagers, environnementaux, patrimoniaux, d’aména-gement du territoire…) ont été classés en « faisabilité difficile ».

Faisabilité de mise en protection du site

Valeur A4

Facile 40

Modérée 20

Difficile 10

Tableau 4 : Valeur de la note A4 en fonction de la faisabilité de mise en protection du site

B - La note des statuts biologiques de conservation (B)

La note des caractéristiques statuts biologi-ques de conservation est la somme des deux indicateurs :- Une note nous renseignant sur le statut en liste rouge de l’espèce concernée (note B1) ;- Une note nous renseignant sur la propor-tion de l’effectif régional de l’espèce concer-née sur un site donné (note B2).La note des caractéristiques biotiques (note B) a été calculée de la manière suivante :

B = (B1 + B2) x 1/2

La valeur de la note a été ramenée à une note sur 10.Une note B élevée traduit un site présentant un grand intérêt biologique (rareté et/ou im-portance des populations).

Calcul de B1La note B1 permet de traduire le degré de menace de l’espèce, déterminé grâce à la liste rouge des vertébrés terrestres de Rhô-ne-Alpes (De Thiersant, M.P. & Deliry, C. – coord. ; 2008). Ainsi, plus une espèce est menacée, plus la valeur affectée à ce critère sera grande.

Degré de menace (liste rouge) Valeurs affectées B1

CR : en danger critique d’extinction

60

EN : En danger 30

VU : vulnérable 15

DD : insuffisamment documentée

15

Tableau 5 : Valeur B1 en fonction du degré de menace

Nous avons attaché la même importance aux différentes périodes de présence de l’espèce (migration, reproduction et hivernage). Seuls les sites réguliers d’hivernage et les « véri-tables » haltes migratoires ont été pris en compte. Ainsi, les sites sur lesquels des mi-grateurs ont été observés ponctuellement, ont été écartés lors du travail de sélection des sites.

Calcul de B2La note B2 permet de traduire l’importance des populations présentes sur un site par rapport aux populations régionales d’une espèce donnée. Cet indice traduit la res-ponsabilité d’un site pour la conservation de cette espèce. Ainsi, plus la proportion des effectifs est grande, plus le site est important à l’échelle régionale et plus la note affectée sera élevée.

Proportion d’une espèce par rapport à la population

régionale sur un site donnéValeur B2

effectif < 1 % 1

1≤ effectif <5 % 5

5≤ effectif <10 % 10

10≤ effectif <30 % 30

effectif ≥30 % 40

Tableau 6 : Valeur de la note B2 en fonction de la proportion de l’effectif régional d’une espèce donnée

Regroupement et sélection des sitesAfin de croiser les informations de tous les sites un traitement sur un système d’informa-tions géographiques a été réalisé.Traitement géographique

L’ensemble de la région a été couvert par une grille composée de mailles de 1000 mè-tres de côté. Cette grille avait pour objectif de synthétiser toutes les données. Le pas de 1 000 mètres est un compromis entre la pré-cision nécessaire à l’échelle régionale et les capacités de l’ordinateur à traiter les infor-mations dans des délais raisonnables.

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Hiérarchisation des sites abritant des espèces menacées et localisées en Rhône-Alpes

En résumé :

Etape 1 : sélection des espèces détermi-nantes :- espèces menacées à l’échelle régio-nale et présentes sur moins de dix loca-lités en Rhône-Alpes ;- espèces localisées à l’échelle départe-mentale (moins de cinq localités)Etape 2 : pré-sélection des sites (suivant les critères listés précédemment) et calcul de notes abiotique et biotique.La présence d’une des espèces détermi-nantes suffit à sélectionner un site.Etape 3: traitement géographique.Une grille avec des mailles de un kilo-mètre carré est appliquée sur toute la région et permet de déterminer les sec-teurs à forts enjeux.Etape 4 : sélection des sites.Pour chacun des départements de la ré-gion, les sites présentant les notes les plus élevées sont sélectionnés et font l’objet d’une fiche descriptive.

