Descartes, René (1596-1650). Discours de la méthode. "Novum Organon". Théodicée : fragments. 1840.
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MBUËS ENCN MCt.VOMMB AVECque NOTES A t.'CSA6E
MaCtASMSmN)mtMsePB)B,
PARA.M)RQCET,
~MMe~aa$eM%<NM<tty~mi<M.
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~APARÏS,
Chet L. HACHETTE,libraire de l'UnMeNttéRoyale de France,
nteMerfe-Sat-tazm,B*. <<t;
~.i AABMEMS,Ci.e.tCAMN-VtTET,ïmpnmeap.ttbraitc.
1840.
ÀMENS –IMMMMtE DE CAMN-~TET,
n.ME ac 'StUUH~MMtCME.
&Epro~nMne arreté~n~ Conseit royat de
Hnstruetion~~ phJlosô:'
t~MquedeI~~nMn daBace~ -demande
aux candidats l'analyse daDiscours<~ Méthodeet celle du~<WMMû~aHMM. Tout le monde sait
comMenil est dM9cHede présenter l'analyse d'an
ouvrage qn~B~ pas ta, et les Ïeçons da pro-iesseor qui peuvent donner une juste idée d'un
système, ne suppléent jamais à la connaissance
d'un monument philosophique, qui, pour être
exacte, ne doit guère venir de seconde main.
D'aiNeurs le D~OM~ Méthodeet le ~~MM
O~aMM~sont de ces monuments qn'iHant avoir
tus et quelque peu médites, lorsqu'on prétend à
une certaine éducation philosophique. La pensée
du Conseil royal a certainement été, en deman-
dant aux élèves l'analyse de ces ouvrages, de les
rendre familiers à tous les esprits, et de les
~BJM'M~BMBN'~
~0
mettre dans toutes les jeunes mains qae fCniver-
sitédirtge.
Nous croyons ~treJMNe~~ cette pensée en
réunissant ces deux traités et en les mettant à ?
portée des étèves de nos coites et (te tous les
jeanes gens qa! doiveot aborder fepreaveda
BaccaMMrêat.~C~o~M~ malgré
de nombreuses réimpressions était assez rare &
trouver. Mats~~q~ manquait Complétemeut,
c'était une traduction du ?<??? ~M!M<w. Mn'eM
existe, a notre ëonnaissaBce, qu'une seaie en
ûançais, mais qui se trouve comme noyée dans
Mmeédition fort considérabie et plus rare encore
des œuvres de Bacon, par M. de Vauzelles. Il est
certain pour tous ceax qui connaissent te 2VoeMM!
O~~HMtM,que, dans sa latinité nnpenëtrange
et souvent obscure, cet ouvrage admirable ne se-
rait pas lu par la plupart des élèves; c'est donc
servir les bonnes études et la philosophie que
de leur en offrir une version à laquelle nous
avons donné tous nos soins, et que nous avons
rendue, le plus qu'il était possible/Mêle a la
penséederauteur.
L'édition de M.Bonillet nous a servi de guide
nous devons beaucoup aux sommaires qui pré-
cèdent le texte et aux notes qui l'expliquent;
;,(~t~
notre traduction était à demi préparée par cet
exceaenttravait.
..Lu. HnNoasdevoas prévenir que nous n'avons pas re-
produit complètement tesecond tiwe du ~opt~M
O~M~M. ï.~uteur joint & ses préceptes des
exemples très-aemhreai,~ très Ion.
SMeBMmtdéveloppés, emprantes poap ia plupart&la
physique, et t~ petceBt des thêM~essouventcoctestahbs. C~ ide Bacon;'
i~ïBMressaMepourl'iMstorîeo des sciences nepoavaitt selon les vnes qui ont dicté notre tra-
vait~ être mise en entier sous les yeux de ceuxà qui cette traduction est destinée~Nous en avons
reproduit ta substance; tout ce qu'elie contient
acte exactement qaoiquebrië~ement résumé, etnous pensons que ces indications sommaires se-
ront snmsantes pour donner à la théorie tout
lejenrdésiraMe~
Aux deux traités de Descartes et Bacon~nousavons joint des fragments de la Théodicée de
~t&M< c'est;, après eux et avec eux, le plusgrand livre de la philosophie moderne. Le beau
mouvementphilosophique du dix-septièmesiècle,
qui a son point de départ dans les deux écrits de
Descartes et de Bacon, vient se terminer dansceux de Leibnitz, dont la y~~t~c est à la fois
~(yurr:!e r~m~~ ieehePd~BMwe.St la phBosoph!e<h~t&BaeômBes~rt~ ses mê~hode~eHedo!<
&Leibnitzses Meesles plus eïevëeset tes phts
jas~ssar tat ProvideMeMvtM et rordM tht
)Bon(te.Aami!ïea<!etoMtesÏesraiBO)Mqat~astî-
Na~a~ochemeat, n'était pas sans ua~ndiatë~dereMniraap~~ jet dela lilf~~
pe)~ des teB~ modère le fruit le pInspar-
~$~~ "C_n~u ,on.on.
~v~i~MSCO~~
~-M~J;j~ ~.L: H~.L
Ï.A~MÈtN~B'E
POUR NEN CONDNN! SA RAtSON
Et CHERCHER tAlfËMTÉ BABB UESSCïENCES,
PARÏMESCARTES
~~S~r
~~1~~i'~y 'J
Dm<M~~naquit &iAH~ en.Tonraine, le
mars,iM6t~ mourut ~Stodd~~ ;:0
MvrtN'I&M.~r'T'~ f
1LeMM't~~ puUtMUt la pre;.
ndèM&ïsenM~/NestÏ~ une
analyse, ear a est bref et s'expMqoesnmsamtneat
M-nitëme.
N y a qadqaes Kmarqu~impoMaates à faire
an s~et de ce petit Mwequi eut tant d'inûteace
sur le mouvementde l'esprit moderne.
ta pMmÏërej,c'estque les droitsde ta raison
humainey sontclairementexpliqaeset revendi-
qués fermement.Cesdroitssontles litresmêmes
de la pMiosoph!e,qmestiedeveioppemeBtdeIaraison atfrancMe.<i'estpom-quoiii est juste de
dire que Descartesa <ondéla philosophiemo~
derne. indépendancede la penséequi ne relève
que d'elle-mêmeet cesloisqueDieului a Mtes,
voilà le principequi dominetoutes les concep-
donset les entreprisesdeDescartes,et en l'hon-
neur duqMtestêcritceDiscours.C'est là la prin-
cipaleraison de l'Importancede ce monument
~4~ j
que l'ec peo~t~ ~on~~ n_ëmra~er1a~h~~tEt
de~b<tte~h!!osop6ie. ~L:
La seconderemarque,<est quete D&<'o:<rsdejM~o~ dp~ ~~a~p~sc~hie Mîtpoint de
départacayeaMdansle fait de t~ pensée~établi
commela base de toute ~EcrtïtHdeet ie prem!er
qï~et d~maïyse.Là penséesaisie et dairemcM
apercae pac Ïe sea~~time,es~ïa vraie~~
et doU~e ie guide~p~T~ ~éq~n ~t'du trava!! pLiIps~pMque tel est j~ tsct~fde$Ïdëespt de~ pr~ptea~ D~ pHli~p~o_
pMemodame o'apM ~a~tM nt~tet~
toutes d'uneanaJ~seplasCMmoinsexacte~<ta!0tfondede tap~ns~. A M~ire eaeprtt!~~M<r<de &ïJtf~~o~etait M et eMMeâne in~~nce
aasMûnrv~eB~ ~ntesta~ E
UMtfOtS~nteremarqae~tqtte.~em'seMs-
ec~r&,pesca~Ms'est moBtrétont <e'B<ie~QHt<'6
qae~dMS~es ptomteres parUes, it Bouside~eph!stt~!red@so)aje~Fitet nous &? assi~tep&h~iasa<MeeHatËtj~t~p~s<ïe .ses péM<e&,daoata
quatrièmeil B&p&dcHtMttoe esqMïsseNeapn a~tèote metaphys!qMe,et dansla eiBqttteme.~mïe
M@BeomMaicede MBtMoyies~enépaïeh~Mfi~cteex, ta tMM ï~oamte.pr ~a ~o~
OMWagesde Bescactesapr~! iDM<w~<<8c~
~f~O~, 80~ t~f~~a~XttM ~~a~~MtS
j~W!p<?«&*f<ï PAt&so~&t,~tt}CMiËea!i~~
).les Mnes,ledéveloppementdu systèmepropose
danslaqHatriëmepaMied~le fêtait et t'explicationdes théories indiquéesdansta c!nqMieme.]Boaa,on trouvedansta tro!-
Stème, des~aesMF!a moraïe~précieuses re-
<tr eBce qM~es sont à peuprèsles seules
de cet ordreque nousait jta!sseesDescartesJOueB ireacpMtfeeacorequelques-unesdans sacor-
respocdancetm~s~arses~ roi['
~natM 4e celles-ci.ÂtosUe DM~o~ i~t~M-~a~ est un premier trait de toute ta doctrine
cartésienne,et B(tus,rypouvonsvoiren raccourci.
Cesremarquestrès-simplesdoiventguiderl'es-
prit dans la lectured'un discoursdont il est di<-mcilede comprendredn premier coup toute la
portée et 1&mérite.
MTMt~MMT MT I~nMM
AfMUMBNBNti M jhAUtBum.
StceMscours semble trop long pour et~
tout!~ e~MNefois on? pot)r)ra~dl~t~gaerett
NXpM~M:
~enhpreïmàre~mtnMve~dïversescon-
sidérations tôuclmntlés sciences
En h seconde, les prmdpaÏesrê~
BMthodéqaeî'auteu~a~dhei~~
En !atroiMème~qaelques~mesde cellesde
IaMoFa!e~Ma~réesdecetteMet~~
En h <pmtM&me,tes raisons par lesquelles
itprouverexistencede Dienetde t'âmè hu-
maine, quï sont les fondements de sa Méta-
physMpM;i
En Jacmqmème ~Tordre des questions de
Physique qu'iÏ a cherchées, et particulière-ment t'explica~on du mouvement du cœur,et de quelques autres dM&eùltésqui appar-tiennent à la Médecine puis aussi la di6ë-
~rt-tS~
M~eeqtt! est entre notre $tne et ocMedes
Mtes; j r" y
i' Ë~ a d~iêFe, <~M~ < ii croit
etM~qiaisest~ pl,u~avat~ten.;la re~
~checchede ta NatMM~H'am~aeMcs
~rais(msront~cn~
I~B bon sens est la chose du monda lamieuxpar-
tagée car chacunpense en être si bien pourv~,
que ceuxmême qui senties pius diOicilesà conten-
ter en toute autrechose, n'ont pointcoutumed'endésirer plus q~ik en ont. En quoi il n'est pas vrai-
semblable quetous se trompent: mais plutôt cela
témoigne que la puissance de bien juger, et dis-
tinguer le yrai d'avec le taux, qui est proprementce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est na-
tweUement égale en tous les hommes et ainsiqueta diversité denos opinions meTient pasde ce queles uns sont plus raisonnablesque les autres, mais
seulement de ce que nous conduisons nos pensées
par diverses~oies, et neconsiderons pas les mêmeschoses. Car, ce n'est pas assezd'avoir l'esprit bon,mais te principal est de l'appliquer bien. Les plus.
grandes ames sont capablesdes plus grandsvices,aussi bien que des plus grandes vertus et ceux
qui ne marchent que fort lentement, peuventavancer beaucoup davantage~ s'ils suivent ton-
i.
PRENDRE PARTÎT
~f! :n';ms~~r" 'B~ ~r-E-~
~il~~j~ÉiTBJQ~
ip~ amN~M~~ s~~r~,
JEtCMMM~H)mM ~RHf&CANSMSSCtE<M!ES~
.1i~:n~~L~
jours le droit chemin, que ne,font ceux qui coa<
reotctquis~njetoh~'MtM. <pour moiJo~ai jamais présumé quem~esprit
Ntt ea rien plus parMt q~ué ceux~communmême j'ai souvent souhaitéd'avoir i~ pensée aussi
prompte, ou l'imagination aussi nette et distincte,ou méaM~MMss!tample, ou aussi présente,que qaeïques autres. Et je ne sache point de qua~t!tcs que cMtes~, ~erven~8 ponction,derespt~~ctr, p<~ia Mïs~lese~~ ~i'autantqa~eHeest htM'ute chose qui n<H<sMàdhamBMS,ètnoas dis~a~ej~hetes, je~~croî~~st tonte ehtM'te en ~n eMean tt aahM en ceci
foptajton comantae des pMïos'Rphes~~a! disent~M'R n'ya~aphïs et~amoinsqo'entFetes <:cc<-
~M~t et monpoint entre les ~bf~MSça namtesdes <M<<tf«<Msd'ooemême e~~ce.
Mais je ne craindrai pas de dire qaeje penseavoireu beaccoap d'hear, de m'ôtre rencontré, dèsma jeoBësse,en certains chemins,qui m'ont con-duit àdes coasidérations et des maximes dont j'aiformé uneMéthode, par taqne!tèii me semble quej'ai moyen d'augmenter par degrés ma con-
noissance, et de i'éiever peu à peuaa ptashaatpoint, auquel la médiocrité de mon esprit et la
courte durée de mavie lui pourront permettre d'at-teindre. Car j'en ai déjà recueilli de tels traits,
qu'encore qu'aux jugements qae je fais de moi-
même, je tâche toujours de pencher vers le côtéde ladénance, plutôt que vers celuide !aprésomp-tion: et que, regardant d'un œudepM!osophèiesdiverses actions etentreprises de tous leshommes,
ii n'y en ait quasi aucunequi ne me semblevaineet inutile, je ne laisse pas de recevoir une extrême
satisfactiondu progrès que je pense avoir déjà fait<'nia recherche de la venté, et de concevoir de
telles espérances pour l'avenir, que si~ entre les
~Mn'~Ç
occNpaMo)Mdes hommes$ pM~menttMMnmes,il
y en q~elqu~ne qui soit solidement ho~ne et
im~oMante, j'ose cro~ qne c'est c~llo que- rat~choiaiet~ il"
'tFoute~isIl se peut faire que je me tFOmpë~etce n'est peut-être qu'an peu de cuivre et devetre
Queje prends peapde rop et des diantants. Jetais
cotobtofttaoas scmmes sujets à mous mepreodFeen
ce~ nous to~e~ aussi les. >se-ments~ ~s~~sfa<~ doi~~ être- suspects,tOMqo'Mssonteo BMMÏavecr.~ seraitiién:atse de &tMtvoir, en ce dtscOBMtquels sont tes
~ttemin~ qu~y~sMhUa,et d~ ~~SM~ mtt}~commeenantaMeau, a~ que chacun en puissejuger et qu'appremant, du btrMïtco~Hnon,tes opi-nions qu'on eh aura, ce soit itrnnouveau moyende m'iastndM, que-j'ajouterai & ceu& dont j'aicoutume de me servir*
Ainsi mon dessein n'est pas d'enseigner ici laMéthodeque chacun doit suivre pour hien con-duiM sa raison tnai&seulement dé faire voir en
quette sorte j'ai Mtcbëde conduit'e la mienne.Ceuxqui se m~ent de donner des préceptes, se doiventestimer plus habiles que ceux auxquet&itsles don-nent, et s'its manquent en la moindre chose, ilsen sont blâmables. Mais, ne proposant cet écNt
que commeune histoire, ou, sivoust'aimezmiëux.que commeune faMe, en taqaeite, parmi quelquesexempt Mqu'on peut imiter, on en trouvera peut-être aussi plusieurs autres qu'on aura raison dene
pas suivre J'espère qu'il sera utile a quelques-uns, sans êtcenuisiMe a personne, et que tous mesauront gré de mafranchise.
J'a4 été nourri aux lettres desmon enfance, et,pour ce qu'onme persuadoit que, par leur moyen,on pourroit acquérir une connoissance claire etassurée de tout ce qui est utile à lavie.j'avois un
r~!
~reme dés:p de !ea appreadpe. Mats, stt~t que
~M acbev~~Mtce ?<??$ d'étttdss, aa bottt dM-
~èt on a ebtttMBtted'ëtMffCMBwfaag de<doc~
JecbaMgea~eattctemeMtd'op~ je u~e~ti`etu=toîseMbaM~ssé detantdeao~ et dateurs.
qo'i! me sembMta'avo~ Mt aw~e pMat en Mt-
i c&aM~nMo~onqaej'M~8d6cwde ptas~pta~BMB igMoraaaë. Et, aéaamMaSt
j'ë~s~~Mdes~$céM~e~ti~, o~je peM~ <tM~ <~F~ aà-~ao~JtM)6M]ites,~)H ~~tf~eitt aocoM~enAr~t06
la ten~. a~ei~ àMM$MM<? q<M MttM~y
at)~< ~tnéih~ contéritédes scïeacesq~<~nous eos~gooit, yavaiapapcoMMtoasteê KvOeStt~aità~tde ceMesqM*o&esMmetes
ptas carieMses et tes ptus fares, t[aî avotent pwtembef eatre mes mai<ts avecceta je savois les
jngeme~queië~autres iai~oteùt de m~;et jette
voyais po!ntqù'bn m'estimât ihMfiea)' àmescon-
disctptes, bienqn'it y en eût d~jà ena'e~ttx qùèt-
quës~tts qu'on destinoit à pemptir tes piaces de
Hosmattrës.EtenanBOt~siêcten~sembMtaasst
HeuMssant,et aussi fertHe en boNsespttts.qn'a~fte attenn desp~êëédects. Cequi me faiaoït pfea-dre ta tibefté dejaget, parmot~deMustesaut~et de penser ~utt ~y aToit aucune<toctFioe dans
iemondequi &itt teUe, qo'oa m'avoit aopafava&tiaitesperer.
Je Netaissois pastoute~is d~estimer !es M~
cices aNXqnets<ms'occupe danstes écotes~ jesa-votsqaeïestaagttesqaet'onyapprendsontneces-saires po<tt t'inteMgencedes Hvresaacieas qmeta geattUesse dès faMesrêveiUe rëspfit; qtte !es.fctioos MettutraNes des Mstoires ïe relèvent, et
qM'ëtaottaes avec discrétîoaeites aident &fonMef!e jM~ement que ta tectmtede tous tes boas Mt~s~f comme ime Conversation avec !es plus bon-
ri n it
nc~s gens dès siècles passes, qui eo bat ùM~tesamea~ et m<~une .conversation etudtëe~ i
JaqueMe ileme '<(acM<i~te~~d~ teurs ~easëes~ que l~qu a des etdes oeautës incomparables; que la poésie a desdéMeatesseàet des 'tKmcewstrès ravïssant~s quet<!S!aath6matIqaesantd~ ~veBUoos«~s subUt~,
~t[Mi peMveMbeaoceup serviF, tantacontentef~cuMe~q~a~ciM~MMS les arts etaiminMëp
~avaM des Nommai! qoe tes écrits qui traiteMtdM mcears coo~ennëat plusieurs eMseigMemeMset j~sîeurs~~MfM~ons a~~i~vertu iqui sont~ort
attïes~ qa~tatMoÏogieBnSeigMagae~~ïee~qacïa pM~opMedMnneM~eo~d~ parlernai-.SMobtaMetaentde t<Mteschoses, et se faire ad-ïHicer des moins savatMs; queïa jurisprudence,la Bt6d6cmeet les aotreaseteBees apportent deshoooeafs et des fic!tesses a ceux qui tes euhiveMet eBSBqu'iï est bon de les avq!rtoutes examinées.même Ïes plus sHpërsmieMsesettes ptus ïaosses~aftn' diBeûnaottré teaf jastp vatear, etse garderd'()o'8tretrompe.
Maisje cfeyMSavoir d~S dMH~assezdei tempsaux langues etmetae aussi a la lecture des MvresancteM/et a leurs MMditeset à l<'uMfaMes;carc'est quasi te miane de converser avec ceux des
autres siect~s quede voyager,it est bon de savoirquelque caose des mOBUrsde divers peuples annde juger des nôtres plus sainement, et que nousne peasions pas que tout ce~ut est contre nosmodes soit ridicule et contre raison, ainsi qu'ontcoutume de faire ceux qui n'ont rien vu; mais lors-qu'on emploie trop de tempsà voyager on dèviente~nn étranger ëR son pays, et lorsqu'on est tropcurieux deschoses quîsepratiquoientauxsièetespassés, on demeure ordinairement fort ignorantde celles qui se pratiquent en celui-ci. Outre que
(Mï
les &Mcs ~at imaginer plusieurs événements
eomMepossMesquiMtesontpotM~et~?8 histoires les plus adëlostst elles ne ccmgentut B'aagmeBtemtta Tat~f des cMsMpbwt'Mren-dre plus dignesd~6trelues au moins en omettent-ettes ptes)p!e ~MJ)om'$tes plas Jb~Meaet motns
<Ha8Me&ctpconstaMcesif~ct ~ent qae te reste Be
pafo~ teirqa~ est; et <~ox q~)p~~tCM~ ~œaps par tes ëMmp~ eK~Û~f.ent sajets à ~tomberdans tes extFavaSaMes!despaMios de nos Femanstet Arecevot~dësdessetos~passent teaNÏorees. :c
.PestjtmeïsfbM i'eteqoenee et yéMis aBMMKeuxde ta poésïe, mais Je pensais que Faae et l'autreétoïent des dons ~dePespdt plutôt que des &aMsde Fétade. Ceux qui ont le ratsonmementie"plasfort et qat digèrent le mieux ïenrs pensées aCnde tes readrèclaires et intelligibles. peuvent toù-joars le Btieux persaade~ce q~its proposent~en-core qu'ils ne paplasseat que bas-breton et q~Bsn'eussent jamais appri&derhéteriqQe, ~tceaxquiont tes inventions les pics agréableset. qai !essaventexprimer avecle pïasd'ornement et de dou-ceur, ne laisseroient pas d'être les meiUeuMipoè-tes~ encoreque t'art poétique leur fut inconnu.
Je me p!aieois surtout aux ma&émtatiqaes, &cause de la certitude.et de l'evideocede leurs rai-sonsmais je ne remarquois point encore leur vraiusagé ;~t pensant qu'Bllpsaeservoient qu'aux aMsmécaniques, je m'étonnois de ce que leura fonde-ments étant si fermes et si solides, on n'aveit rienbâti dessusde plus relevé. Comme au.contrairèjecomparpisles écrits des ancienspaïens qui traitentdes mœurs~à despalaisibrt superbeset fortmagm-Mquesqui n'étoient bâtis que sur du saMeetsurde la boue; ils élèvent fort haut les vertus et tesfont paroltre estimablespardessus toutes leschoses
~S) 11
qui sont au monde, maïs ils n'enseignentpas assez& ~a iEomtoltFe,soMye~ qu!ils appelhiat d~nsi beau nomn'eat ~ane insensibilité, on nn~r~
gneil~ounndesespoir,o~u)~pafficide.Je féverois notre géologie, et pretendota~ an-
tant~t*auctm autre, &~agnet te ciel; mais ayantappr!~ ceanne chose tcêa assafée que te c!MannM'ene~pa& moins oa~e~anx~MaignoMB~q~)jt!<t8doctes,et q<te !es vérïtés t~véMesqaïycott-8~se~ soct .an.dessas de notre ~nteUt~ence, jett~Msscosé Jtes soMmettre~tjtsrMNesse~de me~
raisoûttements t et je peasots que pour ëhtF@pFëM<dre de tes exammer et y ~éass!r, Hétoit ttesotnd'avotrqueïqae exMraordîMtifeass~aace da ciel,et d~tre ptos q~homme.
Je ne. dira!, rien de ia philosophie sinea -que
voyant qa'ctie a étécultivée par les plus excellents
esprits qui atent vécu depuis plusieurs siècÏeSt et
que néanmoins il ne s'y trouve encore aucunechose dont on ne dispute~etpar conséquent qui ne
soit douteuse, je n*av0tapoint assez de pretomp-tion pOMespcce~d~yreneontrermieaxque tes au-
tres, et queconsidérant combien il peut yavoir de
diverses opinions.touchant unemême matière, qui
soient soutenues pac'des gens doctes sans qu'il
y en puisse avoir jamais plus d'une seuie qui soitvraie, je réputois presque pour faux tout ce qut
n'étoitquevraisemMabte.Pui$ pour tes antres sciences .d'autaat qu'eHes
empruntent leurs principes de la philosophiet
Je jugeois qu'on ne pouvoit avoir Tien bâti
qui fut solide sur des fondementssi peu fermeset ni t'honneur, ni le gain qu'elles promettent n'e-
toientaunisants pourme convier a les apprendre;car je ne me sentoispoint, grâce à Dieu, de con-
ditionqui m'obligeâtà faire un métier de la science,
pour le soulagement de ma fortune et quoique
(M~
M C~sp pas proFessionde imëpMset'? gloire ancynique, je Ms~s MÔanmoiaa?< peu d'état deCt-tteque je n'espéreis point acquérir qu'ataux titres et ennnpour les mauvaisesdoctrines.je pensonsdéjk connoltre assez tie qu'eMMvaloientpoum'ëtt~ p!as sujet & êt~tFomp~ ot ptiriespromessesd'~tMahsbtmMM~m pa)' les pFëdtctions<t*aMastretogae, nt pacles iimpoMuM9d'un ma-gicien, par les artïBces oM!a tantene d'anc~n<!e~eax.q!))!~~proïe~ion ae sa~p ptus q~itsne Mrént.~ ;<'r~ J ~~r 'r~
C~ pourqiMt, Mtût que iTage me~erm~ desortir de ta sujétion de mes précepteurs, je quittâtentièrement Fémde des lettres, et me résonantde ne chercher plus d'autre science quecelle quise pourroit tMUneren moi-même, où bien dans legrand livre du monde, j'emp!oyai le reste de majeunesse à voyager, à voir des cours et des ar-mées, a fréqnenter des gens de diverses humeurset condMons, a recueittir diverses expériences,àm'éprouver moi-mêmedans tes rencoatrès que iafbrtune me proposoit, et partout à faire telle ré-nexion sur tes choses qui se présentoient, que j'enpusse tirer quelque pro6t; car il me sëmMbitqueje pourrois rencontrer beaucoup plus de ~ritedans tes raisonnements que chacun fait touchanttes adirés qui lui importent, et dont Ï'événementle doit punir bientôt après, s'it a mal jugé, quedans ceux que fait un homme de lettres dans soncabinet, touchant des spéculations qui neprodui.sfnt aucun eSëtet qui ne iai aont d'autre consé-quence, sinon quepeut-être it en tirera d'autantplus de vanité, qu'eues seront plus éloignées dMsMKscommun, a cause qu'U aura dû emptoyerd'autant plus d'esprit et d'artince à tâcher de les-rendre vraisemblables. Etj'avois toujours un ex-
~rême désir d'apprendre a d~tittgacr te vrai d'avec
1 !t~ ;r
? taux, pour vou~cïa!r m~Mtions:~ et'msf"eh~a~e assurant en ceKeYtC.
t! est vrai que, pendant que je Be faisQtSqtte
coMïdérer tes )cMoBur&AcaautK~ Bbmmes.~e n'y
troavois guère de quot ~n'assaFer, et qoe j'y re-
maMtuo~qaast autant dettnet-sîté que jt'av~s fait
aûparavaBtèotfe lesopioioo~ des pMHosbphes;en
serte que te ~M9j~aad pr~t quëfeB Mttfois,
é~t ~e.~ Te~a~ pÏ~Ï~H~ qui Men
qa~ïesnoas sern~ `eïi~ravâga~itxset ridi-eûtes, ~eta~seot pas ~etre ceoMMuaêmeatrëcues
et apprdavèes pat- ~aatrcs gpaùds peupler jap-
prëaçis ne r~en crotpe trop ~nnementdequi
ne~avott étëpersaadëquèpatrexempïe Mta cpMt~me;et ainstjè me déttvroMpeu à pettde
beaocO~d'etrears qui peuvent o~asquer notre
tumiëpé natoreUe, etnoas "eodre moinscapaMes
d'enttiodre raMOB.Ma~ après qùeyéus~ employé
qttetques adqëes à étudier annsï dans le Uvredum~nde, et~t~pherd'acqaéMrq~je pris un ~our r~sdtutioa d'êtudter ausst eh mot-
métne, et remployer toutes les forces de mon
espnt &chotStr les chemïosque je devoissuivre,
ce qui me réussît beaucoupmieux,ce
que stje ne me îossejamafs~pay~Mi oe mesiivres.
:1t
<M!
SECONDEMMBE.
~~ùM~lors en AMema~ oû >torc~à~foi~des
gUeEres~qui n'y sontpas encore mues, n~avott
appelé; et, comme ~eretoui~no~d~ment de l'empérëRr versyarn~, le commence-*mentde l'hiver m'arrêta en un~quartier, ou~ netrouvSn aucune cenversatîonqm medivertit, etrayant d'àïUèurs, par bonheur, attcuatssoïnâtdpassons qnt metrOmbiaSsent,je demearot~ toutÏèjoM entiermë!seat dahs en po81e, oafyavoiatout loisir de m'entretenir de me&pensées. Entre
ÏesqaèMesfl'iané des premièreaifntqueje m'avisât
de considérer; que songent iï n~ya pas tant de
perfëctïon daM lesoaVrages cdmposësdeptasieuMpiëce~,et faits de jamaiode diveMmaîirM~qu'enceux auxquels un sent a travamë. Ainst voit-onque les bâûments qu'un seul arcnitecte a entre-pris et achevés ont coutume d'être plus beaux etmieux ordonnas que ceux que plusieurs ontMchédëfraconnnoder, en fâtsant servir de vieilles mu-faittes qui avoient été bâties à d'autres Cas. Ainsi
ces anciennescités, qui, n'ayant été au commen-cement que des bourgades, sont devenues, parsuccession dé temps, de grandesvilles, sont ordl-nairement si mal compassées, au prix de cea pla-ces réguMèresqu'un ingénieur trace a sa fantaisiedans-une piaine, qu'encore que considérant leursedinces chacun a part, on y trouve souvent au-
tant ou plusd'art qu'en ceux des autres toutefois,à voir comme ils sont arrangés, ici un grand,t1~un peut, et commeIh rendent les rues cour-
w
béea~ Ïaégates, ~ndirait que c'est ptutot!a ~r-~me que !a volontéde quelques hommesusant de
raison, quites a ainsi disposés. Et, si onconsidère
qati y a eu néanmoins, de tout temps, quelques
omc~rs qatoat eM<~aï~eae ptenaFe garde aux
hat!oœntt dès particuliers, pOMBtes faire se~ir
aTopaemeatdw pttMtc, on eonttottfa. hien qa*estmaïaïsé,e& Betfavamantqtte~ur les cadrages
d'aottai<Jd&6Ht~ des 6h~se&foft aecMBp!ies.A~ostje m'îmag!nat que les peaptes, qui < ayantété autrefois demi-saMages,et ne s'étant eïvttiee~
que peu a. peu, n'ont fattleufs tais <)o'&taesu~eqaet l'&cômmodité des CHmeset dès qM~eMe~tes
y a eoMMhtts. vie sauroient eM'est bien poli-
cés, que-ceux' qon, dès le comtoencement qu'Usse sont assemblés, oat èbser<réles consittatioB~
de qaélqa&ppedent Mgis!aMur comme ? est Mea
cert~aqneretat de la vpai&feUgien, doM Dieu
seul a fait les ordonnacces, doit ~tre iacompa-rablement mieux régie que tous les antres. Et,
pour parler des choses humaines, je crois que,si Sparte a été autreibis très florissante. ce n'a
pas été à caase de la-bonté de Ghacone de ses
lois ett~particatief', vu que plusieurs étaient fort
étrangeSt et môme contraires aux bonnes moeurs,mais a cause que, n'ayant été inventées que parun seu~ elles tendoient toutes &même Mn. Et
ainsi ~e pensai que ies sciences des titres, aumoins c~Uésdoat ics raisons.ne sont que proba-bles, et qui' n'ont aucunesdémonstrations, s'étant
composées et gresaies peu a peu des opinions de
ptusieurs diverses personnes, ne sont po!nt si
approchantes de ia vétité, que tes simples raison-
nements que peut faire naturet!ement un homm&de bon sens touchant !e&chosesqui se présentent.Et ainsi encore je pensai que, pouf ee que nousavonstous été cnfaats avant que d'être hommes,r.
1
et qu'H nans a Mtu tong~omps être gouverna~ar nos appétits <~ nos pr6ef'pteuM~qu~ietoi~nt~MTenteoHtratrëates~MQs«ux autres:, et qui, nt
uas Mï~ aMt~être pas touteura te mpittéut~ it cetpresqao !M~pbasiNe qac nos ~gëments sottmt s~ pars ni $tsottdes qu'ils, att~ieM!6tc,jst Moas avîotMëa fM-sage~tMr de ao~ ~M~ ~~j~ poinr~ê l'ot~natssa&cetetqaëNoasB'eassioMJam~ étù Coli-dmtsqaepapcttc.
lt estvrai que nous-ne Toyons pohttqtt*<Mtjette~par teirrë toatcs tes matsoas ~MaeviMe,pOM'ta8eM~dess6m~ tes refa~d'aMtre façon, d'en
rendre !cs rMpsp)ttsbeH<'s;mtaMon ToitMen quepïastews font abattre les teurs poartes rebâtir, et
qaemômequeÏ~)eMsi!sysontcoBtramtStqHa~~cttes sont t'u danger tte tomber d'eî!os-N)ôjme~,et~s~~cdemcnts n'en sont pas bien for~est'exempte de guoi je me persuadai qu'it M'yauroitveritaNement point d'apparence qa'mï particulierttt dessein de rétbrmer un État, en y changeanttout dès les fondements, et en le renversant pourle redresser; ni mêmeaussi de retbrmer te corpsdes scienceson t'drdre etaMi dans les écoles pourles enseigner mais que pour toutes les opinionsquej'avois reçues jusqu'alors en ma créance, je nopouvoismieux faire que d'entreprendre une bonnefois de les en ûter, afind'y en remettre par après.ou d'autres meilleures, bu bien tes mêmes, lors-que je les aurois ajustées au niveau de la raison:et'je crusfermement que, par ce moyen, je réussi-rois à conduire ma vie beaucoup mieux, que si jene bâtissoisque sur de vieux fondements,et queJene m'appuyasse que sur tes principes quejem'e-toisiàissé persuader en majeunesse, sans avoirjamais examiné s'ils étoient vrais. Car, bien que jeremarquasse en ceci diverses dimcuttés, elles n'e-
:~n.!toient point tentcMs sanspctaede, ni compaMtbtcsa <e!tes qui ~e trouvent en ta rctonnation des
moindres choses qu! touchenttepabtie. Cesgrandscorps sont trop matMs~s~rëtever étant ~battus~,
~bumëme &rMenïpétant ëbntnM!~et JeMpaeiHttM
ne peovent ëtpc ~'e très rtMtea.PMts, pourteupit~iNtper~ctioB~,s'Ms ~n~jcomm~~ seM)~ att~-stté qntest ent~ee~x SMtHtpoopossurpr quept~
sieuF8en«M. Pasage tes a sans deaté fort ~00-c!t!6,ettnëme Men a évite oa corrigé inseosiNe-ment qaaattté, MtxqMpt!es w pourmit si MeopOMFVo'fpap pMtdence;et ënBnettessent qMas<~Mt~MM'8~ptMS~upportaNea qae ne seMit Ic~n-changement } en mêthe faç~ que !~s gfand~chemtins,qut tournoyent entre Neamontagnes,de.TiennentpCM&peus! Mh!set si comtBaodès,&??€<;d'elfe <)Péqaent6s,qc'Mest beaucouptneitteur detes ~Yfë, qued'entreprendre d'aHerptus droit, engrintpant au-dessus des rochers, et descendantjasqu'aabMdespréCtpiccs.
C'estpourquoi je ne sa~rots aucunement appMu-Tprces humeurs arouïMonneset inquiètes, quin'é-tant appeMes ni par teur naissance, ni par leurfortune, au maniement des anaires pubiiqaes, nelaissentpas d'y taire toujours en idée quelque nou-Ye!!eré~rmation; et, si je pensois qu'H y eût lamoindre choseen cet ëcpit, par taquetteon me pûtsoupçonnepde cette fbt!e, je serois très marri desouBMrqu'it f&t pnMiê. Jamats mon dessein ne
s'est étendu plus ayant quedétacher à réfbrmermes propres pensées, et de batif dansun fonds quiest tout àmoi. ~uosi, mon ourrage m'ayant assezptu, je vousen fais voir ici le modMe,ce n'est paspourcëtaquejèveuiMéconseiKera personne det'imiter. Ceux qneMeu a mieuxpartages de sesgrâces auront peut-être des desseinsplus relevésmais je crains bien que eetMi-cine soit déjà que
~1
trop hardipour ptusieurs. t.a seule jrésotutionde se
deMre de toutes Ïosopinionsqu'on a repues aupa-
Mvant ea .sa crëancë~ n'est pa~nn exempie qu"
chacun doive suivre ;et te monden'ast quasi corn.
po~ q~ de dettKSOfte~d'esprit. auxquels il ne
~oaTient awcMnemeni.A $«voiF ae cem qat. se
ereyaot plus ÏtaMtes qa'Hs ne sont. ne se peMventMnpëc&erde précipiter teufsjagements.ot avcir
assez de paMencepo~ conduite par crdfe toutes
~ears pensées; d~h vtent q~tCs'its avatent uae Ms
pris la liberté de douter des ~actpes qtt'its ont
reços.et dos'e~~eFd~~emïncontMan.~mais
ikMpOMcmient tenir !e seatierqe'it faut pfendre
pour ttHefptas dFoit.et demeaFero:eateg&Féstoute
Ïeur~ie; puis de ceux qa~,ayantassez de raison
ou dé modestie pour jttge)"qu'Hsaont mo~scapa-
MesdedMngaerteTrai d'avec le faux,qaeqaet-
qMesautres-,par lesquels ils peweot~treiMstBatta,
doiventbien ptutets&contenter desutvre les opi-
nions de ces autres, qu'en chercher eux-mêmesde
meMeares.Et pour moi j'aurots ~16 sans doute da nombre
de~es dermers, st je n'avois jamais eu qu'an seul
mattpe.ouqae je.n'easse point su les différences
qui ont été de tout tempsentre les opinionsdespins
doctes. Mais ayant appris des le eoMege,qu'on ne
sauroit rien imaginerdesi étrangeet si peucroya-
ble. qu'ii n'ait été dit pac quetqu'nn des phitoso-
phes, et depuis, en voyageant, ayant reconnu que
tous ceux qui ont des sentiments tert contraires
aux nôtres, ne sont pas pour cela barbares ni
sauvages, mais que plusieurs usent autant ou ptus
que nous de faisen; et ayant considéré combien
un même bomme, avec son même esprit, étant
nourri dès son enfance eatre des François on des
~!iemand&,devient duEërentdece qu'ii seroit, s'il
avoittoujours v~eu entM des Chinoisou des Cani-
~ï i:iw! Set commentjusques aax modesd<! noa ha-
bÏts,~a m$mechose qui nous-a pÏn i! ya d<x«M,
qnt nous ~ttaira pea~~reencore ~vaut dix anw,nous sembte maintenant e~rata~nteetrKMc~Me~~ea sorte que c~estbien phMta Goatanteety<Kemp!eq~joeua~e~sMadeat, qM~MCMa&CtMMetMane~cer-~ci.<a!ne~e~~tte~êaamotM~a pMwaMt&des v<tbt~est
pas:une pFeave qutvai!!9 tW, pOMirtes~ént~ wn
peNUMatataëeaaa~uvnFt~ cause qu'il est. bien
plus vratsemMaMeqa'aa homme~eut tes ait MR~coati~ës que tout un peuple; je~nepouvoisehoisir~~
peMonnàdoatJe& ~mjioM me<emb!asseBt devoirêtte préférées à celles dea ~M< j~m~comme coatraiat d'entreprendre moi-même de me
conduire.Mats, commette honMBeqatmarche seul, et daB~
tes ténèbres,-je merésotas d'aller st tentement,et
d'aserdetaM de<e!rcoaspect!on en toateschosë&,
que si je n~avançotsque fort peu, je me garderotebien au moins de tomber. Mêmeje ne vouluspointcommeneer a rejeter toat-â-~aït aucune des ept-mons qui s'étoient pu gHsser~autrefois en ma
créancesaas ~y&votrété introdahes par ta ratsonque je n'easse acpatavant emptoyé assez de tempsà faire le pM~etde i'omvrage~ae j'eatreprenois, et
à chercher la vraie méthode pour parven!r à iaconnoissancede toutes tes chosesdont mon espritseroit capable.
J!*aToisun peu étadtc, étant plusjeane, entre les
parties de ta phitosopMeà Ïa logique, et entre les
mathématiquesa l'anaïysedes géomètres, et &Fa!-
gèbre, trois arts ea sciences qui semMoientdevoir
contribuëp qne!qae ;chose à mondessein. Maisen les examinant je pris garde que, pour ta iogi-que, ses syMOgismes~et ta p!apart de ses antresinstructions servent ptatôtà MtpHqueràaNtruiteschoses qu'on sait, ou même, commeFart deLutte,
<2&)}
&parter sans Jugementde ccttes qu'on i~ore.qu'a tes apprendre. m, bien qu'été contienne eu~t beaucoup de p~CptC~teès~vraisCt~rësbons.~yca atom~~i~ tapt ~'Mttpcs maëspap~sont ou nuisiMes ousuperaus, qu'H est presqueaossi maMs6de les en s~aMt que tte t!MF tmeD:aMt ça une MiBfrvchoFs<t'att Noc <te marbrequi n'est poictenBofe ~bMtcM.Pn!$t pour t'ana-iysc aMiaMctcn~et !'a~&bF~aes mottcMtes,~HtF@qm'eBes oe s'~en~nt qM'adés tnaMëfes~rtabs-traites,, et qat ne semNentd'attcMMusage, ta pre-mïèfe est toa~oMPSai astMintë à !a cbosMeratioadesagMFes.tenepeatexeFWFt~sans anigaer beaucoup t'tmag!nation et o)t s'estteHemeat assajett en la dern:pFeNcertaines règleset à certains cMSres. qu'on ed a faitunaMcohfMset obscur qui embarrasse f esprit au !ieu d'unescience qui le
cuHive.Cequi fut causeque je pen-sai qu'ufaHeitcherchep quctqu'autre mûthodequiMmprenant les aTantasresde ces tro:s, fût exempte.de leurs défauts. Et comme!amu!t;tade des 'loisfournit souvent des excuses aux vices en-sorte
qu'un état est bien mieuxr~é, ~gqh~n'enayantque fort peu~eHes y sont fort étpoîtpmeht~me~Tées: ainsi, au î!eu de ee grand nombre de pre-eeptea ~dontla tog:qtte est composée/jecrus quej aurois assez des quatre suivants pourvu que jeprisse une ferme et constante H-soïution de nemanquer pas une seule fois àtes observer.!Lepremier étoit-dé ne recevoir jamats aucune
<bosepour vraie, que je ne !a connusse évidem-ment être telle c'est-à-dire, d'éviter soigneuse-ment la précipitation et !appevention. et de necomprendre rien deplus eh mes jugaments q~tecequi seprésenteroit si ctaipementet si distinctementa monesprit~que je n'eusse aucune occasion deïemettreeodoate.
tas; )~
t~ second, de diviser chacune des dimcu!té$quej'exammcrois pn autant do parcettos qa'M se poup-roit, et qu'it sero!tMquisportes m~eux~u~
te troisième, de conduire par ordre mespeu-s~cs, on commençant par tes ot~ets Map!as stm-pteseUes ptasa~s à MnBo!tr6,pom'~on~rpemà peH, comme par dfgrés, jasqu'~ ta cooaoissancedes p!us composes et, supposai mêmede t'ocd)"eC)M)wcMxqt~ oe se prëcëdèMtpômtnatuMMemeBtïesuasteaàmfes.
~Ette <te)mtep, de ï~Fe pertou~ &:s dênombt~-meats ~em!er~ et des revuesstgcnër~tasse assure do ne rien ~meMce.
Ces ton~ttes chaMesde raisons tontes simplesetiaeMes,dont les géomètres oot coutume de se ser.vif, ponr parvenir a leurs ptûs dimcJtesdémons-trations, m'avpientdonné occasion de m'imaginerque toutes les choses qui peuvent tomber sous tacohnoissance des hommess'entrcgmveat en mêmefaçon, et que pourvu seulement qu'on s'abstienned'en recevoir aucune pour vraie qui ne te soit, etqu'on garde toujours l'ordre qu'a faut pourles dé-duire tes unes des autres, it n'y en peut avoir desi éloignéesauxquette& eaSnon ne parvienne, nide si cachéesqu'en ne découvre. Et je nefus pasbeaucoup en peine de chercher par tesqueues Metoit besoin de commencer:car je savois déjà quec'étoitparieN ptus simples et tes plus aisées &eonnottre; et considérant qu'entre tous ceux qutonteMevant recherché ta vérité dans tes sciences,itn'ya eu quêtes seuls mathématiciens quiont putrouver quelques démonstrations c'est a dite,quelques raisons certàmea et évidentes, je ne dou-tois point que ce ne fût par les mêmes qu'ils ontexaminëes.bien que je n'en espérasse aucaneautre utilité; sinon qu'eHes accoutumeroient mon
~2~
j;wiu
esprit a se rcpaitro de vérités d ho so contentcf
point déçusses rayons mais ja n'eus pas dessein
pour cela de t~heF d'apprendre tou~ ces âcience~;
particuMeM's,qu'on nomme communément ma-
thématiques; et voyant qu'encore que leurs objets:soient ttiSërpots, elles ne laissent pas de s'accor-
aer toutes en ce qt)*eHc9n'y ~ottsMërent autre
chose que !es <K~s rapport ou proporHonsqHt
~ytK~e~, je pensai q~HYaÏo~m~hxqMJ'eMmmassesottement ces proporU&naen général,. et!.aM9tes supposer que dans ïea sujets qu! servi-
Miect S m~ ren~ co~ï~oissa~~e ptu$ alsér,m'en rçu re-1- c~nnoissaneeph)$ aiSéc~,
meute aussi sans les yastFetadreaacunemeM, aftn
de les pouvoir d'autant m!eux appliquer après à
tous les autres auxquelselles cooTîendroient.Pots,
ayant prts gardé qne pour. les conno!tre j'aarois
quelqaeBoisbesoin de les considérer chactme en
particulier, et quelquefois seulementde tes retènirtou de les comprendre plusieurs oMemNe;je pen-sai que pour tes considérer mieux en particutier,
je tes devois supposer en des lignes, à cause que
je ne trouvois rien de phMaimpte,niqueje pusseplus distinctement représenter à mon imaginationt:t à mes sens; mais que pour les retenit:oa les
comprendre plusieurs ensemble, il faHoit que jetes expliquassepar quetquescMCMS.tesptoi%courts
qu'il s,eroit possible,et que par ce moyen j'em-
prunterois teat le meilleur de l'analyse géométri-
que et de t'atgëbre, et corrigerois tous tes défauts
de l'une par t'autrcCommeen effetj'ose dire que l'exacte c~erva-
«on de ce peude préceptes que j'avoiscnoists, medonna tcuefacuité à démêler toutes les questionsauxquelles ces deux sciences s'étendent, qu'endeux ou trois mois qne j'employai les examiner,
ayant commencé par tes plus simples et plus géné-rales et chaque vérité queje trouvois étant une
f s? :1
Teg!equi me ~ervoit aprûs a en trouver entres,M~seu~mentje~n~a~ut~pt~sieHM~qu~~oisjugées autreMstrës diQieites, maisitme scm*Na aussi ver. la nn que je peavois déterminer, encelles m&meque j'ignoirois. parquels moyens etjusq)Coùtt étoit possible de les résoudre. ISnque~je ne vousparoitral peMt-ôtropas être for~va~. stvous cottsMérez que n'y ay!tnt qu'une vérité dechaque chose, quiconque la tFOuveen sa!t autantqu'on ea peut savc!r: et que~par exempte~un en-
fa~tinsttMtt en i'aHthm~tique, ayant~itone~~a~~tion suivant ses pëg!< se peut assatc~~a~oh'trouvé touchant la somme qu'i!exanttaoit, (but~e que respnt humain sauroit-trouverr: carenSnta méthode qui enseigne &saivreïe vrai ordre età dénon~rer exactement toutes tes circonstanees~e ce qn'on cnerche t cohtîeht tout ce qut donnede la certitude aux règles d'arttbmëtiqup.
Mais ce qui me contentait te plus de cette mé-thode, étoit que, par eHe, j'etois assure d'usepentout de ma raison, sinon parfaitement, au moinsle mieux qa'M tut en mon pouvoir: outre que jesentois, en la pratiquant, que mon esprit s'ac-coutumdit peu à peu à concevoir plus nettementet plus distinctement ses objets et que, ne l'ayantpointftssujettie à aucune matière particulière, jeme promettpis dé t'appliquer aussi utilement auxdimcultés, des autres sciences, que j'avois fait àceHesde t'atgèbre. Non que ponr cela j'osasseeatreprendre d'abord d'examiner toutes celles quise présenteroient; car ceta même eùt été con-traire à Perdre qu'etté prescrit mais ayant prisgarde que leurs principes deteient tous être em-pruntes de la philosophie,en laquelle je n'entrou-vots point encore de certains, je pensai qu'il faitottavant tout que je tachasse d'y en établir; et quecela étant la chose du monde la plus importante,
~a&
ETeaBn comme ce n'est pas assez, avant decommencera rebâtir le It~sott on demeure, ~uede l'abattre. et de faire provision de matériauxet d'architectes, ou s'exercer sot~mémsà l'arcM-
teCMre, et ontre cela d'en avoir sOigneasementtracé le dessin; mais qu'itfaut aussi s'être pourvade qaelqaeaatre ,6M'oa puisse être logécOmtMo-dêment, pendant le temps qa*<my travailleraaiast, aBn que je ne demearasse point irréso!wen mes acConSt pendant qce la raison B~oMi~e*foit del'être en mes jagements, et qae je ne lats~
sasse pas devivre des lors le plus heuteasementqN~Jepoarrois,JemQfOnaaianomopaÏeparpM~.vision, qui ne consistoit qa'en trois <)? qAatMma~mM, dont je veax tttehvous M)fe part.
Ba première étoit d'obéir aux lois et aMXcOa-tumes dé nton pays, retenaot consfâaanehtlàifeli-
gion en làquéHëBieam'afait ta g~aced'être Ïns-
TRO!StÈMËPARTIE.
< pF~ph~n eti~p~ êtotentJQ.¡phM a craiodFe, je ne devoîa pomtentreprendre i`tPen venir &~oot, que }e t~eMMeatMat an &gebien p~ ~rqae ceM de Mogt-M~aans que r
j'avoia atoM; ~t que~e n'easse auparavant ~00-~
ptoy6 ~eaaeoap de temps a m~rprepape~ taat
~racinantde monesptït~atea Jtes~aovaises ep~ =
nions qoe~y avoïs Mç~esavantce temps q~ot :i~tatsant amaa de plusieurs expënenees, pour être i
après la mattère de me~ t'aisomtementa, etea
~eMr~~Muïo~ la uuthocte gue e mtétoi~
? pt-esepïte,~6n de ~a~atbnnir de phtsen ptas.
(sa~tru~ dès mon enfance, et me gouvernant en toute
autfë ëMsë s~an~le~opK~~ M plus modéréeset tes plus éloignéesde Pexcès, qui fussent com-munément reçaes en pratique, parles mieax sen-séede ceux avec lesquels j'aurais à vivre. Car com-
meaçant dès 1lorsà ne compter pourden tesmien-nés ~M'opK's~cause <pteje les vùuloï~remettre
mates & ~examem,yetois aa~so~de ne pou~otcmte<M,que da s~re celles des mieox sensés. Etencore qu*Hy en:ait peot-etred'aasst Men senséa
pana! Ie$ PeMes ouïes CbïBOts~qQepatmtnous,H mesemMoit que le plus utile étoit deme teg!epselon ceo!xavec Ïesqoets j*aM~oi&a ~v~e~et <ptepour savoir qaetteaétoiemtYéritabtemeBt leurs
opîoiQBst iedevoisptutôt prendregarde à ce qu'ilspratiquoient qu'à ce qa'UsdiM~nt; Boa~eHÏemeB~~à cause q~eo la corrap~on de ao~ moBursU y apoo de geas qot veuillentdire tout ce qu'ils croient;mais. aussi à cause que- plusieurs l'ignorent eax-mêmes, car t'actiomde la pensée par laquelle oncroit uae chose étancdMërentede ceHepar, laquelleon connott qu'on la croit, elles sont souvent l'onesans rautre. Etendre plusieurs opinions égalementreçues, le no cheisissois que les plus modérées;tant à cause que ce sont toujours les plus com-modes pour la pratique, et vraisemblablementles
meilleures, tous excès ayant coutume d'êtremauvais comme aussi ann de me détournermoins do vrai chemin en calque je taiHissè, quesi, ayant choisi l'un des extrêmes, <yeutété l'an-tre quil e&t fallutsuivre. Et particulièrement j<*mettois entre les excès toutes les promesses parlesquelles on retranche quelque chose de sa li~berte tMmque$s désapprouvasse les lois qd, ipoaf Beoté~er &l'inconstance des esprits tbibles,pemMttent, lorsqu'on a quelque bon dessein, oumême peBFtla sûreté dn commerce, quelquedes-
(S<~
sein qui n'est qu'inditKren~ qu'on tasMtdes~u~on dè'scont~a~squi o~ligent ~y PersBvérec maisou descoatrats quï oMigent&y persévérernaats&cansequejénevoyois au monde aucune chosequi demeurât toujours enmême état, et que, pourmon particulier, je mepromeitois de perfectionnerdéplus en plus mes jugements, etnon poiatde !e&rendre p!rès, j'eusse pensô~oaMneMreune. gFaaiaefaute contre te bon sens, si:, pour ce sq~ej'ap-jMFOavoïsators quelque chose, ~eme tusse oMtgéde la prendre pour bonne encoFeaptfésIotsqu'eMeaurôit pëut~tM cessé de rëtrë, om~QëJ'MrëM<esse de t'estimée teHe~
Ma seconde maxime éte!t d'être le ptns fermeet le plus resoitt eames acUons q~e je poarrots ·,et de ne suivre pas moinsconstammeQt les opi-nions tes ptus deoteuses, torsqae je m~y sero!saae fois détermtné, qae si eUes eussent été trèsassurëes.lmttanten ceci les voyageaMqa! se trou-vant égarés en qnelque~br&t,ne doivent pas errer.en tournoyant taat&t d'an côté tantôt )thmautre,nt encore moins~'arrêter en une ptace, maïàmar-cher. toujours le plus droit qu'Mspeuvent vers unmême côté, et ne le changer point pour de jtbiMesraisons encore que ce n'ait peut-être été aucom-mencement que Ïe hasard seul qui les a~déter-mïnés &le' choisir car, par ce moyen,s'iis nevont justement où Hsdésirent, i!s arriveront aumoins à la Cn quelque part, ou, vraisemblable-ment lis seront mieux que dans ie rnMiettd'uneforêt. Et ainsi, les actions de la vie ne sounrantsouvent aucun détai, c'est une vérité très cer-taine que, lorsqu'il n'est pas en notre pouvoir dediscerner les plus vraies opinions, nous devonssuivre les plus probables et mêmequ'encore quenous ne remarquions point davantage de proba-~Mlite aux unes qu'aux autres, nous devonsnéan-moins nous déterminer &quelques unes, et lest
(M~considérer apréa~ non plus commedouteuses entant qt~eMease rapporteM à la pratique, mais
commetrès ~Miiesettrëa certaines, a cause que la
!raisonqui~ous y &fait déterminer se trouve tetle.
~Et ceci tut capable des lors de medélivrer de tous
ïes tfepënttMet tesrëmo~~t qui ont;coutume d'à.
gtt~~acMsciencesdecesesp~Mb~~chan~icétànts, <!Utse taisent anër tMonstamment a pra-
!ti<tuéj~comme boncies, les ettoses ~!s jugent;
~~&&aNX~ h L-:L~
Matroisième maxtaie étoit de tacher to<tjours
plutôt &me vaincre que ta icMOM, et &changermes desirs qMel'ordre da monde et géaérate-Ment de m'accoutamep à croire q<t'Hn'y a cten
qui soit entièrement en notre pouvoirquenos pen-
sees~en sorte qu'après que nous avons fait notre
mieoxtoochant les choses qui nous sontexterieu'-
res, tout ce qui manqué de nous réussir est au
regard de nous absolument impOMiMe.Et ceci
seul me sembloit être suffisant pour m'empêcherde rien désirer a t'avenir que je n'acquisse, et ainsi
pour me rendre content car, notre volonté ne
se portant naturellement à des~er que les choses
que notre entendement lui représente en quelque
façon comme possible, il est certain que si nous
considérons tous les Mensqui sont hors de nous
comme égalementéloignés de notre pouvoir, nous
n'aurons pas plus deregret de manquer de ceuxquisemMentêtredQS¬re naissance, lorsque nous
en serons privés sans notre faute, que nous avons
de ne posséder pas les royaumes de la Chineou de
Mexique et quefaisant, commeon dit, de néces-
sité vertu, nous ne désirerons pas davantaged'être
sainsétant malades, ou d'être libresétant en prison,
que nous faisons maintenant d'avoir des corpsd'une matière aussi peu corruptible que les dia-
mants, ou des ailes pour volercomme les oi~eaux~
~Jb~Ma!s j'avoue qa'N est i~oind~u long exercice, f
et d'une méditation souvent réitérée~ pour s'ac-!coutumer ®arder de ce Maistoutes les choseset Je croia que eest principalement en ceci que~consistoit le ~c~et da ces philosophes,qut ont paautrefois ae soustraire de l'e~tp ae ta &<rtMne.et matgtéiea dou!euraet là pauvreté ~dtapa~etde
la ~6!icit~aree leurs. dieux. Cac s'occupant sans ;<
cea~eac~Btdërepïe&tornesqMtÏear~ieDtpt~<adtès par ïa nataM, its se pei~~adoietK~t pap-
faitem<BOt<[aejp!eam'étoitenieMfpoavoifqN~!eMMcensées, que cela seul étoit MiBMMpocr les em-
pêcher d'ai!oi)~aucune affectionpour d'autres,cho-ses etï~dtsposoieBtd')Bt~ st absotMmpnt,qu'ttsaroient <-? ceia qm~k~ ~on de~ plustiches, etptus pa!ssams,etp!!Ets libres, -et plusheureux qa~aacandes autres hommes qui, n'ayant.point cette phHosophie, tant favorisés de la na-<ore et de la fortune qu'Ms puissent être, ne dis~posent jamais ainsi de tout ce qM'iisveMtent.
Ehan, poap conclusion de cette mofa!e, je m'a-visât de faire une revue sur les diverses occupa-tions qu'ont les hommes en cette vie, pourtâcheràfaiMChoix de la meilleure et, sans quejeveuiHe rien dire de celles de&autres, je pensaiqueje ne pouvoismieux que'de continuer en celle-là mêmeouje me troovois, c'est-à-dire, qued'em-p!oyeptoute ma vie &cultiver ma raison, et m'a-vancer, autant que Je pourcota, en la cennois-sance de ta vérité suivant ta méthode que-je m'e-tois prescrite. Pavois éproNvéde si extrêmes con-tentements depuis que j'avoii! commence & meservir de cette méthode, que je ne eroyois pasqu'on en pût recevoir de plus dou~, nt de plusinnocents en cette vie et découvrant tou~ lesjours par son moyen quelques vérités, 9quimeMmMoientasMz importantes, et communément
;s~
ignorées dee autres iMmMtt~ la sa~aïa~n que
j'en avais remptissoit tettemen~ monesprit quetout le reatè ne me taoeh~t iptoia~ Outre queles trots maximes précédentes n'étoient fondées
qnesurledessemquej'avoi~decontinuepam'~Muire: cat Men nous ayant donné eihaea&qjMe!-qùe ~atBi&Fèpour d!seëfnef tevrat~Mecte fàœt,
j~ n'eusse pas epn me devoir contenter des op<-nieM d'autrui <Mtseat mome~,si je ne meï~MepMposë~~mpioyepmoB propre jagemen~~ ütes-
examiaep ïorsqu'it seroit temps etjea'easse sa
m'exempte)?de scrNpMleehtes sutyaat,sije n'eusse
espéré de ne perdre po~rcela aucune occasiond'ea. tFOuvepde meHi)eMres,en cas qn'i! y en eût
et éann je n'eusse su~iMn~ mes désirs M ëtre
content, si je n'eusse suivi un chemin paf lequel,
pensant être assuré de l'acquisition de toutes les
connaissances dont je serois capable, je le pensoisêtre par même moyen de celle de tous les vrais
biens qui serolent jamais en monpouvoir d'au-tant que, notre volonté ne se portant &suivre ni
&fuir aucune chose, que selon que notre enten-
dement là lui représente bonne ou mauvaise, il
su0!t de bien faire, et de juger le mieux qu'on
puisse, pour faire aussi tout son mieux; c'eat-&-
dire, pour aceptérirtoutes les vertus, et ensemble
tous les autres biens qu'on puisse acquérir ret
lorsqu'on est certain que cela est, on ne sauroit
manquer d'être content.
Apr&em'être ainsi assuré de ces maximes, et
les avoif mises à part avec les vérités de la foi,
qui ont to~ouM été les premières en ma créance,t
j&jugeai que, pour tout le reste de mes opinions,
je pouvoislibrement entreprendre de m'endéfaire,
et doutant quej'espérois oit pouvoir mieux venir
a bout, €? conversant avec les hommes, qu'en
demeurant plus long-tempsrenfermé dans le poêla
"T'Myi
QMj*~$ eu toutes ~ès pensées i*hïvepc'étaitpas encore bien achevé, que jo me remis yoya-~~ë~ Et on too~ neuf ~hées ~ivant~~j~
a~ ~w.ct~ aaa~<?neJi~it.'re~"l1qsC)qU~d.nl'Gufé.à:et-là; dans le
MM tSeMant 6~ spMta~r~atat qM'ae-°:
~w en <o~s te~comMies gui s'y jouent;&tî-~
sant ~t-~Uët~a~t tt)a- >
~tt~, sur ce qai pouvoit -.rtsadrésuspecte, et =nOM&M~ 'oceasiondenotls:méprendre .je ïracMeMcependant <~em()nesp~tt toutes les et'- K~rs qui s'y Soient po glisser Mpapavatttt nom
~aë ~iNitasse poor cela tes scept!qaes~ qui~Q~~p<)tent que pam~ et a~steat ~<~ M~~OM~ Mt'es~s;car,~cont~ ntoa des.~etHaeteâddtt~tï'a m'asstu'eret& Kjetet'ia~T~ ,>MoawaBteet le saMe, pour trouver le roc<Mtï*ar~gtte. Ce qui me reassissoU, ce me semble, assezbtea,d'aataQt<tAchaatadèeoav~~OMPiaceFtitude des proposons qaë j'examicdis,nttNpar de i&iMescoBjectore~, mais par des raî'sonnements clairs et assurés, je n'en rencoBtro!spoint de si douteuses, que je n'en tirasse toujoursquelque conclusion assezeertame, quand ce n'eûtétéqnecetam&me qu'eue ne contenùitrïcn decerta!a. Et comme, en abattant un vieux îogts,on en réserve ordinairement les démentions, pourservir à en bâtir un nouveau,ainsi, endétruisanttoutes celles de mes opinions que je jogeois êtremat fondées, je faisois diverses observations. et =
acquérois plusieurs expériences, qui m'ont serviidepuis à en établir de plus certaines. Et de pius,je continuois à m'exercer en Ïa méthode que :jem'étois prescrite; car, outre que j'avois !M)indeconduire généraiement toutes mes pensées selonses règles, je mereservois de temps en tempsquelquesheures, que j'employoispartica!i6rementàJapraUqueréndesdiMicaltés dematbémati-
~T~P
q~~ ou nteaMt aussi eu quelques autres, q<M:je
pouvo!aMndre!quasi semblables &cellesdes ma-
tMnMtiquo8,<Bntesdétaebaotdëtoasies principes
~aawMM~e~s.~q~`.
fermes, COmNMVOUSverrez que j'ai i~en plu-sieurs, qui sont expliquées en ce volume.Et ainsi~sans ~ivre d'autre façon en apparence,que ceuxv
qut, ~yant aMcan emp!o~qM*&p~ep u)oe~eace et iBabcente, s'etttdieM !tisépar~ptes pta!-siM des~ïce&, et q~,}powj<MMtde~'op toisir,
sans s*eanMyer,usent de tous tes dtverUsseaMBts
} 9~sont tMmnetes,je ne Ttai~soM~aade poMcsui-vre eNt mondeMetn~e~ de protHer en ta coBioois-
saoce~te ?~entë peaM~a qoe ~je~M~~fait que lire des Htvres, on M<ï<Mntepdes gens
`
de ïcittes.?; j\Toateibis ces neuf ans s'écoutereot avant que
j'eusse encore pris aucun paru touchant les dtN-
cuMs qui ont coutumed'être disputées entre lesdoctes, ni commence &chercher les fondements
d'aucune phHosopMep!us certame que ta vul-gaire. Et l'exemple de plusieurs excellents esprits,qui, en ayant eu ci-devant le dessein, me sem-
Noient n'y avoir pas réussi, m'y faisoit imaginertact de diNcaItes, que je n'eusse peut-être pasencore sitôt osé l'entreprendre, si je n'eusse vu
que quelques-uns faisoient déjà courir le bruit quej'en 'Étoisvenu à hout. Jenesaurois pas dire sur
quoi i!s eandoient cette opinion; et, si j'y ai con-
tribué quelque chose par par mes discours, cedoit avoir été en confessantplus ingénuement ce
que j'ignorois que n'ont coutume de faire ceuxquiont un peu étudié, et peut-être aussi en faisantvoir les raisons que j'avois dedouter de beaucoupdecnoses queles autres estimentcertaines, plutôtqu'en me vantant d'aucune doctrine. Mais, ayantle ceeur assez bon pour M vouloir point qu'on
jme pt~pwfaotMqaej~ n'émets,jo pNMat qc'UMM que Menasse, pa~tMS BMyeoa, ~me~M<aMdt~te ? ta tëp~att~me (t~
My a j~téntent tmK ans que ce doatf me lit r'
i JfesoudM afeïo~ner de tous tes Me~ma ~peu-voïs avoir, ooaB<ds8an€e9,et &me FeUrëeMpn un pays o!& tonale dttr6e~e ta guerre a
fait étaMir <? Msot~res~ ~Me~JeaaKBeesq~omy eMMïtieMne semhtent sèMftpqu'a jMt~ qu'oa yjouisse <!esemits aeiapa~avec d'a<ttaB<ptasae~sûMt~, et où, panniïa OMte d'un epaM peuptefort act!î et ptasis<Mgneuxde s~p)'a~& aCe~qoe em?~MX<? c~aMnd~maaqtMr jfa~eone des commoditésqut f5<MMdans teà viltes lesplus &eqaen<ees,j~i pu yïvre aussi soMtai~ etfetiré que dans les déserts les1~ écartés.;
QUATN~MEPAMm
JE ne sais si jedois vous entrenir des premièresméditationsque j'y ai faites car elles sont si mé-taphysiques et si peu communes, qu'eMesne se-ront peut-être pas au goût de tout le monde; ettouteMs ann qu'on puissejuger si tes fondementsquej'ai pris sont assez fermes, je me trouve, enquelque façon, contraint d'en parler. t~ois dèslong-tempsremarqw6que, pour iesmo6m's,ii estbesoin quelquefois de suivre des opinions qu'onsait être fort incertaines tout de même que sielles étoient indnbitables, ainsi qu'it aété dit ct-dessus; mais, pour ce qu'alors je desiroisvacquerseulement à ia recherche de la vérité. je pensaiqu'it falloit que je fisse tout le contraire, et que
s
r~t~ï~
je MJetass~comme ahsetument faux tout ce en
quot je pourrois ima~ner te moindre doute, a~ndé ~tt ne ~erdi~p<~ ap~ eeta quetquechose ~n ma créance qui tut eotiërement tndu-Mtahte. Ainsi, a cause que nos sens nous trom-
pMtquelquefois, je voulus supposerqn'N n'y avohaucune chose ~Mif&ttelle qa'Manous Mtont toM-
g!ner; et, poar ce ~M y a aes hommes ooi Mméprennent e~ ratsonaant, m6tae tomchamt les
pias statptesmattènM~&geometpiei, et y font des
panthtgtscMs,Jugeantq~e fetots~jet à <aHNpau-tMt qu'acMa aMpe, je rejetai eomme fossestoutes les raisons que jj*avoisprises a~papavaMpour demoBStratton~;et eaCn, considérant quetoutes tes mêmes pensées, que nous avons étant
eveïUes nous peuvent- ausst venir quand nottsdormons, sans qù'H y en a!t aucune pour lors
quisoittratë,jè me résolus de feindre que toutesles choses qui m'étoiect jamais entrées en l'espritn'etoient non plus vraies queÏesiUustonsdemessonges. Mais, aussitôt après, je pris garde que,pendant que je voulois ainsi penser que tout étoit
faux, il falloit nécessairement que moi, qui le
pensois, fusse quoiquechose; et remarquant quecette vérité Jep<MMc,<<<MM~e~M~,étoïtsKermeet si assurée, que toutes les ~tus extravagantessuppositions dessceptiquesn'etoient pas capablesde t'ébranier, je jugeai que je pouvoisla recevoirsans scrupule pour le premier principe de la plû-MsopMëqueje cherenois.
Puis examinant avec attention ce que j~étois,et voyant que je pouvois feindre que je n'avoisaucun corps et qu'ii n'y avoit aucun monde niaucumMeuo& je fusse; mais que je ne pouvoispas feindre pour cela que je n'étois point; et.
qu'au contraire de cela même, quejepenseisadouter de la vérité des autres choses, it suivoit
~t'i!très évidemment et très ceMaïaemenf qu&j'etbM;au Heuquesi j'eusse sewement cessé de penser,
encore que tout te teste d~ ce qnaj'&vttlajamataimaginé eut é~vrat, je n*avoisaucnB)emaisondecroire que j'eusse été: je connus dé-là que j'étoisune substance dont toute Pessence ou la naturen'est que de penser, et qui pour 6tFe,M*a~ese!nd'aaçMnMea,ni oe dépend d'aacane chose maté-FieHe;en soMeqae ee mot, <~est-a-dM~,F&mepap
~hMtaetièjestHseeqaeje suis, estetMiëFemeatd;s-tincte du corps, et même qo'eMeest plus aisée àcomMïtjMque lui et qa'etM~reqa'H meMt point,cïfene iaïssëroU pas d'être tout ce qu'éMees<C
.Apfesceta.je considêpat, eng6Bôrat,cequtestreqats &une préposition pour être vraie et cer-taine; car paisqae ~e venois d'etHrouverane queje sa~ois être teUe.~e pensai que je devois aassisavoir e& quoi consiste cette certitude. Et ayantremarquéqu'il m'ya rien du tout en ceci. Je ~Me,~oMj~&M~,qui m'assure que je dis la vérité, sï-ttOnque je vois très clairement que, pour penser,il faut être, je jugeai que Je pouvoisprendre, pourrègle génerate .que les choses quenous concevonsfort clairement et fort distinctement sont toutesvraies; mais qu'Hy a seulement queÏque~uBcuitéà bien remarquer quelles sont ceHesquenous con-cevons distinctement
En suite de quoi, faisant réBtexionsur ce que jedoutois, et que par conséquent mon être n'étoitpas tout parfait; car je voyoisclairement que c'e-toit une plus grande perfection de eonnottre quededauter;jem'avisai de chercher d'eu j'aveis ap-pris à penser à quelque chose de plus parfait quejen'etois et je connus évidemmentquo ce devoitêtre de quelque nature qui mt en effet plus par-faite. Pour ce-qui est des pensées que j'avois deplusieurs autres choses hors de moi, commedu
ciel, de !? ten~, do~atMajtlere,detachaMu)~ d<~mille autres, je a*6toispoiat <aat en peine de 8<t-voic d'~HeMesxenoienit BaMseque~~ feata~
qHaotïtcn BtteMes~qut me semMMtes rendre Mt-
perieares&mo~jepouvoia cpoirè que si elles
étoiem Traies, côtoient dea dépendances Se manatnM, en tant q~'eHeavoit qoelque per~c~OB,et
st eHeaMer~toient paa, que je les tenoï&doneant,
ç'~sta'dïM, qu'eMesëteicnt ~o M~pMtrce qa<'j'a-vais dudéfaut. Mats ce ae pouvoit être,'lemême de
Ptdee d'un être plus parfatt que lu mïea car, d~
la tenir du~teaMt,c~ËM~tchose manifestement im-
posstMe;et poHF<eeq~~ a pas it)~M de i~pagaance que le plus parïiMtsottuoe suite et une
dépendance du moins parfait, qM'ity en a quede
ricnpMcèdequetqao chose, jene ta pouvois teniraoc ptcs de mot-niêmë de façoh qa'tt ~esitHtqu'elle eût étémîse en moi par uae nature q)tt Mtvéritablementplus parfaite que je n'ëtOi~~et même
qo! eùt en soi toutes !es perfcettonsdont js poavoi&avoir quetqae idée, c'est-à-dire, pour m'expliquereauo mot, qui f&tKeu. A quoi j'ajoutai que,puisque je eonnoissois quelques perfectionsque jea'avois point, je n'étois pas le seul être qui exis-tât (j'userai s'it vous ptaît ici librement des
mots de t'ecoie) mais qu'it fatMt de nécessité
qu'il y en eut quelque autre plus parfait, duquel jedépendisse, et duquelJ'eusse acquis tout ce quej'avais: car si j'eusse été seul et indépendant de
toutautre, en sorte que j'eusse eu de moi mêmetout ce peu quejeparticipoisdefetre parfait,
j'eusse pu avoir de moi, par m&meraison, tout-le
surplus que je connoissois me manquer, et ainsi
être moi-même infini, éternel immuable, tout
connoissant, tout puissant, et énQnavoir toutes les
perfectionsque je pouvois remarqaerêtre en Dieu.
Car, suivantles raisonnementsque je viensde faire,
~â!pour <!<Mma~peta nature de jMea~Mttantque ta~~n9 eapaMe~Je~aM~detoutesleschosë~donfjetKM~ luolque!que idée, si c~itperjRection ou non deliespossé-~der, ~j~tots assuré qn'auctme de celles qotma~
qaoient quelqueiatperfiectKjtnn~toit ~n Ïut, mais~Me~ea~ies autres y etoïent. CMMMje Toy<~9que !e ~onte, Pïacopst!imce,!a tMstesso,et Bhosessetn~ïaMes,j~ ttouvotent
&hre,Ta que j'eusse 6t6nMï-m6tneMèa aise d~ etreexenapt. P<tis,«Mpe
ceta,j'av<~ajde&M~ de pÏMsîeurs choses
corp&rëi!esïcar, q~qùe Je sji~osasse ~ae =rêvons,et q~e tuct ce que je voyois ~o imagtnotSëeait faux, je ne poayoisoieHOMtefbtSque iesMeesï~n fassent ventaMemeBt en ma pensée nMtspow ce que j'avais déjà connu en mbîtFes ctaïre-mentqne!a nature ïntetMgente est dMtinctëdeïacorpoKUe, considépaatqae toute composMonté-moigne de ta depeadaBce,et que ta dépeadaQceest manifëstemeBt un défaut, je jugeoisdetà quece ne pouvoit être une perfection en Dieu d'être
composé de ces deax natures, et que par consé~quentit nePêtoit pas; mais que s'il y avoit quet*ques corps dans le monde, ou bien quelques in*tetHgenceaou autres natures qui ne mssent pointtoutes parfaites, ïeur être devoit dépendre de sapuissance, en tette sorte qu'eHes ne pouvoientsubsister sans tut unseul moment.
Je voulus chercher après ceta d'autres vérités,tet m'étant proposé l'objet des géomëtres, que jeconcevoiscoinme un corps con<inu,on un espaceindéCnimentétendu en longueur, !argeu)' et han-tear ou profondenr, divisible en diverses parties,quipouvoient avoir diverses ngures et grandeurs,et être mues ou transposées en toutes sortes, cartes géomètres supposent tout cela en leur objetje parcourus quelques-unesde leurs plus simples
~&t~
démonstràtieo~; <? ayant pris gaed~ que cette
grande CertiCMdequatoot le mondeiew att~ihue,N~stiondée que sur ce qu'on les conçoit évMem-
ment. anivant la rêg~ que j'ai tantôt dite; je prisgardeaussiq~iln~M~rion dH elles jqu~m'~saur~ de P~istënce de leur objet: ea~ parexemple, Je voyetSMénque,supposantnnMan'gte~~ talloit'.qQ6ses trois aa~s~MM égaux &
~axd~B,mM9jene v~(Msr!M) pour ceta qot~N~assnp&ttt~it!y eût au monde aMeontriangle au
J~ que, re~oant a tatamijoeFI~dée ~qMej'a~sd'an <tFc pa]FMt,)etFM~is que Pex!stencey etoït
eoimp~e en même tàçoûqu'il est compMsea celle
d'QBtUangté que ses trois' angles sont é~ax~deux dfoits, ou 00 cèned'une spMre, quetootesses parties sont également distantes de son centre
<mmêïioe encore plus évidemment, et que, par
conséquent, Mest potn-le moins aassi certain que
Bien, qui est cet être parfait, est on ex!ste,q)~aa-enne démonstration de géométrie le sauroit être.
Maisce qui fait qn'Hy en a plusieurs qui se pet!-snadënt qn'Hy a de ta dMBcatté le -conaoitre et
même aussi à connottre ce que c'est que leur &me.c'est qu'ils n'élèvent jamais leur esprit aa-delàdes
choses sensibles, et qu'Us sont tellement accontn-
més à ne rien considérer qu'en l'imaginant, quiest une façondepenserparticulière poulies chosesmatérieHés, que tout ce qui n'est pas imaginableleupsemMen'êtrepasintelligiMe. Ce qui est assezmanifeste de ce que même les philosophestiennent
pour maxime dans les écoles, qu'il n'y a rien dans
l'entendement qui n'ait premièrement été dans le
sens, ou toutefois il est certain que les idées de
Dieu et de l'âme n'ont jamais été et il me semble
que ceux qui veulentuserdeleurimagination pcwles comprendre, font tout de même que si, pourou!r les sons, ou sentir les odeurs, ils se vouloient
servir ~~M~y~ sinôo,lft1tU'YJéQCOreÇt1~te~~aëtenc&. que ~e se~ la vue ne nous assape~pas moins de Ïavérité deses objets, que font ceuxde f odorat~ de t~u!e~~neuq~n~ notre ima'~
i ~ination~ nt nos s<~ ne MMssautMent~amats~a~super d'aucune chose si entendement a'y
~intervtent~t
EaBa,s*it y aencore homm~ qm na s~teatpas assez peMMdésWerextsteoce de Dieu iet de
J pair les ''atsoas ~e j~ai appariées,veux- Mco qa'ib sachent ;.que «MMeeïe~ autrea
~choses, doatHs aepatMentpeat*6tre plus' assores,<!M)MMed'avoir un CMps~etqa'Hya desastFes,uneterre:, et choses, seo~aMes~soct moi~ cor-r
tai~reacoreqM~)nai(aiBeassaraB~~de ces choses q~estteHe, qu'il semNeqa'~mo~~que d'étneextravagant on n'en péatdOtttHr; toute-M~aasst.à moins que d~tré~ra!sonnaMe,Ïor8-.qu'il est question d'une certitude métaphysique,onne peut nîef que ce ne soit assezde sujet pour n'enêtre pas eatièrementassure, que d'àvoirprisgardequ'on peut, en même façon, s'imaginer, étant en-dormi, qu'on a un autre corps, et qu'on voit eau-tres astres, et une autre terre, sans qu'tt en soitrien. Car d'où saison que les pensées qut viennenten songe sont plutôt fausses queles autres, vu quesouventellesne sont pas moins vives et expressesPEt, que-les meiHeursesppit&y étudient tant qu'ilteur plaira, je ne, crois pasqu'ils puisseNtdonneraucune raison qui soit sutBsaote pour 6ter cedoute, s'ils ne présupposent t'exisience de Dieu.Car, premièrementtCetàméme quej'ai tantôt prispour une régie, à savoir que les choses quenousconcevons très clairement et très distinctementsont toutes vraies .n'est assuré qu'à cause que Dieuest ou existe, et qa'ii est un être parfait, et quetout ce qui est en nous vient de tui d'o&il suit
~(t~
que nos idées ~totions, ~taaitdesfchpsesréelles,et qui viennentde <Meu~emtout et: jquoi ~eues1
sont claires et distinctes, ne peuvent èn cela Jette~que~vràiea~En sorte que si nous ~enavons assezsouvent qui conûenaent de I~ ~ene peut-
r être que de ceittesqui ont quetqme!cbose~eeenfus iet obscur, à cause qu*c~cetaettesp<fttcipeBt dtt
BéMtt.e'iest-à-~ce, qu'eMesaes<Mitten nous aussi
con<asesqa*&cause que.nous aetomm~ pas tooss~i~
padMts. R es~ëvMe~qa~B'y~~p~~ de
Fépagnanceque ht tMtss~téou FtaipepeeetiOBppo-JL cèdede Meu en tant que telle, qu'il y a queta~étKé on ta pepfëctionprocède da néant. Maissi
nous ne sartons ppint que tout ce qui ~st en nous
de N~ete~deTrai tètent~un être pa~altettUMm,
pour claires et distinctes que &tssen~no~ idées,nous n'aurions aucune raison qui nous assurât
qu'elles eussent ta periectiond~être vraies.
Or, aprë&quetaconnotasancede Meuetdel'&me
nous a ainsi rendus certains de cette règle, il estbien aisé ~connoUreque ies rêveries que nous
imaginons, étant endormis, ne doivent aucune-
ment nous faire douter de la vérité des pensées quenous avonsétant éveillés car, s'il arrivoit~ mêmeen dormant, qu'en eut quelque idée fort distincte,comme par exemple, qu'un géomètre inventât
quelque nouvelle démonstration, son sommeil ne
l'empëcheroit pas d'être vraie; et, pour l'erreur la
plus ordinaire de nos songes, qui consiste en ce
qu'ils nous représentent dhers objets en même
façon que font nos sens extérieurs, n'importe pas
qu'elle nous donne occasion de nous déSer de la
vérité de telles idées, a causequ'eues peuventaus-
si nous tromper assezsouvent, sans que nous dor-
mions comme lorsque ceux qui ont la jaunissevoient tout de couleur jaune, ou que les astresou
autres corps fort éloignés nous paroissent.beau-
M~js
coup plus peCts qu'its no son~Car eaCo, soit quenous ~etHons~, soit ~aenou~dormions~ nous nenous devons jamais i~~eF per$oader qu~ ~v~!dence ~e Mtre MïsM~et ? e$t& Mimapqt~qoeje~
~8~nott~r~s(m~t~<~po~d~BoiFei~CM ni de aos seM. Cmmap~enetMfeque iMoa
~vc~wns le soM très el~ ne~evSnapas~ttger poap cela qa~ ne soit qne <? ht gpaa.
rdear quènocs le voyons, ~t)t0~p<Kïvoas~~!;iïBa$hM~d<8t!actëM~tt tête ac K<mBntê~ MpTie ~t~~ane ehêvre, ~s )p~M ÏMRe conetaMpeor ce!a qw~ïy~it aa mandeâneCM~ïêfe;caf taM!soaoenousdicte point que ce que ïMMMvoyonson imaginons ainsi soit i~itaMe; mais eKenotM<KCte6:enque toutes nos idées on Botions~oivehtavoi~ qaeiqaefondementaevé~tê car it neseroitpaspossiMe qaeDieu~qui est tout parfait et toutv6ritab!e,ies eût mises en moassans cela; et poufceqae aos raisonnements ne sont jamais si évi-dents Msi entiers pendant te sommeiï que pen-dant ïa TeiHe, Men qaeq'netqttëf&isnos ima~na-tions soientalors autant ou plusvives et expresses;elle nous dicte aussi, que nos penséesne pouvantêtre toutes vraies, a cause que noas ne sommespaMous parfaits, ce qu'eMesont de vérité doit in-faHtiMëmentse rencontrer en ceHesquenous avonsétant 6veiHes,ptatÔt~t'enaos songes.
~T~~;t~ M<M~*M<«
~J~B~
y. i
MMTots bien aise d« poursuivre et de fairevoirtoute la chaîne des autres vérités que j'ai dé-~
duites de ces premières; mais, &causeqoe~pour,cet ei~, iFseroit maïnt~~ qüë je parlasse de plusieurs questiors qui sont en coatM-~veMe entre Ïes doctes~ avec lesquels je ne<!éstrepoint me broQHier; je crois qu'it sera mieux quejem'en abstienoe.etqae~e disëseM!ementeBge*nérat queHeseues sont, ailn de taisser juger auxph!)Ssages s'ttseroit utile que te public enfût ptuspartïcnMërementinfoHhê.Je sois toujoursdentea-ré ferme en la résotadoc que j'avois prise de nesupposer aucun autre principe que celui dont jeviens de me se~ir pour démontrer Pex!ste!àcedeBien et defamé, et de ne recevoir aucune chosepour vraie, qui ne me aemM&tplus claire et pluscertaine quen'avoient fait auparavant les démons-trations desgéomètres et néanmoinsj'ose dire quenon seulement j'ai trouvé moyen de me satisfaireen peu de temps, touchant toutes les principalesdifBcultésdont on a coutume de traiter en la phi-losophie mais aussi que J'ai remarqué certaineslois que Dieua tellement établies en la nature, etdont il a imprimé de telles notions en nos âmes,
qu'après y avoir fait assez de rénexion, nous Nesaurions douter qu'elles ne soient exactement ob-servées en tout ce qui est ou qui se fait dans le-monde. Puis, en considérant la suite de ces tois ilme semble avoir découvert plusieurs vérités plus
atHMctpHts importantes que tout ce qtte j'avais
appris aùptfravaN, ou même espéré d'apprendre.
f~
a~ ~Mr ~~q~ jt!~ ~n expÏtqu~ ~espriacipates dans un traite, que quelques eonsidé~tattons m'empêchentde publier, je ne tes saurois~niëux faire connaître, qu'en df~nt ? som~ifc-J~ent jce ~11contient, j J'ai eu~dessein~~d~prendre tout ce que jc~ëasbissavotrt avant qu&de Mefire, touchant ~oa~re <tea eh<Mes mMe.
~rMtes. Mais «Mt de <Rêmeque tes plâtres, ne~~poavant egatement bMmtepresentep dans tm ta-
bieâaptat tauïës te& d~ecMs&cesd'aa corps MMde,~n ch<ti~scnt <me des pF!o~!pate~qu'itts mettentseule ~ers t<!jottr; et, MnbMfgeanttM {tutres, neies 6)nt paMt~ qu~n tattt~qa~n iës peut voirenia regardant; ainst.c~~ant cieBe ponvo!r met-tre eB mondbcQMTstôat ce .que gavaisen ta pen-sée, j'entrcptts seHtcmehtd'y exposer bien <m)pte-ment ce aue je CMtcevoisae ta lumière puis <àsonocea~on. d'y ajouter qnetqne c~ose do aote!tet des 6toitMaxes, ca~so qu'eHe en procèdepresque toute; des c~eux,à causequ'j[!a trana-mettent des pta~tës, des comètes et de la terre,àcausequ'pHes font réaechir;eKnpartïca!ierde tous tes corps qu! sont eur ïa terre, &causequ'Us sont ou cotores. ou transparents, ou tumi-neuxtetenBn derbomme, &cause qu'iten est lespectateur MômepouromNraa~run peu toutes ceschoses, et pouvoirdiM ptus Mbrementceque j'enjuseois, 8ans&treoMige<tesutvpeni de réfuter tesopuuons qut sont repues entMtes doctes. Je mer6so!us de iafsser tout ce monde ici &ieurs dis-putes, et de parter seu!ementde ce qui arrivero!tdansua nouveau, si Meucreoit mainteMantquel.que part dans les espaces imaginairea assez demattëM pour ies composer, et qu'il agitât diverse.mt'nt et sans ordreles diversesparties docettema-Mère, en sorte qu'!i encompoaatattchaosaMs!eMMusque les poètes en puissent oindre: et que,
1 li;M~
p~PiapyÈ~~nëtÏtau~ chôsê ~tteprêter son:con·cours ordinaire &la nature et la laisser agir sui-vant tes lois qu~t a oublies. Ainsi,< prem~èfement,je écrivis <~t~maUere~e~tachât d~ :!e~résetl7'tertelie qu'Mn'y a Mon aumonde,cs!me semble,..te,rteU~qu'il'n',y'a ~ietl',au
,mon~~ce:Lmesemble~'de plus clai~ ai plus intelligiMc, exceptéce qui atantôt été dit de Msu et d~ ~&CM!;car mêmeJesuppOMiexpressément quTI n?y avoiten plie au-cune de eesfionnes eu qMaMtêadont on disputedans. ÏM ~otes or génëratement aacaMe ch~sedont la coBnojssaaccBefût si naturelle Ms aïBes,
qa~n ne p~tpaa m6me iiBtMdwde i'ignoM~ Be
plus je fis voir quelles-étoient leittois de la nà-
ture et, sans appuyer mesraisons sur aucun autreprincipe que sur les pertections ïn<!nies de Diea,je tâchât à démontrer toutes celtes dont on eût puavoir quelque doute, et à faire voir qu'eites sonttelles. qu'encore que Neu auroit créé plusieursmondes, il n'y en sauroit avoir aucun oa elles
manquassent d'être observées. Apeèsceta, je mon-trai comment ta plus grande part déjà matière dece chaosdevoit, ensuite deces tois, se disposer et
s'arranger d'une certaine façonqui la rendoit sem-Mable&nos cieux; comment cependant quelques-unes de ses parties dévoient composerune terre,et quelques-unes des planètes et des comètes, et
quelques autres un soleil et des étoiles nxcs: et
ici, m*6tendantsur Tesujet de la lumièfe,j'expil-quat bien ait long quelleétoitceHe qui se de-voit trouver dans te soleil et les étoiles et com-ment de lâ elle traversoit en un Instant les im-
menses espaces des cieux, et comment ellé sereNéchissoitdes planètes et dea comètes vers laterre. J'y ajoutai aussi ptusieuM choses touchant
la substance la situation, lesmouvementset toutes
les diveMesqualités de ces eieux et de ces astres;
90 sorte que jo ponsots en dire assez pour faire
`~~~t~~`'~`:i
~ooMo!~ ceux de cemonde, qui ce dut, ou do moins, quï ne put pa-~ohreteutsemNai~ e~~du monde quejode-jcr~K~ Jte!a je vieas &pariée pacticuiieMmeMde
ta terre, eemmeat, encope qae jj'eMssoe~pjresaé-meatsopp~ pesan.??<? i&jBMt~peaon~eKeèto&coBaposée,<6me~sea !Mftiesne hUssoïentpas ide tendre<BxacMmentvers son ceatfe; c<MwmMtt,y ayant de foMt et deta!r euf sa sMper8cie,la atsposMoa des cïettï etdésastres, prïocipatementdetaÏHne.y devoitcàM.sep an aMxet reflux qui fût sembta&te.en toutes
sesc~constaBee&.&cetatqMtseremapqaedansM~me~oo~ceta,~cë~ tautdt)l'eau~ue det'aip, do levant vers le couchant, têt qM~ole remarque aussi entre les tropiqaes commentlesmontagnes, les mers; les matâmes et les rivièrespou~OMntnatureUement s'y tbrmer, et tes métaMEy vemrdans les mines, eUesptantësy cro!tredansles campagnes, et généralement tous les corpsqa'onnommemeMsott composes s'y engendrer;et, entre autres choses, à cause qu'après tes astres,je ne connois rien au mondeque le feu qui produisede ta lumière, je m'étudiai a faire entendre bienclairement tout ce qui appartient à sa naturecommenta se fait, comment il se nourrit; com-ment Hn'a quelquefois que de la chateur sans tu-mière, et quelquefoisque de la lumière sans ehaiear.commentii peut introduire diversescouleursen divers corps.et diverses autres qualités ;com.mentil en fond quetques-uns, et en durcitd'autres'comment ii peut les consumer presque tous, ouconvertir en~ndreet en famée et enfin comment
décès cendres, papla seuïeviotencedesonaction,tt mnaedu verre; car cette transmutation de cen~dres~n verre me semblant être aussi admirablequ'aucune autre qui se fasse en la nature, je prisparticulièrement plaisir à la décrire.
