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Histoire secondes première partie 1 Chapitre I Athènes au Ve siècle avant J.C. : la première expérience de la démocratie A - Un cadre essentiel : la Cité 1) Quelle est l’origine des Cités ? 2) Le gouvernement des cités B – La démocratie athénienne 1) La cité d’Athènes. 2) L’origine de la démocratie athénienne 3) Les réformes de Périclès C – Le fonctionnement de la démocratie athénienne 1) Le pouvoir législatif a) Le rôle central de l’Ecclesia b) La Boulè 2) Le pouvoir exécutif : les magistrats a) Les stratèges b) Les archontes 3) Le pouvoir judicaire : les tribunaux a) L’Aréopage b) L’Heliée 4) Les citoyens a) Des droits importants b) Des devoirs nombreux * Militaires * Religieux * Financiers D - Les limites de la démocratie athénienne 1) Les faiblesses a) Les citoyens….et les autres b) Les non-citoyens * Les femmes * Les métèques * Les esclaves c) L’influence des propriétaires 2) L’impérialisme athénien E – Une influence religieuse et culturelle 1- L’Acropole : le centre de la vie sacrée 2 Le rayonnement culturel Conclusion Mots importants : Cité, Polis, monarchie, aristocratie, démocratie, impérialisme, Boulè, Misthos, Agora, Stratège, Ecclesia, Archonte, Métèque, Citoyen Personnages importants : Clisthène, Solon, Périclès Dates importantes : Guerre médiques (contre les Perses) : victoire de Marathon (490) Victoire de Salamine (480) Guerre du Péloponnèse (contre Sparte) : 432 - 404

A - Un cadre essentiel : la Cité B – La démocratie ... · Histoire secondes première partie 2 Chapitre I Athènes au Ve siècle avant J.C. : la première expérience de la

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Histoire secondes première partie 1

Chapitre IAthènes au Ve siècle avant J.C. : la première expérience de la

démocratieA - Un cadre essentiel : la Cité

1) Quelle est l’origine des Cités ?2) Le gouvernement des cités

B – La démocratie athénienne1) La cité d’Athènes.2) L’origine de la démocratie athénienne3) Les réformes de Périclès

C – Le fonctionnement de la démocratie athénienne1) Le pouvoir législatif

a) Le rôle central de l’Ecclesiab) La Boulè

2) Le pouvoir exécutif : les magistratsa) Les stratègesb) Les archontes

3) Le pouvoir judicaire : les tribunauxa) L’Aréopageb) L’Heliée

4) Les citoyensa) Des droits importantsb) Des devoirs nombreux

* Militaires* Religieux* Financiers

D - Les limites de la démocratie athénienne1) Les faiblesses

a) Les citoyens….et les autresb) Les non-citoyens

* Les femmes* Les métèques* Les esclaves

c) L’influence des propriétaires2) L’impérialisme athénien

E – Une influence religieuse et culturelle1 - L’Acropole : le centre de la vie sacrée2 – Le rayonnement culturel

ConclusionMots importants : Cité, Polis, monarchie, aristocratie, démocratie,impérialisme, Boulè, Misthos, Agora, Stratège, Ecclesia, Archonte, Métèque,CitoyenPersonnages importants : Clisthène, Solon, PériclèsDates importantes : Guerre médiques (contre les Perses) : victoire de Marathon (490)Victoire de Salamine (480)Guerre du Péloponnèse (contre Sparte) : 432 - 404

Histoire secondes première partie 2

Chapitre IAthènes au Ve siècle avant J.C. : la première expérience de la

démocratieL’influence de la civilisation grecque, et d’Athènes plus particulièrement,

a été grande sur les civilisations suivantes, dans la plupart des domaines…Les Grecs comme plus tard les Romains nous ont légué :

- des formes de gouvernement : monarchie, aristocratie, démocratie.- Des formes d’administration et des institutions- Des règles de droit qui ont inspiré le droit contemporainLa politique (art de gouverner la cité (polis) a été inventée par les Grecs

(politiké : art de gérer les affaires de la cité).Après avoir vécu différents systèmes politiques, Athènes voit se

développer la démocratie au cours du Vè siècle av. JC, au cœur d’un mondeessentiellement marqué par l’existence de monarchies puissantes et trèsanciennes (Perse, Egypte,…)

Comment expliquer la naissance de la démocratie ?Quelles furent ses forces et ses faiblesses ?Qu’est-ce qu’être citoyen à Athènes ?

A - Un cadre essentiel : la Cité1) Quelle est l’origine des Cités ?Après avoir vécu dans de petits royaumes entre le XIIIè et le VIIIe s. av.

JC, de grandes migrations ont amené les grecs à se regrouper au sein denouvelles structures : les cités ou Polis.

Centrées autour de la mer Egée, elles colonisent les rives de laMéditerranée.

La Polis est un territoire sur lequel vit une communauté possédant sespropres institutions et ses propres cultes, comprenant une ville principale,généralement développée autour d’une colline fortifiée ou acropole, et les terresalentour ou chorâ (Campagne). La cité est donc une sorte d’Etat.

2) Le gouvernement des citésDans ces cités, les monarchies traditionnelles ont cédé ou partagent le

pouvoir (monarchie : monos : seul, archia : autorité).La plupart sont dominées par une aristocratie : aristos : excellent, archia :

autorité.Il y a des oligarchies: oligoï : petit nombre. A Sparte par ex, 30 notables

sont élus à vie parmi les plus de 60 ans.Parfois des tyrans prennent le pouvoir (turannos : gouvernement d’un seul

homme) souvent à la suite d’une crise sociale ayant remis en question l’autoritédu pouvoir traditionnel. Censé être temporaire.

B – La démocratie athénienne1) La cité d’Athènes.Un territoire : l’Attique. Petite péninsule aux plaines étroites, littorales et

un relief montagneux. Athènes est au + loin à 1 journée de marche. Un portimportant, le Pirée, à 6 km d’Athènes.Au Vè s. av. JC, 270 000 hab.

2) L’origine de la démocratie athénienne

Histoire secondes première partie 3

De démos : peuple et kratos : pouvoirJusqu’au VIème siècle environ, Athènes connaît une oligarchie. C‘est une

aristocratie de guerriers qui détient le pouvoir. Ils se font la guerre et possèdentdes esclaves dont beaucoup le sont devenus car ne parviennent pas à rembourserleurs dettes.

A la fin du Vè siècle, Athènes voit de profondes réformes dues à 2 hommesd’état ou magistrats : Solon (qui abolit l’esclavage pour dettes) et Clisthène, quiaffirme l’égalité de tous devant la loi (isonomie) et donc pour tous la possibilitéde participer à la vie de la Cité.

Il fonde une démocratie directe : le peuple est réuni pour prendre lesdécisions essentielles. Mais seuls les plus riches peuvent obtenir des postesimportants.

3) Les réformes de PériclèsSi seuls les citoyens les plus riches peuvent accéder à des postes

importants, tous participent à la défense de la Cité. Ceux qui ont les moyens dese payer un équipement sont cavaliers, ou chefs de vaisseaux. Les autres sontfantassins (hoplites) ou rameurs. Or, les perses sont vaincus par deux fois lorsdes guerres médiques

- sur terre par les hoplites à Marathon contre Darius en 490- sur mer à Salamine grâce aux rameurs en 480 lors d’une bataille

opposant 380 trières grecques contre 1200 navires persesCela donne un prestige important au petit peuple : puisque tous

participent à la défense de la cité, tous doivent pouvoir participer à sa direction.Périclès, neveu de Clisthène, règne pendant 30 ans, comme stratège (443

– 429). C’est lui qui ouvre les postes aux moins aisés, en instaurant le misthos :indemnité donnée aux citoyens chargés d’occuper des fonctions : même lespauvres peuvent le faire.

C – Le fonctionnement de la démocratie athénienne1) Le pouvoir législatif

a) Le rôle central de l’EcclesiaLe siège de l’Ecclesia se trouve sur la colline de la Pnyx. L’ensemble des

citoyens est censé y participer. Elle réunit tous les citoyens et toutes les autresinstitutions découlent d’elles.

L’Ecclésia élit les stratèges, contrôle les magistrats qu’elle peut à toutmoment révoquer. Tous les citoyens ne siègent pas sur la Pnyx (manque detemps, distance…)

Il faut 6000 citoyens pour les décisions les plus importantes commel’ostracisme. Créé par Clisthène, c’est le vote de l’exil d’une personnalité jugéedangereuse pour la démocratie, d’une durée de 10 ans.

Chacun peut demander la parole et proposer un amendement. Les projetsde lois sont discutés.Elle vote aussi l’entrée en guerre

b) La BoulèL’Agora : place publique d’Athènes. Marchés, boutiques….

Histoire secondes première partie 4

On y trouve les bâtiments administratifs, politiques, judiciaires. Grandlieu de débats (Héliée, Bouleutérion, archontes et stratèges,…)

L’Agora rassemble des lieux de culte importants et les combattants mortsà la guerre y sont exposés plusieurs jours.

Présente à l’Agora, la Boulè, créée par Clisthène, constituait uneassemblée représentant les dix tribus d'Athènes, chacune y envoyant cinquantebouleutes tirés au sort. Ils se relaient jour et nuit pour siéger. Les 500 bouleutessont renouvelés chaque année. Tout athénien pouvait y être candidat jusqu'àdeux fois.

Elle siège 200 jours par an. Elle recueille les propositions de loisprésentées par les citoyens pour pouvoir ensuite convoquer l’Ecclésia. Elle estaussi chargée de coordonner et de contrôler le travail et les comptes desmagistrats.

2 – Le pouvoir exécutif : les magistratsa) Les stratègesLes 10 stratèges commandent l’armée. Ils sont élus annuellement par

l’assemblée et sont rééligibles. Ce sont les principaux magistrats de la cité.Périclès a dominé l’Ecclésia pendant près de 30 ans.b) Les archontesLes 10 archontes sont tirés au sort. Cette méthode permet l’égalité des

chances de tous les citoyens. Avec cette méthode, on ne peut influencer lesélecteurs Ils président les tribunaux et les cérémonies religieuses.

Archontes et stratèges sont responsables sur leurs biens de leurs fauteséventuelles. Les magistrats sont contrôlés à la fin de leur mandat

3) Le pouvoir judicaire : les tribunauxa) L’AréopageL’Aréopage juge les meurtres. Il est formé par les anciens archontes. Ils

doivent passer un examen préliminaire le dokimasia pour limiter les effetsmalheureux du tirage au sort.

b) L’HeliéeLes 6000 juges de l’Héliée jugent les autres affaires. Pour chaque procès

suivant la gravité du cas on désigne par tirage au sort, un nombre plus ou moinsimportant d’héliastes.

