Upload
independent
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
LA GRANDE GUERRE PATRIOTIQUE
En France il existe certaines querelles historiographiques. Celles ci ont majoritairement porté sur la
2GM, avec devoir de mémoire etc, puis sur histoire coloniale (guerre d'Algérie etc) plus récemment.
L'historiographie de la guerre de 14 a commencé très vite après la guerre, avec un certain
travail d'archive, et elle était essentiellement entre les mains d'anciens combattants (en France
à l’époque, il y a 9 millions d'hommes adultes et parmi eux 8,3 millions qui ont combattu) Il y avait
aussi sorte de vulgate concernant la guerre de 14. Il y a une vingtaine d'années, il s'est dessiné
l'« école du consentement » (Audoin-Rouzeau) qui montrait que les soldats de la guerre avait tenu
bon, avait sentiment d'avoir fait guerre juste etc → français ayant consenti a la guerre. Et
parallèlement s'est élevé l' « école de la contrainte » : historiens provinciaux qui pensent que guerre
a été imposée, issue d'un bourrage de crâne systématique (mort probable si avancent, mort certaine
si reculent) → remet en cause le consensus républicains (faisant de l'école primaire une formation a
devenir soldats, la guerre étant considérée comme une revanche etc..)
Il y a 2 ans, Antoine Prost a écrit avec un historien anglais J. Winter Pensées de la 1GM, dans lequel
il a essayer de montrer que les points de vue n'étaient pas antinomiques comme on pourrait le
penser. Cela ouvrait donc les voies a un rapprochement de ces deux écoles.
La commémoration (l'année prochaine, en 2014) se présente donc bien, car Prost a été nommé
président de la commémoration, et c'est celui qui a permis aux deux écoles de s'«entendre», a
certaines pensées de s'adoucir etc avec unification progressive du discours sur la guerre.
La France est sortie très isolée de la guerre de 1870, isolement diplomatique surveillé par Bismarck
qui a organisé un système d'alliance autour de l'Allemagne (La Triple-Alliance : Allemagne,
Autriche et Italie) La France sort péniblement de cet isolement diplomatique a partir des années
1890, car alliance avec la Russie (raison triviale : russes ont besoin de capitaux donc se tourne vers
le marché français) puis avec l'Angleterre (''alliance cordiale'', suite a la crise de Fachoda sur le
territoire colonial) puis, alliance (secrète) avec l'Italie en 1902 (grâce a Delcassé). Puis la France
de Clemenceau construit un rapprochement entre la Russie et l'Angleterre → la France appartient
donc a un bloc diplomatique assez solide à partir des 1900's. Elle aussi confortée dans son
empire coloniale, appelée la « force noire » ce qui désigne utilité de l'empire colonial français dans
l'éventualité d'une guerre (car attention, la guerre n'est pas préparée en soi)
Mais sentiment de sécurité est gâché par des crises diplomatiques au Maroc et dans les Balkans.
– Le Maroc est la dernière pièce de l'empire colonial français donc c'est là où elle possède
une souveraineté relativement limitée. L’Allemagne s'intéresse à l'Afrique a la fin des 1890's
car se lancent dans une politique coloniale donc porte son intérêt sur le Maroc, tout comme
la France dans le début des années 1900 → longue crise coloniale au Maroc a partir de
1905 (crise de Tanger, durant laquelle les convoitises allemandes et françaises sur le Maroc
ont entrainé la démission du ministre des Affaires étrangères français, Delcassé ) Mais en
1912, le protectorat français est établi sur le Maroc.
– Les Balkans sont une région dont l'Empire Ottoman se retire progressivement depuis 1830's
et les nouveaux états qui émergent dans cette région sont partagés entre l'influence
autrichienne et l'influence russe. En 1908, les autrichiens s'empare de la Bosnie
Herzégovine donc motif de tension d'autant plus que la Serbie essaye de fédérer autour d'elle
les slaves des Balkans (donc ne tolère pas le fait que la Bosnie Herzégovine lui échappe au
profit de l'Autriche), et la Serbie mène donc une politique répressive envers l'Autriche ce
qui entraine plusieurs guerres serbiques → Or la Serbie est alliée avec la Russie, elle-même
alliée avec la France / Autriche alliée avec l'Allemagne (NB ; le jeu des alliances a
largement accéléré la transformation d'un conflit qui aurait pu rester serbo-autrichien en un
conflit globalisé à toute l'Europe)
– Dernier acte des crises diplomatiques = assassinat de Ferdinand a Sarajevo en juin 1914 (cf.
ci-après)
Ce climat n'a rien a voir avec l'avant 1GM : la politique étrangère n'occupe pas une place
importante dans la vie politique française car il n'y a aucune réelle analyse de fond, ni des risques
etc... Par exemple, l’assassinat à Sarajevo ne fait pas les titres de presse en été 14, personne ne se
doute de la future guerre. Mais il y a tout de même une course aux armements en Europe, qui
tient principalement aux progrès de la sidérurgie en Europe et au débat (déjà ancien) sur les
effectifs de l'armée française (depuis 1912, ''débat sur les 3 ans'', provoqué par l'armée qui constate
les effectifs allemands augmentent chaque année donc volonté d'allonger le service militaire d'un an
donc de le passer à 3 ans → débat droite-gauche classique)
La guerre de 14 n'est pas perçue au moment où elle éclate comme une guerre de revanche,
c'était un leitmotiv des années 1880, mais en 1900 personne ne pense qu'il va y avoir une guerre de
revanche. Mais la relation franco-allemande reste anormale, ce qui a été montré par la crise au
Maroc.
Le 28 juin 1914, à Sarajevo, l'héritier d'Autriche-Hongrie François Ferdinand est assassiné ;
les comploteurs sont des bosniaques mais liés a une société secrète serbe. L'évènement est pris
comme une sorte de drame familial, sauf Clemenceau qui c'est un événement qui pourrait atteindre
la paix et conduire à une guerre. L'Autriche, forte du soutien de Berlin, exige beaucoup des serbes ;
l'ultimatum autrichien du 23 juillet 1914 aux serbes est inacceptable = risque assumé à la fois
par Allemagne et Autriche. La Serbie accepte tout sauf les enquêteurs autrichiens sur son territoire,
et l’Autriche déclare la guerre a la Serbie le 28 juillet.
Puis enchainement du fait du jeu des alliances en Europe :
– mobilisation générale de la Russie le 30 juillet
– mobilisation de l'Allemagne et de la France
– déclaration de guerre de l'Allemagne à la France le 3 août
– entrée en guerre de l'Angleterre le 4 aout
I) L'Union sacrée
1° L'entrée en guerre
L'entrée en guerre en 14 est une surprise. La longue période depuis la dernière guerre (44 ans) a
fait perdre de vue la réalité de la guerre.
