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Aristote-politique-Livre2 in Greek & French, en Français & grec

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AristoteLA POLITIQUELIVRE IIEXAMEN CRITIQUE DES THÉORIES ANTÉRIEURES ET DES PRINCIPALES CONSTITUTIONS

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TABLE DES MATIRES DE L'OEUVRE D'ARISTOTERETOUR L ENTRE DU SITE

TABLE DES MATIRES DE LA POLITIQUE

ARISTOTE

POLITIQUELIVRE II.livre I - livre III

Traduction franaise : BARTHLEMY SAINT-HILAIRE.

LA POLITIQUE LIVRE II EXAMEN CRITIQUE DES THORIES ANTRIEURES ET DES PRINCIPALES CONSTITUTIONS

CHAPITRE

PREMIER.

Examen de la Rpublique de Platon ; critique de ses thories sur la communaut des femmes et des enfants. - L'unit politique, telle que la conoit Platon, est une chimre, et elle dtruirait l'tat, loin de le fortifier ; quivoque que prsente la discussion de Platon. - Insouciance ordinaire des associs pour les proprits communes ; impossibilit de cacher aux citoyens les liens de famille, qui les unissent ; dangers de l'ignorance o on les laisserait cet gard ; crimes contre nature ; indiffrence des citoyens les uns pour les autres. - Condamnation absolue de ce systme. [1260b] 1. , but toutes associations politiques, celle que devraient des d'en une nous fois qui pour des lois, les par prfrer hommes matres choisir leur des jouir meilleures et constitutions imagines des philosophes, en nous arrtant gr, la tats [1260b] est de lesbut. insre doit croire qu'Aristote n'avait divis mme ouvrage nous avons aujourd'hui. Voir le dbut des livres V (8), VII (6), VIII (5) et toute la discussion de l'Appendice. Faire notre passage celui de briller esprit. de la pas luison en les 1. Une ici faire

1. Puisque notre chercher, parmi

Puisque notre conjonction dans le texte

' , , , , ' ,

aurons tudier l'organisation passent

livres tels que

Rapprocher ce

' , , . 2. . ,

seulement plus

aux

Morale Nicomaque,

remarquables. Par que d'elles renfermer bon nous montrerons mme que, si en nous temps l, nous dcouvrirons ce chacune peut de et

liv. I, ch. III, 1, p. 16 de ma traduction. J'ai rejet 2. la que les

L'unit de lieu. leon donnent manuscrits pour la celle-ci, vieille qui est prise traduction littrale, qu'on doit regarder un un plus de comme manuscrit vritable, des le prcieux

d'applicable ; et

demandons une combinaison politique diffrente nous de toutes celles-l, sommes non vain faire notre dfauts de les pouss cette recherche, par dsir briller les mmes toutes constitutions existantes. 2. Nous tout ce un de

tous, en tant qu'un des plus anciens. Du reste, la leon ordinaire offre aussi un sens satisfaisant. Le sol est un objet jouissance gnrale, gale cit qui composerait l'tat. Il n'y a entre deux d'ailleurs ces pour unique tous dans la de

, . , , (

esprit, mais par

poserons d'abord

principe qui doit naturellement servir de point de dpart cette tude,

savoir : que la

)

communaut politique doit ncessairement embrasser tout, ou ne rien ou embrasser, comprendre certains objets l'exclusion Que communaut politique n'atteigne aucun objet, la chose videmment impossible, puisque est l'tat une le sol est de la certains autres.

variantes qu'une simple diffrence d'orthographe , la prononciation des deux mots tant mme. Platon, Rpublique, liv. V, p. 251 et suiv., trad. de M. Cousin. L'examen que va Aristote systme tre faire du de bien la -

[1261a] , , ' ; ,

Platon ne peut compris que si l'on a sous les yeux le texte mme donc lecteur recourir trs de le de la Platon. Je prie

association ; et d'abord tout doit ncessairement tre l'unit commun, de lieu au moins

. , .

constituant l'unit de cit, et la cit appartenant en commun tous les citoyens. [1261a] demande o communaut est facultative, il est bon qu'elle Je si, la

trs fidle et lgante traduction de M. Cousin, et pour le texte grec, l'dition Bekker. Quelques crivains renouvel nos cette discussion sur ont de jours de

; 3.

pour les choses

, ' , , , , .

s'tende, l'tat organis tous

dans bien que les sans ou soit ? la

la communaut. La est importante question fort ;

nous cherchons, objets, exception, qu'elle restreinte quelques-uns Ainsi, communaut peut aux aux aux comme s'tendre enfants, femmes, biens, Platon

mais, comme on le voit, elle n'est neuve. deux beaux de pas Les plus gnies

l'antiquit

philosophique l'avaient agite prsence toute vingt et en de la un

, , .

Grce, il y a sicles, et le systme de la communaut avait vaincu. Ville... nations. voit nettement diffrence nation. ville, c'est c'est socit avec les constitue On ici la de La 5. t

le propose dans sa Rpublique ; car Socrate y les doivent les Je le soutient que les enfants, biens tous citoyens. femmes et les tre communs

. 4.

demande donc : L'tat actuel des choses faut-il est-il adopter de prfrable ? Ou cette loi de la Rpublique Platon ? des bien 3. La

ville la cit, l'tat, la civile toutes lois

, '

communaut femmes de autres prsente

ncessaires son harmonie et son

embarras l'auteur

que ne

existence. nation,

La

, ' , . ' , . .

c'est

semble le croire ; et les motifs allgus lgitimer paraissent fort une peu consquence rigoureuse de sa discussion. Bien plus, avec mme tout moins tat, sous ; elle le est but que du la et aux de cette incompatible par Socrate pour la

l'agrgation, la runion des hommes corps, sans institutions fixes, rapports dtermins et constants qui les lis tiennent les uns politiquement aux autres. La nation est le germe cit l'agrgation est chronologique ment le premier fait ; la constitution politique vient qu'aprs. Voir plus haut, liv. I, ch. 1, 7. Arcadiens . Arcadiens centre Les au du ne de la ; sans en mais

Platon assigne

forme o il la prsente quant moyens rsoudre s'est

, , . 5. ( ,

contradiction, il abstenu d'en rien dire. Je veux parler de cette parfaite unit de la

cit entire, qui est pour elle le premier l des biens ; car c'est l'hypothse de Socrate. 4. Mais pourtant il est bien vident qu'avec unit cette pousse

Ploponnse taient rests l'tat de et clan, n'avaient form ni villes, ni Deux villages.

,

'

un peu loin, la cit tout disparat entire.

tentatives faites pour les runir dans un chef-lieu furent inutiles. D'abord de dans celle d'paminonda s. Aprs la de le bataille Leuctres, gnral thbain reprit les projets de Lycomde, et, comme clans arcadiens envoyassent des dix dputs, mille, au nombre de Mgalopolis, ville forte qu'il avait les fait frontires construire sur de la Laconie. Un an aprs la mort d'Epaminonda s, de 3e la anne CIVe (362 lui, voulut que les la celle CIe Lycomde

).

Naturellement, la cit est fort multiple ; mais si elle prtend l'unit, de cit elle famille devient ; de

,

olymp. ; puis

famille, individu ; car la famille a bien plus d'unit que la cit, et l'individu bien plus encore que la famille. Ainsi, ft-il possible de raliser systme, faudrait garder, la cit. Mais la cit ne se compose pas seulement en d'individus ce il s'en sous

' ' , '

. ,

peine d'anantir

6.

certain nombre ; elle se compose encore d'individus spcifiquement diffrents ; les lments qui la forment ne sont point semblables. Elle n'est comme pas une

.

, ,

olymp. Arcadiens taient retourns

av. J.-C.), les

, , [1261b]

alliance militaire, vaut de membres, runis pour se prter mutuel l'espce d'ailleurs parfaitement identique ; une alliance comme balance, l'emporte toujours charg. C'est qu'une ville dessus nation que individus forment caractre simple est aud'une entire, les qui cette par le 5. ce plateau le plus est la o un appui, des qui toujours ses

leurs chaumires isoles. Voir Diod. de Sic., t. II, p. 372, 383 et 401. -J'ai d ici paraphraser un peu le plus texte pour le rendre clair. Dans Morale. passage Morale Nicomaque, liv. V, VI, 3, pages 161 et suiv. de ma traduction. Socrate. Platon, trad. 8. Voir Rp., de M. la Ce se

par le nombre

, ' .

, ' . . 7.

associs ft-elle

trouve dans la

liv. V, p. 20, Cousin. D'aprs chiffre. Aristote suppose sans doute que la paternit, dans systme Platon, pourrait indique tre par le de 11. le

,

si l'on suppose

nation, quelque nombreux qu'ils soient, ne sont pas runis mme en

bourgades, mais qu'ils sont tous isols manire la des

. . , ,

'

Arcadiens. L'unit ne peut rsulter d'lments d'espce diverse; aussi la rciprocit dans l'galit est-elle, comme je l'ai dj dit dans la que

la date de la naissance en que cherche calculs effet de ce assez l'enfant. C'est Platon

tablir par des compliqus et certainement trs efficaces, Rpubl., liv. V, p. 275, trad. de M. Cousin. Phratrie. phratrie 12. La tait peu

'

Morale, le salut des tats ; elle est le rapport ncessaire d'individus libres et gaux entre eux ; car si tous les ne citoyens

'

Athnes une subdivision de ta tribu. N'aient soupon. Platon en les prend les plus effet 13.

