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Faculté des sciences d‟Orsay Avril 2007
« Comment créer et garder l’attention d’un/des élève(s) ?»
Par : Antoine TERRIOUX et Frédéric RENAULT
(étudiants en 2ème
année de licence Mathématiques Informatique )
Ce mémoire a été réalisé à la suite d‟un stage dans l‟école municipale des Blagis à Sceaux, en
Janvier 2007, dans le cadre de l‟unité P276 : sensibilisation aux métiers de l‟enseignement.
Sommaire
Introduction p01
I. Qu’est-ce que l’attention ? p02
II. Les éléments favorisant l’attention
A. Quel environnement est propice à une bonne attention des élèves ? p03
B. L‟importance du statut du professeur et de sa relation avec les élèves p04
C. Quels rôles jouent les parents sur l‟attention des élèves ? p06
D. Les capacités intellectuelles des élèves. p09
E. Comment créer une attention sur le cours p12
III. Réagir face à une perte d’attention
A. Carotte ou bâton ? p15
B. Positionnement des élèves p15
C. Règles p16
Conclusion p18
IV. Annexes
1. Situation historique de l‟établissement des Blagis p20
2. Situation géographique de l‟établissement des Blagis p20
3. Le projet d‟école p21
4. Interview de Mr Delamare (directeur) p25
5. Interview de Mr Malleville (professeur) p26
6. Décoration de la salle de CP p29
7. Décoration de la salle de CM1 p32
8. 1h30 avec des CP p36
9. La division p40
10. Mise en situation p42
11. Les intervenants p44
12. Le passé composé p47
INTRODUCTION
Nous sommes étudiants à la faculté des sciences d‟Orsay en deuxième année de MI
(mathématiques et informatique). Au second semestre de notre année, il nous est proposé
parmi de nombreuses autres options, l‟option sensibilisation au métier de l‟enseignement.
Tous les deux étions certains de vouloir faire cette option dont nous connaissions l‟existence
dès la première année. En effet, nous nous intéressons depuis quelques années au métier de
professeur des écoles et cette option allait nous permettre de répondre à nos questions ou au
moins nous permettre une autre approche du métier que celle que nous avons eu toute notre
scolarité en tant qu‟élèves. De plus, il était nécessaire pour la suite de notre cursus de faire le
point pour savoir si nous voulions passer une licence mathématiques ou alors une licence
scientifique générale beaucoup plus adaptée à notre volonté de devenir professeur des écoles.
Dans cette option, un stage nous était proposé, nous avons dans un premier temps
décidé de travailler en binôme car nous nous connaissons bien et nous avions les mêmes
attentes puis nous avons effectué un stage dans la semaine du 7 janvier à l‟école primaire des
Blagis situé à Sceaux. Au cours de notre stage, nous avons suivi de manière approfondie une
classe de CM1 avec leur professeur Xavier Malleville et pendant une matinée une classe de
CP avec leur professeure Bernadette Van Clooster. (voir annexe N°1,2,3,4)
Ce stage a confirmé à chacun d‟entre nous notre souhait de devenir professeur des
écoles et a été très instructif par tout le savoir que les professeurs des écoles nous ont apporté
et par toutes nos observations. Toute la semaine, nous avons ainsi été marqué par la grande
importance de l‟attention des enfants dans l‟apprentissage et la transmission des
connaissances.
L‟attention, le fait de mobiliser ses facultés mentales et physiques sur un sujet et une
action, le contrôle, la sélectivité et l‟intensité de cette attention est en effet primordiale. Nous
avons pu remarquer que l‟attention des élèves est liée à un bon nombre des problématiques
que nous aurions pu choisir. Nous avons donc décidé d‟en faire notre « fil rouge » pour ce
mémoire afin de concrétiser tout ce que nous avons pu apprendre au niveau de notre stage, de
nos cours et lectures effectués au cours de cette option.
Ainsi, nous allons dans un premier temps définir ce qu‟est l‟attention, et la différence
entre concentration et attention. Dans un deuxième temps, nous allons voir un par un les
différents éléments favorisant ou non l‟attention comme l‟environnement, le statut et l‟attitude
du professeur, les relations parents-professeur ou parents-élèves et la prise en compte des
capacités intellectuelles des l‟élèves. Dans cette partie, nous verrons aussi comment créer une
attention sur le cours. Dans la troisième partie, nous nous intéresserons sur les manières de
réagir à une perte d‟attention.
I. L’attention
Définition de l’attention
La mobilisation de l‟attention est l‟un des évènements qui influence les performances
scolaires.
Nous pensons que celle-ci est la véritable base de vie scolaire puisqu‟elle consiste à rejeter de
sa pensée tout ce qui ne concerne pas l‟objet étudié, tout en conservant disponibles en
« arrière-pensées » les connaissances que l‟on sera naturellement conduit à utiliser dans les
phases suivantes de l‟apprentissage. L‟esprit est alors en attente, prêt à recevoir tout ce que
l‟objet peut lui apprendre. Ainsi, l‟attention est la disposition ou l‟état d‟esprit nécessaire pour
apprendre ou progresser.
Différence entre concentration et attention d’après F.GAUTHIER-LUCAS, tiré de son mémoire
réalisé en IUFM à Montpellier
A tout moment de la journée, le cerveau des élèves reçoit de nombreuses informations,
cependant il ne peut toutes les traiter simultanément ; il existe donc un processus de filtrage
sélectionnant les plus importantes. De plus, parmi toutes ces informations, certaines
demandent une réaction immédiate, un réflexe, il y a donc également un processus d'analyse
rapide. Ces deux opérations -tri et analyse- font parties du mécanisme de l'attention.
L'attention ne peut donc pas être maintenue très longtemps sur la même information car le
cerveau doit pouvoir traiter rapidement toutes les informations importantes que nous recevons.
A l'inverse, il nous arrive d'avoir besoin de nous isoler de certaines informations
extérieures perçues comme des distractions. Nos pensées doivent converger vers un seul
problème : se rappeler quelque chose, effectuer un calcul, ou encore analyser une situation, ...
Ce processus de "réduction " du champ de nos perceptions est effectué par la concentration.
Cette dernière bloque les informations superflues, elle focalise l'attention pendant un laps de
temps qui peut être important.
En fait, en psychologie, l'attention et la concentration sont deux processus inverses :
l'attention nous permet de collecter et de trier les informations, la concentration de cibler les
informations. L'attention est une ouverture vers l'extérieur, la concentration une intériorisation.
Comme nous venons de le voir concentration et attention sont liées ; au cours d‟une activité,
l‟élève doit être attentif puis concentré.
Au cours de notre mémoire, nous parlerons de l‟attention prise dans un sens plus large que
celui vu plus haut. Nous définirons l‟attention comme étant cette faculté qu‟ a l‟être humain
de pouvoir collecter, trier des informations et aussi de pouvoir se concentrer sur un « objet »
donné, l‟ « objet » pouvant être une personne, une chose ou un concept.
II. Les éléments favorisant l‟attention
A. Quel environnement est propice à une bonne attention des
élèves ?
Lors de notre stage, en nous concentrant sur le thème qui nous intéressait : l‟attention
des élèves, nous avons remarqué que l‟établissement et les salles de classes avaient été conçus
et organisés pour un enseignement pratique et que chaque enseignant (que nous avons visité)
avait disposé sa classe selon des critères qu‟il pensait les mieux adaptés à ses élèves. Nous
avons observé différents exemples :
_ • Les locaux sont très lumineux, ce qui constitue un cadre agréable et stimulant
dans lequel les élèves se sentent bien. Cela permet de garder leur attention plus longtemps, à
l‟opposé des établissements sombres qui donnent envie de dormir. (voir Annexe N° 5 :
interview de X. Malleville)
_ • Les classes des enfants les plus jeunes sont disposées au rez-de-chaussée et
celles des enfants plus âgés sont à l‟étage, ce qui permet de moins les fatiguer et ainsi
d‟augmenter un petit peu leur temps de concentration.
_ • La salle de classe des CP avait constamment les rideaux fermés, pour que les
élèves ne soient pas distraits par ce qui se passe dans la cour.
_ • Tous les professeurs que nous avons vus ont placé leur bureau au fond de la
salle pour pouvoir observer les élèves quand ceux-ci ont un contrôle. Mais ce point n‟est pas
le plus important, car, comme nous allons le voir plus loin, le professeur doit rester actif et
face à ses élèves pour être efficace,
_ • Tout le matériel, ludique (qui plaît aux élèves) ou non, se trouve au fond de la
classe car l‟attention des élèves se disperse lorsqu‟ils ont des livres, des jeux, etc…devant
leurs yeux. (voir Annexes N° 6 et N° 7 la décoration de la classe de CP et de CM1)
.
B. L’importance du statut du professeur et de sa relation avec les
élèves
1. L’attitude d’un professeur vis-à-vis de ses élèves
Un professeur a un certain statut ; il n‟est ni l‟un des parents, ni l‟un des amis de l‟élève.
Ce sont d‟ailleurs ses élèves et non ses enfants dont il a la responsabilité en classe.. Il est là
afin d‟enseigner mais cela ne l‟empêche pas non plus d‟avoir de bonnes relations avec ses
élèves, de s‟intéresser à eux et d‟être proche d‟eux. Toutefois, le professeur doit savoir garder
ses distances. Nous nous en sommes vraiment rendus compte durant notre stage :
Nous nous sommes occupés de la classe de CM1 pendant une après-midi (voir
annexe N°10 - mise en situation). La classe était divisée en deux : une partie était en sport
tandis que l’autre partie devait résoudre trois exercices sous notre responsabilité.
Nous connaissions bien les élèves car c’était à la fin de notre semaine de stage. Le
professeur n’étant pas là, les élèves étaient agités, nous n’avions pas le statut du professeur
permanent. En effet, nous avions été assis toute la semaine à l‟arrière de la classe à l‟une de
leur table comme si nous étions des élèves, et nous n „avions pas relevés les familiarités que
les élèves se permettaient avec nous. Par exemple, à la récréation ou même parfois en classe,
ils nous donnaient des surnoms ou bien ils nous demandaient des choses personnelles de
manières familières. Bien que nous leur ayons enseigné certaines notions comme la division
ou le passé composé, que nous ayons corrigé leurs exercices, nous n‟avions établi aucune
règle de conduite et ils le savaient. Nous avons donc en très peu de temps dû nous imposer,
établir des règles et donc ne plus laisser passer certaines familiarités de la part de certains
élèves. Nous nous sommes alors rendu compte que nous aurions dû le faire dés le début de la
semaine. Certains élèves très calmes avec leur professeur étaient agités avec nous, et pas du
tout attentifs à ce que l‟on leur demandait de faire.
Heureusement, en les changeant de place et en canalisant certains des élèves moteurs de la
dissipation en les isolant seul à une table, nous avons réussi à ce qu‟ils redeviennent attentifs
sur nos indications et leurs travaux et ainsi ils ont pu finir leurs exercices dans le temps
imparti.
Ainsi l‟attitude du professeur vis-à-vis des élèves est un des facteurs permettant ou non
qu‟une classe soit attentive.
L‟attitude d‟un professeur peut aussi bloquer un élève si elle est négative. Si le professeur
méprise un élève comme il est rapporté dans beaucoup de lettres de « mémoire de maître,
paroles d‟élèves », l‟élève dans la plupart des cas se bloque vis à vis de son enseignement
et ne porte plus aucune attention à son cours. Cette situation peut être la cause d‟échec
scolaire si l‟élève ne surmonte pas ce problème par lui-même ou grâce à l‟aide d‟un bon
professeur ou d‟un proche.
