Upload
abdelkader-boutaleb
View
18
Download
1
Embed Size (px)
Citation preview
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
1
Journal of Islamic Jerusalem Studies (winter 2001) Volume 4/5, Number 1: Winter 2001
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
2
Contents
In English
The Problematic Concept of Sovereignty and the
Question of Jerusalem . Mahdi Zahraa. pp. 1-36.
Review: The First Three Volumes of the Journal
Serena Murray. pp.37-44
In Arabic
Al-Khayārāt al-Muqtaraha liWad‘ Bayt al-Maqdis
Fī al-Taswiyah al-Nihā’iyah: Dirāsah Fiqhiyah
(Proposed options for the status of Jerusalem).
Anas Abu-Shadi. pp. 1-24.
Bayt al-Maqdis Fī Daw’ Fikrat Dār al-Islam wa Dār
al-Harb (Proposed options for the status of
Jerusalem) Muhammad Salim al-Awa. pp. 25-36.
Al-Umam al-Mutahidah wa al-Wad’ al-Iqlīmī Ghayr
al-Mashrū‘ Fī Bayt al-Maqdis (The United Nations
and the Illegal Regional Situation in Jerusalem).
Muhammad al-Sa’id al-Daqaq. pp. 37-54.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
3
ما ضاع حق وراءه مطالب
Le concept problématique de
Souveraineté et la question de
Jérusalem
Suivi de l’original en anglais
The Problematic Concept of
Sovereignty and the Question of
Jerusalem
Par le Dr. Mahdi Zahraa1
Traduit de l'anglais par
Abdelkader El-Mokhtar Boutaleb
1 PhD, LLM, LLB, BA, Lecturer, Division of Law, Faculty of Business,
Glasgow Caledonian University.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
4
Introduction du traducteur
Cette étude du Dr. Zahraa a été choisie bien à propos au vu
de l’importance de l’argument qui y est développé. Il faut
avouer que la question de souveraineté sur Jérusalem/al-
Quds, cette ville sainte est toujours d’actualité. La
conférence durant laquelle le Professeur Zahraa a présenté
ce travail s’est déroulée à l’université de Londres en 2001.
Loin de tout parti pris l’auteur dont le présent travail est
remarquable, s’est principalement basé sur les sources de
droit international afin que l’audience de l’époque, les
universitaires, et les lecteurs d’aujourd’hui aient un référent
de lecture commun et puissent vérifier par eux-mêmes les
sources utilisées par l’auteur et s’assurer aussi bien de sa
bonne foi que de son honnêteté intellectuelle.
Après des années passées sur une étagère poussiéreuse, il
est peut-être temps de mettre ce travail à la disposition de
lecteurs perplexes et indécis. Il faut dire que, c’est suite à la
permission de l’auteur que je me suis permis de traduire
cette intervention jugée pertinente et qui, j’en suis
persuadé, profitera aux lecteurs francophones. Elle n’a pas
été publiée jusqu’à ce jour à cause d’impondérables et de
circonstances qui vont au-delà de nos humaines
aspirations.
Abdelkader
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
5
Introduction de l’auteur
Lorsqu'il me fut proposé de présenter une étude ayant
pour arguments la souveraineté et Jérusalem je fus plus ou
moins mal à l'aise. Le fait est qu’un travail de cette nature
présente indubitablement certaines difficultés. La question
de souveraineté en droit international est réellement
problématique. Il en est de même d'ailleurs de l’épineux
problème de Jérusalem dont les aspects religieux,
politiques et légaux sont intrinsèquement liés. Il faudrait
ajouter à cela que traiter de Jérusalem comme entité
séparée de la terre mère, la Palestine, accentue les
difficultés d’approches d’une telle étude. Selon ma propre
opinion, même si Jérusalem bénéficie d'un statut religieux,
stratégique et politique unique, celui-ci n'en demeure pas
moins extensible au reste de la Palestine. C'est la raison
pour laquelle ma tâche aurait été plus aisée si j'avais eu à
étudier la question de Jérusalem dans un contexte plus
large, celui de la Palestine.
Lorsque j'ai à traiter d'un argument particulier je
ressens presque toujours une certaine appréhension quant
aux différents aspects que présente une méthodologie de
recherche choisie (bien déterminée). Cette appréhension se
vérifie normalement quand le sujet abordé est séparé de
son contexte général. Cet isolement fait perdre à l'argument
les avantages qui auraient été les siens dans un contexte
holistique. Néanmoins, cet article a pour but de traiter de la
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
6
question de Jérusalem à la lumière du concept
problématique de souveraineté en droit international tout en
évitant de porter préjudice aux aspects légaux qui seraient
apparus si une approche holistique avait été utilisée.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
7
La définition problématique de Souveraineté
Oppenheim définit la souveraineté comme une "autorité
suprême qui, sur le plan international ne signifie pas
autorité légale sur tous les autres Etats mais plutôt une
autorité légale qui n'est dépendante, selon le droit,
d'aucune autorité terrestre".2
Lauterpacht qui lui, prend en considération la
suprématie du droit international ainsi que ses aspects
interne et externe définit la souveraineté comme un "
ensemble de droits délégués. C'est un pouvoir qui dérive
d'une source supérieure et il est donc divisible, modifiable
et élastique."3
2 Oppenheim, L.F.L., Oppenheim’s International Law, Eds. Jennings, Roberts and Watts, Arthur, Longman, London, 9th ed, 1992, vol.1, p.122. Oppenheim ajoute plus loin que “la souveraineté dans le sens le plus limité et le plus restreint du terme implique…indépendance à l’intérieur et à l’extérieur des frontières d’un pays. », Ibid. 3 Lauterpacht, E, International Law, collection des articles de Hersch Lauterpacht, The Law of Peace, Vol.3, CUP, Cambridge, 1977, p 7-8; Dans sa recherche relative à ses différentes dimensions, la Souveraineté possède deux contextes majeurs, l’un interne (souveraineté territoriale), l’autre externe (compétence pour la conclusion de traités, pour la participation, la création du Droit International Coutumier et pour la conduite indépendante de ses propres affaires). Lauterpacht, E, ibid, p 6-7. Le concept externe de souveraineté présente en fait cinq aspects : le premier est l’Egalité de la Souveraineté entre les Etats, ce concept qui a été introduit par les naturalistes, assimile les Etats aux individus, considérés comme égaux naturellement et donc toutes les nations sont par conséquent égales par nature. Dans les temps modernes cela s’est vu adopter dans la Charte des Nations Unies, Article 2 (1). Ce même principe a été renforcé par la Commission Spéciale des Nations Unies sur les Principes du Droit
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
8
Pour Brownlie la souveraineté est "...une compétence
légale dont jouit un Etat par rapport à son territoire."4. Par la
suite, et en se concentrant sur l'aspect externe de
souveraineté Brownlie souligne que la"...validité des
revendications concernant la souveraineté territoriale
opposée à d'autres états est un élément important dans le
concept de souveraineté."5
International concernant les relations pacifiques et la coopération entre les Etats. La réalité a néanmoins montré que certains Etats sont plus égaux que d’autres ; Les Grandes Puissances et leur rôle au niveau du Conseil de Sécurité des Nations Unies en sont un édifiant exemple. Parmi les conséquences légales de l’égalité de la souveraineté (ou indépendance) figure le fait que chaque Etat a l’exclusive juridiction sur son territoire et sur sa population, tandis que les autres Etats ont le devoir de non intervention dans les affaires intérieures d’autres Etats. Voir à ce propos le statut delà Carélie de l'Est, Status of Eastern Carelia Case [1923] PCIJ Rep.Ser.B, No 5. Le second aspect de l’égalité souveraine est la pacifique coexistence sur laquelle insiste la Charte des Nations Unies dans son préambule, Article 2 (1, 2, 3 et 4). Le troisième aspect est l’observation de bonne foi des Devoirs et Obligations Internationales. Le quatrième aspect est le fait que la souveraineté soit attachée aussi bien à l’Indépendance qu’à l’Interdépendance. Finalement le cinquième et ultime aspect est le fait que la souveraineté qui n’est pas un concept absolu est plutôt considérée comme un concept relatif. Cela a été mis en évidence, inter alia, lors du Trail Smelter Arbitration (1938 et 1941) 3 RIAA, p 1905, ainsi que pour le Corfu Channel Case, ICJ Report (1949), p 22, il est également articulé dans les principes 21 et 22 de la Déclaration de Stockholm de l’Environnement Humain 1972 : 11ILM (1972), p 1416. Brownlie observe que « malgré l’influence de Austin et de Salmond il nous ait possible d’affirmer que la souveraineté est divisible aussi bien en nous basant sur le
principe que sur l’expérience. Brownlie, I, Principles of International Law, Clarendon Press, 5th edition, 1998, p 114. 4 Brownlie, I, Principles of International law, Clarendon Press, 5th ed.,
1998, p.120 5 Brownlie, I, Ibid., 121
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
9
La souveraineté peut également être considérée
comme le récipient de droits et pouvoirs souverains et
comme la compétence légale pour l'exercice de ces mêmes
droits et pouvoirs. De nombreux juristes du droit
international avouent honnêtement que le concept se
souveraineté est assez difficile à définir6.
C'est pourquoi nous avons une autre définition intéressante
de la souveraineté que propose Brierly. Selon ce dernier :
" La souveraineté n'est pas un concept métaphysique, et
elle n'appartient pas non plus à l'essence de l'Etat; c'est
tout simplement un terme désignant un agrégat de
revendications particulières et très extensives que les
Etats se façonnent et cela par rapport à d'autres Etats.
Au point où l'importance acquise par la souveraineté
implique qu'il y a dans la nature des Etats des éléments
inhérents qui font en sorte qu'il est impossible pour eux
de s'assujettir à la loi, c'est une doctrine erronée que la
réalité des relations internationales récuse). "7
6 Koskenniemi, Marti, from apology to Utopia, the Structure of International Legal Argument, Finish Lawyers Company, Helsinki, 1989, pp 192-263, se référer tout particulièrement aux pages 192-193 et 206-212. 7 Brierly, J.L, The Laws of Nations, Clarendon Press, Oxford, 1963, p 47. Sahovic et Bishop qui objectèrent aux doutes de Brierly quant à l’opportunité de l’utilisation du terme “souveraineté territoriale” (Brierly, J,L., op.cit., p 14-16) affirment que « l’on peut dire que ce terme est généralement admit pour définir la nature de l’autorité de l’Etat sur son territoire », Voir Sahovic, Milan and Bishop, William. W., The authority of the state : its range with Respect to Persons and Places, in Sorensen, Max, Manual of Public International Law, Macmillan, London, 1968, p 311 à 314.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
10
L'origine du concept de souveraineté remonte au XVIe
siècle où on le retrouve dans l'ouvrage politique de Jean
Bodin 'De Republic'8 publié en 1576. La France étant
rongée par la guerre civile et des soulèvements populaires
Bodin pensa que la solution pouvait apparaître sous la
forme d’un gouvernement énergique ou d’un monarque
aussi puissant que les Etats de l’Europe Occidentale.9
Bodin qui considère la souveraineté comme un ' principe
essentiel pour l'ordre politique interne '10 la définit comme
'une multitude de familles possédant des biens en
commun gouvernés par un pouvoir suprême ainsi
que par la raison.'11
Même si le monarque pour Bodin était supposé être au-
dessus de la loi, ' c'est la loi qui fait le gouvernant et non
comme les dernières théories de souveraineté nous ont
appris à accepter, c'est à dire que ' la volonté des
dirigeants fait la loi.'12
Cela montre que, même si le concept d'un puissant
monarque devait être la solution, celle-ci était avant tout
supposée être au bénéfice du peuple, auquel on
8 Brierly, J.L., Ibid p 7-9; De Lupis, Ingrid Detter, International Law and the Independent State, 2nd ed., Gower, Aldershot, 1987, p.3. 9 Brierly,j.L., ibid 10 Ibid., p 10 11 Cité dans l'ouvrage de Brierly, J.L., ibid., p 7-9 12 Brierly, J.L. Cette interprétation est basée sur le fait que la philosophie dominante au Moyen Age était la philosophie de la loi de la nature.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
11
épargnerait la tyrannie qu'entraîne fatalement une guerre
civile. Thomas Hobbes qui fit l'expérience de tels troubles
civils confirme par ses écrits la solution de Bodin qui est
que l'Etat nécessite un pouvoir puissant similaire au pouvoir
totalitaire des temps modernes.13 Bien avant que le
gouvernement constitutionnel ne fasse son apparition nous
eûmes l'émergence de Locke suivi de celle de Rousseau.
Ces penseurs étaient en faveur de la théorie qui veut que :
‘le peuple tout entier soit souverain'.14
Une telle interprétation de la souveraineté se vit
renforcée par la réapparition de la démocratie comme
nouvelle théorie de gouvernement.15 Cela permit également
13 Brierly, J.L., The Law of Nations, Clarendon Press, Oxford, 1963, p 12-13. Voir également Walzer, Michael, Thick and Thin, Moral Argument at Home and Abroad, University of Notre Dame Press. London 1994, p 77-79. 14 Cette doctrine « fut soutenue pour justifier les révolutions française et américaine. », Brierly, J.L, The Law of Nations, Clarendon Press, Oxford, 1963, p 14 ; voir également J.J. Rousseau, Le Contrat Social et Discours, traduit par G.D.H. Cole, London, J.M. Dent & Son, 1923. Cell, Howard R., AND Mac Adam, James I., La réponse de Rousseau à Hobbes, Peter Lang, New York, 1988. Cf., Cobban , Alfred, Rousseau and the Modern State, London, George Allen & UNWIN Ltd., 1943; Suanzes, Joaquim Varela, Sovereignty in British Legal Doctrines, http:/www.murdoch.edu.au/elaw/issues/v6n3/suanzes63_text. Html, p 16-17. 15 Thornberry, Patrick, The Democratic or internal aspect of Self-determination with some remarks on Federalism (l’aspect interne ou démocratique d’autodétermination avec quelques remarques sur le Fédéralisme), in Tomuschat, Christian (ed), Modern Law of Self-determination, Martinus Nijhoff, Netherlands, 1993, p 101-105; Buchanan, Allen, Democracy and Secession, in Moor, Margaret (ed) National self-determination and Secession, Oxford, 1998, p 14-33.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
12
de remplacer l'absolutisme du monarque16 par la
souveraineté du peuple.17 Une fois arrivé à cette étape les
penseurs se sont divisés entre les deux connotations
contradictoires de souveraineté : d’une part, une
souveraineté absolue exercée par un monarque énergique
et de l’autre, la souveraineté du peuple. Ce dernier concept
ayant eu le dernier mot, le développement moderne
contraignit les États à abandonner l’indépendance au profit
de l’interdépendance, le concept de souveraineté relative fit
alors son apparition, florissant même jusqu’à dominer les
relations internationales.18
16 Voir Hannum, Hurst, Autonomy, Sovereignty and Self-determination, the Accommodation of Conflicting Rights, Rev. Ed, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1996, p 15 17 Suanzes, Joaquim Varela, op. cit. p 16-17 18 Shaw, Malcom N., International Law, Cambridge University Press, 4 th edition., 1997 p 142-143. L’autonomie illimitée de l’Etat n’étant plus la norme. Il est rare de trouver de nos jours un Etat “qui n’accepterait pas de restrictions dans sa liberté d’action », Starke, J.G op cit., p 100. Cette idée poussa Shaw à classifier, lorsqu’il discuta des cas de l’Afrique du Sud et de la Lituanie, l’indépendance en formelle indépendance et actuelle indépendance,
(Shaw, Malcom, N, International Law, ibid. p 143-144) aussi bien au moyen
de traités internationaux ou encore par l’appartenance à une organisation
régionale ou internationale. La « Souveraineté » est par conséquent un terme
d’art plutôt qu’une expression légale dotée d’une définition bien précise. » Néanmoins « quand nous disons qu’un certain Etat est indépendant, d’une façon concrète nous attribuons à cet Etat un certain nombre de droits, de pouvoirs et de privilèges selon le droit international. En corrélation à ces droits, etc., il y a des devoirs et des obligations qui attachent d’autres Etats qui entrent en relation avec ce droit (international). Ces droits, etc., et devoirs corrélatifs sont la véritable substance de l’indépendance de l’Etat. » Starke, J.G., op cit., p 100.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
13
C'est pour cela que dans les temps modernes il n'est
nullement aisé de trouver des voix qui supporteraient une
souveraineté absolue qui serait au-dessus de la loi.19 Jenks
précise toutefois que « la souveraineté dans son sens
original de ‘pouvoir suprême’ n’est pas simplement une
absurdité mais une impossibilité, dans un monde où les
Etats sont fiers de leur indépendance mutuelle et où ils se
concèdent un statut d’égalité devant la loi,… »20
Par le passé,21 le ‘jeu de souveraineté’ était pratiqué en
exclusivité par des joueurs qui établissaient les règles du
19 Hannum, Hurst, supra note 15, p 15. Brierly exprima un certain malaise avec les difficultés d’interprétation de ce dernier en combinant “ deux idées contradictoires : celle d’un pouvoir absolu quelque part, au niveau de l’Etat, et celui de responsabilité de tout possesseur actuel de pouvoir dans sa manière d’en user. » Voir Brierly, J.L, op cit p 14-15. Brierly néanmoins semble avoir surestimé le concept de démocratie représentative puisque, même si les gens eux-mêmes sont les réels possesseurs des pouvoirs souverains, leurs délégués et représentants sont en fin de compte les individus qui doivent les mettre en pratique. La souveraineté dans ce sens peut être illimitée. 20 Larson, Arthur, Jenks, C. Wilfried, et al. La Souveraineté et le Droit, Dobbs Ferry, NY, Oceania, 1965, page 11. Jenks observa également que “la souveraineté en tant que facteur dans les relations internationales est un problème plutôt psychologique que logique. Il a été et est toujours présenté comme une objection mythique aux courants rationnels de l’action internationale par certaines personnes qui ne défieraient jamais le principe qui veut que l’Etat de droit est la base nécessaire de toute forme acceptable de l’Etat; ...” Ibid., page 11. “Le concept de souveraineté en tant que pouvoir au-dessus du droit paralyse et gêne la croissance de ce dernier, ... ” Ibid. Page 15. 21 Sahovic et Bishop, tout en remontant au développement du concept de souveraineté identifièrent certaines théories qui expliquent la connotation de ce dernier. La première est la théorie patrimoniale qui dénote que “le territoire ...était considéré comme la possession personnelle du dirigeant... [qui] était pour sa part, considéré comme le maître absolu.” La deuxième
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
14
jeu et pratiquaient la souveraineté selon ces mêmes
règles.22 Grâce aux changements survenus dans les
temps modernes il y a eu l’apparition et l’intégration de
nouveaux types de joueurs, reconnus comme ayant a
différent degrés, la qualification (le statut) nécessaire pour
la participation au ‘jeu’23. O’Connell prévient cependant
contre la confusion qui veut que le concept de souveraineté
soit la clé de la question de personnalité internationale24.
