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Mémoire "L'utilisation des réseaux sociaux dans l'industrie de la musique : la désintermédiation"

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Mémoire de Master 1 "L'utilisation des réseaux sociaux dans l'industrie de la musique : la désintermédiation" (ITIC Montpellier - Soutenance passée en, juin 2012) Il y a peu les majors musicales (Warner, Universal, Sony, etc…) détenaient le monopole de la production en contrôlant l’enregistrement, la promotion (le marketing visant à la consommation du support physique), la distribution (grâce aux accords passés avec les distributeurs) et l’édition. Tout artiste devait être « produit » par une major pour que son œuvre ait une chance d'être largement commercialisée. Internet a profondément déstabilisé l’industrie de la musique et chamboulé le système de production artistique. Les règles ont changé ! La chaine de valeur de la musique enregistrée n’est plus à sens unique. Les artistes bénéficient désormais d’autres voies pour atteindre les consommateurs. Pour toucher le plus grand nombre, ils peuvent désormais s’appuyer sur des espaces personnels s’appuyant sur les réseaux sociaux et ce, pour des coûts modiques. Les majors ne sont plus incontournables ! Nous évoquerons cette mutation aussi récente que radicale au travers de recherches, d'analyses et d'expériences de terrain matérialisées par des entretiens avec des artistes, des communicants mais aussi avec le public, adepte des réseaux sociaux. Nous aborderons notamment la puissance réelle de ces canaux alternatifs et virtuels, mais aussi la pertinence d'utilisation de ces plates-formes et les techniques et outils à la disposition des créateurs musicaux. Une étude dont l'objectif est de cerner le phénomène, son développement et ses conséquences. Coline Moire

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RemerciementsRemerciements

Tout d'abord, je remercie ma directrice de mémoire, Anne Petitfils, qui m'a permis de faire un mémoire enrichissant. Je pense également au suivi qu'elle a su m'apporter tout au long de cette expérience. Je la remercie aussi pour son implication, sa disponibilité et ses encouragements.

Je remercie l'université Paul Valéry de Montpellier, mais aussi les enseignants et intervenants qui nous ont permis d'apprendre au quotidien et de prendre confiance en nos projets. Merci aussi à mes camarades de master, avec qui j'ai partagé cette aventure.

Je remercie également l'équipe Eazy Connexion qui m'a permis au court d'un stage de plusieurs mois de m'intéresser à la communication musicale. Pierre Attyasse et Eric Barouti qui ont été des sources perpétuelles d'informations et qui m'ont permis de mener à bien ce projet. Samuel Wedzisz, chef de projet, pour son aide et sa bonne humeur.

Je remercie aussi les artistes et communicants qui ont accepté très gentiment de participer au projet et grâce à qui l'expérience ne fût que plus enrichissante : Marion Marotta, Dad and I, Jah D Ceva, Ekho, Maria Serena Cancellieri et Push Push.

Un merci tout particulier à toute la bulle internet et tous ces gens qui, en postant sur le sujet, m'ont apporté leur aide sans même le savoir. Merci à Virginie Berger, qui a été une véritable inspiration grâce notamment à son blog « Don't Believe The Hype ».

Je remercie enfin mon entourage, mes parents et mes amis pour avoir été un appui formidable durant ces quelques mois.

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Sommaire

Remerciements................................................................................................................... 2Introduction........................................................................................................................ 6

Partie 1 : L'évolution de l'industrie musicale et la promotion digitale..............................8

1. L'industrie musicale, nouvelles pratiques pour une nouvelle offre............................91.1 La structure traditionnelle de la production artistique........................................91.2 La crise de l'industrie : l'impact du développement d'internet.........................101.3 Vers un nouveau modèle économique ?...........................................................121.4 L'évolution de l'industrie et l'inversement des pouvoirs...................................13

2. La désintermédiation : l'artiste n'a plus besoin des majors et labels pour exister. . .142.1 Accessible à tout un chacun..............................................................................142.2 Des conditions à respecter................................................................................15

3. Les réseaux sociaux comme outil de promotion......................................................163.1 Bien choisir son réseau social............................................................................16

3.1.1 Différents réseaux sociaux, différentes représentations de soi..................163.2 Connaître son environnement pour mieux communiquer................................183.3 Élaborer son image...........................................................................................193.4 Construire sa stratégie musicale.......................................................................203.5 Un outil doit être maîtrisé.................................................................................21

3.5.1 Les lois : ....................................................................................................213.5.2 La rédaction...............................................................................................223.5.3 La règle d'or : l'interactivité.......................................................................23

4. La désintermédiation est-elle une illusion ou une réalité ?.....................................244.1 Un mythe ?....................................................................................................... 244.2 Hypothèse centrale et sous-hypothèses...........................................................25

Partie 2 : Recueil de données...........................................................................................26 1. Les entretiens et questionnaire...............................................................................27 1.1 Les artistes........................................................................................................ 28

1.1.1 Forme et situation......................................................................................281.1.2 Objectifs et direction de l'entretien............................................................28

1.2 Le public............................................................................................................291.2.1 Forme et situation......................................................................................291.2.2 Objectifs et direction de l'entretien............................................................30

1.3 Les communicants............................................................................................30

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1.3.1 Forme et situation......................................................................................301.3.2 Objectifs et direction de l'entretien............................................................30

2. L'analyse internet....................................................................................................312.1 Réseaux sociaux d'artistes.................................................................................312.2 Comportements du public................................................................................32

Partie 3 : Analyse de données..........................................................................................33

1. Analyse des artistes.................................................................................................341.1 Dad and I........................................................................................................... 341.2 Ekho.................................................................................................................. 351.3 Maria Serena Cancellieri...................................................................................361.4 Jah D Ceva......................................................................................................... 361.5 Push Push.......................................................................................................... 371.6 Mise en comparaison des différents profils.......................................................38

2. Analyse du public....................................................................................................392.1 Le public : chiffres et informations....................................................................392.2 Le public et les Réseaux sociaux........................................................................402.3 Le public et la présence en ligne des artistes....................................................412.4 Les artistes sur les réseaux sociaux, de la découverte à l'adoption...................422.5 L'utilisation des réseaux sociaux dans une démarche communicationnelle artistique : un bilan plutôt mitigé............................................................................42

3. Analyse des communicants.....................................................................................433.1 Trois communicants, trois visions différentes....................................................44

3.1.1 Marion Marotta..........................................................................................463.1.2 Samuel Wedzisz.........................................................................................463.1.3 Eric Barouti.................................................................................................47

3.2 Se démarquer dans une industrie implantée....................................................473.3 Les méthodes de communication et de promotion digitales............................483.4 Méthodes de fidélisation..................................................................................49

4. Analyse internet .....................................................................................................494.1 Acteurs et pages concernés par l'analyse...........................................................494.2 Comparaison des Facebook..............................................................................50

4.2.1 Irma...........................................................................................................514.2.2 Jah D Ceva.................................................................................................514.2.3 Maria Serena Cancellieri............................................................................52

4.3 Comparaison des Twitter..................................................................................534.3.1 Aude Henneville........................................................................................544.3.2 Matt Pokora...............................................................................................544.3.3 Ekho........................................................................................................... 55

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4.4 Comportements du public ...........................................................................555. Désintermédiation : de la théorie à la pratique.......................................................56

Conclusion........................................................................................................................ 58

Glossaire........................................................................................................................... 60Bibliographie.................................................................................................................... 64Annexes............................................................................................................................ 69

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IntroductionIntroduction

Passionnée de musique depuis de nombreuses années, j'ai toujours eu à l'esprit de travailler dans la communication et la mise en œuvre de projets culturels. C'est lors de mon stage de Master 1 que j'ai enfin eu ma première expérience en la matière. Eazy Connexion, entreprise de communication digitale en devenir, m'a ouvert grand ses bras et m'a permis de travailler et de m'investir dans des projets qui me passionnent.

C'est là-bas que j'ai réellement développé mon goût pour la communication musicale en ligne. C'est en travaillant le sujet que je me suis rendu compte des difficultés réelles et des chamboulements qu'internet a engendré dans l'industrie musicale et dans les processus de communication. Les techniques sont en évolution, des outils apparaissent quand d'autres disparaissent... C'est tout le worldwide web qui est en constant mouvement.

C'est dans l'optique d'y voir plus clair et de faire un bilan sur le contexte actuel que j'ai décidé de réaliser mon mémoire de Master 1 sur ce thème.

Armes les plus puissantes du web : les réseaux sociaux. Véritable bouleversement social et économique, ces plates-formes sont utilisées depuis quelques mois et années par les artistes et professionnels de la musique comme vitrine mais aussi comme outil de communication directe artistes/public. Ces nombreux réseaux sociaux ont engendré la désintermédiation musicale : la possibilité pour l'artiste de se faire connaître et de se promouvoir sans passer par les labels et majors.

C'est au travers de recherches, d'analyses et d'expériences de terrain que ce thème sera évoqué. Des entretiens avec des artistes, des communicants et le public agrémenteront l'étude. Il semble aussi important de noter que des cartes mentales ont été utiles pour cadrer le contexte complexe et retranscrire les entretiens avec les différents acteurs.

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Seront abordés notamment la puissance réelle de ces canaux alternatifs et virtuels, mais aussi la pertinence d'utilisation de ces plates-formes et les techniques et outils à la disposition de l'artiste.

L'étude divisée en trois parties, aura pour objectif premier de cerner le phénomène, d'étudier son développement, d'analyser ses conséquences.

En premier lieu sera étudiée l'évolution de l'industrie musicale et la promotion digitale, en se basant sur des informations internet et bibliographiques, puis seront exposées les méthodes d'analyse, et enfin seront analysés les résultats obtenus.

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Première partiePremière partie

L'EVOLUTION DE L'INDUSTRIE MUSICALEL'EVOLUTION DE L'INDUSTRIE MUSICALE ET LA PROMOTION DIGITALEET LA PROMOTION DIGITALE

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1. L'industrie musicale, nouvelles pratiques pour une nouvelle offre

Avant de développer les technologies et pratiques actuelles de la promotion musicale digitale, revenons sur les bases de l'industrie musicale.

1.1 La structure traditionnelle de la production artistique

Lorsqu'un être humain s'adonne à la musique, il le fait généralement par passion. La passion le pousse à travailler ses morceaux, ses textes. Lorsque « l'aspirant » artiste estime avoir entre ses mains un produit concret et fignolé, il est de suite tenté d'intégrer l'industrie de la musique.

Pour mieux s'insérer dans le processus de production musicale, l'artiste ou le groupe est amené jusqu'ici à engager un manager ou à défaut choisir quelqu'un de son entourage qui peut remplir cette fonction. Cependant, il faut prendre garde de choisir le bon manager, son rôle étant décisif dans l'évolution du projet musical. En faisant marcher ses relations et en cherchant des dates de concert, le manager tente de donner à l'artiste une plus grande visibilité. Il est possible par ailleurs de faire appel à un tourneur pour chercher des dates et organiser des concerts, mais cela demande un investissement financier souvent hors de portée des musiciens amateurs. Afin de passer à l'étape supérieure, se présenter aux labels, le groupe part en session d'enregistrement pour présenter un produit fini. Pressée généralement sous forme de disque compact, la maquette est retravaillée par un ingénieur du son qui harmonise le tout.

Arrive enfin l'étape la plus cruciale : l'aboutissement du démarchage des labels (appelées aussi 1« maisons de disques »). Ces sociétés éditrices de musiques reçoivent de nombreuses maquettes et n'ont pas la possibilité de produire tous les artistes. Plusieurs années de travail sont souvent nécessaires avant de réussir à les séduire. Mais une fois que cette étape est franchie, le monde professionnel de la musique ouvre ses portes. Une première étape.Si les labels apportent effectivement de l'influence et un soutien financier, il n'est pourtant pas garanti que cela débouche sur une carrière longue et pérenne, même si le label rend accessible le contenu, et est en capacité de le distribuer.

1 Expressway : http://www.expressway.fr/la-production-musicale-grosses-guitares-ou-gros-sous-1/

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S'en suit alors le ré-enregistrement de la maquette dans une qualité supérieure sous contrôle du label qui est en mesure de prendre en charge d'éventuels concerts. Pour peu que les premiers résultats soient positifs, le groupe ou l'artiste peut enfin envisager vivre de sa musique et signer un contrat à moyen ou long terme avec le label. Le seuil de diffusion de l'oeuvre est dès lors plus important.Pour sa part le producteur qui prendra en charge l'œuvre demandera des royalties en échange de la promotion. Royalties négociées lors de la signature du contrat.

Pour viser une exposition optimale, le groupe ou l'artiste peut être amené à entrer en contact avec les majors : les trois plus grands labels existants au monde, Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group, qui se partagent plus de 70% du marché musical mondial de la musique enregistrée1.Ces majors ont une surface financière importante et peuvent prendre plus de risques. Cependant si l'artiste est « cédé » à la major par son label, il est quasiment certain de voir sa promotion s'étendre sur une multitude de canaux de diffusion (radios, télévision,...).Il est important de souligner que dans ce transfert de label à major, le musicien ne gagne pas forcément plus d'argent, car les royalties dues sont souvent plus importantes. Mais même si l'équité économique reste douteuse, les majors sont donc plus à même d'accroître la notoriété et la visibilité d'un artiste.

Ce processus « standard » a été fortement chamboulé depuis les années 2000. C'est principalement le développement d'internet dans le quotidien de tout un chacun qui a engendré ces changements.

1.2 La crise de l'industrie : l'impact du développement d'internet

« Considéré comme l'évolution naturelle du web actuel, le web 2.0 est un concept d'utilisation d'internet qui a pour but de valoriser l'utilisateur et ses relations avec les

autres ».2

1 Hugo Amsellem, http://owni.fr/2010/09/18/concentration-majorsindependants-rock-the-music-industry/2 Dicodunet, http://www.dicodunet.com/definitions/internet/web-2.0.htm

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« La répartition monétaires suites à la vente d'un album d'un prix moyens de 15,99$ (12€) » (Source : site d'Israel Peralta)

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Internet a été une véritable révolution dans notre société, un bouleversement mondial ! Tous les nouveaux outils qui ont été créés en ligne permettent de faire des choses inédites.

Le monde a connu un mouvement d'indépendance, une tendance à l'émancipation, cassure avec les sociétés pré-web 2.0. Tous les intermédiaires existants ont été remis en question, les sociétés sont entrées dans une sorte de mutation en proposant notamment à chacun de dépasser la vie réelle, avec la liberté de se représenter tel qu'on le souhaite. Ceci consiste un véritable tournant dans la vie sociale.

A échelle mondiale, aucun domaine n'a été épargné dans le développement d'internet. Certains l'ont adopté assez rapidement, d'autres ont subi de plein fouet tous les effets de « l'explosion » d'internet. Le web 2.0 a changé les rapports humains, mais aussi les rapports avec les faits culturels.

Pour ce qui est de l'industrie musicale, les chiffres parlent d'eux-mêmes : entre 2002 et 2008, le marché du disque a perdu près de 50% de sa valeur1, les professionnels n'hésitent pas à utiliser le terme de « crise » pour définir l'état actuel de l'industrie musicale. Nuance : seules les ventes de disques physiques (CD) sont véritablement en régression, notamment car le téléchargement illégal est devenu monnaie courante.Cependant le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) a publié en janvier 2012 un bilan sur le marché de la musique numérique. Celui-ci a connu une augmentation de plus de 25% entre 2010 et 2011, passant de 88 millions d'euros à 110,6 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Les méthodes de vente traditionnelles, on le constate, sont donc remplacées en partie par des outils numériques tels que le téléchargement via des plates-formes web ou encore les services d'écoute en streaming tels que Deezer.

1 Mathieu Menossi, http://www.evene.fr/musique/actualite/industrie-musicale-maison-disque-piratage-1612.php

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« En 2011, le marché de la musique enregistrée représente 617.2 millions d’euros, en baisse de 3.9 % par rapport à 2010 » (Source : site du SNEP)

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Mais toutes ces évolutions provoquent forcément des changements profonds au sein de l'industrie musicale, notamment en terme économique.

1.3 Vers un nouveau modèle économique ?

Comme le dit Hervé Le Crosnier, « l'industrie de la musique est en train de connaître un véritable collapsus »1.

Ce n'est pas la première révolution que connaît le milieu. En réalité depuis l'apparition de la commercialisation musicale au début du XXe siècle, plusieurs « crises » ont déjà éclaté. Celle du disque dans les années 80, de l'adhésion des auditeurs aux stratégies des majors, puis celle du MP3 à la fin des années 90.

« Les conséquences de la rupture technologique liée à la révolution numérique et au développement d'internet »2 ont amené les professionnels à revoir leur façon d'agir et de penser les expressions culturelles.

Le rapport produit/consommateur a radicalement changé. Aujourd'hui, une musique peut être reproduite à l'infini et distribuée en quelques secondes aux quatre coins de la planète, notamment par des sites comme Deezer ou Spotify qui sont des plates-formes de diffusion musicales, mais aussi non légalement, d'une personne à une autre.Le fait de donner un média à quiconque n'empêche cependant pas au premier propriétaire de toujours le détenir. En incitant au piratage et au transfert « FriendtoFriend », le développement d'internet oblige à redéfinir les modèles économiques.

