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À partir de 6 ans
Cie Gondwana
Dossier pédagogiqueCP / CE1 / CE2 / CM1 / CM2 / 6e / 5e
BaDaBoum
Illustration © Anne-Lise Boutin
JM FRANCE
LES JM FRANCE INVENTENT DEPUIS
SOIXANTE-DIX ANS LA MUSIQUE ACCESSIBLE
A TOUS ET EN PREMIER LIEU AUX JEUNES. Un grand réseau de 1 200 bénévoles et 349
implantations sur le territoire. Les JM France
forment avec plus de 70 pays, les JM International,
la plus grande ONG en faveur de la musique.
NOTRE MISSION Accompagner les enfants et les jeunes dans une
découverte active de toutes les musiques : baroque,
chanson, jazz, polyphonies, soul, musique
contemporaine, chant traditionnel, art lyrique, etc.
NOTRE ACTION 2 000 concerts et ateliers sur le territoire pour un
demi-million d’enfants et de jeunes chaque année.
NOTRE PROJET Contribuer au développement le plus large de
nouveaux réseaux musicaux, dans les zones isolées,
au service des publics les plus éloignés de l’offre
culturelle.
NOS VALEURS L’égalité d’accès à la musique, l’engagement citoyen,
l’ouverture au monde.
AUJOURD’HUI Les JM France élargissent leur action en faveur du
développement musical par un engagement renforcé
et innovant, en lien étroit avec les acteurs locaux : la
mobilisation de nouvelles équipes sur le terrain, le
repérage d’artistes, les résidences de création, les
actions pédagogiques et l’accompagnement des
pratiques instrumentales et vocales.
Premier organisateur de concerts en France,
reconnues d’utilité publique, les JM France réaffirment
leur valeur fondatrice : la conviction que l’art, et
particulièrement la musique, est une cause
fondamentale, vecteur de plaisir partagé,
d’épanouissement et de citoyenneté.
HIER Les JM France naissent de l’intuition d’un homme,
René Nicoly qui, il y a soixante-dix ans, fait le pari que
rien n’est plus important que de faire découvrir la
musique au plus grand nombre. Il invente le concert
pour tous et développe, dans toute la France, l’accueil
au spectacle des lycéens, des étudiants, puis des
enfants. Une grande tradition d’ouverture poursuivie
jusqu’à ce jour.
Association reconnue d’utilité publique, agréée
jeunesse et éducation populaire, association
éducative complémentaire de l’enseignement
public
Chaque année, les JM France ce sont :
- 50 programmes musicaux en tournée
- 150 artistes professionnels
- Un accompagnement pédagogique pour chaque spectacle
- 2 000 concerts
- 420 lieux de diffusion
- 470 000 spectateurs de 3 à 18 ans
Les JM France reçoivent le soutien du ministère de l’Education nationale, du ministère de la Culture et de la Communication,
du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, de la Sacem, de l’Adami, du FCM,
de la SPEDIDAM, du CNV, du Crédit Mutuel et de la Ville de Paris.
L’ACCOMPAGNEMENT PEDAGOGIQUE
OBJECTIFS Si l’accueil des enfants au concert est le moment privilégié de leur rencontre avec le spectacle vivant et les artistes, profiter
pleinement de cette expérience, c’est aussi la préparer, apprendre à « aimer écouter », à découvrir la musique en train de se faire,
les musiciens, les œuvres, les instruments… Le plaisir en est multiplié et le souvenir de cette expérience va au-delà d’une simple
rencontre et participe à l’évolution de l’élève en tant que « spectateur éclairé ».
RESSOURCES Pour accompagner les élèves dans cette expérience, les JM France mettent à disposition des enseignants :
Dans le présent dossier :
- un chant à apprendre et/ou une œuvre à écouter en classe ;
- des informations sur le spectacle et différentes pistes pédagogiques en lien avec les programmes scolaires qui, depuis 2008,
intègrent l’enseignement de l’Histoire des arts ;
- une interview des artistes, permettant aux élèves de faire leur connaissance.
Sur le site Internet des JM France (www.jmfrance.org) : - les extraits sonores en lien avec le présent dossier sur la page des spectacles ;
- la charte du jeune spectateur dans l’onglet « Documentation », permettant d’aborder en classe les conditions d’une belle écoute
durant le concert ;
- un espace « Ressources pédagogiques » dans l’onglet « Documentation », contenant les dossiers pédagogiques et les affiches de
chaque spectacle, téléchargeables en PDF.
Il est également possible d’apporter sa contribution à la page Internet du spectacle, en y rédigeant un commentaire individuel ou
collectif après la représentation.
SOMMAIRE
PRESENTATION DU SPECTACLE ................................................................................................................................ 3
EQUIPE ARTISTIQUE .................................................................................................................................................. 4
INTERVIEW ................................................................................................................................................................. 5
CONTEXTE ARTISTIQUE ET CULTUREL ..................................................................................................................... 6
FICHE ECOUTE .......................................................................................................................................................... 10
QUIZZ MUSICAL ....................................................................................................................................................... 12
AUTOUR DU SPECTACLE ......................................................................................................................................... 13
REFERENCES ............................................................................................................................................................ 19
EN VOUS SOUHAITANT UNE EXCELLENTE LECTURE ET DE BELLES DECOUVERTES !
3 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
PRESENTATION DU SPECTACLE
BaDaBoum
Acrobaties désaccordées et musique circassienne -
Un spectacle de la Compagnie Gondwana
La musique en piste !
Quatre artistes sur scène, à la fois musiciens et acrobates, jouent de tout et s’amusent d’un rien. Ils se remémorent
leurs souvenirs et invitent à une traversée du temps où équilibres, rires et portés acrobatiques s’enchaînent autour de
situations burlesques. À l’endroit ou à l’envers, sur un fil ou à vélo, ils se chamaillent et se défient... La musique est au
cœur de cette aventure collective, où tout est prétexte à faire chanter l’accordéon, la guitare, le saxophone et les
instruments magiques de l’Ouest africain – parfois même, il ne suffit que de son corps et de ses mains... Un spectacle
rythmé, pétillant et surprenant, interprété avec amour et humour.
La Compagnie Gondwana est née au sein de l’École Supérieure des Arts du Cirque de Bruxelles. Après le succès de sa
première création, La Malle de Circassie, elle approfondit son exploration des liens entre cirque et musique avec ce
tout nouveau spectacle en quatuor, créé spécialement pour les JM France. Réjouissant !
Coproduction Cie Gondwana / JM France
Public : à partir de 6 ans / Pour les scolaires : du CP à la 5e.
