Région > Saint-Quentin
L’an 1 de Frédérique Macarez PUBLIÉ LE 05/01/2017
ALICE MEUNIER
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Le maire de Saint-Quentin, Frédérique Macarez, présente ses vœux pour la deuxième fois ce
soir, un an après son élection. L’opposition fait le bilan de cette première année.
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D onner un cap à Saint-Quentin » et « prendre soin de tous les Saint-Quentinois ». C’est avec ces
deux phrases fortes que le maire, Frédérique Macarez (Les Républicains), a martelé son discours lors de
ses premiers vœux à la population, en janvier 2016. Deux phrases reprises encore et encore tout au long
de l’année.
L’opposition du conseil municipal tique. Olivier Tournay, pour le parti communiste, commente :
« Prendre soin des Saint-Quentinois, ça veut tout dire et ne rien dire. C’est du slogan, du marketing.
Quant à « donner un cap », est-ce qu’il faut comprendre qu’il n’y en avait pas avant ? L’exécutif
change, mais la politique reste la même. » Côté socialiste, Carole Berlemont enchaîne : « Il faut être
honnête, nous voyons des projets qui s’accumulent, mais nous ne voyons pas de cap. Pour tout cela, il
faut aussi de l’investissement humain. » L’autre force d’opposition, le Front national et ses quatre
conseillers, n’a pas répondu à nos sollicitations.
miser sur les emplois du futur
Dans son premier discours, Frédérique Macarez avait aussi pointé une « accélération des projets en
cours ». Les principaux en étaient : le chantier de la gare, la nouvelle salle de spectacle de la
Manufacture, un nouveau centre social au quartier Saint-Martin et une maison de santé au quartier
Neuville. Cette dernière a bien été réalisée et inaugurée en juillet. La Manufacture et le centre social
devraient se concrétiser en 2017. Le chantier du parvis de la gare s’est officiellement achevé avec une
inauguration en décembre, six mois avant la date prévue. Carole Berlemont nuance : « Il n’est pas tout
à fait terminé. » Une référence à la gare routière qui ouvrira en février. Et la socialiste va plus loin : « Il
n’y a pas d’accélération. Même les investissements sont en baisse. » Elle prend l’exemple du musée des
papillons qui devait déménager rue d’Isle pour finalement retrouver sa place dans l’espace Saint-
Jacques.
Puis il y a aussi le développement économique. Frédérique Macarez assurait « vouloir assurer le
développement de l’emploi avec la communauté d’agglomération ». « Nous devons préparer l’avenir
de Saint-Quentin en privilégiant les emplois de demain. » L’objectif reste « la création de nouveaux
emplois », c’est-à-dire de miser sur les emplois du futur. La municipalité veut voir le secteur
robonumérique se développer à Saint-Quentin. Un souhait qui passe par l’arrivée de nouvelles
formations. Lycées, université, école d’ingénierie, vrai que cette année a été faste (lire aussi ci-contre).
Le campus a d’ailleurs été inauguré en octobre. Le problème est maintenant d’y trouver un public. « Ce
n’est pas parce que ce sont des métiers d’avenir que les jeunes s’y inscrivent, admettait le premier
magistrat dans nos colonnes le 27 octobre. Ce n’est pas naturel pour un jeune dans son choix
d’orientation. » Ces « nouveaux emplois » font là encore grincer l’opposition. « Je reste dubitative,
lance Carole Berlemont. Je ne vois rien de concret et je souhaiterais voir ce dynamisme prendre. » La
mairie ne peut pas créer des emplois et joue un rôle d’intermédiaire privilégié. Pour le communiste,
« Saint-Quentin reste une ville sinistrée. Il y a peut-être des entreprises qui s’installent mais pour
chaque emploi créé, combien y a-t-il d’emplois détruits ? »
Cérémonie des vœux du maire, aujourd’hui à partir de 19 heures au palais de Fervaques.
