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Submitted on 26 Jan 2021
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Former l’esprit critique à travers la gestion des déchetsau cycle 2Maria Hurth
To cite this version:Maria Hurth. Former l’esprit critique à travers la gestion des déchets au cycle 2. Education. 2020.�dumas-03121972�
Année universitaire 2019-2020
Master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation
Mention Premier degré
Former l’esprit critique à travers la
gestion des déchets au cycle 2
Présenté par Maria Hurth
Mémoire de M2 encadré par Laurence Bariller
Sommaire
1. Introduction ..................................................................................................................................... 1
2. Etat de l’art ...................................................................................................................................... 1
2.1 Le développement durable ..................................................................................................... 1
2.2 Les enjeux d’une éducation au développement durable ........................................................ 4
2.3 Éducation à la gestion des déchets ....................................................................................... 10
3. Méthodologie et expérimentation ................................................................................................ 13
3.1 Problématique et hypothèses ............................................................................................... 13
3.2 Méthode ................................................................................................................................ 14
3.3 Participants ............................................................................................................................ 15
3.4 La séquence expérimentale ................................................................................................... 15
4. Analyse et interprétation des résultats ......................................................................................... 17
4.1 L’image véhiculée par les déchets. ........................................................................................ 17
4.2 Evaluation de l’argumentation .............................................................................................. 18
4.3 Evaluation des comportements ............................................................................................ 23
5. Discussion ...................................................................................................................................... 25
5.1 Image véhiculée par les déchets ........................................................................................... 25
5.2 Evaluation de l’argumentation .............................................................................................. 25
5.3 Evaluation des comportements ............................................................................................ 27
6. Limites et perspectives .................................................................................................................. 28
6.1 Limites ................................................................................................................................... 28
6.2 Perspectives ........................................................................................................................... 29
7. Conclusion ..................................................................................................................................... 29
8. Bibliographie .................................................................................................................................. 30
9. Annexes ......................................................................................................................................... 33
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1. Introduction
La question du développement durable est au centre des préoccupations dans mon établissement
puisqu’elle a une place particulière dans le projet d’école, néanmoins j’ai pu constater que bon
nombre des déchets produits par les élèves, notamment leurs emballages de goûters avaient
tendance à trainer dans la cour à la fin des récréations ou s’ils les avaient jetés, ils prenaient
rarement en compte la spécificité de chacune des poubelles de tri présentes dans la cour. J’ai
donc tenté, à travers une séquence pédagogique sur le thème des déchets, de compléter certaines
connaissances déjà présentes chez mes élèves. Comme par exemple, l’importance du recyclage
des déchets ou encore l’usage et l’utilité des différentes poubelles de tri.
Tout au long de ce mémoire, j’essayerais d’amener mes élèves à développer leur esprit critique
afin d’adopter un comportement plus responsable. Dans un premier temps, je commencerai par
aborder le concept de développement durable et la manière dont il est intégré à l’école primaire.
Dans un second temps, j’analyserai la mise en œuvre d’une séquence pédagogique en
expliquant les conditions de mise en place de l’expérimentation et la méthodologie de recherche
adoptée afin de répondre à la problématique. Enfin, dans une troisième partie, je présenterai
avec un regard critique les résultats de cette expérimentation.
2. Etat de l’art
2.1 Le développement durable
2.1.1 L’histoire du développement durable
La question du développement durable est loin d’être une question nouvelle. En effet, il s’agit
d’une « préoccupation ancienne des sociétés » (Jégou, 2007). Le rapport de la Commission
mondiale pour l’environnement et le développement ou rapport Brundtland pose en 1987 une
première définition de ce qu’est le développement durable par un « développement
économiquement viable, écologiquement durable, socialement équitable, qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »
(rapport Brundtland, 1987, cité par Musset, 2010, p.2). Ce rapport offre donc une définition du
concept, propose quelques conseils, notamment pour protéger l’environnement et réduire les
inégalités, et il insiste sur l’urgence de prendre en compte l'écosystème de notre planète. Selon
Farid Baddache, ce rapport attire l’attention sur le fait que l’homme ne pourra pas éternellement
produire selon des pratiques qui sollicitent davantage de ressources naturelles que la planète
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n’est capable d’en offrir à long terme, ni consommer indéfiniment des produits jetables dont on
ne sait que faire une fois qu’ils sont usés (Baddache, 2006).
L’expression « développement durable » est définitivement adoptée à la suite de la conférence
des Nations-Unis pour l’environnement et du développement se tenant à Rio en 1992. Cette
expression est une traduction de l’anglais « sustainable development » souvent traduit dans
l’union européenne par « développement soutenable » sur le long terme. Celle-ci rencontre un
franc succès cependant elle est souvent perçue comme une « formule magique » (Jégou, 2007).
En effet, le durable est bien souvent un « gage de validité » et ses trois piliers constitueraient la
« recette miracle du développement durable » (Miossec, 2004). On entend par « ses trois
piliers », un pilier environnemental, un pilier économique et un pilier social.
2.1.2 Les 3 piliers du développement durable
Face à l’urgence climatique et à la volonté de protéger
l’environnement, le développement durable est bien
souvent réduit à la prise en compte uniquement de
l’enjeu environnemental, or il est indispensable de
considérer les enjeux économiques et sociaux afin
d’offrir des conditions favorables à la protection du
milieu. En effet, le développement durable repose sur
le croisement de ces trois piliers. Un premier pilier ;
environnemental ou écologique, le second pilier ;
économique et un troisième pilier ; sociétal. Ainsi, le
croisement de ces trois piliers offre un développement
viable, vivable et équitable.
2.1.2.1 Le pilier environnemental ou écologique
Ce premier pilier renvoie à la préservation de la diversité des espèces et des ressources
naturelles et énergétiques. La protection du milieu est l’une des visées du développement
durable.
Pour répondre à la problématique de ce dernier au niveau environnemental ou écologique, il
faudrait penser un développement plus écologique. Celui-ci passerait par une réduction des
Figure 1 : Les trois piliers du développement
durable
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émissions de gaz à effet de serre en se tournant d’avantage vers des énergies durables et
renouvelables. Face à l’épuisement des énergies fossiles, il est du ressort des acteurs mondiaux
de réfléchir à d’autres alternatives. Le recyclage des déchets fait également parti des objectifs
au niveau environnemental ainsi les déchets sont suivis durant toute la chaine de recyclage et
l’accent est mis sur la réutilisation. La réduction du gaspillage ou encore l’adaptation du modèle
agricole font également partie de la liste non exhaustive des objectifs du développement durable
au niveau environnemental.
2.1.2.2 Le pilier économique
Ce second pilier renvoie à la création des richesses et à l’amélioration des conditions de vie
matérielles. Il tente aussi d’offrir un système économique permettant la protection du milieu.
Pour répondre à la problématique du développement durable au niveau économique, il serait
intéressant de repenser la répartition de la richesse plutôt inégalitaire jusqu’à présent. En
s’intéressant davantage par exemple, aux producteurs locaux. Lorsqu’au niveau
environnemental on met l’accent sur le recyclage, la réutilisation et le renouvelable, il serait
intéressant au niveau économique de valoriser l’utilisation de matières premières recyclées et
renouvelables.
2.1.2.3 Le pilier sociétal
Ce dernier pilier renvoie au fait de satisfaire les besoins en santé, éducation, habitat, emploi,
prévention de l’exclusion, équité… afin de lutter contre les inégalités dans le monde.
Selon B. Riondet, la notion de développement durable se limite encore trop souvent à l’aspect
environnemental, or l’aspect social ne peut pas être mis de côté. En effet, il ne faut pas oublier
que les décisions, qu’elles soient politiques ou bien économiques doivent faire l’objet d’une
réflexion quant aux répercussions qu’elles pourraient avoir au niveau social. Ce pilier n’est
donc pas à négliger. Ainsi comme le souligne Riondet en reprenant les termes de Maréchal, « le
développement exige que le social soit aux commandes, que l’écologique soit appréhendé
comme conditionnalité nouvelle, que l’économique soit ramené à son rôle d’instrument »
(Riondet, 2004)
Pour répondre à la problématique du développement durable au niveau social, il faudrait
garantir l’accès aux besoins essentiels tels que la santé, l’alimentation, l’éducation, le travail…
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Il serait également important de réduire les inégalités sociales et économiques, de favoriser les
produits locaux tels que l’agriculture, l’artisanat, le commerce de proximité ou encore de
consommer des produits issus du commerce équitable. Et enfin de placer le bien être des
individus avant les indicateurs de performances économiques tel que le PIB par exemple.
