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Enonciation: textes et contextes Lionel Dufaye – Université Paris Est Marne-la-Vallée BIBLIOGRAPHIE: Adam, J.-M., 2011, Les textes types et prototypes, Armand Colin. Adam J.-M. et al., 1997, L’Argumentation publicitaire, Paris: Nathan. Anscombe, J.-C., et Ducrot, O.,1983, L'argumentation dans la langue, Bruxelles : P. Mardaga. Culioli, A., 1990, Pour une linguistique de l'énonciation, Tome I, Collection L’Homme Dans la Langue, Paris : Ophrys. Culioli, A., 2005, Onze rencontres sur le langage et les langues, Collection L’Homme Dans la Langue, Paris : Ophrys. Ducrot, O., 1972, Dire et ne pas dire, Paris : Hermann. Ducrot, O. et al., 1980, Les Mots du discours, Paris : Edition de Minuit. Franckel, J.-J. et Lebaud, D., 1990, Les Figures du sujet, Paris : Ophrys. Fuchs C. et al., 1992, Les linguistiques contemporaines, Hachette. Grice H. P., 1975, “Logic and conversation” In Cole, P. and Morgan, J. (eds.) Syntax and semantics, vol 3, New York: Academic Press. Grice H. Paul, Kant Emmanuel, Foucault Michel, 1979, « Logique et conversation » , Communications, 30: 57-72 Halliday, M. K. & Hasan R., 1976, Cohesion in English, Longman Kerbrat-Orecchioni C., 1980, L’énonciation : de la subjectivité dans le langage, Armand Colin. Maingueneau D., 2010, Manuel de linguistique pour le texte littéraire, Armand Colin Maingueneau D., 2007, L’énonciation en linguistique française (2 e édition), Hachette. Moeschler J. et Reboul A., 1998, La pragmatique aujourd’hui, Seuil. Moeschler J. et Reboul A., 1994, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique, Seuil. Zufferey S. et Moeschler J., 2012, Initiation à l’étude du sens, Auxerre: Sciences Humaines éditions.

BIBLIOGRAPHIE: Enonciation: textes et contextes · 2014-02-03 · L’école d’Oswald Ducrot : qui exploite plus spécifiquement l’hypothèse polyphonique L’école d’Antoine

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Enonciation: textes et contextes

Lionel Dufaye – Université Paris Est Marne-la-Vallée

BIBLIOGRAPHIE: Adam, J.-M., 2011, Les textes types et prototypes , Armand Colin. Adam J.-M. et al., 1997, L’Argumentation publicitaire , Paris: Nathan. Anscombe , J.-C., et Ducrot , O.,1983, L'argumentation dans la langue , Bruxelles : P. Mardaga. Culioli , A., 1990, Pour une linguistique de l'énonciation , Tome I , Collection L’Homme Dans la Langue, Paris : Ophrys. Culioli , A., 2005, Onze rencontres sur le langage et les langues , Collection L’Homme Dans la Langue, Paris : Ophrys. Ducrot , O., 1972, Dire et ne pas dire , Paris : Hermann. Ducrot , O. et al., 1980, Les Mots du discours , Paris : Edition de Minuit. Franckel , J.-J. et Lebaud , D., 1990, Les Figures du sujet , Paris : Ophrys. Fuchs C. et al., 1992, Les linguistiques contemporaines , Hachette. Grice H. P., 1975, “Logic and conversation” In Cole, P. and Morgan, J. (eds.) Syntax and semantics, vol 3, New York: Academic Press. Grice H. Paul, Kant Emmanuel, Foucault Michel, 1979, « Logique et conversation » , Communications, 30: 57-72 Halliday , M. K. & Hasan R., 1976, Cohesion in English , Longman Kerbrat-Orecchioni C., 1980, L’énonciation : de la subjectivité dans le langage , Armand Colin. Maingueneau D., 2010, Manuel de linguistique pour le texte littéraire , Armand Colin Maingueneau D., 2007, L’énonciation en linguistique française (2e édition), Hachette. Moeschler J. et Reboul A., 1998, La pragmatique aujourd’hui , Seuil. Moeschler J. et Reboul A., 1994, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique , Seuil. Zufferey S. et Moeschler J., 2012, Initiation à l’étude du sens , Auxerre: Sciences Humaines éditions.

CONTENU DU COURSCONTENU DU COURSCONTENU DU COURSCONTENU DU COURS o Rappels généraux sur l’énonciation o Définitions: textes, contextes, co-textes, communication,

discours, genre, registre… Présentation d’un cadre de discours spécifique : publicité

o Approches sémantiques diversifiées Rappel ou présentation de principes pragmatique Etudes de marqueurs (hors et en contexte) : marqueurs de causalité temps et modalité Marqueurs de prise en charge discursive

Je lui dis ‘c’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ ‘C’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ que je lui dis. J’étais là ‘c’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ * ‘C’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ que j’étais là. Je lui fais ‘c’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ Je lui fais genre ‘c’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ ‘C’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ que je lui fais. *‘C’est quoi cette histoire qu’on raconte ?’ que je lui fais genre.

o Sensibiliser à l’énonciation comme outils d’analyse des phénomènes de langue

Je reste ici parce qu’il va pleuvoir. ?Je reste ici parce que tu penses qu’il va pleuvoir. ≠ Je reste ici si tu penses qu’il va pleuvoir. Je reste ici puisqu’il va pleuvoir. Je reste ici puisque tu penses qu’il va pleuvoir. o Sensibiliser à la sémantique de manière plus large :

Marqueurs ���� traces / révélateurs de points de vue DEIXIS / PRECONSTRUCTION: - Vous auriez une cigarette ? - Désolé, je ne fume pas / plus . - Soit disant que tu étais à New York?! - Oui, oui / Si, si c’est vrai en plus. STRUCTURE ARGUMENTALE: Paul a vendu sa voiture à Catherine. Catherine a acheté la voiture de Paul (pour un bon prix). LEXIQUE: Opération Tempête du Désert.

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La linguistique n’est pas la grammaire (et un énoncé n’est pas une phrase.)

• La grammaire s’attache à décrire voire à prescrire là où la linguistique cherche à comprendre et à expliquer.

• La grammaire décrit les formes que l’on lit / entend, alors que la linguistique doit également expliquer les formes impossibles et doit donc créer des manipulations :

Eg. Heureusement (que) Zorro est arrivé. Malheureusement (*que) Zorro est arrivé.

• La grammaire décrit les langues en tant que telles alors que la linguistique décrit les langues afin de comprendre le langage.

• Pour la linguistique un énoncé n’est pas correct ou incorrect, il est susceptible ou non susceptible d’être produit.

• La linguistique énonciative s’intéresse aux énoncés plutôt qu’aux phrases.

I. L’énonciation : présentation Le structuralismeLe structuralismeLe structuralismeLe structuralisme Rappel de quelques grands principes saussuriens

- Etudier les langues comme des systèmes sui generis. - Privilégier le synchronique sur le diachronique. - Les langues sont des formes et non des substances.

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L’école américaine : L’école américaine : L’école américaine : L’école américaine : a. Le relativisme linguistique ou l’hypothèse Whorf-Sapir

“Nous découpons la nature selon les traits que nos langues naturelles projettent

sur elle. Les catégories et les types que nous isolons à partir du réel ne nous

apparaissent pas parce qu’ils s’imposent comme des évidences ; au contraire, le

monde se présente à nous comme un flot kaléidoscopique de sensations qui

doit être structuré par notre esprit – et c’est en grande partie notre système

linguistique qui se charge de cette structuration.”

Whorf B. L., 1940, “Science and Linguistics”,

Technology Review 42(6): 213.

Les temps et aspects Les systèmes pronominaux Les systèmes prépositionnels (eg. in dans/sur )

cuisse et thigh (= anatomie) / lap (= support) papillon et butterfly / moth tortue et tortoise / turtle Language � langage et langue River � fleuve et rivière

Réflexion “Nous découpons la nature selon les traits que nos langues naturelles projettent sur elle. Les catégories et les types que nous isolons à partir du réel ne nous apparaissent pas parce qu’ils s’imposent comme des évidences ; au contraire, le monde se présente à nous comme un flot kaléidoscopique de sensations qui doit être structuré par notre esprit – et c’est en grande partie notre système linguistique qui se charge de cette structuration. » Pensez au système pronominal du français : JE TU IL... Vous semble-t-il universel ? Pouvez-vous imaginer un système de langue où il n’y pas aurait qu’un seul TU ? Selon quels critères ? Pouvez-vous imaginer un système de langue où il n’y pas aurait qu’un seul JE ? Selon quels critères ? Pouvez-vous imaginer un système de langue où le système de 3e pers serait différent du nôtre ? Selon quels critères ?

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Comparez l’expression du temps en français et en anglais: regarder des années en arrière se retourner sur son passé Don’t look back in anger laisser le passé derrière soi my youth is far behind me that was back in 1962 avoir toute la vie devant soi to have your whole life ahead of you to look forward to sth to plan ahead prévoir à l’avance Quelles comparaisons en tirez-vous a priori sur l’expression de la temporalité? Une autre forme d’organisation de la temporalité vous semble-t-elle concevable?

b. Le distributionnalisme de Leonard Bloomfield * [My Brother] [ate] [a sandwich] [My Brother] == [ate a sandwich]

Découpez les phrases suivantes en constituants syntaxiques (Groupe Nominal sujet, Groupe verbal…): Pierre range son vélo dans le garage. Pierre lui son vélo dans le garage qu’il le range. Laquelle des deux phrases se prête le mieux à cet exercice?

L’école européenne : L’école européenne : L’école européenne : L’école européenne : Le cercle de Prague C’est ce cercle de linguistes qui va, dans le sillon de Saussure, faire du structuralisme une école de pensée pendant 10 ans : 1929-1939 (i.e. jusqu’à l'invasion allemande de la Tchécoslovaquie.)

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Jakobson et d'autres s’intéressent à la poétique et à la stylistique, ce qui les amènent à ne pas regarder le langage comme un simple vecteur d’informations (eg. on parle aussi pour être sociable, pour le plaisir de formuler ses propos d’une manière plutôt qu’une autre…). Le structuralisme Qu’il s’agisse de l’école américaine ou de l’école européenne, le structuralisme se caractérise par la structure des langues; on explore les relations de compositionnalité (axe syntagmatique) et d’oppositivité (axe paradigmatique) pour décrire un système. L’énonciation va introduire des dimensions absentes dans cette approche : a. les acteurs de l’acte de production b. le contexte de production c. Les fonctions visées

L’énoncéL’énoncéL’énoncéL’énoncé Phrase : construction bien formée selon les règles de syntaxe.

Un chien aboie. � NP + VP Enoncé : occurrence linguistique pouvant dévier de la syntaxe « normale », dont on envisage les conditions de production au-delà de la validité distributionnelle.

(Tiens) y a un chien qu’aboie. J’entends un chien qu’aboie. Froid, moi? Jamais.

« La linguistique est l’étude du langage à travers la diversité des langues naturelles. »

Antoine Culioli, 1990 « On peut à la rigueur conserver le nom de linguistique à chacune de ces deux disciplines et parler d’une linguistique de la parole. Mais il ne faudra pas la confondre avec la linguistique proprement dite, celle dont la langue est l’unique objet. »

Ferdinand de Saussure, 1916 « Rien n'est dans la langue qui n'ait d'abord été dans le discours [=parole]. »

Emile Benveniste, 1966

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Enoncé : une occurrence linguistique émanant d’une source à l’attention d’un but dans

une situation donnée avec une fonction donnée.

« Les théories de l’énonciation linguistique, aux courants pragmatiques, à la linguistique textuelle a permis de redéfinir sur des bases nouvelles les relations entre linguistique et littérature. Désormais, la linguistique peut offrir davantage qu’un outillage grammatical élémentaire (comme dans la stylistique traditionnelle) ou quelques principes d’organisation très généraux (comme dans le structuralisme). »

Dominique Maingueneau, 2010

La stylistiqueLa stylistiqueLa stylistiqueLa stylistique 2 courants majeurs: 1. Typologie illocutoire : associer des phénomènes de langue à des effets illocutoires (persuasion, empathie, détachement…) 2. Caractérisation des récurrences : comprendre l’appréhension du monde d’un auteur ; par exemple Proust expliquant comment l’imparfait nous informe sur le regard de Flaubert sur le monde qu’il dépeint.

« La linguistique structurale semble s'être intéressée avant tout à l'établissement d'un inventaire systématique des unités distinctives réparties sur plusieurs niveaux hiérarchisés, tandis que la grammaire générative apparaissait à beaucoup comme une algèbre syntaxique soucieuse seulement d'énumérer les séquences de morphèmes qui sont grammaticales. De fait, si tout acte d'énonciation est bien un événement unique, supporté par un énonciateur et un destinataire particuliers dans le cadre d'une situation particulière, et si la parole c'est précisément le domaine de l'individuel, de chaque événement historique que constitue un acte de communication accompli, ne doit-on pas renvoyer l'énonciation au domaine de la parole, puisque la linguistique moderne se réclame du couple saussurien langue / parole ? »

Dominique Maingueneau, 2007

� Comme le structuralisme l’énonciation s’intéresse évidemment à la langue, à ce qui est dit , mais en tant que linguistique de la parole, elle s’intéresse aussi à l’acte de dire .

Dans les phrases suivantes quels marqueurs structurent les idées de la phrases et quels marqueurs structurent le positionnement de l’énonciateur par rapport à ce qu’il dit? Le zèbre est une race de cheval à rayures. Le zèbre est une espèce de cheval à rayures. Le zèbre est un espèce de cheval à rayures. Le zèbre est un espèce de cheval à rayures on va dire. Le zèbre est un espèce de cheval à rayures soit disant.

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Retour sur les principes générauxRetour sur les principes générauxRetour sur les principes générauxRetour sur les principes généraux 1960s : suite aux écrits de Guillaume et plus encore de Benveniste � se développent deux grandes écoles énonciatives : L’école d’Oswald Ducrot : qui exploite plus spécifiquement l’hypothèse polyphonique

L’école d’Antoine Culioli avec sa TOE, plus ‘modélisatrice’, qui propose un cadre d’analyse reposant sur un nombre prédéfini de concepts cognitifs.

« On définit communément l’énonciation comme « la mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation » (Emile Benveniste), acte que l’on oppose à l’énoncé, objet linguistique qui résulte de cet acte. Tout énoncé, avant d’être ce fragment de langue naturelle que le linguiste s’efforce d’analyser, est en effet le produit d’un événement unique, son énonciation, qui suppose un locuteur, s’adressant à un allocutaire, en un moment et un lieu particuliers. La notion d’« acte individuel d’utilisation » soulève néanmoins des difficultés parce qu’elle associe énonciation et production d’un énoncé par un individu, ce qui pour de nombreux phénomènes ne va pas de soi. Aussi peut-on avec O. Ducrot affaiblir cette définition en disant que l’énonciation est « l’événement constitué par l’apparition d’un énoncé ».

Dominique Maingueneau, 2010

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« […] on définit l’énonciation comme l’acte individuel d’utilisation de la langue, pour l’opposé à l’énoncé, objet linguistique résultat de cet utilisation […]. »

Dominique Maingueneau, 2007

Un énoncé est un construit théorique : c'est par le repérage d'une relation prédicative par rapport à Sit que l'on produit un énoncé.

Antoine Culioli, 1983 Parmi les phrases suivantes, lesquelles vous paraissent bien formées (énonçables en l’état) ou au contraire mal formées : Le père de Paul travaille la nuit. Paul est allé chez mémé hier. On nettoie une tasse sale. De l’argent est utile. C’est la peine de lui poser la question. Il a pris des médicaments, il est malade. Manipulez ces phrases de sorte à fabriquer des énoncés sans ajouter d’élément lexical: EG. Un chien aboie > il y a un chien qui aboie. Quelle valeur sémantique est engendrée par votre manipulation? Dans quel contexte pourrait apparaître chaque énoncé manipulé : par exemple, à quelle question pourrait-il être une réponse ?

Un énoncé : une occurrence linguistique émanant - d’une source à l’attention : Enonciateur / Locuteur - d’un but : Co-Enonciateur / Co-Locuteur - dans une situation donnée : Contexte situationnel / Culturel / Genre - avec une fonction donnée. : Fonction s du langage / Principes pragmatiques

EnoncéEnoncéEnoncéEnoncé type / Enonctype / Enonctype / Enonctype / Enoncéééé occurrenceoccurrenceoccurrenceoccurrence « En fait, le plus souvent on est incapable de déterminer le sens d’un énoncé si on ne prend pas en compte, outre ce que signifie l’énoncé en tant que type, les circonstances de son énonciation. » Dominique Maingueneau, 2007 Enoncé type = Phrase / énoncé décontextualisé Enoncé occurrence = énoncé / énoncé contextualisé

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« Soit l'énoncé Les mammifères allaitent leurs petits ; le fait de dire cet énoncé, son énonciation, constitue un événement situé dans le temps et dans l'espace, événement qui produit pourtant un énoncé dont le contenu apparait stable au-delà de la multiplicité des événements énonciatifs qui le rendent possible. Les linguistes sont alors amenés à poser que l'on peut considérer le même énoncé tantôt comme occurrence et tantôt comme type : l'énoncé Les mammifères allaitent leurs petits selon qu'il est émis par telles personnes en telles situations correspond à autant d‘occurrences distinctes, mais au-delà de toutes ces occurrences on considérera qu'il s'agit du « même » énoncé, du même type ; dans ce dernier cas, il est envisagé indépendamment des diverses énonciations qui peuvent le prendre en charge. Si l'on s'en tient à cet exemple les choses semblent simples : le contenu de l'énoncé est véhiculé par l'énoncé en tant que type et ses diverses occurrences lui restent en quelque sorte extérieures. Mais c'est qu'il s'agit là d'un énoncé bien particulier, une vérité scientifique indépendante du temps, du lieu et des circonstances de son énonciation. »

Dominique Maingueneau, 2007

4 cas de figures:4 cas de figures:4 cas de figures:4 cas de figures: 1. L’énoncé type est constant dans sa valeur car il a un sens de portée générique.

Les mammifères allaitent leurs petits. 2. L’énoncé type devient variable dans sa valeur en fonction des conditions pragmatiques.

Un train peut en cacher un autre. 3. L’énoncé type devient variable dans sa valeur pour des raisons déictiques.

Je viendrai demain. 4. L’énoncé type est un représentant canonique d’une famille d’énoncés.

Je n’ai jamais froid. � froid, moi, jamais. / Moi, j’ai jamais froid. / Le froid, moi, connais pas.

Généricité et spécificité référentielle: En vous fiant à votre ressenti, notez 0, 1, 2 ou 3 les phrases suivantes en fonction de leur degré de généricité, 3 étant le plus fort degré de généricité, 0 le plus fort degré de spécificité. � Le thon est un poisson à sang chaud. � Le thon se trouve au rayon conserves. � Zacharie est végétarien. � Ma petite sœur ne joue plus aussi souvent de la guitare qu’avant. � Mon papa se tenait près d’une sorte de guichet. � Maman est en train de réparer la chaudière. Stop, arrête tout !

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ENONCE TYPE Valeur constante portée générique

Valeur variable: dépend pragmatique

Valeur variable: dépend déictique

Type canonique d’1 famille d’énoncés

Le chien de ton ami Paul est un Labrador.

C’est là qu’on aurait dû tourner à gauche.

Le chocolat ne se range pas au frigo.

Noël au balcon, Pâques au tison.

Dans le doute, abstiens-toi.

Il n’y a plus que ça à faire.

Sa maman a fait ça.

Maman dit que les profs sont en grève mardi.

Soit les énoncés types suivants, créez entre 2 et 4 contextes d’occurrence pour chacun d’eux, de sorte que leur valeur sémantique varie : Ça va Encore Je n’ai rien mangé ce matin Il y a du pain sur la table Elle parle bien anglais elle Qu’est-ce que tu manges

Quels marqueurs semblent intervenir dans le processus de variation du

sens ?

