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Bull. Mus. Anthropol. préhist. Monaco, n° 48, 2008 * Université de Toulouse-Le Mirail, TRACES CRPPM, UMR 5606 du CNRS, 39 allées Jules-Guesde, 31000 Toulouse, France. ** Association des Amis de Cabrières, 34800 Cabrières, France. *** Groupe de Recherches Archéologiques d’Agde, 14 rue Mirabeau, 34300 Agde, France. LES INDICES CAMPANIFORMES DU DISTRICT MINIER DE CABRIÈRES-PÉRET DANS LEUR CONTEXTE RÉGIONAL DE LA BASSE VALLÉE DE L’HÉRAULT par Maiténa SOHN*, Paul AMBERT*, Marie LAROCHE*, Noël HOULÈS** et Jean GRIMAL*** Mots-clés.– Campaniforme, Sud de la France, Hérault, exploitation du cuivre, Cabrières-Péret, Chalcolithique. Résumé.– La découverte récente de céramique décorée campani- forme dans une grotte sépulcrale chalcolithique du district minier de Cabrières-Péret (Hérault), la grotte 4 du Rhinocéros à Péret, nous a conduit à réviser les données disponibles sur le Campaniforme de la basse vallée de l’Hérault. 29 sites, funéraires, à vocation domestique et autres indices campaniformes, ont été recensés dans cette région. Le Campaniforme y est reconnu essentiellement par la céramique décorée, les autres témoins mobiliers attribuables à ce phénomène étant fort rares. Malgré la variabilité quantitative et qualitative des séries céramiques en fonction des sites, celles-ci montrent une grande homogénéité stylistique au niveau régional. La céramique campani- forme de la basse vallée de l’Hérault montre une nette préférence pour un style « pointillé-poinçonné », intermédiaire entre l’épimaritime et le pyrénéen classique. Bien qu’il s’intègre stylistiquement dans son cadre régional, le Campaniforme du district minier de Cabrières-Péret, pauvre au regard de l’ampleur des découvertes et des fouilles de vestiges chalcolithi- ques dans cette zone, pose d’importantes questions sur le rapport entre Campaniforme et exploitation minière contemporaine notamment, car le Campaniforme y est presque uniquement représenté dans des contextes funéraires. Bell Beakers testimonies in the mine district of Cabrières-Péret in their regional context of the lower valley of Hérault Keywords.– Bell Beaker, Southern France, Hérault, copper exploi- tations, Cabrières-Péret, Chalcolithic. Abstract.– The recent discovery of Bell Beaker pottery in the Chalcolithic sepulchral cave of the “Rhinocéros 4”, within the mine complex of Cabrières-Péret (Hérault), had motivated us to revise the data available about Bell Beaker in the lower valley of the Hérault. 29 sites (sepulchral contexts, settlements and other Bell Beaker testi- monies) were listed in this region. Bell Beaker is essentially recognized by its pottery. Others kinds of finds related to this phenomenon are very rare. In spite of the quantitative and qualitative variability of the pottery series according to the sites, these series show a hight stylistic homo- geneity at the regional level. Bell Beaker pottery of the lower valley of the Hérault delivers mainly a decoration “punched-dotted”, interme- diary between the Epi-maritime and the classic Pyrenean styles. Although Bell Beaker pottery style of the mine complex of Cabrières- Péret is well integrated in its regional context, it’s quite poor towards the scale of the discoveries and the excavations of Chalcolithic sites in this zone, what asks important questions on the relationship between Bell Beakers and contemporary exploitations of copper mines, nota- bly because there, Bell Beaker is almost only represented in funerary contexts. I.- INTRODUCTION Lors de la découverte, déjà ancienne, d’une pointe de Palmela dans le district minier de Cabrières-Péret (Ambert et al., 1986), nous soulignions la rareté de la documentation campaniforme dans le périmètre minier. Elle se limitait alors à deux uniques tessons, l’un découvert à l’Abri Rothschild à Cabrières, l’autre dans la grotte 2 du Rhinocéros 1 sur les 1. Le lieu-dit tire son nom d’un filon de quartz zoomorphe, dissy- métrique, dominant un versant de roches moins dures sur les confins de Cabrières et de Péret. De part et d’autre, il évoque assez bien la silhouette massive et la tête hérissée d’un rhinocéros.

SOHN M., AMBERT P., LAROCHE M., HOULES N., GRIMAL J. (2009) - Les indices campaniformes du district minier de Cabrières-Péret dans leur contexte régional de la basse vallée de

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Bull. Mus. Anthropol. préhist. Monaco, n° 48, 2008

* Université de Toulouse-Le Mirail, TRACES CRPPM, UMR 5606 du CNRS, 39 allées Jules-Guesde, 31000 Toulouse, France. ** Association des Amis de Cabrières, 34800 Cabrières, France.*** Groupe de Recherches Archéologiques d’Agde, 14 rue Mirabeau, 34300 Agde, France.

Les indices campaniformes du district minier

de cabrières-péret dans Leur contexte régionaL

de La basse vaLLée de L’HérauLt

par

Maiténa SohN*, Paul AMbERT*, Marie LARoChE*, Noël hoULèS** et Jean GRiMAL***

mots-clés.– Campaniforme, Sud de la France, hérault, exploitation du cuivre, Cabrières-Péret, Chalcolithique.résumé.– La découverte récente de céramique décorée campani-forme dans une grotte sépulcrale chalcolithique du district minier de Cabrières-Péret (hérault), la grotte 4 du Rhinocéros à Péret, nous a conduit à réviser les données disponibles sur le Campaniforme de la basse vallée de l’hérault. 29 sites, funéraires, à vocation domestique et autres indices campaniformes, ont été recensés dans cette région. Le Campaniforme y est reconnu essentiellement par la céramique décorée, les autres témoins mobiliers attribuables à ce phénomène étant fort rares. Malgré la variabilité quantitative et qualitative des séries céramiques en fonction des sites, celles-ci montrent une grande homogénéité stylistique au niveau régional. La céramique campani-forme de la basse vallée de l’hérault montre une nette préférence pour un style « pointillé-poinçonné », intermédiaire entre l’épimaritime et le pyrénéen classique.bien qu’il s’intègre stylistiquement dans son cadre régional, le Campaniforme du district minier de Cabrières-Péret, pauvre au regard de l’ampleur des découvertes et des fouilles de vestiges chalcolithi-ques dans cette zone, pose d’importantes questions sur le rapport entre Campaniforme et exploitation minière contemporaine notamment, car le Campaniforme y est presque uniquement représenté dans des contextes funéraires.

bell beakers testimonies in the mine district of cabrières-péret in their regional context of the lower valley of Hérault

Keywords.– bell beaker, Southern France, hérault, copper exploi-tations, Cabrières-Péret, Chalcolithic.abstract.– The recent discovery of bell beaker pottery in the Chalcolithic sepulchral cave of the “Rhinocéros 4”, within the mine complex of Cabrières-Péret (hérault), had motivated us to revise the data available about bell beaker in the lower valley of the hérault. 29 sites (sepulchral contexts, settlements and other bell beaker testi-monies) were listed in this region. bell beaker is essentially recognized by its pottery. Others kinds of finds related to this phenomenon are very rare. in spite of the quantitative and qualitative variability of the pottery series according to the sites, these series show a hight stylistic homo-geneity at the regional level. bell beaker pottery of the lower valley of the hérault delivers mainly a decoration “punched-dotted”, interme-diary between the Epi-maritime and the classic Pyrenean styles.Although bell beaker pottery style of the mine complex of Cabrières-Péret is well integrated in its regional context, it’s quite poor towards the scale of the discoveries and the excavations of Chalcolithic sites in this zone, what asks important questions on the relationship between bell beakers and contemporary exploitations of copper mines, nota-bly because there, bell beaker is almost only represented in funerary contexts.

I.- IntroductIon

Lors de la découverte, déjà ancienne, d’une pointe de Palmela dans le district minier de Cabrières-Péret (Ambert et al., 1986), nous soulignions la rareté de la documentation campaniforme dans le périmètre minier. Elle se limitait alors à deux uniques tessons, l’un découvert à l’Abri Rothschild

à Cabrières, l’autre dans la grotte 2 du Rhinocéros1 sur les

1. Le lieu-dit tire son nom d’un filon de quartz zoomorphe, dissy-métrique, dominant un versant de roches moins dures sur les confins de Cabrières et de Péret. De part et d’autre, il évoque assez bien la silhouette massive et la tête hérissée d’un rhinocéros.

