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WEST AFRICAN INSTITUT MONETAIRE DE MONETARY INSTITUTE (WAMI) L’AFRIQUE DE L’OUEST (IMAO) COLLECTION DE DOCUMENTS SUR DES SUJETS D’ACTUALITÉ DE L’IMAO NO. 3 COTATION ET CHANGE DANS LES MONNAIES DE LA ZMAO: DEFIS ET PLAN POUR ALLER DE L’AVANT ACCRA, GHANA JUIN, 2012

WEST AFRICAN INSTITUT MONETAIRE DE … · de convertibilité de la monnaie d’un Etat membre en d’autres monnaies locales dans la Zone en vue de créer du commerce intra régional

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WEST AFRICAN INSTITUT MONETAIRE DE

MONETARY INSTITUTE (WAMI) L’AFRIQUE DE L’OUEST (IMAO)

COLLECTION DE DOCUMENTS SUR DES

SUJETS D’ACTUALITÉ DE L’IMAO

NO. 3

COTATION ET CHANGE DANS LES MONNAIES DE LA ZMAO:

DEFIS ET PLAN POUR ALLER DE L’AVANT

ACCRA, GHANA

JUIN, 2012

ii

TABLE OF CONTENTS

I. INTRODUCTION .................................................................................................................. 2

II. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LA COTATION ET DU CHANGE DANS

LES MONNAIES LOCALES DE LA ZMAO. ........................................................................ 4

II.1 La réduction du coût des transactions ................................................................................... 4

II.2 La facilitation des paiements et des transferts ...................................................................... 4

II.3 L’épargne de réserves de change .......................................................................................... 4

II.4 La réduction de l’ampleur des échanges informel dans la zone ........................................... 4

II.5 Faible écart dans les opérations en monnaies locales de la ZMAO...................................... 4

II.5.1Risque de taux de change ............................................................................................ 5

II.5.2Risque de la dette souveraine ...................................................................................... 5

II.5.3Fuite des capitaux ........................................................................................................ 5

II.5.4 Autres risques ............................................................................................................. 5

III. ETAT ACTUEL DE LA COTATION, DU CHANGE ET DE LA CONVERTIBILITE

DES MONNAIES NATIONALES DE LA ZMAO ET PROBLEMES RENCONTRES .... 6

III.1 Etat actuel de la cotation et du change dans les monnaies nationales de la ZMAO ............. 6

III.2 Etat de la convertibilité des monnaies nationales de la ZMAO ............................................ 6

III.3 Problèmes rencontrés ............................................................................................................ 7

Absence de cadre réglementaire et institutionnel clairement défini ................................... 7

Absence de dispositifs de règlement .................................................................................... 7

Un gigantesque secteur informel et des échanges intra régionaux formels limités ............ 8

Taux de change instable ...................................................................................................... 8

Problèmes de monnaie et de flux de capitaux ..................................................................... 8

Problèmes de prêts d’argent ............................................................................................... 8

Système des paiements et de transferts régionaux défaillant .............................................. 9

Absence de mécanismes d’unité de compte publiquement adoptés ..................................... 9

Existence de barrières aux échanges .................................................................................. 9

iii

IV. CAS DE LA COTATION ET DU CHANGE DANS LES MONNAIES LOCALES DE

LA ZMAO ................................................................................................................................. 10

Illustration empirique des avantages de la convertibilité: gains de réserves de change ............. 11

V. PROPOSITION DE CADRE DE DEMARRAGE RAPIDE DU PROGRAMME DE

COTATION ET DE CHANGE DANS LES MONNAIES DE LA ZMAO ......................... 15

V.1 Cadre institutionnel ............................................................................................................ 15

V.1.2 Rôle des banques commerciales ............................................................................. 17

V.1.3 Rôle des bureaux de change ................................................................................... 18

V.1.4 Rôle des banques centrales..................................................................................... 18

V.2 Achèvement rapide du projet de développement du système des paiements de la ZMAO 18

V.3 Création d’un bureau d’information privé sur les règlements ............................................ 18

VI. ENVIRONNEMENT DE POLITIQUE ET CONCLUSION ........................................... 20

VII.1 Environnement de politique ........................................................................................ 20

VI.2 Conclusion .......................................................................................................................... 20

OUVRAGE DE REFERENCES ................................................................................................. 21

ANNEXE ....................................................................................................................................... 22

Annexe I: Importations intra-régionales dans la ZMAO (US dollar) ......................................... 22

1

COTATION ET CHANGE DANS LES MONNAIES DE LA ZMAO:

DEFIS ET PLAN POUR ALLER DE L’AVANT1

Eunice Ngozi Egbuna, Emmanuel A. Onwioduokit,

Marshall D. Umo, Kemoh Mansaray, Adedapo Adenekan1.

Juin 2012

Résumé

Ces dernières années, des efforts concertés ont été entrepris par les responsables de politique par rapport

à la mise en œuvre effective du projet de cotation et de change dans les monnaies nationales de la Zone

Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) et ce, à titre d’instigateur d’une convertibilité totale de ces

monnaies. La cotation et le change dans les monnaies nationales de la ZMAO sous entend la libre

convertibilité et l’utilisation de ces monnaies dans le paiement des biens et de services produits et

commercialisés dans la Zone. Depuis que le Conseil de Convergence de la ZMAO a approuvé le pilotage

de la cotation et du change dans les monnaies par les banques commerciales et d’autres institutions

financières du secteur privé de la Zone, aucune action significative n’a été enregistrée. Le cadre de

convertibilité des monnaies permettrait de faciliter en fin de compte l’émission par la banque centrale

commune(BCAO) de la monnaie unique (ECO). Ainsi, la cotation et le change dans les monnaies de la

ZMAO serviraient d’instigateur du respect des exigences de base de convertibilité monétaire, y compris un

sens aigu de la gestion macroéconomique, la stabilité du taux de change et un niveau adéquat de réserves

internationales La convertibilité des monnaies de des Etats membres de la ZMAO se définit par la facilité

de convertibilité de la monnaie d’un Etat membre en d’autres monnaies locales dans la Zone en vue de

créer du commerce intra régional. La convertibilité revêt ainsi un caractère décisif en ce sens qu’elle

permettrait d’éliminer l’utilisation des monnaies (US dollars, euro, livre sterling, etc.) des circuits

commerciaux entre les Etats membres. L’expérience de l’Union Européenne est révélatrice du fait que la

réalisation de la convertibilité des groupes monétaires nécessite des efforts coordonnés et concertés. A cet

égard, les Etats membres de la ZMAO devront adopter des politiques visant à atteindre un minimum de

convertibilité du compte courant. Le présent rapport révèle une réévaluation des questions de cotation et

de change dans les monnaies de la ZMAO, fait ressortir les défis et propose un nouveau cadre pour

accélérer le démarrage du programme de facilitation de la convertibilité dans la Zone.

Mots clés: cotation et change, monnaies de la ZMAO

1Les auteurs sont des fonctionnaires du Département de l'intégration financière de l'Institut monétaire ouest-africaine.

Les auteurs tiennent à remercier le Comité technique de la ZMAO, et le personnel de l'IMAO pour leurs précieux

commentaires. Ils apprécient également les commentaires des examinateurs externes. Enfin, au nom de l'IMAO, les

auteurs sont reconnaissants à la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) pour leur soutien

financier dans le traitement de ce rapport. Les opinions exprimées dans ce document occasionnel sont celles des

auteurs et ne représentent pas nécessairement les vues de l'IMAO. Les documents occasionnels décrivent les rapports

finaux des études préparées par les auteurs et présenté au Comité Technique lors des réunions du Conseil de

convergence de la ZMAO

2

I. INTRODUCTION

Ces dernières années, les responsables de

politique ont entrepris des actions concertées ont

en faveur de la mise en œuvre de la cotation et

du change dans les monnaies nationales de la

Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest

(ZMAO) à titre d’instigateur d’une convertibilité

monétaire totale. La cotation et le change dans

les monnaies nationales sous entendent la libre

convertibilité de ces monnaies et le paiement par

celles-ci des biens et services produits et

commercialisés dans la Zone. En réalité, le

programme a démarré à l’aube de la Déclaration

de Banjul par l’Autorité des Chefs d’Etat et de

Gouvernement de la Zone Monétaire de

l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) en mai 2005 dont

les termes ont reporté la date du démarrage de

l’union monétaire de la ZMAO en décembre

2009.

