Université de Novi Sad, Faculté des Lettres
Chaire de français
L’année 2009/2010
LA MODERNITÉ DE CHRISTIANE ROCHEFORT ET SA PLACE DANS LA
LITTÉRATURE FRANCAISE CONTEMPORAINE
Professeur : dr Ljiljana Matić Étudiante : Tanja Balog
À Novi Sad, avril 2010
CONTENU
BIOGRAPHE………………………………………………………………3
RÉSUMÉ……………………………………………………………………5
STYLE PARTICULIER DE CHRISTANE ROCHEFORT……………………………………………………………...8
« SYMBOLES » DANS LES LIVRES DE CHRISTIANE ROCHEFORT ………………………………………………………..…..12
LES THÈMES MAJEURS DANS L’ŒUVRE DE CHRISTIANE ROCHEFORT ……………………………………………………………18
CONCLUSION……………………………………………………………23
BIBLIOGRAPHE…………………………………………………………24
2
BIOGRAPHIE
Considérée comme l’écrivain le plus « pop » du mouvement connu sous le nom
d’écriture féminine, Christiane Rochefort est née le 17 juillet 1917 à Paris, dans un
quartier populaire. Après avoir vécu quelques années dans la province (le Limousin), elle
revient à la capitale où elle s’inscrit au lycée Fénelon.
Lycée terminé elle commence ses études à la Sorbonne. Elle étudie la médecine
psychiatrique et puis l’ethnologie et la psychologie qu’elle ne mènera jamais à leur terme
mais qui néanmoins lui serviront plus tard pour écrire ses romans.
Obligée de travailler pour pouvoir subsister, elle est engagée comme modèle, actrice ou
journaliste. Elle passera aussi par des emplois de bureau au Ministère d’Information. Elle
collabore aussi avec le fameux Henri Langlois, conservateur des films, à la Cinémathèque
de Paris. Elle travaille comme journaliste pour le Festival de Cannes pendant 15 ans et se
voit renvoyée, en 1968, pour sa liberté de pensée.
Mais Christiane Rochefort a trouvé sa vraie vocation – ÉCRITURE. Elle publie son
premier roman, Cendres et or, en 1956, puis deux autres – Une fille mal élevée en 1957 et
Tes mais en 1958, sous le pseudonyme de Dominique Féjos. En 1958 elle publie le
premier roman sous son vrai nom. Le succès du Repos du guerrier, bien que jugé
scandaleux, est immense, tel qu’il a failli obtenir le prestigieux Prix Fémina et qu’il était
aussi considéré pour le fameux Prix Goncourt. Il obtient néanmoins le Prix de la nouvelle
vague. Son roman suivant, Les petits enfants du siècle, publié en 1961 fait également
scandale et obtient le Prix du Roman Populiste. Christiane Rochefort continue à écrire et
publie encore une dizaine de romans pari lesquels - Les Stances à Sophie en 1963,
Printemps au parking en 1969, Encore heureux qu’on va vers été en 1975, La porte du
fond qui a eu le Prix Médicis en 1988, etc. Elle écrit également les essais sur la littérature
et traduit de l’anglais.
3
Pendant tout ce temps elle participe aux plusieurs mouvements féministes, comme le
premier Mouvement de libération de femmes en 1971 et contribue avec Simone de
Beauvoir, Jean Rostand et quelques autres, à créer le mouvement féministe Choisir la
cause des femmes. Elle ose signe le fameux Manifeste des 434 où elle affirme
publiquement avoir subi un avortement s'exposant ainsi à l'époque à des poursuites
pénales.
Elle s’intéresse beaucoup aux arts, à la musique, au dessein, à la sculpture et son œuvre
portera la marque de cet intérêt.
« Une énergie sans bornes apparentes la fait se déplacer volontiers vers les pays
« neufs », Québec, États-Unis, lieux où, pour la satiriste ou l’utopiste qui veillent en elle,
le meilleur comme le pire se côtoient. »1
Christiane Rochefort est morte en le 24 avril 1998 au Pradet, le département Var.
1 P. Makward, Christiane et Cottenet-Hage, Madeleine, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française, KARTAHALA éditions, p. 511.
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RÉSUMÉ
Pour mieux comprendre le sujet de cette analyse, on va résumer les quatre romans qui
y sont inclus.
Le Repos du guerrier (1958)
Geneviève Le Theil, l’héroïne du roman, se rend en province pour régler une affaire
d’héritage. Se trompant de chambre, elle trouve un homme agonisant. Sans le savoir, elle
empêche un suicide. Sa vie change complètement. Elle tombe amoureuse de Renaud Sarti
qui la fait subir toutes sortes des humiliations – elle doit le maintenir, lui acheter de
l’alcool, abandonner sa vie antérieure, ses amis, son travail, etc. Elle persiste à s’occuper
de lui, convaincue qu’il s’agit d’une « bonne action ». Peu de temps après, elle se met à
boire aussi et tombe malade. Renaud se sent coupable et ils partent en vacances en Italie
ensemble. Là ils rencontrent un artiste Russe, Katov, et sa compagne Raphaëlle.
