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Thème 3 : Dynamiques géographiques de grandes aires continentales Chapitre 5 : l’Amérique, puissance du Nord, affirmation du Sud

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Avec une superficie de plus de 42 millions de km², c'est le deuxième continent de la planète, couvrant 8,3 % de la superficie totale et 28,2 % des terres émergées. De plus, l'Amérique concentre environ 13,5 % de la population humaine avec plus de 950 millions de personnes. Exercice amorce : 1. A l’aide de vos connaissances, expliquez si le continent américain est marqué par

l’homogénéité ou les disparités. Le continent américain se caractérise par de très fortes disparités de richesse entre le Nord (Canada, EU, pôle de la Triade) et le Sud (Amérique Latine) en développement marqué également par une grande diversité. 2. A l’aide de la 2 p. 207, expliquez si une intégration complète du continent américain est

possible. Toutefois, cette opposition est atténuée par la mise en place d’associations régionales de coopération qui cherchent à intégrer les Etats du continent dans son ensemble, mais sous la domination économique des Etats-Unis (ALENA = Accord de libre-échange nord-américain, projet de la ZLEA= Zone de libre-échange des Amériques), ce qui provoque en réaction des associations économiques rivales comme le Mercosur. Ainsi, les tensions restent multiples, avec toujours l’idée de l’hégémonie étatsunienne qui se profile sur le continent entier. 3. A l’aide de vos connaissances et de la carte 2 p. 207, expliquez quels sont les deux géants

du continent américains et leurs objectifs à l’échelle du continent Cette domination de la superpuissance est contestée par l’émergence du Brésil à l’échelle régionale et mondiale : deux géants désormais sur le même continent, animés tous deux par la volonté de défendre leurs intérêts. Les dynamiques régionales des deux Etats reflètent leur puissance respective. Problématiques : En quoi les initiatives d’intégrations régionales reflètent-elles ou résorbent-elles les tensions qui affectent le continent américain ? En quoi l’intégration dans la mondialisation a-t-elle une influence sur les dynamiques territoriales et le rôle des Etats-Unis et du Brésil à l’échelle mondiale ? I. Le continent américain : une traduction de la fracture Nord-Sud ? Etude de cas : le bassin caraïbe, une interface Nord/Sud américaine Documents à utiliser : photo p. 198, carte 1 p. 200, documents 3 et 5 p. 201, document 6 p. 202 et carte 9 p. 203. 1. Montrez que le Bassin Caraïbe est une interface Nord-Sud (carte 9 p. 203) Le bassin Caraïbe est une interface qui met en contact la première puissance du monde (les EU) et des Etats parmi les pauvres (Haïti qui est un PMA). Au regard de l’IDH, elle présente des niveaux de développement très contrastés opposant un pays du Nord (les États-Unis) à une Amérique latine qui fait encore partie des « Sud ». Ainsi, l’IDH des EU est de 0,91 alors que celui d’Haïti est de 0,45 (retard de développement aggravé par les calamités naturelles comme les séismes et les cyclones). Mais, les pays du Sud ne présentent pas tous le même profil car la majorité se trouve dans une situation intermédiaire (Mexique, Cuba, Venezuela). Cette idée d’un « entre-deux » est confortée par la présence d’îlots de développement notamment dans les territoires des Petites Antilles sous administration des États-Unis ou de pays européens (DROM : départements et régions d’outre-mer ; PTOM : pays et territoires d’outre-mer (de l’UE).

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2. Montrez que le Bassin Caraïbe est une interface des Amériques (carte 9 p. 203) Ce qui nous amène à la seconde interface que constitue le bassin caraïbe ; il constitue un espace de transition entre les deux Amériques, anglo-saxonne et latine. L’influence hispanique tend à s’étendre sur tout le Sud des EU, constituant la Mexamérique. 3. Montrez que les ports jouent un rôle majeur dans l’interface américaine qu’est le Bassin

Caraïbe. (photo p. 198, document 5 p. 201, document 6 p. 202). Quelques pôles majeurs se dessinent dans le bassin Caraïbe, notamment les ports. Les ports des Etats-Unis, notamment Houston ou Miami jouent alors un rôle majeur. Mais certains ports de îles des Caraïbes ou comme celui de Carthagène en Colombie jouent aussi un rôle majeur dans la redistribution des marchandises entre l’Atlantique et le Pacifique via le canal de Panama. Houston est à la tête de la production pétrochimique du pays, elle est la capitale mondiale des équipements de forage pétrolier. Le complexe industrialo-portuaire de Houston s’est spécialisé dans la transformation du pétrole issu des gisements du golfe du Mexique et du Texas. Il s’agit de la plus vaste zone pétrochimique du monde (fabrication de plastique, de caoutchouc synthétique, d’insecticides et de produits fertilisants). Le CBD à l’arrière-plan abrite les bureaux des majors (Exxon Mobil, Chevron…). Cette activité liée au pétrole participe au dynamisme de la façade du golfe du Mexique, notamment à son intégration dans l’économie mondialisée. La présence de silos et de conteneurs témoigne néanmoins d’une certaine diversification. Houston constitue donc une gateway majeur sur l’interface entre le Texas, espace dynamique de la Sun Belt des États-Unis, et le golfe du Mexique dont la métropole portuaire polarise une partie des flux. Le trafic du port de Houston le place au seizième rang mondial et au deuxième rang national. Le port de Miami joue aussi un rôle de synapse dans les flux touristiques comme le montre les bateaux de croisière (4,5 millions de passagers en 2012). De plus, à l’arrière plan de la photo, le CBD de Miami rappelle que la ville est le deuxième centre financier des Etats-Unis notamment pour le transfert de fond depuis l’Amérique latine et l’Amérique du Nord vers les paradis fiscaux des Caraïbes. 4. Montrez que le Bassin Caraïbe est marqué par la volonté de domination américaine,

volonté qui n’est pas toujours bien acceptée (carte 1 p. 200, document 3 p. 201 et carte 9 p. 203).

Le bassin Caraïbe se marque aussi par la présence américaine. L’hégémonie américaine se manifeste essentiellement dans le domaine économique. Les États-Unis concentrent les métropoles et les ports les plus actifs (Houston, Miami, La Nouvelle-Orléans) contribuant à l’attractivité migratoire de ce pays pour les populations caribéennes. Le réseau des bases militaires contribue aussi à en faire la Méditerranée des États-Unis en vue de sécuriser le détroit de Floride et le canal de Panamá dont les États-Unis sont les principaux utilisateurs. Ce dispositif stratégique est complété par un réseau d’alliances politiques qui suscite d’ailleurs des réactions défensives de la part de certains pays (Venezuela de Chavez et Cuba de Castro, Nicaragua). Les informations et les analyses de l’étude de cas devront êtres systématiquement réutilisées au cours du chapitre.

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A. Des écarts de développement à l’échelle du continent

1) Des inégalités de développement et une bipolarité continentale Documents à utiliser : La naissance hasardeuse de l’Amérique latine (Atlas de l’Amérique latine, Autrement 2012, p. 1), l’incapacité à réduire les inégalités (Atlas de l’Amérique latine, Autrement 2012, p. 31), carte 1 p. 206, carte 2 p. 207, documents 2 et 3 p. 211. Document 1 : La naissance hasardeuse de l’Amérique latine [En Amérique latine1], le mode de développement est inégal et exclu ce qui a engendré de profondes frustrations sociales. […] L’Amérique latine est depuis ses origines le continent des contrastes. Y cohabitent de hauts degrés de frustration sociale mais de mouvements sociaux d’envergure, des taux de violence élevés mais peu de guerres. S’y juxtaposent un modernisme architectural reconnu et un habitat précaire, la compétitivité de l’agrobusiness et la détresse des paysans sans terres, le métissage culturel et le racisme. Des styles politiques traditionnels (clientélisme2, populisme3), et des pratiques de démocratie participative innovantes s’y opposent, ainsi qu’une insertion inégale dans les marchés mondiaux et le succès du commerce équitable.

Source : Atlas de l’Amérique latine, Autrement, 2012, p. 1 Document 2 : L’incapacité à réduire les inégalités L’Amérique latine est une des régions du monde la plus marquées par les inégalités. L’écart de revenu entre les populations riches et les populations pauvres y est très élevé. Alors que les efforts accomplis pour lutter contre la pauvreté commencent à porter leurs fruits […], le combat pour la diminution des inégalités entre les différentes classes sociales est, lui, beaucoup plus difficile à mener. Le cas du Brésil se révèle très significatif : en 1990, 48 % de la population se trouve en dessous du seuil de pauvreté ; ils ne sont que 37,5 % en 2001 et 22 % en 2010, soit une progression de 26 points. Sur la même période, les 40 % des ménages les plus pauvres voient leur participation au revenu total stagner autour des 10 % alors que les 10 % les plus riches concentrent à eux seuls plus de 43 % du revenu total des ménages, pour atteindre une concentration de plus de 46 % en 2001 et de près de 50 % en 20084. […]

Source : Atlas de l’Amérique latine, Autrement 2012, p. 31 Document 3 : Les Amériques, deux poids, deux mesures

1 L’Amérique latine comprend la partie de l’Amérique du Nord qui parle l’espagnol, à savoir le Mexique, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et le Bassin Caraïbe, à l’exception des Etats-Unis. 2 Fait pour un homme ou un parti de s'appuyer sur des clientèles, soit l’ensemble des soutiens obtenus en échange de compensation et de protection, pour augmenter son pouvoir politique. 3 Idéologie politique de certains mouvements de libération nationale visant à libérer le peuple sans recourir à la lutte des classes. 4 L’OCDE montre que cette tendance reste identique depuis 2008, voire à tendance à légèrement se réduire.

