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D O S S I E R D E P R E S S E
(1) Prise en charge thérapeutique de l’éradication de Helicobacter pylori chez l’adulte et l’enfant. AFSSAPS 2005.
20 à 50 % des français ont une infection chronique de l’estomac et l’ignorent (1).
Et si c’était Helicobacter pylori ?
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Qu’est-ce qui touche 20 à 50 % des adultes en France
et provoque une inflammation de l’estomac (1) ?
Se diagnostique de façon simple et fiable (3) ?
Se soigne définitivement dans plus de 90 % des cas, le plus souvent en moins de deux semaines
par un traitement antibiotique (1, 4) ?
L’infection à Helicobacter pylori
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Des maux d’estomac ? C’est peut-être sérieux (5)
Les douleurs de l’estomac peuvent avoir de nombreuses causes. Habituellement, on pense d’emblée à
l’intoxication alimentaire ou à la gastroentérite, des soucis hélas courants qui provoquent fièvres et
douleurs, accompagnées de vomissements et diarrhées.
On associe également les douleurs de l’estomac à des phénomènes qui ne sont pas directement
gastriques, comme le stress et l’anxiété.
Mais si les douleurs persistent sans cause extérieure apparente, il s’agit peut-être d’autre chose, en
particulier si les crampes et pesanteurs surviennent dans les heures suivant un repas équilibré et qu’il
n’y a pas eu d’excès.
Une bactérie qui vit dans l’estomac : impossible (6) ?
Non, improbable mais vrai. Helicobacter pylori est une bactérie qui se développe dans l’estomac,
un milieu particulièrement acide où les biologistes pensaient jusqu’en 1982 qu’aucune espèce vivante
ne pouvait prospérer.
Les deux chercheurs australiens qui ont fait cette étonnante découverte, Barry Marshall et Robin
Warren, ont reçu en 2005 le Prix Nobel de Médecine pour leurs travaux qui ont bouleversé
la compréhension et le traitement des pathologies gastriques.
Partant de l’hypothèse que cette bactérie pouvait être la cause de certaines maladies gastriques,
leurs recherches ont débouché sur la preuve qu’Helicobacter pylori est bien responsable de la plupart
des gastrites chroniques et des ulcères. Et puisqu’il s’agit d’une bactérie, ces troubles peuvent être
soignés par un traitement antibiotique. D’ailleurs, pour étayer leurs dires, Barry Marshall n’hésita pas
à s’inoculer lui même la bactérie.
Un malade très célèbre : Napoléon Bonaparte (7)
Tout le monde se remémore les tableaux où Napoléon Bonaparte se tient le ventre d’une main, au point
d’en devenir un signe distinctif qui fit le bonheur des peintres et caricaturistes de l’époque et même
jusqu’à nos jours. La raison de cette manie est longtemps restée une énigme. Les soucis du pouvoir ?
Des troubles digestifs ?
Les enquêtes sur sa mort ont permis d’écarter l’hypothèse de l’empoisonnement, qui pouvait expliquer
cette habitude devenue célèbre. Il tentait en fait par ce geste de calmer des douleurs répétées
à l’estomac dues à un ulcère, qui a dégénéré en un cancer de l’estomac qui lui fut fatal.
On pense aujourd’hui que son ulcère gastrique aurait pu être lié à une infection à Helicobacter pylori
(infection qui n’était pas connue à cette époque) ! Malheureusement, cette infection n’est pas réservée
aux personnages historiques…
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Qui est concerné ? (8, 9, 10)
On estime aujourd’hui que près de 50 % de la population mondiale est infectée par Helicobacter pylori.
Toutefois, le taux d’infection varie en fonction de nombreux critères comme l’âge, l’origine
géographique et les conditions de vie. Le mode d’infection est en effet lié à la promiscuité qui constitue
un terrain favorable à la transmission de personne à personne.
La vie en collectivité, le partage des couverts, ou l’habitude de mastiquer les aliments donnés aux
nourrissons sont des pratiques à risque.
