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Collection des contributions 20.10.2014 – 14.11.2014 Ebola et sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest: faire face aux défis Ebola and food security and nutrition in West Africa: facing the challenges Collection des contributions / Collection of contributions Global Forum on Food Security and Nutrition in West Africa www.fao.org/fsnforum/west-africa

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Collection des contributions 20.10.2014 – 14.11.2014

Ebola et sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest: faire face aux défisEbola and food security and nutrition in West Africa: facing the challenges

Collection des contributions / Collection of contributions

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TABLE OF CONTENTS

Introduction à la discussion............................................................................................................................................3

Topic introduction.............................................................................................................................................................. 5

Contributions reçues / Contributions received......................................................................................................8

1. José Antonio Osaba García, Coordinateur d’organisations de la societé civile, Espagne.....8

2. Adebayo Ajadi DEPO, Ingénieur Agronome, Togo................................................................................8

3. Maïmouna SOMA, FIAN Burkina, Burkina Faso.....................................................................................9

4. Kokou Elorm AMEGADZE Alliance Contre la Faim et la Malnutrition Togo, Togo...............10

5. Alain Gramon, ACFM, Guinea.......................................................................................................................11

6. Adeline Moutegoto, ACFM, Togo................................................................................................................12

7. Ouattara Brahiman, Management Agro Economies & Commerciales, Côte d’Ivoire..........13

8. Abdou Yahouza, CLUSA Projet sécurité alimentaire ARZKI, Niger.............................................19

9. Christiane Monsieur, FAO, Italie................................................................................................................19

10. Peter Steele, Agricultural Engineer, Italy..........................................................................................21

11. Christiane Monsieur FAO , Italy..............................................................................................................27

12. Toyèmè Christiane Monsieur FAO , Italy.............................................................................................28

13. Francis William Webber, Sierra Leone Alliance Against Hunger and Malnutrition (SLAAHM).................................................................................................................................................................... 31

14. Moussa Kossey, Arc en Ciel, Niger........................................................................................................34

15. Mauricio Rosales, FAO, Italy....................................................................................................................34

16. Mohamed Aruba Sheriff, Ministry of Agriculture, Forestry and Food Security, Sierra Leone36

17. Félix Tékpon Gblotchaou, Benin.............................................................................................................41

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Introduction à la discussion

La présente consultation en ligne est initiée par la Plateforme des Alliances contre la faim et la Malnutrition de l’Afrique de l’Ouest en lien avec le Forum FSN en Afrique de l’Ouest. Elle vise à lancer le débat sur Ebola et la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest pour recueillir des propositions de stratégies dans le but d’anticiper une crise alimentaire et nutritionnelle généralisées dans les prochains mois en Afrique de l’Ouest.

L'épidémie d'Ébola a été officiellement déclarée le 22 mars 2014 en Guinée, elle a atteint quatre autres pays (Liberia, Nigeria, Sierra Leone et Sénégal), a touché plus de 8.000 personnes et a causé plus de 4.000 décès.

La communauté internationale a sous-estimé l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest tant elle menace la sécurité et les bases fragiles de la société et de l’économie de toute une sous-région à cause de la porosité des frontières, des habitudes alimentaires, cultuelles et culturelles puis de l’intégration poussée des communautés dans l’espace.

Ebola en plus d’être un problème de santé et de société est devenu une menace à la sécurité alimentaire et à la croissance. L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), alarme sur le risque de pénuries alimentaires au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. La sécurité alimentaire de ces pays, selon la FAO, est menacée par le manque de main d'œuvre, l'arrêt du commerce transfrontalier et les pénuries dues à la maladie. Depuis que des zones de quarantaine ont été mises en place et que des restrictions aux déplacements ont été ordonnées dans ces pays, alerte Bukar Tijani, Représentant régional de FAO pour l’Afrique, « l’accès à la nourriture est devenu un grave problème pour beaucoup d’habitants des trois pays concernés et leurs voisins ».

Les pays touchés pâtissent déjà de pénuries de denrées alimentaires et d’eau potable et d’un effondrement de l’économie causé par l’interruption des échanges, des vols commerciaux et des travaux de récolte, en raison de l’épidémie. Les troubles sociaux, le chaos et les exodes engendrés entraînent une nouvelle propagation du virus.

Selon la FAO, Ebola menace sérieusement la récolte en Afrique de l'Ouest. L'agence spécialisée de l'ONU a lancé "l'alerte spéciale" pour la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par Ebola. Les campagnes agricoles du riz et du maïs seront particulièrement affectées. Les pénuries alimentaires et les flambées des prix seront à craindre dans les prochains mois. Dans un communiqué, la FAO indique que « les restrictions aux déplacements des personnes ont sérieusement limité le mouvement et la commercialisation des aliments ». Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé une opération d'urgence à l'échelle régionale prévoyant quelque 65.000 tonnes de nourriture en faveur d'1,3 million de personnes.

« Même avant l'épidémie d'Ebola, les ménages de certaines zones touchées consacraient jusqu'à 80 pour cent de leurs revenus à la nourriture », a indiqué Vincent Martin, Chef du Réseau de résilience de la FAO basé à Dakar, qui coordonne l'intervention de l'Organisation. « Avec ces dernières flambées des prix, ils ne peuvent plus du tout se permettre d'acheter d'aliments. Cette

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situation pourrait avoir des retombées sociales susceptibles d'entraîner de fortes répercussions sur les mesures de confinement de la maladie ».

Selon la Banque mondiale, l'Afrique de l'Ouest battait tous les records des prévisions de croissance pour 2014 et 2015 hypothéqué dans les trois pays les plus touchés par le virus: le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. Cela représente une perte de revenus de 359 millions de dollars. Pour la sous région, c'est beaucoup. « L'impact est déjà mesurable en terme de perte de production, de hausse du déficit fiscal, d'inflation en hausse, de baisse du revenu réel des ménages et de plus grande pauvreté », précisent les experts de la Banque mondiale.

Indirectement, c'est l'économie tout entière de ces pays qui est menacée. Le commerce, les transports, l'hôtellerie, la construction… sont touchés. Les experts de la Banque mondiale évoquent l'impact indirect lié aux réactions de peur, de panique ou du principe de précaution des agents économiques.

Des actions immédiates doivent également être mises en place pour éviter une potentielle crise alimentaire et nutritionnelle à court à moyen et à long terme dans la sous-région.

Questions aux participants :

1- Quels sont les risques qu’encourent l’Afrique de l’Ouest en ce qui concerne l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et quelles catégories de personnes seront les plus touchées ? Justifier votre réponse.

2- A cause d’Ebola, les populations ne peuvent plus prendre les viandes de brousse parce que ces animaux sont les vecteurs à risques et les habitudes nutritionnelles doivent changer pour fortement diminuer les risques de contamination. Actuellement, une rué et une forte pression sur le cheptel élevé rendent prohibitif l’accès à la viande. Il faut au plus vite proposer des voies pour accéder à la viande aux populations. Quelles propositions faites-vous ?

3- Quelles conséquences le risque de contamination de la maladie peut avoir sur la chaîne de production agricole, d’élevage, de pêche, de transformation des produits agricoles, de transport des zones de production vers les grands centres de consommation que sont les villes ?

4- Le chômage consécutif à la fermeture des entreprises pour cause d’Ebola ainsi que d’autres dommages collatéraux auront des effets sournois qui ne feront que ralentir les efforts et moyens de lutte mais aussi laisseront des traces sur l’économie. Du coup l’insécurité alimentaire et la malnutrition prendront une ampleur difficile à maîtriser dans la sous-région. Pouvez-vous recenser les dommages collatéraux que la fermeture des unités de production, des écoles et autres peuvent induire ? Y a-t-il possibilité dans ce cas de s’attendre à un accès facile à la nourriture dans les villes ? A quels risques peut-on s’attendre dans les prochains mois ? Que faire ?

5- Quels rôles les acteurs (Etats, UEMOA, CEDEAO, UA, Organisations interétatiques de l’Afrique de l’Ouest, Organisations internationales, Coopération internationale, communauté internationale, les ONG, les OING) peuvent-ils jouer dans le but d’anticiper sur tous les causes de ces problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que leurs conséquences ?

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6- Dans le contexte décrit, que peut faire la Plateforme des Alliances contre la faim et la Malnutrition de l’Afrique de l’Ouest pour insuffler un sursaut et une dynamique d’action au niveau des acteurs à tous les niveaux en vue de :

- Préserver les petits producteurs et les agriculteurs familiaux ?- Faire intégrer la dimension Ebola et autres épidémies dans le droit à l’alimentation

en Afrique de l’Ouest ?- La mobilisation générale pour une vraie faim Zéro en Afrique de l’Ouest ?

F. Tékpon Gblotchaou

Président de la Plateforme des Alliances Contre la Faim et la Malnutrition de l'Afrique de l'Ouest, Benin  

Topic introduction

This online consultation is promoted by the Platform of Alliances against Hunger and Malnutrition in West Africa in collaboration with the FSN Forum in West Africa. The online discussion aims to start the debate on Ebola and food security and nutrition in West Africa in order to gather strategy proposals with the purpose of anticipating a generalized food and nutrition crisis in the next few months in West Africa.

The Ebola epidemic, which was officially declared on the 22nd March 2014 in Guinea, has reached four other countries: Liberia, Nigeria, Sierra Leone and Senegal. It has affected nearly 8,000 people and caused nearly 4,000 deaths.

The international community has so much underestimated the Ebola epidemic in West Africa that it is a threat to security and to the fragile basis of society and the economy of the whole sub-region due to the porous nature of borders, the feeding, beliefs and cultural customs and then the accelerated spatial integration of communities.

Ebola, in addition to being a health and social problem has become a threat to food security and to development. The Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) has raised the alarm on the risks of food scarcity in Liberia, Sierra Leone and Guinea. Food security in these countries, according to FAO, is threatened by the lack of workforce, the cessation of cross-border trade and shortages due to the disease. After the quarantine zones were established and restrictions on people´s movements ordered in these countries, « access to food has become a pressing concern for many people in the three affected countries and their neighbors » warns Bukar Tijani, FAO Regional Representative for Africa.

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The countries concerned already suffer shortages of food and drinking water plus a breakdown of the economy caused by the interruption of trade, of commercial flights and harvest operations due to the epidemic. The social problems, chaos and exodus generated lead to further propagation of the virus.

According to FAO, Ebola seriously threatens the West African harvest. The specialized UN agency has launched a "special alert" for Guinea, Liberia and Sierra Leone, the three countries most affected by Ebola. The rice and corn producing areas will be particularly affected. The food shortages and the soaring prices are to be feared in the next few months. In a press release, FAO indicates that « restrictions on people's movement have seriously curtailed the movement and marketing of food ». The World Food Program (WFP) has launched a regional emergency operation targeting some 65,000 tons of food to 1.3 million people.

« Even prior to the Ebola outbreak, households in some of the affected areas were spending up to 80 percent of their incomes on food », said Vincent Martin, Head of FAO's Dakar-based Resilience Hub, which is coordinating the agency's response. « Now these latest price spikes are effectively putting food completely out of their reach. This situation may have social repercussions that could lead to subsequent impacts on the disease containment. »

According to the World Bank, West Africa was breaking all records for growth forecasts for 2014 and 2015 postulated for the three countries most affected by the virus: Liberia, Sierra Leone and Guinea. This represents a loss of earnings of 359 million dollars. This is a great deal for the sub-region. « The impact is already measurable in terms of loss of production, rise in fiscal deficit, increased inflation, decrease of actual income in households and ever greater poverty», explain the World Bank experts.

Indirectly, the whole economy of these countries is threatened. Trades, transport, hotels, construction industries ... all are affected.

The World Bank experts signal the indirect impact of reactions driven by fear, panic or the principle of precaution on the part of economic agents. Immediate actions must equally be taken to avoid a potential food and nutrition crisis in the short, medium and long term in the region.

Questions to participants:

1- What are the risks incurred in West Africa concerning food and nutrition insecurity and what categories of people will be the most affected? Justify your answer.

2- Due to Ebola, the population can no longer eat bush meat because these animals are the vectors of risk and the nutritional habits must change to substantially reduce the risks of contamination. Currently, a rush and huge demand for the livestock raised makes acquiring meat prohibitive. It is necessary to propose as soon as possible some means for the population to get meat. What do you propose to do?

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3- What consequences can the risk of catching the disease have for the agricultural production chain, cattle raising, fishing, agricultural products processing, transport from production areas to the major consumption centers represented by the cities?

4- Unemployment following the closing of businesses due to Ebola as well as other collateral damage will have less obvious effects which will not only slow down the efforts and means of fighting the disease but also will leave marks on the economy. All of a sudden food insecurity and malnutrition in the sub-region will assume proportions difficult to control. Can you identify the collateral damage that the closing of production units, schools and others could cause? Is it possible that in this case there is an expectation of easy access to food in the cities? What are the risks foreseen in the next months? What is to be done?