Geneviève est jalouse de Raphaëlle parce qu’elle voit que celle-là s’entend mieux avec
Renaud qu’elle. C’est grâce à elle qu’elle apprend certain s choses qui intéressent Renaud
– qu’il sait jouer du piano par exemple. Et même Renaud s’anime en compagnie de
Raphaëlle. Bientôt, elle tombe malade de nouveau et ils reviennent à Paris. Geneviève
fait des efforts pour éveiller l’esprit de Renaud comme l’a fait Raphaëlle, mais elle ne
réussit pas. A la fin du roman on apprend que Geneviève est enceinte et que Renaud finit
par s’inscrire au programme de rééducation.
Les petits enfants du siècle (1961)
La narratrice, Josyane, fait partie d’une famille nombreuse et elle raconte sa vie. Les
enfants servent pour obtenir des primes et Josyane doit s’occuper de la famille croissante.
5
C’est une fille qui s’intéresse beaucoup à l’école mais ne rencontre personne pour l’aider
choisir sa voie. Un jour, elle rencontre Guido, un maçon italien plus âgé, avec qui elle a
sa première expérience sexuelle. Puis, le Rouvier clan part à la mer et quand elle revient,
Guido n’est plus là. A l’école, demandée quel genre d’occupation elle aimerait avoir, elle
hésite à répondre parce qu’elle ne se voit dans aucune des professions qui lui étaient
suggérées. Son école finie et les Italiens revenus aux chantiers, elle se met en tête
d’apprendre à conduire un scooter pour pouvoir retrouver Guido. Grâce aux relations
sexuelles avec de différents « copains », elle réussit à se rendre sur un chantier mais elle
n’arrive pas à retrouver Guido. Le clan Rouvier augmente toujours et ses frères et sœurs
changent aussi. Elle continue de s’amuser à sa manière et d’attendre une vie meilleure.
A la fin du roman, elle est amoureuse, enceinte et accepte une vie conventionnelle, la vie
des « bonnes femmes », comme elle l’a caractérisée auparavant.
Les stances à Sophie (1963)
Céline, l’héroïne du roman décrit quelques évènements qui ont précédé son mariage
avec Philippe Aignan. Pleinement consciente que ce mariage va être une erreur, elle
succombe au charme de Philippe et accepte de se marier. Après la cérémonie de mariage
qui est présentée comme une vraie torture pour les parents de Philippe, la vie commune
se révèle différente de ce que Céline a imaginé. Elle se laisse influencer par Philippe et
perd peu à peu son identité. Dans sa vie monotone le seul réconfort est son amitié avec
Julia, la femme d’un ami de Philippe. Elle essaie de peindre, de jouer du piano, mais elle
ne se retrouve pas. Un jour, Julia et son mari et les Aignan partent en vacances. Mais,
Jean-Pierre, le mari de Julia, conduit trop vite et ils ont un accident où Julia meurt. Céline
révoltée retrouve lentement sa personnalité d’avant. Elle va en Italie pour se reposer et se
retrouver. Revenue, elle reprend peu à peu ses manières d’avant le mariage, son langage,
sa joie de vivre. Philippe s’engage à la vie politique et Céline en est dégoûtée. Elle décide
de le quitter s’il est élu député. Comme il a gagné, elle tient sa parole et le quitte ce
même soir. Une fois chez elle, elle se sent libérée.
6
Printemps au parking (1969)
Christophe, un adolescent, décide de quitte sa famille et la banlieue par la suite d’une
discussion avec son père au sujet du téléviseur. Se retrouvant au milieu da la rue, il se
rend compte qu’il ne sait pas où aller. Il rend visite à une copine, Bambi, pour l’informer
de son départ. Ne sachant ou aller, Christophe passe la nuit avec elle après quoi elle lui
donne un peu d’argent parce qu’il est parti sans rien prendre. Il traîne dans les rues de
Paris et finir par prendre son petit déjeuner au Jardin du Luxembourg. Là, il aperçoit une
fille sympathique et décide de la suivre. Cela le mène à la bibliothèque. Pour l’aider à y
accéder, un étudiant lui prête sa carte. Rendez-vous avec la fille arrangé, il va au bar pour
y retrouver Thomas qui lui a donné la carte. Là, il fait connaissance des copains de
Thomas. Il passe la nuit dehors et va à son rendez-vous à l’aube. Après la soirée avec
Thomas et ses copains, Christophe est invité passer la nuit chez un d’eux – Boubou. Il
peut voir la vie d’une famille riche. Le frère de Boubou, Fabrice, montre un intérêt
spécial pour Christophe. Le lendemain après avoir été chez le coiffeur avec le frère de
Boubou, il revient au bar où il se rend compte de son amour pour Thomas. Cet amour est
réciproque. A la fin du roman, on retrouve presque tous les personnages réunis sur le toit
de l’immeuble de Boubou regardent le soleil se lever sur un avenir qu’il espèrent plus
clair.