Durée : 50 min
LE PROGRAMME
Compositions originales :
Altiplano, Nicolas Paradis
Velocha, Nicolas Paradis
Tangocha, Nicolas Paradis
Casquette, Nicolas Paradis
Foli fola, Nicolas Paradis et Yani Aït-Aoudia
Méli mélo, Nicolas Paradis
La valse du tutu, Nicolas Paradis
Goni Passe Passe, Yani Aït-Aoudia
Palabre, Nicolas Paradis, Yani Aït-Aoudia
4 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
EQUIPE ARTISTIQUE
Avec la Compagnie Gondwana
Julia Figuière, accordéon, fil dur, acrobaties
Charlotte Kolly, saxophone, accordéon, vélo acrobatique, portés
Yani Aït-Aoudia, n'goni, guitare, cajón, portés, vélo acrobatique.
Nicolas Paradis, kora, flûte, guitare, vélo acrobatique, saxophone
-
La Compagnie Gondwana
La compagnie naît en 2008 d'une histoire d'amitié et
d'une envie de créer un spectacle jeune public mêlant
cirque et musique du monde.
Après trois ans de tournée et plus de 400
représentations en Belgique, en France et au Pérou
avec le spectacle La Malle de Circassie, notamment
dans la programmation des Jeunesses Musicales de
France et de Belgique, les artistes de la compagnie se
lancent dans un nouveau projet de spectacle.
Aujourd'hui, la Cie Gondwana est un quatuor sur
scène, un musicien (Nicolas Paradis), et une
circassienne (Charlotte Kolly) ayant rejoint Yani et Julia
en 2012 pour la nouvelle création : BaDaBoum.
Julia Figuière
Artiste circassienne, fildefériste, elle se forme à l’École
Supérieure des Arts du Cirque (ESAC) à Bruxelles.
Après un long parcours dans la danse contemporaine,
elle décide de se lancer dans le cirque, représentant
pour elle « le plus bel espace de liberté » du spectacle
vivant. Elle fait plusieurs écoles en France : Balthazar et
l’École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-
Bois qui la forment en acrobatie, théâtre, jeu d’acteur
et musique. Elle tourne pendant plus de trois ans avec
la première création de la Compagnie Gondwana La
Malle de Circassie et joue également son numéro de fil
en solo. Elle joue de l’accordéon diatonique et
chromatique et se passionne pour les musiques du
monde.
Charlotte Kolly
Acrobate à bicyclette, elle joue aussi du saxophone, de
l'accordéon, de la clarinette et chante. Inscrite à l'école
de cirque de Chambéry dès l'âge de 5 ans, elle suit la
formation professionnelle à Arc en Cirque, où elle
rencontre ses premiers partenaires : une voltigeuse et
un vélo. Elle se forme ensuite à l'ESAC à Bruxelles, et, à
sa sortie d'école, tourne pendant deux ans avec son
numéro de portés sur vélo acrobatique à travers la
Belgique, la France, l’Italie, l’Espagne et le Japon.
Charlotte travaille actuellement sur plusieurs projets ;
notamment Les Rétro Cyclettes de la compagnie des
Petits Détournements.
Yani Aït-Aoudia
Musicien passionné par la culture musicale mandingue,
il a fait de nombreux voyages au Burkina-Faso pour
développer ses connaissances dans les instruments
traditionnels comme le balafon, le n'goni, le djembé...
Percussionniste dans le groupe français Pirfù Système
pendant plus de sept ans, il est aujourd’hui multi-
instrumentiste dans Namogodine. Avec La Malle de
Circassie, il a découvert avec bonheur les arts du cirque
qu’il vise à associer à l’univers poétique et harmonique
de la musique mandingue.
Nicolas Paradis
Musicien autodidacte, il commence comme guitariste
auprès de Yani dans le groupe Pirfù Système il y a plus
de dix ans. Aujourd'hui, il est devenu un homme-
orchestre atypique jouant de la kora, du n'goni, de la
flûte traversière, des percussions et un peu tout ce qu'il
trouve autour de lui.
Interprète et compositeur, il se produit sur scène dans
différents projets tels que Namogodine, Armelle Ita ou
encore le Royal Fato Combo. Parallèlement à ses
études de sport, il apprivoise aussi le spectacle vivant
en participant à plusieurs projets circassiens, avec
l'EOS Compagnie, Loly Circus, ou encore le spectacle
Corsic'art avec la Compagnie Gondwana.
5 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
INTERVIEW
Avec Yani Aït-Aoudia et Julia Figuière
Quel est l'univers de votre spectacle ?
Y. A.-A. : « Intime, onirique et poétique, un tantinet
burlesque, mais avec un peu de nostalgie. »
Le spectacle raconte-t-il une histoire ?
J. F. : « La trame tourne autour d'un personnage
principal et de sa solitude. Le lien entre les différentes
images du spectacle, c'est la musique. Nous ne voulons
pas en dévoiler davantage et laisser l'imaginaire
ouvert. Ce qui nous intéresse, c'est l'histoire que
chacun se raconte, sa petite mayonnaise intérieure. »
Comment vous est venu le titre BaDaBoum ?
J. F. : « Nous avions plusieurs idées de titres avec des
onomatopées, qui ouvrent sur le cirque et la musique.
Nous avons choisi BaDaBoum, qui est simple, efficace
et qui évoque les enfants. Badaboum est un mot
enfantin. »
Y. A.-A. : « BaDaBoum, c'est la chute, l'acrobatie, le tir
de canon... »
Quel est l'univers musical du spectacle ?
J. F. : « Notre musique a beaucoup d'influences :
africaine, par la présence d'instruments africains, et
aussi burlesque avec l'influence du cirque. Elle fait un
peu penser à la musique de film muet. C'est une
musique qui parle à chacun, qui est chargée en
émotions. Nicolas a la capacité de faire parler ses
instruments. Lorsqu'il joue la flûte peule, il semble
qu'elle raconte ce qui se passe, ce que Yani et moi
sommes en train de vivre.»
Qu'appréciez-vous particulièrement dans les
représentations jeune public ?
J. F. : « Je ne m'attendais pas à faire des spectacles
avec un jeune public et je me suis régalée. Les enfants
renvoient ce qu'on leur donne et cela peut représenter
beaucoup. J'ai beaucoup appris sur scène grâce à eux. »
Certaines réactions du public t'ont-elles
particulièrement marqué ?
J. F. : « Notre expérience la plus incroyable a eu lieu
avec La malle de Circassie. Dans un moment
d'improvisation et de course-poursuite à travers le
public, Yani a un jour pris un coussin et l'a lancé sur un
enfant. En une fraction de seconde, une dizaine
d'autres ont à leur tour attrapé des coussins et les ont
jetés sur Yani, transformant la salle en une véritable
bataille. Tout le reste du spectacle est resté électrique,
même s'ils étaient calmés et rassis. Nous nous sommes
rendu compte de la force incroyable qu'ont les enfants
quand ils sont 70 à mettre en œuvre une même idée. »
Que souhaitez-vous faire découvrir aux enfants à
travers ce spectacle ?