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Cabrières

Péret

Viséen

Ordovicien

Terrains post-hercyniens

La Capitelle du Broum

Dévonien

1000 m

DA

O. C

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979

N

Cabrières

A.C.A.C

CABRIERES - PERET

La Roussignole

Bautarès

La Boyne

Pioch Farrus

Bellarade

Secteurs miniers

fig. 1

Localisation des indices campaniformes dans le cadre géologique du district minier de Cabrières-Péret (D.A.o. C. Requirand).Location of Bell Beaker testimonies in the geological context of the mine district of Cabrières-Péret (C.A.D. C. Requirand).

Les IndIces campanIformes du dIstrIct mInIer de cabrIères-péret (basse vaLLée de L’HérauLt) 75

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confins de Cabrières et de Péret (fig. 1). Ils n’ont jusqu’ici jamais été présentés (fig. 3, n° 1 à 5).

Si les travaux ultérieurs n’ont que très modestement changé la donne, la quinzaine de sites répertoriés dans la basse vallée de l’hérault voisine (Montjardin, 1996) n’ont donné lieu, à l’exception de Puech-haut (Convertini et Salanova, 2005), Montredon (Grimal, 2003) et à un degré moindre la grotte des Morts à Nizas (Audibert, 1956), qu’à un signalement laconique, ici encore la plupart du temps dénué de figures. Les travaux récents dans la grotte sépulcrale 4 du Rhinocéros à Péret ont à nouveau motivé l’intérêt que nous portons à la documentation campaniforme régionale. Aussi, après avoir précisé les conditions de la découverte et la description des témoins campaniformes des monts de Cabrières (fig. 2 et 3) nous nous proposons d’illustrer les découvertes réalisées dans leur contexte régional.

II.- Les IndIces campanIformes du dIstrIct mInIer de cabrIères-péret

Le plus remarquable reste encore à ce jour la pointe de Palmela de la Condamine (Ambert et al., 1986), laquelle est l’une des plus belles pointes de ce type découverte sur le sol français (fig. 3, n° 8 et fig. 4). Privée de tout contexte archéo-logique, elle mesure 12 cm de long et 2 cm dans sa plus grande largeur. Elle possède une soie de section rectangulaire, s’ef-filant vers la base, laquelle correspond à un peu moins de la moitié de la pièce (5,8 cm). Cet objet légèrement curviligne montre un épaississement médian par rapport aux tranchants qui sont biseautés. Sa composition est classique. Elle est en cuivre, l’impureté dominante est l’arsenic (1 %), les taux d’an-timoine (0,003 %) et d’argent (0,03 %) sont faibles.

Malgré plusieurs démarches auprès des laboratoires de bochum et de Zurich pour mieux connaître sa composition géochimique et analytique, nous n’avons à ce jour que peu progressé à son sujet. Seule une analyse géochimique, plus complète que la spectrographie RX qui avait accompagné notre première note, a été obtenue. Elle ne modifie pas de façon significative les interrogations que la première de ces analyses avait fait naître (Ambert et al., 1986).

La grotte sépulcrale 4 du Rhinocéros a fait, cette année, l’objet d’un sondage préliminaire (Sohn, 2008), en collabora-tion avec les membres de l’U.F.R. d’odontologie de l’Univer-sité de Montpellier (Aguilar, 2009). À ce terme, elle a fourni une vingtaine de tessons, dont une dizaine au moins peut être attribuée à la même influence. C’est d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un boyau exigu, présumé entièrement remanié par les fouisseurs. il possède néanmoins une partie de son remplis-sage en place. La céramique décorée campaniforme se rapporte à deux vases au moins. Le premier est un gobelet à profil en S, dont la forme a pu être en partie reconstituée (bord, col et panse, fig. 2, n° 4). Il livre un décor entièrement réalisé au peigne, où alternent des bandes en « fermeture éclair » et des bandes réservées. Le second vase n’est représenté que par un fragment de carène (fig. 2, n° 5). Son décor comprend des lignes hori-zontales incisées disposées deux à deux. Alors que le premier vase peut être rattaché à un style intermédiaire, mêlant l’épi-maritime (technique de décor au peigne) au pyrénéen (réper-

toire décoratif), le second livre un décor plus proche des styles régionaux « pyrénéen » ou « provençal » (d’après les classifi-cations proposées par J. Guilaine, 1967, L. Salanova, 2000, et o. Lemercier, 2004). il semble donc que les vases décorés de la grotte 4 du Rhinocéros relèvent d’une étape du Campaniforme antérieure à celle des tessons « barbelés » découverts sur le site voisin de La Capitelle du broum à Péret.

Les autres restes céramiques provenant de la grotte 4 du Rhinocéros peuvent être attribués pour la plupart au Chalcolithique régional. il n’est cependant pas exclu que certains d’entre eux (céramique lisse noire à la surface soignée, jarres à cordon unique ; fig. 2, n° 1) correspondent à de la céra-mique commune campaniforme ou du moins, à de la céramique associée aux mêmes phases d’utilisation de la cavité.

La grotte 4 du Rhinocéros a également livré deux armatu-res de flèches à pédoncule et ailerons équarris, type d’armature considéré comme spécifique et récurrent dans les assembla-ges campaniformes du Sud-Est de la France (Lemercier, 2004, p. 361 et 365).

Non loin de la grotte 4 du Rhinocéros, le district minier de Cabrières-Péret a livré d’autres indices campaniformes. Une fissure verticale, située à 250 m à l’ouest de la grotte du Broum (barge et al., 1997), s’ouvre dans le même filon de quartz dit du « Rhinocéros » que la grotte sépulcrale n° 4. Elle a donné un col de gobelet avec deux bandes de lignes horizontales au peigne, la première de 3 lignes, la seconde de 4 (fig. 3, n° 5).

À La Capitelle du broum (Ambert et al., 2005), le secteur 6000 a livré dans ses horizons de surface, 2 tessons campani-formes d’un même vase à pâte fine très érodé et à décor linéaire réalisé vraisemblablement au peigne (fig. 3, n° 6 et 7). Ce type de décor « barbelé », peut être rattaché à l’Épicampaniforme (phase 4 de Guilaine, 1967 ; style 4 de Lemercier, 2004), c’est-à-dire à l’extrême fin du IIIe millénaire av. J.-C. et au tout début du iie. Les tessons de fond plat qui proviennent des mêmes niveaux, pour leur part très grossiers, ne semblent pas devoir leur être associé.

L’Abri Rothschild est le plus grand des abris qui s’ouvre dans le massif de travertins quaternaires de la source de l’Es-tabel (Ambert, 1994, 1998). il a donné une séquence stratigra-phique, malheureusement dévastée depuis le début du siècle, faisant se succéder au Moustérien Final, l’Aurignacien, puis quelques vestiges néolithiques. Parmi ces derniers, il convient d’isoler ici un fragment de col de tasse ou de bol décoré de 4 lignes horizontales au peigne sous le bord (fig. 3, n° 3).

Le dolmen des Champs des Granges, situé à l’intersec-tion des communes de Cabrières, Mourèze et Villeneuvette, a été publié précédemment sous le patronyme de Mougno (Arnal et al., 2006). Ce terme ne peut être conservé pour cause d’ho-monymie avec un autre terroir de la commune de Cabrières. il nous a fourni, avec un mobilier classique (pointes de flèches, dont une à pédoncule et ailerons équarris, et perles en cardium), un bouton hémisphérique à perforation en V (fig. 2, n° 6) que l’on est en droit d’associer à l’influence campaniforme.

