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Cahiers de la Recherche
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Investissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique au Maroc
La diversiteacute des impacts selon le pays drsquoorigine 1982 agrave 2010
Mohamed AZEROUAL
Universiteacute Mohammed V- Agdal Faculteacute des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales Rabat
E-mail azeroualmohgmailcom
Reacutesumeacute
Ce travail consiste agrave eacutetudier lrsquoimpact des investissements directs eacutetrangers (IDE) sur la
productiviteacute totale des facteurs (PTF) au Maroc durant la peacuteriode 1982-2010 selon la source de
lrsquoIDE Il ressort des reacutesultats obtenus en utilisant le modegravele agrave correction drsquoerreur que les IDE
nrsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la productiviteacute totale des facteurs Seuls les IDE eacutemanant de
la France des USA de lrsquoItalie de lrsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont statistiquement
significatifs et ont un effet positif sur la PTF Cela est ducirc selon notre premier constat agrave la
concentration de ces investissements dans le secteur industriel qui est lrsquoun des secteurs catalyseurs
de transfert de savoir de technologie et de croissance eacuteconomique
Mots-cleacutes investissement direct eacutetranger (IDE) source de lrsquoIDE capital humain productiviteacute
totale des facteurs ouverture eacuteconomique transfert technologique secteur industriel croissance
eacuteconomique Maroc
Abstract
The goal of this paper is to study the foreign direct investments impacts on total factor productivity
(TFP) in Morocco between 1982 and 2010 according to the origin of FDI Using Error Correction
Model the FDIrsquos originating from different countries did not have the same impact on Moroccorsquos
TFP Only the FDI coming from France the USA Italy Germany and Great Britain were
statistically significant and had a positive effect on total factor productivity This is explained in
part by the concentration of these investments in the industrial sector catalyst for knowledge
transfer technological change and economic growth
Key-words Foreign direct investments (FDI) Origin of FDIrsquos trade openness human capital
total factor productivity technology transfer industrial sector economic growth Morocco
Classification JEL C C3 32
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INTRODUCTION
Llsquoattractiviteacute des investissements directs eacutetrangers (IDE) est aujourdlsquohui au centre des strateacutegies de
deacuteveloppement de tous les pays LlsquoIDE est rechercheacute surtout parce qulsquoil peut ameacuteliorer les normes
technologiques llsquoefficaciteacute et la compeacutetitiviteacute de llsquoindustrie nationale
La documentation relative agrave llsquoimpact direct de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique a stipuleacute qulsquoil est
preacutevu de fournir un ensemble des actifs corporels et incorporels qui seront directement disponibles
pour utilisation dans des activiteacutes productives par les pays dlsquoaccueil et qui seront amplifieacutes par des
externaliteacutes et des retombeacutees qui renforcent la base des ressources et des capaciteacutes de production
dans les eacuteconomies notamment en deacuteveloppement La preacutesence de llsquoIDE dans llsquoindustrie est
eacutegalement preacutevue dlsquoameacuteliorer la productiviteacute moyenne et les niveaux de compeacutetence de llsquoindustrie
par llsquointermeacutediaire des multinationales (Caves 1974b Dunning 1973) Les filiales eacutetrangegraveres
permettent aux entreprises locales llsquoaccegraves agrave la technologie en particulier par le biais dlsquoimportations
de biens dlsquoeacutequipement et de transmission du savoir-faire
Les IDE restent donc llsquoune des issues qui permettent aux pays en deacuteveloppements dlsquoaccroicirctre leur
productiviteacute et leur compeacutetitiviteacute en introduisant de nouvelles technologies dans la production et de
nouvelles structures dlsquoorganisation et meacutethodes de gestion de leurs entreprises Clsquoest ainsi qulsquoun
nombre croissant de ces pays met en œuvre des politiques qui visent agrave encourager et agrave
subventionner les investissements des firmes multinationales
Dans ce sens il faut rappeler que les theacuteories neacuteoclassiques sont les premiegraveres agrave consideacuterer les IDE
comme catalyseur de croissance Ils constituent une forme indirecte dlsquoaugmentation des emprunts
eacutetrangers Cet apport de capitaux peut favoriser llsquoaugmentation de la production des pays hocirctes
notamment les pays en deacuteveloppement ougrave le taux de chocircmage est eacuteleveacute et llsquoeacutepargne locale est
insuffisante1
A cet eacutegard nombreux sont des eacutetudes empiriques qui ont tenteacute de veacuterifier cet effet positif
Cependant les reacutesultats de ces eacutetudes ne sont pas geacuteneacuteralement concluants (Agenor 2003) Caves
(1996) Globerman (1979) Blomstrom et Wolf (1994)2 et Djankov and Hoekman (2000) trouvent
que llsquoIDE a un effet positif ou faible sur les niveaux de la productiviteacute De ce fait les effets concrets
de llsquoimpact positif des IDE sur la croissance manquent laquo hellipil est eacutegalement vrai qursquoaucun pays ne
srsquoest deacuteveloppeacute gracircce agrave une simple ouverture aux eacutechanges commerciaux et aux investissements
eacutetrangers La recette pour ceux qui ont reacuteussi a eacuteteacute de combiner les chances offertes par les
marcheacutes mondiaux avec une strateacutegie drsquoinvestissement national et de renforcement institutionnel
afin de stimuler lrsquoardeur des entrepreneurs locaux raquo (D Rodrik 2001)3
Clsquoest ainsi qulsquoun certain nombre dlsquoauteurs comme Kokko (1994) Kokko et al (1996) Haddad et
Harrison (1993) et Aitken et Harrison (1999) montrent que les entreprises eacutetrangegraveres ont des effets
1 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p56 2 Ils ont essayeacute de deacuteterminer si les retombeacutees des IDE sur le secteur manufacturier mexicain ont eacuteteacute assez grandes
pour aider les entreprises du Mexique agrave se converger vers les niveaux de la productiviteacute ameacutericaine au cours de la
peacuteriode 1965-1982 Leurs reacutesultats prouvent que la preacutesence eacutetrangegravere semble avoir un impact positif et significatif sur
les taux de la croissance de la productiviteacute locale Voir Blomstroumlm M (2002) laquoThe Economics of International
Investment Incentivesraquo p11 3 Dani Rodrik laquo Les mirages de lrsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques LrsquoEconomie Politique 20012 -
ndeg10 p51
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neacutegatifs sur la performance de la productiviteacute de llsquoentreprise au niveau national Ainsi Levchenko
et al (2008) trouvent que la libeacuteralisation du compte des capitaux nlsquoa aucun effet sur la PTF
En revanche dlsquoautres auteurs stipulent que llsquoinvestissement direct eacutetranger est censeacute agir dlsquoune
faccedilon positive sur la croissance eacuteconomique du pays hocircte en ameacuteliorant la PTF via la diffusion de
connaissances et de technologies avanceacutees (Romer 1986 et Lucas 1988 et al) En reacuteduisant llsquoeacutecart
technologique entre les pays en deacuteveloppement et les pays avanceacutes llsquoIDE constitue llsquoun des
facteurs de convergence eacuteconomique (Romer 1993)
De leur part Hoffman et Tan (1980)4 ont conclu que les socieacuteteacutes controcircleacutees par les eacutetrangers en
Malaisie dans les anneacutees 60 ont contribueacute de 23 agrave llsquoinvestissement brut et de 177 agrave la
croissance du PIB de mecircme que Chuang et Lin (1999) Dimelis (2002) et Lipsey et Sjoumlholm
(2001) dans leurs eacutetudes respectivement sur Taiwan la Gregravece et llsquoIndoneacutesie Dans le cas de la
Tunisie (Sami et Bouoiyour 2009) ont deacutemontreacute que llsquoeffet direct de llsquoinvestissement eacutetranger sur
la productiviteacute globale des entreprises tunisiennes de llsquoindustrie manufacturiegravere est positif et
statistiquement significatif Par contre llsquoeffet indirect de ces investissements qui est censeacute rendre
compte de llsquointensiteacute de la preacutesence eacutetrangegravere dans un secteur donneacute est neacutegatif
Li et Liu (2005) eacutetudient la relation entre les IDE et la croissance sur un panel de 84 pays (21
deacuteveloppeacutes et 63 en deacuteveloppement) Les reacutesultats de cette eacutetude montrent que les IDE favorisent la
croissance eacuteconomique agrave travers des effets directs mais aussi agrave travers leurs interactions avec le
capital humain Les auteurs trouvent aussi que le deacutecalage technologique entre les pays en
deacuteveloppement et les pays deacuteveloppeacutes est de nature agrave limiter les effets positifs des IDE
En eacutetudiant llsquoimpact des IDE Japonais et Ameacutericains sur la PTF des firmes Indiennes Rashmi
Banga (2003) a montreacute que les IDE en provenance du Japon contribuent dlsquoune maniegravere plus
importante agrave la croissance de la PTF des entreprises Indiennes que ceux eacutemanant des firmes
Ameacutericaines5 Cela signifie que la source de llsquoIDE joue aussi un rocircle deacuteterminant en matiegravere de
llsquoimpact sur la croissance
Il est souvent admis que les FMN disposent dlsquoun avantage en terme de technologies sophistiqueacutees
par rapport aux entreprises des pays en deacuteveloppement (Blomstroumlm et Kokko 1996 1997 19996)
Le transfert de cette technologie et des connaissances qulsquoelle incarne peut prendre plusieurs formes
Dlsquoabord les FMN jouent le rocircle de laquodeacutemonstrateur stimulant raquo pour les entreprises locales Elles
constituent ainsi un nouveau canal vers llsquoexportation ougrave llsquoapprentissage se fait par llsquoobservation
(Blomstroumlm et al 2000)7 notamment via llsquoinvestissement dans la formation des travailleurs locaux
afin de satisfaire leur besoin en main dlsquoœuvre qualifieacutee (effet de contagion) (Arrow 1971 Findlay
1978) Certains auteurs ont mis llsquoaccent sur le transfert du savoir agrave travers le mouvement des
travailleurs entre les firmes eacutetrangegraveres et les firmes locales (Jenkins et Thomas 2002)
4 Citeacute par Linda Y C et Pang E F dans laquo Lrsquoinvestissement direct eacutetranger et lrsquoindustrialisation en Malaisie en
Singapour agrave Taiwan et en Thaiumllande raquo OCDE Paris 1991 p 100 5 Les entreprises ameacutericaines sont caracteacuteriseacutees par un grand eacutecart technologique par rapport aux entreprises
Indiennes chose qui a compliqueacute le transfert de cette technologie 6 Magnus Blomstroumlm Steven Globerman amp Ari Kokko laquo The determinants of host country spillovers from Foreign
direct investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper Ndeg 76 (September 1999) 7 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique
subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p57
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De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent
directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8
Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la
copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le
processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE
manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes
dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des
entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres
LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees
de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression
concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les
entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui
permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des
relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)
Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la
productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit
notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute
dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui
deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales
doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et
avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et
Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas
un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE
augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux
firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay
1978 Wang et Blomstroumlm10
1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute
afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales
Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption
(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute
dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les
multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune
main-dlsquoœuvre qualifieacutee
Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance
eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif
des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont
deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels
De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de
la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble
8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and
Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils
doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de
technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption
Cahiers de la Recherche
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agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat
pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave
eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave
la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables
Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes
positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent
dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste
entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en
particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises
eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes
marocaines
Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture
commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni
llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement
significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation
commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques
llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc
slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges
il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique
agrave long terme
Ainsi le rapport FEMISE 200811
consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur
les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines
(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute
dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute
apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela
signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute
dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212
) et de llsquoeacutecart technologique entre
les firmes eacutetrangegraveres et nationales
Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme
position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13
Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le
Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14
Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les
pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et
Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des
technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe
les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur
ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et
de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche
et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays
Cahiers de la Recherche
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selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de
diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de
technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux
dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un
impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la
provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une
reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela
est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres
anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant
presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers
Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon
llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant
de 1982 agrave 2010
Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une
eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons
proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le
pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)
Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie
la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et
les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par
1- la diversiteacute des pays qui englobe
les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation
et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques
les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres
anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques
bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des
investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de
diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere
importante
les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui
a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains
2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes
notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant
des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les
teacuteleacutecoms et la finance
3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le
Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de
llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE
Cahiers de la Recherche
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I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC
Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993
du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part
et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part
Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de
financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de
creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces
deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et
une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties
importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes
exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc
Telecom)
Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition
sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la
FBCF
1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc
Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la
peacuteriode allant de 1993 agrave 2011
Graphique ndeg 1
Source Office des changes et DEPP15
Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se
caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode
marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des
privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur
15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances
Cahiers de la Recherche
14
Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
Cahiers de la Recherche
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
mil
lio
ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
Cahiers de la Recherche
16
Graphique ndeg 3
-
10
20
30
40
50
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
22 30
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40
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34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
Cahiers de la Recherche
17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
Mil
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ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
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500
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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
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27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
8
INTRODUCTION
Llsquoattractiviteacute des investissements directs eacutetrangers (IDE) est aujourdlsquohui au centre des strateacutegies de
deacuteveloppement de tous les pays LlsquoIDE est rechercheacute surtout parce qulsquoil peut ameacuteliorer les normes
technologiques llsquoefficaciteacute et la compeacutetitiviteacute de llsquoindustrie nationale
La documentation relative agrave llsquoimpact direct de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique a stipuleacute qulsquoil est
preacutevu de fournir un ensemble des actifs corporels et incorporels qui seront directement disponibles
pour utilisation dans des activiteacutes productives par les pays dlsquoaccueil et qui seront amplifieacutes par des
externaliteacutes et des retombeacutees qui renforcent la base des ressources et des capaciteacutes de production
dans les eacuteconomies notamment en deacuteveloppement La preacutesence de llsquoIDE dans llsquoindustrie est
eacutegalement preacutevue dlsquoameacuteliorer la productiviteacute moyenne et les niveaux de compeacutetence de llsquoindustrie
par llsquointermeacutediaire des multinationales (Caves 1974b Dunning 1973) Les filiales eacutetrangegraveres
permettent aux entreprises locales llsquoaccegraves agrave la technologie en particulier par le biais dlsquoimportations
de biens dlsquoeacutequipement et de transmission du savoir-faire
Les IDE restent donc llsquoune des issues qui permettent aux pays en deacuteveloppements dlsquoaccroicirctre leur
productiviteacute et leur compeacutetitiviteacute en introduisant de nouvelles technologies dans la production et de
nouvelles structures dlsquoorganisation et meacutethodes de gestion de leurs entreprises Clsquoest ainsi qulsquoun
nombre croissant de ces pays met en œuvre des politiques qui visent agrave encourager et agrave
subventionner les investissements des firmes multinationales
Dans ce sens il faut rappeler que les theacuteories neacuteoclassiques sont les premiegraveres agrave consideacuterer les IDE
comme catalyseur de croissance Ils constituent une forme indirecte dlsquoaugmentation des emprunts
eacutetrangers Cet apport de capitaux peut favoriser llsquoaugmentation de la production des pays hocirctes
notamment les pays en deacuteveloppement ougrave le taux de chocircmage est eacuteleveacute et llsquoeacutepargne locale est
insuffisante1
A cet eacutegard nombreux sont des eacutetudes empiriques qui ont tenteacute de veacuterifier cet effet positif
Cependant les reacutesultats de ces eacutetudes ne sont pas geacuteneacuteralement concluants (Agenor 2003) Caves
(1996) Globerman (1979) Blomstrom et Wolf (1994)2 et Djankov and Hoekman (2000) trouvent
que llsquoIDE a un effet positif ou faible sur les niveaux de la productiviteacute De ce fait les effets concrets
de llsquoimpact positif des IDE sur la croissance manquent laquo hellipil est eacutegalement vrai qursquoaucun pays ne
srsquoest deacuteveloppeacute gracircce agrave une simple ouverture aux eacutechanges commerciaux et aux investissements
eacutetrangers La recette pour ceux qui ont reacuteussi a eacuteteacute de combiner les chances offertes par les
marcheacutes mondiaux avec une strateacutegie drsquoinvestissement national et de renforcement institutionnel
afin de stimuler lrsquoardeur des entrepreneurs locaux raquo (D Rodrik 2001)3
Clsquoest ainsi qulsquoun certain nombre dlsquoauteurs comme Kokko (1994) Kokko et al (1996) Haddad et
Harrison (1993) et Aitken et Harrison (1999) montrent que les entreprises eacutetrangegraveres ont des effets
1 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p56 2 Ils ont essayeacute de deacuteterminer si les retombeacutees des IDE sur le secteur manufacturier mexicain ont eacuteteacute assez grandes
pour aider les entreprises du Mexique agrave se converger vers les niveaux de la productiviteacute ameacutericaine au cours de la
peacuteriode 1965-1982 Leurs reacutesultats prouvent que la preacutesence eacutetrangegravere semble avoir un impact positif et significatif sur
les taux de la croissance de la productiviteacute locale Voir Blomstroumlm M (2002) laquoThe Economics of International
Investment Incentivesraquo p11 3 Dani Rodrik laquo Les mirages de lrsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques LrsquoEconomie Politique 20012 -
ndeg10 p51
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neacutegatifs sur la performance de la productiviteacute de llsquoentreprise au niveau national Ainsi Levchenko
et al (2008) trouvent que la libeacuteralisation du compte des capitaux nlsquoa aucun effet sur la PTF
En revanche dlsquoautres auteurs stipulent que llsquoinvestissement direct eacutetranger est censeacute agir dlsquoune
faccedilon positive sur la croissance eacuteconomique du pays hocircte en ameacuteliorant la PTF via la diffusion de
connaissances et de technologies avanceacutees (Romer 1986 et Lucas 1988 et al) En reacuteduisant llsquoeacutecart
technologique entre les pays en deacuteveloppement et les pays avanceacutes llsquoIDE constitue llsquoun des
facteurs de convergence eacuteconomique (Romer 1993)
De leur part Hoffman et Tan (1980)4 ont conclu que les socieacuteteacutes controcircleacutees par les eacutetrangers en
Malaisie dans les anneacutees 60 ont contribueacute de 23 agrave llsquoinvestissement brut et de 177 agrave la
croissance du PIB de mecircme que Chuang et Lin (1999) Dimelis (2002) et Lipsey et Sjoumlholm
(2001) dans leurs eacutetudes respectivement sur Taiwan la Gregravece et llsquoIndoneacutesie Dans le cas de la
Tunisie (Sami et Bouoiyour 2009) ont deacutemontreacute que llsquoeffet direct de llsquoinvestissement eacutetranger sur
la productiviteacute globale des entreprises tunisiennes de llsquoindustrie manufacturiegravere est positif et
statistiquement significatif Par contre llsquoeffet indirect de ces investissements qui est censeacute rendre
compte de llsquointensiteacute de la preacutesence eacutetrangegravere dans un secteur donneacute est neacutegatif
Li et Liu (2005) eacutetudient la relation entre les IDE et la croissance sur un panel de 84 pays (21
deacuteveloppeacutes et 63 en deacuteveloppement) Les reacutesultats de cette eacutetude montrent que les IDE favorisent la
croissance eacuteconomique agrave travers des effets directs mais aussi agrave travers leurs interactions avec le
capital humain Les auteurs trouvent aussi que le deacutecalage technologique entre les pays en
deacuteveloppement et les pays deacuteveloppeacutes est de nature agrave limiter les effets positifs des IDE
En eacutetudiant llsquoimpact des IDE Japonais et Ameacutericains sur la PTF des firmes Indiennes Rashmi
Banga (2003) a montreacute que les IDE en provenance du Japon contribuent dlsquoune maniegravere plus
importante agrave la croissance de la PTF des entreprises Indiennes que ceux eacutemanant des firmes
Ameacutericaines5 Cela signifie que la source de llsquoIDE joue aussi un rocircle deacuteterminant en matiegravere de
llsquoimpact sur la croissance
Il est souvent admis que les FMN disposent dlsquoun avantage en terme de technologies sophistiqueacutees
par rapport aux entreprises des pays en deacuteveloppement (Blomstroumlm et Kokko 1996 1997 19996)
Le transfert de cette technologie et des connaissances qulsquoelle incarne peut prendre plusieurs formes
Dlsquoabord les FMN jouent le rocircle de laquodeacutemonstrateur stimulant raquo pour les entreprises locales Elles
constituent ainsi un nouveau canal vers llsquoexportation ougrave llsquoapprentissage se fait par llsquoobservation
(Blomstroumlm et al 2000)7 notamment via llsquoinvestissement dans la formation des travailleurs locaux
afin de satisfaire leur besoin en main dlsquoœuvre qualifieacutee (effet de contagion) (Arrow 1971 Findlay
1978) Certains auteurs ont mis llsquoaccent sur le transfert du savoir agrave travers le mouvement des
travailleurs entre les firmes eacutetrangegraveres et les firmes locales (Jenkins et Thomas 2002)
4 Citeacute par Linda Y C et Pang E F dans laquo Lrsquoinvestissement direct eacutetranger et lrsquoindustrialisation en Malaisie en
Singapour agrave Taiwan et en Thaiumllande raquo OCDE Paris 1991 p 100 5 Les entreprises ameacutericaines sont caracteacuteriseacutees par un grand eacutecart technologique par rapport aux entreprises
Indiennes chose qui a compliqueacute le transfert de cette technologie 6 Magnus Blomstroumlm Steven Globerman amp Ari Kokko laquo The determinants of host country spillovers from Foreign
direct investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper Ndeg 76 (September 1999) 7 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique
subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p57
Cahiers de la Recherche
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De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent
directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8
Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la
copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le
processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE
manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes
dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des
entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres
LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees
de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression
concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les
entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui
permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des
relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)
Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la
productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit
notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute
dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui
deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales
doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et
avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et
Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas
un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE
augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux
firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay
1978 Wang et Blomstroumlm10
1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute
afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales
Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption
(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute
dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les
multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune
main-dlsquoœuvre qualifieacutee
Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance
eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif
des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont
deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels
De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de
la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble
8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and
Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils
doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de
technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption
Cahiers de la Recherche
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agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat
pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave
eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave
la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables
Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes
positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent
dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste
entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en
particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises
eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes
marocaines
Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture
commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni
llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement
significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation
commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques
llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc
slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges
il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique
agrave long terme
Ainsi le rapport FEMISE 200811
consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur
les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines
(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute
dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute
apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela
signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute
dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212
) et de llsquoeacutecart technologique entre
les firmes eacutetrangegraveres et nationales
Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme
position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13
Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le
Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14
Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les
pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et
Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des
technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe
les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur
ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et
de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche
et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays
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selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de
diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de
technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux
dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un
impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la
provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une
reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela
est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres
anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant
presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers
Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon
llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant
de 1982 agrave 2010
Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une
eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons
proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le
pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)
Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie
la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et
les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par
1- la diversiteacute des pays qui englobe
les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation
et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques
les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres
anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques
bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des
investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de
diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere
importante
les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui
a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains
2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes
notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant
des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les
teacuteleacutecoms et la finance
3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le
Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de
llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE
Cahiers de la Recherche
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I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC
Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993
du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part
et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part
Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de
financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de
creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces
deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et
une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties
importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes
exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc
Telecom)
Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition
sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la
FBCF
1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc
Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la
peacuteriode allant de 1993 agrave 2011
Graphique ndeg 1
Source Office des changes et DEPP15
Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se
caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode
marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des
privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur
15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances
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Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
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Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
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Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
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Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
000
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
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neacutegatifs sur la performance de la productiviteacute de llsquoentreprise au niveau national Ainsi Levchenko
et al (2008) trouvent que la libeacuteralisation du compte des capitaux nlsquoa aucun effet sur la PTF
En revanche dlsquoautres auteurs stipulent que llsquoinvestissement direct eacutetranger est censeacute agir dlsquoune
faccedilon positive sur la croissance eacuteconomique du pays hocircte en ameacuteliorant la PTF via la diffusion de
connaissances et de technologies avanceacutees (Romer 1986 et Lucas 1988 et al) En reacuteduisant llsquoeacutecart
technologique entre les pays en deacuteveloppement et les pays avanceacutes llsquoIDE constitue llsquoun des
facteurs de convergence eacuteconomique (Romer 1993)
De leur part Hoffman et Tan (1980)4 ont conclu que les socieacuteteacutes controcircleacutees par les eacutetrangers en
Malaisie dans les anneacutees 60 ont contribueacute de 23 agrave llsquoinvestissement brut et de 177 agrave la
croissance du PIB de mecircme que Chuang et Lin (1999) Dimelis (2002) et Lipsey et Sjoumlholm
(2001) dans leurs eacutetudes respectivement sur Taiwan la Gregravece et llsquoIndoneacutesie Dans le cas de la
Tunisie (Sami et Bouoiyour 2009) ont deacutemontreacute que llsquoeffet direct de llsquoinvestissement eacutetranger sur
la productiviteacute globale des entreprises tunisiennes de llsquoindustrie manufacturiegravere est positif et
statistiquement significatif Par contre llsquoeffet indirect de ces investissements qui est censeacute rendre
compte de llsquointensiteacute de la preacutesence eacutetrangegravere dans un secteur donneacute est neacutegatif
Li et Liu (2005) eacutetudient la relation entre les IDE et la croissance sur un panel de 84 pays (21
deacuteveloppeacutes et 63 en deacuteveloppement) Les reacutesultats de cette eacutetude montrent que les IDE favorisent la
croissance eacuteconomique agrave travers des effets directs mais aussi agrave travers leurs interactions avec le
capital humain Les auteurs trouvent aussi que le deacutecalage technologique entre les pays en
deacuteveloppement et les pays deacuteveloppeacutes est de nature agrave limiter les effets positifs des IDE
En eacutetudiant llsquoimpact des IDE Japonais et Ameacutericains sur la PTF des firmes Indiennes Rashmi
Banga (2003) a montreacute que les IDE en provenance du Japon contribuent dlsquoune maniegravere plus
importante agrave la croissance de la PTF des entreprises Indiennes que ceux eacutemanant des firmes
Ameacutericaines5 Cela signifie que la source de llsquoIDE joue aussi un rocircle deacuteterminant en matiegravere de
llsquoimpact sur la croissance
Il est souvent admis que les FMN disposent dlsquoun avantage en terme de technologies sophistiqueacutees
par rapport aux entreprises des pays en deacuteveloppement (Blomstroumlm et Kokko 1996 1997 19996)
Le transfert de cette technologie et des connaissances qulsquoelle incarne peut prendre plusieurs formes
Dlsquoabord les FMN jouent le rocircle de laquodeacutemonstrateur stimulant raquo pour les entreprises locales Elles
constituent ainsi un nouveau canal vers llsquoexportation ougrave llsquoapprentissage se fait par llsquoobservation
(Blomstroumlm et al 2000)7 notamment via llsquoinvestissement dans la formation des travailleurs locaux
afin de satisfaire leur besoin en main dlsquoœuvre qualifieacutee (effet de contagion) (Arrow 1971 Findlay
1978) Certains auteurs ont mis llsquoaccent sur le transfert du savoir agrave travers le mouvement des
travailleurs entre les firmes eacutetrangegraveres et les firmes locales (Jenkins et Thomas 2002)
4 Citeacute par Linda Y C et Pang E F dans laquo Lrsquoinvestissement direct eacutetranger et lrsquoindustrialisation en Malaisie en
Singapour agrave Taiwan et en Thaiumllande raquo OCDE Paris 1991 p 100 5 Les entreprises ameacutericaines sont caracteacuteriseacutees par un grand eacutecart technologique par rapport aux entreprises
Indiennes chose qui a compliqueacute le transfert de cette technologie 6 Magnus Blomstroumlm Steven Globerman amp Ari Kokko laquo The determinants of host country spillovers from Foreign
direct investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper Ndeg 76 (September 1999) 7 Citeacute par LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique
subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire drsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) p57
Cahiers de la Recherche
10
De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent
directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8
Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la
copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le
processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE
manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes
dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des
entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres
LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees
de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression
concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les
entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui
permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des
relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)
Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la
productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit
notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute
dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui
deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales
doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et
avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et
Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas
un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE
augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux
firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay
1978 Wang et Blomstroumlm10
1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute
afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales
Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption
(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute
dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les
multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune
main-dlsquoœuvre qualifieacutee
Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance
eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif
des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont
deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels
De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de
la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble
8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and
Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils
doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de
technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption
Cahiers de la Recherche
11
agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat
pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave
eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave
la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables
Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes
positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent
dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste
entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en
particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises
eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes
marocaines
Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture
commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni
llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement
significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation
commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques
llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc
slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges
il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique
agrave long terme
Ainsi le rapport FEMISE 200811
consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur
les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines
(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute
dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute
apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela
signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute
dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212
) et de llsquoeacutecart technologique entre
les firmes eacutetrangegraveres et nationales
Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme
position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13
Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le
Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14
Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les
pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et
Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des
technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe
les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur
ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et
de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche
et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays
Cahiers de la Recherche
12
selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de
diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de
technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux
dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un
impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la
provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une
reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela
est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres
anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant
presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers
Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon
llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant
de 1982 agrave 2010
Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une
eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons
proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le
pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)
Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie
la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et
les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par
1- la diversiteacute des pays qui englobe
les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation
et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques
les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres
anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques
bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des
investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de
diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere
importante
les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui
a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains
2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes
notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant
des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les
teacuteleacutecoms et la finance
3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le
Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de
llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE
Cahiers de la Recherche
13
I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC
Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993
du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part
et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part
Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de
financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de
creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces
deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et
une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties
importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes
exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc
Telecom)
Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition
sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la
FBCF
1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc
Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la
peacuteriode allant de 1993 agrave 2011
Graphique ndeg 1
Source Office des changes et DEPP15
Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se
caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode
marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des
privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur
15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances
Cahiers de la Recherche
14
Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
Cahiers de la Recherche
15
Graphique ndeg 2
0
5000
10000
15000
20000
25000
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40000
45000
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
mil
lio
ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
Cahiers de la Recherche
16
Graphique ndeg 3
-
10
20
30
40
50
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70
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
22 30
38
23
40
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9 7
20
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10
34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
Cahiers de la Recherche
17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
4 00000
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
Mil
lio
ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
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500
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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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De mecircme Baldwin Braconier et Forslid (2005) deacutecouvrent que les multinationales affectent
directement le taux de croissance endogegravene des pays dlsquoaccueil via des spillovers technologiques8
Par ailleurs la transmission des connaissances peut aussi slsquoeffectuer agrave travers llsquoimitation et la
copie des technologies et des meacutethodes de gestion susceptibles de moderniser et dlsquoameacuteliorer le
processus de la production nationale Dlsquoapregraves Rodrik (1999) et Goumlrg et Greenaway (2003) les IDE
manufacturiers favorisent principalement ce type de transfert Toutefois la complexiteacute des proceacutedeacutes
dlsquoorigine et la protection de la proprieacuteteacute intellectuelle risquent de reacuteduire la possibiliteacute des
entreprises locales en matiegravere dlsquoimitation de leurs homologues eacutetrangegraveres
LlsquoIDE peut aussi contribuer indirectement agrave la croissance de la productiviteacute agrave travers les retombeacutees
de la productiviteacute des entreprises eacutetrangegraveres Ces retombeacutees se forgent via la pression
concurrentielle qui se produit agrave la suite de llsquoentreacutee des eacutetrangers en particulier slsquoils obligent les
entreprises locales agrave introduire de nouvelles technologies et les effets de deacutemonstration qui
permettent aux entreprises nationales dlsquoapprendre les techniques de production agrave travers des
relations sans lien de deacutependance avec les multinationales (Gorg et Strobl 2001)
Toutefois et selon plusieurs eacutetudes theacuteoriques et empiriques llsquoeffet des IDE sur la croissance de la
productiviteacute deacutepend de llsquoentreprise de llsquoindustrie du pays dlsquoaccueil et du pays dlsquoorigine Il slsquoagit
notamment des niveaux technologiques qui preacutevalent dans llsquoindustrie de la capaciteacute
dlsquoapprentissage des entreprises et la capaciteacute dlsquoabsorption de llsquoeacuteconomie du pays hocircte qui
deacuteterminent le taux de diffusion de la technologie9 Cela veut dire que les entreprises locales
doivent avoir la capaciteacute dlsquointeacuterioriser les connaissances creacuteeacutees par les firmes multinationales et
avoir llsquoaptitude de modifier et dlsquoadapter leur utilisation dans le processus de production (Narula et
Marin 2003) eacutetant donneacute que la disponibiliteacute dlsquoun stock de connaissances et dlsquoinformations nlsquoa pas
un effet direct sur la diffusion de la technologie De plus llsquoampleur des retombeacutees de llsquoIDE
augmente avec llsquoeacutecart technologique entre entreprises locales et eacutetrangegraveres du fait qulsquoil permet aux
firmes nationales dlsquoamplifier les opportuniteacutes dlsquoobtenir des niveaux eacuteleveacutes dlsquoefficaciteacute (Findlay
1978 Wang et Blomstroumlm10
1992) Cependant cet eacutecart technologique ne doit pas ecirctre tregraves eacuteleveacute
afin de faciliter son apprentissage ainsi que son assimilation par les firmes nationales
Il faut signaler aussi que le niveau de deacuteveloppement dlsquoun pays exprime sa capaciteacute dlsquoabsorption
(Borensztein 1998 Xu 2000 et al) ce niveau est deacutetermineacute par le stock de capital humain qualifieacute
dont il dispose Blomstroumlm et al (1994) et Kokko et Blomstroumlm (1995) ont montreacute que les
multinationales utilisent la technologie avanceacutee de plus dans les pays et secteurs qui disposent dlsquoune
main-dlsquoœuvre qualifieacutee
Dans le cas du Maroc les travaux empiriques effectueacutes sur llsquointeraction entre llsquoIDE et la croissance
eacuteconomique ne sont pas concluants Ainsi Haddad et Harison (1993) constatent llsquoimpact neacutegatif
des IDE sur la croissance de la productiviteacute des firmes et industries marocaines Les auteurs ont
deacutemontreacute aussi que les retombeacutees nlsquoont pas le mecircme effet sur les diffeacuterents secteurs industriels
De mecircme (Marouane Alaya 2006) dans une eacutetude empirique qui couvrent 7 pays de la rive sud de
la meacutediterraneacutee sur une peacuteriode allant de 1975-2002 a constateacute que la preacutesence de llsquoIDE semble
8 Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and
Evidence raquo Review of International Economics vol13 No 5 (Novembre 2005) pp 945-963 9Aitken et Harrison 1999 Kokko et al 1996 10 Les auteurs suggegraverent que si les pays drsquoaccueil deacutesirent maximiser le taux de transfert des nouvelles technologies ils
doivent assister les entreprises locales dans leur effort dapprentissage Autrement dit le processus de transfert de
technologie deacutepend en bonne partie de la performance des firmes domestiques en matiegravere de capaciteacute dabsorption
Cahiers de la Recherche
11
agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat
pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave
eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave
la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables
Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes
positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent
dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste
entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en
particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises
eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes
marocaines
Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture
commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni
llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement
significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation
commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques
llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc
slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges
il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique
agrave long terme
Ainsi le rapport FEMISE 200811
consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur
les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines
(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute
dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute
apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela
signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute
dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212
) et de llsquoeacutecart technologique entre
les firmes eacutetrangegraveres et nationales
Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme
position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13
Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le
Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14
Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les
pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et
Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des
technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe
les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur
ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et
de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche
et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays
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12
selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de
diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de
technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux
dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un
impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la
provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une
reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela
est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres
anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant
presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers
Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon
llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant
de 1982 agrave 2010
Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une
eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons
proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le
pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)
Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie
la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et
les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par
1- la diversiteacute des pays qui englobe
les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation
et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques
les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres
anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques
bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des
investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de
diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere
importante
les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui
a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains
2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes
notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant
des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les
teacuteleacutecoms et la finance
3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le
Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de
llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE
Cahiers de la Recherche
13
I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC
Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993
du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part
et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part
Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de
financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de
creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces
deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et
une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties
importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes
exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc
Telecom)
Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition
sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la
FBCF
1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc
Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la
peacuteriode allant de 1993 agrave 2011
Graphique ndeg 1
Source Office des changes et DEPP15
Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se
caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode
marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des
privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur
15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances
Cahiers de la Recherche
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Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
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15
Graphique ndeg 2
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En
mil
lio
ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
Cahiers de la Recherche
16
Graphique ndeg 3
-
10
20
30
40
50
60
70
80
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
22 30
38
23
40
21
9 7
20
81
19
10
34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
Cahiers de la Recherche
17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
4 00000
6 00000
8 00000
10 00000
12 00000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
Mil
lio
ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
000
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
11
agir neacutegativement sur la croissance eacuteconomique au Maroc en Tunisie et en Turquie Ce reacutesultat
pourrait ecirctre justifieacute par plusieurs eacuteleacutements Tout dlsquoabord les investisseurs eacutetrangers ont tendance agrave
eacutevincer les autochtones ce qui par conseacutequent limiterait dlsquoune faccedilon importante sa contribution agrave
la croissance eacuteconomique Ensuite les flux dlsquoIDE dirigeacutes vers ces pays sont relativement instables
Cependant Bouoiyour et Toufik (2003 2004 2006 et 2007) ont montreacute que les externaliteacutes
positives induites par la preacutesence des IDE au Maroc existent mais elles sont faibles et deacutependent
dlsquoun certain nombre de conditions Parmi ces derniegraveres il y a llsquoeacutecart technologique qui persiste
entre les firmes nationales et eacutetrangegraveres Clsquoest dans les secteurs agrave basse technologie (textile en
particulier) que les externaliteacutes positives se produisent Par contre la preacutesence des entreprises
eacutetrangegraveres dans les secteurs de haute technologie peut slsquoaveacuterer nuisible agrave leurs concurrentes
marocaines
Dans une eacutetude effectueacutee par (Mansouri B 2009) sur les effets des IDE et de llsquoouverture
commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc llsquoauteur a constateacute que ni les IDE ni
llsquoouverture commerciale en tant que variables prises seacutepareacutement ne se sont aveacutereacutees statistiquement
significatives dans le modegravele estimeacute Par contre llsquoeffet combineacute des IDE et de la libeacuteralisation
commerciale slsquoest aveacutereacute positif et statistiquement tregraves significatif Dlsquoapregraves ces reacutesultats empiriques
llsquoauteur stipule que les IDE peuvent avoir un effet positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc
slsquoils sont accompagneacutes de llsquoouverture commerciale Dans un contexte de limitations des eacutechanges
il apparaicirct que les flux dlsquoIDE ne pourraient aider agrave relancer le processus de croissance eacuteconomique
agrave long terme
Ainsi le rapport FEMISE 200811
consacreacute agrave llsquoeacutevaluation de llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere sur
les productiviteacutes des entreprises tunisiennes (productiviteacute globale des facteurs) et marocaines
(productiviteacute du travail) montrent que dans le cas marocain le travail qualifieacute la capaciteacute
dlsquoexportation et la preacutesence eacutetrangegravere exercent un impact positif et significatif sur la productiviteacute
apparente du travail des firmes locales Toutefois llsquoimpact de la preacutesence eacutetrangegravere est faible Cela
signifie que le rapport entre la preacutesence eacutetrangegravere et la productiviteacute deacutepend de la capaciteacute
dlsquoabsorption des firmes marocaines (Jellal et Bouzahzah 201212
) et de llsquoeacutecart technologique entre
les firmes eacutetrangegraveres et nationales
Dans son rapport laquo World Investment Report raquo 2012 la CNUCED a placeacute le Maroc en 21egraveme
position selon llsquoindice de contribution de llsquoIDE13
Dlsquoapregraves cette institution les IDE draineacutes par le
Maroc contribuent au deacuteveloppement geacuteneacuteral de llsquoeacuteconomie nationale14
Slsquoil existe une litteacuterature abondante en ce qui concerne llsquoimpact des IDE sur la croissance dans les
pays dlsquoaccueils tregraves peu dlsquoeacutetudes ont tenu compte de son effet sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
11 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 p63 12 En utilisant un modegravele de croissance endogegravene avec externaliteacutes technologiques eacutemises par les IDE (Jellal et
Bouzahzah 2012) ont deacutemontreacute que ces investissements ne peuvent avoir un impact positif sur la croissance eacuteconomique au Maroc que si ce dernier dispose drsquoun niveau de capital humain capable drsquoabsorber et drsquoassimiler des
technologies avanceacutees 13 Lrsquoindice de contribution de lrsquoIDE minus preacutesenteacute pour la premiegravere fois dans le World Investment Report 2012 minus classe
les pays en fonction de lrsquoimportance de lrsquoIDE et des filiales eacutetrangegraveres dans leur eacuteconomie du point de vue de la valeur
ajouteacutee de lrsquoemploi des salaires des recettes fiscales des exportations des deacutepenses de recherche-deacuteveloppement et
