La Compagnie
LES DEUX TIMIDESTexte d’Eugène Labiche
Mise en scène La Compagnie Hisse et Eau, à l’initiative de Gael Guillon Verne
Avec Gael Guillon Verne, Roxane Merlin, Sylvain Marceaux, Benoît Maubrey et Mathilde Marillat
Contact: 06.77.97.61.84 / / [email protected]
www.hisse-et-eau.fr Association loi 1901
5 bis rue Bertrand Geslin, 44000 NantesNuméro d’association : W751231118
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Prix du meilleur 1er rôle
masculin // Prix du
meilleur 2nd rôle féminin
aux P’tits Molières 2017
Monsieur Thibaudier vit avec sa fille, Cécile, près de Châtou. Sa timidité, qui n’est plus un mystère
pour personne, le conduit perpétuellement sur des chemins tortueux. Ne sachant refuser quoi que ce
soit, il accepte tout, s’incline même devant le plus parfait inconnu. Monsieur Garadoux, une fine
mouche du coin et un homme au passé douteux, s’invite chez Monsieur Thibaudier pour un séjour
indéterminé. Impudent qu’il est, Garadoux profite de tout ce que lui offre cette douce villégiature à
la campagne; il va même jusqu’à obtenir la main de Mademoiselle Cécile.
Si son père n’ose protester face aux inventions toujours plus osées de Garadoux, Cécile, elle, n’a
pas froid aux yeux et ose lui tenir tête. Elle n’a aucune intention de laisser couler les choses et fait en
sorte de dénoncer cette mascarade crapuleuse. Elle s’active pour sauver son avenir sentimental et
n’hésite pas à user de tout son charme pour attendrir le coeur de son papa. Comment pourrait-elle
accepter cette canaille pour mari alors que son coeur est déjà réservé et se trouve auprès de
Monsieur Jules Frémissin ?
Ce dernier, malheureusement, atteint du même syndrome de timidité que M.Thibaudier, ne lui facilite
pas la tâche. Incapable de surmonter ses peurs, il reste des heures devant le portillon de la maison de
Châtou. Rongé par le trac, la simple idée de rencontrer M.Thibaudier le fait reculer de trois pas; il fait
demi-tour, reporte au lendemain et répète ce même exercice des semaines durant.
Dans toute cette agitation, Annette, bonne au caractère bien trempé, soutient sa jeune maîtresse
avec bienveillance. Complices, elles travaillent ensemble pour déjouer la machination de Garadoux.
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Extrait de la pièce
Résumé de la pièce La timidité.. quel curieux trait de caractère que celui-ci. Certains vous diront qu’ une pommette
devenue écarlate, un regard au sol ou un balbutiement non contrôlé fait d’une personne timide une
personne au charme irrésistible. Charmante certes, mais que cela peut-être embarrassant. Jules
Frémissin et M.Thibaudier, nos deux protagonistes masculins, en sont le parfait exemple. Leur manque
d’assurance commun ne leur permet pas, l’un comme l’autre, d’arriver à leur fin.
Timide, je le suis depuis tout petit. J’ai donc débuté le théâtre pour remédier à ce défaut, car pour
moi c’est un défaut. Les plus timorés d’entre nous n’ont, en effet, pas toujours la vie facile. De
nos jours, il faut avoir du cran, avoir de l’audace, ne pas avoir froid aux yeux.
Jeune homme effarouché je me suis lancé pourtant sur les planches et ce qui devait être un remède
est devenu une passion, puis un métier : comédien, le mien.
Dès ma première lecture, il y a des années de cela, “Les deux timides” sonnèrent comme une
évidence: ma première mise en scène serait celle de cette pièce, de ce sacré saint Jules Frémissin,
aussi incertain que le jeune que j’étais.
Comment ses deux personnes à la timidité maladive arrivent-elles à s’en sortir, à atteindre leur but,
à s’affirmer? Comment vont-elles aller à la rencontre des autres, les appréhender ? Vont -elles
savoir dire non à ce qu’elles ne veulent pas et savoir répondre oui quand la vie leur sourit ?
Deux hommes, un peu gauches, mais au grand coeur; deux hommes attachants; deux hommes lancés
dans la croisade de la vie, entourés de leurs opposés; deux hommes empourprés, passant leur temps à
balbutier; deux hommes, à tous jamais, intimidés.
