Exigences liées à la désinfection des endoscopes
souples non autoclavables
Dr C. Gautier - CCLIN SO
Mars 2008
Les endoscopes
Le Point de Départ
=
Connaissance de l’Endoscope
Le Point de Départ
=
Connaissance de l’Endoscope
Les différents groupes d’Endoscopes
• Gastroenterologie
• Pneumologie
• Urologie
• ORL...
Endoscopes rigides
Ils sont tous autoclavables
Pas de pb de traitement
Endoscopes souples (1)
DM complexe composé de nombreuses pièces différentes
DM introduit dans une cavité naturelle (voies aérienne, digestive, urinaire…)
Objectif : 1 - Visualisation des cavités (obs°, photo, vidéo) 2 - Réalisation de prélèvement au niveau de ces
voies
L’endoscope
Pièce à main
Connections, source / video
Tube Flexible d’insersion
Endoscopes souples (2)
Gaine principale : uniquement diagnostique : endoscope « plein » permet le passage de fluides (air, eau, CO2) :
endoscope « creux » avec canal opérateur permet l’introduction d’accessoires (pinces à
biopsie)
Complexité des dispositifs Hystéroscope, Cystoscope
Canal à biopsie
Complexité des dispositifs Bronchoscope,
Naso, ORL Vidéo Thérapeutique
Canal opérateur
Aspiration
Canal de liaison
Complexité des dispositifsDuodénoscope Gastroscope
Complexité des dispositifs Coloscope
Les Canaux de l’ endoscope
1. Canal à Air
2. Canal Irrigation
3. Canal à Biopsie
4.Canal d’Aspiration
5. Canal “water Jet”
6. Canal à CO2
L’endoscope
Canaux et Capacités
Canal Air 0.7 mm
Canal Irrigation 0.7 mm
Canal à Biopsie 4.2 mm
Canal d ’aspiration 4.2 mm
Canal CO2 0.7 mm
Canal Water jet 0.7 mm
Canal élévateur 0.15 mm
Complexité des dispositifsCanal érecteur sur duodénoscope
Extrémité distale de l’endoscope
Différents matériaux constitutifs des endoscopes
Aluminium anodisé ou laqué : bouton et béquillage
Acier inoxydable : entrée des canaux, logement des valves
Polymères: PVC (gaines, tubes), PTFE, PP (canaux), silicone (joints d’étanchéité des canaux), néoprène (joints toriques)
Verre (optiques)
Résine (colles epoxy)
Endoscopes souples (3)
Utilisation pour des opérations très diverses cavités stériles cavités non stériles plus ou moins
contaminées cavités stériles en passant par des voies
contaminées
Niveau d'exigence
Sur un plan pratique, le niveau d'exigence de traitement du matériel sera déterminé prioritairement en fonction du risque infectieux potentiel lié à la destination du matériel
système vasculaire, cavité stérile muqueuse, peau lésée peau intacte
Le niveau d'exigence de traitement du matériel doit tenir compte également :
du niveau d'asepsie de l'environnement où le matériel va être utilisé,
de la contamination par des liquides biologiques de matériel non critique,
de la nature des matériaux composant le matériel
des moyens technologiques disponibles pour le traitement du matériel
Destination Classement du matériel
Niveau de risque infectieux potentiel
Niveau de traitement requis
Introduit directement dans le système vasculaire ou dans une
cavité stérile.
Par exemple :- Instruments chirurgicaux,- Implants.
Critique Haut risque
UU stérile, Stérilisation
à défaut Désinfection de
haut niveau
En contact avec muqueuse ou peau lésée.
Par exemple :- Endoscopes souples.
Semi-critique Risque médian
Désinfection de niveau
intermédiaire
Ne touche pas le malade ou touche sa peau intacte.
Par exemple :I. Tensiomètre,II. Tables de lit.
