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ISSN 0299 - 0342 CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS N°325 • juillet & août 2014 Un été la tête dans les étoiles 2 (Voir page 4) de Shlomi Elkabetz & Ronit Elkabetz de Claudio Giovannesi FILM DU MOIS D’AOÛT FILM DU MOIS DE JUILLET

02.07 au 26.08 2014

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Tours • Studio

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Page 1: 02.07 au 26.08 2014

ISSN

0299 - 0342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°325 • juillet & août 2014

Un été la têtedans les étoiles 2

(Voir page 4)

de Shlomi Elkabetz & Ronit Elkabetz

de Claudio Giovannesi

FILM DU MOIS D’AOÛT

FILM DU MOIS DE JUILLET

Page 2: 02.07 au 26.08 2014

Horaires d’ouverture :

lundi : de 14h00 à 19h00mercredi : de 14h00 à 17h00

jeudi : de 14h00 à 17h00vendredi : de 14h00 à 19h00samedi : de 14h30 à 17h00

La bibliothèque est ferméeen juillet et août.

Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.

Cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

Pendant l’été, la cafétériaest fermée du 4 au 24 août.

Réouverture : le 26 août.

Pendant cette période Indo Emilsera heureux de vous retrouver pourvous proposer ses spécialitésindiennes ainsi que des boissonschaudes ou fraîches.

Site : www.studiocine.compage Facebook : cinémas STUDIO

S O M M A I R Ejuillet & août 2014 - n° 325

Les STUDIO sont membresde ces associations professionnelles :

EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTIONDU CINÉMA EUROPÉEN

AFCAEASSOCIATIONFRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI

ACORASSOCIATIONDES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE

(Membre co-fondateur)

GNCRGROUPEMENTNATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE

ACCASSOCIATIONDES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)

Prix de l’APF 1998

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq,

Claire Prual, Éric Rambeau, Marieke Rollin, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill,avec la participation de la commission Jeune Public.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)

Les projections du dimanche matin reprendront début octobre 2014

ÉditorialEn cabine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Revoir Allio, Tati, Varda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Académie Francis Poulenc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

LES FILMS DE A à Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

À propos de Pas son genre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

InterférencesMonuments Men/Diplomatie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Courts lettragesDans la cour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

RencontreAbdellah Taïa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

RencontreÉvelyne Jardonnet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Rencontre Jean Denizot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Gros planTom à la ferme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

À proposNoé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

InterférencesNoé/Night Moves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Vos critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Jeune Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

FILM DU MOIS DE JUILLET : Le Procès de Viviane Amsalem. . 36

FILM DU MOIS D’AOÛT : Ali a les yeux bleus . . . . . . . . . . . 36

GRILLE PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . . . . . pages centrales

Page 3: 02.07 au 26.08 2014

3Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

films arrivent sous deux formes : soit par laPoste (sous forme de DCP – des gros DVD),soit par le câble, distribués par la sociétéGlobcast (à peu près 2 films sur 10). Les sixopérateurs (polyvalents) les chargent sur LaLibrairie (un ordinateur qui centralise lesdonnées numériques) avant d’être répartis,selon les besoins, sur les différents ser-veurs. L’accès aux images est contrôlé parle distributeur, à l’aide d’une clé KDM, qu’ilest seul à pouvoir déverrouiller (selon lesdates d’exploitation négociées avec lui parl’équipe des Studio1). Reste aux opérateursà créer une playlist comprenant la publi-cité2, les bandes annonces, les courtsmétrages éventuels et les films…

Si vous voulez voir toute cette inévitable(r)évolution3, rendez-vous le samedi 20 sep-tembre 2014 pour les Journées internatio-nales du Patrimoine. Éric sera à même devous faire découvrir ce nouveau métier :projectionniste… DP

1 Rappelons que la programmation des Studio esttotalement indépendante.2 Dans les salles 1, 3, 4 et 7 – pour une durée maxi-mum de 7 minutes.3 Les films ne sont plus tirés en 35 millimètres.

Lors des cérémonies des 50 ans des Stu-dio, en mars 2013, 13 artistes touran-

geaux avaient rendu hommage aux Studioet au cinéma dans une exposition remar-quée (1 000 visiteurs par semaine) au châ-teau de Tours, intitulée Pour en finir avecles bobines : bobines de films et d’ancienstickets qu’ils recyclaient dans des œuvrescréées spécialement pour l’événement.Dans la tour, deux films de Daniel Blanvil-lain montraient, avec beaucoup d’élégance,la magie de ces bobines de films qui défi-laient entre les mains des projectionnistesdes Studio…

Comme il était annoncé dans le titre : Toutest fini ! depuis juillet 2011, les 7 salles ontété équipées de matériel numérique et lesprojections en 35 millimètres sont devenuesl’exception, pour la Nuit des Studio ou lorsdes soirées de la Cinémathèque. La magie adisparu de la cabine (heureusement, ellecontinue à vivre sur les écrans !) Pour lespectateur, rien ne semble avoir changé.Pour les projectionnistes, c’est presque unnouveau métier ! Plus de bobines à allerchercher à Paris. Plus de films à monter (età démonter le mardi soir). Plus de pelliculerayée, qui casse ou qui prend feu… Les

éditorial

En cabineEn cabine

RÉ-ABONNEZ-VOUS ! Voir page 33

Page 4: 02.07 au 26.08 2014

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

juillet SEMAINE 4 du 23 au 29 juillet 2014 juillet SEMAINE 1 du 2 au 8 juillet 2014

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

14h15SAUFjeudi

vendredi

LA RITOURNELLEde Marc Fitoussi

1h38’

mardi19h45MAESTRO

de Léa Fazer

1h25’

VO14h1521h15VF

17h00

LE CONTE DE LAPRINCESSE KAGUYA

de Isao Takahata

2h17’ VF VO

17h15SAUFjeudi

vendredi

LETTRE A MOMOde Hiroyuki Okirura

2h’ VF

16h00SAUFjeudi

vendredi

LE PIANO MAGIQUEProgramme de courts métrages

48’ sans paroles

17h4521h30

UNDER THE SKINde Jonathan Glazer

1h47’

Le film imprévuwww.studiocine.com

LA VIEILLE DAMEINDIGNEde René Allio

L’HOMME QU’ON AIMAIT TROP

de André Téchiné

MAESTROde Léa Fazer

AU PREMIERREGARDde Daniel Ribeiro

BOYHOODde Richard Linklater

DU GOUDRONET DES PLUMES

de Pascal Rabaté

PARIS TEXASde Wim Wenders

14h15

19h00

17h00

21h15

19h30

14h1517h3019h30

14h1517h1521h15

14h30

19h30

1h34’

1h58’

1h25’

1h36’

2h45’

1h31’

2h25’

14h15

19h30

17h30

21h30

21h30

21h30

19h00

17h15

14h15

17h15

21h50

SUR LE CHEMINDE L’ÉCOLEde Pascal Plisson

LOULOUL’INCROYABLE SECRETde Éric Omond & Grégoire Solotareff

LE CONTE DE LAPRINCESSE KAGUYA

de Isao Takahata

PALERMEde Emma Dante

RUDE JOURNÉEPOUR LA REINE

de René Allio

ON A FAILLIÊTRE AMIES

de Anne Le Ny

JIMMY’S HALLde Ken Loach

1h17’ VO

1h20’

2h17’ VO

1h30’

1h45’

1h31’

1h46’

MALÉFIQUEde Robert Stromberg

1h37’ VF

AVANT-PREMIÈRE

En présence de la réalisatrice

Partenariat Ciclic/Studio

Hommage à René Allio Hommage à René Allio

19h30SAUFmardi+

21h45

JIMMY’S HALLde Ken Loach

ON A FAILLIÊTRE AMIES

de Anne Le Ny

À LA RECHERCHEDE VIVIAN MAIERde John Maloof & Charlie Siskel

JERSEY BOYSde Clint Eastwood

XENIA de Panos H. Koutras

AU FIL D’ARIANE de Robert Guédiguian

ZERO THEOREM de Terry Gilliam

19h30

17h15

21h45

17h15

19h30

14h1519h45

+16h00SAUFjeu-ven

14h3019h0021h00

14h3017h0019h0021h15

1h46’

1h31’

1h24’

2h15’

2h08’

1h32’

1h46’

14h15

19h15

Page 5: 02.07 au 26.08 2014

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.comTous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)

L’HOMME QU’ON AIMAIT TROP

de André Téchiné

LE PROCES DEVIVIANE AMSALEM

de Ronit & Shlomi Elkabetz

PARIS TEXASde Wim Wenders

LE CŒURBATTANTde Roberto Minervini

À LA RECHERCHEDE VIVIAN MAIERde John Maloof & Charlie Siskel

ON A FAILLIÊTRE AMIES

de Anne Le Ny

SUNHIde Hong Sang soo

14h30

17h30

19h30

21h30

14h15

19h00

14h30

19h30

14h1517h0019h1521h30

1h58’

1h55’

2h25’

1h41’

1h24’

1h31’

1h28’

14h30

19h30

JE VOYAGE SEULEde Maria Sole Tognazzi

JIMMY’S HALLde Ken Loach

DU GOUDRONET DES PLUMES

de Pascal Rabaté

BLUE RUINde Jérémy Saulnier

SUNHIde Hong Sang soo

MOUTONde Gilles Deroo & Marianne Pistonne

PALO ALTOde Gia Coppola

UNDER THE SKINde Jonathan Glazer

14h3019h45

19h1521h15

14h3019h45

17h3021h30

14h3019h30

14h1517h1521h15

19h15

14h1519h30

1h25’

1h46’

1h31’

1h31’

1h28’

1h40’

1h40’

1h47’

LE CONTE DE LAPRINCESSE KAGUYA

de Isao Takahata

MINUSCULE,LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUESde Thomas Szabo & Hélène Giraud

LA PETITE FABRIQUE DU MONDE

Programme de courts métrages

MALÉFIQUEde Robert Stromberg

ON A FAILLIÊTRE AMIES

de Anne Le Ny

LE PROCES DEVIVIANE AMSALEM

de Ronit & Shlomi Elkabetz

CARICATURISTESfantassins de la démocratie

de Stéphanie Valloatto

À LA RECHERCHEDE VIVIAN MAIERde John Maloof & Charlie Siskel

17h1521h30

17h4521h45

17h1521h30

16h00

14h15

17h4521h45

VF14h15VO19h00

2h17’ VF VO

1h29’ sans paroles

42’ sans paroles

1h37’ VF

1h31’

1h55’

1h46’

1h24’

3D17h15

17h3021h30

21h15

17h4521h45

19h00

17h15

14h15

17h0021h45

LOULOUL’INCROYABLE SECRETde Éric Omond & Grégoire Solotareff

MINUSCULE,LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUESde Thomas Szabo & Hélène Giraud

LE CONTE DE LAPRINCESSE KAGUYA

de Isao Takahata

JIMMY’S HALLde Ken Loach

DU GOUDRONET DES PLUMES

dePascal Rabaté

JE VOYAGE SEULEde Maria Sole Tognazzi

BLUE RUINde Jérémy Saulnier

1h20’

1h29’ sans paroles

2h17’ VF

1h46’

1h31’

1h25’

1h31’

juillet SEMAINE 2 du 9 au 15 juillet 2014 juillet SEMAINE 3 du 16 au 22 juillet 2014

Page 6: 02.07 au 26.08 2014

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.comCases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

CLÉO DE 5 A 7de Agnès Varda

LES GARCONS ETGUILLAUME À TABLE !

de Guillaume Galliène

QU’EST CE QU’ON AFAIT AU BON DIEU ?

de Philippe de Chauveron

ALI ALES YEUX BLEUS

de Claudio Giovannesi

BOYHOODde Richard Linklater

MAIDANde Sergei Loznitsa

L’HOMME QU’ONAIMAIT TROP

de André Téchiné

THE LUNCHBOXde Ritesh Batra

14h15

20h45

17h00

21h00

14h15

19h30

14h15

19h30

14h30

19h15

14h30

19h15

19h15

14h30

19h45

1h30’

1h26’

1h37’

1h39’

2h45’

2h07’

1h58’

1h44’

MA MAMAN EST EN AMÉRIQUE,ELLE A RENCONTRÉ BUFFALO BILL

de Marc Boreal & Thibaut Chatel

SUR LE CHEMINDE L’ÉCOLEde Pascal Plisson

PALERMEde Emma Dante

MAESTROde Léa Fazer

SECONDSL’OPÉRATIONDIABOLIQUEde John Frankenheimer

DOCUMENTEUR+ Black Panthers

de Agnès Varda

AU PREMIERREGARDde Daniel Ribeiro

12 YEARS A SLAVEde Steve Mc Queen

17h30

21h30

17h45

21h45

17h15

21h15

17h45

21h45

17h15

19h00

17h15

21h15

14h15

1h15’

1h17’ VO

1h30’

1h25’

1h45’

1h03’ + 30’

1h36’

2h13’

CUTTER’S WAYLA BLESSURE

de Ivan Passer

LA DUNEde Yossi Aviram

WINTER SLEEPde Nuri Bilge Ceylan

SILS MARIAde Olivier Assayas

LESCOMBATTANTS

de Thomas Cailley

DES LENDEMAINSQUI CHANTENT

de Nicolas Castro

LE GRAND HOMMEQUI NE VOULAIT PAS MOURIR

de Sarah Leonor

J’ARRÊTEQUAND JE VEUX

de Sydney Sibilia

14h1517h1519h15

14h30

19h45

14h1517h0019h1521h30

14h3017h4519h45

14h15

19h45

17h45

21h45

19h30

14h30

19h45

1h49’

1h27’

3h16’

2h03’

1h40’

1h40’

1h45’

1h40’

PEAU D’ÂNEde Jacques Demy

POUPIde Zdenek Miler

DRAGONS 2de Dean DeBlois

LES VISITEURSDU SOIRde Marcel Carné

THE DOUBLEde Richard Ayoade

LE BEAU MONDEde Julie Lopez-Curval

DETECTIVE DEE 2de Tsui Hark

BIG BAD WOLVESde Aharon Keshales

17h45

21h45

21h15

mercredi27 août19h45

17h45

21h45

16h00

21h30

14h15

1h30’

35’ sans paroles

1h45’ VF

1h50’

1h33’

1h35’

2h14’

1h50’ Interdit – 16 ans

Festival de Cannes 2014

À suivre.

À suivre.

Partenariat Studio/Académie Francis-Poulenc

À suivre.

À suivre.

3D

17h15

À suivre.

À suivre.