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II. Communication et énonciation Les fonctions du langageLes fonctions du langageLes fonctions du langageLes fonctions du langage

Le schéma à 6 pôles de Roman Jakobson 1966

- Destinateur (Enonciateur) � = fonction expressive : Discours usuel: Woe is me, hélas, bof, You gotta be kidding me…

Discours publicitaire: I’m lovin’ it

- Destinataire (Co-énonciateur) � = fonction conative : Discours usuel: Help, C’est un peu fort le son, tsk-tsk, Hey the trash is full,…

Discours publicitaire: Pub de rappel de marque / accroche

- Référent (thème) � = fonction référentielle : Discours usuel: Fumer tue, I’m Paul, Water boils at 212 °F, The trash is full,…

- Contact � = fonction phatique : Discours usuel: Ca (v)a ?, Nice weather, isn’t it ?, See you…

Discours publicitaire: Entretien contact/ accroche

ÿ DESTINATEURDESTINATEURDESTINATEURDESTINATEUR Ÿ

(expression des modalités

subjectives : fonction expressiveexpressiveexpressiveexpressive)

ÿ CONTEXTECONTEXTECONTEXTECONTEXTE Ÿ (= contenu)

(fonction référentielleréférentielleréférentielleréférentielle)

ÿ DESTINATAIREDESTINATAIREDESTINATAIREDESTINATAIRE Ÿ

(propos visant à faire agir

le destinataire : fonction

conativconativconativconativeeee)

ÿ MESSAGEMESSAGEMESSAGEMESSAGE Ÿ

(choix de mise en forme du message :

fonction poétiquepoétiquepoétiquepoétique)

ÿ CONTACTCONTACTCONTACTCONTACT Ÿ

(dimension psychologique et sociale de

lÊintersubjectivité : fonction phatiquephatiquephatiquephatique)

ÿ CODECODECODECODE Ÿ

(système de représentation utilisé : fonction

métalinguistiquemétalinguistiquemétalinguistiquemétalinguistique)

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- Signifiant � = fonction poétique : Discours usuel: Paris n’est plus Paname, I love French cuisine, Traduire c’est trahir…

Discours publicitaire: Le cola du phare ouest.

- Code � = fonction métalinguistique : Discours usuel: It’s not good it’s excellent, On se tutoie, Ca prend deux ‘p’…

Expliquez le trait d’humour de la phrase suivante à partir des fonctions

du langage:

Un mendiant - Madame la Baronne, Madame la Baronne, je n’ai pas

mangé depuis 3 jours…

La Baronne - Depuis 3 jours ? Mais forcez-vous mon ami, ou vous allez

tomber malade !

Même chose:

- Crétin!

- Enchanté, moi c’est Paul !

Analysez les fonctions du langage à l’œuvre dans cet échange:

- Chérie, j’ai un p’tit creux là…

- Oui, eh bien il reste des pâtes sur la commode.

- Tu veux dire sur le buffet.

- Bref tu as compris, moi il faut que je finisse le repassage.

La théorie des actes d’AustinLa théorie des actes d’AustinLa théorie des actes d’AustinLa théorie des actes d’Austin

L’acte illocutoire : le plus complexe parce que = porteur des valeurs sémantiques et pragmatiques de l’énoncé.

Actes de langage

(Austin 1970)

Acte locutoire

(énonciation)

Acte illocutoire

(valeur de lÊénoncé en contexte)

Acte perlocutoire

(conséquence engendrée)

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Degré de puissance : E.g. un ordre et une requête possèdent le même but, obtenir une action du destinataire, mais diffèrent quant à leurs degrés de puissance.

Modalité : E.g. une prière, une requête et un commandement possèdent la même force directive, mais des modes d’accomplissement différents.

2.2.1. Le but illocutoire (la force prépondérante)

Le but assertif (=fonction référentielle) : représentation du monde. � Affirmer, confirmer, constater, présenter, décrire, expliquer, rectifier, contester... Le but commissif (=fonction ?) : Le Loc s’engage à accomplir des actions futures Ex : "Je viendrai demain". � Promettre, offrir, s’engager à, envisager de,... Le but directif (=fonction conative) : afin que l’allocutaire accomplisse une action. Eg. « Ta chambre est sale !" � Ordonner, autoriser, inviter, conseiller, suggérer, avertir, défier, relancer, questionner, demander... Le but déclaratif (performatif) : accomplit certaines actions dans le monde au moment de l’énonciation en vertu de l’acte d’énonciation. E.g. "la séance est ouverte" prononcée par un juge � Déclarer, ratifier, ajourner, bénir, licencier... Le but expressif (=fonction expressive) : lié à l’expression de l’affect de « l’auteur de l’énoncé » � Souhaiter, remercier, excuser, saluer, féliciter, menacer, insulter, se plaindre...

Modalités illocutoires A quel type de modalité correspondent les énoncés suivants : Assertif / Commissif / Directif / Déclaratif / Expressif?

1. Il est impératif qu’elle se fasse vacciner avant l’été. 2. Il est trop classe, ce type. 3. Je vais essayer de ne plus recommencer. 4. La parole est maintenant à Monsieur le Premier Ministre. 5. Franchement c’est la honte. 6. J’espère quand même que tu pourras arriver à l’heure. 7. Il a prévu de passer une fois par semaine. 8. Ça n’est pas ainsi que les choses se sont passées. 9. J’ordonne qu’on commence la séance. 10. Je déclare la séance ouverte.

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Les conditions préparatoiresLes conditions préparatoiresLes conditions préparatoiresLes conditions préparatoires

Les états de choses non exprimés par l’énoncé mais que le co-locuteur peut faire intervenir pour interpréter l’acte de langage. Il s’agit de dimensions sémantiques acquises, frayées, préconstruites ou présupposées:

Ma femme doit être dans la grange à moins qu’elle ne soit déjà retournée dans le jardin.

a. Acquis culturel : Nous sommes dans une ferme.

b. Présupposition : J’ai une femme / il y a une maison et cette maison a un jardin.

c. Préconstruit : Elle était censée n’être dans le jardin que plus tard.

d. Implicature : Je ne sais pas exactement où se trouve ma femme. EXEMPLE : Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d'encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques. […] Deux hommes parurent. L'un venait de la Bastille, l'autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.

Incipit de Bouvard et Pécuchet.

e. Frayage : Je viens d’acheter une voiture , et le levier de vitesse est déjà cassé.

Le frayage se traduit notamment par une détermination plus définie et par des relations notionnelles obliques comme la métonymie (équivalence par contiguïté QLT), la synécdoque (équivalence par contiguïté QNT), l’hypéronymie (relation d’inclusion), ou la méronymie (constituant d’un tout / valeur partitive).

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• Métonymie :

Emilio fendit la foule des badauds, des flics , […] et des journalistes pour accéder à la scène du crime délimitée par des rubans jaunes. […] Ils exhibèrent leurs plaques, et les képis les laissèrent ‘approcher du cadavre.

(K. Madani, 2008, Les Damnés du bitume)

• Synécdoque :

ll jeta un coup d'œil rapide vers l'homme au monocle qui s'était levé et s'avançait entre les tables, l‘air menaçant. La jeune fille récupéra le mouchoir qu'elle cherchait et se moucha copieusement. Le monocle était maintenant pratiquement sur eux et Quirke se prépara à la confrontation.

(B. Black, 2006, Les Disparus de Dublin)

• Hypéronymie :

Je vois que tu as racheté du Coca; je me demande si les sodas c’est vraiment bon pour ton régime. (Soda n’est pas un substitut pour Coca)

• Méronymie :

le canal Saint-Martin […] étalait en ligne droite son eau couleur d'encre.

J’ai acheté une maison; toutes les fenêtres sont à remplacer.

---- Préconstruit / Présupposé Préconstruit / Présupposé Préconstruit / Présupposé Préconstruit / Présupposé (quelle différence ?)

« Pour l'école énonciativiste de Culioli, un préconstruit est un concept proprement linguistique et lié à la construction par un sujet énonciateur de valeurs référentielles. Le préconstruit s'oppose au construit qui fait référence à une sorte de discours antérieur qui paraît évident. Ainsi, l'énoncé « j'ai vu le frère de Paul » préconstruit la relation prédicative « Paul a un frère » à cause de la présence de « de ». La préconstruction diffère de la présupposition en ce que cette dernière n'est pas forcément marquée linguistiquement. Un énoncé « la neige a complètement fondu et

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les hirondelle sont là. » présuppose l'arrivée du printemps à cause des connaissances physico-culturelles que peuvent avoir les co-énonciateurs, mais la saison n'est pas marquée linguistiquement. »

(http://henrietteg.com/glossword)

Le dernier album de Santigold : déjà disponible sur iTunes.

Préconstruit : support de calcul à la valeur référentielle d’opérations véhiculées par des marqueurs .

� DERNIER : Santigold album. � DÉJÀ : Le co-So s’attendait à une sortie plus tardive de l’album.

Le dernier album de Santigold : déjà disponible sur iTunes .

Présupposé : interprétation des implications sémantiques au sens large :

REFLEXION: il existe un support iTunes où on peut se procurer des albums de musique = condition préparatoire culturelle. Mais que dire de SUR qui implique, même si on ne sait pas ce qu’est iTunes, qu’il ne s’agit pas d’un magasin physique?

f. Le repère constitutif : Le repère constitutif est un autre type de condition préparatoire.

Le plus simple est de considérer qu’il s’agit d’un terme ou d’un ensemble de termes qui pose le thème de l’énonciation : le RC sera donc placé en début de propos:

Une maison , ça se revend pas comme ça. Moi, mon frère, sa maison , il l’a revendue en un rien de temps.

De quoi est-il question?

The procedure is actually quite simple. First you arrange things into different groups. Of course, one pile may be sufficient depending on how much there is to do. If you have to go

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somewhere else due to lack of facilities, that the next step, otherwise you are pretty well set.

It is important not to overdo things. That is, it is better to do too few things at once than too many. In the short run this may not seem important, but complications can easily arise. A mistake can be expensive as well.

At first the whole procedure will seem complicated. Soon however, it will become just another facet of life. After the procedure is completed, one arranges the materials into different groups again. Then they can be put into their appropriate places. Eventually they’ll be used one more and the whole cycle will then have to be repeated. However, that is part of life. (Renkema, 1993:35)

g. Le cadre extra-linguistique

Parfois c’est la situation qui sert de connaissance préparatoire, de sorte que le repère de l’interprétation n’est pas linguistique, mais extra-linguistique. Cf. le cadrage ou framing en linguistique cognitive, qui permet de comprendre des énoncés comme :

Ferme-les fenêtres pour qu’il voie les poissons.

C’est cuit les pâtes sur ton iPhone?

Décrivez les conditions préparatoires de ce texte : Bel Ami (Maupassant, 1885: incipit)

Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous,

Georges Duroy sortit du restaurant.

Comme il portait beau par nature et par pose d'ancien sous-officier, il

cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et

jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces

regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier.

Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une

maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée,

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coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe. Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu'il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix.

Repère constitutif :

Acquis culturels :

Frayage :

Présupposés :

Préconstruits :

Les conditions de sincéritéLes conditions de sincéritéLes conditions de sincéritéLes conditions de sincérité

L’accomplissement d’un acte illocutoire s’accompagne d’un état psychologique relatif au contenu propositionnel de l’acte exprimé : connaissance, certitude, probabilité, contingence…

Le degré de puissance des conditions de sincérité : marqué à l’oral par l’intonation et par écrit par des adverbes tels que "franchement", "sincèrement", etc.

Modulation illocutoireModulation illocutoireModulation illocutoireModulation illocutoire Les actes de langage peuvent être plus ou moins directs. Par exemple, je peux dire : « J’aime pas ta nouvelle coiffure » Ou

« Elle est spéciale, ta nouvelle coiffure »

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Dans les deux cas : on a une valeur expressive. Mais le 2e énoncé exprime un acte indirect car à interpréter par le co-locuteur. REFLEXION :

Dites à quel but illocutoire vous associez les énoncés suivants.

1. Proposez un degré d’expression plus direct pour chaque cas.

1. Je ne suis pas certain que tu ne devrais pas mettre un pull d’une autre couleur.

2. On étouffe avec les fenêtres fermées non? 3. Tu peux te taire 5mn? 4. J’ai failli attendre. 5. Tu reveux du clafouti? Le Pape est-il catholique? 6. Si lui il est agrégé, moi je suis Spider-man. 7. Je pense qu’on peut commencer les débats. Dites à quel but illocutoire vous associez les énoncés suivants. Proposez deux degrés d’expression plus indirect pour chaque cas: 1. Oblique 2. Ironie /litote 1. Tu aurais du sucre? 2. Range-moi ta chambre. 3. Le pape a démissionné. Je m’en fous pas mal. 4. Décidément il est vraiment trop bête.

5. Réponds-moi quand je te parle.

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Communication et déperdition

.

III.III.III.III. LeLeLeLes conceptss conceptss conceptss concepts énonciatifénonciatifénonciatifénonciatifssss III.1. III.1. III.1. III.1. L’L’L’L’énoncéénoncéénoncéénoncé: occurrence linguistique émanant

- d’une source à l’attention : Enonciateur / Locuteur - d’un but : Co-Enonciateur / Co-Locuteur - dans une situation donnée : Contexte situationnel / Culturel / Genre - avec une fonction donnée. : Fonction s du langage / Principes pragmatiques

III.2. III.2. III.2. III.2. La source énonciativeLa source énonciativeLa source énonciativeLa source énonciative : Enonciateur vs. Locuteur: Enonciateur vs. Locuteur: Enonciateur vs. Locuteur: Enonciateur vs. Locuteur L’énonciateur est la source des modalités de l’énoncé Modalité � assertion / appréciation / probabilité Le locuteur est l’instance qui produit l’énoncé :

Marie : The Doctor said you shouldn’t watch telly. <You shouldn’t watch telly> : locuteur = Marie / Le Docteur = énonciateur

« La distinction entre " locuteurs " et " énonciateurs " a été introduite dans Ducrot et al. 1980, chap. 1, puis reprise - avec une différence importante dans son utilisation -, dans Ducrot 1984, chap. 8, section 13. Depuis une quinzaine d'années, je ne l'ai pas à proprement parler retravaillé, mais je

canalcanalcanalcanal MessagMessagMessagMessage e e e

CoCoCoCo----locuteurlocuteurlocuteurlocuteur

CoCoCoCo----

énonciateurénonciateurénonciateurénonciateur

MessageMessageMessageMessage reçureçureçureçu interprétationinterprétationinterprétationinterprétation

EnonciateurEnonciateurEnonciateurEnonciateur LocuteurLocuteurLocuteurLocuteur

intentionintentionintentionintention

BruitBruitBruitBruit

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m'en suis servi ici et là, à l'intérieur de la " Théorie de l'Argumentation dans la langue ", pour marquer des différences dans la prise en charge des argumentations […].

Une spécificité de ma conception de la polyphonie […] est d'introduire des intermédiaires entre le locuteur et les points de vue, intermédiaires que j'appelle "énonciateurs", êtres évidemment discursifs […]. A chaque point de vue je relie un "énonciateur", présenté comme la source de ce point de vue, comme l'être qui a ce point de vue, ou, en filant la métaphore, comme l'œil qui voit : par définition l'énonciateur adhère donc au point de vue qui lui est attribué et ne saurait s'en distancier. […] Les attitudes du locuteur vis à vis des points de vue sont, dans ma formulation de la polyphonie, médiatisées par des attitudes vis à vis des énonciateurs : il peut les donner comme ses porte-parole (l'énonciation est alors présentée comme destinée à imposer leur point de vue, c'est ce que j'appelais autrefois, d'un terme, on va le voir, équivoque, l'attitude d'identification), mais il peut aussi leur donner simplement son accord, ou s'opposer à eux, ou les considérer comme objets de désir, de crainte...etc. »

(Ducrot, O, 2001, « Quelques raisons de distinguer ‘locuteurs’ et ‘énonciateurs’ »,Polyphonie nº3)

Le présentateur du JT :

Trois journalistes italiens auraient été enlevés près de Bagdad ce

matin. Trois journalistes italiens ont été enlevés près de Bagdad ce matin. ??? François Hollande aurait fait une allocution sur France 2 hier soir.

Test your English: Dans ces exemples, must et have to expriment tous les deux une obligation. Cependant, dans quelle mesure peut-on considérer qu’ils diffèrent en termes de prise en charge énonciative ? a. I have a rule that I must read a book before seeing the movie.

b. Damn it, I have to read a book by Monday!

c. Can I smoke in here?

As far as I know you can.

d. May I smoke in here?

*As far as I know you may?

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Dans quelle mesure peut-on considérer que les deux emplois de

« faudrait » diffèrent en termes de prise en charge énonciative ? Depuis 2 jours j'entends parler de cette "controverse" vis à vis de

l'équipe féminine de hockey sur glace..... Pourquoi? Pcq le Canada

est une "puissance" au niveau mondial de hockey féminin il faudrait

ne plus faire cette discipline ? Pour une fois que le Canada excelle

dans une discipline il faudrait baisser les bras ? NON.

Cette fuite en avant nous fait aller dans le mur à une vitesse

incroyable. On joue aux apprentis sorciers. On a foutu en l’air l’idée

de sécurité. En France, les apparences sont harmonieuses, mais, en

fait, les nappes phréatiques sont dans un piteux état, la viande n’est

pas propre, et que fait-on de la nature ?! Il faudrait tout arrêter et

prendre le temps de réfléchir...

Identifiez les énonciateurs et les locuteurs dans ce texte: L’Etranger d’Albert Camus : incipit

Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. […] J’ai pris l’autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m’a dit : « On n’a qu’une mère. » Quand je suis parti, ils m’ont accompagné à la porte. J’étais un peu étourdi parce qu’il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois.

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J’ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur d’essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J’ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j’étais tassé contre un militaire qui m’a souri et qui m’a demandé si je venais de loin. J’ai dit « oui » pour n’avoir plus à parler.

Analysez le phénomène de prise en charge énonciative qui fait

l’objet de ce fait médiatique:

« Mardi midi. François Hollande déjeune dans un restaurant à deux pas de l'Assemblée nationale. A sa table, quelques journalistes présents. Le cadre est détendu, la conversation libre, c'est un déjeuner "off" où rien ne doit sortir, comme c'est la règle tacite dans le journalisme. Hollande imagine alors la tactique de Sarkozy pour 2012, en se mettant à sa place : "Il va se présenter devant les Français et leur dire : 'Je suis un président en échec depuis cinq ans, je suis un

sale mec, mais réélisez-moi parce que, dans cette période difficile, je suis le seul capable'", révèle le journaliste du Parisien qui participe au repas. Pourquoi avoir brisé le "off" ? Le journaliste du Parisien s'explique : "Le choix de ce qualificatif ("sale mec", ndlr) pour appuyer son raisonnement en dit long sur l'estime qu'il (Hollande, ndlr) porte à son adversaire. Raison pour laquelle nous avons décidé, ce matin, de le publier." Une version initiale modifiée Sauf que cela n'a pas vraiment plu à l'UMP. Pas du tout même... Surtout que le journaliste du Parisien avait en fait publié un premier papier où l'expression "sale mec" avait été mise dans la bouche de Hollande, non pas dans une imitation de Sarkozy, mais bien dans une attaque verbale personnelle contre le président. Voici le texte initial du journaliste : "Pour Hollande, il n'y a pas de mystère : c'est bien le chef de l'Etat, 'un président en échec', 'un sale mec', qui se cache derrière les formules de l'UMP."»

(Source lepost.fr)

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III.2.1. La sIII.2.1. La sIII.2.1. La sIII.2.1. La simulation de prise en chargeimulation de prise en chargeimulation de prise en chargeimulation de prise en charge : 2d degré et ironie: 2d degré et ironie: 2d degré et ironie: 2d degré et ironie

degré [d əgʀe] n. m.

Niveau d'interprétation. Au premier degré, qui doit être compris à la lettre. Au second degré, qui présente deux niveaux d'interprétation, la deuxième incluant un commentaire (généralement sur le mode de la dérision) de la première.

