Septembre 2015

REPUBLIQUE D’HAITI, REPIBLIK DAYITI

MINISTERE DE L’AGRICULTURE MINISTE AGRIKILTIDES RESSOURCES NATURELLES RESOUS NATIREL AKET DU DEVELOPPEMENT RURAL DEVLOPMAN RIRAL(MARNDR) (MARNDR)

Rapport basé sur les résultats du sous-secteur de l’irrigation

Octobre 2013 – Septembre 2014

Direction des Infrastructure Agricoles

Avec l’appui de l’appui de l’Unité « Etudes et Programmation »

Daphnée Marie-Line François Ing Agr

1

SOMMAIRE

SOMMAIRE........................................................................................................................2

LISTE DES ACRONYMES......................................................................................................4

INTRODUCTION.................................................................................................................5

1 - Contexte.........................................................................................................................................................................5

2 - Faits marquants de l’année fiscale 2013 – 2014.............................................................................................6

3 - Rappels des objectifs de la politique de l’irrigation......................................................................................7

4 - Méthodologie pour la rédaction du rapport de performance....................................................................84.1 - Généralités........................................................................................................................................................................... 84.2 - Démarche..............................................................................................................................................................................94.3 - Présentation du rapport.................................................................................................................................................9

CHAPITRE 1 : IMPACT ET RÉSULTATS DE LA POLITIQUE DE L’IRRIGATION.........................11

1 - La mesure des impacts..........................................................................................................................................11

2 - La mesure des résultats.........................................................................................................................................11

CHAPITRE 2: DISPOSER D’UNE POLITIQUE ET D’UNE STRATÉGIE.......................................13

1 - Présentation..............................................................................................................................................................13

2 - Le MARNDR a la capacité à piloter, contrôler, normaliser le sous-secteur et la politique du secteur est vulgarisée et appliquée par les cadres des DDA, et des acteurs privés du secteur.........13

3 - Les cadres ont acquis les compétences au niveau de la GSE, de la passation des marchés, du suivi technique des travaux …...................................................................................................................................16

CHAPITRE 3 : GARANTIR DURABLEMENT LA DISPONIBILITÉ EN EAU.................................18

1 - Présentation..............................................................................................................................................................18

2 - Les travaux de réhabilitation des superficies irriguées sont mis en œuvre.......................................18

2

2.1 - De la nécessité de Définir une opération de réhabilitation d’un périmètre irrigué..........................182.2 - Les travaux de réhabilitation programmés.........................................................................................................192.3 - Le financement des opérations de réhabilitation des périmètres irrigués...........................................192.4 - Etat d’avancement des périmètres irrigués en cours de réhabilitation.................................................202.5 - Les travaux de réhabilitation réalisés...................................................................................................................222.6 - Autres travaux de construction d’infrastructures pour garantir l’accès à l’eau d’irrigation.........252.7 - Travaux de curage et de reparation des périmètres irrigués pour garantir l’accès à l’eau d’irrigation................................................................................................................................................................................... 25

3 - Les travaux de construction de systèmes d’irrigation sont mis en œuvre..........................................27

4 - La prise en considération des aspects transversaux – environnement et genre – dans les opérations de réhabilitation ou de construction d’infrastructure d’irrigation......................................27

CHAPITRE 4 : VALORISER LES PÉRIMÈTRES À TRAVERS UN TRANSFERT RÉUSSI DE LEUR GESTION AUX ASSOCIATIONS D'IRRIGANTS......................................................................28

1 - Présentation..............................................................................................................................................................28

2 - Le transfert de la gestion des périmètres irrigués aux Associations d’Irrigants..............................282.1 - Définition et mise en œuvre des mecanismes et DES outils de transfert...............................................282.2 - Le curage annuel avant la saison d’irrigation.....................................................................................................29

3 - Des superficies irriguées où les planteurs reçoivent une assistance technique visant à la valorisation de l’eau.....................................................................................................................................................31

CHAPITRE 5 : GARANTIR L’ÉCOULEMENT DES PRODUITS PAR UN RÉSEAU DE PISTES AGRICOLES PRATICABLES.................................................................................................33

CONCLUSIONS – RECOMMANDATIONS............................................................................34

3

LISTE DES ACRONYMES

% PourcentageAG Assemblée GénéraleAI Association d’irrigantsMARNDR Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement RuralDIA Direction des Infrastructures Agricolesha Hectarekm KilomètreSI Systèmes IrriguésUSAID Agence des Etats Unis pour le Développement InternationalUE Union EuropéenneBID Banque Interaméricaine de DéveloppementPIA Programme d’Intensification AgricoleBM Banque MondialeFIDA Fonds International pour le Développement de l’AgricultureUEP Unité Etude et ProgrammationTM Tonne Métriquet TonneUS$ Dollar des Etats Unis d’AmériquePPI Petits Périmètres IrriguésDDA Direction Départementale de l’Agriculture

4

INTRODUCTION

1 - Contexte

Malgré l’abondance des pluies sur la quasi-totalité du territoire, l’irrigation se justifie en raison de la grande irrégularité des précipitations due à une géographie montagneuse et une variété des expositions aux vents maritimes.

La précarité de la pluviométrie conduit à des déficits chroniques de production agricole dans certaines régions du pays. L’agriculture pluviale étant tributaire du caractère aléatoire du climat, le développement de l’irrigation s’est révélé incontournable en vue d’assurer la stabilité de la production agricole, d’améliorer la productivité et partant, de garantir la sécurité alimentaire du pays.

La disponibilité en eau dans le pays n’est pas connue avec exactitude en raison de l’absence de données hydrologiques fiables. Selon certaines statistiques disponibles, le potentiel d’irrigation en Haïti se situerait entre 135 000 et 150 000 ha, qui représentent environ 50 % des terres de plaines, lesquelles constituent les zones à fort potentiel agricole. Le reste des surfaces agricoles se trouvent dans les mornes (zones montagneuses).

Aujourd’hui, la superficie aménagée est estimée à environ 90 000 ha, et 80 000 ha est la surface effectivement irriguée au moyen d’environ 250 systèmes d’irrigation.

Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et Développement Rural (MARNDR) a recensé, en 1999, 243 systèmes d’irrigation couvrant une superficie de l’ordre de 75 000 ha, dont 35.000 ha sont consacrés à la riziculture, 8.000 ha à l’exploitation de la banane et une grande partie à aux cultures de maïs, de haricot et des légumes.

Actuellement, il existe cinq (5) types de Systèmes Irrigués (SI) caractérisés en fonction de leur taille :

le grand SI, celui de la Vallée de l’Artibonite qui s’étend sur 38 000 ha ;

le moyen SI qui est formé par douze (12) systèmes localisés dans La Plaine du Cul de Sac, de Cabaret, d’Arcahaie, de Léogane, des Gonaïves, des Cayes et de Saint-Raphaël), et s’étendant sur une superficie totale de 34 000 ha ;

environ soixante (60) petits SI qui contrôlent selon le cas des aires de dimension variée (entre 30 et 900 ha) et couvrent un total de 13.000 ha ;

des stations de pompage et des puits artésiens ;

des lacs collinaires, étang et petits plans d’eau.

Les infrastructures d’irrigation desservant ces superficies subissent régulièrement des détériorations successives imputables au manque d’entretien et aux cyclones périodiques.

5

Par ailleurs, la dégradation des bassins versants entraine une augmentation du potentiel érosif des crues, l’insuffisance d’investissements et le non respect des normes comme causes majeures de cette détérioration des infrastructures d’irrigation.

D’une manière générale, les potentialités de l’irrigation sont loin d’être efficacement exploitées. La plupart des rivières du pays ne sont pas utilisées à des fins de production. Les eaux souterraines sont à peine exploitées. Il existe des terres de plaine et de colline qui peuvent être irriguées à partir des différentes techniques d’irrigation (gravitaire, goutte à goutte, aspersion).

L’exploitation de ces systèmes se heurte en outre à des problèmes de gestion, en raison de la faible implication des usagers (irrigants), et l’application d’un montant de redevance d’irrigation couvrant les frais courants. Et la valorisation des ressources en eau n’est que faiblement mise en œuvre et constitue un enjeu majeur en termes de production agricole.

2 - Faits marquants de l’année fiscale 2013 – 2014

L’année fiscale 2013 – 2014 a été marquée par une quasi absence de décaissements pour le sous-secteur par le Trésor Public pour la réalisation d’opérations de réhabilitation ou de constructions de périmètres irrigués.

En revanche, un programme spécial de création d’emplois sur instruction de la Présidence et de la Primature a été préparé en août et mis en œuvre à la fin de l’exercice fiscal (septembre 2014).

Ce programme avait pour principal objectif d’augmenter le pouvoir d'achat des ménages pour la prochaine rentrée des classes, et également à travers des travaux de mitigation, à protéger la population durant la saison cyclonique1.