Enfin, soulignons que dès 1911, Vasseur, établissait une relation entre les documents de la grotte de Roca blanca, dite aussi du broum et ceux de la grotte sépulcrale de l’homme Mort à Nizas. Si cette dernière a donné un lot de céramique campaniforme, aucun tesson, en provenance de la fouille que

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fig. 2

Documents campaniformes du district minier de Cabrières-Péret et de la basse vallée de l’hérault.1 à 5 : grotte 4 du Rhinocéros à Péret (dessins M. Sohn). 6 : dolmen des Champs-Granges à Cabrières (dessin J. Coularou). 7 : station de Vigne Debru au Pouget. 8 : station de Pouzets au Pouget. 9 : station d’Escarpes à Agde (dessins J. Grimal et M. Sohn).Bell Beaker documentation from the mine district of Cabrières-Péret in the lower valley of Hérault.1-5: cave 4 of the Rhinocéros at Péret (drawings M. Sohn). 6: dolmen of Champs-Granges at Cabrières (drawing J. Coularou). 7: settlement of Vigne Debru at Pouget. 8: settlement of Pouzets at Pouget. 9: settlement of Escarpes at Agde (drawings J. Grimal and M. Sohn).

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fig. 3

Autres documents campaniformes du district minier de Cabrières-Péret (hérault).1 et 2 : grotte de l’homme Mort à Nizas (Musée borély, Marseille), 3 : Abri Rothschild à Cabrières, 4 : grotte du broum à Péret (tesson de type « Grands-Causses »), 5 : fissure du Rhinocéros à Péret, 6 et 7 : Capitelle du Broum à Péret (dessin M. Laroche), 8 : pointe de Palmela de la Condamine à Cabrières.Other Bell Beaker documentation in the mine district of Cabrières-Péret (Hérault).1, 2: cave of L’Homme Mort at Nizas (Museum Borély, Marseille), 3: cave Rothschild at Cabrières, 4: cave of the Broum at Péret (pottery type of « Grands-Causses »), 5: cave of the Rhinocéros at Péret, 6, 7: settlement of La Capitelle du Broum at Péret (drawing M. Laroche), 8: Palmela arrowhead of La Condamine at Cabrières.

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nous avons pratiqué à la grotte du broum (barge et al., 1997), n’indique cette présence. Néanmoins la faible distance de la grotte du broum et de la grotte sépulcrale 4 du Rhinocéros n’est pas pour interdire cette possibilité, d’autant que cette cavité, connue dans la banque des données du bRGM sous le nom de grotte des ossements, a été le terrain de jeu favori de générations d’habitants de Péret, et du plus célèbre d’entre eux, le spéléologue Michel Siffre. Le matériel que nous y avons récolté ne peut être considéré que comme très minimaliste. Par contre, parmi la céramique à décors incisés, de type Grands Causses, nous avons extrait et représenté ici un tesson de la grotte du Broum (fig. 3, n° 4), qu’on retrouve quasi à l’iden-tique dans le mobilier de la grotte de l’Homme Mort (fig. 15, n° 1). C’est peut-être ce type de conjonction, qui a pu inciter Vasseur (1911), à admettre l’existence de Campaniforme à la grotte dénommé successivement Roca blanca (Vasseur, 1911), Le broum (barge et al., 1997). À ce jour, il n’existe pourtant aucune certitude.

Quelle conclusion peut-on tirer de cette présence campa-niforme, discrète mais répétitive pour l’exploitation du district métallurgique minier de Cabrières-Péret ? À titre de comparai-son, les sites miniers du sud de l’Europe semblant avoir livré du Campaniforme sont extrêmement rares. outre Ross island, en irlande (o’brien, 2004), il convient de citer le centre minier d’Aljustrel au Portugal (Domergue et al., 1971), voire La Loma de la Tejeria près de Teruel (Montero et al., 2008). Par contre la céramique campaniforme est bien attestée dans des sites prati-quant la métallurgie. C’est le cas à Ross island. C’est le cas en France à ouveillan, Aude (Ambert, 1992) et à Villeveyrac, hérault (Montjardin, 1996 ; Rovira et Ambert, 2002), mais aussi dans deux sites de l’ouest du Massif Central : Al Claus (Carozza et al., 1998) et La Vayssonié (Tchérémissinof et al., 2006) qui l’un et l’autre relèvent du Chalcolithique local. D’ailleurs à La Capitelle du broum (supra) rappelons que le Campaniforme est au mieux un épiphénomène dont la relation avec la pratique de la métallurgie sur le site est peu proba-ble. En ibérie, la documentation campaniforme associée à la métallurgie est incomparablement plus abondante, en particu-lier dans les sites où des vases décorés, sous la forme de vases-fours (Rovira et Ambert, 2002) servent directement de support à la métallurgie (harrison et al., 1975, Rovira, 1989).

III.- Les IndIcateurs campanIformes de La basse vaLLée de L’HérauLt

Le découpage géographique retenu ici (fig. 5) intègre tous les sites découverts avant 1998 (date à laquelle l’un de nous, P.A. a arrêté son inventaire) dans les premières colli-

nes et massifs, d’origines géologiques variées, qui encadrent le cours de l’hérault. il est peut-être quelque peu arbitraire, mais nous avons tenu à ne pas y associer les gisements de l’arrière-pays de l’étang de Thau, largement vulgarisés par les travaux de R. Montjardin (1996), alors qu’au contraire nous avons retenu la céramique campaniforme de l’enclos des Mourguettes bien qu’il soit implanté en rive droite du Libron, qui le sépare du fleuve. En effet, si l’architecture de ce dernier a été présentée à plusieurs occasions (Grimal, 1989, 1992), sa céramique campaniforme n’a, à notre connaissance, jamais fait l’objet d’une relation, sauf pour en confirmer la fabrication purement locale (Grimal, 1992, p. 114). Enfin, la publication de l’important site de Puech-haut (Carozza et al., 2005) méri-tait un bref rappel compte tenu de l’importance numérique (200 tessons) de la céramique campaniforme (Convertini et Salanova, 2005).

a - Les sites majeurs

1.- Le Puech-Haut à Paulhan.Ce site de hauteur, qui domine directement à l’est la

vallée de l’hérault, a fait l’objet d’une fouille extensive dans le cadre de l’implantation de l’Autoroute A 75 (Carozza et al., 2005). il a fourni une très importante documentation cérami-que, dans laquelle, en haut de séquence (phase 3), nous isole-rons 200 tessons décorés de style campaniforme, correspondant à un nombre de 144 récipients (Convertini et Salanova, 2005). ils ont été découverts pour la plupart d’entre eux, dans la partie supérieure orientale du fossé, « dans une couche de faible puis-sance stratigraphique, sus-jacente aux blocs d’effondrement d’un mur ». Leur abondance relève du grand développement de la fouille, la céramique campaniforme ayant été découverte sur une centaine de mètres carrés. Aussi est-il possible que les autres grands sites de hauteur (Montredon, Roquemengarde…), s’ils avaient fait l’objet de fouilles aussi extensives, aient donné des résultats numériques comparables.

À Puech haut « les remontages et liaisons entre tessons issus de différentes US de divers tronçons de fossés (…), complétés par des rapprochements fondés sur l’analogie de pâtes, montrent bien la contemporanéité de l’ensemble de la céramique campaniforme sur le site » (Convertini et Salanova, 2005, p. 380). En outre, les minéraux lourds volcaniques (de type augite) présents dans plusieurs des tessons décorés, signent une production locale. Elle ne doit pas différer de la céramique de la phase céramique 3, clairement autochtone. il n’y a donc pas lieu de parler ici de troc ou d’importation, puisque ces vases campaniformes « semblent avoir été confectionnés par des personnes résidant sur le site, connaissant relativement

fig. 4

Photographie de la pointe de Palmela de la Condamine à Cabrières (hérault) (photo P. Ambert).Picture of the Palmela arrowhead of La Condamine at Cabrières (Hérault) (picture from P. Ambert).

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bien l’environnement géologique alentours » (Convertini et Salanova, 2005, p. 381).

Du point de vue stylistique, ce matériel est homogène. Dominé par des motifs de triangles imprimés au peigne ou au coquillage, associés à des impressions de poinçons ronds (fig. 6), « c’est en quelque sorte un intermédiaire entre le style pyrénéen stricto sensu et les styles classiques du Campaniforme maritime » (Convertini et Salanova, 2005, p. 382). L. Salanova

les a nommés « pointillé-poinçonné géométrique » dans sa classification des vases campaniformes français (Salanova, 2000, p. 154).