Refusant de s’y référer comme un terme d’art
O’Connell associe la souveraineté à la compétence, i.e., la
compétence internationale à un degré qui varie d’une entité
théorie est la théorie de l’aire (ou domaine) qui considère le “territoire comme élément constitutif du concept de l’Etat” et qu’une violation du territoire était considérée comme une violation de la personnalité de cet Etat. Sahovic, Milan et Bishop, William W., op. cit. p. 315. Kelsen introduisit donc la théorie qui veut que le territoire fût considéré “comme le domaine de juridiction de l’Etat.” Il déclara que “le territoire d’un Etat est une expression figurative (figurée) désignant une certaine qualité du droit national - sa sphère de validité territoriale- et non une relation entre les individus sous la loi. Le territoire de l’Etat n’est pas une chose; il n’est pas non plus spécialement la terre ou une parcelle de terre; c’est une partie (domaine, une aire, une surface) déterminée par le droit international.” Kelsen Hans, Principles of International Law, 2nd ed, Holt, Rinehart and Winston, London 1966, p. 216, cité par Sahovic, Milan and Bishop, Willam W., cit op., page 315. 22 Jackson, Robert H., ibid., p. 34-40; O’Connell, D.P., International Law, Stevens & Sons 2nd ed., 1970, vol 1, page 83 et 283-84. Hannum précise que le concept de souveraineté en tant qu’attribut pour la formation (constitution) de l’Etat a reçu l’agrément universel. Toutefois, cette interprétation va à l’encontre de tout genre de tentative tendant à assimiler souveraineté et Etat (en constitution), voir Hannum, Hurst, supra, note 15, pages 15-16.
23 Jackson, Robert H., op. cit., p. 40-49. O’Connell, D.P., International Law, Stevens & Sons, 2nd ed., 1970, Vol. 1, p. 83 and 283-84.
24 O’Connell, D.P., ibid. p. 83.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
15
à l’autre avec un non regard à la personnalité de l’entité25.
Le plus haut degré de compétence selon le point de vue
d’O’Connell est la compétence plénière identifiée comme
une compétence qui peut être égale à la semi
souveraineté.26
Il affirma donc qu’il était incorrect d’exclure des entités
subordonnées telles que les colonies ou les Etats membres
de Fédérations du concept de l’Etat en Droit International
sans une référence précédente aux actes légaux
internationaux qu’ils pourraient en fait accomplir.27 Bien
que la majorité des écrits d'ordre légal modernes ne
considèrent point les Etats comme uniques candidats
possibles à la souveraineté, il n'en demeure pas moins que
de nombreux juristes associent encore la souveraineté à
l'indépendance28, ce qui conforte l'autorité exclusive du
25 Ibid. p. 283.
26 O’Connell, D.P., ibid. p. 283.
27 Ibid. p284.
28 Judge Huber, Island of Palmas Case, Netherlands vs. US (1928), in Jennings, The Acquisition of Territory in International Law, op cit., page 4; Harris, D.J., op cit., page 190: Jessup, Philip C., The Palmas Island Arbitration, 22 AJIL (1928) Pages 735-752; - voir également l’opinion du Juge Anzilotti dans le cas de l’Austro-German custom Union Case, (l’affaire de l’union douanière entre l’Autriche et l’Allemagne loc.cit. Crawford considère l’indépendance comme critère central à la formation de l’Etat, Crawford, J., The Creation of State in International Law, Clarendon Press, Oxford, 1979, page 49. Dans le but de lui faciliter la discussion du cas de l’union douanière entre l’Autriche et l’Allemagne (où il fut assigné deux éléments à l’indépendance) Crawford fit la distinction entre l’indépendance comme critère pour la formation de l’Etat et l’indépendance comme un droit des Etats.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
16
pouvoir étatique sans aucune interférence d'un pouvoir
extérieur.29 Il me semble que la souveraineté doit être
associée au droit à l'indépendance plutôt qu'à une
indépendance déjà obtenue. La souveraineté devient dans
ce sens un ingrédient indispensable au droit à
l'autodétermination.30
Lauterpacht toutefois lors de sa discussion du système
des Mandats ne trouve pas inhabituel le fait que dans
certains cas ‘l’exercice de souveraineté est …alloué à une
personne, i.e le mandataire, et son titre de possession à
une autre personne, i.e la société des Nations.31
Lauterpacht ne semble pas prendre en considération le fait
qu’au moment même où l’exercice de souveraineté reposait
dans les mains de la puissance mandataire le véritable titre
de souveraineté revenait au peuple du territoire mandaté.
Cette déclaration possède un corollaire très important. La
signification de la souveraineté est bien plus large et inclut
le concept d’administration. Ce dernier n’étant considéré
que comme partie du concept de souveraineté. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle le territoire mandaté n’était
pas censé faire partie du territoire du mandataire.32 En
poursuivant ce raisonnement la conclusion s’impose d’elle-
29 Oppenheim, L.F.L., op. cit., Vol. 1. p. 122; Brownlie, I, op. cit., p. 76; Crawford, J., supra note 27, p. 27; Hannum, Hurst, supra note 15, p. 15.
30 Cela concorde avec les points de vues exprimées dans l’ouvrage De Lupis, I. Detter, International law and the Indépendant State (Le Droit International et l’Etat indépendant), 2nd ed., Gower, Aldershot, 1987, pp. 3-21.
31 E. Lauterpacht, op. cit., Vol. 1, 1970, p. 373.
32 E. Lauterpacht, op. cit., Vol. 1, 1970, p. 373.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
17
même, le mandataire n’a pas le droit de disposer du
territoire sans le consentement de son peuple ou de la
Société des Nations.33
De là dérive le fait que la « considérable dérogation de
souveraineté relative à l'appropriation des pouvoirs du
gouvernement du Troisième Reich par des Etats étrangers,
sans le consentement de l'Allemagne (après la Seconde
Guerre Mondiale) ne constitue en aucun cas un transfert de
souveraineté. Un cas similaire reconnu par le droit
coutumier depuis bien longtemps est celui de l'occupation
par un des belligérants des territoires ennemis en tant de
guerre.34 Cela signifie que les droits souverains ne sont
pas perdus par l'usage de la force ou par l'imposition de
restrictions sur un souverain en particulier.35 Ce qui a été
dit plus haut s'est d'ailleurs vu confirmé concrètement dans
de nombreuses occasions comme le cas des Lighthouses,
en Crête ou encore le cas de Samos en 1937 quand, par
une majorité de dix voix, la Cour Permanente Internationale
de Justice conclut que même si « le Sultan a été contraint
d’accepter d’importantes restrictions dans l’exercice de ces
droits de souveraineté sur la Crète, cette souveraineté n’a
33 Cf., E. Lauterpacht, ibid; Brownlie, I, op. cit., pp. 108-9 34 Brownlie, I, op. cit., p. 107. 35 Le cas de l’union douanière entre l’Autriche et l’Allemagne, Advisory Opinion, Rapport de la P.C.I.J (Cour Permanente Internationale de Justice), Ser. A/B No 41(1931); voir également Koskenniemi, Martti, op. cit., pp. 209-210 and 248.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
18
cependant pas cessé de lui appartenir du point de vue
strictement juridique.36
Une preuve supplémentaire du point précédent s'illustre
par le fait qu'un contrôle juridictionnel par les pouvoirs
coloniaux des territoires mandatés ou sous leur
administration n'empêche pas le peuple indigène de retenir
et/ou regagner sa souveraineté territoriale. Si on appliquait
cette formule au cas de Jérusalem on réaliserait que la
seule et unique conséquence logique serait que les
israéliens qui exercent à l'heure actuelle certains pouvoirs
souverains à Jérusalem devraient se limiter aux nécessités
rencontrées par tout pouvoir belligérant et cela
temporairement dans le sens ou leur présence ne leur
permet nullement de prétendre à des droits souverains sur
Jérusalem.37
Un tel verdict se base sur le Commentaire de la
Quatrième Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre dont Israël est
parti.38 Cela se trouve également mentionné aussi bien
36 Le cas de la Crète et de Samos , 1937, PICJ Séries A/B, No 71, p. 103; voir également E. Lauterpacht, op. cit., Vol. 1, 1970, pp. 372-73..
37 Le cas de l’Union douanière entre l’Allemagne et l’Autriche, Austro-German custom Union Case, Advisory Opinion, P.C.I.J. Report, Ser. A/B No 41(1931); voir également Koskenniemi, Martti, op. cit., pp. 209-210 and 248. 38 Il est déclaré que, "... l’occupation de territoires en tant de guerre est essentiellement temporaire, c’est une situation de facto qui ne prive le pouvoir occupe ni de son Etat ni de sa souveraineté; ... Par Conséquent, l’occupation suite a (en tant que résultat d’une guerre, bien que selon toutes les apparences représente l’actuelle possession, n’implique aucun droit
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
19
implicitement dans la Résolution 242 (de 1967) du Conseil
de Sécurité des Nations Unies qu'explicitement dans les
Résolutions 446(de 1979) 592(de 1986) 478(1980) et 605
(1987) du même Conseil de Sécurité39.
Le principe de contrôle effectif était considéré comme
un des principaux attributs de souveraineté. Unir le concept
d’Etat à celui de l’ordre légal, conclut Kelsen, dans sa
théorie pure du droit revient à parler de « ce qui
habituellement est appelé l’ordre légal de l’Etat, ou encore
l’ordre légal mis au point par l’Etat, est l’Etat lui-même40. »
La notion technique d’Etat,41 qui rencontre l’agrément
d’autres juristes,42 concentre elle, les quatre
caractéristiques que sont : une population permanente, un
territoire bien défini, un gouvernement et enfin la capacité
concernant la disposition des territoires." Voir ICRC, Commentaire: IV Geneva Convention, pp. 275-276. Voir également The Status of Jérusalem (Le Statut de Jérusalem), infra note 80. 39http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV242.htm;
http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV446.htm;
http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV592.htm;
http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV478.htm;
http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV605.htm. 40 Kelsen, Hans, The Pure Theory of Law and Analytical Jurisprudence, 55 Harv L R (1942), p. 44, à 65. 40 Starke, op. cit., p. 96.
41 Brierly affirme qu’ “Un Etat est une institution, ce qui signifie que c’est un système de relations que les hommes établissent entre eux en tant que moyen pour assurer certain objectifs, dont le plus fondamental est un système d’ordre dans lequel leurs activités peuvent être poursuivies. Voir, Brierly, op. cit., p. 126; Crawford, J., supra note 27, p. 36-40 and 47-48; Mac Lean spécifie que, “Ce qui importe est l’établissement effectif d’une communauté politique”, Mac Lean, R. M., Public International Law, 18th ed., 1996/97, p. 39
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
20
d’entretenir des relations avec d’autres Etats,43 en un
unique concept montrant que le territoire et la population
« … apparaissent comme les sphères de validité
territoriale et personnelle de l’ordre légal national. »44
43 Brierly affirme que “les Etats Modernes sont territoriaux; leurs gouvernements exercent un contrôle sur les personnes et les biens à l’intérieur de leurs frontières, …” Starke lui, après avoir fait allusion au manque de définition précise du terme ‘Etat’, préfère s’en approcher par l’identification de ses caractéristiques essentielles. Il se réfère en fait à la Convention de Montevideo sur les Droits et les Devoirs des Etats (Montevideo Convention on Rights and Duties of States) de 1933. Voir Starke, op. cit., p. 95; Montevideo Convention on the Rights and Duties of States 1933, l’Art. 1 précise que: “L’Etat en tant que personne dans le Droit International doit posséder les qualifications suivantes: (a) une population permanente; (b) un territoire bien défini; (c) un gouvernement; et (d) la capacité d’entrer en relations avec d’autres Etats.” Starke ajoute plus loin que “ … un territoire fixe (bien déterminé) n’est pas essentiel pour l’existence d’un Etat pourvu qu’il y ait un degré acceptable de ‘consistance’ dans la nature du territoire en question et sa population…”, Starke, op. cit., p. 95 and 95-96; voir également Crawford, J., supra note 27; Deutsch Continental Gas-Gesellschaft v. Polish State (1929-30) the German-Polish Mixed Arbitral Tribunal (le Tribunal Mixte Arbitraire allemand polonais; (1969) ICJ Report, para. 46; Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140; Jennings, The Acquisition of Territory in International Law, Manchester University Press, Manchester, 1963, p. 11.
43. Kelsen, Hans, The Pure Theory of Law and Analytical Jurisprudence, 55 Harv L R (1942), p. 44, à 65. Voir également Kelsen, H., General Theory of Law and State, Russell & Russell, New York, 1967, p. 288. Marek, tout en évitant de définir l’identité physique et matérielle des Etats affirme que “ l’Etat, tout comme la rivière d’Heraclitus (Heracle), est dans un état de flux constant [footnote omitted]. Les générations passent, les territoires peuvent même subir des changements physiques; alors que l’ordre légal lui-même, loin d’être statique, se développe continuellement vu son caractère essentiellement dynamique.” Voir, Marek, Krystyna, Identity and Continuity of States in Public International Law, Librairie Dros, Geneva, 1968, p. 4.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
21
Le principe de contrôle effectif a également été traité
dans certains cas municipaux45 (nationaux) et
internationaux.46
Dans le cas des Iles de Laaland il était clair que
l’exigence du gouvernement était l’établissement d’une
‘organisation politique stable’, les autorités publiques
devant être assez fortes pour s’imposer à travers tout le
territoire de l’Etat sans avoir recours à des forces
étrangères.47En bref, le gouvernement doit avoir le pouvoir
de procurer un contrôle effectif et d’établir l’ordre à
45 Par exemple dans le cas du ‘Schtracks case’, 33 ILR 319, le prétendu crime a été commis à Jérusalem, territoire qui n’est pas sous la souveraineté de jure d’Israël. La chambre de Lords retint que les instruments concernés ne relevaient pas de la souveraineté mais du territoire dans laquelle la juridiction territoriale est exercée. Le Vicomte Radcliffe conclut que ‘le territoire dans le contexte actuel signifie (inclut) tout ce qui se trouve sous la juridiction effective de l’Etat.’ 45 Au cours de la dispute concernant l’Ile de LAaland Aaland Island dispute (1920), p. 8-9, la commission de juristes de la Société des Nations déclara que, “la Finlande n’est pas devenue définitivement un Etat constitué jusqu’à ce qu’il y ait eu la création d’une organisation politique stable, et jusqu’à ce que les autorités publiques deviennent assez fortes pour s’affirmer à travers tous les territoires de l’Etat sans l’assistance de troupes étrangères.” Voir, infra footnote 46; Hillier, T., Principles, op. cit., p. 77; voir également Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140
47 Voir le Rapport du Comité International de Juristes Aaland Islands Case, Report of the International Committee of Jurists Q. in Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 142. Voir également Barros, James, The Aaland Islands Question, Its Settlement by the League of Nations, Yale University Press, London, 1968, pp. 282-293.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
22
l’intérieur de ses frontières.48 La doctrine de l’ordre effectif
fit de telle sorte que Crawford suggéra que :
« Il y a donc une forte tendance à la
reconnaissance du gouvernement comme le plus
important critère pour la constitution de l’Etat, vu
que tous les autres (critères) en dépendent. »49
Brownlie commenta plus tard : « … le territoire ne
peut- être distingué de la juridiction pour
l’achèvement de certaines intentions (objectifs,
buts). Les deux termes se réfèrent à des pouvoirs
légaux, et quand la concentration de ces pouvoirs a
lieu, l’analogie avec la souveraineté territoriale
justifie l’utilisation du terme ‘territoire’ comme une
forme de sténo. »50
Shaw insiste sur « la structure appropriée [du concept
d’État/Souveraineté] tourne essentiellement autour de
l’efficacité territoriale. » 51 Néanmoins, le cas du Liban, de
la Croatie et de la Bosnie prouvèrent que, malgré un
contrôle inefficace des gouvernements libanais, croate et
bosniaque, lors de leurs guerres civiles (1975, 1990 et
1991-97 respectivement52) et malgré l’interférence de
48. Crawford, J., supra note 27, p. 42-47; voir également Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 140-143.
49 Crawford, J., supra note 27, p. 42.
50 Brownlie, I, op. cit., p. 115-116.
51 . Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140. 52 Bildt, Carl, Peace Journey, The Struggle for Peace in Bosnia, Weidenfeld
& Nicolson, London, 1998.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
23
troupes étrangères, le Liban maintint son adhésion à l’Onu
(en tant qu’Etat) tandis que les deux autres entités furent
reconnues en tant qu’Etats par la Communauté
Européenne et leurs adhésions furent acceptées par
l’ONU.53
Le contrôle inefficace de ces gouvernements n’a pas
privé ces pays de leur constitution en tant qu’Etats. Il
semblerait que « la pratique de l’Etat suggère que
l’exigence d’une organisation politique stable » ayant
contrôle sur le territoire ne s’applique pas en cas de guerre
civile dans un Etat qui existe déjà54 » pourvu que l’Etat en
question soit en mesure de maintenir un certain degré
d’ordre et de droit.55 » (justice) Néanmoins le problème qui
se pose avec le principe de contrôle effectif est que ce
dernier est totalement dépourvu de légitimité, de justice et
de moralité.
En fait le principe en question a de fortes chances
d'être considéré comme une affaire interne où ni les
Nations Unies ni un Etat tiers n'est en mesure d'intervenir.
53 L’adhésion aux Nations Unies est exclusivement réservée aux Etats selon
l’article 4 of the UN Charter. Voir Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 143;
voir également Weller, M., The International Response to the Dissolution of
the Socialist Federal Republic of Yugoslavia(la réponse internationale a la
dissolution de la République Fédérale Socialiste de Yougoslavie), 86 AJIL,
(1992), p. 569.
54 Harris, DJ., Cases and Materials on International Law, Sweet & Maxwell,
London, 5th ed., 1997, p. 104. 55 Crawford, J., supra note 27, p. 46.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
24
En tant que tel ce contrôle effectif pourrait se trouver en
conflit direct avec le droit à l'autodétermination, ainsi
qu'avec des problèmes relatifs aux droits de l'homme, sans
pour autant permettre au droit international d'interférer.
Après avoir cité les opinions de Crawford et de Kelsen, qui
considèrent que les souverains sont prioritaires par rapport
à la souveraineté (elle-même) et que « un ordre légal
national commençait à êêtre valide dès qu’il devenait tout
entier efficace, et cesser d’êêtre valide dès qu’il perdait son
efficacité »56 Jackson commente justement en précisant
que « si cela était encore vrai (aujourd’hui), de nombreux
Etats du Tiers Monde n’existeraient pas de nos jours. »57
Jackson observa plus loin que : « La souveraineté di
Tiers Monde est un sujet délicat à rechercher car il soulève
des questions difficiles et sans doute troublantes qui
touchent certains parmi les majeurs tabous de notre temps,
tels que la culture, la pauvreté et la race. »58
L’insistance sur l’efficacité de l’ordre légal en tant
qu’élément le plus important de sa validité,59 et la complète
négligence de la justice comme composant indispensable
56. Cité dans l’ouvrage de Jackson, Robert H., ibid., p. 34; Pour l’interprétation
générale de cette déclaration voir Kelsen, H., General Theory of Law and State, Russell & Russell, New York, 1945., p. 3-49 esp. 29-49.
57 Jackson, Robert H., ibid., p. 34. 58 Jackson, Robert H., Quasi-States: Sovereignty, International Relations, and
the Third World, Cambridge University Press, Cambridge, 1993, p. 10.
