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PAR : NEHAOUA ADEL DIRECTEUR DES RESSOURCES D’INGENIERIE Passages à faune Société des Etudes Techniques Sétif 25 Avril 2010

Passages à faune

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P A R : N E H A O U A A D E L D I R E C T E U R D E S R E S S O U R C E S D ’ I N G E N I E R I E

Passages à faune

Société des Etudes Techniques Sétif25 Avril 2010

SOMMAIRE

Passages à faune SETS25/04/ 2010

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3.2. Les différents types de passages à faune

3.3 Choix d’un type de passage et ses dimensions

3.4. Recommandations

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Introduction

Introduction

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Le principale conflit entre la route et lafaune vient du fait que le déplacementdes uns(les usagers de la routes) entravele déplacement des autres (les animaux)et réciproquement.

Bien que la circulation routière soitmenacée par les collisions animales –véhicules, Les routes représentent unemenace conséquente pour denombreuses espèces animales et peuventégalement avoir un impact en agissantcomme une barrière totale ou partiellepour certaines espèces ou encore encoupant les corridors écologiques.

Introduction

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L’impact d’une voie de circulation s’étend bien au-delà de sonemprise de part la transformation du paysage qu’elle occasionne.Il importe donc d’avoir cette vision globale où viennent sesuperposer deux réseaux en interaction et en mutation : le réseaude transport et le réseau écologique. Le plan de mesures auraalors pour objectifs d’assurer les fonctions de l’un et de l’autre etd’intégrer les mesures dans un concept de développementdurable, garantissant ainsi leur efficacité à long terme et unrapport efficacité/coût élevé.

Des solutions ont été mises en place comme les passages à faune.Ces passages ont pour objectif de rétablir les connectivitésécologiques. Ceci permet notamment le maintien des processusécologiques et du fonctionnement en métapopulation, lerétablissement des accès aux ressources, le rétablissement de ladispersion et de la migration et enfin la réduction des collisions.

Introduction

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Beaucoup a été fait ces dernières années pour faciliter la circulation des hommes et des marchandises en Algerie.

Le réseau routier est aujourd'hui assez dense. Il est en effet passé de 60 km d'autoroutes en 1995 à 1 700 km en 2010 auxquels s'ajoutent 20 000 km de routes nationales.

Toutefois cet effort d'équipement s'accompagne d'une fragmentation de l'habitat qui est considérée comme la principale cause de l'érosion de la biodiversité dans les pays industrialisés.

Introduction

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Cette fragmentation de l'habitat est un phénomène complexe qui se traduit par une cascade d'effets en chaîne sur les habitats et les populations locales : perte de biodiversité, déficit démographique, risque

d'extinction d'espèces,… perte ou modification des habitats utilisables (effet de

substitution des milieux) : les surfaces compartimentéesrésiduelles deviennent trop petites et ne correspondent plusaux besoins élémentaires de la faune (nourriture,tranquillité) ;

morcellement des habitats en mosaïque : Le nombre detaches d'habitat augmente (morcellement accru) et lespopulations sont subdivisées ;

Routes et passages à faune – 40 ans d'évolution

Introduction

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allongement des lisières : le développement des voies decommunication modifie les rapports entre la zone centraled'habitat qui rétrécit et la zone périphérique (lisière) quis'allonge. Cet allongement des lisières se traduit généralement parune augmentation de la biodiversité (à court terme) mais favoriseles espèces généralistes à forte capacité de reproduction auxdépens des espèces spécialistes des milieux d'intérieurs dont leseffectifs régressent et qui sont de plus en plus menacées ;

augmentation des distances entre les habitats résiduels : lesinfrastructures sectionnent les éléments du paysage qui facilitentla dispersion, à savoir les corridors écologiques (forestiers,fluviaux, réseaux de haies, etc.). Les échanges entre les fragmentsrésiduels d'habitats éloignés ne fonctionnent plus, les populationsdeviennent isolées. Les communications biologiques dans leshabitats morcelés et cloisonnés par les voies de transport sontmises en danger et les flux biologiques deviennent aléatoires.