«Une belle année»
Le maire aussi dresse le bilan de son année. « Une belle année, riche de rencontres et de décisions ». Et
oui, pour la municipalité, il y a un cap. « Le développement économique et l’attractivité sont des
éléments qui vont donner du souffle à la ville. » Quant à « prendre soin des Saint-Quentinois » : « Nous
avons mis en place de nombreuses actions à destination de la population. Et en direct. » L’accélération
des projets met plus de temps. « Nous faisons en sorte de ne pas avoir de délai supplémentaire et de bien
suivre les dossiers pour qu’ils avancent. » L’arrivée des nouveaux emplois ? Le maire cite : « Il y a des
ventes de terrain sur les zones d’activités donc des activités. Une entreprise a été accueillie dans
l’Amorce, elle se développe. EDF qui implante son unité de stockage. » La municipalité mise sur la
formation des jeunes aux « nouveaux métiers » : « Ils doivent avoir des niveaux de formations qui
correspondent au niveau des emplois. » Le tout est de garder le cap.
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Région > Saint-Quentin
Saint-Quentin: des voeux du maire légèrement pimentés PUBLIÉ LE 07/01/2017
Alice Meunier, Guillaume Carré et Benjamin Merieau Réagir
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Cérémonie des vœux du vendredi 6 janvier. Voilà ce que vous avez raté.
Ou pas.
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Un discours des plus rapides : le maire, Frédérique Macarez (Les
Républicains), l’a prononcé en un quart d’heure, montre en main. Pas
d’annonce, pas de surprise mais quelques coups de gueule ont parsemé son
propos sans que la salle ne s’en émeuve pour autant.
Le haut débit en est le premier. « Nous faisons des efforts pour créer ce qu’on
appelle une « smart city » grâce à laquelle les nouvelles technologies
permettront de réaliser des économies, de simplifier notre vie quotidienne,
d’être plus respectueux de l’environnement. »
Un bien beau projet de la ville qui se lance corps et âme dans le numérique.
« Mais nos partenaires, eux, ne sont pas au rendez-vous ! » Le maire
s’interroge sur le déploiement de la fibre optique. « En théorie, dans certains
quartiers, les Saint-Quentinois peuvent déjà obtenir la fibre. Ça, c’est la
théorie. Ce que je crois moi, c’est que les travaux ralentissent et je n’accepte
pas cette situation. »
Le maire pointe les entreprises et les familles pénalisées avec les retards. On
est loin des sourires et des signatures de jolies chartes dans la salle des mariages
de l’hôtel de ville. Le 26 décembre 2016, le maire a écrit au PDG d’Orange,
Stéphane Richard, pour lui rappeler ses engagements, formulés par écrit, voici
quelques années seulement. Face aux remontées de Saint-Quentinois
courroucés par « les effets d’annonce », « je demande à obtenir des
informations fiables », écrit-elle. Est-ce à dire qu’Orange pipeauterait sa
communication ?
Le train en ligne de mire Autre sujet qui a valu de timides applaudissements au maire : le train. « La
situation du transport ferroviaire dans notre pays et à Saint-Quentin est
préoccupante. Ce serait la moindre des choses que les usagers voyagent à
l’heure et dans de bonnes conditions. » La SNCF en a pris pour son grade
comme lors de l’inauguration du parvis de la gare, en décembre. « Ce serait la
moindre des choses que Saint-Quentin dispose d’un nombre de trains
suffisants, et à des horaires adaptés aux voyageurs . »
Frédérique Macarez annonce 2017 comme l’année des investissements dans
les quartiers « pour offrir des services de proximité ». La construction d’un
nouveau centre social au quartier Saint-Martin est emblématique. Et le maire
de rappeler que les activités ont lieu dans un ancien préfabriqué d’Eurotunnel.
« J’entends que ce nouveau centre doit arriver depuis des années… Et on
l’attend toujours », grince quelqu’un dans le public. Mais cette année sera la
bonne. Le projet a été présenté l’an passé aux responsables du centre social
ainsi qu’à ceux qui le font vivre et les travaux débuteront au printemps.
Autre annonce la maison des services à la population dans le faubourg d’Isle
(espace Jean-qui-rit, Jean-qui-pleure). Mais, en 2017, il s’agit de consultation.