Non critique Risque bas Désinfection de bas niveau
Tableau 1 : Classement du matériel (ou dispositifs médicaux) et niveau de traitement requis
Figure 1: Niveaux de traitement requis et résistance des microorganismes à la désinfection
Résistance des microorganismes à la désinfection d'après Favero et Bond - 1991
Spores bactériennes
Mycobactéries
Petits virus et virus non-lipidiques
Fongiques
Bactéries végétatives
Virus de taille moyenne et virus lipidiques
++
--
Désinfection de haut niveau
Désinfection de niveau intermédiaire
Désinfection de bas niveau
Niveaux de traitement requis
Les dispositifs médicaux utilisés en chirurgie endoscopique sont classés en matériel critique ou semi-critique. Leur utilisation en cavité stérile justifie une stérilisation ou le recours à des dispositifs médicaux à usage unique.
Accessoires utilisés en endoscopie digestive
• Cathéters d’opacification (CPRE)
• Pinces à biopsie
• Sphinctérotomes
• Extracteurs de calculs à fil
• Anses à polypectomie
•...
Tous les accessoires à caractère invasif doivent être de préférence à usage unique
Le matériel dit à "usage unique" ne doit pas être réutilisé.
Circulaire n° 669 du 14 avril 1986
Circulaire DGS/SQ 3, DGS/PH 2 - DH/EM 1
n° 51 du 29 décembre 1994
Risque infectieux en endoscopie
BRONCHOSCOPES OLYMPUSBF40, BF 240, et BF160
Hôpital communal de NashvilleJuillet à Octobre 2001
Hôpital Johns Hopkins à Baltimore Juin 2001 à Janvier 2002
Augmentation du nombre de LBA positifs à P.aeruginosa et S.marcescens
Dénominateur commun : bronchoscopes d’Olympus
Rappel de 15 nouveaux modèles d’endoscopes
BRONCHOSCOPES OLYMPUSBF40, BF 240, et BF160
Désolidarisation de la pièce de maintien de la partie fixe du canal à biopsie
Message d’alerte diffusé par OLYMPUS le 13 MARS 2002 et repris par l’AFSSAPS le 25 MARS 2002
Vérifier la bonne tenue de la pièce Informer le patient si une désolidarisation est constatée Prélever tous les appareils de ce type Suivi des patients Analyse des résultats des LBA sur une période de 3 mois à
partir du 13 mars
BRONCHOSCOPES OLYMPUSBF40, BF 240, et BF160
Mars 2002 message d’alerte de l’AFSSAPS
Fin Juin 2002, tous les bronchoscopes concernés sont modifiés.
Sur les 848 endoscopes modifiés 185 présentaient une désolidarisation
Enquête INVS: 212 établissements soit 1412 patients
Une seule pneumopathie diagnostiquée
BRONCHOSCOPES PENTAX FB15 ET FB 18
6 cas de contaminations de bronchoscopes Pentax de type FB15 et FB18 par des souches de Pseudomonas aeruginosa et/ou Stenotrophomonas maltophilia ont été signalés à l’AFSSAPS entre le 18 juin et le 06 août 2003
Origine des contaminations :
1. Non respect des procédures de nettoyage et désinfection préconisées
2. Défaut de conception de la pièce d’entrée du canal opérateur qui favorise l’accumulation de souillure à cet endroit et constitue un facteur de risque de contamination
BRONCHOSCOPES PENTAX FB15 ET FB 18
PENTAX
09/09/03
Courrier d’information aux 372 utilisateurs ( 1055 bronchoscopes, 61 fibroscopes)
Prélèvement des endoscopes (après stockage et après procédure de traitement)
Prélèvement positif Oui Non
Envoi de l’endoscope pour expertise
Envoi de l’endoscope pour modification
Avis de sécurité AFFSAPS
27 Mars 2003
Vérifier si les canaux des endoscopes sont équipés de canaux auxiliaires
Vérifier les procédures de traitement de ces canaux
Vérifier que les tubulures utilisées pour le traitement de ces canaux sont
Celles prévues par le fabricant d’endoscopes Celles prévues par le fabricant du LDE
Les fabricants d’endoscopes doivent informer les utilisateurs de
l’existence de ces canaux auxiliaires et des opérations de
lavage/désinfection à leur appliquer
Nature du risque infectieux (1)
Incidence des cas de transmission faible Etude anglaise de 1966 à 1992 de Spach
• 286 cas en endoscopie digestive• 96 cas en endoscopie bronchique
Cas recensés défaut au niveau du processus d’entretien des endoscopes et
de leurs accessoires• désinfection succinte voire absente (manque de temps et
d’endoscope)• temps de désinfection inadapté• canaux non pris en charge• eau de rinçage contaminée• séchage insuffisant• formation de biofilms au niveau des laveurs - désinfecteurs