L’Autorité a approuvé un programme de travail

prorogé en vue de faciliter la création de l’union

monétaire avec la cotation et le change

désormais considérés comme une responsabilité

majeure devant être entreprise avant la fin

décembre 2008. En conséquence, le Conseil de

Convergence de la ZMAO a autorisé les

banques commerciales et d’autres institutions

financières du secteur privé de la Zone à piloter

la cotation et le change dans les monnaies de la

ZMAO. Toutefois, il faut remarquer que cette

aventure s’est confrontée à des défis en ce sens

que les banques commerciales qui devraient

jouer un rôle d’avant garde dans la mise en

œuvre du programme y ont démontré peu

d’intérêt alors que les banques centrales ont

manqué de soutien au processus.

L’objectif visé était la promotion de l’utilisation

des monnaies nationales dans les transactions

intra régionales et ce, en tant que moyen de

réalisation de la convertibilité et de renforcement

de l’efficacité du financement des échanges. Le

besoin de conservation des devises qui sont

d’ailleurs rares dans la Zone, de réduction des

coûts des transactions, et de facilitation du

commerce intra régional est une justification

pertinente de la promotion de l’initiative de la

convertibilité des monnaies. De plus, il faut

remarquer que les operateurs du secteur informel

des Etats membres font déjà la pratique de la

convertibilité des monnaies régionales dans les

opérations transfrontalières et s’en sortent bien

dans les conditions du marché parallèle. Une

formalisation de ces activités serait de nature à

renforcer leur efficacité, à minimiser l’utilisation

des espèces dans les transactions commerciales,

à réduire l’incidence de la contrefaçon et de la

falsification et à garantir l’expansion de

transactions commerciales intra régionales

documentées.

Le cadre de convertibilité permettra de faciliter

en fin de compte, l’émission de la monnaie

unique ECO par la Banque Centrale de l’Afrique

de l’Ouest (BCAO). Ainsi, la cotation et le

change dans les monnaies de la ZMAO

serviraient de d’instigateur du respect des

exigences de base de convertibilité monétaire, y

compris un sens aigu de la gestion

macroéconomique, de la stabilité du taux de

change et un niveau adéquat de réserves

internationales

La convertibilité des monnaies de des Etats

membres de la ZMAO se définit par la facilité de

convertibilité de la monnaie d’un Etat membre

en d’autres monnaies locales dans la Zone en vue

de créer du commerce intra régional. La

convertibilité revêt ainsi un caractère décisif en

ce sens qu’elle permettrait d’éliminer l’utilisation

des monnaies étrangères (US dollars, euro,

pounds, etc.) des circuits commerciaux entre les

Etats membres. L’expérience de l’Union

Européenne est révélatrice du fait que la

réalisation de la convertibilité des groupes

monétaires nécessite des efforts coordonnés et

concertés. A cet égard, les Etats membres de la

ZMAO devront adopter des politiques visant à

atteindre un minimum de convertibilité du

compte courant.

Le présent rapport révèle une réévaluation des

questions de cotation et de change dans les

monnaies de la ZMAO, fait ressortir les défis et

propose un nouveau cadre pour accélérer le

démarrage du programme en vue de faciliter la

convertibilité des monnaies de la Zone. Suite à

l’introduction, le reste du rapport se structure

3

comme suit : les avantages et les inconvénients

de la cotation et du change dans les monnaies de

la ZMAO sont présentés dans la section II et

l’état actuel de la cotation du change et de la

convertibilité ainsi que les défis qui affectent la

mise en œuvre systématique de la cotation et du

change dans les monnaies sont présentés dans la

section III. La section IV révèle le cas de

convertibilité dans la ZMAO. Un nouveau cadre

est présenté dans la section V à titre de plan pour

aller de l’avant en vue d’accélérer le démarrage

du programme alors que la section fait ressortir

l’environnement de politique et conclut le

document.

4

II. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LA COTATION ET

DU CHANGE DANS LES MONNAIES LOCALES DE LA

ZMAO.

La cotation et le change dans les monnaies

locales de la ZMAO se réalisent par l’achat et la

vente de ces monnaies par les intermédiaires

financiers impliqués dans les transactions du

commerce international. Il serait important de

souligner, et ce, en raison des réformes adoptées

par les Etats membres de la ZMAO, les

conditions nécessaires et suffisantes de la

durabilité de la convertibilité des monnaies. Ces

conditions qui sont entre autres, la stabilité du

taux de change; un niveau adéquat de réserves

internationales ; et une stabilité

macroéconomique ont été respectés (IMAO,

2011). Ainsi, la cotation et le change dans les

monnaies de la ZMAO pour les besoins de

financement du commerce intra régional

nécessitent d’être une réussite vu les avantages

qui les caractérisent, en l’occurrence:

II.1 La réduction du coût des transactions

La convertibilité directe des monnaies sans

passer par une troisième devise forte permettrait

de réduire le coût des transactions entreprises par

les opérateurs économiques ainsi que les

voyageurs non commerçants.

II.2 La facilitation des paiements et des

transferts

L’utilisation des monnaies locales dans les

transactions intra régionales permettrait de

faciliter les paiements et les transferts qui,

dorénavant deviendront des opérations directes

rapides. Ceci entraînerait le renforcement de la

libre circulation des biens et des services dans la

Zone.

II.3 L’épargne de réserves de change

La promotion de l’utilisation des monnaies

locales dans les transactions intra zonales

conduirait à la conservation des devises

étrangères rares (dollar, livre sterling, euro …).

Ceci sous entend un besoin zéro de couverture

des importations dans la zone.

II.4 La réduction de l’ampleur des

échanges informel dans la zone

La pratique existante de la libre convertibilité des

monnaies régionales avec un niveau de réussite

satisfaisant dans les conditions du marché

parallèle, nécessite d’être révélée. L’absence

d’un marché financier officiel et d’un système

d’échanges transfrontaliers efficaces couplée

avec les rigidités réglementaires et

institutionnelles justifient l’ampleur du

commerce informel. La formalisation de ces

activités permettrait d’améliorer leur efficacité,

de minimiser l’utilisation des espèces dans les

transactions commerciales, d’encourager une

plus grande utilisation des services bancaires et

d’assurer une expansion de la comptabilisation

des transactions commerciales intra régionales.

II.5 Faible écart dans les opérations en

monnaies locales de la ZMAO

Il a été constaté que le secteur informel et

certaines banques privées telles qu’Ecobank

entreprennent déjà et ce, à petite échelle, la

cotation et le change dans les monnaies avec des

écarts significatifs entre les taux de change. La

mise en œuvre effective de cette politique

entraînerait une réduction significative de cet

écart et permettrait de créer davantage de

commerce intra régional.

Les principales contraintes soulevées par les

banques à propos des transactions sur les

monnaies de la ZMAO sont les suivantes :

l’adoption de régulations de contrôle de change

et le manque d’un point central pour le

versement des positions longues. La mise en

œuvre d’un dispositif de convertibilité

permettrait ainsi d’accroître le volume des

transactions et de réduire l’écart dans les

opérations sur les monnaies de la ZMAO.

D’un autre côté, les intermédiaires financiers

engagés dans ces transactions s’exposent à des

risques. La gestion efficace de ces risques est

décisive pour l’assurance d’une bonne

5

performance des intermédiaires financiers et par

extension, la durabilité du programme.

II.5.1 Risque de taux de change

Le risque en question est un corollaire de la

dévaluation du taux de change susceptible

d’affecter les bilans des banques. Les variations

de taux de change dans les Etats de la ZMAO ne

sont pas uniformes en raison des différences

observables dans les structures économiques

fondamentales. Par exemple, au moment où une

monnaie s’apprécie par rapport au dollar US

suite à des conditions favorables du secteur

extérieur, une autre monnaie est affectée de

dépréciation compte tenu des développements

défavorables du secteur extérieur du pays. Les

banques, en vue de mitiger ce risque,

compensent leurs avoirs en devises étrangères

avec les passifs en une monnaie donnée et

compensent les achats et les ventes dans leurs

opérations en cette même monnaie. Le solde de

ces transactions est appelé engagement défini

comme étant le niveau jusqu’au quel une banque

est en position longue nette ou à découvert en

une monnaie donnée. Une banque dans une

situation de position longue d’engagement fera

des actions pour sa vente en vue d’éviter une

perte lorsqu’elle aurait prévu une dépréciation

éventuelle.

II.5.2 Risque de la dette souveraine

Un autre risque qui caractérise le change des

monnaies locales de la ZMAO se trouve être le

problème du risque souverain. Le risque

souverain se définit par le risque de l’interruption

des remboursements des emprunteurs étrangers

en raison des difficultés rencontrées par leurs

pays dans le respect de leurs obligations. D’une

façon générale, le gouvernement peut décider de

limiter les paiements en raison de la pénurie de

devises étrangères. Par exemple, une banque

pourrait accumuler une position longue

d’engagement dans une des monnaies de la

ZMAO au cas où il n’aurait pas trouvé

d’acheteurs de cet excès de liquidité. Ce

problème pourrait être résolu par l’intervention

des autorités monétaires de ce pays par voie

d’achat de l’excès de liquidité. A cet égard,

l’intervention de la banque centrale en tant que

banque de règlement de dernier ressort

deviendrait non seulement une condition

nécessaire pour la mise en œuvre effective de la

cotation et du change dans les monnaies mais en

réalité une condition suffisante.