Chacune des mailles de la région a été af-fectée d’une valeur égale au produit des facteurs biotiques (B) par les facteurs abioti-ques (A) des polygones présents dans cette maille. Pour les mailles où plusieurs sites se chevauchent, la valeur A (note des caracté-ristiques abiotiques) prend la valeur maxima-le des polygones, cela permet de ne prendre en compte le facteur A qu’une seule fois. La note B est la moyenne des facteurs biotiques des polygones présents dans la maille.La note ainsi obtenue, produit des notes A et B, traduit la priorité d’actions du site. Sélection des sites

A partir des résultats précédents, de nou-veaux sites ont été sélectionnés en rassem-blant les mailles contigües présentant des valeurs élevées.Pour chacun des départements de la région, les sites présentant les valeurs les plus éle-vées ont été sélectionnés et ont fait l’objet d’une fiche de présentation.

Rédaction des fiches-sitesPour chacun des sites sélectionnés, une fiche de présentation a été rédigée. Des fiches ont été conçues pour deux situations :- Les sites ne faisant l’objet d’aucune protec-tion ;- Les sites faisant l’objet d’une protection in-suffisante et pouvant être améliorée.

Les objectifs de ces fiches sont de décrire les sites, lister les espèces présentes et leurs effectifs, les menaces et surtout les actions à mettre en œuvre pour améliorer leur situa-tion.

Résultats

113 espèces ont été prises en compte et 490 périmètres cartographiés. Suite à la sélec-tion, 50 sites ont été retenus. La liste des si-tes retenus figure dans le tableau ci-dessous et la carte ci-après.Certains sites se trouvant à cheval sur plu-sieurs départements, ils ont été arbitraire-ment rattachés à l’un d’eux et c’est celui-ci qui figure dans le tableau.Le tableau ci-après précise également si les sites figurent parmi les sites proposés par les réseaux FRAPNA et CORA/LPO au titre de la Stratégie de Création des Aires Protégés.

Départe-ment Nom SCAP

Ain Dombes Oui

Ain Basse vallée de l’Ain Oui

Ain Réserve Naturelle de la Haute-Chaîne du Jura et Champfromier

Ardèche Plateau Ardèchois

Ardèche Printegarde

Ardèche Nord Ardèche

Ardèche Basse Ardèche

Ardèche Plateau de Saint Remèze et gorges de l’Ardèche Oui

Ardèche Plaine de Grospierre et vallée de l’Ardèche jusqu’à Aubenas Oui

Drôme Plaine de Montoison Oui

Drôme Etang du Grand Gabot

Drôme Plaine des Petits Robins

Drôme Plaine et coteau de Grane

Drôme Drôme des collines

Drôme Baronnies Oui

Drôme Tricastin Oui

Haute-Savoie Domaine de Guidou Oui

Haute-Savoie Sables et plage de Coudrée Oui

Haute-Savoie Zone lacustre Coudrée

Haute-Savoie L’Etournel

Haute-Savoie Basse vallée de l’Arve Oui

Haute-Savoie Zone lacustre Chens-sur-Léman Oui

Haute-Savoie Lac d’Annecy

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Départe-ment Nom SCAP

Isère Matheysine Oui

Isère Belmont

Isère Vallée du Guiers Oui

Isère Etang du Grand-Lemps

Isère Isle Crémieu Oui

Loire Forêt de Lespinasse Oui

Loire Plaque d’étangs Oui

Loire Champs Blancs Oui

Loire Plaine du Forez

Loire Vallée de la Loire Oui

Loire Gorges de la Loire amont

Loire St-Maurice-en-Gourgois

Loire Bocage du NO Roannais

Loire Ecopôle Oui

Loire CET de Roche-la-Molière Oui

LoireVallée de la Loire dans la plaine du Forez

Oui

Départe-ment Nom SCAP

Rhône Bocages de la Vauxonne Oui

Rhône Roselière du Rizan

Rhône Crépieux Charmy

Rhône Miribel et Grand Large Oui

Rhône Parc de la Feyssine

Rhône Parc de la tête d’or

Rhône Petite Camargue

Rhône Marais de Boistray Oui

Rhône Les Arnas

Savoie Lac du Bourget

Savoie Retenue de Motz Oui

Localisation des sites en Rhône-Alpes

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Hiérarchisation des sites abritant des espèces menacées et localisées en Rhône-Alpes

Communes concernées : Bouchet, Chama-ret, Clansayes, Colonzelle, la Baume-de-Transit, Montségur-sur-Lauzon, Rochegude, Saint-Maurice-sur-Eygues, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Saint-Restitut, Solérieux, Suze-la-Rousse, Tulette, Vinsobres, Donzère, la Garde-Adhémar, les Granges-Gontardes, Pierrelatte, Saint-Paul-Trois-Châteaux