59 Ibid., p. 10-15.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
25
de l’ordre légal, de même que le refus de tenir compte de
l’existence des droits de l’homme et de la démocratie, est
destiné (appelé) à disparaître face à la montée et au
développement du droit à l’autodétermination en tant que
droit international et national. Les mesures collectives
prises par les Nations Unies contre la déclaration
unilatérale d’indépendance de la Rhodésie en 196560 ainsi
que contre l’acceptation de l’indépendance du Transkei en
1976, 61à cause de leurs régimes racistes, est une claire
évidence qui conforte cet argument. Les deux cas en
question permirent d'ajouter deux conditions
60 L’ONU insista sur la non reconnaissance collective de la déclaration unilatérale d’indépendance par la Rhodésie en 1965 au vu du régime d’Apartheid qui s’y était établi. Il fut éégalement question de sanctions diplomatiques, économiques et financières selon l’Art. 41 de la Charte des Nations Unies. Voir par exemple les Résolutions qui s’y réfèrent: UN S.C. Res. 216 (1965), 217 (1965), 221 (1966), 232 (1966), 253 (1968) 277 (1970), 288 (1970), 314 (1972); 318 (1972), 320 (1972) and 328 (1973); UN G. A. Res. 2379 and 2383, 7 ILM (1968), p. 1401 and 1402. Voir également Zacklin, Ralph, United Nations and Rhodesia, A Study in International Law, Praeger Publishers, London, 1974; Windrich, Elaine, The Rhodesian Problem, A Documentary Record 1923-1973, Routledge & Kegan Paul, London, 1975; Gowlland-Debbas, V., Collective Response to the Unilateral Declaration of Independence of Southern Rhodesia and Palestine, 61BYIL, (1990), p. 135; Fawcett, J. E. S., Security Council Resolutions on Rhodesia, 41 BYIL (1965-1966), pp. 102-121; Brownlie, op. cit., pp. 98. Les Nations Unies refusèrent de reconnaître l’indépendance de garantie par l’Afrique du Sud, voir UN G. A. Res. 31/6, 2775E (XXVI), 3411D (XXX); Aucun Etat, a l’exception de l’Afrique du Sud, ne reconnut le nouvel Etat de Transkei, voir Crawford, James, the Criteria for Statehood in International Law, 48 BYIL (1976-1977), pp. 93 a 162-164 et de la page 176 a 180, voir également the Status of Transkei, 15 ILM (1976), p. 1175.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
26
supplémentaires aux critères classiques requis pour la
reconnaissance d'un Etat, à savoir:
- La création d'un Etat ne doit pas se faire “en violation du
droit applicable de l'autodétermination”,62 ni ne doit être
atteinte par le résultat direct d'une politique raciste
obtenue à travers d'évidentes illégalités.63
Certains juristes estiment cependant que ces exigences
sont plus pertinentes quant à la légitimité et à la légalité de
la création de nouveaux Etats et ne les considèrent
nullement comme de simples prérequis à leur existence.64
Bien qu'Israël, lors de l'exercice de pouvoirs souverains sur
Jérusalem, a ouvertement été en violation de ces deux
critères ni la communauté internationale ni les Nations
Unies n'ont réagi en conséquence. En réalité, les Nations
Unies n'ont rien fait d'autre que dénoncer du bout des
lèvres la situation dramatique de Jérusalem. (ce passage
ne figure pas dans la version finale)
62 Crawford, J., supra note 27, p. 106; voir également Crawford, J., supra note 60, pp. 93-182; Gowlland-Debbas, V., supra note 59. Fawcett, J. E. S., supra note 59, pp. 112-113. 63 Crawford, J., supra note 27, p. 225-227; voir également Gowlland-Debbas, V., supra note 59.
64 Starke, op. cit., pp. 96-97.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
27
Souveraineté et Autodétermination
L’insistance sur le principe du contrôle effectif sur le
territoire de l’Etat comme critère de souveraineté a été
considérablement affecte par le développement du principe
de l’autodétermination.65 L’efficacité du contrôle étant
fortement lie à la stabilité, les soulèvements ou désordres
engendrèrent des préoccupations au niveau de la
communauté internationale. Bien que le concept
d'autodétermination soit apparu avant la Première Guerre
Mondiale il n'a réellement été reconnu comme principe
qu'après la Deuxième Guerre Mondiale quand il a été inclus
aussi bien dans la Charte des Nation Unies que dans
d'autres documents concernes par les droits de l'homme.66
65 Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 144-145.
66 Les Articles 1(2) incluent parmi les propos des Nations Unies le développement de “… relations amicales parmi les Nations basées sur le respect du principe de l’égalité des Droits et de l'autodétermination des peuples, …”; l’Article 55 déclare qu' “en vue de la création des conditions de stabilité et de bien-être, nécessaires pour des relations amicales et de paix parmi les Nations basées sur le respect du principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples, les Nations Unies doit promouvoir (encourager): … (c) le respect universel pour l’observation des droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, sexe, langage ou religion.” Le même article spécifie également que “ Tous les Membres s’engagent à toute action jointe et séparée, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies en vue de l’achèvement des propos exposes dans l’Article 55.”; voir également Shaw, M N., supra note 17, pp. 177-178.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
28
Ce concept joua un rôle important durant la période de
décolonisation aussi bien au niveau de la pratique étatique
que de celui des Nations Unies. Deux résultats majeurs
sont apparus suite au récent développement du principe
d'autodétermination. Le premier est que l'insistance sur le
fait que seuls les Etats soient soumis au droit international
s'est vue étendue au profit de l'inclusion des mouvements
de libération. Ces derniers étant les représentants les
peuples oppressés par un pouvoir de nature colonial, d'un
occupant étranger ou d'un régime raciste créant ainsi une
nouvelle classe sujette au droit international.67
Le second effet est qu’il pose des questions pertinentes
concernant la légitime titulaire de souveraineté dans le droit
international. Cette dernière question en fait sera celle qui
67 Cassese, Antonio, Self-determination of Peoples (autodétermination des Peuples) - A Legal Reappraisal, Cambridge University Press, Cambridge, 1996, p. 166; voir également Tyner, S., Wars of National Liberation in Africa and Palestine: Self-determination for Peoples or for Territories?(Guerres de Liberation Nationale en Afrique et en Palestine), 5 Yale Studies in World Public Order, 1978, p. 234; Freudenschuss, H., Legal and Political Aspects of the Recognition of National Liberation Movements, (Aspects légaux et politiques de la reconnaissance des Mouvements de Liberation Nationaux)11 Millennium: Journal of International Studies, 1982, p. 115; Shaw, Malcolm N., the International Status of National Liberation Movements, (Le Statut international des Mouvements de Liberation Nationaux) Liverpool Law Review, 1983, p. 19-34; Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 144-46 and 173-75; Ranjeva, R., Peoples and National Liberation Movements, (Les Peuples et les Mouvements de Liberation Nationaux) dans l’ouvrage édité par Bedjaoui , International law: Achievements and Prospects (Droit International, Réalisations et Perspectives) Paris, 1991, pp. 101-112.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
29
nécessitera la plus importante attention dans cet article.
Cassesse, qui précise que les mouvements de libérations
nationaux ont le droit d’être considérés comme sujets du
Droit International fait néanmoins la distinction entre deux
types d’autodétermination : l’autodétermination interne ou
nationale et l’autodétermination internationale.
Selon lui, lutter pour l’obtention du premier genre ne permet
pas la reconnaissance des mouvements de libération
comme sujets du Droit International.68Le second par contre
est reconnu, a condition qu’il remplisse un des trois critères
suivants: lutte pour se libérer d’une puissance coloniale ou
d’une occupation étranger ou du racisme.69
La réalité a cependant démontré qu’un mouvement de
libération luttant pour l’autodétermination interne peut
également être reconnu comme sujet du Droit International
s’il est reconnu par un grand nombre d’Etats ou si la lutte
s’est étendue au-delà des frontières de l’Etat concerné.
68 Cassese, Antonio, supra note 66, p. 167. Cassese, après avoir cite l’exemple des gouvernements fantoches ajouta que “Même si cela pourrait être jugé comme une sérieuse déficience dans (par) le régime légal international actuel, il ne faut cependant pas permettre que des aspirations politiques ou idéologiques puissent obscurcir la réalité.” Hannum également distingue (différentie) entre les aspects externes et internes de l’autodétermination. L’aspect interne de l’autodétermination étant concerné par le droit de l’Etat et du peuple à l’indépendance d’une domination ou d’une intervention étrangère. L’aspect externe de l’autodétermination signifie le droit à la liberté face à un pouvoir coloniale. Voir Hannum, Hurst, supra note 15, pp. 27-30, 41, 48-49. 69 Cassese, Antonio, supra note 66, p. 167.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
30
Peu d’exemples peuvent être cités dans cette étude quant
à l’effet du principe d’autodétermination sur le principe de
contrôle effectif. La mission spéciale des Nations Unies en
Guinée Bissau rapporta que les habitants de la région
effectivement contrôlée par le PAIGC supportait en fait ce
parti. Cela fut une raison suffisante pour que, par quatre-
vingt-treize votes en faveur, l’indépendance de la Guinée
Bissau, de l’ancien pouvoir colonial portugais fut reconnue
malgré l’opposition de certains pays occidentaux70.
La déclaration unilatérale d’indépendance de la
Rhodésie en 1965 et du Transkei en 1976 furent déclarées
invalides (rejetées) par les Nations Unies qui de plus
appelèrent les Etats à ne pas les reconnaître
collectivement.71 Bien que les éléments pour la constitution
d’un Etat fussent présents dans le cas de la Rhodésie et du
Transkei, leurs déclarations d’indépendance ont été
menées par un régime politique d’apartheid qui entraîna
l’Afrique du Sud dans une longue guerre civile du fait que la
grande majorité du peuple rejetait ces nouveaux régimes.
Ce qui équivaut à dire que le contrôle de facto par ces
régimes de la Rhodésie et du Transkei fut invalidée du fait
qu’il était contraire au principe d’autodétermination. Ce fait
fit dire à Shaw que :
“la meilleure approche est l’acceptation du développement
de l’autodétermination comme critère additionnel pour la
70 UNGA Res. 3061(XXVIII); voir également Malcolm N., supra note 17, pp. 144-145.
71 Supra notes 59 and 60.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
31
constitution d’un Etat. Cela ne peut être reconnu que dans
son rapport aux situations d’autodétermination et ne
pourrait fonctionner, par exemple, par la sécession d’autres
Etats existants.”72
Même si l'autodétermination est une des normes les
plus fondamentales et essentielles du droit international en
général et des droits de l'homme en particulier il s'avère
que celle-ci ne réussit pas à attirer suffisamment l'attention
ni ne provoque les efforts nécessaires à la clarification de
ses différents aspects.73 En fait le lecteur d'ouvrages de
droit international réalisera que si des efforts ont bien été
déployés, ceux-ci, au lieu d’aider à clarifier la situation, ont
plutôt contribué à plus de confusion et d'imprécision. Deux
raisons au moins peuvent être citées pour prouver cela. La
première est que les discussions concernant
l’autodétermination doivent toujours tenir compte de la
pratique de l’Etat74 et des rapports de certaines
commissions. Ces deux éléments ont été charges de
72 Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 145-146.
73 Hannum constate que ‘aucune norme du droit international contemporain n’a peut-être été promue de manière aussi vigoureuse ou aussi largement accepte comme le droit des peuples a l’autodétermination. Pourtant la signification et le contenu de ce droit reste aussi vague et imprécis aujourd’hui autant qu’il ne l’était lorsqu’il fut énoncé par le président américain Woodrow Wilson et d’autres au Congres de Versailles, en 1922.’, voir, Hannum, Hurst, supra note 15, p. 27; voir également Jennings, The Acquisition of Territory in International Law, op. cit., p. 78; voir également Berman, Nathaniel, infra note 91, à 52-105.
74 Voir également Hannum, Hurst, supra note 15, p. 28.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
32
considérations politiques plutôt que de conceptualisation
légale.
La seconde est que, malgré le rêve du président
américain Woodrow Wilson de voir une nouvelle ère de
paix internationale ou l’autodétermination jouerait un rôle
central,75 “l’autodétermination en 1919 était très peu
concernée par les revendications des peuples supposés
visés, à moins que celles-ci aient été consistantes avec les
intérêts stratégiques et géopolitiques des Grandes
Puissances.”76 Même si cette déclaration était supposée
s’adresser à une période particulière, pendant la guerre et
après 1919, sa crédibilité n’a jamais perdu de sa
signification à travers le développement du principe
d’autodétermination durant les 82 dernières années qui ont
suivi.77
75 Bien que Woodrow Wilson proposa que l’autodétermination soit reconnue et inclue dans la Charte de la Société des Nations, son initiative ne rencontra pas un grand succès. Voir Hannum, Hurst, supra note 15, p. 28-32. 76 Voir également Hannum, Hurst, supra note 15, p. 42-48. 77 Par exemple, dans le cas du Sahara Occidental Western Sahara Case, Advisory Opinion, il a été déclaré que, “… l’Autodétermination définie comme le besoin de prêter attention aux aspirations librement exprimées par les peuples n’est aucunement affectée par le fait que dans certain cas l’Assemblée Générale s’est dispensée du critère de consultation (requis) des habitants d’un territoire particulier. Ces instances se basaient sur la considération qu’une certaine population ne constituait pas un ‘peuple’ qui aurait droit à l’autodétermination ou encore sur la conviction qu’une consultation était totalement inutile, en vue de circonstances particulières.” Voir (1975) ICJ Rep., p. 12 para. 59.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
33
Nous citerons quelques exemples de la documentation
produite concernant ce concept. Le Comité International de
Juristes commissionné par le Conseil de la Société des
Nations afin d’exprimer (de donner) en 1920 une (advisory)
opinion sur les aspects légaux de la question des Iles de
Laaland (Aaland Islands) aboutit a une intéressante
conclusion. Il déclara que la reconnaissance du “ principe
de l’autodétermination dans un certain nombre de traités
internationaux ne pouvait être suffisant pour le mettre sur le
même pied d’égalité avec le règlement positif du Droit des
Nations. ... Le Droit Positif International ne reconnaît pas le
droit de groupes nationaux, en tant que tel, de se séparer
de L’Etat dont ils font partie par la simple expression
d’aspirations, tout comme il ne reconnaît pas le droit
d’autres Etats de revendiquer une telle séparation.
Généralement, la garantie ou le refus du droit à une partie
de la population de déterminer son propre destin politique
par plébiscite ou par d’autres moyens est exclusivement un
attribut de souveraineté de tout Etat qui est définitivement
constitué.”78
78 Citée dans l’ouvrage de Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29; Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 177; Verzijl, J.H.W., International Law in Historical Perspective (le Droit International selon une Perspective Historique), Vol. 1, Leiden: Sijthoff, 1968, p., pp. 328-332; voir également Whiteman, Marjorie M., Digest of International Law, Department of State Publication, Washington, 1963, Vol. 2, Pp. 1202-1206
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
34
Le lecteur de ce rapport doit avoir à l’esprit les
remarques suivantes :
- Premièrement, le rapport se référa a des “groupes
nationaux” au lieu de “peuple” ce qui, au mieux signifie
que le Comité manquait de précision dans la description
du peuple des Iles de Laaland (Aaland Island) dans le
but de justifier la déviance d’un élément clairement
définit par les normes de l’autodétermination.79
La répugnance à reconnaître le droit à
l’autodétermination fit en sorte que les Puissances
victorieuses de la Première Guerre Mondiale redessinèrent
(remodelèrent) la carte du reste du monde de façon à ce
que celle-ci soit conforme à leurs intérêts stratégiques et
sans avoir à tenir compte des aspirations des peuples
concernés.80
Le cas de la Palestine fut un des cas les plus
malheureux. Le peuple indigène de cette contrée ne fut pas
seulement ignoré mais également sujet à une annihilation
systématique, comme s’il n’avait jamais existé.81
79 Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29. Voir également, The Aaland Islands question, Commission of Rapporteurs, Report presented to the Council of the League of Nations(Rapport présenté au Conseil de la Société des Nations), citée dans Hannum, Hurst, ibid.
79. Hannum affirme qu’a peu d’exceptions près, dans les régions frontalières (et seulement si la région n’était pas vraiment, franchement sensible,a risque), aucun plébiscite ou referendum n’a eu lieu pour déterminer les aspirations des peuples affectes par la carte géographique imaginée a Versailles.’ Voir Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
35
La soi-disant confusion conceptuelle des composants
(éléments) du droit à l’autodétermination a quelques fois
provoqué des pratiques contradictoires. Le cas des Aaland
Islands mentionne auparavant en est un exemple flagrant.
Hannum observa que “ malgré sa reconnaissance du fait
que la grande majorité de la population des Aaland Islands
aurait choisi l’union avec la Suède, si un referendum avait
été mis en place, la Commission a abouti a une condition
similaire quant au but de l’autodétermination - “un principe
de justice et de liberté, exprime par une formule vague et
générale qui a donné naissance à des interprétations très
variées ainsi qu’a des différences d’opinions”.82
Le rapport continua par :
“Est-il possible d’admettre comme règle absolue le fait
qu’une population minoritaire d’un Etat, qui est
définitivement constitué et parfaitement capable de remplir
ses devoirs en tant que tel, a le droit de se séparer de
celui-ci et de s’incorporer dans un autre Etat, ou de
81 Quigley, John, Sovereignty in Jerusalem (Souveraineté à Jérusalem), 45 Catholic University L. R., (1996) p. 765; the Committee on the Exercise of the Inalienable Rights of the Palestinian People (le Statut de Jérusalem, Rapport pour et sous la guidance du comité chargé de l’exercice des Droits Inaliénables du Peuple Palestinien), UN, New York, 1997; The Status of Jerusalem, Report for and Under the guidance of The Secret History of the Balfour Declaration and the Mandate (Histoire Secrète de la Déclaration Balfour et du Mandat) http://www.islam.co.za/themessage/thesis/thesis_2/toc.htm.) 82 Voir Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29; Voir également, Barros, James, op. cit., p. 293-300.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
36
déclarer son indépendance? La réponse ne peut qu’être
négative. Accorder aux minorités, de langage ou de
religion, ou à une quelconque fraction de la population le
droit de se retirer de la communauté a laquelle ils
appartiennent, parce qu’ils le désirent ou pour leur bon
plaisir serait détruire l’ordre et la stabilité a l’intérieur des
Etats et de promouvoir l’anarchie a l’échelle internationale;
ce serait également soutenir une théorie incompatible avec
l’idée véritable de l’Etat en tant qu’unité politique et
territoriale.”83
Dans le cas de la Palestine la majorité du peuple qui y
vivait était palestinien arabe avant que la minorité de
résidents juifs n’en altère l’aspect démographique.84 Dans
l’éventualité de l’application du rapport des Aaland Islands
au cas de la Palestine, et a Jérusalem en particulier le
résultat serait que la minorité juive qui vivait en Palestine
ne devait pas avoir le droit d’établir un Etat car tenir compte
de “leurs aspirations et de leur bon vouloir “ comme le dit la
Commission, “serait détruire l’ordre et la stabilité a
l’intérieur des Etats et inaugurer l’anarchie sur la scène
internationale”. Le mépris de cette norme de base du droit
international par la communauté internationale a été
83
The Aaland Islands question, Commission of Rapporteurs, Report presented to the Council of the League of Nations, cite dans l’ouvrage de Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29-30.