Sauf changement, les travaux ne devraient pas avoir lieu avant 2018. Et voilà
pour les annonces. Une fonctionnaire de la mairie explique : « Comme il y a
une communication tout au long de l’année, il y a moins l’effet d’annonce à la
cérémonie des vœux. »
« C’est toujours le même couplet » Les « donner un cap à la ville » et « prendre soin des Saint-Quentinois »
sont revenus dans le discours. « Notre Ville n’a pas été épargnée. Mais Saint-
Quentin mérite qu’on se batte pour elle », assure le maire. « C’est toujours le
même couplet », persifle un spectateur. Il remarque d’ailleurs qu’il y avait
moins de Saint-Quentinois que de coutume lors de la cérémonie.
Qu’entend le maire par « donner un cap » ? C’est d’abord dans le domaine
économique. « Notre rôle est de favoriser l’environnement pour les
entreprises, avec des terrains, des bâtiments et des services. » L’occasion de
rappeler au passage la création du parc des autoroutes en 2001 et, depuis,
l’arrivée d’une dizaine d’entreprises et de 600 emplois. C’est aussi, selon le
discours, développer l’enseignement supérieur. « Offrir des études
supérieures aux jeunes Saint-Quentinois, c’est leur offrir un avenir. » Avec des
filières hyperspécialisées dans des secteurs qui recrutent mais qui restent
confidentiels pour le grand public.
Le maire répond à nos questions
En 2017, nous sommes dans une année électorale avec
notamment les législatives. Vous faites toujours le choix de
Saint-Quentin ? Il y a du travail à faire à Saint-Quentin. Je veux me consacrer pleinement à ce
mandat. Je ne veux pas jouer une partition ailleurs. Un maire doit passer du
temps sur les dossiers pour faire progresser la ville. Il n’est pas question, pour
moi, d’aller faire autre chose.
Quelles sont vos relations avec Pierre André ? C’est quelqu’un d’important pour moi et qui le restera. J’ai toujours beaucoup
de plaisir à le rencontrer, il fait partie de ma famille. Il n’y a pas beaucoup de
gens sur qui on peut compter mais lui en fait partie. Nous échangeons plusieurs
fois par semaine et avons des contacts très fréquents.
Il vous conseille ? Pierre André a tourné la page quand il a décidé d’arrêter. Nous avons des
discussions ouvertes, sincères et franches. Il a tout l’historique de Saint-
Quentin en tête mais ça s’arrête là.
Et vos relations avec Xavier Bertrand ? C’est une personnalité qui compte et qui continue de compter pour le territoire.
C’est aussi une force d’avoir un président de la communauté d’agglomération
qui est président de la Région. Avec Xavier Bertrand, nous nous calons sur
différents sujets pour partager les mêmes visions. Nous sommes là pour être au
service de la population.
D’aucuns parle d’une « ambiance délétère » au sein du
conseil municipal. Qu’en est-il ? Non. En ce qui me concerne j’ai toujours beaucoup de plaisir à travailler avec
les élus, à être présents tous ensemble sur le terrain, à tenter de nouvelles
expériences. Je ne rencontre pas de problème. Une vie municipale, ce n’est pas
simple. Certains s’apprécient beaucoup, d’autres moins. Ils ne passent peut-
être pas tous leurs samedis soirs ensemble.
Le 17 décembre, vous avez été durement malmenée par un
habitant de Saint-Quentin qui disait ne pas vous connaître.
Qu’en est-il du déficit de notoriété qui a pu vous être reproché
à votre élection ? Je ne pense pas en souffrir. Nous ne pouvons pas être connus à 100 % par la
population. Ça arrive. Nous ne sommes pas dans toutes les rues, tous les jours.
Ce n’est pas très grave.
Si vous votiez à la primaire de gauche, ce serait pour quel
candidat ? Je ne vote pas pour ces primaires et je n’ai pas à choisir de nom. La gauche a
fait assez de mal au pays ces dernières années. Nous avons besoin de gens
sérieux.
Et qu’en est-il des prochaines échéances municipales, pensez-
vous déjà à 2020 ? La population attend de nous que nous soyons là aujourd’hui et que donnions
de la hauteur à la ville. Le reste n’est absolument pas bienvenu. Ce serait
indécent. Ce ne serait pas bien vécu par la population qui attend que nous
soyons là, chaque jour, pour défendre ses intérêts.