désinfection insuffisante Virus de l’hépatite C
3 Digestif
1999
Ouzan D
absence de test d’étancheité / gaine trouée M. tuberculosis 10 Bronchique
2002
Ramsey A
rinçage à l’alcool ou au glutaraldéhyde entre deux patients
Helicobacter pylori
2 Digestif
1998
Da Silveira R
immersion incomplète absence de séchage pas de stérilisation des pinces à biopsie
M. tuberculosis2 Digestif 1997
Michele TM
canal opérateur endommagé par pince à biopsie défectueuse
P. aeruginosa 4 infections / 16 transmissions Bronchique
2005
Corne P
nettoyage et désinfection insatisfaisants M. tuberculosis
2 faux positifs
2 transmissions
Bronchique 1997
Agerton T
Cause M.O. N.de cas Spécialité Année
Auteur
Facteurs à l’origine de contaminations d’endoscopes
Les sources de contamination en endoscopie digestive
Douglas B.Nelson,2003
Machines automatiques 39% n=153 Désinfectant inadapté 29% n=115 Séchage insuffisant 14.5% n=57 Flacon de lavage contaminé 4.3% n=17 Pas de traitement du canal érecteur 4.1% n=16 Pinces à biopsie 3.8% n=15 Pas de désinfection 1.5% n=6 Pas de traitement des canaux Air/Eau 1.3% n=15 Inconnue 2% n=8
Nature du risque infectieux (2)
Risque dépendant : du caractère pathogène du micro-organisme :
• bactéries
• virus
• parasites du caractère invasif de l’acte pratiqué
• Etude d’Andrieu en 1995 : facteurs de risque entre endoscopie interventionnelle et transmission éventuelle du VHC
de l’état physiologique du patient
Nature du risque infectieux (3) Majorité des infections en endoscopie gastro-intestinale
fréquence augmente si biopsie concomitante actes particulièrement à risque
• scléroses de varices oesophagiennes 31% des infections bactériémie
• dilatation oesophagienne 45% des infections bactériémie (cocci G+)
• cholangiopancréatographie rétrograde par voie endoscopique (CPRE)
0,2% de mortalité Endoscopie bronchique : mycobactéries
Nature du risque infectieux (4)
Type d’intervention Micro-organismes
Endoscopie digestive haute Pseudomonas aeruginosa Salmonella sp. Helicobacter pilori Streptococcus pneumoniae Staphylococcus epidermidis VHB, VHC Trichosporon beigeli Strongyloides stercorialis
Endoscopie digestive basse Pseudomonas aeruginosa Entérobactéries Staphylococcus epidermidis Streptococcus sp. Bacteroides sp. VHB, VHC Cryptosporidium sp.
Endoscopie bronchique Mycobacterium sp Pseudomonas sp. Serratia marcescens
Nature du risque infectieux (5) Sources des micro-organismes
flore endogène commensale intestinale flore pathogène du porteur asymptomatique flore pathogène symptomatique flore exogène saprophyte (environnement, matériel)
Risque bactérien (1) Pseudomonas aeruginosa
• réservoir hydrique
• résistance à de nombreux agents
• cas de septicémies mortelles chez patients aplasiques consécutives à l’utilisation d’un gastroscope contaminé (Greene et al. - 1974)
Nature du risque infectieux (6)
Risque bactérien (2) Mycobactéries
• résistance aux désinfectants temps de contact allongé
• sensibilité +++ des patients immunodéprimés mise en place du rinçage à l’eau filtrée en bronchoscopie
Helicobacter pylori• infection courante transmissible par l’endoscopie (Cronmiller et al. - 1999)
• asymptomatique Légionella pneumophila
• 1 cas recensé en Australie (Mitchell et al. - 1997) Bactéries sporulées
• cas rares
• résistance imposant une norme de désinfection spécifique : NF T 72230/231 (AFNOR)
Nature du risque infectieux (7) Risque viral
transmission inter-humaine par contact direct ou indirect l’eau du bain de trempage peut être un vecteur aucun cas de transmission VIH 1 cas de VHB
• mauvaise désinfection du canal air/eau (Birnie et al. - 1983) transmission VHC
• cas fortement supects en gastro- et coloscopie
• etude de Bécheur (2000) 27% des endoscopes utilisés chez VHC sont contaminants après l’acte ( avant désinfection )
• risque supérieur si biopsie perendoscopique (Andrieu et al.- 1995)
• 1 cas en France (Tennenbaum et al. - 1993)
Nature du risque infectieux (8)
Risque prion 6 cas de transmission nosocomiale de MCJ
faisant intervenir des DM ont été identifiés• neurochirurgie
aucun cas d’ATNC en endoscopie nvMCJ ?