, .

peuvent tre au pouvoir la fois, ils doivent tous du y soit en autre ou tout systme, que sans y C'est des bois leurs moins passer, d'anne toute priode, suivant autre pourvu tous, exception, arrivent. ainsi ou que en

8. ' , ' , ,

anne, soit dans

prcautions minutieuses pour que les mres mmes puissent reconnatre leurs enfants. Rpublique, liv. V, p. 275 et suiv., trad. de M. Cousin. La communaut ellesne

ouvriers en cuir pourraient changer occupations

.

entre eux, pour que faon de cette les

des femmes. Il s'agit ici des Garamantes, habitants la suprieure. Pomponius Mla (Gorg., liv. I, ch. VIII) leur la attribue mme de Libye

. , ' (

mmes travaux ne fussent plus faits constamment par les mmes mains. Toutefois, ces est certainement prfrable, dans l'association politique, perptuit pouvoir serait moins, si ne la du le pas elle et 6. la

, ) 9. ' , , , , ( , , , ' '

fixit actuelle de professions

coutume. Hrodote (Melpomne, ch. CLXXX) prtend que la communaut des les femmes chez Auses, de existait peuplade

Libye sur les bords du lac Triton. A en croire Diodore de Sicile (t. I, p. 165), les femmes taient communes chez Troglodytes le roi possdait exclusivement la Nicolas Damas (Prodrome de la Bible gr. de Cora, p. 211, 213) assure sienne. de les ; seul

tait possible ; mais l o elle est incompatible avec tous citoyens, [1261b] et o de plus il est quitable que le pouvoir, avantage fardeau, rparti tous, il ou soit entre faut l'galit de les naturelle

.

imiter du moins cette perptuit par l'alternative

d'un cd gaux gaux, on le

pouvoir par leur des des a

que biens eu

les taient

femmes et les

' , ' ). . , , , . 11. 10.

comme

communaut chez les les femmes Scythes ; que taient communes chez que enfants taient rpartis entre les pres l'ge de cinq ans, d'aprs la ressemblance. Le n dans ouvrage baron de Campenhause affirme, un cit les les Liburniens, et

cd d'abord eux-mmes. Alors, obit chacun et tour commande

tour, comme s'il devenait rellement et fois renouvelle fonctions publiques, pousser l'alternative jusqu' exercer tantt l'une et tantt l'autre. 7. On peut conclure de ceci que politique l'unit est l'on un peut chaque qu'on les autre homme ; mme,

par Schneider (Bemerk. ber Rssland), que Zaporoves, peuplade russe qui habite du Borysthne, ont la communaut des femmes. Cette jument de conserv aux embouchures les

bien loin d'tre ce qu'on la fait quelquefois, que nous suprme ruine, le chaque ce et qu'on donne pour

comme le bien l'tat, en est la quoique pour chose bien

'

soit prcisment ce qui en assure l'existence. Sous point un de autre vue, de pour plus

Pharsale. Aristote Histoire Animaux, 894, cite des l. encore ce fait,

, , [1262a]

cette recherche exagre l'unit pas

VIl, eh. VI, p. dition de Berlin. 15. Ces familiarits. Rpubl., liv. III, p. 162 ; liv. V, p. 293, trad. de M. Cousin. Le plaisir beaucoup trop vif. Rpublique, liv. III,p. 192, id. On peut trouver qu'Aristote ne reprsente pas fidlement pense pas cela. L'union eux. a ide qu'expose Aristote, expression ici une 16. des trs la de dit

.

l'tat ne lui est favorable. Ainsi, une famille se suffit mieux elle-mme qu'un individu ; et un tat mieux encore de fait qu'une l'tat que famille, puisque n'existe rellement la associe suffire donc la du moment o masse peut tous plus

, , , '

, , . , 12.

ses besoins. Si complte suffisance est la plus troite dsirable, sera une unit moins ncessairement prfrable une unit plus compacte. 8. Mais cette unit extrme l'association, qu'on croit pour de

Platon, qui n'a prcisment

citoyens entre Athne conserv, (p. 561) nous sur la mme

,

elle le premier des ne mme l'assure, l'unanimit tous avantages, rsulte pas, de de les

vraiment remarquable tire Znon Cittie, fondateur L'amour, disait-il, est le dieu contribue garantir Aristopha ne. Dans le de trad, Banquet Platon, qui le de la de le du Rpublique de

; , ' , ' '

comme on nous

Stocisme :

citoyens dire, en parlant d'un seul est et mme moi ou objet : Ceci n'est pas moi, preuve infaillible, si l'on en croit Socrate, de la parfaite unit de l'tat. Le mot tous a ici un double sens : si on l'applique aux pris ds beaucoup qu'il Socrate individus part, aura lors plus ne

salut de l'Etat.

, . . 13. '

de M. Cousin, p. 271 et suiv. 17. Et rciproqueme nt. Voir la fin du et nt troisime le du livre, pp. 138, commenceme cinquime de la Rpublique de Platon, p. 251 et suiv., trad. de M. Cousin. L'anayse d'Aristote exacte. est

demande ; car chacun dira en parlant mme d'une mon fils, d'un enfant, mme voil

femme : Voil ma femme; il en dira autant pour proprits pour tout les et le

reste. 9. Mais avec communaut des femmes et la

.

des ne plus elle

enfants, conviendra aux conviendra au

cette expression

, . , ,

individus isols ; seulement

corps entier des citoyens ; et de mme proprit appartiendra, non chacun part, tous collectivement. Tous est donc ici une quivoque vidente : tous dans sa double acception signifie l'autre, aussi qu'impair ; l'un pair bien ce aussi bien que plus pris mais la

, . 14.

qui ne laisse pas que d'introduire dans discussion Socrate arguments Cet tous accord la de des fort de les

controversables.

,

citoyens dire la mme chose est si mais impossible; prouve moins l'unanimit. propos 10. Le offre : et rien que de l'autre, il ne donc l'on d'un veut, ct fort beau,

,

, , , . , 15. ,

systme encore un autre inconvnient c'est de aux qu'on sollicitude proprits ; songe

porte trs peu

communes chacun intrts particuliers, aux

vivement ses et

beaucoup moins intrts gnraux, si ce n'est en ce qui le t ; touche quant on au s'en trs sur soins le personnellemen reste, repose volontiers les comme service domestique, qui

, '

d'autrui ; c'est

. ,

souvent

est

moins bien fait par un nombre plus Si cit appartiennent chaque citoyen, non pas comme issus mais de lui, comme grand les de serviteurs. 11. mille de la enfants

, ' , ' , , . '

tous ns, sans qu'on y puisse faire distinction, se de de

tels ou tels, tous soucieront peu galement l. russit

de ces enfants[1262a] chacun D'un enfant qui dira : C'est le mien ; et s'il ne russit pas, on dira, quelques parents d'ailleurs que se rapporte son origine, d'aprs le chiffre de son inscription C'est le : mien,

[1262b] ,

ou celui de tout autre. Mmes allgations, mmes doutes

. 16.

pour

les

mille

enfants et plus que l'tat peut renfermer, puisqu'il galement impossible de savoir et de qui l'enfant est n, et s'il a vcu sa aprs naissance. 12. Vaut-il mieux chaque dise mille, mille en Voil l'usage actuellement reu prfrable Aujourd'hui est-il ? on de de que citoyen deux dix de mon sera

, ' . ), ' ,

enfants,

parlant

chacun d'eux : enfant ? O

(

appelle son fils un enfant qu'un autre son son camarade phratrie et nomme frre, ou cousin de de

,

germain, ou son

tribu, selon les liens de famille, de d'alliance d'amiti sang, ou

. 17. , ,

contracts directement par les individus ou par leurs anctres. N'tre que cousin ce titre, vaut beaucoup mieux que d'tre fils la manire de Socrate. 13. Mais quoi fasse, pourra que moins soupon leurs citoyens qu'on on ne viter quelques au n'aient de enfants,

. ,

leurs frres, de de leurs pres, de leurs mres il leur suffira, pour qu'ils reconnaissent infailliblement entre eux, des ressemblances si des frquentes fils aux Les des monde des se

,

parents. crit du

auteurs qui ont voyages autour rapportent chez

faits analogues ; quelques peuplades de la

, .

haute Libye, o existe communaut des femmes, on se partage les enfants d'aprs la ressemblance ; et mme parmi les femelles des animaux, taureaux, exemple, quelques-unes produisent petits exactement pareils au mle, tmoin jument Pharsale, surnomme Juste. 14. Il ne sera pas plus facile dans cette communaut de se contre tels prmunir d'autres que les les ou la cette de des des par chevaux et des la

,

.

, , ' . , ,

inconvnients, outrages, meurtres volontaires par imprudence, les rixes et les injures, choses beaucoup graves plus envers toutes

' . 18. .

un mre

pre, ou

une des trs des et plus

parents proches, qu'envers trangers, cependant beaucoup frquentes

ncessairement parmi des gens qui ignoreront On on se les liens qui les unissent. quand peut du moins, connat, faire les expiations lgales, deviennent impossibles quand on ne se connat pas. 15. Il n'est pas trange, on moins quand la tablit qui

,

communaut des enfants, de n'interdire commerce charnel, leur leur ces et de permettre amour familiarits du aux amants que le

mme, et toutes vraiment hideuses pre au fils, ou

du frre,

frre

au sous que

prtexte

ces caresses ne vont pas au del de l'amour. Il de le par le sans la ce n'est pas moins trange dfendre commerce charnel, de trop rendre vif, l'unique crainte plaisir beaucoup paratre attacher moindre importance que ce soit un pre et un fils, ou qui des s'y frres livrent

entre eux. Si communaut des femmes et des enfants parat Socrate plus utile pour l'ordre laboureurs guerriers, [1262b] gardiens l'tat, qu'elle tout dans de c'est dtruira accord cette des que la

pour celui des

classe,

qui

ne

doit songer qu' obir et non tenter rvolutions. 16. gnral, loi communaut produira ncessairement des effets tout opposs ceux que bien et des lois faites prcisment ses En cette de des

doivent amener, par le motif qui inspire Socrate

thories sur les femmes et les enfants. A nos yeux, l'tat, l'union de le bien de c'est ses suprme

membres, parce qu'elle prvient toute dissension civile ; et Socrate aussi ne se fait pas faute de vanter l'unit de l'tat ; qui nous semble, et lui-mme l'avoue, de n'tre des que le rsultat l'union

citoyens eux.

entre

Aristophane, dans discussion l'amour, prcisment que la passion, quand elle est violente, nous donne le dsir de fondre notre existence dans celle de l'objet aim, et de ne faire qu'un seul et mme tre avec lui. 17. Or ici il faut de toute ncessit que les deux individualits, ou du moins que l'une des deux disparaisse dans cette communaut prvaudra, teindra elle toute l'tat contraire ; au o sa sur dit

bienveillance rciproque ; le fils n'y pensera pas le moins du monde chercher son

pre, ni le pre chercher son fils. Ainsi que la

douce saveur de quelques gouttes de miel disparat une quantit de l'affection clans vaste d'eau, mme que

font natre ces noms si chers se perdra dans ltat o il sera compltement inutile que le fils songe au pre, le pre au fils, et les enfants leurs grands frres. mobiles L'homme a deux de sollicitude et d'amour, c'est la proprit et les affections ; or, il n'y a place n'y pour l'un ni pour l'autre la de ces sentiments dans Rpublique des aprs de Platon. Cet change aussitt leur enfants passant, naissance, et pres et

des mains des laboureurs des leurs guerriers, artisans

entre celles des

rciproquement, prsente encore bien embarras l'excution. Ceux qui les des porteront des dans

uns aux autres sauront, n'en pas douter, quels enfants ils donnent et qui ils les donnent. C'est surtout ici que graves inconvnients dont j'ai parl ces ces dont de ne plus les passs de ne plus haut ; ces outrages, amours criminels, meurtres les liens parent sauraient garantir, puisque enfants classes citoyens connatront plus, parmi les guerriers, ni de pres, mres, frres, les ni ni et de de que se reproduiront les

dans les autres

enfants

entrs dans la classe de lien des mme envers le guerriers seront dgags de tout reste de la cit. 18, Mais je m'arrte ici en ce qui concerne la communaut des femmes et des enfants. CHAPITRE II. Suite de l'examen de la Rpublique de Platon ; critique de ses thories sur la communaut des biens ; difficults gnrales qui naissent des communauts, quelles qu'elles soient. - La bienveillance rciproque des citoyens peut, jusqu' un certain point, remplacer la communaut, et vaut mieux qu'elle ; importance du sentiment de la proprit ; le systme de Platon n'a qu'une apparence sduisante ; il est impraticable, et n'a pas les avantages que l'auteur lui trouve. - Quelques critiques sur la position exceptionnelle des guerriers et sur la perptuit des magistratures. , 1. 1. La 1. Si la communaut. Platon, Rpubl., liv. V, p. 284, trad. de M. Cousin. Runions voyages.... parmi toutes sont profondment vraies. 5. 3. de nos ces

premire question qui se prsente savoir la aprs quelle meilleure de celle-ci, c'est de doit tre, dans constitution possible l'tat, l'organisation de

,

domestiques, observations

la proprit, et s'il admettre rejeter communaut faut ou la

. '

des peut sujet

biens.

