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JOURNAL DE CAMPAGNE DE MARINE LE PEN | N° 5 | MARS/AVRIL 2012 www.marinelepen2012.fr LA DÉMOCRATIE SANS LE PEUPLE SARKOZY CARTON ROUGE

Journal Esprit de la France n°5

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Page 1: Journal Esprit de la France n°5

journal de campagne de marine le pen | n° 5 | mars/avril 2012www.marinelepen2012.fr

la démocratie sans le peuple

sarkozy carton rouge

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S i l’on devait se limiter au discours des politi-

ciens et des commentateurs, nous vivrions à l’âge d’or de la démocratie. Ce mot, on

l’entend, chez nous, cent fois par jour, avec des trémolos de bonne conscience, ou sur le ton de l’évidence. Et pourtant, rarement l’expression de la démocratie réelle, dans ce pays, n’a jamais été autant menacée, bafouée.

L’exemple le plus patent de cette régression démocra-tique française, ce sont bien sûr les menaces qui pèsent sur ma candidature, à cause d’une loi dépassée sur les parrainages, et les pressions et menaces très réelles qu’on fait peser sur les maires. Je lutte sans relâche contre ces blocages et ces manœuvres, notamment en déposant une « question prioritaire de constitutionna-lité » sur l’anonymat des parrainages devant le Conseil constitutionnel, initiative qui a reçu l’appui, explicite ou tacite, de nombreuses personnalités politiques parfois d’un bord assez opposé au mien (voir notre dossier).

Mais le déni de démocratie, et tous ceux qui me suivent, le savent bien, ne se situe pas qu’au niveau de l’élection présidentielle : à l’Assemblée nationale, 15 à 20 % d’élec-teurs français – les nôtres – sont privés chroniquement de représentation, sans que cela pose plus de problèmes que ça aux représentants des autres partis, si sourcilleux, en paroles, avec les grands principes démocratiques.

Mais ce refus de prendre en compte les aspirations, d’une grosse minorité ou d’une nette majorité (voire le sondage sur ma candidature page 7) du peuple français, va bien au-delà de la simple représentation de notre cou-rant : les Français, en effet, ne sont pas consultés sur les grandes questions les concernant, de l’immigration à la

souveraineté, précisément parce que les élites mondiali-sées qui nous gouvernent ne veulent plus entendre par-ler d’identité et de souverainetés nationales.

N’oublions jamais 2005 !Et s’ils sont malgré tout, et au terme de quelles hésita-tions, consultés, c’est, comme pour le référendum de Maastricht (1992) ou celui sur le projet de constitution européenne (2005) dans des conditions de déséquilibre médiatique, de bourrage de crânes dignes de feues les démocraties populaires.

Et puisque nous venons de parler du référendum de 2005, n’oublions jamais que Nicolas Sarkozy, avec l’ap-pui des dirigeants socialistes dont un certain François Hollande, a fait adopter en 2008 par le Parlement un projet rejeté deux ans plus tôt par 55 % des Français !

Alors nous le disons sans fausse modestie excessive : la démocratie en France c’est nous. Parce que nous vou-lons la proportionnelle intégrale à toutes les grandes consultations. Parce que nous prônons, depuis plus de trente ans, le référendum d’initiative populaire. Toutes ces réformes que l’UMP et le PS, avec des nuances, se sont entendue pour refuser et repousser, dénonçant le « populisme » pour na pas affronter le peuple sur les sujets qui fâchent.

Plus que jamais, un vote en ma faveur sera un vote pour la démocratie. La vraie, pas celle des discours pour le Figaro-Magazine.

on vous l’avait bien dit !Par Marine Le Pen

édito/sommaire

On sacrifie un peuple à un dOgme, l’eurO

Européisme

Journal de campagne de Marine Le Pen

78, rue des Suisses 92000 Nanterre

Directeur de la Publication : Marine Le PenRédacteur en chef : Louis Aliot

Tirage : 55 000 exemplairesEsprit de la France n° 5- 16 pages

Numéro de commission paritaire en cours

Conception - Impression : Unanime

Courriel : [email protected]

Photo en couverture : © keattikorn - Fotolia.com

on vous l’avait bien dit ! ����������������������������2 On sacrifie à un dogme, l’euro

édito �����������������������������������������������������3

ceque j’en pense �������������������������������������4 Deux ou trois choses essentielles sur l’école

dossier ������������������������������������������������6Ils veulent une démocratie sans peuple !

entretien ���������������������������������������������10 David Rachline : « Marine Le Pen abrogera immédiatemment Hadopi »

coup de cœur culture ��������������������������12

détecteur de mensonges ������������������������13actualité internationale �������������������������14 Le Qatar, micro-état, méga-prédateur

la voix du peuple �����������������������������������16

D.R

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La Démocratie, c’est nous !

« Comme seule je l’ai toujours dit, les accords de renflouement de l’euro qui se succèdent à un rythme effréné sont tous voués à l’échec. »Marine Le Pen, le 2 novembre 2011

« Ces trois pays (la Grèce, le Portugal et l’Espagne) sont obligés d’adopter des plans d’économie draconiens pour tenter de s’en sortir : réduction massive des dépenses sociales, des dépenses de santé, baisse des salaires, des pensions et des traitements, tout y passe ! (…) Autrement dit, se refusant à quitter l’euro par idéologie, poussés dans cette direction par les instances européistes, ces 3 pays ont fait le choix de la monnaie unique contre leurs peuples. Les plans d’aide du FMI et des pays européens ne changeront rien à cette solution de plus en plus chaotique. Au contraire, ils aggraveront encore la situation financière d’autres pays déjà au bord de la faillite comme le nôtre. Sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, la France se précipite pour prêter 17 milliards d’euros à la Grèce en 3 ans, argent que nous ne reverrons probablement jamais en totalité. »Marine Le Pen, 4 mai 2011

nOuS DISIOnS T andis que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se congratulent sur le thème « L’Euro est sauvé, l’Europe aussi », une nation s’enfonce dans

une spirale de récession économique, de régression sociale et d’incertitude politique : pour complaire aux eurocrates et aux analystes financiers libé-raux, le gouvernement grec vient de décider une baisse de 22 % du salaire minimum (-32 % pour les moins de 25 ans), la réduction des dépenses de santé et une décimation des fonctionnaires. Ces mesures antisociales consacrent l’échec de deux ans de mesures d’austérité et de deux plans successifs de l’Union européenne pour maintenir artificiellement le pays dans la zone euro.

à cette diète sociale s’ajoute l’humiliation d’un peuple désigné par d’autres nations ou d’autres gouvernements européens comme sous-développé, paresseux, tricheur.à noter que cette nouvelle est planifiée par un Premier ministre, Lucas Papa-démos, qui, dix ans plus tôt, alors qu’il était gouverneur de la Banque cen-trale grecque, a délibérément truqué les comptes de la nation avec ses amis de Goldman Sachs, pour continuer la fuite en avant budgétaire !