Au sein du parti socialiste, le pacifisme avait été très actif depuis le 19eme siècle, sous l'action de
Hervé et de Jaurès, et au mois de juillet 14 où a lieu le Congrès de la SFIO, ils continuent
d'organiser des congrès pacifistes. Cependant, les pacifistes sont surpris par la guerre et n'ont pas le
temps de réagir face à la déclaration de guerre. En effet les socialistes avaient organisés un grève
générale au niveau européen contre la guerre, pour empêcher la mobilisation, mais les
socialistes allemands, eux, sont favorables à la guerre (cf. cours Term). Puis les socialistes feront
tout pour sauver la paix, mais sont patriotes donc se rallieront à la défense nationale en
abandonnant la grève générale. Jaurès, député socialiste (?) est assassiné le 31 juillet par Raoul
Vilain, un fanatique de l'Action française. Sur les funérailles de Jaurès, le 4 aout, Leon Jouhaux,
ancien anarchiste et chef de la CGT (qui a été bcp plus pacifiste que le parti socialiste) se rallie a la
défense nationale (dans son discours lors des funérailles) = surprise au gvrnt comme a droite,
même si depuis quelques temps la CGT a connu un élan patriotique certain.
La guerre est juste, c'est une guerre de défense de la patrie agressée, mais c'est une telle surprise
que une véritable stupeur règne, surtout dans les campagnes. « Les hommes n'étaient pas gais, ils
étaient résolus » (« Souvenirs de guerre (1914-1918) », Marc BLOCH) = montre le sentiment que la
guerre est juste, nourri de l'absolue certitude de la brièveté de la guerre.
Le deuxième aspect de l'union sacrée est la trêve des partis : « rien ne brisera l'union sacrée des
français » → tentative pour rallier les socialistes à la guerre de défense. Le gouvernement Viviani
s'associe au funérailles de Jaurès et décide de ne pas appliquer le carnet B (liste des officiers
socialistes à arrêter) et s'élargit à gauche en acceptant l'entrée de deux socialistes au
gouvernement, Sembat (ministre des travaux publics, dont le directeur de cabinet est Léon Blum)
et Guesde, qui acceptent donc la participation à la guerre. Mais aussi élargissement à droite, car
retour des vaincus de l'élection de 1914, Millerand, Briand, Delcassé = moment d'unité national
unique et très particulier /!\ il ne s'agit pas d'une réconciliation mais bien d'une trêve car les clivages
politiques demeurent, notamment au sujet des buts de la guerre : socialistes = lutte contre le
militarisme + établissement d'une république en Allemagne ≠ nationalistes = combat contre le
peuple allemand (guerre opposant 2 nations)
2° L'impossible victoire : des forces comparables
Les forces qui s'affrontent sont très comparables. Des deux cotés on mobilise a peu près 4
millions d'hommes, rapidement, grâce au chemin de fer. Presque tous les français répondent à l'
« appel du drapeau » : 70 % de fantassins, 10 % de cavaliers ; il y a des mitrailleuses, même si pas
de révolution militaire au XIXème siècle.
Si les forces sont comparables, les plans sont en revanche différents :
– les allemands font le plan 'Schlieffen', qui prévoit assez rapidement un grand mouvement
de tournant par la Belgique de façon à faire prisonnière l'armée française. Met la priorité
sur la rapidité d’exécution
– Les français ont plan XVII, qui a l'avantage d'être mis en ouvre par son concepteur Joseph
Joffre, et prévoit une offensive immédiate vers l'Alsace et la Lorraine pour libérer les
terres et donner but de guerre explicite à la France (ce plan date de 1913).
Ces plans sont des échecs rapides :
– les français libère Mulhouse le 17 aout mais le perde peu de temps après.
– Les affrontements sont très vifs en Lorraine et au sud de la Belgique
Il y a donc des pertes catastrophiques et sans précédents. Par exemple, le samedi 22 aout, l'armée
française perd 27 000 hommes sous le feu ds mitrailleuses.
Joffre donne l'ordre de retraite générale, et donc les français se replient du 24 aout jusqu'au 5
septembre, jusqu’à la Marne. Et le 5 septembre commence la bataille de la Marne qui va durer
jusqu'au 12 septembre. Elle s'étend sur 200 km de front, de l'Oise a la Meuse. Elle est provoquée
par Joffre et Galieni.
La bataille de la Marne est gigantesque ; les Allemands sont arrêtés puis reculent mais les français
ne les poursuivent pas (fatigue des français). C'est un incontestable défaite allemande, et dans la
période qui suit qu'on appelle la ''course à la mer'', les armées s'enterrent à cause des mitrailleuses
en essayant de repousser les armées le plus possible. Le front est en place en novembre 14, et ne
bougera quasiment plus jusqu'au printemps de 1918 → stabilisation du front dans le système de
tranchées (qui va du nord (frontière avec ouest de la belgique) jusqu'à Compiègne, puis qui
descend par la marne jusqu'au sud de l'ancienne Lorraine.)
Le bilan des premiers mois est très lourd : en moyenne mensuelle, c'est en 14 que les pertes sont
les plus élevées :
– 60 000 hommes tués par mois en 1914
– 30 000 hommes tués par mois en 1915
– 20 000 hommes tués par mois en 1916
– 13 000 hommes tués par mois en 1917
– 21 000 hommes tués par mois en 1918
Le front s'enterre donc commence la guerre de position.
3° La République en guerre : réunir militaires et civils
Dans un premier temps, face a la menace d'invasion, le gouvernement et les parlementaires
quittent Paris pour Bordeaux en septembre 1914, ce qui donne la plus totale autonomie au grand
quartier général. Donc un des grands défis de la guerre sera la récupération de l'autorité du
gouvernement sur les militaires. Les pouvoirs publics sont de retour a Paris le 10 décembre, mais il
y a 220 députés mobilisés au front, et le problème qui se pose est celui du contrôle parlementaire
sur l'armée. Le texte constitutionnel est très vague, le président dispose des forces armées et le
gvrnt conduit la guerre tandis que les généraux conduisent les opérations. Donc pdt qlqs semaines
le Grand Quartier Général a tous les pouvoirs, d'autant que Joffre a conception particulière et
n'est pas prêt a faire compromis (c'est lui ou qlqun d'autre) De plus il accuse Millerand de
protéger les militaires et de les couvrir quoi qu'ils décident. La gauche réclame donc une réunion
avec le Parlement sous forme de comité secret, le premier le 21 aout 1915. On y décide que
Millerand sera surveillé par plusieurs sous secrétaires d'Etat, le plus important d'entre eux étant
Albert Thomas, nommé à l'armement comme sous-secrétaire d'Etat à l'Artillerie et à l'Equipement
militaire en décembre 1916 (pour qui la guerre doit permettre d'accélérer l'intégration de la classe
ouvrière dans la nation). Viviani (président du Conseil) voudrait écarter Millerand pour remanier
son gvrnt : Viviani est remplacé par Briand en octobre 1915, dans un ministère encore plus
''Union Sacrée'' (5 ministres de l'Etat dont 3 ont été président du conseil, mais y a toujours ce bon
vieux Guesde), Galieni est nommé ministre de la guerre par les députés. Portant Briand forme un
nouveau gouvernement, et appelle le général Lyautey comme ministre de la guerre, mais refuse
d'informer les députés, ce qui entraine la chute du gvrnt.
