Benoît Browaeys Année universitaire 2014-2015 Licence professionnelle Aménagement du Paysage UCO Bretagne-Nord Spécialité Infographie paysagère UE1 : Communication, expression et documentations Note de synthèse, analyse de documentation

Le paysage peut-il avoir une influence

sur le non-paysage ?

Les enjeux du paysage : son incidence, son impact, ses effets

Thème : Les Enjeux du paysage : En s’occupant du paysage, sur quoi influe-t-on ?

Benoît Browaeys

Les enjeux du paysage

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Plan du document

Introduction

1. Définition du sujet : acteur, conditions, cibles atteintes

2. Les impacts du paysage sur l’homme

a. Les répercussions psycho-sociales

b. La qualité de vie

c. Des modifications comportementales

3. Les impacts du paysage sur la vie

a. La modification de la biodiversité animale

b. Les répercussions sur la vie microbienne

c. Le comportement de certaines espèces

d. Portée des modifications environnementales sur les plantes

4. Les impacts du paysage sur le tourisme : vers des interactions durables

5. Les impacts du paysage sur l’économie

a. Des interactions fortes : paysage - tourisme - infrastructures

b. Achat de logements, création d’emplois

c. De nouvelles solutions paysagères, de nouvelles techniques

Conclusion

Bibliographie

Annexes

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Introduction

« Nous n'héritons pas de la Terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants.»1 Nous nous interrogeons souvent, en reprenant l’idée que l’environnement, dans lequel nous vi-vons, accueillera aussi nos enfants et que nous nous devons, de ce fait, de leur transmettre un réel patrimoine paysager et environnemental. Le paysage est aujourd’hui de plus en plus considéré, que ce soit pour son rôle pratique ou esthétique. Aussi bien, la moindre étude comportera une partie consacrée au paysage. Mais n’oublions pas que si chacune de nos actions peut avoir un impact sur les paysages, ceux-ci peuvent, à l’inverse, jouer un rôle important dans tel ou tel domaine. Nous sommes nous déjà interrogés sur les effets que peuvent avoir la présence, les modifications d’un paysage sur les hommes, sur leur compor-tement, l’environnement, la vie en générale ou même sur le monde inerte ? Nous propose-rons, au travers de cette brève étude, quelques éléments de réponse à ce questionnement, en montrant qu’effectivement le paysage peut avoir et a même une influence certaine sur tout ce qui a une quelconque relation avec lui.

1 Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) : écrivain, poète, aviateur et reporter français

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1. Définition du sujet : acteur, conditions, cibles atteintes

Le terme de « paysage » est à relier à une notion émergeant dans la deuxième moitié du XVIè siècle, pour définir l’ensemble du patrimoine paysager naturel ou construit par l’homme. L’idée d’agencement des formes, des volumes, des couleurs et des entités de dif-férentes natures est une acception plutôt récente. C’est ce schéma auquel nous nous intéressons ici, en étudiant les conséquences de modifications de ces critères énoncés ci-dessus, modification d’un état initial vers un état final, qui impactera sur un certain nombre d’entités. Les causes et les conditions de ces changements d’état peuvent être multiples. Mais ce n’est pas tellement le sujet de notre étude. Ce qui nous intéresse le plus est de connaître les cibles touchées par ce phénomène de modification des paysages : ceci nous permettra de définir plus précisément les évolutions elles-mêmes. L’homme, la faune, le tourisme et l’économie sont quatre entités possédant une certaine dépendance au paysage. Tout dépend effectivement de quelle sorte de modification du paysage il s’agit, mais dans l’ensemble les impacts répertoriés sont plutôt considérés comme positifs.