Nature du risque infectieux (9)
Quelques problèmes à résoudre : nouveaux malades : immunodépression + + + nouveaux agents :
• Pneumocystis carinii nouveaux matériels + nouveaux produits
nouvelles contraintes
Réglementation et responsabilités
Evolution de la réglementation en endoscopie (1)
1992 : le traitement des endoscopes : reco. SFHH
1993 : Association Française de Normalisation : Guide pour la décontamination-nettoyage, la stérilisation ou la désinfection des endoscopes
1995 : Circulaire DG/DH n°100 du 11 décembre : réduction du risque de transmission de MCJ
Evolution de la réglementation en endoscopie (2)
1996 : Circulaire DGS/DH n°236 du 2 avril : désinfection des endoscopes dans les lieux de soins
1997 : Circulaire n°672 du 20 octobre : stérilisation et désinfection de haut niveau
1998 : Lettre-Circulaire du 15 juillet : reco. Sur les lave-endoscopes Guide des bonnes pratiques de désinfection
des DM (CTIN-CSHPF)
Evolution de la réglementation en endoscopie (3)
2001 : Circulaire DGS/DHOS n°138 du 14 mars : prévention du risque de transmission des ATNC + Interdiction réutilisation des pinces à biopsie
digestive (AFSSaPS) en juin 2003 : Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17
décembre relative aux modalités de traitement manuel pour la désinfection des endoscopes souples non autoclavables dans les lieux de soins
Responsabilités en endoscopie (1)
Arrêté du 07/01/1993 - art.8 relatif au secteur
opératoire : précise que le directeur
d’établissement doit établir un document qui
« définit et précise [...] les procédures de
nettoyage, décontamination, désinfection et
stérilisation »
Responsabilités en endoscopie (2)
Arrêté du 03/10/1995 (mise en place d’un système d ’assurance qualité): déterminer systématiquement « la nature des opérations et les protocoles retenus pour éviter tout risque de contamination par l’intermédiaire des matériels ou accessoires utilisés »
Responsabilités en endoscopie (3)
Décret n° 2004-802 du 29/07/2004 relatif aux parties IV et V du CSP (règles professionnelles des infirmiers) (Art. R4311-5 et -11, R4312-11) :
respect des règles d’hygiène dans l’application des soins, dans l’utilisation du matériel, dans la tenue des locaux
Responsabilités en endoscopie (4)
Décret n°95-1000 du 06/09/1995 portant sur le code de déontologie médicale :
le médecin doit « veiller à la stérilisation et à la décontamination des dispositifs médicaux qu ’il utilise »
Responsabilités en endoscopie (5)
Circulaire DGS/DH n°645 du 29/12/2000 relative à la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé:
le CLIN a pour mission de s’assurer des bonnes pratiques d’hygiène, de la prévention et de la surveillance des infections susceptibles d’être transmises par les dispositifs médicaux.
Circulaire DGS/DH n°236 du 2 avril 1996 (1)
Recommandations relatives à la désinfection des endoscopes souples et rigides non autoclavables
Précise les conditions de réalisation des 5 étapes de la désinfection : le traitement préliminaire (prétraitement et nettoyage), le rinçage intermédiaire, la désinfection proprement dite, le rinçage terminal, le stockage.