5- What roles can the actors: States, WAEMU, ECOWAS, AU, Intergovernment Organizations of West Africa, International Organizations, International Cooperation, International Community, NGOs and International NGOs play in anticipating all the causes of these problems of food and nutrition security as well as their consequences?

6- In the context described, what can the Platform of Alliances against Hunger and Malnutrition in West Africa do to galvanize actors at all levels into dynamic action with the objectives of :

- Saving the small producers and family farmers?

- Integrating the Ebola effect and other epidemics into the right to food in West Africa?

- A general mobilization to achieve a real Zero Hunger situation in West Africa?

F. Tékpon Gblotchaou

President of the Platform of Alliances against Hunger and Malnutrition in West Africa, Benin

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Contributions reçues / Contributions received

1. José Antonio Osaba García, Coordinateur d’organisations de la societé civile, Espagne

En Afrique, des pays avec beaucoup de terres fertiles et avec des millions de femmes et des hommes paysans familiaux, pêcheurs artisanaux, pasteurs, etc  ne peuvent produire assez de nourriture par manque de moyens, d´infrastructures, d´accès au crédit, de concurrence déloyale des produits vénus de l´exterieur. etc.

Donc, il y a beaucoup des personnes malnoutries, avec un système immunologique faible, qui attrapent n´importe quel virus.Il faut permettre à l´agriculture familiale de se développer, de nourrir convenablement la population, avec les complément de l´higyène, les services de santé, etc.Tant que cette situation de misère est maintenue par des gros intérêts nationaux et internationaux, l´ebola sevira toujours en Afrique.José A. OsabaWRF-FRMIYFF-AIAF 2014-Civil Society Coordinatorwww.familyfarmingcampaign.netwww.ruralforum.net

IYFF - Feeding the World, Caring for the EarthAIAF - Alimentar al Mundo, Cuidar el PlanetaAIAF - Nourrir le Monde, Soigner la Planète

2. Adebayo Ajadi DEPO, Ingénieur Agronome, Togo

Je pense que cette situation est très tragique car nos pays qui souffrent de cette maladie sont les mêmes dans lesquels sévirent l'insécurité alimentaire. L’interdiction d’exporter ou d’envoyer des denrées dans ces pays sera très catastrophique. Pour ma part je pense que le problème est comme un couteau à double tranchant ou l’on doit vraiment analyser la situation avant de prendre des décisions radicales. Il faudrait créer une banque de ressources alimentaires près des frontières ou l’on n’aura pas à entrer dans le pays avant de laisser les produits agricoles ou manufacturés, éviter donc le contact entre ceux qui fournissent et ceux qui se chargent de la distribution dans le pays. Cette banque sera comme une plate forme ou toutes les mesures de sécurité sanitaires seront prise en vue d’éviter une éventuelle propagation de la maladie. De plus nous savons que, si les individus infectés ne meurent pas de l’effet de la maladie, ils succomberont  sous l’effet de la faim. Cet effet fera persister le phénomène intergénérationnel

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de malnutris. Il s’avère important de prendre des mesures très urgentes mais aussi réfléchies à cours et long terme.  Adebayo Ajadi DEPOIngénieur AgronomeNutritionn Alimentaire

3. Maïmouna SOMA, FIAN Burkina, Burkina Faso

Salut à tous et merci de nous avoir permis de nous exprimer sur ce thème vraiment d'actualité et urgent.

Il est sûr que la maladie à virus ebola n'a pas seulement des conséquences au niveau de la santé, ses conséquences au niveau économique et sur la sécurité alimentaire sont énormes.

1- En Afrique de l'Ouest, la sécurité alimentaire est déjà fragilisée par les aléas climatiques et les mauvaises politiques agricoles, viens s'ajouter encore la crise  sanitaire due au virus ébola qui sévit dans la zone depuis mars 2014. En effet, la maladie vient fragiliser le secteur agricole depuis la production jusqu'à la commercialisation des denrées alimentaires. C’est à dire que la production agricole va fortement diminuer. Les plus touché sont la population paysanne qui ne vit essentiellement que du produit de leur récoltes et les pauvres qui si rien n'est fait verront leur pouvoir d'achat se réduit à cause de l’insuffisance et de la flambé des prix des denrées alimentaire.En conclusion l'insécurité alimentaire va grandissante en Afrique de l'Ouest tant que nous n’arrivons pas à stopper sa propagation.

2- Oui la viande de brousse représente une grande part dans l'alimentation de ces pays et avec cette maladie il faux s'en méfier. La viande provenant du cheptel devenant de plus en plus cher, il faut sensibiliser et encourager les populations pour la consommation des protéines d'origine végétale et aquatique (poisons, et les autres fruits de mer).

3- comme nous le soutenons déjà à la question 1, la maladie à virus ébola a un impact très néfaste sur  la chaîne de production agricole de façon générale depuis la production jusqu'à la commercialisation en passant par la transformation et le conditionnement du non seulement à la baisse de la production mais aussi de la main d’œuvre et des difficultés d’écoulement des produit finis.

4- Si on y prend garde, nous risquons d'être envelopper dans un cercle infernal. C'est à dire en voulant éviter la propagation de la maladie nous risquons de prendre des mesures qui nous empêchent de lutter efficacement contre cette maladie et dons la propagation continue avec encore sa liste de conséquences négative en Afrique de l'Ouest et dans le reste du monde. Par exemple:la fermeture de unité de production vont entrainer la chômage et ses fléaux, la baisse de la productivité, la baisse du PIB, la baisse de la croissance économique, la régressions des Indices de développement humains ...au niveau macroéconomie et la dégradation du bien être au

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niveau microéconomie à cause de manque de ressources pour subvenir au besoins alimentaire et nutritionnel, au besoin de santé, d'éducation...

la fermeture des établissement d'enseignement vont engendrer la baisse du niveau d'éducation en quantité et en qualité.

5 - Ces organisations doivent mise sur le système de contrôle et de prise en charge au lieu de la fermeture des frontières, des unités de production ou d'écoles. Mobiliser les fonds pour la prise en charge et accélérer les recherches dans le sens de trouver un remède urgemment à cette maladie dévastatrice qui menace toute la terre. Ils doivent aussi prendre de mesure pour empêche la flambé de produits alimentaires (subventions, contrôle de prix…)

6- Il faux nécessairement agir en urgence pour stopper la propagation de la maladie.

Ensuite, participer aux politiques agricoles au niveau national et international et plaider en faveur des petits producteurs et les agriculteurs familiaux pour mettre à leur dispositions les moyens de production nécessaires (terres, eau…)

Les malades de Ébola ou toute autre maladie doivent jouir adéquatement de leur droit à l’alimentation pour combattre victorieusement contre la maladie. Il faux pour cela sensibiliser les centres de prise en charge de ces malades sur les questions alimentaires et nutritionnelles.

Il faux aussi mobiliser les bailleurs de fonds sensible à la question alimentaire pour permettre la disponibilité et l’accessibilité des aliments et particulièrement au moment des épidémies.

Mme SOULAMA/ SOMA MaïmounaChargée de Programme et de Développementde FIAN Burkina

4. Kokou Elorm AMEGADZE Alliance Contre la Faim et la Malnutrition Togo, Togo

1. Sans nul doute, les zones directement touchées, et plus généralement l’Afrique de l’Ouest fera les frais en termes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle en relation avec la maladie à virus Ebola. Les personnes les plus vulnérables, (pauvres, vieillards, femmes, enfants, personnes vivant avec un handicap), etc.

2.  A défaut de la viande de brousse, on pourra explorer d’autres voies d’accès aux protéines comme le poisson, produits laitiers, le soja et autres produits à fort potentiel de protéines (haricot, moringa, etc.).

3.  La maladie aura une conséquence néfaste sur la chaine de production-transformation-commercialisation-consommation. Ebola brisera cette chaine et cela risque de se traduire par des cassures dans la production, l’accès à la nourriture, l’insécurité alimentaire, le alentissement de la croissance économique, la brisure des relations humaines, etc.

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4.   Les dommages collatéraux seront nombreux : la marginalisation (des personnes infectées), l’autarcie : on notera un repli sur soi et  une remise en cause des processus d’intégration régionale (Conseil de l’Entente, l’UEMOA, la CEDEAO, etc.), la perte des forces de travail, des dépenses de prise en charge. En conséquence, l’accès à la nourriture en quantité et qualité deviendra une gageure. Il y aura donc  la cherté de la vie, l’apparition de conflits (dans les contextes difficiles, c’est le chacun pour soi). La solution viendra donc de la mobilisation de la communauté internationale, la sensibilisation de toutes les parties prenantes sur les tenants et aboutissants de la maladie, la constitution de réserves de nourriture pour les moment de soudure, etc.

5.    Toutes les organisations inter-étatiques, ONG, OING, les Organisations internationales, de coopération, etc. doivent travailler en collaboration, coopérer avec l’OMS et le PAM (qui doivent travailler en synergie) afin de mener à bien la lutte contre Ebola et l’insécurité alimentaire.

6.    Les plate-formes nationales doivent s’informer sur le virus Ebola, ses enjeux (tenants et aboutissants) pour espérer en parler (sensibiliser les cibles) de façon la plus juste possible. Ensuite, il faudra une mobilisation générale afin de mener le combat contre Ebola et l’insécurité alimentaire et la malnutrition, avec les autres acteurs (ceux décrits au point 5, par exemple).

Il s’agira pour ces plate-formes d’intégrer dans leurs actions, au quotidien, les défis que pose cette maladie afin de trouver des issues coordonnées et cohérentes contre la pandémie. Elles doivent par ailleurs faire le plaidoyer pour que des subventions soient accordées aux petits producteurs travaillant pour la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest.

5. Alain Gramon, ACFM, Guinea

Dans ce genre de catastrophe les difficultés majeures rencontrées proviennent du manque de coordination permettant de mettre en place rapidement des dispositifs pluridisciplinaires. Dans un deuxième temps, nous devrons d'élaborer un plan qui permettra de gérer l'après catastrophe. Le tout, en respectant et faisant respecter les règles et dispositifs préconisées.

Notre devoir est d'agir vite et bien.

Seul l'efficacité doit guider nos actions A ce titre, que faire aujourd'hui pour combattre les dommages collatéraux liés à la fièvre  hémorragique Ebola?

Je pense qu'en cours de crise comme c'est le cas, et en complément aux mesures opérationnelles en place, des dispositifs de types "micro entreprise" peuvent être efficient face à la crise.

C'est, à mon sens, les actions que nous pouvons et devons mener rapidement.

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Dans chaque Région et sous Région agissons courageusement et efficacement L'analyse des besoins est déjà faite et se trouve relativement identique pour chaque pays.

Notre savoir faire en matière nutritionnelle et alimentaire nous implique et nous impose d'agir.

Que chacun d'entre nous propose immédiatement une action dans son domaine. Je sais que c'est déjà le cas pour beaucoup.

Le travail déjà mis en place est remarquable et la mobilisation internationale très forte.

Peut être que c est a cause du risque majeur que représente la possible propagation de la fièvre hémorragique Ebola dans le monde mais seule l'implication et le résultat compte.

La mission d'information est primordiale et, elle semble être particulièrement difficile.

Faire comprendre à des populations de ne pas manger les animaux de la Forêt quand celles-ci manquent de nourriture est le paradoxe le plus fou.

Malgré les couloirs humanitaires et les actions menées par les Pouvoirs publics comme les ONG, il y a des difficultés d approvisionnement pour les zones touchées surtout celles qui ont subit initialement ce fléau.

C'est personnellement ce qui me revient de Guinée et principalement de Macenta.

Déjà, ces axes de travail me semblent réalisable.

D'autre part, il faut savoir que les autorités internationales mettent des freins à ceux qui souhaitent se déplacer vers les zones a risque pour participer aux aides ?

Courage à tous

Alain Gramon

6. Adeline Moutegoto, ACFM, Togo

1- En dépit de ces efforts, bien d’indicateurs économiques révèlent que l’Afrique de l’Ouest reste très vulnérable aux crises alimentaires. Il est impérieux, tant au niveau des Etats que de la région, d’aborder la question de la sécurité alimentaire suivant une approche holistique et inclusive, et d’en avoir une vision transversale afin de saisir pleinement les interdépendances et interactions de manière à optimiser la prévention et la gestion des crises alimentaires.

Les femmes les enfants, les personnes âgées et les personnes à handicap

2- Il faut encourager la consommation des protéines d’origine végétale (poisson)

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3- La maladie à virus Ebola a un effet très néfaste sur la chaîne de production jusqu’à la consommation, la baisse de production, main d’œuvre, chômage et difficulté d’écoulement des produits grâce à la fermeture de certaines frontières

4- La fermeture des frontières et les restrictions à la libre circulation des marchandises et des personnes consécutives à l'apparition de la maladie EBOLA en Afrique de restent un enjeu majeur. Pour une région aussi vulnérable que l'Afrique de l'Ouest, les restrictions sur la libre circulation des marchandises et des personnes engendre des conséquences relativement graves sur les revenus des populations et la sécurité alimentaire dans les zones frontalières.