2. Les impacts du paysage sur l’homme

Les impacts du paysage sur l’homme sont de différentes sortes. Nous retiendrons notamment trois d’entre elles.

a. Les répercussions psycho-sociales

L’homme, de par sa sensibilité et sa nature, a besoin d’un environnement sain, calme et rassurant. Le contact avec le beau et les milieux naturels lui est d’une certaine nécessité. Le paysage regroupe ces deux aspects : il lui offre la nature avec la présence de végétation et d’éléments naturels et le beau par l’agencement de ces éléments. Les effets étudiés seront d’autant plus forts qu’il s’agira d’un paysage urbain. Les répercussions psycho-sociales seront donc remarquées plus spécialement sur les habitants des villes. Psychologiquement, l’homme est rassuré par la présence d’un espace paysager. La forte diminution ou l’absence d’entités artificielles réconforte. Des études ont montré qu’au-delà du paysage, c’est la présence même du végétal qui influe sur la psychologie hu-maine (voir annexe 1). L’homme rasséréné par cette présence végétale et paysagère retrou-vera un comportement aux caractéristiques beaucoup plus sociales qu’un homme vivant en milieu artificiel (constructions à outrances). Les principaux impacts1 répertoriés sont : une augmentation à la fois des relations, de la cohésion sociale et d’un certain bien être mental et en même temps une diminution

1 Résultats tirés d’une étude menée par Sandrine Manusset : « Impacts psycho-sociaux des espaces verts dans les espaces urbains », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 3, n° 3 | Dé-cembre 2012, mis en ligne le 23 juillet 2014, consulté le 24 janvier 2015. URL : http://developpementdurable.revues.org/9389 ; DOI : 10.4000/developpementdurable.9389

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des violences domestiques, de la fatigue mentale, du manque d’attention (chez les enfants), du stress et de l’anxiété.

b. La qualité de vie

Pour beaucoup de monde et notamment pour le français, la présence d’un espace paysager en propriété privée ou à côté de chez soi est à relier à la qualité de vie. Celui qui a la chance d’avoir cette opportunité possède une qualité de vie supérieure à celui qui ne peut fréquenter les espaces paysagers. La recherche de cette qualité de vie, d’avoir accès à cet extra (pour les personnes urbaines) les pousse à considérer le paysage comme une certaine forme d’utopie. Mais au-delà de la qualité de vie, c’est finalement la recherche du bonheur qui entre en jeu. Ce bonheur, s’il a été trouvé, complètement ou partiellement, rejoint l’idée évoquée plus haut du bien être psychologique. En conséquence, chacun naturellement est poussé à chercher et à aller vers ce bon-heur et, à ce niveau-là, le paysage devient un lien social. La recherche d’un but, quel que soit son niveau d’importance, qui devient chose commune, fait du paysage un lien social fort (voir annexe 2).

c. Des modifications comportementales

Outre les impacts psychologiques et qualitatifs évoqués précédemment, le paysage possède un impact réel sur les personnes avec pour effet des modifications comportemen-tales. Si certains comportements peuvent être provoqués délibérément, par la manière dont sont agencés les aménagements, la nature peut inciter fortement les comportements dans le même sens. Par exemple, un passage agréablement paysager sera plus volontiers emprunté et poussera certaines personnes à préférer la marche à pied au déplacement routier. Nous avons l’exemple de la ville de Besançon. Le trafic routier étant trop impor-tant, la ville a engagés d’importants travaux afin de paysager d’avantage certaines zones, de façon à réduire les trajets automobiles et d’inciter aux déplacements pédestres. Si cette mo-dification de comportement est à l’origine due à l’incitation des aménagements, l’attrait paysager possède cependant un réel impact allant dans ce sens. Plusieurs exemples de ce type montrent que la qualité de ces espaces dédiés aux piétons détient un rôle majeur. Comme nous le disions plus haut, naturellement l’homme recherche le beau et le confort visuel aussi bien que le confort personnel (facilité des déplacements). Un centre-ville bien aménagé et paysager attirera de lui-même les piétons.

3. Les impacts du paysage sur la vie

Les modifications des espaces paysagers naturels ou artificiels touchent de près ou de loin la vie animale et végétale. Que ce soit au niveau des habitats, des habitudes de vie ou des biotopes, les espèces biologiques sont en interactions incessantes avec le paysage.