2. Différences entre professeur fixe et remplaçant ou encore un intervenant
(Voir annexe N° 11 : les intervenants)
Nous avons pu nous apercevoir de la même chose avec les intervenants et nous
pensons qu‟il peut en être de même parfois avec un professeur remplaçant. A chaque fois que
nous avons assisté à un cours d‟un intervenant, nous avons pu constater que les élèves ne
réagissaient pas forcement aux directives de l‟intervenant, ou alors en regardant leur
professeur qui était à chaque fois présent. Par exemple, une élève avait voulu ramener sa
création en poterie chez elle sans la faire cuire, l’intervenant lui a expliqué que ce n’était pas
possible, qu’elle n’avait pas chez elle le four adapté pour cuire la terre. L’élève s’est alors
bloquée refusant toute discussion jusqu’à ce que l’intervenant explique de nouveau pourquoi
elle ne pouvait pas ramener la poterie chez elle. Mais cette fois-ci, la professeure était juste à
côté et elle regardait intensément l’élève, celle-ci lui rendait son regard, très vite l’élève a
rendu sa poterie à l’intervenant. Nous sommes persuadés que ce regard et le fait que la
professeure permanente soit présente à côté de l’intervenant a permit de débloquer la
situation.
Durant ce cours de poterie mais aussi pendant celui d‟anglais, nous avons observé que
par moment, leur attention n‟était pas portée sur le travail à effectuer, ni sur l‟intervenant mais
centrée sur leur professeur qui devait intervenir afin de rendre la classe ou un élève attentif.
On a donc bien vu durant notre stage que les élèves sont plus attentifs avec leur
professeur de référence qui est avec eux toute l‟année, tous les jours, qu‟avec un enseignant
remplaçant ou un intervenant, présent seulement pour une durée limitée.
C. Quels rôles jouent les parents sur l’attention des élèves ?
1. Rapport parents élève
Introduction
Le rôle joué par les parents et l‟atmosphère familiale peuvent être des facteurs
importants d‟attention ou d‟inattention des élèves. En effet, nous avons pu remarquer
au cours de notre stage, trois élèves dont le degré d‟attention en classe avait des liens
directs avec leur vie familiale.
Exemple 1 (Voir l‟annexe N°9 : la division)
Au cours d’une matinée de notre stage, le professeur avait demandé aux élèves
de réaliser à leur place plusieurs opérations de division sur leur cahier du jour. Peu
de temps avant, l’enseignant avait bien expliqué une nouvelle fois le mode opératoire
qu’ils devaient suivre (répertoire, opération, vérification) et avait envoyé un des
meilleurs élèves au tableau en faire une en guise d’exemple, celui-ci avait d’ailleurs
été très fier de résoudre l’opération.
Tous les élèves essayaient donc, individuellement, d’effectuer de même leurs
trois opérations. Nous passions dans les rangs aider les élèves en difficulté. Antoine
est allé voir un élève et a remarqué que celui-ci n’avait rien compris. En réalité, ce
dernier n’avait surtout pas été attentif aux explications du professeur, ni à l’exemple
qui avait été effectué au tableau. Il lui a donc expliqué en particulier et l’élève a alors
réussi à rattraper son retard par rapport aux autres en effectuant son travail en à
peine cinq minutes.
Ceci nous a beaucoup marqués et nous avons par la suite été très attentifs à cet
élève lorsqu‟il y avait une explication donnée à toute la classe, la conclusion était
frappante l‟élève était perpétuellement en train non pas de jouer mais de regarder en
l‟air ou le professeur mais avec un regard vide. Le professeur nous a alors mis au
courant que cet élève avait des problèmes familiaux, ses parents se disputaient
constamment.
Nous avons aussi pu nous-mêmes nous en apercevoir lorsque le professeur a demandé
un autre jour aux élèves, de raconter leurs vacances par écrit, l‟élève avait alors
raconté sa soirée de Noël où il ne parlait que des disputes de ses parents et très peu de
ses cadeaux.
Cet enfant doit souffrir de la mésentente de ses parents. Il a besoin autour de
lui, pour son équilibre, et comme tous les enfants, d‟une atmosphère sereine, aimante
et donc sécurisante. Il se peut qu‟il pense à une séparation possible de ses parents. Il
est donc très perturbé et son esprit est accaparé par sa souffrance et ses inquiétudes
sauf lorsqu‟on s‟occupe de lui individuellement.
L‟enseignant nous a expliqué que lui seul ne pouvait pas lui apporter toute
l‟attention nécessaire et que le fait que nous soyons là était très bénéfique pour lui.
Nous ne savons pas si le professeur a demandé aux parents leur accord pour demander
l‟aide du psychologue scolaire. Nous pensons que cela peut être une bonne solution,
mais il n‟y a pas de solution prédéfinie, tout dépend de la situation, de l‟élève.
Nous avons retenu de cet exemple que les disputes conjugales peuvent jouer un
rôle important dans l‟attention des élèves et il peut arriver que l‟élève, s‟il n‟est pas
pris en charge personnellement, ne parvienne pas à être attentif lors d‟une explication
donnée à toute la classe car il pense à ses soucis familiaux. Les solutions pour
remédier à ce problème passent souvent par le dialogue avec l‟élève ou les parents, le
psychologue scolaire peut alors intervenir, ou non. Comme chaque situation est
différente, il faut trouver la réponse adaptée.
Exemple 2
Nous étions avec le professeur dans la cour de récréation et il a parlé alors
d’une de ses élèves. Il nous a expliqué que celle-ci subissait une pression énorme de la
part de ses parents par rapport à ses résultats scolaires, et qu’elle n’arrivait pas à
assumer. Ainsi, dès qu’elle était en évaluation, elle perdait tout de suite toutes ses
capacités car elle n’était plus attentive. Elle imaginait sûrement la réaction de ses
parents face à un mauvais résultat de cette évaluation.
La pression exercée par les parents sur leur enfant vis-à-vis de ses résultats
scolaires peut donc être un facteur de perte d‟attention, notamment lors d‟une
évaluation.
Exemple 3
A l‟inverse de l‟exemple précédent, le professeur nous a parlé d‟un élève pour
lequel cette pression familiale était positive.
L’enfant venait d’Algérie et était arrivé en France il y a seulement deux ans, il
ne parlait pas à l’époque très bien le français alors que maintenant il le parle
couramment.
La forte pression familiale que ses parents lui ont imposée au cours de sa
deuxième année en France ne lui a pas forcément appris plus rapidement à parler
français mais en revanche, elle lui a permis, d’après le professeur, d’être stimulé lors
des évaluations et des exercices.
On voit ici que la pression familiale à l‟inverse de ce que l‟on a vu dans l‟exemple 2,
peut être un facteur permettant de motiver et stimuler l‟élève. Celui-ci devient plus
attentif que s‟il ne subissait pas de pression.
Conclusion
D‟après les trois exemples vus ci-dessus, nous voyons donc que le rôle que joue la vie
familiale peut suivant les élèves et les situations être un facteur d‟attention ou d‟inattention. Il
est donc à retenir pour un futur professeur.
2. Rapport parents professeur
(Voir annexe N° 5: Interview d‟un professeur : Xavier Malleville)
Lorsque nous avons demandé au professeur quelle influence sur l‟attention des enfants,
pouvait avoir sa relation avec leurs parents, il nous a tout d‟abord informés que cette année il
avait de très bonnes relations avec les parents mais il a ensuite commencé à nous raconter les
difficultés que pouvait causer de mauvaises relations avec les parents d‟un élève.
Il nous alors expliqué que si les relations sont tendues avec les parents de l’élève, ce
dernier peut le ressentir et en être affecté et être moins attentif à ce que le professeur peut
dire. Ce phénomène peut s’accentuer si le professeur discrédite les parents en parlant sur eux
négativement à l’élève ou encore, ce qui est le cas le plus courant, si les parents discréditent
les paroles du professeur.
L’élève, lorsqu’il est au centre des tensions entre ces deux parties, peut avoir une
baisse d’attention en classe. Il est évident par ailleurs que de bons rapports permettent une
meilleure attention en classe ou en tout cas, ne la font pas baisser.
D. Les capacités intellectuelles des élèves
Tous les élèves n‟ont pas les mêmes capacités intellectuelles. Suivant leur âge et leur
maturité, les enfants portent une attention très différente à une leçon, tant par la durée que
par la qualité d‟attention.
Selon des spécialistes du PSC les enfants devrait travailler par tranches de 90 minutes
découpées en trois parties : trente minutes pour une sensibilisation à la matière, suivi de trente
minutes d‟apprentissage intensif et enfin trente minutes d‟approfondissement de la matière.
Mais à l‟école le professeur peut découper son temps comme il le souhaite dans des tranches
horaires décidées par l‟établissement et qui sont en général plus courtes que 90 minutes.
Selon des spécialistes du PSC les capacités de travail intellectuel utile et les capacités de
concentration des élèves en fonction de leurs âges sont les suivantes :
Âge Capacités de travail
intellectuel utile
Capacités de concentration
6 2h/jour 15minutes
7 2h/jour 15minutes à 20 minutes
8 2h/jour à 3h/jour 20minutes
9 3h/jour 20minutes
10 3h/jour à 4h/jour 20minutes à 25minutes
11 4h/jour 25minutes
12 4h/jour à 5h/jour 25minutes à 30minutes
13 5h/jour 30minutes
14 6h/jour 30minutes
15 6h/jour 30minutes
16 et + 7h/jour 30minutes
Ceci nous montre à quel point l‟enseignant, tout particulièrement dans l‟enseignement
primaire, doit bien construire le rythme de ses cours pour que tous ses élèves puissent être
capables de l‟écouter pour être en mesure, ensuite, de comprendre.
Il existe aussi des pics d‟attention. Ils se situent entre 11h et midi et entre 15h et 16h. Il y a
donc une énorme partie de la journée durant laquelle l‟enfant se déconcentre facilement.
L‟âge permet juste d‟avoir une idée des capacités de l‟élève, mais chaque élève est unique
donc le professeur devra faire attention à chacun individuellement.
Dans ce cas comment construire un rythme adapté à tous ?
Il nous semble efficace de changer l‟activité régulièrement ou le support de l‟activité. C‟est
ce que nous avons observé durant notre stage en classe de CP comme en classe de CM1. Nous
pensons que pour une leçon sur l‟addition par exemple, le professeur devrait faire une petite
entrée en matière avec des exercices instinctifs, c'est-à-dire que l‟on peut trouver sans
connaître la leçon, qui introduisent l‟addition. Puis il explique l‟addition en faisant une leçon
avec peu de chiffre suivi d‟un exemple. Ensuite il donne quelques exercices à faire à ses
élèves en passant dans les rangs il repère ceux qui n‟ont pas assimilé la notion et redonne des
explications si nécessaire. En envoyant quelques élèves au tableau pour corriger il changera le
rythme grâce à un déplacement. Enfin il peut terminer par un exercice où il faut répondre sur
des ardoises ce qui rendra la classe plus tonique et active.
Nous avons observé, pendant notre stage, que le professeur de CM1 passait souvent d’un
support d’activité à un autre : il commençait souvent par un brainstorming à l’oral, puis il
faisait sa leçon au tableau, puis les élèves retranscrivaient leurs connaissances à l’écrit, sur
leurs cahiers, en faisant des exercices et enfin le professeur faisait de temps en temps des
petites vérification en posant des questions à la classe et chaque élève notait la réponse sur
son ardoise et la levait pour la montrer au professeur qui vérifiait les réponses.