On notera le chômage, la baisse de la croissance économique, la chereté de la vie etc et même une baisse du niveau d’éducation.

Il faut mobiliser tous les acteurs pour maximiser la sensibilisation et l’information autour de cette maladie

5- Travailler en synergie, en étroite collaboration pour maximiser toutes les contributions afin de venir à bout de ce fléau.

6- Déjà cette idée de discussion est une bonne chose que la plateforme a initié qui permettra à tous les acteurs de donner leur point de vue.

Le reste c’est de conjuguer les efforts pour la sensibilisation et l’intégration de la dimension Ebola dans les différents projets que va initier les acteurs, parce que Ebola constitue un frein au droit à l’alimentation. Il faut également mener des actions de plaidoyer à l’endroit des partenaires pour la disponibilité et l’accès de la nourriture aux pays touchés et surtout les plus vulnérables à savoir les femmes, les enfants etc

7. Ouattara Brahiman, Management Agro Economies & Commerciales, Côte d’Ivoire

Je suis monsieur OUATTA RA BRAHIMAN, Membre du FSN. Je suis ivoirien, Directeur Général de la société Management Agro Economies & Commerciales en abrégé MAEC, Président intérimaire du Cadre National de Concertation (CNC), Président du Réseau National des Acteurs pour le développement et le renforcement des Résiliences de Sécurité Sociale et Alimentaire (RENAPRESSA) créé en septembre 2013 dont le siège est à Zouan-Hounien à l’Ouest de la Côte d’Ivoire et à 14 km de la Frontière Côte d’Ivoire-Libéria et à environ 50 km frontière avec la Guinée. La société MAEC œuvre en Côte d’Ivoire pour la sécurité alimentaire. Cette société a été créée spécifiquement pour la mobilisation, la valorisation et le développement des ressources locales pour le développement et le renforcement des résiliences de sécurité alimentaire et de nutrition. Le Responsable est bien connu en Afrique de l’Ouest et est acteur du secteur alimentaire et Opérateur économique.

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Il est l’un des acteurs qui a mise en place des dispositifs et mécanismes de ravitaillement de la ville d’Abidjan pendant le début de la crise en Côte d’Ivoire en 2002 et pendant la crise post électorale.

La société MAEC exécute actuellement un projet dénommé : Circuits intégrés d’Approvisionnement et de Distribution et de Sécurité Alimentaire (CIADISA). Elle est à ZOUAN-HOUNIEN où elle est en train de mettre en place les plateformes commerciales et agricoles de base locales du réseau professionnel, après la mise en place de celles de l’Est à Assuéfry, Département de Tanda à 12 km du Ghana.

Ce projet se réalise dans le cadre du développement et de la dynamisation du commerce local et intra régional dans le but de faciliter, non seulement la circulation des productions et/ou denrées alimentaires, mais aussi de mobiliser la production et créer un cadre et les conditions de développement et de promotion de la transformation au stade des traitements post récoltes.

Le CIADISA consiste à installer deux MARCHES DE GROS (espace de marché de production et espace de marché de distribution) ET D’ECHANGES FRONTALIERS (MAGEF), l’un à ASSUEFRY (12 km) du Ghana à l’Est de la Côte d’Ivoire, dans le Département de Tanda et l’autre à ZOUAN-HOUNIEN (14 km) à l’Ouest et un MARCHE CENTRALE DE DISTRIBUTION (MACEDIS) à ABIDJAN(en cours d’installation à Abobo Anonkoua Kouté). En outre, le projet installera dans ces villes des marchés urbains de Ravitaillement et de consommation (MURACO) et des centrales de réserves et de conservation alimentaires (CERECAL).

L’harmonisation des différentes actions qui regroupent les activités organisées, de manière interactive et coordonnée, permettra de mettre automatiquement en place un système Intégré de développement de détection, de prévention et de gestion de crises alimentaires et sociales ( SIDECAS), à l’origine de la création du RENAPRESSA.

Le projet bénéficie de l’appui financier de la Caisse Nationale de Crédit et de l’Epargne (CNCE) de Côte d’Ivoire.

Je voudrais aussi, vous informer que ce projet à été retenu et est soutenu par :-L’EVENEMENT UITC A COTONOU AU BENIN, DU 05 AU 08 JUIN 2013 ET AU COURS DE L’ATELIER SUR LE THEME : «  DYNAMISATION DU COMMERCE INTRA-REGIONAL DES PRODUITS AGRICOLES LOCAUX ET SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST : quelle contribution des acteurs du secteur ? » (voir photo),

-à l’ATELIER REGIONAL D’INFORMATION SUR LES FLUX TRANSFRONTALIERS DES PRODUITS AGROPASTORAUX SUIVIS PAR LES ORGANISATIONS PRIVEES POUR LA PROMOTION ET LE DEVELOPPEMENT DU COMMERCE INTRA REGIONAL EN AFRIQUE DE L’OUEST tenu à Cotonou au Bénin, du 13 au 16 Août 2013, à l’Hôtel SUN BEACH (voir photos), organisé par le CILSS, l’UEMOA et la CEDEAO et encore à Cotonou au Bénin, du 28 au 30 Août 2013,

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-lors de l’ATELIER/CLINIQUE REGIONAL DE LANCEMENT DU PROCESSUS « DIALOGUE INCLUSIF PAYS» DE L’ALLIANCE GLOBALE POUR LA RESILIENCE –AGIR-SAHEL ET AFRIQUE DE L’OUEST (voir photos), par le représentant du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA) et OCDE et le Responsable du Département Agriculture et maîtrise de l’Eau de la CEDEAO.

En ce qui concerne les réserves alimentaires, la CEDEAO a donné sa promesse de soutien et d’Appui financier par un fonds disponible pour le rachat des stocks de productions par messieurs Léopoldini Marc ATOUGA Commissaire chargé de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eaux et Ibrahim DJEME Commissaire chargé de la sécurité alimentaire, des Mines et de l’Environnement. Aussi, monsieur DIME Adoum, Secrétaire Exécutif, avait promis l’appui du CILSS.

Pour revenir au thème du sujet du débat, il faut noter que le problème de sécurité alimentaire, surtout au Libéria, est récurrent depuis bien longtemps. Les Responsables de sécurité alimentaire (Ministères et Organisations su secteur alimentaire), nous l’ont fait savoir lors des Ateliers : en 2012 en Sierra-Léone PROGRAMME UNION FLEUVE MANO ET SECURITE ALIMENTAIRE et -lors de l’ATELIER/CLINIQUE REGIONAL DE LANCEMENT DU PROCESSUS « DIALOGUE INCLUSIF PAYS» DE L’ALLIANCE GLOBALE POUR LA RESILIENCE –AGIR-SAHEL ET AFRIQUE DE L’OUEST.

La délégation libérienne, après la communication sur le projet CIADISA, m’ont approché et nous avons entretenus sur une coopération et des accords pour que le Libéria puisse durablement mettre en place un couloir commercial dynamique et efficace, à travers le projet CIADISA, qui va permettre à l’appareil de production du projet, non seulement, de prendre en compte dans les programmes et planifications culturales une partie des besoins alimentaires, mais aussi, de capter une partie des gain de productivité à réinvestir dans la production et faciliter les échanges commerciaux et technologiques.

Avant la crise ivoirienne, le Libéria s’approvisionnait, suffisamment à partir de l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Mais aujourd’hui, la situation est devenue difficile parce que les circonscriptions de Zouan-Hounien et de Danané où les opérateurs se procurent de denrées alimentaires ne sont que de zones de production agricole de rente. Aussi, l’exploitation des mines d’or, la pauvreté et la recherche de gains rapides, ont provoqué un attrait progressif croissant des populations valides vers les champs d’extraction des mines d’or et des Zones urbaines. Avoir de la nourriture de qualité et à un prix convenable dans ces deux villes, est un parcourt du combattant. Les pénuries sont fréquentes et les denrées de piètre qualité sont vendues à des prix exorbitants. La vie coûte très chère ainsi que le panier de la ménagère. Même, les aliments de base de la région qui sont le riz et le manioc sont insuffisamment produits. Des habitudes alimentaires monotones.

Paradoxalement et étonnamment, ces deux zones disposent de toutes les potentialités et atouts naturels nécessaires pour produire et nourrir suffisamment leur population et satisfaire des marchés alimentaires.

Pour répondre aux questions, je dirai que de manière générale, l’Afrique de l’Ouest est à la fois en proie d’une crise alimentaire et sociale, si l’on n’y prend pas garde. Effectivement, comme

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le signifient les experts de la banque mondiale, la peur et une psychose se lisent sur les visages des populations rurales. Quant il est dit que le virus d’Ébola provient des animaux forestiers, alors qu’ils sont la ressource protéique la plus accessible et consommé dans le milieu rural. La viande de brousse constitue même de la nourriture de lux en zone urbaine. Par conséquent elle est une source de revenu très rémunératrice. Du coup, les opérateurs de la filière de produits forestiers subissent de manière directe ou indirecte les conséquences de l’épidémie du virus d’Ébola.

REPONSE-QUESTION 1 :

Comme nous le constatons tous, la production et la circulation des produits alimentaires vont connaître des ruptures qui seront à l’origine de pénuries. Déjà, l’on constate dans les villes et villages de l’Ouest une augmentation progressive et à petite échelle des prix des denrées alimentaires.

Il est important de savoir que les zones de Zouan-Hounien et Danané ont toujours connu des difficultés de ravitaillement alimentaire. La production agricole est majoritairement dominée par les cultures de rente. Nous pouvons estimer à 50 % la frange de population active qui mènent des activités commerciales et d’exploitation de mines d’or.

Les populations touchées sont les commerçants, les transporteurs ruraux, les paysans, en particulier la population féminine qui doit fournir de gros efforts pour se procurer des aliments protéiques pour nourrir leur famille quant on sait que le prix du kilogramme de la viande de bœuf n’est pas à la porté de tous et aussi, en Côte d’Ivoire, c’est la Guinée qui ravitaille l’Ouest en bétail. Sans oublier depuis la crise ivoirienne en 2002, les opérateurs économiques n’approvisionnent les populations de l’Ouest que par des produits de la Guinée ou du Libéria.

Cela se constate sur les marchés qui sont envahis à 80 % par des produits en provenance de ces deux pays.

REPONSE-QUESTION 2 :

Effectivement, ce n’est pas le cheptel seulement qui va subir des coups. Il faut aussi compter la pêche artisanale dans les fleuves et rivières à l’Ouest.

Ici, nous avons constaté que l’élevage du poulet de chair ne réussit pas trop, donc l’on peut mettre l’accent sur la promotion de la production de la volaille locale. Il faut développer le commerce de poisson importé sur toutes ses formes. C’est ce que nous sommes en train de faire avec le projet CIADISA. Nous avons identifié des terrains à Zouan-Hounien et à Danané pour la mise en place d’un parc à bétail, en vue d’approvisionner les deux Zones frontalières en bœuf, mouton et en volaille, à partir du nord de la Côte d’Ivoire, du Mali, Burkina Faso et du Niger. Aussi, 5.000 hectares de bas-fond sont en cours d’identification pour la production de riz dont déjà 800 disponibles et 15.000 hectares pour la production de maïs. Avec le RENAPRESSA, nous sommes à mesure de mobiliser la production de 40.000 hectares de production de maïs.

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Dans le cadre des stratégies de prévention et de gestion de crises alimentaires, nous allons mettre en place une plate forme de centrale de réserves et de conservation alimentaire dont des magasins sont en cours d’identification. La capacité de la centrale est prévue pour une quantité de 500.000 tonnes dans chaque localité. Elle sera approvisionnée par la production locale à 60 %. Le projet assure 40 %, 25 % par les autres productions villageoises et 35 % par les producteurs membres du RENAPRESSA.

Même, dans l’immédiat, il est possible, à travers les activités projet CIADISA d’organiser un ravitaillement des villes et villages sinistrés du Libéria. Le projet a été conçu avec des mécanismes et des dispositifs de production et de commercialisation qui permet de réagir immédiatement en cas de crises alimentaires ou sociales. Il est prévu d’installer au sein de la centrale de réserves et de conservation, des unités moyennes de transformation de manioc, de maïs et de banane.

REPONSE-QUESTION 3 :

Nous avons la possibilité d’importer du bétail des pays sahéliens, afin de pouvoir ravitailler les populations en viande et le poisson d’Abidjan.

