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Cahiers de la Recherche 7 Investissements directs étrangers et croissance économique au Maroc : La diversité des impacts selon le pays d’origine 1982 à 2010 Mohamed AZEROUAL Université Mohammed V- Agdal, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat E-mail : [email protected] Résumé Ce travail consiste à étudier l’impact des investissements directs étrangers (IDE) sur la productivité totale des facteurs (PTF) au Maroc durant la période 1982-2010, selon la source de l’IDE. Il ressort des résultats obtenus, en utilisant le modèle à correction d’erreur, que les IDE n’expliquent pas de la même manière la productivité totale des facteurs. Seuls les IDE émanant de la France, des USA, de l’Italie, de l’Allemagne et de la Grande Bretagne sont statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la PTF. Cela est dû, selon notre premier constat, à la concentration de ces investissements dans le secteur industriel qui est l’un des secteurs catalyseurs de transfert de savoir, de technologie et de croissance économique. Mots-clés : investissement direct étranger (IDE), source de l’IDE, capital humain, productivité totale des facteurs, ouverture économique, transfert technologique, secteur industriel, croissance économique, Maroc. Abstract The goal of this paper is to study the foreign direct investments impacts on total factor productivity (TFP) in Morocco between 1982 and 2010 according to the origin of FDI. Using Error Correction Model, the FDI’s originating from different countries did not have the same impact on Morocco’s TFP. Only the FDI coming from France, the USA, Italy, Germany and Great Britain were statistically significant and had a positive effect on total factor productivity. This is explained in part by the concentration of these investments in the industrial sector, catalyst for knowledge transfer, technological change and economic growth Key-words : Foreign direct investments (FDI), Origin of FDI’s, trade openness, human capital, total factor productivity, technology transfer, industrial sector, economic growth, Morocco. Classification JEL C, C3, 32

Azeroual M., (2013), Investissements directs étrangers et croissance économique au Maroc : La diversité des impacts selon le pays d’origine 1982 à 2010

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Cahiers de la Recherche

7

Investissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique au Maroc

La diversiteacute des impacts selon le pays drsquoorigine 1982 agrave 2010

Mohamed AZEROUAL

Universiteacute Mohammed V- Agdal Faculteacute des Sciences Juridiques

Economiques et Sociales Rabat

E-mail azeroualmohgmailcom

Reacutesumeacute

Ce travail consiste agrave eacutetudier lrsquoimpact des investissements directs eacutetrangers (IDE) sur la

productiviteacute totale des facteurs (PTF) au Maroc durant la peacuteriode 1982-2010 selon la source de

lrsquoIDE Il ressort des reacutesultats obtenus en utilisant le modegravele agrave correction drsquoerreur que les IDE

nrsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la productiviteacute totale des facteurs Seuls les IDE eacutemanant de

la France des USA de lrsquoItalie de lrsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont statistiquement

significatifs et ont un effet positif sur la PTF Cela est ducirc selon notre premier constat agrave la

concentration de ces investissements dans le secteur industriel qui est lrsquoun des secteurs catalyseurs

de transfert de savoir de technologie et de croissance eacuteconomique

Mots-cleacutes investissement direct eacutetranger (IDE) source de lrsquoIDE capital humain productiviteacute

totale des facteurs ouverture eacuteconomique transfert technologique secteur industriel croissance

eacuteconomique Maroc

Abstract

The goal of this paper is to study the foreign direct investments impacts on total factor productivity

(TFP) in Morocco between 1982 and 2010 according to the origin of FDI Using Error Correction

Model the FDIrsquos originating from different countries did not have the same impact on Moroccorsquos

TFP Only the FDI coming from France the USA Italy Germany and Great Britain were

statistically significant and had a positive effect on total factor productivity This is explained in

part by the concentration of these investments in the industrial sector catalyst for knowledge

transfer technological change and economic growth

Key-words Foreign direct investments (FDI) Origin of FDIrsquos trade openness human capital

total factor productivity technology transfer industrial sector economic growth Morocco

Classification JEL C C3 32

Cahiers de la Recherche

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INTRODUCTION

Llsquoattractiviteacute des investissements directs eacutetrangers (IDE) est aujourdlsquohui au centre des strateacutegies de

deacuteveloppement de tous les pays LlsquoIDE est rechercheacute surtout parce qulsquoil peut ameacuteliorer les normes

technologiques llsquoefficaciteacute et la compeacutetitiviteacute de llsquoindustrie nationale

La documentation relative agrave llsquoimpact direct de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique a stipuleacute qulsquoil est

preacutevu de fournir un ensemble des actifs corporels et incorporels qui seront directement disponibles

pour utilisation dans des activiteacutes productives par les pays dlsquoaccueil et qui seront amplifieacutes par des

externaliteacutes et des retombeacutees qui renforcent la base des ressources et des capaciteacutes de production

dans les eacuteconomies notamment en deacuteveloppement La preacutesence de llsquoIDE dans llsquoindustrie est

eacutegalement preacutevue dlsquoameacuteliorer la productiviteacute moyenne et les niveaux de compeacutetence de llsquoindustrie

par llsquointermeacutediaire des multinationales (Caves 1974b Dunning 1973) Les filiales eacutetrangegraveres

permettent aux entreprises locales llsquoaccegraves agrave la technologie en particulier par le biais dlsquoimportations

de biens dlsquoeacutequipement et de transmission du savoir-faire

Les IDE restent donc llsquoune des issues qui permettent aux pays en deacuteveloppements dlsquoaccroicirctre leur

productiviteacute et leur compeacutetitiviteacute en introduisant de nouvelles technologies dans la production et de

nouvelles structures dlsquoorganisation et meacutethodes de gestion de leurs entreprises Clsquoest ainsi qulsquoun

nombre croissant de ces pays met en œuvre des politiques qui visent agrave encourager et agrave

subventionner les investissements des firmes multinationales

Dans ce sens il faut rappeler que les theacuteories neacuteoclassiques sont les premiegraveres agrave consideacuterer les IDE

comme catalyseur de croissance Ils constituent une forme indirecte dlsquoaugmentation des emprunts

eacutetrangers Cet apport de capitaux peut favoriser llsquoaugmentation de la production des pays hocirctes

notamment les pays en deacuteveloppement ougrave le taux de chocircmage est eacuteleveacute et llsquoeacutepargne locale est

insuffisante1

A cet eacutegard nombreux sont des eacutetudes empiriques qui ont tenteacute de veacuterifier cet effet positif

Cependant les reacutesultats de ces eacutetudes ne sont pas geacuteneacuteralement concluants (Agenor 2003) Caves

(1996) Globerman (1979) Blomstrom et Wolf (1994)2 et Djankov and Hoekman (2000) trouvent

que llsquoIDE a un effet positif ou faible sur les niveaux de la productiviteacute De ce fait les effets concrets

de llsquoimpact positif des IDE sur la croissance manquent laquo hellipil est eacutegalement vrai qursquoaucun pays ne

srsquoest deacuteveloppeacute gracircce agrave une simple ouverture aux eacutechanges commerciaux et aux investissements

eacutetrangers La recette pour ceux qui ont reacuteussi a eacuteteacute de combiner les chances offertes par les

marcheacutes mondiaux avec une strateacutegie drsquoinvestissement national et de renforcement institutionnel

afin de stimuler lrsquoardeur des entrepreneurs locaux raquo (D Rodrik 2001)3

Clsquoest ainsi qulsquoun certain nombre dlsquoauteurs comme Kokko (1994) Kokko et al (1996) Haddad et

Harrison (1993) et Aitken et Harrison (1999) montrent que les entreprises eacutetrangegraveres ont des effets

1 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p56 2 Ils ont essayeacute de deacuteterminer si les retombeacutees des IDE sur le secteur manufacturier mexicain ont eacuteteacute assez grandes

pour aider les entreprises du Mexique agrave se converger vers les niveaux de la productiviteacute ameacutericaine au cours de la

peacuteriode 1965-1982 Leurs reacutesultats prouvent que la preacutesence eacutetrangegravere semble avoir un impact positif et significatif sur

les taux de la croissance de la productiviteacute locale Voir Blomstroumlm M (2002) laquoThe Economics of International

Investment Incentivesraquo p11 3 Dani Rodrik laquo Les mirages de lrsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques LrsquoEconomie Politique 20012 -

ndeg10 p51

Cahiers de la Recherche

9

neacutegatifs sur la performance de la productiviteacute de llsquoentreprise au niveau national Ainsi Levchenko

et al (2008) trouvent que la libeacuteralisation du compte des capitaux nlsquoa aucun effet sur la PTF