~1
T&MtteMsje ne vouloispas intërcr de toutes ceschoses, que ce Montait été cré&en~facon quej&propMOisî~cap~ est MewpM~que, des !e commencement, Mca fa rendu tel
qu'il devoit être. Mais il est certain, et c'est une
opinioncontmanémeot recae eot~ehMthéotogteaft,q~eractton partaqHeUomaiBteMnti~teeonsep~ësnoQ~ ta même que celle par laquelle Il t'aCFé~~e façon qa'encoM qu~t Bte MauMit pointdonné, Mt CQmméhcempat,d'autre &rmejqaecelte de chaos tp9opvMq<~ayMt~tabMtësHo~sde la nature, it tu! pfetât i~ cpncoj~~ poaEagic aim~ q~ët!e~aNecoutame oo peut croire,sans faire tort au mit'acie de la création, qoe,par cela seul toutes tea choses qat Sont pare-ment matôrteUes auroient pu, avec le temps s'yi~dre ~e~s que BO~ tes~~ ;etteur nature est Mpnpius aisée à concevoir lors-qu'on les voit Battre peu peu en cette sorte,que torsqu'on ne les coasMere que tontes faMes.
Dela description des corps inanimés et des plan-tes, je passai à celle des animaux, et particu!iè-rement à celle des hommes. Mais, pour ce quejeh'en avbts pas encore assez de connoissancepour en parler dn mêmestyle quedu reste, c'est.à-dire en démontrant les effets par tes causes, etfa!saht voir de queuessemenceset en quelle façonÏa nature ïes doit produire; je me contentât dosupposer queDieu formât le corps d'un nomme,entièrement semblable a l'un des nôtres, tant enla figure extérieure de ses membres, qu'en t~conformation intérieure de ses organes, sans lecomposer d'antre matière que de celle que j'àvoisdécrite et sansmettreen lui, au commencement,aucune âme raisonnable ni aucune autre chosepour y servir d'âme végétanteou sensitive, sinon
qu'il exc:tàt en son coeurun de ces feuxsans tu-
3
~e~
mièpe que i'âvoÏ&a~a exp!fqnês. et q<M <?
concevoia pOMtd'antM naMtc qn@cèM~~qui é-j CMaune? itoin, !oMqo*ent'a peaÏëFtnéMantqu'Mfût sec, ou qui fait bouiMiptes vies noaveaox,lorsqu'on ïest~sse cuver sur la f&pe.Car, taM.-minant ïès iifmetions qui p(M~o)teat,en saite d~
jeete, être Ctt ëe~opps,y trouas exactenMattoutes celtes peweiKt ~M ea nous sans~ne n<msypens!oos, ni paF eooséqaentque MtMâme, c'est-~diye cette parde distincte du corps,M a~té ~it et'~s~~qae tst aataFen~est~ao ~e pMs~ y e&ntrtbHje,et qui sont toutesles"
Mômes,en qaM Ctt peut dire qué tes aohnaax!SMs raison.nous fessemMeot, sans que j'y en!pMSsepour cela trôner aocaoe de celles qui,étant dépendantes de Ïa pensée, sont les seulesq<HLnous apparUennent en tant ~MTtomtnes,aulieu que je les y trouvots toutes par après, ayantsupposé que Dieu créât Nneâme raisonnaMe, etqn'H la io~ntt à ce corps en certaine façon quejedéctjtvois~
Mais, ann qn'on paisse voir en quelle sorte jt'ytraitois cette matière, je veux mettre ici l'expli-cation du moMvementdMcoenret des artères, quiétant le premier et ie plus générât qn'on observedans les animaux, on jugera facilement de lui cequ'on doit penser de tous tes autres; et, aun qu'onait moins dedimcutté a entendre ce quej'en dirai,je voudrons.que <;euxqui ne sont pas versés ent'anatomie prissent la peine, avantque de lire ceci,defaire couperdevantettxïe cœur deque!quegrandanimal qui ait dfs poumons, Car H est en tousassez semblable &cetui de l'homme, et qu'Us sefissent montrep les deux~hàmjbres ou concavitésqui y sont ptwnMerementcelle qui est dans soncoté droit, a taquettc répondent deux tuyaux fortlarges, a savoir la veine cave, qui est le principal
~j~
tëceptade du san~ ~commè le trône de l'arbre,dont toutes~tes aut~ vcMK~du corp~ sonMes~ .`braneheaî et ta veine ;artér!cMse~ qnia6t6 ainsi
ina! nommée,pour ce que c'est en effetune ar-tère, laquelle, prenant son origine <tu c<eo~, sejatvise, après en ~etre tSOMie,en ~M~em~!fran-ches, qui se vont p~aa(t)pepanottt (!aas ~s peu-nï0t)~puts cette~qui est dans so~c&tôgaMche~~~aqueNef~peadënt eh mêmefaçon deux tuyaax,qui sont autant ou plus largesque les précédents,a ~aMtp FaMeM~aeJtMe, qot aas$t matnommée, a caaseqm'et~en'est aNtrechose qu'unevé!ne, ïaqueMe~teat des poumoas, on eMe estdivisée en pïasiews branches, entrctacees avecceHes ~e ta veme artéFicase, et celles de eé con-dutt~ qtfonnomme te sitHetpar b&entre faïf <?la respiraûojn et la grande artefe qui, sortant ducoeur, envoie ses branches par tout !e ccear. Jevoudrois aussi qu'on leur montrât soigneusementtes ome petites peaux, qui, comme autant depetites portes, ouvrent et ferment les quatre ou-verture qui sont en ces deux concavités, à savoir: trois a rentrée de la veine cave, où eMessontteHement disposées, qu'elles ne peuvent au-cunement empêcher que le sangqu'eHe contientne coule dans la concavité droite du coeur, ettoutefois empêchent exactement qu'il n'en puissesortir; trois à l'entrée de la veine arteneuse, qui,iétant disposées tout ~t contraire, permettent bienau sang, qui est dans cette concavité, de passerdans les poumons, mais non pas à celui qui estdans les poumons d'y retourner; et ainsi deuxautres à l'entrée de l'artère veineuse, qui laissentcouler le sang des poumonsvers la concavité gau-che du coeur,mais s'opposent à son retour; et troisà l'entrée de la grande artère, qui lui permettentde sortir du cœur, mais l'empêchent d'y retoar-
(M)
~er. Etit c'est p~t hosoïtjtde chercher d'autrerot~oa d~ncmhfe de ces j~eaux, s)non que<*ou-veMHredet'aFteFevemeuse.etaBteMovaleaeausedu Uettoa elle se rencontre, peut être commodemem B&FM~avec<~MX,aa Mettre jes aMres,étant rondes, le peuvent mieax être avec tp&is.De ptas, je voudrois q~'<mleur Kt eeosMefeFqueta gtaade aftëce et ta Miae artê~eMesoa~ d'aMe
co~oshionjbeaueoap ptasdote.etpïa& ten~e~Mene sont rartere vetneMseeHa veine cave, et queces <eoxderBïei~ a'ëla~ssent~vant~tter dans te <œ!tFtety &H)tcomMMdeux bouFses,nomméestes oreilles docœMp,qui sont composéesd'une chan'semMaMe à la sienne; et qn'H y a
toujours pms de chatettr dans ie ccear, qu'en au-con autre eadrOttda corps; et éo8t)fque cettechaleur est capablede faire que, s'tt entre quel-que goutte de sang en ses eoncav!t6s,eUes'enfte
promptement et se dilate, ainsi que font géné-ralement toutes les liqueurs, torsqa'ûn tes laissetomber goutte &goutte en quelque vaisseau, quiest tort chaud.
Car, après ceta, je n'at besoin de dire autrechose pour expliquer lemouvementdu cœur, sinon
que lorsque 6€s concavités ne sont pas pleine~de sang, il y en coule nécessairement de la veinecave dans la droite, et de l'artère veineuse dansta gauche .d'autant que ces deux vaisseaux en
sont toujours pleins, et que leurs ouvertures, quiregardentvers le coeur,ne peuvent alors être nou-chées. Mais que, sitôt qu'il est entré ainsi deuxgouttes de sang, une en chacune de ses conca-vités, ces gouttes, qui ne peuvent être que fort
grosses, a cause que les ouvertures par où ellesentrent sont fortlarges, et tes vaisseauxd'ouettesviennent tort pleins de sang, se raréCent et sedilatent, à causedp la chateur qu'elles y icouveat.
(M)ÎAit moyen de ~TMtttaisant ~nHp~tant te c<B«r,
~tes ~oMssen~ ? einq~ petite~ portesqui sont aux entrées des deux vaisseaux dunettes
viennent, emp&ehant ainsi qu'it ne descende <ta-
~aataa~de san&dans te<KBMr;et, contttmanUtse raEë&erde t~useK phM~e~M poussentet ou-
vreat tes six autres pptttes pertes qui sont' auxcMp6es des deux antres vaisseaux par' o~ et!~
sortant, fanant enNer,par ce moyen!, toutes les
bfaoctM&deta veine artériease et de !agrande ar-
tère, ~aast~t même instantiNcantïnentaprè~t se désettae, comme font aosst
ces artères, à cause que te sang qM y est entre»
s'yréfroHit, et leurs six petites portes se refer-
ment, et tes cinq de la veine caye et TartèFevuî-
neuse se ronvrent/et donnent passagetrès goattes de sang, qui font de rechef ena~rle cœar et les artères, tout de mêtneque les pré-cédentes et pour ce qaete sang, qui entre ainsidansiecoBur, :passe par ces deaxbONfses qu'onnomme ses oreilles, deià vient que leur monve-ment est contraire ausîec, etqn'eHes se désen-
CentIorsqu'M s'enQe.Au reste, afinque ceux quine cotmoissent pas la force des démonMratïons
mathémaMqaea,etne sont pas accoatumès &d!s-
tiagoer tes vraies raisons des vrâisemMaMes,nese hasardent pas de nier ceci sacs t'examiner, jeJes veux avertir que ce mouvement, que je viens
d'expMqaer,suit aussi nécessairement de ïa seule
dispositiondes organes qu'on peat voir a t'œMdans!e cœur, et de ta chaleur qu'ony peut sentir avectes doigts, et de !a nature du sang qu'on peut con-ndttre par expérience que fait celui d'une hor-
ioge. de ta force, de ta situation et de ia HgMpede ses contrepoids et de ses roues.
Mais, si l'on demande comment le sang des
veines ne s'épuise point, en coûtant ainsi conti-
~i!
M~MemMdans la ~œw, et coMM~ttee arte~r JH~n~ontpoint trop réunies, fpcis~e tout celui
~ul passe par te cœur s~ va rendre;~ pas~~Mnd~ fondre autr~ chose, que qui a~& ète~ècrit par m~ (3) :d'Angleterre;
t auquel il faut donner la toaangë d'avenp romputa gtace en cet enapott~et, <fetFe!e premier quia NMeigtt&qu~t~aphtsiëurspe~t~ passages attxextrémités des ot1llelulng,qU'èIJe~teçqiveût dacc&Mrentre dansles pet!tes branches~esye~es, doù it se~~v~ de rechef vers le~œur,~s6rte que soneoursa~t antre chose~uneeir'eu!at!on pëFpétae!te. <~qa*ttpFOHfe&M~bien par Fexpenenceordinaire des chirurgiens iqui, ayant lié le brasmédiocrement tort au-dessusde rèndroit où ils ouvrent la veine, font que lesang en sopt plus ahondamNaect que s'ils ne I*a-vdient point ?6; et il arriveroit tout le contraire,s'ils le lioient au-dessous entre la main et l'ou-verture, ou bien qu'ils le liassent très fort au-dessus car il est manifeste que le tien, medio<crement serre, pouvant empêcher que le sang quiest déjà dans le bras ne retourne vers te cœurpar les veines n'empêche pas pour cela qu*it n'yen vienne toujours de nouveau par les artères,à cause qu'elles sont situées au-dessousdes veines,et que leurs peaux.étantptus dures, sont moinsaisées à presser; et aussi que le sang qui vientducoeurtend avecplus de force à passerpar cUesversla main, qu'une fait à retourner delà vers le cœurpar les veines;et, puisque ce sang sort du braspar t'ouvcrture qui est en l'une des veines, tt doitnécessairement y avoir quelques passages au-des-sous du lien, c'est-à-dtre vers les eMPêmttesdubras, par ott il y puisse venir des artères. Mprouve
(t)Gui!HAM/Ens,~emoMeen<M.
aMss~~ortbien ?0 qu~tdit d~cour~~ sang~paecrtames pertes peaiiHt,qui sont teiiementdispQ.
$ées ett divers tiénx te tong~des peines, qu'étiez
Hëlïuïpermetteùt point a'y~p~ du.
corps vers t~t ~~s~~~urncr ues extrémi~s vers le c<Bur;~etde plus
par l'expérience qui montre que. t~ celui ~utes~ dan~ t~ M~s en p~ ~c~JEa'H
t~psjpar'~së~ea~rë~torsqt~ estCoupéc~encore même qa*eBe fMétMttemcat liée for pr~-
chc~dacœMP~'et~cûapëc~i~ttrë ~M~~leL~ten,~en~sorte ~a~Mtn'eût aucun- sujet Q~tnagioepqac~e
~ng qa! sortîroît vînt
Mais ity a ptas!eaM autres cttoses qu! témoî- `.
gneot que tst vràie~causède; ce mouvement dtt
sang est celle ~è yai dite, comme premièrementta dtSërence qu'on remarqHe entre ceÏmqmso~Mdesvemeset ce~aî qat sort des artères, ne, peut
procéder que de ce qu'étant rarèSé, et comme
distiMe,en passant par leceeur, itest plus subtilet plus vif et plus chaudincontinent après en être
sorti, c'est-à-dire étant dans les artères, qtt'it n'est
un peu devant qued'y entrer, c'est-à-dire dans les
yeines;ét, si on y prend garde, on trouvera quecette diBërencene parolt bien que vers le coeur,et
non point tant aux lieux qui en sont tes plus éloi-
gnés. Puis, la dureté des peaux, dont la veine arté-rieuse et la grande artèfe sont composées, montreassez que te sang bat contre ët!cs avec plus de
force que contre les veines. Et pourquoi la eonca-vtté gauche du cœur et ta grandesrtëre seroient-
eUesptus ampleset plus larges que ta concavitédroite et la veine artérieusey Si ce n'éioit que lé
sang dé l'artère veineuse, n~ayamtété que dansles poumonsdepuis qu'it a passé par le coeur, est
plus subtil, et se raréfie plus fort et plus aisément
que celui qui vient immédiatement de ta veine
~I); -).
cave. Et qu~st-co~ue~~s~d~ins peuvent devi-ne~en<atanttep~atSt8~!s ne s~vent~q~~esang~angede ~atc~, it peM~etr~partachatecr duc~rplu8oumoins& ou pluaOUMOinsvite qu~uparavant!! et si On!comment cette c!~eurse(~~c~~ aux autres
membres~~ faut-H pa~ aveTBoyen du sang, qui, passant par te cœar, s'yréchaunë et se ~pand de tà~partout le corps d~tt
~iect que, st on ûte ? !sadg de que~ partie~pneaôte par même moyen ta çhateMr;et,e~~j~lecœupf~i~st argent q~ fer embF&&1Hne snNroit pas pour rechaut~r les pieds et tes
ma~tat~ qu~falt~s'itn~ envoyée c~ment du nouveausang. Puis ausst on cpnnott det&que le vrai usage de la respiration est d'apportepassez d'ain'frais dans le poumon, pour faire queiesaag, qui y tïent delà concavUedroite ducoeur,oùit a été raréfié et comme changé en vapeurs,s'y épaississe et converUsse en sang de rechef,avant que de retomber dans la gauche, sans quoiil ne pouwoitetre propre à servir de nourritureau feu qui y est. Ce qui se confirme par ce qu'onvoitque les animaux qui n'ont point de poumons,n'ont aussi qu'une senie concavité dans.le cœur,et que les enfants qui n*enpeuvent user pendant
qu'its sont rea&rmés au ventre de leurs mères,ont une ouverture par où )i coûte du sang de laveine cave en ta concavitégauche du coeur, et unconduit par o&il en vient de la veine artérieuscen la grande artère, sans passer par le poumon.Puis la coction comment se feroit-ctteent'esto-
mae.MleeœQFn'y envoyoitde la chateur parles artères, et avec cetaqnctques-unes des pluscoulantes parties du sang, qui aident &dissoudretes viandes qu'on y a mises; et faction qui con-vertit le suc de ces viandesen sang n'est-cue pas
a~ëo~connoitrè~oacons~req~ c1¡~~n~.en passant et rëpassan~~aple cœur, peut-être ptusde cent ou <teux~cent~ to~ ea caaque jour etqu'a-t-on te$oin)d~utce chose ~ouF ?nutrition e~~apFoduct~ des humeMrsqui sont dans~ïe~orps~sinon dédire que t~fM'ce,dont Ïe sang, en~èranënant, passe du cceurversles extrémitésdesaffres, fait queqaetqttes-ttaes<t~
#arties :c- dos,-J. >!~pat<rrêteM entre cet~s~~eHe~aetrouvent, et y prenneat ta placede quetquMautres q~'eHeseRchassent; ~tqae,seton!a ~!ttt~-<ioo,ou la Cgare, oa la petitesse des pères qu~He<Mncontrehty les ânes $evpQtreBd~~Meuxpîu~tqae les autres, en même que cba:can peut avoir vndtverscnMes t qMi,étant divèr-sement percés, servent &séparer divers grains tesans des astres. EtenSo ce qtt'H ya de plus remar-
quabte en tout ceci, c'est lagénération des espritsanimaux, qui sont comme un vent très subti!, ou
plutôt comme une Cammetrès pure et très vive,qui, montant eomtinueUementen grande abon-dance du ccear dans le cerveau, se va rendredelà par tes nerfs dans les muscles, et donne temouvement à tous les membres sans qu'il faille
imaginer d'autre cause qui fasse que les partiesdu sang, qui, étant tes plus agitées et tes pluspénétrantes, sont les plus propres à composer cesesprits, se vont rendre plutôt vers te cerveau quevers ailleurs, sinon que les artères, qui tesy por-tent sont celles qui viennent du cœur te plus enligne droite de toutes, et que, selon les règlesdes mécaniques, qui sont les mêmes que cellesde la nature, lorsque plusieurs choses tendentensemble a se mouvoir vers un même côté, o{<il
n'y a pas assez de place pour toutes, ainsi quetes parties du sang qui sortent de la concavitégauche du coeur tendent vers le cerveau, les plus
9.
~.j~~ifM~J~
tN~s et ~~6 aj~~s ~Hr~~ détoûr-i mecspar lès ~us fortes, ~ut,j~r ce moyen,vont reodre feules.E ~'av~ expÏi~N~! assM~àr~uti~r~
ces. ciMse~ dansi~ tràitéqu~ ,euci-4cvan~
f ~jttèsseïnde puhtier et ensuite j'y avots montrésv
quelle doit être la fabrique dejsnerfs et domnts-
c~s da corp~ humam, pour fem'e qne~ espritaammatuxé~nt (ktdaas, NtëM ïopee &&mtwoïfses tne~tbif~: emstq~'ONtvott~ae te~ t~tes, unpeu ~p~~ ëtreceup~, M remaecr eoctMreetmord'enHà terre, nonobstant qu'eltes ae soient
p1tasaoin~s;qae~(~MgemM~~dohtenttHredans le cerveau pour c~ttsepl~vème~ et tesom-
tneitet ïes SQBges;comment ta HamièM~tessoas,les odeurs, les goûts, la chatetiretto~tea le~au~tres qualités des o~etsextëneors y peuvent im-
primer diverses idées par rentremise des sens
comment la faim, la soif et les autres passions in-
térieures y peuvent aussi envoyer les leurs ce quidoit y être pris pour le sens commun où ces idées
sont reçues t pour la mémoire qui les conserve,et pour ta fantaisie qui les peut diversementchan-)
ger et en composer de neuveMes) et, par même
moyen, distribuant les esprits. animaux dans tesmuscles, faire mouvoir les membr s de ce corpsen autant de diverses façons, et autant !tproposdes objets qui se présentent a ses sens, et des pas-sions intérieures qui saut en !ui, quêtes nôtresse puisse mouvoir, sans que ta votonté tes con-duise. Ce qui ne semblera nuitement étrange àtoux qui .sachant combien de divers ttMf<MM<Me<ou machines mouvantes l'industrie des hommes
peut faire. sans y employerque fort peu de pièces,a comparaison de !a grande multitude des os, des
muscles, des nerfs, des artères, des veines et datoutes les autres parties qui sont dans le corps de
(~ -i
Jchaq~ anaaal!, coM~pero~ o&une machiné, qui, !aya~tété faite des mains de
MeUt est incompar~ableméntmieux ordonnée, et aensoidésimouvements pl~jdc celtes qui peuventétre~un~ lé~hom-mes. Et je m*êtois ici pàrticnIiëremeNt arrêté a
~irOiVoirj~ne, ~1 y avottde celle machines, Quieussent les organes et la ÙgMred'un! singea<? dé
quelque aBtrèMimât san~rais~o, nous n'aMions
aucun moyenpaHpreconn~ rleSeroi~ot
pas en tout de mémo natu~qoece~ animaux au
t!etK;ue, ~H en avoit qui eaMent ta ressem-blance de nos corps, et imitassent autant nos ac-tions que moratMnent il seroit possible, noasaa''riens tou)oaradet!x moyens très certains pottrreconnottre qo'eHesne seroient point pour cela devrais hommes, dont le premier est quejamais ellesne pourroient user de paroles ni d'autres signesen les composant, comme nous faisons pour de-ctaror anx autres nos pensées. Car on peut bienconeB~oi~qu'une machine soit tellement faite
q~ëlte profère des paroles, et même qu'elle en
profère quelques-unes a propos des actions,cor-
poreMesqui causeront quelque changementen ses
organes, comme si on la touche en quelque en-
droit, qu'elte demande ce qu'on lui-veut dire; sten un autret qu'elle crie qu'on lut fait mal, etchoses semblables mais non pas qu'elle les ar-
range diversement, pour répondre au sens de tout
cequi se dira en sa présence, ainsi queles hom-mes les plus hébétés peuvent faire Et ttt second
est que, bien qu'ellès lissent ptusieurs choses,aussibien~ou peut-être mieux qu'aucun de nous,ettes manqueroient inMHiMomenten quelquesau-
tres, par lesquelles on découvrifoit qu'eltes n'a-
giroient pas par connoiMance,mais seulementparla disposition de leurs organes: car, au lieu que
t.t.~
la raison est un instrument universel qu! ipeutservir en toutes sortes derencontrés .ces organes
`
ont besoin de quë~ùepar<teuKëredispositionpourehaquë~tiOB particuMëre; d'où vient qu'~ilest'
moratemenit~possiMe qu~Ùy de di-
perses en une macnine,pour ta fuira agir en toutesles occurrences de la ~ie~ de mêm~ façoBtquettOtre TatscHaaous ~àMagt~.br~pat' ces deuxmê-mes moyea~t<Mïpeut aussic<MM~M!adK~mBneequï~esteatM les hommes et tes h6tës. Car c'estmne chos'&bien remarquaMB, qu~t a'y a pointd'hommes si h~etés et si' stupides, saMsea ex-
eeptet même t ;$ ïMens<!9,qui ioe soieat capables~arrat~rensemMe dh~rses paM~<etd'en com-poser an discours par tequel ils fassent entendreleurs pensées: et qa'au contraire' !t n'y a pointd'autre animal. tant par&Het tant heureusementMequ'il puisse être, qui fasse le semblable.<? quiM'arrivepas de ce qu~ilsont faute d'organes; caron. iM)itque tes pies et tes perroquets peuventproférer des paroles ainsi que nous, et toutefoisne peuvent parler a~nsi que nous c'est-à-dire,en témoignant qu'Us pensent ce qn'Hs disent aulieu que les hommes, qui, étant nés sourds et
muets, sont prives des organes qui servent auxautres pour vous parier, autant ou plus que lesMtes, ont coutume d'inventer d'eux-mômes quet-ques signes par lesquels tis sefont entendfe aàceux qui, étant ordinairemeut aveceux~ ont loisird'apprendre leur tangue. Et cec. ~témoigne passeulement que les bêtes ont moins de raison quetes hommes, mais qu'eues n'ienont point du tout!car onvoitqu'il n'en faut que fort peu pour savoirparier; et d'autant qu'on remarque de t'inecattt6<:ntreles animauxd'une môme espèce, aussi bienqu'entre les hommes, et que tes uns sont plusaists h dresser que les autres; il n'est pascroyable
<~
~t~un M pe~<pMt' qutseroit des plus
~a)KMt6de6(~espace, t~gatût~M cela un ecefant!
ides plusstupidet) ~oudu nMinsun~eaj&tntquiatu-
roit ie cerveau ~onbié, st leur âme n~ d'niMMâture uutout 'diuêrente ? là nOtfe. Et on
doit pas conÏOnare !~s paroles ave~iesmouve-menta naturels ~aiMïootgn~t les passions,.«?<!&-
vent être Ëoités~par des machines aussi ~ecqu~
par ÏeaaoiatauXt otpenser, comme quelques a~-
cieM. que les bêtes p~eot.~ nous t~ea*tendions pas teu~!aBga@~;cap, s'it <êMiHvr ai, patt-
qn'eMèsont plusieurs organes qui ae rappeMeataux B&tres, <dte8 pourroient aussi bien se fa!f<t
entendre à nous qu'à teurs~emMaNes. (Testaussi
une chose :fort remarquable que bien qM*ity ait
plasieMfs aaimaMXqui témoignentplus d'industrie
que nous en quelques-unes de leurs actions, on
voit toutefoisque les mômesn'en témoignent point
du tout en beaucoup d'autres, de façon que ce
qu'ils fontmieux que nous ne prouve pas qu'us ont
de l'esprit; car, à ce compte. ils en auroient plus
qu'aucun de nous, et feroient mieuxen toute autre
chose: mais plutôt qu'us n'en ont point, et quec'est la nature qui agit en eux selon la dispositiondeteurs organes; ainsi qu'on voit qu'une horloge,
qui n'est composée que de roues et de ressorts,
peut compter les heures et mesurer le temps plus
Justement que uous avec toute notre prudence.J'avois décrit aptescela t'ame raisonnante,et fait
voir qu'eUe ne peut aucunement être tirée de la
puissance de la.matière, ainsi que les autres cho-
ses dontj'avois parlé, mais qu'elte doit expressement ~tre créée et comment il ne suuit pas quitte
soit logée dans te corps humain ainsi qu'un pi-
lote on son navire, sinon peut-être pour mouvoir
ses memh~es mais qu'il est besoin qu'ctie soit
jointe «t anie plusctrottcment weo lui. pour avoir,
!6~
outre cela des sentiments et des appétits sem-
MaMë& n~~ et binai composer ua vrai
~omme. Aureste, je mesuts ? nn~peuetenaMsur
~s~a~ct~ bst des pltis tra4
portant car, après PerMinpae ceux <tat aient
Mec, quelle. je pense avoir ci-dessus assez ré-
C~~ MB*; en a pOH~ ptos ~te~
esprits foibles du droit chemin de la vertu que.el
imaginer <~MeTaoMdesbêtea soit de même Ba-
tu.re quela nôtre, et <ptepar conseqaent nous
a~~s rieo~c~ ni espérer, âpres cetto
vie.B'Mt plus que tes BMMtcheset tes&tarmis; an
Meaque torsqw'onsait cemMenettes diffèrent, on
comprend beaucoup mieuxïes raisons qui prou-
vent qae ia nôtreest d~heBatareeatièrèment in-
dépendante du corps, et par conséquent -qu'ellen'est point sujette à mourir avec iMi; puis, d'au-tant qu*on ne voit point d'autres causes qui la dé-
truisent, on est naturellement porté adjuger de!à
qu'eue est immorteHe.
MM~~<WM~<<W<~<<W.<~MM'~<MM<<MWMM<W~M~
StXÏËMEPARTÏE.
OR, il y a maintenanttrois ans que j'étois par-venu à la un du. traité qui contient toutes ces cho-
ses, et que je commençois à le revoir, aCcde
te mettre entre les mains d'un imprimeur, lorsque
j'appris que des personnes &qui je déféré, et dont
t'autorité ne peut guère moins sur mes actions,
que ma propfe raison sur mes pensées, avoient
désapprouvé une opinion de physique publiée un
peu auparavant par quelque autre, de laqueUeje
ne veux pas dire que je fusse, mais bien que jen'y avois rien remarqué, avant leur censure, que
<?)
je passe imagmer~tfe pr~udÏctaMe ni a !a Ne!i-
gion ni &t'JËtat,ni par conséquent qui m'eut em-
pêche dé t'écr~ce, si ta Misonrme Peutpersuadée f
et~e <~me~~in~ ilu'il _~to~`en trauv&t;tout de m6me qne~~entM te~~Mtenaes, €?laquelle je toc <cMemëpris~nonobstaot le grand.
aotR que ~ai ~H~Fs eu de e~ point ~evc~rdé tMMMettesen tna chance, dont je t~ecasede~demoBstFatioastfes cepta!nes, et de c'en pointeer!refqtd passenttOMrneraa désavantagede per-aonoe. €e qui a été suaisaùt ponp m'oNigeF achanger ta résotat!on que favois eue de tes pu-M!éf ear. encoreque les raisons poar lesqaeMesle l'avois prise auparavant fussent très Cartes,mon
inclination" qut m'a teujoars fait' haU*le mettcrde faire des livres, m'en fit -incontinenttrouver
assez d'autres pour m'en excusert Et ces raisonsde part et d'autresont telles que non-semementj'ai ici qaetquë tntëret de les dire, mais peut-êtreaussi que le public en a de tes savoir.
Je n'ai jamais fait beaucoupd'état des choses quivenoient de monesprit et, pendant que je n'ai re-
cueimd'autres fruits de ta méthodedont je me sers,
sinon queje mesuis satisfait touchant quelquesdif-
Scuttésqui appartiennentauxsciencesspéculatives,ou bien quej'ai taché de régler mes mœurs par tes
raisons qu*etlem'enseignoit, je n'ai pointcruêtre
ohHgé d'en mea~écrire; car, pour ee qui touchetes mœurs, chacun abonde si ~brt en son sens,
qu'it se pourroittro~y autant de réMrmateurs
que de tètes, s'Hétoit permis a d'autres qu'à ceuxque Meu a établis pour souverains sur ses peu-ples, ou bien auxquels Ha donné assez de gpaceet de zèle pour être prophëtes,d'entreprendre d'yrien changer; et, bien que mes spécutati&ns meplussent mrt, j'ai cru que tes autres en ~voient
aussit qui leur pïaisoiont peut-être davantage.
I~B;1-
Mais, sitot~ que j*&t BKacqtH~quelques MM~asgénérales teuehaott~p~ u
~aCt&tés cprouvef en diveraM ttMc~K~paFtictt-Ueres,j~ remarque jusqu'où eltes peuventduiM, etcombiën eUes di~rent principes donton s'est servtjusq~~p~sent,yaicr& que Je~poaveis les tënip cachées, sans pécher grande-ment centre J)a lot qui nous ohUge & procurerautant qa'it est en noas te bien génet~t ae «j~slés hooMnës car et~ m'ont ïait ~r qt~t e~t
possible de parvenîrà des conaoissaaees qïH soientfort utMes& vie, et~q~au !iëa de <eMe~ata-jtopMespecuiatite qu'onenseigne dans les écoïes,00 en peat tMmverune pratiquer pa)'iaqt~He<connaissant ta force et tes actions tht feu de
feaa, de Pair, dés astpes~ des cieax et de tousles aMtrescorps qui nous environnent, aussi dis-
tinctement quenous connoissons !es divers m6*tiers de nosartisans, nous les pourrions employeren même façon à tous~les usages auxquels ilssont propres, et ainsi nous rendre comme mai-tres et possesseurs delà nature; ce qui n'est passeulementà désirer pour l'invention d'une rnSnited'artinces qui feroient qu'on Jouiroit sans aucunepeine des fruits de la terre et de toutes les com-
modités qui s'y trouvent, mais principalementaussi pour la conservationde la santé, taquetleest sans doute le premier bien et le fondementde tous les autres biens de cette vie car même
l'esprit dépend si fort du tempérament et de ta
disposition des organes du corps, qui, s'il est
possiblede trouver quelquemoyenqui rende com-munément les hommesplus sages et plus habilesqu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois quec'est dans
la médecine qu'on doit le chercher. M est vrai
que celte qui est maintenant en usage contientpeu de choses dont l'utilité soit si remarquable:¡
mais~~squ~ j'aie aucuik. desseinde la méptt*`
n~ssare qu'a n~ a pers~~
~eax qai en ïëMt professien, qui n'avoue que toutce qu'on y saitn'est presque rien.t comparaison~è ce qui reste asy savotr, ~t qu~ ~p
exempter d'une~Bité de Maladie Èant du
quedo t~sp~.etméme~a~ peut-8tre de t'af~or
tassement de la vieillesse si on avûit a8sez de
coanoi~sancé de let~ eanaes et de tous les ~re-mMesdont la natare notits a pourvue Or, ayantdessein d*entpIoyèp1toMte)ma ~iè à ~recherche
d'âne sc!eace néeessatM, ayant rencontré,tm ehen~n qMme semble tel ~om doit iniaiHi-
Moment!a tfouxerente su!vant,sï ce n'est qn'on
€BsoÏtemp6chê6upartabrièvete de la vie ou:par
tedéCaut des exp6~enees,~ejugeo!9qo'R n'y avo!t
point de imeiMearremède contre ces deux em-
pechemeats, qae de CQmmMniqaerNdëtementau
public tout le peu quefaoroïs trouvé, et de con-
vief les bons esprits à t&cheFde passer plus ou-
tre, ~n contp!baant, chacun selon son inetinaUca
et son pouvoir, aux expériencesqo'it ~admit faire,et communiquantaussi au publictoutes les choses
qa'asapprendFOïeBt, afin que les derniers, com-
atençânt ou les précédents auroient achevé. et
ainsi joignant les vies et tes travaux deplusieurs,ïtous aitassions tous ensemble beaucoup plus toic
que chacun en particutier ne sauroit faire.
Mêmeje retnarquois, touchant tes expériences,
qu'eites sont d'autant plus nécessaires qu'on est
plus avancé en connaissance car, pour le com-
mencement, ii vaut mieux ne se servir que de
ceUesqui se présentent d'eMes-mêmesà nos sens.
et que nousne saunoBsignorer, pourvu que nous
y fassions tant soit peu de réNexion, que d'en
chercher de plus rares et étudiées, dont la raison
est que ces plus rates trompent souvent, lorsqu'on
TM~
<C6tine sait pas encore les causes de~p~~et que~s circonstances dont elles dépendent sont
qiKMtiMM<Ï<m~par~t~~ et ~petites, qu~il`
est très malaisé de les remarquer. Mais tordre que
j'ai tenu en ceci a été têt Premièrementj'ai tache<tetrouver en général les principes ou premièresjcaases de t<Mtce qat est <tMqui peut être dans
le meode, sans )den considérer, pocreet eBet,que Mec se~. quiTa crée, ai les tirer d'aiHeurs
que de certaines semences de petites, qui sont
naturellement en nosâmes. Aprèscela j'ai examiné
quels étoient tes premiers et plus ordinaires eCëts
qu'on pouvoit déduire de ces causes; et it me
semble que par là j'ai trouvédes cieux, des astres,une terre, et même sur la terre de Teau, de
Pair, au. teu, des minéraux et quelques autres
teUes choses, qui sont tes plus communesde
toutes, et ies plus simples, et par conséquentlesplus aisées à connottre. PuiSt lorsque j'ai voulu
descendre à celles qui étoient plus particulières,il s'en est tant présenté à moi de diverses, que
je n'ai pas cru quit fût possible à Pesprit humain
de distinguer tes formes ou espèces de corps quisont sur la terre, d'une infinité dautres qui pour-roient y être, si c'eût été le vouloir de Dieu de
les y mettre; ni par conséquent de les rapporterà notre usage, si ce n'est qu'on vienne au devant
des causes par les eneis, et qu'on se serve de plu-sieurs expériences particulières. Ensuite de quoi,
repassant mon esprit sur tous les objets quis'é-
toient jamais présentés à mes secs, j'ose biendire que je n'y ai remarqué ancunechoseque jene pusse assez commodément expliquer par les
principes que j'avois trouvés; mais il faut aussi
que j'avoue que la puissance de la nature est si
ample et si vaste, et que ces principes sont si
simples et si généraux, que je ne remarque quasi
f67)
plus aucun eCet particulier, que d'abord je ne
coonoisso qu'& peut ~Q~etredéduit en plosieuMdiverses façons. et que Knaplus grande diincûlté
est d'ordinaire de trouver en laquelle de ces fa-
çons Men dépend; car à cela je ne sais pointd'autre expédient que de chercher de rechef quel-ques expériences qMtsoietut tettes que tear~e-nement ne soit pas le même, si c'est ett !'unede ces façons q~oc doit rexpîiqaer, que si c'esteB Fatttre. Au reste, j'en suis Btaiotecantta~ queje vois, <;eme seoïbte, assez Men de queUttatsOBse doit prendre &faire !a ptupart de ceUesqui Peuvent servir à ceteSët; mais je vois aussi
qu'elles sont celles et en si grand nombre queni mes mains ni mon revenu, bien que j'eneusse miUefois plus que je n'en ai, nesauroientsuffire pour toutes en sorte que, selon que
j'aurai désormais la commodité d'en faire plusou moins, j'avancerai aussi plus ou moins enla connoissance de la nature ce que je me pro-mettois de faire connottre parie traité que j'avoisécrit, et d'y montrer si clairement l'utilité que le
public en peut recevoir, que j'obligerois tous ceux
qui desirent en général le bien des hommes, eest-
à-dire, tous ceux qui sont en efEetvertueux, etnon point par faux semblant, ni seulement paropinion, tant à me communiquer celles qu'ils ont
déjà faites, qu'a m'aidera la recherche de celles
qui restent & Mre.Mais j'ai eu depuis ce temps-1~d'autres raisons
qui m'ont fait changer d'opinion. et penser queje devois véritablement continuer d'écrire toutesles choses quejejugerois de quelque importance,à mesure que j'en découvrirois la vérUé, et yap-porter le même soin que si je tes voulois faire
imprimera tant ann d'avoir d'autant plus d'occa-sion de les bien examiner, comme sans doute on
regarde toujours de pius près à ce qu'on croit
devoir être va par ptusiëuM q1a'~ce qu'on ne~ait que pour soi-même et souvent les tihose~qui m'ont semblé vraies torsque! j'ai commentà les concevoir m~~Mivouiumettre sur ]~ papier~ qu'aB~de nepèr.:
aucune occasion de prouter au puNic, si j'ensuis capable; et que, si mes éo'its valent, qttet--igtK)chose, ceux ant J~s aaroot !aprë~ pnort;-en puissent usef, ainsi qu'Usera te ptos a propos.Maisque je ne dévots aNCMBementconsentïp~tMseatpobRés pendaMma vie~ aiin que ai tespppo~Monset controverses aQxqMeUesHsseroient
peat-être sajets, ni même Ïa réputationtelle quoiléqu'ils mepourroient acquérir, ne me donnassentaucune occasion deperdre le temps que j'ai dessein
d'employer à m'instruire. -Car, bien qu'il soitvrat
que chaque. hommeest obligé de procurer au-tant qu'H est en lui le bien des autres et que c'est
proprement ne valoir rien que de n'être utile à
personne toutefois Hest vrai aussi que nos soinsse doivent étendre plus loin que ié tempsprésent,et qu'N est bon d'omettre les choses qui apporte-roient peut-être quetque pront à ceux qui vivent,
lorsque c'est &dessem d'en faire d'autres qui en
apportent davantage à nos neveux. Comme en
effet je veux bien qu'on sache que le peu que j'atappris Jusqu'ici n'est presque rien, à comparai-son de ce que j'ignore, et que je ne désespère
pas de pouvoir apprendre car c'est quasi ie mêmede ceux qui découvrent peu &peu ta venté dans
lessciences, que deceux qui, commençant &deve-nir riches, ont moins de peine à faire de grandes
acquisitions, qu'ils n'ont eu auparavant, étant pluspauvres, à en faire de beaucoup moindres. Ou
bien on peut tes comparer aux chefs d'armée, dontles ibrces ont coutume de croître a proportion deleurs victoires, et qui ont besoin de plus de eon~duite pour se maintenir après la perte d'une ba*
<taiMe~tqu'as n'ont apr6s Savoiegagnée $ prendredes vMeset dés provinces. Car c'est ~é~tabi~
doaoerdes~ta~HM.de~che~~h~les d~cuttés et les erreurs qui nous ~mpôchentdepartenir~~ la ~M~oi8san<~ la a6rité; -et,~sE~perdre une, que de recevoir quelque i~usseopinionHtHJtchantune matière un peu génératc et~importante. ~taut~rës beaucoup plus d'adresse.pour se remettre au même ëtat qu'on étoit aupa-rayao~ 'qa't! Be fam&faire de~racds pregrës,I<M'sq~ona d<~a~des principes q<ttsont assorës.Pour moi, si j'ai ci-devant treuvé quelques véritésdans les sciences (et j'espère que les choses quisoat contenues eu ce votuBM!ïeron~~uger quejènai trouvé quetqaes-Hnes) je puis dire que ce nesont que des suites et des dépendances de cinqou six principalesdifficultés que fai sunnontées,,et que je compte pour autant de batailles où j'aieu l'heur de mon c6t4 même je ne craindrai pasde dire que je pense n'avoir plus besoin d'en ga-gner que deux ou trois autres semMaMes, pourvenir entièrement à bout de mes desseins et quemon agen'estpoint si avancé, que, selon le coursordinaire de ia nature, je ne puisseencore avoirassez de loisir pour cet effet. Mais je crois êtred'autant plus obligéà ménager le temps qui mereste, que j'ai plus d'espérance de le pouvoir bienemployer; etj'aureis sans doute plusieurs occa-sions de le perdre, si je pnbUoisles fondementsde ma physique. Car, encore qu'ils soient presquetous si évidents qu'il ne faut que les entendre pourles croire, et qu'il n'y en ait aucun dont je ne
pense pouvoir donner des démonstrations toute
Ms, à cause qu'il est impossiblequ'ils soient ac-cordants avec toutes les diversesopinions des au-tres hommes, je prévois que je serois souvent di-vnrti par les oppositions qu'ils feroient naitre.
On peut dif~'cpM ~opposidons seroiéat uti~~ant annueme faire oonnoitremesta~~ qù'aga
que si pavois !qu~k~ chose jde bon, tes ~esen eussent, par ce moyen.a~~
commeplusieurs peuvent plus voir qu'en homme
seul, que, commettant dès maintenant &s'en ser.
ils~aidassent aussi deleurs inventions.Mais~
encM~ que je jme !recomt0issè~t~~ ~Htiet&&iuir, et qnejenemeNeqaàst jamais aux pre-
mtëres pensées qui me~tenne~ ,outefÓisl'exllé~
rience que j~n dés j~ections qu'on mepeut faire,
m'empêche d'en espérer aucunproat cat j'ai d~jâsouvent éprouvé les jugements tant de ceux que
j'at tenuspour mes amis, que de quelques autres,
à qui je pensais être tndiuerent, et même aussi
de quetques-uns, dont je savois que la malignitéeti'èhvie tacberoient assez à découvrirce quel'af-fection eacheroit à mes amis mais il est rarement
arrivé qu'on m'ait o~ecté quelque chose que jen'eusse point du tout prévue, si ce n'est qu'eMef&t tort éloignée de mon sujet en sorte que jen'ai quasi jamais rencontré aucun censeur de mes
opinions, qui ne me semblntou moins rigoureux
du moinséquitaNe que moi-même. Et je n'ai Ja-mais remarqué non plus que, par le moyen des
disputes qui se pratiquent dans tes écotes, on ait
découvert aucunevérité qu'onignorât auparavant;car, pendant que chacun tâche de vaincre, ons'exerce bien plus à faire valoir ta vraisemblance,
qu'à peser les raisons de part et d'autre; et ceux
qui ont été long-temps bons avocats, ne sont paspour cela par après meilleurs juges.
Pour PutiHté que les autres recëvroient de la
communication de mes pensées, t't!e ne ponrroit'aussi être fort grande, d'autant que je ne tes ai
point encore conduites si loin, qu'H ne so!t be-ooia d'y ajouter beaucoup de choses, avant que
i~T~y~
.de les appliquer &f usage. ]E~ je pe~powidire sans~vanitéqu~ s'a y a quelqu'un~ eu!soit~apaMe~ce do~~tre plut~ au--~re; non pas qu'il ne puisse y avoir au mondeiplus~urs esj~sincomparaMemen~m~ que!lcmien, mais pour ce qu'on ne sauroitsibien con-cevotr une chose et la rendre sienne ,Mrapprend dequelque autre, que tarsq~on fin-vente soi-même ce qui est si véritaMe en cette~matiëre,qtte, 6M)[tquej'atè souventexpliquéquel.~quea-uaesde mes opinions a des personnes de~rès bon esprit, et qui, pendant que je leur par-lois, sembfoient lés entendre fort distinctementtoutefois, loMqû'as les ont ~edites~)'ai remarquéqu'ils les ont changées presque toujours en tellesorte que je ne tes pouvoisplus avouer pourmica*nes. Al'occasion de quoi je suis bien aise de prierici nos neveuxde ne croire jamais que les choses.qu'on leur dira viennent de moi, lorsque je netes aurai point moi-même divulguées; et je nem'étonne aucunement des extravagances qu'onattribue à tous ces anciens phitosophes, dont nousn'avons point tes écrits; ni ne juge pas pour cetaque leurs pensées aient été tort déraisonnaMes, vuqu'i!s étoient des ïnei!teursesprits de leur temps;mais seulement qu'on nous les a mal rapportées.Commeon voit aussi que presque jamais ii n'estarrivé qu'aucun de leurs sectateurs les ait sur-passés; et je m'assure que tes p!uspassionnés deceux qui suivent maintenant Aristote, se crot-roient heureux s'ils avaient autant de connois-sance de ta nature, au'H en a eu; encore mêmeque ce fùt à condition qu'ils n'en auroient jamaisdavantage. Hs sont comme le lierre, qui ne teudpoint a monter plus haut que les arbres qui lesoutienuent, et même souveut qui redescend aprèsqu'ii est parvenu jusque leur fuite: car il me scm*
j[;~ j~~a~rli. i.t~ Msst ~oe ccBX~Fedescend~se rendent, en quetque &ç6n,~noi6ssavants ques~lss'abstenoient d'étudier, lesquels, non contents
de savoirtout ce qui est intelligiblementexpiiqué
dans leur auteur, veulent outre cela y trouver la
solution de plusieurs dimcultés, dont il ne dit
rien, et amMptettesil n'a peut-etre~antata pensé.
TouteMs teups taçon de pMtosppherest tort com-
nMde p<~ ceux q~ ~oM qce espiiEs fort `-
médiocres car t'obscMritédes distinctionset des
principes dontiis se servent est cause qn'Hspeu-
vent parler de toutes choses aussi hardiment que
s'Hsïessavoient, et soutenirtout ce qu'ils en disent
contreles plussùbtus et tes piushaMtes,9ansqu'on
ait moyen de les convaincre; en quoi ils me sem~
MentpMeiis à un aveugle, qui, pour, se battre
sans désavantage contre un qui voit, l'aurait fait-
venir dans le fond de quelque cave fort obscure;
et je ne puis dire que ceux-ci ont intérêt que je
m'abstienne de publier les principes de la philo-
sophie dont je me sers; car, étant très simples
et très évidents, comme Ussont, je serois quasi
le même en les publiant, que si j'ouvrois quel-
ques fenêtres et faisois entrer du jour dans cette
cave ou ils sont descendus pour se battre. Mais
même les meilleurs esprits n'ont pas occasion de
souhaiter de les connoitre; car, s'its veulent sa-
voir parler de toutes choses, et acquérir ta répu-
tation d'être doctes, ils y parviendront plus aisé-
ment en se contentant de la vraisemblance qut
peutêtre trouvée sansgrande peine en toutes sor-
tes dematières, qu'en cherchant la vëdté, quine se
découvreque peu &peuen quelques-unes! et qui,
lorsqu'il est question de parler des autres, oblige
à confesser, franchement qu'on 1M ignore. Que
s'ils préfèrent la connoissance de quelque peu de
vérités &la vanité de paroitre n'ignorer rien,
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comme sans douté elle est bien pré~raNe,qu'ils veuillent suivre ~n dessein semMabte <u~n,iis n'ont~pas Besoin pour~c~ que je iet~r:'dise rien 4~Mtage que ce! que j'ai dé:&dit ence Mscours. Car, s~is sontcapaMes de~p~plus outre que je n'ai fait its le seront aussi.'à plus forte raison, deprouver d'eux-mêmestoutce queje pense avoir lr<Mn~;d'autant qoe~n~yantjamais, rien examinéque par ordp6, U MtcéMaMtque ce qui meresteencore &découT~r est, a<;soi, plus 'BtRciIeet plus-caché que ce quêtâtpu ci-devantFencootrer;etiMMroientMea moinsde plaisir à rapprendre Ae moi que d'eux-mêmeoutre que l'ËaMtudequ'ih acquerront, en cher-chant premièrement des choses faciles, et passantpeu à peupar dégreva d'autres pins dimciies, ienrservira plus que toutes mes instructions ne sau-roient faire. Comme, pour moi, je me persuadeque, si on m*eutenseigné, dès majeunesse, toutesles vérités dont j'ai Cherché depuis tes démons.trations, et que je n'eusse eu aucune peine à lesapprendre, je n'en aurois peut-être jamais su au-cunes autres; et du moins que jamais je n'aurohacquis i'baMtude et la facilité que je penseavoir,d'en trouver toujours denouve!!es,amesafequeje m'apptique à tes chercher. Et, en un mot, s'ny a au monde quelque ouvrage qui ne puisse~trcsi bien achevé par aucun autre, que parie mém<tqui ra commencé, c'est celui auquetje travaille.
tt est vrai que, pour ce qui est des expériencesqui peuvent y~ervir, un homme seul ne sauroitsumfe à les faire toutes., mais il n'y sauroitMssiemployerutilement d'autres mainsque !ea sienucs.sinon celles des artisans ou telles gens qu'Mpour-roit payer, et & qui i'espérance du gain, qui estUtHMoyentr<'s enteace. t<*roitfaire oxactementtoutes les choses qu'H teur prpscriroit. Car, peur
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tes volontaires, qui~par~curiosité ou destrd'ap-pMndre,s'ofMroient peut-être de tut aidera outrequ'itsont pour l'ordinaire ntus depromessesd'eB~q~iÏ~ne ionique de! bettes pro~dont aucune jamais ne rêussit,)!s voudroient in.faiHiMementêtre payés par i'expUcat~ 9'ue~quesdiatcuités.ou~uMômspsrdescompMmehMet des entretiens inutites, quine MsauroienteoA.ter si peu de sontemps qu'ith~y perdit. Et,les expériences que ~s attires ont a~a faites,quand bien mêmeMsiea lui voudro!entcommu-niquer ce que ceux qui tes nommentde&secretsne feroient jamais; eHessont pour ta ptupart com-posées de tant de eircoBStances ou d'ingrédientssaperBus, qc'tt lui seroit très mataîsé d'en dêcMf-a~r !a vërite; outré qatHes trottveroit presqttetoutes st mal expliquées ou même si fausses, àcause que ceux qui !es ont faites se sont eSbrcésde ies faire paroltn conformesà leurs principes,que, s'tt y en avoit quelques-unes qui lui servis.sent, eMesne pourroient derechefvaloir le tempsqu'iï lui faudroit employerà les choisir; de façonque, s'My avoit au monde quelqu'un qu'oc s&tassurément être capable de trouver les phMgran.des choses et les plus utites aupublic qui puissentêtre, et que, pour cettecause, tes autres hommess'eCorçassent, par tous moyens,de t'aider venirà boutde see desseins; je ne vois pas qu'its pus-sent autre chose pour lut, sinon fournir aux frai))des expériences dont il auroit besoin, et du resteempêcher que son !oisir ne lut fat ôte par rtm-portunité de personne. Mais, outre que je ne pré-sume pas tant de mot.m6me. que de voutoir rteapromettre d'extraordtnaire, ni ne me repais pointde pensées sivatnes, que de m'imaginer que tepubUc se doive beaucoup intéresser en mes de<-<etMS!Je n'ai pat aussi i'ame si basse, quejevou.
~7&~MMéaccepter do qui que ce fût aucune.l'aveurq~n p~ c~<~ que Jë~~rois~p~
Tou~ ces oonsi~ratîon~ jo~nt~rentcause.Myatroisans~quejënev~divù!guepte traité que j'avois entre tes mains et
m&mequejo~~Fésotu~d~aucun autre pendanf ma~te. qutjotst gênera!, aiduquel on p&tentendre tes ~ndements de ma phy'Hque. Mais~1y eu depuis derechef, deux autres
=8 qui y obligé àdcreçhef~:deux'autre.sraisons qui m'ont oblige à mettre ici quetqueses-saie pàrticutiera, et a rendre au paMicqaehtuecompte de mes actions et demes desseins La pre-mièce est quesi j'y manquois, plusieurs qui ont suFfntention quej'avois eue ci-devantdefaire impri-mer quelques écrits, pourroient s'imaginerque lescauses pour lesqùeltes je m'en abstiens, seroientplus à mon désavantage qu'elles ne sont. Car, bienque.je n'aime pas la gloire par excès, ou même, sije rose dire, que je la haïsse en tant que je ta jugecontraire au repos, lequel j'estime sur toutes cho-ses toutefois aussi je n'ai jamais tâché de cachermes actions comme des crimes, ni n'ai usé debeaucoupde précautions pour être inconnu, tant &cause que J'eusse cru me faire tort, qu'à cause quecela m'auroit donné quelque espèce d'inquiétude,qui eût derechef été contraire au parfait reposd'esprit que je cherche. Et pour ce que m'étanttoujours ainsi tenu Indifférententre le soin d'êtreconnu ou ne l'être pas, je n'ai pu empêcher que jen'acquisse quelque sorte de réputation;j'ai penséque je dévots faire mon mieux pour m'exempterau moins de l'avoir mauvaise. L'autre raison quim'a obugé à écrire ceci, est que. voyant tous tesjours de plus en plus le retardement qoosouure )edessein que J'ai do m'instruire, àcause d'une inn.nité d'expériences dont j'ai besoin et qu'ii est im-poseiMeque je fasse sans l'aide d'autrui; bien que
t76J ~11 1 1 1 1 1 <1 'l
je neme ttaKcpa~tMttquod'espéref que publicprenne grande part enmes tntéreta. toutefois je neTeuxpas aussi nœ défaillir tant a moï~nemë, qt<ededonner sujet &<:euxqat me survivront, de mereprocher quelque,jour que j'eusse pu leur laisserpiMsieHr~choses beaucoupmeiMeures~ne je t~aa-!)MnsMt.st je n~sse point trop ne~ !eo~tatfeentMMtréen quoi ils pouvoteoteoBtribMereM!tnesdesse!ns~ j
>, _Õ_ -)Etj'at!pens6 q~U m~tott~aé de choisir que!qcc!'i
matières qui, sans être s~ettM & beaucoup df
~oafr6vt~é8,a~m'o&M8~&aëctare~aâvant~Btesprincipes que je ne désire, netaissecoient pasQefaire yoir assezctatrementceqaeje paisoa nepuis pas dans les sciences. En quoi je <Msaurokdire si j'ai réussi, et je ne yeux point prévenir tesjugements de personne, en pariant moi-même demes écrits mais je serai bien aise qu'on tes exa-mine, et aCnqu'on en ait d'autant ptus d'occasions,je supptie tousceux qui auront quelques objectionsà y faire, de prendre ta peine de les envoyer à monHbraire, par lgquel enétant averti, je tacherai d'vjoindre ma réponse en même temps; et, par ccmoyen, les lecteurs, voyantensemble l'un et t'au-tre, jugeront d'autant plus aisément de ïa vérité:car je ne promets pas d'y faire jamaisde longuesréponses, mais seulement d'avouer mes fautes fortfranchement, sijeies connois: ou bien, si je netes puis apercevoir, de dire simplement ce que jecroirai être requis pour la défensedes choses quej'ai écrites, sans y ajouter rexpMcationd'aucunenouvellematière, atlu de ne me pas engager sansfin de l'une en l'autre.
Ouest quelques-unesde ceHesdont j'ai parlé auefunmencement de la Dioptriqueet des Météores,choquent d'abotd, à causeque je tes nomme de~
~1 ~l
supposMoas, et que je ne semble pas avoir enviede tes prottver; qu'on ait la patience de Mrete tout
avecaMention,~t j'espère qu'on s'en trbuver&sa?ttsfait car ~t mesemMeque les ra<soass'y cotre.
suivent en teite ~orte, quecomme tes derttH'te:!sont dôBMntt~espar les ~cofMicrcs,qu! sont leurscaMses,~apremi&pcs te sont réciproquement par
tcsaerniëres.qaisoMUeMFS etPMs<Et on ncdo:t
pas imagtnerqMe~ecommetteen ceci la faute qu'les togtctens Bommeutun cprcte;cart'exp6ri<'nc''rendant ta ptupart de ces cBetstrès certains, ?!!causes dontje les déduis, ne servent pas tant à !t<s
prouver qa'~ les exp!iquer; maistotit au eontra!rt-ce sont elles qui sont prouvées par eux; et je nt' t' <a!nommées des suppositions, qu'ann qu'on saph'
que je pense!es pouvoirdéduire de ces premiftexvérités que j'at ci-dessusexp!iqu6M;mais quej'.)!voutu empressementne te pas faire, peur emp<chep quecertains esprits, qui s'imaghx'nt qu'Ussavent en un jour tout ce qu'un autre a pensé tn
vingt années, sitôt qu'U teuren a seulement ditdeux ou trois mots, et quisont d'autant plus sujetsa faMMr,et moins capables de !a vérité, qu'its sont
plus pénétrantset plus vifs, ne puissent delà pren-dre occasion de bâtir quelquephilosophieextrava-
gante sur ce qu'ils croirent être mes principes, ( t
qu'on m'e&attribue la faute. Car, pour les opinionfqui sont toutes miennes, je ne tes excuse pointcomme nouveMes d'autant que si on en considèrebien les raisons, je m'assure qu'on les trouvera si
simpleset si conformes au sens commun, qa'et!sembleront moins extraordinaires et moinst'tran-
§es qu'aucunes autres qu'on puisse avoir sur mê-mes sujets. Et je ne mevante point aussi d'être le
premier inventeur d'aucunes, mais bien que jt'n<tes ai jamais reçues, ni pour,ce qu'ettes avoipntc<fdites par d'autres, ai pour ce qu'elles ne t'avoifnt
~)~~pomtété, mais semèrent pour ce que ja raison me
.P, Gin""t,£,t~ a,i.ti,6,e,,W,'em, e,n..o""u"oeque la raisoa "Dl,e,tea apersuadées. ;'?~ ,vr Quesi ïès arMsansne peuvent si têt exécutéeHaveMiM qut est MpMaaéeen la MoptpiqMe.Jene CMïapat qu'on puisse dire pourcela qu'eUesoittnaMwaisecar draotact q~Haut de Paaressë et aethaMiu~e, poar Mpeet pour poster tes maeNaetqHej'ai dectites~sans qu'il y manque aucuaecïf-constance je ne m'etonMï~is pas moins s'iÏaTM-~coatMientdu premier eoop, que si qcetqo'NBpOM*~ott appfenttceemMnjour a joMMdu luth exceNem-meot, par celât seat qa*oatui aMFOitaonoé de ta
taNatm~qmserOtthOBne.Et~.t'ecdsenfFaBçots,qui est la langue de mon pays,ptatôtqa'eniat!a.qui est celle de mes préMptews; c'est a cause quet'espère qoeeeuxqat ne se servent que de leurraison naturelle toatepare~jMgerentmiettxdemesopmioBs, que ceux qmBè croient qu'aux livresanciens et pour ceuxq~ joignent te-bonsens avect'étnde, lesquels seuls je soMoaitepoar mes joges,ils ne seMM point, je m'assure, si partiaux pourle latin, qo~ja refusentd'entendre mes raisons poorcoqaejeiesexpHqueeB!aagMeva)gaïre.
Au reste, je ne veuxpoint parier ici,eB particM-lier des progrès que j'aiesperMce de faire &t'ave-nir dans les sciences, ni m'engager, envers le po-Mic. «aucune promesse que je ne sois pas assuréd'accompMr;mais je dirai seutement que j'ai ré-solu de n'employer le temps ooi me reste &vivre,à autre chose q~a tacher d'acquérir queiqae con-noissance de la nature qui soit telle qu'onen puissetirer des règles pour ta médecine, plus assuréesque celles qu'on a eues jusqu'à présent et quemon motiuad&a m'éloigne si ~rt déboute sorted'autres desseins, principalement de ceux qui nesauroient être utites aux uns qu'en nuisant auxautres; que si que!ques occasions me contrai-
1:
mo~mp!oïcFtjeMe<:)ro!< poiM qMe jeiMMC~ ~s~ Be ~a< M~
~a~tion, tCao~esaie Men ne p<wo<cse~ a
me MBdcecoBstd6raMeaaB&le monde, m~aas~
~aMcaaMeme~eB~të~ïeMe;e~~]aMû~~toujours ptas ~!gé A ceM par ta faveurdesaNe~
jejMÏMMa~en~ech~ent~moBM~q~`
n6~ce~qM4)B~MM~ honora
~seaftp~ateF~j~T~~ < n,d
&.
Ta~MM~ss@N sr$~sM'a.
DE BAC<)N, i
N(~MM e&CAN~M~
~f~&&
BA<~naq~ en iset, dan~ -prèsde
~Londres,et mouruten t62&
~a phMosopMea deluideaxgrandsmonuments,
dont l'un estintituté: Scienti~em,
et Ïautre,<tontnous donn~ Ia.tra~inction~No- `
M<tiMOt~cnMM~ou BowveKeMéthodedes ScÏeMes~
CesaeMXOtMrag~i~pMtted'cBegt~ en-,
treprise conçueparBacon,commencéeavececht
parM,etdontitta~rach~~ ans travauxdessièclesmodernes.Cetteentreprisen'est rien
moinsque la restaurationcomplètedessciences,
sur une nouvellebase, avecan nouvelesprit, et
dansun but nonvean.Elledevaitsediviseren six
parties, qui sont toutesclairementindiquéespar
l'auteur, et dontvoiciles nomset la destination
jLPaft~KMM<~ct<M<MMHM,DivisiondesScien-
ces c'estle de~M~MeM<&.Bacony passeen re-
vuetoutesles connaissanceshumainesà sonépo-
que, en montre les imperfectionset tes nom-
breuseslacunes,et trace le piand'unnouvelen-
sembledesciencescompletet raisonné
2.JV<MMMO~~t~MM~~<~r~a-~KMMMa~M~C'est ta nonvelteméthodequi doit
demanderà i'ïnducttonuneconnaissancedeslois
delanature, exacteet fertile enapplications.
3.jyMM~iM~~MtK~&a~ceK<
<~K~~a~~ i
~MrMsqMe~doit~
terva~estj~prem~~< de 1'.e~tendement
j ~~montM~~m~Ï'e~~
taconNaissaMe~esj~à~ ,tle~'IQi&gél1érales..~tj~nemeat descendreM$ générales&
~~ï~~0~~ï.f~~M<
`sir~eâ~tièipatiattes;~rfaifoso~tfrice~ence pMM~s<~
~Mce d~ à 1~ tie laméthode vut-.et qui r~(~~ i~~ emuêaate temps
qa'ils satisfontprovisoirementsott ImpatiencetTarriveràttësr~suKMs.
6. FA!A~~ MCMt~MM~M ~<est-la véritabiescience06 Ïa méthodedoit con-dtdre. Baconïa distinguede la pMosopMepre-mière, o&serontcontenusles loisgénérâteset les
principes communsà toutes tes sciences,Il lanommescienceactive,parceqa'etiedoit, non pasaBontirà une spéculationstérile, maiscomblerl'homme de Mentait~et lui donner l'empire dumonde..
Il n'est aucune de ces parties où Baconn'aittenté quelquesessais, mais les deux premièressontlessentesqui aientacquiset pnacqttérM',sousKt main,uneimpprtanceconsidérabie.
A~MMQr~ttMMest diviséen deMKtret:le premierpréparel'esprit&recevoirta vraiemé-
thode, te secondexpliquecetteméthode~
Dansïejj~emier~
toatM~cMse~ qat~t~n~ t~~ de
~M~ans~sprit~ M nomme M!~ cette
première parûe~ `
M~n~a ~vancetesMéesûmssMiMtsé formerdelanouvelleméthode c'estla
~t~ prê~rat~& de cette méHtC~de; ra~eM~nomm~cène seconde~~ du t~re
~jM~MM~a&?-
~s ~ac!paks causes ~oseM ilftadmilS-a~ de la vêrM dans~sprK,sont~)~ diverses~
sMrcesd'erreNrs,Bomm~estd'0~ par Bacon-Ilen distinguequatreest~ces lèsK<o~<~&t~<merrearseommQaestous tes hommes,et qci~ieBNeBtdecertamsdë~MtSBatareIsà l'espritKM-
mam; les idoles de la c<R?~H~erreurs particu-ti~res5 chaqueinteBigence;et qui viennentdésgoûts, des dispositMBS,de là tournure d'espntpropreà chaquehommeles K~~ du /&h<m~er-t W!rr6sNUaotde l'emploidu tangage; ÏësM~~<<MtM~ erreurs inculquéesà resprit par lesialaxsystèmesdespmiosophes,systèmesqueBacoM
compare&autant de<aMesOMpiècesdetMatre.C'est pKincïpaÏementà renverser ces dernières
:do!esqc'ïî s'attache.Hcritiquetoutesles ph<tb-sopMesanciennes, et snrtoMUënrsméthodes.Hexpliqueles raisonsmêmesde leurimperfection,et montre pourquoipendanttant de stMee tw<c;énpesont fait si peu dé progrès; enfin, :t d<-
YeïoppetoNsles motifsd'espoirqui ont frappéson
t~
J Csprit~cultured'nne~saine~iiosophiet ?
L~MC~de partie dMprém~ em-
plo~~MnmenOUS~OnS~d~le &Bs$M~ï~ l'on pourrait se faire;;àt'avancesur !àméthodenouvellequeBaconpro-
~pose&.I~sprit.-humain.Le secondlivre est destine fairecomprendre
re~ h directiM~procèdes de mëthodejd'Ïndaction~
Le bat de la science est docNe tMoriqoe-ment, c'est ta déconvertedes lois de ta nature;
pratiquement te développementde t'indnstrietmmaïne.
Lesiois~M/&r<Kes~sont les conditionsdesdi-vers phénomènes, propriétéset natures que lemonde nous présente. Subsidiairementà cette
connaissancedeslois, la sciencedoit rechercher
par quelsprogrèsinsensiblestes corps ont re-vêtu leurs diversespropriétés, et encorequelleest leur constitutionou structure intime.
Pratiquement,la sciencedoitapprendreà don-
nerauxchosesdes propriétésnouvelles,et à traM*formertes substancestesunesdanstesautres.
L'auteurexpliqueensuitepar quelsmoyenson
peut atteindreau but varié de la pratiqueet dela théorie.n donneensuitedesnomsauxpartiesde la science; l'étude des formes prend celuide !K<t~M~ celledu progrès insensibleetde la constitutionintime, celui de~s~Mc; ta
Mche~d~desmoyensqui permettentde donner
aux COrpS~dMpTOptJt~nouvelles,seralaMM~M;
eaMB~ia~ apprendracommenton peuttram&rmerie&substancestes unesdanstesautres
Apr&tavoip étaNiie but et ~divisioMdè
se!6n€e,l'aMte~abo~e~~taM~
~i~]~ d~~rpr~ ta < Cet'.art'- exigetrois g~M~ de M<;c~~ ~et~ les SMS~? më-moire et !a raisM. Bacone'occaped~boMdes
<~)'oteM,etM~traite ~ts expreMëmeatdesaa-tres B dômelesrèglesà suivrepour la recherchedes formes;recueillirlesfaitset endressefdesta-
b~~fe~tertoMscMt&o~ï'onnedeeoulweaMCBnrapport immédiatoa certain avecte~e~etetadië;procéder,par cettesageexclusion,avantd'arriverà !a<OMaisaancepositivedelaformeouloi, voM&les préceptesauxquelsdoit se coa~rmèr toutesait~indttetioB.Maiscesrëgïes gecerateiseraientiosamsantes,sU'on ne donnaità MBdttetioatousles amdHairesdontelle peut légitimements'ett-tourer.BacomeaiBdiqMede neafsortes; les pre-miers sonHes/M6!~~<~<~ Ondoit eatendre,par faitsprivilégies~ceuxqat mettentattrta voiedesdécouverte)~et qcisomttets,qa'MBpetitnom-bre d'entr'eM sont pius iBBtmctM!aN'unefotttedes aotrea.Vm~-aeptespècesde îaits prtvitégiessontsuccessivementexpliqués,et la théorieeciat-cie par des exemples.Plusieursespècesde cesfaitssont propres à diriger l'esprit dans la pra-tique.
~M~
taieea.<
~a~~ djB~S~MM~~dé nndaction; !éàt 1 intérrolilpi et
~&pas etëj t~vë.?.j~ 1~ ¡"
jTont ina<~y6 qa'~ est, I~estnn desécritslespïa&soMdeseties ~nsbrahnts~r:
q~aieM~s~~st~dela~nord.fës~ haci~ 1[/a<t~~ et J'etatdot r~ga-
Me!B ia ~m~t6otde~'indaetie~~dateût<teiapM-McaMondaJMw~~
C'est i&louer. assez~quede moBtre~qnelle~merveillescettemé&odea produitesdepuisdeux
dèctes.
Urne fautpas efpendaat qae le triomphede
Mndactïoasotteaas partage. Toutestes connais-sancesgénéralesnereposentpassurEobservation,et dans tes sciencesmorales, par exempte,Mserait dangereMde faire Nnemploi exclusifde
? méthoded'iBdocttom.N est des principescer-
talastains qae i~sprtt humainne doit pas à i'exp<
t'ieaee; ettaoxqMe!sit &atpa~ te
so~metteat;toute science qMi~eLpaspourC~n-
dententscertaiBsprtBc!pesde oe genre, ae,peattporter ie nomdesc!emcemoraie.
<~estpOMrqQo!Mest st importantde rappro-cherd<!iJV<WM~O~MfMWMie DMCOMf~de ~ï JtM-
de ratttorit~ des Mis rantorhé 4e ta
1. f
SK~a~ j
i tCEMqni~ohtbsêparier ~o~ de
!a natnre, comm~d~nsn~ explacé, soit que
ienr esprit trop confiant,ou iear vanitéet 1*~ v
bitndede parier~ma~res~ ait inspiré c~elte
audace, ont causeun très granddommagea~ia
philosophieet auxsciences Commandant!a foi
avecautorité, ils surent, avec MontBOiMde pu!<-
sance, s'opposeret coupercourt-à tooierecher-
che, et, par leurstatens,lis rendirent moinsser-
vice&laveritéqn'iisn'en compromirentla cause.
en étooNàntet corrompantà t'avancele géniedes
autres.Ceuxqui suivirentle parti opposéet af-
ihmëventque t'hommene peut absoinmentrien
savoir soit qH'Msaient reça cette opinionen
hainedes ancienssophistes.on par suitedes in-
certitudesde leur esprit, on en vertu de quelque
doctrine,ont présentéà i*apputde leursentiment
desraisonsqui n'étaient nullementméprisaNesmatscependanti~ ne l'avaientpoint ttré de~vé-
ritablessources;et emportésparleur zëteet une
sorted'aneetatton,ils tombèrentdansuneMajo-ration compi&te.Mais les premiers philosophes
grecs(4oat tes écrits ont péri) se tinrent sage-mententre l'arrogancedudogmatismeet ledéees-
pair de i'~fa~M'j, et se répandantsouventça
plaintesamèressur les diiBcuItésdes rechercheset l~~carité deschoses,et commemordantleur
<reinils n'enpoursuivirentpas moinsteur entre-
prise, et ne renonceront point au commerce
qtfBsavaientliéavecla nature.Uspensaientsans
douteque pour savoirsi rhommepeutarriverou
nonà connaîtrela vérité, il est plus ratsonnaible
d'en~iFe l'expérienceqne de discuter;et cepen*dant eax-memess'abandonnantaux mouvements
detenirpensée, ne ~imposèrentanennerègle, et
nrent tout reposersur la profondeurde leursm6
ditations,l'agitationet lesévolutionsde leur es-
prit.2 Quantà notre méthode,il est anssi&citede
l'indiquerque dMScitede la pratiquer.Elle con-siste àétablirdiversdegrésdecertitude,à secou-rir lessensen lesrestreignant,à proscrireleplussouventie travaildelapenséequisuit l'expériencesensible,ennnà ouvriret garantirà l'esprit uneroute nouvelleet certainequiait sonpointde dé-
part dans cette expériencemême. Sans aucun
doute, ces idées avaient frappé ceuxqui nrent
jouer un si grand rôle à la dialectique ilsprou-vaient parià qu'iischerchaientdessecourspour
l'intelligenceet qu' ils sedéSaientdn mouvement
naturelet spontanéde lapenséesMaisc'est là unremèdetardifà unmaldésespéré,lorsquel'esprita été corrompupar les usagesde laviecommune,la conversationdes hommeset les faussesdoc-
(Mt
tftnes, et assiégédes plus vainesidoles.C'est
pourquoifart de ladialectique,apportant(commenousl'avonsdit) unsecourstardif &l'intelligence~sans ta remettre dans un meilleurétat, fut plus
propre a créer de nouvelleserreurs qu'à décou-
vrir la vérité.t<aseulevoiedesalutqui noasreste
est,derecotsmetteerdefondencomNetoutïetra-vai de MnteMgeaee;d'empêcher,des!eprtncïpe,
que fesprït ne soit abandonne&!a!-même, de
le régler perpëtNeMementet d'accompMrenOn
tonte Fœnvrëdeta connaîssancëcoatmeavecdes
machines.Certes,si leshommesavaientappMqaeaux travaux mécaniquesle sent eMortde leurs
maiM,sansemprunterie secourset la force des
instruments,ainsi qu'Usn'ont pas craint d'abor-
der les oeuvresde l'esprit presqueaveclessemés
forcesde leur intelligence,le nombredes choses
qa'Hsauraientpu pouvoiroutransformer,serait
inCnhnentpetit, quandbienmêmeitseussentdé-
ployéet réuni tes plusgrands efforts.ArretoM-
nous à cette considération,etjetonslesyeuxsur
cet exemplecommesur un mhoïr; supposons
qu'il soit questionde transporter un obéUsque,
de grandeur imposante pour l'ornementd'un
triompheou de quelqu'autrecérémoniemagnî-
Cque,et quedeshommesentreprennentce trans-
port sansinstruments,un spectateurde bonsens
nedéciarera-t-Hpasquec'estlà un grandactede
démenceP Quesi l'on augmentele nombre des
bras, en espérantainsitriompherde ladimeutté,9
~Ï~ne verra-t Hpasta plusdtedémenceencore? Mais
si Foaveut faire.un chois, éloignerles faibles,
employerseulementles forts, et sH'on se natte
pa~M dMsMecës~Med!fa-t-tt pas que c'eft an
redoublementde délire Ma!s,d peu s.~KahdcJ<c<'sptremï~restentatives,on recourt a Fart des
atMet~s,et si ron ne veutemployerque desbras
et desmusclesoints et préparéssu!vaMtles pré-
ceptes,notrehommedesensne criera-t-ilpasque
ron<a!tbeaucoupd'eObrtspour@irefoaavecmê-
ttMdeet ttans? r~ !? eepeBdaBtc'est avec
un emportementaussipett ra!soBnaNeet ancoa-
MrtaMssivain, qaetes hommessesontemployésaux-travauxde resprtt, tantôtespérantbeaucoup
de ta maMtadeet du concours,ou dei'exceMcnce
et d&ta pën~tratiomdes<BteU!geBcestantôtfor-
ttBantles musctesde l'esprit par ia dialectique
que Fon peut considérercommeun certain art
atMétiqQe;ettoutefois,avectant de zeïeet d'ef-
forts,ae cessantjamais( àMen voir leschoses)
d'employerles forces Baes et seaïesde t'imtelïi-
~ence.Mai~ilesttrès-manUesteque danstousles
grandsouvragesde maind'homme,sans tnstrn-
meatset sansmachines,ni les forces de chacun
ne pourraientjouer, ai celles-detOBSs'antr.
3. C'est pourquoi, en coNséqnencede ce queBOMSvenons de dire, nous déclaronsqu'il est
deux.chosesdont nousvoMionsque ie!thommes
soient bien avertis pour que jamaisils ne les
perdent de vue. Lapretmèreest,qu'u arrive
~t1
par uncertain hasMdtmthenreM~a notre aeBs,`
pour éteindre etlK<Ot)!r toute contradtcMon ftr;va!!té d~esprK,que ieâ anciens gavent ceasejt-ver !ntaetes et saMs<t!m!aot!oa toute tea~gtohe
r
et leur grandeur, et que Mou~ cepeNdattt, aot~ >pouvons 8M!vre~aosdesseins et recueillir ~e fruit
de notre modeatte.Car si MMsdeclarioas qaeaoa~avons rehec~tré de më!MeMrsresaHats qae les
anc!ens, tout en ~aot suivi la mêmeméthode,Mnous serait :mpossiNe avec tout ïartiMce ims
giaaMe, d'empêcher la comparaîsoK,et eommt*
!a rivante de ~Mr tateat et de ÏeuF mérite ave<
les nôtpes, Hon pas <mefjtva!i<a BOMveHeetM&
maMe,ma!sMaejusteetteg!time~t<Mt!atiOM(em,
pourquoi ne pourrton~-noas pas, suivant noijf&
dro!t, quî jest en même temps eetu! de tout 4c
monde, signaler et critiquer cïtex eux, ce quia été faussement avancé ou etaMi?); toateibîs
ce combat pourrait n'être pas égal, a eaasede~n
mêdiocritéde nos forces. Mais commetous nés
efforts ~ont à ouvrir à l'esprit une route nou-
velte-qn*Hsn'ont ni essayée ni connue, nous
sommes dans une position tonte différente H n'ya plus ai rivaMténi lutte; notre rôle est nmque-
mentcctMtd'an gaide, il c'a r!en de bien saperbe,et c'est plutôt a la J!ortMMque nous ïe~devoBS
qn'aa mérite et aagéme. Ce premier avertisse-
meut regarde les personnes, te~~econdtes choses
elles-mêmes.
4. Nous n'avons nullement le dessein de t cn-
i~
verser !a philosophieanïourd'Minorissaatë, ni
toute,autre doctrinep~Mn~OQMoretq~se-
Mit ptos Meheét ~Bsexacte~q~~
nenous opposonsen aucunesortea ce que cette
philosophierégnante, et toutes les autres du
mêmegenre, alimententles discussions,servent
auxdiscoursd'ornemens,soient proïesséesdans
les chaires et prêtent &la viecivilela brièveté
et la commoditéde leur tour. Bien plus, nous
d~ciaroas cavertementque,celledue nousvoM.
tons iatrodMire,né sera pas très-propre à ces
divers usages.ENen'est pas sous la main; on
Mela peut recueilliren passant; elle ne repose
point sur tes prénotionsquiNatteatl'esprit; en-
SB, ellene poarra êtrem!seà la portée du vat-
~aire,sice n'estpar ses eBëtsetsesconséquences
.pratiques.5. Qu'ilyait<toncdeuxsourceset commedeux
écoulementsde science( ce qui, noust'espérons,sera d'un favorableaugurepourles deuxpartis)
qu'ily ait aussi deux tribus et deux faminesde
savantset de philosophes,et queces familles,
.bienloin d'êtrenostiles,soientalliées,et se prê-tent dessecoursmutuels; en un mot, qu'il y ait
Atneméthode pour cultiverles sciences,uneau
Drepoufles créer. Quanta ceuxquipréfèrentla
culture&l'invention,soit pourgagner~iutemps,soit dans unevued'applicationpratique,on bien
encore parce que la faiblessede leur esprit ne
p~t ïenr permettre de penser&l'invention et
(95)
de sy attaquer( cequi doit nécessairementar-
river au très.grànd nombre), nous souhaitons
qae !e succès réponde &!ears vœux, et l~'Ms
par~eMtèo~an but de tears efforts.Maiss'u se
trouvedans le-monde des hommesqu! aient à
tcear, non pas de s'en tenir setttemëntaux an-
ciennesdécouvertes,et de s'en servir, maisde
passerptnsMn; non pas aetriompher d'nnad-versairepar Ïa diaIecti~Me,mais de la nature
par Findostrie non pas enfin.d'avoir de belles
et vraisemblablesopinions, mais ~es connais-
saneescertaineset fertiles; ~te de telshommes,
commeïes nis véritablesde la science, se joi-
peut à nous, s'Nsle ventent, et quittentle ves-
tibulede la natore où l'on ne voit que sentiers
minefois battus, pour piSnétrerenCndans l'in-
térieMTet te sanctuaire.Pour que nous soyons
mieux compris et pour que nos idées se pré-
sentent plus taminèrementa l'esprit au moyen
de nomsquites rappellent nousnommonsd'or-
dinaire la première de ces méthodes,anticipa-tion <a~ T'M~K'~ et la seconde M~ttOM~ &tM<C.
6. Nousavonsaussi unedemandeà faire.Nous
avonscertainementeu la penséeet pris le soin
de ne rien proposer qui non-seulementne tut
vrai, mais encoren'eût rien de désagréaNeet
de rebutant pour l'esprit deshommes,tout em-
pêchéet assiégéqu'il es~ Cependantil est juste
que nous obtenionsdes hommes, Jans une si
~~(96~grande ~forme des doctrines et des sciences,
que ceux d'eNtr'e~x qn! vendront juger notre
eatrepr~, soit par ièMppropre Mttttment, so!tau nom des autorités rèçae~ soit par les tM'-nMs des démonstrations ( qui ont acquis mainte-
nact toot remp!rc de lois cMtes oa crim!neHes),
B'espëremt pas poMYo!rle faire eB passant et
comme en s'occupant d'antre chose; mais qM'Usveulent bien'se livrer a Maexamea sêrîeMt; es-
sayer m~peM ? m~ode~M -etfette voienouvelleque nous consolMoc~avec tantde soin s'inttier à la subtilité. de la -nature q<tiapparaît si manifestementdans l'expérience cor-
riger enfin avec iamatutiteeonveMaMe,les matt-vaises habitudes de t'intéUigeBce,qMtsont si profondemeot eBraeiaées et alors seoiement qu'ilsseront maitres de leur esprit, qu'ils useot, ~'tkle désirent, de tenr jugement épuré.
~APHtmSME~~y~MT; ~i
~KTËM~RËTATKMSBELAKATHBE
M M&CNEDE~MOMME.
MV8ENŒMIEB
i. jL'oomme, sepviteur~t interprète de ta na-ture, n'agit et ne comprend que dans la propor-tion de ses découvertesexpérimentales et ration-nettes sur les lois de cette nature; hors delà, itne sfiKi~ne peut plus rien.
& NUa main -seule, ni l'esprit abandonné àtai-meme, a'ont grande puissance; poaraccom-ptir l'oeuvre, Hfaut des instruntehts et des se-cours dont l'esprit a tout autant Besoin<tue !àmain. Et de même que les instruments physiquesaccélèrent et règlent ie mouvement de ïa main.les instruments inteHectuctsfàcintent oo discipM-Mentïecoursdei'esprtt.
S. La science de l'homme est ta mesure de sapuissance .parce qu'ignorer !a cause, c'est nepouvoir produire i'eBet. On ne triomphe de tanature qu'en lui obéissant et ce qui, dans ta spé-cutation, porte-lenom de cau~e, devientune règtëdansiapKMiqne* (.t
~ute t'indostrie Tdet'nomMteconsisté &ap-pMcher les substances natareUes tes unes desttutrëSt ouà tes séparer; le reMe est' ano opéra-tion secrètede ta nature.
5
(!?)
5. Ceux qui d'habitée se mctent d'opérations
natttreMes.sonHc mécanicien, t~mëdccin, te ma-
thentattcien,a!cMnïiste~M Je n..ngic¡¡m;mÍd~tous:
(au point on pn sont tcs.chost's), avecdes ciï&rts
htentegerspt un succès médiocre.
6. EspeFerque ce <pit n'a ~atnaîs<?~ait, peut
se fatre~ si ce n'est pafdes m<tycnscn~6reBtcnt
tnas!tés jusqu'ici, serait Maeppnsée f~Uc, et qui
se contitattrait c!te-mfmc.
7 L'iadHstrie eeià majtoetceMe det'iateH!-
gcnce hamaine semblent très-variées, à en jn-
gpr paries m6tMMe~vres. Mais tQ~~ cet~~
variété repose sur une subtHité extrême et rcx-
ploitationd'un petit nombre d'expériences qui ont
frappé les yeux, non pas~uBan aboadaBce~suBi-
sante de principes généraux.8. Toutes nos découvertesjusqu'ici, sont dues
bien piut6't au hasardet aux leçons déjà pratiqaf,
qu'aux sctcnces; caries sciences que nou~ossé'
dons aujourd'hui, ne sont rien autre chose qu un
certain arrangementdes découvertest<ccQmp!ies
cHesnenous apprennent nia en faire.de Muveiïcs,
nia étendre notre industrie.9. t.enrincipe unique et ia racine de presnue
toutes ies imperfections des sciences, c'est que
tandis que .nous admironset exattons faussement
tes forces de l'esprit humain, nous ~'eo Mcher.
chons point tes vëritaMes aides. °.
M. La namreestMenautrement subt;te que nos
sens et notreespnt; au~i ,t<m'~nos, ~eHe<nt~dtta-tions et~pôcutations, toutes tes th'&Wiesimaginéespar l'homme,sont~Ueschose dangera<Me~t&moinstoutefoisque personne n'y prenne ~rde.