Présentation du site :

Surface : 30 000 hectares .Altitude moyenne : 150 mètres.Statut(s) réglementaire(s) du site : Quatre SIC (« Milieux alluviaux du Rhône aval », « Sables du Tricastin », « L’Aigues (ou Eygues ou Aygues) », « Forêts alluviales, rivière et gorges de l’Eygues »)Statut foncier : majoritairement privé Description sommaire des milieux : Il s’agit pour l’essentiel de plaines agricoles en poly-culture. Les vignes sont très présentes dans le secteur.Espèces menacées présentes sur le site et effectifs :

Rôle du site pour la conservation des popu-lations des espèces menacées et évolution des effectifs : Ce site accueille les seuls sites de reproduction de la région pour de nom-breuses espèces

Enjeux socio-économiques /Usages :

Menaces :

Mesures de protection souhaitables :

Type de protection(s) envisageable(s) (et de-gré de faisabilité): - Conventions de gestion de l’herbe sur l’aé-rodrome de Pierrelatte et des parcelles agri-coles,- Classement en ZPS (faible)- Mise en œuvre d’une réserve naturelle ré-gionale à l’étang Saint-Louis (négociation en cours)- Protection des ripisylves et haies utilisées par le rollier

Actions à mettre en œuvre :- Types de gestions :

. Maintien de zones enherbées pendant toute la saison de reproduction,. Favoriser les vieux boisements dans les ripisylves.

Fiche : Tricastin

Espèces Effectifs moyens

Outarde canepetière 2-5 couples

Cochevis huppé 20-50 couples

Oedicnème criard 10-40 couples

Rollier d’Europe 5-15 couples

Alouette calandre 1-3 couples

Couleuvre à échelons Non évalué

Tarente de Maurétanie Non évalué

Seps strié Non évalué

Usages Interactions avec l’objectif de protection

Agriculture

Contraignant : l’évolution des pra-tiques agricoles peut avoir un impact sur le site (pollution chimique, destruction des habitats)

CarrièreInteraction positive et négative avec les amphibiens

SylvicultureContraignant : changement d’habitats

Menaces Intensité

Intensification de l’agriculture Forte pour l’outarde

Gestion de l’herbe sur l’aérodrome Forte pour l’outarde

Dérangement sur l’aérodrome Forte pour l’outarde

Fermeture du marais Saint Louis à Suze-la-Rousse

Forte pour les amphibiens et busard des roseaux

Disparition des friches agricoles

Forte pour l’outarde et l’alouette calandre

Gestion de la ripisylve Forte pour le rollier

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- Amélioration des connaissances : . Inventaires des espèces ciblées, évalua-tion de la distribution, des effectifs, de l’habitat et de la reproduction.

- Sensibilisation du public : . Sensibilisation de tous les acteurs du monde agricole sur cette thématique (chambre, syndicat, agriculteurs etc.)

Site de nidification du Rollier © Jean-Noël Héron Site Outarde, friche favorable à l’Outarde et l’Alouette calan-

dre © Jean-Noël Héron

Tricastin

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Hiérarchisation des sites abritant des espèces menacées et localisées en Rhône-Alpes

Communes concernées : Ambierle, Changy, Mably, Noailly, Pacaudière (la), Pouilly-sous-Charlieu, Sail-les-Bains, Saint-Forgeux-Les-pinasse, Saint-Germain-Lespinasse, Saint-Martin-d’Estréaux, Urbise, Vivans.

Présentation du site :

Surface du site : 16 362 hectares.Altitude moyenne : 320 mètresStatut réglementaire du site : Aucun statut réglementaire.Niveau de protection : faibleStatut foncier : très majoritairement privéDescription sommaire des milieux : vaste zone de bocage où le pâturage domine. La zone comprend quelques villages et l’habi-tat rural est à la fois peu dense et dispersé. Quelques boisements de chênes, de charme et de pin sylvestre, parfois assez vastes oc-cupent le nord de la zone. Des étangs sont également présents dans les communes si-tuées au nord.Espèces menacées présentes sur le site et effectifs :

Espèces Effectifs moyens

Pie-grièche à tête rousse 20 couples

Sonneur à ventre jaune Population non évaluée

Triton crêté Population non évaluée

Autres espèces « remarquables » : la huppe fasciée, la chevêche d’Athéna, la pie-grièche écorcheur, l’alouette des champs, l’alouette lulu, la caille des blés, l’effraie des clochers, le gobemouche gris et le bruant proyer ont d’intéressants noyaux de population dans cette zone de bocage. Le canard chipeau, le fuligule milouin et morillon nichent de façon régulière sur certains étangs. L’oedicnème criard, le vanneau huppé et surtout le cour-lis cendré sont des nicheurs réguliers sur les prairies du secteur.Rôle du site pour la conservation des popu-lations des espèces menacées et évolution des effectifs : milieu original abritant un des rares noyaux de population de pie-grièche à tête rousse de la région, le seul pour le dé-partement.