◆ Loc. Le deuxième degré : l'appréciation d'une œuvre, d'un spectacle, etc. à un autre niveau — incluant distanciation, jugement sur le jugement social — que la relation directe et normale. → Kitsch. (Le Grand Robert de la langue française)

France Info: « Nicolas Bedos exprime sa colère après une plainte pour injure

raciale » le Mardi 8 Janvier 2013 à 22:11 « L'association CollectifDom a porté plainte contre Nicolas Bedos pour injures publiques raciales. Il reproche à l'humoriste des propos dans deux chroniques publiées sur le site internet de Marianne. Joint par France Info, Nicolas Bedos regrette que des gens n'arrivent pas à comprendre "le degré zéro du deuxième degré". "Toutes les expressions sur lesquelles ils m'attaquent sont mises dans la bouche de personnages dont je fais la critique", se défend l'humoriste. » [. . .] « Selon l'un des deux avocats du CollectifDom, Jules Ramaël, Nicolas Bedos est allé trop loin. Pour lui, ces expressions ne peuvent être justifiées par l'humour "car l'humour n'autorise en aucune façon l'injure

raciale". Pour lui, l'humoriste véhicule "des préjugés infâmants sur les

Antillais". Jules Ramaël explique que l'humour déployé dans ces deux chroniques est "néfaste pour la communauté antillaise puisqu'il

contribue à vulgariser et à banaliser des propos racistes". (Site de France Info du Mardi 8 Janvier 2013)

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Lundi matin. […] de retour des Antilles dans cette purge grisâtre dont Charles Trenet eut le culot de chanter la douceur, j'ai failli me jeter sous les roues de l'avion dont je venais de tomber. [. . .] Sur le plan personnel, ce ne fut guère plus chaleureux : ma tendre fiancée qui, la veille, déguisée en nudiste, fredonnait du Jean Ferrat sur une plage d'autochtones oisifs, enfonçait désormais ses ongles sur l'application Bourse.com de son iPhone 5, vitupérant la

« feignasserie » d'un pays sursyndiqué. En troquant son boubou contre un bonnet Prada, elle me proposa de «petit déjeuner» samedi en huit, dans un self-service, au 78e étage d'une tour de la Défense, avant de me tendre sa moufle en guise de baiser.

(Nicolas Bedos, « Un Voyageur en Chirac », Le Journal Mythomane, Marianne du 16 déc. 2012.)

« Mardi. Sur la plage, près du bar, un petit monstre de 12 ans s'est emparé du Cornetto au chocolat de sa sœur. La gamine a beau couvrir de ses chialeries l'infâme bande-son électronique imposée par l'hôtel, son aîné se refuse à lui rendre et continue à lécher son butin d'enfant buté en la regardant droit dans les yeux. Le barman s'en mêle. « Kevin, rends la glace de ta sœur. - Non, répond la tête de mule, c'est la mienne, je la garde.» La mère, qui, depuis le début des vacances, regrette ce jour maudit où elle décida d'arrêter la pilule, s'approche de son fils. « Kevin, ça suffit, rends cette glace à ta sœur, t'en as déjà mangé

deux, je t'en achèterai une autre ce soir ! » [. . .] S'ensuivirent des paires de baffes tous azimuts, le père giflant le fils qui tenta de gifler sa mère pendant que je me chargeais de la gamine afin qu'elle cesse enfin de beugler ! La glace, quant à elle, échoua sur le sable, avant de fondre au soleil. Seules quelques fourmis, sourdes aux conflits des hommes, se léchèrent les babines - et c'est à ce moment-là que je crus les entendre murmurer: « Regardez-

moi cette bande de cons, on se croirait à l'UMP. » (Nicolas Bedos, « Indolence insulaire », Le Journal Mythomane, Marianne

du 9 déc. 2012.)

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« Mercredi. N'ayons pas peur des mots : Gilles, notre guide, est un génie. Gilles, Guadeloupéen d'une soixantaine d'années, ancien employé de Fram reconverti en taximan, merveilleux produit de l'indolence insulaire, manie si bien la langue française qu'il fait [me] frissonner. [. . .] N'en pouvant plus d'admiration, j'osai lui demander pourquoi un tel talent n'avait commis aucun roman, pourquoi garder jalousement son trésor. Il éclata d'un rire superbe, avant de me répondre, sans la moindre coquetterie : ‘Mais pourquoi faire, mon bel

ami ? Je me délecte bien assez du magot des anciens. Pourquoi

ferais-je couler mon minable ruisseau dans un océan que je n'ai pas

fini d'explorer ? Je sais qui vous êtes, vous savez, vous êtes le type de

la télé. Vous, vous écrivez, vous jouez, vous déclamez, vous voulez

nous montrer toutes vos acrobaties. Mais vous avez peur, je le vois

dans vos yeux, vous ne cessez d'avoir PEUR. Moi, je lis au soleil, vous

écrivez dans la grisaille.’ Enculé de Nègre. »

(Nicolas Bedos, « Indolence insulaire », Le Journal Mythomane, Marianne du 9 déc. 2012.)

III.2.III.2.III.2.III.2.2222. . . . Enonciateur, narrateur, point de vue.Enonciateur, narrateur, point de vue.Enonciateur, narrateur, point de vue.Enonciateur, narrateur, point de vue.

Le statut de la source narrativeLe statut de la source narrativeLe statut de la source narrativeLe statut de la source narrative ::::

Le cadre littéraire est particulier dans la mesure où il ne suppose pas un pacte énonciatif préétabli avec des règles stables:

Discours médiatique : Locuteur = Enonciateur assumé

Discours publicitaire : (Locuteur? ≠) Enonciateur (indéfini)

Discours politique : Locuteur = Enonciateur

Sans même tenir compte des passages au discours direct, la source narrative implique la reconnaissance d’une pluralité de dimensions :

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Statut narratif :Statut narratif :Statut narratif :Statut narratif : - Relation Narrateur – récit : Extradiégétique � Intradiégétique

- Relation Narrateur – personnage : hétérodiégétique � homodiégétique

Analysez la construction du point de vue dans ce passage:

Bel Ami (Maupassant, 1885: incipit)

« Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier. Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe. Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu'il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. »

Présupposition : Que nous dit l’examen des segments soulignés en

termes de point de vue?

Focalisation zéro (omniscience) ?

Focalisation externe (décrochage) ?

Focalisation interne?

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Analysez la construction du point de vue dans ce texte: Incipit de L’Ame du mal, Maxime Chattam, 2002, éditions Pocket : 13-

16.

Kate Philips ouvrit la porte du véhicule et laissa Josh descendre. II tenait à la main une poupée en plastique représentant Captain Futur qu’il serrait contre lui comme s’il s’agissait d’un trésor fabuleux. L’air suffocant du parking les assaillit aussitôt. A n’en pas douter l’été serait de plus en plus torride. —Viens mon ange, dit Kate en glissant ses lunettes de soleil sur ses cheveux. Josh sortit en observant la façade du centre commercial. II aimait beaucoup venir ici, c’était synonyme de plaisir, de rêve tant il y avait de choses agréables à voir. Des jouets par centaines, toutes les gammes représentées sur des mètres et des mètres, du palpable, pas de l’image à la télé ou dans des catalogues. Plus tôt dans la matinée, en entendant sa mère dire qu’elle partait au centre commercial, Josh avait bondi sur l’occasion et s’était imposé à force de gentillesse. A présent que l’établissement se dressait devant lui il sentait l’excitation monter. Peut-être pourrait-il repartir avec un jouet? Le camion-citerne Majorette qui lui manquait, ou peut-être même une panoplie de Captain Futur! La journée s’annonçait bien, très bien même. Un nouveau jouet. Ça c’était une idée séduisante ! Encore fallait-il que Kate accepte. […] — Tu m’achète un jouet, maman ? demanda-t-il de sa voix fluette de garçon de presque quatre ans. — Ne commence pas, Josh, et dépêche-toi un peu sinon je ne t’emmène plus avec moi. Le petit garçon mit sa main en visière comme il avait souvent vu son père le faire et traversa ainsi le parking. — Quelle chaleur! lança Kate en se ventilant tant bien que mal de la main. Ne traîne pas, chéri, on va se liquéfier si on tarde trop en plein soleil! Josh, qui ne voyait pas bien ce que sa mère voulait dire, pressa tout de même. […]

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— Dis, je voudrais regarder les jouets, maman, je peux, hein, dis, je peux? […] N’ayant aucune envie de s’embarquer dans de quelconques réprimandes ou jérémiades qui se solderaient de toute manière par un Josh boudeur pour le reste des courses, Kate haussa les épaules. Elle avait surtout hâte d’être de retour chez elle, de s’installer tranquillement dans le petit jardin, de retrouver ses amis. « Je pourrais filer entre les rayons plus rapidement et finir la corvée des courses plus vite si je le laisse ici », pensa-t-elle. — OK, tu peux m’attendre ici, mais je te préviens, tu ne fais pas de bêtises et tu ne bouges pas du rayon jouets. Et je ne t’achète rien, que les choses soient claires. Josh hocha la tête avec joie sans s’alarmer sur cette dernière phrase. C’était toujours comme ça, mais au final il pourrait peut-être avoir un petit quelque chose, en insistant bien, quand Kate reviendrait avec un Caddie chargé et l’envie de rentrer — Hey, super-bonhomme, tu ne fais pas un petit bisou à maman? Josh revint sur ses pas, un rictus espiègle au coin de 1 bouche, et embrassa Kate rapidement sur la joue, puis il s’en retourna vers les effigies de ses héros. Kate Philips, jeune mère d’à peine vingt-trois ans, regarda son fils s’éloigner en souriant. Elle ne le revit jamais.

Analysez la construction du point de vue dans ce texte: David Copperfield, Charles Dickens, 1850. Incipit

« Je viens au monde

Serai-je le héros de ma propre histoire ou quelque autre y prendra-t-il cette place ? C’est ce que ces pages vont apprendre au lecteur. Pour commencer par le commencement, je dirai donc que je suis né un vendredi, à minuit (du moins on me l’a dit, et je le crois). Et chose digne de remarque, l’horloge commença à sonner, et moi, je commençai à crier, au même instant. »

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Début du 34e et dernier chapitre

« Un dernier regard en arrière Et maintenant, voilà mon histoire finie. Pour la dernière fois, je reporte mes regards en arrière avant de clore ces pages. Je me vois, avec Agnès à mes côtés, continuant notre voyage sur la route de la vie. Je vois autour de nous nos enfants et nos amis, et j’entends, parfois, le long du chemin, le bruit de bien des voix qui me sont chères. Quels sont les visages qui appellent plus particulièrement mon intérêt dans cette foule dont je recueille les voix ? Tenez ! les voici qui viennent au devant de moi pour répondre à ma question ! »

Trouvez des traces de l’hétérogénéité de point de vue dans cet extrait du chapitre 2 de David Copperfield (Dickens, 1850) : « Un soir, Peggotty et moi nous étions seuls dans le salon, assis au coin du feu. J’avais lu à Peggotty une histoire de crocodiles. Il fallait que j’eusse lu avec bien peu d’intelligence ou que la pauvre fille eût été bien distraite, car je me rappelle qu’il ne lui resta de ma lecture qu’une sorte d’impression vague, que les crocodiles étaient une espèce de légumes. J’étais fatigué de lire, et je tombais de sommeil, mais on m’avait fait ce

soir-là la grande faveur de me laisser attendre le retour de ma mère qui dînait chez une voisine, et je serais plutôt mort sur ma chaise que d’aller me coucher. Plus j’avais envie de dormir, plus Peggotty me semblait devenir immense et prendre des proportions démesurées. [. . .] Je trouvais la beauté de Peggotty d’un tout autre style que celle de ma mère, mais dans son genre, elle me semblait parfaite. Nous avions dans le grand salon un tabouret de velours rouge, sur lequel ma mère avait peint un bouquet. Le fond de ce tabouret et le teint de Peggotty me paraissaient absolument semblables. Le velours était doux à toucher, et la figure de Peggotty était rude, mais cela n’y faisait rien. »

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III.3. III.3. III.3. III.3. Le but énonciatifLe but énonciatifLe but énonciatifLe but énonciatif : Co: Co: Co: Co----éééénonciateur vs. Cononciateur vs. Cononciateur vs. Cononciateur vs. Co----locuteurlocuteurlocuteurlocuteur

Le co-énonciateur = l’instance vers laquelle sont orientées les modalités de l’énoncé.

« Le co-énonciateur constitue, comme l’énonciateur, un point de référence dans les repérages. »

(J. Guillemin-Flescher 1981: 417) Le co-locuteur : l’instance réceptrice de l’énoncé, mais il n’en est pas nécessairement la cible.

« Le co-locuteur est celui à qui on s’adresse dans une situation de locution et qui prendra ultérieurement lui-même la parole. »

(J. Guillemin-Flescher 1981: 417)

Commentez le statut du co-locuteur et du co-énonciateur dans

ces extraits:

« Ah! Te voilà, toi ? Regarde, la voilà la Pomponnette... Garce, salope, ordure, c'est maintenant que tu reviens ? Et le pauvre Pompon, dis, qui s'est fait un mauvais sang d'encre pendant ces trois jours ! Il tournait, il virait, il cherchait dans tous les coins... Plus malheureux qu'une pierre, il était... Et elle, pendant ce temps-là avec son chat de gouttières... Un inconnu, un bon à rien... Un passant du clair de lune... Qu'est-ce qu'il avait, dis, de plus que lui ? » (Sa femme, baissant la tête) – Rien. – Toi, tu dis : « Rien ». Mais elle, si elle savait parler, ou si elle n’avait pas honte – ou pas de pitié pour ce vieux Pompon – elle me dirait : « Il était plus beau. » […]. (à la chatte) Et la tendresse, alors, Qu’est-ce que tu en fais ? Dis, ton berger de gouttières, est-ce qu’il se réveillait, la nuit, pour te regarder dormir ? Est-ce que, si tu étais partie, il aurait laissé refroidir son four, s’il avait été boulanger ?

(Marcel Pagnol, La Femme du boulanger)

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Dans un film de guerre : Sergent McCain, j’ai l’honneur de vous

décorer de la Silver Star, qui est l’une des plus prestigieuses

distinctions de notre armée.

Alors pour gagner une console Wii, le but sera de faire exploser les

boules de la même couleur dans un jeu flash simple et très prenant !

Tu es prêt ? Alors à toi de jouer moussaillon !

Sur les flacons de « Cif crème microparticules » (vers 2010) :

Vous serez étonnée de voir comment Cif crème rend vos objets

comme neufs.

CLINIQUE’

CREME APAISANTE

Conçu pour tous ceux et toutes celles qui ont une peau réactive, ce

nouveau baume renforce la capacité de la peau à se protéger des

agressions externes, comme les polluants et les particules irritantes

présentes dans l'air

Le statut particulier du but énonciatif dans un contexte littéraireLe statut particulier du but énonciatif dans un contexte littéraireLe statut particulier du but énonciatif dans un contexte littéraireLe statut particulier du but énonciatif dans un contexte littéraire ::::

auteur ≠ narrateur de même que lecteur ≠ narrataire. Niveau empirique auteur lecteur � � Niveau littéraire narrateur � narrataire

David Copperfield, Charles Dickens, 1850. Incipit « Je viens au monde

Serai-je le héros de ma propre histoire ou quelque autre y prendra-t-il cette place ? C’est ce que ces pages vont apprendre au lecteur. Pour commencer par le commencement, je dirai donc que je suis né un vendredi, à minuit (du moins on me l’a dit, et je le crois). Et chose digne de remarque, l’horloge commença à sonner, et moi, je commençai à crier, au même instant. »

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Le « lecteur » n’est pas un être empirique, mais bien un narrataire : i.e. l’instance qui justifie la narration : i.e. toute personne ayant acheté ce roman, prête à découvrir une fiction. De même, la question simule une co-locution dans cadre communicationnel fondamentalement monologal. La dimension dialogale, entre un locuteur et un interlocuteur, est caractéristique d’un type discursif particulier: « conversation », « interview », « entretien », « chat »…

Ce type discursif est minoritaire dans la typologie des modes discursifs :

- description

- narration

- argumentation MONOLOGAL

- explication

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- discussion DIALOGAL

Chaque type discursif va impliquer que l’on s’interroge sur le statut de la co-énonciation.

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Décrivez le mode de narration de ce début de roman: Italo Calvino, 1979, Si par une nuit d’hiver un voyageur [Se una notte

d'inverno un viaggiatore]. Incipit.

Tu vas commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si par une nuit

d’hiver un voyageur. Détends-toi. Concentre-toi. Écarte de toi toute autre pensée. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. La porte, il vaut mieux la fermer : de l’autre côté, la télévision est toujours allumée. Dis-le tout de suite aux autres : « Non, je ne veux pas regarder la télévision ! » Parle plus fort s’ils ne t’entendent pas : « Je lis ! Je ne veux pas être dérangé. » Avec tout ce chahut, ils ne t’ont peut-être pas entendu : dis-le plus fort, crie : « Je commence le nouveau roman d’Italo Calvino ! » Ou, si tu préfères, ne dis rien ; espérons qu’ils te laisseront en paix. Prends la position la plus confortable : assis, étendu, pelotonné, couché. Couché sur le dos, sur un côté, sur le ventre. Dans un fauteuil, un sofa, un fauteuil à bascule, une chaise longue, un pouf. Ou dans un hamac, si tu en as un. Sur ton lit naturellement, ou dedans. Tu peux aussi te mettre la tête en bas, en position de yoga. En tenant le livre à l’envers, évidemment. […] Règle la lumière de façon à ne pas te fatiguer la vue. Fais-le tout de suite, car dès que tu seras plongé dans la lecture, il n’y aura plus moyen de te faire bouger. […] Essaie de prévoir dès maintenant tout ce qui peut t’éviter d’interrompre ta lecture. Si tu fumes : les cigarettes, le cendrier, à portée de main. Qu’est-ce qu’il y a encore ? Tu as envie de faire pipi ? À toi de voir.

III.4. Situation d’énonciationIII.4. Situation d’énonciationIII.4. Situation d’énonciationIII.4. Situation d’énonciation La situation d’énonciation d’origine est notée Sito Elle est constituée des paramètres suivants :

- So : le sujet énonciateur origine

- To : l’espace-temps origine Sito : peut représenter la situation dans son ensemble et ainsi renvoyer aux circonstances générales.

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C’est à partir de ces paramètres que l’on calcule la valeur (le sens) de certains marqueurs qui sont soit identifiés soit différenciés de ces paramètres. Lorsque l’interprétation du sens d’un marqueur dépend de la prise en compte de la situation d’énonciation, on parle de marqueurs déictiques. Expliquez l’effet comique de ce dessin :

III.5. RepéragesIII.5. RepéragesIII.5. RepéragesIII.5. Repérages A ε B : A est repéré par rapport à B A = B : A est localisé par rapport à B et identifié à B A ≠ B : A est localisé par rapport à B et différencié de B A ω B : A n’est pas localisé par rapport à B / A est décroché de B A * B : A est identifié et/ou différencié et/ou décroché relativement à B = identification ≠≠≠≠

différenciation ωωωω décrochage * mixte

personne Je/NOUS Tu/VOUS IlS ElleS On

Espace Ici Là(-bas) Paris

Temps Maintenant Demain / Hier Le 6 juin 1944 En permanence

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« Je est un signe unique, mais mobile, que chaque locuteur peut utiliser pour singulariser et référer à son propre discours. Je/tu sont, alors, des actes d’appropriation de la langue et du discours. Tout cela ne s’applique pas à il. Renvoyant à une condition ‘objective’, il correspond au mode de la non-personne où les instances de discours ne renvoient pas à elles-mêmes, mais à n’importe qui ou quoi en dehors de l’instance même et dotée d’une référence objective. »

(http://claude1.centerblog.net/16-de-la-nature-des-pronoms-de-e-benveniste)

Etudiez les modes de références aux personnes dans ce texte

Je vous parle d'un temps

Que les moins de vingt ans

Ne peuvent pas connaître,

Montmartre en ce temps-là

Accrochait ses lilas

Jusque sous nos fenêtres.