4° Une démocratie limitée
La guerre est l'occasion d’entorses aux principes constitutionnels et démocratiques normaux :
La chambre décide d'ajourner toutes les élections, les français ne voteront plus
Et la liberté de la presse est malmenée car utilisation de la loi de 48 qui fait de la censure un
prérogative de l'autorité militaire (censure sur tout ce qui peut exciter ou entretenir le désordre)
mais pas de censure préalable (ce que les journaux réclament) ce qui est assuré par un bureau de
presse en juillet 1916. Le 5 juillet 1916, le premier n° du Canard Enchainé lance concours du plus
grand ''bourreur de crane'', concours remporté par Barrès. Pour faire face a censure, les journaux les
plus courageux laisse un blanc la ou s'applique la censure, et d'autres s'auto-censure → les français
lisent moins la presse. L'effet de la censure est très profond, surtout en termes politiques → produit
le sentiment que l'opinion est manipulable et influençable. Idées de base de la censure = la➜
responsabilité allemande doit être soulignée + l'impossibilité de ne pas continuer la guerre +
logique de tranquillisation de l'opinion.
Enfin, en raison de l'état de siège, le pouvoir de police des préfets et des maires passe aux mains des
commandements militaires locaux.
08/11/13
5° La crise des organisations et le retour de la droite au pouvoir
La crise des organisations est facile à comprendre → la guerre va disperser des organisations
politiques qui étaient mal développées : parti radical manque de disparaître, car tous hommes sont
au front, aucun représentant du parti radical au moment de la guerre, et va souffrir surtout du
contenu idéologique de l'union sacrée (rassemblement national jusqu'à la victoire) qui est à droite
→ le parti radical ne se réunit plus, plus de militants etc donc manque de disparaître.
Au contraire a droite, union sacrée = bénédiction, car droite n'avait pas d'élus mais réseaux
d'influence, et parce que identification de l'union sacrée sur valeurs de la droite permet a la
droite de devenir républicaine. Bartou définit ainsi l'union sacrée : plus de distinction politique, ni
lutte des classes, ni partis politiques → bénédiction idéologique pour la droite
Problème pour les socialistes : pacifistes, nationalistes etc. et ap mort de Jaurès , c'est Pierre
Renaudel qui assure succession du parti. Dès début 1915, SFIO est divisée, pacifistes rappellent
les engagements du parti a faire cesser la guerre ce qui entraine constitution d'une tendance
pacifiste derrière Jean Longuet. A chaque congrès, la minorité se renforce, créé un journal de la
minorité, plus pacifiste que l'humanité qui s'appelle Le Populaire sur ligne de ''défenseur de la paix''
En mai 1917, la minorité obtient que le parti participe à une conférence pacifiste a Stockholm, qui
n'aura finalement pas lieu, ce qui va précipiter la rupture de l'union sacrée. En juillet 1918, la
motion pacifiste l'emporte largement. → parti socialiste sort de l'union sacrée a la fin de la
guerre, et ne s'est pas dissout dans l'union sacrée contrairement aux radicaux.
6° La mobilisation de la société
Dans un premier tps, le gvrnt procède a une stabilisation de l'opinion (car guerre va se prolonger)
Dans les campagnes, pas besoin de faire grd chose car solidarité d'entraide se met en place dans
les villages → femmes se mettent à travailler ou dans cas les plus difficiles, recours aux
allocations. En effet, le gvrnt met en place en aout 1914 la loi sur l'allocation : femmes de militaires
reçoivent une alloc de 1,25F par jour + 0,50F par enfant → somme considérable, rassure les soldats
au front etc..
Dans le monde urbain, mobilisation de main d'oeuvre considérable. En septembre 1914,
Millerand réunit a Bordeaux des fonctionnaires pour mobilisation dans l'armement avec
phénomènes locaux spectaculaires : ex, la poudrerie de Toulouse avait 100 ouvriers en juillet 14, 4
000 en juin 15, et 30 000 en nov 18. Mais ça ne suffit pas, donc soldats particuliers sont basés dans
entreprises
Après cette entreprise de stabilisation, la principale arme du gvrnt est la manipulation de
l'opinion → développement du récit de guerre par la presse : les allemands n'ont pas le moral,
les français sont vaillants, armement et alliance supérieur des français etc.. = volonté de
tranquilliser l'opinion, de souligner la responsabilité allemande. Du coup les français s'adapte
jusqu'à une certaine monotonie (durée de la guerre inconnue etc) jusqu'en 1917, ou l'on pense que
la guerre ne finira jamais. Les préfets étudient de très près l'opinion et note phases de
découragement, les nouvelles des morts sont plus ambiguës → 17% des mobilisés morts (8,4 M
mobilisés, 1,8 M morts) donc accoutumance
Printemps 1916, la hausse des prix s'accélère, surtout a cause des modes de financement de la
guerre, et du coup variations très importantes avec effets différents en ville et campagne :
– Campagne → enrichissement car cultures sont rentables
– Ville → vie chère devient une préoccupation (surtout pour nourriture et charbon)
Mais pop° tient bon, comme le montre les enquêtes d'opinion : pop° couvre les emprunts, journées
de collecte, Bons du Trésor etc..
7° La mobilisation de l'économie
Le passage à l'économie de guerre en France pose deux problèmes spécifiques :
– les grandes régions industrielles (charbon, métallurgie..) sont dans zones occupées donc
nécessité d'avoir recours aux importations des USA
– tous les hommes sont au front, le taux de mobilisation est plus élevé que dans les autres
pays donc défaut de mobilisation économique
exubérance des fonctions de l'Etat → ↳ augmentation du nombre de sous secrétaires d'Etat (14
sous Clemenceau) et à l'intérieur des ministères on voit se développer des ''directions'', de nouvelles
fonctions de l'Etat, et la mise en place des offices (WIKI)
Albert Thomas (socialiste) travaille avec Pinaut (secrétaire général du comité des forges, un
''ministre de l'industrie bis'') et conduisent la reconversion de nmbrx secteurs à des activités
militaires et la mobilisation de la main d'oeuvre dans l'industrie, avec appel à des catégories
particulières : les femmes, 490 000 en 14, 520 000 en 17, donc pas grande croissance mais
occupent des postes non traditionnels (les munitionnettes) + étrangers (espagnols etc) + 130 000
jeunes de – de 18 ans + 40 000 prisonniers + 13 000 mutilés
Le ministère essaye de faire commandes les plus grosses et et les plus assurées possibles (pour
éviter les risques pour les industriels) , donc politique de concentration des produits →
imposition d'une normalisation (dans l’aéronautique on ne fabrique qu'un seul modèle d'avion,
pareil pour mitrailleuses etc). Cela provoque des essors urbains industriels importants (Bourges
double sa pop° pendant la guerre)
Les résultats de cette mobilisation sont spectaculaires : a la fin de la guerre on produit 260 000 obus
par jour, on aura produit tout au long de la guerre 31 000 avions, 6 milliards cartouches et 40 M de
tonnes de gaz de combat → bénéfices substantiels pour le secteur industriel français.