2.2 Les enjeux d’une éducation au développement durable
2.2.1 Éducation au développement durable (loi, définition, objectif, programme)
La circulaire de 2004 destinée à l’enseignement élémentaire et secondaire lance le premier plan
triennal ayant pour objectif de généraliser l’éducation à l’environnement en intégrant une
perspective de développement durable (EDD). L’éducation au développement durable n’est pas
une matière à part entière dans les programmes de l’école élémentaire mais fait l’objet d’un
croisement entre plusieurs disciplines notamment les sciences de la vie et de la terre, l’histoire
et la géographie, les mathématiques ou encore les sciences physiques et de chimie. Dans son
ouvrage, la DESCO reprend les mots de Xavier Darcos, ministre délégué à l’enseignement
scolaire, lorsqu’il annonce qu’« il y va de notre responsabilité d’éducateur et de formateurs,
comme de citoyens, de veiller à l’enseignement de ce dernier », en parlant du sujet crucial qu’est
le développement durable (DESCO, 2005). Pour Giolitto et Clary (1994), cette éducation au
développement durable s’impose comme une « notion de civisme à l’égard de l’environnement,
en sensibilisant les enfants et les jeunes à l’impact de leur comportement sur l’environnement ».
En 2006, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture évoque que « les
élèves doivent pourvoir, à la fin de leur scolarité obligatoire, être en mesure de comprendre les
grands défis de l’humanité, la nécessité du développement durable et les exigences de la
protection de la planète ». Pour répondre à ses attentes, l’éducation au développement durable
s’appuie selon la circulaire de 2015 sur les enseignements disciplinaires dont les objectifs sont
définis par les programmes scolaires, ainsi en les croisant, elle permet la mise en œuvre de
projets et de débats autour de nombreuses thématiques à l’école, au collège et au lycée.
Cette même circulaire invite les écoles et les établissements à mettre en place des mesures visant
à répondre à la question du développement durable. Notamment à travers des projets autour de
la nature et de la biodiversité en encourageant les écoles à créer des « coins nature » ou encore
à travers un travail autour de l’engagement civique des élèves en désignant des « délégués au
développement durable » ou des « éco-délégués ».
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Les établissements respectant cette démarche globale de développement durable sont
récompensés par la labellisation « Ecole ou Etablissement en Démarche globale de
Développement Durable » c’est-à-dire « E3D ». Pour obtenir ce label, l’école ou
l’établissement doit articuler un projet de développement durable en s’appuyant sur une vraie
politique d’établissement et en développant des partenariats.
En 2019, pour répondre aux objectifs de développement durable fixé par l’Agenda 2030 des
Nations Unies visant à éradiquer la pauvreté et assurer la transition vers le développement
durable, une circulaire stipule que « les écoles et établissements doivent devenir, de manière
systématique, des lieux exemplaires en matière de protection de l'environnement et de la
biodiversité ». Pour cela, elle met en avant des actions à mettre en œuvre dans chaque école ou
établissement, elles sont au nombre de 6 :
Mener une action pérenne en faveur de la biodiversité,
Généraliser les éco-délégués introduit dans la circulaire de 2015,
S'assurer, en lien avec les collectivités, du caractère systématique du tri des déchets et y
sensibiliser les élèves,
Lutter contre le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires,
Tirer les conséquences de ces initiatives en généralisant leur reconnaissance dans le
cadre du label E3D crée en 2015,
Proposer un concours annuel École verte destiné à récompenser les meilleures initiatives
en matière de protection de l'environnement.
2.2.2 Formation de l’esprit critique
« N’accepte aucune assertion sans s’interroger d’abord sur sa valeur ». C’est à travers ces mots
que Le Petit Robert définit ce qu’est pour lui l’esprit critique. Ainsi, pour passer de ce que
qualifie Kant d’état de minorité c’est-à-dire un état où l’Homme n’est pas capable de se servir
de son propre entendement à l’état de majorité, c’est-à-dire un état où l’Homme est capable de
penser par lui-même, il est donc nécessaire de lui apprendre à penser par lui-même et par
conséquent de le doter d’esprit critique. L’école a donc pour mission de développer l’esprit
critique des élèves pour les rendre plus autonomes. Pour cela, on retrouve dans le Référentiel
des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation une volonté de
faire partager les valeurs de la République en aidant les élèves à développer leur esprit critique,
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à distinguer les savoirs des opinions ou des croyances, à savoir argumenter et à respecter la
pensée des autres.
Comme l’évoque Grondeux, « l’esprit critique suppose deux choses qui doivent se compléter :
l’autonomie et l’écoute » (Grondeux, 2016). En effet, l’élève qui fait preuve d’esprit critique
doit être capable de penser par lui-même, de prendre des décisions, d’agir seul. Cependant, cette
autonomie est indissociable du dialogue et de l’écoute puisque pour faire preuve d’esprit
critique l’élève doit également savoir ce que peuvent lui apporter les autres.
De ce fait, faire preuve d’esprit critique nécessite l’acquisition de compétences transversales
permettant à l’élève d’argumenter et de débattre. L’acquisition de ces compétences
transversales est le résultat d’un apprentissage qui commence le plus tôt possible, dès la
maternelle. Cependant, pour formuler des critiques l’élève doit maîtriser certains concepts et
certaines connaissances afin de structurer son aptitude naturelle à observer, expliquer, trier
l’information, argumenter et résoudre des problèmes, tout cela à l’aide d’un vocabulaire juste
et adapté. Faire preuve d’esprit critique n’est pas quelque chose d’inné chez les enfants et peut
être parfois déstabilisant pour ces derniers. En effet, à l’école on enseigne aux élèves des repères
solides et indiscutables, l’enseignant est vu comme celui qui transmet les connaissances or les
élèves sont en capacité de douter et de remettre en cause ce qui leur est appris mais ils
rencontrent des difficultés lorsqu’il faut proposer des alternatives.
Selon Guillaume-Le Guével et Zakhartchouk (2019), pour mettre en œuvre l’esprit critique, il
est essentiel de faire émerger les représentations initiales des élèves afin de les faire se
confronter et de faire le point sur les différents concepts et différentes connaissances acquises.
Ces confrontations seront le point de départ de cette construction de l’esprit critique. En effet,
elles feront par la suite l’objet d’un débat argumenté. Pour commencer, il est important de
choisir des situations empreintes de sens pour les élèves ou des situations les obligeant à faire
preuve d’esprit critique notamment en les mettant face à des arguments trompeurs ou des
décisions perverses afin qu’ils comprennent l’importance du questionnement, de
l’argumentation et de la démonstration. Ils finiront par prendre conscience par eux même que
ce qui leur parait juste est en réalité faux (Guillaume-Le Guével & Zakhartchouk, 2019).
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C’est alors à travers plusieurs actions que
l’esprit critique émerge chez les élèves dès la
maternelle selon Zimmermann, Pasquinelli et
Farina. En effet, ils sont invités à travers des
situations pédagogiques propices à « observer
le monde, expliquer les phénomènes, évaluer
les informations et les sources, argumenter, se
servir des connaissances comme tremplin
pour inventer le futur… » (Zimmermann,
Pasquinelli & Farina, 2017).
De ce fait, Zimmermann, Pasquinelli et Farina expliquent qu’à travers ces situations
pédagogiques, les élèves acquièrent un certain nombre de savoir-faire :
Figure 3 : Les 5 blocs thématiques du projet Esprit scientifique, Esprit critique
Figure 2 : Les 5 thématiques du projet Esprit
scientifique, Esprit critique
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2.2.3 Esprit critique et argumentation
D’après Gaussel, l’argumentation occupe depuis quelques années une place importante dans les
programmes scolaires (Gaussel, 2016). En effet, elle répond aux attentes du domaine 3 du Socle
commun de compétence, de connaissance et de culture puisqu’elle participe à la formation de
la personne et du citoyen. Elle évoque une discipline transversale aux nombreux enjeux. Il est
donc du devoir de l’école de former ce que Ennis (2011) appelle « un penseur réflexif » c’est-
à-dire un citoyen moral, respectueux, réfléchi et bien évidement libre de penser capable
notamment de rechercher et offrir des déclarations claires concernant la thèse étudiée, de
développer et défendre des hypothèses ou encore de réfuter les idées reçues, évaluer la qualité
et la pertinence de ses propres pensées.
Dans son article, Gaussel cite Danblon qui définit l’argumentation comme « un art de
convaincre utile au citoyen qui agit dans la vie publique ». Pour l’enseigner, il est nécessaire de
prendre en compte ses 3 dimensions définis par De Pietro et Gagnon (2013) :
La dimension sociale en lien avec le thème,
La dimension cognitive en lien avec les connaissances des élèves sur le thème et la
dimension psychologique en lien avec la motivation,
L’intérêt et l’affect des élèves.