2.- Le site des Mourguettes à Portiragnes.Les fouilles réitérées de l’un de nous ont permis d’y

mettre en évidence un enclos ceint d’un profond fossé d’âge chalcolithique (Grimal, 1989, 1992). Le matériel campani-

fig. 5

Localisation des sites campaniformes de la basse vallée de l’hérault (D.A.o. C. Requirand).Location of Bell Beaker settlements in the lower valley of Hérault (C.A.D. C. Requirand).

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forme, fort d’une cinquantaine de vases (fig. 7 à 10 et fig. 11, n° 2 à 4, 6 à 8 et 10 à 12) est associé à un fond céramique de type vérazien. il offre un échantillonnage assez complet du style pyrénéen, de surcroît très homogène puisqu’aucun tesson indiscutablement international d’une part, barbelé d’autre part, n’a été trouvé dans ce gisement.

Parmi les motifs en dents de loups, représentés par 19 tessons, les décors réalisés par incision dominent de façon écrasante (fig. 7 et 8) puisqu’un seul tesson de ce type, décoré au peigne, y est représenté (fig. 11, n° 3 et peut-être fig. 8, n° 8). Les fermetures éclairs et les impressions rondes sont nombreuses (cf. en particulier le beau motif du vase n° 1 de

la figure 7), tandis que les échelles couchées continues sont absentes, remplacées par des motifs discontinus incisés (fig. 10, n° 13) ou au peigne (fig. 10, n° 3). Notons également dans ce contexte pyrénéen classique, la présence de deux tessons portant un décor croisillonné, incisé (fig. 9, n° 10 et fig. 8, n° 3). Les tessons décorés de lignes horizontales abondent également, incisés (fig. 10, n° 2) ou au peigne (fig. 10, n° 9 ; fig. 7, n° 2), ces derniers étant d’ailleurs peut être sous-évalués du fait de l’état de surface des céramiques. Cette altération est restée néanmoins insuffisante pour faire disparaître tous les restes de matière blanche (poudre d’os) incrustés dans les décors.

fig. 6

Principaux styles céramiques campaniformes du site de Puech-haut à Paulhan (d’après Convertini et Salanova, 2005), éch. 1/1.Main Bell Beaker pottery styles in the settlement of Puech-Haut at Paulhan (after Convertini and Salanova, 2005), scale 1/1.

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fig. 7

La céramique campaniforme du site des Mourguettes, à Vias (coll. Grimal, Agde) (dessins A. Genna ; D.A.o. C. Requirand).Bell Beaker pottery from the settlement of Les Mourguettes at Vias (coll. Grimal, Agde) (drawings A. Genna; C.A.D. C. Requirand).

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fig. 8

La céramique campaniforme du site des Mourguettes, à Vias (coll. Grimal, Agde) (dessin A. Genna ; D.A.o. C. Requirand).Bell Beaker pottery from the settlement of Les Mourguettes at Vias (coll. Grimal, Agde) (drawings A. Genna; C.A.D. C. Requirand).

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fig. 9

La céramique campaniforme du site des Mourguettes, à Vias (coll. Grimal, Agde) (dessin A. Genna ; D.A.o. C. Requirand).Bell Beaker pottery from the settlement of Les Mourguettes at Vias (coll. Grimal, Agde) (drawings A. Genna; C.A.D. C. Requirand).

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fig. 10

La céramique campaniforme du site des Mourguettes, à Vias (coll. Grimal, Agde) (dessin A. Genna ; D.A.o. C. Requirand).Bell Beaker pottery from the settlement of Les Mourguettes at Vias (coll. Grimal, Agde) (drawings A. Genna; C.A.D. C. Requirand).

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fig. 11

La céramique campaniforme des sites de Montredon à Saint-Pons de Mau chiens et des Mourguettes à Vias (coll. Grimal, Agde).1, 5, 9 : Montredon. 2-4, 6-8, 10-12 : Les Mourguettes (dessins A. Genna ; D.A.o. C. Requirand). Bell Beaker pottery from the settlement of Montredon at Saint-Pons de Mauchiens and from Les Mourguettes at Vias (coll. Grimal, Agde). 1, 5, 9: Montredon. 2-4, 6-8, 10-12: Les Mourguettes (drawings A. Genna; C.A.D. C. Requirand).

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fig. 12

La céramique campaniforme du site de Montredon à Saint-Pons de Mauchiens (coll. Grimal, Agde) (dessins A. Genna ; D.A.o. C. Requirand).Bell Beaker pottery from the settlement of Montredon at Saint-Pons de Mauchiens (coll. Grimal, Agde) (drawings A. Genna ; C.A.D. C. Requirand).

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3.- Le site de Montredon à Saint-Pons de Mauchiens.il occupe le sommet d’une butte isolée cernée par des

escarpements calcaires. Les fouilles de l’un de nous (J.G.) ont révélé l’importance de l’occupation chalcolithique, et locale-ment la présence de documents campaniformes (Grimal, 2003). Le fond céramique y est tout à fait caractéristique du style céramique de la basse vallée de l’hérault dont l’originalité a été depuis longtemps soulignée par J. Grimal (Pauzes et al., 1974). Notre collègue préparant actuellement la monographie de ses recherches sur le site, nous nous bornerons à souligner que la majorité du matériel indigène récolté semble appar-tenir, à l’instar de celui de Roquemengarde (Guilaine et al., 1987), ou de celui de la grotte-mine du broum (Ambert et al. 1984 ; Ambert et barge, 1991), à la période la plus ancienne du Chalcolithique de cette région du Languedoc. Les datations 14C calibrées des deux sites de comparaison permettent de fixer l’occupation de ce petit « oppidum chalcolithique » dans la première partie du iiie millénaire av. J.-C.

En l’absence de fouilles exhaustives, il est difficile d’as-surer la position réelle de la céramique campaniforme, qui peut, dans un tel contexte, comme à Roquemengarde (cf. infra), apparaître comme un témoignage plus récent que l’occupation principale du site.

Le style des céramiques campaniformes (fig. 12 ; fig. 11, n° 1, 5, 9) traduit des influences, voire des occupations diffé-rentes, qui sont en bon accord avec la localisation des ramassa-ges et l’implantation des sondages en divers points du site. Les documents internationaux (fig. 12, n° 14 et 18) et pyrénéens (fig. 12, n° 12 et 16) proviennent des prospections et sondages de 1983 (fig. 12, n° 12 à 18) situés près de la falaise sud du gisement.

Les prospections antérieures ont fourni un petit lot de style barbelé (fig. 12, n° 3, 7, 8 et 11 ; fig. 11, n° 5 et 9), auxquels on peut adjoindre avec plus de réserve les tessons incisés n° 6 et 17 de la figure 12. Il convient également de mettre l’accent sur la présence de décors croisillonnés incisés (fig. 12, n° 2 et 5). Enfin les décors incisés de lignes horizontales (fig. 12, n° 1, 4, 9 et 10) ont pour support une céramique très fine, mieux cuite, qui les isole nettement de l’ensemble des tessons décorés de style campaniforme de la station de Montredon.

4.- Roquemengarde à Saint-Pons de Mauchiens.Ce gisement, limité par un fossé (Guilaine et al., 1987),

occupe un promontoire qui domine l’hérault, en rive gauche, d’une trentaine de mètres. L’occupation principale, Néolithique Final-Chalcolithique contient de nombreux pastillages au repoussé. Les dates 14C (4 470 ± 150, soit 3631-2713 bC à 2 sigmas et 4 430 ± 200 b.P, soit 3633-2581 bC à 2 sigmas) obtenues sur le site semblent accréditer l’existence d’un groupe local (broum/Roquemengarde), tandis que la présence d’objets en cuivre (Guilaine, 1991) permet de suggérer la relation avec l’exploitation des mines de Cabrières.