Dans l'agriculture, le bilan de la mobilisation est moins favorable, ¾ des paysans sont mobilisés,
1/3 des chevaux. La guerre a aussi lieu dans zones de grande culture. Et surtout les soldats sont
gavés : 500g de viande par jour et par soldat, 1L de vin par jour et par soldat... Ces prélèvements
étaient énormes sur les marchés français, donc à l'arrière il y a des rendements (+ pbs de↘
financement donc inflation) et pbs de disponibilité des produits donc développement d'un marché
noir dans les campagnes
Enfin, pb du financement de la guerre. Il avait été prévu mais n'a duré que 3 semaines. En 1913,
le budget de la France était de (?), et pour chaque année de guerre 38 milliards de Francs. L'impôt
total n'a apporté que 15%, car principales sources de financement ont été les avances de la
Banque de France (50 milliards de Francs a la fin de la guerre) et les Bons de la Défense
nationale (court terme, renouvelables, et rpz 58 milliards de Francs au total). Enfin, les emprunts à
long terme, qui sont de deux types : en France (ne rapporte pas bcp car sont de consolidation,
condition avantageuses au souscripteur → 24 milliards de ressources) ou étrangers (permettent de
pays les importations sans liquider les réserves d'or qui rpz 40 milliards, d'abord au RU, puis au
USA a partir de 17)
C'est ce financement qui explique la très forte des prix après la guerre.↗
II) La guerre de position
1° Une guerre imprévue
En novembre 1914, le front stabilisé (cf carte 2) , mesure a peu près 650km. Il y avait déjà eu des
tranchées dans des guerres antérieures (guerre de sécession etc..) : les tranchées se forment
naturellement au début par les trous d'obus, il y en a deux ou trois lignes de tranchées sur chaque
front, puis le no man's land. Le réseau se constitue a partir des trous de mitrailleurs isolés, des
boyaux permettent d'accéder de la première ligne a la deuxième, ou souvent c'est mieux construit
avec des abris etc. L'ensemble est compartimentés en secteurs défensifs. L'armement s'adapte
assez vite, mais les états majors s'adapte moins vite et ont du mal a accepter cette forme de guerre
qu'ils n'avaient pas prévu (guerre de siège) donc vont faire recherche de la rupture, et élaborer
différentes stratégies selon les situations :
a. percer-grignoter
Joffre lance des offensives au début de l'année 1915, en général en Champagne et en Artois, on
avance de 30 km après 30 jours d'efforts.. L'ennemi est toujours prévenu par la préparation
d'artillerie et la deuxième vague d'assaut est toujours trop peu nombreuse pour occuper le terrain
b. déborder
idée d'un ministre anglais Churchill, qui voulait a tout prix remporter victoire par la mer. Il a l'idée
de forcer les détroits turcs (Turquie = allié de l'Allemagne) pour secourir l'allié russe. Poincaré
est favorable, l'expédition est lancée en février 1915, on débarque les militaires à Gallipoli → n'a
servi à rien. Cette affaire a provoqué l'entrée en guerre de la Bulgarie du coté Allemand, et du
coup elle envahi la Serbie par l'Est (alors qu'ils tenaient bon face aux autrichiens). On créé une
armée spéciale pour secourir la Serbie, l'armée du général Sarrail mais front enterré contre les
Bulgares au nord de la Grèce → débordement décevant
c.user
idée du général Falkenhayn (coté allemand) qui propose de ''saigner'' l'armée française (donc
objectif n'est pas de percer le front) On choisit le saillons de Verdun → allemands peuvent
acheminer facilement des hommes et des provisions à Verdun alors que pour les français c'est
galère. Attaque des allemands à Verdun le 21 février 1916, avec espoirs de pertes françaises trois
fois supérieures aux allemandes.
Verdun = bataille symbolique, mais comble de l'absurdité de la guerre...
Dure jusqu'à novembre 1916 → 30 M d'obus tiré entre février et juillet (mois ou commence la
bataille de la Somme)
2° L'histoire du poilu (historiographie)
Le poilu était longtemps l'oublié de l'Histoire parce que les historiens étaient dans logique de la
bataille, celle des guerres du XIX eme siècle ; les soldats eux étaient indifférents a la grande
Histoire, plus dans histoire personnelle.. Une énorme littérature des tranchées se développe
(Barbus, Geneuvoie..) ; L'Histoire est mal a l'aise avec cette littérature, donc promotion de l'histoire
des tranchées va se faire par l'intermédiaire de passeurs au début des années 30 :
Jean Norton-cru veut faire rentrer les poilus dans l'histoire, donc veut donner aux témoignages le
statut de documents, donc va pratiquer selon méthode critique, analysant plus de 300 récits de
guerre, rejetant les excès des pacifistes comme des nationalistes, et dressant un tableau des misères
de la guerre. Dans le même genre, Ducasse publie en 1932 une anthologie des écrivains sur le
front, assez thématique. Et enfin, dans une veine plus populaire et plus technique, un journaliste
(Pericard) lance un appel pour qu'il y ait un témoignage sur Verdun et + de 30 000 réponses. Il faut
attendre 1967 pour que le premier livre d'historien sur la guerre de 14 soit publié. Et c'est
seulement dans 80's que l'Histoire s'intéresse aux combattants, en particulier les historiens du musée
de Peronne, qui constitue un fond d'archives, et sort de la logique de psychologie sociale qui
prédominait jusque là, pour entrer dans logique plus technique avec rapport du mental des soldats
etc...
3° Des formes inédites d'existence
La guerre rpz une régression des conditions d'existence sans précédent, et vivre pendant une telle
durée sous la menace permanente de la mort c'est la plus grande épreuve que subissent les soldats :
il y a vraiment une différence entre les soldats de tranchées et les autres. Tout ceci est inclut dans
une grande déception, on ne se bat pas, on attend une mort invisible. Les progrès de l'artillerie
entraine un baptême du feu toujours très intense, les soldats ont le sentiment d'un carnage. Les
blessés le sont souvent par éclat d'obus, et cela devient une obsession pour les soldats que leur corps
ne disparaissent pas.
On retrouve dans tranchées la hiérarchie sociale d'avant guerre ; les officiers sont des
bourgeois, et une grande variété de profils sociaux dans les trachées → brassage social dans les
tranchées.
Elles sont sans cesse aménagées, les corvées occupaient une grande partie de la vie des soldats. Il y
a un rythme de la guerre : première ligne, relève , repos (qui est dans les villages les plus proches)
Les premières permissions ont lieu en juillet 1915 (ne partent donc pas pendant quasiment 1 an
depuis aout 1914). Il y a une véritable écoute des obus, dans leur variété et leur intensité, la guerre
s'écoute plus qu'elle ne se voit, avec surnoms pour les obus (torpilles, marmites, dragées...). Les
projectiles sont gaspillés car on tire à l'aveugle. Les gaz sont mal vécus aussi, brulent les muqueuses
(yeux, narines..) On redoute aussi les mines qui sont sous les tranchées adverses. Mais le PIRE,
c’était de devoir attaquer, ce qui était préparer par une intensification de l'artillerie, puis
mitrailleuses tirent à l'aveugle sur le camp adverse. → 3,3 M de blessés, qui sont transférés à 7 ou 8
km en arrière. Il y a 10 000 gueules cassées (blessures visibles du visage) Les acteurs de la guerre
sont donc soumis à violence permanent, et aussi par leurs efforts d'adaptation a cette menace
permanence.
