environs de saint−tropez. deux jours plus tard.
vas−y. balance !
pas mal... qu’est−ce que t’en dis,
meron ?
j’ai pas perdu la main.
je jouais à l’université. j’étais bon.
toi aussi tu as étudié. tu es
intelligent.
avec ton ami racheed khan, vous jouiez dans la même
équipe, non ?
en somme rien n’a changé, vous êtes toujours
côte à côte.
sauf qu’on n’est plus sur le même terrain... et c’est sur mon gazon que vous gambadez, désormais.
le cricket et le respect du gazon, meron ! ça te dit quelque
chose ?
les seules bonnes choses que nous ont laissées ces “chichiteux” d’anglais avant de retourner
dans le brouillard!
moi, j’adore ce sport, car c’est avant tout un jeu de position.
dans la vie comme sur le terrain, chacun a une place à tenir. et toi, meron, tu es sur mon gazon, dans une
position stratégique !
c’est ta chance !
j’ai loué cette baraque 2000 euros la journée juste pour te le dire en
face ! t’imagines comme je t’apprécie.
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je joue une partie contre ton connard de pote. une partie que je vais gagner car je ne perds jamais.
c’est comme ça !
tu vas donc faire ce que je te dis sinon je te détruirai comme
un vulgaire “wicket* ”.
je te promets d’effacer tes dettes de jeu abyssales et de manger moi−même les clichés croustillants de
tes parties de jambes en l’air.
je pense que tu peux
apprécier ma bonne volonté.
je vais même faire mieux. je vire 1 million de
dollars sur un compte off−shore, à ta discrétion,
et tu pars te faire bronzer le cul sur l’île paradisiaque de ton choix.
tu pourras même t’offrir une nouvelle tronche si ça te chante. ce sera pas du luxe!
j’attends ton appel. tu as deux jours.
après je te fais abattre sans avertissement, même si tu pars te planquer au fond d’une mine de tungstène
au zimbabwe.
détachez−le !
mme de courville ? vous vous souvenez de moi ? je
suis meron pradesh.
c’est ça ! l’attaché de presse de racheed khan. nous nous sommes
rencontrés à la soirée de gala pour fêter le début du tournage.
société sayed movies... voilà...
j’aimerais rencontrer au plus vite le
détective privé dont vous m’avez parlé.
* le terme anglais “wicket”, en français “guichet”, désigne principalement l’un des deux ensembles de piquets de bois situés sur un terrain de cricket et défendus par les batteurs.
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elle a appelé ?
non. garde ton téléphone a portée de main,
au cas où !
nadia a raison, ce
mec c’est le roi du va−et−
vient !
ouais, ben garde ce genre de remarque pour nous, madgid.
sans quoi, c’est brad pitt en porte−jarretelles que tu vas devoir shooter pour t’offrir une
nouvelle dentition !
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vous avez du feu ?
je ne fume pas, commissaire.
je crains que nous soyons arrivés trop
tard !
Impossible de vérifier tant
l’explosion et le feu ont été importants.
c’est sa voiture en tout cas.
I’m leaving, allan !
but...
vous pouvez trouver ceux
qui lui ont fait ça ?
je vous paierai le prix que vous
voudrez !
je vais essayer, mais je ne vous garantis rien !
s’il y avait un conducteur à l’inté−rieur, je doute qu’on puisse l’identifier. on verra si on retrouve
quelque chose.
un chauffard ivre, un règlement de comptes ?
ou les deux... tout est possible
dans ce coin !
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mon fils lui passe tout sous prétexte qu’ils sont amis d’enfance.
250 dollars la course ! heureusement que c’est la production qui paye.
j’ai appris à piloter sur des avions de chasse français : escadron lafayette ! sur les
fameux mirage 2000 pendant 3 ans.
la discipline ça me connaît !
vous vous intéressez à
l’aviation, tony ?
seulement quand je voyage !
je suis un ancien militaire, mais avant,
j’étais lutteur. j’ai fait les jeux olympiques
de moscou en 80 !
j’ai fini quatrième à un cheveu de la médaille. je vous accorde que c’était
un peu biaisé car les américains ont boycotté les jeux pour cause de
guerre froide...
en même temps, les américains ne sont pas des “lutteurs”
notoires.
c’est vrai. vous êtes amusant monsieur corso.
un peu cynique quand même, je me trompe ?
... vous êtes perspicace... c’est ce que je
disais. vous êtes ici pour quoi ?
je suis détective privé. je travaille pour votre fils. Il a des problèmes.
ah...
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entrez tony ! vous avez fait la connaissance de
papa à ce que je vois.
alors que se passe−t−il, mon fils ? pourquoi
meron n’est pas venu me chercher ?
et d’ailleurs, où est−il ce bon à rien ?!
justement... quoi ? meron a été assassiné, youssef !
d’où ma présence
parmi vous.
Il m’avait engagé pour le protéger contre des ennemis
supposés de racheed. Il a eu un accident mortel cette nuit, en
voiture. juste après m’avoir quitté. le lien est plus que probable.
son éminence voudrait savoir qui vous êtes !
?!
excusez−moi, tony, je ne vous ai
pas présenté.
le sultan sayed ben fudjirat est le producteur
du film.
Il s’est cassé la jambe sur la piste de ski artificielle de
dubaï.
c’est pourquoi il communique avec nous par visioconférence.
c’est sa moto !
allons−y !
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?!
cut !
what’s this fucking
shit !! mais...baissez
cette arme!!
je fais ce que je veux, monsieur khan−lalor !
et laissez donc parler votre fils pour une fois !
heu... je crois que ce
n’est pas dans le script...
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cette bague que vous portez...
meron portait exactement la même,
n’est−ce pas ?
comme une alliance...
si vous continuez,
je...
ta gueule !
alors ? c’est donc si
difficile que ça, racheed ?
belle droite, youssef. mais ça n’atténuera en rien les souffrances
de votre fils.
dites votre vérité, racheed !
sachez que je me suis renseigné. votre
père a atterri à milan trois jours
avant son PRÉTENDU débarquement à nice.
un certain ibrahim lalor...
de plus, en le rencontrant sur le yacht, il m’a de suite appelé “corso”. alors que je ne lui ai dit que mon prénom...
mais... ?
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