Routes et passages à faune – 40 ans d'évolution

Introduction

Aire minimale du lièvre

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Introduction

Modification des déplacements saisonniers de la grande faune sauvage en forêt de Chateauvillain depuis la pose des clôtures le long de l'autoroute A5

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Introduction

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Les habitats ainsi isolés par des barrières routières sont dits "insularisés" et ces îlots de vie continentaux deviennent plus ou moins déconnectés des régions voisines et peuvent être étudiés selon les mêmes théories que l'insularité maritime.

Routes et passages à faune – 40 ans d'évolution

Introduction

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La théorie des îles permet de dégager quelques principes : à surface totale équivalente, un habitat de grande surface et d'un seul

tenant assure une meilleure conservation de la biodiversité que deux ouquatre habitats séparés,

de la même façon, deux habitats rapprochés valent mieux que deuxhabitats éloignés,

enfin, lorsque plusieurs taches d'habitats sont voisines, leursconnections par des corridors assurent une meilleure conservation quelorsqu'ils sont totalement séparés.

Les taches importantes favorisent les espèces à granddomaine vital et les espèces inféodées aux milieuxd'intérieurs.

Il est donc important de conserver de grandes unitésd'habitats.

Routes et passages à faune – 40 ans d'évolution

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2. Plan de mesures

Plan de mesures

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Le dimensionnement et l’aménagement des mesures de franchissement nepassent pas uniquement par le choix d’une largeur et la plantation dequelques buissons sur un passage. Ils s’intègrent plus largement dans unplan de mesures qui vise une compensation ou une diminution des impactsengendrés par une voie de circulation projetée ou existante et fixe lesobjectifs à atteindre pour le réseau et les milieux faunistiques futurs.

L’élaboration d’un plan de mesures passe par l’étude de la superposition des réseaux de la faune et du réseau de voies de circulation, sans et avec le tracé de la future route (choisie ici comme exemple, bien que le problème soit semblable pour une voie de chemin de fer, un canal de navigation, ou toutes autres structures linaires de transport). Celle-ci créera immanquablement une modification du paysage et donc un impact sur la faune qui doit, selon la loi sur la protection de l’environnement, être compensé.

Plan de mesures

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C’est à ce niveau que la réflexion est trop souvent axée : localement en ce point, il y a un impact, par exemple une coupure d’un corridor à faune, je dois donc en ce point le compenser par une mesure de franchissement et ainsi de suite en continuant son analyse le long du tracé. Pour finir, le choix se portera sur la variante de tracé comprenant le moins de points noirs.

La réflexion devrait se faire avec une vision plus globale : j’ai deux réseaux,

le réseau de transport auquel vient se greffer mon projet qui doit remplir certaines fonctions (transport, sécurité, rapidité, économie etc.)

et un réseau biologique qui doit remplir aussi certaines fonctions pour la faune et la flore (échange, reproduction, nourriture, migration etc.).

Comment maintenir les fonctions du second tout en assurant celles du premier ?

Et quel réseau écologique souhaitons-nous avoir dans le futur ?

Plan de mesures

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Ce raisonnement peut conduire à compenser, non pas en lieu et place d’un impact déterminé, mais en un point différent où l’effet "écologique" sera peut-être plus important avec un investissement identique, voire moindre.

Si l’on reprend l’exemple précédent, cela reviendrait à dire que la coupure d’un corridor à faune pourrait être compensée ailleurs, où se trouvent des possibilités de franchissement, par exemple imposées par la topographie (pont, tunnel, ...), et des possibilités d’aménagement d’un corridor moins coûteuses que la construction d’un passage spécifique.

Une telle réflexion amenée assez tôt dans ’élaboration d’un projet permet même d’agir sur le tracé.