7
STYLE PARTICULIER DE CHRISTANE ROCHEFORT
On dit souvent que Christiane Rochefort a su former un style différent des autres
écrivains du mouvement l’écriture féminine. Un style neuf, un style hybride. Bien que ses
premiers romans restent plutôt classiques au niveau de la forme – récit linéaire, discursif
et orienté, il ne le sont pas au niveau du vocabulaire. Dans ses derniers romans elle va
adopter le style de l’écriture féminine – une écriture brisée, destinée plutôt à évoquer des
impressions que de décrire les évènements.
Pourquoi en fait sont style est-il particulier ? L’écriture d’un écrivain dénonce l’auteur
autant que les personnages. Christiane Rochefort s’en sert pour rendre ses personnages
encore plus réels. Pour elle c’un moyen de « construction et de déconstruction
d’identité »2.
C’est d’abord le choix des mots qui caractérise leurs personnages ? Pour rendre
vraisemblables les gamins de la banlieue parisienne, elle n’hésite pas à employer des
mots comme « merde », « foutre », etc.
Sinon, comment faire croire que c’est un adolescent de la banlieue qui parle s’il
s’exprime en termes correcte ?
« Plus personne pour me faire pousser les patates en bas mais là-haut le ciel plein de
fusées tout le temps, chacun veut que la sienne aille plus haut et ils les recevraient tous
sur la gueule ; il faut sortir avec des parapluies blindés. Je déconne, ok. Ca me passe les
nerfs. Et ce genre de bonshommes, bavant de filer le train à papa ça m’énerve au plus
haut degré. »3
2 Hunton, Margaret-Anne, The Novels of Christiane Rochefort, countering the culture, Exeter, University of Exeter Press, 1998, p.12.3 Rochefort, Christiane, Printemps au parking, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1969, p.10.
8
Ou une famille des ouvriers ?
« -T’aurais tout de même pu nous attendre, dit la mère ; tu savais bien qu’on reviendrait
te chercher. On se demandait où t’étais passé. »4
Christiane Rochefort n’hésite pas à reproduire les fautes de grammaire pour rendre ses
personnages encore plus vraisemblables :
« Tiens, me dit-elle, épulche-z’en d’autres. »5
L’omission de ne de la négation est aussi très fréquente, aussi bien que l emploi de ça :
« -C’est pas que je veux pas être heureuse c’est pas ça que je voulais dire…
- Alors c’est quoi ?
- Je voulais dire… (s’il vous plaît, un peigne) c’est pas de ça qu’il s’agit… »6
« Ca c’est à cause de mon caractère, dit Boubou. Je manque d’ordre.
- Et à part ça, rien ? »7
C’est ce que Christiane Rochefort réussit le mieux – donner une vraie vie à ses
personnages en leur prêtant un langage authentique, cet écrit-parlé. On a l’impression de
les entendre parler avec leurs accents de banlieue et leur vocabulaire populaire.
Ce qui étonne aussi est l’emploi du Passé Simple dans les romans écrits à la première
personne qui peut surprendre le lecteur vu le ton du texte et montre un désir de respecter
la grammaire traditionnelle :
« Je récupérai ma cuisine et ouvris mon cahier. »8
4 Rochefort, Christiane, Les Petits Enfants du siècle, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1961, p.44.5 Ibid., p.20.6 Rochefort, Christiane, Les Stances à Sophie, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1963, p.18.7 Rochefort, Christiane, Printemps au parking, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1969, p. 126.8 Rochefort, Christiane, Les Petits Enfants du siècle, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1961, p.17.
9
« La juxtaposition du langage standard, sous-standard et hyper-standard constitue une
rupture avec le système, établissant la présence d’une voix non-conformiste. Rochefort
crée son propre langage. »9
Et qui pourrai s’attendre à un zeugma d’une fille adolescente de la banlieue parisienne ?
« La mère na sachant pas si c’était du lard ou du cochon, me regarda en coin pour se
faire une opinion, mais j’avais pris un air con, et une autre assiette, et elle ne put pas se
la faire. »10
L’emploi du vocabulaire populaire et des figures stylistiques telle que le zeugma,
l’hyperbole donne à son écriture une certaine fraîcheur et montre bien le souci de rendre
fidèles ses personnages. Elle ne veut pas donner une image embellie de son milieu - elle
le représente tel qu’il est.