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Source : Manuel Magnard TESL, 2012, p. 161

1. Montrez que les contrastes visibles à l’échelle du Bassin Caraïbe se retrouvent à l’échelle

du continent américain (carte 1 p. 206). On retrouve à l’échelle du continent américain dans son ensemble, les constats effectués à propos du bassin Caraïbe. Les inégalités de développement sont criantes entre une Amérique du Nord riche et, du Mexique au Cône de sud5, des pays au statut intermédiaire – producteurs et exportateurs de matières premières, de matières agricoles ou pays ateliers –, tandis que quelques États souffrent encore de graves retards (Haïti, Nicaragua, Bolivie, Paraguay). Un seul pays cependant est classé dans les PMA : Haïti, le seul PMA du continent américain. Ce retard de développement est autant dû à retards structurels, aux conséquences des dictatures

5 Ce terme est utilisé notamment pour désigner les pays du Mercosur

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(celle des tontons macoutes par exemple) et des difficultés de résilience face aux multiples catastrophes naturelles qui touchent régulièrement l’île.

Indice de développement humain (IDH) Etats-Unis 0,910 Canada 0,908 Amérique latine 0,731 Haïti 0,454 Moyenne mondiale 0,682

Source : Rapport sur le développement humain 2011, PNUD. 2. Montrez que l’espace économique américain peut-être qualifié de bipolaire (carte 1 p. 206

et 2 p. 207). Loin d’être unifié, l’espace économique américain peut-être qualifié de bipolaire. Il s’organise autour des États-Unis auxquels sont arrimés le Mexique et le Canada, tandis que le Brésil s’affirme comme puissance régionale en Amérique du Sud. Dès lors, les dynamiques d’intégration se font moins à l’échelle continentale qu’au niveau de ces deux sous-ensembles au sein des blocs de l’ALENA et du MERCOSUR.

2) Une Amérique latine marquée par les contrastes et les disparités : 1. Montrez que l’Amérique latine est marquée par des inégalités de développement

croissantes (documents 1 et 2). L’Amérique latine demeure la région la plus inégalitaire au monde. Les sociétés sont duales entre des pauvres très nombreux et des riches peu nombreux qui concentrent la majorité des revenus entre leur main comme le montre le cas du Brésil où 10 % des plus riches concentre 50 % du revenu total des ménages. Le taux de pauvreté bien qu’important a cependant tendance à diminuer. En 2008, le taux de pauvreté s’élevait à 33 %, soit 251 millions de pauvres (mais 47 millions de moins qu’en 2002). Ajout du professeur : La pauvreté dans les zones rurales est le double de celle des villes et elle se réduit beaucoup moins vite. Les communautés indigènes amérindiennes sont parmi les plus pauvres, et ce depuis la conquête espagnole dans les pays andins. 2. Identifiez les deux Amériques latines qui se dessinent depuis la fin des dictatures

militaires dans les années 1980 et l’avènement des régimes démocratiques dans les années 1990 (carte 2 p. 207, carte Les Amériques, deux poids, deux mesures).

Deux Amériques latines se dessinent : - l’ Amérique émergente qui regroupe les Etats du sous-continent riches en ressources

naturelles et qui connaissent un taux de croissance compris entre 5 et 7 % (Argentine, Brésil, Chili, Mexique = surnommés les jaguars). Ces pays ont signé des accords commerciaux avec l’UE et l’Asie, diversifiant leurs partenaires extérieurs.

- « L’autre Amérique » en développement qui présente une grande diversité de situations, allant du Venezuela riche en ressources pétrolières (7e exportateur mondial de pétrole mais possédant peut-être les plus grandes ressources de la planète) aux Etats enclavés comme le Paraguay et la Bolivie jusqu’au pays le plus défavorisé Haïti marqué par la très grande pauvreté avec des richesses confisquée par une infime minorité blanche ou métisse, héritage de la société esclavagiste, des calamités naturelles telles que les cyclones et séisme, une absence de culture démocratique, et de la corruption….

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3. A l’aide des exemples, vous montrerez comment certains espaces de l’Amérique Latin

sont intégrés à la mondialisation et comment certains espaces ont beaucoup de mal à s’y intégrer (documents 2 et 3 p. 211)

Dans les années 1990, la municipalité de Mexico planifie l’aménagement d’un quartier d’affaires, sur le modèle de La Défense à Paris, dans ce qui était jusqu’alors une zone de stockage des déchets située au sud-est du centre de la capitale. Les principales entreprises mexicaines y ont leur siège social (supermarché Superama, grands magasins Sanborns, banque Banamex…) aux côtés des bureaux de nombreuses multinationales (Ford, General Electric, Hewlett Packard, Toyota, Danone, Sony, Ericsson…) reflétant la volonté des entreprises étrangères (notamment états-uniennes) d’investir les marchés émergents. L’implantation de nombreux sièges sociaux et de bureaux de représentation de nombreuses firmes multinationales, la présence de vastes campus universitaires et d’infrastructures destinées à accueillir touristes et hommes d’affaires (hôtels de standing international) confirment l’ambition du Mexique de s’insérer dans la mondialisation. L’architecture de ce quartier d’affaires est bien sûr celle des métropoles internationalisées. Le Mexique est le premier investisseur latino-américain à l’étranger et bénéficie de l’intégration liée à l’ALENA. Les espaces agricoles de l’Altiplano (plaine d’altitude en espagnole, altitude moyenne de 3 300 mètres), de la Bolivie, du Pérou, de l’Équateur, de la Colombie, témoignent des capacités d’adaptation des sociétés andines aux contraintes de la haute montagne. Dans ce berceau de la culture de la pomme de terre qui, avec les haricots et le quinoa, représente l’aliment de base, l’agriculture est uniquement vivrière. Employant une main-d’œuvre nombreuse, presque exclusivement indigène, elle s’avère peu intensive et peu productive, ce qui ne lui permet pas de dégager des surplus commercialisables. L’agriculture andine incarne les difficultés de certains territoires et de certains groupes sociaux à tirer profit de la mondialisation. Dans ce contexte, la culture de la coca apparaît souvent comme une opportunité pour s’insérer dans des circuits commerciaux dépassant l’échelle locale.

B. L’hégémonie des Etats-Unis : une réalité ancienne mais en recul (CM) Documents à utiliser : carte 1 p. 206, La façade atlantique de l’Amérique du Nord (Les Etats-Unis, Documentation photographique, 2007, p. 21), une hégémonie américaine contestée (Géopolitique des Amériques, Nathan, 2012, p. 92), document 2 p. 213, Le Mercosur, une alternative à l’influence américaine ? (Géopolitique des Amériques, Nathan, 2012, p. 262-264) Document 1 : La façade atlantique de l’Amérique du Nord

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Source : G. Dorel, Les Etats-Unis, Documentation photographique, 2007, p. 21

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Document 2 : une hégémonie américaine contestée […] Les Etats-Unis sont la seule puissance dont l’aire d’influence couvre l’ensemble du continent. Cette influence, voire cette hégémonie, est particulièrement sensible dans les espaces situés à proximité immédiate : Mexique, Canada, Amérique centrale, espace Caraïbes. Cette domination des Etats-Unis se mesure de différentes manières et privilégie des espaces variables :

- en termes politiques et militaires, l’influence de Washington DC s’exerce surtout sur les gouvernements d’Amérique centrale

- en termes économiques, les zones frontalières (Mexamerica, Main Street America) sont particulièrement concernées

- en termes culturels, l’influence est plus diffuse dans l’espace. Cependant, cette domination est de plus en plus contestée par les puissances latino-américaines. Le Brésil, le Venezuela, le Mexique, voire le Chili par exemple cherchent à s’émanciper de la tutelle des Etats-Unis.

Source : A. Musset (dir.), Géopolitique des Amériques, Nathan, 2012, p. 92 Document 3 : Le Mercosur, une alternative à l’influence américaine ? Face à l’ALENA, le Marché commun du Sud (MERCOSUR) apparaît comme une alternative au processus d’intégration encadrés et dirigés par Washington. Le Brésil, longtemps considéré comme un continent dans le continent, coupé de ses voisins par sa langue et par sa forêt, mais aussi et surtout, par les nécessités et les contraintes de sa géopolitique interne, forme désormais avec l’Argentine, le noyau dur d’un ensemble géopolitique qui s’impose progressivement comme une véritable puissance régionale. […] Néanmoins, la crise financière traversée par l’Argentine en 2001-2002 a cependant montré la fragilité du système mise en place par ces deux Etats.