Comme le précise Seth Godin, grand consultant américain en marketing, « l'industrie musicale se trouve en difficulté face à l'arrivée d'un nouveau paradigme »3.Celui-ci se qualifie non seulement par la rupture technologique mais aussi par une rupture psychologique. Autrement dit, le changement n'est plus uniquement dans le dispositif physique mais aussi dans la manière de penser ce dispositif. Le disque, le produit en lui-même n'a plus de valeur. Le fait de pouvoir le diffuser à profusion en un clic l'empêche d'être rare. Une rareté qui provoque l'intérêt et l'engouement chez le consommateur. Aujourd'hui la valeur du produit a été remplacée par la valeur de l'accès à l'artiste. Interagir avec le musicien constitue une nouvelle forme de rareté.

1 Hervé Le Crosnier, « Désintermédiation et démocratie, quelques questions dans le domaine culturel », page 4

2 Philippe Astor, http://owni.fr/2010/11/04/redefinir-les-modeles-economiques-de-la-musique/3 Philippe Astor,, http://owni.fr/2010/11/04/redefinir-les-modeles-economiques-de-la-musique/

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La réalité est que la musique devient gratuite. Le principal concurrent des majors, labels et artistes, c'est la gratuité. L'industrie de la musique est donc contrainte d'inventer un nouveau modèle économique axé sur la fidélisation des fans au travers de la vente de produits qui ne se trouvent pas sur des plates-formes illégales ou légales de téléchargement (merchandising, places de spectacles...).

Les majors sont obligées de changer leurs méthodes, de s'adapter au contexte actuel pour ne pas se voir dépassées par le mouvement de digitalization.

1.4 L'évolution de l'industrie et l'inversement des pouvoirs

L'ère du numérique a donc bouleversé l'industrie de la musique. On a pu notamment constater trois changements majeurs qui ont « restructuré la chaîne de valeur du secteur musical ». 1

Premier changement : la réduction des coûts de production et de distribution. Internet propose du contenu en accès direct, il n'y a plus l'obligation d'acheter un disque ou un produit « physique ». Parallèlement, la distribution se fait aussi sur le web : sur des sites de magasins de musique en ligne, sur des plates-formes de téléchargement légales tels que iTunes (nettement inspiré du célèbre et illégal précurseur Naspter, qui a fermé ses portes en 2001), mais aussi directement sur le site d'un artiste. Plus de frais packaging, d'emballage, de transport en magasin... Tout se retrouve directement sur internet.

Deuxième point : l'élimination des contraintes géographiques. Aux quatre coins de la planète, tout le contenu multimédia est accessible à tout le monde.

Troisième point : la participation du consommateur à la conception du produit.En donnant la possibilité aux internautes de s'exprimer sur un produit, internet a permis de placer leurs attentes et leurs besoins au centre des attentions. Le rôle de l'usager est désormais primordial, décisif dans le processus de création et de distribution.

Le meilleur exemple de cette collaboration artiste/public c'est MyMajorCompany. En tant que label communautaire, la plate-forme propose aux internautes de contribuer financièrement à la production d'un l'album. En échange, ils toucheront un pourcentage de bénéfice sur les ventes physiques et numériques éventuelles. C'est ce qu'on appelle le Crowdfunding.Le chanteur Grégoire est le premier à avoir triomphé via MyMajorCompany. Il s'est 1 Laila Boumlik, http://www.economie-numerique.com/les-transformations-qu%E2%80%99a-subies-

lindustrie-musicale-dans-le-contexte-de-la-nouvelle-economie/

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classé plusieurs semaines de suite au top des hits parades avec son single « Toi + Moi », tiré de l'album éponyme écoulé à plus d'un million d'exemplaires1. Les contributeurs ont pour ce cas touché 20 fois la somme investie.

Outre-Atlantique, le site le plus emblématique de crowdfunding est KickStarter, référent de toutes ces plates-formes mondiales.

Plus largement, le site KissKissBankBank2, créé par la Banque Postale, propose au public d'investir dans un projet culturel. En contrepartie, le contributeur a accès à du contenu inédit (vidéos, chansons, photos...).

En matière de crowdfunding, MyMajorCompany et KissKissBankBank sont les deux sites de référence.

On le constate, internet a engendré l'inversement des pouvoirs dans le secteur musical. Les labels et majors qui détenaient le plein pouvoir de décision et de production avant cette révolution se voient relégués au deuxième rang, détrônés par les consommateurs (internautes), mais aussi par les artistes.

2. La désintermédiation : l'artiste n'a plus besoin des majors et labels pour exister

2.1 Accessible à tout un chacun

Depuis plusieurs années, nous sommes bel et bien entrés dans l’ère du numérique. Les normes qui existaient auparavant se sont vues modifiées par les nouvelles technologies, le développement d’internet et de ses outils. Il y a assurément une tendance à la désintermédiation, et ce, quel que soit le domaine.

Il y a encore dix ans, tout artiste devait démarcher et se faire produire par un label pour que sa musique ait une chance d'être commercialisée et entendue.

De nos jours, ces règles ont changé. L'arrivée d'internet a chamboulé tout le système de production artistique, les artistes non signés peuvent se créer des espaces personnels sur internet et notamment les réseaux sociaux pour attirer eux-mêmes leur public et réaliser leur promotion.Parallèlement, les moyens et outils que possédaient les majors il y a une dizaine d'années sont à portée de main de quiconque, à des prix raisonnables.Plus besoin des majors pour se faire connaître, enregistrer ou publier sa musique, ses clips.

1 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_%28chanteur%292 KissKissBankBank, http://www.kisskissbankbank.com/

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Internet et les développements technologiques ont révolutionné l’industrie de la musique en ce sens. L’artiste peut s’acheter son propre matériel d’enregistrement à un prix abordable, retravailler sa musique sur son ordinateur avec un logiciel de mix musique (certains sont gratuits !). Ensuite il n’a plus qu’à réaliser sa communication digitale pour créer des liens et se rendre visible. Ici « Internet constitue le support technique, l'outil créatif et le dispositif social de l’œuvre »1.

Ce processus d’auto-promotion/production a été étudié par Virginie Berger, fondatrice d'une agence de stratégie, développement et management, pour les artistes et industries créatives. Dans son article « Le DIY et le DTF »2, Virginie Berger définit ce processus qu'elle nomme le « Do it yourself » et explique que cela développe grandement l’indépendance des artistes face à aux majors.

Cependant, la communication digitale est une étape primordiale. Il ne faut pas le considérer comme une phase lambda dans le processus de production artistique. Elle prend du temps : plusieurs mois voire plusieurs années. Il y a des règles, des conditions à respecter.

2.2 Des conditions à respecter

La terre compte 2 milliards d’internautes à ce jour3, parmi eux, 20 millions d’artistes. Pas facile de sortir du lot pour espérer un jour vivre de sa musique.D’après A. Moraitis dans « Digital Music Business Tutorial 2.0 »4, se démarquer sur internet c’est avoir une bonne stratégie digitale. Aussi il ne faut pas oublier d’avoir un bon produit à présenter et de le mettre en ligne. Sans un minimum de musique à écouter, toute la communication d'un artiste semble inutile et vouée à l'échec.

Ces deux éléments vont de pair dans un bon processus de communication musical en ligne.

Il est possible pour l'artiste de faire appel à des professionnels de la communication. Que ce soient des communicants, des marketeurs, ou des praticiens confirmés, ces personnes peuvent apporter de simples conseils ou peuvent être payés afin de construire et de superviser toute la stratégie numérique.

1 Jean-Paul Fourmentraux, « l'oeuvre en devenir », page 12 Virginie Berger, http://virginieberger.com/wp-content/uploads/2012/01/FR_1201_DTF.pdf3 Laurence Lubrano, http://www.blogkaralys.com/2011/12/compilation-chiffres-cles-2011-internet.html4 Alexandros Moraitis, http://www.slideshare.net/blustar/digital-music-business-tutorial-20-10-part-by-

amoraitis

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Qui plus est, une condition de temps est à prendre en compte. Le succès, lorsqu'il se présente apparaît généralement après de longs mois. Il faut alors envisager une stratégie à long terme et travailler dur pour être présent et avoir une importance dans le milieu. Comme le précise Virginie Berger (article DIY & DTF) « l’enjeu n’est pas d’être partout n’importe comment mais de développer un plan cohérent et adapté ».

3. Les réseaux sociaux comme outil de promotion

3.1 Bien choisir son réseau social

Personne n’ignore que les réseaux sociaux constituent un des plus grands développements en ligne depuis l’expansion d’internet dans les années 2000. En France il y a plus de 47 millions d’internautes et 24 millions d’entre eux sont inscrits sur Facebook.

Considéré comme le plus grand réseau social au monde, le site de Mark Zuckerberg voit toutefois la concurrence pointer le bout de son nez dans l'environnement numérique. Twitter, Tagged, et LinkedIn sont trois des autres réseaux sociaux les plus visités, suivis de près par MySpace et Viadeo. 1

Il serait inutile de faire la liste de toutes les plates-formes sociales existantes, il est plus pertinent de dresser les catégories dans lesquelles celles-ci évoluent 2:

– Personnelles : qui valorisent l'interaction d'un internaute à un autre– Professionnelles : qui mettent en relation et recommandent des profils

spécifiques dans un contexte « Business »– Dédiées : Plates-formes dédiées au consommateur (service après-vente,

réseaux de marques...)

3.1.1 Différents réseaux sociaux, différentes représentations de soi

« Le monde est un théâtre » affirmait Erving Goffman3. Tous les sites, les entités numériques sont des espaces de « représentation, d'expression (implicite et explicite selon les termes de Goffman), mais aussi de communication et d'affirmation ou de quête d'affirmation du moi »4.

Souvent préférés par les artistes pour une promotion en ligne, Facebook, Twitter et MySpace sont divergents. Principale différence, la représentation de soi via

1 Optimonet, http://optimonet.wordpress.com/2011/12/22/les-10-reseaux-sociaux-les-plus-visites/2 Antoine Dupin, « Communiquer sur les réseaux sociaux », page 933 Sociologue américain, rattaché à l'école de Chicago 4 Cecile, http://mavenjesuis.com/2012/03/01/identite-virtuelle-etou-reelle-ou-vous-en-etes/

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l'identité numérique.Dans « Sémiotique et visualisation de l'identité numérique : une étude comparée de Facebook et MySpace »1, Fanny Georges analyse l'emprise culturelle des interfaces du web 2.0.

« Notre identité numérique est composée de signes observables à l'écran qui manifestent l'utilisateur » :

– L'identité déclarative : qui représente toutes les déclarations personnelles faites sur le réseau social (description, amis, photos..), assez statique.

– L'identité agissante : qui représente toutes les actions (modification de statut, demande d'amis, utilisation des applications, musiques écoutées...), en constant mouvement.

– L'identité calculée : qui représente tout ce qui est chiffrable dans le système (nombre d'amis, nombre de photos...).

Ainsi en mettant en avant telle ou telle identité, les sites favorisent telle ou telle représentation de soi.

L'identité déclarative, point central du web 1.0 n'est plus aussi importante. Beaucoup trop statique, elle ne rentre plus dans les logiques relationnelles auxquelles le web 2.0 fait appel.L'identité agissante est le point primordial à notre époque. Représentant le mouvement et l’interaction, c'est ce point-là qui fait la différence dans l'utilisation d'un réseau social plus qu'un autre.L'identité calculée est la dénombrabilité des deux autres identités, elle influe peu sur la représentation de soi mais est importante pour cerner la personne.

Facebook qui a une idéologie « normative par souci de socialisation » a mis en avant l'identité agissante et l'identité calculée afin que l'utilisateur soit plus identifié par ses actions que par ses données et informations transmises.Twitter, concentré sur l'interaction a lui aussi mis en priorité ces deux identités mais en favorisant encore plus l'espace d'expression.MySpace , « égocentré par souci d'expression de soi », à l'inverse privilégie l'identité déclarative en consacrant plus de 70% de la page à des descriptions en libre remplissage (« Qui je suis ? », « Qui j'aimerais rencontrer ? »...).

Avec ces nuances de priorités identitaires, chaque réseau social a construit sa particularité. En limitant l'interaction , MySpace a engendré son déclin en faveur des deux autres réseaux qui encouragent la mise en relation par le partage commun.

Aussi chacun d'entre eux laisse ou non la possibilité à l'utilisateur de personnaliser sa page. Cela est possible sur MySpace, où l'on peut totalement 1 Fanny Georges, Sémiotique et visualisation de l'identité numérique : une étude comparée de Facebook et

MySpace

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remanier la page, sur Twitter où le fond est changeable et les couleurs en libre choix. Sur Facebook cette personnalisation est beaucoup plus limitée avec juste la possibilité de mettre une bannière en haut de page, et une photo de profil.

Ainsi, lorsque l'on souhaite faire sa communication musicale il faut bien choisir ses réseaux sociaux. Ce serait une perte de temps de s'installer sur un site qui ne serait pas adapté à notre activité.

Pour faire ce juste choix, il faut comprendre ses attentes, son projet et connaître son environnement.

3.2 Connaître son environnement pour mieux communiquer

Comme le précise Antoine Dupin dans « Communiquer sur les réseaux sociaux », construire une stratégie digitale c'est avant tout une réflexion, ce n'est pas un réflexe.Tous les éléments doivent être pensés et choisis.

Pour mieux communiquer sur les réseaux sociaux lorsqu'on est un artiste non produit, la première étape est de faire le point sur son environnement. Apprendre à se connaître est primordial. A contrario, la communication et tous les efforts fournis seront voués à l'échec.

La première question à se poser c'est : « puis-je créer du sens ? »1. Dans un contexte de révolution numérique où tous les paramètres établis sont chamboulés, il faut être convaincu que la musique vaut le coup d'être connue. S'engager et se promouvoir passe aussi par l'adoption de soi et de son œuvre.

Le but est de provoquer les passions. L'auteur doit à tout prix éviter l'indifférence. Une mauvaise connaissance de soi provoque l'indifférence. Les gens ne peuvent comprendre qui on est si nous-mêmes ne le savons pas.

C'est pourquoi avant de constituer notre stratégie, il faut se poser quelques questions :

– Qui je suis ?– Qu'est-ce que je fais ?– Quelle musique je propose?– Qu'ai-je à partager ? – Ai-je déjà des fans ?

L'artiste doit être capable de décrire son personnage et sa musique en deux

1 Guy Kawasaki, « L'art de se lancer », page 10

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lignes. Après cela, il peut très clairement mettre à plat son image d'artiste.

3.3 Élaborer son image

Connaître son environnement c'est aussi se construire une image. L'artiste est reconnu par sa musique, son physique mais aussi par son identité visuelle, son style vestimentaire, ses habitudes linguistiques, ses engagements (socio-politiques par exemple). Tous ces détails ne sont pas négligeables, ils font partie intégrante de l'image d'un artiste.

Lorsqu'on est musicien, que l'on souhaite acquérir une notoriété il faut bien travailler son image. On ne se construit pas uniquement au travers du contenu. L'image est aussi primordiale. Elle incarne les valeurs, les idées que le musicien souhaite transmettre à autrui.L'artiste veut-il être perçu comme militant ? Calme ? Excentrique ?

L'image qu'il véhicule le représente. Il faut qu'elle soit fidèle à ce qu'il veut transmettre. De même, pour qu'elle soit pertinente dans sa carrière il faut que l'artiste y reste fidèle. Définir une image particulière et la diffuser sur les différents outils choisis, c'est se donner la chance d'être reconnu et unique aux yeux des gens. Un artiste, c'est une image, qui sera la même dans toutes les situations : sites, réseaux sociaux, mais aussi dans les albums, en live. L'image c'est l'univers de l'artiste.

Lady Gaga avec son allure et ses propos excentriques a fait la différence sur internet. Avec des centaines de millions de vues sur YouTube et plus de 23 millions d'albums vendus1 depuis la sortie de son premier album en août 2008, elle est la preuve même qu'une bonne image facilite la réussite. C'est un élément à travailler de manière incontournable dans une carrière .

Il est clair que le langage musical, l’œuvre en elle-même est la base, mais elle va de pair avec le langage visuel. On ne peut pas faire abstraction de l'un par rapport à l'autre.

Ce point est certainement celui le moins travaillé par les amateurs désireux de faire leur promotion en ligne. Ceux qui passent à côté de cet élément passent à côté d'une possible réussite.

Une fois l'environnement et l'image définis on peut commencer à imaginer sa stratégie musicale. Avec plus de 20 millions d'artistes sur internet, il faut savoir se

1 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Discographie_de_Lady_Gaga

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démarquer. Et se démarquer c'est avoir une musique originale à proposer, une image mais aussi une bonne stratégie.1

3.4 Construire sa stratégie musicale

« La stratégie musicale : c'est l'analyse, la construction, le développement et l’exécution d'un plan marketing permettant de diffuser et de vendre sa musique ».2

Avant tout, il faut penser sa stratégie à long terme et travailler dur. Le succès n'arrive jamais dans les premières semaines, il faut être patient. Être trop rapide c'est à coup sûr privilégier les buzz aux actions pérennes.