Ce n’est pas seulement son choix des mots ou des figures stylistiques qui sont
intéressants, son style l’est aussi. L’humour et l’ironie figurent parmi ses procédés
préférés :
« Il (Patrick) n’avait pas trois ans quand il mit un chaton dans la machine à laver ; cette
fois –là tout de même papa lui en fila une bonne : la machine n’était même pas finie de
payer. »11
« Ici le lecteur attend une punition parce que Patrick a maltraité (ou plus exactement tué)
le chat, mais ce qui compte pour le père est seulement la machine à laver. L’ironie dans
les Petits enfants du siècle vient surtout du décalage entre l’attente du lecteur (plutôt
bourgeois) et la dure réalité du milieu ouvrier tel qu’il est écrit dans le roman, où des
valeurs comme la protection des animaux ne viennent même pas à l’esprit des
personnages. (…) Tout le roman est écrit sur ce ton. C’est ce moyen stylistique qui 9 Hunton, Margaret-Anne, The Novels of Christiane Rochefort, countering the culture, Exeter, University of Exeter Press, 1998, p. 40.10 Rochefort, Christiane, Les Petits Enfants du siècle, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1961, p.64.11Ibid., p.6.
10
engendre l’émotion du lecteur qui est choqué du manque d’affection dans lequel la petit
fille et ses frères et sœurs grandissent, d’autant plus que la narratrice elle-même ne
montre aucune émotion. »12
Christiane Rochefort ne veut pas gronder – son ironie n’est pas mordante mais plutôt
subtile – elle veut provoquer notre réaction et ne veut surtout pas la forcer ni nous
imposer son opinion. Il suffit de se rendre compte de son ton quand elle fait parler les
femmes de leur enfants et des prix qu’elles ont eu pour les avoir mis au monde dans Les
Petits Enfants du siècle ou Céline qui, en racontant les conversations de son mari et ses
amis, indique que c’est le rythme de la conversation qu’il faut suivre et pas la
conversation elle-même, dans Les stances à Sophie.
L’ironie est un moyen, mais elle ne veut pas en abuser pour nous rendre la lecture plus
facile.
Le langage est, comme on l’a dit avant, une marque du style de Christiane Rochefort
mais il est aussi très important pour la construction d’un personnage. Chaque personnage
se trahit par sa manière de parler. La parole démontre bien la position sociale,
l’éducation, la perception du monde, etc.
Ainsi la langue de Josyne ou celle de Christophe ne peut pas être identique à celle de la
mère de Boubou par exemple. Tandis que les propos de la mère de Boubou restent plutôt
raffinés, Christophe doit faire un effort pour ne pas sembler impoli.
« Mais pourquoi ? dit la mère, n’as-tu pas tout ce que tu veux ? (…) Vous êtes tous fous,
dit la mère, et apparemment découragée par sa propre couvée se tourne vers moi : Et
que font vos parents ?
- Euh – j’étais pris de court. Encore une chose à laquelle j’aurais dû penser d’avance si
j’avais un peu de plomb dans la tête. Mais comment deviner que ça m’emmerderait à ce
point-là de sortir en public : employés. »13
12 Boustani, Carmen, Aux frontières de deux genres : en hommage à André Chédid, KARTAHALA, p.180.13 Rochefort, Christiane, Printemps au parking, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1969, p.146.
11
Il n’est pas étonnant que le roman Le Repos du guerrier soit jugé très sévèrement parce
que la langue employée dans ce roman et loin d’être pudique et « une femme ne doit pas
parler de « ça » (…) et ne doit pas parler comme ça. »14 La déconstruction de son
langage de petite bourgeoise permet à Geneviève de se libérer des préjugés liés à sa
propre sexualité. C’est ce même langage qui trahit la changement du personnage – plus
explicite qu’il est, moins borné est l’esprit de Geneviève. C’est en fait Renaud qui la
force à s’exprimer ainsi pour la faire comprendre la vraie nature de ses sentiments :
« - Je te fais jouir ?
-Oui.
-Tu aimes ça ?
-Oui.
- Dis-le.
-J’aime ça. »15
Le même se passe dans le roman Les stances à Sophie. En adoptant le langage
conventionnel et les formes de comportement correspondant à son nouveau statut social,
Céline perd peu à peu sa personnalité. Par exemple, Philippe lui interdit de parler d’une
manière grossière (elle dit souvent « merde »), de parler d’une manière incohérente et
d’exprime ses opinions soit politiques soit sociales. Maintenant ses propos sont vides et
elle semble répéter les points communs. Après la mort de son amie Julia et son voyage en
Italie, elle retrouve son élan d’avant le mariage et le langage qui lui était propre. Même
Philippe le remarque et le désapprouve.
Philippe et elle ne s’entendent plus. Céline décide de faire un dictionnaire pour faciliter
leur communication. Elle va appeler ce dictionnaire Célino-Philippien, comment elle dit,
le Dictionnaire Sémantique Néo-Bourgeois.
Elle va donner une « définition » du mot AMOUR :
14 Hunton, Margaret-Anne, The Novels of Christiane Rochefort, countering the culture, Exeter, University of Exeter Press, 1998, p.19. 15 Rošform Kristijan, Odmor ratnika, Beograd, Izdavač Pešić i sinovi, 1958, p.51.
12
« Amour – A : pour une femme ; consécration totale à la vie domestique, avec service de
nuit. B : pour un homme ; être content comme ça. »16
On peut voir que le langage aussi sert comme un obstacle entre les personnages. Il les
empêche de se comprendre bien parce que, bien que le signifiant soit le même, le signifié
varie selon le personne qui parle.
