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Fruits Oubliés n°35 février 2005 5 La radioactivité est une pollution récente et sournoise. 60 ans à peine... C’est peu pour que les hommes en aient vraiment pris conscience... Et dès maintenant, on peut se demander si elle n’est pas responsable en partie du développement des maladies à travers la contamination de notre alimentation. Depuis Hiroshima et Nagasaki en 1945, plus de 500 bombes atomiques ont explosé dans l’atmosphère pour des essais nucléaires. Parallèllemen t, l’industrie nucléaire s’est considérablement développée. Ces installations civiles ou militaires disposent d’autorisation de rejets d’effluents radioactifs dans l’air , les  fleuves, les mers… Les végétaux peuvent-ils être touchés ? Et notre alimentation peut-elle en pâtir ?  Après les pesticides, aurons-nous bientôt de la radioactivité dans nos assiettes... Par Annie et Pierre Peguin Point de vue Nous savons déjà (Professeur Belpomme) que l’augmentation importante des cancers et de la stérilité masculine est en grande partie liée à la contamination chimique de notre alimentation et de notre environnement. Mais qu’en est-il de la contamination radioactive ?  Alimentations radioactives ?  Plusieurs évènements (T chernobyl,  vétérans des essais nucléaires,  travailleurs du nucléaire, militaires US d’Irak) nous ont appris que l’irradiation accidentelle peut engendrer de graves maladies et atteindre le cœur du vivant en provoquant des mutations génétiques dont les répercussions se transmettent aux générations suivantes. Les enfants de T chernobyl, nés bien longtemps après la catastrophe, nous apprennent que contaminés par leur nourriture (lait, légumes et  fruits), ils sont affaiblis et subissent diverses pathologies correspondant à un vieillissement prématuré de leur organisme. Les végétaux peuvent donc capter des atomes radioactifs et les  transmettre aux animaux et aux humains.  A contrario, quelques enfants, accueillis en France, ont eu de la pectine de pomme dans leur alimentation et ont vu leur radioactivité corporelle diminuée notablement. La contamination alimentaire. C’est à dire la présence dans nos aliments d’atomes radioactifs, soit qu’ils aient été déposés sur les plantes par la pluie, l’air e t les poussières, (par exemple le thym contaminé lors des retombées de Tchernobyl) soit que ces atomes présents dans le sol soient absorbés par la plante et se fixent dans l’un de ses éléments. En particulier le Césium et le Strontium radioactifs sont métabolisés respectivement comme le potassium et le calcium s’intégrant ainsi aux organismes vivants ! Si les sols riches en humus retiennent assez fortement les polluants

Alimentations radioactives?

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La radioactivitéest une pollutionrécente et sournoise.

60 ans à peine...C’est peu pour que les hommes enaient vraiment pris conscience...Et dès maintenant, on peut sedemander si elle n’est pas responsableen partie du développement desmaladies à travers la contamination denotre alimentation.

Depuis Hiroshima et Nagasaki en1945, plus de 500 bombes atomiquesont explosé dans l’atmosphère pour des essais nucléaires.Parallèllement, l’industrie nucléaires’est considérablement développée.Ces installations civiles ou militairesdisposent d’autorisation de rejetsd’effluents radioactifs dans l’air, les

fleuves, les mers…Les végétaux peuvent-ils être touchés ?Et notre alimentation peut-elle enpâtir ?

Après les

pesticides,aurons-nousbientôt de laradioactivité

dans nosassiettes...

Par Annie et Pierre Peguin

P o i n t d e v u e

Nous savons déjà (Professeur Belpomme) que l’augmentationimportante des cancers et de lastérilité masculine est en grandepartie liée à la contaminationchimique de notre alimentation etde notre environnement.Mais qu’en est-il de la contaminationradioactive ?

Alimentationsradioactives ?

Plusieurs évènements (Tchernobyl, vétérans des essais nucléaires, travailleurs du nucléaire, militairesUS d’Irak) nous ont appris quel’irradiation accidentelle peutengendrer de graves maladieset atteindre le cœur du vivanten provoquant des mutations

génétiques dont les répercussionsse transmettent aux générationssuivantes.

Les enfants de Tchernobyl, nés bienlongtemps après la catastrophe,nous apprennent que contaminéspar leur nourriture (lait, légumes et

fruits), ils sont affaiblis et subissentdiverses pathologies correspondantà un vieillissement prématuré de leur organisme.Les végétaux peuvent donc capter des atomesradioactifs et les

transmettre auxanimaux et auxhumains.

A contrario,quelquesenfants,accueillis enFrance, ont eude la pectine depomme dans

leur alimentationet ont vu leur radioactivitécorporellediminuéenotablement.

La contaminationalimentaire.

C’est à dire la présence dans nosaliments d’atomes radioactifs,soit qu’ils aient été déposés sur les plantes par la pluie, l’air et lespoussières, (par exemple le thym

contaminé lors des retombées deTchernobyl) soit que ces atomesprésents dans le sol soient absorbéspar la plante et se fixent dans l’un deses éléments.En particulier le Césium etle Strontium radioactifs sontmétabolisés respectivement commele potassium et le calcium s’intégrantainsi aux organismes vivants !