de la formation de capital Voir CNUCED laquo World Investment Report raquo 2012 p35 14 Le Maroc se situe dans le 2egraveme quartile des pays sauf en ce qui concerne la contribution aux deacutepenses de recherche
et deacuteveloppement le Maroc fait partie du 4egraveme quartile des pays
Cahiers de la Recherche
12
selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de
diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de
technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux
dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un
impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la
provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une
reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela
est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres
anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant
presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers
Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon
llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant
de 1982 agrave 2010
Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une
eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons
proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le
pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)
Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie
la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et
les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par
1- la diversiteacute des pays qui englobe
les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation
et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques
les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres
anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques
bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des
investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de
diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere
importante
les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui
a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains
2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes
notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant
des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les
teacuteleacutecoms et la finance
3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le
Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de
llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE
Cahiers de la Recherche
13
I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC
Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993
du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part
et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part
Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de
financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de
creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces
deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et
une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties
importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes
exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc
Telecom)
Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition
sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la
FBCF
1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc
Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la
peacuteriode allant de 1993 agrave 2011
Graphique ndeg 1
Source Office des changes et DEPP15
Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se
caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode
marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des
privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur
15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances
Cahiers de la Recherche
14
Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
Cahiers de la Recherche
15
Graphique ndeg 2
0
5000
10000
15000
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
mil
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ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
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16
Graphique ndeg 3
-
10
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30
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50
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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23
40
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9 7
20
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10
34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
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17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
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Mil
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de
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Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
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Cahiers de la Recherche
12
selon la source de ce dernier Clsquoest ainsi que les investissements directs eacutetrangers proviennent de
diffeacuterentes sources Ces sources sont susceptibles de fonctionner agrave diffeacuterents niveaux de
technologie de suivre les diffeacuterents modes de transfert de technologie opegraverent agrave diffeacuterents niveaux
dlsquoefficaciteacute et ont diffeacuterentes capaciteacutes de gestion de llsquoentreprise Il est donc possible qulsquoils aient un
impact diffeacuterent sur la croissance du tissu eacuteconomique du pays dlsquoaccueil
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon llsquoorigine ou la
provenance de ces derniers peut enrichir les recherches deacutejagrave effectueacutees dans ce sens et apporter une
reacuteponse aux diffeacuterents impacts de la source et de la nature de llsquoIDE sur llsquoeacuteconomie marocaine Cela
est de plus justifieacute par les changements ayant marqueacute llsquoeacuteconomie marocaine ces dix derniegraveres
anneacutees notamment en matiegravere de la mise en place dlsquoune seacuterie de politiques sectorielles touchant
presque tous les secteurs eacuteconomiques et associant diffeacuterents investisseurs eacutetrangers
Llsquoobjectif donc de notre travail est dlsquoeacutetudier llsquoimpact de llsquoIDE sur la croissance eacuteconomique selon
llsquoorigine de llsquoIDE en estimant son impact sur la productiviteacute totale des facteurs sur la peacuteriode allant
de 1982 agrave 2010
Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique nous allons essayer dans un premier lieu de preacutesenter une
eacutetude descriptive sur llsquoeacutevolution et la nature des entreacutees des IDE au Maroc (I) Ensuite nous allons
proceacuteder agrave une estimation empirique de la diversiteacute des impacts de ces investissements selon le
pays dlsquoorigine sur la croissance eacuteconomique locale en utilisant le modegravele agrave correction dlsquoerreur (II)
Le panel des pays qui fera llsquoobjet de cette estimation est constitueacute de la France llsquoEspagne llsquoItalie
la G Bretagne la Suisse les Pays Bas llsquoAllemagne les Etats-Unis llsquoArabie Saoudite le Koweiumlt et
les Emirats Arabes Unies Ce choix est justifieacute notamment par
1- la diversiteacute des pays qui englobe
les pays de llsquoUnion Europeacuteenne avec lesquels le Maroc est lieacute par un accord dlsquoassociation
et constituent les principaux partenaires eacuteconomiques
les pays Arabes qui sont au centre des preacuteoccupations des deacutecideurs publics ces derniegraveres
anneacutees Il slsquoagit des initiatives en matiegravere de llsquoameacutelioration des relations eacuteconomiques
bilateacuterales et multilateacuterales qui auront certainement un impact sur llsquoattractiviteacute des
investissements originaires de ces pays notamment dans le contexte de crise et de
diversification des risques eacutetant donneacute que ces pays disposent dlsquoune manne financiegravere
importante
les USA qui ont signeacutees un accord de libre-eacutechange avec le Maroc en janvier 2006 et qui
a pour objectif entre autres llsquoattractiviteacute des IDE ameacutericains
2- la diversiteacute de la nature des IDE eacutemanant de ces pays les IDE arabes sont destineacutes
notamment aux secteurs de llsquoimmobilier et des infrastructures au moment ougrave ceux eacutemanant
des pays europeacuteens et des USA ont domineacute dlsquoautres secteurs comme llsquoindustrie les
teacuteleacutecoms et la finance
3- le poids des investissements provenant de ces pays dans le total des IDE draineacutes par le
Maroc sur la peacuteriode eacutetudieacutee (1982-2010) Llsquoinvestissement des onze (11) pays de
llsquoeacutechantillon repreacutesente 90 de llsquoensemble des IDE
Cahiers de la Recherche
13
I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC
Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993
du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part
et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part
Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de
financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de
creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces
deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et
une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties
importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes
exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc
Telecom)
Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition
sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la
FBCF
1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc
Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la
peacuteriode allant de 1993 agrave 2011
Graphique ndeg 1
Source Office des changes et DEPP15
Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se
caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode
marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des
privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur
15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances
Cahiers de la Recherche
14
Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
Cahiers de la Recherche
15
Graphique ndeg 2
0
5000
10000
15000
20000
25000
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35000
40000
45000
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
mil
lio
ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
Cahiers de la Recherche
16
Graphique ndeg 3
-
10
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50
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22 30
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40
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9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
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17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
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En
Mil
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ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
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500
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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
13
I- EVOLUTION ET NATURE DES ENTREES ET SORTIES DES IDE AU MAROC
Llsquoentreacutee des IDE au Maroc a connu un essor important ducirc en grande partie au deacutemarrage en 1993
du processus de privatisation et agrave la conversion de la dette exteacuterieure en investissement dlsquoune part
et agrave llsquoameacutelioration du climat dlsquoinvestissement depuis la fin des anneacutees 1990 dlsquoautre part
Llsquoinvestissement direct eacutetranger est devenu agrave partir de cette peacuteriode llsquoune des sources de
financement de llsquoeacuteconomie nationale et de deacuteveloppement des secteurs prometteurs en termes de
creacuteation de richesse et dlsquoemploi Cependant et malgreacute llsquoameacutelioration de llsquoafflux des IDE durant ces
deux derniegraveres deacutecennies on remarque une certaine irreacutegulariteacute dans ces entreacutees dans le temps et
une reacutepartition ineacutegalitaire entre les diffeacuterents secteurs dlsquoactiviteacutes En parallegravele des sorties
importantes en devise sous forme de dividendes ont eacuteteacute enregistreacutees affectant les comptes
exteacuterieurs du pays en particulier apregraves certaines opeacuterations de privatisation (le cas de Maroc
Telecom)
Nous allons preacutesenter dans cette partie llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE au Maroc leur reacutepartition
sectorielle llsquoeacutevolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis et le poids de ces IDE dans le PIB et la
FBCF
1- Evolution des entreacutees des IDE au Maroc
Le graphique ci-apregraves illustre llsquoeacutevolution des entreacutees des IDE avec et hors privatisations sur la
peacuteriode allant de 1993 agrave 2011
Graphique ndeg 1
Source Office des changes et DEPP15
Dlsquoapregraves ce graphique on constate que llsquoafflux des IDE au Maroc mecircme si leur eacutevolution se
caracteacuterise par une certaine irreacutegulariteacute nlsquoa commenceacute qulsquoagrave partir des anneacutees 1990 Cette peacuteriode
marque llsquoachegravevement du programme dlsquoajustement structurel (PAS) le lancement de llsquoopeacuteration des
privatisations et llsquoouverture de plus en plus accrue de llsquoeacuteconomie marocaine sur llsquoexteacuterieur
15 Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation Ministegravere de lrsquoEconomie et des Finances
Cahiers de la Recherche
14
Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
Cahiers de la Recherche
15
Graphique ndeg 2
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
40000
45000
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
mil
lio
ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
Cahiers de la Recherche
16
Graphique ndeg 3
-
10
20
30
40
50
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
22 30
38
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40
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20
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19
10
34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
Cahiers de la Recherche
17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
Mil
lio
ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
000
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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
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Entre 2000 et 2006 llsquoeacutevolution des IDE se poursuit en dents de scie et ce en rapport avec le poids
des opeacuterations des privatisations Clsquoest ainsi que les pics de 2001 2003 et 2005 sont expliqueacutes
principalement par les privatisations qui ont atteint respectivement 72 61 et 52 dans les
recettes totales des IDE
A partir de 2006 llsquoafflux des IDE au Maroc est suivi dlsquoune modification de leurs structures avec
llsquoapparition de deux faits majeurs agrave savoir
- La baisse sensible des opeacuterations de privatisation dans le volume total des IDE A signaler que la
part de ces privatisations varie entre 16 et 18 en 200616
et en 2007 et atteint un niveau presque
nulle sur la peacuteriode allant de 2008 agrave 2011
- Llsquoattrait croissant du Maroc pour les investissements originaires des pays du Golfe notamment
des Emirat Arabes Unies du Koweiumlt et de llsquoArabie Saoudite
A partir de 2008 les entreacutees dlsquoIDE ont eacuteteacute affecteacutees par la crise financiegravere et eacuteconomique
internationale ce qui explique leur reacutegression de 215 en 2009 par rapport agrave 2008 et de 304 par
rapport agrave 2007 Llsquoanneacutee 2010 a eacuteteacute marqueacutee par une eacutevolution des IDE de 28 par rapport agrave 2009
sans toutefois atteindre les niveaux de 2007 et 2008
Cependant llsquoafflux des IDE au Maroc ces derniegraveres anneacutees semble ecirctre conjoncturelle et non le
reacutesultat dlsquoune politique claire dlsquoencouragement des investissements directs eacutetrangers17
La strateacutegie
gouvernementale en la matiegravere nlsquoa pas reacuteussi agrave convaincre les investisseurs eacutetrangers au moment ougrave
le Maroc est invoqueacute comme un pays pouvant normalement attirer plus dlsquoIDE eu eacutegard agrave son
potentiel18
Il faut noter aussi que les IDE draineacute par le Maroc sur cette peacuteriode ont eacuteteacute destineacutes agrave diffeacuterents
secteurs dlsquoactiviteacutes
2- Evolution des IDE par secteur drsquoactiviteacute
La ventilation sectorielle des investissements directs eacutetrangers slsquoest caracteacuteriseacutee au titre de la
peacuteriode 1994-2011 par la preacutedominance de cinq principaux secteurs agrave savoir les
teacuteleacutecommunications llsquoindustrie llsquoimmobilier le tourisme et les banques Leur ordre de classement
nlsquoest pas reacutegulier dans le temps et varie dlsquoune anneacutee agrave une autre selon llsquoouverture du capital des
entreprises nationales aux investisseurs eacutetrangers
16 Au moment ougrave certains pays ont connus une envoleacutee drsquoIDE en 2006 dans le cadre des privatisations (Tunisie