De cette façon le professeur pourrait garder une attention réelle et active pendant un temps
plus long que s‟il était resté au tableau et que ses élèves étaient restés passifs.
L‟alternance des différents support tel que le tableau, l‟ardoise, le cahier,… donne une
sensation de « différent » ce qui donne à l‟élève la sensation de changer d‟activité et donc de
se reconcentrer pour quelque chose de nouveau. Ainsi le professeur peut faire passer des
notions demandant plus de temps d‟attention.
Le fait de repasser plusieurs fois sur la même notion à l‟aide de différents supports permet de
faire comprendre aussi aux élèves plus lents sans que les élèves plus forts ne s‟ennuient.
Lors de notre stage, le professeur de CM1 rajoutait toujours des exercices faciles et facultatifs
pour les élèves ayant terminé en avance, comme celui-ci :
Dans cet exercice, il faut colorier
de différentes couleurs les nombres multiples
d‟un chiffre particulier.
Cet exercice permet donc de réviser les
répertoires (voir annexe N° 9 - la division)
tout en s‟amusant à colorier.
Il paraîtrait (d‟après les conclusions de l‟université d‟été du PSC en 2001) aussi que les élèves
se déconcentrent à cause d‟un manque de mouvement.
Nous avons observé dans la classe de CM1 que le professeur demandait à ses élèves de se
rassembler près du tableau pour casser le rythme .
Dans la classe de CP, la professeure faisait des petits exercices de danse avec un tambourin,
ce qui permettait aux enfants de se dégourdir les jambes, car nous les voyions souvent
changer de position (voir Annexe N° 8- 1h30 avec les CP).
E. Comment créer une attention sur le cours
1. Introduction
Comme nous l‟avons remarqué dans notre stage, et au cours des parties
précédentes, l‟attention des élèves est quelque chose à mettre en place au début de
chaque activité et à essayer de maintenir le plus longtemps possible afin d‟obtenir une
bonne transmission des connaissances.
L‟introduction est particulièrement importante car c‟est elle qui va déterminer
si les élèves vont suivre la suite du cours ou non. Dans les classes primaires une
introduction doit commencer par quelque chose qui intéresse les enfants, ce qui les fait
accrocher. Comme nous l‟avons vu en cours, un problème sur le partage des pièces
d‟or d‟un équipage de pirate est beaucoup plus intéressant que des divisions sans
aucun énoncé. Pendant notre stage, le professeur a commencé le cours de peinture par
une petite histoire sur la planète « BOX » pour leur faire dessiner finalement sur des
boites.
Nous allons montrer dans quelles mesures nous pouvons créer une attention sur une
activité en donnant l‟envie d‟apprendre, en se servant de supports pédagogiques,
ludiques adéquats, en choisissant des objectifs appropriés, ou encore en trouvant le
bon rythme.
2. Donner envie d’apprendre
Durant les multiples cours auxquels nous avons assisté, nous avons observé
plusieurs choses concernant l‟envie d‟apprendre des élèves.
Tout d‟abord, une bonne introduction permet dans de nombreux cas que la
classe devienne intéressée et ainsi plus attentive. Par exemple, de nombreuses fois
nous avons remarqué que les professeurs interpellaient les élèves juste avant la leçon
en leur demandant ce qu‟ils se rappelaient de la précédente leçon sur le sujet. Les
élèves deviennent des acteurs de la leçon ou du moins de son introduction et sont
concernés et attentifs à ce qu‟il va suivre dans la plupart des cas.
Ensuite, nous avons constaté que dans de nombreuses matières le professeur
organisait son activité de manière à ce que l‟élève se sente concerné, qu‟il est envie de
d‟apprendre, et ceci en choisissant des manuels adaptés, en prenant des exercices ou
des exemples les concernant directement. Le professeur doit toujours être conscient
que les élèves, étant bien plus jeunes que lui, ne sont pas intéressés par les mêmes
choses que lui et doit donc agir en conséquence afin de leur donner envie d‟apprendre
et de les maintenir le plus attentif possible.
Pour finir, nous avons pu voir que pour certaines activités tel que les sciences,
l‟histoire ou encore la géographie et pour certaines situations, lorsque la classe se
dissipe ou perd son attention, le professeur demandait aux élèves de se rassembler
autour de lui près du tableau ou encore du fond de la classe. Par ce déplacement et ce
rapprochement, les élèves vont être plus concernés et plus attentifs.
Donner l‟envie d‟apprendre est un facteur permettant aux élèves de devenir
plus attentifs et s‟ils ne veulent plus être attentifs pour faire plaisir à leurs parents ou
leur professeur mais pour eux-mêmes, ils seront alors plus efficaces et attentifs dans
leur travail.
3. Les supports, éléments nécessaires pour donner l’envie d’apprendre et à
l’appropriation des connaissances par les élèves eux-mêmes
Comme nous l‟avons dit précédemment, le choix d‟un manuel et d‟exercices
adaptés permet de créer dans de nombreux cas une attention sur l‟activité. Le choix de
supports pédagogiques et ludiques est important et il faut que celui-ci permette aux
élèves de s‟approprier leurs connaissances.
Nous avons vu lors du cours d’anglais effectué par une intervenante que le rôle
joué par le choix du support. Le professeur n’était pas satisfait de la performance de
l’intervenante car elle ne faisait pas assez d’oral (voir annexe N°11 : les intervenants),
cependant les élèves étaient très attentif pendant une partie du cours. Durant cette
partie du cours d’anglais, ils écoutaient une cassette en regardant une bande dessinée
de leur cahier d’exercice d’anglais. Ils demandaient assez vivement ensuite à
l’intervenante les mots ou phrases non comprises et après avoir tout compris, ils
répétaient les dialogues en même temps que la cassette. Nous leur avons demandé
pourquoi ils aimaient tant cette partie du cours, la réponse fut clair. Ils suivaient dans
cette bande dessinée l’histoire héroïque d’un jeune garçon de leur âge et de son chien
depuis le début de l’année et ils restaient bien attentifs afin de ne pas perdre le fil de
l’histoire et d’en savoir avant la fin de l’année la fin.
Ainsi, durant ce cours d‟anglais, les supports adaptés permettent une attention
assidue et qu‟ils apprennent par eux-mêmes quelques notions d‟anglais en posant des
questions activement.
4. Pédagogie, but du cours, compréhension
La pédagogie que nous avons appliquée dans le choix des supports doit aussi
exister dans le cours en lui-même. Nous avons assisté à une activité très intéressante
pédagogiquement. (Voir annexe N° 12: le passé composé)
Dans celle-ci le professeur avait dans un premier temps demandé aux élèves de
raconter leurs vacances et où ils avaient été, ce qui lui a permis que les élèves
interrogés se sentent concernés, mais aussi de faire revoir et se réapproprier quelques
connaissances en géographie et d’introduire de manière efficace son cours sur le
passé composé.
Ainsi, dès qu’un élève parlait de ses vacances, il devait aller situer l’endroit
sur une carte, si celui-ci ne savait pas, une autre allait alors situer l’endroit et sinon le
professeur le faisait. Les élèves, qui ne savaient pas, ne subissaient aucune remarque
désagréable ni des autres élèves, ni du professeur. L’élève n’étant donc pas braqué,
était ainsi toujours attentif.
Ensuite, le professeur leur expliqua le passé composé en leur montrant qu’il le
maîtrisait déjà lorsqu’ils disaient « ces vacances, j’ai été… », les élèves par cette
bonne introduction en la matière étaient, juste avant de commencer la leçon,
concernés, flattés d’en avoir déjà quelques notions et donc encouragés à en apprendre
plus.
Le but d‟un cours et les objectifs fixés sont très important que se soit pour le
professeur que pour les élèves.
Après l‟activité, il faut que le professeur puisse se remettre en question, voir ce
qu‟il n‟a pas bien pu réussir et réfléchir pour y remédier. Après la leçon d’histoire
effectuée, le professeur nous parla à la récréation et nous dit qu’il ne pensait pas
avoir atteint ses objectifs et transmis les notions concernant les religions qu’il s’était
fixé comme objectifs car les élèves n’avaient pas été assez attentifs. Il nous dit qu’il
réfléchirait à ajouter un support plus adapté pour le prochain cours afin de mieux
remplir ses objectifs.
Pour les élèves aussi, il est important d‟avoir des objectifs et des buts, nous
avons pu observer le bon impact qu‟avait pour les élèves de la classe, le programme de
la journée écrit sur le tableau de gauche. Ils savaient à n’importe quel moment où ils
en étaient et nous avons pu observer qu’un jour où nous étions en retard sur le
programme, le petit chahut habituel après la pause du déjeuner était inexistant, ils
étaient tous très attentifs, nous pensons que le fait qu’ils savaient qu’ils étaient en
retard sur le programme a joué.
La compréhension doit être perpétuellement vérifiée car en effet, un élève qui
ne comprend pas va être sujet à une distraction plus facilement. Il ne faut pas que le
professeur oublie qu‟un élève de dix ans n‟a pas le même vocabulaire que lui.
Un jour, lorsque pour un exercice, le professeur avait demandé ce que les
élèves n’avaient pas compris, nous avons remarqué que plusieurs mots n’avaient pas
été compris dont le mot « clairière ». Ce mot nous semblait simple et une partie de la
classe ne le comprenait pas. Après explication des mots de vocabulaire, la classe s’est
mise à travailler et était, nous le pensons, beaucoup plus attentive que si les mots
n’avaient pas été expliqués.
La méthode d‟apprentissage n‟étant pas imposée par l‟éducation nationale
permet aux professeurs de choisir eux-mêmes la façon d‟apprendre aux élèves. Il leur
est donc possible de différer des méthodes d‟apprentissage classique des manuels
scolaires pour trouver une méthode plus ludique qui captera davantage l‟attention des
élèves. Par exemple dans la classe de CP que nous avons observé, la professeure
apprenait à lire aux enfants avec la méthode Borel-Mezoni : une méthode multi
sensorielle d‟orthophoniste (http://www.ac-
nice.fr/rep/hyeres/article.php3?id_article=35) qui permet donc aux enfants d‟apprendre
en gardant une grande attention grâce à des gestes coordonnées qui les rendent actifs
pendant toute la leçon.
5. Rythme
Comme nous l‟avons vu dans la partie D, casser le rythme permet de créer ou
de rétablir une attention (récréations, pauses, changement d‟activité, changement de
place…), d‟autre part le professeur doit adopter un rythme qui correspond au niveau
de ses élèves (ni trop rapide, ni trop lent).
Le professeur doit aussi organiser des activités supplémentaires très ludiques
pour ses élèves rapides, pour qu‟ils travaillent et ne déconcentrent pas leurs camarades.
Par exemple, il leur donne une activité comme faire plusieurs divisions, puis les
premiers qui ont terminés vont faire une activité ludique de calcul mental, ensuite si
qui sont vraiment très rapides auront le temps de le colorier avant de le coller dans
leur cahier. (Voir annexe N° 9 : la division)
III. Réagir face à une perte d‟attention
A. Carotte ou bâton ?
Quand la classe se dissipe et donc perd l‟attention qu‟elle portait à son travail, on ne peut
pas avancer. Comment réagir ?