En revanche dlsquoautres auteurs stipulent que llsquoinvestissement direct eacutetranger est censeacute agir dlsquoune

faccedilon positive sur la croissance eacuteconomique du pays hocircte en ameacuteliorant la PTF via la diffusion de

connaissances et de technologies avanceacutees (Romer 1986 et Lucas 1988 et al) En reacuteduisant llsquoeacutecart

technologique entre les pays en deacuteveloppement et les pays avanceacutes llsquoIDE constitue llsquoun des

facteurs de convergence eacuteconomique (Romer 1993)

De leur part Hoffman et Tan (1980)4 ont conclu que les socieacuteteacutes controcircleacutees par les eacutetrangers en

Malaisie dans les anneacutees 60 ont contribueacute de 23 agrave llsquoinvestissement brut et de 177 agrave la

croissance du PIB de mecircme que Chuang et Lin (1999) Dimelis (2002) et Lipsey et Sjoumlholm

(2001) dans leurs eacutetudes respectivement sur Taiwan la Gregravece et llsquoIndoneacutesie Dans le cas de la

Tunisie (Sami et Bouoiyour 2009) ont deacutemontreacute que llsquoeffet direct de llsquoinvestissement eacutetranger sur

la productiviteacute globale des entreprises tunisiennes de llsquoindustrie manufacturiegravere est positif et

statistiquement significatif Par contre llsquoeffet indirect de ces investissements qui est censeacute rendre

compte de llsquointensiteacute de la preacutesence eacutetrangegravere dans un secteur donneacute est neacutegatif

Li et Liu (2005) eacutetudient la relation entre les IDE et la croissance sur un panel de 84 pays (21

deacuteveloppeacutes et 63 en deacuteveloppement) Les reacutesultats de cette eacutetude montrent que les IDE favorisent la

croissance eacuteconomique agrave travers des effets directs mais aussi agrave travers leurs interactions avec le

capital humain Les auteurs trouvent aussi que le deacutecalage technologique entre les pays en

deacuteveloppement et les pays deacuteveloppeacutes est de nature agrave limiter les effets positifs des IDE

En eacutetudiant llsquoimpact des IDE Japonais et Ameacutericains sur la PTF des firmes Indiennes Rashmi

Banga (2003) a montreacute que les IDE en provenance du Japon contribuent dlsquoune maniegravere plus

importante agrave la croissance de la PTF des entreprises Indiennes que ceux eacutemanant des firmes

Ameacutericaines5 Cela signifie que la source de llsquoIDE joue aussi un rocircle deacuteterminant en matiegravere de

llsquoimpact sur la croissance

Il est souvent admis que les FMN disposent dlsquoun avantage en terme de technologies sophistiqueacutees

par rapport aux entreprises des pays en deacuteveloppement (Blomstroumlm et Kokko 1996 1997 19996)

Le transfert de cette technologie et des connaissances qulsquoelle incarne peut prendre plusieurs formes

Dlsquoabord les FMN jouent le rocircle de laquodeacutemonstrateur stimulant raquo pour les entreprises locales Elles

constituent ainsi un nouveau canal vers llsquoexportation ougrave llsquoapprentissage se fait par llsquoobservation

(Blomstroumlm et al 2000)7 notamment via llsquoinvestissement dans la formation des travailleurs locaux

afin de satisfaire leur besoin en main dlsquoœuvre qualifieacutee (effet de contagion) (Arrow 1971 Findlay

1978) Certains auteurs ont mis llsquoaccent sur le transfert du savoir agrave travers le mouvement des

travailleurs entre les firmes eacutetrangegraveres et les firmes locales (Jenkins et Thomas 2002)

4 Citeacute par Linda Y C et Pang E F dans laquo Lrsquoinvestissement direct eacutetranger et lrsquoindustrialisation en Malaisie en

Singapour agrave Taiwan et en Thaiumllande raquo OCDE Paris 1991 p 100 5 Les entreprises ameacutericaines sont caracteacuteriseacutees par un grand eacutecart technologique par rapport aux entreprises

Indiennes chose qui a compliqueacute le transfert de cette technologie 6 Magnus Blomstroumlm Steven Globerman amp Ari Kokko laquo The determinants of host country spillovers from Foreign

direct investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper Ndeg 76 (September 1999) 7 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p57

Cahiers de la Recherche

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De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent

directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8

Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la

copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le

processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE

manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes

dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des

entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres

LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees

de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression

concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les

entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui

permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des

relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)

Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la

productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit

notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute

dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui

deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales

doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et

avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et

Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas

un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE

augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux

firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay

1978 Wang et Blomstroumlm10

1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute

afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales

Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption

(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute

dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les

multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune

main-dlsquoœuvre qualifieacutee

Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance

eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif

des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont

deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels

De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de

la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble

8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and

Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils

doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de

technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption

Cahiers de la Recherche

11

agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat

pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave

eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave

la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables

Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes

positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent

dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste

entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en

particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises

eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes

marocaines

Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture

commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni

llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement

significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation

commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques

llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc

slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges

il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique

agrave long terme

Ainsi le rapport FEMISE 200811

consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur

les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines

(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute

dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute

apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela

signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute

dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212

) et de llsquoeacutecart technologique entre

les firmes eacutetrangegraveres et nationales

Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme

position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13

Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le

Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14

Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les

pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et

Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des

technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe

les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur

ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et

de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche

et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays

Cahiers de la Recherche

12

selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de

diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de

technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux

dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un

impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la

provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une

reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela

est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres

anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant

presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers

Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon

llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant

de 1982 agrave 2010

Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une

eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons

proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le

pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)

Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie

la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et

les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par

1- la diversiteacute des pays qui englobe

les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation

et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques

les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres

anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques

bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des

investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de

diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere

importante

les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui

a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains

2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes

notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant

des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les

teacuteleacutecoms et la finance

3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le

Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de

llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE

Cahiers de la Recherche

13

I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC

Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993

du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part

et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part

Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de

financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de

creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces

deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et

une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties

importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes

exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc

Telecom)

Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition

sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la

FBCF

1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc

Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la

peacuteriode allant de 1993 agrave 2011

Graphique ndeg 1

Source Office des changes et DEPP15

Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se

caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode

marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des

privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur

15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances

Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

10000

15000

20000

25000

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45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

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40

50

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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

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23

40

21

9 7

20

81

19

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34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

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ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

8

INTRODUCTION

Llsquoattractiviteacute des investissements directs eacutetrangers (IDE) est aujourdlsquohui au centre des strateacutegies de

deacuteveloppement de tous les pays LlsquoIDE est rechercheacute surtout parce qulsquoil peut ameacuteliorer les normes

technologiques llsquoefficaciteacute et la compeacutetitiviteacute de llsquoindustrie nationale

La documentation relative agrave llsquoimpact direct de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique a stipuleacute qulsquoil est

preacutevu de fournir un ensemble des actifs corporels et incorporels qui seront directement disponibles

pour utilisation dans des activiteacutes productives par les pays dlsquoaccueil et qui seront amplifieacutes par des

externaliteacutes et des retombeacutees qui renforcent la base des ressources et des capaciteacutes de production

dans les eacuteconomies notamment en deacuteveloppement La preacutesence de llsquoIDE dans llsquoindustrie est

eacutegalement preacutevue dlsquoameacuteliorer la productiviteacute moyenne et les niveaux de compeacutetence de llsquoindustrie

par llsquointermeacutediaire des multinationales (Caves 1974b Dunning 1973) Les filiales eacutetrangegraveres

permettent aux entreprises locales llsquoaccegraves agrave la technologie en particulier par le biais dlsquoimportations

de biens dlsquoeacutequipement et de transmission du savoir-faire

Les IDE restent donc llsquoune des issues qui permettent aux pays en deacuteveloppements dlsquoaccroicirctre leur

productiviteacute et leur compeacutetitiviteacute en introduisant de nouvelles technologies dans la production et de

nouvelles structures dlsquoorganisation et meacutethodes de gestion de leurs entreprises Clsquoest ainsi qulsquoun

nombre croissant de ces pays met en œuvre des politiques qui visent agrave encourager et agrave

subventionner les investissements des firmes multinationales

Dans ce sens il faut rappeler que les theacuteories neacuteoclassiques sont les premiegraveres agrave consideacuterer les IDE

comme catalyseur de croissance Ils constituent une forme indirecte dlsquoaugmentation des emprunts

eacutetrangers Cet apport de capitaux peut favoriser llsquoaugmentation de la production des pays hocirctes

notamment les pays en deacuteveloppement ougrave le taux de chocircmage est eacuteleveacute et llsquoeacutepargne locale est

insuffisante1

A cet eacutegard nombreux sont des eacutetudes empiriques qui ont tenteacute de veacuterifier cet effet positif