J. F. : « Comment s'amuser des règles. Nous voulons
transmettre cet anticonformiste qu'il peut y avoir dans
le cirque et que l'on retrouve dans le sous-titre :
acrobaties désaccordées et musique circassienne. Il est
possible de faire de la musique dans n'importe quelles
positions ou d'une manière originale, en faisant
fonctionner son imaginaire.»
Souhaitez-vous que les enfants participent durant le
spectacle ?
J. F. : « Nous sommes pour leur participation. Qu'ils
s'expriment ! Nous ne souhaitons pas que les
professeurs disent : taisez-vous, n'applaudissez pas
sauf à la fin, ne parlez qu'à la fin, ne faites pas bouger
les sièges. Nous voulons créer un contact direct avec
les enfants et le public. Notre spectacle, c'est du
spectacle vivant, il faut qu'il vive, il faut laisser sortir ce
qui va sortir. Ils sont là pour s'exprimer, et nous
sommes tous là pour échanger. »
Quelle dimension vous paraît importante à
développer en éducation artistique à l'école ?
J. F. : « Développer l'imaginaire. Il est important que
l'éducation, tout en donnant des règles, des repères, un
cadre clair pour vivre en société, l'enrichisse et la fasse
grandir. C'est pour cela que le spectacle vivant est
essentiel. »
6 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
CONTEXTE ARTISTIQUE ET CULTUREL
LE CIRQUE
Le cirque existe depuis l’Antiquité. Chez les Romains, il était reconnu que pour plaire au peuple, il fallait toujours
veiller aux panem et circenses, c'est-à-dire à ce qu’il puisse disposer de « pain et de jeux du cirque ». Ces manifestations
remportaient un grand succès et rassemblaient parfois plus de 300 000 personnes.
Le « cirque » chez les Romains désignait l’arène dans laquelle ces manifestations se tenaient. Les Jeux du cirque, ou
Ludi, comprenaient principalement des courses de chars et de chevaux, mais aussi des combats de gladiateurs, des
épreuves sportives, des combats d’animaux, des batailles navales et parfois du théâtre. Très importants dans la
société romaine, ils suivaient un calendrier religieux fourni, occupant 67 jours dans l’année, et jusqu’à 175 sous
l’Empire ! A l’avènement du christianisme, ces jeux furent critiqués pour leur caractère sanglant et frappés
d’interdiction ; le mot cirque disparut ainsi du vocabulaire jusqu'au XVIIIe siècle.
Au Moyen Âge et à la Renaissance, on voit se développer des troupes de jongleurs et de saltimbanques. Il s’agit de
groupes de personnes qui vivent de façon nomade et se déplacent de ville en ville au moment des foires et des
marchés. Ils proposent principalement des numéros d’acrobatie, de jonglerie et de domptage. On retrouve plus tard
cette imagerie populaire dans des œuvres telles que Sans famille d’Hector Malot, l’Homme qui rit ou Notre-Dame de
Paris de Victor Hugo.
C’est au XVIIIe siècle qu’apparaît le cirque dit « traditionnel ». La première représentation a lieu en 1768 à Londres avec
Philip Ashley, un ancien cavalier de l'armée anglaise. Cette nouvelle forme de spectacle, fondée essentiellement sur
des exercices équestres, est ensuite introduite en France. Elle est accompagnée, en général, par des fanfares
militaires. Le cirque-ménagerie succède au cirque équestre du XIXe siècle ; il se caractérise par la présence de
dompteurs ou de dresseurs d'animaux au sein des fratries ou des familles de circassiens.
Le cirque prend alors sa forme moderne de divertissement familial, organisé autour d’une piste circulaire. S’y
succèdent des numéros spectaculaires, donnant à voir de l’acrobatie, du dressage et du domptage d’animaux, des
numéros de clowns et des tours de magie. L’ensemble est coordonné par un « Monsieur Loyal », maître de la piste, et
rythmé par un orchestre pouvant compter jusqu’à 40 musiciens !
Peu après la Seconde Guerre Mondiale, dans les années 1950, le cirque traditionnel connaît une crise et une
désaffection du public s’expliquant notamment par la généralisation de la radio et de la télévision. Dans les années
1970, de jeunes artistes de cirque essaient alors de renouveler les arts du cirque en apportant des modifications : le
spectacle n’a plus obligatoirement lieu sous un chapiteau : il peut se dérouler sur une scène, dans la rue, dans un
théâtre ; on assiste à la disparition des numéros de dressage ; le spectacle est alors conçu comme une histoire ; le
cirque s’ouvre à d’autres disciplines.
Le cirque contemporain se mêle avec la musique, la danse, le théâtre… C’est une forme de spectacle complet dans
laquelle la dramaturgie et la scénographie prennent un sens. On constate l’importance du métissage artistique qui
explique la polyvalence des artistes.
Dans la littérature de jeunesse, il y a beaucoup de récits romanesques dans lesquels le cirque est un lieu de distraction,
mais aussi une occasion de voyages. Dans les romans du XIXe siècle, le cirque repose souvent sur des images
négatives avec des enfants vendus (Sans famille, d’Hector Malot, 1878) ou des animaux maltraités. Au XXe siècle, le
cirque attire et fascine, même s’il fait l’objet de perceptions ambivalentes : univers en marge, monde clos, monde où
l’imagination se donne en spectacle, monde merveilleux ou au contraire hostile. Il s’agit en tout cas d’un univers riche
d’histoires, car il fait cohabiter de manière unique l’art, la performance, la liberté et l’itinérance.
7 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
CONTEXTE ARTISTIQUE ET CULTUREL (SUITE)
CULTURES MUSICALES ET INSTRUMENTS
LA CULTURE MANDINGUE (Afrique de l'Ouest)
En France, on connaît bien les pays de l'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Mali, Côte d'Ivoire) car ils ont appartenu à
l'Empire Colonial Français ; leur population est devenue francophone et un lien privilégié avec la France a perduré
après la décolonisation. Cependant, l'on sait moins qu'autrefois, bien avant la colonisation française, il y a avait au
centre de ce territoire le plus vaste empire qu'ait connu l'Afrique Noire et l'un des plus considérables qui ait existé dans
le monde : l'empire du Mali (aussi appelé Empire du Manding ou Mandé).