Si les sols riches en humus retiennentassez fortement les polluants

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Radioactivité dans nos assiettes

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L’irradiation des aliments.

Insidieusement, l’industrie nucléaireintervient aussi dans notre alimentationpar l’irradiation des aliments : ceprocédé consiste à exposer desaliments à de hautes doses de radiationsionisantes, soit par rayons gamma (issus de substances radioactives, leCobalt 60 ou le Césium 137), soitpar des électrons projetés à trèsgrande vitesse .Il existe 7 centrales d’irradiation enFrance : quatre par rayons gamma (LeMans, Nantes, Lyon, Marseille), et

trois par électrons accélérés (Régionparisienne, Troyes, Morbilhan).

L’Europe n’autorise que l’irradiationdes épices et des herbes aromatiques

séchées.En France par contre, une quinzainede denrées alimentaires peuvent êtresoumises à ce traitement (épices,herbes aromatiques séchées ousurgelées, oignons, ail, échalotes,légumes et fruits secs, corn flakes etmuesli, viande de volaille, cuisses degrenouilles, crevettes), mais pour nepas inquiéter le consommateur on parled’ionisation .

Son mode d’action

Les radiations ne sont pas assezénergétiques pour toucher

aux noyaux des atomes de nosaliments, les aliments ne deviennent

donc pas eux-mêmes radioactifs.Par contre elles touchent les électronspériphériques des atomes, et desmolécules de la substance, brisent leursliaisons, les ionisent et modifient leursstructures.Plus les structures sont complexes,plus elles sont vulnérables : l’ADN descellules, les tissus germinatifs, les tissusembryonnaires.

Les industries agroalimentaires y voient un moyen rêvé pour arrêter la germination des pommes de terre,oignons… détruire les œufs et lespremiers stades larvaires dans les

farines et les grains, stériliser les insectesadultes ; une solution miracle contre

les maladies d’origine bactériennealimentaire (salmonellose, infections à E. coli…)

radioactifs, protégeant ainsi en partieles plantes qui y sont cultivées, iln’en est pas de même pour les solspauvres en éléments minéraux et lesmilieux forestiers.En particulier, les massifsmontagneux reçoiventplus de pollutions du

fait des précipitations,et c’est ainsi quechampignons, plantesaromatiques, voiresangliers se sont révéléscontaminés par lesmesures de la CRII-RAD.Le lessivage des solspar la pluie entraîne en profondeur les contaminants, mais ceux-ci sontrecyclés par les racines et reviennent

en surface.C’est également par les feuillagesque légumes cultivés et végétauxpeuvent absorber les élémentsradioactifs.On sait qu'après Tchernobyl lesautorités françaises auraient dû,comme dans les pays voisins,recommander de ne plusconsommer temporairement deproduits frais, de nombreusesmaladies auraient pu être évitées.

Grâce à l’action de la CRIIRADen1998-2001, la réglementation

française stipule que tout ajout deradioactivité dans les aliments eststrictement interdit.

Actuellement l’absence decontamination des aliments estla norme et lorsqu’une pollutionpar la radioactivité artificielle estconstatée elle est considéréecomme accidentelle et peutdonner lieu à des recherches deresponsabilité.Des limites de contamination dites«acceptables» ont été fixées auxniveaux nationaux et internationaux,mais elles ne s’appliquent qu’ensituation de crise et pour une duréelimitée.

Sous la pression du lobby nucléaire,la légalisation de la contamination

des aliments est programmée pour 2005 !La norme ne sera plus l’absence depollution mais une contaminationdéclarée acceptable par les autorités.

Deux projets vontcomplètement changer ladonne :

Le premier émane de lacommission du Codex Alimentarius

une structure placée sousla double responsabilitéde l’OMS et de la FAO,à la demande de l’AEIA,

Agence internationale depromotion du nucléairecivil.Elle est sur le pointd’adopter une normeautorisant l’importationet l’exportation des

denrées alimentaires contaminées,autorisation délivrée sans limitationde temps et sans qu’il soit nécessaire

de la justifier par une situation decrise.La seule condition requise estqu’elle soit inférieure à 1 becquerelpar kilogramme (Bq/Kg) pour lesproduits les plus radio toxiquescomme le Plutonium ; jusqu’à10 000 Bq/Kg pour les produitssupposés moins radio-toxiquescomme le Tritium.Rien n’est dit sur l’accumulationdans le corps humain, pour nous qui

sommes en fin de chaîne alimentaire.Le second émane de la CIPR (Commission internationale deprotection radiologique).Elle recommande pour 2005l’installation de «seuils d’exclusion».En dessous de ces seuils lacontamination des déchets,matériaux, sols, objets et alimentsne sera plus prise en compte : laradioactivité n’aura plus d’existencelégale, nous n’en serons plusprotégés et on pourra la retrouver dans le fer à béton comme dans noscasseroles.