M. De même qu~ les .sciences, ~tes qu'étiez
sont maintenant, ne :peuYent<9e!-Ttr<aunrogf~-deJ'industrif, I~ togtqueq<M.nousayonse~ourd'hut,
ne peut servir au progF~ det~ctencet > a
( ? )M. Mtorque en usage est plus propre a con-
solider <Mperpétuer les erreurs dont tes notiotM
vulgaires sont le ~ndemënt,t[M*& découvrir la
vér!té;aussiest-eHo plus dangereuse qu'utile.
i3. On ne demande point au syllogismeles prin-
cipes de la sctenee; en lui dentande vainement
tes lois tntermêdta~es, parce qu'il est incapablede satsir ta nature dan&MsubtUitê: H lie t'csprit,ïnaïsn<H:!cs choses.
i<(.Lts sylïo~~mese compose de proposltions,°
!cs propos!tiohsdctcnacs; Ïe~tennes ntont d'au-
tre vatcMfqMëccHedes notions. C'ëst pourquoisi te~nbtions( ce qui est le point fondamental)sont coafases, et duesà une abstraction précipi-tée, il n'est rien de solidedans ce que l'on édifie
sur ettes; nous n'avons donc plus d'espoir quedans une tégitime <M<<Mc«oM.
i5. Kosnotions générales, soit en physique, soiten logique, ne contiennent rien de juste; celles
que nous avons de la substance, de la qualité, de
l'action. la passion, t'être tu!-même, ne sont
pas Menfaites Menmoins encore celtes qu'ex-
priment tes termes: le grave, le léger, le dense,
te rare, l'humide, te sec, génération, corruption,attirer, repousser, élément; matière, forme, etautres de cette sorte toutes ces idées viennentde l'imagination, et sont mal déBnies.
i6. t<esnotions des espèces dernières, commeceltes de l'hamme, du chien, de tacotombe.ctdes perceptions immédiates des sens, comme le
froid, le chaud, le blanc, le noir, ne peuvent nous
tromper beaucoup; et cependant la mobititédelamatière et te mélange des choses les trouvent par-fois en défaut, Toutes les autres, que l'esprit hu-
mato a mises, en jeu jusqu'ici, sont de véritables
aberr~ttoM, et n'ont point été demandées à la
(te<~tréaiitô par une abstraction et des procédés tégi-t!mps.
Ï?.1Le$toSg6néraïesn'oh
ptus de méthodeet de justesse, que les notions
M'ont<été .formées;cela, est vr~i mêmedes pre-
tniers principes Qpp,doaae t'jn~uct!oa V!ttga:re.
Mais ce défaut parait sortent da~~s ptincipes<-tles tois secondairesdédutts par-te~yMog~me.
18. t.es déicouYertesde îa sci~ce jwsqu'jtciont
presque tOMtesJtecaractëre de dëpcndre des ho-Aton.&~gai~s ppur pén6tM)f dans tes sec~ts et
~seMMUtesdeta~atu~, H ~ct qu~~n~~ et
pnncipes sotent t~és,de~a r~a~6 par otte .mé-
thode ptMSs~rtaïne et ptus sûre~ et que Kesprit
~mptoie eotoat de meiHeu)ESprocèdes. ¡
t9. HN'y a et ne peotj avo!r que deux yoies
pour ta recherche et la d6cqMvertede h vérité
t'Mtteqm.partant~e.rexpénenee et des faits, s'eh-
~oteaussitôt aMXprincipe~ )espta~ g~tëraax. et eaYcrtu de ces principes qui prenne~ ace atttont6
ittcontestâbte~ juge et etaMittes Io;s secopdaM'cs
(et c'est eMe~eFon smt maintenattt); j'autre,
qm de t'experieoce et des faits tire les ïqis, en~'etevant progressiveMeot et sans secousse jus-
qtt'atïx principes tes ptas généraux qu'eMeattehtt
rn dernier !ieu;ce!;e~i .est ia vraie, mais on tte
t'a jjamais pratiquée.20. L'intelligence, abandonnée&eÏ)e-m6me,suit
):< ~rëthière d~ces voies, qai est ausst~c;chemitt
tFaee par ta diatectique; i~prit en effet brMe
d'arriver anx premiersprincipes )tour s'y reposer,&peine a-t-ii goaté.de t'expêncnce. qH'it !a dé-
daigne mais la diâtectiqMea siagdUêrementdé-
v<Ïdppétoutes cesmaMvafsMtendances, pour d')tt-
ner plus d'eciat aux argumentations.2t. L'inteiMgeuce.aDandonnéë~'cMe-meme,dans
t)n p$ptit sage, paient et sérieux, Mrtont quand
}
<ie n'est point empêchée par tes doctrines reçuesessaie eusst cette autre route, q<nest ta vraie.
mais a<ec peu desuccès; car l'esprit, san$ règle
ni appui, e~tréa-iBégat, et tout.à-faitin~ap.Atede percer tes ombres de ta natare.
22. ,une et l'autre n)6tho<!epart<4el'expénence<'tdes ~t~, et se repose dans les premïers pritt-
cipes; mais it y a entr'eHestmediBepemce im-
mense; puisque rune ettoare seulement en CQ«-
ract l'expédence et tes fatts, tandis que t'antre
en fait une étude enehataee et approfondie Funti,
dès le débat, étabtit certains principes généraux,
absip~tsetinMtitès, tandis queFa~
du~Hemejat aMxMs~qmsont et)r réaMteles p!ns
famiH~pesà la nature.23. il y a une grande diocrence entre tes t<<
de l'esprit humain et les idëes de rintettigeme
divine; c'est-à-dire, entre certaine!; imaginations
vaines, et tes vraiesmarques et sceaux impurncssur tes créatures, tels qn'cn les peut découvrir.
24. Itestabso!umcnt impossiMeque tes princi-
pes étaM~spar l'argumentation, puissent étendre
te champ de notre industrie, parce que ta sub-
tilité de la nature surpasse de milte manières la
subtitité~de nos raisonnements. Mais tes princi-
pes ttrés des fatts Mgitimementet avec mesure.
dévouent et indiquent tacitement à tenr tour d's
faits nouveaux,et; rendent ainsi les sciences fé-
condes.2§. Les principes répandus maintenant, ont pus
>-
leur source dans une expérience superMCietieet
vutgaire.etdanste petit nombre de faitsqui d'eux-
tnéMess'oiR'entaax regards; ils n'ont guère d'au'-
tre profondeur et d'autre étendue que cette
cette expérience ce n'est donc pas merveMte,s'i~
n'ont point de vertu créatrice. S~pav hasard Mtt
fait se présente, qu'on n'a encore ni remarqué ni
(W
cooou, on sauve le principe par quelquedistinc"tioo Mvote, tandis qu'il serait plus conifbrmeàta vérité de te jnodMie~ ?
96. Peur MenfaIreëntendM notre pen~~nousdonnonsà ces notions rationnetics, que l'on trans-porte dans Fétude dé ta nature, ~enom de pt'Mo~otM<,fe ta nature parce que ce sont des fa-çons d~ntë&dte témêMtpes et pMtHatu~êes~;età cette science, qui vient de t'expefiènce, pâpmne~oie îé~tinie, le nomd'Mt~fp~tft~OM~é<<t tMt-<M~<\
27. Les ~n<~iO)M sont assez ~ssantespMPentratneF notre assëatiment o'ëst-it pas ceMainque si tous tés BonMAesavaieatuMeatëMeetuot-fbrme fdtie, i!s pourraient tous asse~ &!ëKs'en-tendre?
28. Bien pHts, les prënôtionssobjHgaëntnotreassentiment avec ptus d'etnpîre que les ihterprê-tattons, parceque recueHUessar un petit nombrede faits, et sur ceux qui nous sont le pias fattti-iiers, ettës frappent incontinent t'esprit et'remplis-sent l'imagination, tandis~que iës imerpretationstecceHUesç&et là sur des faitstPës-varléset épars,ne peuvent frapper suMtementTësprit; 'et doiventnécessairement paraitre a notrecréance fortdareset étranges à recevoir; presque a fegat des mys.tèrf-sdetafioL
29. Dans les scienceso&tes opinions et tes maxi-mes sont seules en jeu, les prénotions et la dia~lectique sont de grand usagerparce quec'est i'es-prit dont it faut triompher, et nco ta nature.
M. Quand bien même tous tes Mprits de tbustes âges réuniraient teurs eKOttset R'raifnt c'on.courir teurs travaux dans ta suite aes'tMmps.tessciences ne pourraient cependant avancer béàu-coup a l'aide des prenottons~patce quêtes met-leurs exercices et toute l'excctiencedosremèdes
{i~~ 1
employés ne peuvent détruire des erreurs radi-
caleset qui oatpris'plaeedansta.constitution même
deVesprit.31. C'est ~nifain qu'onespère un grand pront
dansles sciences t eagreN~Mtoujourssur te vieax
tpotto quet'on sMchafge; 'mais Ufaut tout ren«u-
vetet', jusqu'atjtx plus protoQdMfactoes, mo!t!sque t'do ne yeuitte pecpétueUemeuttourner dans
iemétae cefele, avec uu pcagfea sans !unpoMaoceet presque dig~edeatépCts.
S3. Not~M'attaqMon&pemttagtOtre.desfattteur)!aac~ens~<tO<M~tF taiM<Mtaa~ tatMïeNP<!)a6Cttc
nous ne ~mparoà$ !QÏ tes ~spats~~a~ talentsmais' tes méthodea; notre rôie c'est point cetm
d~aaJHg~tNaisd'tmg<Jnde<33. Il faut le dire franchement, on ne peut por-
ter aucunjugement sup notre méthode, mi sur tesdécouvertes qa'ette a fourmes, aunom des pré-
~<(c'es~di~dehtaiMa teMequ'OBi'`
tend aujourd'hui );):apQo ne peut demander queroc reconnoisisepour autonté cela même quel'on
weutjuger.3&.:ExpMquecet :~aire!t entendrece que nous
avons en vue, n'est pas mêmechose .facile; cafon aecomprend jamais ce qui est nouveau que
par analogie aweece qui est ane!en.3&. Boegia a dit de l'iexp~tioHdesFraneaisen
MaU~,q~ila étiaient venus la craie en mainpouf
marquer lB~\MteUeriM~et non avec des armes
pour les forcée c'est do cette.façon que je veux
laisser péheM~rma doctrine dans tes~esnrtts dis-
poséset propres ta recevoir; il no faut pas-chef-obef &convaincre, lorsqu'il y a dissentiment sur
iesprmcipes mûmeset tes uottons fpndamentak'et les- formes de tu démonstration.,
3a.~eaeut )WiQ~nque nou&ayons pour fane
geMteB'nQspcnsces, c'est de tourner tes cspttt~
~~i~'rU!~
vers Mtadedes ~ait~ do tenrs~erieactdeieuFs<MrdM's;et d'ontenir d'eux qu'itas'ihterdtaeMtpour
<m Mmpst'ejsagedes notions, et commenëeota~ra*ttquertareaKte.
~M méthode, S son~ débutaa M~anatogie avec ies procèdes <te <!eïHtqM~tmtt!Micntf<t<tK«tep~ mais, & ta an, My a ent~etm et<MMMune <B~rence immenseet uae v~pttoMe op*pesMon. HàaOtraMat, MM,tout sitt<ptemem,qaeFoMoe peat rien aavo!t-~nous~ qMeT&one peutsavetr !MMMMMp<t6ce qat coaceMe!a ttatttte,
Mec ? métheae ~Ht est maintenant en nsagemats M~eatevent par ce!a mêmetoute antont6a PinteMtgBace<t auxsens; emou~, B<KMMc~er~~hons et nocs donow~ae& a~c~ i ruoe et aux
aM<FC$. r:38. tes < et !es&H9M'8Nottena<pt<ont en-
vaM d~&l'esprit tmmatMet y CMjeté de pFo<wndea Fac:nes, non-seulementoccupent tellement
~ence, que ta vérité n'y peut trouver q~c<hmcHementaccès; maMencore, cet accèsobtenu.~t!es vont accourir au milieu de !a teataorationdM sciences, et y susciteront mitte embarras <àmoms que ies hommes averKs ne se mettent enRardë contre eMes;autant qa'H se peat taire.
S9. ti y a quatre sortes d'iMetMqtti rempMssentt'esprit humain; pour nOMiaire entendre, nousteur aonnons tes nomssoivants !&ppemièjrees-pècea'idetes, ce sont celtes Mttf<tM? ta se-conde, tes t~<M)6<6<<tc«(~<M,ia troisième, tes«<o~ dM~«Mt, ta quaMème, les <<<o~du~M«~
M. M<otmat!on de nattons et de ppincipesàMmoyend'Hué induction teg:time, est certataernentte vrai remède pour détruire et diasipeMes M/
màtsit sera toutefois iottNititede~aireeon-Maîtreces McfMeMps-mèmes.My a le mente rap-
'iM~
5
port entre un traité des &<«tM e~Mn<Myf~«<<<~<~ ? tMfw~, qu'My a entre ïe traité des sophis-
mete~tadia~ctiqMc ~traire,~t~MM~~eta~&~c~teMC~n~e~ntdans
la na~re mé)~ede Mtomme,et dans ta tribu ou te
genre humain. Onanirme à tort que te sens hu-~
ntatmest ta mesar~s c!MMM Menam cot~atn',toutes tes pefoeptioBs, taMdes sens que de fë6prit,ont b!e<tptM84e,rappOftanoua qu'à ta natM~f~n-
tendeotemUiBmaia~t a ~êgafddes choses comme
un miroir inM~ qat, MMvantteMFSrayo~mê~sa natute propre a tewnature et Mnsïtes dévieet
les corrompt. {' j ?t~<<<~<ee<<<!e<M~Keont Teur~ondement
ttana la natare ïpdt~dMettede chacun caFchaque
homme, indépendamment dès erreurs commenttout te genre hamam, a en !ui une certaine ca<
vemeott !a tmmèM!de la nature est brisée et cor-
rompue Mit & caMe de dispositions naturelles
parUcuUeresà chacun, soit en vertu de rëducatîonet du commerce atec d'autres hommes, soit en
conséquence des teçtnres et de t'autorïté de ceux
que chacunrétece et admire soit en raison deia
différencedes impressions, seten qu'eues&'appenta esprit prévenu et a~ité, pu un espnt egaï et~calme, et dans bien d'autres circonstances en
sorte que Fesprit humain.suivant qu'H est disposédans chacun des hommes,est chosetout-à-fait va-
riabte, pleine de troubtes, et presque gouvernée
par io bazard, Be ce mot si jaste d'téractite,
que !es hommes cherchent tasctence dans leurs
petites sphères, et nondans ta grande sphère uni-
verseUe~M.. Hy aussi des ido!esqui viennent de la réu-
tMonet de la sociétédeshommes, et que nous nom-
mons <<<o<~t<<<t ~'MW,peur s~gnÏMerle commerce
et ta communauté des hommes où ettes premtent
~<M) 1
HaÏssanCC.Ma hONMMësComatMMtq&eMentre eux
par te taaBa~ maM!e seas des~ota est ~te parta conceptiondu wMtgaÏrft€'<BMp~t<q<<ot~'e<p~t &<t~ OHMÏaagmema! iMte t~tQr~MëBM'iottatpo-see, s'ë& troWeimportune d'aae fa~h HrM~tes (MtM~hs~t lei- exp~cat~ dôMM~ sttttMsOMtcoattttnede se pr~CNM~t yat)Mr e&beau.
"eoap de sujets, ne lés a~raiMiMsseMfpMpOtïfce!tdé cette ty~oaie.~a!s~m6~<encë &~M!'
pntëttFOBbÏentto~ ~MstMMime~sonte<)tM!nespar eux dans des comrôteKés et aes aa~ntfMoa!:~aM~braMeset ve~ê~ ;r. ~J; 'L
<A.Mya enfin des idotes iotFoduÏtes~adsyëspt~par les divers systëatès des phHOsëp~eseUesntBM-valses méthodes de d6<Mnstrat!ott~&oMsiesttom-
atensMo~~M<A~~e,parce qM'aataHt de philo-sophiesinTehteeset accrë~ïteesjûs~tci. aMant,selon nous, de pièces trêves etjbMes.'dëMëha-cuaécoàtiéht un monde!ma~natt~ et theMpàt.Cen'est pas seutenjeat des systèmes~aj~oëH~mettré-pandus, et des anciennessectes depMïosopMequenouspartons;car onpeûtttBa~tncre~ëotttposerbien
d'aMt~espièces de ce genre, et des erreurs ehttëre-meat dtBërentes ont des causes presque semNa-Btes.Nous ne voûtons pas non pÏaspâHepïci seu-lement des systëmès ? pMtosbpMêunitersettc,mais encore des princtpes et d6~ axtomesdés di-verses sciences, dont la tradïtion.~tné Maieu~eeU'irréaexion ont fait t&uter&utdrHë;!~ais a taut
parler pluslonguementet expticttetnentdé chaeonedecesespèëes d'idotes~ppMr~uët'eaprit aumàinp'ussés~enpreserver.
&5.t~esprit humain est porté natu)rei!B!&en~&
supposer dans tes choses ptus d'ordre et ~e tes-semblances qu'il n'y en Mouvé;enàndis quëÏaaa-ture est pleine d'exceptions et dédiCerence! l'ës-prit voit partout hârmonîe, accord ~sÏïmtitudë.
{i<~
BeHcette action que tous tes corps célestes décri-
veut ea se mouvant des cercles parfaitsî desiignfs
spirales et tortueuses, on n'adatetqae le nom. ~ei~_
rintroauctiahdeMlémentda&tuetd~sonotbite.
pour compléter ïa syméMearec tes trois antfes
<pMfwtpMeMc décotKfe. DeH~tMO~ cène&<tp-
position que tes ~Mments sont. en satvaat tm~
ecM~ de pMgMsstOMaseeadaaMf, ai& tiois pla~
Mgers~s Mnaq~ tes autres; et ~Otd'autres r&v~
dë~egeBMtEtce~est~asseMietaaMttespttactpMsquei'ôn peut trouver chimériques, mats jMtBOfci<s
aottouSMteMOêmes.
~6. ~~dt=!MmM!t, d&s qo~me Ms CeFtainesMëes t'OBtsM~tt soit par leur chatime. soi<-par
i'amptM ae la t~ditian et d6 la foiqu'on leafp~c,
tontrNintMMtte fedt~ dé revenir &ces idées et dt:
s'accorder avec eNes et quoique tes expériences
qui démententces idées soient phMNombreuseset
plus concluantes, Fesprit on les negue~, eu les
méprise.ou par une distinction ies écarte et les-
recette, non pas sans an très-grand dommage;
mais IHaut bien conserver intacte toute t'antorité
de ces préjugéschéris. J'aime beaucoup la réponse
de celui à qut l'on montrait suspendus dans "n
tempte ies~ttMeaux votits de ceux qui avaient
éenappé au périi.du! nanO'age.que l'on pressait de
déotarert devant de tels témoins s'itTeconnaissa~
t~ providencedes Dieux, et qui répartit: Mais o&
donc a-t-onpeinteeuxquitmatgréteurs voeux,pé-
nrent?C'est ainsi que procède Mote superstition,
astrologie, interprétation des songes, divination,
présages; les hommesenchantés de ce ces sortes
de chimères, tiennent dote dûs prédictions réali-
sées mais deceUes~MBnpIusnombreuses, que i'é-
vènementdéçoit, its neuennentcompte et passent
outre<C'est ta un Beau qui pénètre bien ~cs sub-
Utem~tt encore ia philosophieetles sciences, dès
(MS)
qu'un d«gme y est reçu Il dénature tout ce qut M<~tcontra!Mt,quetque Rtrcé et raison qu'ity ren-coatre, et te soumet e sa mesaw.E~ quand MpnntëMc l'esprit n*a<n'aitaï Ïé~)reté aï fatMesao.itconserve M~aM wne propension dangereuse à
~<reptM8~e!nent~app~d'ttaMtppsmfq<Md'MMccxp6Menceo6gati~! tan<Msqoe r~gttM&reïRieetM(~vpaitpfëtep autant tte crédit à Puneqa*àKawre,et qa'aMce<ttra!re, c'est sartoMdans it'cxpép~acct~a~e que se trouve t&~adttmeBtdes vérttaNës~'t<n<~pes. i-'
~7. L'espr!t humain est stM~tOMta'app6 des MM<!MisepFéseotent~Bse~!et!ttnsMntan6me~ tJui,< t dont rimagiaa~onest FempHed'otd!aatrc; mMtendaneeceMatne. mais ïmpepcepttbte, te porte ai'upposeret &CFOiteque tout.le rette ressemble &
ces qMetquesMis qaï t'assiègent ;t~estde~s0n na-turel peu tenté d'aborder ces exp~enoes'toaecou-tumëeset en detMtrsdes sentiers battus o&lespriacipes viennent s'épH)u<ercomme-au feu, et ttes-inhaMia les traiter, a taoius quedes règles de fer
une aut<itn~inexoraMene iui fassent idotence~acepoiut~. :t.\
M. L'esprit huBïatn s'échappe sans cesse et nepeut jamais trouver d'arrêt ni de bornes; Hencherche toujours plus loin, mais en ~ain. C'estainsi que t'en nepeut cMnprendcequele mondesetermine quelquepart. et~maginer desboraes sans'~ncevoir encore quelquechose au-detà. C'est aini-Mencore que l'on ne peut compMndre commentune éternité s'est écoMéejusqu'&cejoNrtiear<~Medt&tinctïondont omse sert haMtueMementtde t'<~~Mtti'<twa<t<;etder<tt/!mi <Fopr~nepentse sou-tenir d'aucune &çen;ii s'en smwait eneSetqu'My a un innniptus grand qu'un autre inCnit quet'inani a unterme et devient ainsi Cni.La divi~iM-ïHéà PinBnide la ligne, nous jette dans~un sem~
~)
blableembarras, qui vient do ce mamement sonterme de!a pensée. Maisoù cette impnissaace dese Cxerentraîne !e plusd'inconvénients,e'eM dansta recherche des causes cap tandis que les tots ïe~
plus géo~rateado ta nature, dosent être des MMprimitifs (Bemm&ils tesoBt en.etR!t)<et doat tacause ~e~ste rëettement pas,~8pr!t hum quiaB ppon se reposer Ba!!epa!pr,eheMheenco~quelquechose de ptusclair que ces faï<$.MatsalorsMarriïe que voeh~t remonter ptas haut dans !aaaMre, Mredescend ~ersyhomate.en~'adressantawx ca~Ms Bjt~s~.cMsc&q~ ~s~tj~~dana notre espMt q~e da&sta r~aMtê,et dontt'<&-tude a coereatpu ëtpangementta phitMopMe.lly a-autant d'!mpédt!~ et de tég&F€t&à demanderla-cause des Mtstps pÏM~gêB~taax,qm'ane point re-chercher celle des Mts secpndxtreset dertves.~9, ~esprBhumain ne reçoit pas avec sincéritf
la lumière des choses, mais My mete sa votontéetses passions; c'est ainsi qa'H se fait une scienceàson gotn~ai~a vérité que l'homme reçoit le ptaswotoatierse'estceHe qa'ndesire. nre{ette !esve.rites dMEcHes&saisir, à.caase de son impatienceàaMeindMte résuttat! tes principes qui Ïe restrei-gnent, parce que son espérance ytrouvedes bor-nes; tes tois.ies plus hantes de la nature, parcequ'eMes gênent ses superstitions; la lumière de
l'expérience, par une arrogance superbe, pour queson intelligence ne paraisse pas s'occuper d'objetsméprisah~s et fagitifs les idées extraordinaires,parce quelles choquent les opinions vulgairesennn, d'innombrables et secrètes passions pénè-trent de tentes parts l'esprit et corEompcntle ju-gement..
M. Mais lopins grande source d'erreurs et d'em-
barras poup~esprit humain, se trouve dans 1~gross!ëte(6, l'imbëciute et les aberrations des
~M~i
sens, qui donnentauxctjosps qut !ës tra~pentph<sd'importanee qa'&<~Hësdont Msn~ sont p~pes~medi$temant,qMotqQeiësd~ ênuait~t~!ën~t~!us que tes autres, ~esprit ne vaguèrep!us totn quei'eeit; aMSsU'ebservationde ce quiest !ny!sibteest~He eomp~tenKint oa pe&presnutie. <{~est'powqaot<ou<eates <tpèrMioMdes et-p~Ks les corps tanj~Meonott&ëehappeat etdëMiie~reotiheoontt~s. Ko«9ne feMttt'qttoaspasMonpths~aBstës choses TisMë~ië~~ngèïttëMsd'état i~seBSiMes.qaëVon~ndmaaed~M!Baireal-tëfaMMis,et qMtsont eneCEatMatranspott des paf.Ueste~MstettMes.~tcep~~ ces~p'ê"atforiset ces eÏtangeiNeatstte sùnf coonas et misea ta-thtëre, on ae petH~ieBpMdatre ae grand dans laQaMreeo fait Û'indasMe. B*Miautté ë&t~,ta na-ture de l'atr et de tous les corps phjts te~M qaerair tetity en a Beaaeoap),~ocs est presqOteen-tiëteoienf incoaohe. ~es sens pap ë<ftï6mes sonttr&s-Motnêset aoùsttompeat sowent, et ies ins-truments Bè peuvent tëu~ donnef Neauc~upd'é-tendue ni de Cnesse Baais~eutevépitabteïnterpré-tattbn de ta natufe repose sur re~mén dës~aîtset sur des expériences prepatées et cdnctuantes;dans cette méthode les sen~ jugentdel'eXpéMenceseutëméhtt eï l'expérience, de ta nature et de Fob~jeUrcbnnaitre.
St~ t'ësprit hmnaînde sa ttàturetest porté auxa&stFac~ens.etfegairdë cefmntë <taMëeeqa4 estdans un cont!ndet cnangetnent.'MvautKnieuxtrae-tionher Ïa nature que t'abstrà!r6; c'est ce qu'a faitl~coïe deDémocrite, qui à tn!euxpénétré dans !anature que tou~s tes autres. Cequ'H faut eonsidë*rer. c'est ta matière~ ses états et ses caangeBMntsd'ëtats', ses opérations &tndamentHes,~ tes loisde ~opération ou du mouvement; quant au~ tor*mes, ce sont des inventions de l'esprit humain, a
nm 1
momsqu'on ne veaitte appeter iormesces tMs dès
opérattoi~ eorporet~` ?. Vo~a tesid~~we~ousappet~ ~a
tribu qut ont ténr wi~e, ou dans a ~utaritéinhérente a t'esa<;ncede t'esprit ~umain ;ou dans
se$pF~ ~ns son 6tro~ p9~ ou daas
se,'fi, 'JI, ,9,1, ~"¡t~a,,.s,°,0, .I".ro,1t~P,r.,'téQ" 0,\l',,d,ans",soaJMta~tUt6contïmtëiie~oa dfaos~Qacommerceavec p~~tqi~, oo dansJ~m6~~ Mas, OM
daQ~~mo'~ ~impression que noas [~ce~oo~
'descho~s. :.j, :L
53.Le&)!e<e~<<c<<!a<t~Mteviennent de ta eoas-
titution d'esprit et de corp~papticuHèM~chapon;et aussi de MdMcation~de ta coMteme~des c;)'-
c<nMiaocea<Cette e~p&ced'eFMuraest ttès-Dom-
tweMseet variée cependantnousiodiqaeroas~eUesdont Hiaut le plus segarder, et quiont la ptas per-niciettse inaaeoce sur l'esprit qu'elles Mrrbmpeot.
M. Lès tommesaiment ies scte~tseaettes études
spëcia!es, o<tparce gtt'Mss'en croient ies auteurs
et menteurs, o~ par<tè~u'its ? ont consacrébeau-coup d'eN&rtset se sont particnMeremeotfamiHa-
nsésaTec~ies. LorsqueïéSBÔmmès~ecetteeïàssese tournent vers la phitosopMeet tes théories gé-nérâtes, itstes corrempeatettes attërentea coosc-
queBicedéteurs étades favorites; c'esteequet'pnvoir<rès~maBiS:stementdans AristOtë,qui asservit
tellement ta pMIosepMënaturette à <a logique,
qu'il Bt de ta première tMescieMe&peupK'svatoe
et une areM de discasaioas. Les cMmistes, avec
quelquesessais aM Jumeau, ont cOMtrait une
pMosbpMe ima~MaiMfet d'âne portée fort res-
tr~nte Mén mtëMXtCilbeft. aprës~avoirsobservétes propriétés de~'aimantavec tmeaM'Mcttion ex-
trême, se at sur te champ tme pMiosepMeen har-
monie parMte avec l'objet dont son esprit était
positedc.
~tt~
M. M~stincUon !a plus eravoeten quctque ?<cen tondatMentateastgnatër entre të~ Mpt!ts,reta-t!ve)ment$ la pM!ôsëpMeet Mixsctencea, c'est q~etesnoscntpMsd<aptitudeetd~a~et&&
j tM <t~~o<~s choses~ ~s~M~ à remarquer!e&[email protected]~8 Mp~fënnes~p~~m~peweM itkfftMHfM~atKmet ? concMtfét sa~Tës
d!~)reMë$th~aïe"~s ptMSMbtïKs~tëSje~tiMètë-vësét q~nhë~,s~~s~~TM&îs8~TesMmMtmcësM~miyte~ plus téj~MSet tes pM&géuéM!es des <5tres:r<tMeet Vautre80Me~espr!tMimSent~~tenMnt<M8Pexcës~e~ttespoiat~~eades~n~re~
MtOntroxve certains esprits rem~Ks ~a&a!K~lion pour tout ce qat estaMttqMe,certains ttMtresde passion-et d'entraînement pour ia nouveautéMeo peu sont ïaMs de telle sorte qu'it~putasentgarder une meatùre, et ne potataUer battre entM~hecequetea anciens OMtfondede boht outMepriserce que les woderaes apportent de rai-
sQaoabteaIetu'tour. Et cen'est pas sans mt~randdommage.pour la pbitosopMeet les sdeoces, queles esprits M font atnst tes partisans ptHtût que
`
!e$jttgesde~t'a)tt<qtttteet de ta nouveauté; cen'estpas à rbeorease condition d'an sieete ou d'unitatre~ chose variaNe et périssaMe.qu'Hïamt de-mander Ja YérUé,mats &ta ÏMnMërede Pexpé-t ienceet dela nature, qui est éteroette. Mtàut doncrenoncer &ces engouements~et vpM~c$ <se quet'ei!pnther€CO!veaa~d*eoxsesconwietipns.&7. t.tude exotusi~ de la nature et des corps
dans teur&étemeats, brise en quelque sorte t'intet-ttgeoeeetiaj)netenpieces:t'etude~xci<t$ive de lanature.et des corps dans leur composition et leurdéposition générale, jette t'espritdana une adott.rationtqMtt'énerve. Cest ce q~eron vott parfaite-~ent en comparann'ecote de Leucippeet Bemo-
Î~S; j
criteanx autres seeMspitMosoptuqueacette t&i<e
préoccupe tettement deà éléments des chose$
qa'eMeaégïtge tes composes; te~au~~tellement en extase devant~tes composés, quêtesne peuvent pénétrer Jusqu'aux étéments it faut
doncfaire SMecédepCM,)&tudM~ne a~t'aMtteet h'~
CMMveBattepnath~tBen~poM'~e FMpntd~!<M'neà la fois pénetraM et étendu et que ron puisse
`-
éviter tea toconvênients que nous a~aa in<i!qMés,
et~Mote~qMienprovMMtoent.
S~~a ~MiM~ faut prendre pour dlr~i-
gner et dissiper les idolesde <tM~yMe,qai'tien-nent surtout-de ta'ptédominaoce de certains gott~de robservation excessive des différenceswt des
ressemMances .de Pengouement pour certain<'s°
époques, enSK.d'onevae trop étëndtteoMtrop par-
tieHedes eboses, En général tent esprit, en étu-
diant ta nature, doit M défier de ses tendanceset
de ses prédHectïons,et apporter en tout ce qui les
touche une réserve ~Hrênto, pour coaeerTer à
t'inteMtgencetoute sa sincérité et sa pureté.
59.Lesplus dangereuaesde toutes les idotessont
celles <<tt~rMW,qui vienoeat l'esprit de son at-
tiance avec le tangage. Les hommes croient queleur raison commande aux-mots; mais tes mots
exercent souvent à leur tour nncinBaence toute
puissante sar rintcttigence~ cequi rend la-pMtoso-
pMe et-les sciences sopiHStiqMeset oiseuses. Le
sens des mots est déterminé selon !a portéede t'in-
tettigencevulgaire, et te tangage coupe ta nature
par des ugnesqnecetteinteHigenceaperçoit le ptus
facilement.Lorsqu'unesprit plus pénétrantOMâne
observation plus attentive vent tra~Mpprte~ce~li-
gnes pour tes mettre. mteuxe~harmoaie avec la
réatité, te tangagey fait obstacte d'où il arrive
que de grandes et solennellescontroversesdtMMM-
{~ )mes trës-doctes degéhèMntaouvpnt en dispuM'sdè
MMs: taadts qa'itMadraitm~savant ia prudente haBitMedes mathématiciens,pa~eëuper~~tatoiNtedi~ctssîc~.eh ?80~~rigoureosofaent tes termes. eependantrtÈSdeSni'-Ûûospoar t~s cMs~~at~pëtïeS et mMérïeMeaMpestent Fp~Mt~r&€6 M~,~M~qae )<eâ aétoi'-t~hs atùï etIes-~MM avè<i:désùïOts;ee~t6te~m&e~gëndf~tlësiN~ 'st1i't.e:'Ítt'il ;èstnécessaire de recette at'X Mis, & ~rs &eMeSet àteMrs~pdrM, commeaoMstefdtMosMentSt, tors.qMnous sproas ~a<tsM&ntettM~te et$ttXpcttt-cipes suivant lesquels où dûit fonder-lesnotions etiesMsgéa6ra!es.
60. Les Moles q«t sont imposées&MattîMgeae<'pafje tangage,sont dedeux espèces :<mces<MMdesnoms de choses qtdn'e~steat point ~cardemëmequ'H ya des choses qui maaqueot de noms parcequ'on ne:les a pa~observées,H y aiaN~sïdes nomsqui manquent de choses!et ne nomment, que desrêves de notBeunagmati!)n),<Ht des.noms dechoses qui existent mais confus et mat déanis,ctrëposantsQr unevde de fa natare BéaucOoptropprompteet incomp!&te.Bêta première espèce sonttes expressions séantes ~M'<M~e,pfeiMief wo-&?, o~e< p~M~û~, <!?)???< tlu ~M,et autresaettons de cette sorte, dont ta racine est dans defaus~s et daines théories. cette espèced'idoles estcc!té que t'on dêtrait te pttïSfacUcment~ parcequ'on peut les anéantir en gardant pour les théo-ries nn etoignèméntconstant et terme.
atais t'antre espêce,%rmëe paf une abMractiottinhabnè et Jeteuse, entace Menptas soiMemehtnofrë esprit o&etto a d~proibhdM~acÏhes. Choi-sissons pOùrexemptecette expression, MMtM~e.ët~tyohsquet rapport existe entre tes divers oh'jet:! qu'eHestgtMMe:hOMStroaverOn~'que cette ex-
UtS) ,)
pressionest le signe confus de diverses actions quin'ontpoint de rapport véritaMe et no peuvent serédaireaâne seute. Car nousentendons par !à, etce qai se répand facilement autour d'un autre
corps, et cequi en soi est indéterminé et n'a pointdecens<staneo;et ce qui cède tacitement de tous
côtés;et cequi se divise etseuispersé facilementet ce quis'unit et se rassembief!tci!em€Bt;etce ~nifacMeateatconteet semet en mouvement; et ce quiadhère facilement à un &tttrecorps et Phumecteet ce qui facilement ibad et se î~daït e)t Hquïde,
Ïbrsqn'B a pris une Ïoniie s6!Me.C'est pourquoi,lorsqu'on eo vient &appuquef cette expMssioc, si
vous la prenez dansun sens, MQamateest BÙtnidedans unautre, i'air n'est pas humide;dans un trot-
sienïe, ta atenoe poussière est hunude; dans un
autre encore, le Terre est humide; en sorte quei'on reconnatt facilement que cette notion a été
ecipruntée &l'eau 0~ aux Mquears communes et
vutgaiMS.precipttamnïentet sans aucune précau-tion pour en vêrincriâ justesse.
Banstes mots,ii!y à certains degrés d'imper&c-tion et d'erreur. Le genre ie moins imparfait de
tous estcetui des nomsqui désignentquëtquësubs-
tance déterminée, ~urtottt parmiles espèces infé-rieures, et dont l'existence est Mën établie. (carnous avons, de la c~ï~, de ta 6<M<e,une bonne no-
tion; de ia~re~ une mauvaise); une classe p!us
impafiaite est ceHedes noms d'actions, comme
€M~~«)'ef,e<M~WMp~,a<M<'ef~i.tptusimparfaitede toutes est cetle des noms de qua!ité&(M'eMep-tion des objets immédiats de nos sensations!,commele ~<~et. le doMft",ie ~ef, le <~K~, etc.
Cependant parmi toutes ces classes diverses ii
est impossiblequ'il nese trouve pas des notionsun
peumeitleures que les autres, selon l'étendne de
l'expérience qui a frappé tes sens.
{<?)
St. Quant aeM~ft!fo~<<M<M< ettcsce sontpas- innées en nous. 00 introduites tattivemehtdans t'esprit~ maisce sont fa#tee-decsy~téinea<'t tes mauv~es méthodes de démonstration quinoM les imposent Essayepet eatreprendro de lesfé~te~. Msep~ ~e pas être conséquent &ce quenoMsavonsdéjà exposé. Cotome h(tu~ne sommesd'accord ni sur les- pr!oc!pes, o! sMpht mode ded6moa6tration,~Mtear~nmepta<:Ottest!!mpMs!Me,C'pstttne benne &)rtttne quede ne rien $ter &lagtpire des anciens. Etaoosn'attaqMensen rien teac
M~paisque ~~Mt ~ci ehs~nme~~question de méthode. €omnte dit le proverbe teboiteux qMiest sttr le bon chem! arrive aMOttecoureur qui n'y est pas. n est nX'tne très-évidentqae torsqa'on courtnorsde ta bonne roHtetpttMonest haMtee~ppo,Npt,~ta~on dévie.
Tetteest notre méthodede dëcouveftesscienti-Hqaes.qn'ettene Itusse pasbeaucoopàta péaétra-tion~t ala vigueur dés esprits, mais rend toutes lesintelligencesa peMprés égales. Tout de mêmequepour tracer tmetigne droite ou décrireon cereleparfait, ta 6-rmeté de !a maiittet t'exerciee Jouentongraodrate. s! l'on ae se sert que de ta main;mais sont de médiocre ou de nulle importance, sil'on emploie t~règte ou le compas: aiaisifait notreméthode. Maisquoiqu'Hne serve de'rien dé réfuterchaque système en. particutier, it faut cependantttire un mot des sectes en génépatet de ces'sortesde théories, des signesauxquels on peut tes jugeret qui tes condamnent,<tt toucher quelque chosedes causes d'utut grand iasnec<'set d'an accord sitt'nget si générât dans t'erreur. pourfaciliter t'ac-c~s à la vérité, et pour que l'esprit hamàia sepuri.ne ptusvotontiprs et bannisse les Mo~.
62.t.ea ~o<e<t~ .tA~!<re,~udes systèmes, sontnombreuses, peuvent t'&trc phM encore tet le
{~7)
seront peut-être un jour; car s! pendant beaucoupde siec~sïes esprits n'avai'ent pas absorb~s~arÏareii~On et ta théologie~ $i tessurtout tes mon&rctties.n'étaient pas onnemiesdeces sortes de nouveautés, même de pure specnta-tion. a~eï point -.queles hommes né peuvent
~pptiquer qu'azurs risques et pëcits, n'en re<!rattt
auena f~t, mais «~contraire exposes par t&Ba~m~au mép'~s et à ta haine, <Mtaarait v~ nattre, satM
aucBndoatetbtN~ Vautres sectes de ph))Qsoph~setnMaMesà celles qui Seurirent autrefois dans ta
Crece avec Mne~Fandcvariété. Be atê~e ~e sur
tes pMttomène~dë l'espace ethëré on peut etev~p
plusieurs thëmésceïèstès; djBmême, etMea ptusencore, sur les phénomènesde ~aphitosophte,on
peut constraire des tMorie~d'verses, et tes piècesde ce théâtre ~nt encore ce caractère eonMBunaveccettes dès portes, de présenter !es &its daus
des narjràtïons ihicux ordonnées et plus éte~antes
que !es narrationsvéridiquesde i'Mstoire, et de tesoffrir tels qu'onces ferait à pta!sir.
Engéhérat ces systèntes donnentà la philosophie
pour base, ou quelques faits auxquels ils Deman-dent trop, ou beaucoup de faits auxquels i!s de-
mandent trop peu, en sorte qued'un côté commede i'autre, ta phUosopnierepose sur une basebeau.
coup trop étroite d'expertmce et d'histoire natu-
ret!e,.et ne ebnctut que d'après des donn~esHégit!-memcnt trop restreintes. iLesrationaMstess't'Otpt~tent de dherses expériences tes ~Ïus vutgaires,qu'its ne constatent point avec scrupule, <ttn'fxa-
mincntpas avecbeaucoupbesoin, et tjtteHeuttoutte reste datM la méditation et les évoluons de
t'esprit. <Mest une autre espfce de ptntoaophes, qui,t
versas exclusivement dans un peUt nombre d'ex-
përieMfs oa leur esprit s'absorbe, osent tirer dpi&
~M8~ 1,
MnepMio~~<M~~ rampant rM viv
foM~ pt d'Hneè~~ ,nu\Q~èrO'à le~re,xp1ièation~vQt'!tP. ~i ~i~J~
M e~ Boe<ro!s!~a~~spc~dans ïa phiïosopÏMela théologie et tes traditions,au nom de~ et d& rautQFt~ quelqués-unsparmt~MKont poussé ïa -Mie jusqu'à demander
lascientëauxtnvocationsdcsesprits~e~AinsMoutestes ïaaMes pMosopMesse ramènent
~tr~ c!assesî ~ùi~q~ la
supeKi~<i)S&' :j L
6S.CBexempte t~s-maatCeste <ïo pcem!epgenre,~~t ~os AWstotë,qui a corM~pu la pMtpsn-pMe~tupo!te ~ar sa diatë~!qn~ CCMlemonde avec ses cat6g0! attnbt~ a r&m~uu-maïne, cette noble substance, une nature expri-mée par des .terotcs de seconde-intention tran-ché ta question du <<eM~cet du f<tfe, qui donnentaux corps de plus ou moins grandes dimensionsen étendue, par ta pauvre distinctionde ïa puis-sance et de Pacte; donné chaque corps unmou-vement unique et particaiier,, ejt aOirméque lors-qu'nn corps participe à un second mouvement,c'est du dehors que ceM-ci lui vient et imposéà la nature une inOnité d'autres lois arbitraires;toujours pius occupé de mettre dans les réponsesun arrangement logique, et de donner à l'espritqueïquechose de positiJFdans!e$ termes, que de
pénétrer dans !a réalité ce dont on est surtoutfrappé en comparantsa pMosoplue avec les autres
systèmes eh honneur chez lés Grecs. En effet, les~ott~n~t~ d'Anaxagore, les a<o<na!de Leu-ctppe et Bémocnte, I&<~t et la ~M de Parmé-hMe, !a <t~Keet ï <MM~«'d'Empédocte, la )~~«-tion des e<M*p<dttms <<MeM<tM<~MMttdu feu,et <kMfretour. d: ~<t< <<e<MtM, d'Héractite,sentent leur phHosophienaturelle, et ont un cer-
1(~);
~ht ~<~ ~~pMcncb~ do ~ê.tttt6 tand!s quet~ physiqued'Af!8~MJn~contient la p!upar)~dotMUt's. rie~~ plus jqMCJ~sternes de~s~
t ique et c'est encore cette dia!ect!qUequ'il a rc-
?? p!M%~rd souMtÏe noM plus M~eoo~ ae ïM~-
t~hysÏqM~ ~~s~~e~dc~Mnt, JM~parfUtë jp~pea]~ d~o~ ~ati!~ ~~qMeppr-~onne jo~se rëcrie,~ s~n~Ctmtque ses U~~s ~Mr
~a~/M~p Vautres tpattés en-
core ,s<MM~Mns faite. It avait c~t~ par<'t:'b!ir des pnnctpeisgett~raux,&MtScansa!MrTcx-
i~e~Et ~fMtd~r M~toetntso~jsur elle tes YtDttt-
cipCs; et, apt~ aMw decret&&s~ $tnsejtc&lois
de lia natmwt HCt de ~p~ence j~e~~ve vîo-knH de son système de teUe sorte, qa*àcetitr~,ït Mtëriteptos de Mprochësencore ~ae ses secta~tearsntodem~ (ïes~ilosop~es s~astîq~ootnegttgé complètement t'exper~nce.
6&. Maisla phHosoptoeempirique amis aum~dë
des optB~OMJbnenptas ét~apgeset monstpaeMseê
que t~pMtosopMesopMstiaaeet.fat!opaMste t parce
qa'eMen'av~t pht$spc fondementdaos ta ttuniÈre
des-notioos vulgaires ( lumière faible et saperB-
CteUe,il. est vrat, maison qae~oe façoa Moiver-sejte et d'âne portée fort étendaç ), mais dans les
limites étroites et obscures d'un petit Nombre
d'expénences. C'est pourquoi<me semblable pM-
tOsopMe,aux yeux de ceux~ui, passent leur vie
à faire de ces sortes d'expériences, et qui en ont
rimaginat!on, pour ainsi dire, infestée, paratt
rraisemNable presque certaine aux yeux des
autres Madmi&siMeet vaine. Mousen trouvons
Mnexemple r;RmarquaMedans les systèmes.deschimistes; maisa; l'époque oh nous sommer on
n'en trouverait pas aiUeurs, si ce n'est peut-être
dans pMtpsQphiede <bert. Toutefois, il n'en
cet pas mo!n~jhrett-impprtant de se mettre en
garde coMtrc deMssystèmes: capnous pr&toyon~MMg~~d~aquesit~FithMmat~inos eonseMs~se tourne sérieusement rers fex-
pefience~jen disant adieu aux doetfines sophisti-
ques~ atot's, par sa précipitation~~oa entrai
tnPntprématuré,€< ]~ saUt.OU~p~~M? s'éiévera aux lois générâtes et aux priacipM
Htc$ ehosMi,il y aara pour tut wn péril ~nataMt
i~ t<M~~dN<aces sortes de ~stëoM~: et nous
devons, d~Ma!oteBa)ttt,at)ter au-devant de t:e
-danKér. h ~~} .t.~S. Matsta ph~a<~e corMmpMei~t' ta sapers-
t!t!omet envahtepar !a théotogte veït&le pire d~
tous Ïes Béàax,et ieplus MdoutaNepour lés systc-mesenUera eMpour îèursdiversMparttès. L'espritbumahtn'est pa~ moins accessiMeauximpre~siQnsde l'imagination qu'à ceHesdes notions vulgaires.La philosophie sopMsttqueest bataiitense, enlace
t'e~pt'itdaM ses ptèges! maiseetteautFepMto-sophie, toute gonNéed'-imagiuatioa,et qatressem'ble à la poésie, Hatte davantage t'espdt. My aen eCet, chez t'nemme, unecertaine ambitiond'in*
teiMgence,aussi tien que de volonté, surtout cht ztes esprits <6!ev6s.<!tntrouve dans la Grèce des
exemples éclatants de ce genre de pMtosophie,particulièrement dans t'ythagore, oft Ïa supersti-tion est des plus lourdes et grossières; dans Platon.et son eco!e, o!t elle est à la fois plus ~fetetee et
pius dangereuse. On retrouve encore la supersti-tion dans certaines parties dés autres phHoso~
pMes.ouse sonUntroduites !es iormesabstraites.ies causes nnaies et tes causes premières! et CMte plus souventsont omises !es causés moyennes,et ainsi du reste. On ne saurait trop se mettret'n garde centre un tu périt; car ia pire chofean monde, c'est Papotheese des erreurs, et l'ondoitcoasidcrer comme le premier Seau de i'oa-
1.
~t~ !'&at6~ sacrée doatt~e à vaioes jRcthMM,
Q~~oMjBM~dttrnes sont ite)tnt<e9dan~ Madéfawm~wec<me?? tegëret6 ~t~ent ewM~&~ttMMta~
t~ pMt~pMenatwreHe ~Mt' te premiep chap!tfed<~ ~~eM~, le MpM<te ~t e<MM~<pa!tôs
f&MMtt!~aia~~ io~rM~~ 811*nilieÛ~eta ~e.'M taM~Mt~~tu~mM~~tcnttth~e~)~aB~ impure cheMS~
Ha~<m«tNMtne8,<! MMrtMa-seu~emeMuttp ph~tosopMe eh~êFi~ MOë <~Mgïa<th~Maae~C'eM<h)t)e p<~cep~ <teapta&sot~*tat~~ de~r Jt'i~m~rM~ sowesprït,«n ne totMatH a~a~?! qoe ce qui Mt NaaJSèMtde
/M.' -t66. NOM«MOMSae pa)r~r «Mmauvaises auM-rités dea phMesopMëa,qu! sont fondéeeou sur tesnattons~M~iMa, ou sar un pettt nombre d'expé-tieBce<,co6Mp!aMpeMddon~Mai8HfaMditeaMMtqaeiqaoa mote de ta fausse direction que pfendd'ordinaire ta contemptatien de t'osprttt surtout
dan~ ta ph~csopMe naturelle. L'esprit hamataprend de faasees idées en voyaMo& qatae pra-tique dans tes MM xaecaoiqaes oit tes cotpe sontleplu soM~eattraMstorméspar compositionet eé-
paratioa, et s'~ag!ne qu'il se paasequelquechosede semblable dans les opérations de la nature.C'est det&qu'est ~eatte la Motiondes éléments etde leurs ~neows pour composer tes corps natu-rets. iybn aatt~ eô~6t torsqoet'hommecontët~pte!e tit)MJeNfdBla ttatare, ? MttcontreMeMtoHes
espèces ~es choses, des attHnaox, des plantes,des tniaéMmi;«<Ma, il vient tacitement a peaserqa'H y a dans ta nature des formes primordialesdescheses, qa'€M~<è<foteedè réaUserdans ses«Bavrest et qae tairaMété dés todividas dent de<
obstactea~e MBCqAtfCla nature dans son trt.
vait, de ses aberrations, oudu coaBîtdes diverses6
«sa)
tj~peees et~d~Mnesorte de msien~M ânes dans les
Mntres.~a~pFemi~reMeeNO~ a~ahties~q~
premières é~eme~aiFes~la seconde, lea proprM~soccultes et Msvertus apeciBqnesU'une et Pautre
revienneat Awn<H~Fe4e ~atae~spécutattOB~~ott
~69~ M ~(M~, C! J"~f d'an s~ ~tt~)p< choses~etqMUedétoofaûnt des coanatManeM
<o!td~. Ma!&~o~d~M ~appi~e~avecMMtptas de ~Hit aux quatMa secondes des choseset~amt<~e<'athM)sdérivées coat~e <tM&~~pett~f,atHo~tdf~ ~Mt~~t <H<«<<fe~w~, ~cM<<fe~
M~ et autres seBtbtaNea; et s*H<ne eo~NHO-
paient par ces deux ttotionsgeae~atesdes qualitésëMmentaices et des vertus spécifiques toutes
celles-ci qui soat bien faites, en ramenant les
qMaotes.se<:omde&aux qualités ptem~rea et ateurs jm~Mges sabiOs et incommensuraNes, on
en o6gt!geaMdates pourst~trejaaqu'aaxquaUtéstierces etquatrtëmes~ mais e~Msant mal à pro-
posJa eonte<aptaUoo,ttstitepatent,~certes,de teara
idées, tm parti MenmcHtetu'encore. Et ce n'est
pas 'seulement,dans~es epérattonsdea .sahstaaeesmediemates qu'Msfaut chercher de teMesvertastîntes les opérations des corps naturels doiventen pnrir, sinon d'ideotiqaes~ .an moios de sem-
NaMes.Maisan !nconvenient bien plus grand encore,
vient de ce que l'on contemple et recherche tes
principes :passifsdes choses, desquels sortent ie&
faits, et non ies principesactifs par tesqueis lesfaits s'accomptisscnt. Lespremiors,<n eaiet, soatbons pour les discours; tes seconds t pourles ope-rations. Ces distinctions vulgaires dMmouvement
Tepuesdansla philosophienatutielte.en ~~f<t<<c~<PM~P<MMt,«M~MMK<a<~Mt<<ttttt<tMt«~t,ft4~<
fio~ €t«'<Mt$p<n't,ne sont ji'aucnne utiïité. Car
'~ici teat ee q~eHes signi~eat si an ~corps.sao~s
( i23)
~pFnuver d'autre altération, change de Heu, c'est
tà~uM tWM~w~s~consecvaut son tteu ct~M~tspeee~ inchangé do qaatité, c'est une a<<<~M<<w/st, do ce changement, il résutte quota masse etta quantité du corps ne soit plus la même, c'estun mouvementd'~MgateKttKto~oude<<<<tWMt(<pMf~'Hest changô aH point de perdpe ~Ottespace etMt atthatacce poup en prendre Mn~autre, c'estMue~~t~a<'<m et une eoffM~~eM Mat$ce sont
des c<HMMérat!o)M~o~-a-Etit vatgaires etqatne penët~Mt nullement dans !a natofe~ ce sontles mesures e)~tes pevtodes s~utea~ent, non pastes espèces du mowementt. Elles nous font bien
eatendfe te ~Msqtt*e~,mais non te eoMMHMttni été~MeMc~<MM'ee.Ettesne nousdtsent rien des attcac.t~s secrètes ou du mouvementinsensible- desparties mais lorsque le mouvementprésente auxsens. d'une façongrosaiërc, te corps dans des con-ditionsautres qu'auparavant, c'est ta qu'euesvontétablir leur division, lorsque les philosophesveu-lent parier des causes des mouvements, et tesdiviser d'aprbs leurscauses, Mspfesentent, avecune négligence extrême, pour toute distinction,celle du mouvement naturct et violent distinc-tion tout-à-fait vulgaire, car le mouvement vio-lent n'est en réalité qu'un mouvement naturel,par lequel un agent extérieur met, par son opé-ration, un corps dans un autre état qu'auparavant.
Mais, neigeant ces distinctions, si t'en ob-serve, par exemple, qu'il y a dans tes corps unprincipe d'attraction mutuelle, en telle façon qu'itsne souffrent point que ta continuité de la naturesoit rompue et déchirée, et que le vide s'y pro-duise ou si t'en dit qu'i! y a dans les corps unetendance à fecouvrer.teur dimension et étenduenaturelles en sorte que si on lés comprime ou ontes étend en deçà oo au-detà, sur te champ i(s
~2~~
~e~Mce~td~~MêrdaM !enr pr~~ s~Aére,et. de repCend~ tea< prtwMve e!ttM~aM~ st
fen dtt qatt y daas ewrpa~ae MndMccA
$'agr6ge<'Mx masses dé nature setBbtattte,j~s
eorps denses t~ndaa~ver~ t'wBe de%!a;«WM~
to~~ee~ v~P~a~t6~<oes ~s-UMUons et~atttMs ~eM~htttMeese-Fon~~s ~Mta.. j
Mesgenres pt<ystqae&desmcMvements.Ms M<wes
<« cbntMJtFësëat puMimt'Mtogt~Ma et scota~-
ttfpKjs, cotBNM!ceMectMapanHMMK~Mtes 4e<tx
espëee~ pFOt'0~ a~Mfe$tMMHttt.C~p~aM~rM~atë~ que,
~e!<? ~ee'tpWt~aa tes pMtoscpMeat q~à re-
~hwcherjet déMrmtnep tes pM~rs p~as~pës,et ea quelque &ç<)Kles extrême !<?plus ~r'Miu-
te~ de ta natare tandta qw~H~~~U~ '? !e<
resscorces, pourtes opératieM, coo~te~ t!~ !a
c~MMssMtc'edes caMs~ tMertOé~atFeft.H~Mhe
de ce défaat, que ies hommesne cesMM d't~s-
traire la nature, jMsq~&ceqa'ibsoieat pa~eNasà ta matière )M<eK<ee~et informe; etd'enaBtre
côté ne tesseot de la couper jusqu'à ce qa'ib Ma-
eoatrent Fatome; et quand bien même ces~resat~
tats seta~nt vratS, its ne pourraient servir beao~
coup à augmenter tes richesses de i'aamme.
67. Hfaut aussimettre l'eaprtt en garde coBtr~
tes eM&sdes pM!esophie&ten ce qui toacbe te
fondement de ta certitude et tes régies du docte,
car de tels excès semblentconsolider etenqnet-
que {açon perpétuer !es <6f<~et,~nrendant eon-
tr'eiiestoatea~eessionimpossibte.M y a Madouble excès t'tm, de~ettx qai pponoa~
cent fàcHemet~ et rendent tes scieaces doxma"
tiquea-et magistMtes; tartre, de: ceux qui ~tt
tCtM~aitH'<M<Me<ep~~t un examen indénat et
sans terme, te prèmtëp abaisse BinteHigenee,te
second t'en~rvt. €ar, ta pMtosppMe d'&riatete.
~)
apt~ avo!F. a ja~con des Ottomans qui ~or~ntt~r~M~,a~~ttpa~~mp!M~b!eaT~st!OtMtontMïea~utres pMMôsopMes,~tMtKt des dogotes
sur toutes choses. et posa ensuite ar!)!tr&ite0tent
des questions qui reçurent leurs réponds, pOHr
que tout ~wcpt~ tt a~nR~t ~q~
pa~ ~e~ ~MMJeon6~é ~t~c<tT~co~ae MM<Ht,de aoh ~ûté, a ttMM<hM~r~c<
M& jfatmMt ea se J<WMtetpap iponie, ?
haiM aM:ens sopMMS8.,PM'tagM'&s H:pp~ft tëa tMM!a,qM!Meraigna!eatr:e)ï tact que <<c
parah~ dbMie~ de ~MetqNCchose. Mats~t~acfuMMU~afait de F<M<t«tteps~M~dogette, et s'y
est tèmte comote à ta ypà!eoaé~dde avec pius
de taiaott~ns ~o~ tpae eeux qui s~ d<mnaïeM
ta Hcencède pconèn<tepaMrtout cap tes acade-
miciens disaient qu'iis~etatsateat pas de t'exaoMottae <!&<)<??dé~Mire, ce~me Pyt t!ton et tes scep-
t!qaM,.ma~<;h'Hssa~aîbatMehce qa'HfaatjsQtv~c
eomonéprobable; quotq!<t'itsne pùssent Men re-
garde~commèwrai.Cependant,ïorsqHel'esprit bu-
maiK a désespéré âne seule fois de décoavnr ia
vérttë, tout ïàhguit dès Jars, et les honnaes se
latsseMplas volontiers entraîner & de douces et
aimables discussions, et à parcourir en pensée ta
nature qu'ils eNleurcnt, qu'ils ne se maintiennent
dans lés- rudes ïabeurs de la ~éritaMe méthode.
Mais, commenoùs l'avons dit dès le principe, et
ce à quoi nous travaiMeos sans cesse, il ne faut
pas ôter aux sens et &l'esprit de l'homme, si fai-
Mes par eux-mêmes,leur autorité natareUe, mais
teur fournir des secours.68.Nousavonsparlé dechacunedesespèces d M~.
leset de leuc vainéclat il &ot, par unerésolution
ferme et solennelle:les proscrire toutes, en déli-
vrer et en purger d6<ini~vementl'esprit humain.de telle sorte qu'il M'yait point d'autre accès au
(~) 1
royaumede t'homme,qut est fonde sur les seien-
<'c$, qu'Hn'y f~ ~~a~~ descipux,!<<<<Ms<~e<<<M*<!ff<~N~ é ~M~ac htf)9ttt~~ <?
H*~ MMS<<t~ttW d*Mt eM~Mt. j, 1
TMs les mauv~~ ? sautcomme les soutiens et tes défenseurs des <<<c~,et celtes quenous posséSonsdans ~es 4ia)ect!quM,n'ont gMèred'aMtreetRtt qu<tde sowmettpecQjat'pt'RtemMttte atonde aux pensées de l'hotnmejt et
te~ pensées~axmots. Ma!s, par uncaecc~pais-aattce, tes déatonstratietmssont la philosophie et
ta ,scMB~ e!J!es.!MenMS~TM)k!seH~~s~ oU;mal etabMe&,teMcsnaissent en cons&qacnce tes
pMtosepMës et toutes tes théories. Cettes doat.noMsnous servons maintenant dans tout le tra<
vaMpar lequel nous tirons de rexpérïence et desfaits des coachtsions, sont vicieuses et tnsttMÏ-~
Mntes.Cetravait se compMede qMtMparties, etotfre tout autant d'imperCections.Premièrement
iesimpressions dessens eMesmêmessont~riciecaes,car lés sens errent et font détaeit. Il est néces-saire de rectiOerteurs errements et de sapptëerleur défact. Deuxièmement, les notionssont maltirées des impressions des sens, eMessont matdéfinies et contases, tandis qa'i! faut les bien dé-terminer et déCnir. Troisiëmement, c'est unemauvaise induction quecetie qui<iMies principesdes sciences d'une simple énumeration,Mnsia!teiM pxc!a~ionset les solutions, ou iessépaMtionsde nature, nécessaires. Entin, cette méthode dedécouverte et de-démonstration, qui coatmence
par établir tes principes ies plus géaéMUXtpourleur soumettre ensuite et teupconiormer les lois
secondaires, est la mère de toutes les erreurs et teaeau des sciences. Mais nous, pârter<Mtsavec plusde détails de tout ce que nous ne faisons que tou-cher en paMMtt,!orsqu'après avoir achevé de
~~M~j~pur~M? et puB~er fespcK ihan~n~ ~xp~e~ron~!& ver~&!e[o~thodc pourihMrpr~
<~M,p~7$/ta meMBM~~ïMnstMMenMt~ saM corn.
c
paraison,r~érience~ pourvu qu'ette~
~rictementh~ <)!~w~ Ca~si l'onétend une ~eMa~ à ~aM~ J~ qoe~~ycroit semMaMes, a tjàotHsd'emptoyer ici beaw'
coup de prMenceet d'ordre, «mse trompe néce~-
satreme~ ~aiHew~ !e a~de actuel ~'exp~rtenc~est ~eMg~ et ittsensè. Les hommes, errant ~Htusard~ saM Fp~te eéFtaine, Ne prenant cense:t
que des circonstances fortattès, rencontrent suc-
eesstvemeMt~ne~~Mte de iaits, 8MM~Mleur es-prit proatebeaaooMp parfois it: sont eadhantês,
parfois<KHtNé~etperdus; eUts trouvent toajour~à chercher ptastbm. Presque toujours btt fait ?<
expériences a~ee tegeiretê et comme st i'on se-
joaatt; OBvarie un peu les observations d~&re-cueillies,. et si tout ne vient pas à séchait, on
méprise i expérienceet on renenee à ses tenta-
tives. Cenx qui s'appliquent aux expérienees pins
sérieasement,avecpiusdeeoBstaBceetde!ab€t<consument tous leurs efforts dans un ordre uni-
que d'observations, comme Gilbert, pour l'aimant,tes chimistes, pour t'or. Agir ainsi, c'est être à
la fois très-inexpérimenté et tres~courtde vue. Car
personne ne recherche avec succès la nature de
la chose dans la chose eHe-mème; mais les re-
cherches doivent s'étendre à des objets plus gé-néraux.
Ceux cui parviennent a fonder une certaine
science et des dogmes sur leurs expériences. M
hâtent d'arriver, par un zéte intemppstif et pré-
tuaturé, à ta pratique: non-seutementpourt'Mti.titéet te prontqu'its tirent de cette pratique, matt
ponr~aistr, dans une opération n~uvelte, un cage
~J~<eaa!a de t'aMKte de !@QMaa~ a~epches; et
à<Mst p&M$€ pMwoi~vanter aux~tewt de~hoat"aM$, et tear d<HMeF ~e~M~~t~ a<~et&tvdri tènrs occopatioaSt tt aH'tte paMAque,seo~ta~sâ Atatan~ s'~aF~at t~ïeBFf&utetow cueillir ta pomMed'oc, et q~ecependantMtterromptaMÏeaf course et taisent échapper tavictoire de te<tp8maios<MaMdans- tt véritableea~è)~ de Pexpétieacet et dans Fordie s~vattt
~teque~o~ doit en t!<fepdes apératioas MayeUes,it faut preBdpe pear moMes l'ordre et ta pM–dence~di~iap. IMeM~~~Beanap jaM~ cré~eBte-
m~ ia iami~t~ co~acM cette aoùt~reun
jear entt'e< pe«damtequel it ae Nttmean OMVcagejmaté~L PaMi!t<aaMn~ea tbu~ recher~e,~&at d'abwd dépowvt~f~a caasMet tee pri&Ctpe~vé~taHes, checcher dea expéfteoces lu!~aeuse$,et aon point &Mctueuse)!.Les ioia g~néfatea,biendécooveftes et Mpa établies, ne ammiaMat pa~une. ppératioa ts~téc, mats une- pratique ttbon~dante, et entravât apr~a eMesIB6 œ<tvre&partrottpes. Mai!!noas paderpos ptas tatd d~yoie~de l'expérience, qatae~ontpaa mo<M<~s~néeset ~Mp~Mes que ceHM du jogem~nt~ dans cemomeat, <KMMa'avomscntenda parter qoede t'ex-péneac~ v~tgaire, comme ~ttamapvai< modede
démoastcadoB. t/ordre de~ choses demande qmeaoa$dtMOH$mamtecaBtqaetqae) tt~ota dea ~igaes( tMBticuM~ci'ftetaat) aax9<t<<!sonBeceat)tattq<i)etes phUo~opMeset tes ~ystëtaeseo usage pe ~a'lent rien, et de~caMsesd'un fait au pFemÏe.paboFdsi mervellloux-et iaeroyaMe, j~ coanaMMacodessignes dïspoae t'jMpNta~reconnattre!a '<éfité, et
fexpHcat~n des cawea défait le mïRac!eappa-fent, et ce sopt, dea~ raisons Me~ putMantespOMffaciMteretMOdreptuadouce la proscriptiondes idotét et lotit,exputaton de t'esprit humain.
Has 1.?t. t<9SSCtenCBS~HMtn~Wa~ns ÏMMMtieMettt
presque ~t~r~ment des ~M~s~~ que Rct-
ma! ~~$~ &OjMMes y ont ajouta,~coaatd~L~ grande~ imp~ant:e;Mtqueiquc~tia~eur de ces additions, ~tes n'enont fas motaa pottr Aase!es iafeottons des CFecs.
]~a ? ~as~~ dM~re<s ~att to~te d'enséi~e-~en~M~~wrissaitdao~~d~cas~om~jeM~~a~.de phHQMptMj~iettht~ppos~~iia re-
cherche de ? ve~ t?ef)t pparq~MMc~ncHp ;so-phistes que ceux <[ui youlm'~n~~re coBsid<T'é&cMmn~despMtQsppb~ f~etèMnt par !n6prtSf8t)f
~8aoc!éteuc~<~a6,~rotagopas~pp~as~Potc&,caBvieata ta famiUeen~~ère~Platon, Aris-M~Z~OOB.~p)care, tMpphras~, <!t à teura sac-
O~ssettM~,Chrx8ipp<&,Cam~ade,et !es antres. La
seatedM~r~ce entre eux, c'est que tes premierscQNPaientJé~q~eet ~tsaienteoq~~ le'Mmïaerce, patcourant îss diverses c~es~étataatlearsa~sse et demandantun salaire; !9S:aatres,a~ contraire, avec plus de solennité et de généro-sité~demeut~ient~ poste fixe, ouvraient des éco-
les, et ensetsnaientgrataitement ~eurpbiÏosophie.Mais te~an~ comme ies autres, quoique diSërantsons 'tes aMjtfearapports, étaient des professeur;fatsaientdeta pbilosophi' -un sujet de discussions,créaient et déiendaiejMde§es et des hérésies
philosophiques, de façon à ce que l'on pttt adres-ser à toutes.teurs doetrtoes t'épigrammpassezjustedeDenys sur Eiatcn: Cesonttàles discours dR
vieiHardsoisMsà des jeunes gens sans expérience.Maistes premiersphitqsophe&de la Grèce, Empé-do<E!e~Ancxagore t Leuçippe,Bénaocrite, Parmé-nide t HéraoMte,Xénophane~PhMoïaOset ies autres(nous omettons Pytha&ore,con)metiTré& la su-
p$Fstjttieo)%n'ontpas,acetque nous sachions, ou-
vt)rt d'écetes; maisi~ s'apptiquaieQt la recher-
~.6..
~l~isû)~
<dMtde !a wiMtêMecmomsde~r<)!t, &~cplua ae~rëtite et de~s!mpMc!té,o'est-~t)~, a~ttMn~ v
d'aJ~écMtioaet d~teà~t~n. €%st pOM~u~rêossiMnt mieux, a notfpay!s mats !a sutte des
tern~, teue œuTM~tdéM~te par eëa'œ~vMs~Mts
r6p<m~a~m!ea~& po~ ~t~gatf~ tst; ptai~ot davàMàgetfseê goût~;te temps,~ommeun ~eMvè,eatMtnaatJasqa'à ntMMdan<Mtt
ceo)rst6utMq~t)&stt6e~etg6aa6,et8U~c- .<. 1 '1.WMteé~ot est 4e oon&tstanceet soMtte~Et eepMt-<!aat ~~pMt~MtMeao~~mc-ùiiéa~tribut aa aê~ut àete~pay~; eu~aussi etai~Mtaet-
HeiMspar t'antMttOBetta v~ité de fatre secte, etreoNettHirles honMa~ ~ta ce)~ <a~
tMsespéref~e ta recherche de !a vtirltè, !oM<se laisse aUerà deteMes ~8eM~;t~nefaMnoM
plus jtatdais bubUe)'ce jtigemeat, ëtt ptatût cette
tfropb~tied'~n prêtre Egyptteo fUt~teàëpec~K~seront toujours des en~aM, q<n n'huMBt'jama~Pant!<ptite!delascience, ni-la science det'aattqjui~té. Et certainement ils ont bien te propre dM en-
fanta,tbo~ofs pfê&à b&vàMer,et ineapaMesd'en-gendref; car lettr scienceest toute dans les mots,''t stêpaëd'ceM~~es.C'éstpourquoit'brigine de no-
tre p&itosopmeet ? caractère da peapte d'o&elle
est sort~, ne sont pas de bons signes en sa favee~
?3. t~ temps et t'ageo~eeMephMosopbieestnée,ne sont pas de meilleurs signes ponreMeque taoà-
tare da pays et du pèapte qaii'ont produite.Aectte
'poquë on n'avait qû'aneconMiSM<M:etort Ms-
tïe!nte etsuperBciëMedes temps et da mende, ce
'tu! est ~'un extrême inconveaient, suftOMtpoMt
<;nx qui mettent toatdaMrexpè~enee. eBeM)!*
toire qut pemontatt&peine a miMeannées, et quitm mêrtta~ pas ? nomd'Msteife des faMes N: de
vagues t~adMdnsd*anttquité. voità te"~ <?~'i!sa~ateat. Hs ne conHaMMJieatq~no tf~fpoUte
(iM)par~edespaysetdes régioMdM MM -il$appe-
talent ~s)e~p~NpÏea~ norà ',lndI8ti..C~ePt
~cythe&ytous ceux de PoectdentCettës ne con-
naissant rien enAMqne au-4ëia desfrontières dé
t'iÉthiopietes ~ius rapprochées~en Asie, au~e~
du eange; encoreSien moinsles provincesde Nou-
v'MMt.Mondë,pas mêmepar oui-dire, Mmoio~en-COMpar qttet<ï~ bn~tceMainet qui eût de la con-
sïstMce~déctaraient~haMtaMesbeaacoMdcma~ etd~ zanes~oetvivent et FespiMNtuneiaani~
de peMptMtOnvantait a!eMCpN<ne9ae!aaechosede H~s.remarqnaMe les reyages de BénMcnte,
Maton, Py&a~~4 qNi certainement ne ,s éten-
daient pas loin et méritent ptatôt te Bo<nde prp-
tnetKtdes. Be nM ~oars, an eontt~ire, la ptus
grande partis a&NouTeam-Mondeet toutes les ré.
gions extrêmes de l'ancien sont connues; et le
nombre des observationss'est accru dans une pro-
portion innnie. C'est pourquoi, si ron veut, &la
façondes astrologues, chercher des signes dans ies
temps de teur naissance, on ne trouvera rien de
bien favorablepour ces philosophies.7S.Mn'y a pas de signe plus certain et pluséon-
siderabte que celui que f ondemande auxréeuhats.
Les inventions uti!es sont comme des garants et
descautions de ta vérité des philosophies.Eh bien1
de toutes ces philosophiesgrecques et des sciences
specia!es qui en sont tes corollaires, pourrait-on
montrer que soit venue, pendant tant de siècles,
uneseute expérience qui ait concoum à améliorer
et à soulager la condition humaine, et que l'on
puisse rapporter certainement aux spéculationset
aux dogmes de !a pMtosopMe?Cetse avoue avec
in~naité et sagMse que ronut d'abord des expé-
riencesen médecine, et quetes hommes étevèrent
ensuite des systèmes sur ces expériences, en re.
euerchôreMtet en asstgnèrent les causes, et.que les
(i~)achoses ne Mpassèrent point dansan ordMinvcfae,
l'esprit déaataot par la philosophie et la eonnais.
sancedescausos, tirant do 1&et créant dos expé-riences. C'est pourquoi il ne toutpas s'étonner quetes égyptiens, qui attribuaient la divinité auxin-
véatëwsdea arts, aient consacré ptos ~'animaMxqued'hommea; car !ea aa!maux, par~ear tpsttactBatoret. ont fait beaucoup de dtcoMveftea;tandM
que tes hommes, de leura discours etde !eaMcon-
dasiOBs MtionDeHes,e<t<Mttife pewCMpc!ot.Les chtmiatesontobtenu quetques FëSMttaX,mais
jttsles doivent plutôt à des circonstances fortuites,et aux transformationsdes Mpec!eacea, commete~
méçaaicteos, ~u'&<ma~d~teHmioôet uae tMo~e
r6gn!iôremeatappMquée;car ta théorie qu'ib ,ont
imagioeeestp!utôt faite pour troubler t'experieoceque pour la seconder. Ceux qui s'occupent dema-
gienatureHe, comme on la comme, oatf ait aasst
quelques découvertes mais de médiecFe impor-tance, et qui ressemblentun peu à des impostures.Ainsi donc, demême que c'est un précepte en re-
ligion de prouver sa foi par des œuvres; dans la
philosophie, à laquelle ce précepte s'appliquepar-faitement, Mfaut jugerla doctrine par ses fruits, etdéclarer vainecelle qui est stérMe; et cela à plusforte raisonencore, si au lieu des fruits de la vi-
gne et de t'otivier, ta philosophieproduit les ronceset lesépines des discussionset des querelles.
7&t faut aussi demander des signes a<Mprogrèsdes philosophieset des sciences. Car tout ce qui a
des fondements dans la nature croit et se déve-
loppe tout ce quin'est fondé que sur l'opinion.? ades variations, mais non pas décroissance. C'est
pourquoi, si toutes ces doctrines, qui ressembleatà des ptantes déracinées, avaient au contraire prisleurs racines et puisé leur sève dans ta nature,<*ttesn'auraient pas présenté le spectacle qu'elles
(~)
oCrentdépôts tantôt deuxmitteaM.qnetM aeien-
cea, arrêtées dans leur marche. en detneorent h
peu pvèa $u mêmepoint .et n'ont fait aacMOpro-
grès mémoraMet&tetie enseigne qu'ettes ont sur-
tout Beari avecleurs premicMfondateurs, et n'ont
fait que décliner depuis !ors. Dana!es artmécani-
qaes. qct ont poMFtbndement !a nature et la lu-
mtère de Fexp6r!ence,non8voyonsarriver tout le
contraire ces arts, tant qa'its répondent aux go&K
des oontmes.aB<<n6ad'un eertatnsoHiBe, croisent
et Oe~Msaentsans eesse grossiersd'abord, habiles
en suite, déUcatsenBn, mais toujours en progrès.
75. H est encore un autre signe a recueillir, si
toutefois te nom de signe convient à ce que Ton
doit piutOtfegardtr comme un témoignage, et
même comme le plus solide de tous les témoigna-
ges nous voulonsdire le propre aveu des auteurs,
que t'en suit universellement aujourd'hui. Car ces
mêmes hommes qui prononcent avec tant d'assu-
rance sûr ta nature des choses, lorsque par inter-valles ils rentrent en eux mêmes, s'échappent en
plaintessur la subtitite de ta nature ~l'obscuritédes
faitseti'inftrmité de l'esprit humain. Sices plaintes
étaient au moins sincères, elles pourraient dé-
tourner ceux qui sont plus timides d'entreprendre
de nouvettes recherches, et exciter à de nouveaux
progrès tes esprits plus entreprenants et ptos au-
dacieux..Mais'poureux ce n'est ~pasassez de faire
ces aveuxde leur impuissance; tout ce qu'its n'ont
point connuou entrepris, eux ou leurs maitres. ils
le rejettent hors des limites du possible, te décla-
rent, comme autorisés de règles infaitUMes,im-
possible &connaître Ou à faire, s'armant avec un
orgueH.etunejatouaie extrêmes, de la faiblessede
teuMtdsoouMptespour calomnier la nature et dé-
sespérer tous its esprits. C'est ainsi que se forma
(M&)lanouveMe Académie qui professe r«e~<cps<e,eteondamnat'esprit humain ades ténMweaéter-
ncUes. AÏMsis'accrédita l'opinion que tea Cormesdes chosesou leurs vraies diNërence~,qui sont enréalité les lois de l'acte pur, ne peuvent «Mdé-
couvertes, et dépassent la portée de l'homme~t)elà cette opiniondans ta pM!eBopMeppatique, quela chaleur dusoIeH etceHedu feu diB&rentdutoutaHtout, aMUsans doute que les hommes Mepen-sont pas qu'i!s pourraient, par te secours du <eu,produire et créer quelque chose de semblableà ce
qui se passe dans tanature; et ceHe-c!: que tacompositionseulement-esti'<Buvrede Phomme, lacombinaison r<Buvre exclusive de !a nature; annsans doute que les hommesn'espèrent point en.sendrer par art les corps nainreis ou les transfor-mer. Nousespérons donc qu'à ce signetes hommesse laisseront facilement persuader de ne pointcommettre leurs fortunes et leurs' labeursavecdes
systèmes, non seulement desespérés, mats encorevouesau désespoir.
76.Cn signequ'il ne fout pas omettre non plus,c'est la discordeextrême qui a régue naguère entreles philosophes et la multiplicité des écotes eiies-mêmes, ce qui prouve sunisamment que l'espritn'avait pas une route bien sure pour s'élever de
l'expérience aux tois, puisqu'une matière uniquede philosophie(&savoir, la nature eite-méme), futttournée et exploitée de tant de manières diverses,aussi arbitraires qu'erronées. Et quoiquede notretemps les dissentiments et les variétés de dogmessoienten général éteints, en ce qui toucheles pre-miers principes et lecorps mêmede ta philosophie,cependant il reste, sur des points particuliers dedoctrine, une multitude innombrablede questionset de controverses d'où l'on peut facilement juger
(<M)
qu'<!n'y a rien de certain ni dejuste dans les phi-
losopuies eUes-mëmes,et dans les modes de de-
monstrattons.
77. Quanta l'idée généralement répandue, que la
pb!losophie d'AfIstotë a ratlié tes esprits & elle,
puisqu'après son apparition, les systèmes anté-
Dcurs disparurent, et que depuis tors on n'eoiit
nattre aucua qui lui Mt preCSraNe;de <e!!esorte
qu'eue scmMesi bienht soUdea~ntétabUe, qu'eHè
ait conquts la fois tti passe et l'aveOir: d'abord,
on ce qui touché la d~patition des anciens systè-
mes, après la pubûcation desouvrages d'Ar!stote,
i'opMon est fausse; tes Hvrcsdes anc!e))spMïosc-
phés demeurèrent îûng tempsaprès jusqu'à t'&po-
que de CicOon, et pendant tes siècles suivants;
mais dans la suite des temps, lorsque l'empire Ro-
main fut inondé de barbares, et que la sciencebu-
maine y fut comme submergée,-alors seulement
les philosophiesd'Aristoteet deP)aton. commodes
1aMette~de matière plus Mgère,furent sauvéessur
)esaots des âges: Encbquiteuche leconsentement
donné a; cettedoctrine, afy pégarderde bien près,
t'opinion commune est encore une erreur. Le v6*
ritable consentementest ceiui qui vient de l'accord
des juments portes avec liberté et après~examen.
Maista grande majorité de ceux qui ont donné tes
mains a la philosophied'Anstote, s'y sont engagés
parp~jngéset sur la loi d'autrui; ils ont suivi et
ont faitnombre plutôt qu'ils n'ont consenti. Quesi
c'eût été ia unconsentement véritable et général,tant s'en faudrait qu'il faltûtte tenir pour une so-
lide et légitime autorité~qu'on devrait bien plutôten tirée une forte présomptionpouc le parti oppo-sé. t~pire augure est celui quedonnele consente-ment général dans les matières intellectuelles, i
l'exception cependant des affaires divines et peN-
«36)
tiques, ou la nombMdMsutfrages fait toi. Bien ne
ptalt a la multitude que ce qui frappe l*tmaginat!cnCMasservit t'esppit aux notions vulgaires, comme
nousTavon~ditplus haut. On peut tr4s-Men em-
pruntera }a morale ~urt'appHquer a ~phit~pMe, ce mot dePhoc~on: e Les gommesdotvents'examiner sur le champ.pouFsavoir ~n quoi ils
oat faiHi <mp~che, torsque la umMtudt)les ap-prouva et t~s.app~udit n'y a pas de ~gne piusdéfavorable Wp çeïui-ta. Ainsi donc nous avons
montréque~eM~es~~esque fbn peut recueillir-sur la v6rHê<!t ta justesse<tesphitosophieset des
sciences actue~ement en apnnear, soit dansteurs
origines, so~tj dansteurst~stjtjttats, soit daps leuM
progrès, soit dans Ï~ aveux de leurs auteùrs/soitdans tes suffrages qui !euP sont acquis, spnt touspour elles 4'unmauva~ augure~
78~n faut en Tenir maintenantaux causes mê-mes des erreurs, et de teun longuedomination surtes esprits; ces causes sont si nombreuses et si
fortes, qu'on ne s'étonnera plus que lesvérités pro-posées par nous aujourd'hui aient échappé jus-qu'ici à FintelMgencehumaine, etque!'en admire-ra plutôt qu'ellès soient entrées ennn dans.ia têted'un mortel et se soient oSertese sa pensée; ce
qui .selon nous, ~st ptutSt du aonneuFq~e !e J~itde l'excellencemême de Fespdt et do~6~e consi-déré comme le fra~ du temps. Monplus quecommelefruit~utalentd'un homme,
D'a~o~d,ce grand nombce de siècles Hoitêtre,dès qu'on y réMechM,singulièrement râduit; carde cesv4ngt<ctnqsiècles qui YenfeNaentà peu prèstoute l'MMOireet le<5travaux de l'esprit humain,peine peut-on en distinguer sixjou neurirent lessciences, et ocelles trouvèrent les tempsfavorablesà leurs progrès Les~ges, commeles contrées, oot
(1371louMdéserts et leurs landes. On ne peut compter
quetwiatévolutiona~ trois périodes dans rhis
Loiredos sciences: la première, chez les Greca; la
seconde, <hex les Romains ~t la dernier chez
nous, nations occMéntalesdel'Europe; et chacune
d'eHes embrasse peine deux ~c!es. De'ns te
moyen-~gë, la moissondes sciencesne fut ni abon
dante Btbelle'.Il n*ya aucun motif pour faire men-
tion des At'abesou des scotastiqnes, qui pendantcette époque chargèrent les sciencesde nombreux
traites/sanseh aagmenterïè poids. Ainsi donc, la
première cause d'un si mince progrès dans les
sciences, doit être légitimementrapportéeaux
mites étroites des temps qUi turent favorables 3
leurcuttur~.79.En second lieu se présente une cause qui cer-
tamfment a entre toutes une granité extrême, &
savoir, que pendant ces époques mêmes ou Sou-
rirent avec plus oa moins d'éctat tes intelligenceset tes lettres. la' philosophie natureHe ait tou-
jours occupé le moindre tang parmi les occupa-t!ons des hommes. Et cependanton doit la regardercomme la mèpe commune de toutes les sciences.
Tous les arts et lë~ sciences, arrachés de cette
souche commune,peuvent être racines et recevoir
quelquesapplications utiles; mais ils ne prennentaucune croissance. Cependant il est manifeste
qu'après l'établissement et le développement de
ta religionchrétienne, t'immense majorité des es-
prits éminems se tourna vers la théologie,que cette
étude obtint dès lors les plus magnifiquesencoura-
gementset les secours les plusabondants,et qu'elleremplit presque seule cette troisième période de
t'Mston~eintellectuelle dans l'Europe occidentale
d'autant plus qu'à peu près &la même époque, les
lettres commencèrent a Seurir.et les controverses
religieusesà se produire en foule. Dans l'âge pré-
(M8)
cèdent, pendant !a seconde période. M Mpoqueromaine, les-méditationset l'eubrt des phMosbphesseportërent entiërcmènt sur laphitosopMemorate,qui étaitia théologiedes payons~ics~us grandsesprits de ces temps se iivrërent presque tousauxauairës de l'état, a cause de la grandeur del'Empire Romato, qui rëctàmai~ !ës soins d'ungrand nombre d'oommes. Quant à l'epoqce o!t laphilosophienaturelle paput en grand honneur cheztesGrecs,e(!e fut très-éphômère; car, dans tespremiers temps, les sept sages, comme on lesHommait, s'appliquèrent tous, & l'exception dethaïes, à la merate et~ux aBairesciviies; et dansles derniers, après que Socrateeat ramené la phi-losophie du eiel sur la terre.,Ia philosophiemoraleprit encore un plus grand,crédit, et détourna lesesprits des études nature!!e8.
Maiscette période eue mêmeoù les recherchesnaturelles furent en honneur, fut corrompue parles contradictions et paria manie des systèmes,qui i& rendirent vaiee. Ains<, pmsque pendantces trois périodes la philosophie naturelle fut onne peut plus négligée ou empêchée, ii n'est pointétonnant que les hommes, occupés a tout autrechose, n'y aient pas fait de progrès.
80. Ajoutez cela.,queparmiies hommesmêmesqui ontcuitivé la philosophienaturelie, il ne s'enest presque jamais rencontré, surtout dans cesderniers temps, qui y aient apporté un esprit netet dégagé de vues ultérieures à moins qu'on necite par hasard quelque moine dans sa cellule,ou quetque noble dans son manoir; mais en gé-nérai, la philosophiè naturelle servit de passageet commede pont à d'autres objets.
Et ainsi cette mère communede toutes les scien-ces fut réduite, avec une indignité étrange, aux
(M9)»
ibncttoas d'une servante, pear aidep !<? opéra.
tions de la médecine o&destaMnématiques, et
donner aux esprits des jeunes gens qutn'pnt pas
encore de maturité, une tirépaMUon et comme
une première teinture qui !ea r@ndttpropres :<
aborder plus tard d'aMree êmdes avecplus-de fa-
ct!ité et de Mcc<;8.Qae cependant personne n'es-
përe un grand progrès dans les sciences (sartout
dans teMrpart!e pratique) tant que !a pM!osophte
naturelle ne se répandra petnt dans Jes sciences
pàrttcaHères, et que les sciences particuHèFesa
leur tour ne se ramèneront point a ia pMtosopMe
naturene. C'est cette cause qmexpMquepourquoi
t'~sM'oaomie,roptique. la musique~ la plupart des
arts ntêeantquès, la médecine elle-même, et ce
qc: paraîtra ptus étonnant, la philosophiemorale
et civile; ainsi que les sciences logiques, n'ont
presque aucune profondeur, et sont toutes répan-
dues sur !a superNcie et les variétés apparentes
dctanature; carces'sclences particulières, après
qu'on eût étacHleur division,et constituéchacnnes
d'elles, nefhrent ptus nourries partapMtosophie
naturëtte, quiseule, en remontant aux sources et
a Finteuigence véritable, des mouvements, des
t ayons, des sons, de la contextureetdela cens.
titution intime des corps, des aBectioos et des
perceptions inteUeetaeMes,eût pû leur donner de
nouvelles forces et un aceroissement solide. il n'y
a donc rien d'étonnant que lés sciencesne proB-
tcnt pasquand etles sont séparées détours racines.
St. Nous rencontrons encore une autre cause
importante et puissante du peud'avancemeet des
sciences. La voici :c'est qu'il est impossible de
bien s'avancec dans une carrière, lorsque le but
n'est pas bien nxé et déterminé. Mn'e~t pour les
~ctencesd'autre but véritable et légitime, que de
«M)
ao<er~taDie hMMiae de décoa~artesr et de res*
sourcë&nbutèMes.Matste ptas grand nombren'en'
tend pas tea cnoses ainsi, et n'a poncfegto queramonrdu Mc<~et itf pédantisme: a< moinsqu'Hne se MacôntreparMa un arUsan d'M~ g6~c<!M-
trëpreaMt~t&tnOHMUxdetagMfet <;))! pCMtSMtTfquetqae 'dêcotKertf~ ce q<d,d'Qfdt<ta;)r)8j,na Sf
peut faire' sansun grand sacrificede~ Mspropresdeni~M. ~Mtte ptu~sca~at, t~M s'~n faut qMtes hommes se propeseot d'augmenter !enot0&redesooti~aissanceset des uMen<ioos,qu'itsne ppen-TteKt,a<t contrait daMte nombreac~et que eedont Us ont besoin pour professe)', pûttr gag~rde t'argeM, ou de ta réputation < ou taire tomaotre
pfotit de ce genre. 84parmi utt~ ~i g~nde mui<j-
tude d~espHts,bh CMrcocootre quelqu'unqui cutTU~eaveosincérité ta science pour eHe'meme, o't
couvera qM'Kse met ptas en peine de cooMttrcles diSë~nte~ doctrines et !e8 s~~temps~que de
recheccherta vérité suivant~ie!)régies rigoureusesde ta vraie méthode. Et eaeare,~i ?0 encontre
<ptetqueesprit qui poursuit plus opiniâtrementla véttté~ on verra<que ta vérité qp'it recherctteest ceHe qui puisse satis&ire son mteUtgence et~a pensée, en tui rendant eompte~detous les faits
qui sont déjà connus, et non pas ceUeqm donnepour gage d'eHe-mémede nouveUesdécouvertestt montre sa tumièt~edans de nouveHeslois gène'tâtes. Ainsidonc; si personnen'a encore bien dé-terminé te but des sciences, Hn'est pas étonnantque tons se soient trompésdans tes recherches
subordonnées ce hut..