II.5.3 Fuite des capitaux

Un autre risque non négligeable est le problème

de la fuite des capitaux, en particulier à partir de

la Gambie, un pays qui a déjà libéralisé son

compte de capital. En vue d’éviter ce risque dont

la cause principale est la surfacturation, la

Gambie est invitée à vérifier toutes les

transactions provenant des autres pays en vue de

s’assurer de leur éligibilité en tant que

transactions de compte courant (financement des

échanges). A ce jour, il n’a pas été remarqué une

fuite des capitaux en Gambie, même suite aux

opérations de change des monnaies non ZMAO.

II.5.4 Autres risques

De plus, la cotation et le change dans les

monnaies de la ZMAO pourraient entraîner

d’autres risques qui feraient appel au

renforcement de la capacité institutionnelle en

vue de minimiser les coûts. Ceux-ci sont entre

autres le blanchiment d’argent, la falsification et

la contrefaçon de monnaie.

6

III. ETAT ACTUEL DE LA COTATION, DU CHANGE ET DE LA

CONVERTIBILITE DES MONNAIES NATIONALES DE LA ZMAO

ET PROBLEMES RENCONTRES

III.1 Etat actuel de la cotation et du

change dans les monnaies nationales de la

ZMAO

Les investigations conduites par l’IMAO

révèlent qu’en dépit de la mission assignée aux

banques commerciales et à d’autres institutions

financières privées de la zone, de piloter le

programme de la cotation et du change dans les

monnaies de la ZMAO, ce n’est qu’un progrès

marginal qui a été enregistré. Les banques

commerciales qui devraient servir de pionniers

de la mise en œuvre du programme y ont

manifesté peu d’intérêt. Au cours des quatre

dernières années, il n’y a qu’Ecobank,

Transnational Incorporated qui a fait preuve d’un

intérêt au programme. Les données disponibles

pour 2009-2011 indiquent qu’aucune opération

de change n’a été exécutée dans les monnaies de

la ZMAO. Les transactions régionales

d’Ecobank sont exprimées en franc CFA

considérée par cette banque comme la monnaie

prédominante des transactions de la zone. Malgré

que des transactions d’envergure n’aient été

entreprises dans les monnaies de la ZMAO en

2009-2011, la banque a toutefois échangé le

Cedi, le Leone et le Naira pour une valeur de

US$ 961.425 en 2008.

III.2 Etat de la convertibilité des monnaies

nationales de la ZMAO

En ce qui concerne le programme de

convertibilité, il conviendrait de rappeler que

dans les années 1980 et 1990, les pays

aujourd’hui membres de la Zone Monétaire de

l’Afrique de l’Ouest avaient mis en œuvre les

programmes d’ajustement structurels (PAS) qui

entre autres, comprenaient des mesures de

libéralisation économique. Ceci a abouti à un

accroissement du degré de convertibilité qui a, à

terme, hissé le dalasi gambien à une

convertibilité internationale. Ainsi, tel

qu’indiqué ci-dessous, des actions significatives

ont entreprises par les autres Etats membres pour

réduire le degré d’inconvertibilité de leurs

monnaies respectives.

En Gambie, les transactions du compte courant

et du compte de capital sont ouvertes et sans

restriction. Le pays respecte les obligations de

convertibilité du compte courant de l’article VIII

des statuts du FMI. Le taux de change en

Gambie est déterminé par le jeu de l’offre et de

la demande. Les opérateurs agréés du change

comprennent les banques commerciales et les

bureaux de change. L’exportation et

l’importation du dalasi se réalisent sans

restriction.

Au Ghana, les transactions du compte courant

sont libéralisées alors que le compte de capital

est partiellement libéralisé. Le pays respecte les

obligations de convertibilité du compte courant

de l’article VIII des Statuts du FMI. Les

opérateurs agréés pour l’exercice du change de

monnaies comprennent les banques et les

bureaux de change. Le taux de change du cedis

est déterminé par le jeu de l’offre et de la

demande dans un système de taux de change

flottant. Un maximum de GHc 5.000 est autorisé

aux résidents en voyage à l’étranger et une

interdiction est imposée à l’importation ou

l’exportation de la monnaie nationale. Aucune

restriction n’est prévue sur l’importation de

devise étrangère dans le pays.

La Guinée respecte les obligations de

convertibilité du compte courant de l’Article

VIII du FMI libéralisant ainsi ses transactions de

compte courant. Les opérateurs agréés pour le

change de monnaie comprennent les banques

commerciales et les bureaux de change. Les

mesures de libéralisation du change sont les

suivantes : la liberté d’ouverture de compte en

devises étrangères aux résidents et non

résidents ; la liberté de faire rentrer des devises

étrangères dans le pays et ce sans restriction ; et

la liberté d’échanger des devises étrangères

auprès des opérateurs agréés sans recours à la

banque centrale. Les grandes transactions sont

toutefois soumises à des restrictions et pour cela

7

l’exportation et l’importation du franc guinéen

est limitée à GNF 100.000. Le pays opère un

système de taux de change flottant par lequel le

taux de change de la monnaie nationale est

déterminé par le jeu de l’offre et de la demande

avec le dollar US comme monnaie

d’intervention.

Au Libéria, un régime monétaire dualiste est en

vigueur. Le dollar US a cours légal et représente

environ 90% de la masse monétaire. Le taux de

change est déterminé par le jeu de l’offre et de la

demande et les principaux participants sont les

banques commerciales et les bureaux de change.

Les personnes résidentes au Libéria sont

autorisées à ouvrir des comptes bancaires en

dollar libérien ou en dollar US ainsi qu’en tout

autre monnaie convertible. Aucune restriction

n’est prévue par les autorités sur les transactions

du compte courant et celles du compte de capital

en ce sens que le pays a accédé aux dispositions

de l’article VIII des statuts du FMI à cet égard.

Au Nigeria, les autorités ont exprimé le désir de

passer de la situation actuelle de convertibilité

partielle à la convertibilité conforme à l’Article

VIII des statuts du FMI. Toutefois, il

conviendrait de souligner qu’actuellement, les

restrictions sur le contrôle du change des

paiements des transactions du compte courant

ont été éliminées. La libéralisation des

transactions de change a permis aux personnes

résidentes et non résidentes d’ouvrir et de détenir

des comptes en devises étrangères convertibles.

Les acteurs institutionnels du marché du change

sont : la banque centrale, les banques

commerciales et les bureaux de change. Le taux

de change du Naira est déterminé par le jeu de

l’offre et de la demande dans un système des

enchères hollandaises. L’exportation et

l’importation du Naira sont interdites.

En Sierra Leone, les transactions du compte

courant ont été libéralisées et les transactions du

compte de capital sont partiellement libéralisées.

Les banques commerciales sont autorisées à

traiter et à approuver les demandes de transfert et

les encaissements de devises étrangères relatifs

aux transactions internationales courantes sans

recours la banque centrale. Les personnes

résidentes sont autorisées à détenir des comptes

en devises étrangères au niveau des banques

commerciales en Sierra Léone. Le taux de

change est déterminé par le jeu de l’offre et de la

demande dans un régime de change flottant dans

lequel les principaux acteurs sont la banque

centrale, les banques commerciales et les

bureaux de change. Il existe une restriction sur

l’exportation et l’importation de la monnaie

locale pour des montants excédant Le 50.000.

III.3 Problèmes rencontrés

Une enquête entreprise par l’IMAO auprès des

banques commerciales et des banques centrales

de la zone a révélé les principaux facteurs qui ont

empêché la mise en œuvre de la cotation et du

change dans les monnaies de la ZMAO. Celles-ci

sont les suivantes:

Absence de cadre réglementaire et

institutionnel clairement défini

Tout dispositif de cotation et de change dans une

monnaie régionale nécessite l’adoption d’un

cadre réglementaire et institutionnel robuste. Des

accords indiquant les obligations des banques

centrales membres ainsi qu’un rôle clairement

défini des institutions financières exécutantes du

programme nécessiteraient d’être effectivement

élaborés. Actuellement, les pays de la ZMAO

font la cotation et le change dans les monnaies

internationales telles que le Dollar, l’Euro et la

Livre Sterling conformément au cadre de

libéralisation du compte courant de l’Article VIII

des Statuts du FMI même sans libéralisation du

compte de capital. L’important ici, c’est

l’extension du cadre à toutes les monnaies de la

ZMAO. De plus, le rôle des institutions

financières (banques commerciales et bureau de

change) dans cet exercice n’est pas encore bien

défini et formalisé. La cotation et le change dans

les monnaies de la ZMAO se confrontent à des

empêchements significatifs dans la circonstance

actuelle.