On ce

Lacdmone. Voir Mller, Ottfried die

d'ailleurs

, ' , [1263a] ,

examiner

Dorier, t. II, p. 37, et Cragius, Rpubl. lacdmonien ne, liv. I, p. 71. L'amour 6. de

indpendamme nt de ce qu'on a pu statuer sur les femmes et les enfants. En conservant leur gard situation actuelle choses par et tout des la le la

soi. Cet loge de l'amour de soi est aussi dans Platon, Lois, liv. V, p. 265, trad.. de M. Cousin. 8. Les procs. Platon, Rpub., liv. V, p. 285 et suiv., trad. de M. Cousin. 10.

... , ,

division admise monde, [1263a] je demande, en ce qui concerne la proprit, si la communaut doit au s'tendre fonds ou de tant

, ,

seulement les terre possds fonds

l'usufruit ? Ainsi,

Comme je l'ai dj dit, Voir plus haut, ch. I, , 4. ns. trouve dans ni dans Je 11. ne rien Cragius Ott.

( ),

individuellement , faut-il en les en le apporter et en consommer fruits commun, comme pratiquent quelques nations ? Ou au contraire, la proprit et la

Lacdmonie

Mller qui ait rapport ce fait assez remarquable. 13. Les

.

2. .

culture partager individus, espce

tant en les

hilotes pnestes taient esclaves

les

communes,

pnestes. Les les des

fruits entre les de

, '

Thessaliens et peut-tre aussi des Macdoniens. Voir plus haut, liv. I, ch. II, 3 et la note, et Ott. Mller, t. II p. 66. 15. Une comparaison parmi animaux. Rpublique de Platon, p. 255, trad. de M. en Cousin. Platon prtend femmes doivent partager tous les toutes travaux, les effet que les les

communaut qui existe aussi assure-t-on, chez quelques ? Ou peuples barbares les doivent-ils mis ? bien les fonds et fruits tre galement 2. Si la est des la est plus citoyens

' , , , , . ' . 3.

en communaut culture confie mains trangres, question solution les

tout autre et la facile ; mais si travaillent personnellemen t pour euxplus mmes, elle est beaucoup embarrassante. Le travail et la jouissance n'tant galement rpartis, s'lvera ncessairement il pas

occupations des hommes, parce que les chiennes berger gardent le troupeau tout aussi bien que les chiens. -Il les Platon, dire veut sans perptuelles. de

. . , , 4.

contre ceux qui jouissent reoivent beaucoup, en peu, tout des travaillant ou

positivement que pouvoirs doivent assure cependant que faits nt certains pour et le la hommes sont commandeme puissance. Rpubl., liv. III, p. 187, trad. de M. Cousin. 16. tre perptuels, les

rclamations de la part de ceux qui peu, reoivent tout en

travaillant beaucoup. 3. Entre les vie sont elles encore le hommes, relations et de fort sont bien gnralement, permanentes de communaut difficiles ; mais

Interdire tous plaisirs ses guerriers. Rpub., liv. III, p. 191 et suiv. Platon est all lui-mme devant fait p. les philosophes a la par mmes motifs. Rpub., VII, trad. p. de liv. 75, M. mme et les discipline aude

davantage pour l'objet qui nous occupe Qu'on runions voyages, l'accident seulement ici. regarde les de o le

l'objection que Aristote. 288. De Rpub., liv. V, plus, il soumet

.

plus fortuit et le plus futile suffit provoquer la dissension ; et parmi nos domestiques, n'avons-nous pas surtout de l'irritation contre ceux dont le

.

Cousin.

, ' . , ' ' , , '

service

est

Dans toute la cette discussion sur communaut des biens et des les les femmes, partisans plus de n'ont

personnel et de tous les instants ? 4. A ce premier inconvnient, la communaut des joint d'autres lui prfre biens en non de le par et Il les des encore

ardents Platon pu s'empcher

moins graves. Je beaucoup complt les publiques, bonnes runit avantages lois.

de reconnatre que la saine raison tait du ct Mais ajouter pas, gnral, tudi assez profondment la pense de son vrai, absolument contraire aux Il a siennes. trop matre, qui est, il est de il son faut aussi en antagoniste.

systme actuel, moeurs

. 5. , , ' , ,

appuy sur de

qu'Aristote n'a

deux autres, je veux dire, de la communaut et de la possession exclusive. Alors, la devient commune quelque en sorte, proprit

souvent

tout en restant particulire ; les exploitations tant spares donneront toutes ne pas

transport la cit entire ce que Platon ne propose que pour la classe des guerriers. V. plus loin, ch. III, 1 et la note.

naissance des querelles ; elles prospreront

'

davantage, parce chacun attachera comme intrt personnel, et la vertu citoyens rglera. l'emploi, selon le. proverbe : Entre amis tout est commun. 5. Aujourd'hui on dans cits qui bien pas mme retrouve quelques systme, prouvent qu'il n'est des en un que s'y

, , . , . 6. , . [1263b] , ' . ' ,

des traces de ce

impossible ; et surtout dans les tats bien organiss, o il existe en partie, et o il pourrait tre aisment Les tout complt. citoyens, en t,

possdant abandonnent

personnellemen leurs amis, ou leur empruntent l'usage commun de certains objets. Ainsi, Lacdmone,

,

chacun emploie les esclaves, les chevaux d'autrui, comme s'ils appartenaient en propre ; et cette communaut s'tend sur provisions voyage, on est jusque les de quand surpris lui

, 7. .

.

aux champs par le besoin. Il est donc videmment prfrable particulire la commune. Amener esprits point bienveillance regarde spcialement le lgislateur. reste, ce 6. on Du ne de les ce de que et la proprit soit que l'usage seul rende

, , ( ), ,

saurait dire tout qu'ont dlicieux l'ide

et le sentiment de la proprit. L'amour de soi,

. 8.

que chacun de nous n'est possde, point un ; un naturel ; pas droit qui ce luiqui plus et

sentiment rprhensible c'est fait

, ,

sentiment tout [1263b] ce qui n'empche bon l'gosme, n'est mme sentiment qu'on blme

n'en est qu'un coupable excs ; comme on soit blme l'avarice, quoiqu'il naturel, on peut dire, tous les hommes d'aimer l'argent. C'est un grand charme secourir des compagnons la ; et ce n'est que proprit qui individuelle que des d'obliger et de amis, des htes,

,

nous assure ce bonheur-l. 7. On le dtruit, on tablir quand prtend

, 9.

cette excessive qu'on autres toute de d'abord

unit de enlve vertus occasion : la

, . , ' .

l'tat, de mme encore deux

s'exercer

continence, car c'est une vertu que respecter sagesse et lieu, en de par la second la qui

femme d'autrui ;

gnrosit,

ne va qu'avec la proprit ; car, dans rpublique, jamais ni faire cette le se aucun de cette peut de ce que de

citoyen ne peut montrer libral, acte gnrosit, puisque vertu natre l'emploi ne

.

qu'on possde. systme Platon l'avoue, apparence a, 8. Le de je une tout

, ' .

fait sduisante de philanthropie

, ' , ' ,

;

au

premier il par la de

aspect, charme merveilleuse rciprocit bienveillance qu'il tous citoyens, surtout

semble les quand aux des

devoir inspirer

on entend faire le procs vices constitutions actuelles, et les attribuer tous ce que la n'est

. 10. , ,

proprit

,

pas commune : par exemple, les procs que font natre contrats, pour les les les faux vils

condamnations tmoignages, empressements auprs des gens riches ; mais ce sont choses tiennent, point possession individuelle des biens, mais la perversit des hommes. 9. Et l des qui non la

,

. [1264a] ,

en effet, ne voiton pas les associs et les propritaires communs procs eux biens personnels ? Et encore, qui avoir le peuvent de ces dans nombre de ceux que bien entre les de plus souvent en

,

, , . 11. '

possesseurs

,

querelles

les associations est-il bien faible comparativeme nt celui des possesseurs proprits particulires. D'un autre ct, il pas aussi avantages dtruit ; serait juste d'numrer non seulement les que avec de

'

les maux, mais

la communaut elle, l'existence me parat tout fait impraticable. L'erreur de Socrate vient de la fausset du principe d'o il

, .

part. Sans doute l'tat famille d'unit, non unit pousse certain l'tat plus ; existe, situation point et la doivent mais une absolue. un

. ' , ' .

avoir une sorte

Avec cette unit point, n'existe ou s'il sa est

,

dplorable ; car il est toujours la veille de ne plus prtendre tre. faire Autant vaudrait un accord avec un seul son ; un rythme, une mesure. C'est convient ramener avec seule 10. par de la

, '

, . 12. ,

l'ducation qu'il

communaut et l'unit l'tat, qui est multiple, comme je l'ai dj dit ; et je m'tonne qu'en prtendant introduire l'ducation, par elle, bonheur et, le dans

; ,

l'tat, s'imagine

on

, ;

pouvoir le rgler par que de par tels plutt les la et On voir moyens, moeurs, philosophie les qu' Lacdmone et en la Crte, sagesse le de la sur des lgislateur a eu fonder communaut des biens l'usage lois. pouvait

. , , ; , '

, . ,

repas publics. [1264a] On ne peut refuser non cette plus de tenir compte de longue suite de temps et d'annes, o, certes, systme, tait bon, un tel s'il ne

. , 13.

serait pas rest inconnu. En ce genre, tout, on peut le dire, a t mais imagin ; telles

, '

ides n'ont pas pu prendre; et telles autres ne sont pas mises

.

en usage, bien qu'on connaisse. de Rpublique Platon, encore autrement vident, si l'on voyait un gouvernement pareil exister en ralit. l'tablir cette On ne qu' pourrait d'abord 11. Ce la de bien serait les

que nous disons

, , .

condition

de partager et d'individualiser la proprit en en donnant une portion, ici aux repas communs, l l'entretien des phratries et des tribus. Alors toute lgislation n'aboutirait qu' interdire l'agriculture aux guerriers c'est prcisment cherchent faire Quant ce les au que de nos jours ; et cette

, ' . 14. ' '

, .