Les travaux prévus dans le cadre de ce programme spécial portaient principalement sur des activités d’entretien des pistes rurales, de curage de canaux, d’intervention dans les bassins versants et de réparation dans certains périmètres irrigués.

Les autres faits marquants de cette année fiscale, sont :

La suspension du financement des projets PPI – 2 et PPI - 3 par le FIDA en juin 2014 en raison de difficultés de gestion. Cela a eu pour conséquence l’arrêt des travaux dans les périmètres irrigués ciblés par le PPI – 2, et le report du démarrage du PPI – 3 pour lequel était prévu la réalisation des études dans les 19 périmètres irrigués ciblés ;

La clôture du projet Programme d’Intensification Agricole d’Ennery-Quinte (PIA-EQ) « Don 2390/GR-HA » débuté en mai 2006 et clôturé en décembre 2013 avec une extension jusqu’à la fin septembre 2014 pour prendre en considération l’achèvement des travaux de construction des CMS financé par la Banque Interaméricaine de Développement (BID). L’objectif du PIA-EQ était d’accroître de manière durable les revenus des ménages dans le bassin versant d’Ennery-Quinte grâce à un processus d’intensification et de diversification de leur production agricole et une

1 Source Haïti Libre

6

réduction des risques et d’éventuels dommages provoqués par les inondations et des coulées de boue en aval. Une composante de ce projet concernait le sous-secteur « irrigation » Composante 3 : Réhabilitation et gestion de 6 petits périmètres irrigués. Les travaux de réhabilitation ont permis d’améliorer l’irrigation sur 1223 ha de terres dont 293 ha de terres additionnelles.

L’entrée en vigueur du Projet de Gestion de l’Eau dans le Bassin de l’Artibonite (PROGEBA)(HLA – L1087) financé par la Banque Interaméricaine de Développement (BID) à hauteur de 25 millions de USD le 05 février 2014. Ce projet a un objectif double: i) réduire les pertes en cultures, élevage et infrastructures dues aux inondations, et ii) accroître la productivité agricole dans le bassin de l'Artibonite.

3 - Rappels des objectifs de la politique de l’ irr igation 2

D`une manière générale, la vision pour le secteur de l`irrigation est d’augmenter la superficie irriguée de manière durable, tout en diversifiant les techniques d’irrigation et les conditions d’utilisation de l’eau en fonction des caractéristiques des zones irriguées.

Pour les années 2012-2016 le MARNDR ainsi que les principaux bailleurs de fonds (FIDA, USAID, BID, UE) comptait réhabiliter 96 Systèmes d’irrigation pour un total de 71 789 hectares et construire 13 systèmes d’irrigation totalisant 10 105 hectares.

En clair l’objectif général pour ce quinquennat est de disposer d’infrastructures rurales adaptées aux besoins de Gestion des Ressources Naturelles, de production et de mise en marché3.

Cet objectif global s'inscrit dans le cadre des priorités gouvernementales visant la sécurité alimentaire du pays. Le Gouvernement considère que le développement de l'irrigation doit jouer un rôle de plus en plus grand dans ses actions de développement agricole et de production alimentaire. Cet objectif correspond également aux préoccupations des bailleurs de fonds d’assurer la pérennité des infrastructures, dont la mise en place nécessite souvent un effort financier considérable.

L’accès à l’eau d’irrigation et la gestion des Périmètres Irrigués (PI) fait également partie d’un des axes d’intervention prioritaire de la Politique de Développement Agricole 2010-2025 l’appui à l’accessibilité des producteurs aux facteurs de production.4

Ils sont également contenus dans le Plan Stratégique pour le Développement d’Haïti dans le Grand Chantier n°2 « refondation économique » programme 2.2 « moderniser l’agriculture», sous-programme 2.2.3 : « réhabiliter et construire les systèmes d’irrigation ».

Les 4 objectifs spécifiques de la politique sous-sectorielle définis sont :

2 Cette partie est un extrait du rapport basé sur les résultats pour la période juin 2012 à juin 2013.3 MARNDR Politique de l’irrigation 2012 – 2016, juin 2012, p.84 Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural Politique de Développement Agricole 2010 – 2025, 2011, p.20

7

Disposer et mettre en œuvre une politique, une stratégie et une législation répondant aux enjeux de développement et de gestion des infrastructures rurales;

Garantir durablement la disponibilité en eau par la réhabilitation et construction des infrastructures hydro-agricoles ;

Assurer une fonctionnalité et une valorisation des périmètres à travers un transfert réussi de leur gestion aux AI ;

Garantir l’écoulement des produits grâce à un réseau de pistes rurales praticables en tout temps.

L’objectif global et les objectifs spécifiques de la politique sous sectorielle se réfèrent d’une part aux missions et aux fonctions de la Direction des Infrastructures Agricoles contenues dans les Tableaux ABC, et sont également ceux du Plan Programmatique 2012 – 2016.

Par ailleurs, il convient de souligner que sous l’impulsion de la Présidence et du Ministre Thomas Jacques, le MARNDR s’est doté au cours de l’année 2013, et couverte par le présent rapport – l’exercice fiscal 2013 – 2014 – d’un nouveau document opérationnel pour la mise en œuvre de la politique sectorielle : le Plan Triennal de Relance Agricole 2013 – 2016. L’objectif global de celui-ci est de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à la croissance économique d’Haïti. Les interventions dans les infrastructures hydro-agricoles s’inscrivent dans le sous-programme de Développement des Infrastructures Rurales et Aménagement des Bassins Versants (DIRAB), dont un des résultats est un de ceux de la politique sous-sectorielle de l’irrigation. La disponibilité en eau d’irrigation est améliorée.

Le PTRA à travers le sous-programme DIRAB fournit des orientations pour la programmation des interventions de réhabilitation et/ou de construction de périmètres irrigués et priorise certains investissements pour une totalité de 12 000 hectares périmètres construits et/ou réhabilités avec en priorité :

Le périmètre de Latannerie – Bois de Lance ) Quartier Morien (1 000 ha) ;

Extension des périmètres de Dubreuil et de Otrbeck (1 500 ha) ;

Les petits périmètres irrigués : de la Vallée de Thomonde,(300 ha), de la plaine de Davy à partir du Barrage des Trois Rivières (5 000 – 6 000 ha), la 2 ième Plaine de Goâve (600 ha), Savane Diane (1 000 ha), ceux disséminés dans le Nord-Ouest.

4 - Méthodologie pour la rédaction du rapport de performance

1 - GÉNÉRALITÉS

Le présent rapport couvre la période du 1er octobre 2013 au 30 septembre 2014. La méthodologie de rédaction du Rapport s’inscrit dans le cadre de la mise en place du processus de suivi-évaluation du

8

MARNDR par l’Unité Etude et Programmation à travers une déconcentration de la fonction dans les Directions Techniques afin d’appuyer celles-ci dans leurs capacités à rendre compte des résultats obtenus à travers la mise en œuvre

L’approche est en principe sur une analyse des résultats basée sur une analyse des écarts inscrits dans le plan programmatique 2012- 2016 éventuellement mis à jour, et les réalisations effectives selon la planification dans le sous-secteur infrastructure agricole dans le MARNDR pour la période considérée par le rapport.

L’analyse se concentre sur les résultats et non sur les produits résultants de la mise en œuvre des activités.

2 - DÉMARCHE

Le présent rapport a été préparé par la Direction des Infrastructures Agricoles avec l’appui et l’accompagnement de l’Unité Etudes et Programmation du MARNDR qui a détaché un cadre chargé du suivi-évaluation – programmation auprès de la Direction Technique. L’appui du consultant recruté par l’UEP consistait dans la définition d’un cadre méthodologique pour l’élaboration du rapport pour la collecte des données à travers la rédaction de termes de référence et dans la rédaction du présent rapport.

La méthodologie d’élaboration du rapport se compose de cinq étapes :

ETAPE 1 : Analyse documentaire et réalisation de l’inventaire des périmètres irrigués contenus dont la réhabilitation ou la construction était planifiée pour l’année 2013 – 2014, et ceux planifiés dans le plan programmatique, et sur les actions mises en œuvre pour l’atteinte des résultats des autres objectifs du plan programmatique.

ETAPE 2 : Définition de la stratégie pour la rédaction du rapport de performance, rédaction des termes de référence pour la mission de terrain. Ce rapport met l’accent sur quelques points saillants tels que la gestion sociale de l’eau d’irrigation ou la (re)définition des opérations de réhabilitation.

ETAPE 3 : Mission de terrain. Après une étape intermédiaire pour une revue documentaire en vue de préparer cette mission terrain, les 2 agents de l’UEP se sont déployés sur le terrain sur une période de 10 jours. Cette mission a connu des retards très importants (près de deux mois) en raison de l’indisponibilité de véhicules et de la difficulté à mobiliser les ressources financières nécessaires à couvrir les frais de mission.