Absence de dispositifs de règlement

Les dispositifs de règlement devant comprendre,

en l’occurrence un système de compensation

bilatéral, sont décisifs pour la mise en œuvre

8

d’un cadre de cotation et de change dans les

monnaies de la ZMAO. Un tel système garantira

le règlement des positions à découvert nettes des

banques dans les monnaies de la ZMAO avec les

banques centrales respectives. Toutefois, il faut

remarquer que dans la ZMAO, il n’existe pas

d’accord multilatéral entre les Etats membres

pour la mise en œuvre d’un système de

compensation bilatérale et/ou multilatérale. Ceci

a été, dans une large mesure, un empêchement de

la mise en œuvre d’un cadre de cotation et de

change dans les monnaies de la ZMAO. Les

accords de rachat et d’achat en retour et les

positions maximales de crédit ne sont pas

également en vigueur.

Un gigantesque secteur informel et des

échanges intra régionaux formels limités

Les pays de la ZMAO sont généralement

caractérisés par de secteurs informels

gigantesques. Un niveau significatif des

échanges dans les différents pays est entrepris de

façon informelle. L’absence de systèmes

d’échanges transfrontaliers officiels efficaces

couplée avec des rigidités réglementaires et

institutionnelles représente le vecteur de la taille

importante du secteur informel. Les participants

du secteur informel ne sont pas encouragés à

utiliser le système bancaire, ce qui érode la mise

en œuvre du programme de convertibilité. Le

niveau des échanges informels empêche

également les échanges intra ZMAO en ce sens

que ceux-ci comportent toujours une grande

variété de produits importés qui inondent la

plupart des marchés régionaux et locaux prenant

ainsi la place des produits locaux en qualité et en

prix en raison du fait que ces produits évadent les

droits et taxes de douane. De plus, le commerce

formel entre les pays de la ZMAO est très limité.

D’une façon générale, il existe une faible

capacité de production de biens et de services en

vue de bénéficier de la politique de libéralisation

dans la zone ; en conséquence la production de

biens marchands pour les échanges régionaux est

peu significative. Ceci se traduit par un niveau

faible d’échange faible en monnaies de la ZMAO

en ce sens que la demande en ces monnaies est

insignifiante. Par exemple, en 2009, certaines

banques commerciales et certains bureaux de

change en Sierra Leone ont indiqué qu’ils

avaient coté les monnaies de la ZMAO.

Toutefois, ces banques ont enregistré une

absence de change en raison d’un manque de

demande de ces monnaies.

Taux de change instable

En prélude de l’introduction sans hiatus de l’Eco,

l’IMAO a adopté un mécanisme du taux de

change (MTC) en vue d’assurer le maintien des

fluctuations de taux de change entre les

différentes monnaies de la ZMAO et le dollar US

dans une bande (≤15% du taux central de 2006).

Toutefois, les fluctuations du taux de change

dans les pays de la ZMAO sont rarement

maintenues dans cette bande et aucun pays n’a

entrepris des actions pour respecter la bande de

fluctuation au cours des quatre dernières années.

Ceci demeure un défi pour le programme de

convertibilité de la ZMAO.

Problèmes de monnaie et de flux de capitaux

La majorité des pays de la ZMAO n’ont pas

atteint une libéralisation totale du compte de

capital. Dans ces pays, des restrictions, quoique

limitées sur les flux de capitaux sont encore en

vigueur ; celles-ci sont considérées comme des

mesures de protection contre les variations des

taux de change volatiles. Cette politique est mise

en œuvre en tandem avec les mesures

prudentielles qui impliquent le contrôle des

engagements en devises étrangères des banques

ou à travers la taxation des entrées de capitaux à

court terme sur la base des réserves spéciales.

Les politiques susmentionnées contribuent

concomitamment à l’empêchement des activités

du programme de convertibilité des monnaies de

la ZMAO qui nécessite des marchés des capitaux

libéralisés pour son efficacité.

Problèmes de prêts d’argent

Les banques dans la ZMAO sont conservatrices

au sujet de la création et de l’expansion du crédit

au secteur privé en raison de leur perception d’un

niveau de risque élevé. Les banques préfèrent

participer aux titres de l’Etat relativement à

risque zéro au détriment du placement à

9

rentabilité élevée du secteur privé. L’aptitude du

secteur privé à promouvoir le programme de

convertibilité des monnaies de la ZMAO à

travers les flux d’investissement transfrontaliers

est ainsi restreinte.

Système des paiements et de transferts

régionaux défaillant

Une infrastructure de système de paiements

viable et efficace est décisive pour le programme

de cotation et de change dans les monnaies de la

ZMAO. En dehors du Ghana et du Nigeria dont

les systèmes des paiements et de règlement sont

relativement bien développés, l’infrastructure du

système des paiements de la ZMAO est

généralement défaillante et peu développée. Les

transferts de fonds transfrontaliers dans la zone

sont coûteux et inefficaces. Le cas de figure en

vigueur n’est pas de nature à faire avancer le

programme de convertibilité des monnaies de la

ZMAO. Toutefois, le projet de développement

du système des paiements de la ZMAO (financé

par le Groupe de la Banque Africaine de

développement) actuellement mis en œuvre en

Gambie, en Guinée, au Libéria et au Sierra

Léone devra permettre d’améliorer la situation et

de renforcer la cotation et le change dans la

ZMAO dans le cadre du programme monétaire

national.

Absence de mécanismes d’unité de compte

publiquement adoptés

Une unité de compte mutuellement adoptée et

stable est de nature à faciliter la détermination de

taux de change bilatéraux entre les pays

membres de la zone et à promouvoir le

programme de convertibilité des monnaies de la

zone. Actuellement, il n’existe pas une unité de

compte actuellement adoptée. Les taux de

change entre les pays membres sont déterminés à

travers une des monnaies internationales, la

plupart des temps le Dollar. Ceci affecte

négativement la réalisation de l’objectif de

l’utilisation des monnaies de la ZMAO dans les

transactions régionales en ce sens que les

participants du marché auront besoin de

convertir leurs monnaies en dollar avant de

passer à la monnaie de la ZMAO recherchée.

Existence de barrières aux échanges

En dépit des accords formels entre les Etats

membres en vue d’assurer la libre circulation des

biens et services dans la zone, les pays se

confrontent à des difficultés dans leurs échanges

avec les autres pays. Les pays s’exposent

également à des défis de taille dans la mise en

œuvre des programmes régionaux tels que le

Schéma de Libéralisation des Echanges (SLE) de

la CEDEAO et le Tarif Extérieur Commun

(TEC). La plupart des Etats de la ZMAO ont fait

preuve d’un engagement peu enthousiaste aux

schémas de libéralisation des échanges en raison

de la perception de manque à gagner de recettes

publiques qui y est associé. Les recettes

douanières constituent pour la majorité de ces

pays, la plus grande part des recettes publiques.

Ce qui en découle demeure l’existence des

barrières au commerce entre les pays membres,

ce qui réduit le niveau du commerce intra

régional.

10

IV. CAS DE LA COTATION ET DU CHANGE DANS LES

MONNAIES LOCALES DE LA ZMAO

La globalisation sans cesse croissante illustre la

nécessité pour les Etats membres de la ZMAO

d’adopter la coopération monétaire sur la base

d’un cadre de convertibilité de monnaie et

d’harmonisation de politiques

macroéconomiques en vue de tracer la voie pour

l’atteinte de l’objectif ultime de réalisation d’un

espace économique commun avec une monnaie

unique et une autorité monétaire centralisée. La

nécessité de la mise en œuvre de ce cadre devra

être basée sur certaines des raisons suivantes: les

conditions nécessaires pour la durabilité de la

convertibilité des monnaies sont : la stabilité du

taux de change; un niveau adéquat de réserves

internationales et la stabilité macroéconomique.

Suite aux réformes mises en œuvre dans les Etats

de la ZMAO, ces conditions ont été respectées

dans une large mesure.

