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ANIMATION PEDAGOGIQUE ECOLE ET CINEMA
L’HOMME QUI RETRECIT
Mardi 28 avril 2015
I. Présentation générale
a) Générique
À partir de 6 ans, du CP au CM2. Jack Arnold, États-Unis, 1957, 81minutes, noir et blanc. Titreoriginal :The Incredible Shrinking Man. Réalisateur : Jack Arnold. Scénario : Richard Matheson, d'après son roman. Image : Ellis W.Carter. Effets spéciaux : Clifford Stine. Décors : Russel A. Gausman, Ruby R. Levitt. Direction artistique : Alexandre Golitzen, Robert Clatworthy. Musique : Joseph Gershenson. Son : Leslie I. Carey, Robert Pritchard. Montage :A.Joseph. Production : Robert Zugsmith. RKO. Interprétation : Grant Williams (Robert Scott Carey), Randy Stuart (Louise Carey), April Kent (la naine Clarice), Paul Langton (Charlie Carey), Raymond Bayley (Dr.ThomasSilver), William Schallert (Dr.Arthur Benson). Distribution en France : Les Films du Paradoxe.
b) Résumé
Comme les chats, Robert Scott Carey, Américain moyen, a peut-être sept vies, dont une vie
éternelle, au-delà de la mort et de la disparition. Dans une première vie d’homme moyen, il est un
heureux vacancier en mer, avec son épouse. Mais un nuage, flottant au ras de l’eau, passe
mystérieusement sur lui, et l’irradie d’un scintillement dont il ne se remettra jamais. Dans une
deuxième vie, il devient un malade, puis un infirme et un cobaye de la science, enfin une victime
des médias : il rapetisse régulièrement, ce qui en fait un cas unique. On stoppe provisoirement son
mal, et il imagine un temps vivre une troisième vie, de nain, mais le mal revient. Une quatrième vie
le fait lutter avec un chat, en lieu et place d’une souris. Sa cinquième vie, au sous-sol, est celle d’un
naufragé sur une île hostile, sa sixième celle d’un insecte poursuivi par une araignée. Son ultime
métamorphose le mène aux confins de l’infini, dans la microscopie de l’atome, qui le renvoie, par
la pensée, à l’infiniment grand du cosmos, et à l’au-delà où, peut-être, il réside intemporellement,
comme sa voix off pourrait en attester depuis qu’au début du récit elle a affirmé : « Je suis Robert
Scott Carey. »
c) Mots clé
Science-fiction, effets-spéciaux, peur, héros, grand/petit, métamorphose, maison, chat, dessus-
dessous
II. L’ adaptation littéraire.
Richard Matheson a écrit le roman en 1956 qu’il a lui-même adapté pour le cinéma.
Il a adapté également les histoires fantastiques d’Edgar Allan Poe. Il est l’auteur d’une nouvelle
Duel qu’il a adapté pour un jeune cinéaste de vingt-cinq ans Steven Spielberg. Il est un des
scénaristes de Twilight Zone (la Quatrième Dimension).
« En italien, l’adaptation cinématographique d’une œuvre littéraire s’appelle une «réduction »
(riduzionecinematografica), et c’est bien souvent ainsi que les écrivains considèrent ce travail ingrat
et paradoxal. Le film contrebalance cet inévitable rétrécissement par deux procédés.
Premièrement, celui de la voix off qui raconte au passé l’histoire que nous voyons se dérouler à
grands traits sous nos yeux. Ce commentaire en surplomb leste d’un poids dramatique les épisodes
trop rapides d’une évolution physiologique en principe assez lente pour rester invisible à l’œil nu. La
voix double le corps et conteste ses brusques écarts de taille. La voix présente de Robert Scott Carey
diminue acoustiquement, de façon réaliste, au fur et à mesure que son corps rétrécit (sa femme
doit tendre l’oreille à la séquence 18, la dernière fois qu’il parle à haute voix et communique avec
un humain, en voix in), tandis que sa voix invisible off conserve la même hauteur sonore, le même
son grave et la même autorité tout au long du film.