Lacdmoniens.

'

. ' ,

gouvernement gnral de cette communaut, Socrate n'en dit mot, et il nous serait tout aussi difficile qu' lui d'en davantage. Cependant se de on la masse de la cit composera citoyens n'aura de cette masse l'gard desquels rien par la statu. Pour les laboureurs, exemple, dire

, . [1264b] , ... 15. , , . .

proprit sera-telle particulire, ou Leurs sera-t-elle ? femmes commune

et leurs enfants seront-ils ou ne seront-ils pas en commun? 12. Si les rgles de la communaut sont les mmes pour sera diffrence laboureurs sera pour tous, o la des aux les la

guerriers ? O premiers compensation de l'obissance

, . ' , , ' . , ' , . 16. ,

qu'ils leur

doivent apprendra

aux autres ? Qui mme obir? A moins qu'on n'emploie leur gard l'expdient dfendent leurs se des que Crtois, qui ne deux choses esclaves, la des livrer

gymnastique et possder armes. Si tous ces points sont rgls comme sont autres que ds On constitu ils dans ici le les

tats, deviendra lors la ? aura dans

communaut

ncessairement l'tat deux tats ennemis l'un de l'autre ; car des laboureurs aura fait et des on des des artisans, on citoyens ; et des guerriers, aura fait surveillants chargs de les garder perptuellement

. , , .

. 13. Quant aux dissensions, aux que reproche socits actuelles, j'affirme tous exception la soutient grce faudra dans ces qu'ils sans dans Il que, point sa rglements des et peu sienne. se retrouveront procs et aux autres vices Socrate aux

, .

l'ducation, il ne

Rpublique tous sur la police, la tenue marchs aussi

, ; . 17.

autres matires importantes ; et cependant il ne donne d'ducation qu' ses guerriers. D'un ct, aux il autre laisse

.

laboureurs la d'en les

la proprit des terres, condition livrer

produits ; mais il

est

fort

craindre que ces propritaires-l ne soient bien autrement indociles, bien autrement fiers que les hilotes les pnestes ou tant Socrate, reste, dit l'importance relative toutes choses. point davantage Il de ces n'a parl de n'a d'autres au rien sur esclaves. 14.

plusieurs autres qui leur tiennent de bien prs, le et telles que

gouvernement, l'ducation les lois spciales la classe des laboureurs ; or, il n'est ni plus facile, ni moins important de savoir comment on l'organisera, pour des que la communaut guerriers ct d'elle. que puisse subsister Supposons

pour laboureurs lieu communaut des

les ait la femmes

avec la division des biens ; qui sera charg de l'administration, comme l'agriculture les ? maris le sont de [1264b] Qui en sera charg, en admettant pour les laboureurs l'gale communaut des femmes et des biens ? 15. Certes, fort d'aller chercher comparaison parmi animaux, fonctions les pour des il est ici une trange

soutenir que les femmes doivent tre absolument celles on interdit des du maris, auxquels reste occupation intrieure. L'tablisse ment autorits, des tel toute

que le propose Socrate, offre encore bien des dangers : il les veut perptuelles. Cela suffirait causer guerres hommes jaloux forte de seul pour des civiles peu leur

mme chez des

dignit, plus raison et cette est parmi des gens belliqueux, Mais perptuit pleins de coeur.

indispensable dans la thorie de Socrate : Dieu verse l'or, non point tantt dans l'me des uns, tantt dans l'me autres, toujours les des mais dans mmes

mes ; ainsi Socrate soutient qu'au mme mle ceux-ci l'argent, moment de de ; la l'or de dans

naissance, Dieu dans l'me de

l'me de ceuxl; de l'airain et du fer, dans l'me de ceux qui doivent tre artisans laboureurs. 16. Il a beau interdire tous les plaisirs ses guerriers, il n'en prtend pas moins que le de heureux tout devoir du est l'tat ; lgislateur ou

rendre entier

mais l'tat tout entier ne saurait tre heureux, quand la plupart ou quelques-uns de ses membres, sinon tous, sont privs de C'est bonheur. que le ne pas dans la peut telle que

bonheur ressemble aux pairs, lesquels somme avoir proprit

nombres

n'a aucune des parties. En fait de en bonheur, il est

autrement ; et si les dfenseurs de la qui pourra point mmes heureux, donc prtendre sont

cit ne sont pas

l'tre ? Ce ne apparemment les artisans, ni la masse des aux ouvriers attachs travaux mcaniques. 17. voil quelques des inconvnients de la rpublique vante Socrate pourrais indiquer encore plus d'un autre non srieux. CHAPITRE III. Examen du trait des Lois, de Platon ; rapports et diffrences des Lois la Rpublique. Critiques diverses : le nombre des guerriers est trop considrable, et rien n'est prpar pour la guerre extrieure ; limites de la proprit trop peu claires et prcises ; oubli en ce qui concerne le nombre des enfants ; Phidon de Corinthe n'a pas commis cette lacune ; le caractre gnral de la constitution propose dans les Lois est sur-tout oligarchique, comme le prouve le mode d'lection pour les magistrats. 1. mmes principes se 1. Les. 1. Dans le trait des Lois. Les Lois

-uns

par ; j'en

moins

retrouvent dans le Lois, . trait des compos me

sont l'ouvrage de la vieillesse de Platon. Ses principes sont beaucoup plus rels et plus positifs dans Rpublique. Voir la traduction de que la y

,

postrieurement Aussi bornerai je un petit nombre de remarques la que Platon sur y constitution

. , , ( , ' ), , ,

prpose. Dans trait Socrate n'approfondit que trs peu de questions, telles que communaut des enfants et des femmes, le mode d'application de ce systme, la proprit, et l'organisation du gouvernement. Il y divise la des en masse citoyens les la de Rpublique, le la

M. V. Cousin et son argument des Lois. On peut trouver d'ailleurs que le rsum de la Rpublique de Platon fait ici par Aristote est grande essentielle question de la justice omise disciple. ennemis ont Aristote d'avoir dnatur plaisir opinions son matre les de ; est tout Les du bien et insuffisant. La

,

,

entire par le

pripattisme accus violemment

deux classes : laboureurs les dont une d'une part, et de l'autre guerriers, forme troisime classe, dlibre

une fraction, qui

ce sont l des exagrations ;

,

sur les affaires de l'tat et les dirige souverainement . les Socrate a oubli de dire si laboureurs tre au dans proportion tre et les artisans doivent admis pouvoir une en totalement exclus; s'ils ont ou n'ont pas le droit possder armes, prendre militaires. revanche, pense que et de des de part En il les

mais pour juste,

il

faut, tre

, , . [1265a] 2. , , ,

convenir qu'il a t fort peu exact cette exposition. Voir plus loin dans et et critiques fondes. Jusqu'aux femmes. Platon, trad. mille. de Voir Lois, M. 2. 8 ce des des peu chapitre 3 inexactitudes dans

quelconque, ou

, '

liv. VI, p. 369, Cousin. - Cinq Platon dit cinq mille quarante, nombre duodcimal, auquel attache grande importance. Voir les Lois, livre. V, page. 278, trad. de M. Cousin. 3. La La d ne il une

aux expditions

femmes doivent accompagner les guerriers au combat, recevoir mme ducation qu'eux. Le reste du trait ou est par des rempli, ou sur et la

des digressions, par considrations l'ducation de guerriers.

campagne de Babylone. critique l'Aristote

. , , , ,

[1265a]

parat pas ici fort Sparte, possder plaines vastes celle de Babylonie, avait jusqu' mille guerriers, oisifs ceux Platon. Aristote mme comme de luile nourri dix juste. sans des aussi que la

2. Dans les Lois au contraire, on ne trouve peu prs que des dispositions lgislatives. Socrate y est ; fort concis sur la constitution mais celle propose applicable tats gnral, revient pas premier pas aux en il son projet. voulant toutefois, rendre qu'il

remarque, liv. II, ch. VI, 12. Schlosser, traducteur allemand, avait dj fait une observation peu passage. 4. Les Etats Platon touch sujet, fort sommairemen t, Lois, liv. V, p. 261 et 277, trad. de M. Cousin. 5. D'une vie sobre. voisins. a ce mais prs pareille sur ce

Si j'en excepte la communaut des femmes et des biens, tout se ressemble dans ses deux rpubliques; ducation, affranchissemen t gros de la pour les des guerriers

, . 3.

ouvrages socit,

, ,

repas communs, tout y est pareil. Seulement tend dans seconde jusqu'aux il la les

repas communs

femmes, cinq mille

et le des

Platon, trad. de

Lois, M. a ici contre critique parat

porte de mille nombre

liv. V, p. 277, Cousin. Schlosser cherch dfendre Platon une qui

citoyens arms. 3. Sans de sont

, , . ' , . 4. ,

aucun doute, les dialogues Socrate minemment remarquables, pleins d'lgance, d'originalit, d'imagination mais il peut-tre difficile que tout y ft galement juste. qu'on trompe moins ne pas, que Ainsi, s'y il la de ou autre cette qui ; tait

cependant assez justifie. nombre citoyens. Platon prescrit expressment que le nombre des terre dpasse jamais mille quarante, comme Quant nombre celui au des des guerriers. cinq maisons ne et des lots de 6. Le des

'

ne faudrait pas campagne Babylone, toute pour multitude

. , (

plaine immense,

enfants, il ne le limite pas ; mais on peut voir expdients qu'il pour restreindre, quand devient considrable. Lois, liv. V, p. 278, 284 et il trop propose le les

doit nourrir cinq mille oisifs sortis de sans de son sein, compter femmes et

cette autre foule de serviteurs de toute espce. Sans doute on est bien libre de

,

crer hypothses

des

suiv., trad. M. Cousin, et dans ce livre plus loin, ch. IV, 3. Phidon. marbres d'Arundel parlent de ce Phidon fin sicle du ; il IXe avant vivait vers la 7. Les

son gr ; mais il ne faut pas les pousser jusqu' l'impossible. 4. Socrate affirme fait objets ne jamais sol aurait ajouter et qu'en de surtout doivent tre les Il pu encore,

) , , ,

lgislation, deux

perdus de vue le hommes.