A l’heure actuelle, tous les pays mettent en

œuvre un système de taux de change basé sur le

jeu de l’offre et de la demande avec une stabilité

croissante en termes nominales. Au cours du

premier semestre de 2011, le dollar libérien a été

relativement stable avec une légère dépréciation

de 0,7% au cours de cette période. Cette monnaie

s’est appréciée du même pourcentage soit 0,7%

par rapport au dollar au cours du deuxième

semestre de la même année. Le franc guinéen

s’est fait remarquer par l’enregistrement de la

plus grande réduction de dépréciation par rapport

au dollar US en 2011 en passant de 10% en fin

juin à 2,9% en fin décembre. Le Naira du Nigéria

a, d’un autre côté, connu une dépréciation de

4,1% par rapport au dollar en décembre 2011

comparativement à 1% en juin 2011. A l’instar

du naira, le cedi ghanéen et le dalasi gambien se

sont dépréciés à un taux réduit par rapport au

dollar de respectivement de 3.0% et 2,8% à 0,3%

et 1,7%. Le Leone, tout comme le dollar

Libérien, s’est apprécié de 0,02% par rapport au

dollar US à la fin de l’année contre 2,4% en fin

juin.

L’enregistrement d’un niveau suffisant de

liquidité extérieure entendu être les réserves

internationales à la disposition des autorités

monétaires, représente l’un des critères de

convergence de premier rang stipulés dans le

programme de la ZMAO. La disponibilité de

réserve est importante pour couvrir les écarts et

les autres chocs qui, de façon récurrente,

affecterait la balance des paiements. D’une façon

générale, tous les pays membres de la ZMAO

ont respecté ce critère durant les cinq dernières

années. En fin 2011, il n’y avait que la Sierra

Léone qui n’avait pas atteint une couverture des

trois mois d’importation. Le Nigéria et la

Gambie ont enregistré les meilleures

performances respectives de 6,4 et 6,1 mois de

couverture d’importation. Il en résulte qu’il

existe des réserves suffisantes dans presque tous

les Etats membres de la ZMAO pour supporter la

convertibilité des monnaies. Le besoin d’un

niveau élevé de réserve est même réduit par la

mise en œuvre d’un régime de taux de change

flexible dans la ZMAO et le démarrage de la

convertibilité intra zonale des monnaies de la

ZMAO.

Les Etats membres de la ZMAO se sont engagés

à mettre en œuvre une gestion macroéconomique

viable à travers l’adoption de politiques

budgétaires et monétaires appropriées devant

permettre de réduire l’inflation, d’absorber

l’excès de liquidité, d’amincir le déficit

budgétaire et d’introduire des moyens non

inflationnistes de financement du déficit

budgétaire. Les Etats membres, conscients de

l’importance de la stabilité macroéconomique

devront respecter un ensemble de critères de

convergence basé sur l’équilibre financier

intérieur, y compris un taux d’inflation d’un

chiffre, une réduction du déficit budgétaire et un

financement du déficit budgétaire par la banque

centrale inférieur ou égal à 10% des recettes

fiscales de l’année précédente. Les Etats de la

ZMAO ne ménagent aucun effort pour assurer le

respect de ces critères avant l’introduction de la

monnaie unique en 2015.

11

Les Etats de la ZMAO mettent en œuvre des

politiques macroéconomiques et structurelles

dans l’intention d’assurer une meilleure

allocation des ressources et l’efficacité des

marchés. Ils ont assuré une libéralisation des

échanges et des systèmes de paiement qui ont en

fin de compte entraîné l’élimination des

restrictions sur les transactions du compte

courant, ce qui permet de garantir la

convertibilité du compte courant et un progrès

significatif par rapport à la libéralisation des

transactions du compte de capital à travers la

zone.

D’une façon générale, on s’accorde à affirmer

que les transactions intra régionales s’accroitront

entre les Etats membres lorsque ceux-ci

utiliseront la même monnaie et adopteront une

politique monétaire commune. Les données

disponibles sur les échanges formels intra ouest

africains (2000-2010) illustrent cette assertion en

révélant que le commerce intra régional était de

loin plus élevé dans les pays de l’UEMOA

comparativement aux pays hors-UEMOA de la

CEDEAO. Dans l’UEMOA, le commerce intra

régional s’est accru durant la période en passant

de 20,60% à 22,52% alors que dans la zone hors-

UEMOA, le commerce intra régional a connu

une baisse de 6,44% à 5,48% au cours de la

même période.

L’accroissement du niveau du commerce intra

régional dans l’UEMOA est déterminé par

l’utilisation d’une monnaie unique par les pays

qui forment cette union ainsi que l’adoption

d’une politique commune par rapport aux

échanges avec un tarif extérieur commun qui

garantit une libre circulation des biens et de la

main d’œuvre dans la zone.

Le secteur informel met déjà en pratique la libre

convertibilité des monnaies régionales avec un

degré élevé de satisfaction dans les conditions du

marché parallèle. L’absence d’un marché

financier officiel et d’un système de change

transfrontalier efficaces couplée avec des

rigidités réglementaires et institutionnelles

détermine l’accroissement des opérations de

change informelles. La formalisation de ces

activités permettrait de renforcer leur efficacité,

de minimiser l’utilisation des espèces dans les

transactions commerciales et d’assurer

l’expansion de transactions commerciales intra

régionales documentées.

Illustration empirique des avantages de la

convertibilité: gains de réserves de change

Prenons en considération le ratio des réserves

internationales par rapport aux importations des

différents pays et de la zone en utilisant les

équations traditionnelles ci-dessous.

Avant convertibilité

Le ratio réserves/mois d’importation

des différents pays se définit par:

(1)

Réserves/mois d’importation de la ZMAO se

définit par:

Avec i=1, 5 (2)

Après convertibilité, le décaissement de devises

étrangères devra être réduit de la part du

commerce intra régional des pays membres (Se

référer à Aizenman et Lee: 2005). Ainsi, le ratio

des réserves/importations des différents pays se

définit par:

= (3)

Alors que

Le ratio réserves/mois d’importation de

la ZMAO est :

(4)

= est le niveau moyen des réserves du pays i

sur une période de cinq

= représente les importations totales

mensuelles moyennes du pays i

= est la part du pays i dans le commerce in

intra-régional.

12

La part des importations intra régionales dans les

importations totales de la ZMAO est contenue

dans le tableau 4.1 ci-dessous.

Tableau 4.1: Part des importations pays dans les importations totales de la ZMAO

2006 2007 2008 2009 2010 Annual Average

The Gambia 0.012 0.011 0.005 0.008 0.010 0.009

Ghana 0.430 0.729 0.616 0.583 0.579 0.612

Guinea 0.032 0.010 0.010 0.010 0.010 0.012

Liberia 0.020 0.009 0.010 0.005 0.008 0.009

Nigeria 0.432 0.193 0.319 0.347 0.338 0.310

Sierra Leone 0.074 0.048 0.040 0.046 0.055 0.049

Intra-WAMZ Imports/Total

Imports (%) 2.55 2.37 2.31 2.29 2.24 2.35 Source: Estimations des auteurs

De toute évidence, le commerce intra-ZMAO moyen en termes d’importation (2,4%) est très faible par

rapport à un taux de 15% dans la zone UEMOA et plus de 60% dans l’Union Européenne.

Tableau 4.2: Réserves extérieures en mois d’importations avant convertibilité 2006 2007 2008 2009 2010 Average

The Gambia 6.4 6.5 4.4 7.2 7.1 6.3

Ghana 3.7 3.9 2.2 4.1 4.6 3.7

Guinea 0.5 0.4 0.6 2.2 1.9 1.1

Liberia 1.8 2.0 1.5 3.6 4.3 2.7

Nigeria 14.4 13.4 13.8 17.7 7.8 13.4

Sierra Leone 4.2 4.8 4.3 7.3 5.4 5.2

Total WAMZ 12.1 11.4 11.1 13.7 7.0 11.1

Source: Estimations du personnel de l’IMAO

Sur la base des équations (3) et (4) ci-dessus,

nous pouvons calculer les gains de réserves

extérieures en mois d’importations après

convertibilité en tenant compte de la part des

pays de la ZMAO dans le commerce intra-

régional. Le tableau 4.2 contient les réserves en

mois d’importations avant convertibilité alors

que le tableau 4.3 fait ressortir les réserves en

mois d’importations après convertibilité

calculées à partir des réserves avant

convertibilité (rm)/(1 – s (part des importations

intra-ZMAO)). Les résultats du tableau 4.2

révèlent les gains marginaux de réserves après

convertibilité qui sont passés d’une moyenne de

11,1 mois d’importations avant convertibilité à

11,3 mois de couverture d’importations après

convertibilité. Le léger accroissement de réserves

se justifie par le niveau faible de commerce

intra-ZMAO (moins de 2,4%). Toutefois,

l’analyse conduite révèle le potentiel des pays à

maximiser les gains en réserves par

l’accroissement de leur part dans le commerce

intra-régional. Par exemple, le Nigéria et le

Ghana qui ont les plus grandes parts du

commerce intra-régionales ont enregistré les

gains les plus élevés de réserves. Au Nigéria, les

réserves en couverture de mois d’importations se

sont accrues d’une moyenne de 13,4 mois avant

13

convertibilité à une moyenne de 19,4 mois après

convertibilité. Au Ghana, les réserves se sont

accrues d’une moyenne de 3,7 mois de

couverture d’importations à 9,6 mois. Les

réserves en mois d’importations ont connu un

léger accroissement en Gambie, en Guinée et en

Sierra Léone (se référer aux tableaux4 4. 2 et4.