C’est un tribunal populaire où le peuple rend la justice. La tâche de jugerest d'autant plus difficile qu'il n'y a ni code de procédure, ni code pénal. Il estdonné à chacun le droit d’intervenir en justice contre quiconque aurait enfreintles lois. Après les plaidoiries, il juge sans délibérer. Les sentences sont sansappel et immédiatement exécutoires.La Clepsydre : Le temps de parole est réglementé système de l’horloge à eau ouclepsydre [accusateur = 33 l soit 40 min ; le défenseur 10 l soit 12 min].4) Les citoyens

a) Des droits importantsUn système égalitaire = isonomie : Tous les citoyens peuvent participer au

pouvoir, sans condition de richesse, d’éducation, de métier. Ils peuvent être élus

Histoire secondes première partie 5

tôt au tard (magistratures d’un an, tirage au sort) Rémunérations possible pourles citoyens pauvres qui quittent leurs campagnes = MisthosToutes les décisions sont prises à l’ecclésia

b) Des devoirs nombreux* MilitairesLes citoyens sont appelés à servir jusqu’à 60 ans.Les plus riches : cavalerieLes pauvres : hoplites (fantassins) ou rameurs.Commandés par les stratèges qui doivent rendre des comptes à leurs

soldats et peuvent être destitués.* ReligieuxChaque année, les Athéniens honorent leur déesse, Athéna, pour laquelle

ils ont édifié les temples de l’Acropole.La fête des Panathénées, c'est-à-dire de tous les Athéniens, est célébrée fin

juillet. Tous les 4 ans : les Grandes panathénées.Pendant plusieurs jours se succèdent les sacrifices d’animaux, des

concours sportifs, musicaux, poétiques auxquels tous les Grecs peuventparticiper. Partant du quartier des céramiques, un long cortège de magistrats, debouleutes, de représentant des cités alliées, des femmes, des éphèbes….vontoffrir une tunique de 5 m tissée et brodée par de jeunes athéniennes, les« ergastines » (le péplos) à la statue de bois d’Athéna dans l’Erechthéion. Onfait des sacrifices de bœufs (100 = hécatombe), et la viande est ensuite partagée.

* FinanciersLes citoyens les plus riches mettent leur fortune à disposition de la

communauté pour les fonctions onéreuses. Les chœurs théâtraux, les fêtesreligieuses, les banquets sont également financés. En revanche les plus pauvrestouchent une aide : aide aux veuves et orphelins de guerre etc…

Chaque année, un citoyen fortuné est tiré au sort pour financer un navirede guerre : la trière, qu’il commandera.

D - Les limites de la démocratie athénienne1 – Les faiblesses

a) Les citoyens….et les autresNormalement la citoyenneté est donnée par la naissance et la

reconnaissance paternelle.Les citoyens sont des hommes libres, nés de père citoyen & de mère fille

de citoyen. Ils ne représentent que 40 000 personnes sur 450 000 habitants: lesfemmes, les esclaves, les étrangers (métèques) sont exclus

L’accès au statut de citoyen se fait par étapes : avant d’être passé parl’éphébie (entraînement militaire de 2 ans à partir de l’âge de 18 ans) le jeunehomme n’a ni pouvoir politique, ni capacité juridique.

b) Les non-citoyensLes femmes ne sont pas politiquement citoyennes mais sont nécessaires à la

transmission de la citoyenneté. toujours considérée comme une mineure. passe de la tutelle paternelle à celle de son époux, voire à celle de son fils.

Histoire secondes première partie 6

pas la possibilité de recevoir un héritage et ne peut jouir librement desressources de son travail.

intervient réellement et activement dans la vie religieuse.

Les métèques : Dans la Grèce antique, le terme de métèque désignel'étranger domicilié dans une cité autre que celle dont il est originaire. Il necomporte alors aucune connotation péjorative. Les Grecs différencient lemétèque, étranger résidant, de l'étranger de passage. Ce dernier ne bénéficied'aucun droit.

A Athènes, il paie alors un impôt, le métoïkon, de faible valeur. Ilparticipe aux contributions & aux fêtes, il est soumis au service militaire. Il peutépouser une fille de citoyen mais ses enfants n’accéderont pas à la citoyenneté.Le meurtre d’un métèque est passible de l’exil comme celui d’un esclave. Seulle meurtre d’un citoyen conduit à la mort.

Les esclaves : Il existe trois filières d’approvisionnement principales enesclaves : la guerre, la piraterie (maritime) ou brigandage (terrestre), et lecommerce international. L’esclavage est héréditaire. Ce sont des outils (mines,champs, maisons) et ils ont une faible possibilité d’être affranchis. Aristophanementionne qu’un esclave peut être torturé à la place de son maître dans lesenquêtes judiciaires !!!

c) L’influence des propriétairesInfluence énorme des citoyens éduqués possédant l’art du discours (les

démagogues). Les plus instruits étant souvent les plus riches…C’est la ville qui est le centre de décision (Concentration spatiale des

pouvoirs). Les paysans sont sous-représentés. Seuls les riches possédant desesclaves peuvent se rendre aux discussions.2 – L’impérialisme athénien

Après la victoire contre la Perse, Athènes étend sa domination sur lesterritoires alentours.

Elle fait payer les autres cités en échange de sa protection. En 477 ellefonde la ligue de Délos regroupant les cités alliées qui doivent payer un lourdtribut, d’abord entreposé sur l’île de Délos puis à Athènes même.

C’est la cause des guerres du Péloponnèse, contre Sparte de 432 à 404(s’achève par la défaite d’Athènes).Sparte refusant de payer.

E – Une influence religieuse et culturelle1 - L’Acropole : le centre de la vie sacréeSaccagée par les Perses en 480.Vers 460, Périclès (495-429) 86 ans ; mort de la peste qui ravage Athènes

en 430) fait d’Athènes la + resplendissante Cité de la Grèce en obligeant les 160cités alliées à participer aux frais de construction, en confiant la construction del’Acropole à Ictinos et à Phidias.

But : honorer Athéna et fournir du travail aux milliers d’artisans athéniensMoyens : cuivre, bois, marbre, ivoire…Durée : 15 ans pour le Parthénon…(447-432 av.JC) : temple d’Athéna

triomphante

Histoire secondes première partie 7

Décor sculpté en 3 parties : Symbole des liens étroits entre le peuple etles dieux

2 – Le rayonnement culturelAu cours du Vè siècle av. JC, tous les espaces de la ville d’Athènes font

l’objet de constants embellissements. La liberté et la prospérité de la cité attirentde nombreux artistes et philosophes.

Grâce à une indemnité permettant à chacun d’assister aux spectacles, tousles citoyens se pressent aux représentations théatrales, les concoursdramatiques…Notamment lors des fêtes en l’honneur de Dionysos, lesDionysies.Lors de ces fêtes, Eschyle, Sophocle et Euripide sont fréquemment couronnés.Les philosophes tels que Socrate et son élève, Platon….

ConclusionLes Grecs, en faisant participer les citoyens à la vie de la Cité ont inventé

la politique.A Athènes au Ve siècle avant JC, apparaît la démocratie. En plus de la

participation des citoyens à la vie de la cité, on trouve la séparation entre lepouvoir exécutif (celui de faire appliquer les lois), législatif (celui de faire leslois) et judiciaire (celui de sanctionner ceux qui transgressent la loi), ce qui est labase de toute démocratie moderne.

Mais il y a des limites à la démocratie athénienne : seule une minoritépeut y participer : les plus riches étant les seuls à pouvoir dégager le tempsnécessaire. A cela s’ajoutent l’esclavage, la soumission des autres cités, lalimitation de l’exercice citoyen à 10 % de la population de la cité.

Chaque citoyen a des droits (aide aux plus pauvres, égalité des voix…)mais aussi des devoirs (défense de la cité…).

C’est aussi un lieu de création religieuse, théâtrale, philosophique etartistique de premier plan, dont l’influence va disparaître après la défaite lors dula guerre du Péloponnèse.

A la fin de ce chapitre je connais :- Les grands termes de vocabulaire- Les personnages importants- Les grandes dates de l’apogée d’Athènes- Le fonctionnement de la démocratie athénienne (répartition des

pouvoirs entre les institutions…)- Les aspects de la citoyenneté athénienne- Les limites de ce modèle (esclavage, place des femmes, des métèques,

impérialisme…)

Histoire secondes première partie 8

Chapitre IISociété et culture dans l'Occident chrétien au Moyen âge

Quelle place occupe la religion chrétienne dans l'Europe des XIe-XIIIe

siècles ?Comment encadre-t-elle les hommes ?Comment est-elle organisée ?Que signifie d’être exclu de l’Eglise ?