1. Dans un cas particulier
Si un élève perd son attention, nous avons distingué deux cas pendant notre stage :
• Dans le premier cas, il se perd dans ses pensées et donc se déconnecte du
cours. Si on arrive à s‟en rendre compte, il faut donc recadrer l‟élève, calmement de
préférence, pour qu‟il se reconcentre.
• Dans le second cas, l‟élève s‟amuse et cherche à se faire remarquer de ses
camarades. Il va donc jouer ou embêter d‟autres élèves attentifs. A ce moment-là, nous
pensons qu‟il faut lui faire comprendre que ce qu‟il fait n‟est pas très utile pour son
apprentissage mais sans toucher à son identité (il ne faut jamais dire « tu es nul », « tu n‟y
arriveras jamais ») car cela risque de le bloquer. Au contraire, nous pensons qu‟il faut lui
expliquer que son attitude nous pose problème (« j‟ai un problème, le fait que tu t‟amuses
m‟empêche de t‟apprendre ce dont tu as besoin »). Nous n‟avons pas vu de sanction écrite lors
de notre stage, toutes les remarques étaient faites à voix haute, mais le professeur nous a dit
que si un élève empêchait vraiment le déroulement de son cours il discutait avec les parents.
Si un élève par contre, reste attentif régulièrement, le professeur que nous avons vu
n‟hésite pas à le gratifier de façon positive, soit par une remarque orale soit dans les notes du
bulletin scolaire à la fin du trimestre.
2. Dans le cas général (toute la classe)
Dans le cas où toute la classe n‟est pas attentive et a l‟air de rêver, le professeur fait
un petit trait d‟humour (« vous ne vous êtes pas réveillés ce matin ? » ou « la nourriture de la
cantine vous a endormi ? ») qui réveille la classe et capte à nouveau son attention.
Si par contre la classe s‟amuse et se disperse, le professeur reprend les élèves de façon plus
vive (« j‟aimerais un peu de silence !») avec un ton plus ferme. En revanche il gratifie aussi
ses élèves d‟une petite parole quand ils ont été sages et attentifs. Un bruit ou une
action surprenante (comme taper dans ses mains, dire « silence ! » de façon autoritaire,…),
coupe le souffle aux enfants et permet de briser une monotonie possible. Cela a le même effet
que celui de briser le rythme donc de reconcentrer les élèves (voir partie II.D. Quelles sont les
capacités intellectuelles des élèves ?).
B. Positionnement des élèves
Le positionnement des élèves est important dans une classe. Dans la classe que nous
avons observée, nous avons vu que les élèves forts étaient souvent placés vers le fond et
toujours à côté d‟élèves plus faibles pour pouvoir les aider. Les élèves plus faibles sont
souvent placés plus près du professeur et donc plus près du tableau ce qui réduit leur champ
de vision de la majeure partie des éléments perturbateurs. Les élèves changent de place assez
rarement et ne choisissent pas leur place, c‟est le professeur qui leur attribue. En effet lors de
notre mise en situation (voir annexe N° 10 - Mise en situation), nous avons observé deux cas :
• Le premier dans lequel les élèves pouvaient se placer où ils le souhaitaient s‟est
avéré moins efficace au niveau de l‟avancement du travail car chacun était à côté de son
meilleur copain et donc discutait davantage.
• Dans le second cas, nous avions placé les élèves à leurs places habituelles ce qui les
a mis dans un environnement plus formel et nous avons constaté que les élèves avançaient
beaucoup plus vite et faisaient moins de fautes que le groupe précédent (pourtant le niveau
des élèves est le même dans les deux groupes habituellement).
C. Les règles
Les règles sont les conventions adoptées par les élèves et le professeur et qui
définissent la façon dont on doit se comporter dans l‟établissement scolaire. Elles ne sont pas
les mêmes pour le professeur et pour les élèves : les règles auxquelles le professeur doit obéir
sont définies par l‟Etat (http://www.education.gouv.fr/cid1052/professeur-des-ecoles.html),
tandis que celles que les élèves doivent respecter sont déterminées par l‟établissement et le
professeur et parfois aussi avec les élèves (c'est-à-dire que certains professeur définisse des
règles de vie avec leurs élèves pour améliorer leur vie quotidienne et les relations entre eux).
Elles sont souvent implicites : il ne faut pas cracher, il faut écouter le professeur, on ne doit
pas taper autrui, etc… Mais dans toutes les classes du monde, les élèves ont besoin qu‟on le
leur rappelle par une remarque ou, certaines fois, par une punition lorsque les règles sont
transgressées.
Dans la classe de CM1 que nous avons vue, les élèves pouvaient être assez mobiles.
Ils savaient quand se lever et quand ils devaient rester assis. Mais toutes les règles ont été
imposées en début d‟année par le professeur. Ce sont des règles orales, qui sont répétées aux
élèves à chaque manquement.
Pour que les règles soient bien appliquées, elles doivent être fixées en début d‟année.
Le professeur, par son comportement et ses paroles, va montrer aux élèves ce qu‟ils peuvent
faire et ce qu‟ils ne peuvent pas faire. Xavier Malleville, professeur en classe de CM1 nous a
dit quelques semaines après le stage « Je regrette un peu de leur avoir laissé trop
d’indépendance, ils en abusent parfois (ils parlent beaucoup entre eux et se lèvent à des
moments inopportuns) et c’est ma faute. J’ai du mal à redresser cette situation. En effet les
élèves ayant le droit de lire à la fin de leurs exercices en profitent de temps en temps pour
dissiper leurs camarades n’ayant pas encore terminé
Les règles sont le pilier de l‟attention. Si les élèves ne les respectent pas, il ne peut y
avoir de cours où les élèves sont concentrés. Ainsi, dès qu‟un élève parle en même temps que
le professeur, le cours est gêné et la classe porte alors son attention sur l‟élève bavard et
non sur le professeur.
Le plus souvent les règles qui ne sont pas respectées sont les règles qui ne sont pas
comprises par les élèves. Le bavardage en est un exemple, dans les classes que nous avons
observées. Ainsi la professeure de CP devait rappeler très souvent à ses élèves de ne pas
parler en même temps qu‟elle, alors que les CM1, ayant davantage de maturité que les CP,
respectaient beaucoup mieux cette règle. Ce problème recoupe aussi notre « II. C. 2. - Rapport
parents- professeur » dans le fait que si les parents discréditent la parole du professeur, ses
règles sont moins bien respectées par l‟enfant.
En général le professeur fixe ses règles en fonction de sa classe :
Le professeur de CM1 que nous avons vu nous disait qu’ il avait posé des règles
moins strictes avec sa classe assez sage, pour donner à ses élèves un peu d’autonomie et
les responsabiliser un peu plus ; mais au moindre manquement des élèves, les règles peuvent
être durcies. Par exemple, lorsqu’ils ont terminé un exercice, ils peuvent aller chercher un
livre au fond de la classe, sans demander la permission. Mais nous avons vu le cas d’un
élève, Issam, qui ne lisait pas mais jouait avec un de ses camarades. Le professeur l’a
immédiatement recadré en lui redonnant un travail.
Conclusion
En conclusion de ce mémoire, nous pouvons dire que l‟attention est un facteur
particulièrement important dans la réussite scolaire d‟un élève.
Nous avons étudié les diverses formes que pouvait prendre l‟attention autant celle du
professeur, que celle des parents, que celle des élèves. Nous avons observé comment le
professeur garde l‟attention de ses élèves pendant un cours et comment il peut recadrer ceux
dont le temps de concentration est faible. Nous avons aussi compris l‟importance d‟un bon
environnement dans l‟attention d‟un élève. Nous avons évalué combien de temps, en
moyenne, un élève peut rester concentré suivant son âge. Nous avons vu l‟importance des
faits et gestes d‟un professeur et quel rôle jouait la préparation du cours : un bon cours est un
cours préparé. Toutes ces observations nous ont montré la puissance et l‟influence qu‟a un
professeur sur ses élèves et les dégâts qu‟il peut engendrer s‟il utilise mal cette influence ainsi
que les réussites que celle-ci peut créer.
Ce mémoire nous a permis d‟analyser les diverses formes d‟attention que l‟élève doit
posséder et nous permettra, je l‟espère, de faire attention à tous ces détails qui peuvent
paraître anodins et qui sont en fait cruciaux. Ce travail peut prendre beaucoup de temps mais
c‟est un des points fondamental, d‟après nous, sur lequel l‟enseignant doit insister pour
devenir un bon enseignant et permettre à tous ses élèves de réussir aussi bien scolairement que
humainement et c‟est ce qui manque, à notre sens, dans notre société actuelle. La remise en
question périodique de ses méthodes pédagogiques, n‟est pas une honte, mais une qualité que
l‟enseignant doit cultiver jusqu‟à la fin de sa carrière.
Pour terminer, nous dirons que cette option nous a conforté dans l‟idée de devenir professeur
des écoles et nous espérons devenir d‟aussi bons professeurs que ceux que nous avons
rencontrés.
Cependant il reste de multiples points sur lesquels un bon professeur doit se pencher,
comme : comment respecter des consignes, comment responsabiliser un élève, comment
acquérir de la pédagogie ou comment gérer les relations avec l‟administration, que nous
espérons pouvoir approfondir d‟ici notre titularisation.
Nous concluons donc ce mémoire par une phrase de Bruno Bettelheim : « Aujourd‟hui,
comme jadis, la tâche la plus importante et aussi la plus difficile de l‟éducation est d‟aider
l‟enfant à donner un sens à sa vie. »
ANNEXES
13. Situation historique de l‟établissement des Blagis p20
14. Situation géographique de l‟établissement des Blagis p20
15. Le projet d‟école p21
16. Interview de Mr Delamare (directeur) p25
17. Interview de Mr Malleville (professeur) p26
18. Décoration de la salle de CP p29
19. Décoration de la salle de CM1 p32
20. 1h30 avec des CP p36
21. La division p40
22. Mise en situation p42
23. Les intervenants p44
24. Le passé composé p47
Annexe 1 : Situation historique de l‟école des Blagis
En 1950, l‟école des Blagis était une école intercommunale réunissant des enfants de Sceaux,
Bagneux et Fontenay. L‟école possédait alors une école maternelle, une école primaire et une
classe d‟apprentissage (l‟ancêtre des classes professionnelles).
En 1970, l‟école est réservé aux enfants de Sceaux et n‟a plus que 13 classes.
En 2002, il reste 8 classes de maternelles et 14 classes élémentaires. Une classe
d‟informatique et une bibliothèque ont fait leur apparition.
Ecole des Blagis 1966-1967 Ecole des Blagis Janvier 2007
(prise sur http://www.trombi.com)
Annexe 2 : Situation géographique de l‟école des Blagis (Photos prises sur www.mappy.com)
Annexe 3 : Le projet d‟école
Annexe 4 : Interview de Mr Delamare, le directeur de
l‟école des Blagis
Nous lui avons demandé l‟évolution de sa carrière :
Il a d‟abord été professeur en ZEP de 1983 à 1990. Il l‟est devenu après avoir suivi l‟école
normale où l‟on entrait à l‟époque juste après le baccalauréat.
En 1990, il est devenu directeur à Bagneux et est resté à ce poste pendant 3 ans, puis il est
parti en poste à Fontenay aux Roses pendant 5 ans et désormais il occupe le poste de directeur
aux Blagis depuis 9ans.
