UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école
secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle
Rapport d’activités dirigées présenté à la Faculté des Sciences de l’Éducation en vue de l’obtention de la maîtrise en carriérologie et à
Monsieur Louis Cournoyer, c.o., Ph D.
© Aline Richard, MARS 2013
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TABLE DES MATIÈRES
SIGLES ET ACRONYMES………………..……………………………………………..5
REMERCIEMENTS ……………………………………………………………………...6
SOMMAIRE………………………………………………………………………………7 INTRODUCTION………………………………………………………………………...9
1. PROBLÉMATIQUE ...…………………………………………………………..……11
1.1 La session d’accueil et d’intégration (SAI)……………………………..……...…12
1.2 La mission de l’éducation selon le Ministère de l’Éducation, du Sport et des
Loisirs(MELS) ……………………………...…………………………………….14
1.3 La place de l’orientation scolaire et professionnelle au secondaire.………………16
1.4 L’orientation au secondaire : un problème?…………………………...………….22
2. CADRE CONCEPTUEL…………...…………………………………………….….27
2.1 L’indécision vocationnelle.………………………………………………….…....27
2.1.1 Les causes de l’indécision…………………………………………………….......29
2.1.2 Les conséquences de l’indécision………………………………………….…......31
2.2 Quelques modèles conceptuels de ’orientation………………………………...….33
2.2.1 La conception de Super……………………………………………………….….34
2.2.2 Le modèle de l’ADVP…...………………...……………...…………………..….36
2.2.3 Le modèle du guide d’évaluation en orientation de l’OCCOQ...……………......38
3. OBJECTIF DE RECHERCHE ………………………………………...……………43
4. MÉTHODOLOGIE ………………………………………………………………….44
4.1 Type de recherche....................................................................................................44
4.2 Stratégie d’échantillonnage ………………………………………….……….….. 45
4.3 Instrument.…..……………………………………………………………….……46
4.4 Méthode de collecte des données………………………………………..……......46
2
4.5 Traitement des données.………………………………………………………….. 48
4.6 Analyse des données.................................................................................................48
4.7 Éthique......................................................................................................................49
5. RÉSULATS.………………………………………………………………………......50
Résumé des thèmes et des sous-thèmes abordés par les étudiants et les étudiantes…….51
5.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel..………………52
5.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel…..…54
5.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier.....55
5.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation……..…..57
5.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de
carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information
scolaire et professionnelle……………………………….………………...……..57
5.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire.…….……………….…...59
5.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le
but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel.……….…….…………....60
6. DISCUSSION ………………………………………………………………………..64
6.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel…….………….64
6.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel….….65
6.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier….67
6.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation.…..……..71
6.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement
de carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information
scolaire et professionnelle ...……………………..…..........………………...……72
6.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire………………….…….….74
6.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le
but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel.……………………......…76
3
7. CONCLUSION…………………………………………………………………….…81
LISTE DES RÉFÉRENCES…………………………………………………………….86
ANNEXE-1 Tableaux …………………………………………………………………...93
ANNEXE-2 Guide d’entretien ………………………………………………….………94
ANNEXE-3 Formulaire d’information et de consentement (sujet majeur)………….…..96
ANNEXE-4 Formulaire d’information et de consentement (sujet mineur)…………….100
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SIGLES ET ACRONYMES
ADVP Activation du développement vocationnel et personnel
AEC Attestation d’études collégiales
BAC Baccalauréat (diplôme universitaire de premier cycle)
CÉGEP Collège d’enseignement général et professionnel
CO Conseillère ou conseiller d’orientation
CSE Conseil Supérieur de l’Éducation
DEC Diplôme d’études collégiales
DEP Diplôme d’études professionnelles
IMT Information sur le marché du travail
MELS Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport
MEQ Ministère de l’Éducation du Québec
OCCOQ Ordre professionnel des conseillères et conseillers d’orientation du Québec
PPO Projet personnel d’orientation
SAI Session d’accueil et d’intégration
ST Session de transition
SRAM Service régional des admissions du Montréal métropolitain
SRAFP Service régional d'admission en formation professionnelle
SRACQ Service régional d'admission au collégial de Québec
SRASL Service régional de l'admission des cégeps du Saguenay / Lac-Saint-Jean
5
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je tiens à remercier Monsieur Louis Cournoyer, professeur de counseling
de carrière à l’UQAM et conseiller d’orientation, qui m’a accompagnée de façon
professionnelle tout au long de cette recherche par ses conseils judicieux et appropriés.
Sans son support et ses précieux commentaires, il m’aurait été difficile d’envisager la
réalisation d’un tel travail. Son accueil chaleureux lors de nos rencontres ainsi que sa
grande capacité d’écoute m’ont permis de compléter cette recherche sans trop souffrir
d’anxiété devant l’ampleur de la tâche à réaliser.
J’aimerais aussi souligner l’ouverture et la gentillesse de Katie Beauvais, conseillère
d’orientation au cégep de Granby Haute-Yamaska, qui a accepté d’emblée ma demande
lorsque je lui ai proposé de rencontrer des étudiants issus des groupes d’accueil et
d’intégration. Elle n’a pas hésité à mettre en place tous les éléments nécessaires pour
favoriser la réalisation de mes entretiens.
Je m’en voudrais de ne pas souligner la présence de celle qui, depuis six ans, partage ma
vie au quotidien, nourrit ma détermination, m’encourage à me dépasser et, surtout,
m’aide à devenir meilleure : ma fille Rosaline. Merci pour l’amour que tu me donnes.
En terminant, je désire soulever mon chapeau, à celle qui me regarde chaque matin dans
la glace et qui a su, à travers vents et marées, rester debout malgré le manque de soutien
et la solitude. Je reconnais l’audace et la résilience qui me caractérisent et qui m’ont
accompagnée dans l’accomplissement de ce projet.
6
SOMMAIRE
Au Québec, après leurs études au secondaire, environ 60 % des élèves choisissent de
poursuivre leur cheminement scolaire dans un collège d’enseignement général et
professionnel (CÉGEP). Parmi ces élèves qui décident d’entreprendre des études
collégiales, environ 10% se retrouvent à la session d’accueil et d’intégration (SAI) car ils
souhaitent poursuivre leurs études même s’ils n’ont pas réussi à identifier un projet
professionnel. Chez plusieurs jeunes qui terminent leurs études secondaires, l’indécision
vocationnelle ne fait pas de doute. Plusieurs recherches ont abordé l’indécision
vocationnelle chez les jeunes du secondaire. Les études ont attesté plusieurs causes et
conséquences de l’indécision chez les jeunes. Parallèlement, les recherches se sont
penchées sur le développement vocationnel des adolescents. Pourtant, le problème ne
semble pas être résolu. Néanmoins, un questionnement demeure : comment l’école
secondaire peut-elle aider les jeunes à identifier un projet professionnel avant la date du
1er mars, date butoir pour ceux et celles qui choisissent de s’inscrire à la formation
collégiale ou à la formation professionnelle ? Cette recherche vise à considérer les
perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet
d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et
professionnelle. La méthodologie de cette étude consiste en une recherche qualitative par
une analyse thématique suite à une lecture flottante du verbatim de huit étudiantes (n=4)
et étudiants (n=4), inscrits à la première session, à la SAI, au cégep de Granby Haute-
Yamaska. La collecte de données a été effectuée en deux périodes. L’analyse des
résultats issue des verbatim des étudiants et des étudiantes a contribué à l’identification
de sept thèmes : l’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel, les
démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel, les démarches
effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier, l’intention de
rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation, la convenance d’un cours au
secondaire, similaire au cours «développement de carrière» qui favorise la connaissance
de soi et fournit de l’information scolaire et professionnelle, l’insuffisance des services
d’orientation au secondaire et le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches
personnelles dans le but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel.
7
Somme toute, les résultats tendent à démontrer que tous les étudiants et les étudiantes
interviewés manifestaient de l’indécision vocationnelle à la fin de leurs études
secondaire. Toutefois, la plupart ont effectué, sans succès, quelques démarches
personnelles ou comprises dans le régime d’études au secondaire dans le but d’élaborer
leur projet professionnel. La conclusion de cette recherche illustre aussi l’intention chez
les étudiants et les étudiantes de rencontrer un conseiller d’orientation pour les aider dans
leurs démarches et atteste leur besoin d’être accompagnés au secondaire dans leurs
tentatives d’identifier un projet professionnel. Finalement, la plupart des étudiants et des
étudiantes rencontrés ont appuyé la pertinence d’un cours au secondaire similaire au
cours «développement de carrière», offert à la SAI, qui favorise la connaissance de soi et
fournit de l’information scolaire et professionnelle.
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INTRODUCTION
Tous les ans, au secondaire, à l’approche du 1er mars, l’histoire se répète et ils sont des
milliers de jeunes devant l’obligation de faire un choix à faire à la fin de leurs études
secondaires. Selon le MELS (2011a), dans une cohorte de 100 personnes qui amorcent
des études secondaires, 40 obtiendront un diplôme d’études collégiales (DEC), 32 un
baccalauréat, 9 une maîtrise et, enfin, 1 personne obtiendra un doctorat. Toutefois, avant
de s’investir pour obtenir son diplôme, chaque jeune doit d’abord choisir un programme
parmi une multitude de possibilités qui s’offrent à lui. Pour certains, cette période
représente l’occasion de réaliser un rêve et avancer à pas sûr vers l’avenir. Pour d’autres,
ce moment représente une source d’angoisse et de tourments à cause d’une indécision
vocationnelle qui persiste.
L’orientation au secondaire a connu plusieurs changements au cours des dernières
décennies. Que ce soit la disparition du cours d’éducation au choix de carrière,
l’implantation de l’AO et le programme de PPO, l’école cherche à s’adapter au fil des
ans. L’école secondaire doit adhérer à la mission du MELS, soit de rendre tous les élèves
aptes à entreprendre et à réussir un parcours scolaire ou à s'intégrer à la société par la
maîtrise de compétences professionnelles. Toutefois, les études démontrent que, malgré
les tentatives de l’école secondaire et les recommandations du MELS, l’indécision
vocationnelle persiste et ses conséquences sont nombreuses (coûts sociaux, décrochage
scolaire, démotivation, etc.). Bien que plusieurs études aient observé le développement
vocationnel, il semble que l’école secondaire n’est toujours pas en mesure d’intervenir
efficacement auprès des jeunes. Qu’en pensent les principaux intéressés?
Cet essai tente d’analyser les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et
intégration sans projet d’orientation, quant au rôle de l’école secondaire dans leur
orientation scolaire et professionnelle. Tout d’abord, le premier chapitre présente le
parcours des élèves dans le système scolaire québécois et la particularité de la SAI. Par
la suite, il importe de rappeler la mission de l’éducation selon le MELS et les services
d’orientation actuellement offerts au secondaire. Ensuite, le deuxième chapitre présente
9
les résultats de plusieurs études concernant l’indécision vocationnelle, ses causes et ses
conséquences. Il sera aussi question dans ce chapitre de trois modèles conceptuels de
l’orientation. Ensuite, l’objectif de cette recherche sera exposé dans le troisième chapitre.
Puis, le quatrième chapitre porte sur l’approche méthodologique privilégiée pour cet
essai. Dans le cinquième chapitre, il sera question des résultats qualitatifs extraits du
verbatim en lien avec l’objectif de recherche. Finalement, dans le sixième chapitre, une
discussion est organisée dans le but d’effectuer des comparaisons entre les résultats
obtenus et les concepts théoriques précédemment recensés. Pour conclure, les limites de
cet essai seront abordées dans le but de fournir quelques pistes de recherches possibles
afin de contribuer à l’amélioration des pratiques dans le domaine de l’orientation
professionnelle.
10
1. PROBLÉMATIQUE
À chaque année, dans les écoles secondaires du Québec, des milliers d’étudiants et
d’étudiantes en fin de parcours doivent faire un choix en ce qui concerne leur poursuite
aux études. Certains y parviennent sans trop de difficultés alors que d’autres demeurent
indécis face à la multitude de programmes offerts dans les différents établissements
d’enseignement. En 2009, le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE), dans un avis à la
ministre de l’Éducation, du loisir et du Sport (MELS), indique que les jeunes accordent
une grande importance à leurs études et à leur vie professionnelle future. Selon
l’organisme, lorsque les jeunes parlent de leurs études, une représentation domine: c’est
l’univers de l’emploi, de la carrière, de la réussite sociale. Selon le CSE (2009), les
jeunes ont une vision pratique des études et ils conviennent qu’elles sont importantes
pour l’avenir.
Au Québec, après six années d’études primaires, l’élève entreprend des études
secondaires de cinq ans s’il poursuit une orientation générale. Ensuite, après avoir
complété cinq années au secondaire et obtenu son diplôme d’études secondaires (DES),
l’élève est admissible aux études supérieures. Le collège constitue le premier échelon des
études supérieures. Offert principalement dans le réseau public par les collèges
d’enseignement général et professionnel (cégeps), l’enseignement collégial peut aussi
être offert par d’autres établissements tels que les collèges privés. Les cégeps offrent des
programmes d’études pré universitaires d’une durée de deux ans et des programmes
d’études techniques d’une durée de trois ans. Les premiers mènent aux études
universitaires, alors que les seconds préparent au marché du travail même s’ils peuvent
aussi, à certaines conditions, donner accès à l’université. Le diplôme d’études collégiales
(DEC) sanctionne la formation acquise dans le cadre des programmes d’études pré
universitaires et des programmes techniques. Il est également possible d’obtenir une
attestation d’études collégiales (AEC) au terme d’une formation technique de durée
variable (330 à 1350 heures) menant au marché du travail (Immigration-Québec, Site
officiel du Gouvernement du Québec, 2012).
11
En plus des programmes d’études préuniversitaires et techniques offerts au collégial, il
existe une session d’accueil et d’intégration (SAI) pour les élèves qui désirent entrer au
cégep même s’ils n’ont pas réussi à identifier un programme qui les intéresse en lien
avec un domaine professionnel particulier à la fin des études secondaires. Parmi les
élèves qui terminent leur cinquième secondaire, plusieurs décident de poursuivre leurs
études au collégial. Selon l’édition des Indicateurs de l’éducation (MELS, 2011a), la
proportion de jeunes Québécois et Québécoises qui atteignait l’enseignement ordinaire au
collégial se situe à 60,9%.
Pour sa part, le Service régional d’admission du Montréal métropolitain (SRAM, 2011)
estime qu’environ 60 % d’une cohorte accède aux études collégiales. Plus précisément,
le Ministère de l’Éducation, Loisir et Sport (Tableau MELS, 2010) comptait au trimestre
d’automne 2009, 172 882 élèves inscrits à temps plein. Parmi ces élèves, 86 236 élèves
étaient inscrits à la formation préuniversitaire (52 081 en 1ère année et 34 155 en 2ème
année) et 76 993 avaient choisi la formation technique (33 549 en 1ère année, 24 034 en
2ème année et 19 410 en 3ème année). Finalement, 9 653 étudiants étaient inscrits en
session de transition (ST) et session d’accueil et d’intégration (SAI). L’indécision relative
à la carrière motive souvent ces derniers à s’inscrire en SAI.
1.1 La session d’accueil et d’intégration (SAI)
Instaurée formellement en 1993, la SAI visait à offrir un encadrement particulier à des
étudiants dépistés comme étant plus faibles. Aujourd’hui, ce type de session s’adresse
aux étudiants qui ne sont pas prêts, pour des raisons d’orientation ou de préparation
scolaire (dossier scolaire incomplet), à s’intégrer dans un programme spécifique. Il offre
un encadrement pédagogique particulier en première session aux étudiants qui ont des
antécédents scolaires faibles, qui doivent suivre certains cours de mise à niveau pour
répondre à des conditions d’admission dans un programme d’études ou qui ressentent le
besoin de préciser leur orientation scolaire (CSE, 2010)
12
C’est un cheminement particulier qui s’adresse aux élèves qui satisfont aux conditions
générales d’admission au collégial, mais qui sont dans l’une ou l’autre des situations
suivantes :
Tableau 1.1Conditions des étudiants inscrits à la session d’accueil et d’intégration
L’étudiant peut s’inscrire à la session d’accueil et d’intégration s’il répond à une
ou plusieurs des conditions suivantes :
devoir s’inscrire à un ou plusieurs cours de mise à niveau pour répondre aux
conditions particulières d’admission à un programme et/ou
être en questionnement quant à son orientation scolaire ou professionnelle
et/ou
présenter des risques d’échec ou d’abandon.
En principe, l’inscription à la session d’accueil et d’intégration se fait dès l’entrée aux
études collégiales et est valable pour un seul trimestre. L’élève doit s’inscrire à temps
plein et suivre au moins un cours ou participer à au moins une activité de la session
d’accueil et d’intégration. Selon un avis du Conseil Supérieur de l’Éducation au Ministre
de l’Éducation (2002), environ 10 % des personnes qui entreprennent des études
collégiales le font en s’inscrivant d’abord à une session d’accueil et d’intégration.
Pendant la période 1993 à 2000, de 7 % à 10 % des personnes qui ont entrepris des études
collégiales l’ont fait en s’inscrivant d’abord à une session d’accueil et d’intégration. En
2000, la proportion était de 9 %
Selon le SRAM, les chiffres démontrent que le nombre d’étudiants inscrits en SAI pour
des raisons d’orientation scolaire ou professionnelle a presque doublé en dix ans. Plus
précisément, en 2001, le SRAM comptait 2498 étudiants inscrits et en 2010, ce chiffre
atteignait 4985.
13
1.2 La mission de l’éducation selon le Ministère de l’Éducation, du Sport et des
Loisirs (MELS)
En 1997 (MELS), Pauline Marois, ministre de l’éducation, présentait aux partenaires du
monde de l'éducation et à l'ensemble de la population, un énoncé de politique éducative
qui précisait et expliquait les changements de l'école primaire et secondaire du Québec
au cours des prochaines années. Dans cet énoncé, elle présentait les trois missions de
l’école, soient :
INSTRUIRE, avec une volonté réaffirmée
L'école a une fonction irremplaçable en ce qui a trait à la transmission de la
connaissance. Réaffirmer cette mission, c'est donner de l'importance au
développement des activités intellectuelles et à la maîtrise des savoirs. Dans le
contexte actuel de la société du savoir, la formation de l'esprit doit être une
priorité pour chaque établissement.
SOCIALISER, pour apprendre à mieux vivre ensemble
Dans une société pluraliste comme la nôtre, l'école doit être un agent de
cohésion : elle doit favoriser le sentiment d'appartenance à la collectivité, mais
aussi l'apprentissage du «vivre ensemble». Dans l'accomplissement de cette
fonction, l'école doit être attentive aux préoccupations des jeunes quant au
sens de la vie; elle doit promouvoir les valeurs qui fondent la démocratie et
préparer les jeunes à exercer une citoyenneté responsable; elle doit aussi
prévenir en son sein les risques d'exclusion qui compromettent l'avenir de trop
de jeunes.
14
QUALIFIER, selon des voies diverses
L'école a le devoir de rendre tous les élèves aptes à entreprendre et à réussir
un parcours scolaire ou à s'intégrer à la société par la maîtrise de compétences
professionnelles. Pour qu'elle remplisse cette mission, l'État doit définir le
curriculum national de base, et les établissements doivent offrir des
cheminements scolaires différenciés selon les intérêts et aptitudes de chaque
élève, particulièrement au-delà de l'éducation de base. Il est temps d'accorder
une attention plus soutenue à l'orientation des élèves et de réhabiliter la
formation professionnelle comme voie normale de scolarisation.