Propos recueillis par ALICE MEUNIER
Les autres points
Parking anarchique Pourquoi s’embêter quand il fait si froid ? Hier soir, aux alentours du palais de
Fervaques, il était difficile de trouver une place pour stationner. Voire
impossible.
Alors, certains automobilistes ne se sont pas trop embarrassés avec le code de
la route. Outre les voitures garées le long du restaurant Le bistrot de Fervaques,
d’autres ont opté pour le terre-plein central de la rue Claude-Mairesse.
Mais il y avait beaucoup plus simple, à retenir pour l’an prochain : pour être
encore au plus près du palais de Fervaques, garez-vous directement sur le
trottoir qui longe le palais… De toute façon, toute la police municipale reste au
chaud, bien à l’intérieur. Pas de risque de se faire aligner, dans cette
configuration-là.
Pas de gâchis
pour les toasts Les serveurs ont été pris d’assaut après le discours de vœux. Certains n’ont pas
hésité à terminer les plats. « L’an dernier, on a même retrouvé des toasts sous
les tables, lance une dame qui se sert le dernier à la serveuse. C’est pour ça que
je préfère le prendre. »
Des intrus sur scène Derrière Frédérique Macarez, il n’y avait pas que le conseil municipal hier soir
sur scène. Ainsi, le député européen Jérôme Lavrilleux se trouvait à ses côtés.
Peut-être se prépare-t-il une place pour 2020 ? Sur la scène du palais de
Fervaques, se trouvait également le député Julien Dive. Et même quelques
membres de l’opposition PS.
«Rien de neuf dans ce qui a été annoncé» L’opposition socialiste a eu beau monter sur scène pour accompagner
Frédérique Macarez, elle n’en a pas pour autant bu les propos. « De tout
ce qui a été annoncé, rien n’est son projet, que ce soit la Manufacture, la
rénovation de l’ancien cinéma Casino ou le centre social Saint-Martin, estime
Carole Berlemont, du PS. Se raccrocher à tout ça, c’est facile, et il n’y a eu
rien de neuf dans ce qui a été annoncé. » Les représentants de la gauche n’ont
pas apprécié non plus l’évocation de la réussite de l’enseignement supérieur.
« Elle s’attribue des projets sur lesquels la ville n’a aucun pouvoir. Elle n’est
pas responsable de l’université ou d’Elisa. Pour tout ça, j’ai plutôt envie de
dire merci à Claude Gewerc ou à Anne Ferreira (NDLR : de l’ancien conseil
régional socialiste). » Le camp socialiste a aussi été étonné des propos estimant
que les Saint-Quentinois ont tendance à voir les choses en noir. « Il faut plutôt
y voir que le niveau du populisme monte dans la ville », juge Stéphane
Andurand (PS). L’exemple de Rudy Gobert a aussi heurté l’opposition, pour
qui le basketteur ne peut représenter toute la jeunesse de la ville. « Ce que nous
voulons, c’est que chaque enfant saint-quentinois puisse réussir. »
Côté communiste, Olivier Tournay pointe un « discours élitiste ». « Quand
j’entends que si on s’en donne les moyens, on peut s’en sortir, c’est très élitiste.
L’environnement compte énormément. » Même s’il juge « très bien » les
projets sur l’enseignement supérieur, il ne veut pas en oublier la base.
« L’université oui, mais il n’y a pas les moyens dans les écoles primaires alors
que c’est une compétence de la ville. » L’élu d’opposition regrette un discours
« schizophrène » comme chez les prédécesseurs de Frédérique Macarez,
Xavier Bertrand et Pierre André. « Ils soutiennent localement des choses qui
sont détruites par leur parti au niveau national. » Il prend la baisse des
dotations de l’État qui ont commencé sous la présidence de Nicolas Sarkozy et
qui sont déplorées aujourd’hui encore. Le communiste ne perd pas le nord et
s’interroge toujours sur le cap que la Ville veut donner. Quant à l’opposition
FN, nous n’avons aperçu aucun de ses représentants hier.
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Saint-Quentin (Aisne)
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Région > Aisne > Saint-Quentinois > Saint-Quentin
Saint-Quentin : ces habitants qui assistent à la cérémonie des vœux PUBLIÉ LE 06/01/2017
Par O.D.S.R. et G.B. (Photos G.H.)