3) dans une large mesure en raison de leurs

contributions faibles au commerce intra-régional.

Tableau 4.3: Réserves extérieures en mois d’importations après convertibilité

2006 2007 2008 2009 2010 Average

The Gambia 6.5 6.5 4.5 7.3 7.2 6.4

Ghana 6.5 14.6 5.8 9.9 10.8 9.6

Guinea 0.5 0.4 0.6 2.3 1.9 1.2

Liberia 1.8 2.1 1.5 3.6 4.4 2.8

Nigeria 25.4 16.5 20.3 27.1 11.8 19.4

Sierra Leone 4.5 5.0 4.5 7.7 5.7 5.5

Total WAMZ 12.4 11.7 11.3 14.1 7.1 11.33 Source: Estimations des auteurs

-

5.00

10.00

15.00

20.00

Mo

nth

s o

f Im

po

rts

The

Gambia

Ghana Guinea Liberia Nigeria Sierra

Leone

Total

WAMZ

Chart 1: WAMZ Average Reserves in Months of Imports

Before Convertibility After Convertibility

Le niveau des réserves après convertibilité est

ainsi calculé en multipliant le ratio des mois

d’importations par les importations mensuelles.

Le résultat de ce calcul figure dans le tableau 4.4

et illustre un gain en réserves de USD 2,8

milliards obtenu comme la différence des

réserves calculées avant convertibilité et après

convertibilité. Le gain total en réserves a été,

dans une large mesure, déterminé par le gain

substantiel de réserves au Ghana et au Nigéria.

14

Tableau 4.4: Gains de réserves dans les transactions intra-régionales courantes

Actual Average

Reserves (2006 -

2010) in Million USD

Reserves After

Covertibility in

Million USD

Gains in Reserve

in Millions USD

The Gambia 143.9 145.8 1.9

Ghana 3,005.8 7,746.2 4,740.4

Guinea 130.2 132.9 2.7

Liberia 122.6 136.9 14.3

Nigeria 44,202.9 66,601.7 22,398.8

Sierra Leone 248.5 248.6 0.1

Total WAMZ 47,853.8 50,700.6 2,846.7 Source: Estimations des auteurs

D’une façon générale, l’analyse indique que les

gains en réserves extérieures dans un programme

de convertibilité sont fonction du niveau du

commerce intra-régional. En d’autres termes,

plus grand est le niveau du commerce intra-

régional dans la ZMAO, plus élevés sont les

gains en réserves. Le scénario mis en œuvre lors

de l’analyse est le suivant:

I. Les gains en réserves sont nuls en l’absence

de convertibilité

II. Avec une convertibilité au niveau actuel de

commerce intra-régional de 2,4%, les

réserves connaîtront un accroissement de

USD 47,8 milliards à USD 50,7 milliards

soit un gain de USD 2,8 milliards.

III. A supposer que le commerce intra-ZMAO

s’accroisse au niveau actuel de commerce

intra-régional de l’UEMOA estimé à 15%,

le niveau de réserves extérieures atteindra

USD 58,2 milliards, ce qui représente un

gain de USD 10,4 milliards.

D’une façon générale, la convertibilité de

monnaies dans la ZMAO devra assurer une

contribution à l’intégration à travers:

I. Un accroissement de la compétitivité

internationale par la suppression de la

protection accordée par le contrôle du

change en vue d’améliorer la

productivité de l’économie locale;

II. La promotion d’un environnement

favorable pour l’accroissement du

niveau de commerce et

d’investissement requis pour accélérer

la croissance économique ; et

III. L’amélioration de la crédibilité

internationale qui devra permettre de

renforcer l’intégration dans le marché

global, la compétitivité et l’efficacité,

une meilleure exploitation des

économies d’échelle et la croissance

accélérée à l’avenir.

Tableau 4.5: gain de réserves en cas d’accroissement du commerce intra-régional

Absence de

convertibili

Convertibilité au niveau

actuel du commerce

intra-régional de 2,4%

Convertibilité au niveau du

commerce intra-régional dans

l’UEMOA de 15%

Réserves ZMAO

(milliard USD)

47,8

50,7

58,2

Gains de réserves

(milliard USD)

0,0

2,8

10,4

Source: Estimations des auteurs

15

V. PROPOSITION DE CADRE DE DEMARRAGE RAPIDE DU

PROGRAMME DE COTATION ET DE CHANGE DANS LES

MONNAIES DE LA ZMAO

A la lumière des problèmes susmentionnés, il

serait décisif de développer un cadre approprié

de promotion de la cotation et du change dans les

monnaies de la ZMAO. Ce cadre nécessitera la

mise en place d’un mécanisme institutionnel qui

devra fidèlement définir les rôles des institutions

financières ainsi que les dispositions de

règlement et les politiques adoptées pour la

promotion du commerce intra-régional. Une

représentation schématique de ce cadre est

présentée dans le diagramme 5.1

V.1 Cadre institutionnel

Le règlement des transactions transfrontalières

en monnaies de la ZMAO sera facilité par

l’adoption d’un cadre institutionnel robuste. Les

Etats membres devront ainsi adopter les mêmes

documentations et procédures contenues dans

l’Article VIII du FMI dans leurs opérations de

change des monnaies de la ZMAO. Ce cadre

proposé définit clairement les rôles des

différentes banques centrales, des banques

commerciales et des bureaux de change. D’une

façon générale, les banques conduisent les

opérations telles que : ouverture de compte et

acceptation de dépôt, vente et achat de billets et

pièces dans l’exécution des transferts relatifs aux

transactions transfrontalières. Les bureaux de

change d’un autre côté entreprennent des

transactions au comptant (achat et vente de

billets et pièces de banque) et déposent les

excédents de fonds dans le système bancaire. Ces

opérations impliquent le traitement des excédents

de fonds sur ces monnaies qui feront l’objet d’un

règlement à travers des dispositions de règlement

appropriées instituées par les banques centrales

membres.

D’une façon générale, il faut remarquer que

l’adoption d’un dispositif institutionnel approprié

s’avère décisive pour la mise en œuvre du

programme de convertibilité des monnaies. Le

dispositif institutionnel qui suivra est ainsi

proposé.

Dispositif de règlement

Un accord de règlement concret entre les

banques centrales de la ZMAO serait vital pour

la réussite de la mise en œuvre du programme de

cotation et de change dans les monnaies de la

ZMAO. Cet accord intègrera des systèmes de

compensation bilatérale, des accords de rachat et

d’achat en retour et des positions bilatérales

maximales. L’accord de règlement devra mettre

un accent particulier sur le cadre de cotation et

de change dans les monnaies de la ZMAO et

aussi garantir la conformité des Etats de la

ZMAO au programme.

Système de compensation bilatérale

La compensation bilatérale est un système de

règlement mensuel des comptes entre les pays

facilité par les banques centrales des pays

membres. Elle inclut également les dispositions

de banque correspondante selon laquelle les

banques commerciales sont autorisées à régler

les positions nettes entre elles et ce, à titre de

dernier ressort, avec les banques centrales

respectives. Les banques centrales de la ZMAO

devront ainsi s’engager par des accords

bilatéraux les unes avec les autres. A cet égard,

trois accords complémentaires sont proposés

pour faciliter le règlement des soldes.

Accord d’achat en retour

Un accord de rachat entre les Etats de la ZMAO

devra être analogue à l’accord sur la

convertibilité des soldes en devises étrangères du

Fonds Monétaire International (FMI) telles que

stipulés dans la section 2 de l’Article VIII du

Fonds. Suivant les termes de cet accord, chaque

Etat membre s’engage à acheter les soldes en sa

monnaie détenus par un autre Etat membre à la

demande de celui-ci et ce, à condition que:

16

Les soldes soient récemment acquis suite à

des transactions intra-régionales courantes ;

ou

La conversion des soldes soit nécessaire

pour le paiement de transactions intra-

régionales courantes.

Le pays membre acheteur devra payer en toute

monnaie convertible (USD, Euro, Yen, et GBP)

ou toute autre monnaie de la ZMAO tel

qu’entendu et accepté de temps à autre.