I - Ceux qui prient : le poids de l’Eglise et l’émergence d’une civilisationchrétienneA – L’importance de la religion1 – Une population totalement encadrée

a) Dans le tempsb) Dans l’espace

2 – L’Eglise : une grande puissancea) Une puissance matérielleb) Une puissance politiquec) Une puissance moraled) Le rôle des cathédrales

3 – L’importance de l’au-delàa) Un christianisme teinté de superstitionsb) La recherche du Salutc) Le pardon des péchés

4 – Le danger d’être exclua) Développement des hérésiesb) La répression

B – L’importance du monachisme1 – Clergé séculier/ Clergé régulier2 – Naissance du monachismea) Anachorètes et cénobitesb) Le développement en Occidentc) La règle bénédictined) Un rôle évangélisateur3 – Multiplication des ordres religieuxa) L’ordre de Clunyb) L’ordre cistercien (1098)c) Les ordres mendiants

C – L'expansion du christianisme1 - Les croisades2 – La Reconquista

Définitions :Eglise : Ensemble de la communauté chrétienneéglise : Bâtiment où est célébré le culte chrétienSacrements : Acte par lequel un chrétien se voit accorder une grâce divineCommunion : Cérémonie de partage du pain rappelant le dernier repas du

Christ

Histoire secondes première partie 9

Baptême : Sacrement marquant l’entrée dans la communauté chrétienneParoisse : Territoire administré par un curéDiocèse : Territoire administré par un évêqueQuerelle des investitures : Conflit entre le Pape et l’aristocratie laïque pour

la nomination des clercs.Trêve de Dieu : Interdiction de se battre du mercredi soir au lundi matinPaix de Dieu : Interdiction de se battre contre les plus faiblesCroisade : Expédition religieuse et militaireClercs : Personnes faisant partie de l’administration de EgliseDogme : Ensemble des règles auxquelles un chrétien doit croireLaïcs : Personnes chrétiennes, ne faisant pas partie de l’organisation de

l’EgliseSalut : Accès au paradis après la mortJugement dernier : Lorsque Dieu juge les âmes, leur accordant le paradis,

l’enfer u le purgatoirePurgatoire : Inventé au XIIe siècle, stade intermédiaire entre le paradis et

l’enferReliques : Objets ou morceaux du corps d’un saint auxquels les chrétien

accordent une vertu particulière.Hérésies : Mouvement chrétien qui ne reconnaît pas l’Eglise établie.Cathares : Mouvement hérétique qui s’est développé dans le Sud de la

France au XIIe siècleInquisition : Tribunal fondé par l’Eglise au XIIIe siècle pour traquer et juger

les hérétiquesClergé séculier : Qui vit dans le siècle, au contact avec la population

(prêtres, évêques…)Clergé régulier : Qui obéit à une règle et, en général, vit à l’écart (abbés,

moines)Ordres mendiants : Ordres religieux fondés au XIIIe siècle, vivant dans la

pauvreté (Dominicains, Franciscains)Excommunication : Fait de chasser une personne ou un groupe hors de la

communauté chrétienne.Dîme : Impôt payé par les laïcs à l’Eglise, correspondant en général à un

dixième de leur revenu.

Histoire secondes première partie 10

Chapitre IISociété et culture dans l'Occident chrétien au Moyen âge

IntroductionLa société médiévale : Une société tripartiteL'Occident médiéval est le domaine du christianisme, qui imprègne tous les

actes de la vie quotidienne. La société est conçue comme une sociététrifonctionnelle :

- ceux qui prient sont au sommet, car ils sont les garants du Salut del'ensemble de la communauté et ont une fonction de répartition des richesses :on leur fait des donations et on leur paye la dîme avec lesquelles ilsentretiennent des écoles, des hospices et font la charité aux pauvres. Ils sontdirigés par le pape (le père en latin) successeur de Saint Pierre, chef descatholiques (catholicos : universel)

- ceux qui combattent ont pour fonction de défendre la société, avec ausommet de la pyramide le roi ; ils défendent aussi la religion contre les infidèles,surtout à partir du XIè siècle, d'où le concept de "guerre juste".

- ceux qui travaillent entretiennent les deux autres catégories ; ils sont lesplus nombreux et sont essentiellement des paysans, qui doivent livrer une partiede leur récolte à leur propriétaire, le seigneur, qui en échange, leur doitprotection.

I - Ceux qui prient : le poids de l’Eglise et l’émergence d’une civilisationchrétienne

IntroductionDu XIe au XIIIe siècle, tous les habitants de l'Occident sont chrétiens

catholiques, à l'exception de quelques communautés juives et musulmanes. Lescampagnes vivent au rythme de l'Église, omniprésente : elle ordonne la société,et encadre chaque vie de la naissance à la mort.

Quelle place occupe la religion chrétienne dans l'Europe des XIe-XIIIe

siècles ?Comment encadre-t-elle les hommes ?Comment est-elle organisée ?Que signifie d’être exclu de l’Eglise ?

A – L’importance de la religion1 – Une population totalement encadrée

a) Dans le tempsChaque étape de la vie est prise en charge par l'Église qui impose ses

rituels. Les principaux sont les sacrements.Parmi eux, le baptême est le plus important : il efface le péché originel

d'Adam et Eve, et marque l'entrée dans la communauté chrétienne.À l'autre bout de la vie, l'extrême-onction, prépare le mourant au

Jugement dernier en le soulageant de ses péchés.Quant au mariage, il fait l'objet d'un contrôle accru de la part du clergé.

Histoire secondes première partie 11

La communion, enfin, est obligatoire au moins une fois par an.L'Église contrôle le temps des hommes : celui de la journée, en faisant

sonner les cloches aux heures de prières et en rythmant la journée de travail despaysans dans les champs, celui de la semaine en imposant le dimanche commeune journée consacrée à Dieu, enfin celui de l'année ponctuée de fêtesreligieuses, comme Noël ou Pâques.

b) Dans l’espaceAutour d'un prêtre et de son église, les chrétiens d'une communauté rurale

forment une paroisse. Ces paroisses sont regroupées en diocèse sous l'autoritéd'un évêque.

La paroisse est le cadre essentiel de toute vie chrétienne. Le fidèle y estbaptisé, il s'y marie et y est enterré.

Au centre de la paroisse, les fidèles se rassemblent dans l'égliseparoissiale pour la messe dominicale.

2 – L’Eglise : une grande puissancea) Une puissance matérielleL'Église est aussi une puissance matérielle : Elle est propriétaire de

terres qui font du prêtre ou de l'évêque le seigneur. Elle touche la dîme, censéefinancer les hôpitaux etc. En réalité la plus grande part en revient à l’évêque.

b) Une puissance politiqueLutte contre les pouvoirs politiques : le pape tente de s'imposer face aux

souverains, en particulier l'Empereur germanique c’est la querelle desinvestitures visant à empêcher les laïcs de nommer, donc de contrôler lesprêtres et les évêques.

c) Une puissance moraleDans le même temps, l’Eglise tente de tempérer les ardeurs guerrières :

instauration de la trêve de Dieu (défense de se battre du mercredi soir au lundimatin), de la Paix de Dieu (interdiction de se battre contre les plus faibles).Enoutre les églises sont des lieux d’asile.

Pour canaliser cette violence, elle cherche à donner aux combats des butset un idéal religieux : les chevaliers jurent de se battre pour Dieu et de protégerles faibles. Elle organise les croisades pour déplacer la guerre hors d’Occident.

d) Le rôle des cathédralesLa puissance de l'Eglise est symbolisée par les cathédrales, qui sont bâties

dans toutes les grandes villes avec les donations des fidèles ; principauxchantiers des villes pendant plusieurs siècles, elles sont un des moteurs del'économie urbaine.

Les églises et les cathédrales sont construites en fonction de stylesarchitecturaux qui évoluent :Style romanL'art roman apparaît à partir du Xe siècle. Il est influencé par des techniques deconstruction de l'Antiquité, ce qui explique son nom.Les églises de l'art roman possèdent plusieurs caractéristiques :

La forme extérieure est massive.Les voûtes ont des formes arrondies.Les ouvertures sont assez étroites et de forme arrondie

Histoire secondes première partie 12

Les édifices sont de hauteur limitée.On observe des contreforts sur les côtés permettant de maintenir les mursdu bâtiment.

Style gothiqueL'art gothique se développe à partir du XIIe siècle.Les églises de l'art gothique possèdent plusieurs caractéristiques :

Les bâtiments sont hauts et ont une forme élancée.Les ouvertures sont larges et en forme d'ogive.Les flèches sont souvent pointues.Il y a de nombreux vitraux.Le poids de l'édifice est supporté par des arcs boutants.

3 – L’importance de l’au-delà

Histoire secondes première partie 13

a) La recherche du SalutLes croyants cherchent à assurer leur Salut, c'est-à-dire une vie éternelle

dans l'Au-delà. Pour eux, le Christ viendra à la fin des temps juger les vivants etles morts.

L'Au-delà s'organise en deux espaces : le paradis, où reposent les âmespures, et l'enfer, où les damnés souffrent pour l'éternité.

La difficulté à faire accepter cet avenir pousse le clergé, à partir du XIIe

siècle, à penser qu'il existe un espace intermédiaire, le purgatoire, dans lequel lesâmes ni bonnes ni mauvaises se purifient un temps indéterminé avant d'accéderau paradis.

b) Le pardon des péchésRepousser la perspective de l'enfer et de la damnation devient une

pratique quotidienne par le signe de croix, les prières pour les âmes dupurgatoire ou celles adressées aux saints.

Le pèlerinage vers ces reliques permet au chrétien de se faire pardonnerses péchés ; celui de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) attire des pèlerinsde toute l'Europe. Le culte de la Vierge Marie donne lieu aux mêmes pratiques :les cathédrales lui sont souvent dédiées, comme celle de Chartres

Enfin, par la confession, obligatoire au moins une fois l’an, les chrétiensobtiennent du clergé le pardon, après des actes de pénitence proportionnels auxfautes commises.

4 – Développement et répression des hérésiesAu XIIe siècle, les foyers de dissidence religieuse se multiplient. À partir

de 1170 dans la région lyonnaise, les Vaudois conduits par Pierre Valdès,prêchent la pauvreté et nient l'existence du purgatoire. Ils refusentl'interprétation de l'Écriture par la seule Église.

Dans le même temps, les Cathares qui cherchent à revenir à une Églisepauvre et pure, se développent dans le Languedoc, en Italie du Nord, maiségalement en Rhénanie. Ces hérésies menacent l'autorité de l'Église.

L'Église crée vers 1231-1233 le tribunal de l'Inquisition chargé detraquer les hérétiques.

En 1209, la lutte contre les Cathares prend la forme d'une croisade menéeen Languedoc par une armée de seigneurs de la France du Nord.

Ce combat va se tourner aussi contre les communautés juives. Au XIIIe

siècle, en France, les juifs sont obligés de porter des vêtements différents deceux des chrétiens et un signe distinctif (la rouelle). Ils sont forcés de vivre enville.

Certains métiers leur sont interdits, ils sont expulsés des royaumes(plusieurs fois en France entre 1182 et 1306). L'usage de la force montre lavolonté de l'Église de contrôler croyances et pratiques religieuses.B – L’importance du monachisme

1 – Clergé séculier/ Clergé régulierLe clergé est divisé en deux : le clergé séculier, « qui vit dans le siècle, est

composé des prêtres, des évêques, en contact avec la population. Le clergérégulier (« qui obéit à une règle ») est formé des moines (ou des moniales) et desabbés (ou abbesses) qui vivent séparés du monde,

Histoire secondes première partie 14

2 – Naissance et développement du monachismeLes moines s'en remettent à l'autorité d'un supérieur du monastère élu

(l'abbé ou prieur), à qui les moines doivent une absolue obéissance.Benoît de Nursie (480-547) fonde un monastère au mont Cassin vers

Rome. Il souhaite établir une règle (règle bénédictine) durable pour la viemonastique, et ses monastères sont en particulier conçus pour être auto-suffisants et un modèle économiquement viable.