Document de base pour la rédaction de protocoles
Circulaire DGS/DH n°236 du 2 avril 1996 (2)
Utilisation d’un détergent non aldéhydique Désinfectant de référence : glutaraldéhyde 2%
pendant 20 minutes pour une désinfection de niveau intermédiaire
Qualité microbiologique de l’eau de rinçage terminal en fonction de la nature de l’acte d’endoscopie réalisé
Exigence de traçabilité de l’acte d’endoscopie
Circulaire DGS/DH n°138 du 14 mars 2001 (1)
« Précautions à observer lors des soins en vue de réduire les risques de transmission d’ATNC »
Emergence de la forme variante de MCJ (nvMCJ) liée à l’exposition par voie alimentaire à l’agent de l’ESB : exposition potentielle d’une population importante, répartition tissulaire plus large
Autres éléments d ’actualisation : Evolution des connaissances, des technologies, de la réglementation
(marquage CE et matériovigilance, information et rappel de patients…)
traçabilité incidents de matériovigilance liés aux LD
Circulaire DGS/DH n°138 du 14 mars 2001 (2)
Prise en compte du risque lié aux ATNC /patient /tissu considéré /acte considéré
Risque d’ESST même pour un patient « sans caractéristique particulière » compte tenu : du niveau significatif d’exposition de la population à
l’ESB par voie alimentaire de l’impossibilité de diagnostiquer formellement la
maladie
Circulaire DGS/DH n°138 du 14 mars 2001 (3)
Evolution de la notion de tissu à risque Système nerveux central, œil et nerf optique Formations lymphoïdes organisées comportant des
centres germinatifs (rate, ganglions lymphatiques, amygdales, appendice, plaques de Peyer et formations équivalentes du gros intestin , du rectum et du carrefour aérodigestif)
Définition nouvelle des actes à risque : contact avec des tissus considérés comme infectieux soit par effraction (ou contact avec une ulcération) soit par contact prolongé (supérieur à 1heure)
Circulaire DGS/DH n°138 du 14 mars 2001 (4)
Nécessité de prendre en compte systématiquement le risque lié au nvMCJ en endoscopie haute et basse, avec ou sans biopsie :
difficulté de distinguer les endoscopies ayant conduit à un acte à risque ou non
simplification Impose la mise en œuvre de nouvelles procédures inactivant
les ATNC tenant compte : des niveaux de risque du patient et de l’acte de la nature du dispositif concerné
…Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17/12/2003
Circulaire relative aux modalités de traitement manuel pour la désinfection des endoscopes non autoclavables dans les lieux de soins
Texte abrogé : circulaire DGS/DH n°236 du 2 avril 1996
Confirmation des dispositions présentées dans la circulaire DGS/DHOS n°138 du 14 mars 2001...
…Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17/12/2003
« la circulaire n°138 modifie également la circulaire n°236 en ce qui concerne le traitement préliminaire, ainsi que le produit de référence pour les endoscopes utilisés dans un acte à risque comportant un contact avec les formations lymphoïdes »
conformément à la circulaire n°138 : mise en œuvre du plus haut niveau de précaution compatible
avec le DM mis en œuvre d ’une procédure adaptée à la désinfection
des endoscopes prenant en compte le risque nvMCJ
…Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17/12/2003
Objectifs : améliorer la qualités des soins améliorer la sécurité des patients améliorer la sécurité du personnel maîtriser le risque nvMCJ et ATNC
…Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17/12/2003
Recommande la prise en compte systématique du risque lié aux ATNC dans les niveaux de traitement requis par les endoscopes quelle que soit la nature de l’acte : car difficulté de savoir si l’endoscopie a
conduit ou non à un acte à risque car simplification de l’organisation du travail
des professionnels en endoscopie
…Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17/12/2003
Définir le niveau de désinfection à appliquer au DM concerné puis,
Déduire la méthode de désinfection adaptée pour atteindre le niveau requis en tenant compte des indications données par le fabricant.