Hommage à Agnès Varda Hommage à Agnès Varda

août SEMAINE 4 du 20 au 26 août 2014 août SEMAINE 1 du 30 juillet au 5 août 2014

Page 7: 02.07 au 26.08 2014

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.comTous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)

SANS TOIT NI LOIde Agnès Varda

WINTER SLEEPde Nuri Bilge Ceylan

DETECTIVE DEE 2de Tsui Hark

J’ARRÊTEQUAND JE VEUX

de Sydney Sibilia

IDAde Pawel Pawlikowski

CIRCLESde Srdan Golubovi

QU’EST CE QU’ON AFAIT AU BON DIEU ?

de Philippe de Chauveron

L’HOMME QU’ONAIMAIT TROP

de André Téchiné

14h30

19h30

17h45

14h30

19h30

14h30

19h15

17h00

14h15

19h45

19h30

14h15

19h45

1h45’

3h16’

2h14’

1h40’

1h19’

1h52’

1h37’

1h58’

LE SECRET DELA PIERRE DE LUNEde Heiki Emits & Janno Poldman

MA MAMAN EST EN AMÉRIQUE,ELLE A RENCONTRÉ BUFFALO BILL

de Marc Boreal & Thibaut Chatel

PALMA REALMOTEL

de Aaron Fernandez Lesur

ALI ALES YEUX BLEUS

de Claudio Giovannesi

LE PRÊTEURSUR GAGESde Sidney Lumet

MUR, MURS+ Uncle Yanco

de Agnès Varda

THE TWO FACESOF JANUARY

de Hossein Amini

MAESTROde Léa Fazer

17h15

21h15

21h30

17h15

21h15

17h45

21h45

17h30

21h30

17h15

21h45

14h15

1h15’ VF

1h15’

1h40’

1h39’

1h56’

1h21’ + 22’

1h36’

1h25’

MON ONCLEde Jacques Tati

DRAGONS 2de Dean DeBlois

LA SORCIEREDANS LES AIRSProgramme de courts métrages

9 MOIS FERMEde Albert Dupontel

J’ARRÊTEQUAND JE VEUX

de Sydney Sibilia

COMRADESde Bill Douglas

YVES ST LAURENTde Jalil Lespert

LA VIE DE CHÂTEAUde Jean Paul Rappeneau

17h45

21h45

21h30

17h45

19h45

20h45

16h15

17h15

14h15

17h45

21h45

14h30

19h30

1h56’

1h45’ VF

50’ VF

1h26’

1h40’

3h

1h45’

1h33’

WINTER SLEEPde Nuri Bilge Ceylan

LE BEAU MONDEde Julie Lopez-Curval

LE GRAND HOMMEQUI NE VOULAIT PAS MOURIR

de Sarah Leonor

THE DOUBLEde Richard Ayoade

DETECTIVE DEE 2de Tsui Hark

PLAYTIMEde Jacques Tati

14h30

19h45

17h30

21h30

14h30

19h30

14h1517h1519h00

14h15

19h30

3h16’

1h35’

1h45’

1h33’

2h14’

2h06’

Festival de Cannes 2014

3D14h1519h00

Festival de Cannes 2014

3D

17h0021h30

Hommage à Agnès Varda Hommage à Agnès Varda Hommage à Jacques Tati Hommage à Jacques Tati

LA DUNEde Yossi Aviram

1h27’14h30

19h45

août SEMAINE 2 du 6 au 12 août 2014 août SEMAINE 3 du 13 au 19 août 2014

Page 8: 02.07 au 26.08 2014

Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 20144

Cette année, l’Académie Francis Poulenc a porté son choix cinématogra-phique sur un classique d’entre les classiques : Les Visiteurs du soir. Vous

en saurez plus dans les Carnets de Septembre.

Partenariat avec l’Académie Francis PoulencMercredi 27 août – 19h45

– 2 –Pour ce deuxième été cinéphileplacé sous le signe de la (re)décou-verte et du plaisir, trois projecteursseront braqués sur des cinéastesfrançais et quelques spots navigue-ront des années 60 aux années 70.

Démarrons par René Allio un cinéastemajeur qui a toujours su mêler

recherches formelles et engagement poli-tique. Deux de ses œuvres les plus impor-tantes sont, enfin, à nouveau visibles, LAVIEILLE DAME INDIGNE qui marqua parson ton et son audace tranquille et RUDEJOURNEE POUR LA REINE, une fabletrès étonnante.

Continuons par l’immense Agnès Varda.On n’en finit pas de constater l’impor-tance de cette cinéaste qui, de documen-taire en fiction, a signé nombre de trèsgrands films. Nous parcourrons sonœuvre de CLEO DE 5 A 7 jusqu’à SANSTOIT NI LOI sans oublier son passage enCalifornie dans les années 70 : DOCU-MENTEUR et son pendant MUR, MURS,accompagnés des courts métrages

UNCLE YANKO et BLACK PANTHER.Et, enfin, Jacques Tati, cinéaste immen-sément connu mais pas toujours suffi-samment vu. Deux films, le célèbre MONONCLE que l’on a plaisir à retrouver etPLAYTIME, son œuvre la plus ambitieuse,la plus visionnaire, sans doute la plusbelle, qui fut mal comprise à sa sortie.

Autour de ces planètes, quelques satel-lites vont aussi illuminer l’été. Nous pour-rons revisiter un certain cinéma améri-cain à travers LE PRETEUR SUR GAGESde Sidney Lumet, SECONDS-L’OPERA-TION DIABOLIQUE de John Franken-heimer et CUTTER’S WAY de Ivan Pas-ser. Toujours aux États-Unis, nous nouslaisserons à nouveau bercer par lesaccords de Ry Cooder et les paysagesmagnifiques de PARIS, TEXAS de WimWenders et pour finir, un feu d’artificeayant nom LA VIE DE CHATEAU deJean-Paul Rappeneau, une des plusbelles (et des plus drôles) comédies jamaisréalisées en France. Bref, cet été, la pos-sibilité du bonheur se trouve au 2 rue desUrsulines. JF

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5Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

Les films de A à Zwww.studiocine.com

Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverezdes présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.

Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partirdes informations disponibles au moment où nous imprimons.

w w w . s t u d i o c i n e . c o m

AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS DE JUILLET 2014 :• Alternancesq, de C trio (C. Hémard-C. Terranova - C. Lété) (studio 1-2-4-5-6) • El valle de la infancia, de Dino Saluzzi (studio 3-7)

AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS D’AOÛT 2014 :• Songbook, de Molly Johnson (studio 1-2-4-5-6) • Yo, de Roberto Fonseca (studio 3-7)

Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RCF St Martin.

Ariane Felder, juge intransigeante, célibataireendurcie et coincée est enceinte ! Elle ne se souvientde rien et ne trouve aucune explication à la présencede ce bébé dans son ventre. Mais le plus surprenantest qu’elle découvre après enquête et tests de pater-nité que l’enfant à naître est celui d’un marginal lou-foque accusé d’un meurtre atroce… Cette comédiedélirante menée tambour battant par deux acteursdéchaînés, a rempli les salles l’hiver dernier. Neratez pas cette deuxième chance ! SB

1841. Solomon Northup, violoniste noir, vit libre-ment avec sa famille dans l’Etat abolitionniste deNew York. Kidnappé lors d’un déplacement, il seretrouve déporté et vendu dans le sud, en Nouvelle-Orléans. Devenu esclave, Solomon cumule les humi-liations et les sévices alors que les années de capti-vité défilent…Après Hunger (2008) et Shame (2011), S. McQueennous propose une superbe et implacable adaptationdes mémoires de S. Northup, meilleur film 2014.Époustouflant ! RS

Après l’extraordinaire exposition du château deTours, John Maloof revient sur la découverte des100 000 clichés de Vivian Maier et mène l’enquêtesur cette artiste géniale, énigmatique et totalementinconnue jusqu’à sa mort. Le portrait, fait de témoi-gnages souvent contradictoires, tente de retracer

9 mois fermeFrance – 2013 – 1h22, de Albert Dupontel,avec Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel…

12 Years A SlaveUSA – 2013 – 2h13, de Steve McQueen,

avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Brad Pitt…

À la recherche de Viviane MaierDocumentaire américain – 2014 – 1h24,

de Charlie Siskel, John Maloof.

l’incroyable histoire de cette femme excentrique quiarpentait les rues sans relâche, son Rolleiflex à lamain. Si nous sommes fascinés par le regard horsdu commun qu’elle portait sur le monde, nous lesommes aussi par sa vie. Un film à la fois captivant,édifiant et bouleversant. SB

Le jour de son anniversaire Ariane est seule danssa jolie maison. Les bougies sont allumées sur legâteau. Mais les invités se sont excusés… Ils neviendront pas. Et si leur absence était un cadeauinattendu ? L’occasion pour Ariane de quitter sonmonde (presque) parfait et de partir à l’aventure seperdre dans la grande ville… Le dernier Guédiguianse présente comme une petite pièce de poésieludique et jubilatoire. On est impatient !

Sources : dossier de presse

Leonardo, 15 ans, est aveugle et soutenu par Gio-vana, sa meilleure amie. Un jour, Gabriel arrivedans leur classe. Les deux adolescents se rappro-chent, Giovana se sent exclue... Abordant de façontrès juste les questions de désir, de normalité et d’in-dépendance, Au premier regard, au delà de sonthème et de son histoire, semble se distinguer à lafois par la sensibilité de son approche et par la qua-lité de sa réalisation. Ce qui lui a valu au dernierfestival de Berlin, des ovations à chacune de ses pro-jections, le Teddy award et le prestigieux PrixFipresci, (prix de la critique internationale). Trèsprometteur.

Sources : dossier de presse

Au Fil d’ArianeFrance – 2014 – 1h32, de Robert Guédiguian, avec Ariane Ascaride, Jacques Boudet, Jean-Pierre Darroussin, Anaïs Demoustier…

Au premier regardBrésil 2013 1h36, de Daniel Ribeiro,

avec Guilherme Lobo, Fabio Audi, Tess Amorim...

A

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Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 20146

À 20 ans, Alice vit à Bayeux et se passionne pour…la broderie. Elle ne sait que faire ce son talentjusqu’à ce qu’elle rencontre une riche parisienne,Agnès, qui l’aide à s’inscrire dans une école à Paris.C’est là qu’elle rencontre Antoine, le fils d’Agnès.Malgré la différence de milieu social, ils s’éprennentl’un de l’autre. Il lui fait découvrir de l’intérieur lebeau monde…Pour son 5e long-métrage Julie Lopes-Curval estrevenue dans sa ville d’origine avec l’envie de filmerles lieux de son enfance et notamment la célèbretapisserie qui fait la scène d’ouverture. Un filmsocial, plein de tendresse et un premier grand rôlepour Ana Girardot.

Sources : dossier de presse

,Persuadés de la culpabilité d’un professeur de théo-logie, le père d’un enfant victime d’un pédophile etun policier vont tout mettre en œuvre pour faireavouer le suspect. Et quand on dit « tout », c’est vrai-ment « tout » car ce film grinçant à l’humour ultramacabre ne nous épargne à peu près aucun détaildes tortures que subira le coupable tout désigné.Objet de controverse, donc, Big bad wolves a pour-tant de quoi séduire un public un peu plus large quecelui des habitués des films gore tant le scénarios’annonce retors et tant la critique semble l’avoirapprécié.

Souces : avoiralire.com, abusdecine.com, imdb.com

Dwight Evans, un vagabond solitaire, voit sa viebouleversée quand il retourne à sa maison d’enfancepour réaliser une vieille vengeance. Se faisant assas-sin amateur, il est entraîné dans un conflit brutal –et un engrenage de violence – pour protéger safamille qui lui est étrangère.« Fan inconditionnel du film de genre », Jeremy Saul-nier propose après Murder Party, un thriller au sus-pens calculé, où il parvient à glisser des élémentscomiques et des réflexions sur la famille et la cultureaméricaine…

Sources : dossier de presse, filmdeculte.com.

Le Beau mondeFrance – 2014 – 1h35, de Julie Lopes-Curval,

avec Ana Girardot, Bastien Bouillon…

Big Bad WolvesIsraël 2013 1h50 de Aharon Keshales, Navot Papushado, avecLior Ashkenazi, Rotem Keinan, Tzahi Grad, Dov Glickman…

Blue RuinUSA – 2013 – 1h32, de Jeremy Saulnier,

avec Macon Blar, Devin Ratray, Amy Hargreaves…

Pendant 12 ans, le réalisateur a tourné à Austin, auTexas, avec le même casting, un film unique sur lafamille (le jeune Mason de six ans jusqu’à sa majo-rité), à travers les petits riens (les déménagements,les amis, les rentrées des classes, les premiersémois...) et les grandes décisions qui rythment lajeunesse jusqu’à l’âge adulte.Boyhood, film hors du commun sur le temps quipasse, a été présenté au festival de Sundance et aremporté l’Ours d’argent du meilleur réalisateur àla Berlinale 2014.

Sources : dossier de presse

Ils sont français, tunisienne, russe, mexicain, amé-ricain, burkinabé, chinois, algériens, ivoirien, véné-zuélienne, israélien et palestinien. Leur seule armeest un crayon, qu’ils utilisent avec humour contrel’abus, la bien-pensance, les puissants de tousbords... parfois au risque de leurs vies ; entre rire etfrustration, entre tendresse et violence, ce documen-taire en forme de tour du monde unanimementsalué à Cannes est indispensable et merveilleuse-ment bien mené.

Sources : dossier de presse

1993. Bosnie. Marko, un soldat serbe, sauve Haris,un vendeur de cigarettes, des coups de trois autressoldats. Douze ans après ce fait divers dramatique,entre Belgrade et Berlin, les protagonistes vontdevoir se confronter au passé et dépasser, entreautres, frustration et culpabilité...Construit comme un puzzle qui se forme peu à peu,Circles est un film qui tient en alerte et est constam-ment passionnant sur un sujet pourtant rude maisnon sans espoir. Multi-récompensé, notamment auxfestivals de Sundance et de Berlin, il s’agit du troi-sième long métrage de son auteur mais le premier àsortir en France. À suivre de près. JF

BoyhoodUSA – 2014 – 2h43, de Richard Linklater, avec Ellar Coltrane,

Lorelei Linklater, Patricia Arquette, Ethan Hawke…

CaricaturistesFantassins de la démocratie

France – 2014 – 1h46, documentaire de Stéphanie Valloatto, avec Plantu…

CirclesSerbie 2013 1h52, de Srdan Golubovic,

avec Aleksandar Bercek, Nebojsa Glogovac...

Les fiches signées correspondentà des films vus par les rédacteurs.