Source : A. Musset (dir.), Géopolitique des Amériques, Nathan, 2012, p. 262-264 Questions : 1. Montrez dans quelles mesures les Etats-Unis restent la puissance dominante du continent

américain (carte 1 p. 206, document 1). Les EU sont la puissance économique dominante du continent américain puisqu’ils polarisent les flux migratoires en provenance des Caraïbes et du sous-continent sud-américain. De plus, ils sont à l’origine des principaux IDE. La mise en place de l’ALENA a intégré les économies de ses voisins à l’économie étatsunienne : le Canada fournit ainsi de nombreuses matières premières issues de ses gisements et ressources (fer, uranium, cuivre, nickel, bois, eau, pétrole, hydroélectricité). L’intégration aux EU sur la frontière des Grands Lacs a donné naissance à une vaste région transfrontalière appelée Main Street. Cette région transfrontalière s’articule sur une exceptionnelle voie d’eau : la Saint-Laurent Seaway qui relie les métropoles des Grands Lacs (Chicago, Détroit, Toronto) à l’Atlantique via le Saint-Laurent. Cette voie d’eau est navigable toute l’année grâce aux brise-glace l’hiver. 2. Montrez que la dépendance à l’égard des Etats-Unis varie sur l’ensemble du continent

américain. (documents 2) De façon globale, l’influence des EU est multiforme : dollarisation des économies, investissements massifs, hard power et soft power. Mais, à l’échelle du continent, on observe un gradient de dépendance qui est fort pour ses voisins immédiats (Canada, Mexique) et sur le bassin caraïbe ; mais il décroît au sud du continent où le Brésil et les pays du cône Sud gardent une plus grande autonomie. Cette domination des Etats-Unis se mesure de différentes manières et privilégie des espaces variables :

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- en termes politiques et militaires, l’influence de Washington DC s’exerce surtout sur les gouvernements d’Amérique centrale

- en termes économiques, les zones frontalières (Mexamerica, Main Street America) sont particulièrement concernées

- en termes culturels, l’influence est plus diffuse dans l’espace. De façon globale, l’influence des EU est multiforme : dollarisation des économies, investissements massifs, hard power et soft power. Mais, à l’échelle du continent, on observe un gradient de dépendance qui est fort pour ses voisins immédiats (Canada, Mexique) et sur le bassin caraïbe ; mais il décroît au sud du continent où le Brésil et les pays du cône Sud gardent une plus grande autonomie. 3. Montrez qu’il existe des résistances à l’hégémonie étatsunienne sur l’ensemble du

continent (carte 1 p. 206, document 2 p. 213 et document 3). Les cartes et les textes montrent que certains pays, comme le Venezuela jusqu’à la mort d’Hugo Chavez, sont particulièrement opposés à la domination étatsunienne sur le continent américain. Le Venezuela a même développé un mouvement l’ALBA visant à permettre aux pays voisins de se détacher de la domination étatsunienne, notamment en matière énergétique, en allouant des prêts sur la base de l’importance de la rente pétrolière du pays. Enfin, une organisation régionale d’importance, le MERCOSUR, montre l’organisation d’une puissance économique régionale autour du Brésil, le géant du Sud, de l’Argentine, l’un des Jaguars. Malgré ces fragilités, le MERCOSUR semble être une réelle initiative d’intégration de l’Amérique du Sud, sans aucune intervention étatsunienne dans sa formation. Ajout du professeur : le cas de Miami, influence sur le Bassin Caraïbe et l’Amérique latin entière. Le poids des EU est lisible à travers l’exemple de Miami et des relations qu’elle a su tisser avec l’Amérique latine. Son aire urbaine compte 5,5 millions d’habitants et est peuplée à plus de 60 % de latinos, avec une forte communauté cubaine, ce qui en fait une des métropoles de l’Amérique latine au cœur des EU. Son cosmopolitisme en fait un pont entre l’Amérique anglophone et l’Amérique latine. La métropole occupe une situation d’interface :

- elle est un trait d’union entre l’Amérique latine et les EU, accueillant les flux migratoires (exilés cubains, Argentins ayant fui la crise économique), touristiques, ainsi que les narcotrafics.

- Miami est une interface financière avec l’Amérique latine par les capitaux sud-américains qu’elle accueille. Ainsi, de nombreux Argentins ont placé leur fortune dans des banques de Miami par méfiance vis-à-vis des dévaluations monétaires dans leur pays ; Miami propose une excellente desserte depuis l’Amérique latine par des vols nombreux et réguliers.

- elle est aussi la porte d’entrée des Caraïbes puisque les principales croisières partent de Miami (4,5 millions de passagers en 2012)

Toutes ces activités sont révélatrices de la métropolisation de Miami qui commande non seulement à la Floride mais aussi à toute l’Amérique latine.

C. Amérique anglo-saxonne / Amérique latine : une opposition culturelle à nuancer Documents à utiliser : carte 1 p. 208. 1. Montrez que le continent américain est marqué par d’importantes diversités ethniques et

culturelles.

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Le continent présente une césure culturelle entre l’Amérique anglo-saxonne au Nord, majoritairement protestante et l’Amérique latine au Sud, plus métissée, catholique. Elle est le résultat de la conquête coloniale menée par les différents royaumes européens. Les civilisations amérindiennes ont été abattues par la conquête mais les Amérindiens sont parvenus à maintenir leur culture et leur langue en Amérique centrale et dans les Andes. Les Noirs et les mulâtres sont les descendants des esclaves importés d’Afrique et sont très nombreux dans les Antilles, au Venezuela et au Brésil, pays fortement métissés mais où les classes dirigeantes restent blanches et entre elles. Les pays du cône Sud présente une population majoritairement de souche européenne. 2. Nuancez cependant l’opposition culturelle entre le Nord Anglo-saxon et le Sud. Il faut nuancer la césure culturelle car la culture des EU est largement répandue dans tout le continent avec l’américanisation des modes de vie. En retour, l’influence latino-américaine est très forte aux EU du fait de l’immigration des latinos, première minorité du pays = très forte hispanisation. II. Un continent de plus en plus intégré

A. Le Nord : l’extension du libre-échange par l’ouverture des frontières Etude de cas, la frontière américano-mexicaine ou Mexamerica Documents à utiliser : double page p. 218-219 1. En vous aidant du cours de votre livre, expliquez quelle organisation régionale a renforcé

le rôle d’interface de la frontière américano-mexicaine (cours p. 210-211). Le continent américain est marqué par un grand nombre d’accords établissant des zones de libre-échange. Le plus marquant est signé en 1994 entre les EU, le Canada et le Mexique (ALENA ), soit 450 millions de personnes. L’ALENA se définit par la suppression des barrières douanières, la libre circulation des capitaux, mais sans permettre la libre-circulation des personnes. Il s’agit en fait d’intégrer les potentialités du Canada et du Mexique à l’économie étatsuniennes (ressources canadiennes, main-d’œuvre et pétrole mexicains) : garantir les approvisionnements énergétiques. Si la hausse des échanges et la croissance des trois économies est une réalité, le Canada et le Mexique sont devenus encore plus dépendants de leur puissant voisin (75 % des exportations canadiennes à destination des EU / 78 % des exportations mexicaines). 2. Identifiez les différents types de flux au niveau de cette interface (documents 1 et 3 p. 218,

document 5 p. 219). La frontière entre les États-Unis et le Mexique met en contact des territoires dont la complémentarité stimule les échanges.

- D’un point de vue économique, il s’agit de flux dissymétriques o capitaux des États-Unis investis dans les maquiladoras qui, en retour,

alimentent le marché nord-américain en produits manufacturés. o D’autres flux sont d’origine douteuse ; ainsi, l’argent de la drogue écoulée aux

États-Unis alimente le trafic d’armes vers le Mexique. - Aux flux migratoires du Sud vers le Nord, répondent des flux de remises du Nord vers

le Sud mais aussi des flux touristiques. - Les villes jumelles (Ciudad Juarez / El Paso au Texas ; Tijuana / San Diego en

Californie) matérialisent cette intégration territoriale. 3. Montrez que l’attractivité et l’intégration au niveau de l’interface de la Mexamérique

engendre aussi des convoitises, des envies voire une fracture entre les deux pays. Ces dynamiques d’intégration reposent sur des logiques de fracture propres à une interface entre des pays aux niveaux de développement contrastés. La richesse des États-Unis et la fascination du mode de vie nord-américain attirent massivement les Mexicains. Le faible coût

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de la main-d’œuvre et de la vie au Mexique stimule les investissements états-uniens et le tourisme d’achat. Cette fracture peut être source de violence et se matérialise dans l’espace et les paysages par des barrières de moins en moins perméables pour les Mexicains. Cartes Ajout du professeur : Forts de ce succès, les EU ambitionnent d’étendre cette zone de libre-échange à tout le continent par la création de la ZLEA (zone de libre-échange des Amériques). Bien entendu, les FTN américaines, plus solides et plus étendues que leurs concurrentes, auraient raflé les contrats pour l’exploitation des ressources du continent, au détriment des FTN « nationales ». Voilà pourquoi le projet a été rejeté en 2005 par les pays du Sud du continent.