Jsus-Christ, 50 ans peu prs avant Lycurgue. Aristote parle encore autre d'un Phidon,

. 5. , , . ' ' , .

les tats voisins, moins qu'on ne l'tat existence politique extrieure. En cas de guerre, il faut que la force militaire organise, pas soit non refuse toute

tyran d'Argos, liv. V (8), ch. VIII, 4. Quelques commentateu rs ont confondu l'un et l'autre. Ott. Mller semble les distinguer. Voir die Dorier, t. I, p. 155, et t. II, p. 108 et 200, et Aeginet. p. 55 et suiv. Plus tard. Voir plus loin, liv. IV (7), ch. V, 1 ; ch. IX, 7, et ch. XIV,

seulement

pour dfendre le pays, mais aussi pour dehors. admettant agir au En que

la vie guerrire ne soit ni celle des individus, ni celle de l'tat, encore faut-il

,

savoir se rendre redoutable ennemis, pas quand envahissent lorsqu'ils vacu. 5. Quant aux proprit, pourrait demander qu'elles fussent autres celles qu'indique Socrate, fussent claires. et plus La surtout qu'elles prcises et plus proprit, dit-il, doit aller jusqu' satisfaire besoins vie voulant exprimer par l ce qu'on entend ordinairement par une existence aise, sobre les d'une , que limites on assignables la aux non ils le l'ont

10. 8. La

( , ), , . 6. , ' ,

seulement

trame. Platon, Lois, liv. V, p. 271, trad. de M. Voir 478. Jusqu'au quintuple. Platon dit le quadruple, Lois, liv. V, p. 294. Deux maisons. Lois, liv. V, p. 297, traduction de M. Platon Cousin, dit deux Cousin. aussi le p.

sol, mais encore

Politique,

positivement habitations . Champagne et Thurot prtendu qu'Aristote commet faute la qu'il ont

, '

reproche ici Platon, liv. IV (7), chapitre IX, 7 ; mais Aristote parle seulement de lots de terre aux sur frontire. environs la de la cit, et

expression qui a certainement un sens beaucoup plus large. Une vie sobre peut

, [1265b] . ' , , ' . 7. ,

tre

fort

Platon et

parle

pnible. Sobre et librale et t dfinition beaucoup meilleure. l'une vient manquer, de Si ces on une

d'habitations d'tablisseme nts. . 9. Le

systme politique... rpublique. Quelques auteurs modernes, M. entre p. et Goettling autres, ont de tait 316,

deux conditions

tombe ou dans le luxe ou dans la souffrance. de la ne pas L'emploi proprit comporte

trouv que le systme Platon plus monarchique que rpublicain. Voir plus bas mme mme livre,

d'autres qualits ; on ne saurait y apporter douceur on peut ni ni y et l,

courage ; mais apporter modration sont libralit ; et ce ncessairement les vertus qu'on peut montrer dans l'usage de la fortune. 6. C'est

chapitre, 11. Dans la pense mme de Platon, son systme est aristocratique. Voir la Rpub., liv. VIII, p. 127 ; parfois aussi il va jusqu' la avec identifier royaut

, , ,

aussi un grand tort, quand on va en gales, jusqu' parties de ne diviser les biens

l'aristocratie, id., liv. IX, p. 195 et 223, traduction de M. Cousin.

rien statuer sur

, , , . , . , . 8. ' , , ,

le nombre des citoyens, et de les procrer limites, remettant laisser sans s'en au

Quelques auteurs.

10.

. '

Stobe, p. 26 et 440, cite un passage d'Archytas o la le Pythagoricien, mme se pense trouve exprime formellement. Archytas tait contemporain d'Aristote, le mot et

hasard pour que le nombre des unions des quel sous dans actuel choses, s'tablir striles compense celui naissances qu'il soit, que, l'tat des cette tout prtexte

[1265b]

quelques se rapporte sans doute lui. Celle de

balance sembl naturellement. Il s'en faut que le rapprochement soit le moins du monde personne dans dnuement, parce que les se proprits exact. n'est le Dans nos cits,

Lacdmone. Voir plus loin l'analyse de la rpublique de Sparte, ch. VI, dans ce livre. Des rangs du peuple. Peuple pas le le sens o signifie ici non peuple dans nous entendons ordinairement ce mot, mais la classe les dernire parmi citoyens,

partagent entre les enfants, quel qu'en nombre. admettant contraire qu'elles indivises, seront tous soit le En au

les enfants en surnombre, peu

ou

beaucoup,

parmi Spartiates.

les

ne possderont absolument rien. parti le 7. Le plus la et

11.

. , , .

Dans le trait des Lois. Voir les Lois, liv. III, p. 178, trad. de M. Cousin. Dans Rpublique, Platon incline videmment l'aristocratie, qui lui est pour le la

sage serait de limiter population

non la proprit, et d'assigner un maximum qu'on ne la dpasserait fois gard, pas, en ayant pour le fixer, et la proportion ventuelle enfants strilit mariages. rapporter des qui des S'en au

gouvernement des meilleurs. Voir Rpubl., VIII, p. 127. L'lection son Platon, trad. de 12. de Lois, M. snat. la liv.

, ' ; . 9. ,

meurent, et la

hasard, comme dans la plupart des tats, serait une invitable rpublique misre engendre et les les discordes civiles crimes. dans la C'est cause de de

liv. VI, p. 315, Cousin ; c'est ici surtout que je conseille au lecteur voudra ce les texte de Aristote donne extrait qui bien

, '

misre dans la Socrate ; et la

comprendre passage sous le mme Platon. n'en qu'un fort yeux d'avoir

vue de prvenir ces maux, que l'un des plus anciens lgislateurs,

court et trs

, , . , . , '

Phidon

de

peu clair. Sans doute rsum pouvait suffire de son temps : les ouvrages de Platon entre taient ce

Corinthe, voulait que le nombre des familles et des restt immuable, quand mme primitifs auraient tous Dans on les a t Lois, fait le Nous ingaux. les bien lots citoyens

les mains de tous les gens instruits, son et systme Il de le en

parfaitement connu. que n'tait besoin rappeler

prcisment contraire.

dirons, au reste, plus tard notre opinion personnelle sur ce sujet. 8. On a encore dans des le Lois, omis, trait de la des

peu de mots ; et c'est l ce qui cette concision d'Aristote. 13. Plus tard. Voir plus loin, liv. VI (4), ch. v, 4 et suiv. excuse

, . 10.

dterminer diffrence gouvernants

aux gouverns. Socrate le rapport se des borne dire que uns aux autres sera celui de la chane trame, laines diffrentes. D'autre part, la faites

, (

toutes deux de

, , , , ' ) [1266a] 11. ,

puisqu'il permet l'accroissement des meubles jusqu'au quintuple, pourquoi laisserait-il aussi ne pas biens

quelque

latitude pour les biens-fonds ? Il faut prendre encore sparation habitations soit un bien garde que la des ne faux

principe en fait d'conomie domestique. Socrate citoyens de habitations compltement isoles ; et c'est toujours chose fort difficile que d'entretenir deux maisons. son le 9. Dans ne moins deux donne pas ses

ensemble, systme de

politique

Socrate n'est ni une dmocratie, ni une oligarchie ; c'est le gouvernement

.

. ' , . , , ' , ' ' ' '

intermdiaire, qu'on nomme se de les qui les S'il rpublique, puisqu'elle compose tous citoyens portent armes. cette constitution comme la plus commune dans la plupart des tats existants, il n'a peut-tre pas tort. Mais il est qu'elle aprs constitution parfaite. des pourraient prfrer hsitation Bien gens lui sans celle dans vient la l'erreur, s'il croit immdiatement

prtend donner

de Lacdmone, ou toute autre un 10. peu plus aristocratique. Quelques auteurs prtendent que la constitution doit les de parfaite runir lments

, ,

. 12.

.

toutes

les

autres ; et c'est ce titre qu'ils vantent celle de Lacdmone, o se trois de et trouvent les lments l'oligarchie, de la combins

, ' , '

de la monarchie dmocratie, reprsents l'un par les par Rois, les le par l'autre

, ' ' . ,

Grontes, troisime

les phores, qui sortent toujours des rangs du peuple. D'autres, il est vrai, voient dans les phores et l'lment tyrannique, retrouvent l'lment de la dmocratie dans les repas communs dans discipline quotidienne la cit. [1266a] 11. Dans le de et la

.

13.

trait des Lois, on prtend qu'il faut composer

, , . , . 14. .

la

constitution de et

parfaite dmagogie de

tyrannie,

deux formes de gouvernement qu'on est en droit ou de nier compltement, ou considrer comme les pires de toutes. On a donc bien raison d'admettre une combinaison plus large ; et la meilleure constitution est aussi celle qui runit divers. systme le plus Le de d'lments de

Socrate n'a rien de monarchique ; il n'est qu'oligarchique et dmocratique ; ou plutt il a une tendance le prononce l'oligarchie, comme mode d'institution ses de magistrats. prouve bien le

Laisser choisir le sort parmi des

candidats bien

lus,

appartient aussi l'oligarchie qu' la dmocratie ; mais faire une obligation riches rendre nommer remplir les en les devoirs, une C'en encore vouloir au surtout riches, et politiques, de aux se aux les toutes fonctions tout autres c'est exemptant

assembles, d'y autorits et d'y

citoyens de ces institution est une de appeler pouvoir des de

oligarchique.

rserver les plus hautes fonctions aux plus son pas cens levs. snat moins les n'a le de

12. L'lection de

caractre les sans sont

l'oligarchie. Tous citoyens exception tenus de

voter, mais de

choisir la d'en ensuite nombre classe ;

les premire nommer un gal puis

magistrats dans classe du cens ;

dans la seconde autant dans la troisime. Seulement tous citoyens la classe de ici, les la

troisime et de quatrime sont

libres de ne pas voter ; et dans les lections du quatrime cens et de la quatrime classe, le vote n'est obligatoire que pour les des Socrate qu'on tous en gal chaque lus citoyens Enfin, veut rpartisse les pour nombre

deux premires.

classe de cens. Ce systme fera ncessairement prvaloir citoyens les qui

payent le cens

le plus fort; car bien citoyens pauvres s'abstiendront de voter, parce qu'ils n'y seront pas obligs. l constitution se l'lment monarchique et l'lment dmocratique. On peut dj s'en convaincre par ce que je viens de dire ; on bien encore, plus cette traiterai particulire constitution. J'ajouterai seulement qu'il les y a ici du le pourra mieux quand tard je de espce de 13. Ce une o combinent des

n'est donc point

danger choisir magistrats lus. sur une liste de candidats quelques citoyens, mme en petit nombre, Il suffit alors que

veuillent qu'ils

se

concerter, pour puissent des constamment disposer lections. 14. Je

termine ici mes observations sur le le Lois. CHAPITRE IV. Examen de la constitution propose par Phalas de Chalcdoine ; de l'galit des biens ; importance de cette loi politique ; l'galit des biens entrane l'galit d'ducation ; insuffisance de ce principe. Phalas n'a rien dit des relations de sa cit avec les tats voisins ; il faut tendre l'galit des biens jusqu'aux meubles, et ne point la borner aux biens-fonds. - Rglement de Phalas sur les artisans. 1. , ' , . , 1. Il est encore d'autres constitutions qui sont dues, soit de citoyens, et simples soit desne par chapitre d'Aristote. Artin a lu Carthaginois au lieu de Chalcdonien ; c'est une erreur s'est reproduite assez frquemment, et que Cora semble approuver ici. qui Phalas. Phalas 1. On que ce connat

systme trait des

dvelopp dans

des philosophes hommes d'tat. Il n'en est pas une qui ne se rapproche formes en que des reues vigueur, plus deux de les

et actuellement beaucoup rpubliques Socrate.