4° L'adaptation
Elle se trouve notamment à l'arrière, vis à vis de l’accoutumance à situation. Les soldats sont des
torpeurs permanents, fascinés par le lit, l'hygiène est catastrophique. Le ravitaillement est très
difficile, on fait des chapelets de boules de pain, des bidons de café et de pinard → dès que le front
est désorganisé, on manque d'eau etc.. Les soldats développent un véritable ''habiter'' des
tranchées, avec des rues, des villas, des planches utilisées comme des portes, aménagement de
planchers etc.. Puis on intègre au barda des objets personnels, ou on transforme des armes en déci
d'intérieur (des obus deviennent des vases etc..) ; la baillonnette (qui sert très peu au combat) sert à
pleins d'autres trucs trop chouettes. On trafique bcp d'objets allemands, la photo s'impose
massivement, comme l'usage du carnet personnel dans les milieux cultivés, et on développe une
pensée de l'utopie, avec un effort pour penser l'après-guerre.
Le regard des autres a bcp d'importance dans les tranchées, les usages partagés du courage, de la
virilité ; les combattants font étalage de leur solidarité au front. A l'échelle de l'escouade, les
mélanges sociaux sont subjectifs (on apprend l'argot lorsqu'on est vieux bourgeois etc) Les rapports
Nord-Sud sont très changés par les pratiques des tranchées. Un regard notamment curieux envers
les troupes coloniales, notamment les troupes noirs, des regards amusés et moqueurs sur les alliés
(notamment sur les écossais en kilt). Pour les ennemis, il y a une ''boschie'' universelle, bcp plus que
ce qu'on a dit. Gros écart entre l'infanterie et les autres, le poilu est un mot réservé à l'infanterie, les
PCDF (les pauvres cons du front). Ressentiment général contre les embusqués qui cache une
critique sociale. Admiration pour les soldats aux armes nouvelles (notamment les aviateurs, qui sont
considérés comme les héros de la guerre de 14-18). Beaucoup de commentaires sur les chefs : bons
ou mauvais. Les soldats manifestent beaucoup de pensées homicides sur les grands chefs (sauf
Pétain pendant longtemps, qui a su se donner l'image d'un chef-humain). Manifester sa peur =
impardonnable, le soldat se doit d'être toujours courageux.
5° La crise militaire de 1917
fin 1916, après Verdun : on décide de remplacer le général en chef (Joffre), et il y a deux
candidats au poste, Pétain et Nivel. Pétain n'a pas vraiment de plan, donc on écoute Nivel (artilleur
assez brillant, qui parle parfaitement anglais) qui propose une offensive décisive. Il a innové dans
la bataille de Verdun, en combinant artillerie et infanterie. On compte la dessus pour que son
offensive soit un succès. Printemps 1917, on laisse Nivel préparer son plan, qui est une attaque
dans un endroit en contrebas du chemin des Dames, secteur boisé et pente raide, donc qlqch
d'audacieux. L'attaque est déclenché en avril 1917, et fait 40 000 morts en 3 jours malgré la
concentration de 2000 canons, 500 avions, et 200 000 homes sur un secteur de 10km de large → au
bout de 2 semaines, 270 000 tués, deux fois plus que du coté allemand. Cela suspend la guerre
totalement. Dans les semaines qui suivent, à lieu la plus sévère crise de guerre, la crise des
mutineries de 1917. Les mutineries commencent le 17 avril, vont toucher la moitié des unités
françaises : refus de rejoindre les tranchées de première lignes, défilés dans les villages de l'arrière,
deux officiers tués... Le terme « mutinerie » paraît très exagéré car terme péjoratif qui signifie une
révolte le plus souvent navale avec révolte contre les officiers. Ici, aucune violence alors que les
révoltés sont armés (donc aurait pu mais non) → négociation de l'autorité selon le principe de
l'action collective.
Après échec de l'offensive Nivel, le retour a la tranchée est devenu insupportable, les tournées se
mutinent, donc idée de refuser la guerre émerge. Révolution de mutins en Russie, avec des
rumeurs « Paris en révolution », « Les régiments coloniaux », « Prenons Paris » → forme de retour
a la citoyenneté au sein même de la guerre.
III) Les crises conjuguées de 1917
Avant 1917, il n'y a pas de crise dans la France en guerre. Depuis 1914, toutes les tensions sociales
ont été réglées très vite.
1° Le mouvement social
En 1917 en région parisienne, des vagues de grèves vont éclatées → dans la haute couture
(réclame hausse de salaires etc) Mais le mouvement gagne rapidement les usines de guerre à
Paris, notamment chez Panhard, qui nécessite pour calmer le jeu l'intervention de la CGT et d'Albert
Thomas. La guerre permet d'imposer un tarif minimum dans la Seine, et constitution d'un comité
d'arbitrage dans Paris qui va se diffuser à tous les départements. Ceci entraine un décalage
prix/salaire → mouvement rebondi au lendemain de l'échec du chemin des Dames. Le 1er mai est
très suivi, pour la première fois depuis la guerre, où l'on entend des cris inquiétants comme « a bas
la guerre », « a bas la république » , ou encore « vive l'Allemagne »
Généralisation du mouvement social aux usines de guerre a la fin du mois d'aout , alors que les
premières grèves étaient plutôt en dehors du secteur de l'armement.
Le mouvement n'est pas seulement parisien → mouvement à Toulouse avec la grande poudrerie :
c'est a nouveau la vie chère + l'échec de l'offensive Nivel qui entraine ces mouvements en 1917.
Après intervention des pvs publics, on assiste à une reprise du travail. Dimension pacifiste assez
réduite, la reprise du travail est essentiellement liée a un certain découragement de la population.
2° La crise du moral
On assiste également à une crise du moral des français en 1917 → rapports des préfets qui
souligne que les permissions ont un effet délétère sur le moral des français. → éclatement du
moral.
D'un point de vue plus économique, les citadins sont en général plus en colère que les ruraux
(car la hausse des prix agricoles est un avantage pour les ruraux). Les classes moyennes
manifestent plus de constance, car professent plus grande conscience des valeurs en jeu malgré
pertes lourdes (classes moyennes qui font le plus de victimes)
Forte aspiration a la paix↳ dans cette crise du moral → on pense à la paix plus qu'à la victoire
3° La crise politique
Durant la première partie de la guerre, le débat se tourne vers question de réunir militaires et civils,
mais à partir de 1917 réapparait la question de la récupération de l'Alsace et la Lorraine :
➔ Au printemps 1917, les milieux nationalistes lancent débat sur ''la rive gauche du Rhin'',
puis un second débat sur la négociation avec l'Allemagne (plus dangereux)
➔ certains nombres de personnalités cherchent à prendre contact en secret avec allemands
ou autrichiens (Brillant, Painlevé ..) Ces tentatives sont assez hasardeuses, car font éclater de
vraies affaires d'espionnage, autour d'un sorte de journalisme anarchisant → climat
politique assez délétère
➔ Cela entraine une instabilité gouvernementale :
– Briand (président du Conseil) démissionne en mars 1917
– remplacé par Painlevé mais démissionne en novembre 1917.