Et si l'humble garni

Qui nous servait de nid

Ne payait pas de mine,

C'est là qu'on s'est connu

Moi qui criais famine

Et toi qui posais nue.

(Charles Aznavour, 1965, La Bohème)

1. Je vous parle d'un temps Que les moins de vingt ans Ne peuvent pas connaître Montmartre en ce temps-là Accrochait ses lilas Jusque sous nos fenêtres Et si l'humble garni Qui nous servait de nid Ne payait pas de mine C'est là qu'on s'est connu Moi qui criais famine

Et toi qui posais nue

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2. Dans les cafés voisins Nous étions quelques-uns Qui attendions la gloire Et bien que miséreux Avec le ventre creux Nous ne cessions d'y croire Et quand quelque bistro Contre un bon repas chaud

Nous prenait une toile Nous récitions des vers Groupés autour du poêle En oubliant l'hiver

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3. Souvent il m'arrivait Devant mon chevalet De passer des nuits blanches Retouchant le dessin De la ligne d'un sein Du galbe d'une hanche Et ce n'est qu'au matin

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Qu'on s'asseyait enfin Devant un café-crème Epuisés mais ravis Fallait-il que l'on s'aime Et qu'on aime la vie

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4. Quand au hasard des jours Je m'en vais faire un tour A mon ancienne adresse Je ne reconnais plus Ni les murs, ni les rues Qui ont vu ma jeunesse

En haut d'un escalier Je cherche l'atelier Dont plus rien ne subsiste Dans son nouveau décor Montmartre semble triste Et les lilas sont morts

On peut tenter de rapporter ce schéma à la construction des points de vue dans le cadre littéraire:

Narrateur = identification

Personnage ≠ Différenciation

Personnage ω Décrochage

Personnage(s) * mixte

Type de focalisation

Foc interne (1ere pers)

Ex. L’étranger

Foc interne (+ distanciation)

(temporelle ou 3e pers) Ex. David Copperfield

Foc externe

Ex. Des Souris et des hommes.

Foc zéro (multifocalisation +

foc externe) Ex. L‘Ame du mal

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Donner une analyse énonciative des segments soulignés :

1. La couverture neigeuse et l'extension des glaces ont diminué de 10% depuis les années 1960. Les observations réalisées au sol montrent que la période de glaciation des lacs et des rivières a diminué de deux semaines dans l'hémisphère nord pendant le XXe siècle. Pendant la même période, il y a eu un retrait des glaciers de montagnes, et depuis 1950 la superficie des glaces de mer a diminué de 10 à 15% dans l'hémisphère Nord.

2. Shakespeare n’a pas écrit de pièces pendant 3 ans. 3. Shakespeare n’a pas écrit de pièces depuis 3 ans. Donner une analyse énonciative des segments soulignés :

4. Just come here as soon as possible. 5. I need you to come here, as early as possible tomorrow.

Donner une analyse énonciative des segments soulignés :

6. I am about 18 years old and have tried (and still am trying) this product, Trim Life. The first week, it was amazing and I lost 6 pounds and my appetite was very small. However, the next week I decided to take 4 pills a day, instead of the week before of taking only 3, and this time I only lost 2!

7. Next week I will reveal my wish list for Santa Claus. Come back then to see what I’m wishing for.

La valeur sémantique de certains marqueurs non autonomes (eg. pronoms) ne dépend pas de la situation d’énonciation mais de leur identification à des éléments textuels : on parle alors de marqueurs anaphoriques ou cataphoriques.

« Parmi les expressions référentielles ci-dessous, lesquelles sont

autonomes et lesquelles ne le sont pas ?

1. Le chien du voisin aboie dans sa niche. 2. Tu devras faire tes devoirs. 3. Arnaud est venu te voir. 4. Elle est la sœur de Jeanne.

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TEST YOUR ENGLISH… COMPAREZ: Je ne l’ai pas vu depuis 5 ans. (Déictique, état toujours valide en To) Je ne l’ai pas vu pendant 5 ans. (Non déictique, état autonome par rapport To) I haven’t seen him since 2008. (Déictique, état toujours valide en To) I haven’t seen him for 5 years. (Déictique, état toujours valide en To) I didn’t see him for 5 years. (Non déictique, état autonome par rapport à To) TEST YOUR ENGLISH… COMPAREZ: Ca arrivera bien assez tôt. J’aurais besoin que tu sois là aussi tôt que possible demain. It’ll happen soon enough. I need you to come here, as early as possible tomorrow.

TEST YOUR ENGLISH… COMPAREZ: I am about 18 years old and have tried this product. The first week, it was amazing and I lost 6 pounds and my appetite was very small. The next week I decided to take 4 pills a day! Next week I will reveal my wish list for Santa Claus. Come back then to see what I’m wishing for.

J’ai environ 18 ans et j’ai testé ce produit. La première semaine,

c’était incroyable ,j’ai perdu 3 Kg et j’avais moins envie de manger.

La semaine suivante j’ai décidé de prendre 4 comprimés par jours ! La semaine prochaine Je dévoile ma liste de cadeaux au Père Noël.

Reviens pour savoir ce que j’ai commandé.

Dans ce texte, identifiez les marqueurs spatiaux et temporels et

soulignez ceux qui sont déictiques. L’Etranger d’Albert Camus : incipit Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.

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L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. […] J’ai pris l’autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m’a dit : « On n’a qu’une mère. » Quand je suis parti, ils m’ont accompagné à la porte. J’étais un peu étourdi parce qu’il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. J’ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur d’essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J’ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j’étais tassé contre un militaire qui m’a souri et qui m’a demandé si je venais de loin. J’ai dit « oui » pour n’avoir plus à parler.

III.6. Déixis vIII.6. Déixis vIII.6. Déixis vIII.6. Déixis v. Anaphore. Anaphore. Anaphore. Anaphore

La valeur sémantique de certains marqueurs non autonomes (eg. pronoms) ne dépend pas de la situation d’énonciation mais de leur identification à des éléments textuels : on parle alors de marqueurs anaphoriques ou cataphoriques : Exemple :

“J’aime pas les fromages français.” “C’est bizarre que tu dises ça.”

Ca : anaphorique car reprend contenu dans contexte à gauche : J’aime pas les fromages français. C’ : cataphorique car identifiable à contenu dans contexte à droite : que tu dises ça.

Certains marqueurs peuvent cumuler la déixis et l’anaphore :

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ainsi dans CECI et CELA, le morphème CE permet des opérations d’anaphore et de cataphore alors que les morphèmes CI et LA ont respectivement une valeur déictique d’identification et ou de différenciation.

NB1: La cataphore existe mais est un phénomène de moindre ampleur, ce qui explique que l’on se concentre plutôt sur l’anaphore.

NB2: La cataphore est parfois considérée comme un type particulier d’anaphore , au sens où il y a de toute façon préconstruction et proforme.

NB3 : ‘Pronom’ et ‘substitut de nom’ ne sont pas équivalents:

« It was a bad one, the Winter of 1933. Wading home that night through flames of snow, my toes burning, my ears on fire, the snow swirling around me like a flock of angry nuns, I stopped dead in my tracks. The time had come to take stock. Fair weather or foul, certain forces in the world were at work trying to destroy me. »

John Fante, 1985, 1933 Was A Bad Year (incipit)

It was a bad one

The Winter of 1933 was a bad Winter

PRONOM Substitut de Nom

En français, le substitut de nom par proforme n’existe pas. Mais on a des phénomènes de reprise par substitution d’un autre nom ; le déterminant assume alors la cohérence anaphorique:

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Substitut avec requalification sémantique :

Avec ses 360 mètres de long et son coût de 900 millions d'euros, l' "Oasis of the Seas" est le plus gros et plus cher navire de croisière jamais construit. Mis à l'eau mercredi en Finlande, ce colosse peut embarquer jusqu'à 6360 passagers et quelque 2100 membres d'équipage.

Substitut hyperonymique :

Seule une barque était derrière lui, mais il lui semblait entendre des ronflements provenir de cette embarcation !

Relevez les cas de reprises par pronom et par substituts de nom dans ce texte: (Description d’une pub de télé) « Un chasseur à belle gueule et au look macho avance dans la forêt d’un pas décidé, fusil sur l’épaule. En contre-plan, on voit un tigre magnifique glisser de fougères en buissons d’un pas souple. Soudain, le félin est vu à travers la mire d’un fusil à lunette. Le plan suivant est sur le visage de notre homme qui met en joue. Puis c’est le dos d’un chasseur qui est vu à travers la mire. Le coup part, le chasseur s’écroule et on voit notre macho afficher un sourire satisfait. Il vient d’endormir un braconnier d’une balle soporifique tirée dans l’épaule. Le plan suivant le montre en train de menotter le hors-la-loi et de le charger sur son pick-up, on imagine qu’il va le livrer à la police. Notre ami des bêtes peut s’allumer une cigarette au clou de girofle ‘Machin-Truc’ »…

www.lagazettedebali.info/journal/articles/media-et-culture/ un-bon-felin-est-un-felin-mort.html?date=2010-04

Référence aRéférence aRéférence aRéférence actuelle et référence virtuellectuelle et référence virtuellectuelle et référence virtuellectuelle et référence virtuelle

Pour tenter de préciser les conditions de reprise anaphoriques le linguiste Claude Milner distingue référence actuelle et référence virtuelle La référence virtuelle est le contenu lexical qui permet d’identifier ce à quoi on réfère:

Là-bas, soulevant un fort nuage de poussière, un fiacre noir louvoyait dangereusement entre les quelques véhicules qui remontaient la rue vers l’Avenue des Champs de la Victoire.

Un fiacre noir : décrit un ensemble de propriétés qui permettent d’identifier ce à quoi on réfère : être un fiacre et être noir.

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Si je dis « posez ceci sur la table près de la porte », la référence virtuelle de « la table près de la porte » : être une table et être près de la porte permet d’identifier la référence actuelle : une table en particulier dans le monde empirique. Par extension, on a des phénomènes de co-référence actuelle er de co-référence virtuelle.

Co-référence virtuelle et actuelle : a. On a coupé la chevelure de Samson et on l’a brûlée.

Co-référence virtuelle seulement :

b. On a coupé la chevelure de Samson mais elle a repoussée.

Les substituts de noms véhiculent des indications sémantiques qui facilitent l’identification de l’antécédent.

Mais comment fait-on pour savoir quel est le bon antécédent dans le cas des pronoms qui ont une référence virtuelle à minima?

En français le déterminant possessif a un comportement adjectival (accord avec le nom). Le genre grammatical du nom est privilégié sur le genre de l’antécédent (dont on ne dit rien).

En anglais, le déterminant possessif a un comportement pronominal (accord avec l’antécédent : his = he+’s). On a donc une indication sur le genre de l’antécédent.

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En anglais, le pronom personnel neutre IT neutralise la distinction grammaticale féminin / masculin. L’alternance HE/SHE/IT est essentiellement sémantique.

En français, les pronoms IL et ELLE offre une possibilité de distinction supplémentaire.

En allemand on aurait une option de plus avec le neutre grammatical: IHN/SIE/ES.

Qu’estQu’estQu’estQu’est----ce qu’un marqueur anaphorique?ce qu’un marqueur anaphorique?ce qu’un marqueur anaphorique?ce qu’un marqueur anaphorique? Il existe des marqueurs uniquement déictiques : JE/TU/ICI/DEMAIN… Il existe des marqueurs jamais déictiques ni anaphoriques : les noms… Mais il ne semble pas exister de marqueurs qui seraient uniquement anaphoriques.

« Ainsi, il ne semble pas qu’il y ait un ensemble d’expressions référentielles qui soient réservées à la référence anaphorique et l’anaphore, si elle est un phénomène linguistique, n’est en tout cas pas un phénomène marqué linguistiquement. »

(Moeschler J. et Reboul A., 1994, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique, Seuil)

ANAPHORIQUE NON ANAPHORIQUE

LE Un loup et un goupil entrèrent. Le loup semblait plus méfiant que le goupil.

Le loup est un mammifère de la famille des canidés. (classifiant)

CE(T) Mon fils arriva en riant aux éclats. Cet idiot venait de faire une blague à sa

sœur.

Regarde, tu vois cette tour là-bas? (déictique)

IL Mon fils arriva en riant aux éclats

parce qu’il venait de faire une blague à sa sœur.

Regarde-le lui, il (déictique) sort en t-shirt alors qu’il neige. (sujet support)

EN S’il vous reste du jambon aux herbes j’en veux bien un peu.

Je n’en peux plus. (exophore)

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Analysez et commentez les divers modes de référenciation dans ce

texte : déixis, anaphore, phénomènes de co-référence, nom commun, nom

propre… Accoyer reconnaît des décisions "maladroites" sous Sarkozy L'ancien président UMP de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a reconnu mercredi des décisions "maladroites, incomprises" ainsi que des "erreurs" sous le mandat de Nicolas Sarkozy. "Il y a certainement eu, au moins sur la forme, des décisions qui ont été maladroites, incomprises", a souligné le député de Haute-Savoie sur le plateau de "Questions d'info" organisé par LCP, Le Monde, France info et l'AFP. "Je pense qu'il y a eu des erreurs qui ont été commises, parce que quand on perd les élections, c'est qu'il y a eu des erreurs", a-t-il souligné. "Certaines réformes auraient dû être faites beaucoup plus tôt", a-t-il estimé, évoquant notamment les projets de loi pour "améliorer la compétitivité de l'économie française". "Quand on choisit le mot de 'bouclier fiscal' au lieu de 'plafonnement', on prend des verges pour se faire battre, lorsqu'on choisit le mot 'TVA sociale' au lieu de 'contribution sociale sur la consommation et

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l'environnement', on choisit des verges pour se faire battre" a jugé ce proche de Fillon. Interrogé sur un possible retour de Nicolas Sarkozy en 2017, M. Accoyer a cependant noté que c'était une perspective "évidemment possible, plausible, personnellement que je trouve heureuse".

(BFMTV Politique, avec AFP, 16/01/2013)

Observez les modes de références aux temps et aux lieux dans ce

texte

Je vous parle d'un temps Que les moins de vingt ans Ne peuvent pas connaître, Montmartre en ce temps-là Accrochait ses lilas Jusque sous nos fenêtres. Et si l'humble garni Qui nous servait de nid Ne payait pas de mine, C'est là qu'on s'est connu Moi qui criait famine Et toi qui posais nue.

(Charles Aznavour, La Bohème)

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IV.IV.IV.IV. LLLLa dimension pragmatiquea dimension pragmatiquea dimension pragmatiquea dimension pragmatique La pragmatique étudie la relation entre le sens littéral et l’interaction avec le contexte situationnel et/ou culturel. Un même mot a différentes valeurs selon contexte. Ce contexte peut être co-textuel / endophorique : Eg. VICHY

Les laboratoires VICHY / Le régime de VICHY She’s pretty ugly. Un beau jour, il se mit à pleuvoir. Elle est susceptible (d’y arriver). C’est un amateur (de bon vin).

Si ce contexte est extra-textuel ou si l’interprétation repose sur des principes communicationnels implicites : c’est là qu’intervient la pragmatique : Le facteur ne passe jamais le dimanche. Tout ce que dit l’énoncé c’est que Le facteur ne passe jamais le dimanche. Mais l’énoncé véhicule généralement plus d’informations que ça, mais ces informations annexes vont varier en fonction des contextes

⇒ Donc pas la peine de descendre au courrier ⇒ Cette lettre doit avoir été déposée hier ou alors par un voisin qui l’a retrouvée... ⇒ Donc on contrairement à ce que je pensais on est pas dimanche… ⇒ …

Ouvert le dimanche / Fermé le dimanche Si tu es dans le sud, il y aura du soleil. (météo Gulli)

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?Si tu habites à MLV, c’est quoi un train ? ??Si tu habites à MLV, où est le sel? ???Si j’habite à MLV, va te recoucher. (A quelqu’un dans la cuisine) Le sel! Et la hotte, tant que tu y es! Ferme la fenêtre s’il te plait, ça caille dehors. Il faut que je trouve une photo de profil pour mettre sur Facebook. Qu’est-ce qui sert à s’asseoir, à dormir et à se laver les dents? Il est arrivé dans les 25 premiers.

La signification d’une phrase c’est l’état de choses que décrit cette phrase. C’est le “ sens littéral ”. Le sens c’est l’interprétation de la signification en fonction du contexte et des règles de comportement pragmatique. Un des objectifs de la pragmatique va être de comprendre et de structurer les conditions qui permettent de comprendre les intentions de l’énonciateur au-delà du sens littéral. Le philosophe du langage anglais Paul Grice a pris le relai de la théorie des actes de langage, qui privilégiait le sens en marqueurs, pour s’intéresser aux dimensions inférentielles / obliques de la valeur sémantique : notamment en étudiant les intentions de l’énonciateur et la capacité du co-énonciateur à les décrypter .

Signifier MEAN Vouloir dire : aspect de la sémantique que Grice investit.

IV.1. Les maxiIV.1. Les maxiIV.1. Les maxiIV.1. Les maximes de Gricemes de Gricemes de Gricemes de Grice

Article de référence : H. P. Grice, 1975, “Logic and conversation” In Cole, P. and Morgan J. (eds.) Syntax and semantics, vol 3. New York: Academic Press. Insistant sur le fait qu’un énoncé véhicule généralement plus de sens que son sens littéral (ce que Grice appelle le sens conventionnel ), Grice fait reposer son mode d’analyse sur deux dimensions fondamentales:

- Le concept d’implicature - Le principe de cooperation

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IV.1.1. Le concept d’implicatureimplicatureimplicatureimplicature « Procédure de déclenchement des implicatures conversationnelles

1. Le locuteur L a dit P. 2. L'interlocuteur I n’a pas de raison de supposer que L n'observe pas les maximes de conversation ou du moins le principe de coopération. 3. Supposer que L respecte le principe de coopération et les maximes implique que L pense Q. 4. L sait (et sait que I sait que L sait) que I comprend qu'il est nécessaire de supposer que L pense Q. 5. L n'a rien fait pour empêcher I de penser Q. 6. L veut donc que I pense Q. 7. Donc L a implicité Q. »

(Moeschler J. et Reboul A., 1994, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique, Seuil)

L’implicature n’est pas de même nature que la présupposition. L’implicature est ce qui est non explicité mais à entendre. La présupposition est ce qui est non explicité mais entendu.

Ma femme doit être la grange, à moins qu’elle soit déjà retournée dans le jardin.

Présupposé � J’ai une femme / il y a une maison / cette maison a un jardin. Préconstruit � Elle était censée n’être dans le jardin que plus tard. Implicature � Je ne sais pas exactement où se trouve ma femme.

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IV.1.2. Le concept de coopérationcoopérationcoopérationcoopération

Pour expliquer comment le coénonciateur interprète correctement ces implicatures, Grice pose un principe de coopération qui repose sur 4 principes: Maximes de quantité

1. Que votre contribution contienne autant d'informations qu'il est requis. 2. Que votre contribution ne contienne pas plus d'informations qu'il n'est requis.

Maximes de qualité (de véridicité)

Que votre contribution soit véridique : 1. N'affirmez pas ce que vous croyez être faux. 2. N'affirmez pas ce pour quoi vous manquez de preuves.

Maxime de relation (de pertinence)

Parlez à propos (soyez pertinent).

Maximes de manière/modalité

Soyez clair : 1. Evitez de vous exprimer avec obscurité. 2. Evitez d'être ambigu. 3. Soyez bref (évitez toute prolixité inutile). 4. Soyez ordonné.