ETAPE 4 : Rédaction du rapport de performance avec l’implication de la DIA et des projets financés sur ressources externes. Cette étape de rédaction du rapport ne se résume pas à la rédaction d’un rapport de mission. Il s’agit d’un travail collaboratif avec une validation systématique des informations et des analyses des écarts contenues dans le rapport à travers des entretiens complémentaires auprès des projets intervenant dans l’irrigation et auprès de la Direction de la DIA.

3 - PRÉSENTATION DU RAPPORT

9

Le rapport est composé outre une partie introductive et de 5 chapitres distincts :

Un chapitre 1 : Impact de la politique sous sectorielle dans lequel sont traités les résultats ultimes (impacts) et les résultats.

Un chapitre 2 dans lequel sont traités les produits relatifs aux activités mises en œuvre permettant à la DIA de mieux piloter le secteur, de renforcer le cadre légal et normatif et les activités relatives au renforcement des capacités de la Direction Technique.

Un chapitre 3 dans lequel sont traités les produits relatifs à la réhabilitation et à la construction des périmètres irrigués.

Un chapitre 4 dans lequel est abordée la question de la valorisation de l’eau d’irrigation et du renforcement des associations d’irrigants.

Un chapitre 5 portant la construction et la réhabilitation des pistes rurales.

10

Chapitre 1 : Impact et résultats de la politique de l’irrigation

1 - La mesure des impacts

Le résultat ultime (impact) attendu est l’augmentation de la production agricole (en volume et en valeur) provenant des superficies irriguées. Pour l’heure, il n’existe pas encore de données désagrégées permettant d’avoir les données de production relatives aux surfaces irriguées. Les données de l’Enquête Nationale d’Estimation de la Production Agricole réalisée chaque année ne permettent pas encore une désagrégation permettant de renseigner les indicateurs.

2 - La mesure des résultats

Les résultats attendus sont :

L’augmentation des rendements,

L’augmentation de l’intensité culturale,

La diversification de la production en faveur de cultures à plus haute valeur ajoutée.

Il n’y a pas de données d’enquête existantes pour chacun des périmètres réhabilités au cours de la période considérée. Les données ne sont pas collectées pour ses indicateurs.

Le rapport d’évaluation du projet PIA – EQ souligne à travers l’utilisation d’un indicateur de niveau de services permettant de mesurer les résultats liés à l’objectif du produit 12 «PPIs réhabilités physiquement» est d’augmenter l’efficience des réseaux d’irrigation et la disponibilité de l’eau au niveau des parcelles pour 6 périmètres irrigués que sont : André, Bassin Magnan, Dubé́dou, Duquesnay, Martino Marmelade et Passe Reine. De façon précise, il s’agissait de faire passer la disponibilité de l’eau au niveau des parcelles de ces PPI de 34% à 52% pour les parcelles de la classe A (3 récoltes par an), de 20% à 25% pour les parcelles de la classe B (2 récoltes par an) et de 23% à 46% pour les parcelles de la classe B (1 récolte par an)5.

Il est dommage que cet indicateur ne soit pas commenté ni mesuré dans le rapport d’évaluation du projet PIA – Ennery Quinte. Il s’agit d’un indicateur que l’on pourrait définir comme étant un indicateur de niveau de service c’est-à-dire un indicateur qui s’il était défini conjointement avec les usagers « les irrigants » permettrait de définir un niveau d’aménagement souhaité en fonction du niveau de production à atteindre pour améliorer les revenus des irrigants.

5 AECOM Evaluation finale du projet PIA – Ennery Quinte – version finale, septembre 2014

11

Chapitre 2: Disposer d’une politique et d’une stratégie

1 - Présentation

Pour l’objectif spécifique 1 dont la formulation est « disposer et mettre en œuvre une politique, une stratégie et une législation répondant aux enjeux de développement et de gestion des infrastructures rurales », trois résultats ont été formulés :

Le MARNDR a la capacité à piloter, contrôler, normaliser le sous-secteur ;

La politique du secteur est vulgarisée et appliquée par les cadres des DDA et des acteurs privés du secteur ;

Les cadres ont acquis les compétences au niveau de la GSE, de la passation des marchés, du suivi technique des travaux.

2 - Le MARNDR a la capacité à piloter, contrôler, normaliser le sous-secteur et la polit ique du secteur est vulgarisée et appliquée par les cadres des DDA, et des acteurs privés du secteur

11 - Définir une politique nationale d’infrastructures hydro-agricoles et sa stratégie, planifier et coordonner sa mise en œuvre avec les DDA

a - ConstatsSi l’on constate guère de changement notables dans la stratégie de dissémination et de vulgarisation de la politique sectorielle par la Direction des Infrastructures Agricoles hormis la mise à disposition du document sur le site Internet du MARNDR en juin 2012. Certaines ONGs notamment celles chargées de la réhabilitation de périmètres irrigués et de l’appui aux associations d’irrigants ont dans le cadre de leurs formations incluent un module sur la présentation de la politique sectorielle de l’irrigation.6

Le tableau de bord des indicateurs clés de l’irrigation a été conçu en mai 2013, de même qu’une fiche de collecte de données relatives aux indicateurs contenus dans le plan programmatique d’une part, et à l’indicateur de niveau de service relatif à la disponibilité en eau. Cette fiche de collecte avait été testée sur certains périmètres irrigués, mais il n’y a pas encore d’opérationnalisation de la

6 Projet PASAH in Rapport Narratif #1 Agro Action Allemande, juillet 2014 p.6

12

fiche. Mais rien n’est mis en œuvre à ce niveau, la création d’un tableau de bord demeure un chantier à « ouvrir ».

La politique sous-sectorielle n’a pas été mise à jour, ni le plan programmatique . Il est prévu une refonte du plan programmatique en 2016. On constate que les périmètres irrigués inscrits dans le PIP 2013 – 2014 (PIP initial – PIP reconduit) ne sont pas tous inscrits dans le plan programmatique. Ce sont les périmètres de la Plaine du Cul de Sac, de Miragoane, Petite Rivière de Nippe et Pouly.

Lors de l’élaboration du Plan Programmatique en 2012, les périmètres irrigués ont été inscrits sur la base des informations fournies par les projets PIA – HEN, PPI II et PPI III, PMDN, PASAH en préparation, et par la Direction des Infrastructures Agricoles (DIA) sans qu’il y ait une véritable priorisation sous-sectorielle résultant d’un travail collectif.

La priorisation figurant dans le PTRA n’est pas reprise dans le plan programmatique, mais fait l’objet de certains engagements de l’Etat traduits de le Programme d’Investissement Public. Des projets de réhabilitation et de construction inscrits dans le Programme d’Investissement Public ou financés par les partenaires techniques et financiers dont certains projets financés par l’Union Européenne à travers le projet PASAH ne sont pas inscrits dans le plan programmatique.

Les activités menées dans le cadre du transfert de la gestion des périmètres irrigués par des opérateurs de proximité recrutés par les ONGs ou les projets ne sont pas également inscrits dans le plan programmatique.

En juin 2014, un rapport de capitalisation sur l’utilisation des plans programmatiques constatait une non-appropriation des plans programmatiques par les Directions Techniques qui en disposaient. Le plan programmatique n’est pas perçu comme étant un outil dynamique pour la programmation et le suivi-évaluation des investissements publics au regard de la mise en œuvre d’un politique publique.

b - FacteursLes relations entre la DIA et les projets financés sur ressources publiques se limitent à l’échange de rapports périodiques et contractuels, et à des réunions ponctuelles. Il n’y a pas de réunions sous-sectorielles périodiques réunissant l’ensemble des coordonnateurs de projets intervenant dans le sous-secteur : une table sectorielle pour le sous-secteur de l’irrigation est indispensable pour un suivi des interventions des différents, pour une harmonisation des approches des interventions des différents bailleurs. Tant que n’existeront que des relations « bilatérales », il ne sera pas possible de mettre en œuvre une véritable politique publique pour le sous-secteur.

En principe, une chargée de suivi-évaluation programmation a été détachée par l’UEP auprès de la Direction de la DIA pour l’appuyer dans le suivi de la mise en œuvre de la Politique Sous Sectorielle. Mais ce détachement n’a jamais été officiellement effectif par la Coordination de l’UEP auprès de la Direction Technique et la DIA ne dispose pas des ressources humaines suffisantes en interne pour assurer cette fonction7.

7 Le contrat est financé par le projet RESEPAG.

13

Ce poste pourrait être également justifié par la nécessité d’assurer une coordination étroite avec les projets intervenant dans le sous-secteur pour capitaliser les expériences.

La rédaction du présent rapport démontre qu’il y a beaucoup de déperdition du fait de l’absence de capitalisation des interventions. La déperdition ne favorise pas le réinvestissement des leçons apprises dans la stratégie globale pour le sous-secteur de l’irrigation et in fine la Direction Technique ne peut assurer pleinement ses missions de contrôle et de régulation dans le sous-secteur.