B. L’Amérique latine : la recherche du développement du bloc régional Document à utiliser : Principaux processus d’intégration dans les Amériques (2008, cartothèque science Po), le fonctionnement du MERCOSUR (A. Musset (dir.), Géopolitique des Amériques, Nathan, 2012, p. 263-264). Document 1 : Principaux processus d’intégration dans les Amériques

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Source : cartothèque science Po, 20086

6 Depuis la réalisation de la carte, le Venezuela a rejoint le MERCOSUR.

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Document 2 : le fonctionnement du MERCOSUR : En 1988, le Brésil et l’Argentine ont signé un traité d’intégration, de coopération et de développement qui allait poser les bases du futur marché commun d’Amérique du Sud. Cinq and plus tard, le 26 mars 1991, le traité d’Asunción était signé au Paraguay afin de créer un marché commun entre l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Le traité établissait clairement que l’objectif à atteindre était la libre circulation des biens, des services et des moyens de production entre les pays membres, à travers l’élimination progressive des droits de douanes. […] En 1996, le Chili et la Bolivie, suivis plus tardivement par le Pérou, la Colombie et l’Equateur, sont devenus des membres associés du Mercosur, renforçant le processus d’intégration du cône Sud. Avec l’intégration récente du Venezuela, […] ce vaste ensemble économique est désormais en train de prendre une dimension continentale. […] En accélérant l’intégration de deux principales économies de la région, le Mercosur a favorisé l’émergence d’une vaste zone de libre-échange dont l’influence s’étend sur l’ensemble de l’Amérique du Sud. Grâce à la baisse des barrières douanières, la part des échanges s’est régulièrement accrue, même s’il reste beaucoup de chemin à faire : en 2011, le commerce avec le Mercosur représentait seulement 9,8 % des importations et des exportations du Brésil. […] A côté de [l’ALEAN et du Mercosur], les autres traités d’intégration régionale apparaissent beaucoup moins cohérents, à la fois sur le plan économique et politique. De manière paradoxale, ils semblent accentuer la fragmentation de l’Amérique Latine, même s’ils s’inscrivent tous officiellement dans la perspective d’une intégration continentale.

Source : A. Musset (dir.), Géopolitique des Amériques, Nathan, 2012, p. 263-264 Questions : 1. Montrez que l’Amérique latine, tout en étant fortement liée aux Etats-Unis, cherche peu à

peu à s’émanciper de la tutelle de ceux-ci. Les relations de l’Amérique latine avec les EU est ambivalente : d’une part, les échanges commerciaux sont toujours très forts, d’autres part, elle a recherche à se libérer de la tutelle de ces mêmes EU. Ainsi, en 1991, est créé le MERCOSUR (marché commun du Sud) qui est une union économique entre le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay, le Venezuela (libre circulation des biens, des services et des moyens de production). Il regroupe 270 millions d’habitants, et plusieurs Etats de la Communauté andine (Bolivie, Equateur) y sont associés. Il a été pensé comme une alternative à la ZLEA autour de la puissance émergente brésilienne. L’intégration au sein de cet ensemble régional passe par de grands projets : couloirs bi-océaniques qui sont des infrastructures de transport reliant les deux façades océaniques (transamazonienne prolongée) ou oléoduc Venezuela-Brésil-Argentine. Ces projets sont toutefois freinés par le poids des distances et des contraintes naturelles (chaînes des Andes point culminant Aconcagua 6 959 mètres, Amazonie). 2. Montrez que la multiplication des organisations régionales amène à une fragmentation

continentale plus qu’à une intégration continentale des Amériques A l’échelle du continent, l’intégration n’existe guère et l’Organisation des Etats américains (OEA) n’est qu’un forum de discussions. L’hégémonie étatsunienne est même contestée dans l’organisation régionale menée par le Venezuela, qui comprend notamment Cuba, l’ALBA – Alternative bolivarienne pour les Amériques. Enfin, malgré l’existence du Mercosur en Amérique du Sud, les organisations régionales se multiplient sur l’ensemble du continent. Le Mercosur et l’Alena tiennent le haut du pavé, cette dernière étant la plus puissante. Pour les autres, il s’agit souvent de mouvements concurrentiels. Le bassin Caraïbe est particulièrement marqué par cette

Thème 3 : Dynamiques géographiques de grandes aires continentales Chapitre 5 : l’Amérique, puissance du Nord, affirmation du Sud

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fragmentation, certaines Etats étant intégrés à l’Union Européenne, une organisation régionale extra-européenne empêchant toute intégration du bassin.

C. Des tensions limitées mais réelles Documents à utiliser : document 2 p. 2013, carte 1 p. 206, la drogue en Colombie (Atlas de l’Amérique latine, 2012, p. 63). Document : La drogue en Colombie La Colombie est le plus grand producteur et raffineur de coca au monde, et le principal exportateur de cocaïne. La production illicite est ancrée dans l’histoire de ce pays. Le grand « boom de la coca » se produit à la fin des années 1970, alors que les économies latino-américaines entrent en corse, à la faveur des chocs pétroliers et de la chute des cours des matières premières. C’est alors que se mettent en place des cartels de productions dans des villes comme Medellin ou Cali. Les narcotrafiquants colombiens se tournent vers l’exportation, notamment vers les marchés européens et nord-américains, qu’ils alimentent à 90 %. Ils développent des réseaux dans les pays se situant sur la « route de la drogue » et là où ils peuvent blanchir leurs revenus. En réaction, les Etats-Unis imposent aux pays producteurs des politiques antidrogue, éliminant ainsi l’offre de drogue dans leur pays, sans se préoccuper de traiter la demande. En Colombie, les cartels ont été affaiblis par la disparition des grands barons de la drogue, les frères Orejuela et Pablo Escobar. Dans les années 2002-2006, les présidents Bush et Uribe coopèrent pour mettre en œuvre une politique sécuritaire visant à la fois à détruire les cultures et à combattre les forces irrégulières (paramilitaires, guérilla comme les FARC). […]

Source : Atlas de l’Amérique latine, 2012, p. 63 Questions : 1. A l’aide de vos connaissances d’histoire, montrez que l’Amérique latine a toujours été un

terrain de prédilection de l’intervention étatsunienne. La domination géopolitique des EU s’est mise en place au début du XIXe siècle avec la doctrine Monroe (voir cours sur la puissance des EU) ; l’Amérique latine est devenue ensuite l’arrière-cour de ce puissant voisin qui intervenait militairement ou par le biais de la CIA là où leurs intérêts semblaient menacés. 2. Montrez que certains pays d’Amérique latine ont développé des projets visant à s’opposer

à l’hégémonie étatsunienne en Amérique latine. Vous expliquerez également les raisons de cette opposition (document 2 p. 213).

Pour contrecarrer le projet de ZLEA, le président vénézuélien Hugo Chavez propose en 2001 une alternative bolivarienne pour les Amériques : l’ALBA (alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique). Simon Bolivar avait tenté de mettre en place dans le premier quart du XIX e siècle une fédération d’Amérique latine. Cette alliance se veut une alternative économique et politique à la domination des EU sur le continent ; mais elle ne fonctionne réellement qu’entre le Venezuela et Cuba (+ Nicaragua, Equateur, Bolivie). Le sentiment anti-américain (les gringos) est très présent non seulement sur l’île marxiste de Cuba, toujours sous embargo, mais dans les Etats anti-impérialistes menés par Chavez. L’adversaire est autant l’Administration américaine que les FTN étatsuniennes. 3. Montrez que les tensions entre les pays d’Amérique latine restent importantes. Vous

expliquerez quel est le rôle des Etats-Unis dans la régulation de certains problèmes d’Amérique latine (carte 1 p. 206, document la drogue en Colombie).

Les EU interviennent indirectement par le biais de la lutte contre les narcotrafics en soutenant la lutte des autorités contre les guérillas (FARC en Colombie) et les cartels (Colombie, Mexique). Les sociétés sud-américaines sont très violentes et connaissent les taux d’homicide

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les plus fort au monde (5 homicides mensuels pour 100 000 habitants aux EU, 22 au Brésil, 61 au Honduras). Enfin, des contentieux liés à des contestations de frontières existent toujours, notamment entre la Bolivie, le Chili et le Pérou (ou entre le Venezuela et le Guyana) ; cela constitue un obstacle aux intégrations régionales. Le continent américain est donc pluriel, marqué par une fragmentation importante, de l’Amérique latine. Cependant, le continent américain est aussi marqué par une dualité entre deux géants qui prennent le pas sur l’ensemble des autres pays du continent. Cependant, entre la superpuissance étatsunienne et la puissance émergence brésilienne, des disparités se font jour malgré les similitudes aussi bien du point de vue de l’intégration dans la mondialisation, que de la place dans le monde et des dynamiques territoires. III. Etats-Unis, Brésil : des puissances rivales ? Les deux pays ont été fondés par des colons venus d’Europe par la mer ; les Portugais arrivent au XVIe siècle sur la côte Nord-Est alors que les Anglais ne fondent leurs premières colonies qu’au XVIIe siècle (Virginie). Cependant, la conquête et la mise en valeur du territoire a été bien plus rapide aux EU, avec la conquête de l’Ouest qui permet d’atteindre la Pacifique dès le milieu du XIXe siècle, une fois les montagnes rocheuses franchies. Au Brésil, l’intérieur du pays n’a été que tardivement mis en valeur, en suivant les fleuves pour pénétrer la forêt dense. Longtemps le Brésil s’est résumé à une frange littorale s’épaississant. Tous deux ont été peuplés par immigration et demeurent attractifs ; la population est de 312 millions d’habitants aux EU, contre 197 millions au Brésil. Mais l’attractivité des EU, à l’échelle mondiale (dont brain-drain) est sans commune mesure avec celle du Brésil qui attire seulement les migrants des pays voisins. Tous deux ont connu l’économie de plantation, l’esclavage et ont été les points d’arrivée de navires négriers. La société des EU est multiculturelle, cosmopolite, non exempte de racisme. La société brésilienne est métissée mais le pouvoir économique est encore aux mains des Blancs ; le racisme existe aussi. La conquête, l’esclavage et les inégalités sociales font de ces deux sociétés des sociétés marquées par la violence et le meurtre.