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a. La modification de la biodiversité animale

La multitude des espèces est répartie dans le paysage en fonction des agencements de celui-ci. Les cours d’eau, les espèces végétales, les variations de terrain, les différents agrosystèmes, les sols, les cycles écologiques et biologiques, la structuration de ces entités sont autant de contraintes et d’habitudes pour les animaux. Leur multitude, avec la sélec-tion naturelle, s’est répartie sur l’ensemble du territoire en fonction des besoins de chaque espèce. Si aujourd’hui une modification de la structure paysagère survient, c’est tout un agencement et un ensemble de comportements qui sont atteints : négativement si une por-tion de paysage vient à être supprimée, mais positivement si au contraire la nature reprend ses droits en favorisant l’extension biologique.

b. Les répercussions sur la vie bactérienne

Des études scientifiques montrent que la vie bactérienne, comme la vie animale, est dépendante d’écosystèmes avec un choix propre d’habitat. La modification des structures paysagères engendre de ce fait une évolution de la vie bactérienne. Si les répercutions ne se font pas au premier degré, elles arrivent par conséquence directe d’une action antérieure. Il est par exemple constaté que la tique se plait en sous-bois et bosquets humides. Elle-même transporte, entre autres, la bactérie responsable de la lyme1. L’augmentation des sous-bois provoque une croissance démographique des tiques, qui propageront d’avantage la mala-die. Ainsi la canalisation de cette maladie peut trouver des réponses dans les modifications, ou traitement paysagers.2

c. Le comportement de certaines espèces

Il est acquis, dans les milieux scientifiques et biologiques que la migration de cer-taines espèces dépend intrinsèquement du milieu paysager hôte et d’origine. La structure paysagère, la population animale, l’environnement végétal, les différents écosystèmes sont tous des facteurs importants dans le comportement animal. La modification d’un paysage, excite l’animal touché par cette évolution, dans son instinct de survie. Nous verrons ainsi des espèces migrer, d’autres se laisser mourir ou agir avec férocité pour garder leur terri-toire. En bref, n’importe quelle action sur l’environnement paysager interfèrera sur les comportements biologiques.

d. Portée des modifications environnementales sur les plantes

Comme pour les animaux, la variété des éléments structurants de l’environnement paysager possède une interaction forte avec la vie végétale. Plus un paysage est varié dans sa structure comme dans sa composition, plus le monde végétal qu’il abrite est diversifié.

1 La maladie de Lyme, ou « borréliose de Lyme », est une maladie bactérienne (zoonose et parasi-tose) qui touche l'homme et de nombreux animaux. 2 Étude en cours des chercheurs de l’Inra et du CNRS

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Le Laboratoire de l’Écologie et des Sciences Phytosanitaires nous parle à ce sujet : « L’hétérogénéité ou la complexité d’un paysage est définie comme la combinaison de sa composition et de son arrangement spatial... Une hétérogénéité paysagère va souvent s’accompagner d’une hétérogé-néité environnementale, pouvant survenir à de petites comme à de grandes échelles... Le concept de mosaïque proposé par Duelli (1997) propose que le nombre d’espèces augmente en même temps que la variabilité des habitats et l’hétérogénéité d’habitat. »1 Ainsi les modifications environnementales et par exemple l’accroissement de l’empreinte paysagère engendreront le développement des espèces végétales. L’ensemble du monde des vivants se trouve dans un équilibre écologique dont le dépôt est confié au paysage. La moindre modification de ce dernier, en positif comme en négatif, se verra répercutée dans le monde biologique. Le paysage est donc un domaine très sensible auquel on ne peut toucher qu’avec parcimonie et en toute connaissance de cause.

