Causes principales de développement des moisissures
dans l’habitat
Nicole DESBOIS-NOGARD
L a b o r a t o i r e d e P a r a s i t o l o g i e - M y c o l o g i e
P ô l e d e B i o l o g i e - P a t h o l o g i e – C H U d e l a M a r t i n i q u e
A s s o c i a t i o n A M Y P A C
n i c o l e . d e s b o i s @ c h u - f o r t e d e f r a n c e . f r
Généralités sur les moisissures (1)• Champignons microscopiques présents dans la nature
• Organismes eucaryotes (matériel génétique dans le noyau), aérobies
• Hétérotrophes : ont besoin d’eau, de substances organiques et minéralespour leur propre synthèse :
- Dégradation de la matière organique puis absorption des composés digérés à travers laparoi perméable de leur appareil végétatif
• Saprophytes : se développent sur et au détriment de matériaux inertes variés(papiers, bois, aliments…) en les dégradant
• Certaines sont dites « opportunistes » : dans certaines conditions, peuvent secomporter en parasites et se développer sur des organismes vivants animauxou végétaux, dont les défenses sont affaiblies
• Se reproduisent en émettant des spores véhiculées par l’air
Généralités sur les moisissures (2)• Appareil végétatif constitué de filaments (ou hyphes)
• Accroissement par leur sommet réseau de filaments = mycelium
• Multiplication par production de spores produites à partir dumycelium spores = organes de propagation
• Identification sur des critères morphologiques :- Genres- Espèces
• Intérêt de cette identification :- Caractères écologiques
T°C, taux d’humidité nécessaire au développement, habitats…
- Caractères toxicologiques- Caractères allergisants- Caractères pathogènes
Conditions de développement des moisissures (1)Humidité
• Facteur essentiel nécessaire à la prolifération fongique
• Teneur en eau de l’air :- participe à l’humidité des matériaux- Peut être évaluée
Définition et mesure de la disponibilité en eau des différents matériaux (Aw)
• Expression de la teneur en eau des environnements intérieurs :- Humidité absolue (W) : quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air dontla limite de saturation (Ws) dépend de la T°C- Degré d’hygrométrie ou humidité relative (HR %) : rapport de l’humiditéabsolue à la limite de saturation- Pression partielle de vapeur d’eau (Pv) : pression qu’aurait la vapeur d’eausi elle occupait seule le volume considéré
Conditions de développement des moisissures (2)Sources Humidité• Eau issue du sol des fondations : 3 origines possibles
- Nappe phréatique- Eaux d’infiltration- Fuites des canalisations enterrées
• Eau en élévation (hors sol) : 3 origines possibles- Eau de construction- Intempéries- Fuites d’une canalisation sous pression
Dans les bâtiments, principale source d’humidité : vapeur d’eauproduite par les occupants au travers de leur métabolisme et de leursactivités
Augmentation : Sur-occupation, arrivée d’un bébé (augmentation de lessives),… Surabondance de plantes, aquarium… Sèche linge non ou mal raccordé sur l’extérieur, absence local séchoir…
Conditions de développement des moisissures (3)
Humidité et condensationAu contact de surfaces dont la T°C est inférieure au *point derosée, l’eau contenue dans l’air va se condenser.