82. La nn aernièpe et te bat des sciences ontdoncété mateta&Mspar tes hommes< mais quandmême i)s eussent ëM Mon étahtis, ta méthode
employée était erronée e)iimpraticabtë. Et lors-
(i4!), ),
qu'on y reOeohit, on est fMppé de titMpeur<-?
voyant qae personne n'ait pris a cmar et Ms<t
soit mêmebccape d'onvfir &Feapnt humathuno
route sû~. partant 'de 4'obsefvaHon;etd'une ex-
périence régMe~t bien fondée; maia qne tout
ait ete~abandonné aux ténèbres de la tradition,auxtoUfMMÔ~ae t'ape!aat6Btat!oït,aux Ht'~ in-
eërtainsd~ hasard et d'âne experiencetsans r~eet sans Mite. Que Ifon examme avec !mpap-HaKt6et appHcattonquelle est la méthode que les
hommes'ont ethph~ee d'ord!naife dans teuMTe-chet~heaet leurs décoavertea, ~ti'en femarquepad'abwd un mode de doeoM~eptebien, sim~e et
bien déponrwud'art, qM!!eat tr~-J~mHteratOtM
tes eepritSt. Cea~odecoM!s<e,toraqMt)~'anentre-
prend une reehec<:he(,a s'enq~ertr <r aborddo tout
ceqce~a 8utre&.ont.di&sur le suj~t, à yjoiedteensoite ap~propFasnteditatiotta, eo ag~tan~ettOMc-
mentaat beaMeoo~ son esprit, $t nav<M;ua~en
quelque socta pour qn't! noasMttdede~orac!es;procad6 qui est MMt~aH saos wateap, et a ppor
tm!q<te fondement tMopiatOM.T~tautMempioiest pour faire ses. découvertes,
ta dià!eetiqae, daat le nomseut a quetque rap~
po<tav<'c ta méthodeq)"'H s'agit de mettre en
eBawe. t'inventioû, o&aboutit ta diatecUqu~enelfet, n'est pas ee~ des principes et des tots g6a<~rates d'o<tt'oa peut tirer tes arts, mais ~eMedeâ
principes qui sent conformes à l'esprit des arts
existants. Quant aux esprits ptMacn~eax et Mn<
portons) qui eiecréent nne tach9 plus,diNicitoet
interrogent. taidiatcctiqne sw valeur mème dea
principes et dëa axiomes donti!s! lui demandent
ta preute, elle tM renvoie, par nae réponse bien
connue, à !a M et)comme aMrospect M-Hgienx
qa'it~t accordera 'chacun des arts dans sa
spMr~i~est&ifobaBt~MtoopwedLesfaits qae ron
UMnomme rencontres, torsqu'Hs~e présentent d'<eux-
mômes, et experienee&,toraqH'enJeaacherct~s.Ce genre d'expérience n'est aatt~cho$e ~u'un&<isceaa~ompu,comme ondit, et. que ces ta<oa-nements par lesquels un hommecherche dansrobacurité à trouver ~onchem!n,<andta qu'il se-
ra;t beaucoop ptus facHeetptaapca~ëntpOMrMd'attendre le jour, ou 4'aUMmerHO,Cambeatt etde poursuivre ensuite sa foMte à la tonnece. Lavéritable méthode expérimentate, au contraire,aUeme d'abord ie nambeau,~asuite b la lumièredu Bambeaaelle montré la route,eB commençantpar une expérience bïenregtee et approfondie,qui ne sort point de se~limites et o&ne se gtisaepointi'erreur, entirant de cette expériencedes loisgénérales, et Teciproqnemeat~de ces lois géné-rateaiMenétablies, des expériencesnouveties; carle Verbe de Dieun'a point opéré dans l'universsans Ordre et mesure. Que 'ies hommes ~cessentdonc dé Bétonner qu'its n'aient point &turni lacarrière des sciences, puisqu'its ont dévid de lavraie route, négligeant et abandonnant entière-ment l'expérience, ou s'y iembarraasant<ommedans un labyrinthe, et y tournant sans cesse sureux-mêmes, tandis que la vraie méthode condHitf esprit par une route certaine, à travers les IbrétNde t'expërience, aux champs ouverts et éclairésdès principes.
33. Ce mal a ?? ~inguMèMmentdéveteppé parune opinion ou un préjugéfort ancien, mats pteind'arrogance et de p~rtt~ qui con~ste en ce quela majesté de l'esprit ttumain.estcbaissëe, s'il sereo&'nae!ong-te!a)pa dans i'expér~nce et l'étudedes faits que les sens perçoivent dans le mondematériet en ce que surtout ces faitsne se décou.vrent qu'avec labeur n~Crent &l'esprit qu'un vitsujet de MMitatioa, MBmpes-d!C!c!tesà exprimer,
( iM;
ne servent qu'aux métiers qu'on dédaigne, se pré-sentent ejtt nombreioBni, et donnent peu de prÈseà l'intelligence par tear &ubtititénatnrfHe~ Toutrevient donc ce point,~que juaqu'ict la vraieroute a non-aeutementété abandonnée,mais en-core îme~te et fermée; l'expérience méprisée,ou pour le moins mal dirigée, quand e!!e nefutpasnégUgée~complëtement.
84. Cequt arrêta eaeope te progfës dessciences,~estquetes hommesfurent retenue commef~acinéapar <eNrrespect aveugtepouf Fantiquité, par i'au-torité de ceux que l'on regarda comme de grandsphilosophes, et enun par l'entraînement généraldea smïrages. Nousavons d6}&par!6 de ce com-manaccord~des esprits.
t/opinion quêtes hommes ont de rantiqmté,est &ite avec beaucoup de négligence, et ne s'ac-corde guère avec l'expression môme~'e~t~t~La vieillesse et l'ancienneté du monde doiventêtreconsidérées -commel'antiquité véritaNe et c'està notre temps qu'eues convicnneat bien plutôt,qu'a Fage de jeunesse auquel les anciens assis-tèrent. Cet âge, à t'égard du nôtre, est l'ancienet le plus vieux; à l'égard du monde, le nouveauet le ptusjeune. Or, en mêmesorte que nousattendonsune p~uSjamRleconnaissance des choseshumaines et un jugement :plus mûr d'un vieillardque d'un jeune homme, à cause de son expé-rience, du nombre et de la variété df chosesqu'il vues, entendues et pensées de .même, ilest juste ,d'attendt!ade notte temps ( s'it connais-Mit~ses .~ces et voulait tes éprouver et s'enservir) de beaucoupplus grandes choses que desatentps aNCiens~car il,est le v~eiltarddu mond<<<? trente ri~hc d'une infini A'obM!rvat!onsut
<t't:xp6ri<'nce<
{iM)
tl faut tenir compte aussi desnavigation~d~ tong<ocMet des grande voyages, stfréquènM~~dansces deroiers siècles, et quiont de beaucoupétendutaeonnaissance de la nature, et produit des dc-couvertes d'où peut isortif untt~nouve!t6 lumière
pour ta phUosophiè.Bien ptn~,ce serait Mnehontepour les hotnmes, si âpres <tae de nouveaux es-paces du globe matériel, c'e8C-a~ire,dèS tëfres,des mera et de~ ~eux ont et~ decouterts et misen tumiëre de notre temps, ~egjtobeinteUeemelfestaitten~m~ dans ses anc!eon<)&etetro!te&M-mites..
Quant à ce qui touche les acteurs, c'est unesouveraine pusiuanhtité quodeieup accorder in.animent, et de dénier ses. droits à i'~uteu)? des
auteurs, et par là memeau pcincipe de toute au.tori~, le temps. On dit, avec beaucoupde ~ua-tesse, que la vécité est fille du temps et Mn del'autorité. H ne faut donc pas-s'étonner si cettefascination qu'exercent Fantiquité, tes auteurs ette consentement générât, a paralysé le génie 4et'itomme, au point que, comme une victime desortilèges il nepût lier commerce,avec les choseseMes-mêmes.
M. Ce n'est pas seutemfnf l'admiration pourt'antiquité, les auteurs'et t'accord des esprits, quitcûnitMintf mdtMtrie''humained6se reposer danstes découvertes déjà faites, mais encore t'admira.tion pour les iaventiona et!es.tnemcs, qui depuistong-temps déjà èt~ent acquiseseh certaih nom.bre aageBro hamâm.Certes~,cetui qui se m<!ttradevant tes yeuXiMMtëcëttevariété d'objets et celuxe bpiUant <ïue ~s arta mécaniques ont <'réés<:tdéployéspOM)CMner ta vie de i'hômme. incli-Nem ptutOt&admtrepKoputencequ'Nreconnaîtrela pauvreté humaine sans K'morqmM'que 'lés
(1M!
obseirvàtidnspremières de l'homme et les opérations'de ta nature (qui sont comme l'&mëet le
premier mofeur de toute cette création des arts ),ne s'ont ni notobreuses, ni demandées aux pro-fondeurs de ta nature, et que l'honneur du resterevient à !a patience, au mouvement délicat et
bien réglé de la mainet des instruments. C'r~t,par exemple, une chose déticate, et qui témoignede beaucoup de soin, que!a fabrication des hdr-
loges, qui semMentimiter ies mouvementscéiestespar ceux de leurs roues, et les pulsations orga-niques par leurs battements successifs et régieset pourtantc'est un art'qui repose tout entier surune ou deux lois naturettes.
B'un autre Cote,si i'on examine les finessesdesarts itberaux, 6uce!!es des arts mécaniques dansta préparation des substancesnaturelles, ou toutesautres de cegenre, commela découvertedes mou-vements célestes dans l'astronomie, des accordsdans ta musique, des lettres de l'alphabet (quine sont pasencore usitéesen Chine) dans la gram-maire ou bien, dans les arts mécaniques, les œu-vres de Bacchus et de Cérès, c'est-à-dire, la pré-paration du vin et de la bière, des pâtes de toutessortes, des mets exquis, des liqueurs distillées,et autres inventions de ce gence; et si l'onsongeen même temps combiende siècles il a fallu pourque ces arts, tous anciens ( à l'exception de ladistillation) en vinssent au point où ils sont au-
jourd'hui, sav combien peu d'observations et de
principes naturels ils reposent, comme nous l'a-vons d<!jadit' pour les horloges et encore, avec
quelle facile i!s ont' puêtre inventés, dans des
circohstahcee'prdpiceset pardes traits de lumièrefrappant idùt-à-bô~ples esprits, on s'affranchirabientôt de toute admiration, et l'on déptorfra le
7
(M!)
malheur des hOMMes,de n'~lr, cct~ de tant
de siècles qu'un trih~t si chetif de ~éce~ertes.Et cependant ces uécoHvertea; e~ës-mëtnes, dontttous avonsfait mention, sont plus anciennesque
ja philosophieet arts de l'esprit .do taçonqu'&d!re îe xrat,~opsauc les, s~ences:rationneMe&
dogmaMquescontmencërent.'on cessa .de Mfedesdécouvertes utHes.
Siron se tFans~ortedes ateHersdans tes b!Mt0~6.
ques, et que l'on admired'abord MntmenseMriéte
deMv~esqu'eHjescontiennent, lorsqu'on examineyaattendvpment le sujet et te contenude ces Iiyre&,on tombera dan~ un etpnnement tout opposé;et
après s'être assuré queues répétions neenisse~t
pas, et que les auteurs tbnt et disent tpmoursicsm&meschoses, on cessera d'admirer Ia.Yari~t'5des
écrtts, et i'on déclarera que c'est une merveiUn
que des sujets si restreints et si pauvres aieh~set~s
jusqu'ici occape et absorbé les esprits.
Si l'on veut ensuite jeter un coup d'œil sur des
études réputées plus curieuses que sensées, et
que Fon pénètre un peu dans les secrets desalchi-mistes et des magiciens, on ne.saura.peut-~trçsil'on doit jtiHtOt rire ou pleurer ,sur de telles
folies. L'alchimisteentretient un espoir éternel, et
lorsque l'événement trompeson <at~<;nte, il en
occuse ses propres errements; tl se dit qu'il n'a
pas assez bien compris les formulesde l'art et des
auteurs il se plonge dans la tradition, et jM~cueiHeavidement les demi-mots ~qui se disent ,bas à
roreiHe; ou bien il pense que quelquechose, a étéde travers dans ses opérations, qm doivent être
minutieusement régléês.~tjil recpmmRnceses ex-périences i'ihani et cependant, lorsqu'au mi-lieu deschancesae l'expérience, Hrencontre quel-qM fait'n'~ aspect houvèau ou d'apeuti~~
(M?)
ne peut contester, soo esprit se r< patt deecUf
espèce(te gage. Mte vanteetl'exatte; et il pour-suit, tout animé d'espoir. On ne peut cependantnier que les alchimistes aient &:t beaucoup dedécouvertes et rendu de véritables services aux
hommes; mais on peut assez bien leur appliquer<et apologue du vieillard qui lègue à ses enfantson trésor enfoui dans une vigne, en feignant dene savoir dans quel endroit au juste; tes enfants
de s'employerde tousleurs bras à remuer la vignel'orne parait point, mais de ce travail, na!t unetiche vendange.
Les partisans de !a magienatureUe, qui expli-quent tout par les sympathies et les antipathiesde la nature, ont attribué aux choses, par des
conjectures oiseuses et faites avec une négli-gence extrême, des vertus et des opérationsmerveilleuses et s'ils ont enrichi la pratique de
quelques asuvres, ces nouveautés sont de tellesorte qu'on peut les admirer, mais non s'en servir
Quant à la magie surnaturelle ( si toutefoisellemérite qu'on en parle ), ce que nous devons suttout remarquer en elle, c'est qu'il n'y a qu'un cer-ele d'objets bien déterminé, dans lequel les artssurnaturels et superstitieux, dans tous les tempset chez tous les peuples, et les religions elles-
mômes, aient pu s'exercer et déployer leurs pres-tiges. Nouspouvons donc n'en point tenir compte.Remarquonscependant qu'il n'y a rien d'étonnant
que l'opinion d'une richesse imaginaire ait été lacause d'une misère réelle.
86. L'admiration des hommes pour les arts et
tes doctrines, assezsimple par elle-mêmeet pr~s.que puérile, s'est accrue par l'artificeet les rusesde ceux qui ont fondéet propagé les sciences. Ilsnous les tonnent ëi ambitieusement et avec taut
(ÏM)d'auectauon; Us nous les mettentdevaatles yeuxteHémenthabiHéesetfaisant si belle QsMre,qa*ontes croirait parfaites de tous points et complÈte-tMentachevées. Avoir leur marche et leurs divi-
sions, elles semblent renfermer et -comprendretout ce que peut comporter leu ~ujet. E~ quoiqueces divisions~oientbien pauvrement rempHes, et
que ces titres reposent sur des bottes vides, ce-
pendant, pour t'inteMigencevu!ga!re, eMesont ta
forme et ta teneur de sciences achevéeset com-
~ptëtes.Maisceux qui les premiers, et dans !es temps!c):
ptus anciens, recherchaient ta vérité dé meitieure
foi et avec ptus de bonheur, avaient coutume de
renfermer tes pensées qu'ils avaient reeueitth's
dans leur contemplationde la nature en des <tpAo-W~MS ou brèves sentences, éparses, et que h<'
liait aucune méthode; et ils ne feignaient ni nufaisaientprofession d'avoir embrassé la vérité tout
entière. Mais de la manière dont on agit main-
tenant, il n'est pas étonnant que les hommes ne
cherchent rien au-delà de ce qu'on leur donne
comme des ouvrages parfaits et absolument ac-
complis.
87. Les doctrines anciennes ont vu s'accroireleur considération et leur autorité par la vanitéet la légèreté de ceux qui proposèrent des. nou-veautés, surtout dans la partie activeet pratiquede la philosophienaturelle. Car le monde n'a pointmanqué de charlatans et de fous,qui, en partie
par crédulité, en partie parimposture, ont accablé
le genre humainde toutes sortes dé promesses et
demiracles prolongationdë'tavté, venue tardivede la vieillesse, soulagement des maux, redfes-~
sèment des défauts naturels, prestiges des sens.
~MpMMionet excitation des appétits, illumination
(t~)
«t exaltation des facultés intcUcctueUes.transtor-matioMttca substances, ntultipHcation<les mou-
vementa, redoublement de leur puissance à vo-
lonté, impressions et altérations de l'air, conduite
et direction des iunuences célestes, divinationde
l'avenir, reproduction du passe, révélation d<'<.
tnystëMs, et Mcnd'autres de ntomessorte. Qu<'tqu'un a dit de ees beauxfaiseurs de prome~&M<
~°sans se tromper beaucoup, a uftre att:! qu'it ya eo phihMOpie, autant do diCR6f€Oceentre d<'
telles chimères et tes vraies doctrines, qu'il y ena en histoire entre les ~auts-faits dé J. Cesat et
d'A!e~an~re-!e-Grand.et les hauts-faits d'Amadis<)eseaa!es ou d'Arthur de Bretagne. On trouve-
que ces illustres capitaines ont fait en reatitc de
plus grandes chosesqu'on n'en attribue à ces héros
imaginaires, mais par des moyens moins fabuleux
et qui netiennent pas tant du prodige. Cependantit
ne serait pas juste de refuser de croire ace qu'il
y a de vrai dans l'histoire, parce que des fabics
viennent souventl'altéreë et la corrompre. Toute-
fois il n'y a rien d'étonnant que les imposteurs
qui ont essayé de telles tentatives, aient porté un
grave préjudice aux nouveauxefforts philosophi-
ques ( à ceux surtout qui promettent de porterdes fruits), à ce point que l'excès de leur for-
fanterie et le dégoût qu'elle a causé ont ôté d'a-
vance toute grandeur aux entreprises de ce genre.
88. Mais les sciences ont en bien plus à souf-
frir encore de la. pusillanimité, comme de l'hu-
milité et de la bassesse des idées que l'esprit hu-
main s'est rendues favorites. Et pourtant (ce qu'il
y a de plus déplorable) cette pusillanimiténe s'est
pas rencontrée sans arrogance et sans dédain.
D'abord c'est un artifice familierà tous les arts,
que de calomnier la nature au nom de leur fai-
blesse, et de faire d'une impossibilité qui leur est
(iM)
propre, une tmpossibitc natnrette. Mest certainque Fart ne peut être condamné, si c'est lui quijuge. La phitosopMequi règne maintenant, nour-rit pareillement dans son sein certains principesqui ne vont à rien moins, si l'on n'y prend gardequ'à persuader aux hommesque l'on ne doit rienattendre des arts et de Mndustrie, de véritabtementditRcite, et par ohla nature soit aonmtseet bardi-
ment domptée, commenous t'avons déjSremarqueà proposdet'hetérogéneité de-la chaleur du feu etdu soteit, et de ia eombiaaîson des corps. A ~sbien juger, toutes ces idées reviennent à circons.<rire injustementta puisaancehumaine, &produireun désespoir faux et imaginaire, qui non~sente-ment détruise tout bon augure, mais encoreentève a l'industrie de l'homme tons ses aiguit-lons et ses ressorts, et coupe à i'ëxpérience sesailes; tandis que ceux qui propagent ces idées,sont inquiets seulement de donner à leur art uneréputatino de perfection, s'efforçant de recueillirune gloire aussi vaine que coupable, dont le fon-dt'mcnt est ce préjugé, que tout ce qui jusqu'àce jour n'a pas été découvertet compris,ne pourrajamais être découvert ni compris par t'homme.Mais si par hasard un esprit vent s'appliquer ài'ctudc de la réaMteet faire quelque découvertenuuveHe, il se propose pour but unique de pour-suit re et de mettre au jour une seule découverte,et rien de plus; comme, par exemple, la naturede t aimant,te nux et le reflux de la mer, le thèmecéleste, et autres sujets de ce gence, qui semblentavoir quelque chose de mystérieux, et dont jus-qu'ici on s'est occupé avec peu de succès; tandisqu'il est fort inhabité d'étudier la nature d'unechose dans cette chose seule, puisque la mêmenature qui paraît ici dérobée et secrète, aitteursest manifeste et presque patpaMe dans te premier
(MHcas et!e excité l'a~mir:<tioh dans te second, onne la remarque mêmepas comme on peut tevoir pourla consistance, à laquelle onne fait au-cune attention <!ahste bois ot la pierre. et quel'on se contente d'oppéler solidité, sans se deman-de)' pourquoi il n'y a pas ta séparationou solutiondecontinnitë mais cette mômeconsistance paraittrès-ingénieuseet subtHedansles bulles d'eatt, quisemoutent dans' de cfrtaihea petites peiticutesartistemeat gonnées eMforme demi-sphérique, defaçoa à ne présenter, pendant un court iastaut,aucune sotution de continuité.
Bt ceMainement toutes ces natures qui passentpoursecrètes, sont,dansd'autres objets, manifeste-;et soumisesà ia toi edmmuner;et on ne les sal-.sirajamais ainsi, si ies hothmesconceatrenttoutesleursexpériences et'leurs'méditations sur les pre-miera objets:'Céneratemént et vulgairement onregarde dans Jes arM mëcaniques comme des in-ventions nouvelles, un raffinement habile des an-ciennes'inventioMs, utt tour ptu&élégant qu'on!eaBdonne', -leup'rëunion ou ïëur combinaison,i'artdë"tes!ntieux a'ecdmmoderaux usages, deles produire dans des porportions de volume oudemasse plusconsideraMesou pius restreintes quede coutume, et tous autres changementsde cetteespèce.
H n'est'donc'pas étonnant que- les inventionsnobies~etfdignësdtt genre humain n'aient pasvule jour, iorsqQeïes' nommesétaient satisfaits etchaMnea'd'eSbrts aussi maigres et pnérits; lors-qu'its pensaient même avoir poursuivi et atteintpar Muquelque chose de vraiment grand.
89. Nous devons dire aussi que la philosophienaturelle a rencontré, dans tous les temps, unadversaire terrible dansla superstition et unzètereligieax, aveugléet immodéré. Nousvoyonschrz
(M2)les Crées ceux qui dévoiterent tes premiers auxhommes é~naés tés causes naturoHes do ta ibu-dre et des tempêtes, accases, pour cette révélation,d'impiété envers les Dieux: et pjtustard~ excom-muQiés, sans beaucoup phM4efa!8on<parqHet-ques-nns des anctens pëtes de ~gHse, ceux quiprouvatent, par ftesdemQasttfattQtMévidentesqu'aucun homme de bon seMneveadMita~oup-d'hui révoquer en doute, que la tetre e$t fonde,et que par conséquent il existedes antipodea.
Bien plus, aMpomt oh en ~ent maMteoamtles-choses, les théoioglensscolastîques, par leurssommes et leurs tnethodes, ont rendu ttès-d!a!-cite et pérïueux de pay!e<'dela Nature; car., enrédigeant en corps de dootfiM, et Soua Coemedetra:t6s complets toute ta théologie,, .cequt était
certainement de teur ressort, Hs~nt fait plus, etontmeteau corps de la religion, beaucoup plusqu'il neconvenait, la philosophieépineuseet con-tentieuse d'Aristote.
A ta même 80 reviennent, quoique d~uneautre
façon, ies travaux de ceux qui'n'ont pas craintde déduire la vérité chr6tieBBedes principes, etde la confirmer par l'autorité des phitosephes, cé-lébrant av~c beaucoup de pompeot de aoteanité,comme légitime, ce mariage de ta foi et de laraison, et nattant tes esprits par cette agréablevariété, mais aussi m~aattes choses dit&Msauxchoses humaine.s, sans qu'H y~ut~~moindee pa-rité entre tet~rs~ateu~Mfis daaeoM'spcte~ decombinaisonsde ta philosophieavec.tat jtheotogie,Me sont ,cpmpr,isque ~s dogmes phitesopMqtMsactuettemjcntadmisqua~t aux nouweite~théories,quelquesupériorité~qu'ettes puisMBtprésenter,leur arrêt est pconono~& ~eMMe~
jEntin, vous trouvère!!!'meptio detoertates Ntéo<togiensatter à ce point, qu'Us mteKHseatà pMt
U53) 1
près toute philosophie, quelque chMMe qu'etiesoit. tes uns craignent tout simplement qu'uneétude de la nature trop approfondie, n'cntvaint;t'homme au-delà des limites de modétation <("'lui sont prescrites, torturant les paroles ue taSainte-~crimre, prononcéescontre ceuxqui veuil-lent pénétrer dans les mystères dtv;M, pour tesappliquer aux secrets de la naMre, dont la re-cherche n'est nullement interdite. D'autres pen-sent, avec plus de Mnesse, que si les lois de lanature sont ignorées, il sera bien plus facile derapporter chacun des événements à la puissanceet à !a verge de Dieu, ce qui, selon eux, est duplus grand intérêt pour la religion et ce n'est làrien autre chose que de voutoir Nc)fM'D~M~<n'
MMtMom~e.D'autres craignent que, par la con-tagion de l'exempte, tes mouvementset tes révo-lutions philosophiques ne se communiquent à lareligion, et n'y déterminent, par contre-coup, desbouleversements. D'autres semblent redouter quepar l'étude de la nature, on n'arrive à quelquedé-couverte qui renverse ou au moins ébranle la reli-gion, surtout dans l'esprit des ignorants. Maiscesdeux dernières craintes nous semblent témoignerd'une sagesse bien terrestre, comme si ceux quites ont conçues se défiaient, au fond de leur es-prit et dans leurs secrètes pensées, de la soliditéde la religion et de l'empire de ta foi sur la raison,et redoutaient en conséquence quelque périt pourelle de la recherche de la vérité dans l'ordrenaturel. Mais, à bien voir, la philosophie natu-relle est, après la parole de Dieu, le remède leplus certain contre la superstition, et en même
temps le plus ferme soutien de la foi. C'est à bondroit qu'on la donne à la religion comme la plusMêle des servantes, puisque l'une manifeste lavotontéde Dieu. et l'autre sa puissance. C'est un
7.
(t~)
mot exceMentque cetui.ci ~o<Met't' en Me<?OMH<t~(!M<M< ~Ct'~M)'~ <~ <? pt«j!M<tKW~(OfeM.oùsont jointes eUmies, par un lien indis-soluble, l'information de la volanteeMa médita-tion sur la puissance. Cependant il ne faut pass'étonner si les ptog~s de tap!uto8opMenatnw!!eont6t6 arrMps, lorsque-la religion, qui a tant dfpouvoir sur t'esprit deshommes, à été tournée etemportée contre eUepar !o zèle ignorant et~mata-drottdeqaeïqmMuns.
90.D~n autre cût6. dans tesusagesettpsstatut!!des écoles,'des académies, des coHégesetautt~aétablissements sembtaMesdestinés a être tester'des nommes doctes et te foyer de la stience, ontrouve que' tout est contraire- aux progrès defsciences. Les lectures et les exerciees y sont tet!e-ment disposés, qu'il ne peut entrer facilementdansun esprit de penser ou d'étudier quoi qne ce soit<'n dehors des habitudes. Si l'un ou Vautreentre-prend d'user de la iibcrté de sonjugement, c'estune tache solitaire qu'il se crée; car il ne peutretirer auctm secours de la société de ses coHè-gues. S'Uaborde ces di(!!cult6s,il éprouvera qu'untel zèle et une telle magnanimité sont des obsta-cles sérieux au progrès de sa carrière. Car lesdiodes, dans ces établissements, sont renferméesd~nsles écrits de certains. auteurs, comme dansune prison. Si quelqu'un vient à exprimer uneopinion différente de la leur, on lui court sas SHf-!e-champ, comme à un brouillon et à un secta-leur de nouveautés. Mais il y a une grande dnK'-r<'nceentre le monde politiqueet !e monde scicn.tiOque ce dfrnicr n'est pas mis comme: l'autre''n p<-rilpar un nouveaumouvementoudenouvellestumicres. Dans un état, un changement mêmeenmieux, est redoute à causedes'tronbies qu'il 'en.traine~car la forcedes étatsest daosl'autorité, l'ac-
(155)h
tord des esprits, ta réputation qu'Usse sont faite,
l'opinlop de leur puissanco.tit non dans des dé-
monstrations. Dans les sciences et tes arts, au
contraire, commedans lés chines de métaux,tout
dott retentir dubruït desnouveauxtravaux et des
progrès ultérieurs. ~oit&ce qui est conformeà la
saine raison, mais on est loin dé s'y rendredans la pratique; et le gouvernement des doctri-
nes, et cette police dès sciences, dont nous par-lions, en ont durement arrêté les, progrès.
9t. Et quand bien même on cesserait de voir
d'un œil défavorable lés nouveHes tentatives du
resprit, ce serait encore ùu assez grand obstacle
&!'avancement des sciences .que de laisser les
eBbrts de ce genre sans recompense, i~a culture
des sciences et le prix de cette culture ne sont
pas dans les mêmes mains ce. sont les grands
esprits qui font avancer les sciences, mais le prixet la récompense de leurs travaux se trouvent dans
<à main du peupjipei des ptiuces, qui, sauf de
tr~s-rares exception~,sept médiocrementinstruits.
t.cs progrësde ce genre,non-seulementmanqu<'ntde récompenseset ne sont pas rémunérés par tes
hommes, mais le sucrage du puMicaussi leur fait
défaut'ils sont en etfet au-de~~usde la portée de
l'Immense majorité dos hommes,et le vent des
opinions populaires les renverse et les anéantit
faci!ement.,Hn'y donc rien d'étonnant que ce
qui n'était'pas en honneur n'ait pas prospéré.92. Matsde tous lés obstacles à l'avancement des
sciences et aux conquêtes faire dans leur do-
maine, le pms grand est le désespoirdes hommes
et là présomptiond'impossibilité.Leshommespru.dents et sévères ;'pportent, dans ces sortes de
choses, beaucoup de détiance, songeant toujoursà l'obscurité de la nature, à la brièveté de la vie,aux erreurs des s<'ns, a Mnnrmité du Jugement,
(ISCH1
MXdMicultés de l'experte, et &tous t~s em-barras de cette espèce. C'est pourquoiils pèsentqu'à travèr~ les révotution~ des tempse~es di-vers a~es du monde, les sciences <)? des OuxetreBax;q~u'à. certaines époques, elles avancentet~eurMssent; &d'autres, déctine~reC~Qgms-sent de façon cependant que~ peryeh~es a VMcertain de~ré et Mncprta~étajt, iltew spit im-possjMed'aUep plus avants
St guehnt'Movient espérer où à promettre da-vantage~ ns penaent ~aec'est Ï& ~mt d'u~ es-prit qui pas encore de maturité et n'est pas'paître de lui; et que, dansdes eatrepnses de cegenre, les commencementssont bri~~nts, la suitepenib!e,et!aanpiMne de conmsipn. Or~cpmmecette maniëre de voir devientfacilemeat cette deshommes graves et des bons esprits, H faut quenous nous assurions bien que ia séductiond'uneentreprise excettënte et admirable ne rei&che'nin'aitère ici ta sévérité de notre jugement, et quenous examinions scrupuleusement queHes espé-rances hnsent en eHetpour nous, et de quoicoteettes se montrènt restons donc toute espérancedont le fondementsoit léger, discutons et pesonsceltes quiSemblent avoir le plus de solidité.Bienplus, appelons à nos conseils la prudence potitt-que quisedé&e de cequ'elten'a pas encore vu,et augure Mu{oursun peu mal'des afMres hu-mâmes.–Nous allons donc parler de nos espé-rances; car nous ne sommespoint des charlatans,nous ne voulons point faire violene~ ni tendred'embûchesaux esprits, maisconduire leahotnmespar la main et de leur plein gré. Et quoique, pourdonner aux hommes une tbrme espérance i lemo~enle plus puissant soit certainement de lesconduire, comme nous Ib ferons pl~s tara, enprésence des Mts, surtout teis q~'ils'se trouvc-
(457)
ront disposés et ordonnés dans nos tables dedé-
couvoptest ce q~! concernela seconde, ~aisbien
plus encore la ~uatr~tne partie denotre <tM<a<M)'<t-
<<OM),puisque~ ce ne so~nt p~sdes espérances,mais en quelque sorte la réaUté eUe-méme; ce-
pehdant, pour faire tout avec ordre et doucear,notj!8~OM po~rpaivr~la tache que nous avoMs
etïtreprise ~epréparer le&esprits tatre conhaitre
nos espérancest n'entre, paspour peu dans cette
préparatioa, Car~ sans eHes, tout ce que nousavonsdit est ptutôt de nature à qiNiger t~$ ~pmmf~( en ïeur faisant prendre en pitié toutes les scien-ces dans te~r État présent, et en redoul~a~tcneux te sentiment et Ïa connaissance de teur mat-
beureuse condition l.au'à pveitter !eur zete et les
exciter a fan'e des expériences, n taut donc dé-
couvrir et proposer nos conjectures, qui rendentprobante tout ce que nous espérons de cette en-
treprise nQuvette;,coa)!neautrefois (;o!ombi,avantson adtnirabte traversée de la ïoer Atlantique, Ct
cQnna!tre~es raisons qui lui persuadaient que l'on
pouvaitdécouvrir des terres et des continents nou-veaux au-del~ de ceux que l'on connaissait déjàses raisons furent d'abord méprisées, mais plustard ~expérience les coniirma, et eUesdevinrent!a source et l'origtine des plus grandes choses.
93. C'est par Dieu que nous devonscpmmencetcar cette entreprise, à cause des biens excénentsqu'eue renferme, est manifestement inspirée de
Meu, qui est l'auteur de tout bien et le përé destumieres. Dans les ouvrages divins, les p~s petits
commencementsarrivent certainement &leur Bh.Et ce que i'Qh dit des choses spirituelles~ que
<*<~<tMttte)~eJ0«!~<tf)'(! ~<ttM~M'OM~<tp<!<'<!<~<'t',peut se verger dans tous les grands ouvrages deia Providence: l'év~nementy coûte trannuiltementsansBtuÏt et'sans ~clat, et 1 oËUvreest cou$o<um~<}
(i58)
avantque les hommesy aient Mngéou Paient re-marquée'.Nous devons rappela aussi ta prophétiede Daniel, sut~lesderniers temps du monde Be<tM.COMp~<M~f~t ~<e< ~<!MM ~M~t-~ct'<t~ par Ohit entendet signimemanitësten!entqu'il est dans les destins, c'est-à-dire, dans lesptahs de la Providence, que le parcours entier dumonde, qui par tant de navigationslointaines pa-faïtd~& accompU,oudu moihsen pieinë execn-tion, et t'ayàncemeMdes sciences se reMOntrehtdanst&mëmeage.
9&.ytèntensuite ie motifle pluspuissantde tous.pour fonder nos espérances, qui se tire des er-reurs du temps passé, et des méthodes essayéesjusqu'ief Quelqu'un a renferme dans ce peu demots uue critique excellentede la mauvaise admi-nistration (l'un état t &Cequi'est la condamnationdu passe, doit être la source de notre espérancepour t'avenir. Si vous aviez fait parfaitementvotredevoir, et que cependantles aN'airespubliquesn'enfussent pas en meitleur état, ii ne serait plus pos-sible d'espérer pour elles un avenir meilleur; maiscommeles araires ne sont pas aujourd'hui enmau.vais état par la force même des choses, mais parvos fautes.on peut espérer que, revenus de voser-reurs, et vos esprits corrigés, cUesprend'ront unetournure !)ien plus heureuse. TOutpareillement,si les hommes, pendant tant de siècles, avaientsui-vi la vraie méthode de découvertes et de culturescientitique, sans faire plus de progrès, ce seraittrès-certainement' une opinion audacfeuseet té-méraire que d'espérer un'' amélioration MconnueJusqu'ici. Mais si l'on s'est trompé de. route, et sites hommes ont consuméleurs peinesdans une d!rection qui ne pouvait tes conduire a rien, H s'ensuit que ce t~'estpas dans les chosesejtes-mémes,i'MrîcsqucHësuc s'étend pas notre pouvoir, qu~ se
(ÏM) f
trouve la diutculté, mais dans l'esprit humainetdansla manière dont en t'a exercé, ce à quoiI'<mpeut' remédier- certainemeM. Ce sera donc un«chose excettente que de montrer ces errementscar autantd'obstacles ils auront créés dans le pas-sé,autant de motifs d'espérance on d'evra conce-voir pour l'avenir. Et quoique-nousen ayonsdéj:<touchéquelque chose, dansce que nous avons ditplushaut ..cependant il nous a paru utile dé lesex-pliquer icibrievemeat en termes nus et simples.
95. ïtes sciences ont été traitées, oupar les em-piriques, oupar tes d~gtnàtîqnes.tes empiriques.semblablesaux fourmis, ne savent qu'amasser etuser; les; rationalistes,' semblablesaux araignées,font des toiles qu'Hst'irent~d'oux-mêmes;le pro-cédé de t'abeitte tient temMieuentre ces deux ellerecuciite ses matériaux sur tes Heursdesjardins etdes champs, mais eiie tes transforme et les dis-tillepar tme vertu qui tui estptopre c'est l'imagndu véritable travail de la philosophie, qui ne s<'fie pas aux seules forces de l'esprit humain etn'y prend même pas son principal appui; qui ne secontentepas non plus dedéposer dans la mémoire,sans y tien changer de&matériaux recueillisdanst'histoire'naturetie et tes arts mécaniques, mais lesporte jusque dans l'esprit modifiéset transformés.C'estpourquoi il y a tout à espérer d'une altiauc''intime et sacrée de ces ~deuxfacultés expérimen-tale e* rationette, alliance qui ne s'est pas encon'rencontrée.
96.Jusqu'Ici, laphilosophienaturelle ne s'est ja-m~ trouvée pure, mais toujours infestée et cor-rompue dans l'école d'Aristotc, par la logique;(tano décote do Maton,par ta théologienaturel;'ianstenéo-ptatonisme de Proctus et des autrespar tes mathématiques, qui doivent terminer tapttttosophienatutellept non l'engendrer et la pro'
(t60)duire~Maison doit espéMrheaMonp mieux d'âne
phitpsoch~n~mreMe, puroet sansmétange.97.PersennejusqM'iciaos'es~rencontré avec un
esprit asse~ ferme et rigoureux poupa'imposer de-terminémentia ici de ruitter complètementen luitoutes ~es théories et tes actions communes, et
d'appliquer de nouveau M'étude des faits son in*
telMgencepmUi~eet nette. C'est pourquoi la rai-son humaipe,teUe qu'elle est maintenant, est unamas de notions incohérentes, où le crédit ~au-trui, te hasard et les- idéespnériies quenousnoussonnnes faites dans notre enfance, jouentie prin-cipairOte..
Si nn homme d'un âge mûr, jouissant de tousses sens. et d'un esprit puriBé. s'appliquede nou-veau à l'expérience et t'étude des faits, on doitbien augurer de son entreprise. Et c'est où nousosons nous promettre ïa fortune d'A!ex<mdre-!e.
Grand et qu'on ne nous accuse pas de vanité,avant d'avoir entendu la fin, qui est faite pour ôtertoute vanité.
il est vrai qu'Eschine parta ainsi d'Alexaudreetde ses hauts faits Pournous, nous no vivonspasune vie mortelle, mais nous sommesnés pourquela postérité raconte de nous des merveilles. eCommes'il eût vudans ~s actions d'Alexandre deamiracles.
Mais dans tes âges suivants, Tite-Mvea frappéplusjuste, en disant d'Alexandrequoiquechose desemblableàceci: Cen'est qu'un heureux audacieuxqui a su mépriser les fant&mes.Bt notre opinionest que dans les âges à venir on portera de nous lejugement <fque nousn'avons riett fait dlextraordi-oaire, mais seulement réduit a leur juste valeurdes choses dont on,se faisait une Idéeexagérée*.Maiscependant, comme nous Pavons déjà dit. Hn'y a d'e~poi" que dans une f~M~t<<Mt dM
(i6nsciences, quiles faMesortir de l'expéfieocesui-vant des toisnxea, et teupdonne ainsi un fonde-ment nouveau; ce &quoi, de l'aveu universel, jepense, personne n'a encoretravaillé otsongé.
98. Mais l'expérience, a laquelle il faut décidé-ment recourir, n'a donnejusqu'ici &la philosophieque des ~démentstrès-faibles ou onts 00 n'apas encorp recherché et amas~ôwe forât ae faitset de maMrtauxdont le nombre,!&g<'nreet ta cer-titudefassent en aucune façon samsantset capa-Mesd'ec!~rer 6t guider FesprU.Mais les hommes.doctes, negugent~ et tacites la fois, ont recueiUicommedes rumeurs de l'expérience, en ont reçutes échoset les bruits pour étaMir ou confirmerleur phuosopMe, et ont cependant donné a cesvains témoignages tout )epoids d'une autorité légi-time; et semMaMeà un royaume ou à tout autreétat qui gouvernerait ses conseits et ses affaires,non d'après tes lettres et les rapports de ses en-voyésou demessagers dignes de foi, mais d'aprèsles rumeurspubliques et les bruits de carrefour,la philosophie a été gouvernée, en ce qui touchel'expérience, avec une négligenceaussi blâmable.Notrehistoire naturelle ne recherche rien suivanties véritables règles, ne vôriue, ne compte, ne
pesé, ne mesure rien. Maistout ce qui est indéter-mine et vaguedans l'observation, devient inexactet faux dans~aloi géhérale.SU'on s'étonne de ceque nou~ dis~s, et si nos plaintes paraissent in-
jusMsà,c~qut savent qu'Aristote.un si grandhotnaM et'a~e de~ trésors d'un si grand roi, accrU su~ les animau~ une histoire à laquelle il a
donné beaucoup de soins, et que bien d'autres.
avec pl~s desoins encore, quoique avec moins de
bruit, o~t beaucoup ajouté à cette histoire qued'autres encore ont écrit des histoires et des des-
criptions npo~breuscsde plantes, de métaux et de
TÏ62)sffta~tM; ceax-cprtainenMM n'ont pMSaNaam-ment entendu et <!ompPis<edont il's'agit ici. Autrechose est une histoire natureHe faite pour elle-
mêtne, antre chose une histoire naturelle recueil-lie pour donner l'esprit les lumières selon tes-
quelles la philosophie doit être légitimementfbh-dée. C~s deux'histoires natureMes, qui diSërentsQMstant d~autresrapports; différent surtout en ce
qaeia preotièrë contient seutetaent la variété des
espèces natureMes,et non ies expériences fonda-mentaies des art&mécaniques.'En eNiet,de mémo
que dans un état, ia portée de chaqpe esprit, et h*
génie particulier de sonearactêre et de ses secrets
penchants se montre mieux dans nne époque detroubie que dans touteautre ;do même, les secretsde là nature se-manifestentmieux sons le fer et lefeu des arts.que dans' le cours tranquitie de ses
opérations accoutumées~Ainsi doncit faudrabien
espérer de ia philosophienaturelle, alors que l'his-toire naturelle, qui en est la base et le fondement,suivra une meiitettre méthode mais auparavanttout espoir serait vain.
99.D'un autre côte, panai les expériences rela-tives aux arts mécaniques, nous-trouvons une vé-ritable disette de celles qoi sentie plus propres à
conduire l'esprif aux lois générales, te mécani-cien qui ne se met nullement en peine de recher-cher la vérité, ne donneson'attention et ne met laamain qu'à ce qui peut faciliter son opération. Maison ne pourra concevoirune espérance bien tondée
dn propresultérieur des sciences, que lorsque l'onrecevra et i'oo rassemblera dans l'histoire matu-relteTïne fouted'expériences qui nesont par elles-mêmes d'aucune utilité pratique ,ntaîs ont une
grande importance pour la découverte des causeset des lois générales; expériencesquêtons appe-lons /aw<M<'M~,pôttr tes distthgu~r dès /)'M~-
(MS)tWMsei!;et qui ont cette admirable vertu denc~a-]!nai$ trotBpernidécevoir.CommeJieur èmpMn'extpas de produirequelqueopération; mais de révéterune cause naturelle, quoique aoit l'événement, ilt6pondtou}ours égalementbien à nosdésirs, puis-qu'ildonne une solutionMa question.
iOO. Non-seulementil faut feohercher et recueit-t!r unplus grand nombre d'expértences. et d'Mttautt?egenre qu'on ne t'a fait Jnaqu'anjoard'hu!,ma!s encore i! faut employer une méthodetonted!n8reote, et ~aivre un autre ordre et one MtttodisposMondaoa renehamementetla gradation desexpériences Uneexpériencevagueet q~i n'a d'au-tre ButqQ'ette~meme, commenous l'avons déjàdit, est un pur tâtonnement, plutôt fait pour ftonf-fer que pour éctaiper t'esppit de rhomme maislorsque-l'expérience Mivra des régies certaines,et 8'afaacera graduellement dans un ordre métho-dique, alors on pourra espérer mieuxdes sciences.
10t. Lorsquetes matériaux de l'histoire naturelleet d'une expérience teHë que la réclame l'œutt<*véritaMede l'intelligenceou rœuvpephuosophiqup,seront reeueiUts et sous la maitt, il ne faut pascroire qu'il sunisealors a l'esprit d'opérer sur cesmatériaux avec ses seutés forces et l'unique se-cours de la mémoire, pas plus qu'on ne pourraitespérer retenir et posséder de mémoire ia sérh'entière de quelque éphéméride. (n-, jusqu'ici on abeaucoup plus médité qu'écrit pour faire des dé-couvertes, et personne encore n'a expérimenté, !aplumeà la main or, toute bonne découverte doitsmtir d'une préparation écrite. Lorsque cet usagese sera répandut onpourra alors espérermieux df
l'expérience, gravée ennnpar là ptume.lOa.EtdepIus.comme le nombre,ét j'ai presque
dit l'armée des faits est' immense et dispersé aitpoint de eoutbudréCtd'!&pannllefl'mte!t!g<'ncc.<l
(i64)
ne faut rien espérer debon des escarmouchoa, desmouvements légers et des reconnaissances pous*secs à droite et à gauche par l'esprit, & moins
qu'elles n'aient lenr plan et ne soient coordonnéesdans des tables de découvertes toutes spéciales,bien disposées et en quelque façon vivantes, ou
viennent se réunir toutes les expériences relativesau sujet de recherches, et que l'esprit ne prenneson point d'appui dans ces tables bien ordonnées
qui prépaMntson travail.i03. Maisâpres avoir mis sous ses yeux un nom-
ère suCisantde faits méthodiquement enchaînés et
groupés, il ne faut pas passer sur le champ à la
recherche et à la découvertede nouveaux faits oudes opérations de l'art; ou du moins, si Pon ypasse, il ne &ut pas y reposer l'esprit. Nous nenions pas que lorsque les expériences de tous lesarts seront réunies dans un seul corps, et offertesainsi à la pensée et au jugement d'un seul homme,on ne puisse, en appliquant les expériences d'unart aux autres arts, faire beaucoup de nouvelles
découvertes, utiles à la condition et au bien-êtredes hommes, par le secours de cette seule expé-rience que nous appelonsécrite mais cependantun doitespérer decette expériencebeaucoupmoinsque de la nouvelle lumière des lois générales, ti-rées légitimement de ces faits, suivant une mé-thodecertaine, et qui indiquent et désignentà leurtour une foule de faits nouveaux. La vraie coaten'est pas un chemin uni, elle monte et descend;elle monte d'abord aux lois générales, et descendensuite à la pratique.
l<Mt.Cependantil ne faut pas permettre.quel'in-telligence saute et s'envole des faits aux lois les
plus élevéea et tes plus générales telles que les
principes de la nature et, des arts, comme on les
nomme, et, leur donnant une autorité incontesta.
(Mo}1
Me,établisse d'après eues les lois secondaires ce
que l'on a toujours fait~uequ'ici, l'esprit humain yétant porté jtar nn entraioement naturel, et de
plus y étant tbrmô~t habitué depuis long-tempspar rasage des démonstrations toutes syllogistî-ques. Maisil faudra Monespérer des sciences,
lorsque l'esprit montera par la véritable échelle et
par des degrés continus et sans solution, des faitsauxlois les moins levées ensuite aux lois moyen-nes,en $*61cvahtde plus en plus jusqu'h ce qu'ilaMOgneenfin les plus générales de toutes. Car les
lois les moins élevéesne difFÈrentpas beaucoup delasimpleexpérience mais ces principes suprêmeset très-généraux que la raison emploie mainte-
nant, sont fondéssur lesnotions.,abstraits, et n'ont
rien de solide. Les lois intermédiaires, au con-
traire, sont les principes vrais, solideset en quel-
quesorte vivants, sur lesquels reposent toutes les `
a<faireset les fortunes humaines; au-dessus d'euxenfinsont les principes suprêmes, mais constituésde telle façon qu'ils ne soient pas abstraits, et queles principes intermédiaires les déterminent.
Cene sont pas des ailes qu'il faut attacher à l'es-
prit humain, mais plutôt du plomb'et des poids,
pour l'arrêter dans son emportement et son vol.
C'estce qu'on n'a pas fait jusqu'ici, mais lorsqu'onle fera. on pourra espérer mieuxdes sciences.
105.Pour établir les lois générales, il faut cher-cher une autre forme d'MM<«c<M~que celle quel'onaemployéejusqu'ici, et qui ne serve pas àdé-
couvrir et constituer seulement les principescomme on les nomme. mais encore les lois les
moins générales, les intermédiaires, et toutes eh
un mot. L'induction qui procède par une simple<'n<unération,est unechose puérile, qui aboutit àune conclusion précaire, qu'une expérience con-tradictoirepeut ruiner, et quiprouoaceleplus sou-
(i66~
vent sur un nombre de faits trop restreint, et sur
ceux seulemeat qui se présentent d'eux-ïM&mes
l'observatioo. MaisWM~M~omt qui sera utile pourla découverte et la démonstration des sciencps et
des arts, doit sépafer ia nature par des rejets et des
cXt'tMstoas iégiUmes et après avo!r repoussé totM
les faits qu'il convient, conctore en vertu de ceux
qu'elle admet} ce que personne n'a encore fait ni
essaye, si ce n'est pourtant Platon, qui se sertquei-
quefois de cette forme d'induction, pour en tirer
ses définitions et ses idées. Mais pour constituer
complètement et légitimement cette induction ou
démonstration, ïant tùi appliquer une foule de
règles, qui ne sont jamais vcmjesà Fesprit d'au-
cun homme; de façon qu'il faut s'en occuper beau-
coup plus qu'on ne s'estjamais occupé dusy&o-
gisme et ron doit se Servir de cette induction,
non-seulement pour découvrir les lois de la na-
ture mais encore pour déterminer les notions. Et
certes, une immense .espérance repose surjette
induction.
106. En établissant des lois géncraJtcsaumoyF-nde cette induction, il faut examiner-attentivemeut
si la loi générale que l'on établit n'embrasse queles faits d~oùon l!a Urée,et n'excède pas leur me.
sure, ou si elles les excèdeet a une plus graMdcpoUée; que si elle a une plus grande portât', il
faut examiner si cUeconOfmcspn étoaduppar t'tn-
dication de nouveauxfaits qui puissent lui servir
de caution pour éviter à la ibis de nous immobi-liser dansle!) connaissances déjà acquises, ou desaisir dans un embrassement trop large des om-bres et des formes abstraites, et non des objetssolideset quiaient une réalité matérielle. Ht lors-
que l'on suivra ces règles, alors enan pourrabdl-ler anëospéranee légitime.
(~7) J
10?. Nousdevonsrappelerïc«e que nous avonsut 'pMs haut (te l'extension qu'il faut donner a la
thilosophienaturelle, et de la nécessité de Ramc-
)er ~elle toutes les sciences particutièrea pour(u'il n'y ait pptM isolement et sctssion dans les
icicncps car sans ccta on ne peut espérer grand~fogr&s.
108..Jusqu'ici nous &vpnsïnontr6 comment,en
repoussantou en corrigeant les erreurs du passé,unûte &l'esprit tout tootit de désespérer, et on
taitDattreen lui i~cspoir.!i faut voirmaintenantsi
t'esperance nepeut pas nous venir d'autres eûtes
encore. Noussommesd'abord frappé decette idée:·.
quesi tant de découvertes utiles ont été faites parhasard ou par rencontre, lorsque TesUtommesneles cherchaient pas et pensaient a tout autre
chose,personne ne peut douter que nécessaire-mentil ne doive s'en faire:beaucoup plus, lorsqueleshommesles ~chercheront et s'en .occuperontet cela avec ordre et méthode,et non pas en cou-rant et en voltigeant.Car, bien qu'il puisse arriverune ou deux fois qu'un homme rencontre par lia-sard ce qu'un autre, malgré son art. et ses eubrts,n'a pu. découvrir, cependant, sans aucun doute.le contrairedoit fa)re loi générale. Ainsidonc. ondoitattendre des inventionsplus nombreuses,meil-leures et plus fréquentes, de la raison. dosenbt tsde l'art et d'esprits bien dirigés qui les poursui-vent, que du hasard, de l'instinct des animaux,< de sources semblables d'pft -sont venues jus-qu'aujourd'hui toutes les découvertes.
109.Cequt. doit.encore, -nousdontM'rde l'espé-rance c'est, que la plus grande partie des décou-vertes faites Jusqu'aujourd'hui.sontdM.teUcsorte,
qu'ayant leur .nnftini~oM,il ne serait venuAl'esprit
df personnequ'onpAt,y,soogers6tieu6ement,mais
(MS)
qu'on les eut p!ut6t méprisées commetout-à-fait
impossibips. tes hommes ont coutume, s~t' leschoses nouvelles, de faire les devins, à l'exempledes anciens et d'âpres tes fantaisiesd'une imagina-tion formée et corrompue par eux; mais rien de
plus faux que ce genre de divination, parce qu'ungrand nombre de choses que l'on va chercher auxsources de la nature, en Coulentpar des conduitsjusqu'alors ignorés.
Siquelqu'un, par exempte, avant l'invention des
canons, les eut décrits par leurs eitets, en disant:on vient d'inventer une machine capable d'ébran-ler et de renverser de loin lesmursetiesfortiMca.tions les plus redoutables; les hommes auraienttout aussitôt pensé à multiplier et combiner demille manièresdans leur esprit les forces-des ma-chines de guerre, au moyen de poidset de roues,d'impulsionset de chocs mais qui d'entre eux eût
songé auvent de feu qui se répand et souCleavectant de promptitudeet de violence, et quelle ima-
gination s'en serait préoccupée? Onn'en avait soustes yeux aucun exemple, si ce n'est peut-être dansles tremblements de terre et la foudre, d'oMes es-prits se seraient aussitôt détournés, comme de
grandes actions de la nature qu'il n'appartient pasà l'homme d'imiter. De même, si avant la décou-verte de la soie, quelqu'un eût parlé d'un Mpourla fabricationdes vêtements et des meubles quisurpasse debeaucoup le fil dé iin et la laine en fi-nesseeten solidité a la fois, tout comme en éclatet en douceur, les hommes eussent pensé que l'onvoulait parler de quelque plante orientale, ou dupoil le plus délicat de quelque animal, ou des plu-mes et du duvet de certainsoiseaux; mais biencertainementa~cunne se fut misdans l'esprit qu'ils'agissait de l'ouvrage d'un -petitver, et d'un ou
(M&)vrage si abondant qui se renouvelé et se repro-duit tous le~ans.Siquelqu'unpafhasard eût parléd'un ver, on se serait moqué de lui comme d'unrêveur,et d'unchampionde toiles d'araignées d'unnouveaugenre.
Tout pareillement, si avant l'invention de la
boussole, quelqu'uneût dit qu'on avait inventé uninstrument avec lequel on s'orientait facuementetl'on relevait exactement les points du ciel, leshommesàussitot eussent mis leur imagination enmouvementpour se ngurer de cent manierez di*verses un perfectionnement apporté aux instru-ments astronomiques; mais que l'on put découvrirun indicateur mobile qui correspondit si parfaite-ment aux points célestes et qui loin d'être tui-même dans le ciet, se composât d'une pierre oud'unmétal, voilace que tout ie monde eût déclaréincroyable. Voilà cependant des découvertes, etd'autres du même genre, qui pendant tant de siè-clesont été refusées a l'esprit humain, et qui enfinne sont pas venues de la philosophie, comme esarts logiques, mais de l'occasion et du hasard; etelles sontbien, comme nous le disions, d'une telleespèce, qu'elles n'offrent absolument aucun rap.port avec tout ce qui était connu antérieurement,et qu'aucun signe avant-coureurne pouvait mettrel'esprit sur leur trace.
tl y a donc tout lieu d'espérer que la naturenous cache encore une foute de secrets d'un ex-cellentusage, qui n'ont aucuneparenté et aucunesimilitude avec ceux qu'elle nous a dévoilés, etqui sont en dehors de tous les sentiers battus denotre imagination; qui cependant n'ont pas en-core été découverts, mais, sans aucun doute,se révéleront quelque jour d'eux-mêmesà traversle long circuit des âges, comme se sont révé!ésles premiers; mais que l'on peut saisir prompte-
&
(i70)ment, immédiatement et tous ensemNe, par iaméthode que nous proposons mainteaant.
MÛ. M est des inventionsfd'ane autre sorte quiprouvent que le genre humain peut avoir sous samain desdécouvertes de grande importance, qu'ànp remarquera et ne soupçonnera pas même. tesdécouvertes de ia poudre &canon,de !a soie, d~la boussote, du sucre, du papier et autres sem-MaMjes,paraissent reposer sur ta connaissancede quelques qualités secrètes de Ja nature; maMcertainement Fart de Kmprimerîe n'a rien demys.térieux et qui oe puisse venir à i'espr<t de toutle monde.!Et aeaamoias les hommesn&remar-quant pas que tes moutes,des tettre&&edisposent,il est vrai, avec plus de diCicuM~q~ les. !eMreseUes-mêmes né se, tracent à ta main, mais queles moulesunefois disposés~peavent servir à unnombre innni d'impression~, tandis que les ~eMfestracées à ta mamne servent qu'~ un se~ manus-crit ou peut-être ne songeant pas que l'on peutépaissir yencre au potnt qu'ette ~eigne.et)[te couleptus, surtout ~uand les lettre~ sont renversées,et que Itmpre&sionse fait de b~s en haut; teshommes, disops-'noua,ontét~ priv~â, pendaHttpntde siècles, do cette magniCqaeinvention, qui renddesi grands services ta pcopagationdes sdtejnces.
Le sort de l'intetligence humaine, dana cettecarrière dedécouvertes, icst d'élce si tëgÈreet simat réglée, que d'abord ette ao deae d'ctte.méme,et que Mentûtaprès eUe spméprise. <t tut semMed'abord qu'it est incroyable qu'on puisse faire unetette découverte;puis, lorsqu'eHeest faite. iHutsemMede rechef qu'il est inoroyable qu'elle aitpûsedërobw si long-temps aux hommes. Etcer-tainement c'est un beau sujet d'espérances que depenser qu'il reste encore un grand nombre de dé-couvertes à faire, que !'pn peut attendre non-seu-
(i7Utententde procèdesinconnus à meure en iMmiëre,mais encore du transport, de là combinaisonetde l'application des procédés connus, au, moyende l'expérience écrite dont nous avons parlé.
iil. Voiciencore un autre motifd'espérer: quet'encalcule les dépenses infiniesd'esprit, de tempsetd'argent que font les hommespour des objetset des études d'un usage et d'un prix bien infé-rieurs, et Fon verra ques'ils en appliquaient seu"tementune partie a une œuvresolide et sensée,it n'est point de ditBculté dont ils ne vinssent about. Nous présentons cette observation, parcequenous avouonscomplètementqu'une collectiond'expériences pour l'histoire naturelle, commenous l'entendons et telle qu'elle doit être, est ungrand ouvrage, et en quelque façon royal, et quidemandebeaucoup de travaux et de dépenses.
lt2. Que cependant personne ne s'eBraie de lamultitude des faits qui doit plutôt nourrir notreespérance. Les phénomènes particuliers des artset de la nature, sont commedes bataillons, enregard des conceptions de l'esprit, éloignées etprivées(le la lumière des faits. Et d'ailleurs cettevoie a une issue certaine, et à laquelle on touchepresque; l'autre, aucontraire, n'a aucune issueet se reptie indénniment sur eite-môme.Les hom-mes jusqu'ici ont fait de bien courtes haltes dans
t'expérience, et c'est à peine s'ils l'ont eMeuréemais en revanche, its ont perdu un temps infinien méditationset en fictions inteHectueites.Maissi nous avions près de nous quelqu'un qui pûtrépondre a toutes les questions sur les phëno*menés naturels, avant peu d'années toutes lescausesseraient découvertes et les sciences ache.vées.
US. Nouspensonsaussi que notre propre exem-ptepeut être pour les hommes un sujet de tégi«
(17~tirneespérance et ce n'est pointpour nous vant<')que nous le disons, mais parce qu'il est utile de ledue. Que ceux à qui manquer!)it la confiance,jettent les yeux sur moi, qui suis engage dansles atfaires plus qu'hommede monépoque, dontla santé n'est pas très-solide et-me perd ainsibeaucoup de temps, qui, d'ailleurs, entre le pre-mier dans cette carrière nouvelle, ne marche su!'les traces de personne, et n'a! absolument aucuncompagnon (~ monentreprtse et qui cependant,ayant aborde résolument ta vraieméthode et sou"mis mon esprit à l'expérience, ai rendu, a cequeje pense, certains services effectifs, et qu'ils ju~geottoutce que l'on doitattendre d'hommesrichesde loisirs, de l'association des travaux, de la suitedes temps, après les gagesque nous avons nous-mêmes donnés; surtout dans une route qui n'estpas seulement accessibleauxesprit isolés, commtla méthoderationnelle, m~is où les travauxet leslabeurs des hommes, 9surtouten ce qui concernele recue'l dea expériences, peuvent parfaitementêtre divisés, et ensuite réunis, Leshommesvien-dront enun à connattre teurs forces, lorsqu'ilsnerecommenceront pas tous la même oeuvre, mais
lorsqu'ils se partageront cntr'eux une tâche com~mune.
iM. Eufin, quand bien même de ce nouveau
cott~Mc~t ne souderait qu'un vent d'espéranctfaibleet presque insensible, cependantnous anir*mous. qu'~ tout prix il faut tenter l'épreuve, àmoins que nous ne pous sentions un cœur bienabject. Ne point tenter l'entreprise, c'est cou'ifun bien autre péril que de ne point y réussir!dans le premier cas, c'est un bien immense quenous risquons; dans le second, quelques pt'tne<Mulement.Mais, de ce que nous avons dit,ftmême de ce qno nous n'avons pas dit, il résulte
U'M)I
manifestementque nous avons assez d'éspérancM
légitimes, pour engagernon-seulementunhomme
dec<Bura tenter l'entreprise, mais aussi un homme
prudent et sage &y croire.ii5. Mousen avons assez dit pour mettre un
terme au désespoir, l'un des obstacles les plus
puissants qui s'opposent au progrès des sciences
et l'arrêtent. Nous avonsaussi parié complètementdes signes et des causes des erreurs, de l'inertie
et de l'ignorance aui se sont généralement répan-
dues; ou il faut remarquer queles plus subtiles
de ces causes, celles que le vulgaire ne peut ni
observer,ni juger,doiventêtre rapportées ce quenous avons dit des Mot~ dé 1'esprit humain.
Et ici doit se terminer la partie destructive de
notre tM«<M«'<t«oM,qui se compose de trois cri-
tiques critique de la raisonhumaine pure et aban-
donnéeà elle-même; critique des démonstrations;
et critique des théories, ou des philosophies et
doctrines reçues aujourd'hui. Notre critique a été
ce qu'etle pouvait être, fondée sur les signes et
l'évidence des causes; car toute autre critiquenous était interdite, puisque nous pensons autre-
ment que nos adversaires sur la valeur des prin-
cipes et le mode de démonstration. H est donc
temps d'en venir enfin à l'art et aux règles de 1'<M-
<crp<<m<Mt(le <<tM«(<M'~mais auparavant, ii
nous reste encore quelque chose a dire. Comme
nousnous sommesproposé, dans ce premier livre
des «pAoWMttca,de préparer les esprits tant a
comprendrequ'a reccvoifcc qui doit suivre main-
tenant que te sol est débarrassé et que la placeest entièrement nette, il nous resto à mettre l'es-
prit dans une bonne disposition, et à le rendre
favorableaux principesque nous voulonsloi pro-
poser.Uneentreprise nouvelle rencontrédeaobs<a-
(i7&)
des, non-seulement dans l'otabMssementsolidedes ançleaaes doctrines, ma!s encore dans t'opl~«{onanticipéeeM'Méefausseque l'on se faitd'eue.Nousdevonsdonc nous eBbrcerde donner, de tadoctrine que nous proposons, une opinion justeet bonne, mais provisoire, et qui dure jusqu'aujnoment où la réaute eue-meme ~er<tmise devantles yeux.
iM. Nousdevons d'abordprjier les hommesdene point penser que notre intention soit de fonderquelque secte en,pai~sOpMe, &là manière desanciensGrecs, ou de quelques modernes, commeTelesio, Patricius, Séyértnus ce n'est point lànotre but, et nous ne pensons pas qu'il importebeaucoup aux affaires humaines que l'on sache
quellessont les opinions abstraites d'un esprit surla nature et les principes des choses; et il n'estpas douteux, quant aux systèmes de cette sorte,qu'on en puisse faire revivre beaucoupd'anciens,et créer beaucoup de nouveaux tout commeon peut imaginer plusieurs thèmes célestes, quicadrent assez bien avec les phénomènes, et diCë-renttousentr'eux.
Mais nous n'avons aucun souci de toutes ceschoses soumises à l'opinion et en même tempsfort inutiles. Notrebut, au contraire, est d'essayersi nous pouvons donner à la puissance et & la
grandeur de l'homme des fondementsptus solideset eu étendre le domaine Et quoique noussoyonsparvenus de cotés et d'autres, et dans dessujets spéciaux, des résultats plus vrais, pluscertains ( a notre seps du moins) et en même
temps plus utiles queceujxqui ont cours mainte.nant parmiles hommes,etque nousdevions,rassem-bler ces résultats dans la cinquièmepartie denotre
jtM<<t<(f<t<MM,cependantnous ne proposons au-
(175)
Mne théorie universelle et complète. Mne nous
semble paa que le temps d'une telle théorie soit
encoreatrivé. Bien plus, nous n'espérons pas quenotre vie seprolongera assez pour mettre la der-
nière mata &la sixième partie do notre fM«<M<-
f<t<<oM,destinée & la philosophie ibnd~e 9Mrla
MgtUmeÏnterprétattonde ta nature; mats cesera
assez pour noua d'arhver à desrésultats sages et
utiles dans la sphère intermédiaire, de répandredans ta postéfite quelques pures semences de vé-
rité et de ne po4ntfaire défaut tt rentréede ecite
ère de grandes ohoses.il?. Mais de même qMenous ne voûtonspas
fonder' de secte ne promettons pas. degra-ttuertes hommesd'invenHonsnouveRes.Onpour-rait cependant nous dire que nous, qui parlonssi souventdes œuvres, et y rapportons tout, nous
devrions bien en présenter quelques-unes pour
gages. Mais notre méthode et notre esprit (nousPavonssouventdéclare avec beaucoupde netteté,
et Mest à propos de te répéter encore ), ne
consistent point à tirettes oeuvres des ceuvres,
ou les expériences des expériences, commefont
les empiriques, mais à tirer des œuvrer et des
expérienceslescauses et les loisgénérales, et réci-
proquement des causes et des lois générales des
oeuvreset des expériences nouvelles. Et quoi-
quedansnos tablesde découvertes, qui composentla quatrième partie de I'fM~MM!«OM~et dans
les faits particuliers choisis pour exemples et
présentés dans la seconde, et encore dans nos
observations sur PMstoire, décrite dans la troi-
sièmepartie de l'ouvrage, tout homme d'une pers-picacité et d'une habileté médiocres, pourra trou-
verd'importantes inventionsindiquéeset désignéespartout, nous avouons toutefois ingénument quel'histoire naturelle que les livres et nos propres
(i76)
expériences nous ont fournie Jusqu'ici, n'est niassez abondante-ni assez certaine pour aervir etsatisfaire aune légitime interprétation dela nature.
C'est pourqaoi si quelqu'un se sent plus enclinet plus propre aux arts mécaniques,et se trouveassez de sagacité pour dépister les inventions, àla simple vue de l'expérience, nous lui permettonset lui abandonnons la tâche de recueillir, commeen passant, dans notre histoire naturelle et dansnos tables, une foule de faits,et de leur donnerune applicationpratique, la vraie métaode portantainsi avant terme des intérêts provisoires, Pour.nous, qui voyonsplus haut, nous déploronstout letemps que perd l'esprit à recueillir de cette sortedes fruits anticipés,commetes globesdorés d'Ata-lante. Nous n'avons point envie d'étaler avec unejoie puérile des pommesd'or, mais tout est pournous dans le triomphe de l'art sur la nature nousne nous hâtons point de recueil! de simplemousse ou une moisson en herbe, mais nous lalaissons mûrir pour la récolter.
ii8. On pourra aussi sans aucun doute remar.quer, en parcourant notre histoire naturelle etnos tables de découvertes, quelques expériencespeu certaines ou même entièrement fausses, eten conséquence on pensera peut-être que nos dé-couvertes reposent sur desfondements et des prin-cipes faux ou douteux. Mais il n'en est rien caril est nécessaire que de pareilles imperfections seglissent au début.C'est comme lorsque dans l'écri-ture ou l'impression une lettre ou deuxpar hasardsont mal formées ou mal placées le lecteur d'or-dinaire ne s'en trouve pas fort embarrassé, carla vue d'etle-même corrige facilement ces fautes.Que l'on se mette donc dans l'esprit que des ex-périences fausses peuvent avoir cours dans l'his-
toire naturelle, dont bientôt les bannira facilement
(i7nla dëcouvette des causes et des principes. Cepen-dant il est wai que si l'histoire naturelle et les
expériences étaient remplies d'erreurs nombreu-
ses, répétées, poursuivies, aucune force d'esprit,aucune ressource de l'art ne pourrait y remédier
etrestituer ta vérité. Ainsi donc, si dans notre
histoirenaturelle, qui a été rassemMéeet vérinée
avectant de soin, de sévérM, et presque de reli-
gton, il setrouve quelques faits erronés ou con-
trouvés, queae doit-on pas dire de l'histoire na-
tareHevatgaire, qui au pr!x de ta nôtre, s'est mon-
trée si négttgënteet si faci!e, oude la philosophieet des sciencesélevéessMrde tels sables ( onpiu-tût sur de telles sirtes 1 P Quepersonne,doncne
s'émeuve dece que nous avons dit.119. On rencontrera aussi dans notre histoire
naturelle beaucoupde choses, ou de peu d'impor-tance et vulgaires, ou viles et iiiibéraies, ou tropsubtiles et de pure spéculation, et à peu prèsde nulle application, toutes choses qui pourrontrebuter et aliéner l'esprit.
Quant aux sujets qui paraîtront vulgaires, nous
ferons observer que d'ordinaire on ne fait rien
autre chose que-de rapporter et d'accommoderles causes des phénomènes rares aux faits quise produisent fréquemment, et qu'on ne recher-
che jamais les causes des événements fréquents,et qu'on les admet comme des faits accordés et
reçus.Ainsi, on ne recherche pas les causes de la
pesanteur, de la rotation des astres, de la chaleur,du froid, de la lumière, dé la dureté, de la mol-
lesse, de la rareté, de la densité, de la liquidité,de la consistance, de l'animation, de Vinanima-
tion, de la similitude, de la dissemblance, et
en<inde l'organisation; mais admettant tous ces
faits commemanitesteset évidentspar eux-mêmes,-8.
<Ï78)
on raisonne et l'on discute sur tes antres ph~nomënesqui ne sont ni si famUiorani s; fréquents.
Pour nous qui sommes certains qu'on ne peutporter aucun jugement sur les phénomènes rareset extraordinahes, et encore moins mettre au jourdes faits nouveaux, si l'on ne coanatt les causesdes phénomènesvuhpUces, et si t'on n'a légitime-ment découvert et approfondiles causes des caa-ses, noussommesnécessairement conduits a rece-voir dans notre histoire,les faitsles plus~nigaires.B'aiBetOis,nous ne connaissonspas de plus grandobstacle au progrès de la philosophie, que cettehabitude de ne point remarquer et étudier atten-tivement les chosesqui sont familièreset fréquen-tes, de les noter en passant et de n'en point re-chercher les causes: la vraie méthode demandeque l'on s'occupe tout autant d'approfondir lesfaits connus que de recheccher les fait inconnus.
120.Quant à l'utilité et Ma bassesse des chosespour lesquelles il fautdemander grâce d'avance,nous déclarons que leur place estaussLMen mar-quée dans l'histoire naturelle que celle des chosesiesplus magnifiques et les. pluspeecleuses. L'his-toire naturelle n'en est aucunement souillée; lalumière du soleil entre également dans les palaiset dans les cloaques, sans se soulUefjamais. Nousn élevonspas un capitole et ne dédions pas quel-que pyramide &l'orgueil humain, mais nous fon-(Ionsdans l'intelligence humaine un temple saintà l'image du monde. Moussuivons notre modèle.Tout ce qui est digne de l'existence, est dime dela science, qui est l'image de l'existence, ~eschoses viles existentaus&ïbien que les choses ma-gnifiques. Bien plus, de même que parMs!desodeurs exquises émanent de certaines substancesputrides, comme le musc et 1~ civette: ainsi,d<*faits vils et repoussants MFtquelquëBttisIx
(~9)plus pure lumière et Ia*p!asbelte connaissance.MaisenvoH&trop sut co sujet, car ce genre de
dédainn'appartient qu'aux enfants et aux femmes.121. Mais voiet unepr~vendonqu'il faut exami-
ner avec beaucoup plus de soin; l'esprit vulgaire,et même tes inteUigeoc~ plus relevées, qui oc
sortentpasdu cercle habituel de l'expërience.pour-ront trouver dans cotre Mstoirebeaucoup de cho-ses trop ,rechietcMeset qui ne paraîtront saHstaire
qa'anec<n~08~&va!ne.C'est pourquoi nous avon:dit et nous répéterons avant tout sur ce sujet,qu'au début de notre entreprise et pendant un
temps nous ne recherchons que les expériencesttMMMMM~et non les /W<e<MetMM,a l'exemple
delà. création dtvtne,qut. nous l'avons déjà ditsouvent, ne produisit le premier jour que la lu-
mière, et iut consacraun jour entier, ou elle nemêla à cette œuvre pure absolument aucun ou-
vrage matériel.
St quelqu'un pense donc que des expériencesde cette sorte ne sont d'aucun usage, it en jugeabsolument, comme il ferait de la lumière, en dé-
clarant qu'elle ne sert à rien, parce qu'elle n'a
rien de solide Mide matériel. Au vrai, il faut dire
que la connaissance des natures simplesbien ap-
profondieet définie, est comme la lumière, quidonne accès dans le secret sanctuaire des oeuvres,renterme en sa puissance et entraine après soi
toutes les troupes et les bataillons des nouvelles
découvertes.,et les sources des principes les plusélevés~et cependant par elle-même n'est pas d'un
grand usage. Les lettres de l'alphabet, prises iso-
lement, ne signiMentrien et ne sont d'aucun usage,et cependant eHes entrent comme matière pre-
miero dans la composition et f arrangementde
tout discours. Les-semencesqui ont tant de valeur
en germe, dont aucun usage par ettcs-memes,
(MO)
si ce n'est lorsqu'elles se développent. Et tesrayons dispersés de ta lumière, s'ils ne viennentà M réunir, ne peuvent répandre leurs bienfaits.
S! Fon s'oBënse de certaines subtilitésSpécula.tives, que dira-t-on des scolastiques qui ont faitune part immense aux subtilités? Mais leurs sub.tilités étaient toutes dans!es mots ou au moinsdans !es notionsvulgaires,ce qui revientau même,et non dans les choses et dans la nature; ellesn'avaient aucune utilité ni dans leur origine, nidans leurs conséquences;cen'étaient pas des sut*tiUtés,inutiles pour le moment,mais devant porterdans ia suite des fruits inBnis .commesont ceUesdont nous parlons. Que!es hommes tiennent pourcertain que toute la subttitte des discussions etdes conceptions de l'esprit, lorsqu'on l'emploieaprès la découverte des prtncipes, est tardive etvient après coup et que le védtabte temps de lasubtilité est celui où l'on examine les titres del'expërience, et où l'on en tire les lois générales;l'autre subtilitéenveloppela nature et l'embrasse,mais eMene la saisit ni ne la subjugue, et rienn'est plus vrai que d'appliquer à la nature ce quel'on dit ordinairement de l'occasion ou de la for-tune eMeest c/tef h~ p<M'-<<cf<ntte<p~ïMcep~-derrière.
Enfin, nous devonsdire du mépris dans l'his-toire naturelle pour les choses vulgaires, ou viles,ou trop subtiles, et inutiles au début, ce quedisaitcette femme, et qui doit nous tenir lieu d'oracle, àun prince tout enflé de sa grandeur, qui rejetaitsa demande, comme indigne de la majesté d'unmonarque et trop au-dessous de lui ce~c donc<<'<e roi; car il est trës-certaiu qa~onne peutobtenir et exercer l'empire sur la nature, si l'onméprise de telles choses comme trop petites etviles.
(MU1
i32. Votciencore une autre prévention on dira
qu'Hest bien extraordinaire et bien dur que nousrenversions ainsi toutes les sciences et tous lesauteurs à la fois, et cela sans appeler ¬re aide
quelqu'un des anciens qui nous serve de rempart,maispar nos seules et uniques forces.
Noussavonsque, st nous avions vouluagir avecmoins debonne foi nous aurions pu retrouver ceque nous proposons aujourd'hui, ou dans tes siè-cles anciens avant l'époquede~Grecs, lorsque No*rissaient, maissans bruit, les sciences naturellessurtout, qui n'avaient pas encore été envahies
par tes trompetteset les Bûtesdes Grecs; ou bien,par parties au moins, dans quelques-uns desGrecseux-mêmes, et tirer de ta de l'autorité et de l'hon-neur, comme font tes hommes nouveaux qui se
façonnent une noblesse à la faveur d'une généalo-giequi les fait descendre de quelque race antique.Pour nous, &wt8de l'évidence de nos principes,nous rejetons toute feinte et toute imposture, etnousne pensons pas que notre entreprise soit plusintéresséeà ce que ces nouvellesdécouvertes aientété autrefois connues des anciens, et se soientéteinteset renouvelées ainsi à travers les événe-ments et les ages du monde, que ne le. sont leshommes à savoir si le Nouveau-Mondeest l'an-cienne lie Atlantide et a été connu des anciens,ou s'il a été récemmentdécouvert pour la premièrefois.Lesdécouvertes doivent être demandées lalumièrede la nature, et non aux ténèbres de l'an-
tiquité.Quant&l'ensemble de la critique. il est très-cer-
tain que pour celui qui examine sérieusement la
chose, il ya plus de raison et de modestie à agirainsid'un seul coup ~qu'àruiner partiellement lesanciennesautorités. Si les erreurs n'avaient paseuleurs racines dans les notions premières, il eut été
(182)
impossible que certaines découvertes hcuccuscs
n'eussent pas remédié <mma!. Maiscomme tout
reposa sur des erreurs iondamehtates. et que tMitommes négtigèrent ptutûtet passèrent sous si.
ience ta nature et la, réalité,qu'ils ne portèrent un<auxjugement sur cites, H n'est point étonnant
qu'Mane v!nrentpas à bout de<:edontits n'avaientnutsoacit n'arrivèrent pas au but qu'Us ne s'e.
talent pointmarquét et ne parvinrent pasau termed'une rente ou H~n'etaient pas entrés, ou dont i!s
s'ëtMe<t~Gaft6s.Parte-t-ohdo notre présomptton?Cettes, sique!-
qu'un se vante de pouvoir, par ta fermeté desamaiaeHa sûreté de soncoup d'œit, tracer une li-
gne plus droita et un ëere!e plus parfait que per-sonne aKmoade,i!.y a ta comparaisonde talents;mais si quelqu'un aBirme qu'it peut, avec te se-cours de la règle et du compas, tracer une ligneplus droite et un cercte plus parfaitqu'aucun autre
par la seule habileté de i'œii oude la main, assu-rément on ne te taxera pas de forfantepie. Cequenous disons ici ne s'applique pas seulement à ce
premier effortpar tequet nous ouvronsla carrière,mais encore aux travaux de tous ceux qui nous ysuivront. Notre méthode de découvectes rend à
peu près tous tes esprits égaux, et ne laisse pasgrand' chosea teurexcettence naturelle,puisqu'elleveut que tout s'accomplisse pap des règles et def:démonstrations très -apretéps. C'est pourquoi,3commenous l'avons dit souvent, dans notre œu-vre il y a plus de bonheur que de talent elle est
plutôt le fruit du temps que de notre esprit, tt yaen effetdu hasard tout aussi bien dans les penséesde t'hommeque dans ses actions et ses œuvreSt
iM. Nous:pouvonsdire de nous ce que certainautre disait par plaisanterie: Mne peut se iaicc
~tt'onaiHa même maoièfe de voir, quandon boit
(IM)
tes uns du vin et les autres dé l'eau.~ jU'estun
mot qui trancheparfaitementla d'nicMité.~au-
tres hommes, tant anciens que nouveaux, ont bit
dans les sciences une liqueur toute:crue. comme
de i'eau.découlant apontanémentde l'InteUigencCt
ou que l'on pompaitpar les roues do la dialectique
d'unesotte de pu!ts: pouf nous, nous buvons et
nous versons une liqueur tir~e d'une mnnM de
raisins, tous mûrs et bien à point, pecaeHHasur
des grappe~ de toutes sortes foulés ensutte au
pressoir,rassis et clarifiés dans ~cs euwes~Il n'ya donc rien d'étonnant si nous ne pouvonsnous
entendre avec les autres.
i2&. Onpourra prétendre encore que nousn'a-
vonspoint fixéaux sciences le but le meilleur et le
plusy rai, nous renvoyantainsi une critique que
nous adressons aux autres doctrines. On dira qu@
la contemplationde la vérité a plus de digoiMet
denoblesse que toute i'uUHteet la geandeur des
opérations de l'industrie; que ce long et soucieux
séjour dansl'expérience et la matière, et lei flotde
phénomènes qui se pressent, cloue enquelquefa-
çon l'esprit à la terre, on plutôt le plonge dans un
tartare de confusion et de perturbation, l'etoigneet le prive de la sévérité et de la ttranquiliitéde la sagesse abstraite, qui est un état bien plusdivin.
Nousdonnonsles mains à cette façonde penser.et nous poursuivons avant et par-dessus tou),ce
beaufruit qu'elle vante. Nousvoulonsgraver d&nx
l'intelligencehumaine uno fidèleimage du monde
telqu'il se trouve, et nontel quela raison decha-
cun peut l'inventer. Or. pour arriver ià, il n'est
d'autre moyen que de faire du monde une dissec-
tion et une anatomietrès-exactes. Pour cee ma-
nières de mondeset ces singes de créations que
l'imagination humainea ineptcment édifiés dan-!
(iM)
tes phUosophtés,il faut souder dessus sans pitié.Que lés hommes sachent bien comme nous ra*vonsdit plus haut, queUediNërcnco il y a entreles <<<c~de l'esprit humain et tes idées de t'en.tendementdivin, Les unes ne sont que dès abstrac-tions arbitraires tes autres sont les vraies em-preintes du Créateur sur ses créatures, empreintesgravées et parfaites en la matière par des lignesvéritables et exquises. C'est pourquoi tes chosessont ici .dans leur nueréalité, ta vérité !CtFutilitémêmes, et tes inventions doivent-~treptus esti-mées comme gagestte la vérité, que commebien-faitricesde la vie.
iS5. On nous objectera peut-être encore, quenous faisonsà peu près ce qu'on a déj&fait, et queles anciens ont suivi la même méthode que nous.Et certains esprits pourrontimaginerqu'il est vrai.semblablequ'après tant de mouvementet d'eCbrts,nous aboutirons enSna quelqu'undes systèmesque vit fleurir la Grèce; car, dira-t-on, tes anciens.au début de leurs méditations, rassemblaient ungrand nombre de faits et d'exemples, en dressaientdes tables, et tes classaient en ordre et par cha-pitres, puis ils tiraient dé là leurs philosophiesetleurs arts, ne se prononçant qu'après information,et répandant dans leurs écrits des exemples pourprouver leurs assertions et éciaircir leurs idéesmais ils pensaient qu'il eût été superflu et fatigantde produire tous tes faits observés, et de mettre aujour tes recueils entiers qu'ils en avaientcompo.sés ils ont fait ce qui se pratique d'ordinaire lors-qu'on élève un édifice: après l'avoir achevé, on re.tire les machineset les échettest Et,certainementil n'est pas nécessaire de croire qu'ils aient suiviun autre procédé. Maisà moinsquel'on n'ait coni-plètementoublié ce que nous avons dit plus haut,on répondra tacitementa cetteobjecUon, P~tût
(i8S)
à ce scrupule. Nous reconnaissons nous-mêmeschez les anciens, et l'on trouve dans leurs livresâne méthode de recherches et d'invention. Maiscette méthode consistait a s'envoler <!ecertains
exempleset de quelques faits (auxquelson joignaitles notionscommunes, et probablementquelques-unesdes opinions reçues, le plus en faveur), auxconclusions les plus générales et aux premiersprincipesdessciences, et a tirer de ces principesétevés au rang d'axiomes incontestables, les véri-tés secondaireset les.inférieures, par une série de
déductions et ces notions ainsi acquises, consti-tuaient leurs arts. Si on leur proposait des faitsnouveaux ou des exemples en contradiction avecleurs dogmes, ils les ramenaient avechaMictéà laloi générale, par des distinctionsou par des inter-
prétations, ou bien ils tes repoussaient tout sim-
plement par des exceptions; d'un autre côté, ilsaccommodaientlaborieusementet opiniâtrement àleurs principes tes causes des faitsqui ne leur pré-sentaientpas tes mêmesembarras. Maiscette his-toire naturelle et cette expérience n'étaient pointce qu'elles devaient être, il s'en fallait certes de
beaucoup, et s'envoler ainsi subitementaux prin.cipes les plusgénéraux, perdit tout.
136.On nous dira encore qu'en défendant à l'es-
prit de juger et d'établir des principes certains,avant d'être parvenu légitimement par tes degrésintermédiaires aux lois tes plus générales, nousengageonsl'intelligenceà suspendre toutjugement,et nous allons directement à l'aoataiepsie. Nousn'avonsen vue ni ne proposonsl'<tc<!<<!<ep~e,mais
t'cMca~ep~e~ nous n'Otons point aux sens leur
autorité, nous leur donnons des secours nous ne
méprisonspoint l'intelligence, nous la réglons. Entoutcas, il vautmieux savoirce qu'il faut, et croire
quenousn'avons pMta toute'science, quede croire
(t86)y
que nous avonsla t0ute*scienceea ne sachant riende: coqu'il iauti
?7. Voici encore plutôt !un dentequ'une objec-tiunoo nous demandera si nousne partons que dola philosophie naturelle, ou si noua voulons en-
core appliquernotre inéthode auxautres sciences,logiques, morales, poHtiques. U est certain quonous avonsen vue toutes ces sciences a la M~ etde même que 1&logique vulgaire, oh règne le &yl<iogisme~ne s'adresse pas seulement aux sciencesnaturelles, maisa toutes sans exception, noifenté-thode qui procède par <M~<e<<<Mt,a a<Msiâneportée universeilen Nouscomposonsaussi Mea unehistoire et dressonsdes taMesdedecouvertes de lacoière, de la crainte, du respect et dea autres sen-timents. ou d'exemplesd'affaires civiles ou desopérations mentalesde la mémoire,de la cdmpo4sitionet deL division, du jugement et autres sem<blables, que du chaud et du froid, d&la lumière,de la végétation et autres phénomènes du métneordre. Toutefois, comme notre méthoded'iater-prétation, après que les matériaux ont été ras*semblés ~t mis en ordre dans i'histotre, 'n'a passeulement égard aux opérations et à l'exercice doi'inteUigence,(ainsi que la logique vulgaire), maisencore à la nature des choses, nous régions l'es-prit de façon à ce qu'il puisse aborder l'étude decette nature avec des procédés parfaits de touspoints. C'estpourquoi, dans notre doctrine de i'<efpf~a~<Mt,nousfaisonsentrer un grandnombrede préceptes .qui conformentà beaucoup d'égard!)la méthode de découverte la manière d'être etaux conditionsdu sujet qui fait l'objet dn nos re.cherches.128. Mais on ne pourra pas même mettre endoute si uotro intention est (le détruire et anéantirla phnosophie, lesarts et tes sciences actut~tëmëm
(1S7;!en usage car, tout au contraire, titous souscrivons
volontiers a leur usage, &leur culture et à leurs-
honneurs cous ne nous opposons d'aucune ma-
nière a ce qu'eues alimententtes discussions, ser-
vent! auxd'scours d'ornements, soient professéesdans ïës chaire~, pr'Steat &ta vie civile ta brièvetéet !acommodité de leur tour, et en un mot, aient
cours parmi les hommescommeune tnoanaie re"
çue par un consentement générât. Bien mie<<x,t
nous déclarons ouvertement que ceUes que aoue
voûtonsmtr0duïre ne seront pas très-propres &ce~
divers usages, car eues ne pourront, d'aucunesorte, être mises &ta portée du vulgaire, si cen'est cependant par Ïeura effets et !euM coasé-
quèncespratiques. Quant &la sincérité de notre
aCectionet denotre bonnevolontépour les sciences
reçues, nos écrits déjà puN'és., surtout notre livre
sur r~<McctK~M< JSe~Kces,en font foi. Kous
ne ferons donc pas de nouveauxdiscours pour en
donnerla preuve mais nous répéterons constam-
ment, qu'avec les méthodes actuelles il n'y a pasde grands progrès possibles dans la théorie des
sciences, et que l'on ne peut obtenir une largemoissonde conséquencespratiques.