Jordanie Egypte Turquie etc) 17 CNUCED laquo Examen de la politique de lrsquoinvestissement Maroc raquo Nations Unies New York et Genegraveve 2008 p3 18 Selon certains experts intervenant dans le cadre de la 4egraveme eacutedition du colloque international sur laquo Le commerce
international croissance et devenir de lrsquointeacutegration en meacutediterraneacutee raquo Maroc organiseacute par lrsquoOMC CEA CAPC
Universiteacute Lumiegravere Lyon 2 et Universiteacute Med V Suissi 11 et 12 novembre 2010
Cahiers de la Recherche
15
Graphique ndeg 2
0
5000
10000
15000
20000
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
mil
lio
ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
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16
Graphique ndeg 3
-
10
20
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40
50
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
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40
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20
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34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
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Graphique ndeg 4
000
2 00000
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En
Mil
lio
ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
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18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
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Graphique ndeg6
000
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Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Graphique ndeg 2
0
5000
10000
15000
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
mil
lio
ns d
e D
H
Reacutepartition des IDE par secteur dactiviteacute de 1994 agrave 2011
Industrie Tourisme Immobilier Banque Assurances
Commerce Holding Energie et Mines Transports Grands Travaux
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
On remarque agrave partir de ce graphique que llsquoIDE dans les teacuteleacutecommunications a connu un essor
notable sur les peacuteriodes 2001et 2005 du fait de la cession des parts du capital de Maroc Teacuteleacutecom agrave
Vivendi Universal respectivement de 35 et 16
Ainsi et avec la mise en œuvre de la vision laquo dix millions de touristes raquo pour 2010 et le lancement
des projets hocircteliers et reacutesidentiels llsquoinvestissement dans le tourisme et llsquoimmobilier a domineacute sur
la peacuteriode 2006-2008 avant de connaicirctre un repli en 2009 du fait de la crise financiegravere et
eacuteconomique mondiale La reprise du secteur de llsquoimmobilier a commenceacute agrave partir de 2010 mais
reste en deccedilagrave de son niveau de 2008
En ce qui concerne le secteur des banques il a beaucoup inteacuteresseacute les investisseurs eacutetrangers en
2008 et 2009 apregraves avoir reculeacute de 42 en 2010 et de 80 en 2011 par rapport agrave 2009 Sur la
peacuteriode allant de 1994 agrave 2007 llsquoattrait du secteur pour les investisseurs eacutetrangers a connu une
eacutevolution presque stable
En 2011 les secteurs des teacuteleacutecommunications de la banque et du tourisme ont connu un repli
important par rapport agrave 2010 du fait notamment de llsquoabsence des opportuniteacutes de privatisations pour
les teacuteleacutecoms et llsquoimpact de la crise financiegravere pour les deux autres secteurs
Llsquoeacutevolution des investissements par activiteacute fait ressortir aussi llsquointeacuterecirct croissant des investisseurs
vers de nouveaux secteurs moins preacutesents par le passeacute tels que llsquoindustrie ce qui deacutenote dlsquoun
certain changement du profil du pays
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16
Graphique ndeg 3
-
10
20
30
40
50
60
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
22 30
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40
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20
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19
10
34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
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17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
4 00000
6 00000
8 00000
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
Mil
lio
ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
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19
Graphique ndeg6
000
500
1000
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2000
2500
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82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
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Graphique ndeg 3
-
10
20
30
40
50
60
70
80
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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
22 30
38
23
40
21
9 7
20
81
19
10
34
9 6 10
14
24
En
Part de lindustrie dans le total des IDE sur la peacuteriode 1994-2011
Source donneacutees de llsquoOffice des Changes
A llsquoexception de 2003 ougrave la part du secteur industriel a atteint 81 du total des IDE draineacutes par le
Maroc on constate sur le graphique ci-dessus une fluctuation des investissements dans ce secteur
sur la peacuteriode 1994-2011 A partir de 2009 les IDE industriels ont connu une reprise et
commencent a occupeacute une place importante puisqulsquoils ont arriveacute en 2egraveme
position en 2011 avec
24 de llsquoensemble des investissements
Cependant sur llsquoensemble de la peacuteriode 1994-2011 les cinq secteurs susciteacutes restent les plus
dominants en matiegravere dlsquoattractiviteacute des IDE avec une part de 82 du total Les teacuteleacutecommunications
ont draineacute une part de 23 llsquoindustrie (20) llsquoimmobilier (16) le tourisme (13) et la banque
(10)
3- Evolution des dividendes et beacuteneacutefices reacuteinvestis
Les IDE geacutenegraverent des revenus qui lorsqulsquoils ne sont pas reacuteinvestis sont transfeacutereacutes sous forme de
dividendes vers les pays dlsquoorigine Llsquoanalyse des donneacutees disponibles dans le cas du Maroc
montre que ces transferts tendent agrave augmenter ces cinq derniegraveres anneacutees
Cahiers de la Recherche
17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
4 00000
6 00000
8 00000
10 00000
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
Mil
lio
ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
000
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
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Cahiers de la Recherche
17
Graphique ndeg 4
000
2 00000
4 00000
6 00000
8 00000
10 00000
12 00000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
En
Mil
lio
ns
de
DH
Evolution des dividendes et beacutebeacutefices reacuteinvestis des IDE au Maroc de 2000 agrave 2011
Dividendes Beacuteneacutefices reacuteinvestis
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Il apparaicirct clairement dlsquoapregraves le graphique ci-dessus que les beacuteneacutefices reacuteinvestis sont presque nuls
sur la peacuteriode 2000-2004 au moment ougrave les dividendes reacutealiseacutes ont connu une eacutevolution importante
sur la mecircme peacuteriode Entre 2004 et 2007 et malgreacute la tendance baissiegravere des dividendes on
remarque un inteacuterecirct de reacuteinvestissement dlsquoune partie de ces beacuteneacutefices Toutefois ce manifestement
dlsquointeacuterecirct est inverseacute agrave partir de 2007 suite agrave llsquoinquieacutetude des investisseurs eacutetrangers des
reacutepercussions de la crise financiegravere et eacuteconomique internationale
Durant les anneacutees 2009 et 2010 on constate un regain en matiegravere de reacuteinvestissement des beacuteneacutefices
issus des IDE et qui ont repreacutesenteacute respectivement 52 et 62 Quand agrave llsquoanneacutee 2011 et malgreacute un
accroissement des dividendes reacutealiseacutes (presque 10 milliards de Dhs) la part reacuteinvestie nlsquoest que de
45 soit une diminution de 17 points par rapport agrave 2010
Il y a lieu aussi de noter que la part des dividendes reacuteinvestis par les opeacuterateurs eacutetrangers de 2000 agrave
2011 est de seulement 26 de llsquoensemble des beacuteneacutefices reacutealiseacutes sur la mecircme peacuteriode Cela signifie
que 74 de ces beacuteneacutefices quittent le territoire national sous forme de devises
Graphique ndeg 5
Sorties de devises (dividendes)
74
Beacutenifices
reacuteinvestis 26
Part des beacutenifices reacuteinvestis et des transferts dans le total des dividendes reacutealiseacutes par les investisseurs eacutetrangers sur la peacuteriode 2000-2011
Source Base de donneacutees de llsquoOffice des Changes
Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
000
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
18
Dlsquoapregraves la CNUCED (2007) 19
llsquoun des critegraveres pertinents qui permet de juger la peacuterenniteacute des IDE
est le reacuteinvestissement des revenus issus dlsquoun premier investissement Entre 1996 et 2003 le
pourcentage du revenu reacuteinvesti suite agrave un premier investissement nlsquoeacutetait que de 072 Chose qui
pourrait ecirctre justifieacutee par les obstacles lieacutes agrave la durabiliteacute de llsquoinvestissement au Maroc
A signaler que le pheacutenomegravene de sortie de devises a eacuteteacute accentueacute apregraves certaines privatisations Le
cas de Maroc Telecom est eacutedifiant agrave cet eacutegard eacutetant donneacute que le total des dividendes perccedilus par
llsquoacqueacutereur laquo Vivendi raquo a atteint un montant cumuleacute de pregraves de 33 milliards de Dhs sur la peacuteriode
2002- 2011 soit 37 de llsquoensemble des recettes des privatisations reacutealiseacutees depuis 1993 agrave
aujourdlsquohui (889 milliards de Dhs)20
Cette situation a des reacutepercussions neacutefastes sur les comptes exteacuterieurs plus particuliegraverement sur la
balance des paiements Ce qui nous interroge sur llsquoopportuniteacute des choix effectueacutes en matiegravere de la
privatisation des secteurs vitaux et leur impact sur la croissance eacuteconomique en tant
qulsquoinvestissement direct eacutetranger
En plus de llsquoeacutevasion dlsquoune part des beacuteneacutefices des IDE sous formes de dividendes les deacutepenses au
titre de llsquoassistance technique se sont aussi acceacuteleacutereacutees ces derniegraveres anneacutees et reflegravetent surtout le
rythme de llsquoouverture de llsquoeacuteconomie marocaine et son attractiviteacute Il faut signaler que les charges de
llsquoassistance technique sont eacutetroitement lieacutees agrave llsquoinvestissement direct eacutetranger Clsquoest ainsi que plus
le stock des IDE est important plus les charges engendreacutees par llsquoassistance technique sous forme de
prestations de maisons-megraveres vers leurs filiales au Maroc- sont eacuteleveacutees
4- Poids de lrsquoIDE dans le PIB et dans la FBCF
Le rocircle des IDE se concreacutetise dans leur apport agrave la modernisation et au financement de llsquoeacuteconomie
nationale en plus de leur contribution agrave la croissance eacuteconomique du pays Clsquoest ainsi que les IDE
affectent dlsquoune maniegravere ou dlsquoune autre le PIB et la FBCF
19 Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo (Aoucirct 2008) p 20 20 Le produit total reacutealiseacute agrave fin 2012 est de 1111 MMDH dont 889 MMDH au titre des opeacuterations de cession des
participations (loi ndeg 39-89) et 222 MMDH (Licences + vente de la part de lrsquoEtat dans la Banque Centrale Populaire)
Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
000
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
19
Graphique ndeg6
000
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Evolution de la part des IDE dans le PIB et la FBCF sur la peacuteriode 1982-2011
Part IDEPIB Part IDEFBCF
Source donneacutees de llsquooffice des changes et du HCP
Avec llsquoaccroissement des entreacutees dlsquoIDE au Maroc notamment agrave partir des anneacutees 1990 on
remarque une eacutevolution en matiegravere de leur participation au PIB et agrave la FBCF du pays Durant les
anneacutees 1990 le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la part des IDE dans le PIB est de
15 et au cours de la premiegravere deacutecennie du 21egraveme
siegravecle ce taux est de 409 Concernant le
TCAM de la contribution des IDE agrave la FBCF il a atteint 148 durant la deacutecennie 1990 et 251
sur la peacuteriode 2000-2011 avec des pics en 2001 (31) 2003 (19) 2005 (18) et 2007 (21) La
volatiliteacute de ces deux indicateurs est lieacutee entre autres au montant des recettes des privatisations
citeacutees preacuteceacutedemment
Toutefois il faut signaler que llsquoimpact positif et durable des IDE sur la croissance de llsquoeacuteconomie
marocaine ne pourra avoir lieu sans la mise en place dlsquoune politique dlsquoinvestissement orienteacutee
notamment vers les secteurs productifs agrave llsquoinstar du secteur industriel et des nouvelles technologies
de llsquoinformation et de la communication
5- Evolution des entreacutees des IDE selon le pays drsquoorigine
La source de llsquoIDE revecirct une importance particuliegravere du fait qulsquoelle nous renseigne sur llsquoeacutevolution
et la part de llsquoIDE selon chaque pays dans le temps et surtout sur la nature de cet investissement Il
faut noter que la nature de llsquoIDE est diffeacuterente dlsquoun pays agrave un autre clsquoest la raison pour laquelle son
origine peut avoir des diffeacuterents impacts sur la croissance eacuteconomique du pays dlsquoaccueil selon qulsquoil
soit draineacute vers les secteurs creacuteateurs de la valeur ajouteacutee et ayant un effet direct sur la croissance
comme llsquoinvestissement dans llsquoindustrie et dans les nouvelles technologies de llsquoinformation et de la
communication ou vers les secteurs agrave faible contenu technologique comme llsquoimmobilier et les
infrastructures de base21
21 A noter toutefois que lrsquoameacutelioration des infrastructures de base agrave un effet crucial sur lrsquoattractiviteacute des IDE
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Toufik S laquo Institutions deacuteveloppement eacuteconomique et transition Existe-t-il des spillovers provenant de
linvestissement direct eacutetranger au sein de lindustrie manufacturiegravere marocaine raquo Paris 7 et 8 Septembre 2006
Wang J and Blomstrom M laquo Foreign Investment and Technology Transfer raquo European Economic Review ndeg36
1992 pp 137-155
Xu B laquo Multinational enterprises technology diffusion and host country productivity growth raquo Journal of
Development Economics 62 2000 pp 477ndash 493
Cahiers de la Recherche
20
Graphique ndeg7
Source donneacutees Office des changes
Llsquoexamen de llsquoorigine des IDE fait ressortir une preacutedominance de ceux qui viennent des pays de
llsquoUnion europeacuteenne Sur llsquoensemble de la peacuteriode 1993-2010 et parmi les principaux pays
pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc la France est toujours en premiegravere position Elle a fourni 51 des
investissements loin devant llsquoEspagne (17) les EAU les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (5
chacune) llsquoAllemagne et la Suisse (4 chacune) Quant aux deux autres pays du golf agrave savoir le
Koweiumlt et llsquoArabie saoudite leur part est respectivement de 3 et de 2
A signaler que le Maroc constitue la premiegravere destination des investissements franccedilais avec 750
implantations en 2009 dans la reacutegion Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et sur le continent
africain Il partage aussi la 2egraveme
position avec llsquoInde au niveau des pays eacutemergents en ce qui
concerne le nombre dlsquoimplantation devanceacute par la Chine (2195 implantations franccedilaises) Avec 81
milliards dlsquoeuros en 2008 contre 69 milliards pour la Chine et 19 milliards pour llsquoInde le Maroc
apparaicirct au 1er
rang en termes de valeur des investissements cumuleacutes sur la dureacutee (stock dlsquoIDE)22
Toutefois il est important de signaler que la preacutedominance de la France est due aux opeacuterations des
privatisations qui ont draineacute plus de 48 milliards de Dhs dlsquoinvestissements franccedilais sur la peacuteriode
1993 - 2010 soit 69 de llsquoensemble des recettes eacutemanant des privatisations suivi par llsquoEspagne
(14) et llsquoArabie Saoudite (6)
En excluant les recettes des privatisations nous remarquons que le poids des IDE Franccedilais sur la
peacuteriode 1993-2010 a baisseacute de 7 points passant de 51 agrave 44 ce qui justifie que les privatisations
constituent une composante importante des IDE Franccedilais au Maroc La part de ces privatisations
dans llsquoinvestissement global draineacute sur la peacuteriode susmentionneacutee23
est de 35 dans le cas de la
France 21 pour llsquoEspagne 83 pour llsquoArabie Saoudite 8 pour la Grande Bretagne 5 pour
la Suisse et 3 pour les Pays Bas