Les facteurs liés à l’hygiène sont également déterminants : absence de WC dans le logement, absence
d’eau courante et d’hygiène des mains après avoir été aux toilettes…
Données épidémiologiques
Dans les pays en voie de développement, l’infection est très rapidement acquise en raison
des conditions d’hygiène et de la promiscuité : on estime que 80 % de la population y est touchée avant
l’âge de 20 ans (11).
Dans les pays développés, 22 % de la population est infectée à l’âge de 20 ans (8).
En France, 5 à 10 % des enfants sont infectés, ce chiffre atteint 20 à 50 % chez les adultes (1). Après
60 ans, c’est près d’un français sur deux qui est infecté (12).
De manière générale, les études épidémiologiques montrent qu’en Europe les populations de migrants
issus de zone à risque accrû sont plus fréquemment infectées, et que le taux d’infection est plus
important quand le niveau socio-économique est bas (13).
Si le nombre d’infections est très élevé, la plupart des gens n’ont heureusement pas de symptôme
de l’infection (1).
Carte d’identité (10, 14)
Helicobacter pylori est une bactérie en forme de spirale, dotée de 2 à 6
flagelles qui lui permettent de se déplacer sur le mucus qui couvre la paroi
de l’estomac.
Helicobacter pylori ne vit que dans l’estomac humain. Il sécrète des enzymes,
notamment l’uréase, pour se protéger de ce milieu acide, et se fixe à la paroi
où il prolifère. Il provoque alors une inflammation de l’estomac (gastrite chronique) qui dure tant que
la bactérie est présente.
Les lésions gastriques liées à l’infection à Helicobacter pylori se constituent sur plusieurs années et
évoluent lentement : il peut s’écouler parfois plus de 30 ans avant que les symptômes n’apparaissent.
L’infection à Helicobacter pylori
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Helicobacter pylori est responsable d’ulcères et de cancers gastriques
La bactérie provoque chez la personne infectée une gastrite chronique permanente, qui le plus souventest d’évolution silencieuse, sans manifestations ou symptômes particuliers sauf dans les formesaiguës. Chez l’enfant et l’adulte jeune, elle prend le plus souvent la forme d’une gastrite nodulaire. Non soignée, l’infection se poursuit avec parfois des conséquences plus graves (1). La responsabilité d’Helicobacter pylori a été établie dans le développement et l’entretien d’ulcères : l’infection est retrouvée dans 90 % des ulcères duodénaux et dans 70 % des ulcères gastriques(15). Cettedécouverte récente (début des années 1990) est très importante pour le traitement de cette pathologie,que l’on associait auparavant surtout au stress et/ou à des facteurs héréditaires. La bactérie augmente ainsi très sensiblement le risque d’hémorragie au niveau d’un ulcère duodénal(8 fois plus) ou de saignements de la muqueuse de l’estomac (13 fois plus) (16) chez les personnes quiprennent de l’aspirine à faible dose en traitement de fond, soit 1 personne sur 10 après 70 ans (12) ! La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, en cas d’infection par Helicobacter pylori, multiplie par61 le risque d’ulcère et par 6 celui d’hémorragie sur ulcères par rapport à une personne ne prenantpar ces médicaments et indemne d’infection par Helicobacter pylori (17). Des études récentes ont également prouvé que cette bactérie, classée dès 1994 comme carcinogènede classe I par l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer, est le principal responsable des cancers gastriques : la responsabilité directe d’Helicobacter pylori est impliquée dans 60 à 90 % des cas (8, 18). Dans le monde, le cancer gastrique est le deuxième cancer le plus meurtrier. En France, on enregistrechaque année 8 000 à 9 000 nouveaux cas par an, dont 75 % décèdent en moins de 5 ans (14). Ainsi, dans certains cas, l’infection à Helicobacter pylori évolue vers un cancer gastrique, mais plusieursannées sont nécessaires pour parvenir à ce stade ultime, parfois même plus de 30 ans. Se débarrasser de l’infection évite cette évolution surtout si cela est fait précocement avant l’apparitionde lésions précancéreuses (19). Comme il existe des prédispositions familiales au cancer gastrique, il est vivement recommandé aux enfants, frères et sœurs de personnes ayant eu un cancer de l’estomac, de faire la recherche de l’infection à Helicobacter pylori et de la traiter si nécessaire.Des études en cours cherchent des liens potentiels entre Helicobacter pylori et d’autres affections,comme la dyspepsie ou même des pathologies autres que digestives.