Si je fus à l’origine, en tant que grand timide, de ce projet, les trois autres comédiens de la
compagnie ont rapidement rejoint mon idée et c’est à quatre que nous avons fait mûrir le projet. 3
Note d’intention
Il y a 155 ans, Eugène Labiche écrivait ce court vaudeville en un acte. Sa fraîcheur, sa drôlerie et sa
spontanéité permettent à cette pièce de franchir les années sans prendre une seule ride.
L’action se déroule dans le petit salon de la famille Thibaudier : quelques meubles anciens, quelques
objets de famille, une photo de Cécile nouveau-né (...) composent l’intérieur de ce petit salon
coquet. Mon but est de créer une proximité avec le public; je ne veux pas qu’il se sente en dehors de
l’action, je veux qu’il la vive tout comme nous sur le plateau.
A l’entrée du public, le père et sa fille sont déjà présents et vaquent à leurs activités quotidiennes
dans le salon. Annette, quant à elle, joue son rôle de bonne. Elle accueille les gens, propose de prendre
leurs manteaux, échange quelques mots avec eux... Tout est fait pour créer une atmosphère
conviviale, chaleureuse et inviter les spectateurs à être comme chez eux.
Enfin, la touche musicale des années 80’, qui ponctue à plusieurs reprises la pièce, lui insuffle une
touche de modernité.
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Note de scénographie
❝ […] Je frissonne à l’idée de me trouver en présence de ce père…qui sait
que j’aime sa fille… Ah ! oui, je l’aime !… Depuis ce dîner où j’ai cassé un verre… je viens tous les jours à Chatou pour faire ma demande… J’arrive par le convoi de midi, je n’ose pas entrer, et je repars par celui d’une heure. Si cela devait continuer, je prendrais un abonnement au chemin de fer… mais aujourd’hui… j’ai eu du courage, j’ai franchi la grille ! […] et je vais être obligé… moi-même… tout seul, de… Mais est-ce que ça se peut ? est-ce qu’il est possible de dire à un père… qu’on ne connaît pas : "Monsieur, voulez-vous avoir l’obligeance de me donner votre fille pour l’emmener chez moi et…" Non ! on ne peut pas dire ces choses-là ! et jamais je n’oserai… Si je m’en
allais !… Personne ne m’a vu… je m’en vais ! je reviendrai demain… à midi. ❞
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Sylvain Marceaux débute sa formation d’acteur au
Théâtre Municipal d’Auxerre auprès du metteur en
scène Jean-Claude Delagneau, avant d’intégrer
l’Ecole Charles Dullin à Paris durant 3 ans. Il participe
ensuite à différents stages, notamment au Cours
Florent ainsi qu'au Théâtre de Malakoff (dirigé par
le Collectif DRAO, ainsi qu'auprès de David Clavel autour
de textes de Jean-Luc Lagarce), et suit plus tard des
séances de coaching d'interprétation auprès de Cyril
Jarousseau (enseignant au Cours Simon). Il complète dernièrement sa formation au sein
du Cours Jean-Laurent Cochet. Au théâtre, depuis de nombreuses années, Sylvain a pu
aborder des univers totalement différents. On a ainsi pu le voir entre autres dans "La
Promenade du Dimanche" de Georges Michel, "Peep-Show dans les Alpes" de Markus
Köbeli, "Qui a peur de Virginia Woolf ?" d’Edward Albee (Théâtre Municipal d'Auxerre
entre autres), "La folle de Chaillot" de Giraudoux (mise en scène de Francois Rancillac du
Théâtre du Campagnol), "Le songe d’une nuit d’été" de W.Shakespeare, "Le Retour au
Désert" de B.M. Koltès, et plus récemment dans "Après la Pluie" de Sergi Belbel (au Théâtre
Daniel Sorano de Vincennes et à l'Espace Comédia à Paris), "Les Petites Filles de l'Aube" de
Sylvie Chastain (au Théâtre Falguière ainsi qu'au Théâtre de l'Epée de Bois à la
Cartoucherie de Vincennes), "Pièce Démontée" (Comédie St Michel, Comédie de la
Passerelle ; Théâtre de la Petite Caserne : Festival d'Avignon OFF 2012), "Le Malentendu"
d’Albert Camus (Théâtre du Proscénium et l'Auguste Théâtre), "Groom Service" d'après
Quentin Tarantino (Théâtre Jean Dame et théâtre de Ménilmontant) etc…Il tourne
régulièrement pour le cinéma et la télévision (notamment dans plusieurs clips musicaux du
groupe Minou et Black M) et a récemment suivi une formation de doublage.
Roxane commence le théâtre à l’âge de 10 ans.