Les documents campaniformes (parmi lesquels une ving-taine de tessons, fig. 13, n° 1 à 9), découverts dans les horizons de surface (Guilaine, com. orale et Janin, 1991), sont posté-rieurs à l’occupation principale du site. D’après les documents aimablement communiqués par J. Guilaine, ils forment un lot relativement conséquent, dans lequel le style pyrénéen (fig. 13,

n° 1 et 3) et l’international (fig. 13, n° 2, 4, 6 et 7) sont bien représentés. Le décor croisillonné (fig. 13, n° 5) et le barbelé (fig. 13, n° 8 et 9) sont également présents dans ce site.

b - Les témoignages sépulcraux

1.- La grotte de l’Homme Mort à Nizas.Fouillée par Vasseur au début du siècle (Vasseur, 1911),

cette cavité s’ouvre dans la butte de calcaire miocène qui domine la route de Fontès à Lézignan-la-Cèbe, 1 km au nord-est de Nizas. Elle est donc, comme la suivante, immédiatement au sud du district minier de Cabrières-Péret. A. Colomer (1979) la cite dans son travail sur les hypogées. il conclut à l’existence d’une cavité naturelle.

L’abondante céramique campaniforme et les objets métal-liques associés ont été décrits de nombreuses fois (Audibert, 1958 ; Riquet et al., 1963 ; Treinen, 1970). Comme Vasseur l’avait bien vu, le fond chalcolithique est tout à fait superposa-ble à la céramique du broum (barge et al., 1997), ce qui laisse supposer une possible relation entre ces objets métalliques et la métallurgie de Cabrières.

La céramique campaniforme (fig. 14, 15, fig. 3, n° 1 et 2) associe l’international, avec les classiques décors du style de transition, toujours traités au peigne (fig. 15, n° 4 et 6 ; fig. 3, n° 2), qui annoncent le pyrénéen classique.

Nous insisterons davantage sur quatre aspects plus personnels de cette céramique décorée. Les décors croisillonnés incisés (fig. 15, n° 5 et 7) en font partie, comme les lignes hori-zontales incisées (fig. 15, n° 8 et 9) qui sont l’un et l’autre l’une des constantes du Campaniforme du centre du département de l’hérault. Le petit gobelet décoré de cinq doubles lignes d’im-pressions rondes est plus connu et plus original (fig. 3, n° 1). Par contre, nous insisterons davantage sur le tesson (fig. 15, n° 1) incisé d’une échelle couchée et d’un départ de chevron (?). En effet, il est en tout point superposable, décor et pâte brune de mauvaise qualité, à celui de la grotte du Broum (fig. 3, n° 4), grotte de Roca-blanca de Vasseur (1911).

2.- Le dolmen de La Rouquette à Saint-Pargoire.Ce dolmen à murs de pierres sèches, fouillé ancienne-

ment par Cazalis de Fontdouce (Cazalis, 1872) a fourni, au sein d’un riche mobilier encore inédit, plusieurs tessons attribua-bles à la famille campaniforme (fig. 13, n° 11 à 16). Le tesson n° 15 de la figure 13, porte un décor de type international à la coquille. Les cinq autres tessons décorés qui nous sont parve-nus (fig. 13, n° 11 à 14 et n° 16) sont également tous décorés au peigne, deux d’entre eux (fig. 13, n° 13 et 16) portant un décor croisillonné.

3.- Le dolmen de Saint-Guiraud à Saint-Guiraud.Ce dolmen est situé au-dessus et à l’ouest du village de

Saint-Guiraud. il a fourni un mobilier sépulcral riche et varié, parmi lequel nous détacherons 7 V-boutons hémisphériques en os (G.-b. Arnal et al., 1979) et en particulier deux vases reconstituables (fig. 16 et 17). Il s’agit de vases de forme semblable, des jattes, qui indiquent des influences stylisti-ques pyrénéennes classiques de ce style (dents de loups au peigne affrontées en quinconce et fermeture éclair pour l’un,

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fig. 13

1 à 9 : céramique campaniforme du site de Roquemengarde à Saint-Pons de Mauchiens (dépôt de fouilles de Carcassonne). 10 : station du cirque de Mourèze (coll. Rouquette, Mèze). 11 à 16 : dolmen de la Roquette à Saint-Pargoire (coll. Ferran et Musée de la Société Archéologique de Montpellier) (dessins A. Genna, D.A.o. C. Requirand), éch. 1/1.1 to 9: Bell Beaker pottery from the settlement of Roquemengarde at Saint-Pons de Mauchiens (Archaeological Deposit of Carcassonne). 10: settlement of Le cirque de Mourèze (coll. Rouquette, Mèze). 11 to 16: dolmen of La Roquette at Saint-Pargoire (coll. Ferran and Museum of the « Société Archéologique de Montpellier ») (drawings A. Genna, C.A.D. C. Requirand), scale 1/1.

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fig. 14

Vase campaniforme décoré au peigne de la grotte de l’homme Mort à Nizas (Musée borély, Marseille) (dessin h. barge, D.A.o. C. Requirand).Bell Beaker pot with a comb decoration in the cave of L’Homme Mort at Nizas (Museum Borély, Marseille) (drawing H. Barge, C.A.D. Requirand).

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fig. 15

Céramiques campaniformes de la grotte de l’homme Mort à Nizas (Musée borély, Marseille) (dessins h. barge, D.A.o. C. Requirand).Bell Beaker pottery from the cave of L’Homme Mort at Nizas (Museum Borély, Marseille) (drawing H. Barge, C.A.D. Requirand).

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thème dérivé de l’échelle couchée et chevrons au peigne pour l’autre). il s’y adjoint quelques tessons décorés d’incisions horizontales.

4.- Le dolmen 5 de la Font de Griffe à Montpeyroux.Ce dolmen complètement ruiné avait échappé aux

premières investigations du Groupe Archéologique du Lodévois (G.A.L., 1961). il a été annexé au tome ii de l’in-ventaire des mégalithes de cette région (G.-b. Arnal et al., 1979). Son mobilier est remarquablement varié et possède de nombreux fragments décorés de style campaniforme appar-tenant à quatre vases différents (fig. 18). Deux d’entre eux (fig. 18, n° 1 et 3), bien que décorés au peigne traduisent des influences pyrénéennes (style de transition), alors que les deux autres, simplement incisés (fig. 18, n° 2 et 4), peuvent indiquer des influences plus tardives.

5.- Le dolmen 4 de la Font de Griffe à Montpeyroux.Ce dolmen est situé à 450 mètres au nord-ouest du précé-

dent. Avant la découverte de cette tombe, c’était le seul méga-lithe d’un groupe de quatre dolmens contigus à avoir fourni de la céramique campaniforme (G.-b. Arnal et al., 1979, p. 73, n° 3). il s’agit d’un col de gobelet classique décoré de lignes au peigne encadrant des chevrons superposés dans le style pyrénéen.

c - Les stations à inclusions campaniformes

1.- La station de Puech-Arras à Néffiès.Elle est située sur le rebord méridional du plateau de

calcaires primaires qui forme la terminaison des écailles de Cabrières. La mise en culture de ce terroir viticole a nécessité une fouille de sauvetage de la part d’une équipe du GREC Clermont. Dans un contexte plus récent (bronze Final iii), D. Garcia a bien voulu nous signaler une fosse chalcolithique qui contenait un tesson attribuable au campaniforme régional. Ce tesson cerclé de trois registres de traits incisés parallèles horizontaux séparés de zones vierges présente un motif connu également à la grotte de Nizas.

2.- Mourèze.Au sein des nombreux sites plus récents (bronze Final)

du secteur oriental du Cirque de Mourèze, à l’est du village, au sein des rochers ruiniformes, D. Rouquette a découvert un tesson campaniforme de bonne facture (fig. 13, n° 10) de style classique associant peigne et cordelette.

3.- La station du Pioch Gourbi à Gignac.Elle occupe, comme la plupart des sites contenant une

série campaniforme abondante, le sommet d’une colline plan-tée en vigne, à 1 km au sud-est de Gignac. Elle a fourni à b. Pauzes un matériel chalcolithique très abondant associant le pastillage au repoussé, les décors fontbuxiens, des incisions, des mamelons, etc. Les carènes sont nombreuses (Pauzes et al., 1974). Seuls trois tessons campaniformes y ont été découverts (fig. 19, n° 3, 5, 8), dont un décoré à la cordelette qui rappelle le « All over Corded » (Van der Waals, 1984). Le motif est

relativement rare dans ce secteur du département, alors que le style A.O.C défini par Van der Waals n’est pas connu en France méridionale (Guilaine, in litt. 26/12/08). Néanmoins, l’ancienneté prêtée à ce type de décor n’est pas incompatible avec la céramique indigène récoltée sur le site.