139.Mne nous reste plus qu'à dire quelquesmots~
de l'excellence du but que nous nous proposons*Placé plus haut, cet éloge eût ressemblé a un beau
rêve; mais maintenant que l'on connaît le fonde-
ment de notre espérance, et quenous avonsdissi-
pé tous les préjugé-)contraires, il aura peut-être
plus d'autorité. Si nous avionsmené a terme notre
entreprise, et accomplil'oeuvre jusqu'au bout, sans
appeler les autres hommes partager,nos travaux
etnous prêter leur ticcours, nous ~'aurions pas
essayé un tel éloge, de crainte qu'on ne le prit
pour le panégyriquede nottre propre mérite; mais
puisqu'il faut provoquer les cSorts de .mes sem-
HM)
blables, exciter leur ardeur et ennammer leur
zèle. il est très'a-propos de remettre devant leurs
yeuxte prix élevépromis à ces efforts.
En premier lieu, il nous semble que parmi tes
actionshumaines, là plus belle sans comparaison,0
c'est de doter le mondede grandes découvertes,et
c'est ainsi qu'en ont jugé les siècles anciens. !!s
décernaient les honneurs divins an.: inventeurs; à à
ceux au contraire qui s'étaient signalésau service
de l'état, tels que fondateursde vii!eset d'empires,
législateurs/libérateurs de la patrie assiégée de
maux cruels, vainqueurs des tyrans, et autres sem-
blables, ils n'accordaient que lettre et les p~o-
gativesde héros. Et si l'on fait une juste comparai-son de ces deux sortes dé mérites, on applaudiraau jugement des anciens âges; car le bienfait des
découvertes s'étend a tout le genre humain, les
servicesci vitsà un seul pays seulement: ceux-ci
ne durent qu'un temps, les autres sont éternels.
te plus souvent les états n'avancent qu'au milieu
des troubles et par de violentessecousses; mais les
découvertes répandent leurs bienfaits sans nuire à
personne et sanscoûter de larmes.
Lesdécouvertes sont comme des créations nou-
velles, elles imitent les œuvres divines, comme l'a
biendit te poète:e Lapremière dans les temps anciens, Athènes
la célèbre, donnaauxmalheureux mortels les fruits
qui se multiplient, récréa la vie, et sanctionna les
lois. ·
Et il est digne de remarque que Salomon, com-
blé de tous les biens, puissance, richesse, magni-
Scencc des oeuvres, armée, serviteurs. Botte, re.
nommée, admiration sans réserve, n'en ait choisi
aucun pour se glorinër, mais ait déclaré que <«
gloire deDieu est de <Mf<~t' ae~cM, M gloire
dMfOtt<6<«~COMWtf.
tM9)
D'un autre cote, que l'on songe &la diBerence
qu'il y a entre ta condition de l'hommedans un des
royaumes les plus civilisésde l'tEurope,et la même
conditioodaosuaodes!4giQnslespiusjtncuites et
barbares du Nouveau-Monde cette diNereneeest
telle, que l'on peut dire à juste titre que fApnMtM:
~<M~~t~<pcM~f~oHtMte,non'seulement~ cause
des services et des bienfaits qu'Mpeut lui rendre,
mais par la comparaison de leurs diversescandi"
fions. Et cette diversité, ce n'est pas le soi, ce n'ee-t
pas ciel qui l'établit, ce sont tes arts. <ifaut aussi
«'marquer !a puissance, vertu et les consé-
quencesdesdécouvertes; elles n'apparaissent nuUe
part plus mani~sicment que dans ces trois inven-
<iM))8,inconnues auxanciens, et dont tes origines,
quoique récentes, sont obscures et sans sioirK
l'imprimerie, la poudrer canon et laboussole, qui
ont change la ~ce du monde, la premiète dans tes
lettres, la seconde dans l'art de la guerre, la troi-
sième dans celui de ta navigation d'où sont venus
des changements tellement innombrables, que ja-
mais empire, Sfcte ou étoile ne pourra se vanter
d'avoir exercé sur teschoseshumaines autant d'in~
<!uenceque ces inventionsmécaniques.
Ensuite nous distingueronstrois espèceset com-
me trois degrés d'ambition ta première espèce
est celle des hommes qui veulent accroltre leur
pouvoir dans leur pays c'est la plus vulgaire et la
plus basse la seconde. ce!iedes hommesqui s'ef-
forcent d'accroître la puissance et l'empire de leur
pays sur le genre humain cetle-ci a plusde dignité
et n'en porte pas moins tons les caractères d'une
passion maisceux qui s'eBbrcentde fonder et d'g-
tendre l'empire du genre humain lui-même ~ur
la nature entière ont une ambition (si toutefoison
peut lui donner ce nom) incomparablement plus
sage et plus relevée que les autres. Mais l'empire
(MO)de l'hoBMMsnrles choses a «onurique fondementdans les arts et les sc{ences,car qtt
ne commandea la nature qu'en lui obéissant.
Bisonsencore que si l'ntnit6 d'une découverte
particulière a tellement frappé tes hommes, qu'ilsaient vit pins qu'un homme dans celui qui pouvaitainsi étendre un seul bienfait à tout le genre hu-
main, comNenpiMS reipve ne parattra-t-Hpas defaire une décoMverteqni, elle seule, donne la clefde toutes les antres? Et cependant, pour dire fontela Tërité,de mêtne que nous avonsde grandesoNi-
gations à la lumière, qui nous permet d'aller d'un
iien l'antre, de pratiquer tes arts, de lire denous reconnaitre mutuellement, et que néanmoins
la pure contempiation de la Inmièrc etle-m&mea
plus d'excellence et de beauté que ses usages si
mnitipliés, ainsi bien certainement la pure con-
templationdes choses dans leur réalité/et dégagedétente superstition, imposture, erreur ou confu-sion, renferme en soi plus de dignité que tout !efruit des découvertes.
En dernier lieu, si i'on ûbjecte que les scienceset les arts donnent souvent des armes auxmauvaisdesseins et aux mauvaises passions, personne nes'en mettra fort en peine. On en peut dire autantde tons les biens du monde; le talent, le courage,les forcés, la béante, les richesses, ta lumièreelle-meme~tles autres. Que !e genrehumain recouvreson empire sur la nature, qui lui appartient de dondivin, et qu'il retrouve sa pnissance.Ia droite rai-oon et une saine religionen sauront bien réglerl'usage.tM. t! est temps enBn que nousexpliquionsl'art
d'pf~f ia nature. OuoiquBnous pensionsavoif renferme en- cette méthode des préceptestrès-ntiies et très-vrais, nous sommes loin cepen-dant de lui attribuer une nécessité absolue (a ce
(iM!
point que l'on no puisse rien sans eue), on m6m~uneentière perlection. Notre opinion est que s! leshommes avaient sous la main une histoire exactede la nature et de l'expérience, et qu'ils en fissentt'aliment de leurs pensées; et que d'aiKeHrsii~
pussent s'imposer !a donMeobtigaUondedépoMH-Jerles opinions reçues et les notionsvatgaires, et
s'abstenir pour un temps d'élever leur esprit aux
premiers principes et aux lois qui en approchent!oplus; it se pourrait qMCjparla propre Coréedeleur intelligence, et sans autM art, ils rencontras-sent le vrai procédé de l'<m<erpM~«MhCar l'in-
terprétation est l'œuvre vraie et naturelle de l'm.
telligence, après que l'on a retiré tous les obstacles
qui arrêtent sa marche maiscependant,au moyende nos préceptes,le travail de i'esprtt aura beau.
coup plus de facilitéet, desolidité.
Nous sommes aussi bien loin d'affirmer qu'onne puisse rien ajouter à ces préceptes; mais tout
au contraire, ~ousqui mettons la force de fintel.
Mgence,,nonpas dans sa vertu ppopre, mats dans
soncommerce avec la réalité, nous devons décla-
ter que l'art des découvertes peut se développer
avec les découverteselles"mémes~
(i9~
MVBE SECOND.
i. FAtBBoattre dans un corps donné une ou plu-sieurs propriétéa noùveltes et t'en revétir, c'est
l'ôfBceetle but de l'industrie humaine. Découvrir
d'une propriété donnée la forme ou la différence
vraie, oula nature natnrante, ou la source d'éma-
nation ( cesont ta testermes qut indiquent le mieux
co que nous voulons désigner), c'est I'o<Bceet lebut de la science humaine. A ce doublebut essen-
tiel est subordonné un double but secondaire; au
premier, la transformation des corps les uns dans
les autres, dans les limitesdu possible; au second,la découverte pour toute génération et tout mou-
vement, du pfo~s datent, eCiectuépar un agentmanifeste et une matière manifeste, jusqu'à l'achè-
vementde la nouvelle forme; et aussi la découverte
de la constitution e<teMedescorps en eux-mêmes,et abstractionfaite de leurs mouvements.
3. L'extrême imperfection de la science, telle
qu'etle existe aujourd'hui, est manifestée même
par les idées vulgaires répandues sur son objet.Ondit avec raison que connattre véritablement,e*e<teoMK<~epar <e<causes. On établit encore
assez bien qu'il y a quatre espèces de causes la
matière, la forme, la cause etBcienteet la finale.
Mais tant s'en faut que la cause finale serve aux
sciences, qu'elle les corrompt plutôt, a moins quel'on n'étudie les actionsde l'homme. Ladécouverte
de la forme est tenue pour impossible.Quantaux
causes efficienteet matérietle, telles qu'on les re-
cherche et qu'on les reçoit, le plus reculées pos-sibleet sans le progrès latent vers la forme, rien
(iM)deplus superNcielet qui ait moinsde rapport avecune science véritable et féconde. Nous n'oublionspasque plus haut nous avons note et corrigé l'er-reur de l'esprit humain, par laquelle il attribueauxformes tout ce qu'il y a de plus important danst'esseuce.Quoiquedans la nature il n'existe vérita-blement rien que des corps individuels, accom-plissantde purs actes individuels d'après une loi;dansla science, cependant, c'est cette loi même,c'est la recherche, la découverte et l'explicationde cette loi, qui est le fondement tant de la con-
naissanceque de la pratique. C'est cette M et sesparagraphes que nous comprenons sous le nomde/b~nes, conservant ainsi une expression gene~ralement répandue et familièreà l'esprit.
3. Connaître la cause d'une certaine propriété,comme de la blancheur ou de la chaleur, dans decertains sujets seulement, c'est avoir une scienceimparfaite. Ne pouvoir produire un effet que surcertaines matières seulement, parmi celles qui ensont susceptibles, c'est avoir une puissanceégale-ment imparfaite. Connaltre les causes euicienteetmatérielle seulement, lesquelles causes sont mc-
`
biles et fuyantes, et comme les véhicules de laformeque les corps doivent revêtir, c'est pouvoirparvenir à de nouvelles inventions dans une ma-tière semblable jusqu'à un certain point et prépa-rée, maisnon pas reculer les bornes de la scienceet de l'industrie, qui ont des fondements plus pro-fonds. Mais connaître les formes, c'est avoir saisil'unité de nature au milieu des matières les plusdissemblables, et par conséquent pouvoir décou-vrir et produire des phénomènes et des opérationsinconnuesjusqu'ici, et-telles queni les vicissitudesde la nature, ni la pratique de l'expérience, ni lehasard lui-même ne leur eûssent jamais aonn6 le
9
(iM)yjour~et que l'esprit. humain n'y eût jamais songé.Ainsi <tpnc,~ela découvertedésarmes résulte unethéo~evraieetunepratiquelarge.
<t.Quoique la doNMevoie qui conduit l'homme àla puissance et-à la science soit intimementunieet n'en forme en quelque façon qu'une seule, ce-pendant, à cause de cette coutume aussi perni-cieuse qu'invétérée de se tenir dans les abstrac.tions il est plus sur de donner pour fondementaux sciences les faits constants de leur partie ac-tive, et d' .ssujétirla théorie à la pratique, qui endoit être la régulatrice. C'est pourquoi il faut voirquel précepte, quelle direction on peut surtout dé-sirer pour produire et faire naitre sur un corpsdonné quelque propriété nouvelle, et t'expliqueren termes simpleset le plus clairementpossible.
Par exemple, si l'on vent donner à l'argent lacouleur de l'or, ou un poids plus considérable (ense conformant aux lois de la matière), ou la trans-parence à quelque pierre non diaphane, ou la te.nacité au verre, ou la végétation à quelque corpsnon végétal; il faut voir, dtsons-nous, quel pré-ce te et quelle direction on désirerait surtout re.cevoir. Et d'abord, l'on souhaitera, sans nu! doute,recevoir une indication qui ne rende pas-les effortsvains, et l'expérience décevante. En second lieu,«n souhaitera un précepte qui n'astreigne pas acertains moyens fixeset à certains inodesd'opéra-tions particuliers. Car il se pourrait faire que l'ondut renoncer à l'entreprise, n'ayant m la faculténi la commoditéde recueillir et d'employerdégelsmoyens. Ques'il existed'autres moyenset ~'autresmodes (en dehors de ceux présents), de faire nat-tre une telle propriété, peut-être seront-ils de ceux<}tuse trouvent au pouvoir de l'opérateur; et ce-pendant, renfermé dans les étroites limites du pre-
(195)cepte, il nepourra les mettre en œuvre, ni arriver
terme. En troisième lieu, on souhaitera de se
voir indiquer quelque opération ou fait moins dif-
ficile à produire que la modification cherchée et
plus rapprochée de la pratique. Ainsi donc, on
peut déclarer qu'un précepte vrai et parfait pour la
pratique doit être ee~ conMM<M~,c'es<-à-dire, nous tn~K~fp<M*<«~y~ <*Op~'<!<<OK<<Ct'-
M~?~.Cequi revient absolumentMa découverte de la
forme véritable; car la forme d'une certaine pro-priété éstteHeque, supposéque cette forme existe,lapropriété donnée la suit infailliblement. EUeest
partout où est cette propriété, elle en est toujoursle signe certain, ou bien est toujours certainement
manifestéepar elle.Cette formeen même temps est
telle, que la supprimerc'est détruire infailliblement
la propriété donnée.Partout où cettepropriété n'est
pas, la forme manque; son absence est une néga-tioncertaine de la propriété, à laquelle elle est in-
variablement et uniquement attachée. Enfin, la
forme vraie est telle, qu'elle tire la propriété don-
née d'un certain fonds d'essence, commun à plu-sieurs natures, et qui est, comme on le dit, plusfamilier à ia nature que cette forme même.C'est
pourquoil'on doit déclarer que l'axiome ou le pré-
ceptevrai et parfait pour la théorie, est qu'Mfaut
trouver une nature coM~ef~~ avec la nature
proposée, et qui Mtt e~-Mt~Me la MMM~tMt
d'MMBM~Mfeplus ~p<MM<«e~ constituant un
~t<<tMe~Mfe. Ces deux préceptes, pour la pra-
tiqueet la théorie, sont une seule-et même chose;car ce qui est leplus utile dans la pratique, est en
mêmetemps le plus vrai dans la science.
S. Le précepte ou l'axiome pour la transfbrma-
!ion des corps, est d'une double espèce. M faut
d'abord considérer le corps comme la réunion et
H96)
l'agrégat de diverses natures simples; ainsi For
réunit ces propriétés, d'être jaune, d'être pesant,(l'avoir têt poids, d'être malléable, ductile, daus
telles proportions, de ne pas se volatiliser, de ne
rien perdrede sa quantité dans le feu, de se liqué-Merd'une telle manière, dese diviser et se rompreJe telles façons, et ainsi de toutes les autres pro-
priétés qui se réunissent dans l'or. Ontel précepte
apprend donc à produire la substance cherchée,
pur les formes des natures simples. Car celui quiconnaît les formes et les modes de la productiondit jaune, de la pesanteur, de la ductiuté, de la
fixité, de la Quidité, de la frangibilité, et des au-
tres propriétés, dans leurs diverses proportionset
conditions, travaillera à les réunir toutes dans un
certain corps, qui se trouvera ainsi transformé en
or. Ce mode d'opération revient au modeprinci-
pal que nous avons exposé. Car c'est par le même
procédé qu'on produit une propriété simple, ou
qu'on en produit plusieurs si ce n'est toutefois
qu'on éprouve plus d'embarras, et qu'on est plusgêné lorsqu'il est question de plusieurs, à cause
de la diBicultéde rassembler tant de propriétés,
qui ne se réunissent pas facilement, si ce n'est
par les voiesordinaires et en quelque façonbattues
delà nature. En tout cas, nous devons dire que ce
mode d'opérer, qui considère les propriétés sim-
ples, quoiquedans un corps-.concret,apour fonde-
ment ce qui dans la nature est constant, éternel,
universel, et ouvre à la puissance de l'homme un
champ si vaste, qu'au point où en sont les choses,la penséepeut à peine le mesurer et lecomprendre.
La seconde espèce de précepte, qui dépend do
la découverte du pf~t'~ datent, ne procède paspar les propriétés simples, mais par les corpsconcrets, tels qu'on les trouve d'ordinaire dans
la nature par exemple, lorsqu'on recherche par
(197V
queldéveloppement, de quelle manière et par quel
progrès l'or, ou tout autre métal on pierre, c~t
produit et vient de ses premiers rudiments a l'état
de minerai parfait ou par quel progrès les végé-
tauxse développentdepuis te premier assemblage
des sucs dans la terre, ou depuis l'état dés-
monce, jusqu'à ta parfaite formation de la plante,
a travers toute cette diverse succession do mou-
vements, et ce travail varié et continuel de la
nature; oit encore lorsqu'on recherche la loi de
!a génération des animaux, depuis la conception
jusqu'à l'enfantement; et ainsi de tous les autre"
développements corporels.`
Cependantce genre do recherches ne s'appliqua
pas seulement aux générations des corps, mais
encore aux autres mouvements et générations de
la nature; par exemple, lorsqu'on étudie toute
la série et les actions successives de l'alimenta-
tion, depuis la réception de l'aliment jusqu'à l'as-similation parfaite; ou le mouvement volontaire
des animaux depuis la première impression de
l'imaginationet la série des effortsintérieurs, jus-
qu'aux flexionset aux mouvementsdes membres
ou lorsqu'on cherche à expliquer le mouvement
de la langue, des lèvres et des autres instruments
de la voix, jusqu'à l'émission des sons articulés.
Toutes ces études ont aussi pour objets des pro-
priétés rassemblées, combinéeset organisées dans
leur réunion, mais elles s'appliquent plutôt à ce
que l'on pourrait nommer des coutumes de la
nature particulières et spéciales, qu'aux lois fon-
damentales et communes qui constituent les for-
mes. Cependant il faut avouer que ce secondpro-
cédé paraît plus prompt, plus facile à manier, et
donne plus d'espérances que le premier.Mais ta partie de la' pratique qui correspond à
cette partie de la théorie conduit l'opération, des
(M8)
manières d'être et des faits quise rencontrentor-dinairement dans la nature, &quelques autres quites touchent immédiatement ou qui n'en sont pasfort éloignes; mais les opérations les ptus impor-tantes et véritablement fondamentales sur la na-
ture, dépendent des premiers axiomes. Bien plus,1~oit il n'est pasdonné à l'hommed'opérer, maisseulement de connaître, comme dans les phéno-mènes célestes (car il n'est point donné à l'homme
d'opérer sur les corps célestes, de les changer oude les transformer), la recherche du fait lui-mêmeou de la réalité, ne se rapporte pas moins quela connaissance des causes et de leur concoursà ces axiomes premiers et universels sur les na-tures simples, comme, par-exemple, sur la na-ture de la rotation spontanée, de l'attraction oude la vertu magnétique, et de plusieurs autres phé-nomènes qui sont plus universels que les phéno-mènes célestes. Car on ne peut espérer résoudrela question de savoir si dans le mouvementdiurnec'est réellement la terre ou le ciet qui tourne, sil'on n'a compris auparavant la nature de la rota-tion spontanée.
6. Le pf< latent,. dont nous parlons, est
une chose que les esprits des hommes (assiégéscomme ils le sont maintenant) ne peuvent facile-ment concevoir. Car nous n'entendons pas par làcertaines mesures, ou des signes, ou des échoUesde progrès, visiblesdans les corps mais bien un
progrès continu qui échappe presque entièrementaux sens.
Par exemple, à propos de toute génération ettransformation des corps, il faut rechercher ce
qui se perd et s'envole, ce qui demeure, ce quisurvient, ce qui se dilate et ce qui se contracte;ce qui s'unit ouse sépare;cequi se poursuit ou
(199)se rompt; ce qui donneou arrête l'impulsion; ce
qui remporte et ce qui succombe et ain~i dureste.
Maisce n'est pas seulementSans ta générationCMla transformation des corps qu'il faut faire ce
triait; dans tous les autres mouvementset alté-
rations, on doit rechercher ce qui précède et ce
qui -suit; ce qui est le plusvite et ce qui est !<}
plus lent; ce qui donne le mouvement, ce qui le
règle, et ainst du reste. Mais toutes ces choses
sont maintenant inconnueset étrangères aux scieh~
ces, où semble régner un esprit aussi lourd qu'in-habile. Mais comme toute action naturelle s'ac-
complit par des transitions raniment petites, oudu moins beaucoup trop petites pour frapper les
sens, personne ne peut espérer gouverner ou
changer la nature, s'il n'a saisi et remarque pardes procédés convenables toutes ces opérations.
7,.La recherche et la découverte de la co~M<t-
tution cack4 des corps, est chose tout aussi nou-
velle que la découverte du p~o~s <a<~t et de ta
/<M'tMe.Nous sommes demeurés jusqu'ici dans !<*
vestibule de la nature, sans songer à pénétrerdans son intérieur. Mais il est impossible de re-vêtir un corps d'une propriété nouvelle, ou de tetransformer heureusement et exactement en unautre corps, si l'on n'a une juste connaissancedu corps a altérer ou transformer. Car on ferades tentativesvainesou au moins ditBcileeet erro-
nées, et mal appropriées h la nature du corpssur lequel on opéfera. C'est pourquoi il nous fautaussiouvrir et munir une route pour arriver à ce
dernier but.Les travaux accomplisdans l'anatomie des corps
organisés t commesont ceux de l'homme et des
animaux, paraissent-fort bons et très-unies, et
c'est !a une habile étude qui interroge bien lu
(MO)anature mais ce genre d'anatomie a un objet trës<visible, que les sens saisissent facilement, et nesort pas du cercle des corps organisés. C'est 1&quelque chose de'facile et de vulgaire, au prixde l'anatomie vraie de la co~M~~o~ cachée danstes corps qui passentpoursimilaires surtout dansles substances d'un genre déterminé: comme lefer, la pierre, et dans leurs parties; ou dans lesparties similaires de ta plante, del'animal: commeles racines, les feuilles, les Beurs,la chair, le sang,tesos, etc. L'industrie humaine n'a pas été jusqu'icienttèrement étrangère à ce genre-de recherchesc'est à quoi tend la séparation des corps simi-laires dans les distillations et les autres modesde solutions, dont le but est de faire apparaitrela diversité des éléments composants par la con-grégation des parties homogènes. Ce sont là desopérations en. usage, et~qui tendent au but quenous indiquons; quoique souvent elles trompentl'esprit, parce que l'on attribue à la séparationplusieurs éléments ou propriétés, comme ayantauparavant fait partie du composé, tandis qu'enréalité c'est le feu et la. chaleur, ou les autresmodes de décomposition qui les ont produites etMjoutées.Mais ce n'est encore ta~qu'une faiblepartie de t'eeuvre pour la découverte de la cons-titution vraie dans le composé; laquelle c<MM«-~M~oMest chose bien plus délicate et diCicite asaisir, et que le feu détruit plutôt qu'il ne la dé-couvre et ne la met au jour.
Ainsi donc il faut faire l'analyse et la sépara-tion des corps, non par le feu, mais par la raisonet t'MM~ct~Mtvraie, reposant sur des expériences,et par la comparaison avec les autres corps, et laréduction aux propriétés simples, et a leurs for"mes, qui se réunissent et se môtent dans le com-posé et abandonner Vulcain pour Minerve, si on
{2M)}
a te dessein de mettre en lumière la texture et lae<MM~<M<«Mtvraie des corps, d'où dépend dansles choses toute propriété et vertu occulte et
comme on dit, spécifique, et d'oa l'on tiré la loi
de toute altération et transformation puissante.Par exemple, il faut rechercher dans toute es-
pèce de corps, quelle est ta partie volatile et l'es-sence tangible; et si cette partie volatileest consi-dérable et gonBée, ou malgré et réduite; légèreou épaisse si elle tient plus de la nature de l'air
oudu feu; si elle est active ou paresseuse; faibleou
robuste;~enprogrès ou en retour rompue ou sui-
vie; en harmonie ou en lutte avec les substancesexternes et ambiantes, etc. Et pareillement étudierl'essence tangible, qui ne comporte pas moins de
différences que la partie volatile, ses poils et fi-
bres, et sa texture si variée; et encore la disposi-tion de la partie volatile dans la masse du corps,les pores, conduits, veines et cellules et les rudi-ments du corps~organique. Maisici même, et dans
toute la recherche de la c<~M<ttM<tOMc<teA< lalumière vraie et pur&vient des premières lois fon-
damentales et certes, elle sumtpour dissiper tout
embarras et toute ombre.8. Il ne fau~pas cependant en venir jusque l'a-
tome, qui présuppose le vide et une matière non
fluide, deux choses fausses; mais jusqu'aux par-ticules vraies, telles qu'on-peut les découvrir. Et
l'on ne doit point croire qu'il y ait là des em-
barras inextricables, mais. au contraire, plus on
poursuivra la recherche des propriétés simples,
plua My aura de lumière~ans la connaissance,
parce que l'esprit auraquitté le multiple pour le
simple, l'incommensurable pour*le commensura-
ble, l'indéterminé pour le calculable l'indéCniet
le.vague, poor le déterminé et lo détini, comme
il arrive pour les éléments des lettres et les tons~9.
!?)des accords, Les recherches naturelles aboutissenttt une coMMissauceparfaite, quand les mathéma-
tiques viennent comptéter et terminer les travauxde ta physique. Que personne non plus Mea'eCraio
nidetamuttipMciténi des fractions; car dans toutce qui est soumis au calcul i! est aussi faciledeconcevoir ou de poser«nmitMef qu*MoeMNtt6,ouun millième qu'uh entier.
9. Des deM espëcea d'axiomes qui ont etéêta-Mis plus haut, oo Ufe la vérttaMedivision de la
philosophieet des aeieBces,en appropriant notresens les termes reçus, qui ont le plus de rapportavec les choses à nommer. La recherche des for-<HMqui sont ( enraison du moins, et conformé-ment à leur loi) éterneHeset immobHes,coasti-tuera la Mt~<~pA~~Me/la recherche de la c<MMe
efficiente, de la <MO!«~,du pyo~s<<t«M(,etdela c<MM<<<M<tOKc<K}~e( touteschoses qui ont rap-port au cours ordinaire et commun de la nature.et non à ses lois fondamentales et éternelles )constituera la p&M~, à ces deux sciencestheo-
riques seront subordonnées deux sciences prati-ques a <<! p~tç<Me,<<tta~<'<tM~e,& Mt~<
physique, la Mm~M,conçue dans un sens raison-nable, et ainsi nommée à cause du champ im-mense qu'elle ouvrira et du grand empire qu'euedoit donner à l'homme sur la nature.
10. Le but de la science étant ainsi Nxe,il,nousfaut en expliquer tes préceptes avec ordre et mé-thode.
Les préceptespour i'Mt<efjM'~<Mt<Mtde <:<t<M~~se divisent en deux classes; les-premiers ensei-gnet'à tirer et â faire sortir de t'expérieoce leslois générales; les seconds, à dériver et concluredes lois générâtes denouvellesexpériences.
La première classe se divise en'trois parties.teiatives aux secours à donnep, tes uns aux sens,
(a<Mntes autres a ïa mémoire, et les troisièmes a Un-
MlUgcnceou raison.En euot, il faut d'abord recueillir une A&tam:
MatM~Meet <Mep<'<'tw<!M~t<esuuisanteet exacte
ce qui est le fondement de toute la science, et
il nefaut point feindro et imaginer, mais décou-
vrir ce que fait et admet la nature.
L'A~e~ewttMfcMee~e.cp~f~HeMtatcest si vaste
et variée, qu'elle confondrait et disperserait l'in-
telligence, si on no la nxait e~adistribnaitdahs
un ordre convenable. il faut donc former des <<t-
6<Met des~tc~<<!MteHM//<:/ott~ distribués d'une
telle façon et dans un tel ordre que rinteHigenco
puisse opérer sur eux.
Maismalgré de tels secours, l'esprit abandonné
à iui'm&me et à ses libres mouvements, est im-
puissant etinhabile à découvrir tes lois géncraies
il faut le rég!er et lui donner des secours. C'est
pourquoi en troisième lieu, il faut employer une
tM<<MC<tOMlégitime et vraie, qui est elle-mêmela
c~cjFde f<M<e<'pf~<!<<OM.C'est par cette dernière partie que nous com-
mencerons nous reviendrons ensuite aux pré-
cédentes.il. Onprocèdeainsi à la recherche des formes
sur la propriété donnée, il faut d'abord faire coMt-
p<t<'<t«)'edec<tM<ftt~K~Kcetous les ~MMconnus
qui offrent cette m6me propriété, quoique dans
des matières fort différentes..11faut faire ce re-
cueil à la façon d'un historien, sans théorie anti-
cipéeet sans trop de subtitité.-Prenonspour exem-
ple la recherche de la forme de la chaleur.-
M BaconénumèretoMteytcsmatièreset les chcom-
tancesdiverses<<&l'ontr~ave la' chaleur;tellesque les
rayonsdechaleue,lesmétêotes,la foudre,la flamme,etc.
C'est la ce que nous appelons table détre et de
pt~MMCC.
(S04)
i2. Secondement, il faut faire MMp<«'a~fc de-~<t~t<*<M<cM~?t<'etons tes/t<Mo&ne se rencon-tre pas la propriété donnée}car. ainsi que nousl'avons dit, l'absence de la propriété donnée en-tratnc l'absence de la forme.tout comme la pré-sence de tune implique la présence de l'autre.Mais citer tous ces faits serait une entreprise in-
Coie.
C'est pourquoi Hfaut rapprocher les faits néga-tifs des aNicmatifs. et rechercher la privation dela propriété dans les sujets seulement qui ont leplus de rapports avec ceuxôft Ja propriété existeet apparait. C'est ce que nous appeloas ?&<<:de
<~M~<t~<<OMOU<<*<CMCe<a& ~K<t<O~MM.
Baconmontreensuiteque la chaleurne setrouvepasdans un grandnombrede mati&rfset de circonstancesanaloguesà cellesoù ellese manifeste.Il eoum~MetexpliquetesdiversesexpériencesnégaMves.Par exemple,la cbaleurne se trouvepasdans tes rayonsde ta tnncetdesétoiles,danscertainescomètes,danstesêctairssans~tonnerre,etc.
M. Troisièmement, il faut faire <!<'Mtp<M'a«<~devant l'intelligence tes faits qui présentent la
propriété étudiée à des degrés différents; soit en
comparant la croissance et la décroissance de la,propriété dans te mémo sujet, soit en comparantla même propriété dans des sujets diBëreats.Puis-qu'on eMetJa forme d'une choseesten réaUtétachose même, et n'en diffèreque comme l'être dif-fère de l'apparence, l'intérieur de l'extérieur, lepoint de vue absolu du point de vue relatif à
l'homme; il s'en suit nécessairement que l'on nedoit rien recevoir pour la vraie forme, qui necroisse et ne décroisse sans cesse, lorsquece donteUe est la forme croit et décroît. Nous appelonscette tahle table de (<e~f~ou de contp~f~MOM.
(aos)yBacondonneIci une tabledes degrésde la chaleur,
depuislescorpsqui n'ont qa'anocertainedispositonala tecpvo!r,jnsqH&ceuxceuxqui ta conMexnehttoM-joMr$plusoa moinsintense.ït joint ces observationsiadescnpttond'aathenaometMaaif.
M. On peut voir, par tes tables-précédentes,comMea nous sommespauvres en fait d'histoirenatureHe. A c&tcd'expér!ences certaines etcons-tatëes~ se trouvent ptMs!eursfattsconnus par oui-dire, mais que nous ne donnons~Hest vrai. qu'enavertissantde teur douteuse obscurité et souventtnous sommes obMgësd'emptoyer ces expressions,que <*<m~MMea~~f<eMC~0)t ~MBCoMpousseplusfoMttes ree~Mfc/tM.
15. L'œuvre et l'office de ces trois tables est ce
que nous avons coutume d'appeler !a <'oMp<M*M-<tOtK<M/<t<«<<ef<t!t<rtMteKt~Mce.Cette compa-fM<toaétant faite, ondoit travailler ar<KdMC<tOK.Il faut trouver dans la eotnpar~MMtde toutes etde chacune des expériences, une propriété telle
que partout elle soit présente ou absente, croisse
eu décroisse avec la propriété donnée, et qu'ellesoit, comme nous l'avons dit plus haut. la limi-tation d'une nature plus générate. Si l'esprit dé-butait par établir une telle propriété ou loi ( ce
qu'il fait toujours quand il est abandonné à lui-
méme), il rencontrerait des chimères, des fan-
taisies, des principes reposant sur des notionsmat
définies, des lois à, réformer chaque jour, à moinsdepréterer. a ia façon des écoles, combattre pourdes erreurs. Sans aucun doute, de tels travauxauront plus ou moins de qualité, selon la force
et le talent de l'esprit qui les produira. Mais il
n'appartient qu'à Dieu, qui a créé et mis dans tanature tes former, et peut-être aux Anges et aux
intelligences pures, de connaître tes formes A
priori et par une appréhension immédiate, qui
(3M)
excède tesforcesde~f homme;tout ce que peut
notre esprit, c'est de procéder d'abord par des
Mt'gattMS,et d'aboutir en dernier lien aux <~f-tM<t<~s,âpres avoir fait toutes les exclusions con-
venables.i6. Hl fautdonc opérer dans là nature des solu-
tions et des décompositions,non par le feu, certes,mais parl'intelHgence,comme par Unesorte de feudivin. Le premier travail de i'<M<<MC«c!tvéritaMe.en ce qui touche la découverte des formes, con<siste dans le )'<~« et t'ea'e<M~CM.dechacune des
propriétés quine se trouvent point-dans toutes les
expériencesoù se présente la propriété donnée; ou
qui se trouventdans quelqu'unedes expériences ohla. propriété donnée ne se rencontre pas; ou.quel'on voitdans certainesexpériencescroître, lorsquedécroît la propriété donnée, ou décroître lorsquecelle-ci croit.. Alorsseulement. et en secondlieu,
après qa'on aura procédé au~etet ht'ea?e~M<tOK,selon les règles, il restera pour ainsi dire au fond,
toutes les. opinionslégères s'envolant en fumée,la forme certaine, solide et vraie, et bien déter-
minée. Ce travail, que l'on indique ainsi en peude mots, ne s'accomplit qu'à travers des diSi-cuttés et des détours nombreux. Mais autant quepossiblenous n'omettrons aucune des indications
nécessaires pour le bien conduire.i7. H faut prendre garde, et nous devons en
avertir continuellement. de ne point appliquerce
que nous disons des formes auxquellesnous accor-dons tant d'importance, à ces formesdont jusqu'ici!es pensées des hommes ont été occupées et les
systèmes remplis.D'abord, nous ne parlons pas présentement desformes combinées qui sont, comme nous l'avons
dit, ta réunion ou fusion de plusieurs propriétéssimples, telles que celles du Iton, de l'aigle, de
(207)
la rosé, de Fer et autres semblables. Le momentde traiter de ces formes viendra tprsque nous se-rons arrivés aux ~fo~f~ <a<etMet aux coM~t<M-ttOMaeete&tSps,et a fart de tes découvrir tellesqu'onlestrou)Vedanales substaaces.comme on dit, ounatures concrètes.
D'un autre coté, ce que nous disons des pro-priétés simples, ne doit pas s'entendre des for-mes ou idées abstraites, ou qui n'ont point dodéterminationmatérielle ou qM~sont mal déter-
minées. Car en partant des formes, nous n'enten-dons rien autre chose que tes lois mômes et lesdéterminationsd'un acte pur qui règlent et cons-tituent quelques propriétés simples, comme lachaleur, la lumière, la pesanteur en toute espècede matières et dans tous les sujets qui. peuventrecevoir cette propriété. Ainsila forme de la cha-leur ou la forme de la lumière, est absolumentla mêmechose que la.loi de la. chaleurou la. loide là lumière; car jamais nous ne faisons abs-traction de la réalité et ne perdons de vue la pra-tique. C'est pourquoi, lorsque nous disons dansla recherche dé ta forme de la chaleur, r~~dit~MM~, ou la <~Mtt<~M'C~pOtKt(<t/<M'<Ke<~e<<tcA<~eMf,c'est là même chose que si nous di-sions d'homme peut pfO(<M«e chaleur dansM~ corps dense, ou, sous un point de vue op-posé <<MnMtepeut ë~cccr ou ('(o~Mer~ cA<t-leur <<'MMCO'p~~C)'.
Que si quelqu'un trouve que nos formes ontencore quelque chose d'abstrait, en ce qu'ettësmêlentet'réunissent des natures hétérogènes ( carilsembleque ce soient dès choses fort hétérogènesquela chatèur dés astres et celle du feu; que lerougeposé sur la rose ou sur d'autres Ceurs, etcelui qui parait dans l'arc-en-ciel ou dans tes'ayous de l'opale bu du diamant; que la- mort-
(208;
part'eau oupartefeu.ou par la blessure d'une
épée, ou par apoplexie, ou par atrophie; et ce-
pendant toutes ces diversités se rencontrent dansla natcfe de la chaleur, de la rongeur et de la
mort ); Hreconnaîtra que son intetttgencoest cap-tivée et retehne par la coutume, la répugnanceà décomposer, et des opinions sans fondement.
Car it esttrès-certain que toutes. ceschoses, quoi*
qu'hétérogènes et diverses, conviennent dans ta
forme ou dans la -loiqui règle la chaleur, ta rou-
geur, ou ta mort; et qu'on ne peut émanciper le
pouvoir de l'homme, t'atR'anchir du cours ordi'
naire de la nature, t'agrandir et le porter à des
eBëts nouveauxet a de nouveauxmodes d'opérer,
que par la découverte et la mise au jour de ces
formes. Cependant après avoir iusisté sur cette
unité de la nature, qui est te point fondamental,nous parlerons après et en leur lieu des divisions
de la nature, et comme de ses veines, tant appa-rentes qu'intérieures et essentielles.
18. tl nous faut maintenant proposer un exempled'eaM:<M~t<Mtou de <~< des propriétés, que parles <aMe«<e comparution on découvre ne pointtenir à la forme de la chaleur, en avertissant ce-
pendant que pour l'<Mce<MSMMtd'une nature, non-
seulement chacune des tables suffit, mais encorechacun des faits particuliers contenus dans ces
tables. Car, d'après ce que nous avons dit, il est
manifeste que tottt~Kt co~f<!<<M!<o<fesuuitpourrenverser une opinion conçue à priori sur la
forme. Néanmoins, pour plus de clarté, et pour
que l'usage des <a6<c<soit parfaitement démon-
tré, nous répétons et multiplions quelquefoisunemême exclusion.
Bacon, aa moyendes tablesprécédente:,indiqueiciune sériede propriétéset de naturesqui n'ont aucun
(309)rapportdirect avecta ëbateHt.n'tnnHentpassursa pw-duction,et par consëqucntnopenwcntan Ctrc la loitelssonttesêtêmcnts.ânestractaroparticulièredescorps,lalumière,le mouvementlocal.etc.
19. C'est dans cette table d'e~c~tOM~que sontles fondementsde la véritable <M<<Mc<<oM,qui ce-
pendant n'est accomplie que lorsque l'esprit se
repose dans une connaissance positive. Unetabled'ea;e~M<c<Mn'est et ne peut d'aucane façonêtre
parfaite dans les commencements. Car une ex-
eh~MMt,comme on lé voit manifestement est
le rejet d'une certaine nature simple. Maissi nous
n'avons pas encore de vraies et bonnes notions
des natures simples comment pouvoir rectifierune table d'ea;e<tMtOK<? Plusieurs des notions dontnous faisons usage dans tes tables précédentes,commecelles de la nature élémentaire, de la na-ture céleste, de la ténuité, sont vagues et mal
définies.C'est pourquoi nous, qui connaissons l'é-
tat de l'esprit et ses besoins, et qui pensons à la
grandeur de notre œuvre, qui est d'égaler l'es-
prit humain à l'immensité des choses et de la
nature, nous ne nous reposons nullement sur les
préceptes que nous avons donnés jusqu'ici, mais
nous poussons plus loin notre ouvrage, et nouscherchonspourl'intelligence des secours plus puis.sants que nous allons maintenant exposer. Et cer-
tainement il faut, dans l'tMt<'fpt'e<<t<«~de la na-
ture, que l'esprit soit instruit et réglé de tellesorte qu'il se tienne toujours dans les degrés le-
gitimes de la certitude, et qu'il pense cependant,surtout dans les commencements, que la valeur
des connaissances acquises dépend beaucoup df
cellesqui restent à acquérir.20. Cependant, comme la vérité ressort plus
vite de l'erreur que de la confusion nous esti-
mons utite de permettre à l'esprit, après que les
(2M)ytaMcsde p~wt~CM~p~Mt~ telles que nousÏcs avons exposées, ont ~te recueMtieset médi-
tées, de s'essayer et de tenter Fceavrepositivede
t'<M<ct'p~a<~K<<'<<tM<t<M<'e,an moyen des faitscontenus dans les tables et de tous ceux qui se
présenteraient en dehors d'eUes.'NousappeUeronste genre d'essais pe~MttsstoM<<6<*tM<eM~eKee,ou tMtefp~<a<<OM<'&a«e~c, ou pf~Nt~fe ~CM-
<&Mt~.H faut remanquerque la forme se trouve(comme
Hest manifeste, d'après ce que nous avoBSdit )dans tous et chacun des faits où se trouve ta chose
eHe-même; autrement ce ne serait pas ta vraie
forme; c'est pourquoi on ne doit pouvoir lui op-poser aucun fait contradictoire.Cependantla formeest bien plus évidente et nn..< n dans certainsfaitsque dans d'autres; ces ia privitégies sontceux où la nature de la fbrmtt se trouve moinsgênée et contrainte par d'autres natures, ou con-fondue avec-eUes. Nousappelons ces faits ,/<K«éclatants et <~M<tC<t<<
Nousen venons maintenant Ma preMt~e~M–<<<!M~csur la-formede la chaleur.
Le résultatde cettepremiëreindutt!onest, que laformeou la loi deta chatcuresttemoavement,.ce quel'on voitclairementdansta flamme,testiqnearsboait-tantes,la chaleurdévetoppéepatio hottement<etc. Lachaleurest une espècedemouvementqui &pour carac-t&res f. de ditatertescorps, 2°. de lëur donnerunedirectionascendante.5°. de poussertespetitesmoléculesdescorps,qui sontrenvoyéeset battotees,d'oùte bouil-lonnementet l'irritationdescorpséchauffés,4*.d'êtrefort
rapide.Quantà la pratique,déterminerun tel mouvc-Ment,c'estprodtM'eta chaleur.
21. Après avoir dressé les tables de premièrecomparution et procédé suivantettes au rejet ou àl'exclusion et a lapfem~f~oemo~M~e,il faut'passeraux autres secours de i'intetiigencc reiatifs à t'<M-
f2il)
~rpr~<tctt <<e<<tm«<MMet à l'induction vraie et
parfaite. Pour proposer ces divers secours, quandil faudra des tables, nous prendrons pour sujetle chaud et lé froid quand H faudra seulement
quelquesexemples, nous varierons les sujets car
il ne faut ni mettre de la confusion dans les re-
cherches,-ni trop mettre la doctrine à l'étroit.
Nousparlerons d'abord des /<MMpWpt~t~ se-
condement, des o:t<~ de <*MM<Me«<M~,troisième-
ment, de la rectification de f~Me~oM, quatriè-
mement, de l'art de varier ~fecAercAe~ s~om
t~M~M~c <<M~e<, cinquièmement, des pr~'c-
gativesdes.natures, en ce qui touche les recher-
ches et l'ordre à y employer; sixièmement, d<'s
limites des feeAere&Mou de l'ensemble de toutes
les natures dans l'univers; septièmement, de l'art
d'<M'WMM*A<<tpratique,.ou de ce qui est relatif
aux besoins de l'homme huitièmement, des pré-liminaires <<es fccAefc~, et enfin, de l'échelle
<Mcc~<<<t~~et descendante des lois générales.
22. Parmi les faits privilégies. nous placeronsen
premier lieu les faits solitaires. Les faits soli-
taires sont ceux qui présentent la nature étudiée
dans des sujets têts qu'ils n'ont rien de commun
avec les autres sujets, si ce n'est cette na-
ture même, ou qui, au contraire, ne présentent
pas la nature étudiée dans des sujets semblables
de tous points aux autres sujets, exceptéen cette
nature même. M est manifeste que de tels faits
ôtent bien des embarras, accélèrent et fortinent
l'exclusion, et qu'un petit nombre de ces faits en
vaut une foule des autres.
ËMMPMpour la f0tt<e«r~te. les prismesqui se colo-rent et n'ont que cettepropriétécommuneavectesau.trescorpscolorés, ce qui prouveque la couleurn'est
qu'unemodi&eationde la tum~fe; 9°. les !te<!Net le
jT2iS)
marbretachetésmontrentdans,cestachesuneM~t!<6par.faUe,à l'exceptionde la conteat.
23. Parmi les faits privilégiés, nous placeronsen second lieu les/<tt~<fcMt~M«oM. Ce sont
ceux où la nature étudiée marche vers sa produc-
tion, si elle n'existait pas d'abord, ou vers sa
corruption, si elle existait. C'est pourquoi, sous
l'un et l'autre de leurs aspects, de tels faits sont
toujours doubles; ou plutôt c'est un seul fait en
mouvement et en transition, qui s'avance d'une
période à une périodeopposée. De tels faits, non-
seulement accélèrent et fortifient l'eocch~MMt,mais encore, poussent et serrent de près, en quel-
que façon, la connaissance positive et la forme
elle-même. Car il est nécessaire que la formesoit
quelque chose de revêtu par le corps dans la pre-mière de ces <M~a<MMMtou d'enlevé et de dé-
truit dans l'autre. Quoiquel'exclusion soit partoutun pas fait vers la connaissance positive, ce-
pendant elle y conduit plus vite et plus direc-
tement dans un môme sujet que dans plusieurs.La forme ( commeon le voit clairement, d'aprèstout ce que nous avons dit ), se manifestanten un point, nous livre tous les autres. Plus
la migration est simple, plus on doit donner de
prix au fait où elle se produit. D'un autre côté,les faits de migration sont d'un grand usage pourla pratique, en ce que montrant la forme jointeà ce qui la produit ou à ce qui la détruit, ils en-
seignent clairement la pratique dans de certains
cas, d'au l'on peut facilement passer aux autres.tl y a cependant en eux un danger dont il fautse garder on doit craindre qu'Usne portent l'es-
prit à confondre la forme avec la cause efficiente,et qu'ils ne le frappent de cette fausse idée; tan-dis que la cause cmciente n'est autre chose que
(213)
le véhicple qui amené la forme. Maison remédie
facilement a cet inconvénient par une ea?e<M~oM
tégitimementfaite.
EMMPMd'un ~o<<'<<em<gfa<<ott;sajpt! <«~a't~Mf. LeTerreet l'eausontdiaphanespilezte verre,agite! t'eau.verreet l'eau,'sontdiaphanesl' Pi.ICIle verre,",agit,e,'reau,
ilsdeviennentblancs.Laproductionde la btanchearest
]e résultatdecesmouvementset del'insertionde rair.
EMMPMopposes tablancheurdisparattdansladissotation
det'~cMneet la fontede laneige.
tl faut ajouter que dans les faits de migration
on doit comprendre non-seulement ceux on il y a
production et dëstrMCtioa,mais encore ceuxou il
y a accroissement ou diminution, et qui servent
bien certainement à la découverte de la forme,
commela définition de la forme donnée plus haut
et les tables de d~f~ le prouvent manifestement.
Ainsi le papier, qui est blanc lorsqu'il est sec,
quand il est mouillé (perdantl'air et recevantl'eau)devientmoins blanc et plus diaphane. Cette expé-
rience est tout-â-fait analogueà celles que nous
avonsproposées plus haut.
24. Parmi les faits privilégiés, nous placerons en
troisièmelieu les faits MMKc<ï~,dontnous avons
déjà parlé dans notre ,première vendangesur la
chaleur, et que nous appelons aussi faits <!C<<t-
(<tM<a,<t~'«MeA~et p~'<<oMttM<tMM.Ce sont ceux
quimontrent la nature étudiée, pure et substan-
tielle, dans sa plus haute mesure et le souverain
degré de sa puissance, alors qu'elle est affranchie
et libre de toutes entraves, ou que du moins, par
sonénergie, elle dominesur les obstacles, les con-
tientou les supprime.Commetout corps naturelle-
ment reçoit les formes d'une foule de natures as-
semblées et combinées, it arrive que l'une g&ne,
retient, enchaîne et brise l'autre, ce qui jette de
l'obscurité sur chacune d'elles.Maiscertains sujets
MpréMHtentohla Matureétudiéeéclate par-dessus
(2M)ytoutes les autres, soitqu'elle ne trouve point d'obs.
tacles, soit qu'elle les surmontepar sa puissance.Lesfaits de ce genre senties pins <M<Mea<<de latbrme. Mais ~ci encore il faut se<nettre sur ses
gardes et réprimer l'entraincment dol'inteHigcnce.Car tout ce quimontre la forme <t l'amené devant
l'esprit, doit exciter notre défiance <t Nousfaire
recourir uneea'c~~OMdiiigenteetsévère.
EMHPMS.DsnsMode de la chaleur,te th~tcomëttciair offreua /«<<Mt<<<M<ydHmouvementd'expansion;danst'étade dela pesanteur,-unfait ttx~M~est le poidsdovif-argent,plus tourdque.la plupartdescorps,quoi~tetiqaide.
~S. Parmi les faits pthrHegtes, nousmettrons en
quatrième lieu les ~t<j!c<<t~~«KS, que nous ap-pelons aussi faits du cy~tMCM<e.ils sont commeles opposés des faits indicatifs. ils présenteat ianature étudiée a son degré le.plus faible, et comme
dans son berceau et ses rudiments, s'essayant et
commençant à se produire, mais eBacée par une
nature contraire qui.la domine. Les faits de ce
genre sont d'une très-grande importance pour ta
découverte des formes; de même que tes faits w-
<Me<M~conduisent facilementaux différences, tesfaits clandestins conduisent aux genres, c'est-à-dire ces natures communes dont les natures étu-
diées ne sont que des limitations.
EMMpt~s.Danst'€tndedeIasotid!te,un~K<<!<aH<<Mh'!estprésentépar les liquidesquiaffectentunesortedecon-sistancedans de certainesrencontres,commeles iMetsd'eau, te&bnUesde savon t'ecume,la-neige, etc. Danst'etndede t'at~aetion.unfait clandestinestprésentépar leferquisertd'armatureà l'aimant,par toutestesmotecute*homogènesdescorps,etc.
96. fàrmi les faitspriv!tégiés, nous mettrons en
cinquième lien les faits constitutifs ou en fais-<v<tM.Cesonteeuxqui constituent une espèce de
( M&)?'
la nature étudiée, <:ommeforme aecondaitf. Car,
puisque les formes Mgttimes ou principales (qui
sont toujours convertibles avec les natures 6)tu-
ttiees)~ont profondément cachées ef ne se décou-
vrent pas facilement,l'utilité de la science eti'in-
Hrmité de l'esprit humain demandent que les for-
mes particulières, qui sont la réunion de ceMains
faisceaux d'expériences ( mais non pas de toutes )
m une notion commune, ne soient pas négligées,
mais qu'on les note avec soin. Tout ce qui met de
l'unité dans la nature, quoique d'une façon impar-
faite, fraie la route vers la découverte des formes
~'est pourquoi !es faits qui sont utiles à cette Mn,
ne doivent pas être méprises et méritent de cer-
tains privilèges.Mais en les emptoyant on doit pcoudro garde que
J'esprit humain, après avoir découvert plusieursde ces formes particulières, et tire detà des divi-
sions delà nature étudiée, ne s'y repose dêNnitive-
ment sans poursuivre Ja;découverte légitime,de ia
forme principaie et s'imaginant que la nature est
divisée et, mnitipte dans,ses racines mêmes, ne
méprise et ne rejette toute unité profonde de na-
tore comme chose vaine et subtile, et de pure
abstraction.
EMMPUM:4°. Secours de la mémoire ta mémoiretstaidéepar l'ordre; les lieullchoisisartificiellement,tesvers,tesimpressions.fortes, etc. ce sont là des faits<:MMhht(</t.2°. Sensdu goût certainesperceptionsde goût manquentà ceuxqui n'ont pasd'odorat, de sorte que le goût est en
partieune espèced'odorat. 3* Communicationde quali-tés la tamMre, t'aimantation, avec des caNctctes~tiNe-
~nts.
Enfin les faits constitutifs sont très-privilégiés,
parce qu'Ms servent beaucoup aux définitions (par-
ticulières surtout) et aux divisions ou distributions
des natures; et c'est un mot juste que -celui de
( 2t6)yMaton OM<f~~<!«f~<t)'<<ey<MMt<tHe<w<!<cM,ce<
<M<~s<tM<'<H<MeKK~~K'ffet~~ef.
27. Parmi les faitsprivilégiés, nous mettrons ensixième lieu les faits coM~fwes ou <t?M~wM,
que nous appelons aussi pa~tM~ pu s~M<M<M<<e<
p~e~. Ce sont ceux qui montrent les rcssem-blances et les liaisons des choses, non dans lesformessecondaires (ce qui est le propre des
t'OK~<t<<<~),mais tout.à-!ait dans le concret. Ilssont comme les premiers et les ptus bas degréspour s'élever a l'unitë de la nature ils né peuventservir a tonder aucuneloi généraledès le principe,mais seulement ils indiquent et font connaitre une
certaine harmonie des corps. Cependant,quoiqu'ilsn'avancent pas beaucoup le travail de la décou-verte des formes, ils nous fontconnaître tres-utHe.
ment la compositiondes parties de l'univers, où ils
pratiquent comme unccertaincanatomie, et quel-quefois-nous conduisent ainsi comme par la mainà des lois très-élevées et très-belles. surtout àcelles qui regardent plutôt l'arrangement et l'éco-nomie du monde que les natures et les formes
simples.
ExmpMSde faitsana<og~e~L'oeitet le miroir, l'orga-nisationde l'oreilleet tes lieuxqui renvoientl'écho, lesracineset lesbranchesdesarbres,lesnageoiresdespois-tons, lespiedsdes quadrupèdes,tesailesdesoiseau, etc.
Un précepte que l'on doit donner et répéter sou-
vent, c'est qu'il faut désormais que les travaux des
hommes, dans la recherche et le recueil de l'his-toire naturelle prennent une direction toute nou-
velle, et suivent une route opposéeà celle que l'onsuit aujourd'hui. Jusqu'ici on s est beaucoup etcurieusement occupé de noter les variétés deschoses et d'expliquer avec soin les différencesdes
animaux des plantes, des fossiles diBërcnçes
(ant
quile plus souvent août des jeux de la nature <*t
n'apprennent rien de fort utile aux sciences. Detelles connaissances ~ant certes de l'agrément etservent quelquefois dans la pratique; Mais pournousfaire pénétrer les secrets de la nature, ellesM'ontqu'un prixinsigniMantou nul. Cest pourquoii! fautque l'esprit tournetous ses soins a décou-vrir et remarquer les ressemblances et les anato-piesdes choses, soit dans l'enscmbte, soit dans tesdétails car cesont elles qui forment !es liens ett'uoitédaos la nature, et commencenta constituerles sciences.
MaisHfaut ici prendre ua so!nexact et sévèredene recevoir pour faits eoM/bttMMet analogues queceuxqui expriment, comme nous l'avons d~a dit,des ressemblances physiques, c'est-à-dire, rëeBeset substantielles, et qui ont leurs racines dans lanature, mais non des ressemblances fortuites etseulementapparentes, encore moins de pure cu-riosité et superstition, telles que-les partisans de!antagienaturelle ( lesplus légers des hommes etqu'ondoit a peine nommer dans un sujet aussi sé-rieux que celui ci) les présentent d'ordinaire dansleursécrits, décrivant avec un soin aussi frivolequ'insenséde vaines ressemblances et sympathiesdeschoses, et quelquefois même les inventant aplaisir.
NocVMMExtMK~ L'AMqneet l'Amériqueméridio-nale,leNouveau-Mondeett'anciendansleursconfigura-tions,tesaxiomesdesdiversessciences,etc.
28.Parmi les faitsprivilégiés, nous placerons en
septièmelieu les faits ea'eeptMMMte~,que nous
appelonsaussi ~f~MMet'aou A~wH~ (en em-pruntant ce terme aux grammairiens). Ce sontceuxqui montrentdes corps concrets dont l'appa-renceest extraordinaire, phénoménate,et qui sem-
<2M~
bient na rien avoir de commua avec les autres =~trcsdufemegenre.
t!n ~t«tM«<e9«ce$t semNaM~tun autre fait,un~<!<<ea?cep<~o~Me<neressetable qu'à tui-même.
L'usage des /ot~s<<p<tOMM< est te même quecelui des ~t~s <'<<tM~<tMJt,ils font pénétrer dan;les profondears ett'unité do la nature, et serventainsi ù découvrir teagëore$,c'est-à-dtre, les na-
tures communesque limitentensuite tes dit6&rences
vraies. M ne faut pas s'arrêter dans cette étude
avant que tes propriétés et les qualités découvertes=dans ces êtres, qui peuventpasser pour des mi-racles de la nature, n'aient été ramenées et com.
prisés sous quelque forme et loi certaine; detellesorte que ron découvre que toute irrégutarité ou
singularité dépend de quelque forme commune,
que ces miracles consistent seulementdans de cef.taines différences spéciales, dans des dégrés et un
concours unique de propriétés, et non dahs Fes
pèce même et te fond de i'être tandis que mainte-nant tes hommes, sans rechercher plus avant,voient tout simplement dans de telles choses desmerveilles et des mystères de la nature, dont onne peut assigner la cause et qui font exceptionaux
règles générales.
EMMPM:Le soleilet la lune, t'aimant, le vif-ar-gent,etc.
Il faut faire grand cas de ces sortes de faits,parce qu'ils aiguisentet vivi&cnttes recherches,et
portent remède à l'intelligence gâtéepar la cou-tume et les faits ordinaires.
29.Parmi les faits pnvilégiés, nous placeronsenhuHMimelieu les ~M<sde ~fM~MMt,qui sont te!erreurs de la nature, les aberrations et .les mons-tres où la nature s'écarte et déviede son cours or-dinaire. Lesetv~M~de Ka<~e diffèrentdes~tt~
(M9) J
e;c~<<<MMM<s,en ce que tes faits e<eeep«eKM~<!sontdett espèces miraculeuses, et tes ~~Mt'adesindividusmiracuteux; mais «s ont &peu près te
même usage, qui est de prémunir l'intelligencecontrela force de la coutume, et de mani~ster tesformescommunes. Et dans cet ordre de recher-
ches, Mne iaats'arrôter que !orsqu'oo a trouvé tacaused'une telle déviation. Cependantcette cause
ne se découvrepas tant dans une certaine forme
proprententdite que daas un pf~~ <<!<cM<vers)aformé. Celui quïconhatt tes votes de la nature,oBserveplus facHementtes <c~M<<c?Met d'unautrecôté, celui qui connaM!es<Mw««<oM~pÉnètremieuxdans les voiesde la nature.
a tes<~<<!tMMsdiMerent encore des faits excep-(<OMMc<sen ce qu'elles sont beaucoup ptus utilesdansla pratique. Car ce serait une terrible entre-
prisequedevouloir produire de nouvellesespèces;maisvarier tes espèces connues et produire ainsi
des phénomènes extraordinaires et inouis, estchosebeaucoupplus aisée. Onpasse facilementdes
miracles de la nature aux miracles de Fart. Si l'onsaisit une fois la nature dans une de sesvariations,et si l'on en comprendbien la marche, on pourra
sansbeaucoupde peine conduire la nature par arto& elle s'est engagée par aberration fortuite et
non-seulementea cette façon, mais en beaucoupd'autres; car une -seuleerreur montre et ouvre lavoieà une foute d'erreurs et de déviations, tciiln'estpas besoin de citer d'exemptes, tant ils sont
non)breux.Il faut faire un recueil et une histoirenaturelleparticulière de-tous les monstres et en-
fantementsprodigieux de la nature, en un mot,detoutesles nouveautés,raretés et bizarreriesde la
nature. Maisit faut faire-ce .recueil avecun choix
scruputeux, pour qu'il ait de i'autorité. On doit
surtoutse déuer de tous les prodiges'qui ont rap-
(330)1
port &!a région., comme.Maxque rapporta ftte.
Mve;cHoutautant, de ceux qu'on trouve dans tesiivreade magie.natureue.,d'chi(nie et autrest sem.
bh~es; car ceux qui. tes font son comme les
amantsdes faNes, Ondoit recueillir ces faits dans
des histoires graves ptdtgnM de foi,,et dans des
tappQrtsaathemiqt~.
M. 'P~<QHesfaits privitegiés, nous mettrons en
neuvtëmetiea les j~ MM~ro~~s ou de p<tf<<ct-
pa~oK. Ces~nt~Eeuxqui présentent desespècesde
corps teMesq~'eMessembiehtcomposées de deux
espèces pour servir de transition del'ane à Tantre.
Cetordre defaits peut être justement compris par.
mi les /<ttMea?eep<tûMMcbetM<&'ocK<~ car, au
milieu de runi~ersaitté dés choses. i!s sont rare~
et extraordinaires. JUais cependant,~cause de leur
importance, on doit en traiter et !eur donner un
rang à part car Hsmontrent parfaitement ta com-
position des choses et le travail de ia nature, m-
<Uquentiescauses du ~ombre et de la qùaMtedes
espèces ordinaires dans te monde, et conduisent
t'esprMdecëquiestàceqtnpeutëtre.
ExEMfMS.LescomMes,qMifenneat!e m!UeMentretM
étoHeset tesmétéores;lespoissonswolatM,temasc,tes
chàuve-SQMris.etc.
3i. Barmi les faits privaégiés~aons placerons en
dixième tien les /<«? de puissance ou .<~ ~t!-
cMtMC(e~ empruntant ce nom aux insignes du
pouvoir), que nous appelons aussi e~e~M ou
w«MM«ef<MMMne.Ce sont ~s ouvrages les.puM
uobieset parfaits, et en quelque façon )e<onMn-
nement dechacundesarts. Commenotre-principal
but est de tairé.secvir la nature aux. anatres Btaux
besoins de rhomme):rien de plus,conséquent quedénoter et compterles conquêtesdéjà acquisesà
t'pmpire de !'hommetcommeautant, deprovince!
((2M!
occupéeset soumises), surtout celles o{<l'esprits'estte plus exerc6et qui sont tes plus parfaites;carc'estpareltes que l'on peut le plus tacitement
passer &des conquétMnouvelles. Cn esprit qui a
lefiermedessein,après les avoirétudiées, de pous-ser plus avant, arrivera'indubitablement ou a tes
conduire plus loin encore, ou à les ramener à `
qacîqaerthéorie' déterminée, ou en tirer par ap<
pHcattbnqueIqa'usageptusrëieve.Mais te n'est pas tout; de même qttë par tes ou-
vrages rares et extraordinaires de ta nature, t'es-
prit estexcité 'et engagéa ta recherche et à la dé-
couvertedes fortnes sous lesquettes ces meryeittesdoivent être compriseÂ, pareit ontee est accompH
par ta vu~desoeuvresde t'art tes ptusingénieuseset
remarquahies, et certesavec ptu~d'ënîcacité,ence
quele mode d'opération dans tes mer'veillesde l'art
est tepius souvent connu et facile&saisu', tand!s
que te phis sonventdahs tes merveittesdeta na-
ture t< est fort obscur. It faut cependantprendre
garde ici pÏos quepartoutailteurs, que detets faits
n'abattent rinteltigence et ne la terrassent fn quet-
que façon.,Cajritest a'craindre,que devant ces merveilles
de t'art, qui scmntent comme te faite et te dernier
mot dé t'mdustrie humaine, l'esprit ne se trouve
étonnéet commelié et fasciné, de telle sorte qu'itnepuisse plus rien concevoirhors d'elles, et pense
qu'on ne peut rien faire de grand que par les
moyens qui les ont produites, employéesseule-ment avec plus de soin et dea artifices plus con-
sommés.Ondoit au contraire tenir pour certain que les
modesd'opération et de production découvertset
connusjusqu'à ce jour, sont pour la plupart très-
pauvres et que toute véritable puissancedépend
(332)
<-t doitêtM dérivée .commodesa source, des !bt-
mes, dont aucune n'a eneoreété découve~e.C'est pourquoi, comme nom l'avons dît ailleurs,
celui qui réQéchirait aux machines et aux héHera
des anciens, avec quelque application que ce fût,
y employât-il même toute sa vie, n'arriverait ja-mais à la découverte des canons et des effets-de
la poudre. Tout comme celui dont toutes les ré-
Hexionsse porteraient sur les iaines et les Na vé-
gétaux, ne viendrait jamais &songer au vecà soie
et à sontravail.C'estpourquoi, si ron veut y faire attention, oa
remarquera que toutes tes grandesdécouvertesont
dû le jour, non aux combinaisonsde Fesprit et aux
développementsde i'art, mais entièrement au ha-
sard, dont la coutume est de n'opérer qu'après des
siècles. Mais rien ne tient Heu du hasard et ne le
prévient, si cen'est la découvertedes formes.Il est inutile de donner des exemplesparticuliers
de ces sortes de faits, tant ils sont nombreux. Car
il faut entreprendre la grande tâche d'interrogeret d'examiner à fondtous-les arts mécaniques, et
même les arts libéraux, dans leurs opérations, et
de faire un recueil et une histoire particulière de
tout ce qu'ils contiennent de plus retevé.et des
œuvres capitales avec les modes de production et
d'opération.Cependantnous ne faisons point une loi de s'as-
treindre dans ces recherches aux œuvres qui pa-raissent être le chef-d'œuvre a la Msét le secret
de l'art, et qui ont le privilège d'exciter l'admira-
tion. L'admiration est ulle de l'extraordinaire! ear
tout ce qui est extraordinaire, quoiqu'au fond de
nature vulgaire, produit l'admiration.Tandis qu'au contraire, les choses qut méritent
une véritable admiration, parce qu'eues consti-
tuent une espèce entièrementdistinctede toutesles
(~) 1autres, pour peu qu'elles soient famHieres a
!'hommè, sont à peine remarquées. Mais on doit
noter les ya<<seMepMoMM~de fart, tout autant
queles faits ~cep«oMa<-<sde la nature, dontnous
avonsdéjà parlé. Et de même que parmi !es/<tt«
<-<ceep«o<tMe<de la nature nous avons mis te su-
ieil, la lune, l'aimant.et choses semblables, quitoutes vulgaires qu'elles sont, n'en ont pas moins
une nature spéciale, ainsi doit on faire pour h's
tBuvresea?cep<tomKeMesde l'art.
Parmi les e&uvresdet'art.on doit préférer ceUes
qui se rapprochent te plus de l'imitation de la na-
ture, ou, au contraire, qui la dominentet la chan-
gentteptus.Faitea:tep<Mn"e<dans'lesnavresdet'art:Lepapier.Par.
mitesop6ratiotMdei'Mpntetde!an)einde t'h<.mme,les
presHgeset iesjea~méritentd'~re émdiës.Enfin,parmtlesfaitsqui tiennentdela magieet dusortUege,aumilieu
desfables,il y a desobservationseorieuseset certainesa
recuéillir.
33'.De ce que nous avons dit, it résulte que les
cinqespècesde faits dont nous avonsparte en der-
nier tieu.~s <MM!<<~M<M,faits e.CCe~tOMMe~,
faits de ~t<t<t<Mt,~M<sde limitation et faits </<
puissance, nedoivent pas être ajournés jusqu'à la
recherche de quelque nature déterminée (comme
doivent l'être les autres faits que nous avons ex-
posés en premier lieu et plusieurs de ceux qui
viendrontensuite), mais que l'on doit dès le com-
mencementen faire un recueil et comme une cer-
tainehistoire particuliëre, parce qu'ils ne laissent
entrer dans t'intelligence que des connaissances
de choix, et redressent le mauvais tempérament
de l'esprit, qui doit nécessairement être aCecté,>
attaquéet corrompu par le cours habituel et ordi-
naire des choses.On doitdonc voir dans ces faits unesortede pré-
(M4!
paradent qut rectino et purge i'inteUigence.Toutce qui entève l'intelligence à ses habitudes vut-gaires, en aplanit et égalise le terrain, et le rendpropre à recevoirta lumière pure et nette desno-tions vraies.
Bienplus, ces faitsprépacont et oavrent !a voieMa pratique, comme Bous iediM)ns,ea son lieu,lorsque nous parlerons desapplicationspratiques.
33. Parmi les faits privilégiés, nous mettrons enonzième lieu ies /<t~ <<eeoMcotM<«Mteeet -lesfaitsAûfitttes.que nous appelonsaussi /<<epfopMt<~<M/!a!M.Ce sont iës expériences oùl'on trouvequelque corps ou sujet concret; <foesuive perpé-tuellement la nature étudiée commeune compagnefidèle, ouque fuie perpétuellement cette nature,comme exelue d'un~ telle sociétéet traitée en en-nemie. Aumoyen de ces faits, on peut-former despropositions certaines et universenes, ou <t~rM<t-t<ces,ou M~Mtc<M,dont le sujet soit ce corps oumatière concrète, et le prédicat la nature en ques-tion car on ne trouveabsolument rien de ~e dansles propositions particulières qui nous présententla natureen question variable et mobile dans quel-que sujet concret, soit qu'eUearrive et que !e sujetl'acquière, soit qu'elle s'etOigneet qu'il la perde.C'est pourquoi les propositions particulières neméritent aucun privilège important, si ce n'est àl'occasion des mn~'o~oM dont nous avons parlé.Et cependant ces propositions particoMeres.com-parées avec les ùniverselies et rapproch'éësd'eUes,sont d'un gran'd secours, commeaous!e montre-rons plus tard. Et mêmedans ces propositionsuni.verselles nous ne demandonspointune aNirmationou une négation complète et aosotue;ëUes sufa-sent à notre but. lors même qu'elles souffrentquelque rare exception.
Les faits de cettect~~M~ servent à presacr la
{sas )
cMMMt~ttMcepa~M'ede la forme. Ce. mêmçquetes ~«< de w~~<foMpressent la ce~M~~Kccpo~ee de la forme, en ce qu'il faut établir que laforme recherchée est certainement quelquechose
que le corps revêt oudépouiUedans l'acte même
de~aw~oM~ les ~tt~ de c<MteoMH«!MccpFes-sent la: <'o~M<t&!MMtt!ep<M<<)"ede!a forme, en ce
quenécessaireB~nt on doit etabUr quela formeest
quelquechose qut entM dans -lacompositiond'un
tel corps concret, ou qui a)t de ta répugnancepour
cette~omtposiitton,de sorte que celui qui connai-traMen laicomposition de ce corps, ne sera pasfort éloigne de mettre en tùmière la forme de ta
aatuce étudiée.
ËxMMpiB.Sù~et~ndi6,taeha!eNr;/!it<<<<ecMMtxttatt~ta N~tne~JMMtm/<MtAo<t<<e.Anh'esujet,!a consistance;/Mt'~«<et ta ttattttedé t'air..,U
Mais au.su~et des ~MM~epropOM~oMj!/rM, il
y a.ençore deux avertissements utiles-à donner.Lepremier, c'est que lorsqu'il manque une pro-
position universelle <t/tM<t<~e ou K~e~tfe, il
fautïanote~ ave~~dmconMnen'existant pas, ainsi
que~nous.ravonsfait pour la chaleur, qui n'a pointd'universelle négative dans ta nature, du moins
parmi.les, corns que nous connaissons. Pareille-
ment.si la ~ur~ étudiée est quelque chose d'é-
ternel et d'incorrupttMé, nous ne lui trouverons
pointdana ce mond~d'aCtrmative universeUe; car
onne p~utrÏen trouver ~cf~efet tt'6tcot~Mp«-&<cdans aucun des corps qui se trouvent au-des-
sous des régionscélestes, et au-dessus des régionsinférieures 'de la terre. Le second avertissement
est~qu'à ces propositionsuniverselles, tant aiBrma-Uvesque négatives, sur un sujet concret, il faut
Joindre les autres sujets qui paraissent le plus se
'approchbr de l'absence ou du nÊantd'aairm&tlon
10.v
<aa6)a<mde nèga~th{'telles soBt,p6M)'acha!caf, tesftammeS~ouces et qut broient tf6s-faiMement;
pour l'tncbrruptibiMtétl'or qui en approche le plus.Car ce sontlà tout autant d'thdicMibnsdes limiter
de la nature entre l'être et ïe non-~être,indications
qui sont fort utiles pOMcla c:r<:OB8cription<tea
formes, et pour empêcher qu'eltes nes'echappentet n'errent en dehors des coedittOnsde ï~mattëre~
3&.'Parmi tes ûntsprM!eg<ës< BOt~ mettroB~
ea dou~ëme lieu.ces j~~a!~<M'< aaatMusavons parlé dans raphor~m~ précëdent~ et queMousnommons aussi faits eMy~HMsou~de«<Mt<e~car tes faits decette sorte oe sont pas seulementutiles lorsqu'on en fait un appendice auxpMpo~sitions Bxes; Us te sont encore eneux-m~me&etpar leur propEe vertu; Mr tis indiquent cta)re-ment les vraies divisionsde la nature, tes limites
des choses, ils montrent ~tM?M'&~Me<point ta na-
ture peut aUer et recevoir des modincatioBS, et
ennn quelles sont les transMônsâ*une Mâture&
uneàatre..
EMMPMS.L'or,poarta pesanteur;te fer~ Boarhdit.
Mt$; te chien, pourt'odcrat,etc. Et pouttMetMme~
opposés,le poidsde l'espritde ~a {tf <toe<:ear'de h~o:e, -etc. ')
3S. Parmi tes faitsprtv~gies, nous pteceron~etttretzième lieu, les ~t~ <<<Ô~ <ftt~<M~€esont ceux qui présentent, confondues et r~anies,
tes natures qui passent pour hétiérdgéhes,et sont
not~ei!et signalées commetettes dans tes Siviefoos
reçüesfteçueSj.Maisces ~aM~eie montrent que certaines
opérationspt certains effets que!!oh croit, appar-tenir en propre à quelqu'unede cesnatures hdté-
ro~nes.apparMennentaussi ad'autt'espar<n!ettë8:t~pnvairtquentathsiresprtt que cette ~~p~h~terb~ëneiteh'e~isto pas ou M'estpas essentieMe,
n~'7)
etque ce n'est autre chose qu'une moditicat:
particulière d'une nature commune. C'est pour-
quoi il& sont d'un excellent usage pour conduire
et élever l'esprit des différences aux genres, et
pour dissiper les vains fantômes des choses qui
se présentent sou&le masque trompeur de subs-
tances concrètes.
ExNtpMS.4'. Sujet étudie, la t~Mr. On croit d'ordi.
nairéque ta ohaleurdes astres cette des animaux et celle
da feu. sont de nature d!<Krente.Cn/<M«M«MM. cest
que te feu bien ménage peut fairepousser les plantes
commetesoleit; le feu peutausstrendtc la ~eâuuan~
mal engourdi et commemort, etc. 2'. LemottMnte«t.un
attribue d'ordinaire le ntoa\'ement circulaire aux-astres.
et le moNTëmentrectiligne aux corps sur la surfacede
la teMe; mais l'air et les eaux de la mer ont un mou-
vement circulaire. 5". Des faits qui ne sont pas, il est
vrai. encore bien démontrés,pourront prouver que la
distinctionessentielleetaMieentre la directionascendant
des corps légers. et descendante des graves n'est pas
~dee?et -doit être effacée. 4- P'u~faits
peuventaussi fairepenser qu'entre te. opérat.onsde' l'intelligencehumaiue efde l'iuteMigencedesb6tes,dn'yKrenceaussi radicale qu'on le pensed'ordmau'e. 5 Faita
<f~h.~ relatifs à la h'miëMet à la couleur ta neige
épaisse, la flamme de soutre.
3& Parmi les faits élégies, nous placerons
en quatorzième lieu les ~M <~ croix, en em-
pruntant cette expression aux< qn'.P~cées
à l'embranchement des routes, indiquent les di-
vers chemins. Mous les nommons aussi dé-
c~etwW~tQMet, et dans certains cas, <Mt'<~
e~~ Voici en quoi ils consistent; Lorsque
dan~'l'étude d'une certaine nature lesprit se
trouve t~agé et incertain de savoir a laquelle
dénude plusieurs natures on doit attribuer
la cause du s~et étudié, en raison du concours
ordinaire de ces diverses natures ~s~
en~ montrant que la compagnie de 1 uue décès
(328)
natures, en ce qui touche le sujet étudie, MtB.dcte et indissoluble tandis que celle de l'autreest variaMo et moMle. ce qui resont la queaUon.et fait recevoir cette première nature pour cause,a l'exclusion de l'autre, que l'on met de coté. C'est
pourquoi des faits de ce genre apportent une très-grande lumière et sont d'une grande autorité tatel point que le travail de t'interprétationso com-
plète et s'achève quelquefois avec eux. ]t)ë tempsà autre ces /<tt<sde t~efata!: se rencontrent parmiceux que nous avons déjà signâtes, mais le plussouvent its sont nouveaux, il faut de l'habileté
pour les découvrir et les tirer de leurs sujets com-
plexes, et ce n'est qu'à force de Mins,. de précau-tions et de patience qu'on peut le& mettre au jour.
ExEMPMS.4°. Le~a.BefleM/!«zde<<t«Mr.Ùo/<'< dé-tM~, pour prouver qu'ils ne sont pM déterminéspairMncourant, sera!tdeMCOBnaHM qnesur tes nvagesopposesdMgrand Océan, le aux a Meaauxim~me:heures,ainsi que te reua&; pour ptan~.e)'que t'eau est anitéepar une puissance magnétique s'exet-tan).aa cen~e, ceserait de reconnaître que dans te tenat !a surface del'eau est courbée (sous forme convexe), et plane dansle flux. 2°. Pour prouver que la terre est inMnebHe,ilfaudrait établir qu'au-dessusd'elletous les cotp!'sont ani-mas d'un mouvementde rotation d'orient en occident,d'autant plus rapidequ'its sont plus etoignee.S*.E~<«:a-tion de la ~eMttteay. Poursavoir si eite est déterminéepar l'attraction de la masse terrestre. il fan),porter unpendule sur une hauteur. nn autre dans les mines; sile mouvement du pendule est ralenti daMste premiercas. accQërédanste second, it est ctan'qite c'est ceNeattraction qui détermine tit chute des corps.–AntMSEimMpLBs,rotatifs &!&directiondet'aigniMëaMnantee,àta substance dont est faite tatone, an ~t&Nvementra-pide des projectiles. à la (bMed'~pMsionde t~ poudre,à h nature ~nsitotïBd~~a tamm' 1 h'
Mous avons parié longuement des ~M~c&t<y<M~,car nous voulons que tes homnMSappMn'
(32~>nent et s'haMtueotpeuapeu à jugerde tanaiurc
par de teis faitset des expériences tumineuses, et
non par desraisons probables.S7. Parmi les faits privilégiés, nous mettrons
en quinzième lieu les ~M ~<wc6,! ce sont
ceux qui montrent séparées les natures qui se pré-
sentenMe plus fréquemmenta nous. Hs diNerent
des faitsquei'onMttache aux ~tM~eoMeoMtt-~Mee, en ce qMeceux-ici présentent isolées de
de certaines natures quel'on trouve ordinairement
dans quelque composé tandis que tes faits de
divorce montrent simplement une nature sé-
parée d'une autre. Msdiffèrent aussi des /htM<<ela croix, en ce qu'ils ne déterminent rien et.aver-
tissent seulement qu'unenature est séparanted'une
autre, Ils servent à. trahir toutes tes .formesmen.
songeres; a dissiper lesvaines théories qui pren-
nent naissance dans le spectacle ordinaire des
choses, et attachent en quelque sorte t'inteMi-
gence du plomb;et des poids..
EMttfUB Lesquatrenaturesde TeMsîote chaad.
ic tumimeux.te tëgeret te mot!te. EHesse montrent
séparéesdans une fouiede sujets.2°.L'actionde~at-
mantqNi&'eMrc&à distance,aaMinNuenced&mtheu,
prouvequeractionnatmeUem'estpasnéeessaitementcon-
tenuedans tes corps,et peuten AtredMsce.
S8. Viennent ensuite cinq ordres de ~S) que
nous nommons d'an nom comurun, faits de ta
<<t~tpcou de pt'etKt~~etM/<M'Nt<ttM~t;ce sont ceux
qui donnent des secours aux sens. Comme toute
ta<efp!'<~<'M!de ~moc~re débute par l'expé-
rience et les perceptionsdes sens et s'être delà,'
par une voie. réglée, constante et solide, aux
perceptionsd&l'esprit, .qui sont les notions vraies
êt les lois générales, il est certainque plus te rap-
port et le témoignage des sens ssca complet et
f~tO;
exact, plas toutto travail serafacile et henreux.
Decescinqospècesde ~M<fe t<t<N!<Mpe,la pre-mière sert à iortiner, développeret rectiHerl'ac*tion immédiate des sens; la seconde,~ rendresensible ce qui ne t'est pas; la troisième montrele progrès continuel et la série deschoses et desmouvements que le plus souvent on ne remarqMOqu'à !ear terme étdanstesdMsionsdoleurspé-riodés la quatrième suppMe aux sens lorsquenaturellement ieurotncevient à manquer; tacm-quicmcsert ~évetiter tes seas, exciter leur attea.tion et arrêter la trop grande subtintédescuoses.Nous attona traiter de chacune d'eHe en parti.caMer.
39. Parmi les faits prMïégiës, noM mettronsen seizième lieu les faits de la port6.ou <<~<*<~
trée; c'est ainsi que nous appelonslea auxiliairesde faction immédiate des sens. Parmi les sens,it est mani!este que le premier rôle pour i'instmc<tion de l'homme, appartient la vue c'est donca ce sens surtout qu'il fautchercer des auxiliaires.On peut donner à la vue trois sortes de secours;les premiers lui font percevoir ce qui naturelle-ment est invisible; les seconds agrandissent le
champ de la vision les troisièmesla rendent plusexacte et pms distincte.
EMmMda premierordrede secouM,te microscope;du deuxièmeordre letélescope;do troisième,lesastro-labes.- Il est inutilede citer parmiles instrumentsdessens.ceuxquin'ajoutentrienà cequel'on connaîtdéjà.
M. Parmi les faits privilégiés, nous mettrons~n dix-septième lieu les faits de<:«a<<< en em-pnmtant ce nom aux usagesdea tribunaux, paccaqu'ils citent à comparaître ce qui n'a pas encore
comparu nous les appelons aussi /œ~ <fi~6<t-<tOM.t)9 rendBMtsensible ce qot natmceHenMnmerétait pas.
(23~JI.
t.es choses échappent' aux sens, bu &eansede
leur distance ou parée que~ -objets-intar~né-diaires les interceptent, on pa~é qu'ettes ne sont
pas capables de faire impression snr tés sens
ou parce qu'ettes sont trop petites, on parce que
teu~ action ne peut dupepassez tong-temps, ou
parce que <easens ne peuvent supporter eette ac-
ttontOM parce que tes sens sont déjà rémplis et
oecopesde façon a ne pouvoir recevoir une !m-
pression nouvelle. Toutes cesconstderaHons spnt
surtont retaUves aux objets de la irue, et secon-datreaieMtaux objets du tact. Car ces deux sens
ont uneaction fort étendue et s'appliquent a toutes
sor~s~'o~ets, tandis que tes trois autres sens
ne nous inatruisent que de ce qui les touche ïpMne-
diatement et de leurs objets propres.
X.apremière manière de rendre les choses sen-
sibles t consiste à ajouterez ~substituer aux ob-
jets qu'on nepeut apercevoir a cause de leur éloi-
gnement, d'autres objets plus capablesde provo-
quer et defrapper tes sens de loin, comme lors-
qu'on annoncetes chosespar des feux, descloches
ou d'autres signaux.La seconde manière de rendre les chosessen-
sibles, consista &juger de ce quiejst dérobé par
finterposition de certains corps, et qu'on ne peut
mettre tacitement en lumière, au moyende ce quise trouve ou se passe à la surface de ces objetsmômes ou des émanations qui viennent de i'mte-
rteuf, comme on juge de fêtât intérieur du corps
humain au moyendu pouls des urines et autres
s!gnes.~Latroisième et ta quatrièmemanière de rendre
les choses visibles. s'appliquent à une fouled'ob-
jets divers, et doivent être recherchées partoutdans Mtude de la nature. En voici une indication.
<~a)On sait que Fair, les vents etto~s- tes autres corps
Mge~ ci subUls ne peuvent être vus ni touchac'est pourquoi lorsqu'on etudieces corps, N fautabsolument chercher de~ moyens do les rendreaonsMes.
ExBMPtES.< ~es d)teK~act!o0!' des Mpp<~tdans!et
corps' tangibles,s~mamfMtenm'extM~w; h pre)))~<te.rêsuhat de Mn)iss!o~dé t'espnt t pour s!gnesvisiblesla
sëcheresse, taMun!e.tad~perdM(m;ta~econde, t&attatdé taconçentraHon de respnt, a poar signes!eMtttoMis-MjMént,la tiqMcttcMon.etc.; la trobietne. t&uttat de htconcentration etde fémission ta fois, a poor s!gnesta végétation., l'0t~misat!on, la vie, etc. Les espritseu~-memcsse manifestentde millentaniêresà t'extënenr.a*. La constitution tnieneure des corps est invisible, on
n'en peut êtndier que tes mah!festattons.a*. Densttêdes
corps ette devient manifestepar te poids. Bacondécritun procédé qu'il a employé pour catoatertaidensité dela vapeur d'atcaot. f. Les variations insensiMesde latempérature, ,sont renduessensiblespar té thenmbmMre.5". Pour connaitre tes ntetange~des substances. Mifautfaire des distillationset séparations artMiciet)es.On doitprendre garde dans ces 'opécadens. que te feu déter~mine souvent de? changements et donne des propriétésqu'tt ne fant piMattribuer &t'état ordinaire dn corpsétudié.
¡'
Quant la cinquième manière de rendre sen-sible cei qu: Be l'est pas, il est manifeste que lesactions perceptibles aux sens s'aceomptissentpardes mouvements, <t que les mouvements se pas-sent dans le temps. Par conséquent, si le mou-vement d'un corps est trop lent ou trop rapidepour s'accommoder aux conditions de durée deht perception des sens~ l'objet n'est point aperçu,comme il arrive pour le mouvement d'une atiguilled'herioge, et pour ce!oi d'une balte, te mouve-ment que l'on mepeut apercevoir, &cause de sa
~e~~teur,est ordinairement et facilement rendu sen-
s'Me par ? continuité et. la sommede ses parMesf
(M8)1
maisonn~a pas trenvôiusqn'ici demesure exactedu mouvement qu'on ne peut apercevoirà cause
de sa rapidité, et cependant l'étude de la nature
demandequeTon puisse mesurer certains mouve-
mentsdeee genre.En sixième lieu, lorsqu'on veut rendre sensible
un objet qui échappe aux sens, a ca~e de sa
trop grande puissance, ou bien on l'éloigné, oo
bien on raNaiMit par l'interposition d'un milieu
qn! en diminuela force sana raneantir; ou bien
on reçoit i'o~et t~uectn torsq~ii a une toncaedirecte trop foMe, comme par exemptetes rayonsdu soleil dans un bassin d'eaa.
Jbaseptièmemanière de rendre sensible ce qui
fstinsensibte, lorsque tes sens sont déjà rempliset occupés, au point de ne plus. admettre d'im-
pression nouveUe ae concerne guères que l'odo-
rat et les odeurs, et nesert pas beaucoupà notre
but. Voilasce que nous avions à dire sur les divers
moyens de rendre sensible ce qui est insensible.
Quelquefoiscependantles objets insensiblespour
l'homme,frappentles sensde quelque autre animal,sensplus Snset pénétrants, sousun certain rapport,
queceux de l'homme. C'est ainsi que le chien per-
çoit certaines odeurs le chat~les oiseauxde nuit,et d'autres animaux qui voient dans les ténèbres,
perçoivent une lumière latente dans l'air, lors
même qu'il n'est pas éclairé du dehors.Car c'est
une juste remarque de Télésio, qu'il y a dans
l'air une certaine lumière originale, quoique très-
faible et échappant presqu'entièrement a la vue
des hommes et de là plupart des animaux parce
que ceux à qui elle est sensible voient de nuit,
ce qui n'est pas creyalMCqu'ils puissent fairesanslumière ou par une lumière intémeure.
Mfaut bien remarquer que.nous traitons ici de
linsunisaace des sens, et des remèdes à cette in-
(~M;i)snMsance.Cat''le~erFearsdea sens proprementdites, doivent~&trerënvoyêeaaoxrecherches par.ticuMères sut tes sens et tears objets, &lexcep.tton de cette grandeerpeur dessens parlaqueiieils voient les principaux traits de la nature sous
tmjoop relatif a f homme,et nonau pointde vuede la véFUeahso~e, eMenf<m4ne peat être cot*
]f!g~e qae papta raïson et i'ensemMede ta pM-tosaph!e.