Comment l’attrape-t-on (9) ?
La bactérie s’installe dans l’estomac le plus souvent au moment de l’enfance, par une transmissiondirecte de personne à personne par contact avec la salive infectée, ou surtout par voie gastro-orale,c’est-à-dire lors de vomissements et de régurgitations. La transmission par les selles, suite à un contact par l’intermédiaire des mains ou encore à cause de l’eau et des aliments contaminés, est plus rare et se rencontre plutôt dans les pays en voie de développement où l’hygiène est déficiente. Le mode de transmission implique la proximité, c’est pourquoi Helicobacter pylori se transmet le plussouvent au sein d’une même famille, en particulier dans le sens parent-enfant car ces derniers sont plus sensibles. La bactérie continue de proliférer tout au long de la vie tant qu’elle n’est pas éradiquée par un traitement adéquat.
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Suis-je infecté(e) (3) ?
Des douleurs répétées au niveau de l’estomac sont des signes à prendre au sérieux. Il est toujours utile
d’en parler à son médecin, en particulier si des antécédents familiaux laissent supposer une tendance
particulière aux ulcères et/ou aux cancers gastriques.
Helicobacter pylori peut être détecté facilement, à cause des enzymes qu’il produit et qui sont
très spécifiques.
Il existe plusieurs méthodes de diagnostic de l’infection.
Un prélèvement par fibroscopie permet ensuite une analyse au laboratoire du petit fragment de la paroi
de l’estomac afin d’y détecter la présence de la bactérie.
Il existe également des moyens non invasifs comme la recherche d’antigènes de Helicobacter pylori
dans les selles ou un test respiratoire. Après avoir ingéré un liquide « révélateur », il suffit de souffler
dans un tube qui permettra de détecter la présence d’uréase, une des enzymes produites
par Helicobacter pylori .
Quels sont les facteurs qui encouragent l’évolution de l’infection (20) ?
L’inflammation secondaire à l’infection à Helicobacter pylori modifie l’acidité de l’estomac et affaiblit
les défenses naturelles de la paroi de l’estomac.
Un certain nombre de facteurs favorisent le développement de l’infection et accroissent le risque que
la gastrite évolue vers un cancer, en particulier :
• le tabac ,
• la surconsommation de sel, ainsi qu’une alimentation riche en nourriture fumée (viande
ou poisson salés ou fumés en particulier),…
Certains facteurs héréditaires ou environnementaux (exposition aux nitrates) viennent également
aggraver le risque de développement de pathologies graves.
Comment peut-on se soigner (1, 4) ?
Si la bactérie est détectée dans l’estomac, elle peut être éradiquée grâce à un traitement court
(1 à 2 semaines), simple et efficace dans 90 % des cas (4).
Helicobacter pylori est une bactérie, il faut donc la traiter avec des antibiotiques, accompagnés
d’un médicament pour lutter contre l’acidité gastrique pendant toute la durée du traitement.
On effectue par la suite un test de contrôle pour vérifier que la bactérie a bien disparu de l’estomac.
L’éradication de Helicobacter pylori stoppe l’évolution des lésions gastriques, quel que soit l’âge
du malade. Le bénéfice est donc réel même si l’on a été infecté depuis de nombreuses années.
Une fois la bactérie éradiquée, la réinfection est rarissime. Le traitement peut donc être considéré
comme définitif.
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Le GEFH : un groupe d’experts spécialisés pour informer sur Helicobacter pylori
Le Groupe d’Études Français des Helicobacter (GEFH) est un groupe
multidisciplinaire associant des gastroentérologues, des bactériologistes
et des pédiatres. Le GEFH a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance
de cette maladie et à son éradication.