D’autres facteurs peuvent être également évoqués telle que l’absence d’une culture de l’évaluation de la performance se substituant à une culture du contrôle qui ne suit pas les procédures et les normes habituelles d’audit. Il s’agit davantage d’une culture de la «  curiosité » ne permettant d’ancrer des mécanismes de reddition des comptes fondée sur la responsabilité. Le mérite de la DIA, mais également des projets du sous-secteur est d’accepter de se soumettre à cet exercice.

Concernant la mise en œuvre de la politique sous-sectorielle de manière concertée avec les DDA, les constats émis lors du précédent rapport sont identiques. La DIA s’appuie toujours sur son réseau d’ingénieurs présents dans les DDA pour mettre en œuvre techniquement la politique sectorielle « suivi technique des projets d’investissement ». Mais la mise en œuvre de la politique sectorielle n’est pas fondée sur une culture du résultat. Elle est fondée sur une analyse du besoin et non sur une analyse de la demande des usagers.

12 - Mettre en place et faire fonctionner une base de données sur les systèmes d’irrigation et le réseau de pistes rurales

Concernant la mise en place et la maintenance d’une base de données sur les systèmes d’irrigation et le réseau de pistes rurales, un avenant avec le CNIGS d’un montant additionnel est de 14 000 000 HTG (325 000 $US) a été signé afin que la DIA puisse disposer d’un Fonds documentaire contenant les informations actualisées et cartographiées pour chaque périmètre sur le territoire national. L’échéance de l’étude a été reportée en raison de difficultés du Trésor Public à honorer ses engagements en termes de versements des ressources allouées à ce travail. Non réalisé au cours de l’exercice 2012 – 2013, il a été réinscrit dans le Programme d’Investissement Public pour l’année fiscale 2013 – 2014 avec un montant supérieur à celui ayant fait l’objet d’un accord avec le CNIGS

13 - Adapter la législation et la réglementation et veiller à son respect par les différents acteurs

Concernant les aspects législatifs, on constate une avancée notable concernant l’avant-projet de loi portant sur le transfert de la gestion des périmètres irrigués aux associations d’irrigants rédigé en 2009. Sous l’impulsion du Ministère de l’Agriculture Jacques Thomas, le projet a été présenté en conseil des Ministres du 02 Octobre 2014. Ce premier pas devrait permettre une présentation de l’avant projet de Loi au Parlement avec la nouvelle législature en 2015.

14

3 - Les cadres ont acquis les compétences au niveau de la GSE, de la passation des marchés, du suivi technique des travaux ….

Le rapport basé sur les résultats et l’analyse des écarts de 2012 – 13, il avait fait le constat que le processus de renforcement des capacités de la DIA lui permettant d’être apte à remplir ses missions, les activités n’avait pas été encore mis en œuvre. De même, il n’y a pas eu de changement notable à ce niveau et que les agents d’encadrement de la DIA fournissant l’assistance technique aux associations d’irrigants concentrent essentiellement leurs efforts sur l’appui et sur l’amélioration des techniques agricoles et moins sur les questions relatives à la disponibilité de la ressource en eau, la gestion des réseaux d’irrigation et de drainage, et l’entretien des ouvrages . (…). Pourtant ce processus est indispensable pour assurer un transfert réussi de la gestion des périmètres irrigués aux associations d’irrigants. Une des explications à cette emphase portée sur l’appui et l’amélioration des techniques agricoles tient au fait que la plupart des agents ne sont pas encore convaincus du bien-fondé de ce transfert. L’inscription dans les missions de la DIA de la valorisation de l’eau d’irrigation n’est toujours intégrée dans la démarche des agents de la DIA. Pour assurer un transfert réussi aux associations d’irrigants, il est nécessaire que les agents soient convaincus du bien-fondé de ce transfert (ce point est approfondi dans le chapitre 4 du présent rapport)8.

Lors de l’examen de la documentation liée au Programme Spécial de Création d’Emplois, il a été constaté que les rapports financiers précédaient les rapports techniques. Le système de reddition des comptes est lacunaire De même, le suivi systématique des projets financés sur ressources externes est insuffisant même quand un processus de renforcement de la DDA est prévu.9

Il en a été fait mention dans le point 2.1.2, la DIA souffre toujours d’un manque d’effectif même si la Direction de la DIA reconnaît que cette direction technique est mieux dotée que d’autres. Il n’y a pas de changement notable à ce sujet, et la mise entre parenthèses du projet de réforme institutionnelle du MARNDR ne laisse pas entrevoir de changements notables pour le prochain exercice fiscal.

Aujourd’hui, les efforts de la DIA se concentrent essentiellement sur la réhabilitation et la construction de nouveaux périmètres irrigués seules « dépenses éligibles » sur le Programme d’Investissement Public. Il n’y a pas d’investissement sur les travaux d’entretien courant (curage de canaux), sur la valorisation de l’eau d’irrigation ou sur la gestion sociale de l’eau.

Par ailleurs, il convient de souligner l’absence d’alignement de la programmation de la DIA sur la programmation des autres directions techniques (Direction des ressources forestières et des sols, Direction de la production végétale…), il n’y a pas de coordination en amont sur la complémentarité entre les sous-secteurs10.

8 Entretien avec le Directeur de la DIA.9 Cela tient notamment au fait que les projets sur financement extérieur sont toujours considérés par les ingénieurs de terrain comme étant des projets non inscrits dans la mise en œuvre de la politique sous-sectorielle.

15

Jusqu’à présent aucun dispositif de formation n’a pu être mis en place par la DIA pour permettre ce renforcement de capacité or il s’agit d’une priorité de premier ordre.

10 Ce constat a été également fait lors de l’évaluation d’un indicateur du projet RESEPAG 1 portant sur l’alignement des investissements

du PIP sur les priorités sectorielles, juin 2014, projet RESEPAG

16

Chapitre 3 : Garantir durablement la disponibilité en eau

1 - Présentation

Pour l’objectif spécifique 2 « garantir durablement la disponibilité en eau par la réhabilitation et la construction des infrastructures agricoles », trois résultats ont été formulés dans la politique sous-sectorielle et repris dans le Plan Programmatique :

« Les travaux de réhabilitation des superficies irriguées sont mis en œuvre (protection des berges, ouvrages de prise, canaux réhabilités) au niveau de chaque périmètre irrigué défini par la DIA ». La valeur cible à l’horizon 2016 est de 96 périmètres irrigués pour un total de 71 789 ha.

« Les travaux de construction de systèmes d’irrigation sont mis en œuvre (protection des berges, ouvrages de prise, canaux réhabilités). La valeur cible à l’horizon 2016 est de 10 105 ha.

«Les canaux sont curés régulièrement manuellement ». La valeur cible est le curage 2 000 km de canaux d’irrigation et de drainage annuellement.

2 - Les travaux de réhabilitation des superficies irr iguées sont mis en œuvre

1 - DE LA NÉCESSITÉ DE DÉFINIR UNE OPÉRATION DE RÉHABILITATION D’UN PÉRIMÈTRE IRRIGUÉ

Une opération de réhabilitation est le résultat (produit ou livrable) d’un processus précis décrit dans le plan programmatique :

Protection des berges ;

Etude de faisabilité ;

Etudes définitives (APS, APD, DCE) ;

Passer les AO pour l’exécution : Réhabilitation du captage ; construction des canaux, des ouvrages de distribution et de partition en maçonnerie,…

Suivre exécution et respect des normes ;

Veiller à l'aménagement du bassin versant en amont du PI.

Même si cette définition peut être appelée à des modifications, on ne peut considérer comme un périmètre ayant fait l’objet de réparation par endroits ou de travaux d’entretien comme étant un périmètre réhabilité.

17

Pourtant le Rapport Bilan 2013 – 2014, fait état 58 706 ha ayant été touchés par des opérations de réhabilitation. Il s’agit également d’un discours repris par la presse lors du lancement du programme spécial de création d’emplois11. Ce programme mis en œuvre au MARNDR par la DIA est assimilable à un programme social, dont la compétence relèverait davantage du Ministère des Affaires Sociales et du Travail, et pour lequel le MARNDR est l’opérateur technique.

Il est donc de distinguer une opération d’entretien courant pouvant faire de certains travaux assimilables à de la réhabilitation par endroits.

Une opération de réhabilitation est un ensemble cohérent d’activités permettant la réalisation d’un produit c’est-à-dire un périmètre réhabilité.

2 - LES TRAVAUX DE RÉHABILITATION PROGRAMMÉS

Ainsi la programmation contenue dans le plan programmatique prévoyait une intervention sur 42 000 ha pour la période 2012 – 2016 (voir liste dans rapport basé sur les résultats 2012 – 2013).

Comme mentionné ci-dessus, le plan programmatique n’a pas été mis à jour pour inscrire de nouveaux périmètres irrigués. Le Programme d’Investissement Public initial (PIP) prévoyait des investissements dans les périmètres de :

Latanerie,

Plaine de Cul de Sac.

