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Jean Reuchlin naît en 1455 à Pforzheim. Il étudie le latin, le grec, l’hébreu, ainsi que le droit. Hôte de Laurent de Médicis, il se lie d’amitié avec Ficin, Landini, Politien, Pic de la Mirandole. Victime de multiples attaques qui culminent dans une citation à comparaître devant le tribunal de l’Inquisition, il est innocenté avant de décéder en 1522.
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LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES DEJEAN REUCHLIN
Le Verbe qui fait des merveillesJean ReuchlinIntroduction traduction et notes Hans van Kasteel
Beya Eacuteditions
Eacutedition numeacuterique
EXTRAIT
BEYA EacuteDITIONS
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VII
Jean Reuchlin naicirct le 28 deacutecembre 1455 agrave Pforzheim petiteville du Marquisat de Bade en Souabe de George Reuchlin etdrsquoEacutelise Erine Tous deux drsquoassez bonne famille ceux-ci encoura-gent leur fils dans son penchant pour lrsquoeacutetude celle du latindrsquoabord1 En 1473 il accompagne le marquis de Bade agrave Paris ougraveil perfectionne ses connaissances entre autres chez Jean de laPierre2 il y apprend aussi le grec Peu apregraves lors drsquoun secondseacutejour parisien Jean Wessel de Groningue lui enseigne eacutegale-ment lrsquoheacutebreu
Agrave son retour il passe par Bacircle et acircgeacute de vingt ans y reccediloit letitre de docteur en philosophie Il reste quelque temps dans laville pour y enseigner agrave la jeunesse le grec et le latin ce qursquoil feradans bien drsquoautres lieux ougrave ses voyages le conduiront Les fregraveresAmerbach3 y publieront aussi son dictionnaire latin un des pre-miers dictionnaires latins imprimeacutes
1 Nous avons puiseacute toutes les donneacutees biographiques dans J-P NiceronMeacutemoires pour servir agrave lrsquohistoire des hommes illustres dans la reacutepublique deslettres t XXV Briasson Paris 1734 pp 121 agrave 162
2 Cf infra p 103 Cf infra pp 10 et ss
INTRODUCTION
Hans van Kasteel
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
VIII
Reuchlin eacutetudie encore le droit agrave Orleacuteans ainsi qursquoagrave Poitierspuis en 1481 devient docteur en droit agrave Tuumlbingen ougrave il vient dese marier
En 1487 il accompagne Eberhard comte de Wuumlrtemberg agraveFlorence Il y est reccedilu par Laurent de Meacutedicis et srsquoy lie drsquoamitieacuteavec Ficin Landini Politien Pic de la Mirandole Agrave Rome il helleacute-nise son nom en Capnion laquo Petite Fumeacutee raquo En 1492 lrsquoempereurFreacutedeacuteric III aupregraves de qui il est introduit par Eberhard lrsquoanoblitet lui fait don drsquoun manuscrit de la Torah heacutebraiumlque contenantaussi le Targoum Onkelos En 1495 apregraves un bref retour enSouabe Reuchlin toujours gracircce agrave son protecteur Eberhard estpreacutesenteacute agrave Worms au futur empereur Maximilien Ier
Quelques mois plus tard la mort drsquoEberhard prive Reuchlindrsquoun important appui en Souabe ougrave il doit mecircme fuir des ennemispolitiques Il trouve cependant un ami en Jean Dalburg eacutevecircquede Worms celui-lagrave mecircme agrave qui il vient de deacutedier son De Verbomirifico4 Par ailleurs en 1498 le prince palatin de Worms envoieReuchlin plaider sa cause devant le pape Alexandre VI dans undiffeacuterend qui oppose lrsquoeacutelecteur au monastegravere de Weisenburg Reu-chlin profite de son seacutejour romain pour rassembler des manus-crits et perfectionner encore ses connaissances en heacutebreu et engrec
Suite au changement politique en Souabe Reuchlin yretourne pour ecirctre investi de la fonction de triumvir qui consisteagrave rendre la justice magistrature qursquoil exercera durant onzeanneacutees
Au terme de cette peacuteriode en 1509 commence ce qursquoon aparfois appeleacute Reuchlini negotium laquo lrsquoaffaire Reuchlin raquo sans con-teste la grande eacutepreuve de sa vie qui allait durer une bonnedeacutecennie
Cette anneacutee-lagrave Pfefferkorn juif converti au christianismeobtient de Maximilien gracircce agrave lrsquoappui de Jacques Hochstrateinquisiteur et drsquoArnaud de Tongres professeur de theacuteologie agraveCologne un eacutedit lrsquoautorisant agrave saisir et agrave brucircler dans toutlrsquoEmpire les livres traditionnels juifs Reuchlin se trouve alors agraveStuttgart ougrave il srsquoest retireacute avec sa femme pour fuir la peste qui
4 Cf infra p 9
INTRODUCTION
IX
seacutevit en Souabe Lorsque Pfefferkorn vient lui demander delrsquoassister dans ses deacutemarches inquisitoriales Reuchlin se deacuterobeen invoquant divers motifs Ce premier affrontement nrsquoest que lepreacutelude de lrsquoaffaire
Les juifs ayant obtenu de Maximilien qursquoil fasse surseoirlrsquoexeacutecution de lrsquoeacutedit jusqursquoagrave ce que des personnes compeacutetentesaient donneacute leur avis plusieurs universiteacutes allemandes invitentleurs repreacutesentants agrave exposer par eacutecrit leur opinion sur la ques-tion Reuchlin avance de nombreux arguments agrave la fois juridiqueset religieux voire linguistiques pour deacutefendre les juifs et leurlitteacuterature mais sa lettre adresseacutee agrave lrsquoarchevecircque de Mayence etdestineacutee agrave ecirctre preacutesenteacutee agrave lrsquoempereur est intercepteacutee par sesennemis et tombe entre les mains de Pfefferkorn qui lui reacuteponddans un ouvrage intituleacute Le Miroir agrave main Reuchlin reacuteagit enpubliant Le Miroir des yeux Les theacuteologiens de Cologne y deacutecegravelentquarante-quatre propositions erroneacutees ce qursquoArnaud de Tongresse hacircte de publier Malgreacute une Apologie adresseacutee par Reuchlin agravelrsquoempereur Jacques Hochstrate juge du tribunal de lrsquoInquisitioncite Reuchlin agrave comparaicirctre en 1513 Lrsquoaffaire prend un tour tregravesseacuterieux5
Reuchlin finit par en appeler au pape Leacuteon X qui preacutefegravereremettre lrsquoaffaire entre les mains de lrsquoeacutevecircque de Spire Comparais-sant en 1514 Reuchlin est renvoyeacute absous Hochstrate est con-damneacute par contumace aux deacutepens de cent-dix florins drsquoor
Mais les ennemis de Reuchlin ne deacutesarment pas Attaqueacute unenouvelle fois par Pfefferkorn dans son ouvrage La Cloche du toc-sin ainsi que par les theacuteologiens de Cologne appuyeacutes par plu-sieurs autres universiteacutes (Louvain Erfurt Mayence Paris) quifont brucircler son Miroir des yeux Reuchlin veut un jugement deacutefi-nitif de la Cour de Rome Lrsquoacircge commenccedilant agrave lrsquoaccabler il srsquoy faitrepreacutesenter par un procureur Hochstrate fait traicircner le procegraves enlongueur mais il ne peut empecirccher que lors drsquoune grandeassembleacutee tenue en 1516 la plupart des suffrages aillent agrave Reu-chlin
5 Eacuterasme sincegravere admirateur de Reuchlin aurait gardeacute un silence prudent pen-dant toute la dureacutee du procegraves ce qui illustre la graviteacute de la situation ougrave sonami eacutetait empecirctreacute
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
X
Nonobstant Hochstrate fait surseoir le jugement Les deacutemecirc-leacutes avec Luther commencent agrave attirer toutes les attentions lenegotium nrsquoest donc pas vraiment trancheacute et Reuchlin reste dansune situation inconfortable
Ce nrsquoest qursquoen 1520 que des Jacobins obtiennent de Rome lasuppression deacutefinitive du procegraves dont ils srsquoengagent agrave payer lesfrais Lrsquoaffaire est close enfin
Ayant enseigneacute quelque temps agrave Ingolstadt puis agrave TuumlbingenReuchlin se voit attaqueacute cette fois par la jaunisse Il est trans-porteacute agrave Stuttgart ougrave il meurt le 30 juin 1522 acircgeacute de pregraves desoixante-sept ans
Le De Verbo mirifico est le premier grand ouvrage de JeanReuchlin Il fut reacutedigeacute en 1494 lrsquoanneacutee mecircme ougrave mourut Jean Picde la Mirandole auquel lrsquoauteur se reacutefegravere avec admiration6
Il y relate en trois livres une discussion qui srsquoeacutetend sur troisjours et agrave laquelle participent trois personnes le paiumlen Sidoniuseacutepicurien originaire de Pheacutenicie le juif Baruchias et le chreacutetienCapnion qui nrsquoest autre que Reuchlin lui-mecircme Deacutesireux dedevenir plus savant au contact des deux autres Sidonius les arejoints agrave Pforzheim ville de naissance de lrsquoauteur
Dans le premier livre celui dont Sidonius est le protagonistela discussion porte drsquoabord tout naturellement sur la notion delaquo science raquo notamment sur ce qui distingue la science humainede la science divine Pour Capnion contrairement agrave ceqursquoaffirmerait un adepte de lrsquoeacutecole drsquoEacutepicure la science divinepeut ecirctre communiqueacutee par Dieu agrave lrsquohomme et ce qui scellelrsquounion entre lrsquohomme et Dieu est une parole capable de produiredes miracles Le deacutebat se concentre alors sur les mots noms ouparoles magiques aux effets miraculeux Agrave la tombeacutee de la nuitles trois amis se seacuteparent se donnant rendez-vous pour le lende-main