Excédés, c’est par dizaines de milliers que les Grecs sont descendus dans la rue pour signifier leur refus de souffrir et de mourir pour l’euro et l’Europe de Bruxelles. Et le gouvernement d’union nationale imposé par l’UE a déjà volé en éclat, les quatre ministres du Laos (droite nationale) – et deux socialistes – ayant démissionné pour ne pas cautionner l’étouffement du peuple grec.

Encore une fois, les dirigeants européens choisissent, pour respecter la doxa ultra-libérale et monétariste, un remède pire que le mal : ils dévaluent les salaires et les prestations sociales alors qu’il faudrait dévaluer la monnaie !

Mais pour dévaluer, et sauver l’économie grecque, il faudrait aider le pays à sortir de l’euro (et plus généralement préparer la fin de l’euro). Les eurocrates ne veulent pas en entendre parler, mais c’est inéluctable. Déjà le pays va effacer plus de 100 milliards sur les 350 milliards de sa dette publique, et les banques et assureurs étrangers ont d’ores et déjà perdu 50 % de leurs créances sur la Grèce. Dont le peuple refuse d’être sacrifié à un mythe de technocrates. Bruxelles devra se résoudre à entendre le cri de désespoir d’Athènes ! En atten-dant celui des autres peuples sacrifiés sur l’autel de la monnaie unique.

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on en parle on en parle

deuX Ou TrOis cHOses essenTielles sur l’écOle – puBliQue Ou priVéeJ’ai demandé à Valérie Laupiès, enseignante chevronnée du secteur public, et à ce titre notre spécialiste de l’école, de nous donner son sentiment sur la crise profonde que connaît le domaine de l’Education au pays de Jules Ferry Outre son diagnostic, Valérie Laupies nous rappelle son parcours, professionnel et politique.

Mon parcours professionnel Cela fait maintenant 19 ans que j’en-seigne comme professeur des écoles et depuis 5 ans, je suis directrice (tout en étant toujours enseignante, en classe de CM2). J’ai toujours ensei-gné en ZEP dans les Bouches-du-Rhône, après avoir exercé seulement deux mois à l’hôpital neurologique pour enfants à Lyon.J’ai été « formée » par Philippe Mei-rieux(1) lui-même puisque j’ai fait l’IUFM à la Croix-Rousse, à Lyon, où il était directeur. C’était l’année de créa-tion de l’IUFM(2) (1991 ou 1992) et je me souviens que ceux qui avaient le mieux réussi le concours de professeur des écoles à l’issue de la 1ère année de for-mation étaient ceux qui avaient suivi les cours par correspondance (c’est-à-dire ceux qui ne fréquentaient pas l’IUFM-établissement).Je pourrais décrire mon parcours en deux périodes : celle où j’étais attirée par les pédagogies « non-directives », où l’on fait appel à la spontanéité de l’enfant, et celle où le maître transmet le savoir en instituant les valeurs de travail, effort, mérite.J’ai exercé de façon « non-directive  » pendant une dizaine d’années ; les inspecteurs appréciaient car c’était dans la droite ligne de ce que j’avais appris à l’IUFM : « L’enfant au cœur du système d’apprentissage, acteur de son savoir ». En ZEP, cette aventure est épuisante car les enfants qui n’ont pas les bases de l’éducation, pour la plupart, ont besoin en réalité encore davantage que les autres d’un cadre très strict. Je me suis donc heurtée

à la réalité de la nature de l’enfant, qui n’est pas forcément le « bon sau-vage » mais souvent le « vilain petit sauvageon » et j’ai compris qu’il fal-lait littéralement que je sauve ma peau en affirmant mon autorité. Cela m’est venue d’autant plus clairement à l’esprit que j’étais devenue mère de famille. Je me suis dit alors : « Ce n’est pas l’enfant qui décide, c’est l’adulte qui sait ce qui est bien pour lui ; c’est cela être un parent ou une maîtresse responsable » et tout a changé.

Mon itinéraire politiqueC’est à partir de ce moment-là aussi que je me suis engagée politique-ment. C’était à l’époque où Jean-Pierre Chevènement dénonçait le problème des « sauvageons ». Cela m’avait marquée d’autant plus que les gymnases de nos écoles en ZEP étaient souvent vandalisés et que l’Education nationale remettait sys-tématiquement « des moyens » pour « la population défavorisée ».Je suis pourtant issue d’une famille socialiste et mes frères sont engagés à gauche, mon beau-père militant au Front de gauche sur Tarascon ; j’ai aussi été membre d’ATTAC, m’inté-ressant à la taxe Tobin. Mais la réalité du terrain et ma vie à Tarascon ont été plus fortes que mes concepts gau-chisants. C’est comme une conver-sion : j’ai ouvert les yeux, mon cœur et mon esprit et je me suis appuyée sur la philosophie de Jean-Pierre Chevènement en ce qui concerne la République et l’Ecole pour m’inves-tir différemment dans mon métier.

Je me rappelle m’être confrontée à Clémentine Autain dans une univer-sité d’été du MRC qui prétendait que l’échec scolaire était dû au machisme des professeurs et à nos stéréotypes sexistes. Alors, j’ai commencé à me poser la question : « Comment se fait-il que C. Autain soit l’invitée de J.P. Chevènement » ? Je trouvais ça inco-hérent avec ce qu’il défendait.Alors, je me suis aventurée à lire le livre de Marine Le Pen « A contre-flots » et là, révélation : c’était exactement ça que je pensais ! J’ai adhéré au Front national et à l’issue d’une conférence de presse de Jean-Marie Le Pen, je suis allée lui parler de l’Ecole… Il était ravi que je lui décrive la réalité telle qu’il l’avait devinée depuis longtemps et j’ai reçu quelques jours plus tard sa sollicita-tion pour figurer sur la liste aux régio-nales 2010.Mon Dieu, comme j’avais peur que l’Education nationale me lynche ! Aujourd’hui, toutefois, je ne regrette aucunement de m’être jetée à l’eau car malgré les embûches qui m’ont été tendues : la force d’exercer à l’école, je la puise vraiment de ma famille fron-tiste. Marine Le Pen et JMLP m’ont donnée des ailes et j’aime encore davantage mon métier aujourd’hui.