3 - Les ordres mendiantsCeci n'empêche pas dès le XIIIe siècle, le développement d'ordres

nouveaux, les ordres mendiants, qui gardent des anciennes règles, la célébrationde l'office en commun et l'abstinence de viande.* Les frères prêcheurs (dominicains)

Dominique Guzman (1170-1221) part prêcher (par la parole et parl'exemple) dans le pays languedocien en proie à l'hérésie cathare. Il prendconscience de l'ignorance de la population et du clergé. en 1215, il fonde àToulouse une communauté de prêtres destinés à mener une sainte vie, à laprédication itinérante et à l'enseignement.

C'est une innovation que de concevoir une vie religieuse au contact desfoules et non dans un monastère isolé. Les dominicains seront tous prêtres etprêcheurs, deux autres innovations (d'où leur nom d'ordre prêcheur).

Vie assez rude : prière nocturne, abandon à la providence, longuesprédications. Les couvents ne sont pas conçus comme des lieux de résidencemais des lieux de ressourcement et d'étude. Six ans après la mort de Dominique,l'ordre est présent partout en Europe.* Les frères mineurs (franciscains)

François d'Assise (1182-1226) fondateur des franciscains (1210) est lefils d'un riche marchant d'Assise. Après une jeunesse mouvementée, il fait unerencontre personnelle avec le Christ qui le conduit à se dépouiller de tout sonpassé et à épouser Dame Pauvreté. Le développement d'un ordre mettant l'accentsur la pauvreté et la prédication populaire aura un retentissement considérabledans le christianisme et permettra de redresser certaines mentalitésecclésiastiques trop portées sur les richesses matérielles et intellectuelles.

C – L'expansion du christianisme1 - Les croisadesEn 1095, le Pape Urbain II appelle les chrétiens d'Occident à reprendre

Jérusalem aux mains des musulmans. Des milliers de croisés répondent à l'appel.La première croisade se déroule de 1096 à 1099. La ville de Jérusalem

est prise après un massacre de ses habitants en 1099. Les Etats latins d'Orienten Palestine sont créés par les chrétiens. Des forteresses sont construites pourprotéger ces Etats, tel que le krak des chevaliers en Syrie. Ces Etats sontprotégés par des ordres religieux militaires composés de moines-soldats(Templiers et Hospitaliers).

Mais ces Etats sont rapidement menacés : la ville de Jérusalem est reprisepar les musulmans en 1187. Malgré six croisades les Etats Latins sont

Histoire secondes première partie 15

progressivement perdus. Saint-Jean d'Acre, dernière place forte aux mains deschrétiens, est repris en 1291.

2 – La ReconquistaLa majeure partie de l'Espagne est dominée depuis le VIIe par les

musulmans. Cette domination est contestée par les chrétiens :Dès le IXe siècle, les royaumes chrétiens de Navarre et de Castille, au

nord de l'Espagne, entreprennent la reconquête des territoires aux mains desmusulmans.

Ils sont aidés par des chevaliers du reste de l'Europe.En 1212, la bataille de Las Navas de Tolosa, est une victoire décisive

des chrétiens. L'Espagne musulmane, réduite au petit royaume de Grenade,tombe définitivement en 1492.

Cette reconquête de l'Espagne est appelée la Reconquista.

ConclusionL’Eglise est au Moyen âge, la première puissance. Elle encadre la

population de la naissance à la mort et rien n’est pire que d’être exclu. Elle joueun rôle primordial dans l’encadrement des consciences, tente de limiter laviolence.

Elle devient pourtant de plus en plus l’objet de critiques, en raison de sonimmense richesse et des préoccupations bien plus matérielles et politiques quespirituelles de sa hiérarchie.

De ces critiques naissent des mouvements hérétiques qu’elle parvientalors à éliminer, par la guerre et la répression, et en acceptant de se réformer,notamment en encourageant le développement des ordres mendiants quiredonnent de la crédibilité à son message.

A la fin de ce chapitre :- Je peux définir pourquoi l’Eglise est puissante au Moyen Age et

présente partout- Je peux définir les hérésies et pourquoi elles ont été attaquées- Je connais les termes de vocabulaire

Histoire secondes première partie 16

II - Ceux se battent : le système féodalQu’est-ce que la féodalité ?Comment se met-elle en place ?Quelles sont les obligations qu’elle entraine ?Comment l’Eglise tente-t-elle d’agir pour limiter la violence ?1 - Un système de liens de fidélité2- Suzerains et vassaux

a) L’hommageb) Des obligations réciproques

3 - Une volonté d’humaniser la féodalité

Définitions :hommage : Cérémonie durant laquelle le suzerain remet à son vassal unbénéfice, en échange de son serment d’aide et de fidélitéhommage-lige : Hommage préférentiel lorsqu’un vassal a plusieurs suzerains.vassal : Homme libre entrant au service d’un autre plus puissantsuzerain : Seigneur important ayant un certain nombre de vassaux à son servicefief : Domaine remis à un vassal par son suzerain.langue vernaculaire : langue locale

Histoire secondes première partie 17

II - Ceux se battent : le système féodalLa faiblesse des rois face aux guerres civiles, et aux invasions entraine la

formation de liens entre des hommes libres afin d’assurer leur protection. C’estainsi que naît la féodalité, fondée sur la fidélité et un ensemble d’obligationsréciproques. Cela ne met pas pour autant fin aux conflits malgré une volontéaffichée de l’Eglise de moraliser cette société militaire.Qu’est-ce que la féodalité ?Comment se met-elle en place ?Quelles sont les obligations qu’elle entraine ?Comment l’Eglise tente-t-elle d’agir pour limiter la violence ?1 - Un système de liens de fidélité

Les rois sont trop faibles pour se défendre contre les invasions qui semultiplient à partir de la fin du IXe siècle.

Le pouvoir éclate en petites principautés menées par un guerrier, quis'attache un groupe de fidèles et les remercie en leur donnant des terres, sourceunique de richesse.

Les récipiendaires jurent fidélité à leur bienfaiteur, lui promettent leuraide en cas d'attaque, en échange de leur fief, c'est à dire leur moyen d'existence.

Se multiplient les liens d'homme à homme qui attachent les grandsaristocrates au roi et les petits seigneurs aux seigneurs plus importants.

Les nobles d'Occident participent ainsi à un système global d'échange defidélité, que l'on appelle la féodalité.2- Suzerains et vassaux

a) L’hommageLe vassal, reçoit d’un seigneur (ou suzerain) une terre (le fief) lors d’une

cérémonie, l’hommage durant laquelle le vassal jure fidélité. En cas de trahison(« félonie ») de la part du vassal, le fief peut lui être retiré par son seigneur,selon une procédure solennelle appelée la commise de fief.

b) Des obligations réciproquesEn plus du service militaire (service d’ost de 40 jours par an), le seigneur

peut faire appel à son vassal pour que celui-ci lui offre, « conseil et aide ». Leconseil consiste à aider le seigneur à rendre la justice, l'aide est une assistancemilitaire et parfois financière.3 - Une volonté d’humaniser la féodalité

Les seigneurs se consacrent essentiellement à deux activités, la chasse etla guerre. La fondation de la paix de Dieu et de la trêve de Dieu participent àcette volonté de diminuer la violence. Le chevalier, n’est en effet pas unseigneur comme les autres : il doit jurer de protéger l’Eglise, les faibles et lespauvres, et de propager un idéal chrétien. La croisade, en cherchant à purgerl’Occident de la violence et en donnant un idéal chrétien aux guerriers, va dansce sens.A la fin de ce chapitre je sais :

- Ce que représentent les liens de féodalité et les raisons de leur miseen place

- Comment l’Eglise a essayé de limiter la violence- Les termes de vocabulaire

Histoire secondes première partie 18

III – Ceux qui travaillent : villes et campagnes- Quels sont les liens entre paysans et seigneurs ?- Quelles sont les causes des progrès agricoles ?- Comment s’explique la renaissance et l’essor des villes ?- Quelles sont les particularités des villes médiévales ?A. Un monde d’abord essentiellement rural1 – La seigneurie comme cadre de vie

a) Qu’est-ce qu’une seigneurie ?b) Réserve et tenurec) Serfs et vilainsd) Le ban

2 – La transformation du monde rurala) Le recul de la forêtb) Des progrès agricoles

B – Des villages aux villes1 – Les causes de la renaissance des villes

a) Le dégagement de surplus agricolesb) L’essor du commerce

2 – La ville au Moyen-âgea) Les élites urbainesb) Le poids des corporationsc) Une population diverse

ConclusionDéfinitions :Réserve : Territoire d’une seigneurie cultivée par les paysans, dont l’ensemblede la production revient au seigneurTenure (ou manse) : Territoire cultivé par les paysans, dont ils gardent laproduction en échange d’un loyerCens : Impôt en argentChampart : Impôt en natureCorvée : Impôt en travailSerf : Paysan non libre, attaché au domaineVilain : Paysan libreBan : Ensemble des pouvoirs d’un seigneur sur son domaineBanalités : Taxes à payer au seigneur pour l’utilisation du four, du moulin, dupressoir….Assolement triennal : succession de cultures sur une même terreHanse : Association de villes marchandes du Nord de l’EuropeCorporation : Regroupement par métier dans les villes, obéissant à des règlesfixant le temps de travail, la qualité, les prix…..Bourg : Partie de la ville à l’intérieur des rempartsFaubourg : Partie de la ville à l’extérieur des rempartsCommune : Ville devenue indépendante du seigneurCharte de franchise : Document par lequel un seigneur accorde à une ville sonindépendance et le droit de se diriger elle-même.

Histoire secondes première partie 19

III – Ceux qui travaillent : villes et campagnesLes invasions barbares du Ve siècle désorganisent en profondeur la

société, entrainant la quasi disparition des villes. La population vit alors à plusde 90 % dans les campagnes, sur des domaines appartenant à des seigneurs dontelle dépend étroitement. Peu à peu, pourtant se réorganise une vie villageoise,puis, grâce à l’essor du commerce et les progrès agricoles, on assiste à unerenaissance des villes.A. Un monde d’abord essentiellement rural1 – La seigneurie comme cadre de vie

a) Qu’est-ce qu’une seigneurie ?Dans le Midi de la France, certaines terres appartiennent aux paysans qui

les travaillent. Ces terres, appelées alleux, sont des terres sans seigneurs. Mais laplus grande partie du sol est divisée en vastes domaines appelés seigneuries.