Nous lui avons ensuite demandé les raisons qui l‟ont poussé à devenir directeur :
Il l‟est devenu car ça l‟intéressait de fédérer une école et de développer des projets.
Nous lui avons demandé quelles étaient les ressources financières de l‟école.
L‟école reçoit une aide financière par la ville de Sceaux :
20€ par année et par élèves pour la papeterie.
2 photocopies par jour et par élève.
1 car est disponible par classe et par année
1800€ pour les abonnements et la bibliothèque
300€ pour les produits pharmaceutiques (il n‟y a pas d‟infirmiers sur place)
20€ pour des livres pédagogiques et des manuels pour enfants.
A ce moment la sonnerie de fin de récréation a sonné et nous avons du le quitter pour rentrer
en classe.
Annexe 5 : Interview : Xavier Malleville
Xavier Malleville est professeur de la classe CM1B à l’école des Blagis à
Sceaux.
-Pourquoi as-tu voulu devenir professeur des écoles ?
=> Ce n‟était pas mon objectif premier. Je préparais le CAPES d‟histoire mais j‟ai présenté
les deux en même temps. Je n‟ai eu qu‟un des deux concours et à ce moment là, je me suis dit
que j‟allais enseigner deux ou trois ans en école élémentaire puis repasser le CAPES mais, en
fait, je ne l‟ai jamais repassé, car j‟ai rencontré un professeur des écoles qui m‟a donné le goût
de ce métier et je ne l‟ai plus jamais quitté (jusqu‟à présent).
-Depuis combien de temps enseignes tu ?
=> J‟enseigne depuis 10 ans.
-Toujours à l’école des Blagis ? Toujours à des CM1 ?
=> Non, c‟est ma première année en tant que titulaire. Avant je faisais des remplacements un
peu partout. Par contre, je n‟ai fait que des CM1 ou des CM2, classes où je me sens plus à
l‟aise.
-Pourquoi des remplacements ? C’était volontaire ?
=>Oui, je voulais rencontrer un maximum de situations différentes. Maintenant, j‟ai pour
projet de devenir directeur.
-Pourquoi ? Quelle est la procédure pour devenir directeur ?
=> Pour changer. Il faut passer un entretien de 45 min, que j‟ai passé la semaine dernière mais
je ne sais pas encore ce que ça a donné.
-Quels sont tes rapports avec les parents d’élèves ?
=> J‟ai de très bon rapports avec tous les parents d‟élèves de cette classe mais ça n‟a pas
toujours été le cas dans les écoles où j‟ai été … surtout en remplacement, les parents sont
beaucoup plus critiques je trouve. Je vois surtout les parents d‟élèves le soir avant l‟étude, ou
lorsque je les convoque.
-Les convoque-tu souvent ?
=> Non, car j‟essaie de régler les soucis dans un premier temps seul, puis avec le directeur ;
seulement ensuite je convoque les parents avec qui j‟essaie de régler le problème en présence
de l‟élève. Si le problème n‟est pas résolu, alors je continue d‟essayer de le régler mais je ne
convoque plus les parents pour éviter de tendre les relations à tous les niveaux, que ce soit au
niveau de mes rapports avec l‟élève ou avec les parents. Si, par exemple, les parents parlent
trop de moi à la maison en négatif, je serais trop discrédité vis-à-vis de l‟enfant.
Mais il est clair que de bonnes relations avec les parents d‟élèves mettent en meilleures
conditions le professeur et l‟élève.
Une petite anecdote : je suis parti avec la classe en sport et j’ai fait une faute professionnelle.
J’avais oublié une gamine. Pourtant, j’avais compté le bon chiffre en sortant de l’école. Sur
le chemin, j’ai croisé le père de la fillette étonné de ne pas voir sa fille dans les rangs, d’où le
malaise, mais tout s’est bien passé car j’avais de bonnes relations avec les parents.
Parfois, les parents ne veulent pas venir. Ils ne veulent pas entendre certaines choses sur leur
enfant ou alors ils ont de mauvais souvenirs de l‟école, je pense ; dans ce cas-là, je ne les
rencontre qu‟à la sortie des classes.
-Quelles sont les conséquences de la vie de famille sur l’élève ?
=> Elles peuvent être positives comme négatives… Cette année, j‟ai plusieurs élèves qui ont
des problèmes de famille. Ils viennent en classe avec leurs problèmes et sont souvent dans
leurs pensées. Dans un cas tout-à-fait différent, une élève subit une forte pression familiale,
les parents veulent qu‟elle réussisse et lui mettent une grande pression ; ça ne lui correspond
pas et l‟élève a du mal à assumer toute cette pression. Dans le cas d‟un autre élève, venu
d‟Algérie il y a deux ans, cette pression s‟est révélée positive… Il ne parlait pas un mot de
français et il est maintenant devenu un des élèves les plus doués ; la pression familiale se sent
mais elle le stimule.
-Comment organises-tu ta classe pour que les élèves soient attentifs et comment les
places tu ?
=> La classe est disposée de telle façon que les élèves sont face à moi. Je bouge tout le temps
et je vais voir tous les élèves. Je casse le rythme parfois en leur demandant de se rassembler
autour du tableau. Pour les placer dans la classe, j‟ai mis les plus forts à l‟arrière puis les plus
faibles à l‟avant près du tableau afin de capter plus facilement leur attention. Ces derniers ne
sont pas ensemble. Un élève meilleur qu‟eux est à leur côté pour essayer de les pousser vers le
haut.
Sinon, de beaux locaux lumineux comme ceux-ci sont propices à une bonne atmosphère de
travail.
-Punis tu souvent ?
=> Pas encore cette année mais cela m‟est déjà arrivé, souvent je change les élèves de place,
toute la classe ou alors juste un élève et je donne des punitions écrites courtes quelques fois.
En général, quand j‟ai une remarque désobligeante à faire, je la fais en privé et si j‟ai une
félicitation à faire, je la fais en public. En revanche, si l‟élève recommence ses bêtises après
qu‟on ait parlé, je fais une remarque devant toute la classe.
-Comment réagis-tu face à un enfant qui pleure ?
=> Si l‟élève pleure pour un caprice, je le lui fais remarquer et je ne fais rien de particulier.
Si l‟élève pleure parce que je l‟ai puni injustement, je lui dis que je me suis trompé et je
remets en cause mon jugement.
Si l‟élève pleure parce qu‟il n‟est pas dans un bon jour, je lui demande s‟il veut en parler mais
si l‟élève dit « non », je le laisse tranquille, je n‟insiste pas.
Je ne prends jamais parti dans un conflit entre deux élèves.
-Comment prépares-tu tes cours ?
=> Je prépare mes cours tous les soirs ou presque pendant une heure. Avec les guides de
l‟enseignant accompagnant les livres pédagogiques ou avec l‟ensemble des livres que j‟ai
rassemblés depuis que j‟enseigne. Il existe une bibliothèque : « le CNDP » très pratique pour
cela.
-Combien de cahiers les élèves ont-ils et pourquoi ?
=> Les élèves ont sept cahiers : le cahier du jour où sont mis au propre les exercices de maths
et de français faits au préalable dans le cahier d‟essais qui sert aussi pour le travail à la maison.
Il y a ensuite le cahier de poésie / chant, le cahier d‟évaluation où sont, comme tu t‟en doutes,
toutes les évaluations, le cahier de correspondance, le cahier de leçons pour les leçons de
maths et français et enfin le trilex qui est un trieur dans lequel les élèves rangent leurs leçons
de sciences de la vie, d‟histoire et de géographie. Les cahiers ont des rôles spécifiques
permettant ainsi d‟éviter de surcharger le dos des élèves ; ils ne prennent que ce dont ils ont
besoin et laissent le reste en classe.
-Avez-vous un manuel obligatoire pour une classe ? Tous les CM1 ont-ils le même
manuel ou pas ?
Non, chaque enseignant a le choix de son manuel et de sa pédagogie.
-Que fais tu si un élève te pose une question à laquelle tu ne sais pas répondre ?
=> Je réponds toujours : « Je ne sais pas, on va faire une recherche ». J‟essaie d‟être toujours
honnête. Il faut accepter le fait de ne pas savoir.
-Que penses-tu des redoublements ?
=> Je n‟ai jamais fait redoubler ni sauter de classe à un élève. Il s‟agit de cas extrêmes. Je
serai peut être amené à le faire mais je n‟en ai pas eu besoin pour l‟instant.
-Fais-tu l’étude ?
=> Je fais l‟étude tous les jours cette année sauf le vendredi. Cela me permet de suivre
d‟autres élèves que les miens et de suivre encore plus les miens mais aussi d‟arrondir les fins
de mois car c‟est bien payé. Au début, je ne pouvais pas. J‟étais trop fatigué pour faire l‟étude
tous les jours ; je ne faisais qu‟un seul jour l‟étude. Il faut prendre le rythme. L‟étude est
basée sur le volontariat. Si un élève est trop dissipé, il peut se faire exclure car ce n‟est pas
obligatoire mais je n‟ai jamais assisté à un cas comme ça.
-Si ce n’est pas indiscret, parle nous de ton salaire ?
=> Non, ça ne me dérange pas : je gagne 1800 euros net par mois plus 500 euros pour les
études. Les salaires sont calculés en fonction de la grille des salaires des fonctionnaires.
C'est-à-dire par rapport à l‟année d‟ancienneté, le poste (professeur fixe, professeur
remplaçant, directeur, …), la zone (considérée comme difficile ou pas) et une note de
l‟inspecteur qui peut faire grimper l‟évolution de salaire plus vite.
-Comment donnes tu les devoirs ?
=> Toujours d‟un jour de la semaine au même jour de la semaine suivante.
-Comment évalues tu les élèves dans des matières comme les arts ou la musique ?
=> Uniquement sur les consignes. Pour tous les autres exercices, je corrige tout mais ne
sanctionne que la notion étudiée dans l‟exercice.
-Comment les élèves sont-ils notés?
=> Ils sont notés par : non acquis, en cours d‟acquisition, acquis et aussi par des notes sur
vingt pour les préparer à la sixième. (voir annexe du livret)
-Nous avons remarqué que ta salle est disposée par table de 2 et face au tableau.
Pourquoi ?
=> J‟ai placé les tables de manière frontale, car les enfants sont en pleine croissance et c‟est
beaucoup mieux pour leur colonne vertébrale de se trouver face au tableau. Et j‟ai préféré
séparer les tables plutôt que les coller pour pouvoir plus facilement circuler entre les rangs et
ainsi passer autant de temps avec chaque élève.
Annexe 6 : Décoration de la salle de CP
01. Le bureau du professeur est placé derrière les élèves, mais le professeur est
le plus souvent placé entre le tableau et les élèves.
02. Au-dessus du tableau, sont accrochées les lettres de l’alphabet avec une
image pour illustrer chaque lettre.
03. Des dessins sont aimantés au tableau. Sous chaque dessin est écrit ce
qu’il représente avec un son particulier que la maîtresse veut faire étudier
et qui est écrit d’une couleur différente.
04. Il y a aussi un poste avec des CD et des cassettes de chansons, de
comptines et d’histoires pour les enfants.
05. On peut trouver aussi un globe terrestre, des plantes et un ordinateur
MAC.
06. Sur les étagères on peut voir des manuels de classes, beaucoup de livres
et beaucoup de matériel d’activités manuelles.