Établir des procédures et protocoles écrits, validés pour chacune des étapes du traitement (responsabilités, matériel, produits, technique, traçabilité)
…Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17/12/2003
Informer et former le personnel affecté à cette tâche Evaluer périodiquement l’observance des pratiques
recommandées Mettre en place l’organisation et les ressources
nécessaires pour garantir l’efficacité et la reproductibilité des opérations de désinfection
« il est souhaitable de mutualiser les moyens » afin d’optimiser l’application des procédures la sécurité du personnel
…Circulaire DGS/DHOS n°591 du 17/12/2003
Circulaire n°236 + Circulaire n°138 = Circulaire n° 591 Renforcement de l’étape de traitement préliminaire :
double nettoyage caractéristiques du détergent
Désinfection : Remplacement du glutaraldéhyde inactif vis-à-vis des ATNC problèmes de tolérance
Utilisation d’un désinfectant du groupe II selon la Circulaire n°138
Procédure de désinfection
Procédure de désinfection manuelle des endoscopes non autoclavables
Au préalable, veiller à ce que l’endoscope soit totalement immergeable, totalement irrigable, débranché de sa source
Traitement en 7 étapes : Pré-traitement Premier nettoyage Premier rinçage Deuxième nettoyage Rinçage intermédiaire Désinfection Rinçage terminal
Traitement préliminaire
Traitement préliminaire (1) : Pré-traitement
Objectif : Abaisser le niveau de contamination
• en éliminant la plus grande partie des souillures organiques visibles
• faciliter le nettoyage ultérieur
• protéger le personnel et l’environnement
Traitement préliminaire (1) : Pré-traitement
Modalités : Rapidement après utilisation du DM Essuyage externe avec un matériau à
usage unique aspiration et insufflation de tous les
canaux de l’endoscope à l ’eau du réseau Où ? : sur place (bloc, salle d’endoscopie)
Traitement préliminaire (2) : Nettoyage
Où ? Zone spécifique : salle de désinfection
« Si le local de traitement est distant du lieu de l ’examen et que le nettoyage ne se fait pas immédiatement après le pré-traitement, le transfert vers le local d ’entretien doit s ’effectuer le plus rapidement possible dans des conditions visant à protéger le personnel et l ’environnement »
Traitement préliminaire (3) : Nettoyage
Objectifs : Abaisser le niveau de la contamination de l’endoscope
et éliminer les souillures, sécrétions et /ou excrétions (sang mucus, selles, pus…)
Prévenir de la formation d’un biofilm Modalités :
Le plus précocement après la fin de l’acte d’endoscopie en associant une action physico-chimique et une action mécanique
DEUX PHASES : « double nettoyage »
Principe du double nettoyage
Groupe de travail tripartite (CTIN-CSHPF-CIESST): rapport du 30/09/1999
Utilisation d’un produit impérativement détergent « d’efficacité prouvée par le fabricant », pas obligatoirement alcalin, exempt d’aldéhyde compatible avec le désinfectant l’activité antimicrobienne n’est pas la principale
activité recherchée solution renouvelée à chaque utilisation, à chaque
endoscope
Premier Nettoyage
Objectif : abaisser le niveau de contamination de l’endoscope
et éliminer les souillures en associant une action physico-chimique et une action mécanique poussée
Modalités : nettoyage manuel en immersion complète nettoyage de la gaine, démontage et lavage des
éléments amovibles irrigation et écouvillonnage de tous les canaux de
l’endoscope
Premier Nettoyage Modalités
nettoyage de la gaine, démontage et nettoyage des valves, pistons et autres
éléments amovibles irrigation de tous les canaux irrigables de l’endoscope écouvillonnage de tous les canaux écouvillonnables de
l’endoscope brossage de l’extrémité et des anfractuosités de
l’endoscope second écouvillonnage si le liquide d ’irrigation n’est
pas parfaitement limpide
Premier Nettoyage
ModalitésTemps global 10 minutes
Matériel utilisé pour le nettoyage adapté à l’endoscope, à UU ou nettoyé et autoclavé après chaque opération.