M. Parmi tM fa!t8 pHviM~éa, naMptaceFonoen dix-tmMeme!ie<t tes ~<«<<c<aa~<et que noas
appelons awMi~~<«M~~& et <tf<MMM&Cesont ceux qut montrent tes mouvements graduel-tément eon~nués de !a natare. C'est un genre defaits p!ut0t inoBservéqu'inaperça; car tes imm-mes sont à cet égardd'une négligenceétonnante;ilsobservent la nature e~cearantetâ intervalleseiôrs~e les corps sont achevés et complets, etnon dans le travail de leur élaboration. Cepen-dant celui qai veut connattre les secrets et le ta-lent de quetqtteoavrier haMte, ne désipe pas sea-lement voir d'abord tes matériaux rudés et gros-siers, et ensuite l'ouvrage achevé, mais encore<t surtout ~tre présent lorsque l'ouvrier opèreetélabore ses matériaux.
C'estainsiqc'!t tant êtMd:erMntet'h!stoiMde ïaTêg<.tation, da déveïoppemeatdesgermesanimés,desœn&,été. BaconajtttHequ'il faut veitterprësde la nature,qui se dé~Mtemieux~anuit-quete joNr. Omdoitaussifairede semblables-,observations-.surte n'ootementdescorps inammës. Ex~pM.Leseffetsde la chate~rsurtes
liquides.Maisce sujetseratraitépluscomplètementionquon s'oecupemdela-KcherchedM/tMgf~<<t<eti<.
M. Parmi les faiteprivitégiés~nous mettrons endix-neuvièmelieu les faits de <Mpp~MMM<ou de
sM~~nt~j, que nous appelons aussï ~t<~ de
ye/M~<Ce sont ceux qui nous instruisent lorsque
(93S)1tessens ne peuvent plus àucunemëntqous servir,et auxquels par conséquent nous avons recours,lorsque tes expériences .directes nous manquent.Cette subatitutionpeut se faire de deux manières,ou par gtadation,.ou par analogie.
EMM-MS.On ne trouvepointde corpsq')itM6tccom<p~tementl'actionde Mmant, mais il en MtqMtraifa!-bMsMûtplus que ka autres oa t)'emtrouvepoint,quine a'~chaaBe,maistea uns s'M)aaBentplus, et tes au-tres moiMvite. Ce MmtdeaM<~<<t«<t<'tMpardegrësougradation.
La substitutton par analogie, est utile maismoimssûre c'est pourquoi il faut l'employer avec
prudence. EUeceasiste &rendre sensible ce qatest caché, non pas au moyen des opérations vi-
sibles du corps inseMiNe, mais par l'examen dequelque corps sensible approchant.
On peut étudierle mélangédes espritson corpsin-visiblesdans celui de leurs aliments~isibtcs,commeTiMiieetreau. v
Quant à ce que nous avons dit de ces faits de
<MppM~MCM<,qu'il faut leur demander des lumières
et recourir~ eux, lorsque les expériencesdirectesnous manquent, nous devonsajouter queces faitssont encore d'un grandusage, lors même quenous possédons des expériences directes et qu'ilsfortifient smgutierement l'autorité de celles-ci.
Mais nous en parlerons avecplus de détails, lors-
que nous en viendrons à traiter des «!C<MM~<<c
<*tM<<MC<<On.
M. Parmi les fai~privilégiés\ nous mettronsen vingtième lieu les ~KM~Mt tfsMe/MMt. quenous appelons aussi ~attsstUtt~ettKs, mais pourune autre raison. Nousles appelons«~nM~MtM,
parce qu'ils attmutent l'iateliigence; tf~~MMi~,
parce'qu'ils tranchent en quelque façon la na-
(336)
tare! c'est pourqwo~nous !osnommons aussi quel.quefois~a <? B~tHc~o. Ce sont ceux qui nousavertissent des propriétés et dès phénomènestesplus extraordinaires de la nature, pour éveiilepl'esprit, exciter son attention et'i~ngager &ob-server et étudier.
E~BMt'iua.La divisibilitédes mëtaux.des~Nbstanee!coloranteset odorMërantes,la vitessede !a !tnn!ëreetdessens et, phoque tout le reste. !atne~eiKe!qu'ily a &te qMetontesces aet{oBs~ces émanationsetces-fluidestraversentrair en tonssens, sanssenMiMet secantrar!er tçsnnsïesautKS..
Nous rapprochons ordinairementavec, avantagedes /<!<? ~Mt<McA€M<les faits que nous appe-tons <&?<?<<<e<<):tttMectMM, ainsi dans tesexempiea quenous avons cites, une actiond'uncertain genre ne tfOuMeni ne cootrarie une ac-tion d'un autre genre, tandis que dans un mêmegenre, une action/surmonte et détruit l'autre lalumière du soleil fait évanouirréciat duvers~ui-sant le bruit du canon, celui de la voix; uneibrte odeur, une plus doucé; une chateNrintense,une moins ëlevëe; une lamede ïër interposée entrel'aimant et le ter, amortit l'ëSét de l'aimant. Maisil sera toujours plus propos de parler de Cesfaits lorsque nous traiterons des ~cOM~~ M?î-~MC~~M.&&. Voili))ce que nons avions;à. dire des faitsqui aidentlés sens; ils sontsurtout utiles pour lapartie théoriquercarc'est dans les données dessens que la saine théorie a ses racines~ Mais lafindernière de toutTouvrage est dans la pratique;on débats par l'une pour aboutir.&l'antre. C'estpourquoi viennent maintenant les faits les plusutiles' pour la' pratique, Il y en a sept espèces,qui so divisent en deux ordres; nous les appe-Ions tous d'un nom commun, /M~ pf<t<t<j~s.
(&M)
Les ep~<moM$pM«<jfMMpeuvent avdit un dou-Meinconvénient,c'est pourquoi tes ~s pr««-
~Me<doivent oMr un double avantage. ~)ncopé-ration peut être du décevante ou onéreuse. Cne
opération est surtout décevante, principatement
quand ona étudié avec soin les diverses natares,
parce que tes forceset les acHeasdes corps sontmat dëtecniioées et mesMrêes. Les forces et tes
actionsdes corps sont circonscrites et mesurées,ou par t'espace, on par te Mmps, ou par des
rapports de quantité, ou.par ta. supérioritéd'une
puissance sur les autres et si ces quatre condi-tions ne sont exactementet ditigethnMnt calcu-
tées, ies sciences pourrontoCTrirde beUësspécu-
lations, mais, à coup sûr, eues seront stet'ites.
NousaDpetpns d'un sëut h<Mntes quatre espèces
de fatts, reta~fs&ces<:anditions ~jM~Hte~MMt-
~<M~!eu~ett«~<tM~M<ie.La pratique devient onéreuse, soit &cause de
certains travaux inutHes,,.soit, à causede ta mu!-
<ipÏiciié.,dèa instruments ou de ta, quantité de
matière,requise pourjtocérattpn~'eat pourquoit'en doit faire beaucoup do cas des faits qui~diri'
genttt'opérationverSttesanstes.ptu~.u.tHe.sauxhom-
mes,, et deceux.qui enseignent a faire économie
d'jn&~rumantSt~tdematière preafti~e. Nousnom-monsd'un nomcommunces trois .espèces defaits,
~t~ ~<~<~ M~t~<< Nous parlerons de
chacune de ces sept espèce~défaits <m..particM-tier. et ~y~c pux,npus mettrQns,an cette, pactiede ootre.o~yMge.snrtes {)r<tEogativ.es,ct~es pr~-
vitéges des faits, r ;)45. Parmi tes faits priyilég'és~ nouslacerons
en vingt~e~UBièmci'eu,tes ~««<p.~fe~e ou
(<MM~oa,que neM8appetous~aussb/~t~ de. <~<M-p<M'<oa de MOMM~p~.Les puissances et tes mou-ventent des chdse&opërent et s'exécuter aâaa
(23S)
des espaces non pas indômniset tortuits, maisNxeset déterminés; et il:est EorUmportant, pourta pratique d'observer et de noter ces conditions
ptécises dans chacune des natures étudiées~aon-setdement pOMr,t)a'èMen'échooe point dans cna*
cane de ces rencontres, mais encore pour qu'ettesoit plus puissante et plus riche. Car souvent ilest donné à rhQnuae d'augmenter ta portée desforces natureMeset de rapprocher~es distances.eomme~onties instruments d'opaque.
n estdespaiManoesqat n'op~nt qa'imm6d!atetnëntetdansteeoniact.EXEMK.M!!apefcMsion,tesremèdesap.pH~tesM'extériemf.tes objetsdu tactetdogoat.
Menestd'atttte~qui~'opërentqa'&deiaibtcsd!stances,contmete succinquiattire tes pa!t)es,certainspargatifsquichassentteshwmears.lespierresaimantéestetc.
Il en est eaSnqMiopèrent &de grandesdistaBce$.EltBMMES:fa toréed'attractionda giobe'tetrestre, ~Hedesastres,tesmassesennammeesoa gtaciàtes,tesodears,ialnmiere,ete.
Maistoutes cespuissances, qu'elles opèrent à defaibles ou a de grandes distances, opèrent certai-nement à des distances déterminées et connues dela nature, et leursphère d'action a unet)imitenxe,
laquelleest <nraison composée de la masse ou de
ia quantitédescerps, de la iorceou de ia faiMessedes puissances, desfacilitésoudes-obstaclesappor-tés par les miïieu~ toutes chosesdont ondoittenifun compte tort exact, ti fitut même meaurer jus-qu'aux mouvements violents (ainsi qu'onles nom-
me), comme sont ceux des Nèches, des projec-tMès,dès roaë~<ët autres semMaMès.carHs onteux aussi, des limites déterminées.
Ontron~eaussidesforéesqui n'agissentqu'àdistance.etnondansÏe t!ontac<,etd'acres qa!operentptnsfh!bte-memtaMnepetite distançaet ptttsénmgiqnententa une{pHMtdc.~ion.Ms'opère d'ordinaireqB'adiptance,e~q~gue~t i'en wpitmieMudetoin quedept~s;iea pM.
(239)
jectitesn'a<!qa:$tenttoatMtear~forcestm'apt~oncertainparcoats.
Hest un autre genre de mesures demouvements,qu'ilne faut pas négliger: ce sont celles des mou-Yementsnon plus progressif, mais apbériques,qui étendentles corpsdans~unepimsgrandesphère,oules resserrent dans Mnepïas/etreite. B faut re-ehercaer, en etûtiHaotIamesure des mouvementsqueue contraction et que!:eexteMioh les corps( suivant leuFs diverses natures) peuventfacile-ment subir, et' à quetie limite ils commencent àréagir, jusqu'au degré extrême qu'ils ne souuri-raientpas de passer. C'est ainsiqu'aae vessiegon-aée d'air peut être comprimée et soufre cettecompressionde Fair qa'eHe renferme, jusqu'à decertaines limites; si onles excède,l'air résiste etrompt la vessie.
BMomd<ct!H)neexp&:ecee partante Ms'est Msarcdela t&iateneederair à unetropforte<:ompMss:oa;uneautrepar laquelleil a étudiela forced'expansiondeMr;uneautre plus remarquable,sur ta compressibilitédetean,!<pnit'estéchappéepar les poresde globede plomboùetteéhit renferméeet compnmée.'ït remarqaecttCnquelessolidesr~si~enta peupr6s à toatecompressionomextension.
&6. Parmi tes faits Privilégiés, nous mettrons envingt-deuxièmelieu les /~tM<<e<aeot~~feou ducoMMde <*e<tM,en empruntant cette expressionauxctepsydresdes anciens, oul'on versait del'eauaulieu de sable. Ce sont ceux qui nousdonnent lamesuredu temps comme tes jf<H~<<e ~e~nous donnentla mesure de l'étendue. Toute actionet tout mouvement naturel s'accomplit dans letemps, les uns plus vite, les autres plus lente-mea~mais en tout casdans des proportions déter*·minéeset connuesde la nature. Cesactions mêmes,qai sem~~t s'McOB~lir sub~ea~eMtet enun clin
(MB)
a'œu (commet ? ait), cèmportent,~H'onyprend
garde le plus et le moins par rapport au temps.
LecoHMdes astres, te Bnx et lé r~toxde la mer, ta
chuté descorps, la transmissionde'la lomtere. de ta cha.
tear, etc., ont des conditionsdi: tempsréglées et 6xes.Baconavait d'abordpense qa'it tant ah tempsappréciableà ta~tmmêre. pour traverser te-. espaces ptanétatres, et
qa'amsi Hy a âne diCereaceentre te Me~~aiettelieu ap.
parent des astres; mais des r~e~s ~MneoMSIci ont
fait abando!merjce~it!~e.j
Noa-seutemept.it i<a')tétudier ta~tcsse.dcsdiversmou.
vemcmts,maiscomparerces vitessesentre eMes.Onvoit,
vemcnts.~al~ cPrp'Plirer.c,îtêssc,s ~nlre,~ne,'s.,O~,Voi,tjpar exetnpîe, qnë'Mtamiërese communiqneheaùconp
pins vite que te son. 0&ta ditf'~encë des vitesseseciate,
c'est dans~'e~ptoMondes mines~apoadMagissant avaat
mêmeOMetes matieres~u'eMe~ao~ve~cemmencent r6'
sister. C'estaurcette toi de la nattfe que.~oat fondés tes
/<!t«m<t~MMdont on parlera bientôt.
En6n, il faut noter tes diversespériodesde totte action
nataMttc.E~an'un danwtes infusionset distillations, it ee
manifeste selon te tem~ et par ~accessionsréglées, di-versdegr~tq~aHtés codeurs.
&7.~PanN!iles faits pnvitegiés, nous mettons envingt-troi~me lieu tes /M~ <<e ~M<t?K< que
nous appelons eiuss~<i!<)<~de la nature, en em-
pruntant cette expression à ta médecine. C6 sont
ceu~qai mesurent Jas forces par !a qtM~~ des
corps, ~t,<qut -montrent Ï;na"ence de la quantit6
sur le mode 4e força et d'action.
Et d'abord MMti des forces qui ne peuvent~
sistet*que dans. ~n corps d'une çwMM~ eoMMt<fM<,
c'est'à-dtre~uae~e~~teue qu'elle soit enhar*
monie ovee-la cOBCguration et ta composition de
t'uni~ers.
i.a terre est ataMe, ses parua! sont môMeset tombent.
Le ont et te retttKs'obsetventdans ta meret non danste'
ttMves.
ToMestes~reesûuputatancësparticutiêresopè-
(2M)yrent, suivant la plus ou moinsgrande ~Marn~ des
corps.
Unegrandenapped'eaMne secorromptpasfacilementnnpeud'eause corromptvite.Levinet ta bièreseboni-fientbeaucoupplusvitedansde petitsvasesque dansdegrandstonneaux,etc.I! est aussicertainesforcesdont[apuissanceest enraisoninversede ta massedu corpsouelless'exercent;un stytetacérépénètremieuxqu'unstytetémoussê.etc.
Ici il ne faut point s'arrêter des Gonsitdërationsabstraites et vagues, mais il faut étudier exacte.ment les rapports de la quantité ou masse des
corps avec leurs modesd'action. On serait tentede croire que les rapports dé puissance sont enraison directe des rapports de quantité, de sorte
que si une balle de plombpesant une once tombeen un certain temps~une baiie de deux onces de-vrait tomber deux foisplus vite ce qui est complè-tement faux. Il n'y a donc pas égalité entre ces
diCërentsrapports, mais ils suiventdes lois <brtdi-verses, lois qu'Hfaut demander à l'observationdela réalité, et non à des vraisemblances ou des
conjectures.Enfin, dans toute étude do la nature, il faut re-
chercher quelle quantité de matière, que l'on peutcomparer à une certaine dose, est nécessaire à laproductiond'un effetdonné, et prendre garde d'enemployertrop ou <~p peM.
&8.Parmi les faits privilégiés, nous placerons en
vingt-quatrièmeHeules /<~ efe<«lutte, que nousnommons aussi faits de pf~ow~M~~ce. Ce sontceuxqui nous montrent la prédominance ou l'in-férioritédes forces les unes à l'égard des autres, etnousfont connattrc celles qui l'emportent et cellesquisuccombent. Lesmouvementset les eBbrtsdescorpssont composés, décomposéset compUqués.(ont comme les corps eux-mêmes. Nous propo~-
li
( 242 )
rons d'abord tes diverses espèces de mouvementsou de vertus act!ves\ pour rendre p!us cta!re la
comparaison de leurs puissances, et par là la na.ture et l'explication des ~««$ de <M«cou de précto.ntinance.
t*. Mouvementde résistance oud'!mpén6trab!tite(an."«e).
a*.Monvementdeliaison et de continuttépartequettescorpsse suiventet se cherchent les uns les autres (M.ctb)c'est celui que la scolastiquedésignepar l'horreur du vide3' Mouvementde rcaetionpar tequet !es corps compri.met oa dilatés et tendas Mi.iennenta teNtspremiëresdi-mensions (M«fa<M). L'air et la plupart des solides, lescordes entre autres, en présentent continuellementdes
exemptes.4*. Mouvementopposé au précèdent et qui porte les
<orps à prendre des dimensions nouvelles (Ay<«). Les
principaux agents de ce mouvement sont le chaud et lefroid, sous l'influencedesquelstes corps se dilatent et fecontractent.
5*.Mouvementde«M~MMtf<par teqnetlescorpss'opposentcequ'on tes divise(conhMMattOMM).Tous tescorps en effet,
les unsplus, tes autres moins, s'opposentà ce qu'on sé.
pare leurs parties; cette résistance se manifeste, quoiquetrès-faiblement, jns<ptedans tes liquideset tes fluides.
6*.Mouvementpar lequel un corps placé au mitieu de
corps hétérogèneset dont la nature répugne à la sienne,s'attacheà certaine matièrepour laquelleil a plus de sym-pathie, et s'enemparecommed'un gain ou d'une coiquétefe<t(MtrMm,t'eftn<<<~<tth<B).C'est ainsi que le papier, les
éponges,etc., s'imbibentd'eau, qui est d'une nature moins
apposéea ta leur que l'air.
y°. Mouvementpar lequel les corps se portent vers tes
grandes massesde mêmenature (tott~f<g'a<KMtMM<yofM).j.Cest ainsique tes corps légersse portent versle ciel, et les
gravesvers la terre.8*. Mouvementd'attraction des moléculeshomogènes
d'un mêmecorpstes unes vers tes autres, et des corps bo-mogcnesentre eux (tengregatu'. MMOfM).It diu!'rednsixièmemouvement, en ce que dans celui.ci c'est surtout)a i~pognanecpour tes substanceshétérogènesqui meut
( 2M)
lescorps tondisque dans!c monvementd'attraction, c'estaurtontla sympathiepour les substancessemblables.
Ce mouvementrencon're un triple obstacle: la torpeurdescorps, le frein que leur imposent d'autrescorps ptuspuissants, des mouvements étrangers et différents. Les
corpssecouentleur torpeur avec le secoursde ta ehatenr,ou de ta puissancede corps anatognes, ou de quelquemouvementvif. Dans tes liquides,c'est lesprit qui retientd'ordinairetes diversesparties hétérogènesmêléeset unies
parle frein qu'il leur.impose:Commeexempledu troisième
genred'obstacles, on peut proposer le retard et même
fempechementabsolu quo l'agitationdes liquides apportea teurputréfaction.
Parmi les exemplesde l'attraction à distance, on peutciter la vertu de t'aimant.
9°. Mouvementmagnétique, qui, tont en attirant les
grandes masses, les maintient à distance (m<~j'Mf<tfM).C'està peu prts l'attraction ptanétaire.
to". Mouvementopposé&cetuide l'attraction motécM.laire, et par lequel les particuleshétérogènesse repoussentetse fuient (/<'g<B).ExmPMS:i'horreur des senspour cer-tainesodeurset certainessaveurs, la répugnancede l'huileà se mêler avect'eau, etc.
tt*. Mouvementd'asshnitation. par lequel un corpsenconvertitun autre en sa propre substancef<tM<m<&t<«MM,t)'<t<(<~<<e<tf«)MM«M, g'eKo'etmKMMrnptMM).La flamme,t'air, tes diversesparties végétâteset animales, etc., nousoffrentdesexemplesfrappantsde cettesortede mouvement.
Les mouvements précédents servent à la conservationdescorps, celui-cià leur propagation.
ta". Mouvementpar lequel une force se communiqueenexcitantdans tes corps une certainedisposition àlare-cevoirou plutôt à la produire (<.M<h)h<M)M).C'estpar cemouvementque se développentla chaleur, le froid, etc. Iltessembteau mouvementd'assimilation,mais it en dinëreence que dans celui-ci it y a développementde matière.et que t'eBët de l'excitation est d'accroitre tes forces ouvertusseulement.
t5*. Mouvementpar lequel tes corps développentteur
puissance,de façon que t'cttet cesseaussitôt que la causemotriceet premièresefetire (<mpffM«)ttM).C'estce qu'onpeutvéntier deseffetsde la lumièreet du son. Ilacon ap-pellece dernier mouvement <Mo<tx~M)'<!f«)MM~afMt'Mf,
(2~)
parceque la causeproductrice ça lui semble détruire Meffets tandisqa'Mnomme tes deuxprécédents<ne<Mgox.<a<<MM<f<'eM.
t~ Mouvementpar lequelles corps recherchentde cer.tainespositions, et suivent de certaines directions (Mn~.~<n'a«M'M<M<«M~).ËxEMPtB:rotation de la terre, ou ducieldansune direction déterminée, etc.
t5*. Mouvementpar lequel les actions et les eMêtsdes
corps traversentplus ou moins facilement te milieu qmles favoriseOHleur fait obstacle (BeWf<M~t<oaM,«M?.<Mttt<~MM«tf«<).Certain tNiMcaconvtentà la lumière, Mr-tainautreauson,etc.
~6°. Mouvementpar lequel certaines parties des corpsdominentsur tes autres, tes règlentet tescontiennent (re-g'ta<~«tepcfttjttt~).ExEMP)LE:tesMprtft gouvernentle restedu corpschertés animaux.
t7°. Mouvementde rotation spontanée (rofatMHM<p<')t-f<Me<M).Tous tes corps, dans une position naturelle etcommode, suivent leur penchant pour le mouvementon
pour te repos. Ceuxqui se meuvent spontanément adop-tent le mouvementcircutaire, qui est étemet et infini.
t8". Mouvementde trépidation, par lequel tes corps,dans une positionqui ne leur convientni ne leur répugnecomplètement,essaientperpétuettementd'en changer, sansjamais en sortir violemment (<M~«<ahen«).Tel est lemouvementdp coeur.
tg°. Ledernier mouvement, si l'on peut lui donner cenom, est la répugnancepour le mouvementtui-méme(de.M&fMt,«te <.cAof<'eo<t«<MoM<).C'estainsi que la terre esten reposet que toutes tes massesconsidérablestendent au
repos,ou te conservent.
Baconne prétendpas qu&cettedivisiondesmouvemec'ssoitparfaiteet déSnitive, mais il repousse toute divisionabsnaite qui ne serait pas prise sur Ja.nature, et n'en re-prftenterait pas les traits.
Cette division su<Etpour faire entendrece que sont tes/af~ t<ela lutteou pref~MMtOMce.
Le mouvementde coa~nuité est invincible;il n'est pasaussicertain que t'horreur du vide le soit; tous tes autresmouvementstriomphent mutuellementles uns des autres,seiontescireonstanees.
ji faut aussi rechercher tes causesde l'infériorité et de
(a~)
ri)MM<!ssancet!es tnowvementsqui sont vaincu:. t~'ofd!-
naiM,ils nesont pasaueanus, maisréprimeset empi'cMs.Hn'y a dansla natuM-aucunrepos parfait tout repos est
apparentet produit, soitpar t'~MtMredes forces, soit par
)apr<'(f<MtHMt)Mdesunes sur les autres.
Unetbigënerate de ce%pf<'<~mM<nx'M,c'est que plusle
biempoMfonh!est commun, ptus te mo'MemcntestpMis.saMt;atna!, to mouvementde continuité, qui intéresse t'u.
n!oade tous tescorps, est ptns puissantque le mouvement
degravite, qui,n'intéresse que l'union des c&rpsdenses.
Dans !e monde matériel, t'wtiHteparticuMerene privant
presque :!ama:s contre rutiMtégt?néra!e;p!at&P:cuqn'Henfûtainsiparmites sociétéshumaines.
49. Parmi les faits privilégiés, nous placerons en
v!ngt-0nqa!ème lieu les faits s<~M/!c<!<t~ qui in-
diquent et désignent les choses utiles àrhommf.
Car le pouvoir et le savoir par eux-mêmes donnent
à rhomme la grandeur et non le bonheur. C'est
pourquoi il faut recueillir dans l'universalité des
choses ce qui peut le mieux servir aux besoins de
la vte. Mais il sera plus à propos de parler de ces
faits lorsque nous traiterons des applications p~
tiques. -D'ailleurs nous laissons, dans le- travail
même de l'interprétation sur chacun des sujets,
une place pour ïè /eM!«6t AMMMMtou le feuillet
des <<cMM,car des demandes et des voÈux bien
faits sont une partie de la science.
50. Parmi lés faits privilégiés, nous mettrons en
vingt-stxième lieu les faits polychrestés. Ce sont
ceux qui-ont une application variée et se rencon-
trent souvent; ils sont par !a d'un grand secours
dans les opérations et les démonstrations. n sera
plus a propos de parler des' instruments et des in-
ventions, lorsque nous traiterons des applications
pratiques et des divers modes d'expérimentation.
D'ailleurs, ceux qui sont connus et mis en usage,
seront décrits dans les histoires particulières de
chacun des arts. Nous présenterons seulement à
(a46)leur sujet quelques considérations gênerais quiserviront à mettre en lumière les ~!<<ape~<:Afes<e&
L'homme opère sur les corps naturels de septmanières (sans compter le rapprochement et laséparation des corpa simptes), à savoir: par l'exclu-sion des obstacles qui causent quelque trouble ou
empêchement, par la compression, l'extension.l'agitation et toutes actions semblables, par te froidft Jechaud, par le séjour du corps en un lieu con.venaMe, par un frein et une règle doanés au mou-
vement, par les sympathies, ou bien enOn par l'at-ternation habite et sage, et la série et successionde tous ces moyens, ou au moins, de quelques-uns d'entre eux.
t*. L'air et la lumière troublent souvent et altèrent lescorps tes moyensque l'on peut Momerpour préserverlesdiverses substances de leur influence et de leur contact,sont des faits po<)'t/«ie)<e<.Indication de divers procédéspour soustraire tes corps à t'mftuencede l'air et de ta lu-miere. U faut savoirempêcher l'accèsde l'air extérieur, etia sortie de l'air inteneur.
a*. Par tes compressionset autres opérations violentes,on peut mouvoir, détruire, étouSër, changer tes corps etleurs propriétés. En générât, ceschangementsviolentsnedonnent pas aux corps de modificationsà la fois impor-tantes et durables.Maiscesmouvementssont plus que toustes autres au pouvoirde l'homme.
5". L'hommeproduit la chaleur et t'éteveà de très-hautsdegréspar desmoyensartificiels. mais il est loind'avoirlamêmepuissanceen ce qui touche !e froid. Baconrecom-mande de diriger tes recherches vers la production dufroidartificielet de seseffets.Il en indique qnetqaes-uns.Dans la médecine, on peut on calmer le mouvementdesespritspar desaédatiS).ou en réduite la quantité et quel-quefoistes éteindre.
Lorsqu'onne peut produire le froid, il faut au moinsthercher à en produire le principal effet, qui est la con-densation.Lacondensations'opère ou par la simplecom-pMssion.ou par ta contraction des parties épaisses, !e!autres s'évaporant, ou par la réunion des parties homo-
(2&7)
e6uessolides.ou par t'effetd'une sympathiequi n'est autre
naet'aMracUon..Quantà la chaleur, it serait fort important de savoirla
produiremodérée, et de ne pas toujours agir violemment
parelle. L'hommedevrait imiter la nature,quiproduit de
grands effetsavec une chaleur donee et progressive.U
fautd'aitteuNétudier ta chaleurpartout où ellese produit.et eu connaitre bien tes agents..
~°. Le temps produit ptus d'enets que le feu les forcer
internes agissent.aYccénergie alors que les externessont
sans influence. Pourdévelopperceseffets, il faut aban-
donner les corps a ewx-mémeset les mettre à t'abrt des
Mgentsdetanature.5°. Réglerle mouvementd'un corps, c'est le contraindre
à prendre une directionqui levarie, le dirige, lerepousse.
C'estsurtout à la position et la figuredes vasesquit faut
demanderces effets.
6' Les rapports véritablesne sont autre chose que ta
symétrie mutuelle des formes et des constitutions inté-`
rieures.Lessympathiesou rapports tes plus générant sont assez
visibles.H est descorps fort différents par leur substance
et la quantité de leur matière, et analoguespar leurscons.
titutions, commele soufre, l'huile, la 8amme, etc. il en
estd'autresdifférantpar leursconstitutions, et semblables
par la quantitéde leur matière, commelesmétaux, les vé-
gétaux, les animaux.Un secondrapport très-important est celui desaliments
avectes corps qu'ils nourrissent. Lesvégétauxcommeles
animauxont besoinde certains alimentsen harmonie avec
leurs constitutions spéciales.Parmi ces rapports apparents, il faut noter aussi celui
dessens avecleursobjets.Quant aux secrets rapports des corps, que l'on nomme
sympathieset antipathies, il en est fort peu de constatés.
Laplupart de ceuxqu'ona cru découvrirsont imaginatres.
cependanton peut signalerceuxqui existententre t'aimant
et le fer, l'or et le vif-argent, etc. it faut aussi étudter les
lois dumélangedes corps, tes uns se mêlant plus facile-
ment avectes autres, les autresplus difficilement.
7*. On ne peut bien traiter du mélangeet de la combi-
naison de ces divers moyens, avant d'avoir étudié séparé-
ment chacun d'eux. Hiende plus di)uci)c,mais auss)rn'n
(248)
d~p!HSMMteteo))na:trequetes secretsdecettecombinai.;on pourla pratique. .i
5t. Parmi les faits privilégiés, nousplaceronsenvingt.scptiemeet dernier lieu les /<t~ tMa~M~.Nousappelons ainsi ceux qui présentent une ma-tière ou. une cause eOtciente, petite et faible encomparaison de la grandeur de l'ouvrage et del'effet qui en résulte, de telte façon que quandmême ils seraient vulgaires, ils ne paraîtraient pasmoins être des miracles, les uns au premier re-gard les autres à une observation attentive. tanature:en produitpeu de son jeu naturei, mais onverra plus tard, après la découverte des formes,des progrès et des constitutions intimes, ce qu'euepourra faire lorsqu'on l'aura remuée dans ses pro-fondeurs.
Troisespacesdeces faitsmagiques:dans.lesuns, nneeprtamenaturesemultiplieette-memc;EXEMPLESlefeu,levenin,le mouvement;danstes autres,unecertainepuis.sanceestdé~etoppeedansdescorpsétrangers,commetater.tu magnetiqae.ta termentaubn;danslà troisièmeespèce.c<'smeneittessontproduitespar l'énergieet lapromptitudedesmouvements,commedansl'explosionde lapoudre.
52.Voilàce que nous avions à dire des préro-gatives et priviléges des faits. Nous devons ce-pendant avertir que dans cet Organum, c'est de )alogique que nous faisonset non de la philosophie.liais comme notre logique instruit l'esprit et luienseigne à ne point se payer des vaines abstrac-tions qu'it crée (commel'y pousse la logiquevul-gaire), mais pénétrer dans la réalité des choses,à découvrir les puissances des corps, leurs acteset leurs lois déterminées dans la matière, en sorteque la vraie science ne reproduise pas seulementla nature de l'intelligence mais aussi cette deschoses il ne faut pas s'étonner si.pour en éclaircirles préceptes, nous l'avons remplie d'exemplesem-
{2M)
prumesît desobservations et des expériences na-tofeUes.
Il y a donc comme le prouvetout ce qui précMe,vingt-sept espècesde ~t«pMCt<~< qui sont:les faits soHMtfeSttes faits de migration, les faits
M<<<e<K</s,les faits c<<!K<<M<t?M,les faits eo~M<«M-
<t~ les faits cOM~ytHes,les faits ea'cep~<Mttte<s,tesfaits<<e~ept<t<teM,iesfaits Kw~~op~,les faits<<epM<sM~ec,les faits deeoMPMa~MceetAo«<<e<,les faits a<~ûMC<t/les faits <<'<!<H<MM<~tes faits <<c
&tc~ro<a!,tes faits <fe~9?'ûe, les faits <fe<«pefM,les faits de citation. tes faits de <<:<'OM<ettes faitsde~pp<<!tMeM~les faits de dissection, tes faits de
tœ~ef~c~les faits de ta cay~t~'e, les doses<<e<<e
nature les faits étéla ~«e, les faits ~K~<'e<t/&,les faits po~eAyestes,les faits<M<t<~M~.
L'usage de ces faits, paroù ils l'emportent sur lesfaits vutgairea, est relatif ou &la théorie, ou à ta
pratique,.ou à toutes deux simultanément. En ce
qui touche la. partie théorique, ces faits donnentdes secours, soit aux sens, soit à l'intelligence;aux sens comme tes cinq faits de la lampe; à t'in-
telligencei en faisant connaltre promptement ce
qui n'est pas la forme, comme les j~M<ssoMta<t<M,ou en préparant et pressant la connaissance posi-tivede la forme comme les -faitsde NM<<««Mt,lesfaits tM<Me<t<t~<ceux de coMeow~amceet les ad-
jonctifs; ou en élevant l'esprit, et le conduisantaux genres et aux natures communes, et cela im-
médiatement, comme les faits <~<Mtde«MM,ea;eep-tionnels et <<*<t«MMtcc;ou au degré le ptus proche,
c'mnneles/<~e<MM<t<Mtt/ ou au degré le plusbas, comme les faits conformes; ou en dégageaat
l'esprit du fauxpli que lui. donnent les habitudes,commeles faits de déviation; ou en le conduisantà la forme générale, ou composition de l'univers,
commeles ~t KM~fcp~c~oacn le-mettantenil.
(MO)
tarde contre tes causeset les formesmensongères,commeles j~t<M<? ta croix et <<M<«"<M'ee.En ce
qui touche la pratique, les faits privilégies indi-
quent les opérationsou les mesurent, ou les Ma'dent moiasonérouses.Msles indiquentenmontrant
par oùil fautcommencer, pour ne point refaire c<'
qui est déjà fait, commeles ~«$<<cpM&«M<'e,ouà quel but il faut tendre, si oo eù a le pcuvoif,comme les ~«s ~n<c<t«~, ils tes mesareMcomme tes quatre s<~tesde /<t<MaM<MMM<~Me<~ils les rendent mo!'Monéreuses comme tes/«<?
po~&r~~etMM~tqMe~En outre, parmi ces viagt*septespèces de faits
il en est plusieurs commenous l'avons dit plushaut, à propos de quelques-unes, dont il faut faireun recueil des le commencement, sans attendreles recherches particulières sur chacune des na-tures. Dece genre sont les faits eoM/b~M~.eawep-<tCMMe~,<fc<M<~0!<t<Mt,<tHt«fOp~<<0pMMMtMe,de la p0~~ «~t<cc<< pO<yeAM<<M,MtC~~MM;car tousces faitsservent t'tnteutgenceet auxsens,ou les rectiSent ou préparent tes opérations d'unemanière généraie. Il faut au contraire recueillir les
autres, lorsqu'on dresse les <aMM~coentp<M'M<<OKpour le travail de l'interprétadon relatif &quelquenature particulière; car ces faits ont de tels pri-vilègeset une telle importance, qu'ils sont commel'âme des faits vulgaires de comparution, et.,comme nous l'avons dit en commençant, quelques-uns d'eux en valent une multitude desautres. C'est
pourquoi, lorsque nous dressons les <eMM,il lesfaut rechercher avec un soin extrême, et les re-cueillir dans les tables. H nous faudra encore par-ler de ces faits dans la suite, mais nous devions<tèsl'abord en traiter et les expliquer.
Maintenant nous devons envenir aux<M<a~Ma<fMet auxM<M</ïe<t«etMde f~Mc~t~ puis ensuite
(25i!
aux tMtttfejtceMefë~, aux progrès <«~M<,aux<t)tM«<M<~tMcae&~et à tous les autres sujets qu<-nousavons proposés dans le 2t*.aphorisme, pourque nous puissions enfin (comme des curateurs
probeset Cdétés)confier aux hommes leur fortune
après que teurinte!Ugence aura été émancipée et
sera en quelquefaçon devenue majeure, d'où ré-suUeranécessairement une améliorationde la con-ditionhumaine et un accroissement de son pouvoirfiurta nature. L'hommepar sa chute, a perdu son
~tatd'innocence et son empire sur tes créatures;mais l'une et l'autre perte peut se réparer en partiedanscette vie, la première par la religion etla M;la seconde par les arts et les sciences. La malédic-tion portée contre l'homme, ne lui a pas renduecréature complètementet irrévocablement rebelle;»-mais au nom même de cet arrêt tu waM~Mston p<HMà la sM~Mfde ton front, elle est con-trainte par les travaux variés de l'homme (noncertespar des discussionsou de vaines cérémonies
magiques). à lui fournir son pain de quelquefaçon,c'est-à-dire, à satisfaire les diversbesoinsde la vie.
(?2)
NOTES.
UVK&PMMIEtt.
7. JBbpf<M<pe<gcneMM!.C'est ce que Bacon nomme
axiomes(<<oma<<t), expression qu'il emploie toujoursdans te sensde loisgénérâtes.Lesaxiomesainsi entendus,peuvent en cnet venir de t'expérience.
29. Lesp<M/at)u'<<~ad ~<tnature.Le tatin porte ad eu
~xa!Mt'era Mtt tMfMr<Bxp<<afa.Cette expressionde nat<tnptto<<or«/f<tf<M'a'notior, est employée plusieurs Ms parBacon. qui la donne commetecae par l'usage. EHes!gni-ne proprement les !oi9 et te? principes les plus connwsde la nature; elle vient sans doute de cette philosophiequi regardait ta nature m6mecommeinteMigente et agis-sant selon des règles qu'il était dilficile aux hommes de
pénétrer.
35. BofgM « dit. Ce Borg!a n'est autre que le papeAlexandreVI, parlant de l'expéditionde ChartesVÏUt quiavait pénétré en cinq mois jusqu'à Naptes.
37. Ce«.t:qui soutenaient<'<!M<a!c~Mte.Les académicienset les sceptiques qui prétendaient qu'on ne peut rienconnaîtte et qu'on ne doit rien affirmer.La compréhen-sion on catalepsisdes grecs signifiaitla faeuttéet la poss)-bitité de connaitre, Lesécotesdont nous parlons maientcette compréhension.
M. Dans<e<M'<petite.<~fM et nondans <<!gfaM<<e~/te~universelle.Dans le latin s in MMort~M?««&, e<non <?
Ma/ofesive communi.L'âme de chaque homme est tenré-sentée ici commeun petit monde.–M6racnto< d'Ëphese,florissaitenvironcinq cents ans avantJ.-C. !t se rattachea t'ëcote ionienne, quoique ses idées fussent en généralplus avancéeset plus profondes nue celles des anciensIoniens.Le feu étatt pour lui te pnncipe élémentairedes
choses il fcgardait te mondecommeMn feu toOJouMvivant.
(3§3;
~5.t.'«t<rc<<e<!<tohtte ~MmeHt<<<t~«. Bacon, qni voyaitdanste<eu terésuttat d'un certammoHvement, niait parconséquentque ce fOttun ctément. ~MeMa<c~«e.Quel-
quesphysicicnsattribuaientàchaque étément un orbitecesquatreorbites s'envetoppaienitcs uns les:autres; eetoidetatetre était au centre, cetuidafeuMa circonférence.
Mt<&M. ÛM:/aM p<M~ef~ ans que les.autres. On
supposaitque latorre pesait dix Msptnsqnei'ean,t'eaa
dixfoisplus que t'air, air dix foisplus qae te fen. Ïtobert-Ftuddest Fauteurde cette supposition
c>
46. L'expériencen~a<<te.Le travail de, !ndacttom doit
reposersur des exclusionslégitimes, ~/«'<K'MMete.c~MK'-
t«!<t<e6<t<H;c'est ce que Bacon explique dans le second
litre. Les faits o~expênencesnegativesseMentafonder
cesexctNsions.
~8. L'M/Mt<<a<tt e<'l'infini d'<y~. Termes ccMMtet
dans t'écote, et qui désignent te temps sans bornes~quis'estécouléavant le moment présent, et celuiqui t'econ-
tcraadatcrdecemomeat.
50. roM(~<M~f<!<Mt)s~e~f~.Dans!e!attn ope-t-o<M~xW(«<tm"Ko'~Mf'&'M<«tt~<6t<t&M<.Bacondistinguaitdans tout corps âne partie grossière et tangible et une
partie wtatite et insaissisaMe:c'étaient espritsde !'e-
cote.' U rcvieHtsouventces espritset à leurs opérations.qu'il décritdans te secondlivre.
~M< Z.M<;A<MgeMeH~<<'<<!(insensibles.ËAlatiri M&-
!<<<ort))e<<t-<ftMM<~MMtt«.La connaissance de ces 'cnange-mentsd'état, qui échappent auxsens. est une despartiesde la science, comme Bacon t'explique dan&les pré-miets aphorisme~du livre second..
54. L'<'M<e.de Df'MMn~ C'est l'école atomistiqne oit
Leucippeprécéda Démocrite. et dont la. physique fut.
adoptéeptus tard par ÉpMUte.Selon ceMe physique,tes éléments de toutes choses c'étaient tes corps insé-
tables ou atomes, dont Demjoeriteexpliqua avec beaa-
coupde.sointes diversespronrictea. Democrite, t'amdes
plusbeauxgénies de t'anttquitc était a)Sà Abdere, ea.
commencementdu 5'sit!cteavaatt'erechretienne.-
64. Ct'M<t4,apréstt'ot'f<~Mn~~M~~t'~f~ ~'Mment.(:!)bcrt, médecin et physicienanglais, tres-estimeet fort
souventcité par Bacon, s'est occupé toute sa viedu ma-
(Mft)
gneusme,snr lequel il a publié ah excettent ouvrage. ttvivaitdans'le 46" siecté, et mourut en t6o5.
65. ~.Bpr'm~ par ~M<<t~tM~e secondeintention.Nousne comprenonspas trop cette critique de Bacon. Lescaté.gorics d'Aristote, au nombre de dix, parmi lesquellesM substancetenait le premier rang, exprimaienttes pointsde vue tes plus élevésde!'choseset les plusfondamcntatesdes idées. Au-dessousdes catégories étaient les termes ettes idéesqu'on nomme <<eMfo)x<e<H<eM«Mt( M<:a<~<ein.
~enftonM).MaisAristote.définissaitt'âme par une des çatt!gories, et par la ptus étevée de toutes, la substance.L'âme était pottrtMt t'fntéMchied'tm corps organiséayant le pouvoir de vivre ( De an!m&. t. xi, cap. i. ).Or, l'entéléchie (e<t telos) est une substance, la subs-tance qui a sa fin en soi. la plus execttcnte des subs-tances, car cettede Dieu appartient à cette classe.Aristoten'a donc pas "aité l'âmeavecle dédain dont parle Kacon.Il est vrai q~.n doute s'il lui attribuait ou non l'immor-tatite.
Jf6<<<. Le*/Ma)~<MH~r<MJ'~ttaa;«~cre.AnaMgorede C!a-Mmëne, mort à Lampsaque en 4a8. C'est lui qui a parléavec tant dictât de l'esprit, ordonnateur du monde.
D'après le principe que rien ne vient de rien, il admitune matière à l'état de chaos,dont les parties eonstitn-tioes toujours unies et semblables les unes aux autres(homceomëries~, ne peuvent être décomposées,et c'é-tait par l'arragement et la séparation de ces particule'qu'H expliquait tes phénomènesdu monde physique.(Tennemann, manuct.) Nous avons déjà parlé de<t tomesde I~eucippeet de Démocrite. Le ciel e<<<tterre de Parménide.Parménide d'Étee ( 6°". siècle avantJ.-C. ). partisande t'unite de substance, démontre qu'iln'y a qu'un seul.être, inuni, invisible. Maispour rendre
eomptede l'apparencedessens, Parmenideprit deuxprin.mpes, celui de la cbateur owde la clarté ( te feu ctherc).et celui du froid ou de l'obscur, la nuit (ta terre h )epremier est pénétrant, !e second est épais et tourd; lepremier est le positif, le réel; .e second le négatif,on ptutot scatement la limitation du premier. Deta itfaisaitdériver tous les changements,mémoles phénomènesda sensintérieur.. ( Tennemann,man. ) La /MMMet<'<tM{ftd<<'EM~<<M<e.Empêdoctett'Agrigcnte, Horissaitversle miticMduS" siècle. U se jrattuctMà la fois a t'ëcote
(255;'l
itatiqoeet &eet!ed'fonie.tt distmgMalt quatre éMmenhdont le mélange formait tontes choses. Le principes dela composition, de la vie et de bien, c'était pour loi laconcorde ou l'amitié; celui de la décomposition, dela mort et du mal, ta discorde ou la baine.–La r~M.<«<«)«destM*/M.« Heraclitepensait que la matière, quiforme pour ainsi dire le fond de l'univers, est indiffé-rente à telle ou a telle forme, et susceptible de toutes
que, selonqu'ètte est plusrare on plus dense, elledevient
feu, air, eau., terre, et reprend ensuite les formes qe'ettea quittées.: il lui donne ie nom de feu. (Lasatte.)l
66. CesJ~ttMttomdesMoaMMM~.Ce sont cei!esqu'ad-mettait l'école et qui sont établiesdansles écrits d'ArM-
tpte.particutierementdaM sa Physique.
f6«<M<tt<~ potentielleet m~nM. Presque tonteJt'aB-
tiquitéphilosophique,Platon, Aristote, tes Stoïciens, etc.
admettaient que le fond ou le M~atam des choseeestune matière primitivement sans forme. que la puissaa«motrice et organisatricedu monde a mouMe et réduite àdes proportionsSxes, et dont elle a tiré tes individus et
tesespaces.L'expressionde potentielleindiqueplus partiea(i6rementla matière du systèmepéripatéticien, qui conte.nait virtuellementenelle tes formesque ta cause emcieate
pouvaiten tirer.
6y. Du «MMtMMpAM~MtProtagoras, H<~<M. On
appelait sophistesceux qui, 0<<eM<a<<oHM,<t«t~t«MMtMM«<pA~Mo~/M6aM<<tf.B (Acad. prier, n. aS. ) Ils avaient
corrompuet décrédité la philosophieavant-Socrate. Pro-
tagorasd'Abdère, le plus célèbre de tous avec G«rgiM.i
enseignapubliquement à Athènes; c'est lui qui soutenait
que<'Ac<M)MM<<<ttMMtede<eut«fAoaeatdoctrine tepro'duitequelquessièclesaprèspar le scepticisme,et qui a re-
paru sous plus d'une forme dans tes temps modernes.
itippiasd'Eus prétendait à un savoiruniversel.
70. ~4 ~Mobjetsplus~H~a~. Baconveut parler ici df~
toisgeneratMqu'il appelle~Htte<.Ces formes,dont il et-
pliquela nature et t'importancescientifiquedans le second
livre,ne sont pas Individuelles,quoiqu'ellesse Mtrouventdanstous tes phénomènesparticuliersqu'eltes r~gtpnt.Et
qaoiqneBacondéclare qu'il n'existedanslanature quedes
objetsindividuels. il insistetr~s-itouventsur cetteunitéot
tetteg~nfraMtcde la règleque la sciencedoit recherttw
(256)
à traverslespar<icutar!tés.Danste troiiiiëtnc aphorismeduthw second, it dit: Qui ~Mtaaoc~H, Mma<«re«n«a(<mtM<)MtertM<MM<MtHMM)<tom~(«<A«t'.
7t. Gcfst'M. JPo~. Gorgiasdé Montiutnvint àAthènesest 424; MétabMt et soutint ces trois fameusesproposi.tions que rien n'existe, qu'on ne peut rien connaitre,qu'on ne peut transmettre !a connaissance.Potus d'Ag)~-gentectaitundisciptedëCorgias.
Mut. CA~t~tede Soli ou de Tarse n6 en 280, morten 943 oa 208 avant J~e.. était surnommé!acotonNednrortiqtte. On appetait ainsi r6co!e stoïcienne, parce queZenon, qui la fonda, avait donné ses leçons à AthenM,da~ste porttque. –CaMAt<&de Cyrëne. né vers 9t5,mort en 130, sotniat avec éclat !e scepticismede racad<-mie~ Il s'attaqua particulièrement a Chrysippe, commeArcesitas, te fondateur de la nouvelle académie, s'était
attaquéà Zenon. Nianttonte connaissancer~Oé. Carnéadene laissa subsister que ta vraisemMance', et admit ce
qu'on nommele probabilisme;–~X~topAaMde Colophen,contemporainde Pythagore (6' siêcte), fut le chefde!ecote êieatiqne, qui doit surtout son illustrationà Par-
mênide.Xenopaaneessaya~le premier de démontrer qo'i!n'este qu'un seul être inSni, immuable, invisible,Dieu,t'être parfait, hors de qui rien ne peut être. Philota«tde'Crotone on de Tarente; pythagoriciencétëbrepar son
systèmed'astronomie.H était contemporainde Socrate.
7~. LM /!)rmM<fMoAMea~«t sont <OM~ <'<tetepMf.C'est la définition'des formes dont nous avonsdéjà parlé.Baconentend par «ttf~t~, lè pMnomenesimpte', dégagéde tout élément étranger, et tel qu'un acte unique peut te
produire, suivant une r~g!e déterminée,qui est ta forme.11dit dans te secondlivre, aphorismei7 ~M~<MM<<efor.mis6~aMM<f,nt<'a<<M~M<e«<g'tm<M~«amlogestftas« deter-<fMt!f<MMS<MM<pM'<~a<Bnat&am w(t~Kam'a<MpMMt)tordi.Mt<tet eMMt<t«ttM<~a<<a<<wem,<«tttm!,~)M&t~~in <Mtnn)M<h't)t«(er«~
9$. (Kt~tt'att a M<t/%twA..Ce passageest de Démos-
thenes.premi&re~Mtippique.
t06. Télésio, P<t«'<t«M,~t~fMM, anteuis que Baconcite aMezsouvent.Bernardin Tetésio, né en ISOSaCosen.za y mourut en 1588; it essayade substituer unnouvcM
257
systèmeà1apMto!!optMed'At!stot9,qu'H Mcnsaitde don-ner pout principesauxchosesdépures abstractions.Lesys-HmedeTetësio est généralementempirique. FrançoisJ'(th<M', né &Ciisso, en Patmatie,vers ïSao. mort en
t5<)7,combattit aussi Aristote et fonda un systèmeoù te
mysticismes'alliait à l'empirisme. S6verinas, né en
iS~Oa Ripen~.dans te JoHand,mort en 4609, discipteenthousiastede Paracetse. fameuxiM)tm!nequi associalathitn!ee~t&médec!neau mysticisme.
tao. J~<t~m<~re<<<M tempsanciens.Cesvers sontttN
troispremiers du si~nëmelivre du poèmede Lucrèce
J'rMt<B/rag'</ef<M~<aa<Mcy~<&M<c~fMD<~«&'f<'<t<~MCH~<tM~twe(<tW)om<He~A<!t<r,
Et MtreooerMtttM<am,fege~aerogarunt.
LIVRE SECOND.
a. Ç<t'<~<t~a<th'eespècesde causes.Ce sont les causes
<tab)iëspar Aristote; c'est sur cette divisionque reposesa
métaphysique,oi) il recherche quelles sont tes premièrescausesde l'ensemble des choses. Dieu est, selon lui, la
Mas?efficiente qui a tire de la matiëre toutes tes formes
quecelle-ci contenait en puissance, et c'est lui, le souve-
rainbien et le monarqueunique de l'univers, quiest la fin
detous les êtres forméspar sa puissance.
4. Enfin, S forme«MMest<eHe. Pour comprendretout
cepassage, il faut bien entendre ce que Bacenet la phy-siqnemoderne appellentlois générales.Cene sont pas des
abstractions,ni des principesou qualitésoccultes, inven-téestout exprès par la scotastique, comme on le disait,
pourne pas rendre raisondes faits.Lesvraiesloisgénérâtessontelles-mêmesdes f. mais des faitssimples, élémen-
taires, qui peuvent se présenter de mille manièresdi-
verses,en prenant des déterminationset en subissantdes
conditionsparticulières.-Lemouvement, par exemple,est
entui mêmeun fait éMmcntaireet simple, dont la nature
nonsoffre d'abord certains genres, et ensuite une foule
d'espècesdiversesqui serattachent toutesces genresdontellesdécoulent. *t sont en quelquesorte tes limitations.Ce
sontces faits élémentaireset ces genres principaux queBaconnommefondscommunsd'essences,appartenantàplu-
(2SS)osieoMnatures on propriétés, et dont les formes les m!n!étevées, recherchéespar la science, doivent être des limi.talions. Newtondit dans son OpUqae(quest. xxx!)< Cessortes de qualités occultesarrêtent les progrès de la phy-sique, et c'est pour cela que tes philosophesmodernestes
ont rejetées. Dhe qae ehaqne espèce de choses estdou&:d'âne qualité occatte panicatiere, par laquelleelle agitetproduit des effets sensibles c'est ne rien dire du toutMaisdéduire des phénomènes de la nature denx on trois
principesgénérauxde mouvement, ensuite faire ~oircom.
ntent tes propriétésde tous tes corps.et les phénomènesd~coulent de ces principes tbhstaieSt serait faire degrandspas dans la science, matgt~qne les cansesde cesprincipesdemeara"seetcachées.* (EdiMomdeBeaazee.))_
M. JfetBaMn~tmmA~.Noas rappelons que nous avons
exposé sommairement les exempleset resamé les tables
qm sont repandaes en grand nombre dans le second twedu Novm OrganaM.Tout ce qui est imprimé en petit ça.ractere n'estplus la reproduction du texte, mais 1'indica-tion des expériencesqae cite Bacon, et qa'it développelonguement d'ordinaire.
at. NeMpartetWMd'aborddes/!t<~privitégids.Des neuf
sujets indiqués ici. Baconn'en a traité qu'an sent. Toutlereste du second livre est consacrémMfait. pWMM~, et
t'onwagen'a pas été ponsséplus loin. Lesautres éonts de
l'auteur, et mêmeplusieurs passagesdu NeeamOrganum,peuvent nous faire entendre quelles étaient tes vues deBaconsur tesdiverssujetsqu'Un'a paspu traiter expressement. On peut consulter cet égard une excellentenote
de M.Bouillet, dans l'édition qui nousa servide guide.
STS~'gatnBNtFS.
~aâ<&M~Êi&
DE MEÏBMTZ
(Mt)
mBFMB.
LEtBMTz(~ode<roy-GaHtaame),naquit le 2ii
juin 16~6, &Leipsic~, et mourut à Hanovre te
i4 novembre i7ic.
ta T~o~tc~ est l'un de ses derniers écrits,et en même temps l'ouvrage le plus considérable
qaisoit sort! de sa plume.Cette vaste composition est à la Ms philoso-
qoe et théologiqae. Leibnitz y montre l'accorddela raison et de la foi en réfutant les ot~ctïens
dirigéescontre la Providence divine, teBe quelesdogmes du christianisme nous la font conaaî-
Ire, et en- proavant que-la vraie religion et ta
vraie philosophie s'accordent pour nous donnerla même soiaNon des problèmes tes plus élevéset les plus difficilesqu'agite l'esprit humain.
Toute la partie de la doctrine chrétienne quiconcerne le gouvernement moral de Dieu, avaitété dans le i7'. siècle l'objet de très'vives con-troverses.Commentconcilier la liberté del'homme
avecla providence de l'Être suprême, l'existencedu mal avec sa honte, la prédestination et la
grâce avec sa justice-? Tout le monde ea com-
prenait la dimculté; les réponses variaient, se
muMpliaient d'excellents esprits pensaient quecesquestionssont insolublesà notre StiMeintem-
(2S2)',igence; et le scepticisme, qui commençait &poln.
dre, essayait de prouver que-la foi est en hosti-
lité avec la raison, et que tous ces dogmes sacrés
sont, non pas au-dessus de notre intelligence,mais contraires a ses lumières naturelles, et con-
tredits par les principes et les règlesconstantes
de nos jugements.
Bayleavait prêté à ces idées dangereuses l'au-
torité de son érudition, l'habileté de sa dialec-
tique et le charme de son talent. Leibnitz ému
du crédit qu'un tel défenseur pouvait donner à
une cause réprouvée par une saine philosophie
et redoutable pour la morale, résolut de montrer
toute la vanité de l'argumentation de Bayle, de
t'attaquer corps à corps, de le convaincre par ses
propres principes, et de rétablir enfin l'harmonie
entre nos croyanceset nos lumières. Z.aTA~tc~
est l'accomplissement de ce grand dessein.
L'ouvrage se divise en trois parties: dans la
première l'auteur explique comment les vérités
morales, enseignées par la religion chrétienne,
sont ou découvertes concurremment, ou déve-
loppées et défendues, ou au moins respectées par
la raison humaine. Leibnitz aborde ici les diMi*
cultes les plus importantes du snjet, et les résout
directement en vertu des principes de philoso-
phie que depuis long-temps il a exposés et suivis,
et dont l'excellence a déjà été conNrmée par plus
d'une épreuve décisive. Dans la seconde et la
troisième parties, les olqectidns de Bayle soat
(263)successivementdiscutées et détruites. Du milieu
decette discussion se dégage an systèmecomplet
et parfaitementenchatné, systèmeébauché dès le
débutde l'ouvrage, grandi et fortifié dansla lutte,
et dont l'autorité, malgré les attaques du 18°".
siècle, est encore aujourd'hui assez imposante
pour rallier presquetous les bons esprits.
En voici les principaux traits
Bieu.sooveraiaement bon et parfait, ne peutvoNloirni produire le maL Et comme ie moindre
bien comparé au plus-grand est encore le mat~
l'ouvrage de Dieu doit non-seulemeot renfermer
lebien, mais en renfermer le plus possible, c'est-
adire, être dans son ensemble le meilleur qui
ait pu sortir de ses mains. Si l'on conteste ces
principes, toute religion périt. L'existence dumai
ne prouve nullement que ce monde ne soit paslemeilleur possible car il est impossible de dé-
tnontrep, d'une part, qu'il y ait dans l'ensemble
de la création beaucoup de mal comparativementau bien, et de l'autre, qu'un peu de mal ne soit
pas indispensable à la production du plus grand
bien, et n'entre pas comme condition naturelle
dans l'ouvrage le plus parfait que la sagessedivine
pûtconcevoir et la puissance infinieexécuter.
Avantla création de l'univers, tous les êtres et
toutes les conditions possibles s'offraient idéale-
ment à l'intelligence divine, et composaient un
nombre infini de mondes, parmi lesquels la sa-
ë'cssesuprême a choisi le Mcitieur; la création,
(264) i
c'est l'existence accordée &ce monde idéal, le
plus parfait de tous. Dans cette région des pos-
sibles, Diea avait vn tous les événements du
monde tels qu'ils se passent maintenant dans ta
réalité; il avait vula liberté de l'honnne, les suites
fâcheuses de cette liberté, les souffrances, les
misères, et cependant -le monde qui renfermait
tous ces maux n'en a pas moins été créé, parce
que dans l'ensemble il présentait le plus d'ordre,
de bien et de perfection possibles. La création
ne change rien à la nature des évènements et (àl'essence desêtres à qui Dieudécerne Inexistence;
l'homme a été créé libre, parce qn'il était libre
dansie mondeidéal qui été préféré. Laliberté
n'est point détruite par la Providence, parce que
les a-ctionsdel'homme sont telles dansce monde
qu'elles étaient dans le monde idéal, ~Û Dieu
voyait l'homme agir librement. La nature de nos
actes pas plus qu'aucune autre n'a été changée
par la création. ils sont certains à l'avance, mais
la certitude des évènements à venir est loin d'être
la nécessité absolue qui seuledétruirait la liberté.
Dieu n'enchatne donc pas notre liberté; il est
tout aussi faux de dire qu'il veuille le mal. Ce
qu'il veut et ce qu'il produit c'est le bien, et le
plus grand bien mais précisément parce qu'ilveut le bien Mest moralement obligé de per-mettre le mal ~ue son intelligence Infinie a re-
connu être la condition dubien dans le monde
le plus parfait. Il est donc très-juste de dire que
(26&)
c'est parcequ'il ne veut pas !e mal qa'tt y con-
sent. Dans la création ainsi entendue, la liberté
demeureavec les mérites et tes fautes, le mai
nenuit pas à la perfection de l'ensemble, ne con-
tredit ni la sagesse, ni la bonté de Dieu; et les
dogmesde la vraie religion ne se trouvent en
désaccordni avec les principes de ta raison, ni
avecl'expérience, qui exerce tant d'empire sur
notreesprit.Tel est cet optimisme de Leibnitz, si souvent
malcompris, et ridiculement attaqué: op/t~MMe
sageet vyai, qui ne veut point que le mal soit le
bien, la souffrance la joie, et le vice la vertu
maisqui proclame que Dieu, par des voies incon-
nueset adorables sait rattacher le mal à l'ordre
nniversel, en faire sortir des biens que l'hommenepeut pas toujours comprendre, et que la per-fectionde l'univers ne doit point se chercher dans
quelquesdétails et dans un coin du monde, mais
dans l'ensemble infini des parties et des événe-
mentsdont Hest composé.
La Théodicée est précédée d'un discours sur
laconformité de la foi et de la raison; Leibnitzydémontre d'une manière générale que les vérités
révéléespar la raison éterneMe, ne peuvent êtreen opposition avec celles que connatt certaine-
ment la raison humaine, dont la première est eu
même temps le principe et l'objet. Notre raison
estimparfaite, non pas parce qu'elle voit autre
choseque la vérité, mais parce qu'elle ne voit pas12
<266!J
toute la vérité La foi petit être au-dessusde no-
tre raison c'est-à-dire, lui révéler ce qu'elle n'at.
teint pas, mais non pas contraire à la raison caralors la vérité, dont le premier et te pinsexceMent
caractère est d'être papiaitementMëeeit consé-
quente; serait contraire a eile-meme.
Nous ne pOMvionssonger à donner ici la TM&
diceeentière}ia pure tMoïo~e y tient une grande
ptace; nous n'avons reproduit de l'ouvrage quela partie exclusivementphilosophique, et de cette
partie seulement eëiië où Leibnitzexpose ses pro-
pres idées et développeson beau système. Ladis-cussion des objections dé Bayle ne pouvait être
scindée, ni proposée tout entière, sacs quelque
inconvéaient, aux jeunes esprits pour qui ce choixaétéML
r~BSSMS~:jS)JH
LÀBONTËI~
jLAMBERTt DE L'HOMME
ET LOMGÏNË DU
t~<MWt~WMM~M~MMM~M~<<MM~t~<~
,1 PREmÉRE PARTH6L
Apres avoir ~gM les droits de ia ?! et<teia rai-
sohd'dne manicre qui fait servip ia raison à la
?!, Mènloihde lui être contraire nous verrons
comtoenteHesexercent ces droits pourmaintenir
et pour accorder ensemMe ce que la lumiÈrena.
tureUeet ia iomière révélée hOMsapprennent de
Dieuet de t'homme par rapport au maLt/on peut
(tistihguer les d~CM«~ en deuxe<<Msea.t~es unes
naissent de la Ucertéde 'l'itomme, ïaqaeUeparatt
ineompatiMeavec ia nature divine et cependant
la Ubertéest jugée nécessaire pouf que l'homme
puisse être juge coupableet punissable. Les au-
tres regardent la conduite de Dieu, qui semblent
lui fatrc prendretrop de part a inexistencedu mai.
quand tnemeynotnmeseraittUbre et y prendraitaussi Sa part. Et cette conduite parait contraite à
bonté, a la Mintetéct alajusticc divine,puisque
(268)
bien concourt au mal, tant physique que moral,
et qu'il concourt à l'un et à l'autre d'une manière
morale, aussi bien qujt d'une matniére physique,<-tqu'il semble'que ccs.maux se font voir dans
t'ôrdre de la natnre, aussi bienque dans celui de
)a grâce, et dans la vie future et éterneUc. aussi
bien et ~eme plus que dans cette y~epassagère.Pour représenter ces diaïcuUes feh abBége, il
taùt remarquer qu) la tiberté est combattue(en
appaaep~e) par ladéterminaUenou par la certitude
qucUe qu'etle soit; et cependant le dogme com-
tnnn de nos philosophes porte, que la vérité des
futurs contingents ~st46tér<ainé@.t.a presciencede Dieu rend tout l'avenir certain et déterminé;
mais sa ~rotidence et sa p~ordination, sur ta-
quelle la prescience même paraît fondée,fait bien
plus car Diea. n'est pas comme un homme qui
peut regarder les événementsavec indiuércnce, et
qui peut suspendre son jugement; puisque rien
n'existe qu'ensuite des décrets de sa volonté et
par i'aettonde sa puissance.:E<tquand même.on
ferait abstraction du concours de D!eu<,tPMtest
Meparfaitement dans yordre des choses puisqueMenMsaurait arriver sans qu'~ y;aitune causpdis
posée commeit faut!) pM)duipel'effet: ce,qui n'a
pas moinslieudansées actionsvolontaires qu~daos
routes tes autres. Aprèsquoi it paraît quel'homme
<'st forcéa faire te bien et le mat qu'il fait), etpar
conséquent, qu'itin'ea mérite nt récompense ni
eh&timemtt cequt détrutt ta moralitédes a~~o~s,et choquetoute la justicedivine et humaine.
Maiftquand on accorderait a. t'hammecette ti'-
borté dont il se pare à son dam. la conduitede
nteMne iaisserait pas de donnermatière h!a cri-
ttquo, snutonMo.par ta présamptuBuacignorancet)<!shommes, qui voudraiemse disculper en tout
ou en partie aux dépensde Mou.JL'onobjecteQM<t
(269) )_
toute la réalité!et ce qu'on appeMela.substance
de l'acte. dans le péché môme.est une produc-
tiondeMeu, puisque toutes les créatures et toutes
leurs actions tiennentde lui ce qu'eues ont de réel,
d'où l'on voudrait mterer non~séolementqu'!l est
ta cause physique du péché, mais ausst qu'il en
csHa cause morNte, puisqu'il agit tFës-Ubrementt
et qu'il ae ?.1 rien sans unepairfaiteconnaissance
deI~GhôMet des suites qu'eHe peut avoir. Et it
ne suait pas de dire que Dieu s'est fait une loi
deConcourir avec iesvotontés ou résolutions de
l'homme, soit dans le sentiment, commun, soit
dans le système des causes ocoasioMtetles; car,
outre qu'on trouvera 6tran&eiqu'Use soMfait une
telle loi.,dont il n'ignorait point les sMites,la pr<n-
cipale diMoultéest qu'il sdntMe-qucna mauvais
volontémême ne saurait exister sans un concours.
et même sans quelqueprédctermmatiOBde sa par!,
qui contribue à faiM nattre cette votonté dans
l'homme, ou dans quelque autre créature raison-
nable t car une action, poucétre mauvaise, n'en
est pas moins dépendantede Uieu. D'où l'on vou-
dra conclure onun que Dieu fait tout indiuérem-
m~!t. le bien et le mal; si. cen'est qu'on veuille
dire avec losmanicitéens,qu'il y adeux principes,
l'un bonet l'autre mauvais..De plus suivant le
sentiment commun des théologienset des philo-
sol)hes, la conservation étant une création conu.<
nueUe, on dira que l'hommeest coutmttelicmcnt
corrompuet péchant,putte qu'il y a des cartésiens
ntoderncs qui prétettdcnt que Di~uest le seul ae.
tour, dont les créatuMs ne sont que les organe
purement passifset M. Bayle n'appuie pas peu
la-dessus..
Mats quand Dtcu ne dcvra:t concourtr aux ac
tions que d'un concours général, ou même point
uu tout, du moins aux mauvaises, cest M~'x
( &70)pour l'imputation dit-on) et pour le rendre cause
moralet quer!ena'arrivesaas sa permissioa. Et.pour ne rien dire de la chute des anges~Mconnatttout ce qui arrivera, s'il met l'homme danstellesft telles circonstances après l'avoir créét et il ne
Jaisse pasde l'y mettre.jL'bommeest exposaà unetentation a laquelle on sait qu'il succombera, et
que par la il sera cause d'une inuntté de maux
effroyables;que paircette chute tout le geare hu-main sera infecté et mis dans uoe espècede né-cessité de pécher, ce qu'on appeMete pècheori-
ginet;que le monde sera mis par là dans une
étrange confusion; que par ce moyen, la mort etles maladiesseront introduites, avecmiueautresmatheurs et misères qui aNigent ordinairementles bons et les mauvais; que la méchanceté ré-
gnera même, et que ta vertu sera opprimée ici-
has et qu'ainsi il ne parattra presque point qu'uneprovidence gouverne les choses. Maisc'est bien
pis, quand onconsidère la vieà venir; puisqu'il n'yaura qu'unpetit nombre d'hommes qui seront sau-vés et que tous les autres périront éternellement ·.outre que ces hommesdestinés au salut auront étéretirés de la masse corrompue par une électionsans raison, soit qu'on diseque Dieua eu égard enles choisissant à leurs bonnes actions futures, àteur foi ou à leurs ouvres; soit qu'on prétendequ'il leur a voulu donnerces t)0nnes qualités etces actions parce qu'itlës a prédestinés au salut.
Car, quoiqu'on dise, dans le système le plus mi-tigé, que Dieu a voulu sauver tous les hommes,et qu'on convienne encore dans les autres quisont communément reçus, qu'il a fait prendre !anature humaine à son fils, pour expier leurs pé-chés, en sorte que tous ceux qui croiront en luid'une foi vive et nnale seront sauvés, il demeuretoujours vrai que cette foi vife est un don de
(27t)
Dieu que noua sommesmorts &toutes les bonnes
œuvrerqu'M faut qu'une gr&eeprévcuanteexcite
jusqu'à notre Volonté,et que Dieunous donne te
vouloir et le faire. Et soit que cela se fasse par
une grâceefficaceparelle-même,c'est-à-dire, parun mouvementa~ivinintérieur, qn~~termine en-
t:Èremeat notre volonté au bien qu'eUoi~it, soit
qa'iÏ n'y ait qu'une grâce suu!sante, mais qui w
laisse pas de porter coup, et de devenir eaicace
par les circonstances internes et externes ou
i'hommese trouvo et oh Dieui'a mis, il faut tou-
jours revenir à dire que Dieu est Ïa dernière rai-
son du salut, de la grâce, de la fai, et de i'eiec-
tion en Jésus~Christ.Et soit que l'étection soit ia
cause ou ia suite du dessein de Dieu de donner
la foi, il demeure toujours vrai qu'il donne la foi
oule salut à qui boit lui semble, sans qu'il paraisse
aucuneraison de son choix, lequel ne tombe que
sur un trës-petit nombred'honnnes.Desorte que c'est un jugement terrible, que Dieu
donnant son Ois unique pour tout le genre hu-
main, et étant l'ùniqite auteur et maure du salut
des hommes, en sauve pourtant si peu, et aban-
donne tous les autres au diable son ennemi, qui
les tourmente éternellement, et leur fait maudire
teur Créateur,quoiqu'ils aient été tous créés pour
répandre et manifester sa bonté, sa justice et ses
autresperfections et cet événementimprime d'au.
tant plus d'effroi, que tous ces hommes ne sont
malheureux pour toute l'éternité, que parce que
Dieu a exposé leurs parents à une tentation a la-
quelle il savait qu'ils ne résisteraient pas; que ce
péché est inhérent et imputé aux hommes avant
que leur volonté y ait part; que ce vice hérédi-
taire détermine leur volonté à commettre des pé-
chésactuels, et qu'une inunité d'hommes, enfants
ou adultes, qui n'ont jamais entendu parler de
(272)
Jésus-Chrht, saaveuf dMgenre humain, au not'ont point entendu suOisamment, meurent avant1tque de recevoir tes secoure nécessaires pour~seretirer de ce gounrè du péché, et sont condamnesà être à jamais rebelles a Meu, et abtmés dansles misères les plus horribles, avec les plus me.chantes de toutes tes créatures quoique dans tetond ces hommes n'aient pas été ptus méchants
que d'autres, et que plusieurs d'entr'eux aient
peut-être été moinscoupables qu'une partie dece
petit nombre d'élus qui ont été sauvés par une
grâce sans sujet, et qui jouissent par là d'unefélicité éterneHe qu'ils n'avaient point méritée.Voilà un abrégé des diuicultés que plusieurs onttouchées mais M. Bayle a été un de ceux quiles ont le plus poussées, commeHparatira danssht suite, quand nous examinerons ses passages.Présentement je crois d'avoir rapporté ce qu'il ya de plus essentiel dans ses ditncuttés; mais j'aijugé à propos de m'abstenir de quelques expres-sions et exagérations qui auraient pu scandaliser,et qui n'auraient point rendu les-objections plusfortes.
Tournons maintenant la médaïMe,et représen-tons aussi ce qu'on peut répondre à ces objec-tions, où il sera nécessaire de s'expliquer par undiscours plus ample car l'on peut entamer beau-
coup de diQicuitésen peu de paroles; mais pouren faire la discussion il faut s'étendre. Notre butest d'éloigner tes hommes des fausses idées quileur représentent Dieu comme un prince absolu.usant d'un pouvoir despotiquepeu propre à être
aimé, et peu digne d'être aimé. Cesnotions sontd'autant plus mauvaises par rapport à Dieu, quel'essentiel de la piété est noM-seukmeMtde h*
craindre, mais encore de l'aimer sur touteschoses;
(S73)ce qui ne se peut san&qu'on en connaisse b s
perfectionscaptdtlesd'exciter l'amour qu'it mérite,et qui fait la félicitéde ceux qui l'aiment. Et nous
trouvantanimés d'un !~te qui ne peut manquer de
hti plaire, nous avons sujet d'esp6rer qu'il nous
fclairera, et qu'il nousassistera lui-même dans
t'exécution d'un dessein entrepris pour sa gloire
et pourle bien des hommes. Bue si bonne cause
donne de la eonuance :s'H y a des apparences
piausiMMcontre nous t il y ades démonstrations
((e notre cote: et j'oserais bien dire à un adver-
saire-:
~tptM~qadmma~«< HMtrMmpeM<fa6t(cfch<m.
Dieu est la pPeMttëperaison des choses car
cellesqui sont bornées, comme tout ce que nous
voyonset expérimentons, sont contingentes, et
n'ont rien en elles quirende leur existence néces-
saire étant manifeste que le temps, l'espace et
la matière, unis et uniformes en eux-mêmes, etindiBerentsà tout/pouvaient recevoirde tout autres
mouvements et figures, et dans un autre ordre.u faut donc chercher la raison <<eCfiEMMKce<<<t
MtOKefc,qui est l'assemblage entier des choses
comMM~eM<Met il faut la chercher dans la subs-tance qui porte <<traison de son existence avec
elle, et laquelle par conséquent est nécessaire etéternelle, tl faut aussi que cette cause soit in-
««tyeM<e car ce monde qui existe étant conti-
gent, et une innnité d'autres mondesétant éga-lementpossibleset égalementprétendants a l'exis-'
tence, pour ainsi dire, aussi bien que lui, il faut
que la cause du monde ait eu égard ou relationà tous ces mondes possibles pour eh déterminerun. Et cet égard ou rapport d'une substance exis-
tante à de simplespossibilités, ne peut être autre
chose que i'eM<!eM<<cMMa<qui en a les idées et13.
3~)en déterminer une, no peut être autre chose quel'acte de t<tootoM~qui choisit~Et c'est <«)!MM.~ee de cette substance qui en rend la volontéeuicace. La puissance va M~e, la sagesse on
l'entendement e6Mvrai, et ta voionté au Me~. Et
cette cause intelligente doit être innnie de toutestes manières,et absolumentparfaite eo p«t~<!Moe,en M~e~e et en &oM< puisqa'eHeva toutce qatest possible. Et comme,tout est. Me, il n'y a paslieu d'en admettre ptasd'M~tSpp entendementest ta source des cMCMe~/étsa volonté est l'ori-
gine des e.c~<eM<'<Voitàen peu demots la preuved'un Dieu unique avec ses perfecHons, et par lui
l'origine des choses.
Or, cette suprême sagesse, jointe à une bonté
qui n'est pas moins infiniequ'eue, n'a pu manquerde choisir iemeittenr. Car commeun moindre mal
est une espèce de bien, de mêmeun moindre bienest une espèce de mal, s'il fait obstacleà unbien
plus grand et il y aurait quelque chose acern
ger dans les actions detMeo, s'i!y avait moyende mieuxfaire. Et commedans les mathématiques,quand il n'y à pointdeMMMCîMMtWni de tMMMUMMM.rien enfin de distingué, tout se fait également; ou
quand cela ne se peut, il ne se fait rien du touton peut dire de même enmatiëM de parfaite sa-
gesse, qui n'est pas moinsréglée quelesmathéma-
tiques, que s'il n'y avait pas lemeilleur (optMtMMM)t'armi tous les mondes possibles, Dieu n'en aurait
produit aucun. J'appelle MtOK<<etoute la suite et
toute la collection de toutes les chosesexistantes,ann qu'on ne dise point que plusieurs mondes pou-vaientexister en différentstempset différentslieux.
Caril faudrait les comptep tous ensemble pour un
monde, ou, si vous voulez, pour un M~Uce~.Et
quand on remplirait tous les temps et fousles lieux,il demeure toujours vrai qu'on les aurait pu rem-
{275!
ptird'une inanité de manières, et qu'il y a unoin-
axité de mondespossibles, dont il faut que Biett
ait choisi le meilleur, puisqu'il ne fait rien sans
agir suivant la SHprômoraison.
Quelqueadversaire ne pouvant répondre à cet
argument, repondra peut-être a la conclusionpar
un argument contraire, en disant que le monde
aurait pu être sau le péché et sans lessOuNran–
ces mais je nie qu'alors il aurait été M«'tHe<M'.
Car il faut savoir que tout est ? dans chacun des
mondes possibles Funivcrs, que! qu'il puisse
être, est tout d'une pièce, comme un océan; le
moMtdemouvement y étend son cHet a quelquedistance que ce soit, quoique cet effet devienne
moins sensible a proportion de la distance do
sorte que Dieu y a tout par avance une fois
pour toutes, ayant prévu les prières, les bonnes
et les mauvaises actions, et tout le reste; et cha-
que chose a contribué M~ente~ avant son exis-
tence à la résolution qui a été prise sur l'exis-
tence de toutes les choses. De sorte que rien ne
peut être changé dans l'univers ( non plus que
dans un nombre), sauf son essence, ou, si vous
voulez, sauf son <tM:«'t<<M<tK<c~MM~WqMe.Ainsi,
si le moindre mal qui arrive dans le monde y
manquait, ce ne serait pius ce monde, qui, tout
compté, tout rabattu, à été trouvé le meilleur par
leCréateur qui l'a choisi.
n est vraiqu'on peuts'imaginerdesmondespossi-
bles,sans péché et sans malheur, et on en pourraitfaire comme des romans, des utopies, des Seva-
rambes mais ces mêmes mondes seraient d'ail-
leurs fort Inférieurs en bien au nôtre. Je ne sau-
raisvous le faire voir en détait car puis"je con-
nattre, et puis-je vous représenter des infinis, et
tes comparer ensemble? Mais vous le devezjugeravec moi a&tM, puisque Dieu a choisi ce
(~)
HMMMtetelqu'il est~Nowaaavons d'ailleurs quesouvent un mal cause un bien, auquel on ne s&.rait point aMivé sans ce mal. Souventmême deuxmaux ont fait uograadMM:
Etsi. /<tt<t?0<«tttj6tMCMe~«/«MK~
Comme deux Uqueurs produisent quelquefoisnn
corps sec, témoin l'esprit-de-vin et resprit d'urinem6Ms par ~ao Hetmont oucomme deux corpsfroids et ténébreux produisent un grand Ceu,té-moin une liqueur acide et une huile aromatiquecombinées par M. Hofman. On générai d'arméefait quelquefois une faute heureuse, qui cause !e
gain d'une grande bataille; et ne chante-ton pasla vetllcde Pâques dans les églises du rit romain,
0 cerfe MfeMMrmtX~</<Bpeccatant,Ç<M<<CArMttMorte~efe<«tttM<
0/e<(.c<'«~<t~~f«e<a<ettKte<atttft)ttJtfet'«t~A<t6ereJ!ff~<M~<<M'«H?
n
On s'est servi de tout temps de comparaisonsprises des plaisirs *.9Ssenjt, mêlés avec celui quiapproche de la douleur, pour faire juger qu'il ya quelque chose do semblable dans les plaisirsintellectuels. Un peu d'acide, d'acre ou d'amer,plaît souvent mieux que du sucre; les ombres re-haussent les couleurs et même une dissonanceplacée où il faut, donno du relief à l'harmonie.Nousvoulons être enrayés par des danseurs decorde qui sont sur le point de tomber,, et nousvoulons que les tragédies nous fassent presquepleurer. €oute-t.on assez la santé,et@nreod-OM~ssez degf&cesa MeQ,8aa9avoir jamais été m&-lade? Et ne faut-il pas, le plus souvent qu'en peu
(3T7)
de mal rendele bien plus sensible, c*eat-&-d!re
plusgrandPP
Maïs r6n dira que tes mau~sont grands et en
grand nombre, en comparaison des Mens ronse trompe. Ce n'est que le défaut d'attention quidiminue nos biens, et il faut que cette attentionnous soit donnée par quelquemélange de maux.Sinous étions ordinairement. maladeset rarementen bonne santé, nous sentirions merve)lteusement
ce grandbien, et nous sentirions moinsnos mauxmais ne vaut-il pas mieux néanmoins que !a santésoitordinaire, et ia maladierare ? Suppléonsdonc
par notre réOexionà ce qui manque à nôtre per-ception, afin de nous rendre le bien de la santé
plus sensible. Si nous n'avions point ta connais-
sancede la vie future, Je crois qu'il se trouverait
peu de personnes qui ne fussent contentes à l'ar-ticle de la mort de reprendre la vie à~condition de
repasser par la même valeur desbiens et des maux,pourvu surtout que ce ne fût point par la même
espèce. On se contenterait de varier, sans exigerune meilleure condition que celleoa l'on avait éte~
Quand on considère aussi la fragilité du corpshumain, on admire la sagesse et- labonté de l'au-teur de la nature, qui l'a rendusi durable, et sacondition si tolérabte. C'est ce qui m'a souventfait dire que je ne m'étonne pas si les hommessont malades quelquefois, mais que je m'étonne
qu'ils le sont si peu et qu'ils ne le sont point
toujours. Et c'est aussi ce qui nous doit faire es-timer davantage l'artifice divin du mécanismedes
animaux, dont l'auteur a fait des machines si frè-tes et si sujettes à la corruption, et pourtant si
capables de'se maintenir; car c'est la nature quinousguérit, plutôt que la médecine. Orcette fra*
gilitémême est une suite dela nature des choses, à
(278)
MMias~u'onMveutt~ que cette esp~ce~ecréatMrequi raisonne, et qui est habiHéede chair et d'os~ine soit point dans le monde. Mais ce. serait ap-paremment un défaut que quelques philosophesd'autrefois auraient appelé ~<!CMM~/<M'MMt'MtMjun vide dans l'ordre des espèces.
Ceux qui sont d'humeur à se louer de la na"turc et de la fortune, et non pas à s'en plaindre;quand même ils ne seraient pas les mieux par-tages, meparaissent préférables auxautres. Caroutre que ces plaintes sont mal fondées c'estmurmurer en euct contre les ordre de la Provi-dence. Il ne faut pas être facilement du nombredes mécontents dans la république où l'on est,et il ne le faut point être du tout dans la citéde Dieu, où l'on ne le peut être qu'avec injustice.Les livres de la misère humaine, tels que celui
du pape tnnocent Hï, ne me paraissent pas des
plus utiles on redouble les maux en leur donnantune attention qu'on en devrait détourner, pour la
tourner vers les biens qui l'emportent de beau-
coup. J'approuve encore moins les livres tels quecelui de l'abbé Esprit, de la fausseté des vertus
humaines, dont on nous a donné dernièrementun abrégé; un tel livre servant à tourner tout du
mauvais côté, et a rendre les hommes tels qu'illes représente.
H faut avouer cependant qu'il y a des désordres
dans cette vie, qui se font voir particulièrementdans la prospérité de plusieurs méchants et dans
i'inféMcitéde beaucoup de gens de bien. My a
un proverbe allemand qui donne même l'avantageaux méchants, comme s'ils étaient ordinairementles plus heureux. Et il serait à souhaiterque ce dot
d'Horace fût vrai à nos yeux
Jhtrc<mfe<'e<bï)<emMetMhMt
DeteKMt~e p<MKte<<t<«~o.
(279)
Cependanttl arrive souvent aussi, quoique ce no
soit peut-ëtrepasicptu~aouvënt,
P«'<!tt.c~~e~f<'m<~<<e<!<«~~
et qu'on peut dire avec Claudien:
~~<«A<M<et<t<tf~<!tR«~«</!<B<«!/<(NKt~«M/
~&M<M<~fte~e<x.
Maisquand cela n'arriverait pas ict. le remède
est tout prêt dans l'autre vie.ta religion, et m&mela paison, nous rapprennent; et nous ne devons
point murmurer contre Unpetit délai que ia~Sa-
gessesuprême a trouvé bonde donner aux hom-
mes pour se repentir..
Mais ii faut satisfaire encore aux diaicuttéspho
spéculatives et plus métaphysiques dont il a étf
fait mèntion, et qui regardent ià cause du ma!.
On.demande d'abord, d'où vient le mal? ~eM~
e«, WM<~ttM<MW~~MÛ~ MM~~CM«tM?t.CS
anciens attribuaient la causedu<aa! àla MKt<
qu'ilscroyaient incréée et indépendante de Dieu;mais nous qui dérivons tout être de Dieu, oittrouverons-nous la source du mal La réponseest qu'elte doit être cherchée dans la natureidéale de la créature, autant quecette nature est
renferméedans les véritéséternelles quisont dans
l'entendement de Mou, indépendamment de sa
volonté.Car il faut'considérer qu'il y a une~M-
per/ec<t0~<M<tM<<<c<<<MM<<t<'t'~Mf<cavant le pé-ché, parce que la créature est Hmitécessentielle-
ment d'où vient qu'elle ne saurait tout savoir,et qu'oDese peut tromper et faire d'autres fautes.Platona dit dans te Timée, que le monde avait son
originede t'entendement joint &la nécessité. D'au-tres ont joint Dieuet la nature. On peut dontu-r
(280)
un bonsens. 'Dieu sera y entendement et la né.cessité, c'est-à-dire, la nature essentieltedea cho-ses, sera l'objet de l'entendement, en tact qu'ilconsiste dans lés vérités éternelles. Maiscet objetest interne, et se trouvedans l'entendement divin.Et c'est là-dedans que se trouve non*seulement!a forme primitive du bien, mais encore l'origine-du mal c'est la région <~ ~<<~ ~e~KM,qu'H faut :mettre.à la place de la matière, quandil s'agit de chercher la soupeedea choses. Cetterégion est la cause <<~<edMmal(pour ainsi dire)aussi bien que du bien mais à proprement par-ler, le formel du mal n'en a point d'~CM:?Me,caril consiste dans la privation, comme nousallonsvoir, c'est-à-dire, dans ce que la cause efficientene fait point. C'est pourquoi les scolastiques ontcoutume d'appeler la cause du mal, <<~c<eM~.
Onpeut prendre le mal métaphysiquement, phy-siquement et moralement Le ~K~tt~t'~&Keconsiste dans la simpleimperfection: <e~MM<physi.que dans la souffrance, et <e<K<t<tM)*~dans lepéché. Or, quoique le mal physique et le mat mo-ral ne soient point nécessaires, il suffit qu'envertudes vérités éternelles ils soient possibles.Etcommecette région immense des vérités contient toutesles possibilités, il faut qu'il y ait une infinitédemondes possibles, que le mal entre dans plusieursd'entre eux, et que mêmele meilleur de tous enrenferme; c'est ce qui a déterminé Dieu à per-mettre le mal.