Cependant les reacutesultats de ces eacutetudes ne sont pas geacuteneacuteralement concluants (Agenor 2003) Caves

(1996) Globerman (1979) Blomstrom et Wolf (1994)2 et Djankov and Hoekman (2000) trouvent

que llsquoIDE a un effet positif ou faible sur les niveaux de la productiviteacute De ce fait les effets concrets

de llsquoimpact positif des IDE sur la croissance manquent laquo hellipil est eacutegalement vrai qursquoaucun pays ne

srsquoest deacuteveloppeacute gracircce agrave une simple ouverture aux eacutechanges commerciaux et aux investissements

eacutetrangers La recette pour ceux qui ont reacuteussi a eacuteteacute de combiner les chances offertes par les

marcheacutes mondiaux avec une strateacutegie drsquoinvestissement national et de renforcement institutionnel

afin de stimuler lrsquoardeur des entrepreneurs locaux raquo (D Rodrik 2001)3

Clsquoest ainsi qulsquoun certain nombre dlsquoauteurs comme Kokko (1994) Kokko et al (1996) Haddad et

Harrison (1993) et Aitken et Harrison (1999) montrent que les entreprises eacutetrangegraveres ont des effets

1 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p56 2 Ils ont essayeacute de deacuteterminer si les retombeacutees des IDE sur le secteur manufacturier mexicain ont eacuteteacute assez grandes

pour aider les entreprises du Mexique agrave se converger vers les niveaux de la productiviteacute ameacutericaine au cours de la

peacuteriode 1965-1982 Leurs reacutesultats prouvent que la preacutesence eacutetrangegravere semble avoir un impact positif et significatif sur

les taux de la croissance de la productiviteacute locale Voir Blomstroumlm M (2002) laquoThe Economics of International

Investment Incentivesraquo p11 3 Dani Rodrik laquo Les mirages de lrsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques LrsquoEconomie Politique 20012 -

ndeg10 p51

Cahiers de la Recherche

9

neacutegatifs sur la performance de la productiviteacute de llsquoentreprise au niveau national Ainsi Levchenko

et al (2008) trouvent que la libeacuteralisation du compte des capitaux nlsquoa aucun effet sur la PTF

En revanche dlsquoautres auteurs stipulent que llsquoinvestissement direct eacutetranger est censeacute agir dlsquoune

faccedilon positive sur la croissance eacuteconomique du pays hocircte en ameacuteliorant la PTF via la diffusion de

connaissances et de technologies avanceacutees (Romer 1986 et Lucas 1988 et al) En reacuteduisant llsquoeacutecart

technologique entre les pays en deacuteveloppement et les pays avanceacutes llsquoIDE constitue llsquoun des

facteurs de convergence eacuteconomique (Romer 1993)

De leur part Hoffman et Tan (1980)4 ont conclu que les socieacuteteacutes controcircleacutees par les eacutetrangers en

Malaisie dans les anneacutees 60 ont contribueacute de 23 agrave llsquoinvestissement brut et de 177 agrave la

croissance du PIB de mecircme que Chuang et Lin (1999) Dimelis (2002) et Lipsey et Sjoumlholm

(2001) dans leurs eacutetudes respectivement sur Taiwan la Gregravece et llsquoIndoneacutesie Dans le cas de la

Tunisie (Sami et Bouoiyour 2009) ont deacutemontreacute que llsquoeffet direct de llsquoinvestissement eacutetranger sur

la productiviteacute globale des entreprises tunisiennes de llsquoindustrie manufacturiegravere est positif et

statistiquement significatif Par contre llsquoeffet indirect de ces investissements qui est censeacute rendre

compte de llsquointensiteacute de la preacutesence eacutetrangegravere dans un secteur donneacute est neacutegatif

Li et Liu (2005) eacutetudient la relation entre les IDE et la croissance sur un panel de 84 pays (21

deacuteveloppeacutes et 63 en deacuteveloppement) Les reacutesultats de cette eacutetude montrent que les IDE favorisent la

croissance eacuteconomique agrave travers des effets directs mais aussi agrave travers leurs interactions avec le

capital humain Les auteurs trouvent aussi que le deacutecalage technologique entre les pays en

deacuteveloppement et les pays deacuteveloppeacutes est de nature agrave limiter les effets positifs des IDE

En eacutetudiant llsquoimpact des IDE Japonais et Ameacutericains sur la PTF des firmes Indiennes Rashmi

Banga (2003) a montreacute que les IDE en provenance du Japon contribuent dlsquoune maniegravere plus

importante agrave la croissance de la PTF des entreprises Indiennes que ceux eacutemanant des firmes

Ameacutericaines5 Cela signifie que la source de llsquoIDE joue aussi un rocircle deacuteterminant en matiegravere de

llsquoimpact sur la croissance

Il est souvent admis que les FMN disposent dlsquoun avantage en terme de technologies sophistiqueacutees

par rapport aux entreprises des pays en deacuteveloppement (Blomstroumlm et Kokko 1996 1997 19996)

Le transfert de cette technologie et des connaissances qulsquoelle incarne peut prendre plusieurs formes

Dlsquoabord les FMN jouent le rocircle de laquodeacutemonstrateur stimulant raquo pour les entreprises locales Elles

constituent ainsi un nouveau canal vers llsquoexportation ougrave llsquoapprentissage se fait par llsquoobservation

(Blomstroumlm et al 2000)7 notamment via llsquoinvestissement dans la formation des travailleurs locaux

afin de satisfaire leur besoin en main dlsquoœuvre qualifieacutee (effet de contagion) (Arrow 1971 Findlay

1978) Certains auteurs ont mis llsquoaccent sur le transfert du savoir agrave travers le mouvement des

travailleurs entre les firmes eacutetrangegraveres et les firmes locales (Jenkins et Thomas 2002)

4 Citeacute par Linda Y C et Pang E F dans laquo Lrsquoinvestissement direct eacutetranger et lrsquoindustrialisation en Malaisie en

Singapour agrave Taiwan et en Thaiumllande raquo OCDE Paris 1991 p 100 5 Les entreprises ameacutericaines sont caracteacuteriseacutees par un grand eacutecart technologique par rapport aux entreprises

Indiennes chose qui a compliqueacute le transfert de cette technologie 6 Magnus Blomstroumlm Steven Globerman amp Ari Kokko laquo The determinants of host country spillovers from Foreign

direct investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper Ndeg 76 (September 1999) 7 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p57

Cahiers de la Recherche

10

De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent

directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8

Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la

copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le

processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE

manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes

dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des

entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres

LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees

de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression

concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les

entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui

permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des

relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)

Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la

productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit

notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute

dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui

deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales

doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et

avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et

Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas

un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE

augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux

firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay

1978 Wang et Blomstroumlm10

1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute

afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales

Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption

(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute

dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les

multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune

main-dlsquoœuvre qualifieacutee

Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance

eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif

des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont

deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels

De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de

la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble

8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and

Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils

doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de

technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption

Cahiers de la Recherche

11

agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat

pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave

eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave

la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables

Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes

positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent

dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste

entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en

particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises

eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes

marocaines

Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture

commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni

llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement

significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation

commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques

llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc

slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges

il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique

agrave long terme

Ainsi le rapport FEMISE 200811

consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur

les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines

(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute

dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute

apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela

signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute

dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212

) et de llsquoeacutecart technologique entre

les firmes eacutetrangegraveres et nationales

Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme

position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13

Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le

Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14

Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les

pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et

Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des

technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe

les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur

ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et

de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche

et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays

Cahiers de la Recherche

12

selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de

diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de

technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux

dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un

impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la

provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une

reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela

est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres

anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant

presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers

Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon

llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant

de 1982 agrave 2010

Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une

eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons

proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le

pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)

Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie

la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et

les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par

1- la diversiteacute des pays qui englobe

les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation

et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques

les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres

anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques

bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des

investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de

diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere

importante

les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui

a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains

2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes

notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant

des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les

teacuteleacutecoms et la finance

3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le

Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de

llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE

Cahiers de la Recherche

13

I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC

Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993

du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part

et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part

Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de

financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de

creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces

deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et

une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties

importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes

exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc

Telecom)

Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition

sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la

FBCF

1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc

Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la

peacuteriode allant de 1993 agrave 2011

Graphique ndeg 1

Source Office des changes et DEPP15

Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se

caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode

marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des

privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur

15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances

Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

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5000

10000

15000

20000

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45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

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23

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20

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10

34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

8 00000

10 00000

12 00000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

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Cahiers de la Recherche

9

neacutegatifs sur la performance de la productiviteacute de llsquoentreprise au niveau national Ainsi Levchenko

et al (2008) trouvent que la libeacuteralisation du compte des capitaux nlsquoa aucun effet sur la PTF

En revanche dlsquoautres auteurs stipulent que llsquoinvestissement direct eacutetranger est censeacute agir dlsquoune

faccedilon positive sur la croissance eacuteconomique du pays hocircte en ameacuteliorant la PTF via la diffusion de

connaissances et de technologies avanceacutees (Romer 1986 et Lucas 1988 et al) En reacuteduisant llsquoeacutecart

technologique entre les pays en deacuteveloppement et les pays avanceacutes llsquoIDE constitue llsquoun des

facteurs de convergence eacuteconomique (Romer 1993)

De leur part Hoffman et Tan (1980)4 ont conclu que les socieacuteteacutes controcircleacutees par les eacutetrangers en

Malaisie dans les anneacutees 60 ont contribueacute de 23 agrave llsquoinvestissement brut et de 177 agrave la

croissance du PIB de mecircme que Chuang et Lin (1999) Dimelis (2002) et Lipsey et Sjoumlholm

(2001) dans leurs eacutetudes respectivement sur Taiwan la Gregravece et llsquoIndoneacutesie Dans le cas de la

Tunisie (Sami et Bouoiyour 2009) ont deacutemontreacute que llsquoeffet direct de llsquoinvestissement eacutetranger sur

la productiviteacute globale des entreprises tunisiennes de llsquoindustrie manufacturiegravere est positif et

statistiquement significatif Par contre llsquoeffet indirect de ces investissements qui est censeacute rendre

compte de llsquointensiteacute de la preacutesence eacutetrangegravere dans un secteur donneacute est neacutegatif

Li et Liu (2005) eacutetudient la relation entre les IDE et la croissance sur un panel de 84 pays (21

deacuteveloppeacutes et 63 en deacuteveloppement) Les reacutesultats de cette eacutetude montrent que les IDE favorisent la

croissance eacuteconomique agrave travers des effets directs mais aussi agrave travers leurs interactions avec le

capital humain Les auteurs trouvent aussi que le deacutecalage technologique entre les pays en

deacuteveloppement et les pays deacuteveloppeacutes est de nature agrave limiter les effets positifs des IDE

En eacutetudiant llsquoimpact des IDE Japonais et Ameacutericains sur la PTF des firmes Indiennes Rashmi

Banga (2003) a montreacute que les IDE en provenance du Japon contribuent dlsquoune maniegravere plus

importante agrave la croissance de la PTF des entreprises Indiennes que ceux eacutemanant des firmes

Ameacutericaines5 Cela signifie que la source de llsquoIDE joue aussi un rocircle deacuteterminant en matiegravere de

llsquoimpact sur la croissance

Il est souvent admis que les FMN disposent dlsquoun avantage en terme de technologies sophistiqueacutees

par rapport aux entreprises des pays en deacuteveloppement (Blomstroumlm et Kokko 1996 1997 19996)

Le transfert de cette technologie et des connaissances qulsquoelle incarne peut prendre plusieurs formes

Dlsquoabord les FMN jouent le rocircle de laquodeacutemonstrateur stimulant raquo pour les entreprises locales Elles

constituent ainsi un nouveau canal vers llsquoexportation ougrave llsquoapprentissage se fait par llsquoobservation

(Blomstroumlm et al 2000)7 notamment via llsquoinvestissement dans la formation des travailleurs locaux

afin de satisfaire leur besoin en main dlsquoœuvre qualifieacutee (effet de contagion) (Arrow 1971 Findlay

1978) Certains auteurs ont mis llsquoaccent sur le transfert du savoir agrave travers le mouvement des

travailleurs entre les firmes eacutetrangegraveres et les firmes locales (Jenkins et Thomas 2002)

4 Citeacute par Linda Y C et Pang E F dans laquo Lrsquoinvestissement direct eacutetranger et lrsquoindustrialisation en Malaisie en

Singapour agrave Taiwan et en Thaiumllande raquo OCDE Paris 1991 p 100 5 Les entreprises ameacutericaines sont caracteacuteriseacutees par un grand eacutecart technologique par rapport aux entreprises

Indiennes chose qui a compliqueacute le transfert de cette technologie 6 Magnus Blomstroumlm Steven Globerman amp Ari Kokko laquo The determinants of host country spillovers from Foreign

direct investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper Ndeg 76 (September 1999) 7 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p57

Cahiers de la Recherche

10

De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent

directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8

Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la

copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le

processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE

manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes

dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des

entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres

LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees

de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression

concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les

entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui

permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des

relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)

Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la

productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit

notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute

dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui

deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales

doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et

avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et

Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas

un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE

augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux

firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay

1978 Wang et Blomstroumlm10

1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute

afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales

Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption

(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute

dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les

multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune

main-dlsquoœuvre qualifieacutee

Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance

eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif

des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont

deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels

De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de

la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble

8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and

Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils

doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de

technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption

Cahiers de la Recherche

11

agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat

pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave

eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave

la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables

Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes

positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent

dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste

entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en

particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises

eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes

marocaines

Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture

commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni

llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement

significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation

commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques

llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc

slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges

il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique

agrave long terme

Ainsi le rapport FEMISE 200811

consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur

les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines

(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute

dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute

apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela

signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute

dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212

) et de llsquoeacutecart technologique entre

les firmes eacutetrangegraveres et nationales

Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme

position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13

Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le

Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14

Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les

pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et

Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des

technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe

les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur

ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et

de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche

et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays

Cahiers de la Recherche

12

selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de

diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de

technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux

dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un

impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la

provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une

reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela

est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres

anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant

presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers

Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon

llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant

de 1982 agrave 2010

Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une

eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons

proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le

pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)

Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie

la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et

les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par

1- la diversiteacute des pays qui englobe

les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation

et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques

les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres

anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques

bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des

investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de

diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere

importante

les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui

a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains

2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes

notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant

des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les

teacuteleacutecoms et la finance

3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le

Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de

llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE

Cahiers de la Recherche

13

I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC

Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993

du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part

et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part

Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de

financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de

creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces

deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et

une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties

importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes

exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc

Telecom)

Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition

sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la

FBCF

1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc

Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la

peacuteriode allant de 1993 agrave 2011

Graphique ndeg 1

Source Office des changes et DEPP15

Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se

caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode

marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des

privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur

15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances

Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

22 30

38

23

40

21

9 7

20

81

19

10

34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

8 00000

10 00000

12 00000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

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Cahiers de la Recherche

10

De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent

directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8

Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la

copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le

processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE

manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes

dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des

entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres

LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees

de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression

concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les

entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui

permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des

relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)

Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la

productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit

notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute

dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui

deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales

doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et

avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et

Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas

un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE

augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux

firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay

1978 Wang et Blomstroumlm10

1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute

afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales

Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption

(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute

dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les

multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune

main-dlsquoœuvre qualifieacutee

Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance

eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif

des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont

deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels

De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de

la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble

8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and

Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils

doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de

technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption

Cahiers de la Recherche

11

agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat

pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave

eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave

la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables

Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes

positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent

dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste

entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en

particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises

eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes

marocaines

Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture

commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni

llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement

significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation

commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques

llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc

slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges

il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique

agrave long terme

Ainsi le rapport FEMISE 200811

consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur

les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines

(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute

dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute

apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela

signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute

dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212

) et de llsquoeacutecart technologique entre

les firmes eacutetrangegraveres et nationales

Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme

position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13

Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le

Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14

Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les

pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et

Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des

technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe

les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur

ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et

de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche

et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays

Cahiers de la Recherche

12

selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de

diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de

technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux

dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un

impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la

provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une

reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela

est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres

anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant

presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers

Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon

llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant

de 1982 agrave 2010

Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une

eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons

proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le

pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)

Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie

la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et

les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par

1- la diversiteacute des pays qui englobe

les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation

et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques

les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres

anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques

bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des

investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de

diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere

importante

les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui

a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains

2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes

notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant

des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les

teacuteleacutecoms et la finance

3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le

Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de

llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE

Cahiers de la Recherche

13

I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC

Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993

du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part

et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part

Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de

financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de

creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces

deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et

une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties

importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes

exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc

Telecom)

Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition

sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la

FBCF

1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc

Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la

peacuteriode allant de 1993 agrave 2011

Graphique ndeg 1

Source Office des changes et DEPP15

Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se

caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode

marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des

privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur

15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances

Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

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20000

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45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

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9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

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de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

11

agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat

pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave

eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave

la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables

Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes

positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent

dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste

entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en

particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises

eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes

marocaines

Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture

commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni

llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement

significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation

commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques

llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc

slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges

il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique

agrave long terme

Ainsi le rapport FEMISE 200811

consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur

les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines

(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute

dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute

apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela

signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute

dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212

) et de llsquoeacutecart technologique entre

les firmes eacutetrangegraveres et nationales

Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme

position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13

Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le

Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14

Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les

pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et

Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des

technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe

les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur

ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et

de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche

et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays

Cahiers de la Recherche

12

selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de

diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de

technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux

dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un

impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la

provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une

reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela

est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres

anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant

presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers

Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon

llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant

de 1982 agrave 2010

Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une

eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons

proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le

pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)

Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie

la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et

les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par

1- la diversiteacute des pays qui englobe

les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation

et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques

les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres

anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques

bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des

investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de

diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere

importante

les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui

a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains

2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes

notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant

des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les

teacuteleacutecoms et la finance

3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le

Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de

llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE

Cahiers de la Recherche

13

I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC

Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993

du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part

et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part

Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de

financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de

creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces

deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et

une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties

importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes

exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc

Telecom)

Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition

sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la

FBCF

1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc

Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la

peacuteriode allant de 1993 agrave 2011

Graphique ndeg 1

Source Office des changes et DEPP15

Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se

caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode

marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des

privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur

15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances

Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

22 30

38

23

40

21

9 7

20

81

19

10

34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

8 00000

10 00000

12 00000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

syndicateorgcommentaryrodrik60French

Cahiers de la Recherche

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Cahiers de la Recherche

12

selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de

diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de

technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux

dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un

impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la

provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une

reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela

est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres

anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant

presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers

Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon

llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant

de 1982 agrave 2010

Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une

eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons

proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le

pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)

Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie

la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et

les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par

1- la diversiteacute des pays qui englobe

les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation

et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques

les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres

anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques

bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des

investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de

diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere

importante

les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui

a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains

2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes

notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant

des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les

teacuteleacutecoms et la finance

3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le

Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de

llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE

Cahiers de la Recherche

13

I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC

Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993

du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part

et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part

Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de

financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de

creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces

deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et

une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties

importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes

exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc

Telecom)

Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition

sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la

FBCF

1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc

Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la

peacuteriode allant de 1993 agrave 2011

Graphique ndeg 1

Source Office des changes et DEPP15

Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se

caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode

marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des

privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur

15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances

Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

22 30

38

23

40

21

9 7

20

81

19

10

34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

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1500

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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

13

I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC

Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993

du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part

et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part

Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de

financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de

creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces

deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et

une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties

importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes

exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc

Telecom)

Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition

sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la

FBCF

1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc

Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la

peacuteriode allant de 1993 agrave 2011

Graphique ndeg 1

Source Office des changes et DEPP15

Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se

caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode

marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des

privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur

15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances

Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

22 30

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34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

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En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

14

Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids

des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes

principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les

recettes totales des IDE

A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec

llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir

- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la

part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616

et en 2007 et atteint un niveau presque

nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011

- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment

des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite

A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique

internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par

rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009

sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008

Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le

reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17

La strateacutegie

gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave

le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son

potentiel18

Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents

secteurs dlsquoactiviteacutes

2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute

La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la

peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les

teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement

nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des

entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers

16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie

Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce

international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC

Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010

Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

22 30

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20

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34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

8 00000

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12 00000

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En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

15

Graphique ndeg 2

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

mil

lio

ns d

e D

H

Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011

Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances

Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor

notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave

Vivendi Universal respectivement de 35 et 16

Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement

des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur

la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et

eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais

reste en deccedilagrave de son niveau de 2008

En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en

2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la

peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une

eacutevolution presque stable

En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli

important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour

les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs

Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs

vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun

certain changement du profil du pays

Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

22 30

38

23

40

21

9 7

20

81

19

10

34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

8 00000

10 00000

12 00000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

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3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

16

Graphique ndeg 3

-

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

22 30

38

23

40

21

9 7

20

81

19

10

34

9 6 10

14

24

En

Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011

Source donneacutees de llsquoOffice des Changes

A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le

Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur

sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et

commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme

position en 2011 avec

24 de llsquoensemble des investissements

Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus

dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications

ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque

(10)

3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis

Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de

dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc

montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees

Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

8 00000

10 00000

12 00000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

17

Graphique ndeg 4

000

2 00000

4 00000

6 00000

8 00000

10 00000

12 00000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

En

Mil

lio

ns

de

DH

Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011

Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls

sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante

sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on

remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement

dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des

reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale

Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices

issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un

accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de

45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010

Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave

2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie

que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises

Graphique ndeg 5

Sorties de devises (dividendes)

74

Beacutenifices

reacuteinvestis 26

Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011

Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes

Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

18

Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19

llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE

est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le

pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui

pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc

A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le

cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par

llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode

2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave

aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20

Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la

balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la

privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant

qulsquoinvestissement direct eacutetranger

En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au

titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le

rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de

llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus

le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de

prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees

4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF

Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie

nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE

affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF

19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des

participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)

Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

19

Graphique ndeg6

000

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011

Part IDEPIB Part IDEFBCF

Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP

Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on

remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les

anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de

15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme

siegravecle ce taux est de 409 Concernant le

TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251

sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La

volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations

citeacutees preacuteceacutedemment

Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie

marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee

notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies

de llsquoinformation et de la communication

5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine

La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution

et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il

faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son

origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil

soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance

comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la

communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les

infrastructures de base21

21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Nuno C Proenccedila I and Paula Fontoura MlaquoFDI Spillovers at Regional Level Evidence from Portugalraquo WP

0282007DECISEP ISCTE Departamento de Economia Av Forccedilas Armadas 1649-026 Lisboa Portugal 2007

Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 78 p

Rodrik D laquo Les mirages de llsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques llsquoEconomie Politique 20012 -

ndeg10 pp 44 ndash 54

Rodrik D laquo Where did all the growth go External Shocs Social Conflict and Growth Collapses raquo Journal of

Economic Growth 4(4) 1999 pp 385-412

Romer P laquo Idea gaps and Object Gaps in Economic Development raquo Journal of Monetary Economics vol 32 ndeg3

deacutecembre 1993 pp 543-573

Romer P M laquo Increasing Returns and Long-Run Growth raquo The Journal of Political Economy Vol 94 ndeg 5 1986

pp 1002-1037

Sami M et BouoiyourJ laquo Financements exteacuterieurs productiviteacute et convertibiliteacute du compte de capital

Application au cas de la Tunisie raquo Seacuteminaire FEMISE - DEFI - Institut de la Meacutediterraneacutee Aix en Provence 7-8 Juillet

2009

Toufik S laquo Institutions deacuteveloppement eacuteconomique et transition Existe-t-il des spillovers provenant de

linvestissement direct eacutetranger au sein de lindustrie manufacturiegravere marocaine raquo Paris 7 et 8 Septembre 2006

Wang J and Blomstrom M laquo Foreign Investment and Technology Transfer raquo European Economic Review ndeg36

1992 pp 137-155

Xu B laquo Multinational enterprises technology diffusion and host country productivity growth raquo Journal of

Development Economics 62 2000 pp 477ndash 493

Cahiers de la Recherche

20

Graphique ndeg7

Source donneacutees Office des changes

Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de

llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays

pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des

investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5

chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le

Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2

A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750

implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent

africain Il partage aussi la 2egraveme

position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui

concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81

milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc

apparaicirct au 1er

rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22

Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des

privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode

1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne

(14) et llsquoArabie Saoudite (6)