22 Les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les investissements directs franccedilais dans le monde laquo Essor des IDE au Maroc pregraves de
750 filiales et participations franccedilaises deacutesormais raquo communication de lrsquoAmbassade de France au Maroc 10-0339
Rabat le 28 juin 2010 23 A lrsquoexception des anneacutees 2008 2009 et 2010 qui nrsquoont connu aucune opeacuteration de privatisation
Cahiers de la Recherche
21
Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
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Graphique ndeg8
France 44
Espagne 19
Italie 2
GBretagne5
Suisse 5
Pays Bas3
Allemagne5
USA7
Koweit3
EAU7
Reacutepartition des IDE hors privatisations par principaux pays doriginesur lensemble de la peacuteriode 1993-2010
Source donneacutees DEPP et Office des changes
Cependant il faut rappeler que la correacutelation entre IDE et privatisations slsquoest estompeacutee depuis 2006
et on remarque mecircme une eacutevolution importante des entreacutees dlsquoIDE agrave partir de cette date malgreacute le
recul des recettes de la privatisation
Apregraves avoir examineacute llsquoeacutevolution des IDE leur reacutepartition sectorielle et leur nature nous allons
eacutetudier leur impact sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon le pays dlsquoorigine
II- LA DIVERSITE DES IMPACTS DES IDE SELON LE PAYS DrsquoORIGINE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC
Tregraves peu dlsquoeacutetudes empiriques ont tenu compte de llsquoeffet des IDE sur la croissance dlsquoune eacuteconomie
selon la source de ce dernier Toutefois la nature des IDE eacutemanant de chaque pays peuvent agir
diffeacuteremment sur la croissance eacuteconomique notamment slsquoils sont destineacutes aux secteurs creacuteateurs de
valeur ajouteacutee et ayant un impact positif sur le transfert de la technologie comme llsquoindustrie et les
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication
Llsquoeacutetude de llsquoimpact des IDE sur la croissance eacuteconomique au Maroc selon la provenance de ces
derniers a pour but dlsquoapporter des reacuteponses aux deacutecideurs en matiegravere de politiques dlsquoincitations agrave
mettre en place pour llsquoencouragement des investissements catalyseurs de la croissance eacuteconomique
1- Etude empirique le cadre conceptuel et meacutethodologique
Pour eacutetudier empiriquement les deacuteterminants de la croissance eacuteconomique dans un pays deacutetermineacute
le point de deacutepart est le fameux modegravele standard de la croissance
Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
22
Dans un premier temps nous allons estimer la Productiviteacute Totale des Facteurs (PTF) en nous
basant sur lhypothegravese dune fonction de production de type Cobb-Douglas agrave deux facteurs de
production
Y= F (A K L) = A (t) F (L K) = AK (1-α)
Lα
ougrave
Y est le PIB reacuteel
A est la productiviteacute totale des facteurs de production24
L et K deacutesignent le volume du travail25
et le stock du capital26
respectivement
α la part du capital dans la reacutemuneacuteration des facteurs dans le revenu total
Notre modegravele slsquoinspire des travaux empiriques reacutecents consacreacutes agrave llsquoendogeacuteneisation des spillovers
technologiques qui repose dlsquoune part sur llsquoimportance de llsquoaccumulation du capital humain comme
facteur stimulant des investissements eacutetrangers et dlsquoautre part sur la contribution de llsquoentreacutee de ces
capitaux agrave llsquoaccroissement de la productiviteacute des pays dlsquoaccueil (Baumol (1986) Dowrick and
Nguyen (1989) Abramovitz Wang Lucas (1990) Haddad et Harrison (1993) Mansouri (2009)
dans le cas du Maroc)
Pour calculer la PTF il est neacutecessaire de calculer le paramegravetre α de la fonction de production qui
varie selon les pays Coe et Alii (1995) fixent ce coefficient agrave 04 dans le cas des pays en
deacuteveloppement Makdissi et autres (1999) llsquoont consideacutereacute agrave plus de 05 dans les eacutetudes reacutealiseacutees sur
la reacutegion MENA Senhadgi (2002) llsquoa eacutevalueacute entre 036 et 043 Pour le Maroc Zaimi (2002) llsquoa
estimeacute agrave 022 Dans notre cas nous allons nous baser sur la valeur obtenue par le HCP en 200527
qui est de llsquoordre de 035
En utilisant la log-linearisation nous avons pu calculer la PTF
(1))()1()()( tttt LLnKLnPTFLnLnY
)()1()()( ttt LLnKLnLnYPTFLn
Apregraves avoir deacutetermineacute la PTF llsquoeacutetape suivante consiste agrave estimer empiriquement llsquoimpact des IDE
par pays dlsquoorigine du capital humain et de llsquoouverture commerciale sur cette productiviteacute La forme
finalement retenue de notre modegravele se preacutesente comme suit
(2) ttttt LnOUVLnKHLnIDEcLnPTF 321 Avec
LnPTF Le logarithme de la productiviteacute totale des facteurs qui repreacutesente la variable agrave
expliquer La PTF est utile pour llsquoanalyse de la compeacutetitiviteacute du fait qulsquoelle constitue le
paramegravetre syntheacutetique de la compeacutetitiviteacute coucirct refleacutetant llsquoefficaciteacute de la mise en œuvre du
travail et du capital Ainsi son analyse slsquoavegravere indispensable pour eacutevaluer les performances
dlsquoune eacuteconomie en matiegravere de technologie
24En utilisant la meacutethode de la comptabiliteacute de la croissance A est le terme reacutesiduel indiquant le niveau technologique
appeleacute PTF 25On prend ici le niveau de la population active utiliseacute par le HCP 2005 (Les sources de la croissance eacuteconomique
au Maroc) et Mansouri dans le cas du Maroc 2009 26K a eacuteteacute approximeacute par la valeur de la formation brute du capital fixe en pourcentage du PIB Cette proxy a eacuteteacute utiliseacutee
dans plusieurs travaux Balasubramanyam et al 1996 Barro 1999 Kahpaiboon 2004 Mansouri 2009 27 HCP laquo Les sources de la croissance eacuteconomique au Maroc raquo 2005
Cahiers de la Recherche
23
LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
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LnIDE Le logarithme des investissements directs eacutetrangers en pourcentage du PIB eacutemanant
de chaque pays LlsquoIDE est consideacutereacute comme llsquoun des canaux de transmission de technologie
et de savoir des firmes eacutetrangegravere aux entreprises locales et peut donc influer positivement la
PTF
LnKH Le logarithme de stock de capital humain mesureacute par le ratio dlsquoinscription agrave
llsquoenseignement secondaire ou supeacuterieur Il est admet que plus le niveau de llsquoeacuteducation est
eacuteleveacute plus la croissance est affecteacutee positivement Ainsi le progregraves technologique est
souvent eacutetroitement lieacute agrave llsquoeacuteducation surtout dans le cas de llsquoenseignement supeacuterieur La
disponibiliteacute dlsquoune main dlsquoœuvre qualifieacutee constitue un facteur dlsquoassimilation de la
technologie eacutetrangegravere et de la croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs Barro en 1997 a soutenu
que llsquoinvestissement dans la scolarisation supeacuterieure et secondaire est dlsquoun effet tregraves positif
sur la croissance
LnOUV Comme Bertheacutelemy et Varoudakis (1998) et autres on utilise le logarithme du
coefficient dlsquoouverture commerciale pour chaque pays calculeacute par le ratio (exportation
(Xdeg) + importation (Mdeg)PIB) Sur la base de llsquohypothegravese de Bhagwati il paraicirct que
llsquoimpact des IDE sur la PTF est lieacute au reacutegime de politique commerciale mis en place par un
pays donneacute
it Le terme dlsquoerreur aleacuteatoire
Les donneacutees utiliseacutees dans notre estimation sont surtout issues de la base de donneacutees de
La Banque Mondiale pour la variable capital humain
Le Ministegravere de lIndustrie du Commerce et des Nouvelles Technologies pour la variable
taux dlsquoouverture
LlsquoOffice des Changes pour les donneacutees relatives aux IDE
Le HCP pour la variable FBCF PIB et population active
Notre eacutetude porte sur les 11 premiers pays pourvoyeurs dlsquoIDE au Maroc durant la peacuteriode 1982-
2010 pour laquelle nous disposons de donneacutees (notamment pour les IDE par pays dlsquoorigine) Les
estimations et les tests reposent sur llsquoanalyse moderne des seacuteries temporelles (tests de stationnariteacute
tests de cointeacutegration et modegravele agrave correction dlsquoerreur)
2 Reacutesultats empiriques
Etape 1 test de stationnariteacute des variables (ADF)
Le point de deacutepart de notre analyse empirique est le test laquo Augmented Dickey-Fuller (ADF) raquo
appliqueacute aux variables introduites dans llsquoeacutequation(2) ci-dessus
Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
24
Tableau 1
Variables T statistc Probabiliteacute Observations
PTF -283
(-298)
007 Non stationnaire
I(1)
USAIDE -266
(-297)
009
EAUIDE -130
(-297)
062
KWIDE -259
(-298)
011
ASIDE -184
(-298)
036
ITIDE -217
(-298)
022
GBIDE -248
(-298)
013
ALLIDE -188
(-298)
034
FRAIDE -115
(-298)
068
PBIDE -248
(-298)
013
SUIIDE -345
(-298)
002
ESIDE -265
(-298)
01
OUV -104
(-298)
072
SEC 037
(-298)
098
Dlsquoapregraves la comparaison entre le t-calculeacute et le t lu sur la table de DF nous avons constateacute que toutes
les variables ont un mecircme ordre dlsquointeacutegration I(1) Clsquoest-agrave-dire qulsquoelles ne sont pas stationnaires en
niveau I(0) Cette condition preacuteliminaire nous permet dlsquoinvestir les autres conditions de
cointeacutegration entre la PTF et les diffeacuterentes variables explicatives
Etape 2 test de Johansen
Pour effectuer le test de la trace il est neacutecessaire de preacuteciser dlsquoabord les speacutefications agrave retenir Dans
notre cas nous allons prendre en compte la constante dans le modegravele agrave correction dlsquoerreur
Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
25
Tableau 2
Pays Trace Statistic Critical Value 005 Nombre de relations de
cointeacutegration
USA 5003 4786 Coniteacutegration
2622 2980 1
France 5124 4785 Cointeacutegration
2527 2979 1
Allemagne 6892 4786 Cointeacutegration
3569 2980 2
Italie 4997 4786 Cointeacutegration
2554 2980 1
Espagne 5741 4786 Cointeacutegration
3155 2980 2
GBretagne 5564 4786 Cointeacutegration
2506 2980 1
PBas 8474 4786 Cointeacutegration
4000 2980 2
Suisse 4321 4786 Pas de cointeacutegration
1950 2980
ASaoudite 4619 4786 Pas de cointeacutegration
2315 2980
EAU 4826 4786 Cointeacutegration
2282 2980 1
Koweiumlt 6334 4786 Cointeacutegration
3492 2980 2
il y a cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegrationa eacuteteacute rejeteacutee au seuil de 5 (la trace est
supeacuterieure agrave la valeur critique)
llsquohypothegravese nulle selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee car la trace est infeacuterieure agrave
la valeur critique
llsquohypothegravese selon laquelle il y a au plus une relation de cointeacutegration a eacuteteacute rejeteacutee
il nlsquoy a pas de cointeacutegration car llsquohypothegravese nulle dlsquoabsence de cointeacutegration a eacuteteacute accepteacutee au seuil de 5 (la
trace est infeacuterieure agrave la valeur critique)
Etape 3 estimation du Modegravele agrave Correction drsquoErreur (VECM)
Lorsque des seacuteries sont non stationnaires et cointeacutegreacutees il convient dlsquoestimer leurs relations au
travers dlsquoun modegravele agrave correction dlsquoerreur (Error Correction Model) Engle et Granger (1987) ont
deacutemontreacute que toutes les seacuteries cointeacutegreacutees peuvent ecirctre repreacutesenteacutees par un ECM Dans notre
modegravele llsquoeacutetape de cointeacutegration nlsquoest pas respecteacutee pour le cas de la Suisse et de llsquoArabie Saoudite
Il est alors impossible dlsquoestimer un ECM pour ces deux pays
Le MCE permet de modeacuteliser conjointement les dynamiques de court terme (repreacutesenteacutees par les
variables en diffeacuterence premiegravere) et de long terme (repreacutesenteacutees par les variables en niveau)
Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Cahiers de la Recherche
26
Tableau 3 variables en diffeacuterence premiegravere
Pays
C
D(PTF(-1))
D(IDE(-1))
D(OUV(-1)
D(KH(-1))
Terme agrave
correction
dlsquoerreur
USA 0042698
[371866]
-0383762
[-226319]
-0014981
[-252638]
-0099436
[-125653]
0094258
[043668]
-0392904
[-422420]
France 0037082
[291935]
-0307743
[-165309]
-0020092
[-216906]
-0006274
[-007825]
0169359
[069494]
-0345757
[-316891]
Allemagne 0047040
[374955]
-0574586
[-306919]
0013903
[151104]
-0089783
[-115382]
0089336
[037471]
-0134757
[-366625]
Italie 0038149
[220873]
-0613801
[-247028]
-0031781
[-222677]
-0100078
[-100311]
0139426
[051512]
-0300335
[-342905]
Espagne 0025445
[197736]
-0466839
[-202555]
0013342
[162036]
0036746
[042767]
0641008
[272169]
0085126
[258356]
GBretagne 0042440
[399843]
-0456934
[-280118]
-0011219
[-175992]
-0069098
[-097960]
0169390
[087742]
-0346478
[-489314]
PBas 0017777
[122981]
-0125376
[-053903]
0004444
[058971]
0098082
[108970]
0523467
[191683]
0015740
[019517]
EAU 0038153
[302846]
-0335601
[-173491]
0007160
[149524]
-0058967
[-071584]
0129087
[055092]
-0212202
[-333810]
Koweiumlt 0017396
[127151]
-0150196
[-067822]
-0006156
[-063056]
0121642
[120878]
0551320
[212920]
0017010
[029786]
t de Student
le terme agrave correction dlsquoerreur est neacutegatif et significativement diffeacuterent de 0 Dans le cas contraire il convient de
rejeter une speacutecification de type ECM
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus la speacutecification du modegravele ECM nlsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de llsquoEspagne des
Pays Bas et du Koweiumlt En effet le meacutecanisme de correction dlsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la
relation de long terme) irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
27
Tableau 4 variables en niveau
Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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Pays
C IDE OUV KH
USA -3736259 -0048151
[-307934]
-0222769
[-184532]
-0416299
[-296900]
France -3641728 -0100558
[-485114]
0009902
[008523]
-0324252
[-252370]
Allemagne -2162999 0327685
[523862]
-1767455
[-564291]
-0379158
[-153802]
Italie
-3706981
-0092677
[-140622]
-0365830
[-151689]
0243694
[083542]
Espagne -4627183 -0365253
[-698661]
0683104
[174186]
0083162
[018228]
GBretagne -3605603 -0043961
[-264857]
-0235860
[-193507]
-0292152
[-182432]
PBas -4220647 -0141881
[-110892]
0209877
[176845]
-0431594
[-375940]
EAU -3334542 0019287
[100562]
-0514040
[-265222]
-0249029
[-103393]
Koweiumlt -2574087 0221594
[765686]
-0975610
[-371843]
-0935444
[-378679]
t de Student
3- Analyse des reacutesultats
Nous constatons dlsquoapregraves les reacutesultats des estimations effectueacutees que les IDE selon le pays
dlsquoorigine nlsquoexpliquent pas de la mecircme maniegravere la croissance eacuteconomique au Maroc Seuls les IDE
eacutemanant de la France des USA de llsquoItalie de llsquoAllemagne et de la Grande Bretagne sont
statistiquement significatifs et ont un effet positif sur la productiviteacute totale des facteurs (PTF) A
signaler que dlsquoapregraves les reacutesultats empiriques obtenus les IDE eacutemanant de llsquoAllemagne et de la
Grande Bretagne nlsquoaffectent la PTF qulsquoagrave long terme alors que les IDE en provenance de la France
et des USA llsquoaffectent aussi bien agrave court qulsquoagrave long terme Dans le cas de llsquoItalie il slsquoavegravere que les
flux des capitaux draineacutes de ce pays stimulent la PTF agrave court terme
Par contre les IDE en provenance des Emirats Arabes Unies (EAU) semblent non significatifs et
ont peu dlsquoimpact sur la croissance au Maroc28
Ces reacutesultats contredisent en partie les eacutetudes empiriques effectueacutees sur llsquoimpact des IDE sur la
croissance eacuteconomique au Maroc Ces eacutetudes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees sur la base de llsquoensemble des flux
28 La speacutecification du modegravele ECM nrsquoest pas veacuterifieacutee dans les cas de lrsquoEspagne des Pays Bas et du Koweiumlt En effet le
meacutecanisme de correction drsquoerreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et srsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
Reacutefeacuterences bibliographiques
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ndeg26 (8) 2003 pp 1089-1118
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Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo
Journal of international Economics 45 1998 pp 115-135
31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
syndicateorgcommentaryrodrik60French
Cahiers de la Recherche
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Cahiers de la Recherche
28
dlsquoIDE entreacutes au Maroc sans distinction entre leur origine alors que la nature de llsquoinvestissement
eacutetranger diffegravere dlsquoun pays agrave un autre Certains pays investissent dans le secteur de llsquoindustrie et des
nouvelles technologies de llsquoinformation et de la communication (NTIC) qui constituent des