Après son bac littéraire option théâtre, Roxane
entame un double parcours. Elle pratique une
licence d’études théâtrales à la Sorbonne
Nouvelle où elle y apprend les bases
théoriques et prend également des cours de
jeu avec des professionnels du métier
comme Nicolas Lormeau. A côté de cela, elle
décide de suivre les cours des Ateliers du
Sudden, école de théâtre dirigée par Raymond
Acquaviva. Elle y prend des cours avec notamment
Xavier Lemaire, Joeffrey Bourdenet ou encore Jean-Luc Revol. A la suite de cela,
Roxane joue au théâtre du Riscochet dans trois pièces différentes : « “Feu la
mère de Madame” » de G. Feydeau, « “On ne magouille pas avec les
impôts” » et « “Les Deux Timides” » d’E. Labiche. Dans cette dernière
pièce, elle y fait la rencontre de sa troupe actuelle : La compagnie Hisse-et-eau.
Grâce à l’opportunité que lui offre son école, Roxane décide de mettre en
scène sa propre création « “Il était une femme” », inspirée des poèmes
féministes de sa mère, qui s’est jouée en juin 2016 au théâtre des béliers
parisiens. En dehors de cette passion, Roxane est très inspirée par l’univers des
années 50 et pratique depuis deux ans l’effeuillage burlesque sous le nom
d’Oxy Roxy . Elle a également des notions de danse et de chant.
Les Comédiens SYLVAIN MARCEAUX ROXANE MERLIN
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Après une année en Australie, Gael
décide de rentrer en France et de
s’installer à Paris pour suivre des
cours de théâtre. Il suivra les cours
Florent pendant deux ans avant de
les quitter pour travailler au Théâtre
ANTOINE. Il débute en tant que postier
p o u r devenir ensuite chargé de billetterie. En
parallèle, il ouvre un petit théâtre d’arrondissement dans le 15e
à Paris (le théâtre du Riscochet). Associé de mai 2014 à
septembre 2015 à un ami, ils gèrent ensemble l’activité de ce
théâtre. Ils créent eux mêmes leurs pièces et montent leurs
propres mises en scène. C’est ainsi que Gael jouera dans
plusieurs créations montées par son associé telles que “On ne
magouille pas avec les impôts” et une adaptation jeune public
de “Merlin l’Enchanteur”. En dehors de sa carrière théâtrale,
il enchaînera également au cinéma quelques petits rôles:
c’est ainsi qu’on le verra jouer dans deux courts métrages
“Marco” et “Valentine’s shit” ou dans quelques longs
métrages comme “Populaire” et “SMS” en tant que
figurant.
En 2015, Gael a été coaché par Olivier Leymarie, professeur au
cours Cochet et Clara PIRALI.
Après un bacca lauréat Théâtre-
Expression dramatique, elle fait ses
premiers pas sur les planches de la
scène Nationale d’Aubusson en
travaillant divers auteurs : Ibsen pour
“Une maison de poupée”, Valère
Novarina pour “L’acte inconnu”... En
2009-2010, elle participera à l’attribution
du Prix Sony Labou Tansi. De cette expérience, en
découlera un stage de quelques jours autour de la pièce primée “les
Ombres”de Vincent Zabus. Ses cours de théâtre l’amèneront à
travailler une pluralité d’oeuvres théâtrales: “L’humanité sans la
tête” de Francois Chaffin, “La paix chez soi” de Courteline, “Les
femmes savantes” de Molière, Le “mari idéal” d’Oscar Wilde... De
2012 à 2014, elle suit des cours au centre des arts de la scène où elle
travaille avec Akim Ben Hafsia diverses oeuvres, notamment “Scènes
de chasse en bavière” de Martin Speer.
Elle est associée depuis trois ans à la Compagnie Fée d’Hiver, en tant
que comédienne dans le spectacle “Bidules Trucs” de Pierre Notte
joué à Avignon en 2014. En 2015, elle poursuit son travail avec cette
même compagnie dans une nouvelle création “L’extraterrestre et le
petit caca” de Pierre Notte jouée en Juillet 2017 au festival d’Avignon
à l’Espace Alya.
Elle a terminé, en juin 2016, trois ans de formation aux Cours Jean
Périmony. Elle vient de rejoindre l’Agence A au côté de l’agent
Jeanne Tantôt.