07. Beaucoup de jeux sont également à la disposition des enfants (maison,
légos, poupées,…)
Annexe 7 : Décoration de la salle de CM1
01. Au dessus du tableau : quelques règles de français et de mathématiques :
Pour trouver un sujet : Qui est-ce qui ? Qui fait ?
Pour trouver un verbe : Qu‟est-ce que fait ? Que fait ?
Les compléments circonstanciels :
o Je mange à la cantine. Où ? -> C.C. de lieu
o Nous lisons tous les soirs. Quand ? C.C. de temps
o Elle travaille soigneusement. Comment ? C.C. de manière
Les C.C. : je peux les déplacer, les supprimer.
Les conjugaisons du présent de l‟indicatif : 1er
et 2ème
groupe
CHANTER
Je chante
Tu chantes
Il chante
Nous chantons
Vous chantez
Ils chantent
=> Radical : chant…
FINIR
Je finis
Tu finis
Il finit
Nous finissons
Vous finissez
Ils finissent
=> Radical : fini…
Les conjugaisons du futur de l‟indicatif : 1er
et 2ème
groupe
CHANTER
Je chanterai
Tu chanteras
Il chantera
Nous chanterons
Vous chanterez
Ils chanteront
FINIR
Je finirai
Tu finiras
Il finira
Nous finirons
Vous finirez
Ils finiront
La division
DIVIDENDE
1325 | 13 DIVISEUR
13 | 101 QUOTIENT
025 |
13 |
12 |
RESTE
Je vérifie : (13 * 101) + 12 = 1313 +12 = 1325
La multiplication
32
* 17
224 =>7*32
+ 320 =>10*32
544
La soustraction
02. Le bureau du professeur se trouve entre le tableau et les élèves
03. Il y a un poste de télévision, un ordinateur et des plantes dans la pièce
04. Les manteaux et les cartables sont accrochés sur des porte-manteaux dans le
couloir.
05. La photo de classe est affichée sur la porte de la salle de classe
06. Il y a un globe terrestre sur une étagère et, au mur, on peut voir une carte de
France et une carte du monde
07. Au fond de la salle, il y a une armoire pleine de livres pour les enfants qui
terminent les exercices plus vite que les autres.
08. Dans un coin de la salle, sur une table, il y a des roches et un microscope
09. Dans le fond de la salle, il y‟a une pile de dictionnaires.
10. Contre le mur, on a apposé différentes affiches :
Généalogie des rois de France
Frise généalogique d‟histoire
Un exposé sur le Moyen Age
Des affiches sur le génome et l‟ADN
Une affiche avec un squelette où sont détaillés les parties du corps humain.
Les dessins des élèves
11. Tout au fond de la salle, sous les tables du fond, est rangée une valise de
déguisements pour les élèves.
Annexe 8 : 1h30 avec les CP
Date : 11/01/2007 de 8h30 à 10h
Dans cette partie nous ne décrivons pas une seule activité, car la maîtresse en alterne plusieurs
en revenant dessus régulièrement car l‟enfant a « une concentration très limité environ 20min
en CP, et il faut constamment changer d’activité pour qu’il reste intéressé, sinon il
décroche. »
Le cours est décomposé de la façon suivante :
1. Lecture
2. Gauche-Droite
3. Respect des consignes
PAUSE Tambourin
4. Trouver le dessin
5. Ecriture sur ardoise
6. Le son secret
7. « Sur ma girafe »
8. Construction du "j"
9. Chiffres sur l'ardoise
10. Lecture préparée
11. Danse
Entrée dans une classe de CP.
Nous entrons dans la salle et nous asseyons au fond pour observer l‟entrée des élèves.
Les élèves sont tout timides, à part 2 ou trois. Ils savent tous où s‟asseoir et sortent tous leur
cahier de liaison et l‟ouvrent à la page du jour. Les cartables sont rangés dans la classe,
accrochés aux tables, mais les manteaux sont dans le couloir.
Nous remarquons une chose qui ne nous avait pas frappée jusque-là : l‟école est disposée de
façon à ce que les petites classes (CP, CE1, CE2) soient au RDC et que les grandes classes
soient à l‟étage.
Avant de commencer la 1ère
activité, un élève est désigné pour marquer la date sur un tableau
spécial qui fonctionne avec des étiquettes avec scratch sur lesquelles sont marqués les jours de
la semaine, les mois et les numéros d‟ordre du mois.
Comme l‟étiquette du jour de la semaine était perdue, l‟élève était un peu désorienté mais la
maîtresse le lui a dit et il s‟est très bien débrouillé après.
La 1ère
activité est de lire des mots et de trouver le son caché du jour (aujourd‟hui c‟est le son
« j »).
Au tableau des mots sont affichés (dessin + mot) et un son est commun à
tous les mots et est écrit en rouge (ex : un nuage, du fromage, une orange,
une girafe, il a la rougeole, un verre d‟orangeade).
Les enfants doivent lire les mots quand ils sont interrogés.
La maîtresse leur demande d‟expliquer les mots et s‟ils ne les connaissent pas elle lesleur
explique.
Les élèves ont tous appris à lire avec une technique d‟orthophoniste : « la méthode Borel
Mezoni » qui consiste à faire un geste correspondant à un son qui lui correspond à chaque fois
qu‟on le prononce.
« Analysons le fonctionnement de la mémoire. La mémorisation passe par un ou plusieurs de
nos cinq sens. Plus il y a de sens impliqués lors de la période d'encodage, plus la possibilité
de mémorisation augmente. Les méthodes d'apprentissage multi sensorielles sont à privilégier,
elles améliorent les apprentissages.(exemple : Méthode de lecture Borel Mezoni )»
D‟après la page : http://www.ac-nice.fr/rep/hyeres/article.php3?id_article=35
2ème
activité :
Sans faire aucune transition elle serre la main d‟un enfant et demande aux autres enfants
quelle main elle serre (la gauche ou la droite). Puis elle leur demande de se gratter l‟oreille
gauche.
Voyant que les élèves sont à l‟aise avec cet exercice, elle augmente la complexité :
_ Tapez la cuisse gauche avec la main droite
_La main gauche passe par derrière et attrape le talon droit.
Ensuite pour vérifier qu‟ils sont attentifs elle leur demande de répéter sa consigne (la main
gauche passe par derrière et attrape le talon droit).
Les enfants ont beaucoup de mal à rééxprimer la consigne et ceux qui y arrivent sont félicités
par la professeure. Elle ne décourage pas les autres pour autant et leur dit : «C’était difficile,
même moi je ne me rappelle plus de tout ce que j’ai dit ».
Pour leur faire faire une petite pause, elle les fait se mettre debout à côté de leur table et tape
sur un tambourin en rythme. A chaque coup, les élèves doivent sauter en l‟air avec les mains
en haut. Elle s‟arrête dès que les enfants s‟excitent trop.
Nous avons trouvé que le cassage du rythme permettait de recadrer leur attention après qu‟ils
se soient défoulés. Nous avions déjà remarqué celà quand les CM1 revenaient de récréation,
mais nous pensons que c‟est une technique à double tranchant, c'est-à-dire que si un
évènement inhabituel survient il peut détourner leur concentration par la suite (dispute, jeu
passionnant,…).
Elle passe enfin à la 4ème
activité : certains dessins n‟ont pas leur mot associé en
dessous et grâce au son utilisé précédemment, les élèves doivent deviner le mot et
le dire dans l‟oreille de la professeure (ex : le gendarme).
S‟ils trouvent le bon mot, ils ont un “bon point”.
Avec 10 bons points, l‟élève a droit à une image et avec 3 images, l‟élève reçoit un
cadeau (des stylos, un mini puzzle, une voiture,…), nous confie Laura.
Le principe de la carotte nous a montré que les élèves y étaient très sensible. Ils nous ont dit
que les bons points n‟étaient donnés que pendant les exercices compliqués et nous avons vu
qu‟ils veulent tous être interrogés (même s‟ils n‟ont pas la bonne réponse).
Les élèves doivent maintenant écrire sur leur ardoise la 2ème
syllabe du mot que leur lit la
maîtresse.
Nous avons remarqué que la maîtresse utilise beaucoup de synonymes : « la 2ème
syllabe »,
« le 2ème
morceau », « la 2ème
partie » et répète beaucoup ses consignes en demandant si tout
le monde a bien compris.
Une fois cet exercice fini, la maîtresse demande aux enfants quel était le mot secret.4 enfants
sur 5 environ l‟avaient trouvé.
Ils passent ensuite à une autre activité qu‟ils avaient l‟air de bien connaître car la maîtresse ne
leur a pas vraiment donné de consigne. Les enfants levaient le doigt et, quand ils étaient
interrogés, ils disaient « Sur ma girafe, je met un son en « j ». »
Ex : « Sur ma girafe, je mets une bougie » ou « sur ma girafe je mets une orange », etc... .
Si un enfant dit un mot que les autres ne connaissent pas, la maîtresse l‟explique (ex : « Sur
ma girafe, je mets un girafon »).
Si un élève se trompe (ex : « sur ma girafe, je mets un camembert »), les autres élèves le
voient et rient. Donc, le cours est rapidement perturbé et les élèves se déconcentrent. La
maîtresse corrige la faute rapidement et passe très vite à autre chose pour éviter d‟avoir à
hausser la voix pour que les enfants se calment.
Nous avons remarqué que la professeure essayait au maximum d‟empêcher les élèves de se
moquer des autres et aussi de se distraire en faisant les pitres.
La maîtresse essaie d‟interroger le maximum d‟enfants possible.
Maintenant la professeur essaie de faire deviner aux enfants comment on construit le son « j »,
grâce aux différents dessins affichés au tableau.
Elle leur explique comment le construire avec la lettre G et les guide avec beaucoup
d‟exemples.
Puis elle leur demande d‟écrire « une orangeade » puis « la gare » pour qu‟ils se rendent
compte de la différence de son.
Nous avons remarqué que, dans l‟ensemble, les élèves sont calmes, mais à chaque temps mort,
ils jouent avec leurs mains ou leurs pieds.
Nous avons également remarqué que les rideaux de la classe sont fermés pour éviter la
déconcentration due à la vue sur la cours de récréation.
Les élèves nous regardent beaucoup, ils sont intrigués par leurs visiteurs.
La professeure se tient très près des élèves auxquels elle pose une question et se baisse
souvent pour être à la même hauteur qu‟eux.
Les enfants doivent maintenant écrire les chiffres sur leur ardoise. Ils doivent avoir préparé
cet exercice chez eux. Ils ont une photocopie sur laquelle les chiffres sont marqués pour éviter
les fautes de copie.
Les enfants s‟amusent à effacer avec leurs cheveux ou leur nez.
Nous remarquons que dès qu‟un enfant fait une bêtise ou autre chose que ses amis trouvent
drôle, il est aussitôt imité par ceux-ci.
LES DEVOIRS :
En général les devoirs se composent d‟une page à lire pour le lendemain et, chaque semaine,
les enfants doivent apprendre une petite poésie et de temps en temps préparer une dictée ou
un exercice du même type que celui énoncé quelques lignes plus haut.
Jusqu'à Octobre les devoirs étaient photocopiés mais après, les enfants notaient leurs devoirs
eux-mêmes. La maîtresse marque d‟un trait rouge chaque devoir pour montrer qu‟elle a
vérifié ce qu‟a écrit l‟enfant.
L‟activité suivante est aussi une activité qu‟ils avaient préparé : dans leur cahier de lecture, ils
devaient avoir entouré 2 mots par ligne qu‟ils ont du apprendre pour pouvoir les lire
rapidement sans avoir à les déchiffrer.