4. Les impacts du paysage sur le tourisme : vers des interactions durables

Le paysage possède une importante part dans l’activité touristique. Venons-en donc à modifier les paysages à attraits touristiques et nous modifierons le tourisme. Le paysage est une source de contradiction quant au point de vue touristique. Il apporte sa note d’originalité et de magnificence qui provoque une attractivité et donc une activité touristique. Mais une fois celle-ci devenue trop importante, le site est dégradé par l’affluence des populations. Le paysage s’autodétruit en poussant ainsi le tourisme à ou-trance. C’est à partir de là qu’intervient le tourisme durable. La responsabilité entre en jeu pour la bonne conservation des territoires tout en maintenant le côté économique. L’objectif est de conserver le flux touristique annuel mais de le répartir sur l’ensemble de l’année. Les recettes restent les mêmes mais l’échelonnement des touristes permet un res-pect du site. Le but va être de jouer sur les modifications des paysages et des aménagements afin que celles-ci engendrent une évolution du tourisme vers une entité à caractère durable. La durabilité visant principalement au respect biologique et écologique des sites, les interac-tions paysage/tourisme se poursuivront sur de nombreuses années. Le paysage en gardant son statut et ses caractéristiques à fait du même coup évoluer le tourisme. Le respect d’une entité a conduit au développement d’une autre.

5. Les impacts du paysage sur l’économie

En influant sur les comportements humains et les psychologies, les biotopes et les agrosystèmes, et en ayant un impact sur le tourisme, la paysage aura nécessairement une portée sur l’économie.

1 « Effets de la structure des paysages agricoles sur la flore adventice » par Béatrice Sauzeau, 2009

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a. Des interactions fortes : paysage - infrastructures - immobilier

Tout d’abord, un lien fort est tissé entre les différentes structures et entités qui com-posent les paysages urbains et ruraux et leurs environnements. En effet, le paysage possède une certaine part à la mise en place d’axes routiers et autoroutiers, aux réseaux ferroviaires, etc... Nous constatons que l’immobilier suit la même ligne directrice, tout au moins dans les zones à fort caractère paysager et donc touristiques. Le paysage de ce fait est la cause d’interventions directes sur la mise en place d’infrastructures et de structures aménagées spécialement pour l’accueil du publique. Ceci vaut pour les sites paysagers à impact important sur le volume des déplace-ments. Mais il en est de même pour un paysage de ville. Sa modification est accompagnée quasi-nécessairement des évolutions des structures attenantes. Il en découle que l’industrie, des entreprises et de nombreuses sociétés de travail sont amenées à évoluer en partie grâce à ces travaux. L’économie est directement touchée.

b. Achat de logements, création d’emplois

Une partie de la population, nous le voyions précédemment, tient à pouvoir profiter des espaces paysagers, naturels ou artificiels. La présence de ceux-ci ou leur modification et mise en valeur pourra les inciter à acquérir un bien immobilier pour se rapprocher de lieux privilégiés. Par corolaire, la construction de nouvelles entités immobilières est déclenchée pour recevoir les nouveaux arrivants. Avec l’effet boule de neige, une modification en en-traine une autre et ainsi de suite dans de nombreux secteurs. La conclusion directe est l’apparition de nouveaux emplois dans la région d’accueil. L’idée rejoint la précédente et en arrive aux mêmes conséquences : le marché est dynamisé par l’arrivée des nouveaux résidents, l’ensemble des constructions prévues et la mise en place des infrastructures adé-quates.

c. De nouvelles solutions paysagères, de nouvelles techniques

Avec l’évolution des idées et des connaissances en matière notamment d’environnement, de nouvelles propositions voient le jour, nouvelles quant à la manière, aux moyens utilisés et à l’aménagement des entités paysagères. Liés de plus en plus à un environnement urbain et infrastructurel, les paysages et espaces végétalisés sont amenés à s’adapter et à correspondre aux changements et nouvelles techniques dans ces domaines. Ces facteurs nous poussent à proposer de nouvelles solutions paysagères, géogra-phiques et structurales pour répondre à des problèmes inconnus dans ce domaine et contrer les difficultés survenant des récentes innovations. Pour ce faire, des techniques sont mises en places et de nouveaux produits sont imaginés. Cette chaine s’inscrit tout à fait dans un marché aujourd’hui porteur, le monde de la technologie et des techniques numériques et vient donner un nouveau coup de pouce à l’économie.