Accord de rachat

Les banques commerciales et les bureaux de

change s’engageront par des accords de rachat

avec les banques centrales de la zone en vue de

résoudre le problème de liquidité émanant des

positions longues en devises autres que la

monnaie nationale du pays de la ZMAO

concerné. La banque centrale sera ainsi requise

d’assurer un soutien en matière de liquidité

suivant les conditions de l’accord. Au cas où

suite à la durée du contrat, la banque

commerciale ou le bureau de change ne dispose

pas des moyens pour racheter la monnaie, la

caution qui a servi à l’obtention de la liquidité

est liquidée par la banque centrale qui prend

également en charge la gestion de l’excédent de

monnaies, y compris la vente à d’autres

opérateurs. Au cas où des monnaies de la ZMAO

seraient conservées dans les livres de la banque

centrale, elles rapatrieraient la monnaie

concernée conformément aux dispositions d’un

accord bilatéral entre la banque centrale débitrice

et la banque centrale créditrice. L’accord de

rachat, pour être effectif, devra être complété par

une régulation sur la lutte contre le blanchiment

d’argent en vue de combattre la fraude et les

comportements spéculatifs. Les superviseurs de

banque devront être dotés du pouvoir de

conduire des inspections dans les institutions

financières, y compris les bureaux de change en

vue de vérifier la conformité à cette régulation.

Positions bilatérales maximales

Dans le cadre d’un accord de rachat, les banques

centrales devront à titre de dernier ressort,

acheter les monnaies de la ZMAO et/ou

rembourser leur monnaie détenue par une autre

banque centrale membre. Toutefois, des limites

devront être établies sur base bilatérale à travers

des accords mutuels entre les banques centrales

sur le montant que chacune d’entre elles devra

détenir en monnaie de la ZMAO. Le volume

actuel des transactions intra-régionales devra

servir au règlement des positions maximales.

Lorsque ce plafond est atteint, la banque centrale

effectue un règlement à vue des montants qui

excèdent le plafond avec une autre monnaie

(USD, Euro, GBP, Yen ou toute autre monnaie

de la ZMAO). Une indication de la valeur du

commerce intra-régional de la ZMAO de 2006 à

2010 est contenue dans l’annexe du présent

rapport.

Le plafond peut être fixé en multiple de la

moyenne des importations mensuelles entre deux

pays. Le multiple peut être 1, 1,5, 2, 3…. Dans

notre cas, nous proposons 3 comme multiple.

Ceci prendra en compte l’accroissement de

commerce intra-régional créé par la mise en

œuvre de la convertibilité et la formalisation des

opérations du secteur informel.

Le tableau 5.1 fait ressortir l’estimation du

plafond entre les pays de la ZMAO. Cette

estimation est obtenue en multipliant les

importations mensuelles moyennes par 3.

17

Tableau 5.1: Importations intra-ZMAO (US dollar)

Annual Average

(2006-2010)

Average

Monthly

Imports Ceiling

(2) (3) (4)

(3)=(2)/12 (4)=(3)*2

The Gambia Ghana 449,361 37,447 112,340

Guinea 64,842 5,403 16,210

Liberia 670,958 55,913 167,739

Nigeria 1,457,583 121,465 364,396

Sierra Leone 321,708 26,809 80,427

-

-

Ghana Gambia 439,582 36,632 109,895

Guinea 1,416,979 118,082 354,245

Liberia 1,943,716 161,976 485,929

Nigeria 200,283,883 16,690,324 50,070,971

Sierra Leone 229,684 19,140 57,421

Guinea Gambia 359,671 29,973 89,918

Ghana 1,747,207 145,601 436,802

Liberia 118,127 9,844 29,532

Nigeria 1,346,403 112,200 336,601

Sierra Leone 311,144 25,929 77,786

Liberia Gambia 0 0 -

Ghana 318,251 26,521 79,563

Liberia 948,045 79,004 237,011

Nigeria 0 0 -

Sierra Leone 1,680,600 140,050 420,150

Nigeria Gambia 317,629 26,469 79,407

Ghana 53,453,837 4,454,486 13,363,459

Guinea 47,048,068 3,920,672 11,762,017

Liberia 2,532,475 211,040 633,119

Sierra Leone 88,762 7,397 22,190

Sierra Leone Gambia 1,378,729 114,894 344,682

Ghana 873,176 72,765 218,294

Guinea 1,800,722 150,060 450,180

Liberia 10,435,351 869,613 2,608,838

Nigeria 2,014,890 167,908 503,723

Total 449,207,397 27,837,615 83,512,846 Source: Estimations des auteurs

V.1.2 Rôle des banques commerciales

Les banques commerciales, en tant qu’opérateurs

agréés devront être l’épine dorsale du dispositif

de cotation et de change dans les monnaies. Elles

devront ainsi exercer les fonctions suivantes:

La cotation et le change dans les monnaies

nationales de la ZMAO.

L’encouragement de l’utilisation des

monnaies nationales de la ZMAO pour le

financement du commerce intra-régional.

L’ouverture et la tenue de livres en

monnaies de la ZMAO pour leur propre

comptabilité et les besoins de leurs clients.

18

La création de relations de banque

correspondante entre les Etats de la ZMAO.

L’adhésion aux exigences de documentation

telles que prescrites par les Etats membres

de la ZMAO dans toutes les transactions en

monnaie de la ZMAO.

Le traitement du rapatriement des excédents

en monnaies locales à leurs banques

correspondantes et aux banques centrales le

cas échéant.

Le compte rendu périodique sur la position

des monnaies de la ZMAO à leurs banques

centrales respectives.

V.1.3 Rôle des bureaux de change

Les bureaux de change en tant qu’opérateurs

agréés devront jouer un rôle important dans

l’attraction du secteur informel vers le marché

formel des devises facilitant ainsi le change des

monnaies de la ZMAO. De manière spécifique,

les bureaux de change devront assurer:

La cotation et le change dans les monnaies

de la ZMAO.

La création et la mise en œuvre des relations

de banque correspondante entre les Etats de

la ZMAO et le compte rendu sur leur

position de change à leurs banques centrales

et aux bureaux de notation.

V.1.4 Rôle des banques centrales

Les banques centrales des Etats membres

devront jouer le rôle suivant:

La responsabilité d’acheteur de dernier

ressort des monnaies de la ZMAO

conformément à l’Article VIII du FMI.

Les banques centrales devront, sur une base

bilatérale, assurer des relations de banque

correspondante entre elles et le rachat des

soldes en leurs monnaies détenues par un

autre pays membre.

Le compte rendu sur les opérations de rachat

et les transactions avec les bureaux de

notation.

La coordination avec les autres banques

centrales membres en vue d’assurer le

fonctionnement harmonieux des marchés de

change de la ZMAO.

La promotion et la facilitation de la

convertibilité des monnaies de la ZMAO à

travers l’adoption de directives

opérationnelles et la tenue de discussions

avec les opérateurs agréés.

L’échange d’information d’intelligence et la

fourniture de taux de change indicatifs des

monnaies de la ZMAO aux opérateurs

agréés et ce quotidiennement.

La mise en œuvre de politiques devant

assurer la situation de la monnaie nationale

dans les limites du MTC de la ZMAO.

L’admission des monnaies de la ZMAO

dans les réserves obligatoires (ratio des

réserves obligatoires) des banques

commerciales.

V.2 Achèvement rapide du projet de

développement du système des paiements de

la ZMAO

Le développement d’une infrastructure de

système des paiements viable et efficace servira

de base pour la facilitation des transferts de

fonds transfrontaliers entre les Etats. A cette fin,

la mise en œuvre en cours du projet de

développement du système des paiements de la

ZMAO (financée par le Groupe de la Banque

Africaine de Développement) en Gambie, en

Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, constitue

une marche sur la bonne voie. A l’achèvement de

ce projet, les systèmes des paiements des pays

susmentionnés feront l’interface avec

l’infrastructure des systèmes des paiements du

Ghana et du Nigéria et ceci conduira au

renforcement du programme de convertibilité des

monnaies.

V.3 Création d’un bureau d’information

privé sur les règlements

En vue d’assurer la transparence dans le

dispositif de règlement proposé, les Etats

membres devront créer un bureau d’information

privé sur les règlements. Les banques centrales

membres et les institutions financières de la zone

devront communiquer tous les règlements des

transactions transfrontalières au bureau

d’information. Ce bureau devra à son tour

produire des rapports périodiques sur les

règlements des transactions aux Etats membres.