Ici, à Zouan-Hounien, nous suivons bien l’évolution de la situation des deux pays. Nous pouvons en collaboration avec les autorités locales, créer des couloirs commerciaux en travaillant avec des grossistes commerçants alimentaires du Libéria et de la Guinée, en minimisant les risques de contamination.

Mais le risque de contamination est élevé chez les commerçantes qui vendent à la fois la viande de brousse, la viande de porc et la viande congelée, dans les marchés précaires en particulier.

Le risque de contamination va entraîner une baisse de la production avec une augmentation accrue des pertes post récoltes, une difficile circulation des produits, une augmentation anarchique des prix sur les marchés, l’écoulement difficile de certains produits qui va entraîner les avaries des produits, limitation des mouvements des approvisionneurs, une psychose de consommation de la viande, etc. Il faut mettre en place des comités de vigilances et d’alerte.

REPONSE-QUESTION 4

Subitement, entre autres, la politique stratégique d’intégration régionale prend un coup. Nous allons assister à une progression du déséquilibre de développement régional et local et à un gonflement rapide de la population urbaine et à la progression de la pauvreté.

Nous prévoyons une augmentation des prix alimentaires et des ruptures de stocks qui peuvent à la longue devenir des pénuries. La pénétration sur les marchés de produits prohibés et frelatés, d’où des risques d’intoxication, progression de la cherté de la vie, inondation des marchés par les produits nouveaux, etc.

Il faut déjà mettre en place des dispositifs d’éveil de détection et d’alerte. Aussi, il faut que les états ou les gouvernants et les opérateurs économiques du secteur alimentaire coordonnent

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leurs actions et mettent en place des plans d’intervention, en identifiant les différentes crises latentes. Le secteur privé peut énormément contribuer à éviter ou à réduire les effets d’éventuelles crises alimentaires.

Le projet CIADISA par exemple peut contribuer énormément et efficacement à approvisionner le Liberia et de manière durable.

REPONSE-QUESTION 5 :

Tous acteurs doivent coopérer et coordonner leurs actions, en vue de constituer des systèmes composés de mécanismes de facilitation à la production et à la diffusion des produits alimentaire en milieu rural et améliorer les systèmes urbains de sécurité alimentaire, pour faciliter l’accès stocks de denrées et à la consommation. Au niveau actuel d’exécution du projet CIADISA, la société MAEC ne demande qu’un appui logistique en matériel de transport et d’enlèvement, de production et de conditionnement. Aussi, il faut renforcer sont fonds de roulement. Ainsi donc, elle pourra assurer une partie de la demande alimentaire du Libéria en assurant bien sûre la demande locale.

REPONSE-QUESTION 6

La Plateforme des Alliances contre la faim et la Malnutrition de l’Afrique de l’Ouest peut prendre des attaches avec les structures ou organisation qui exécutent les projets comme le notre et leur apporter des appuis. Une telle démarche provoquera un sursaut de dynamise et ainsi donc favorisera une implication manifeste et de plus en plus accrue du secteur privé dans la résolution des problèmes de sécurité alimentaires et sociales

A l’atelier/clinique régional de lancement du processus « dialogue inclusif pays» de l’alliance globale pour la résilience –agir-sahel et Afrique de l’ouest, les responsables de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS ont promis apporter leurs appuis financiers pour la construction des infrastructures et l’achat de productions pour la constitution des réserves alimentaires.

Pour nous, la plateforme doit nous soutenir en établissant avec nous un partenariat qui nous permettra de prendre en compte dans l’exécution du projet les politiques stratégiques liées aux trois actions dont elle vient de citer. Elle nous adressera un courrier à cet effet avec ampliation aux Ministres ivoiriens de l’Intégration africaine, de l’Agriculture, du Commerce et des ressources animales et halieutiques.

Nous vous informons que ce projet s’exécute dans le cadre du domaine des investissements public-privé (Pacte national d’exécution du PNIA), du Programme Initiative Faim zéro 2025 et du programme de développement et de dynamisation du commerce intra régional de l’Union Fleuve Mano (UFM) et UITC.

La société MAEC avec son organisation en place à l’Ouest peut apporter un grand secours alimentaire au Libéria à travers la plateforme des échanges et du commerce frontalier (PECOF) qu’elle devra installer en Janvier prochain à BANTOUOPLEU, un village situé à 3 kilomètres du fleuve NION qui sépare la Côte d’Ivoire du Libéria.

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NB :Nous vous ferons parvenir le document projet après son actualisation

OUATTARA BRAHIMAN Directeur Général de la société MAEC(Management Agro Economies & Commerciales)PCA du RENAPRESSA(Réseau National des Acteurs Professionnels pour le développement et le renforcement des Résiliences Sociales et Alimentaires)Président intérimaire du CNC(Cadre National de Concertation)

8. Abdou Yahouza, CLUSA Projet sécurité alimentaire ARZKI, Niger

La meilleure solution c'est trouver et produire rapidement suffisamment pour vacciner tout le monde, c'est un fléau planétaire et seul l'immunisation peut rassurer les gens du moment où la propagation du virus sera incontrôlable avec la mondialisation des échanges. Donc les efforts doivent privilégier la mise au point d'un vaccin efficace.

Mes salutations à tous

Abdou Yahouza

Vétérinaire Agro environnementaliste

Niamey Niger

9. Christiane Monsieur, FAO, Italie

L’isolement géographique et socio-culturel des populations contribue à la propagation du virus Ebola en Afrique Occidentale. Il se traduit par un accès très limité à l'information et à la communication et un manque de connaissance de la maladie et des modes de transmission. Preuve en est le fait que les populations les plus touchées sont celles qui vivent dans les zones rurales des trois pays les plus affectés. 

En ce sens, la FAO a été en ligne de front pour faire face à l’émergence Ebola en utilisant une approche de mobilisation sociale ayant déjà obtenu de nombreux succès dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, tels que le Niger, la RD Congo, le Burundi, etc. : il s’agit des clubs d’écoute communautaires Dimitra, une approche de communication participative sensible au genre. C’est dans le cadre d’un projet de la FAO mis en œuvre au Sénégal en alliance avec des clubs Dimitra qu’une sensibilisation sur Ebola a été faite pour la première fois avec des résultats prometteurs, non seulement pour lutter contre la maladie mais aussi pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition. 

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Dimitra est un projet d'information et de communication participative de la FAO qui encourage l'autonomisation individuelle et collective des populations rurales, femmes et jeunes en particulier. Ce projet met les populations rurales au centre de leur développement socio-économique, à travers les clubs d'écoute communautaires (CEC). Les Clubs Dimitra sont des groupes informels de femmes, d'hommes ou des groupes mixtes qui se réunissent régulièrement pour discuter de leurs priorités et des défis de développement, échanger leurs expériences avec d'autres clubs d’écoute communautaires, faire des choix éclairés en matière d'agriculture et d'autres questions et prendre des décisions collectives pour résoudre leurs problèmes par leurs propres moyens.

En termes d'impact, au cours des cinq dernières années l'approche des Clubs Dimitra a fait ses preuves dans l’amélioration de la productivité agricole, de l'accès à l'information, au marché, au crédit, aux services de vulgarisation et a également conduit à des changements clés dans les comportements individuels et collectifs. Les effets de ce processus de développement endogène sont visibles aussi dans les domaines de la nutrition et de la sécurité alimentaire.

Au Sénégal, quarante clubs d’écoute communautaires Dimitra se trouvent dans le département de Vélingara (région de Kolda), situé à 60 km de la frontière guinéenne. Leurs membres avaient déjà été avertis sur la question de la maladie à virus Ebola, grâce une campagne de sensibilisation menée sur les ondes de la radio locale Bamtaare Dowri.

Fin septembre 2014, la FAO a profité d’une formation menée à Vélingara, pour préparer les participants, notamment 40 leaders de clubs, 10 facilitateurs et un directeur de radio communautaire, à aborder la thématique d’Ebola au sein des clubs communautaires. Quatre agents de projet, dont deux co-formateurs venus de la région de la Vallée, où sont situés les 24 autres clubs, assistaient aussi à cette formation.

Dans le contexte actuel, il est en effet apparu nécessaire de mettre à profit les clubs d’écoute existants pour poser les bases d’une prévention communautaire, même s’il est vrai que la question des risques de transmission de la maladie était déjà très présente dans les débats et actions des clubs d'écoute, comme le rappelle Mamadou Samba Touré, facilitateur du club d’écoute communautaire de Ngoumbou (Vélingara, région de Kolda). Il raconte, par exemple, que le lavage systématique des mains a été mis en place très tôt par les clubs d’écoute communautaires.

Après avoir échangé sur la thématique de la MVE au cours de cette formation, les leaders des clubs, facilitateurs et autres participants se sont accordés sur la nécessité de  mobiliser une personne ressource spécialiste de la question, avant ou après la première discussion du club d'écoute, afin de faciliter les échanges sur une thématique aussi sensible. Suivant cette logique, les organisateurs de la formation ont convié, à l’issue de la semaine, le chef service du district sanitaire, pour que celui-ci confirme et complète les informations retenues au cours des échanges.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’améliorer l’accès à l’information, mais surtout de faciliter un processus participatif par lequel les communautés ont la possibilité de parler ouvertement de leurs craintes, de mesures concrètes à prendre, d’améliorer leurs capacités de résilience face à des crises comme celle d’ebola. Ces espaces de discussion et

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d’action que les clubs Dimitra proposent facilitent aussi l’appropriation des messages au niveau local.

En outre, étant donné que ces clubs fonctionnent en réseaux, ils peuvent être utiles comme systèmes d’alerte précoce et donc pour mobiliser rapidement les acteurs communautaires dans toute activité de prévention de maladies ou de crises en général.

10. Peter Steele, Agricultural Engineer, Italy

[anglais, traduction française ci-dessous]

Hello everyone,The whole world is focused upon 20 million people in the three countries that make up the West African sub-region currently afflicted with the Ebola epidemic. If words could solve these issues, then we would already be half-way home - unfortunately they don’t. Words, however, help us to explore, exchange and develop ideas. Here’s my ten cents worth.

Parallel Challenges: Healthcare and Food Insecurity

Virus warsWith tragic events of this kind there are always the ‘Should do’s’, the ‘Should have done’s’ and, importantly, the ‘planners’ that already have food and economic security, national well-being, reconstruction and more in their sight; and if the latter does not always focus upon the immediate devastation and outcome that Ebola has brought to the three countries, then it will provide the basis for tackling the next outbreak. Like much of military planning – this is fighting the next war on the basis of the experience of the last one, and this brings risk, but this is usually what happens.It’s just that Ebola has never struck with such devastation before; earlier isolated cases in Central and East Africa largely died out with relatively small numbers of people involved (and lost). Issues of economic collapse and hunger on national scale typically belong to the realm of civil war and/or natural disaster – but not always.Coincidently, the current Ebola epidemic has come exactly 30 years after the infamous famine of the mid-1980s in northern Ethiopia (and what is now Eritrea), which affected around eight million people of which an estimated one million died. In that case it was caused largely by national mismanagement on a grotesque scale.

Immediate prioritiesWatching events unfold from a distance is little help to the people affected (and infected) in the front-line of the war on Ebola. Issues of health and feeding people are immediate; they are also of medium- and long-term importance that communities and countries will eventually be able to rebuild their economies, industries and markets. Herein is the resilience of people coming to terms with adversity and, with help, meeting the challenges involved. There is no

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alternative; the virus and the epidemic that has resulted have to be fought and beaten in the three countries.Outside looking in there are people – in the industrial countries and the international agencies and NGOs mainly – who have the resources, expertise and, importantly, the logistical capabilities to tackle the many complex issues involved, to bring immediate relief and to berate others to follow with the human and financial investments required – to help contain the disease.Planning and delivering food supplies to those worst affected is described well, for example, at:http://www.wfp.org/stories/wfp-response-ebolahttps://www.wfp.org/content/support-populations-areas-affected-ebola-outbreak-guinea-liberia-and-sierra-leone

Winning the battle; losing the warSeparating the serious health issues from the potentially more dangerous food insecurity, famine, social unrest and mass movements of peoples that may follow is a challenge that remains to be determined; and this in one of the poorest parts of the planet – with inadequate public services, insufficient resources, poor infrastructure and national management that is unable to cope. You only have to explore the insecurity of food supplies prior to the Ebola outbreak to appreciate the risks involved - >30% populations under-nourished, estimated 40% children stunted – statistics that have changed little during recent years of rapid population growth, civil wars, lack of agricultural investment and more.

Impossibility of priority questionsThe six questions raised by the convenors are beyond the capacity of simple solutions – these are countries that have long been dependent upon imported foods notwithstanding the wealth of natural resources available. Subsistence farming based upon smallholders with limited education, traditional practices, small blocks of land and little or no external support cannot match the productivity required to feed urban populations; in many cases producers can barely feed themselves.For want of a better approach my contribution then is focused upon question #3 and those production chains that link producers to markets. Where security of food supplies is concerned the question dominates the others – period. As markets become less effective – lack of supplies, lack of buying power, lack of traders and more - people will go hungry.