84 Voir infra note 107, 108 et 109.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
37
l’unique raison pour l’existence du cas le plus complique et
le plus menaçant pour la paix dans le monde, la question
palestinienne.
Avec le temps le principe d’autodétermination s’est vu
consolidé pour devenir en premier lieu un droit international
reconnu et approprié pour le processus de colonisation
ensuite pour devenir un erga omnes85 et probablement droit
international jus cogens86 en dehors du contexte de
colonisation87 Le développement de ce principe culmina
lors de l’affaire du Sahara Occidental, en 1975 (Western
85 Voir par exemple East Timor Case, (1995) ICJ Rep. P. 90 à 102; Elliott, Paul D., The East Timor Dispute, 27 ICLQ, (1978), p. 238-249.
85 Certains juristes estiment que le droit à l’autodétermination fait actuellement partie du jus cogens, voir par exemple, Brownlie, I, op. cit., p. 513; Cassese, Antonio, op. cit., p. 113 note 53 and p. 140; Cf., Crawford, J., supra note 27, p. 102, note 1, and p. 81.
86 L’insistance sur le principe de l’autodétermination a atteint son apogée par son inclusion dans les Instructions Générales sur la Reconnaissance des Nouveaux Etats de l’Europe de l’Est et de l’Union Soviétique en 1992 par la Communauté Européenne (Guideline on Recognition of New States in Eastern Europe and the Soviet Union in 1992 by the European Community), 31 ILM, 1992, pp. 1486-87; voir également Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 146. Voir également la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies 40/50 (UN G.A. Res 40/50). L’Assemblée Générale a constamment réaffirmé ‘le droit inaliénable du peuple du Sahara Occidental à l’autodétermination et à l’independance. Voir UN G.A. Res. 3458A and UN G.A. Res. 3458B; voir également UN S.C (Conseil de Sécurité de l’ONU). Res. 377 (1975) et UN S.C. Res. 380 (1975)
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
38
Sahara Case) quand le concept des véritables titulaires de
la souveraineté fut catégoriquement confirme.88
Vers la fin de la colonisation espagnole du Sahara
Occidental, une dispute apparut entre le Maroc, l’Espagne
et la Mauritanie. Les Nations Unies demandèrent qu’un
referendum soit conduit de façon à ce que le principe
d’autodétermination soit mis à effet (en pratique), ce qui fut
accepté par l’Espagne en 1975.89 Le Maroc et la
Mauritanie quant à eux se prévalaient de droits historiques
sur le Sahara Occidental.90 Le cas fut par la suite transmis
à la Cour International de Justice (CIJ) pour qu’elle décide
à qui appartenait réellement la souveraineté sur le Sahara
Occidental. La Cour se référa à la politique de
décolonisation et déclara que :
“ (b) l’intégration doit être le résultat des aspirations
libres exprimées par le peuple du territoire. Celui-ci
agissant tout en ayant une complète connaissance
de son statut, leurs aspirations s’étant exprimées à
88 Western Sahara Case, Advisory Opinion, (1975) ICJ Report; Voir également Franck, Thomas M., The Stealing of the Sahara, 70 AJIL, (1976), p. 694-721. Voir également Sep. Op. of Judge McNair in South West Africa Case, 1950) ICJ Rep., (advisory Opinion), p. 29, à p. 150; infra note 90. Dans le cas de la Namibie (Namibia Case) la cour déclara '… les cinq dernières décennies ont apporté des développements importants. Ces développements laissent peu de doutes quant à l’objectif final du sacré trust qui était l’autodétermination et l’independance des peuples concernes. Voir le cas de la Namibie (Namibia Case (1971) ICJ Rep., (advisory Opinion), p. 16 à p. 31, (emphasis added).
89 Western Sahara Case, Ibid.
90 Ibid.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
39
travers un processus démocratique et un processus
d’information...”.91
Lorsqu'ils traitent du droit à l'autodétermination certains
auteurs sciemment ou involontairement confondent
l'argument en faisant référence à ce qu'ils appellent "une
ambiguïté inhérente " à ce droit. La définition de peuple fait
partie de ce phénomène particulier.92 Nous estimons pour
notre part que ce n'est nullement une introduction adéquate
au droit à l'autodétermination. Même si certains théoriciens,
pour des fins politiques et idéologiques personnelles,
91 Ibid., p. 12; Voir également, Hannum, Hurst, supra note 15, 37-38; Ott, David H, Public International Law in the Modern World (le Droit Public International dans le Monde Moderne), Pitman, London, 1987, p. 72. Dans son opinion séparée, McNair indique que 'le Système des Mandats (ainsi que les principes correspondants du Système International de trusteeship) est une nouvelle institution – un nouveau rapport relationnel entre, d’une part, un territoire et ses habitants, et de l’autre un gouvernement qui les représente a l’échelle internationale—une nouvelle espèce de gouvernement international , qui non seulement ne cadre pas avec la vieille conception de souveraineté mais lui est tout à fait étranger. La doctrine de souveraineté n’a pas d’application dans ce nouveau système. La souveraineté sur un territoire mandate est en fait en désuétude; et ce n’est que lorsque les habitants d’un
territoire obtiennent la reconnaissance d’Etat indépendant, comme cela est déjà arrivé pour certains Mandats, que la souveraineté réapparaîtra et sera investie dans le nouvel Etat. Voir South West Africa Case, supra note 92. 92 Voir par exemple, Hannum, Hurst, supra note 15, pp. 27-49; Berman, Nathaniel, Sovereignty in Abeyance: Self-Determination and International law (Souveraineté en désuétude; Autodétermination et Droit International) , 7 Wis. Int.l L. J., (1988), p. 51, à 84-102; Jackson, Robert H., op. cit., p. 139-159; Hillier, T., op. cit., pp. 723-728; Kletter, Larry, The Sovereignty of Jerusalem in International Law, 20 Col. J. I. Trans. L., (1981), p. 319, à 347-349; Shaw, Malcolm N, supra note 17, p. 181
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
40
justifient l'exclusion du peuple indigène comme principal
bénéficiaire de ce droit ; ils ne présentent néanmoins
aucune justification suffisante permettant d'appuyer leurs
déductions ou leurs positions.93
En fait le lecteur d'ouvrages de droit international
relatifs au droit à l'autodétermination conclura par lui-même
que le peuple indigène est en fait au sommet de la liste des
catégories inclues sous la définition du terme 'peuple'.94
Certains juristes du droit international précisent que
l'exercice du droit à l'autodétermination ne doit pas
enfreindre les frontières et l'intégrité des Etats existants.95
La Commission d’Arbitrage de la Conférence Européenne
chargée du dossier de la Yougoslavie déclara que ‘l’Etat
93 Ibid. 94 Hannum, Hurst, supra note 15, pp. 75-103; UN Draft Declaration of the rights of Indigenous Peoples (Version Préliminaire de la Declaration des Peuples Indigènes de l’ONU), 22 December, 1993; voir également, UN, report on the 11th Session of the Working Group of Indigenous Peoples (rapport de la 11 ieme Session du Groupe de Travail charge des Peuples Indigènes), 22 December, 1993; Art. 55 of UN Charter; UN GA Res. 637A(VII) 1952; UN GA Res. 1514 (XV) 1960; Autodétermination et Droits de l’Homme: Common Art. 1 de la Charte Internationale sur les Droits Civils et Politiques (the International Covenant on Civil and Political Rights) (1966) & et la Charte Internationale des Droits Culturels, Sociaux et Economiques (the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights (1966); La Declaration des Principes du Droit International concernant les relations amicales (the Declaration of Principles of International Law Concerning Friendly Relations 1970, GA Res. 2625 (XXV); La Conférence Mondiale des Droits de l’Homme (World Conference on Human Rights) de1993. 95 La Commission d’Arbitrage, Conference de la C.E sur la Yougoslavie (Arbitration Commission, E. C. Conference on Yugoslavia (1992), 92 ILR., p. 167.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
41
est communément (généralement) défini comme une
communauté qui consiste en un territoire et une population
sujette à une autorité politique organisée.’
Elle ajouta par la suite : “un tel Etat est caractérisé par
la souveraineté.”96 Le commentaire le plus frappant de
ladite Commission fut toutefois celui où il était fait allusion
au fait que “la forme de l’organisation politique interne et les
dispositions constitutionnels constituèrent de simples faits,
même si il fallait les prendre en considération de façon à
déterminer l’influence du gouvernement sur la population et
sur le territoire.”97 Shaw, après avoir fait référence aux
déclarations précédentes n’hésita pas à argumenter sur le
fait que “de telles dispositions ne sont ni exhaustives ni
immuables,” et que d’autres facteurs tels que
l’autodétermination et la reconnaissance pouvaient être
appropriées.98
L'Avant-projet de la Déclaration des Droits des Peuples
Indigènes a cependant rejeté cette restriction de
l’inviolabilité des frontières et de l’intégrité territoriale des
Etats existants et a demandé un droit inconditionnel à
96 Ibid., pp. 162 and 165; Craven, M., The EC Arbitration Commission on Yugoslavia, 66 BYIL, 1995, p. 333; voir également Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140. 97 Arbitration Commission, ibid.; Craven, M., ibid.; Voir également Shaw, Malcolm N., ibid. 98 Shaw, Malcolm N., ibid.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
42
l'autodétermination.99 La discussion nous mène jusqu’à
présent à la conclusion que, malgré le problème de
définition du concept de souveraineté, un élément majeur
est clair et au-delà de toute dispute. C’est au peuple que
revient l’investiture du titre de souveraineté et non aux
autorités publiques qui pratiquent, elles, les pouvoirs
souverains.100 A partir de cette conclusion nous pouvons
déduire les remarques suivantes. Premièrement, l’autorité
publique qui assume les pouvoirs souverains est, ou est
supposée être une simple représentation du peuple et son
exercice des pouvoirs doit être délimitée (définie) par le
peuple lui-même. Le droit constitutionnel de nombreux pays
contient des évidences qui prouvent ce phénomène.
Deuxièmement, l’exercice des pouvoirs souverains ultra
vires peut mener à la responsabilité internationale des
véritables personnes qui ont commis des actes
répréhensibles (ou crimes). Cela s’est vérifié lors du Procès
de Nuremberg et au niveau des tribunaux des crimes de
guerre. La responsabilité de l’Etat devient une issue
inévitable.101
99 Catherine J. Iorns , La Version préliminaire de la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes, (The Draft Declaration of the Rights of Indigenous Peoples), School of Law, Murdoch University, http:/www.murdoch.edu.au/elaw/issues/v1n1/iorns2.txt, comments on Part I and IX. 100 Suanzes, Joaquin Varela, op. cit. p. 16-17; Shaw, Malcolm N, supra note
17, pp. 215-218; Ott, David H, op. cit. London, 1987, p. 66-75. 101 Shaw, Malcolm N, supra note 17, pp. 184-190; Mac Lean, R M., supra note 41, p. 49. L’évidence de cette déclaration se trouve au niveau des tribunaux des crimes de guerre tel que celui de Nuremberg, de Yougoslavie et du Rwanda, voir par exemple le Jugement de Nuremberg, 41 AJIL, (1947), Supp.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
43
Troisièmement, l’usurpation de pouvoirs souverains par
une autorité publique interne ou un pouvoir étranger
n’affecte pas le titre originel de la souveraineté102 dont est
investi le peuple indigène et ses ancêtres. La preuve la plus
notable de cette conclusion se retrouve dans les théories
telles que celle de la souveraineté résiduelle,103 et la règle
qui dit que les agréments entre deux parties n’engagent
pas des partis tiers sans leur consentement.104 Le fait que
les pouvoirs coloniaux exerçaient un contrôle juridictionnel
sur des territoires mandates ou confies (pour
administration) ne prive pas les peuples indigènes de
retenir et regagner leur titre de souveraineté territoriale est
une évidence supplémentaire qui prouve la remarque
précédente.
P. 172; Le Statut du Tribunal Criminel International pour l’ex-Yougoslavie (Statute of the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia), 32 ILM (1993), p. 1203; la Résolution 955 du C.S de l’ONU concernant l’établissement d’un Tribunal International pour le Rwanda. 102 Koskenniemi, Martti, op. cit., pp. 209-210 et 248. On the law of Treaties, Manchester University Press, Manchester, 1973, pp. 98-106. 103 Infra, footnote 105.
104 . Voir par exemple la Convention de Vienne de la Loi sur les Traites, (Vienna Convention on the Law of Treaties) (1969), Arts. 34-38; voir également Sinclair, Sir Ian, the Vienna Convention on the Law of Treaties, Manchester University Press, Manchester, 1973, pp. 98-106.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
44
La Souveraineté sur Jérusalem
Pour en revenir au problème de Jérusalem, il n'est pas
difficile, après ce qui a été dit précédemment de discerner
le véritable détenteur du droit à la souveraineté sur la ville
de Jérusalem (en particulier) et sur la Palestine (en
général). Considérant que le détenteur légitime des droits
souverains est le peuple, le peuple indigène de Jérusalem
(qui fait partie du peuple Palestinien) est donc ce détenteur
légitime de la souveraineté.105
Jérusalem fut d'abord occupée par la Grande-Bretagne
puis par la suite par Israël et si nous devions tenir compte
du droit d'autodétermination et du concept de souveraineté
résiduelle106, les habitants de Jérusalem sont les véritables
détenteurs des pouvoirs souverains sur leur territoire.107
105 Quigley, John, Sovereignty in Jerusalem, 45 Catholic University L. R., (1996), p. 765, à 778.
106 Le concept de souveraineté résiduelle est probablement un des points les plus importants à traiter cette étude. Dans l’Article 3 du Traite de Paix du 8 Septembre 1951, le Japon accepta le fait que, ‘Les Etats Unis d’Amérique auront le droit d’exercer tous les pouvoirs (quel que soit la nature de ceux-ci) d’administration, de législation et de juridiction sur le territoire et les habitants des Iles Ryükyü, y compris leurs eaux territoriales’. En 1951 Le Secrétaire d’Etat des Etats Unis se refera à la souveraineté résiduelle du Japon sur les Iles en question. Les cours des Etats Unis, déclarèrent que les Iles étaient considérées comme ‘territoire étranger’ et se referaient a la souveraineté ‘de facto des Etats Unis et à l’intérêt japonais en termes de ‘souveraineté résiduelle’ ou ‘souveraineté de jure’. La complète restauration de la souveraineté du Japon fut sujette à des accords bilatéraux en 1968, 1969 et 1970.”, Brownlie, I, op. cit., p. 110-111. 107 Même si l’actuelle population de Jérusalem renonce et accepte de donner aux autorités israéliennes son droit à la souveraineté, ce droit ne sera pas
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
45
Mais, comment alors identifier le peuple indigène de
Jérusalem ? (et par voie de conséquence celui de la
Palestine). Une telle question, posée d'habitude pour prêter
à confusion, n'a pas de chance d'aboutir dans le cas
particulier de Jérusalem. Il est clair que les gouvernements
successifs d'Israël ainsi que leurs prédécesseurs, les
mouvements sionistes ont systématiquement tenté et cela
de façons répétées de changer la réalité démographique de
la Palestine en général et de Jérusalem en particulier.
John Quigley qui fit la description de l'immigration juive
en Palestine durant le mandat rappela que "La Grande-
Bretagne permit une émigration substantielle des juifs
européens vers la Palestine, augmentant ainsi l'élément juif
de la population de la Palestine qui passa de 10% lors de la
Première Guerre Mondiale à plus d'un tiers après le
Deuxième Conflit Mondial.108 Durant le printemps et l'été de
l'an 1948 les trois principales forces militaires juives
occupèrent 80% de la Palestine expulsant dans le même
temps la majorité des arabes de la région. Vers la fin de
l'année 1948, plus des trois quarts d'un million d'arabes
transféré à Israël pour toujours. Lors de discussions concernant l’utilisation et la possession garantie à perpétuité Brownlie commenta ce qui suit, “ Par la Convention du 18 novembre 1903, Panama assura aux Etats Unis ‘l’utilisation à perpétuité, l’occupation et le contrôle de la zone de la terre et de la terre sous l’eau de la construction … et la protection’ du Canal de Panama, large de dix miles … la souveraineté résiduelle reste cependant au ‘garant’. …la souveraineté résiduelle reste transférable et le bénéficiaire n’a aucun pouvoir de disposition.” Brownlie, I, op. cit., pp. 112. 108 Quigley, ibid., p. 767.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
46
quittèrent la Palestine et la population arabe de Jérusalem
se vit réduite à 4000 personnes au lieu des 65 000 du
début de la même année.109
Ces données relatives à l'émigration ainsi que leurs
détails particuliers sont cités aussi bien dans la majorité
des ouvrages couvrant la question palestinienne que dans
les rapports et résolutions des Nations Unies. Kletter, en
conséquence insiste sur le fait que "Israël ne devrait pas
bénéficier du changement démographique survenu depuis
qu'il est occupant."110 L'identification du peuple indigène qui
résidait à Jérusalem avant la Première Guerre Mondiale
n'est pas aussi difficile111 qu'on voudrait nous le faire croire
et ceci en vue de la prise en considération de ce qui suit.