(Source : Site du MELS, Prendre le virage du succès, L'ÉCOLE, TOUT UN PROGRAMME, Énoncé de politique éducative)
Actuellement, près de quinze années plus tard, les acteurs principaux des commissions
scolaires détiennent toujours le mandat de mettre en place des stratégies autour de ces
trois missions. Les écoles secondaires doivent aussi démontrer que leurs activités sont
engendrées dans la considération de ces trois missions prescrites jadis par le MELS.
En se référant au curriculum scolaire, on peut aussi distinguer les objectifs correspondant
aux grandes étapes de la scolarisation :
À la fin du primaire, les élèves devraient être sensibilisés à la réalité du monde
scolaire qui les attend au secondaire et à l’idée des choix qu’ils auront à faire
[…].
Le premier cycle du secondaire devrait permettre une première exploration de
soi et une sensibilisation au monde du travail […].
Le deuxième cycle du secondaire devrait permettre de personnaliser la
démarche d’orientation de l’élève […].
15
Lorsque l’élève termine le secondaire, il devrait avoir suffisamment construit son identité
pour avoir une idée de sa direction (secteur d’études ou de travail) et de son niveau
d’aspirations professionnelles (niveau d’études), il aura une bonne idée des besoins
importants pour lui, par opposition à ses besoins de moindre importance. Concrètement,
cela signifie que l’élève qui envisage des études techniques devrait avoir au moins deux
choix valables et réalistes dans lesquels il fera sa demande d’admission au cégep. Celui
qui envisage des études générales devrait avoir identifié plusieurs professions avec des
éléments communs permettant de préciser quelques cheminements privilégiés; au cours
de ses études collégiales, il pourra alors valider et préciser son cheminement ultérieur.
L’objectif principal à atteindre au deuxième cycle du secondaire est d’établir des priorités
au regard de leur orientation en général et de leur cheminement scolaire et professionnel.
(Ordre professionnel des conseillers et conseillères du Québec, 1995, p.23-24)
1.3 La place de l’orientation scolaire et professionnelle au secondaire
Au Québec, l’orientation a fait ses premiers pas dans les années 30. Par la suite, dans les
années 60, le rapport Parent, a permis à l’orientation de prendre sa place dans le milieu
scolaire.
La pratique de l’orientation a débuté dans les années 30 au Québec. Elle s’est
développée durant la Révolution tranquille l’éducation, grâce au rapport
Parent. Dans la réforme inspirée par ce rapport, une place particulière était
accordée à l‘orientation en milieu scolaire. (MEQ, 2000, p.1)
Au début des années 70, les conseillères et les conseillers d’orientation étaient de plus en
plus présents dans les écoles. Au Québec, l’orientation connaît ses heures de gloire. Les
nouvelles possibilités qu’offre le marché du travail favorisent l’embauche de plusieurs
professionnels de l’orientation. Aussi les problèmes reliés à l’abandon scolaire, à l’usage
de la drogue, à la contestation étudiante accroissement le besoin de consultation
individuelle et dans les milieux scolaires, les conseillers d’orientation font partie de
l’équipe multidisciplinaire implantée par le MEQ (Pelletier et Bujold, 1984).
16
En 1981, un cours destiné à faciliter le choix d’une profession chez les élèves du
secondaire faisait son apparition : l’éducation au choix de carrière (MEQ 2000). Le cours
d’éducation au choix de carrière était basé sur le modèle de l’activation du
développement vocationnel et personnel (ADVP). Dans un ouvrage
intitulé Développement vocationnel et croissance personnelle,
Pelletier, Noiseux et Bujold (1974) s’inspiraient des théories
existantes sur le développement vocationnel pour concevoir une
nouvelle méthodologie de l’orientation : l’ADVP. Cette approche
consistait à mettre en exercice, par des situations appropriées, les
habiletés et les attitudes jugées nécessaires à la réalisation des
tâches. Ce modèle qui visait à stimuler la maturité vocationnelle au
moyen d’expériences où l’individu s’engagerait personnellement.
Cette méthodologie consisterait à proposer des activités, des expériences, des
situations d’apprentissage propres non seulement à guider le développement
vocationnel de l’individu, mais aussi susceptible de mobiliser chez lui les
ressources cognitives et affectives nécessaires à l’accomplissement des tâches
développementales. Bref, cette méthodologie viserait à instrumenter
vocationnellement les individus (Pelletier et al. 1974, p.3-4)
Tableau 1.2Les quatre étapes de l’ADVP
1. L’Exploration, où l’élève développe une meilleure
connaissance de soi, de l’environnement scolaire et du monde
du travail
2. La Cristallisation, où l’élève regroupe et organise les
informations recueillies à l’étape précédente en vue de cibler un ou
des domaines d’intérêts professionnels
3. La Spécification, où l’élève confronte sa réalité personnelle avec
la réalité scolaire et professionnelle afin de hiérarchiser et choisir
17
le domaine d’intérêt
4. La Réalisation, où l’élève fait un choix et établit son plan
d’action
Dans le document officiel publié en 1981 par le Ministère de l’éducation du Québec, on
pouvait lire à propos du cours d’éducation au choix de carrière :
Tout en intégrant dans une démarche d’éducation psychologique au choix
certains aspects importants du développement vocationnel, vise à habiliter
l’élève à faire des choix éclairés d’éducation et de formation professionnelle,
choix congruents par rapport à lui-même et réalistes par rapport au marché du
travail, le tout dans une perspective de réalisation de soi ». Conçu comme un
cheminement soutenu par cinq modules d’enseignement, un pour chaque
année du secondaire, le programme poursuit des objectifs qui prennent
successivement le nom d’« exploration » en 1ère et en 2ème année et de
«cristallisation » en 3e année, de « spécification » en 4e année et de
«réalisation » en 5e année. (Source : MEQ, 1981, p.14)
Près de 16 années plus tard, malgré les objections formulées par différents acteurs du
milieu de l’éducation et rapportées dans un rapport du Conseil Supérieur de l’Éducation
(CSE 2002), dans le contexte de la réforme au primaire et au secondaire, le MELS
annonçait qu’il était prévu de retirer sous peu le cours d’éducation au choix de carrière.
Plus précisément, dans son énoncé (MEQ, 1997), le Ministère prévoyait l'implantation
des nouveaux contenus de formation au primaire et au secondaire, qui devait débuter dès
la rentrée de 1999 et être complétée, au primaire, au terme de l'année scolaire 2002-2003
et au secondaire, à la fin de l'année scolaire 2005-2006. Cette implantation d’une
nouvelle grille-matière au secondaire prévoyait, entre autres, le retrait de quelques cours,
dont l’éducation au choix de carrière. Pour appuyer cette démarche, on
pouvait lire dans une publication du MEQ (2000) que la situation de
18
l’orientation et de l’information devait être redéfinie. Outre la
définition du nombre de conseillers d’orientation dans les écoles, le
cours d’éducation au choix de carrière ne parvenait pas à se tailler
une place de choix dans l’échelle de satisfaction des élèves.
En ce qui concerne le cours d’éducation au choix de carrière, l’isolement
pédagogique et le manque de préparation de certains enseignants et
enseignantes expliqueraient l’insatisfaction des élèves. En effet, selon
l’AQISEP, ils sont souvent obligés d’assumer cette matière en plus de leur
tâche et ils ne sont pas nécessairement spécialisés en information scolaire et
professionnelle. Là où les enseignants et enseignantes ont une formation
pertinente et où s’organise un encadrement pédagogique de groupe, les élèves
se montrent très satisfaits du cours d’éducation au choix de carrière. (Source :
MEQ, 2000, p.18)
L’Approche Orientante (AO) a tenté de combler le vide laissé par le retrait du cours
d’Éducation au choix de carrière. Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport
(MELS), dans une publication intitulée À chacun son rêve, parue en 2002 (MEQ), l’a
définie comme suit :
Une approche orientante est en fait une démarche concertée entre une équipe-
école et ses partenaires, dans le cadre de laquelle on fixe des objectifs et met
en place des services (individuels et collectifs), des outils et des activités
pédagogiques visant à accompagner l’élève dans le développement de son
identité et dans son cheminement vocationnel.
Toujours selon le MELS, l’Approche orientante représente un outil au service du projet
éducatif visant la réalisation des trois missions de l’école : instruire, socialiser et
qualifier. Les principaux objectifs en matière d’information scolaire et professionnelle
qui définissent l’Approche orientante sont :
19
Accompagner l’élève dans le développement de son identité, en vue de
faciliter son cheminement scolaire et son choix de carrière.
Fournir à l’élève des occasions de découvrir les divers types de formations et
de parcours scolaires possibles, afin qu’il puisse s’y situer et élargir ses visées
professionnelles.
Permettre à l’élève de connaître le monde du travail ainsi que son
organisation, ses exigences et les divers profils de métiers et de professions
qu’on y trouve.
Accompagner l’élève tout au long du processus d’orientation et le soutenir
dans les étapes critiques de son parcours scolaire, au cours desquelles il doit
parfois faire des compromis entre la formation et la carrière idéales et la
réalité des choix qui s’offrent à lui.» (Source : MEQ, 2002, p.19)
Parallèlement, dans le cadre de l’AO, le cours de Projet Personnel d’Orientation (PPO) a
vu le jour en 2007. Mis sur pied par le MELS pour aider les jeunes à préciser leur choix
de carrière et leur fournir un contexte où ils sont mis en contact avec les métiers et
professions, ce cours visait à leur faire réaliser une démarche d'orientation adaptée à leurs
besoins. Le projet personnel d’orientation (PPO) se veut donc une démarche exploratoire
individuelle à l’intérieur du processus d’orientation amorcé par l’élève, dans le cadre du
Programme de formation de l’école québécoise au secondaire et par l’approche
orientante.
Le PPO offre à l’élève la possibilité de réaliser, en cours d’année, de trois à
huit démarches individuelles d’exploration professionnelle. L’approche
éducative privilégiée lui laisse le premier rôle et le plonge dans l’action, à
l’intérieur ou à l’extérieur de la classe, au sein de l’école ou dans son milieu
de vie. Premier acteur de son projet, il est néanmoins guidé par son
enseignant et soutenu par des professionnels ou d’autres ressources
20
particulières du milieu scolaire. Il est aussi encouragé à profiter du soutien de
ses pairs, avec lesquels il peut partager ses réflexions, ses expériences et ses
découvertes, et à interagir avec des membres de la communauté – ses parents,
des travailleurs et d’autres personnes de confiance – pour mener sa démarche
à terme. (Source : MELS, Programme de formation de l'école québécoise,
2007b)
Dans son renouveau pédagogique, le ministère a donc divisé le parcours de formation au
deuxième cycle du secondaire en deux voies bien distinctes, la formation générale et la
formation appliquée, chacune d'entre elles étant composée de cours obligatoires et de
cours optionnels. Concernant le PPO, il est important de mentionner qu’il est optionnel
en formation générale, mais obligatoire pour ceux et celles qui sont inscrits dans la voie
appliquée (MELS, 2008).
Au début de chaque année du second cycle du secondaire, l’élève peut choisir
l’itinéraire de la formation générale ou celui de la formation générale
appliquée. Les deux itinéraires du parcours de formation générale durent trois
années et conduisent à l’obtention du diplôme d’études secondaires (DES). Ils
se distinguent principalement par le cours de science et de technologie qui
n’est pas le même selon l’itinéraire retenu et par le projet personnel
d’orientation. En effet, en formation générale, les élèves suivent le cours de
science et technologie, alors qu’en formation générale appliquée ils suivent le
cours d’applications technologiques et scientifiques. De plus, le projet
personnel d’orientation est facultatif pour les élèves inscrits en formation
générale, tandis qu’il est obligatoire en troisième secondaire pour les élèves
inscrits en formation générale appliquée. (Source : MELS, 2008b, p.14)
21
1.4 L’orientation au secondaire : un problème?
Dans un rapport du Groupe de travail sur la réforme du curriculum, il est clairement
indiqué que l’école doit se préoccuper de l’information scolaire et professionnelle et de
l’orientation des élèves.
Il faudra de plus que l'école prenne plus résolument, et de façon beaucoup
plus concertée, des mesures pour que l'information scolaire et professionnelle
et l'orientation des élèves soient mieux intégrées à l'ensemble des activités de
l'école et permettent le cheminement individuel de chaque élève dans ses
choix scolaires et vocationnels. (Source : MEQ, 1997, p.38-39)
Pourtant, malgré les ressources disponibles dans les écoles secondaires, le problème de
l’orientation semble persister au fil des années et les prévisions pour les années à venir ne
semblent pas afficher une amélioration quant à la diminution du nombre d’élèves inscrits
en SAI. Selon le MELS (2010), en 2005, concernant l’ensemble du collégial, 6 033
élèves étaient en SAI. En 2009, le MELS rapporte que 9 653 élèves se sont inscrits en
SAI et prévoit, qu’en 2024, que l’ensemble du collégial accueillera 8289 élèves dans le
programme SAI.
Selon Laurent Matte (2010), conseiller d’orientation et président de l’Ordre des
conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ), depuis la disparition du
cours Éducation au choix de carrière, qui constituait un lieu privilégié de transmission
d’information, l’accès des élèves à différents niveaux d’information dépend davantage de
la collaboration entre les professionnels et les enseignants. À défaut de quoi, dans
plusieurs milieux, des élèves n’auront pas le niveau d’information requis pour faire les
choix qu’ils ont à faire, notamment le 1er mars, date limite pour les inscriptions dans les
collèges du Québec.
22
Dans son rapport annuel sur l’état et les besoins de l’éducation, le CSE (2003-2004)
mentionne que les besoins en orientation sont toujours palpables même après toutes les
tentatives du MELS pour justifier ses intentions de prendre des mesures pour intégrer
l’information et l’orientation professionnelles au secondaire.
On admet qu’en général bien peu de jeunes sont prêts à choisir un métier ou
une profession et que cette incertitude n’est pas due à un manque d’intérêt.
Pour se montrer intéressés, ils doivent d’abord mieux se connaître et se
préparer à choisir leur futur métier ou leur future profession. Or, la plupart des
jeunes du secondaire sont en voie de construction de leur identité, connaissent
mal leurs aptitudes et sont peu informés des options professionnelles qui
s’offrent à eux. (Source : CSE, 2003-2004, p.58)
Ce même rapport souligne que les écoles secondaires ne parviennent pas à répondre aux
besoins des jeunes en ce qui concerne l’information et l’orientation et que leurs
ressources sont limitées.
Les jeunes ont besoin d’orientation et de valorisation professionnelles, et ce, à
tous les ordres d’enseignement. Ils ont besoin de se connaître et de connaître
les choix qui s’offrent à eux. Les jeunes sont en effet dans un processus de
maturation personnelle et professionnelle qui se traduit par de l’incertitude,
aussi bien sur le plan de l’identité personnelle que sur celui des choix
professionnels. Or, peu d’écoles secondaires peuvent soutenir de manière
satisfaisante les jeunes dans leur cheminement, compte tenu de leurs
ressources limitées. (Source : CSE, 2003-2004, p.86)
Dans son mémoire, Camiré (2007) démontre que la conception de l’AO peut varier
d’une personne à l’autre dans la même école secondaire. Elle souligne aussi que les
inquiétudes semblent nombreuses principalement en ce qui concerne les ressources
23
humaines disponibles et le temps requis pour mener à terme un projet orientant. Aussi, il
semble que la collaboration entre les membres du personnel est difficile à mettre en
pratique dans un contexte où la formation et l’information offertes doivent être
accentuées. Finalement, elle s’appuie sur ses résultats pour ajouter que la collaboration
reste difficile à mettre en pratique dans le contexte actuel.
Concernant le PPO, Cardinal (2010) signale un manque de similitudes entre les
différentes écoles concernant l’application du programme.
On note particulièrement des différences au niveau des groupes de
comparaison. Par exemple nous ne retrouvions qu'un seul groupe de PPO dans
une école, tandis que dans une autre, il y en avait six. De plus, chaque école
n'avait pas accès au même matériel (exemple : coffrets projets) à la suite de
délais de livraison ou simplement par manque de fonds disponibles pour se le
procurer. Enfin, tous les établissements scolaires n'avaient pas les locaux
appropriés (avec ordinateurs) pour dispenser le cours. En raison de toutes les
différences citées ci-dessus, nous n'avons pas pu comparer les pratiques entre
les écoles et par le fait même voir si la qualité de l'implantation peut modérer
les résultats obtenus. (Source : Cardinal, 2010, p.49-50)
Ces données récentes démontrent que, présentement, sur le terrain, l’AO et les cours de
PPO ne semblent pas répondre aux besoins d’orientation des jeunes du secondaire.
Et les conseillers d’orientation ne parviennent pas non plus à satisfaire toutes les
demandes. Une étude récente du secteur orientation de l’Ordre des conseillers et
conseillères d’orientation et des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec révèle
que dans plus de 62 % des milieux, les conseillers d’orientation n’arrivent pas à
rencontrer l’ensemble des élèves qui font appel à leurs services (Matte, 2010). Si
plusieurs élèves en cinquième secondaire décident de s’investir dans un programme
collégial même s’ils ne sont pas sûrs que ce dernier corresponde à leurs intérêts et à leurs
24
aspirations professionnelles, d’autres préfèrent s’inscrire en SAI en attendant d’être en
mesure d’identifier «le bon programme» correspondant davantage à leur profil.
Dans les deux cas, une augmentation du temps passé aux études est souvent à prévoir et
un changement de programme s’en suit généralement quand l’étudiant parvient à faire un
choix en lien avec ses aptitudes et ses intérêts. Ces changements ne sont pas sans
conséquence. Selon le Conseil Supérieur de l’Éducation (2002), si les changements de
programme sont présentés comme des phénomènes normaux, ils ne sont pas pour autant
toujours perçus comme faciles à vivre, tant par les jeunes eux-mêmes que par les
personnes chargées de les encadrer. Les changements sont, disent-ils, compliqués
administrativement en raison des préalables exigés, notamment. Lorsqu’ils sont associés
à une situation d’échec, ils peuvent être dévalorisants. Sans compter qu’ils impliquent
aussi des coûts, à la fois en temps et en argent.
Par ailleurs, le Conseil Supérieur de l’Éducation (2010) constate qu’une proportion non
négligeable des personnes admises d’abord à une session d’accueil et d’intégration
retourne au secondaire pour y terminer une formation professionnelle. Chez plusieurs
étudiants, l’indécision au collégial peut être aussi perçue comme une source de stress.
Selon Lacoste, Esparbès-Pistre et Tap (2009), dans le cas de décisions importantes,
comme peut l’être le choix d’orientation scolaire et professionnelle, les sujets enclins au
doute sur eux-mêmes ont tendance à hésiter entre plusieurs possibilités souvent
incompatibles et ils trouvent les prises de décisions coûteuses. Leur approche de la
décision à prendre est soumise à leur incertitude et s’associe généralement à un niveau
faible d’estime de soi et à de l’anxiété chronique.
D’autres chercheurs soulèvent l’importance du lien qui existe entre l’orientation et la
réussite scolaire. Rivière (1996), admet que l’orientation et la réussite s’inscrivent
d’abord dans une relation d’interdépendance, l’orientation étant à la fois cause et
conséquence de la réussite. En d’autres termes, si l’élève réussit ses études, ce peut être
parce que celles-ci ont un sens pour lui, dans la mesure où il a un projet, dans la mesure
où ses études justifient à ses yeux les efforts qu’il doit consentir. Dans ce cas,
25
l’orientation se présente comme un facteur, une condition de réussite. Cet auteur
souligne aussi la méconnaissance des étudiants à l’égard du cégep. Il accuse un manque
d’information scolaire. Selon lui, il est clair que le processus d’orientation, pour ces
jeunes qui arrivent du secondaire, n’est pas complété.