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Les vœux de la municipalité restent un moment incontournable de la vie locale. L’affluence y est
toujours considérable. Mais au fait, qui assiste à cette cérémonie ?
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Dans l’assistance, en plus des élus et des « forces vives », on trouve beaucoup de sympathisants de la majorité municipale et
des anonymes venus pour voir le maire ou profiter du buffet.
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Lire aussi :
Saint-Quentin: elle sauve un désespéré qui voulait sauter du pont
1- Les « citoyens »
Ils sont arrivés à 18 heures. Une heure et demi avant le début du discours du maire. Jean-Claude
Fourmentraux et Noël Benoît ne sont pourtant pas au premier rang. D’autres les ont précédés. La
cérémonie est gratuite mais les places sont chères pour être au plus près de la star de la soirée, Frédérique
Macarez.
Les deux retraités viennent « par tradition ». « On respecte la municipalité, on vient depuis Pierre
André », indique Noël Benoit qui ne cache pas sa sympathie pour la couleur politique du conseil
municipal.
Quelques minutes avant le discours, il n’est plus possible de se mouvoir dans le palais de Fervaques
tellement la foule est dense.
2- Les « sympathisants »
Le tout Saint-Quentin est là. Autour de l’estrade où se tiennent les membres du conseil municipal, il y a
le premier cercle. Les officiels bien sûr mais aussi quelques fidèles, élus ou non, qui s’empressent de
poster des photos de l’événement sur Facebook. Plus loin, on trouve un noyau de sympathisants, proche
des idées de la majorité.
« On n’en fait pas partie mais pas loin », glisse malicieusement Josiane, une retraitée qui est de toutes
les campagnes électorales. « On connaît toute l’équipe. » Son amie, Josette Vieville, appuie avant tout
sur le côté « tradition » des vœux. « On fait partie de pas mal d’associations. On se devait d’être là. »
Toutes les deux vont écouter religieusement le discours du maire même si elles ne s’attendent pas à une
annonce exceptionnelle. « Les projets, on les connaît déjà », sourit Josiane.
3- Les « curieux »
Plus loin, au fond de la salle, anonyme au milieu des responsables associatifs, les petits nouveaux
semblent moins à l’aise que les habitués du premier rang. « C’est la première fois que je viens », confie
Lætitia Vasseur venue avec son compagnon du quartier Champagne-Artois. « Je ne savais pas si on
pouvait venir. J’ai été me renseigner à la mairie, ils m’ont dit que tout le monde pouvait venir. »
Tous les deux sont là « pour connaître les grands projets de la ville » mais aussi « pour voir le maire ».
La personnalité de Frédérique Macarez séduit. Patricia Spetebroot ne cache pas non plus être venue
« pour voir le maire ». « Avant, je n’osais pas venir, je pensais que c’était réservé aux autres. À ceux
qui ont reçu les petits cartons. Après tout, on paye des impôts », rigole-t-elle.
4- Les « gourmands »
Et puis, il y a les petits malins, ceux qui se placent près du buffet. Aussitôt le discours terminé, une
poignée de personnes sort de la fournaise de la grande salle pour se diriger vers le rez-de-chaussée. « On
file en bas car il y a moins de monde au buffet », confie un jeune homme, qui lui n’est visiblement pas
venue pour « voir le maire ».
Un discours de vœux sans trop de relief
Ton monocorde, discours sans annonces, sans couleurs à l’image de sa robe, le deuxième grand oral de
la cérémonie de vœux de Frédérique Macarez ne restera pas dans les annales.
Le maire n’a pas dérogé à la tradition de vanter ce qui a été fait lors de l’année écoulée, sans pour autant
entrer dans les détails pour évoquer les projets de celle à venir.
Bien évidemment, Frédérique Macarez n’a pas manqué de souligner, sous une forme ou une autre,
qu’elle aime Saint-Quentin, « que c’est une ville qui mérite que l’on se batte pour elle », faisant sienne
des propos que n’importe quel autre maire de n’importe quelle autre commune pourrait exprimer dans
ce genre d’exercice.