catalyseurs de transfert technologique et de croissance eacuteconomique Dlsquoailleurs les eacutetudes de
Colecchia et Schreyer (2001) et de Van Ark et autres (2002) montrent que llsquoinvestissement dans les
TIC a un large impact sur la croissance29
Il faut signaler que dans le cas de la France la plupart des IDE sont destineacutes au secteur de
llsquoindustrie notamment les industries eacutelectriques et eacutelectroniques et meacutetalliques et meacutecaniques en
plus dlsquoune concentration accrue dans les secteurs des teacuteleacutecommunications et de la finance Selon les
reacutesultats de llsquoenquecircte eacutelaboreacutee par le Service eacuteconomique de llsquoAmbassade de France agrave Rabat et
touchant pregraves de 750 implantations au Maroc en 2009 on constate une dominance des secteurs
ayant un impact positif sur le transfert de la technologie tels que les services llsquoingeacutenierie et les
concessions qui repreacutesentent 233 de llsquoensemble des IDE franccedilais suivis de llsquoindustrie
meacutecanique sideacuterurgie deacutefense avec un taux de 14 eacutelectroniques et TIC (124) eacutenergie chimie
mateacuteriaux (7) services financiers (55) et transport et logistique (53) Au total presque
68de llsquoensemble des investissements eacutemanant de la France ont un contenu technologue important
ce qui teacutemoigne de llsquoimpact positif des IDE franccedilais sur la PTF
De mecircme les USA participent agrave hauteur de 4 du total des IDE dans le secteur de llsquoindustrie
eacutelectrique et eacutelectronique depuis 1999 Les capitaux eacutemanant de ces Etats sont destineacutes aux secteurs
de haute technologie (aeacuteronautique eacutelectrique et eacutelectroniquehellip)
Pour llsquoAllemagne et la Grande Bretagne llsquoeffet des investissements draineacutes sur la PTF est de long
terme surtout que ces pays se caracteacuterisent par une industrie avanceacutee et de haute technologie ce qui
pourra affecter la PTF agrave long terme via le transfert de technologie et de savoir
Dlsquoun autre cocircteacute llsquoeffet non significatif des IDE en provenance des Emirats Arabes Unies peut ecirctre
expliqueacute par la nature des investissements eacutemanant de ce pays et qui sont geacuteneacuteralement destineacutes
aux secteurs agrave faible valeur ajouteacutee technologique comme llsquoimmobilier et le tourisme Ce constat
est valable aussi pour les IDE eacutemanant de llsquoArabie Saoudite du Koweiumlt et de llsquoEspagne
Il faut noter que llsquoimportance des IDE en volume nlsquoest pas toujours synonyme dlsquoun impact positif
sur la PTF Le cas de llsquoEspagne30
est illustrant en la matiegravere bien qulsquoelle constitue le deuxiegraveme
pourvoyeur dlsquoIDE au Maroc juste apregraves la France on constate dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que le
29 OCDE laquo Comprendre la croissance eacuteconomique raquo Analyse au niveau macroeacuteconomique sectoriel et de lrsquoentreprise
2004 p 52
30Les IDE espagnols ont certes des effets positifs notamment sur lrsquoemploi mais pas sur le transfert technologique Il
faut signaler que les IDE en provenance de lrsquoEspagne sont concentreacutes geacuteneacuteralement dans les industries agrave basse
technologie comme lrsquoimmobilier le tourisme et le textile-habillement ou dans les industries de monopole qui ne
permettent pas un transfert de savoir et de technique comme lrsquoindustrie du tabac
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
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structurel pour les pays de la rive sud de la meacutediterraneacuteeraquo journeacutees scientifiques du reacuteseau laquo Analyse Economique et
Deacuteveloppement de llsquoAUF raquo Universiteacute Montesquieu-Bordeaux IV 2006
Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and
Evidence raquo Review of International Economics vol13 ndeg 5 Novembre 2005 pp 945-963
Banga R laquo Differential impact of Japonaise and US foreign direct investments on productivity growth A firm
level analysis raquo Indian Council for Research on International Economic Relations 2003
Blomstroumlm M et Kokko A laquo How Foreign Investment Affects Host Countries raquo Policy Research Working Paper
1745 The World Bank International Economics Department International Trade Division 1997
Blomstroumlm M Globerman S amp Kokko A laquo The determinants of host country spillovers from Foreign direct
investment review and synthesis of The literatureraquo Working Paper ndeg 76 September 1999
Blomstroumlm Met Kokko A laquoThe Impact of Foreign Investment on Host Countries A Review of the Empirical
Evidenceraquo Copy of World Bank Policy Research Working Paper ndeg 1745 1997
Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo
Journal of international Economics 45 1998 pp 115-135
31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
attendant leur insertion dans les activiteacutes alternatives 32 Le Maroc peut introduire un certain nombre de meacutecanismes de flexibiliteacute dans les accords internationaux
drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
syndicateorgcommentaryrodrik60French
Cahiers de la Recherche
31
Bouoiyour J et Toufik S laquo Limpact des investissements directs eacutetrangers et du capital humain sur la productiviteacute
des industries manufacturiegraveres marocaines raquo Revue Reacutegion et Deacuteveloppement ndeg 25 2007
Bouoiyour J laquo Foreign Direct Investment in Morocco raquo in Foreign Direct Investment in Developing Countries
Leveraging the role of multinational Agence Franccedilaise de Deacuteveloppement (AFD) and Institut Franccedilais des Relations
Internationales 2004
Bouoiyour J Toufik S laquo Productiviteacute des industries manufacturiegraveres marocaines et investissements directs
eacutetrangers raquo In Critique eacuteconomique revue trimestrielle ndeg 9 2003
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1974 pp 176-193
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Implication for Growh and Poverty Alleviation raquo CSAECREFSA 2002
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Cahiers de la Recherche
32
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Mansouri B laquo Effets des IDE et de llsquoouverture commerciale sur la croissance eacuteconomique au Maroc raquo Confeacuterence
eacuteconomique africaine Promouvoir le deacuteveloppement dans une egravere de crises financiegravere et eacuteconomique Centre de
confeacuterences des Nations Unies Addis-Abeba Eacutethiopie Groupe de la Banque africaine de deacuteveloppement
Commission eacuteconomique pour llsquoAfrique 11 ndash 13 novembre 2009
Narula R and Marin A laquo FDI Spillovers Absorptive Capacities and Human Capital Development Evidence from
Argentina raquo MERIT Research Memorandum 2003-16 2003
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0282007DECISEP ISCTE Departamento de Economia Av Forccedilas Armadas 1649-026 Lisboa Portugal 2007
Rapport FEMISE laquo Dynamique des investissements mutations sectorielles et convertibiliteacute du compte de capital
impacts des mesures de libeacuteralisation et expeacuteriences compareacutees Tunisie -Maroc raquo 2008 78 p
Rodrik D laquo Les mirages de llsquoouverture exteacuterieureraquo Alternatives eacuteconomiques llsquoEconomie Politique 20012 -
ndeg10 pp 44 ndash 54
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Sami M et BouoiyourJ laquo Financements exteacuterieurs productiviteacute et convertibiliteacute du compte de capital
Application au cas de la Tunisie raquo Seacuteminaire FEMISE - DEFI - Institut de la Meacutediterraneacutee Aix en Provence 7-8 Juillet
2009
Toufik S laquo Institutions deacuteveloppement eacuteconomique et transition Existe-t-il des spillovers provenant de
linvestissement direct eacutetranger au sein de lindustrie manufacturiegravere marocaine raquo Paris 7 et 8 Septembre 2006
Wang J and Blomstrom M laquo Foreign Investment and Technology Transfer raquo European Economic Review ndeg36
1992 pp 137-155
Xu B laquo Multinational enterprises technology diffusion and host country productivity growth raquo Journal of
Development Economics 62 2000 pp 477ndash 493
Cahiers de la Recherche
29
rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme entre les investissements espagnols et
la PTF irait alors en sens contraire et slsquoeacuteloignerait de la cible de long terme
En revanche la variable capital humain slsquoest confirmeacutee statistiquement significative et agrave un
impact positif sur la PTF au Maroc dans le modegravele estimeacute pour la France et les USA On peut
avancer que llsquoeffet positif du capital humain est ducirc agrave la capaciteacute dlsquoapprentissage de la main
dlsquoœuvre marocaine employeacutee dans les secteurs investis par ces deux pays surtout qulsquoil slsquoavegravere
dlsquoapregraves les reacutesultats obtenus que les IDE de ces pays affectent la PTF agrave court et agrave long terme
CONCLUSION
Dans le cas du Maroc les IDE draineacutes sont souvent subis plus que piloteacutes Ils deacutependent souvent
des strateacutegies des entreprises europeacuteennes notamment franccedilaises et espagnoles Les cessions
dlsquoactifs priveacutes les privatisations et les participations Etatique jouent un rocircle essentiel dans cette
dynamique la croissance de nouveaux investissements productifs est relativement moindre
Malgreacute le fait que ces projets ont creacuteeacute de llsquoactiviteacute leurs retombeacutees locales sont insuffisantes au
regard des capaciteacutes qulsquooffre le pays Les IDE qui doivent ecirctre normalement un catalyseur de
transformation de llsquoeacuteconomie marocaine sont concentreacutes en grande partie dans les secteurs agrave
rentabiliteacute rapide (teacuteleacutecoms tourisme immobilier cimenterie banques) et surtout sensibles aux
aleacuteas du marcheacute et agrave faible valeur ajouteacutee et ce faute de politiques industrielles nationales
suffisamment dynamiques
Mecircme les investissements orienteacutes industrie nlsquoont pas permis llsquointeacutegration industrielle locale De ce
fait peu de filiegraveres domestiques sont creacuteeacutees et llsquoessentiel des intrants sont importeacutes ce qui aggrave
de plus le deacuteficit de la balance des transactions courante du pays Ainsi certains secteurs choisis
dans le pacte eacutemergence comme llsquoaeacuteronautique mecircme slsquoil slsquoagit dlsquoune industrie de pointe mettant
en œuvre la haute technologie le transfert de celle-ci demeure incertain en raison des restrictions
qui la sous-tendent en particulier dans le domaine militaire et ce pour empecirccher la diffusion de
certaines technologies sensibles
Les IDE participent par leur choix de localisation aux deacuteseacutequilibres reacutegionaux et ce malgreacute les
diffeacuterentes incitations accordeacutees pour encourager une diffusion territoriale des nouvelles
localisations dlsquoentreprises agrave signaler dans ce sens que dans le cas du Maroc ces investissements
sont spatialement concentreacutes sur le littoral et les zones franches (Tanger) les grandes meacutetropoles
(Casablanca) avec peu dlsquoimpact sur les banlieues et le reste du pays
Llsquoenjeu serait non seulement dlsquoaccroicirctre et de faciliter llsquoentreacutee des investissements mais aussi de
viser les secteurs creacuteateurs de valeurs ajouteacutee et de rassurer les investisseurs des opportuniteacutes
offertes par le Maroc et ce afin dlsquoatteacutenuer le rapatriement massif des dividendes qui porte atteinte
aux reacuteserves de change
Dlsquoun autre cocircteacute les deacutecideurs doivent avoir le courage dlsquoabandonner les secteurs traditionnels en
difficulteacute en retirant leur soutien avant qulsquoil ne soit trop difficile ou trop coucircteux A titre dlsquoexemple
Cahiers de la Recherche
30
le secteur textile-habillement est reacuteveacuteleacute deacutecevant dans le climat dlsquoincertitude eacuteconomique qui
domine aujourdlsquohui alors qulsquoil continu agrave obtenir des subventions et des exoneacuterations importantes
rien que pour proteacuteger llsquoemploi31
De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
matiegravere dlsquoinvestissement en ciblant des cateacutegories preacutecises dlsquoinvestissements ou dlsquoinvestisseurs
eacutetrangers agrave des fins de deacuteveloppement industriel et ce pour garantir une croissance importante et
durable et surtout assurer des emplois stables agrave la population Il serait mecircme utile de recourir agrave des
restrictions32
seacutelectives en matiegravere dlsquoIDE agrave des fins de politique industrielle lieacutees agrave la
protection dlsquoindustries naissantes de champions nationaux dlsquoentreprises strateacutegiques ou
dlsquoentreprises nationales en difficulteacute en peacuteriode de crise
La strateacutegie dlsquoinvestissement doit cibler agrave la fois le deacuteveloppement purement inteacuterieur et les
investissements directs eacutetrangers Cela signifie qulsquoil faut favoriser simultaneacutement le deacuteveloppement
des entreprises locales et les transferts de technologie33
Reacutefeacuterences bibliographiques
Agenor PR laquo Benefits and Costs of International Financial Integration Theory and Facts raquo The World Economy
ndeg26 (8) 2003 pp 1089-1118
Aitken B et Harrison A laquoDo Domestic Firms Benefit from Direct Foreign Investment Evidence from Venezuela
raquo The American Economic Review vol 89 ndeg3 1999
Alaya M laquo Llsquoinvestissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique une estimation agrave partir dlsquoun modegravele
structurel pour les pays de la rive sud de la meacutediterraneacuteeraquo journeacutees scientifiques du reacuteseau laquo Analyse Economique et
Deacuteveloppement de llsquoAUF raquo Universiteacute Montesquieu-Bordeaux IV 2006
Baldwin Braconier et Forslid laquo Multinationals Endogenous Growth and Technological Spillovers Theory and
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
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drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
branches drsquoactiviteacute des exceptions geacuteneacuterales ou des exceptions au titre de la seacutecuriteacute nationalehellipetc 33 James Zhan laquo Quelle strateacutegie pour une politique industrielle raquo (10 mars 2011) httpwwwproject-
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De faccedilon geacuteneacuterale le Maroc est appeleacute a eacutelaboreacute des lignes directrices nationales speacutecifiques en
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Blomstroumlm M et Kokko A laquo How Foreign Investment Affects Host Countries raquo Policy Research Working Paper
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Blomstroumlm M Globerman S amp Kokko A laquo The determinants of host country spillovers from Foreign direct
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Blomstroumlm Met Kokko A laquoThe Impact of Foreign Investment on Host Countries A Review of the Empirical
Evidenceraquo Copy of World Bank Policy Research Working Paper ndeg 1745 1997
Borensztein E de Gregorio J and Lee J W laquo How does foreign direct investment affect economic growth raquo
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31 Ces subventions peuvent ecirctre accordeacutees directement aux chocircmeurs victimes de la fermeture de ces usines en
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drsquoinvestissement (AII) signeacutes avec ces partenaires par exemple des exclusions ou des reacuteserves pour certaines
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Jellal M et Bouzahzah M laquo Education investissements directs eacutetrangers et croissance eacuteconomique reacuteflexions
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Jenkins C et Thomas L laquo Foreign Direct Investment in Southern Africa Determinants haracteristics and
Implication for Growh and Poverty Alleviation raquo CSAECREFSA 2002
Kokko A laquo Productivity Spillovers from Competition between Local Firms and Foreign Affiliates raquo Journal of
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Kokko A and Blomstroumlm M laquo Policies to Encourage Inflows of Technology through Foreign Multinationals raquo
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LAHIMER N laquo La contribution des investissements directs eacutetrangers agrave la reacuteduction de la pauvreteacute en Afrique
subsaharienne raquo Universiteacute Paris- Dauphine laboratoire dlsquoeacuteconomie de Dauphine (05 mars 2009) 436 p
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eacuteconomique africaine Promouvoir le deacuteveloppement dans une egravere de crises financiegravere et eacuteconomique Centre de
confeacuterences des Nations Unies Addis-Abeba Eacutethiopie Groupe de la Banque africaine de deacuteveloppement
Commission eacuteconomique pour llsquoAfrique 11 ndash 13 novembre 2009
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