Les priorités pour l’école et le projet de Marine

La priorité absolue, c’est que chaque membre de l’équipe éducative

Rencontre avec Valérie Laupiès

D.R

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retrouve sa place : l’élève doit obéir et respecter le professeur, l’ensei-gnant doit transmettre les savoirs disciplinaires de façon rigoureuse, les parents doivent accompagner leurs enfants dans leurs devoirs d’élève.D’autre part, je pense que pour redresser l’Ecole, il faut dès le premier degré retrouver les fondements de l’Ecole primaire, c’est-à-dire affirmer le principe suivant : l’élève ne construit pas seul son savoir, le maître doit le lui transmettre. Il faut donc refaire des programmes clairs et concis compré-hensibles par tous. Les programmes scolaires sont des documents par lesquels la nation définit les connais-sances que ses enfants doivent maî-triser pour accéder à l’autonomie intellectuelle. D’une manière géné-rale, le programme de l’école primaire doit comprendre des connaissances élémentaires qui, si elles ne sont pas intégrées à un âge donné, sont plus difficiles à acquérir par la suite.Dans le second degré, la priorité est de supprimer le collège unique en laissant la possibilité aux élèves dès l’âge de 14 ans de se former profes-sionnellement et de choisir une filière manuelle.Marine Le Pen entend redonner l’auto-rité au professeur et par là-même, elle lui fait confiance. Je n’ai pas trouvé cette marque de confiance dans les programmes de nos adversaires, plu-tôt démagogues.En effet, je crois réellement que ce dont souffrent particulièrement les enseignants, c’est que cette notion d’autorité a été mise à mal.On les culpabilise quand ils l’exercent car on a associé l’autorité du maître à un acte de violence. Or, comment transmettre le savoir dans l’anarchie et sans respect pour la personne qui transmet ? Et comment s’affirmer quand on sait que l’on ne sera pas soutenu par sa hiérarchie ?De cette notion découlera la restaura-tion des valeurs de réussite à l’école qui sont : le travail, l’effort, le mérite.

Sur le débat école privée-école publique

Je considère que ce débat est aujourd’hui archaïque. En effet, il est attesté par tout le monde que de plus en plus de familles modestes fran-

çaises ont recours au collège privé car elles sont obligées de fuir les éta-blissements publics défaillants.Si nous arrivons à mettre en place notre programme pour l’école, le ser-vice public de l’Education nationale sera de meilleure qualité et les parents pourront faire à nouveau confiance au public. Notre objectif est bien de ren-forcer la qualité de l’Ecole publique dans un souci d’égalité des chances.Toutefois, je crois que cette Ecole ne s’oppose pas au privé car nous devons respecter le choix des familles qui souhaitent élever leurs enfants dans un cadre d’éducation catholique par exemple, ou dans une école ayant une pédagogie très spécifique. Je crois que les écoles privées catholiques retrouveront d’autant mieux leur identité et pourront d’autant mieux accomplir leur mission d’éducation chrétienne qu’elles ne seront plus choisies par défaut par les parents. Je suis donc favorable à ce que les écoles privées sous contrat bénéfi-cient d’aides de l’Etat.

Sur la motivation et la formation des maîtres

Comme je le disais auparavant, les enseignants souffrent d’un manque d’autorité, d’un manque de recon-naissance de la part de leur hiérarchie. De plus, les concepts pédagogiques, sans cesse renouvelés et imposés par l’administration, sont impraticables et les met dans une position d’incapa-cité à exercer dans des classes dif-ficiles. Les inspecteurs remettent en effet sans arrêt en cause les pratiques des professeurs qui seraient les res-ponsables de l’échec scolaire sans donner la clé de la réussite.Je suis entourée de collègues à moi-tié dépressifs, découragés, qui disent vouloir changer de métier quand ils en auront l’opportunité. Il existe donc une véritable souffrance au sein du corps enseignant. Et bien sûr, c’est impor-tant de l’entendre plutôt que de refou-ler le problème en disant : « De toute façon, ils sont toujours en vacances ou en grève ». Non seulement le métier est épuisant nerveusement car on est en permanence dans le stress, les cris, les bagarres mais les exigences de l’administration sont de plus en plus en inadéquation avec le terrain.

Les jeunes enseignants ont eux-mêmes été formés par ces profes-seurs « non-directifs » qui à leur époque pouvaient mettre en pratique leurs concepts pédagogistes. Ils n’ont par conséquent pas de modèle rassurant et n’ont pas eux-mêmes reçu l’instruction fondamentale de l’orthographe, de la grammaire, de la conjugaison, du calcul, de l’histoire chronologique, etc. Alors ce n’est pas rare de voir des fautes d’ortho-graphe sur les tableaux noirs, fautes de l’enseignant lui-même !

Mon meilleur souvenir professionnel

Il y a 7 ans, j’étais dans une ZEP encore plus difficile que celle où je me trouve aujourd’hui. J’étais parfois désespé-rée du fait que les petits gitans ne venaient pas souvent en classe, que le niveau était extrêmement bas. Pour que les élèves travaillent, il fallait vrai-ment se lever tôt !Pourtant, ils m’avaient fait le grand plaisir d’apprendre tous correcte-ment une poésie que j’avais trouvée dans un vieux placard de l’école, et intitulée « Le plus beau pays du monde » – il s’agissait de la France. Il faut dire que j’en étais d’autant plus ravie que 80 % des élèves étaient d’origine maghrébine et gitane. Je crois que finalement chaque année, c’est une histoire d’amour que je vis avec ma classe même si mon métier est devenu un véritable com-bat éreintant. Mais, de les tirer vers le haut – d’où le mot « élève » –, cela me passionne.

(1) Ponte et inspirateur de la pédagogiedite de « L’Education nouvelle », d’ins-piration progressiste et globalement désastreuse, et suivie par les différents ministres, de droite et de gauche, de l’Education nationale.

(2) Institut universitaire de formation des maîtres

« MArINE LE PEN ENtEND rEDoNNEr

L’AutorIté Au ProFESSEur Et PAr

Là-MêME, ELLE LuI FAIt CoNFIANCE.  »

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on vous l’avait bien dit !Par Machin Chose

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cOnseil cOnsTiTuTiOnnel : marine a gagné une BaTaille…

a a été le buzz de février : le désor-mais fameux sondage du Journal

du Dimanche qui émettait, en pleine course aux parrainages de Marine Le Pen, l’hypothèse d’une absence de celle-ci, le 22 avril. Au-delà de ses « résultats », purement spéculatifs - Sarkozy et Hollande chacun à 33 % - qui ne voit que la publication de cette enquête d’opinion biaisée est une (première) tentative pour accoutumer les Français à l’idée, à la possibilité d’une absence de notre candidate à l’élection présidentielle ?La manœuvre, et surtout l’idée paraissent grosses. Mais, en Sarko-zie, plus c’est gros et plus on voudrait que cela marche !Ce système et ce gouvernement sont tellement aux abois qu’ils sont d’ores et déjà prêts à fouler leurs principes et fausser – dans quelle proportion ! – l’élection la plus importante sous la Ve République ! Nicolas Sarkozy et certains de ses lieutenants ont déclaré

e Conseil constitutionnel a accepté, le 8 février, d’exa-

miner la « Question prioritaire de constitutionnalité » (QPC) de Marine Le Pen relative à la publi-cité des parrainages d’élus, qui fait objectivement obstacle, dans ce pays, à l’exercice du pluralisme. Les « Sages » ont en principe 3 mois pour se prononcer, mais ils ont fait savoir qu’ils donneraient leur réponse le 21 février, un signe que la demande de Marine Le Pen est au moins d’une brûlante actualité, et excessivement pertinente !