Le premier choix à faire, c'est celui du terrain. Il est essentiel de bien sélectionner les plates-formes qui permettront au mieux l'expression propre au projet. Après tout, pour exister, il faut être vu.3

Dans notre propos, le but est de communiquer avec un public, de toucher les gens en proposant de la musique. Il faudra donc mettre de côté tous les réseaux sociaux BtoB (Business to Business) comme LinkedIn. On focalisera sur les réseaux BtoC (Business to Consumer). Les principaux sont dans notre cas : Facebook, MySpace, Twitter et YouTube.Il faut cependant rester prudent. Le principe n'est pas d'être partout n'importe comment, il faut choisir un réseau principal et un ou deux autres qui serviront de vitrines (ceux-ci devront être autant mis à jour). Des outils comme SoundClound, My Band ou Bandpage ont été créés pour mettre en ligne ses musiques. Cela permet de sublimer ses pages artistes.

Le réseau social est un outil indispensable dans une campagne de promotion musicale, mais il faut bien garder en mémoire que rien ne

1 Alecandros Moraitis, « Digital Music Business Turorial 2.0 »2 Virginie Berger, « DIY & DTF »3 François Meuleman, « Community Management », page 13

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Aperçu de l'outil My Band sur la page facebook du groupe non produit français Ekho

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remplace le site internet officiel. C'est le point de base de toute carrière, la vitrine la plus importante.

Regarder et analyser la concurrence, ce que font les autres artistes c'est mieux comprendre le fonctionnement de la communication en ligne. Tout en permettant de cibler les actions qui ont du succès ou à contrario de rejeter celles qui paraissent inopportunes. Cette analyse de la concurrence est importante pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, mais il faut faire attention à ne pas agir par mimétisme, cela est voué à l'échec. Puis « il faut sortir des sentiers battus pour tracer sa propre route. C'est le principe des médias sociaux et d'une stratégie de communication efficace ».1

Ensuite il faut choisir notre positionnement, les techniques éditoriales que l'on compte utiliser. Les angles éditoriaux les plus utilisés dans les communications musicales sont l'angle culturel (qui suscite la curiosité, et utilise souvent l'humour), l'angle humain (l'événement est vécu à travers les yeux d'une personne) et l'angle événementiel (l'événement est histoire).L'angle politique, « marronnier » (sujets récurrents comme l'arrivée de l'été, les résolutions de nouvelles années..) ou socio-citoyen semblent ici non pertinents.

Une fois une idée posée sur quelle image on veut transmettre de soi, l'artiste doit pouvoir répondre à ses six questions :2

– Pourquoi : Définir ses objectifs– Qui : Typologie et spécificités, définir ses cibles– Quoi : Définir un message (un positionnement, choisir un ton de parole...)– Comment : Définir une logique communautaire (B to C)– Combien : Déterminer des coûts éventuels.– Où : Sur quelles plates-formes

Dès que toutes ces informations sont réunies par l'artiste, il peut commencer à créer son profil sur les sites choisis. Pour faire cela, le musicien devra faire attention à respecter des lois, les méthodes d'expression et devra aussi maîtriser l'outil.

3.5 Un outil doit être maîtrisé

3.5.1 Les lois :

S'installer sur internet, communiquer et partager des médias sur des réseaux sociaux c'est aussi prendre en compte toute la législation française. La sphère web n'échappe pas aux lois de notre pays. De la vie réelle à la vie en ligne, les lois ne changent pas. Les règlements et

1 Antoine Dupin, « Communiquer sur les réseaux sociaux », page 1222 Antoine Dupin, « Communiquer sur les réseaux sociaux », page 63

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interdictions sont les mêmes. Voici celles qui influent dans le contexte de promotion en ligne :

– Les droits d'auteur – Le droit à l'image et à la vie privée– Diffamation et injure– Respect de l'éthique

En connaissant ces quatre points législatifs, on ne prend pas de risque à s'exposer et communiquer sur les réseaux sociaux. Cependant il ne faut pas oublier de déclarer sa musique afin qu'elle soit protégée et que les droits nous reviennent. Pour cela, quatre façons possibles :

– La déclaration à la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique)

– LRAR (Lettre recommandée avec accusé de réception) contenant la musique dans un format écrit ou sonore envoyée à soi-même, conservée non ouverte

– Par l'enveloppe SOLEAU. Vendue par l'INPI, elle est composée de deux compartiments. L'artiste doit y mettre un exemplaire de son œuvre dans chaque comportiment. Ensuite, l'INPI va enregistrer et dater un des compartiment pour l'archiver pendant 5 ans et retourne l'autre au musicien pour avoir une preuve.

– Chez un huissier ou un notaire. Mais cela est très coûteux.

3.5.2 La rédaction

« Le progrès draine le changement : à chaque nouveau mode de communication, il a fallu un nouveau mode de rédaction »1

Chaque mode de communication requiert une approche adaptée. Ici il faut adapter son langage aux fans et aux utilisateurs des réseaux sociaux. Indépendamment de la spécificité du contexte, il y a des « principes à respecter, comme des conventions élastiques :

– Être clair et synthétique– L'impératif d'immédiateté– Faire dans l'émotion, mais pas trop »2

Comme le précise François Meuleman, imposer sa parole c'est faire appel à l'émotion, la raison et l'identité. Il faut aussi éviter les fautes, penser à jouer sur l'humour, étonner, mais l'artiste peut aussi citer ou recourir à d'autres langues. Tous ces points rédactionnels constituent l'image de l'artiste sur les réseaux sociaux.Il peut aussi faire appel à différentes formes de phrases comme le « teasing », le

1 François Meuleman, « Community Management », page 172 François Meuleman, « Community Management », page 29

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« gimmick », et faire appel aux call-to-action (culture du lien).Puis après il y a les différents tons possible à utiliser au sein même des formes de phrases : impératif, urgence, immédiateté...

Il est souvent considéré que la musique est le plus important quand on est un artiste.En un sens, c'est la réalité. Seulement quand on est un artiste indépendant, non produit, et que l'on souhaite recourir au « Do it Yourself » il ne faut pas négliger sa communication.

Une mauvaise communication, c'est une mauvaise promotion... C'est donc prendre le risque d'avoir des mauvais résultats.

3.5.3 La règle d'or : l'interactivité

Faire sa communication musicale digitale, c'est répondre à une logique relationnelle1. Fini le temps des campagnes de communication intrusives, l'heure est au « Permission marketing »2. Très longuement étudié par Seth Godin, cette nouvelle notion met fin au marché de masse. « Dans le monde interactif, le marketing passe par la collaboration. Si l'on s'y prend bien, le dialogue et la participation débouchent sur une fidélisation ».

Les membres de la communauté que l'artiste a créés passent bien au-dessus du produit. L'internaute doit être au cœur du processus de communication.

L'artiste doit savoir animer la communauté présente sur les réseaux sociaux. Il faut donc personnaliser son profil, avoir des échanges transparents et authentiques pour améliorer sa relation à l'internaute, accepter les critiques et appliquer tous ses messages par logique relationnelle.

« La communication 2.0 n'est pas statique, elle est interactive et collaborative »3. Ainsi deux concepts se sont développés :

– le co-branding : c'est partager le process de communication avec les internautes, en tant que partenariat.

– Le crowdsourcing : c'est faire appel aux internautes pour sa communication, pour faire un montage, un contenu par exemple. C'est aussi solliciter son public pour un talent particulier (recherche d'un musicien par exemple).

Dans le cas de l'artiste non produit, même s'il est entouré par des proches, il est possible que certaines compétences ne soient pas à sa portée, d'où l'intérêt

1 Antoine Dupin, « Communiquer sur les réseaux sociaux », page 1362 Seth Godin, « Permission marketing », préface3 François Meuleman, « Community Management », page 14

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d'utiliser ces concepts.

Faire appel aux internautes, c'est favoriser et augmenter sa fan-base. Avoir des fans quand on est un artiste c'est s'assurer que notre musique va être partagée, c'est en quelque sorte l'arme la plus efficace en terme de communication musicale.Seul, on ne peut rien faire.

Quelques artistes partant de cette information cherchent à acquérir une fan-base conséquente. Seulement avoir des milliers de « j'aime » sur facebook ou de « followers » sur twitter ne sert à rien s'ils n'apprécient pas un peu sa musique.Mieux vaut une communauté qualifiée que quantifiée. Comme le précise Antoine Dupin dans son ouvrage, il faut « dépasser les idées reçues : la taille de la communauté ne fait pas la qualité. […] Seule l’interaction est un critère pertinent ».Ainsi, pour rendre compte de sa réussite sur les réseaux sociaux, la partie calculée des pages renferme les informations essentielles : le nombre de « j'aime » sur un statut, le nombre de partage de contenu, le nombre de messages laissés, de « retweet »...

Une pratique récente tend à s'étendre dans le domaine de la communication musicale : le don de titre envers le public.Le groupe de rap français Sniper avait distribué des centaines d'exemplaires de son premier album directement dans la rue à Paris au début des années 2000. Ce geste a généré un bouche-à-oreille spectaculaire. L'album s'est vendu à des centaines de milliers d'exemplaires à partir d'une action de communication aussi simple.Avec l'arrivée d'internet, le phénomène perdure. De nombreux artistes proposent leur musique gratuitement au public.Ce geste, qui est en apparence un cadeau de l'artiste au public est en réalité une action de marketing.

Mais si tous les artistes présents sur les réseaux sociaux suivent les instructions énoncées ci-dessus, ils devraient tous être en mesure de se promouvoir, se faire connaître puis par la suite être produits par un label ou une major pour enfin vivre de leur musique. Cela ferait alors beaucoup de personnes produites.

La désintermédiation est-elle un mythe ?

4. La désintermédiation est-elle une illusion ou une réalité ?

4.1 Un mythe ?

L'efficacité de la désintermédiation a été prouvée à plusieurs reprises avec comme première réussite française Lorie, qui avait posté ses musiques sur internet et s'est faite remarquer par un label en 2000.

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Plus récemment ce sont des artistes comme Irma, Kamelancien, Lana Del Rey ou Samantha Schultz qui ont réussi à se démarquer et à se faire produire voire même atteindre une reconnaissance internationale.

Le succès via une communication digitale est impressionnant, c'est un véritable phénomène mais ça reste rare. De plus, la réussite via les réseaux sociaux a tendance à engendrer des réussites éphémères (sur un ou deux albums) à défaut d'être pérennes. Alexandros Moraitis n'hésite pas à parler de « la fin de l'ancienne industrie », en précisant que les succès d'il y a 10/20/30 ans comme « par exemple les Rolling Stones, ce n'est plus envisageable aujourd'hui ».

Ainsi même si internet favorise la longue traîne (la possibilité pour un produit d'être disponible à long terme et non pas juste dans les semaines suivant sa sortie), il semble y avoir des critères favorables à la concrétisation d'un projet artistique.

A l'ère de la dématérialisation et de la numérisation des contenus, les réseaux sociaux se sont transformés en de véritables catalyseurs de talents.Cela reste avant tout une aubaine pour les majors et labels. L'artiste s'est construit, a fait sa communication et les clients finaux ont déjà été acquis. Il ne lui reste plus qu'à produire.

Le but de chaque artiste aujourd'hui est alors de réussir sa communication en ligne, pour être vu, constituer sa fan-base qualifiante et ainsi avoir plus de chance d'être produit et vivre de la musique.

4.2 Hypothèse centr ale et sous-hypothèses.

De la problématique « L'utilisation des réseaux sociaux dans l'industrie de la musique : la désintermédiation », on dégage une hypothèse centrale :

Comment cerner le contexte de l'industrie musicale en perpétuel mouvement et comment utiliser les outils les plus adaptés pour réaliser sa désintermédiation ?

En découlent deux sous-hypothèses :

– Quelles qualités sont requises chez les artistes pour réussir la désintermédiation ?

– Le contexte actuel permet la désintermédiation, il faut cependant avoir une capacité d'adaptation pour être toujours performant face à la mouvance du marché.

– Aujourd'hui, les artistes ont réellement les mains libres face aux majors.

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Deuxième partieDeuxième partie

RECUEIL DE DONNEESRECUEIL DE DONNEES

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Pour mieux cerner l'envers de ce phénomène, il serait intéressant de développer le cœur du processus de désintermédiation musicale. Pour se faire, la rencontre avec les acteurs est indispensable.

Plusieurs outils quantitatifs et qualitatifs ont été utilisés afin de recueillir des données nécessaires à l'analyse de la problématique et de l'hypothèse.

Afin d'obtenir des informations précises et pertinentes, plusieurs catégories d'acteurs ont été rencontrés : des artistes, des communicants et le public. Afin d'obtenir des réponses plus adaptées au contexte de cette désintermédiation, chaque individu pourra voir sa méthode de recueil adaptée à sa catégorie d'acteur.

1. Les entretiens et questionnaire1

Les trois groupes d'acteurs listés ci-dessus sont ceux qui seront concernés par les entretiens.Assez complémentaires, ces groupes acteurs pourront nous apporter toutes les informations nécessaires à la compréhension du sujet et la résolution de l'hypothèse.

Premièrement les artistes, acteurs au centre de la désintermédiation musicale. Ils pourront expliquer pourquoi et comment est arrivé ce nouveau processus dans l'industrie de la musique, mais aussi quel est le mécanisme pour réussir sur internet sans passer par les professionnels. En interrogeant plusieurs artistes, on pourra ainsi effectuer une comparaison sur les méthodes employées, les outils utilisés mais aussi sur l'efficacité avec l'analyse concrète des résultats de leur communication digitale. Afin d'avoir des bases d'analyses assez justes et équitables, je choisirais seulement des artistes français qui n'ont jamais vu leurs œuvres produites par un label ou une major (avoir été produit signifie avoir acquis un public plus large grâce aux services et actions de professionnels sans contrôle de l'artiste).

Deuxièmement le public. Récepteur de ce nouveau processus, le public est le groupe d'acteur le plus influent dans la désintermédiation. Le public décide de regarder ou non une page sur internet, d'écouter ou non la musique d'un artiste, de communiquer ou non sur celui-ci, d'acheter ou non un produit.Afin de coller pleinement au sujet, le public sera interrogé sur le réseau social, Facebook. L'objectif ici est d'obtenir des informations sur les effets et l'efficacité de la désintermédiation musicale.

1 Les grilles d'entretiens sont en annexes

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Troisième groupe, les professionnels de l'industrie de la musique : Ingénieurs du son, communicants, managers... Eric Barouti, ingénieur du son et spécialiste en communication digitale sera le premier interviewé. Il pourra donner un avis professionnel sur le processus et son efficacité.Deuxièmement Samuel Wedzisz chef de projet chez Eazy Connexion, agence de communication. Puis enfin Marion Marotta, ex-manager d'une artiste française sera rencontrée.

1.1 Les artistes

1.1.1 Forme et situation

Souvent les artistes ne sont pas des professionnels du marketing et ne sont pas forcément adeptes des réseaux sociaux au point d'en connaître les codes. Ils ne sont pas très à l'aise avec le sujet, et auraient peut être du mal à mener le raisonnement à son terme.C'est pour cela qu'ils seront vus sous forme d'entretien semi-directif. Des sujets précis seront à aborder afin d'obtenir un panel de réponses pertinent pour l'étude du phénomène. Ca nous permettra de les guider dans leur raisonnement et de les relancer efficacement.

1.1.2 Objectifs et direction de l'entretien

Acteurs prépondérants et au cœur de la désintermédiation, les artistes peuvent apporter des réponses assez précises sur le fonctionnement, l'intérêt et la pertinence de ce nouveau phénomène.

Pour obtenir ces réponses, cinq artistes seront rencontrés : – Dad and I, un duo père/fille marseillais qui n'est pas encore produit– Ekhô, un groupe du Mans, produit par un label indépendant– Jah D Ceva, chanteur martiniquais adepte des réseaux sociaux pour sa promotion artistique– Maria Serena, une chanteuse Corse non produite– Push Push, musicien de Montpellier avec plusieurs années d'expérience scénique

Pour mieux cerner l'environnement de chacun, il faudra poser des questions situationnistes telles que « Quel est votre métier ? Quel genre de musique faites-vous ? Quel est votre objectif ? ». Toutes ces informations nous permettront de classer les données recueillies selon les caractéristiques socio-professionnelles des artistes.

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Afin de développer plus profondément le sujet de la désintermédiation, il faudra cerner la situation musico-professionnelle de chacun. En demandant s'il a les outils nécessaires à la désintermédiation ainsi que son intention ou non de démarcher des labels/majors, nous obtiendrons un indice sur leur capacité d'indépendance dans l'industrie de la musique.

Pour mieux cerner le « comment » du sujet et comprendre le fonctionnement pur du processus, il faudra se pencher sur le choix, la maîtrise des outils nécessaires et les connaissances essentielles. Il faudra ainsi évoquer internet, les réseaux sociaux, mais aussi les aspects communicationnels et relationnels de ces outils. De ces questions en découleront d'autres en rapport avec les connaissances personnelles pré-acquises et travaillées pour le processus. Mais ce processus de désintermédiation n'est probablement pas accessible à tous. Cela peut coûter cher, demander beaucoup de temps... Certaines qualités sont primordiales pour réussir le processus, il faut notamment réussir à faire face à quelques difficultés.Pour comprendre les éléments de personnalités importants et dominants, je poserai des questions directes telles que « Quelles sont les qualités nécessaires » « Rencontrez-vous des difficultés ? ».

Enfin, en dernier lieux, je souhaite recentrer l'entretien sur l'industrie musicale et la communication digitale.Je souhaite savoir si chacun a déjà travaillé avec des professionnels, qu'ils soient professionnels de la musique ou de la communication digitale.

1.2 Le public

1.2.1 Forme et situation

Dans ce sujet d'étude, le public cible se trouve principalement sur internet. C'est donc via cet outil que les personnes seront interrogées.