L'empire du Mali fut fondé au XIIIe siècle par Soudiata Keita, encore célébré aujourd'hui comme le « Roi des Rois ». Il
réussit à unifier les nombreux petits royaumes et peuplades mandingues de l'Afrique de l'ouest en un grand état
s'étendant de l'Atlantique à l'actuel Niger. L'empire prospère jusqu'au XIVe siècle grâce à l'exploitation de l'or, au
développement de cultures nouvelles (coton), et à une solide organisation administrative favorisant les échanges et le
commerce. Il commença à faiblir au XVe siècle sous les coups portés par les ethnies adverses (Touaregs, Songhaï,
Mossi) et sombra définitivement au XVIIIe siècle. Il fut le creuset d'une civilisation très puissante et sophistiquée, et a
donné naissance à la culture mandingue, encore très vivace aujourd'hui dans plusieurs pays.
La culture mandingue est commune à trois ethnies (les Bambaras, les Dioula et les Malinké) qui coexistent aujourd'hui
à l'est de la Guinée, au sud du Sénégal et du Mali, et au Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire. Elles font partie du groupe
linguistique Mandé très présent dans toute l'Afrique Occidentale, partagent une tradition orale et musicale et une
organisation sociale particulière. Ainsi, la société mandingue était traditionnellement composée de clans.
Aujourd'hui, il reste des traces de cette structure clanique, notamment dans la survivance de la caste des griots.
Véritables dépositaires de la tradition orale, les griots sont en quelque sorte les musiciens professionnels de la société
mandingue. Leurs fonctions sont vastes : chanteurs de louange, chanteurs du Coran, mais aussi généalogistes ou
conseillers politiques. Ils sont soit ambulants, soit le plus souvent attachés à la cour d'un monarque ou d'un chef. Les
instruments de musique qu'utilisent les griots sont caractéristiques en ce sens qu'ils ne se rencontrent pas en principe
entre les mains de non-griots : harpe-luth (kora et n’goni), balafon, vielle monocorde, flûte oblique, hautbois conique,
longues trompettes, tambours d'aisselle.
LES INSTRUMENTS MANDINGUES DU SPECTACLE
La kora et le n'goni.
Ces deux instruments sont des trésors d'Afrique, clés de la tradition des griots et du monde des chasseurs. Ils
appartiennent à la famille des harpes-luths et sont formés d'une grosse calebasse évidée, de forme sphérique ou
allongée, qui va servir de caisse de résonance, recouverte d'une peau d'animal comme la vache ou la chèvre. Cette
calebasse est traversée par un manche en bois. A son extrémité sont fixées les clefs qui permettent d'accorder les
cordes, tendues grâce à un chevalet qui repose sur la peau. Deux anses, sur les côtés, permettent de tenir l'instrument
et de pincer les cordes avec les pouces et les index. Cette alchimie va donner leur son si particulier, à la fois doux et
profond, scintillant et relaxant. L'instrument se joue assis en tailleur, debout, ou tenu face à soi.
Le n'goni est le petit frère de la kora. Proches par leur aspect et leur sonorité, ils diffèrent par la forme de la caisse de
résonance et par le nombre de cordes : généralement 21 cordes pour la kora, contre 4 à 7 cordes pour le n'goni. Il
semblerait qu’au départ, le n'goni n’était composé que d’une corde et était utilisé par les bergers Peuls.
8 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
CONTEXTE ARTISTIQUE ET CULTUREL (SUITE)
La flûte peule
C'est un instrument emblématique des Peuls, un peuple de pasteurs nomades présent dans toute l’Afrique de l’Ouest:
Sénégal, Mali, Niger, Burkina-Faso, Guinée... Les matériaux utilisés sont différents selon les pays, ainsi que le nombre
de trous (flûte à 3, 4, 5, 6 trous), la gamme utilisée et le répertoire joué. Souvent, le bois de la flûte provient d'une
plante semblable au roseau appelée tambin. Une de ses particularités est qu'il faut chanter dans l'instrument pour
produire le son.
LA MUSIQUE OCCIDENTALE
En Europe, on a longtemps fait la distinction entre musique savante et populaire. Celle-ci repose essentiellement sur
le fait que la première est orale et la seconde écrite. En Europe, la musique savante est souvent appelée musique
classique : écrite sur des partitions, elle nécessite l’apprentissage du solfège et l’acquisition d’une technique
instrumentale ou vocale très pointue. Jouée d’abord dans les églises (au Moyen Âge), puis dans les cours royales, elle
s’est ensuite démocratisée et déplacée vers les théâtres et les salles de concerts. Elle a donné naissance à la musique
de chambre, la symphonie et l’opéra.
La musique populaire, au contraire, est née dans la rue et dans les lieux de vie et d’échanges sociaux. Transmise
oralement, elle reflète les traditions de chaque communauté dont elle rythme la vie (fêtes, mariage, enterrement). On
apprend généralement à la jouer par imitation, à l’oreille, et souvent on ne connaît plus les auteurs des chansons et
des musiques. Contrairement à la musique savante, circonscrite à un corpus écrit (le « répertoire »), la musique
populaire est d’une diversité et d’une extension infinie, en constant mouvement. Aujourd'hui, la musique populaire
regroupe un très grand nombre de courants musicaux, comprenant notamment la musique de variétés, la chanson, le
rock, l’électro, mais aussi des musiques issus de métissages de différents genres et cultures.
LES INSTRUMENTS OCCIDENTAUX DANS LE SPECTACLE
La guitare
Autre instrument à cordes pincées du spectacle, la guitare est omniprésente dans la musique occidentale. Elle est l’un
des instruments les plus joués en Europe et est utilisée dans un grand nombre de genres musicaux. Elle se compose
d’une caisse de résonance servant à amplifier le son, d’un manche, et de six cordes tendues en nylon. Sur la tête de
l’instrument sont fixées des chevilles qui permettent d’accorder l’instrument. Une ouverture généralement ronde, la
rosace, permet au son de sortir de la caisse.
La guitare se joue debout ou assis, en pinçant les cordes avec la main droite, la pulpe des doigts ou l’ongle, pendant
que la main gauche presse le haut de la corde pour modifier la hauteur du son. Il existe différents types de guitares
selon les styles abordés : acoustique, folk, électrique, basse.
L'accordéon
L’accordéon est un instrument à clavier de la famille des vents. Son fonctionnement est similaire à celui de
l’harmonica : le son est produit grâce au passage de l’air dans des anches (lamelles de métal) contenues à l’intérieur de
l’instrument. L’envoi d’air est actionné par un grand soufflet et commandé par deux claviers disposés de part et
d’autre de l’instrument. Au même titre que la guitare et le piano, l’accordéon est un instrument polyphonique dont le
rôle premier est de soutenir et d’accompagner des mélodies.
Facile à transporter, l'instrument rayonne sous des formes très diverses dans le monde entier. En France, il tient une
place importante dans les bals populaires mais s’essouffle après la Seconde Guerre Mondiale, considéré comme
dépassé. En ce début de XXIe siècle, il est redevenu populaire dans les musiques actuelles (Bénabar, Têtes Raides, Les
Ogres de Barback, Java, M.A.P….). Il existe différents types d’accordéons : diatonique, chromatique, bandonéon,
concertina.