Sarkozy piétine ses engagements

Autre signe : l’approbation, tacite ou publique de la démarche de notre candidate par d’autres aspirants candidats comme le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière (On citera pour mémoire l’éphémère appui de

qu’ils ne changeraient pas le système actuel des parrainages publics, et donc qu’ils sont prêts à assumer l’éventualité d’une absence de Marine Le Pen !Tout ceci, dans le cas de l’hôte actuel – et certainement passager – de l’Ely-sée, pour, sinon gagner, du moins

Christine Boutin à l’initiative de Marine Le Pen, avant de se rallier piteuse-ment au candidat Sarkozy, auquel elle prétendait s’opposer au nom de ses « convictions »). Marine Le Pen avait d’ailleurs précisé que dans ce com-bat pour la modification d’une règle injuste et dépassée, elle ne défendait pas que sa seule candidature, mais le droit aux différents courants poli-tiques significatifs de pouvoir se pré-senter aux suffrages des Français.

On remarquera qu’en déclarant, le 7 février, son opposition à un éven-

perdre de façon moins écrasante. C’est de toute façon un mauvais calcul, car une part importante des électeurs de Marine sanctionnera Nicolas Sarkozy. Qui sera donc battu pour avoir méprisé – une fois de trop – la volonté populaire.

tuel anonymat des parrainages, le président de la République a carrément violé le principe constitutionnel de l’indépen-dance du pouvoir judiciaire, en l’espèce représenté par le Conseil constitutionnel. Dont dans l’immédiat, il a cherché à influencer les membres, qu’il nomme à hauteur d’un tiers. Accessoirement, si l’on peut dire, il piétine un de ses engagements

– un de plus – de 2007 : élu président, il avait adressé, en novembre 2007, une recommandation à son Premier ministre François Fillon, pour faire en sorte que « le processus de désigna-tion des candidats à l’élection pré-sidentielle garantisse que tous les courants significatifs peuvent avoir un candidat ». Cinq ans après, non seulement rien n’a été fait en ce sens, mais le gouvernement mise cynique-ment sur l’absence d’un courant – particulièrement – « significatif » à la présidentielle !

Par Machin Chose

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dossier

de sarkozy à Hollande

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I l règne une drôle d’atmosphère dans cette campagne présiden-

tielle. Ce qui devrait être un temps fort de la démocratie française, tant vantée par nos médias et notre classe politique, est en train de se transformer tranquillement en un formidable déni de démocratie : d’abord en faisant en sorte qu’une femme politique repré-sentant 20 % - ou plus – des électeurs français ne puisse être candidate. Et ensuite en suggérant que ce ne serait pas si grave !Cela va, à vrai dire, avec tout le reste : refus de prendre en compte le rejet, en 2005, par le peuple du projet de constitution européenne, adoptée ensuite, sur ordre de Sarkozy, par le Parlement. Refus d’une représenta-tion équitable à l’Assemblée d’un cou-rant politique représentant au moins

ils VeulenT une démOcraTie sans peuple !

15 % de l’électorat, quand une force comme le PC, qui pèse à peine 5 %, y dispose d’un groupe parlementaire. Refus plus général, dans les grands médias audiovisuels, d’une représen-tation (un peu) plus équitable des dif-férents courants de l’opinion. Refus d’instaurer le référendum d’initiative populaire, pratiqué par des démocra-ties comme la Suisse ou l’Italie. Et ne parlons pas des lois mémorielles qui encadrent la pensée et la recherche historique…

à vrai dire, la France n’est pas seule touchée par cette tendance lourde au mépris et à la peur de la volonté popu-laire : la Commission européenne, qui n’a aucune légitimité démocratique, constitue plus que jamais un gouver-nement parallèle de l’Europe. Et les

récentes nominations, en Grèce, en Italie, de chefs de gouvernement issus soit de ladite Commission soit carré-ment des agences de notations ou des banques américaines, montrent que le Système, à cet égard, ne se cache plus. En France comme en Europe, nos élites pensent, et disent de plus en plus fort, que la démocratie est une chose trop sérieuse pour être confiée au Peuple !

« PuISQuE LE PEuPLE votE CoNtrE

LE GouvErNEMENt, IL FAut DISSouDrE LE

PEuPLE »BErtoLD BrECht

70 % des Français pour une candidature de Marine !

Comme un écho, ou plutôt une ré-ponse anticipée au sondage du JDD, Le Parisien a publié le 30 janvier der-nier une enquête BVA qui confirme la volonté de nos compatriotes de voir Marine Le Pen être présente à la pro-chaine présidentielle : ce sont en effet pas moins de 70 % d’entre eux qui souhaitent que la candidate obtienne ses 500 parrainages. Et on peut dire que tout le monde est d’accord : 86 % des sympathisants de la droite (non

FN) et 60 % de ceux de gauche. 72 % des ouvriers et 74 % des cadres supé-rieurs !A noter qu’un précédent sondage (1)

sur ce thème donnait un résultat de 55 % : c’est au moins un effet positif de la polémique sur les parrainages, les Français prennent clairement conscience de ce qui est en jeu.

(1) enquête Harris Interactive pour M6 et RTL, publiée le 16 janvier

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on vous l’avait bien dit !Par Machin Chose

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des memBres du «sérail pOliTiQue» pOur l’anOnymaT des parrainages !

Quand l’uniOn eurOpéenne eT les marcHés nOmmenT les cHefs de gOuVernemenT

refusé par les français, « repêcHé » par sarkOzy eT les parlemenTaires

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S

àutre l’appui de l’opinion publique et de plusieurs candidats à la prési-

dentielle – le dernier en date étant celui de Dominique de Villepin –, Marine Le Pen a reçu deux appuis de poids au sein du « sérail » politique, peut-on dire : le 9 février, Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France, s’est lui aussi prononcé pour un ano-nymat des parrainages des maires, ou sinon pour la possibilité pour ceux-ci d’accorder un double parrainage. Et là, c’est en quelque sorte le « patron » des maires de France qui prend position.Autre initiative remarquée en ce sens, celle du sénateur divers-droite de Moselle Jean-Louis Masson : après avoir présenté par deux fois – vaine-ment – un amendement demandant la « non publicité des parrainages »,

ouvenez-vous. Pour une fois, le système UMPS et eurocratique

avait consenti à consulter les Français sur leur avenir et la souveraineté de leur pays en leur proposant un réfé-rendum sur le projet de Constitution européenne rédigé par Giscard et un staff d’eurocrates. Tout comme pour le précédent référendum com-parable, celui sur le traité de Maas-tricht en 1992, la sur-représentation médiatique des partisans du oui avait biaisé la campagne. Mais pas empê-ché, contrairement à 1992, une nette victoire du non, avec 55 %, le 29 mai 2005. Victoire à laquelle Marine Le Pen et le FN avaient puissamment contribué.On sait la suite scandaleuse, d’un point de vue à la fois démocratique et moral : dès septembre 2006, Nicolas Sarkozy, alors candidat, se déclare depuis Bruxelles en faveur d’un traité européen « sim-

la faveur de la crise de l’euro et de la dette des nations, on a pu voir

les instances politiques européennes et les milieux financiers imposer à un certain nombre de peuples européens, non seulement des cures d’austérité dramatiques, mais encore de nou-veaux chefs de gouvernements, sans aucun mandat populaire, mais tous cooptés par le sérail euro-financier.Et encore, « euro » est souvent de trop, nombre de ces technocrates ayant travaillé, et conservant des liens, avec une institution américaine, l’agence de notation Goldman Sachs, qui dicte sa loi aux nations européennes. Rappel des cas les plus significatifs :