NB ces maximes ne sont pas prescriptives (on les connait intuitivement). Elles ne sont pas descriptives (les locuteurs les enfreignent régulièrement) Elles ne sont qu’un mode de communication idéal, qui permet de calculer les implicatures qui découlent de leur respect ou de leur violation. Arrivés à ce stade, nous pourrions penser que la conception qu’a Grice de la communication est idéaliste et normative, dans la mesure où les comportements effectifs des locuteurs traduisent fréquemment la violation de ces principes et qu’il serait illusoire de théoriser un comportement interactionnel comme la conversation à partir de principes normatifs. En fait, la théorie gricéenne ne doit pas s’interpréter de cette manière, et cela pour deux raisons. Premièrement, elle ne constitue pas un corps de principes normatifs

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qui imposent aux participants d’une conversation de se comporter de telle ou telle manière. C’est, principalement, une théorie de l’interprétation des énoncés, et plus spécifiquement, une version améliorée de la théorie gricéenne de la signification non-naturelle (cf. Grice 1957). Par ailleurs, Grice montre que le respect des maximes n’est pas une condition nécessaire au déclenchement d’une implicature : dans bien des cas, il y a ce que Grice appelle exploitation de la maxime par sa violation ostensive. Ainsi, un locuteur a principalement deux stratégies à disposition pour déclencher une implicature : ou respecter les maximes, ou les exploiter via la violation de l’une d’entre elles.

(Moeschler J. et Reboul A., 1994, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique, Seuil)

IV.1.2.a. La maxime de QuantitéQuantitéQuantitéQuantité

« La catégorie de Quantité concerne la quantité d’information qui doit être fournie, et on peut y rattacher les règles suivantes :

1. Que votre contribution contienne autant d'informations qu'il est requis (pour les visées conjoncturelles de l'échange). 2. Que votre contribution ne contienne pas plus d'informations qu'il n'est requis.

(Cette seconde règle est contestable : on pourrait penser que fournir trop d'informations n'est pas une violation du CP, mais une simple perte de temps. Quoiqu'il en soit, on pourrait répondre à cette objection en faisant remarquer qu'un tel excès d'information peut être déroutant parce qu'il est susceptible de faire dévier l'échange vers des points de détail; et il peut aussi avoir un effet indirect, en ce que les interlocuteurs peuvent l'interpréter à tort, en pensant par exemple qu'il y a une raison particulière à un tel excès d'information.) »

(Grice H. Paul et al., 1979, « Logique et conversation » , Communications, 30: 61.)

Le drapeau est blanc � Le drapeau est entièrement blanc. � Le drapeau n’est pas noir et blanc.

Douanier : Avez-vous quelque chose à déclarer? Voyageur : J’ai deux cartouches de cigarettes dans mon coffre. � Si vous le voyageur a 4 cartouches, a-t-il menti, dans la mesure où 2 est contenu dans 4? - Elle est arrivée dans les 3 premières. - ???Tu veux dire qu’elle a décroché l’or.

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La maxime de quantité dit en substance que l’on doit livrer l’information la plus suffisamment complète pour que le co-locuteur comprenne ce que je sais être vrai. Si je sais que Jean a 5 frères et que je dis « Jean a 4 frères » je viole la maxime de quantité tout autant que si je dis « Jean a 6 frères ». Car je sais que ni l’un ni l’autre ne permet d’impliciter « Jean a 6 frères ». La différence est que : « Jean a 4 frères » est une implication (5 implique 4) « Jean a 6 frères » est un mensonge (5 n’implique 6) « Jean a 5 frères » implicite 5 en tout. (‘en tout’ est dérivé par implicature ) Les 2 derniers problèmes conduisent à considérer le principe de scalarité. C’est notamment le cas avec la négation: « Son gâteau n’est pas bon » implicite qu’il est mauvais. Bon Mauvais---------|-----------Excellent �PAS

On appelle cela la loi d’abaissement de la négation Pourtant cette implicature peut être défaite si je dis: « Son gâteau n’est pas bon, il est excellent. » (négation métalinguistique) Pour la même raison si je dis: Julie a lu quelques livres de Balzac. cela implicite : Julie n’a pas lu tous les livres de Balzac. (sinon la maxime de quantité fait que je l’aurais dit) Et cependant, les deux énoncés ne sont pas équivalents argumentativement : Julie pourra t’aider, elle a lu quelques livres de Balzac. Julie pourra t’aider, n’a pas lu tous les livres de Balzac.

Quelques Aucun---------|-----------Tous �PAS

Idem: Julie pourra t’aider, il lui reste un peu de sous. *Julie pourra t’aider, il lui reste peu de sous.

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IV.1.2.b. La maxime de QualitéQualitéQualitéQualité A la catégorie de qualité on peut rattacher la règle primordiale : "Que votre contribution soit véridique", et deux règles plus spécifiques :

— "N'affirmez pas ce que vous croyez être faux." — "N'affirmez pas ce pour quoi vous manquez de preuves." »

(Grice H. Paul et al., 1979, « Logique et conversation » , Communications, 30: 61.) « Levinson (1983) donne l’exemple suivant : (15) Jean a deux doctorats. (16) Je crois que Jean a deux doctorats, et j’ai des preuves qu’il les a.

L’analyse de Levinson n’est pas gricéenne au sens strict, car si on peut supposer que (16) est d’une certaine façon impliquée ou présupposées par (15) (la condition de sincérité d’une assertion, i.e. la croyance, est impliquée/présupposée par l’énonciation de l’assertion), peut-on pour autant dire que (15) implicite (16) ? Grice semble affirmer le contraire, notamment lorsqu’il affirme (Grice 1978, 114) : “Dans mon approche, il n’est pas vrai que lorsque je dis que p, j’implicite conversationnellement que je crois que p; car supposer que je crois que p est simplement supposer que j’observe la première maxime de qualité dans cette situation. (…) Ce n’est pas un usage naturel du langage de décrire celui qui a dit que p comme ayant, par exemple, implicité, indiqué ou suggéré qu’il croit que p. »

(Moeschler J. et Reboul A., 1994, Dictionnaire encyclopédique de pragmatique, Seuil)

On peut néanmoins partir de l’idée que si l’application de cette maxime accompagne toute énonciation, sa violation est toujours susceptible d’être prise en compte par la co-énonciation. Des formules comme : - Levez la main droite et jurez de dire la vérité, toute la vérité rien que la vérité. - Je certifie l’authenticité des déclarations faites ci-dessus. - Tu ne mentiras point. Etc. Prouve que notre compétence pragmatique prend cette violation de la maxime de qualité comme un fait acquis, avec lequel il faut compter pour interpréter les propos d’un locuteur. Commentez l’échange suivant à la lumière de la maxime de qualité. - Loc1: Je connais tout Hamlet par cœur ! - Loc2: Et moi je vais sur la lune tous les vendredis. Commentez l’échange suivant à la lumière de la maxime de qualité.

Pendant que vos enfants regardent Canal + ils ne sont pas devant la télé.

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IV.1.2.c. La maxime de Pertinence Pertinence Pertinence Pertinence « À la qualité Relation je rattache donc une seule règle : "Parlez à propos" (be relevant). Dans sa concision cette règle dissimule bon nombre de problèmes préoccupants : quels sont les différents genres et centres de pertinence possibles, comment se modifient-ils au cours d'un échange parlé, quelles sont les procédures normales qui servent à changer avec quelque légitimité le sujet de la conversation, etc. » (Grice H. Paul et al., 1979, « Logique et conversation » , Communications, 30: 61.)

« A est debout à côté d'une voiture manifestement immobilisée. B s'approche de lui, et se déroule l'échange suivant : (1) A — Je suis en panne d'essence. B — II y a un garage au coin de la rue. (Glose : B enfreindrait la règle de pertinence s'il ne pensait pas, ou ne considérait pas comme possible que le garage soit ouvert, et qu'il y soit vendu de l'essence; donc il implicite que le garage est ouvert, ou du moins l'est peut-être, etc.) »

(Ibid. : 65) « Reprenons l’exemple du café que Paul propose à Jean. Jean répond : « Le café m’empêche de dormir ». Paul récupère l’implicature Jean ne veut pas de café, en appliquant le raisonnement suivant : « Jean exploite la maxime de relation (il ne répond pas directement à ma question et donc il ne parle pas à propos) ; il doit se lever tôt demain matin ; il doit donc aller se coucher tôt et dormir tôt ; donc, il ne veut pas de café ». Mais, contrairement à ce que pense Paul, Jean ne veut pas se coucher tôt : il veut regarder un film qui passe très tard à la télévision. Il voulait que Paul applique le raisonnement : « Jean exploite la maxime de relation ; il veut voir un film tard ce soir à la télévision ; il veut aller se coucher tard et dormir tard ; donc il veut du café ». Dans ce cas, c’est sur deux prémisses différentes que le raisonnement effectivement fait par Paul et celui que Jean souhaitait qu’il fit diffère et l’on comprend que l’implicature tirée par Paul ne soit pas celle que souhaitait Jean. Dans cette mesure, le locuteur ne s’engage pas sur la vérité des implicatures que son interlocuteur peut tirer de l’énoncé ; en d’autres termes, les implicatures ne reflètent pas des aspects de l’énoncé que le locuteur souhaite voir évaluer quant à leur vérité ou à leur fausseté. On les dit ainsi non-vériconditionnelles. »

(Moeschler J. et Reboul A., 1998, La pragmatique aujourd’hui, Seuil)

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Exemple de violation de la maxime de pertinence: « Course-poursuite mortelle à Paris [. . .] De son côté, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a dit avoir appris "avec une très vive émotion" ce "décès tragique". "En mettant en jeu leur propre vie pour protéger les Parisiens, ces deux fonctionnaires de police ainsi que leur collègue blessé ont fait honneur à leur institution ainsi qu’à leur pays", ajoute le communiqué. Et le socialiste d'adresser ses "condoléances", en son nom mais aussi celui des Parisiens, aux familles des victimes, "ainsi qu’à leurs camarades et à l’ensemble de leurs collègues". »

(Paris Match, 21 02 2013)

Analysez l’échange suivant à la lumière de la relation de pertinence: Loc1- Est-ce que quelqu’un connait quelqu’un qui aurait une chambre à louer sur Paris? Loc2- Oui, certainement.

Analysez les échanges suivant à la lumière de la relation de pertinence: Scénario 1 Loc1- Je trouve la trouve de plus en plus relou Mathilde en ce moment tu sais ce qu’elle vient de me dire cette bolos? Loc2- Elle t’as encore parlé de tes fringues? Scénario 2 Loc1- Je trouve la trouve de plus en plus relou Mathilde en ce moment tu sais ce qu’elle vient de me dire cette bolos? Loc2- Je crois que ton téléphone est pas raccroché… Scénario 3 Loc1- Je trouve que Mathilde elle a grossi, elle devient boudinée… Loc2- Euh il fait chaud d’un coup dans cette cafète, si on allait faire un tour?

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IV.1.2.d. La maxime de ManièreManièreManièreManière

Enfin, à la catégorie de modalité, qui ne concerne pas, contrairement aux précédentes, ce qui est dit, mais plutôt comment on doit dire ce que l'on dit, je rattache la règle essentielle : "Soyez clair" (perspicuous) : — "Évitez de vous exprimer avec obscurité." — "Évitez d'être ambigu." — "Soyez bref" (ne soyez pas plus prolixe qu'il n'est nécessaire). — "Soyez méthodique." Et on pourrait en ajouter d'autres.

(Grice H. Paul et al., 1979, « Logique et conversation » , Communications, 30: 61.)

« LE VICOMTE Attendez ! Je vais lui lancer un de ces traits !... Vous... vous avez un nez... heu... un nez... très grand. CYRANO, gravement Très. LE VICOMTE, riant Ha ! CYRANO, imperturbable C'est tout ?... LE VICOMTE Mais... CYRANO Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire... Oh ! Dieu !... bien des choses en somme... En variant le ton, -par exemple, tenez Agressif : "Moi, monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse !" Amical : "Mais il doit tremper dans votre tasse Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap !" Descriptif : "C'est un roc !... c'est un pic !... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule !" Curieux : "De quoi sert cette oblongue capsule ? […] »

(Edmond Rostand, 1897, Cyrano de Bergerac, Acte I sc. 4)

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Analysez les échanges suivant à la lumière de la relation de manière: - Loc1: Fait beau hein? - Loc2: Ah oui, fait beau, fait beau, ça pour sur fait beau, c’est bien, c’est bien c’est bien. LORENZO, monte l'escalier de la terrasse. Bonjour, messieurs les amis

de mon cousin. LE DUC. Lorenzo, écoute ici. Voilà une heure que nous parlons de toi. (Alfred de Musset, 1833, Lorenzaccio) Lors d’une visite dans un asile psychiatrique, un visiteur pose la question suivante au directeur: Comment décidez-vous si un patient

doit ou non être interné? - Eh bien, lui dit le directeur, nous remplissons une baignoire

et nous proposons au patient une petite cuiller, une tasse à thé et un

seau et nous lui demandons de vider la baignoire. - Ah je comprends, répond le visiteur, une personne normale

utiliserait le seau, qui est plus grand que la tasse à thé ou la cuiller. - Non, dit le directeur, une personne normale retirerait le

bouchon. Près de la fenêtre, votre lit?

MaximesMaximesMaximesMaximes : pour une reformulation minimaliste: pour une reformulation minimaliste: pour une reformulation minimaliste: pour une reformulation minimaliste Cette situation a conduit à une reformulation des maximes en termes d’équilibre entre deux pôles : l’exigence Quantitative et l’exigence Informative . Le principe-Q et le principe-I Principe-Q : « Comprenez que le locuteur a fait l’assertion la plus forte consistante avec ce qu’il sait. » (Moeschler et al. 1994: 274) Principe-I : « Amplifiez le contenu informationnel de l’énoncé du locuteur, en trouvant une interprétation plus spécifique, jusqu’à ce que vous jugiez avoir atteint l’intention informative du locuteur. » (Ibid.)

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Max ouvrit le frigo. La bière était encore tiède.

Le principe I me conduit vers l’interprétation d’une situation stéréotypique:

La bière est dans le frigo mais pas depuis assez longtemps pour être fraiche.

Si la situation stéréotypique n’est pas conforme aux connaissances du locuteur, le principe-Q exige un complément d’informations:

Max ouvrit le frigo pour y mettre la bière qui était encore tiède.

« Résolution du conflit entre implicatures-Q et implicatures-I : Lorsqu’il y a un vrai conflit, [. . .] Q gagne contre I . » (Ibid.)

Jean courut pour pouvoir attraper le bus.

Implicature-I : par extrapolation, le colocuteur tend à penser que : Jean a réussi à prendre le bus, qui est la conclusion stéréotypique. Implicature-Q : Le locuteur ne donne pas assez d’informations pour que impliciter que Jean a réussi à prendre le bus. Je reste incertain quant aux conclusions à tirer : Q l’emporte. Commentez le slogan suivant à la lumière des maximes de Grice.

AXE : Plus t’en mets plus t’en as.

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V. EnonciatiV. EnonciatiV. EnonciatiV. Enonciation et sémantiqueon et sémantiqueon et sémantiqueon et sémantique CONSIDEREZ:CONSIDEREZ:CONSIDEREZ:CONSIDEREZ:

Les 5 années que j’ai passées à la fac m’ont laissé un bon souvenir. Les 5 ans que j’ai passés à la fac m’ont laissé un bon souvenir. Les années que j’ai passées à la fac m’ont laissé un bon souvenir. * Les ans que j’ai passés à la fac m’ont laissé un bon souvenir.

Quels outils théoriques me permettraient d’expliquer ce genre de phénomène?

V.1. Quantité et QualitéV.1. Quantité et QualitéV.1. Quantité et QualitéV.1. Quantité et Qualité

1. Le Parisien : Près de chez vous, proche de vous. 2. Garçon, une autre ! / La même chose ? 3. T’as racheté une voiture ? / Non c’est la même. 4. L’ancien Premier Ministre / Le précédent Premier Ministre 5. Je l’ai fait cuire avec le / au micro-onde.

Je l’ai fait cuire avec le / *au micro-onde que je viens d’acheter.

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6. Je rentre dans / *en le train. / Je rentre *dans / en train. 7. Devinette : Qu’est-ce qui est plus lourd qu’une baleine? 8. Réponse : Deux baleines. 9. Près de 150 personnes siègent, à ce titre, au sein des conseils d'administration des ordres, pour des mandats dont la durée varie entre un an et quatre ans. …with terms of office that may vary from one to four years. ���� Quantification prépondérante

10. La collision entre un camion de livraison et 3 voitures s'est produite vers 8 h 00 sur la route de Mèze dans l'Hérault. Une conductrice est très gravement blessée. 3 autres personnes sont plus légèrement touchées. A crash between a delivery truck and 3 cars took place around 8 am on the road to Mèze in the Hérault. A woman driver was seriously injured and another 3 people were slightly hurt. ����Qualification prépondérante

Cf. une personne est très gravement blessée et trois autres plus légèrement touchées.

11. Fable d’Esope : Le chien et son image Un chien traversant une rivière sur une planche, tenait dans sa gueule un morceau de chair, que la lumière du Soleil fit paraître plus gros dans l’eau, comme c‘est l’ordinaire. Son avidité le poussa à vouloir prendre ce qu'il voyait, et il lâcha ce qu'il portait, pour courir après cette ombre. C'est ainsi que sa gourmandise fut trompée, et il apprit à ses dépens qu'il vaut mieux conserver ce que l'on possède, que de courir après ce qu'on n‘a pas. 12. « Photo prise hier matin sur le parvis de Notre Dame, à Paris. Il faisait suivant les endroits -6 à -7°C sur les quais de la Seine, et cela faisait longtemps que l’on n’avait pas eu dans la capitale ces températures glaciales. Cette nuit il faisait -8°C sur le rebord de ma fenêtre, et probablement un bon -9°C dans la rue. A défaut d’avoir les livraisons de gaz de Russie, l’Europe a au moins reçu les vents de Sibérie. Cela faisait également un bout de temps que je n’avais pas eu l’occasion de me balader dans un Paris enneigé, un vrai régal. Quelques photos d’un Paris frigorifié et sous la neige, prises lundi et mardi, ont été regroupées dans cet album. »

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AN ou ANNEESAN ou ANNEESAN ou ANNEESAN ou ANNEES ????

J’ai 20 ans. / *J’ai 20 années.

Je viens de passer deux années extraordinaires. / *Je viens de passer deux ans extraordinaires.

Mes années de fac m’ont laissé un bon souvenir. / *Mes ans de fac m’ont laissé un bon souvenir.

Les années que j’ai passées à la fac m’ont laissé un bon souvenir. / * Les ans que j’ai passés à la fac m’ont laissé un bon souvenir.

Les 5 années que j’ai passées à la fac m’ont laissé un bon souvenir. / Les 5 ans que j’ai passés à la fac m’ont laissé un bon souvenir.

Je te souhaite une bonne année. / Je te souhaite un bon an.

Plein de bises pour le nouvel an! / Plein de bises pour la nouvelle année!

Il a passé toute l’année en vacances / *Il a passé tout l’an en vacances.

« question : Combien de mois y a-t-il dans une année chien? Il y a 52 jours dans une année chien, soit environ un mois et demi. »

fr.answers.com/Q/Combien_de_mois_y-a-t%27il_dans_une_ann%C3%A9e_chien

*question : Combien de mois y a-t-il dans un an chien?

Après avoir passé 10 (longues) années en prison/ Après avoir passé 10 (*longs) ans en prison

La même analyse vous semble-t-elle applicable à ? Une cuiller / une cuillérée Un poing / une poignée Un pot / une potée Un matin / une matinée

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QUELQUE(S) : quantitatif ou qualitatif?