C

B

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7Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

Dans deux heures, Cléo, jolie chanteuse, saura sielle est atteinte d’un cancer ou non, en allant cher-cher les résultats de sa biopsie chez le médecin. Elleégrène cette attente particulière de rencontres : sonamant, son musicien, une amie, puis un soldat quipart faire la guerre en Algérie le lendemain.Agnès Varda dessine un beau portrait de femme,entre frivolité et angoisse, superstition et profon-deur, dans les rues du Paris des années 60. CP

Fille de fermiers très religieux, Sara ainsi que sesonze frères et sœurs suit de rigoureux préceptesbibliques. Comme ses sœurs, elle apprend à êtrepieuse, soumise aux hommes. Quand Sara ren-contre Colby, un jeune adepte de rodéo, elle setrouve confrontée à des doutes…Roberto Minervini nous montre de nouveau cet uni-vers dans son troisième long métrage. Ses films pré-cédents, The Passage (2011) et Low Tide (2012), évo-quaient déjà le monde rural texan de manière trèsintime. Dans Le Cœur battant, son style contempla-tif s’arrête encore plus sur les détails de la vie d’unede ces personnes, jusqu’à arriver à y capter unelumière qui se laisse rarement discerner.

Sources : dossier de presse

Dans les Landes, l’été s’annonce tranquille pourArnaud, entre l’entreprise familiale et les potes, jus-qu’à sa rencontre avec Madeleine, un bloc d’énergie,belle et cassante. Une histoire d’amour. Ou de sur-vie. Ou les deux.Le 1er film de Thomas Cailley a été l’une des révéla-tions du dernier festival de Cannes. Présenté à laQuinzaine des réalisateurs, il a raflé le Prix de laSACD, le Label Europa et le Prix Art Cinema Award.« Surprenant de bout en bout, irrésistiblement drôle,Les Combattants a l’art d’aborder des choses gravesavec un humour tendre et acide à la fois. », « unemerveilleuse surprise ». Tous sont tombés sous lecharme athlétique d’Adèle Haenel (César du secondrôle pour Suzanne et 1er rôle du prochain Téchiné :

Le Cœur battantBelgique, Italie, États-Unis – 2014 – 1h41, de Roberto Minervini,

avec Sara Carlson, Colby Trichell, Tim Carlson…

Les CombattantsFrance – 2014 – 1h40, de Thomas Cailley,

avec Adèle Haenel, Kevin Azaïs…

Cléo de 5 à 7Franco-Italien-1962-1h30, d’Agnès Varda,avec

Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray…

L’Homme qu’on aimait trop) dont l’énergie et la poé-sie rappellent Depardieu jeune…

Sources : telerama.fr – next.liberation.fr – nouvelobs.com

En 1834, un groupe d’ouvriers agricoles qui finit parêtre connu sous le nom de Martyrs de Tolpuddletente de former un syndicat. Les membres serontarrêtés, jugés puis déportés vers l’Australie. BillDouglas retrace cet événement sans misérabilisme,en s’efforçant au contraire de restituer la grandeurqu’il y avait à oser s’élever pour réclamer un salairedécent...

Sources : imdb.com, thedigitalflix.com

Un vieux coupeur de bambous découvre à l’intérieurd’une tige de bambou une princesse de la taille d’unpouce et décide de la recueillir. Celle-ci devient trèsvite une jeune fille d’une grande beauté que les plusgrands princes veulent épouser… Isao Takahata,connu pour Horus, prince du soleil (1968), Goshule violoncelliste (1982), Le Tombeau des lucioles(1988), Pompoko (1994), Mes voisins les Yamadas(1999) a privilégié ici une esthétique singulière,abandonnant tout principe réaliste, les personnagesdessinés au fusain évoluant dans des décors àl’aquarelle.

Sources : dossier de presseVoir pages Jeune Public

Alex est revenu traumatisé de la guerre du Vietnam.Son ami Richard est soupçonné dans une affaire demeurtre. Ensemble, ils vont mener l’enquête...C’est un vrai bonheur que de pouvoir (re)découvrirce film magnifique qui a considérablement marquéles esprits à l’époque de sa sortie. Malgré son argu-ment, Cutter’s way est assez loin du polar. C’est sur-tout une œuvre désabusée, véritablement poignanteet une des plus belles œuvres liées à l’après-guerredu Vietnam. Autour d’acteurs magnifiques, le filmmet un coup de projecteur sur Ivan Passer, un grandcinéaste malheureusement un peu oublié aujour-d’hui. Une occasion à ne pas laisser passer. JF

ComradesGrande-Bretagne – 1986 – 3h, de Bill Douglas,

avec J. Fox, R. Stephens, V. Redgrave...

Le Conte de la princesse KaguyaJapon – 2014 – 2h17, animation de Isao Takahata…

Cutter’s WayUSA 1981 1h49, de Ivan Passer,

avec Jeff Bridges, John Heard, Lisa Eichorn...

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Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 20148

Pendant près de deux décennies on suivra les par-cours croisés mais parallèles de quatre personnages,tous en quête d’engagement. Mais, bien entendu, lesannées 80 et 90 furent plutôt celles de la désillusionet du désenchantement politiques... Commentcontinuer à croire en quelque chose dans un mondequi se referme graduellement ?

Sources : dossier de presse

Après un premier film enthousiasmant, voici leretour du détective Dee. Ce second volet se déroule,en fait, avant le premier. Nous y assistons à sesdébuts alors qu’il est amené à aider le grand détec-tive Yuchi dans une histoire de complot visant à des-tituer l’impératrice Wu de son trône...Virevoltant, au rythme qui ne faiblit pas uneseconde et à la 3D saisissante, Détective Dee 2, estun plaisir qui ne faiblit pas tout au long de ses 2h14.Action, mystère, fantastique, tout s’y mêle pournotre plus grand plaisir. Un divertissement estivalde haute tenue dont on sort absolument ravi. JF

1980 : Agnès Varda est à Los Angeles où elle vientd’achever Murs, Murs. C’est aussi le moment de sarupture avec Jacques Demy. « J’ai eu l’envie de fil-mer un moment difficile dans la vie d’une femme quise retrouve seule avec son enfant dans une villed’étrangers et d’exilés. » Ni long métrage de fiction,ni documentaire pur, le film prend la forme d’unautoportrait impressionniste, d’une rêverie mélan-colique et grisante, aussi singulière que le sont tousles films de la réalisatrice. Beau moment d’émotionet d’esthétique. SB

+ COURT MÉTRAGEBlack panthers1968 – 30 mn. En 1968

Agnès Varda est installée, en compagnie de JacquesDemy, en Californie. Elle plante sa caméra à Oak-land, près de San Francisco, au beau milieu d’une

Des lendemains qui chantentFrance 2013 1h40 de Nicolas Castro, avec Pio Marmaï,

Laetitia Casta, Ramzy Bédia, Gaspard Proust, André Dussolier...

Detective Dee 2Hong-Kong 2h14 2013, 2D, 3D de Tsui Hark,avec Mark Chao, Carina Lau, Angelababy...

DocumenteurFrance – 1981 – 1h03, de Agnès Varda,

avec Sabine Mamou, Mathieu Demy, Lisa Block

manifestation de militants du Black Panther Partyexigeant la libération d’un de leurs leaders, HueyNewton… Un document rare !

Le Grand Triathlon de l’été se prépare avec ses spor-tifs, ses majorettes... Christian, divorcé et commer-cial bidouillard, participe à la compétition. Il faitalors la connaissance de Christine, mère célibataireenceinte. Sa vie va basculer…Cette comédie ravissante emprunte des images, desdécors un peu datés et des situations burlesquespleines de poésie.Jamais de cynisme envers les personnages, simple-ment un regard amusé et tendre.Après Les Petits ruisseaux et Ni à vendre ni à louer,Du goudron et des plumes est à savourer sansmodération ! MS

Voir pages Jeune Public

Sur la côte atlantique française, une jeune femmetrouve un homme ayant perdu connaissance. Nulne sait qui il est. Ruben Vardi, inspecteur d’origineisraélienne, autrefois en charge des personnes dis-parues, vient de prendre sa retraite. Il n’est pasquestion pour lui de se pencher sur cette affaire. Etpourtant…Premier long-métrage pour Yossi Aviram qui jongleentre drame et policier et laisse la part belle à desacteurs très connus… et d’autres totalement incon-nus (l’un d’eux a même été démarché alors qu’il fai-sait du foin dans son champ !) Les dessous du récitpromettent de révéler quelques surprises et autresmoments inattendus…

Sources : dossier de presse

Du goudron et des plumesFrance – 2013 – 1h31, de Pascal Rabaté,

avec Sami Bouajila, Isabelle Carré, Talina Boyaci…

La DuneFrance – 2013 – 1h27, de Yossi Aviram,

avec Niels Arestrup, Lior Ashkenazi, Emma de Caunes…

Dragons 2

Film proposé au jeune public,les parents restant juges.

D

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9Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

C’est d’abord une comédie intelligente, euphori-sante, qui fait rire avec ses protagonistes et noncontre. La double performance d’acteur deGuillaume Gallienne est, on le sait, exceptionnelledans cette histoire de coming out à l’envers origi-nale, stimulante, plaisante de bout en bout. Entrele garçon efféminé et sa mère virile, les jeux de rôlesont d’une variété infinie. Sans jamais se revendi-quer militant, ce film est un magnifique plaidoyerpour la liberté et le respect de l’autre. AW

Légionnaires détachés en Afghanistan pour sixmois, Khadji et Hamilton tombent dans une embus-cade pendant une expédition non autorisée. Khadjisauve Hamilton grièvement blessé… De retour àParis, Hamilton, convalescent, s’efforce d’aiderKhadji, désormais civil et sans papiers : il prête sonidentité à son ami tchétchène pour qu’il puisse tra-vailler légalement…Professeur à la Fémis, Sarah Leonor avait signé, en2009, un premier film remarqué au festival deLocarno et intitulé Au voleur.

Sources : dossier de presse

Inspiré de L’Affaire Agnès Le Roux dont la dispari-tion, en 1977, n’est toujours pas élucidée et toujoursen procès, L’Homme qu’on aimait trop met en scèneun trio mère/fille/amant qui mêle de façon troublesentiments filiaux et amoureux, argent et mafia.En se confrontant, comme pour La Fille du RER, àl’adaptation d’un fait divers, André Téchiné seplonge dans une énigme judiciaire et fait le portraitd’un milieu assez trouble. L’Homme qu’on aimaittrop (le clin d’œil à Hitchcock n’est pas anodin) estaussi la septième collaboration Téchiné/Deneuve,qui à eux deux ont écrit quelques belles pages del’histoire du cinéma français.

Sources : dossier de presse

Le Grand hommeFrance 2013 1h45 de Sarah Leonor,avec Jérémie Renier, Surbo Sugaipov…

L’Homme qu’on aimait tropFrance 2014 1h56, de André Téchiné,

avec Catherine Deneuve, Adèle Haenel, Guillaume Canet...

Les Garçons et Guillaume, à table !France – 2013 – 1h26, de et avec Guillaume Gallienne

Pologne, 1962. Ida, orpheline, n’a jamais quitté lecouvent. Alors qu’elle s’apprête à prononcer sesvœux, la mère supérieure la convainc de rendrevisite à sa tante Wanda, une femme cultivée etathée. Celle-ci lui révélera un secret qui va lesconduire sur les traces du passé, voyage égalementsources de découvertes pour la jeune fille.En noir et blanc, très primé (festivals de Toronto,Varsovie, Les Arcs…), Ida est une œuvre très puis-sante, laissant parler l’image, avec un duo d’actricesabsolument remarquable ! RS

Sept camarades d’université, tous au chômage ouobligés d’exercer des métiers alimentaires, décidentde s’unir autour d’un commerce de drogues dans lesdiscothèques pour devenir rapidement très riches…Sydney Sibilia, jeune réalisateur de trente ans, signelà son premier long métrage avec de nombreusesréférences allant du film américain Ocean’s elevenau long métrage britannique Arnaques, crimes etbotanique. Cette comédie insolite arrive à faire rirependant 100mn sur la crise économique et le travailà la fois le plus léger et le plus triste qui existe.

Sources : Cineuropa.

Dans le New Jersey des années 60, quatre jeuneshommes fondent le bien nommé groupe « The FourSeasons ». S’enchaînent des succès, des triomphesmême, pour le meilleur comme pour le pire…Après son très apprécié biopic J. Edgar, Eastwoodrepasse une nouvelle fois derrière la caméra, et s’at-taque cette fois-ci à un genre encore jamais abordépar sa filmographie en lorgnant du côté de la comé-die musicale. Jersey Boys s’annonce pour le moinsêtre un film étonnant. Reste à savoir si ce biopicconnaîtra davantage de succès ou non, lui qui appa-raissait comme l’un des grands oubliés de la sélec-tion cannoise de 2014.

Sources : dossier de presse

Jersey BoysAméricain – 2014 – 2h15, de Clint Eastwood,

avec John Lloyd Young, Christopher Walken, Erich Bergen…

J’arrête quand je veuxItalie 2014 1h40, de Sydney Sibilia,

avec Majlinda Agaj, Valerio Aprea, Paolo Calabresi...

IdaPologne – 2014 – 1h20, de Pawel Pawlikowski,avec Agata Trzebuchowska, Agata Kulesza…

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J

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À 40 ans, sans mari, ni enfant, Irène inspecte leshôtels de luxe partout dans le monde avant de ren-trer chez elle, à Rome, retrouver son appartementimpersonnel, sa sœur et son ex. Sa liberté, elle lapaie du prix de la solitude…« Une comédie pleine d’intelligence et de vitalité. »(Corriere della Sera). « La liberté d’Irene reflète cellede la réalisatrice, joyeusement impertinente. » (ilmanifesto).

Au début des années 1930, Jimmy Gralton, leadercommuniste irlandais est déporté aux Etats-Unispour avoir fondé le «Hall», un foyer ouvert à tous oùl’on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter.L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années aprèsla guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouverne-ment. Tous les espoirs sont permis… Il décide doncde rouvrir le « Hall » et à nouveau, le succès estimmédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmyet ses idées progressistes ne sont toujours pas dugoût de tous… Avec ce portrait d’un activiste com-muniste, Ken Loach nous donne encore une fois unebelle leçon d’humanité – La dernière ? Puisque leréalisateur annonce qu’il signe ici sa dernière réali-sation…

Sources : dossier de presse – Cannes.

Voir pages Jeune Public

Jeune acteur qui rêve de jouer dans un film d’action,Henri se retrouve engagé dans un film de CédricRovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Le tour-nage ne ressemble en rien à ce qu’il attendait maisil sortira transformé de cette expérience inatten-due…Pour son 5e long-métrage, la réalisatrice franco-

Lettre à Momo

Loulou, l’incroyable secret

MaestroFrance-Suisse – 2014 – 1h25, de Léa Fazer,

avec Pio Marmaï, Michael Lonsdale, Deborah François…

Jimmy’s HallGrande-Bretagne – 2014 – 1h46, de Ken Loach,avec Barry Ward , Simone Kirby , Andrew Scott...