Donc, on a vu la modernité et l’importance du langage de Christiane Rochefort- rendre
les personnages plus vraisemblables en leur donnant le parler qu’ils auraient eu s’ils
étaient en chair et en os – sans omission des mots vulgaires, imitant leurs accents ;
ensuite le rôle du langage ainsi constitué - refléter le personnage – sa position dans la
société, ses opinions, ses idées, etc.
16 Rochefort, Christiane, Les Stances à Sophie, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1963, p.188.
13
« SYMBOLES » DANS LES LIVRES DE CHRISTIANE
ROCHEFORT
Comme on vient de voir, les mots ont beaucoup d’importance dans l’œuvre de
Christiane Rochefort. L’amour dans le livre Les stances à Sophie peut désigner une vie
de plaisir et de confort ou une vie conventionnelle où le rôle de femme est strictement
limité selon Philippe ou Céline.
L’amour peut aussi symboliser le désir charnel comme dans le livre Le Repos du
guerrier. Chaque fois quand Geneviève mentionne le mot « amour », Renaud se moque
d’elle.
« Un jour, j’écrirai un manuel - dit-il. – Je l’appellerai « De l’Amour ». Un tel manuel
existe déjà, mais il ne faut pas se laisser vaincre. Je lui donnerai le titre « De l’Amour »,
et je serai contre. J’y expliquerai que l’amour n’existe pas. »17
Plus tard dans le livre Renaud dira que l’amour est une euthanasie.
Dans Les Petits Enfants du siècle Josyane, après ses nombreuses relations sexuelles,
tombe amoureuse et accepte la vie conventionnelle – celle de la mère qui reste à la
maison pour s’occuper des enfants.
On voit bien que dans ces romans Christiane Rochefort représente l’amour comme une
perte de soi ou un simple plaisir.
Le seul roman où cela ne soit pas le cas est Printemps au parking où il s’agit d’un amour
homosexuel.
17 Rošfor, Kristijan, Odmor ratnika, Beograd, Izdavač Pešić i sinovi, 1958, p. 58.
14
« La relation entre Christophe et Thomas dans « Printemps au parking » défie toute
catégorisation. Au commencement, c’est une amitié parfaitement « normal » du point de
vue social, mais elle devient une liaison passionnée. (…) C’est une amitié totale qui les
libère et qui, ils l’espèrent, libérera les autres aussi. »18
Le mariage est considéré de la même manière – comme un piège dans laquelle la femme
perd son identité et chaque couple hétérosexuel est représenté malheureux.
Une des causes du malheur peut être aussi l’ennui qui est pour Christiane Rochefort le
mal de ce siècle. Tous les adolescents de ses romans s’ennuient – Céline est tellement
ennuyée dans son mariage que cela l’oppresse ; Josyane cherche les moyens de remplir
ses heures où elle n’a rien à faire, Christophe s’ennuie tellement qu’il décide de quitter sa
famille.
Un des moyens pour le combattre peut être le téléviseur.
Imperceptiblement les appareils électroménagers et le téléviseur glissent dans la
littérature moderne. Ils sont le symbole d’une nouvelle ère – pour avoir plus de confort, il
faut s’acharner à travailler ou avoir une famille nombreuse et avoir des primes pour
s’acheter un électroménager. Ils sont le symbole d’un progrès qui sépare l’homme de ses
semblables.
Il ne faut pas oublier que la raison indirecte du départ de Christophe était une discussion
au sujet du téléviseur.
Une autre machine a su trouver sa voie dans la littérature moderne – l’automobile. Elle
apparaît dans chaque roman comme symbole de la liberté, de la vitesse et du progrès.
Elle permet aux personnages de fuir leur vie quotidienne, de se retrouver et de s’amuser.
Il ne s’agit pas seulement des automobiles, mais aussi de tout moyen de transport – train,
scooter, etc. Christophe va à la gare où il observe les train partir. Il et ses amis s’amusent
en se baladant dans Paris. Grâce à la voiture, ils peuvent se déplacer plus vite.
18 Sartori, Eva Martin, Zimmerman, Dorothy Wynne,, French Women Writers, Westport, Greenwood Publishing Group, Inc., 1991, p. 374.
15
Pour Josyane, dans les Petits Enfants du siècle, le scooter représente la liberté et
l’indépendance. Grâce à la moto elle peut essayer de retrouver Guido.
« J’étais sur la machine. Être sur la machine, ça c’était quelque chose, là pas de doute,
je fonçais je ralentissais je virais, j’étais seule j’étais libre, c’était un vrai plaisir ; rien
que pour être sur la machine ça valait la peine, même si je ne trouvais pas Guido. »19
Pour Christiane Rochefort, la voiture est aussi un « symbole » de la virilité. Il suffit de
lire comment parlent le père de Josyane ou Philippe des Stances à Sophie. Ils sont
tellement obsédés par elles qu’ils négligent leur famille quand ils conduisent. Ils ne
permettent à personne de conduire convaincus qu’ils sont meilleurs conducteurs qu’eux.