Mais compte tenu des contraintes budgétaires, le PIP 2012 – 2013 a été reconduit avec des interventions prévus sur les périmètres de :

Du Haut Artibonite,

De la Petite Rivière de Nippe.

Certains périmètres tel que le périmètre Duthil sont programmés mais non inscrits dans le PIP 2013 – 2014 mais ont bénéficié d’intervention dans le cadre du programme d’urgence. De même que 4 périmètres non programmés ont été inscrits dans le PIP 2013 – 2014, ces périmètres sont   :

Le périmètre Grisongarde Le périmètre Bongris, Le périmètre Laverdure (Petite Rivière de l’Artibonite), Le périmètre Desbarrières,

3 - LE F INANCEMENT DES OPÉRATIONS DE RÉHABILITATION DES PÉRIMÈTRES IRRIGUÉS

11 Source Haïtilibre du 30 août 2014. http://www.haitilibre.com/article-11935-haiti-economie-lancement-d-un-programme-ambitieux-de-creation-d-emplois-54-800-emplois.html

18

L’Etat investit dans les périmètres irrigués à travers trois principales sources de financement dont certaines échappent partiellement à son contrôle. Il s’agit de :

Trésor Public à travers le PIP mais le TP rencontre des difficultés à financer la totalité des opérations programmées.

Fonds Petrocaribe12Hormis les investissements déjà prévus dans la réhabilitation des périmètres irrigués, il convient de souligner des investissements dans les travaux d’infrastructures suivants :

Etudes pour la construction du barrage des Trois Rivières.

22 000 000 HTG – La Tannerie (Petrocaribe) – Etudes APD ;

1 750 000 HTG – Périmètre de Bongris – Réhabilitation ;

1 999 812 HTG – Recabrilage de la rivière Colombier et restauration des prises d’eau à Anse Rouge (Périmètre Colombier) ;

100 000 000 HTG – Salee Flood Way ;

Ressources externes : Union Européenne projet PASAH (Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire en Haïti), la BID projet PIA – EQ, le FIDA projet PPI – 2 et PPI – 3, l’USAID projet WINER.

:

4 - ETAT D’AVANCEMENT DES PÉRIMÈTRES IRRIGUÉS EN COURS DE RÉHABIL ITATION

41 - Performance de l’année 2013 - 2014

Sur l’année 2103 – 2104, 6 284 hectares ont été réhabilités. C’est-à-dire des périmètres irrigués pour lesquels une réception provisoire a été prononcée. La finalisation des travaux de réhabilitation pour le périmètre de Rivière Grise contribue à près des deux tiers du résultat. 42 000 hectares avaient été programmés pour la période couvrant le plan programmatique 2012 – 2016. On peut considérer qu’environ 14% de la surface programmée a été réhabilitée au cours de l’exercice. La suspension du projet PPI – 2 pèse très lourd dans la non-atteinte des résultats, de même que la quasi-absence de décaissement sur les fonds du Trésor Public.

42 - Impact de l’imprécision des surfaces à réhabiliter sur l’efficacité de la mise en œuvre du plan programmatique

12 Le Fonds Pertocaribe est un dispositif mis en place par l’Etat Vénézuélien pour fournir des carburants à des prix préférentiels aux pays de la Caraïbes et accorder des prêts concessionnels pour des investissements.

19

La comparaison entre les données initiales des surfaces des périmètres irrigués à réhabiliter et les données des surfaces des périmètres irrigués à réhabiliter sur la réalisation des études préalables dont la réalisation du parcellaire montre parfois des écarts très importants.

Les données initiales sont souvent très approximatives, or c’est sur ces données s’appuie la formulation d’un projet notamment pour budgétiser les activités. En général, la réhabilitation d’un hectare de périmètre irrigué est budgétisé à hauteur de 7 500 USD. L’exécution de cette réhabilitation s’effectue à budget contraint. Or une surface additionnelle à réhabiliter a un coût que le projet ne peut supporter à lui seul. Les alternatives sont soit l’abandon de la réhabilitation de certaines surfaces initialement prévues, soit la recherche de fonds additionnels comme c’est le cas pour les périmètres de Chalopin et de Garde Saline pour lesquels un partenariat avec le projet AVANSE est nécessaire.

43 - Impact de l’organisation des travaux pour la réhabilitation de périmètres irrigués sur l’efficacité

L’évaluation du projet PIA – EQ tire une leçon de son expérience dans la mise en œuvre des opérations de réhabilitation. Le PIA a fait appel aux Organisations de Zone (OZ) pour réaliser des travaux de réhabilitation dans les périmètres irrigués sélectionnés par le projet. Ce dernier a du résilier les contrats du fait de la non performance des OZ notamment dans l’organisation des chantiers (approvisionnement en matériaux, suivi et contrôle des travaux, règlement des avances au personnel employé sur les chantiers).

Aussi la réalisation des travaux en régie assistée ont nécessité une plus grande implication de la coordination du projet qui a du rapatrier l’ensemble des dossiers, et de les reprendre afin de permettre la réalisation des ouvrages prévus.

En outre, sur les périmètres Passe Reine et Dusquenay où les travaux étaient réalisés à l’entreprise, les études (APD) se sont révélées insuffisantes et ont du être reprises par les entreprises adjudicatrices des marchés de travaux. Aussi l’équipe d’évaluation formule la recommandation suivante : L’absence de phase préparatoire pour réaliser les études et dossiers techniques a entrainé une prolongation du délai dans l’exécution et la réalisation des ouvrages. Il faudrait dans de futurs programmes similaires prévoira une phase préparatoire pour conduire les études préalables. Les résultats de ces études permettront d’harmoniser le phasage des travaux et d’éviter de compléter les ouvrages et infrastructures beaucoup plus tôt dans la vie du programme13.

13 Rapport d’évaluation du projet PIA – EQ p. 7- 2

20

5 - LES TRAVAUX DE RÉHABILITATION RÉALISÉSTableau 1 : Etats d'avancement des périmètres irrigués programmés

Activités et tâches prévues par le

MARNDR

Surface avant intervention

Surface réalisée après intervention

Surface réalisée au 30/09/2014

Bailleurs Situation des périmètres

Rivière Grise 8 500 8 500 Winner/USAID - Travaux réalisés

Bretelle 500 500 Winner/USAID - Travaux réalisés

Sud Avezac 1 500 2 250 500 AFD / UE Travaux de réhabilitation et d’extension en cours

Plateau Central

Croix Fer 100 214 85 UE / PROTOS Travaux de réhabilitation et d’extension en cours

Bidal/Pernal (idem que Croix de Fer)

0 250 170 UE / PROTOS Travaux de réhabilitation et d’extension en cours

K-Laroche 25 125 90 UE / PROTOS Travaux de réhabilitation et d’extension en cours

Bohoc 25 30 - PPI 2/FIDATravaux en cours depuis 2nd trimestre 2014 – Suite à suspension financement partiel par l’Etat à partir des fonds de contrepartie

Los Posos 180 200 - PPI2/FIDA Etudes disponibles

Dufailly 130 143 - PPI2/FIDA Travaux en cours depuis 2nd trimestre 2014

Pouly 100 139 - PPI2/FIDATravaux en cours depuis 2nd trimestre 2014 (juin 2014 à avril 2015)

Artibonite Passe Reine - 25 25 PIA-EQ/BID Travaux réalisés

André et Duquesnay / Cimetière

- 552 552 PIA-EQ/BID Travaux réalisés

Nord OuestAudoin 55 55 - PPI2/FIDA

Travaux réalisés mais travaux de consolidation en cours (2015) conditionnant les interventions sur les autres périmètres irrigués

Petit Chansolme 60 65 - PPI2/FIDATravaux en cours de signature – plan de révision en cours

21

Activités et tâches prévues par le

MARNDR

Surface avant intervention

Surface réalisée après intervention

Surface réalisée au 30/09/2014

Bailleurs Situation des périmètres

Nord OuestCatracas 45 39 - PPI2/FIDA

Travaux en cours de signature– plan de révision en cours

La Hatte 44 43 - PPI2/FIDATravaux en cours de signature– plan de révision en cours

Andreau 130 135 - PPI2/FIDATravaux en cours de signature– plan de révision en cours

Maurasse 116 116 PPI2/FIDA TDR pour études techniques élaborés

Polvo 40 43 15

OMD / AAA Travaux de réhabilitation en coursBaie de Henne 150 150 110

Le ban 50 54 40

Jean Pierre 10 10 - PPI2/FIDA En attente

Nan Trou 35 40 40 PPI2/FIDA Travaux réalisés

Vital 130 100 - PPI2/FIDA Etudes réalisées

Fon ramadou60 + 104 extension

95 - PPI2/FIDA Travaux en cours de finalisation

Nan Sau 32 32 - PPI2/FIDA Travaux réalisés

Coicou 1 et 2 162 162 - PPI2/FIDA Travaux réalisés

Nord-Est Dumas 50 252 - PPI2/FIDA Etudes disponibles

Chalopin 477 477 - AVANSEEtudes disponibles (En cours de négociation avec AVANSE – initialement sur fonds PPI - 2)