Je voyage seuleItalie 2013 - 1h25 de Maria Sole Tognazzi,

avec Margherita Buy, Alessia Barela, Stefano Accorsi…

Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 201410

suisse avait co-signé le scénario avec Jocelyn Qui-vrin s’inspirant largement de sa participation autournage des Amours d’Astrée et Céladon d’EricRohmer. Un trio d’acteurs remarqués pour un sujetde comédie inattendue.

Sources : dossier de presseFilmographie : Bienvenue en Suisse (04) – Notre uni-vers impitoyable (08) – Ensemble, c’est trop (10) –Cookie (10)

Entre novembre 2013 et mars 2014, Loznitsa a filméce qui s’est passé à Kiev. Maidan suit la chronologiedes manifestations qui ont conduit à la fuite du pré-sident de l’Ukraine. L’accumulation de la matière aufil des jours et des nuits – locaux de réunions, fouleà l’écoute des orateurs, assauts des forces de l’ordre,batailles à coups de pavés, départs de feu – tout estfilmé en plans fixes. On passe de la description del’organisation bon enfant des manifestations à devéritables scènes de guerre. Ce documentaire émou-vant a été projeté en séance spéciale à Cannes. Sanshésitation, venez le découvrir !

Sources : dossier de presse, Libération.

Voir pages Jeune Public

Monsieur Hulot habite toujours son petit deuxpièces dans un vieux quartier populaire, et a du malà comprendre un monde, qui en ces années 50, esten pleine mutation. Alors, heureusement que,quand il lui faut pénétrer dans le pavillon modèle desa sœur, agrémenté de tous les derniers perfection-nements, il y retrouve Gérard, son neveu, pour par-tager jeux et rêveries, au grand dam du très prag-

Ciclic et les cinémas Studio vous proposentune avant première le mardi 8 juillet à 19h45,en présence de Léa Fazer, la réalisatrice.

MaidanUkraine/Pays Bas – 2014 – 2h07, de Sergei Loznitsa

Maléfique

Ma Maman est en Amérique

Minuscule, la vallée des fourmis perdues

Mon oncleFrance 1958 1h50, de Jacques Tati,

avec Jacques Tati, Jean-Pierre Zola, Adrienne Servantie…

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11Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

matique M. Arpel, qui a fait fortune das le plastique !C’est dans une version restaurée de ce grand clas-sique, que nous allons (re) voir avec quel génie,quelle force, quelle poésie Hulot/Tati grippe voiredynamite les mécaniques trop bien huilées ! IG

Voir pages Jeune Public

Il était dit que le jeune Mouton vivrait sa vie simpled’employé au restaurant de la mer pendant trois anset qu’il serait arraché à cette vie après une nuit tra-gique au bal Sainte-Anne. Voici l’histoire résiduellede ses potes restés dans une ville désormais peupléede chiens et d’espoirs contenus dans de minusculesgestes…Les réalisateurs s’astreignent à la banalité la plusdépouillée et la plus orthodoxe (un fait divers au finfond d’une France délaissée) pour y faire naître lelégendaire, creusent dans la matière brute pour ytrouver du sacré. Pourtant, la question du religieuxs’arrête là pour eux : Mouton ne s’habille d’aucunmoralisme chrétien… Un étonnant premier film quin’est pas sans rappeler Bruno Dumont.

Sources : dossier de presse, lesinrocks.com

Déjà en 1980 à Los Angeles, les murs avaient laparole. Pendant plus de 4 mois, A. Varda a enquêtésur cette forme détonante d’art brut : les innom-brables fresques murales, peintes souvent par desartistes anonymes. Scènes d’apocalypse guerrière,imitations de toiles classiques, thèmes religieux,héros de cinéma ou de bandes dessinées, mais aussirevendications des minorités portoricaines, noires,féministes, mexicaines. Un film riche, plein d’hu-mour et parfois grinçant qui démontre que l’art nese trouve pas uniquement dans les musées... SB

+ COURT MÉTRAGEUncle Yanko1967 – 22 min

« Dans les faubourgs aquatiques de San Francisco,vit un Grec sur une péniche. Il peint des villescélestes et byzantines. Il navigue sur une barque àla voile latine. Il reçoit des hippies et des contes-tataires dans son bateau-maison. J’ai découvert

MoutonFrance – 2014 – 1h40, de Gilles Deroo et Marianne Pistonne, avec David Merabet, Michael Mormentyn, Cindy Dumont…

Mur murs1980 – 1h21 – Documentaire d’Agnès Varda,

avec Juliet Berto, Agnès Varda.

qu’il était mon oncle d’Amérique et quel merveilleuxbonhomme il était. » Agnès Varda

Dans l’institut de formation pour adultes où elle tra-vaille, Marithé veut aider les autres à trouver leurvéritable vocation… quand elle rencontre Carole quivit dans l’ombre de son mari, Sam, un chef étoilé.Carole reprend confiance en elle et songe à le quittermais Marithé ne semble pas insensible au charmede Sam…Pour son 4e long-métrage, Anne Le Ny a vouluretrouver un triangle (un homme-deux femmes)comme dans les grands classiques mais… en le per-vertissant. Désireuse de renouer avec la comédie,elle voulait explorer le thème de l’amitié féminine enécrivant pour un couple d’actrices parmi les pluspassionnantes du moment, Karin Viard et Emma-nuelle Devos, pour la première fois réunies à l’écran.

sources : dossier de pressefilmographie : Ceux qui restent (07) – Les Invités de monpère (10) – Cornouaille (11)

Palerme, sous la chaleur estivale. Rosa, avec Clara,est en route pour le mariage d’une amie. Dans ledédale des rues, elles débouchent dans une ruelleétroite : Via Castellana Bandiera. Or, une autre voi-ture, avec Samira au volant, arrive dans le sensopposé. Obstinées, aucune des deux femmes n’al’intention de céder en faisant marche arrière. Leurconfrontation ne passe pas inaperçue dans le quar-tier…Ce premier film de E. Dante, qui a d’abord été unepièce de théâtre : Via Castellana Bandiera, qu’elleécrivit puis mit en scène, dresse un duel poignantprenant un air de tragédie… RS

Sebastian n’a que 17 ans mais il est tout de mêmechargé de reprendre la direction du petit motel deson oncle. Non loin de Vera Cruz, l’établissement n’arien de spécialement reluisant et abrite plus souventdes couples adultères que des touristes fortunés.

On a failli être amiesFrance – 2014 – 1h31, de Anne Le Ny,

avec Karin Viard, Emmanuelle Devos, Roschdy Zem…

PalermeItalie/Suisse/France – 2013 – 1h34 de et avec Emma Dante

et Alba Rohrwacher, Elena Cotta…

Palma Real Motel - Les Heures creusesMexique 2013 1h40, de Aaron Fernandez,

avec Kristyan Ferrer, Adriana Paz, Eliseo Lara Martinez..

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Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 201412

Parmi les visiteurs habituels, une jeune femme,Miranda, retrouve régulièrement un homme marié...qui ‘est pas toujours présent aux rendez-vous... Pen-dant l’attente de son amant, il lui arrive de lierconnaissance avec le très jeune Sebastian et lesdeux vont nouer une étrange complicité...

Sources : imdb.com

Un groupe de lycéens, comme englués dans leurquotidien... L’une d’elles est encore vierge, uneautre se donne à tous, un autre ne sort guère del’alcool ou de divers stupéfiants... certains pour-raient s’aimer s’ils avaient le courage de regarderleurs sentiments en face.La presse semble largement saluer ce premier filmde la petite dernière de la famille Coppola pour sontalent à évoquer avec précision les errements ado-lescents sans jamais les condamner ni s’y complai-re, nombreux observent aussi la qualité du travaildes jeunes acteurs qu’elle dirige tout en soulignantle travail photographique et musical.

Sources : andsoitbeginsfilms.com, rogerebert.com

Il y a d’abord cet homme, sans mots, sans mémoire,errant dans le désert jusqu’à l’épuisement. Puis,plus tard, le même tentant de réapprivoiser la vie etson jeune fils de sept ans, après quatre ans de sépa-ration. Plus tard encore, une femme, sublime, enrobe rose moulante, se livrant aux regards à traversla vitre sans tain d’un peep-show… Séquences bou-leversantes, inoubliables, à l’image de la musiquecomposée par Ry Cooder. Une grande Palme d’Or à(re)découvrir dans une version restaurée. IG

Voir pages Jeune Public

Palo AltoUSA 2013 1h40, de Gia Coppola,

avec Emma Roberts, James Franco, Jack Kilmer...

Paris TexasAllemagne, France, Grande-Bretagne, USA - 1984 - 2h25, de Wim Wen-ders, avec Harry Dean Stanton, Nastassja Kinski, Dean Stockwell…

Peau d’âne

Le Piano magique

La Petite fabrique du monde

Le temps a beau passer Monsieur Hulot reste égalà lui-même : inadapté, étourdi, d’une autreépoque, observant le monde dans lequel il est pro-jeté avec le même regard qu’une poule ayanttrouvé un couteau ! Cette fois, le voilà perdu dansun Paris ultra-moderne, fantomatique et kafkaïen,entre aéroport et restaurant select, il enchaîne lescatastrophes… Avec ce film-monde, venu d’uneautre planète, selon Truffaut qui l’admirait, Tati(s’) interroge sur la société de consommation.

Sources:dvdclassik.com, tativille.com

Voir pages Jeune Public

Rescapé des camps de concentration, Sol est pro-priétaire d’un magasin de prêt sur gages à NewYork. Mais, entre le passé qui le hante et l’envi-ronnement hostile du ghetto dans lequel il vit, Solvacille...Le Prêteur sur gages est un film méconnu. À tort,tant son sujet, son audace et sa forme méritentl’attention. Souvent en caméra portée et sondirect, le film rappelle que le grand Sidney Lumeta toujours su filmer New York comme personne(Serpico ou Le Prince de New York, entre autres).Le film permet aussi de redécouvrir Rod Steigerdans un de ses meilleurs rôles et les plus attentifspourront même reconnaître Morgan Freemandans une de ses premières apparitions. JF

Un couple de grands bourgeois catholiques et pro-vinciaux, Claude et Marie Verneuil, ayant élevéleurs quatre filles selon des principes religieux etmoraux d’ouverture aux autres, a tout de mêmedu mal à faire bonne figure lors du mariage destrois premières : l’aînée a épousé un Musulman,la seconde un Juif et la troisième un Chinois. Tousles espoirs sont permis lorsque la cadette annonceavoir rencontré un Catholique, mais…

Poupi

Le Prêteur sur gagesUSA 1h56 1964 , de Sidney Lumet,

avec Rod Steiger, Geraldine Fitzgerald…

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon DieuFrance – 2014 - 1h37, de Philippe de Chauveron,

avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan…

PlaytimeFrance – Italie – 1967 – 2h06, de Jacques Tati,

avec Jacques Tati, Barbara Dennek…

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13Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

Cette comédie vive et efficace sur la toléranceraciale et religieuse est construite à partir despires clichés, mais s’en sort toutefois avecadresse. CP

Brigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Norman-die. Elle est rêveuse, la tête dans les étoiles. Lui,les pieds ancrés dans la terre, vit surtout pour sonmétier. Avec le départ des enfants, la routine deleur couple pèse de plus en plus à Brigitte…Après des courts-métrages remarqués, le cinéastese lance dans son premier long métrage, La Vied’artiste (2007). Ensuite, avec Copacabana (2010)et Pauline détective (2012), le réalisateur accèdeau statut d’auteur, ce qui se confirme avec LaRitournelle.

Sources : dossier de presse

Jeanne vit dans un pavillon de banlieue. Elle estfemme de ménage chez les autres, et bonniche àdomicile, tarabustée, étouffée par une parentèleenvahissante. Pour fuir sa grisaille quotidienne,Jeanne a un truc : elle rêve, s’invente une autrevie, s’ouvre de nouveaux horizons et devient, pourune journée particulière, reine au centre d’unmariage princier, façon Mayerling ou Sissi impé-ratrice... La ressortie en version restaurée de cefilm, déconcertant et d’une grande originalité, offreun de ses plus beaux rôles à Simone Signoret, tourà tour minuscule petite femme apeurée puissuperbe, hautaine, chaleureuse, éclatante. SB

Une jeune femme vagabonde est retrouvée mortede froid dans un fossé. Mort naturelle selon lapolice… Les images remontent le temps avec lesderniers jours d’errance de l’inconnue, Mona.Grâce aux rencontres – berger, universitaire, … –qui ont ponctué sa route, des témoignages dres-sent le portrait d’une femme énergique et rebelle,croyant pouvoir vivre Sans toit ni loi…Un superbe rôle pour Sandrine Bonnaire dans un

La RitournelleFrance – 2014 – 1h38, de Marc Fitoussi,

avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin…

Rude journée pour la reineFrance, Suisse – 1973 – 1h30, de René Allio,avec Simone Signoret, Jacques Debary…

Sans toit ni loiFrance – 1985 – 1h45, de Agnès Varda,

avec Sandrine Bonnaire, Macha Méril, Yolande Moreau…

magnifique film de Agnès Varda, primé du Liond’Or à Venise. Une œuvre qui laisse une forteempreinte. RS

Arthur Hamilton est contacté par un ami qu’ilcroyait mort. Celui-ci lui propose de changer devie grâce à une opération de chirurgie esthétiquequi lui donnera une nouvelle identité et lui ouvrirales portes d’un monde dont il avait toujours rêvé...Méconnu, un peu méprisé à sa sortie, L’Opérationdiabolique, montre, avec le temps, que sa réputa-tion de pépite du cinéma de science-fiction desannées 60 n’est pas usurpée. Mais le film est aussiplus que cela car assez politiquement incorrect etcritique envers l’American way of life. Bref, uneœuvre à la fois brillante, distrayante et intelli-gente. JF

Voir pages Jeune Public

Maria Enders a connu le succès dès ses 18 ans,pour son interprétation du rôle de Sigrid, jeunefemme charismatique, qui conduira au suicideHelena, femme d’âge mûr. Vingt ans après, on luipropose une nouvelle interprétation de cettepièce : mais dans le rôle d’Helena cette fois…Olivier Assayas réunit ici la jeune et talentueuseKristen Stewart et la fabuleuse Juliette Binoche,que l’on ne présente plus. Dans ce film mettant enscène les correspondances charnelles et psy-chiques entre passé et présent, l’une accompagnel’autre, jusque dans les travers de désirsinavoués… Présenté en sélection officielle au der-nier Festival de Cannes, Sils Maria s’annonce ren-versant.

Sources : dossier de presse

Subhi, jeune diplômée en cinéma, rend visite à unde ses professeurs afin d’obtenir une lettre de

Seconds-L’Opération diaboliqueUSA 1967 1h45, de John Frankenheimer,

avec Rock Hudson, Salome Gens...