En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la

peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations

constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations

dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23

est de 35 dans le cas de la

France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour

la Suisse et 3 pour les Pays Bas

22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de

750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339

Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation

Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

21

Graphique ndeg8

France 44

Espagne 19

Italie 2

GBretagne5

Suisse 5

Pays Bas3

Allemagne5

USA7

Koweit3

EAU7

Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010

Source donneacutees DEPP et Office des changes

Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006

et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le

recul des recettes de la privatisation

Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons

eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine

II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC

Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie

selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir

diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de

valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication

Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces

derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave

mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique

1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique

Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute

le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance

Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

22

Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous

basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de

production

Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)

ougrave

Y est le PIB reacuteel

A est la productiviteacute totale des facteurs de production24

L et K deacutesignent le volume du travail25

et le stock du capital26

respectivement

α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total

Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers

technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme

facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces

capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and

Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)

dans le cas du Maroc)

Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui

varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en

deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur

la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa

estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527

qui est de llsquoordre de 035

En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF

(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY

)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn

Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE

par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme

finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit

(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec

LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave

expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le

paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du

travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances

dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie

24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique

appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique

au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee

dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005

Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

23

LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant

de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie

et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la

PTF

LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave

llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est

eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est

souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La

disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la

technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu

que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif

sur la croissance

LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du

coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation

(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que

llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un

pays donneacute

it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire

Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de

La Banque Mondiale pour la variable capital humain

Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable

taux dlsquoouverture

LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE

Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active

Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-

2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les

estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute

tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)

2 Reacutesultats empiriques

Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)

Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo

appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus

Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

24

Tableau 1

Variables T statistc Probabiliteacute Observations

PTF -283

(-298)

007 Non stationnaire

I(1)

USAIDE -266

(-297)

009

EAUIDE -130

(-297)

062

KWIDE -259

(-298)

011

ASIDE -184

(-298)

036

ITIDE -217

(-298)

022

GBIDE -248

(-298)

013

ALLIDE -188

(-298)

034

FRAIDE -115

(-298)

068

PBIDE -248

(-298)

013

SUIIDE -345

(-298)

002

ESIDE -265

(-298)

01

OUV -104

(-298)

072

SEC 037

(-298)

098

Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes

les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en

niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de

cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives

Etape 2 test de Johansen

Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans

notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur

Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

25

Tableau 2

Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de

cointeacutegration

USA 5003 4786 Coniteacutegration

2622 2980 1

France 5124 4785 Cointeacutegration

2527 2979 1

Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration

3569 2980 2

Italie 4997 4786 Cointeacutegration

2554 2980 1

Espagne 5741 4786 Cointeacutegration

3155 2980 2

GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration

2506 2980 1

PBas 8474 4786 Cointeacutegration

4000 2980 2

Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration

1950 2980

ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration

2315 2980

EAU 4826 4786 Cointeacutegration

2282 2980 1

Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration

3492 2980 2

il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est

supeacuterieure agrave la valeur critique)

llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave

la valeur critique

llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee

il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la

trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)

Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)

Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au

travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont

deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre

modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite

Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays

Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les

variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)

Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Cahiers de la Recherche

26

Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere

Pays

C

D(PTF(-1))

D(IDE(-1))

D(OUV(-1)

D(KH(-1))

Terme agrave

correction

dlsquoerreur

USA 0042698

[371866]

-0383762

[-226319]

-0014981

[-252638]

-0099436

[-125653]

0094258

[043668]

-0392904

[-422420]

France 0037082

[291935]

-0307743

[-165309]

-0020092

[-216906]

-0006274

[-007825]

0169359

[069494]

-0345757

[-316891]

Allemagne 0047040

[374955]

-0574586

[-306919]

0013903

[151104]

-0089783

[-115382]

0089336

[037471]

-0134757

[-366625]

Italie 0038149

[220873]

-0613801

[-247028]

-0031781

[-222677]

-0100078

[-100311]

0139426

[051512]

-0300335

[-342905]

Espagne 0025445

[197736]

-0466839

[-202555]

0013342

[162036]

0036746

[042767]

0641008

[272169]

0085126

[258356]

GBretagne 0042440

[399843]

-0456934

[-280118]

-0011219

[-175992]

-0069098

[-097960]

0169390

[087742]

-0346478

[-489314]

PBas 0017777

[122981]

-0125376

[-053903]

0004444

[058971]

0098082

[108970]

0523467

[191683]

0015740

[019517]

EAU 0038153

[302846]

-0335601

[-173491]

0007160

[149524]

-0058967

[-071584]

0129087

[055092]

-0212202

[-333810]

Koweiumlt 0017396

[127151]

-0150196

[-067822]

-0006156

[-063056]

0121642

[120878]

0551320

[212920]

0017010

[029786]

t de Student

le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de

rejeter une speacutecification de type ECM

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des

Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la

relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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Rodrik D laquo Where did all the growth go External Shocs Social Conflict and Growth Collapses raquo Journal of

Economic Growth 4(4) 1999 pp 385-412

Romer P laquo Idea gaps and Object Gaps in Economic Development raquo Journal of Monetary Economics vol 32 ndeg3

deacutecembre 1993 pp 543-573

Romer P M laquo Increasing Returns and Long-Run Growth raquo The Journal of Political Economy Vol 94 ndeg 5 1986

pp 1002-1037

Sami M et BouoiyourJ laquo Financements exteacuterieurs productiviteacute et convertibiliteacute du compte de capital

Application au cas de la Tunisie raquo Seacuteminaire FEMISE - DEFI - Institut de la Meacutediterraneacutee Aix en Provence 7-8 Juillet

2009

Toufik S laquo Institutions deacuteveloppement eacuteconomique et transition Existe-t-il des spillovers provenant de

linvestissement direct eacutetranger au sein de lindustrie manufacturiegravere marocaine raquo Paris 7 et 8 Septembre 2006

Wang J and Blomstrom M laquo Foreign Investment and Technology Transfer raquo European Economic Review ndeg36

1992 pp 137-155

Xu B laquo Multinational enterprises technology diffusion and host country productivity growth raquo Journal of

Development Economics 62 2000 pp 477ndash 493

Cahiers de la Recherche

27

Tableau 4 variables en niveau

Pays

C IDE OUV KH

USA -3736259 -0048151

[-307934]

-0222769

[-184532]

-0416299

[-296900]

France -3641728 -0100558

[-485114]

0009902

[008523]

-0324252

[-252370]

Allemagne -2162999 0327685

[523862]

-1767455

[-564291]

-0379158

[-153802]

Italie

-3706981

-0092677

[-140622]

-0365830

[-151689]

0243694

[083542]

Espagne -4627183 -0365253

[-698661]

0683104

[174186]

0083162

[018228]

GBretagne -3605603 -0043961

[-264857]

-0235860

[-193507]

-0292152

[-182432]

PBas -4220647 -0141881

[-110892]

0209877

[176845]

-0431594

[-375940]

EAU -3334542 0019287

[100562]

-0514040

[-265222]

-0249029

[-103393]

Koweiumlt -2574087 0221594

[765686]

-0975610

[-371843]

-0935444

[-378679]

t de Student

3- Analyse des reacutesultats

Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays

dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE

eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont

statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A

signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la

Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France

et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les

flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme

Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et

ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28

Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la

croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux

28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le

meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens

contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

Cahiers de la Recherche

28

dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

Reacutefeacuterences bibliographiques

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ndeg26 (8) 2003 pp 1089-1118

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Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo

Journal of international Economics 45 1998 pp 115-135

31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

syndicateorgcommentaryrodrik60French

Cahiers de la Recherche

31

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Toufik S laquo Institutions deacuteveloppement eacuteconomique et transition Existe-t-il des spillovers provenant de

linvestissement direct eacutetranger au sein de lindustrie manufacturiegravere marocaine raquo Paris 7 et 8 Septembre 2006

Wang J and Blomstrom M laquo Foreign Investment and Technology Transfer raquo European Economic Review ndeg36

1992 pp 137-155

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Cahiers de la Recherche

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dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement

eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des

nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des

catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de

Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les

TIC a un large impact sur la croissance29

Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de

llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en

plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les

reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et

touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs

ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les

concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie

meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie

mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque

68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important

ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF

De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie

eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs

de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)

Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long

terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui

pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir

Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre

expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes

aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat

est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne

Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif

sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30

est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme

pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le

29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise

2004 p 52

30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il

faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse

technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne

permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

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le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

Reacutefeacuterences bibliographiques

Agenor PR laquo Benefits and Costs of International Financial Integration Theory and Facts raquo The World Economy

ndeg26 (8) 2003 pp 1089-1118

Aitken B et Harrison A laquoDo Domestic Firms Benefit from Direct Foreign Investment Evidence from Venezuela

raquo The American Economic Review vol 89 ndeg3 1999

Alaya M laquo Llsquoinvestissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique une estimation agrave partir dlsquoun modegravele

structurel pour les pays de la rive sud de la meacutediterraneacuteeraquo journeacutees scientifiques du reacuteseau laquo Analyse Economique et