2 types de condensation :• Superficielle (en surface)• Dans la masse (dans la matrice du produit) : concerne les matériaux
poreux et est fonction du transfert de chaleur et de vapeur d’eau àtravers la paroi
*Température à laquelle l’air ne peut plus contenir la vapeur d’eau etcommence à former des gouttelettes condensation sur les surfaces
Conditions de développement des moisissures (4)
Humidité et…
• T°C : la plupart des moisissures sont mésophiles (20-25°C)
• Oxygène : organismes aérobies
• Source d’alimentation (matières organiques) :Fruits, légumesCellulose (papiers, livres,…)TapisVêtements, cuirBoisPlâtreEnduit de colle organique, …
Causes de développement des moisissures (1)
• Origine technique- Défaut dans la construction :
Matériaux en mauvais état Matériaux de qualité insuffisante ou inadapté à l’environnement Absence d’isolement, absence de vide sanitaire Infiltrations à partir du sol et/ou de la toiture
Causes de développement des moisissures (2)• Origine technique
- Défaut dans la construction : Matériaux en mauvais état Matériaux de qualité insuffisante ou inadapté à l’environnement Pas d’isolement, pas de vide sanitaire Infiltrations à partir du sol et/ou de la toiture
- Absence d’entretien et de remise en état des logements etimmeubles- Inadaptation ou incohérence d’un programme de travaux- Chauffage inadapté- Ventilation insuffisante ou inexistante- Absence ou manque d’ensoleillement- Climat (milieu tropical, chaleur/humidité)
Causes de développement des moisissures (3)• Occupation et mode d’usage du logement
- Absence de réparation- Chauffage mal réglé ou inadapté- Insuffisance d’aération- Aménagement intérieur (tapisseries, moquettes, accumulation d’objets,
plantes ….)- Absence de maintenance des climatiseurs- Hygiène insuffisante, …
• Aspects sociaux et financiers- Incapacité financière
Pas de traitement de la source du problème Utilisation de solutions précaires de chauffage Sur-occupation, confinement, ….
Association de tous ces facteurs : les immeubles les moins bien entretenussont occupés par les ménages qui ne peuvent choisir un habitat de meilleurqualité.
Photos : N. DESBOIS
1. Faux plafond2. EM Tape3. Culture4. EM culture
Colonisation de la surface par Cladosporium sp
(fuite d’eau chronique, matériau non entretenu)
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Effets des moisissures sur la santé
Les réactions allergiques- Rhinite allergique, asthme, eczéma atopique, pneumopathies d’hypersensibilité…- Aspergillose broncho-pulmonaire allergique (ABPA)- Alvéolite allergique extrinsèque (PDF, bagassose…)
Le risque infectieuxMycoses = Infections opportunistes chez les patient ID ++++ (patients d’hématologie,…)Le plus impliqué : Aspergillus fumigatus Aspergillose invasive
Effets irritatifs et toxiques- Particules d’origine fongique (spores, mycelium…) :
Action mécanique Action irritative : (1-3)-D-Glucanes (+/- chitine ou mannane)
- Composés Organiques Volatils microbiens (COVm) Odeur de moisi : alcools, cétones, aldéhydes, esters,bvlactones, terpènes,…
- Mycotoxines ( 400 dont aflatoxines, trichotécènes…)
Conclusion• Connaissance des caractères généraux des moisissures pour :
- Identifier les causes importantes de développement et mise en place desolutions adaptées
- Eviter leur développement et maitriser les contaminations indésirables
• Intérêt de l’audit environnementale par une CMEI :- Objectif : évaluer l’exposition aux moisissures/proposer des solutions/aideau diagnostic médical/audit post-enquête
• Réel problème de santé publique 3 aspects de la prise en charge :- Prévention- Traitement- Suivi Partenariats :
- Services de l’état (ministères, ARS,…)- Organismes de financement du logement- Collectivités territoriales (CR, CG, mairies)- Acteurs sociaux- Entreprises du bâtiment- Corps médical
Materiel et méthode – Moyens de prélèvements• Air : Coriolis
• Surface : Lame adhesive
300 l/min
3 m3 en 10 min
Echantillon liquide pour
analyses rapides
Air
Liquide
Particules
Détection large sans limite