Le Secret de la pierre de lune

La Sorcière dans les airs

Sils MariaFrance – 2014 – 2h03, d’Olivier Assayas,

avec Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloë Grace Morets…

SunhiCorée du Sud - 2013 - 1h28, de Hong Sang-soo,

avec Seon-gyun Lee, Jae-yeong Jeong, Yu-mi Jung…

SR

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Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 201414

recommandation qui lui permettra de poursuivreses études aux États-Unis. Ce jour-là, outre sonprofesseur, elle croise également Munsu et Jae-hak : le premier a été son amant, l’autre, un col-lègue de promotion. Lors de ses échanges avecchacun d’eux, elle découvre qu’en fait, ils nesavent pas qui elle est, alors qu’ils prétendent tousêtre obsédés par elle. Avec Sunhi, le fameux réa-lisateur sud-coréen poursuit son exploration destourments de l’âme humaine .

Sources : filmdeculte.com, dossier de presseFilmographie succincte : La Vierge mise à nu par ses pré-tendants (2000, Hahaha (2010), Matins calmes à Séoul(2011), In another country (2012)

Voir pages Jeune Public

Garçon timide, Simon vit en reclus dans unmonde qui ne lui témoigne qu’indifférence. Ignoréau travail, méprisé par sa mère et rejeté par lafemme de ses rêves, il se sent incapable. L’arrivéed’un nouveau collègue, James, va bouleverser leschoses, car ce dernier est à la fois le parfait sosiede Simon et son exact contraire…Deuxième film, après le succès de Submarine(2011), Richard Ayoade signe la mise en abyme del’être en proie à la pression constante du surmoi,nous entraîne dans un univers paranoïaque, uneambiance cynique, qui, paradoxalement, charmeet retient, bref, hypnotise.

Sources : dossiers de presse

Bombay. Ila, un peu délaissée par son mari, tentede le reconquérir par la préparation de délicieuxdéjeuners qu’un Dabbwallah, livreur de repas, luilivre au bureau dans sa lunchbox. Fait exception-nel, le repas est apporté par erreur à Saajan, unhomme seul, proche de la retraite. En retour, illaisse un mot dans la boîte vide. Ila hésite puis y

Sur le chemin de l’école

The DoubleGrande-Bretagne – 2014 – 1h33, de Richard Ayoade,

avec Jesse Eisenberg, Mia Wasikowska, Wallace Shawn…

The LunchboxInde – 2013 – 1h44, de Ritesh Batra,avec Irrfan Khan, Nimrat Kaur…

répond… Avec cette méprise entraînant unéchange improbable, The Lunchbox se savourecomme une douceur vraiment plaisante, sansmièvrerie, où les épices parfument les émotions etles rencontres. RS

En 1962, Chester MacFarland le fortuné et sajeune épouse Colette arrivent à Athènes. À l’Acro-pole, ils croisent Rydal, jeune guide américain par-lant grec. Ce dernier, attiré et fasciné par labeauté, le charisme et l’argent, accepte l’invitationà dîner des deux touristes américains. Mais le luxeet le raffinement cachent bien une part d’ombre etRydal se retrouve impliqué dans leurs arnaques…The Two Faces Of January, adapté d’un roman dePatricia Higsmith, est un véritable thriller psycho-logique dont l’atmosphère est mystérieuse dudébut jusqu’à la fin.

Sources : dossier de presse, Cap campus.

Un(e) extra-terrestre prend l’apparence d’unejeune femme. À travers l’Ecosse elle séduit etassassine des hommes pour le compte de sonespèce...Après Sexy beast et, surtout, le très beau Birth,Jonathan Glazer signe avec Under the skin unobjet à part. Un voyage, libéré d’un scénario tra-ditionnel, qui ressemble à une expérience senso-rielle où les univers visuels et sonores sont,d’après les critiques, tout aussi étranges quebeaux. Fascinant, déstabilisant, le film pose aussiun regard singulier sur la solitude et sur l’espècehumaine (les hommes en particulier). Et de l’avisde tous, Scarlett Johansson y est exceptionnelle.

Sources : arte.tv, premiere.fr

Juin 1944. Jérôme et Marie vivent en Normandiedans un château près du bord de mer. Le flegme

The Two Faces Of JanuaryUSA/Grande-Bretagne/France – 2014 – 1h36, de Hossein Amini,

avec Viggo Mortensen, Kirsten Dunst, Oscar Isaac…

Under The SkinUSA 2013 1h47, de Jonathan Glazer,

avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams...

La Vie de châteauFrance 1966 1h33, de Jean-Paul Rappeneau, avec Catherine Deneuve, Philippe Noiret, Pierre Brasseur, Mary Marquet...

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studiocine

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de Jérôme exaspère Marie qui ne rêve que deParis. Alors qu’un résistant est parachuté dans larégion, le château est bientôt occupé par l’arméeallemande...Un bijou de comédie drôlissime et indémodable.Le rythme est soutenu, le scénario ingénieux et lesdialogues irrésistibles. Quand à l’interprétationelle est hors pair. Philippe Noiret, Pierre Brasseur,Mary Marquet, entre autres, entourent de façoninoubliable une Catherine Deneuve resplendis-sante dans une de ses plus belles interprétations.Un must. JF

Après une existence terne et laborieuse, MadameBerthe décide, à la mort de son mari, de changerde vie. Elle se met à sortir, fréquente les restau-rants et les cinémas, se lie d’amitié avec une ser-veuse délurée et un cordonnier anarchiste... Ontrouve le secret du bonheur dans ce film lumineuxancré entre la nouvelle vague et l’esprit de Mai 68.L’actrice Sylvie compose une vieille dame mali-cieuse et inoubliable ; et Victor Lanoux fait sa pre-mière apparition au cinéma. Ne manquez pas cefilm rare et précieux... SB

Aydin, autrefois comédien reconnu, tient un hôtelun peu perdu dans des contrées de l’Anatolie cen-trale. Il y est entouré de son épouse Nihal, aveclaquelle les liens se sont distendus et de sa sœur,Necla, qui souffre d’un divorce encore récent. L’hi-ver arrive et recouvre les steppes d’un doux duvetblanc. Les liens se déchirent…Après avoir fait partie du jury cannois en 2009,pour, deux ans plus tard, y décrocher le Grand prixavec un très beau Il était une fois en Anatolie(2011), le réalisateur turc revient avec un film dontl’atmosphère mélancolique est perceptible dès lespremières images. Récompensé par la prestigieusePalme d’Or du Festival de Cannes en mai dernier,Ceylan nous fait la promesse de ne pas nous déce-voir…

Sources : dossier de presse

La Vieille dame indigneFrance – 1965 – 1h34, de René Allio,

avec Sylvie, Malka Ribovska, Victor Lanoux…

Winter SleepTurquie – 2013 – 3h16, de Nuri Bilge Ceylan,avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag…

Xénia conte l’aventure de deux frères, nés enCrète, d’une mère albanaise et d’un père grec.Après la mort de leur mère, ils partent sur lesroutes grecques pour retrouver le père qu’ils n’ontjamais connu et obtenir la nationalité grecqueimpossible sans la reconnaissance officielle pater-nelle. Leur traversée est l’occasion d’une peinturesaisissante de la société grecque moderne. . .Xenia a été sélectionné au festival de Cannes 2014dans le cadre de la sélection Un certain regard.

Sources : dossier de presse.

1957 à Paris, un timide jeune homme de 21 ans,s’apprête à succéder au maître Christian Diorrécemment décédé. C’est le début de l’irrésistibleparcours d’Yves Saint Laurent : des années Diorà la création de sa propre griffe, des moments decréation pleins d’exaltation aux gouffres du douteet de la dépression. P. Niney et G. Galienne inter-prètent leur partition avec une justesse remar-quable ! IG

Dans une d’église désaffectée travaille Leth, uninformaticien dans la débine, qui a été recrutépour essayer de résoudre le théorème dit du zéro,qui devrait permettre de découvrir le sens de lavie...Les amateurs d’univers déglingués, d’images éton-nantes et d’humour tordu seront ravis : l’un desplus grand visionnaires du cinéma est de retour,peut-être dans le genre qui lui a le plus réussipour l’instant : la dystopie SF dynamitée auxgrandes questions philosophiques très chargéesen humour...

Sources : thewrap.com, entertainmenttime.com

Yves Saint LaurentFrance - 2013 - 1h40, de Jalil Lespert,

avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Laura Smet…

Zero TheoremGrande-Bretagne 2013 1h40, de Terry Gilliam, avec Christoph

Waltz, David Thewlis, Mélanie Thierry, Matt Damon...

XeniaGrèce/France/Belgique – 2014 – 2h08, de Panos H.Koutras, avec

Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Yannis Stankoglou…

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LES CARNETS DU STUDIO – n° 325 juillet & août 2014 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0219 K 84305

www.studiocine.com – 08 92 68 37 01

Depuis trois ans,Viviane Amsalem

demande un divorce queElisha, son mari, persiste à

refuser. Or, en Israël, seuls les rabbins peu-vent prononcer un mariage et sa dissolution,qui n’est elle-même possible qu’avec leconsentement du mari. Viviane, déterminée àlutter pour sa liberté, se retrouve face à desjuges dont le rôle ne manque pas d’ambiguïté.La procédure se drape d’un tragique se dis-putant à l’absurde.Le Procès de Viviane Amsalem est le dernieropus de la trilogie réalisée par Ronit et ShlomiElkabetz. Dans Prendre femme (2004), VivianeAmsalem, en conflit avec elle-même, ne par-venait pas à partir de son foyer. Avec le toutaussi remarquable Les Sept jours (2008), l’hé-roïne se retrouvait confrontée aux membresde sa famille dans un huis-clos consacré audeuil du frère disparu. Dans Le Procès de

Viviane Amsalem, elle doit se confronter auDroit et donc à l’Etat via l’espace de la salled’audience du tribunal rabbinique. Les réali-sateurs jouent alors sur « les niveaux de lan-gage : la langue profane versus la languesacrée. La comédie versus la tragédie ».Ce film n’est pas seulement l’histoire deViviane. C’est également « une métaphore dela condition de ces femmes (...) « emprisonnéesà perpétuité » par la loi. Le Procès de VivianeAmsalem représente la condition des femmesà travers le monde, partout où elles sont regar-dées par la loi et par les hommes comme infé-rieures aux hommes. »Viviane est incarnée par la co-réalisatrice,Ronit Elkabetz, sœur de Shlomi… Dans lesfilms précédents, elle embrasait l’écran, pro-curant une force digne à son personnage. Toutconcourt pour générer une impatience ciné-philique !

Sources : dossier de presse

Dans une Italie contempo-raine vit Nader, jeune

romain né de parents égyp-tiens. Il est musulman, commesa famille. Ses parents le som-

ment de se tenir à des engagements rudimen-taires liés à sa confession : entre autres, pasde relations amoureuses avant le mariage…Mais Nader, lui, voudrait vivre sa vie libéréd’un tel fardeau, et loin de toute morale reli-gieuse, quelle qu’elle soit. Il découvre l’amouret se plaît à se perdre dans ces premiersémois. La trahison, l’abandon, d’un ami oud’une famille, ne sont pourtant pas loin…Affronter tous ces coups et blessures n’est passimple, mais Nader a bien compris qu’il n’apas le choix, s’il veut s’affirmer en tant que

jeune homme libre et autonome…C’est le troisième film de Claudio Giovannesi.Primé au Festival international de Rome en2012 (et sélectionné dans de nombreux festi-vals de la région), ce film dresse la fablecontemporaine d’un jeune homme en quêted’identité. Entre les plages désertes et lesroutes mal famées, Nader trace son chemin,vaille que vaille, le bleu des lentilles de sesyeux accentuant son regard, parfois alerte,d’autres fois fuyant, mais toujours empli d’unesincérité sauvage, presque naïve.Toujours très subtil, ne cédant jamais aumisérabilisme, et porté par une photographiesuperbe, Ali a les yeux bleus est une vraieréussite. MR

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Le Procès de Viviane AmsalemIsraël/France/Allemagne – 2014 – 1h55, de Ronit et Shlomi Elkabetz, avecRonit Elkabetz, Simon Abkarian, Menashe Noy, Sasson Gabai…

Ali a les yeux bleusItalie – 2012 – 1h39, de Claudio Giovannesi, avec Nader Sarhan, StefanoRabatti, Brigitte Apruzzesi…

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Peau d’âne

Mon oncle

35Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 201434

France – 2013 – 1h15, documentaire de Pascal Plisson.

France – 1958 – 1h58, de Jacques Tati, avec Alain Becourt, Jacques Tati…Gérard s’ennuie dans sa maison ultra-moderne. Son oncle,rêveur et plein de fantaisie, lui fait découvrir la ville…

Divers pays – 2014 – 48 mn, courts métrages d’animationde Martin Clapp, sur la musique de Chopin et Beethoven.

USA – 2014 – 1h37, de Robert Stromberg, avec Angelina Jolie, Elle Fanning…La fée Maléfique va jeter une terrible malédiction sur la filledu roi qui vient de naître…

Estonie – 2014 – 1h15, film d’animation de Heiki Ernits et Janno Pöldma.Au village de Gadgetville, Lotte petite chiennerusée nous entraîne dans de nouvelles aventuresà la recherche de pierres magiques.Poétique et amusant !

Japon – 2014 – 2h17, film d’animation de Isao Takahata.Kaguya la princesse lumineuse, découverte dans la tige d’unbambou par des paysans, devient une magnifique jeunefemme que les plus grands princes convoitent…

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Tout public partir de 9 ans

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Le Conte de la princesse Kaguya

MaléfiqueUSA – 2014 – 1h45, film d’animation de Dean DeBlois.Harold, Krokmou et leurs amis chassent les dragons pours’amuser. Mais quand ils découvrent la caverne de glaceet les dragons sauvages, tout change...

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France – 1970 – 1h30, comédie musicale en version restaurée de Jacques Demy.Les superbes costumes, les acteurs talentueux et les chansonsde Michel Legrand agissent tel un sortilège…

N o u v e l l e p r o g r a m m a t i o n p o u r l ’ é t é : à n e p a s m a n q u e r !

Japon – 2012 – 2h,film d’animationde Hiroyuki Okiura.

France – 2014 – 1h29film d’animation de

T. Szabo et H. Giraud.

France – 2013 – 1h20, film d’animationde Grégoire Solotareff et Eric Omond.

France – 2013 – 1h15, film d’animation de Marc Boréal et Thibaut Chatel.

Suède/Lettonie/GB – 2013 – 50 mn,trois courts métrages de divers réalisateurs.

République tchèque – 2013 – 35 mn,trois courts métrages d’animation de Zdenek Miler.

Le Piano magique

Lettre à Momo

La Petite fabrique du monde

Loulou, l’incroyable secret

Divers pays – 2012 – 42 mn, six courts métrages d’animation.

F i l m s d e l a p r o g r a m m a t i o n 2 0 1 3 - 2 0 1 4 : à v o i r o u à r e v o i r !Voir les Carnets JPou le site des Studio.