'

Personne, si ce n'est lui, ne de s'est permis ces innovations la communaut des femmes et

Mais que ft

on

ne

, .

peut admettre Phalas

Carthaginois, puisque l'analyse de la constitution carthaginoise est par donne Aristote

des enfants, et des communs se des sont repas des bien objets

. '

femmes ; tous plutt occups

dans ce mme livre, ch. VIII. Ott. II, p. Mller, 200, ce die Dorier, t. citant passage d'Aristote, appelle Phalas Phalkes ; c'est sans une Voir doute faute mme

essentiels. Pour bien des gens, le point capital parat la leur tre proprit, avis, des l'organisation de source unique, rvolutions. C'est Phalas de Chalcdoine, qui, guid par cette pense, a le premier pos en principe que l'galit fortune de est les

. [1266b] 2.

d'impression. chapitre, 4. galit de fortune. Mller, Dorier t. Ou die II, peut voir dans

, ' , '

indispensable entre citoyens. [1266b] 2. Il lui parait facile de l'tablir au moment de l'tat mme ; et

pages 199 et suiv., quel rle l'galit dans lgislation dorienne. 2. Des dots leurs des la biens a jou

,

de la fondation quoique moins

.

aise introduire les tats longtemps constitus, peut selon

dans ds on lui, assez en de filles,

filles. Montesquieu blme Esprit V, p. 221. Le quintuple. Voir ci-dessus, mme livre, ch. III, 8. Solon. ferait comme remarque Thurot, Phalas postrieur Solon. Barthlemy (Voyage d'Anach., dans sa table des hommes illustres) fait contemporain d'Aristote, ne autorit. Celle je sais de le que est 4. Ceci croire, le cette des loi de Phalas, Lois, liv. V, ch.

, , . 3. , ,

toutefois,

l'obtenir vite, riches leurs

prescrivant aux donner des dots sans que leurs fils en reoivent ; et aux d'en pauvres,

recevoir sans en donner. J'ai dj dit que Platon, dans des permettait l'accroissement des jusqu' certaine dpasser personne quintuple minimum dtermin. 3. Il ne faut pas oublier, quand un on porte des lois semblables, point nglig : c'est fortunes une limite, pour le d'un le trait Lois,

qui ne pouvait

, ,

d'aprs quelle

Locres. Heyne pense qu'il est ici des dans question Locriens la

pizphyriens, grande Grce

par Phalas et Platon

. 4. , , , ' , ,

qu'en

fixant

(Academ. opuscula, t. II, p. Ott. 42). Voir Mller,

ainsi la quotit des fortunes, il faut aussi fixer la quantit des enfants. nombre enfants avec proprit, faudra Si le des n'est la il bientt

die Dorier, t. II, p. 200 et 227. Leucade. Leucade, colonie Corinthe, fonde sous le rgne Priandre, sait de de le sa de

plus en rapport

enfreindre la loi ; et mme, sans en venir l, il est dangereux passent l'aisance misre, que chose dans qu'ils point le ce ce que de la parce sera cas, dsir difficile, n'aient tant de citoyens

tyran ; on ne constitution que ce qu'en dit Voir Mller, Aristote. Ott. die

Dorier, t. 1, p. 117, et t. II, p. 155 et 200. 7.

des rvolutions. 4. Cette de des sur

Quoi ! le lche !.. Ce vers est, avec lgre variante , tir de 319. 8. l'Iliade, chant IX, vers une

, (

influence l'galit biens l'association

politique a t comprise quelques-uns des tmoin dans qui ses anciens ; lois, Solon lgislateurs par

Meurtrier d'un tyran. On se rappelle quel de culte

tait entoure Athnes la mmoire

tmoin le dcret interdit

) ' 5. .

l'acquisition illimite terres. d'aprs mme que des C'est le principe certaines

d'Harmodius et d'Aristogiton. Eubule. Eubule matre d'Atarne, ville de Mysie, en face de que tait 10.

lgislations, comme celle de Locres, interdisent moins de de vendre son bien, malheur parfaitement constat qu'elles prescrivent encore maintenir lots L'abrogation d'une loi de ce genre, la Leucade, rendit constitution compltement dmocratique, parce que ds lors on parvint aux magistratures sans conditions cens Mais on la exiges. les de 5. autrefois cette suppose pas de les primitifs. ; ou

, ' , ,

Lesbos, possda ensuite Hermias, esclave Hermias longtemps l'ami

,

son ; fut

, . ' ,

d'Aristote, qui sjourna prs de lui pendant trois ans, de 346 343, ce que l'on Voir de Vie croit. Diogne Larte, d'Aristote. Autophradate tait de sige d'Atarne eut lieu eu 362, sur la fin du rgne d'Artaxerxe Mnmon. Aristote, l'on une pigramme de en si croit satrape Lydie. Le

, ' . 6. '

galit mme, si tablie, n'empche

, .

que lgale

la

limite des ne ce

Thocrite (Brunck. Analect, t. I, p. 184), avait fait btir tombeau superbe Eubule. 11. De deux Des commentateu rs ont pens qu'Aristote voulait allusion salaire juges Athnes tait on le : faire au des il d'abord mit et oboles. Hermias et un

fortunes trop qui luxe large,

puisse tre, ou amnerait et ; la ou

,

dans la cit le mollesse

trop troite, ce qui amnerait la gne parmi les citoyens. au Ainsi, il ne suffit pas lgislateur d'avoir rendu les fortunes gales, il faut qu'il leur ait donn de Ce justes proportions. n'est avoir rien cette parfaite tous citoyens ; d'avoir fait mme encore que trouv mesure pour les le

, 7. . , , , [1267a] ,

d'une obole ; deux,

Pricls le fit porter trois. Aristophane avait dj fait la mme remarque que le philosophe. Voir l'Assemble des Voir Boeckh, Econom. polit. des Athn., liv. II, ch. XIV, p. 238 de Femmes, aussi v. 302 et 380. pour ce dtail

point important, c'est de niveler les passions bien plutt que les proprits ; et cette galitl que l'ducation rgle par de bonnes lois. ne rsulte de

. ' , , ,

6. Phalas pourrait rpondre c'est prcisment ici que l ce

l'dition allemande, et p. 373 de la traduction franaise.

qu'il a dit luimme ; car, ses bass tat l'galit fortune l'galit d'ducation. Mais ducation sera-t-elle faut n'est dire. rien cette que ? Ce que yeux, de les tout sont de et

,

,

C'est l ce qu'il

de l'avoir faite une et la mme pour tous. Elle peut tre parfaitement une et la mme pour tous les citoyens, et tre telle cependant qu'ils une avidit richesses d'honneurs, n'en insatiable de ou ou sortent qu'avec

. 8. ' ', ; ,

mme avec ces deux passions la fois. 7. De plus, rvolutions les

, . , ' , . 9. , . ,

naissent aussi bien l'ingalit honneurs de des seuls

tout de des que

pidamne. pidamne, plus

13. et tard

lingalit fortunes. seraient

Dyrrachium, aujourd'hui Durazzo, la colonie Corinthe, fonde dans la XXXVIIIe olymp. On ne sait rien de Adriatique, de Corcyre et de sur mer

Les prtendants ici diffrents. La foule se rvolte de des l'ingalit fortunes,

[1267a] et les hommes suprieurs s'indignent l'gale rpartition des honneurs ; c'est le mot du pote : Quoi lche brave ! C'est les que et ! le le tre de

plus sur la loi dont parle ici Aristote. Ott. Voir Mller,

die Dorier, t. I, p. 118, t. II, p. 27. Voir aussi le Ville (5e) liv. de ouvrage d'Aristote , ch. I, 6, o il parle encore d'pidamne et liv. III, ch. XI, 1. Diophant e archonte d'Athnes dans la XCVIe olymp., avant est 394 J.-C. ici tait cet

gaux en estime

hommes

sont pousss au crime non pas seulement le besoin par du

ncessaire, que Phalas compte apaiser l'galit moyen, avec des selon

biens, excellent lui, d'empcher

L'acte dont il question n'est

. , .

qu'un n'en un ne

homme dtrousse pour mourir

autre pas

de froid ou de faim ; ils y sont pousss encore par le besoin dans la Si d'teindre leurs dsirs jouissance. dsordonns, les auront au hommes recours pour crime

ces dsirs sont

' , , . 10. , , .

gurir le mal qui les tourmente ; j'ajoute qu'ils livreront seulement cette mme s'y non par raison,

mais aussi par le simple motif, si leur n'tre troubls caprice point dans les y porte, de

leurs plaisirs. 8. A ces trois maux, quel sera le remde ? la mince du D'abord proprit, quelque l'habitude qu'elle soit, et travail, puis la temprance ; et

, .

'

enfin, pour celui qui veut trouver le bonheur en le lui-mme,

connu que par ce Ott. qu'en dit Voir Aristote.

Mller,

remde ne sera point chercher ailleurs dans les siens peuvent passer que la plaisirs ne se de hommes.

die Dorier, t. II, p. 27.

, ,

philosophie ; car autres que les

l'intermdiaire des C'est le superflu et non le besoin qui commettre grands fait les crimes.