de viabilité ou de
cultivabilité :
pollens , moisissures,
acariens, particules inertes
…
Materiel et méthode – Moyens de prélèvements• Air : Coriolis
Coloration Filtration
TransparisationObservation
microscopique
Materiel et méthode – Moyens de prélèvements• Surface : Lame adhesive
Appliquer délicatement le ruban adhésif sur la surface contaminée
Coloration Observation
microscopique
Résultats
MoisissuresImpaction (MAS 100) / filtration sur membrane gélatine
épaisse CULTURE SUR : Capteur cyclonique (Coriolis)
OBSERVATION MICROSCOPIQUE TSA Sabouraud MEA
Absidia + ++ +++ 0Acremonium + ++ +++ 0Alternaria + ++ +++ +++Ascospores 0 0 0 +++Aspergillacea + ++ +++ +++
Aspergillus + ++ +++ 0Penicillium + ++ +++ 0
Aureobasidium 0 + ++ 0Basidiospores 0 0 0 +++Botrytis + ++ +++ +++Cercospora 0 0 0 +++Chaetomium + ++ +++ +++Cladosporium + ++ +++ +++Didymella 0 0 0 +++Entomophthora 0 0 0 +++Epicoccum 0 + ++ +++Erysiphe 0 0 0 0Fusarium + ++ +++ +Fusicladium 0 0 0 +++Helicomyces 0 0 0 0Helminthosporium 0 0 0 +++Mucorales + ++ +++ 0Myxomycetes 0 0 0 +++
Détection facile Détection possible Pas de détection possible
++ ++++ 0
3 Résultats
Moisissures
Impaction (MAS 100) / filtration sur membrane gélatine épaisse CULTURE SUR :
Capteur cyclonique (Coriolis)OBSERVATION MICROSCOPIQUE
TSA Sabouraud MEA
Peronospora 0 0 0 +++
Pithomyces 0 + ++ +++
Pleospora 0 0 0 +++
Polythrincium 0 0 0 +++
Sporidesmium 0 0 0 +++
Sporobolomyces 0 + ++ +++
Stemphylium 0 0 0 +++
Stachybotrys 0 0 + +++
Taeniolella 0 0 0 +++
Tilletiopsis 0 0 0 0
Torula 0 + ++ +++
Trichoderma 0 + ++ 0
Trichothecium 0 + ++ +++
Uredospores 0 0 0 0
Ustilago 0 0 +++
Détection facile Détection possible Pas de détection possible
++ ++++ 0
Résultats
Contamination de l’air CultureDétection
microscopie optique
Spores faible
quantité
++ +++ Détection
+ +++ Dénombrement
+++ ++ Identification
Spores grande
quantité
++ +++ Détection
++ (problème d’envahissement) +++ Dénombrement
++ (problème d’envahissement) ++ Identification
Mycélium faible
quantité
++ +++ Détection
+ +++ Dénombrement
+++ 0 Identification
Mycélium grande
quantité
++ +++ Détection
++ (problème d’envahissement) +++ Dénombrement
++ (problème d’envahissement) 0 Identification
Détection facile Détection possible Pas de détection possible
++ ++++ 0
• Moisissures et habitat
Especes %age Especes %age
CLADOSPORIUM 48,8 TRICHODERMA 0,8
ASPERGILLACEAE 23,5 EPICOCCUM 0,6
ULOCLADIUM 9,5 PITHOMYCES 0,5
STACHYBOTRYS 8,4 AUREOBASIDIUM 0,5
ALTERNARIA 6,2 TORULA 0,3
CHAETOMIUM 5,7 STEMPHYLIUM 0,3
ACREMONIUM 5,3 GEOTRICHUM 0,3
SERPULA 4,0 ARTHRINIUM 0,1
PENICILLIUM 3,6 TRICOTHECIUM 0,1
SEDOSPORIUM 2,6 PHOMA 0,1
FUSARIUM 1,9 ABSIDIA 0,1
SCOPULARACEAE 1,6 SPOROBOLOMYCES 0,1
MUCORAL 1,1 PAECILOMYCES 0,1
Résultats
Résultats
• 20,3% des lames : particules inertes ou salpêtre
• 16,8% des lames : acariens
Source : www.sante-habitat.be
Moisissures Effets infectieux Effets allergisant Alvéolites Effets toxiques
Absidia corymbifera oui oui oui
Acremonium Pas d'information
Alternaria alternata oui
Aspergillus flavus oui oui oui
Aspergillus fumigatus oui oui oui oui
Aspergillus glaucus oui oui
Aspergillus niger oui oui oui
Aspergillus versicolor oui oui oui
Aureobasidium oui
Chaetomium oui
Cladosporium sphaerospermum oui
Epicoccum oui
Fusarium oui oui oui
Mucorales oui oui oui oui
Penicillium sp. oui oui oui
Stachybotrys chartarum oui oui
Trichoderma oui oui
Trichothecium oui
Résultats
Aspergillus fumigatus• Substrat : Présente dans différents types de sol, cette espèce est également
fréquente dans la litière des animaux de ferme, dans les fumiers et dans les composts, lors de la moindre manipulation, de véritables nuages de spores peuvent s’en dégager. Elles sont également très présentes à l’intérieur des locaux, elles sédimentent rapidement et s’accumulent sur les surfaces et dans les poussières. Ce n’est donc pas dans l’air qu’il convient de les rechercher mais bien par analyses de surfaces. La terre des plantes ornementales peut renfermer plusieurs milliers de spores.