Italie : de Berlusconi en Goldmann Sachs

Pour succéder à Silvio Berlusconi, victime d’une faillite morale autant que politique et économique, l’Eu-rope et la partitocratie italienne ont choisi Mario Monti. L’homme de la situation pour le Système, puisque le nouveau président du Conseil italien est un ex-commissaire euro-péen et un consultant de l’agence de notation américaine Goldmann Sachs – qui fait et défait les réputa-tions des économies européennes -, un membre de la Commission Trila-térale – sorte de franc-maçonnerie

J.-L. Masson vient d’écrire, début février, à Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, afin d’ap-puyer la QPC déposée par Marine. Dans sa lettre, le sénateur (ex-RPR) dénonce les « pressions et menaces exercées sur les parrains potentiels », mais aussi les « exactions ou autres représailles constatées après la publi-cation des parrainages ». Et J.-L. Mas-son, dans sa conclusion, revient au fond de l’affaire : la non-participation possible d’une candidate à l’incontes-table représentativité. Pour mémoire, signalons que le député UMP André Wojciechowski a vu, le 8 février, son amendement « anti-publicité », rejeté par la commission des Lois de l’Assemblée.

plifié », remplaçant le projet de constitution rejeté par les Français et les Hollandais. Puis il annonce que s’il est élu ce traité sera rati-fié… par le Parlement français. Ce sera chose faite en deux temps : le 13 décembre 2007, le nouveau traité

de décideurs libéraux-mondialistes. M. Prodi est donc, en dépit de sa réputation d’austérité et d’intégrité, le fondé de pouvoir des marchés financiers et de l’eurocratie, chargé de faire payer aux Italiens les consé-quences de l’échec de la politique ultra-libérale et de la monnaie unique.On notera que seuls les élus de la Ligue du Nord lui ont refusé leur soutien, gauche et droite s’incli-nant respectueusement devant ce « commissaire politique » de l’Union européenne et des milieux finan-ciers, ne gouvernant qu’avec des « techniciens » soi disant neutres, et n’ayant aucune légitimité électorale.

Grèce : un truqueur comme sauveur

Ayant le triste privilège d’avoir démon-tré, la première et en « grandeur nature », au monde entier la faillite du système de l’euro, la Grèce s’est dotée en catastrophe, le 11 novembre, d’un gouvernement d’« union nationale » à direction technicienne : le nouveau Pre-mier ministre grec Lucas Papadémos, est, comme son collègue italien Monti, issu de la nomenklatura politico-finan-cière européenne, ayant été, jusqu’en 2010, vice-président de la Banque cen-trale européenne. Et comme Monti, il a émargé chez Goldman Sachs, l’un des organismes ayant accéléré la crise éco-nomique et politique de son pays. C’est d’autant plus ubuesque qu’en tant que gouverneur de la Banque centrale hel-lénique (de 1994 à 2002), Papadémos a participé aux trucages des comptes de la Grèce par… Goldman Sachs, qui ont permis à ce pays de persévérer dans sa fuite en avant budgétaire !Notons là encore que les quatre ministres issus du mouvement Laos (droite nationaliste) viennent de démissionner – avec une ministre socialiste – avec éclat du gouver-nement Papadémos, refusant de voter un plan d’austérité qui ruine un peuple et « humilie le pays » pour reprendre le mot de Georges Karat-zaféris, chef du Laos.

est officiellement signé à Lisbonne par les dirigeants européens ; le 4  février 2008, le Parlement réuni en Congrès à Versailles vote mas-sivement l’adoption d’un texte que 55 % des Français avaient rejeté deux ans et demi plus tôt !

Irlande : un « gouverneur de l’ombre »

Autre maillon faible de l’Europe écono-mique, l’Irlande est, elle aussi, passée sous la coupe indirecte de l’agence Goldman Sachs via Peter Sutherland. Qui n’est pas l’actuel Premier ministre irlandais, mais a joué un rôle-clef dans le « repêchage » financier du pays et est donc un peu le « gouverneur » offi-cieux de l’Irlande pour l’Union euro-péenne. Du reste, Sutherland est tout à fait dans son rôle : ex-commissaire européen à la concurrence (faussée), ex-président de la firme pétrolière BP, il est toujours président de… Goldman Sachs International, filiale « européenne » de la maison-mère américaine.

Au fait, qui a les clefs du coffre européen ?

La Banque centrale européenne a beau ne pas être très prêteuse – notamment aux économies euro-péennes -, c’est tout de même l’institution financière européenne suprême. Eh bien, elle a, comme il se doit dans cette Europe sous influence ultra-libérale et améri-caine, un dirigeant issu lui aussi de Goldman Sachs : l’Italien Mario Dra-ghi a été en effet vice-président de Goldman Sachs Europe entre 2002 et 2005.

On le voit, l’Europe de la rigueur et de l’austérité qui se met en place est entre de bonnes mains, ni très euro-péennes, ni très démocratiques ! Et en France, si Nicolas Sarkozy, Fran-çois Fillon, François Baroin ou Valé-rie Pécresse n’ont jamais été, à notre connaissance, des salariés d’une agence de notation américaine, ils en appliquent consciencieusement les prescriptions, anti-sociales, anti-nationales et, en dernière analyse, inefficaces. Les peuples doivent se libérer de cette tutelle sournoise mais effective, en France comme en Grèce ou en Italie !

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Mario Monti, de Goldman Sachs à la présidence du Conseil italien, sans l’avis du peuple.

Le cas « exemplaire » du projet de constitution européenne

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entretien entretien

marine le pen aBrOgera immédiaTemenT la lOi HadOpiDavid Rachline a 24 ans. Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombredes années et, déjà conseiller régional de PACA et conseiller municipal de Fréjus,il est en outre le spécialiste en titre, au sein de l’équipe de Marine, des questions relatives aux moyens modernes de communication, à commencer par Internet et les problèmes qui lui sont liés. Et parmi ces problèmes, un est particulièrement d’actualité :celui de la liberté – d’expression mais aussi d’accès – sur Internet, à l’heuredes législations restrictives et répressives que sont la loi Hadopi et le traîté Acta.David Rachline a beaucoup à dire sur le sujet et c’est tout naturellement quenous l’avons sollicité sur ces questions.

L’Esprit de la France : Hadopi vient donc de commencer à transmettre à la justice ses premiers dossiers de poursuite contre les télécharge-ments illégaux par des internautes. Si ces internautes sont reconnus coupables, ils devront s’acquitter d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros et le juge pourra décider de faire couper leur accès à Internet pour une période d’un mois. Qu’en pensez-vous ?