En compagnie d’autres hommes, parler des voitures est une chose presque habituelle.
« - Oui mais vous avez vu ce que ça bouffe comme essence ? Moi avec ma é CV je mange
5 litres au cent. Mon voyage ici m’a coûté voyons 5 par 6 attendez ça fait trois cents, non
trois mille, je veux dire trente francs. (…) La 4 CV ça se glisse partout, c’est léger,
maniable… »20
Mais la voiture peut aussi être quelque chose de très dangereux si l’on conduit mal.
Philippe aussi bien que Jean-Pierre veut prouver qu’il conduit mieux que l’autre et qu’il
sa voiture est meilleure. La conséquence de cette course absurde est l’accident et la mort
de Julia. Céline, fâchée, va à l’hôpital voir Jean-Pierre et lui reprocher la mort de Julia.
« Vous avez tué votre femme parce que vous êtes un con. Vous ne savez pas conduire une
auto. Quand on n’est pas un homme on va à la bicyclette. Vous n’avez pas de réflexes.
Pas assez de force pour tenir une machine. Vous êtes un petit type avec une névrose de
puissance, comme un tas d’autres cons. (…) Ne touchez plus jamais une voiture vous
n’avez pas la capacité,… »21
19 Rochefort, Christiane, Les Petits Enfants du siècle, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1961, p.94.20 Ibid p.50.21 Rochefort, Christiane, Les Stances à Sophie, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1963, p.150.
16
On peut voir quelle est l’opinion de Christiane Rochefort – conduire une voiture est une
grande responsabilité et pas seulement un plaisir. C’est une machine qui peut aider
quelqu’un, mais qui peut également détruire des vies.
Une autre machine destinée à la destruction est le bulldozer. Le mot, bien que très
rarement employées dans le langage littéraire, apparaît dans les quatre livres étudiés ici
toujours pour marquer un changement produit ou en train de se produire.
Dans le roman Le repos du guerrier, bulldozer caractérise la force destructrice – la
passion qui change Geneviève Le Theil.
« Il y aura donc deux Geneviève : Mlle Le Theil : un fossé creusé au bulldozer, et puis la
maîtresse de Sarti. »22
Il apparaît dans le rêve de Christophe où il symbolise l’amour qui va l’écraser, lui et
Thomas aussi.
Dans les romans Les stances à Sophie et Les Petits Enfants du siècle il est le symbole de
l’urbanisation, du progrès.
22 Rošfor, Kristijan, Odmor ratnika, Beograd, Izdavač Pešić i sinovi, 1958, p.61.
17
LES THÈMES MAJEURS DANS L’ŒUVRE DE
CHRISTIANE ROCHEFORT
L’urbanisation est une des thèmes majeurs dans ses romans. C’est une des raisons
pour lesquelles l’action se déroule principalement dans la banlieue.
« L’architecture moderne est présente dans presque tous ses livres. Le travail de
l’architecte est plein d’illégalités parce qu’il se nourrit du besoin de l’abri de la classe
ouvrière. L’architecture moderne et l’urbanisation (…) créent un ordre qui fragmente la
vie sociale. (…) La communication humaine devient impossible. »23
Comme la conséquence directe du baby boom est une nécessité de logement. Pour
l’obtenir on démolit et on reconstruit. On détruit tout ce que puisse déranger et l’on
construit des bâtiments. Les bâtiments où l’on ne vit pas, mais on subsiste.
« C’est drôle, personne a l’air de panser à la tristesse, et que c’est peut-être pire que le
dérangement. Et moi, j’y pense, parce que c’est nous qui allons hériter de tout ça, ils
nous laisseront rien que des murs pour se taper la tête dedans. »24
« Ici on perd vite son âme, dit-il .Ou bien si on ne la perd pas on devient fou. »25
Mais Christiane Rochefort a su donner une vie à tout ce béton. Lui insuffler une âme. Son
talent consiste à peindre d’une manière très originale les gens qui habitent ces HLM. Ce
sont eux qui sont au centre de son œuvre. Les bâtiments ne sont que le cadre pour les
personnages. Un cadre gris et déprimant mais, quand même, un carde qui impose un
certain style de vie, qui modèle leurs esprits, contre lequel ses personnages essaient de
lutter.
23 Sartori, Eva Martin, Zimmerman, Dorothy Wynne, French Women Writers, Westport, Greenwood Publishing Group, Inc., 1991, p.376.24 Rochefort, Christiane, Printemps au parking, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1969, p.87.25 Rochefort, Christiane, Les Petits Enfants du siècle, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1961, p.31.