Premièrement, grâce aux systèmes modernes de
documentation, il y a suffisamment de rapports permettant
de dresser un fidèle tableau concernant les différents
changements démographiques survenus à Jérusalem (et
en Palestine) durant le siècle dernier. Deuxièmement, la
majorité des palestiniens, soit qu'ils vivent à Jérusalem (ou
109 Quigley, ibid., p. 771-772. 110 Il déclara en premier lieu qu’ “en utilisant le principe d’autodétermination, la ville de Jérusalem devrait être offerte (céder) à Israël.” Par la suite il indiqua que “Israël ne devrait pas être autorisé à bénéficier des changements démographiques provoques en tant qu’occupant.’ Kletter, Larry, The Sovereignty of Jerusalem in International Law, 20 Col. J. I. Trans. L., (1981), p. 319, à 362; Quigley aboutit également à une conclusion similaire, voir Quigley, John, ibid., pp. 778-779. 111 Cf., Kletter, Larry, The Sovereignty of Jerusalem in International Law, 20 Col. J. I. Trans. L., (1981), p. 319, à 347-349.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
47
en Palestine) ou qu'ils aient été déportés et résidents par
conséquent à l'étranger, possèdent toujours des actes
prouvant qu'ils sont propriétaires, soit de terres,
d'habitations ou d'autres propriétés (usurpées depuis par
les autorités israéliennes) ou prouvant également leur
résidence à Jérusalem. La vérification de l'authenticité de
ces actes et documents même si elle prendrait un certain
temps n'est pas difficile en soi.112
Toute autre revendication de souveraineté sur
Jérusalem étant nulle. En fait les prétentions israéliennes
se basant sur une absence effective (un vide, vacuum) de
souveraineté, sur des présumés "droits historiques" ou sur
des revendications religieuses, des prescriptions ou encore
sur une occupation basée sur la légitime défense etc. sont
toutes nulles et dépourvues de base légale en droit
international. Dans son étude partiale (subjective,
partisane) ou il chercha par tous les moyens de trouver une
base légale aux revendications israéliennes sur Jérusalem
Kletter ne peut néanmoins éviter de conclure que " Les
112 Quigley, Par exemple, observe que, “en Palestine sous Mandat les habitants jouissaient de la citoyenneté palestinienne. Lorsque la Grande Bretagne se retira, la communauté des citoyens était en droit d’exercer sa latente souveraineté. La majorité de cette communauté de citoyens était représentée par une organisation politique reconnue par les Nations Unies, le Haut Comité Arabe (the Arab Higher Committee), qui revendiqua le droit d’établir un gouvernement en Palestine.” C’est pour dire à quel point leur citoyenneté était bien documentée. Voir Quigley, John, op. cit., p. 778; voir également le Statut International de la Palestine (the International Status of Palestine), 90 Journal Du Droit International, (1963), p. 964.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
48
revendications israéliennes sont faibles (inconsistantes). La
réclamation de droits historiques est invalide. La loi juive ne
revendique aucune souveraineté mais plutôt l'implantation
de colonies.”113
Kettler, malgré ses efforts pour trouver une certaine
base dans les lois et principes du droit international, en
interprétant celles-ci de manière erronée, n'a néanmoins pu
en tirer qu'un faible argument qui donnerait certains 'droits'
à Israël. Ce dernier serait ' la conquête défensive '.114
Aucun autre juriste de droit international ne voudrait ni ne
pourrait accepter cet argument de 'conquête défensive'
comme base pour la réclamation (revendication) de la
souveraineté territoriale à l'exception peut-être de
O'Connell. Celui-ci, tout en affirmant son propre critère de
la souveraineté n'en effrite pas moins sa propre théorie. En
effet puisqu'il considère qu'Israël satisfait les conditions de
personnalité par ‘ l'auto certification d'un vacuum de
souveraineté '.115 L'erreur fatale que commet O'Connell est
de se baser sur l'article d'Alexandre116 et cela, sans pour
autant effectuer de recherches objectives concernant le cas
113 Kletter, Larry, op. cit., à 362. 114 Kletter, Larry, ibid., à 362. 115 O’Connell, D.P., op. cit., p. 84; Schwebel, Stephen M., What Weight to Conquest?(Quel poids pour la conquête?), 64 AJIL (1970), p. 344-347; Blum, Yehuda Z., The Missing Reversioner: Reflections on the Status of Judea and Samaria (réflexions sur le Statut de la Judée et de la Samarie), dans l’ouvrage de Moore, John Norton (Ed.), The Arab-Islaeli Conflict, Princeton University Press, New Jersey, 1974, Vol. II, pp. 287-314. 116 Alexander, Israel in Fieri, 4 ILQ, (1951).
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
49
particulier de la Palestine. D’ailleurs O’Connell lui-même
fourni des preuves contre sa déclaration superficielle
précédente en notant que “ cela ne veut pas dire cependant
que le droit international permet la multiplication
indiscriminée de nouvelles entités selon les caprices des
Etats existants. Une telle conclusion serait absurde. Pour la
création de personnalité a partir de communautés le droit
international impose les conditions de territoire, population
et compétence constitutionnelle”.117
Aucune des conditions citées, a savoir le territoire, la
population et la compétence constitutionnelle ne se voient
remplies par Israël. Jérusalem selon le droit international
est un territoire occupé par Israël tel que cela a été souvent
répété dans les résolutions de l’ONU. D’ailleurs Israël y est
cite comme pouvoir occupant.118 La grande majorité de la
population israélienne est composée d’immigrés qui
remplacèrent le peuple originel de la Palestine. Ce dernier
a été déplacé de force, illégalement ou expulse de sa
terre.119 Israël ne possède pas de compétence
constitutionnelle car c’est une puissance belligérante
occupante120 et, par conséquent, toutes les mesures prises
à Jérusalem n’ont pas de bases légales et manque donc de
validité. De plus, face à l’émergence et le développement
du droit a l’autodétermination, ni le concept de souveraineté
117 O’Connell, D.P. op. cit., p. 84. 118 Voir supra note 38 et infra notes 122, 123 et 127. 119 Voir la discussion précédente, et voir également supra notes 107-109. 120 Voir supra note 36, 37 and 38 et infra notes 122, 123 et 127.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
50
indéterminée121 ni celui de vacuum de souveraineté ne sont
défendables. Cela s’est vu clairement notifier dans le cas
du Sahara Occidental cite précédemment.
Quigley, argumentant contre le concept de vacuum de
souveraineté en Palestine observe que " Il n'y avait pas de
vacuum (vide, absence) de souveraineté en Palestine vu
que durant la période du Mandat, la communauté des
citoyens de la Palestine considérait sa souveraineté sujette
à l'administration de la Grande-Bretagne."122 Du point de
vue du droit international il n'y a pas de doute concernant le
fait qu'Israël est l'occupant belligérant de Jérusalem
puisqu'il s'empara de la partie Ouest de la ville en 1948 et
de la partie Est en 1967.123 Ceci se base sur les résolutions
de l'Assemblée Générale des Nations Unies ainsi que sur
celles de son Conseil de sécurité;124 Cela se vérifie
également aussi bien par la critique que par la non
121 Par exemple “… le Japon renonça à tous ses droits sur Formosa. Cependant, Formosa n’a été sujette à aucun acte de disposition; elle n’a pas été transférée à un Etat particulier. Selon le gouvernement britannique : ‘Formosa et les Pescadores sont … territoires ‘de souveraineté de jure’ sur lesquels la souveraineté est incertaine et indéterminée’, Brownlie, I, op. cit., pp. 108-109. 122 Quigley, John, op. cit., p. 765, à 778.
123 Voir par exemple, The Status of Jerusalem, supra note 80; Quigley, John, op. cit., p. 766; Kletter, Larry, loc. cit. 124 Voir par exemple, UN S. C. Res. 242 (1967), UN S. C. Res. 252 (1968), UN S. C.
Res. 267 (1969), UN S. C. Res. 271 (1969), UN S. C. Res. 298 (1971), UN S. C. Res.
446 (1979), UN S. C. Res. 465 (1980), UN S. C. Res. 476 (1980), UN S. C. Res. 478
(1980) and UN S. C. Res. 672 (1990); UN G. A. Res. 2253 (1967), UN G. A. Res. 2254
(1967), UN G. A. Res. ES-716 (1982), UN G. A. Res. 54/37 (1999). voir également Quigley, John, op. cit., p. 769-70 and 772-77.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
51
reconnaissance, par la grande majorité des Etats des
revendications israéliennes de souveraineté sur Jérusalem.
De même que par les différents plans de l’Onu
concernant Jérusalem et le fait que tout au long de l’histoire
des différentes phases du Problème palestinien, depuis la
déclaration de Balfour et les tentatives de l’ONU
d’internationaliser la ville et jusqu'à présent la souveraineté
de Jérusalem a été considérée au moins comme corpus
separatum.125 De plus Israël, en tant qu'occupant
belligérant est sommé en vertu du droit international de ne
point altérer la physionomie de la cité de Jérusalem tant
qu'une solution à la dispute n'a pas été trouvée.126 En
conséquence, annexer la ville et la considérer comme
capitale d'Israël est totalement invalide et constitue une
claire violation du droit international.127
Les Nations Unies ne cessent de répéter et d'insister
sur le droit des Palestiniens déplacés de retourner dans
leur mère patrie, la Palestine (en général) et Jérusalem (en
particulier). Nombreuses sont les résolutions qui se réfèrent
à ce droit.128 Ce dernier peut être d’ailleurs soutenu par le
125 Ibid.; voir également UN G. A. Res. 181(II); UN G. A. Res. 194(III), (1948); UN G. A. Res. 303 IV), (1949); UN G. A. Res. 356 (IV), (1949); UN Trusteeship Council Res. 113(S-2), (1949) et UN Trusteeship Council Res. 427, (1949). 126 Quigley, ibid. p. 774. 127 Voir par exemple, The Status of Jerusalem, supra note 80; Quigley, John, op. cit., p. 766; Kletter, Larry, loc. cit. 128 Voir par exemple, G.A. Res. 194, UN GOAR, 186th Plen. Mtg., para. 11, UN Doc. A/810 (1948) reprinted in 2 UN Resolutions 85 (1973); S.C. Res. 779, UN Doc. S/RES/779 (1992), reprinted in 1992 UNYB 343; S.C. Res. 787, UN Doc.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
52
développement des droits de l'homme concernant les
peuples indigènes. L'Avant-Projet de la Déclaration des
Droits des Peuples Indigènes, en particulier, insiste sur ce
qui suit :
1- Le droit inhérent d'autodétermination en vertu
duquel les peuples ont le droit de déterminer (choisir)
librement leur statut politique et à poursuivre
librement leurs développements économique, social
et culturel;
2-Les peuples indigènes ont le droit de jouir
totalement des droits de l'homme et des libertés
fondamentales reconnues par le droit international.
3- Le droit d'être libre de toute discrimination
adverse.
4- Une garantie totale contre toute sorte de génocide
qu'il soit ethnique ou culturel.
5- Les peuples indigènes ne doivent pas être
déplacés de leurs terres ou territoires. Aucun
changement de résidence n'aura lieu sans le
consentement explicite et informé des peuples
indigènes concernés et après agrément quant à des
compensations justes et équitables et dans la
mesure du possible l'option de retour.
S/RES/787 (1992), reprinted in 1992 UNYB 375; S.C. Res. 876, UN Doc. S/RES/876 (1993), reprinted in 1992 UNYB 510; S.C. Res. 1009, UN Doc. S/RES/1009 (1995), 3563 mtg.; S.C. Res. 1019, UN Doc. S/RES/1019 (1995), 3591 mtg.; voir également Quigley, John, op. cit., p. 766.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
53
6- Le droit des peuples indigènes de 'promouvoir,
développer et maintenir leurs propres structures
institutionnelles ainsi que leur coutumes juridiques
distinctives, leurs traditions et leurs pratiques
conformément aux droits de l'homme standards
reconnus à l'échelle internationale.129
Conclusion
Malgré la difficulté rencontrée quant à la définition du
concept de souveraineté il n'en demeure pas moins que les
droits souverains appartiennent au peuple indigène du
territoire concerné. Cela a d'ailleurs été clairement établit
par le droit international moderne. Tout comme cela a été
spécifiquement souligné lors des différents cas judiciaires
traités par la Cour Internationale de Justice ou le principe
d'autodétermination et les principes concernant la
protection des droits des peuples indigènes étaient à l'ordre
du jour. En appliquant ces principes au cas de Jérusalem
nous ne pouvons que conclure (sans l'ombre d'un doute)
que le peuple de la Palestine est le légitime et véritable
détenteur des droits souverains sur Jérusalem. Toute autre
revendication serait contraire aux règles et principes du
droit international. En fait la prétention israélienne
concernant la souveraineté de Jérusalem rappelle l'histoire
des 'Nouveaux Habits de l'Empereur' de H.C. Anderson.
Des larrons convainquirent l'empereur et prétendirent qu'ils
lui confectionneraient des habits dont l'extraordinaire
129 Supra note 98…..
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
54
qualité était de disparaître (être invisibles) en présence de
toute personne qui, soit ne méritait pas le poste qu'elle
occupait soit était un idiot dépourvu de raison. Quand
l'empereur apparut en public vêtu de ces prétendus habits
magnifiques tout le monde réalisa qu'en fait il était nu
pourtant personne n'osa faire de remarques pour ne passer
pour idiot ou être considéré comme sans mérite. Bien qu'à
la fin l'empereur se rendit compte de la supercherie il n'en
pensa pas moins :" Je dois faire en sorte comme si de rien
n'était tant que durent les processions."
Israël réalise (est consciente du fait) que sa revendication
de souveraineté n'est autre qu'un mythe politique tout
comme l’étaient les habits de l'empereur. Il est à se
demander pourtant qui est dans ce cas le dindon de la
farce ?
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
55
The Problematic Concept of
Sovereignty and the Question of
Jerusalem
By
Mahdi Zahraa*
When I was asked to prepare an article on
sovereignty and Jerusalem my initial worry was that an
article of this nature would undoubtedly be more
complicated than met the eye. The question of
sovereignty in international law is seriously problematic.
The question of Jerusalem is also problematic in the
sense that religious, political and legal aspects of the
conflict over Jerusalem is quite difficult to separate from
each other. This difficulty is even more entangled by the
fact that this article is supposed to address Jerusalem as
a separate entity from its mother Palestine. In my view,
although Jerusalem enjoys a unique religious, political and
strategic status, this status is extendible to the rest of
Palestine. Therefore, my task would have definitely been
easier if I was to address the question of Jerusalem within
the context of Palestine. I have always had my concerns
regarding aspects of the selected research methodology
when I am addressing a particular question. These
concerns usually maximise when a particular issue is
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
56
separated from its holistic context because once it is
separated it loses some advantages that would have been
better served within its holistic context. Nonetheless, this
article intends to address the question of Jerusalem in the
light of the problematic concept of sovereignty in
International law without any prejudice to the legal aspects
that would have arisen should the holistic approach have
been applied.
Problematic Definition of Sovereignty
Oppenhiem defines sovereignty as a “supreme
authority, which on the international plane means not legal
authority over all other states but rather legal authority
which is not in law dependent on any other earthly
authority.”130 Taking into account the supremacy of
international law and also taking into account its external
and internal aspect Lauterpacht defines sovereignty as ‘a
delegated bundle of rights. It is a power which is derived
from a higher source and therefore divisible, modifiable
and elastic.’131 Brownlie defines sovereignty as ‘… the
PhD, LLM, LLB, BA, Lecturer, Division of Law, Faculty of Business, Glasgow Caledonian University. 130 Oppenheim, L.F.L., Oppenheim’s International Law, Eds., Jennings, Robert and Watts, Arthur, Longman, London, 9th ed., 1992, Vol. 1. p. 122. Oppenheim further commented that ‘Sovereignty in the strict and narrowest sense of the term implies ... independence all round, within and without the border of the country.’, ibid. 131 Lauterpacht, E, International Law, Being the Collected Papers of Hersch Lauterpacht, The law of Peace, Vol. 3, Cambridge University Press,
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
57
legal competence which a State enjoys in respect of its
territory.’132 As he concentrates on the external aspect of
Cambridge, 1977, p. 7-8; In the search for its various dimensions, Sovereignty has two major contexts Internal (Territorial Sovereignty) and External (the ability to conclude treaties and to participate in creating customary international law and independently conducts its affairs). Lauterpacht, E, ibid., p. 6-7. External context of sovereignty have five major aspects: the first is Sovereign Equality between States which was originally introduced by naturalists writers who assimilate States to individuals who are presumed to be naturally equal and therefore all nations are too equal by nature. In modern time this has been adopted by the UN Charter, Art. 2(1). The principle was also re-emphasised by UN special Committee on Principles of International Law concerning Peaceful Relations and Co-operation among States. However, reality has shown that some states are more equal than the others; e.g. great powers and their role in the UN Security Council. Amongst the Legal consequence of sovereign equality (or independence) is that each State has exclusive jurisdiction over its territory and population and other states have the duty of non-intervention in the domestic affairs of other States. See for instance, Status of Eastern Carelia Case [1923] PCIJ Rep. Ser. B, No 5. The second aspect is sovereign equality is peaceful co-existence which is emphasised in the UN Charter Preamble, Art. 2 (1, 2, 3 and 4). The third is Observance of International Duties and Obligations in good faith. The fourth is that Sovereignty is very much related to Independence and interdependence. And the fifth is that sovereignty is not absolute but a relative concept. This was, inter alia, emphasised in Trail Smelter Arbitration (1938 and 1941) 3 RIAA, p. 1905, and in Corfu Channel Case, ICJ Report (1949), p. 22, and in also articulated in the Principle 21 and 22 of the Stockholm Declaration on the Human Environment 1972: 11 ILM (1972), p. 1416. Brownlie observed that ‘[i]n spite of the influence of Austin and Salmond, it may be asserted that sovereignty is divisible as a matter of principle and as a matter of experience. Brownlie, I, Principles of International Law, Clarendon Press, Oxford, 4th ed. 1990, p. 116; Cf., Brownlie, I, Principles of International Law, Clarendon Press, 5th ed., 1998, p. 114. 132 Brownlie, I, Principles of International Law, Clarendon Press, 5th ed., 1998, p. 120
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
58
sovereignty, Brownlie emphasises that the ‘… validity of
claims to territorial sovereignty against other States’ is an
important element in the concept of sovereignty.133
Sovereignty, therefore, can be generally seen as the
ability to conclude treaties and to participate in creating
customary international law. Sovereignty can also be
seen as the container of sovereign rights and powers, as
well as the legal competence to exercise the powers and
rights themselves. Most international lawyers have come
to the conclusion that the concept of Sovereignty is very
difficult to define.134 That is why Brierly provides another
interesting definition of sovereignty. He says,
“… for the practical purposes of the international lawyer
sovereignty is not a metaphysical concept, nor is it part of
the essence of statehood; it is merely a term which
designates an aggregate of particular and very extensive
claims that states habitually make for themselves in their
relations with other states. To the extent that sovereignty
has come to imply that there is something inherent in the
nature of states that makes it impossible for them to be
subjected to law, it is a false doctrine which the fact of
international relations does not support.” 135
133 Bownlie, I, Ibid., 121. 134 Koskenniemi, Martti, from Appology to Utopia, The Structure of International Legal Argument, Finish Lawyers Company, Helsinki, 1989, pp. 192-263, especially, 192-193 and 206-212.
135 Brierly, J. L., The Law of Nations, Clarendon Press, Oxford, 1963, p. 47. Objecting to Brierly’s doubts about the adequacy of the use of the term
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
59
The concept of sovereignty is originated in Jean Bodin’s
political writing ‘De Republic’ in 1576.136 As France was
eaten up by civil war and civil unrest, Bodin thought that
the solution can be delivered by a strong government or
monarch similar to a growing trend in other western
European states.137 Making sovereignty ‘an essential
principle of internal political order’,138 Bodin defines the
latter as ‘a multitude of families and the possessions that
they have in common ruled by a supreme power and by
reason’.139 Although Bodin’s monarch was supposed to
be above the law, ‘it was law that made ruler, not as later
theories of sovereignty have taught us to believe, the will
of the rulers that made the law.’140 This shows that
although the concept of strong monarch was the solution,
this solution was after all supposed to save the people in
France from the tyranny of civil war. As Thomas Hobbs
‘territorial sovereignty, (Brierly, J. L., op. cit., p. 14-16,) Sahovic and Bishop stated that “this term can be said to have been generally accepted to describe the nature of the authority of the state over its territory”, see Sahovic, Milan and Bishop, William W., The Authority of the State: Its Range with Respect to Persons and Places, in Sorensen, Max, Manual of Public International Law, Macmillan, London, 1968, p. 311 at 314.