Mix of social and agribusiness investmentIn the short-term then the requirements will be for external food supplies to be channelled into strategic food banks, reserves and similar that people can be fed; this will require management with all that this implies for donor provision, location, distribution and security. WFP already undertakes work of this kind.Post crisis planning and investment will be required to stimulate agro-production; planning and then investing in the education, technologies, industries and markets that will encourage smallholders and large-scale producers alike to raise agricultural productivity. There is scope

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for sub-regional production – the three countries working in partnership to produce the crops, livestock and services that can be marketed.Sea freight to the industrial markets of Europe can generally be shifted in less than a month. Air freight is over night. This is the realm of the agro-industrial companies working in partnership with governments, but also productive smallholders linked to strategic markets. You only have to explore the Liberian Government/Firestone/Bridgestone model to identify the opportunities and constraints involved with the former[1].

Private sectorInvestment by the private sector overwhelms the national exchequer in Liberia, for example and, exemplifying minerals, forestry and plantation developments, has always done so. It is difficult to generalize private sector investment with limited information available, and to place this in context for current ramifications when government is desperate to channel resources and reconstruct, but a useful introduction is provided courtesy of the ‘Liberia Agriculture Sector Investment Programme (LASIP)[2].In parallel there will be need for investment in social networks that will provide public sector support to people at risk -  with all that this implies for access to food, cash, work and similar; all of which will depend upon government and its development partners. The majority people may have to be carried for a period whilst the three countries reconstruct, rebuild and move economically; with all that this implies for socio-economic infrastructure – housing, schools, roads, power utilities, health centres and more.

End noteThe effects of Ebola in the three countries brings new challenges; and speculation over the course of the epidemic is frightening – numbers, places, costs, investment required and more. Without significant boost in international intervention, however, health issues will become more intractable; there are, however, indications that political decision-makers are on track to handle these challenges. Equal effort is required of the agro-industrial/economic decision-makers that the parallel food crisis can also be beaten – and quickly – with planning and investment.

[1] Industrial modelling. Firestone – latterly Bridgestone – operates the largest rubber plantation in the world in Liberia (>50,000 ha) that has dominated the Liberian economy since the early 20th century. Reports suggest US$28B invested in the country (which is of the order 35 times the value of annual national GDP). The relationship between country and company has been widely reported as one of exploitation with mixed management at plantation and national levels, and collusion on the part of government.[2] LASIP. Published in 2010 the LASIP provides a quick over-view of the complexity of opportunities and challenges provided by encouraging concessionary owners to return and re-invest and, importantly, inviting newcomers to share in economic recovery; to exploit the extensive range of natural resources available within highly-friendly (and sometimes ‘one-stop’) investment routes.

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 [traduction française]

Bonjour à toutes et à tous,Le monde entier a les yeux rivés sur les 20 millions de personnes qui vivent dans les trois pays de la sous-région d’Afrique occidentale actuellement frappés par l’épidémie d’ebola. Si les mots pouvaient résoudre le problème, celui-ci serait déjà à moitié résolu. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les mots peuvent toutefois nous aider à analyser, à échanger et à trouver des idées. Voici mon humble opinion.

Défis parallèles: Les soins  et l’insécurité alimentaire

Les guerres des virusDans le cadre d’événements aussi tragiques, il est toujours question de choses à faire et à ne pas faire, en particulier de la part des « planificateurs » soucieux de la sécurité alimentaire et économique, du bien-être national, de la reconstruction, etc.; si cette préoccupation n’est pas toujours centrée sur la dévastation et les effets immédiats provoqués par l'épidémie d’ebola dans les trois pays, elle permettra de jeter les bases de la lutte contre la prochaine épidémie. Un parallèle peut être établi avec la planification militaire: il s'agit de mener la prochaine guerre sur la base de l'expérience de l'antérieure, avec tous les risques que cela implique, mais qui n'empêchent pas cette guerre de se produire.Le fait est que l'épidémie d'Ebola n'avait jamais été si dévastatrice; des foyers isolés observés dans le passé en Afrique centrale et de l'Est avaient pratiquement disparu sans trop de pertes humaines. Les problèmes liés à l'effondrement économique et la famine à l'échelle nationale sont généralement associés aux guerres civiles et/ou aux catastrophes naturelles, mais pas toujours.Par ailleurs, l'épidémie actuelle d'Ebola se produit exactement trente ans après la cruelle famine qui a touché le nord de l'Éthiopie (et la région qui est aujourd'hui l'Érythrée) et a frappé quelque 8 millions de personnes dont 1 million environ est décédé. En l'occurrence, la tragédie a été essentiellement le résultat d'une mauvaise gestion flagrante à l'échelle nationale.

Priorités immédiatesSuivre le déroulement des événements à la distance n'est guère utile pour les personnes touchées (et infectées) en première ligne de la guerre contre l'Ebola. La santé et l'alimentation des populations constituent des problèmes immédiats qui présentent également une importance à moyen et à long terme afin que les communautés et les pays puissent reconstruire leurs économies, leurs industries et leurs marchés. C'est ici qu'intervient la résilience des personnes pour lutter contre l'adversité et, avec une certaine assistance, pour relever les défis en question. Nous n'avons pas le choix; il faut combattre et dérouter le virus et l'épidémie qui en résulte dans les trois pays.La situation est suivie, à l'extérieur, par des acteurs, en particulier dans les pays industrialisés et les ONG et les institutions internationales, qui possèdent les ressources, les compétences spécialisées et, surtout, les capacités logistiques pour aborder les nombreux aspects complexes

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du problème, apporter des secours immédiats et exiger à d'autres de fournir les investissements humains et financiers requis pour freiner l'épidémie.Des exemples de planification et de fourniture d’approvisionnements alimentaires aux victimes les plus touchées sont décrits sur les sites suivants:http://www.wfp.org/stories/wfp-response-ebolahttps://www.wfp.org/content/support-populations-areas-affected-ebola-outbreak-guinea-liberia-and-sierra-leone

Gagner la bataille; perdre la guerreFaire la part entre les graves problèmes de santé et des phénomènes potentiellement plus dangereux comme l'insécurité alimentaire, la famine, le malaise social et les déplacements massifs de population qui peuvent en dériver est un défi majeur à relever, et ce, dans l'une des régions les plus pauvres au monde, caractérisée par des services publics inadéquats, des ressources insuffisantes, une infrastructure lacunaire et une gestion à l'échelle nationale qui est incapable de faire face aux problèmes. Il suffit d'analyser la situation de la sécurité des approvisionnements alimentaires avant que n'apparaisse l'épidémie d'Ebola pour se rendre compte des risques préexistants: 30 % de la population souffraient de malnutrition, quelque 40 % des enfants présentaient un retard de croissance; les statistiques ont peu changé au cours des dernières années marquées par l'explosion démographique, la guerre civile, le manque d'investissement agricole et bien d'autres facteurs.

L’impossibilité des questions prioritairesIl est impossible de trouver des solutions simples aux six questions posées par les organisateurs: il s’agit de pays qui dépendent depuis très longtemps des aliments importés, malgré la richesse en ressources naturelles dont ils disposent.  L'agriculture de subsistance basée sur des petits exploitants peu scolarisés, sur des pratiques traditionnelles, des petites parcelles de terrain et un soutien extérieur rare voir nul est incapable de parvenir à la productivité requise pour alimenter les populations urbaines puisque les producteurs eux-mêmes ont à peine de quoi se nourrir.Pour favoriser une meilleure approche, j'ai limité ma contribution à la question nº 3, sur les chaînes de production qui relient les producteurs au marché. La où il est question de sécurité des approvisionnements alimentaires, cette question est prédominante. Lorsque les marchés perdent de leur effectivité, par manque d'approvisionnement, perte du pouvoir d'achat, absence de commerçants et autres facteurs, les populations souffrent de la faim.

Dosage d’investissements dans le social et l’agro-industrie À court terme, il faudra donc acheminer des approvisionnements alimentaires externes dans des banques alimentaires stratégiques, des réserves ou des dispositifs similaires de façon à assurer l'alimentation de la population, ce qui implique une gestion en termes de fourniture des donateurs, de localisation, de distribution et de sécurité. Le PAM entreprend déjà ce type d'action.Une planification et des investissements seront également nécessaires après la crise pour promouvoir la production agricole; la planification puis l'investissement dans l'éducation, la technologie, les industries et les marchés qui encourageront les petits exploitants ainsi que les

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producteurs à grande échelle à accroître la productivité agricole. Il existe une marge pour la production sous régionale: les trois pays peuvent travailler en partenariat pour produire des denrées agricoles, du bétail et des services qui peuvent ensuite être commercialisés.Le transport maritime vers les marchés industriels européens peut généralement se faire en moins d'un mois. Le transport aérien se fait d'un jour à l'autre. Ceci est le domaine d'activité des sociétés agro-industrielles qui travaillaient en partenariat avec les gouvernements, mais les petits producteurs liés au marché stratégique peuvent également y participer. Le modèle associant le gouvernement libérien et Firestone//Bridgestone illustre les les opportunités et les contraintes impliquées[1].

Secteur privéL'investissement du secteur privé dépasse les capacités du trésor public au Libéria, notamment dans le secteur des minéraux, de la foresterie et des plantations, où cela a toujours été le cas. Il est difficile de généraliser la situation de l'investissement du secteur privé en raison du manque d'information et de situer celui-ci dans le contexte des ramifications actuelles à un moment où le gouvernement cherche désespérément à acheminer des ressources pour la reconstruction; une introduction à ce sujet est toutefois disponible dans le ‘Liberia Agriculture Sector Investment Programme (LASIP)[2].Parallèlement, il faudra consentir des investissements dans les réseaux sociaux de façon à fournir un soutien du secteur public aux personnes menacées, avec tout ce que cela implique pour l'accès à l'alimentation, aux liquidités, etc. toutes ces mesures dépendront du gouvernement et de ses partenaires du développement. Une majorité de personnes devront être prises en charge pendant tout le processus de reconstruction, réhabilitation et développement économique des trois pays, avec une série de conséquences en termes d'infrastructures socio-économiques telles que les logements, les écoles, les routes, les centrales énergétiques, les centres de santé et autres.

Note finaleLes séquelles de l'Ebola dans les trois pays posent de nouveaux défis et toute spéculation sur l'évolution de l'épidémie donne des résultats inquiétants en termes de nombre, d'endroits, de coûts, d'investissement requis etc. Faute d'une intervention majeure de la communauté internationale, les questions de santé risquent toutefois de devenir insolubles; il semble néanmoins que les décideurs politiques soient sur la bonne voie pour affronter ces problèmes. Un effort d'une même ampleur est requis de la part des décideurs dans les secteurs agro-industriels/économiques afin de venir à bout le plus rapidement possible de la crise alimentaire concomitante par le biais de la planification et des investissements.

[1] Modèle industriel. Firestone – depuis peu Bridgestone – gère la plus grande plantation de caoutchouc du monde au Libéria (>50 000 ha), activité qui a dominé l’économie libérienne depuis le début du 20e siècle. Des rapports indiquent un investissement de US$28B dans le pays (de l’ordre de 35 fois la valeur du PIB national annuel. Le rapport existant entre le pays et la société en question a été décrit par beaucoup comme une situation d’exploitation et de gestion mixte à l’échelle nationale et de la plantation, et de collusion de la part du gouvernement.

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[2] LASIP. Publié en 2010, le LASIP donne un aperçu de la complexité des opportunités et des défis qui se présentent lorsque les concessionnaires sont invités à réinvestir et, en particulier lorsque de nouveaux acteurs sont sont invités à participer à la reprise économique afin d’exploiter la vaste gamme de ressources naturelles disponibles dans le cadre de dispositifs d’investissements extrêmement respectueux (et parfois à guichet unique). 

11. Christiane Monsieur FAO , Italy

L’isolement géographique et socio-culturel des populations contribue à la propagation du virus Ebola en Afrique Occidentale. Il se traduit par un accès très limité à l'information et à la communication et un manque de connaissance de la maladie et des modes de transmission. Preuve en est le fait que les populations les plus touchées sont celles qui vivent dans les zones rurales des trois pays les plus affectés. 

En ce sens, la FAO a été en ligne de front pour faire face à l’émergence Ebola en utilisant une approche de mobilisation sociale ayant déjà obtenu de nombreux succès dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, tels que le Niger, la RD Congo, le Burundi, etc. : il s’agit des clubs d’écoute communautaires Dimitra, une approche de communication participative sensible au genre. C’est dans le cadre d’un projet de la FAO mis en œuvre au Sénégal en alliance avec des clubs Dimitra qu’une sensibilisation sur Ebola a été faite pour la première fois avec des résultats prometteurs, non seulement pour lutter contre la maladie mais aussi pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition. 