La méthode la plus adéquate reste le questionnaire.Facilement réalisable sur les réseaux sociaux, cette méthode de recueil d'informations pourra nous apporter des réponses quant à l'intérêt, l'impact et la pertinence du marketing digitale réalisé dans l'industrie de la musique.

Le questionnaire permettra d'obtenir des réponses directes de la part du public. De plus, en l'imposant sur les réseaux sociaux, ce sera la manière la plus efficace de récolter des informations car les internautes n'ont que très peu de temps à accorder à ce genre de démarche. Chaque question sera non-obligatoire, afin de laisser la liberté au public de ne pas répondre à une question qui lui semble tabou ou trop personnelle. Cela pourra notamment instaurer une confiance

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Plus de 500 personnes seront concernées par ce questionnaire. En proposant celui-ci à un si grand panel, j'espère obtenir une centaine de réponses. Ce qui me permettra d'avoir des résultats pertinents.Ce public sera composé d'individus entre 16 et 37 ans : la génération internet qui a l'habitude du web et des réseaux sociaux. Réalisé sur Facebook via un compte personnel, le questionnaire sera publié aux amis et connaissances amateurs ou connaisseurs en musique.

1.2.2 Objectifs et direction de l'entretien

Plusieurs points sont à développer dans ce questionnaire, dont notamment les outils et la fréquence d'utilisation, le degré de lien avec des artistes aimés et lambda, l'industrie de la musique et plus spécialement la promotion musicale sur les réseaux sociaux.Toutes les questions listées ci-dessous ont pour objectifs de cerner les effets et l'efficacité de la promotion musicale par les réseaux sociaux.

1.3 Les communicants

1.3.1 Forme et situation

Spécialisés en Marketing et communication digitale, ces intervenants pourront facilement développer les points plus techniques de ce processus. Axés plus ou moins sur l'élaboration et les logiques de marketing ou sur l'utilisation, ces professionnels et amateurs aborderont des sujets non traités. Beaucoup plus informés sur ce sujet, ils pourront animer le débat de manière libre tout en étant relancé sur des points importants. C'est pourquoi l'entretien semi-directif semble être la bonne méthode.

Premier interviewé, Eric Barouti, ingénieur du son et spécialiste de la communication digitale. Deuxième, Samuel Wedzisz chef de projet chez Eazy Connexion, agence de communication récemment créée. Puis enfin Marion Marotta, ex-manager d'une artiste française sera rencontrée.

1.3.2 Objectifs et direction de l'entretien

En tant que professionnels et amateurs de communication, ils pourront compléter les données livrées par les autres groupes d'acteurs en nous donnant des informations plus officielles et plus conventionnelles.Beaucoup plus à même d'intégrer leurs réponses au contexte actuel de l'industrie de la musique, ces professionnels seront libres de s'exprimer sur ce processus récent de désintermédiation et tout ce que cela implique.Véritables problèmes pour les majors et labels, l'autopromo et l'autroproduction des

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artistes ont fait évoluer leurs méthodes.

Comment la désintermédiation a-t-elle été rendue possible ? Quels sont les outils pertinents dans un processus de désintermédiation musicale ? Comment procèdent ces artistes? Comment réagissent les majors et labels ? Que faire face à ce nouveau processus? Ces entretiens permettront justement d'aborder quelques-uns de ces points.

Laisser les intervenants libres à travers l'entretien semi-directif permettra à ceux-ci de parler en priorité des informations qu'ils jugent capitales. Ainsi cela permettra de rendre compte de l'état actuel de l'industrie de la musique et de ce qui leur semble important et pertinent dans ce processus.

2. L'analyse internet

Cette partie a pour objectif de rendre compte de l’exécution d'une stratégie musicale en ligne par l'analyse de cas concrets.

2.1 Réseaux sociaux d'artistes

Pour l'analyse du comportement artistique et l'exécution de stratégie en ligne, seront pris pour exemples les Facebook et Twitter de plusieurs artistes :

Que ce soit pour Twitter ou pour Facebook, seront mis en comparaison deux pages d'artistes rencontrés et une page d'artiste professionnel citée comme « réussite communicationnelle » par le public.

Ainsi Jah D Ceva et Maria Serena Cancellieri verront leur page comparée à la page de la révélation internet 2012 : Irma. Et les pages d'Aude Henneville (dont la manager a été rencontrée) et Ekho seront comparées à celle de Matt Pokora, très présent sur les réseaux sociaux.

Ces artistes verront alors leurs méthodes communicationnelles comparées et analysées afin d'en déceler des phénomènes récurrents ainsi que des pratiques à succès.

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Quant à la technique utilisée pour la comparaison, je compte adapter le texte de Fanny Georges « Sémiotique et visualisation de l'identité numérique : une étude comparée de Facebook et MySpace »1, étudiée auparavant. Je compte analyser les chiffres disponibles sur chaque page, les fréquences de posts, la proximité artiste/public... Tout indice qui rendrait compte du taux d'interactivité.

2.2 Comportements du public

Parallèlement à l'analyse des stratégies des artistes sera analysé le comportement du public face aux techniques employées.Ainsi il sera facile de rendre compte de la pertinence de tel ou tel message, ou de l'intérêt de telle ou telle action.

Pour cette analyse comportementale sera mis en avant la théorie d'Antoine Dupin selon laquelle « Seule l’interaction est un critère pertinent » dans le calcul de réussite d'une communication digitale2. Les « j'aime », les « partages », « les retweets », « les citations de page » seront les éléments analysés et chiffrés pour rendre compte de l'impact de la stratégie artistique.

1 Fanny Georges, Sémiotique et visualisation de l'identité numérique : une étude comparée de Facebook et MySpace

2 Antoine Dupin, « Communiquer sur les réseaux sociaux », page 136

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Troisième partieTroisième partie

ANALYSE DES DONNEESANALYSE DES DONNEES

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1. Analyse des artistes

Rappel des artistes rencontrés :

– Dad and I, un duo père/fille marseillais qui n'est pas encore produit mais qui vit de la musique– Ekho, un groupe du Mans, produit par un label indépendant qui vit de la musique– Jah D Ceva, chanteur martiniquais adepte des réseaux sociaux pour sa promotion artistique, produit mais qui ne gagne pas sa vie de la musique– Maria Serena, une chanteuse Corse non produite, qui ne vit pas de la musique– Push Push, musicien de Montpellier avec plusieurs années d'expérience scénique qui ne vit pas de la musique. Il développe en ce moment le projet musical HAG.

Déroulement de l'analyse : Les analyses des entretiens des artistes sont séparées en deux parties : un résumé de l'entretien composé uniquement de propos de l'artiste, puis une analyse personnelle.

1.1 Dad and I

Duo marseillais créé en fin d'année 2011, Dad and I considère la musique comme une vraie passion avant de la voir comme source de rémunération. Pourtant professionnel, le duo plein de tendresse n'a pour objectif que de continuer à se produire, se faire connaître à une multitude de gens qui voudra bien les écouter, pas forcément d'être produit. C'est pourquoi il offre sa musique à qui le demande.

Même s'il facilite le partage de contenu et la reconnaissance, internet demande quand même patience, détermination et surtout d'être sociable (90% du métier). La concurrence est rude.

Pour sa communication en ligne, le duo maîtrise les bases d'internet. Il se considère capable de créer un site, de se construire des réseaux relationnels. Il ne souhaite pas harceler les gens à coup d'invitations, il fait de simples rappels d'actualité sur les réseaux sociaux de temps en temps.Il ne considère pas avoir besoin de communiquer car le projet n'en nécessite pas, « on est jamais mieux servi que par soi-même ».

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Concernant l'industrie musicale, le duo pense qu'elle est en déclin. Aux vues des prix exorbitants, Dad and I comprend le téléchargement illégal. Malgré ce déclin, il y aura toujours de la place pour de nouveaux talents, à condition qu'ils apportent quelque chose de différent.

Analyse : Comme précisé dans la première partie, le temps dédié à une stratégie musicale en ligne dépend de notre objectif. Ici l'objectif n'est pas forcément de devenir célèbre ou de se faire remarquer. Les réseaux sociaux sont plus considérés comme vitrine du duo. Sont en ligne les médias, les musiques données gratuitement sur demande et les concerts sont annoncés.

Voilà l'étendue de leur présence en ligne. Dans cette visée-là, Dad and I a fait un choix stratégique pertinent et à la hauteur de ses attentes.

1.2 Ekho

Groupe manceau créé il y a de cela plusieurs années, Ekho travaille beaucoup pour que sa musique rock/électro ne soit pas du « déjà entendu ». Avec comme ambition de faire des scènes toujours plus grandes, le duo sarthois a investi les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et MySpace) pour diffuser sa musique et servir de vitrine lors des contacts avec la presse et toucher

un maximum de gens en un clic.

Sa manière de se démarquer? Anticiper les nouveaux outils. Mais il faut aussi s'adapter à tous les publics. Pour convaincre les professionnels, Ekho enregistre sa musique en studio, et fait subventionner l'enregistrement par des organismes dédiés. Le duo n'hésite pas à faire appel à des attachés presse, des éditeurs. C'est même nécessaire si on veut porter le projet plus haut.

Si le fossé entre professionnels et amateurs est réel, Ekho précise que les amateurs sont limités dans les moyens pour se faire connaître, du coup ils visent le buzz.Même si l'industrie est en pleine mutation, il y aura toujours de la place pour de nouveaux artistes.

Analyse : Avec pour objectif de se faire remarquer par des professionnels pour viser des scènes de plus en plus grandes, Ekho a décidé d'investir une multitude de réseaux sociaux. Etre visible pour être remarqué.

Il est probable que de négliger l'attention du public en ne visant que celle des

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professionnels freinera leur succès puisque c'est le public qui achète l'album.

1.3 Maria Serena Cancellieri

Maria Serena, chanteuse corse souhaiterait trouver un tourneur et vivre de sa musique, « gagner plein de sous » mais aussi s'amuser simplement.

Pour diffuser sa musique pop qui « sonne bien » pour laquelle elle est auteur-compositeur, Maria Serena utilise un site officiel ainsi que des réseaux sociaux. Elle les transmet aussi

aux journalistes radio et presse.

La chanteuse avoue avoir travaillé les techniques communicationnelles mais elle possède des connaissances acquises par le bouche-à-oreille. Pour parvenir à ses fins, la Corse utilise aussi son côté commercial pour obtenir des services à moindre coûts (échange de service contre publicité, exemple : elle acquiert des shoots photos gratuits en laissant par la suite tous les droits de diffusion au photographe).

Maria Serena avoue que l'industrie musicale est dans un mauvais état. Il faut savoir se servir de cette nouvelle technologie, que ce soit en tant qu'artiste ou en tant que majors.

Analyse : Tout comme Ekho, Maria Serena ne s'axe pas vers le plaisir du public. Mais plus vers son développement musico-professionnel. En mettant en avant le fait qu'elle soit auteur-compositeur, la chanteuse pense attirer le regard sur les réseaux sociaux sur lesquels elle s'est inscrite. Seulement la Corse ne semble pas avoir de réelle stratégie digitale, juste deux objectifs. Pour les atteindre, elle compte sur l'aide d'autrui et le bouche-à-oreille.

Ces points seront peut-être insuffisants pour se développer sur internet et se démarquer.

1.4 Jah D Ceva

Chanteur martiniquais étudiant à Montpellier, Jah D fait de la musique depuis cinq ans, manière pour lui d'apporter sa touche à un art noble. Pour faire ça bien, Jah D utilisent les réseaux sociaux et les sites de post vidéos comme YouTube. Ces sites étant un moyen d'accéder plus rapidement et sans censure excessive à

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une visibilité et une possible réussite.

Facebook, Twitter, SoundClound, MySpace, YouTube, Dailymotion, MSN, Google +.. Voici la liste des plates-formes que le chanteur utilise. Jah D suit l'évolution d'internet et de ses utilisateurs pour être toujours présent et dans l'ère du temps. Totalement autodidacte en matière de communication, le Martiniquais admet qu'il faut être créatif, original et réactif car le secteur est très compétitif. Il faut savoir se démarquer.

Pour ce qui est des difficultés rencontrées : les coûts, pour réduire les frais il faut investir dans un studio personnel, ca réduit les frais de production de 80%. Mais aussi le temps d'investissement demandé. Etant étudiant, Jah D jongle entre ses études et sa musique, difficulté qui sera résolue quand il terminera son cursus, mais qui répétera lorsqu'il trouvera un travail.

D'après lui, l'industrie se porte très mal, il y a un désintéressement général des musiques à textes au bénéfice des musiques de soirées (type clubbing). Dans l'ère actuelle, la différence professionnels/amateurs réside d'après lui dans le nombre d'abonnés.

Pour mener à bien sa communication dans un tel contexte, Jah D Ceva compte travailler sa communication et la gérer lui-même.

Analyse : Très au courant des méthodes communicationnelles en ligne, Jah D Ceva tente aussi de rester dans l'ère du temps en utilisant les outils et sites en vogue.

Être présent sur autant de réseaux sociaux et de plates-formes est à double tranchant. On est plus visible mais cela demande aussi beaucoup plus d'investissement. L'interaction étant l'élément déclencheur d'une communication réussie, Jah D prend donc le risque de la sacrifier afin d'être visible un peu partout sur la toile.

1.5 Push Push

Intervenant en faculté et amateur de musique Rock/Noisy, Push Push n'a pour objectif que de s'amuser à jouer.

Selon lui la désintermédiation est possible mais est relative à la motivation du groupe. Sa musique, il l'a enregistrée seul en 3 jours isolé dans une maison de Lozère. Ses moyens de promotion : faire du mailing sauvage, mettre à

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jour ses réseaux sociaux et distribuer des tracts dans la rue. Il agit ainsi sans se poser de questions, il « rentre dans le tas ». Push Push n'a même pas envisagé construire une image « si les gens n'aiment, n'aiment pas, c'est pas ma finalité ».

Cependant pour financer son projet d'album, Push Push s'est inscrit sur le site des crowdfunding KissKissBankBank et a récolté l'argent espéré en quelques semaines via les dons de ses proches.

Concernant l'industrie de la musique, il faut « qu'elle pète, c'est sclérosé ». Les professionnels et les géants de l'industrie prennent des sous là ils n'ont rien fait. D'après lui, c'est une arnaque. C'est probablement une des raisons qui a poussé Push Push à rompre son contrat avec un label.

Analyse : très extrême dans l'anti-système, Push Push semble affirmer que l'on peut vivre sans passer par les majors, les labels, tous les grands du système. Comme il le dit lui-même « la désintermédiation est possible mais est relative à la motivation du groupe ».

Loin de lui le désir d'entrer dans le « moule » du système, Push Push « rentre dans le tas ». Ceci n'est même pas sa stratégie promotionnelle, en réalité il ne veut pas avoir de stratégie. Ce choix, ou plutôt ce non-choix est assumé. Après il risque de limiter sa visibilité et sa pertinence sur internet mais répond certainement aux attentes d'un public particulier, public qui a la même vision que lui et qui partage les même goûts que lui.

Dans cette entretien nous obtenons donc la preuve qu'un artiste peut espérer acquérir une notoriété, un petit succès ou être simplement apprécié sans forcément suivre le processus dit « habituel ».

1.6 Mise en comparaison des différents profils

De ces entretiens se dégagent plusieurs profils distincts et plusieurs objectifs :

– Dad and I : qui ne cherche pas forcément à devenir célèbre, juste à donner du plaisir

– Ekhô et Maria Serena : qui cherche à attirer des professionnels et faire des scènes de plus en plus grandes

– Jah D Ceva : qui cherche à apporter sa touche à l'art musical et à s'exprimer– Push Push : qui fait de la musique pour s'éclater

Pour tous ces artistes, l'utilisation des réseaux sociaux semblent inévitables. Dans le même sens on remarque bien que Facebook, Twitter et MySpace sont les plus

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utilisés.Cependant le nombre de réseaux sociaux utilisés par chaque artiste diffère.

Dad and I n'en utilise que deux (Facebook surtout et Twitter) alors que Jah D Ceva en utilise au moins cinq (d'après l'entretien). Ces choix d'implantation en ligne sont relatifs aux personnes qu'ils souhaitent d'abord toucher : les professionnels ou le public. Dad and I explique bien que son but est de donner du plaisir aux gens, le duo se concentre donc sur l'interaction artiste/public, et se focalise sur Facebook tout en relayant des infos sur Twitter. A contrario, Ekho communique via Facebook, MySpace et Twitter en même temps, pour être plus visible et se faire remarquer par les professionnels. La limite de ce choix est que le public peut-être négligé. Il peut passer en second plan du processus et donc ne pas se sentir concerné. On pourra vérifier cette information dans la partie « Analyse internet ».

Push Push est un peu au dehors du processus, puisqu'il fait de la musique avant tout pour lui même et qu'il ne cherche ni l'attention du public ni celle des professionnels. Il fait partie des quelques artistes qui sortent du circuit promotionnel commun et ne voit aucun intérêt à penser telle ou telle stratégie.

2. Analyse du public

2.1 Le public : chiffres et informations

Composé de 21 questions, le questionnaire a été créé via Google Documents et mis en ligne sur une page internet dédiée du 11/03/2012 au 06/04/2012.