A. Deux géants économiques dans la mondialisation

1) Des centres d’impulsion de la mondialisation Documents à utiliser : carte 1 p. 220, carte 2 p. 221, repères p. 222, tableau du classement des FTN (Fortune Global 500, 2012), le commerce extérieur brésilien (Atlas du Brésil, Autrement, 2012, p. 34), Principaux exportateurs et importateurs mondiaux de marchandises (2011) (OMC, rapport des échanges mondiaux, 2012.), document 3 p. 228, documents 5 et 6 p. 229. Document 1 : Le FTN étatsuniennes et brésiliennes dans la mondialisation : Les 5 premières FTN brésiliennes

Domaine d’activité Chiffre d’affaires en 2010, en milliards de $

Rang mondial en 2011

PetroBras hydrocarbures 120 34 Banco do Brasil finances 63 117 Banco Bradesco finances 53 156 Vale Extraction minière 45 186 JBS agroalimentaire 31 307 Les 5 premières FTN Domaine d’activité Chiffre d’affaire en Rang mondial en 2011

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étatsuniennes 2010, en milliard de $ Wal-Mart Stores Services 421 1 Exxon-Mobil Hydrocarbures 354 3 Chevron Hydrocarbures 196 10 ConocoPhilips Hydrocarbures 185 12 FannieMae Finance 154 15

Source : Fortune, 2012. En 2011, le Brésil compte 7 FTN parmi les 500 premières mondiales. Document 2 : Le commerce extérieur brésilien […] Pendant les années 2000, le Brésil voit son commerce extérieur progressé très rapidement. En 2011, en dépit d’une économie mondiale en crise, la balance commerciale du Brésil est excédentaire de plus de 23 milliards d’euros. […] Victimes de la crise européenne, ces bons résultats sont cependant freinés en 2012. Mieux insérés aux marchés mondiaux, mais toujours vulnérable à ses aléas, le Brésil se montre actif au sein des organisations multilatérales, notamment l’OMC. Le Brésil a déposé 24 plaintes devant l’OMC, parvenant, dans la majorité des cas, à faire prévaloir ses intérêts, en particulier contre les Etats-Unis, reconnus coupables en 2007 de subventionner les exportations de coton. Le Brésil signe par ailleurs des accords commerciaux. Dès 1991, il crée le Mercosur avec ses voisins […] qui génère une dynamisation du commerce dans la zone. […] La dynamisation du commerce extérieur du pays repose sur une diversification des partenaires et des produits. […] Deux tendances se dessinent ainsi : le Brésil se tourne de plus en plus vers la Chine et exploite davantage ses ressources naturelles, notamment minérales et agricoles. L’agriculture qui ne représente qu’une faible part du PIB, assure 40 % des exportations. […] Tous les produits que le Brésil exporte [sucre, café, jus d’orange (1er), éthanol, viande bovine, tabac, soja, cuir (2ème), poulet, minerai de fer, chaussures (3ème)] ont vu leur cours s’envoler dans les années 2000, favorisant la balance commerciale du pays. Parmi les hausses les plus spectaculaires entre 2002 et 2011, figurent celles du minerai de fer (600 %), du café (480 %), du pétrole (397 %), du sucre (292 %), du soja (160 %), du tabac (156 %) et du poulet (137 %). Dans le même temps, le volume d’exportation de ces produits a aussi augmenté, par exemple plus de 360 % pour le sucre, 333 % pour la viande bovine ou 294 % pour le poulet, et même 3142 % pour le pétrole, dont les exportations sont très récentes.

Source : Atlas du Brésil, Autrement, 2012, p. 34.

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Document 3 : Principaux exportateurs et importateurs mondiaux de marchandises (2011) En milliard de dollars et en pourcentage

Source : OMC, rapport des échanges mondiaux, 2012.

Questions : 1. A l’aide de vos connaissances et des documents (cartes p. 220-221 et documents 1 à 3),

montrez que les Etats-Unis et le Brésil sont des centres d’impulsion de la mondialisation mais à des rangs différents.

Les EU et le Brésil sont deux centres d’impulsion de la mondialisation. Les EU occupent les premiers rangs dans les secteurs de l’agriculture (Monsanto), les services (Delta Airlines, Wal-Mart), l’industrie (Boeing) et dominent la Triade. En 2010, leur PIB est supérieur à la somme des trois suivants (Chine, Japon, RFA). Si le PIB du Brésil est bien plus faible (6e rang mondial), le pays est une puissance émergente avec un taux de croissance de 7,5 % (+ 53 % entre 2000 et 2010). Leur place dans le commerce mondial est inégale puisque les EU sont le 2e exportateur mondial, et le Brésil le 22e. Cependant, les exportations brésiliennes sont de plus en plus diversifiées, et en forte hausse (multipliées par 3,6 entre 2000 et 2010). Le commerce extérieur est excédentaire (+ 14 %) alors qu’il est déficitaire pour les EU (- 54 % en 2010, au profit de la Chine essentiellement). Enfin, les EU sont la première puissance financière mondiale : dollar monnaie de référence mondiale, places boursières de premier ordre avec le NYSE (New York Stock Exchange), le NASDAQ, firmes transnationales dominantes… La bourse de São Paulo, la Bovespa, n’est qu’au 44e rang mais les FTN brésiliennes s’affirment, surtout en Amérique latine. Les découvertes d’immenses gisements de pétrole offshore en 2007 au large de Rio et Santos ont été permises par la PetroBras, entreprise publique brésilienne figurant parmi les rares compagnies du monde à forer sous plus de 5000 m d’eau. Suite à la découverte de pétrole dans des couches ultra-profondes de sa ZEE, le Brésil figure parmi les nations disposant des réserves les plus élevées de pétrole (14 milliards de barils) et

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est appelé à en devenir un des plus gros exportateurs. D’où l’intérêt des FTN étatsuniennes et occidentales en général. 2. Montrez que les deux pays sont des géants agricoles en concurrence (document 3 p. 228,

documents 5 et 6 p. 229 + connaissances issues de l’étude de cas sur le café, produit mondialisé).

Les deux pays sont aussi des géants agricoles. On les désigne par le terme « ferme du monde » même si ce dernier est le plus souvent appliqué au Brésil Des points communs apparaissent entre les deux agricultures :

- Des agricultures intensives et productives, modernes et exportatrices, ce qui les place en concurrence. Le très large recours aux plants génétiquement modifiés est une autre caractéristique.

- Même stratégie de diversification de leurs débouchés commerciaux, entrant en concurrence sur certains marchés (Chine, Europe, Japon). L’UE a signé des accords commerciaux avec le MERCOSUR d’où la forte part des exportations du Brésil vers cette destination.

- Un secteur agricole qui représente une faible part du PIB mais une grande part des exportations pour le Brésil (40 %) contre seulement 12 % pour les Etats-Unis.

La domination des États-Unis demeure cependant sans égale pour ce qui est des industries agro-alimentaires (PepsiCo, Cargill, Philips Morris…). La première FTN de l’agro-alimentaire brésilienne JBS même si elle gagne en puissance en rachetant des firmes étatsunienne reste cependant seulement au 307ème rang mondial des FTN.

B. Quelle influence mondiale ? Documents à utiliser : carte 1 p. 220 et carte 2 p. 221, Le Brésil en chantier (Atlas du Brésil, Autrement 2012, p. 88). Document : Le Brésil en chantier En 2011, le Brésil a organisé 304 congrès internationaux, ce qui la place au 7ème rang des pays organisateurs mondiaux. […] Ces rencontres dynamisent l’économie locale et participent à l’affirmation du Brésil sur le plan international. En 2013, le Brésil a accueilli les Journées Mondiales de la Jeunesse et la Coupe des Confédérations. Deux autres événements planétaires devraient mettre le Brésil en ébullition : la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016. Les enjeux sont multiples : politiques, économiques, sociaux, environnementaux. Les décideurs y voient une opportunité pour accélérer la modernisation du Brésil : infrastructures, transports, logements, urbanisme, industries, … […]

Source : Atlas du Brésil, Autrement 2012, p. 88 1. A l’aide de vos connaissances acquises sur la place des Etats-Unis dans le monde (histoire

et géographie) et la carte 1 p. 220, montrez comment les Etats-Unis influencent le monde. Les EU jouent toujours un rôle mondial majeur grâce au hard power qui comprend la puissance dure : influence dans les instances internationales (ONU, FMI, OMC), influence économique, militaire avec des flottes US sur tous les océans du monde, réseau d’alliances (OTAN) = gendarmes du monde. Leur modèle politique et économique exerce un pouvoir de séduction inégalé appelé soft power : c’est l’image positive renvoyée par les EU, l’american way of life (attraction de 11 % des IDE mondiaux, attraction sur les élites et les savants). On parle même de net power pour qualifier leur puissance médiatique (Internet, FTN de divertissement telles que Disney, AOL Time-Warner…). 2. A l’aide de vos connaissances acquises concernant la mondialisation et la carte 2 p. 221,

montrez que le Brésil a une influence sur le monde mais qu’elle demeure limitée.