➔ Après chute de Painlevé, Poincaré (président de la République) appelle celui qui a attaqué
tous les gouvernements, Georges Clemenceau à la tête du gouvernement. Celui-ci forme
un gouvernement différent de celui de 1906. Ce gouvernement va durer jusqu'en novembre
1919 : soit on le dit nationaliste (péjoratif) soit on l'évoque comme un premier
gouvernement moderne, c'est-à-dire a la fois autoritaire (car Clemenceau = autoritaire, ne
convoque jamais le contrôle parlementaire) et globalement soumis au contrôle
parlementaire (plutôt que d'accepter convocation au jour le jour, il se fait voter la
confiance, donc mise en place d'une espèce de délégation de pouvoir dans l'esprit de la
Vème République)
Clemenceau est entouré de proches collaborateurs : Jules Jeanneney, sous secrétaire d'Etat à la
défense et Georges Mandel, directeur de cabinet.
Clemenceau transforme notamment la censure :
– durcie pour les questions militaires ou de pacifisme
– adoucie pour tout ce qui est question de politique générale
Il constitue donc un gouvernement moderne mais aussi gouvernement qui fait jouer sur le
dédoublement de l'ennemi : les allemands sont méchants et veulent en finir avec la guerre →
morosité patriotique (selon Serge Berstein)
IV) La victoire
1° La reprise du mouvement
En décembre 1917, l'armistice de Brest Litovsk entraine la paix le 3 mars 1918 → il n'y a plus de
front russe! → Allemands retirent une très grosse part de leur force militaire. Dans le même
temps, les USA sont en guerre depuis avril 1917 mais pas de soldats américains avant mars 1918, et
ne seront 2 millions qu'en juillet 1918 → les forces militaires américaines sont absentes jusqu'à
juillet 1918. Donc de mars 1918 a juillet 1918, les allemands disposent d'un déséquilibre
momentanée, et sont convaincus qu'il faut rompre le front à ce moment là. C'est le nouveau chef
d’état major des armées Hidenburg et son adjoint Lidendorff qui sont a l'origine d'une tactique
nouvelle : attaque surprise, sans préparation d'artillerie, par des groupes d'assaut autonome sans
souci d'alignement, selon tactique de la « marée montante » = rupture avec tentative classique
frontale de « percée » pour une stratégie beaucoup plus diffuse (constitution d'une artillerie mobile
pour suivre les progressions de l'infanterie). Première attaque en avril, puis fin avril au nord (pertes
sévères mais grande avancée) et enfin attaque fin mai/début juin sur l’Aisne, sur le chemin des
dames qui permet aux allemands d'avancer à une cinquantaine km de paris et de commencer le
bombardement de Paris.
Le 7 novembre 1917, le Conseil Suprême a été créé en vue d'assurer une meilleure coordination
militaire sur le front occidental. Le 26 mars 1918, le général Foch est nommé commandant en
chef des forces alliées, donc il possède désormais une autorité sur le chef du corps expéditionnaire
britannique, et sur Pétain. Le 24 juillet, Foche lance la bataille finale, grande offensive de
dégagement. Les américains lancent leur propre offensive en septembre, le 28 septembre les
allemands demandent au gouvernement de réclamer l'armistice → effondrement sur tous les
fronts ; en Palestine, le front turc est abattu par l'armée britanniques, les italiens sont vainqueurs des
autrichiens qui signent l'armistice le 4 novembre → on avance sur tous les fronts. Le 9 novembre,
Guillaume II capitule et le 11 novembre, on célèbre l'armistice.
Armistice = soulagement immense, joie, moment d'unité nationale que la France n'a plus connu
depuis.
2° L'armistice : un enjeu complexe
Woodrow Wilson: homme clef de la guerre. Prof de droit à Princeton, président de l'université de
Princeton, puis gouverneur de l'Etat de Virginie, démocrate. Candidat pour les élections en 1912, il
bat son concurrent républicain : Théodore Roosevelt. Il est élu et réélu Président des USA en 1916
car a préservé les américains de la guerre (slogan de 1916). Les USA entrent en guerre sous
couvert d'idéalisme, ils font "la guerre du droit" et le 8 janvier 1918, Wilson publie les 14 points,
dont le principe de base est le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et de disposer d'un
accès à la mer pour faire commerce avec les USA, limiter les armements, de développer une
diplomatie transparente et enfin garantir par un parlement des peuples. Wilson négocie seul
l'armistice avec les allemands, il pose deux conditions ; mettre l'Allemagne dans l'impossibilité
de faire la guerre et ne veut négocier qu'avec un gouvernement représentatif. Il met du temps à
prévenir les alliés, ce qui provoque une fureur des français qui ne veulent pas que les 14 points
soient la base de la discussion. Abdication de Guillaume II le 9 novembre, et le 11 novembre
Erzberger signe l'armistice à Retondes.
Que dit l'armistice ?
- Militairement : Les allemands doivent livrer tout le matériel lourd, les marins et la flotte
préfèrent se saborder (flotte française à Toulon et allemand en Ecosse), tout le matériel de transport.
Les troupes doivent évacuer en 15 jours Alsace Lorraine, en 30 jours la rive gauche du Rhin,
Mayence, Coblances et Cologne.
Dans le même temps popularité incroyable de Clemenceau, et en plus d'être qualifié de tigre, on
l'appelle à présent "Père la victoire". Il continue de gouverner seul et remporte les élections en
novembre 1919, les parlementaires lui laissent les pleins pouvoirs Clemenceau s'est empêtré lui➝
même dans les «douces illusions françaises» :
- Illusion de droite : et de la majorité des français, Clemenceau va imposer une paix car c'est nous
qui avons fait le plus grand effort
- Illusion de gauche : A gauche tout le monde est Wilsonien en 1918, cad "la paix sans victoire".
Pacifisme opposé au nationalisme égoïsme de Clemenceau. Le wilsonisme fournit une plateforme
idéologique de rechange.
- Illusion que Wilson soutiendra toujours la "juste paix française"
3° La conférence de paix : un malentendu
18 janvier 1919 : Ouverture de la conférence à Paris et s'achève le 28 juin avec la signature du
traité de Versailles. mais la plupart des décisions sont prises dans le conseil des 10 qui compte 5
pays, puis dans le conseil des 4 (Wilson, Lloyd George, Orlando, Clemenceau).
Du 24 mars au 6 mai ce conseil se réunit une à deux fois par jour et 67 séances sont consacrées
entièrement à l’Allemagne. Les deux principaux collaborateurs de Clemenceau dans la
collaboration est Stéphane Pichon (ministre des affaires étrangères) et André Tardieu.
Objectifs :
- Alsace-Lorraine
- Sécurité de la France, et là s'opposent deux thèses; celle de Foch très militaire et un peu
vieux jeu qui pense que la paix sera entière que si l'on sépare la rive gauche du Rhin à
l'Allemagne et celle des anglo-saxons qui pensent que leur garantie sur le traité de paix doit
suffire.
- Réparations : elles doivent rembourser tout ce qu'a coûté la guerre à la France
Dans les faits :
- Sécurité : Débat le plus difficile est celui concernant la sécurité. Les USA acceptent de
parler de la rive gauche du Rhin mais en dénonçant par avance une future question de
l'Alsace-Lorraine à l'envers (Allemagne voudrait récupérer l'Alsace et la Lorraine) et
offrent leur soutien militaire automatique. Pendant 15ans se dégageant d'1/3 tous les 5 ans, et
en échange de ce compromis les anglo-saxons donnent la garantie de leur aide en cas
d'attaque. Les français voulaient l'annexion de la Sarre mais les américains ne veulent pas en
entendre parler et on confie seulement son administration à la France pendant 15 ans.