Garde Saline 30 50 - AVANSEEtudes disponibles (En cours de négociation avec AVANSE – initialement sur fonds PPI - 2)

22

Activités et tâches prévues par le

MARNDR

Surface avant intervention

Surface réalisée après intervention

Surface réalisée au 30/09/2014

Bailleurs Situation des périmètres

Nippes

Plaine Abraham (4 Périmètres) 600 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Fort Royal 33 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Fauché 200 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Glaise 100 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Dufour 400 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Diable Bleu / Duparc (2 périmètres) 40 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Chanterelle 200 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Barette 250 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Becharde 90 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Dini 35 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Jouvanche 70 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

Charlier 70 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

O'houk – K Mathieu 70 - - PPI 3 / FIDA Etudes en attente d’être réalisées depuis 2013

23

6 - AUTRES TRAVAUX DE CONSTRUCTION D’ INFRASTRUCTURES POUR GARANTIR L ’ACCÈS À L ’EAU D’ IRRIGATION

Si l’Etat n’a peu investi à travers le Trésor Public dans la réhabilitation de périmètres irrigués au cours de l’année fiscale en revanche, il a investi à travers la mobilisation des fonds Petrocaribe dans des ouvrages d’importance pour le sous-secteur pour un montant total de 25,65 millions d’USD. Le tableau ci-dessous en montre la ventilation.

Projets Montant prévus ($us) Montant décaissé ( $us) Balance

Réhabilitation du système d’irrigation de la plaine du Cul de sac

8 000 000,00 7 828 162, 29 171 837,71

Réhabilitation des infrastructure de drainage de la Rouyonne/ Léogane

8 000 000,00 7 828 162, 29 171 837,71

Recalibrage et dragage du chenal salée Floodway

5 000 000,00 5 000 000,00 0

Réhabilitation du système d’irrigation de Latannerie ( Phase 1 étude et opérationnalisation)

1 000 000,00 988 024,24

Recalibrage et dragage du Sallee Floodway 4 000 000,00 4 000 000,00 0

Réhabilitation du système de Latennerie 1 000 000,00 0 1 000 000,00

Réhabilitation du système d’irrigation de la plaine du Cul de sac

1 000 000,00 0 1 000 000,00

Par ailleurs, il convient de souligner la réception des travaux sur le barrage de la Rivière Grise réalisé par le projet WINNER financé par l’USAID. Ce projet permet l’accès à l’eau d’irrigation à une surface 5 000 ha de terres irrigables.

7 - TRAVAUX DE CURAGE ET DE REPARATION DES PÉRIMÈTRES IRRIGUÉS POUR GARANTIR L ’ACCÈS À L ’EAU D’ IRRIGATION

L’essentiel des travaux de curage et de réparation des périmètres irrigués n’est toujours pas inscrit dans un programme d’entretien annuel préparé par la DIA et financé sur ressources de l’Etat pour les travaux relevant de sa compétence. Un Programme Spécial de Création d’Emplois du Gouvernement a été préparé en août 2014 pour une mise en exécution dès le début du mois de septembre (fin d’exercice fiscal). Le montant total des interventions prévu dans ce programme était de 250 millions de HTG dont 66 millions de HTG étaient alloués aux périmètres irrigués.

Ce programme avait pour principal objectif de créer des emplois temporaires en milieu rural dont les principaux bénéficiaires sont les « irrigants » pour les périmètres irrigués. Le programme spécial de création d’emplois est un projet du Gouvernement s’apparentant à un programme social dont la compétence ne relève pas du MARNDR. Celui-ci est un opérateur technique.

24

Les modes d’identification des interventions fondées sur les approches HIMO ne sont pas basés sur des critères clairement définis, ni priorisés. Le programme spécial a été préparé dans l’urgence. Il résulte essentiellement de la demande politique et/ou des demandes relayées par les Directions Départementales Agricoles. Il en résulte une certaine opacité. En outre, il convient de souligner que ces travaux qui relèvent du budget de fonctionnement et non d’investissement, ne peuvent être éligibles à un projet inscrit dans le PIP.

D’un point de vue opérationnel, le MARNDR doit être en capacité de définir un programme d’entretien des canaux d’irrigation comme il existe un programme d’entretien routier. Ce programme annuel d’entretien pourrait être mis à la disposition d’autres Ministères comme le Ministère des Affaires Sociales et du Travail pour s’inscrire dans des programmes spéciaux. Cela serait davantage structurant pour le sous-secteur de l’irrigation.

Rubriques Montant prévus (HTG)

Réhabilitation d’ouvrages hydraulique sur les Périmètres

66 000 000

Curage, endiguement et protection berges des rivières

43 000 000

Réhabilitation de piste agricole 35 000 000

Correction de ravines 51 000 000

Curage mécanique ( ODVA) 25 000 000

ODN et foire promotion agriculture 20 000 000

Total 250 000 000

25

Les périmètres irrigués ayant bénéficié de ce programme (hors intervention sur le réseau relevant de la compétence de l’ODVA) sont restitués dans le tableau suivant.

Département Nom du périmètre Surface (ha) Interventions

Artibonite

Basse plaine des Gonaïves 2 500 Réparation 8 pompes

Dubrédou 500 Réhabilitation prise

Grand Mont et Descahos 700 Mise en place de deux stations de pompage

Bois Milon 200 Mise en valeur

Ravine à couleuvres 100 Mise en valeur

Sud Torbeck 500 Réhabilitation des ouvrages hydraulique

OuestPlaine du Cul de Sac 2 000 Réparation 3 pompes

2e Plaine de Petit Goave 600 Irrigation par pompage

Nord Saint Raphael - Curage et entretien canaux

Nord-Est Plaine Maribaroux 5 000 Prise d’eau sur Rivière Massacre

Sud-Est Côte de Fer 150 Réhabilitation périmètre

CentreWanny, Poully Lagouasse, Desvarieux, Dufailli, Boroc et Saltadere

1 000 Réhabilitation et curage canaux

3 - Les travaux de construction de systèmes d’irrigation sont mis en œuvre

Il n’y a pas eu de travaux de construction de systèmes d’irrigation programmés sur la période considérée par le rapport. Mais il convient de souligner comme mentionné précédemment la réalisation des études complètes concernant le périmètre de Latannerie sur financement Petrocaribe.

4 - La prise en considération des aspects transversaux – environnement et genre – dans les opérations de réhabil itation ou de construction d’infrastructure d’irr igation

Lors de la mission de terrain, il a été constaté que les investissements bénéficiant des ressources de l’Etat (Trésor Public, Petro Caribe) ne faisaient pas l’objet d’études environnementales et sociales. Celles-ci ne sont pas une obligation légale pour des investissements sur ressources de l’Etat. Néanmoins, il serait utile de faire appel à la Cellule Environnementale du Ministère pour s’assurer que les investissements ne causent pas de dommage à l’environnement d’une part, et que les aspects sociaux soient pris en considération.

26

Chapitre 4 : Valoriser les périmètres à travers un transfert réussi de leur gestion aux

Associations d'Irrigants

1 - Présentation

Les résultats associés à l’objectif spécifique 3 sont :

Des superficies irriguées entretenues selon les normes, ce résultat est mesuré à l’aide des indicateurs suivants : un curage annuel avant la saison d’irrigation et par le montant recouvert de la redevance.

Des superficies irriguées où les planteurs reçoivent une assistance technique visant à la valorisation de l’eau, ce résultat est mesuré à l’aide de l’indicateur suivant : Existence d’une assistance technique sur chaque périmètre considéré.

Comme constaté lors du précédent rapport établi pour la période du 1 juillet 2012 au 30 juin 2013, le système de collecte de données de routine lié aux indicateurs pour ces deux résultats n’est toujours pas disponible. Il n’est pas possible d’apprécier les résultats.

2 - Le transfert de la gestion des périmètres irrigués aux Associations d’Irr igants

1 - DÉFINIT ION ET MISE EN ŒUVRE DES MECANISMES ET DES OUTILS DE TRANSFERT

Les projets financés sur ressources externes interviennent auprès des associations d’irrigants à travers des prestataires de services (bureaux d’études, ONGs…) notamment pour la mise en place d’une gestion conjointe entre opérateurs et structures déconcentrées de l’Etat.

Les interventions auprès des associations d’irrigants visent à organiser une gestion conjointe des périmètres irrigués entre les opérateurs et les services déconcentrés de l’Etat selon leur compétence.

En général, ces interventions se traduisent par un appui à la structuration des associations d’irrigants (gouvernance, gestion,…) en vue du transfert de gestion à travers un programme de formation précédé d’un diagnostic participatif de l’association pour établir le plan de formation . Les modules de formation supports de cet appui à la structuration ont été pour la plupart conçus et préparés sur la période

27

de 2002 à 2004 par le Centre International de Coopération pour le Développement Agricole (CICDA) dans le cadre du consortium « Gestion sociale de l’eau » pour le compte du MARNDR141516.