18
Elle a dit dans une interview :
« Moi j’ai ressentie avec violence, cette architecture qui impose un mode de vie, un mode
de pensée ; je comprenais ce que c’était, à quoi ça allait servir : A VIDER LES GENS
PAR L’INTÉRIEUR. C’était, cette pensée architecturale, une machine diabolique, une
machine de mort mentale. »26
Un autre thème important peut être lié à cette idée de ma « mort mentale » - celui de la
société de consommation. Christiane Rochefort décrit une des obsessions modernes –
celle de posséder le plus possible des choses pour avoir le confort et pouvoir vivre plus
facilement.
Dans le livre Les Petits Enfant du siècle les parents de Josyane parlent de leurs enfants
comme s’ils existaient pour apporter plus d’argent. Quand ils perdent un enfant ; on a
l’impression qu’il plaignent plus l’argent perdu que leur enfant. Les mères dans le livre
montrent leur ventre disant « C’est mon frigo, ma bagnole, etc. » Et malgré tous cela, ils
ne sont pas heureux.
« -Si le bonheur consiste à accumuler des appareils ménagers et à se foutre pas mal du
reste, il sont heureux, oui ! éclata Frédéric. Et pendant ce temps-là les fabricants filent
leur camelote à grands coups de publicité et de crédit, et tout va pour le mieux dans le
meilleur des mondes…
(…)
- Le confort c’est pas le bonheur ! »27
La même obsession des choses est présente dans le livre Le Repos du guerrier. Renaud ne
montre aucun intérêt pour les choses matérielles et c’est Geneviève qui s’en occupe et qui
paie tout. Elle calcule combien d’argent il lui a coûté tout le temps – le prix d’alcool, des
disques, du piano, etc.
26 Hunton, Margaret-Anne, The Novels of Christiane Rochefort, countering the culture, Exeter, University of Exeter Press, 1998, p.35.27 Rochefort, Christiane, Les Petits Enfants du siècle, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1961, p.102.
19
Julia informe Céline qu’elle devrait profiter de son mariage le plus possible. Une des
fameuses est celle quand Céline veut acheter quelque chose dans un magasin. Elle se rend
compte que ce qu’elle veut ne peut pas être acheté parce que ce n’est pas la mode ou on
ne fait pas cela dans cette couleur ou dans cette taille, etc.
« La culture de l’individualisme, centrale de l’économie consommatrice, est exposée
comme un mythe… »28
L’individualisme est un des thèmes centraux de l’œuvre de Christiane Rochefort. Pour
elle il n’y a rien de pire que la perte d’identité. L’urbanisme et la culture de masse
effacent tout trait caractéristique à une personne. Si l’on se laisse séduire par le confort
apparent, si l’on commence à travailler toue la journée pour pouvoir subsister, si l’on
commence à ignorer la beauté autour de nous, on perd peu à peu son âme. On peut voir
son attitude envers ce phénomène :
« Ce sont des zombies, ils sont les produits inertes d’une civilisation de mort, ils ne
peuvent vivre que de mort, un bourgeois c’est ce qui aime la mort. »29
Sorti de ce milieu, il se sent libéré. Son individualité commence à se développer. Il vit
pour de vrai.
« Je suis sorti de ma cage. (…) La liberté ça saoule, et puis ça fait voir clair. »30
Christiane Rochefort insiste sur ce thème, surtout dans le livre Les Petits Enfants du
siècle om elle nous montre comment une société, telle que la société de consumation peut
dévorer les individus. La perte d’identité résulte inévitablement de l’oppression de la
société. Josyane déteste les femmes comme sa mère, parce qu’elle les trouve sans vie,
sans désirs. Pour elle, ces « bonnes femmes » ne sont que les dépouilles des femmes
qu’elles étaient autrefois. Conformée, elles acceptent de jouer leur rôle.
28 Holmes Diana, French Women’s Writing, 1848-1994, Volume 4, London, The Athlone Press, 1996, p. 256.29 Rochefort, Christiane, Printemps au parking, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1969, p.178. 30 Ibid., p.202.
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Le livre où cette perte d’identité est le plus remarquable est Les Stances à Sophie. Au
commencement de livre on peut voir une femme manant une vie bohême. Avec son
langage cru, ses manières « libre », elle est tellement différente de Philippe, que l’on se
demande comment leur mariage pourrait fonctionner. Au cours du livre, on voir Céline
changer. Philippe la modèle, désirant de faire d’elle une femme parfaite, parfaite selon lui
– une femme qui n’a pas d’opinions, qui se tait quand il faut se taire, une femme
respectable. Par amour, Céline cède et accepte ce changement.
« Je me met en pilote automatique ; ce brave robot… »31
Elle se caractérise elle-même par ce mot « robot ». Elle se rend copte qu’elle a perdu son
identité mais elle ne réussit pas à le retrouver. Elle arrive a se retrouver de temps en
temps :
« C’est moi, Céline Rodes. Et où est Madame Philippe Aignan ?