• Brosses, écouvillon, irrigateurs tout conduit, tubulures des pompes d’irrigation
L’écouvillon est à endoscope unique
Rmq : si le même bac ou évier est utilisé pour le second nettoyage, il est rincé à l’eau du réseau de distribution
Premier Rinçage
Objectif éliminer les salissures et résidus de
détergent Modalités
l’endoscope est rincé et irrigué à l’eau du réseau
Second Nettoyage Objectif :
abaisser le niveau de contamination de l’endoscope et éliminer les souillures en associant une action physico-chimique et une action mécanique
Modalités immersion complète de l’endoscope et de ses accessoires dans une
nouvelle solution détergente irrigation de tous les canaux de l’endoscope
Temps global 5 minutes
Rmq : les bacs ou éviers de trempage sont nettoyés, désinfectés et rincés avant toute nouvelle utilisation
Rinçage intermédiaire
Objectif éliminer les salissures résiduelles et traces de
détergent qui pourraient interférer avec le produit de désinfection utilisé ultérieurement
Modalités dès la fin du nettoyage, rinçage et irrigation de tous les canaux rinçage externe à l’eau courante purge des canaux à l’air
Désinfection proprement dite
Objectif Détruire ou inactiver spécifiquement les micro-
organismes Modalités
immersion et irrigation de l’endoscope dans une solution désinfectante
fréquence de renouvellement du bain • au minimum hebdomadaire• en fonction des recommandations du fabricant, de
l’activité, des systèmes de contrôle (bandelettes)
Désinfection proprement dite
Modalités Durée de l’immersion dépendante des caractéristiques du
produit Purge des canaux à l’air des différents canaux Après stockage de plus de 12 heures : désinfection
« matinale » avant le 1er acte• désinfection de niveau intermédiaire si endoscope semi-critique
• désinfection de haut niveau : si endoscope critique
Rmq : possibilité d’immerger plusieurs endoscopes dans le bain désinfectant
Désinfection : choix du produit
Choix du désinfectant en fonction du niveau de désinfection requis: niveau intermédiaire : bactéricide, fongicide, virucide et
mycobactéricide (si fibroscope bronchique) haut niveau : idem + sporicidie
Produit désinfectant du groupe II dès que possible (en l’absence de produit du groupe III compatible)
= étape d’inactivation en même temps que la désinfection si le produit présente l’activité requise pour les agents transmissibles conventionnels
Utilisation suivant les recommandations du fabricant
Produits et Procédés d’inactivation des ATNC
Inefficaces Groupe I
Efficacité partielle
Groupe II
Efficacité importante Groupe III
Glutaraldéhyde APA Eau de javel 2 % - 1 h
Ethanol Dioxyde de chlore
Soude 1M – 1h
Peroxyde d’hydrogène
Eau de javel 0,5%, Soude 0,5M 30mn
Autoclave 134° - 18mn
Dérivés phénoliques
Autoclavage 121°C – 30mn
Les APA pour la désinfectionmanuelle des endoscopes (1)
ANIOXYDE 1000 ®(Anios), BIOXAL M ® (Seppic),
DYNACIDE PA ®(Rivadis), NU-CIDEX ® (J J)
ANIOXY-TWIN® (Anios), ENDOCIDE ® (Prodene Klint),
SEKUSEPT AKTIV ® (Paragerm)
HYDRASEPTIC ® (Hydrex), PERALKAN ® (Alkapharm),
PERASAFE ® (Biocordis)
Contrôle de marché effectué par l’AFSSaPS
Ne sont plus présents sur le marché
Contrôle de marché en cours
Les APA pour la désinfectionmanuelle des endoscopes (2)
Concentration
(ppm) Présentation
Tps de contact
DNI/DHN BD
Conditions d’utilisation
Anioxyde 1000
1500 (après
reconstitution)
Générateur + activateur
10min/ 30min
X
Bioxal M 1100 Prêt à l’emploi
10min/ 30min
X
Contrôle BD toutes les 4h d’activité consécutive et à la reprise d’activité après interruption*. 50 endosc. maxi/bain
Dynacide PA
2000 (après dilution)
Poudre 15min/ 15min
Ut° du bain pendant 4h max 10 endosc. maxi/bain