Entre le XIe et le XIIIe siècle, la seigneurie est le cadre de vie del'immense majorité de la population.

Qu'elle soit laïque ou ecclésiastique, la seigneurie définit à la fois unterritoire sur lequel le seigneur exerce sa domination sur des paysansdépendants.

Les forêts, le brigandage, le manque de routes, de ponts, rendent leséchanges difficiles et obligent les seigneuries à vivre de façon autarcique,produisant tout ce dont elles ont besoin, en nourriture, en textile…..

b) Réserve et tenureLa seigneurie est composée de deux parties : la réserve, près du château,

comprend des bois et des champs cultivés pour l'usage personnel du seigneur.La "tenure" ou "manse" distribuée aux paysans moyennant des taxes en

argent, le cens, qui est fixe, ou le champart, en nature, qui est proportionnel à larécolte, ainsi que des corvées : curer les fossés, empierrer les chemins, rentrer dubois ou du fourrage...

c) Serfs et vilainsTous les paysans ne connaissent pas les mêmes conditions de vie. Les

serfs, paysans non libres, sont soumis à des obligations plus lourdes que lesvilains, paysans libres.

Ils doivent en effet s'acquitter d'un plus grand nombre de redevances : lamainmorte au moment d’un héritage ou le formariage pour se marier en dehorsde la seigneurie par exemple. Les "serfs" restent soumis jusqu'à leuraffranchissement ou leur mort.

d) Le banLe seigneur guerrier et protecteur sur la terre dispose du droit de ban,

c'est-à-dire du droit de punir, contraindre et juger ses sujets, considérés en bétailinaliénable, taxable et corvéable.

Les habitants dépendent ainsi de la justice du seigneur. Il peut lesemprisonner, leur infliger des amendes ou même les condamner à mort.

Par le ban le seigneur contraint ses sujets à utiliser, moyennant redevance,souvent en nature, son four, son moulin, son pressoir.

Tous les habitants de la seigneurie sont soumis : tant les serfs que lesvilains, cultivateurs, éleveurs ou artisans.

Histoire secondes première partie 20

Cependant, même si le seigneur est le plus fort parce qu'il possède lesarmes et le donjon, il ne peut faire n'importe quoi, il est tenu par la coutume.

Elle définit les droits et les devoirs de chacun : les paysans ont le droit à laprotection derrière les murailles du château, pour eux et leurs troupeaux, et aussipour le grain des prochaines semailles gardé à l'abri dans les greniers duseigneur.2 – La transformation du monde rural

a) Le recul de la forêtLes hommes, toujours plus nombreux, déboisent pour gagner des terrains

cultivables et augmenter leurs parcelles.Les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques, comme les abbayes, encouragent le

mouvement avec l'espoir de nouvelles redevances sur la terre et de nouvellesproductions.

La forêt recule, des marais sont asséchés et de nouveaux villagesapparaissent.

b) Des progrès agricolesVers le milieu du Xème siècle l'homme médiéval commence à dominer

véritablement la nature si souvent hostile à la culture.C'est ainsi que les conditions de vie des paysans vont s'améliorer. Le

progrès de techniques agraires ont largement contribué à cet essor : unemeilleure diffusion du fer permet la production d'outils plus solides,l'amélioration de la robustesse de la charrue (qui remplace l’araire), l'apparitionde moulins à eau puis à vent, et l'utilisation du cheval, facilitent tous les travauxde champs.

L'assolement triennal (succession de cultures sur une même terre)commence à être pratiqué donnant des récoltes plus abondantes.

B – Des villages aux villes1 – Les causes de la renaissance des villes

a) Le dégagement de surplus agricolesL’amélioration de l’outillage et les grands défrichements permettent aux

paysans de dégager des surplus. Les famines se font plus rares. Entre 1050 et1200 la population passe de 46 à 61 millions d’habitants. Cette augmentation dela productivité permet dorénavant de nourrir plus de personnes et de fournir leshabitants des villes. La population des villes anciennes s'accroît.

b) L’essor du commerceLe commerce joue un rôle déterminant dans l'essor urbain. Le commerce

interrégional se développe, ainsi que les marchés. On tiendra marchéhebdomadaire à côté d'une abbaye, près d'un château, ou au bord d'un fleuve oùarrivent des péniches. Ces marchés donneront naissance à des noyaux urbains,puis à des villes

Les villes comme Troyes, une des foires de Champagne, les ports commeBruges qui rejoint la ligue de la Hanse créée en 1241 pour regrouper les portsd'Europe du Nord, prospèrent en s'associant.

Les villes italiennes comme Florence, Sienne, Venise et Gènes sedéveloppent.

Histoire secondes première partie 21

Les deux premières grâce aux productions textiles, les deux dernières parleur place stratégique dans le commerce méditerranéen.

Ces quatre villes sont les seules avec Paris, à dépasser les 50 000 habitantsen Europe.2 – La ville au Moyen-âge

a) Les élites urbainesDes seigneurs dominent encore des villes, mais peu à peu des villes

obtiennent du seigneur ou du roi des chartes de franchises qui leur permettent dese gouverner elles-mêmes : c’est la révolution communale. Ce sont alors desbourgeois qui prennent la direction au sein de conseils municipaux, siégeantdans un Hôtel de Ville.

b) Le poids des corporationsLes professions sont organisées en corporations de métiers. Ces

associations fixent les horaires de travail, les salaires, protègent leurs membresde la concurrence et mettent en place un système d'entraide.

c) Une population diverseOn y trouve des commerçants, des artisans, des avocats ou des notaires...

Il y a de très nombreux petits métiers (rémouleurs, marchands d’eau…)Paysans déracinés et travailleurs journaliers rejoignent les cohortes de

vagabonds en cas de crise économique.Souvent entourées de remparts les villes ont du mal à absorber les

populations nouvelles. Se développent les faubourgs, à l’extérieur des remparts,mêlant vie urbaine et vie rurale. Peu à peu, ces faubourgs sont intégrés à la ville,par une nouvelle rangée de fortifications.

Les rues, le plus souvent étroites, bordées de boutiques empiétant sur lachaussée.Conclusion

Au XIIIe siècle, le monde occidental est toujours rural en très fortemajorité. Pourtant, grâce au dégagement de surplus dans les campagnes et audéveloppement du commerce, les villes renaissent peu à peu. Les conséquencesen sont nombreuses. Sociales, avec la naissance d’une nouvelle élite, labourgeoisie, tirant ses revenus du commerce ou de l’artisanat et non de la terre,politiques, avec les communes, qui retirent aux seigneurs une grande partie deleurs prérogatives et culturelles avec le développement d’une nouvelle mentalitéfavorisée par la présence des universités.

A la fin de ce chapitre je sais :- Comment fonctionne une seigneurie- Les différents types de personnes vivant sur une seigneurie- Les obligations des habitants vis-à-vis du seigneur- Comment les villes se sont développées- Quel est le plan d’une ville médiévale- Comment les bourgeois se sont émancipés de la puissance seigneuriale- Les mots de vocabulaire

Histoire secondes première partie 22

Chapitre IVL’élargissement du monde

I – A la conquête du mondeComment et pourquoi le monde s'est-il élargi, pour les Européens des

XVe et XVIe siècles ?Quelles sont les conséquences des grandes découvertes pour l’Europe ?

Pour le nouveau monde ?A- Les Européens et le monde au XVe siècle1 - Une connaissance limitée du monde2 – Les causes des grandes découvertes

a) Les conséquences de la fermeture de la Méditerranéeb) Les progrès de la navigationc) Des motivations diverses

* Commerciales* Religieuses3 - Les étapes des grandes découvertes

a) La route vers l’Asieb) La découverte de l’Amérique

B - La mise en place des empires coloniaux1 – Le partage des terres2 – L’exploitation du nouveau monde

a) L’effondrement des civilisations amérindiennesb) Une colonisation rapidec) Des conséquences pour l’Europe

ConclusionDéfinitions :Commerce triangulaire : Appelé Traite atlantique ou Traite occidentale,désigne les échanges entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques, mis en placepour assurer la distribution d'esclaves noirs aux colonies du Nouveau Monde(continent américain), pour approvisionner l'Europe en produits de ces colonieset pour fournir à l'Afrique des produits européens et américains.Circumnavigation : navigation en bateau autour d'un lieu, couramment une île,un continent, ou la Terre entière.Reconquista : « Reconquête » de l’Espagne musulmane par les catholiquesentre 718 et 1492.Traité de Tordesillas (1494) : Passé entre les Espagnols et les Portugais, pourse partager les terres nouvellement découvertes.

Histoire secondes première partie 23

I – A la conquête du mondeÀ la fin du XVe siècle, les Européens partent à la conquête de routes

maritimes et de terres nouvelles. La découverte de l’Amérique et le premier tourdu monde en bateau ouvrent de nouvelles perspectives. Alors que le mondeoccidental était resté centré sur la Méditerranée depuis l’Antiquité, il s’ouvremaintenant de nouveaux horizons. Ces voyages et conquêtes permettent auxEuropéens une meilleure connaissance du monde et leur enrichissement.

Comment et pourquoi le monde s'est-il élargi, pour les Européens des XVe

et XVIe siècles ?Quelles sont les conséquences des grandes découvertes pour l’Europe ?

Pour le nouveau monde ?A- Les Européens et le monde au XVe siècle1 - Une connaissance limitée du monde

Les connaissances du monde par les Européens ont peu évolué depuisl'Antiquité et restent marquées par de nombreuses superstitions : La Bible nementionne que trois continents. Dans le récit du Déluge chacun des trois fils deNoé reçoit un continent : l'Asie, l'Europe et l'Afrique.

Histoire secondes première partie 24

La Géographie de Ptolémée au IIe siècle après J.-C. est traduite au XVe siècleet représente elle aussi un monde divisé en trois continents.

Beaucoup croient en la présence de mondes fabuleux et en l'existence debêtes fantastiques qui peupleraient les océans.

De plus, les Européens ne sont pas en contact direct avec ces continentsdont ils connaissent l'existence. Le commerce avec ces parties du monde se faitpar le biais d'intermédiaires. Les Européens ne reçoivent les produits africains(or, ivoire) que par le biais des caravaniers arabes et berbères ayant des relationscommerciales avec les empires africains.