2.2.3.1 Argumenter à l’écrit
D’après Duval, l’augmentation est un mode de raisonnement intrinsèquement lié à l’utilisation
de la langue maternelle. Elle est donc naturelle mais nécessite un apprentissage afin de la
maitriser (Duval, 1992-1993). En effet, elle vise à modifier l’opinion qu’on a ou qu’un
interlocuteur a sur un fait. Pour cela, il est nécessaire de donner son opinion en énonçant des
arguments c’est-à-dire le fait « d’apporter une justification à une assertion » selon Toulmin
(1958), Dolz et Pasquier (1994). Ces arguments sont articulés entre eux par des connecteurs
argumentatifs exprimant la cause ou encore la conséquence (Figure 4), afin de réaliser ce que
Koeschler appelle « des actes d’argumentation » c’est-à-dire des actes obligeant l’interlocuteur
à interpréter les arguments énoncés par le locuteur pour en tirer des conclusions. Ainsi,
l’argumentation permet donc l’articulation entre une thèse, un ou plusieurs arguments et une
conclusion au moyen de connecteurs argumentatifs.
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Figure 4 : Tableau des connecteurs argumentatifs
2.2.3.2 Argumenter à l’oral
C’est notamment à travers des débats, des discussions à visée philosophique ou toutes autres
méthodes qui mettent en valeur une pratique démocratique qu’il est possible de développer
l’argumentation et l’esprit critique à l’école selon Gaussel. De son coté, Breton trace un triangle
argumentatif qui selon lui est indispensable au développement d’une argumentation solide et
d’un esprit critique.
Figure 5 : Le triangle argumentatif de Breton (2009)
Enfin à l’oral, ce que définit Gaussel de « degré d’asymétrie » c’est-à-dire le degré d’inégalité
entre les personnes en interaction qu’elles soient de sexe, de statut social, de niveau de
performance, etc. joue un rôle essentiel dans l’apprentissage entre les personnes qui
interagissent. En effet, Bourgeois et Frenay (2001) ont montré que les groupes hétérogènes
peuvent être bénéfiques en élevant les niveaux d’activation cognitive alors que d’autres travaux
montrent que cela peut nuire aux plus « faibles » qui ont tendance à moins interagir face aux
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plus « forts ». Ils ont donc conclu que « le fait même de participer à un groupe de discussion où
l’argumentation est intense a des effets positifs sur l’apprentissage individuel, indépendamment
du fait que l’individu a lui-même pris ou non une part active à l’argumentation. On peut donc
penser que la simple exposition à l’échange d’argumentations a déjà des effets positifs en termes
d’apprentissage ».
2.3 Éducation à la gestion des déchets
2.3.1 Les déchets
« Toute substance que le propriétaire abandonne, destine à l’abandon ou se trouve dans
l’obligation de se débarrasser. », c’est en reprenant la définition de la directive européenne
91/56/ECC que Pichet définit le mot « déchet » apparu au XIVème siècle (Pichat, 1994). Du latin
cadere qui signifie tomber, le mot déchet vient du verbe déchoir. Dans leur article, Moch,
Rieger et Simeone reprennent les termes de Maresca (1994), selon elle, les citadins font souvent
preuves de phobies généralisées vis-à-vis des matières perçues comme impures et dangereuses
comme l’eau sale, les ordures, les odeurs, qui symbolisent à leur yeux, l’anarchie, l’absence de
maîtrise et dont il fait de débarrasser au plus vite (Moch, Rieger & Simeone, 1999). Face à cette
image véhiculée par les déchets, Houdayer affirme qu’un déchet ce n’est pas « rien » et qu’il
constitue une valeur et un enjeu derrière son rejet, elle appuie sa réflexion sur l’exemple
suivant : La richesse de l’agriculteur s’apprécie à son tas de fumer (Houdayer, 2013). C’est
donc face à ce constat que réside l’importance d’offrir dès le plus jeune âge, une éducation au
développement durable afin de faire évoluer cette représentation négative de prima bord et
d’étudier le devenir des déchets.
Il existe plusieurs types de déchets : les déchets non dangereux, les déchets dangereux et enfin
les déchets inertes. Ils sont produits par 4 grands secteurs d’activité : l’alimentation, la
production, les services et le bâtiment.
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Figure 6 : Typologie des déchets repérée à https://www.cma.nc/
2.3.2 Un constat
« 99% des ressources
prélevées dans la nature
deviennent des déchets en
moins de 42 jours ! », c’est
à travers ces mots que
Walter Stahel pose un
constat alarmant.
Notre économie s’accroit en
grande partie grâce à notre
consommation de biens et
de services de toutes sortes.
Cette consommation se
traduit donc par des déchets à tous les stades de la production. Les déchets les plus visibles sont
les emballages et les produits jetés après leur utilisation. S’installe alors aujourd’hui une réelle
culture du déchet. Le déchet fait partie de notre quotidien selon Moch, Rieger et Simeone
(1999). Cette culture du déchet est entretenue selon Pichon et Moret par « une logique de
renouvellement industriel rapide (obsolescence programmée ou fonctionnelle), publicitaire (on
fait naître en nous un besoin) ou de notre propre fait (marre du canapé marron, maintenant on
veut un bleu). » (Pichon & Moret, 2016). Autrefois, Pichat nous explique que les personnes
prenaient soin des objets, les entretenaient, les réparaient car ils n’avaient pas la même valeur
Figure 7 : Iceberg représentant la quantité de déchets produite
par an et par personne en France
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qu’aujourd’hui, c’est pourquoi les poubelles ne contenaient pas les mêmes déchets
qu’aujourd’hui (Pichat, 1992).
Chaque année, en France, une personne produit 390kg d’ordures ménagères et 590kg de déchets
et d’objets sont déposés en déchetterie, il s’agit des déchets visibles de ce qu’appelle Pichon et
Moret « l’Iceberg des déchets » (Pichon et Moret, 2016). On constate également que l’industrie
française (BTP, agriculture, production…) ne produit pas moins de 13,8 tonnes de déchets par
an et par personne. Or ces 13,8 tonnes représentent quant à elles les déchets cachées de
« l’Iceberg des déchets », il s’agit du poids des déchets liés à notre mode de vie dans sa
globalité. Pichon et Moret donne l’exemple d’une tomate, en effet, en mangeant uniquement de
la tomate de notre producteur local, on réduit considérablement la part de déchets cachés dédiés
à l'engrais, au conditionnement et au transport par rapport à une tomate Lidl produite en
Andalousie (Pichon et Moret, 2016). Ils font le même constat pour une brosse à dent, qui produit
1,5 kg de produits cachés, un ordinateur, 1500 kg de déchets cachés et 2 tonnes pour une bague
en or.
Ces chiffres alarmants placent la France au-dessus de la moyenne européenne puisqu’en
moyenne, un européen produit 486 kg de déchets ménagers par an.
2.3.3 Des leviers
Ainsi, depuis 20 ans, la France tente d’adopter un modèle d’économie circulaire, modèle
centrale de la transition écologique et solidaire. De ce fait, face au constat fait précédemment
et à l’épuisement des ressources de la planète, le ministère de la transition écologique et
solidaire publie en octobre 2019 un plan national de gestion des déchets ayant pour objectif de
quitter le modèle linéaire « fabriquer, consommer, jeter ». Un programme national de
prévention des déchets 2014-2020 est instauré en 2014 afin de réduire la quantité de déchets
produits. Cependant parfois, il est impossible d’éviter la production de déchets, c’est pourquoi,
il existe des solutions de gestion des déchets notamment la préparation en vue de la réutilisation,
le recyclage, les autres formes de valorisation notamment énergétique, le stockage (déchèterie,
compost…) ou encore l’incinération avec ou sans production d’énergie.
Une des solutions possibles répondant à la problématique du développement durable selon
laquelle le développement doit répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs se traduit par la règle des 3 R inventée par Russell
et Burch en 1959. A l’époque elle visait la protection des animaux face à la recherche
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scientifique. Or celle-ci peut être transposée au développement durable. En effet, « la règle des
3 R » consiste à réduire, réutiliser et recycler. Réduire notamment sa consommation afin
d’éviter une quantité importante d’achats inutiles, mais également réduire le gaspillage
particulièrement alimentaire. Réutiliser c’est préférer l’occasion au neuf. Enfin recycler, c’est
composter par la terre puisqu’un tiers de notre poubelle peut s’éliminer grâce au compostage et
c’est trier ses déchets. Ce modèle répond donc aux exigences du plan national de gestion des
déchets.
3. Méthodologie et expérimentation
3.1 Problématique et hypothèses
J’ai ainsi dégagé la problématique suivante, à laquelle j’ai tenté de répondre tout au long de
mon projet. De quelle manière un travail autour de la gestion des déchets peut-il forger
l’esprit critique des élèves de cycle 2 ?
Plus précisément, ma problématique fait émerger 3 sous questions, celles-ci amenant à tester 4
hypothèses :
L’analyse critique des déchets rejetés au quotidien par les élèves change-t-elle la vision
qu’ils ont des déchets ?