Deuxième procédé : un ajout en fin de parcours, discret parce que tenant en quelques phrases et
quelques plans, mais essentiel, et qui trahit, en quelque sorte, la morale de la fable imaginée par le
roman initial (voir, pour plus de détail, « Richard Matheson, le roman originel », dans Autour du
film). Dans le roman, un suspense règne sur le dernier jour, celui où Robert Scott Carey sera
parvenu à zéro centimètre. Par un coup de théâtre, tout de même un peu attendu par le lecteur, le
bref chapitre conclusif retrouve le héros toujours vivant, prenant conscience que « pour la nature, il
n’y avait pas de zéro ». Il s’apprête donc à vivre de nouvelles aventures dans le monde
microscopique, à chercher à nouveau sa subsistance et imagine qu’il trouvera peut-être même une
forme de vie intelligente dans ce nouveau « pays de merveilles ». »
Cahier de notes sur…
III. Le réalisateur
Jack Arnold (1916-1992) est un réalisateur américain, spécialisé dans les films de série B (série B
désigne à l'origine un long métrage produit avec un budget limité et destiné à une distribution sans
campagne publicitaire. )
Avant le film
IV. Le titre : L’homme qui rétrécit
- Emettre des hypothèses pour préparer l’horizon d’attente. « J’imagine que c’est l’histoire
de… ».
- Chercher des titres de films sur le modèle « L’homme qui … »
14 occurrences dans le Dictionnaires des films Larousse de B. Rapp et J. C. Lamy : …que j’ai tué/
…qui aimait la guerre/…qui aimait les femmes (Truffaut) / … qui cherche la vérité/ …qui en
savait trop (Hitchcock) /… qui ment/… qui n’a pas d’étoile/ … qui n’était pas là/ … qui tua la
peur/ … qui tua Liberty Valance (John Ford) /… qui venait d’ailleurs/ … qui vendit son âme/ …
qui voulut être roi/ … qui murmurait à l’oreille des chevaux.
- Dresser le liste des femmes qui…
- Compléter les titres pour s’exercer à l’emploi des propositions subordonnées relatives.
V. Les affiches
Démarche de lecture d’une affiche
►Ce que je vois :
- Description des éléments iconographiques : personnage, décors, fond, couleurs, place
tenue par chaque élément, cadrage.
- Description des éléments textuels : ce qui est écrit (titre, bandeau, acteur, metteur en
scène), comment c’est écrit (taille, police, rapport).
- Etablir la relation entre le texte et l’image.
►Ce que j’imagine:
Lors de l’interprétation, l’élève devra créer du lien entre les éléments repérés avec ce qu’il
connaît du monde, et effectuer des analogies avec ses lectures, ses films…
- Trouver les éléments qui permettent de figurer la taille et le rétrécissement de l’homme.
- Emettre des hypothèses.
Affiche N°1 : l’affiche originale.
Les éléments iconographiques
Mise en abyme par le jeu des cadres : l’homme à l’intérieur ou à
l’extérieur ?
La typographie du titre qui figure le rétrécissement. (Procédé utilisé dans certains albums de
littérature jeunesse/ voir également Edward Scissorhands)
Activité : à l’aide d’un logiciel de traitement de texte ou manuellement (vers les calligrammes),
imaginez : l’homme qui grandit, … qui éternue, … qui tremble, … qui pleure, … qui explose…
La paire de ciseaux, la pochette d’allumettes et la bobine de fil destinées à figurer la taille de
l’homme (notion de taille relative).
Les éléments textuels
« The incredible shrinking man » signifie littéralement « l’incroyable homme rétrécissant », on
notera la forme progressive en anglais qui indique un état qui dure dans le temps : il a rétréci et
continue de diminuer. Le message linguistique : « A fascinating adventure into the unknown », une
aventure fascinante dans l’inconnu, les élèves pourront émettre des hypothèses sur ce monde
inconnu.
Autres affiches
Des éléments communs.
La pince à épiler qui n’est pas présente dans le film figure la taille de l’homme.
Une analogie avec les pionniers du cinéma (Fantasmagories) : mélange de dessin et de prises de
vue réelles.