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Conclusion

Le paysage, étudié dans ses différents aspects et ses multiples entités, nous montre qu’il a trait finalement à de très nombreux domaines. Nous avons pu le constater à travers ces quelques exemples, sa présence ou sa modification, partielle ou totale, provoque une répercussion sur son environnement direct et même indirect. Le paysage étant présent sur la majeure partie des espaces planétaires, sous de multiples formes, il aura par le fait même un impact certain et notoire sur cet environnement. Pour répondre à la question, écoutons simplement John Cowper Powys : « La nature n'est pas un paysage statique sur une toile tendue. C'est un visage vivant marqué par toutes nos sensations, nos larmes et nos cris, et qui nous tire une galaxie de langues ! »1 Oui, le paysage est vivant, il nous fait vivre et nous vivons par lui, alors respectons-le.

1 La Fosse aux chiens 1976 - John Cowper Powys (1872-1963), écrivain, conférencier et philosophe britannique

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Bibliographie

• « Effets de la structure des paysages agricoles sur la flore adventice » par Béatrice Sauzeau, 2009 (mémoire de Master en écologie).

• « Évaluation de l’effet des éléments du paysage sur la biodiversité des arthropodes » par Nathalie Devezeaux, 2011 (rapport de fin d’études en écologie et biologie des populations).

• Actu-Environnement.com • http://www.rennes.inra.fr/ • Cahiers de géographie du Québec, vol. 46, n° 128, 2002, p. 165-189. Christiane

Montpetit, Philippe Poullaouec-Gonidec et Geneviève Saumier, http://id.erudit.org/iderudit/023039ar, DOI: 10.7202/023039ar

• « La demande sociale de paysage », Rapport de Yves LUGINBÜHL - Conseil na-tional du paysage - séance inaugurale du 28 mai 2001.

• « Impacts psycho-sociaux des espaces verts dans les espaces urbains », San-drine Manusset, Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 3, n° 3 | Décembre 2012, mis en ligne le 23 juillet 2014, consulté le 24 janvier 2015 http://developpementdurable.revues.org/9389

• Anne Sgard, « Le paysage dans l’action publique : du patrimoine au bien commun », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 1, n° 2 | Septembre 2010, mis en ligne le 23 septembre 2010, URL : http://developpementdurable.revues.org/8565, DOI : 10.4000/developpementdurable.8565

• www.coe.int/Conventioneuropeennedupaysage • REPRÉSENTATION ET CARTOGRAPHIE, Arnaud Piombini, Laboratoire

Image et Ville, UMR 7011 CNRS, Université Louis Pasteur (Strasbourg I) • Effets économiques du paysage sur le développement régional: Illustration à

partir d'une zone rurale française (le Pays de la Météorite), D. Vollet Cema-gref

• Une évaluation économique du paysage, Jeanne Dachary-Bernard, ÉCO-NOMIE ET STATISTIQUE N° 373, 2004

• Le Goffe Philippe, Delache Xavier. Impacts de l'agriculture sur le tourisme. Une application des prix hédonistes. In: Économie rurale. N°239, 1997. pp. 3-10. doi : 10.3406/ecoru.1997.4861

• Sylvie Clarimont & Vincent Vlès - Laboratoire SET - UMR 5603 CNRS. Tourisme durable en montagne. Entre discours et pratiques, AFNOR, pp. 99-115, 2008

• Paysages et tourisme : un mécanisme d’influences mutuelles, Atlas des pay-sages du Morbihan

• http://archive-ouverte.unige.ch • Guide de bonnes pratiques, « Aide à la prise en compte du paysage dans les

études d’impact des infrastructures linéaires et du milieu naturel » juin 2010 • http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2-

GBP_EI_Infra-volet_MLIEU_NATUREL__telechargement_cle73bf98.pdf

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• « Analyse et évaluation des paysages » Huguette Flatrès-Mury, In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 57 n°4, 1982. pp. 343-363.