Chaque page de ce livre de lecture correspond à un son particulier.
Nous avons constaté qu‟aucun enfant ne lisait sans utiliser la méthode de Borel Mezoni
A 15 minutes de la fin du cours, nous avons entendu un enfant chuchoter « c‟est bientôt la
récré », preuve qu‟ils ont soit appris à lire l‟heure, soit connaissent les positions des aiguilles
qui indiquent les heures de récréation. Dans tout le cas, la concentration de cet élève était déjà
hors de la leçon.
Si un enfant commence à se dissiper, la maîtresse le menace de rester en classe pendant la
récréation ce qui le calme assez vite.
On voit donc que la technique du bâton marche aussi très bien.
Les élèves ont beaucoup de mal à rester bien assis, ils bougent beaucoup et s‟embêtent quand
la maîtresse ne regarde pas.
La maîtresse passe une musique et les enfants exécutent une danse qu‟ils ont apprise à côté de
leur table. Quand un élève fait une bêtise, il est tout de suite dénoncé par un autre.
Les élèves sont très appliqués à leur danse et certains improvisent quelque chose.
Puis la sonnerie de la récréation de 10h sonne et les enfants sont autorisés par la maîtresse
quand ils sont sages pour aller chercher leur manteau et sortir dehors.
La maîtresse nous explique la disposition de la classe avant de partir en salle des professeurs :
« J’ai placé les enfants de la manière suivante, un garçon à coté d’une fille, sauf les enfants
qui font trop les idiots que j’ai mis seuls, mais pas au fond pour qu’ils ne se sentent pas
exclus ».
Annexe 9 : La Division
Nous sommes lundi, juste après la pause de midi. Les élèves rentrent en classe et nous
remarquons que le professeur se fait du souci pour un des élèves, Théo, il met la main sur la
tête de celui-ci pour vérifier qu‟il n‟a pas de fièvre.
Il avait affiché dés le matin comme tous les jours le programme de la journée sur le tableau
de gauche. Aujourd‟hui, nous sommes en retard sur le programme. Le professeur en informe
les élèves. Nous sommes étonnés de voir à quel point les élèves sont sages et se mettent très
rapidement en condition pour travailler juste après la récréation alors qu‟ils étaient très agités.
Nous pensons qu‟il a réussi à obtenir des élèves qu‟ils respectent les règles qu‟il avait fixées
en début d‟année. Le fait qu‟il fasse très attention à eux, comme nous l‟avons vu avec Théo
ou encore lors de ses déplacements continus dans la classe entre ses élèves, doit y avoir
contribué.
Le programme suit son cours : maintenant il s‟agit d‟étudier les divisions. Ils ont déjà
vu comment poser les divisions. Le professeur pose une division au tableau 5138/12. Il
l‟effectue devant eux en leur rappelant la méthode :
Tout d’abord, ils doivent écrire le répertoire de 12 qui est tout simplement la table de 12 ;
dans un deuxième temps, ils réalisent l’opération en posant des soustractions successives
jusqu’à ce que le reste soit inférieur à 12. Ensuite pour finir, ils vérifient, en se servant des
opérateurs inverses, c’est-à-dire la multiplication et l’addition.
Opération Répertoire de 12 Vérification
12
24
36
48
60
72
84
96
108
120
Maintenant, le professeur repose une autre divisionet demande à un élève de la classe
de venir la faire devant tout le monde. Nous remarquons que l‟élève qu‟il choisit est l‟un des
meilleurs de la classe, aussi celui-ci résout la nouvelle division très rapidement, le professeur
est obligé de lui demander de ralentir afin de mieux pouvoir s‟assurer que les élèves suivent
bien. L‟élève retourne à sa place ; nous observons qu‟il est très fier de lui.
Quatre opérations sont alors posées au tableau avec les répertoires correspondants. Le
professeur ne leur demande pas encore de trouver les répertoires tout seuls mais, en revanche,
il leur explique de deux façons simples comment faire ; soit en ajoutant à chaque fois le
nombre (ex : 12, 12+12=24, 24+12=36….), soit en décomposant le calcul (ex : 12*6= (10*6)
+ (2*6)=72…). Lors de ces explications, nous nous rappelons que, le matin, ils avaient
travaillé le calcul mental avec des multiplications simples à réaliser sur leur ardoise, sûrement
que les opérations sont plus faciles à réaliser grâce à cette activité précédente.
5138 12
-48
33
- 24
98
- 96
2
428
428
* 12
856
+ 4280
5136
+ 2
5138
Nous passons dans les rangs pour corriger ou aider les élèves lorsqu‟ils le demandent. Ils ne
se mettaient pas tous au travail rapidement mais au bout de cinq minutes, tout le monde était
au travail.
Antoine s‟est occupé pendant un moment d‟un élève, Adrien, qui n‟en était qu‟à sa première
opération alors que les autres avaient presque fini. Adrien n‟avait pas tout compris mais après
une explication personnalisée, Antoine l‟a laissé à peine cinq minutes et toutes ses opérations
étaient faites et justes.
Cet épisode nous a marqué car l‟élève, nous le savions, avait des problèmes de
concentration liés à des problèmes familiaux et le fait de lui avoir porté une attention
particulière a permis qu‟il comprenne et que la notion soit assimilée. On a bien vu ici que
l‟attention porté aux élèves est primordiale dans l‟assimilation du savoir des élèves et qu‟une
plus grande attention peut changer bien des choses. Malgré cela, nous en sommes venus à
nous poser la question que le professeur ne peut pas toujours apporter une attention
particulière de ce type à tous les élèves. Mais le fait qu‟il se déplace constamment entre ses
élèves allant les voir individuellement peut éviter certains échecs scolaires qui auraient pu
avoir lieu dans une classe où le professeur reste à son bureau. De plus, le fait de se déplacer
peut empêcher le fait que certains élèves ne fassent autre chose mais cela peut aussi provoquer
une dissipation générale de classe si le professeur s‟attarde sur un élève en difficulté car ceux
ayant fini sont alors susceptibles de se dissiper.
Les élèves qui avaient fini leurs opérations et qui avaient été corrigés ont pu alors
prendre une feuille de travail appelée « labynombres ». Cette dernière est une façon ludique
de travailler son calcul mental en attendant que les autres aient fini. Pour ceux qui avaient
trouvé les bons itinéraires, ils devaient les colorier puis coller la feuille dans le cahier du jour
et enfin, prendre un livre et « aller en lecture silencieuse » à leur place.
Par rapport aux problèmes d‟attention précédemment indiqués nous avons trouvé que
ce système de plusieurs activités à la suite, et de plus en plus ludiques était un très bon
système car les élèves ne sont jamais en train de ne rien faire et les activités les plus
importantes (les opérations de divisions et de vérification, le calcul des itinéraires) avaient été
faites par tout le monde. Au cours de la semaine, nous nous sommes aperçus que pour toutes
les matières, le professeur organisait son cours de cette manière. Une fois, un élève rapide,
Issam, après avoir fini toutes ses activités, a dessiné au lieu de lire. Le professeur l‟a
immédiatement réprimandé et lui a demandé de prendre un livre. Même ludique, ils doivent
faire l‟activité demandée par le professeur. Cette leçon a été très instructive pour nous et nous
a beaucoup plu, elle est par ailleurs passée très vite.
Annexe 10 : Mise en situation dans une classe de
CM1
Date : 12/01/2007 de 13h30 à 16h30
Cette après-midi, le professeur de CM1 ayant un problème personnel, nous a demandé de
s‟occuper de sa classe pour l‟après-midi, mais comme nous n‟avions pas le droit d‟être
responsable, nous devions laisser ouvertes les portes entre sa classe et les classes voisines.
Les élèves étaient divisés en 2 groupes : un qui a été en activité « tennis de table » avec une
autre classe de CM1 et un autre qui reste avec nous jusqu‟à 15h, puis les groupes échangent
leurs activités.
Le professeur avait écrit les exercices à faire au tableau.
Il y‟avait 4 exercices :
Un exercice où il fallait mettre à l‟infinitif des verbes conjugués au passé composé.
Un exercice où, étant donné une ou plusieurs personnes du singulier ou du pluriel et
un verbe à l‟infinitif, il fallait donner le verbe conjugué.
Dessiner un jardin, sur une petite feuille. (l‟exercice servira le lendemain)
Colorier un dessin représentant une cathédrale et des pèlerins pour illustrer la leçon
d‟histoire.
Nous avons donc fait rentrer le premier groupe et leur avons demandé aux élèvesde s‟asseoir à
la place de leur choix.
Nous leur avons fait lire les consignes des exercices et ils ont commencé leurs exercices de
manière assez autonome. La classe était assez calme et les élèves nous appelaient quand ils
avaient besoin d‟une correction ou s‟ils avaient besoin d‟aide.
Vers la fin de l‟heure la classe a commencé à se dissiper et nous avons du changer une élève
de place ce qui les a pas mal calmés.
Puis après la récréation, nous avons échangé les groupes d‟élèves, mais en entrant dans la
classe nous leur avons imposé leurs places et les élèves se sont mis beaucoup plus vite au
travail. Les élèves de cette séance étaient un peu moins dissipés et certains ont fini avant
l‟heure. Nous avons donc décidé de leur faire faire une lecture silencieuse ou de s‟avancer
dans leurs devoirs.
Conclusion : Nous avons travaillé avec des CM1 très autonomes, mais nous avons vu la différence au
niveau de la qualité de la discipline en comparant les 2 méthodes. Nous pensons donc qu‟il
faut être plus ferme et moins familier avec les enfants, il faut créer une petite distance entre
eux et nous pour obtenir un meilleur rendement de travail, quitte à changer en fin d‟heure si
l‟avancé des travaux est concluante. Nous avons remarqué par la suite que le professeur
Xavier MALLEVILLE appliquait toujours les punitions qu‟il avait menacé de donner à un
élève si celui-ci récidivait dans sa bêtise.
Annexe 11 : Les intervenants
Le professeur des écoles peut enseigner des matières comme le chant, le sport, les arts,
l‟informatique ou l‟anglais mais dans de nombreuses écoles très majoritairement situées en île
de France, la mairie finance des intervenants dans ces matières. Ces derniers peuvent être des
professeurs possédant le CAPES, des professionnels ou non. Nous avons assisté à plusieurs
cours faits par ces intervenants.
Les professeurs sont tout de même responsables de leurs élèves et donc ils peuvent à tout
moment couper ou faire remarquer quelque chose à l‟intervenant, même si ceux-ci sont des
professionnels.
Cours d‟anglais (classe de CM1)
L‟intervenante d‟anglais n‟a pas le CAPES mais une licence d‟anglais. Dés son arrivée
en classe le professeur demande à un élève de distribuer les « wordbooks », ensuite le
professeur ne dira plus rien en français de toute l‟heure et travaillera en étant à son bureau.
L‟intervenante souhaite alors une bonne année aux élèves en anglais, ces derniers ne
comprennent pas tous, elle leur explique puis ils répètent tous en cœur « happy new year »,
elle écrit la phrase au tableau. Elle met alors le poste de musique en marche et leur demande
d‟écouter une chanson, la chanson passe deux fois, les paroles sont écrites dans le livre
d‟exercice, puis sans écrire sur leur « wordbook » mais dans leur cahier, ils choisissent pour
chaque phrase de la chanson le bon mot sur deux mots proposés. Elle fait la correction à l‟oral
en demandant aux élèves. Tous les élèves chantent la chanson deux fois. Maintenant, ils
ouvrent leur livre d‟exercices à une nouvelle page, celle d‟une bande dessinée; il s‟agit d‟une
histoire que les élèves suivent depuis le début de l‟année. Nous remarquons que les élèves
sont contents d‟entendre la suite de l‟histoire. Après une explication des mots de vocabulaire
qu‟elle écrit au tableau, ils répètent à voix haute l‟histoire.