Dimitra est un projet d'information et de communication participative de la FAO qui encourage l'autonomisation individuelle et collective des populations rurales, femmes et jeunes en particulier. Ce projet met les populations rurales au centre de leur développement socio-économique, à travers les clubs d'écoute communautaires (CEC). Les Clubs Dimitra sont des groupes informels de femmes, d'hommes ou des groupes mixtes qui se réunissent régulièrement pour discuter de leurs priorités et des défis de développement, échanger leurs expériences avec d'autres clubs d’écoute communautaires, faire des choix éclairés en matière d'agriculture et d'autres questions et prendre des décisions collectives pour résoudre leurs problèmes par leurs propres moyens.

En termes d'impact, au cours des cinq dernières années l'approche des Clubs Dimitra a fait ses preuves dans l’amélioration de la productivité agricole, de l'accès à l'information, au marché, au crédit, aux services de vulgarisation et a également conduit à des changements clés dans les comportements individuels et collectifs. Les effets de ce processus de développement endogène sont visibles aussi dans les domaines de la nutrition et de la sécurité alimentaire.

Au Sénégal, quarante clubs d’écoute communautaires Dimitra se trouvent dans le département de Vélingara (région de Kolda), situé à 60 km de la frontière guinéenne. Leurs membres avaient déjà été avertis sur la question de la maladie à virus Ebola, grâce une campagne de sensibilisation menée sur les ondes de la radio locale Bamtaare Dowri.

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Fin septembre 2014, la FAO a profité d’une formation menée à Vélingara, pour préparer les participants, notamment 40 leaders de clubs, 10 facilitateurs et un directeur de radio communautaire, à aborder la thématique d’Ebola au sein des clubs communautaires. Quatre agents de projet, dont deux co-formateurs venus de la région de la Vallée, où sont situés les 24 autres clubs, assistaient aussi à cette formation.

Dans le contexte actuel, il est en effet apparu nécessaire de mettre à profit les clubs d’écoute existants pour poser les bases d’une prévention communautaire, même s’il est vrai que la question des risques de transmission de la maladie était déjà très présente dans les débats et actions des clubs d'écoute, comme le rappelle Mamadou Samba Touré, facilitateur du club d’écoute communautaire de Ngoumbou (Vélingara, région de Kolda). Il raconte, par exemple, que le lavage systématique des mains a été mis en place très tôt par les clubs d’écoute communautaires.

 Après avoir échangé sur la thématique de la MVE au cours de cette formation, les leaders des clubs, facilitateurs et autres participants se sont accordés sur la nécessité de  mobiliser une personne ressource spécialiste de la question, avant ou après la première discussion du club d'écoute, afin de faciliter les échanges sur une thématique aussi sensible. Suivant cette logique, les organisateurs de la formation ont convié, à l’issue de la semaine, le chef service du district sanitaire, pour que celui-ci confirme et complète les informations retenues au cours des échanges.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’améliorer l’accès à l’information, mais surtout de faciliter un processus participatif par lequel les communautés ont la possibilité de parler ouvertement de leurs craintes, de mesures concrètes à prendre, d’améliorer leurs capacités de résilience face à des crises comme celle d’ebola. Ces espaces de discussion et d’action que les clubs Dimitra proposent facilitent aussi l’appropriation des messages au niveau local.

En outre, étant donné que ces clubs fonctionnent en réseaux, ils peuvent être utiles comme systèmes d’alerte précoce et donc pour mobiliser rapidement les acteurs communautaires dans toute activité de prévention de maladies ou de crises en général.

12. Toyèmè Christiane Monsieur FAO , Italy

Réponse 1 : L’Afrique de l’Ouest, à voir la psychose généralisée née du colportage d’information sur le virus, n’est pas à l’abri de risques.

D’abord, elle n’est plus fréquentable. Les visiteurs de l’espace CEDEAO, de peur d’être contaminés ne sont plus excités à y venir. Les quelques vaillants qui y sont venus dans le cadre humanitaire et qui sont contaminés sont les exemples qui font reculer les autres. Le secteur touristique en porte donc les séquelles. Ensuite les mouvements humains entre Etats sont restreints. Les grandes réunions interétatiques, sous régionales et régionales sont suspendues. C’est le cas du salon (SIAO) au Burkina, de la coupe d’Afrique des nations que le Maroc demande à annuler, etc. La PAAO a dû annuler un forum ouest africain sur la faim et la

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malnutrition qu’elle avait planifié pour la fin de septembre 2014.Les mouvements entre grandes villes et les campagnes sont très réduits rien que pour éviter les contacts. Les échanges entre villes et villages sont quasiment rompus. La circulation des personnes et des biens qui est un grand principe de l’intégration des peuples est mise à rude épreuve. Les revenues se raréfient du fait que certaines activités comme le tourisme est en difficultés, les produits vivriers ne peuvent plus couler des campagnes vers les centres urbains. Les denrées alimentaires prennent plus de la valeur dans les villes. Les produits manufacturés utiles dans les campagnes prennent également plus de la valeur. Qui va payer ces surcoûts ? Lesdits surcoûts détériorent les poches pendant que les revenus n’augmentent pas. La cure alimentaire a commencé dans les ménages à faibles revenus dans les villes comme dans les campagnes. Les produits vivriers pourrissent dans les champs. Le coût des denrées alimentaires se renchérissent. Les risques d’une famine sont incontournables. Des familles sont rasées par la maladie engendrant des orphelins et enfants vulnérables, des veuves et des vieillards sans soutiens et sans revenus. Le risque que les producteurs, à cause du non écoulement de leurs produits (restriction sur la circulation obligeant) ont eu assez de pertes, mieux, ils n’auront pas assez de courage à produire dans les saisons prochaines. Cela, ajouté au manque de ressources né du chômage technique des personnes dont les entreprises ont fermées pour cause d’Ebola, sans oublier les communautés de chasseurs mises en chômage prolongé, va à coup sûr provoquer une crise alimentaire et nutritionnelle dont on ne pourra pas maîtriser la durée dans le temps. Les enfants seront les premiers à en faire les frais. Il faut agir.

Réponse 2 : La viande apporte assez de protéine à l’organisme. La meilleure quantité de calorie utile à l’organisme peut provenir d’elle. Dans les Etats de l’Afrique de l’Ouest, la viande est une denrée utile prisée. Cette viande provient du cheptel élevé : volaille, caprin, bovin, cuniculture, aulacodiculture, etc. Elle provient en grande partie des produits de la chasse. Qui dit chasse dit viande de brousse. Aujourd’hui, une croix est mise sur les viandes brousse. L’autre analyse est de savoir quelle viande n’est pas de brousse en Afrique de l’ouest si nous savons que tous les animaux du cheptel élevé vivent de la brousse. Les bovins sont amenés au pâturage où ? La volaille se promène dans les champs pour se nourrir. Beaucoup de populations sont  subitement mises devant le fait qu’elles ne peuvent plus manger leurs viandes de prédilections. Le changement d’habitude alimentaire ne sera pas si facile. Pour telle ou telle raison, telle communauté ne mange pas telle viande. Or aujourd’hui, la sagesse et le risque sanitaire les obligent à choisir entre ne plus manger la  viande de brousse pour éviter Ebola et acheter la viande du cheptel élevé pour la protéine. Faire la dernière option est sage. Mais cela a un coût. D’ailleurs, les éleveurs n’ont pas été préparés à l’avènement d’une telle pression sur leurs produits. Comme dans l’économie de marché la forte demande implique nécessairement le renchérissement des prix. L’autre chose est que sous peu, il n’y aura plus de viande dans la sous région. Actions urgentes : il faut recenser les chasseurs et les reconvertir en éleveurs. Faire en sorte que les éleveurs, par souci de contamination de leurs animaux élèvent leurs animaux dans des enclos. Appuyer les éleveurs familiaux à adopter des techniques qui leur permettront de tirer profit. D’utiliser les réseaux d’organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest pour communiquer et renforcer la capacité des acteurs locaux sur Ebola, l’élevage, les risques liés aux viandes de brousse, les risques liés aux animaux en vagabondage, la reconversion des chasseurs.

Réponse 3 : Qui parle de chaînes de production agricole, d’élevage, de pêche, de transformation des produits agricoles, de transport chaîne de production agricole, d’élevage, de

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pêche, de transformation des produits agricoles, de transport, parle avant tout des acteurs, c'est-à-dire des hommes, des femmes et des enfants qui travaillent sur chaque maillon. Le contact entre les hommes est avant tout le premier facteur favorisant la contamination. C’est d’ailleurs ce qui a fait que les écoles peinent à ouvrir leurs portes dans les Etats les plus touchés. En claire, toutes ces chaines sont brisées. Il faut de la méthode pour les reconstruire parce qu’aujourd’hui, chacun a peur de chacun. Qui n’est pas atteint du virus ? Qui na pas le virus en incubation ? Qui n’a pas  quoi ? Toutes les distorsions née de la psychose d’Ebola fait que véritablement, les zones de production sont coupés des grands centres de consommation. Qui va se rendre dans tel village en quête de produits pour rentrer malade ? Qui va se rendre au marché pour en revenir malade d’Ebola ? Il y a un autre aspect du débat. Les acteurs de chacune de ces chaines sont en relation avec des banques, des structures de micro finance. Comment faire face au problème de remboursement des crédits de production, d’achat de matériels, d’achat de moyens de transports et de transformation ?

Réponse 4 : Des entreprises ont fermé leurs portes dans les Etats les plus touchés. Les établissements d’enseignements y ont également fermé leurs portes. La communauté des chasseurs est au chômage. Quand on parle de fermeture d’entreprises, il faut savoir que beaucoup de personnes sont concernées : la personne mise en chômage, sa famille, ses amis mais aussi et surtout ceux chez qui ils achètent. Un chasseur vend à des grossistes qui vont revendre à des détaillants. Tous ceux-là sont affectés par l’arrêt brutal des activités du premier. Si une école ferme, ne regardons pas encore les animateurs de ladite école. Il faut regarder les autres prestataires de l’école à savoir, les vendeurs d’aliments de la cantine, les livreurs de livres, de fournitures scolaires etc. Quand l’école est privée, les enseignants sont au chômage en même temps. Seuls ceux du secteur public peuvent continuer à percevoir leur salaire tans que l’Etat sera capable de le leur verser. Ebola cause plus de dommages que les gens le croient.

Réponse 5 : Le rôle des organisations étatiques et non étatiques est la concertation. Il faut des rencontres à plusieurs niveaux. Les chefs d’Etats et de gouvernement viennent de tenir une réunion à Accra à cet effet. Mais l’actualité politique du Burkina a pris le pas sur Ebola. Les médias ont montré que les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest ont désigné le Président Sénégalais pour suivre la crise burkinabè. Qui est le Président désigné pour suivre la crise de la fièvre Ebola ? Quelle politique commune de riposte à Ebola est adoptée par les ministres de la santé de la CEDEAO, de l’UEMOA, de l’UA ? Et les ministres de l’agriculture ? Et les ministres du secteur de l’éducation ? Et la société civile ? Et les OING ? Et où sont les acteurs de la lutte contre la faim et la malnutrition de ces espaces ?

Pour ce qui nous concerne, il y a lieu d’anticiper sur toutes les causes et conséquences d’Ebola sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Si les organisations comme UEMOA, CEDEAO, UA, les organisations interétatiques de l’Afrique de l’Ouest, les organisations internationales, la coopération internationale, la communauté internationale, les ONG, les OING ne sont pas bien sensibilisées sur leurs rôles très salvateurs pour vaincre la crise alimentaire et nutritionnelle que Ebola peut engendrer, il faut le leur faire savoir. Aucune d’elles ne sera de trop.

Réponse 6 : Pour insuffler un sursaut et une dynamique d’action au niveau des acteurs à tous les niveaux il faut beaucoup communiquer et par tous les moyens. La PAAO doit actionner ses réseaux nationaux en vue de plaidoyers sur la production de viande, l’appui aux petits

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producteurs et les agriculteurs familiaux à cet effet. Le PAAO et les réseaux des alliances nationales avec les autres acteurs de la société civile doivent faire le plaidoyer en vue de l’intégration de la dimension Ebola et autres épidémies dans le droit à l’alimentation en Afrique de l’Ouest. Et dans le cadre de la faim Zéro  en Afrique de l’Ouest, toutes les maladies endémiques doivent être prises en compte comme des risques à surmonter.

Toyèmè Ninon Edith HOUHA,

Présidente de la Coopérative d’Intermédiation pour le financement bancaire du monde rural (CIFR) membre de l’Alliance du Bénin

13. Francis William Webber, Sierra Leone Alliance Against Hunger and Malnutrition (SLAAHM)

What are the risks incurred in West Africa concerning food and nutrition insecurity and what categories of people will be the most affected? Justify your answer.