Le plus surprenant dans cette phase de prédécrochage, c’est la pauvreté de
l’information des futurs décrocheurs à propos des études collégiales, qui est
souvent fort éloignée de la réalité. Cela est vrai aussi pour les croyances qu’ils
ont à l’égard du cégep. Il ne fait nul doute dans ce contexte que le processus
d’orientation n’est pas complété. (Rivière, 1995, pédagogie collégiale, p.12)
À la lumière de ces informations, les conséquences de l’indécision pour un étudiant qui
entre au collégial paraissent nombreuses. Selon les étudiants et les étudiantes inscrits en
accueil et intégration au collégial, sans projet d’orientation, quel est le rôle de l’école
secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle?
Cette recherche vise à démontrer comment l’école secondaire pourrait-elle mieux
préparer les élèves face à cette prise de décision qui touche la plupart des élèves de la
cinquième secondaire. Elle veut chercher à illustrer la responsabilité de l’école
secondaire face à l’indécision des jeunes à la fin de la 5e secondaire et identifier son rôle
dans l’orientation professionnelle des jeunes.
26
2. CADRE CONCEPTUEL
Parmi les concepts abordés dans cette recherche, l’indécision vocationnelle représente,
chez la personne, cette impossibilité à prendre une décision lorsqu’elle désire en prendre
une. Dans un premier temps, ce chapitre abordera les causes et les conséquences de
l’indécision vocationnelle. Parallèlement, dans cette partie, il sera question de la
construction du projet professionnel de l’élève au secondaire. Trois modèles théoriques
d’orientation seront présentés.
2.1 L’indécision vocationnelle
Lorsqu’un étudiant arrive au collégial et qu’il ne parvient pas à identifier clairement ses
intentions professionnelles, Cournoyer (2008) parle d'état de direction flou, qui se
caractérise par l'incapacité à formuler clairement une destination professionnelle selon
certains critères. En état de direction floue, la collégienne ou le collégien ne nomme pas
une destination professionnelle spécifique. Toujours selon cet auteur, pour certaines et
certains, cela se manifeste par un certain blocage relatif à l'incapacité de se définir
comme individu dans le monde.
Selon Forner (2001), l'indécision est un état désagréable qui suggère de manière
fortement négative le doute, l'hésitation, le flou et la désorientation.
Incapacité d'une personne à exprimer un choix quand elle est incitée à le faire,
l’indécision est un état particulièrement irritant. Elle l’est au plan théorique
tant elle se montre difficile à expliquer, voire simplement à cerner; elle l’est
au plan pratique car elle s’avère particulièrement résistante aux tentatives de
modification, pouvant parfois croître à mesure que l’on cherche à la réduire.
Un sentiment de malaise est souvent ressenti tant par la personne qui
manifeste cette indécision, que par celles qui l’observent et cette émotion
désagréable est un premier guide pour l’analyse de l’indécision. Le terme lui-
27
même est connoté de manière fortement négative : doute, hésitation, flou,
désorientation. (Forner, 2001 p.213)
Dosnon (1996) définit l’indécision par l’incapacité d’une personne de choisir ou à
s’engager dans un cours d’action particulier quand on lui demande de la faire. Selon cet
auteur, l’indécision est chez l’adolescent une période normale qui précède l’entrée dans le
processus de décision. Dans ce cas précis, il parle d’indécision développementale qui se
résout avec le temps. Toujours selon cet auteur, il n’y a pas de différence réelle entre les
indécis et les décidés car les indécis sont de futurs décidés. Toutefois, lorsque
l’indécision ne disparait pas avec le développement et qu’il résiste aux interventions
extérieures, Dosnon (1996) préfère parler d’indécision généralisée. Cette forme
d’indécision se traduit par une forte anxiété et une identité instable et peu claire, une
intolérance à l’ambigüité et des compétences limitées en matière de communication.
Pour Savickas (1995), l’indécision vocationnelle ne devrait pas être considérée comme
une difficulté dans le processus décisionnel mais plutôt comme un signe de
transformation. L’indécision est plutôt comparée à une hésitation avant la transformation.
Toujours selon cet auteur, il s’agit d’une pause dans la trajectoire du mouvement de
l’individu qui lui permet de clarifier et de redéfinir ses objectifs.
Dans son rapport, le CSE (2002) semble partager l’avis que l’indécision vocationnelle
soit un passage normal à l’adolescence.
L’indécision vocationnelle qui touche un grand nombre de jeunes du collégial
apparaît toutefois comme une des composantes de l’évolution de la personne
et non comme un simple accident de parcours. Il importe de reconnaître ce
phénomène de manière à ce que les structures du système scolaire et les
pratiques de ses acteurs en tiennent compte. (CSE 2002, p.27)
28
2.1.1 Les causes de l’indécision
À la lumière des informations disponibles, il est juste de croire qu’il existe plusieurs
causes reliées à l’indécision vocationnelle. Dans son mémoire, Bolduc (2005) parle de
l’indécision comme un problème important qui touche un jeune sur trois et rapporte six
causes psychologiques et deux causes sociales de l’indécision vocationnelles. Elle
mentionne aussi que les causes sociales peuvent avoir des incidences sur les causes
psychologiques.
Tableau 2.1
Les causes psychologiques et sociales selon Bolduc (2005)
Causes psychologiques :
L’identité : image que la personne se fait d’elle-même
L’estime de soi : attitude d’approbation ou de désapprobation envers soi
L’anxiété : état d’inquiétude élevé causé par une appréhension négative
d’un évènement
Le perfectionnisme : recherche excessive du progrès et de la perfection
dans des actions
Le locus de contrôle : sentiment de pouvoir qu’une personne s’attribue quant
aux évènements survenants dans sa vie
La perception d’efficacité personnelle : croyances qu’une personne entretient à
propos de ses habiletés à exécuter une tâche.
Causes sociales :
La qualité de la relation du jeune avec parents : l’attachement entre le jeune et
ses parents et le soutien et le climat de sécurité
La qualité des relations du jeune avec ses pairs : les relations d’amitié
29
Pour Falardeau et Roy (2009), l’indécision vocationnelle représente le lot d’une majorité
d’étudiants et ses causes sont nombreuses. Ces auteurs mentionnent qu’une information
indéchiffrable et la difficulté à donner un sens à une information essentielle sont des
facteurs qui favorisent l’indécision vocationnelle. Selon eux, dans de telles
circonstances, les jeunes choisissent souvent au hasard. La peur de se tromper, la
multitude de possibilités offertes aux jeunes, la mouvance des renseignements concernant
le monde du travail (taux de placement, professions d’avenir, etc.) ainsi que l’impact du
choix de carrière sur la vie demeurent aussi des facteurs important qui peuvent accroître
considérablement l’indécision vocationnelle.
Le CSE (2002) propose d’aborder l’indécision vocationnelle comme un phénomène
courant dans le développement des jeunes et suggère que l’orientation scolaire et
professionnelle doit aider à développer chez les élèves le pouvoir de choisir. Pour
Holland et Holland (1977), l’indécision serait la manifestation d’une personnalité
indécise, l’association d’un manque de maturité vocationnelle (manque de connaissance
de soi et des milieux professionnels) et d’insuffisances moins développementales (comme
le manque de confiance en soi ou l’intolérance à l’ambiguïté). Pour sa part, Forner (2001)
souligne que l’indécision vocationnelle peut être reliée à une insuffisance dans
l’exploration, la planification et la résolution de problèmes.
Ainsi l’indécision est associée à un manque d’exploration (Savickas, 1985),
de planification (Larson et al., 1988), voire de résolution de problèmes
(Taylor et Betz, 1983), c’est-à-dire à des insuffisances dans des processus
nécessaires à cet état préparatoire à la décision qu’est la maturité
vocationnelle. (Forner, 2001, p.219)
30
2.1.2 Les conséquences de l’indécision
Parmi les conséquences de l’indécision vocationnelle, la réussite scolaire est souvent
citée comme intimement liée à la capacité d’exprimer un choix vocationnel.
Des liens incontestables unissent l’orientation et la réussite, ne serait-ce qu’au
regard de la signification des activités scolaires. En effet, ces dernières n’ont
d’intérêt pour un grand nombre d’élèves que si elles participent à leur réussite
éducative et non seulement à leur réussite scolaire. Si elles servent, par
exemple, un projet de développement personnel dont l’aboutissement se
concrétise dans une insertion sociale et professionnelle réussie. Le besoin d’un
meilleur soutien à l’orientation scolaire et professionnelle des élèves a été
exprimé à plusieurs reprises, tant par les jeunes eux-mêmes, par leurs parents
et par les personnes- ressources en milieu scolaire que par le Ministre de
l’Éducation. (Pédagogie collégiale, Vol. 16, no 2, déc. 2002, p. 33-40.)
Selon Lacoste, Esparbès-Pistre et Tap (2005), les conséquences reliées à l’indécision
vocationnelle affectent la personne non seulement sur le plan psychologique mais
peuvent aussi engendrer des manifestations physiques désagréables.
À travers l’élaboration d’un projet d’orientation et d’insertion, l’adolescent
cherche à donner un sens à sa vie, sous l’effet de contraintes extérieures
multiples, par l’obligation sociale qui le pousse à prendre une série de
décisions relatives à son avenir. L’accumulation de telles difficultés associées
aux pressions internes ou externes peut menacer le bien-être psychologique de
l’adolescent, augmenter son sentiment d’impuissance et l’amener à vivre un
état de stress susceptible de se manifester par la lassitude, la fébrilité,
l’humeur dépressive, les manifestations physiques (noeud à l’estomac, gorge
serrée, bouche sèche, etc.) (Lacoste, Esparbès-Pistre et Tap, 2005, p.5)
31
Forner (2001), ne semble pas noter de différences chez les garçons et les filles en ce qui
concerne l’intensité de l’indécision vocationnelle. Toutefois, il souligne des
manifestations différentes chez les deux sexes. Les garçons ont tendance à se
désintéresser du monde scolaire tandis que les filles sont plutôt pessimistes à l’égard de
leurs aspirations professionnelles.
Garçons et filles ne se différencient pas quant à l’intensité de leur indécision,
ni quant aux principaux facteurs susceptibles de la déterminer. Sur les facteurs
complémentaires, on note que l’indécision des garçons se caractérise plutôt
par le désinvestissement scolaire et celle de filles plutôt par le pessimisme des
anticipations (Forner, 2001, p.220)
Pour les étudiants au collège, les changements fréquents de programmes font aussi partie
des conséquences d’une indécision vocationnelle. Falardeau (1992) souligne que
l’indécision par rapport à la carrière est au cœur même de ce problème au collégial. Elle
rapporte que le changement de programme représente le lot d’un élève sur trois. Il
apparait clair que pour un jeune, il est difficile de choisir un programme de formation
quand on ne sait pas quelle profession on veut exercer
Une étude menée auprès des jeunes non diplômés au secondaire (Charest, 1997), a
démontré que, près d’un élève sur cinq a déclaré avoir arrêté ses études, à cause de
difficultés d’orientation scolaire et professionnelle. Cette étude révèle que l’indécision
vocationnelle se trouve au deuxième rang pour expliquer le décrochage scolaire.
Rivière (1996) renchérit en soulignant plusieurs symptômes reliés à indécision
vocationnelle. Selon cet auteur, parmi les étudiants qui entrent au cégep sans avoir une
idée précise de ce qu’ils vont entreprendre, plusieurs développeront des signes
d’inadaptation qui affecteront le rendement scolaire. Nombreux sont les étudiants qui
entreprennent des études postsecondaires sans avoir une idée précise de ce qu’est le
collège dans la réalité. Après une certaine période, une distorsion du contact entre
l’étudiant et le cégep apparaît. Si cette situation perdure, l’étudiant présente les premiers
32
signes d’inadaptation : anomie, absence d’appartenance, passivité, sentiment
d’incompétence, stress, absence de désir (Rivière, 1984). Le rendement scolaire s’en
ressent. (Rivière, pédagogie collégiale, 1995, p.11-12)
Dans un document traitant de l’école orientante, le MEQ (2000) dénonce les
conséquences de l’indécision vocationnelle et les coûts énormes engendrés par ces
dernières. L’argent n’est pas le seul facteur à considérer. Des dépenses en temps et en
énergie ainsi qu’une perte de confiance en ses capacités sont à considérer. Tous ces
phénomènes engendrent des coûts considérables, autant pour la société que pour
l’individu.
En effet, une formation en boucles où l’indécision, les échecs et les mauvais choix
obligent de fréquents retours en arrière pour se réajuster en fonction de nouveaux
objectifs est coûteuse, non seulement en argent mais aussi en temps et en énergie. De
plus, la personne risque d’y perdre sa confiance en elle et en ses capacités d’atteindre ses
objectifs. (MEQ, 2000. p.15)
2.2 Quelques modèles conceptuels de l’orientation
Aujourd’hui, lorsque qu’on parle d’orientation, il est plus juste de parler de la démarche
de la personne en cheminement que du travail d’un spécialiste. La littérature fait
davantage référence aux conceptions de l’orientation pour décrire le processus dans
lequel l’individu s’engage à construire son identité à travers la démarche d’orientation.
À une certaine époque, l’orientation évoquait l’idée de l’expert qui suggère des
choix à la personne après avoir fait un diagnostic en tenant compte de ses
aptitudes et des exigences des différentes professions. Avec le développement
des connaissances dans le domaine – incluant l’élargissement de ses assises
disciplinaires – et l’évolution éclatée du marché du travail, notamment,
d’autres conceptions de l’orientation se sont développées. Ces conceptions
mettent davantage en relief l’idée de processus développemental, de
33
cheminement, d’éducation, l’idée d’une démarche plutôt que d’un produit…..
Les façons contemporaines de concevoir l’orientation se distinguent aussi de
celles qui les ont précédées par le fait qu’elles mettent l’accent sur la personne
en cheminement plutôt que sur l’intervention du spécialiste. Aujourd’hui, le
terme « orientation » évoque moins le travail des spécialistes que la démarche
de la personne en cheminement. L’orientation appartient à la personne même
et non aux spécialistes que celle-ci peut solliciter au cours de sa démarche.
L’orientation suppose aussi que l’individu dispose d’un certain pouvoir sur sa
destinée. Une destinée dynamique et mouvante qui ne se limite plus à un choix
pour toute la vie. (CSE, 2002, p.11)
2.2.1 La conception de Super
Super définissait l’orientation comme « le processus qui consiste à aider une personne à
se former et à accepter une image intégrée et adéquate d’elle-même et de son rôle dans le
monde du travail, à vérifier cette image au contact de la réalité et à la traduire en un choix
réaliste pour elle-même et pour la société », (Bujold C. et Gingras M. 2000, p.15)
La démarche de Super se présente sous forme de stades et de tâches développementales
(Bujold C. et Gingras M. 2000). Le premier stade appelé stade de croissance se situe
autour de la période de 4 à 13 ans. Durant cette période, le jeune s’identifie à diverses
personnes de son entourage scolaire et familial. Ses préférences vocationnelles sont
surtout d’abord basées sur ses fantaisies avant ses intérêts et ensuite ses capacités sont
considérées. Ce premier stade comporte pour l’enfant quatre tâches développementales
spécifiques : se préoccuper de l’avenir, acquérir davantage de maîtrise sur sa vie, se
motiver pour réussir à l’école et au travail et, finalement, acquérir des habitudes des
attitudes positives à l’égard du travail.
34
Le deuxième stade, le stade de l’exploration, qui se situe entre 14 et 24 ans, comprend
trois tâches. La première, la cristallisation d’une préférence, représente le moment où
l’adolescent commence à formuler des idées d’activités professionnelles qui lui
conviendraient. Ces idées sont souvent exploratoires et peuvent être abandonnées au
cours de l’exploration. La deuxième tâche, la spécification d’une préférence
vocationnelle évoque l’expression d’une préférence plus spécifique pour un cours, un
programme de formation ou un emploi et non pas d’un engagement. Selon Super,
l’adolescent qui arrive au terme de ses études secondaires doit être capable d’exprimer
une préférence spécifique.
La troisième tâche, la réalisation ou l’actualisation d’une préférence vocationnelle, se
produit lorsque la personne passe des études générales à une formation spécialisée ou
lorsqu’il quitte l’école pour occuper son premier emploi. C’est le moment où le jeune
transforme sa préférence en réalité.
Le troisième stade, le stade de l’établissement, qui représente la période de 25 à 44 ans,
comporte également trois tâches. La première, la stabilisation dans la profession,
représente la période où la personne s’établit dans une sphère d’activités correspondant à
ses capacités, ses intérêts et ses aspirations. La personne tente de se faire une place dans
la profession qu’elle a choisie en s’intégrant à la culture de son milieu et en s’acquittant
de ses responsabilités. La deuxième tâche, la consolidation du statut, représente le
moment où la personne a trouvé une position satisfaisante dans la profession qu’elle
exerce qu’elle est efficace. La troisième tâche, l’avancement dans la profession, évoque
le période où la personne marque un progrès dans son domaine d’activités
professionnelles.
Le stade suivant, le stade du maintien, se déroule aux alentours de 45 à 64 ans. Cette
période est marquée par la préoccupation de la personne de maintenir son statut à l’égard
de la compétition que peuvent lui livrer d’autres travailleurs. Ce stade peut engendrer
une certaine stagnation pour la personne ou encore lui donner le goût de se perfectionner
et innover avant le ralentissement. C’est à ce stade que la personne peut se demander si
35
elle veut vraiment continuer à faire ce qu’elle fait jusqu’à la fin de sa vie professionnelle
ou si préfère recommencer un processus d’exploration.
Finalement, le dernier stade, le stade du désengagement, représente le moment où la
personne commence à ralentir son rythme professionnel et envisager la retraite en
matière d’organisation de la vie au quotidien.
2.2.2 Le modèle de l’A.D.V.P
À partir du moment où l’orientation est définie comme un processus (Bujold C. et
Gingras M. 2000), l’activation du développement vocationnel et personnel (ADVP)
propose de favoriser ce processus avec une approche dans lequel l’individu est impliqué.
Dans le but de conceptualiser les relations entre les tâches développementales
(exploration, cristallisation, spécification et réalisation) présentées dans la démarche de
Super (Bujold C. et Gingras M. 2000) et les habiletés susceptibles d’intervenir dans le
processus, Pelletier, Noiseux et Bujold (1974), inspirés de la structure de l’intellect de
Guilford ont entrepris de décrire le rôle des facteurs intellectuels et des attitudes
cognitives dans la réalisation des tâches en termes opératoires. Ces auteurs proposent
un modèle où des rapports sont présents entre des habiletés proposées par Guilford et les
tâches développementales du processus à effectuer par l’individu.
Selon Pelletier et al (1974), le processus cognitif impliqué dans l’exploration est appelé la
pensée créatrice. Quand l’individu explore, il découvre qu’il existe des problèmes à
résoudre et des tâches à réaliser. Il accumule des informations sur l’environnement et sur
lui-même. Il reconnaît que la question d’orientation se pose, qu’elle est importante et,
surtout, complexe. C’est à ce stade qu’il peut essayer des rôles professionnels en
imagination. Plus la personne est créatrice, plus elle est en mesure de percer le sens de
ses expériences et voir plus d’aspects dans une expérience donnée.
36
La tâche de cristallisation se traduit par le besoin chez l’individu de clarifier la confusion
engendré par les expériences et les informations accumulées dans la tâche précédente. Au
cours de cette phase, le processus cognitif qui intervient se nomme la pensée catégorielle.
C’est le moment où l’individu constate la nécessité de faire des choix et dégage des
significations que peuvent avoir résultats, rendement, performances scolaires et
extrascolaire en les situant dans une grille d’habiletés et aptitudes. Il commence à
organiser le monde du travail sur la base des composantes de l’identité personnelle.