Madame est sortie. A cinq heures. (…)Non ce qui ne plaît pas à Philippe c’est autre
chose. Céline Rodes, je crois. »32
Après la mort de Julia, Céline Rodes « apparaît » de plus en plus souvent. C’est elle qui
prend le contrôle. Elle décide de quitter Philippe et de récupérer son identité. Elle a fait
son choix. Ella choisi Céline Rodes rejetant Madame Philippe Aignan et sa vie
conformiste.
Le choix de partenaire est très important pour Christiane Rochefort. La sexualité de tous
les personnages est relevée comme quelque chose de plus naturel au monde.
Dans le roman Printemps au parking, elle décrit un amour entre deux garçons sans se
soucier du scandale qui cela puisse provoquer. C’est le seul couple heureux qu’elle
décrive dans ces quatre livres ? Leur amour les libère des convenances au lieu des les
enchaîner.
31 Rochefort, Christiane, Les Stances à Sophie, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1963, p.76.32 Ibid., p.127.
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Ce n’est pas le seul amour homosexuel – on peut dénoter une obsession de la sœur de
Philippe, Stéphanie, pour Céline. Mais cet amour reste platonique.
Christiane Rochefort est allée encore plus loin. Dans le livre Le Repos du guerrier,
Renaud force Geneviève à avoir des relations sexuelles avec une prostituée.
Il fera d’elle son »esclave » (selon Geneviève) :
« Le monde entier s’ordonne autour de ce nouveau venu, il est déjà le maître. »33
La critique va caractériser les relations comme sado-masochistes. C’est lui qui est « le
maître » et elle le laisse la torturer, humilier convaincu qu’elle fera une bonne action s’il
réussit à le sauver.
Une autre chose aussi choquante pour le public était la promiscuité de Josyane - qu’elle
couche avec des garçons, cela était encore acceptable, mais avec des hommes plus âgés –
voilà ce qui a choqué le public le plus. A la fin du roman elle est amoureuse d’un garçon,
Philippe, et elle aussi accepte son rôle de mère de famille.
La position de la femme dans la société moderne est très importante pour Christiane
Rochefort. Elle représente les femmes mariées d’une manière assez négative. Josyane se
moque d’elles et finit par devenir une. Céline est décrite comme une sorte de robot
obéissant à mon mari.
Donc on peut voir comment on conçoit le rôle de la femme dans la société moderne, une
femme modèle accomplissant ses devoirs sociaux et privés.
Les livres de Christiane Rochefort sont une critique assez sévère contre une telle opinion.
C’est une des raisons principales pour lesquelles elle est considérée comme un écrivain
du mouvement l’écriture féminine.
33 Rošfor, Kristijan, Odmor ratnika, Beograd, Izdavač Pešić i sinovi, 1958, p.32.
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CONCLUSION
Comme on vient de voir, Christiane Rochefort a su introduire le moderne dans la
littérature moderne. Elle n’a pas hésité à y introduire la langue crue, la langue de la
banlieue, à décrire ces propres idées, ses désirs, ses peurs.
Elle brille quand il faut reproduire la langue des adolescents. Il avait toujours le souci de
la vraisemblance. Sa manière d’écrire peut nous permettre d’accéder à un Paris différent
de celui des cartes postales.
Ses idées, osées à l’époque, lui ont assuré un succès mais aussi ouvert la voie pour les
nouvelles recherches « féministes ». Grâce à ses idées, exprimées dans ses romans, on
peut apprendre plus sur la condition de la femme en France dans les années 50, 60 et 70.
Mais une question reste sans réponse précise – Était-elle vraiment un écrivain féministe
ou tout simplement un femme écrivain qui s’occupait des problèmes dit féministes ?...
« Je le sais, moi, ce qu’il a de meilleur en toi. (…)
- Tu es une femme. »34
34 Rochefort, Christiane, Les Stances à Sophie, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1963, p.19.
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BIBLIGRAPHE
1. Rochefort, Christiane, Les Petits Enfants du siècle, Paris, Éditions Bernard
Grasset, 1961
2. Rochefort, Christiane, Les Stances à Sophie, Paris, Éditions Bernard Grasset,
1963
3. Rochefort, Christiane, Printemps au parking, Paris, Éditions Bernard Grasset,
1969
4. Rošfor, Kristijan, Odmor ratnika, Beograd, Izdavač Pešić i sinovi, 1958
5. Boustani, Carmen, Aux frontières de deux genres : en hommage à André Chédid,
KARTAHALA
6. Holmes Diana, French Women’s Writing, 1848-1994, Volume 4, London, The
Athlone Press, 1996
7. Hunton, Margaret-Anne, The Novels of Christiane Rochefort, countering the
culture, Exeter, University of Exeter Press, 1998
8. P. Makward, Christiane et Cottenet-Hage, Madeleine, Dictionnaire littéraire des
femmes de langue française, KARTAHALA éditions
9. Sartori, Eva Martin, Zimmerman, Dorothy Wynne, French Women Writers,
Westport, Greenwood Publishing Group, Inc., 1991
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CONTENU
BIOGRAPHE………………………………………………………………2
RÉSUMÉ……………………………………………………………………3
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