Certains Européens ont voyagé, mais cela reste des cas isolés qui n'ont paspermis d'établir des contacts permanents : des ambassades papales ont étémenées au XIIIe siècle en direction des Mongols et Marco Polo a parcourul'Asie au XIIIe siècle et a fait le récit de ces aventures. Son texte fournit desdescriptions très approximatives voire totalement erronées.

2 – Les causes des grandes découvertesa) Les conséquences de la fermeture de la MéditerranéeLes Ottomans prennent Constantinople en 1453. Soliman le Magnifique

(1494-1566) étend l'empire jusqu'au Maroc (1516), à l'Egypte (1517), àBelgrade (1521). Il échoue devant Vienne en 1529. Cette progression inquièteles Européens dont certaines puissances (surtout l'Espagne et Venise mais aussiMalte et la papauté romaine) s'allient et battent sur mer les Ottomans en 1571 àLépante.

Capitale de l'Empire byzantin, Constantinople est devenue en 1453 celled'un Empire ottoman en expansion. Si la ville redevient progressivement unecité prospère et ouverte sur le monde, les Européens doivent dans un premiertemps cherchent de nouvelles voies pour atteindre l’Asie et l’Afrique en évitantla Méditerranée et les intermédiaires musulmans.

b) Les progrès de la navigation

Histoire secondes première partie 25

Les hommes savent que la Terre est ronde et veulent l'explorer. Cettevolonté de découverte s'appuie sur la possibilité d'utiliser de nouvellestechniques à la navigation :

L'astrolabe permet de se situer à l'aide des étoiles. L'utilisation de laboussole par les marins se généralise. Les portulans (carte des côtes et des ports)permettent de connaître avec plus de précision les côtes.

Le gouvernail d'étambot rend la navigation plus facile. La caravelle est unnavire inventé par les Portugais qui est robuste et permet de s'approcherfacilement des côtes sablonneuses.

c) Des motivations diverses* Commerciales : la population d’Europe augmente et avec elle ses besoins,notamment en textile (coton…), et en épices.* Religieuses : Les Européens veulent répandre la religion chrétienne et setrouver des alliés contre les musulmans.3 - Les étapes des grandes découvertes

a) La route vers l’AsieLes Portugais sont les premiers à se lancer dans les voyages de

découvertes Ils s'établissent dans des îles de l'Atlantique : à Madère, puis auxAçores et enfin au Cap Vert au milieu du XVe siècle. Bartolomeu Dias atteintle cap de Bonne-Espérance en 1488 et en 1498, après un long périple, Vascode Gama atteint l'Inde par le Sud de l'Afrique et l'océan Indien.

b) La découverte de l’AmériqueChristophe Colomb est un marin originaire de Gênes qui est persuadé de

pouvoir atteindre l'Asie par l'Ouest. Après deux refus par le Portugal, plusintéressé par la route du Cap de Bonne-Espérance, il entre au service de laCastille et de l'Aragon qui lui financent plusieurs expéditions :

En 1492, il atteint l'île de Salvador aux Bahamas et crée une installationespagnole sur l'île d'Hispaniola (Haïti).

Durant ses trois voyages suivants, il parcourt les côtes du Bassin Caraïbeet d'Amérique centrale. Il n'a pas conscience d'avoir découvert un nouveaucontinent. C'est à un autre génois que l'on attribue la découverte du nouveaumonde au début du XVIe siècle, Amerigo Vespucci. Son nom est ensuite utilisépour donner le nom de ces nouvelles terres, l'Amérique.

D'autres puissances européennes se lancent aussi dans les conquêtes : En1497, Jean Cabot explore pour le compte de l'Angleterre les côtes de Terre-Neuve et d’Amérique du Nord.

Jacques Cartier accoste au Québec pour le compte du royaume deFrance en 1534. Les Provinces-Unies (Hollande) se lancent aussi dans lesvoyages des découvertes.

Cependant, les découvertes se limitent très souvent aux côtes et l'intérieurdes continents africain, asiatique et américain reste inexploré. L'Océanie esttotalement ignorée, même si certaines iles y sont été découvertes aux XVIe etXVIIe. Il faudra attendre James Cook pour que l’Australie soit cartographiée en1770.B - La mise en place des empires coloniaux1 – Le partage des terres

Histoire secondes première partie 26

Dès 1494, alors même que ses limites sont loin d’être définies, Portugaiset Espagnols se partagent les territoires nouvellement découverts. C’est le traitéde Tordesillas (Castille).

Les Portugais créent des comptoirs en Afrique et s’emparent du Brésil.Les Espagnols dominent le centre et le sud de l'Amérique.

L'expédition de Magellan doit prouver que les précieuses épices des îlesMoluques sont bien espagnoles.

En 1519, avec une flotte initiale de cinq nefs, découvre un détroit entrel'Atlantique et le Pacifique et démontre que tous les océans communiquent. Ilpérit avant de rejoindre l'île des épices. Son second Elcano rentre par l'océanIndien et termine le voyage. Il accomplit ainsi une première et imprévuecircumnavigation (navigation autour du globe).2 – L’exploitation du nouveau monde

a) L’effondrement des civilisations amérindiennesAu début du XVIe siècle Les conquistadores espagnols, attirés par l’or,

font la conquête de l’empire aztèque, peuplé de 25 millions d’habitants (Cortésavec 600 hommes entre 1519 et 1521) et en 1532 de l’empire Inca de 10millions d’habitants Pizarre avec 180 hommes, 27 chevaux, inconnus desAmérindiens) et quelques armes à feu.

L'effondrement rapide des civilisations amérindiennes résulte surtout duchoc microbien. La variole portée par les Européens terrasse les Amérindiensqui ne sont pas immunisés contre le virus. Avant même la conquête de Pizarro,l'Empire inca compte déjà ses victimes par dizaines de milliers. Les Timicuas enFloride sont 13 000 en 1650 et ne sont plus 35 en 1728.

b) Une colonisation rapideLes colons exploitent le bois, les mines d’or et d’argent, et établissent de

grandes plantations pour le tabac, la canne à sucre…Destinés à l’Europe.Le travail forcé, les mauvais traitements et les maladies venues d’Europe

entrainent la quasi disparition des Indiens (à Haïti, la population passe, parexemple, de 8 millions à 125 habitants entre 1492 et 1570, de 15 à 1 million auMexique).

Des voix, comme celle du moine Bartolomé Las Casas s’élèvent contrele traitement des indigènes. La controverse de Valladolid, en 1550, conclut queles Amérindiens doivent subir un traitement humain. Cependant, cette nouvelleconsidération des indigènes n'a quasiment aucun effet sur le traitement despopulations exploitées.

On fait alors appel aux esclaves africains : c’est le commerce triangulaire.Cela aura pour effet de vider l’Afrique d’une large partie de ses habitants (20millions).

Les Espagnols colonisent et convertissent au christianisme des peuples quileur sont inconnus. Ils sont évangélisés de force, exploités dans les mines d'or etd'argent et dans les champs.

c) Des conséquences pour l’EuropeGrâce aux découvertes, de nouveaux produits se répandent (la tomate, le

tabac, le cacao, la pomme de terre, le maïs…).

Histoire secondes première partie 27

L’afflux de métaux précieux enrichit les marchands. L’intensification ducommerce le long des rives atlantiques entraîne, dans le même temps, le déclindes ports méditerranéens.

Les colons importent du Vieux continent tissus, vins, huile, mercureindispensable pour l'exploitation des mines. À la fin du XVIe siècle, 240 000Européens peuplent une Amérique décimée à 80 % de sa population d'origine.Conclusion

Les grandes découvertes ont sur l’Europe et le reste du monde desconséquences nombreuses. Economiques, avec la découverte de nombreuxproduits et l’afflux de l’or vers l’Espagne et le Portugal. Ces richesses aurontpour résultat de dynamiser le commerce à travers toute l’Europe et entraînentl’essor de la bourgeoisie des ports atlantiques. Le monde jusque là tourné vers laMéditerranée se recentre sur l’Atlantique. Mais cet enrichissement a égalementdes conséquences sur les arts et la culture, avec la multiplication des mécènesqui vont encourager le développement de nouvelles formes d’art et financer lesintellectuels et les scientifiques.

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II – Les hommes de la RenaissancePourquoi y a-t-il eu développement d’un nouveau courant de pensée ?Qu’est-ce que l’Humanisme ? Qui sont les Humanistes ?Quelles sont les conséquences sur la société du temps ?Qu’est-ce que la Renaissance artistique ?Quels sont ses liens avec ces nouveaux courants de pensée ?I – Les hommes de la RenaissanceA – L’Humanisme1 – « Un monde qui s’éveille après un long sommeil » (Erasme)

a) Une meilleure circulation des hommesb) Le rôle central de l’imprimeriec) La redécouverte des textes anciens

2 - L’Homme au centre des préoccupations3 – De l’Italie à la République des lettres

a) Les villes italiennesb) La République des lettres

4 – Portraits d’Humanistesa) Des scientifiques :b) Des théoriciens politiquesc) Des intellectuelsd) Léonard de Vinci (1452 - 1519): symbole de l’humaniste

Gravure de Léonard de Vinci : l’homme est au centre de toute forme.C – Le temps des réformes1 – L’Eglise mise en accusation

a) La recherche individuelle du Salutb) Le rôle de l’Humanisme

2 – La réforme protestantea) Martin Luther (1483 – 1546) : le Salut par la foib) Jean Calvin (1509 – 1564) : le Salut par la prédestinationc) L’Eglise anglicane

3 – La Contre-réformea) La réorganisation de l’Eglise* L’importance du concile de Trente (1554 – 1563)* Les Jésuitesb) Répression et séduction* Répression :

ConclusionE – La Renaissance artistique1 – Des liens directs avec l’Humanisme

a) La même influence antiqueb) La même volonté de privilégier l’individuc) La même recherche de la beauté du monded) Le même berceau : l’Italie

2 – Les grands foyers italiens de la Renaissance artistiquea) Florence au Quattrocentob) Rome au Cinquecento

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3 – L’Europe du Nord4 – En FranceConclusion