La troisième tâche, la spécification, requiert la pensée évaluative qui compare, ordonne et
hiérarchise les valeurs et les informations retenues dans les phases précédentes. Au cours
de cette phase, l’individu priorise ses besoins et ses valeurs et évalue ses projets selon la
désirabilité et la probabilité. La spécification peut être envisagée comme «le point
d’intersection des valeurs de l’individu avec les possibilités du milieu» (Pelletier et al.
1974).
La dernière phase, la réalisation, suppose que l’individu a pris conscience de la nécessité
de réaliser son projet et qu’il commence à considérer les moyens pour y arriver. C’est la
pensée implicative qui intervient à l’étape de la réalisation. L’individu révise les étapes
de sa décision jusqu’à ce qu’il éprouve une certitude. Ensuite, il planifie les étapes de sa
décision, anticipe les difficultés et prévoit, s’il y a lieu, une solution de rechange,
communément appelé un plan B. Suite à l’identification des tâches vocationnelles
définies dans le processus, l’ADVP a pris naissance dans le questionnement de Pelletier
et al (1974) à savoir s’il était possible d’encourager la maturité vocationnelle en
mobilisant, chez l’individu, de habiletés et des attitudes de conditionnement à la réussite
des tâches développementales.
37
Tableau 2.1
Les processus cognitifs impliqués dans les phases de l’A.D.V.P
Les étapes de l’A.D.V.P Les processus cognitifs
L’exploration La pensée créatrice
La cristallisation
La pensée catégorielle
La spécification La pensée évaluative
La réalisation
La pensée implicative
2.2.3 Le modèle du guide d’évaluation en orientation de l’OCCOQ
Dans son guide d’évaluation en orientation, l’OCCOQ présente l’évaluation en
orientation comme un processus qui consiste à recueillir chez la personne des
informations à l’aide de différents moyens et outils justifiés. L’évaluation de la situation
de la personne s’effectue en tenant compte de trois dimensions : le fonctionnement
psychologique, les ressources personnelles et les conditions du milieu. Compte tenu de la
nature complexe des personnes, l’évaluation doit se préoccuper de l’interdépendance
entre ces trois dimensions.
38
Tableau 2.2
Quelques indicateurs des trois dimensions de l’évaluation
Fonctionnement psychologique
Tempérament Intérêts et valeurs Croyances Personnalité Besoins fondamentaux Sensibilité Estime et confiance en soi Stratégies d’adaptation
Motivation Lieu de contrôle Affirmation et expression de soi Projets et aspirations Initiative, autonomie et
responsabilité Rigueur et discipline Etc.
Ressources personnelles
Connaissance de soi Expériences de vie,
professionnelles et scolaires Connaissances Aptitudes, habiletés,
capacités Compétences génériques,
humaines et techniques Acquis formels et informels Contacts et réseaux sociaux Soutien social Santé physique et mentale
Genre, âge, physique, situation de handicap
Diplôme et spécialisation Qualification et certification Langues parlées Permis de conduire, transport Revenu et actifs financiers Connaissance du marché du
travail Connaissance en technologies des
communications et de l’information
Etc.
Conditions du milieu
Famille, groupes de pairs, collègues de travail et d’études, supérieurs, enseignants : valeurs, normes, dynamique relationnelle, influences diverses
Possibilités d’emploi et de formation ;
Contexte socioculturel, institutionnel et organisationnel
Conditions économiques ; Politiques sociales, éducatives et
du travail ; Autres lois et réglementations du
travail; Etc.
Source : OCCOQ, 2010, Guide d’évaluation en orientation, p.11
39
Tel que présenté dans le guide d’évaluation (OCCOQ, 2010), bien qu’elle s’effectue en
tenant compte de trois dimensions, l’évaluation représente un processus avec un avant, un
début, un milieu, une fin et même si nécessaire, un après.
Dans la période «avant» le spécialiste tente d’identifier les ressources et limites du client
afin de lui offrir un service adapté. L’évaluation peut se faire à l’aide d’outils
psychométrique ou d’entrevues. C’est à cette étape que les parties impliquées
conviennent de la nécessité d’enclencher un processus ou non. Si un processus
d’intervention s’amorce, la période «début» se caractérise par l’exploration de soi ou
l’exploration professionnelle. Ensuite, la période «milieu» permet d’organiser les
éléments de connaissance de soi et des caractéristiques personnelles en vue d’identifier
des professions ou des pistes d’emploi potentiels. Cette période permet aussi d’effectuer
un suivi de l’évolution du processus en jaugeant notamment l’indécision, la motivation et
l’estime de soi. Dans la période «fin», c’est le moment pour valider le choix ainsi que la
capacité à réaliser le projet identifié ou le plan d’action. Finalement, dans la période
«après», il convient d’évaluer l’effet du service offert et l’effet de la démarche sur le
fonctionnement psychologique de la personne ainsi que les ressources acquises.
Au cours du processus d’évaluation, le conseiller ou la conseillère d’orientation est
appelé à effectuer des actions lors de ses interventions. L’OCCOQ (2010) présente
quatre phases non linéaires qui interviennent dans le processus. Ces phases consistent à
recueillir, décoder, analyser et communiquer. Au cours de la première phase, recueillir
consiste à obtenir des informations pertinentes concernant la personne tout en tenant
compte de son objectif visé. Il est possible d’utiliser des outils psychométriques ou
d’autres moyens afin de recueillir des informations concluantes (exercices d’exploration
de soi, outils psychométriques, documents d’évaluation, etc.). Les informations
recueillies sont traitées à travers des allers-retours qui permettent la nuance et la
transformation afin d’être plus près de la réalité du client. Avec une bonne dose de
rigueur et de sensibilité, le conseiller ou la conseillère d’orientation tente de traduire les
40
informations recueillies dans un langage spécifique à l’orientation et à l’objectif
poursuivi, en demeurant vigilant quant à l’influence de ses propres valeurs et ses
conceptions. C’est la deuxième phase qui consiste à décoder. Ensuite, il s’agit
d’analyser, les informations. À cette étape, le conseiller ou la conseillère d’orientation
procède à un examen systématique et méthodique des informations recueillies et cherche
à faire ressortir un portrait représentatif de la personne. Lors de cette analyse, il doit
considérer l’influence possible de certaines différences individuelles et socioculturelles,
la capacité de la personne à concevoir sa situation et vérifier la pertinence des liens
établies entre les diverses informations. C’est à cette étape que le conseiller ou la
conseillère d’orientation peut consulter d’autres professionnels afin de bonifier ou
remettre en question son analyse. Finalement, il s’agit, pour le conseiller ou la
conseillère d’orientation, de communiquer les informations qui se dégagent de son
analyse et de son jugement professionnel à l’égard de la situation de la personne.
Somme toute, dans un premier temps, ce cadre conceptuel tente d’expliquer les causes et
les conséquences de l’indécision vocationnelle afin de mieux comprendre cette
manifestation répandue chez une grande majorité d’élèves de la 5e secondaire. Dans le
cas de cette présente recherche, cette indécision vocationnelle représente la principale
raison qui pousse l’élève de la 5e secondaire, à l’approche du 1er mars, à opter pour la SAI
au cégep. Même si Falardeau et Roy (2009) et Bolduc (2005) témoignent que
l’indécision doit être considérée comme un passage «normal» au secondaire, il n’en
demeure pas moins que Savickas (1985) et Forner (2001) semblent expliquer cette
indécision vocationnelle par un manque d’exploration et de planification.
Aussi, parce que les conséquences autant physiques que psychologiques demeurent
nombreuses, il importe de s’y attarder. Plusieurs auteurs, notamment Lacoste, Esparbès-
Pistre et Tap (2005), Charest (1997) et Rivière (1996), nous démontrent clairement les
effets indésirables de l’indécision vocationnelle sur une grande majorité de jeunes.
41
En terminant, la présentation de quelques modèles d’orientation nous aide à comprendre
le processus dans le lequel le jeune peut s’engager pour identifier son projet
professionnel. La démarche proposée dans le guide d’évaluation en orientation de
l’OCCOQ, la conception de Super ou le modèle de l’A.D.V.P représentent des exemples
de modèles d’orientation.
Puisque cette recherche vise à décrire les perceptions d’étudiants inscrits au programme
d’accueil et intégration, sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire
dans leur orientation scolaire et professionnelle, le bref examen de l’indécision
vocationnelle permet une meilleure compréhension du phénomène qui définit les
étudiants et les étudiantes inscrits à la SAI. Subséquemment, la présentation des
quelques modèles d’orientation suggère qu’il existe de pistes de solution au problème de
l’indécision vocationnelle.
42
3. OBJECTIF DE RECHERCHE
Même si plusieurs recherches se sont penchées sur les causes et les conséquences de
l’indécision, le problème de l’orientation au secondaire semble persister. Dans son avis,
le CSE (2002) souligne que le nombre d’inscriptions à la session d’accueil et
d’intégration à doubler depuis sa création et les prévisions pour les prochaines années ne
sont guère plus reluisantes. Il importe donc de réagir et d’identifier des moyens pour
freiner le problème de l’orientation au secondaire. Le système doit tenter d’identifier des
solutions pour aider le jeune qui se retrouve face à cette incapacité de prendre une
décision quant à son avenir professionnelle. Le CSE (2002) souligne l’importance de
reconnaître ce phénomène de manière à ce que les structures du système scolaire et les
pratiques de ses acteurs en tiennent compte. Considérant le problème de l’orientation au
secondaire, l’école doit examiner son rôle dans la construction du projet d’orientation de
l’élève. Elle doit se pencher sur la mise en place d’une structure qui pourrait permettre à
l’élève d’être davantage outillé quand vient le temps de prendre une décision relative à
son avenir professionnel. Peu de recherches semblent s’être intéressées à ce que les
jeunes pensent de l’apport de l’école secondaire dans la construction de leur projet.
L’objectif principal de cette recherche est de décrire les perceptions d’étudiants
inscrits au programme d’accueil et intégration, sans projet d’orientation, à l’égard
du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Plus
spécifiquement, il sera question d’explorer le cheminement d’études en accueil et
intégration, d’analyser les démarches effectuées au secondaire afin d’identifier un projet
professionnel, de définir les attentes de l’étudiant à l’égard du programme d’accueil et
d’intégration concernant son projet professionnel et, finalement, de cibler le rôle de
l’école secondaire dans l’identification de son projet professionnel.
43
4. MÉHODOLOGIE DE RECHERCHE
Ce chapitre porte sur l’approche méthodologique utilisée dans le cadre de cette recherche
qui vise à recueillir les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et
intégration sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur
orientation scolaire et professionnelle. Dans ce chapitre, le type de recherche, la stratégie
d’échantillonnage, les instruments, la méthode de collecte de données, le traitement et
l’analyse des données, ainsi que l’éthique seront décrits en lien avec ce travail.
4.1 Type de recherche
La démarche proposée consiste en une recherche qualitative visant à identifier les
impressions des étudiants, qui sont actuellement inscrits en accueil et intégration parce
qu’ils n’avaient pas réussi à sélectionner un programme en rapport avec leurs intérêts, en
ce qui concerne le rôle de l’école secondaire dans la préparation à l’identification d’un
projet professionnel. Plus précisément, cette recherche vise à recueillir les perceptions de
ces étudiants concernant le rôle que l’école secondaire peut jouer dans leur orientation
scolaire et professionnelle. À propos de la recherche qualitative, Paillé et Mucchielli
(2010) expriment que :
La recherche qui implique un contact personnel avec les sujets de la
recherche, principalement par le biais d’entretiens et par l’observation des
pratiques dans les milieux mêmes où évoluent les acteurs. (…) Ainsi qu’en
est-il de l’analyse des données, qui met à profit les capacités naturelles de
l’esprit du chercheur et vise la compréhension et l’interprétation des pratiques
et des expériences plutôt que la mesure de variables à l’aide de procédés
mathématiques. (p. 9)
44
Dans le but de répondre à l’objectif de cette recherche, l’analyse des données qualitatives
du matériel discursif des étudiants interviewés a été effectuée pour subséquemment
identifier les thèmes émergents reliés aux perceptions de ces étudiants inscrits en accueil
et intégration. L’approche méthodologique qualitative représentait un choix judicieux car
elle permettait d’investiguer davantage sur le point de vue des étudiants inscrits en
accueil et intégration, sans projet d’orientation, concernant le rôle de l’école secondaire
dans leur orientation scolaire et professionnelle. Wanlin P. (2007), définit l’analyse du
contenu comme suit :
Il s’agit toujours de rassembler ou des recueillir un corpus d’informations
concernant l’objet d’étude, de le trier selon qu’il y appartient ou non, de
fouiller son contenu selon ses ressemblances « thématiques », de rassembler
ces éléments dans des classes conceptuelles, d’étudier les relations existant
entre ces éléments et de donner une description compréhensive de l’objet
d’étude (p.252).
Il importe de souligner qu’aucune transformation de données qualitatives recueillies n’a
eu lieu. De plus, aucun des sujets interviewés n’a été l’objet d’une mise en situation
artificielle. Chaque participant était libre de fournir ses réponses personnelles aux
questions d’une entrevue semi-structurée.
4.2 Stratégie d’échantillonnage
Les étudiants participants à la recherche ont été sélectionnés selon une stratégie
d’échantillonnage non aléatoire. Dans le cadre du cours «développement de carrière»,
Mélanie Corriveau, enseignante en psychologie au cégep de Granby, a présenté
brièvement l’objectif de la recherche et tous les étudiants et les étudiantes correspondant
au descriptif de la clientèle recherchée étaient invités, sur une base volontaire, à participer
à la recherche. Tous les participants devaient être inscrits en accueil et intégration sans
projet d’orientation précis. Par la suite, les étudiants et les étudiantes intéressés étaient
contactés par Katie Beauvais, conseillère d’orientation au cégep de Granby, qui leur
45
fixait le moment et le lieu de la rencontre. Lors de cette brève rencontre, la conseillère
d’orientation remettait le formulaire de consentement aux sujets mineurs afin que ces
derniers le remettent à leurs parents pour qu’il soit dument signé. Au total, huit
participants ont répondu favorablement à la demande. Plus précisément, l’échantillon
incluait (n=4) étudiantes et (n=4) étudiants dont (n=4) majeurs et (n=4) mineurs.
L’origine ethnique, la culture et le sexe ne furent en aucun cas des motifs de
discrimination pour participer à cette recherche.
4.3 Instrument
Un guide d’entretien a été conçu pour recueillir les données pertinentes à la présente
recherche. Ce guide comptabilisait huit questions et était divisé en quatre parties : 1. Le
cheminement d’études en accueil et intégration, 2. Les démarches effectuées au
secondaire afin d’identifier un projet professionnel, 3. Les attentes de l’étudiant à l’égard
du programme d’accueil et ‘intégration concernant son projet professionnel et,
finalement, 4. Selon l’étudiant, le rôle de l’école secondaire dans l’identification de son
projet professionnel. Toutes les réponses fournies ont servi à l’analyse thématique. Ce
guide figure à l’annexe 2.
4.4 Méthode de collecte de données
Tous les entretiens ont été réalisés par l’auteure de cette présente recherche. Habituée à
côtoyer des jeunes étudiantes et des étudiants depuis près de vingt années, le contact
s’est avéré aisé et une relation de confiance s’est établie dès les premières minutes de
l’entretien.
Il faut que l’enquêteur ait réussi à établir une relation de confiance avec la
personne interrogée, que ses interventions facilitent son expression sans
l’infléchir, et que ce soit l’enquêté qui détienne l’initiative de l’exploration de
la thématique (Meyer, 1995, p. 363).
46
Dans l’unique dessein de compléter l’information reçue, l’auteure pouvait demander des
précisions directes ou interpréter un fait pour permettre une mise au clair plus raffinée.
Selon Tessier (1993), dans un entretien semi-directif ou bien semi-structuré, il est
important que le chercheur soit à l’écoute tout en étant sensible aux subtilités des propos
de l’interviewé qui exigeraient de la précision.
Dans une méthodologie d’entretien semi-directif, la conduite nécessitera de
laisser parler l’interviewé. (…) Néanmoins un effort de recentrage est souvent
nécessaire, lorsque les propos s’éloignent trop de la problématique du
chercheur ou lorsqu’on a l’impression que la question posée n’est pas bien
comprise. Le chercheur à aucun moment ne doit oublier le principe de sa
recherche, et accepter que l’interview prenne la forme d’un dialogue
conversationnel à bâtons rompus. (p. 117)
Au début de la rencontre, un formulaire d’information et de consentement de
participation, pour les sujets majeurs, était remis et lu à haute voix, puis signé par le
participant ou la participante. Pour les sujets mineurs, je possédais déjà en main propre le
consentement signé par l’autorité parentale. La participation au projet étant volontaire, les
participants et les participantes étaient libres de mettre fin à leur contribution en tout
temps au cours de cette recherche. Les données ont été recueillies au moyen de
l’administration du guide d’entretien qui est composé de questions à réponses ouvertes.
La durée moyenne des entrevues a été d’une heure. La cueillette des informations a eu
lieu au mois de septembre, à l’automne 2011, dès le début de la rentrée scolaire. Toutes
les rencontres ont eu lieu au cégep de Granby dans un local fermé et approprié.
47
4.5 Traitement des données
La transcription des verbatim démontre l’entretien réalisé entre l’intervieweuse (l’auteure
de la présente recherche conduisant les entretiens) et l’étudiant ou l’étudiante inscrit en
accueil et intégration. Un code d’identification a été donné à chaque participant allant
ainsi de C-1 à C-8, pour désigner les clients et les clientes de 1 à 8. Ainsi, l’étudiante-
chercheuse, auteure de cet essai, ne peut pas repérer les étudiants et les étudiantes
interviewés lors des analyses de données, puis ultérieurement lors du travail de
présentation, d’interprétation et de discussion des résultats d’enquête.
4.6 Analyse des données
Dans le cadre de cette recherche, l’analyse qualitative et descriptive du corpus narratif a
été réalisée en utilisant l’analyse thématique. Cette analyse suggère de regrouper les
thèmes importants à travers le verbatim des entrevues en lien avec l’objectif principal de
cette recherche. Selon Paillé et Mucchielli (2010) :
L’analyse thématique, par ailleurs, est une méthode d’analyse principalement
descriptive. Sa tâche première est ainsi de livrer le plus d’informations
pertinentes possibles sur les phénomènes analysés. Elle vise à illustrer comment
l’expérience se déploie et non seulement combien de fois elle se reproduit. (p.
188)
Dans un premier temps, il s’agit d’établir le corpus en transcrivant tels quels les propos
enregistrés lors des entrevues. Ensuite, une analyse verticale est effectuée. Il s’agit ici de
faire une lecture aveugle du verbatim en entier pour s’imprégner des propos.
Subséquemment, l’analyse transversale est réalisée. Il s’agit d’identifier les thèmes
récurrents et par la suite toutes les unités pertinentes de chaque verbatim sont regroupées
sous chaque thème identifié. Finalement, une grille d’analyse, permettant la condensation
des données, est constituée afin d’organiser logiquement les thèmes et les sous-thèmes. Cette
grille permettra ensuite une interprétation des résultats dans le but de répondre le plus
fidèlement possible au questionnement initial de la recherche. Autrement dit, l’analyse
48
thématique permettra d’analyser sous plusieurs aspects les perceptions d’étudiants inscrits
au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de
l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.
