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Le Carnaval ou « mardi-gras » demeure l'une des
grandes manifestations socio-culturelles du peuple Haïtien.
Ces festivités se déroulent suivant le calendrier
catholique du jour des rois, de l‘Épiphanie jusqu'au mercredi
des cendres. C'est la manifestation sans retenue de
la sensibilité du peuple haïtien, toutes classes sociales
confondues.
Les multiples déguisements, les
couleurs vives, mariés aux sons
des tambours, des bambous,
« bokal », « feray »,
« boutey » et des tempos les plus
divers : rara, kata, rasin,Troubadou, Konpa, etc., font d'Haïti dans la région caraïbéenne, une exclusivité dans le carnaval.
Les marchandes feuilles « machan fèy », déguisées aux couleurs du bicolore haïtien
C'est l'époque de la désarticulation des hanches et des deux mains suspendues au-dessus de la tête,
qu'on appelle dans notre créole « la gouyad ».
Le carnaval haïtien demeure une manifestation socio-culturelle et politique.
Le carnaval, expression culturelle des judéo-chrétiens, l'une des coutumes de l'antiquité romaine, a été introduit en Haïti durant l'époque coloniale par les Espagnols. Il offrit à tous une occasion de se défouler; cependant le port des masques restait un privilège exclusif des colons et des affranchis tandis que les esclaves n'avaient pas droit d'y participer.
Après l'Indépendance, le carnaval devint une vraie réjouissance populaire déambulant dans les rues. Au fil du temps, la tradition carnavalesque s'est installée partout dans le pays avec ses ramifications locales.
Une marée humaine déferlant devant le char de Djakout Mizik qui dégage une guerre de décibels assourdissants, soit environ 300,000 au Champs de Mars, 2003.
Slogans ou refrains de rues; mettant en exergue parfois les personnages indésirables, parmi lesquels, fut le général Charles Oscar Étienne, qui constitue jusqu'à aujourd'hui une tête d'affiche dans le défilé carnavalesque.
Progressivement, le carnaval évolua en tableau d'exposition des moeurs et des méfaits de l'élite que la population tournait en dérision dans les
Charles Oscar Étienne connu sous le nom de « Chaloska » en créole est venu le tristement célèbre, suite à la répres-sion sanglante infligée à la population de Port-au-Prince, quand il assassina plus d’une centaine de prisonniers politiques en 1915 peu avant la première occupation américaine.
Comme commandant de l'arrondissement de Jacmel, il eut à subir les moqueries de la population qui le représentait avec des effigies grotesques colorées de charbon vêtues de redingote, avec des dents monstrueuses. Le peuple se rendit justice plus tard quand il exécuta l'ignoble général, ainsi que son chef, le président Vilbrun Guillaume Sam. C'est sous ce prétexte que les yankees ont envahi et occupé militairement Haïti.
L'un des indigènes, en tête du défilé carnavalesque en 2003
Une femme haïtienne au regard chatoyant
Durant les événements de 1946, le secteur commercial boycotta le carnaval officiel et le gouver-nement d'Estimé dut s'appuyer sur des bandes ambulantes. Il risposta avec succès par une approche populiste, et en 1949, la tradition reprit ses droits dans un carnaval de nuit animé de sons, chorégraphies, chars, défilés, couleurs et costumes, les uns plus affriolants que les autres. Pour ce qui fut le plus beau des carnavals, les touristes affluaient, autant que diverses personnalités étrangères.
Les Indiens, une vue rapprochée
des chapeaux montrant
l'aspect féerique des couleurs.
Un char allégorique tournant les
reines en spirale.
Une nuée de femmes
déguisées en robes fauve et
Kaki.
Le déguisement Le déguisement dans les bandes à dans les bandes à
pied varie parfois. pied varie parfois. Les nantis se Les nantis se
déguisaient déguisaient autrefois en autrefois en personnages personnages
suivants : prince, suivants : prince, roi, marquis ou roi, marquis ou
Lucifer.Lucifer.
Le déguisementLe déguisement
Les moins privilégiés
choisissaient les professions :
avocat, médecin, magicien, noble,
militaire grotesque; au bas
de l'échelle, on retrouvait
indiens, boeufs, indigènes, arboriculteurs, travestis ou en une célébrité de l'époque.
D'autres femmes des banlieues déambulant les rues en prélude aux jours gras, offraient des surprises qu'on appelait « la mayote ».
s'éparpillèrent dans les rues et s'habillèrent en moines, prêtres et évêques; certaines femmes se dégui-saient en « pré-cieuses ridicules », pour se moquer des autorités locales.
Certains participants, fustigeant les autorités ecclésiatiques,
C'est la manifestation sans retenue de la sensibilité du peuple haitien, toutes classes sociales confondues.
Aux origines des Reines!En 1920, pendant l'occupation américaine, le
carnaval fut récupéré par les affairistes qui l'affubla d'un caractère élitique, le gouvernement de Borno
essaya de vider le carnaval de son contenu populaire, c'est ainsi que le major américain Butler mit la
population en garde contre l'utilisation des termes jugés scandaleux.
Une reine des reines en 2003
Une de nos beautés haïtiennes au carnaval de 2006, on dirait une Reine Soleil !
Vers 1927, le gouvernement collaborationniste de Borno, modela le carnaval d'un style européen par l'intégration d'une reine au carnaval et il ordonna aux différents groupes de s'assembler en un seul cortège en excluant ceux considérés violents.
Président Borno a vu son
carnaval de 1928 boycotté
par les groupes populaires et
de la population, qui
ont préféré se cantonner dans
les milieux des temples et des églises pour célébrer symbo-liquement l'enterrement de Borno : l'une des réactions servant de leçons aux succésseurs de Borno.
concession avec le retour du fameux groupe « ortophonique » « G.B » « pour gwo Bouzen », originaire du Portail Saint-Joseph, formé dans les années 1920 par Irame Dormévil, groupe considéré jusque dans les époques (Nemours-Sicot) comme le vrai « roi du béton ».
L'année suivante, le gouvernement de Borno implanta le premier roi du carnaval ainsi que les reines d'honneur du défilé carnavalesque et a dut faire une
Les paysannes utilisant les parasols faits avec des roseaux.
La fin de la première partie
Conception : Hervé Gilbert
Réalisation Diaporama : Tonton Marcel
Les photos sont une courtoisie du Ministère à la Culture
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La musique est une musique de Ansy Derose
Haïti Mélodie d'amour
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Carnaval haïtien
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