• Pathogénicité : C’est un pathogène important, responsable de mycoses (aspergillome pulmonaire et bronchique et aspergillose), d’allergies et d’intoxications.
• Allergénicité : Les spores d’Aspergillus fumigatus sont responsables de manifestations d’hypersensibilité (asthme et rhinite allergique, sinusite allergique et alvéolite allergique). En cas d’aspergillose broncho-pulmonaire allergique le champignon est capable de coloniser la trachée et les bronches.
Vue macroscopique
Vue microscopique
Penicillium sp.
• Substrat : Les penicillium utilisent tous types de substrats organiques, on les retrouvent notamment dans les cultures de céréales. Cette moisissure est très présente dans l’habitat, particulièrement dans les poussières domestiques et sur les papiers peints humidifiés.
• Pathogénicité : Ils produisent des toxines et des mycotoxines
• Allergénicité : L’allergie à Penicillium est connue mais la diversité des tests cutanés disponibles se référant à Penicillium se limite seulement à 4 espèces
Vue macroscopique
Vue microscopique
Stachybotrys chartarum
• Substrat : Il a une distribution mondiale et est trouvé généralement dans le sol et les milieux riches en cellulose (foin, paille, grains, débris végétaux, racines mortes, pulpe de bois, tissus, papier…). Il peut contaminer les grains, le tabac, les isolants mousses (isolants expansés), les textiles, l’air intérieur et les matériaux des bâtiments endommagés par l’eau.
• Pathogénicité : Des propriétés irritantes spécifiques associées au Stachybotrys ont été attribuées aux trichothécènes. Les satratoxines sont connues pour provoquer des réactions inflammatoires et pour modifier les concentrations alvéolaires en agent tensioactif. La satratoxine H est toxique par inhalation et est présente sur les spores fongiques. Dans l’habitat, cette espèce a déjà été décrite comme agent responsable de problème de santé chronique chez des habitants de maisons contaminées (maux de tête, douleurs musculaires, toux, dermatites, fatigues chroniques, malaises généralisés, maladies des poumons...) L’éradication de cette moisissure y est impérative.
• Allergénicité : Les réactions allergiques sont considérées comme des dommages mineurs à la santé en regard de la toxicité de cette espèce.
Vue macroscopique
Vue microscopique
Cladosporium sphaerospermum
• Substrat : Espèce très commune, isolée de l’air, du sol, des plantes, de produits alimentaires, de peintures, de textiles, etc. C’est un des contaminants majeurs des logements humides : murs, plafond des chambres, salles de bains insuffisamment ventilées.
• Pathogénicité : Il a été incriminé dans des intoxications alimentaires suite à l’ingestion de céréales contaminées.
• Allergénicité : Cladosporium sp. ont été reconnus pour être des agents de lésions cutanées, de kératites, d’onychomycoses, de sinusites et d’infections pulmonaires.
Vue macroscopique
Vue microscopique
Lignes directrices applicables à l’évaluation et l’élimination d’une contamination fongique
en environnement intérieur
Service d’hygiène de la ville
de New York – 2008
Docteur Fabien Squinazi
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35
Développement des moisissuresLes moisissures
• sont des éléments naturels de l’environnement
• ont besoin de chaleur : 20-25°C et d’humidité.