4.- La station du Rieu-Salat à Gignac.Parmi le pauvre mobilier chalcolithique, b. Pauzes a

isolé, outre un crâne humain brisé, 5 tessons campaniformes incisés. Ils relèvent tous du style pyrénéen (fig. 19, n° 1, 2, 4, 6 et 7) en particulier le tesson (fig. 19, n° 1) qui associe lignes horizontales et dents de loups.

5.- La station 1 de la Rouviège à Plaissan.Située aux confins des communes de Plaissan, Le Pouget,

Vendémian et Puilacher, cette vaste occupation préhistorique se décompose en trois stations distinctes situées sur la rive gauche de la Rouviège, petit affluent de l’Hérault.

Découverte par b. Pauzes (Pauzes et al., 1974), elle associe quelques tessons campaniformes (fig. 20, n° 1, 2, et 4) à de la céramique fontbouïsse. La céramique campaniforme est de surcroît très abîmée et de lecture difficile. Deux des trois tessons portent un décor au peigne, en particulier un fragment d’anse plate (fig. 20, n° 4). Le dernier (fig. 20, n° 2), sans doute incisé, relève du style pyrénéen.

6.- La station 2 (dite du Bois) de la Rouviège à Plaissan.Située à peu de distance (50 à 60 m) de la précédente

(Pauzes et al., 1974), elle a fourni une céramique indigène sensiblement différente de la précédente. Le décor fontbouïsse y est tout à fait absent, alors que les pastillages abondent. La céramique campaniforme (fig. 20, n° 3, 5, 7 à 10, 13) est préfé-rentiellement réalisée au peigne, mais l’estampage (fig. 20, n° 9) et l’incision (fig. 20, n° 10) sont représentés. La théma-tique est très variée : un décor de losanges en damier (fig. 20, n° 5), un pseudo barbelé sur un vase assez grossier (peut-être le col d’une tasse épaisse : fig. 20, n° 7), voisinent avec un décor croisillonné (fig. 20, n° 13). La céramique campani-forme et la vaisselle indigène ressortent selon l’auteur d’un même fond de cabane (Pauzes et al., 1974). Elles seraient contemporaines.

7.- La station de la Vigne Debru au Pouget.Elle a connu une occupation ininterrompue à partir du

Néolithique ancien cardial (Pauzes et al., 1974) jusqu’au début de l’Âge du bronze. Le site s’étend sur une légère pente en bordure du balad das Yols qui se jette dans la Rouviège. Trois tessons à décor de type épicampaniforme marquent probable-ment la fin de l’occupation du site : l’un d’eux porte un décor obtenu par un peigne fileté souple, un autre, un décor zoné de bandes vierges et de quatre lignes d’impressions au peigne (fig. 2, n° 7), le dernier, des lignes orthogonales d’impressions au peigne.

8.- La station des Pouzets au Pouget.Située au nord de la commune, la vigne Teilhard a

livré, associé à quelques fragments de céramique grossière et atypique de type vérazien, un fragment d’anse en ruban

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fig. 18

Céramique campaniforme du dolmen 5 de la Font de Griffe à Montpeyroux (Dépôt de Lodève) (d’après G.-b. Arnal, 1961 ; D.A.o. C. Requirand), éch. 1/1.Bell Beaker pottery from the dolmen 5 of La Font de Griffe à Montpeyroux (Deposit of Lodève) (after G.-B. Arnal, 1961; C.A.D. C. Requirand), scale 1/1.

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fig. 19

1, 2, 4, 6, 7 : céramique campaniforme de la station de Rieu Salat à Gignac, (coll. b. Pauzes). 3, 5, 8 : station du Pioch-Gourbi à Gignac (coll. b. Pauzes). 9 à 14 : stations d’Aumes (9 : Puech-Auby, 10, 11 : oppidum d’Aumes, 12 à 14 : Les Mazes) (Dépôt de Montagnac) (dessins A. Genna ; D.A.o. C. Requirand), éch. 1/1.1, 2, 4, 6, 7: Bell Beaker pottery from the settlement of Rieu Salat at Gignac, (coll. B. Pauzes). 3, 5, 8: settlement of Pioch-Gourbi at Gignac (coll. B. Pauzes). 9-14: settlements of Aumes (9: Puech-Auby, 10, 11: Oppidum of Aumes, 12-14: Les Mazes) (Deposit of Montagnac) (drawings A. Genna; C.A.D. C. Requirand), scale 1/1.

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fig. 20

1, 2 et 4 : station 1 des Rouvièges à Plaissan. 3, 5, 7 à 10, 13 : station 2 des Rouvièges à Plaissan, (coll. Pauzes). 6 et 11 : station des Carrei-roux à Florensac, (coll. Grimal, Agde) (dessins A. Genna ; D.A.o. C. Requirand).1, 2 and 4: settlement 1 of Les Rouvièges at Plaissan. 3, 5, 7 to 10, 13: settlement 2 of Les Rouvièges at Plaissan, (coll. Pauzes). 6 and 11: settlement of Les Carreiroux at Florensac (coll. Grimal, Agde) (drawings A. Genna ; C.A.D. C. Requirand).

Les IndIces campanIformes du dIstrIct mInIer de cabrIères-péret (basse vaLLée de L’HérauLt) 97

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ayant probablement appartenu à un pichet. Le décor obtenu par des coups de poinçon rond comprend 2 lignes parallèles sur la jonction de l’anse avec la panse et 2 lignes en chevron qui devaient se développer sur la panse (fig. 2, n° 8). Ce type de décor est très souvent associé à l’Épicampaniforme.

9.- La station de Combe-Crozes, au Pouget.Elle se trouve à peu de distance du dolmen du Pouget

(G.-b. Arnal et al., 1986), à proximité de la cote 127 m. Le matériel chalcolithique non décrit contiendrait un tesson campaniforme.

10.- La station des Mazes-Oppidum d’Aumes à Montagnac.Les prospections archéologiques sur le périmètre de

l’oppidum d’Aumes ont permis la reconnaissance au lieu-dit les Mazes, de plusieurs tessons campaniformes. Les nombreu-ses céramiques chalcolithiques recensées sur le site (Monteils, 1983), permettent de supposer qu’il pouvait s’agir à l’origine d’un site de même type que celui de Roquemengarde situé quelques kilomètres en amont.

Parmi les tessons campaniformes, nous attirerons plus particulièrement l’attention sur un fragment de tasse mono-an-sée, document tout à fait classique du style épicampaniforme de style barbed-wire (Clarke, 1970 ; bill, 1973). il porte un décor barbelé de la plus belle facture, style employé également sur le site des Mazes, qui a également fourni un tesson incisé croisillonné, et un dernier tesson qui ne dépare pas dans cette ambiance bronze Ancien.

Le tesson découvert par Monteils (1983) au site de Saint-Auby relève par contre nettement de la stylistique pyré-néenne.

11.- La station des Carreiroux, Saint-Apolis de Fontenille à Florensac.Elle est située sur la rive gauche de l’hérault, sur une

terrasse alluviale, à l’est immédiat du domaine (Grimal et Arnal, 1966). La céramique chalcolithique récoltée, ou une fois de plus les pastillages abondent, est extrêmement abon-dante, alors que la céramique campaniforme est représentée par deux tessons (fig. 20, n° 6 et 11). Le premier est orné du classique décor en fermeture éclair, typiquement pyrénéen, le second, beaucoup plus corrodé, ressort d’un vase de style pan-européen, au peigne.

12.- Le site du Pinier à Florensac.il est situé au nord-ouest de la commune de Florensac

à mi-distance entre les domaines de Saint-Joseph et de Saint-Apolis. il est établi au contact de la plaine de l’hérault et de la zone de garrigues. Le secteur est particulièrement riche en vestiges préhistoriques. Le tesson campaniforme a été décou-vert sur une parcelle charruée qui a seulement livré quelques tessons. À une centaine de mètres, une autre station, très riche montre une occupation depuis le Chasséen jusqu’au bronze ancien. Le Chalcolithique est caractérisé par un grand nombre de fragments de jarres à paroi lisse et à cordons et des tessons décorés de doubles rangées de pastillage au repoussé et des cordons orthogonaux.