Les éléments iconographiques de l’affiche en espagnol rendent compte de la métamorphose
suggérée par la succession d’images. (analogie avec les travaux d’ Edouard Muybridge et de Jules
Marey).
VI. VOCABULAIRE : étude du couple « petit/grand » par le dispositif Vocanet
Objectif : découvrir leur polysémie afin d’appréhender leur sens figuré.
Le travail autour du couple grand/petit selon le dispositif vocanet permettra de mettre en
évidence la dimension métaphorique de ces termes. L’interprétation de la diminution de la taille
du personnage comme une perte d’orgueil et d’anthropocentrisme sera facilitée.
Voir fiche vocanet.
- Enrichir le vocabulaire lié à ces mots. AGRANDISSEMENT, RÉDUIRE, RÉDUCTION,
RAPETISSER…
- Comprendre leur dimension métaphorique lorqu’ils évoquent la place dans la hiérarchie
sociale, la valeur d’un personnage….
Exemples :
- Chateaubriand était de petite taille, mais c’était un grand homme.
- Les Grands, dans le langage politique d'aujourd'hui, peuvent être les Etats les plus puissants de
la planète, et leurs représentants.
- Il n'est pas très charitable, de la part d'un grand, de regarder les petits du haut de sa grandeur
(avec orgueil et condescendance)
- On a souvent besoin d'un plus petitque soi. (La Fontaine).
- D'un ambitieux qui n'a pas les moyens de ses ambitions, on peut direqu'il a la folie des
grandeurs.
VII. Littérature : lire des extraits du texte originel.
- Etudier les différences entre les deux œuvres
- Présence de la voix off : celle de de Scott Carey en « in » et en « off »intérêt et utilisation.
- Structure narrative : flash-backs dans le roman pour un déroulement chronologique dans le
film.
- Réflexion à mener sur les adaptations cinématographiques d’une œuvre littéraire :
« En italien, l’adaptation cinématographique d’une œuvre littéraire s’appelle une «réduction »
(riduzione cinematografica) » Qu’en penses-tu ?
- Comparer l’incipit du roman avec le prologue du film
Voix off :
« L’étrange et presque incroyable histoire de Robert Scott Carey
commence un beau jour d’été. Un jour comme les autres et cette histoire,
je peux me vanter de la connaître mieux que personne parce que je suis
Robert Scott Carey. »
Roman
Il crut d'abord à un raz de marée. Puis il se rendit compte que le ciel et l'océan
restaient visibles en transparence ; il s'agissait en fait d'un rideau d'embruns qui se
précipitait sur le bateau.
Il prenait un bain de soleil sur le toit de la cabine et c'était par pure
coïncidence qu'il s'était soulevé sur un coude et avait vu la chose approcher.
« Marty ! » cria-t-il. Pas de réponse. Il traversa précipitamment le bois surchauffé et se laissa glisser
sur le pont. « Hé ! Marty ! »
APRES LA SEANCE
I. La chronologie (voir document-élèves)
Objectifs :
retrouver le déroulement chronologique du film.
Identifier les différentes étapes du récit.
1) Voici les différentes étapes de la vie de Scott Carey. Dans quel ordre se déroulent-elles ?
une vie d'insecte-une vie d’homme-une vie de malade -une vie de nain -une vie de Robinson - une
vie d’atome -une vie de souris
2) Indique à quelle vie correspondent ces images.
1 2 3
4 5 6
7 8 9
10 11 12
II. La voix off au cinéma.
A partir d’extraits choisis, identifier les fonctions de la voix off.
1. C'est le cas de film qui repose le procédé de "l'histoire racontée par..." : le film illustre ce que
raconte un personnage : soit sa propre histoire (il s'agit de l'autobiographie), soit une histoire
qui lui est extérieure.
2. Si on voit le narrateur à l'écran mais sans qu'il semble y prononcer les paroles qu'on entend en
off, c'est qu'il s'agit soit de pensées intérieures, soit encore une fois du cas de l'autobiographie :
la voix et l'image ne renvoient pas à la même situationd'énonciation, il y a un décalage
temporel entre les deux.