6 Cf infra p 125 p 140 p 161 et p 198 n 520
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
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VII
Jean Reuchlin naicirct le 28 deacutecembre 1455 agrave Pforzheim petiteville du Marquisat de Bade en Souabe de George Reuchlin etdrsquoEacutelise Erine Tous deux drsquoassez bonne famille ceux-ci encoura-gent leur fils dans son penchant pour lrsquoeacutetude celle du latindrsquoabord1 En 1473 il accompagne le marquis de Bade agrave Paris ougraveil perfectionne ses connaissances entre autres chez Jean de laPierre2 il y apprend aussi le grec Peu apregraves lors drsquoun secondseacutejour parisien Jean Wessel de Groningue lui enseigne eacutegale-ment lrsquoheacutebreu
Agrave son retour il passe par Bacircle et acircgeacute de vingt ans y reccediloit letitre de docteur en philosophie Il reste quelque temps dans laville pour y enseigner agrave la jeunesse le grec et le latin ce qursquoil feradans bien drsquoautres lieux ougrave ses voyages le conduiront Les fregraveresAmerbach3 y publieront aussi son dictionnaire latin un des pre-miers dictionnaires latins imprimeacutes
1 Nous avons puiseacute toutes les donneacutees biographiques dans J-P NiceronMeacutemoires pour servir agrave lrsquohistoire des hommes illustres dans la reacutepublique deslettres t XXV Briasson Paris 1734 pp 121 agrave 162
2 Cf infra p 103 Cf infra pp 10 et ss
INTRODUCTION
Hans van Kasteel
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
VIII
Reuchlin eacutetudie encore le droit agrave Orleacuteans ainsi qursquoagrave Poitierspuis en 1481 devient docteur en droit agrave Tuumlbingen ougrave il vient dese marier
En 1487 il accompagne Eberhard comte de Wuumlrtemberg agraveFlorence Il y est reccedilu par Laurent de Meacutedicis et srsquoy lie drsquoamitieacuteavec Ficin Landini Politien Pic de la Mirandole Agrave Rome il helleacute-nise son nom en Capnion laquo Petite Fumeacutee raquo En 1492 lrsquoempereurFreacutedeacuteric III aupregraves de qui il est introduit par Eberhard lrsquoanoblitet lui fait don drsquoun manuscrit de la Torah heacutebraiumlque contenantaussi le Targoum Onkelos En 1495 apregraves un bref retour enSouabe Reuchlin toujours gracircce agrave son protecteur Eberhard estpreacutesenteacute agrave Worms au futur empereur Maximilien Ier
Quelques mois plus tard la mort drsquoEberhard prive Reuchlindrsquoun important appui en Souabe ougrave il doit mecircme fuir des ennemispolitiques Il trouve cependant un ami en Jean Dalburg eacutevecircquede Worms celui-lagrave mecircme agrave qui il vient de deacutedier son De Verbomirifico4 Par ailleurs en 1498 le prince palatin de Worms envoieReuchlin plaider sa cause devant le pape Alexandre VI dans undiffeacuterend qui oppose lrsquoeacutelecteur au monastegravere de Weisenburg Reu-chlin profite de son seacutejour romain pour rassembler des manus-crits et perfectionner encore ses connaissances en heacutebreu et engrec
Suite au changement politique en Souabe Reuchlin yretourne pour ecirctre investi de la fonction de triumvir qui consisteagrave rendre la justice magistrature qursquoil exercera durant onzeanneacutees
Au terme de cette peacuteriode en 1509 commence ce qursquoon aparfois appeleacute Reuchlini negotium laquo lrsquoaffaire Reuchlin raquo sans con-teste la grande eacutepreuve de sa vie qui allait durer une bonnedeacutecennie
Cette anneacutee-lagrave Pfefferkorn juif converti au christianismeobtient de Maximilien gracircce agrave lrsquoappui de Jacques Hochstrateinquisiteur et drsquoArnaud de Tongres professeur de theacuteologie agraveCologne un eacutedit lrsquoautorisant agrave saisir et agrave brucircler dans toutlrsquoEmpire les livres traditionnels juifs Reuchlin se trouve alors agraveStuttgart ougrave il srsquoest retireacute avec sa femme pour fuir la peste qui
4 Cf infra p 9
INTRODUCTION
IX
seacutevit en Souabe Lorsque Pfefferkorn vient lui demander delrsquoassister dans ses deacutemarches inquisitoriales Reuchlin se deacuterobeen invoquant divers motifs Ce premier affrontement nrsquoest que lepreacutelude de lrsquoaffaire
Les juifs ayant obtenu de Maximilien qursquoil fasse surseoirlrsquoexeacutecution de lrsquoeacutedit jusqursquoagrave ce que des personnes compeacutetentesaient donneacute leur avis plusieurs universiteacutes allemandes invitentleurs repreacutesentants agrave exposer par eacutecrit leur opinion sur la ques-tion Reuchlin avance de nombreux arguments agrave la fois juridiqueset religieux voire linguistiques pour deacutefendre les juifs et leurlitteacuterature mais sa lettre adresseacutee agrave lrsquoarchevecircque de Mayence etdestineacutee agrave ecirctre preacutesenteacutee agrave lrsquoempereur est intercepteacutee par sesennemis et tombe entre les mains de Pfefferkorn qui lui reacuteponddans un ouvrage intituleacute Le Miroir agrave main Reuchlin reacuteagit enpubliant Le Miroir des yeux Les theacuteologiens de Cologne y deacutecegravelentquarante-quatre propositions erroneacutees ce qursquoArnaud de Tongresse hacircte de publier Malgreacute une Apologie adresseacutee par Reuchlin agravelrsquoempereur Jacques Hochstrate juge du tribunal de lrsquoInquisitioncite Reuchlin agrave comparaicirctre en 1513 Lrsquoaffaire prend un tour tregravesseacuterieux5
Reuchlin finit par en appeler au pape Leacuteon X qui preacutefegravereremettre lrsquoaffaire entre les mains de lrsquoeacutevecircque de Spire Comparais-sant en 1514 Reuchlin est renvoyeacute absous Hochstrate est con-damneacute par contumace aux deacutepens de cent-dix florins drsquoor
Mais les ennemis de Reuchlin ne deacutesarment pas Attaqueacute unenouvelle fois par Pfefferkorn dans son ouvrage La Cloche du toc-sin ainsi que par les theacuteologiens de Cologne appuyeacutes par plu-sieurs autres universiteacutes (Louvain Erfurt Mayence Paris) quifont brucircler son Miroir des yeux Reuchlin veut un jugement deacutefi-nitif de la Cour de Rome Lrsquoacircge commenccedilant agrave lrsquoaccabler il srsquoy faitrepreacutesenter par un procureur Hochstrate fait traicircner le procegraves enlongueur mais il ne peut empecirccher que lors drsquoune grandeassembleacutee tenue en 1516 la plupart des suffrages aillent agrave Reu-chlin
5 Eacuterasme sincegravere admirateur de Reuchlin aurait gardeacute un silence prudent pen-dant toute la dureacutee du procegraves ce qui illustre la graviteacute de la situation ougrave sonami eacutetait empecirctreacute
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
X
Nonobstant Hochstrate fait surseoir le jugement Les deacutemecirc-leacutes avec Luther commencent agrave attirer toutes les attentions lenegotium nrsquoest donc pas vraiment trancheacute et Reuchlin reste dansune situation inconfortable
Ce nrsquoest qursquoen 1520 que des Jacobins obtiennent de Rome lasuppression deacutefinitive du procegraves dont ils srsquoengagent agrave payer lesfrais Lrsquoaffaire est close enfin
Ayant enseigneacute quelque temps agrave Ingolstadt puis agrave TuumlbingenReuchlin se voit attaqueacute cette fois par la jaunisse Il est trans-porteacute agrave Stuttgart ougrave il meurt le 30 juin 1522 acircgeacute de pregraves desoixante-sept ans
Le De Verbo mirifico est le premier grand ouvrage de JeanReuchlin Il fut reacutedigeacute en 1494 lrsquoanneacutee mecircme ougrave mourut Jean Picde la Mirandole auquel lrsquoauteur se reacutefegravere avec admiration6
Il y relate en trois livres une discussion qui srsquoeacutetend sur troisjours et agrave laquelle participent trois personnes le paiumlen Sidoniuseacutepicurien originaire de Pheacutenicie le juif Baruchias et le chreacutetienCapnion qui nrsquoest autre que Reuchlin lui-mecircme Deacutesireux dedevenir plus savant au contact des deux autres Sidonius les arejoints agrave Pforzheim ville de naissance de lrsquoauteur
Dans le premier livre celui dont Sidonius est le protagonistela discussion porte drsquoabord tout naturellement sur la notion delaquo science raquo notamment sur ce qui distingue la science humainede la science divine Pour Capnion contrairement agrave ceqursquoaffirmerait un adepte de lrsquoeacutecole drsquoEacutepicure la science divinepeut ecirctre communiqueacutee par Dieu agrave lrsquohomme et ce qui scellelrsquounion entre lrsquohomme et Dieu est une parole capable de produiredes miracles Le deacutebat se concentre alors sur les mots noms ouparoles magiques aux effets miraculeux Agrave la tombeacutee de la nuitles trois amis se seacuteparent se donnant rendez-vous pour le lende-main
6 Cf infra p 125 p 140 p 161 et p 198 n 520