Afin de pouvoir axer comme prévu le public vers des amateurs de musique de 16 à37 ans, j'ai créé un événement Facebook où j'ai présenté le projet et mis le lien du questionnaire.J'ai invité à cet événement 150 de mes amis Facebook répondant aux critères et j'ai demandé à 3 de mes amies proches de faire aussi un tri dans leurs amis et d'inviter les gens correspondants au public recherché. Ainsi l'événement a obtenu jusqu'à 850 personnes invitées.

De ces 850 personnes invitées, seules 119 ont pris le temps de répondre au questionnaire, soit 14% du public potentiel.

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Des 61 personnes ayant donné leur âge, une majorité de réponses a été obtenue des 19-27 ans, avec un pic de 11 personnes de 22 ans. Ainsi nous pouvons conclure que les 19-27ans sont plus sensibles aux événements Facebook ou plus sensibilisés par les réseaux sociaux.

2.2 Le public et les Réseaux sociaux

Assez logiquement, 100% du public affirment utiliser les réseaux sociaux.

La fréquentation des réseaux sociaux est assez intensive à en croire les chiffres récoltés.Environ 75% du public utilisent les réseaux sociaux quotidiennement, donc 23% plus de deux heures par jour.

Facebook largement à la tête des réseaux sociaux les plus utilisés (100%), et suivi par Twitter, lui utilisé par 40% du public, puis MySpace (29%). Ce résultat est en adéquation avec les études citées auparavant.

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2.3 Le public et la présence en ligne des artistes

Sur les 91% du public qui suivent peu ou prou de leurs artistes préférés sur les réseaux sociaux, 42% suivent une majorité d'artistes produits contre 17% qui suivent une majorité d'artistes indépendants (non produits)1. Il est important de noter que 5 personnes ont affirmé ne pas connaître d'artistes indépendants.

Ventant le mérite d'internet et des réseaux sociaux pour découvrir de nouveaux artistes, les communicants et musiciens misent beaucoup dessus. 64% du public assurent avoir déjà connu un artiste via un réseau social, preuve de l'efficacité.

Résultant souvent d'un partage de vidéo ou de son sur les réseaux, la découverte d'un nouveau chanteur dépend alors de notre sensibilité à ces partages.

86% du public sont curieux ou intéressés lors d'un partage de sons ou de vidéos sur les réseaux sociaux2. Cependant, même si la

1 Chiffres extraits des résultats du questionnaire [Annexes]

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curiosité est présente, cela n'engendre pas forcément un effet boule de neige : on peut découvrir un artiste, l'apprécier, ce n'est cependant une raison pour partager à son tour le média. En ce sens, 87% du public hésitent à partager un article même si un ami le demande.1

2.4 Les artistes sur les réseaux sociaux, de la découverte à l'adoption

De la découverte à l'adoption... Pas si simple. Si 64% du public affirme avoir connu un artiste sur les réseaux sociaux. Seul 31% a déjà acheté un album d'un de ces artistes, 35% a été à un de leurs concerts. Non produits les artistes attirent beaucoup moins le public que les autres quand cela implique un apport financier (achat de places, d'albums..)

Preuve du fossé existant entre produits et non-produits, la capacité du public à acheter les albums. Si pour les artistes produits il suffit d'aller sur une plate-forme de téléchargement légale ou en magasin, pour l'artiste non-produit c'est un peu moins facile puisqu'il faut mettre l'album en vente directe (achat direct-to-artist). D'ailleurs seuls 34% du public ont déjà acheté un album directement à l'artiste.

2.5 L'utilisation des réseaux sociaux dans une démarche communicationnelle artistique : un bilan plutôt mitigé

Même si les réseaux sociaux ne sont pas négligeables dans cette démarche, car ils permettent notamment de toucher le public en masse et d'être plus rapides, le public tient à préciser que « trop d'infos tue l'info ».

Partagé entre l'idée que la communication en ligne n'est que la simple continuation des anciennes méthodes, et l'idée que c'est un phénomène éphémère, le public tend cependant à penser que la méthode n'a pas encore été trop utilisée. En pointant du doigt les abus de posts ou la considération commerciale des admirateurs, le public tient à préciser que trop peu d'artistes ont compris que les réseaux sociaux sont importants pour se faire connaître.

Être simple et accessible (29%), être original et créatif pour se démarquer (26%), avoir du talent et une bonne musique (21%), être présent fréquemment (17%)... Voici les principales qualités et clés d'une réussite en ligne d'après le public.

Attentif au phénomène, mais un peu méfiant, la centaine de personnes approchée a souligné que le concept était bon mais que l'usage était trop souvent abusif, s'approchant même du spam.

2 Chiffres extraits des résultats du questionnaire [Annexes]1 Chiffres extraits des résultats du questionnaire [Annexes]

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Globalement, les réseaux sociaux dans un tel processus de communication semblent permettre aux petits artistes de se faire une place, on donne la chance à ceux qui n'ont pas le pouvoir de s'exprimer et de se faire entendre.

Afin de rendre compte du nombre de communications digitales réussies, la question « quel artiste selon-vous a réussi sa communication sur les réseaux sociaux ? » a été posée. Et les réponses sont assez représentatives de la vision du phénomène par le public :

Mis à part quelques buzz récents (Irma, Lady Gaga, Lana del Rey) cités à plusieurs reprises, 42 artistes ont été cités une unique fois. Preuve que « la réussite » d'un artiste est majoritairement relative aux personnes. Cela signifie que le public suit ses artistes favoris sur les réseaux sociaux, artistes qui sont à son goût, qui lui plaisent.

Dès lors qu'il est convaincu par l'artiste, le public le suit sur internet, et apprécie sa communication. La « réussite » d'une communication n'est pas objective.

3. Analyse des communicants

Rappel des communicants rencontrés :

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Trois communicants, trois degrés de rapport à la communication selon deux critères : « Formation » et « Expérience ». On peut ainsi rendre compte des différentes méthodes d'action et des différentes visions du phénomène. De la personne qui a étudié la communication, à celle qui fait ça pour le plaisir, sans n'avoir jamais appris, les points de vue divergent.Ainsi les acteurs ont été rencontrés lors d'entretiens semi-directifs où chacun a abordé les sujets qui lui semblaient pertinents sur le thème donné.

3.1 Trois communicants, trois visions différentes

Dans ce document de comparaison entre les trois acteurs communicants, il apparaît de véritables divergences d'importance sur des sujets abordés.

On dénombre 11 sujets abordés (colonne de gauche du tableau) dans la totalité des trois entretiens. Ces sujets pertinents n'ont cependant pas tous été abordés par les trois communicants.

De cette constatation découle l'identité communicante de chaque intervenant et l'angle de vue sur le phénomène étudié.

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3.1.1 Marion Marotta

Sans formation ni expérience, Mademoiselle Marotta a incarné de 2007 à 2010 le rôle de manager pour une chanteuse française : Aude Henneville.Proche de l'artiste, Marion Marotta a d'abord effectué ce travail amicalement avant de s'y consacrer plus intensément. Durant trois années, elle a réalisé ces tâches avec « culot, passion et envie », qualités indispensables pour occuper cette fonction d'après elle.

Apparemment très motivée à l'idée d'être manager/communicante pour cette chanteuse, Mlle Marotta décrit en cinq démarches les missions qui lui étaient conférées :

– De représentation (organisation de concert)– Professionnelles (démarchages de label)– Scéniques (mise en scène)– De communication – Artistique (aide à la composition et l'écriture)

Sur notre document comparatif il apparaît assez clairement que Mlle Marotta est centrée sur la réussite de son artiste, sans vision globale sur l'industrie musicale. Comme elle le précise « toutes les méthodes sont bonnes et envisageables », préconisant même le « matraquage, s'il est bien fait ».

Lors de son entretien, Mlle Marotta n'a jamais placé son travail dans le contexte de l'industrie musicale. Toutes ses interventions étaient relatives à un contact direct « artiste → Public » sur les réseaux sociaux. Aucune réflexion contextuelle n'était envisagée dans sa démarche communicationnelle si ce n'est que pour elle « l'artiste n'existe pas sans major » : Tous ces efforts et ces actions réalisées avaient pour but de se faire remarquer par un label.

3.1.2 Samuel Wedzisz

Etudiant en première année de communication à Paris, Samuel Wedzisz a été nommé chef de projet et de communication à Eazy Connexion, nouvelle agence

de communication musicale.

Samuel Wedzisz estime que pour communiquer il faut tout premièrement que l'artiste ait du talent « La musique c'est transmettre quelque chose aux gens ». Le talent est une notion relative, dépendante des efforts de chacun. Le talent : « Disposition, aptitude, capacité naturelle ou acquise dans un domaine ou une activité »1. Ainsi chaque personne apprenant la musique est susceptible d'avoir du talent.

1 L'internaute, http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/talent/

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Globalement, Monsieur Wedzisz a une manière assez lisse d'aborder la communication digitale musicale. Assez scolaire et droit, il assure qu'une image doit être « travaillée, étudiée », pour qu'elle puisse trouver sa place dans une industrie qui « n'est pas un colosse aux pieds d'argile ». C'est pourquoi il conseille à chaque artiste souhaitant vivre de son art de faire appel à un communicant.« On montre aux gens ce qu'ils veulent voir, on arrange la vérité », dans sa description des communicants, il se considère réaliste face au missions qu'engendre son métier.

En citant Twitter comme référence actuelle, Samuel Wedzisz semble aussi se tenir parfaitement au courant des méthodes actuelles et des réseaux « tendances ». Il précise cependant que chaque « réseau social est différent » donc ils ont chacun des « visions des choses différentes ». A chaque réseau son utilité.

3.1.3 Eric Barouti

Professionnel de la musique depuis de nombreuses années, Eric Barouti a notamment été directeur artistique d'un label durant plusieurs mois. De toutes ces expériences, a découlé l'intérêt pour la communication et plus particulièrement la communication digitale.

Fort de ses expériences multidisciplinaires dans le milieu, Monsieur Barouti avance un angle de vue beaucoup plus global du phénomène.Partant des « trois locomotives » que sont les majors, il aborde aussi bien les changements qu'a engendrés internet que les techniques de fidélisation, s'axant plus particulièrement sur ce qu'il ne faut pas faire plutôt que ce qu'il faut faire. S'efforçant tout le temps de remettre la démarche communicationnelle dans son contexte, Eric Barouti se tient aussi constamment au courant des méthodes et outils nouveaux. Plus méfiant face au phénomène de désintermédiation, il en profite même pour rappeler que sur 4h30 de musique entendues par jour en moyenne, seules 30 minutes se réfèrent à des musiques « commerciales » (artistes connus), le plus gros de l'industrie étant les musiques de publicités, d'attentes, les musiques dans les magasins.

3.2 Se démarquer dans une industrie implantée

De ces entretiens, en ressort concrètement le fait que l'industrie est fixe, largement dominée par « 3 locomotives » (E. Barouti), « les autres labels étant justifications de leurs existences .Internet a engendré des changements comme le coût de production ou de

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distribution », mais elle n'a pas changé la structure profonde du milieu musical.

Facilitant le contrôle de la popularité d'un artiste par les majors, internet et les réseaux sociaux ont créé un nouveau modèle de vente : la musique n'est plus l'objet à vendre mais elle sert à la vente d'un autre support (DVD, merchandising...).

Pour se démarquer et notamment pour faciliter son accès aux majors en acquérant une base de fans, la désintermédiation est possible. Elle facilite la promotion, en donnant accès en quelques mois à une visibilité certaine à l'artiste alors qu'il y a encore une dizaine d'années cela prenait 5 à 15 ans.Cependant, d'après Mlle Marotta, la désintermédiation n'est pas une fin en soi : « sans les majors on n'existe pas ».

3.3 Les méthodes de communication et de promotion digitales

Mlle Marotta, tournée vers les méthodes anciennes affirme avoir utilisé les mails, les SMS mais aussi le matraquage publicitaire sur MySpace. En obtenant le plus d'amis possible sur la plate-forme, on a ainsi plus de chance d'être vu « si 3% visitent le MySpace alors c'est déjà ça ». Elle a par la suite pris en compte les nouveaux réseaux que sont Facebook et Twitter, où le matraquage est aussi pertinent s'il est bien fait (grâce aux idées innovantes et aux titres accrocheurs).Monsieur Wedzisz est lui, plutôt ancré dans le présent, mais se concentre plus sur l'intérêt de chaque réseau social, sans parler vraiment de technique. Il précise cependant qu'une bonne communication exige beaucoup de travail et de cultiver sa proximité avec le public. Ainsi même s'il parle du buzz et de MyMajorCompany, il ne les conseille pas forcément. Eric Barouti a lui tendance à se porter vers l'avenir, en remettant toujours dans le contexte mouvant chaque outil évoqué. Ses outils cités sont plus relatifs à des qualités humaines telle que « savoir utiliser les réseaux pour tirer son épingle du jeu », « se créer des contacts ». Il met aussi en avant de prochaines modes comme les concerts à la maison ou le développement des partenariats commerciaux (publicité de marque incluses dans les clips ou photos).

Ainsi de ces trois acteurs, en ressortent d'anciennes méthodes, des manières d'aborder des méthodes actuelles puis des méthodes montantes. Mis à part l'utilisation des réseaux sociaux et le travail de conception d'une stratégie, aucune autre technique n'est abordée par les trois acteurs.

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3.4 Méthodes de fidélisation

Monsieur Wedzisz aborde uniquement le fait qu'il faut beaucoup travailler et qu'il faut cultiver la proximité avec le public.Eric Barouti est le seul a réellement développer ce point et à y porter une grande importance. D'après lui les succès musicaux durent en moyenne de 6 mois à 3 ans, cela dépend de la communication choisie et du contenu proposé. Pour fidéliser ce public et favoriser sa longévité dans le milieu il faut utiliser des techniques. Tout premièrement il faut introduire le public dans le processus de création, laisser passer les fans derrière le rideau. En faisant cela on fédère le public, on le tient en haleine tout au long de la conception du produit (de l'album) et lors de la sortie de la sortie du cd il souhaitera l'avoir entre ses mains.Pour attirer et garder ses fans, l'artiste peut aussi utiliser d'autres outils comme la prévente (accès à un contenu en avant-première aux gens les plus fidèles), mais aussi le financement sur internet (proposer au public d'investir dans le projet), ou encore l'accès au bonus (contenu exclusif dévoilé uniquement aux 1ers adhérents par exemple).

4. Analyse internet

4.1 Acteurs et pages concernés par l'analyse :

Sur twitter et sur Facebook, deux artistes rencontrés sont mis en comparaison avec un artiste donc la communication a été jugée « réussie » par le public dans le questionnaire réalisé.

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4.2 Comparaison des Facebook

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De ces trois facebook se dégagent trois profils digitaux différents.

4.2.1 Irma

Irma, chanteuse révélée en 2012 sur internet, notamment grâce à l'outil de crowdfunding MyMajorCompany. Citée à 14 reprises dans le questionnaire du public qui considère qu'elle réussit sa communication, Irma est très présente sur Facebook.

Premier point observable, sa page est personnalisée avec une photo de couverture lumineuse et une photo d'elle, puis un avatar de profil représentant l'affiche pour son concert à l'Olympia.

En essayant de poster un message tous les 3-4 jours, Irma fidélise son public constitué de plus de 54000 fans à ce jour.Dans chacun de ses posts, on constate qu'un média y est joint, que ce soit une photo, une vidéo ou même un lien vers un site.

Cultivant de 200 à 500 commentaires selon ses statuts, Irma voit entre 10 et 70 commentaires postés sur chacun d'eux.

Dans ses posts, Irma n'hésite pas à s'adresser directement à son public « hâte que vous écoutiez les nouveaux titres », ou même à du crowdsourcing « Y a t-il des guitaristes, violonistes, ou bassistes parmi vous les amis ? ». Pour accentuer sa proximité avec ses admirateurs, Irma n'hésite pas à les faire passer derrière le rideau de production « 2ème jour de tournage...sitting, waiting, singing....;) » en postant aussi une vidéo en direct du studio d'enregistrement.Ces éléments « vont fédérer le public qui aura envie d'avoir le média entre ses mains à sa sortie» comme l'a précisé le communicant Eric Barouti dans son entretien.

4.2.2 Jah D Ceva

Deuxième artiste, Jad D Ceva, chanteur martiniquais étudiant à Montpellier souhaitant se tourner plus intensément vers la musique.

Pour cette page aussi on peut constater qu'elle a été personnalisée avec une bannière et une photo de profil. Cependant il utilise un profil de particulier et non pas une page artiste pour faire sa promotion. Il a un peu plus de 1700 amis.

Jah D poste un message tous les deux jours en moyenne et s'adresse directement et chaleureusement à ses admirateurs « Greatings people !!! Big up à tout le monde !! », « Je vous donne rendez-vous le 26 mai pour la sortie de ma

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mixtape »...Ces statuts en tant que chanteur apportent une moyenne de 15 « j'aime » et un petit nombre de commentaires à chaque fois.

Seulement cette page n'étant pas consacrée à ses activités musico-professionnelles, on y retrouve aussi des statuts beaucoup plus personnels « Direction place de la Comédie pour le titre de champion de France de football ?? On y croit », mais aussi des commentaires des ses « amis » postant leur propre contenu, leur propre publicité.

Cette page est en soi bien tenue avec du contenu pertinent posté régulièrement mais est aussi « polluée » par les posts d'autres personnes et des posts trop personnels qui font perdre la crédibilité musico-professionnelle.