Plan de mesures

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Tout cela conduit à la notion de perméabilité globale d’une voie de circulation qu’il faut prendre en compte dans la problématique des échanges faunistiques de part et d’autre de celle-ci.

En effet, une route ou une voie de chemin de fer, même clôturées, sont rarement imperméables à la faune en raison des ouvrages nécessités par la topographie (viaducs, ponts, tunnels), l’écoulement des eaux de surface et les activités humaines.

Un bon nombre d’entre eux peuvent généralement, moyennant quelques aménagements, être utilisés par la faune.-

Plan de mesures

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Lors de l’élaboration du plan de mesures, il convient donc de déterminer lesquels de ces points de passages sont potentiellement

utilisables par la faune et d’analyser dans quelle mesure ils peuvent remplir la fonction d’échange et

d’interconnexion des réseaux écologiques.

C’est à ce niveau que la nécessité ou pas de créer des passagesspécifiques est à déterminer en fonction des coûts qu’ilsengendrent.

Il est évident qu’un passage à faune placé sur l’anciencheminement des animaux sera plus rapidement utilisé par ceux-ci, néanmoins,

il ne faut pas sous-estimer la capacité exploratoire denombreuses espèces qui finiront par trouver un passage pluséloigné si le besoin s’en fait sentir et pour autant qu’une structurevégétale favorable à leur déplacement (corridor) les y conduise.

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3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

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L’aménagement des mesures de franchissement revêt une très grande importance pour leur efficacité. Trois zones d’aménagements sont à différencier :

A. Surface sur le passage lui-même

B. Abords directs du passage

C. Corridors de liaison vers les zones réservoirs

3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

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Si les zones A et B sont la plupart du temps considérées lors de l’élaboration de la mesure, la zone C l’est beaucoup moins.

Il est vrai qu’elle peut se prolonger loin de l’emprise de la voie de circulation et que sa revitalisation peut avoir un coût élevé.

Pour la zone C, ils sont difficiles à décrire tant les cas peuvent être variables. Il convient donc à l’écologue chargé du projet de les définir au mieux en fonction des milieux et de la faune concernée.

3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

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Pour les zones A et B, l’aménagement aura tout intérêt à être conçu de façon à être favorable à

un maximum d’espèces.

En effet, bien souvent les passages sont projetés à la base pour un type de faune bien défini. Mais dans l'idée de la défragmentation et de la biodiversité, il est important qu’ils puissent être empruntés par d’autres animaux.

Une hétérogénéité des substrats et des plantations mis en place permet d'atteindre cet objectif, sans pour autant diminuer l’efficacité du passage vis-à-vis du type de faune prioritairement concerné. Cette hétérogénéité peut idéalement se représenter comme la structure dite de lisière.

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3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

2 Aménagements sur le passage à faune

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3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

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La phase arborescente n’est pas reproduite sur le passage, pour des raisons constructives bien évidentes (épaisseur terre nécessaire = charges ; problèmes de racines ; etc.) qui rendraient l’ouvrage beaucoup trop coûteux sans pour autant le rendre beaucoup plus efficace. En effet, la plupart des espèces forestières acceptent de se déplacer en dehors de leur milieu, pour autant que les distances soient relativement courtes et qu’elles soient, dans la mesure du possible, partiellement à couvert.

3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

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on note la présence d’écrans (balustrades en bois par exemple) sur les bords du passage. Ils limitent les nuisances directes de la route (influence du mouvement des phares surtout) en offrant un couvert pour la faune. Les observations récentes montrent qu’une faible hauteur de 1.5 m, voire 2 m pour les cerfs est suffisante pour tous les types d’ongulés qui se sentent en sécurité lorsque le couvert cache la moitié inférieure de leur corps. Cette faible hauteur permet également de diminuer l’effet tunnel du passage. Ils sont aussi utiles pour la sécurité : promeneur égaré, jet de pierre sur les véhicules, etc. Leur efficacité est encore améliorée avec la présence attenante de buissons (hauteur idéale de 3 à 4 m).