David Rachline : Nous avons très vite pris position quant à ce pas supplé-mentaire vers la censure sur Internet. Marine Le Pen réitère son opposition à Hadopi et à toutes les lois Interne-ticides. Elle réaffirme son soutien à la liberté du débat et à toutes les formes de dissidence sur Internet.Dans l’immédiat, notre candidate demande un moratoire sur les pour-suites contres les internautes et l’abrogation de la loi Hadopi, ainsi que

la mise en place de la licence globale, car il est parfaitement scandaleux que des internautes soient condamnés à des amendes.D’une manière générale nous nous opposons à cette logique répressive car elle est extrêmement dangereuse pour la liberté.Par ailleurs, on voit bien que ces mesures ont été exigées par et béné-ficient directement aux industries du divertissement qui manifestement ont une grande influence sur le pouvoir.

E. F. : Nos lecteurs ne savent peut-être pas tous ce qu’est une licence globale, pouvez-vous nous dire de quoi il s’agit exactement ?D. R. : La licence globale, dont nous défendons le principe, vise à légaliser les échanges non commer-ciaux de contenus audiovisuels à tra-vers Internet, en contrepartie d’une rétribution forfaitaire redistribuée aux ayants droit, proportionnellement à la densité de téléchargement que leurs œuvres ont suscitée.En fait, plutôt que d’instaurer un arse-nal répressif (HADOPI), il s’agit de permettre l’accès et l’échange des fichiers précités tout en garantissant la pérennité de la création. Nous pour-rions même imaginer, plutôt que de faire payer uniquement les internautes, déjà assommés par la politique désas-treuse de Nicolas Sarkozy, de mettre aussi à contribution les FAI (Fournis-seurs d’accès à Internet) qui font des bénéfices importants chaque année.

E. F. : Plusieurs Etats européens ont suspendu la ratification du traité ACTA, pouvez-vous nous dire de quoi il s’agit et quelle est votre position ?D.  R. : ACTA est une offensive de plus contre le partage de la culture sur Internet. ACTA (pour Anti-Counterfeiting trade Agreement ou accord commercial anti-contrefaçon) est un accord négocié de 2007 à 2010 par un petit « club » de pays (39 pays, dont les 27 de l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, etc). Négocié plutôt que débattu démocratiquement : ACTA contourne les parlements et les organisations internationales pour imposer une logique répressive dictée par les industries du divertissement.ACTA, en fait, va créer de nouvelles sanctions pénales forçant les acteurs de l’Internet à surveiller et à censu-rer les communications en ligne. Cet accord est donc une menace majeure pour la liberté d’ex-pression en ligne et est porteur d’insécurité juridique pour les entre-prises de l’Internet.Alors que la République tchèque a gelé la ratification du traité ACTA, le gouvernement de Nicolas Sarkozy s’enferme dans la promotion de tous les traités et lois liberticides surla toile.Pire encore, la France a signé le traité ACTA, contournant ainsi le peuple français, qui une nouvelle fois, n’a

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pas été consulté sur un traité qui va pourtant régir sa vie quotidienne.La logique répressive de cette nou-velle législation, qui est une étape supplémentaire dans le cadenassage de la liberté sur Internet, restreint l’ac-cès à la culture d’abord pour les plus faibles.ACTA est finalement un organe de sanctions contre les internautes au profit des grands groupes privés. Alors qu’il devrait protéger le peuple français contre ces atteintes à sa liberté, Nicolas Sarkozy lui tourne le dos et se soumet à l’ordre mondial imposé par les marchands.Ayant, au contraire, un projet résolu-ment tourné vers le bon sens et l’inté-rêt des Français, Marine Le Pen abro-gera immédiatement la loi HADOPI et cessera le processus de ratification du Traité ACTA.Avec l’équipe de Marine Le Pen nous avons pris et allons continuer à prendre des initiatives pour mobiliser l’opinion sur ces questions capitales pour la liberté numérique, à commen-cer par une pétition en ligne contre ACTA qui a déjà recueilli de nom-breuses signatures.

E. F. : Les partisans d’Hadopi (ou d’ACTA) invoquent la protection des droits et intérêts des créateurs, que leur répondez-vous ?D. R. : Les véritables créateurs, eux – pas les maisons de disques – utilisent massivement le partage libre et gratuit

pour se faire connaître, ce qui est un mode de diffusion beaucoup plus sain que la restriction et les sanctions.En réalité, par notre position garante de la liberté de l’internaute, c’est une nouvelle fois les plus faibles que nous défendons. Le verrouillage d’Internet est d’abord souhaité par les puissances d’argent qui exigent que tout échange ou partage passe par elles. Il en va de la perpétuation des énormes bénéfices qu’elles engrangent chaque année.Les internautes, quant à eux, avec ces lois, sont complètement oubliés car, pour la plupart, ils ne pourraient plus avoir accès à la culture sans cette possibilité de partage.Dans ces affaires, le gouvernement se fait une fois de plus le porte-parole des plus riches et des plus aisés et va à l’encontre des besoins de millions de personnes à qui l’on retire la pos-sibilité d’accès au divertissement et à la connaissance.

E. F. : David Rachline, merci.

David Rachline

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Par Marine Le Pen

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coups de cœur culture

fOnTaine-de-Vaucluse, Vallée de cHarme

Des vents contraires, d’OliVier adam

L’irLanDais, de JOHn micHael mcdOnagH

Un site

Un livre Un film

Fontaine-de-Vaucluse, déjà le nom est joli… et lorsqu’en 1793 il a fallu don-ner un nom au département, celui de la petite ville a été retenu. Vaucluse, c’est vallis clausa, la « vallée clause ». J’ai eu plusieurs fois l’occasion de faire la promenade qui mène de la ville à la source. Là, au pied d’une falaise excavée par les eaux, jaillit la Sorgue. En période hivernale, l’eau sort à gros bouillons, torrentueuse. L’été, elle paresse et la cuvette d’eau limpide a des bleus et des verts sem-blables à ceux des sites exotiques les plus attractifs. Cette source, la première d’Europe par son débit, a un pouvoir mystérieux : contemplant ces eaux, j’ai beaucoup de mal à m’en détacher. Nos ancêtres connaissaient déjà l’effet de ce pouvoir, ils rendaient ici un culte, comme en témoignent les vestiges qu’on a remontés du puits profond qui invite à quelque « voyage au centre de la Terre ».La rivière, en allant jusqu’à l’Isle-sur-Sorgue (autre joli nom), a alimenté longtemps des moulins à papier. Au-

jourd’hui, la ville de Fon-taine-de-Vaucluse perpétue ce savoir-faire et les visiteurs peuvent acheter des papiers à l’ancienne. Ce n’est pas la froide feuille calibrée pour le tiroir d’un photocopieur ! mais le produit artisanal, avec sa dimension affective, humaine. J’achète toujours quelques feuilles dans les-quelles sont incrustées des fleurs, des feuilles.

Les artistes, les écrivains, sont passés par ici. Cependant l’endroit appartient, plus qu’aux autres, à Pétrarque. Une colonne érigée en 1804 rappelle le 500e anniversaire du poète d’origine florentine qui, venu avec sa famille à Avi-gnon, a séjourné souvent à Fontaine-de-Vaucluse pour fuir la cité des Papes, dont il détestait l’atmosphère. Là il a étu-dié, écrit, là il a chanté son amour pour Laure, dans la soli-tude de ce lieu si particulier, qui parle à chacun, poète ou non : un lieu d’amitié entre la nature et l’homme.