3. Il s'agit d'un narrateur qui n'a pas de lien avec l'histoire racontée (la diégèse). La voix off n'a
pour but que d'informer. C'est le cas bien sûr des documentaires ou aussi des films-contes de
fées dans lesquels un narrateur explique la situation, en "contant".
Un document très complet illustré par de nombreux exemples
http://www.lyc-mendesfrance-vitrolles.ac-aix-marseille.fr/cav/formation/pdf/la%20voix%20off.pdf
III. EXPRESSION ECRITE
- Ecrire des textes en variant le point de vue : je mesure 30 mètres ou je mesure 30 centimètres.
- Imaginer la suite à partir de la dernière phrase du roman « Scott Carey s’élança dans son nouvel
univers ».
IV. Le langage cinématographique
A. Les trucages (voir document-élèves)
En lien avec le travail effectué sur Les pionniers du cinéma, proposer des extraits ou des
photogrammes afin de mettre en lumière les techniques de trucage.
Trois types de trucages ont été utilisés dans le film
A. Le décor surdimensionné pour que le personnage semble petit.
(voir certains dispositifs de sensibilisation aux risques domestiques.)
B. L'image du personnage filmée de loin (apparaît petit) a été
incrustée sur un plan de fond.
C. Un effet de perspective : voir les génériques de publicité de France TV
https://www.youtube.com/watch?v=gdUaaty96cs
Écris A ou B ou C au-dessus de chaque image, selon le type de trucage qui a été utilisé.
B. Les plans et les angles de prise de vue. (voir document-élèves)
Objectif : faire découvrir en quoi les choix de plans et de prises de vue peuvent faire l’objet d’une
interprétation.
Dans le film, la richesse de ces choix cinématographiques participent aux notions de petit/grand,
inférieur/supérieur.
a) Les types de plan.
Cadrage Ce que l'on voit à l'écran Effet recherché
Plan général Il montre tout un paysage
ou un lieu.
Situer et décrire les lieux et le décor
de l’action dans un ensemble plus
vaste que le plan d’ensemble.
Plan d'ensemble Il cadre l’ensemble du
décor.
Montrer le personnage dans son
milieu.
Plan moyen Il cadre le personnage en
entier, de la tête aux pieds.
Mettre en valeur le personnage.
Attirer l’attention sur lui et insister
sur l’action qui se déroule.
Plan américain
Il cadre le personnage de
la tête aux cuisses (cf. les
colts des cow boys dans les
westerns).
Mettre en valeur les gestes du
personnage.
On se retrouve au cœur de l’action.
Plan poitrine ou
plan rapproché
Il cadre la tête et la
poitrine du personnage.
Faire un portrait, révéler la
psychologie du personnage.
Gros plan Il cadre seulement la tête. Suggérer les pensées du
personnage.
Très gros plan ou
insert
Il détaille une partie du
corps, un geste précis ou
encore un objet.
Montrer un détail essentiel.
Renforcer l’effet dramatique.
b) Les angles de prise de vue
Une plongée
Une prise de vue du
haut vers le bas Evoque une supériorité, un pouvoir.
Une contre-plongée
Une prise de vue du
bas vers le haut
Evoque une infériorité, une
soumission.
1) Indique pour chaque photogramme.
- le type de plan : plan d’ensemble, gros plan, très gros plan (ou insert)
- l’angle de prise de vue (plongée ou contre-plongée)
2) Explique l’effet attendu sur le spectateur.
1 2 3
4 5 6
7 8 9
10 11 12
V. Les arts visuels
a) Petits et grands
- « Gros appétits » de Christopher Boffoli
- King Size Canary, Tex Avery 1947
- Les Bons Petits Diables (1930), Laurel et Hardy miniaturisés.
- Mickey’s Garden (1935). Walt Disney
- Julia Fullerton Batton
Une proposition plastique de Patrick Straub
http://patrick.straub.free.fr/Site_CPDCM/2012_retrecit.htm
b) Perspectives :
Séville, 1933 Henry Cartier- Bresson.
c) Angles
Aleksandr Rodchenko.(1891-1956)
d) L’araignée
Odilon Redon L’araignée qui sourit - 1881
Louise Bourgeois La femme araignée-1994