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3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

Ces écrans se prolongent de part et d’autre du passage par les clôtures indispensables à la sécurité des usagers de la route et pour guider les animaux vers le passage

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3. AMÉNAGEMENT DES MESURES DE FRANCHISSEMENT

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Les passages sont en général construits pour rétablir des déplacements de types transversaux à la voie de circulation au sens régional du terme. Néanmoins, dans certains cas, la nouvelle voie de circulation peut induire des déplacements longitudinaux, de part ses dépendances (talus) qui peuvent devenir des biotopes riches en espèces. Donc, toujours dans l’optique de les rendre utilisables par un maximum de faune (biodiversité), une interconnexion continue de ces milieux au travers du passage est recommandable.

Dans le cas des passages inférieurs, la problématique des aménagements est identique pour ses abords et les corridors de liaison (zone B et C). Par contre, vu le manque d’apport d’eau et de lumière, l’intérieur est difficilement aménageable. Il est malgré tout possible de varier les substrats (pierriers, bois mort, ...) pour les rendre plus attractifs. Un cours d’eau ou des astuces techniques permettant un apport de lumière (puits de lumière) sont également très favorables.

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3.2. LES DIFFÉRENTS TYPES DE PASSAGES À FAUNE

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1. LES PASSAGES SIMPLES

Consistent principalement en des buses ou dalots permettant le passage de petite et moyenne faune (Hérisson, Lapin, Renard,…).

Ce type de passages à très faible investissement est très efficace pour toute une gamme d’animaux fouisseurs ou utilisant des gîtes souterrains qui recherchent et visitent spontanément ce type de tuyau. Ils sont placés dans un remblai et peuvent être en ciment ou en polyéthylène. Un diamètre optimal de 40 cm permet de supprimer l’entretien, les animaux se chargeant d’évacuer les débris pouvant obstruer les conduits[

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Les passages spécialisés, à batraciens et à petite faune

À amphibiens notamment, sont de deux types.

Le système de caniveaux : il oblige les espèces à emprunter les passages, mais n’est pas accessibles à toutes les espèces et est unidirectionnel.

Le système de conduits associés à une canalisation : il est utilisable facilement par toute la petite faune dans les deux sens mais ne guide pas les espèces.

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passage pour les castors

Passages pour amphibiens

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3 .LES PASSAGES MIXTES

•Ce sont pour la plupart des buses ou dalots de diamètre compris entre 2 et 6 m, des petits ouvrages en béton multifonctionnels pour chemins piétonniers ou agricoles et des coulisses hydrauliques.

•Une vue directe sur la végétation de part et d’autre du passage et une partie en sol naturel sont nécessaires pour qu’ils soient empruntés par la faune.

•L’utilisation fréquente du passage par des piétons et véhicules est défavorable.

•Par contre, la présence d’un cours d’eau n’occupant qu’une partie du profil est un élément favorable.

•L’indice du profil d’espace libre (largeur x hauteur / longueur) doit être supérieur à 1.5 pour garantir une efficacité optimale pour la grande faune (chevreuil, sangliers, chamois).

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chemin piétonnier et canal

banquette en gradin

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3 .LES PASSAGES MIXTES

Combinent à la fois un écoulement fluvial et une zone de passage pour la faune terrestre.

La encore, trois types existent.

En cas de petits écoulements (permanents ou non), un passage submersible est construit à côté pour le passage de la faune.

En cas d’écoulements permanents, un passage est également construit à côté en prenant toutefois en compte un débit décennal pour la construction ou en construisant un passage séparé pour l’écoulement fluvial et le passage à faune.

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Chemin gravillonné

Chemin secondaire asphalté avec banquette recouverte d’herbe

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4. LES PASSAGES AGRICOLES OU FORESTIERS

•Sont de largeurs variables en fonction de la faune concernée (petite ou grande faune).