Hypothèse 1 : L’image véhiculée par les déchets est bien souvent une image
négative, un travail autour de la gestion des déchets permet aux élèves de voir
une facette des déchets, autre que leur insalubrité.
L’analyse des conséquences du rejet des déchets dans la nature engendre-t-elle une
réflexion critique quant à la gestion de ceux-ci au quotidien ?
Hypothèse 2 : Les élèves sont capables de donner leur opinion et d’argumenter
leur position sur la question des déchets.
Hypothèse 3 : Les élèves ont appris au fur et à mesure des séances à interagir
entre eux, à débattre et ne parlent plus uniquement à la maitresse.
L’analyse des conséquences du rejet des déchets dans la nature engendre-t-elle un
changement de comportement chez les élèves ?
Hypothèse 4 : Un travail autour de la gestion des déchets permet aux élèves de
prendre du recul sur leur action au quotidien et ainsi à chacun de faire un geste
pour la planète.
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3.2 Méthode
Pour répondre à la problématique précédemment formulée, j’ai utilisé plusieurs techniques de
recueil de données. J’ai principalement utilisé le questionnaire puis j’ai complété cette méthode
par l’observation.
En effet, le questionnaire est une technique de collecte de données basée sur un ensemble de
questions. Ces questions peuvent porter sur des faits ou sur des opinions, des attitudes et des
représentations. Elles peuvent être ouvertes, c’est-à-dire que le sujet répond librement à la
question en donnant les détails et les commentaires qu’il souhaite, ou fermées ou encore à choix
multiples, c’est-à-dire que les réponses sont anticipées. Ainsi, pour répondre à ma
problématique j’ai utilisé des questions principalement ouvertes portant sur des opinions, des
attitudes et des représentations.
En ce qui concerne l’observation, il s’agit quant à elle d’une technique de collecte de données
verbales et non verbales. Il en existe quatre types :
L’observation participante,
L’observation non participante,
L’observation structurée,
L’observation non structurée.
A travers mon étude, j’ai directement étudié les comportements de mes élèves durant les
différentes séances de ma séquence. J’ai alterné des observations participantes durant lesquelles
je participais aux séances et des observations non participantes durant lesquelles je m’effaçais
après avoir donné les informations nécessaires au bon déroulement de la séance. J’ai tenté
d’adopter une attitude la plus neutre possible afin de ne pas influencer les paroles et les actions
de mes élèves observés. De plus, j’ai veillé à prendre des notes discrètement afin de ne pas les
perturber. Enfin, j’ai réalisé un retour sur mes notes (Annexe n°1) après chaque séance,
généralement durant les récréations ou les pauses méridiennes, afin de faire ressortir les
éléments importants, les grandes idées pour faciliter la rédaction des résultats de mes
observations.
L’expérimentation a été réalisée toute au long de la séquence afin de tester chacune des
hypothèses proposées. Elle a suivi 3 grandes étapes :
Le pré test,
L’acquisition des connaissances,
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Le post test pour mesurer l’évolution et ainsi valider ou inférer les hypothèses.
Toutes les données recueillies ont été reportées dans des grilles avec des critères anticipés afin
de cadrer les informations que j’attendais.
3.3 Participants
L’expérimentation est réalisée dans une classe de cycle 2 en double niveau composée de 25
élèves ; 6 CE1 et 19 CE2. L’école élémentaire compte 231 élèves répartis dans 9 classes. Elle
se situe à Vaulnaveys le Haut dans la circonscription de Grenoble 4. Cette expérimentation se
déroule durant les périodes 3 et 4, c’est-à-dire de février à avril. Une heure y est consacrée tous
les jeudis après-midi. Malgré un niveau général plutôt élevé, le niveau des CE2 est assez
hétérogène. En effet, certains élèves de CE2 présentent quelques légères difficultés tandis que
d’autres ont de bonnes performances scolaires. Le thème du développement durable ayant sa
place dans le projet d’école, les élèves y sont sensibilisés depuis leur entrée au CP notamment
en ce qui concerne la gestion des déchets et la préservation de la biodiversité.
3.4 La séquence expérimentale
Le thème des déchets est abordé en cycle 2 en Sciences et en Enseignement moral et civique.
Concernant le domaine « Questionner le monde » le BOEN n°11 du 26 novembre 2015 indique
que l’élève doit adopter un comportement éthique et responsable en développant notamment un
comportement responsable vis-à-vis de l’environnement grâce à une attitude raisonnée fondée
sur la connaissance ainsi qu’en mettant en pratique les premières notions d’éco-gestion de
l’environnement par des actions simples individuelles ou collectives comme par exemple la
gestion de déchets ou encore les économies d’eau et d’énergie (éclairage, chauffage…). A
travers l’acquisition de ces compétences, on répond également aux attentes du Socle Commun
de Connaissances, de Compétences et de Culture entré en vigueur depuis la rentrée scolaire
2016. En effet, on travaille le domaine 3 « La formation de la personne et du citoyen » et le
domaine 5 « Les représentations du monde et de l’activité humaine ».
Ensuite, en ce qui concerne les programmes d’Enseignement moral et civique, les élèves sont
amenés au cycle 2 à développer le sens de l’intérêt général c’est-à-dire à différencier son intérêt
personnel de l’intérêt général. Ils sont pour cela initiés au développement durable. Le thème
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des déchets ouvre également sur le champ de la construction de l’esprit critique, un des thèmes
centraux de ma séquence pédagogique.
La séquence pédagogique présentée dans le tableau ci-dessous résume la séquence pédagogique
réalisée en classe (Annexe n°2). Elle avait pour objectifs principaux d’inciter les élèves à
adopter un comportement responsable, de connaitre le sens du mot « déchet », de prendre
conscience de la nécessité de les trier, de savoir les identifier et les classer et enfin de connaitre
certaines chaines de transformation des déchets recyclables, ce qu’induit les traitement des
déchets dégradables et non dégradables.
La gestion des déchets
Séance Objectifs
Séance n°1
Qu’est-ce qu’un déchet ?
Trouves-tu les déchets
sales ?
Savoir ce qu’est un déchet
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Séance n°2
Trions les déchets
Trier ses déchets correctement
Comprendre l’impact de l’activité humaine sur
l’environnement
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Séance n°3
La deuxième vie des déchets
Savoir qu’on peut donner une deuxième vie aux déchets
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Séance n°4
Traitons les déchets :
Composter et enterrer
Connaitre les principes du compostage, d’enterrement et du
recyclage
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Séance n°5
Traitons les déchets :
Recycler
Connaitre les principes du compostage, d’enterrement et du
recyclage
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Séance n°6
La deuxième vie des déchets
Savoir donner une deuxième vie aux déchets
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Séance n°7
Réduisons nos déchets
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Séance n°8
Rédigeons une charte de
bonne conduite
Comprendre l’impact de l’activité humaine sur
l’environnement
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
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4. Analyse et interprétation des résultats
4.1 L’image véhiculée par les déchets.
4.1.1 Hypothèse n°1
Figure 8 : Perceptions des déchets en début puis en fin de séquence
Ces deux graphiques nous permettent d’étudier la représentation que se font les élèves des
déchets. Durant cette première expérience, les élèves ont dû en début de séquence définir ce
qu’est un déchet (Annexe 3a) et répondre à la question « Trouves-tu les déchets sales ? »
(Annexe 3b), 3 réponses leur étaient proposées : oui, non et parfois. Une fois les connaissances
engrangées, ils devaient à nouveau répondre à cette question (Annexe 3c) afin de mesurer
l’évolution des représentations des élèves.
Le premier graphique évoque leur représentation en amont de la séquence et le second, leur
représentation en fin de séquence. Nous constatons un changement significatif puisque sur
l’ensemble de la classe composée de 25 élèves, ils étaient 17 à répondre « Oui » en amont de la
séquence et ainsi trouver que les déchets sont sales. Lors du post test, plus aucun élève n’avait
une vision négative des déchets. Tandis que 1 élève avait répondu « Non » à la question, ils
sont en fin de séquence 6 à penser que les déchets ne sont jamais sales. Enfin, ils sont en fin de
séquence 19 à répondre que parfois les déchets sont sales alors qu’ils n’étaient que 7 au début.
17
1
7
Trouves-tu les déchets sales ?
Oui Non Parfois
0
6
19
Trouves-tu les déchets sales ?
Oui Non Parfois
Page 18 sur 33
4.2 Evaluation de l’argumentation
4.2.1 Hypothèse n°2
Durant cette deuxième expérience, nous avons tenté d’évaluer les capacités des élèves quant à
leur manière de donner leur opinion et de l’argumenter à travers une production écrite répondant
à la question « Pourquoi est-il important de recycler ses déchets ? ». Pour cela, nous avons dans
un premier temps compté le nombre d’arguments avancés et de connecteurs argumentatifs puis
nous avons étudié la structuration du texte (Thèse/argument(s)/conclusion) (Annexe n°4a).