9 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
CONTEXTE ARTISTIQUE ET CULTUREL (SUITE)
La flûte traversière
La flûte traversière possède un son pur et puissant, obtenu en soufflant sur un biseau disposé sur l’embouchure. Elle
doit son nom à la façon dont elle se tient : horizontalement et sur la droite. Elle se compose de trois parties : la tête
(avec une embouchure), le corps et l’extrémité appelée la « patte ». Fabriquée en bois à partir du Moyen Âge, elle est
depuis la fin du XIXe siècle fabriquée en argent, en maillechort (alliage de cuivre, nickel et zinc) et parfois en or.
Elle se développe fortement en Europe aux XVIIIe et XIX
e siècles, notamment dans la musique classique et l’orchestre
symphonique, où elle se voit souvent confier des parties de soliste.
Le saxophone
Inventé par Adolphe Sax en 1846, le saxophone est un instrument à anche simple, c’est-à-dire que le son y est produit
par une seule lamelle de roseau, fixée sur le bec, que l’instrumentiste met en vibration par son souffle. Ce son « brut »
produit par l’anche est modifié par le corps de l’instrument en laiton, comprenant plusieurs parties : le bocal, le corps,
la culasse, et le pavillon évasé. Les trous dont est percé l’instrument, fermés par les clefs, permettent de modifier la
longueur du tuyau sonore, et donc de jouer différentes notes. Malgré l’intérêt montré par les musiciens pour le
saxophone, il faudra attendre la fin de la Première Guerre Mondiale pour le voir employé régulièrement à l’orchestre.
En revanche, son emploi se généralise dès 1917 dans les orchestres de danse et les brass bands américains, quand le
jazz se développe vers les grandes villes du Nord et de l'Est des Etats-Unis.
DU RYTHME !
Le cajón
Le cajón est un instrument de musique inventé au Pérou par les esclaves africains privés de leurs percussions
traditionnelles. Il est constitué d’une simple caisse de résonance sur laquelle on s'assied, percée, au dos, d'un trou qui
permet au son de sortir. La plaque de frappe (devant) est plus fine que les autres côtés, ce qui permet une élasticité et
une résonance propre à l’instrument. D'apparence rudimentaire, il offre de multiples combinaisons sonores
s'adaptant à tous les genres musicaux même s'il reste l'instrument phare des musiques latines. Le cajón a une
particularité : un objet métallique destiné à vibrer appelé timbre est souvent placé sous la plaque supérieure de
l'instrument et vibre lors de la frappe. Il confère une sonorité particulière à chaque cajón, comparable à celle de la
caisse claire de la batterie. Sans ce timbre, la sonorité de l'instrument est plus proche de celle d'un tambour.
Les percussions corporelles
Ce sont des rythmes et des mélodies produits en utilisant le corps comme instrument de musique. Claquer des doigts,
frapper sa poitrine, ses cuisses produisent toute une gamme de sons. Notre corps, l'instrument le plus pratique à
transporter, a de nombreuses zones de frappes aux sonorités variées, et permet une grande liberté de mouvement.
Un petit instrument amusant : le kazoo
Le kazoo est un petit instrument en plastique ou en métal qui modifie la voix, constitué d'un tube fermé par une
membrane. Comme pour la flûte peule, il faut chanter dans l'instrument pour produire le son. Lorsque le musicien
chante dans le tube, la membrane vibre et transforme sa voix en sons nasillards et enfantins. On retrouve des objets
semblables au kazoo depuis des centaines d'années en Afrique. Ils étaient utilisés pour déguiser la voix d'une
personne ou pour imiter des animaux, principalement dans des cérémonies.
10 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
FICHE ECOUTE
Altiplano
Retrouvez l’extrait sonore sur le site Internet des JM France www.jmfrance.org
Compositeur Nicolas Paradis
Interprètes Nicolas Paradis : kora, flûte traversière, saxophone alto
Yani Aït-Aoudia : triangle, cajón
Musique Composition originale d’inspiration mandingue
Formation
instrumentale
Duo
Structure • Structure
0'00 : Introduction à la kora
0'20 : La mélodie de la kora se détache de la trame.
0'29 : Entrée du triangle.
1'27 : La flûte traversière s'ajoute aux deux autres instruments.
1'44 : Entrée de la flûte peule et du cajón.
2'05 : Disparition de la flûte peule. Retour de la flûte traversière.
2'26 : Entrée du saxophone
• Quelques éléments d'analyse :
* La kora forme une trame omniprésente tout au long de la pièce, sur laquelle vont s'ajouter,
disparaître, improviser, s'entremêler les autres instruments.
* Cet ostinato rythmique est formé de deux accords qui alternent et se répètent, sur une
carrure rythmique de quatre mesures à quatre temps.
* C'est la répétition de cette trame rythmique et harmonique, conjuguée aux changements
incessants de mélodie et d'instrument qui crée l'ambiance onirique de ce morceau.
Activités
pédagogiques
• A partir de l'extrait
* Après écoute de l’extrait (privilégier un matériel de diffusion de qualité !), relever les
remarques des élèves. Les orienter vers l’expression d’un ressenti émotionnel/physiologique à
cette musique.
• A partir de ces remarques
* Qu'évoque le titre du morceau ?
Éléments de réponse : « plano » évoque le côté « planant », onirique. « alti » (en haut, dans les
hauteurs), évoque les instruments qui se détachent chacun à leur tour de la trame.
Mais aussi :
L’Altiplano (« plaine d’altitude » en espagnol), situé dans la cordillère des Andes, est la plus
haute région habitée du monde après le plateau du Tibet. Il s’étend sur 1500 km et 4 pays
(Argentine, Bolivie, Pérou, Chili), avec une altitude moyenne de 3300 mètres.
Quels éléments musicaux peuvent correspondre à cette évocation ? A noter : le timbre de la
flûte peule à rapprocher de celui de la flûte de Pan, originaire de ces contrées andines.
* Repérer et reconnaître les instruments.
11 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
FICHE ECOUTE (SUITE)
Activités
pédagogiques
(suite)
* Au cours de plusieurs écoutes, s'attacher à suivre différents instruments, en prenant bien soin
de ne pas les perdre, même lorsque de nouveaux instruments rentrent.
* Qu'est-ce qui évoque la musique africaine ?
- Le timbre de la kora et de la flûte peule
- La couleur modale de la mélodie (différente des échelles majeure et mineure sur lesquelles
sont construites les mélodies en Occident)
- La structure rythmique répétitive
*Qu'est-ce qui évoque la musique occidentale ?
- La guitare, le saxophone, la flûte traversière
- Le carrure rythmique binaire
Pour aller plus
loin
• Écouter d'autres musiques avec ces instruments : voir page Références
• Inventer une histoire autour du titre altiplano, et par rapport à ce que la musique évoque.