•Ils sont constitués d’un chemin non revêtu et de bandes végétalisées

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Autoroute A36 (Haut Rhin), passage mixte avec restitution d'une voie forestière accessible aux piétons et vélos

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5. LES PASSAGES INFÉRIEURS À GRANDE FAUNE

Sont réalisés pour le passage des ongulés sauvages ou lorsqu’une route représente un effet de barrière pour un important corridor écologique.

Les passages sont soit mis en place en dessous de la voie de communication (passage creusé ou lorsque la voie de communication passe sur un pont) soit au dessus de la route via un pont végétalisé.

Ces types de passages sont efficaces pour toute la grande faune, sauf pour les espèces aimant la lumière, pour autant que l’espace libre permette un bon éclairage à l’intérieur et une vue directe sur la végétation de chaque côté.

L’indice du profil d’espace libre doit être supérieur à 1.5

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Suivant les espèces considérées, les hauteurs minimales suivantes sont à appliquer :• Cerf : 4 m• Chevreuil et chamois : 3.5 m• Sanglier : 2.5 m

les dimensions minimales recommandées en mètres sont :

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Ongulé

ongulés, ensemble des mammifères à sabots

Ce groupe se divise en quatre ordres.

Les ongulés à nombre impair de doigts incluent le cheval, l'âne, le rhinocéros et le tapir.

Parmi les ongulés à nombre pair de doigts figurent les porcins et les ruminants, comme l'hippopotame, le chameau, la girafe, les antilopes, les cervidés, les bovins, les ovidés et les chèvres.

Les autres ordres comprennent l'éléphant et le daman, proche du lapin, ces deux derniers ayant des tailles extrêmes parmi les ongulés.

La plupart des ongulés sont herbivores. Les espèces d'ongulés sont originaires de tous les continents, à l'exception de l'Australie.

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Cerf

chevreuil, nom usuel du plus petit mammifère de la famille du cerf d'Eurasie.

chamois, mammifère ongulé proche de la chèvre et vivant dans les Alpes et les hautes montagnes du centre et du sud de l'Europe

sanglier, nom générique de plusieurs espèces de porcs sauvages.

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6. LES VIADUCS OU LES FAUX TUNNELS

Sont des ouvrages de grandes dimensions qui ne sont généralement pas faites uniquement pour la faune.

Ils permettent de provoquer une dégradation moins importante du milieu naturel mais ont un coût nettement plus élevé.

Un viaduc, même de faible hauteur, est utilisé par la majorité des animaux, exception faite de quelques espèces recherchant la lumière, telles que les reptiles et certains insectes qui peuvent être arrêtés par une zone d’ombre ou une zone sans végétation trop large.

Le dépôt de matériaux ou de matériel agricole sous le viaduc est à proscrire

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Autoroute A16 (Sanef), utilisation de conduits préfabriqués (Nord-Pasde- Calais)

Autoroute A75 (Languedoc – Roussillon), viaduc de la vallée du Piouource

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7 . PONT ÉCOLOGIQUE

Vu son coût très élevé (largeur > 30 m et épaisseur de terre > 50 cm),

ce type d’ouvrage n’est à envisager que dans des cas exceptionnels où le tracé de la voie de circulation viendrait, faute de pouvoir passer ailleurs, à détruire un biotope reconnu d’importance nationale et qu’il faille le reconstituer sur la voie de circulation.

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8 . PASSAGES SUPÉRIEURS MULTIFONCTIONNELS

Ces passages n’ont une utilité que pour des mouvements locaux d’animaux habitués à l’homme, à laquelle ils ne peuvent prétendre que si le trafic est inférieur à 150 véh./jour et s’ils possèdent une ou deux banquettes latérales enherbées.

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9 PASSAGES SUPÉRIEURS POUR LES ONGULÉS

Ces passages, qu’ils soient de forme rectiligne ou dite « en diabolo », sont en général suffisants pour quasiment toutes les espèces et pour tous les types de déplacements à rétablir, s’ils sont conçus et aménagés selon les règles de l’art.