Figure 9 : Nombre d’arguments et de connecteurs argumentatifs dans le texte
Figure 10 : La structuration du texte
Dans un second temps, après avoir analysé le nombre d’arguments et de connecteurs et la
structure du texte, nous avons positionné les élèves selon trois niveaux d’argumentation, chaque
niveau était établi sur des critères définis et précis.
Niveau 1 :
L’élève répond à la question posée en utilisant ses connaissances en lien avec la thématique.
Son texte est cohérent mais n’est pas argumenté puisqu’il comporte uniquement une thèse, et
celle-ci n’est pas validée par un argument. L’élève a compris l’importance du tri des déchets et
du recyclage mais n’argumente pas les raisons à l’aide des connaissances qu’il a apprises durant
la séquence.
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Niveau 2 :
L’élève répond à la question posée en utilisant ses connaissances en lien avec la thématique.
Son texte est cohérent et présente une argumentation partielle, c’est-à-dire qu’il expose une
thèse, celle-ci est expliquée avec un argument plus ou moins valable mais la structure de
l’argumentaire reste très approximative. L’élève a compris l’importance du tri des déchets et
du recyclage, il argumente maladroitement ses propos car il semble ne pas maitriser le lien
thèse/argument.
Niveau 3 :
L’élève répond à la question posée en utilisant ses connaissances en lien avec la thématique.
Son texte est cohérent et présente une argumentation exacte et intégrale, c’est-à-dire qu’il
expose une thèse, celle-ci est validée par un argument correctement utilisé éventuellement
appuyé d’un exemple et lié entre eux par des connecteurs argumentatifs. L’élève a su donner
son opinion et les raisons qui l’expliquent. L’élève a compris l’importance du tri des déchets et
du recyclage, il argumente aisément ses propos à l’aide d’argument et en liant ses idées
notamment à l’aide de connecteurs argumentatifs (car, parce que, donc, si…).
Figure 2 : Evolution de la qualité de l’argumentation entre la première et la deuxième
argumentation
20
3
5
6
0
16
0
5
10
15
20
25
Première argumentation Deuxième argumentation
Evolution de la qualité de l'argumentation
Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3
Page 20 sur 33
Cet histogramme nous permet d’étudier l’évolution de l’argumentation des élèves dans leur
production écrite.
Dans la première augmentation, plus de trois-quarts des élèves de la classe, soit 20 élèves, ont
atteint le premier niveau d’argumentation. En effet, ils ont répondu à la question « Pourquoi
est-il important de recycler ses déchets ? » et ainsi ils semblent avoir cerné l’importance du tri
des déchets et du recyclage cependant aucun de ces 20 élèves n’a argumenté ses propos. On
retrouve en effet des réponses* (*j’ai pris soin de corriger les fautes d’orthographe) telles que
« il faut arrêter de polluer la planète. » (Annexe n°4b), « On peut les recycler, on peut aussi les
jeter à la poubelle. » (Annexe n°4c) ou encore « Les déchets on peut les recycler et puis on peut
faire autre chose. ». Seulement 5 élèves ont atteint le deuxième niveau d’argumentation
puisqu’on retrouve des réponses argumentées, celles-ci restent tout de même fragiles. On
retrouve des réponses* (*j’ai pris soin de corriger les fautes d’orthographe) telles que « Il faut
recycler car c’est beaucoup de pollution. », « On recycle pour ne pas polluer, même si la
poubelle pollue parce qu’il y a tous nos déchets. » ou encore « Il faut arrêter de polluer, c’est
pas bon pour la planète. ». Enfin, dans cette première argumentation, aucun des 25 élèves de la
classe n’a réussi à construire un argumentaire de niveau 3.
Dans la deuxième argumentation, nous constatons une progression des élèves dans leur manière
d’argumenter. Nous observons qu’ils ne sont que 3 à avoir construit un argumentaire de niveau
1. Ensuite, 6 des élèves du niveau 1 lors de la première argumentation ont progressé et ont
atteint le deuxième niveau (Annexe n°4d). Ils sont maintenant capables d’expliquer
partiellement l’importance du tri des déchets et du recyclage, c’est-à-dire qu’ils sont capables
de donner des arguments plus ou moins valables. Enfin, alors qu’aucun élève n’avait atteint le
niveau 3 lors de la première argumentation, ils sont, à la fin de la deuxième, 15 à construire un
argumentaire exact et intégral basée sur les connaissances apprises lors de la séquence. Ils
semblent avoir compris l’importance du tri des déchets et du recyclage, ils argumentent
aisément leur propos à l’aide d’arguments en liant leurs idées à l’aide de connecteurs logiques.
On retrouve des réponses* (*j’ai pris soin de corriger les fautes d’orthographe) telles que « Je
pense qu’il faut recycler les déchets parce que le bois, le pétrole, le sable et la roche il faut les
économiser. S’il n’y a plus de bois on peut mourir. Et si on jette les déchets ça va polluer la
planète et la mettre en danger. », « Je pense que c’est bien de recycler les déchets pour pas
gaspiller du bois, du pétrole, du sable, de la roche […] pour ne pas polluer les océans et la
nature. », « Pour pas trop gaspiller de la matière première par exemple du pétrole, du bois, du
sable, de la pierre. On recycle pour ne pas trop polluer la Terre et si on pollue trop la Terre va
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disparaitre. » ou encore « Il faut recycler pour ne pas polluer la nature, la mer. Et pour ne pas
prendre trop de matière première par exemple le verre on le recycle pour ne pas utiliser trop de
sable. » (Annexe n°4e).
4.2.2 Hypothèse n°3
Durant cette troisième expérience, nous avons tenté d’évaluer à travers le débat, les différentes
interactions entre les élèves autour d’un travail de tri des déchets. Pour cela, nous avons à travers
une grille d’observation regroupant différents critères, positionné les élèves selon leur niveau
d’interaction :
Pas d’interaction,
Interaction uniquement avec la maitresse,
Faible interaction,
Forte interaction.
En effet, ces niveaux d’interactions portaient sur la capacité des élèves à s’impliquer dans le
travail, à participer à la discussion, à argumenter ses propose et à respecter les autres. Par
exemple, un élève qui interagit faiblement peut s’impliquer de manière positive dans la
discussion sans pour autant en prendre part, il montre pourtant de l’intérêt et de l’attention face
à l’échange.
Figure 3 : Evolution des interactions entre le premier et le deuxième débat
1210
7
4
1
3
58
0
5
10
15
20
25
Premier débat Deuxième débat
Evolution des interactions entre les élèves
Pas d'interaction Interaction uniquement avec la maîtresse Faible interaction Forte interaction
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Cet histogramme reflète l’évolution des interactions entre élèves lors des débats proposés en
classe.
Lors du premier débat, la moitié de la classe n’avait pas participé. Les élèves ne semblaient
monter aucune implication dans le travail, ils n’étaient ni concentrés, ni attentifs. Ils sont au
total 12 à ne faire part à aucune interaction lors de ce débat. Parmi les élèves qui participaient
au débat, 7 d’entre eux interagissaient uniquement avec la maitresse sans réellement prendre en
compte le groupe classe. Ils répondaient aux demandes sans donner d’explication pouvant
ouvrir sur le débat, on retrouve des réponses telles que « Le papier ça va dans la poubelle bleue.
», « La brique de sauce tomate ça va dans la poubelle de la maison. », ou encore « Les
épluchures ça fait du compost. ». Le débat s’est donc réellement déroulé avec les 6 élèves
restants, ceux-là s’impliquaient et tentaient d’échanger faiblement ou fortement entre eux selon
les réponses de chacun, ils veillaient à respecter la prise de parole de chacun. Néanmoins, 2
élèves de la classe ont eu des difficultés à respecter les règles de vie instaurées en classe et
monopolisaient souvent la parole ou la prenaient sans l’avoir demandée.
Lors du deuxième débat, la configuration de la classe était modifiée, laissant de côté la
configuration classique dite en wagon où les élèves ne peuvent pas se faire face, pour une
configuration en cercle afin que chacun puisse se voir et échanger avec plus de fluidité.
Cependant, ce deuxième débat ne montre pas une nette évolution des interactions entre les
élèves. Alors qu’ils n’étaient que 6 à participer au premier débat, ils sont au total 11 à y prendre
part lors du deuxième débat. En effet, certains élèves rebondissent sur les arguments des autres
et tente de trouver une conclusion commune mais ce n’est encore qu’une minorité de la classe.
