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FACILITER LA SCOLARISATION UNIVERSELLE SANS
COMPROMETTRE L’EDUCATION DE QUALITE AU CAMEROUN
Honoré Mimche, IFORD-Université de Yaoundé II et
Alawadi, CNE-MINRESI
PlanIntroductionCrise et évolution des politiques éducatives
au CamerounRésonance sociale des politiques publiques et
enjeux pour l’éducationFamilles et scolarisationsConclusion
Pour introduireLa crise a eu des effets dans les secteurs sociaux de base (santé et éducation)
Dégradation des dépenses publiques d’éducation et capacité des Etats à réponde à la demande scolaire croissante
Crise, financement de l’éducation par les ménages et qualité
Réorientation des politiques éducatives avec
1)le désengagement de l’Etat 2)La mise en place PAN-EPT – SSE3)la suppression des frais exigibles au primaire (2000)
Comment cette orientation politique interagit-elle avec la demande d’éducation scolaire au Cameroun?
Objectifs de la communicationAnalyser à partir de la résonnance sociale du
discours public sur la « gratuité/suppression des frais exigibles » et de sa mise en œuvre les enjeux sociaux des politiques publiques de l’éducation au Cameroun
Examiner la dialectique entre le « haut » et le « bas » autour de la recherche d’une éducation de qualité
Examiner les interactions entre politiques publiques et pratiques (stratégies éducatives) des familles à partir de nouveaux rapports des familles à l’école
Approche méthodologiqueDes missions de recherche dans les ZEP
Une exploitation de la documentation nationale sur les politiques éducatives post-ajustement
Une étude sur les « Indicateurs qualitatifs de gestion des établissements scolaires au Cameroun»
De la crise à la réforme des politiques éducatives au Cameroun
Avec la croissance économique relative observée après les indépendances, le Cameroun a mis en place des politiques pour assurer une amélioration de l’offre et stimuler la demande (facteur de développement)
Mais la fin des années 80 marque le début de son entrée dans une zone de turbulence, l’école ne pouvant plus assurer son rôle « d’ascenseur social »
La dynamique impulsée par Jomtien (1990) et Dakar (2000) conduit à l’adoption de nouvelles orientations politiques en fonction des OMD (SSE & PAN-EPT)
La suppression des frais exigibles dans le primaire public
Ces initiatives visent à favoriser la scolarisation de tous les enfants en âge d’aller à l’école,
Mais aussi à leur garantir un accès/une éducation de qualité
Cette logique politique sera implémentée par l’initiative du « paquet minimum » visant à assurer le fonctionnement des écoles mais aussi par la contractualisation des enseignants
De l’expérience d’une politique publique
Désengagement de l’Etat et privatisation de l’éducation primaire :
Une augmentation d’une offre privée non confessionnelle)
sur 12 505 établissements scolaires primaires recensés, on dénombrait 9 000 écoles publiques contre 1 226 écoles primaires privées laïques et 479 écoles communautaires
Une implication des communautés dans le développement de l’offre éducative publique(construction et équipement des établissements scolaires, prise en charge des enseignants)
Résonance sociale et enjeux sociaux d’une politique publique
Gratuité de l’école ou suppression des frais exigibles : vers une instrumentalisation d’une politique publique
Aujourd’hui, plusieurs parents pensent que la suppression des frais exigibles traduit une communautarisation des institutions scolaires publiques
Les populations questionnent l’effet du discours officiel sur la gratuité de l’éducation.
Ils constatent que celui-ci génère des attentes, souvent non rencontrées, par rapport à la contribution de l’État au financement de l’éducation.
Les parents rencontrés comprennent difficilement qu’ils aient à recruter et à payer des enseignants et qu’ils doivent subvenir aux frais de fonctionnement de l’école pour compenser le « paquet minimum » qui arrive tardivement.
Renforcement du rôle des communautés (APE) dans la prise en charge de l’éducation (de qualité ) des enfants
Du « paquet minimum » au renforcement de la tutelle communautaire dans le fonctionnement des écoles
Une conflictualisation du champ scolaire
Acteurs politiques
Responsables de
l’administration scolaire central/local
Ménages
familles
APE
Directeurs
d’écoles
Société civile
L’analyse des scolarisations montrent :La persistance des inégalités sociales
d’éducation scolaireLa mauvaise qualité de l’éducation (public)
(dysfonctionnement + déviances)Une efficacité interne encore loin des
attentesLe développement de la logique de marché• Ce qui a conduit familles et communauté à
développer des stratégies pour garantir un accès à une éducation (de qualité)
Familles et scolarisations: vers de nouvelles stratégies de recherche d’une éducation de qualité
Malgré la « gratuité » de l’enseignement primaire publique, les parents préfèrent, pour des raisons associées à la qualité de l’éducation, scolariser leurs enfants dans les institutions privées, bien qu’onéreuses
Le rôle des APE dans la gestion des établissement scolaire s’institutionnalise et devient prépondérant
Condition de l’enseignant et financement de l’éducation par les parents (une prise en charge totale)
Recours à l’enseignement privé en milieu urbain: une stratégie de scolarisation de qualité
Offre privée, demande d’éducation et inégalités sociales: les écoles publiques deviennent-elles une écoles pour les couches « vulnérables »?
Des écoles communautaires: atout et défis pour une éducation de qualité
Que conclure?Initiative de la « gratuité », résonance sociale et
demande d’éducationDe nouvelles inégalités sociales se dessine, non pas
par rapport à la chance de fréquenter, mais en termes (de chances) d’accès à un savoir de qualité.
Ces inégalités risquent de s’accentuer avec la décentralisation compte tenu des études exploratoires qui montrent les faiblesses de cette initiative
Les sociétés/régions les mieux dotées de capitaux (élites) peuvent mieux scolariser leurs enfants à travers des infrastructures éducatives de qualité