La largeur recommandée est de 15 m (passage court) à 25 m (passage long), voire moins (10 m) pour le type diabolo en son centre.

La présence d’un chemin forestier ou pédestre de faible fréquentation est tout à fait possible, si la largeur du passage est augmentée en conséquence.

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VRPV (Bas Rhin) écopont de 20 m de large implanté au-dessus de la voie

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10 Passages supérieurs larges ou ponts biologiques

Se différenciant des passages pour ongulés par une construction en tranchée couverte et par leur largeur de 20 à 50 m,

ces passages sont idéaux pour toute faune confondue. En effet, ils permettent, vu leur plus grande largeur, d’optimiser les aménagements.

Le coût relativement élevé de ce genre de passage ne se justifie que dans certains cas de corridor d’importance nationale, voire régionale

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TGV Nord (Ile de France), tranchée couverte de 80 m de large

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3.3. CHOIX D’UN TYPE DE PASSAGE ET SES DIMENSIONS

CHOIX D’UN TYPE DE PASSAGE ET SES DIMENSIONS

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Un passage pour la faune n'est pas un ouvrage d'art courant.

Les arguments pour la prise de décision en faveur de l'implantation d'un passage et son dimensionnement sont complexes.

Ils s'intègrent dans un plan d'ensemble de mesures : choix du profil en long, calage fin du tracé en plan, aménagement végétal, position et type de clôture, intégration du réseau d'assainissement, etc.

L'élaboration d'un plan de mesures dans lequel s'intègre le passage doit donc être réalisée.

Or, dans les études opérationnelles, les conditions nécessaires au succès des passages ne sont pas toujours réunies (d'importantes disparités existent entre les moyens financiers investis pour la construction de certains passages et la faiblesse des moyens mis en oeuvre dans les études).

CHOIX D’UN TYPE DE PASSAGE ET SES DIMENSIONS

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Le choix entre un passage supérieur ou inférieur dépend essentiellement :

du profil en long de la voie de circulation,

de leur coût respectif en relation avec la topographie du terrain et de la faune

concernée.

Cependant, si techniquement et économiquement les deux solutions sont

proches, on optera préférentiellement pour un passage supérieur qui sera

utilisable par un spectre plus large d’espèces vu ses possibilités

d’aménagements. A noter qu’un profil mixte (déblai - remblai) associé à

des chaussées décalées augmente l’effet répulsif du passage et n’est jamais

satisfaisant pour un passage important.

CHOIX D’UN TYPE DE PASSAGE ET SES DIMENSIONS

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Un passage mixte est tout à fait envisageable, dans la mesure où il contribue à améliorer la perméabilité générale du tracé, et même souvent souhaitable du point de vue économique.

Une voie de circulation du type chemin forestier, pédestre non revêtu et à très faible trafic ne pose en général pas de problème. Il faut quand même veiller, par exemple, à ce qu'elle ne devienne pas le lieu de promenade favori des propriétaires de chien de la ville voisine.

Dans le cas d’une route revêtue à faible trafic (< 150 véhicules/jour) la mise en place d’une bande herbeuse peut conduire, selon les conditions locales, à son utilisation par la faune. L’investissement pour une telle mesure étant relativement faible, son rapport efficacité/coût n’est pas négligeable.

CHOIX D’UN TYPE DE PASSAGE ET SES DIMENSIONS

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Le choix d’un type de passage dépend ensuite du type de faune et de déplacements à rétablir (voir tableau ci-après).

Lors de la mise au point de tous ces types de passages, l’ingénieur chargé de mettre au point la structure porteuse doit garder à l’esprit que sa conception doit limiter au mieux les gros entretiens qui nécessiteraient le décapage total du passage et réduiraient en conséquence notablement son efficacité durant plusieurs années.