On retrouve des réponses telles que « Oui, le pot de yaourt on le met dans poubelle de la maison
quand il est sale et quand il est propre on le met avec le plastique. », « C’est vrai, les légumes
il faut les mettre dans le compost, on en fait de la terre pour planter les choses. » ou encore « Le
papier c’est important de le mettre dans la poubelle bleue sinon on gaspille des arbres. ». Malgré
ces évolutions, 4 élèves n’ont pas réussi à s’intégrer au groupe classe, ils interagissaient
uniquement avec la maitresse et 10 élèves n’ont partagé aucune interaction dans ce deuxième
débat. Cependant nous avons tout de même observé une nette évolution puisqu’à présent pour
un bon nombre d’élève, il ne semblait plus s’agir d’un manque d’attention ou de concentration
mais plutôt d’un manque de confiance en soi pour parler devant le groupe classe.
Page 23 sur 33
4.3 Evaluation des comportements
4.3.1 Hypothèse n°4
Durant cette quatrième expérience, après avoir travaillé sur le tri sélectif, nous avons installé en
classe, en plus de la poubelle ordinaire, une poubelle papier et un bac pour déposer les feuilles
qui peuvent encore servir de brouillon. Dans la cour de récréation, en plus de la poubelle
ordinaire, nous avons ajouté une poubelle pour les déchets recyclables et un bac de compost.
Chacun a donc été amené à faire un geste à l’échelle de la classe et de la cour de récréation. Au
début de l’expérience, les déchets présents dans les poubelles ordinaires étaient des emballages
de gouter, des mouchoirs, du matériel scolaire cassé ou obsolète, du papier, des épluchures de
fruits, etc.
Figure 4 : Evolution de la masse des différentes poubelles de la classe
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
7-Feb-20 14-Feb-20 21-Feb-20 28-Feb-20 6-Mar-20 13-Mar-20 20-Mar-20 27-Mar-20 3-Apr-20
Evolution de la masse des différentes poubelles de la classe
Poubelle ordinaire Poubelle papier Feuille de brouillon
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Figure 5 : Evolution de la masse des différentes poubelles de la classe
En classe, les élèves ont tout de suite pris la tâche très à cœur. Nous avions ajouté à la liste des
métiers de la classe un métier supplémentaire : Les responsables recyclage, ainsi chaque
semaine deux élèves étaient désignés pour vérifier que les déchets étaient bien déposés dans les
bonnes poubelles. Ces responsables avaient un rôle important à jouer dans la cour de récréation
puisque les élèves des autres classes n’avaient pas réalisé le travail en amont sur le tri sélectif,
ils veillaient donc à ce que chacun dépose ses déchets dans la bonne poubelle. Nous relevions
les résultats tous les jeudis en début de séance, en classe nous pesions la poubelle tous ensemble,
les responsables écrivaient ensuite les résultats obtenus dans le tableau (Annexe n°5) puis ils
étaient chargés d’aller peser les différentes poubelles de la cour.
Ainsi, en classe, nous avons observé que dès la deuxième semaine de mise en place, la masse
de la poubelle ordinaire a eu tendance à diminuer. Ensuite, la masse de la poubelle à papier s’est
vu augmenter dès la deuxième semaine, puis diminuer elle aussi, à partir de la troisième semaine
de relevé. Enfin, la masse du bac de brouillon a augmenté dès la deuxième semaine de tri.
En ce qui concerne les poubelles de la cour, nous avons également observé que dès la deuxième
semaine de mise en place, la masse de la poubelle ordinaire a eu tendance à diminuer. Ensuite,
la masse des deux autres poubelles (recyclage et compost) s’est vu augmenter dès la deuxième
semaine.
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
7-Feb-20 14-Feb-20 21-Feb-20 28-Feb-20 6-Mar-20 13-Mar-20 20-Mar-20 27-Mar-20 3-Apr-20
Evolution de la masse des différentes poubelles de la cour
Poubelle ordinaire Poubelle recyclage Compost
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5. Discussion
5.1 Image véhiculée par les déchets
J’ai tenté d’avoir une vision globale de ce que les déchets représentaient chez les élèves. Pour
ce faire il a fallu recueillir les conceptions initiales des élèves pour éventuellement les faire
évoluer. Ce recueil de conceptions initiales a conforté mes idées puisqu’elles allaient dans le
sens de ce que j’avais imaginé. En effet, comme nous l’avions vu, Maresca (1994) parle d’une
« phobie généralisée vis-à-vis des matières perçues comme impures et dangereuses comme
l’eau sale, les ordures, […]. », ainsi les élèves avaient, pour la majorité, une vision négative des
déchets. De ce fait, pour les élèves un déchet étant destiné à être jeté est forcément sale. Une
éducation au développement durable prenait alors ici tout son sens puisqu’elle a permis la
réflexion et la construction d’un esprit critique. Mon objectif n’était pas de leur faire adopter
ma propre vision des choses mais plutôt de leur faire développer une réflexion, une prise de
recul et un esprit critique leur permettant de comprendre l’importance du changement de
comportement.
Il semblerait donc que ma première hypothèse portant sur l’image véhiculée par les déchets
puisse être validée puisque la séquence semble avoir fait évoluer la perception que les élèves
se font des déchets. En effet, je m’attendais à faire évoluer l’image véhiculée par les déchets en
leur présentant une autre facette des déchets que leur insalubrité notamment à travers la
découverte de la deuxième vie des déchets. Cela conforte également la pensée d’Houdayer
puisque les élèves semblent avoir découvert qu’un déchet constitue une valeur et un enjeu
derrière son rejet.
5.2 Evaluation de l’argumentation
Pour commencer, cette séquence m’a permis de me rendre compte que certaines de mes
conceptions étaient erronées, j’ai rencontré plusieurs interrogations concernant le tri de certains
déchets. Il a donc fallu remettre mes connaissances à jour avant de débuter le travail avec mes
élèves. Je ne m’en suis d’ailleurs pas caché afin que mes élèves se rendent compte que tout le
monde doit se questionner et peut encore apprendre pour agir correctement.
Au regard des résultats, mes élèves semblaient avoir saisi le fonctionnement et le rôle du tri
sélectif et du recyclage. De plus, ils semblent avoir acquis un vocabulaire tout au long de la
séquence qu’ils n’hésitent pas réinvestir dans leurs productions écrites et dans les débats. Ils se
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sont rendu compte que leurs petites actions de jeter un déchet dans la poubelle adaptée et non
pas par terre, avait de véritables conséquences, et que l’on pouvait leur offrir une seconde vie.
En ce qui concerne l’argumentation à l’écrit, il ressort de celles-ci que les élèves sont capables
d’avoir des comportements responsables et respectueux de l’environnement afin de le protéger.
En effet, les élèves ont appris à développer leur esprit critique à l’écrit et sont ainsi capables
d’argumenter leur thèse afin de la justifier comme l’énonce Toulmin (1958) et Dolz & Pasquier
(1994). De plus, pour la majorité de la classe, ils sont capables de réaliser ce qu’appelle Jacques
Koeschler « des actes d’argumentation » notamment en utilisant des connecteurs argumentatifs
pour lier leurs raisonnements et amener l’interlocuteur à tirer des conclusions. Un travail autour
de ces connecteurs notamment pour étudier leur sens et leur rôle a permis aux élèves dès la
deuxième argumentation de les utiliser à bon escient afin d’exprimer les relations de
cause/conséquences.
Il semblerait que je puisse également valider ma deuxième hypothèse puisque la majorité des
élèves sont capables, dès leur deuxième argumentation, de donner leur opinion et d’argumenter
leur position sur la question des déchets.
Concernant la troisième hypothèse, il semblerait qu’elle ne soit pas validée puisque le travail
autour du débat n’a en effet pas permis de renforcer les liens entre les élèves dans une classe
avec un climat de classe parfois tendu. Ce climat de classe peut être expliqué par ce que Piaget
appelle l’égocentrisme enfantin. En effet à partir de 7 ans, les enfants commencent à dépasser
leur égocentrisme et à développer une collaboration, une camaraderie. Or, les élèves de cette
classe de CE1/CE2 ont tout juste 7 ans et commencent donc à peine à sortir de cet égocentrisme,
c’est pourquoi les interactions sont encore fragiles. L’évolution de ces interactions étant faible,
nous ne sommes pas en mesure de valider cette troisième hypothèse. J’aurais voulu que les
élèves comprennent à travers la notion de développement durable que, pour avancer, il était
important de collaborer, d’agir ensemble de manière collective, et ainsi que chacun participe à
l’apprentissage du groupe. Le choix de ne pas participer aux débats a tout de même permis aux
élèves de trouver eux-mêmes les résultats en expliquant leur propos, ainsi j’ai tout de même pu
constater une plus grande participation et des échanges oraux enrichissants dès le deuxième
débat, mais cela ne concernait que seulement quelques élèves du groupe. La configuration de
la classe semble être un facteur important pour un débat de qualité. Comme le souligne M.