On n'usurpe pas la tyrannie pour se garantir de de l'intemprie

' . 11.

l'air; et par le mme motif, les grandes distinctions sont rserves pas meurtrier meurtrier tyran. l'expdient politique propos Phalas par n'offre non au d'un d'un Ainsi

voleur, mais au

de garantie que

, . , [1267b] ' , , ' ' ,

contre d'importance.

les

crimes de peu

9. D'autre part, institutions Phalas concernent gure l'ordre bonheur intrieurs de l'tat ; il fallait donner aussi un systme relations les voisins a besoin militaire, et de avec peuples les donc d'une et et que le les de ne

trangers. L'tat ncessairement organisation Phalas n'en dit mot. Il a commis un analogue l'gard finances publiques : elles doivent non seulement satisfaire besoins intrieurs, mais de plus les du carter dangers suffire pas les oubli des

, . . 12. , , ,

, ' . , ,

dehors. Ainsi, il ne faudrait pas que abondance tentt cupidit voisins puissants la de plus que leur

les possesseurs, trop faibles pour repousser leur soutenir guerre contre force nombre. ce faut sujet bien et une attaque, ni que exigut de la mme un en 10. sous se que des est empcht

. ,

ennemi gal en

Phalas a pass silence ; mais il persuader l'tendue ressources

, . 13. ' , '

en politique un point important. La limite, vainqueur trouve un ddommageme nt de la guerre dans la richesse de sa conqute, et qu'elle ne vritable c'est ne jamais

peut-tre que le

. ' , . 14. , .

puisse mme ennemis pauvres qu'elle cot.

rendre des plus ce leur a

Lorsqu'Autophra date vint mettre le sige devant Atarne, Eubule lui conseilla de calculer temps l'argent allait du promettant d'vacuer Atarne indemnit moins considrable. Cet avertissement fit rflchir Autophradate, qui leva bientt le sige. 11. L'galit citoyens bien certainement, je l'avoue, prvenir dissensions civiles. [1267a] Mais, vrai dire, les de sert fortune entre les sur-lebien champ pour une la le et qu'il dpenser conqute pays,

le moyen n'est pas infaillible les hommes suprieurs s'irriteront n'avoir portion commune, et ce sera une trouble plus, souvent cause et de de De que de la

rvolution.

l'avidit : ils se de ; qu'ils

des hommes est insatiable d'abord deux une contentent oboles fois

s'en sont fait un patrimoine, leurs sans besoins cesse, s'accroissent jusqu' ce que leurs voeux ne connaissent plus de bornes; et quoique de la la soit nature cupidit

prcisment de n'avoir point de limites, plupart hommes la des ne

vivent que pour l'assouvir. 12. Il vaut donc mieux remonter

au principe de ces drglements au lieu niveler ; de les

fortunes, il faut si bien faire que les hommes par modrs

temprament ne veuillent pas s'enrichir, que et les

mchants ne le puissent point ; et le vrai ceux-ci leur hors d'tre les moyen, c'est de mettre par minorit d'tat ne point

nuisibles, et de opprimer. Phalas eu tort a

aussi

d'appeler d'une manire gnrale, galit rpartition terres, laquelle fortune comprend encore esclaves, troupeaux, les les il des des se fortunes, l'gale

borne ; car la

l'argent, toutes nomme mobilires.

et ces

proprits qu'on La

loi d'galit doit tre tendue tous ces objets ; ou du moins, il faut soumettre rgulires, les ou

certaines limites bien ne statuer absolument rien l'gard de la proprit. 13. La lgislation de Phalas en tat vue parat qu'un peu au reste n'avoir

tendu, puisque tous les artisans doivent y tre la proprit l'tat, former classe accessoire de citoyens. Si les ouvriers chargs de tous les travaux appartiennent l'tat, il faut que ce soit aux pour conditions tablies ceux sans de y une

d'pidamne, ou pour d'Athnes Diophante. dit 14. de Ce la de en suffit ceux par

que nous avons constitution Phalas pour qu'on

juge les mrites et les dfauts. CHAPITRE V. Examen de la constitution imagine par Hippodamus de Milet ; analyse de cette constitution ; division des proprits ; tribunal suprme d'appel ; rcompense aux inventeurs des dcouvertes politiques ; ducation des orphelins des guerriers. Critique de la division des classes et de la proprit ; critique du systme propos par Hippodamus pour les votes du tribunal d'appel ; question de l'innovation en matire politique ; il ne faut pas provoquer les innovations, de peur d'affaiblir le respect d la loi. ( , 1. Milet, d'Euryphon, mme division villes en appliqua distribution nouvelle Pire, montrait d'ailleurs de vivre dans une se toute sa faon excessive vanit, et au qui 1. fils le qui, des rues, cettede dont parle Hippodamus Milet. Aristote encore Hippodamus, 1.

Hippodamus de

inventeur de la

livre IV (7), ch. X, 4 parat avoir fort fut lui t un habile qui le de les et non

architecte. Ce imagina premier diviser rgulires, systme

villes en rues il appliqua ce

, , , ) . 2.

plaisant braver

le

seulement au Pire, de telle existait encore temps Strabon. Strabon, XIV, vivait guerre Une publique Pire p. au de Voir liv. 622. du place au portait mais Rhodes, qu'elle aussi la ville

jugement public par le luxe de ses cheveux et l'lgance de sa parure, en des simples galement chauds, homme qui rien entire, Hippodamus est aussi le premier qui, sans jamais avoir mani les affaires publiques, s'aventura chose sur la publier quelque meilleure forme de gouvernement. 2. Sa se de mille rpublique composait dix citoyens spars en trois classes artisans, laboureurs, et : avait la prtention de ne ignorer dans la nature comme galement et portant t hiver, habits outre,

la Gogr. de

Hippodamus l'poque de la Ploponnse.

, , . ' , ' ,

son nom. Voir Xnophon, Hellniques, liv. II, ch. IV. Stobe (Sermo p. rapporte extrait ouvrage d'Hippodamus pythagoricien : Ce est De la Rpublique. morceau crit en 144, 440) un d'un

,

long fragment

dorien. La ville de Milet, bien qu'en tait colonie Ionie, une

, ' ' , , . ' , ,

dfenseurs de la cit les parts sacre, troisime possde individuellement . Celle qui devait subvenir aux frais lgaux du culte tait des la dieux faisait possdant armes. Il du l'autre trois

crtoise. (phore, d'aprs Strabon, ; il est liv. fort que XIV, pag. 604) probable

territoire : l'une publique, et la

l'Hippodamus de Stobe est le mme que celui d'Aristote. Voir Henri IV, p. 3. Spars trois Ce ne 2. en sont classes. Valois, Emendat , lib.

' . 3. . [1268a] , ,

portion sacre ; celle qui devait nourrir guerriers, ; celle les la qui la Il ne tre trois parce

,

pas l les trois divisions donnes dans le cit Stobe. Hippodamus y divise trois toutes diffrentes. cit doit divise trois parts Je dis que la entire tre en : sa classes rpublique en fragment par

portion publique appartenait aux laboureurs, portion individuelle. lois que aussi de pensait que les peuvent espces,

que les actions judiciaires selon lui ne peuvent natre trois l'injure, que objets de : le

l'une doit tre forme biens possds commun les en par des

,

dommage et le meurtre. 3. Il tablissait un

citoyens

, ,

'

tribunal suprme unique et o

vertueux l'tat seconde guerriers, ;

qui la doit

administrent

, , , . . 4.

seraient portes en appel toutes les causes qui sembleraient mal juges. Ce tribunal composait vieillards faisait [1268b] l'lection. Quant la forme des jugements, Hippodamus repoussait Chaque devait il le juge porter s'il et ; s'il au il vote par boules. se de qu'y monter

appartenir aux dont la force le dfend ; et la doit troisime tre

consacre la production de toutes choses ncessaires au bien-tre de la cit. La premire classe, je l'appelle celle des snateurs; la celle seconde, des les

, ,

une tablette o crirait, condamnait purement simplement qu'il vide, absolvait o dterminerait ses motifs, s'il absolvait condamnait seulement en Le actuel en ce paraissait partie. systme lui vicieux, ou

, ( . ' ) '

dfenseurs de l'tat ; et la troisime, celle artisans. Muret lect., cap. lib. XVIII) Aristote l'gard d'Hippodamus . Vetterio (Var. lect., XXXVIII, lib. cap. (Var. lib. XIV, XV, I, et cap. de des

laisserait

'

mme titre ; et

accuse

mauvaise foi

XI) a tch de rfuter Muret,

.

qu'il souvent juges parjurer,

force les se s'ils d'une l'un ou

et il a soutenu qu'il s'agissait dans et Stobe deux qui probable, c'est qu'Aristote commis une inexactitude, comme il en commet en Platon. une citant Voir a ici Aristote dans de auteurs me

'

votent dans Il

manire absolue l'autre sens. 4. garantissait encore lgislativement les rcompenses dues dcouvertes politiques d'utilit gnrale ; et il assurait l'ducation enfants des laisss aux

diffrents. Ce semble le plus

. 5. '

' . , , ,

plus haut dans ce livre, ch. III, 8. Aujourd'hui Athnes. date de On ne sait pas la prcise cette loi ; 4.

par les guerriers morts dans les combats, en la mettant Cette la charge de l'tat. dernire lui institution appartient exclusivement ; mais aujourd'hui Athnes tats et plusieurs autres jouissent Tous tre le d'une institution analogue. les lus devaient par magistrats

athnienne t

mais elle avait porte avant l'anne 439, puisqu' cette poque fit des Pricls l'oraison funbre guerriers morts dans la guerre Samos, dont de et les

.

peuple ; et le

peuple, compose

pour des

enfants avaient adopts t par

Hippodamus, se trois classes de l'tat. Une fois nomms, magistrats la des les ont

l'tat. Pricls rappelle cette loi dans la lui II, harangue que Thucydide prte, ch, anne guerre liv.

concurremment surveillance intrts

XLVI, 431, du

gnraux, celle des affaires des trangers, et la tutelle orphelins. Telles sont peu prs toutes les dispositions principales de la constitution d'Hippodamus. D'abord, peut quelque difficult un dans classement 5. on trouver des

premire de la Ploponnse. qu'en I, ch. 12. armes. V, a ces des

; 6.

N'ont march Thucydide, liv. dcrit moeurs antiques Grecs. Cume, en Ott. die suiv.