L’adaptation au cinéma m’a rappelé que j’avais été particulièrement émue par ce livre. Le combat de ce père de deux très

jeunes enfants dont la femme a mystérieusement dis-paru distille ses émotions au plus près, au plus juste. Ce sont des sentiments vrais.Paul Anderen, l’homme dévasté et le père qui se débat au quotidien pour préserver son petit garçon et sa pe-tite fille, décide de fuir vers Saint-Malo la ville de son enfance. Depuis des mois sa femme Sarah s’est vola-tilisée un soir sans plus donner de nouvelles. Qu’est-elle devenue ? Est-elle seulement en vie ? Paul, d’abord soupçonné de l’avoir tuée, est relâché.La mer, la Bretagne natale, les paysages qu’il a tou-jours aimés et qui l’ont vu grandir, l’aident à tenir debout, sont pour lui le dernier refuge possible. Là-bas, il retrouve ses racines, ses souvenirs, des person-nages typiques et atypiques qui vont l’aider. Il faut réinventer chaque jour, lutter avec sa propre angoisse et contrer les menaces qui pèsent sur sa famille si du-rement éprouvée. Paul survit pour ses deux enfants. On s’attache à leur destin qui ne manque pas de ro-manesque.Cette personnalité révélée par le malheur, si touchante dans ses chagrins, ses failles, sa rugosité, sa tendresse et sa sensibilité, nous donne une formidable leçon d’amour paternel, de courage, de résistance et d’espé-rance. Subtile, sans grands mots ni démonstration, avec une toute petite musique qui doit beaucoup au joli style très personnel d’Olivier Adam.

J’ai marché à fond dans cette histoire ty-pée, pleine d’humour noir et décapant, à l’atmosphère 100 % irish et même un peu plus. Une plongée dans l’Irlande profonde comme je l’aime. Moitié polar moitié western du Connemara, déroulant des images sauvages et peu connues, le résultat se savoure comme une bonne Guinness.Le personnage central et son interprète idéal sont pour beaucoup dans la réus-site de ce film : le sergent Boyle est un incroyable « guard », un flic irlandais truculent au langage fleuri et aux méthodes peu orthodoxes, qui passe une petite fin de car-rière paisible à faire respecter la loi au pub local. Mais de gros trafi-quants de drogue ont choisi ce petit village reculé de la côte irlan-daise comme base de leur futur coup. L’élite du FBI débarque alors sur place dans la personne de l’agent Everett, policier noir, élégant, intègre. Le choc des cultures et le duo apparemment incompatible font des étincelles, avec le bedonnant sergent Boyle qui n’arrondit pas précisément les angles du politiquement incorrect…C’est malin, déjouant les clichés, c’est drôle et décalé, baigné d’une réelle fantaisie qui rappelle celle de Bons baisers de Bruges (les réa-lisateurs sont frères) et d’une très grande tendresse pour ces Irlan-dais du Sud ne voulant parler que le gaélique, « on ne parle pas anglais ici, on n’est pas en Angleterre », très surpris par l’irruption d’un policier américain noir dans leur campagne reculée.Le final vaut son pesant de Jameson. Les méthodes locales ont du bon et Boyle est un héros à l’ancienne, un shérif à la John Wayne qui se bat seul, ou presque, sur les remparts de ce Fort-Alamo celtique.

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le détecteur de mensonges

« Je crois que nos convictions sont majoritaires et ont vocation à l’être de plus en plus » (Guillaume Peltier, secrétaire national de l’uMP – et depuis porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, Journal du Dimanche, 11 janvier 2012)

*Mensonge ! Des convictions, oui mais lesquelles ? A 35 ans, Guillaume Peltier est déjà passé successive-ment à l’extrême-gauche, au Front National, au MNR de Bruno Mégret, au MPF de Philippe de Villiers, pour se stabiliser (?) à l’UMP.

Au fait, puisqu’on parle de l’UMP et de Nicolas Sarkozy, rappelons que Guillaume Peltier, alors qu’il est porte-parole de la campagne pré-sidentielle de Philippe de Villiers en

Cette rubrique, qui ne devrait pas manquer de matière, se propose de traquer impitoyablement les mensonges, omissions et approximations

émaillant les interventions de notre classe politique.

2007, se montre très virulent contre… Nicolas Sarkozy, qu’il traite même d’«  imposteur », se déclarant, à la même époque, et à propos du com-munautarisme, plus proche du socia-liste Manuel Valls que de lui.

En 2008, Peltier conduit une liste divers-droite à l’élection municipale de tours, face au candidat UMP Renaud Donnedieu de Vabres. Eliminé à l’issue du premier tour, il refuse d’appeler à voter pour ce dernier. En réaction, l’UMP investit un candidat contre lui à la cantonale suivante : pas mal pour un futur secrétaire national du parti sarkozyste ! Mais peut-être fait-il sienne la célèbre formule d’Edgar Faure : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » ?

« Je crois que la meilleure façon de surmonter les blocages dans notre société, c’est de s’adresser directe-ment au peuple français »(Nicolas Sarkozy à propos de ses projets de référendum dans le Figaro-Magazine, le 10 février 2012)

*Mensonge (éhonté) ! Pas vous ou pas ça, M. le Président ! Vous avez bafoué la volonté du peuple français, exprimée en juillet 2005, de refuser le projet de constitution européenne en le faisant adopter, à peine modifié, par le parlement en février 2008. Vous avez fait pression, avec d’autres dirigeants européens, en novembre, pour que les Grecs ne puissent s’exprimer, par référendum justement, sur la sortie de leur pays de la zone européenne !Vous êtes donc le dernier à pouvoir prôner le principe du référendum, et en le faisant néanmoins à deux mois de l’élection présidentielle, vous ne faites que témoigner votre mépris des Français et votre cynisme politicien.

« Je l’ai dit, je le répète : il n’y aura aucune augmentation d’impôt dissimulée » (après son éventuelle réélection)(Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine, le 10 février 2012)

*Mensonge ! Au fait, M. le Pré-sident, votre projet de TVA sociale, vous appelleriez ça comment ?

Illustration du tourisme politique de l’ambitieux Guillaume Peltier : du FN au MPF, en passant par le MNR. Désormais à l’UMP, la suite après le 22 avril au… PS avec François Hollande (ou Bayrou) ? Crédit photos : DR

Episode 1 : le FNJ en 1998 Episode 2 : le MNR en 1999

Episode 3 : le MPF en 2005

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actualité internationale actualité internationale

le QaTar, micrO-éTaT, méga-prédaTeurSur une carte du Monde, et même du Proche-Orient, ce n’est vraiment pas grand-chose, l’émirat du Qatar : 11 437 km2 (quatre fois le Grand-Duché du Luxembourg). Pour 1 500 000 (ou 1 700 000) habitants (dont 80 % d’étrangers). Et pourtant, fort de son trésor de gaz naturel, le Qatar s’infiltre partout, dans l’économie et dans la politique de nombreux pays, arabes ou non, et achète tout : le PSG ou la bienveillance des politiciens français. Dernier objectif hexagonal : les banlieues. Attention, émirat dangereux !