Gaussel, il est important d’offrir aux élèves un cadre de travail mettant en valeur une
atmosphère démocratique, c’est-à-dire une atmosphère où tous les élèves peuvent s’exprimer
librement et où les décisions sont prises en communauté. Ainsi, j’ai pu remarquer lors du
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premier débat que les élèves interagissaient très peu entre eux ou principalement avec la
maîtresse ce qui ne faisait pas avancer les choses. J’ai donc été forcée d’observer que ces
constats semblaient être le résultat d’une configuration de classe en wagons c’est-à-dire en
rangées. C’est pourquoi j’ai installé les élèves en cercle dans la salle plurivalente pour le second
débat, j’ai immédiatement constaté que les élèves qui s’impliquaient avaient plus de facilité à
échanger leur point de vue puisqu’ils étaient tous face à face, ce cadre conforte donc la pensée
de Gaussel puisqu’il était plus propice au débat. Ainsi, ils ont pu discuter entre eux, défendre
leur point de vue et argumenter pour convaincre leurs camarades. La bonne ambiance régnait,
même si le respect des règles de vie semblait être difficile à acquérir pour certains. Cette
problématique a fait l’objet d’un travail sur les émotions en période 3 afin d’améliorer l’écoute,
le respect et le vivre ensemble.
Malgré le fait que cette hypothèse ne puisse pas être validée, pour faire suite aux travaux de
Bourgeois et Frenay (2001), dans lesquels ils concluaient que « le fait même de participer à un
groupe de discussion où l’argumentation est intense a des effets positifs sur l’apprentissage
individuel, indépendamment du fait que l’individu a lui-même pris ou non une part active à
l’argumentation. On peut donc penser que la simple exposition à l’échange d’argumentations a
déjà des effets positifs en termes d’apprentissage ». Je pourrais être en capacité d’affirmer,
qu’avec une classe de niveau hétérogène comme celle-ci, les élèves « les plus faibles » ont très
probablement engrangés des connaissances par le simple fait de suivre les échanges des élèves
« les plus forts ». En effet, même si le nombre d’interactions entre les élèves n’a que très peu
évolué entre le premier et le deuxième débat, le niveau d’attention et de concentration des élèves
auteurs de « faibles interactions » a quant à lui nettement augmenté, ainsi les élèves ont
probablement engrangé des connaissances. Ainsi, la compréhension des enjeux du recyclage
des déchets semble donc globalement acquise par l’ensemble de la classe mais une évaluation
sommative aurait pu nous permettre de s’en assurer.
5.3 Evaluation des comportements
Le travail sur le tableau a permis en premier lieu une réelle remise en question quant au
gaspillage de papier fait dans la classe. En effet, en début séquence, les élèves me demandait
souvent des feuilles pour faire des dessins, par exemple, alors que par la suite ils allaient d’eux-
mêmes chercher une feuille dans le bac réservé aux papiers pouvant être réutilisés. En classe,
ils veillaient à respecter les consignes de tri en jetant leurs déchets dans les poubelles prévues
pour, nous avions lors d’une séance portant sur le tri sélectif réalisée une affiche (Annexe n°6)
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afin qu’ils puissent s’y référer si besoin. Ainsi, ils ne faisaient presque plus d’erreurs de tri et
étaient très vite rappelés à l’ordre s’ils se trompaient, j’ai entendu à plusieurs reprises « Non ça
va dans la poubelle à papier ça », « Ne le jette pas on peut encore écrire dessus, regarde ! » ou
encore certains se lever pour me demander une feuille tandis que d’autres leurs rappelaient
d’aller vérifier dans le bas à brouillon avant. J’ai également pu constater que les élèves
responsables des poubelles dans la cour, rôle pouvant être apparenté à celui d’un « délégué au
développement durable », comme le préconise les programmes d’éducation au développement
durable, prenaient leur rôle très à cœur et veillaient à ce que chacun respecte les règles de tri et
le sol de l’école semblait, au bout de trois séances, déjà plus propre. Les élèves manifestaient
également la volonté d’aller présenter leur projet aux autres classes afin qu’ils puissent au fur
et à mesure laisser les élèves trier d’eux-mêmes dans la cour. J’avais donc pour volonté de créer
des affiches en art plastique pour faire passer les messages des élèves dans les autres classes.
Ainsi, je pense être en mesure de valider ma dernière hypothèse selon laquelle un travail autour
de la gestion des déchets permet aux élèves de prendre du recul sur leur action au quotidien. En
effet, je m’attendais à voir évoluer les comportements de mes élèves et à ce que chacun
comprenne l’importance de faire un geste pour sauver la planète. De plus, cela conforte la
pensée de Giolitto et Clary (1994) selon laquelle l’éducation au développement durable
sensibiliserait les élèves à l’impact de leur comportement sur l’environnement.
6. Limites et perspectives
6.1 Limites
La crise du Covid 19, qui a plongé la France en confinement depuis le milieu du mois de mars
2020, m’a contrainte à poursuivre mon mémoire dans des conditions particulières puisque
qu’elle m’a empêché de finir le travail que j’avais imaginé mettre en place en classe. Ainsi, le
manque de temps ne m’aura pas permis dans un premier temps de réaliser l’entièreté de ma
séquence et donc de mes expérimentations, notamment celle portant sur l’argumentation à l’oral
et à l’écrit et sur la pesée des poubelles. Dans un second temps, je n’ai pas pu mettre en place
la démarche d’investigation, démarche centrale en sciences, puisqu’il semblerait qu’elle
permette de développer de nombreuses connaissances et compétences notamment
l’argumentation des élèves.
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La séquence proposée travaillait principalement le pilier environnemental du développement
durable et très peu les piliers sociaux et économiques, or il me parait important de les présenter
aux élèves.
Il aurait également été intéressant d’offrir aux élèves des sorties en extérieur pour rentrer en
contact avec les problématiques du développement durable et des rencontres avec des
partenaires extérieurs.
Enfin, il aurait été intéressant de débuter le projet d’argumentation dès le début de l’année afin
de suivre les acquisitions des élèves sur le long terme et ainsi noter les évolutions dans la durée.
6.2 Perspectives
Ce travail me permet donc d’ouvrir ma réflexion sur quelques perspectives de travail. Face à
l’engouement des élèves à aller présenter leur travail aux classes de l’école, il pourrait être
intéressant de lier ce travail à la pédagogie de projet et ainsi de construire un projet au sein de
l’école pour regrouper les deux cycles.
Il serait également intéressant de transposer le travail réalisé sur un autre thème afin d’évaluer
les convergences et les divergences avec ce travail.
7. Conclusion
La réalisation de cette recherche avait pour but de vérifier si un travail autour des déchets en
éducation au développement durable permettait aux élèves de développer leur esprit critique et
ainsi de les rendre plus responsables et plus respectueux de l’environnement, de les rendre
capables de juger ce qui est bon de faire et d’agir en fonction des enjeux du développement
durable. Ils ont, à travers cette séquence, acquis des connaissances leur permettant de faire
évoluer leur comportement et semblent vouloir sensibiliser les autres, notamment en présentant
leur projet dans les différentes classes afin de faire partager leur savoir. Le débat a permis de
rendre la notion de développement durable moins abstraite aux yeux des élèves de cycle 2,
notion parfois difficile à comprendre pour des élèves de cet âge. Ainsi, l’image des déchets
semblent avoir changé aux yeux des élèves et ils semblent avoir saisi la notion de deuxième vie
des déchets. Ce travail leur a permis de développer leur esprit critique, en effet j’ai perçu une
évolution à travers les débats et les argumentations produites en classe. Ils semblent avoir saisi
les enjeux du développement durable.
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8. Bibliographie
Association Adéquations. (2008). Du développement au développement durable. Repéré à
http://www.adequations.org/spip.php?article254 le 17/12/2019.
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citoyen, Dossier de veille de l'IFÉ, 108, 1-24. Repéré à http://veille-et-analyses.ens-
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solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Plan%20national%20des%20dechets_octobre%2020
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Poitou-Charentes.
Zimmermann, G., Pasquinelli, E. & Farina, M. (2017). Esprit scientifique, esprit critique.
Edition : Le Pommier.