Enjeux socio-économiques /Usages :

Usages Interactions avec l’objectif de protection

Agricole

Initialement indépendant et de plus en plus contraig-nant avec l’évolution des

pratiques

Chasse Indépendant

Pêche Indépendant

Urbanisme et grandes infrastructures

Contraignant (diminution des habitats favorables et déconnexion des milieux)

Menaces :

Menaces Intensité

Destruction des milieux de nidification Sérieuse

Banalisation de la biodiversité Sérieuse

Projets d’urbanisation Modéré

Mesures de protection souhaitables :

Type de protection(s) envisageable(s) et de-gré de faisabilité : - Mise en place d’un APPB (faible).

Actions à mettre en œuvre :-Types de gestions :

. Mise en place de contrats environne-mentaux et de conventionnement avec les agriculteurs.

- Amélioration des connaissances : .suivi spécifique de la population de pie-grièche à tête rousse .suivi par échantillon des oiseaux des milieux agricoles en régression (alouette des champs, chevêche d’Athéna, huppe fasciée, courlis cendré, bruant proyer, pie-grièche écorcheur…)

- Sensibilisation du public : sensibilisation des agriculteurs et des employés commu-naux en charge de l’entretien des haies et des vieux arbres.

Fiche : Bocage du Nord-Ouest roannais

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Bocage Roannais © Emmanuel VéricelPie-grièche écorcheur © Alain Gagne

Bocage du Nord-Ouest roannais

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Hiérarchisation des sites abritant des espèces menacées et localisées en Rhône-Alpes

Conclusion

Ce travail liste une cinquantaine de sites abritant des espèces menacées et localisées en Rhône-Alpes. Il s’agit donc de sites impor-tants pour le maintien des populations de ces espèces dans la région. Afin de les pérenni-ser, ces sites devront bénéficier, à court ou moyen terme, de mesures de protection et de gestion (arrêté préfectoral de protection de biotope, contrat biodiversité, classement en espace naturel sensible ou réserve naturelle régionale, …) et/ou de programmes d’étude et de suivi. Des propositions d’actions sont faites dans les « fiches-sites ». Une partie des sites listés dans ce travail a également été identifiée dans les listes élaborées par les réseaux FRAPNA et CORA/LPO dans le cadre de la stratégie de création des aires protégées (SCAP). Il s’agit là de sites dont la protection est indispensable.En complément, une partie des sites identi-fiés fait déjà l’objet de mesures de protection mais celles-ci s’avèrent insuffisantes pour que les espèces phares de ces sites soient suffisamment prises en compte. Il est donc primordial d’y remédier.Ce travail est destiné à servir à tous les or-ganismes (associations, collectivités territo-riales, Etat, particuliers...) qui œuvrent d’une manière ou d’une autre dans le domaine de l’étude et de la protection de la nature. Les départements par exemple pourront s’ap-puyer dessus pour leur déclinaison respec-tive des schémas directeurs des espaces naturels sensibles et orienter les crédits disponibles pour la réalisation des travaux de gestion. De même, des propositions de gestion pourront être faites à un maire, voire un particulier sur un site donné. La pérenni-sation de ces sites pourra se faire par la mise en place de mesures contractuelles, d’ac-quisitions foncières, de mesures réglemen-taires, ou encore par la réalisation d’un plan de gestion minimal pour assurer la pérennité des populations des espèces concernées.