La plupart des interventions financées par les partenaires techniques et financiers dans les périmètres irrigués font référence à la méthodologie définie par le MARNDR.17 Malgré sa préoccupation pour exercer un contrôle et un accompagnement des ONGs et/ou des organismes de formation dans cette délégation de service, comme mentionné précédemment le MARNDR n’investit pas dans cette thématique pourtant considérée comme étant un enjeu majeur pour les projets investissant dans la réhabilitation des périmètres irrigués18.

Il serait utile que le MARNDR réalise une étude de capitalisation sur l’utilisation et l’efficacité des modules de formation afin de pouvoir éventuellement amender les modules déjà définis, et ensuite puisse prendre l’initiative de les diffuser auprès des opérateurs de formation intervenant auprès des associations d’irrigants.

2 - LE CURAGE ANNUEL AVANT LA SAISON D’ IRRIGATION

Le curage des canaux avant la saison d’irrigation n’est pas systématique et dans les faits réalisé seulement sur quelques périmètres irrigués. En principe, le curage et le désherbage des canaux doivent être effectués au début de chaque campagne agricole. Ces travaux d’entretien courant sont à la charge des usagers du périmètre19.

Les ressources des associations d’irrigants proviennent principalement de la redevance acquittée par les irrigants pour le service de l’eau d’irrigation. Le principal facteur évoqué pour expliquer l’inaptitude à payer des irrigants est souvent l’absence de capacité financière. On peut également citer : la non-structuration des associations d’irrigants, l’obsolescence du cadre légal, à l’absence d’un programme annuel d’entretien des canaux primaires et éventuellement secondaires pour les services de l’Etat Mais un autre facteur peut-être évoqué est le mode d’intervention dans les périmètres irrigués lors des programmes d’urgence ou autres programmes.

Les curages des canaux sont des travaux d’entretien courant selon une fréquence à déterminer en fonction de l’ensidémentation des canaux et de niveau d’effort requis et d’après un plan d’entretien établi

14 Ces initiatives portent suivent un processus ou une méthodologie quasi identique en vue d’atteindre le résultat (voir rapport annuel de l’AAA pour le projet PASAH dans lequel sont décrits l’ensemble du processus.15 www.avsf.org16 voir www.avsf.org17 L’association AIKA (Asosyasyon Irigan KAlaròch) appelée à gérer le système d’irrigation de K-Laroche a été mise sur pieds au cours de ce semestre en conformité à la méthodologie du MARNDR. Un comité provisoire est formé, reçoit des formations et accompagne la mise en œuvre du projet. In rapport trimestriel juillet – décembre 2013, PROTOS18 Entretien avec le Coordonnateur des projets PPI – 2 et PPI - 319 Concernant les obligations d’entretien, le code rural de 1984 (Art 163) précise la répartition des parties gestionnaires d’un système d’irrigation. Les usagers de tout système d'irrigation sont tenus d'assurer le curage et le sarclage des canaux secondaires et tertiaires desservant leurs plantations. Les frais d'entretien des canaux principaux, de réparation et d'amélioration des réseaux sont à la charge de l'Etat. » La rédaction du Code Rural est intervenu dans un contexte politique particulier où la gestion des services d’irrigation relevaient de la seule compétence de l’Etat. (Art.166)Les changements politiques et les règles imposées dans le cadre des plans d’ajustements structurels suggérant un transfert de certains services ou activités habituellement assurés par les service de l’Etat font qu’il y a eu un désengagement de l’Etat dans la gestion des services de l’eau d’irrigation, mais sans modification du cadre légal (voir ci-dessus)

28

par les associations d’irrigants. Or on constate qu’il n’y a pas de curage régulier des canaux ni sur ceux relevant de la compétence des services du MARNDR, ni sur ceux relevant de la compétence des irrigants même en l’absence d’un cadre légal clarifiant les obligations de chacune des entités.

Les autres facteurs souvent évoqués sont la non-structuration des associations d’irrigants, au non-paiement de la redevance aux associations d’irrigants, à l’obsolescence du cadre légal, à l’absence d’un programme annuel d’entretien des canaux primaires et éventuellement secondaires pour les services de l’Etat20…

Le problème du non paiement de la redevance se pose principalement dans les périmètres dont la gestion est collective. Dans les périmètres où il existe une gestion privée la question ne se pose pas.

Mais d’autres facteurs peuvent être évoqués est comme :

la non-perception de l’eau d’irrigation comme étant un intrant agricole au même titre que les semences ou les fertilisants ;

le mode d’intervention dans les périmètres irrigués lors des programmes d’urgence ou autres programmes. Les populations attendent que l’Etat intervienne et assume seul les responsabilités. Les gens attendent même pour les curages des canaux. Il s’agit d’un impact négatif des programmes d’urgence pour qu’il y ait un curage des canaux. Il y a une forme de clientélisme institué par l’Etat à travers les programmes d’urgence ou les programmes spéciaux : ceux-ci ne doivent concerner que la reprise en main du système et non le curage des canaux. (…) Il est donc nécessaire de questionner ces pratiques. Lors d’une catastrophe naturelle, les ONGs n’interviennent pas par hasard, il ne s’agit pas d’une question de procédures, ni de méthodologie mais de principe. L’Etat doit cesser avec ses pratiques et de les encourager même s’il y a un poids politique non négligeable. 21

le bien fondé de l’organisation des campagnes agricoles. Il faut donner la possibilité aux irrigants d’investir dans les campagnes agricoles et de les préparer par eux-mêmes. La question du conseil agricole se pose également. Néanmoins, il convient de souligner que des prestataires recrutés par les projets forment et appuient les associations d’irrigants dans la préparation des campagnes agricoles pour qu’ils puissent formuler leur demande d’appui aux services de l’Etat. L’Etat doit jouer pleinement son rôle de régulateur sinon le degré d’intensification ne pourra jamais être atteint.22

La manière d’intervenir auprès des associations d’irrigants. Souvent, les prestataires de services des projets pour la structuration et l’appui aux associations d’irrigants interviennent trop tard dans le processus de réhabilitation. Le rapport d’évaluation du projet PIA – EQ souligne la nécessité d’harmoniser les appuis avec les opérations de réhabilitation. En général, à la fin de la réhabilitation

20 Concernant les obligations d’entretien, le code rural de 1984 (Art 163) précise la répartition des parties gestionnaires d’un système d’irrigation. Les usagers de tout système d'irrigation sont tenus d'assurer le curage et le sarclage des canaux secondaires et tertiaires desservant leurs plantations. Les frais d'entretien des canaux principaux, de réparation et d'amélioration des réseaux sont à la charge de l'Etat. » La rédaction du Code Rural est intervenu dans un contexte politique particulier où la gestion des services d’irrigation relevaient de la seule compétence de l’Etat. (Art.166)Les changements politiques et les règles imposées dans le cadre des plans d’ajustements structurels suggérant un transfert de certains services ou activités habituellement assurés par les service de l’Etat font qu’il y a eu un désengagement de l’Etat dans la gestion des services de l’eau d’irrigation, mais sans modification du cadre légal (voir ci-dessus)21 Entretien avec le Coordonnateur des projets PPI – II et PPI – III.22 Id 20

29

du périmètre irrigué (cas de Coicou 1 et de Coicou 2 – projet PPI - 2), les irrigants n’ont pas encore la prise en main réelle du périmètre irrigué malgré la mise en place des mécanismes. On peut bien sûr évoquer l’obsolescence du cadre légal mais également le fait que le processus de collecte de la redevance n’est pas institué dès le début de la réhabilitation du périmètre irrigué. Sinon ce mécanisme n’est pas mis en place dès le début du processus, cela pèse sur la viabilité du dispositif. Il est important que le paiement de la redevance entre dans le vécu des irrigants.

L’absence de reprise des expériences par les services de l’Etat. Il n’y a ni capitalisation, ni de contrôle sur les activités liées au transfert de gestion aux associations d’irrigants. Le seul modèle existant de transfert « réussi » est celui de l’Arcahaie même si la totalité des irrigants ne paient pas encore la redevance23. L’Etat doit investir dans l’accompagnement, la régulation des services d’appui conseil et de vulgarisation via les structures déconcentrées du MARNDR.

3 - Des superficies irriguées où les planteurs reçoivent une assistance technique visant à la valorisation de l ’eau

Ce produit est difficilement mesurable. L’assistance technique visant à la valorisation de l’eau (fournie systématiquement par les projets financés sur ressources externes) intervient dès lors que le périmètre irrigué a été réhabilité ou construit.