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Documents Officiels :
Circulaire n° 2015-018 du 4 février 2015 (BOEN, MENE1501684C)
Circulaire n° 2019-121 du 27 août 2019 (BOEN, MENE1924799C)
Programmes d’enseignement du cycle des apprentissages fondamentaux : Cycle2 (BOEN
n°11, MENE1526483A, 26/11/2015)
Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation du
25 juillet 2013 (BOEN, MENE1315928A)
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9. Annexes
Table des annexes
Annexe n°1 : Débats .………………………………………………………...…………….… 1
Annexe n°2 : Plan de séquence ……………………………………………...…………….… 2
Annexe n°3 : Image des déchets ………………..…………………………...…………….… 5
Annexe n°4 : Argumentations ……………….….…………………………...…………….… 6
Annexe n°5 : Masse des poubelles ...………………………………………...…………….… 8
Annexe n°6 : Affiche tri sélectif ……………………...……………………...…………….… 9
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Annexe n°1 : Débats
Annexe 1 : Exemple de prise de notes lors des débats
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Annexe n°2 : Plan de séquence
Discipline :
Questionner le monde – EMC – Français Périodes :
Périodes 3 et 4
Cycle – Niveau :
Cycle 2 – CE1/CE2 Nombre de séances :
8 séances
Objectifs visés :
Savoir ce qu’est un déchet
Trier ses déchets correctement
Connaitre les principes du compostage, d’enterrement et du recyclage
Savoir qu’on peut donner une deuxième vie aux déchets
Savoir donner une deuxième vie aux déchets
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets :
déchets, trier, composter, enterrer, recycler, responsable,
respectueux…
Comprendre l’impact de l’activité humaine sur l’environnement
Domaine du socle : Domaine 1 : Les langages
pour penser et communiquer
Domaine 2 : Les méthodes et outils pour apprendre
Domaine 3 : La formation de
la personne et du citoyen
Domaine 4 : Les systèmes naturels et les systèmes
techniques
Connaissances et compétences visées :
Pratiquer quelques moments d’une démarche d’investigation
Communiquer en français, à l’oral ou à l’écrit, en cultivant précision, syntaxe et richesse du
vocabulaire
Développer un comportement responsable vis-à-vis de l’environnement grâce à une attitude
fondée sur la connaissance
Mettre en pratique les premières notions d’éco-gestion de l’environnement par des actions simples individuelles ou collectives : gestion de déchets, du papier et économies d’eau et
d’énergie (éclairage, chauffage…)
Séance Durée Objectif(s) visé(s) Déroulement
Séance 1
Qu’est-ce qu’un déchet ?
Trouves-tu les
déchets sales ?
45 min Savoir ce qu’est un déchet
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Définir le mot « déchet »
Répondre au QCM « Trouves-tu les déchets sales ? »
Regrouper et coller les images de
quelques déchets selon ses propres catégories
Expliquer à travers un débat réglé ses
choix de catégories
Séance 2 Trions les
déchets
45 min Trier ses déchets correctement Comprendre l’impact de
l’activité humaine sur
l’environnement Maitriser le vocabulaire en lien
avec la gestion des déchets
Trier les déchets regroupés dans un sac poubelle par groupe de 5
Introduire les différentes poubelles et
expliquer leur rôle Chaque groupe choisi une poubelle et
explique son contenu
Réaliser une affiche en classe pour
rappeler comment trier les déchets Création de poubelles de tri en classe
(ordinaire, papier et brouillon) et
dans la cour (ordinaire, recyclage et compost)
Expliquer à travers un débat réglé les
choix des catégories après avoir
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appris à trier les déchets
correctement
Séance 3
La deuxième
vie des déchets
45 min Savoir qu’on peut donner une
deuxième vie aux déchets
Maitriser le vocabulaire en lien
avec la gestion des déchets
Analyser des documents sur la
deuxième vie des déchets (matière
première et en quoi peuvent-ils être
recyclés) Répondre à l’écrit à la question
« Pourquoi est-il important de
recycler ses déchets ? »
Séance 4
Traitons les
déchets :
Composter et enterrer
1h Connaitre les principes du
compostage, d’enterrement et du
recyclage
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Chercher comment traiter certains
déchets
Expérimenter à travers la démarche
d’investigation le traitement des déchets notamment le compostage et
l’enterrement
Relever les points positifs et négatifs de ce type de traitement
Répondre à l’écrit à la question
« Pourquoi est-il important de
composter ou enterrer ses déchets? »
Séance 5
Traitons les
déchets : Recycler
1h Connaitre les principes du
compostage, d’enterrement et du
recyclage Maitriser le vocabulaire en lien
avec la gestion des déchets
Chercher comment traiter certains
déchets
Expérimenter à travers la démarche d’investigation le traitement des
déchets notamment le recyclage
Fabriquer du papier recyclé
Relever les points positifs et négatifs de ce type de traitement
Répondre à l’écrit à la question
« Pourquoi est-il important de recycler ses déchets ? »
Séance 6
décrochée
La deuxième vie des déchets
45 min Savoir donner une deuxième vie
aux déchets
Maitriser le vocabulaire en lien avec la gestion des déchets
Découvrir des œuvres réalisées avec
des déchets
Analyser les œuvres par groupe de 5 (artiste, description, objets utilisés…)
Création d’un grand planisphère avec
des bouchons en plastique
Séance 7
Réduisons nos
déchets
1h Maitriser le vocabulaire en lien
avec la gestion des déchets
Chercher comment réduire ses
déchets
Expérimenter à travers la démarche
d’investigation la réduction des déchets
Par groupe de 5, comparer le prix, la
masse, la taille des emballages de quelques aliments vendus sous
différents emballages (bocal d’un
kilo de compote/compote individuelle ; Petit prince en
« tube »/paquets de sachets de 6
gâteaux ; Paquet d’un kilo de
riz/paquet de sachets de riz individuel ; Bouteille de
soda/cannette de soda ; Paquet de
bonbons/Paquet de sachets individuels de bonbons)
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Visionner la vidéo GreenMan et
trouver à travers un débat des solutions pour réduire ses déchets
Séance 8
Rédigeons une
charte de bonne
conduite
45 min Comprendre l’impact de
l’activité humaine sur
l’environnement Maitriser le vocabulaire en lien
avec la gestion des déchets
Faire des propositions sur l’ardoise
pour répondre à la question
« Comment agir concrètement dans notre quotidien pour respecter
l’environnement ? »
Chercher comment diffuser ses propositions aux autres élèves de
l’école
Regrouper les propositions acceptées
par la classe au tableau Recopier les propositions sur les
feuilles de papier recyclé, les
présenter dans les autres classes et les afficher dans les couloirs
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Annexe n°3 : Image des déchets
Annexe n°3a : Définition du mot « déchet »
Annexe n°3b : Quelques Réponses à la QCM en début de séquence
Annexe n°3c : Quelques réponses à la QCM en fin de séquence
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Annexe n°4 : Argumentations
Annexe 4a : Critère d’évaluation des argumentations
Annexe 4b : Première argumentation de Flavio (niveau 1)
Annexe 4c : Première argumentation de Nina (niveau 1)
Annexe 4d : Deuxième argumentation de Flavio (niveau 2)
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Annexe 4e : Deuxième argumentation de Nina (niveau 3)
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Annexe n° 5 : Masse des poubelles
Annexe n°5 : Tableaux regroupant les masses des différentes poubelles de la classe et de la
cour
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Annexe n°6 : Affiche tri sélectif
Annexe n°6 : Affiche récapitulant les consignes de tri sélectif
Année universitaire 2019-2020
Master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation Mention Premier degré
Titre du mémoire : Former l’esprit critique à travers la gestion des déchets au cycle 2
Auteur : Maria Hurth
Résumé :
Un travail autour de la gestion des déchets permet-il de forger l’esprit critique d’élèves de cycle 2 ? Sont-ils en
mesure de comprendre les enjeux du développement durable afin de prendre du recul ? Cette prise de recul leur
permet-elle d’ouvrir une réflexion sur leur propre comportement ? A travers ce mémoire, j’ai tenté de
développer l’esprit critique d’élèves de cycle 2 en les sensibilisant aux problématiques du développement
durable et ce, à travers ce que les programmes en vigueur nomme l’éducation au développement durable.
L’objectif est de les rendre plus responsables et plus respectueux de l’environnement. C’est donc grâce à un
travail autour de la gestion des déchets qu’il semblerait que la majorité des élèves de cycle 2 aient forgé leur
esprit critique notamment à travers l’argumentation écrite et les débats. Ils semblent ainsi avoir saisis les
enjeux du recyclage.
Mots clés : Esprit critique, cycle 2, développement durable, gestion des déchets, recyclage.
Summary :
Does work around waste management help develop the critical minds of cycle 2 students? Are they able to
understand the issues of sustainable development and take a step back? Does this step back allow them to open
up a reflection on their personal behaviour? Through this dissertation, I have tried to develop the critical
thinking of cycle 2 students by raising awareness of sustainable development issues through what the current
programmes call sustainable development education. The aim is to make them more responsible and respective
of the environment. It is therefore through this work around waste management that it seems that the majority
of students in cycle 2 have developed their critical minds, notably through written arguments and debates, and
have grasped the issues of recycling.
Keywords : Critical minds, cycle 2, sustainable development, waste management, recycling.