4.7 Éthique
Dans le but de veiller au respect des règles éthiques concernant la recherche sur des êtres
humains, plusieurs procédures strictes ont été rigoureusement suivies. Tout d’abord, les
participantes et participants à cette étude ont été avisés que leurs réponses à leur entrevue
demeureraient anonymes et confidentielles. Les sujets majeurs de cette enquête ont
également signé un formulaire d’information et de consentement éclairé expliquant le but
général du projet, les procédures, les avantages et risques ainsi que les mesures de
confidentialité. Pour les sujets mineurs, l’autorité parentale a reçu le formulaire contenant
la même information et a autorisé que son enfant participe à la recherche. De plus, un
code d’identification a été utilisé pour ainsi éviter d’identifier les étudiants et les
étudiantes interviewés (C-1 à C-8). Toutefois, l’information permettant d’associer
l’identité de la personne interviewée ainsi que son code d’attribution est seulement
disponible sur le disque dur de l’ordinateur de travail du chercheur et est seulement
accessible par l’auteure de la présente recherche. De plus, ce fichier d’ordinateur est
menu d’un mot de passe et deux clés USB encryptées contiennent des copies du matériel
de recherche. Après cinq années, le matériel de recherche est effacé de l’ordinateur de
recherche. En ce qui concerne les futures publications de résultats de recherche, des
pseudonymes seront utilisés dans le but de préserver l’anonymat des sujets. Les
publications permettront uniquement d’identifier le cégep où se sont déroulées les
entrevues. Les enregistrements audio ainsi que les formulaires de consentement seront
complètement éliminés deux ans après les derniers écrits scientifiques à propos de cette
étude. D’ici là, temps, le matériel de recherche sera conservé dans un classeur verrouillé
sous clé dans le bureau personnel du chercheur responsable pour toute la durée du projet
de recherche
49
5. RÉSULATS DE RECHERCHE
Ce chapitre expose et analyse les résultats selon la méthode d’analyse thématique
présentée par Paillé et Mucchielli (2010). Cette démarche permet alors de trier les
fractions du corpus reliées directement à l’objectif de recherche. Cette partie tend à
répondre plus spécifiquement à l’objectif unique et central de cette recherche qui est de
décrire les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration, sans
projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire
et professionnelle. Finalement, les résultats présentés et analysés permettent de répondre
à l’objectif principal de la recherche. Dans un premier temps, les propos des étudiants et
des étudiantes inscrits en accueil et intégration, au cégep de Granby Haute-Yamaska,
sont présentés selon les thèmes dégagés à partir d’une démarche visant à reconnaître des
thèmes pertinents en attribuant à chacun d’entre eux une définition opérationnelle
auxquels peuvent être associés des passages du verbatim reliés à chaque thème. La
description des thèmes répertoriés mettent en lumière des éléments précis favorisant ainsi
une meilleure compréhension des perceptions d’étudiants et d’étudiantes, sans projet
d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et
professionnelle. Ainsi, l’analyse qualitative détient la fonction principale de peindre un
tableau des phénomènes observés en les regroupant sous différents thèmes obtenus à
partir d’une lecture flottante du matériel discursif recueilli auprès d’étudiants et
d’étudiantes. Les thèmes et sous-thèmes sont représentés sous forme de résumé dans le
tableau qui suit.
Dans la présentation des résultats qui suit, le masculin est utilisé uniquement dans le but
d’alléger le texte. Dans tous les cas, le terme «étudiants» désigne les «étudiants et les
étudiantes».
50
Tableau 5.1
Résumé des thèmes et des sous-thèmes abordés par les étudiants et les étudiantes
THÈMES SOUS-THÈMES
L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel
Le doute face au choix professionnel
Le manque de maturité nécessaire pour identifier un projet professionnel.
Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel
Utilisation des services d’orientation au secondaire
Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier
Participation à un cours intitulé Projet personnel d’orientation (PPO)
L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientationLa convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information scolaire et professionnelleL’insuffisance des services d’orientation au secondaireLe besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel
Le manque de ressources au secondaire pour effectuer des démarches personnelles en lien avec l’identification d’un projet professionnel.
51
5.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel
Plusieurs étudiants ont exprimé leur incapacité de faire un choix professionnel, en 5e
secondaire, lors de la période des inscriptions. Cette incapacité de faire un choix fait
référence à l’indécision vocationnelle. Dosnon (1996) suggère que l’indécision
vocationnelle est opérationnalisé par un évènement comportemental, par l’absence de
formulation d’un choix scolaire ou professionnel en réponse à une question sur les
intentions d’avenirs et par l’expression de l’incertitude, d’un manque de confiance
envers ce choix. Selon ces étudiants, cette indécision représente la principale raison de
leur inscription à la SAI.
Parce que j’savais pas encore quoi faire (C-1)
Parce que j’avais aucune idée dans quel domaine je voulais m’en aller précisément... y avait aucun domaine qui m’intéressait, j’avais pas trouvé mes passions encore. (C-4)
Je me suis inscrite en «accueil et intégration» pour trouver ce que je voulais faire. J’ai aucune idée de ce que je veux faire. (C-7)
Je voulais pas arrêter l’école pis je savais pas en quoi aller…(C-8)
Si certains étudiants ont manifesté leur incapacité à faire un choix en 5 e secondaire,
d’autres ont plutôt exprimé un doute face à leur choix professionnel. Ce doute se traduit
par un manque d’assurance face au choix professionnel en lien avec une connaissance de
soi (intérêts, valeurs, aptitudes) étroite et peu d’expérience significative reliée au monde
du travail pour prendre une décision de carrière éclairée.
J’me suis dit bon…à quoi bon…on peut essayer au moins…de trouver de quoi qui va me faire mieux……. j’étais encore incertaine. (C-2)
Dans l’fond heu…les autres programme qu’il y avait, ils étaient pas assez attirants, j’en savais pas assez dessus, j’voulais certaines choses, mais dans l’fond, l’accueil et intégration c’était juste pour commencer le cégep, pour voir justement des nouvelles options qui pourraient peut-être s’ouvrir. (C-3)
52
J’hésitais entre deux programmes, ça fait que je me suis dit que ça pourrait être bon de m’inscrire en «accueil et intégration» (C-5)
En plus d’exprimer un doute face à leur choix professionnel, certains étudiants ont
affirmé ressentir le manque de maturité nécessaire pour identifier un projet professionnel.
Dans ces propos, il apparait que les étudiants ne se sentent pas prêts à identifier un projet
professionnel. Ils ont l’impression, qu’au secondaire, il est un peu tôt et ils n’ont pas la
maturité nécessaire pour s’investir dans un processus.
J’étais pas assez mature pour réaliser que…là j’suis assez vieille pour savoir que c’et important de faire un choix. (C-1)
Au secondaire, t’es pas trop jeune mais t’es pas assez «mindé»… t’as pas vraiment la tête assez à ça encore. Le monde te disent de regarder pour ça mais tu l’fais pas. T’es encore trop jeune, t’es pas prêt. (C-3)
Quoi que les jeunes selon moi, ont beaucoup de difficulté à placer leurs intérêts pis leurs passions parce que ça change beaucoup, de 16 à 19, 18 ans…(C-4)
Je voulais aussi gagner une année avant… pour vieillir un peu… j’avais pas assez de documentation, pis j’imagine que je me connaissais pas assez non plus… (C-6)
En résumé, concernant l’incapacité chez les étudiants à identifier un projet
professionnel, il convient de conclure que la plupart des étudiants interrogés se sont dits
incapables de faire en choix en 5e secondaire. Même si cette indécision se traduisait par
une incertitude, il en résulte que le choix de s’inscrire à la SAI découle de leur incapacité
à identifier un projet d’orientation.
53
5.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel
Lors de leur passage au secondaire, certains étudiants admettent avoir réalisé des
démarches personnelles visant à les aider à identifier un projet professionnel. Ces actions
représentent des initiatives personnelles en lien avec le désir d’identifier un projet
professionnel. Il peut s’agir de visites de milieu de travail, d’échanges avec des
professionnels ou des proches en lien avec de l’information scolaire et/ou
professionnelle.
Pis quand j’suis allée chez mon hygiéniste dentaire, j’ai posé plein de questions pour savoir qu’est-ce qu’elle fait, pis tout ça. (C-1)
J’suis allée visiter de écoles, allée à Montréal visiter l’ITHQ, j’suis venue aux portes ouvertes de l’école ici (cégep de Granby), j’suis allée au cégep de Sherbrooke aussi...(C-2)
J’en ai parlé avec mes parents, j’en ai parlé avec mes amis qui m’ont proposé des petites choses...(C-4)
P’t’être que j’ai fait quelques recherches qui concernent l’éducation spécialisée à l’ordinateur (C-5)
Parmi les démarches personnelles effectuées au secondaire, certains étudiants
mentionnent avoir utilisé les services d’orientation disponibles dans leur école
secondaire. Lorsqu’il est question d’utiliser les services d’orientation au secondaire, cela
signifie que l’étudiant est allé rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation
dans le but d’obtenir de l’aide pour identifier, préciser ou réaliser son projet
professionnel.
J’ai fait des tests de l’orienteur…(C-2)
Je suis allé voir un orienteur (C-7)
J’suis allé voir un moment donné la conseillère en orientation…(C-8)
54
La plupart des étudiants rencontrés ont affirmé avoir fait des démarches personnelles,
dans le but de les aider à faire un choix de programme en lien avec leurs intérêts
professionnels, mais aucun n’est parvenu à identifier clairement son choix puisque ces
derniers se sont tous retrouvés à la SAI. Que ce soit en rencontrant des professionnels
dans un domaine relié à leurs intérêts, en utilisant les ressources informatiques, en
effectuant des visites d’établissements offrant de la formation professionnelle ou encore
en rencontrant un conseiller d’orientation, plusieurs étudiants, à l’approche du 1er mars
ont manifesté le besoin d’explorer davantage le marché du travail ou faire des démarches
dans le but de se connaître davantage pour faire un choix professionnel éclairé.
5.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier
En ce qui concerne, les démarches dans le cadre du régime régulier, il s’agit des
démarches favorisant l’émergence d’un projet professionnel, comprises dans le régime
d’études régulier. Ces démarches peuvent prendre la forme d’un cours, d’activités
d’informations scolaire et professionnelles (visites de professionnels, sorties scolaires,
salon de l’emploi, etc.). Parmi les étudiants rencontrés dans le cadre de cette recherche,
plusieurs ont signalé avoir participé à un cours intitulé Projet personnel d’orientation
(PPO). Le cours de PPO est offert au secondaire et lorsqu’il est inscrit à l’horaire, le
programme obligatoire permet à l’élève de poser les premiers jalons d’une démarche
d’orientation, car ce dernier apprend à analyser sa situation personnelle, à déterminer
certaines étapes de son cheminement scolaire et à considérer diverses hypothèses de
parcours (Programme de formation de l'école québécoise - Enseignement secondaire,
deuxième cycle, MELS, 2007).
J’ai eu un cours de…PPO (C-3)
En secondaire 3, il y avait un cours qui s’appelait PPO (C-6)
Y avait mon cours de Projet Personnel d’Orientation (C-8)
55
Parallèlement, les commentaires recueillis à l’égard du cours PPO ont été peu élogieux.
Les propos semblaient partagés entre la déception et la désillusion de ne pas trouver dans
ce cours les éléments nécessaires à l’identification d’un projet professionnel.
Ça, ça n’a pas vraiment aidé! C’était pas mal plus mélangeant, plus chiant
C’était vraiment intrusif, j’trouve. Il nous mettait ça de même, c’était trop
imposé, on n’avait pas vraiment le choix, on essayait des démarches et
mettons que ça marchait pas, on était obligé d’aller dans quelque chose
d’autre qu’on voulait peut-être pas nécessairement pis que….c’était vraiment
plus désagréable que d’autre chose. (C-3)
Pour commencer, en secondaire 3, il y avait un cours qui s’appelait PPO qui
avait comme but d’aider à trouver une voie dans laquelle aller mais ça a pas
donné… ça a pas porté fruit comme je pensais (C-6)
Dans l’fond au secondaire, on a eu un cours de PPO en secondaire 3 qui a
servi absolument à rien parce qu’on faisait rien dans le cours. (C-7)
Y avait mon cours de Projet Personnel d’Orientation. J’faisais les travaux,
mais j’savais vraiment pas trop vers quoi aller. (C-8)
Actuellement, dans le régime régulier, les cours de PPO sont offerts aux jeunes de la 3 e
secondaire qui choisissent la formation générale appliquée. Pour les jeunes qui optent
pour la formation générale, le PPO demeure un programme optionnel. Parfois, par
manque d’inscriptions à la formation générale appliquée, certaines écoles secondaires se
voient dans l’obligation d’offrir uniquement la formation générale. Comme le cours de
PPO devient optionnel, il en résulte parfois que le nombre d’inscriptions ne suffit pas à
constituer un groupe. Dans ce cas, l’école secondaire se voit dans l’obligation d’annuler
le cours de PPO. Dans le cadre de cette étude, certains étudiants inscrits à la formation
générale appliquée au secondaire, ont eu l’occasion de suivre ce programme pendant une
année scolaire.
56
5.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation
En plus de l’intention de s’investir dans des activités de connaissance de soi et de
découvrir les possibilités du marché du travail dans le cadre du cours «développement de
carrière» offert à la SAI, certains étudiants ont exprimé l’idée de rencontrer un conseiller
d’orientation de manière individuelle dans le cadre d’un processus d’orientation.
J’essaie de m’pogner un rendez-vous à l’orientation (C-3)
Je rencontre en ce moment une conseillère en orientation. (C-4)
Ben ici y a des conseillers en orientation, j’va sûrement m’inscrire là-dedans
(C-5)
Parmi les étudiants rencontrés, plusieurs ont souligné la pertinence du cours
«développement de carrière» et la contribution de ce cours dans l’identification de leur
projet professionnel. En plus de cours, quelques-uns ont manifesté le désir d’explorer
davantage les possibilités du marché du travail ainsi en rencontrant un conseiller
d’orientation dans le cadre de la SAI
5.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de
carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information scolaire et
professionnelle
Plusieurs étudiants ont exprimé le souhait qu’un cours similaire au cours «développement
de carrière fasse partie de la grille horaire au secondaire. Ce cours, inclut dans l’horaire
du jeune au secondaire, pourrait fournir de l’information scolaire et professionnelle aux
jeunes et les aiderait à faire des choix plus éclairés, en lien avec l’identification d’un
projet professionnel, en leur permettant de réaliser des activités de connaissance de soi.
57
Y a pas vraiment de cours de développement de carrière au secondaire qui
pourrait nous aider à nous connaître pour voir ce qu’on aime vraiment…Moi
j’pense que c’est vraiment ce cours qui m’aide beaucoup… P’t’être un cours
de développement de carrière qui pourrait nous aider à nous connaître…(C-1)
Selon moi le cours de développement de carrière aurait pu se faire au
secondaire aussi. ..un cours vraiment qui t’aiderait à faire un choix de carrière
parce que c’est là que les élèves ils boguent. En ajoutant un cours, vraiment
un cours qui…juste préparé pour ça, pour vraiment nous préparer au cégep.
Pas en secondaire 5 où il faut faire notre choix au mois de février, vraiment
en secondaire 4 ou même avant juste pour préparer l’élève à devoir faire des
choix, qu’il ait une tête justement, qu’il ait des connaissances générales de
métiers…pour préparer l’élève à devoir faire des choix (C-4)
En remettant un cours de développement de carrière au secondaire, ça aiderait
sûrement. Secondaire 4 et 5. En secondaire 5 y a plus de «développement de
carrière» au secondaire…ça fait que j’me suis pas fait ces questionnements-là
(C-8)
Le cours «développement de carrière» offert à l’intérieur du programme «accueil et
intégration» offre à l’étudiant l’occasion de cibler ses intérêts et ses aptitudes dans le but
d’identifier un projet professionnel. Il représente une opportunité pour l’étudiant de
cibler ses intérêts et ses aptitudes dans le but d’identifier un projet professionnel et lui
offre l’occasion de participer à des activités de connaissance du marché du travail
(domaines, métiers et professions).
58
5.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire
Quelques étudiants ont exprimé leur insatisfaction en lien avec la disponibilité des
services d’orientation. Il semble que l’attente pour obtenir un rendez-vous avec un
conseiller d’orientation les décourageait. Leurs propos trahissaient le manque de
disponibilité des conseillers d’orientation, ce qui réduisait les possibilités pour les
étudiants d’obtenir un rendez-vous dans un délai raisonnable.
... juste avoir un rendez-vous chez l’orienteur, ça prend comme 4-5 mois…
L’orienteur, il vient juste nous voir comme un cours…tiens faites ça, ça, ça…
(C-2)
Peut-être faire rencontrer chaque personne avec un orienteur … Si tu veux y
aller, faut que tu prennes un rendez-vous. Pis y a beaucoup de monde qui
prennent des rendez-vous, fait que…ça revient à des mois plus tard, des fois y
a plus de place. (C-7)
Je sais pas trop….Peut-être plus de conseillers en orientation (C-8)
Dans son rapport annuel sur l’état et les besoins de l’éducation, le CSE (2003-2004)
signale le manque à combler en orientation malgré les efforts du MELS pour intégrer
l’information et l’orientation professionnelles au secondaire. Matte (2010) s’inquiète
devant les besoins en orientation toujours criants même après les efforts du MELS pour
justifier ses intentions de prendre des mesures pour intégrer
Nous sommes inquiets de constater à quel point les besoins ne sont pas
couverts, en nature et en nombre, par ce qui est mis en place pour y répondre
en milieu scolaire, et étonnés du peu de préoccupations que cela suscite; Le
besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de
favoriser l’émergence d’un projet professionnel (Matte, 2010)
59
5.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de
favoriser l’émergence d’un projet professionnel
Parmi les étudiants interrogés, quelques-uns ont exprimé le besoin d’être pris en charge
afin de se sentir accompagnés et stimulés dans leurs démarches personnelles. Les
démarches personnelles incluent toute activité reliée à la connaissance de soi ou à
l’exploration du marché du travail pouvant permettre à l’étudiant d’identifier un projet
professionnel. Ces étudiants ont manifesté le désir que les professionnels de l’école
secondaire soient plus présents et actifs afin de les soutenir dans l’identification de leur
projet professionnel.
Encadrer dans l’sens de…comme vraiment suivre les élèves, vraiment les
aider…pour qu’ils atteignent leur but…comme de métier, de famille pis
tout…tout le plus vite possible, le mieux possible. Comme présentement
j’trouve qu’il nous laisse un peu à la dérive. Oui, ils veulent nous habituer au
cégep mais tu sais… Moi j’aurais aimé ça avoir plus d’encadrement. J’trouve
qu’on a pas beaucoup d’appui au secondaire (C-2)
Faudrait vraiment faire de démarches au long, peut-être pas tout au long du
secondaire, pour son développement scolaire. Au secondaire, c’est vraiment
là que ça commence. Au secondaire 1 ils t’arrivent pis ils disent : ben là, dans
5 ans, faut que tu fasses des choix pis il faut que tu saches ce que tu veux
faire dans la vie, pis il faut que tu choisisses…aller voir, aller faire des
rencontres, des recherches, des sorties. Des sorties scolaires, peu importe. (C-
4)
Au lieu de juste nous pousser vers les conseillers et les conseillères
d’orientation, ils pourraient nous donner comme des petits conseils, vu que au
cours de l’année, les professeurs apprennent à nous connaître, ils pourraient…
ils savent un peu comment on est….ils pourraient nous aider à nous guider,
60
sans nous prendre par la main mais nous amener vers…une voie en particulier
(C-6)
Certains étudiants ont souligné le manque de ressources au secondaire pour les
encourager à effectuer des démarches personnelles en lien avec l’identification d’un
choix professionnel. L’étudiant a l’impression de ne pas avoir les ressources extérieures
pour débuter les démarches qui lui permettra d’identifier un projet professionnel. Dans
leur propos, ces étudiants dénoncent la carence des mesures mises en place au secondaire
pour les stimuler dans la construction de leur projet professionnel.