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
15 Le Verbe qui fait des merveilles
Jean Reuchlin 1099 euro 3500 euro
16 La Clef de toute la philosophie
chimistique
Geacuterard Dorn
1199 euro 3900 euro
17 LrsquoArtifice chymistique
Geacuterard Dorn 1299 euro 4100 euro
18 La Table drsquoOr
Michaeumll Maiumler 1299 euro 4300 euro
19 Les Meacuteteacuteores
Paracelse 699 euro 2200 euro
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VII
Jean Reuchlin naicirct le 28 deacutecembre 1455 agrave Pforzheim petiteville du Marquisat de Bade en Souabe de George Reuchlin etdrsquoEacutelise Erine Tous deux drsquoassez bonne famille ceux-ci encoura-gent leur fils dans son penchant pour lrsquoeacutetude celle du latindrsquoabord1 En 1473 il accompagne le marquis de Bade agrave Paris ougraveil perfectionne ses connaissances entre autres chez Jean de laPierre2 il y apprend aussi le grec Peu apregraves lors drsquoun secondseacutejour parisien Jean Wessel de Groningue lui enseigne eacutegale-ment lrsquoheacutebreu
Agrave son retour il passe par Bacircle et acircgeacute de vingt ans y reccediloit letitre de docteur en philosophie Il reste quelque temps dans laville pour y enseigner agrave la jeunesse le grec et le latin ce qursquoil feradans bien drsquoautres lieux ougrave ses voyages le conduiront Les fregraveresAmerbach3 y publieront aussi son dictionnaire latin un des pre-miers dictionnaires latins imprimeacutes
1 Nous avons puiseacute toutes les donneacutees biographiques dans J-P NiceronMeacutemoires pour servir agrave lrsquohistoire des hommes illustres dans la reacutepublique deslettres t XXV Briasson Paris 1734 pp 121 agrave 162
2 Cf infra p 103 Cf infra pp 10 et ss
INTRODUCTION
Hans van Kasteel
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
VIII
Reuchlin eacutetudie encore le droit agrave Orleacuteans ainsi qursquoagrave Poitierspuis en 1481 devient docteur en droit agrave Tuumlbingen ougrave il vient dese marier
En 1487 il accompagne Eberhard comte de Wuumlrtemberg agraveFlorence Il y est reccedilu par Laurent de Meacutedicis et srsquoy lie drsquoamitieacuteavec Ficin Landini Politien Pic de la Mirandole Agrave Rome il helleacute-nise son nom en Capnion laquo Petite Fumeacutee raquo En 1492 lrsquoempereurFreacutedeacuteric III aupregraves de qui il est introduit par Eberhard lrsquoanoblitet lui fait don drsquoun manuscrit de la Torah heacutebraiumlque contenantaussi le Targoum Onkelos En 1495 apregraves un bref retour enSouabe Reuchlin toujours gracircce agrave son protecteur Eberhard estpreacutesenteacute agrave Worms au futur empereur Maximilien Ier
Quelques mois plus tard la mort drsquoEberhard prive Reuchlindrsquoun important appui en Souabe ougrave il doit mecircme fuir des ennemispolitiques Il trouve cependant un ami en Jean Dalburg eacutevecircquede Worms celui-lagrave mecircme agrave qui il vient de deacutedier son De Verbomirifico4 Par ailleurs en 1498 le prince palatin de Worms envoieReuchlin plaider sa cause devant le pape Alexandre VI dans undiffeacuterend qui oppose lrsquoeacutelecteur au monastegravere de Weisenburg Reu-chlin profite de son seacutejour romain pour rassembler des manus-crits et perfectionner encore ses connaissances en heacutebreu et engrec
Suite au changement politique en Souabe Reuchlin yretourne pour ecirctre investi de la fonction de triumvir qui consisteagrave rendre la justice magistrature qursquoil exercera durant onzeanneacutees
Au terme de cette peacuteriode en 1509 commence ce qursquoon aparfois appeleacute Reuchlini negotium laquo lrsquoaffaire Reuchlin raquo sans con-teste la grande eacutepreuve de sa vie qui allait durer une bonnedeacutecennie
Cette anneacutee-lagrave Pfefferkorn juif converti au christianismeobtient de Maximilien gracircce agrave lrsquoappui de Jacques Hochstrateinquisiteur et drsquoArnaud de Tongres professeur de theacuteologie agraveCologne un eacutedit lrsquoautorisant agrave saisir et agrave brucircler dans toutlrsquoEmpire les livres traditionnels juifs Reuchlin se trouve alors agraveStuttgart ougrave il srsquoest retireacute avec sa femme pour fuir la peste qui
4 Cf infra p 9
INTRODUCTION
IX
seacutevit en Souabe Lorsque Pfefferkorn vient lui demander delrsquoassister dans ses deacutemarches inquisitoriales Reuchlin se deacuterobeen invoquant divers motifs Ce premier affrontement nrsquoest que lepreacutelude de lrsquoaffaire
Les juifs ayant obtenu de Maximilien qursquoil fasse surseoirlrsquoexeacutecution de lrsquoeacutedit jusqursquoagrave ce que des personnes compeacutetentesaient donneacute leur avis plusieurs universiteacutes allemandes invitentleurs repreacutesentants agrave exposer par eacutecrit leur opinion sur la ques-tion Reuchlin avance de nombreux arguments agrave la fois juridiqueset religieux voire linguistiques pour deacutefendre les juifs et leurlitteacuterature mais sa lettre adresseacutee agrave lrsquoarchevecircque de Mayence etdestineacutee agrave ecirctre preacutesenteacutee agrave lrsquoempereur est intercepteacutee par sesennemis et tombe entre les mains de Pfefferkorn qui lui reacuteponddans un ouvrage intituleacute Le Miroir agrave main Reuchlin reacuteagit enpubliant Le Miroir des yeux Les theacuteologiens de Cologne y deacutecegravelentquarante-quatre propositions erroneacutees ce qursquoArnaud de Tongresse hacircte de publier Malgreacute une Apologie adresseacutee par Reuchlin agravelrsquoempereur Jacques Hochstrate juge du tribunal de lrsquoInquisitioncite Reuchlin agrave comparaicirctre en 1513 Lrsquoaffaire prend un tour tregravesseacuterieux5
Reuchlin finit par en appeler au pape Leacuteon X qui preacutefegravereremettre lrsquoaffaire entre les mains de lrsquoeacutevecircque de Spire Comparais-sant en 1514 Reuchlin est renvoyeacute absous Hochstrate est con-damneacute par contumace aux deacutepens de cent-dix florins drsquoor
Mais les ennemis de Reuchlin ne deacutesarment pas Attaqueacute unenouvelle fois par Pfefferkorn dans son ouvrage La Cloche du toc-sin ainsi que par les theacuteologiens de Cologne appuyeacutes par plu-sieurs autres universiteacutes (Louvain Erfurt Mayence Paris) quifont brucircler son Miroir des yeux Reuchlin veut un jugement deacutefi-nitif de la Cour de Rome Lrsquoacircge commenccedilant agrave lrsquoaccabler il srsquoy faitrepreacutesenter par un procureur Hochstrate fait traicircner le procegraves enlongueur mais il ne peut empecirccher que lors drsquoune grandeassembleacutee tenue en 1516 la plupart des suffrages aillent agrave Reu-chlin
5 Eacuterasme sincegravere admirateur de Reuchlin aurait gardeacute un silence prudent pen-dant toute la dureacutee du procegraves ce qui illustre la graviteacute de la situation ougrave sonami eacutetait empecirctreacute
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
X
Nonobstant Hochstrate fait surseoir le jugement Les deacutemecirc-leacutes avec Luther commencent agrave attirer toutes les attentions lenegotium nrsquoest donc pas vraiment trancheacute et Reuchlin reste dansune situation inconfortable
Ce nrsquoest qursquoen 1520 que des Jacobins obtiennent de Rome lasuppression deacutefinitive du procegraves dont ils srsquoengagent agrave payer lesfrais Lrsquoaffaire est close enfin
Ayant enseigneacute quelque temps agrave Ingolstadt puis agrave TuumlbingenReuchlin se voit attaqueacute cette fois par la jaunisse Il est trans-porteacute agrave Stuttgart ougrave il meurt le 30 juin 1522 acircgeacute de pregraves desoixante-sept ans
Le De Verbo mirifico est le premier grand ouvrage de JeanReuchlin Il fut reacutedigeacute en 1494 lrsquoanneacutee mecircme ougrave mourut Jean Picde la Mirandole auquel lrsquoauteur se reacutefegravere avec admiration6
Il y relate en trois livres une discussion qui srsquoeacutetend sur troisjours et agrave laquelle participent trois personnes le paiumlen Sidoniuseacutepicurien originaire de Pheacutenicie le juif Baruchias et le chreacutetienCapnion qui nrsquoest autre que Reuchlin lui-mecircme Deacutesireux dedevenir plus savant au contact des deux autres Sidonius les arejoints agrave Pforzheim ville de naissance de lrsquoauteur
Dans le premier livre celui dont Sidonius est le protagonistela discussion porte drsquoabord tout naturellement sur la notion delaquo science raquo notamment sur ce qui distingue la science humainede la science divine Pour Capnion contrairement agrave ceqursquoaffirmerait un adepte de lrsquoeacutecole drsquoEacutepicure la science divinepeut ecirctre communiqueacutee par Dieu agrave lrsquohomme et ce qui scellelrsquounion entre lrsquohomme et Dieu est une parole capable de produiredes miracles Le deacutebat se concentre alors sur les mots noms ouparoles magiques aux effets miraculeux Agrave la tombeacutee de la nuitles trois amis se seacuteparent se donnant rendez-vous pour le lende-main
6 Cf infra p 125 p 140 p 161 et p 198 n 520