« Moteur. Action ! »
Tout juste pourra-t-on relever deux saillies, l’une à l’égard de la SNCF, en dénonçant les retards à
répétition des trains. Une remarque qui a au moins eu le mérite de faire réagir (un peu) une personne
visiblement concernée. L’autre envers Orange, dont le maire déplore un retard sur le déploiement de la
fibre optique, soupçonnant même « que les travaux ralentissent ».
Mis à part cela, il faut bien admettre que l’on est resté sur sa faim. Frédérique Macarez est restée sérieuse,
sobre, à l’image de ce qu’elle veut incarner.
« Moteur. Action ! » a clamé le maire pour résumer son ambition pour 2017. Ce vendredi pourtant, la
prise n’a pas été bonne.
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Région > Saint-Quentin
SAINT-QUENTIN Les piliers de la mairie de Frédérique Macarez PUBLIÉ LE 14/01/2017
Alice Meunier
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Depuis un an, Frédérique Macarez est à la tête de la mairie de Saint-Quentin. Au fil des mois,
elle a installé ses personnes de confiance à des postes-clés. Son équipe est désormais stabilisée.
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L'an 1 de Frédérique Macarez
Bilan et projets
Il y a un an jour pour jour, Frédérique Macarez (Les Républicains) était élue maire par le conseil
municipal. Elle prenait la succession de Xavier Bertrand parti œuvrer à la tête de la Région. Depuis, la
nouvelle maire a renforcé son équipe municipale avec ses proches et l’arrivée de nouveaux
collaborateurs.
La première, Christelle Chabanne. L’ancienne chef de cabinet de Pierre André puis de Xavier Bertrand
est devenue directrice de cabinet après l’élection de Frédérique Macarez. Femme de l’ombre, dans les
dossiers, elle est le bras droit du maire. En 2014, après les élections municipales et l’élection de Xavier
Bertrand, elle avait quitté son poste de chef de cabinet pour s’occuper de la direction des grands projets.
Un « plus », selon elle, pour son actuel poste. Fidèle parmi les fidèles, elle supplée la maire, en son
absence, lors de réunions.
Valse au cabinet
Les premiers mois de Frédérique Macarez ont été marqués par une valse des chefs de cabinets. Claude-
Olivier Martin, chef de cabinet de Xavier Bertrand, a très vite rejoint le président de Région à Lille. La
place est restée vacante quelques semaines. Anne-Charlotte Lanois avait été recrutée mais n’a pas
convenu au poste. Frédérique Macarez lui reconnaissait « des qualités humaines ». « C’est un rythme
très exigeant. Ça a été compliqué. » Depuis le mois d’août, Camille Deschamps occupe le poste avec
un contrat de collaborateur de cabinet. Ce type de contrat est « rattaché à la personne du maire. » Il
court donc jusqu’en 2020. Et plus si affinités.
Nouvelle tête
Une nouvelle tête est apparue : Laurent Marly. Ancien journaliste, ancien directeur de la communication
du RC Lens, il fait partie du staff de la maire depuis juin. Recruté comme conseiller pour l’attractivité
de la Ville, il est chargé de créer des événements autour du sport (essentiellement le basket et le foot).
Quid aujourd’hui ? Le maire pointe le Rudy Gobert camp (qui existait déjà) et les Jeux Olympiques. À
chacun d’apprécier la mise en lumière des sportifs saint-quentinois à cette occasion. « Son domaine
reste l’attractivité de la ville et le Sport », continue Frédérique Macarez. Actuellement, il planche sur
« une stratégie Art déco » afin de valoriser le patrimoine.
Cette année a aussi été marquée par l’arrivée d’Éric Pélisson à la direction générale des services. Un
énarque discret qui fait lui aussi le lien entre le maire et les services. L’ancien DGS, Matthieu Gressier,
avait été remercié et a rejoint la communauté d’agglomération aux côtés de Xavier Bertrand.