Quelques chevaux sèment la panique sur les routes aux alentours de Viller. Ceux-ci, appartenant à un Allemand souvent absent, s’échappent régulièrement de leur enclos. Un feuilleton qui dure depuis deux ans ! J'ai de la truite fumée en entrée et d'autres petites choses, puis la purée avec la brandade de morue, le dessert ce sera des tiramisu et des clémentines, je vais faire quelques courses en revenant de chez le dentiste mercredi matin. Ce n'est qu'un truc à l'état de projet, par le fait qu'il n'a jamais été monté. Les difficultés techniques de la construction n'en sont pas insurmontables, et peut-être qu'un jour quelque magicien mentaliste fera figurer cette nouveauté de tour de magie dans son programme avec plus ou moins de modifications. Quelque 10 ans après l'entrée des Américains en Irak et neuf mois après leur retrait, la situation dans le pays est loin d'être stabilisée. Né quelque 3 ans avant J.-C. à Salamine dans l'île de Chypre, Barnabé ne faisait pas partie du groupe des douze apôtres. Les Canadiens de la brigade de la Reine qui occupaient cette redoute et le petit bois de pins sur le bord du cap, avaient repris leur terrain et charge ensuite le flanc gauche des ennemis avec succès, appuyés par M. de St.-Luc, qui n'avait pu se faire suivre que par quelques sauvages. Ces fêtes patronales, qui débutent par un hommage à ce jeune saint originaire de Carentan en Normandie et décapité par quelques sauvages venus envahir la région – on parle de Vikings - avant même d’être quadragénaire, ont connu un joli succès avec quelques trouvailles inédites, la moins sotte étant de faire défiler des grosses têtes et l’unique géant du programme à travers le marché de Quintaou. Le 6, à la quantité de bœufs, qui traversaient la rivière avec beaucoup de précipitation, l’observateur, ne doutant point qu’ils ne fussent chassés par quelques Sauvages ennemis , crut devoir renoncerau sommeil.

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QNT : objet / individu considéré selon son extension localisable QLnT : Propriétés QLT définitoire / stable de sujet à sujet QLT : Propriétés QLT perçues ou ressenties par une ou des sujets spécifiques C’est mon téléphone. QNTx = QNTy : identification de deux objets en identité extensionnelle C’est un téléphone. QLnTx = QLnTy : il y a existence d’un objet dont les propriétés correspondent à la dénomination “téléphone” C’est un faux téléphone. QLnTx ≠ QLnTy : il n’a pas les propriétés définitoires d’un téléphone QLTx = QLTy : mais je le perçois comme un téléphone

V.1. Domaine notionnelV.1. Domaine notionnelV.1. Domaine notionnelV.1. Domaine notionnel

THESE SYNTHESE ANTITHESE

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Critères et limites de la normalité

La notion de normalité s’est toujours référée à un pourcentage majoritaire de comportements, les « déviants » par rapport à une moyenne statistique étant considérés comme pathologiques ; mais comment échapper au choix arbitraire d’une limite précise ? La référence à un idéal collectif conduirait à considérer comme normaux les individus obéissant aux règles éthiques ou aux institutions, les non-conformistes étant considérés comme pathologiques. On voit le danger qu’il y aurait à assimiler l’équilibre psychologique et le conformisme social. Plutôt que d’envisager la normalité seulement par rapport aux autres, à l’idéal ou à la règle, on tend actuellement à cerner la notion de normalité en se référant à un critère fonctionnel, c'est-à-dire au bon fonctionnement intérieur d’un individu […]. Ces critères de la normalité sont ceux auxquels se réfère Kurt Schneider quand il considère que les anomalies quantitatives de la personnalité ne deviennent pathologiques que lorsqu’elles entraînent une souffrance soit de l’individu lui-même, soit de la société. […] Le psychiatre d’enfants, est lui aussi interpellé pour les mêmes raisons, mais s’y ajoute l’incertitude face à la croissance de l’enfant ainsi que la place familiale et sociale surdéterminée que cet enfant occupe. En effet, le psychiatre d’enfant est sollicité pour examiner un petit patient qui très généralement ne demande rien, prié de faire disparaître une conduite jugée non conforme par la famille, l’école, les voisins ou l’assistante sociale sur des critères purement externes et adaptatifs.

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V.I1. V.I1. V.I1. V.I1. TopologieTopologieTopologieTopologie

La topologie est la dimension spatialisée du sens Cette dimension est primordiale dans l’étude de tout un ensemble de phénomènes dont notamment les prépositions ou l’aspect.

Eg. Je ferai mes devoirs dans 10 mn. Je ferai mes devoirs en 10 mn. J’ai fait mes devoirs en 10 mn. J’ai fait mes devoirs dans 10 mn.

V. Enonciation et syntaxeV. Enonciation et syntaxeV. Enonciation et syntaxeV. Enonciation et syntaxe

Opérations prédicatives / Opérations énonciativesOpérations prédicatives / Opérations énonciativesOpérations prédicatives / Opérations énonciativesOpérations prédicatives / Opérations énonciatives La syntaxe est mise en place à un niveau prédicatif. Jean – œuf – manger � Jean manger un œuf � un œuf être mangé par Jean Il s’agit des opérations prédicatives. Mais à ce niveau d’organisation syntaxique s’ajoute des opérations d’ajustement vis-à-vis de la situation d’énonciation : temps, lieu, (co-)énonciateur.

Apparemment, il y a Jean qui a mangé l’œuf. Il s’agit des opérations énonciatives.

Il se peut que Marie t’appelle.

Il se peut que Marie ne t’appelle pas.

Marie peut rester des heures sans boire.

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Marie ne peut pas rester des heures sans boire.

Marie peut être très pénible parfois.

*Marie ne peut pas être très pénible parfois.

Marie peut ne pas être de très bonne humeur parfois.

Adverbe prédicatifs / Adverbe énonciatif:Adverbe prédicatifs / Adverbe énonciatif:Adverbe prédicatifs / Adverbe énonciatif:Adverbe prédicatifs / Adverbe énonciatif:

- Certains adverbes participent du niveau prédicatifs : proprement (leur syntaxe est essentiellement interne) - D’autres sont essentiellement énonciatifs : apparemment. (leur syntaxe est essentiellement externe) - D’autres sont soit prédicatifs soit énonciatifs : bizarrement. (c’est la syntaxe qui encode la différence)

Jeanne a mangé ses salsifis bizarrement.

Bizarrement, Jeanne a mangé ses salsifis.

Jeanne a mangé ses salsifis proprement.

*Proprement, Jeanne a mangé ses salsifis.

Apparemment, Jeanne a mangé ses salsifis.

*Jeanne a mangé ses salsifis apparemment.

Jeanne a mangé ses salsifis, apparemment.

Apparemment, Jeanne a mangé ses salsifis bizarrement.

*Bizarrement, Jeanne a mangé ses salsifis apparemment.

*Bizarrement apparemment, Jeanne a mangé ses salsifis.

Faites le même exercice en créant quelques phrases à partir des

adverbes : heureusement et joyeusement.

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VI. Analyses de marqueursVI. Analyses de marqueursVI. Analyses de marqueursVI. Analyses de marqueurs

VI.1. EN TRAIN DEVI.1. EN TRAIN DEVI.1. EN TRAIN DEVI.1. EN TRAIN DE

A priori être en train de est un marqueur d’aspect, qui signale que l’action est en cours de déroulement relativement au moment point de vue.

Maria est en train de dormir = elle dort au moment où je te parle (To).

Dans ce cas, pourquoi n’a-t-on pas être en train de dans certains cas où il semble pourtant y avoir concomitance entre l’action et le moment point de vue?

Exemple 1 : les didascalies:

Le médecin malgré lui (Molière, 1666, Acte I, scène 5) : LUCAS - V'n'êtes pas médecin ? SGANARELLE - Non, vous dis-je. VALERE - Puisque vous le voulez, il faut s'y résoudre. (Ils prennent un bâton et le frappent.) SGANARELLE - Ah ! Ah ! Ah ! Messieurs, je suis tout ce qu'il vous plaira. *Ils sont en train de prendre un bâton et de le frapper *Ils sont en train de prendre un bâton et ils sont en train de le frapper

Exemple 2 : les énoncés perfomatifs / déclaratifs:

Je vous déclare unis par les liens du mariage. Je vous relève de vos fonctions. Puisque c’est ça, je démissionne! *Je suis en train de vous déclarer unis par les liens du mariage. *Je suis en train de vous relever de vos fonctions. *Puisque c’est ça, je suis en train de démissionner!

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Exemple 3 : le présent de narration

Il est près de minuit ce soir-là dans le quartier des Lauzes et la maisonnée est tout juste endormie. Soudain la mère de famille est réveillée par un bruit, comme si le disjoncteur électrique venait de sauter. Elle se lève, se dirige / *est en train de se lever, de se diriger vers le compteur pour le réarmer, sans succès. Elle décide / *est en train de se décider alors d’aller dans la cuisine pour voir si l’électricité fonctionne. En progressant dans la maison, elle aperçoit / *est en train d’apercevoir une épaisse fumée et des flammes qui embrasent / ≠sont en train d’embraser le salon. Apeurée, elle se précipite / *est en train de se précipiter dans les chambres pour alerter son mari et leur fille, âgée d’une vingtaine d’années. Ils parviennent / *sont en train de parvenir tous finalement à s’échapper de l’habitation en feu et préviennent les pompiers.

Comment expliquer que certaines actions concomitantes avec le moment point de vue fonctionnent avec être en train de alors que d’autres toute aussi concomitantes sont au contraire incompatibles avec cet aspect?

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ASPECT ET TYPES DE PROCES : Les 5 type de procès:Les 5 type de procès:Les 5 type de procès:Les 5 type de procès:

����Aktionsart propriétés����

Statique dynami

que telique Atelique duratif ponctuel

1. ETATS

Savoir, connaître, aimer X

X

ÉVÉNE-MENTS

2. ACTIVITÉ

marcher, chanter, dormir…

X

X X

3. ACCOMPLISSEMENT

marcher jusqu’à, chanter une…

X X

X

4. ACHÈVEMENT

arriver, mourir, trouver…

X X

X

5. SÉMELFACTIFS

Éternuer, tousser, cligner des yeux…

X

X

X

Pour aller plus loin:Pour aller plus loin:Pour aller plus loin:Pour aller plus loin: On note que être en train fonctionne essentiellement avec :

- les activités : Tom est en train de chanter. valeur ‘en cours’ - Les accomplissements : Jo est en train de dessiner un cercle. valeur ‘en

cours’ Les sémelfactifs : Marie est en train de cligner des yeux � valeur ‘itérative’

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Autrement dit en train de est compatible avec les procès téliques comme avec les procès atéliques: Tom a nagé pendant / *en une minute: atélique. ?Finis de nager! / Arrête de nager. Tom a dessiné un cercle ???pendant / en une minute: télique. En revanche, être en train de est plus difficilement avec :

- les états : ??? Paul est en train d’aimer Mozart. - les achèvements : ? Je suis en train de trouver des clefs dans la rue. - les énoncés ponctuels non itérables : ??? La bombe est en train

d’exploser. Autrement, il est problématique avec les procès sans intérieur ou non bornés . En fait, être en train de devient parfaitement possible avec des achèvements s’ils sont considérés comme l’interprétation d’un sous-procès menant à un terme: - les achèvements : ? Je suis en train de trouver des clefs dans la rue. Cf.

Je crois que je suis en train de trouver la solution. On dirait bien qu’il est en train d’atteindre le sommet. ≈ Je crois que je vais bientôt trouver la solution. ≈ On dirait bien qu’il va bientôt atteindre le sommet.

Etre en train de exige donc toujours la localisation au sein d’un procès borné:

Pour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loin : En train de et les cas de non concomitance ou quand So devient le point de repérage:

Loulou a dit… Salut, j'adore ton blog, je viens ici chaque jour ! Mais j'ai une petite critique à faire... j'ai plus en plus de mal à lire tes textes dans les bulles... donc du coup j'ai pas compris cette histoire-là... :s (10 novembre 2008 10:51) Jehanno a dit… tu serais pas en train de me dire que j'écris comme un porc des fois ?

(10 novembre 2008 15:14)

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— Non, ce n'est pas du réalisme, c`est une aberration. Parce que c'est aberrant de te refuser, et de me refuser, une vie ensemble qui nous rendrait heureux tous les deux ! Il ne répondit pas. — Tom, s`il te plaît, ça n’a aucun sens. — Au contraire, c'est parfaitement sensé, dit-il en carrant les épaules. Je suis en train de te rendre service là. Arrêter aujourd'hui va nous épargner à tous les deux beaucoup de souffrance.

VI.2. PARCE QUE, COMME, PUISQUE, CARVI.2. PARCE QUE, COMME, PUISQUE, CARVI.2. PARCE QUE, COMME, PUISQUE, CARVI.2. PARCE QUE, COMME, PUISQUE, CAR

RAPPEL SUR LA CAUSALITE:RAPPEL SUR LA CAUSALITE:RAPPEL SUR LA CAUSALITE:RAPPEL SUR LA CAUSALITE: Si A, B Cause Consq A est la cause de B selon 2 principes:

1. A précède B : post hoc ergo propter hoc (after this, therefore because of this)

2. A et B doivent voir une contiguïté notionnelle. Si tu regardes un feu de cheminée plusieurs heures, il s’éteint.

(Brève de comptoir : 95) Sans A il n’y aurait pas B : causalité B aurait eu lieu même sans A : non causalité

THÉORIE:THÉORIE:THÉORIE:THÉORIE: Repérage par rapport au co-énonciateur : PARCE QUE / PUISQUE X parce que Y Co-én sait X parce que ( ? ) Y = rhème X puisque Y Co-én. sait Y Y = thème Non repérage par rapport au co-énonciateur : CAR / COMME X car Y X = thème / Y = focus Comme Y, X Y = thème / X = focus (Y = repère constitutif)

Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. (Bouvard et Pécuchet, phrase d’incipit)

Relation Subordonnée à Principale dans une relation de cause à conséquence. A priori, cette phrase de repose sur aucun présupposé : les informations s’interprètent sans faire appel à du préconstruit.

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Néanmoins, on peut s’interroger sur la relation hypotaxique construite par comme. L’équivalent parataxique aurait été :

Il faisait une chaleur de 33 degrés. Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

L’explicitation de la causalité semble ici exprimer une forme d’intervention du narrateur. Que peut-on dire à ce sujet de comme ? Comme exprime en l’occurrence la cause. Quelles autres conjonctions ou locutions conjonctives pourrait-on envisager ?

?Parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. ??? Puisqu ’il il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. *Car il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. (?) Du fait qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. ??? Etant donné qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Comment expliquer que Comme soit le marqueur le plus approprié dans ce contexte ?

SYNTAXE DES CONJONCTIONS DE CAUSE:SYNTAXE DES CONJONCTIONS DE CAUSE:SYNTAXE DES CONJONCTIONS DE CAUSE:SYNTAXE DES CONJONCTIONS DE CAUSE: Antéposition / postposition CAR est une conjonction de coord : n’accepte pas l’antéposition:

*Car il faisait une chaleur de 33 degrés e boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert car il faisait une chaleur de 33 degrés.

A l’inverse comme est essentiellement compatible avec de l’antéposition: ???Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert comme il faisait une chaleur de 33 degrés.

Parce que et puisque en revanche sont compatibles avec l’antéposition comme la post-position, mais leur acceptabilité restent sémantiquement discutables :

? Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés. ??? Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés.

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Extractions : clivage et interrogatives On note par ailleurs que seul Parce que accepte une structure clivée et interrogative en est-ce que :

C’est parce / Est-ce parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. *C’est / Est-ce car il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. *C’est / Est-ce puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. *C’est / Est-ce comme il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. *C’est / Est-ce du fait/étant donné qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Réponse à une question ouverte : On note par ailleurs que seul Parce que introduit la réponse d’une question ouverte :

- Pourquoi le boulevard Bourdon se trouvait-il ainsi désert ? - Parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés. - *Comme il faisait une chaleur de 33 degrés. - *Car il faisait une chaleur de 33 degrés. - *Puisque il faisait une chaleur de 33 degrés. - *Du fait/étant donné qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés.

Rectification : Seul Parce que est compatible une rectification:

- Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés, et non parce que c’était dimanche . - *Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert puisque / car il faisait une chaleur de 33 degrés, et non puisque / car c’était dimanche .

Reprise écho : Seul Puisque peut faire écho à une assertion préalable du co-locuteur :

- Il fait une chaleur de 33 degrés. - Puisqu’il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur. - *Parce qu’il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur. - *Comme il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur. - *Car il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur. - ???/*Etant donné qu’il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur.

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SEMANTIQUE DES SEMANTIQUE DES SEMANTIQUE DES SEMANTIQUE DES CONJONCTIONS DE CAUSE:CONJONCTIONS DE CAUSE:CONJONCTIONS DE CAUSE:CONJONCTIONS DE CAUSE: PARCE QUEPARCE QUEPARCE QUEPARCE QUE [qui n’apparait aucune fois dans Bouvard et Pécuchet] Retour sur les extractions :

C’est parce / Est-ce parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. *C’est / Est-ce car / puisque / comme il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Hypothèse : parce que repère la prise en charge de la proposition causale parp au préconstruit d’un déficit informationnel. Autrement dit, parce que implique la préconstruction d’un pourquoi, d’une attente informationnelle à combler. Ce qui va de pair avec les questions ouvertes :

Pourquoi le boulevard Bourdon se trouvait-il absolument désert ? Parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés. *Puisque / car / comme il faisait une chaleur de 33 degrés.

Retour sur les extractions : Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les slogans publicitaires emploient parce que plutôt que puisque, car ou comme :

Parce que vous le valez bien. (préconstruit : pourquoi acheter L’Oréal ?) Parce que le monde bouge. (préconstruit : pourquoi ouvrir un compte au CIC ?) ?Car / ???puisque / ???comme vous le valez bien. ?Car / ???puisque / ???comme le monde bouge.

On note cependant un phénomène intéressant lié à l’agencement propositionnel. Si la proposition en parce que est post-posée, la proposition exprimant l’effet est thématisée et la cause est rhématique :

Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés. Si le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert c’est parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés. Dans le cas d’un clivage, on a le même effet : C’est parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés que le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

A l’inverse, si la subordonnée est antéposée sans clivage, c’est la cause qui tend à être est thématisée, et la conséquence rhématisée:

?Parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Cf. : AXA Prévention : Parce que la vie est belle, nous la voulons plus sûre!

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Cet énoncé serait néanmoins étrange pour commencer un roman : il y a une certaine contradiction entre le statut d’information préconstruite et le statut de première information. Modifié par un adv. : Seul Parce que peut être modulé par un adv. :

Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert sans doute parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés. *Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert sans doute car / puisque / comme il faisait une chaleur de 33 degrés.

L’hypothèse serait ici que parce que = un acte énonciatif à part entière dans lequel on prédique la cause explicative d’une conséquence : les adverbes viennent en quelque sorte moduler le degré de probabilité de la cause comme fait explicatif. La relation de cause. Sur ce point puisque est différent car la prise en charge est celle d’un deuxième énonciateur. Rectification :

- Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert parce qu’ il faisait une chaleur de 33 degrés, et non parce que c’était dimanche . - *Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert puisque / car il faisait une chaleur de 33 degrés, et non puisque / car c’était dimanche .

La rectification montre elle aussi que seul parce que opère un travail de délimitation de la cause en elle-même.

PUISQUEPUISQUEPUISQUEPUISQUE Retour sur les questions écho : RAPPEL : Seul Puisque peut faire écho à une assertion préalable du co-locuteur :

- Il fait une chaleur de 33 degrés. - Puisqu’il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur. - *Parce qu’il / *Car il/ *Comme il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur.

Hypothèse : puisque est polyphonique au sens où il repère la prise en charge de la proposition causale parp au co-énonciateur .

So1 : (je dis) P So2 : Puisque (tu dis) P, alors Q Lorsque P n’a pas fait l’objet d’une assertion préalable la logique reste la même : So2 pose P comme pré-validé pour So1. Il fait une chaleur de 33 degrés. �Puisqu’il /*Comme / *Parce qu’il fait une telle chaleur, restons à l’intérieur.

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La distribution parce que P-thème, Q-rhème serait identique avec puisque, mais l’énoncé serait encore moins acceptable :

???Puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. ???Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés.

En effet, puisque semblerait appeler une décision, eg. :

?Puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés, autant rester à l’ombre. La distribution parce que P-thème, Q-rhème serait identique avec puisque, mais l’énoncé serait encore moins acceptable :

???Puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. ???Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés.