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
VII
Jean Reuchlin naicirct le 28 deacutecembre 1455 agrave Pforzheim petiteville du Marquisat de Bade en Souabe de George Reuchlin etdrsquoEacutelise Erine Tous deux drsquoassez bonne famille ceux-ci encoura-gent leur fils dans son penchant pour lrsquoeacutetude celle du latindrsquoabord1 En 1473 il accompagne le marquis de Bade agrave Paris ougraveil perfectionne ses connaissances entre autres chez Jean de laPierre2 il y apprend aussi le grec Peu apregraves lors drsquoun secondseacutejour parisien Jean Wessel de Groningue lui enseigne eacutegale-ment lrsquoheacutebreu
Agrave son retour il passe par Bacircle et acircgeacute de vingt ans y reccediloit letitre de docteur en philosophie Il reste quelque temps dans laville pour y enseigner agrave la jeunesse le grec et le latin ce qursquoil feradans bien drsquoautres lieux ougrave ses voyages le conduiront Les fregraveresAmerbach3 y publieront aussi son dictionnaire latin un des pre-miers dictionnaires latins imprimeacutes
1 Nous avons puiseacute toutes les donneacutees biographiques dans J-P NiceronMeacutemoires pour servir agrave lrsquohistoire des hommes illustres dans la reacutepublique deslettres t XXV Briasson Paris 1734 pp 121 agrave 162
2 Cf infra p 103 Cf infra pp 10 et ss
INTRODUCTION
Hans van Kasteel
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
VIII
Reuchlin eacutetudie encore le droit agrave Orleacuteans ainsi qursquoagrave Poitierspuis en 1481 devient docteur en droit agrave Tuumlbingen ougrave il vient dese marier
En 1487 il accompagne Eberhard comte de Wuumlrtemberg agraveFlorence Il y est reccedilu par Laurent de Meacutedicis et srsquoy lie drsquoamitieacuteavec Ficin Landini Politien Pic de la Mirandole Agrave Rome il helleacute-nise son nom en Capnion laquo Petite Fumeacutee raquo En 1492 lrsquoempereurFreacutedeacuteric III aupregraves de qui il est introduit par Eberhard lrsquoanoblitet lui fait don drsquoun manuscrit de la Torah heacutebraiumlque contenantaussi le Targoum Onkelos En 1495 apregraves un bref retour enSouabe Reuchlin toujours gracircce agrave son protecteur Eberhard estpreacutesenteacute agrave Worms au futur empereur Maximilien Ier
Quelques mois plus tard la mort drsquoEberhard prive Reuchlindrsquoun important appui en Souabe ougrave il doit mecircme fuir des ennemispolitiques Il trouve cependant un ami en Jean Dalburg eacutevecircquede Worms celui-lagrave mecircme agrave qui il vient de deacutedier son De Verbomirifico4 Par ailleurs en 1498 le prince palatin de Worms envoieReuchlin plaider sa cause devant le pape Alexandre VI dans undiffeacuterend qui oppose lrsquoeacutelecteur au monastegravere de Weisenburg Reu-chlin profite de son seacutejour romain pour rassembler des manus-crits et perfectionner encore ses connaissances en heacutebreu et engrec
Suite au changement politique en Souabe Reuchlin yretourne pour ecirctre investi de la fonction de triumvir qui consisteagrave rendre la justice magistrature qursquoil exercera durant onzeanneacutees
Au terme de cette peacuteriode en 1509 commence ce qursquoon aparfois appeleacute Reuchlini negotium laquo lrsquoaffaire Reuchlin raquo sans con-teste la grande eacutepreuve de sa vie qui allait durer une bonnedeacutecennie
Cette anneacutee-lagrave Pfefferkorn juif converti au christianismeobtient de Maximilien gracircce agrave lrsquoappui de Jacques Hochstrateinquisiteur et drsquoArnaud de Tongres professeur de theacuteologie agraveCologne un eacutedit lrsquoautorisant agrave saisir et agrave brucircler dans toutlrsquoEmpire les livres traditionnels juifs Reuchlin se trouve alors agraveStuttgart ougrave il srsquoest retireacute avec sa femme pour fuir la peste qui
4 Cf infra p 9
INTRODUCTION
IX
seacutevit en Souabe Lorsque Pfefferkorn vient lui demander delrsquoassister dans ses deacutemarches inquisitoriales Reuchlin se deacuterobeen invoquant divers motifs Ce premier affrontement nrsquoest que lepreacutelude de lrsquoaffaire
Les juifs ayant obtenu de Maximilien qursquoil fasse surseoirlrsquoexeacutecution de lrsquoeacutedit jusqursquoagrave ce que des personnes compeacutetentesaient donneacute leur avis plusieurs universiteacutes allemandes invitentleurs repreacutesentants agrave exposer par eacutecrit leur opinion sur la ques-tion Reuchlin avance de nombreux arguments agrave la fois juridiqueset religieux voire linguistiques pour deacutefendre les juifs et leurlitteacuterature mais sa lettre adresseacutee agrave lrsquoarchevecircque de Mayence etdestineacutee agrave ecirctre preacutesenteacutee agrave lrsquoempereur est intercepteacutee par sesennemis et tombe entre les mains de Pfefferkorn qui lui reacuteponddans un ouvrage intituleacute Le Miroir agrave main Reuchlin reacuteagit enpubliant Le Miroir des yeux Les theacuteologiens de Cologne y deacutecegravelentquarante-quatre propositions erroneacutees ce qursquoArnaud de Tongresse hacircte de publier Malgreacute une Apologie adresseacutee par Reuchlin agravelrsquoempereur Jacques Hochstrate juge du tribunal de lrsquoInquisitioncite Reuchlin agrave comparaicirctre en 1513 Lrsquoaffaire prend un tour tregravesseacuterieux5
Reuchlin finit par en appeler au pape Leacuteon X qui preacutefegravereremettre lrsquoaffaire entre les mains de lrsquoeacutevecircque de Spire Comparais-sant en 1514 Reuchlin est renvoyeacute absous Hochstrate est con-damneacute par contumace aux deacutepens de cent-dix florins drsquoor
Mais les ennemis de Reuchlin ne deacutesarment pas Attaqueacute unenouvelle fois par Pfefferkorn dans son ouvrage La Cloche du toc-sin ainsi que par les theacuteologiens de Cologne appuyeacutes par plu-sieurs autres universiteacutes (Louvain Erfurt Mayence Paris) quifont brucircler son Miroir des yeux Reuchlin veut un jugement deacutefi-nitif de la Cour de Rome Lrsquoacircge commenccedilant agrave lrsquoaccabler il srsquoy faitrepreacutesenter par un procureur Hochstrate fait traicircner le procegraves enlongueur mais il ne peut empecirccher que lors drsquoune grandeassembleacutee tenue en 1516 la plupart des suffrages aillent agrave Reu-chlin
5 Eacuterasme sincegravere admirateur de Reuchlin aurait gardeacute un silence prudent pen-dant toute la dureacutee du procegraves ce qui illustre la graviteacute de la situation ougrave sonami eacutetait empecirctreacute
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
X
Nonobstant Hochstrate fait surseoir le jugement Les deacutemecirc-leacutes avec Luther commencent agrave attirer toutes les attentions lenegotium nrsquoest donc pas vraiment trancheacute et Reuchlin reste dansune situation inconfortable
Ce nrsquoest qursquoen 1520 que des Jacobins obtiennent de Rome lasuppression deacutefinitive du procegraves dont ils srsquoengagent agrave payer lesfrais Lrsquoaffaire est close enfin
Ayant enseigneacute quelque temps agrave Ingolstadt puis agrave TuumlbingenReuchlin se voit attaqueacute cette fois par la jaunisse Il est trans-porteacute agrave Stuttgart ougrave il meurt le 30 juin 1522 acircgeacute de pregraves desoixante-sept ans
Le De Verbo mirifico est le premier grand ouvrage de JeanReuchlin Il fut reacutedigeacute en 1494 lrsquoanneacutee mecircme ougrave mourut Jean Picde la Mirandole auquel lrsquoauteur se reacutefegravere avec admiration6
Il y relate en trois livres une discussion qui srsquoeacutetend sur troisjours et agrave laquelle participent trois personnes le paiumlen Sidoniuseacutepicurien originaire de Pheacutenicie le juif Baruchias et le chreacutetienCapnion qui nrsquoest autre que Reuchlin lui-mecircme Deacutesireux dedevenir plus savant au contact des deux autres Sidonius les arejoints agrave Pforzheim ville de naissance de lrsquoauteur
Dans le premier livre celui dont Sidonius est le protagonistela discussion porte drsquoabord tout naturellement sur la notion delaquo science raquo notamment sur ce qui distingue la science humainede la science divine Pour Capnion contrairement agrave ceqursquoaffirmerait un adepte de lrsquoeacutecole drsquoEacutepicure la science divinepeut ecirctre communiqueacutee par Dieu agrave lrsquohomme et ce qui scellelrsquounion entre lrsquohomme et Dieu est une parole capable de produiredes miracles Le deacutebat se concentre alors sur les mots noms ouparoles magiques aux effets miraculeux Agrave la tombeacutee de la nuitles trois amis se seacuteparent se donnant rendez-vous pour le lende-main
6 Cf infra p 125 p 140 p 161 et p 198 n 520
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
VIII
Reuchlin eacutetudie encore le droit agrave Orleacuteans ainsi qursquoagrave Poitierspuis en 1481 devient docteur en droit agrave Tuumlbingen ougrave il vient dese marier