- Réparations : Affrontement plus avec les anglais, Tardieu contre Keynes. Problème
récurrent, opinion convaincue que tout sera réglé par les réparations, mais on remet à plus
tard les décisions, c'est la position française qui l'emporte.
On a souvent reproché au traité d'être très militaire, beaucoup de clauses visant à démilitariser
l'Allemagne. En mai 1919, l'Allemagne a encore près de 400 000 hommes, les anglais aimeraient
lui laisser une petite armée de maintien de l'ordre mais Foch voudrait une mini-armée de cadre
→ Armée finalement limitée à 100 000 hommes. Cette démilitarisation est contrôlée par une
commission inter-alliés. Enfin d'autres clauses pèsent sur l'Allemagne :
- Clauses pénales : Article 231 qui dit que l'Allemagne est responsable de la guerre, justifie le 232
qui dit qu'elle doit des réparations.
- Clauses sur les frontières allemandes à l'Est : Pologne reconstituée avec un accès à la mer ce
qui lui laisse des territoires où les allemands sont majoritaires, le couloir de Danzig avec près de
2 200 000 allemands. Elle perd les cantons de Eupen et Malmédie, donnés à la Belgique, et deux
zones cruciales sont interdites de rattachement à l'Allemagne : la nouvelle Autriche
germanophone (qui aussitôt créée réclame son rattachement à l'Allemagne ce qui rend fou
Clémenceau) la zone où vivent les Allemands de Bohème-Moravie, les Sudètes.
Ni les civils, ni les militaires allemands n'ont le sentiment d'avoir perdu la guerre contrairement
aux français de 1870. A cette incompréhension de la défaite va s'ajouter le diktat vécu par les
allemands. Le 7 mai les conditions de la paix sont transmises aux allemands, qui le qualifient de
document de haine et d'aveuglement. Clémenceau menace de démissionner quand les anglais
proposent une rediscsussion, et le 28 juin Müller et Erzberger signent la paix dans la galerie des
glaces.
Aucune amertume en France contre Clémenceau mais contre le "lâchage" des anglo-saxons, la
chambre ratifie largement le traité et les français vont se cantonner dans une application
sourcilleuse du traité.
➝ La paix est un échec pour l'opinion française.
4° Le corps souffrant de la Nation
1 383 000 français sont morts, ce qui représente 34 morts pour 1000 habitants, 30 morts pour
1000 habitants en Allemagne, 17% de la population mobilisée en France, 15% en Allemagne.
3millions de blessés (60% par obus, 34% par balle, 1% à l'arme blanche), 1 million d'invalides,
600 000 veuves, 700 000 orphelins, 300 000 victimes de la grippe espagnole, 1 400 000 naissances
perdues Retour de 1 900 000 d'alsaciens lorrains ne compense pas les pertes ➝ Vieillissement et déséquilibre de la pyramide des âges, les agriculteurs forment presque la moitié➝
des morts, mais le tribut proportionnel le plus élevé est celui des fonctionnaires et des cadres, 41%
des élèves de l'ENS sont morts, les officiers sont beaucoup plus touchés que les soldats.
Les français sont 39 millions d'habitants alors qu'ils en avaient autant en 1906, et en auront de
même en 1940.
- Baisse de En août 1911, on avait 1035 femmes pour 1000 hommes et en 1921, on compte 1103
femmes pour 1000 hommes et pour les 25-29ans on a 1323 femmes pour 1000 hommes. → Baisse
de la nuptialité et donc de la fécondité
21/11/13
Le nombre de divorces reste limité (8 000 en 84 → 16 000 en 14 par an, augmentation limitée) : loi
sur le divorce existe depuis 1884, mais en même temps le nombre de divorces est resté limité.
Ces dégâts → période de surmortalité masculine importante (avant, c'était plus pour les femmes
car accouchement, autour de 1800 égalisation, puis inversement du fait des séquelles de la guerre,
de l'hygiène, du tabagisme)
Société après la guerre = vieillie, féminine, assez triste (en raison de la généralisation du deuil, tout
le monde a un deuil a porter → génération de jeunes assez émancipée, car présence du père, et∅
femme d'exerçait pas encore autorité comme ajd etc)
5° Les ruines
ruines matérielles : difficiles à poser, du fait des reconstructions mais c'est en 1931 que la loi
considère que la reconstruction est achevée (dernier monument : cathédrale de Reims restaurée
en 1937)
8 départements occupés donc très ravagés. La zone du front est anéanti. (Reims = prototype de la
ville dévastée)
52% du montant des réparations pour la France, 22% pour R-U. Le budget total de 1913 était
de 5 milliards de francs, le PIB était de 32 milliards de francs, et le cout de la guerre est évalué à
125 milliards de francs.
1919 : le parlement vote une charte des sinistrés qui est généreuse et prévoit une indemnisation
intégrale
1929 : Sur 100 francs d’impôts, 41 vont à la dette et 16 aux pensions → poids exorbitant sur le
budget public
Activité économique de 1918 est inférieur de 40% à celle de 1913, et la masse monétaire est
passée de l'indice 100 en 1913 et à 500 en 18 (en 5 ans, la masse monétaire en circulation a été
multipliée par 5) → résultat = inflation, prix à l'indice 350 (contre 100 en 1913 du coup, donc prix
moyen multiplié par 3,5). Garantie monétaire entre les alliés, et pas de renouvellement de la dette
flottante (payement des français pour la guerre) → 2 nvx venus dans la vie politique = les
détenteurs étrangers d'emprunts en francs + les détenteurs français de Bons du Trésor (de Bons de la
Défense Nationale, emprunts courts renouvelables, donc qui sont plutôt des épargnants et qui vont
pouvoir faire pression sur la politique française)
6° Les anciens combattants
réalité intéressante : on peut dire que c'est le phénomène social le plus important de l'entre deux
guerres. Il y a en 1920, 6 441 660 survivants donc anciens combattants potentiels (= 90% de la
génération, 60% du total des hommes adultes) Sur ceux la ;
– 3 220 000 sont blessés, et 1 100 000 reçoivent pensions d'indemnisation/d'invalidité,
– 800 000 touchent pensions quand fils était le chef de famille,
– 700 000 veuves ne se remarieront jamais,
– 800 000 orphelins pensionnés jusqu'à leur 18 ans...
Associations d'anciens combattants se sont constituées pdt le conflit, et ont obtenu rapidement un
ministère en 1920, le ministère des pensions, dont le ministre est un ancien combattant, André
Maginot.
différentes associations de différentes confessions politiques↳ :
– L'Union Nationale des Combattants (UNC) qui est plutôt à droite (la plus grande),
– l'Union Fédérale est de centre-gauche dirigée par René Cassin (juriste de De Gaulle qui a
également participé à la rédaction de la Charte Universelle des Droits de l'Homme),
– l'Association Républicaine des Anciens Combattants (L'ARAC) est communiste
→ se réunissent en 1922 dans une Confédération de la France Meurtrie, présidée par Pichot
(vice-président de l'Union Fédérale)
Il existe cpt un conflit historiographique à propos des anciens combattants, qui opposent Serge
Berstein et Antoine Prost : pensaient que les anciens combattants prolongent, démultiplient
l'impact de la guerre sur la scté française Mais :
– Berstein : anciens combattants sont foyer d'antiparlementarisme, fondé sur le fait que les
ligues d'extrême droite sont la plupart du temps composées d'anciens combattants.