136 Brierly, J. L., ibid., p. 7-9; De Lupis, Ingrid Detter, International law and the Independent State, 2nd ed., Gower, Aldershot, 1987, p. 3. 137 Brierly, J. L., ibid. 138 Ibid., p. 10. 139 Q. in, Brierly, J. L., ibid., p. 7-9. 140 Brierly, J. L., ibid., p. 10. This interpretation is based on the fact that the dominant philosophy in the middle ages was the natural law philosophy.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
60
had experienced similar civil unrest, his writings came to
echo Bodin’s solution that the state needed a mighty
common power similar to a totalitarian power in modern
time.141 By the time constitutional government emerged
Locke and thereafter Rousseau were in favour of ‘the
theory that the people as whole were the sovereign’.142
This interpretation of sovereignty gained even stronger
ground by the emergence of democracy as a new theory
for governance,143 which managed to shift the emphasis
from the concept of absolute monarch144 to people’s
141 Brierly, J. L., The Law of Nations, Clarendon Press, Oxford, 1963, p. 12-13; see also Walzer, M, Thick and Thin, Moral Argument at Home and Abroad, University of Notre Dame Press, London, 1994, pp. 77-79. 142 This doctrine ‘was held to justify the American and the French Revolutions.’, Brierly, J. L., The Law of Nations, Clarendon Press, Oxford, 1963, p. 14; see also, Jean Jacques Rousseau, The Social Contract & Discourses, Translated by G.D.H. Cole, London, J.M. Dent & Son, 1923. Cell, Howard R., and MacAdam, James I., Rousseau’s Response to Hobbes, Peter Lang, New York, 1988. Cf., Cobban, Alfred, Rousseau and the Modern State, London, George Allen & UNWIN Ltd., 1943; Suanzes, Joaquin Varela, Sovereignty in British Legal Doctrine, http:/www.murdoch.edu.au/elaw/issues/v6n3/suanzes63_text.html, p. 16-17. 143 Thornberry, Patrick, The Democratic or internal aspect of Self-Determination with some Remarks on Federalism, in Tomuschat, Christian (ed.), Modern Law of Self-Determination, Martinus Nijhoff, Netherlands, 1993, pp. 101-105; Buchanan, Allen, Democracy and Secession, in Moor, Margaret (ed.) National Self Determination and Secession, Oxford University Press, Oxford, 1998, pp. 14-33 144 See Hannum, Hurst, Autonomy, Sovereignty and Self-Determination, the Accommodation of Conflicting rights, Rev. Ed, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1996, p. 15.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
61
sovereignty.145 At this stage writers were divided between
two contradictory connotation of sovereignty – absolute
sovereignty with a strong monarch, on the one hand, and
peoples sovereignty, on the other. As the latter concept
won, and as modern development led States to abandon
independence in favour of inter-dependence the concept
of relative sovereignty was born, flourished and dominated
international relations.146 That is why in modern times
there are hardly any voices in support of absolute
sovereignty which is above the law.147 Jenks, therefore,
commented that,
145 Suanzes, Joaquin Varela, op. cit., p. 16-17. 146 Shaw, Malcolm N., International Law, Cambridge University press, 4th ed., 1997, pp. 142-143. Unlimited State autonomy is no longer the norm. Rarely we find nowadays a State that “… has not accepted restrictions on its liberty of action”, Starke, J. G., op. cit., p. 100. This idea led Shaw to classify independence into formal and actual independence when he was discussing South Africa and Lithuania cases, (Shaw, Malcolm N., International Law, ibid., pp. 143-144,) whether by means of international treaties or by belonging to regional or international organisations. “’Sovereignty’ is therefore a term of art rather than a legal expression capable of precise definition.” Nonetheless, “[w]hen we say that a particular state is independent, in a concrete way we attribute to that state a number of rights, powers, and privileges at international law. Correlative to these rights, etc., there are duties and obligations binding other states who enter into relations with it. These rights, etc., and correlative duties are the very substance of state independence.” Starke, J. G., op. cit., p. 100. 147 Hannum, Hurst, supra note 15, p. 15. Brierly expressed his discomfort with the difficulties of the latter interpretation in combining ‘two contradictory ideas: that of absolute power somewhere in the state, and that of the responsibility of every actual holder of power for the use of which he puts it.’, see Brierly, J. L., op. cit., p. 14-15. Brierly, however, seems to have overseen the concept of representative democracy in that
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
62
“… ‘sovereignty’ in its original sense of ‘supreme power’ is
not merely an absurdity but an impossibility in a world of
States which pride themselves upon their independence
from each other and concede to each other a status of
equality before the law, …”148
In the past149 the game of sovereignty, as Jackson terms
it, was played only by states who used to be the exclusive
although the people themselves are the real owners of sovereign powers, there delegate and representatives after all are the individuals who put it in practice. Sovereignty in this sense can be both unlimited and the persons who put it in practice can be responsible. This argument can also be the answer to Brierly’s second discomfort that the State is a juristic entity and not a natural person. See, Brierly, J. L., op. cit., p. 15-16. 148 Larson, Arthur, Jenks, C. Wilfred, et al., Sovereignty with the law, Dobbs Ferry, NY, Oceana, 1965, p. 11. Jenks also observed that “[s]overeignty as a factor in international relations is a psychological rather than a logical problem. It has been and is still paraded as an almost mythical objection to rational courses of international action by some who would never challenge the principle that the rule of law is the necessary basis of any acceptable form of state; …” Ibid., p. 11. “The concept of sovereignty as a power beyond the law paralyses and inhibits the growth of law, …” Ibid., p. 15. 149 While Sahovic and Bishop were tracing up the development of the concept of sovereignty they identified few theories that explained its connotation. The first was the Patrimonial theory which denotes that ‘the territory …was considered to be the personal possession of the ruler … [who] was considered the absolute master.” A second theory was the area theory, which considers the “territory as ‘the constitutive element of the concept of the state’ and violation of territory is considered a violation of the state’s personality. Sahovic, Milan and Bishop, William W., op. cit., p. 315. Kelsen, therefore, introduced the theory that the territory was considered “as the area of state jurisdiction”. He states that the “[t]erritory of a state is a figurative expression designating a certain quality of the
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
63
players who both set the rules of the game and practiced
sovereignty within the realms of these rules.150 Modern
changes in the world has led to the emergence and
acceptance of other types of players who have been
recognised as having various degrees of status to
participate in the game.151 O’Connell, therefore, warned
against the confusion that considers the concept of
sovereignty as the key to the question of international
personality.152 Refusing to call it a term of art O’Connell
states that the definition of sovereignty will vary according
to the context used. Generally speaking O’Connell
equates sovereignty with competence, i.e., international
competence to a degree which varies from one entity to
another with no regard to the personality of the entity.153
The highest degree of competence in O’Connell’s view is
the plenary competence ranging up to a competence that
national law – its territorial sphere of validity – not a relationship among individuals under the law. The territory of a state is not a thing; it is especially not the land or a piece of land; it is an area determined by international law.” Kelsen, Hans, Principles of International Law, 2nd ed., Holt, Rinehart and Winston, London, 1966, p. 216, Quoted in, Sahovic, Milan and Bishop, William W., op. cit., p. 315. 150 Jackson, Robert H., ibid., p. 34-40; O’Connell, D.P., International Law, Stevens & Sons, 2nd ed., 1970, Vol. 1, p. 83 and 283-84. Hannum states that the concept of sovereignty as an attribute of statehood has received universal agreement. However, this understanding would go counter to any type of equating sovereignty with statehood, see Hannum, Hurst, supra note 15, pp. 15-16. 151 Jackson, Robert H., op. cit., p. 40-49. O’Connell, D.P., International Law, Stevens & Sons, 2nd ed., 1970, Vol. 1, p. 83 and 283-84. 152 O’Connell, D.P., ibid., p. 83. 153 Ibid., p. 283.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
64
can be equated with semi-sovereignty.154 He, therefore,
states that ‘… it is incorrect to exclude subordinate entities
like colonies or member States of federations from the
conception of Statehood in international law without
previous reference to international legal acts which they
may in fact perform.’155
Despite the fact that most modern legal writing do not
consider States to be the only possible candidate for
sovereignty numerous modern writers still associate
sovereignty with independence156 which emphasises the
154 O’Connell, D.P., ibid., p. 283. 155 Ibid., p. 284. 156 Judge Huber, Island of Palmas Case, Netherlands v. US (1928), in Jennings, The Acquisition of Territory in International Law, op. cit., p. 4; Harris, D. J., op. cit., P. 190; Jessup, Philip C., The Palmas Island Arbitration, 22 AJIL (1928) pp. 735-752; see also Judge Anzilotti’s opinion in Austro-German custom Union Case, loc. cit. Crawford considers independence the central criterion of statehood, Crawford, J., The Creation of State in International Law, Clarendon Press, Oxford, 1979, p. 47. Crawford also draws distinction between independence as criterion for statehood and independence as a right of States in order to aid his discussion on the Austro-German Custom Union Case which assigned two elements to independence. The first element is separate existence within reasonably coherent frontiers and the second is the absence of subjection to the authority of another State. And irrespective of further detail discussion, these two elements seem to be the most important element of independence as well as of sovereignty. Austro-German Customs Union Case, loc. cit.; see also Crawford, J., ibid., p. 49 and 52. However, Brierly believes that independence is both descriptive - i.e. detached from the question of morality or social desirability - and negative in the meaning that “… we cannot legitimately infer from it anything whatsoever about the positive rights to which a state maybe entitled.” He further comments that
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
65
exclusive authority of States' power without interference
by an outside power.157 It seems to me that sovereignty
must be associated with the right to independence rather
than an already achieved independence. Sovereignty in
this sense becomes an indispensable ingredient of the
right to self-determination.158 Lauterpacht, therefore,
while discussing the mandate system did not find it
unusual that in certain cases the ‘the exercise of
sovereignty is ... vested in one person, i.e. the mandatory,
and its titular ownership in another person, i.e. the
league.’159 What Lauterpacht did not realise was that
while the exercise of sovereignty was in the hand of the
mandatory the true title of sovereignty was still in the
hands of the people of the mandated territory. This
statement has a very important corollary. That is the
concept of Sovereignty is wider than and includes the
concept of administration, i.e., the latter is included in and
considered only a part of the concept of sovereignty. That
is why the mandated territory was not considered to form
“… ‘independence’ does not mean freedom from law, but merely freedom from control by other states.” Brierly, J. L., op. cit., p. 129-130; Koskenniemi criticises the attempt to define sovereignty by the term ‘independence’ stating that, ‘To define “sovereignty” as “independence” is to replace one ambiguous expression with another’. Koskenniemi, Martti, op. cit., p. 209, see also pp. 206-212. 157 Oppenheim, L.F.L., op. cit., Vol. 1. p. 122; Brownlie, I, op. cit., p. 76; Crawford, J., supra note 27, p. 27; Hannum, Hurst, supra note 15, p. 15. 158 This agrees with the views provided in De Lupis, Ingrid Detter, International law and the Independent State, 2nd ed., Gower, Aldershot, 1987, pp. 3-21. 159 E. Lauterpacht, op. cit., Vol. 1, 1970, p. 373.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
66
part of the mandatory’s territory,160 and therefore the
mandatory did not have the right to dispose of the territory
without its people’s or the League’s consent.161 Similarly,
“[t]he very considerable derogation of sovereignty involved
in the assumption of powers of government by foreign
states, without the consent of Germany [after WWII] did
not constitute a transfer of sovereignty. A similar case,
recognized by customary law for a very long time, is that
of the belligerent occupation of enemy territory in time of
war.”162 That is to say sovereign rights cannot be lost by
use of force or by imposition of restrictions on a particular
sovereign.163 In the Lighthouses in Crete and Samos
case, (1937), by a majority of ten, the PCIJ concluded that
although the ‘Sultan had been obliged to accept important
restrictions on the exercise of his rights of sovereignty in
Crete, that sovereignty had not ceased to belong to him,
however it might be qualified from a juridical point of
view.’164 If one applies this statement to the case of
Jerusalem the only logical consequence would be that
while the Israeli authorities have been exercising certain
sovereign powers in Jerusalem, this exercise is both
restricted to the necessities of the belligerent occupation
160 E. Lauterpacht, op. cit., Vol. 1, 1970, p. 373. 161 Cf., E. Lauterpacht, ibid; Brownlie, I, op. cit., pp. 108-9. 162 Brownlie, I, op. cit., p. 107. 163 Austro-German custom Union Case, Advisory Opinion, P.C.I.J. Report, Ser. A/B No 41(1931); see also Koskenniemi, Martti, op. cit., pp. 209-210 and 248. 164 Crete and Samos case, 1937, PICJ Series A/B, No 71, p. 103; see also E. Lauterpacht, op. cit., Vol. 1, 1970, pp. 372-73.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
67
and temporary in the sense that it does not help to
develop any sovereign rights over Jerusalem.165 This is
supported by the Commentary on the Fourth Geneva
Convention on the Protection of Civilian Persons in Time
of War to which Israel is a party.166 This has also been
explicitly emphasised in UN S.C. Resolutions, such as
446 (1979), 592 (1986), 478 (1980) and 605 (1987) and
indirectly in the UN S.C Resolution 242 (22nd Nov.,
1967).167
The principle of effective control has been said to be one
of the main attributes of sovereignty. Marrying the
concept of state and that of legal order, Kelsen concludes
his pure theory of law saying that “[w]hat is usually called
the legal order of the state, or the legal order set up by the
165 Austro-German custom Union Case, Advisory Opinion, P.C.I.J. Report, Ser. A/B No 41(1931); see also Koskenniemi, Martti, op. cit., pp. 209-210 and 248. 166 It states that, "... the occupation of territory in wartime is essentially a temporary, de facto situation, which deprives the occupied power of neither its statehood nor its sovereignty; ... Consequently, occupation as a result of war, while representing actual possession to all appearances, cannot imply any right whatsoever to dispose of territories." See ICRC, Commentary: IV Geneva Convention, pp. 275-276. See also The Status of Jerusalem, infra note 80. 167 http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV242.htm; http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV446.htm; http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV592.htm; http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV478.htm; http://www.un.org/Depts/dpa/qpal/docs/S_PV605.htm.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
68
state, is the state itself.”168 This technical notion169 of the
state, which is agreeable to the views of other writers,170
condense the four characteristics (permanent population,
defined territory, government, and capacity to enter into
relationship with other states,)171 into a single concept
showing that territory and population “… appear as the
territorial and personal spheres of validity of the national
168 Kelsen, Hans, The Pure Theory of Law and Analytical Jurisprudence, 55 Harv L R (1942), p. 44, at 65. 169 Starke, op. cit., p. 96. 170 Brierly states that “A states is an institution, that is to say, it is a system of relations which men establish among themselves as a means of securing certain objects, of which the most fundamental is a system of order within which their activities can be carried on. See, Brierly, op. cit., p. 126; Crawford, J., supra note 27, p. 36-40 and 47-48; MacLean states, “What matters is the effective establishment of political community”, MacLean, R. M., Public International Law, 18th ed., 1996/97, p. 39. 171 Brierly writes Modern states are territorial; their government exercise control over persons and things within their frontiers, …” Having alluded to the lack of exact definition of the term ‘state’, Starke preferred to go about the term by identifying its essential characteristics referring to Montevideo Convention on Rights and Duties of States 1933. Starke, op. cit., p. 95; Montevideo Convention on the Rights and Duties of States 1933, Art. 1 states that: “The State as a person of international law should possess the following qualifications: (a) a permanent population; (b) a defined territory; (c) government; and (d) capacity to enter into relationship with other states.” Starke further comments that “ … a fixed territory is not essential to the existence of a state provided that there is an acceptable degree of what is characterised as ‘consistency’ in the nature of the territory in question of its population, …”, Starke, op. cit., p. 95 and 95-96; see also Crawford, J., supra note 27; Deutshe Continental Gas-Gesellschaft v. Polish State (1929-30) the German-Polish Mixed Arbitral Tribunal; (1969) ICJ Report, para. 46; Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140; Jennings, The Acquisition of Territory in International Law, Manchester University Press, Manchester, 1963, p. 11.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
69
legal order.”172 The principle of effective control has also
been addressed in some international173 and municipal174
cases. In Aaland Islands Case, it was very clear that the
requirement of government was the establishment of ‘a
stable political organisation’, and public authorities must
be ‘strong enough to assert themselves throughout the
territories of the State without the assistance of foreign
troops.’175 In short the government should have the power
172 Kelsen, Hans, The Pure Theory of Law and Analytical Jurisprudence, 55 Harv L R (1942), p. 44, at 65. See also Kelsen, H., General Theory of Law and State, Russell & Russell, New York, 1967, p. 288. Having trying to avoid providing the physical or material identity of States, Marek comments that “[a] State, like Heraclitus’ river, is in a constant state of flux [footnote omitted]. Generation pass away; territory may undergo even purely physical changes; while the legal order itself, far from being static, continually develop by reason of its essentially dynamic character.” See, Marek, Krystyna, Identity and Continuity of States in Public International Law, Librairie Dros, Geneva, 1968, p. 4. 173 In Aaland Island dispute (1920), p. 8-9, for instance, the League of Nations commission of Jurists further stated that, “Finland did not become a definitely constituted State until a stable political organisation had been created, and until the public authorities had become strong enough to assert themselves throughout the territories of the State without the assistance of foreign troops.” See, infra footnote 46; Hillier, T., Principles, op. cit., p. 77; see also Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140. 174 For instance in Schtracks case, 33 ILR 319, the alleged crime was committed in Jerusalem which was not under de jure sovereignty of Israel. The House of Lords held that the instruments concerned were not concerned with sovereignty but with territory in which territorial jurisdiction is exercised. Viscount Radcliffe concluded that ‘territory in the present context included whatever is under the state’s effective jurisdiction.’ 175 Aaland Islands Case, Report of the International Committee of Jurists Q. in Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 142. See also Barros, James, The
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
70
to provide effective control over and establish order within
its territories.176 This effective control doctrine caused
Crawford to suggest that “[t]here is thus a strong case for
regarding Government as the most important single
criterion of statehood, since all the others depend on it.”177
Brownlie further commented that, “… territory cannot be
distinguished from jurisdiction for certain purposes. Both
terms refer to legal powers, and when a concentration of
such powers occurs, the analogy with territorial
sovereignty justifies the use of the term ‘territory’ as a
form of shorthand.”178 Shaw emphasises that ‘the
relevant framework [of the concept of state/sovereignty]
revolves essentially around the territorial effectiveness.’179
However, Lebanon case as well as Croatia and Bosnia
cases showed that despite the ineffective control of the
Lebanese, Croatian and Bosnian governments during
their civil war (1975-1990 and 1991-1997180 respectively)
and despite the interference of foreign troops, Lebanon
maintained its membership of the UN, and the other two
entities were both recognised by the European community
Aland Islands Question, Its Settlement by the League of Nations, Yale University Press, London, 1968, pp. 282-293. 176 Crawford, J., supra note 27, p. 42-47; see also Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 140-143. 177 Crawford, J., supra note 27, p. 42. 178 Brownlie, I, op. cit., p. 115-116. 179 Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140. 180 Bildt, Carl, Peace Journey, The Struggle for Peace in Bosnia, Weidenfeld and Nicolson, London, 1998.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
71
as States and accepted for UN membership;181 i.e. the
ineffective control of these governments did not deprive
the relevant countries from their statehood. It seems that
“State practice suggests that the requirement of “stable
political organisation” in control of the territory does not
apply during a civil war in a state that already exists”182
provided that “it include some degree of maintenance of
law and order.”183
The problem with the principle of effective control is that it
is completely detached form legitimacy, justice and
morality issues. In fact the principle of effective control is
very likely to be considered as a domestic affair where
neither the United Nations nor any State might be able to
interfere. As such the principle of effective control might
come into conflict with the principle of self-determination
and many other human rights issues without sufficient
ability of international law to interfere. Having cited
Crawford’s and Kelsen’s statements that Sovereigns
precedes sovereignty and that ‘[a] national legal order
begins to be valid as soon as it has become, on the whole
efficacious, and ceases to be valid as soon as it loses its
181 Membership of the UN is exclusive to state according to article 4 of the UN Charter. See Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 143; see also Weller, M., The International Response to the Dissolution of the Socialist Federal Republic of Yugoslavia, 86 AJIL, (1992), p. 569. 182 Harris, DJ., Cases and Materials on International Law, Sweet & Maxwell, London, 5th ed., 1997, p. 104. 183 Crawford, J., supra note 27, p. 46.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
72
efficacy’,184 Jackson rightly commented that ‘[i]f this were
still true today many Third World states probably would
not exist.”185 Jackson further observed that,
“Third World sovereignty is a delicate subject to
investigate because it raises difficult and indeed troubling
questions which touch on some of the major taboo
subjects of our time involving culture, poverty, and race.”