11 - De la nécessité d’harmoniser les opérations de réhabilitation avec les activités liées à la valorisation de l’eau

L’évaluation du projet PIA – EQ fait le constat suivant et formule une recommandation liée à la nécessité d’une coordination entre les opérations de réhabilitation et les activités de valorisation de l’eau d’un périmètre irrigué. « Le programme a appuyé la réhabilitation de six périmètres (PPI) et a contribué à mettre en place des associations d’irrigants fonctionnelles sur chacun des petits périmètres réhabilités. Cependant, les travaux de réhabilitation ont été complétés seulement au cours des dernières années du programme. Ainsi, la valorisation et l’appréciation des impacts ne sont pas encore très perceptibles, car il est trop tôt pour évaluer les retombées résultant de la valorisation de ces travaux de réhabilitation sur les revenus des planteurs. Il faudrait attendre davantage pour une meilleure appréciation des résultats et retombées du programme en termes de valorisation, de gestion et d’entretien des PPI réhabilites. Ce constat indique la nécessite d’harmoniser les phases des travaux de réhabilitation avec les appuis visant la mise en valeur des périmètres. Par exemple, la réalisation des ouvrages pourrait précéder les appuis et accompagnements (vulgarisation de paquets techniques, appui conseils, distribution d’intrants) visant la valorisation des aménagements réalisés et des infrastructures productives réhabilitées. Une approche holistique dans le choix et la localisation des ouvrages favoriserait également l’atteinte des résultats attendus dans le cadre de cette composante. »

Par ailleurs, un problème récurrent se pose sur la taille minimale que doit avoir une parcelle pour recevoir une incitation ou bien un appui technique. Lors du premier mandat du Président Préval, l’INARA avait décidé que dans l’Artibonite qu’une exploitation agricole devait avoir une taille minimale de

23 Entretien avec le Coordonnateur des projets PPI – 2 et PPI – 3.

30

0,5 hectare pour être déclarée comme telle. Le projet PTTA qui intervient dans le Sud ne dispense une incitation qu’aux exploitations ayant au moins une taille minimale de trois seizième de carreau (soit 0,24 hectare)24.

Mais en général, les projets interviennent sur l’ensemble du périmètre irrigué sans qu’il y ait une priorisation des parcelles prioritaires au regard des objectifs de production (voir indicateur de niveau de service ci-dessus).

12 - Les activités liées à la valorisation de l’eau d’irrigation   : limites et contraintes

Les rapports des opérateurs du projet PASAH ou les rapports du projet PIA – EQ montrent qu’il y a un investissement conséquent dans les activités de vulgarisation liées à la valorisation de l’eau d’irrigation.

L’opérateur PROTOS du projet PASAH sur les périmètres Croix – Fer et de K – Laroche réalise la mise en place de parcelles de démonstration basée sur le modèle Champ Ecole Paysan (CEP) pour sensibiliser les irrigants sur l’approche CEP (trois groupes d’environ 15 personnes) ont été ainsi constitués principalement pour l’introduction de la banane et de la production maraîchère : cultures à forte valeur ajoutée permettant également une diversification culturale.

L’opérateur AAA intervenant du projet PASAH définit un programme de formation des irrigants et un plan de valorisation du périmètre irrigué à partir d’un diagnostic participatif (un atelier de deux jours par association d’irrigants). Dans sa démarche pédagogique AAA, utilise également la mise en place de parcelles de démonstration pour la culture de la banane et la production maraîchère (oignons, tomates, aubergine, carotte, piment, haricot…).

Le PIA – EQ également utilise cette approche, fournit des prestations de formation aux irrigants, propose et définit des itinéraires techniques. Le rapport d’évaluation dans sa conclusion fait le constat suivant que les acquis obtenus lors de la mise en œuvre des activités de mise en valeur sont affectés par l’absence ou le manque d’activités de recherche agronomique. Il recommande que le MARNDR devrait ainsi continuer d’appuyer et d’orienter les initiatives de recherches agricoles en vue de mettre à la disposition des projets et des acteurs, impliqués dans le développement agricole, des référentiels techniques en fonction des zones agro-écologiques.

Les activités de valorisation déléguées à des prestataires c’est-à-dire s’inscrivant dans la logique du « faire – faire », et d’un désengagement de l’Etat sur certaines fonctions comme le PTRA l’annonce25.

24 Une décision légale doit être prise par le Ministère à ce sujet. Il ne peut y avoir d’amélioration significative de la productivité et de la production en intervenant sur des trop petites surfaces agricoles. On remarque néanmoins une certaine orientation du Ministère allant dans ce sens à travers les choix de programmation de réhabilitation et/ou de constructions de périmètres irrigués de grande taille. Mais ces choix ne sont pas validés dans un document stratégique de moyen ou long terme même si le plan triennal de relance agricole fournit quelques éléments de réponse sans toutefois estimer qu’il s’agit d’une orientation politique du ministère25 Programme Triennal de Relance Agricole, p.27

31

Chapitre 5 : Garantir l’écoulement des produits par un réseau de pistes agricoles praticables

Plusieurs pistes agricoles dont certaines inscrites dans le PIP 2013 – 2014 ont fait l’objet de travaux de réhabilitation et de percée pour un montant de 35 millions de HTG dans le cadre de la mise en œuvre du programme spécial de création d’emplois. Les pistes agricoles ont pour fonction de permettre l’écoulement des produits des zones de production en les reliant au réseau routier (pistes rurales, intercommunales…).

Le Ministère de l’Economie et des Finances n’avait pas accordé de financement dans l’exécution du PIP à la date de début de mise en œuvre du Programme. Ces tronçons de piste sont :

Ravine Trompette – Borgne (26 kilomètres dont 14 sont déjà réhabilités)26 ;

Cadido-Gwo Moulin (9,5 kilomètres) ;

Pignon / Ranquitte (5 kilomètres) ;

Plaine des Cayes ;

Tiburon ;

Carrefour Pendu - Grande Plaine – Lagon - Etang ;

L'Estre - Hatte Chevreau.

Il faut noter que certaines pistes rurales comme Ravine Trompette - Borgne ont été percées. Leur profilage ne permette pas encore l’accès des camions pour le transport de marchandises uniquement à des véhicules légers. Les montants accordés à la réhabilitation et/ou à la construction de pistes rurales ont été largement inférieurs à ceux accordés pour les exercices 2011 – 2012 (38,2 millions de HTG) et 2012 – 2013 (47 millions de HTG).

26 Cette piste a été créée, et elle a pour fonction de relier la ville de Pilate à la ville de Borgne en passant par Ravine Trompette. Les travaux actuels portent essentiellement sur le tronçon Ravine Trompette – Borgne afin de permettre le désenclavement de la zone de production de Rivière Laporte (production d’ignames). Les travaux connaissent un retard de plusieurs mois en raison des difficultés de l’entreprise à payer les factures de matériaux fournis pour la réhabilitation

32

CONCLUSIONS – RECOMMANDATIONS

L’analyse des données recueillies pour le rapport montre que les objectifs de réhabilitation et de construction de périmètres irrigués ne pourront être atteints à l’échéance du plan programmatique : l’Etat dispose de peu ressources pour investir dans des opérations de réhabilitation ou de construction de nouveaux périmètres irrigués. Les principales opérations sont conduites avec l’appui des ressources extérieures.

Le MARNDR ne parvient pas non plus à remplir ses obligations pour l’entretien courant des canaux d’irrigation, et rencontre des difficultés à assurer un suivi des interventions réalisées des prestataires de services dans les départements notamment pour assurer un transfert de gestion aux associations d’irrigants.

Malgré tout, le tableau n’est pas si « noir ». La présentation de l’avant projet de Loi portant sur le transfert de gestion des périmètres irrigués aux associations d’irrigants est un premier pas impliquant des changements majeurs dans la conduite de la politique sous-sectorielle de l’irrigation tels que la nécessité pour l’Etat de renforcer son rôle de contrôle et de régulation du sous-secteur.

La délégation de services pour la réalisation des travaux de réhabilitation ou de construction, pour la structuration des associations d’irrigants ou bien la mise en valeur des périmètres irrigués bien qu’imparfaite est un processus quasi acquis. Le MARNDR doit pouvoir orienter son investissement dans la « reprise en main » de ce processus qui semble lui échapper même s’il y a des échanges fréquents entre la Direction Technique et les Coordinations de Projet.

La Direction Technique devrait pouvoir renforcer son rôle de contrôle et de régulation du sous-secteur à travers :

L’institution d’une table de concertation pour le sous-secteur de l’irrigation afin d’assurer une coordination technique des interventions dans les périmètres irrigués ;

La réalisation d’une étude de capitalisation sur les pratiques de transfert de gestion aux associations d’irrigants afin de permettre une mise à jour de la méthodologie, des modules de formation ;

Le renforcement des ressources humaines notamment pour disposer d’un référent spécialisé dans la gestion sociale de l’eau d’irrigation pour les opérateurs intervenant sur cette thématique :

La définition d’un programme d’entretien des canaux d’irrigation pour couvrir les charges récurrentes. Une coordination intersectorielle doit être mise en place pour le sous-secteur de l’irrigation afin de favoriser l’échange d’informations mais également permettre au MARNDR de mieux remplir ses missions.

33