Les milieux nucléaires disent «il n’y apas de preuves que les faibles dosesde radioactivité aient un effet néfastesur la santé» mais il n’y a pas plus depreuves qu’elles n’en aient pas, deplus en plus on pense même quec’est le contraire !Rien n’a été fait pour connaîtrel’impact réel et l’on peut être sûr

que ces faibles doses cumuléess’ajoutant à la radioactiviténaturelle auront un impact sur les générations futures, nousen serons alors responsables !

Les milieux nucléaires disent :

«il n’y a pas de preuve que les

faibles doses deradioactivité aient

un effet néfaste surla santé»

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Radioactivité dans nos assiettes

Des aliments produits et transformésselon des normes sanitaires rigoureu-ses n'ont pas besoin d'être irradiés.L'irradiation, partout où elle estpratiquée, encourage la détériorationdes conditions d'hygiène en amontde la chaîne.

Allonger la durée de conservationdes aliments pour permettre le stoc-

kage et le transport sur un temps pluslong, et ainsi supprimer le dernier obstacle à la circulation mondiale desproduits, à la globalisation des échan-ges agricoles et alimentaires.

Ces deux usages n'ont d'intérêt nipour le dynamisme de nos écono-mies locales, ni pour les consomma-

teurs.Bien au contraire : ils encouragent ladélocalisation de nos agricultures et

de l'industrie de transformation qui yest liée, contribuent à la dégradationdes conditions de production desproduits alimentaires et empêchentles consommateurs de juger de la

fraîcheur et de la qualité des alimentsachetés.

Face à cette situation, nous exigeons :

l'interdiction de l'irradiation desproduits alimentaires ;

l'interdiction de la commercialisa- tion d'aliments irradiés.

En outre, dans lesplus brefs délais, nousdemandons :

Un dispositif d'in- formation transparentpour les habitants descommunes où sontsituées les centra-

les d'irradiation des aliments, toutparticulièrement lorsque celles-ciutilisent des substances radioactives(conditions de stockage, transport,mécanisme en cas d'accident, etc.) ;

Le respect de la Loi concernantl'étiquetage des aliments irradiés,commercialisés en France. Pour quela Loi soit respectée, les autorités pu-bliques doivent mettre en place desprogrammes d'analyses et d'enquêtessur les aliments irradiés commer-cialisés illégalement. Ces enquêtesdevront viser particulièrement lescatégories de produits pour lesquel-

les la Commission Européenne arepéré un grand nombre de fraudes(fines herbes, crustacés, cuisses degrenouilles, champignons, etc. 29%des compléments alimentaires testésdans l'Union Européenne en 2002étaient irradiés).

L'application de sanctions effectivescontre les entreprises qui ne respec-

tent pas la législation. Les entreprisesde distribution qui commercialisent

illégalement des produits irradiésdevraient être soumises à des amen-des substantielles. Le rapport de laCommission Européenne sur le trai-

tement des denrées alimentaires par ionisation pour l'année 2002 signale :"il est apparu que certaines entrepri-ses qui sont établies en France et quiappliquent le traitement par irradia-

tion ne satisfont pas aux dispositionsen matière d'étiquetage des denréeset ingrédients alimentaires. Lesautorités compétentes françaises ontdonc rappelé à ces entreprises lesdispositions en question".Ces entreprises devraient se voir im-médiatement retirer leur agrément ;

La signalisation de tous les alimentsirradiés ou contenant des ingrédientsirradiés distribués dans la restaura-

tion, et tout particulièrement dans lescantines scolaires.

La production et la consommationd'aliments irradiés représententde nombreuses menaces pour la santé publique (perte denutriments et de vitamines dansles aliments irradiés, augmenta-

tion des risques de cancer, demalformation, et de carencesnutritionnelles) et pour l'environ-nement (multiplication des risquesliés au transport et à l'utilisation desubstances hautement radioacti-

ves dans les centrales d'irradiationdes aliments).

L'irradiation des aliments se géné-ralise sans aucun débat démocra-

tique, et cela alors même que ceprocédé touche au quotidien de

tous les citoyens : à notre alimen- tation, à notre santé, à la qualitéde notre environnement et à lasurvie de l'économie locale, etnotamment de l'activité agricole.

En fait, l'irradiation des alimentsest utilisée avec deux objectifsprincipaux :

Réduire les coûtsde production encontournant lesnormes sanitaires :l'irradiation permetd'éliminer en boutde chaîne certainesbactéries et insectes

qui infectent les aliments.Ce procédé est utilisé prioritaire-ment par les industries dont lespratiques sanitaires sont douteu-ses.

Appel National pour l'interdiction de

l'irradiationdes aliments

Signez la pétition sur le sited'Action Consommation :

www.actionconsommation.org

Ou l'obtenir par courrier à : Action Consommation, 21 ter,rue de Voltaire, 75011 Paris

Nous, citoyens, consommateurs,travailleurs, organisations de défensede la santé publique, de protection del'environnement et luttant pour uneéconomie plus juste et plus solidaire,affirmons notre refus de l'irradiation

des aliments et demandonsl'interdiction de ce procédé.