À l’occasion du congrès annuel du groupe Européen des Helicobacter qui réunit les spécialistes
du monde entier, le GEFH a souhaité souligner le rôle de cette bactérie, qui provoque d’importantes
souffrances et fait toujours de nombreuses victimes, afin de mieux informer le public
et les professionnels de santé des risques qu’elle génère.
Bibliographie
1) Prise en charge thérapeutique de l’éradication de Helicobacter pylori chez l’adulte et l’enfant. Afssaps 2005
2) www.insee.fr
3) De Korwin JD. Avantages et inconvénients des différentes méthodes diagnostiques de l’infection à H. pylori. Gastroenterol Clin Biol 2003;27:380-90
4) Lamouliatte H et al. Seconde-line treatment for failure to eradicate Helicobacter pylori : a randomized trial comparing four traitement strategies.
Aliment Pharmacol Ther 2003:18:791-97
5) Friedman L, Isselbacher K. Diarrhée et constipation. Harrison Médecine interne 13° édition
6) www.nobelprize.org
7) Lugli A et al. Napoleon Bonaparte’s gastric cancer : a clinicopathologic approach to staging, pathogenesis and etiology.
Nat Clin Pract Gastroenterol Hepatol. 2007;4(1):52-7
8) Sobhani I. Helicobacter pylori et cancer gastrique. Médecine/Sciences 2003;19:431-6
9) Mégraud F. Quand et comment s’infecte-t-on par Helicobacter pylori ? Gastroenterol Clin Biol 2003;27:374-9
10) Brow LM. Helicobacter pylori: epidemiology and routes of transmission. Epidemiol rev 2000:22(2):283-97
11) Malaty H. Epidemiology of Helicobacter pylori infection. Best practice and research clinical gastroenterology 2007;21(2):205-14
12) Thiéfin G, Jolly D. Impact de l’infection à Helicobacter pylori sur le risque de complications gastro-duodénales des traitements anti-inflammatoires
non stéroïdiens. Gastroenterol Clin Biol 2004;28(3):45-57
13) Rothenbacher D et al. Prevalence and determinants of Helicobacter pylori infection in presschool children : a population-based study from Germany.
International Journal of Epidemiology 1998;27:135-416)
14) Delchier JC. Les lésions pré-cancéreuses gastriques : quelle prévention ? Gastroenterol Clin Biol 2004;28(5):172-7
15) Places respectives de l’endoscopie digestive et du test respiratoire dans le diagnostic et le contrôle de l’éradication de Hp. Recommandations de la
société française d’endoscopie digestive 2003
16) Lanas A et al. Helicobacter pylori increases the risk of upper gastrointestinal bleeding in patients taking low-dose aspirin.
Aliment Pharmacol ther 2002;16:779-786
17) Huang JQ, Sridhar S, Hunt RH. Role of Helicobacter pylori infection and non steroidal anti-inflammatory drugs in peptic-ulcer disease :
a meta-analysis. Lancet 2002;359:14-22
18) Malfertheiner P, Fry LC, Mönkemüller K. Can gastric cancer be prevented by Helicobacter pylori eradication ? Best practice and research Clinical
Gastroenterology 2006;20(4):709-19
19) Wong BC, Lam SK, Wong WM, Chen JS, Zheng TT, Feng RE et al. Helicobacter pylori eradication to prevent gastric cancer in a high-risk region of
China: a randomized controlled trial. JAMA. 2004;291:187-94.
20) Malfertheiner P et al. Current concepts in the management of Helicobacter pylori infection : the Maastricht III consensus report. Gut 2007;56:772-81
21) www.e-cancer.fr/v1 - Institut National du Cancer
22) http://www.cnrch.u-bordeaux2.fr/index.php
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Contacts presse :
A d é l a ï d e M u l o t - N i c o l a s C e l i c
3D Communication - 49, rue Fernand Pelloutier92 773 Boulogne-Billancourt Cedex
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Courriels : [email protected]@3dcommunication.fr
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