Différentes sources d’humidité dans un logement:
dégât des eaux
fuites provenant du toit ou de la tuyauterie
remontées capillaires
étanchéité du bâtiment empêchant l’évacuation de l’humidité accumulée
humidité générée par les douches, appareils de cuisson, chauffages d’appoint, sur occupation, l’insuffisance d’aération,…
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Humidité des logements (n= 501) (OQAI 2003 – 2005)
Problème d’humidité visible 46 % des logements
Au moins une pièce avec moisissures
≥ 1m2
5,4 % des logements
Quelques taches éparses de
moisissures
13% des logements
Au moins une pièce avec
revêtements dégradés
1 logement sur 3
Problèmes d’humidité Chambres et salles de bains / WC
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Moisissures intérieures
aspects cliniques• l’inhalation de spores fongiques peut provoquer des
pathologies :
– infectieuses : aspergillose bronchopulmonaire invasive chez le sujet
immunodéprimé
– toxiques : mycotoxines
– irritatives : composés organiques volatils, glucanes
– immuno-allergiques
• aspergillose bronchopulmonaire allergique
• alvéolites allergiques extrinsèques
• allergies fongiques : rhinites, conjonctivites, bronchites
asthmatiformes, asthme
Objectifs des travauxde décontamination fongique
• éliminer ou nettoyer les matériaux contaminés, en appliquant des techniques qui permettent :
• la protection des occupants, c’est-à-dire en empêchant la dispersion des moisissures des zones contaminées vers les zones propres ;
• la protection des travailleurs, vis-à-vis d’une exposition professionnelle.
• vérifier la présence éventuelle d’autres nuisances telles que le plomb ou l’amiante
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Contrôle de l’humidité
• Identifier et corriger l’origine du problème d’accumulation d’eau afin de prévenir la réapparition des moisissures (expert du bâtiment):
• fuites en façade ou en toiture
• inondations
• condensation,
• humidité relative importante
séchage et/ou élimination des matériaux endommagés par l’humidité
maintien de l’humidité relative à un niveau < 65%
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Personnes chargées de la décontamination fongique
• Prolifération fongique :
• limitée et occasionnelle : équipe de maintenance et d’exploitation du bâtiment formée
• cas plus importants : travailleurs spécialisés et davantage formés
• Formation des travailleurs• causes de l’humidité et du développement des moisissures
• préoccupations de santé relatives à l’exposition aux moisissures
• utilisation des équipements de protection individuelle adaptés
• pratiques, procédures et méthodes de décontamination des moisissures
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Méthodologie
• matériaux non poreux (métaux, verre et plastiques dures) nettoyage
• matériaux de structure semi-poreux et poreux (bois, béton) nettoyage si structure saine
• matériaux poreux (dalles de plafond, isolant, panneaux de gypse - placoplâtre - ) avec plus d’une petite surface contaminée retrait et élimination
• cloisons en gypse nettoyage ou retrait sur au moins 15 cm autour de la contamination visible ou de la zone humide ou portant des traces d’humidité
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Méthodes de nettoyage
• Elimination des moisissures à l’aide d’un savon ou solution détergente, en limitant l’émission de poussières matériaux secs et sans aucune trace de moisissures
• Aspiration, avec filtre HEPA, des surfaces et matériels adjacents à la zone contaminée qui peuvent porter des spores sédimentées et des fragments fongiques
• Désinfection rarement nécessaire, sauf en cas de développements fongiques résultant d’eaux usées
• Utilisation de biocides sous forme gazeuse, de vapeur ou d’aérosols non recommandée : efficacité non prouvée et risques pour la santé des occupants
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Indicateurs d’assurance qualité
• Evaluation de la qualité et de l’efficacité de la décontamination fongique :
• origine du problème d’humidité identifiée et traitée
• confinement de la zone de travail approprié et efficace
• retrait des moisissures et nettoyage du site réalisés selon le programme spécifique établi
• moisissures ou dommage correctement pris en compte
• surfaces sans trace de poussières ou de débris, à la fin de la décontamination
• Si des analyses environnementales réalisées, évaluation des résultats par un professionnel de la santé environnementale
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Restauration des espaces traités
• après la décontamination et la résolution des
problèmes d’humidité :
– remplacement des matériaux retirés par des éléments
finis et intacts
– utilisation de nouveaux matériaux ne favorisant pas la
croissance fongique : à évaluer (?)