Voir les Carnets JPou le site des Studio.

Ma maman est en Amérique,elle a rencontré Buffalo Bill

Poupi

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Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 201416

En bref…

Ici…` CHRONIQUE

D’UNE MORT ANNONCÉEDepuis 2004 le duo Delépine/Kervern est d’une

régularité sans faille : tous les deux ans il accouched’un objet cinématographique singulier et nous cueille à

chaque fois par ses audaces scénaristiques et formelles. Leurprochain rejeton ne devrait pas faire tache dans leur filmographie :

NDE (Near Death Experience) suivra Paul, employé sur une plate-forme téléphonique, sombrant inexorablement dans la dépression ner-

veuse. Quand, un vendredi 13, il écoute la chronique du journal téléviséau sujet de cette date particulière, il s’en empare comme du signal qui lui

manquait pour mettre fin à ses jours. Le comédien qui portera ce rôle difficilene trouvera aucun réconfort auprès de ses partenaires, puisqu’il n’en aura pas.Ah, au fait, c’est Michel Houellebecq qui incarnera cet homme désespéré…

` BLONDE MAIS PAS QUE…On l’a découvert, en 2009, en hippie dissimulant un vrai nazillon et tentant de cir-convenir un OSS 117 quelque peu dépassé, dans Rio ne répond plus. Depuis, grâceà son interprétation de Catherine, employée de bureau plus vraie que nature dansla vignette du Petit Journal de Canal + et à ses one-man-show, on sait qui est lesémillant Alex Lutz. Maintenant, avec Le Talent de mes amis, le comédien passe à laréalisation. À cette occasion, il retrouvera son compère/commère BrunoSanches/Liliane. Surprenant : le film sera plutôt une comédie.

` LE CHOIX DE JULIEJulie Delpy devrait tourner incessamment son sixième long métrage. Le souci estque deux projets tout à fait différents sont annoncés. L’un, Lolo, la verra mettre enscène et incarner une quadragénaire névrosée empêchée de refaire sa vie à causede son fils sociopathe qui sera interprété par Vincent Lacoste, qu’elle retrouveradonc trois ans après Le Skylab. L’autre projet, A Dazzling Display of Splendor,sera un road movie qui suivra une famille de comédiens du temps du muet,traversant les États-Unis d’est en ouest, tout en tournant un film. À suivre.

` LES FEUILLES MORTES SE RAMASSENT À LA PELLE…Ça y est, c’est officiel : Jean-Louis Livi, producteur de son état, a récem-ment annoncé que le film sur son oncle Ivo, plus connu sous le nomd’Yves Montand, sera réalisé en 2015, sous la direction de Chris-

tophe Ruggia (Les Diables). Ce dernier co-écrit le scénarioavec Pierre Trividic, scénariste entre autres de Ceux qui

m’aiment prendront le train de Chéreau. C’estThierry Neuvic (pour l’instant plus connu pour

ses prestations télévisuelles commeMafiosa, que pour ses rôles au

cinéma) qui endos-

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17Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

sera la chemise et lepantalon noirs de l’interprètedes Feuilles mortes ; tandis que lagrande Simone sera interprétée par CélineSallette (Mon âme par toi guérie).

Et ailleurs…` DREAM TEAMLes frères Coen, Spielberg et Tom Hanks sur une même affiche ? Voilà quece générique inédit va devenir réalité. En effet, les premiers sont en traind’écrire, pour le second, le scénario d’un thriller se déroulant pendant la Guerrefroide, dont le troisième sera l’interprète ! L’histoire sera basée sur des événementsréels : un procureur engagé par la CIA afin d’aller de l’autre côté du rideau de fer,pour négocier la libération d’un pilote capturé par la Russie.

` GANGSTARAlors que son Sils Maria, avec Juliette Binoche et Kristen Stewart, vient d’être projetéà Cannes, Olivier Assayas divulgue déjà des informations sur son prochain longmétrage, Idol’s Eye. Ce film de gangsters mettra en scène un fait divers sanglant sur-venu à Chicago : une bande de voleurs braque la boutique d’un prêteur sur gages, sanssavoir qu’il s’agit du repaire d’un ponte de la mafia. Le réalisateur a également annoncéque Robert Pattinson (partenaire de Kristen Stewart dans Twilight) était déjà engagé.

` EN TOUTE LIBERTÉMichel Hazanavicius n’est pas du genre à se reposer sur les lauriers de The Artist.En effet, après avoir adapté Les Anges marqués de Fred Zinnemann, pour parler dela guerre en Tchétchénie, et être allé en Géorgie pour réaliser ce film (The Searcha été présenté au dernier festival de Cannes), le réalisateur devrait retourner auxÉtats-Unis pour travailler sur Will, qui lui permettra de renouer avec la comédie.Il y sera question d’un monde où les humains ne sont pas maîtres de leursactes, puisque ceux-ci sont initiés par des anges, jusqu’au jour où un angerebelle décide de laisser sa créature agir à sa guise.

` VARIATION OPHÉLIENNENicolas Winding Refn (Drive) fait partie de ces réalisateurs donton suit le travail avec intérêt et même avec curiosité. The Brin-ging contera l’enquête d’un détective privé suite à la décou-verte du corps d’une jeune femme noyée dans unréservoir d’eau, sur le toit d’un établissementsordide de Los Angeles. Le film sera dugenre thriller horrifique. IG

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Face à faceEastern Boys

À propos dePas son genre

Pas son genre… humain ?Il n’est pas certain, loin de là, que Lucas Bel-vaux ait voulu participer au débat sur legenre qui sévit actuellement. Certes, son der-nier film aborde les relations affectives entreun homme et une femme mais, sans l’ombred’un doute, Jennifer est une vraie femme,nantie de deux chromosomes X, et Clémentun mâle XY. Le débat porte sur l’altérité et nonsur l’identité, sur la possibilité d’aimer au-delàdes différences, expérience plus hardie qued’aimer du semblable… dixit Freud. Donc,Jennifer n’est pas le genre de femme quidevrait plaire à Clément : elle est coiffeuse àArras, lui, c’est un professeur de philosophieparisien, muté dans cette ville de province. Illa séduit par désœuvrement, sans conviction,tandis qu’elle veut rapidement croire auprince charmant. La majeure partie du film seconstruit autour de leurs divergences socialeset culturelles, exacerbées par un rapport aumonde radicalement opposé. Jennifer explosede vitalité, de joie de vivre, elle aime sa ville,son appartement, son métier, ses amies, sonfils, bien sûr, et ne souffre d’aucune frustra-tion sociale, culturelle ou matérielle. Clémentn’appréhende l’existence que par le truche-ment de la littérature, il croit tout pouvoircontrôler, alors qu’il ne sait tout simplementpas s’ouvrir à autrui.Mais ils font un pas l’un vers l’autre : en luilisant ses auteurs préférés, il comprend qu’ellepeut être kantienne sans avoir lu une ligne du

philosophe, autrement dit, que son intelli-gence ne passe pas par une accumulation deconnaissances. Quant à elle, d’abord ébahiepar son absence de références people, elle finitpar l’entraîner sur une scène de karaoké où ilse lâche enfin…Si ce film s’était arrêté là, nous aurions vu unecomédie, entre Demy et Rohmer, magnifique-ment servie par Émilie Dequenne, superbe denaturel et de sensibilité.En oubliant le livre éponyme de PhilippeVilain, le réalisateur aurait aussi pu dessinerune fin classique : le séducteur rentre à Paris,la jeune femme s’effondre…Mais ce n’est pas le registre de Lucas Belvaux,observateur des rapports de classe et de lafaçon dont ils se décomposent, comme dansLa Raison du plus faible, Rapt ou 38 témoins.Le véritable sujet du film, c’est le désenchan-tement d’une classe sociale, celle des intellec-tuels de gauche, au vingtième siècle : Camus,Sartre, Aragon et tant d’autres, de ceux quicroyaient que la culture allait « transcenderles masses », dit le réalisateur. Mais cettefigure n’a pas fonctionné et c’est ce quemontre ce film.Lorsque Jennifer découvre, par hasard, le der-nier livre de philosophie que Clément a écritet dont il ne lui a jamais parlé, c’est elle qui,sans un mot, le quitte. Elle quitte tout, lui, sonmétier, sa ville, forte des paroles qu’elle achantées au karaoké : I will survive…Ainsi, au siècle actuel, l’inversion des valeurset des jugements est totale : ce n’est plus laculture qui enrichit, bien au contraire, ellesclérose, bloque tout affect, toute humanité.La culture, Jennifer, elle s’en fout, c’est passon genre, elle veut vivre et jouir, ici et main-tenant… CP

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Est-ce parce que soixante-dix ans nousséparent de l’année 1944 que les films de

guerre semblent avoir soudainement pris unpetit coup de vieux, mettant de côté lesbatailles pétaradantes pour mettre en scène,sur un rythme plutôt lent, des héros d’un âgecertain, dont les professions n’ont rien de gla-mour : consul, conservateurs, critiques d’art ?Pourtant, les ingrédients du genre sont enplace : musique redondante, soulignant avecses gros sabots orchestraux la moindreinflexion scénaristique, galerie de person-nages assez caricaturaux, course contre lamontre qui tient le spectateur en haleine(Paris explosera-t-il ? L’art européen partira-t-il en fumée ou derrière le rideau de fer ?),dialogues à demi-mot qui permettent dedécouvrir l’homme sous l’uniforme, dilemmesmoraux. Dans Diplomatie de Volker Schlön-dorff, on assiste à un véritable duel entre deuxmonstres sacrés : Dussolier, le consul patelinqui doit convaincre Niels Arestrup, le généralallemand, de ne pas exécuter les ordres d’Hit-ler qui l’a chargé de détruire Paris dans un feud’artifice final. Dans cette partie d’échec théâ-tralisée, Nordling en appelle à l’Histoire : quepenseront les enfants du général quand ilsvisiteront Paris une fois la paix revenue, trenteans plus tard ? Dans Monuments Men deGeorges Clooney, un groupe de cultureuxs’engage sous le drapeau américain et traversel’Europe dévastée pour sauver les chefs

d’œuvre de l’art occidental volés par les Nazisafin d’édifier un gigantesque musée à la gloiredu führer. Interrogation insistante : uneœuvre d’art mérite-t-elle que l’on meure pourelle ?Malgré leurs grosses ficelles scénaristiques(mais garanties crédibles grâce au sceau déci-dément très en vogue « tiré d’un fait réel »), cesgrosses machines révèlent un pouvoir émo-tionnel certain. Les films de guerre nous onthabitués, avec les documentaires historiques,à la comptabilité macabre. C’est la premièrefois que l’empire du mal (ici personnifié enAdolf Hitler qui n’apparaît jamais frontale-ment) veut anéantir les chefs-d’œuvre artis-tiques. Imaginer Paris sans Notre-Dame, LeLouvre, la tour Eiffel… les musées sans Léo-nard de Vinci, Michel-Ange, Van Eyck,l’Agneau mystique… « L’histoire jugera »,énoncent doctement Dussolier et Clooney. Lesmillions de touristes qui arpentent les villes etles musées européens semblent leur donnerraison… à moins que cette frénésie (à laquelleje participe) ne révèle la volonté de s’assurerque toutes ces œuvres… sont encore bienréelles. DP

Lors de l’invasion de l’Irak, en avril 2003, lemusée de Bagdad fut entièrement pillé sansque l’armée américaine n’intervienne. Oùétaient les Monuments Men qui auraient pusauvegarder les chefs d’œuvre d’une culturemillénaire ? Où étaient les diplomates quiauraient pu empêcher que l’ancienne Baby-lone disparaisse sous les bombes ?

InterférencesMonuments menDiplomatie

Les aventuriersde l’art perdu

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Elle possède toujours ce visage-paysage (décrit si amoureusement parBelmondo/Truffaut dans La Sirène duMississipi) qui se fissure parfois pourlaisser apparaître ses fêlures. Lui,colosse aux pieds d’argile, tangue avantque le sol ne s’effondre définitivementsous lui. Deux humanités qui se trou-vent, un temps. Profondément tou-chant. IG

Avec un humour triste à faire pleu-rer, Salvadori confronte deux person-nages dont les blessures sont aussi pro-fondes que les fissures qui lézardent lesmurs. L’une les esquive par une suracti-vité liée à une logorrhée effarante, l’autreen s’enfermant dans le mutisme et l’effa-cement. Et pourtant, ces deux-là devien-nent indispensables l’un pour l’autre. SB

A- Film modeste mais très jolimentmis en scène et joué, au scénario sympa-thique. Une oeuvre attachante.B- Film très joliment mis en scène et joué,mais une historiette paresseuse et partrop dénuée d’ambition.Version A ou B selon l’humeur… AW

Notre queen mother du cinéma estplus que jamais magnifique et le tandem,bien qu’improbable avec le gardien désa-busé et craquant, fonctionne subtile-ment. Cependant, n’oublions pas tous lespersonnages secondaires absolumentgéniaux vivant dans cette cour desmiracles comico-dépressive ! MS

Courts lettrages

Les rédacteurs ont vu :Dans la cour,de Pierre Salvadori

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La fissure, qui jette son ombreDans la cour, devient peu à peu unemétaphore un peu (trop) lourde... mais Lagrande Catherine (la nôtre !) et ses remar-quables acolytes s’exposent tels les per-sonnages d’un théâtre un brin vériste,intriquant l’individuel et le sociétal, lededans et le dehors... avec brio ! RS

Au-delà d’un excellent travail d’ac-teurs, après quelques grands momentsde comédie très réussis, il ressort de cefilm comme un sentiment d’inaboutisse-ment... comme si, en renonçant à lacomédie franche, P. Salvadori ratait unpeu son entrée dans la gravité.Lorsque l’on repense à la toute dernièrescène, très poignante, et certaines scènes

franchement comiques, on se dit qu’ilaurait peut-être fallu qu’il aille régulière-ment au fond de ces deux registres... ER

1965 : pour guérir de sa schizo-phrénie et reconstruire sa vie, Carole partvivre en France, change de prénom et semarie. Cinquante ans plus tard,Mathilde, puisque c’est désormais ainsiqu’elle se fait appeler, vient de prendre saretraite et elle ne va pas trop fort. Pas dechance, un concierge dépressif et des voi-sins qui ne vont pas mieux ne l’aidentguère à remonter la pente. Résultat : ellene cuisine plus de lapin mais des endivesau jambon dont personne ne veut et lesfissures dans les murs réapparaissent...Dans la cour ou Répulsion 2 ? JF

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Abdellah Taïa est un habitué des ciné-mas Studio de Tours. Il a entre autres

participé, plusieurs fois, au festival Désir…Désirs. Son premier film, L’Armée du salut, estadapté de son troisième roman, sans luiêtre fidèle. Il raconte l’histoire d’un jeunemarocain homosexuel qui, admiratif de songrand frère, tente de se construire. Il veutêtre comme lui, puis se rend compte quec’est impossible.Le film est né de rêves quand A. Taïa étaitenfant au Maroc. Avec sa famille issue d’unmonde pauvre, il regardait les films égyp-tiens à la télévision, chaque vendredi.