. '

' , ; ;

ou Cym, ville d'Eolide, Voir Mller, 220 et Asie Mineure.

de citoyens o laboureurs, artisans guerriers prennent part les gale une au et

Dorier, t. II, p, Voir plus loin, liv. VIII (5), ch. IV, 3. Quelque catastrophe. Aristote suppose avec que l'antiquit, l'espce ici, toute

,

gouvernement : premiers sans c'est-sans armes, les seconds terres, armes et sans

dire, peu prs esclaves troisimes, sont des qui arms.

humaine survcu catastrophes

a aux

prouves par la terre. La a science moderne l'homme n'avait pu tre tmoin de ces bouleverseme nts ; il n'est venu longtemps aprs. Platon, Voir les que dmontr que

' ,

Bien plus, il y a impossibilit ce que puissent fonctions publiques. faut ncessairement tirer de la classe des guerriers et les gnraux, et les gardes de la cit, et l'on peut dire tous les principaux fonctionnaires. Mais si les artisans et les laboureurs sont exclus de la du cit, gouvernement comment pourront-ils avoir quelque attachement pour elle ? 6. Si l'on objecte que des sera puissante remarquons d'abord que la la classe plus que guerriers Il tous entrer

en partage des

. 7. , ' , , ' , ' , ,

Lois, liv. III, p. 135, trad. de M. Cousin ; et la Mtorologie d'Aristote, liv. I, suiv. Voir Cuvier, Discours du globe. 13. Un autre point de vue. On peut voir cette discussion sur les avantages et de les inconvnients dans sur les rvolutions ch. 90 de XIV, et ma aussi pages

traduction.

,

les deux autres,

chose n'est pas facile ; car ils ne seront s'ils plus quoi reste sont forts, bon pas les ds des des rendre de la ? en les rpublique

l'innovation en politique la mthode ordinaire d'Aristote ; il expose toujours les deux faces de la question ; mais de ne il a pas parfois le tort montrer assez nettement ce qu'il pense luimme, quoique important. 14. ce soit l le point

, , [1268b]

nombreux. Mais

lors donner au citoyens et les

droits politiques matres

nomination des magistrats Que outre la font

; . 8.

laboureurs dans d'Hippodamus ? Les artisans, on le sont indispensables, comme partout ailleurs ; et ils y peuvent, aussi bien que dans les autres tats, vivre mtier. quant laboureurs, dans le cas o ils chargs pourvoir guerriers, pourrait seraient de la on avec de leur Mais aux conoit, y

L'initiative. On peut voir dans nos assembles dlibrantes de est le quelle droit importance d'initiative, laiss tous les qui composent. Ailleurs. Je dans Aristote trait question ne sais quel a cette membres les

' ' , . ( ,

,

autre ouvrage

subsistance des

), ,

raison en faire des membres ils de l'tat ; ici, au contraire, sont matres de terres qui leur appartiennent en propre, et ils ne leur profit. 7. Si les guerriers cultivent personnellemen t les terres publiques assignes leur entretien, la classe guerriers que celle alors des ne des le les S'il des autres les qui en des les cultiveront qu'

. 9. ,

, ' ; ,

sera plus autre laboureurs ; et cependant lgislateur prtend distinguer. existe citoyens que laboureurs possdent propre citoyens. formeront l'tat quatrime dans une

( ' ), , , , ' .

guerriers et les

biens-fonds, ces

; '

classe

sans

droits politiques et trangre la Si aux citoyens culture proprits publiques celle proprits particulires, on ne que devra des familles; [1268b] dans ce et, cas, ds aux un terre, de leur mme saura plus ce prcisment et des constitution. l'on remet mmes la des

, , , ' , , . 10. , ,

chacun cultiver deux

pour les besoins

pourquoi ne pas donner, l'origine, laboureurs seul lot et de

' , , . '

capable suffire propre

nourriture et celle guerriers ? Tous ces qu'ils fournissent aux

points sont fort embarrassants dans constitution la

' . 11. . , , , , . ,

d'Hippodamus. 8. Sa loi relative pas en aux jugements n'est meilleure, ce que,

, ,

permettant aux juges de diviser leur sentence, d'une plutt que de la donner manire absolue, elle les rduit au rle de simples arbitres. Ce peut admissible, mme les les juges quand sont systme tre

nombreux, dans sentences en par les arbitrales, discutes commun ceux qui

. , '

rendent ; il ne l'est plus pour les tribunaux ; et la plupart des lgislateurs ont eu d'y toute communication entre les juges. 9. Quelle ne sera d'ailleurs confusion, point la grand soin interdire

,

, . 12. ' '

lorsque, une accordera sera gale

dans affaire une point celle

d'intrt, le juge somme qui ne parfaitement que rclame le demandeur ? Le demandeur exige vingt mines, un juge en accorde dix, un autre plus, cinq, quatre, ces un autre moins, celui-ci celui-l et surviendront sans aucun doute; enfin les uns accordent la somme entire, autres refusent. Comment concilier moins, ou condamnation absolue, le juge ne court jamais risque parjurer, puisque l'action de se tous avec la ces votes ? Au l'acquittement tout les la '

. ,

,

dissentiments-l

, [1269a] ,

, . '

, ' , ,

a

t

toujours d'une et non au

intente manire absolue;

,

l'acquittement veut rien dire d pas qu'il ne soit demandeur, mais bien qu'il ne lui est pas d vingt mines ; il y aurait seulement parjure voter les vingt mines, lorsque l'on ne croit pas en conscience que le dfendeur les doive. 10. Quant aux rcompenses assures ceux qui quelques dcouvertes utiles cit, pour c'est la une et font

. . , ' . . ,

loi qui peut tre dangereuse dont l'apparence seule sduisante. sera de la bien est Ce des peutsource

intrigues,

tre mme de

13.

rvolutions. Hippodamus touche ici une tout question, : est-il autre un de ou l'intrt de leurs

.

tout autre sujet l'intrt contre des changer anciennes institutions, mme quand ils peuvent remplacer Si l'on ne les par tats

, '

, . 14.

de meilleures ? dcide les pas qu'ils ont intrt changer, on ne saurait admettre le sans projet un mr examen d'Hippodamus ; car un citoyen pourrait proposer renversement des lois et de la constitution comme un bienfait public. Puisque avons cette nous devoir 11. nous indiqu question, pensons entrer le

, ' ,

dans

quelques

. ' ,

explications plus compltes ; car elle est, je le rpte, trs controversable, et l'on pourrait tout aussi bien donner prfrence systme l'innovation. L'innovation a profit toutes les sciences, la mdecine qui a secou ses vieilles pratiques, la gymnastique, et gnralement tous les arts o s'exercent facults humaines comme politique doit ; et la aussi prendre les la au de

, ; ; . 15.

.

rang parmi les sciences, il est clair mme lui que le est principe

ncessairement applicable. 12. On pourrait ajouter que les faits eux-mmes tmoignent l'appui de cette

assertion. d'une et simplicit

Nos

anctres taient barbarie d'une

choquantes ; les Grecs march armes pendant qu'en et se longtemps n'ont

vendaient leurs femmes. Le peu de lois antiques qui nous restent sont incroyable navet. [1269a] Cume, A par d'une

exemple, la loi sur le meurtre dclarait l'accus coupable, le cas dans o un

l'accusateur produirait certain nombre tre les

de tmoins, qui pouvaient pris de en parmi la

propres parents victime. gnral L'humanit doit chercher non ce qui est antique, mais ce qui est bon. Nos premiers pres,

qu'ils la qu'ils survcu quelque

soient terre, ou aient

sortis du sein de

catastrophe, ressemblaient probablement au aux vulgaire et ignorants

de nos jours ; c'est du moins l'ide donne que la des tradition nous

gants, fils de la terre ; et il y aurait vidente absurdit s'en tenir l'opinion de ces gens-l. En que crites outre, les la lois ne raison nous dit une

doivent pas tre immuablement conserves. politique, plus autre que La non les

sciences,

ne peut prciser tous les dtails. La loi doit d'une absolument disposer manire gnrale, tandis

que

les

actes

humains portent tous sur des cas particuliers. consquence ncessaire certaines poques il faut changer certaines lois. 13. Mais considrer les choses sous un autre point de vue, trop on ne de saurait exiger ici circonspection. Si l'amlioration dsire est peu importante, est pour clair viter il que, la de ceci, c'est qu' La

funeste habitude d'un changement trop facile des lois, carts il de faut la tolrer quelques lgislation et du gouvernement. L'innovation serait utile serait dangereuse l'habitude de la dsobissance. moins que ne

14.

On mme comme la et

pourrait rejeter inexacte la des sciences.

comparaison de politique autres

L'innovation dans les lois est tout autre chose que se n'a celle l'habitude, forme dans faire les arts ; la loi, pour obir, d'autre que de et

puissance

l'habitude ne se qu'avec le temps et les annes ; de telle sorte changer lgrement lois pour les de existantes que

nouvelles, c'est affaiblir d'autant la force mme de la loi. Bien plus, admettant l'utilit peut de encore si, en l'innovation, on demander l'initiative en

dans tout tat, doit tre laisse

tous

les sans ou ;

citoyens distinction, rserve

quelques-uns des

car ce sont l systmes videmment fort divers. 15. Mais bornons ici ces considrations qui retrouveront une ailleurs CHAPITRE VI. Examen de la constitution de Lacdmone. - Critique de l'organisation de l'esclavage Sparte ; lacune de la lgislation lacdmonienne l'gard des femmes. Disproportion norme des proprits territoriales cause par l'imprvoyance du lgislateur ; consquences fatales ; disette d'hommes. - Dfauts de l'institution des phores ; dfauts de l'institution du snat ; dfauts de l'institution de la royaut. Organisation vicieuse des repas communs. Les amiraux ont trop de puissance. Sparte, selon la critique de Platon, n'a cultiv que la vertu guerrire. - Organisation dfectueuse des finances publiques. 1. , , , des constitutions de Lacdmone et de Crte, se deux qui les : la c'est poser questions s'appliquent aussi toutes autres premire, biende constitution parfaite. plus loin Voir le

place

1.

Onplus

1. Et de Crte. mme ch. Voir loin, livre, VII,

peut, l'gard

l'analyse de la constitution crtoise. Au type la

de savoir quels

dbut du liv.

, ' . 2.

sont les mrites et de type parfaite prsentent de contradictoire avec le principe et la nature de leur propre constitution. 2. Dans un tat bien les ne point des constitu, citoyens doivent avoir s'occuper premires les ces de ; dfauts tats, au la la rien

IV. 2. Des premires ncessits de la vie. Aristote pose donc en principe ncessit citoyens c'est opinion s'accordait parfaitement avec l'organisation de la socit antique. est e, si Elle plus on la du ; une qui

compars constitution

seconde, s'ils ne

, , , ( ). .

loisir pour les

controversabl l'applique est que, s'occuper convenableme nt des affaires publiques, avoir il se ne faut point proccuper beaucoup des siennes. qu'Aristote thorie ce mal Si a est c'est l tout ce voulu dire, la vraie. Mais de principe entendu

notre temps. Il certain pour

ncessits de la vie ; c'est-un point que tout le monde accorde ; le mode seul d'excution offre difficults. d'une l'esclavage dangereux Thessaliens, comme Spartiates. sont celui Ce des hilotes aux d'ternels des Plus fois des a