En effet, puisque semblerait appeler une décision, eg. :

?Puisqu’ il faisait une chaleur de 33 degrés, autant rester à l’ombre. Or même dans ces conditions, puisque est curieux (à moins d’imaginer une forme de discours direct libre). On peut compléter en disant que puisque semble avoir une dimension fortement déictique, comme une relation de cause à effet ancrée dans la situation de discours. De ce fait, il est soit approprié au discours direct, soit au discours indirect libre :

Puisqu’ il fait si chaud, autant rester à l’ombre. Puisqu’ il faisait si chaud, il décida de rester à l’ombre.

Notons que la dimension déictique de puisque recoupe depuis :

???Shakespeare n’a rien écrit depuis 2 ans. Shakespeare n’a rien écrit pendant 2 ans.

CARCARCARCAR Revenons sur l’antéposition :

*Car il faisait une chaleur de 33 degrés le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert car il faisait une chaleur de 33 degrés.

Hypothèse : car nécessite s’appuyer sur un dire. Autrement dit, car apporte une justification d’un acte d’énonciation plus que du contenu propositionnel.

So : (Je dis) P, car Q Avec car le locuteur justifie son propre dire, avec parce que il rend compte d’une attente du colocuteur.

So : P, parce que (je te l’apprends sans doute) Q Autrement dit, si car a une valeur de commentaire (justification d’un dire), il n’est pas polyphonique au même titre que puisque.

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Puisque : la proposition causale repérée parp Co-So (locuteurs dissociés). Car : la proposition causale repérée parp So (locuteur unique). On peut faire l’hypothèse que comme est en quelque sorte le négatif de car, au sens où on aurait une inversion de la distribution thème / focus: CAR / COMME : Non repérés prp Co-énonciateur: X car Y X = thème / Y = focus Comme Y, X Y = thème / X = focus (Y = repère constitutif) Revenons sur l’antéposition / postposition CAR est une conjonction de coord : n’accepte pas l’antéposition:

*Car il faisait une chaleur de 33 degrés e boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert car il faisait une chaleur de 33°.

A l’inverse comme est essentiellement compatible avec de l’antéposition : ???Le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert comme il faisait une chaleur de 33°.

Ce comportement distributionnel est en bien accord avec la répartition Comme thème, rhème. Thème, car rhème.

COMMECOMMECOMMECOMME Comme pose une toile de fond à partir de laquelle on localise le focus par rapport à un type de situation ; la causalité repose sur une relation de typicalité : Il fait chaud > les rues sont désertes. La relation causale est ainsi non problématique puisque reposant sur une relation prototypique, normale, connue, et donc stable de locuteur à locuteur > pas de repérage spécifique. Comme il était fatigué, on est resté à la maison

Thème / Rhème + causalité générique.

On est resté à la maison car il était fatigué

Thème / rhème + justification énonciative.

On est resté à la maison parce qu’il était fatigué

Rhème causal repéré prp Co-én.

Puisque tu es fatigué, restons à la maison

Thème causal repéré prp Co-én.

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Pour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loin : de la cause : de la cause : de la cause : de la cause àààà la concomitance la concomitance la concomitance la concomitance Comme le soleil se levait, la rosée s’évaporait.

Concomitance: Comme le vaisseau sortait à peine de l’Humber, le vent s’éleva et les vagues s’enflèrent effroyablement. Je n’étais jamais allé sur mer auparavant ; je fus, d’une façon indicible, malade de corps et épouvanté d’esprit.

Là encore comme déclenche une relation QLT non problématique, homogène. Ce que l’on pourrait comparer à alors que :

Alors que le vaisseau sortait à peine de l’Humber, le vent s’éleva.

Pour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loin :::: COMME : à valeur de comparaison Comme introduit un élément comparant avec une valeur stable, une représentation assumée par l’énonciateur et interprétable de locuteur à locuteur.

Vous êtes joli comme un cœur ! Elle le serrait comme on serre quelqu’un qu’on sait qu’on ne reverra plus. Il était haut comme ça. Ils dénigrèrent le corps des ponts et chaussées, la régie des tabacs, le commerce, les théâtres, notre marine et tout le genre humain, comme des gens qui ont subi de grands déboires. (Bouvard et Pécuchet)

Comparez :

Ça c'est une longue histoire... c'est ?genre/comme ma mère mais en pas vrai... Quand j'ai besoin d'une place ou coucher... elle est la... Aucun utilisateur lambda (qd je dis lambda, c'est genre / ? comme ma mère , càd qui ne cherche pas 3s comment marche un truc) ... *On trouve pas mal de produits "français" comme saucisson, camembert On trouve pas mal de produits "français" comme du saucisson, du camembert

Pour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loinPour aller plus loin : Valeur de haut degré > absence de comparant Comme il était haut! Comme elle le serrait ! Comme vous êtes joli ! Comme vous me semblez beau !

NB interrogatives exclamatoires : (qu’est-ce) Que vous êtes joli ! (qu’est-ce) Que vous me semblez beau !

Cette exclamation lui échappa : — Comme on serait bien à la campagne ! (Bouvard et Pécuchet)

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A noter également les emplois évaluatifs : Comme andouille, on fait pas mieux. Comme gardien de but, il vaut rien / il est génial.

Encore une fois comme invite à considérer une représentation QLT prototypique qui sert de socle pour évaluer un sujet particulier :

Si on prend la notion /gardien de but/, on peut dire qu’il est (non-)conforme aux caractéristiques typiques de cette notion.

En d’autres termes comme appelle toujours une représentation QLT stable trans-subjectivement ; on peut à partir de là comprendre qu’il ne soit ni déictique ni repéré par rapport à un sujet spécifique. Extrait 1 : Je ne me trompais pas. Un bruit de verrou se fit entendre, la porte s'ouvrit, deux hommes parurent. L'un était de petite taille, vigoureusement musclé, large d'épaules, robuste de membres, la tête forte, la chevelure abondante et noire, la moustache épaisse, le regard vif et pénétrant, et toute sa personne empreinte de cette vivacité méridionale qui caractérise en France les populations provençales. Diderot a très justement prétendu que le geste de l'homme est métaphorique, et ce petit homme en était certainement la preuve vivante. On sentait que dans son langage habituel, il devait prodiguer les prosopopées, les métonymies et les hypallages. Ce que, d'ailleurs, je ne fus jamais à même de vérifier, car il employa toujours devant moi un idiome singulier et absolument incompréhensible. Le second inconnu mérite une description plus détaillée. Un disciple de Gratiolet ou d'Engel eût lu sur sa physionomie à livre ouvert. Je reconnus sans hésiter ses qualités dominantes - la confiance en lui, car sa tête se dégageait noblement sur l'arc formé par la ligne de ses épaules, et ses yeux noirs regardaient avec une froide assurance : - le calme, car sa peau, pâle plutôt que colorée, annonçait la tranquillité du sang ; - l'énergie, que démontrait la rapide contraction de ses muscles sourciliers ; le courage enfin, car sa vaste respiration dénotait une grande expansion vitale. (Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers.) Extrait 2 : L'ecclésiastique descendit avec lenteur l'avenue des maigres ormeaux jalonnant le trottoir, et Bouvard dès qu'il n'aperçut plus le tricorne, se déclara soulagé car il exécrait les jésuites. Pécuchet, sans les absoudre, montra quelque déférence pour la religion. »

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Extrait 3 : — C’est mon parrain, répliqua Bouvard négligemment, ajoutant qu’il s’appelait de ses noms de baptême François-Denys-Bartholomée. Ceux de Pécuchet étaient Juste-Romain-Cyrille, — et ils avaient le même âge : quarante-sept ans. Cette coïncidence leur fit plaisir, mais les surprit, chacun ayant cru l’autre beaucoup moins jeune. Ensuite, ils admirèrent la Providence, dont les combinaisons parfois sont merveilleuses. — Car, enfin, si nous n’étions pas sortis tantôt pour nous promener, nous aurions pu mourir avant de nous connaître ! Extrait 4 : Les morses ressemblent aux phoques par la forme de leurs corps et par la disposition de leurs membres. Mais les canines et les incisives manquent à leur mâchoire inférieure, et quant aux canines supérieures, ce sont deux défenses longues de quatre-vingts centimètres qui en mesurent trente-trois à la circonférence de leur alvéole. Ces dents, faites d'un ivoire compact et sans stries, plus dur que celui des éléphants, et moins prompt à jaunir, sont très recherchées. Aussi les morses sont-ils en butte à une chasse inconsidérée qui les détruira bientôt jusqu'au dernier, puisque les chasseurs, massacrant indistinctement les femelles pleines et les jeunes, en détruisent chaque année plus de quatre mille. En passant auprès de ces curieux animaux, je pus les examiner à loisir, car ils ne se dérangeaient pas. Leur peau était épaisse et rugueuse, d'un ton fauve tirant sur le roux, leur pelage court et peu fourni. [. . .] , nous étions précisément au 20 mars. Demain, 21, jour de l'équinoxe, réfraction non comptée, le soleil disparaîtrait sous l'horizon pour six mois, et avec sa disparition commencerait la longue nuit polaire. [. . .] Je communiquai mes observations et mes craintes au capitaine Nemo. « Vous aviez raison, monsieur Aronnax, me dit-il, si demain, je n'obtiens la hauteur du soleil, je ne pourrai avant six mois reprendre cette opération. Mais aussi, précisément parce que les hasards de ma navigation m'ont amené, le 21 mars, dans ces mers, mon point sera facile à relever, si, à midi, le soleil se montre à nos yeux. — Pourquoi, capitaine ? — Parce que, lorsque l'astre du jour décrit des spirales si allongées, il est difficile de mesurer exactement sa hauteur au-dessus de l'horizon, et les instruments sont exposés à commettre de graves erreurs. (Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers.)

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VI.3. GENREVI.3. GENREVI.3. GENREVI.3. GENRE

1. Remarques liminaires1. Remarques liminaires1. Remarques liminaires1. Remarques liminaires T’aurais pas genre bouffé toutes les chips, toi? Lui, c’est genre mon meilleur ami.

Quelques valeurs :

• comparaison : Ce mec-là c’est genre /≡comme mon frère.

• Illustration : Ils mettent en ligne notre liste (avec genre/≡par exemple le voyage de noce, les verres en cristal... etc.)

• Approximation : Je paye genre/≡environ 1000 euros par mois.

• Comparaison de type conjonctif : Il fait genre il veut pas de potes sur ce jeu mais c'est son rêve ! (≡comme si il voulait pas…)

• Polémique: – Moi tu sais je ne mens jamais. – Genre ! � Facette identificatoire « genre Langue abstraite et cultivée; langage technique Ensemble d'êtres ou d'objets ayant la même origine ou liés par la similitude d'un ou de plusieurs caractères . Appartenir à, rentrer dans un genre […]. »

Le genre humain est fascinant. Il a acheté un genre de tracteur. (≠Il a acheté un type de tracteur)

� Facette différentielle Désir de se distinguer en affectant certaines manières : […] Se donner, faire du genre.

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales : http://www.cnrtl.fr/definition/genre

La grammaticalisation, dans ce cas, passe […] par un déplacement sémantique allant de l’affirmation de l’identification d’une catégorie à l’approximation d’une catégorie.

(L. Rosier, 2002 : 86)

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ThéorieThéorieThéorieThéorie Distribution Pondérations sémantiques

Emplois nominaux typiques

Identité intra-notionnelle + différenciation inter-notionnelle

����

Emplois nominaux atypiques

Identité intra-notionnelle + différenciation subjective

����

Emplois adverbiaux intra-propositionnels

(rupture quantitative + ) différenciation subjective

����

Emplois adverbiaux extra-propositionnels

(rupture quantitative + ) différenciation inter-subjective

2. GENRE : du nom à … l’adverbe?2. GENRE : du nom à … l’adverbe?2. GENRE : du nom à … l’adverbe?2. GENRE : du nom à … l’adverbe? Les emplois nominaux typiques : GD genre # : Ce genre a été rendu célèbre au XVI siècle par Montaigne. * ∅∅∅∅ Genre a été rendu célèbre au XVI siècle par Montaigne. GD GA genre # : Une guitare d'un nouveau genre. * Une guitare de ∅∅∅∅ nouveau genre. GD genre GP : C'est pas le genre de blague qui me dérange. * C'est pas ∅∅∅∅ genre de blague qui me dérange. GD genre GA : Il était fasciné par le genre humain . * Il était fasciné par ∅∅∅∅ genre humain . GD genre relative : T'es le genre dont on dit que t'es bonne mais pas belle. * T'es ∅∅∅∅ genre dont on dit que t'es bonne mais pas belle.

« serpent = [un] genre de barracuda » (Laurence Rosier, 2002: 83) Pour preuve, le ‘pif-paf movie’, ou film de baffes, [un] ( sous-) genre rendu célèbre par le duo Bud Spencer et Terence Hill, sympathiques héros des Trinita.

Les emplois nominaux atypiques : Dans le genre, on fait mieux.

* C'est pas le genre ∅∅∅∅ blague qui me dérange.

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Aujourd'hui, dans le métro, je regarde un mec dans le genre super canon, et miracle, il me regarde! �Aujourd'hui, dans le métro, je regarde un mec ∅∅∅∅ genre super canon, et miracle, il me regarde!

(Les expressions énervantes) "Cultissime" aussi, dans le genre j'ai pas de vocabulaire alors j'abuse des superlatifs. � (Les expressions énervantes) "Cultissime" aussi, ∅∅∅∅ genre j'ai pas de vocabulaire alors j'abuse des superlatifs. C'est un thriller à la mécanique bien huilée, du /∅∅∅∅ genre grosse cylindrée américaine. Votre frère, votre soeur, c'était du/∅∅∅∅ genre balance ou il ou savait garder le secret de vos bêtises? Cette après-midi je suis sortis avec ma petite copine! elle est du genre mignonne mais c'est pas une bombe non plus! Elle est du genre impulsive : 386 occurrences Google Elle est du genre impulsif : 5 occurrences Google (05 2011) Elle est du genre / assez / plutôt/ relativement… mignonne mais c'est pas une bombe non plus! Elle est du genre mignonne mais c'est pas une bombe non plus! Elle est ∅∅∅∅ genre mignonne mais c'est pas une bombe non plus! Elle est je dirais/on va dire/comme qui dirait mignonne mais c'est pas une bombe non plus!

UN GENRE DE : emploi unique en son genre Il conduisait un genre de tracteur.

� syntaxe d’un emploi nominal typique *Il conduisait _ genre de tracteur *Il conduisait un genre _ tracteur.

Mais propriétés sémantiques différentes: genre alterne ici ave avec type et espèce. Ce dernier est particulièrement intéressant puisqu’on sait que dans l’usage espèce de se comporte souvent comme une locution adjectivale, au sens où le déterminant s’accorde avec le noyau du GN (ici tracteur)

Il conduisait un [espèce de] tracteur . un genre de = au moins autant classifiant (on rattache l’occurrence à une notion) que modalisant (refus d’identification à cette notion): un genre de tracteur = un véhicule qui n’est que partiellement conforme à l’idée que l’énonciateur se fait d’un tracteur.

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Le parallèle avec espèce de n’est que partiel : genre n’autorise pas facilement un accord du déterminant avec le nom à droite :

? Je l’ai remué avec une genre de cuiller. Et cependant, Google (2013) � 450 occurrences spontanées de « une genre de » :

Et on va faire une genre de reconstitution de la vie des romains, et on doit se déguiser! Idée pour faire une genre de guirlande déco avec photo.

(mais *une type de/ *un sorte de : totalement non répertorié) Tendance émergente de un|e genre de = scénario de la grammaticalisation de la locution. Les emplois adverbiaux : Entre Conjonction et proposition : encore un jeune qui croit que genre il va avoir son loft pour lui tt seul Avant la Conjonction : Quand on est petit ya toujours des trucs debiles auquels on croit genre que si t'avale un pepin ya un arbre qui va te pousser dans le ventre. Avant proposition + adjoint antéposé (donc pré-conjonctif) : Du style, j'ai été obligée de faire une prise de sang pour tel et tel truc, on fait quoi si c'est positif ? Et hop, je fais genre, demain, j'ai les résultats . Postposée à la proposition: Mon pote me demande un morceau de journal, et s'en va dans les buissons, genre ... Avant VP lexical et ou après premier VP auxiliaire : vu ton style d'écriture et ton langage SMS tu dois genre avoir 13 ans *vu ton style d'écriture et ton langage SMS tu genre dois avoir 13 ans Avant GDét (non sujet): …j'ai vu genre des chambres de bonnes à 900€ par mois je sais plus où, Avant GP : tu te rapelle tt les super b0n delir k0n a eu genre sur les mec , Entre GP et Gdét : Essaie de te poudrer le front avec genre du talc Avant GAdj en position d’attribut ou en apposition : [. . .] une salle de douche, genre immense avec un sol légèrement incliné et beaucoup de lumière… * une genre immense salle de douche dis quand tus seras devenu genre super célébre tu crois que tu voudras toujours dire bonjour aux pauvres filles de carnot comme nous ??? * …devenu super genre célébre En interjection : J’ai jamais fumé de shit. Genre .

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3. De l’approximation notionnelle à l’altérité subjective3. De l’approximation notionnelle à l’altérité subjective3. De l’approximation notionnelle à l’altérité subjective3. De l’approximation notionnelle à l’altérité subjective 3.1. La valeur de type « comme »

COMME GENRE

Qualitatif = ≠

Quantitatif ≠ ≠

Ça c'est une longue histoire... c'est genre comme ma mère mais en pas vrai... Quand j'ai besoin d'une place ou coucher... ou quand j'ai envi de parler.. elle est la... ? Ça c'est une longue histoire... c'est genre ma mère mais en pas vrai... Quand j'ai besoin d'une place ou coucher... ou quand j'ai envi de parler.. elle est la... au début c'etais un amis, maintenant c'est comme mon frere . ? au début c'etais un amis, maintenant c'est genre mon frere . « c'est genre mon frere » 1 occ. Google (avec la valeur « comme mon frère ») ASDA et TESCO : beaucoup de choix, pas mal de produits "français" genre saucisson, camembert . * pas mal de produits "français" comme saucisson, camembert pas mal de produits "français" comme du saucisson, du camembert pas mal de produits "français" par exemple saucisson, camembert. Mais ça m'est déjà arrivé ce genre de choses ! genre la caissière qui oublie de te faire payer et qui dit au revoir.. "euh, vous me faites pas payer ?" c'est sorti tout seul ! grrr

3.2. La valeur de type « par exemple »

Essaie de te poudrer le front avec genre du talc ou je ne sais quoi. Essuie le aussi, ya ptet la transpi qui joue la dedans. Aucun utilisateur lambda (qd je dis lambda, c'est genre ma mère , càd qui ne cherche pas 3s comment marche un truc) ne saura lancer sa connexion internet sous linux. ??? Aucun utilisateur lambda (qd je dis lambda, c'est comme ma mère , càd qui ne cherche pas 3s comment marche un truc) ne saura lancer sa connexion internet sous linux.

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C'est une société qui est en partenariat avec plusieurs grandes enseignes. Ils mettent en ligne notre liste (avec genre le voyage de noce, les verres en cristal... etc). Onb a bien aimé l'idée. Un autre souci, quand j'apelle le soir tard, sa me decompte mon forfait bizarrement, genre pour environ 40min de communication j'ai payé 18centimes

3.3. La valeur de type « environ »

Mon pere a recuperé un retro je sais pas ou, mais on en a eu genre pour 40 euros ... Good luck, j'espere que t'es bien payé car les loyers sur paris c'est genre 1000 euros /mois le 2 pièces en ce moment... :oui on en a eu pour genre (je dirais/on va dire) 40 euros ... Ca vous énèrve pas quand il est genre 6h et que vous dîtes bonjour à qqn, cette personne vous dise bonsoir?

3.4. La valeur de type « comme si »

Aujourd'hui, en voulant éviter de croiser le regard de deux mecs qui me dévisageaient, j'ai fait genre "je regarde mon portable" tout en marchant et je me suis pris un arbre en arrivant à leur niveau. � JE FAIS SEMBLANT DE

???…j'ai fait comme si "je regarde mon portable" tout en marchant et je me suis pris un arbre en arrivant à leur niveau.