Un pays sans peuple mais pas sans ressources

Comme ses voisins du Golfe, le Qatar est une monarchie héréditaire, un peu moins absolue que par le passé mais néanmoins autocratique, dont les deux piliers sont l’Islam sunnite et les ressources énergétiques : l’émir Hamad ben Khalifa al-Thani a succédé à son père en le déposant – sans trop de casse – en 1995 et depuis dirige le pays avec son cousin Hamad ben Jassem al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.Disons qu’à côté de son allié et voisin l’Arabie Séoudite, l’émirat aurait des (faux) airs de société démocratique : les femmes ont le droit de s’habiller à l’occidentale, de voter ou de conduire une voiture ; on peut boire – discrète-ment – de l’alcool. L’islam sunnite est, bien sûr, religion d’Etat mais la nou-velle constitution garantit en principe la liberté de culte.Sur le plan politique, une sorte de mini-parlement à caractère consul-tatif existe depuis 2004, dont les 2/3 des 45 membres sont élus au suffrage universel par les 200 000 Qataris. Mais les partis politiques demeurent interdits.Les Qataris en règle générale ne tra-vaillent pas, ne paient pas d’impôts, ni pour leur santé ou leur éducation. Ils se reposent littéralement sur une armée d’esclaves sans droits, les tra-vailleurs immigrés.

Le secret de l’extraordinaire prospé-rité qatarie ? D’abord, évidemment, ses ressources en gaz naturel : il en est le troisième producteur mon-dial (derrière la Russie et l’Iran), et

se classe premier pour le gaz natu-rel liquéfié. Ensuite la main d’œuvre immigrée et les expatriés, qui consti-tuent 80 % de la population : les Pakistanais (18 %), les Indiens (18 %) et les Iraniens (10 %) représentent à eux seuls la majorité des habitants du Qatar, et il convient de remarquer que les Qataris de souche ne sont qu’une minorité des 40 % d’Arabes, dont les gros bataillons sont fournis par les

travailleurs égyptiens, palestiniens et marocains.

Déstabilisation & ingérence par le dollar et les ondes

C’est en tout cas grâce à ce pac-tole gazier que le Qatar a entrepris une politique d’expansion à la fois économique et politique. Pour nous limiter à la France, l’émirat ne s’est

pas contenté de racheter le PSG et est entré dans le capital de nombreux groupes comme Lagardère, Véolia, Dexia, Suez, Vinci. Et a tenté de le faire chez AREVA, fleuron de l’industrie nucléaire française, via ses bonnes relations avec Claude Guéant. Et l’on ne compte plus ses investissements immobiliers prestigieux à Paris.

Mais c’est surtout le rôle politique du Qatar qui fait question : après avoir créé en une chaine d’information conti-nue, al-Jazeera, qui s’est imposée en quelques années comme l’équivalent arabe des majors anglo-saxonnes comme CNN ou CBS, l’émirat a utilisé le rayonnement de ce média pour se lancer dans un vaste travail de désta-bilisation des Etat arabes, au nom de l’Islam radical sunnite, en collaboration avec la monarchie sœur séoudienne : Le Qatar finance – et encourage via al-Jazeera – les Frères musulmans d’Egypte, de Jordanie et de Syrie, et d’une manière générale, les mouve-ments islamistes dans tout l’arc arabe. Sa constitution relativement libérale ne l’empêche d’être soumis, comme l’Ara-bie séoudite, à l’Islam wahhabite, le plus conservateur et intolérant qui soit.Il s’est aussi posé, du fait de son

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influence financière et de sa position stratégique, en partenaire privilégié des Américains et des Européens, et a été le seul pays arabe à partici-per aux côtés de l’OTAN, avec son aviation, à la guerre civile en Libye. L’émirat abrite du reste une impor-tante base aérienne américaine, et peut aujourd’hui être considéré comme l’allié n° 1 de Washing-ton dans la région, devant l’Arabie Séoudite.

En Syrie, le Qatar, qui occupe la pré-sidence tournante de la Ligue arabe, a pris également la tête de la croi-sade internationale contre Bachar al-Assad, finançant les groupes armés islamistes sur place, et sabotant ouvertement la mission des obser-vateurs arabes dont le rapport ne lui donnait pas satisfaction.

OPA sur la classe politique française

Et en France, l’émirat ne déverse pas sa manne que sur Zinedine Zidane : Jack Lang, Dominique de Villepin, Bertrand Delanoë, Rachida Dati, Ségolène Royal, Fadela Amara, Jean-Louis Debré, Frédéric Mitterrand, Hervé Morin, Philippe Douste-Blazy et même l’incorruptible Jean-Pierre Chevènement ont été invités à plu-sieurs reprises tous frais payés à Doha, capitale de l’émirat. Et l’émir lui-même a été le premier chef d’Etat arabe invité à l’Elysée : Nicolas Sarkozy et Hamad

ben Khalifa al-Thani se sont connus et appréciés quand le premier était ministre de l’Intérieur.

On comprend mieux, dans ces condi-tions, la mansuétude dont jouit en France cet Etat féodal et religieux : début 2008 le Parlement français a voté un statut fiscal spécial – et très avantageux – pour les investisse-ments du Qatar en France, et aussi pour les résidents, exonérés d’ISF.Mais en France le Qatar sait aussi se pencher sur les déshérités, surtout s’ils sont musulmans : l’émirat vient de créer un fonds d’investissement de 50 millions d’euros pour aider les jeunes entrepreneurs « des quar-tiers ». Et, a bien précisé l’ambassa-deur du Qatar, il ne s’agit pas de cha-rité. Non, bien sûr : l’émirat veut aussi influer sur les Arabo-musulmans de ce pays, avec la bénédiction du minis-tère de la Ville qui semble se déchar-ger ainsi de sa mission.

Marine Le Pen a dénoncé, quant à elle, le « double jeu » de l’émirat, qui en France se présente comme modéré et moderniste, et dans le monde arabe soutient un certain nombre de grou-pements islamistes durs, de la Libye à l’Egypte en passant par la Syrie.

De fait, il est grand temps que la France prenne ses distances, politiques et financières, avec un Etat aussi enva-hissant que petit, aussi pro-islamiste que pro-occidental.

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Dîner assis en gens de bonne compagnie à l’Elysée.

Son excellence Hamad ben Khalifa al-Thani : un poids lourd de la finance et de l’ingérence pétro-monarchique.

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la voix du peuple

Paris, 2 février

Présentation du comité de soutien à Marine.

Bordeaux, 22 janvier

Devant 2 000 personnes, Marine évoque le « bouclier patriotique ».

La réunion, 7 février

Aux côtés de nos compatriotes d’Outre-Mer.

strasBourg, 12 février

2 000 Alsaciens pour écouter Marine.

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Marine Le Pen,incontestablement la candidate de la jeunesse.