En 1487 il accompagne Eberhard comte de Wuumlrtemberg agraveFlorence Il y est reccedilu par Laurent de Meacutedicis et srsquoy lie drsquoamitieacuteavec Ficin Landini Politien Pic de la Mirandole Agrave Rome il helleacute-nise son nom en Capnion laquo Petite Fumeacutee raquo En 1492 lrsquoempereurFreacutedeacuteric III aupregraves de qui il est introduit par Eberhard lrsquoanoblitet lui fait don drsquoun manuscrit de la Torah heacutebraiumlque contenantaussi le Targoum Onkelos En 1495 apregraves un bref retour enSouabe Reuchlin toujours gracircce agrave son protecteur Eberhard estpreacutesenteacute agrave Worms au futur empereur Maximilien Ier
Quelques mois plus tard la mort drsquoEberhard prive Reuchlindrsquoun important appui en Souabe ougrave il doit mecircme fuir des ennemispolitiques Il trouve cependant un ami en Jean Dalburg eacutevecircquede Worms celui-lagrave mecircme agrave qui il vient de deacutedier son De Verbomirifico4 Par ailleurs en 1498 le prince palatin de Worms envoieReuchlin plaider sa cause devant le pape Alexandre VI dans undiffeacuterend qui oppose lrsquoeacutelecteur au monastegravere de Weisenburg Reu-chlin profite de son seacutejour romain pour rassembler des manus-crits et perfectionner encore ses connaissances en heacutebreu et engrec
Suite au changement politique en Souabe Reuchlin yretourne pour ecirctre investi de la fonction de triumvir qui consisteagrave rendre la justice magistrature qursquoil exercera durant onzeanneacutees
Au terme de cette peacuteriode en 1509 commence ce qursquoon aparfois appeleacute Reuchlini negotium laquo lrsquoaffaire Reuchlin raquo sans con-teste la grande eacutepreuve de sa vie qui allait durer une bonnedeacutecennie
Cette anneacutee-lagrave Pfefferkorn juif converti au christianismeobtient de Maximilien gracircce agrave lrsquoappui de Jacques Hochstrateinquisiteur et drsquoArnaud de Tongres professeur de theacuteologie agraveCologne un eacutedit lrsquoautorisant agrave saisir et agrave brucircler dans toutlrsquoEmpire les livres traditionnels juifs Reuchlin se trouve alors agraveStuttgart ougrave il srsquoest retireacute avec sa femme pour fuir la peste qui
4 Cf infra p 9
INTRODUCTION
IX
seacutevit en Souabe Lorsque Pfefferkorn vient lui demander delrsquoassister dans ses deacutemarches inquisitoriales Reuchlin se deacuterobeen invoquant divers motifs Ce premier affrontement nrsquoest que lepreacutelude de lrsquoaffaire
Les juifs ayant obtenu de Maximilien qursquoil fasse surseoirlrsquoexeacutecution de lrsquoeacutedit jusqursquoagrave ce que des personnes compeacutetentesaient donneacute leur avis plusieurs universiteacutes allemandes invitentleurs repreacutesentants agrave exposer par eacutecrit leur opinion sur la ques-tion Reuchlin avance de nombreux arguments agrave la fois juridiqueset religieux voire linguistiques pour deacutefendre les juifs et leurlitteacuterature mais sa lettre adresseacutee agrave lrsquoarchevecircque de Mayence etdestineacutee agrave ecirctre preacutesenteacutee agrave lrsquoempereur est intercepteacutee par sesennemis et tombe entre les mains de Pfefferkorn qui lui reacuteponddans un ouvrage intituleacute Le Miroir agrave main Reuchlin reacuteagit enpubliant Le Miroir des yeux Les theacuteologiens de Cologne y deacutecegravelentquarante-quatre propositions erroneacutees ce qursquoArnaud de Tongresse hacircte de publier Malgreacute une Apologie adresseacutee par Reuchlin agravelrsquoempereur Jacques Hochstrate juge du tribunal de lrsquoInquisitioncite Reuchlin agrave comparaicirctre en 1513 Lrsquoaffaire prend un tour tregravesseacuterieux5
Reuchlin finit par en appeler au pape Leacuteon X qui preacutefegravereremettre lrsquoaffaire entre les mains de lrsquoeacutevecircque de Spire Comparais-sant en 1514 Reuchlin est renvoyeacute absous Hochstrate est con-damneacute par contumace aux deacutepens de cent-dix florins drsquoor
Mais les ennemis de Reuchlin ne deacutesarment pas Attaqueacute unenouvelle fois par Pfefferkorn dans son ouvrage La Cloche du toc-sin ainsi que par les theacuteologiens de Cologne appuyeacutes par plu-sieurs autres universiteacutes (Louvain Erfurt Mayence Paris) quifont brucircler son Miroir des yeux Reuchlin veut un jugement deacutefi-nitif de la Cour de Rome Lrsquoacircge commenccedilant agrave lrsquoaccabler il srsquoy faitrepreacutesenter par un procureur Hochstrate fait traicircner le procegraves enlongueur mais il ne peut empecirccher que lors drsquoune grandeassembleacutee tenue en 1516 la plupart des suffrages aillent agrave Reu-chlin
5 Eacuterasme sincegravere admirateur de Reuchlin aurait gardeacute un silence prudent pen-dant toute la dureacutee du procegraves ce qui illustre la graviteacute de la situation ougrave sonami eacutetait empecirctreacute
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
X
Nonobstant Hochstrate fait surseoir le jugement Les deacutemecirc-leacutes avec Luther commencent agrave attirer toutes les attentions lenegotium nrsquoest donc pas vraiment trancheacute et Reuchlin reste dansune situation inconfortable
Ce nrsquoest qursquoen 1520 que des Jacobins obtiennent de Rome lasuppression deacutefinitive du procegraves dont ils srsquoengagent agrave payer lesfrais Lrsquoaffaire est close enfin
Ayant enseigneacute quelque temps agrave Ingolstadt puis agrave TuumlbingenReuchlin se voit attaqueacute cette fois par la jaunisse Il est trans-porteacute agrave Stuttgart ougrave il meurt le 30 juin 1522 acircgeacute de pregraves desoixante-sept ans
Le De Verbo mirifico est le premier grand ouvrage de JeanReuchlin Il fut reacutedigeacute en 1494 lrsquoanneacutee mecircme ougrave mourut Jean Picde la Mirandole auquel lrsquoauteur se reacutefegravere avec admiration6
Il y relate en trois livres une discussion qui srsquoeacutetend sur troisjours et agrave laquelle participent trois personnes le paiumlen Sidoniuseacutepicurien originaire de Pheacutenicie le juif Baruchias et le chreacutetienCapnion qui nrsquoest autre que Reuchlin lui-mecircme Deacutesireux dedevenir plus savant au contact des deux autres Sidonius les arejoints agrave Pforzheim ville de naissance de lrsquoauteur
Dans le premier livre celui dont Sidonius est le protagonistela discussion porte drsquoabord tout naturellement sur la notion delaquo science raquo notamment sur ce qui distingue la science humainede la science divine Pour Capnion contrairement agrave ceqursquoaffirmerait un adepte de lrsquoeacutecole drsquoEacutepicure la science divinepeut ecirctre communiqueacutee par Dieu agrave lrsquohomme et ce qui scellelrsquounion entre lrsquohomme et Dieu est une parole capable de produiredes miracles Le deacutebat se concentre alors sur les mots noms ouparoles magiques aux effets miraculeux Agrave la tombeacutee de la nuitles trois amis se seacuteparent se donnant rendez-vous pour le lende-main
6 Cf infra p 125 p 140 p 161 et p 198 n 520
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
INTRODUCTION
IX
seacutevit en Souabe Lorsque Pfefferkorn vient lui demander delrsquoassister dans ses deacutemarches inquisitoriales Reuchlin se deacuterobeen invoquant divers motifs Ce premier affrontement nrsquoest que lepreacutelude de lrsquoaffaire
Les juifs ayant obtenu de Maximilien qursquoil fasse surseoirlrsquoexeacutecution de lrsquoeacutedit jusqursquoagrave ce que des personnes compeacutetentesaient donneacute leur avis plusieurs universiteacutes allemandes invitentleurs repreacutesentants agrave exposer par eacutecrit leur opinion sur la ques-tion Reuchlin avance de nombreux arguments agrave la fois juridiqueset religieux voire linguistiques pour deacutefendre les juifs et leurlitteacuterature mais sa lettre adresseacutee agrave lrsquoarchevecircque de Mayence etdestineacutee agrave ecirctre preacutesenteacutee agrave lrsquoempereur est intercepteacutee par sesennemis et tombe entre les mains de Pfefferkorn qui lui reacuteponddans un ouvrage intituleacute Le Miroir agrave main Reuchlin reacuteagit enpubliant Le Miroir des yeux Les theacuteologiens de Cologne y deacutecegravelentquarante-quatre propositions erroneacutees ce qursquoArnaud de Tongresse hacircte de publier Malgreacute une Apologie adresseacutee par Reuchlin agravelrsquoempereur Jacques Hochstrate juge du tribunal de lrsquoInquisitioncite Reuchlin agrave comparaicirctre en 1513 Lrsquoaffaire prend un tour tregravesseacuterieux5
Reuchlin finit par en appeler au pape Leacuteon X qui preacutefegravereremettre lrsquoaffaire entre les mains de lrsquoeacutevecircque de Spire Comparais-sant en 1514 Reuchlin est renvoyeacute absous Hochstrate est con-damneacute par contumace aux deacutepens de cent-dix florins drsquoor
Mais les ennemis de Reuchlin ne deacutesarment pas Attaqueacute unenouvelle fois par Pfefferkorn dans son ouvrage La Cloche du toc-sin ainsi que par les theacuteologiens de Cologne appuyeacutes par plu-sieurs autres universiteacutes (Louvain Erfurt Mayence Paris) quifont brucircler son Miroir des yeux Reuchlin veut un jugement deacutefi-nitif de la Cour de Rome Lrsquoacircge commenccedilant agrave lrsquoaccabler il srsquoy faitrepreacutesenter par un procureur Hochstrate fait traicircner le procegraves enlongueur mais il ne peut empecirccher que lors drsquoune grandeassembleacutee tenue en 1516 la plupart des suffrages aillent agrave Reu-chlin