…j'ai fait comme si je regardais mon portable tout en marchant et je me suis pris un arbre en arrivant à leur niveau.

Elle fait genre je suis hyper cultivée ! (nb : ambiguë)

Elle fait genre elle est hyper cultivée !

Elle comme si elle hyper cultivée ! Elle fait genre je suis hyper cultivée !

� Ce qui est pertinence c’est que l’énonciateur se dissocie soit de la validation du contenu soit de .l’acte illocutoire

Elle comme si elle était hyper cultivée ! � ce qu’elle n’est pas

Elle fait genre je suis hyper cultivée ! (ambigu?) Elle comme si elle était hyper cultivée ! (ambigu?)

Elle comme si j’étais hyper cultivée ! (non ambigu)

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Alors là moi je suis , j'ai sorti un truc du genre : " ouai ok" j'ai fait genre que je m'en balance.

Quand il me l'a dit j'ai fait genre que je m'en foutais mais ça me prend la tete. Le lendemain, mon amie m'a raconté et quand j'étais avec F, il me demande si elle m'avait dis leur conversation. J'ai fait genre que non pour voir si il allait me le dire, mais il me dit "oh rien, des choses".

3.5. Prise en charge et altérité intersubjective Extra-propositionnel antéposé :

Alors déja d'ou tu peux dire ouais faite ça faite si. Genre tu nous donnes des conseils? Genre ça sert a quelquechose de s'acheter 3 airbus A380?

« Aujourd'hui, quelqu'un est venu pour abattre le mur de la buanderie. Il a dû mal comprendre, car maintenant la salle de bain donne droit sur le couloir. »

« Genre le type il entre, il abat un mur au hasard et il se casse, et tu le laisses faire? »

« Genre quand un ouvrier vient on n'a pas toujours la possibilité d'être présent sur le "chantier" »

Contexte dialogal

J’ai jamais fumé de shit. Genre .

“je sais pas dessiner”. ouais genre .

« Davydenko qui bouffe une balle de double break dans le second set, c'est le tournant du match. »

« Ouais ouais, genre !! et si le russe avait converti ses balles de break, et si Federer n'avait pas été inexistant dans le premier set, et si et si et SI !! »

/Ouais /genre. /C’est cela /oui. /Mais oui / c’est ça. /Yeah /right…

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Contexte monologal

Merde, je crois que je commence a passer ma vie devant mon pc... ça craint du boudin!! Non mais voilà je suis partie de chez caro ( ca c'est ma copine on a réalisé hier que ca va faire 8 ans qu'on se connait, l'angoisse! lol) je lui a dis: "Ecoute j'ai plein de taff faut vraiment que j'y aille! " GENRE!!! ca fait presque une heure que je suis devant mon pc a faire tout et n'importe quoi. Alors voui, si j'avais 16 ans, que je portais des mini jupes avec mon portable à portée de main, […] je me dirais certainement que je dois être dans une autre réalité, qu'en vrai je suis belle et super intelligente et qu'en plus le beau mec du lycée et ben il m'aime, genre ! Mon pote me demande un morceau de journal, et s'en va dans les buissons, genre ... « Cette valeur modale d’approximation, outre l’appréciation plutôt négative qu’elle véhicule, permet également de poser une connivence de discours dans le cadre d’une approche plus interactionniste de l’énonciation. » (Laurence Rosier, 2002: 86)

SynthèseSynthèseSynthèseSynthèse

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Analysez les segments soulignés : moi je trouve la serie vraiment fun, d habitude je suis tres difficile en serie ,je matte que des series genre game of thrones,breaking bad, homeland, etc...bref des petits chef d oeuvre, j abandonne tres vite les serie qui sont pas ce niveau la..1 Alors voilà ce que l'on me sort ce soir et qui m'a scotchée: j'étais en train de discuter sur Meetic avec un mec, et voilà qu'il me sort à propos de moi : "32 ans, célib et sans enfant, c'est louche" (genre c'est quoi ton prob ...) Non mais c'est quoi ce C...........2 Fille : Ouais c'est toi Dylan ? Moi: Oui c'est quoi ton problème ? Fille: Hey petite je te conseille de baisser le ton avec moi Moi: Genre j'ais peur de toi3 Moi: Jake ? Jacob: Quuuuuuuuuoooooooiiiiiiii ??? -voix de fatigué- Moi : Il t'arrive quoi ? Jacob : Rien Moi: Fais pas genre t'as vus l'état de ta chambre , c'est une vrai porcherie la vie4 Moi : Bon mon Craigounet je dois y aller il est 16 heure Craig : Ton mec il va te tabasser Moi : On est en froid donc je m'en fou Craig : fait pas genre ça te fait grave mal5 Tout le monde me regardait je comprenais rien , je suie Randy , on rentre dans ma chambre qui est un peu plus vide que ce matin je comprend toujours rien quand Randy me tend un mot je le regarde genre c'est quoi ça6 Je recherche une team pour les joueurs matures ! Lol, Genre 30 ans c'est vieux. Si micro obligatoire, ne pas me proposer : j'ai une fille qui dors tôt le

1 http://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=10064.html

2 http://forum.aufeminin.com/forum/psycho6/__f48702_psycho6-32-ans-celib-et-sans-enfant-c-est-louche.html 3 http://mindlessbehaviorforever.skyrock.com/3188672509-Chapitre-17.html 4 http://mindlessbehaviorforever.skyrock.com/3188672509-Chapitre-17.html 5 http://mindlessbehaviorforever.skyrock.com/3188672509-Chapitre-17.html

6 http://mindlessbehaviorforever.skyrock.com/3188672509-Chapitre-17.html

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soir ;) Je commence à avoir marre des déserteurs, on commence une partie, on la fini et on se bat, même si on perds !7 En fait, ce qui fait que tout reste en place, et que le jeu est agréable à faire, c'est, comme tu le dis, le côté attachant de l'univers. Ca m'a fait pareil pour FF7 et Chrono Cross. L'histoire est basique (genre tu récupères les objets qu'il faut et quand tu as tout, le grand méchant vient te les prendre de force...on a vu plus original) mais on a envie de voir la suite.8 Plutot que de s'acharner sur nous les couillons d'automobilistes qui roulont à 56 km/h au lieu de 50 ils feraient mieux de chasser les comportements dangereux genre les mecs qui te collent au cul, ceux qui font du slalom etc 9 J'crois que j'ai plus l'impression d’être la même personne C'est comme si j'me remettais d'une cuite qui avait durée genre 2 ans, c'est long 2 ans j'me sens différent, j'ai envie d'me lever à l'heure, de m'remettre en mouvement, de moins fumer, d'moins boire… 10

7 http://battlelog.battlefield.com/bf3/fr/forum/threadview/2832654347941853838/

8 http://www.gamekult.com/forum/topic-role-playing-game-co-371800n.html?page=942

9http://www.kiffmembers.org/modules/newbb/viewtopic.php?start=10&topic_id=8015&order=ASC&status=&mode=0&PHP

SESSID=3da4ab8de4d2c0cf5d3b2289785c11d4 10

http://www.paroles-musique.com/imprim.php?id=146117

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VI.4. CLIVEES et PSEUDOVI.4. CLIVEES et PSEUDOVI.4. CLIVEES et PSEUDOVI.4. CLIVEES et PSEUDO----CLIVEESCLIVEESCLIVEESCLIVEES Trois procédés de focalisation

ThéorieThéorieThéorieThéorie :::: Syntaxe focalisante / Structures disloquées

Syntaxe clivée Syntaxe pseudo -clivée

C’est (de) X qu -/dont Y

1 C’est d’une bonne nuit de sommeil que tu as besoin.

Ce qu-/dont Y c’est (de) X 2

Ce dont tu as besoin c’est (d’)une bonne nuit

de sommeil.

X c’est ce qu -/dont Y 3

Une bonne nuit de sommeil c’est ce dont j’ai besoin.

Une bonne nuit de sommeil c’est ce dont j’ai besoin.

X Rhème/FOCUS :

Paradigme en déficit

informationnel.

Y Thème : relation prédicative pré-

repérée pour le co-So

Y Thème FOCUS :

relation prédicative non pré-repérée pour le co-

So ; mise en place d’une attente informationnelle.

X Rhème : mise en

saillance de l’élément à droite qui instancie le déficit informationnel.

X est le repère constitutif d’une prédication

CAS 1 : X non pré-Thématisé

X Rhème

FOCUS : GN ou proposition

complétive nominale

repère constitutif.

Y Rhème (non

focalisé) : relation

prédicative prédiquant une

propriété à partir du thème.

CAS 2 : X pré-

Thématisé

X Thème : X est thématisé

par le contexte : il

sert de repère

constitutif pivot cohésif.

Y Rhème FOCUS :

support d’une prédication Y qui devient le

focus rhématique.

Les cliLes cliLes cliLes clivéesvéesvéesvées : : : : C’est X quC’est X quC’est X quC’est X qu---- YYYY « La phrase clivée est un procédé de focalisation très utilisé en français, notamment dans la langue parlée, mais aussi dans la langue écrite. La phrase clivée est une phrase dans laquelle on extrait un élément qu’on veut focaliser en le faisant précéder du verbe c’est et en le faisant suivre de qui ou que […] :

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Ma sœur a acheté une maison en Vendée. C’est ma sœur qui a acheté une maison en Vendée. C’est une maison que ma sœur a achetée en Vendée. C’est en Vendée que ma sœur a acheté une maison. » (http://research.jyu.fi/grfle/618.html)

Dans les clivées l’info rhématique est exprimée à gauche, à la différence des pseudo-clivées en ce que Y c’est X. C’est X que je veux. Ce que je veux c’est X . Les clivées sont des formes de relatives, mais le focus X introduit par c’est le X, met en avant une information rhématique à partir d’un préconstruit prédicatif. Je préfère |a / b / c…| > C’est a que je préfère.

J’aime bien les mangues. Eh bien moi, c’est les framboises que je préfère. Clivée > préconstruit Je aime/préfère ( ).

Dans les relatives, l’information rhématique est dans la prédication portée par la relative.

C’est le chapeau que je préfère. Relative = Ce chapeau (thématique) c’est celui que je préfère (rhématique)

C’est un fruit qui me donne des allergies. relative = Quant à ce fruit (thématique) il me donne des allergies (rhématique) NB :

C’est un fruit qui te donne des allergies comme ça ? clivée Qu’est-ce qui te donne des allergies comme ça [thème]? C’est un fruit [rhème]?

A forme en apparence égale, la différence entre clivée et relative se joue donc sur une question de répartition thème / rhème.

C’est X quC’est X quC’est X quC’est X qu---- YYYY : : : : La relation prédicative est pré-repérée pour le co-So on a une valeur de discrimination au sein du paradigme faisant l’objet de la focalisation.

Ross choisit Joey comme garçon d'honneur. Après qu'il ait enterré sa vie de garçon, Ross découvre que sa bague de fiançailles a disparu. Joey pense que la strip-teaseuse, avec laquelle il a couché après la fête, est à l'origine de la disparition de la bague. Mais il s'avère que c'est en fait le canard qui a avalé la bague ...

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J'arrive à son cabinet, pas franchement détendue. C'était le même dentiste maxillo-facial qui m'avait enlevé mes deux dents de sagesse, celui que j'appelais le boucher! Car franchement, il n'y va pas par quatre chemins, hein! En même temps, est-ce qu'il a le choix? […] Sincèrement, pour les dents de sagesse, j'avais souvent regardé. Le voir prendre la fraise et tous ses outils pour m'ouvrir, je pense que c'est ça qui a fait que j'ai un peu paniqué. Cette fois-ci, yeux fermés, c'était parfait. http://www.oocities.org/televisioncity/7152/quatsaison.html http://dents-du-bonheur.over-blog.com/

Les pseudoLes pseudoLes pseudoLes pseudo----clivéesclivéesclivéesclivées : Ce quCe quCe quCe qu---- Y c’est XY c’est XY c’est XY c’est X mise en place d’une attente informationnelle avec mise en saillance de l’élément à droite. CE QU _ c’est _ Thème Rhème

Aux douze coups de minuit, ton gobelet en plastique brandi tel une coupe du monde et débordant d’un vin dont le goût n’a d’égal que ton savoir-faire en œnologie, tu ouvres le bec pour vagir des paroles poignantes : « A l’amour ! Et puis à l’amitié et surtout une bonne santé hein ! ». Ok c’est cool mais c’est pas vraiment ce dont tu as besoin. Niveau « Love Affairs » bon bah tu as la vingtaine et tu te dis que (sur un malentendu) tout peut encore arriver. Pour ce qui est de l’amitié, tu as été invité à un réveillon. La preuve inébranlable de ton intégrité sociale. Et puis niveau santé, tu penses être invincible et que les problèmes n’arrivent qu’aux autres. Tu remarques néanmoins que le temps fait son œuvre, surtout au niveau de tes fesses. Entre deux danses frénétiques et au vu de ta faible résistance physique, tu envisages sérieusement d’investir dans un abonnement chez Ladyfitness. Mais comme ton compte en banque aime à te le rappeler, tu es pauvre. Tu opteras donc pour les vidéos tuto d’abdos fessiers disponibles sur Doctissimo. Non tu vois, ce dont tu as besoin c’est tout simplement de « thunes » et par conséquent d’un boulot. http://www.chilloutandrideabike.com/chroniques-dune-fille-de-bonne-humeur/deux-mille-treize-et-un-mois/ Earl Brooks, grand businessman, vient de recevoir le prix de «l’Homme de L’année» de la Chambre de commerce à Portland en Oregon lors d’une soirée, en compagnie de ses amis et se femme. Mais, ce que personne ne sait, c’est que Brooks est en fait un tueur en série psychopathe , surnommé «tueur de l’ombre». http://fr.wikipedia.org/wiki/Mr._Brooks

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Les pseudoLes pseudoLes pseudoLes pseudo----clivées inverséesclivées inverséesclivées inverséesclivées inversées CAS 1 : CAS 1 : CAS 1 : CAS 1 : X est ce quX est ce quX est ce quX est ce qu---- YYYY X est rhématique et focalisé. Y ajoute une prédication rhématique mais non focalisée. L’antéposition de X crée un effet de FOCUS sur une info rhématiqu e et de fait on est proche de la clivée : Un bon coup de torchon est ce dont nous avons urgemment besoin. C’est d’un bon coup de torchon que/dont nous avons urgemment besoin. Le cadre, l'ambiance, le professionnalisme, c'est ce qui m'a le plus séduit. C’est le cadre, l'ambiance, le professionnalisme, qui m'ont le plus séduit. Une maternité c'est ce dont la population a besoin ! C’est d’une maternité dont la population a besoin ! On voit cependant que dans le cas de la pseudo-clivé X est un repère constitutif global, alors que dans la clivée les éléments extraits participent pleinement de la prédication: Pseudo-clivée Le cadre, l'ambiance, le professionnalisme , c'est ce qui m'a le plus séduit. Le cadre, l'ambiance, le professionnalisme , c'est ça qui m'a le plus séduit. Clivée ???C’est le cadre, l'ambiance,_ le professionnalisme, qui m'a le plus séduit. C’est le cadre, l'ambiance et le professionnalisme qui m'ont le plus séduit. � la pseudo-clivée est une prédication à partir d’un repère constitutif extérieur et global.

« Et la gastronomie française est pour moi une référence ». C'est ainsi qu'Uri choisit d'intégrer le programme Arts culinaires et Management de la Restauration de l'Institut Paul Bocuse. L'Institut Paul Bocuse forme aux Arts Culinaires, aux métiers de l'Hôtellerie et de la Restauration. « Le cadre, l'ambiance, le professionnalisme, c'est ce qui m'a le plus séduit » nous explique Uri. http://www.imaginetonfutur.com/uri-pinchas-co-gerant-et-chef-de-cuisine-de-l-auberge-du-barrez-aveyron.html

Le FOCUS peut par ailleurs poser le rhème en repère constitutif : « Une maternité c'est ce dont la population a besoin ! »

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Le syndicat CGT à l'hôpital réagit à la transformation de la maternité en centre périnatal de proximité, décrétée par l'Agence régionale de santé (ARS). « Cette création, qui a été décidée sans consultation des instances statutaires de l'hôpital, pose différentes questions. […] » Et d'ajouter : « La création de ce centre n'est que de la poudre aux yeux [...]. Derrière la fermeture de la maternité se profile la fermeture du centre hospitalier au profit de la clinique. [...] La CGT appelle les personnels, les médecins, les élus et la population viroise à ne pas être dupes [...]. La CGT appelle à continuer et amplifier la lutte pour la réouverture de la maternité. »

CAS 2 : CAS 2 : CAS 2 : CAS 2 : X est ce quX est ce quX est ce quX est ce qu---- YYYY X est thématisé par le contexte : il sert de repère constitutif � pivot cohésif, support d’une prédication Y qui devient le focus rhématique. Le repère constitutif est pré-thématisé :

Vous savez, la philosophie, dés Platon, elle se confronte avec un problème qui est celui du jugement, et les Grecs y vont à fond là, il dit que c’est quand même bizarre le jugement, même le jugement le plus simple. Le jugement le plus simple c’est ce qu’on appelle le jugement d’attribution : le ciel est bleu. C’est curieux ça, comment est ce qu’on peut dire que le ciel est bleu, puisqu’à la lettre c’est dire A est B, en d’autres termes, à moins de répéter tout le temps : l’être est l’être ; le bleu est bleu, le ciel est le ciel ; à moi de s’en tenir tout le temps aux principes d’identité, il faut bien reconnaître que tout jugement d’attribution est une offense aux principes d’identité.

Relevez les formes de clivées et pseudos clivées et commentez-les:

L'anti-inflammatoire : (Flovent) Il guérit l'inflammation. C'est un médicament qu'on doit prendre de moyen à long terme. Il n’a pas d'effet sur la croissance car les doses sont minimes. On doit toujours rincer la bouche après l'avoir administré pour ne pas créer de muguet. Le Flovent commence à agir environ 48 heures après l'avoir débuté, pour atteindre son effet maximal après 2 semaines d'utilisation. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 3 produits laitiers par jour, c'est ce dont notre corps a besoin ! La consommation de lait même lorsque l’on est intolérant au lactose n’est pas interdite et reste même vivement conseillée. Elle dépend du seuil de tolérance de chacun. Selon le PNNS 2010-2011 (Programme National de

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Nutrition et de Santé), il est conseillé de consommer 3 produits laitiers par jour. En effet, ils nous apportent 9 nutriments essentiels dont la vitamine D et le calcium, indispensable à la croissance pour plus les jeunes, et au maintien de la masse osseuse pour les adultes. La consommation de produits laitiers participe à prévenir aussi l’apparition de maladies telles que l’ostéoporose. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Étape 1 : Démonter la webcam pour la miniaturiser: Je ne pense pas qu'il y ait besoin de plus d'explication pour ça, un simple tournevis vous suffira pour désosser la pièce maitresse de ce projet. Étape 2: Ajouter un filtre InfraRouge : Votre caméra mise à nu, il ne devrait maintenant plus vous rester que le PCB et le système de maintien de l'optique. C'est ce dernier qu'il faut maintenant démonter. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Cher Lucas, Ça me fait toujours bizarre d'écrire ces mots. Comment nos vies se sont-elles éloignées à ce point ? Et comment sans rien faire pour en arriver là, nos vies sont-elles devenues si compliquées ? Ce que j'essaye de te dire c'est que tout paraissait tellement plus simple quand on affrontait l'avenir ensemble. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Nous les humains, nous sommes attachés à notre ici-bas… « C’est tout un poème »… Le fond de l’affaire, je le nomme donc attachement. Attachement et détachement, « au fond », disent le même. Le fond de l’affaire peut seulement être dit en poème. Et n’est-ce pas ça, « au fond », que murmurait Adorno dans cette phrase devenue fameuse (dont il y a des variantes) selon laquelle « après Auschwitz » l’attachement en poème, l’attachement en poème… […] Le fond, c’est ce qu’on oublie ; fatalement, parce que c’est enfoui et enfui.

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