Définitions :Quattrocento : Désigne le XVe siècle en Italie, plus particulièrement àFlorenceGrand Schisme : Séparation, aux XIVe et XVe siècle au sein de l’Eglisechrétienne, lors de la nomination de deux, puis trois papes, par les cardinauxfrançais et italiens.Conquistadores : Conquérants du nouveau monde espagnols et portugais, engénéral issus de familles de petite noblesse.Incunable : nom donné aux éditions du XVe siècle, parce qu’elles ont étéréalisées à l’époque où l’imprimerie en était encore au berceau (incunabula enlatin).Érudit : Personne ayant une grande étendue de connaissancesPrédestination : Dogme calviniste selon lequel Dieu choisit les personnesdestinées au paradis ou en enfer avant même leur naissance.Index : Liste des ouvrages interdits par l’Eglise catholique, dressée par lacongrégation de l’Index.Mécène : Du nom de Mécène (de - 70 à - 8 av. J.-C.), homme politique romaincélèbre pour avoir consacré sa fortune et son influence à promouvoir les arts etles lettres. Désigne les personnes qui consacrent une partie de leur fortune àl’entretien des artistes et scientifiques.Cinquecento : XVIe siècle italien.Réforme : la Réforme protestante marque tout à la fois une volonté d'un retouraux sources du christianisme et un besoin de considérer la religion et la viesociale d'une autre manière.Les catholiques désigneront le protestantisme comme la « religion prétendumentréformée ».Contre réforme : Ensemble des mesures prises par l’Eglise catholique pourlutter contre l’expansion du protestantismeConcile : Réunion des évêquesConcile de Trente (1545 – 1563) : Réunion des évêques en plusieurs sessionssuccessives afin de restaurer les grands principes du dogme catholique et rétablirune plus grande discipline dans la hiérarchie catholique.Jésuites : Ordre religieux (la compagnie de Jésus) fondé par Saint Ignace deLoyola, en 1540, ayant pour vocation de diffuser le message catholique. Ayantune organisation de type militaire, il fonde des missions dans le nouveau mondeoù il mène une action prosélyte. Il inaugure une nouvelle façon d’enseigner avecune pédagogie inspirée des humanistes, révolutionnaire pour l’époque.Prosélytisme : Désigne le zèle déployé en vue de rallier des personnes à unedoctrine ou à une religion.République des lettres : Terme désignant les relations entre les humanisteseuropéens, au-delà des frontières de leurs Etats

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II – Les hommes de la RenaissanceA – L’Humanisme

1 – « Un monde qui s’éveille après un long sommeil » (Erasme)a) Une meilleure circulation des hommesL’Europe s’est enrichie à partir des grandes découvertes et

l’internationalisation des échanges favorise l’essor des villes, le développementde l’instruction.

Les intellectuels et les artistes utilisent les nouvelles routes commercialesb) Le rôle central de l’imprimerieLa diffusion des connaissances : l’imprimerie.C’est Gutenberg, un artisan verrier qui met au point un alliage métallique

pour créer des caractères et des moues pour les fondre.Vers 1450 : premiers incunables (1ère Bible entière en 1455). Il voulait au

départ garder le procédé secret mais les artisans se dispersent et revendent ladécouverte => en 1500 il y a des imprimeurs dans 236 villes européennes.

Le livre cesse d’être un objet rare. Il se diffuse => on passe de la lecturepublique à la lecture individuelle.

De 15 à 20 millions d’exemplaires au XVe, on passe à plus de 200millions au XVIe.

Les ouvrages de plus en plus variés, touchent un public de plus en plusélargi, d’autant plus que les écrits en langue nationale sont de plus en plusnombreux, même si le latin prédomine encore.

Le clergé a de plus en plus de mal à exercer un contrôle des lectures et dela transmission des connaissances.

c) La redécouverte des textes anciensLa prise de Constantinople entraîne l’arrivée en Italie des ouvrages

conservés dans les bibliothèques de la ville : on redécouvre les manuscritsexempts de toute recopie, dans un état quasi originel, loin des erreurs detranscription, des transformations, des amputations…Engouement très fort. On se lance dans les études du Latin, du Grec pourredécouvrir les œuvres : poésie, philosophie, théâtre, mythologie, sciences…

2 - L’Homme au centre des préoccupationsLe rêve des Humanistes est de réconcilier l'esprit de l'Antiquité avec

l'esprit du christianisme dont ils sont imprégnés.Les Humanistes sont des érudits, laïcs pour la plupart, qui se plongent

dans l’étude des auteurs de l’Antiquité et refusent l’enseignement universitairede leur époque uniquement consacré à l’étude des textes religieux.

Leur objectif : trouver dans les écrits antiques et dans la recherche danstous les domaines : arts, sciences etc…ce qui peut améliorer l’Homme et luifaciliter l’existence.

Alors qu’au M. Age on mettait Dieu au centre, pour les Humanistes, c’estl’Homme qui compte : l’améliorer, lui permettre de développer toutes sesfacultés.

Ils projettent un enseignement remanié visant la formation d’un êtrecomplet susceptible de développer à la perfection ses capacités physiques,intellectuelles et morales, artistiques, politiques…

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On est loin de la philosophie médiévale où la vie sur terre était mépriséeen faisant miroiter le paradis.3 – De l’Italie à la République des lettres

a) Les villes italiennesC’est là qu’apparait l’humanisme : les mécènes enrichis par le commerce

et la banque y sont nombreux, notamment à Florence où règne la famille desMédicis, des drapiers devenus banquiers qui a pris en 1534 le contrôle politiquede la ville, dont l’apogée sera sous Laurent le Magnifique (1469 – 1492). Ildépense sans compter pour le prestige de sa cité, développe les collèges pourformer des médecins, juristes etc…

Même les classes moyennes ont un niveau culturel inconnu ailleurs.De plus il règne dans les villes italiennes une tradition de liberté peu

connu ailleurs qui favorise le développement des idéesA Rome, le pape lui-même fait appel à des artistes, des architectes et la

bibliothèque vaticane se remplit d’ouvrages en Grec.b) La République des lettresLes routes commerciales sont devenues plus sures et sont empruntées

aussi par les humanistes. Grâce à l’imprimerie : diffusion à l’extérieur de l’Italiedans le reste de l’Europe. Une république des lettres se constitue ainsi : ungroupe formé d’Humanistes européens qui grâce aux voyages, à l’imprimerie etune langue commune, le Latin, entretiennent d’étroites relations intellectuelles.

Cependant, très majoritairement illettré, le peuple reste en dehors de cemouvement.4 – Portraits d’Humanistes

a) Des scientifiques :- Nicolas Copernic (1473 – 1543) : formule l’hypothèse sans

pouvoir la vérifier de l’héliocentrisme => c’est le soleil, non la terre(géocentrisme), qui est au centre de l’univers.

- Au XVIIe, Galilée confirmera cette thèse, y ajoutant que la terretourne sur elle-même.

- André Vésale (1514 – 1564) : réalise les premières vraiesplanches anatomiques, avec muscles, nerfs etc…Il fait la dissection des corpsdes suppliciés malgré les interdictions. Cela permet nota de découvrir lesprincipes de la circulation sanguine.Le Français Ambroise Paré (1509 – 1590) crée la chirurgie moderne, remplaçantcautérisation par la ligature des vaisseaux.

b) Des théoriciens politiquesNicolas Machiavel, conseiller auprès du gouvernement de Florence de

1498 à 1527. Dans Le Prince, il soutient que le rôle d’un chef politique n’est pasde faire le bien mais de diriger au mieux, avec énergie, courage, maîtrise de soi.Pour parvenir à ce résultat, il faut utiliser les meilleurs moyens, même s’ilss’accompagnent de plus de ruse que de loyauté.Réalisme politique. Mais derrière le cynisme, il y a l’idée qu’un prince ne peutqu’être vertueux.

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Thomas More imagine dans Utopie une société idéale fondée sur latolérance, la justice et la paix. Il est décapité en 1553 par Henri VIII pour s’êtreopposé à la création de l’Eglise anglicane.

c) Des intellectuelsErasme de Rotterdam (1469 – 1536), né de la liaison d’un prêtre et

d’une fille de médecin. Il étudie la théologie à la Sorbonne. Célèbre pour sesconnaissances en langues anciennes, il rencontre tous les intellectuels de sontemps, nota Thomas More chez qui il rédige Eloge de la Folie en 1511, véritablepamphlet contre les élites sociales (clergé, princes…) de son époque dont ildénonce les ridicules. Succès foudroyant.

François Rabelais (1494 – 1553) : Ancien moine franciscain puis curémais ayant trois enfants…Devient médecin à Lyon.

Publie Pantagruel en 1531 et y ajoute Gargantua à la suite de l’immensesuccès du premier.

d) Léonard de Vinci (1452 - 1519): symbole de l’humanisteLéonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci, dit Leonardo da

Vinci) s’intéresse à tous les domaines des arts aux sciences, ayant rempli descarnets entiers de croquis d’observation de la nature, botanique, géologie,anatomie…

* Un peintre et un sculpteurAprès son enfance à Vinci, Léonard est élève auprès du célèbre peintre et

sculpteur florentin Andrea del Verrocchio. C'est d'abord comme peintre queLéonard de Vinci est reconnu.

Deux de ses œuvres, La Joconde et La Cène, sont des peintures trèscélèbres, souvent copiées et parodiées, et son dessin de l’Homme de Vitruve estégalement repris dans de nombreux travaux dérivés.

Utilise le procédé de sfumato : contours flous travail sur l’ombre et lalumière

Seules une quinzaine d'œuvres sont parvenues jusqu'à nous ; ce petitnombre est dû à ses expérimentations constantes et parfois désastreuses denouvelles techniques.

Néanmoins, ces quelques œuvres, jointes à ses carnets, qui contiennentdes dessins, des diagrammes scientifiques et des réflexions sur la nature de lapeinture, sont un legs aux générations suivantes d'artistes seulement égalé parMichel-Ange.

Ses premiers travaux importants sont réalisés au service du duc LudovicSforza à Milan. Il œuvre ensuite à Rome, Bologne et Venise et passe lesdernières années de sa vie en France, à l'invitation du roi François Ier.

* Ingénieur et inventeurComme scientifique, il occupe une place centrale parmi les Humanistes

par sa démarche consistant à chercher, à observer la nature pour en saisir lesfonctionnements.

Comme ingénieur et inventeur, Léonard développe des idées très enavance sur son temps, depuis l'hélicoptère, le char de combat, le sous-marin.Très peu de ses projets sont construits, ou même seulement réalisables de son

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vivant. En tant que scientifique, Léonard de Vinci a beaucoup fait progresser laconnaissance dans les domaines de l'anatomie notamment.