5 Eacuterasme sincegravere admirateur de Reuchlin aurait gardeacute un silence prudent pen-dant toute la dureacutee du procegraves ce qui illustre la graviteacute de la situation ougrave sonami eacutetait empecirctreacute
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
X
Nonobstant Hochstrate fait surseoir le jugement Les deacutemecirc-leacutes avec Luther commencent agrave attirer toutes les attentions lenegotium nrsquoest donc pas vraiment trancheacute et Reuchlin reste dansune situation inconfortable
Ce nrsquoest qursquoen 1520 que des Jacobins obtiennent de Rome lasuppression deacutefinitive du procegraves dont ils srsquoengagent agrave payer lesfrais Lrsquoaffaire est close enfin
Ayant enseigneacute quelque temps agrave Ingolstadt puis agrave TuumlbingenReuchlin se voit attaqueacute cette fois par la jaunisse Il est trans-porteacute agrave Stuttgart ougrave il meurt le 30 juin 1522 acircgeacute de pregraves desoixante-sept ans
Le De Verbo mirifico est le premier grand ouvrage de JeanReuchlin Il fut reacutedigeacute en 1494 lrsquoanneacutee mecircme ougrave mourut Jean Picde la Mirandole auquel lrsquoauteur se reacutefegravere avec admiration6
Il y relate en trois livres une discussion qui srsquoeacutetend sur troisjours et agrave laquelle participent trois personnes le paiumlen Sidoniuseacutepicurien originaire de Pheacutenicie le juif Baruchias et le chreacutetienCapnion qui nrsquoest autre que Reuchlin lui-mecircme Deacutesireux dedevenir plus savant au contact des deux autres Sidonius les arejoints agrave Pforzheim ville de naissance de lrsquoauteur
Dans le premier livre celui dont Sidonius est le protagonistela discussion porte drsquoabord tout naturellement sur la notion delaquo science raquo notamment sur ce qui distingue la science humainede la science divine Pour Capnion contrairement agrave ceqursquoaffirmerait un adepte de lrsquoeacutecole drsquoEacutepicure la science divinepeut ecirctre communiqueacutee par Dieu agrave lrsquohomme et ce qui scellelrsquounion entre lrsquohomme et Dieu est une parole capable de produiredes miracles Le deacutebat se concentre alors sur les mots noms ouparoles magiques aux effets miraculeux Agrave la tombeacutee de la nuitles trois amis se seacuteparent se donnant rendez-vous pour le lende-main
6 Cf infra p 125 p 140 p 161 et p 198 n 520
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
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Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
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Nonobstant Hochstrate fait surseoir le jugement Les deacutemecirc-leacutes avec Luther commencent agrave attirer toutes les attentions lenegotium nrsquoest donc pas vraiment trancheacute et Reuchlin reste dansune situation inconfortable
Ce nrsquoest qursquoen 1520 que des Jacobins obtiennent de Rome lasuppression deacutefinitive du procegraves dont ils srsquoengagent agrave payer lesfrais Lrsquoaffaire est close enfin
Ayant enseigneacute quelque temps agrave Ingolstadt puis agrave TuumlbingenReuchlin se voit attaqueacute cette fois par la jaunisse Il est trans-porteacute agrave Stuttgart ougrave il meurt le 30 juin 1522 acircgeacute de pregraves desoixante-sept ans
Le De Verbo mirifico est le premier grand ouvrage de JeanReuchlin Il fut reacutedigeacute en 1494 lrsquoanneacutee mecircme ougrave mourut Jean Picde la Mirandole auquel lrsquoauteur se reacutefegravere avec admiration6
Il y relate en trois livres une discussion qui srsquoeacutetend sur troisjours et agrave laquelle participent trois personnes le paiumlen Sidoniuseacutepicurien originaire de Pheacutenicie le juif Baruchias et le chreacutetienCapnion qui nrsquoest autre que Reuchlin lui-mecircme Deacutesireux dedevenir plus savant au contact des deux autres Sidonius les arejoints agrave Pforzheim ville de naissance de lrsquoauteur
Dans le premier livre celui dont Sidonius est le protagonistela discussion porte drsquoabord tout naturellement sur la notion delaquo science raquo notamment sur ce qui distingue la science humainede la science divine Pour Capnion contrairement agrave ceqursquoaffirmerait un adepte de lrsquoeacutecole drsquoEacutepicure la science divinepeut ecirctre communiqueacutee par Dieu agrave lrsquohomme et ce qui scellelrsquounion entre lrsquohomme et Dieu est une parole capable de produiredes miracles Le deacutebat se concentre alors sur les mots noms ouparoles magiques aux effets miraculeux Agrave la tombeacutee de la nuitles trois amis se seacuteparent se donnant rendez-vous pour le lende-main
6 Cf infra p 125 p 140 p 161 et p 198 n 520
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
INTRODUCTION
XI
Le deuxiegraveme jour la discussion reprend cette fois dans unechapelle7 Le protagoniste du jour est le juif Baruchias inviteacute parCapnion agrave exposer ce qursquoil connaicirct des mots heacutebreux sacreacutes Ilexplique entre autres les noms divins bibliques avh (Hu laquo Lui raquo)hyha (Ehieh laquo Je serai raquo) gta (Esh laquo Feu raquo) ceux des dix sephi-roth celui de yhla (Elohim laquo Dieu raquo) et surtout le fameux teacutetra-gramme hvhy (IHVH geacuteneacuteralement traduit par laquo Seigneur raquo)
Le troisiegraveme jour et le livre III sont reacuteserveacutes au chreacutetien Cap-nion qui toujours dans la mecircme chapelle initie ses deux amisaux mystegraveres du Verbe de la Triniteacute du Christ et du nom deJeacutesus le seul nom vraiment capable de produire des miracles
Reuchlin eacutecrit en philosophe ses commentaires ont un poidsque nrsquoont geacuteneacuteralement pas les propos inconsistants tenus parbon nombre de chreacutetiens bien intentionneacutes mais mal eacuteclaireacutes
On qualifie volontiers Reuchlin de laquo cabaliste chreacutetien raquoQursquoest-ce agrave dire Suffit-il de comptabiliser la valeur numeacuteriquedes noms scripturaires pour en comprendre la significationlaquo eacutesoteacuterique raquo De jongler avec les lettres et les nombres pourtrouver le sens cacheacute des Eacutecritures De leur inventer un relent demagie pour qursquoelles soient supposeacutees gagner en profondeur
En fait il srsquoagit de tout autre chose On confond souvent cer-taines meacutethodes ou laquo techniques raquo dont se servent les cabalistesen commentant les textes bibliques et la source mecircme de leursavoir Le mot laquo cabale raquo traicircne derriegravere lui des siegraveclesdrsquoincompreacutehension voire de meacutefiance et drsquohostiliteacute EmmanueldrsquoHooghvorst a admirablement mis les choses au point
Essayons de voir pour commencer ce que la Cabale nrsquoest pas Ilnous faut drsquoabord reacuteformer une opinion erroneacutee bien qursquoadmisepresque universellement et selon laquelle il srsquoagirait drsquoune doctrineparticuliegravere qui se serait surtout deacuteveloppeacutee pendant le Moyen Acircge une doctrine de nature mystique et cheminant parallegravelement agrave latradition biblique
7 La bregraveve description des lieux (cf infra p 88) eacutevoque curieusement une futureeacuteglise protestante
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XII
La Cabale nrsquoest pas une doctrine elle ne peut srsquoenseigner elle nesrsquoest pas deacuteveloppeacutee agrave un certain moment de lrsquohistoire elle nrsquoest pasneacutee de la destruction du deuxiegraveme Temple (de Jeacuterusalem) elle nedonne pas des recettes de magie elle ne permet pas de faire destalismans Non il srsquoagit de tout autre chose8
Nous venons de le dire la Cabale ne peut pas srsquoenseigner elle secommunique Celui qui voudrait la transmettre sous la forme decours ou de leccedilons prouverait son ignorance La Cabale est univer-selle Il nrsquoy a pas seulement une cabale juive toutes les traditionssupposent une cabale Crsquoest ainsi qursquoil existe une cabale pythagori-cienne grecque latine chreacutetienne posseacutedeacutee par certains chreacutetiens9
Ces chreacutetiens-lagrave ne sont pas les premiers venus
Le mot laquo cabale raquo provient drsquoune forme intensive du verbe QBL (lbq)qui signifie laquo recevoir raquo Crsquoest exactement le sens du mot laquo tradition raquodu latin tradere laquo transmettre de main en main raquo La Cabale crsquoest latransmission de quelque chose10
En bref la cabale est le don du sens des Eacutecritures
Crsquoest lagrave preacuteciseacutement la Cabale le don de la Torah qui consiste agraverevivifier un texte mort11