• Emmanuel Reynard, « Géomorphosites et paysages », Géomorphologie : re-lief, processus, environnement[En ligne], 3/2005 | 2005, mis en ligne le 01 octobre 2007, consulté le 13 octobre 2012. URL : http:// geomorpholo-gie.revues.org/338 ; DOI : 10.4000/geomorphologie.338

• http://www.alsace.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ • http://www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/heritage/landscape/ • http://www.geoffroymathieu.com/lespanoramistes/textes.html • http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Programme_FR_

Forum_IMR2014-2.pdf

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Annexes

Annexe 2 : La demande sociale de paysage : Rapport de Yves LUGINBÜHL p. 3-4. Conseil national du paysage - séance inaugurale du 28 mai 2001

Le paysage : une utopie ?

A priori et dans une définition spontanée du terme, le paysage recouvre une signifi-cation positive : il est immédiatement associé à un idéal et prend ainsi le sens d’une utopie. Un paysage est toujours beau, mais cette qualification ne le place pas dans une catégorie esthétique restreinte, comme l’utilisation des qualificatifs le suggère (beauté, bien-être, liber-té, amour, joie de vivre, rêve, plaisir, pureté, propreté). L’association à la beauté renvoie à

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des valeurs qui ne sont pas uniquement de l’ordre de l’esthétique, mais qui appartiennent au social ou à l’écologique. Dans cette Conseil national du paysage - séance inaugurale du 28 mai 2001 définition rapide et sans approfondissement de la part des personnes interro-gées, le paysage ne peut donc être laid. Le paysage correspond à un idéal d’harmonie, en particulier affirmé par les popula-tions jeunes qui y voient à la fois une harmonie formelle mais également une harmonie entre les hommes eux- mêmes et entre les hommes et la nature. Cette vision est conforme à l’utopie paysagiste élaborée à la fin du 18ème siècle dans le sillage de J.J. Rousseau, comme si cette proposition de l’auteur du Contrat social et de la Nouvelle Héloïse avait fourni un modèle de lecture et de qualification du rapport des hommes entre eux et des hommes avec la nature qui s’est socialisé. En ce sens, l’adhésion à cette proposition revêt le sens d’un modèle utopique. D’ailleurs cette proposition ne trompe pas ceux qui y adhèrent : nombreuses sont, dans les discours, les associations entre le paysage et l’inaccessible et l’irréel qui font réfé-rence à ce qui est désiré mais hors d’atteinte de la société. La valeur positive du paysage est précisément une valeur de perfection qui est inconcevable dans la vie quotidienne faite de rapports sociaux souvent tendus et de confrontation parfois difficile avec la matérialité de la nature, c'est-à-dire avec le réel. C’est également pourquoi le paysage est parfois synonyme de paradis ou est assimilé à ce que l’on ne voit que rarement (ou quelquefois jamais), ou en rêve. Ce caractère utopique immédiat du paysage produit une autre notion, qui lui est associée : celle de besoin. Sans vision utopique de la nature et des rapports des hommes entre eux, il devient difficile de vivre harmonieusement la réalité du monde. Cette nécessité de penser à l’inaccessible est un facteur de bien-être ou une recherche éperdue de bonheur. Par ailleurs, cette appréciation spontanément positive renvoie à tous les modèles paysagers (assimilables grossièrement à des archétypes) qui ont été forgés par la Culture et en particulier par la peinture : par les jeu des associations de mots au concept, on retrouve à la fois l’aspect paisible de la campagne bucolique et pastorale, charmant du pittoresque et sublime de la montagne ou de la mer. Ces associations se trouvent d’ailleurs souvent mê-lées dans les discours de manière confuse, sans véritable ordre, comme si ces modèles avaient été enregistrés comme l’ensemble obligé des références qui se rapportent au paysage aujourd’hui, après une longue gestation culturelle et sociale ; celle-ci aurait accumulé les modes de qualification de la nature qui ont été assimilés peu à peu par l’ensemble de la société, avec évidemment des degrés différents selon les groupes sociaux.