GAEL GUILLON-VERNE MATHILDE MARILLAT
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Benoit intègre en 2014 les cours Paul
Clément, dans la classe de Julie
Cavanna et le “Collectif Bonsoir!”
dirigé par Arthur Chevalier. En 2015, il
joue au théâtre Adyar dans « Le
suicidé » de Nikolaï Erdman mis en
scène par Julie Cavanna ainsi qu’au théâtre
de la Jonquière dans “Le poids des pétales”de
Clémentine Lorieux mis en scène par Arthur
Chevalier.
En septembre 2015, Benoit entre aux Cours Jean
Périmony, dans les classes de Christian Bujeau,
Erick Desmarestz et Isabelle Rattier. Il suit en
para l l è le et en ate l i e r l ib re , l es cours
d’improvisation de Pauline Macia. En 2016, il
fonde avec Clémentine Lorieux, la compagnie
« “Des paillettes et puis c’est tout” » et joue,
au théâtre de la Jonquière, dans“Se souvenir de
toi”, une création et mise en scène de
Clémentine Lorieux. Au printemps 2017 il rejoint la
compagnie « Hisse et eau » pour reprendre le
rôle de Garadoux dans « “Les Deux Timides” »
d’Eugène Labiche au théâtre de la Comédie
Saint Michel.
Benoit a également mis en scène une adaptation
de “Trois ruptures” de Rémi De Vos représentée
au théâtre de la Jonquière en octobre 2017.
BENOIT MAUBREY
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Galeries
Parcours de Création :
•Théâtre du Riscochet de janvier à juillet 2015•Théâtre le Proscenium de Mars à Mai 2016
•Théâtre La Comédie Saint-Michel de Juin 2016 à Juin 2017
• Festival des 48h du Sel à Sèvres en décembre 2017• Centre culturel Auguste Dobel en décembre 2017
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4 Nominations aux Ptits Molières 2017
Meilleur premier rôle féminin pour Mathilde Marillat
Meilleur second rôle féminin pour Roxane Merlin
Meilleur premier rôle masculin pour Sylvain Marceaux
Meilleur second rôle masculin pour Gael Guillon Verne.
Pièce primée deux fois aux Ptits Molières 2017 Meilleur 1er rôle masculin pour Sylvain Marceaux
Meilleur 2nd rôle féminin pour Roxane Merlin
Articles
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Eugène Labiche est à l’honneur à la Comédie Saint-Michel. Le théâtre accueille actuellement Les Deux Timides, par la compagnie Hisse-et-Eau, une pièce rafraîchissante servie par une jolie troupe de théâtre.
C’est une jolie pièce que la Compagnie Hisse-et-Eau présente actuellement à la Comédie Saint-Michel. Un vent d’amusement souffle sur le théâtre avec Les Deux Timides. Comme toujours avec Labiche, la peinture des petites passions domestiques est à l’honneur.Ici, il est question de la rencontre de deux personnages maladroits, réservés, caricaturaux, mais follement drôles. Un père et un futur gendre, qui craignent de se contrarier, de s’affronter, de se déplaire, de tout bonnement se parler. Autour d’eux gravitent trois autres personnages truculents, une jeune fille téméraire et décidée, une servante pleine d’assurance et un homme que l’on adore détester, un prétendant intéressé et cupide, confiant et hardi.Un polyptyque amusant et haut en couleur, qui se veut léger et comique et qui tient ses promesses, tant par le biais du jeu des acteurs que par la mise en scène. La mise en scène réalisée par la compagnie fait pénétrer le spectateur dans l’intimité du foyer Thibaudier.La pièce se déroule dans un salon bourgeois joliment décoré, un bureau précieux sur la gauche, un meuble élégant en fond de scène, une table ornée d’un bouquet foisonnant sur la droite créant une atmosphère de proximité avec le public.Dans ce décor, les dialogues se font et se défont, les deux grands timides se croisent mais surtout s’évitent, jouant avec le grand vase sur la table qui sert de frontière entre eux, utilisant le meuble au fond de la pièce pour déposer tour à tour des missives qu’ils s’adressent, pour n’avoir à se parler frontalement.Le déroulement de la pièce est ponctué par des chansons, opportunément choisies, qui arrachent un sourire voir un rire au spectateur.Les cinq acteurs incarnent avec adresse ces personnages attachants. Sylvain Marceaux et Gaël Guillon Verne, les deux timides, proposent une interprétation différente et d’autant plus riche de ce que peut être la réserve. Le premier est fuyant, tremblant et délicieusement émouvant, le second est plus nigaud, malhabile et véritablement attendrissant.Mathilde Marillat joue une Mademoiselle Cécile douce mais déterminée, aux grands yeux de biche. Roxane Merlin est très agréable dans le rôle de la servante, se prêtant, avant même que la pièce ne commence, à des pitreries avec le public venu prendre place. Eliott Janon est parfait dans le rôle du petit malfrat plein de convoitise, mais aussi plein de petites maniaqueries.C’est un vrai bon moment pour le spectateur, qui assiste à une pièce qui a pour simple ambition de divertir, ce qui est parfois le plus difficile au théâtre. Un dessein rempli par Les deux Timides dans la version que propose la Compagnie Hisse-et-Eau.