Ce don tous ne lrsquoont pas ou plus exactement crsquoest un donrare Ceux qui eacutetudient les Eacutecritures ainsi que les textes descabalistes le font souvent sans srsquointeacuteresser agrave lrsquounique clef qui enouvre la compreacutehension le don qui nrsquoest accordeacute que par Dieu agraveceux qui le lui demandent et agrave qui il daigne effectivementlrsquoaccorder Reuchlin lui-mecircme eacutecrit dans son De Arte cabalistica
La Cabale est en effet la reacuteception symbolique de la reacuteveacutelationdivine12
8 E drsquoHooghvorst Le Fil de Peacuteneacutelope t I Beya Grez-Doiceau 2009 p 2759 Ibid pp 275 et 27610 Ibid p 27811 Ibid12 J Reuchlin La Kabbale Archegrave Milan 1995 p 45 Le mot latin symbolica
peut precircter agrave confusion un symbole est agrave lrsquoorigine un objet concret qui doitecirctre rapprocheacute drsquoun autre pour refaire un tout intact
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
INTRODUCTION
XIII
En drsquoautres mots la vraie science est laquo reccedilue agrave la suite nondrsquoun enseignement humain mais drsquoune transmission divine raquo13Le mecircme auteur invoque le teacutemoignage de Platon et des pythago-riciens pour preacuteciser
Nous ne pouvons deacutecouvrir la perception des choses divines paraucun moyen mais elle est reacuteveacuteleacutee drsquoen haut14
Et aussi
Parmi une telle multitude ougrave il y avait tant de saints crsquoest Moiumlse quifut choisi pour recevoir de la bouche de Dieu la connaissance duvrai et du juste Lui seul et nul autre15
Cependant outre Moiumlse il y a eu dans lrsquohistoire bien drsquoautreshommes heacuteritiers du don de la cabale tant parmi les juifs queparmi les chreacutetiens Reuchlin ce laquo cabaliste chreacutetien raquo est-il deceux-lagrave
Srsquoil est un point sur lequel Capnion insiste et par ougrave il sug-gegravere sa propre qualiteacute crsquoest celui de la discreacutetion
Que les rites sacreacutes dont vous mrsquoentendrez exposer lrsquoobservance cepour quoi vous ecirctes venus soient reacuteveacuteleacutes aux hommes dignes maisdemeurent cacheacutes aux profanes16
Ce dont nous allons nous acquitter ici et qui est tregraves sacreacute ne doitpas ecirctre livreacute agrave la foule profane17
Poussez le verrou pour qursquoaucun serviteur ne nous entende que leschoses sacreacutees ne deviennent la riseacutee des profanes et que les perlesne soient honteusement fouleacutees par les porcs Agrave dessein eacutegalementje mrsquoefforcerai de parler plus obscureacutement de telle sorte toutefoisque vous-mecircmes vous me compreniez agrave cause de lrsquoexcellence devotre esprit18
13 Infra p 4614 Infra p 9515 J Reuchlin La Kabbale op cit p 4416 Infra p 7417 Infra p 9418 Infra p 105 Cette citation il est vrai est mise dans la bouche du juif
Baruchias mais les trois personnes qui discutent entre elles sont eacutevidemmentdes hypostases de Reuchlin
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
XIV
Les lignes ultimes du De Verbo mirifico sont un pied de nez agravetous les lecteurs qui srsquoimagineraient un Reuchlin disposeacute agrave profa-ner sa science par le biais drsquoun eacutecrit elles rappellent une autredeacutefinition formuleacutee dans le De Arte cabalistica
Cabale signifie action de recevoir par lrsquoouiumle19
Que peut-on degraves lors espeacuterer trouver dans le De Verbomirifico La reacuteponse est un teacutemoignage reacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-direrevoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquoune connaissance preacute-cise des textes des philosophes grecs de la litteacuterature cabalisti-que juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircr des SaintesEacutecritures
Car malgreacute des critiques formuleacutees ccedilagrave et lagrave contre certainsaspects vestimentaires crsquoest-agrave-dire exteacuterieurs et superficielsdont se sont affubleacutes ceux qui preacutetendent agrave tort ou agrave raison serattacher agrave la tradition paiumlenne juive ou chreacutetienne Reuchlincherche avant tout agrave mettre en eacutevidence drsquoune maniegravere qui forcelrsquoadmiration lrsquouniteacute profonde qui se deacutegage des diffeacuterents typesdrsquoenseignements drsquoeacutecrits et drsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres dusavoir On ne trouvera chez lui aucune trace de sectarisme voirede christianisme faussement triomphateur La veacuteriteacute se trouveneacutecessairement partout ougrave elle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoensoit le mode drsquoexpression
Les philologues modernes et autres speacutecialistes de lrsquohistoirede la philosophie et des religions malgreacute une obseacutedante recher-che des laquo sources raquo qui pour eux se reacutesument la plupart dutemps aux seuls textes soulignent souvent ce qui semble diffeacute-rencier les auteurs entre eux selon leur eacutepoque leur pays leurtradition leur eacutecole et mecircme signalent ce qui distingue unauteur de lui-mecircme selon les anneacutees qui seacuteparent tel et tel de seseacutecrits
19 J Reuchlin La Kabbale op cit p 44 (Kabala dicitur ab auditu acceptio)
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
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Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
303
TABLE DES MATIEgraveRES
Introduction VII
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES 3
Lettre de recommandation de Conrad Leontorius de Maulbronn 5
Preacuteface 9
LIVRE I 13
Chapitre premier 13Sidonius raconte ses propres origines Puis celles des habitants de Pforzheim Selon lui les reacutegions rudes et montagneuses peuvent donner naissance agrave une race excellente 13
Chapitre II 20Il explique la raison de sa venue donne son avis sur la vertu sur la loi et sur la meacutetaphysique et quelques mots sur les choses merveilleuses 20
Chapitre III 29Apregraves avoir fait lrsquoeacuteloge de Sidonius Baruchias se met aussitocirct agrave reacutefuter ses propos il attire drsquoabord la bienveillance en louant les autres et en rabaissant sa propre personne 29
Chapitre IV 34Eacutenumeacuteration des diffeacuterentes opinions des philosophes sur le premier principe 34
Chapitre V 38Baruchias prouve la veacuteriteacute de son opinion au sujet du premier ecirctreen montrant qursquoil ne faut rien chercher de stable dans les chosespeacuterissables drsquoici-bas 38
Chapitre VI 46Sidonius srsquoefforce une nouvelle fois de deacutefendre son opinion drsquoeacutepicurien 46
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
304
Chapitre VII 48Reacutefractaire Baruchias affirme qursquoil faut exeacutecrer et maudire la penseacutee drsquoeacutepicure 48
Chapitre VIII 50Capnion invite agrave laisser lagrave les invectives Il fait drsquoabord lrsquoeacuteloge de ses deux compagnons agrave leur instigation enfin il se met agrave discuter sur la science 50
Chapitre IX 56Le nom de laquo science raquo a diffeacuterentes acceptionsDeacuteveloppement sur les deux naturesLes choses humaines ne sont pas objet de science mais drsquoopinionLrsquoobjet de la raison et de la penseacuteeLes causes premiegravere et seconde 56
Chapitre X 59De quelle maniegravere Dieu et lrsquohomme srsquounissent-ils Reacutefutation de la penseacutee drsquoEacutepicure selon laquelle le loisir de la diviniteacute serait son bonheur suprecircmeet son influence une charge peacutenibleOn prouve qursquoil y a un Dieu et qursquoil gouverne tout 59
Chapitre XI 63On fleacutetrit Lucregravece selon lequel les vœux rebutent DieuCe qursquoil nous invite agrave demander dans nos priegraveresOn enseigne ce qui lie agrave Dieu Lrsquouniteacute 63
Chapitre XII 66Sidonius deacutesire entendre la suite et Baruchias aussiSelon ce dernier il nrsquoest rien que lrsquoon ne fasse pour le gain 66
Chapitre XIII 69Capnion reacutefute lrsquoopinion de Baruchias en montrant que les philosophes ont chercheacute le secours de la doctrine juive 69
Chapitre XIV 72Sidonius approuve la penseacutee de CapnionSur le rejet du peuple juif et lrsquoeacutelection des chreacutetiens 72
Chapitre XV 73Tous deux pressent Capnion de poursuivreIls deacutesirent ecirctre instruits par luiIl les megravene agrave la connaissance de Dieu 73
Chapitre XVI 75Sidonius reprend une agrave une les regravegles formuleacutees par Capnion au chapitre preacuteceacutedent et les confirme par lrsquoautoriteacute des ceacutereacutemonies antiques 75
Chapitre XVII 81Selon Baruchias il ne faut pas adopter toutes les doctrines des temps anciensCeux qui eacutetaient drsquoun autre avis que le peuple les philosophes et les prophegravetes furent condamneacutes agrave mortIl se soumet lui aussi aux conditions de Capnion 81
Chapitre XVIII 83Sidonius montre la vaniteacute de ce qursquoon rapporte sur les livres magiques drsquoEacutenoch et de Salomon 83
Chapitre XIX 85Capnion remet son discours au lendemaince agrave quoi les autres consentent 85
TABLE DES MATIEgraveRES
305
LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
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Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
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Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
TABLE DES MATIEgraveRES
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LIVRE II 87
Preacuteface 87Chapitre premier 87
Pour commencer Sidonius accumule dans son discours nombre de choses ayant trait agrave la magieIl conclut qursquoelles sont vaines et dangereuses 87
Chapitre II 93Capnion couvre Sidonius drsquoeacuteloges puis srsquoexcuseEnsuite il srsquoeacutetend sur trois genres de miracles qursquoil rejette comme vainsEnfin il invoque Dieu solennellement 93
Chapitre III 96Il est prouveacute que les miracles se font par le verbe et par la volonteacute de Dieu seul 96
Chapitre IV 99Sidonius ne comprend pas encore les dires de CapnionCrsquoest pourquoi il lrsquoaccuse drsquoinconstanceEnsuite il emprunte des exemples aux historiens tant profanes que sacreacutes pour montrer que les miracles nous concernent 99
Chapitre V 102Baruchias affaiblit les critiques de SidoniusIl montre et prouve par des autoriteacutesque les dires de Capnion sont vrais agrave la fin de sa reacuteponse Baruchias trahit son appartenance 102
Chapitre VI 105Lrsquoassociation de la penseacutee divine et de la penseacutee humaineAgrave quel point Dieu se reacutejouit drsquoecirctre avec lrsquohommeRien ne se fait en dehors de ses deacutecisionsIl est appeleacute aussi lOgravegoj 105
Chapitre VII 110Lrsquoancienneteacute de la langue heacutebraiumlqueLe premier agrave avoir transmis les lettres de lrsquoalphabetTheacuteorie sur Moiumlse le plus ancien de tous les auteursLa traduction des Septante 110
Chapitre VIII 113Le Dieu un et vrai Les autres dieux forgeacutes par les hommesLes mots barbares impliqueacutes dans les sacrifices et leur justification 113
Chapitre IX 119Sidonius confirme ce qui preacutecegravedeIl traite de la voix de la parole de la raison et du concept de lrsquoacircme 119
Chapitre X 122Ce qui est sacreacute Les diffeacuterents sens de ce mot 122
Chapitre XI 126Un tregraves grand nombre drsquoexpressions et de locutions heacutebraiumlques contenues dans le Nouveau Testament trouvent ici leur explication selon le vrai sens en heacutebreu et par comparaison avec des exemples tireacutes de lrsquoAncien Testament 126
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
306
Chapitre XII 133Sidonius et Capnion admirent lrsquoeacuterudition dont ils ont entenduBaruchias faire preuve agrave propos de lrsquoEacutecriture divineCapnion reacutepond agrave la question souleveacutee par Baruchiasagrave propos des mots heacutebreux eacuteparpilleacutes dans les saintes Eacutecritures 133
Chapitre XIII 135Personne ne connaicirct Dieu et son intentionexcepteacute son propre esprit et celui agrave qui cela a eacuteteacute reacuteveacuteleacuteLa maniegravere dont se font les miracles 135
Chapitre XIV 137Les noms de Dieu Leur nombre 137
Chapitre XV 140Le nom hyha Sidonius raconte lrsquohistoire de Simonide 140
Chapitre XVI 143Sur le nom avh et gta 143
Chapitre XVII 150Capnion reacutepegravete briegravevement ce qui vient drsquoecirctre ditet y apporte de lrsquoordre Ensuite Sidonius explique les noms grecs des dieux 150
Chapitre XVIII 152Sur hmkx et oUgraveshellipa et plusieurs autres noms de Dieu 152
Chapitre XIX 162Sur le nom teacutetragramme hvhy 162
Chapitre XX 166Capnion pose une question sur le Dieu jadis inconnuBaruchias lui reacutepond agrave la maniegravere des dialecticiensEnsuite il poursuit le discours qursquoil a commenceacute 166
Chapitre XXI 174Lrsquoeacutechelle de Jacob et ses degreacutesLXXII versets qui contiennent le nom de Dieu 174
Chapitre XXII 184Sidonius montre que la penseacutee des Grecs et des paiumlens concorde et srsquoadapte au nom teacutetragramme de Dieu 184
Chapitre XXIII 187Les quatre lettres du nom hvhy les figures geacuteomeacutetriques des caractegraveres et les formes arithmeacutetiques des nombres 187
LIVRE III 201
Preacuteface 201Chapitre premier 201
Sidonius et Baruchias sont tregraves deacutesireux drsquoentendre CapnionIls lrsquoexhortent donc agrave srsquoacquitter de sa promesse au sujet du Verbe qui fait des merveilles 201
Chapitre II 202La foi Le Verbe qui dit et qui est profeacutereacute chef et cause de toutes choses 202
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
TABLE DES MATIEgraveRES
307
Chapitre III 207Le Fils unique de Dieu Jeacutesus-ChristLe sein du Pegravere La main Le discours 207
Chapitre IV 213Trois miracles dans le signe de la conceptionTrois eacutetats dans le Verbe de DieuQuelques remarques sur la Triniteacute 213
Chapitre V 219Les poegravetes Le premier et le second hommeLa creacuteation du jour de la lumiegravere de la nuit 219
Chapitre VI 227La triple reacutepartition des noms attribueacutes agrave Dieu 227
Chapitre VII 229Les noms attribueacutes agrave Dieu par ressemblance 229
Chapitre VIII 232Ce qursquoil faut croire au sujet du Pegravere du Fils et de lrsquoEsprit Saint 232
Chapitre IX 237Sidonius reacutecite le grand nombre des dieux et deacuteesses paiumlensEnsuite Baruchias est anxieux de savoir quel nom de Dieuil doit choisirCrsquoest pourquoi les deux demandent agrave Capnion de poursuivre 237
Chapitre X 239Seule la toute-puissance de Dieu opegravere des miraclesQuelques figures Le fameux nom qui fait des merveilles comment on lrsquoa connu et comment il faut srsquoen servir 239
Chapitre XI 246Autres noms de DieuEacutenumeacuteration de presque toutes les œuvres du ChristLe Messie 246
Chapitre XII 250Le nom de JeacutesusLes lettres hvhy dans lesquelles est inseacutereacute le gt Schin 250
Chapitre XIII 256Les eacutetats du mondeLa notion arithmeacutetique du nom de Dieu 256
Chapitre XIV 261Autres sauveurs avec qui ce nom ne cadre pas 261
Chapitre XV 266Lrsquoeacutecriture et lrsquoabreacuteviation du nom hvgthy 266
Chapitre XVI 269Reacutecapitulation de ce qui preacutecegravedeLes miracles faits au moyen du nom de Jeacutesus 269
Chapitre XVII 277Les miracles de Paul Ses voyages 277
Chapitre XVIII 278Le divin Jean lrsquoEacutevangeacuteliste Les miracles qursquoil fit 278
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
LE VERBE QUI FAIT DES MERVEILLES
308
Chapitre XIX 282Les caractegraveres qui permettent drsquoinvoquer la toute-puissance divineIl nrsquoy en eut que trois au temps de la nature quatre au temps de la loi cinq au temps de la gracircce 282
Chapitre XX 287Il nrsquoy a pas de Christ sans croix 287
INDEX DES CITATIONS 291
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
Beya Eacuteditions Eacutedition numeacuterique
Jean Reuchlin naicirct en 1455 agrave Pforzheim Il eacutetudie le latinle grec lrsquoheacutebreu ainsi que le droit Hocircte de Laurent de Meacutedicisil se lie drsquoamitieacute avec Ficin Landini Politien Pic de la Miran-dole Il est reccedilu par lrsquoempereur Freacutedeacuteric III et par le futur empe-reur Maximilien Ier Agrave partir de 1509 en deacutefendant la litteacuteraturetraditionnelle juive Reuchlin est victime de multiples attaquesqui culminent dans une citation agrave comparaicirctre devant le tribunalde lrsquoInquisition Ce nrsquoest qursquoen 1520 que lrsquoaffaire connaicirct pourlui un heureux deacutenouement Il meurt en 1522
Le De Verbo mirifico date de 1494 Reuchlin y relate entrois livres une discussion amicale qui srsquoeacutetend sur trois jours et agravelaquelle participent trois personnes le paiumlen Sidonius le juifBaruchias et le chreacutetien Capnion qui nrsquoest autre que Reuchlinlui-mecircme Le deacutebat porte sur la notion de laquo science raquo sur lesmots noms ou paroles magiques aux effets miraculeux en par-ticulier sur les mots heacutebreux sacreacutes enfin sur les mystegraveres duVerbe de la Triniteacute du Christ et du nom de Jeacutesus
On trouvera dans le De Verbo mirifico un teacutemoignagereacuteveacuteleacute crsquoest-agrave-dire revoileacute de la scientia perennis appuyeacute drsquouneconnaissance preacutecise des textes des philosophes grecs de la litteacute-rature cabalistique juive des commentaires des Pegraveres et bien sucircrdes Saintes Eacutecritures Reuchlin cherche avant tout agrave mettre eneacutevidence drsquoune maniegravere qui force lrsquoadmiration lrsquouniteacute profondequi se deacutegage des diffeacuterents types drsquoenseignements drsquoeacutecrits etdrsquoeacutecoles susciteacutes par les Maicirctres du savoir On ne trouvera chezlui aucune trace de sectarisme voire de christianisme fausse-ment triomphateur La veacuteriteacute se trouve neacutecessairement partout ougraveelle a eacuteteacute communiqueacutee quel qursquoen soit le mode drsquoexpression
ISBN 978-2-930729-00-8
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