• Dessiner ce que nous évoque la musique.
• Dessiner les instruments du morceau
*Variante : dessiner l'instrument avec son musicien : comment est-il tenu et joué ?
*Pour les plus petits, on pourra simplement colorier les instruments occidentaux
préalablement dessinés, téléchargeables puis imprimables depuis le site du
Tout Petit Conservatoire :
www.letoutpetitconservatoire.com/instruments-de-musique-a-colorier.html
12 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
QUIZZ MUSICAL
Laquelle de ces disciplines est une discipline de cirque ?
1 - Funambulisme
2 - Nage
3 – Aïkido
La culture mandingue s'est développée en :
1 – Inde
2 - Europe
3 - Afrique
Le n'goni est :
1 – Un instrument de musique
2 – Un pays
3 – Un fruit
Que sont les portés ?
1 – Des lancers de poids
2 – Une discipline acrobatique
3 – L'art de faire tenir un grand nombre d'objets sur une petite surface
Citer deux caractéristiques du cirque traditionnel :
1 – Piste ronde
2 – Histoire romanesque
3 – Sous un chapiteau
Quelle forme a une flûte traversière ?
1 - Droite
2 - Courbe
3 – Triangulaire
13 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
AUTOUR DU SPECTACLE
EN MUSIQUE
Produire des sons et des rythmes avec les élèves, avec les objets du quotidien ou une partie du corps.
Choisir un objet ou une partie du corps qui sera utilisé comme percussion (instruments, chaises, main). Leur faire
expérimenter différentes manières de jouer sur l'instrument : frapper, secouer, gratter, souffler. Le mouvement du
corps, si l'objet est frappé par le bras, peut naître de l'épaule, du coude, du poignet ou être prolongé par des
baguettes. Il est possible d'agir sur la vitesse, l'amplitude, la force imprimée par le geste ; de percuter l'instrument à
différents points, si bien qu'on obtient des différences de son. La matière utilisée pour la percussion et pour percuter
l'instrument (bois, métal, terre cuite) influe aussi sur le son obtenu. Expérimenter comment les sonorités diffèrent
suivant la matière de l'instrument : bois, métal etc.
Rythme corporel
* S’entraîner à bien sentir la pulsation du morceau en frappant doucement celle-ci avec les doigts, les mains.
* Bouger et danser sur Altiplano avec une petite chorégraphie : inventer un mouvement ou un type de geste à réaliser
avec chaque instrument différent.
* Si possible, on pourra continuer de danser en rythme.
Découvrir des musiques du cirque traditionnel (spécificités) et des chansons sur le cirque
Écouter des musiques avec les instruments du spectacle (voir page Références)
La plupart des albums mentionnés sont disponibles sur des sites d'écoute de musique en ligne comme Deezer)
Et aussi :
Découvrir le n'goni à travers cet extrait dans lequel joue Yani Aït-Aoudia, artiste du spectacle.
www.youtube.com/watch?v=Og1F_phPn5M
Pour écouter la flûte peule : on entend bien, dans cet extrait, le musicien chanter en soufflant dans sa flûte (vers 50') :
www.youtube.com/watch?v=4WqfF9s2OBI
Fabriquer un instrument du spectacle : le kazoo
* Prendre un tube en plastique ou en carton d'une dizaine de centimètres (par exemple, un bout de tuyau d'arrosage).
* Découper un petit trou aux trois-quarts de sa longueur.
* Fixer un bout de papier sulfurisé ou de plastique avec un élastique ou du scotch sur l'autre extrémité. Cette
membrane doit être suffisamment tendue, mais pas trop.
* Décorer son kazoo.
* Poser la bouche contre l'entaille et souffler en chantant !
Autour d'une musique
* Écouter des musiques et décrire ce qu'elles nous évoquent. Reproduire ensuite ces sensations avec le corps ou un
objet, à partir de mouvements, de danses.
* Fabriquer son numéro de cirque ou un petit spectacle en prenant en compte cette musique : en associant la manière
de se mouvoir et le rythme des manipulations, au rythme et à la mélodie. Par exemple, le jonglage sera plus rapide
sur une musique au tempo rapide.
14 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
AUTOUR DU SPECTACLE (SUITE)
* Par petits groupes, évoluer dans l'espace sur le rythme d'une musique. Par exemple, se déplacer de la même façon,
à la queue leu leu en traçant des chemins (ajouter des mouvements de bras, des sauts, des contacts).
Percussions corporelles
* Écouter un exemple de percussions corporelles : www.youtube.com/watch?v=4_5biaIRsQw
* Demander aux enfants de produire un maximum de sons avec leur corps sans utiliser leur voix. Décrire ensuite ces
sons (doux, graves, forts, aigus, lents).
* Se concentrer sur une partie du corps. Frapper par exemple de manière régulière dans les mains en creusant un peu
la paume, en écartant les doigts, en déplaçant le point de frappe de quelques centimètres, en excluant deux doigts de
la frappe, en variant l’intensité du geste, etc. Vous obtiendrez autant de variétés de sons que de paramètres changés.
Il en va de même sur le frapper de pied. Répéter les gestes en changeant les rythmes. Remplacez le geste frappé par
frotter. Essayer avec les cuisses, le bras, la bouche avec la langue ou les lèvres, le buste et la voix, les mélanger etc.
* Inventer des formules rythmiques, sur quatre temps, en percussions corporelles.
* Diviser la classe en différents groupes faisant chacun une formule de percussions corporelles différente, dirigée par
un groupe d'élèves qui bat une pulsation régulière : vous êtes à la tête d’un orchestre rythmique au complet !
AUTOUR DU CIRQUE1
Aller éventuellement voir un spectacle de cirque traditionnel ou récolter les souvenirs d’élèves y ayant
assisté
Découvrir les traditions de cirque dans le monde
* Par exemple, le Cirque du Soleil en Amérique, le Cirque de Pékin en Chine, l'école de Saint-Pétersbourg, mais aussi
le cirque traditionnel et contemporain. Se documenter à leur propos : quels sont les différents types de numéros, les
animaux de la ménagerie s'il y en a ?
*Découvrir les lieux et l'architecture du cirque, l'installation des structures : comment monte-t-on le chapiteau ?
Réaliser un carnet de bord sur le cirque
* Collecter des images sur le cirque, de petits objets, des histoires.
* Régulièrement, présenter, échanger et partager les nouveautés avec les autres : lire les textes, les expliquer.
Observer les images et les objets, les nommer et les décrire. Qu'évoquent-ils ?
* Réaliser un petit musée du cirque dans la classe en mettant en valeur les différents documents : les présenter sur
des socles ; les légender, les étiqueter, les commenter à l'écrit.