Deacuteveloppement de llsquoAUF raquo Universiteacute Montesquieu-Bordeaux IV 2006

Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and

Evidence raquo Review of International Economics vol13 ndeg 5 Novembre 2005 pp 945-963

Banga R laquo Differential impact of Japonaise and US foreign direct investments on productivity growth A firm

level analysis raquo Indian Council for Research on International Economic Relations 2003

Blomstroumlm M et Kokko A laquo How Foreign Investment Affects Host Countries raquo Policy Research Working Paper

1745 The World Bank International Economics Department International Trade Division 1997

Blomstroumlm M Globerman S amp Kokko A laquo The determinants of host country spillovers from Foreign direct

investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper ndeg 76 September 1999

Blomstroumlm Met Kokko A laquoThe Impact of Foreign Investment on Host Countries A Review of the Empirical

Evidenceraquo Copy of World Bank Policy Research Working Paper ndeg 1745 1997

Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo

Journal of international Economics 45 1998 pp 115-135

31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

syndicateorgcommentaryrodrik60French

Cahiers de la Recherche

31

Bouoiyour J et Toufik S laquo Limpact des investissements directs eacutetrangers et du capital humain sur la productiviteacute

des industries manufacturiegraveres marocaines raquo Revue Reacutegion et Deacuteveloppement ndeg 25 2007

Bouoiyour J laquo Foreign Direct Investment in Morocco raquo in Foreign Direct Investment in Developing Countries

Leveraging the role of multinational Agence Franccedilaise de Deacuteveloppement (AFD) and Institut Franccedilais des Relations

Internationales 2004

Bouoiyour J Toufik S laquo Productiviteacute des industries manufacturiegraveres marocaines et investissements directs

eacutetrangers raquo In Critique eacuteconomique revue trimestrielle ndeg 9 2003

Caves RE laquo Multinational Firms Competition and Productivity in Hostcountry Markets raquo Economica 41 162

1974 pp 176-193

Chuang and Lin laquo Foreign Direct Investment RampD and Spillover efficiency Evidence from Taiwanlsquos

Manufacturing Firms raquo The Journal of Development Studies 35(4) April 1999 pp 117-37

Dimelis S and Louri H laquo Foreign ownership and production efficiency A quantile regression analysis raquo Oxford

Economic Papers 54 2002 pp 449-469

Djankov S and Hoekman B laquo Foreign Investment and Productivity Growth in Czech Enterprises raquo The World

Bank Economic Review raquo Vol 14 (1) 2000 pp 49-64

Findlay R laquo Relative Backwardness Direct Foreign Investment and the Transfer of Technology A Simple

Dynamic Model raquo Quarterly Journal of Economics Vol 92 1978 pp 1-16

Globerman S laquo Foreign Direct Investment and Spillover Efficiency Benefits in Canadian Manufacturing

Industries raquo Canadian Journal of Economics 12 1979 pp 42-56

Gorg H amp Greenaway D laquo Much Ado About Nothing Do Domestic Firms Really Benefit from Foreign Direct

Investment raquo IZA Discussion Paper Series ndeg 944 2003

Goumlrg H and Strobl E laquo Multinational Companies and Productivity Spillovers A Meta-analysis raquo Economic

Journal ndeg111 2001 pp 723-739

Haddad M et Harrison A laquo Are there spillovers from direct foreign investment raquo Journal of Development

Economic ndeg42 1993

Jellal M et Bouzahzah M laquo Education investissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique reacuteflexions

pour le Maroc raquo Online at httpmpraubuni-muenchende38883MPRA Paper No 38883 posted 18 May 2012

Jenkins C et Thomas L laquo Foreign Direct Investment in Southern Africa Determinants haracteristics and

Implication for Growh and Poverty Alleviation raquo CSAECREFSA 2002

Kokko A laquo Productivity Spillovers from Competition between Local Firms and Foreign Affiliates raquo Journal of

International Development Vol 8 1996 pp 517-530

Kokko A and Blomstroumlm M laquo Policies to Encourage Inflows of Technology through Foreign Multinationals raquo

World Development vol 23 1995 pp 459-468

LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire dlsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) 436 p

Levchenko A A Ranciegravere R et Mathias T laquo Growth and Risk at the Industry Level the Real Effects of Financial

Liberalization raquo CEPR Discussion Papers 6715 2008

Li X Liu X laquo Foreign direct investment and economic growth an increasingly endogenous relationship raquo World

Development 33 2005 pp 393-407

Lipsey R E and Sjoumlholm laquo Foreign Direct Investment and Wages in Indonesian Manufacturing raquo NBER

Working Paper ndeg8299 Cambridge MA National Bureau of Economic Research Available at wwwnberorg

(Accessed 20 December 2009) httpwwwukessayscomessayseconomicsbenefit-from-foreign-direct-

investmentphpixzz2NkhiOs6C

Cahiers de la Recherche

32

Lucas R laquo On the Mechanics of Economic Development raquo Journal of Monetary Economics 22 1988 pp 3-42

Mansouri B laquo Effets des IDE et de llsquoouverture commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc raquo Confeacuterence

eacuteconomique africaine Promouvoir le deacuteveloppement dans une egravere de crises financiegravere et eacuteconomique Centre de

confeacuterences des Nations Unies Addis-Abeba Eacutethiopie Groupe de la Banque africaine de deacuteveloppement

Commission eacuteconomique pour llsquoAfrique 11 ndash 13 novembre 2009

Narula R and Marin A laquo FDI Spillovers Absorptive Capacities and Human Capital Development Evidence from

Argentina raquo MERIT Research Memorandum 2003-16 2003

Nuno C Proenccedila I and Paula Fontoura MlaquoFDI Spillovers at Regional Level Evidence from Portugalraquo WP

0282007DECISEP ISCTE Departamento de Economia Av Forccedilas Armadas 1649-026 Lisboa Portugal 2007

Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 78 p

Rodrik D laquo Les mirages de llsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques llsquoEconomie Politique 20012 -

ndeg10 pp 44 ndash 54

Rodrik D laquo Where did all the growth go External Shocs Social Conflict and Growth Collapses raquo Journal of

Economic Growth 4(4) 1999 pp 385-412

Romer P laquo Idea gaps and Object Gaps in Economic Development raquo Journal of Monetary Economics vol 32 ndeg3

deacutecembre 1993 pp 543-573

Romer P M laquo Increasing Returns and Long-Run Growth raquo The Journal of Political Economy Vol 94 ndeg 5 1986

pp 1002-1037

Sami M et BouoiyourJ laquo Financements exteacuterieurs productiviteacute et convertibiliteacute du compte de capital

Application au cas de la Tunisie raquo Seacuteminaire FEMISE - DEFI - Institut de la Meacutediterraneacutee Aix en Provence 7-8 Juillet

2009

Toufik S laquo Institutions deacuteveloppement eacuteconomique et transition Existe-t-il des spillovers provenant de

linvestissement direct eacutetranger au sein de lindustrie manufacturiegravere marocaine raquo Paris 7 et 8 Septembre 2006

Wang J and Blomstrom M laquo Foreign Investment and Technology Transfer raquo European Economic Review ndeg36

1992 pp 137-155

Xu B laquo Multinational enterprises technology diffusion and host country productivity growth raquo Journal of

Development Economics 62 2000 pp 477ndash 493

Cahiers de la Recherche

29

rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et

la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme

En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un

impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut

avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main

dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere

dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme

CONCLUSION

Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent

des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions

dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette

dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre

Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au

regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de

transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave

rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux

aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales

suffisamment dynamiques

Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce

fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave

de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis

dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant

en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions

qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de

certaines technologies sensibles

Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les

diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles

localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements

sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles

(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays

Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de

viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes

offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte

aux reacuteserves de change

Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en

difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple

Cahiers de la Recherche

30

le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui

domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

Reacutefeacuterences bibliographiques

Agenor PR laquo Benefits and Costs of International Financial Integration Theory and Facts raquo The World Economy

ndeg26 (8) 2003 pp 1089-1118

Aitken B et Harrison A laquoDo Domestic Firms Benefit from Direct Foreign Investment Evidence from Venezuela

raquo The American Economic Review vol 89 ndeg3 1999

Alaya M laquo Llsquoinvestissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique une estimation agrave partir dlsquoun modegravele

structurel pour les pays de la rive sud de la meacutediterraneacuteeraquo journeacutees scientifiques du reacuteseau laquo Analyse Economique et