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Le Brésil ne possède pas une telle influence : il n’est pas membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, n’est pas une puissance militaire capable de se projeter en dehors du continent. Cependant, il apparait comme un contrepoids à l’impérialisme étatsunien à l’échelle du continent (MERCOSUR) et est un des leaders des BRICS ou puissances émergentes ; membre du G20, sa voix défend les intérêts des pays du Sud, même si ses voisins dénoncent un néo-impérialisme brésilien (Argentine, Bolivie) à cause des IDE dans ces pays. Le Brésil tente de se donner une visibilité majeure dans le cadre international ne participant à des événements d’envergure majeure comme la coupe du monde de football en 2014 et les JO en 2016 à Rio de Janeiro. Ajout du professeur : Le Brésil a aussi une implication diplomatique forte en Afrique, notamment dans les pays lusophones comme l’Angola. De plus, l’importance des populations originaires d’Afrique au Brésil, résultat de la traite négrière du XVème au XIXème siècle, encourage le Brésil a développé une politique diplomatique africaine importante :

- Création en 2003 de l’organisation des pays de langue portugaise - Tournée diplomatique du président Lulla - Echanges culturels africains/brésiliens

IV. Etats-Unis, Brésil : des territoires reflets de la puissance

A. L’immensité des territoires et des ressources Les deux territoires sont de taille comparable : 9,6 millions de km2 pour les EU, 8,5 millions pour le Brésil, formant une masse compacte et d’un seul tenant (exception de l’Alaska). Le bassin hydrographique des EU constitue un couloir au cœur des Grandes Plaines de premier ordre aux EU ; alors que l’immense bassin de l’Amazone reste enserré par la forêt vierge et son milieu hostile. Mais cette forêt recule par l’avancée du front pionnier ce qui pose le problème de la déforestation. Les deux territoires présentent des réserves d’espaces très abondantes (avec les ressources qui vont avec) comme l’Alaska, le Mato Grosso, l’Amazonie. La maîtrise de l’espace est inégale : elle est achevée aux EU qui possèdent le réseau de transport et de télécommunication le plus vaste et le plus complet de la planète ; au Brésil, elle décroît à mesure que l’on avance à l’intérieur des terres ; le territoire brésilien est donc un territoire « à maîtriser ». Les logiques de construction des territoires sont comparables et résultent de la combinaison de facteurs historiques et de facteurs économiques : ce sont deux territoires du Nouveau monde, où les densités sont relativement faibles (34 hab. /km2 aux EU, 23 hab. /km2 au Brésil). Les fortes densités des littoraux reflètent l’arrivée des migrants d’Europe, alors que les régions de l’intérieur sont beaucoup moins peuplées. Cependant, ces pays sont « ouverts » : la mobilité interne est forte vers les régions dynamiques, entretenant la mentalité pionnière des origines.

B. Métropoles et façades maritimes profitent de la mondialisation aux EU La majorité de la population et des activités à forte valeur ajoutée (tertiaire supérieur, industrie de pointe) se concentrent dans une quarantaine de métropoles de plus d’un million d’habitants dont le poids se renforce = métropolisation. Elles se concentrent dans la Mégalopolis et dans la région des Grands Lacs (appelée également la Main Street America). Elles sont particulièrement dynamiques dans la Sun Belt : Californie, Miami, Triangle texan (Dallas, Houston, San Antonio), Seattle.

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De façon globale, le Nord-Est demeure le « centre moteur » du territoire. La Mégalopolis est toujours l’hypercentre avec 45 millions d’habitants sur 2 % du territoire et 40 % du PNB américain. Sa puissance se mesure par la concentration des institutions économiques (Bourse de Wall Street, FMI, sièges sociaux), politiques (ONU, OTAN, Maison Blanche, Congrès, Pentagone) et culturelles et scientifiques (musées comme le Metropolitan Museum de New York, universités, laboratoires comme le Biotech Corridor de Washington le long de l’autoroute 270, technopôle de la route 128 de Boston). Pour le géographe Jean Gottmann, à l’origine de l’expression Mégalopolis, elle joue un rôle charnière entre les EU (hinterland) et le reste du monde. C’est pour lui la « Grande Rue de la Nation », avec le rôle historique de ses villes (Boston, Philadelphie à l’origine de l’indépendance), leur concurrence pour rester les principaux centres de commerce international et les grands ports du commerce transatlantique. La Sun Belt est ancrée dans la mondialisation et ouverte sur l’Amérique latine ou/et l’Asie orientale. Elle n’est pas un ensemble régional uniforme. On distingue :

- de grandes régions motrices (Californie, Texas, Floride), des métropoles dynamiques (Los Angeles, San Francisco, Houston, Miami, Seattle), des technopôles à rayonnement mondial (Silicon Valley)

- des espaces dynamiques traditionnels (Etat de Washington), reconvertis (Géorgie) ou émergents (Arizona, Nouveau Mexique)

- des périphéries plus pauvres et en difficultés (Louisiane, Mississipi, Caroline du Sud) Plusieurs facteurs sont à l’origine du dynamisme de la Sun Belt :

- une population jeune, cosmopolite et en croissance (31 millions d’habitants en Californie) qui croit en l’american dream = grand dynamisme, audace de l’entreprise…

- un important développement des fonctions de recherche concernant la haute technologie (recherche privée et publique)

- de puissantes infrastructures de transport, à l’échelle nationale et mondiale (hub aéroportuaire de Dallas)

- une situation géographique d’interface (façade pacifique, du Golfe du Mexique, frontière américano-mexicaine, canaco-américaine)

- une compétitivité préservée grâce aux délocalisations dans les usines maquiladoras - une très forte influence culturelle : Hollywood ; la Californie apparaît comme

« l’archétype du rêve américain » Les régions motrices bénéficient du dynamisme de l’industrie high-tech (micro-électronique, informatique, biotechnologies, aéronautique) et du renom de ses entreprises Apple, Hewlett-Packard, Lycos, Microsoft, Boeing). Ces hautes technologies sont très liées aux commandes de l’Etat fédéral par le biais des crédits militaires.

C. Le Brésil, des disparités territoriales très fortes Selon H. Théry, le Brésil c’est à la fois « la Suisse, le Pakistan et le Far West ». Le Sudeste est la région la plus riche et la plus intégrée à la mondialisation. C’est le véritable « centre » du pays, véritable aire de puissance et centre d’impulsion. Avec le Sud, elle concentre les principales activités modernes : agriculture commerciale (canne à sucre, café, agrumes, soja), industrie diversifiée (automobile) recevant la majorité des IDE, tourisme, activités de commandement économiques en tous genres dans les mégapoles. Le cœur du Brésil est formé par le triangle (30 millions d’habitants au total, dont 17 millions à Sao Paulo) comprenant :

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- la capitale économique São Paulo - la capitale culturelle Rio de Janeiro - Belo Horizonte

Là sont aussi les disparités socio-spatiales les plus criantes. - le Nordeste est marqué par les industries traditionnelles et un tourisme moins

prospère ; seule la région côtière est dynamique. Cette région, ancien centre historique du Brésil, est une périphérie qui cumule les problèmes : les sécheresses (région semi-aride du Sertao), les échecs hydrauliques provoque un exode rural vers les favelas.

On parle de région « épave » où vit près de la moitié des 55 millions de démunis. - les régions pionnières : l’Amazonie et la partie septentrionale du Centre-Ouest : ces

territoires sont des périphéries « en réserve », riches en ressources minières, en bois et en espaces pour l’élevage extensif une fois la forêt défrichée. L’avancée du front pionnier provoque d’inquiétants problèmes écologiques : disparition de la biodiversité amazonienne, dégradation du couvert végétal par le lessivage des sols, rejet des industries minières.

Exercice méthode Accompagnement personnalisé : A l’aide des informations ci-dessus, construisez deux croquis :

- Les dynamiques territoriales aux Etats-Unis - Les dynamiques territoriales au Brésil

V. Etats-Unis, Brésil : les faiblesses de deux géants

A. Des géants marqués par des fractures socio-spatiales de grande envergure Documents à utiliser : document 1 p. 233, le luxe dans les grandes villes américaines, le lobby du Waldorf Astoria à New York (Site du Waldorf Astoria, 2013), Des sans-abris dans les tunnels anti-pluies à Las Vegas à 200 m des casinos (Nicolas Bourcier, Bienvenue à Las Vegas Inferno, Le Temps (journal suisse), septembre 2010), le Brésil, un pays de classes moyennes (Atlas du Brésil, 2012, p. 62), les favelas, marginalité et exclusion (Atlas du Brésil, 2012, p. 68-69), les croquis du paragraphe précédent. Document 1 : Le luxe dans les grandes villes américaines, le lobby du Waldorf Astoria à New York.