Remerciements

Nous tenons à remercier l’ensemble des contributeurs à ce travail que ce soit pour la rédaction des fiches ou l’appui pour la réali-sation du travail :Ain : Benoît FEUVRIER, Véronique LE BRET, Robin LETSCHER, Ardèche : Nicolas DU-ROURE, Florian VEAU, Drôme : Sébastien

BLACHE, Isère : Rémi FONTERS, Loire : Em-manuel VERICEL, Rhône : Christophe D’ADA-MO, Edouard RIBATTO, Savoie : Jean-Noël AVRILLIER, Haute-Savoie : Xavier BIROT-CO-LOMB, aide globale : Véronique LE BRET, Cy-rille DELIRY, Samuel GIRON, Loïc RASPAIL.Enfin, nous remercions également tous les observateurs bénévoles et salariés qui ali-mentent nos bases de données de leurs observations qui constituent la base de tels travaux.

Bibliographie

Afin de ne pas surcharger la liste bibliogra-phique, les différents documents d’objectifs et plans de gestion des sites concernés n’ont pas été listés ci-dessous. De même, il existe sur de nombreux sites des rapports relatifs à des inventaires ou des suivis. Si vous souhai-tez avoir des informations supplémentaires, il est nécessaire de prendre contact directe-ment avec la section départementale CORA ou LPO concernée.

Bernard A. et Lebreton P. 2007 - Les oiseaux de la Dombes, une mise à jour. La Dombes, 27.

Clément R., Thill A. et Broutin E., - Etats des lieux de la préservation des espaces naturels remarquables de la région Rhône-Alpes.

CORA-Drôme 2003 - Oiseaux de la Drôme. CORA Drôme, 312 p.

CORA, 2003 - Oiseaux nicheurs de Rhône-Alpes. CORA, 336 p.

De Thiersant M.-P. et Deliry C., (coord.) 2008 - Liste rouge résumée des Vertébrés Terres-tres de la région Rhône-Alpes. CORA Faune Sauvage, 22.

Marchadour B., Sechet E. (coord.) 2008. Avifaune prioritaire en Pays de Loire. Coordi-nation régionale LPO pays de Loire, Conseil régional des Pays de Loire, 221 p.

Vincent S., Issartel G. 2009. Hiérarchisation des gîtes d’intérêt majeur pour la région Rhô-ne-Alpes et définition des priorités d’actions. CORA Faune Sauvage, 39 p.

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Le Bièvre - Tome 25 - année 2011

En juin 2012, la LPO Coordination Rhône-Alpes a succédé au CORA Faune Sauvage.8 associations locales sont membres de la LPO Rhône-Alpes. Vous pouvez les contacter aux adresses suivantes :

LPO Ardèche

[email protected]

LPO Loire

[email protected]

CORA Ain

[email protected]

LPO Rhône

[email protected]

LPO Drôme

[email protected]

LPO Isère

[email protected]

LPO Savoie

[email protected]

LPO Haute-Savoie

[email protected]://haute-savoie.lpo.fr/

HAUTE-

SAVOIE

AIN

SAVOIE

ISERE

DROMEARDECHE

LOIRE

RHONE

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Tous les articles proposés sont soumis au Comité de lecture. Le plus grand soin devra être apporté à la rédaction et à la qualité des documents fournis et accompagnant l’article. Une attention particulière sera portée à la communication avec les auteurs pendant la préparation de l’édition.

Sujets des articles

Cette revue traite des sujets touchant à l’étude et à la protection des vertébrés terrestres sauvages (oiseaux, mammifères, amphibiens, reptiles) et de leurs milieux, principalement dans la région Rhône-Alpes, mais aussi dans tout l’Ancien Monde. Les articles les plus courts pourront être présentés sous forme de notules. La revue pourra aussi traiter de manière plus limitée d’informations d’actualité sur la LPO Rhône-Alpes et la région.

Présentation des articles

Les articles sont transmis selon un format numérique de traitement de texte standard (.doc .odt .rtf). Les abréviations autres qu’usuelles sont à éviter et seront, si incontournables, détaillées lors de leur première citation dans le texte. Les articles seront accompagnés d’un résumé en français (obligatoire) et si possible de son équivalent en anglais. Ils ne présenteront de préférence pas plus de trois parties principales et chacune au plus trois sous-parties. Le plan classique : « introduction, matériel et méthodes, résultats, discussion, conclusion, remerciements, références bibliographiques » est proposé aux auteurs. Il est préférable de se contenter de 2 niveaux de titre, exceptionnellement 3.Les règles typographiques qui prévalent sont celles du français : les signes de ponctuation simples sont suivis d’un espace, les signes de ponctuation double ou plus sont précédés et suivis d’un espace. Par convention, nous ne mettons aucune majuscule aux noms d’espèces.Les références bibliographiques sont groupées à la fin du texte dans l’ordre alphabétique des noms d’auteurs, sous la forme suivante avec la source (ouvrage, revue ou titre internet) mise en italique :