Gravure de Léonard de Vinci : l’homme est au centre de toute forme.C – Le temps des réformes

1 – L’Eglise mise en accusationa) La recherche individuelle du SalutAux XIVe et XVe, la peste arrivée en Europe en 1348, à laquelle se sont

ajoutées la guerre et la famine ont entraîné la mort de plus d’un tiers de lapopulation européenne. L’angoisse de la mort a obsédé les hommes et lesfemmes bien plus que dans les époques antérieures.

Les hommes inquiets pour leur salut ne trouvent pas auprès du clergéréponses à leurs angoisses => ils prennent en charge leur propre salut : on passed’un salut collectif de l’ensemble du peuple chrétien à un salut individuel.

L’imprimerie la diffusion plus large des livres sacrés encouragent lescroyants à chercher par eux-mêmes leur salut par une religion plus intériorisée.

b) Le rôle de l’HumanismeL’Humanisme joue ici un grand rôle :Il fait de la quête du savoir une priorité au même titre que la recherche du

Salut et milite pour une meilleure qualité de vie remettant en question lesprincipes du sacrifice nécessaire à l’accès au paradis.

Certaines des découvertes remettent en cause les concepts sacrés(héliocentrisme…)

En outre, les Humanistes réclament la traduction en langue vulgaire desouvrages sacrés afin de les mettre à la portée du plus grand nombre ce quiremettrait en question le monopole d’interprétation et d’explication des textespar le clergé (qui interdit les traductions)2 – La réforme protestante

a) Martin Luther (1483 – 1546) : le Salut par la foi* Le moine allemand Martin Luther est convaincu que l’Eglise catholique

doit être réformée pour revenir auxracines mêmes de la religion : les dogmes del’Eglise officielle ne peuvent préparer les âmes à comparaître devant Dieu.

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Il est d’autre part convaincu par la lecture des épîtres de St Paul que c’estla foi qui sauve les hommes, non l’action de l’Eglise ni les bonnes actions

Il s’insurge contre le système des indulgences, système de rachat despéchés mis en place pour financer la construction de saint Pierre de Rome, quifait du paradis une affaire d’argent.

En 1517, il affiche sur la porte de son église ses 95 thèses. Le papel’excommunie. Protégé par le duc de Saxe, il fixe sa doctrine : seule la foifondée sur la méditation individuelle de l’Ecriture Sainte seule dépositaire de laparole divine peut permettre d’accéder au paradis.

Il ne conserve que deux sacrements : le baptême et l’eucharistie.Il organise une Eglise où les pasteurs doivent guider le peuple mais ne

sont que des intermédiaires avec Dieu et n’ont aucun pouvoir de pardon.Il est soutenu par une partie des princes allemands (14 villes et 6 princes

allemands) qui, pressés par l’empereur Charles Quint de renoncer à leur religionvont refuser => on les appelle les Protestants.

b) Jean Calvin (1509 – 1564) : le Salut par la prédestinationReprend les idées de Luther mais s’en sépare sur quelques points : pour

lui, le salut est lié à la foi mais celle-ci est prédestinée : c’est Dieu qui choisitceux qui l’auront ou non et donc ceux qui seront sauvés ou damnés.

Il organise l’Eglise de Genève en 1541, très sévère et austère : les jeuxsont interdits, les chansons, les représentations théâtrales…

c) L’Eglise anglicaneEn Angleterre, le roi Henri VIII (1509 – 1547) n’ayant pas eu la

permission du pape de divorcer se fait nommer chef de l’Eglise anglicane,mélange des principes calvinistes et de la hiérarchie catholique.3 – La Contre-réforme

a) La réorganisation de l’Eglise* L’importance du concile de Trente (1554 – 1563)Le Concile de Trente réalise une réforme profonde de l’Eglise, réaffirmant

les dogmes : la foi ne peut suffire à assurer le paradis, l’importance des septsacrements (baptême, confirmation, eucharistie, mariage, pénitence, extrêmeonction, ordination).Il rétablit la discipline afin que les évêques puissent donner l’exemple.

* Les JésuitesFondation en 1534 d’un nouvel ordre religieux, les Jésuites qui se pose

dans la lignée des Humanistes mais dans une démarche catholique : fondation decollèges…Organisation de type militaire et un rôle de missionnaire.

b) Répression et séduction* Répression :- Création de l’Index : organisme chargé de dresser la liste des ouvrages

interdits aux catholiques- Rétablissement de l’Inquisition* La séduction

- Relance des pratiques de dévotion collective : pèlerinages…- Opération de séduction fondée sur une débauche architecturale : le baroqueafin de redonner le goût du merveilleux face à l’austérité protestante.

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ConclusionA partir de la moitié du XVIe, le mouvement humaniste s’essouffle :- les guerres de religion remettent en question la bonté originelle de

l’Homme- de nouvelles découvertes (Copernic) remettent en cause le prestige

d’auteurs antiques : en effet, Copernic avance qu’il y a des vérités qu’on ne peutdémontrer, ce qui va à l’encontre de la philosophie platonicienne.

Leur sens critique a multiplié leurs ennemis : l’Eglise : auteurs brûléspour hérésie ou le pouvoir politique (exécution de Thomas More)…

Ils ont cependant ouvert la voie à la pensée moderne et, au XVIIIe, lesphilosophes des Lumière reprendront le flambeau.

E – La Renaissance artistique1 – Des liens directs avec l’Humanisme

a) La même influence antiqueVolonté de rompre avec le M. Age : la rénovation de l’expression

artistique passe par la référence à l’Antiquité :Cette référence passe par les thèmes : mythologie par ex.Dans l’architecture : colonne, symétrie…Dans la sculpture : principe des bustes de pierre ou de bronzeLes représentations reprennent les ambitions des Humanistes :b) La même volonté de privilégier l’individuPrivilégier l’individu passe par le développement des portraits. Cela

d’autant plus facilement que les mécènes sont des laïcs et n’attendent pas desreprésentations de thèmes religieux. On recherche l’expression…

c) La même recherche de la beauté du mondeTravail sur la perspective pour valoriser la beauté et l’harmonie : principe

du point de fuite qui doit guider le regard, et recherche de la « divineproportion »

Utilisation de nouveaux matériaux : toiles, peinture à l’huile…d) Le même berceau : l’ItalieL’influence des mécènes italiens, qui non seulement permettent aux

artistes de vivre mais aussi de posséder des matériaux plus coûteux, la libertéd’expression de certaines villes, la présence des ruines antiques sont autantd’éléments qui favorisent également la renaissance artistique, avant unediffusion dans le reste de l’Europe urbaine.

Un exemple de lien entre humanisme et art :

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La vierge à l’enfant de Cimabue(XIIIe)Un fond doré inspiré de l’art byzantin,des visages sans émotion et tous pareils :l’individu n’existe pas : seul le groupecompte.

Vierge à l’enfant de Raphaël (La bellejardinière 1507)

L’utilisation de la peinture à l’huile,l’affranchissement des codes issus deByzance permettent la réalisation d’unfonds, contemporain de l’époque del’artiste : il y a même une église alorsque le Christ est bébé. Travail sur laperspective et l’équilibre de la toile pardes lignes invisibles (le regard de lavierge et l’angle de la croix sontparallèles etc…). Surtout les visages sontdifférents laissent apparaître desémotions. Il s’agit d’individus à partentière.

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2 – Les grands foyers italiens de la Renaissance artistiquea) Florence au QuattrocentoRôle des Médicis + de la liberté artistique +contact avec les œuvres de

l’Antiquité- l’architecte Brunelleschi fait les plans de Santa Maria del Fiore.Il s’inspire du travail de l’Antiquité puis l’adapte en s’aidant de calculs

mathématiques pour réaliser les plus belles proportions

Le Dôme de Florence

Triomphe du printemps ( Botticelli) : gros travail sur la beauté, l’harmonie, lacouleur…Travaille sur les cheveux, les voiles…personnages mythologiques, païens

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Naissance de Vénus par Botticelli

Mais l’explosion littéraire et artistique est interrompue après la mort deLaurent le Magnifique : son successeur, Pierre de Médicis est chassé par laconquête française en 1494 et c’est un moine, Jérôme Savonarole qui devientalors dirigeant de la cité. Il fait brûler les œuvres non religieuses sur des« bûchers des Vanités ».

Savonarole est excommunié, emprisonné et torturé par deux fois : parFlorence puis par les envoyés du Pape. Il est brûlé le 23 mai 1498. MaisFlorence a perdu son influence artistique.

b) Rome au CinquecentoFin XVe, le mécénat de la papauté refait de la ville un grand centre

artistique : ambition de faire de la capitale chrétienne la plus belle cité dumonde.

1506 : début de la construction de Saint Pierre de RomeRôles de :Raphaël (1483 – 1520) : qui vient de Florence. Nombreuses vierges à

l’enfant. Travaille sur l’équilibre des compositions, l’harmonie des couleurs…Michel-Ange (1475 – 1564) : tous les talents : dessinateur, sculpteur,

peintre (chapelle Sixtine…)…Poète3 – L’Europe du NordLes Pays Bas, les Flandres nota ont été à l’origine de la renaissance avec

Jean Van Eyck (1390 – 1441), parmi les premiers à utiliser la peinture à l’huileet la perspective. Nécessité pour le spectateur d’avoir une démarche active poursaisir le sens. Inventeur du portrait moderne.4 – En France

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Etat marqué par la Renaissance, nota par l’action de François 1er. Lavallée de la Loire où se trouvait la cour était le centre le plus actif : Amboise,Blois…Exemple suivi par d’autres châtelains : la fin des guerres privées, la créationd’une armée de métier nationale, détournent les seigneurs et leur demeure durôle défensif et militaire.Reconstruction de Fontainebleau en 1520, du Louvre en 1546…Meubles etc…

ConclusionVenue d’Italie, la Renaissance artistique se répand dans toute l’Europe.

On retrouve dans le travail des artistes les ambitions des Humanistes : recherchede la beauté, de la vérité, valorisation de l’Homme…L’utilisation de nouveauxmatériaux et de nouvelles techniques enrichissent la production.

Mais, au milieu du XVe, comme l’Humanisme, la Renaissance artistiques’essouffle et laisse la place au maniérisme.

A la fin de ce chapitre je sais- Comment les grandes crises ont été responsables de la fin de la société

médiévale- Pourquoi l’Europe s’est lancée dans la conquête du monde- Qui sont les Humanistes et grâce à quoi ce mouvement a pu se

développer- Comment se développe la religion protestante et pourquoi elle survit

alors que les hérésies précédentes ont disparu.- Quelles sont les conséquences de l’Humanisme sur l’art.