Pour les personnes qui se connaissent vraiment beaucoup...comme une de
mes amies elle le sait, elle a toujours voulu être avocate, elle le sait qu’elle
s’en allait en droit au cégep…mais pour des personnes comme moi qui savent
pas trop..j’sais pas..y a pas beaucoup de mesures…de prise en main… y a pas
d’aide, y a pas rien… (C-2)
…du primaire au secondaire on me prépare à faire de choix au cégep mais on
me prépare pas, selon moi, de façon concrète. Aller voir, aller faire des
rencontres, des recherches, des sorties. Des sorties scolaires, peu importe.
Faudrait vraiment faire des démarches au long, peut-être pas tout au long du
secondaire, pour son développement scolaire. Au secondaire, c’est vraiment
là que ça commence. Au secondaire 1 ils t’arrivent pis ils disent : ben là, dans
5 ans, faut que tu fasses des choix pis il faut que tu saches ce que tu veux
faire dans la vie, pis il faut que tu choisisses. (C-4)
…j’avais jamais vraiment fait de questionnement sur mes valeurs, mes
intérêts, mes aptitudes…fait que ça, ça m’aurait peut-être aidé un peu…(C-8)
61
Principalement, les premiers thèmes qui surgissent à la lecture du verbatim font
référence à l’incapacité des étudiants en cinquième secondaire à identifier un projet
professionnel. Cette inaptitude à faire un choix précis en lien avec un projet
professionnel, lors de la période des inscriptions qui a lieu vers le mois de février, les
pousse à opter pour le programme «accueil et intégration» offert au cégep. Les propos
illustrés dans le verbatim démontrent que cette incapacité est parfois accompagnée d’un
doute face au choix professionnel ou un manque de maturité nécessaire pour identifier un
choix professionnel.
Parallèlement, la lecture du verbatim démontre que les étudiants ont quand même
effectué quelques démarches personnelles dans le but d’identifier un choix professionnel.
Que ce soit en rencontrant des professionnels, en se documentant sur des professions ou
en participant à des activités, le but était de favoriser l’émergence d’un choix
professionnel. Aussi, plusieurs étudiants ont eu l’occasion de bénéficier d’un cours de
PPO inclut dans leur horaire.
Presque tous les étudiants rencontrés ont vanté les mérites du cours «développement
personnel» inclut à la première session d’accueil et d’intégration (SAI). La plupart ont
manifesté un sentiment positif et ont semblé confiants à l’idée que ce cours pourrait leur
permettre de consolider leur choix professionnel. Conjointement à cette impression
positive, plusieurs étudiants ont exprimé, à l’égard du cours, un intérêt à découvrir le
marché du travail dans le but d’identifier des choix pertinents à la construction de leur
projet professionnel.
Certains ont aussi formulé le souhait de rencontrer un conseiller d’orientation pour les
aider dans leurs démarches. Quand les étudiants sont questionnés sur le rôle de l’école
secondaire dans leur orientation professionnelle, la lecture du verbatim fait d’abord
ressortir la pertinence d’implanter au secondaire un cours axé sur la connaissance de soi
et sur la découverte du marché du travail. Plusieurs étudiants mentionnent l’idée d’un
cours calqué sur le cours «développement de carrière» inclut dans la SAI. Mais les
propos recueillis des étudiants nous expliquent aussi, que parallèlement à l’ajout d’un
62
cours, il faudrait augmenter les services d’orientation au secondaire, pour réduire l’attente
qui les décourage à faire une demande pour rencontrer un conseiller. Finalement, la
lecture du verbatim nous apprend que les étudiants souhaitent être davantage
accompagnés et stimulés lors de leur passage au passage afin qu’ils soient davantage
motivés à s’investir dans un processus de développement vocationnel. Certains étudiants
dénoncent l’absence de ressources extérieures stimulantes. Les propos des étudiants
invitent à croire que le désir de s’investir germe en eux mais il nécessite un élément
déclencheur qui pourrait provenir de l’extérieur.
63
6. DISCUSSION
L’analyse qualitative du verbatim de huit entrevues enregistrées sur audio avec huit étudiants
et étudiantes inscrits en SAI, au cégep de Granby Haute-Yamaska et sans projet
d’orientation a permis de démontrer leurs perceptions entretenues à l’égard du rôle de
l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Cette discussion a pour
but de jumeler les éléments théoriques énoncés précédemment à propos de l’indécision
vocationnelle et des modèles conceptuels de l’orientation avec les perceptions entretenues à
cet égard par les étudiants et les étudiantes interviewés pour les besoins de cette recherche.
6.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel
Concernant l’incapacité à identifier un projet professionnel, toutes les étudiantes et tous
les étudiants interviewés dans le cadre de cette recherche, ont exprimé une impossibilité
de faire un choix en 5e secondaire, à l’approche du 1er mars, date limite officielle de la
demande d’admission dans les SRAM, SRACQ, SRASL et le SRAFP. Cette incapacité
explique leur choix de la SAI au collégial. En effet, la SAI accueille les étudiants et les
étudiantes qui sont en questionnement en ce qui concerne leur choix scolaire et
professionnel. Rappelons que le SRAM rapporte que le nombre d’inscriptions à la SAI a
presque doublé depuis les 10 dernières années.
Ces propos énoncés démontrent que l’incapacité chez les étudiants de la 5e secondaire à
définir leur projet professionnel, n’est pas exceptionnelle. Ils corroborent avec ceux de
Dosnon (1996) qui définit l’indécision comme un processus normal à l’adolescence et qui
se résout avec le temps. Toujours selon cette auteure, cette indécision développementale
permet d’anticiper le processus de décision. Falardeau et Roy (1999) renchérissent en
admettant que l’indécision représente une majorité d’étudiants. Dans son rapport, le CSE
(2002), le CSE partage l’avis de ces précédents auteurs en évoquant que l’indécision
vocationnelle est un passage normal à l’adolescence. Toutefois Savickas (1995), rapporte
que l’indécision vocationnelle ne devrait pas être considérée comme une difficulté dans
le processus décisionnel mais plutôt comme un signe de transformation. Dans ce cas,
64
l’indécision est plutôt comparée à une hésitation avant la transformation. De ce point de
vue, l’indécision n’apparait pas comme un problème à la base mais plutôt comme une
étape dans le processus décisionnel.
Pour sa part, Holland et Holland (1977) associent l’indécision à un manque de maturité
vocationnelle. Il s’avère intéressant de constater que plusieurs étudiants interrogés ont
admis ressentir un manque de maturité pour expliquer leur incapacité à faire un choix en
5e secondaire en lien avec leur projet professionnel. Quant au doute exprimé par quelques
étudiants, concernant leur projet professionnel, il peut s’expliquer par la peur de se
tromper. Cette crainte de faire un mauvais choix est alimentée par la multitude
d’opportunités offertes aux jeunes. La mouvance des informations concernant le monde
du travail (taux de placement, professions d’avenir, etc.) ainsi que l’impact du choix de
carrière sur la vie demeurent aussi des facteurs importants qui peuvent accroître
considérablement l’indécision vocationnelle. (Falardeau et Roy, 1999) Cependant,
rappelons que le CSE (2003-2004) reconnait que plusieurs jeunes sont incapables de
choisir un métier ou une profession à la fin de leurs études secondaires. Toutefois, il
souligne l’importance d’aider les jeunes au secondaire à mieux se connaître afin de les
aider à construire leur identité. Si les jeunes sont indécis, ce n’est pas par manque
d’intérêt mais plutôt parce qu’ils connaissent mal leurs aptitudes et sont peu informés sur
les possibilités qui s’offrent à eux.
6.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel
Parmi les étudiants interrogés, plusieurs ont rapporté avoir effectué des démarches
personnelles dans le but de clarifier ou d’identifier leur projet professionnel. Parmi les
réponses fournies par les étudiants, un avait navigué sur Internet à la recherche
d’informations, un autre avait consulté un professionnel et le dernier s’était contenté de
faire des visites dans des centres de formation générale et professionnelle. Toutefois,
outre ces démarches personnelles, plusieurs étudiants avaient fait le choix d’aller
rencontrer un conseiller d’orientation pour obtenir de l’aide concernant l’identification de
leur projet professionnel. Ces démarches personnelles peuvent s’expliquer par le fait que
65
l’indécision est un état particulièrement irritant. (Forner, 2001). Cette émotion
désagréable peut pousser l’étudiant à chercher des informations afin de réduire le
malaise associé à l’indécision vocationnelle.
Selon l’ADVP, bien que tous les étudiants de la 5e secondaire peuvent se retrouver à des
niveaux différents dans le processus exploratoire, il apparait juste de supposer que
plusieurs étudiants piétinent dans la phase de cristallisation et que les nombreuses
expériences accumulées dans le processus exploratoire engendrent certaines confusions,
d’où un certain besoin de clarifier la situation et de mettre également en ordre les
multiples informations qu’il possède sur le monde professionnel. En effet, la tâche de
cristallisation se traduit par le besoin chez l’individu de clarifier la confusion engendrée
par les expériences et les informations accumulées dans la tâche précédente.
Même si nous pourrions être tentés de voir d’un bon œil les démarches personnelles des
étudiants concernant la construction de leur projet professionnel, une mise en garde
s’impose. En effet, dans une étude sur l’effet de l’information sur le marché du travail
dans le processus décisionnel relatif au choix de carrière, Savard, Michaud, Bilodeau et
Arseneault (2007), prétendent que l’information en soi n’est pas suffisante pour guider
les individus dans leur orientation. Sans accompagnement adéquat, ils ne sont pas en
mesure de considérer toute l’information nécessaire pour faire un choix éclairé. Souvent,
les individus se sentent submergés par la quantité d’information disponible, ont de la
difficulté à sélectionner celle qui est pertinente à leurs besoins, et rencontrent des
difficultés à la comprendre. Les propos de ces auteurs sont inspirés par la recherche de
Roney (1999) qui suppose que l’information sur le marché du travail (IMT) n’est pas
suffisante et qu’elle est parfois biaisée par le jugement des jeunes qui l’utilisent.
66
Il ne fait pas de doute que l’information demeure importante dans le processus mais on
peut croire que l’assistance d’un conseiller d’orientation serait nécessaire pour aider les
individus à devenir plus réceptifs à de nouvelles informations potentiellement utiles à leur
processus décisionnel relatif au choix de carrière (Savard, Michaud, Bilodeau et
Arseneault, 2007).
…l’aide d’un conseiller pour augmenter l’effet de la diffusion de l’IMT sur le
processus décisionnel relatif au choix de carrière semble être important. À cet
égard, Imel et al. (2001) affirment qu’étant donné le caractère unique et
singulier des individus, chacun à son propre cheminement de carrière et son
propre processus décisionnel. Ainsi, d’un individu à l’autre, il peut y avoir
des besoins différents de clarification de l’information et des questions
différentes relatives à leur propre situation pour en augmenter la portée.
(Savard et al. 2007, p.163)
Selon Amundson (2000), il ne fait pas de doute que les ordinateurs devraient être perçus,
non pas comme une manière de remplacer les conseillers, mais comme un des moyens
d’enrichir les processus de counseling.
6.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études
régulier
Plusieurs étudiants ont mentionné avoir suivi le programme du cours PPO, inscrit à leur
horaire. Malgré que le PPO soit axé sur deux compétences à développer, soit «Réaliser
une démarche exploratoire d’orientation» et «Se situer au regard de son orientation
scolaire et professionnelle», il ne semble pas que, chez les étudiants interrogés dans la
présente recherche, ce programme ait contribué à l’identification de leur projet
professionnel.
67
À cet égard, Cardinal (2010) mentionne que l’enseignant peut influencer grandement
l’atteinte des objectifs du PPO. Si l’enseignant n’offre pas aux élèves l’accompagnement
adéquat, les objectifs visés par le programme risquent de ne pas être atteints.
...au-delà du contenu du cours, l'enseignant, de par son style interpersonnel,
joue un rôle crucial pour atteindre les objectifs visés par le cours de PPO. Le
cours offre la possibilité aux jeunes d'avoir accès à une multitude
d'informations sur le marché du travail et des parcours de formation scolaire,
mais cela ne sera pas suffisant si l'enseignant n'offre pas un accompagnement
qui soutient l'autonomie des adolescents. Il sert en quelque sorte de guide afin
que les élèves se sentent réellement compétents pour utiliser les outils qu'on
leur propose à l'intérieur du cours. L'absence de soutien reviendrait à les
laisser seuls face à toute cette multitude d'informations diverses. (Cardinal,
2010, p.44)
Elle rajoute que la formation professionnelle des enseignants devrait être accrue pour
favoriser un contexte plus favorable à l’atteinte des objectifs du programme de PPO.
Nous avons pu comprendre que malgré toutes les bonnes intentions et les
objectifs visés dans l'implantation d'un programme d'une telle envergure,
beaucoup d'éléments passent par l'environnement qui entoure l'élève. En effet,
il pourrait être bénéfique d'accroître la formation professionnelle des
enseignants afin qu'ils soient non seulement aptes à livrer le contenu du cours,
mais que ce contenu soit fourni dans un climat relationnel qui fait preuve de
soutien à l'autonomie. (Cardinal, 2010, p.52)
68
Parallèlement, il s’avère intéressant de rappeler que le MEQ (2000) rapportait un
problème similaire en discourant à propos du cours d’éducation au choix de carrière. Est-
il juste de croire que l’histoire se répète? Rappelons un extrait cité dans la
problématique :
En ce qui concerne le cours d’éducation au choix de carrière, l’isolement
pédagogique et le manque de préparation de certains enseignants et
enseignantes expliqueraient l’insatisfaction des élèves. En effet, selon
l’AQISEP, ils sont souvent obligés d’assumer cette matière en plus de leur
tâche et ils ne sont pas nécessairement spécialisés en information scolaire et
professionnelle. Là où les enseignants et enseignantes ont une formation
pertinente et où s’organise un encadrement pédagogique de groupe, les élèves
se montrent très satisfaits du cours d’éducation au choix de carrière. (Source :
MEQ, 2000, p.20)
Actuellement, l’assignation des périodes de PPO ne comportent pas de règles précises.
Les périodes sont souvent assignées sans égard pour le champ ou pour l’intérêt personnel
de l’enseignant. Dans plusieurs écoles secondaires, les cours de PPO sont fréquemment
utilisés pour compléter une tâche d’enseignant (24 périodes/9 jours=temps plein). Dans
son bilan, le MELS (2007a) semble conscient de ce problème et propose des pistes de
solution.
Il a été suggéré de définir des règles précises d’assignation des périodes de
PPO aux différents champs d’enseignement ou d’établir, de façon claire, des
règles permettant de recruter une enseignante ou un enseignant avant la
répartition des tâches. Il serait ici question d’attribuer le PPO aux champs
d’enseignement associés au personnel enseignant intéressé par le programme
plutôt que de solliciter des enseignantes et des enseignants appartenant aux
champs auxquels le PPO aurait été associé. (MELS, 2007a, p.19)
69
Conjointement, dans son bilan d'une expérimentation auprès d'élèves de 3e secondaire le
MELS (2007a), il s’avère intéressant de constater que certaines intervenantes et
intervenants ont suggéré que l’élève devrait choisir le cours de PPO lorsqu’il en ressent le
besoin car certains élèves semblent illustrer un degré de maturité insuffisant pour
s’investir dans le programme de PPO.
Le degré de maturité vocationnelle de certains élèves de 3e secondaire a
toutefois fait l’objet d’un questionnement de la part de quelques intervenantes
et intervenants. Certains proposent de laisser à l’élève le choix du moment de
son inscription au PPO, entre la 3e et la 5e secondaire. MELS, 2007a, p.18)
Dans un bilan d'une expérimentation auprès d'élèves de 3e secondaire, le MELS (2007a)
souligne l’impact bénéfique des enseignantes et des enseignants en éducation au choix de
carrière.
Au chapitre des conditions facilitantes, soulignons par ailleurs que plusieurs
intervenantes et intervenants des écoles du MILIEU 3 et du MILIEU 4 ont
souligné l’impact bénéfique de l’intégration à l’équipe du PPO d’une
enseignante ou d’un enseignant en éducation au choix de carrière,
particulièrement en raison de sa connaissance préalable du domaine de
l’information scolaire et professionnelle. (MELS, 2007a, p.19)
À la lumière de ces constats, il s’avère juste de suggérer que, malgré ses bonnes
intentions, le PPO ne parvient pas toujours à répondre aux besoins des jeunes en matière
d’information et d’orientation professionnelles et que son application nécessite encore
plusieurs ajustements.
70
6.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation
Parallèlement à leur élan positif à s’investir dans une démarche de connaissance de soi et
de découverte du marché du travail dans le but d’identifier un projet professionnel,
certains étudiants ont aussi manifesté le désir de rencontrer un conseiller d’orientation.
Pour Matte (2010), il apparait fréquent que l’étudiante ou l’étudiant éprouve le besoin
d’être accompagné par un spécialiste de l’orientation dans l’identification de son projet
professionnel.
La plupart des élèves vivent, à un moment ou à un autre, le besoin d’un
accompagnement plus ou moins spécialisé, en raison de l’importance et de la
portée du choix, de l’impression de ne pas être prêt à choisir, de la
préoccupation de ne pas se tromper ou du désir de profiter de l’avis d’un
spécialiste. À ce moment, la simple transmission d’information ne suffit pas
et l’élève aura besoin d’une démarche plus structurée. Ces besoins sont
généralement exprimés ouvertement et font l’objet de demandes auxquelles
les professionnels essaient de répondre dans la mesure où l’ensemble de leurs
tâches leur en laisse le temps.
Selon Gbati (2012), le cadre théorique de Super nous apprend que plus la confrontation
avec le monde du travail est importante, plus il va y avoir le développement du concept
de soi et en particulier du soi vocationnel qui devient le moteur du développement et
dynamise la conduite.
Les étudiantes et les étudiants interrogés lors de cette recherche se situaient entre 17 et 18
ans. À cet âge, en se référant à la théorie de Super, il s’avère juste de croire que ces
derniers se retrouvent au stade de l’exploration, à la troisième tâche, soit la réalisation ou
l’actualisation d’une préférence vocationnelle, qui se produit lorsque la personne passe
des études générales à une formation spécialisée ou lorsqu’il quitte l’école pour occuper
un premier emploi. C’est le moment où le jeune transforme sa préférence en réalité.
71
Comme le rapporte Poirier et Gagné (1984), cette tâche qui se situe entre 18 et 25 ans,
dans le sous-stade de la transition-essai de la période exploratoire, semble être influencée
par le niveau de maturité vocationnelle de l’étudiant.
L'interprétation du cadre théorique de Super nous permet par conséquent
d'affirmer qu'au stade exploratoire, il y a une relation significative et positive
entre un niveau élevé de maturité vocationnelle chez l'adolescent et
l'acquittement de trois taches de développement reliées a la cristallisation, la
spécification et l'actualisation d'une préférence vocationnelle. (Poirier et
Gagné, 1984, p.87)
6.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de
carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information scolaire et
professionnelle
L’expérience concrète et le sentiment positif à l’égard du cours «développement de
carrière» offert à la SAI suggèrent aux étudiantes et aux étudiants interrogés qu’un cours
similaire pourrait être pertinent au secondaire. Dans une recherche visant à reconnaître le
questionnement des jeunes de 11 à 25 ans sur les métiers et les études, Amiel et al. (2003)
note que les besoins d’information constituent donc un des pivots de l’orientation scolaire
et professionnelle et ajoute que ces besoins d’information sur les métiers et les carrières
doivent être associés avec la connaissance de soi et d’autres savoirs.
Les auteurs notent l’importance de l’information sur les métiers et les
carrières dans ce processus de décisions (France, 1990) tout en mettant en
évidence que ce type d’informations est complémentaire d’autres aspects
comme la connaissance de soi, le rôle des proches, la connaissance du monde
du travail. Le processus de préparation et de décision de carrière implique une
recherche active d’informations sur les diverses possibilités, une
connaissance de soi, de ses savoir-faire, attitudes, valeurs et centres d’intérêt
(Herr & Johnson, 1989).