Peut-être trop chargée, cette page n'est qu'en moitié cohérente dans un objectif de communication musicale.

4.2.3 Maria Serena Cancellieri

Maria Serena est une chanteuse corse souhaitant exercer cette passion comme métier à long terme.

Sa page artiste Facebook n'est pas personnalisée mis à part la photo de profil. Il n'y a pas de bannière, et pas d'informations données dans l'espace déclaratif dédié.

Il y a aucune vidéo postée et seulement quelques photos, mais le plus important est le fait qu'aucun statut ou contenu n'a été posté depuis des mois. Seuls des commentaires publicitaires d'autres personnes sont inscrits sur le mur.

Même s'il y a 372 amis qui « aiment », cette page n'est pas pertinente dans un contexte de promotion artistique car il n'y a aucune activité. Il sera difficile pour elle de trouver son public, d'entretenir un lien privilégié avec, ainsii que de se faire remarquer par un label ou une major.

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4.3 Comparaison des Twitter

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De ces trois twitter se dégage trois profils digitaux différents.

4.3.1 Aude Henneville

Chanteuse française, Aude Henneville a notamment participé à un télé-crochet musical « The Voice » diffusé entre mars et mai 2012. Cette émission l'a incitée à ouvrir un compte twitter analysé ici.

Tout premièrement, la bannière déclarative de la page est bien remplie, avec une photo d'elle en avatar et des liens externes.

En l'espace de deux mois, Aude a posté plus de 400 tweets et accumule plus de 10.000 followers (personnes qui suivent son actualité sur la plate-forme).

Côté tweet, Aude poste plusieurs messages par jour et y joint quelquefois des photos. Très chaleureuse dans ses messages, Aude n'hésite pas non plus à utiliser l'humour : « Demain, je me rachète une jambe gauche, je boite et souffre! Vive les talons, je me suis froissée quelque chose cette fois-ci, c'est sûr! ».

Aude voit ses efforts communicationnels récompensés puisque chacun de ses statuts sont retweetés plus de 50 fois (au-delà de 50 retweets, twitter ne donne pas de chiffres) et sont massivement mis en favori.

Sa stratégie semble être bénéfique dans son processus communicationnel.

4.3.2 Matt Pokora

Chanteur français célèbre et vendant des centaines de milliers d'albums, M.Pokora a été cité à de nombreuses reprises dans le questionnaire du public lors de la question « qui selon-vous a réussi sa communication en ligne ? ».

Très complète, sa page twitter est totalement personnalisée avec un fond d'écran le représentant mais aussi une photo de profil et des liens externes. On peut lire que son nombre de followers est de plus de 447.300 et qu'il a dépassé les 5.400 tweets en deux ans.

Très présent sur le réseau social, M. Pokora poste 4-5 twitts par jour en moyenne et est très proche de son public, il va jusqu'à assimiler ses followers à sa famille « Juste un coucou en passant twitter familly ».Pour cultiver sa proximité avec les gens, M. Pokora n'hésite pas à partager tous les

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éléments de son quotidien « Bon allez j'vais me reposer 46h de repets et de réunions pour le show en 4 jours, je suis CUIT!!! Bonne nuit tout le monde. Love u ».

Ses twitts sont retweetés en masse et sont mis en favoris par des centaines de personnes.

4.3.3 Ekho

Groupe français, Ekho est produit par un label indépendant mais ne trouve pas la reconnaissance auquel il aspire.

Sur sa page twitter, la bannière est personnalisée avec comme photo le logo du groupe, une petite description est un lien externe vers leur site officiel. Le fond d'écran n'a pas été changé.

On peut constater que 625 tweets ont été postés et que le groupe a 50 followers.

Concernant les tweets, le ton employé est assez froid, assez impersonnel : « Ekhô en concert Mercredi 25 Avril au café de la Cigale à Paris », « C est officiel, Ekhô jouera le 20 Juillet sur la scène du Bus Palladium à Paris »... Il n'y a pas de photo postée, juste des liens vers le Dacebook du groupe.

Une seule personne inscrite sur twitter retweet quelques-uns des tweets de Ekho. Preuve que la stratégie employée n'est pas pertinente et que cela ne touche pas le public.

Tout comme observé dans l'analyse de l'entretien effectué, Ekho semble s'axer vers l'attention des professionnels au détriment de celle du public.

4.4 Comportements du public

Lors de l'analyse de ces pages Facebook et Twitter, on a pu rendre compte de la pertinence de telle ou telle technique employée.

Ce qui ressort globalement de cela, c'est que l'interaction et le partage favorisent l'intérêt du public. Aude Henneville, Matt Pokora et Irma ont vu leurs statuts beaucoup plus republiés, commentés ou « aimés ». Dans le même sens, leur page ne cesse d'acquérir des admirateurs au quotidien.

A contrario, les pages d'Ekho et de Maria Serena sont beaucoup moins suivies.

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Les posts qui provoquent le plus de réactions sont ceux qui questionnent, par exemple celui de Matt Pokora « On est prêt !! Et vous ?? #alapoursuitedubonheurtour », où ceux qui concernent autant le public que l'artiste, comme le tweet d'Aude Henneville « On a atteint les 10.000 followers... Bon anniversaire à tous !!! ». Dans chacun d'eux, l'interaction est évidente et engendrée.

Il paraît donc véridique qu'une bonne stratégie communicationnelle engendre de bons résultats d'interaction et donc une bonne popularité en ligne.

5. Désintermédiation : de la théorie à la pratique

Les quatre terrains d'études (entretiens avec des artistes, avec le public, avec des communicants et observations de pages internet) ont permis de faire un point sur l'état actuel de la désintermédiation et sur toutes les techniques des communications digitales.

Le bilan est mitigé.

En effet s'il est possible de lister tous les outils et toutes les techniques qui sont à la portée des artistes pour réussir une désintermédiation, il semble cependant délicat de les mettre concrètement en place ou de rendre compte de l'importance de ceux-ci.Comme l'ont précisé de nombreux internautes concernés par le questionnaire du public « peu d'artistes ont compris que les réseaux sociaux sont importants pour se faire connaître ».

Même si des artistes comme Dad and I ont eu une stratégie digitale pertinente au vu de leurs objectifs (se faire plaisir et faire plaisir aux gens sans forcément chercher à se faire produire), d'autres ont quant à eux fait des choix non pertinents.

Avec pour objectif d'être remarqué par des tourneurs, Maria Serena a négligé l'attention du public en ne proposant aucun contenu, aucun post, aucun média sur ses réseaux sociaux. D'autres comme Ekho ont privilégié le regard des professionnels plutôt que du public, en cherchant à être visible à de multiples endroits, mais cet éparpillement n'est pas pertinent quand on veut vivre de sa musique. De plus, en devant gérer tant de pages, Ekho n'a pas travaillé la forme de ses messages postés, proposant un contenu impersonnel.

« Être simple et accessible », « original et créatif », « présent fréquemment », « avoir une bonne musique » : Quand on liste les qualités principales que doit avoir un artiste d'après le public, on peut penser que artiste et public ne sont pas sur la même route, la même longueur d'onde.

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L'écart entre ce que proposent les musiciens et ce qu'attendent les auditeurs est assez surprenant. Le point de vue du public est rejoint aussi par les communicants qui à l'unisson affirment « qu'il faut beaucoup travailler sa communication, et cultiver la proximité avec le public ». Avis pertinents lorsqu'on regarde les résultats d'observations des pages artistes : l'interaction et le partage favorisent l'intérêt du public. Ce sont des posts à questions qui ont engendré le plus de réactions du public. Il faut faire participer le public.

Certes les réseaux sociaux représentent une véritable évolution de l'internet, car ils permettent aux artistes amateurs de se faire une place dans l'industrie et de tenter leur chance plus rapidement que par les anciennes méthodes, mais ce processus semble limité. Il semble négligé par les artistes, pas assez travaillé alors que toutes les connaissances sont à portée de tous sur internet.

Dans cette étude à été révélé le lien objectif/action, comme vu ci-dessus. Cependant avec un panel d'artistes rencontrés plus grand il serait possible de rendre compte de la possible imputation du style et de l'environnement musical sur l'implication en ligne et sur les stratégies employées.

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ConclusionConclusion

La désintermédiation musicale, engendrée par le développement d'internet est d'actualité, mais semble cependant difficile à mettre en place.D'après les dires du public « peu d'artistes ont compris que les réseaux sociaux sont importants pour se faire connaître », pourtant les outils et techniques sont décrites sur internet, et sont donc accessibles à qui souhaite les employer.

Désireux d'évoluer dans le milieu musical, les artistes ont tendance à porter leur attention vers les majors et labels, pas vers le public.

En négligeant autant les potentiels acheteurs de leur musique, et en délaissant la communication en ligne, les musiciens perdent leurs chances de se démarquer sur internet. Ils ne l'utilisent qu'en tant que vitrine, pas en tant qu'intermédiaire interactif avec le public.

De nos jours, les réseaux sociaux ne font pas le succès mais y contribuent. On ne peut pas (sauf buzz) accéder à la notoriété par la simple utilisation des plates-formes web. Mais si la communication est réussie, l'artiste peut être remarqué par les majors et labels ainsi que par le public. Sachant qu'avoir une fan-base est un critère considérable quand on démarche un label, et à l'inverse, être signé par un label accélère l'accès au public par la médiation et la promotion prises en charge.

Si les réseaux sociaux ne font pas le succès, ils constituent de nos jours un intermédiaire non-négligeable entre les artistes et le public. En un clic, un individu peut trouver un artiste de son goût. En un clic, l'artiste peut s'adresser directement à son public. Les réseaux sociaux ont changé les intermédiaires, les ordres de liaisons acteurs/interactions. Ainsi le schéma n'est plus

Artistes Labels / Majors Public

mais

Artiste Public

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De ces constatations amères sur l'utilisation des réseaux sociaux dans l'industrie de la musique découlent beaucoup de questions.. Pourquoi les artistes ne réfléchissent-ils pas plus sérieusement à une stratégie digitale ? Pourquoi n'accordent-ils pas plus d'importance à l'utilisation de ces plates-formes en accès direct avec le public ?

Si une bonne communication digitale est relative au taux d'interaction, les artistes auraient tout intérêt à y consacrer du temps puisque plus d'interactivité, c'est plus de « j'aime » et autres « retweet », donc plus de fans, et donc à priori plus de ventes, donc plus de revenus résultant de la musique. L'aspect économique sous-jacent est non négligeable.

Mais si l'artiste ne met pas tout en œuvre pour réaliser sa communication et réussir à gagner sa vie avec sa musique, il doit y avoir des raisons.

Il est probable que cela demande du temps, de la motivation, de la concentration... Puis il faut aussi suivre la constante mouvance d'internet et l'évolution (trop) rapide des techniques digitales et des plates-formes. En réalité, est-il possible de répondre stratégiquement et pertinemment à une attente d'un public dans un contexte internet en constante évolution ?

Au vu des analyses et des informations recueillies, la désintermédiation musicale dans ce contexte relève du potientiellement possible.

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GlossaireGlossaire

Call-to-action : désigne le moyen d'inciter les internautes à faire une action. Cela passe le plus souvent par un lien clairement visible qui indique l'action à effectuer, tel que "Acheter", "S'inscrire" ou encore "Télécharger". C'est censé diriger le visiteur là où on le souhaite. 1

Co-branding : Le co-branding désigne un partenariat de marques entre deux ou plusieurs fournisseurs dans le cadre d'une opération commerciale ou publicitaire2.

Crowdfunding : Le Crowdfunding est une approche permettant le financement de projets en faisant appel à un grand nombre de personnes ordinaires (internautes, réseaux de contact, amis, etc.) pour faire de petits investissements3.

Crowdsourcing : Le crowdsourcing consiste à faire participer les consommateurs à la conception du produit4.

Désintermédiation : La désintermédiation est un phénomène qui se traduit par la réduction ou la suppression des intermédiaires dans un circuit de distribution5.

Digitalization : Mouvement post-internet qui tend à rendre digital tous les éléments et phénomènes.

Direct To Fan : Le Direct to fan est une pratique qui consiste, pour un artiste, à créer un lien direct avec ses fans que ce soit pour favoriser l'échange, le partage d'information et la vente de musique6.

Do It Yourself : désigne le fait qu'un artiste se charge lui-même de sa communication et de sa promotion.

Facebook : réseau social créé en février 2004 par l'américain Mark Zuckerberg, permettant à toute personne possédant un compte de créer son profil et d'y publier des informations7. Friend To Friend : désigne le transfert d'informations, de médias d'amis à amis.

1 InfoWebMaster, http://www.infowebmaster.fr/99,news-call-to-action.html2 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Co-branding3 Ekopedia, http://fr.ekopedia.org/Crowdfunding4 Akostic, http://www.akostic.com/2009/05/26/crowdsourcing-definition-et-cas-concrets/5 Definitions Marketing, http://www.definitions-marketing.com/Definition-Desintermediation6 Hi Nu, http://www.hi-nu.com/actu/837/le-direct-to-fan,-la-promotion-des-artistes-sans-intermediaire7 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Facebook

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Gimmick : désigne un élément scénaristique, musical ou visuel (une action, une attitude, un trait de caractère, etc.) que l'on retrouve de façon récurrente et/ou répétitive.

INPI : L'Institut National de la Propriété Industrielle1.

Itunes : iTunes est un logiciel propriétaire de lecture et de gestion de bibliothèque multimédia numérique distribué gratuitement par Apple depuis 20012.

KissKiss BankBank : est un site mis en place par la Banque Postale qui vous permet de réaliser vos projets en collectant des fonds auprès de votre entourage et du public, conserver 100% de la propriété intellectuelle de vos projets et de tisser un lien inédit avec vos contributeurs3.

Labels : est une société éditrice de musique souvent appelée « maison de disques »1. Elle est chargée de produire, d'éditer et de distribuer les enregistrements d'artistes4.

Majors : représentent les trois plus gros labels qui se partagent 71,7% de parts de marché sur le marché mondial concernant les ventes de production musicales : Universal Music Group, Sony Music Entertainment, Warner Music Group5.

Maronnier : c'est un article d'information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible6.

Merchandising : Ensemble des techniques permettant d'assurer le meilleur écoulement des produits par une adaptation et une présentation des marchandises tenant compte des besoins des consommateurs et de divers éléments de politique commerciale. Cela représente notamment la vente de produit dérivé7.

MP3 : MP3 est l'extension et le nom généralement donné aux fichiers sonores encodés au format de compression MPEG Audio Layer 38.

My Major Company : label communautaire, plate-forme proposant aux internautes de contribuer financièrement à la production de l'album en échange de quoi ils toucheront un pourcentage de bénéfice sur les ventes physiques et numériques. C'est du Crowdfunding.

1 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Gimmick2 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/ITunes3 Kiss Kiss Bank Bank, http://www.kisskissbankbank.com/how_it_works4 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Label_discographique5 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Majors6 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Marronnier_%28journalisme%297 Mediadico, http://www.mediadico.com/dictionnaire/definition/merchandising8 Futura Sciences, http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/informatique-3/d/mp3_1916/

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MySpace : est un site web de réseautage social fondé aux États-Unis en août 2003, qui met gratuitement à disposition de ses membres enregistrés un espace web personnalisé, permettant de présenter diverses informations personnelles et d'y faire un blog1.

Napster : Napster était à l'origine un service P2P destiné uniquement à l'échange de fichiers musicaux créé par Shawn Fanning et Sean Parker. Le service original a fonctionné entre juin 1999 et juillet 20012.

Réseau BtoB : réseau social Business to Business, d'entreprise à entreprise.

Réseau BtoC : réseau social Business to Consumers, d'entreprise à particuliers.

Réseau social : Le terme désigne un site internet permettant à l’internaute de s’inscrire et d’y créer une carte d’identité virtuelle appelée le plus souvent « profil ». Le réseau est dit social en ce qu’il permet d’échanger avec les autres membres inscrits sur le même réseau3.

Retweet : un retweet est le message d’une personne republié par une autre4.

SACEM : Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.

SNEP : Syndicat National de l'édition Phonographique.

Spam : E-mails non sollicités à but publicitaire dans la plupart des cas, envoyés en masse par le biais d'Internet5.

Streaming : Mode de transmission de données audio et vidéo. Ces dernières sont transmises en flux continu dès que l'internaute sollicite le fichier plutôt qu'après le téléchargement complet de la vidéo et de l'extrait sonore6.

Teasing : Le teasing est une technique publicitaire qui vise à éveiller la curiosité du contact pour augmenter l’attention portée au message et sa mémorisation7.

Tweet : Le tweet est le nom que l'on donne aux messages de 140 caractères de long posté dans le réseau social twitter8. Il signifie « Gazouilli ».

1 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Myspace2 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Napster3 Blog Le Figaro, http://blog.lefigaro.fr/hightech/2008/01/definition-reseau-social.html4 Twoutils, http://www.twoutils.com/fonction-retweet-rt-twitter.html5 PhpMyVisites, http://dictionnaire.phpmyvisites.net/definition-SPAM-5080.htm6 Futura Sciences, http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/internet-2/d/streaming_1958/7 Definitions Marketing, http://www.definitions-marketing.com/Definition-Teasing8 Phortail, http://phortail.org/club-informatique/definition-reseau-89.html

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Twitter : Twitter est un outil de réseau social et de microblogage qui permet à l’utilisateur d’envoyer gratuitement des messages brefs, appelés tweets (« gazouillis »). Le site a été créé en mars 2006 par Jack Dorsey et lancé en juillet1.