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Source : Site du Waldorf Astoria, 2013

Document 2 : Des sans-abris dans les tunnels anti-pluies à Las Vegas à 200 m des casinos.

Source : Nicolas Bourcier, Bienvenue à Las Vegas Inferno, Le Temps (journal suisse), septembre 2010.

Document 3 : Le Brésil, un pays de classes moyennes ? L’extrême pauvreté, mesurée par l’incapacité à subvenir aux besoins alimentaires, a connu des périodes de baisse notamment dans les années 1970 […] suivies de retombées brutales. […] Avec l’arrivée au pouvoir de Lula et du Parti des Travailleurs (PT), la diminution est très rapide, jusqu’à 8,8 % en 2008. Au-delà des variations dues aux aléas de la croissance, le nombre de pauvres au Brésil a historiquement été lié à la structure très inégalitaire de la répartition des revenus et des opportunités de progrès. De ce point de vue, les années 2000 marquent aussi une rupture. Les inégalités ont commencé à diminuer dans les années 1990, mais les progrès se sont accélérés depuis l’arrivée au pouvoir du PT. […] Les classes économiques les plus pauvres sont devenues moins nombreuses que les classes moyennes à partir de 2008-2009. Les progrès ne sont toutefois pas homogènes. Le Brésil reste un des pays les plus inégalitaires au monde et la pauvreté demeure importante dans les zones rurales, notamment dans le Nord-Est.

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Source : Atlas du Brésil, 2012, p. 62 Document 4 : Les favelas, marginalité et exclusion En dépit de progrès en matière de lutte contre la pauvreté, le Brésil compte encore en 2010 plus de 6 000 favelas dans 323 des 5 565 villes du pays, abritant 11,4 millions d’habitants, soit 6 % de la population du pays. La ville la plus touchée est Belém avec 54 % des habitants vivant dans des favelas. A Rio de Janeiro, 22 % de la population vit encore dans une des 900 favelas, ce qui représente 1,4 million de personnes. Les favelas de Rocinha, Alemão et Da Maré sont les plus grandes du pays. Les favelas se caractérisent par des conditions de vie dégradées. Installées le plus souvent sur des terrains occupés illégalement, les habitants n’ont pas accès aux infrastructures (électricité, eau, égouts) et vivent dans des logements précaires. L’exclusion sociale et spatiale est à l’origine du développe de l’économie informelle et de nombreux trafics. […] En 2011, les images de l’armée prenant possession des favelas de Rocinha et de Vidigal, situées dans la zone sud de Rio, ont fait le tour du monde. Dans la perspective de la Coupe du monde de football en 2014 et des JO en 2016, le Brésil s’emploie à pacifier la « cité merveilleuse ».

Source : Atlas du Brésil, 2012, p. 68-69 Questions : 1. A l’aide des croquis, montrez que les Etats-Unis et le Brésil sont marqués par de fortes

inégalités de développement à l’échelle nationale. Les deux croquis ont permis de mettre en évidence des inégalités spatiales fortes à l’échelle de ces pays-continents que sont les Etats-Unis et le Brésil. En effet, dans l’ensemble des cas, les façades littorales sont largement plus développées et dynamiques que les autres parties du territoire. De plus, ce sont les villes de ces façades littorales qui permettent à ces pays de s’intégrer de manière durable à la mondialisation. L’intégration des façades littorales à la mondialisation, ainsi que celle des villes, entraînent des transformations profondes des territoires aussi bien dans la forme des aménagements induits que dans les gentrifications à e cours. Pour le Brésil, les écarts sont encore plus grands malgré les tentatives pour désenclaver et mieux intégrer à la mondialisation les territoires amazoniens et ceux du Nord-Est. Le contraste dans le développement est donc d’abord Nord-Sud. Le Nord-Est est en effet la partie la plus pauvre du territoire, en déprise progressive, touchée par l’extrême pauvreté et les départs. En revanche, la partie du Sud-Est, autour des villes de Rio, São Paulo et Belo Horizonte, est celle qui est la plus développée et la plus intégrée à la mondialisation. Une interface maritime majeure se joue à ce nouveau. En revanche, les interfaces terrestres sont plus rares. Pour les Etats-Unis, le territoire est fortement maîtrisé. Les trois façades maritimes jouent le rôle de porte d’entrée dans la mondialisation. Les villes sont autant de gateways sur le territoire des Etats-Unis. Les deux interfaces terrestres de la Mexamerica et de la Main Street sont aussi des pôles majeurs de richesse et d’intégration à la mondialisation, même si des villes comme Détroit font face aujourd’hui à une très grave crise. Un contraste Est-Ouest se met en place. La partie ouest allant des Grandes Plaines aux Rocheuses restant plus en retrait, voire en position plus précaire par rapport à son rôle dans la mondialisation que la Megalopolis, les Grandes Plaines, et la Sun Belt marquée par la formation de nouvelles mégalopoles en Californie et d’une mégalopole transfrontalière, la Pugetopolis. 2. Montrez que les Etats-Unis et le Brésil sont marqués par une très forte ségrégation

socio-spatiale dans les villes. La ségrégation socio-spatiale reste très forte dans les villes comme le montre le fait que se côtoient dans les villes des deux pays des quartiers extrêmement riches comme dans le cadre de la 5ème Avenue ou de l’Upper East Side à NYC et des quartiers pauvres comme dans le cas

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d’Harlem. L’extrême richesse côtoie l’extrême pauvreté comme le montre la situation des sans-abris dans les tunnels de Las Vegas. La ségrégation est socio-spatiale mais aussi ethnico-spatiale comme le montre la difficulté des populations latinos et afro-américaines à sortir de ce que les géographes américains appellent les « ghettos ». La crise de 2008 et ses conséquences ont aussi accentué le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit moins de 2$ par jour pour vivre, passant à 20 % de la population étatsunienne. Les contrastes sont encore plus fort au Brésil où les écarts de revenus entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres passe de 1 à 50. Les villes sont marquées par des ségrégations socio-spatiales encore plus fortes : gated communities, quartier riche comme aux abords de la plage de Copa Cabana à Rio, quartiers pauvres à habitat précaire dans les favelas comme à Rocinha ou à Alemão, les deux plus grandes favelas de Rio. 3. Nuancez en montrant que des efforts ont été menés au Brésil pour réduire inégalités et

pauvreté. Le gouvernement brésilien, depuis l’arrivée du Parti des Travailleurs au pouvoir a réduit progressivement l’extrême pauvreté, passant de 25 % à 8,8 % et permettant aux classes moyennes de surpasser les classes pauvres en 2008-2009. La lutte contre la pauvreté et les inégalités est engagée mais la structure de la société brésilienne, comme la plupart des sociétés sud-américaines, de nature duale, rend encore difficile la résorption plus rapide des inégalités et de la ségrégation socio-spatiale.

B. Des géants contestés à l’échelle mondiale

Documents à utiliser : Pourquoi il faut s'inquiéter de la dette publique américaine ? (Jacques Adda, Alternatives Economiques n° 300, mars 2011), Politique étrangère américaine : quels défis ? Rompre avec le tout-militaire et le nation-building (Alexandra DE HOOP SCHEFFER, professeur à Science Po Paris, Diploweb, le 12 juin 2011), Comment la Diplomatie américaine veut imposer les OGM (Audrey Garric, Le Monde, 16 mai 2013), L’Amazonie au cœur des débats (Atlas du Brésil, Autrement 2012, p. 42-43). Document 1 : Pourquoi il faut s'inquiéter de la dette publique américaine ? La dette publique américaine continue de s'accroître. Une dynamique qui risque de devenir insoutenable, notamment en cas de remontée des taux d'intérêt. Faute d'envisager une hausse substantielle des rentrées fiscales, la stratégie de consolidation budgétaire de Barack Obama ne paraît pas très réaliste. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l'encours de la dette publique américaine atteindra 100 % du produit intérieur brut (PIB) en 2011, à un peu plus de 15 000 milliards de dollars. Avec un déficit estimé à 1 600 milliards (10,9 % du PIB) pour l'année fiscale qui se termine en septembre 2011, ce sont quelque 4 000 milliards de dollars qui se seront ajoutés à l'encours de la dette fédérale en l'espace de seulement trois ans, soit 38 points de PIB. La vitesse de la dégradation est telle que le plafond légal de la dette publique, déjà relevé de 15 % à 14 300 milliards de dollars en février 2010, sera à nouveau franchi au printemps 2011, obligeant le gouvernement à solliciter du Congrès une énième autorisation de relèvement.