Deacuteveloppement de llsquoAUF raquo Universiteacute Montesquieu-Bordeaux IV 2006

Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and

Evidence raquo Review of International Economics vol13 ndeg 5 Novembre 2005 pp 945-963

Banga R laquo Differential impact of Japonaise and US foreign direct investments on productivity growth A firm

level analysis raquo Indian Council for Research on International Economic Relations 2003

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1745 The World Bank International Economics Department International Trade Division 1997

Blomstroumlm M Globerman S amp Kokko A laquo The determinants of host country spillovers from Foreign direct

investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper ndeg 76 September 1999

Blomstroumlm Met Kokko A laquoThe Impact of Foreign Investment on Host Countries A Review of the Empirical

Evidenceraquo Copy of World Bank Policy Research Working Paper ndeg 1745 1997

Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo

Journal of international Economics 45 1998 pp 115-135

31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

syndicateorgcommentaryrodrik60French

Cahiers de la Recherche

31

Bouoiyour J et Toufik S laquo Limpact des investissements directs eacutetrangers et du capital humain sur la productiviteacute

des industries manufacturiegraveres marocaines raquo Revue Reacutegion et Deacuteveloppement ndeg 25 2007

Bouoiyour J laquo Foreign Direct Investment in Morocco raquo in Foreign Direct Investment in Developing Countries

Leveraging the role of multinational Agence Franccedilaise de Deacuteveloppement (AFD) and Institut Franccedilais des Relations

Internationales 2004

Bouoiyour J Toufik S laquo Productiviteacute des industries manufacturiegraveres marocaines et investissements directs

eacutetrangers raquo In Critique eacuteconomique revue trimestrielle ndeg 9 2003

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Manufacturing Firms raquo The Journal of Development Studies 35(4) April 1999 pp 117-37

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Findlay R laquo Relative Backwardness Direct Foreign Investment and the Transfer of Technology A Simple

Dynamic Model raquo Quarterly Journal of Economics Vol 92 1978 pp 1-16

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Investment raquo IZA Discussion Paper Series ndeg 944 2003

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Journal ndeg111 2001 pp 723-739

Haddad M et Harrison A laquo Are there spillovers from direct foreign investment raquo Journal of Development

Economic ndeg42 1993

Jellal M et Bouzahzah M laquo Education investissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique reacuteflexions

pour le Maroc raquo Online at httpmpraubuni-muenchende38883MPRA Paper No 38883 posted 18 May 2012

Jenkins C et Thomas L laquo Foreign Direct Investment in Southern Africa Determinants haracteristics and

Implication for Growh and Poverty Alleviation raquo CSAECREFSA 2002

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LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique

subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire dlsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) 436 p

Levchenko A A Ranciegravere R et Mathias T laquo Growth and Risk at the Industry Level the Real Effects of Financial

Liberalization raquo CEPR Discussion Papers 6715 2008

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Lipsey R E and Sjoumlholm laquo Foreign Direct Investment and Wages in Indonesian Manufacturing raquo NBER

Working Paper ndeg8299 Cambridge MA National Bureau of Economic Research Available at wwwnberorg

(Accessed 20 December 2009) httpwwwukessayscomessayseconomicsbenefit-from-foreign-direct-

investmentphpixzz2NkhiOs6C

Cahiers de la Recherche

32

Lucas R laquo On the Mechanics of Economic Development raquo Journal of Monetary Economics 22 1988 pp 3-42

Mansouri B laquo Effets des IDE et de llsquoouverture commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc raquo Confeacuterence

eacuteconomique africaine Promouvoir le deacuteveloppement dans une egravere de crises financiegravere et eacuteconomique Centre de

confeacuterences des Nations Unies Addis-Abeba Eacutethiopie Groupe de la Banque africaine de deacuteveloppement

Commission eacuteconomique pour llsquoAfrique 11 ndash 13 novembre 2009

Narula R and Marin A laquo FDI Spillovers Absorptive Capacities and Human Capital Development Evidence from

Argentina raquo MERIT Research Memorandum 2003-16 2003

Nuno C Proenccedila I and Paula Fontoura MlaquoFDI Spillovers at Regional Level Evidence from Portugalraquo WP

0282007DECISEP ISCTE Departamento de Economia Av Forccedilas Armadas 1649-026 Lisboa Portugal 2007

Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital

impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 78 p

Rodrik D laquo Les mirages de llsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques llsquoEconomie Politique 20012 -

ndeg10 pp 44 ndash 54

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deacutecembre 1993 pp 543-573

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pp 1002-1037

Sami M et BouoiyourJ laquo Financements exteacuterieurs productiviteacute et convertibiliteacute du compte de capital

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2009

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linvestissement direct eacutetranger au sein de lindustrie manufacturiegravere marocaine raquo Paris 7 et 8 Septembre 2006

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1992 pp 137-155

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Development Economics 62 2000 pp 477ndash 493

Cahiers de la Recherche

30

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domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes

rien que pour proteacuteger llsquoemploi31

De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en

matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs

eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et

durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des

restrictions32

seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la

protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou

dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise

La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les

investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement

des entreprises locales et les transferts de technologie33

Reacutefeacuterences bibliographiques

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Alaya M laquo Llsquoinvestissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique une estimation agrave partir dlsquoun modegravele

structurel pour les pays de la rive sud de la meacutediterraneacuteeraquo journeacutees scientifiques du reacuteseau laquo Analyse Economique et

Deacuteveloppement de llsquoAUF raquo Universiteacute Montesquieu-Bordeaux IV 2006

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Evidence raquo Review of International Economics vol13 ndeg 5 Novembre 2005 pp 945-963

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Blomstroumlm M et Kokko A laquo How Foreign Investment Affects Host Countries raquo Policy Research Working Paper

1745 The World Bank International Economics Department International Trade Division 1997

Blomstroumlm M Globerman S amp Kokko A laquo The determinants of host country spillovers from Foreign direct

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Blomstroumlm Met Kokko A laquoThe Impact of Foreign Investment on Host Countries A Review of the Empirical

Evidenceraquo Copy of World Bank Policy Research Working Paper ndeg 1745 1997

Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo

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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en

attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux

drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines

branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-

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31

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des industries manufacturiegraveres marocaines raquo Revue Reacutegion et Deacuteveloppement ndeg 25 2007

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Leveraging the role of multinational Agence Franccedilaise de Deacuteveloppement (AFD) and Institut Franccedilais des Relations

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eacutetrangers raquo In Critique eacuteconomique revue trimestrielle ndeg 9 2003

Caves RE laquo Multinational Firms Competition and Productivity in Hostcountry Markets raquo Economica 41 162

1974 pp 176-193

Chuang and Lin laquo Foreign Direct Investment RampD and Spillover efficiency Evidence from Taiwanlsquos

Manufacturing Firms raquo The Journal of Development Studies 35(4) April 1999 pp 117-37

Dimelis S and Louri H laquo Foreign ownership and production efficiency A quantile regression analysis raquo Oxford

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Djankov S and Hoekman B laquo Foreign Investment and Productivity Growth in Czech Enterprises raquo The World

Bank Economic Review raquo Vol 14 (1) 2000 pp 49-64

Findlay R laquo Relative Backwardness Direct Foreign Investment and the Transfer of Technology A Simple

Dynamic Model raquo Quarterly Journal of Economics Vol 92 1978 pp 1-16

Globerman S laquo Foreign Direct Investment and Spillover Efficiency Benefits in Canadian Manufacturing

Industries raquo Canadian Journal of Economics 12 1979 pp 42-56

Gorg H amp Greenaway D laquo Much Ado About Nothing Do Domestic Firms Really Benefit from Foreign Direct

Investment raquo IZA Discussion Paper Series ndeg 944 2003

Goumlrg H and Strobl E laquo Multinational Companies and Productivity Spillovers A Meta-analysis raquo Economic

Journal ndeg111 2001 pp 723-739

Haddad M et Harrison A laquo Are there spillovers from direct foreign investment raquo Journal of Development

Economic ndeg42 1993

Jellal M et Bouzahzah M laquo Education investissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique reacuteflexions

pour le Maroc raquo Online at httpmpraubuni-muenchende38883MPRA Paper No 38883 posted 18 May 2012

Jenkins C et Thomas L laquo Foreign Direct Investment in Southern Africa Determinants haracteristics and

Implication for Growh and Poverty Alleviation raquo CSAECREFSA 2002

Kokko A laquo Productivity Spillovers from Competition between Local Firms and Foreign Affiliates raquo Journal of

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