Risks of virus spill-over from wildlife to humans cost of food especially imported will be very high due to scarcity and access to

domestic food increase in the population of bush animals in the forest will serve as a threat to the

production of food and cash crops in the country continuous closure of community markets (Luma’s) may lead to destruction of

perishable goods and hence leads to high rate of poverty among farmers Nutrition level of pregnant women, lactating mothers and children under five years of

age will be drastically reduced.

Affected Categories of people affected

- Peasant farmers

- Pregnant women

- Lactating mothers

- Under five children

2. Due to Ebola, the population can no longer eat bush meat because these animals are the vectors of risk and the nutritional habits must change to substantially reduce the risks of contamination. Currently, a rush and huge demand for the livestock raised makes acquiring meat prohibitive. It is necessary to propose as soon as possible some means for the population to get meat. What do you propose to do?

- rearing of more domesticated animals at household level

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- provide access to veterinary services

3. What consequences can  the risk of catching the disease have for the agricultural production chain, cattle raising, fishing, agricultural products processing, transport from production areas to the major consumption centers represented by  the cities?

- Lack access to some farming communities due to government restrictions on especially  

  entrance to some quarantine communities

- Increase in accidental cases

- High cost of transportation

- Mechanical breakdown of trucks entering those communities

4. Unemployment following the closing of businesses due to Ebola as well as other collateral damage will have less obvious effects which will not only slow down the efforts and means of fighting the disease but also will leave marks on the economy. All of a sudden food insecurity and malnutrition in the sub-region will assume proportions difficult to control. 

Can you identify the collateral damage that the closing of production units, schools and others could cause? Is it possible that in this case there is an expectation of easy access to food in the cities?  What are the risks foreseen in the next months? What is to be done?

DAMAGES

- The producers have been dislocated for fear of the disease

- Most of the indigenous master farmers have died

- There will be food insecurity

- Grain reserve has been utilized by farmers due to food scarcity

- Reserved budget meant for farm family sustainability has been consumed for upkeep

- Increase in wild life does resulting in damage of farming produce

 ACESS

No access.

RISK FORESEEN

There will be acute food shortage with traders/commercial creating artificial scarcity

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There will increase malnutrition among pregnant women, lactating mothers and children below five years

What roles can the actors: States, WAEMU, ECOWAS, AU, Intergovernmental Organizations of West Africa, International Organizations, International Cooperation, International Community, NGOs and International NGOs play in anticipating all the causes of these problems of food and nutrition security as well as their consequences?

Build the capacity of the Alliance at National level to coordinate the activities of its operations    

Collaborate with the Alliance in all it’s planning on issues relating to Food and Nutrition security in the country.

Provide funding support to the Alliance Monitor and document activities implemented by the Alliance.

In the context described, what can the Platform of Alliances against Hunger and Malnutrition in West Africa do to galvanize actors at all levels into dynamic action with the objectives of :

 Saving the small producers and family farmers?  Integrating the Ebola effect and other epidemics into the right to food in West Africa?

A general mobilization to achieve a real Zero Hunger situation in West Africa? Support Smallholder Commercialization Programme (SCP) through awareness raising

for restructuring of the Agricultural Business Units (ABCs) to improve on their productivity across the country.

Assist the Ministry of Agriculture, Forestry and Food Security (MAFFS) in the dissemination and popularization of the findings of the assessment on the impact of Ebola outbreak on food production activities in farming communities in the country through radio and TV discussions and to also to be represented on the team in the planning meetings of this activity.

Popularize improved Food production, storage and utilization for effective nutrition Conduct Awareness Raising, communication and sensitization activities on Ebola Virus

Disease (EVD) with decentralized authorities and communities at risk (farmers, hunters) in partnership with key stakeholders (Government, UN organizations, INGOs and local NGOs).

Collaborate with other CSOs that operate in the food security sector to come up with a position statement on the socio – economic impact of Ebola on farmers in the country.

Engage Civil Society Organizations with interest in food and nutrition security to have a broad base support for the activities of the Alliance.

SLAAHM wants to see those most affected by hunger and malnutrition capacitated to take      the lead in the planning and implementation of key activities on the initiative. Since the majority of women, children and men most affected by Hunger and Malnutrition fall within the poor sector of the population, strategies for the implementation of the Zero Hunger initiative must be responsive to the needs and concerns of the poor.

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14. Moussa Kossey, Arc en Ciel, Niger

Réponse 1 : Si des mesures conséquentes ne sont pas prises pour freiner cette épidémie d Ebola et que par malheur le mal se repend sur les autres pays, les communautés mourront de faim et non d Ebola. Il faut tout faire pour contenir la maladie dans ces 3 pays et travailler d’arrache pied pour son éradication.

Réponse 2 : Vous annoncez que les viandes de brousses sont causes majeurs de contamination. Un intervenant que j ai lu a rétorqué  qu’en Afrique de l’Ouest,  même les animaux dits élevés vont pâturer dans les  brousses. Mais alors ou se trouve le mal en brousse ? Je voudrai qu’on précise comment  l’animal se contamine ?  Cela permettra aux éleveurs d éviter la contamination du cheptel.

En attendant de voir clair, il faut privilégier les aliments  riches en protide  tel que le haricot, le Maringa et les viandes importées poule de race, poisson.

Reponse 3 : La maladie qui attaque toutes les couches sociales, va sans nul doute détruire les bras valides. Du fait que l agriculture est artisanale en Afrique de l Ouest, la production va baisser et la malnutrition généralisée va s’installer.

Réponse 4 :   la fermeture des entreprises augmente de facto le nombre de bouches à nourrir au sein des ménages déjà surchargés des enfants.

Réponse 5 : Les acteurs doivent intensifier la sensibilisation auprès des communautés pour réduire le taux de contamination. Ebola n épargnant personne, les acteurs doivent être formés et protégés si non ils seront les premières victimes collatérales.

La CEDEAO, les Etats, l UEMOA, l UA…etc   doivent s investir d avantage dans la lutte par le financement de la recherche des stratégies locales luttes contre Ebola. Je voudrai dire investiguer chez les guérisseurs traditionnels pour savoir s il n existe pas des remèdes locales à la maladie.

Réponse 6 : Il faut intensifier la sensibilisation de lutte contre la contamination chez les producteurs et les agriculteurs familiaux.

Avec Ebola devant les portes, le slogan « la faim zéro »  est utopique. Il faut bouter Ebola et penser à ce joli slogan.

 

15. Mauricio Rosales, FAO, Italy

Dear members of the FSN Forum in West Africa,I would like to share with you the latest press release of Hilal Elver, Special Rapporteur on the Right to Food, on the threats caused by Ebola to food security. The message is also available

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C Ebola et sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest: faire face aux défis / Ebola and food security and nutrition in West Africa: facing the challenges

online at: http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15276&LangID=EMauricio [ENGLISH VERSION] West Africa on the brink of a major food crisis as Ebola threatens food securityGENEVA (11 November 2014) – As Ebola continues to ravage West Africa, leaving more than 4000 people dead, the region is now on the brink of a major food crisis, the United Nations Special Rapporteur on the right to food, Hilal Elver, has warned today.“While the countries hardest hit by the Ebola crisis struggle to contain the devastating virus, they now face a new challenge with experts predicting that over a million people in the region need food aid to allay shortages,” Ms. Elver said.“Farmers in West Africa have been severely affected by this crisis, with fear and panic resulting in many having abandoned their farms, this in turn has led to a disruption in food production and a soaring rise in food prices,” she noted. “Staple crops such as rice and maize will reportedly be scaled back due to shortages in farm labour with potential catastrophic effect on food security.”Agriculture is the main economic activity in West Africa with two thirds of the population dependent on farming. “The closure of border and sea crossings, a reduction in regional trade, along with a decline in foreign investment, and diminished purchasing power of tens of thousands of already vulnerable households, leaves these countries in a precarious situation in relation to food security and access to an adequate and nutritional diet,” the expert explained.Ms. Elver also expressed her deep concern at reports suggesting that, in some cases, communities are facing food shortages due to poor road accessibility, while others have been threatening to evade quarantine because of lack of food supplies.“In situations where Governments have imposed quarantine on communities or requested for self-quarantine, access to food should be strictly ensured,” urged the human rights expert.The Special Rapporteur called on the international community to do everything in its power to ensure that the already existing food shortages in these countries, are mitigated, adding that measures must be taken, with immediate effect, to restore infrastructure and ensure food security to stricken communities.***Hilal Elver (Turkey) is a Research Professor at the University of California, Santa Barbara. She was appointed Special Rapporteur on the Right to Food by the Human Rights Council in 2014. The Special Rapporteurs are part of what is known as the Special Procedures of the Human Rights Council. Special Procedures, the largest body of independent experts in the UN Human Rights system, is the general name of the Council’s independent fact-finding and monitoring mechanisms that address either specific country situations or thematic issues in all parts of the world. Special Procedures’ experts work on a voluntary basis; they are not UN staff and do not receive a salary for their work. They are independent from any government or organization and serve in their individual capacity. Learn more: http://www.ohchr.org/EN/Issues/Food/Pages/FoodIndex.aspx [TRADUCTION FRANCAISE]

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L'Afrique occidentale est sur le point de connaître une crise alimentaire majeure en raison de la menace que représente le virus Ebola pour la sécurité alimentaireGENÈVE (11 novembre 2014)-Dans le contexte des ravages causés par le virus Ebola en Afrique occidentale où plus de 4000 personnes ont déjà perdu la vie, la région est aujourd'hui à deux doigts de connaître une crise alimentaire majeure, comme l'a souligné aujourd'hui la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, Hilal Elver.Selon Mme Elver, « Alors que les pays les plus touchés par la crise l'Ebola continuent de lutter contre ce virus dévastateur,  ils sont aujourd'hui confrontés à un nouveau défi ; en effet, selon les experts, plus d'un million de personnes vivant dans la région vont avoir besoin d'aide alimentaire pour faire face aux pénuries ».Elle indique que « les agriculteurs d'Afrique occidentale ont été profondément touchés par cette crise et les sentiments de crainte et de panique ont poussé beaucoup à abandonner leurs fermes, ce qui se traduit par une interruption de la production et une flambée des prix des denrées alimentaires. » « Les rapports signalent que les cultures de produits de base comme le riz et le maïs seront réduites en raison de la pénurie de main-d’œuvre agricole, entraînant des effets potentiellement catastrophiques sur la sécurité alimentaire. »L’agriculture est la principale activité économique d'Afrique occidentale et deux tiers de la population dépendent des activités agricoles. « La fermeture des passages frontaliers et maritimes, la réduction des échanges commerciaux régionaux, ainsi qu'un fléchissement de l'investissement étranger et une baisse du pouvoir d'achat de dizaines de milliers de ménages déjà vulnérables conduisent, dans ces pays, à une situation de précarité en matière de sécurité alimentaire et d'accès à un régime alimentaire adéquat et nutritif, » signale l'experte.Mme Elver a également fait part de sa profonde préoccupation devant certains rapports selon lesquels, dans certains cas, les communautés connaissent des pénuries alimentaires en raison de problèmes d'accessibilité routière, et d'autres menacent de rompre la quarantaine en raison du manque d'approvisionnements alimentaires.L’experte en droit humain insisté sur le fait que « là où les gouvernements ont imposé des quarantaines aux communautés ou ont demandé une mise en quarantaine volontaire, il est indispensable d'assurer l'accès aux aliments. »La Rapporteuse spéciale lance un appel à la communauté internationale afin que celle-ci fasse tout ce qui est en son pouvoir pour garantir que les pénuries alimentaires existantes dans ces pays soient résorbées et que des mesures soient adoptées, avec un effet immédiat, pour rétablir l'infrastructure et assurer la sécurité alimentaire des communautés touchées.***Mme. Hilal Elver (Turquie) est une professeur de recherche à l'Université de Californie, Santa Barbara. La Rapporteuse spécial est une experte indépendante, nommé par le Conseil des droits de l’homme, chargé d’examiner la situation d’un pays ou un thème particulier lié aux droits de l’homme et d’en rendre compte. Il s’agit d’une fonction honoraire qui ne fait pas de l’expert un membre du personnel de l’ONU et pour laquelle il ne perçoit aucune rémunération. http://www.ohchr.org/FR/Issues/Food/Pages/FoodIndex.aspx

16. Mohamed Aruba Sheriff, Ministry of Agriculture, Forestry and Food Security, Sierra Leone

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Dear FSN Forum members,

Attached is the Sierra Leone Food Security Alert in the context of ebola outbreak

Kind regards

M A Sheriff.

http://www.fao.org/fsnforum/west-africa/sites/west-africa/files/resources/FOOD%20SECURITY%20ALERT.pdf

[French translation]

ALERTE POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN SIERRA LEONE

T h è m e s p r i n c i p a u x

Les communautés touchées par l’épidémie d´Ebola connaissent des pénuries de main-d'oeuvre.