… L’Armée du salut a été présenté au der-nier Festival national de films à Tanger.

Mon film montre la réalité du Maroc.Tous les Marocains sont capables de lareconnaître. Dans la salle, les gens riaientbeaucoup. Le film est passé : c’est donc unevictoire pour moi par rapport aux libertésindividuelles, à l’homosexualité. Quant auxcritiques, ceux qui ont aimé n’en ont pasparlé ; ceux qui ne l’ont pas aimé l’ont pié-tiné. Lors de la conférence de presse, il yavait de la malveillance vis-à-vis de moi.J’avais l’impression d’être la bête curieuse,le pédé marocain et ils étaient venus auspectacle. Une fois de plus, je me suis dit

que les gens qui sont censés faire le travailpour le pays ne vont pas le faire. Ça adéclenché chez moi une colère, beaucoupde violence face à trois cents journalistesprincipalement marocains. Je me suis misà parler, pas en français sinon on passepour un intello, un bourgeois, mais enarabe dialectal marocain et là, tout ce quej’ai vécu en violence sexuelle quand j’étaispetit, je le leur ai balancé dans la gueule.

… Être romancier et cinéaste, ça ne posepas de problème pour adapter ? Découper ?

Je n’ai pas relu mon roman. Quand la créa-tion, le processus de l’écriture se termine,le résultat de ça, c’est inintéressant pourcelui qui l’a fait. Je suis incapable de relirece que j’ai écrit. J’ai envie de tout changer.Ce qui guide tout dans ma vie en tant qu’in-dividu, c’est l’obsession du cinéma depuistoujours. J’ai écrit des livres pourprendre le chemin du cinéma. Quand j’aicommencé l’adaptation, j’essayais deretrouver des images de cinéma. Quand j’aicommencé le film, je n’entendais pas demusique. Puis je me suis demandé qu’estce que c’est qu’un Marocain ? Dans lesmouvements, tout est exagération. Je vou-lais éliminer, diminuer. Je ne voulais pasde dialogue, mais des corps.

RencontreAbdellah Taïa

Créer des imagesavec du concret,c’est fantastique.

Rencontre avec Abdellah Taïavendredi 9 mai 2014

Retrouvez une vidéo de la rencontre sur le site des Studio, rubrique : Ça s’est passé aux Studio.

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La mise en scène vient de la réalité maro-caine. Je sais ce qui est bien ou mal. Quandj’étais enfant, nous étions pauvres. Dans mon rapport aux objets, j’ai filmé ceque je considère comme vrai, comme lesoreillers, la brosse, certains vêtements… Ilfallait que chaque objet existe. J’ai doncépuré. Pour les rues, c’est pareil. La nuditédes lieux et des corps, c’est une esthétiquevoulue. Les détails disent énormémentcomme la cocotte au début du film, l’orangeà la fin…

Ce qui est fantastique, c’est de créer desimages avec du concret, fabriquer l’image.Dès le départ, je ne voulais pas trop dedécoupage. Il y a des cadrages très resser-rés. Entre les objets et les corps, sans dia-logue, il fallait trouver le bon point de vue.… Ce qui m’influence le plus, c’est le cinémaégyptien de mon enfance. Il y avait une dis-tance, dans ma famille, au niveau de mesfrères et sœurs… Où j’étais… Comment jerecevais les images… Ce que j’en faisais. Cequ’il y a dans le film, je l’ai vécu, mais je l’aiscénarisé. Il y a une distance. La part auto-biographique, elle est partout dans le travailcréatif. Ça passe par notre corps et saconnaissance du monde.… Le parcours de ce jeune homme est cré-dible. Serait-il toujours plausible aujour-d’hui ? Au départ, il y a une certaine soli-tude, une certaine précarité. Il y a uneémancipation. Il s’est affranchi du Maroc. Ilne veut plus être dépendant. Il est devenudéterminé.

… Enfin, le titre du film, L’Armée du salut,qui est aussi celui du roman, se justifie lar-gement par rapport à la structure du filmfaite de plusieurs fragments, de plusieursellipses. A la fin, quand on arrive à cetendroit qui porte le nom de l’Armée du

salut, après les violences, les enjeux, endehors des manipulations subies… enfinquelque chose d’humain, de gratuit arrive,quelque chose de beau entre deux étran-gers : l’homme sur le banc… Une portes’ouvre… La porte de la chambre… Descadeaux : une pomme, un yaourt…Quelque chose d’humain arrive… DeuxMarocains se retrouvent… Enfin, la chan-son arabe mythique évoque Je suis à toipour toujours.

Nous saluons ce jeune réalisateur dont leprochain roman, Un pays pour mourir, seraempreint d’une certaine violence commedans son premier long métrage : « L’écritureet le cinéma ne sont pas deux gestes diffé-rents chez moi. Ils partent de la même ori-gine : les images de cinéma. » MS

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Il s’adresse donc à Pialat et lui indiqueson envie de le voir adapter le Baudelairede B.-H. Lévy. À la place de ce projet quine l’emballe pas, Pialat lui propose unebiographie de Van Gogh. Les deuxhommes se fâcheront et Auteuil ne ferapas le film. Après avoir envisagé Jean-Hugues Anglade et Lambert Wilson, ils’adressera à Dutronc, auquel il avaitdéjà songé pour Loulou. Ce qui lui plai-sait particulièrement chez le comédienc’était sa façon amateure d’aborder lesrôles.

Des incomprisLe film fut mal reçu à sa sortie et souventdéfini comme « un film sur un peintre quine parle pas de peinture ! » Et puis il y ales ruptures dans et entre les scènes, quin’aident pas à la fluidité du récit et à lacompréhension des relations entre lespersonnages. Pourtant ces déséquilibresn’empêchent pas une forme de plénitudequi rappelle celle qui émanait de son film

Comment Van Gogh vint à PialatPialat arriva tardivement à la réalisation,après avoir dû renoncer à sa vocation depeintre et passer par une successiond’emplois qui ne le passionnaient pas : ilaffirmait qu’il aurait préféré être unpeintre médiocre que réalisateur et qu’ilétait devenu cinéaste pour des raisonsalimentaires. Curieusement, il n’a jamaisaffectionné l’œuvre de Van Gogh (ce qu’ilexprime d’ailleurs assez violemment dansle film, par l’intermédiaire du jeunepeintre qui séjourne aussi chez lesRavoux), le maître de référence pour luic’était Poussin ; pourtant, avant mêmed’avoir commencé à travailler dans lecinéma, il savait qu’il ferait un film sur lepeintre hollandais. Ce fut par sa ren-contre avec Daniel Auteuil que ce lointainprojet fut réactivé. En 1988, le Ugolin deClaude Berri, grâce à cette marquanteprestation, jouit enfin d’une reconnais-sance professionnelle et a envie de tra-vailler avec les plus grands réalisateurs.

RencontreÉvelyne Jardonnet

La tristesse durera toujours *

Rencontre avec Évelyne Jardonnetlundi 12 mai 2014

PARTENARIAT CINÉMATHÈQUE/LES STUDIOHOMMAGE À MAURICE PIALAT

Les 12 et 13 mai derniers, dans le cadre d’un hommageà Maurice Pialat, trois de ses œuvres étaient projetées :Van Gogh, L’Amour existe et Sous le soleil de Satan.Suite à la projection du premier, le public put s’entretenir avecEvelyne Jardonnet, spécialiste du réalisateur dont l’œuvre futl’objet de sa thèse. Deux soirées pour (se) rappeler un créateurintransigeant, écorché vif, à l’œuvre âpre et sans compromis !

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préféré : La Maison des bois (feuilletonréalisé en 1969, qui suivait le quotidien,à la campagne, de trois enfants et de lafamille d’accueil qui les recevait, pendantla guerre 14-18). Contrairement à Rivette avec La Belle Noi-seuse (sorti la même année), Pialat nesacralise pas l’acte de peindre. En fait, cequi l’attirait dans ce projet, ce n’était pasde montrer de la peinture, un peintre entrain de créer, mais un artiste au milieudes hommes, aux prises avec le quotidien.Van Gogh et Pialat présentaient d’ailleursdes similarités dans leurs difficultés àtrouver des subsides et dans leur combatcontre leurs contemporains. Quand il filme, le réalisateur veut saisirla vérité d’un acteur en train de jouer,quitte à le malmener pour l’amener à cettevérité. C’est pour cette vérité qu’il préféraittravailler avec des comédiens débutantsou amateurs, comme dans Van Gogh. Cequi primait pour lui, c’était le naturel dela scène, même si elle présentait parailleurs quelques incohérences, commedans la séquence du suicide où l’on voitVan Gogh ranger ses affaires puis avoirmal au ventre, sans que l’on saisisse vrai-ment ce qui s’est passé. Il préfère choisirune prise moins parfaite techniquement,mais plus forte en émotion. Il était à l’affûtde la vie qui pouvait jaillir dans le film et

autour du film, n’hésitant, pas pour cela,à provoquer l’accident, le clash, avec lestechniciens notamment, ou bien à utiliserle vécu des comédiens, comme dans lascène où la bonne du docteur Gachetévoque son fils mort prématurément.Pour lui, le cinéma servait à capturer cequi n’arrive qu’une fois.

De la peintureBien que le film ne montre pas véritable-ment un peintre en train de peindre, il estsaturé de références à la peinture : Bon-nard avec la scène de la femme au bain(scène, du reste, qui n’a aucune nécessitédramatique), Renoir avec la scène de laguinguette et celle de la jeune fille aupiano, par exemple. Pialat soignait parti-culièrement le passage entre le premieret l’arrière-plan. D’ailleurs il est LE réali-sateur de l’arrière-plan : ainsi, quandVincent Van Gogh discute avec sa belle-sœur de l’état de santé précaire de sonfrère Théo, on voit des yoles glisser enarrière-plan, comme des manifestationsde la vie qui continue malgré tout.

Alors la tristesse durera toujours, certes,mais l’amour existe (il en fit un film en1960) et les films de Pialat aussi… IG

* Van Gogh cité par Pialat dans À nos amours.

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Ce premier long métrage du jeune réali-sateur poursuit tranquillement son

exploitation sur les écrans français. Dequelque 20 copies au départ réparties surtout le territoire, on en est à 56 aujourd’huiet le public est de plus en plus nombreux.Ce choix de distribution sur le long termeest désormais dicté par le non-engagementdes multiplexes qui ne laissent pas leurchance aux jeunes auteurs. Qu’en sera-t-ilquand la France ne comptera plus que cetype d’exploitants ?Jean Denizot qui, après la Mostra deVenise, effectue un véritable tour de Francepour accompagner son film, dit être heu-reux à Tours ce soir devant une salle bienremplie.

Un fait divers qui défraya la chroniqueLe réalisateur nous le dit d’emblée : son idéen’était pas de raconter le fait divers donts’inspire le film – la séquestration de deuxenfants par leur père, suivie pendant plu-sieurs années d’une vie clandestine et sau-vage dans des lieux isolés. Le rappel du faitdivers a juste été un support de communi-cation à la sortie du film.

« J’ai raconté une histoire totalement ima-ginaire ; j’ai inventé une énième cavale. Monpropos était plutôt de faire un portraitd’adolescent ».D’ailleurs, J. Denizot a choisi de ne rencon-trer les deux adolescents de l’affairequ’après avoir réalisé le film. Leur histoireétant très douloureuse, ils étaient contentsque La Belle vie ne la raconte pas commeils l’avaient vécue. « Bien qu’ils n’aientjamais été à l’école, les gamins avaient unevraie stratégie de communication pourdéfendre leur père et le modèle de vie misen cause ».

Le pèreÀ partir du moment où l’aîné est parti, c’estle deuxième fils, Sylvain, qui devient lecentre et concentre le regard sur ce pèrehors norme. « On a envie à la fois de lui donner des gifleset de l’admirer pour avoir élevé ses enfantsau mieux pendant 11 ans… Je voulais quele père soit décalé… La cavale est terminée,mais seuls ses enfants l’ont compris. Enmême temps, c’est le vrai personnage roma-nesque du film ; il est dans la mythologie…

RencontreJean Denizot

Rencontre avec Jean Denizotmercredi 14 mai 2014

Le mercredi 14 mai, environ 200spectateurs ont réservé un belaccueil à Jean Denizot, venuprésenter son film La belle vie.

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De la vallée d’Aspe à la LoirePlusieurs spectateurs louent la beauté despaysages et notamment ceux des rives de laLoire dans la région de Sancerre dont estoriginaire J. Denizot.« Qui connaît la Loire ne peut pas êtreinsensible à son charme, ses lumières… Lefilm a pris une forme très libre grâce à elle...J’ai cherché une synergie entre l’action etle décor traité de manière mythique… Je l’aireconstruit pour qu’il soit un écrin à notrehistoire. Et ce qui m’intéresse c’est lamanière dont les personnages sont dans cetécrin ».Nous apprendrons que le tournage danscette nature pas toujours hospitalière futémaillé de difficultés : le brouillard intensedans la vallée d’Aspe, les voitures embour-bées, le transport difficile de l’équipe et dumatériel sur une île de Loire…

Du western à Jean RenoirJean Denizot revendique un grand nombrede références. Parmi celles-ci, impossible dene pas évoquer Jean Renoir dans la façonlégère et libre de tourner ; difficile aussi dene pas faire un tour du côté du western :choix du format en scope, rapport des pro-tagonistes avec le paysage, évocation de ladescente à cheval vers le village pour cher-cher la bagarre et la musique, inspirée parle folk et la country… La guitare et la guim-barde prédominent et vont de pair avecl’éducation alternative qu’ont eue Pierre etSylvain. Quand on entend le piano, c’estchez Gilda, sur la terre ferme, dans la bellemaison…

Mystère et suspenseLe réalisateur a fait le choix de nous donnertrès peu d’informations sur le passé, l’his-toire du couple, la cavale. Le résultat estque le spectateur tenu en haleine est à la

recherche du moindre indice : « J’ai vouluqu’il soit actif »…

La belle vie ?Ce titre paradoxal pose des questions :« C’est quoi la belle vie ? Celle que décritPierre au téléphone après être parti – il tra-vaille dans un café et habite dans une cité ;ou celle qu’ils ont vécue pendant 11 ans ? »Sylvain s’apercevra que dans l’autre mondeles gens aussi ont des failles. La grandeliberté de Gilda cache mal ses difficultésface à son père, sa belle-mère… « Les per-sonnages sont construits en miroir : face àGilda et Sylvain, il y a les pères… » À la fin du film, la séquence du calendrierde l’avent – « j’avais besoin de ramasser lepropos du film » – n’en finit pas de poser laquestion. « Derrière les fenêtres (qui sont icicelles d’une triste barre d’immeuble) il y ades figurines, les choix, le destin, ce qu’ona vécu…

Faut-il les ouvrir ? SB

Rencontre

Retrouvez une vidéo de la rencontre sur le site des Studio, rubrique : Ça s’est passé aux Studio.