On pense par exemple ici à l’emploi d’une étanchéité collée qui permet de repérer avec précision la provenance d'éventuelles fuites d’eau et de n'intervenir que localement

CHOIX D’UN TYPE DE PASSAGE ET SES DIMENSIONS

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3.4. RECOMMANDATIONS

Généralités

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Il est important de prendre en compte la distribution des habitats et des espèces lors de la mise en place des passages à faune.

Cet élément permettra de déterminer à quel intervalle les passages devront être construits. Cet élément est d’autant plus important lorsque la construction d’une route concerne une espèce protégée ou se situe dans une zone d’intérêt écologique.

Milieu naturel environnant

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Le passage à faune doit tenir compte du milieu naturel environnant. Ainsi, un passage végétalisé réalisé sur un pont ne doit être réalisé que si la zone environnante est végétalisé. Si elle est au contraire de type agricole, un passage de type agricole / forestier doit être mis en place.

LA LARGEUR DU PASSAGE À FAUNE

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La largeur du passage à faune doit être adaptée en fonction de la faune présente dans la zone impactée. De plus, on remarque généralement que plus la largeur du passage est importante, plus la fréquence de passage des animaux est élevée. Il est donc important de ne pas construire des ouvrages trop petits qui ne seront que peu utilisés.

INONDATION DU PASSAGE

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Les passages sous terrains de type buses doivent être construits de manière à éviter toute inondation du passage en cas de fortes pluies ou montées des eaux, afin que ce dernier soit utilisable par tout type de conditions météorologiques. Au minimum, une légère pente doit être mise en place à l’entrée du passage afin de favoriser l’écoulement des eaux.

LE REVÊTEMENT CHOISI

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Egalement concernant les passages de type buses, il est nécessaire de porter une attention particulière au revêtement choisi, ainsi qu’aux entrées du tunnel qui doivent permettre un accès aisé pour la faune (pas de marche, pas de fossé à sauter…).

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4. NORMES sur la faune et les passages à faune

GUIDES TECHNIQUES :

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Sétra/ Ministère de l’Ecologie et du Développement durable (1993), Passages pour la grande faune. Guide technique.

Sétra / Ministère de l’Ecologie et du Développement durable (2005), Aménagements et mesures pour la petite faune. Guide technique.

Les deux guides techniques du Sétra « Passages pour la grande faune » (1993) et « Aménagements et mesures pour la petite faune » (2005) traitent de l’ensemble des aménagements, des passages pour la grande et la petite faune. Ces guides formulent des recommandations minimales. Ces deux guides ont un nombre de pages important. L’idée n’est pas que l’utilisateur les lise d’un bout à l’autre mais plutôt qu’il les utilise en fonction de l’information dont il a besoin.

NOTES D’INFORMATIONS DU SÉTRA (DE 1990 À 2006):

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Les notes d’information du Sétra ont pour objectif de sensibiliser les maîtres d’ouvrages à des problèmes spécifiques. Ces notes d’informations sont des documents courts (environ 8 pages) et ont l’avantage de tenir les professionnels régulièrement informés des nouveautés dans un domaine particulier. Il s’agit d’une sorte de catalogue de bonnes réalisations dans l’idée de servir de modèle, de donner des idées pour la réalisation de projets.

Note d’information 24 : Collisions véhicules -grands mammifères sauvages : résultats du recensement, décembre 1990. DTRF-783, 6 PAGES

Note d’information 25 : Collisions véhicules -grands mammifères sauvages. Les mesures de protection, décembre 1990. DTRF-784, 6 PAGES

Note d’information 34 : Petits mammifères et aménagements routiers, décembre 1992. DTRF-791 , 6 PAGES

Note d’information 53 : Collisions véhicules, grands mammifères sauvages. Analyse jurisprudentielle des responsabilités, mai 1997. DTRF-739, 6 PAGES

NOTES D’INFORMATIONS DU SÉTRA (DE 1990 À 2006):

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Note d’information 59 : Surveillance automatique des passages pour la faune, piégeage photographique et suivi vidéo, novembre 1998. DTRF-1007, 8 PAGES