* Dessiner son numéro de cirque préféré, en variant les techniques : dessin, peinture, aquarelle...
1 Certaines de ces activités proviennent du document de l'académie de Lille sur le cirque : www.ac-
lille.fr/dsden59/ressources_peda/ecole_culture/docs/pdf/cirque.pdf
15 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
AUTOUR DU SPECTACLE (SUITE)
Réaliser un foliotrope sur le cirque
Dessiner sur chaque page une étape d'un mouvement simple. Par exemple, un personnage de face lève les deux bras
et les deux jambes sur les côtés, progressivement, en 25 étapes. Quand on tourne les pages, on voit le personnage
produire son mouvement, comme dans un dessin animé
Fabriquer des balles de jonglage
Il faut : du riz, des ballons de baudruche (gonflés et dégonflés plusieurs fois pour les assouplir), des ciseaux.
* Verser dans un des ballons de baudruche quelques poignées de riz.
* Bien tasser le ballon rempli de riz.
* Découper l'extrémité du ballon (¼). Conservez les chutes.
* Mettre un second ballon sur le premier.
* Décorer la balle avec les bandelettes et les chutes de l'autre ballon.
PRATIQUER LE CIRQUE EN EPS
Pratiquer les équilibres, le jonglage, l'acrosport, ou d'autres disciplines en lien avec le cirque.
Les statues
* Se déplacer par deux dans l'espace de la salle. Au signal de la musique, des porteurs proposent une position « socle »
aux élèves « statues » qui les complètent pour faire une photo (tenir en équilibre 3 secondes). Ajouter ensuite des
contraintes (en appui sur un mur, un escalier, une chaise) et faire varier les statues proposées, par exemple jambes
tendues, avec une direction dans le regard, en équilibre à deux avec des contrepoids.
Les jumeaux
* Se déplacer avec une partie du corps en contact avec l’autre élève (pied, épaule, main, dos) sans perdre son
camarade.
* Pratiquer le jeu du miroir et de l'écho.
Réaliser des acrobaties simples
* les unijambistes : debout en file indienne, chaque enfant tient la cheville gauche du partenaire de devant.
* La chenille à deux : le porteur est à quatre pattes. Le voltigeur, situé juste devant lui, est lui aussi à quatre pattes. Il
place ensuite ses jambes tendues sur le dos de son camarade. La chenille est en position et n'a plus qu'à se déplacer
avec ses six pattes. (Retrouvez cette acrobatie et d’autres exercices en début de page 2 du document en lieu :
www2.ac-toulouse.fr/ia-eps-32/docs/Gym/ACROSPORT%20derni%E8re%20version%202.pdf)
Apprendre à jongler avec des foulards ou des balles
L’usage des foulards pour les premiers pas est intéressant, car il permet de se familiariser avec les gestes du jonglage
et de le rattraper plus aisément.
* Seul avec une balle, s’entraîner d'abord à lancer et rattraper avec les mains : petit lancer, grand lancer, rattraper sur
une partie du corps ; lancer sous la jambe, dans le dos ; faire une figure une fois le matériel lancé, comme frapper dans
les mains, faire un tour sur soi, toucher le sol.
* Lancer deux objets simultanément sans les croiser en réalisant les mêmes figures.
16 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
AUTOUR DU SPECTACLE (SUITE)
* Lancer deux objets en les croisant alternativement (le point de départ du second lancer est le point le plus haut du
premier.
* S'accompagner d'une musique (chantée, ou enregistrée) sur une musique pour rythmer le jonglage.
* Apprendre « La cascade à 3 balles » avec l’excellent tutoriel de Didier Arlabosse2
EN THEATRE
Présenter son numéro de cirque
Sensibiliser les enfants à prendre en compte un public : à le regarder, l'interpeller, capturer son regard, jouer avec lui,
créer une émotion :
* Choisir une manière d'entrer en scène pour stimuler la curiosité du spectateur : entrer triomphalement et présenter
le numéro oralement, commencer directement par une figure virtuose, arriver avec une plaisanterie pour surprendre ;
* Réaliser un numéro ou raconter une courte histoire ;
*Inventer une conclusion afin de signifier la fin de manière claire (salut final, sortie de scène ou position statique) ;
* Choisir la musique qui accompagnera ce mini-spectacle : pour créer une ambiance et donner un rythme à suivre.
Incarner un personnage
Choisir un personnage et l'habiter. Pour cela, réfléchir au préalable à son caractère et son histoire, et faire
correspondre l'expression de son visage et de son corps. Les autres personnes de la classe posent des questions au
personnage et doivent deviner ce qu'il est d'après son attitude : qui est-il ? Où se trouve-t-il ? Que fait-il ? Est-il vieux,
jeune ? Que ressent-il (joie, tristesse...) ? Pourquoi ? Quel est son aspect physique ? Sa démarche, sa voix ?
L'expression de son visage ?
Démarches
Veiller à occuper tout l'espace disponible dans la salle, en la traversant de long en large, en cercle, en diagonale selon
chaque marche. Travailler sur ces différentes démarches d'abord sans musique, puis sur une musique afin de
s'adapter aux différences de rythme.
* Imiter d'abord une marche normale, puis dans le sable, dans la neige, sur la lune, au bord d'un précipice.
* Imiter des animaux : celle de l'homme, du singe, de l'éléphant, de la gazelle, de la grenouille, du serpent, de
l'araignée : bien imiter leur côté pesant et lent, dynamique et rapide. Travailler autour de ces différentes démarches.
* Imiter des hommes et des femmes : roi, vieil homme, sorcière, fée.
* Jouer corporellement avec les adverbes suivants : lentement, furtivement, sèchement, promptement, élégamment,
vigoureusement, piteusement, subtilement, lourdement, pesamment, méchamment, soudainement, vivement,
religieusement, vulgairement, machinalement, délicatement.
* Déplacements musicaux : inventer un déplacement sur un rythme (musical, autre). Combiner cet exercice avec les
précédents.
2 Voir tutoriel pour apprendre à jongler : http://didier.arlabosse.free.fr/balles/debut3.html
17 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
AUTOUR DU SPECTACLE (SUITE)
Jeux corporels à partir d'expressions de la langue française
En avoir gros sur l'estomac, vouloir être à la hauteur, avoir des responsabilités sur les épaules, avoir le cœur sur la
main, faire les gros yeux, une histoire tirée par les cheveux, la tête dans les nuages, être dans la lune, se mettre le
doigt dans l’œil, les jambes en coton, avoir la tête en l'air, avoir les reins solides, ne pas avoir les yeux dans la poche,
prendre son pied...
EN ARTS VISUELS ET HISTOIRE DES ARTS
Découvrir des œuvres inspirées par le cirque
* Un tableau cubiste de Fernand Léger, comme La Grande Parade, Le Chien sur la boule, Les Acrobates en Gris.