Web 2.0 : Considéré comme l'évolution naturelle du web actuel, le web 2.0 est un concept d'utilisation d'internet qui a pour but de valoriser l'utilisateur et ses relations avec les autres2.

YouTube : YouTube est un site web d’hébergement de vidéos sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, visualiser et partager des séquences vidéos . Il a été créé en février 2005 par trois anciens employés de PayPal3.

1 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Twitter2 Dicodunet, http://www.dicodunet.com/definitions/internet/web-2.0.htm3 Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/YouTube

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Bibliographie

1. Bibliographie

BOURGEON, Dominique, Le marketing culturel, PUG, 1995, 109 p. ISBN : 9782706106903. Commentaire : ce livre traite du marketing dans tous les domaines artistisque, permet de comprendre qu'aucun domaine n'est épargné.

BOURGEON-RENAULT, Dominique, Marketing de l’art et de la culture: spectacle vivant, patrimoine et industries culturelles, Dunod, 2009, 262 p. ISBN : 9782100505821. Commentaire : ce livre traite du marketing dans tous les domaines culturels, permet un contextualisation globale.

BUZAN, Barry, Mind Map : Dessine-moi l'intelligence, Editions d'Organisation, 2003, 328 p. ISBN : 9782708129214. Commentaire : véritable inspiration en matière de cartes mentales.

DUPIN, Antoine, Communiquer sur les réseaux sociaux: Les méthodes et les outils indispensables pour vos stratégies de communication sur les médias sociaux, FYP éditions, 2011, 178 p. ISBN : 9782916571447. Commentaire : étudie l'utilisation des réseaux sociaux, ses outils, pour être pertinent dans sa stratégie.

ECUYER (L'), René, La pratique de l'analyse de contenu : définition, étapes, problèmes d'objectivation, In J.P Deslauriers (dir), Les méthodes de la recherche qualitative (p.49-65), 1987, Québec : presses de l'Université du Québec. Commentaire : développe une technique pour l'analyse de contenu, des entretiens.

GODIN, Seth, Permission marketing: la bible de l’internet marketing, Maxima, 2007, 268 p. ISBN : 9782840014546. Commentaire: Seth Godin est la bible en matière de Marketing. Dans cet ouvrage, il développe le concept de Permission Marketing, qu'il a initié.

KAWASAKI, Guy, L’art de se lancer: le guide tout terrain pour tout entrepreneur, Diateino, 2006, 294 p. ISBN : 9782915142167. Commentaire : ce livre, écrit à l'attention d'entrepreneurs souhaitant créer leur entreprise, est aussi valable pour un artiste souhaitant se faire connaître.

KUGLER, Marianne, Des Campagnes de Communication Réussies: 42 études de Cas Primés, PUQ, 2010, 322 p. ISBN : 9782760526006. Commentaire : ce livre donne des exemples de campagnes de communication, permet quelques comparaisons.

LABARTHÈTE (De), Arnauld Du Moulin, La communication événementielle: Réussir

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conférences, colloques, conventions, Les éditions Démos, 2009, 146 p. ISBN : 9782915647594. Commentaire : expose des cas de communication événementielle, permet de développer l'esprit communicationnel.

MEULEMAN, Francois, Community Management, Edipro, 2011, 226 p. ISBN : 9782874961373. Commentaire : axé sur la communication en ligne, il permet de rendre compte des efforts et du travail que demande une communication digitale.

2. Netographie

2.1 Articles

AMSELLEM, Hugo, « Concentration majors/ indépendants : rock the music industry ! », [En ligne : http://owni.fr/2010/09/18/concentration-majorsindependants-rock-the-music-industry/]. Consulté le 15 janvier 2012. Commentaire : opposition major/label, dans un contexte actuel.

AMSELLEM, Hugo, « Les réseaux sociaux catalyseurs de talents et de découvertes? - Industrie Musicale », [En ligne : http://www.industriemusicale.com/autres/les-reseaux-sociaux-catalyseurs-de-talents-et-de-decouvertes/]. Consulté le 21 mars 2012. Commentaire : replace les réseaux sociaux dans une industrie en mouvement.

ASTOR, Philippe, « Redéfinir les modèles économiques de la musique ? », [En ligne : http://owni.fr/2010/11/04/redefinir-les-modeles-economiques-de-la-musique/]. Consulté le 27 mars 2012. Commentaire : développe l'aspect économique sous-jacent à la désintermédiation musicale.

BERGER, Virginie, « Don’t believe the Hype » site complet, [En ligne : http://virginieberger.com/]. Consulté le 28 décembre 2011. Commentaire: auteure référente dans ce mémoire, Virginie Berger développe toutes les questions de communications digitales et les changements impliqués à l'industrie.

COBBY, Franck, « Analyse du contenu et du discours », [En ligne : http://www.analyse-du-discours.com/l-analyse-de-contenu-du-discours]. Consulté le 17 avril. Commentaire : développe une technique d'analyse d'entretien.

CROSNIER (Le), Hervé, « Désintermédiation et démocratie », Article, 2004. Vol. 19, n°5, p. 143. [En ligne : http://dx.doi.org/10.3917/mult.019.0143]. Consulté le 1 Avril 2012. Commentaire : cet article rend compte du bouleversement créé par internet, et l'accentuation de la désintermédiation par un aspect plus théorique.

DESCAMPS, Marc-Alain, « L'analyse de contenu », [En ligne: http://www.europsy.org/marc-alain/analysecontenu.html]. Consulté le 15 avril 2012.

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Commentaire : développe une technique d'analyse d'entretien.

DONNETAMUSIQUE, « Stratégies Musicales, Donnetamusique.com », [En ligne : http://donnetamusique.com/]. Consulté le 16 janvier 2012. Commentaire : ce site a appuyé les dires de Virginie Berger. Site spécialisé dans les stratégies musicales.

DUMOUT, Estelle, « L’auto-promotion des artistes sur le net doit encore faire ses preuves », ZDNet, [En ligne : http://www.zdnet.fr/blogs/ils-ont-blogue/l-auto-promotion-des-artistes-sur-le-net-doit-encore-faire-ses-preuves-39600941.htm]. Consulté le 2 décembre 2012. Commentaire : cet article met des freins quant au développement de la désintermédiation musicale. Emet un bilan mitigé.

ECONOMIE NUMERIQUE, « Les transformations qu’a subies l’industrie musicale dans le contexte de la nouvelle économie. @Economie Numerique – Le Blogue », [En ligne : http://www.economie-numerique.com/les-transformations-qu%E2%80%99a-subies-lindustrie-musicale-dans-le-contexte-de-la-nouvelle-economie/]. Consulté le 21 mars 2012. Commentaire : traite de l'aspect économique dans l'industrie musicale.

EVENE, « L’INDUSTRIE MUSICALE - Evene », [En ligne : http://www.evene.fr/musique/actualite/industrie-musicale-maison-disque-piratage-1612.php]. Consulté le 21 mars 2012. Commentaire : effectue un point sur l'industrie musicale et les conséquences du piratage.

EXPRESSWAY, « » La production musicale : grosses guitares ou gros sous ? 1 - expressway to your skull », [En ligne : http://www.expressway.fr/la-production-musicale-grosses-guitares-ou-gros-sous-1/]. Consulté le 10 mars 2012. Commentaire : cet article fait un récapitulatif des anciennes méthodes qu'utilisaient les artistes pour se faire produire.

LAMBEAU, Céline, « « Communication musicale » ? Construire la musique comme objet pour les SIC », [En ligne : http://edc.revues.org/index2275.html]. Consulté le 21 janvier 2012. Commentaire : « confronte la situation de la pratique musicale collective à la transmission et à l’interaction ».

LOISELEUR, Patrick, « Quel modèle économique pour la musique en ligne ? », [En ligne : http://www.loiseleur.com/patrick/blog/index.php/post/2010/02/13/Quel-modele-economique-pour-la-musique-en-ligne]. Consulté le 27 mars 2012. Commentaire : développe l'aspect économique de la diffusion de la musique sur internet, entre piratage, musique gratuite et vente d'albums.

LUBRANO, Laurence, « Compilation chiffres clés 2011 internet et réseaux sociaux à fin décembre », [En ligne : http://www.blogkaralys.com/2011/12/compilation-chiffres-cles-2011-internet.html]. Consulté le 12 janvier 2012. Commentaire : donne des chiffres sur l'utilisation d'internet et des réseaux sociaux.

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MORAITIS, Alexandros, « Digital Music Business in music industry’s crisis », [En ligne : http://www.alexandros-moraitis.com/digital-music-business-in-music-industry%E2%80%99s-crisis/]. Consulté le 11 mars 2012. Commentaire : à l'époque étudiant, M. Moraitis analyse le développement de la musique sur internet dans ce contexte de crise.

OPTIMONET, « Les 10 réseaux sociaux les plus visités », [En ligne : http://optimonet.wordpress.com/2011/12/22/les-10-reseaux-sociaux-les-plus-visites/]. Consulté le 25 mars 2012. Commentaire : petit article récapitulant les réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde en 2011.

PÉCHARD, Romain, « Musique et réseaux sociaux : une nouvelle bataille entre FaceBook et MySpace ? | ReadWriteWeb French edition », [En ligne : http://fr.readwriteweb.com/2008/10/27/analyse/musique-et-reseaux-sociaux-une-nouvelle-bataille-entre-facebook-et-myspace/]. Consulté le 16 janvier 2012. Commentaire : établit une comparaison entre Facebook et MySpace, admettant le déclin de ce dernier.

PERALTA, Israel, « D. Israel Peralta: Graphic Designer », [En ligne : http://israelperalta.daportfolio.com]. Consulté le 1 avril 2012. Commentaire : graphiste qui a mis joliment en image quelques chiffres sur les réseaux sociaux et l'industrie de la musique.

SNEP, « Disque en France », [En ligne : http://www.disqueenfrance.com/fr/cpg1-430982-251362-Le-dossier-de-presse-du-SNEP-au-MIDEM-2012.html]. Consulté le 21 mars 2012. Commentaire : la SNEP délivre les seuls chiffres officiels en rapport avec l'industrie de la musique.

WIKIPEDIA, « Grégoire (chanteur) », [En ligne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_%28chanteur%29]. Consulté le 25 mars 2012. Commentaire : biographie de l'artiste.

WIKIPEDIA, « Discographie de Lady Gaga », [En ligne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Discographie_de_Lady_Gaga]. Consulté le 26 mars 2012. Commentaire : biographie de l'artiste.

2.2 Pages artistes

DAD AND I [En ligne : https://www.facebook.com/pages/Dad-and-I/178369572243321]. Consulté le 25/04/2012.

EKHO [En ligne : http://www.ekho-music.fr/]. Consulté le 25/04/2012.

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JAH D CEVA [En ligne : http://www.myspace.com/jahdceva]. Consulté le 25/04/2012.

MARIA SERENA [En ligne : http://www.mariaserena.fr/]. Consulté le 25/04/2012.

PUSH PUSH [En ligne : http://www.myspace.com/579417757]. Consulté le 25/04/2012.

3. Bibliographie indicative

BOREY, Sok, Musique 2.0 : solutions pratiques pour nouveaux usages marketing, IRMA, Centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles, 2007 – 156p. ISBN : 290736698X.

ICHBIAH, Daniel, La musique sur Internet, Microsoft Presse, 2000 – 386p. ISBN : 2840828790.

KNOPPER, Steve, Appetite for self-destruction : the spectacular crash of the record industry in the digital age, London : Simon & Schuster, 2009 – 320p. ISBN : 1847371361.

PICHEBIN, Aymeric, Le disque à l'heure d'internet : l'industrie de la musique et les nouvelles technologies de diffusion, L'Harmattan, 2000 – 288p. ISBN : 2738458394

REGUER, David, Optimiser sa communication digitale, Dunod, 2010 - 208p. ISBN : 2100549839.

RUIZ, Jean-François, Réussir avec les réseaux sociaux, L'express Roularta, 2011 – 224p. ISBN : 2843438284.

VRAZIC, Sacha, La musique sur Internet, et METRAT, Odile, Microsoft Presse, Chiron, 2001 – 191p. ISBN : 2702706835.

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Annexes

Page 70 1. Cadrage – Cartes heuristiques

Page 75 2. Grilles d'entretien

Page 90 3. Tableaux et diagramme d'analyse des entretiens

2.1 Les artistes 2.2 Le public 2.3 Les communicants

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1. Cadrage – Cartes heuristiques

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2. Grilles d'entretien

Introduction :

Pour ce projet, je vais utiliser plusieurs outils quantitatifs et qualitatifs afin de recueillir des données nécessaires à l'analyse de la problématique et de l'hypothèse.

Possédant un terrain de stage en direct lien avec mon sujet, je vais procéder à des entretiens avec les acteurs que j'y ai rencontrés, d'autres que je connaissais préalablement ainsi que des personnes contactées pour ce mémoire.

Parmi eux : des artistes insérés dans ce processus de désintermédiation, le public, un ingénieur du son (aussi adepte de la communication artistique digitale), des communicants...

Afin d'obtenir des réponses plus adaptées au contexte de cette désintermédiation, chaque individu pourra voir sa méthode de recueil adaptée à sa catégorie d'acteur.

Groupe d'acteurs : choix et justifications

I . Les artistesII . Le public III . Les communicants

Les trois groupes d'acteurs listés ci-dessus sont ceux qui seront concernés par les entretiens.Assez complémentaires, ces groupes acteurs pourront nous apporter toutes les informations nécessaires à la compréhension du sujet et la résolution de l'hypothèse.

Premièrement les artistes, acteurs au centre de la désintermédiation musicale. Ils pourront expliquer pourquoi et comment est arrivé ce nouveau processus dans l'industrie de la musique, mais aussi quel est le mécanisme pour réussir sur internet sans passer par les professionnels. En interrogeant plusieurs artistes, on pourra ainsi effectuer une comparaison sur les méthodes employées, les outils utilisés mais aussi sur l'efficacité avec l'analyse concrète des résultats de leur communications digitales. Afin d'avoir des bases d'analyses assez justes et équitables, je choisirais seulement des artistes français qui n'ont jamais vu leurs œuvres produites par un label ou une major (avoir été produit signifie avoir acquis un public plus large grâce aux services et actions de professionnels sans contrôle de l'artiste).

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Deuxièmement le public. Récepteur de ce nouveau processus, le public est le groupe d'acteur le plus influent dans la désintermédiation.Le public décide de regarder ou non une page sur internet, d'écouter ou non la musique d'un artiste, de communiquer ou non sur celui-ci, d'acheter ou non un produit.Afin de coller pleinement au sujet, le public sera interrogé sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter. L'objectif ici est d'obtenir des informations sur les effets et l'efficacité de la désintermédiation musicale. Plus de 500 personnes seront concernées par ce questionnaire. En proposant celui-ci à un si grand panel, j'espère obtenir une centaine de réponses. Ce qui me permettra d'avoir des résultats pertinents.

Troisième groupe, les professionnels de la communication et de l'industrie de la musique : Ingénieurs du son, communicants, managers...Eric Barouti, ingénieur du son et spécialiste en communication digitale sera le premier interviewé. Il pourra donner un avis plus professionnel sur le processus et son efficacité.Deuxièmement Samuel Wedzisz chef de projet chez Eazy Connexion, agence de communication. Puis enfin Marion Marotta, ex-manager d'une artiste française sera rencontrée.

I . Les artistes :

a) Forme et situation

Souvent les artistes ne sont pas des professionnels du marketing et pas forcément adeptes des réseaux sociaux au point d'en connaître les codes. Ils ne sont pas très à l'aise avec le sujet, et auraient peut-être du mal à mener le raisonnement à son terme.C'est pour cela qu'ils seront vus sous forme d'entretien semi-directif. Des sujets précis seront à aborder afin d'obtenir un panel de réponses pertinentes pour l'étude du phénomène. Cela nous permettra de les guider dans leur raisonnement et de les relancer efficacement.

b) Objectifs et direction de l'entretien

Acteurs prépondérants et au cœur de la désintermédiation, les artistes peuvent apporter des réponses assez précises sur le fonctionnement, l'intérêt et la pertinence de ce nouveau phénomène.

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Pour obtenir ces réponses, cinq artistes seront rencontrés : − Dad and I, un duo père/fille marseillais qui n'est pas encore produit− Ekhô, un groupe du Mans, produit par un label indépendant− Jah D Ceva, chanteur martiniquais adepte des réseaux sociaux pour sa

promotion artistique− Maria Serena, une chanteuse Corse non produite− Push Push, musicien de Montpellier avec plusieurs années d'expérience

scénique

Pour mieux cerner l'environnement de chacun, il faudra poser des questions situationnistes telles que « Quel est votre métier ? Quel genre de musique faites-vous ? Quel est votre objectif ? ». Toutes ces informations nous permettront de classer les données recueillies selon les caractéristiques socioprofessionnelles des artistes.

Afin de développer plus profondément le sujet de la désintermédiation, il faudra cerner la situation musico-professionnelle de chacun. En demandant s'il a les outils nécessaires à la désintermédiation ainsi que son intention ou non de démarcher des labels/majors, nous obtiendrons un indice sur leur capacité d'indépendance dans l'industrie de la musique.