– peintures anti-microbiennes : utilité dans des zones
susceptibles d’être soumises à l’humidité (?)
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Procédures de décontamination
• trois niveaux différents de décontamination, selon la
taille des zones impactées par la prolifération
fongique :
– petites surfaces isolées (inférieures à 1m2)
ex. dalles de faux plafond, petites surfaces sur les murs
– surfaces moyennes isolées (de 1 à 10 m2)
– grandes surfaces (supérieures à 10 m2)
ex. sur des murs séparés dans une même pièce
• en prenant en compte les spécificités du site
Petites surfaces isolées (inférieures à 1m2)
• Décontamination par équipe d’entretien et de maintenance du bâtiment formée au préalable
• Protection respiratoire recommandée, gants et protection des yeux
• Zone de travail inoccupée• Couvrir d’une bâche en plastique, fermée hermétiquement,
le sol, les voies de sortie, les surfaces, matériels ou objets qui ne peuvent être retirés
• Réduire la génération de poussières : humidification des surfaces, aspiration HEPA
• Nettoyage des matériaux moisis, retrait des matériaux non nettoyables dans un sac plastique fermé hermétiquement
• Nettoyage, séchage et aspiration HEPA (zone de travail et voies de sortie)
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Surfaces moyennes isolées (de 1 m2 à 10 m2 )
• Décontamination par équipe d’entretien et de maintenance du bâtiment formée au préalable
• Protection respiratoire recommandée, gants et protection des yeux
• Zone de travail inoccupée
• Couvrir d’une bâche en plastique, fermée hermétiquement, le sol, les voies de sortie, les surfaces, matériels ou objets qui ne peuvent être retirés
• Fermer hermétiquement les conduits, grilles de ventilation et autres ouvertures de la zone de travail avec une bâche plastique. Le système de ventilation alimentant cette zone doit être mis hors service pour confiner correctement la zone
• Réduire la génération de poussières : humidification des surfaces, aspiration HEPA
• Nettoyage des matériaux moisis, retrait des matériaux non nettoyables dans un sac plastique fermé hermétiquement
• Nettoyage, séchage et aspiration HEPA (zone de travail et voies de sortie)
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Grandes surfaces (supérieures à 10 m2 dans la même zone )
• Décontamination par des professionnels, formés, équipés et encadrés
• Personnel portant des demi masques de protection respiratoire avec filtre HEPA, cotes intégrales jetables, couvrant tête et pied, gants et protection des yeux
• Confinement de la zone de travail
• système de ventilation, alimentant la zone, hors service• conduits et grilles de ventilation, toute autre ouverture, mobilier, luminaires,
recouverts d’une bâche en plastique scellée avec du ruban adhésif• utilisation possible d’un ventilateur d’aspiration muni d’un filtre HEPA afin
de générer une pression négative• utilisation d’un sas et d’un caisson de décontamination• voies de sortie protégées en cas d’absence de sas
…/... 48
Grandes surfaces (supérieures à 10 m2 dans la même zone )
• Réduire la génération de poussières : humidification des surfaces, aspiration HEPA
• Nettoyage des matériaux moisis, retrait des matériaux non nettoyables dans un sac plastique fermé hermétiquement
• Extérieur des sacs nettoyé ou aspiré HEPA dans la zone de travail ou dans le caisson de décontamination, avant leur transport vers des zones saines du bâtiment
• Retrait des vêtements jetables dans la zone de travail
• Nettoyage, séchage et aspiration HEPA de la zone de travail, des voies de sortie, du caisson de décontamination
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