19

Diagramme 5.1: PROPOSITION DE CADRE ET DE CALENDRIER DE MISE EN OEUVRE DE

LA COTATION ET DU CHANGE DANS LES MONNAIES DE LA ZMAO

Article VIII du FMI

(Convertibilité du compte courant)

PILIER I

CADRE INSTITUTIONNEL

(Octobre – décembre 2012)

PILIER II

Dispositif des règlements

(Janvier – mars 2013)

Accord de rachat

PILIER IV

Rôle des banques commerciales

&

des bureaux de change

(1er juillet 2013)

Accord de rachat

Système de compensation bilatérale

PILIER III

Rôle des banques centrales

(Avril – juin 2013)

Acceptation des monnaies de la ZMAO en

tant que partie intégrante des réserves des

banques

Assurance de relations de banque

correspondante avec les autres banques

centrales

Amendement des régulations sur le change

Développement de l’infrastructure du

système des paiements de la ZMAO

Politiques macroéconomiques viables

Cotation et change dans les monnaies de la

ZMAO

Compte rendu sur la position des monnaies

de la ZMAO aux banques centrales

Assurance de banque correspondante avec

d’autres banques dans la ZMAO

20

VI. ENVIRONNEMENT DE POLITIQUE ET CONCLUSION

VII.1 Environnement de politique

La création d’un environnement de politique

favorable constitue une condition sine qua none

pour la réussite du programme de convertibilité

de la ZMAO. Les politiques clés nécessaires

pour la promotion du programme sont les

suivantes:

L’assurance d’une détermination du taux de

change basée sur le jeu de l’offre et de la

demande pour toutes les monnaies de la

zone;

L’amendement des régulations sur le change

en vue de faciliter les transactions dans les

monnaies de la ZMAO dans la zone;

Un engagement ferme de maintenir le taux

de change de chaque monnaie nationale dans

les limites du MTC II de la ZMAO ainsi

qu’à accumuler des réserves adéquates

susceptibles de garantir la crédibilité de

l’accord de convertibilité;

Les Etats membres devront poursuivre la

mise en œuvre de politiques

macroéconomiques viables visant à assurer

la discipline budgétaire et la prudence

monétaire.

Les banques centrales membres devront

mettre en œuvre l’Article VIII du FMI qu’ils

ont déjà approuvé en vue de faciliter la

convertibilité des monnaies nationales dans

la ZMAO. En d’autres termes, les banques

centrales membres devront adhérer à

l’obligation de payer leur excédent

monétaire en circulation dans d’autres Etats

membres lorsque ces Etats membres en font

la demande.

L’élimination des barrières tarifaires et non

tarifaires sur les flux transfrontaliers de

biens et de services;

La libre circulation des personnes dans la

zone.

VI.2 Conclusion

Le rapport a examiné les questions des défis et

les perspectives de la cotation et du change dans

les monnaies de la ZMAO. Il a été remarqué

qu’un progrès parcellaire a été enregistré -

Ecobank est la seule banque commerciale qui

assure la cotation et le change dans les monnaies

de la ZMAO malgré qu’une telle opération soit

limitée aux pays dans lesquels cette banque

entreprend des activités. Le rapport a également

identifié les problèmes rencontrés dans l’exercice

de cotation et de change dans les monnaies de la

ZMAO et a proposé un cadre de promotion du

programme.

Il a été également perceptible qu’à défaut de

l’adhésion et de la mise en œuvre de l’Article

VIII du FMI par toutes les banques centrales

nationales, la facilitation de la convertibilité des

monnaies nationales de la ZMAO se confrontera

à des difficultés. En réalité, l’Article VIII du

FMI en sa section 4 portant sur la convertibilité

des soldes en devises étrangères, stipule que

chaque membre achète les soldes en sa monnaie

détenus par un autre membre au cas où ce dernier

supporte son achat par une preuve justificative:

Du fait que les soldes devant être achetés ont

été récemment acquis suite à des

transactions sur le compte courant; ou

Du fait que leur conversion est nécessaire

pour des paiements de transactions de

compte courant.

Une mise en œuvre satisfaisante de la cotation et

du change dans les monnaies de la ZMAO

permettrait aux Etats membres d’accumuler des

réserves de change tout en réduisant les coûts des

transactions. Elle servirait également de signal

pour l’engagement des Etats membres à un

programme de monnaie unique. En l’absence

d’adoption d’un cadre approprié tel que contenu

dans le présent rapport, les efforts de

convertibilité régionale à travers la cotation et le

change dans les monnaies des Etats membres de

la ZMAO demeureraient un mirage. Les banques

centrales des Etats membres devront s’assigner

des rôles actifs dans la mise en œuvre du

programme tel qu’indiqué par le présent rapport

en vue d’assurer une réussite dans la mise en

œuvre de la cotation et du change dans les

monnaies de la ZMAO.

21

VII. OUVRAGE DE REFERENCES

Anthony S (2002) “Financial Institutions

Management: a modern perspective”

third edition

Aizenman, J and J. Lee (2005) International

reserves: Precautionary vs Mercantilist

Views, Theory and Evidence: IMF

Working Paper WP/05/198

Arvind P (1998) “Full convertibility: must we

have it?” University of Maryland.

Ashinze, J.O. and E.A.Onwioduokit (1995),

“Convertibility of the Naira: Issues and

Prospects” BULLION Central Bank of

Nigeria Vol. 19 No. 3, pp.21-29

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countries”.

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Convertibilité des monnaies des pays du

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(1999)

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Monetary System to Economic and

Monetary Union” 2nd edition

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(1999), “Study on the use and

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International Financial Architecture (2000)

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developing countries”

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North Africa “editors, by the

International Monetary Fund.

Saunders, A. (2002) “Financial Institutions

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edition

West African Monetary Agency (2005) ‘Capital

and Financial Account Liberalization

ECOWAS: A review’ Freetown.

West African Monetary Institute, (2003) “West

African journal of Monetary and

Economic Integration “second half

22

VIII. ANNEXE

Annexe I: Importations intra-régionales dans la ZMAO (US dollar)

2006 2007 2008 2009 2010 Annual Average

The Gambia Ghana 295,882 491,991 464,844 493,478 500,609 449,361

Guinea 62,517 65,019 64,507 66,004 66,162 64,842

Liberia 471,164 584,712 667,545 770,855 860,513 670,958

Nigeria 339,085 2,756,617 714,270 1,645,176 1,832,768 1,457,583

Sierra Leone 425,378 285,934 174,862 339,954 382,414 321,708

GHANA Gambia 287,135 471,857 466,615 441,281 531,021 439,582

Guinea 240,702 1,497,807 1,149,392 1,871,325 2,325,670 1,416,979

Liberia 1,362,860 1,691,300 1,930,000 2,225,200 2,509,220 1,943,716

Nigeria 55,003,004 278,234,627 242,281,969 222,727,261 203,172,553 200,283,883

Sierra Leone 284,773 215,911 215,911 215,911 215,911 229,684

GUINEA Gambia 145,601 302,202 411,730 455,355 483,469 359,671

Ghana 2,524,571 2,097,522 1,520,108 1,548,032 1,045,800 1,747,207

Liberia 82,818 102,777 117,337 135,221 152,480 118,127

Nigeria 712,537 1,166,594 1,564,310 1,607,786 1,680,788 1,346,403

Sierra Leone 828,934 68,871 264,538 203,235 190,144 311,144

LIBERIA Gambia 0 0 0 0 0 0

Ghana 222,917 276,639 315,829 364,707 411,163 318,251

Guinea 1,122,780 1,393,360 1,590,750 0 633,337 948,045

Nigeria 0 0 0 0 0 0

Sierra Leone 1,350,000 1,671,100 1,912,340 1,660,000 1,809,561 1,680,600

NIGERIA Gambia 17,473 290,597 382,421 427,600 470,053 317,629

Ghana 54,607,353 70,940,062 46,369,593 48,101,484 47,250,693 53,453,837

Guinea 1,225,954 1,307,086 78,115,666 83,933,469 70,658,163 47,048,068

Liberia 1,583,030 2,050,680 2,590,410 2,970,028 3,468,230 2,532,475

Sierra Leone 95,230 64,386 114,423 86,450 83,321 88,762

SIERRA LEONE Gambia 168,357 2,189,601 1,112,734 1,519,845 1,903,109 1,378,729

Ghana 741,418 948,813 906,595 897,017 872,037 873,176

Guinea 826,328 3,693,566 1,439,588 1,532,082 1,512,044 1,800,722

Liberia 7,316,180 9,079,330 10,365,600 11,945,469 13,470,177 10,435,351

Nigeria 750,866 2,792,982 2,105,144 2,201,561 2,223,899 2,014,890

Total WAMZ 133,094,847 386,731,943 399,329,030 390,385,783 360,715,309 334,051,382