Depuis quelques semaines, impossible de faire l’impasse sur Jean-Luc Macaigne. Ex-gardien du
conservatoire, il est devenu chef du protocole. Lui aussi, dans l’ombre de la maire, il n’en est pas moins
omniprésent. Interrogé sur ce point, un conseiller municipal de la majorité, répond : « Je ne sais pas qui
il est ; je l’appelle « Minute de silence ». À chaque fois que je le vois, il crie « minute de silence » ». »
Jean-Luc Macaigne veille au bon déroulement des cérémonies. Il est aussi présent lors des déplacements
de la maire. Ni chauffeur, ni garde du corps, il est là, même pour des événements hors municipalité.
« Nous sommes beaucoup sur le terrain », indique simplement Frédérique Macarez. Un prolongement
des yeux et des oreilles de la maire.
Un constat
l y a aussi Pierre André. L’ancien élu est retiré de la politique locale. Il n’en reste pas moins un proche
de Frédérique Macarez qui a fait ses premières armes de directrice de cabinet à ses côtés. Les vieux
briscards de la politique saint-quentinoise ne s’y trompent pas. « Les méthodes de Frédérique Macarez
ressemblent à celles de Pierre André » a-t-on pu entendre tout au long de l’année, même dans
l’opposition. Pas une critique, juste un constat.
***********
Quid du conseil municipal depuis un an
Le seul changement au sein du conseil municipal depuis un an a été la démission de Gilles Gillet de ses
fonctions de président d’Habitat Saint-Quentinois à la demande du maire. L’ambiance au sein du
conseil ? Le maire avait déjà répondu : « Certains élus s’apprécient beaucoup, d’autres moins. Ils ne
passent peut-être pas tous leurs samedis soirs ensemble » (Courrier picard du samedi 7 janvier). Lors de
la primaire des Républicains, Frédérique Macarez avait apporté
son soutien à Alain Juppé. D’autres élus avaient soutenu des candidats différents faisant naître différents
courants de pensée au sein du conseil. La maire, Frédérique Macarez estime que cette primaire n’a pas
créé de tensions. « Je fais attention à n’aborder que les sujets de la ville. Ce sont ces sujets qui comptent
quand nous nous réunissons. Il n’y a pas de place pour autre chose. »
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Mercredi 28 décembre 2016 | CONNECT : Créez votre compte , inscrivez-vous aux
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SAINT-QUENTIN Christelle Chabanne, de l’ombre du cabinet du maire à la lumière PUBLIÉ LE 28/12/2016
ALICE MEUNIER
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Christelle Chabanne, 53 ans, est directrice de cabinet. La discrète femme de l’ombre se dévoile.
Fan de Tarantino, bosseuse acharnée, hyperactive, et fidèle parmi les fidèles du maire.
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J’ai eu plusieurs vie avant d’arriver à Saint-Quentin », se plaît à dire, mystérieuse, Christelle Chabanne,
directrice de cabinet de la maire, Frédérique Macarez. Lesquelles ? Mi-amusée, mi-sérieuse, la femme
de l’ombre qui œuvre depuis vingt ans dans les bureaux de la mairie a consenti à parler d’elle, rompant
avec la discrétion qui la caractérise hors de l’hôtel de vlle.
Bras droit de la maire, elle accompagne Frédérique Macarez lors des cérémonies et en est la porte-parole
lors des réunions.