Note d’information 60: Collisions véhicules et grands mammifères sauvages. Evolution entre les inventaires 1984-1986 et 1993-1994, novembre 1998. DT1008, 8 PAGES

Note d’information 72 : Systèmes et mesures visant à réduire le nombre de collisions avec les grands ongulés, décembre 2003. DT3348, 8 PAGES

Note d’information 74 : Mesures de limitation de la mortalité de la chouette effraie sur le réseau routier, avril 2006. DTRF-4050, 11 PAGES

Note d’information 76 : Les mustélidés semi-aquatiques et les infrastructures routières et ferroviaires. Loutre et vison d’Europe, décembre 2006. DTRF-4178, 14 PAGES

Il n’existe aucune norme AFNOR ou Eurocodes sur les passages à faune.

5. Gestion des ouvrages

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Une bonne gestion de l’ouvrage doit être prévu, même que soit-il bien conçu, peut être réduit à néant. Celle-ci débute lors de la construction de l’ouvrage et se termine lors de sa destruction.

Elle doit garantir :

un entretien régulier (plantations, clôtures, etc.)

un suivi de l’efficacité pouvant conduire à des mesures de correction;

une surveillance de façon que le passage ne soit pas utilisé à d’autres fins qui risqueraient de nuire à son efficacité

un contrôle de sa sécurité : point de vue génie civil (fissures, déformations, etc.)

un maintien du passage à l’intérieur du réseau écologique face à une transformation future du paysage (aménagement du territoire, urbanisation, nouvelles constructions, ...)

6. CONCLUSION

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Pour des raisons de sécurité, des raisons scientifiques, écologiques et même éthiques (conservation d’un patrimoine) que des mesures de protection de la faune le long des axes routiers doivent être prises.

Ces dernières années, les connaissances dans la fonctionnalité du paysage ont grandement progressé et ont montré que si l’on souhaite protéger la faune de notre pays sur le long terme, il faut raisonner non pas ponctuellement, mais sur l’ensemble du réseau écologique.

Pour un développement durable qui doit permettre d’harmoniser l’évolution des sociétés humaines avec les objectifs de protection de l’environnement sans cesse en interaction et en mutation.

C’est à l’intérieur d’un raisonnement à grande échelle, allant du biotope de valeur très localisé au réseau écologique national et même international, que doivent venir s’insérer les mesures de protection d’un projet de voie de circulation. Cela permettra leur intégration dans ces mêmes réseaux, garantissant ainsi leur efficacité à long terme et un rapport efficacité/coût.

EXEMPLES

PASSAGE À OURS AU BANFF NATIONAL PARK, DANS L'ALBERTA

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EXEMPLES

PASSAGE À OURS AU BANFF NATIONAL PARK, DANS L'ALBERTA EN HIVER. REMARQUEZ BIEN ÉVIDEMENT LES CLÔTURES QUI PERMETTENT DE GUIDER LA FAUNE JUSQU'AU PASSAGE À FAUNE

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EXEMPLES

PASSAGE À FAUNE

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EXEMPLES

UN PASSAGE GRANDE FAUNE EN ARGONNE

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EXEMPLES

Passage supérieur, du parc national Banff enjambe un tronçon de la Transcanadienne

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Références

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SEBASTIEN SCHNEIDER, « Dimensionnement et aménagement des mesures de franchissement, des règles simples mais efficaces , Conference Fauna & Traffic

NATURE PARIF « Les passages à faune en bois :Une solution écologique, économique et facile à mettre en œuvre » Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Ile-de-France

Setra « Bilan d'expériences, Routes et passages à faune,40 ans d'évolution »

Aout 2006

Gagne Jean « Un passage pour la grande faune sous l’autoroute 55, en Estrie, une première québécoise »

Le Contrôle fédéral des finances (CDF) « Normes et standards pour les passages à faune : la situation en France » Mai 2007