Maisquelqu'un me dira: Pourquoi nous parlez-vous de pct'MteMye?iMeune fait-il pas le mal,etne le vfut.il pas ? C'est ici qu'il sera nécessaired'expliquer ce que c'est que perMttM~, aunquel'on vois que ce n'est pas sans raison qu'on em-ploie co terme. Mais il faut expliquerauparavant<a nature de la volonté,qui a ses degrés et dtt)*
t28H 1
le sens générai, ôo peut dire que la <'o<OM~con-Hste dans t'inclinatîon à faire quelque chose &proportion dubien qu'elle renferme. Cette volontéest appé!ée «?«!<?<'<!???,torsqu'eHeest détachée,et régarde chaque bien &part en tant que bienDans ce sens on peut dite que Dieu tend a toutbien. en tant que bien, ad p~c~ow~ SMttpjK-Ctter ~pHcetM, pour parler scôlastique, et cetapar une volonté atttécëdënte.K aune ihcl!natiohsérieuse à sanctifier et &sauver tous les hommes,à exclure le péché, et à empêcher là damnation.L'on peut même dire que cette volontéest eCicacede soi ( se ), c'est-à-dire, en sorte que l'e~'ts'ensuivrait. s'U n'yavait pas quelque raison plusfortequi l'empêchât car cette volontémeva pasaudernier effort ( <!<<~M~~M~rn<*om~<MMt)autrementelle ne manquerait jamais de produire son pleineffet,Dieuétant le maître de toutes choses. Le suc-cès entier ét infttH!iMen'appartieBt qu'à la ~o-<<?<MMi~M~M, commeon l'appelle. C'est ellequi est pleine et à. son égard cette règle a tiéuqu'onne manque jamais de faire ce que t'en veut,lorsqu'on !e peutt Or cette volonté conséquente,finaleet décisive, résuite du connit de toutes tesvotontésantécédentes, tant de celles qui tendentversle bien que de ceUesqui repoussent le ma!et c'est du concours de toutes ces volontés parti-euuëres que vient la votouté totale comme dansla mécanique lé mouvement composé résulte dftoutesles tendances qui concourent dans un mêmen)obite,et satisfait éeaiemèntà chacune, autantqu'it est possible de faire tout à la fois. Et c'estcommesi le mobile se partageait entre ces ten-dances, suivant ce que j'ai montré autrefoisdansun des journaux de Paris (7 sept. 1693), en don-nant la ici générale des compositions du mouve-Yetucnt. Et c'est encore en ce sens qu'on peut
t2M)dire t que la volonté antécédente ast eutcacc et;U-
quelque façon, et mêmeeffective.awecsuccès.De cela il s'ensuitque Dieu.veut <[tM«'<)ëf<e<H-
MM~tte bien, eteoM~MenMH~ le meilleur. Bt
pour ce qui est du mat. Dieu ne veut point du
toutte mal moral, et it ne veut point d'une ma-nière absolue te mat physi.queou les souurances
c'est pourcèta qu'il n'y a point de prédestinationabsolue à la damnation et on peut dire dumai
physique t queDieu le veut souvent comme une
peine due a ta coulpe, et souvent aussi .commeun moyenpropre à une Hn, c'est-à-dire,. pourempêcher de plus grands maux, ou pour obtenirdé plus grands biens. La peine sert aussi pourl'amendement et pour l'exempte, et le mal sert
souvent pour mieux goûter le bien, et quelque-fois aussi il contribue à une plus grande perfec-tion de celuiqui le souffre, commele grain qu'onsème est.sujet à une espèce de corrupUon pourgermer c'est une beUecompara:son dont Jésus'
Christ s'est servi tui-méme.Pour ce qui est du péché ou du mal moral, quoi-
qu'il arrive aussi fort souvent qu'il puisse servirde moyen pour obtenir un bien, ou pour empo-cher un autre mal ee n'est pas pourtant cela quile rend un objet suuisant do la volonté divine,ou bien un objet légitime d'une volonté créée; itfaut qu'il ne sott admis ou pefMt~ qu'en tantqu'il est regardé comme une suite certaine d'un
devoir indispensable de sorte que: celui qui M
voudrait point permettre te p~ohôd'autrut, man-
querait tui-même à ce qu'il doit commesi un cf-
ucier qui doit garder un poste important, le quit-tait, surtout dans un temps do danger, pour em-
pocher une querette dans la villeentre deuxsoldatsde la garnison prêts à s'entrè-mer.
La regte qui porte, wMtesse~t(Ctc<K<(Mtt(t(<t,«tt
( (~~
e(~m{<MK&o<t<<,et qui défendmême de permettreM mal moral pour obtenir un bien physique, estconurmée ici, bien toin d'être viciée, et l'on enmontre la sourceet le sens.0n n'approuvera point
qu'une reine prétende sauver t'Btat, en commet-tant ni même en permettant un crime. Le crime
est certain, ettemat dei'Etat est douteux: outre
que cette manière d~autoriser des crimes; si elleotaitreçue, serait pire qu'un boutéverseotent de
quelquepays, qui arrive assez sans ceia, et arri-veraitpeut-être plus par un tel moyen qu'on choi-sirait pour l'empêcher. Mais par rapport à Dieu,rien n'est douteux, rien ne saurait être opposéà <<t~<e o~ Mte~MeM)*,qui'ne soufré aucuse ex-
ceptionni dispense. Et c'est dansce sens que Dieu
permetle péché; car it manquerait &ee qu'ii se
doit, à ce qu'il doit à sa sagesse, à sa bonté, à sa
perfection, s'il ne suivait pas le grand résultat detoutesses tendances au bien, et s'it ne choisissait
pasce qui est absotam~at le meilleur nonobstantlemal de coulpe qui s'y trouvé enveloppé par lasuprêmenécessité des vérités éternettes. D'où ilfaut conclure que Dieu veut tout le bien en soi
sM<~<<eMMMe~<,qu'Hveut temeilleur coM(!~MeM-m<'m<comme une fin, qu'it veutl'indifférent et lemalphysique quelquefoiscommeun moyen; mais
qu'Hne veut que permettre îe mal moral à titredus~MffMOnon ou de nécessité hypothétique,quile lie avec le meilleur. C'est pourquoi ta vo-!oM<<!eoM~Mc~<cde Dieu qui a le péché pour ob-
jet,n'est que permissive.
tt est encore bon de considérer que le mal mo*'i)tn'est un si grand mat qne parce qu'it est uneMuret!de maux physiqueSt quiso trouve daMsuuoct~atut'edes pius puissantes et des plus capablesd'enfaire. Car UMmauvai~at~outé est dans son
tSM)
département ce que le mauvais principe des aM.
aichéens serait dana l'univers; et ta raisoUt quiest une image de la divinité, fourmt aux âmes
mauvaises de grands moyensde causer beaucoupde mal. Un seul Caligula, un Néron, en ont fait
piua qu'un tremblement de terre. Cn mauvais
homme se plalt à faire soulfrir Ot a détruire, et
il n'en trouveque trop d'occasions.MaisDieuétant
portéeproduire le plus de bien qu'il e~tpossihie,et ayant toute la science et toute lu puissance né-
cessaires pour ceta. il est impossible qu'H y ait
en lui faute, couipe. p~cho et quand H permet !e
pèche, c'est sagesse,c'est vertu.Il est indubitable en effet qu'il faut s'abstenir
d'empêcher ie péché d'autrui quand nous ne le
pouvonsfaire sans pécher nous-mêmes.Maisquel-
qu'un nous opposera peut-être que c est Dieu lui-
même qui agit, et quifait tout ce qu'il y a de réel
dans te péché de la créature. Cetteobjection nous
niène a considérer le coMcoMMphysique de Bien
avec la créature, après avoir examine le ocMcaMM
M)<M~<,qui embarrassait le plus. Quelques-unsont
cru avec le célèbre Durand.de Saint-Pourçain et te
cardinal Aureoln&,scolastique famc~x, que le con-
cours de Dieu avec la créature ( j'entendsle con-
cours physique) n'est que générai et médiat et
que Dieu crée les substances, et leur donne la
force dontelles ont besoin; et qu'après cela il les
laisse faire, et ne fait que les conserver, sans les
aider dans leurs actions. Cette opinion a été ré-
futée par la plupart des théologiensscolastiques,et il parait qu'on-l'a désapprouvée autrefoisdans
Pelage. Cependantun.capucin qui se nomme Louis
Pereir, de D&le, environ Pan MM, avait fait un
livre exprès pour la ressusciter~ au moins par
rapport aux actes libres. Quelques modernes y
inclinent, et M. B~nier la soutient dans un petit
(?5)
titre du libre et du volontaire Mais Quoc sau-raitdire par rapport à Mouce que c'estque MM-Mt't~'tsans revenh'au sentiment commun. Il fauteonsidérer aussi que Jt'actionde Dieu conservantdoit-avoir du rapport a ce quïe&t conservé têt
qa'ilest, et selon l'état ou il est: ainsi eUe neMuraitêtre générale oit indétermjtoee.Ce~6:cne-ra!ité$sont des abstractions qutnese troMventpoint dans la vérité des choses singulières/eHacooservationd'un homme debout estdtBereBtedcla conservation d'un homme assis, tt n'en serait
pas ainsi, ettHe ne consistai 'qne ~ans t'acted'etnp&choret d'écarter quelque cause étrangère,quipourrait détruire ce qu'on weut conservercommettarrtvp souvent lorsque les hommescon-~r~atquctque chose: mai~outre que aoMSsom-mesobligés nous-mêmes quelquefois de nourrirce quecous conservons, il faut savoir quela con-servationde Mea consiste dans cette mBue~ccimmédiateperpétuelle, que ia dépendance descréaturesdemande. Cettedépendancea lieu à l'é-gardmon-seulementde ta substance, mais encoredel'action, et on ne saurait peut-être l'expliquermieux, qu'en disant avec Accommun des theo-logienset dos philosophes, que c'est une créationcontinuée.Onm'objectera que Dieu cnée donc maintenant
ihommepéchant, lui qui l'a créé Mnocentd'abord.Maisc'est ici qu'il faut dire, quanta~ moral, queDieuétantsouverainement sage, nepeut manquerd'observercertaines lo~, et d'agir suivant les restes, tant physiques que morales, que sa sagesseluia fait choisir; et la môme raison qui lui a i~itcréerl'homme innocent, mais prêt à tomber, luifaitrecréer l'hommelorsqu'il tombe; puisque sasciencefait que le futur lui est comme te présent,et qu'il nesauratt rétracter les résolutions prises.
(388)
Et quant au concours physique, c'est ici qu'it
faut considérer cette vérité, qui a fait déjà tant
de bruit dans tes écoles, appuis queS*.Augustinl'a
lait valoir, que te mai est une privation d6l'être
au lieu quel'action de Dieu va au positif. Cetteré-
ponse passepour uae défaite. et même pour quel-
que chose de chimérique, dans l'esprit de bien des
gens. Mais voici un exempleassez ressemNaat.
qoHes pourra desahuser.te €é!ë&reKépier, et après lui M. Descart~
( dansses lettres) ont parte de i~e~te M<t<M~«<-
~orp<~et c'est quelque chose qu'on peut con-
sidérei commeMNëparfaite image et mêmecomme
uh Échantillonde !a MmitatiOBoriginale des créa-
tures p6urfaire voir que la privation fait le fbr.
met des imperfections et des inconvénientsqui ?
trouvent dans la substance aussi bien que dans ses
actions. Posons que le courant d'une même ri-
vi&reemporte avec soi plusieurs bateaux, qui ne
ditferent entre eux que dans la charge, les uns
étant chargés de hois, lés autres de pierres, et
les uns pins, les antres moins. Cela étant, il arn-
vera que les bateaux ies plus charges iront plus
lentement que les autres, pourvu qu'on suppose
que le vent, ou la rame, ou quelque autre moyen
semblable ne les aide point. Cen'est pas propre-
ment la pesanteur qui est la cause de ce retar
dément, pbisqaé les bateaux descendent au lieu
de monter, mais c'est la même cause qui au~
mente aussi la pesanteur dans les corpa qni ont
plus de densité, c'est-à-dire qui sont moins spon
gieux, et plus chargés de matière qui leur est pro-
pre car celle qui passe a travers des pores, ne
recevant -pas le même mouvement, ne doit pas
entrer en ligne de compte. C'est donc que la ma-
tière est portée originairement a la tardivité, on
à la privation de la vitesse; non pas pour la dimi-
(387~nuer par eoi-même, quand elle a déjà t~çu cettevitesse, car ce serait agir, mais pour modérerpar sa réceptivité TëSet de l'impression, quandelle te doit recevoir. Et par conséquent, puisqu'ily a plus de matière mue par !a même force ducourant lorsque le bateau est plus chargé, ilfaut qu'il aille plus lentement. Les expériencesaussi du choc des corps, jointes à la raison, fontvoir qu'il faut employer deux fois plus de force
pour donner une môme vitesse à un corps de h'même matière, mais deux fois plus grand; cequi ne serait point nécessaire, si la matière étaitabsolument indiMërente au repos et au mouve-ment, et si elle n'avait pas cette inertie naturelle,dont nous venons de parler, qui lui donne une
espèce de répugnance a être mue. Comparonsmaintenant la force que le courant exerce sur lesbateaux et qu'il leur communique, avec l'actionde Dieu qui produit et conserve ce qu'il y a de
positif dans les créatures, et leur donne de la per-fection, de l'être et de la force: comparons, dis-
je, l'inertie de la matière, avec l'imperfectionna-turelledescréatures ;etla ienteurdu bateau chargé,avec le défaut qui se trouve dans les qualités etdans l'action dé la créature et nous trouverons
qu'il n'y a rien de si juste que cette comparaison.Lecourant est la cause du mouvementdu bateau,mais non pas de son retardement; Dieu est lacause delà perfection dans la nature et dans tesactions de la créature, mais la limitation de la
réceptivitéde la créature est ia cause des débuts
qu'il y 'aidans son action. Ainsi les platoniciens,S'. 'Augustinet les scolastiques ont eu raison de
dire queDieuest la cause du matériel du mal, quiconsiste dans le positif, et non pas du formel,qui consiste dans la privation comme l'on peutdire que le courant est la cause du matériel du re-
(2~
tardcment, sans l'&tre de son formel, c'est~a*dirp.Mest la cause de la yltesse du bateau, sans êtrela cause des bornes de cette vitesse. Et Dieu est
aussi peu la cause du péché, que le courant de
la rMëre est la causedu retardement du bateau.La force aussi est l'égard de la matiece, comme
t'espdt est à l'égard de la chair; t'esprit est ptomptet J~achair est ioBuMe,et ie' esppttsagissent.
,ç«<mïMMtt)Cttto< colora<<t<J<tt)~.
n y a donc un rapport tout pareil entre une tetk
oaMUeaction )deDieu et une telle ONtelle pas.sioa~ouTéçeptionde ta ct6ature, qui n'en ~st per-tecttonneedaaa le cours ordinaire des choses qu'&mesure de tsa~<~p<tft~, commeon l'appetle. Et
lorsqu'on dit que la créature dépend de Dieu eu
tant qu'eue est et en tant qu'eHe~g't, et m~mequela conservation est une création continueMe;c'est
que Dieu donne toujours a !a créature et .produit
contipue~tement ce qu'il y a en elle de ppMtif, de
hpoetdepiarfait,tout don parfait venaut du pèMdes iumiëres au lieu ~queles imperfectionset les
défaujtsdes opérations viennent de !a limitation
originale que !a créature n'a pu manquer de rece-voir a~ecle premier pommencemeptde son être,
par tes raisonsidéales qui la bornent. Car Dieu ne
pouvaitpas lui donner tout saps en faire un Dieu;it fallaitdoncqu'il y eût des jdiSërentsdegrés dans
la perfectiondes choses, et qu'il y eût aussi desli-
m~ations de toute sorte.
Cette cqnstd~ratippservira aussi pour satisfaireà quelquesphilosophesmodemejS~qutyonitjusQu'àdire que Dieuest te seul acteur. Mest vrai que Dieuest le seuldont faction est pure et sans mélange
de ce qu'on appelle p<ï<tf/ mais cela n'empêche
pas que la créature n'ait part aux actions aussi,
puisque i'ftp~OMde <<t~< est une modiNca-
t 389)
13
tiohde sasubstance qui en coule hatureltement.et
qui rembrmeune variation non-seutcmcntdana les
perfectionsque Dieu a commMniqnéesa la créa-
ture, maisencoredans tes limitations qu'eite y an-ported'ette-meme, pour être ce qu'elle est. Cequifaitvoir aussi qu'il y a une distinction réette entrela substance et ses modifications ou accidentscontrele sentiment de quelques modernes, et par-ticulièrementde feu M.te duc de BucMngham,qutena narMdans un petit discours sur ia religion,rcunprime depuis peu. Le mal est donc commeles
tcBebres,ctnoa-seuiement l'ignorance, mais en-corel'erreur et la màlièe consistent formellementdans une certaine espèce de privation<Voici un
exemp!edérerreur,dontnousnous sommes déjàServis.Je vois une tour quiparait MndedeJtoin,
quoiqu'eUesoUcatrée.t.a pensée que la tour-est
cequ'eHeparait, coûte natureitement de ce que jetois; et lorsque je m'arrête à cette pensée, c'estune aCirmatton, c'est un fauxjugement maissi je
pousse l'examen, si quelque rëNexionl'ait que je
m'aperçois que tes apparences me trompent, me
Toità revenu. de l'erreur. Demeurer dans un cer-
tainendroit, ou n'atter pas plus loin., ne se pointaviser de quoique remarque, ce sont des priva-tions.
H en est de même a l'égard de la malice et de
lamauvaisevolonté. Lavolonté tend au bien engé-
nëral; eitc doit aller vers laperfectionquinouscon-
tient. <t ta aupremeperfection est en Dieu.Tous
les plaisirs ont en eux-mêmes quelque sentiment
deperfection mais lorsqu'on se borne aux plaisirs
desaens ou a d'autres, au préjudice de plus grande
biens. comme de la santé,de la vertu,de l'union
avecDieu de la félicitd, c'est dans cette privationd'une tendanceMitéricureque le défaut consiste.
(Moy )~
En général !a perfectionpositive, c'est une réa-
lité absolue; le défautest privatif, il vientdela li-
mitation, et tend à des privations nouvetles. Ainsic'est un dicton aussi véritable que:vieux: &OKMMt
e~ MM~ tM<e< NMthMttça?~Me<)6e<<<<e<M~commeaussi celui qui porte wah~tt c<K<&<twAa-bet ?<)? e~!cM~<e<M,<e<<<<<cMM<eMt.Et j'éspëre
qu'on concevra imieux ie sens de ces axiomes,
après ce qae je viens dedit'e.
Le concours physique de Dieu et des créa-
tures avec la volonté, contribue aussi aux diBicaI-tés qu'il y &sur la liberté. Je suis d'opinion quenotre volonté n'est pas seulement exempte de la
contrainte, mais encore de la nécessite..Aristotea
déj&remarqué qu'ily a deuxchosesdansla.libèrté.savoir, la spontanéhé et le choix et c'est en quoiconsiste notre empire sur nos actions, lorsquenous a~ssons librement, on ne nous force pas,comme i! arriverait si l'on nouspous&aitdans un
précipice, et si l'on nous.jetait du haut en bas: eton ne nous empêchepas d'avoir l'esprit libre lors-
que nous délibérons, comme il arriverait si l'on
nous donnait un breuvage,qui nous ût~t le juge-ment. H y a de la contingence dans mille actionsdelà nature; mais lorsque le jugement n'est pointdans celui qui agit, il n'y a point de liberté. Et sinous avions.nn jugement qui ne fût accompagnéd'aucuneinclinationà agir, notre âme serait un en-tendementsans, volonté.
tl ne faut pas s'imaginer, cependant que notreliberté consiste dans une indétermination ou dansune. ~M<«~eMe~<<'<~Mt<ttwe;comme s'il fallaitêtre incliné égalementdu côté du oui et du non, etdu coté de différents partis, lorsqu'il y en a plu-sieurs à prendre. Cetéquilibre èn tout sens est im-
possible car si nous étions égalementportés pour
(Mt) j;
les partis A, B et C, nous ne poun-ions pas êtreMaternentportés pour Aet poumon A. Cetéquili-bre
est aussi absolumentcontraire à l'expérience.et quand on ~examinera, l'on trouvera qu'it y atoujourseuquelque cause ou raison qui nousa in-c!in6versle parti qu'on a pris, quoiquebien son-venton ne s'aperçoive pas de ce qui nous meut;tout comme on ne s'aperçoit guère pourquoi ensortantd'une porte on a miste pied droit avantlegauche.,oule gaucheavantle droit.
Mais venons aux dinicuttés. Les philosophesconviennentaujourd'hui, que ta vérité des futurscontingents est déterminée, c'est-à-dire que tesfuturscontingents sont ~turs, ou bien qu'ils se-ront, qu'ils arriveront car il est aussi sûr que lefutursera, qu'Uest spr quete passé a été. Il étaitdéjàvrai it ya cent ans. que j'écrirais aujourd'huicomme,il.,sera vrai après cent ans, que j'ai écrit.Ainsi le changent, pour être futur, n'est pasmoinscontingentet la ~e~MM~to~, qu'on ap-pelleraitccrtitude, si elle était connue, n'est pasincompatibleavec la contingence. On prend sou-vent le <;<~<tMtet le déterminé pour une mêmechose,parce qu'une vérité déterminée est en étatdepouvoir être connue, de sorte qu'on peut direquela <~efMttM«<M~est une certitude objective.
Cette détermination vient de la nature mêmedela vérité, et ne saurait nuire à la liberté mais ilya d'autres uéterminationsqu'on prend d'ailleurs,etpremièrement de la presciencede Dieu, laquelleplusieurs ont crue contraire à la liberté. Car itsdisentque ce quiest prévune peut manquer d'exis.ter, et ils disent vrai;.mais it ne s'en suit pas qu'i 1soitnécessaire, car ta v<~t~ nécessaire est celledontle contraire est impossible on implique con-tradietion. Or, cette vétité qui porte que j'écdM
tOMt~~M)
demain .n'est point de cette nature, elte n'est point
nécessaire. MaissupposéqueDieu la prévoie, Hest
nécessaire qu'elle arrive; c'est-à-dire, la consé-
quence est nécessaire, savoir qu'elle existe, puis-
qu'eHe a été prévue, car Dieu est infaillible: c'est
ce qu'on appelle une ~c<~t~ ~po~~Me. Mais
ce n'est pas de cette nécessitédont il s'agit; c'est
une M~eeM~ <~o<~ qu'on demande, pour pou-
voir dire qu'uneaction est nécessaire, qu'ellen'est
point contingente, qu'elle n'est point l'eSet d'M
choix libre. Et d'ailleurs, il est fort aisé de juger
que la prescience en elle-même n'ajoute rien à ta
détermination de la vérité des futurs contingents,
sinon que cette détermination est connue:ce.qui
n'augmente point la détermination, ou la ~<MW-ttOM(commeon l'appelle) de ces événements,dont
nous sommes convenus d'abord.
Cette réponse est sans doutefort juste, l'on con-
vient que la prescience en elie-memene rend point
ta vérité pius déterminées elle est prévue, parce
qu'élie est déterminée, parce qu'elle est vraie:
mais elle n'est pas vraie, parce qu'elle est prévue:
~ten cela la connaissance du futur n'a rien qui ne
soit aussi dans la connaissance du passé ou du
présent. Mais voici Ce qu'un adversaire pourra
dire: Je vous accorde que la prescience enelle-
même ne rend point la vérité plus déterminée,
mais c'est la cause de la prescience qui le fait. Car
il faut bien que la prescience de Dieuait sonfon-
dement dans la nature des choses, et ce fondement
rendant la vérité pf~MfMtMM~, l'empêchera d'ê-
tre contingente.et libre.
C'est cette dimcultéqui a fait naître deux partis:celui des p~<~MtW~Mt<eMM,et celui des dé<en'
seuM de la «'tc~ee moyenne. Les dominicainset
les augustinienssont pour la prëdéterm!nat!on les
~S93)a-anciscainset les jésuites modernes sont plutôt
pourla science moyenne. Cesdeux partis ont écla*
tévers le milieu duseizièmesiècle,et unpeu après.Molinalui-même (qui est peut-être un des pre-miersavec Fonsecaqui a mis ce point en système,etde qui les autres ont été appelésmotimstes), dit
dansle livre qu'il a fait de la concorde du libre ar-
bitreavec la grâce, environ i'a!ïi&70,que les doc-
teurs espagnols(il entendprincipalement les tho-
mistes) qui avaient écrit depuis vingt ans, netrouvantpoint d'autre moyend'expliquer comment
Dieupouvait avoir une science certaine des futurs
contingents, avaient introduit les prédéterminà-t!pns commenécessaires aux actions libres.
PourM, il a cru avoietrouvé un autre moyen.Mconsidèrequ'il y a trois objets d&la MMMsedi-
t~Me,les possibles, les événements actuels, et.les
~èaemeata conditionnels qui arriveraient en con-
<6quenced'une certaine condition; si elle était ré-
duiteen acte. La science des possibilitésest ce qui
s'appelle<a Mtc~ee<? s~p<& <~e<~eaec, celle
desévénements qui arrivent actuellementdans la
suitede l'univers, est appeléela MteMC~de ~OK.
Etcommeil y a un&esp&code milieuentre le stm-
ple possible et l'évènement pur et absolu, savoir
t'évènementcondidonael, on pourra dire aussi,
selonMolina, qu'il y a une Mteme~Mto~e~aeentre
ceNede la vision et celle de l'intelligence. Onen
apportéle fameux exemple de David qui demande
M'bracle dîvin, si les habitants de la viUedeKe-
gUa~ou il avait dessein de se renfermer, le livre-
Mtent&Saal, en cas que Saül assiégeâtia ville:
Dieurépondit que oui et la-dessus David prit un
autrepard. Or, quotqueadëfenseMrsdecette science
considèrent que Dieu prévoyant ce que les hom-
mesferaient librement, en cas qu'Us fussent mis
entelles ou telles circonstances, et sachantqu'ils,
(S94)
useraient mal de tour libre, arbitre, il décerne do
leur refuser des grâces et des circonstancesfavo-
tables:etil le petit décerner justement, puisque
aussi Meaces cireonstances et ces aides ne iMr
auraient de rien servi. MatsMolinase contented'y
trouver en général une raison desdécrets de Dieu,
fondée SHt'ce qae~la créature lib~e~rait entelles
outeMescirc&Batances.Je n'entre point dans tout le détaUdeeette con-
tt~vcrse.i! me sa<Mtd*eadonner uaédtantiHon.
Quelques anciens, dont saint Augustinet ses pre-
miers disciples n'ont pas été contents, paraissent
avoir eu des pcasûesassez approchartes deceM~de Molina. Les thomistes et ceux qui s'appet!ent
disciplesde saint Augustin(mais que leurs adver.
saires appeUentjansénistes) combattent cette doc.
trine pbiiosopMqMementetthéotogiqMement.Quet-
ques-uns prétendent que la science moyenne doit
être comprise dans la science de simple intelli.
gence. Mais la principale objection va contre )e
fondement de cette science. Car quel fondement
peut avoirDieu de voircc queferaient leskegiHte!?
<Josimple acte contingent et libre n'a rîetfensoi
qui puisse donner un principe de certitude, si ce
n'est qu'on le considère comme prédéterminé par
les décretsde Dieu, et par les causes qui en d6~
pendent. Donc tadiuicuitéqui se trouve dans les
actions libres et actuelles~se trouvera aussi.dans
tes actions libres conditionneHes, c'est-à-dire,
Dieu ne tes connaitra que sousla conditionde leurs
causes et de ses décrets, qui sont les premières
causes des choses. Et 00 ne pourra pas les en d6.
tacher pour connattre un événement contingent,
d'une manière qui soit indépendante de la con.
naissance des causes. Doncil faudrait tout réduire
à laprédetermination des décrets de Dieu, donc
cette science moyenne (dira-t-on) ne remédieraà
f295!
rien. Losthéologiens qui professent d'être attachés
&saint Augustin, prétondent aussi que te procédé
desmotinistes ierainrouverta source de la grâcedcMeut dans tes bonnesqualités de i'i<omme,co
qu'Hsjugent eentratro à t'bonneur de Dieuet &la
doctrine desaint Pau!.Mserait long et ennuyénxd'entrer ict dans tesfé-
pliqueset dupliquesqui se font de part et d'autre,
et it snatra que j'expMquecomment je conpoisqu~t
y a da~vraides demcôtés, Pourcet effet je viens
a ïnon principe d'une inMnitédo mondes poss!-
Mes, représentes dans !a région des vérités éter-
neHes, c'est-à-dire, dans l'objet de rintcMigence
dMae, où it faut qn~ tons les futurs condition-
nels soientcompris. Car !e cas du siège de KegHaest d'un monde possible, ne «~'<! ~MM~'e
~C~tOMtC~~ a MttMOMNt~CCeMb&~pO</t~CtetPidée de ce monde possiMe représente ce quiarriverait en ce cas. Donc nous avons un principede la sciencecertaine des contingents futurs, soit
qu'ils arrivent actuellement, soit qu'ils doivent ar-
river dans un certain cas. Car dans ia des
possibles, ih sontreprésenté~eh qa'ii~ sont, c'est-
à-dire contingents Mbres. Ce n'est donc pas la
prescience des futurs contingents, ni le fondement
de ta certitude de cette prescience, qui nous doit
embarrasser, ou qui peut faire préjudice à la li-
berté. Et quand il serait vrai que les futurs contin-
genta qui consistent dans les actions libres des
créatures raisonnaMes, fussent entièrement indé-
pendants des décrets de Dieu et des causes exter-
nes, il y aurait moyende les prévoir car Dieu les
verrait tels qu'ils sont dans la région des possibles.avant qu'il décernâtde les admettre à l'existence.
Mais si.la présence de Dieun'~ rien de commun
avec ta dépendanceou iodépetMtaaee denos ac-
(296;
tiens libres. il n'en est pasdemetae de la préor<ii'-NationdeBieu.de ses décM'ts~et de ta suite des
causes que Je crois toujours contribuet'&te déter*minatiomde ta votonté. Et s!jo9uispOMpiesmoii.nistes danste premier point, je suis pour tespré-déterminateurs dansiosecond~maisen observanttoujours que la prédétermination ne soit point né-cessitante. Enun mot, je suis d'opinion que !a vo~ïentô est toujours piu~ inclinée au parti qa'e!ieprend, mais qu'eite n'est jamais dans la nécessitéde le prendre..ti est certain qn'eHeprendra ce par-tit mais-iln'est point nécessaire qa'eMoleprennp.C'est a l'imitation de ce fameuxdicton ~<M <M-
pKK«M<,MOMKeecM<M</qMoiqu'tei!o casBesoit
pas tout à fait semMaMe.Car l'événement ou lesastres portent (on parlant avec!evulgaire, commes'U y avait quelque tondement dans l'astrologie)n'arrive pas toujours; au lieu que le parti vers le-
quel ta volonté est ptus inclinéene manquejamaisd'être pris. Aussi lés astres ne ieraiënt-iis qu'unepartie des inclinations qui concourent à révèn&*
ment; mais quand on parle de la plus grande in<clination de la volonté. on parle du résultat detoutes les inciinations a peu près comme nousavons parlé ci-dessus de la volonté conséquenteen Dieu, qui résuite de toutes iea volontésantécé<dentés.
Cependantla certitude objectiveon !à détermi-nation ne fait point la nécessité de !a vérité déter-minée. Tous les philosophes le reconnaissent, enavouantque la vêt ité des futurs contingentsest dé-
terminée, et qu'ils ne laissent pas de demeurer
contingents. C'est que la chose n'impliquerait au-cune contradiction en elle même, siTeCët ne sui-
vait et c'est en cela que consiste la coK«M~Hee.Pour mieux entendre ce point, il faut considérer
~n
qu'il y a deux grands principes de nos raisonne-
tnents: l'un est le pf~ctpe de, ta coM«'<)t<«e~ea,
qui porteque de deuxprépositionscontradictoires.
l'uneest vraie, l'autre fausse: l'autre ~M<~ est
celui dé ta <'<t~oMa6~efHt~M!M«~c'est que jamais
rien n'arrive, sans qu'it y ait une cause ou du
moinsuoe raisondéterminante, c'est a-direquelque
chosequi puisse servir rendre raison pWoft.
pourquoi cela est existant ainsi p!ut&t quede tout
autre taçon. Ce grand principe a lieu dans tous tes
événements, et onne donnera jamais un exemple
contraire et quoique le plus souvent ces raisons
detonniaantes ne nous soient pas assez connues,
nous ne laissonspas d'entrevoir qu'il y en a. Sans
ce grand principe, nous ne pourrions jamais prou-
ver l'existence deDieu, et nous perdrions une inn-
nité de raisonnements trè~justes et trës-utites,dont
il est le fondement: et a ne souffreaucune excep-
tion, autrement sa force serait affaiblie. Aussi
n'est-ii rien de si iaiNcque ces systèmes, oh tout
estchanceian~et piein d'exceptions. Ce n'est pas
!edéfaut de celui que j'approuve, où tout va par
règlesgénérales, qui toutau plus se limitent entre
elles.
Il né faut donc pas s'imaginer avec quelques
scolastiques, qui donnent un peu dans la chimère,
que les futurs contingents libres soient privilégiés
contrecette règlegénérale de la nature des choses.
n y a toujours une raison prévalcnte qui porte la
volontéa'son choix, et iisuait, pour conserver sa
tiberté, que cette raison incline, sans nécessiter.
C'est aussi le sentiment de tous les anciens de
Platon, d'AristOte, de saint Augustin. Jamais la
volontén'est portée à agir, que par la représenta-
tiondu bien, qui prévaut aux représentations con-
traires. On en convient même à l'égard de Dieu,
13.
( (3M!
des bons rangeset des âmes Menhoureusea eU'onreconnaît qu'ellesn'en sont pas moins libres. Mea
nemaaqnepasdeChoisirlo meitteur.maisti n'estpoint contraint de le faire, et même it n'y a pointdo nécessitédans l'objetdu choixde Mec, car uneautre suite des chosesest égalementpossible. C'est
pour cela mémo que le choixest libre et indépen-dant de la nécessité, parce qu'il se fait entre plu-sieurs possibles, et que la volontén'est déterminée
quepar là bontéprévalentede!'objet. Cen'est donc
pas un défaut par rapport à Dieu et aux Saints: etaucontrairoeeseraitun grand défaut, ou plutôtune absurdité maniteste, s'il en était autrement,même dans les hommes ici-bas, et s'ils étaient ca-
pables d'agir sans aucune raison inclinante. C'estde quoi on ne trouvera jamais aucun exemple, et
lorsqu'on prend un parti par caprice, pour mon-
trer sa ttberté, le plaisir ou t'avantage qu'on croit
trouver dans cette anëct!on, est une des raisons
qui y porte.Il y a doncune liberté de contingenceou-enquel-
que façon d'indiliérence,pourvu qu'on entende par
l't~eM~t'reMce,que rien nenousnécessite pourl'unou pour l'autre parti; mais il n'y a jamais d'indif-~'cmce d'~Mt<t~fe, c'est-à-dire, où tout soit par-faitement égal de part et d'autre, sans qu'ityaitplus d'inclination vers un c6té. Une inûnité de
grands et de petitsmouvementsinternes et externesconcourent avec nous, dont le plus souvent l'on ne
s'aperçoit pas, et j'ai déjà dit que lorsqu'on sortd'une chambre, il y a tettes raisons qut nous déter-minent à mettre un tel pied devant, sans qu'on yyéBécMsse.Car il n'y a pas partout un esclave,comme dans la maison de Trimalcion chez Pé-
trone, qui nous crie: Le pied droit devant. Toutce
due nous venons de dire s'accorde aussi parfaite-ment avec les maximes des philosophes, qui en-
(29Û)1soignent qu'une cause ne saurait agi~, sans avoir
une dispoalHonaFactièn; et c'est cette disposition
quicontient une prédétermination, soit quel'agent
t'ait reçuede dehors, ouqu'il Faiteue en vertu de
sa propre commissionantéticure.
Ainsi on n'a point besoin de recourir, avccquet
ques nouveauxthomistes, a une prédétermination
nouvelle immédiate de Dieu, qui fasse sortir la
créature libre do son inditférence, et aun décret de
Dieude la prédétermine! qui donnemoyen à Bien
de connaître cequ'eUefiera earit suffit quela créa.
turc soitprédéterminée par son état précédent, qui
l'incline a un parti ptusqu'& l'autre; et toutesces
liaisons des actions de la ctéature et de toutes les
créatures étaient représentées dans l'entendement
divin, et connues aDieu parla sciencede la simple
intelligence, avantqu'il eût décernéde leur donner
l'existence. Ce qui faitvoir que pour rendre raison
de la prescience de Dieu, on se peut passer, tant
de!a science moyenne des molinistes, que de la
prédétermination, telle qu'un Bannes, ou unAl-
varez (auteun d'aiiteurs fort profonde) l'ont en.
seignée.~r cette fausse idée d'une mdiMerenced'équiti-
bre, les molinistes ont été fort embarrassés. On
leur demandaitnon-seulemet commentil était pos-
siblede connaîtreà quoi sedéterminerait unecause
absolument indéterminée, mais aussi comment il
était possiblequ'il en résultat enOnune détermina-
tion, dontil n'ya aucune source car dedire avec
Molina, quec'est le privilège de la cause libre, ce
n'est rien dire, c'est lui donner le privilège d'être
chimérique. C'est unplaisir de voir commentils se
tourmentent pour sortir d'un labyrinthe où il n'y a
absolumentaucune issue. Quelques-unsenseignent
quec'est avantque la volontése détermine virtuel-
lementpoursortir de sonétat d'équilibre; et le père
(SOO)
)<ouisdeDôle, dans son livre du concours de Dieu,cite des moUnisteaqui' tachent de se sauvefpar ce
moyeo; car ils sont contraints d'avouer qu'il iaatque la cause soit disposée à agir. Mats i!sn'y ga-gnent rien, ils ne font qu'éloignepladiCicu.lté caron leur demanderatout de même, commentlacauselibre vient se détermine)' virtuellement. lls nesortiront donc jamais d'aNaire, sans avouer qu'il y
une prédéterminatioa dans l'état précédent de lacréature tibre.quil'incline à se déterminer.
C'est cequi fait aussi que te CtM~e <*< de BMft-<!oK% et~M~~< également porte &l'un et a
l'autre, est unenctieoqui ne saurait avoir lieudans l'univers, dans l'ordre de la nature~quoiqueM. Bayle soit dans un autre sentiment, Mest vrai,si le cas était, possible, qu'il faudrait dire qu'it selaissecait mourir de faim: mais dans le fond, la
question est sur l'impossible; à moinsque Dieune
produise la chose exprès. Car ~univers ne sauraitêtre mi-parti par un plan tiré par le milieudel'âne,coupé'verticalement. suivant sa longueur, en sorte
que tout soit égalet-semblable de part et d'autre;comme une ellipseet toute figure dans le plan, dunombre de celles que j'appelle etKpAtdeaMf~,peutêtre mi-partie ainsi, par quelque ligne droite quece soit qui passe par son centre. Car ni les partiesde l'univers, ni tes viscèresdel'animal, ne sontpassemblables,ni égalementsituésdes-deuxcôtés dece
plan verticat.Hy auradonctoujours-biendeschosesdans l'âne et hors de l'âne, quoiqu'elles ne nousparaissent pas, qui le détermineront à aller d'uncôtéplutôt que de l'autre. Etquoique l'homme soitlibre, ce que fane n'est pas, it ne laisse pasd'êtrevrai paria même raison, qu'encore dans l"hommele cas d'un parfait équilibre entre deux partis estimpossible, et qu'un ange; ou Dieu au moins,pourrait toujoursrendre raison du parti quel'hom-
(3<M)
me&pris. en assignant nno cause on une raison
incUaante, qui l'a portevéritablement~ ië prendre;
quoiquecette raison serait souventbien composéeet inconcevable à nous-mêmes, parce que i'en-
chainement descaiuseelléesies uneaavectes autresva Ma.
C'est powqno! !a raison qoe M.Descartes a aMé-
gaë&, poMrprauvepl'indépendance de nos actions
libres par un prétendu sentiment vifet interne, n'a
pointdefOrce.Noua ne pouvons pas aentir propre-
mentnotre indépendance, et nous ne nous aperce-vons pas toujours des causes, scuvent impercepM-bles, dontnotre résolution dépend. C'est commesi
i'aiguiMeaimantée prenait plaisir de setourner versle nord; car elle croirait tourner indépendammentde quelque autre cause, ne s'apercevant pas des
moovements insensiblesde la matière magnétique.
Cependant nous verrons plus bas en quel sens il
est très-vrai que l'âme humaine est tout à fait son
propre principe nature! par rapport à ses actions,
dépendante d'eHe-meme,et indépendantede toutes
tesautres créatures.Pource qui est-de<a ~oK<~ même, c'est quel-
que chose d'impropre de dire qu'elle est un objetde la volontélibre. Nousvouionsagir, àparler juste,et nous ne vouionspoint vouloir; autrement nous
pourriom encore dire que nous vouions avoir la
volonté de vouloir) et cela irait à l'infini.Nousne
suivonspas aussi toujours le dernier-jugement dei'entendement pratique, en nous déterminant à
vouloir;.mais nous suivons-toujours, en voulant.le résultat de toutes les inclinationsqui viennent,tantducûté des raisons, que des passions; ce quise fait souvent sans un jugement exprès de l'en-
tendementTout est donc certain et déterminé par avance
dans i'hommo, comme partout aiiieurs, et i'am@
( Ma l
humaine est ime espèce d'~M~MMte<p<W<t<et,
qaoique les actions contingentesen générât, et les
actions libres en particuHer~ne soient pointneces-
Mires pour cela d'une nécessité absolue, laquelle
seraii véritablement incompatible avec tacontin-
'geccp. Ainsi ni la futurition en elle-même, toute
certaine qu'eue est, ai !? pFévisïonittfaUHMede `
DieM.Mita pré~tcrminatiotï des causes, ni colle
des décrets de Meu ne détruisent point cette con-
tingenee et cette liberté. Onen convient à regard
de la futurition et de ta prévision,comme il a déjà
été expliqué; et puisque le décret de Dieu<onsiste
uniquemem dans la résotution qu'H pread, après
avoir eotaparé tous tes mondespossibles, dechoisir
CeMqui est le meilleur, et de t'admettre à l'exis-
tence pur te mot tout-puissant de /~<j, avec tout
ce que ce mondecontient il est visibleque ce dé-
cret ne change rien dans ta constitution des choses,
et qa'il ïes laisse telles qu'elles étaient dans l'état
de pure possibitité, c'est-à-dire, qu'il ne change
rien, ni' dansleur essence ou nature, ni même
dans leurs accidents, représentés déjà parfaitement
dans l'idée de ce monde possible. Ainsice qui est
contingent et libre, ne le demeure pas moinssous
les décrets deDieu; que sous ta prévision~Mai~Dicului-même (dira-t-on) ne pourrait donc
rien changer dans le monde? Assurémeat il ne
pourrait pas à présentle changer, sauf sa sagesse,
puisqu'il a prévu l'existence de ce monde et de ce
qu'il contient, et môme puisqu'il a pris cette réso-
lution de te faire exister car il ne saurait ni se
tromper, ni se repentir, et il ne lai appartenait pas
-de prendre une résolution imparfaite qui regardât
une partie, et nonpas~e touh Ainsitout étant régie
d'abord, c'est cette nécessité hypothétique seule-
ment dont tout le mondeconvient, qui fait qu'après
la prévision de Dieu, ou après sa résotution, rien
(M3)
nesaura!t être changé: et cependant tes ëvene-
Btentsen eux-mêmes demeurent contingents. Car
(mettant apart cette supposition(teta futujritionde
la chbsoet de la prévision, ou de la résolution de
Dieu, suppositionrquimet déjà enfait que la chose
arrivera, et aprë~taquelleMfa~tdire, C~MMt~M<M<-
~MC,~M<tM<<~~<, ep<M'<e<esse, <tM<MMWtt~MOd~Me,
~M«~Ht o't<t opo~<e%/«<M~m ) t'évënc-
mentn'a rienen lui qui le rende nécessaire, et quino taiase concevoir que toute autre chose pouvaitarriverau Heudelui. Et quantà taliaisondes causes
avecteseitets, eHeincKnaitsetuementl'agent tinre,
sans le nécessiter, comme nous venons de t'expli-
quer mnsi elle ne fait pas même «ne nccesshc
hypothétique, sinon eny joignant quelquechosede
dehors, savoir cette maximemême: que l'iocMna*
tionprévaienteréussittoujours.=.. `
.'On dira aussi, que si tout est régie, Dieune sau-
rait doncfaire de? miracles.Maisil faut savoir quetes miracles qui arrivent dans le monde, étaient
aussi enveloppés et représentés comme possibles
dans ce mêmemonde, considéré dansl'état depure
possibilité etDieuqui les a faits depuis, a décerné
dès lors d&tes faire, quand il a choisi ce monde.
Onobjectera encore; que-les vœuxet les prières,les mérites et les démérites, les bonnes et les mau-
vaises actionsne servent de rien, puisque rien ne
se peut changer. Cette objectioncmbarrasseleptusle vulgaire, et cependant c'est un pur sophisme.
Cesprières, ces vœux, ces bonnes-oumauvaises
actionsqui arrivent aujourd'hui; étaient déjà de-
vant Dieu. lorsqu'il prit la résotution de régler les
choses. Celtesqui arrivent dans ce mondeactuel,
étaient représentées dans l'idée de ce même monde
encore possible~ avec leurs effetset leurs suites;
eHesy étalent représentées, attirant la grâce de
Dieu, soit naturelle, soit surnaturelle, exigeantleu
rsM~.)châtiments, demandant !es récompensée tout
comme ? arrive activement dans ce monde,
après que Meul'achoisi. ta prière et la bonne ac-
tion était dès lors une eaiM~ou c<MM!~<eM<<
e'est-dire, une raison inclinante qui pouvaitcon-
trtbuer a 1&gc&cede Dieu, ou à ta récompense,
commeeUelë&ttt a prient d'HoecoaniëreactueUe.Et comme tout est lié.sagementdans le monde, H
est visible queMeMpré~oyanHeequt arriverait !i-
bjpement,ajrégtet&'ttesscs encorelerestodes choses
par avance, ou (ce qui est la même chose) il a
choisi ce monde pos~Me, où tout-était reg!e de
cette sorte.Cetteconsidêpationfait tomber en même temps
ce qui était appelé des anciens ? MpA~Mt!}M-
f<~MMC,qui concluait a-ne rien -faire: car (di-
sait on) st ce que je demande doit arriver, il
anwera, quand je noterais riea!ets'i! ne doitpoint
arriver, il n'arrivera jamais, quelque peine que je
prenne pourl'obtenir. Onpourrait appelercette né-
cessité, qu'on s'imagine dans les événements, dé-
tachée de leurs causes. FaMMttJ)fa<MMtte<onMMM,
comme j'ai déjà remarqué ci-dessus, parce qu~ondit qu'un argument semblable fait que les Turcs
n'évitent point les lieuxoo la peste fait ravage.
Maisla réponseest touteprête ;l'eBëtétant certain,
la cause qui le produira l'est aussi et si l'effet ar-
rive, ce sera par une cause proportionnée. -Ainsi
votre paresse fera peut-être que vous n'obtiendrez
rien dece que vous souhaitez, et que vous tombe-rez dans les maux que vous auriez évités en agis<sant avec soin. L'on voit donc que <&liaison des
<'<KMesacee <Me~e«, bien loin dé causer une fata-
Uté insupportable, fournit plutôt un moyen de !a
lever. H yau~ proverbe allemand.qui dit: que la
mort vent toujours avoipune cause; et il n'y a rien
de si vrai. Vousmourrezce jour-là (supposonsque
(3Û5)
celaaoit, et queDieula prévoie), oui, sansdoute;
maisce sera parce que vous ferez ce qui vous y
conduira.Nen est dem&medes<hat!meatsdeDieu,
qui dépendent aussi de leurs causes, et il sera &
propos de rapporter à cela co passagefameux de
saint Ambroise (incap. t~uca!):M<w«:Bowt~M~
~MMM~M~M~Mt, <MtMMtC~MMttktfC<<d<C"
~ttt, qui ne doit pas être entendu de Ïa répfoba-
tion, mais de la commination, comme MHe que
jonas Bt dela part deDieuaux Ninivites.Et oedie'
tonvulgaire Si non ea~M'<'M~«<<M<t~<,~tc t<<p<*<B<
~t~r& ne doit pas êtrepris à la lettre, son vé-
ritable sens étant queceluiqui doutes'Hest prédes-
tiné, n'a qn'&faire ce qu'il faut pour l'être parla
grâce de Dieu. Le sophisme, qui conclutde ne se
mettre en peine de fien, sera peut-être utile quel~-
quefoispour porter certainesgens à aller t&tebais-
sée au danger; et on l'a dit particuH&rementdeasoldats turcs: mais il semble que le Masiach y a
plus de part que ce sophisme; outre que cet es-
prit déterminé des Turcs s'est fort démenti de
nosjours.Cnsavaot médecin de Hollande, nommé Jean de
Beverwick,eu la curiosité d'écrire de it~t~tt~o~
~<<B,et d'amasser piusiears réponses, lettres et
discoursdequelques savantshommesde sontemps
sur. cesujet.<Gerecueit estimprimé, oieil estéton~
nantde voir combien souventon yprend lechange,
etcomment on a embarrassé un problème, qui à
le bien prendre est le plus aisé du monde. Qu'ôtt
s'étonneaprès cela qu'il y ait un grand nombre de
doutes,dont le genre humain ne puisse sortir. t~
vérité est qu'on aime a s'égarer, et quec'est une
espècede promenade de l'esprit, qui ne veut point
s'assujettir M'attMtHon, l'ordre, aux règles. K
semble que nous sommes si accoutumés aujeu et
aubadinage, que nous nousjouons jusque dansle&
(M8)occupations les plus sérieusea, et quand nous yypensonslemoins~
Jecrains que dans ta dernièredispute entre desthéologiensde la confeseiond'Augsbourg<<eTefMt.
p<eM<~M~<B~'eMt}!t<at')!o,qui a prodait tant detraités en Allemagne, Hne se soit aussiglisséquel-que mat-ciMendu, mais d'Mne autre nature. Lestermes prescrits par les lois sont appe!6s~6<<tM<tchez les jurisconsultes. Onpeut dire en,quelquefa-
çon que le <M*tMep<~<Mp<o<f~,prescrit a t'homme
pour se repentir ~t se corriger, ~st certain auprèsde Dieu, auprès dequ! tout est certain. Dieu sait
quand un pécheursera si endurci, qu'après cehil
n'y aura ptu&riena faire pour lui, nonpas qu'tt nosoit possiMequ%fasse pénitence, ou qu'il faille
que la gr&cesuNsante lui soit refusée âpres uncer-tain terme, grâce qui ne manque jamais maisparce qu'ii y:aura-un temps, 4)p)&stequeti! n'ap-prechera plus des voiesdusalut. Maisnous n'avons
jamais de marques certaines pour connaître ce ter-
me, et nous n'avons jamais droit-de tenir un hom-me absolumentpour abandonne: ce serait exercerunjugement téméraire. Mvaut mieuxêtre toujoursen droit d'espérer, et c'est en cette occasionet enmille autres, o(t notre ignoranceestutile. ·
Pf«<&tM/«<<M'<<et)tpo<'<4e.t't<MtttC«<<gwtOjt<ÎHf)<:fep~M<fDe«t.
'Coûtl'avenir est déterminé, sans doute: maiscommenous ne~avonapas comment il l'est, ni ce
qui est prévu ou résolu, nous devons faire notredevoir, suivant la raison que Dieu nousa donnée,et suivant les règlesqu'H nouaa prescrites; et aprèscela nous devonsavoir l'esprit en repos, et laissera Dieu lui-même le soin dusucées; car Mne man-
quera jamais de faire ee qui se trouvera le meil-
leur, non-seulementpour lesénéralt maisaussien
tS07)
particulier pour ceuxqui ontune véritable coniian-ce en lui, c'est-à-dire, une confiancequi ne diffèreen rien d'une piété véfitabto, d'une foi vive, etd'une charité ardente, et qui ne nous laisse rienomettre de ce qui peut dépendre de nous par rap-port a notredevoir, et a aonservice. Mestvrai quenous ne pouvonspas lui MK~~e~tcc, car H n'abesoinde rien mais c'est !esortir dans notre lan-
gage,. quand nous tachons d'exécuter M f<~<MtM
pM~eMt~«~ en concourantau bien que nouscon-
naissons, et où nouspouvonscontribuer car nousdevons toujouMprésumet qu'il y est porté,jusqu'àce qaeïëvenemcnt nous fasse voir qu'ii a en de
plus,fortes raisons, quoique peut-être cUës noas
soient inconnues, qui Font fait postposer ce bien
que nous cherchions, à quoiqueautre plus grandqu'il s'est proposé M-môme, et qu'il n'aurapointmanqué ou ne manquera pas d'eOëctuer.
Je viens de montrer comment l'action de la vo-lonté dépend de ses causes; qu'il n'y a rien de siconvenableà là nature humaine que cette dépen-dance de nos actions, et qu'autrement on tombe-rait dans une fatatité absurde et insupportable,c'est-dire dans te F<~M<ttMa~<MHe<<!MMNt,qui est
le piMde tous, parce qu'it renversela prévoyanceet le bonconseil. Cependantil est bon de faire voircomment cette dépendancedes actions voiontaires
n'empêchepas qu'il n'y ait dans lefond des chosesune <pOM<a~~ Tncrveitteuseen nous, laquelledans un certain sens rend l'âme dans ses résolu-
tions indépendante de l'tH/~cMM pA~qfMe detoutes tes autres créatures. Cette spontanéité peuconnue jusqu'ici, qui élevénotre empire sur nos
actions autant qu'il est possible, est une suite du
~~MM <<6l'/MMW<M~e~N'<~<<tM«!,dontit'cstné-*ccsMire de donner quelque explication ici. t.M
philosophes do Meole croyaient qu'il y avait une
(308)t
inuuencephysiqMeréciproque entre le corps et
famé: mais depuis qu'on a Monconsidéré que la
pensée et la masse étendue n'ont aucune Maison
ensemMe, et quece sontdes créatMMsqutdiuërent
~c~eKc~e, plusieurs modernes ont reconnu qu'il
n'y aaucune e<MHWMM~M«<wpA~t~Meentre rame
etie corps, quoique tae<MMWMM<e<t<<oMW~pAy.
sique-subsiste toujours, qui fait quet'ame et le
corp~ composentunmême~Mpp~~oueeqa*on ap*
peUeune pcisonne. Cette communication physi-
que, s'il yenavait, ferait que i'ame changerait !e
degré ae la vitesse et la Mgnede direction de quet-
ques n~ouvémentsqui sont dans le corps, et que~cc ~~4 te corps changerait la suite des pensées
qut sont dans t'ame. Maison ne saurait tirer cet
effetd'aucune notion qu'on conçoivedans le corpset dansl'âme quoiquerien ne nous soit mieux~on'
nu que rame, puisqu'elle nous est iatime.e'est-a-'
dire, intime à eHe-meme.M.Bescarteaa voutucatHtuler, et&)ipe dépendre
deï'ameuno partie de ractioa~du corps. H croyaitsavoir unerègle de ia nature, qui porte, seion M,
que ia. mêmequantité de mouvementse conserve
dans le corps.jHn'apas~usepossiMequefinBueneede i'ame violâtcette loi des corps;maisil a cruque
Pâmepourrait pourtant avoir le pouvoir de chan-
ger la direction des mouvementsqui ~efontuans le
corps; peu près commeumcavaHer,quoiqu'ilnedonne point de force au cheval qu*it'monte, ne
laissepas de le gouverner en dirigeant~cette force
du côté que bon lui semble. Mais comme ceia se
fait par le moyendu frein, du mors, des éperons,et d'autres aidesmaterieties, on conçoit comment
celase peut; mais il n'y a pointd'instruments dont
t'Ame~e puisse servir pour cet effet, rienenBnini
dans famé, ni dans le corps, c'est-à-dire, ni dans
la pensée, ntdans la masse, qui~u~s&servir à ex~
(309)pMquèrce changement de l'un par i'antre. En un
mot, que l'âme change la quantitéde la force, et
qu'elle change la lignede la direction; ce sont deuxchoses également inexplicables.
Outrequ'on a découvertdeuxvérités importantessur ce sujet, depuis M.Descartes la premièreest,
quêta quantité de la forceabsolue qui se conserveen enet, est diSërentcde laquantité demouvement,comme j'aî démontréailleurs. La seconde décou-verte est, qu'iise~onserve encore la même direc-tion dana tous les corps ensemMe~n'on supposeagirentre eux, de quoique manière qu'ils se cho-
quent. Si cette règle avait été connue de M. Des-
<:artes, il aurait rendu la direction des corps aussi
indépendante de rame, que leur force; et je crois
que cela l'aurait mené tout droit à t hypothèsede
l'harmonie préétablie, où ces mcmes règles m'ont
mené. Car, outre que i'innuence physiquede l'unede ces substances sur l'autre est inexplicable, j'aiconsidéré que sansun dérangement entier des loisde la nature, ï'&mene pouvait agir physiquementsur le corps. Et je n'ai pas cru qu'on pût écouterici des philosophes, très-habitea d'ailleurs, quifont venir un dieu comme dans une machine de
théâtre, pour faire le dénoûment de la pièce, en
soutenant que Dieu s'emploie tout exprès pour re-
muer les corps commel'âme ie veut, et pour don-
ner des perceptions à l'âme comme le corps le de-
mande d'autant quece M~mcqu'on appelle celui
des <'<MM~occasionnelles (parcequ'ilenseignequeBien agit sur le corps à l'occasionde l'âme, et vice
~w<<), outre qu'il introduit des miracles perpé-
tuels pour faire le commerce de ces deux substan-
ces, ne sauve pas le dérangement des lois natu-
relles, établiesdanschacunedecesmêmessubstan-
ces, que leur iniluence mutuelle causerait dans
l'opinion commune.
($M)
Ainsi étant d'aittcMrs persuadedu principe det'A<t<-<t«M<~on générât, et par conséquent de la~f~'ttwOoa et de i'barMMnieprcetabtie de touteschoses entre c!tes. eu(F<!ta nature et ta grâce, ea-tre les décrets de Dieu et nos actions prévues.entre toutes les parties de la matière, et mêmepâtre t'aveoirfUe passe, le tout contbrmeatentala souveraine sagesse de Mou, dont les ouvragessont les pta~ harmooiqMesqu'it soit possible deeaocevcir je ne pouvais toanquer de ~eair &ce~ysteme.qmporte que Dieu a créé famé d~ïmrddctcUe façon, qu'eite doit se produire et se Mpré-setHeppar ordre ce qui se passe dans te corps; ette corpsaussi de telle façon, qu'it doit faire de<soi-~oemece que t'ame ordonne. De sorte quetes loisqui lient tes pensées de i'ame dans rordre descauses unates et suivant révolution des percep-tions, doiventproduire des images qui se rencon-trent et s'accordent avec les impressions des corpssur nos organes et que les lois des mouvementsdans le corps, qui s'entre-suivent dans l'ordre descauses efficientes,se rencontrent anssi et s'accor-dent tellement avec tos.pfns~es de l'âme,, quelecorps est porté à agir dans le temps,que Famé leveut.
Et bien loin que cela fa~sepréjudice à la liberté,rien n'y saurait être plus favorable. Et Ni.Jaquetot:<très-bien montré dans sonlivre de la Conformitéd&IaRaisonet de la Foi, que c'est commesi celuiqui sait tout ce que j'ordonnerai à un yatet le len-demain tout lelong dujour, faisaitun automatequiressembi&tparfaitement à ce valet, et quiexécutâtdemain à point nommé tout ce que j'ordonnerais;ce qui ne m'empêcherait pas d'ordonner librementtout ce qui me plairait, quoique l'action de l'auto-mate qui meservirait ne tiendrait rien du libre.
D'ailleurs, tout ce qui se passe dans t'amené dé-
(MUpendant que d'eue, selon ce système, et son étatsuivantne venant que d'eDeet doson état présent,commentlui peut-on donner une plus grande ~M-<~jMM~<M«'e?i) est vrai qu~it reste encorequelqueitHi'eriMctiondMtata constitutiondef âme. Toutce
qui arrive a F&medépMtdd'eHc. Hta!sUne dépendpastoujOMrsde sa votontp; ce seriUttrep. Mn'est
pasmente toujours connu de son entendement, ou
aperçu distinctement. Carit y en eue non-scu!e-ateat un ordre de perceptions distinctes, qui fait
Mnempire, mais encore une suite de perceptionsconfusesou depassions, qui fait son esclavage etMne fautpas s'en étonner; rame serait une divi-
nité, si Citen'avait que des perceptionsdistinctes.Ellea cependant quelque pouvoir encore sur ces
perceptions~onfases, bien que d'une manière in-
directe car quoiqu'ellene puisse changerses pas-sionssur-le-champ, elle peut y travailler de loinavecassez de succès, et se donner des passionsnouvejies,et même des habitudes. Elle a même un
pouvoir semblable sur les perceptions plus dis-
tinctes, se pouvantdonner indirectement des opi-nionset des volontés, et s'empêcher d'en avoir detellesou toiles, et suspendre ou avancer sonjuge-ment.Car nous pouvonschercher des moyensparavance, pour nous arrêter dans l'occasion sur ie
pasglissant d'un jugement téméraire; nous pou-vonstrouver quoique incident pour différer notre
résolution, lors même que l'aSaire parait prête à
ctrejugée et quoique notre opinion et notre acte
devouloirne, soient pas directement des objets de
notrevolonté (comme je l'ai déjà remarqué), on
ne laisse pas de prendre quelquefoisdes mesures
pourvouloir, et même pour croire avec le temps,ce qu'on ne veut ou ne croit pas présentement.Tant est grande la profondeur de l'esprit de
l'homme.
(Sts)
EnRa pour conclure ce point de la ~oH~Mt~M,it faut dire quoprenant les chosesa ta rigueur,Mme a en elle le principe de toutes ses actions.etmêmeae toutes ses passions; et que le même estvrai dans toutesles substances simples, répanduespar toute la nature, quoiqu'il n'y ait deliberté quedans celles qui sont intelligentes. Cependantdanste sens populaire, en parlant suivant les apparen-ces, nous devonsdire que l'âme dépenden quelquemanière du corps et des impressions des sens; àpeu près comme nous parlons avec iPtohHneeetTycno dans l'usage ordinaire, et pensons avec Co-pernic, quandil s'agit du lever ou du coucher dasotei!.
On peut pourtant donner un sens vêritaNe etphMosopMquea cette <fepeM<<<[MeeMtMtMeMe,qaeMousconcevons entre l'âme et le corps. C'est qael'une de ces substances dépend de l'autre idéale-ment, en tant que ia raison de ce qui se fait dansl'une, peut être rendue par ce qui est dans l'autreee qui a déjàeu lieu dans les décrets de Dieu, dèslors que Bien a régie par avance l'harmonie qu'Hyaurait entre elles. Commecet automate, qui feraitla fonctionde valet, dépendrait de moi idéalementen vertu de la science deceiuiqui. prévoyant mesordres futurs, l'aurait rendu capabie de me servirà point nommé pour tout le lendemain.Laconnais;sance de mes volontés futures aurait mû ce grandartisan, qui aurait formé ensuite l'automate; moninfluence serait objective, et la sienne physique.Caren tant queFaméa dela perfection, et despen-séesdistinctes. Dieua accommodéie corps !'ame,et a faitpar avance que le corpsest poussé à executer ses ordres; et en tant que i'âme est impar-faite, et que ses perceptions sont confuses, Dieuaaccommodéi'ame au corps, en sorte que Famé selaisse incliner par les passions qui naissent des
(3M)
représentations corporeMes ce qui fait h) mêmeefEetet ta même apparence que si l'un dépendaituel'autre immédiatement,et par te moyen d'une
iaCuencephysique. Et c'est proprement par ses
pensées~ohfuses, que famé représente les corps
qui l'environnent. Et la mêmechose se doitenten~dre de tout ce que l'on conçoit des actions dessubstances simples les unes sur les autres. C'est
quechacune est censée agir sur l'autre à mesuredesaperfection, quoique ce ne soit qu'idéalementet dansles raisons des choses,en ce que bieu ar6-
gléd'abord une substance sur l'autre, setoata per-BBCtionoul'imperfectionqu'il y a dans chacune:bienque l'action etïa passion soient toujours mu-tueiiesdans les creatares, parce qu'une partie desraisons qui servent à expliquer distinctement ce
qui se fait, et qui ont servi à le faire exister~estdans l'une de ces substances, et «ne autre paMiede ces Misons est dans l'autre, les peHiectionaft
tes impef~etions étant toujours mêMeaet parta-t!ees. Cëst ce qui nous fait attribuer l'<r<'<t<M~à
t'uneetla~<M~~<MtM'antre.
M.
Peat~tre quedans le fohdtous les tomates ~ont
égalementmauvais, et par~tNêqo~DthM'sA!eMtdese disu~ngaeremt~mêmespar leurs bM~aesoumoins mauvaisesqualités naturelles MaSsils aesontpoint mauvais d'une manière semblable car
't'y a une différenceindividuelleoriginaire entrelesâmes, comme l'harmonie préétablie ie montre.Les uns sont plus ou moins portés vers un telbien ou vers un tel mai, ou vers leur contraire,le tout selon leurs dispositions naturelles maisle plan général de l'univers, que Dieu a choisipourdes raisons supérieures, faisantque les hom-<n<;<se trouvent dans de diOerentescirconstances,
M
(3~)
ceux qui en rencontcentdo plus favorables a leur
naturel deviendront plus aisément les moins mé-
chants, les plus vertueux,. les ptuaheureux, ~taia
toujours par rasststaneedea JmprcssioMde lu
grâce interne que Dieuyjoint. Il arrive mêmequel-
quefois encore, dans le train de ta vie humaine,
qu'un naturel plus excellent réussit moins,,faute
de culture ou d'occasions. On peut dice que les
hoaMnessonte~oisis et rangés non pas tant sui-
vant teup excellence que suivant la convenance
qu'ils ont avec le plan de JMeu; comme il se peut
qu'on emploieune pierre moins {tonnedans un bâ-
timent ou .dansun assortiment, parce qu'u se
trouve que c'est celle qui remplit un,cectain vide.
Mais enfin, toutes ces tentatives de raisons, et
l'on n'a point besoinde se nxer entièrement sur de
certaines hypothèses ne servent qu'à faire conce-
voir qu'il y a mille moyens de justiner la con-
duite deMeu,et que tous les inconvénients que
nous voyons, toutes les.dMHcultesqu'on se peut
faire, ~'empêc~ent pas ~u'on ne doive croire
raisonnablement, quand onne Je saurait pas d'ail-
leurs démonstrativement, comme nous l'avons
déjà montré et comme il parattra davantage dans
la suite, qu'iln'y a rien de si devé que la sagesse
de Dieu, rien de si juste que ses jugements, rien
de si pur que sa sainteté, et rien~deplus immense
que sa. bonté.
(M5)WM<M«MWMW
Jusqu'ici nous avons fait voir que la volontéde
Dieun'est point indépendante des règles de ta sa-
gesse, qMoiqu'!tso!tétoohaMqu'on ait été obligéderaïsonneriâ-dessus.etdecombattrepourunevé-rité si grande et si reconnue. Mais il n'est presquepas moins étonnant qu'il y ait des gens qui croient
que Dieu n'observe ces règles qu'à demi, et nechoisitpoint le meHIeur, quoique sa sagesse le luifasseconnaitre et, en un mot, qu'il y ait des au-teurs qui tiennent que Dieu pouvait mieux faire.C'est à peu près l'erreur du fameux Alphonse,roi de GastiUe, élu roi des Romains par quelquesélecteurs, et promoteur des Tables astronomiquesqui portent son nom. L'on prétend que ce princea dit, que si Dieul'eût appeléa son conseil,~fuandil fit le monde, il lui aurait donné de npnsavis.
Apparemment le systèmedu monde de Ptolémée,qui régnait en ce temps-là, lui déplaisait, ti croyaitdonc qu'on aurait pu faire quelque chose de mieux
concerté, et il avait raison. Mais s'il avait connule système de Copernic avec les découvertes de
Kleper, augmentées maintenant par la connais-sance de la pesanteur des planètes, il aurait bienconnu que l'invention du vrai système est mer-veilleuse. L'omroit donc qu'il ne s'agissait que du
plus ou du moins, qù'Alphonseprétendait seule-ment qu'on aurait pu mieux faire, et quesonjuge-ment a été Marnéde tout le monde.
Cependant, des philosophes et des théologiensosent soutenir dogmatiquementun jugement sem-blable et je mesuis étonné cent fois que des pe:
<M6)tonnes habiles et pieuses aient été capables do
donnerdeshornesalabonté étala perfection de
Dieu. Car. d'avancer qu'il sait ce qui est meilleur,
qu'il te peut faire. et qu'il ne le fait pas, c'est
avouer qu'il ne tenait qu'à sa volontéde rendre
le monde meilieur qu'il n'est; mais c'est ce qu'on
appelle manquer de bonté. C'est agir contre cet
Miome marqué déjà ci-dessus M~tS ~m~w
A<t~<f~tOHcMtttMH. St quelques-uns aUèguent
l'expérience, pour prouver que Dieu aurait pu
m~ux faire, Us s'érigent en censeurs ridicules
de ses ouvrages, et on leur dira ce qu'on répond
à tous ceux qui critiquent ieprocédé.deDieu, et
qui de cette mêmesupposition, c'est-à-dire, des
prétendus défauts du monde, en voudraient infé-
rer qu~il y a un mauvais Dieu, ou du moins un
Dieu neutre entre le bien et le mal. Et si nous
jugeonscomme le roi Alphonse,on nousrépondra,
dis-je Vous ne connaissez le monde que depuistrois jours, vous n'y voyez guère plus loin que
votre nez, et vous y trouveza redire. Attendezà
leconnaitre davantage, et y considérez surtout !es
parties qui présentent un tout complet ( comme
font les corps organiques), et vous y trouverer.
un artifice et une beauté qui va au'delà de l'ima-
gination. Tirons-en des conséquences pour la sa-
gesse et pour la bonté de l'Auteur des choses,
encore dans les choses que nous ne connaissons
pas. Nousen trouvons dans l'univers qui ne nous
plaisent point; mais sactions qu'il n'est pas fait
pour nous seuls. Il est pourtant fait pour nous,
si nous sommes sages il nous accommodera, si
nous nous en accommodons; nous y serons heu-
reux, si nous le voulons être.
Quelqu'un dira qu'il est impossible de produire
te meilleur, parce qu'il n'y a point de créature
(3i7parfaite,et qu'it est toujours pos$!Med'en pro-duire une qui le soit davantage. Je réponds quece qui se peut dire d'une créature ou d'une subs-
tance pa~UcuMere*.qui peut toujours être sur-
passée par une autre, ne doit pas être appliqueà t'univers, lequel se devant étendre par toute t'e*
teruité future, est un muni. De plus, il y a une
inanité de créatures dans la moindre parcelle de
iamatiëre, àcausedëta dMstonactucMeducoK-~MMMWa l'inBni. Et Finuni, c'est-à-dire, l'amas
d'un nombre infini de substances, à proprement
parler, n'est pas un tout; non plus que le nombre
inantïui'meme, duquel on ne saurait dire s'itest
pair ou impair. C'est cela mêmequi sert a réfuter
ceux qui font du monde un Dieu, ou qui conçoi-vent Dieu comme l*amedu monde; le monde ou
l'univers ne pouvant pas être considérécomme un
animal, ou comme~ne substance.H ne s'agit donc pas d'une créature, mais de
l'univers et l'adversaire sera obligé de soutenir
qu'un univers possiblepeut être meiUeurque t'au-tre, à tinOntornais c'est en quoi il se tromperait,et c'est ce qu'il ne saurait prouver. Sicette opinionétait véritaMe, it s'ensuivrait que Pieu n'en au-
rait produit aucun car il est incàpablèd'agir sans
raison, et ce serait même agir contre la raison.
C'estcommesi l'on s'imaginaitque Pieueûtdécerne
de faire une sphère matérielle, sans qu'il y eût
aucuneraison de la faire d'une telle ou tellegran-deur. Ce décret serait inutile, il porterait avecsoi
cequi en empêcheraitTeBët,Ceserait autre chose,si Dieu déceMait de tirer d'un poiat donné une
lignedroite, jusqu'à une autre lignedroite donnée,sans qu'il y eût aucune détermination de rangte.ni dans le décret, ni dans ses circonstances car,en ce cas, Ïa détermination viendraitde la nature
de la chose, la ligne -serait perpendiculaire, et
(M8)}l'angle serait droit, puisqu'il n'y a que cela quisoit déterminé, et qui se distingue~C'estainsi ~u'Hfaut concevoirla création du meilleur de tous les
univers possibles, d'autant plus que Dieu ne dé-<
cerne pas seulement de créer un'univers mais
qu'il décerne encore de créer te meilleur de touacar il nedécerne pas sans connaître .et il ne fait
point de décrets détachés qui ne seraient que desvolontésantécédentes, que nousavons assezexpU'quées~t~istinguees des véritables décrets.
,M.
t/exceMëot~utettr de la ReCBercnede !à Vérïté~
ayant passe de la philosophie à la théologie, pu-blia ennn an fort beau Traité de la Nature etde la
Grâce it Mtvoir à sa manière(comme M.Baylel'a expliquédans ses Pensées diverses sur les Co-
mètes, chap. 2S&)que les évënements qui nais-
sent de l'exécution deslois généralesne sont point
l'objet d'une volonté particulière de Dieu. Il est
vrai que quand on veut une chose, on veut aussien quelque façon tout ce qui y est nécessairementattaché, et ~arconséquent Dieune saurait vouloir
les lois générales, sansvouloir aussi en-quelquefaçon tous les enëtsparttcuHersqui en~doiventnaî-
tre nécessairement; mais il est toujours vrai qu'onne veut pas ces événements particuliers &cause
d'eux-mêmes; et c'est ce qu'on entend, en disant
qu'on ne les vent pas parune fohMK~p<MtCMH~'eet directe. t! n'y apoint de doute que quand Dieu
s'est déterminé à agir au dehors, il n'ait fait choix
d'une manière d'agir qui fut digne de l'Être sou-
verainement parfait, c'est a~direqui fut Infiniment
simple et uniforme, et néanmoins d'une fëconditéinunie. On peut même s'imaginer que cette ma-nière d'agir par des oo~<~s ~<M'a<Mla! a paru
préférable, quoiqu'il en dut résulter quelquesévè-
(St9)nements auperaMft etmême mauvais en teapre-'nant &'part, c~ést ce que j'ajoute}, a une aWre
manière plus composéeet plus réguHère, selonce
Père.Ri~t n'est plus propre quecette supposition
( au sent&méntdé M.Bayle,lorsqu'il écrivait ses
Pensées sar les Comètes) &résoudre mitte diHi-
CMttesqa~Ofait contre la Previdencedtvine. De-
maadep & Meu(<<«-~) pourquoi il a fait des
choses qut servent à rendre les hommes plus
nt~chaats, caserait demander pourquoi. Dieua
exécuté sonplan {qui ne peut être qu'tnnnimentbeaa ) par les voies les'plus simptes et les plus
uttitbfmes; et pourquot, parunecompMcation dedécrets qui s'entrecoupassent incessamment, il
n'a point empêché le mauvais usageda libre ar-
bitre dé r&ommeiH-~<Mt<e,que tes miracles
étant des volontésparticulières, doivent avoir
une an digne de. Dieuo.Sur ces foïtdemeBtt. H~attde bonnesréCessioM
(ch. 2Si ) touchant l'injustice de ceux qui se plai-
gnent de la prospérité des méchants, «Je ne ferai
point scrupule (dit-il) de dire que tout ceux qui
trouvent étrange la prospérité des méchants,ont Mès-peMmédité sur la nature de Dieu, et
qu'ils ont téduit les obligationsd'une cause qui
gouverne toutes choses, la mesure d'une pro-vidence.tout-fa~t subalterne', ce qui est d'wt
petit esprit ~uei doncHi faudrait que Dieu
âpres avoir fait des causes libres et des causes
nécessaires, par un mélange inBniment propreà faire éclater les merveilles d&sa sagesse in-
nnle, eût établi des lois conformes à la nature
des causes libres, mais si peu Ûxes,que le moin-
dre chagrin qui arriverait &unhomme, les bou-
leverserait entièrement, à la ruine'de la liberté
humaine ? Un simple gouverneurde vitle se fera
moquer de Mi, s'il change ses règlements et ses
(3M!J
t ordresautant de fois qu'il pMta quelqu'un de~urmuref contre lui; et Dieu, dont les loisregardent un bien aussi universel que peutêtre tout ce qui nous est visible n'y a aa part
que comme un petit accessoire!, sera tenu dedérogera sesleis, parce qu'elles neplairont pasaujourd'hui l'un, demainà Fautre paMe que
t tantôt un superstitieux, jugeât~ fauMement
qu'un mos«trepr6«age quelque chose, deIlneste, passera de son errear &unMenace Cfi.
minet tantôt une toane âme, qui néanmoinsne faitpas assez de cas de la vertu, pour croire
qu'on est assezbien puni quandon n'en a point.se scandaliseradece qu'un méchant homme de-vient riche et jouit d'une santé vigoureuse P'Peut-on se faire des idéesplus faussesd'une pro-vidence généraie?Et puisque tout le mondeconvient que cette loi de la nature t.o ioft t'em'
t porte sur ie faible, a été posée fort sagement,et qu'H serait ridicule de prétendre que lors-
qu'une pierre tombe sur un vase'fragile, quifait les délicesde son maître, Dieu doit déroger
» à cette loi pour épargner duchagrin acemattre-
la;nafaut*il pas~avouer qu'il est ridicule ausside prétendre que Dieu doit déroger à la même
loi, pour empêcher qu'un. méchant homme ne
s'enrichisse de la dépouilled'un homme de bien?P
Plus le méchant homme se met au-dessus des
inspirations de la conscience et de l'honneur,
plus snrpasse-t-il en force l'homme de bien; de
sorte que s'il entreprend l'homme de Men, il
faut, selon le cours de la nature, qu'il le ruine;et s'ils sont employésdans lesOnancestous deux,il faut, selon le même cours de la nature, que le
méchants'enrichisse plu~que l'homme de bien.tout de même qu'un teu violent dévore plus de
bois qu'un feu de paille. Ceux qui voudraient
-~<M)t'~
qu'un méchant homme devintmalade, sontquel-quefois aussi injustes que ceux qui voudratentqu'une pierre qui tombesur un verre, ne le cas-sât point; car de ta manièrequ'il a ses organescomposés, ni tes aliments qu'il prend, ni l'air
qu'il respire, ne sont capables, selon les lois na-turelles, de préjudicier a sa santé. SI bien que
ceux qui se plaignent de sa santé, se plaignent,tde ce que Dieu ne viole pas les lois qu'il a éta-
blies en quoi ils sont d'autant plus injustes,que par des combinaisons et des enchaînementsdont Dieu seul était capable, il arrive assez sou-vent que le cours deJa nature amène la punition
dajpêcitéw.C'est grand dommage que M.Bayle a quitté si
tôt le chemin oti H était entre si heureusement,de raisonner en faveur de la Providence, car ilaurait fait grand bruit, et en disant de belles cho-Ms, H en aurait dit de bonnes en même temps.Je suis d'accord avec le révérend Père Mallebran-cne, que Dieu fait les choses de la manière laplus digne de lui. Maisje vais un peu plus loin
que lui, a l'égard des volontés ~m~t<c~< par-ttCMM~M.CommeDieu ne saurait rien faire sansraison, lors même qu'il agit miraculeusement, il
s'ensuit qu'it n'a aucune volonté sur les évène-ments individuels, qui ne soit une conséquenced'une vérité ou d'une volonté générale. Ainsi jedirais que Dieu n'a jamais de ~OK<<~p<M'~CMM<res, teHësqucce Père entend, c'est-à-dire, par-t~eMK<i! pi~MfM.
Je crois mêmeque les Mt~*<tc<Mn'ont rien encela qut les'distingue des autres événements; cardes raisons d'un ordre supérieur à celui de lanature h} portent à les foiré. Ainst Je ne dirais
polMavecce Père, que Dieu déroge aux lois gêné'Mies, toutes les tels que l'ordre le veut il ne
H.
(S22)
abroge &une loi que par une tôt plus appMcaMe,
< ce que l'ordre veutno saurait manquer d'être
conforme&la règle de l'ordre, qui est du nom-
lare deslois générales, Le caMCteMdes-miracles
( pris dans le sens le plus rigoureux) est, qu'on
ne tes saurait expliquer par les natures des~chosea
c~es. C'est pourquoi, si Dieu faisait une loi g~
neraie, qui portat que les corps e'atUpasseatles,
uns les autres, H n'en saurait obtenir i'executtoa
que par des miractes perpctue!s.Etde même, si
B!ec voulait que les organes des corps humains
xe conformassent a~c tes volontés de i'ame<sui*
vaut <e des e<MMMeeeM~MMettM,cette
loi ne s'exécuterait aussi que par des miractes
p~rpetueb.Ainsi il faut juget que parmi les règles gén~
tates qui ne sont pas absolument nécessaires,i
bien choisit celles quf sont tes plus naturelles,
dont il est le plus aisé d6 rendre raison et qui
servent aussi le plus à rendre raison d'autres cuo-
::ps. C'est ce qui est sans doute lèptus~eau et le
pins revenant et quand ~<~Me <<et&<tMneM<e
~<<tM<e ne serait point nécessaire d'ailleurs, en
écartant lesmiracles superOus~Meml'aurait choisi
parce qu'il est le plus harmoniques t.es voiesde
Dieu sont les plus simples et les plus uniformesc'est qu'il choisit des règles qui se limitent le
moins les unes les autres. Elles sont aussi les
phts fécondes par rapport à la a<NtpMe<~<<«
ootes. C'eMcomme si l'on disait qu'une maison
a été la meilleure qu'on ait pu faire avec la même
dépense. On peut même réduire ces deux condi-
tions, la simplicité et la fécondité, à un seul
ttvantage, qui est de produire le plus de per-
lection qu'il est possible; et par ce moyen, le
système du révérend Père Mallebranche en cela
(M3)
se réduit au mien. Car, si l'cCet était supposé
plus grand, mais~tes voles moins simples, je
CMtsqn'nn pourrait dire que, tout peso et tout
compté, l'eN~t lui-mêmeserait moins grand, fM
estimant non-seulement i'eCietnnal, ma!8 afusst
t'eC~t moyen. Car !e ptMSsage <aiten sorte, la
plus qa'Mse peut~que tes tHoye~M'aoteot~M~aass!
«n qaetquc façon, c'est-a-dtredésiraMes.non-scM*
lement par ce qa'Hs ~M<<mais encore par ce
qu'Ha MM~ Les vo!es plus composées occupent
trop de terrata, trop d'espace, trop de lieu, tropde tentpê q&'OBaurait pu mieuxenxptoycr.
«r, tout se réduisant à ta p!usgrande perfection,OBtevienta notre toi du meilleur. Car la perfec-tion comprend, non-seulement le &«? MMM<<et
ie &<ewpA~~M~ des créatures intetHgentesmaisencore le Me~qui n'est que w~p~t~ et qui
regarde aussi les créatures destituées déraison.
Il s'ensuit que le mal qui est dans les créatures
raisonnables, n'arrive que pan concomitance, non
*pas par des volontés antécédentes, mais par une
volontéconséquente, comme étant enveloppédans
le meilleur plan possible; et le,bien métaphysi-
que qui comprend tout, est cause qu'il faut donner
place quelquefois au mal physique et au mal
moral, commeje l'aidée expliqué plus d'une fois.
ML
Étant en France, je tommuoiquai &M.Arnaud
<mdialogueque j'avais fait enlatin sur la causedu
mal et sur la justice de Dieu c'était non-seulement
avant ses disputes avec le révérend Père Malle-
branche, mais même avant que le livre de la Re-
cherche de la vérité parût. Ceprincipe que je sou-
Uensici. savoir. que le péché avait été permis a
eaase qu'il avait été enveloppé dans le meittcm
( M&fpian de rmnveM, yéM)itdé)&employé, et M Ar-
naud ne parut point s'en eCaroucher.Maisles~ pe-tits démeléaqu~l a eusdepuis avecce Père, tut ontdonné sujet d'examiner eeMe matiëre avec plusd'attenthH), et d'en juger plus sévèrement.<:epen<dantje ne suis pas tout a fait content de ta manièredont la chMe est exprimée ici par M. Buyle;et jene suis point d'opinion aqu'un plan pins composé<et moins fécondpuisse être plus capablede pré-
venir les irrégularités tes régies sont les vo.
tontes générâtes plus on observe de régies, plus
y a-t-ilde rêgutarité ia simplicitéetta Mcenditésont le but des régies On m'objectera qu'un sys-tème fort uni sera sans irrégularités. Je répondsquece serait uneirrégularité d'être trop uni, cela
choquerait tes règles de l'harmonie. Et c<<A«f<M<M<
r<<<e<M!*cAcMhtqui <empef e&e<va<<<M<eM!.Jeorois donc que Dieu peut suivre un plan simple,fécond, réguiier~mais je ne crois pas queceluiqui<*stle meilleur.et le plus régulier soit toujourscom-mode.en. môme temps Matesles créatures, et jele juge p<M«:~r~ cap celui que Dieu a choisinet'fst pas. Je l'ai pourtant encore montré prioriAansdes exemplespris des mathématiques, et j'endonnerai un tantôt. Un origéniste qui voudra queceltes qui sont rationnelles deviennenttoutes enttn
heureuses, sera encore plus aisé à contenter. tt
dira, à l'imitation de ce quedit saint Paul des souf-frances de cette vie. que celles qui sont finies.ne
peuvent point entrer en~comparaisooavecun bon-heur étemel.
Cequi trompe en.MMemat!ëMest, cemmej'ai~Kjàremarqué, qu'on se trouve porté à croire que
<*equiest le meilleur dans le toot, est ie meilleur
aussi qui soit possiMedans chaquepartie. Onrai-sonne ainsi en géométrie, quand il s'agit <t6MM~
<M5)<n<<et <)t<MttM<s.Si te chemin d'A &Bqu'on seproposeest !o ptuacourt qu'Hest possible, et si cechetMnpasse par C, Hfaut que le chemin d'A à C.partie du premier, soit aussi te pluscourt qu'itestpossiMe.Mais la conséquence'de !a~«!M~~&à la~<!«~ne va pas toujours bien, non plus quecellequ'on UFt~des~gauxauxsemblables; car les~n~zsont ceux;dontla quantité est~amême et les <ent-t~~sont ceux qui ne dittèrent point selon lesqualités. Feu M.Sturmius, mathématicien.célèbreà Altorf, étant en HoMaadedaassa jeunesse, y fitimprimer un petit livre sous le titre d'BMcK<<e<eo.<&oKeMa,QuiHacnade donner des règtes exacteset générâtes dans des matières non mathémati-ques, encouragé a <:eiaparfeu M.ErhardWeigei,qui avait été senprécepteur. Dans ce livreil trans-fère aux semblables ce qu'Euclide avait dit deségaux, et il forme cet axiome St<taHH&M<a<MM~HHMiE[,~<<!<ttM<«Ntt<M!,maisil fallut tant delimitations pour excusercette règle nouvelle, qu'ilaurait été mieux, à mon&vis, de renoncer d'abordavec restriction, en disant ~t ~NtMK6<M<tWt<Mt<t<M<M~tMt<«e~<o<<tMMtt~!tt~M!.Aussi tes g~omètres ont souvent coutume de demander Me~<<Mt<~Mt~<tMt<M!,~e<<et &<MMM<6rpC«<a.
Cette diBërenceentre la quantité~t ta quatitépa.ratt aussi daMnoire cas. M partie du plus courtchemin entre deux extrémités, est aussi le pluscourt chemin entre les extrémitésde cette partiemais ta parti~du meilleur tout n'est pas nécessai-remenMe meiUeur qu'on pouvait faire de cettepartie, puisque la partie d'une bellechose n'est pastoujours belle, pouvant être tirée du tout, ou-prisedans to toutd'une manièweirrégutière. SHabontéft la, bèauté consistaient toujours dans quelquechose~absotu et d'uniCarme, commel'étendue, !a
(??) l
matièfe, l'or~,l'eau'~t autres corps supposés ho-mogènesou similaires, Mfaudrait dire que la par-tie du bon et du beau ~era~BëMeet benne commele tout, puisqu'elle serait toujours ressemblante antout mais u n'en est pas ainsi pour les choses re-ia~ives.Gn exemptepris;de t& géométrieseca pro-pteaexpUquermapensee.
M y a mte espèce de ~<~MR~<Meque M. JMOgiasde Hambpm'g~un dès plus exceHentsnommes desontemps, appelait etnp~Wq~. iEMese sert d'ex-périencesdémonstratives, et prouve plusieurs pro.posUionsd'EucIMe, mais- particuMèrementceHesqui regardent PegalKede deux Ngures, en coupanti'une en pièces, et en rejoignanteea piècespour-enfaire l'autre. Be cette maniëre; encoupant, commeil faut. en parties les carrés des deux cotés dutriangle rectangle,et arrangeant ces pardescommeHfaut, on en fait le carré de l'hypoténuse; c'estdémontrer empiriqaement la quarante~ septièmepropositiondu premter livre d'Euclidë. Or,supposéque quelques-unes deces pièces prises des deuxmoindres carrés se perdent, il manquera quelquecaose au grand carré qu'on en doit former; et cecomposédéfectueux, bien loin deplaire; sera d'une
laideur choquante.Et si tes piècesqui sont restées,et qui composentle~composéfautif, étaientprisesdétachéessans aucun égard au grand carré qu'ellesdoitent contribuer ~.iarmep~onies rangerait toutautrement entre elles pour 4aire un composépas-sable.Maisdes que les pièceségarées se retrouve-
ront, et qu'on remplica le videdécomposé fautif,Menproviendraunechose beUe et régulière, quiesUe grand carré entier et~ce composé accompli).eraMen plus beau quelle composé passable quiavait été fait des seules pièces qu'on' n'avait pointégarées, te composé accompli.répend à l'universtout entier et le composé fautif, qui est une partie
(sar.)
de raccompB~ répond a quelque patHe'de t'unt-
veM«~ nouatrouvons desdéfaut que l'Auteavdes
choses at8oum!rt~,parce qu~autremeot, s'il avaitvouluréformer cette partie fautive, et enfaire an
composé-passable,le tout n'aurait pas été si beau;car les parties du composé fautif, rangées mieux
ppurpo faire ua composépassabte, n'auraient puêtre employëeKMMnmei! jEMtt à fQfmeple composétotal et parMt. Thomasd'Aquina eotrevn cesche-
ses, ÏOMqu'ila dit: ~d p<~t<<e~<eHt~tt6eftM<<we<~per<~<, M~~e~ at~MCMt <<!C~w 6c~«a<~in parte, ut /<!CM«!M~K~M<MMt~<Mtt<<t«<in toto.