Aussi, la directrice de cabinet commence par le début. Une naissance dans les Yvelines, d’un père
instituteur (« à l’ancienne, qui portait une blouse ») et d’une mère d’origine bretonne qui a fait ses
premières armes dans la Résistance à 13 ans suivant elle-même son père, membre du réseau Schelburn
(rapatriement en Angleterre des parachutistes et aviateurs alliés dont l'avion avait été abattu dans le ciel
de France). « Ce qui m’a conduit à New York quand j’avais 13 ans, j’ai défilé avec les drapeaux bretons
dans les rues. »
S’ensuit une scolarité (presque) classique avec un baccalauréat passé en Angleterre. « Officiellement
pour apprendre l’anglais, officieusement pour s’émanciper du milieu familial. » Une licence de lettres
modernes combinée à des études d’orthophonie. « J’avais accompagné une amie passer le concours. Je
l’ai eu. J’ai mené de front les deux parcours. »
Et les passions : la littérature « Je l’ai héritée de mon père et transmise à mes deux enfants ». Une pile
de bouquins d’avance que la directrice de cabinet finit toujours par dévorer avec choix. « Je n’aime pas
les auteurs torturés qui se cherchent. Je n’ai pas de temps à perdre. » Il y a le cinéma aussi. « J’adore
ce que fait Tarantino. Même les Kill Bill. » Et il y a la nature. La Bretagne (« quelle que soit la saison »),
la montagne (« j’ai épousé un Pyrénéen »). « C’est important de savoir trouver des énergies… Ma
hantise, c’est de m’ennuyer. »
Christelle Chabanne a commencé sa carrière à Blois, comme journaliste pour Radio Val de Loire. Puis
un poste de responsable marketing, à Lyon. Et l’arrivée à Saint-Quentin en 1993 en tant que chargée de
communication de la chambre de commerce d’industrie (CCI) de l’Aisne où elle rencontre le fameux
président Pierre André. Une rencontre plus que décisive. En 1995, il est élu maire. « Il m’a emmené avec
lui. »
« Travail, rigueur
et bonne humeur »
Christelle Chabanne devient chef de cabinet, un poste qu’elle occupera dix-neuf ans. « Nous ne nous
sommes pas quittés. C’était vraiment une belle rencontre. » Elle insiste sur le triptyque mis en place à
la mairie à l’époque : « travail, rigueur et bonne humeur ». Une « adhésion complète » se fait autour de
la personnalité de Pierre André. « Et les Saint-Quentinois ne s’y sont pas trompé non plus en le réélisant
deux fois, dans une ville réputée à gauche. » Christelle Chabanne ne lésine pas « fibre sociale », « maire
bâtisseur », « rénovation urbaine » : « Je pourrais en parler pendant des heures. »
En 2010, Pierre André laisse son siège de maire à Xavier Bertrand. « Une sacrée personnalité à la
capacité de travail hors norme. » Quid de la bonne humeur ? Christelle Chabanne n’en parle plus. Pierre
André, président de l’agglo, Xavier Bertrand maire, elle se souvient : « Frédérique Macarez était
directrice de cabinet, moi chef, c’était sportif de jongler entre les deux collectivités. Une sacrée
expérience sportive.»
Xavier Bertrand mène sa propre liste à la victoire en 2014. Les deux héritières de Pierre André quittent
leurs fonctions. Frédérique Macarez est élue. Christelle Chabanne devient directrice des grands projets
à la mairie. « J’ai eu le choix de garder mon poste de chef de cabinet, mais je faisais ça depuis presque
vingt ans. »
En 2016, Frédérique Macarez est à son tour élue maire. Elle propose à Christelle Chabanne de devenir
directrice de cabinet. Il n’y a pas eu d’hésitation. Au final, elle lâche : « Non, je n’ai pas de stratégie de
carrière. Juste une succession de rencontres.»
Frédérique Macarez et Christelle Chabanne se vouvoient
Les deux femmes travaillent ensemble depuis douze ans. « Nous avons mis en place un mode de
fonctionnement qui nous est propre. » Le tryptique initié par Pierre André en son temps fait encore les
beaux jours du cabinet : « Travail, rigueur, bonne humeur mais aussi confiance. » Les « Thelma et
Louise » de la mairie sont des travailleuses acharnées.
Christelle Chabanne décrit la maire : « C’est une absorbeuse de talents. Elle a intégré les qualités de ses
prédecesseurs et y ajoute sa spécificité. » Elle ne tarit pas d’éloges. En toute objectivité ? « Ce n’est pas
du positivisme à outrance. Je ne suis pas fataliste et quand Frédérique (Macarez) dit qu’elle veut donner
un cap à Saint-Quentin, j’y crois. » Même si la bonne humeur est de mise, le travail studieux est de
rigueur.
« J’ai moi-même un gros niveau d’exigence pour moi et pour les autres. J’ai conscience que c’est un
peu pesant mais personne n’a l’air de m’en vouloir. » Elle rappelle que Frédérique Macarez est le
première femme maire de Saint-Quentin. « Ce n’est pas anodin, ni une évidence. »
Détail de la relation entre les deux femmes, malgré les années, elles se vouvoient. « Ça surprend
beaucoup de monde. Plus ça surprend, plus ça m’amuse. »