* L'une des nombreuses œuvres de Marc Chagall sur le cirque, comme celle intitulée Le cirque bleu.
* Les décors d'Alexandre Calder faits de fil de fer et d'objets de récupération, mis en scène de manière ludique.
* On pourra s'inspirer, par exemple, des images sur ce blog : http://lejournaldechrys.blogspot.fr/2012/02/le-cirque-
dans-lart-pictural.html
Travailler sur les couleurs du cirque traditionnel : le rouge, le jaune, l'or.
Illustrer des expressions et des proverbes sur le cirque
Entrer dans la cage des fauves, comme un acrobate sur un fil, faire son cirque, ce n'est pas fini ce cirque, jongler avec
les mots, faire un numéro, faire le clown.
Pour les plus grands, découvrir le livre-album Cirque, ou un extrait de cet ouvrage.
Entièrement réalisé par Fernand Léger, il est composé de textes écrits par l'auteur sur le thème du cirque, et est
ornementé d'un grand nombre de gravures et de dessins.
Travailler sur le cercle
L’aborder en arts plastiques, ou dans d'autres domaines car il s’agit d’une forme qui se rencontre beaucoup dans le
cirque. On peut aussi travailler sur ce thème à partir de cette citation extraite de l'album Cirque de Fernand Léger :
« Allez au cirque. Rien n’est aussi rond que le cirque. C’est une énorme cuvette dans laquelle se développent des
formes circulaires. Ça n’arrête pas, tout s’enchaîne... Un cirque est un roulement de masses, de gens, d’animaux et
d’objets... Allez au cirque. Vous quittez vos rectangles, vos fenêtres géométriques, et vous allez au pays des cercles en
action... le rond est libre, il n’a ni commencement ni fin». [suite page suivante]
18 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
AUTOUR DU SPECTACLE (SUITE)
Découvrir le vélo acrobatique, notamment à travers le poème Les Vélos Dingues d’André Clair Carelman
Ce n'est pas rigolo
d'être un vélo
qui ne tourne pas rond
pourtant
mes roues ne sont pas carrées
mes pédales ne sont pas ovales
mon guidon n'est pas conique
et ma selle n'est pas cubique
mon cadre n'est pas de guingois
et ma potence n'est pas en bois
Réfléchissons !
Réfléchissons !
Zloum ! Zloum ! Zlé ! J'ai trouvé
au cirque je me suis présenté
on m'a embauché
je passe après l'otarie équilibriste
et avant le fildefériste.
En piste !
En piste !
devant les parents les filles les garçons
sur la piste je tourne en rond
je tourne en rond
N'hésitez plus : en rond
en rond
je tourne rond !
Réaliser des calligrammes à partir de poésies sur le cirque
Par exemple Puisque la terre est ronde, Donné linéairement de Fernand Léger, ou réaliser un calligramme en forme de
vélo en s'inspirant du poème ci-dessus.
19 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
REFERENCES
AUTOUR DES INSTRUMENTS DU SPECTACLE
Kora
M'BADY KOUYATE, Kora Mandingue (Soutoukoun), éd. Indigo, 1997.
LAMINE KONTE, La Kora du Sénégal, vol. 1, les Rythmes, les Percussions, éd. Arion, 1988.
LAMINE KONTE, La Kora du Sénégal, vol. 2, Chant et Poésie d'Afrique Noire, éd. Arion, 1989.
Flûte peule
MOHAMED SAÏDOU SOW, Flûte Peule du Fouta Djallon, éd. Buda, 2006.
Accordéon
Écouter l'accordéon dans une œuvre contemporaine : la bande originale du film Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain.
TIERSEN Yann, Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, éd. EMI, 2001.
Cette B.O. est entièrement interprétée par le compositeur Yann Tiersen (accordéon, carillon, mélodica). Elle a reçu le
César de la meilleure musique de film en 2002.
Flûte traversière
« La volière », extrait du Carnaval des Animaux de Camille de Saint-Saëns, composé en 1886 :
https://www.youtube.com/watch?v=wXSJL8J6tVs
Cajón
Pour écouter le cajón : https://www.youtube.com/watch?v=sWdKzHggNF0
Percussions corporelles
Écouter un exemple de percussions corporelles : http://www.youtube.com/watch?v=4_5biaIRsQw
Kazoo
L'article de wikipedia mentionne un grand nombre de musiques variées faisant intervenir le kazoo :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kazoo
AUTOUR DU CIRQUE
LIVRES-CD
MENARD Lysia, SANCHIS Solange, Monter un spectacle de cirque, éd. Retz, coll. Un Projet pour Apprendre, 2009.
La guitare : Hôtel de la Guitare Bleue, éd. Gallimard Jeunesse Musique, coll. À la découverte d’un instrument, Italie,
2008.
LIVRES
BIDAULT Cécile, CLAVELET Magali, C’est le cirque !, éd. Milan Poche cadet, France, 2004.
Ensemble de petits textes et poésies sur le thème du cirque pour les élèves de cycle 2, afin de construire un projet de
classe transdisciplinaire.
KRINGS Frédérique, PIERRET Nancy, Le grand livre du cirque : Mes premiers tours : clown, jonglerie, acrobatie..., éd.
Casterman, Paris, 2003.
Un livre ludique et très bien documenté proposant de nombreuses activités pédagogiques. Il permet de construire
pour l’enseignant et ses élèves les premières bases de l’activité Arts du cirque dans toutes ses dimensions.
20 BaDaBoum І Dossier pédagogique І 2014-2015 ©JM France
REFERENCES (SUITE)
DVD
Le cirque, de Charlie Chaplin, 1928.
Parade, de Jacques Tati, 1974.
SITES
www.jmfrance.org
Venez découvrir les JM France, la présentation des spectacles, les dossiers pédagogiques, des extraits en écoute…
http://cie-gondwana.tk
Le site de la compagnie.
www.afrisson.com/
Une discographie des artistes mandingues est disponible sur ce site.
http://didier.arlabosse.free.fr/balles/debut3.html
Site pour apprendre à jongler
http://1001figuresjonglerie.perso.sfr.fr/jongle/index.htm
Site permettant de travailler les différentes figures de jonglerie.
Direction artistique et pédagogique: Anne Torrent • Coordination : Olivia Godart
Rédaction : Raphaële Soumagnas, membre du comité pédagogique des JM France, avec la participation des
artistes.
Avec le regard amical d’Andrée Pérez
Conception graphique et réalisation : Camille Cellier • Illustration © Anne-Lise Boutin
Tous droits réservés. Toute reproduction totale ou partielle de cette documentation est interdite en dehors de la
préparation aux concerts et spectacles des JM France.
JM France – 20 rue Geoffroy l’Asnier – 75004 Paris – www.jmfrance.org