(Thom.contra sent. Mb.2, c. 7L) Thomas 6ata.
kerus dans ses notes sur le livre de MarcAurele,(Itb. 5, cap. S, c&ezM.Bayte),cite aussi des pa&-sages des auteurs, qui disent que l&ma! des par-ties est souvent le .bien du tout
t~L'innnitê des possibles quelque grande qu'elle
soit, ne t'est pas plus que cette de ta sagesse de
Dleu, qui connaît'tous les possibles. Onpeutmemedire que; si cette sagesse ne surpasse point les pos-sibles extensivement,' puisque les objets de' l'en-tendementne sauraient 'atter au-deta du possible,
qui en un sens est seul mteltigibte.ette les sur-
passe intensivement, à cause des combinaisons in-
linimentintinies qu'eMeen fait, et d'autant de ré-
Hextonsqu'ettefaitta-déssus. La sagesse de Dieu,
non contente d'embrasser tous tes possibles, les
pcnètre~les compare, le~pèse les uns contre IiM
autres, pour en estimer tes degrésde perfectionou
d'imperfection, le fort et le faible, le bien et le
mal cite va même au-delà. des combinaisons fi-
nies, elle en fait une innnite d'inames, c'est-à-dire
une infinité de suites possibles de l'univers, dont
chacune contient une infinité de créature; et par
(338)
ce moyen la sagesse divinedistribue tous les pos-siblesqu'elle avait déjà envisagéspart, en autant
de systèmes universels, qu'elle compare encoreentre eux;et le résuitat de toutes ces comparai.sons etréOexibnS, est le choix du meilleurd'entretous ces systèmespossiblesque la sagessefait poursatisfaire pleinement Ma bonté; ce qui est juste-mentté pian de l'univers actuel. Et toutes ces ope.rations de l'ëntpndemeat divin, quoiqu'ellesaient
entre elles un ordre et une priorité dénature, sefont toujours ensemble, sans qui! y ait entre elles
aucuneprioritedetemps.En considérant attentiveatent ces choses, j'es-
père qu'on aura une autre idée de la grandeur des
perfectionsdivines, et surtout de la sagesse et dela bonté de Dieu, que ne sauraient avoir ceux qui&nt agir Dieu comme au hasard, sans sujet et sansraison. Et je ne vois pas comment ils pourraientéviter un sentiment si étrange, à moins qu'ils nereconnussent qu'il y a des raisons du choix de
Dieu, et que ces raisons sont tirées de sa bontéd'où il sui~nêcessairement que ce qui a été choisi
a eu l'avantage de la bonté sur ce qui n'a point étéchoisi, et par conséquent qu'il. est le meilleur detous lés possibles. Le meilleur nesaurait être sur-
passé enbonté, et on ne limite point ia puissancede Dieu, en disant qu'it ne saurait faire l'impossi-Me. Est-il possible, disait M.Bayle, qu'il n'y ait
point de meilleur plan quecelui que Dieu a exé-cute? Oo répond que cela est très-possibleetmêmenécessaire, savoir qu'ti n'y en ait point: autre-méat Dieu l'aurait prêtre.
Nousavons assez établi. ce semble, qu'eatre tousles plans possibles de l'univers, il yena wnmeil-leur que tons tes autres, et que Mea c'a point.manquer te choisir.
( 829)
TRO!S!ÊMEPARTIE,
KonsvoH&déBarrassésennndelacàasemoraledu mai moral le ma< ~~Me, c'eat-a-dire, !easoMaraïMes les mMëres, nous embarrasseront.mo~t étant des suites du mal moraL Pœ~a ~t*H<~MMt~6Mt<M~$,9MC<<<M~«~e<nne<tKmae-«c~, suivant Grotius.t'en paUt, parce qu'on aagi; ron souERfedu mai, parce qu'on fait mal
~o~fm'aMMaMMfttoftmtJV<M<<Mt(M.
Il estvrai qu'on souffre souventpour ié9 mau-vaisesactions d'autrui; mais torsqn'on n'a point depart au crime, l'on doit tenir pour certain que cessouffrancesnouspréparent un plusgrand bonheur.La question du mal pA~~Me.c'est-à-dire, de Fo-riginedes souCrances, des diuïcuttés communesaveccelle de l'origine du.mai M~~pA~~Me, dontles monstfeset tesautres irrégularités apparentesde l'univers fournissentdes exemples. Maisil fautjuger qu'encoreles souffranceset les monstressontdans l'ordre, et il est bon de considérer, non'seu-lement qu'il valait mieux admettre-ces défautsetces monstres, que de violer les lois générales,commeraisonne quelquefbis~eR. P.Maltebranche;mais aussi que ces monstres mêmes sont dans lestègles, et se trouvent conformes à des volontésgénérales, quoique nous ne soyons point capablesde démêler cette conformité. C'est comme il y aquelquefoisdes apparencesd'irrégularités dans lesmathématiques, qui se terminent enfin dans un
grandOEdre.quandonaMhevedelesapprofondtr:
(3M)c'estpoMquoij'aidéj~remarquecMessu~,quadansmesprincipes, tousIesévenemeBtsindividueIs.sansexception, sont des suitesdes volontésgénérâtes.
Onne doitpoint s'étonner queje tâche d'éclaircir
ces choses par des comparaisonsprises desmathé.
matiques pures, où tout va dans l'ordre, <t où il y
a moyëade tes démêlerpar uneméditatioaexacte,
qui nous fait jouir, pour ainsi dire, de la vue des
idées deMea. Onpeut proposer une suite ou <~M
dénombrestout h fait itréguliëre enapparence, où
tes nombres croissent ~t diminuent variablement
sans qu'il y paraisse aucun ordre; et cependant
celui qui saur~ iactef du~MBre,et qui entendra
l'origine et la constructionde cette suite de nom-
bres, pourra donner une règle, laquelie étant bien
entendue, fera voir que la série est tout fait ré-
guliers. et'qu'elle a même de Belles ~opriétés. On
te peutrendre encore plussensibledans les lignesune ligne peut avoirdes tours et des retours; des
hauts et des bas; des points derebroussementet
des points d'inflexion,des interruptions, et d'autres
variétés, de telle 1 sortequ'onn'y voie ni rime, ni
raison; surtout.en ne considérant'qu'uMepartie de
la ligne; et cependant it'se peut qu'on CMpuisse
donne~l'equationet la construction dans laquelleNn géom&tretrouverait la rai'son'eMsconvenance
de toutes ces prétendues irrégularités et voila
commentil faut encore~ugerdecelles des monstres,et d'autce~pfétendas dé&NMdans ~'univers.
C'est dans ce sensqu'on peut employerce beaumot d&saint Bernard ( Ep;27~ ad Eagen. tM) Of-
<«~e<~Mtt«tt'Mt, M<?M~t~<ef<<M~tordinate ~eft
at~M Nest dans le grandordre qu*ilyait quel*
que petit désordre?et l'on peut mêmedire que c&
petit désordren'est qu'apparentdans Ictout, et il
n'est pas même apparentpattrapport a latelicitéde
eeuxqui se mettent daas la voiede l'ordre.
(8M)oEnparlât des monstres, j'entends encore quaa<
tité d'autres défauts apparents. Nous ne connais-sons presque que la superficie denotre globe,nousne pénétrons guère dans son intérieur, au-delàdequelquescentaines de toises ce que nous trouvonsdans cette écorcedu globeparait l'eCetde quelquesgrands Bouleversements.Hsemble que ce globe aété un jour en feu, et que les rochers qui font labase de cette écorce de la terre, sont des scoriesrestées d'une grande fusion; on trouve dans leursentrailles des productions de métaux et d&miné-raux, qui ressemMentfort a celles qui viennentdénos fourneaux et la mertout entière peut-êtreuneespèce d'o~MMKpef <<eK~MtM~ttcomme Fhuite detartre se fait dans un lieu humide. Car lorsque lasurface de taterre s'était refroidie après te grandincendie, l'humidité que le feu avaitpoussée dansl'air, est retombée sur la terre, en a'tavéla surface,et a dissouset imbibé le sel Sxeresté dans les cen-dres, et a rempîi'enSn cette grande cavité de lasurfacede notreglobepour fairel'Océanplein d'uneeausaléet
Mais après le feu, il faut juger que la terre etl'eau n'ont pas moinsfait deravages; peut-être quela croûte formée par le refroidissement;qu4avaitsouselle de grandes cavités, est tombée,de sorteque nous n'habitons que sur des ruines, commeentre autres M. ThomasBurnet, chapeIattfduCMtroidela Grande-Bretagne, a fort bien remarqué;iet plusieurs déluges et inondations ont laissé dessédiments, dont on trouve des traces et des restesqui font ~oir que la mer a été damstés lieux qui ensont- les-pluséloignésaujourd'hui. Maisces Boule*versements ont enfin cessé, etie globe a pris làforme-que Bot)s~voyons.Mo!seinsinue ces grandschangementsen peu de mots la séparationde Mlumière et des ténèbres indique la fasion causée
(332)
par le feu et la séparation do l'humide et du sec
marquele&éMetsdes inondations. Maiequi ns voit-
queceadésordres ont servi a mener les chosesau
point OQelles se trouvent présentement, que nomleur devonsnos richesses et nos commodités, et
que C'est par leur moyen que ce globe est devenu
propre a être cultivé par nos soins? CesdésordressontaH~sdans rordre~ t<esdésordres, vrais ou ap.
parents, que nous voyonsde loin, sont les taches
dmoleitet testcom~te~: ma!s nous ne sayonapas
ie~ usagesqu'eues apportent, ni e qu'il y a de r~
gié, Hyaeuua temp~que les pianètes passai.~pour desétoiles errantes, maintenant leur mouve-
ment se trouve régulier peut-être qu'il en est de.
mêmedes comètes la postérité le saura.On ne compte point parmi les désordres l'iné-
galité des conditions, et M.Jaquetot a raison dedemander à ceux qtfi voudraient que tout fut éga-lement parfait, pourquoi les rochers ne sont pascouronnés de feuilles et de Oeurs pourquoi les
fourmis ne sont point des paons. Et s'il faltait de
l'égalité partout, le- pauvre présenterait requêtecontre le riche, le valet contre le maître. Mne
faut pas que lés tuyaux d'un jeu d'orgues soientégaux. M. Bayle dira, qu'il y a de la différence
entre une privation du bien et un désordre entreun désordre dans les choses inanimées, qui est
purement métaphysique, et un désordre dans lescréatures raisonnables qui consiste dans le crimeet dans tes souffrances. Ma raison de les distin-
guer. et nous avons raison de les joindre ensem-
ble. Dieu ne néglige point les choses inanimées;ejeltessont insensibles, mais Dieu est sensible pourelles, tl ne néglige point les animaux; ils n'ont
point d'intelligence, mais Dieu en a pour eux.H se reprocherait le moindre défaut véritablequtaérait dans l'univers, quand mème U ne sprtt!taperçu de personne.
(?3} p
MsemMeque M. Bayte n'approuve point quetesdésordres qui peuvent être dans lé~choses ina-nimées,entrent en comparaisonavecceuxqui trou-Ment la paix et la félicité des créatures raison-nables; ni qu'on fonde en partie la permissiondu vice sur le soin d'éviter le dérangement deslois des mouvementé. On en pourrait conclure,selonlui (Réponseposthumea M.Jaquelot, p. i8a),
queDieu n'a créé le monde que pour faire voirsa science infinie de l'architecture et dé la mé-
caniqué, sans que son attribut dé bon et d'amidela vertu ait eu aucune part à la constructionde ce grand ouvrage. Ce Bien ne se piqueraitque de science il aimerait mieux laisser périrtout le genre humain, que de souffrir quequei<ques atomes ait!ent plus vite ou plus lentementque tes lois générâtesne le demandent JM.Bayle
n'aurait point fait cette opposition, s'ii avait étéinformé du système de l'harmonie générale queje conçois, et qui porté que le règne des causese~cientes et celui des causes finales, «tnt pa-titMètesentre eux, que Dieu n'a pas moins laqualité du meilleur monarque, que celle du plusgrand architecte; que la matière est disposée eniiorte que les loisdu mouvementservent au meti.leur gouvernement des esprits et qu'il se trou-vera par conséquent qu'il a obtenu le plus debien qu'il est possible, pourvu qu'on compte lesbiens métaphysiques, physiques et moraux ça-Stable.
M.
Laissonslà !esb6tes, et revenons aux créature*raisonnables.C'est par rapport à. ellesqueM.Bayle"gite cette question S'il y a plus de mai physi~que de bien physique dans le monde P( Mp.auxquestions d'un provincial, cb. 76,tom.2.1 fouria bien décider, il f&utexpliquer on quoi ces bichs
(MfH1
consistent. Noua convenons que le mal, physiquen'est autre chose que le déplaisir, et je tomprondslà-dessous la douleur, le chagrin, et toute autre
sorte d'incommodité. Maisle'bien phystqMCcon-
siste-t-il uniquement dans le platsir? M.Baylepa-rait être dans ce sentiment; maisje suis d'opi-nion qn'U consiste encore dans un état moyen,têt queceint de ta santé. L'onest assezbien, quandon n'a point de mai c'est un dégrevé la sagessede n'avoir rien de la Mie~
S~MttMprima.est,S(H<<<<MearatMe.
-Cest.comme on est fort toaabte, quand on ne
saurait être Mâm6 avec justice
Si non«ttptt&or,Mt<tM/Mtaudiset'tt.
Etsnree pied-t&,tous les sentiments qui aenons
déplaisent pas, tous les exercices de nos forces
qui ne nous incommodent point, et dont l'empê-chement nous incommoderait, sont des biens 1
physiques, lors,même qu'ils ne nous causentau- 1cun plaisr; car leur privation est un mal physi-que. Aussine nous apercevons-nousdu bien de ia
santé, et d'autres biens semblables, que lorsquenous en sommes privés. Et sur ce pied-là j'ose-rais soutenir que même en cette vie les biens sur-
passent les maux, que nos commoditéssurpassentnos incommodités, et queM. Descartes a eu rai- 1son d'écrire ( tom.1. lettre 9 ), <-quela raison na- f
turelle nous apprend que nous avons plus def
biens que de maux en cette vie*.
t,tl faut ajouter que l'usage trop fréquent et !a
grandeur des plaisirs, serait nn très-grand mat.
My en a qu'Hippocratea comparés avec le haut- `
mal, e~Scioppius ne Bt que semblant sans doute
de porter cnv~Mtx passereaux,pour badiner agréa-
(335)ment dans un ouvrage sayaat, .jnaia plus quebadin. Les viandes de haut goût font tort a lasanté, et diminuentJadéticatease. d'un sentimentexquis; et généralement les plaisirs corporel<ontune espèce do dépenseen esprits. quoiqu'ilssoient mieux Dëparésdans les umaque dans lesautres.
cependant, pour prouver que le mal surpassete bien, on cite M. de ta Mothe le Vayer(LettreM<t)t qui n'eût point voulu revenir au monde,s'il eùHaUu qu'H jouâUe même rôle que la Pro-vidence lui avait déjà imposé. Mais f ai déjà ditque: je crois qu'on accepterait îa proposition decetui ~ui pourrait renouer le at de la Parque, sion nous promettait un nouveau rôle, quoiqu'il nedût pas être meilleur que le premier. Ainsi, de ceque M.de ta Mothe le Vayer a dit, il ne s'ensuitpoint qu'il n'eût point voûta du rMequ'Havait déj&joué, s'ii eût été nouveau, commeil semble queM.Bayle le prend.
Les plaisirs de l'esprit sont les ~tus purs-et lesplus utiles pour faire durer la joie. Cardan, dé{àvieillard, était si content-deson état, qu'il protestaavecserment qu'il ne le changerait pas avecceluid'un jeune homme des plus riches, mais igno-rant. M. de la Mothe le Vayer le rapporte lui-même sans le critiquer. M paraît que le savoira des charmes qui ne sauraient être conçus parceux qui ne les ont point goûtés. Je n'entends pasun simple savoir des faits sans celui des raisons.mais tel que celui de Cardan, qui était etïective-ment un grand homme avec tous ses défauts, ettarait étë'incbmparaMesaasces détauts.
Fe<Mc,~atpc<M<<fef«ttt<!ogaeMet'eMtM<t</t~«emehMomnMet Ma.MMttte/Nf«MSt<&/<MtB«K&<M.
(3M)Cen'est pas peu de chose d'être content de Mea
etde l'univers, de ne point craindre ce qui nouaest destiné, -ai de 8e plaindre de ce qui nous ar-
rive la connaissance des vrais principes nous
donne cet sfvantage,tout autrequeeelut queles
stoïciens et tes épicuriens tiraient de leur philo-
sophie. N y a autant de différence entre la véri.
table morale et la leur, qu'il y en a entre la joie
et la pat!enee cartenr traoquMUten'était fondée
que sur la nécessite la notre le doit être sur la
perfection et sur la béante des choses,sw notre
propre félicité.
Mais que dirons<nousdes douleurs corporelles?
ne peuvent-elles pas être assez aigres pour in-
terrompre cette tranqnMntédu sage? Aristote en
demeure d'accord; les stoïciens étaient d'un au-
tre sentiment, et même les épicuriens. M. Des-
cartes a renouvelé celui de ces philosophes <i
dit dans la Lettre qu'on vient de citer, que.même parmi les plus tristes accidents et ios
plus pressantes douleurs, on y peut toujoursêtre content, pourvu qu'on sache user de,la rai-
son M.Bayle dit là-dessus ( Rep.auprov. t. 3
eh. i&7, pag. 99t), 'que c'est ne rien dire, que
c'est nous marquer un remëde dont presque per-sonne ne sait la préparation Je tiens que la
chose n'est point impossible, et que les hommes
y pourraient parvenir &force de méditatton et
d'exercice. Car sans parler des vrais martyrs, et
de ceux qui ont été assistés extraordinairemeMt
d'en haut. il y en a eu de faux qui les ont imi-
tés et cet esclaveespagnolqui tua le gouverneurr
carthaginois., pour venger son maître,, et qui e)~
témoigna beaucoup de joie dans les plus grand.tourments, peut fairehonte aux philosophes.Pour-
quoin'irait-on pas aussi loin que lui? Onpeut dire
un avantage, comme d'un désavantage
CftHtt!pefMt<Mt«<<rt~gM<MttM~MampotMt.
~387)
:'MNous avonsétabli que !c libre arbitre est la cause
prochaine dumat(te coulpe, et ensuite du mal de
peine quoiqu'il soit vrai que l'imperfection origi-nale descréatures qui se trouve représentée dans
tes idées éternelles. en est la première et la pluséloignée. Cependant M.Eay!o s'oppose tonjours M
cet usage du libre arbitre, il ne veut pas qu'onlui attribue la cause du ma! il faut écouter ses
objeottoas, ma!s auparavant il seraboa d'ectaircir
encore davantage la nature de la liberté. Nousavons fait voir que la liberté, telle qu'unla de-
mande dans les eco!esthéologiques. consiste dans
!'tM~eM~eKee,qm enveloppe une connaissance
distinctede l'objet deta délibération daas ia spoM-M~t~, avec taqueUcnous nousdéterminons et
dans !a contingence, c'est-à-dire dans l'exclusion
de la nécessité logique oumétaphysique. L'intelli-
gence est comme i'âme de la liberté, et le reste
en est'comme le corps et la base. La substancelibre se détermine par ette-meme, et cela suivant
le motif du bien aperçu par l'entendement quit'incHne sans la nécessiter et toutes les condi-
tionsde la liberté sont comprises dans ce peu de
mots.11est bon cependant de faire voir que l'im-
perfection qui se trouve <tans nos connaissances
et dans notre spontanéité, et la détermination iu-
faitMMequi est enveloppéedans notre contingence,ne détruisent point la liberté ni la contingence.
Notreconnaissanceest de deux sortes distincte,ou confuse. La connaissance distincte, ou i'Mt-
teMt~Nce. a lieu dans le véritable usage de la
raison; mais tes sens nous fournissent des pen-
sées confuses. Et nous pouvons dire que nous
sommes exempts d'esclavage, en tant que nous
agissons avec une connaissance distincte; maisM
(S38)
que nous sommes asservis aux passions, en tant
que nos perceptions sont confuses. C'est dans ce
sens que nous n'avons pas toute la liberté d'esprit
qui serait à souhaiter, et que nous pouvons direavec saint Augustin, qu'étant assujettis au péché,Nousavons la liberté d'un esclave. Cependant un
esclave, tout esclavequ'il est, ne laisse pas d'avoirla liberté de choisir conformément a l'état e~ilse trouve, quoiqu'il se trouve le plus souventdac<la dure nécessite dechoisit entredeuxmaux, parcequ'une force supérieure ne te laisse pas arriveraux biens ou il aspire. Et ce que les MeaseHacontrainte font en un esclave, se fait en nous parles passions, dont la violenceest douce, mais,n'enest pas moinspernicieuse. Nous ne voulons, à la
vérité, que ce qui nousplait: mais par malheur,ce qui nous piait à présent, est souvent un vraimal, qui nous déplairait, si nous avions tes yeuxde l'entendement ouverts. Cependant ce mauvais
état où est l'esclave, et celui ou nous sommes,n'empêche pas que nous ne fassionsun choix libre
( aussibien que lui ) de ce qui nous platt le plus,dans l'état où nous sommes réduits, suivant nosforces et nos connaissances présentes.
Pour ce qui est de la ~MMt<Mt~tj[~ellenous
appartient en tant que nous avons en nous le prin-cipe de nos actions, commeAristote l'a fort bien
compris. Il est vrai que les impressionsdes chosesextérieures nous détournent souvent de notre che-
min, et qu'on a cru communément, qu'au moinsà cet égard, une partie des principes de nos ac-
tions étafthors de nous; et j'avouequ'on est obligéde parler ainsi eh s'accommodant au langagepopulaire, ce 'qu'on peut faire dans un certain
sens, sansMesserl~verité: mats quand il s'agitde s'expliquer exactement, je maintiens que notre
spontanéité ne souffre point d'exception, et que
{339)1tes choses extérieures n'ont point d'inNuoncephy-sique snraous, à parler dans la rigueur philoso-phique. :j
Pour mieux entendre ce point. Mfaut savoirqu'une spontanéité exacte nous est commune avectoutes les substances simples, et que dans la subs-tance Intelligente ou libre, elle devient un em-pire sur ses actions. Ce qui ne peut être mieuxexpliqué que par le système <~ <*A<tfMtOMMpf~M-A~< que j'ai proposé il y a déjà plusieurs an-nées. J'y tais voir que natureiiement chaque subs-tance simple a de la perception, et que son indi-viduatité consiste dans la loi perpétueUequi faitla suite des perceptions qui lui sont affectées, etqui naissent naturellement !es unes des autres,pour représenter le corps qui lui est assigné, etpar son moyen l'univers entier, suivant le pointde vue propre àcette substance simple, sans qu'elleait besoin de recevoir aucune inOuencephysiquedu corps: comme le corps aussi de son côté s'ac-commode aux volontés de l'âme par ses propreslois, et par conséquent ne lui obéit qu'autant queces lois te portent. D'où il s'ensuit que l'âme adonc en elle-même une parfaite spontanéité, ensorte qu'elle ne dépend que de Dieuet d'elle-mêmedanssesactions.
!V.
Nousavonsété bien aises de représenter et d'ap-puyer ces raisonnements de M.Bayle contre lin-différencevague, tant pour éclaircir la matière,que pour l'opposer à lui-même, et pour faire voir
qu'il ne devait donc point se plaindre de la préten-due nécessité imposée a Dieu de choisir le mieux
qu'il estpossible..Car, ou Dieuagira par une indiSë-reoce vague et au hasard, ou bien il agira par ca-
priceou par quelqu'autre passion, ou enBnil doit
(MO)
agir par une incnnation prévalantede la raison <nnle porte an meilleur. Mais les passions qui yien-nent de la perception confuse d'un bien apparent,ne sauraient avoir lieu en Bien, et l'indinerencovague est quelque chose de chimérique. il, n'y a
donc que la plus forte raison qui puisse régter lechoix de Dieu.~'est une imperfection de notre li'berté, qui fait quenous pondonschoisir te mal aulieu du bien, un plus grand mal au lien dumoin-dre mal. le moindre bien au lieu du pins grandMen.Ceia~ient des apparences dit bien et du ma!,qui noustrompent; au lieu que Dieu est toujoursporté au vrai et au plus grand Men.e'est-a-dire,au vrai bien absotument, qu'H ne saurait manquerde connaître.
Cette fausse idée de la liberté, formée par ceuxqui, non contents de t'exempter ,je ne dis pas dè lacontrainte, mais de la nécessitémême, voudraientencore l'exempter de la certitude et de la détermi-nation, c'est-à-dire, de la raison et de la periec-tion, n'a pas laissé de plaire à quelquescholas-tiques, gens quis'embarrassent souvent dans leurasubtintés, et prennent la paille des termes pourlegrain des choses, tis conçoiventquelque notionchimérique, dont ils se figurent dé tirer des uti-lités, et qu'ils tachent de maintenir par des chi-canes. La pleine indifférence est de cette naturel'accorder à la volonté, c'est lui donner un privi-tége semblable àcelut que quelques cartésiens etquelques mystiques trouvent dans la nature di-vine, de pouvoir faire l'impossible, de pouvoirpro-duire des absurdités, de pouvoir faire que deuxpropositionscontradictoires soientvraies en mêmetemps. Vouloirqu'une détermination vienne d'unepleine indiOerenceabsolumentindéterminée, c'estvouloir qu'elle vienne natureUement de rien. L'onsuppose que Dieu ne donne pas cette détermina-
(3M
Non, elle n'a donc peint do aource dans rame, ni
dans le corps, ni dans les circonstances, paisquetoutest supposé indéterminé:et la voilà pourtantqui parait et qui existe, sans préparation, sans
que r~on y dispose, sans qu'un ahge, sans queDieumémo puisse voir oufaire voir commentelleexiste. C'est non-seulement sortir de rien, mais
même c'est en. sortir par sot-même.Cettedoctrine
introduit quelque chose d'aussi ridiculeque la dé-
çMnaisÔNdes atomesd'Épicure dontnous avonsdé-
jà pado, qui prétendait qu'un de ee~petits corps
aUanteolignedcoite, se détournait tout d'un coupde son cheminsans aucun sujet, seulement parce
que la volonté le commande. Et notez qu'il n'y a
eu recours que pour sauver cette prétenduelibeftfde pleine indiNërence.dont il parait quela chimère
acte bien ancienne; et l'on peut dire avec raison.:<MMMMtM'(t<MtMt?f<tMtp<M~<.
M. Baylo remarque fort bien lui-même que la
liberté d'indiaerence (telle qu'il faut l'admettre)n'exclut point tes inclinations, etne demandepoint
l'équilibre. U fait voir assez amplement (Rép. au
provincial, chap. 139, p. 748 et suiv.) qu'on peut
comparer l'âme à une balance, où les raisons et les
inclinations tiennent lieu de poids. Et selon lui, on
peut expliquerce qui sepasse dans nos résolutions,
par l'hypothèse que la volonté de l'homme est
comme une balance qui se tient en repos quandles poids de ses deux bassins sont égaux, et qui
penchetoujours, ou d'un côté ou de l'autre, selon
que l'un des bassins est plus chargé. Cnenouvelle
raison fait un poids supérieur, une nouvelle idée
rayonne plus vivement que la vieille, la crainte
d'une grosse peine l'emporte sur quelque plaisir;
quand deux passions se disputent le terrain, c'est
toujours la plus forte qui demeure la maîtresse, à
Mina que l'autre ne soit aMcc par la raison, ou
t3~
par quelque autre passion combinée. lorsqu'on
jette les marchandises pour se sauver, l'action queles écoles appeilen' mixte, est volontaire et libreet cependant l'amour de la vie l'emporte indùbita.
Mement sur l'amour dubien. Le chagrin vient du
souvenir des biens qu'on perd; et l'on a d'autant
plus devine a se déterminer, que les raisons op-
posées approchent plus de Fegatite, comme l'on
voit que la balance se détermine plus promptement
lorsqu'il y a unegrande diCerenceentre les poids.
Cependant, comme bien souventil y apIusieuM
partis a prendre, on pourrait, au Heude la ba.
lance, comparer l'âme avec une force qui fait ef-
fort eBmême temps d<&plusieurs cOMs,mais qui
n'agit que là où elle trouve le plus de facilité ou le
moins de résistances Par exemple, l'air étantcorn*
primé trop fortement dans un récipient de verre,le cassera pour sortir. Mfait tBbrt surchaque par-tie, mais il se jette enBn sur la plus faible. C'estainsi que les inclinations de l'âme vont sur tous les
biens qui se présentent ce sont des volontés an-
técédentes; mais la volonté conséquente, qui en
est le résultat, se détermine vers ce qui touche le
plus.Cependant, cette prévaléncc des inclinations
n'empêche point que l'homme ne soit le m~trcchez lui, pourvu qu'il sache user de son pouvoir.Sonempire est celui de la raison; il n'a qu'à se
préparer de bonneheur&pour s'opposer aux pas-sions, et il sera capabled'arrêter l'impétuosité des
plus furieuses. Supposonsqu'Auguste,prêt à don-
ner des ordres pour faire mourif FabiusMaximus,se serve h son ordinaire du conseil qu'un philoso-
phe lui avait donné, de réciter l'atphabet grecavant que de rien faire dans le mouvement de sa
colère cette réQexion sera capable de sauver !a
vie de Fabiuset la gloire d'Auguste.Maissansque!-
(3M)
que rcBMJonhcMfeMse,dont en est redptaMcquel.
quefoïs A CMbonté disme toute particulière, ou
sana quelqueadresse acquise par avance, commecelle d'Auguste, propre aaous faire faire.les rc-
HextOnaconvenables en temps et lieu, !a passion
l'emportera sur la raison. t<ecocher est Iemaltr«
des chevaux, s'il les gouverne ;commc il doit tt
tiomme il peut; mais My a des occasions outt se
a~ige), et alors il faudra pour aNtemps abandon-
,oertes, t<6aes
F~Mt'<~<ga,<)e<!at<~<<t<'w'<Mta&e<t<!t.
tt faut avouer qu'il y a toujours assez de pouvoir
en nous sur notre volonté, mais on ne s'avise pas
toujours del'employer. Cela fait voir, commenous
l'avons remarqué plus d'une fois, que le pouvoir
de l'&mesur ses inclinations est une puissancequi
ne peut être exercée que d'une manière<K<<wec~,
à peu près commeBellarmin voulait que les papes
eussent droit sur le temporel des rois. A la vérité,
les actions externes qui ne surpassent point nos
ibrces, dépendent absolument de notre volonté;
mais nos volitions ne dépendent de la volontéque
par certains détours adroits qui nous donnent
moyen de suspendre nos résolutions, ou de les
changer. Noussommes les maîtres chez nous, non
pas commeDieu l'est dans le monde, qui n'a qu'à
parler, mais comme un prince sage l'est dans ses
États, ou comme un bon père de famillel'est dans
son domestique.M.Baylele prend autrement quel-
quefois, comme si c'était un pouvoir absolu, in-
dépendant des raisons et des moyens, que nous
devrionsavoir chez nous, pour nous vanter d'un
franc arbitre. Mais Dieu mêmene l'a point, et- ne
le doit point avoir dans ce sens par rapport &sa
volonté; il no peut point changer sa nature, ni agir
autrement qu'avec ordre et commettt l'homme
(3MÏpourrait-il setransBNrmeftoM d'um coup? Je Fat
déjà dit, l'empire de Dieu, Fempire du sage, estcelui de la raison, Il n'y a que DieucependaMquiait toujoursles volontés les plus désirables, et'pat
conséquent il n'a point besoin du pouvoifd<&les
changer.Si l'âme est maîtresse chez~soi ( ditM. Bayle,
p.7M), elle n*aqu'à vouloir, et aussitôt ce chà*
gria et cette peine qui accompagnent ÏR victoiresur les passions, s'évanouiront. Pqur<;et effet, ilsufBrait.à son avis, de se doaneF de l'indifférence
pour les objets des passions (p.7a8). « Pourquoit donc les hommesne se donnent-ils pas cette in-
différence,dit-il, s'iis sontles mattres chez eux?"
Maiscette objection est justement comme si je de-mandais pourquoi un père defamille ne se donne
pas de l'or quand il en a besoin, Il en peut acqué-rir, mais par adresse, et non pas comme au tempsdosées, ou du roiMidas.parun simple comman-dement de la volonté, ou par un attouchement. Mne suffiraitpas d'être le mattre chez soi, il faudraitêtre le maitre de toutes choses, pour se donnertout ce que l'on veut, car on ne trouve pas toutchez soi. En travaillant aussi sur soi, il faut fairecomme en travaillant sur autre chose: il fautcon-naître la constitution et les qualités de son objet,et y accommoderses opérations. Ce n'est donc pasen un moment, et par un simple acte de la volon-
té, qu'on se corrige et qu'on acquiert une meil-leure volonté.
Hest bon cependant de remarquer que les cha-
grins et les peines qui accompagnent la victoiresur les passions, en tournent quelques-unsen plai-sir, par le grand contentementqu'ils trouvent dansle sentiment vifde la force de-leur.esprit et do la
grâce divine. Les ascétiqueset les vrais mystiquesen peuventparler par expérience et mêmeun vé-
(§45) )1
Stable philosophe en peut dire quelquechose Onpeut parvenir à cet heureux état, et c'est un des
principaux moyens dont Pâme se peut servir pouraffermirson empire.
D'aiHears, H me paraît que la raison qui faitcroire à plusieurs que les lois du mouvement sont
arbitraires, vient de ce que peu de gens tes ontbien examinées,t.'on sait à présentque M. Dés.cartes s'est fort trompée~ les établissant. J'ai faitvoir d'une manière démonstrative, que ia conser-vation dela même quantité demouvement ne sau-rait avoir Iteu;mais je trouve qu'il se conserveJamême quantité de la force, tant absolue que direc-tive et que respective, totale et partiàte. Mesprin-cipes qui portent cette matière oh elle peut aller,n'ont pas encore été publiés-entièrement; mais
j'en ai fait part à des amis.'rès-capaMesd'en juger,qui les ont fort goûtés, et ont converti quelquesautres personnes d'un savoir et d'un mérite re-connus..Faidécouverten même temps, queles loisdu mouvement qui se trouvent effectivementdansla nature, et sont vériSées par les expériences, ne
sont pas à- la vérité absolument démontraMes,commeserait une proposition géométrique: maisil nefaut pas aussi qu'eHesle soient. Elles,nenais-
sent pas entietfment du principe de la nécessité,maiselles naissentdu principe de la perfection et
de l'ordre: elles sont un etfet du choixet-de la sa-
gesse de Dieu. Je puis démontrerces lois de plu-sieurs manières mais il faut toujours supposer
quelquechose qui n'est pas d'une nécessité abso-
lumentgéométrique. De sorte que ces belles fois
sontune preuve merveilleuse d'un être intelligent
et libre, contre le système de la nécessité absolue
ft brute de StratoNtomleSpinosa.
(~6; }
Jt'at trouvéqu'onpe~ rendre raison de ces lois,
ea supposaatque l'effet est toujours ~gal eo force&
sa cause, ou. ce qui est la m&machose, que la
Mêmeforce se conserve toujours; mais cet axiome
d'une philosophie supérieure ne saurait être dé-
montré géométriquement. On peut encore em-
ployer d'autres principes de pareille nature par
exemple, ce principe que l'action est toujours
égale à la réaction, lequel supposedans les chosesune répugnance au changement externe, et ne
saurait être tiré ni de l'éfehdue,ni de t'impénetra-
bilité et cet autre principe, qu'un mouvement
simple a les mêmes propriétés que poutrait avoirun mouvement composé qui produirait lesmêmes
phénomènes de translation. Ces suppositionssont
très-ptattsiNcs, et réussissent heureusement pour
expliquer les lois du mouvement: il n'y a rien de
si convenable, d'autant plus qu'eites se rencon-
tBentensemble; mais oo n'y trouve aucunenéces-
sité absoluequi nous forcede tes admettre, comme
on est forcé d'admettretes règtes de la logique,de
l'arithmétique et degéométrie..ti semble, en considérant l'indifférencedelà ma-
tière au mouvementet au repos, que le plusgrand
corps en repos pourrait être emportésans aucune
résistance par !e moindrecorps qui serait en mou'
vement; auquel cas il y aurait action sans réac-
tion, et un effetplus grand que sa cause, tin'ya a
aussi nulle nécessité de dire du mouvementd'une
boute qui court librement sur un plan horizontal
uni, avec un certain degré de vitesse appelé A,
que ce mouvementdoit "voir tes propriétés de ce'
tuiqu'etie aurait, si ~He~ait moins vitedans un
hateau mû ini'même du~nômecûte, avec to reste
deiavitesse, pour~fatre que le globeregafdé du
rivage avançât avec !e.mèmedegré A{car, quoique
ta même apparcMcede vitesse et de diMOtion
(347 )
suite par ce moyendu bateau, ce n'est pas que ce
soit lamém~ chose. CependantMse trouve que lea
eS~tsdes ponconrsdes globesdans le bateau, dontle mouvementen chacun apart~ joint ît celui du
bateau, donne yapparenco de ce qui se fait hors
du bateau, donnent aussi ~'apparence des effets
queces mêmes globes concourants feraient hors
du bateau. Ce qui est beau, mais on ne voit point
qu'n soit absolumentnécessaire. Un mouvementdans les deux côtés du triangle rectangle composenn mouvementdans l'hypoténuse; mais il ne s'en*
suit point qu'un globe mû dans l'hypoténuse doitfaire l'eCetdedeuxglobesde sa grandeurmus dans
les deux côtés cependant cela se trouve yéritabte.Il n'y a rien de si convenableque cet événement,et D!cna choisi des lois qui le produisent: mais
on n'y voit aucune nécessité géométrique. Cepen-dant c'est ce défautmême delà nécessité qu!relevé
la beauté des lois que Dieua choisies, ou plusieursbeauxaxiomesse trouvent réunis,sans qu'on puissedire lequely est !eplus primitif.
J'ai encore fait voirqu'it s'y observe cette belle
(o~(<c<<teoM<tMM~,que j'ai peut-êtremise le pre-mier en avant, et qui est Uneespèce de pierre de
touche, dont les règles de M-Descartes. du P.Fa-
bry, du P. Pardies, du P. MaHebrancheet d'autres,ne sauraient soutenir l'épreuve contme j'ai fait
voir en partie autrefois dans les Nouvellesde la ré-
publique des lettres de M.Baylc. En vertu de cette
toi,M faut qu'on puisse considérer le reposcommeun mouvement évanouissant après avoir été con-
tinuellementdiminue et demêmel'égaMté, comme
uneinégalité qui s'évanouit aussi, commeil arri-
verait par 1~'ditnihntioncont!nm'I!cdu plus grandde deux corps mégaux, pendant que le moindre
garde sa grandeur: et it faut qu'ensuite de cette
(~8}'
considération, ? règle sënéMÎe Ces corps m6-gaux, ou des corps eh mouvement, soit applicableauxcorps égaux, ou aux corpsdont Fun est en re.pos, commeàun cas particuliepde la règle ce qai'réussit dans les vérîtableslois des mouvements, etne roussit point'dans certaines lois inventées parMt Descarteset par quelques autres haMtesgens,qui se trouventdéja pac ceta seul ma! concertées;de sorte qu'on peut prédire que l'expérience ne~teursepapoint favorable.
Cesconsidérations font bien voir que les Ms df!a nature qui règlent les mouvementé né sont nitout à fait nécessaires, ni entièrement arbitraires.t.e milieu qu'il ya à prendre, est qu'eNessont un'choixde iaplusparfaitesagesse. ~cegrand exem-
ple des lois du mouvement fait voirie plus claire-
ment du-monde, combien ii ya de différenceentreces trois cas, savoir,.premièrement M~c M~c~M~
«~o<t<e, métaphysique ou géométrique, qu'onpeut appë!er«<~M~, et qui ne dépend que des~causes efficientes; en second Heu~une M~c~st~
morate,. qui vient du choix libre de ta sagesseparrapport aux causes finales; et enSn en. troisièmeJiett, quelquechose <<*<M'6t<f<tM'ea~a~MMMMt,dé-
pendant d'une indiSërencod'équjtiibrequ'on sefi-
gure, mais qui ne saurait exister où il n'y a aucuneraison sufBsanteni dans là cause efficiente,nidansla finale.?1 par conséquent on-atort de confondre,ou ce qui, est <ïtNo<MMteM&K~ee~oUfe,avec ce quiest déterminé par ? f<t<&om<<M<M~Me~)'~ou la
<t&e)'«s~Mtse tMte~Mtc par <af<ttsoM~avecune
tM~t~feMpefa~Me.C'est' ce qui satisfait aussi justement à la diffi-
culté de M.Bayle, qui craint que si Dieu est ton-
jours déterminé, la nature se pourrait passer de
lui. et faire le m6m6effet qui lui est attribué parla nécessité de l'ordre des choses. Celaserait vrai,
(3't9))'
Mpar exempt les lois du mouvement, et tout te
reste avait sa source dans âne nécessité gêome-
a~lquedecauses enicientes; mais il se trouve quedans la aert)ièreana!ysè. un est obligéde McouricS que!qaechMe qui dépend des causes Onales, ou
de la convenance. C'est aussi ce qui ruine le fon-
dement te plus spcç!ëùx des naturalistes. Ledoc-
teur Jean-JoacMm Bechërus, médecin allemand,
connu par des livres de chimie, avait ~it une
priefe qui pensa lui faire des aCairès. EHecom-
mençait 0 «M:e<<ttMa~ Ka<Mf<tBMt~ey~*MMt
ordOtEt eMCaboutissait &dire que cette nature ini
devait pardoncct' ses défauts. puisqa'eUe en était
eause eUe-même.Maisla nature des choses, prisesans inteuigenc&etsanschoix, n'a rien d'assez dé-
terminàbt. M.Bêcherne considérait pas assez,qu'il
iàut q<M)l'auteur des choses (1V<t<w<tM<ï<Mf<ï<M)
soit bon et sage, et que nous~pouvonsêtre mau-
vais, sans qu'il soit complice de nos méchancetés.
Lorsqu'un méchant existe, il faut que Dieu ait
trouvé dansla région des possiMes l'idée d'tan'tel
homme, entrant dans laisuite des choses, de la-
quelle le choix était demandé par la plus grande
perfection de l'univers, et où les débuts et les pé'
ehes ne sont pas seulement ch&tiés, mais encore
Béparés avec avantage~ et centrihuent au plus
gtandaiec.
VK'
Maintenant que nous avons assez fait voir que
tout se fait par des raisons déterminées, il ne sau-
çait y iavoir plus aucune di<Rcultésur ce fonde-
mentjdela peesciencedeDieu:car, quoiqueces dé-
terminations ne nécessitent point, elles ne laissent
pas d'étce certaines, et de faire prévoir ce qui ar-
pivera. tl est vrai que.Dieu voit tout d'un coup
a)ut~taMitedecetnnivers, lorsqu'iLIccitOisit,et
(~0)
qu'ainsi il n'a pas besoin de la liaison Ces effetsavec les causes, pour prévoir ces ef~ts. Maisaasagesse lui faisant choisir Mnesuite parfaitementbien liée, il ne peut manquer de vo~rune partie detasuitedans l'autre. C'est une des règtes de mon
système de l'harmome générale, ~Mc<e pr~emt<~<~fo~<<ePa~~< et quecetui qu! voîttoht,vcitdans ce qui est eequ!se<;a. Qui plus est, j'aï etabUd'une manière demoostrattve, que Dieu vo!t danschaquepartie de t'uhivers.Punivers tout enHef),àcause de la parfaite connexion des chosies.li estioHnimeMplus pénétrant que Pytbagere, qui jugeade la taille d'Hercule par la mesure du vestige deson pied. Hne faut doncpoint douter que tes eKetsne s'ensuivent de !eufs causes d'une manière d6.
terminée, nonobstantla'contingence,, et- même ia
tiberté, qui ne laissent pas de suMstera~eola cer"titudeoudéteFmmation.
vn
J'avats dessein de Bnirici, après avoir satiafaït,ce me semMe, à toutes les objectionsde M.Baytesur ce sujet que j'ai pu rencontrer dans ses ou-
vrages.Maism'étant souvenu du dialoguede Lau-
rent Vatla~surie tibre arbitre contre Boëce,dont
j'ai déj!tfait mention, j'ai cru qu'it seMit à proposd'en rapporter le précis, en gardant la forme du
dialogue, et puis de poursuivre où it finit, en con-tinuant ta fictionqu'it a commencée et cela bienmoins pour égayer ta matière, que pour m'expli-quer, sur la tin de mon discours, de la manière la
~lusclaire et la plus populaire qu'it me soit pos-sible. Ce dialogue de Va1l&,et ses- livres sur !a
voluptéet le vraibien, font assezvoir qu'Un'étaitpas moins philosophe qu'humaniste. Ces quatrelivres étaient opposés aux quatre livres de la con-
solation de Boëce, et le dialogue au cinquïèaM.
(SSH
UacwtainAnMineGlaMa,espagnol, tui demandeMnéclaircissement sur la diuic~té du librû arM*
tre, aussi peu counn qu'il est digne de l'être,
d'oudépeodiajnsUce'et l'injustice, le châtimentet la récompense dans cette vie et dans la viefu-ture. Laurent Vallalui répond qu'il faut se conso-ler ~ne ignorance qui nous est commune avectout le monde, comme l'on se console de n'atoifpo!nt!e&attendes oiseaMX.
~M<etMetJesaia que voustnepouvez~oanercesailes, cotMNeunautreDéda~~poursorttrdetaprison de rignorancet et pour m'élever jusqu'à la
région de l'humanité, qui est la patrie des &mes.tes livres que j'ai ~<Mne m'ont point satisfait, pastnemeie célèbre Boëce qui a rapprobation gêné-rale Je ne sais s'il a bien compris lui-même cequ'il dit idel'entendement de Dieu et de l'éternitésupérieure au temps. Et je vous demande votresentiment sur samanière d'accorder la prescienceavec,la libortc. L<tMMM<.~appréhende de cho-
quer bien des gens, en réfutant ce grandhomme;sje veux pourtant préférer à cette crainte l'égardque j'ai aux prières d'an ami, pourvu que vousme promettiez. ~M<.Qnôi?L<KM'.C'est quelors-que vous aurez diué chez moi, vous ne demande-rez point que je vous donne à souper cest-a-
dire, je désire que vous soyez content de la so-lution de la question que vous m'avez faite, sansm'en proposer une autre.
~Mt. Je vous le-promets. Voici le point de ladinicutté: Si Dieu a prévu la trahison de Judas,il était nécessaire qu'il trahit, il était impossiblequ'il ne trahit pas. Il n'y a point d'obligation à
l'impossible.H ne péchait donc pas, il ne mé-
ritait,point d'être puni. Cela détruitia justice etla religion, avec la crainte de Dieu. Laur. Dieua préVHle péché: maMu n'a pointlorcé l'homme
(SM)
&le commettre te péchéest volontaire. ~K<.Cettewetontéétait nécessaire, paisqn'etie était prévue.~t~.Sï ma science ne fait pas que tes choses
passées ou présentes existent, ma prescience nefera pas non plus exister les futures.
~~t. Cettecomparaison est trompeuse ~!&pré~sent ni le passé ne sauraient être changés, itssont déjà nécessaires; mais le future muabteen
soi, devient Mxe et nécessaire par fenet de ta
prescience. Feignons qu'un dieu du paganismese vante de savoir l'avenir je lui demanderai
s'H saitquet pied je mettrai devant, puis je feraile contraire de ce qu'il aura pcédtt. L<M«'.Cedieusait ce que vous voudrez faire. ~K. Commentle
sait-il puisque je ferai le contraire de cequ'ildit,et je suppose qu'il dira ce qu'il pense P CaM~.Votrefiction est fausse Dieune vous répondrapas oubien s'il vous répondait, ta vénération que vous.auriez pour lui, vous ferait bâter,de faire ce qn'Haurait dit sa prédiction vous serait nn ordre.Mais nous avons changé de question. Mne s'agitpoint de ce que Dieu prédira, mais de ce qu'itprévoit. Revenonsdonc à ta prescience, et distin-guons entre te nécessaire et le certain. M n'est
pas impossible que ce qui est prévu n'arrive pas;mais il estinfailliblequ'il arrivera. Je puis devenirsoldat ou prêtre, mais je ne le deviendra~pas.
~Mt C'est ici-que je vous tiens. La règle desphilosophes veut que tout cequisst possible peutêtre considéré commeexistant. Maisetce que vousdites être possiMe, c'ëst-â-dire, un événement
dinérentdecéqui a~étéprévu, arrivait actuelle-
ment Dieu serrait trompé. L<MM*.Les régies des
phttbsophës ne sont point des oractes pour moi.f:eHe-ciparticunêrem~nt n'est point exacte. Lesdeux contradictoires sont souvent possibles toutes
deux est-ce qu'êtes peuvent aussi exister toutes
(3M)
Ceux? Maïs pour vous donner plus d'êctairciMe-«teatt lignons que Sextus Tarqumius. venantà Belphps pour consulter l'oracle d'Apollon, att
pour réponse:zi '<
E<M<(<n<~M~tteM<fMH'<!<<tB<thMa&«r&e.
P«H~~ee<ta<tM<~ta pHtfM,i
Ott<CMt'faj)er<<M<<te<e.
Le jeune homme s'en plaindra! Je vous at ap-porta un présent Myalt û ApoMon,et vousm'an-noncez un sort si maïhenMuxP ApaHontai diraVotre présent m'est agréaMe, et je fa!sce quevous~sme demandez, je Vousdis ce qui arrivera. Je saist'avenir, maïsje ne le fais pas. Allezvous plaindreà Jupiter et aux Parques; Sextus serait rid!cu!e,1s'il continuait après cela de se plaindre d'Apotlon;B'est-H pasvrai ?~<tt. Mdira Je vons remercie,ô saint Apollon, de m'avoir découvert la vërité.Mais d'oo' vient que Jupiter est si éruel a mon
égard, qu'il prépare un destinsi dur à unhomme
innocent; & un adorateur religieux des- dieux?Laur. Vous, innocent? dira Apollon. Sachez quevous serez superbe, que vous commettrez dos
adultères, que vous serez traitre à la patrie. Sextuspourrait-il répliquer C'est vous qui en êtes ta
cause, ô Apollon; vousmeforcez de ie faire, en 16
prévoyant? ~t. J'avoue qu'il aurait perdu le sens,s'il faisait cette réplique. La~f. Donc le traîtreJudas ne peut point se plaindre non plus de la
prescience de ;Dieu. Et voilà la solution de votre
question.~Me.Yous m'avez satisfait au-delà deee que
j'espérais, vousavezfait ce queBoëcen'a pHfaire:
je vous en serai obligé toute ma vie. Ca~f. Cepen-dant poursuivons encore un peu notre historiette.Sextus dita Hon, Apollon,je ne veux point faire
t~)ce que vous dites. Comment dira ? dieu, jeserait donc un menteur?Je vous le .répèteencore,vous ferez tout ce que je viensdo dire, La~f' S~X-tus prierait peut-être les dieux de changer les des-
tins, de lui donner un meilleur cœur. ~fMt.Onlui
répondrait
Desine/<tta De«)h~eettapM(«MpMMta<ife.
Il ne saurait faire ntéatip la prescience divine.
Mais ~ue dira donc ~<Ms?N'éelatera-t~ ta
plaintes contre les dieuxP Bedira-t'iï pas <~o<a-
ment~je Msuis donc pas HbrePUn'est pas~aMtnon ,pouvoir de suivre ta vertu? ttCMt~Apononhu dif{tpeut~tre< Sachez, oton pauvre Sextus,
que les dieux font chacun tel qu'i! est. Jupiter afait le loupravissant le tièvre timide, l'âne sot, et
le tion courageux, tt vous a donné une &meméa-
chante et incorrigible vous agirezcomormémeM
votre naturel, et Jupiter vous traitera comme
vosactions le mériteront, il en a juré parleStyx.j~M<.J&vous avoue qa*itme semMeqa'ApoMen,
en s'excusant, accuse Jupiter plus qu'il n'accuse
Sextus} et Sextus lui répondrait t Jupiter con-damne donc en,moi son propre cdme, et c'est lui
qui- est le seui cbupab!e. Il mepouvait faire tout
autre; mais fait commeje suis, je dois agir commeH a voulu. Pourquoi donc mepunit-il? Pouvais-
je résister à sa volonté? L«Mf.~e vous avouequeje me trouve arrêté ici aussi bien quevous. J'aifait venir les dieux sur le ~hé&tre,Apollonet Ju-
piter, pour vousfaire distinguer la prescience et!a providencedivine.J'ai fait voir qu'ApoUon,queta prescience ne nuisent point à la liberté; mais
je ne saurais vous satisfaire sur les décrets de ta'polonté de Jupiter, c'est-à-dire, les ordres de laPMvidence. ~Mt. Vousm'avez tiré d'un abîme, etvousme replongezdans un autre abîmepinagrand.
(855')
J~SouveNcz-yoas de notre contrat: je voufait dîner, et vous medemandez de vous donneraussi à souper.
~M<.Je vois maintenant votre unesse vous m'a-vez attrape, ce n'est pas un contrat de bonne foi.L<MM*.O'aevoulez-vous que je fasse? je vous aidonné du vin et des viandes de mon cru, quemon petit bien peut fournir; pour le nectar et
l'ambroisie, vousies demanderez aux dieux cettedivine nourriture ne se trouve point parmi les
hommes,écoutons saint Paul, ce vaisseau d'élec-
tion, qui a été ravi jusqu'au troisième ciel/quiy a entendu des paroles inexprimables il vous
répondra par la comparaison du potier, par l'in-
comnréheMibitité des voies Je Dieu, par l'admi-ration de la profondeur de sa sagesse. CependantH est'bon de remarquer qu'on ne demande paspourquoi Meo prévoit la-chose, car cela s'entend;c'est parce qu'eile sera: maison demande pour-
quoi il en ordonne ainsi, pourquoi il endurcit un
têt, pourquoiii a pitié d'un autre. Nousne connais-
sons par tes raisons qu'il eu peut avoir, mais e~t
assez <~M*t<soit très-bon et très-sage pour KOtM
jpH~~M~er~M'eMM&OM<bonnes. Et comme il est
juste aussi, it s'ensuit que sesdécrets et ~esopéra-tions ne détruisent point notre liberté. Quelques-uns y ont cherché quelque raison; ils ont'dit quenous sommes fait d'une masse corrompue et im-
pure, de Moue.MaisAdam, mais les angesétaientfaits d'argent et d'or, et ils n'ont paslaissé depé*cher. On est encore endurci quelquefois après larégénération.Mfaut doncchercher une autre cause
du mat, et je doute que les anges mêmesla sa-chent. Msho laissent pas d'être heureux et delouer ttiëu. Boëce a plus écouté ta réponse dela philosophie que celto de saint Paul c'est cequi l'a fait échouer. Croyons & JéSMS'ChPist,il
!ss<nj:
ÈsHa~erm et la sagesse de Meu;il nous apprend
que Dieu veut le salut de tous, qu'il neyeat pointïa mort du pécheur. Fions-nous donc &la misé-
ricorde divine, et ne nous en rendons pas incapa-Mespar notre vanité et par notre malice.
Ce dialogue de Valla est beau~ quotqu'Uy ait
quelque cïMse& redire par-ci par-tà mais lé
principal défaut y est qu'i! coupe le nœud, et qu'ilsemble condamner la Providence sous le nom de
Jnpitër.qu'H fait presque auteur du~c~. tous-
sons donc encore plus avantla petite fabtë.-Sea~tM
quittant Apollonet Delphes, ya trouver Jnpiteràà
podbne. !1 fait des sacriflces, et puis il étatë ses
plaintes. Pourquoim'avez-vous condamné,6 grand
dieu, à être méchant, à être malhëureux~Changezmon sort et moncceur, ou reconnaissezvotre tort.
jMp~er lui répondit Si vous voulez renoncer à
Rome, les Parques vous fileront d'autres desti-
nées, vous deviendrez sage, vous serez heureux.
.S~a?<M~.Pourquoi dois-je renoncer a ~espéranced'une couronne? ne pourrai-je pas être bon roi?
jMp~. Non. Sextus je sais mieuxce qu'il vou~
faut, Sivom aUezà&ome, vous êtes Nerdu.~ea!-
ttM, ne pouvant se résoudre à ce grand sacrincë,
sortit du temple, et s'abandonna à son destin.
yA~o~, le grand sacrificateur, qui avait assisté
au dialogue du dieu avec Sextus, adressa ces pa-jcoles à Jupiter Votre sagesse est adorable, û
grand maître des dieux. Vousavezconvaincu cet
homme de son tort; il faut qu'il impute des à
présent son malheur à sa mauvaise volonté, il
n'a pas le mot à dire. Mais vos Mêles adorateurs
sont étonnés ils souhaiteraient d'admirer votrehonte aussi bien que votre grandeur; il dépen-dait de vous de lui donner une autre volonté.
J<tp~. AUc~a ma MlleP<!«<M,eliovous appren-dra <? que je devais faire.
(3S7)
TMaaore Ht !e voyage d'Athènes on !ui w.donna de coucher dans le tempto de la déesse.En songeant, il se trouva transporte dans un paysinconnu. Il y avait là un palais d'un brittant incon-cevable et d'une grandeur immense. La déesseP«M<Mparut &ta porte, environnée des rayonsd'une majesté ébtouiasante i
p'«)(H~«ef«~er<<<t<:c<«et ~t«)))<aM<ef.
EUetoucha te visage de T&e~oMd'un rameawd'oHviefqu'e!te tenait dans la main. Levoilà de-venu capable de soutenir le divin éclat de la nttedo Jupiter, et de tout ce qu'cHe lui devait mon-trer. Jupiter qui vous aime, lui dit-cïie, vous arecommande à moi paur être instruit. Vous voyezici te Pot<<t~des D~t~Me~. dont j'ai la garde. My a des représentations, noh seulement de ce quiarrive, mais encore de tout ce qui est possible;et Jupiter en ayant fait la revue avant te com-mencement du monde existant, a digéré tes pos-sibilités en mondes, et a fMt-ie choix du atMt-leur de tous. Il vient quelquefoisvisiter ces Meux,pour se donner le plaisir derécapitutertes choses,et de renouveter son propre choix, oùit ce peutmanquer de se complaire. Je n'ai qu-*àparler, etnous allons voir tout un monde, que mon p~repouvait produire, où se trouvera représenté toutce qu'on en peut demander; et par ce moyen onpeut savoir encore ce qui arriverait, si telle outeltc possibilitédevait exister. Et quand les condi-tions ne seront pas assez déterminées, it y auraautant qu'on voudra de tels mondes dtuerentsentreeux, qui répondront différemmenta la mêmeques.tion,en autant de manières qu'Hest possible.Vousavez appris ta géométrie, quand vous étiezencorejeune, comme tous les Crées bien élevés. Vous
(3SS)
~vez donc que lorsque tes conditionsd'un point
qu'on demande, ne le déterminent pas assez, et
qu'il y en a une inBnité, ils tombent tous dans
ce que les géomètres appellentun Heu, et ce lieu
au moins ( quiest souvent une ligne) sera déter-
miné. Ainsi vous pouvez vous Sgurw une suite
réglée de mondes, qui contiendront tous et seuls
le cas dont il s'agit, et en varieront les circons-
tances et les conséquences. Mais si vous posez
un cas qui ne diffère du monde actuel que dans
une seule chose déunie et dans ses suites, un
certain monde déterminé vous répondra. Ces
mondes sont tous ici, c'est-a-dirc, en idées.e
vous en montrerai ou se trouvera, nonpas tout-
a-fait te mêmeSextus que vous avez vu(ceta ne
se peut, U porte toujours avec lui ce qud sera),
mais des Sextus. approchants, qui auront tout ce
que vous connaissez <MJ&du véritable Sextus, mais
non pas tout ce qui est déjà dans lui. sans qu'on
s'en aperçoive, ni par conséquent tout ce qui lui
arrivera encore. Vous trouverez dans fun monde
un aextus fort heureux et élevé, dans un autre un
iSextascontent d'un état médiocre, des Sextusde
touteespèce et d'une inunité de façons.
Là dessus la <<fcM<:mena T/MM<M'edans un des
appartements quand il y fut, ce n'était plus un
appartement, c'était un monde,
So<et)~eMtMtt,a(MM<<M)'af.
Par l'ordre de PaK<Mon vit parattre Dodone avec
le templede Jupiter, et Sea?<M~qui en sortait on
t'entendait dife qu'il obéirait au dieu. Le voitàqui
M a une yiMeplacée entre deux mefs~semMa.
Me A~orinthe. Ky achète un petit jardin; en le
eutttvmt il trouve un trésor: il devient un homme
riche t aimé,considéré il meurt dans une grande
vieillesse. chéri de. toute la ville. MM&K~~t
f3S!Htoute sa vie comme d'un coup d'~il, et commedans une représentation de théatM. ll yavait ungrand volume d'écritures dans cet appartement;
ne put .'empêcher de demander ce quecela voulait dire. C'est l'histoire de ce mondeoùnous sommes maintenant en visite, <<e<?<??; c'est le livre de ses destinées.Vousavezvuun nombre snrie front de Sextus, cherchez dansce livre l'endroit qu'itmarquë. TA~o~M'eJe cher-cha, et y trouva l'histoire -de Sextus plus ampleque cette qu'il avait vue en abrégé. Mettezle doigtsur la ligne qu'il vous plaira 9luidit P<tM<Metvousverrez représenté effectivementdans tout sondét~l ce que la ligne marque en gros. N obéit, etil vit pamitre toutes tes particularités d'une partiede la vie de ce b.<tus. On passa dans un autreappartement, et voilà autre monde, un autreSextus, qui, sortant du tet~e, et résolu d'obéir àJupiter, va en Thrace. H y épu~e la mie du roi,qui n avait point d'autres enfants, tut succède.Mest adoré de ses sujets. On allait en 4'autreschambres, et on voyait toujours de notMettMscènes.
Les appartements allaient en pyramide; ils de.venaient toujours plus beaux, à mesure qu'onmontait vers la pointe, et ils représentaient deplus beauxmondes. On vint enfin dans le suprêmequi terminait la pyramide, et qui était le ptusbeau de tous car la pyramide avaitun commen-cement, mais on n'en voyait point la On; elleavait une pointe, mais point de base eNe allaitcroissant a MaCa~ C'est ( comme la <M l'ex-pliqua ) parce qu'entre une infinité de mondespoasibtes., il y a le meilleur de tous, autrementMeu ne se serait point déteMMinéà pu ccéep au-CMM!maieil n*~en a aucun qui n'en ait encore do
(3(!9)i
mo!nsparfaits ~u-dossous de lui c'est ppurquo!
ta pyramide descend &in~ni<rA<i~~ ,W1U:
daas cet appartement suprême, se trouva Mxien
extase il loi Fallut le recoursdela déesse une
~o~te d'une Mq~ear~Vtoe mise 9up~te remit. Mnose sentait pas do jtoie.P!oussommes
dans te vrai monde actuel. <H<<<t(<<'6MC,etvous
y êtes a la source du bonheur. VpH&ce <&
piter vousy prépare, ei yous continuez dele ser-
vir Mèietnent. Voici Se~Mstei qu'il est, et têt
qu'il sera actuellement, tt sort duiempie.to~te~
colère, U méprise le conaeil des dieu~ Vous le
voyez allant a Rome, mettant tout eh désordre,violant la femmede son am!Le voila chasse e~ec
son père, battu, malheureux. Si Jupiter a~it prisiciùnSextusheureuxâCor:nthe,<'t'rp!enThrace,ce ne seraÏt plus ce moha~~t cependant, Be
pouvait manquerde c!i~~ ce monde, qui sur..
passe en perfection 'eus tes autres; qui fait la
pointe de !a pv~mide autrement Jupiter aurait
renonce a ~gessè,' Mm'attrait bannie, moiqut
suis S!' Vous voyez que mon père n'a pointfa!< Sextus méchant;Hl'était de toute éternité/a
t'était toujours Itbrcmeot il n'a fait que lui accor-
der l'existence, que sa sagessene ponv~t tefusM
au monde où it est compris il l'a <faitpasser de
la péglen des possibles celle des êtres actuels.
Le crime de Sextus sert~â ae.grandes chosM~U
eu naitra un grand empt~ qoi donnaM Megrands
exemples. Maiscela M'estrien ao.pyixtotal de; cemonde!dont .vous admiperezla (beauté, lorsqu'à*
prëa aat heureuxpasaagede cet état mortel a,un
autt~emciliew, les dieu~ voMs~MjfontMj~du~a'
paMOidela connaître.
Dans ce moment Th)SodoM9~vei!le~ il rend
Kracea a <t«<<~Me,tl rend justice &Jupiter, et,
péneM de ce qu'tl « vu enteBda,H condafe
(S6t)
i6
la de grand sacrificateur, avec tout te
zêta d'un vrajt serviteur de ~on dieu, avec toutela joie dont un mortel est capable. H me semble
que cette continuation <!e!a fiction peut tctaircir
la dunculté a taquëtle ~aHan'a point voulu tou-
cher. Si ApoMbna bien rcp) ésent~ta sciencedivine
de vision ( qui regarde tes existences j'espëte
que Pallas n'aura pas ,mal fait le personnagedoce qu'on appelle la sciencede simple inteHigencc
(qui regp'de tons les possibtes), oa H faut ennn
chercher tasourcedea chOMS.
(362 )
PMNCtPES
DE !A NATURE ET DE.LA GRACE,
FOSB~SM.~AtS<~{').
t. t.a substanceest.Nn.6tro.capable d'action. Etto est
simpleon composée.t.a <M~<a;tMMm~est ceM~qui n'a
pointdeparues; ta <~t~eMt :Mnas~mb~agedes subs-
tances simplesou desMMXKfet.(Jtht«Mest un motgrec qui
4!gniCe<'«t)<<eonqniestun.)} 1
Les compoEés,ontes corps, sont des.mntUtudes;et tes
tubstanecs~impte!. les vies, les âmes, les espnts, soat des
unités. Et it fa<tt))tenqu'il y ait des substancessimples
nartoMt,parce que sans tes simplesit n'y aurait point de
composés:et pat<:onseq"ent toute la nature est pleine
devte.9. 'Lesmonadesn'ayantpoint de parties, ne sauraientêtre
formées, ni défaites. Ettes ne peuvent commencerni Cnir
natu,rellement,et durent par conséquentautantque t'uni-
vers, qui sera phangé, mais qui ne sera point détrait.
Elles ne sauraient avoir des Sgures. antrcmeat ettes au-
raient des parties. Et par conséquent, une monadeen ette-
même, et dans le moment, ne saurait être dMCMnéed'une
autre que par tes qualités et actions internes, lesquellesne peuvent être autrechose quesesper~~tM* (c'est.t-direlesrept'~e)t<<t<<Mt<du composéou<&:M qut est dehors<<aMte
«mute), et ses ap~<<«MM(c'est-a-d:'e Metendances~'«M
B<rfMtMMACaftre~,qui sont les principesdu changement.Car ta simplicitéde ta substancen'empêche point tamutti.
pticitédes modificationsqui se doivent trouver ensemble
())Nomdonnonscet opusculedeLeibnitz.pourcomm~ntaife
auxpanage-qdela,néodieditquicitentou.iovoquentles systèmes.te la meHa~o~teet de t~mente~~oMM. L'enMmbte<te<
«rincipe')métaphy'iquMde Fauteafy est Mpo'eavecbeaucoup!)<;ctart~,etMmcette formeconciseonensentmieuxte lienet laton e Latatct~des~dittonitde Le:bt)itzdonneraduprixAla [e-
}nod)tctiondece t'a't~, oùt'ott \eit t-nab'eg~touteta doctrine
dceeg'a'tdphitf~p~e.
(363)
danscette même substancesimple; et ettesdoiventconsis.ter dans variété des rapports aux choses qui sont eudehors. 1
C'estcommedansun centre ou point, tout simple qu'itest, se trouventune infinitéd'angles forméspar les timesqui y concourent.
`
5. Tout est plein dans ta nature. Il y a des substance!!simplesséparéeseuëctivementlés ânes des autres par desactionspropres, qui changent continuettement leurs rap-ports: et chaque substancesimple, ou monade,qui fait tecentre d'âne substance composée (comme par exempted'un animai), et le principe de son mxetMest environnéed'une massecomposéepar une infinité d'autres monadesqui constituent 1e eorMtpMp~de cette mot)a<&Mt)<f<i<e,suivant lei anectionsduquel ellereprésente, comme dansune manièrede centre; tes chosesqui sont hors d'elle. Etce corpsest ofgwt~tte, quand it formeune manièred'auto-mate ou de machine de la nature, qui est machine non-seulemènt dans le tout, maisencore danstes plus petitesparties qui se peuventfaire remarquer.Et commeà causede la plénitude du monde tout est iie, et chaque corpsagit sur chaqueau<recorps, plus ou moins. selon la dis-tance, et enest anecté par reactio~, M~ensuit quechaqueMOtMf/eest un miroir vivant, ou doué d'action interne, re-ptésentatifde t'nnivers, suivantson point de vue, et aussirégléque t'unhers même.Et les perceptionsdansla Mon~enaissenttes unesdes autrespar les lois desappétits, ou desM<tM</hM<Mdu bien et du mal, qui consistent dans tes
perceptions remarquabtes réglées on déréglées commetes changementsdes corps, et les phénomènesau dehors,naissenttes uns des autrespar teslois des <MMMe~?t«nte<,e'est-&-dire,des mouvements.Ainsi it y a une harmonie
parfaite entre tes perceptions de la monadeet tes mouve-ments des corps, préétab!ied'abord entre le systèmedescauseseBicienteset celui descausesfinales.Et c'est en celaque consiste l'accordet l'union physique de fdme et du
corps, sans que l'un puissechanger teslois de l'autre.4. ChaquemoM~e,avec un corps particulier, fait une
substance vivante. Ainsi it n'y a pas seulement de ta viepartout, jointe auxmembresou organes, maismêmeit y aune inNnitéde degrésdansles monades,tes unesdominantplus ou moins sur tes autres. Maisquand la monadea des
organess! ajustés,que par leur moyeuit ya du retièfet du
(§?)t
distingué danstes împrcssionsqu'ils reçoivent, et parcon.
séqueat dans tes pereeptionaqui tes représentent, ( comme
par exempte lorsque par te moyen de ta figure des ta.
meurs des yeux les rayons de la lumière sont concentrés
et agissent.avec plus de force); cela peut aller jusqu'au
Mttttmo~,c'est-adire,jusqu'& unepereeptionaccompagnéede mémoire, savoir, dont ancertain échodemeuretong-
tempspour se faire entendredansl'occasion; et un telvi.
vaat est appeM«tM<M<t<,co!amosa MMMJeestappeteeuneâme. Et quandcette âme est etcTeejusqu'à la r«'MM.elle
est quelquechosede ptua suMime.et on la compteparmi
tesMjM'<<<.<io)BmeMseraexpMquêtaatôt.~~es~vra~que lea animauxsont quelquefoisdans Mtat de
simplesvivants, et tPMK &meadaMFctat de simplesmo.tMK~,savoir, quand leurs perceptions ne sont pas assez
distinguéespour qu'on s'en puisse souvenir, comme-ilar-
rive dans Mnprofond sommeil sans songes, on dansun
évanouissement; mais les perceptionsdevenues entière.
ment confoses, se doiventrcdéfelopper dans les animaux,
par tes raisonsque je dirai tantôt. Ainsiil est bon de faire
distinctionentre la peree/'tKMt,qui est t'état intérieur de la
monadereprésentantles choses externes, et t'apperM~«M,
qui est la toxMMateou la connaissanceréttexivede cet état
intérieur, taqueMen'est peint donnéeà toutes les âmes, ni
toujours à ta même âme. Et c'est fautede cettedistinction,
que tes cartésiensont manqué, en comptantpour rien les
perceptions dont on ne s'aperçoit pas, commele peuplecomptepour rien les corps insensibles.C'estaussice qm a
fait croire aux mêmescartésiens, que les seulsespritssont
desmeMdes.qu'il n'y a point d'âme; des b&teatet encore
moinsd'autrespt-mM~Mdevie.Et commeilsont .trop évo-
qué t'opinion communedeshommes, en rentsant te senti-
ment aux bêtes, ils se sont trop accommodésan contraire
aux préjugésdu vulgaire, en confondantun <Mt~<<MM<M<-MmMt<qui vient dune grande confusion des peaoeptions,avecune morta <<trigueurou toute la perceptioncesseraitce qui a conNrmét'opinion mal fondée de la destruction
dequelquesâmes, et te mauvaissentimentde queiqueses-
prits fortsprétendus, qui ont combattu t'immortatitéde la
nôtre.
5. U y a une liaison dans les perceptionsdes animaux.
qui a quelqueressemblanceavec la f<«MH<maisette n'est
fondéeque dans la mémoiredes faitset nullementdamla
(3651
eonna!s9ancedes causes. C'estainsiqa'an chien fuit le b&-
ton dont Ma été frappe, parce que la mémoire lui repré-sente ta douleur que ce bâton !u<a causée. Ettes hommes.
en tant qu'ils sont empiriques, c'est-à-dire, dans lestrois
quartsde leursactions, n'agissent que comme des bête*;
par exempte, on s'attend qu'it fera jour demain. parte
qu'on l'a toujours expérimenté ainsi. H n'y a qu'un astro.
nomequi le prévoyepar raison; et mêmecette prédictionmanqMeraent!n,quand la CEasedu jour, qui nest pointêtemeMe, cessera. Mats te f<MMMMmea<véritabledépenddesméritesnécessairesou éterneUes.comme sont cellesde
la toginne, des nombres, de la géométrie, qui sont la
conneMonindabitabte des tdMes,et les conséquencesim
manqMaNes.les animauxba cesconséquencesne se re-
marquent point sont appetést~M; maisceux qui connais-sent ces vérités aece~satreStSontproprement ceux qu'on
appelle animauxraisonnables,et leurs âmes sont appetées
f<pr'<<.Cesâmessont capables de faire des actesréflexifs,
et déconsidérer ce qu'on appette ntM,M~<<M«~mM'a~e,
<nM,«pftf, en un mot, tes choseset tes méritésimmaté-
riettes. Et c'est ce qai nous rend susceptiblesdessciences
ou des connaissancesdémonstratives.
6. Les recherchesdes modernes nous ont appris, et la
raisonrapproave, que testants dont tes organes nous
sont conhos, c'est-à-dire, tes plantes et les animaNX,ne
viennentpoint d'une putréfaction ou d'un chaos, comme
tes anciensl'ont cm, mais de semencespréformées, et par
conséquentde ta transformationdes vivantspréexistants.Il y a de petits animauxdans lessemencesdes grands,qui.
par le moyen de la conception prennent un revêtement
nouveau, qu'ils s'approprient et qui leur donne moyeude se nourrir et de s'aggrandir pour passer sur un ptns
grand théâtre, et faire la propagation du grand animal.
Mest vrai que tes Smesdès animauxspermatiqueshumains
ne sont point raisonnables, et ne le deviennent que lors-
que la conceptiondétermineces animaux à la nature hu-
maine. Et comme les animauxgénéralement ne naissent
point entièrementdans la conceptionou génération, ils ne
périssentpi~entièrementnon plus dans ce que nousappe-tons mort; car 11est raisonnableque ce qui ne commence
pas naturellement, ne finissepas non plus dans l'ordre de
la nature. Ainsi, quittant leur masque ou leur guenilleits retournent seulement a un théâtre plus subtil, où ils
i6.
(366
peuvent pourtant«Maussi! sensibleset aussi bien.t~Ma
<tM dans le plus grand. Etceq't'oa Ment d~d~dea
grands anima<M.aeacece lieu dans ta génêtatioa et tat
mort des animaux spennaUquesptus petits, à proportion
desqnetaus peuvent passerpour grands, car tout va a un-
nn!danstaMture. >
Ainsi, aon-scntemeat <esames. mais encore !es an!.
maux, sont ingênêraMesct impMssaMts:ils ne sont que
(!6we!opp~,<wetopptSt revêtus, dfpD<MH<&,tNnsf&nn~stesamcsneqatKettt jamaMtout teNf corps, ftnepaNent
pB:ntd'un corpsdaas an autre c.M'psqui leur soh eamfe-
ment~oateaa.
Mn'y a doncpoint de M~em~foM, mats !) ytw~«-
<M)'~Me~tes an!a)aa<changent, preMnentet qatttentMn-tementdes parties; ce qa! arr:vepea &peu et par petites-
parceUfsinscnsîbtes.mais continuellement, dans tanut'
tion; et tout d'un coopnotaNctnent.mais rarement, dans
ta conceptionou dans !a mort, qm font acqnerkoupetdretout ta fois.
7. JtMqn'M:nousn'avonsparléqu'en sïmptcapbysicicnsmaintenant il faut s'élevera ~a~taphjs:qne, en nousseF~~ant dngt«H<<p'M!e. peu emptoyécommunément:,qui
porte que rien ne se~<t< MMTOMOttw~'Mnte,c'est-à-dire
que rien n'arrivesans qn'Usoit possiMe&cetmqni connai-tmit assezteschoses, de Fendre Mneraisonqui sumsepour
déterminer pourqnoiitemest ainsiet non pas autrement.
Ce principe posé, la première question qnon a droit de
faire. sera Pourquoiil y a f <«<<!<ye~ae f&Me~w Mett?1
far le rien est ptcs simpleet plus faciteque quelquechose.
De plus sapposé que des choses doivent etistef, il fan<
<m'onpuisserendre raisonpcH~tMt~te<M~e!eMfef ainsi
et non autrement.
8, Or, cette raison sumsantedet'existerne de t'nnbcM
ne se saurait trouver dans b «ttte;<<eK'&M~<w<ge"<M.c'est-à-dire, des corps et de teuKrepr«sentations dans les
âmes; parce que la matière étant indiMorenteen, elle-
metnc au mouvement et af~poa.et a nB mouvement
te! ou autre, on n'y saurait trouver ta raison du mou-
vement, et encore moinsd'un .tetmoayement. Et quoi-
que le présent mouvement,quiest dans tabatière t vienne
<)uprécédent, et celui-ciencore d'un précèdent, on nen
Mt pas plus avancé, quand on irait aassi toin que l'on
(3<t7).Y~
voudrait: <ar it mate toujouMla mêmequestion.AinM,it faat que la ndson suffisante. qui n'ait ptus besoind'une autre Mison, soit hora de cette suite des choses
contingentes, et se teoave dans une substance quien soit ht cause, ou qui soit an être ttécessaire, por-tant la raison de son existence avec soi autrementon n'aurait pas encore une raison sfBMante,où t'cMp~ttfinis. Et cette dernière raison des choses est appeKSe~DtEU..
S. Cette substancesimple,primitive,doit Mnfcnnerêm!nemment des perfectiionscontenues dans les substancesdérivativesqui en sont les e!t~ts: ainsietteafra tafpMM-MMet t4 eM'aa«MHMet (a eotoMMp<M'/aïfe<,c'~t-a-dire,elle aura une. toute-puissance, uue omnisciente et une
bonté souveraine. Et comme la justice, prise gênéra-tcmemt, n'est autre chose que la bonté eon!brme à h
sagesse, Bfaut bien qu'il y ait aussi une justice sou-veraine en Dieu. La raison qui à fait exister tes chose!-
par tui, -lesfait encoredépendr~de tu!en existant et en
opérant et elles reçoivent contiMuettementde tut ce
qui tes fait avoir quelque perfection; mais ce: qui leurreste dimpertection vient de la, limitation eisentieUeet
originalede la créature.
~0.11s'ensuit de ta perfection suprême de Dieu, qu'enproduisant l'univers il a choisi le meilleurplan possible,où il ait la p!us grande variété, avec le plus grandordre te ferrant. le tieu, te tempsles mieM mena
gés: te plus d'effet produit par lea voies les plus sim-
ptes; le plus de puissance. le plus de connaissance,le plus de bonheur et de bonté dans tes créatures,
que le terrain en pouvait admettre. Car tous tes pos-stbtesprétendante feMstenccdansl'entendementde Dieu.a proportion de leurs perfections, le résultat de toutesces prétentions doit être le monde actuet, le plus par-fait qn'it soit possiblesEt sans cela il ne serait pas pos-sible de rendre raison pourquoi tes choses sont altées
plutôt ainsi qu'antMmcnt.
K. La sagessesnpr&ae de Dieu !M<a fait choistr sur-tout (Mlois du woMBonenttes mieuxajusMes,et les plusconvenaMe~aux raisons abstraites ou métaphysiques, tt
s'y consene la mémoquantité de ta force totale et ab-
solue, ou de faction: la même quantité de la respec-
{&?)
tive, ou de ta réaction; ta même quantité émince la force
directive. De ptas. t'actionest toujours égde a !a Mac.
tiou, et fettet entier est toujours équivalenta sa causé
ptehte. Et it est surprenant. de ce que par ta seule con.
sidérationdescatMM<tet)fM< ou de ta matière, on ne
saurait rendre raison~de tes to!s damouvementdécou-
vertes de notre temps; et dont BMpartie a été decon-
~rte par moi-metae. Caryai~trouve qN!My faut recourir
aatMtMM/:Ha(e<, et que ces lois ne dépendent point du
pftttetcede (« <t<'tBM«<cotnme-lesrentes tog:qae~,arith-
m6t!queset~eométnqaes; majs dM-pthtCtpede ta MMe-
a<Mte,c'est.a.dire.da choix,do la sagesse.Et c'estune
des ptns efjicaceset des-plus seasiNespreaves de t'exts-
tence de Dieu po~r cèwxqui peavent approMndtr ces
choses.'M. sntt encore de ta perfection de FAuteerSBMême,
que Boa.semtemeatTordre de yaaweK entier est te plus
parfait qn~se pmsse, mabanss: que chaqaemiro:r~aat
représentant-tanhers suçant son point de vue cest~-dire. que chaque me'M<<e,chaqw<e"tfeM~<<!Khet,dottavoir ses perceptionset ses appétits tes mieux rëgtesqu'il
est compatiMeavectout le rester D'~ il s'ensuit encore,
que tes âmes, c'est-à-dire, tes ntOM<t<<Mles plus domi-
nantes, ou plutôt les animaux,ne peuvent manquer de
se rëveittër de t'ëtat'd'assdupissemeht'ou ta mort ou
quelque autre-accident les peut mettre.
49.. Cartout est réglé dansâtes eboses âne fois pour
toutes, avec aata: d'ordre et- de cortesppndance qu'il
est possible! ta-suprêmeSagesse et Bonté ~e pouvant
agir qu'avecune parfaite harmonie. Le prêtent est gros
de t'avenir 'te futur sepourrait Uredaa~tepassé; tétot.
gnees~ exprimédans le prochain. On pourrait connaitre
ta beauté de t'nniversdans chaque amc, si l'on pouvait
déplier tous ses replis qui ne se développantsensible-
ment qu'avec le temps. Mais commechaque perception
distincte de l'âme comprend une inanité de perceptions
confuses qui enveloppent tout t'univetS~t'amB même
t.e connatt tes chosesdont elle a perception. qu'autantn'elle a des perceptions distinctes et relevées; et elle a
de la perfectiona mesurede ses perceptionsdistinctes.~
Chaqueâme connait t'in6ni. connatt tout, mais confu-
sément. Comme en me promenant sur le rivage de la
mer, et entendant te bruit qn'ottc fait, j'entends tes
( 369 )
bntits patMeutiors do chaquevague, dont te bruit <<ttatest compose, meie$ans tes discerner; nos perceptionsconfusMsont le r~sutttt des impressionsque tout t uni-vers fait tmrnoa~ Men est de même de chaque 'w'M~.Mea eeutauno connaissancedistincte de tout; car il enest la source On fort bien dit, qu'il est commecentre
partoutt mais que M:cireonKrems M'estnullepart, toutlui étant pr&entimmMiatet~eat, sans aucnmétoigoenteatdc.ce'eentret
t Pdneceq'A est der&meraisonnablé. oa de t'BSpnt,
il y a quelquechosede plusquodaMstesmofa~, oatsémedans les stmpto tmcs. tt n'est passeulement ça miroirde ran!vem des créatures, ntaM encore une image de
la Divinité respdt n'&passeatemeat une perceptiondes
OMrngesdpDieu, mais it est même capable de produirequelque chose qui leur ressemble, quoiqu'en petit. Car,
pour ne rien dire des mertclttes des songes, o& noustutantoas sans peine, et sans en ato!r mêmeta votonte,de&~heseaauxquellesU faMdraitpenser tong.temps pourles trouver quand on veille notre âme ~st archttec-
tonique encore dans les actions volontaires, et déeoN-
vrant les sciencessuivantlesquellesDieu a réglé les cho-
ses ( ~on<&r~MeM«ra,t)«mero), eUeimitedans son dëpar*tementet dans son petit monde ou H tul est permis de
s'exercer,ce que Dieufait dans le grand.
tS. C'est pourqaot les esprib, soit des hommes, soit(les génies, entrant en vertu de la taisonet des vérités~ternettea dansune espècedo sociétéavec Dieu, sont desmembresde la cité de Dieu, cest-dire, du plus parfaitétat, formé et gouvernépar le plus grandet le meilleurdes Monarques ou il n'y a pomt de crime sans ch&ti
tUMeut, point de bonne action sans récompensepropor-tionnée; et ennn, autant de vertu et de bonheur qu'ttest possible; et cela, non pas dans un dérangementde ia
nature, commesi ce que Dieuprépare aux âmestroublaittes lois des corps, mais par l'ordre même des choses
naturelles,en vertude t'harmotMepréétabtiede tout tempsentre lea t'<~nMde la natureet de la g<'<tfe,entre Dieucomme architecte et Dieu comme monarque; en sorte
que ta nature m{'Nea ta ~<tf< et que ta p'o<'<)perfec-tionne la nature en s'en servant.
JtStA!nM,quoiquela MMoane puissepoiut apprendM
t870)t~de~tt du~nd atea~të~rwe a!a~vehUon,;noHs
pouvonsettfeassnt~s, par cette mêmeMMM,que tMc&osMsont faites d'âne manière qui passe nossonbatts.'Mea étant aussi la p!as parfaite et là plus heureuse, et
par conséquent la plus aimabtedessubstances.-etfamoaf
~~nt<t6<ej. consistantdans l'état qui fait goûter du
ptaMrdanstes'perfections'et dans' ia-féHcitéde ee q~on)t!me;cet amoa~'doit~ous doinaer!ep!'M grand ptatsn'dont on puisse être capable, qaandD:ememesH'o~et.
M. Et it est a&6 de Mmerieonmte~Hfaat.s!a<mste
cotma!sMmcomme jeldeM da d:K. Gar, qao~ne D!eu
ne Mitpoint Mnsibtea nos sens externes, il ne ta!Me
pas d'~M'~s-aimaMe, et dedonneran<r6s-~and pta!sit.Nons wyoas MmMeh les honneN~bnt ptab~aM hom-
mM.qMtqa'Hs ne e<msisteatpo:at~daM tes qhatit~ de&se!<se)tMnemM.
toârtyrsettes fahatiqaM. qno!qao t'etï~tio~deces
dém!e<9sait ttat réglée, moatfent <e q~peaHeptais:rdé Tespnt < et, qai phts est, tcsptaisits ntënt~de~sensseréduisent &des plaisirsintettectaeb confnftemettte~Ms.
LamBs!q)tonoaschan!!e,qMOtqMesab~aat<necc~siste
me daaa les contenances de noMbreset dans le compte,
dont nons nenoas'apeK~veMpas.etqMërâMe'neMssepasde faire, desBattementsos ~ibraNpnsd<scotps sonnants.
qui se rencontrent'par certa!nsintéifvat!es.Les plais!Kque!t vuetrouvedanstes pMpe~Mts~sont de ta mêmenatt~
et!eeaxqoe eansent'!es atftMssens, reviendront qaet~echosedosemblable. quoiquenousne puissionspas t'expU-
quer si distinctement.
~8. Ohpeut même dite qae, des à présent. !'oat~f<<e
OMttnous fait jouit d'un a~ant-go&tde'ia féticitê future.
Etan&!qu')t~!td~Mt6re!-s6,il fait par M-memenotre plos
prand bien et intérêt, quand marne on ~e t'y tchercheratt
pas, et quandenne considéreraitque teplaisir qu'ildonne,
sensavoirégard afntiMtéqn'it produit car it nous donne
uneparfaite confiancedanslabonté denotreAuteuret Mat-
M. taqueMeproduitnneméritantetranquMM~dei'esprit.non
pas commechez tes stoïciens, r<sotusa une patience par
force, n~ais par nncontentementprésent, qui nousassuremêmeun bonheur tutur. Etoutre leptaistr prësent.nenne saurait êtreplusutile pourl~enir, carTameur deDten
rentpMtencorenos espéranceset nous menédans!echemin
(371)du suprêmebonheur.parce qu'en vertMdu parfait ordre
étabMdans t'nnhpn, tout est fait io mieux qa'i) est passible, tant pour le bien générâtquepour leplusgrand bien
particulier de ceuxqui en sont peNuadéset qui sont con-
tents du divin goawrnement; ce qui ne Murait manquerdaMceNxqaieavcMtaimerlaMarce detoutbien.Mestvm!
que iampremeféUcité, de quelquevisionbéatifiqueoucon-naissance de Dieu qM'eMesoit accompagnée. ne saurai
jamais être pleine,parce qae Diea étaMtinCni, it ne eae-
rmtetteconaaentiërement.
Ainsi notre bonheur ne consistera jamais, et ne doit
pojnt consister, dansâne pteinejodssance oh ii n'y aurait
plus rien &désirer, et qui rendrait notre esprit stnpide,mais dans Mnprogrèsperpétaet à de nouveauxptaiStKet
de noMeites perfections.
?s~. 0