Blondel J. et Isenmann P. 1991 - Guide des Oiseaux de Camargue. - Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, Paris : 344 pp.Lustrat P. 1997 - Le chat sauvage en Forêt de Fontainebleau. - Bull. Assoc. Amis For. Fontainebleau, 2 : 24-25.Olioso G. et Cheylan G. 1991 - Outarde canepetière. - in Yeatman-Berthelot D. et Jarry

G. 1991 - Atlas des Oiseaux de France en hiver. - Société Ornithologique de France, Paris : 210-211.UICN 2010 - IUCN Red List of Threatened Species. Version 2009.2. - www.iucnredlist.org, consulté le 22 février 2010.

Les rappels dans le texte doivent se faire ainsi : « Lustrat (1997) signale la présence de… tout comme dans la région (Blondel et Isenmann 1997, Géroudet 1957, Bernard et al. 2007) ».

Illustrations

Les dessins ou photographies sont à joindre selon un format numérique usuel (.jpg .gif .tif). Leur dimension devra être suffisante pour supporter une impression correcte (au moins 3 à 5 millions de pixels pour une photographie). Une photographie est bienvenue pour accompagner le titre de l’article, se référer aux numéros antérieurs.Les graphiques ou autres illustrations scientifiques insérés dans le texte au format word doivent obligatoirement être accompagnés de leur équivalent sous forme de fichiers image (.jpg ou autre) aux noms facilement identifiables. Les tableaux au format word simples, insérés dans le document, sont suffisants car récupérables en l’état. Mais attention à leur taille, nous travaillons dans un schéma deux colonnes/page entière.Les illustrations sont numérotées dans leur ordre d’apparition dans l’article, accompagnées d’un titre, éventuellement d’un commentaire résumé. L’auteur des photographies et une légende doit accompagner tout document concerné.Les illustrations seront placées dans le texte informatique à l’endroit souhaité au niveau des titres et légendes adaptés. Elles pourront être compressées dans le texte de travail, mais devront être systématiquement accompagnées de leur équivalent original et de bon format pour travail et impression. Les supports papier ne sont pas recevables.

Épreuves et tirés à part

Un document au format pdf de la présentation finale de l’article, « épreuve » sera transmis à chaque auteur « principal ». Il disposera alors d’une semaine pour retourner les corrections ultimes à traiter, sans rajout ni modification par rapport au texte initial. L’article final publié sera transmis au format pdf à chaque auteur « principal » et vaudra « tiré à part ». La distribution aux autres auteurs se fera sous sa responsabilité.

Instructions aux auteurs

Page 100: Bievre 25 web - LPO Auvergne-Rhône-Alpes · Imprimé sur papier recyclé 100 % avec des encres à base végétale. ISSN 0223-7741. Le Bièvre Tome 25 - Année 2011 ... riods 2003-2008

Le BièvreTome 25 - Année 2011

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Le milan royal en région Rhône-Alpes : bilan de suivi 2003-2011 - Sébastien Teyssier

Suivi temporel de l’avifaune des roselières en Rhône-Alpes - Christian Rolland

Suivi temporel des tendances d’évolution de l’avifaune des milieux agricoles en Rhône-Alpes - Christian Rolland

Suivi participatif de la petite faune des jardins en Rhône-Alpes - Christian Rolland

La chevêche d’Athéna, bilan de 8 années de suivi en région Rhône-Alpes (2003-2010) - Sébastien Blache, Marie-Paule de Thiersant

Note : phragmite des joncs, passage postnuptial dans le Nord Drôme - Laurent Carrier

Programme régional d’atlas des micromammifères de Rhône-Alpes - Christian Rolland

Eléments sur la répartition des insectivores (Soricomorphes) de la région Rhône-Alpes - Charles Faugier

Bilan de quatre années d’étude de deux espèces de chauves-souris forestières - Julien Girard-Claudon

Recensement des sites d’écrasement d’amphi-biens en Rhône-Alpes - Rémi Fonters, Véronique Le Bret

Hiérarchisation des sites abritant des espèces menacées et localisées en Rhône-Alpes - Julien Girard-Claudon, Véronique Le Bret

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