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Comme il ne lui suffit pas d’être réalisateur,scénariste, dialoguiste, monteur, acteur

principal, chef costumier, rédacteur de sous-titres en anglais et de la post-production… lepetit génie provocateur du cinéma québécoisXavier Dolan, cinq films au compteur à toutjuste 25 ans, se fait danseur de salon dansune scène qui restera comme un momentinoubliable de son angoissant Tom à la ferme.Venu assister aux obsèques de son compa-gnon, au milieu d’un grand nulle part de la(pas si) belle (que ça) Province, Tom seretrouve prisonnier de ses souvenirs, de sesdésirs et des non-dits anxiogènes d’unefamille névrosée, condamné ferme dans le tri-angle malsain qu’il forme avec la mère et legrand frère, Francis. Après l’avoir violenté plu-sieurs fois, avoir mis sa voiture sur des par-paings et les mains dans la réalité sanglanted’un vêlage, la brute épaisse et sans conces-sion du grand frère entraîne Tom dans unegrange balayée par les rayons orangés dusoleil couchant. Quels sévices a-t-il encoreimaginés ? Après avoir mis en route lesrythmes envoûtants d’une milonga de GotanProject, il tend la main à Tom. Quand ilsétaient jeunes hommes, Francis et son frèredansaient ensemble. Pour se préparer pour lesbals. À séduire d’éventuelles jeunes filles.

Comme les couples d’hommes frustrés du Riode la Plata. Tom se laisse entraîner dans lespas de cette pensée triste qui se danse, retrou-vant sur le corps de Francis, le parfum perdude son ami disparu, s’abandonnant peu à peuà la musique, aux corps musculeux et auxsouvenirs. La scène est d’autant plus trou-blante que le mutique Francis se met à parlersans pouvoir s’arrêter, à lui raconter cette pri-son que constituent pour lui aussi la ferme etson travail harassant et ennuyeux. Mais il nepeut pas abandonner sa mère. Il lui expliquequ’il a prévu de la mettre dans une maison deretraite dans cinq ans et que, parfois, il espèrequ’elle meure d’une maladie rapide. Alors qu’ildécrit crûment son agonie, la caméra serre lesdeux corps qui tournent en rond avant derévéler, dans un implacable plan d’ensemble,la silhouette hitchcockienne de la mère qui sedétache dans l’encadrement de la porteouverte. Qu’a-t-elle entendu ? « Tout » répond-elle à son fils. Un malaise supplémentairepour Tom auquel le spectateur ne peut faireque s’identifier, suivant une progression cau-chemardesque dont il ne sortira indemnequ’aux toutes dernières images du film enretrouvant les lumières salvatrices de lagrande ville. DP

Gros planTom à la ferme

TANGO à la FERME

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29Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 2014

Les films à grand spectacle ont mauvaiseréputation. Il faut dire que ce qu’on voit

à l’écran est souvent d’une emphase etd’une niaiserie affligeantes. Mais lorsqu’unede ces superproductions est mise en scènepar un véritable auteur (Coppola, Scorsese,Nolan, del Toro etc.), l’amateur de bonsfilms peut être intrigué, titillé par la curio-sité. Qui a vu Requiem for a Dream, TheWrestler ou Black Swan se dit qu’un block-buster signé Darren Aronofsky peut réser-ver quelques bonnes surprises.

Alors bien sûr on n’échappe pas à quelquesinévitables kitscheries hollywoodiennes etdialogues niais, mais finalement on s’en tireà bon compte : ils ne sont ni trop fréquents,ni trop longs, tartinés avec beaucoup deprofessionnalisme : on sent que l’auteurdevait respecter une sorte de minimum syn-dical de la guimauve. Disons que ça passeet que ça vaut vraiment la peine de se lesinfuser. D’abord parce qu’à côté de cesquelques passages plus ou moins ridicules,le film nous offre des scènes très fortes, trèsbelles, et pas seulement du Déluge lui-même : l’entrée des oiseaux dans l’Arche,puis celle des serpents, et enfin celle desquadrupèdes sont des moments de bon, de

grand cinéma. Le récit en accéléré de laCréation (oui, c’est confirmé : Dieu est créa-tionniste) et de l’histoire de l’humanité estégalement de toute beauté.

Darren Aronofsky prend évidemment deslibertés avec la Bible, et c’est heureux : l’es-thétique du film évite soigneusement lesbondieuseries et les clichés sulpiciens despeplums style Ben-Hur ou Les Dix Com-mandements, pour lorgner ouvertement ducôté des grosses productions d’heroic fan-tasy : aventures, effets spéciaux, recherchedu grandiose et du spectaculaire etc.

Mais le plus intéressant n’est pas là. Dansle récit de la Genèse, Noé, le seul hommebon digne d’être sauvé, embarque avec safemme et ses trois fils, tous trois mariés,destinés à repeupler la Terre, à l’instar descouples d’animaux sauvés du Déluge. C’estsimple, c’est propre, l’humanité repart surde nouvelles bases et tout le monde estcontent. Mais voilà, nous avons affaire à unauteur, pas à un simple faiseur. Au lieu dece nouvel Adam régénérateur de l’huma-nité, le film nous montre un Noé complexe,obtus et autodestructeur, convaincu que samission est de repeupler la Terre unique-

À propos deNoé

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ment avec des animaux, une Terre qui nesera dès lors plus souillée par la méchan-ceté des hommes. Son objectif n’est pas« Après moi le déluge » mais « après nousplus personne » ! Plus ça va, plus la convic-tion de sa mission divine le déshumanise,jusqu’à devenir un véritable ayatollah aussisensible et intelligent qu’un parpaing de 10,un abominable tyran.

Son fils aîné Sem a une femme, Ila. Cham,le second, aspire profondément à en avoirune mais Noé a laissé mourir celle dont ilétait amoureux, Na’el, et Cham se retrouveseul, aigri, haineux envers son père. Japhetest encore un enfant. Or voilà qu’Ila estenceinte et accouche d’adorables jumelles.Mais l’intraitable Noé a prévenu : si elleaccouche d’un garçon ce sera lui, et nonJaphet, qui aura le sympathique privilèged’être le tout dernier homme. Mais si c’estune fille il la tuera puisque Dieu veut expur-ger la Terre de toute trace humaine et qu’ilne faut donc pas risquer qu’elle enfante unjour (de son père ? de tonton Cham ou ton-ton Japhet ?).

Avec carrément une paire de fillettes c’estla cata ! Double meurtre obligatoire auxyeux de notre héros. Bon, finalement ças’arrange. N’oublions pas que dans unblockbuster hollywoodien le Bien triomphetoujours du Mal. Pourquoi renonce-t-il doncen fin de compte à trucider les deuxpetites ? Remords ? Lucidité soudaine ?Retour d’humanité ? Amour ? À ces condi-tions-là le happy end serait sauvé in extre-mis mais non, l’auteur ose une autre expli-cation, pas très catholique celle-là : Noé s’ensent incapable ! La conviction qu’il faut lefaire ne l’a pas quitté une seule secondemais il n’en a pas la force. Autrement dit, ilreste un salopard mais un salopard lâcheet cela le brise : le héros cède la place à unvieillard veule, dévasté par sa faiblesse. Onest très loin de la fable édifiante…

Au fait, si le bon n’est finalement pas si bonque ça (euphémisme), qu’en est-il desméchants ? Noé et sa famille sont les seulsdescendants de Seth, frère de Caïn et Abel.Abel n’a pas eu le temps de procréer. Caïn

À propos deNoé

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et ses descendants ont essaimé à travers laTerre, bâti des villes, développé l’agricul-ture, les arts de la métallurgie, la musique,en gros toutes les activités humaines créa-tives. Tubal-Caïn est présentement leur roi,il commande une puissante armée afind’envahir l’Arche et sauver son peuple. Dequoi sont-ils coupables ? À part le fait qu’ilfallait bien des méchants dans cette histoireon ne voit pas trop. Ce sont des hommes,des femmes, des enfants, qui se sententabandonnés, trahis par Dieu, châtiés pourdes fautes commises par de très lointainsancêtres (Adam, Eve, Caïn), alors qu’euxsont innocents. Ils veulent juste survivre àla malédiction, échapper au Déluge, à lamort. Noé leur interdit absolument l’accèsà l’Arche avec l’aide des Veilleurs, créaturesbibliques revisitées façon Seigneur desanneaux, qui en font un beau massacre. Aumoins ceux-là ne périront pas noyés ! Sau-ver les animaux mission divine, sauver leshommes péché mortel : du Brigitte Bardoten pire…

La situation finale laisse perplexe : Noé etNaameh, sa femme, se réconcilient dansune scène typiquement sitcomesque, Chams’en va (pour aller où ? il n’y a plus d’hu-mains nulle part), restent Sem et Ila, le petitJaphet et les nouveau-nées. L’humanitépeut redémarrer. Soit. Mais comment si l’onexclut incestes et consanguinité ?

On le voit, le grand spectacle n’empêche icini les ambiguïtés, ni les questions trou-blantes, ni les interprétations les plus ico-noclastes, voire hérétiques. Noé n’est pasun chef-d’œuvre, ce n’est pas non plus uneœuvre méprisable, juste un spectacle fortet prenant qui s’affranchit des conventionsrassurantes d’une fable biblique simplettepour nous offrir un vrai regardd’auteur. AW

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Les CARNETS du STUDIO n°325 – juillet & août 201432

En allant voir Noé, on ne pouvait que s’at-tendre à un déluge d’effets spéciaux, à un

film noyé sous les bons sentiments, sous desdialogues simplistes, sous des flots demusique pachydermique, où l’inévitable com-bat entre le bien et le mal se règle quandmême à coups de ramponneaux dans lagueule car les stars de l’ancien testament ysont pas mal bodybuildées… où, blockbusteroblige, la grammaire du film hésite entre le jeuvidéo (tu es un veilleur et tu dois écraser leplus d’humains répudiés possibles !) et le filmd’heroic fantasy, à mi-chemin entre Le Sei-gneur des anneaux et Harry Potter, avec unfinal digne des chromos chers aux Témoinsde Jéhovah, avec arcs-en-ciel un peu niaiseuxde l’Alliance enfin retrouvée dans un planplanaérien qui tourne autour de la sainte familleceinte des gentils zanimaux.Plus vite, plus fort, plus cher ! Telle pourraitêtre la devise olympique appliquée au cinémaà grand spectacle, dopé, non aux stéroïdes,mais aux images de synthèse et autres effets3 D. Croissez et multipliez le nombre de plans,d’acteurs vedettes et de salaires mirobolants !Une véritable bulle spectaculaire dont le pre-mier commandement est que tout doit êtremontré (fors le sexe), que rien ne soit laisséhors champ, à l’imagination du spectateurembarqué…Puisque Aronovfsky a donné une lecture éco-logique des obscurs bouillonnements de l’an-cien testament, avec un personnage pratique-ment eschatologique, on pouvait tenter nonpas un rapprochement – il s’agirait plutôt d’unéloignement – avec le film de Keilly Reichardtintitulé Night Moves, un long-métrage auxantipodes de l’énorme production hollywoo-dienne. Pas d’acteurs vedettes. Peu de dia-logues. Pas d’explicitation psychologique. Pasde scène spectaculaire. Et un film passion-

nant de bout en bout. Ici aussi, il s’agit de sau-ver des animaux, de préserver une conceptiond’un monde qu’on sent en bout de course.Nulle transcendance cependant, pas de dis-cours vers les cieux désespérément vides nid’envolées politiques plus ou moins lyriques.Des actes. On suit la préparation minutieusedu trio dont le but se devine peu à peu : fairesauter un barrage hydro-électrique. En utili-sant des symboles du monde de la consom-mation triomphante qu’ils détestent : un hors-bord bourré d’engrais chimiques. Lapréparation de l’attentat fait penser à un filmd’action mais au tempo fortement ralenti,décroissant. Et la longue scène d’approche dubarrage, de nuit, qui a donné son titre au film,se joue presque en silence, dans l’obscurité.Et la destruction du barrage ? Nous ne la ver-rons pas. Ici, nuls geysers tonitruants. Dansla forêt enténébrée dans laquelle fuient lesapprentis terroristes, le simple et poignantgrondement de l’explosion ! Au spectateurd’ouvrir les bondes de son imagination.Jusqu’aux conséquences morales qui endécouleront dans la deuxième partie du film,quand il apprendra avec les personnages,qu’un campeur dormait en aval et que soncorps n’a pas été retrouvé. Que faire de cetteviolence qui leur est totalement étrangère ?Comment chacun des non-héros parviendra-t-il à supporter la conséquence de leuracte (sans pouvoir se tourner vers le ciel enmurmurant : « Mon dieu, tu nous as abandon-nés ») ? DP

InterférencesNoé

Night Movies

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Vos critiquesSTATES OF GRACE de Destin Cretton

[…] Malgré la fragilité inté-rieure, tangible, de tous lespersonnages et les blessuresprofondes de chacun, DestinCretton nous offre un filmlumineux. CP

JOE de David Gordon GreenLes principaux ingrédients dulivre de Larry Brown sont bienlà : le scénario, le Sud poisseuxet sinistre, les relations […]. Leproblème ne provient pas d’unmauvais traitement des per-sonnages, comme le laisse

entendre un des deux critiques de Télérama. […] La faiblesse du film est, à mon avis, à situerdans quelques scènes un peu chargées sansnécessité et surtout dans le choix de NicolasCage, que je trouve un peu trop lisse pour le per-sonnage en dépit de sa barbe hirsute. Hervé R.Rubrique réalisée par RS

DANS LA COUR de Pierre SalvadoriUn seul être vous manque ettout est dépeuplé… Quand cetêtre qui vous manque c’estvous, que reste-t-il ? Antoine,musicien, quitte sa vie pour seréfugier dans une loge de gar-dien d’immeuble. Mathilde,retraitée et copropriétaire d’un

appartement, matérialise ses angoisses dans lafissure qui défigure le mur de son salon. Ils sereplient sur eux-mêmes, comme happés de l’in-térieur, lui complètement vide de sentiments,elle sur-habitée de peurs qui la paralysent. […]Le film oscille entre rires et larmes, comme sou-vent avec Pierre Salvadori. Catherine Deneuveet Gustave Kervern nous offrent des person-nages d’une grande vulnérabilité. On se laisseattraper par leur quotidien bancal, sans lesjuger, spectateur plein d’espoir d’une possiblereconstruction. Christel G.

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