Nu-Cidex 3500 (après
reconstitution)
Générateur + activateur
5min/5min
Ut° du bain pendant 8h max 20 endosc. maxi/bain
BD : bandelettes de contrôle* dans un délai de 7 jours maximum
Les APA pour la désinfectionmanuelle des endoscopes (3)
Concentration
Présentation
Tps de contact
DNI/DHN BD
Conditions d’utilisation
Anioxy- Twin
1200 ppm (solution
concentrée)
Générateur + activateur Dilution dans l’eau
15min/ 15min
X Utilisation limitée à 24 h
Endocide 0,4% Prêt à l’emploi
5min/ 15min
Dans la limite de 7 jours ou 50 endosc. maximum par bain
Sekusept Aktiv
2% (après dilution)
Poudre 15min/ 60min
X Utilisation limitée à 24 h
BD : bandelettes de contrôle* dans un délai de 7 jours maximum
Rinçage terminal
Objectifs : Eliminer les résidus de désinfectant Eviter la recontamination et préserver le
niveau de contamination atteint Modalités :
Eau de qualité adaptée à la destination du DM eau renouvelée à chaque endoscope abondant
Rinçage terminal
Eau de qualité adaptée à l’utilisation de l’endoscope: eau stérile : urologie, cholédoscopie
transpariétale eau bactériologiquement maîtrisée :
endoscopie broncho-pulmonaire Eau pour soins standard (eau potable
exempte de Pseudomonas) : ORL et digestif
Séchage et Stockage Objectifs :
Eviter la recontamination du matériel désinfecté Conserver l’intégrité du DM
Modalités Egouttage, essuyage, soufflage d’air médical (si
l’endoscope n’est pas utilisé immédiatement) Armoire de séchage
Locaux : Local adapté, du bloc ou de la salle d’examen
• rayonnage spécifique• emballages de protection• armoire de stockage
Modifications en endoscopie (2)
Privilégier l’utilisation de dispositifs médicaux stériles à usage unique Alerte de sécurité sanitaire du 18 juin 2001(AFSSAPS)
imposant l’utilisation de pinces à biopsie stériles à usage unique en endoscopie digestive
Utilisation de gaines protectrices stériles à usage unique pour endoscopes
• endoscopes sans canal opérateur : endoscopie diagnostique• perte de la qualité de l’image ?• gain de temps en désinfection, turn-over rapide des endoscopes• nécessité d’études complémentaires sur la perméabilité par rapport
aux micro-organismes ?
Décembre 2007 : Avis du HCSS / utilisation de ces gaines
Endoscopie : référentiels CTINILS :
Guide pour l’utilisation des Laveurs-désinfecteurs d’endoscopes - nov. 2003 Désinfection des dispositifs médicaux en anesthésie et en réanimation – sept.
2003 Guide pour l’entretien manuel des dispositifs médicaux en endoscopie digestive
- juin 2004 Traitement des dispositifs médicaux en ophtalmologie et contactologie – nov.
2005 Eléments d’assurance qualité en hygiène relatifs au contrôle microbiologique
des endoscopes et à la traçabilité en endoscopie – mars 2007 (Ministère /CTIN/ CSHPF)
Gaines de protection à usage unique pour dispositifs médicaux réutilisables recommandations d’utilisation – déc. 2007 (HCSP / CTINILS)
GPEM/SL : Laveurs-Désinfecteurs pour endoscopes : Guide et documents-types selon le
code de marchés publics - oct. 2002 AFSSaPS :
évaluation des produits pour la désinfection des endoscopes, contrôle de marché des LDE, alertes
Des évolutions à intégrer dans la pratique quotidienne...
Les contraintes : dispersion des sites multiplicité des intervenants impact organisationnel impact financier disponibilité des produits et des équipements contrôles et évaluations par l’AFSSaPS en cours évolution de la normalisation
Les enjeux : démarche qualité appliquée à l’endoscopie
Des évolutions à intégrer dans la pratique quotidienne...
« les professionnels exerçant en cabinet libéral pourront se rapprocher d’un CCLIN s’ils souhaitent valider leurs procédures de traitement des endoscopes »