– Prost : contre théorie des ligues d'extrême droite=anciens combattants, car pour lui les
anciens combattants sont des ''rouspéteurs'' mais pas des ligueurs.
Le discours des AC est assez unifié :
– mélancolie de l'Union Sacrée,
– vertu contre la corruption,
– silence contre le blablatage des partis politiques etc...
→ il y a un discours ''anciens combattants'', assez unifiés, qui se retrouve autour des
monuments au morts (= pacifistes mais anti-allemands). Cet état d'esprit en fait une sorte de vivier
dans lequel les adversaires du régime pourront puiser. D'une part on va voir des dirigeants
d'associations basculer dans l'activisme d'extrême droite, et dans l'autre sens, des ligues comme les
Jeunesses Patriotes recruter leurs participants dans les anciens combattants
Les anciens combattants sont donc les prêtres du souvenir de la guerre, et ils ont lieu de culte qui est
le monument au morts.
7° Le monument aux morts et le 11 novembre
Jusqu'aux années 60, les français ont communié au monument aux morts. En 18, victoire + nombre
de morts permet une glorification des morts. Les monuments aux morts ne sont pas une décision
de l'Etat, mais viennent de communes ou d'associations
Il y a en France 38 000 monuments aux morts, encadrés par la loi d'octobre 1919 sur la
glorification des morts.
Dans les villages, érigés rapidement (entre 1920-1922), mais c'est plus compliqué dans les villes car
gros chantiers à chaque fois, sculpteurs vivent de ça etc (vers 29 → 32)
Culte est né le 1er novembre 18, car culte aux morts de la guerre localement
Typologie des monuments aux morts :
– le plus fréquent = stèle sur la place de la Mairie avec formule ''la commune machin a ses
enfants morts pour la patrie'' dans 60% des cas. Cette formule a une histoire, elle figure sur
le certificat de décès des soldats, c'est donc l'annonce officielle des morts. Les morts figurent
dans ordre alphabétique ou chronologique, mais jamais hiérarchiquement (les grades ne sont
mentionnés que dans 4% des cas).
– 2ème type : ''morts pour la patrie'', ''à nos héros'' ou vers de Victor Hugo ''ceux qui
pieusement sont morts pour la patrie … etc'' qui ont étaient écrits en 1861 pour le premier
anniversaire de la révolution de 1830. commémoration assez politique ↳➢ Il y a aussi des variantes : le coq gaulois, des statues de poilus, des casquettes à
pointes piétiné, un drapeau (la total à Brisac dans le Maine et Loire)
– 3 ème type = type cléricale, avec une croix près de l'Eglise, rpz le patriotisme conservateur
– 4 ème type = pacifiste (il y en a peu). Le pacifisme patriotique est celui qui ne rappelle pas
le sacrifice, donc avec des figures de femmes plongées de la douleur etc. Très rares sont les
monuments explicitement pacifiste, comme celui de Levallois qui rpz un ouvrier brisant une
épée, ou il y a qlqfois plus lapidaire comme dans la Creuse avec ''Maudite sois la Guerre'' et
un enfant qui brandit le poing
De façon générale, il y a une réalité assez républicaine avec volonté de mémoire des noms dans
l'égalité et dans une laïcité assez sèche et par là même assez émouvante.
La cérémonie s'institutionnalise assez vite : en 19 on fête le 1er anniversaire, en 1920, le 11
novembre est un grande affaire (on dépose au Panthéon le cœur de Gambetta puis la dépouille du
soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe)
En 1921, la droite déplace la cérémonie le dimanche 13 novembre, ce qui a failli entrainer une
grève générale ! Mise en place de processus pour que le 11 novembre devienne une fête
nationale, avec manifestations pas organisées par l'Etat ni l'armée, mais qui sont des cultes
funéraires, le monument aux morts étant donc une sorte de tombe collective, ou se déroule un
service funèbre calqué sur l'enterrement des catholiques. On précède à l'appel des morts, après
chaque nom la foule s'écrit ''mort pour la France'' et on dépose des germes de fleurs..
Enfin, pdt la minute de silence, s'impose la sonnerie aux morts qui est une composition originale du
chef de la Garde Républicaine, jusque la inconnue dans l'armée française.
L'historien accordait bcp d'importance au 11 novembre, qui est presque devenu un lieu de mémoire,
donc il faut s'intéresser aux significations. C'est le seul culte républicain et civique qui ait réussi
en France (selon Antoine Prost) car difficulté d'incarner un principe, notamment d'incarner la
République, or si le 14 juillet on ne sait pas vraiment à quoi on rend hommage, alors que le 11
novembre est un culte rendu par les citoyens à d'autres citoyens, comme la patrie qui se célèbre
elle même d'une certaine façon, donc cérémonie bcp moins patriotique qu'elle n'est républicaine.
Les discours sont tenus soit par un responsable d'associations d'AC soit par un élu local ; assez vite,
se généralise la lecture de discours diffusés par les associations et ces discours sont tjrs composés de
deux parties → première partie = un tableau des horreurs de la guerre souvent très détaillé, et
deuxième partie = consacrée à ''nous'', les vivants, la paix, qui doit être dignes de ceux qui sont
morts
leçons civiques de pacifisme↳ :
– privilégie intérêt général sur intérêt perso
– de l'égalité, la discipline consentie etc …
– culte laïc de citoyens par lui même
Aujourd’hui les monuments aux morts ne sont plus que des mémoriaux de la guerre, donc
République n'a plus de symbole réel auquel se rattacher.
Pour conclure, le pacifisme est le principal lègue de la guerre de 14-18 à la société française. Ce
pacifisme est celui des vainqueurs (vaincus sont plus soucieux de remettre en cause les traités de
paix + préparation pour vengeance) Trois biais par lesquels la littérature s'est emparé de la guerre :
la plus importante c'est l'évocation naturaliste (La Chaux de Barbuse). Dans les 30', le flow ne tarit
pas, les ouvrages subissent un recul critique avec Céline, VABDLN, L'été 14 des Frères Thibault
Enfin, place à part doit être faite au livre scandaleux : le + gros scandale c'est Le Diable au Corps
paru en 23 (trois thèmes insupportables : la sexualité des épouses de combattants, l'adultère dont les
poilus serait victime, et l'adolescent remplaçant l'homme mûr)
Le cinéma s'empare très vite de la guerre, avec un ton très ''ancien combattant''
témoignage du pacifisme viscéral, dont les modalités peuvent être très diverses↳ : directement issu
du poids si terrible de la guerre, c'est le pacifisme d'Alain (prof de philo a H4, qui va être LE
professeur de pacifisme: rien ne justifie une guerre)