Pour mieux cerner le « comment » du sujet et comprendre le fonctionnement pur du processus, il faudra se pencher sur le choix, la maîtrise des outils nécessaires et les connaissances essentielles. Il faudra ainsi évoquer internet, les réseaux sociaux, mais aussi les aspects communicationnels et relationnels de ces outils. De ces questions en découleront d'autres en rapport avec les connaissances personnelles pré-acquises et travaillées pour le processus. Mais ce processus de désintermédiation n'est probablement pas accessible à tous. Cela peut coûter cher, demander beaucoup de temps... Certaines qualités sont primordiales pour réussir le processus, il faut notamment réussir à faire face à quelques difficultés.Pour comprendre les éléments de personnalités importants et dominants, je poserais des questions directes telles que « Quelles sont les qualités nécessaires » « Rencontrez-vous des difficultés ? ».

Enfin, en dernier lieux, je souhaite recentrer l'entretien sur l'industrie musicale et la communication digitale.Je souhaite savoir si chacun a déjà travaillé avec des professionnels, qu'ils soient professionnels de la musique ou de la communication digitale.

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Guide d’entretien individuel des artistes insérés dans le processus de désintermédiation

Méthode d'entretiens : Entretiens semi-directifs afin d'obtenir des de nombreuses informations précises.

Présentation : Présenter le projet, la problématique – demandes quant aux principes déontologiques (comme la volonté d'anonymat des informations...) – autorisation à l'enregistrement

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N° Question Objectifs Réponse attendue

1Non

2

3 Modestie

4 Connaître son ambition Réussir et vivre de sa passion

Outils :

5/

6

7

8

9 Listing d'une partie des outils

Vivez-vous de la musique? Sinon, quel métier faites-vous ?

Connaître sa situation Professionnelle

Depuis combien de temps faites-vous de la musique ?

Quel genre de musique faites-vous?

Quel produit voulez-vous Vendre/promouvoir ?

Mieux comprendre son environnement musicale, ce qu'il fait et depuis quand

Aude : Chanson française, 6 ans

Jah D Ceva : Raggae Dancehall, 4 ans

Pourquoi écouter votre musique et pas celle d'un autre artiste ?

Savoir s'il croit en son œuvre/produit

Quel est votre objectif ?

Avez-vous les outils pour enregistrer votre musique ?

Si non, comment avez-vous procédé ?

Savoir si l'enregistrement est maison ou professionnel

Par quel moyen comptez-vous vous promouvoir et vous vendre ?

En comptant démarcher et être produit par un label/major ?

Par vous-même ?

Savoir s'il s'en remet à lui même ou si l'objectif à la longue est de se faire produire par un label

Tant que ça ne marche pas, par soi même. Et puis label si la musique plait

La désintermédiation musicale est-elle le seul moyen pour vous d'espérer réussir dans la musique ?

Connaître son positionnement sur le phénomène

De nos jours, c'est une méthode nécessaire pour mettre toutes les chances de son côté

La maîtrise d'internet :

Maîtrisez-vous internet ?

- La communication web- Les réseaux sociaux- Les lois relatives à la publication web

Connaître son taux de maîtrise des outils qui sont à sa disposition

Connaissance des bases mais loin d'être professionnel

Quels outils utiliser pour faire cette communication ?

Vérifier si ces croyances sont véridiques

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Connaissances :

10

11/

12/

13

Motivation / Persévérance

14

15

/

16 /

17 /

Quels savoirs sont nécessaires pour faire votre communication digitale?

Quelles connaissances de base pour bien procéder?

Vérifier les connaissances en matière de communication digitale, et sa vision de la chose

Être proche de ses fans, poster régulièrement, et avoir une page esthétique

Comment les avez-vous acquis ?

Comment les mettez-vous en œuvre ?

Connaître le parcours en matière de communication digitale, et l'expérience d'application

Compétences comportementales – qualités requises :

Avez-vous réfléchi à votre image?

Comment l'avez-vous pensée?

Savoir s'il a bien pensé à cette étape primordiale.

Quelles qualités sont nécessaires pour faire ce travail ?

Pouvez-vous m’en dire plus ?

Voir si l'artiste est réaliser sur les qualités nécessaires et s'il arrive à prendre assez de recul

La production de titres, l'enregistrement, le pressage ne coûte-t-il pas cher ?

Quelles sont les solutions et alternatives pour réduire les frais.

Connaître le budget et l'investissement déjà réalisé

Cela coûte cher, mais le matériel est accessible à un coût plus raisonnable à ce jour et permet de procéder à des enregistrement maison de bonne qualité

Difficultés rencontrées :

Rencontrez-vous des difficultés ?Si oui, de quel ordre ?

Comment ces difficultés pourraient-elles être résolues ?

Savoir les réalités du processus, les difficultés qui sont rencontrées, savoir si c'est par négligence

Le processus a-t-il évolué au fur et à mesure? Si oui, dans quel sens ?

Les efforts et les évolutions rencontrées

Entrevoyez-vous des changements dans l’avenir qui pourraient affecter votre travail ?

Le pousser à se projeter dans l'avenir

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81

18Non

19

20

21

/

Remarques, autre sujet :

22 / /

23 / /

Le parcours et l'évolution Intermédiationnelle :

Avez-vous déjà été produit et produit par un label ou une major ? Si oui, pourquoi vous ne l'êtes plus ?

Connaître son parcours professionnel en tant qu'artiste produit

Avez-vous déjà fait à des professionnels de la communication et du marketing pour votre projet ?

Si oui, qu'est ce que ça a apporté ? - Si non, comptez-vous le faire ?

Savoir s'il a déjà payé ou obtenu de l'aide d'un communicant ou spécialiste du marketing digitale et connaître les raisons

Non, à part connaissance autour de l'artiste

Le fossé est-il réel entre professionnels et amateurs dans le processus de désintermédiation musicale ?

Connaître sa vision de processus, et son recul face au fossé en question

Plus de moyens et d'expérience chez les professionnels

Situation actuelle de l'industrie musicale :

Quelle est l'état de santé de l'industrie musicale actuelle ? Y'a t il toujours de la place pour des nouveaux artistes ?

Internet et les réseaux sociaux sont-ils vraiment la solution pour redonner du gonflant à l'industrie ?

Quels sont les risques négatifs qui pourraient en découler ?

Vision plus large du sujet : l'actualité et le contexte musical actuel, puis la place de la désintermédiation dans l'industrie.

Y a-t-il autres choses dont vous souhaiteriez me parler ?

D’autres sujets à aborder, précisions ? Questions ?

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II . Le public :

a) Forme et situation

Dans ce sujet d'étude, le public cible se trouve principalement sur internet. C'est donc via cet outil que les personnes seront interrogées.

La méthode la plus adéquate reste le questionnaire réalisé façon sondage. Facilement réalisable sur les réseaux sociaux, cette méthode de recueil d'informations pourra nous apporter des réponses quant à l'intérêt, l'impact et la pertinence du marketing digitale réalisé dans l'industrie de la musique.

Le questionnaire permettra d'obtenir des réponses directes de la part du public. De plus, en l'imposant sur les réseaux sociaux, ce sera la manière la plus efficace de récolter des informations car les internautes n'ont que très peu de temps à accorder à ce genre de démarche.

Afin d'obtenir des informations assez réalistes, un panel supérieur à 100 personnes sera interrogé. Ce public sera composé principalement de jeunes (16-35ans), qui ont l'habitude du web et des réseaux sociaux. Ce questionnaire, réalisé sur Facebook via un compte personnel, sera publié aux amis amateurs ou connaisseurs en musique.

b) Objectifs et direction de l'entretien

Plusieurs points sont à développer dans ce questionnaire, dont notamment les outils et la fréquence d'utilisation, le degré de lien avec des artistes aimés et lambda, l'industrie de la musique et plus spécialement la promotion musicale sur les réseaux sociaux.Toutes les questions listées ci-dessous ont pour objectifs de cerner les effets et l'efficacité de la promotion musicale par les réseaux sociaux.

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Guide d’entretien général du public

Méthode d'entretiens : Dans ce sujet d'étude, le public cible se trouve principalement sur internet. C'est donc via cet outil que les personnes seront interrogées. Les méthodes les plus adéquates restent le questionnaire et le sondage.

Le questionnaire sera posté en ligne via l'outil Google Doc, et transmis au public cible via un compte personnel Facebook.

Présentation :

Présenter le projet, la problématique – demandes quant aux principes déontologiques (comme la volonté d'anonymat des informations...) – autorisation à la diffusion et l'utilisation dans le projet d'étude.

Réponses libres et imposées :

Dans ce questionnaire, deux types de réponses sont proposées selon les questions : − Réponse libre : lorsque le sujet fait appel à une réflexion, la réponse sera libre.

Il sera proposant de répondre sans limite de texte dans un encart dédié. Ainsi le public pourra développer le point en rapport avec la question et s'exprimer comme il le souhaite.

− Réponse imposée : lorsque la question n'est pas axée sur la réflexion mais qu'elle implique plutôt une réponse courte et simple, comme faire la liste des réseaux sociaux utilisés, ou encore des fréquences d'utilisations, alors il sera imposé un choix de réponses, notamment le traditionnel « Oui/non ».

Grille d'entretien / Questionnaire :

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N° Question Objectifs Réponse attendue

I . Les réseaux sociaux

1

/ Oui

2

3

Facebook, Twitter et LinkedIn

4

5

Utilisez-vous les réseaux sociaux ?

- Oui - Non

A quelle fréquence utilisez-vous les réseaux sociaux ?

- Moins d'une fois par semaine - 1 à 3 fois par semaine - Tous les jours - Plus de 2h par jour - Autre :

Savoir l'investissement donné sur les réseaux et l'intérêt qui leur est accordé

Tous les jours / Plus de 2h par jour (pour des résultats plus concluants)

Sur lesquels êtes-vous inscrits ?

- Twitter - Facebook - Google + - Viadeo - MySpace - Flickr - Foursquare - LinkedIn - Autre :

Lister les réseaux sociaux les plus influents de l'époque, et connaître ceux sur lesquels les actions seraient les plus vues

Quels sont les deux réseaux sociaux que vous utilisez le plus ? [réponse libre]

Préciser la question précédente en cas de surutilisation des réseaux sociaux

Facebook et .. ?

Pour quelles utilités ? [réponse libre]

A des fins professionnelles ? Personnelles ? Comme journal intime ?

A des fins personnels en priorité..

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6

7

Oui pour la plupart

8

/

9

Préciser la question précédente

Partagez-vous un article, un média si un ami online vous le demande ?

- Oui - Quelques fois - Cela dépend de la personne qui me le demande - Très peu - Non

Savoir si le public est à même de participer à une communication musicale en cas d'action de promotion digitale

Oui si il connaît ou apprécie l'artiste, ou si un ami le demande

II . Les artistes sur les réseaux sociaux

Suivez-vous vos artistes préférés sur les réseaux sociaux ?

- Oui - Quelques uns - Très peu - Non

Savoir si le public porte attention aux pages artistes, et si oui si cela se fait avec déraison ou avec retenu

Suivez-vous aussi des artistes indépendants ? (Artistes non produits par des majors ou labels)

- Oui - Quelques uns - Très peu - Non - Je n'en connais pas

Suivre un artiste célèbre et reconnu semble être plus simple que « d'encombre » son fil d'actualité avec des artistes pas encore connu. Vérifier cette hypothèse c'est là tout l'intérêt de la question

Suivez-vous + d'artistes produits par des majors ou labels que d'artistes indépendants ?

- Plus d'artistes produits - Plus d'artistes indépendants - Aucun plus que l'autre

Moins d'artistes indépendants

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10

11

Oui / Non

12

Non en priorité

13

Êtes-vous sensible aux partages de sons et vidéos sur les réseaux sociaux dans un processus de promotion artistique ?

- Oui, j'y porte une attention particulière - Cela attise ma curiosité - Non cela m'énerve - Je trouve cela trop imposant/intrusif - Non - Autre :

Savoir l'effet qu'ont les partages de vidéos et de sons par ses amis et ses followés. Savoir si cela agace ou plait. Connaître l'intéret de ces actions

Intérêt minimum. Dépend des artistes

Avez-vous déjà connu un artiste par l'intermédiaire d'un réseau social ?

- Oui - Non - Je ne m'en souviens pas - Autre :

Connaître l'impact des actions de communications musicales digitales. Savoir si ces actions mènent à une extension du public et des amateurs ou non

Êtes-vous déjà allé à un concert d'un artiste rencontré sur des réseaux sociaux ?

- Oui - Non - Autre :

S'y intéresser est une chose, aller à son concert c'est autre chose. Cette question permet de savoir si le lien créé sur les réseaux sociaux perdurent en dehors du contexte numérique

Avez-vous déjà acheté l'album d'un artiste rencontré sur des réseaux sociaux ?

- Oui - Non - Autre :

Si on s'intéresse à un artiste, c'est qu'on s'intéresse principalement à la musique. Cependant est ce que les gens passe le pas de l'achat de la musique ?

Plus que les concerts en tout cas. L'achat de musique est un processus plus commun, plus logique quand on aime un artiste

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14

Oui en cas de coup de cœur

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Avez-vous déjà acheté un album sans passer par des plateformes légales ou des magasins (Direct to artist) ?

- Oui - Plusieurs fois - Non - Autre :

Savoir si les gens font confiance à l'artiste, et s'il est prêt à ne pas passer par les plates-formes officielles pour acheter sa musique.

III . La promotion musicale sur internet [réponses libres]

Pensez-vous que la promotion musicale par les réseaux sociaux est un processus pertinent de nos jours ? (Si oui/non, pourquoi?)

Permettre au public de re-situer le phénomène dans le contexte actuel. Savoir si ce que le public en pense

Oui en majorité, avec le développement d'internet et des réseaux sociaux

Est-ce pour vous un phénomène limité dans le temps et dans l'action ? (Si oui/non, pourquoi?)

Projeter le public dans l'avenir et l'amener à réfléchir sur la durée d'un phénomène et sur ce qui pourrait le remplacer

Non mais sera retravaillé avec le temps

Pour vous, la méthode de promotion par les réseaux sociaux a-t-elle déjà été trop utilisée ? (trop de posts tue le post?)

Dans la continuité de la question au dessus, cette question permet de savoir si ce processus a déjà vécu son temps

Utilisé de mauvaise manière trop souvent, ce processus a tendance à énerver. Mais il n'a pas été trop utilisé

Quelles sont, selon vous, les conditions et les clés pour réussir à toucher le public par les réseaux sociaux quand on est un artiste ?

Savoir ce qui touche le public, quels sont les points importants et pertinents sur lesquels s'axer quand on est un artiste

Être proche ? Interagir ?

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III . Communicants et professionnels du marketing digital :

a) Forme et situation

Spécialisé en Marketing et communication digital, ces intervenants pourront facilement développer les points plus techniques de ce processus. Axé plus ou moins sur l'élaboration et les logiques de marketing ou sur l'utilisation, ces professionnels aborderont des sujets non traités. Beaucoup plus informés sur ce sujet, ils pourront animer le débat de manière libre tout en étant relancé sur des points importants. C'est pourquoi l'entretien semi-directif semble être la bonne méthode.

Premier interviewé, Eric Barouti, ingénieur du son et spécialiste de la communication digitale. Deuxième, Samuel Wedzisz chef de projet chez Eazy Connexion, agence de communication. Puis enfin Marion Marotta, ex-manager d'une artiste française sera rencontrée.

b) Objectifs et direction de l'entretien

En tant que professionnels, ils pourront compléter les données livrées par les autres groupes d'acteurs en nous donnant des informations plus officielles et plus conventionnelles. Beaucoup plus à même d'intégrer leurs réponses au contexte actuel de l'industrie de la musique, ces professionnels seront libres de s'exprimer sur ce processus récent de désintermédiation et tout ce que cela implique.Véritables problèmes pour les majors et labels, l'auto-promotion et l'autoproduction des artistes a fait évoluer leurs méthodes.

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19/

20/ /

21 / /

Citez un nom d'artiste qui selon vous a réussi sa communication sur les réseaux sociaux ?

Conclure ce questionnaire par un exemple qui leur semble réussi

Y'a t'il autre choses que vous souhaiteriez ajouter sur ce sujet ?

Formulaire de contact + demande d'anonymat

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Comment la désintermédiation a-t-elle été rendue possible ? Comment ces artistes procèdent ? Comment réagissent les majors et labels ? Que faire face à ce nouveau processus ?

Ces entretiens permettront justement d'aborder quelques-uns de ces points.

Laisser les intervenants libres à travers l'entretien semi-directif permettra à ceux-ci de parler en priorité des informations qu'ils jugent capitales. Ainsi cela permettra de rendre compte de l'état actuel de l'industrie de la musique.

Guide d’entretien général des professionnels & autres professionnels

Méthode d'entretiens : Entretiens non-directifs. Pour laisser un maximum de latitude aux intervenants pour exprimer leurs ressentis sur un sujet donné.

Présentation : Présenter le projet, la problématique – demandes quant aux principes déontologiques (comme la volonté d'anonymat des informations...) – autorisation à l'enregistrement

Procédure : Résumer l'étude et la problématique et laisser l'intervenant traiter ce sujet et s'exprimer sur tous les points qui lui semblent pertinents.

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3. Tableaux et diagramme d'analyse des entretiens

3.1 Les artistes 3.2 Le public 3.3 Les communicants

3.1 Les artistes

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3.2 Le public

Données chiffrables :

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Données non chiffrables :

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3.3 Les communicants

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