Les mesures de quarantaine ont interrompu les filières de commercialisation des produits agricoles.

Les pénuries de certains biens sur le marché ont entraîné des hausses de prix. Les agriculteurs ont commencé à cultiver du riz en milieu sec, ce qui permettra d’accroître

les disponibilités alimentaires. L'ouverture des marchés est un pas important pour que les agriculteurs puissent vendre

leurs récoltes et ainsi avoir accès aux revenus qui leur permettront d'acheter d'autres denrées alimentaires.

L'aide alimentaire a permis d'améliorer l'accès aux aliments.

L’épidémie d’Ebola risque d'avoir un impact sur les moyens d'existence et sur la sécurité alimentaire. En premier lieu, la maladie touche essentiellement les personnes qui sont en âge productif (15-44 ans). En deuxième lieu, l'épidémie d'Ebola est caractérisée par un taux de létalité très élevé (70 %). Bien que l'épidémie d’Ebola ait touché des zones urbaines de Sierra Leone, elle constitue également un problème rural. La population rurale de Sierra Leone dépend de l'agriculture pour sa subsistance, c'est pourquoi il est impérieux d'analyser les effets de l'épidémie d'Ebola sur les moyens d'existence des populations rurales.

En Sierra Leone, l'épidémie s'est déclenchée à une période charnière de la campagne agricole dans le cas du riz et d'autres cultures alimentaires importantes. Nombreux sont les agriculteurs qui n'ont pas pu terminer des activités agricoles essentielles en temps opportun. Ceci peut avoir de graves conséquences sur les personnes, les ménages, les districts et, partant, sur la nation tout entière. La réaction des autorités gouvernementales pour freiner l'épidémie d'Ebola a entraîné des fluctuations des prix des denrées alimentaires de base, résultant essentiellement de la fermeture des marchés, des routes et des banques.

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Il a fallu évaluer la mesure dans laquelle ces facteurs avaient touché la population locale et appliquer une approche multisectorielle participative à l'échelle nationale avec les principaux acteurs, à savoir les Nations Unies, le gouvernement, les partenaires privés et publics. Les partenaires actuels sont notamment les suivants : la FAO, le PAM, ONU femmes, MafFS, WHH, ACF et Concern.

Effets de l'Ebola sur la sécurité alimentaire des ménages

L'agriculture reste la principale source de subsistance de la majorité des ménages ruraux, mais bon nombre d'entre eux dépendent des marchés pour accéder aux produits alimentaires. 87 % des ménages interrogés dépendent de l'agriculture et du petit commerce comme moyens d'existence.

Toute perturbation de l’activité agricole et des marchés a pour conséquence directe une déstabilisation de l’économie du ménage tout entier. L'état d'urgence actuel et d'autres règlements mis en place pour freiner l'avancée de l'épidémie d'Ebola ont entraîné de profonds changements dans leur capacité de participer activement aux activités agricoles et commerciales. De nombreux agriculteurs sont pessimistes quant aux perspectives agricoles de cette campagne : plus de 60 % des personnes interrogées s’attendent à une réduction des niveaux de production par rapport à 2013 et quelque 46 % considèrent que l'épidémie d'Ebola a considérablement perturbé leurs activités agricoles (préparation des terres, plantation, désherbage, récolte et commercialisation). D'autres facteurs interviennent également, notamment le manque d'intrants et de main-d'oeuvre agricoles et d'accès aux terres agricoles. En Sierra Leone, l'agriculture dépend fortement des méthodes de production de subsistance. De nombreux agriculteurs (à petite, moyenne et grande échelle) dépendent du travail collectif pour le désherbage et les récoltes dans les rizières. Il n'est désormais plus possible de travailler en groupe ou en équipe étant donné les risques de contagion du virus Ebola.

Les pertes enregistrées avant la récolte sont essentiellement attribuées aux mesures adoptées par les agriculteurs pour protéger leur riz des oiseaux et des rongeurs. On estime que les agriculteurs peuvent perdre jusqu'à 50 % de leur production si des mesures de protection des récoltes ne sont pas mises en place.Les restrictions imposées à la chasse et à la consommation d'animaux de brousse font que les animaux sauvages aient plus tendance à causer de graves dommages à la majorité des cultures de cette campagne agricole. Outre le problème de la pénurie de main-d'oeuvre collective et salariée, ces agriculteurs, en particulier dans les zones mises en quarantaine, seront incapables de protéger leurs exploitations des oiseaux et des rongeurs.

Étant donné que la plupart des agriculteurs doivent financer ces opérations, l'impact de l'épidémie d'Ebola va profondément compromettre leur capacité d'amorcer la production de l'année prochaine, à moins de recevoir un type de soutien.

La crise provoquée par l'épidémie d'Ebola a également touché l'accès aux et la disponibilité des produits de base sur les marchés locaux. Ceci favorise la pénurie généralisée de denrées

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alimentaires dans les communautés touchées et a un effet de ruissellement sur les moyens d'existence des fournisseurs, des producteurs, ainsi que des agents/clients, ce qui mine leur moral et leur motivation pour réaliser des activités commerciales rentables.

De nombreux agriculteurs dépendent également des animaux sauvages comme sources de protéines animales et comme sources de revenus grâce à la vente de ces animaux. Plus de 94 % des personnes interrogées ont signalé qu'elles ne chassaient plus en raison des règlementations et des restrictions imposées pour lutter contre la propagation de l'Ebola. Ceci a eu un impact considérable sur la quantité de protéines animales consommées à l'échelle des ménages ainsi que sur leur revenu.

EFFETS DE L'EBOLA SUR LES MARCHÉS AGRICOLES

40% de la population de Sierra Leone vit dans des zones urbaines. La population dépend des marchés pour satisfaire ses besoins en aliments et comme source de subsistance. Il existe, en plus du marché intérieur, des marchés transfrontaliers aux postes de frontière avec la Guinée et le Libéria. L'infrastructure de commercialisation repose sur les fournisseurs de services: transporteurs, transformateurs, institutions de micro finance, commerçants d'intrants agricoles, services de stockage.

L'autre facteur important est le sous-secteur des cultures commerciales. Sierra Leone produit et exporte du cacao, du café, de l'huile de palme, du manioc, du bétail et des produits de la pêche. Ces denrées agricoles sont, pour la plupart, produites à petite échelle par des petits exploitants, dont la majorité est composée de femmes.

Les résultats de l'enquête indiquent que 53 % de la population dépend des marchés comme source de subsistance. Par conséquent, toute perturbation de la production agricole et des processus de commercialisation, dans n'importe quelle phase, aura clairement un effet direct à la fois sur les revenus et sur les moyens d'existence de la population touchée. L'épidémie d'Ebola s'est manifestée et a compromis la fonctionnalité et l'accès aux marchés de différentes façons :

- tous les marchés périodiques ont été interdits par le gouvernement; néanmoins, les marchés quotidiens continuent de fonctionner, malgré une réduction du volume des transactions et du nombre de vendeurs.

- Le transport de marchandises au sein et entre les districts a été fortement perturbé.- Les mesures de quarantaine imposées se sont traduites par une diminution du nombre de

camions (et de personnes) se déplaçant au sein et entre les districts. - Un facteur limitant à été la difficulté d'obtenir des autorisations de déplacement de la

part de l'équipe spéciale du district. - Depuis le mois de juin, les mouvements de marchandises entre les chefferies et les

districts ont été négligeables. Les gens utilisent surtout des motos taxis appelées «Okada » pour assurer le transport de marchandises. Ce moyen de transport est à la fois compliqué et cher et oblige à limiter le volume de produits qui peuvent être transportés. En outre, des restrictions de couvre-feu ont été imposées à la fois pour le personnel et pour les véhicules.

Ceci a également des conséquences sur les heures d'ouverture et de fermeture des marchés. L'étude indique que le coût du transport des marchandises et des passagers a augmenté en

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moyenne de 30 à 40 %. Le volume des produits a chuté. Le nombre de passagers pouvant être transportés dans chaque véhicule a lui aussi été réduit. Le temps requis pour emprunter les routes principales vers et à partir des capitales de district a augmenté en raison du nombre de points de contrôle situés sur les artères principales et sur le réseau routier du district. Les propriétaires de véhicules ont décidé d'immobiliser ces derniers étant donné l'impossibilité de couvrir les coûts opérationnels et de faire quelque bénéfice grâce à l'activité de transport. Ceci explique les ruées vers les quelques véhicules disponibles aujourd'hui pour assurer le service de transport.

D'autres facteurs ont également contribué à l'interruption des échanges commerciaux, notamment la crainte de voyager, en particulier de la part des femmes. Lors d'entrevues de commerçantes de légumes de Koinadugu effectuées au sein de groupes de réflexion, celles-ci ont signalé qu'elles craignaient de voyager par peur de la contagion. Elles affirment également que certaines restrictions et le refus de transporter leurs produits vers les marchés du district sont injustifiés. Elles dénoncent avoir perdu des millions de Leones étant donné la nature périssable de leurs marchandises. Cette situation se traduit à son tour par une perte de revenus et par les pertes d'emploi.

Les restrictions qui touchent actuellement les déplacements, ainsi que les facteurs qui y sont associés, ont eu un impact considérable sur les prix à la ferme et sur le marché. La pénurie de biens et des services là où la demande est particulièrement élevée, c'est-à-dire dans les centres urbains, s'est traduite par une hausse des prix de la plupart des denrées alimentaires, alors que les prix à la ferme ont enregistré une chute brutale en raison des difficultés de transport de denrées alimentaires.

L'étude indique que tous les produits de base ont enregistré une hausse des prix.

Dans un contexte de chômage élevé et d'augmentation généralisée du coût de la vie, il importe de concevoir et d’appliquer des interventions qui permettent d'inverser rapidement cette tendance.

Des mesures urgentes s’imposent :- Mettre en place des corridors commerciaux permettant le mouvement de denrées

alimentaires de base depuis les zones de production vers les marchés urbains où la demande est forte. Entamer de toute urgence des discussions avec les centres d'opérations d'urgence des districts pour assurer des arrangements flexibles de transport des produits agricoles de base, y compris le bétail, tout en garantissant les restrictions aux mouvements des personnes.

- Mener des évaluations exhaustives de la sécurité alimentaire et de la nutrition apportant des informations approfondies sur la sécurité alimentaire nutritionnelle du pays et des communautés touchées.

- Élaborer et mettre en oeuvre un programme de relance de l'agriculture sur une période de trois à cinq ans axés sur la reconstruction de la production de denrées essentielles, ainsi que sur l'infrastructure commerciale, et consentir, en parallèle, des investissements en capacité de ressources humaines pour l'ensemble du pays.

- Acheter et programmer les intrants agricoles et animaux essentiels pour la production de variétés à haut rendement à court terme de riz, d'arachide et de légumes, y compris les engrais.

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17. Félix Tékpon Gblotchaou, Benin

Bonjour chers amis membres du forum FSN,

Le 20 octobre dernier, une discussion a été lancée sur le Forum FSN. Cette discussion a porté sur le thème « Ebola et sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest : faire face aux défis ». Elle était prévue prendre fin le 10 Novembre 2014. Mais à cause de la délicatesse du sujet, la fin de cette discussion a été prorogée jusqu’au 14 Novembre. A présent que la discussion, la discussion prend fin le virus continue ses ravages : 5177 morts.  Je voudrais en guise de mot de clôture dire merci à vous qui y avez pris part et à tous ceux qui en ont pris connaissance et, pour une raison ou pour une autre n’ont pas pu contribuer.

Parler de l’épidémie à fièvre Ebola est d’autant compliqué qu’il serait difficile d’aborder ses impacts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les personnes qui ont pris part à cette discussion ont osé. Et par la  présente, je leur dis toute la reconnaissance de la Plateforme des Alliances contre la faim et la malnutrition de l’Afrique de l’Ouest (PAAO) et celle du Forum FSN pour leurs contributions.  Pour revenir aux contributions, je me suis rendu compte qu’elles ont été très riches et comblent les attentes. Pour faire un point très en surface, deux des pays les plus touchés ont contribué : Guinée et Sierra Léone (Alain GRAMON, Françis WEBBER et Mohamed Aruba SHERIFF). Loin du continent africain, trois contributions sont venues de l’Europe : Espagne (01 contribution) et Italie (03 contributions). Le reste provient du Bénin (01 contribution), du Burkina Faso (01 contribution), de la Côte d’Ivoire (01 contribution), du Niger (01 contribution), du Sénégal (01 contribution) et du Togo (03 contribution). Le Togo a battu le record en nombre de contributions. Pour ce qui concerne la qualité, toutes les contributions répondent à nos attentes. D’ici peu, nous allons partager avec vous le document final issu de cette consultation. Mille fois merci à vous tous.

Tékpon GBLOTCHAOU

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