Nous avons observé que tout au long de l‟histoire des élèves ne se sentaient pas du tout
concernés. Le professeur nous demanda à la pause, après le premier cours ce qu‟on avait
pensé du cours d‟anglais. Nous lui avons répondu que certains élèves étaient à deux doigts de
dormir et ne se sentaient pas du tout impliqués mais que par contre le livre d‟anglais choisi
par l‟intervenante était très bien fait. Le professeur nous confia alors qu‟il hésitait à parler de
l‟intervenante au directeur car elle était en fin de carrière et qu‟il trouvait son cours pas adapté
et qu‟il était d‟accord avec nous. L‟attention de certains élèves était inexistante et, pour nous,
les raisons de cela étaient qu‟elle restait toujours à la même place et n‟interrogeait pas tous les
élèves mais seulement ceux qui suivaient, donc certains élèves se sentaient délaissés.
Toutefois, les élèves étaient calmes, le professeur y veillait et faisait des remarques à certains
élèves par moment. Ceci nous a montré très clairement que même si des élèves ne sont pas
dissipés, ils peuvent ne pas être pas du tout attentifs.
Cours de poterie (classe de CP)
L‟intervenant est un homme travaillant la poterie, dans son atelier, toute la semaine. Il
s‟agit donc ici d‟un professionnel. Arrivé dans la salle, nous remarquons que la salle a déjà été
préparé par l‟intervenant, celui-ci nous a accueilli chaleureusement puis a expliqué à la classe
ce qui allait se passer. Ceux qui ont fini leur dernière poterie lors du dernier cours pourront
la récupérer durant le cours mais seulement quand il viendra les chercher, pour le moment
ils doivent prendre de la terre sur la table prévue a cet effet et aller travailler en silence. Les
autres doivent reprendre leurs travaux en cours qu’un des élèves désigné par l’intervenant
leur distribue. Une fois les élèves au travail, l‟intervenant vient nous expliquer sa façon de
procéder, il leur donne à chaque séance un thème (maison, arbre…) et leur explique quelques
techniques, par exemple comment faire une plaque, comment mettre deux bouts de terre
ensemble, la découpe etc… mais après, et il insista beaucoup sur ce point, il laisse libre cours
à leur créativité et à leur imagination. Tout au long du cours, nous remarquons qu‟à la
différence de l‟anglais et du sport, le professeur passe partout dans la classe leur donner des
conseils mais nous observons que cela ne dérange pas l‟intervenant. Ce dernier passe aussi
dans les rangs et on sent à la façon d‟expliquer la poterie aux enfants ou à nous mêmes qu‟il
s‟agit d‟un passionné… Le fait qu‟il soit aussi passionné attire beaucoup l‟attention des élèves
qui viennent constamment lui demander comment faire un toit, comment faire une cheminée
etc… et ils sont toujours très attentifs à ce qu‟il leur dit. Nous avons aussi remarqué que les
élèves n‟étant pas au même point sur leur poterie se déplacent dans la salle évitant ainsi une
dissipation générale. La classe est tout de même agitée de temps en temps mais le professeur
remet les choses au point régulièrement. L‟intervenant montre les techniques sur une table
situé au fond de la table ou ensuite les élèves vont aller si nécessaire pour faire la même
technique. Exemple : pour faire une planche, il faut taper la terre sur une planche de bois un
bon nombre de fois dépendant de la taille de la terre afin de faire sortir des bulles d’air qui
peuvent faire exploser la réalisation lors de sa cuisson. Ensuite, il faut l’aplatir avec un
rouleau de poterie qui n’est disponible que sur la table où l’intervenant fait ses
démonstrations.
Table des démonstrations
Nous nous sommes demandé pourquoi la classe était organisé d‟une façon différente que
d‟habitude, les élèves étaient par table de quatre (deux élèves face à deux autres). Nous avons
donc demandé et l‟intervenant nous a expliqué que comme les élèves ont besoin d‟être
mobiles cela lui permettait de les faire se déplacer par groupe de 4 ou 8 de façon plus simple
évitant ainsi le désordre, mais aussi que cette disposition était utile aux élèves manquant
d‟inspiration qui pouvaient ainsi s‟inspirer des travaux des autres. Cette dernière remarque
nous a marquée par la suite car sur certaines tables, les travaux étaient similaires pour les
quatre élèves, les élèves ne sont effectivement du coup jamais en panne d‟inspiration et
peuvent moins provoquer du désordre. Cette séance était très intéressante par les différentes
observations que nous avons pu faire et par la façon dont cet intervenant arrivait à faire passer
sa passion et à s‟entendre avec les élèves. Ainsi, à la fin de la séance, une élève, Camille, ne
voulait pas rendre son travail : l‟intervenant lui a alors expliqué pourquoi c‟était lui qui devait
prendre son travail, qu‟il fallait qu‟il le cuise dans un four spécial qu‟elle ne pouvait pas avoir
chez elle. L‟élève ne parlait pas ne répondait pas et était complètement bloquée mais peu à
peu, en lui expliquant que ce n‟était pas contre elle et avec la présence de l‟enseignante,
l‟intervenant a réussi à ce qu‟elle lui cède son travail. Cet épisode nous a montré à quel point
il faut parfois être patient.
Réalisations des élèves (cet atelier n’est sujet à aucune évaluation : le professeur ne veut
pas évaluer des compétences artistiques)
Annexe 12 : Le passé composé
La leçon du passé composé a été donnée la veille, il s‟agissait de la séance de
découverte. En effet, chaque notion à apprendre aux élèves est découpée en plusieurs parties :
la première séance est une séance de découverte, ensuite vient une séance d‟entraînement où
cette fois les élèves s‟entraînent à utiliser la nouvelle notion et enfin une séance d‟évaluation.
Toutefois, suivant l‟assimilation des élèves, il peut y avoir une séance de découverte ou
d‟entraînement supplémentaire.
Avant d‟aborder l‟activité concernant le participe passé, le professeur des écoles a
prévenu qu‟ils avaient besoin de l‟imparfait, notion pas encore étudiée, mais les rassura
immédiatement en leur montrant qu‟ils l‟utilisaient déjà à l‟oral et qu‟il allait les aider. Ainsi,
avec cette introduction, les élèves n‟étaient pas paniqués quant à l‟utilisation de l‟imparfait à
l‟écrit.
Le professeur a dans un premier temps demandé aux élèves de raconter leurs vacances
et où ils avaient été, ce qui lui a permis que les élèves interrogés se sentent concernés, mais
aussi de faire revoir et se réapproprier quelques connaissances en géographie.
Ainsi, dès qu‟un élève parlait de ses vacances, il devait aller situer l‟endroit sur une
carte. Si celui-ci ne savait pas, un autre allait alors situer l‟endroit et sinon le professeur le
faisait lui-même. Les élèves, qui ne savaient pas, ne subissaient aucune remarque désagréable
ni des autres élèves, ni du professeur. L‟élève n‟étant donc pas braqué, était ainsi toujours
attentif.
Ensuite, le professeur leu a expliqué le participe passé en leur montrant qu‟il le
maîtrisait déjà lorsqu‟ils disaient « ces vacances, j‟ai été… », les élèves par cette bonne
introduction en la matière étaient concernés juste avant de commencer la leçon, flattés d‟en
avoir déjà quelques notions et donc encouragés à en apprendre plus.
Ensuite, il a écrit la consigne sur le tableau : « Je raconte un moment de mes vacances
en utilisant les temps du passé : passé composé et imparfait » et pour s‟assurer que tout le
monde avait saisi, il demanda à un élève de la classe de la lire à haute voix, l‟ensemble des
élèves écoutaient, puis il indiqua que pour ceux qui le souhaitaient qu‟ils pourraient lire leur
production à la classe et il fixa la durée 15 minutes. Il demanda s‟il y avait des questions, pas
de question pour le moment.
Les élèves se sont ensuite lancés dans leurs activités à cœur joie, pressés de raconter à leur
professeur leurs vacances.
Dans cette activité, les difficultés prévisibles étaient de se servir de l‟imparfait et d‟un
vocabulaire pas automatiquement acquis sans compter la difficulté d‟appliquer la notion du
participe passé vu la veille en séance découverte.
Le professeur a ensuite, à la suite de l‟énoncé, rajouté quelques verbes utiles en les écrivant à
la première personne du singulier de l‟imparfait « j‟allais, je faisais, j‟avais, j‟étais » afin de
parer à la difficulté d‟utilisation de l‟imparfait, à l‟écrit.
Les élèves, peu de temps après le début de l‟activité, ont vite eu besoin d‟aide en
vocabulaire et peu d‟aide pour le participe passé ou l‟imparfait. Les questions fusaient et le
professeur faisait un tri entre les mots que l‟élève devait aller chercher dans le dictionnaire au
fond de la classe et ceux qu‟il donnait directement en épelant ou en l‟écrivant au tableau, ceci
pour éviter que la classe se dissipe dans le cas où plusieurs élèves seraient en même temps au
fond de la classe recherchant du vocabulaire. Le professeur et nous mêmes allions de rang en
rang, aidant les élèves en difficultés; très vite les premiers avaient fini, et comme pour
l‟ensemble des activités et sans que personne ne leur demande, ils partaient à la bibliothèque à
l‟arrière de la classe prendre un livre ou un quotidien et lisaient silencieusement à leur place.
Au bout d‟un peu plus d‟une dizaine de minutes, le professeur s‟adressa à la classe
pour savoir qui voulait lire sa production… Une dizaine de mains s‟élevèrent alors : les élèves
passaient alors devant le tableau et lisaient leur texte face aux autres élèves à voix haute.Léo,
un élève, se démarqua du lot avec un texte long et sans faute de temps ; il demanda de
l‟applaudir, applaudissement de la classe. Une dizaine de textes ont été lus. Pour certaines
lectures, la classe était agitée.
Après cette activité, nous avons parlé avec le professeur qui nous a confié que la fois
prochaine, il leur demanderait, comme il le fait très souvent, de se rassembler près du tableau
afin de casser le rythme, de les redynamiser et de les rendre plus attentifs qu‟ils ne l‟étaient
durant la lecture des textes. Il nous a aussi indiqué que lors de la correction des récits, il
corrigerait toutes les fautes mais ne sanctionnerait que celles en rapport avec l‟utilisation du
participe passé. Nous avons trouvé cette activité très intéressante dans la mesure où les élèves
ne se sentent pas dans un exercice scolaire. Ils racontent leur vacances, ce qui permet de les
motiver à écrire, partie qui d‟après le programme de l‟éducation nationale doit être plus
importante que celle de l‟oral en français. Le fait qu‟il ne sanctionne pas les autres fautes que
celles concernant la notion étudiée permet, selon nous, que l‟élève et ses parents puissent
évaluer l‟acquisition de la notion de façon plus claire que si tout avait été sanctionné. Nous
avons ensuite beaucoup aimé le fait que le professeur soit attentif à tous ses élèves et à
l‟efficacité de son activité et qu‟il se