13.- La station d’Escarpes à Agde.Au pied du Mont-Saint-Loup, au sud-est de la commune

d’Agde, on peut considérer que ce site correspond à un proba-ble habitat temporaire lié aux ressources vivrières de l’étang du bagnas tout proche ; le paléo-chenal d’un petit cours d’eau y a été reconnu à proximité immédiate. Les diverses recher-ches restées inédites ont montré une puissante occupation durant le Néolithique final et un unique tesson de type épicam-paniforme, décoré au peigne, avec une bande hachurée oblique et, une impression circulaire, sur la bande vierge limitée par deux lignes proches du style barbelé (fig. 2, n° 9).

Iv.- syntHèse et concLusIons sur Le campanIforme de La basse vaLLée

de L’HérauLt

il est normal de s’attendre à ce que la série de Puech haut, qui représente plus de 50 % de la totalité des indices campaniformes de la basse vallée de l’hérault, et dont l’homo-généité est assez remarquable, soit représentative de la céra-mique campaniforme régionale. Les principales découvertes, déjà publiées (G.A.L., 1961) le laissaient entendre ; la station des Mourguettes, plus particulièrement, le confirme.

Les indices campaniformes de la basse vallée de l’hérault portent actuellement sur 29 sites. La majorité provient d’oc-cupations chalcolithiques (17) ou de trouvailles isolées (4), les autres de contextes funéraires (8), grottes sépulcrales ou dolmens. De ce fait, c’est la céramique décorée qui consti-tue l’essentiel de la documentation campaniforme de cette région. Par contre, les mobiliers que l’on associe générale-ment aux assemblages campaniformes dans le sud-est de la France (Lemercier, 2004), brassards d’archers, armatures à pédoncule et ailerons équarris, segments, V-boutons, arci-formes, poignards et alênes en cuivre, sont pour ces derniers exceptionnels en Languedoc comme dans la basse vallée de l’hérault. C’est ainsi que dans le district minier de Cabrières-Péret, trois des sites attribuables au Campaniforme en ont livré (Condamines : une pointe de Palmela, dolmen de Champs-Granges : un V- bouton hémisphérique, grotte 4 du Rhinocéros : deux armatures à pédoncule et ailerons équarris).

À l’exception de quelques vases entiers ou reconstitua-bles découverts en contexte funéraire (grotte de Nizas, dolmen de Saint-Guiraud), la fragmentation importante des séries ne permet d’évaluer, ni le nombre de vases d’origine, ni de resti-tuer le développement des décors sur ces derniers. De plus, l’état de conservation de la céramique interdit parfois toute observation concernant le répertoire ou les techniques déco-ratives. L’importance numérique de la série étudiée permet néanmoins de dresser un bilan des principaux décors rencon-trés dans la basse vallée de l’hérault.

a - Les décors : une synthèse originale entre épimaritime et pyrénéen

La céramique campaniforme de la basse vallée de l’hérault livre une grande diversité de techniques décoratives, de thèmes et de combinaisons de motifs (fig. 21 et 22). Les décors imprimés au peigne ou incisés sont les plus fréquents.

98 Maiténa SohN, Paul AMbERT, Marie LARoChE, Noël hoULèS et Jean GRiMAL

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Les décors estampés sont représentés bien que dans de moin-dres proportions. En revanche, on remarque que les décors à la cordelette sont pratiquement absents des séries de la zone étudiée : seuls 3 sites ont livré quelques tessons de style dit « mixte » (bandes hachurées au peigne délimitées par des lignes d’impression à la cordelette).

Les thèmes décoratifs les plus récurrents sont les motifs linéaires imprimés au peigne (y compris les lignes barbelées) ou incisés (cannelures) : ils concernent plus de la moitié des sites de la basse vallée de l’Hérault (fig. 22). D’autres motifs apparaissent fréquemment, comme les bandes hachurées au

peigne, les bandes de traits verticaux incisés, de croisillons, les motifs de triangles opposés dits en « dent de loup » et les bandes d’incisions alternées « en fermeture éclair ». Enfin, le répertoire décoratif compte également des bandes de motifs estampés au poinçon rond, des bandes à chevrons ou en damier et des triangles hachurés au peigne.

Pour résumer, les séries céramiques campaniformes de la basse vallée de l’hérault présentent les particularités suivan-tes :

fig. 21

Distribution des principaux types de décors campaniformes dans chaque site de la basse vallée de l’hérault.Distribution of the main types of Bell Beaker decoration in each settlement from the lower valley of Hérault.

Les IndIces campanIformes du dIstrIct mInIer de cabrIères-péret (basse vaLLée de L’HérauLt) 99

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- quasi-absence des décors Aoo et apparentés aux AoC (ce dernier n’est représenté que dans la station du Pioch Gourbi à Gignac),

- rareté des décors de style international stricto sensu (seulement attestés dans la grotte de Nizas et à Roquemengarde) et du style mixte,

- préférence pour les styles de « transition » ou épima-ritimes à motifs pointillés géométriques imprimés au peigne et pour le style pyrénéen (répertoire décoratif et technique de l’incision au poinçon),

- le style « incisé-estampé » propre au Campaniforme rhodano-provençal est présent, mais il n’a pas la préférence,

- plusieurs décors « barbelés » et fragments d’anses de gobelets à décor campaniforme attestent de la présence de phases tardives attribuables à l’Épicampaniforme et au bronze ancien.

Comme l’avait déjà mentionné L. Salanova pour la série campaniforme du site de Puech haut à Paulhan (Convertini et Salanova, 2005), la céramique campaniforme de la basse vallée de l’hérault peut être considérée comme une série inter-médiaire entre l’épimaritime et le pyrénéen classique. C’est un « pointillé-poinçonné » qui a adopté les motifs propres au pyrénéen mais privilégie les techniques décoratives au peigne, propres à l’épimaritime ; le tout pouvant être synthétisé sur le même vase (exemplaires de la grotte 4 du Rhinocéros et du dolmen de Saint-Guiraud).

Aucune précision ne peut malheureusement être appor-tée sur la valeur chronologique de ces séries, mis à part pour les décors épicampaniformes, certainement les plus tardifs. La comparaison entre les céramiques provenant de contex-tes domestiques et les céramiques funéraires est quant à elle malaisée à l’heure actuelle compte tenu du faible nombre de sites funéraires concernés par cette étude. Aucune exclusion ne semble exister en ce qui concerne la répartition de la majo-rité des décors entre sites de vocations différentes, excepté l’absence de décors attribuables aux phases épicampanifor-mes (barbelé) en contexte funéraire. Ce fait n’est pas propre aux gisements de la basse vallée de l’hérault, mais a déjà été remarqué dans plusieurs régions (Salanova, 2000).

b - Le campaniforme du district minier de cabrières-péret

Par rapport aux séries céramiques à la fois abondantes et variées que livrent les sites de Puech-haut, de Roquemengarde ou des Mourguettes, le Campaniforme du district minier de Cabrières-Péret peut paraître bien modeste. En effet, le site de La Capitelle du broum, qui a fait l’objet de la fouille la plus extensive et la plus aboutie à ce jour, et qui a livré une importante série céramique du Néolithique final/Chalcolithique (Ambert et al., 2005), n’a fourni que deux petits tessons à décor barbelé qui appartiennent au même vase. Les mobiliers que l’on

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Nombre de sites livrant chaque type de décorNombre de sites livrant chaque type de décor, dont les sites du district minier de Cabrières-Péret

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fig. 22

Fréquence d’apparition des principaux types de décors campaniformes dans les sites de la basse vallée de l’hérault et décors rencontrés dans le district minier de Cabrières-Péret (hérault).Frequency of the main types of Bell Beaker decoration in the settlements of the lower valley of Hérault and decorations met especially in the mine district of Cabrières-Péret (Hérault).