72
Dès lors, dans un avis, le CSE (2003, 2004) admet que pour aider les jeunes à construire
leur identité, il faut les aider à se connaître afin qu’ils soient mieux préparés à choisir leur
futur métier ou leur future profession. Dans le même avis, le CSE rajoute qu’il est
conscient que les ressources dans les écoles secondaires sont limitées. En effet, peu
d’écoles secondaires peuvent soutenir les jeunes dans leur processus de maturation
personnelle et professionnelle.
Quelques années plus tard, dans un autre avis à la ministre, le CSE (2010) mentionne que,
pour le jeune, c’est aussi au secondaire que se révèlent ses aptitudes, ses intérêts et ses
aspirations, ce qui lui permet de porter ou non son choix sur un programme au collégial.
Il ne fait pas de doute que la pertinence d’un cours au secondaire, similaire au cours
«développement de carrière», favorisant la connaissance de soi et axé sur l’information
scolaire et professionnelle, pourrait répondre à un besoin chez le jeune en voie de
construire son identité.
Toutefois, il s’avère important de considérer les conditions facilitantes pour qu’un cours
de «développement de carrière» au secondaire réponde aux besoins des jeunes.
L’expérience non concluante du cours Éducation au choix de carrière et les
insatisfactions des élèves et des intervenants concernant l’application du PPO pourraient
servir de leçon dans le but d’éviter de refaire les mêmes erreurs. Il semble clair que pour
enseigner un cours axé sur la connaissance de soi et la connaissance du marché du travail,
l’enseignante ou l’enseignante doit posséder une formation de base jugée satisfaisante. Il
s’avère aussi complémentaire pour l’enseignant de manifester un intérêt pour le
développement personnel et vocationnel de l’élève.
73
6.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire
Les insatisfactions exprimées par des quelques étudiantes et étudiants, concernant le délai
pour obtenir un rendez-vous avec un conseiller d’orientation, permettent de supposer que
l’insuffisance des services d’orientation au secondaire demeure toujours une réalité.
Il s’avère déplorable de constater que, même si il apparait évident, ce problème origine
depuis plusieurs années et semble persister au fil du temps. Dès lors, en 1995, l’OCCOQ
dénonce le manque de services en orientation et les conséquences de cette lacune.
Il ne suffit pas d’informer les jeunes sur les besoins du marché du travail pour
leur permettre de prendre une décision éclairée. […] Le vrai problème réside
dans le manque de conseils en orientation. L’orientation a pour but d’aider les
individus à analyser leur expérience personnelle afin de leur permettre de
mieux se connaître et d’identifier ensuite les compétences qu’ils veulent et
peuvent développer. Sans ce processus individuel, qui permet de transposer
l’identité personnelle en identité professionnelle, les informations fournies
n’ont que peu d’intérêt. (OCCOQ, 1995, p.24-25)
Parallèlement, en 2000, le MEQ souligne l’état de la situation concernant les services
d’orientation au secondaire. Les compressions budgétaires affectent principalement le
nombre de conseillers et de conseillères d’orientation dans les écoles secondaires.
Cependant, depuis quelques années, de nombreuses compressions budgétaires
ont touché les services complémentaires et, par conséquent, ceux
d’information et d’orientation scolaire et professionnelle. Le nombre de
conseillers et de conseillères d’orientation de même que de conseillers et de
conseillères d’information a beaucoup diminué dans les écoles. De plus, avec
la réforme amorcée ces dernières années, le cours d’éducation au choix de
carrière est amené à disparaître. (MEQ, 2000, p.2)
74
En 2011, malgré un investissement dans les services complémentaires, il apparait que la
situation en orientation ne tend pas à s’améliorer. Les écoles secondaires semblent choisir
d’investir plutôt dans les services aux élèves en difficultés au détriment des services
d’orientation. La réussite scolaire demeure au centre des préoccupations et l’orientation
semble relégué au deuxième rang.
Malgré de nouveaux investissements gouvernementaux dans les services
complémentaires depuis quelques années, les établissements choisissent
souvent d'affecter ces sommes à l'embauche de personnels plus directement
liés aux besoins des élèves en difficulté, comme des travailleurs sociaux, des
psychologues scolaires, des psychoéducateurs et des éducateurs spécialisés,
ou à l'appui aux enseignants, comme des conseillers pédagogiques. En
conséquence, certains établissements se voient forcés de réduire leurs services
consacrés à l'orientation ou retardent le remplacement des conseillers qui
quittent leur emploi. (Source : Gouvernement du Canada, Service Canada, mise à jour 2011)
Néanmoins, le CSE (2002) rappelle les liens incontestables entre la réussite et
l’orientation. Il ne fait pas de doute que la réussite scolaire peut être accrue si l’élève
trouve un sens à ses études. L’identification d’un projet professionnel peut devenir une
source de motivation scolaire pour le jeune.
C’est aussi à travers les liens qui unissent la réussite et l’orientation que l’on
peut concevoir l’orientation comme un sous-produit du système scolaire.
L’orientation et la réussite s’inscrivent d’abord dans une relation
d’interdépendance, l’orientation étant à la fois cause et conséquence de la
réussite. En d’autres termes, si l’élève réussit ses études, ce peut être parce
que celles-ci ont un sens pour lui, dans la mesure où il a un projet, dans la
mesure où ses études justifient à ses yeux les efforts qu’il doit consentir. Dans
ce cas, l’orientation se présente comme un facteur, une condition de réussite.
(CSE, 2002, p.24)
75
Même si le jeune au secondaire, en utilisant les technologies à sa portée, peut avoir accès
à beaucoup d’informations concernant le marché du travail, il n’en demeure pas moins
que l’intervention d’un conseiller d’orientation permet au jeune de faire des choix plus
réalistes.
Dans une recherche concernant l’effet de l’information sur le marché du travail dans le
processus décisionnel relatif au choix de carrière, Savard, Michaud, Bilodeau et
Arseneault (2007), rapporte que Roney (1999) conclut que la transmission d’informations
n’est pas suffisante pour aider le jeune dans l’identification de son projet professionnel.
Roney (1999) semble suggérer que l’IMT doit être diffusée par un conseiller
afin que les jeunes puissent faire des choix plus réalistes. En fait, ce
chercheur étudie comment l’IMT peut contribuer à dresser un portrait plus
réaliste du marché du travail aux yeux des clients et, en particulier, il fait une
analyse des croyances que les jeunes peuvent entretenir par rapport aux
professions à statut élevé. Roney conclut que la simple transmission
d’information sur le marché du travail peut être insuffisante pour arriver à
faire des choix réalistes parce que le jugement des jeunes est influencé par
des facteurs subjectifs plutôt qu’objectifs. (Savard et al. 2007, p.163)
6.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de
favoriser l’émergence d’un projet professionnel
Plusieurs étudiantes et étudiants interrogés se sont plaints d’être laissés à eux-mêmes
dans la construction de leur projet professionnel et ont manifesté le besoin d’être
accompagnés dans leurs démarches.
Dans une étude rapportée, Savard, Michaud, Bilodeau et Arseneault (2007), souligne que
les jeunes ont de la difficulté à trouver l’information dont ils ont besoin et ne se sentent
pas toujours confiants face à un ordinateur.
76
Julien (1999) démontre que les jeunes ont de la difficulté à obtenir
l’information dont ils ont besoin (59,7 %), ils vont à plusieurs endroits pour la
trouver (39,7 %), déclarent ne pas savoir où aller chercher cette information
(37,6 %), et affirment ne pas se sentir assez confiant pour demander
l’information désirée (23,4 %). De plus, plusieurs expriment des attitudes
négatives face au programme de choix de carrière par ordinateur. Ces jeunes
expriment des difficultés liées à la surcharge d’information, aux barrières
émotionnelles (frustration, anxiété, etc.), et au temps nécessaire pour utiliser
les informations qu’ils trouvent. (Savard et al., 2007, p.164)
Parallèlement, Amiel et al. (2003) met en évidence la même étude de Julien (1999) qui
souligne les difficultés des adolescents dans leur recherche d’informations scolaires et
professionnelles.
Julien (1999) a identifié et catégorisé les principales difficultés des
adolescents canadiens en cours de scolarité dans le domaine de l’accès à
l’information pour l’orientation. Elle montre que 37 à 38 % d’entre eux
déclarent ne pas savoir où aller pour trouver des réponses à leurs questions
concernant leur avenir. La même proportion de jeunes ne sait pas quels
diplômes sont nécessaires à l’atteinte de leurs buts de carrière ou ne pas
savoir comment développer des savoir-faire dans la recherche d’emplois.
Ainsi, plus d’un tiers des adolescents canadiens ont des besoins, voire des
difficultés, dans le domaine de l’information sur les métiers et les formations.
(Amiel et al., 2003, p.3)
En effet, il semble que seule l’information scolaire et professionnelle ne suffit pas pour
aider le jeune à construire son projet professionnel. En ce sens, Rufino et Tricot (1995)
admet qu’en l’absence de question ou de besoin, un discours informatif est peu efficace,
et que c’est en suscitant la question chez le jeune que l’on suscite le besoin
d’informations.
77
Pourtant, l’approche orientante (AO), avec son intention de combler le vide laissé par le
retrait du cours d’Éducation au choix de carrière proposait un accompagnement de l’élève
tout au long du processus. Rappelons un des objectifs de l’AO :
Accompagner l’élève tout au long du processus d’orientation et le soutenir
dans les étapes critiques de son parcours scolaire, au cours desquelles il doit
parfois faire des compromis entre la formation et la carrière idéales et la
réalité des choix qui s’offrent à lui.» (Source : MEQ, 2002, p.19)
À la lumière de ces informations, il apparait clair que le problème de l’orientation ne
réside pas dans les intentions de l’AO mais plutôt dans son application. Dès lors, le MEQ
(2000) identifie dès les débuts de l’application de l’AO, les défis à relever.
Les choix ministériels entraînent de nombreux défis. Tout d’abord, la
collaboration entre les conseillers et conseillères d’orientation, les
enseignants et enseignantes du cours d’éducation au choix de carrière et les
enseignants et enseignantes des autres matières ne fait pas nécessairement
partie de la culture du milieu scolaire, ce qui peut rendre son implantation
difficile. Ensuite, les activités parascolaires supposent également la mise en
place d’un partenariat entre l’école et la communauté (ex. : centres de
formation, entreprises), ce qui n’est pas non plus une tradition. De tels liens
sont nécessaires, mais ils peuvent prendre beaucoup de temps à s’établir.
(MEQ 2000, p.43)
Dans sa foulée de recommandations, le MEQ (2000) suggère des rôles pour les acteurs
qui œuvrent au sein de l’AO.
En effet, les enseignants et enseignantes devront également se préoccuper de
l’information et de l’orientation scolaires et professionnelles de leurs élèves.
Quant aux conseillers et conseillères d’orientation et aux anciens enseignants
et enseignantes d’éducation au choix de carrière, il est probable que, en plus
78
de leur travail avec les élèves, ils jouent un rôle de soutien pour les
enseignants et enseignantes qui ne seront pas nécessairement familiers avec
les divers aspects du développement vocationnel. (MEQ, 2000, p.29)
À l’intérieur de sa démarche, le MEQ (2000) prévoit des options pour pallier au retrait du
cours d’éducation au choix de carrière.
Il demande également que le personnel libéré par l’abolition
de cours (par exemple, l’éducation au choix de carrière)
demeure dans les écoles pour prendre en charge les activités
de l’ordre de l’information scolaire et professionnelle en
étroite collaboration avec l’ensemble du personnel
enseignant et les conseillers et conseillères d’orientation.
Parmi les diverses recommandations de ce groupe de travail,
il faut souligner que l’on demande des activités d’information
et d’orientation dès la première secondaire. (MEQ, 2000,
p.26)
Conjointement, Landry (1999) tient le même propos et souligne l’importance de la
collaboration et de l’engagement de l’équipe-école pour favoriser la réussite de
l’application de l’AO au secondaire.
La mise en place d’une école orientante exige du personnel
non seulement un engagement à l’égard de la mission
d’orientation de l’école, mais aussi une concertation dans le
travail. «L’école orientante est un projet d’équipe auquel
toute l’école doit adhérer afin qu’il ait des chances de succès
et de continuité. (Landry, 1999)
Toutefois, une décennie plus tard, il s’avère réfléchi de constater que les
recommandations du MEQ n’ont pas été suivies telles que prescrites. Les différentes
79
compressions budgétaires et les besoins criants des élèves en difficultés peuvent
expliquer en partie le choix des écoles secondaires.
Il demeure aussi important de rappeler qu’au début des années 2000, l’AO s’est imposée
conjointement avec l’application du renouveau pédagogique et les enseignantes et les
enseignants se sont vus imposer de nouveaux programmes scolaires. Pour certains de ces
professionnels de l’éducation, il est peut-être juste de croire que leur tâche alourdie par
un nouvel apprentissage inspiré du nouveau régime pédagogique (renouveau) a collaboré
à leur désengagement face à l’orientation.
Cependant, le problème de l’orientation au secondaire parait toujours présent et les
conséquences s’avèrent nombreuses. L’école a le devoir de prendre en main l’orientation
scolaire et professionnelle des jeunes. Elle a doit se soucier de préparer le jeune à entrer
sur le marché du travail. Les conséquences de l’indécision sont trop sérieuses et
l’orientation doit être placée au centre des préoccupations de l’école secondaire.
Il importe de rappeler que l’indécision vocationnelle engendre non seulement des coûts
sociaux, mais elle est souvent responsable des échecs scolaires et même du décrochage.
Les nombreuses recherches ont fait état du développement vocationnel de l’adolescent et
les moyens pour stimuler et encourager le jeune dans l’identification de son projet
professionnel sont connus.
80
81
7. CONCLUSION
Pour la plupart des élèves qui terminent la 5e secondaire, un choix s’impose à eux. Une
étape achève et l’élève doit s’orienter vers une autre destination. Plusieurs envisagent la
formation professionnelle au collégial qui mène à une technique alors que d’autres
préfèrent la formation générale dans le but d’obtenir un DEC qui ouvre la porte à
l’université. Encore, certains considèrent la formation secondaire professionnelle dans le
but d’obtenir un DEP tandis que d’autres estiment le moment propice pour entreprendre
un voyage ou encore prendre une année sabbatique.
Parmi l’éventail de choix qui s’offrent à eux, comment le jeune peut arriver à distinguer
la meilleure option qui s’offre à lui tout en considérant ses intérêts, ses aptitudes et ses
traits de personnalité? Le problème du choix en est souvent un de taille pour les élèves
de la 5e secondaire. Certains y parviennent tandis que d’autres demeurent incapables
d’identifier un projet précis. Le problème de l’identité vocationnelle touche une majorité
de jeunes au secondaire (Falardeau, 1999).
Cette recherche vise à s’interroger sur les impressions d’étudiants inscrits au programme
d’accueil et intégration sans projet d’orientation quant à la place de l’école secondaire
dans la construction de leur projet professionnel. Plus précisément, suite à leur
expérience au secondaire, quel regard ces jeunes posent-ils sur les interventions faites par
l’école secondaire dans le but de les aider à identifier leur projet professionnel?
Nouvellement arrivés au collégial à la SAI et sans projet professionnel précis, quelle
critique font-ils concernant les ressources que l’école secondaire met en place pour les
aider à faire un choix à l’approche du 1er mars?
La démarche privilégiée consiste en une recherche qualitative, effectuée par une analyse
thématique résultant d’une lecture flottante du verbatim des étudiants et des étudiantes
interviewés. L’objectif général de cette recherche est d’identifier des perceptions d’étudiants
inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de
l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.
82
L’analyse des résultats permet de remarquer que tous les étudiants et les étudiants
interviewés expriment avoir vécu de l’indécision vocationnelle en 5e secondaire, ce qui
explique le choix de s’inscrire à la SAI. Par la suite, plusieurs reconnaissent avoir effectué
quelques démarches, au secondaire, dans le but de préciser leur projet d’orientation.
Malheureusement, pour tous les étudiants et les étudiantes rencontrés, ces démarches
s’avèrent infructueuses.
Ensuite, plusieurs étudiants rencontrés ont manifesté le désir de rencontrer un conseiller
d’orientation pour les aider à identifier un projet d’orientation. Cette démarche s’inscrit en
parallèle avec les cours «développement de carrière» offert à la première session, à la SAI.
Subséquemment, lorsqu’interrogés sur le rôle de l’école secondaire dans leur orientation
scolaire et professionnelle, la plupart ont souligné la pertinence de mettre en place, au
secondaire, un cours similaire au cours «développement de carrière» offert actuellement à
la SAI, au cégep de Granby Haute-Yamaska. Ce cours leur permettrait non seulement
d’explorer le monde du travail mais favoriserait également une meilleure connaissance de
soi.
Parmi les étudiants et les étudiantes interviewés, plusieurs ont dénoncé l’insuffisance des
services d’orientation au secondaire. Selon eux, l’étendue du délai pour obtenir une
rencontre avec un professionnel les décourageait à s’investir dans un processus
d’orientation. Finalement, la plupart des étudiants et des étudiantes rencontrés
s’entendent pour dire qu’ils ont besoin d’être guidés, au secondaire, dans leurs démarches
d’orientation.
En terminant, il importe de souligner les limites qui affaiblissent les retombées de cette
recherche. En effet, l’échantillon retenu ne peut être considéré représentatif de
l’ensemble des étudiants et des étudiantes inscrits à la SAI car seulement huit étudiants
(n=4) et étudiantes (n=4) ont été interviewés. L’échantillon, en plus d’être concis,
provenait uniquement du cégep de Granby Haute-Yamaska, ce qui suppose que ces
83
étudiants et ces étudiantes avaient complété leurs études secondaires dans les écoles
appartenant à la commission scolaire du Val-des-Cerfs.
Toutefois, cette recherche pourrait permettre d’identifier des pistes de solution pour aider les
jeunes du secondaire à construire plus efficacement leur projet d’orientation. Les propos des
étudiants et des étudiantes à la SAI nous permettent de mieux saisir leurs besoins en matière
d’orientation scolaire et professionnelle.
Comme le manque de soutien au secondaire, en ce qui concerne l’information et l’orientation
scolaires et professionnelles, semble évident, il serait intéressant de reconduire cette étude
auprès d’un plus grand échantillon d’étudiants et d’étudiantes inscrits au collégial et sans
projet d’orientation afin d’être en mesure de favoriser un impact sur les décisions du MELS
concernant les investissements dans le domaine de l’orientation au secondaire. Lors du
Sommet du Québec en 2000, les jeunes dénoncent déjà le problème de l’orientation au
secondaire.
Lors de ce Sommet, tenu en février 2000, les jeunes dénoncent à nouveau les
faiblesses du soutien offert par le milieu scolaire en matière d’information et
d’orientation scolaires et professionnelles. Leur critique est sévère : trop peu (de
soutien) et trop tard (dans le parcours scolaire) (MEQ, 2002).
Tel que stipulé dans le Régime Pédagogique, il ne fait pas de doute que l’école a un rôle
important à jouer dans la construction du projet d’orientation. Pourtant, une décennie après
que les jeunes aient dénoncé le manque de soutien en orientation au secondaire, le statut quo
semble incrusté.