Source : Jacques Adda, Alternatives Economiques n° 300, mars 2011 Document 2 : Politique étrangère américaine : quels défis ? Rompre avec le tout-militaire et le nation-building 7 LE CHOIX du département d’Etat américain pour prononcer le discours du 19 mai 2011 sur les événements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, adressait un message clair : pour 7 Terme de l’administration américaine pour désigner les reconstructions politiques menées en Afghanistan et en Irak après la chute des Talibans et de Saddam Hussein.

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répondre au printemps arabe, le président Barack Obama privilégie la diplomatie américaine et l’aide au développement, au détriment de la force militaire. Cette approche coïncide avec une volonté plus large de l’administration américaine de redéfinir la posture stratégique des Etats-Unis dans la région du Moyen-Orient et dans le reste du monde où les Etats-Unis ne seraient plus l’acteur principal (désengagement militaire d’Irak ; diplomatie d’accompagnement des mouvements populaires, au détriment de l’ingérence ; phase de « transition » en Afghanistan ; recours croissant aux forces spéciales et aux drones armés au détriment du déploiement de forces militaires de grande envergure). Le contexte post-Ben Laden et les révoltes arabes sont ainsi considérés par le président Obama comme une occasion historique pour la région, mais aussi pour infléchir la politique des Etats-Unis dans le sens d’une « démilitarisation ». […] Toutefois, la volonté affichée par l’administration Obama de « démilitariser » la politique étrangère des Etats-Unis, doit faire face à plusieurs obstacles. L’héritage de l’administration G.W. Bush tout d’abord, qui dans la lignée des administrations précédentes (G.H. Bush et B. Clinton), avait continué à déléguer des pans entiers de la politique étrangère américaine, y compris une partie de l’assistance économique et humanitaire, au département de la Défense. Elle avait aussi privilégié la force militaire comme instrument de projection de la puissance américaine à l’étranger : la guerre en Irak, la « guerre contre le terrorisme », l’unilatéralisme américain et la perception des Etats-Unis comme une menace militaire, constituent toujours le prisme au travers duquel les Etats-Unis sont perçus par les opinions arabo-musulmanes. Ainsi, selon le sondage de fin avril 2011 du Pew Research Center, 91% des Palestiniens, 59% des Turcs et 54% des Egyptiens interrogés continuent de percevoir les Etats-Unis comme une menace militaire.

Source : Alexandra DE HOOP SCHEFFER, professeur à Science Po Paris, Diploweb, le 12 juin 2011 Document 3 : Comment la diplomatie américaine veut imposer les OGM On le sait, les organismes génétiquement modifiés (OGM) font l'objet de lobbying de la part des firmes de l'industrie des biotechnologies comme Monsanto, Syngenta, Bayer et consorts. Mais ce que l'on soupçonne moins, c'est qu'une partie de cette promotion active, voire agressive, est menée depuis des années par des diplomates américains dans de nombreux pays du monde. L'ONG américaine Food and Water Watch a analysé et compilé [...] 926 câbles diplomatiques échangés entre le département d'Etat américain et les ambassades de 113 pays étrangers entre 2005 et 2009. Il en ressort une campagne soigneusement conçue pour briser la résistance aux produits génétiquement modifiés à l'extérieur des Etats-Unis, et ainsi aider à promouvoir les profits des grandes entreprises agrochimiques américaines, qui dominent la production de maïs, de soja et de coton outre-Atlantique. […] Les diplomates américains devaient aussi faciliter les relations entre les firmes des biotechnologies et les gouvernements étrangers, notamment des pays en développement comme le Kenya ou le Ghana, pour promouvoir non seulement les politiques favorables aux biotechnologies et à la brevetisation du végétal, mais aussi les produits et exportations de ces entreprises. […] Enfin, l'effort du département d'Etat s'est aussi déployé sur le terrain juridique : les diplomates américains installés à l'étranger se sont ainsi opposés à des lois sur l'étiquetage des produits OGM ou des règles bloquant leur importation. Et les Etats-Unis ont saisi plusieurs fois l'Organisation mondiale du commerce, notamment contre le moratoire de sept pays européens sur la culture du maïs MON810. […]

Source : Audrey Garric, Le Monde, 16 mai 2013.

Document 4 : L’Amazonie au cœur des débats

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Le Brésil possède la plus grande forêt tropicale du monde […]. L’ampleur de la déforestation de l’Amazonie fait l’objet de débats. Personne toutefois ne nie que l’extension de l’élevage et certains projets d’infrastructure se sont faits au détriment de la « forêt primaire » depuis des décennies. La plupart des ONG militantes évoquent la disparition de l’équivalent d’un terrain de football toutes les sept secondes et la mise en danger de l’écosystème des populations indigènes. Les gouvernements brésiliens successifs ont hésité entre la volonté de protéger la biodiversité et les populations autochtones et le désir de ne pas entraver les activités économiques qui dynamisent la croissance, notamment l’élevage. Les grands propriétaires défrichant leurs terres ont parfois eu recours à la violence pour défendre leurs intérêts. […] La surveillance du territoire est rendue difficile par l’étendue à couvrir et par la prolifération d’activités illégales comme l’exploitation du bois précieux ou l’orpaillage (= recherche de l’or). […] Entre 2003 et 2008, la ministre de l’environnement Marina Silva se heurte au lobby (= groupe de pression) de l’agrobusiness et doit même composer avec certains de ses collègues ministres qui défendent des projets tels la déviation du fleuve São Francisco, l’autoroute BR 163 à travers l’Amazonie ou la construction du barrage Belo Monte. […] Enfin, le gouvernement brésilien doit aussi lutter contre la biopiraterie en provenance de groupes pharmaceutiques qui veulent exploiter la flore et déposer des brevets pour l’utilisation de certaines plantes.

Source : Atlas du Brésil, Autrement 2012, p. 42-43 Questions : 1. Identifiez les différents domaines qui sont à l’origine des faiblesses et des contestations au

Brésil et aux Etats-Unis. Plusieurs domaines sont à l’origine des contestations et des faiblesses du Brésil et des Etats-Unis :

- L’économie. o La dette étatsunienne fait peser un risque sur l’ensemble de l’économie

mondiale qui inquiète investissement, détenteur de la dette, et partenaires commerciaux notamment le Brésil.

o L’économie Brésilienne reste encore en grande partie dépendante de certains types d’échange, notamment de matière première, ce qui rend son commerce extérieur dépendant des cours mondiaux.

- L’environnement. Les deux pays sont accusés de ne pas respecter suffisamment l’environnement à l’échelle de leur pays et donc de mettre en danger la planète.

- La politique étrangère. La politique menée par les Etats-Unis depuis l’administration Bush a renforcé un sentiment anti-américain dans le monde et en Amérique latine.

2. Expliquez quelles sont les craintes que soulève la dette américaine à l’échelle mondiale. Les craintes soulevées par la dette américaine portent essentiellement sur la question du remboursement de cette dette, dont des bons sont détenus par de nombreux pays de monde. Dans le cas où les Etats-Unis seraient incapables de rembourser leurs créanciers, le risque porte sur un effondrement de l’économie mondiale et une déstabilisation de nombreuses économies dépendantes des capitaux américains. La Chine, détentrice d’une grande partie de la dette étatsunienne, est donc particulièrement inquiète. 3. Expliquez quelles sont les critiques faites contre la politique étrangère des Etats-Unis.

Nuancez ce point de vue depuis l’élection de Barack Obama. Les critiques menées contre la politique étrangère des Etats-Unis portent essentiellement sur le fait que, depuis 2001, ils ont privilégié la force militaire comme instrument de projection de la puissance américaine à l’étranger. La guerre en Irak, la « guerre contre le terrorisme », l’unilatéralisme américain et la perception des Etats-Unis comme une menace militaire sont

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autant de point de vue qui divisent les opinions internationales et qui exacerbent l’anti-américanisme dans le monde, notamment dans les pays du Moyen-Orient. Cependant, depuis son arrivée au pouvoir Barack Obama veut « démilitariser » la politique étrangère des Etats-Unis. Différentes actions le montrent : désengagement militaire d’Irak ; diplomatie d’accompagnement des mouvements populaires, au détriment de l’ingérence ; phase de « transition » en Afghanistan ; recours croissant aux forces spéciales et aux drones armés au détriment du déploiement de forces militaires de grande envergure. 4. Montrez que de vives critiques sont portées face aux Etats-Unis et au Brésil concernant

l’environnement. Les Etats-Unis, comme le Brésil, sont souvent accusés par les ONG militantes, et par bon nombre de pays dans le monde, de ne pas tenir compte des problèmes environnementaux. Dans beaucoup de cas, la recherche du profit est pointée du doigt : développement des OGM dans le monde avec en tête de file la FTN étatsunienne Monsanto, la déforestation au profit de l’agro-business, le refus de ratifier le protocole de Kyoto puis de donner des chiffres précis d’engagement de diminution des GES. Le Brésil est particulièrement attaqué pour sa gestion de l’Amazonie, un des poumons verts de la planète. Les ONG, comme Greenpeace ou la WWF, estiment que le gouvernement privilégie le profit, la transformation des infrastructures à la protection de la « forêt primaire », extrêmement riche en biodiversité et en population autochtone dont l’écosystème est particulièrement menacé – cas des Indiens Raoni.


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