186
The emphasis on the effectiveness of the legal order as
the most important element of its validity,187 and the total
disregard to justice as an indispensable component of
legal order, as well as the disregard to the existence of
human rights and democracy is doomed to totally collapse
by the rise and development of the right to self-
determination as an international and national right. The
UN collective measures taken against the unilateral
declaration of independence by Rhodesia in 1965188 and
184 Quoted in Jackson, Robert H., ibid., p. 34; For the general meaning of this statement see, Kelsen, H., General Theory of Law and State, Russell & Russell, New York, 1945., p. 3-49 esp. 29-49. 185 Jackson, Robert H., ibid., p. 34. 186 Jackson, Robert H., Quasi-States: Sovereignty, International Relations, and the Third World, Cambridge University Press, Cambridge, 1993, p. 10. 187 Ibid., p. 10-15. 188 UN pressed for collective non-recognition of the unilateral declaration of independence by Rhodesia in 1965 because of its apartheid regime. It also pressed for economic, financial and diplomatic sanctions according to Art. 41 of the UN Charter. See for instance UN S.C. Res. 216 (1965), 217 (1965), 221 (1966), 232 (1966), 253 (1968) 277 (1970), 288 (1970), 314 (1972); 318
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
73
against granting independence to Transkei in 1976,189
because of their racist regimes is clear evidence that
supports this argument. These two cases resulted in
adding two more requirements to the classical
characteristics of statehood; namely, statehood creation
should not be “in violation of an applicable right to self-
determination”,190 and should not be attended by serious
illegality such as being a direct result of a racists policy.191
However, some writers consider these two requirements
to be more relevant to the legitimacy and legality of the
creation of new States rather than being prerequisites of
their existence.192
(1972), 320 (1972) and 328 (1973); UN G. A. Res. 2379 and 2383, 7 ILM (1968), p. 1401 and 1402. See also Zacklin, Ralph, United Nations and Rhodesia, A Study in International Law, Praeger Publishers, London, 1974; Windrich, Elaine, The Rhodesian Problem, A Documentary Record 1923-1973, Routledge & Kegan Paul, London, 1975; Gowlland-Debbas, V., Collective Response to the Unilateral Declaration of Independence of Southern Rhodesia and Palestine, 61BYIL, (1990), p. 135; Fawcett, J. E. S., Security Council Resolutions on Rhodesia, 41 BYIL (1965-1966), pp. 102-121; Brownlie, op. cit., pp. 98. 189 The UN refused to recognised the independence of Transkei which was granted by South Africa, see UN G. A. Res. 31/6, 2775E (XXVI), 3411D (XXX); No other State recognised the new State of Transkei except South Africa, see Crawford, James, the Criteria for Statehood in International Law, 48 BYIL (1976-1977), pp. 93 at 162-164 and 176-180, see also the Status of Transkei, 15 ILM (1976), p. 1175. 190 Crawford, J., supra note 27, p. 106; see also Crawford, J., supra note 60, pp. 93-182; Gowlland-Debbas, V., supra note 59. Fawcett, J. E. S., supra note 59, pp. 112-113. 191 Crawford, J., supra note 27, p. 225-227; see also Gowlland-Debbas, V., supra note 59. 192 Starke, op. cit., pp. 96-97.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
74
Sovereignty and Self-determination:
The emphasis on the principle of effective control over the
state’s territory as an element of sovereignty has been
very much affected by the development of the principle of
self-determination.193 As the effectiveness of control is
very much related to stability, civil unrest came to pose
serious concerns to the international community.
Although it was born after the end of WWI the concept of
self-determination was not recognised as a principle until
after the WWII when it was included in the UN Charter
and later in other human rights documents.194 This
concept later came to play a major role during the de-
colonisation period by both State practice and UN.
Two major outcomes have resulted from the recent
development of the principle of self-determination. The
193 Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 144-145. 194 Articles 1(2) include amongst the purposes of the UN the development of “… friendly relations among nations based on respect for the principle of equal rights and self-determination of peoples, …”; Article 55 states “With a view to the creation of conditions of stability and well-being which are necessary for peaceful and friendly relations among nations based on respect for the principle of equal rights and self-determination of peoples, the United Nations shall promote: … (c) universal respect for, and observance of, human rights and fundamental freedoms for all without distinction as to race, sex, language, or religion.” The same article also states that “All members pledge themselves to take joint and separate action in co-operation with the Organisation for the achievement of the purposes set forth in Article 55.”; See also Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 177-178.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
75
first is that the emphasis on States as a sole subject of
international law has been shifted in favour of the
inclusion of ‘liberation movements representing peoples
oppressed by a colonial power, foreign occupier, or racist
regime’ as ‘a new class of subjects’ of international law.195
The second is that it poses questions as to the real holder
or owner of sovereignty in international law. This latter
question will be the most important question to be
answered in this article.
As Cassese concludes that Liberation movements are
entitled to be a subject of international law, he
differentiates between two types of self-determination:
internal self-determination and international self-
determination. According to him, fighting for the sake of
the former is not recognised to enable liberation
movements to become a subject of international law.196
195 Cassese, Antonio, Self-determination of Peoples - A Legal Reappraisal, Cambridge University Press, Cambridge, 1996, p. 166; See also Tyner, S., Wars of National Liberation in Africa and Palestine: Self-determination for Peoples or for Territories?, 5 Yale Studies in World Public Order, 1978, p. 234; Freudenschuss, H., Legal and Political Aspects of the Recognition of National Liberation Movements, 11 Millennium: Journal of International Studies, 1982, p. 115; Shaw, Malcolm N., the International Status of National Liberation Movements, 5 Liverpool Law Review, 1983, p. 19-34; Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 144-46 and 173-75; Ranjeva, R., Peoples and National Liberation Movements, in Bedjaoui (ed.), International law: Achievements and Prospects, Paris, 1991, pp. 101-112. 196 Cassese, Antonio, supra note 66, p. 167. Having cited the example of puppet governments, Cassese commentated that, “Although this may be judged a serious deficiency in the current international legal regime, one
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
76
The latter is recognised, provided that the liberation
movement falls into one of three categories: Fighting for
freedom from colonialism or foreign occupation or
racism.197 However, reality has shown that a liberation
movement fighting for internal self-determination may be
recognised as a subject of international law if it has been
recognised by a huge number of States or its struggle has
spilled out of the national border of the concerned State.
Regarding the effect the Principle of Self-determination
had on the principle of effective control, few examples can
be cited here. The UN Special Mission to Guinea Bissau
reported in 1972 that the inhabitants of the area effectively
controlled by PAIGC supported PAIGC. This was a
sufficient reason for ninety-three votes in favour of
recognising the independence of Guinea Bissau from its
former Portuguese colonial power despite the opposition
of some western countries.198
must not allow political or ideological aspirations to obscure reality.” Hannum also differentiates between internal and external aspects of self-determination. Internal aspect of self-determination is concerned with the right of both the state and people to independence from foreign domination or intervention. External aspect of self-determination signifies the right to freedom from colonial power. See, Hannum, Hurst, supra note 15, pp. 27-30, 41, 48-49. 197 Cassese, Antonio, supra note 66, p. 167. 198 UNGA Res. 3061(XXVIII); see also Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 144-145.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
77
The unilateral declaration of independence of Rhodesia in
1965 and Transkei in 1976 were declared invalid by the
UN who called upon States to collectively not recognise
them.199 Although all the elements of Statehood were
present in the case of Rhodesia and Transkei, their
declaration of independence were conducted by an
apartheid political regime leading South Africa to a long
standing civil war as the majority of the people rejected
the new regimes. That is to say, the de facto control by
such regimes over Rhodesia and Transkei was invalid
based on being contrary to the principle of self-
determination. This fact caused Shaw to comment that,
“The best approach is to accept the development of self-
determination as an additional criterion of statehood,
denial of which would obviate statehood. This can only be
acknowledged in relation to self-determination situations
and would not operate in cases, for example, of
secessions from existing states.”200
Although self-determination is one of the most
fundamental and important norms of international law in
general and international human rights law in particular,
this norm found little success in attracting sufficient efforts
to clarify its various aspects.201 In fact, the reader of
199 Supra notes 59 and 60. 200 Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 145-146. 201 Hannum states that ‘[p]erhaps no contemporary norm of international law has been so vigorously promoted or widely accepted as the right of all
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
78
international law will realise that many efforts have been
exerted to add to its vagueness rather than to aid its
clarity. At least two reasons can be cited here to prove
this latter statement. The first is that discussions on self-
determination always have to give due account to state
practice202 and reports of some commissions both of
which have been riddled with political rather than legal
conceptualisation. The second is that despite Woodrow
Wilson’s dream to see a new era of international peace
where self-determination plays a central role,203 ‘self-
determination in 1919 had little to do with the demands of
the people concerned, unless those demands were
consistent with the geopolitical and strategic interests of
the Great Powers.’204 Although this statement was meant
to address the particular era during and after 1919, its
credibility has never lost its significance throughout the
development of the principle of self-determination during
the last 82 years.205 Let us see some examples of
literature that have addressed this concept.
peoples to self-determination. Yet the meaning and content of that right remains vague and imprecise as when they were enunciated by president Woodrow Wilson and others at Versailles.’, see, Hannum, Hurst, supra note 15, p. 27; see also Jennings, The Acquisition of Territory in International Law, op. cit., p. 78; See also Berman, Nathaniel, infra note 91, at 52-105. 202 See also Hannum, Hurst, supra note 15, p. 28. 203 Although Woodrow Wilson proposed that self-determination is both recognised and included in the Covenant of the League of Nation, his proposal was not successful. See Hannum, Hurst, supra note 15, p. 28-32. 204 See also Hannum, Hurst, supra note 15, p. 42-48. 205 For instance, In Western Sahara Case, Advisory Opinion, it was stated that, “… Self Determination defined as the need to pay regard to the freely
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
79
The International Committee of Jurist entrusted by the
Council of the League of Nations to give an advisory
opinion upon the legal aspects of the Aaland Island
question (1920) came up with the following interesting
opinion. It stated that the recognition of the self-
determination
“… principle in a certain number of international treaties
cannot be considered as sufficient to put it upon the same
footing as a positive rule of the Law of Nations. …
Positive International Law does not recognise the right of
national groups, as such, to separate themselves from the
State of which they form part by the simple expression of
a wish, any more than it recognises the right of other
States to claim such a separation. Generally speaking,
the grant or refusal of the right to a portion of its
population of determining its own political fate by
plebiscite or by some other method, is, exclusively, an
attribute of the sovereignty of every State which is
definitively constituted.’206
expressed will of the peoples, is not affected by the fact that in certain cases the General Assembly has dispensed with the requirement of consulting the inhabitants of a given territory. Those instances were based on the consideration that a certain population did not constitute a “people” entitled to self-determination or on the conviction that a consultation was totally unnecessary, in view of special circumstances.” See (1975) ICJ Rep., p. 12 para. 59.
206 Q. in Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29; Shaw, Malcolm N., supra note 17, pp. 177; Verzijl, J.H.W., International Law in Historical Perspective,
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
80
The reader of this report must bear in mind the following
remarks. First, the report referred to the term ‘national
groups’ instead of the term ‘people’ which at its best
meant that the Committee was not accurate in describing
the Aaland Islands people in order to justify departure
from a clearly defined component of the self-determination
norm.207 This reluctance to acknowledge the right to self-
determination caused the victorious powers after WWI to
redesign the map of the rest of the world in a manner that
pleased their strategic interests without taking into
account the wishes of the peoples concerned.208
Amongst the unfortunate cases in this scenario was the
case of Palestine where the indigenous people were not
only disregarded but were also subject to systematic
annihilation as if they never existed.209
Vol. 1, Leiden: Sijthoff, 1968, p., pp. 328-332; see also Whiteman, Marjorie M., Digest of International Law, Department of State Publication, Washington, 1963, Vol. 2, Pp. 1202-1206
207 Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29. See also, The Aaland Islands question, Commission of Rapporteurs, Report presented to the Council of the League of Nations, Q. in Hannum, Hurst, ibid. 208 Hannum states that ‘[w]ith few exceptions in frontier regions (and only if the region was not an overly sensitive one), no plebiscites or referenda were held to determine the wishes of the people affected by the Versailles map making.’ See Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29. 209 Quigley, John, Sovereignty in Jerusalem, 45 Catholic University L. R., (1996) p. 765; The Status of Jerusalem, Report for and Under the guidance of the Committee on the Exercise of the Inalienable Rights of the Palestinian People, UN, New York, 1997; The Secret History of the Balfour Declaration and the Mandate, http://www.islam.co.za/themessage/thesis/thesis_2/toc.htm.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
81
The alleged conceptual confusion of the components of
the right to self-determination has sometimes resulted in
producing a contradictory practice. A case in point is the
Aaland Islands case mentioned above. Hannum
observed that ‘[d]espite its recognition that the vast
majority of the Aaland population would choose union with
Sweden if a referendum were held, the Commission
reached a similar conclusion as to the scope of self-
determination—“a principle of justice and of liberty,
expressed by a vague and general formula which has
given rise to the most varied interpretations and
differences of opinions”.210 The report went on to say,
‘Is it possible to admit as an absolute rule that a minority
of the population of a State, which is definitely constituted
and perfectly capable of fulfilling its duties as such, has
the right of separating itself from her in order to be
incorporated in another State or to declare its
independence? The answer can only be in the negative.
To concede to minorities, either of language or religion, or
to any fraction of a population the right of withdrawing
from the community to which they belong, because it is
their wish or their good pleasure, would be to destroy
order and stability within States and to inaugurate anarchy
in international life; it would be to uphold a theory
210 See Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29; See also, Barros, James, op. cit., p. 293-300.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
82
incompatible with the very idea of the State as a territorial
and political unity.’211
In the case of Palestine the majority of the people were
Palestinian Arabs before the minority Jewish residents
and immigrants changed the demographic map of
Palestine.212 If one applies the Aaland Islands report
above on the case of Palestine (Jerusalem in particular)
the result would be that the Jewish minority who were
living in Palestine should not have been allowed to
establish a separate State because taking ‘their wish, or
their good pleasure’, as the commission put it, ‘would be
to destroy order and stability within States and to
inaugurate anarchy in international life’. The disregard of
this basic norm of international law by the international
community has been the only reason for the existence of
the most complicated and international peace threatening
case in the world, the Palestinian question.
As time went by the principle of self-determination has
been consolidated to first become a recognised
international right very much relevant to de-colonisation
and then later to become an erga omnes213 and possibly
211 The Aaland Islands question, Commission of Rapporteurs, Report presented to the Council of the League of Nations, Q. in Hannum, Hurst, supra note 15, p. 29-30. 212 See infra note 107, 108 and 109. 213 See for instance East Timor Case, (1995) ICJ Rep. P. 90 at 102; Elliott, Paul D., The East Timor Dispute, 27 ICLQ, (1978), p. 238-249.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
83
jus cogens214 international right outside the realm of de-
colonisation.215 The development of this principle
culminated in the Western Sahara Case (1975) when the
concept that the people are the true holders of sovereignty
was categorically confirmed.216 Upon the end of the
Spanish colonisation of Western Sahara, a dispute
erupted between Morocco, Spain and Mauritania. The UN
demanded that a referendum must be conducted in order
to effect the principle of self-determination, which was
eventually accepted by Spain in 1975.217 In the
meantime, both Morocco and Mauritania claimed historic
214 Some writers believe that the right to self-determination is now part of jus cogens, see for instance, Brownlie, I, op. cit., p. 513; Cassese, Antonio, op. cit., p. 113 note 53 and p. 140; Cf., Crawford, J., supra note 27, p. 102, note 1, and p. 81. 215 The emphasis on the principle of self-determination was recently culminated in its inclusion in the Guideline on Recognition of New States in Eastern Europe and the Soviet Union in 1992 by the European Community, 31 ILM, 1992, pp. 1486-87; see also Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 146. See also UN G.A. Res 40/50. The General Assembly has consistently re-affirmed ‘the inalienable right of the people of Western Sahara’ to self-determination and independence. See UN G.A. Res. 3458A and UN G.A. Res. 3458B; see also UN S.C. Res. 377 (1975) and UN S.C. Res. 380 (1975). 216 Western Sahara Case, Advisory Opinion, (1975) ICJ Report; see also Franck, Thomas M., The Stealing of the Sahara, 70 AJIL, (1976), p. 694-721. See also Sep. Op. of Judge McNair in South West Africa Case, 1950) ICJ Rep., (advisory Opinion), p. 29, at p. 150; infra note 90. In Namibia Case the Court stated '… the last fifty years, …, have brought important developments. These developments leave little doubt that the ultimate objective of the sacred trust was the self-determination and independence of the peoples concerned.' See Namibia Case (1971) ICJ Rep., (advisory Opinion), p. 16 at p. 31, (emphasis added). 217 Western Sahara Case, Ibid.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
84
rights over Western Sahara.218 The case was then
referred to the ICJ to decide to whom the true title of
sovereignty over Western Sahara belonged. The Court
referred to the de-colonisation policy and stated that,
“(b) The integration should be the result of the free
expressed wishes of the territory’s people acting with the
full knowledge of the change in their status, their wishes
having been expressed through informed and democratic
processes, …”.219
When discussing the right to self-determination some
writers, whether intentionally or unconsciously, have tried
to confuse the subject by referring to what they term as
inherent ambiguity in this right. Definition of people has
been amongst this particular phenomenon.220 This is not
218 Ibid. 219 Ibid., p. 12; see also, Hunnum, Hurst, supra note 15, 37-38; Ott, David H, Public International Law in the Modern World, Pitman, London, 1987, p. 72. In his separate opinion, McNair stated that 'The Mandates System (and the "corresponding principles" of the International Trusteeship System) is a new institution -- a new relationship between territory and its inhabitants on the one hand and the government which represents them internationally on the other -- a new species of international government, which does note fit into the old conception of sovereignty and is alien to it. The doctrine of sovereignty has no application to this new system. Sovereignty over a Mandated Territory is in abeyance; if and when the inhabitants of the Territory obtain recognition as an independent State, as has already happened in the case of some of the Mandates, sovereignty will revive and vest in the new State. See South West Africa Case, supra note 92. 220 See for instance, Hannum, Hurst, supra note 15, pp. 27-49; Berman, Nathaniel, Sovereignty in Abeyance: Self-Determination and International law, 7 Wis. Int.l L. J., (1988), p. 51, at 84-102; Jackson, Robert H., op. cit., p.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
85
an accurate introduction to the right to self-determination.