On mentionne dans le Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de
l'enseignement primaire et de l’enseignement secondaire que les « services
d'enseignement secondaire ont pour but de poursuivre le développement intégral
de l’élève, de favoriser son insertion sociale et de faciliter son orientation
personnelle et professionnelle » (art. 2). Ce dernier élément souligne toute
l’importance de l’orientation, et ce, même sur le plan des services
84
d’enseignement. On indique également dans le Régime pédagogique que les
services complémentaires devant faire l’objet d’un programme sont, notamment,
des services « d’aide à l’élève qui visent à l’accompagner dans son cheminement
scolaire et dans son orientation scolaire et professionnelle, ainsi que dans la
recherche de solutions aux difficultés qu’il rencontre » (art. 4, al. 3). Enfin,
l’article 5 indique que les services d’information et d’orientation scolaires et
professionnelles doivent faire partie des services complémentaires faisant l’objet
d’un programme. (MEQ, 2002, p.14)
Même si le problème de la maturité vocationnelle souligné par certains auteurs peut freiner
le jeune du secondaire dans la construction de son projet, il importe de soutenir et encourager
les démarches de ce dernier, afin de favoriser l’acquittement de certaines tâches telles que
rapportées par Poirier et Gagné E. et (1984) :
Super définit la maturité vocationnelle de l'individu comme étant la congruence
entre son comportement observe et l'acquittement de certaines taches associées a
son stade de développement. D'une façon plus spécifique, au stade exploratoire,
entre 14 et 25 ans, l'adolescent doit s'acquitter de trois taches de développement
soit la cristallisation, la spécification et l'actualisation d'une préférence
vocationnelle. Cette première tâche se situe au début ou au milieu de la période
d'adolescence, entre 14-18 ans. Elle correspond au stade exploratoire, sous-stade
provisoire. Au cours de cette période, on s'attend a ce que l'adolescent
commence a formuler des idées concernant le champ d'activités qui lui plait et le
niveau d'exigence de cette activité. On s'attend également a ce qu'il commence a
exprimer l'image qu'il a de lui-même et de certaines professions, comme de faire
des choix au moins provisoires, c'est-a-dire de s'engager dans un programme
d'études conduisant éventuellement à un travail spécifique. (Poirier P. et Gagné
E., 1984, p.86-87)
85
Considérant les nombreuses conséquences de l’indécision vocationnelle et les coûts
faramineux rattachés aux multiples changements de programmes au collégial, il importe de se
pencher sérieusement sur le problème de l’orientation au secondaire qui, comme une tache
indélébile, semble persister au fil des ans. Même, si la plupart des spécialistes de l’orientation
reconnaissent l’importance de stimuler le développement vocationnel au secondaire, ces
derniers nécessitent le support et l’investissement des instances décisionnelles pour accomplir
efficacement leur travail.
Il faut rappeler qu’investir dans l’orientation du jeune, c’est investir dans la société de
demain. Sans l’appui du MELS et des directions d’école, le conseiller d’orientation, à lui
seul, ne peut répondre convenablement aux différents besoins exprimés par les jeunes.
Dorénavant, les spécialistes de l’orientation maîtrisent les théories du développement
vocationnel et ils sont en mesure de proposer une multitude d’activités pertinentes pour
stimuler la maturité vocationnelle du jeune au secondaire.
Parce que les impacts de l’indécision vocationnelle chez les jeunes du secondaire se
répercutent autant sur la réussite scolaire, le décrochage scolaire et la motivation scolaire,
parce que ses retombées peuvent affecter les jeunes autant sur le plan physique que
psychologique, nous ne pouvons plus ignorer les besoins des jeunes du secondaire en
matière d’orientation scolaire et professionnelle. L’orientation doit devenir la pierre angulaire
du système scolaire.
86
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Note : Lors du remaniement ministériel du 18 février 2005, le ministère de l'Éducation
(MEQ) est devenu le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport(MELS).
93
TABLEAUX
http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/previsionsCollegial/pdf/TauxPassage.pdf
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Perceptions d’étudiants inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.
Guide d’entretien
Présentation de la démarche aux participantes et aux participants
La chercheure lit les consignes suivantes :
Au cours de cet entretien, je vais te poser en tout huit questions. Ces questions ont pour but de mieux connaître et comprendre ton expérience aux études secondaires et maintenant aux études collégiales, de même qu’à revoir avec toi la manière dont tu as élaboré à ce jour ton projet professionnel.
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. En fait, une « bonne » réponse consiste à te sentir à l’aise d’exprimer comment tu as vécu les choses.
Avant de commencer, je voudrais savoir si tu as des questions ?
Parfait. Est-ce que tu es prêt ?(attente de réponse) Bon, allons-y.
Rubrique 1 - Le cheminement d’études en accueil et intégration
Question # 1 : En février dernier, lorsque tu étais en 5e secondaire, pourquoi as-tu choisi de t’inscrire en accueil et intégration ?
Question # 2 : Est-ce que je peux supposer que tu n’avais pas réussi à identifier un projet professionnel en 5e secondaire?
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Rubrique 2 – Les démarches effectuées au secondaire afin d’identifier un projet professionnel
Question # 3 : Peux-tu nommer les démarches que tu as effectuées au cours de ton passage au secondaire pour t’aider à faire un choix professionnel?
Relance : Y a-t-il autres choses que tu aimerais ajouter ?
Rubrique 3 – Les attentes de l’étudiant à l’égard du programme d’accueil et d’intégration concernant son projet professionnel
Question # 4 : Selon toi, comment le programme d’accueil et d’intégration va-t-il t’aider à identifier un projet professionnel ?
Question # 5 : Plus concrètement, quelles démarches vas-tu entreprendre à l’intérieur de ce programme pour t’aider à préciser ton projet professionnel?
Relance : Y a-t-il autres choses que tu aimerais ajouter ?
Rubrique 4 – Selon l’étudiant, quel est le rôle de l’école secondaire dans l’identification de son projet professionnel?
Question # 6 : Parmi les démarches que tu viens d’identifier à la question précédente, lesquelles auraient pu être réalisées au secondaire?
Question # 7 : Selon toi, pourquoi tu n’as pas été en mesure de les accomplir?
Question # 8 : En terminant, à ton avis, quel est le rôle de l’école secondaire dans l’identification du projet professionnel d’un étudiant?
Y a-t-il autres choses que tu aimerais ajouter ?
Fin et remerciements
Nous avons maintenant terminé. Je te remercie pour ta participation à cette recherche. Avant de se quitter, aurais-tu des questions ou des commentaires que tu aimerais faire à propos de la recherche ?
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FORMULAIRE D’INFORMATION ET DE CONSENTEMENT (sujet majeur)
Perceptions d’étudiants et d’étudiantes inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.
ÉTUDIANTE RESPONSABLE DE LA RECHERCHE
Responsable du projet : Aline RichardProgramme d’enseignement : Maîtrise en carriérologieAdresse courriel : [email protected]éléphone : 450-378-9981 poste 52210
SUPERVISION
Responsable de la supervision : Louis Cournoyer Directeur des unités de programmes en développement de carrière et professeur (counseling de carrière) Département d'éducation et de pédagogie
Adresse courriel : [email protected]éléphone : 514-987-3000 poste 3994
BUT GÉNÉRAL DU PROJET ET DIRECTION
Vous êtes invité à prendre part à un projet de recherche visant à identifier la perception des élèves inscrits en accueil et orientation sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Plus spécifiquement le projet vise à :
1) Identifier les raisons pour lesquelles les étudiants et les étudiants se retrouvent inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation.
2) Décrire le parcours d’orientation au secondaire des étudiants et des étudiantes avant d’entrer au collégial.
3) Définir, selon les étudiants et les étudiants, les étapes à réaliser, s’il y a lieu, afin de parvenir à identifier un projet d’orientation.
4) Réfléchir sur ce qui aurait pu être réalisé au secondaire afin d’éviter que les étudiants (es) se retrouvent inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation.
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Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la production d’un rapport d’activité dirigée du programme de maîtrise en carriérologie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Louis Cournoyer, professeur au département d’éducation et de pédagogie, en assure la direction. En participant à ce projet, vous contribuez à identifier les actions qui pourraient êtres réalisées au secondaire afin de permettre aux élèves d’identifier un projet professionnel avant d’entreprendre leurs études collégiales, à alimenter le champ de la recherche en carriérologie, ainsi qu’à contribuer au développement de la profession dans son ensemble.
PROCÉDURE (S)
Votre participation implique de réserver un moment (1 heure) pour répondre à un questionnaire d’entrevue. La répartition du temps est la suivante : 15 minutes pour discuter des questions d’éthique relatives au consentement libre et éclairé ainsi que des modalités de confidentialité et d’anonymat auquel je suis soumis. Les minutes suivantes seront consacrées à l’entrevue qui sera conservée sur enregistreur vocal numérique. Une fois les entrevues terminées, l’analyse de contenu effectuée et le rapport final complété, une copie de ce dernier vous sera envoyée en priorité.
AVANTAGES
Avantages directs
- Accès privilégié aux informations et aux résultats de recherche suite à la finalisation du rapport final
- Opportunité de participer à une recherche visant à identifier les démarches pouvant êtres réalisées au secondaire en vue d’aider un jeune à identifier son projet professionnel
- Libre espace de parole et d’expressions de vos représentations personnelles, en raison de l’anonymat et de la confidentialité.
- Sentiment de contribution à la recherche scientifique en général.
Avantages indirects
- Contribution à l’identification des démarches pouvant êtres réalisées au secondaire en vue d’aider un jeune à identifier son projet professionnel.
- Contact privilégié pour toute activité de diffusion des résultats de recherche au sein de votre milieu de travail dans le cadre d’une journée de formation continue, de colloque ou de conférence.
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RISQUES D’INCONFORT
Les seuls risques potentiels apparaissent être ceux que vous pourriez vous-même entraîner en divulguant dans votre milieu de travail la teneur des réponses que vous avez fournies. Nous vous suggérons donc d’éviter de telles divulgations, ainsi que de garder confidentiel les informations vous concernant et concernant l’identification de votre organisme.
ANONYMAT ET CONFIDENTIALITÉ
Les renseignements recueillis suite à l’entrevue sont confidentiels. Seuls le chercheur étudiant et le directeur de recherche auront accès à ces informations. Les enregistrements audio, une fois transférés sur clés USB, seront immédiatement effacés de l’enregistreur numérique. Les formulaires d’information et de consentement ainsi que les enregistrements audio (sur clés USB) seront conservés dans un classeur fermé sous clé tout au long de la recherche et même par la suite. Le matériel sera détruit après deux ans suivant la diffusion des dernières publications.
PARTICIPATION VOLONTAIRE
Votre participation à ce projet est volontaire. À tout moment, vous êtes libre d’arrêter votre participation ou de retirer votre consentement, sans justification ou pénalité de quelques sortes. Votre accord à participer implique également que vous acceptez que le responsable du projet puisse utiliser aux fins de la présente recherche (articles, conférences et communications scientifiques) les renseignements recueillis à la condition qu’aucune information permettant de vous identifier ne soit divulguée publiquement.
COMPENSATION
Aucune compensation ou rémunération financière n’est prévue. Toutefois, vous serez privilégiés lors de l’envoi. Cependant, une copie des résultats de recherche vous sera communiquée en priorité à la fin de celle-ci.
DES QUESTIONS SUR LE PROJET OU SUR VOS DROITS?
Si vous avez des questions ou des commentaires à l’égard concernant votre participation ou le déroulement de la recherche, vous pouvez communiquer avec ce dernier au (514) 987-3000 poste 3994 ou par courriel à l’adresse : [email protected]. Ce projet est approuvé par le Comité institutionnel d’éthique de la recherche de l’Université du Québec à Montréal. Si vous souhaitez communiquer avec les responsables du comité pour des informations ou pour formuler une plainte à l’égard de la conduite de la démarche, vous pouvez communiquer avec son président M. Joseph Josy Lévy, au numéro (514) 987-3000 # 4483 ou (514) 987-3000 # 7753.
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REMERCIEMENTS
Votre collaboration est essentielle à la réalisation de ce projet et nous tenons à vous en remercier.
SIGNATURES :
Je __________________________________________ reconnaît avoir lu le présent formulaire de consentement et consent volontairement à participer à ce projet de recherche. Je reconnais aussi que le responsable du projet à répondu à mes questions de manière satisfaisante et que j’ai disposé suffisamment de temps pour réfléchir à ma décision de participer. Je comprends que ma participation à cette recherche est totalement volontaire et que je peux y mettre fin en tout temps, sans pénalité d'aucunes forme, ni justification à donner. Il me suffit d’en informer le responsable du projet.
Signature du participant : Date :
Nom (lettres moulées) et coordonnées :
Signature du responsable du projet :
Date :
Veuillez conserver le premier exemplaire de ce formulaire de consentement pour communication éventuelle avec l’équipe de recherche et remettre le second à l’interviewer.
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FORMULAIRE D’INFORMATION ET DE CONSENTEMENT (sujet mineur)
Perceptions d’étudiants et d’étudiantes inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.
Chaque année, dans les écoles secondaires du Québec, la très grande majorité des étudiants de cinquième secondaire doivent faire un choix en ce qui concerne la poursuite de leurs études. Certains y parviennent sans trop de difficultés tandis que d’autres demeurent indécis face à la multitude de programmes offerts dans les différents établissements d’enseignement. La session d’accueil et d’intégration s’adresse aux élèves qui ne sont pas prêts, pour des raisons d’orientation ou de préparation scolaire (dossier scolaire incomplet), à s’intégrer dans un programme spécifique.
Cette recherche vise à identifier les perceptions d’étudiants et d’étudiantes inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.
Plus précisément, selon les étudiants et les étudiantes inscrits en accueil et intégration au collégial sans projet d’orientation, quel est le rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle? Selon eux, l’école secondaire détient-elle une responsabilité face à leur indécision à la fin de la 5e secondaire? Comment l’école secondaire pourrait-elle mieux préparer les élèves face à cette prise de décision qui touchent la plupart des élèves de cinquième secondaire?
Cette étude veut faire ressortir les besoins des étudiants et des étudiantes au secondaire afin d’identifier des moyens d’aider les jeunes à identifier un projet d’orientation au cours de leur passage au secondaire.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la production d’un rapport d’activité dirigée du programme de maîtrise en carriérologie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Louis Cournoyer, professeur au département d’éducation et de pédagogie, en assure la direction. En participant à ce projet, vous contribuez à identifier les actions qui pourraient êtres réalisées au secondaire afin de permettre aux élèves d’identifier un projet professionnel avant d’entreprendre leurs études collégiales, à alimenter le champ de la recherche en carriérologie, ainsi qu’à contribuer au développement de la profession dans son ensemble.
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IDENTIFICATION
Responsable du projet : Aline RichardProgramme d’enseignement : maîtrise en carriérologieAdresse courriel : [email protected]éléphone : 450-378-9981 poste 52210
BUT GÉNÉRAL DU PROJET ET DIRECTION
Votre enfant est invité à prendre part à ce projet visant à identifier la perception des élèves inscrits en accueil et orientation sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Plus spécifiquement le projet vise à :
5) Identifier les raisons pour lesquelles les étudiants et les étudiants se retrouvent inscrits en accueil et intégration et sans projet d’orientation.
6) Décrire le parcours d’orientation au secondaire des étudiants et des étudiantes avant d’entrer au collégial.
7) Définir, selon les étudiants et les étudiants, les étapes à réaliser, s’il y a lieu, afin de parvenir à identifier un projet d’orientation.
8) Chercher à identifier ce qui aurait pu être réalisé au secondaire afin d’éviter que les étudiants (es) se retrouvent inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation.
Ce projet de recherche est réalisé dans le cadre d’un mémoire de maîtrise sous la direction de Louis Cournoyer, directeur des unités de programmes en développement de carrière et professeur du département d’éducation et de pédagogie de la Faculté des sciences humaines. Il peut être joint au (514) 987-3000 poste 3994 ou par courriel à l’adresse : [email protected].
La direction du cégep de Granby a également donné son accord à ce projet.
La contribution de votre enfant favorisera l’avancement des connaissances dans le domaine de l’orientation scolaire et professionnelle au secondaire.
PROCÉDURE(S)
Avec votre autorisation et l’accord de votre enfant, il sera invité à participer à un entretien. Cet entretien aura lieu au début de la prochaine rentrée scolaire de la session d’automne 2011 (1 heure) et se déroulera au cégep de Granby, dans un local prévu à cet effet. Chaque entretien sera enregistré avec l’aide d’un dictaphone numérique dont le contenu sera transféré sur deux clés USB par précaution. Ces clés USB ainsi que les formulaires d’information et de consentement seront conservés dans un classeur fermé sous clé.
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AVANTAGES ET RISQUES D’INCONFORT
Il n’y a pas de risque associé à la participation de votre enfant à ce projet. Néanmoins, soyez assuré que le responsable du projet demeurera attentif à toute manifestation d’inconfort chez votre enfant durant sa participation.
ANONYMAT ET CONFIDENTIALITÉ
Il est entendu que les renseignements recueillis auprès de votre enfant sont confidentiels et que seuls, le responsable du projet et son directeur de recherche, auront accès à son enregistrement audio et au contenu de sa transcription. L’ensemble du matériel de recherche sera conservé sous clé par le chercheur responsable pour la durée totale du projet. Les cassettes audio, les questionnaires ainsi que les formulaires de consentement seront détruits 2 ans après les dernières publications.
PARTICIPATION VOLONTAIRE
La participation de votre enfant à ce projet est volontaire. Cela signifie que même si vous consentez aujourd’hui à ce que votre enfant participe à cette recherche, il demeure entièrement libre de ne pas participer ou de mettre fin à sa participation en tout temps sans justification ni pénalité. Vous pouvez également retirer votre enfant du projet en tout temps.
Votre accord à participer implique également que vous acceptez que le responsable du projet puisse utiliser aux fins de la présente recherche (articles, conférences et communications scientifiques) les renseignements recueillis à la condition qu’aucune information permettant d’identifier votre enfant ne soit divulguée publiquement à moins d’un consentement explicite de votre part et de l’accord de votre enfant.
COMPENSATION
Votre enfant ne sera pas compensé directement.
DES QUESTIONS SUR LE PROJET OU SUR VOS DROITS?
Vous pouvez contacter le responsable pour des questions additionnelles sur le déroulement du projet. Vous pouvez également discuter avec le directeur de recherche des conditions dans lesquelles se déroulera la participation de votre enfant et de ses droits en tant que participant de recherche.
Le projet auquel vous allez participer a été approuvé au plan de l’éthique de la recherche avec des êtres humains. Pour toute question ne pouvant être adressée au directeur de recherche ou pour formuler une plainte ou des commentaires, vous pouvez contacter le Président du Comité institutionnel d’éthique de la recherche, Marc
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Bélanger, au numéro (514) 987-3000 # 5021. Il peut être également joint au secrétariat du Comité au numéro (514) 987-3000 # 7753.
REMERCIEMENTS
Votre collaboration et celle de votre enfant sont essentielles à la réalisation de ce projet et nous tenons à vous en remercier.
AUTORISATION PARENTALE
En tant que parent ou tuteur légal de , je reconnais avoir lu le présent formulaire de consentement et consens volontairement à ce que mon enfant participe à ce projet de recherche. Je reconnais aussi que le responsable du projet a répondu à mes questions de manière satisfaisante, et que j’ai disposé suffisamment de temps pour discuter avec mon enfant de la nature et des implications de sa participation. Je comprends que sa participation à cette recherche est totalement volontaire et qu’il peut y mettre fin en tout temps, sans pénalité d’aucune forme, ni justification à donner. Il lui suffit d’en informer un membre de l’équipe. Je peux également décider, pour des motifs que je n’ai pas à justifier, de retirer mon enfant du projet.
J’accepte que mon enfant soit rencontré pour une entrevueindividuelle OUI NON
Signature de l’enfant : Date :
Signature du parent : Date :Nom (lettres moulées) et coordonnées :
Signature du responsable du projet : Date :
Veuillez conserver le premier exemplaire de ce formulaire de consentement pour communication éventuelle avec l’équipe de recherche et remettre le second à l’équipe de recherche.
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