Dans le vaudeville du XIXeme siècle, il y a deux écoles : Labiche et Feydeau. Si leurs pièces sont souvent mises en parallèle, leurs approches sont très différentes. Le théâtre de Georges Feydeau fonctionne sur une mécanique inexorable dans laquelle les personnages se retrouvent enfermés. Ce sont
des bourgeois pris au piège de leur couardise et de leurs mensonges. Chez Eugène Labiche, en revanche, l’accent est mis sur la bêtise de la bourgeoisie. Ses personnages sont souvent des « idiots » et des caricatures vivantes. Cette nuance entre les deux est très importante car on ne les met pas en scène de la même manière, au risque de passer à côté de ce qui fait le sel de « l’humour labichien ».La compagnie Hisse-et-eau l’a bien compris et offre, jusqu’à la fin du mois, une version enthousiasmante d’une pièce en un acte : Les deux timides. Monsieur Thibaudier est atteint d’une timidité maladive qui l’empêche de parler à des inconnus et de leur refuser quoi que ce soit. C’est ainsi qu’il a cédé la main de sa fille Cécile à Anatole Garadoux, un profiteur. Mais le cœur de Cécile bat pour le jeune avocat Jules Frémissin. Malheureusement, à cause de sa propre timidité, il n’ose faire sa demande..Le postulat est simple, amusant et dans la veine des comédies en un acte de son temps. La compagnie nous propose une mise en scène collective entre tradition et dépoussiérage. Le rythme est effréné et nous ne voyons pas le temps passer. Si le décor et les costumes sont d’époque et restent dans les habitudes du vaudeville, la modernité réside dans les inventions burlesques délirantes qui enrobent le tout. Les situations et les personnages sont à la limite du cartoonesque : Frémissin est perclus de tics, Garadoux se promène entre le Gaston de Disney et un général SS qui claque sans cesse des talons, etc. Ils se permettent également des anachronismes musicaux qui raccroche le tout à notre époque.Mais les atouts les plus notables sont l’énergie débordante et la qualité de la distribution. Roxanne Merlin joue la bonne Annette avec un mélange subtil de bonhomie et de moquerie envers les autres personnages. Elle est le lien avec le public, la camarade qui assiste comme nous à l’action. Elle forme un duo attachant avec Mathilde Marillat. Avec sa voix haut perchée et son ton pincé, elle campe une fille de bonne bourgeoisie à la fois amoureuse et volontaire. Elle n’hésite pas à prendre des décisions et donner des ordres quand la situation l’exige. Nous avons un peu évoqué l’interprétation de Benoit Maubrey quand nous parlions de son personnage Garadoux. Dès sa première entrée en scène, l’antipathie de cet être hautain et présomptueux transparaît. Benoit Maubrey semble jubiler à interpréter un personnage haut-en-couleur.Venons-en maintenant aux comédiens qui tiennent les rôles titres. Gaël Guillon-Verne interprète un Frémissin frémissant. Sa timidité transpire par tout les pores de sa peau et ses gestes sont incertains. Il apparaît comme fragile. De l’autre côté, le Thibaudier de Sylvain Marceaux est dans la panique constante, le débit de paroles qui s’accélère et un visage élastique qui lui permet de déclencher le rire avant de dire un mot. Le duo fonctionne à merveille et le summum est atteint lors d’une scène de rencontre très drôle avec peu de dialogue misant sur les silences et la gêne des deux.Les deux Timides est un spectacle frais et délicieux. Il se consomme comme une boisson froide en terrasse un jour de soleil. On aime y être et on quitte cette sympathique équipe, qui nous apporte ce qu’il faut de rire et d’énergie positive, à regrets. Le spectacle se joue les mercredi et dimanche jusqu’à la fin du mois à la Comédie Saint-Michel. Nous ne saurions trop vous conseiller de vous y ruer avant la fin et espérons retrouver cette belle compagnie pour un prochain spectacle.
Un article de Florian Vallaud
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