Although some writers, for their own political and
ideological ends, justify the exclusion of indigenous
people from being the prime subject of this right, those
writers lack sufficient evidence to prove their views.221 In
fact the reader of international law literature concerning
the right to self-determination will come to the conclusion
that indigenous people are, in fact, on top of the list of
categories included in the definition of the term ‘people’.222
Some International lawyers claim that the exercise of the
right to self-determination must not violate the frontiers
and territorial integrity of the existing States.223 The
Arbitration Commission of the European Conference on
Yugoslavia stated that, ‘the State is commonly defined as
a community which consists of a territory and a population
subject to an organised political authority’. It further
139-159; Hillier, T., op. cit., pp. 723-728; Kletter, Larry, The Sovereignty of Jerusalem in International Law, 20 Col. J. I. Trans. L., (1981), p. 319, at 347-349; Shaw, Malcolm N, supra note 17, p. 181. 221 Ibid. 222 Hannum, Hurst, supra note 15, pp. 75-103; UN Draft Declaration of the rights of Indigenous Peoples, 22 December, 1993; see also, UN, report on the 11th Session of the Working Group of Indigenous Peoples, 22 December, 1993; Art. 55 of UN Charter; UN GA Res. 637A(VII) 1952; UN GA Res. 1514 (XV) 1960; Self-determination and Human Rights: Common Art. 1 of the International Covenant on Civil and Political Rights (1966) & the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights (1966); the Declaration of Principles of International Law Concerning Friendly Relations 1970, GA Res. 2625 (XXV); World Conference on Human Rights 1993. 223 Arbitration Commission, E. C. Conference on Yugoslavia (1992), 92 ILR., p. 167.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
86
commented that ‘such a state is characterised by
sovereignty’.224 The most striking comment of the above
Commission was, however, that ‘the form of internal
political organisation and constitutional provisions
constituted ‘mere facts’, although it was necessary to take
them into account in order to determine the government’s
sway over the population and the territory.’225 Having
referred to the forgoing statements Shaw did not hesitate
to argue that ‘such provisions are neither exhaustive nor
immutable,’ and that other factors such as self-
determination and recognition may be relevant.226 The
Draft Declaration on the Rights of Indigenous Peoples,
therefore, has rejected the restriction of the inviolability of
frontiers and territorial integrity of the existing States and
demanded an unrestricted right to self-determination.227
The discussion so far leads to the conclusion that despite
the definitional problem of the concept of sovereignty, one
major element is very clear and beyond dispute. That is
the title to sovereignty is vested in the people and not in
224 Ibid., pp. 162 and 165; Craven, M., The EC Arbitration Commission on Yugoslavia, 66 BYIL, 1995, p. 333; see also Shaw, Malcolm N., supra note 17, p. 140. 225 Arbitration Commission, ibid.; Craven, M., ibid.; See also Shaw, Malcolm N., ibid. 226 Shaw, Malcolm N., ibid. 227 Catherine J. Iorns, The Draft Declaration of the Rights of Indigenous Peoples, School of Law, Murdoch University, http:/www.murdoch.edu.au/elaw/issues/v1n1/iorns2.txt, comments on Part I and IX.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
87
the public authority who practice the sovereign powers.228
From this conclusion one can deduce the following
remarks. First, the public authority who assume sovereign
powers is, or is supposed to be, a mere representative of
the people and its exercise of powers should be delimited
by the people themselves. Constitutional law of numerous
countries contains sufficient evidence to prove this
phenomenon. Second, ultra vires exercise of sovereign
powers can lead to international responsibility of the very
persons who committed the wrongful act. This can be
clearly seen in the Nuremberg trials and war crimes
tribunals. State responsibility in this case is diminished
and individual responsibility becomes the unavoidable
outcome.229 The third is that a usurpation of sovereign
powers by an internal public authority or outside power
does not affect the original title of sovereignty230 as it is
vested in the indigenous people and their ancestors. The
most notable evidence of this conclusion can be found in
theories such as residual sovereignty,231 and the rule that
agreements between international entities do not bind
228 Suanzes, Joaquin Varela, op. cit., p. 16-17; Shaw, Malcolm N, supra note 17, pp. 215-218; Ott, David H, op. cit., London, 1987, p. 66-75. 229 Shaw, Malcolm N, supra note 17, pp. 184-190; MacLean, R M., supra note 41, p. 49. The evidence of this statement can be found in the war crimes tribunals such as those of Nuremberg, Yugoslavia and Rwanda, see, for instance, Judgement at Nuremberg, 41 AJIL, (1947), Supp. P. 172; Statute of the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia, 32 ILM (1993), p. 1203; UN S. C. Res. 955 concerning the establishment of International Tribunal for Rwanda. 230 Koskenniemi, Martti, op. cit., pp. 209-210 and 248. 231 Infra, footnote 105.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
88
third parties without their consent.232 The very fact that
the colonial powers' exercise of jurisdictional control over
mandated and trusteeship territories did not deprive
indigenous people from retaining and regaining their title
to territorial sovereignty is, yet, more evidence to prove
the forgoing remark.
Sovereignty over Jerusalem
Turing now to the question of Jerusalem, it is not very
difficult after the above discussion to see who is entitled to
have sovereignty in Jerusalem (in particular, and in
Palestine in general). Taking into account that the true
holders of sovereign rights are the people, the indigenous
people of Jerusalem (who are part and parcel of the
indigenous people of Palestine) are then the true owners
of sovereignty in Jerusalem.233 As Jerusalem was first
occupied by Great Britain and then by Israel, and taking
into account the right to self-determination and the
concept of residual sovereignty,234 the people of
232 See for instance, Vienna Convention on the Law of Treaties (1969), Arts. 34-38; see also Sinclair, Sir Ian, the Vienna Convention on the Law of Treaties, Manchester University Press, Manchester, 1973, pp. 98-106. 233 Quigley, John, Sovereignty in Jerusalem, 45 Catholic University L. R., (1996), p. 765, at 778. 234 The concept of residual sovereignty is perhaps amongst the important point that should be addressed in this article. In Article 3 of the Treaty of Peace of 8 September 1951, Japan agreed that, ‘the United States will have the right to exercise all and any powers of administration, legislation and jurisdiction over the territory and inhabitants of these [Ryukyu] islands, including their territorial waters’. In 1951 the United States Secretary of State referred to the ‘residual sovereignty’ of Japan over the islands. United
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
89
Jerusalem are the true holders of the sovereign rights
over its territories.235 But how can we identify the
indigenous people of Jerusalem (and Palestine)? This
question, which is usually posed to create confusion, does
not have a chance in the case of Jerusalem. It is very
clear that the consecutive Israeli governments and their
predecessor the Zionist movements have systematically
and repeatedly tried to distort the demographic image of
Palestine in general and Jerusalem in particular.
Describing the Jewish immigration into Palestine during
the mandate, John Quigley wrote,
“Britain allowed substantial migration of Jews from Europe
to Palestine, augmenting the Jewish sector of Palestine’s
population, which stood at under ten percent as of World
War I, to one third by World War II.”236
States courts, therefore, ruled that the islands were considered a ‘foreign country’ and referred to the ‘de facto sovereignty of the United States and to the Japanese interest in terms of ‘residual sovereignty’ or ‘de jure sovereignty’. Restoration of full Japanese sovereignty was the subject of bilateral agreements of 1968, 1969 and 1970.”, Brownlie, I, op. cit., p. 110-111. 235 Even if the current people of Jerusalem agreed to give the Israeli authorities the right to sovereignty, this right will not be transferred to Israel for ever. In discussing the use and possession granted in perpetuity Brownlie commented, “By a Convention of 18 November 1903 Panama granted to the US ‘in perpetuity the use, occupation and control of a zone of land and land under water of the construction … and protection’ of the Panama Canal, ten miles in width. … the residual sovereignty remains with the grantor. … the residual sovereignty remains transferable and the grantee has no power of disposition.” Brownlie, I, op. cit., pp. 112. 236 Quigley, ibid., p. 767.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
90
During the spring and summer of 1948, the three Jewish
military forces took 80% of Palestine, expelling most of the
Arabs from this area. By late 1948, three quarters of a
million Arabs had left Palestine, and the Arab population
of Jerusalem which at the start of the year stood at
65,000, was less than 4,000. 237
These migration records and their further details were
stated in almost all the literature addressing the
Palestinian question including the UN special reports and
resolutions. Kletter, therefore, has emphasised that
“Israel should not be allowed to benefit from the
demographic changes it made while occupant.”238
Regardless of the present ratio of the immigrant Jews to
the Palestinians, the identification of the indigenous
people who used to reside in Palestine before the WWI is
not difficult239 taking into account the following. First,
thanks to modern documentation mechanisms, there are
sufficient records that are able to draw a clear picture of
the demographic changes in Jerusalem (and Palestine)
throughout the last century. Most of the Palestinians,
237 Quigley, ibid., p. 771-772. 238 He first states that “using the principle of self-determination, the city [of Jerusalem] would presently be awarded to Israel.” He, then states that “Israel should not be allowed to benefit from the demographic changes it made while occupant.’ Kletter, Larry, The Sovereignty of Jerusalem in International Law, 20 Col. J. I. Trans. L., (1981), p. 319, at 362; Quigley also concluded a similar remark, see Quigley, John, ibid., pp. 778-779. 239 Cf., Kletter, Larry, The Sovereignty of Jerusalem in International Law, 20 Col. J. I. Trans. L., (1981), p. 319, at 347-349.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
91
whether they are living in Jerusalem (and Palestine) or
have been deported and, therefore, living abroad, still
have title deeds and other documents that are able to
prove their ownership of land, homes and other
properties, which have been usurped by the consecutive
Israeli governments and their predecessor the Zionist
movements, as well as their residency in Jerusalem.
Verification of such deeds and documents, though it may
take time, is not difficult.240
Any other claim of sovereignty over Jerusalem is void.
That is to say, all the Israeli claims which are based on
grounds such as, vacuum of sovereignty, historic rights,
religious claims, prescription, occupation in self defence,
and so on and so forth, are all void and unacceptable in
international law. In his clearly biased note, in which he
tried hard to find a legal basis for Israel to claim
sovereignty over Jerusalem, Kletter could not avoid to
conclude that, “Israeli claims are also weak. Its claim of
historic rights is invalid. Jewish law does not demand
sovereignty, but only settlement.”241 Even when Kletter
240 For instance, Quigley, observed that, “In Palestine under the mandate, the inhabitants carried Palestinian citizenship. When Britain withdrew, the community of citizens was entitled to exercise its latent sovereignty. The majority of that community of citizens was represented by a United Nations recognised political organisation, the Arab Higher Committee, which asserted a right to establish a government in Palestine.” That is to say their citizenship was well documented. See Quigley, John, op. cit., p. 778; see also the International Status of Palestine, 90 Journal Du Droit International, (1963), p. 964. 241 Kletter, Larry, op. cit., at 362.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
92
tried to find such a basis by twisting rules and principles of
International law, he could not find any thing but ‘a weak
argument for awarding title to Israel’. That is the argument
of ‘defensive conquest’.242 No other international lawyer
can or will accept defensive conquest to be a basis for
claiming territorial sovereignty. Yet other writers, such as
O’Connell, also tried to twist International Law to provide
another basis for Israel. While asserting his objective
criteria regarding sovereignty, O’Connell managed to
crumble his own theory by considering Israel to have
fulfilled the conditions of personality by ‘self-assertion in a
vacuum of sovereignty’.243 The fatal mistake in
O’Connell’s statement is that he relied on Alexander’s
article244 without an objective examination of the case of
Palestine. Yet O’Connell himself provides evidence
against his shallow un-investigated statement above. He
says,
“This is not to say, however, that international law allows
for the indiscriminate spawning of new legal entities at the
whim of existing States. Such a conclusion would be
absurd. For the creation of personality in communities
242 Kletter, Larry, ibid., at 362. 243 O’Connell, D.P., op. cit., p. 84; Schwebel, Stephen M., What Weight to Conquest?, 64 AJIL (1970), p. 344-347; Blum, Yehuda Z., The Missing Reversioner: Reflections on the Status of Judea and Samaria, in Moore, John Norton (Ed.), The Arab-Islaeli Conflict, Princeton University Press, New Jersey, 1974, Vol. II, pp. 287-314.
244 Alexander, Israel in Fieri, 4 ILQ, (1951).
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
93
international law lays down conditions of territory,
population and constitutional competence”.245
None of the conditions of territory, population and
constitutional competence can be satisfied in favour of
Israel. Jerusalem according to International Law is an
occupied territory under the occupation of Israel as has
been numerously emphasised by the UN resolutions
where Israel has been referred to as the occupying
power.246 The vast majority of the present Israeli
populations are immigrants who replaced the original
people of Palestine who have been forcibly and unlawfully
displaced or expelled from their land.247 Israel has no
constitutional competence because it is a belligerent
occupying power248 and therefore, all its measures in
Jerusalem have no legal basis and lack validity.
Furthermore, with the emergence and development of the
right to self-determination, neither the concept of
indeterminate sovereignty249 nor the concept of vacuum of
sovereignty can hold ground. This has been clearly
settled in the Western Sahara Case stated above. In his
245 O’Connell, D.P., op. cit., p. 84.
246 See supra note 38 and infra notes 122, 123 and 127. 247 See discussion above, and see also supra notes 107, 108 and 109. 248 See supra note 36, 37 and 38 and infra notes 122, 123 and 127. 249 For instance, “… Japan renounced all rights to Formosa. However, Formosa has not been subject to any act of disposition; it has not been transferred to any state. In the view of the British Government: ‘Formosa and the Pescadores are … territory the de jure sovereignty over which is uncertain and undetermined’, Brownlie, I, op. cit., pp. 108-109.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
94
argument against the concept of vacuum of sovereignty in
Palestine, Quigley, observed that,
“There was not void of sovereignty in Palestine because,
during the mandated period, the community of citizens of
Palestine held sovereignty subject to Great Britain’s
administration.”250 From an international law point of view,
there is no doubt that Israel is a belligerent occupant of
Jerusalem as it occupied the western sector of the city in
1948 and its eastern sector in 1967.251 This is based on
the UN resolutions,252 non-recognition by the
overwhelming majority of States of Israel’s sovereignty
over Jerusalem, the various plans of the UN regarding the
city and the fact that throughout the Palestinian problem
since the Balfour declaration and the UN attempts to
internationalise the city up to the present time Jerusalem
has been considered at least as a corpus seperatum.253
And as Israel is a belligerent occupant it is required by
International law to refrain from altering the city of
250 Quigley, John, op. cit., p. 765, at 778. 251 See for instance, The Status of Jerusalem, supra note 80; Quigley, John, op. cit., p. 766; Kletter, Larry, loc. cit. 252 See for instance, UN S. C. Res. 242 (1967), UN S. C. Res. 252 (1968), UN S. C. Res. 267 (1969), UN S. C. Res. 271 (1969), UN S. C. Res. 298 (1971), UN S. C. Res. 446 (1979), UN S. C. Res. 465 (1980), UN S. C. Res. 476 (1980), UN S. C. Res. 478 (1980) and UN S. C. Res. 672 (1990); UN G. A. Res. 2253 (1967), UN G. A. Res. 2254 (1967), UN G. A. Res. ES-716 (1982), UN G. A. Res. 54/37 (1999). See also Quigley, John, op. cit., p. 769-70 and 772-77. 253 Ibid.; see also UN G. A. Res. 181(II); UN G. A. Res. 194(III), (1948); UN G. A. Res. 303 IV), (1949); UN G. A. Res. 356 (IV), (1949); UN Trusteeship Council Res. 113(S-2), (1949) and UN Trusteeship Council Res. 427, (1949).
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
95
Jerusalem as much as possible pending the solution of
the dispute.254 Therefore, by annexing the city and
considering it as the capital of Israel, Israel’s action is
totally invalid in international law. 255
The UN has repeatedly persisted on the inalienable right
of the displaced Palestinians to return to their homeland
Palestine in general and Jerusalem in particular.
Numerous UN resolutions have addressed this right, 256
which can also be supported by the development of
international human rights relating to the indigenous
people especially Draft Declaration On The Rights Of
Indigenous Peoples which emphasises the following: (1)
The (inherent) right of self-determination by virtue of which
they have the right to "freely determine their political
status and freely pursue their economic, social and
cultural development"; (2) Indigenous peoples have the
right to full enjoyment of all human rights and fundamental
freedoms recognised in international law”; (3) The right to
be free from adverse discrimination; (4) Full “guarantees
against genocide", ethnocide and cultural genocide; (5)
254 Quigley, ibid., p. 774. 255 See for instance, The Status of Jerusalem, supra note 80; Quigley, John, op. cit., p. 766; Kletter, Larry, loc. cit. 256 See for instance, G.A. Res. 194, UN GOAR, 186th Plen. Mtg., para. 11, UN Doc. A/810 (1948) reprinted in 2 UN Resolutions 85 (1973); S.C. Res. 779, UN Doc. S/RES/779 (1992), reprinted in 1992 UNYB 343; S.C. Res. 787, UN Doc. S/RES/787 (1992), reprinted in 1992 UNYB 375; S.C. Res. 876, UN Doc. S/RES/876 (1993), reprinted in 1992 UNYB 510; S.C. Res. 1009, UN Doc. S/RES/1009 (1995), 3563 mtg.; S.C. Res. 1019, UN Doc. S/RES/1019 (1995), 3591 mtg.; see also Quigley, John, op. cit., p. 766.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
96
“Indigenous peoples shall not be forcibly removed from
their lands or territories. No relocation shall take place
without the free and informed consent of the indigenous
peoples concerned and after agreement on just and fair
compensation and, where possible, with the option of
return”; (6) The right of indigenous peoples "to promote,
develop and maintain their institutional structures and their
distinctive juridical customs, traditions and practices, in
accordance with internationally recognised human rights
standards."257
Concluding Remarks:
Despite the definition problem of sovereignty, it is clear
that the sovereign rights belong to the indigenous people
of the territory concerned. This has been clearly settled in
modern international law. This has also been specially
emphasis in the ICJ judicial cases, the principle of self-
determination, and the principles relating to the protection
of indigenous peoples’ rights. Applying these principles to
the case of Jerusalem, it can be concluded, beyond doubt,
that the indigenous people of Palestine are the only
rightful owners of sovereign rights in Jerusalem. Any
other claim is contrary to the rules and principle of
international law.
257 Supra note 98.
Le concept problématique de Souveraineté et la question de Jérusalem
97