100 Maiténa SohN, Paul AMbERT, Marie LARoChE, Noël hoULèS et Jean GRiMAL

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peut associer au Campaniforme, comme la Palmela en cuivre de la Condamine (Ambert et al., 1986) ou le bouton à perforation en V du dolmen des Champs des Granges ne sont pas accom-pagnés de céramique décorée. Il est de ce fait difficile de les attribuer avec certitude à la famille campaniforme. Enfin, les nombreuses campagnes de fouilles réalisées dans les mines de cuivre du district (Pioch-Farrus i et iV, Les Neuf-bouches) n’ont livré aucun témoin campaniforme (Ambert, 1995 ; bouquet et al., 2006). il en est de même pour les sites métallurgiques (Valat Grand, Le Cadenas, Roque Fenestre ; Laroche, 2004) pour ne citer que les plus importants, dont pourtant le dernier a donné des datations 14C contemporaines de celles des sites campani-formes de la région (Guilaine et al., 2001).

En conséquence, le Campaniforme semblait, il y a encore peu de temps, étranger aux activités chalcolithiques du district minier de Cabrières-Péret.

Les trouvailles récentes réalisées lors des fouilles de la grotte 4 du Rhinocéros, lesquelles devraient s’étoffer lors des futures campagnes, la découverte d’un tesson campani-forme décoré à l’abri Rothschild, un autre dans la fissure du Rhinocéros, ont permis de modifier quelque peu cette vision de la pénétration campaniforme dans le district. bien que les restes céramiques soient encore peu nombreux et les décors, en conséquence, peu variés, ces derniers partagent néanmoins les principales caractéristiques des décors campaniformes de la basse vallée de l’hérault. ils s’intègrent parfaitement dans leur contexte régional (fig. 22) : préférence pour les décors au peigne, les motifs linéaires et pour un répertoire décoratif de style pyrénéen (motif de fermeture éclair), présence de décors linéaires ou de bandes incisées au poinçon.

Aussi, peut-on s’interroger sur le sens à apporter à ce peu d’influences campaniformes en regard de l’importance du district minier pourtant exploité (Pioch Farrus iV, Ambert, 2002) de façon péné-contemporaine du plein développement du Campaniforme. Le contexte des modestes découvertes faites dans le massif ancien de Cabrières-Péret nous suggère une réponse. La grotte 4 du Rhinocéros (Sohn, 2008) et, avec une certitude moindre l’abri Rothschild, relèvent de pratiques funé-raires. Si l’on ajoute à ces deux sites le V-bouton hémisphérique du dolmen des Champs des Granges, 50 % des indices campa-niformes du district ressortent de milieux sépulcraux. Cela ne saurait étonner, mais dans ce milieu industriel, métallurgique (artisanat jadis considéré comme l’apanage des campanifor-mes), ce constat ne saurait être anodin. il s’inscrit sans doute dans un contexte d’échanges et de troc, voire de commerce, la plupart du temps régional (comme l’homogénéité de la cérami-que de la basse vallée de l’hérault le souligne). La qualité de la céramique campaniforme de tous les sites du district, tranche sur la grossièreté, la monotonie et, de façon quasi générale, sur la mauvaise qualité des céramiques locales. Ce fait est particu-lièrement bien exprimé par l’abondante production céramique du site de La Capitelle du broum (Ambert et al., 2005).

Aussi nous apparaît-il, de façon flagrante, que la cérami-que décorée de quel type que ce soit et plus particulièrement campaniforme était difficilement compatible avec les activi-tés menées dans les exploitations minières et métallurgiques. Ressortant au contraire partiellement du domaine des morts (on peut en outre s’interroger sur la dévolution initiale de la pointe

de la Condamine trouvée en position secondaire à la périphérie d’un déblai minier polygénique), les indices campaniformes semblent pouvoir souligner des préoccupations intellectuel-les fort éloignées de celles liées aux activités journalières. De surcroît, il y a une opposition flagrante entre la rusticité des mobiliers et des constructions en pierre sèche (cabanes ou structures métallurgiques) (Laroche et al., sous presse) et la haute technologie atteinte par la métallurgie chalcolithique. En d’autres termes la production du métal produisait-elle à Cabrières, la richesse, ou au contraire comme dans la plupart des exploitations clandestines de notre siècle, assurait-elle seulement la survie des exploitants ? Assurément, les objets de prestige potentiels, s’ils se réduisent à ces quelques indices campaniformes, ne permettent pas d’assimiler le district de Cabrières-Péret à un Bonanza de la fin du Néolithique. Il ne s’agit que d’une hypothèse.

on peut lui préférer d’autres hypothèses comme celle, malheureusement bien illustrée dans les exploitations clandes-tines modernes, qui ferait intervenir un commanditaire ou un commercial qui sans se salir les mains empocherait les béné-fices qu’il aurait investis en dehors du district !

D’autres interprétations sont possibles. L. Salanova nous suggère d’établir un parallèle entre l’exploitation et la diffusion des cuivres de Cabrières et celle des haches alpines qui ne sont adoptées et valorisées en contexte funéraire que dans des zones bien éloignées de leurs centres de production, supposés pourtant riches parce que détenteurs de la matière première (Pétrequin et al., 2002).

Néanmoins, à la lumière des nombreuses datations radiocarbones réalisées dans les secteurs miniers et métal-lurgiques de Cabrières-Péret (plus de 50 datations à ce jour, Guendon en préparation) l’hypothèse la plus objective relève de la raréfaction de l’exploitation locale (Pioch-Farrus iV, Roque Fenestre) dans la seconde partie du iiie millénaire b.C. C’est ainsi que dans le grand site de La Capitelle du broum (Ambert et al., 2005) le Campaniforme sous une forme termi-nale (fig. 3, n° 6 et 7) n’est présent qu’en tout sommet de la stratigraphie, dans un contexte où les pratiques métallurgiques ne sont plus avérées. Par ailleurs dans le même site, 2/3 des datations (26 des 38 dates) sont comprises entre 2850 et 2450 b.C., alors que ce même intervalle de temps est avéré pour plusieurs mines de bellarade (bouquet et al., 2006) mais aussi dans le site de plein air du Valat Grand (Laroche, 2006). il semble donc vraisemblable de considérer que l’âge d’or de l’exploitation du district minier de Cabrières-Péret soit anté-rieur au développement régional du Campaniforme. En est-il de même dans une grande partie du Languedoc ? région où l’on enregistre un certain déclin des productions métalliques avec le Campaniforme (Ambert, 2001). Et en Aveyron ? où en l’absence quasi totale de céramique campaniforme existe une production métallique ancienne, l’une des plus riches de tout le Sud de la France (Ambert, 2006).

En conclusion, la révision de la documentation disponi-ble attribuable aux Campaniformes de la basse vallée de l’hé-rault et la fouille récente de sites domestiques et funéraires apportent un éclairage nouveau sur l’ampleur du phénomène dans la région, ainsi que sur ses rapports avec les sociétés chalcolithiques mais aussi les activités métallurgiques locales.

Les IndIces campanIformes du dIstrIct mInIer de cabrIères-péret (basse vaLLée de L’HérauLt) 101

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Le Campaniforme de la basse vallée de l’hérault synthétise de manière originale les influences épi-maritimes, pyrénéennes et rhodaniennes avec toutefois une nette préférence pour les deux premières. Sa présence maintenant effective dans le district minier de Cabrières-Péret soulève finalement plus de questions qu’elle n’en résout concernant le rôle du Campaniforme, ou des « porteurs » du vase Campaniforme, au sein des dynamiques économiques et sociales propres à cette région.

Remerciements :ils s’adressent très cordialement à tous les collaborateurs

qui depuis 30 ans ont œuvré à la mise en évidence des richesses

archéologiques de ce district et plus particulièrement pour la qualité de l’illustration à Antonin Genna et Claude Requirand. Nous remercions en outre Jean Guilaine et Laure Salanova pour leurs avis et leurs remarques constructives. Enfin le sondage à la grotte 4 du Rhinocéros a bénéficié de l’aide précieuse de plusieurs membres de l’UFR d’odontologie de l’université de Montpellier i, sous la direction du doyen Jean Valcarcel (Prof. Frédéric Cuisinier, Dr. J.-M. Patard, A. Crouzet et F. Aguilar), mais aussi de R. Donat, L. bouquet, b. Encognère, A. Colomer, b. beaumes et J. Coularou. Cette note est la contribution n° 56 du PCR des Affaires Culturelles « Mines et métallurgies préhis-toriques du Midi de la France ».

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